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LE MESSAGER ÉVANGÉLIQUE Feuille d'édification chrétienne Que le Seigneur incline vos cœurs à l'amour de Dieu et à la patience du Christ! 2 Thessaloniciens 3, 5. ________________________________ CENT-CINQUIÈME ANNÉE

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LE

MESSAGER ÉVANGÉLIQUE

Feuille d'édification chrétienne

Que le Seigneur incline vos cœurs à l'amour de Dieu et à la patience du Christ!

2 Thessaloniciens 3, 5.

________________________________CENT-CINQUIÈME ANNÉE

1964

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MESSAGER ÉVANGÉLIQUE

«C'EST UN DIEU FIDÈLE...»

a vie de Moïse a été marquée tout au long par la souffrance, le combat, les exercices de cœur. À peine entré dans ce monde, il nous est déjà présenté comme «un petit garçon qui pleurait» (Exode

2, 6). Ce furent ensuite ses souffrances à la cour du Pharaon, durant la plus grande partie des quarante premières années de sa vie, car on ne peut douter qu'il ait souffert dans un tel milieu alors que toutes les affections de son cœur le portaient vers ses frères en détresse. «Moïse, étant devenu grand, sortit vers ses frères» (Exode 2, 11) : tournant le dos aux richesses et à la gloire de l'Égypte, il va vers ceux qui gémissent sous le joug du Pharaon. Ce peuple dans la souffrance, c'est le peuple de Dieu! Et Moïse choisit «plutôt d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché» (Hébreux 11, 25). Mais Exode 2,11 à 14 nous dit quel accueil il reçut de la part de ceux dont il désirait partager la souffrance. Combien il a dû être éprouvé dans les affections de son cœur, alors qu'il manifestait un amour incompris quand bien même cette manifestation n'était pas ce qu'elle aurait dû être (Exode 2, 11 à 14) ! Désormais, ayant quitté l'Égypte, il passera quarante années au désert de Ma-dian, quarante années durant lesquelles il demeure là comme un humble berger (cf. Exode 3, 1), éloi-gné de ses frères. Enfin, pendant les quarante dernières années de sa vie, il fut le conducteur du peuple d'Israël tout au long de son voyage au travers du désert. C'est alors qu'il a eu affaire à un peuple de cou roide, se détournant de l'Éternel et murmurant contre Lui; il a entendu les plaintes d'Israël avant même la traversée de la mer rouge (Ex 14, 10 à 12), il a connu les murmures de Mara (Exode 15, 24), la contestation de Massa et Meriba (Exode 17, 2 à 7), les plaintes de Tabhéra (Nombres 1 à 3), l'at -troupement de Meriba (Nombres 20, 2 à 13), le découragement du peuple qui amena l'Éternel à lui en-voyer les serpents brûlants (Nombres 21, 4 à 6), bien d'autres tristesses encore.

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Arrivé au terme de cette longue vie, marquée de tant d'épreuves et de souvenirs douloureux, alors que, d'autre part, Dieu dans son juste gouvernement lui ferme l'entrée de Canaan où il aurait tellement désiré pénétrer (cf. Deutéronome 1, 37 ; 3, 23 à 26 ; 4, 21), Moïse prononce aux oreilles de toute la congrégation d'Israël les paroles d'un cantique, paroles qui nous sont rapportées dans le chapitre 32 du livre du Deutéronome. Que dit-il dès le début de ce cantique? «Il est le Rocher, son œuvre est parfaite; car toutes ses voies sont justice. C'est un Dieu fidèle...» (v. 4). Avant d'être retiré et enterré vis-à-vis de Beth-Péor (Deutéronome 34, 5 à 8), il peut rendre témoignage à la fidélité de Dieu. Tout au long de ces cent vingt années de son pèlerinage, au travers de tout ce qu'il lui a été donné de rencontrer, Dieu a été fidèle! Et alors qu'Il lui ferme l'entrée du pays de la promesse, c'est encore un Dieu fidèle. «Il est le Rocher», roc inébranlable sur lequel en tout temps Moïse a pu s'appuyer; «son œuvre est parfaite», son œuvre pour nous sans doute, mais aussi son œuvre en nous, cette œuvre qu'Il «achèvera jusqu'au jour de Jésus Christ» (Philippiens 1, 6) ; «c'est un Dieu fidèle», fidèle à ses promesses, fidèle à son carac-tère. Peut-être sommes-nous près d'arriver au terme du voyage, comme alors Moïse; peut-être aussi avons-nous encore quelques pas à faire, Dieu seul le sait. Mais quoi qu'il en soit, nous pouvons, con-sidérant le chemin parcouru, répéter avec Moïse: «C'est un Dieu fidèle». Il l'a été encore pendant l'an-née qui vient de s'écouler, Il le sera pendant celle qui commence, Ille sera jusqu'à la fin. Com me il est précieux de le savoir, mais plus encore, de l'expérimenter! Notre foi est ainsi encouragée pour les der-niers pas de la course. Elle l'est également par les assurances que nous donne l'Écriture et c'est sans au-cun doute le plus solide point d'appui de la foi. Nous désirons rappeler brièvement quelques passages du Nouveau Testament qui nous disent la fidélité de Dieu, la fidélité du Seigneur. Puissions-nous y trouver tout à la fois édification, exhortation et consolation!

1 - «Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est fidèle» (1 Corinthiens 1, 9).

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L'apôtre s'adresse «à l'assemblée de Dieu qui est à Corinthe», comme aussi à «tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ, et leur seigneur et le nôtre» (1 Corinthiens 1, 1-2). Bien des choses laissaient à désirer à Corinthe, et pourtant Dieu avait «enrichi» ces croyants, cette assemblée, «en lui, en toute parole et toute connaissance», de telle sorte qu'ils ne manquaient «d'aucun don de grâce» (ib. 5 à 7). Quelle bonté de Dieu malgré leur infidélité! Et combien était coupable une telle infidélité malgré tout ce déploiement de la bonté de Dieu! N'en est-il pas de même pour ce qui nous concerne aujourd'hui? Que mériterions-nous sinon d'être mis de côté comme porteurs du témoignage? Et cependant, nous sommes non seulement supportés mais encore comblés de tant de bienfaits! Cela doit toucher nos cœurs et nos consciences, exercer notre responsabilité, car c'est «la révélation de notre seigneur Jésus Christ» que nous attendons, son apparition en gloire. Dans ce jour-là, «la journée de notre seigneur Jésus Christ», nous serons manifes-tés «irréprochables» et Christ sera «glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru» (2 Thessaloniciens 1, 10). Mais aussi, «il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal» (2 Corinthiens 5, 10). Cette pensée du tribunal, liée à l'apparition du Seigneur, fait appel à notre responsabilité. En attendant ce jour-là, pensons à notre marche ici-bas! Dieu nous a «appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur», c'est-à-dire à avoir une même part avec Lui dans la marche, dans le service, dans la souffrance et l'opprobre, dans la prière, dans la louange. Il est fidèle, Il opérera en nous pour produire de tels résultats. Ne soyons donc pas découragés en considérant notre faiblesse et nos manquements si nombreux! Que cela nous humilie profondément mais aussi nous re-jette sur Celui qui veut travailler en nous et qui est fidèle! Et que rien en nous n'entrave l'accomplis -sement de ce travail divin.

2 - «Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été une tentation humaine; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tenta-tion il fera aussi l'issue, afin que vous puissiez la supporter» (1 Corinthiens 10, 13). Que d'épreuves, dans nos vies individuelles ou dans la vie de l'assemblée, qui nous paraissent au--delà de nos forces, impossibles à surmonter! Mais Dieu nous assure qu'aucune d'elles ne dépasse ce que nous pouvons supporter. Il n'en est pas une qui ne soit une «tentation humaine», c'est-à-dire mesu-rée de la capacité humaine. Or, Dieu sait bien «de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière» (Psaume 103, 14) et Il est fidèle, Il «ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter». Prenons donc courage dans nos tribulations, elles ne dépasse-ront jamais ce que Dieu dans sa sagesse sait pouvoir nous dispenser! Il est fidèle à cet égard aussi, n'ayons aucune crainte. Mais encore, «avec la tentation il fera aussi l'issue, afin que vous puissiez la supporter». Le chemin est parfois très difficile, nous ne voyons pas comment nous serons délivrés, il semble n'y avoir aucune issue possible devant nous, mais Dieu est fidèle! Il envoie l'épreuve, préparant en même temps le secours et l'entière délivrance. Combien tout cela est encourageant pour la foi!

3 - «Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ. Ce-lui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera» (1 Thessaloniciens 5, 23-24). Être sanctifiés entièrement, esprit, âme et corps «tout entiers», étant «conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ», cela nous semble impossible quand nous considérons ce que nous sommes, quand nous voyons tous nos manquements... Et pourtant, Dieu le fera! Il est fidèle, fi -dèle à son caractère. Il veut être glorifié dans les siens. Aussi, malgré ce que nous sommes, malgré tout ce que nous pouvons manifester de volonté propre ou seulement d'indifférence, Il «le fera». Nous sommes si souvent infidèles, mais «Celui qui nous appelle est fidèle», fidèle à Lui-même, à sa propre gloire. Cette fidélité, Il la manifestera jusqu'au bout dans le travail de sanctification pratique qu'Il ac-complit en ceux qui lui appartiennent. Ayons donc confiance malgré tout, malgré notre extrême fai-blesse et tout ce qui pourrait nous décourager dans le chemin. Le Dieu de paix Lui-même nous sancti-fiera entièrement. Il est fidèle, Il le fera!

4 - «Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur coure, et qu'elle soit glorifiée, comme elle l'est aussi chez vous; et que nous soyons délivrés des hommes fâcheux et méchants, car la foi n'est pas de tous: mais le Seigneur est fidèle, qui vous affermira et vous gardera du méchant» (2 Thessaloniciens 3, 1 à 3).

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L'apôtre était en butte à des «hommes fâcheux et méchants». Nous pouvons aussi rencontrer de l'op-position de la part d'hommes méchants qui cherchent par mille moyens à entraver l'œuvre de Dieu; et nous serions parfois tentés d'oublier que «les armes de notre guerre ne sont pas charnelles» (2 Corin-thiens 10, 4). Sachons regarder en haut, nous rappelant que «le Seigneur est fidèle» et veut, d'une part, nous «affermir» et, d'autre part, nous «garder du méchant». David était «au milieu de lions», parmi ceux qui avaient «préparé un filet pour ses pas», «creusé devant lui une fosse», mais il peut ajouter: «ils sont tombés dedans». Et il a fait l'expérience de la fidélité de Celui duquel l'apôtre assurait les Thessaloniciens qu'il les «affermirait», car il déclare ensuite: «Mon cœur est affermi, ô Dieu! Mon cœur est affermi; je chanterai et je psalmodierai» (Psaume 57, 4 à 7). Il a été affermi et gardé du mé-chant, il a éprouvé la fidélité du Seigneur. Soyons assurés que nous l'éprouverons aussi!

5 - «Si nous sommes incrédules, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même» (2 Timothée 2, 13). Notre infidélité est généralement incrédulité! Nous croyons bien ce que nous dit l'Écriture au sujet du salut, mais en est-il de même pour ce qui concerne notre marche ici-bas? Savons-nous accepter ce que la Parole nous enseigne, le mettre en pratique ensuite? Hélas! Nous sommes si souvent «incré-dules». Mais Dieu n'agit pas envers nous comme nous agissons envers Lui: «si nous sommes incré-dules, Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même». Il ne peut agir qu'en accord avec ses propres caractères et selon l'essence même de son Être. Il est Amour et Lumière. Et c'est un tel Dieu qui intervient, qui opère, qui veut s'occuper de nous jusqu'à la fin ! Il demeure fidèle en toutes choses, c'est notre assurance et notre paix.

6 - «C'est pourquoi il dut, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères, afin qu'il fût un miséri-cordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour faire propitiation pour les péchés du peuple» (Hébreux 2, 17). Nous sommes portés sur les épaules et sur le cœur de Celui qui a mis sa vie pour nous et qui est maintenant notre souverain sacrificateur, un souverain sacrificateur qui est «miséricordieux et fidèle». Dans l'exercice de cette souveraine sacrificature, Il ne peut pas manquer. Dieu Lui-même l'a établi dans cet office et Il est «fidèle à celui qui l'a établi» (Hébreux 3, 2). De même qu'Il a été ici-bas «le té-moin fidèle» (Apocalypse 1, 5), Il est maintenant le souverain sacrificateur fidèle, fidèle à Dieu qui l'a établi, fidèle et miséricordieux envers nous. Il peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux» (Hébreux 7, 25). C'est pour cela qu'Il a dû être «rendu semblable à ses frères» et qu'Il a «souffert lui-même, étant tenté»; Il est ainsi «à même de se -courir ceux qui sont tentés» (Hébreux 2, 17-18). Quel repos pour nos cœurs de savoir qu'Il peut entrer en sympathie parfaite dans tout ce qui nous concerne et que pour nous «secourir», Il demeure «jusqu'à l'achèvement» un souverain sacrificateur «miséricordieux et fidèle» !

7 - «Retenons la confession de notre espérance sans chanceler, car celui qui a promis est fidèle» (Hé-breux 10, 23). Dans le verset précédent (v. 22), il s'agit de réaliser la communion avec Dieu dans le sanctuaire; au verset 23, de maintenir une vraie séparation du monde au travers duquel nous cheminons. La «confes-sion de notre espérance», c'est un témoignage public. Nous professons attendre Christ et c'est une conséquence de notre position : Christ est assis dans les lieux célestes, nous y sommes déjà par la foi, assis en Lui; Il vient bientôt et va nous introduire effectivement dans la maison du Père, là où Il est al-lé nous préparer place. C'est l'espérance qu'il s'agit de retenir sans chanceler, car le cœur se décourage vite si l'attente se prolonge quelque peu... Il ne suffit pas de connaître une vérité, même pas de la maintenir fermement: la chose impor tante c'est de la vivre, de vivre dans la puissance de cette vérité. Retenir la doctrine du retour du Seigneur et vivre comme si ce monde était notre patrie, le cœur rempli de ses préoccupations, de ses angoisses et de ses joies, c'est renier pratiquement notre espérance! Nous sentons bien que c'est pourtant ce qui nous caractérise si fréquemment. Nous éprouvons notre extrême faiblesse pour «retenir la confession de notre espérance sans chanceler», mais quelle grâce! «Celui qui a promis est fidèle.» Fidèle pour accomplir sa promesse, réalisation de notre espérance; fi-dèle aussi pour nous soutenir jusque là, détachant nos cœurs des «choses qui se voient» et qui sont «pour un temps», les fixant sur «celles qui ne se voient pas» et qui sont «éternelles». (2 Corinthiens 4, 17-18). Que de moyens Il emploie pour cela! Mais c'est toujours dans sa fidélité qu'Il le fait.

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8 - «Par la foi, Sara elle-même aussi reçut la force de fonder une postérité, et cela, étant hors d'âge, puisqu'elle estima fidèle celui qui avait promis» (Hébreux 11, 11). À vue humaine, Sara ne pouvait fonder une postérité, mais pour la foi il n'y a pas d'impossibi lités. «Crois! Toutes choses sont possibles à celui qui croit» (Marc 9, 23). Du moment que Dieu a promis, il est certain qu'Il accomplira ses promesses, car c'est un Dieu fidèle. Abraham, lui aussi, «ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu, et étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir» (Ro-mains 4, 20-21). Sara «estima fidèle celui qui avait promis». Quelle connaissance et quelle apprécia-tion de Dieu! C'est celle que donne la foi. Nous avons dans la Parole de précieuses promesses. Que notre foi sache s'en emparer! Puissions-nous ainsi en jouir pleinement, étant assurés que Dieu les accomplira toutes. Il est fidèle! Qu'en vérité nous ayons assez de foi pour «l'estimer fidèle» !

9 - «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous pu-rifier de toute iniquité» (1 Jean 1, 9). Que si nous avons péché, nous sachions en toute droiture le confesser devant Dieu! Cette confession doit être non pas seulement une reconnaissance de la faute mais un jugement porté sur la cause qui l'a produite. Nous ne pourrons retrouver la communion avec Dieu qu'après la confession du péché, confession qui nous assure un pardon entier et sans réserves, car Dieu est fidèle envers nous et juste envers Christ dont le sacrifice expiatoire est le fondement sur lequel Dieu peut pardonner celui qui confesse son péché. Dieu est fidèle! Nous le savons, puissions-nous en être vraiment pénétrés et ne jamais douter de sa fidélité! Puissions-nous aussi manifester nous mêmes crainte et fidélité dans notre marche pratique, être ici-bas des hommes fidèles! Que d'exemples nous avons à cet égard dans les Écritures : Moïse a été un homme fidèle, comme aussi Hanania et Daniel (Nombres 12, 7 ; Néhémie 7, 2 ; Daniel 6, 4). De Moïse, l'Éternel peut rendre ce témoignage : «... mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison», tandis que Néhémie, chargeant du gouvernement de Jérusalem son frère Hanani et Hanania, chef du château fort, justifie ainsi le choix de ce dernier: «car c'était un homme fidèle, et il craignait Dieu, plus que beaucoup d'autres» ; quant à Daniel, il était impossible de trouver contre lui «aucun su-jet d'accusation ni aucune faute, parce qu'il était fidèle; et aucun manquement ni aucune faute ne se trouva en lui». Dans le Nouveau Testament, nous avons Paul et Timothée (1 Timothée 1, 12 ; 1 Corin-thiens 4, 17) : Paul rend grâces «au christ Jésus, notre Seigneur, qui m'a fortifié, de ce qu'il m'a estimé fidèle, m'ayant établi dans le service...» et il écrit aux Corinthiens: «C'est pourquoi je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé, et qui est fidèle dans le Seigneur...». Nous avons aussi Ty-chique, «le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur» ; Épaphras, dont Paul peut dire: «notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur du Christ pour vous» ; Onésime, «le fidèle et bien-aimé frère» ; Silvain, «qui est un frère fidèle» et celui dont le Seigneur ne dit pas autre chose à l'assemblée de Pergame que ceci: «Antipas... mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite» (Éphésiens 6, 21 ; Colossiens 1, 7 et 4, 9 ; 1 Pierre 5, 12 ; Apocalypse 2, 13). Au début d'une nouvelle étape du chemin, nous pouvons bien former le souhait que Dieu nous ac-corde la grâce de savoir mieux nous confier en Lui, de savoir «estimer fidèle Celui qui a promis». Re-disons-nous, au travers de toutes les circonstances que nous aurons à traverser, quelque difficiles et exerçantes qu'elles puissent être: «C'est un Dieu fidèle» que notre Dieu! Formons également le souhait qu'il nous soit donné de manifester, dans toute notre marche, une réelle fidélité, afin que, lorsque nous aurons terminé notre pèlerinage, au jour où le Seigneur viendra «régler compte»avec ses serviteurs, Il puisse nous dire: «Bien, bon et fidèle esclave; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beau -coup: entre dans la joie de ton maître» (Matthieu 25, 19, 21-23). Pensons à la joie qui sera la sienne et à laquelle Il veut associer celui auquel il s'adresse : lorsqu'Il récompensera la fidélité de l'un de ses ser-viteurs! N'aurions-nous pas le désir de Lui procurer une telle joie?

P. F.______________________________

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LETTRE À UN FRÈRE

sur les Relations des chrétiens entre eux.¹

Tout en sentant mon incapacité pour répondre à vos questions d'une manière satisfaisante, j'es saierai de le faire avec le secours du Seigneur.

¹ Note de la rédaction: Cette lettre qui a déjà paru est redonnée sur la demande de quelques frères.

Pour plus de clarté, je résume vos questions de la manière suivante: 1° Puis-je aller écouter les prédicateurs de l'Évangile, lors même qu'ils se rattachent à tel ou tel sys-tème religieux de la chrétienté? 2° Puis-je m'associer à eux dans leur œuvre ? 3° Quels rapports dois-je avoir avec les enfants de Dieu appartenant aux diverses dénominations de la chrétienté? Quant au premier point, la parole de Dieu ne donne pas des règles à suivre, ou des textes for mels, pour tel ou tel cas. Elle s'adresse à l'intelligence spirituelle, et l'éclaire par des faits et des enseigne-ments qui établissent les principes selon lesquels le chrétien doit agir. Pour que nous soyons en mesure d'appliquer ces principes à notre marche, il faut que l'amour pour Christ remplisse notre cœur, et qu'il soit le motif qui nous fasse agir. L'apôtre Paul dit aux Philippiens: «Et je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas jusqu'au jour de Christ, étant remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.» (Philippiens 1, 9-11.) L'amour que nous avons pour une personne est le guide le plus perspi-cace pour nous enseigner ce qui lui est non seulement agréable, mais le plus agréable. C'est une chose bonne d'aller entendre une prédication de l'Évangile, mais ce sera peut-être une chose excellente de n'y pas aller. Pour comprendre ce que j'ai à faire dans un cas semblable, il ne me faut pas chercher ce qui m'est agréable, mais ce qui est agréable au Seigneur. Un grand nombre de chrétiens affirment, sans hé-siter, que la chose est agréable au Seigneur, parce qu'ils ne prennent en considération que le but pour-suivi, le salut des pécheurs; et cela est évidemment une bonne chose; mais s'il s'agit de notre conduite comme chrétiens, ce qui doit avant tout la gouverner, c'est la fidélité au Seigneur. Cette fidélité nous amène à nous séparer de ce qui n'est pas conforme aux enseignements de sa Pa -role. C'est au prix d'exercices de cœur et de conscience, parfois très pénibles, que le fidèle a dû sou-vent se séparer d'un grand nombre de chers enfants de Dieu, alors que, s'il n'eût écouté que son affec-tion fraternelle, il serait demeuré avec eux. Mais la fidélité à Christ primait toute autre question et ren-dait la séparation nécessaire. Cette séparation pour Christ s'est montrée en tout premier lieu par la réunion des enfants de Dieu à la table du Seigneur, car c'est là que la communion trouve son expres-sion la plus élevée et la plus précieuse au cœur du Seigneur et de ses rachetés. Devront-ils la réaliser par des actes de moindre importance, par une association quelconque avec des croyants, dont l'insou-mission à la Parole a rendu la communion à la table du Seigneur irréalisable ? On objectera qu'en agissant ainsi, nous paraissons juger comme une chose mauvaise leur prédication de l'Évangile. Nullement: le chrétien fidèle ne juge pas autre chose que la position prise par eux, et dans laquelle ils persistent. Je les aime, je me réjouis de ce que l'Évangile est annoncé ; mais, je le ré-pète, ma conduite envers ces frères est gouvernée par la fidélité envers Christ, et non par des senti -ments fraternels, ni même par le désir, tout grand et précieux qu'il soit, que Christ soit annoncé dans le monde. Souvenons-nous encore que, si nous ne devons pas être gouvernés par ce qui nous est agréable (et qu'y a-t-il de plus agréable pour un cœur chrétien que d'entendre annoncer l'Évangile ?) mais par ce qui est agréable au Seigneur, nous devons aussi prendre en considération les intérêts de nos frères. Au lieu de regarder à ce que font des frères, pour nous autoriser à faire comme eux, ou, peut-être plus mal qu'eux, nous devons penser que d'autres observent notre conduite pour se diriger d'après elle, surtout ceux qui sont jeunes dans la foi, et ils ne peuvent en être blâmés, si nous les avons précédés dans la carrière chrétienne. Les Thessaloniciens étaient devenus des modèles pour tous ceux qui croyaient, dans l'Achaïe. Voyez aussi Philippiens 3, 17, et tant d'autres passages. La Parole ne nous enseigne-t-elle pas que notre marche a son influence sur d'autres, soit en bien, soit eh mal? «Faites des sentiers droits à vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se dévoie pas, mais plutôt se guérisse.» (Hébreux 12, 13.) Nous retrouvons un principe semblable en Romains 14, 13-23, et en 1 Corinthiens 10, 23-33.

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Nous sommes appelés à renoncer à bien des choses qui, lors même qu'elles seraient permises, peuvent devenir un piège pour des frères faibles. En appliquant ce principe au sujet qui nous occupe, nous comprenons et nous en avons fait l'expé-rience que des chrétiens peu exercés au sujet de la séparation qui doit caractériser un té moignage fi-dèle, et voyant des frères plus avancés qu'eux en expérience chrétienne, courir aux prédications, aux conférences religieuses, etc., s'en autoriseront et s'accorderont la même liberté, et malheureusement, une liberté plus grande encore, pour satisfaire leurs goûts et leurs désirs charnels. Cette tendance les conduit finalement dans le monde, ou, chose pire, hélas! Ils introduisent le monde dans l'assemblée, et ce cas n'est que trop fréquent. Il est donc nécessaire que nous considérions toujours la portée de nos actes pour nos frères, avant de les accomplir. Il y a des limites scripturaires dont nous avons à tenir compte, en toutes choses, comme il y avait des limites pour le pays de Canaan, qui pouvaient être atteintes, mais ne devaient pas être dépassées. (Jo-sué 1, 4.) Pour nous, ces limites ne sont pas déterminées par un code de lois; elles se discernent spiri-tuellement, quand le cœur est attaché à Christ et nourri de sa Parole, comme les saints de Philadelphie qui, dans leur amour pour le Seigneur, l'avaient gardée et n'avaient pas renié son Nom. C'est dans cet amour que nous avons à progresser, afin de pouvoir discerner «les choses excellentes ». Ce que nous venons de dire sert à la fois de réponse à votre première et à votre seconde question. Quant à cette dernière: «Puis-je m'associer à eux dans leur œuvre? » Je tiens à ajouter une chose de toute importance: Notre intérêt pour le salut des pécheurs doit nous porter à demander au Seigneur qu'il bénisse l'Évangile en tous les lieux où il est prêché, et quels que soient ceux qui le prêchent en vé-rité. Et cette bénédiction ne manquera pas: grâces à Dieu, il y a beaucoup d'âmes sauvées par la prédi-cation de l'Évangile, en dépit de l'opposition de l'ennemi. Dieu est souverain; il se sert de qui il veut pour faire entendre le message de grâce aux pécheurs. C'est par sa Parole qu'il opère. Cette Parole, prê-chée par n'importe qui, produit du fruit. Le prédicateur n'est qu'un semeur: s'il jette en terre, non de l'ivraie, mais une bonne semence, des résultats seront produits selon le terrain qui la reçoit et que Dieu a préparé; et c'est Dieu, non pas le prédicateur, qui les enregistre. L'infidélité de l'Église, la ruine qui en est la conséquence, et qui caractérise même les vrais croyants au milieu de la chrétienté, ne peut empêcher Dieu de sauver des pécheurs. Il accomplira son œuvre, Christ bâtira son Assemblée, la salle des noces sera remplie, et Dieu récompensera chacun de ses ser-viteurs pour son dévouement. Mais ce qui doit gouverner ma conduite, c'est l'obéissance à la Parole de Dieu, et lion le bien que Dieu accomplit dans ce monde par les instruments qu'il lui plaît d'employer, ni la bénédiction qu'il fait reposer sur leurs travaux. Je puis, quels qu'en puissent être les motifs, m'en réjouir à l'exemple de Paul. (Philippiens 1, 18.) J'arrive à votre troisième question: «Quels rapports dois-je avoir avec les enfants de Dieu, apparte -nant aux diverses dénominations de la chrétienté?» Je réponds que je ne dois jamais voir un croyant, ni penser à lui, sans le considérer comme un membre de Christ, comme un membre de son corps, qui a coûté au Sauveur le même sacrifice et a été racheté au même prix que moi-même; le plus faible rache-té étant l'objet du même amour que le plus fidèle. L'amour pour tous les croyants, inséparable de l'amour pour Christ, doit nous diriger dans les rapports que nous avons avec des chrétiens, de la com-munion desquels nous sommes privés à la table du Seigneur. Réunis à cette table, sur le principe de l'unité du corps de Christ, nos cœurs embrassent tous les membres de ce corps, représentés par le seul pain, expression du seul corps. Notre amour pour Christ et pour eux, souffre de ne pas les y voir. S'il en est ainsi, nous sommes gardés de la pensée sectaire qui tendrait à considérer ceux qui entourent cette table, comme étant, à eux seuls, l'Assemblée de Dieu. Un amour actif et souffrant de cet état de choses nous conduira à engager nos frères et sœurs à marcher dans le chemin de l'obéissance, et à réaliser les précieuses bénédictions que la soumission à la parole de Dieu procure. Nous ne perdrons aucune occasion de leur faire du bien de cette manière; nous cher-cherons leur développement spirituel en leur parlant de Christ, avec la grâce, la bienveillance et la vé-rité, qui ont caractérisé leur Sauveur et le nôtre; mais nous éviterons, dans nos rapports avec eux, tout ce qui pourrait leur faire croire que nous sommes indifférents à la position qu'ils ont prise, et nous ne les oublierons jamais dans nos prières. Si nous cherchons leurs vrais intérêts dans l'amour selon Dieu, nous serons gardés et dirigés dans tous les détails de nos rapports avec eux, sans nous exposer à être inconséquents avec la position de séparation où l'obéissance à la Parole nous a placés. Mais, cher frère, une question bien autrement importante se présente à nous. Sommes-nous vraiment capables d'être utiles à nos frères selon la pensée de Dieu? Pouvons-nous, comme nous le disions plus haut, étant nous-mêmes suffisamment nourris de Christ, les entretenir de Lui? Notre piété est-elle en proportion de nos connaissances doctrinales? N'avons-nous pas beaucoup à apprendre par la piété de

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chers enfants de Dieu, auxquels nous pourrions enseigner des vérités qu'ils ignorent, mais qui nous dé-passent dans la pratique des choses qu'ils connaissent? Notre amour abonde-t-il en connaissance et toute intelligence, pour discerner les choses excellentes? Toutes ces considérations, et tant d'autres, qui se présentent à notre âme, si nous nous plaçons devant le Seigneur et devant sa Parole, doivent nous engager à user des lumières que nous possédons avec beaucoup de grâce vis-à-vis de nos frères, et à ne pas faire parade de ces vérités tout en ayant des cœurs qui échappent à leurs effets, cœurs souvent affaiblis par des choses qui sont dans le monde». Si notre état pratique ne répond pas à nos connaissances, nous serons en scandale à nos frères, au lieu de leur être en bénédiction. Ah! Si nos cœurs étaient mieux nourris de Christ, nous serions plus intelligents pour résoudre tant de questions qui se posent parmi nous, dans ces jours de faiblesse, et ces questions ne se présenteraient même pas, si notre niveau spirituel était plus élevé. Que le Seigneur veuille nous accorder, avant tout, d'être plus exercés au sujet de notre propre marche, afin de la mettre en harmonie avec la pensée du Seigneur. Puissions-nous l'honorer par une vie fidèle, en marchant à part de tout ce qui caractérise soit le monde, soit «le camp». Alors nous pour-rons être véritablement utiles à tous nos frères dans l'amour selon Dieu, inséparable de la vérité. Votre frère en Christ,

S. P.__________________________________

ÉTUDE SUR L'ÉVANGILE DE LUC

par J. G. Bellett

(Suite de la page 324, décembre 1963)

Chapitre 24

Nous avons atteint le dernier chapitre de notre évangile, et là, comme dans les chapitres corres-pondants de chaque évangile, nous trouvons le Seigneur ressuscité. Le Seigneur en résurrection apparaît chargé de tout le fruit de sa complète victoire sur toute la puis -sance de l'ennemi: C'est, dans sa personne, «le brandon de feu» après le passage de «la fournaise fu-mante» (Genèse 15). La période précédente avait été «l'heure de la puissance des ténèbres» (22, 53), le temps où Satan avait déployé toute sa force. Mais, dans ce en quoi les hommes agissaient avec orgueil, le Seigneur était au-dessus d'eux; et c'est notre réconfort que l'ennemi ait été rencontré à l'apogée de sa force et de son orgueil. La résurrection du Seigneur Jésus, ce fut le second matin dans l'histoire de la création, Quand les fondations d'ancienneté furent posées, «les étoiles du matin chantaient ensemble», Mais cette œuvre fut souillée. Adam livra aux mains de Satan le royaume qu'il avait reçu de Dieu et la mort entra. Le Fils de Dieu, cependant, entra aussi, et comme il était ordonné aux hommes de mourir «une fois», ainsi Christ fut offert «une fois» (Hébreux 9). Il prit sur Lui le châtiment, la mort que nous méritions, et ainsi la tombe de Jésus est vue, par la foi, comme la fin de la vieille création. Mais sa ré -surrection est le matin d'une création nouvelle et plus glorieuse, et les saints, les fils de Dieu, la cé -lèbrent en esprit. C'est l'argile une seconde fois dans la main du potier, pour produire un vase qui ne pourra jamais être souillé, C'est la fondation d'un royaume qui demeure, et ce royaume qui doit être ainsi reçu par Jésus ressuscité, le second homme, Il ne le livrera pas, comme Adam, aux mains de l'en -nemi, mais au moment voulu Il le remettra à Dieu le Père, sans tache, afin que tout aboutisse à Dieu qui sera «tout en tous» (1 Corinthiens 15, 24). Combien cela est précieux ! Combien il est réjouissant et encourageant de voir le Seigneur défaire ainsi toutes les funestes conséquences de la rébellion du premier homme, et réparer les brèches, dans la justice! Et qui peut dire la gloire de cette économie où la grâce et la vérité se rencontreront! Qui peut comprendre à la fois les richesses de la sagesse et de la connaissance de Dieu dans un tel mystère! Et c'est par cela qu'Il se montre Lui-même, sa gloire est vue dans la face de Christ. Dieu se révèle dans l'œuvre de grâce et dans ses fruits en gloire, de telle sorte que Le connaître et être heureux dans l'assu-rance de son amour, est la même chose. «Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu» (1 Jean 4,8). C'était sur ce terrain même que, autrefois, Dieu cherchait à être connu comme Dieu par les Juifs. Il demandait à être adoré par eux comme le seul Dieu, parce qu'Il s'était montré Lui-même leur Rédemp-

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teur. «Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai tiré hors du pays d'Égypte, hors de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autre Dieu devant ma face». Ce faisant, Il s'était fait connaître comme Dieu, plein de grâce et de puissance en faveur de pécheurs captifs et, si nous ne le connaissons pas ainsi, nous ne le connaissons pas comme il convient. N'importe quelle pensée au sujet de Dieu, différente de celle-là, n'est que la pensée de l'esprit d'une créature dans les ténèbres, s'occupant de sa propre idolâtrie: le vrai Dieu est Celui qui se révèle Lui-même en grâce et en puissance rédemptrices. Et, vérité bénie, connaître Dieu c'est par conséquent me connaître moi-même comme un pécheur sauvé par grâce. Dans l'ordre primitif de la création, la gloire était assurée comme la part de Dieu, la bénédiction étant la part de la créature. Le serpent séduisit la femme, de façon à amener l'homme à chercher la gloire pour lui-même: «Vous serez comme Dieu». Par là tout l'ordre divin fut troublé, car l'homme perdit avec justice sa place en bénédiction, dans cette tentative pour prendre la place de Dieu en gloire. L'œuvre de la rédemption rétablit cet ordre; elle remet les choses à leur vraie place. La rédemption par la grâce fait ainsi parce qu'elle exclut la vanterie (Romains 3, 27) et assure la bénédiction. Elle conserve la place de gloire à Dieu et celle de bénédiction à l'homme, et ce sont les voies de Dieu en ac-cord avec l'ordre de la création telle qu'elle sortit de sa main. Il ne peut reconnaître l'homme dans son orgueil, dans sa tentative ancienne pour être comme Dieu; mais l'ayant humilié, et ayant affirmé que la gloire est à Lui seul, Il montre alors que la bénédiction est à l'homme. Car, en vérité, par sa propre bonté, la bénédiction est autant la véritable place de la créature que la gloire est celle de Dieu. Son amour, qui est Lui-même, l'a voulu ainsi. Il a certainement formé ses desseins pour la joie de l'homme aussi bien que pour sa propre louange. Il se montrera Lui-même juste, pourvoyant ainsi à sa propre gloire, mais Il se montrera aussi comme Celui qui justifie, pourvoyant ainsi à la bénédiction du pé-cheur. La résurrection du Seigneur nous dit tout cela. Elle nous parle à la fois de la gloire de Dieu, l'origine même de toute offense étant détruite, et de la bénédiction de l'homme, lui ayant donné en par-tage toute grâce, bien qu'il fût un coupable. C'est la leçon que la résurrection du Seigneur nous donne, leçon naturellement difficile à apprendre par ceux qui ont cherché à s'exalter eux-mêmes et ont préten-du être comme Dieu, mais une leçon que les rachetés doivent apprendre, car la rédemption doit restau-rer les principes primitifs et immuables de Dieu, et le placer dans sa gloire inégalable et incontestable, en même temps qu'elle, place la créature dans une pleine et incontestable bénédiction. Le sujet de ce chapitre nous suggère ces choses comme des vérités générales. Mais dans le récit qu'en fait notre évangéliste, on trouvera que tout ce qui lui est particulier est aussi caractéristique de Luc. Ainsi le voyage d'Emmaüs, que nous avons en détail seulement ici, présente encore notre Sei-gneur dans la grâce du Docteur, agissant sur les pensées et les affections des hommes. Quand le Seigneur était dans le monde, auparavant, Il se montrait également à tous, car Il attirait la confiance par les bienfaits de son infatigable amour. Mais maintenant, en résurrection, Il est connu seulement des siens. Le monde avait refusé sa bonté, avait vu et haï et Lui et son Père, et n'était pas qualifié pour le voir maintenant dans son exaltation, en chemin vers les hauts cieux. Mais ceux qui l'avaient aimé dans le monde, le voient maintenant. Cinq cents d'entre eux, bien qu'ils ne soient pas nommés et demeurent inconnus, le verront aussi bien que Pierre et Jean, et ils le verront avec une foi d'une plénitude et d'une capacité aussi grandes que la leur. Toutes les visites qu'Il leur fait sont pleines d'amour et de paix. Mais cet amour s'exprimera différemment suivant la condition et le besoin de cha-cun. Si celui qui est l'objet de cet amour est dans l'affliction, l'amour l'apaisera; s'il marche dans la lu-mière l'amour se réjouira et approuvera; s'il s'est égaré, l'amour le conduira de nouveau dans des sen-tiers de justice. Ainsi en est-il avec le Seigneur ressuscité qui aime pour toujours. C'est ainsi qu'Il vi-site Marie pour rafraîchir de sa présence son cœur altéré. Il visite Thomas pour restaurer son âme in-crédule, et ici les deux disciples pour les ramener par le chemin par lequel ils étaient ve nus quand ils avaient entrepris leur voyage, poussés par leur incrédulité. Ainsi c'était toujours le même amour, bien que s'adaptant lui-même à ses différents objets, Ces deux disciples avaient besoin d'être restaurés, et leur Seigneur les restaure. D'abord Il se comporte comme un étranger, leur reprochant leur lenteur de cœur, mais, comme le grand Prophète de Dieu et le Docteur des hommes, Il les conduit à travers toutes les Écritures jusqu'à ce que la lumière et la puissance de ses paroles réchauffent leur cœur. Tout cela était plein de grâce divine. L'âme est restaurée dans l'amour du Bon Berger. Mais cela ra -mène toujours à cette pensée que le Seigneur se réjouit dans la réalité ou la vérité du cœur. Ces dis -ciples étaient tristes en marchant; cette tristesse était réelle, c'était l'affection qui commandait leurs cir-constances telles qu'ils les estimaient. Ils avaient été désappointés. Ils craignaient d'avoir perdu l'espé-rance d'Israël, et, si leurs cœurs étaient vrais, ils devaient être tristes, et ils l'étaient. Il y avait donc de la réalité en eux, bien qu'aussi de la lenteur de cœur à croire tout ce que les prophètes avaient dit. Et Jésus aime cette réalité. Jésus aime que tout ce qui nous concerne porte la marque de la vérité dans

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l'homme intérieur. Il se joint à ces hommes attristés, pour leur montrer que les choses qui étaient arri-vées à Jérusalem et dont ils parlaient étaient en réalité en leur faveur, et non à leur détriment, et Il fait en sorte que ce qui ébranlait leur foi en devient la confirmation. Dans sa manière de s'entretenir avec eux il y a tant de grâce humaine, que tout est encore en accord avec son sentier tel que l'évangéliste le retrace. «Il fit comme s'Il allait plus loin». Quelle perfection dans ce petit mouvement! Quel titre avait-il, Lui qui paraissait être un étranger, à s'imposer à eux? Il s'était simplement joint à eux en chemin avec la courtoisie de quelqu'un voyageant sur la même route. Quel droit avait-Il de franchir leur seuil? Si Jé-sus n'est qu'un étranger à nos yeux, Il marchera encore dehors; certainement Il ne demandera rien jus -qu'à ce que nous le connaissions comme Sauveur, comme Celui qui aime nos âmes. Nous pouvons ha-biter dans nos propres maisons et garnir nos propres tables jusqu'au moment où nous le connaîtrons comme le Fils de Dieu qui nous a aimés et s'est donné Lui-même pour nous. Alors Il revendiquera une place dans nos cœurs et dans nos maisons; et alors Il demeurera avec nous et soupera av c nous, en-trant pour ainsi dire sans être invité, entrant dans la personne de quelqu'un de ses petits, soit pour avoir une coupe d'eau froide, ou pour avoir les pieds lavés, à des moments où peut-être nous ne nous atten-dions pas à Lui. Puissions-nous être prêts, chers frères. C'est vraiment un état béni, bien que parfois pénible pour nos cœurs. Etre toujours prêt, à la disposition des besoins de chacun, accueillant ainsi non seulement des anges, mais le Seigneur des anges et l'ami des pécheurs. Mais jusqu'à maintenant, en cette occasion, Il n'était qu'un étranger pour les deux disciples d'Em-maüs, et cependant Il aurait voulu les laisser seuls à leur repos et à leur repas bien que le jour fût fort avancé. Mais quelle beauté nous trouvons là en Lui! L'ornement d'un esprit parfait qui marquait de sa grâce chaque petit moment de sa vie. Quelle dignité quand la dignité convenait ; quelle tendresse quand, à son tour, elle devait être manifestée. Si l'homme avait eu seulement un œil pour les voir, quelles figures pleines de beauté morale auraient continuellement passé devant lui dans les œuvres et la marche de ce parfait Fils de l'homme! Il n'y eut jamais, pour un seul moment, le moindre trouble dans la conduite morale de tout ce qui le concernait. Mais l'homme n'avait pas d'yeux ni d'oreilles pour Lui. Quand il l'a vu il n'y avait pas d'apparence en Lui pour le faire désirer. La véritable beauté n'était pas la beauté aux yeux de l'homme. Aucune de ses perfections ne convenait à l'homme. Mais il y avait des moments où, par grâce, il y avait un cœur qui brûlait, il en est ainsi ici. Les deux heureux disciples reconnaissent la puissance de sa présence, leurs âmes sont restaurées, et leurs pas sont conduits de nouveau vers la ville, par le chemin par lequel ils étaient venus et qui pour eux se trouvait être de nou -veau un sentier de justice.(À suivre)

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FRAGMENT

Je crains un peu que quelques-uns ne soient ébranlés en regardant trop à la condition actuelle des as-semblées, au lieu de considérer le fait que Dieu a encore une œuvre de discipline à accomplir, disci-pline que nous avons méritée, et devant laquelle nous devons nous incliner. Si nous sommes désap-pointés de ce que Dieu ne se serve pas de nous plus qu'il ne le fait, cela ne vient-il pas de ce que nous pensons davantage à notre fidélité qu'à notre culpabilité au sujet des choses que Dieu nous a confiées? Si nous regardons à la pauvre condition dans laquelle nous sommes maintenant et que nous murmu-rions dans nos tentes, nous sommes exposés sous peu à mettre en question notre position même. Si Sa -tan peut nous ébranler, il le fera. Beaucoup parlent du manque de puissance dans l'assemblée: ils ont leur propre mesure quant à ce qu'est la puissance, et oublient que c'est la présence de Dieu qui est la puissance, que ce soit pour briser ou pour édifier.

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1 THESSALONICIENS 4, 13 à 5, 11.

Tout est contraste dans les quelques versets qui terminent le chapitre 4 de la première épître aux Thessaloniciens et ceux qui commencent le chapitre 5. Contraste entre les croyants, les «frères» (4, 13; 5, 1, 4 : le terme est employé au début de chacun des trois paragraphes), et les inconvertis, «les autres» (4, 13; 5, 6); contraste entre l'espérance des premiers, leur part éternelle: «toujours avec le Seigneur»

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(4, 17) et la «subite destruction» qui viendra sur les seconds (5, 3); contraste enfin entre ce que doit être la marche des fidèles, «tous des fils de la lumière et des fils du jour», et ce qu'est la vie des hommes de ce monde, tous «de la nuit» et «des ténèbres» (5, 5 à 8). Par la grâce de Dieu, comme autrefois les Thessaloniciens, nous avons cru à l'Évangile, nous avons reçu et accepté «non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la Parole de Dieu» (2, 13), de sorte que nous sommes maintenant enfants de Dieu, frères et sœurs en Christ. La Parole de Dieu, qui nous a apporté la vie, est aussi la Parole qui nous enseigne. Dieu ne veut pas nous laisser dans l'ignorance, ni «à l'égard de ceux qui dorment», ni pour ce qui concerne notre avenir éternel et notre marche présente. Nous pouvons connaître l'affliction et le deuil mais, Dieu soit béni ! Nous ne sommes pas affligés comme «les autres» et cela, parce que eux «n'ont pas d'espérance» tandis que nous avons une «bienheureuse espérance», «une bonne espérance par grâce» (Tite 2, 13; 2 Thessaloni-ciens 2, 16). Au delà des «premières choses», caractérisées par les deuils, les cris et les peines, nous entrevoyons par la foi le moment où «toutes choses» seront faites «nouvelles» (cf. Apocalypse 21, 4-5). Le bonheur du croyant, c'est d'être parfaitement assuré qu'il sera «toujours avec le Seigneur»; il at -tend le moment où une telle espérance sera réalisée. Les Thessaloniciens attendaient le Seigneur (cf. 1,9, 10) mais, convertis depuis peu de temps, ils ignoraient sans doute de quelle manière se déroulerait la résurrection des saints et se demandaient probablement si ceux des leurs qui étaient délogés ne se-raient pas privés de la bénédiction apportée par le Seigneur au moment de sa venue. C'est pourquoi l'apôtre leur écrit les versets 13 à 18 du chapitre 4 de sa première épître, si souvent rappelés et qui de-vaient être pour eux, comme ils l'ont été aussi pour les générations de croyants qui ont suivi, une si précieuse consolation. « Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles» (4, 18). Nous rappeler de tel-les paroles, surtout quand nous pleurons le départ de l'un de nos bien-aimés, est tellement consolant pour nous! Avant de quitter les siens, le Seigneur leur a laissé la promesse de son retour et en des termes d'une telle simplicité et d'une telle clarté que le plus jeune croyant peut les comprendre et ainsi s'emparer de la promesse et en jouir: «Et si je m'en vais, et que je vous prépare une place, je revien -drai, et je vous prendrai auprès de moi; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean 14, 3). Mais le Seigneur n'a pas donné Lui-même, à ce moment-là, de détails sur le déroulement des événe-ments qui auront lieu à son retour; Il a voulu le faire connaître par le moyen de l'apôtre Paul, qui peut ainsi écrire: «Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur...» (1 Thessaloniciens 4, 15 à 17 ; voir aussi 1 Corinthiens 15, 51 et suivants). Telle est l'espérance qui est devant nous, elle ne comporte aucune incertitude. Elle sera bientôt réalisée et alors, «nous serons toujours avec le Seigneur», ce sera notre part éternelle. Puissions-nous jouir davantage d'une aussi précieuse espérance et, véritablement, la vivre! Les Thessaloniciens étaient encore dans l'ignorance à l'égard de ceux qui étaient délogés; par contre, ils savaient fort bien ce qui en était «des temps et des saisons», ils savaient «parfaitement» que «le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit» (1 Thessaloniciens 5, 1-2). Le «jour du Seigneur» que l'on confond parfois avec le «jour de Dieu», jour de bénédiction (cf. 2 Pierre 3, 12-13) est un jour de jugement (cf. 2 Pierre 3, 10). Il commence lorsque le Seigneur sort du ciel avec ses armées (les saints glorifiés) pour «juger et combattre en justice» (Apocalypse 19, 11 et suivants). Le Seigneur, Fils de l'homme auquel le jugement a été donné (cf. Jean 5, 22, 27), exécutera le jugement guerrier des vi-vants (Apocalypse 19, 19 à 21) comme aussi le jugement qui revêt un aspect judiciaire et dont Il parle Lui-même dans la parabole de Matthieu 25, 31 à 46. Le jour du Seigneur se continue pendant le règne millénaire, qui est sans doute un règne de justice, de paix, de bénédiction, mais aussi une période du-rant laquelle «chaque matin» seront détruits «tous les méchants du pays» (Psaume 101, 8). C'est d'une manière gouvernementale que le jugement s'exercera donc pendant ces mille ans. Enfin, le «jour du Seigneur» se clôt après le règne, par le jugement des morts devant le «grand trône blanc» (Apocalypse 20, 11). C'est alors qu'a lieu la deuxième résurrection, résurrection des morts, de tous ceux qui sont morts dans leurs péchés, ayant refusé ou négligé le grand salut qui est offert encore aujourd'hui à qui -conque croit (cf. Apocalypse 20, 12 à 15). «Ensuite la fin» : Christ «remettra le royaume à Dieu le Père», après avoir «mis tous les ennemis sous ses pieds», le dernier d'entre eux, la mort, étant à jamais «aboli»; et «le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous» (cf. 1 Corinthiens 15, 24 à 28). Ce sera dès lors le «jour de Dieu» (1 Corinthiens 15, 28; 2 Pierre 3, 12, 13; Apocalypse 21, 1 à 8) : il y aura «un nouveau ciel et une nouvelle terre» et dé-sormais se trouvera établi l'état définitif, éternel. «Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit» (1 Thessaloniciens 5, 2 - cf. 2 Pierre 3, 10). Il ne «viendra» qu'après l'accomplissement de la première résurrection; les événements annoncés dans les versets 15 à 17 du chapitre 4 de cette première épître aux Thessaloniciens seront passés; nous

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croyants, nous serons «avec le Seigneur» et pour «toujours». C'est après notre enlèvement que se dé-rouleront dans ce monde les jugements providentiels décrits dans le livre de l'Apocalypse (chapitres 6 à 11 en particulier), jugements qui précéderont le «jour du Seigneur». Les deux «bêtes» pouvoir poli-tique et pouvoir religieux, chef de l'Empire romain rétabli et Antichrist, constituant avec le «dragon» (Satan) la trinité du mal seront manifestées (Apocalypse 13, 1 à 10 et 11 à 18). Après une période d'anarchie révolutionnaire, car il n'y aura plus alors ici-bas ni «ce qui retient» ni «celui qui retient» (2 Thessaloniciens 2, 6-7), l'autorité de la «bête» aux «dix cornes et sept têtes» s'affirmera et «la terre tout entière» sera «dans l'admiration de la bête». Les hommes, séduits et entièrement aveuglés, «ren-dront hommage au dragon»parce qu'il aura «donné le pouvoir à la bête», et ils «rendront hommage à la bête» également, en jetant ce défi: «Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ?» (Apocalypse 13); c'est sans doute à ce moment-là qu'ils diront: «Paix et sûreté» (1 Thessaloniciens 5, 3), convaincus que la puissance de la bête apportera enfin paix et sécurité à ce monde. Hélas! «Une su-bite destruction viendra sur eux, comme les' douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n'échapperont point» (1 Thessaloniciens 5, 3). Ce monde va donc au devant d'un terrible jugement. Le jugement est d'ailleurs déjà prononcé: «Maintenant est le jugement de ce monde» (Jean 12, 31) ; le rejet de Christ venu ici-bas, sa crucifixion constituent la culpabilité du monde, le motif de son jugement. Le monde est jugé, le jugement sera exécuté dans un jour à venir. Et c'est dans un tel monde que nous avons à cheminer, nous qui avons une espérance céleste, une part éternelle avec Christ! Cela ne nous dit-il pas assez combien nous avons à en être séparés? C'est cette séparation que l'apôtre établit dans les versets 4 et suivants du chapitre 5, soulignant le contraste entre «les autres», ceux qui sont «des ténèbres», «de la nuit» et nous qui, par grâce, sommes «tous des fils de la lumière et des fils du jour». Le «jour du Seigneur» ne surprendra que ceux qui sont «dans les ténèbres», il ne peut pas nous «sur-prendre», nous qui aurons déjà quitté la scène présente à la venue du Seigneur. «Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres», tout au contraire nous sommes «tous des fils de la lumière et des fils du jour» (5, 5). C'est la position dans laquelle la grâce de Dieu nous a placés, nous ses enfants; tous, sans aucune distinction d'âge, de développement spirituel ou de fidélité dans la marche. Mais si nous sommes tous établis dans une telle position, nous avons à vivre d'une manière qui y corresponde. Le fait que «le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit», apportant avec lui la «subite des-truction» à laquelle les hommes impies n'échapperont point, ce fait, s'il ne nous concerne pas, doit ce-pendant parler à nos consciences et contribuer à nous séparer du monde, moralement et pratiquement. De là les exhortations des versets 6 à 8: «les autres» dorment et s'enivrent la nuit, ne dormons pas comme eux, « mais veillons et soyons sobres », Veillons pendant la nuit, comme les sentinelles qui at-tendent le matin; soyons sobres, nous tenant éloignés de toutes les convoitises enivrantes de ce monde. Et revêtons l'armure, une armure qui, dans ce passage, ne se compose que de deux pièces: une cuirasse et un casque, une cuirasse pour protéger nos cœurs, préserver nos affections pour le Seigneur, un casque pour garder notre tête, siège de nos pensées. Qu'est-ce qui nous met en danger de nous conformer à ce monde, de «dormir» ou même de nous «enivrer» ? L'orientation de nos cœurs. Si nos cœurs trouvent un objet ici-bas, nous poursuivrons les choses d'en bas; l'ennemi, habile et rusé, sait .bien attirer ces cœurs vers la terre en leur proposant ce qui peut leur plaire dans ce monde. Comme il est nécessaire qu'ils revêtent la «cuirasse», une cuirasse qui est celle «de la foi et de l'amour» ! L'objet de notre foi, c'est Christ; une foi vivante est nourrie de Christ, occupée de Lui, de sorte que son amour remplit alors notre cœur. «L'amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5, 5). Le Saint Esprit se plaît à nous occuper de Christ (cf. Jean 16, 14) et, d'autre part, il verse dans nos cœurs l'amour de Dieu. Que .rien en nous n'entrave son activité diligente et bienfaisante; c'est la cuirasse qui protègera nos cœurs. Nos affections seront alors nourries de Christ et gardées pour Lui; tous les autres objets deviendront pour nous sans valeur et sans attrait et nous pourrons marcher «ne tournant vers le monde d'autres regards que ceux du voyageur». Avec la «cuirasse», il faut aussi le «casque» pour que notre tête, nos pensées soient à l'abri des attaques d'un ennemi qui vient souvent nous troubler, faisant naître en nous des idées que nous cultivons parfois et qui nous amènent à raisonner, à douter peut-être... Avançons en paix, sans aucune crainte; les choses vont de mal en pis dans ce monde, que cela ne nous surprenne pas, c'est la confirmation de ce que nous dit l'Écriture inspirée. Le jugement va bientôt être exécuté, le jour de la colère est là... Heureux sommes-nous de savoir que «Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre seigneur Jésus Christ» (1 Thessaloniciens 5, 9). Il s'agit là du sa-lut au terme de la course, aussi assuré que celui de notre âme, lequel est déjà notre partage. Cette «es-pérance du salut» est pour nous un «casque» qui protège notre tête: tous les raisonnements de l'enne-

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mi, toutes ses subtilités viennent se briser là. Nous ne sommes pas du monde, nous avons une espé-rance qui ne confond point. Christ est «mort pour nous» afin que, «soit que nous veillions» c'est-à-dire, que nous soyons présents dans le corps à sa venue, «soit que nous dormions», c'est-à-dire, que nous soyons déjà délogés à la venue du Seigneur, «nous vivions ensemble avec lui», en d'autres termes: nous soyons avec Lui pour toujours, dans les gloires de la résurrection. «C'est pourquoi», ajoute l'apôtre, «exhortez-vous l'un l'autre et édifiez-vous l'un l'autre (1 Thessalo-niciens 5, 11). Nous pouvons bien nous exhorter, nous édifier l'un l'autre en nous rappelant ces ensei-gnement,'; de la Parole, si importants pour notre marche ici-bas. Nous pouvons aussi nous consoler l'un l'autre en nous rappelant les «paroles» de 1 Thessaloniciens 4,13 à 17. Exhortation, édification, consolation, c'est l'objet du ministère prophétique dans l'assemblée (1 Corinthiens 14, 3), c'est aussi l'objet du service que nous pouvons remplir les uns à l'égard des autres. Les Thessaloniciens, qui connaissaient «les temps et les saisons», qui «savaient parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit», s'exhortaient déjà, s'édifiaient l'un l'autre; aussi l'apôtre ajoute: «comme aussi vous le faites» (5, 11). Ils le faisaient, qu'ils continuent à le faire sans défaillance! Par contre, à la fin du chapitre 4, l'apôtre, qui écrit: «Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles», n'ajoute pas: «comme aussi vous le faites». Ils n'avaient pas pu le faire jusqu'alors puisque précisément ils étaient «dans l'ignorance à l'égard de ceux qui dorment». La Parole est précise et juste dans toutes ses expressions, cela n'est pas pour nous surprendre. Puissions-nous nous exhorter, nous édifier, nous consoler l'un l'autre, afin que le Seigneur à sa venue nous trouve séparés du monde, dans le chemin de l'obéissance à la Parole, veillant et étant sobres! «Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu'il se ceindra et les fera mettre à table, et, s'avançant, il les servira» (Luc 12, 37).

P. F._____________________________

PENSÉE

Philippiens 1, 21. Vivre pour Lui, quel bonheur! Et cela seul pour le chrétien s'appelle vivre.J. N. D.

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QUELQUES REMARQUES SUR LES ÉPÎTRES AUX SEPT ASSEMBLÉES D'ASIE

ET SPÉCIALEMENT SUR CELLE À PHILADELPHIE

(Chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse)

Le Seigneur s'adresse à chacune de ces sept assemblées locales considérées comme responsables. Revêtu d'une gloire judiciaire (ch. 1, 12-20), Il décrit leur état et prononce son verdict infaillible à leur égard. Ses avertissements et ses encouragements sont parfaitement adaptés à leurs circonstances. Ces épîtres décrivent prophétiquement les phases successives de la profession chrétienne sur la terre jusqu'à la prochaine venue du Seigneur. Elles sont mentionnées dans l'ordre chronologique de la mani-festation de ces états, les quatre dernières existant, à la fin, chacune à côté des trois autres. «Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées» : tout croyant attentif peut donc retirer de précieuses instructions de chacune de ces sept épîtres. Chaque lettre renferme une promesse «à celui qui vaincra», promesse répondant en sagesse divine aux circonstances décrites là. Dans la chrétienté beaucoup d'âmes se contentent, hélas, d'une profes-sion sans vie. Au milieu d'un tel état, celui qui, enseigné de Dieu, ne se laisse pas tromper par de vaines formes, rencontre la lutte. Comment, lui dit-on, le baptême, la première communion, la confir-mation, les sacrements, la liturgie, un mariage chrétien, l'extrême-onction, un service funèbre ne suffi -raient donc pas? Non, dit la Parole: «Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu» (Jean 3, 3); «si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n'entre -rez point dans le royaume des cieux» (Matthieu 18, 3). On ne peut être vainqueur sans avoir réellement la vie de Dieu. * Le Seigneur donnera à celui qui vaincra de manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu; il n'aura point à souffrir de la se-

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conde mort; il sera vêtu de vêtements blancs, et, dit le Seigneur, je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges (Éphèse, Smyrne, Sardes).

* Le combat chrétien selon Éphésiens 6 a un tout autre aspect, et il ne commence qu'après la réalisation pratique des types du Jourdain et de la circoncision, c'est-à-dire de notre mort et de notre résurrection avec Christ et de l'acceptation du juge -ment inexorable de Dieu sur tout ce qui est du vieil homme.

Dans les quatre dernières épîtres la venue du Seigneur est mentionnée et il nous est dit quel effet elle aura pour chacun de ces corps professants. À Thyatire le fidèle seul reçoit «l'étoile du matin». Sardes sera surprise par la venue du Seigneur comme par l'irruption d'un voleur, à un moment complètement inattendu. Philadelphie se voit préservée de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière. Laodicée sera vomie de la bouche du Seigneur à cause de sa tiédeur insupportable pour Lui. Mais, dirons-nous peut-être, tous les vrais chrétiens ne seront-ils pas, sans exception, ravis à la ren-contre du Seigneur en l'air et, par là même, préservés de l'heure de l'épreuve que cet enlève ment doit précéder? C'est absolument sûr, puisque l'enlèvement des saints repose uniquement sur la grâce de Dieu et sur l'œuvre du Seigneur accomplie pour eux à la croix. Toutefois l'effet de la venue du Sei-gneur est annoncé ici pour l'ensemble de chacun des corps professants auxquels ils auront appartenu.

** *

Le Seigneur a produit dans sa grâce au début du siècle passé un réveil bien marqué et fort béni parmi ses rachetés. Des hommes pieux ont compris l'exhortation de 2 Timothée 2, 19: «Qu'il se retire de l'ini-quité, quiconque prononce le Nom du Seigneur» et tout ce qui est écrit dans cette précieuse portion de la Parole. Ils sont sortis des systèmes ecclésiastiques humains et se sont réunis simplement «au nom du Seigneur». Leur mobile d'action était l'obéissance à de nombreux passages de la Parole quant à la sé-paration du chrétien d'avec le monde et le mal, quant au service du Seigneur et à l'exercice des dons dans l'assemblée, quant à l'ordre de la maison de Dieu dans la sphère de leur activité et responsabilité, tout cela étant impossible là où ils se trouvaient auparavant. Leur vie pratique étant caractérisée par la crainte de Dieu et par la piété, le Seigneur les a abondamment bénis et leur a accordé la lumière d'en haut sur de nombreux sujets importants de la Parole de Dieu, lumière qui résulte de l'action de l'Esprit de Dieu non contristé. Marchant dans la vérité, «l'amour des frères», signification de «Philadelphie», a également caractérisé leurs voies. La séparation d'avec le mal d'une part, le maintien de la vérité de l'autre, correspondent au caractère particulier que prend le Seigneur en tête de cette épître: Il est le saint, le véritable. Le Seigneur dit qu'Il connaît les œuvres de cette assemblée, mais Il n'en parle pas autrement. La porte ouverte mise par le Seigneur devant Philadelphie concerne entre autres la liberté, la possibilité accordée aux saints dès ou peu après ces temps de réveil de se réunir en paix, sans en -traves, selon leurs convictions. Cela nous paraît aujourd'hui encore tout naturel, mais ne l'est certes pas. Bien des chers croyants des siècles précédents nous envieraient grandement sous ce rapport. A notre époque l'ennemi cherche bien, ici et là, à mettre des obstacles sur le chemin, mais il n'y parvient qu'en bien faible mesure. Le Seigneur a ouvert la porte, nul ne la fermera. La porte ouverte comporte encore la possibilité d'annoncer l'Évangile, de répandre la vérité oralement et par écrit en vue du bien des âmes. Demandons davantage au Seigneur de savoir mieux faire usage de tels privilèges plutôt que de chercher nos aises dans un monde qui va être jugé! Lorsqu'on considère la capacité de travail de plusieurs des frères que le Seigneur avait tout par-ticulièrement doués au début et le dévouement avec lequel ils l'ont servi pendant de longues années, on serait porté à croire qu'il y avait là de la force. Mais le Seigneur a vu plus loin que les temps du réveil lui-même; la suite a bien prouvé, jusqu'à nos jours, la justesse de son appréciation: «car tu as peu de force». Une chose toute naturelle pour chaque vrai croyant, mais importante et précieuse aux yeux du Sei -gneur, est ensuite relevée de sa part: «tu as gardé ma parole, et tu n'as pas renié mon nom». En consé -quence, mais cela reste une grâce de sa part, il gardera Philadelphie de l'heure de l'épreuve. Le Seigneur prend ensuite position en faveur de la faible assemblée contre les prétentions menson-gères de «la synagogue de Satan», ceux «qui se disent être Juifs et ils ne le sont pas, mais ils mentent». Les adversaires devront un jour reconnaître que les voies de cette assemblée avaient son approbation, qu'elle était, même dans sa faiblesse, l'objet particulier de son amour. L'ennemi n'a que trop réussi dans ses efforts pour mêler la loi et les ordonnances avec la pure grâce de Dieu en Christ, à faire péné-

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trer dans le christianisme quantité de choses venant du judaïsme. On s'y est si bien habitué que même les vrais croyants ne les perçoivent plus. Dieu soit béni, selon la lumière qu'Il leur avait accordée, nos prédécesseurs avaient banni toutes ces choses de leurs voies. Agissant ainsi, rejetant tout ordre humain contraire à la Parole, ils ont dû porter l'opprobre de Christ, opprobre que nous rencontrerions nous aus-si davantage, si nous étions plus fidèles. L'attente constante du prochain retour du Seigneur a caractérisé les croyants des temps du réveil. Puisse-t-elle être constatée pratiquement parmi nous aujourd'hui même. Elle a une importance capitale dans la vie chrétienne. En relation avec sa venue, le Seigneur ajoute la pleine mesure de notre responsabilité: «Je viens bientôt, tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne». Philadelphie a une cou-ronne que la grâce du Seigneur lui a attribuée. Elle la perdra, si elle ne tient pas compte de cette solen-nelle exhortation. Remarquons que l'avertissement est donné au témoignage philadelphien considéré collectivement. L'encouragement «à celui qui vaincra» vient plus loin au verset 12. Serait-ce peu de chose, à nos yeux, bien-aimés frères et sœurs, que de perdre cette couronne qui nous est réservée par la main du Seigneur, de la perdre par négligence, par somnolence, par indifférence, parce qu'au lieu de veiller, nous nous conformerions à ce présent siècle mauvais? Perdre une couronne qui devrait être, encore au jour du Seigneur, le plus bel ornement de notre témoignage collectif! L'avoir perdue sans aucun espoir de ne jamais pouvoir la reconquérir! La perdre après avoir reçu du Seigneur l'injonction bien précise: «tiens ferme ce que tu as» ! Serait-ce peu de chose à nos yeux et à nos cœurs en ce jour-là? C'est bien aujourd'hui que nous avons à prendre à cœur l'exhortation et l'avertissement si clair de notre Seigneur. Si le Seigneur, dans cette épître, n'avait eu en vue que le temps du réveil, il n'eût probablement pas été utile qu'Il donnât une telle exhortation. Tout était alors frais et vivant. Chaque cœur se réjouissait de la lumière nouvellement accordée. Aujourd'hui ces vérités pourraient être connues, estimées, prati -quées; le sont-elles réellement? En sommes-nous reconnaissants? Sommes-nous heureux de pouvoir encore rectifier nos voies à leur lumière? Elles n'ont rien perdu de leur extrême valeur. L'ennemi cherche à nous troubler en nous disant: Ce n'est que de l'orgueil spirituel que de faire si grand cas des vérités dont vous vous réclamez; vous ne cherchez par là qu'à vous élever au-dessus d'humbles croyants qui ne les connaissent pas! Certes, l'humilité nous convient plus que jamais; mais ne nous laissons pas induire en erreur par l'ennemi. C'est le Seigneur Lui-même qui nous exhorte: «Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.» Une haute appréciation de la vérité de Dieu n'est point, en elle-même, de l'orgueil spirituel. Au contraire, celui qui est humble obéira. Elle sera en outre un motif puissant pour nous engager à la tenir ferme. C'est ce qu'on apprécie réellement qu'on s'applique à garder soigneusement, et non ce qui est de moindre valeur à nos yeux. Notons encore que c'est par là même que le Seigneur met notre fidélité à l'épreuve, nous mettant en garde contre le danger d'une perte irréparable. Philadelphie a reçu ce trésor du Seigneur. En l'estimant hautement, elle ne tient pas le langage de Laodicée: «Je suis riche et je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien», comme l'ennemi parfois vou-drait nous le faire croire pour nous décourager. «Qu'as-tu que tu n'aies reçu ?», lisons-nous autre part, «et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?» (1 Corinthiens 4, 7). Voilà le remède contre tout orgueil spirituel; il ne consiste pas à avoir peu d'estime pour ce que le Seigneur nous a confié. L'encouragement et la récompense «à celui qui vaincra» se trouvent au verset 12. Le danger existe donc à Philadelphie aussi de se contenter de formes extérieures et de ne point vaincre. De chers en-fants, par exemple, pourraient suivre la voie de leurs parents, de vrais témoins, sans avoir passé par les exercices d'âme de la repentance, sans avoir eu à faire personnellement avec le Seigneur quant à la grave question du pardon des péchés, sans avoir invoqué le nom du Seigneur pour être sauvés. Veuille le Seigneur les préserver tous d'une si grave méprise. La récompense promise au vainqueur à Philadelphie est en rapport avec notre Seigneur Lui-même, avec Dieu son Père et notre Père, avec la nouvelle Jérusalem, la cité de la gloire céleste, avec la gloire intérieure du temple de Dieu. Une comparaison avec la promesse donnée au vainqueur de Thyatire, promesse en rapport avec la gloire judiciaire et gouvernementale du Seigneur sur les nations, est utile pour nous faire comprendre le caractère spécial de ce qui est dit à Philadelphie. Le mélange des exhortations, avertissements, encouragements adressés aux différentes assemblées n'amène qu'une grande confusion. Nous trouvons dans chaque épître un état et des circonstances bien définies et le Seigneur y répond à chaque endroit selon sa sagesse divine.

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Il y a, dans l'ensemble du témoignage, ou mieux de la profession chrétienne une position déterminée par le fait d'avoir reçu connaissance des vérités confiées à l'assemblée au temps du réveil phi-ladelphien. Elles sont, comme elles l'ont toujours été, une partie essentielle de la Parole de Dieu. Elles ont été enseignées dans les assemblées, transmises d'une génération à l'autre, consignées dans des écrits et publications, et elles sont à l'entière disposition de quiconque cherche sincèrement à les connaître et à y conformer sa vie. Nous nous réunissons toujours encore «au nom du Seigneur» comme nos frères du temps de ce réveil. Tout cela engage notre responsabilité, une responsabilité fort grande, car nous avons indubitablement beaucoup reçu. «À quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé; et à celui à qui il aura été beaucoup confié, il sera plus redemandé» (Luc 12, 48). Croirions-nous peut-être que de vrais croyants du giron catholique qui n'ont jamais entendu et n'en-tendent que l'enseignement de l'église de Rome, ou encore les vrais croyants vivant sous l'entière in-fluence d'un protestantisme sans vie, seraient aussi responsables que nous? Non, ils ont de la part du Seigneur d'autres avertissements, d'autres encouragements parfaitement en accord avec l'état du corps professant auquel ils se rattachent. Il n'y a qu'un moyen de faire face à notre très grande responsabilité, c'est d'avoir constamment recours à la grâce de notre Seigneur. Il est toujours prêt à nous soutenir, à nous secourir, à nous bénir, si nous recherchons sa grâce et ses ressources. «Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.» (Apocalypse 3, 11).

J.S.________________________________

PENSÉE

La conscience de nos responsabilités est tout autre chose que la présomption à leur faire face par nous-mêmes. Nier l'existence actuelle d'un témoignage philadelphien, c'est anticiper Babylone. Prétendre être à la hauteur de ce témoignage, c'est tomber dans Laodicée. Se désister d'en être, c'est retourner soit à Thyatire soit à Sardes, et rentrer dans le camp d'où le Sei-gneur a voulu nous faire sortir.

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ÉTUDE SUR L'ÉVANGILE DE LUC

par J. G. Bellett

(Suite de la page 28)

Chapitre 24

Dans ce qui suit, avec une plus nombreuse compagnie à Jérusalem, nous avons encore le caractère de notre évangile, toujours aussi frais que jamais. Car, ici, le Seigneur a particulièrement soin de prou-ver son humanité, pour montrer qu'Il n'était autre que le Fils de l'homme ressuscité d'entre les morts. Il établit cela d'abord en leur montrant ses mains et ses pieds, puis en prenant du poisson cuit et quelque peu d'un rayon de miel, et en mangeant devant eux. Et ainsi nous le voyons, l'Homme, toujours devant nous, autrefois l'Homme oint et maintenant l'Homme ressuscité. Ayant ainsi donné la preuve que c'était Lui-même, Il agit envers eux comme avec des hommes, agissant comme leur Docteur, comme Ille fait habituellement dans cet évangile, leur ouvrant les Écritures, et ouvrant leur intelligence pour entendre les Écritures. Il leur promet « la puissance d'en haut» afin qu'ils puissent témoigner des choses qu'ils avaient maintenant apprises. «Cette puissance d'en haut» désigne évidemment le Saint Esprit appelé aussi «la promesse du Père», mais elle annonce le Saint Esprit sous une manifestation spéciale, elle aussi d'accord avec le caractère de notre évangile. Il n'est parlé ni en Matthieu ni en Marc de ce don divin du Seigneur monté en haut. Mais en Jean, dans un sens plus béni encore, Il est promis comme « le Consolateur» ou «l'Esprit de vé-rité», c'est-à-dire le Témoin dans les saints de la grâce et de la gloire de «ce qui est» au Père et au Fils

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(Jean 16, 14-15). Ces différences sont bien caractéristiques. Le jour de la Pentecôte introduit ce don divin répandu par le Fils de l'homme glorifié, et ce don manifeste en même temps sa puissance, conformément à la promesse faite ici. L'évangile de Luc, qui est la première lettre de notre évangéliste à Théophile, se terminant ainsi avec la promesse du Saint Esprit, le livre des Actes qui est la seconde lettre au même ami, s'ouvre sur le don fait en accomplissement de la promesse. Ce livre a été justement appelé « les Actes du Saint Esprit». Il vient après les quatre évangiles. Comme les évangiles (ou plus exactement le ministère de Jésus qu'ils enregistrent) ont donné la pleine manifestation formelle du Père et du Fils, pareillement ce livre qui enregistre le ministère des Apôtres, donne la même manifestation du Saint Esprit. Les personnes de la Déité sont ainsi, au moment conve-nable, affirmées pour la pleine lumière et la consolation de l'Église. Des aperçus de ce divin mystère avaient été sans nul doute donné depuis le commencement, mais le nom de Dieu «Père, Fils et Saint Esprit» était maintenant pleinement manifesté et publié. Tout cela, comme tout ce qui est de notre Dieu, est parfait en sa saison. Tout est perfection dans les voies de sa sagesse comme dans les opérations de sa grâce. Le Seigneur révèle un secret après l'autre, les produisant chacun au moment convenable et amenant l'âme à s'écrier: «0 profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu!» Mais cela dit seulement en passant. J'ai déjà observé que la mention que nous avons ici du Saint Es -prit est en accord avec cet évangile, tenant pour ainsi dire le milieu entre Matthieu et Marc d'une part et Jean de l'autre: les premiers en effet ne nous fournissent rien de semblable sur l'Esprit alors que le dernier nous en donne une connaissance plus étendue et plus riche sous le titre de «Consolateur» et de «l'Esprit de vérité». Mais, après cela, jusqu'au dernier verset, l'évangile est toujours en accord avec lui-même. Je veux dire dans ce qui arrive à la fin à Béthanie. Le Seigneur conduit maintenant ses disciples à cet endroit bien connu, une retraite pour «les pauvres du troupeau», comme «derrière le désert» (Exode 3), le bercail de ceux qu'Il aimait en Judée (Jean 11, 3). Là, pendant qu'Il les bénit, Il est séparé d'eux et élevé dans le ciel. Il leva ses mains en haut et les bénit. Et, aussitôt après qu'Il leur a ainsi scellé ces premiers fruits de sa résurrection, Il est séparé d'eux et élevé dans le ciel, où Il siège comme «l'Homme Christ Jésus», jusqu'à ce que nous parvenions tous à la mesure de la stature de la plénitude de Christ, jusqu'à ce que tous nous soyons introduits pour for-mer le nouvel homme, «la plénitude de Celui qui remplit tout en tous» (Éphésiens 1, 23). Notre évangile s'est ouvert avec le sacrificateur de la famille de Lévi, dans le temple à Jérusalem, et il se termine maintenant avec la sacrificature de Jésus, le Seigneur ressuscité dans le ciel. C'était l'Homme Jésus, dans son enfance et dans ses relations humaines, à sa place sur la terre, que nous avons eu au commencement, et c'est toujours l'Homme Jésus, ressuscité et glorifié, et près de s'asseoir dans la gloire et à la place qui Lui sont dues dans les cieux, que nous avons à la fin. La vision finale que nous avons de Lui dans chaque évangile me frappe comme très distinctive et ca-ractéristique. En Matthieu, le Seigneur ne change pas de place, Il est toujours là, toujours sur la terre, disant simplement: «Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et faites dis -ciples toutes les nations... Et voici, moi je suis avec vous». Ainsi Il était précisément le Seigneur de la moisson donnant des ordres et fortifiant ses serviteurs. En Marc, Il est reçu dans le ciel, mais il est par-lé de Lui comme présent avec les apôtres et coopérant avec eux. En Jean, ni Lui ni eux ne restent sur la terre, mais Pierre et Jean le suivent et nous les perdons de vue tous ensemble. Mais ici, Il est enlevé seul, et demeure là-haut comme le grand Sacrificateur des siens à l'intérieur du voile, envoyant le Saint Esprit pour être avec eux ici-bas comme la puissance d'en haut. Tout cela forme un ensemble complet. Dans notre évangile, le Seigneur est élevé comme le Sa -crificateur; en Marc, Il monte à la droite de la puissance afin de présider au ministère de ses serviteurs et de le partager; en Jean, Il monte comme le Fils du Père afin d'introduire les enfants dans la maison du Père. Il fut «élevé». L'expression implique que quelque moyen de transport l'attendait. Et vraiment Il avait été ainsi attendu depuis très longtemps. Quand Il est présenté et qu'il est parlé de Lui comme «la gloire», «l'Ange de Dieu», «l'Ange de la face de l'Éternel » (Exode 14, 23, 32, Ésaïe 63) la nuée le transporte çà et là. Elle le prit premièrement à la tête de son peuple racheté, pour conduire Israël en chemin (Exode 13). Puis elle le plaça entre les camps d'Israël et de l'Égypte afin qu'Il pût être lumière pour les uns et obscurité pour les autres, et de là Il regarda et mit le trouble parmi les Égyptiens (Exode 14). Parfois, elle l'amena prendre sa place en jugement envers la congrégation de murmura-teurs et de transgresseurs (Exode 16; Nombres 14, 16, 20). Et, après tout cela, elle le prit pour remplir sa place dans le temple (2 Chroniques 5), comme elle l'avait auparavant, d'une semblable façon, porté pour remplir la même place dans le Tabernacle (Exode 40).

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Ainsi d'ancienneté le char de nuée lui était réservé (Psaume 104, 3). Quand les péchés de son peuple eurent troublé son repos au milieu d'eux, les chérubins l'emportèrent au loin (Ézéchiel 1 à 11), et les chérubins étaient appelés «le char des chérubins d'or (1 Chroniques 28, 18). Ainsi Il était servi dans toutes ces occasions par son char assigné. Et de même en est-il maintenant: Il est «élevé». Dans toutes les occasions précédentes, cependant, il en est parlé de façon variée, ainsi que je l'ai noté, comme «la gloire», «l'Ange de Dieu», «l'Ange de sa face» et «l'Éternel, et dans le dernier passage que j'ai mentionné en Ézéchiel, sa ressemblance est «l'apparence d'un homme». Désormais cette gloire, cet Ange Jéhovah, prend la forme et les caractères de l'homme. C'est le Fils de l'homme ressuscité qui est maintenant enlevé à sa place en haut. Ce n'est pas simplement «l'apparence d'un homme», mais celui dont l'humanité a été certaine et vérifiée. C'est comme tel qu'Il monte maintenant. La gloire a pris sa forme définitive. C'est comme l'homme glorifié que nous le voyons désormais, dans le Livre de Dieu. Dans la vision du prophète Il est, après cela, em -porté comme l'homme glorifié dans les nuées du ciel vers l'Ancien des jours pour recevoir son royaume (Daniel 7) ; comme tel Il se tient, aux yeux d'un autre prophète, au milieu des lampes d'or (Apocalypse 1) ; comme tel, Il nous le dit Lui-même, Il sera vu dans l'avenir assis à la droite de la puissance et venant sur les nuées du ciel (Matthieu 26) ; et, comme tel, quand, le jugement terminé, son nom sera rendu magnifique par toute la terre (Psaume 8, Hébreux 2). C'est là un thème merveilleux. C'est l'homme qui a été ainsi oint, et l'homme qui doit être ainsi exal -té. Les rangs des anges, qui ont jusqu'à maintenant entouré le trône, doivent s'ouvrir pour ainsi dire, pour laisser entrer l'Église de pécheurs rachetés, afin que l'homme soit manifesté comme le vase de la gloire désigné dès les âges antérieurs à nous. «Qu'est-ce que l'homme, que tu te souviennes de lui, et le fils de l'homme que tu le visites?» (Psaume 8). Quand le sacrificateur Zacharie entra dans le temple, toute la multitude reconnut la puissance de son entrée, et ils se tenaient dehors, priant à l'heure du parfum, comme nous lisons dans cet évangile (Cha-pitre 1, 10). Quand Moïse entra dans la nuée (étant ainsi enfermé comme par le voile à l'intérieur du sanctuaire de Dieu), le peuple se leva et ils se prosternèrent chacun à l'entrée de sa tente (Exode 33). De même ici, à cette entrée de l'homme ressuscité dans la nuée (Actes 1, 9), comme à l'intérieur du voile du vrai temple, le peuple au dehors reconnaît la puissance de son ascension, et de nouveau le re-garde et se prosterne. Mais alors c'est ici-bas, et seulement ici-bas, qu'ils sont son propre peuple, l'ado-rant Lui-même. Ils l'adorèrent et «retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient conti -nuellement dans le temple louant et bénissant Dieu». Leur adoration était louange heureuse. Tel était maintenant le service convenable. Comment au -raient-ils pu manger le pain d'affliction, alors qu'ils entouraient un autel tel que celui-là? C'était, ne le dirai-je pas, la fête de la résurrection qu'ils gardaient maintenant, et elle devait être gardée avec ré-jouissances. Les premiers fruits de la moisson avaient été acceptés pour eux, et ils devaient offrir leurs holocaustes et leurs libations avec joie dans le temple (Lévitique 23, 10, 13). Ils attendaient la Pente-côte, la fête des semaines, mais Jésus et la résurrection étaient leur fête, et c'était avec joie qu'ils pou -vaient regarder à la gerbe acceptée des premiers fruits, tournoyée devant l'Éternel. Nous n'avons pas ici la même note d'admiration ravie qu'à la fin de l'évangile de Jean, car toutes les écritures ne sont pas également élevées, bien qu'également parfaites à leur place, et divines dans leur origine, comme une étoile diffère d'une autre étoile en gloire bien que toutes soient également dans les cieux que Dieu a créés et faits. Luc, comme les autres, garde ainsi que nous l'avons vu, son propre ca-ractère jusqu'à la fin. C'est le Fils de l'homme que l'Esprit nous montre par lui, comme cela a été le Messie ou Jésus en rapport avec les Juifs en Matthieu, Jésus le Serviteur ou le Minis tre dans Marc, et Jésus le Fils de Dieu, le Fils du Père dans Jean. Et cet homme parfait était d'abord l'homme oint, mar-chant dans les sentiers variés de cette vie, et présentant à Dieu, dans chacun, des offrandes du fruit d'une humanité sans tache, dans un vase tel qu'aucun n'avait pu auparavant garnir ou orner son sanc-tuaire. Il est alors l'homme ressuscité, se montrant aux siens dans sa victoire sur la mort et sur la puis -sance de l'ennemi, et avec des échantillons de quelques-unes des bénédictions que cette victoire leur avait acquises; et Il est enfin l'Homme élevé, glorifié en vue de rendre parfait en leur faveur devant le trône de Dieu et dans le temple céleste, jusqu'à ce qu'Il revienne, tout le fruit de sa vie, de ses combats et de sa victoire, et afin de les remplir de joie et de louange pour toujours et éternellement. Nous laissons ici l'heureuse tâche qui a été la nôtre de retracer les voies variées de notre divin Sau-veur et Seigneur. Puisse cette étude laisser dans nos âmes une puissance en rapport avec la joie qu'elle leur a apportée. Mais le cœur connaît ses propres causes secrètes d'une pleine et cons tante humiliation, et a bien dû apprendre combien ces paroles sont à propos: «Quand tu es invité, va et assieds-toi à la dernière place». Puisse notre Dieu exercer nos cœurs à sa propre joie, pour qu'ils trouvent toujours leur

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source dans la personne et dans l'œuvre du Fils de son amour. Et puisse-t-Il aussi nous délivrer de nous-mêmes toujours plus, afin que Jésus seul puisse être vu par nous. En terminant ces méditations, je voudrais encore ajouter, que le sujet qu'un peu de soin per-met de discerner dans chacun des évangiles est parfaitement divin. Il est de la main de Dieu. Si chaque évangéliste avait fait précéder son ouvrage par une Introduction où il eût formulé son but, et indiqué comment on devait le distinguer des autres, la sagesse et les perfections de Celui qui les a tous dictés n'auraient pas été aussi glorifiées, ni les mêmes exercices de cœur produits que ne le fait cette «exposition caractéristique» qui donne sa richesse propre à chaque évangile. Mais en les médi-tant, tels qu'ils sont, c'est l'harmonie même de la création que nous entendons: «Il n'y a pas de langage, il n'y a point de parole»; ils s'expriment dans les faits. Ainsi voyons-nous la même main qui a fait les cieux et leur a donné une voix pour parler à l'oreille de l'homme, retraçant les gloires qui brillent dans les différents évangiles et leur donnant semblablement une voix pour l'oreille des saints (Voir Psaume 19). Mais il reste que l'Évangile lui-même doit être notre objet. Puisse le Seigneur nous en faire éprouver sans cesse et directement la fraîcheur. C'est l'Évangile lui-même, l'histoire de l'amour sans mesure de Dieu, que le ciel appelle la terre à écouter, et qui porte avec lui la vraie et perma nente bénédiction de nos âmes. C'est le Dieu vivant (le Dieu de toute grâce, comme Il l'est, par le témoignage du Fils de son amour), entrant dans nos cœurs, pour y répandre la lumière, la liberté, la victoire et y être la semence de la vie éternelle. Comme quelqu'un l'a dit: Un homme peut être captivé par cette harmonie intellectuelle et morale et prendre beaucoup de plaisir à la suivre dans tous ses détails, et cependant n'en tirer pas plus de profit que de l'examen de n'importe quelle pièce curieuse du travail matériel de l'homme. Il est naturel que la beauté d'une telle relation soit vue et admirée dans le christianisme et je peux ajouter dans les Écri-tures, qui révèlent le christianisme , mais si la foi n'a pas d'objet plus élevé, alors la grande vérité du christianisme n'est pas crue. Il y a dans le christianisme beaucoup de choses qui peuvent exercer une forte emprise sur les facultés imaginatives, et donner à l'esprit des jouissances élevées, mais la partie la plus importante de la religion en rapport avec les pécheurs est sa nécessité. L'Évangile n'a pas été ré-vélé pour nous permettre le plaisir de sentir ou d'exprimer de beaux sentiments, mais pour que nous puissions être sauvés. Le goût peut recevoir l'impression de la beauté et de la sublimité de la Bible, et la sensibilité avoir ressenti l'effet de son accent doux et tendre; et cependant sa significa tion, sa déli-vrance, son mystère de saint amour, peuvent demeurer inconnus. Ceci est très important pour nous. Quelque connaissance que nous ayons d'autres gloires et d'autres secrets, puisse notre connaissance de ce message d'amour, surpassant toute intelligence, être toujours la plus chère, la plus simple et la plus intime possession de nos âmes. l'Évangile de la grâce nous dit que nos besoins ont attiré les sympa-thies et les ressources du Dieu bienheureux. Que nos cœurs s'arrêtent sur une telle vérité et qu'ils s'as-seyent pour boire à cette fontaine de délices. C'est dans cette foi que nos âmes trouveront la vie, la joie, la liberté et la force. Il en est Un qui nous a aimés et qui s'est donné Lui-même pour nous, et Ce-lui-là n'est rien moins que le Fils de Dieu. Telle était la source de la vie de Paul, et puissions-nous nous tourner continuellement vers elle pour y trouver lumière, rafraîchissement et directions. Quand le dernier de nous sera entré, et que tous nous serons parvenus «à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ  » (Éphésiens 4, 13), nous pourrons être enlevés là où, avec une puissance accrue, à la fois en compréhension et en joie, nous louerons pour toujours cet Agneau qui a été frappé, dans son amour pour nous. Veuille sa grâce nous garder avec des esprits sans souillure et des vêtements sans tache, chers frères, afin que nous puissions le connaître, Lui, au milieu de ce monde mauvais, à cause de son nom.FIN

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Note de la rédaction

Nous ne publierons pas, à la suite des Études sur les Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, l'Étude sur l'Évangile de Jean du même auteur qui a paru il y a longtemps déjà sous forme de brochure que l'on peut se procurer aux Dépôts de Bibles et Traités chrétiens.

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FRAGMENTS

Êtes-vous constamment occupé à prier pour l'Église de Dieu? Tient-elle dans vos prières une aussi grande place que vos propres épreuves et vos propres difficultés? Dites-vous: Je sais, quant à mes tri -bulations, que toutes choses travaillent ensemble pour le bien, mais comment ne prierais-je pas pour ce qui est si beau et si précieux au cœur de Christ, et comment donnerais-je à cet objet une place secon-daire dans mes pensées? Je désire vivre pour l'Église selon l'exemple que l'apôtre Paul m'a laissé.

G.V.W._________________________________

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Genèse 46, 1-7

Jacob descend aux limites de Canaan mais ne les franchit pas. Belle dépendance. Il avait dit : « J'irai» (45, 28) quand Joseph l'appelle, mais pour l'exécuter il lui faut une parole de Dieu. Il descend où Isaac, remontant de Guérar, avait trouvé la pleine bénédiction. Il y sacrifie au Dieu d'Isaac et at-tend. Aussi est-il prêt quand Dieu l'appelle. « Me voici ». Il n'a pas de volonté à lui, malgré le puissant lien qui l'attire. Puis il n'y a que Dieu qui puisse lui dire de descendre en Égypte (cf. 26, 2). Mais, du moment que Joseph s'y trouve, Jacob peut y descendre et Dieu peut y descendre avec lui. Jacob a trou -vé par la dépendance la communion avec Dieu dans la marche. Aussi, lui dit le Dieu des promesses, tu y trouveras Joseph avec toi jusqu'à ton dernier soupir. Tels sont les fruits de l'épreuve en Canaan: la soumission (43, 14) ; la satisfaction (45, 28; l'adora-tion, la dépendance, l'obéissance et la communion (46, 1-4).

H.R.……………………………………………

ARDENTS DÉSIRS

«Vous avez d'ardents désirs» écrit l'apôtre Jacques (4, 2), faisant allusion aux convoitises de nos cœurs naturels. Et certes, avec quelle ardeur nous désirons parfois accroître nos biens matériels, ob -tenir des avantages ou une position élevée dans le monde, peut-être même un certain relief dans l'as-semblée, que de choses encore! Lorsque Dieu, dans sa sagesse et son amour envers nous, ne permet pas que nous obtenions ce que nous avons si ardemment convoité, qu'arrive-t-il en général? «Vous ne pouvez obtenir; vous contestez et vous faites la guerre» ; le conflit éclate, tôt ou tard, avec ceux dont Dieu se sert pour s'opposer à la poursuite de nos desseins. Telle est la cause pre mière de bien des dissensions: «vous avez d'ardents désirs». Jugeons l'état de nos cœurs afin d'être gardés de toutes les convoitises aux fruits amers! Tout au contraire, désirons ardemment ce qui est en rapport avec les aspirations de la nouvelle nature, la Parole de Dieu nous y exhorte en maints endroits. Consi-dérons, parmi bien d'autres, quelques-uns de ces passages de l'Écriture et que cela nous conduise à dé-sirer ardemment ce qui sera pour notre enrichissement spirituel et pour la bénédiction des assemblées!

1. Désirer la Parole comme nourriture de l'âme et instruction nécessaire pour la marche ici-bas. «Rejetant donc toute malice et toute fraude, et l'hypocrisie et l'envie, et toutes médisances, désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut, si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon» (1 Pierre 2, 1 à 3). Dieu, par sa parole, appelle à l'existence, existence dont Il assure ensuite la conservation. Dans le do-maine de la création: «Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, par lé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui, étant le resplendissement de sa gloire et l'empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance...» (Hébreux 1, 1 à 3). Dans le domaine de la vie: c'est Lui seul qui donne la vie et nous dispense tout ce qui est nécessaire à son entretien et à son développement, qu'il s'agisse de la vie du corps ou de celle de l'âme.

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À la fin du premier chapitre de la 1ère Épître de Pierre, l'apôtre rappelle que Dieu nous a communiqué une vie nouvelle: «vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence in-corruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu» (v. 23) ; au début du chapitre 2, il fait connaître le seul moyen de développer cette vie: «désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut» (v. 2). La Parole est, avec l'Esprit Saint, l'agent dont Dieu se sert pour opérer la nouvelle naissance; elle est aussi, lue et méditée dans la dépendance de l'Esprit, l'aliment de la vie divine dans le croyant. On ne peut croître autrement que «par lui», c'est-à-dire grâce au « pur lait intellectuel», figure de la Parole. Cette croissance s'opère in-sensiblement, sans même que nous nous en rendions compte, tout comme s'opère la croissance d'un enfant qui se nourrit des aliments dont son corps a besoin. Dieu nous a conservé sa Parole, nous pouvons la lire, nous en nourrir chaque jour. Le faisons-nous assez? Avons-nous faim, spirituellement parlant? Hélas! Combien de fois nous arrive-t-il de manquer d'appétit pour la nourriture divine! Lorsqu'il en est ainsi, examinons-nous dans la présence de Dieu: nous ne sommes pas dans un bon état, la chair agit d'une manière ou de l'autre et produit alors inévita-blement les fruits qui sont en germe en elle. Le livre des Nombres nous dit la triste condition morale du peuple, tout à la fin de son voyage à travers le désert; la manne n'avait plus de saveur pour les Israé-lites qui vont jusqu'à déclarer: «notre âme est dégoûtée de ce pain misérable» (Nombres 21, 5). Il convient de juger un semblable état, de rejeter tout ce qui vient du vieil homme et constitue un obs-tacle à notre développement spirituel parce que cela nous ôte le désir de nous nourrir de la Parole. C'est pour quoi l'apôtre commence par une exhortation à rejeter toute activité intérieure et extérieure de la chair: «Rejetant donc toute malice et toute fraude, et l'hypocrisie et l'envie, et toutes médisan-ces...» (1 Pierre 2, 1). Ce « rejet» est indispensable pour que nous puissions ensuite «désirer ardem-ment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel». Si cet ardent désir nous fait défaut, n'est-ce pas en vérité parce qu'il y a dans notre cœur malice, fraude, hypocrisie, envie ou médisances, d'un mot: la chair en activité? Conséquence de ce manque d'ardent désir: au lieu de croître, notre vie spirituelle dépérit, s'étio le. C'est une perte pour nous-mêmes, c'est aussi une perte pour l'assemblée et, plus grave encore, Dieu est frustré de ce qui lui est dû. En effet, après avoir présenté ce qui concerne la vie spirituelle de chaque croyant, l'apôtre aborde ensuite le côté collectif: la maison spirituelle, la sainte sacrificature exercée par tous ceux qui, pierres vivantes, s'approchent de Christ et, unis à Lui, peuvent offrir «des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (1 Pierre 2, 4, 5). Pourquoi dans cet acte collectif qu'est le culte de l'assemblée, la louange a-t-elle parfois tant de peine à s'élever, pourquoi le ton en est-il sou-vent si bas, pourquoi tant de bouches fermées? N'est-ce pas parce que nous n'avons pas, tout au long de la semaine qui a précédé, «désiré ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellec-tuel» ? Que ces questions exercent nos cœurs et nos consciences afin que nous soyons amenés à com prendre quelle perte nous faisons, individuellement et collectivement! Dieu désire recevoir la louange des siens, la louange de l'assemblée. Puissions-nous être dans l'état moral et spirituel qui nous permettra d'adorer avec cœur et intelligence, dans toute la puissance de l'Esprit Saint! Le «pur lait intellectuel» est une image de la Parole, aliment complet, convenant à tous les croyants, du plus jeune au plus âgé et quel que soit le degré de développement spirituel de chacun d'eux. Dans des passages comme 1 Corinthiens 3, 1 à 3 ou Hébreux 5, 12 à 14, le lait est opposé à la nourriture so-lide; il est alors considéré comme étant l'aliment des petits enfants, de ceux qui, non encore dévelop-pés, n'ont pas atteint l'état d'homme fait, l'aliment des nouveaux convertis ou de ceux que l'on peut ap-peler des «nains spirituels». Remarquons par parenthèse que si les Corinthiens étaient encore de «pe -tits enfants en Christ», c'est parce qu'ils étaient «charnels»: il y avait parmi eux «de l'envie et des que-relles», ils n'avaient pas obéi à l'exhortation de 1 Pierre 2, 1. En 1 Pierre 2, c'est tout autre chose: le «lait» est la nourriture convenant à tous les croyants sans aucune exception, l'aliment complet. L'apôtre emploie l'expression «pur lait». Nourrissons-nous de la Parole dans toute sa simplicité et dans toute sa pureté, des différents écrits qui nous présentent «le sain enseignement» et exposent «jus-tement la parole de la vérité» (Tite 2, 1; 2 Timothée 2, 15), sans que s'y trouvent mêlées les pensées qui viennent de l'homme et sont le fruit de ses idées personnelles, de son imagination, de ses concep-tions intellectuelles ou de ses spéculations philosophiques. Ce n'est plus alors le «pur lait», c'est un ali-ment frelaté qui ne convient pas pour l'entretien et le développement de la vie divine dans le croyant, c'est une nourriture nuisible à la santé de l'âme. Ainsi que nous l'avons rappelé, l'expression «comme des enfants nouveau-nés» ne signifie pas que le «pur lait» est pour les nouveaux convertis seulement, elle a une toute autre portée. D'abord cette pen-

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sée: quand nous ouvrons la Parole, éprouvons toujours plus le sentiment de notre petitesse, de notre grande faiblesse, considérons que nous avons entre les mains un Livre dans lequel Dieu Lui-même s'adresse à nous. Combien nous sommes petits en présence de toute la grandeur de sa Personne, de ses pensées et de la révélation qu'Il lui a plu de nous en donner! Soyons gardés d'aborder l'Écriture avec le sentiment que notre intelligence, nos capacités, les facultés dont Dieu dans sa grâce a voulu nous douer, nous permettent d'avoir quelque prétention que ce soit! Ces choses sont cachées «aux sages et aux intelligents», elles sont «révélées aux petits enfants» (cf. Matthieu 11, 25). Plus nous serons petits à nos propres yeux, plus nous serons amenés à nous tenir près du Seigneur, tel l'enfant nouveau-né se tenant près de sa mère; c'est le secret pour être instruit dans la connaissance de ses pensées. Ajoutons encore que l'enfant nouveau-né, lorsqu'il a faim, ne se laisse distraire par quoi que ce soit, il désire ar-demment le lait maternel. Que cela nous caractérise aussi, spirituellement: que rien, en nous ou autour de nous, ne soit une distraction qui nous empêcherait de nous nourrir de la Parole; que Christ soit vrai-ment notre seul objet, notre seule nourriture! Comment réaliser ces choses? Le verset 3 du chapitre nous l'indique: «si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon». L'avons-nous vraiment «goûté» ? Goûter que le Seigneur est bon, c'est vivre une vie avec Lui, l'introduire dans nos circonstances, dépendre de Lui et nous confier en Lui, nous at-tacher à Lui de tout notre cœur; nous apprendrons ainsi à le connaître pratiquement, à jouir de sa bon-té, de son amour... Heureuse et précieuse connaissance! Elle produit dans nos cœurs le saint désir, l'ar-dent désir d'apprendre davantage de Lui, de le chercher dans les Écritures, sa Personne, ses gloires, de nous occuper de ce qui le concerne, de sa vie ici-bas, de sa mort, de sa résurrection, de sa position glo -rieuse à la droite du Père, de ses offices variés, de ses gloires à venir... Quel infini! Quel inépuisable sujet offert à notre méditation! Alors, ayant «goûté que le Seigneur est bon», saisis par l'amour de Christ, nous rejetterons sans effort tout ce qui est du vieil homme et nous désirerons ardemment, comme des enfants nouveau-nés,… le pur lait intellectuel. Pourquoi tant de circonstances exerçantes parmi les saints dans les assemblées? Parce que Dieu agit à notre égard comme envers son peuple autrefois: «Et il t'a humilié, et t'a fait avoir faim...» (Deutéro-nome 8, 2, 3). Les épreuves du chemin ont notamment ce but: produire la faim dans nos âmes, nous faire désirer «la manne», «tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel », cette nourriture de laquelle «l'homme vivra». Si cette faim de la nourriture spirituelle n'est pas produite par une, vie de commu-nion avec le Seigneur, «goûtant» ainsi toute sa bonté, Dieu la produira dans nos âmes par le moyen d'épreuves et d'humiliations! Et c'est encore dans sa bonté qu'Il le fait. Abondamment nourris, la Parole habitant en nous, nous serons forts de la force que Dieu donne (cf. 1 Jean 2, 14). C'est seulement ainsi que nous pourrons recevoir avec profit les instructions uti les pour la marche. Ces instructions sont souvent pour nous lettre morte parce que, n'étant pas nourris du «pur lait intellectuel», nous demeurons affaiblis et par suite, peu capables de mettre la Parole en pratique. Étant des «auditeurs oublieux», nous ne pouvons être ensuite des faiseurs d'œuvres» (Jacques 1, 25). Le Psalmiste, tout au contraire, se nourrissait de la Parole, il en jouissait dans son âme et en découvrait les beautés: «Tes témoignages sont merveilleux... L'entrée de tes paroles illumine, donnant de l'in-telligence aux simples», aussi y a-t-il chez lui un ardent désir: «j'ai un ardent désir de tes comman-dements» (Psaume 119, 129 à 131). Il éprouve le besoin d'être conduit, dirigé dans le chemin et il sait que les directions nécessaires pour la marche sont dans l'Écriture. Elles doivent s'imposer à nous avec toute leur autorité, tels des «commandements» auxquels nous devons nous soumettre si nous voulons être heureux et bénis dans le sentier qui nous est tracé et, par dessus tout, si nous dési rons glorifier le Seigneur. Puissions-nous avoir un «ardent désir» des instructions, des enseignements que contient la Parole inspirée et, les connaissant, y conformer nos voies! Cet ardent désir du «pur lait intellectuel» d'abord, des «commandements» ensuite, nous fait hélas! Trop souvent défaut. Que cela nous humilie et nous exerce profondément! La Parole est si riche, si pleine des merveilles que Dieu se plaît à nous communiquer pour notre accroissement spirituel, pour la nourriture et la joie de nos âmes, et nous n'aurions pas le désir ardent de la lire pour y trouver tout ce qui nous est bon et utile, indispensable pour le temps du voyage? Les prophètes se sont «enquis avec soin» des choses qu'ils administraient et qui cependant n'étaient pas pour eux mais pour nous; «des anges désirent de regarder de près» dans ce qui n'est pas non plus pour eux (cf. 1 Pierre 1, 10 à 12). Ces choses sont pour nous! Et nous ne désirerions pas les considérer «de près»? Nous n'en aurions pas, «l'ardent désir» ? Elles auraient donc si peu d'intérêt pour nos cœurs? Ah ! Que Dieu veuille nous ré-veiller du sommeil spirituel et nous accorder la grâce de «désirer ardemment, comme des enfants nou-veau-nés, le pur lait intellectuel», d'avoir aussi «un ardent désir de ses commandements» !

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2. Désirer pouvoir remplir un service dans l'assemblée.

Dieu veut nourrir nos âmes de sa Parole, nous instruire par son moyen afin que nous marchions dans un sentier d'obéissance et de fidélité. Il veut aussi que, dans ce chemin, nous le servions, que nous ser-vions le Seigneur dans l'assemblée. Une confession d'incapacité dissimule bien souvent une paresse in-avouée. On dira volontiers: je n'ai aucun don, toute activité de ma part serait donc déplacée. Ce que plusieurs appelleraient de l'humilité! En fait, c'est oublier l'exhortation des chapitres de la 1ère Épître aux Corinthiens qui nous occupent des dons et de leur exercice dans l'assemblée. Il est remarquable que nous trouvions là, à quatre reprises, l'expression «désirez avec ardeur» (1 Corinthiens 12, 31; 14, 1, 12 et 39). Il s'agit non d'un désir éprouvé avec plus ou moins de conviction mais d'un désir profon-dément senti, d'un désir « brûlant». «Or désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands...» (12, 31), ceux qui sont exercés pour l'édifi -cation de l'assemblée, parce qu'ils le sont par amour et non pour la recherche de quelque gloire person-nelle. «Poursuivez l'amour, et désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser» (14, 1). À celui qui croit pouvoir justifier son inactivité par le fait qu'il n'a aucun don particulier, ce passage nous autorise à poser ces questions: mais est-ce qu'en vérité vous «poursuivez l'amour» dans l'assem-blée et est-ce que vous «désirez avec ardeur des dons spirituels» ? L'apôtre Jacques après avoir dit, parlant des convoitises du cœur naturel: «vous avez d'ardents désirs», ajoute: «vous n'avez pas, parce que vous ne demandez pas» (Jacques 4, 2). Nous n'avons pas tels privilèges, telles bénédictions, parce que nous ne les demandons pas! Bien des dons spirituels seraient sans doute dispensés s'ils étaient vraiment «désirés avec ardeur», demandés à Dieu avec instance et persévérance en vue de l’édification et de la prospérité de l'assemblée. L'assem-blée elle-même en fait-elle un pressant et constant sujet de prières? Au lieu de cela, on se contentera peut-être de gémir sur l'état du ou des rassemblements, sur le manque de dons, on se plaindra de la sé -cheresse, on estimera regrettable et lassante la répétition des mêmes vérités dimanche après diman-che... Tout cela est-il selon Dieu? En aucune manière. Vous avez soif, vous venez dans le rassem-blement et vous n'y trouvez aucun rafraîchissement pour votre cœur, aucune nourriture pour votre âme? Certes, il ne devrait jamais en être ainsi, mais avez-vous écouté le conseil que nous donne le Sei -gneur Lui-même: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'écriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre» (Jean 7, 37-38). Aller à Jésus, boire, tel est le secret d'une vie spirituelle enrichie et enrichissante, pour soi-même et pour l'assemblée. Le ministère prophétique pourra être exercé avec fruit, les âmes seront placées devant Dieu, il y aura édification et bénédiction. «Ainsi vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur des dons de l'Esprit, cherchez à en être abondamment doués pour l'édification de l'assemblée» (14, 12). Et encore: «Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser» (14, 39). Prophétiser, c'est mettre les âmes en contact avec Dieu, c'est présenter la parole à propos, celle qui répond aux besoins du moment. Un frère peut n'avoir ni le don de docteur, ni celui de pasteur, qu'il ne pense pas pour autant que, dans l'assemblée, il n'a pas autre chose à faire qu'à s'asseoir et recevoir ce que Dieu peut donner par le moyen d'autres instruments. Si vraiment il réalise Jean 7, 37, 38, s'il «dé-sire avec ardeur de prophétiser,» pour l'édification de l'assemblée, Dieu lui donnera, n'en doutons pas, ne serait-ce que «cinq paroles» qui, venant de Lui, seront comme une ondée bienfaisante pour les saints réunis. Il y aurait certainement plus de vie, plus de simplicité, plus de fraîcheur dans nos réunions si les frères avaient cet «ardent désir». Au lieu de cela, n'est-il pas vrai que nous comptons trop souvent sur tel don justement apprécié de pasteur ou de docteur, estimant que la réunion serait pour ainsi dire perdue s'il n'agissait pas? Cette tendance, poussée à l'extrême, conduirait à l'établissement d'une sorte de clergé. Certes, des dons de pasteur, de docteur sont utiles et précieux; le Seigneur les dispensera à son assemblée jusqu'à la fin, mais ils ne peuvent et ne prétendent en aucune manière se substituer, dans l'activité qu'ils ont à exercer, au travail de cœur qui, chez chacun, doit déjà précéder les réunions et ensuite se poursuivre pendant la réunion, le Saint Esprit pouvant alors agir, sans rien qui l'entrave, par le moyen de l'instru-ment, ou des instruments dont le Seigneur voudra se servir pour édifier son assemblée. Lorsqu'il en est ainsi et l'expérience, grâce à Dieu, en a été faite tant de fois, il y a une riche bénédiction, même si dans le rassemblement il ne se trouve aucun don particulier de pasteur ou de docteur; tandis que la réunion pourra être sacs grand profit si les frères et sœurs, sans réel exercice de cœur, se bornent à compter sur tel ou tel don marquant. Que le Seigneur nous donne plus de dépendance de Lui et plus de confiance en Lui, plus de simplicité aussi et qu'Il nous accorde de «désirer avec ardeur des dons spirituels, mais

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surtout de prophétiser», nous aurons alors dans l'assemblée plus de vie, plus de fraîcheur, plus de bé-nédiction!(À suivre)

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PENSÉE

La communion avec Dieu donne toujours de la confiance en sa puissance.J. N. D.

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MÉDITATION SUR LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST

Le Seigneur Jésus se présente à nous de façons variées dans les évangiles! ¹ Nous le voyons Dieu et Homme dans une seule Personne, et cependant sans aucune confusion des deux natures; un dans la gloire éternelle avec le Père et le Saint Esprit, et cependant aussi réellement le Fils de Marie, né d'une femme, son corps formé dans le sein de la vierge. Nous le voyons comme le Fils dans le sein du Père; comme la Parole faite chair révélant Dieu; comme le Fils de Dieu, le Christ, le Fils de l'homme, le Fils de David, Jésus de Nazareth, le Serviteur, l'Envoyé, Celui qui a été sanctifié, Celui qui a été donné, Celui qui a été scellé, l'Agneau; et enfin comme le Ressuscité, monté en haut, glorifié.

¹ Voir les Études sur les Évangiles de Matthieu (Messager évangélique 1961), de Marc (Messager évangélique 1961-62), de Luc (Messager évangélique 1962-64) et de Jean publiée à part par J. G. B.

C'est sous de tels titres et caractères qu'il est écrit de Lui dans les évangiles. Nous le voyons aussi dans des conditions et des circonstances diverses. Sa vie quotidienne était as -surément très variée. Il était toujours un étranger, un solitaire, et cependant nul n'était accessible comme Lui. Il était en continuelle opposition avec les chefs du peuple, tout en enseignant le peuple, en conseillant, avertissant, éclairant les disciples qui le suivaient, dans une communion plus étroite avec les douze, et agissant d'une façon encore plus intime et plus vivante avec les âmes individuelles. Il connut l'irritation des pharisiens, des sadducéens et des hérodiens, et il avait la parole appropriée pour chacun. Il avait à répondre à toutes sortes de personnes, à guérir toutes sortes de maladies, à soulager toute nature de besoins et d'infirmités; des cas de toutes sortes Lui étaient soumis continuellement et, dirions-nous, de façon inattendue. Sa vie entière adressait sans cesse une invitation au monde chargé et affligé qui l'entourait. C'est sous ces différents rapports que nous voyons le Seigneur. Parfois aussi, Il est méprisé et dédai -gné, épié et haï; Il se retire comme pour sauver sa vie des atteintes de l'ennemi. Parfois Il est faible, suivi seulement par les plus pauvres du peuple; Il est fatigué et Il a faim, servi par quelques femmes aimantes qui se reconnaissaient ses débitrices. Parfois, en toute douceur, Il se montre plein de compassion pour les multitudes, ou chemine avec ses disciples. Parfois, en puissance, Il opère des merveilles, ou laisse passer quelques rayons de gloire, l'empire de la mort et les puissances du monde invisible Lui étant assujettis. Et c'est ainsi qu'Il est devant nous, comme à nouveau, quand nous lisons les évangiles. «Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté», pouvons-nous certainement dire en ce sens. Il demandera un verre d'eau de la main d'une étrangère parce qu'Il est lassé du chemin, bien qu'Il change l'eau en vin pour l'usage des autres. Il demandera à un pêcheur de lui prêter sa nacelle, quand les foules l'entoureront et le presseront. Il passera comme un voyageur qui irait plus loin, et n'entrera pas sans en être prié dans la demeure des autres. Et cependant, quand l'occasion le demandait, Il requérait une bête de son propriétaire, comme ayant droit sur elle à titre de Seigneur; ou bien Il donnait à connaître que sa place était à la droite de la puissance dans les lieux très hauts et que la nuée était son char. Le monde ne contiendrait pas les livres qui seraient écrits, si tout était rapporté, mais ce qui est rap-porté l'est pour notre bénédiction, afin que nous puissions le connaître, Lui, et vivre par cette connais-sance, l'aimer et nous confier en Lui.

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Ses gloires sont triples: personnelles, officielles et morales. Sa gloire personnelle, Il la voilait, sauf quand la foi la découvrait, ou que l'occasion le demandait. Il voilait pareillement sa gloire officielle. Il ne parcourut pas le pays comme le divin Fils dans le sein du Père, ni comme le Fils de David dans son autorité. De telles gloires étaient ordinairement cachées tandis qu'Il passait jour après jour par les cir -constances de la vie. Mais sa gloire morale ne pouvait être cachée. Il ne pouvait être autrement que parfait lorsqu'Il agissait, ou quand Il était vu et entendu. La gloire morale lui appartenait, elle était Lui-même. Par son excellence même elle était trop éclatante pour l'œil de l'homme, et l'homme était constamment démasqué et repris par elle, mais elle brillait ici-bas, que l'homme pût ou non la suppor-ter. Elle illumine maintenant chaque page des quatre évangiles, comme elle a illuminé autrefois chaque sentier qu'Il a foulé lui-même sur la terre où nous sommes. Mais outre cette gloire morale qui brilla toujours en Lui, nous le voyons aller de gloire en gloire tout au long de son chemin, du sein de la vierge jusqu'au ciel. Les évangiles nous permettent de découvrir ainsi sa trace. À sa naissance Il paraît dans la gloire de son humanité sans tache. Il était né de femme, né dans le monde, Il était cependant cette «sainte chose». Et ainsi la pleine gloire de la nature qu'Il avait revêtue se voit dans sa Personne. Pendant son enfance et sa jeunesse, durant tout le temps où Il fut soumis à ses parents à Naza reth, Il réfléchissait la gloire de la loi. Parfait selon Moïse, Il croissait en faveur auprès de Dieu et des hommes. Moïse en son temps portait sur son visage la gloire de la loi, mais il la portait officiellement ou représentativement (2 Corinthiens 3, 7). Il ne pouvait la refléter essentiellement ou person-nellement, car il ne gardait pas lui-même la loi, il ne pouvait le faire. Comme le plus faible dans le camp, il trembla quand il l'entendit. Mais Jésus la garda, et ainsi, personnellement ou essentiellement, en porta le reflet. En esprit, Il était le type vivant de la perfection que demandait la loi. Au moment convenable, cependant, Il doit quitter la solitude de Nazareth. Il est baptisé, prenant la place nouvelle à laquelle la voix de Dieu avait appelé Israël. Il accomplissait ainsi toute justice. Ici toutefois, nous pouvons nous arrêter un instant et noter quelque chose de particulier. Il se sous-trait immédiatement à Jean. Son baptême fut accompagné, plutôt que suivi, de son onction, de ce que nous pourrions appeler son ordination, son investiture de la part du Père et sa dotation par le Saint Es -prit, car nous lisons: «Et Jésus, ayant été baptisé, monta aussitôt s'éloignant de l'eau; et voici les cieux lui furent ouverts, et il vit l'Esprit de Dieu descendant comme une colombe, et venant sur lui. Et voici une voix qui venait des cieux, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir».Cela est particulier. Jésus ne fut pas tenu un seul moment sous le baptême de Jean. Il ne pouvait y res -ter. Aucun fruit de la repentance n'avait à être attendu de Celui qui avait déjà été parfait sous la loi. Il se soumit à ce baptême parce qu'Il voulait accomplir toute justice. Il ne pouvait y être maintenu, parce qu'aucun des fruits qui conviennent à la repentance ne pouvait être demandé de Lui. Comme Il remon-tait de l'eau, les cieux s'ouvrirent sur Lui, l'Esprit descendit et la voix dit : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir». C'était là, si je puis m'exprimer ainsi, sa gloire sous Jean, en véri-té gloire particulière, et parfaite en sa génération. Ensuite, comme Oint et Envoyé, Jésus sort pour agir. Ce n'est plus Nazareth seulement, mais tout le pays. Et Il s'avance pour manifester le caractère divin. Toujours l'homme parfaitement obéissant, ho-norant la loi dans chaque iota et chaque titre, son affaire maintenant est de manifester le Père et la bon -té divine au milieu des misères et des besoins d'un monde ruiné par sa propre faute. La gloire de l'Image du Père brillait maintenant en Lui, dans le ministère qu'Il était venu accomplir. Ce n'est pas seulement comme parfait sous la loi qu'Il s'est montré au monde. Il gardait la loi Lui-même, mais Il ne l'apportait pas aux autres. S'Il l'avait fait, Il aurait été un législateur comme Moïse l'avait été. Mais, alors que la loi avait été donnée par Moïse, «la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ». Dans la retraite de Nazareth Il portait sur Lui la gloire de la loi; au loin, parmi les ruines de l'homme, Il porta la gloire du Père, manifestant le caractère divin en faveur du besoin et de la misère, bien que toujours l'homme obéissant et aussi parfait que précédemment sous la loi. Mais qui le voyait, voyait Celui qui l'avait envoyé. Tel fut Jésus pendant sa vie, dans l'activité de son ministère. Nous le voyons ensuite comme le Jésus mort, ressuscité et monté en haut. Par sa mort, tout ce qui maintenait la justice de Dieu, en même temps qu'Il justifiait le pécheur, était revendiqué. La croix re -flète les gloires assemblées de la grâce et de la vérité, de la justice et de la paix. Gloire à Dieu, paix aux pécheurs, voilà son langage. La pleine gloire morale y brille, tandis que Dieu accepte les plus vils pécheurs et leur pardonne. Le voile du temple en fut déchiré, et de même les tombes des saints s'ou -vrirent. Ce n'est que justice pour Dieu (le fruit aussi, je le sais, des richesses éternelles de la grâce) de

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justifier le pécheur qui invoque la croix. Et ainsi la gloire de Dieu brille maintenant dans la face de Ce-lui qui a été mort mais qui est vivant, dans la face du Crucifié assis à la droite de la Majesté dans les cieux. Je puis donc bien dire que c'est comme de gloire en gloire que nous voyons le Seigneur allant tout le long de son chemin, le chemin merveilleux et varié qui va du sein de la vierge jusque dans les cieux. La gloire de la nature humaine brilla dans sa personne quand Il naquit de la vierge; la gloire de la loi brilla dans sa conduite et dans ses voies, alors qu'Il grandissait et qu'Il vécut pendant trente ans dans la solitude ou assujetti à ses parents à Nazareth; la gloire de Celui qui accomplissait toute justice brilla dans son passage momentané à travers le baptême de Jean; la gloire du Père brilla dans son ministère à travers les villes et les villages d'Israël; et la gloire de Dieu brille maintenant «dans la face de Christ» ressuscité, monté en haut et assis dans les cieux après sa crucifixion et sa mort. Et, en retraçant ainsi ses gloires, du sein de la vierge jusqu'aux cieux, je puis rappeler ce qu'un autre a dit touchant son ascension: «Dans l'enlèvement d'Élie, les linéaments de l'ascension de Christ appa-raissent, l'ascension de Celui qui, sans être enlevé dans un char de feu, n'ayant besoin ni d'être purifié par un, tel baptême de feu, ni d'un char chargé de l'enlever, dans le calme sublime de sa propre puis-sance, s'élève de la terre et avec son corps humain passe dans les lieux célestes ». Tout cela est très vrai et beau. Mais, en outre, les évangélistes nous donnent des exemples des gloires qui l'attendent dans les jours à venir de sa puissance. La transfiguration, l'entrée à Jérusalem et le désir des Grecs à la fête nous montrent le royaume en certaines de ses parties. Car ces quelques occasions placent pour un moment ses gloires devant nous. Les cieux et la terre, les places autour du trône en haut, Israël et Jérusalem, avec tous les Gentils des quatre vents des cieux, sont vus ici, l'accueillant de façon appropriée à leur état et à leur capacité. À la transfiguration, nous le voyons accueilli dans les lieux célestes, y recevant ces honneurs que de tels lieux dans leurs parties les plus élevées savaient bien Lui appartenir, et des honneurs tels que ces lieux seuls pouvaient Lui conférer. Il est ici glorifié d'une gloire céleste. Ses vêtements aussi resplen -dirent d'une lumière céleste. Les personnes qui appartiennent à ce royaume paraissent pour l'escorter. Moïse est d'un côté et Élie de l'autre, mais Jésus comme le soleil est au centre, source de la gloire qui les enveloppe tous. C'était là sa plénitude et sa dignité dans le ciel. Il y était personnellement glorifié, et les pans de sa robe remplissaient le temple. À son entrée à Jérusalem, nous le voyons accueilli en Israël, recevant, en quelque sorte, des hon-neurs tels qu'Israël pouvait Lui en conférer. Le propriétaire de l'ânon reconnaît son droit suprême comme Seigneur. La multitude, il est vrai, ne peut pas faire resplendir ses vêtements en gloire, comme les cieux l'avaient fait auparavant, mais ils peuvent étendre leurs propres vêtements sous ses pieds, et l'entourer avec la joie de la fête des Taber-nacles. Il n'y a pas de saints glorifiés pour le suivre, pour sortir de leur demeure glorieuse afin de le sa-luer et l'honorer; mais ses concitoyens l'acclament comme leur Roi. Et les Grecs, représentants des nations, sont prêts à assister à la fête, à Lui rendre hommage comme au Seigneur de la fête, ainsi que Zacharie l'anticipe et le réclame à la fois (Zacharie 8, 20-23; 14, 17). Le Seigneur refusa cela à ce moment, il est vrai (Jean 12). Son heure n'était pas encore venue. Il devait pour le présent être la semence tombant en terre plutôt que la gerbe au jour de la moisson. Il en est bien ainsi; néanmoins les Grecs étaient prêts à leur place, comme les cieux étaient prêts au jour du Fils de David. Mais tout cela n'était que pour un moment. Nous savons qu’en dépit de cette passagère exaltation de la multitude, eux et leurs chefs l'ont promp-tement renié et que l'inimitié des nations nous est montrée à la croix en même temps que l'incrédulité d'Israël. Cependant ses gloires brillaient à travers ces souillures et en ces occasions, de telle manière que nous puissions les réunir comme autant de gages, ou comme des arrhes de ce qui l'attend dans le jour où le ciel et la terre et toute la création de Dieu parleront de Lui, chacun à sa façon, et reconnaî-tront sa présence dans un monde digne de Lui. Et quelle espérance c'est là! Puissions-nous avoir des cœurs pour Lui, pour le voir dans un monde qui sera digne de Lui. Mais nous ne connaissons pas ces gloires comme nous le devrions, ces gloires dans lesquelles les pa -ges des évangélistes nous introduisent. Par dessus tout nous n'en usons pas à l'égard de cette Image de Dieu avec la foi simple qu'elle réclame. Nous avons nos propres pensées sur Dieu, et elles se trouvent être plus ou moins la perte et le chagrin de nos âmes. Mais l'apôtre pouvait nous parler de la valeur de cette Image. Il pouvait attester comment cette gloire de Dieu dans la face de Christ se lève dans le

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cœur, comme autrefois la parole qui commanda à la lumière de resplendir du sein des ténèbres sur la création (2 Corinthiens 4, 6). Ne laissons plus nos cœurs se contenter de leurs propres pensées reli-gieuses et de leurs dévotions, mais occupons-les de cette Image de Dieu, et nous trouverons en elle notre objet et notre repos. Qu'est-ce que l'œuvre du Saint Esprit dans les apôtres, soit qu'ils parlent aux pécheurs en prêchant, ou qu'ils enseignent les saints par les épîtres, si ce n'est la révélation de Jésus que les évangélistes nous ont, par le même Esprit, déjà donnée? Certainement Jésus est tout. «Christ est tout». Et par différents raisonnements persuasifs nous sommes appelés à recevoir tout de Lui. Rien n'est laissé à nos propres pensées, absolument rien. Nous avons Dieu Lui-même révélé dans notre nature, dans notre monde, dans nos circonstances. Les prophètes et les rois pouvaient bien avoir désiré un tel privilège, mais ils ne l'avaient pas eu. Il nous appartient et il est sans prix. Nous ne sommes pas laissés à tenir notre connaissance de Dieu d'une des-cription; nous voyons, nous entendons et nous apprenons pour nous-mêmes, grâce à une manifestation personnelle, qui et quel Il est. Nous nous tenons devant son image, sa ressemblance, dans le Seigneur Jésus. L'évangile est «l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu». Dans l'Écriture, si je puis parler ainsi, Dieu se montre Lui-même par ses actes; elle ne prend pas la méthode de le décrire. Dieu n'a pas confié sa révélation de Lui-même, même à la plume d'une description inspirée. Il a choisi, dans sa grâce, de se révéler Lui-même, en action personnelle, vivante, par ses propres paroles et par ses actes, le plus simple et le plus sûr chemin pour se faire connaître lui-même, le chemin dans lequel le voyageur ne peut s'égarer, et dans lequel l'enfant ne peut pas ne pas comprendre sa leçon. Et, en accord avec cela, nous voyons la constante activité du Seigneur durant sa vie. Car il y a une profonde signification dans cette activité. Sans relâche Il imposait Dieu ou le Père à l'atten tion des pé-cheurs, et cette constante diligence en action et en parole nous dit combien Il aurait voulu que nous ap-prenions beaucoup de Dieu. Cela ne nous enseigne-t-il pas que nous avons à faire largement connais-sance avec Lui, dans tout ce en quoi, du moins, une telle connaissance est bonne, douce et profitable, adaptée à nos besoins et pour notre bénédiction? Ce n'est pas par des traités ou des discours, mais par notre activité personnelle dans nos propres cir-constances que nous l'apprenons; et c'est pourquoi, plus nous serons simples, plus nous serons sem-blables à des enfants qui apprennent leur leçon plutôt qu'ils ne la discutent, plus sûrement aussi nous Le trouverons, nous L'atteindrons et nous Le connaîtrons. La nature divine se trouvait dans sa Personne, le caractère divin dans sa vie. Et cela donne de l'inté-rêt à chaque moment de sa vie, si petit, si occasionnel ou ordinaire qu'il puisse être. Car celui qui suit la vie et la mort de Jésus lit Dieu, ou les caractères de la gloire morale divine. Et dites-moi, bien-aimés, cette image, cette gloire telle qu'elle brillait dans la face de Jésus, vous a-t-elle alarmés? Les pécheurs devaient-ils la traiter comme Israël traitait la gloire qui brillait sur le visage de Moïse? Le pauvre pécheur convaincu avait-il besoin que le Seigneur mit un voile sur sa face, comme Aaron et les enfants d'Israël le demandèrent à Moïse? La Samaritaine fut convaincue de péché, aussi profondément et aussi complètement que jamais Sinaï n'aurait pu le faire. Jésus avait mis au jour tous les secrets de sa conscience. Mais se retira-t-elle? La pécheresse dans le temple est devant Jésus comme quelqu'un que la loi commandait de lapider, mais se cache-t-elle? Trouve-t-elle accablante ou écrasante cette lumière qui remplissait le lieu, mais qui l'avait vidé de ses accusateurs? Et, je le demande encore, les disciples qui marchaient avec Lui chaque jour, tremblaient-ils devant Lui? Désiraient-ils qu'Il fût loin comme s'ils sentaient que sa présence était trop pour eux? Rien de tout cela. Ils eurent de la douleur quand Il parla de les laisser; et quand ils l'eurent enfin perdu, à ce qu'ils croyaient du moins, ils furent trouvés par les anges pleurant. Jamais ils n'avaient marché avec Lui comme souhaitant qu'un voile fût sur sa face et ses reproches ne faisaient aucune différence. De telles réprimandes, bien que sévères parfois, n'étaient jamais pour leur esprit les tonnerres du SinaÏ. Ils sen-taient la sainteté de sa présence et étaient honteux de laisser paraître le secret de leur cœur, mais ja-mais ils ne désirèrent son absence. Quel privilège, quelle consolation!(À suivre)

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RECUEIL D'EXHORTATIONS ET D'APPELS N° 35

Hébreux 4, 12-16

L'histoire d'Israël traversant le désert pour se rendre en Canaan fournit au Saint Esprit l'occasion de nous présenter ici la vérité du repos qui demeure pour le peuple de Dieu, et que nous atteindrons à la fin du pèlerinage de la foi. En rappelant ce récit, l'auteur de l'épître nous parle de plusieurs repos. Après que fut terminée l'œuvre de la création, Dieu se reposa et mit à part le septième jour qu'Il ap-pela le sabbat, mais ce repos fut bientôt troublé et détruit par le péché. Dieu choisit ensuite un peuple sur la terre pour éprouver l'homme par le moyen de la loi. Il avait en outre donné à Israël la sacrifica -ture, pour qu'il y eût une ressource en Canaan, en vue des manquements de son peuple. Tout fut perdu par la rébellion de ce dernier et le repos de la première création, dont le sabbat était le signe, disparut à toujours. C'est alors que Dieu commença une œuvre toute nouvelle, par laquelle Il voulait introduire des hommes dans un repos parfait et éternel dans sa propre demeure. C'est son Fils bien-aimé qui est venu ici-bas accomplir le merveilleux dessein de la grâce divine. Celui qui reçoit la Parole et croit au Fils passe de la mort à la vie. Il appartient à la nouvelle création et aura part au repos de Dieu. «Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos» (v. 3). C'est sur Christ que se fonde notre assuran-ce d'y avoir part, car son œuvre accomplie à la croix est le solide fondement de notre bénédiction éter -nelle. Déjà ici-bas, nous trouvons le repos de la conscience en mettant notre confiance en son sacrifice et le repos du cœur en marchant avec Lui (Matthieu 11, 28-30). Ainsi nous traversons le désert dans une paix parfaite, en ayant devant nous le repos immuable et éternel dont nous jouirons avec Lui dans sa maison (Sophonie 3, 17). Toutefois nous sentons notre faiblesse et avons besoin de secours, car nous sommes entourés de pièges dans le chemin. Nous possédons un Guide sûr, infail lible qui ap-plique la Parole à nos âmes et nous amène à nous juger sans cesse à sa lumière. Cette Parole qui nous révèle les desseins et les voies de Dieu est-elle notre précieux trésor? Demeure-t-elle en nous, péné-trant notre vie et formant nos affections? Elle est «vivante et opérante» (v. 12), mettant à ml les pen-sées et les intentions de nos cœurs. Elle atteint les plus profonds replis de notre être moral. Laissons pénétrer sa lumière dans nos âmes, car rien n'est indifférent dans la vie du chrétien. Ne cherchons pas à faire notre propre volonté, car ce n'est pas le chemin du repos. Le monde nous entoure de tous côtés, aussi faut-il que cette Parole fasse tellement partie de nous-mêmes que tout dans notre vie soit placé sous son contrôle. Béni soit Dieu pour le don de sa précieuse Parole! Dans notre marche ici-bas, nous rencontrerons bien des épreuves et des difficultés et sentirons notre extrême faiblesse: aussi, où trouver le soulagement et la force? C'est dans la personne de notre grand souverain Sacrificateur «qui peut sympathiser à nos infirmités», ayant été «tenté en toutes choses comme nous, à part le péché» (v. 15). Regardons à Lui; Il a connu toutes les pierres du chemin, Il a traversé cette pauvre terre avant nous et Il peut soutenir et encourager les cœurs abattus. Son amour demeure le même hier, aujourd'hui et éternellement. Il peut «soutenir par une parole celui qui est las» (Ésaïe 50,4). Que Dieu nous donne de le connaître toujours mieux! Nous sommes ses enfants, nous possédons la vie de Christ et devons la manifester dans notre marche ici-bas. En regardant en haut, nous voyons notre souverain Sacrificateur «qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu» (v. 14). C'est sa gloire souveraine que ce nom nous révèle. Il est venu sur cette terre pour y mourir et, ayant glorifié Dieu par son obéissance, sa gloire infinie a été manifestée dans sa résurrection triomphante et son entrée dans les lieux célestes, où Il s'est assis à la droite de Dieu (Hébreux 1, 3). De quelque côté que nous tournions nos regards, nous voyons briller la gloire du Seigneur Jésus. Un trône apparaît à nos yeux dans les cieux (v. 16). C'est toujours le symbole d'une autorité suprême. Il y a un jugement qui sera exercé à la fin et qui procédera du trône de Dieu (Apocalypse 20, 11). Est-ce un trône comme celui devant lequel se trouvait Ésaïe et qui le faisait s'écrier: «Malheur à moi! Car je suis perdu» (Ésaïe 6, 5), ou un trône duquel «sortent des éclairs et des voix et des tonnerres» (Apocalypse 4, 5) que le chrétien contemple maintenant? Non, c'est d'un trône de grâce que nous sommes invités à nous appro-cher (v. 16). La grâce règne maintenant en vertu de l'œuvre de Christ, et le salut est annoncé sur le fon-dement de la justice satisfaite à la croix. Le péché a régné par la mort depuis la chute de l'homme; la mort est la preuve de cette domination du péché, mais la grâce règne par la justice (Romains 5, 21), et nous pouvons nous approcher sans crainte de Dieu. Qu'il est précieux de savoir que l'accès du lieu très saint nous est ouvert et que, par la foi, nous pénétrons dans cette sainte demeure où nous trouvons un souverain Sacrificateur et un trône de grâce! Quel est le «moment opportun» pour venir à ce dernier?

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Ah! Tous les instants de notre vie en font partie, car nous avons toujours besoin de la grâce et Dieu est toujours prêt à nous secourir. L'amour a besoin d'un objet et Dieu a pris des êtres indignes dont Il s'occupe en grâce. C'est en cela que son amour se manifeste; aussi nous pouvons toujours apporter au trône de la grâce toutes nos peines, pour recevoir miséricorde et secours tout le long du voyage à travers le désert. Avons-nous be-soin de quelque autre chose pour notre pèlerinage terrestre? Regardons vers le but, pensons au moment béni où nous verrons Jésus qui nous introduira dans la maison du Père. Rien ne peut nous séparer de son amour. Nous avons donc tout ce qu'il nous faut pour le chemin de la foi: la Parole vivante et per-manente pour nous éclairer, le souverain Sacrificateur qui s'occupe de nous en haut, et le trône de grâce auquel nous pouvons aller déposer tous nos soucis et nous abreuver à la source de l'amour. Pour-suivons donc notre chemin en manifestant sa vie, et que tout soit fait à la gloire de notre précieux Sau-veur et Seigneur Jésus Christ.

A. L.__________________________________

DEMEURER DANS LA VÉRITÉ

Une parole d'exhortation pour les derniers jours

Nous vivons dans des temps sérieux; dans un temps où les vérités fondamentales de la foi chré -tienne sont reniées, non pas par ceux qui professent n'y pas croire, mais par ceux qui professent croire la vérité et accepter les Écritures comme la Parole de Dieu. Jude, qui désirait écrire aux saints touchant notre commun salut, c'est-à-dire un salut commun à tous, s'était trouvé dans la nécessité de les ex-horter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints. La même nécessité existe aujour -d'hui où des croyants professants introduisent de mortelles erreurs concernant la personne de Christ et n'hésitent pas à corrompre la Parole de Dieu pour appuyer ce faux enseignement ou tel autre. Nous n'avons pas à en être surpris, car l'Écriture nous a avertis que cela arriverait. Les apôtres Paul, Pierre et Jean, parlant des jours dans lesquels ils vivaient, les appellent les derniers jours ou la dernière heure. Tous les trois écrivent très clairement et il nous faut prêter une sérieuse at -tention à ce qu'ils disent. L'apôtre Paul, au chap. 20 des Actes, v. 29, 30, avertit les anciens de l'assemblée d'Éphèse en ces termes: «Moi je sais qu'après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n'épargneront pas le troupeau; et il se lèvera d'entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines per-verses pour attirer les disciples après eux. L'apôtre Pierre écrit: «Or il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme aussi il y aura parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement .des sectes de perdition, reniant aussi le maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction; et plusieurs suivront leurs excès: et à cause d'eux la voie de la vérité sera blasphémée» (2 Pierre 2, 1-2). L'apôtre Jean, dans le chap. 2 de sa première épître, écrit: «Petits enfants, c'est la dernière heu re ; et comme .vous avez entendu que l'antichrist vient, maintenant aussi il y a plusieurs antichrists, par quoi nous savons que c'est la dernière heure» (v. 18). Et il continue en décrivant ces antichrists: «Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père» (v. 22, 23). Ce sont là des déclarations claires qui requièrent toute notre attention. Le mot «nie» est employé trois fois dans ces deux derniers versets, indiquant trois méthodes d'attaque: 1° nier que Jésus est le Christ; 2° nier le Père et le Fils; 3° nier le Fils. Chacune de ces négations est une attaque contre la vérité que les «petits enfants» connaissent et qu'ils croient. Que doit donc faire le croyant? Le même passage nous dit: « Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous: si ce que vous avez entendu dès le com-mencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père» (v. 24).Puissions-nous prêter une sérieuse attention à ces paroles d'avertissement des apôtres, et tenir ferme ce que nous avons entendu dès le commencement, sans nous laisser séduire par ceux qui voudraient intro-duire quelque chose de «nouveau».

G. K.…………………………………………….

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LES DÉPLOIEMENTS DE L'AMOUR DIVIN

Nous trouverons du profit à considérer, dans l'évangile de Jean, l'amour émanant du Père pour repo-ser sur son Fils ici-bas, embrasser ceux qui appartiennent à ce Fils, et les animer les uns en vers les autres. C'est un flot qui se déverse à des niveaux multiples, mais il est le même à tous les niveaux, et il fait paraître partout son origine et sa nature divines.Quatre aspects nous en sont ainsi présentés.

1. Le premier, le plus élevé, d'où les autres procèdent, est celui-ci: Le Père aime le Fils. Cette ex-pression se lit en Jean 3, 35: «Le Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains», et se re -trouve en Jean 5, 20: «Car le Père aime ¹ le Fils, et lui montre toutes les choses qu'il fait lui même».

¹ Le verbe employé ici (philô) diffère de celui que nous avons en Jean 3, 35 (agapô) et dans les autres passages dont nous nous occupons, mais la nuance est assez faible pour qu'ils aient été traduits l'un et l'autre par «aimer  ». De même en Jean 21, 15-17, où, comme on sait, les deux premières questions de Jésus à Pierre emploient le second terme, les réponses de Pierre et la troisième question du Seigneur employant le premier. Tout au plus peut-on dire que agapô appuie davantage sur le mouve -ment intérieur qui emporte sans réserve vers l'objet aimé, et philô sur la valeur que cet objet a pour le cœur. «Je t'aime» et «tu m'es cher » rendraient en quelque mesure cette nuance, Il nous paraît utile à ce propos de transcrire la note donnée sur Jean 21, 15-17 dans la version anglaise de J. N, D., et qu'on peut regretter de ne pas posséder dans la version française: «Ce passage illustre la force des deux mots grecs philô et agapô, employés pour «aimer». Le premier signifie l'amour d'amitié, et implique de l'attrait dans l'objet aimé, On l'a traduit par «avoir de l'affection pour, «être attaché à». Le substantif philos veut dire «ami» ; et un autre dérivé désigne le «baiser». Aga-pô, habituellement usité dans le Nouveau Testament, signifie l'amour en tant que disposition bien arrêtée de la personne qui aime (l'amenant nécessairement à agir), plutôt que comme émotion, Il est employé pour l'amour de Dieu envers l'homme (ex -cepté en Tite 3, 4, où se trouve un mot composé qui comporte philô) et pour l'amour des hommes envers Dieu. L'un et l'autre sont employés pour l'amour du Père envers le Fils, philô une fois seulement en Jean 5, 20 et agapô en Jean 3, 35, etc, et pour l'amour de Christ envers les siens, philô en Jean 11, 3 et agapô en Jean 11, 5 et ailleurs. Philô est dit en Jean 16, 27 de l'amour du Père pour les disciples et de l'amour des disciples pour Christ.»

Dans le premier de ces deux passages, l'amour du Père constitue le titre de l'autorité du Fils sur toutes choses, comme Homme. Les premiers chapitres de cet évangile ont dévoilé l'un après l'autre di-vers titres et caractères de Jésus, la Parole éternelle, la Lumière, la Parole faite chair, l'Agneau de Dieu, le Fils de Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, le Messie, le Fils de l'homme, puis rassemblé en quelques scènes typiques les grands résultats de sa venue et de son œuvre, enfin présenté le travail de la Parole et de l'Esprit dans des hommes pour qu'ils entrent dans ces résultats. Et avant de clore cette magnifique préface à l'Evangile, et à tout le christianisme, l'Esprit de Dieu (que ce soit Jean le Baptiseur ou Jean l'évangéliste qui parie) découvre le secret même de la révélation: le Père aime le Fils. C'est pour cela que toutes choses sont remises à ce Fils unique venu pour faire connaître Dieu. Il accomplira tous les desseins de Dieu le Père. Il fera valoir ses droits sur ce monde. À Lui la domina-tion, la puissance pour sauver, et le pouvoir de juger (v. 36). Tout est entre ses mains parce que le Père l'aime. Le royaume dont Jésus parlait à Nicodème n'est-il pas le royaume du Fils de l'amour du Père ² ?

² Colossiens 1, 13

Le second passage met dans la bouche même de cet Homme qui est le Fils de Dieu l'affirmation de son identité avec le Père dont Il vient accomplir la volonté: «Celui qui m'a vu a vu le Père», dira-t-il plus tard au disciple demandant: «Montre-nous le Père, et cela nous suffit» ³. Il n'exerce pas ici-bas une autorité indépendante. Il n'agit pas comme un délégué muni de pleins pouvoirs à employer selon qu'il le jugera bon. Il opère selon la souveraineté

³ Jean 14, 8-9.

Il opère selon la souveraineté de la grâce divine, dans la communion de cet amour dont il est l'objet constant. Il ne fait rien de lui-même 4 et il fait tout ce que fait le Père (v. 19): «car», dit-il, «le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu'il fait lui-même».

4 Rapprocher ce qui est dit du Saint Esprit en Jean 16, 13.

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Le Père parle et agit dans le Fils. Le Fils reçoit du Père qui l'aime la communication permanente du dessein divin, et il l'accomplit dans une obéissance et un dévouement absolus. Son Père, dans la gloire, travaille, et le Fils, qui ici-bas révèle le Père, travaille (v. 17), aimé du Père et faisant à cause de cela des œuvres toujours plus grandes, non seulement guérir un infirme mais réveiller les morts et les vivi -fier, comme aussi juger ceux qui ne croient pas (v. 21-29).Et, sans doute, il est ce Fils de toute éternité, «le Fils unique qui est dans le sein du Père», et il a été «aimé avant la fondation du monde» ¹.

¹ Jean 1, 18; 17, 24.

Mais quand il en parie, et que le Saint Esprit en parie, ce Fils est sur la terre. Il est descendu pour y être «trouvé en figure comme un homme» ², vivre dans l'humilité, la pauvreté et la souffrance, et connaître l'opprobre. ² Jean 1, 18; 17, 24.

«Quoiqu'il fût Fils, il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes» ³

³ Hébreux 5, 8.

Mais il est demeuré l'objet de l'amour du Père, et son obéissance a donné au Père des motifs nou-veaux de le chérir. Dieu le distingue des autres hommes, au baptême de Jean comme sur la montagne de la transfiguration: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé»; mais il ajoute: «en qui j'ai trouvé mon plai -sir». Celui qui fait la volonté du Père peut dire, en rendant grâces: «Je savais que tu m'entends tou -jours» 4.

4 Jean 11, 42.

Couronnant cette obéissance, motif suprême à être aimé, il y a ceci que son obéissance va jusqu'à la mort de la croix. «À cause de ceci le Père m'aime...» 5.

5 Jean 10, 17.

Oui, le Père l'a aimé dans tout son abaissement, dans la honte de la croix, Il l'a aimé alors même qu'Il l'abandonnait durant les trois heures sombres. Il l'aime, Il a mis toutes choses entre ses mains. C'est pourquoi, «qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la co-lère de Dieu demeure sur lui»; et: Dieu «a donné tout le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père» (3, 36; 5, 22). Comment en serait-il autrement? Quoi de plus cou-pable que de désobéir à Celui que le Père aime, et qu'il honore comme son Fils bien-aimé? De même qu'il ne peut y avoir de bénédiction plus grande que de le reconnaître comme tel.

2. Cet amour dont le Fils ici-bas se sait et se dit aimé par le Père se reporte sur les siens. Il dira, dans sa prière de Jean 17: «Tu les as aimés comme tu m'as aimé» (v. 23). L'amour du Père pour le Fils qui l'a glorifié sur la terre et qui, à cause de cela, est maintenant glorifié, comme homme, de la gloire que lui-même avait auprès du Père avant que le monde fût (v. 1-5), s'étend, pareillement incommensurable, à ceux que le Père lui a donnés et qui, croyant en lui, ont reçu de lui la vie éternelle (v. 2). Ils forment la famille du Père. Cela sera manifesté quand ils seront «consommés en un», au jour où Christ lui-même sera manifesté en gloire. Ils seront revêtus de la gloire que le Père lui a donnée et que lui-même a donnée aux siens (v. 22): «afin, dit-il, qu'ils soient un, .comme nous, nous sommes un,... et que le monde connaisse que toi tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé» (v. 22, 23). Le monde n'aura plus à croire (il n'a pas voulu le faire) mais il verra; il connaîtra que le Père a en -voyé le Fils qu'Il aime et entre les mains duquel Il a mis toutes choses, mais il connaîtra aussi que les siens sont un, et qu'ils ont été aimés du même amour que Lui.Cette unité de ceux qui connaissent personnellement le Père et qui sont amenés à la communion du Père et du Fils, elle existe déjà tandis qu'ils sont sur la terre, et elle est donnée pour être en témoignage au monde, «afin qu'il croie que toi tu m'as envoyé» (v. 21). Si eux-mêmes sont infidèles à la manifes-ter, Dieu en aura néanmoins donné des preuves suffisantes pour laisser le monde sans excuse. Mais

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alors le monde sera convaincu par l'évidence, il connaîtra cette unité parfaite. Il prendra conscience que ceux qu'il aura méconnus, méprisés, haïs, étaient l'objet de l'amour du Père comme Jésus lui-même.Certes, c'est bien faiblement que nous portons l'opprobre de Christ, nous ne pouvons assez nous en hu-milier, mais certainement aussi Dieu n'aura pas permis qu'aucun de ses enfants séjournant ici-bas n'ait porté, en une mesure si petite soit-elle, quelque chose de cet opprobre. Il est une preuve de leur appar-tenance à Christ, dans l'unité dont le monde refuse de reconnaître la source parce qu'il n'a pas connu le Père (v. 25) mais dont il est responsable de discerner quelques traits. Même Pierre, à l'heure où il re-niait son Maître, était dénoncé par son langage comme étant «de ces gens-là» ¹.

¹ Matthieu 26, 73.

Le monde a haï et rejeté l'objet de l'amour du Père, il a crucifié Jésus, et Dieu n'a rien fait pour déli -vrer son Fils; le même monde hait et rejette les rachetés de Christ, et Dieu ne fait rien pour les exemp-ter des souffrances. Ce sont ceux qui par l'Esprit disent: «Abba, Père», qui ont part aux souffrances avec Christ, de façon .à régner avec lui ¹.

¹ Romains 8, 15-17.

L'incrédule dit: Comment pouvez-vous parler de l'amour du Père, alors que vous êtes en butte à ces tribulations ? Ainsi les ennemis de Christ disaient devant la croix: «Que Dieu le délivre maintenant, s'il tient à lui» ² Mais lors de cette «consommation» dans l'unité et dans l'amour, le monde connaîtra à la fois que le Père a envoyé le Fils et qu'Il a aimé les disciples de son Fils comme ce Fils lui-même.

² Matthieu 27, 43.Pensons-nous assez à ce fait que nous sommes aimés du Père comme il a aimé Jésus ici-bas? Un même amour dans sa nature, qui est divine, dans son étendue, qui est sans limites, dans sa douceur, qui est unique ?

3. Ce même amour nous est présenté sous une autre face en Jean 15, 9: «Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés». Jésus parle à ses disciples d'alors, mais il est clair que ses paroles s'ap-pliquent à tous les siens, tant qu'il y en aura dans ce monde, jusqu'à la fin ³.

³ Jean 13, 1.

C'est Lui-même qui reporte sur eux cet amour du Père pour lui, et dont le Père les aime. Lui seul en connaît tout le prix, mais il veut qu'ils en jouissent comme lui, avec lui. Il les invite à «demeurer dans son amour», à en faire pour ainsi dire leur chez eux, à en vivre. Tout comme l'amour du Père pour nous, cet amour du Fils, qui en est le déploiement vers nous, ne dépend pas de ce que nous sommes ou de ce que nous méritons, mais de ce que Lui est et de ce qu'Il a fait. Il nous enveloppe par pure grâce et en vertu des mérites de Christ. Mais il s'agit pour nous d'en jouir. Nous nous trouvons ainsi placés sur un terrain éminemment pratique, comme dans les versets 21 à 24 du chapitre 14. Les sarments sont là pour porter du fruit, afin que le Père soit glorifié dans le cep dont il s'occupe. Mais ils sont incapables d'en porter s'ils ne demeurent attachés au cep. Or demeurer dans le cep n'est autre chose que demeurer dans l'amour dont nous sommes aimés. C'est une question de dépendance et d'obéissance. Ainsi en a-t-il été de Jésus ici-bas: «J'ai gardé les commandements de mon Père, et je de-meure dans son amour» (v. 10), Pour nous pareillement, c'est en gardant les commandements de Jésus que nous demeurerons dans son amour. Jésus jouissait de l'amour de son Père en se tenant dans cette obéissance, sans réserve et sans interruption. C'est par elle qu'il demeurait dans son amour. Il nous fait connaître cette source cachée de l'activité fructueuse et de la joie. La conscience de l'amour du Père, telle était la joie de Christ; elle peut être en nous, et cette joie être la nôtre (v. 11), comme conséquence de la même obéissance. Une telle obéissance s'imposera à nous davantage à mesure que nous com-prendrons mieux que «séparés de lui nous ne pouvons rien faire» (v. 5), autrement dit que nous aban-donnerons toute volonté propre, ce qui est la dépendance. Nous sommes là dans le domaine de l'amour, et l'amour est exigeant, il est jaloux, il veut son objet tout entier, parce qu'il veut sa joie entière. Nous sommes là aussi éloignés que possible du légalisme,

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et pourtant nous avons affaire à une autorité combien supérieure à la loi! Il y a des comman dements, qui dépassent ceux de la loi, mais ce sont ceux de l'amour: ils ne sont pas pénibles pour la nouvelle na-ture ¹ mais insupportables à l'ancienne. La sève du cep ne peut circuler que dans le sarment vivant, at-taché au, cep, et c'est d'elle que provient le fruit. Regarder vivre Jésus, être occupés de lui, de lui abais -sé, de lui souffrant, de lui glorifié, ne chercher qu'à plaire à Celui qui nous a tant aimés, peut-il y avoir quelque chose de plus heureux, et de plus sûr? C'est la joie dans l'amour du Père pour le Fils.

¹ 1 Jean 5, 3.

4. Enfin, voici, présenté immédiatement après ce que nous venons de voir, le terme où aboutit, dès maintenant, ici-bas, ce déploiement de l'amour divin. Nous ne trouvons plus une constatation mais une injonction: «C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés» (v. 12). Jésus semble nous dire: À vous maintenant de déverser mon amour, l'amour du Père, sur vos frères. Si vous demeurez dans mon amour, il ne peut en être autrement, car l'amour ne peut être égoïste; gardez ainsi «mon commandement», celui qui implique tous les autres: aimez-vous comme je vous ai aimés, c'est-à-dire comme le Père vous a aimés, et comme je suis aimé du Père. Telle est la mesure de l'amour fraternel; elle n'a pas plus de limites que l'amour divin descendu vers nous. Telle en est la manière; c'est un amour qui non seulement donne, mais se donne. Tel en est le modèle, que nous ne pouvons imiter qu'en demeurant nous-mêmes, chacun, dans l'amour de Christ. Nous avons lieu d'être confondus en considérant ces choses, et de nous étonner de ce qu'il nous ar-rive de chercher quelque démarcation entre la doctrine et les affections, entre la vérité et l'amour. Il n'yen a point. Connaître davantage Jésus, c'est jouir davantage de son amour et de l'amour du Père, et c'est aimer davantage comme lui, et comme Dieu lui-même. Marcher dans l'amour c'est être imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants ² c'est marcher dans la lumière comme Christ a marché ³. «Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a point en lui d'occasion de chute» 4. «Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c'est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » 5. La loi commandait d'aimer son prochain sans en donner la capacité; Jésus commande de le faire à ceux qu'il en rend capables en leur communiquant sa vie, et à qui il se présente comme modèle. Que sa grâce nous accorde de laisser agir en nous la puissance de cette vie nouvelle, savoir l'Esprit saint qui nous a été donné!

² Éphésiens 5, 1-2. ³ 1 Jean 2, 6-7. 4 1 Jean 2, 10. 5 Jean 5, 2.

C'est ainsi que nous porterons du fruit; dans la joie de l'obéissance, et dans l'intimité de Celui qui nous appelle ses amis, bien qu'il soit le Maître (v. 14-15). C'est ainsi aussi qu'un témoignage lui sera rendu. La même injonction a été faite par Jésus à ses dis-ciples, en Jean 13, dans des termes identiques mais en rapport avec ce témoignage: «Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l'un l'autre; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un l'autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous » (v. 34-35). Le monde ne possède pas cet amour, il n'en connaît rien, et quand il le voit se manifester, le contraste est tel avec sa propre manière de faire qu'il ne peut qu'en rechercher l'origine et constater que c'est ce qui caractérisait Jésus. Un tel amour est la preuve que nous sommes enfants de Dieu: en fait c'est le témoignage rendu à cette unité que nous avons trouvée au v. 21 du cha-pitre 17. Qu'en est-il de nous? Voilà le commandement du Seigneur, comment y répondons-nous? Il ne nous est pas expressément demandé, comme le faisait la loi, d'aimer Dieu, d'aimer le Seigneur, bien que la question qui sonda Pierre reste toujours posée, et que: «si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus Christ, qu'il soit anathème». 6

6 1 Corinthiens 16, 22

Mais le témoignage de notre amour pour Dieu est don né par notre amour pour ses enfants. Dire qu'on aime Dieu et avoir de la haine envers son frère est un mensonge ¹. Si l'amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné ² il ne peut que se déverser de nous vers les autres. C'est en nous aimant l'un l'autre que nous prouverons que Lui nous a aimés le premier ³ que son amour a du prix pour nous et qu'il agit en nous. Prenons garde que nous avons bien peu de temps, celui de notre court séjour ici-bas, pour rendre ce témoignage.

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¹ 1 Jean 4, 20. ² Romains 5, 5. ³ 1 Jean 4, 19.

Au jour de la manifestation glorieuse, le monde connaîtra que le Père a aimé le Fils envoyé ici-bas; il connaîtra que le Père a aimé du même amour les rachetés; il connaîtra que du même amour aussi le Fils a aimé les siens. Rien, ni l'opposition du monde, ni nos infirmités, nos faiblesses, nos manque-ments, n'aura empêché cet amour merveilleux de poursuivre ses déploiements bénis, en restant tou -jours le même. Mais que sera-t-il manifesté de notre amour l'un pour l'autre?

A. G.________________________________

ARDENTS DÉSIRS

(suite et fin de la page 67)

3. Désirer assurer les charges qui doivent être remplies dans chaque assemblée locale.

«Cette parole est certaine, que si quelqu'un aspire à la surveillance, il désire une œuvre bonne » (1 Timothée 3, 1). Il est nécessaire que les âmes soient nourries de Christ, enseignées, exhortées, encouragées. Tel est l'objet du ministère, de l'exercice des dons dans l'assemblée. Mais il est tout aussi nécessaire que soient remplies les diverses charges locales dont il est question dans l'Écriture et tout particulièrement celle de «surveillant» ou «ancien» dont nous parle le début du chapitre 3 de la première épître à Timothée. Sans doute n'y a-t-il plus aujourd'hui de désignation officielle d'anciens; cette responsabilité incom-bait à l'autorité apostolique, l'apôtre lui-même ou son délégué. Si elle avait dû incomber à l'assemblée, ce n'est pas à Tite que l'apôtre aurait demandé d'établir des anciens mais à l'assemblée elle-même (Tite 1, 5). Cependant, il est à désirer que dans les assemblées locales des frères aient à cœur de remplir une telle charge, selon les enseignements de la Parole, en vue du bien de l'assemblée. Puisse-t-il yen avoir partout qui, qualifiés pour cela, «aspirent à la surveillance» ! C'est «désirer une œuvre bonne». Qu'un tel désir soit dans le cœur de frères fidèles et pieux, attachés au Seigneur et aimant l'assemblée! Ce désir doit être accompagné de la manifestation des caractères indiqués dans des passages comme 1 Timothée 3, 1 à 7 et Tite 1, 6 à 9. Présenter les qualités ainsi requises, avoir une conduite personnelle «irréprochable» (Tite 1, 6) ; d'autre part, connaître les Écritures, manifester un réel attachement à la Parole et à Celui qu'elle place devant nous, tout cela donne à l'ancien l'autorité morale nécessaire pour remplir sa charge. Et Tite 1, 9, nous dit quelle est la double charge qui lui incombe en vue du maintien de l'ordre dans l'assemblée: «... qu'il soit capable, tant d'exhorter par un sain enseignement, que de ré-futer les contredisants». Il a la responsabilité de s'adresser à un frère, à une sœur dont la conduite est de nature à porter atteinte au bon ordre, ou qui est en danger de faire un faux pas; il saura lui présenter, avec douceur mais aussi avec fermeté, les exhortations à propos, basées sur le «sain enseignement», toucher son cœur et parler à sa conscience, de telle manière que soit redressé ce qui doit l'être afin que l'ordre de l'assemblée puisse être maintenu. Si des «contredisants» viennent exercer parmi les saints leur activité subversive, le ministère aura sans doute à présenter la vérité et à l'appliquer à l'état des âmes, mais c'est principalement aux frères remplissant la charge d'anciens qu'il appartient d'intervenir directement auprès d'eux afin de leur «fermer la bouche» (Tite 1, 10-11). Comme il est désirable que tout soit en ordre dans l'assemblée de Dieu! Le désordre ternit le témoi-gnage et peut même contraindre Dieu à retirer à ceux à qui Il l'avait confié le privilège d'en être les porteurs. «Dieu n'est pas un Dieu de désordre» (1 Corinthiens 14, 33) et Il nous donne toutes les res-sources nécessaires pour que dans sa Maison soit maintenu l'ordre qui convient. Ne les négligeons pas! Que plusieurs soient réveillés et amenés, «aspirant à la surveillance», à «désirer une œuvre bonne» ! Un tel désir est selon la pensée de Dieu. Il est lié à celui qu'exprime l'apôtre à la fin de l'épître aux Hé-breux: «désirant de nous bien conduire en toutes choses» (13, 18), puisque cette conduite personnelle donne l'autorité morale indispensable pour l'exercice de la charge.

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4. Désirer maintenir l'assemblée pure de tout mal.

Que de choses étaient à juger dans l'assemblée de Corinthe! L'apôtre cherche, dans la première épître qu'il lui adresse, à réveiller la conscience de l'assemblée afin qu'elle exerce le jugement du mal existant dans son sein. Un moment il a éprouvé quelque regret à la pensée que cette lettre allait attrister les Co-rinthiens (2 Corinthiens 7, 8) .Mais en fait elle a produit chez eux «la tristesse qui est selon Dieu», celle qui «opère une repentance à salut dont on n'a pas de regret» (v. 10). Et lorsque Tite, venu de Co-rinthe, est arrivé auprès de l'apôtre, il a pu lui raconter, dit Paul aux Corinthiens: «votre grand désir, vos larmes...». Plus loin, il ajoute: «Car voici, ce fait même que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent désir, mais quel zèle, mais quelle vengeance: à tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans l'affaire» (v.7 et 11). Pendant un temps ils avaient toléré le mal, mais ensuite il y avait eu chez eux, dans l'assemblée, le plus «ardent désir» de s'en purifier. Il peut aussi y avoir, dans une assemblée locale, une absence de discernement du mal ou bien une coupable indifférence, ou encore une certaine indulgence pouvant conduire au support de ce qui pour-tant devrait être jugé et dont l'assemblée doit se purifier pour conserver son caractère et main tenir la gloire de Celui qui est son Chef. Un semblable état peut se prolonger un certain temps car Dieu use de patience avant d'intervenir, mais vient un moment où Il doit agir dans son juste gouvernement comme Il avait dû le faire à Corinthe: «C'est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu'un assez grand nombre dorment» (1 Corinthiens 11, 30). Bien des faiblesses, des maladies, des dé-parts peuvent résulter de l'exercice d'un jugement gouvernemental de Dieu, aujourd'hui comme alors. Que Dieu nous donne toute la patience nécessaire dans nos rapports les uns avec les autres, le sup-port mutuel de tout ce qui est infirmité en chacun de nous. Qu'Il nous accorde de savoir discerner ce qui doit être supporté et ce qui doit être jugé. Et qu'Il veuille produire, dans une assemblée où "il y au-rait du mal non jugé, cet «ardent désir» qui animait les Corinthiens lorsque Paul leur a adressé sa pre-mière épître et dont il parle dans sa seconde!

5. Désirer se souvenir du Seigneur pendant le temps de son absence.

« Le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir» (Ésaïe 26, 8). Désirer ardemment le «pur lait intellectuel» (1 Pierre 2, 1 à 3) nous conduira à chercher et à trouver dans la Parole la nourriture dont nos âmes ont besoin. Chaque croyant étant ainsi nourri de Christ, nous pourrons réaliser tous ensemble ce qui nous est présenté dans la suite du passage: nous nous ap -procherons de Lui «comme d'une pierre vivante», nous qui par grâce «comme des pierres vivantes» sommes édifiés «une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ», (v. 4-5). En d'autres termes, nous serons rendus capables d'exercer selon la pensée de Dieu le si précieux privilège de l'adoration. L'assemblée corps de Christ, maintenue pure de tout mal, dans laquelle est vu l'ordre selon Dieu, au sein de laquelle dons et charges s'exercent chacun à son moment et chacun à sa place, est dans son ensemble, pratiquement, dans ce qui en est au-jourd'hui l'expression: les deux ou trois réunis au nom du Seigneur, sur le terrain de l'unité du corps la «sainte sacrificature» de 1 Pierre 2, 5. Cette fonction élevée est exercée tout spécialement lorsque nous sommes réunis autour du Seigneur le matin du premier jour de la semaine, en présence du mémorial de ses souffrances et de sa mort. Il a institué ce mémorial la nuit durant laquelle Il fut livré; se mettant à table, et les douze apôtres avec lui, Il leur a dit : « J'ai fort désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre...» (Luc 22, 14). Lui a «fort désiré» rassembler les siens avant d'aller à la croix, pour leur laisser pendant le temps de son absence le mémorial qui nous parle, dans son muet langage et de façon si puissante, de son corps donné, de son sang répandu. Et nous? Demeurerions-nous indifférents? Ne voudrions-nous pas ré-pondre à ce désir exprimé de manière si touchante: «Faites ceci en mémoire de moi» ? Ah! Qu'aucun racheté en état de participer à ce mémorial ne reste en arrière, laissant sans réponse ce désir du cœur du Seigneur! Qu'en vérité nous puissions dire, mieux encore que le résidu ne le fera plus tard: «le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir».

6. Désirer le ciel, Christ Lui-même.

«Combien sont aimables tes demeures, ô Éternel des armées! Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l'Éternel; mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant» (Psaume 84, 1-2).

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«Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d'avoir revêtu notre domicile qui est du ciel...» (2 Corinthiens 5, 2). Nous sommes en route vers la maison du Père et, dans le chemin qui y conduit, nous éprouvons quelque chose de l'aridité du désert. Le cœur du fidèle ne trouve rien ici-bas qui le satisfasse; il en est qui s'établissent dans ce monde, ayant une «maison» pour eux-mêmes et pour les leurs «le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits...» mais lui a tous ses biens en haut, il n'a rien sur la terre, il n'y connaît de repos que dans la contemplation d'un Christ venu s'offrir Lui-même en sacrifice. Il considère les divers aspects de ce sacrifice parfait et c'est là ce qui seul le satisfait pleinement: «tes autels, ô Éternel des armées! Mon roi et mon Dieu!» (Psaume 84, 3). Mais encore, il regarde en avant et, par la foi, voit déjà le terme du chemin, les «demeures» dans lesquelles il va bientôt entrer. Quel contraste entre ces «demeures» et la «maison» du passereau ou le «nid»de l'hirondelle et de ses petits! Et la foi jouissant à l'avance de cet avenir éternel et attendant le moment où la bienheureuse espérance sera enfin réalisée, l'âme du racheté «désire», «et même elle languit après les parvis de l'Éternel». Quel ardent désir d'être enfin là-haut! Non pour en avoir fini avec une terre étrangère, avec la vallée de Baca, mais pour y être avec Christ, avec un Christ res -suscité: «mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant». Y a-t-il dans nos cœurs cet ardent désir d'arriver à la maison pour y voir Jésus et être à jamais avec Lui? Pouvons-nous dire aussi, Le contemplant déjà par la foi: «Toute sa personne est désirable» (Cant. des cantiques 5, 16) ? Un tel désir de Le voir enfin de nos propres yeux nous détachera des «choses qui se voient» et qui ne sont que «pour un temps» et nous amènera à jouir de «celles qui ne se voient pas» et qui sont «éternelles» (2 Corinthiens 4, 18). Tandis qu'il cheminait vers la maison, éprouvant l'aridité d'un sentier difficile, traversant épreuves et combats, l'apôtre tout à la fois gémissait et était animé d'un ardent désir. Il gémissait parce qu'il aurait voulu jouir plus profondément encore des choses «qui ne se voient pas», de Christ Lui-même, et il sentait combien il était limité pour cela. Nous sommes présentement dans un corps d'infirmité, «cette tente» et ce corps est le vase dans lequel Dieu a placé la vie nouvelle, vie de résur rection que nous possédons par la foi. Dans le jour actuel, le corps n'est pas à la mesure d'une telle vie et c'est là ce qui faisait gémir l'apôtre. Mais aussi, cela l'amenait à désirer ardemment le moment où «le corps de notre abaissement» sera «transformé» et rendu conforme au corps de gloire de notre seigneur Jésus Christ (Philippiens 3, 20-21). Alors, tout sera en parfaite harmonie, et sans aucune entrave nous pourrons jouir des choses célestes, de Christ Lui-même. «Désirant avec ardeur d'avoir revêtu notre domicile qui est du ciel». Que de tels «ardents désirs» remplissent nos cœurs! Ce sont les désirs de l'homme renouvelé aspirant à tout ce qui le rapproche de Christ, l'occupe de Lui, l'amenant ainsi à rechercher ici-bas sa gloire et ses intérêts et à attendre le moment où ce qui est présentement du domaine de la foi fera place aux réa-lités éternelles.

P. F.____________________________

MÉDITATION SUR LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST

(Suite de la page 78)

Nous pouvons bien comprendre que nous sommes plus à l'aise pour recevoir chez nous une per-sonne de distinction que d'aller en visite chez elle. Mais une visite de cette personne serait la plus sûre façon de nous préparer à lui faire une visite à elle, et à la voir dans les conditions et circonstances qui lui appartiennent en propre et qui sont supérieure aux nôtres. Et c'est ainsi qu'il en est entre le Seigneur et nous. Qui peut en parler dans tout ce que cela a de béni? Il a été ici-bas, au milieu de nos circons-tances, comme le Fils de l'homme qui vint mangeant et buvant, se montrant dans la liberté pleine de grâce de Celui qui voulait gagner notre confiance. Il marcha et parla avec nous comme un homme fe -rait avec son ami. Il nous a connus face à face. Il a été dans notre maison. Et après sa résurrection Il est retourné vers nous, dans notre monde, car les scènes de la résurrection se sont toutes passées ici-bas. Il était alors en chemin pour aller en son propre lieu, mais Il s'arrêta un moment dans le nôtre, afin que les liens entre Lui et nous pussent être fortifiés. Car après qu'Il eut été ressuscité Il était pour nous le même qu'Il avait été avant. Le changement de condition n'avait eu aucun effet sur Lui, il est précieux

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de le dire. Des exemples semblables de sa grâce et de son caractère, avant qu'Il souffrît et après qu'Il fut ressuscité, nous le montrent abondamment. Les derniers événements avaient mis entre le Seigneur et ses disciples une plus grande distance que des compagnons n’aient jamais connue. Les disciples avaient montré leurs cœurs infidèles, l'abandonnant et fuyant à l'heure de sa faiblesse et du danger; tandis que Lui était allé par amour pour eux à travers la mort, goûtant le jugement de Dieu sur le pé -ché. Eux étaient toujours de pauvres Galiléens et Lui était glorifié, avec tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Mais tout cela n'apportait aucun changement en Lui. «Ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature» ne pouvait le faire, comme le dit un apôtre. Le même Jésus qu'ils avaient connu auparavant retourne auprès d'eux. Il leur montra ses mains et son côté afin qu'ils pussent connaître que c'était Lui-même. Et nous pouvons ajouter qu'Il leur montra son cœur, ses pensées et ses voies; ses sympathies, ses égards et toutes ses affections, afin que, dans un autre sens aussi, ils pussent connaître que c'était bien Lui-même. Je ne m'arrêterais pas si je voulais donner les preuves de tout cela d'après les évangélistes. Elles abondent, s'adressant à nous à chaque occasion où nous voyons le Seigneur ressuscité, si seulement nous y prêtons attention. Mais si je puis, pour un moment, déborder les limites des évangélistes et re-garder Jésus ressuscité dans le livre des Actes, nous y trouvons la même identité. Jésus ici-bas dans le ministère, Jésus en résurrection, Jésus dans le ciel, est le même Jésus. Car des cieux Il semble se ré -jouir à se présenter Lui-même par le nom qu'Il a acquis parmi nous et pour nous, le nom qui le fait nôtre par le lien d'une nature commune et par celui d'une grâce et d'un salut accomplis. «Je suis Jésus» fut sa réponse, de la place la plus élevée dans le ciel, quand Saul, sur la route de Damas, lui demanda: «Qui es-tu, Seigneur ?» Que dirons-nous, bien-aimés, de la condescendance, de la fidélité, de la grandeur, de la simplicité, de la gloire et de la grâce qui ensemble forment et marquent son sentier devant nous. Nous savons ce qu'Il est en ce moment et ce qu'Il sera pour toujours d'après ce qu'Il a déjà été, comme nous le voyons dans les quatre évangiles. Et nous pouvons traverser ce monde en toute tranquillité et simplicité quand nous pensons à cela. Ce n'est pas un Dieu inconnu que nous rencontrerons en arrivant là-haut, dans les parvis célestes. «Il est le même, hier, et aujourd'hui, et éternellement», dans sa propre gloire. En Lui «il n'y a pas de varia-tion, ni d'ombre de changement», selon sa nature divine essentielle. Il en est de même dans la connais -sance qu'Il a de nous, ses relations avec nous, ses affections pour nous et ses voies envers nous. Après qu'Il fut ressuscité et retourné vers ses disciples, Il ne leur rappela jamais qu'ils l'avaient aban -donné naguère. Cela nous parle de Lui. «Je ne connais personne, a dit quelqu'un, si bon, si condescen-dant, qui se soit abaissé pour de pauvres pécheurs, comme Lui. Je me confie en son amour plus qu'en aucun saint, non seulement en son pouvoir comme Dieu, mais dans la tendresse de son cœur comme homme. Personne n'en manifesta jamais de pareille ou n'en eut de semblable, ni ne le prouva si bien. Personne ne m'a inspiré une telle confiance. Que d'autres aillent s'ils le veulent vers les saints ou les anges, je me confie davantage en Jésus». Mais cela n'est qu'un rayon de la gloire morale qui brilla en Lui. Quel spectacle, si nous pouvions seulement la regarder dans sa pleine mesure! Qui aurait pu concevoir un tel objet? Il faut qu'il ait été montré avant qu'il puisse avoir été décrit. Mais tel était Jésus qui marcha autrefois ici-bas dans la plé -nitude sans nuage de cette gloire, et dont les reflets ont été laissés par le Saint Esprit dans les pages sa-crées des évangiles. Quel attrait il devait y avoir en Lui pour l'œil et le cœur qui avaient été ouverts par l'Esprit! C'est ce dont les apôtres nous témoignent. Doctrinalement ils savaient peu à son sujet, et, quant à leurs intérêts terrestres, ils ne gagnèrent rien à rester avec Lui. Et cependant ils s'attachèrent à Lui. On ne peut dire qu'ils tirèrent profit de son pouvoir pour opérer des miracles. En réalité ils en doutaient plutôt qu'ils ne l'employaient. Et nous avons des raisons de penser que, ordinairement, Il n'aurait pas exercé ce pou-voir en leur faveur. Et cependant ils étaient là avec Lui, et pour Lui ils avaient abandonné leur emploi et leur famille sur la terre. Quelle influence il fallait que sa Personne ait eue sur les âmes tirées par le Père! Et cette influence, cette attraction, étaient senties pareillement par des hommes de tempérament très opposés. Thomas lent de cœur et raisonneur et Pierre ardent et impulsif étaient gardés ensemble près de Lui et autour de Lui. Ne pouvons-nous pas à bon droit nous appuyer sur ces exemples de sa proximité de nous et de son grand prix pour des cœurs comme les nôtres, et les accepter aussi comme des gages de ce qui reste pour nous tous quand, réunis de tous pays, rachetés de toute couleur, de tout caractère et de toute époque de la famille humaine, nous serons avec Lui pour toujours.

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Nous avons besoin de le connaître personnellement mieux que nous le faisons. C'était cette con-naissance que les apôtres avaient de Lui pans les jours des évangiles; c'était la force et l'autorité d'une telle connaissance que leurs âmes ressentaient. Et nous avons besoin de l'avoir davantage. Nous pou-vons être actifs à acquérir des vérités le concernant et nous pouvons y devenir très versés, mais les dis -ciples, avec toute leur ignorance, peuvent nous laisser, bien loin derrière, avec toute notre connais-sance, en ce qui concerne la puissance d' ne affection dominante pour Lui. Et je n'hési terai pas à dire qu'il est bon que le cœur soit attiré par Lui au delà de ce dont la connaissance que nous avons de Lui (je veux dire connaissance de forme doctrinale) peut rendre compte. Il y a des âmes simples qui mani-festent cela, mais en général il en est autrement. «La prérogative de notre foi chrétienne», a dit quelqu'un (et ses paroles sont bonnes et à propos), «le secret de la foi est en ceci, que tout ce qu'elle a et tout ce qu'elle offre est concentré dans une Personne. C'est ce qui fait sa force, alors que tant d'autres choses ont prouvé leur faiblesse. Elle n'a pas simple-ment une délivrance, mais un Sauveur; non la rédemption seulement, mais aussi un Rédempteur. C'est ce qui en fait la lumière du soleil, tout le reste n'étant en comparaison qu'un clair de lune, qui peut être très beau mais froid et sans effet; alors qu'ici la vie et la lumière font un. Et quelle différence entre nous soumettre à un ensemble de règles et nous jeter sur un cœur qui bat, entre accepter un système et nous attacher à une personne! Notre bénédiction (et ne la manquons pas) est en ceci: que nos trésors sont amassés dans une Personne qui n'a pas été seulement pour une génération, dans un Docteur pré-sent et un Seigneur vivant pour toutes les générations successives, Celui qui a été mort mais qui est présent et vivant pour tous». Oui, en vérité, et ce Sauveur toujours présent et vivant dans les évangiles est constamment Lui -même, qu'on le voie ou qu'on l'entende. Il est en toute occasion le Docteur, Celui qui agit, et il ne reste aux évangélistes que bien peu ou rien à expliquer ou commenter. Cela donne à leurs récits leur simpli-cité, et une vérité palpable, une vérité qui peut être sentie. Mais, de plus, dans ses relations avec le monde qui l'entourait, nous le voyons à la fois comme un Victorieux, un Souffrant, et un Bienfaiteur. Quelles gloires morales brillent dans un tel ensemble! Il a vaincu le monde, refusant toutes ses séductions. Il a souffert de sa part, rendant témoignage contre sa manière de faire. Il lui faisait du bien, en dispensant incessamment le fruit de sa grâce et de sa puis -sance. Les tentations de ce monde firent de Lui un Vainqueur, ses souillures et ses inimitiés en firent Celui qui souffrait, ses misères en firent un Bienfaiteur. Quel concours merveilleux! Ce n'est cependant pas seulement ainsi que nous voyons notre Seigneur dans les évangiles. Nous avons sa Personne, ses vertus et son ministère en enseignement et en action, mais sans sa mort tout ce-la ne nous servirait à rien. Au «lieu appelé Crâne», en allant dans ce lieu depuis le jardin de Gethsémané, nous voyons la grande crise (comme nous pouvons certainement l'appeler) où tous sont engagés avec leurs différents caractères et où chacun est à la place qui lui revient, recevant réponse ou satisfaction, ou démasqué, ou manifesté et glorifié. Quel lieu et quel moment nous sont ainsi présentés et re latés par chacun des évangélistes selon sa manière ! L'homme est vu ici, prenant sa place et jouant son rôle, misérable et méprisable comme il est. Il est là, dans toutes sortes de conditions; celle du Juif et celle du Gentil; comme rude et comme cultivé; en position civile et en position ecclésiastique; comme approché ou comme laissé à distance; comme pri-vilégié ou comme abandonné à lui-même. Mais, quelle que pût être cette variété, tous sont dévoilés à leur honte. Pilate, un Gentil, occupe ici le siège de l'autorité civile. Mais, au lieu de la justice que nous at-tendrions, c'est l'oppression que nous trouvons là. Pilate portait l'épée, non seulement en vain, mais pour la punition de ceux qui faisaient le bien. Il condamna Celui qu'il reconnaissait être juste, et de qui il avait dit: «Je ne trouve aucun crime en lui» ; et les soldats qui servaient sous ses ordres partageaient ou dépassaient son iniquité. Les Juifs, scribes et sacrificateurs, toute la classe ecclésiastique d'alors, cherchaient de faux témoins et la multitude, se guidant sur eux, était une avec eux et criait contre Celui qui avait pourvu à ses be-soins et à ses peines. Ceux qui passaient par là, simples voyageurs poursuivant leur route, gens laissés à distance, comme livrés à eux-mêmes, injurient, donnant cours à une impuissante haine, comme autant de Shimhi dans les jours de David. Et les disciples, eux qui avaient été approchés et qui étaient privi légiés, trahissent la corruption commune et prennent part à cette scène de honte pour l'homme, abandonnant sans pitié leur Seigneur à l'heure du danger et alors qu'Il s'était attendu à ce que quelques-uns se tinssent près de Lui.

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Tout est ainsi méprisable. Exposé sous tant d'aspects, l'homme est couvert de honte à la face de la création, dans cette crise, ce moment solennel où il est pesé et mis à .l'épreuve pour la dernière fois. La femme avec son vase de parfum de nard pur ne constitue pas une exception: sa foi était produite par Dieu, et quelle que soit la beauté d'un acte dont on ait eu à se souvenir dans le monde entier, c'est à la louange die Dieu, et à la sienne seulement, par l'Esprit. Satan, aussi bien que l'homme, se montre dans cette grande crise. Il trompe, puis détruit. Il fait de ses captifs ses victimes, détruisant par le piège même par lequel il a séduit. L'amorce cache l'hameçon, comme toujours dans sa main. Le péché que nous commettons perd son attrait du moment où il est ac-compli, et devient alors le ver qui ne meurt pas. L'or et l'argent sont rouillés et leur rouille dévore la chair comme le feu (Jacques 5, 3). Il en est ainsi des trente pièces d'argent de Judas, captif et victime de Satan. Jésus est ici dans ses vertus et dans ses victoires, vertus dans toutes ses relations, et victoires sur tout ce qui se tenait sur son chemin. Quelle patience dans son support à l'égard de ses disciples faibles et égoïstes! Quelle dignité et quel calme dans ses réponses à ses adversaires! Quelle consécration person-nelle et quelle soumission à la volonté de son Père! Ce sont là les vertus que nous voyons dans ce che-min, depuis le moment où Il était assis à table jusqu'à celui où Il expirait sur la croix. Et ensuite ses victoires! Le captif est le victorieux, comme l'arche dans le pays des Philistins. Il vint pour ôter le pé-ché et abolir la mort. Dieu lui-même est ici. Il entre en scène, si je puis m'exprimer ainsi, quand les ténèbres cou vrent tout le pays. C'était son acceptation de l'offrande de l'Agneau qui avait dit: «Voici, je viens». Et une telle offrande étant acceptée, Dieu ne montrerait pas de grâce? Si Jésus est fait péché pour nous, c'est un ju-gement sans recours, sans adoucissement, qu'Il doit avoir à supporter. Les ténèbres en étaient l'expres-sion. Dieu acceptait l'offrande et agissait en conséquence à l'égard de la victime, ne diminuant rien des exigences de sa justice. Et alors, quand l'offrande a été accomplie et le sacrifice offert, et que Jésus a remis sa vie, quand le sang de la victime a coulé et que tout est fini, Dieu, par une autre figure, reconnaît l'accomplissement de tout, la plénitude de l'expiation, et la perfection de la réconciliation. Le voile du temple est déchiré depuis le haut jusqu'en bas. Celui qui est assis sur le trône, qui juge justement et pèse toutes les reven -dications et leurs réponses, le péché et son jugement, la paix et son prix d'achat, donne ce merveilleux témoignage de la profonde, ineffable satisfaction qu'Il a prise dans l’acte qui vient d'être parfaitement accompli, au lieu qui est appelé «lieu du Crâne». Quelle part Dieu a prise Lui-même dans cette grande crise, la plus grande de toutes les solennités, quand toute chose prenait sa place pour l'éternité ! Et ce n'est pas tout. Les anges sont ici aussi, et le ciel et la terre et l'enfer; le péché également et la mort, oui, et le monde. Les anges sont là, témoignant de ces choses et apprenant de nouvelles mer-veilles. Christ est vu par eux. Le ciel, la terre et l'enfer sont là, assistant à ce moment; les rochers et les sépulcres, le tremblement de terre et l'obscurité du ciel annoncent ces choses. Le péché et la mort sont réduits à l'impuissance, mis de côté et vaincus. Le voile déchiré et le sé-pulcre vide publient ces mystères. Le monde apprend son jugement par la pierre scellée qui a été roulée et dont les gardiens ont été for-cés de recevoir la sentence de mort en eux-mêmes. Certainement nous pouvons appeler cela la grande crise, le moment le plus solennel dans l'histoire des voies de Dieu à l'égard de ses créatures. Merveilleux assemblage d'acteurs et d'actions, Dieu et Jé-sus, l'homme et Satan, les anges, le ciel, la terre et l'enfer, le péché et la mort, et le monde, tous oc -cupent leur place soit de honte, soit de défaite, ou de jugement, de vertus et de triomphes, de manifes-tations et de gloire. Les évangélistes le rapportent chacun à leur manière, selon leur propre méthode, sous l'action de l'Esprit. Nos spéculations ne peuvent trouver place ici. Nous avons seulement à rece-voir les leçons qu'ils nous enseignent, des leçons pour toute une éternité de pleine certitude d'intelli -gence (Colossiens 2, 2). Et, ayant ainsi considéré la croix avec quelque attention, je voudrais faire de même pour le sépulcre vide.(À suivre)

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GLANURE

Une âme desséchée, mal à l'aise, peu satisfaite, n'est pas celle d'un chrétien mort au monde qui vit uniquement pour Christ et se tient lui-même pour rien. Qu'elle est belle et riche, la part du chrétien fi -dèle! La voici au psaume 84 où il est présenté comme témoin jouissant dès maintenant des parvis de son Dieu. Il traverse la vallée de Baca, la vallée de larmes, mais, l'âme remplie de Celui qui est tout pour lui, il jouit des perfections de son Sauveur, comblé de ses bénédictions terrestres. Ces bénédictions sont encore mieux montrées au Psaume 1 où le chrétien a la place de serviteur. Il est comme un arbre planté près des ruisseaux d'eau qui rend son, fruit pour les autres et tout ce qu'il fait prospère. Quelle impression de fraîcheur dans ce tableau! Au Psaume 23 le chrétien devient l'agneau porté dans les bras du bon Berger au-dessus des épines, des pierres du chemin. Et là comme dans les autres passages, après la coupe comble, la fin glorieuse et reposante, le but atteint: la maison du Père.

H. R.……………………………………

«JE SUIS LÀ AU MILIEU D'EUX»

Quelques pensées sur Matthieu 18, 20.

Il y a dans la Parole des expressions et des promesses qui dépassent notre intelligence et notre per-ception naturelles. Nous ne pouvons les comprendre, parce que nos sens sont rattachés à la terre et que nous vivons dans le visible, alors qu'il s'agit de choses invisibles. Aussi longtemps que nous habiterons nos corps mortels, il nous faudra accepter de recevoir tout simplement et seulement par la foi, des véri-tés grandes et précieuses qui nous sont révélées dans le Saint Livre, sans les sonder, sans les com-prendre souvent, et sans chercher à les expliquer ou à les développer en faisant travailler notre imagi -nation.Il en est ainsi de la promesse de Matthieu 18 faite par le Seigneur Lui-même aux siens: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon Nom, je suis là au milieu d'eux ». Le Seigneur est là, invisible, et pour-tant personnellement présent simultanément partout où les siens sont réunis en son Nom. L'incrédule sourit et peut se moquer, mais la foi accepte et s'empare de cette promesse, précieuse entre toutes, sans chercher à la sonder. Le croyant jouit avec une reconnaissance infinie de cette présence bénie au mi-lieu des deux ou trois réunis autour de Lui. En quittant ses disciples, le Seigneur a promis d'être avec eux tous les jours (Matthieu 28, 20), c'est-à-dire de se tenir près d'eux en Esprit pour les encourager, les soutenir, les diriger. Il a promis aussi de faire sa demeure chez ceux qui gardent sa Parole (Jean 14, 23), et nous avons certainement bien sou-vent fait individuellement l'expérience de sa fidélité en ce qui concerne ces promesses, mais la pré-cieuse promesse de sa présence au milieu des deux ou trois assemblés en son Nom a un caractère dif-férent, car il s'agit là de la présence réelle de sa sainte Personne elle-même au milieu des siens, sans que leurs yeux puissent le voir. Vérité que la foi saisit avec adoration, sans la comprendre. Présence réelle, puisque le lieu même en est bien défini: c'est là où deux ou trois sont assemblés en son nom. Il n'est pas dit: dans telle ou telle chapelle, où des croyants se réunissent habituellement pour le culte et consacrée à cet effet, ni dans le local, réservé à l'Assemblée, où les réunions ont toujours lieu. La Parole est précise et ne permet en aucune manière de prétendre à la présence du Seigneur dans un tel local du seul fait qu'il est destiné ou réservé aux réunions. Cette erreur est peut-être renforcée par le fait qu'on perd de vue qu'au temps des débuts de l'Église, en bien des endroits, si ce n'est en tous, l'Assemblée se réunissait dans les maisons de croyants et ne disposait pas, semble-t-il, d'un local spécialement affecté aux réunions. Si maintenant, faute générale-ment de place dans les maisons de frères, l'Assemblée se réunit le plus souvent, particulièrement dans les villes, dans un local spécial, gardons-nous d'attribuer une valeur ou' un privilège quelconque à ce local. C'est par méconnaissance de cette vérité que nous avons vu à différentes reprises, des frères et des sœurs rester, en alléguant qu'ils y trouvaient la présence du Seigneur, en communion avec des as-semblées dont nous avions dû nous séparer, dans lesquelles s'étaient infiltrées de fausses doctrines et dans lesquelles le Seigneur n'avait plus la première place. Il ne suffit pas de prétendre être réunis en son nom pour qu'il en soit réellement ainsi, et cela nous oblige à bien considérer ce que signifie cette expression «en mon nom» qui constitue la seule condi-

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tion nécessaire et suffisante, mise par le Seigneur Lui-même à sa présence. Dans le monde même, agir ou parler au nom de quelqu'un, à plus forte raison d'un souverain, c'est agir et parler à sa place, avec la certitude qu'il approuve les actes ou les paroles de son mandataire. N'en est-il pas de même ici? Les deux ou trois assemblés ne peuvent être assurés de la présence du Seigneur que s'ils agissent et parlent avec sa pleine approbation, c'est-à-dire en conformité avec sa Parole, sous la dépendance et la direc-tion de l'Esprit. Cela exclut naturellement tout rassemblement présidé par un homme, tout doué qu'il puisse être. Il est évident, en effet, que le Seigneur ne peut se trouver en seconde place dans une réunion de personnes assemblées autour d'un prédicateur, pour entendre de sa bouche des paroles d'ex-hortation, d'édification ou d'évangélisation qui peuvent d'ailleurs être excellentes. Ce n'est donc pas, et il est nécessaire d'insister sur ce point, parce que nous nous réunissons régu-lièrement dans un certain local, certains jours et à certaines heures fixées, qui peuvent même être affi-chées à la porte, que nous pouvons affirmer: le Seigneur est là au milieu de nous. Sa présence n'est pas liée à nos habitudes et à notre horaire. Il faut pour qu'Il soit là que nos cœurs soient réellement occupés de Lui, que notre piété ne soit pas de pure forme, que nos prières, nos cantiques, nos paroles, sous la direction de l'Esprit, répondent à la réalité de Sa présence. En résumé, pour qu'Il se trouve, Lui, au mi-lieu de nous, il faut que nous nous trouvions autour de Lui, dans une soumission entière à sa Parole et sans qu'il y ait de l'interdit en nous. Ainsi, une réunion autour de Lui constitue un immense privilège et procure à l'âme une joie pro-fonde, la joie même qu'ont connue les onze et ceux qui étaient avec eux dans la chambre haute, lors -qu'au soir de la résurrection, le Seigneur s'est trouvé au milieu d'eux (Luc 24, 41), mais cette joie ne doit pas être séparée du sentiment de notre responsabilité, grande aussi, car il s'agit d'une part de main-tenir la sainteté qui sied à Sa maison (Psaume 93, 5), et, d'autre part, du témoignage que nous avons à rendre. Nous entendons parfois des personnes traiter de prétentieuse l'affirmation de la présence du Seigneur dans de telles réunions. Nous pouvons dire en pleine assurance qu'il n'en est rien, car nous avons non seulement le droit, mais le privilège de nous approprier toutes les promesses de la Parole. Les disciples envoyés par le Seigneur pour préparer la Pâque ne savaient pas où aller pour répondre à ce désir de leur Maître (Luc 22, 8). Ils n'ont pas été de maison en maison chercher un lieu conve -nable pour s'y rencontrer avec le Seigneur, comme le font tant de chrétiens qui vont de lieu de culte en lieu de culte, ou de chapelle en chapelle, pour cela. Pierre et Jean ont tout simplement demandé au Sei-gneur: «Où veux-tu que nous apprêtions la Pâque?», et le Maître leur a donné des précisions telles qu'ils n'ont pu faire d'erreur. La ressource est la même encore pour ceux qui cherchent le lieu de la pré-sence du Seigneur, aussi réelle qu'elle l'était alors, quoique invisible. Il montrera sans erreur possible, à ceux qui le Lui demandent, le chemin pour se rendre à la grande chambre garnie où Il désire se ren-contrer avec ses disciples.

M. J. K.

Oui, là, Seigneur, ta présence se trouve,Mettant le cœur en joie, en liberté, Et, dans la paix, tout fidèle en éprouve Et le pouvoir et la réalité._______________________________

« NOUS RÉVEILLER DU SOMMEIL...»

Le vrai christianisme doit être tout à la fois céleste et pratique. Nous sommes exhortés à connaître notre position céleste et à en jouir afin de pouvoir marcher ici-bas d'une manière qui y corresponde. L'Épître aux Éphésiens, tout particulièrement, nous donne des enseignements relatifs à une telle posi-tion et à une telle marche. Dieu, qui «nous a élus en Christ avant la fondation du monde», nous a «prédestinés pour nous adop-ter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté» (Éphésiens 1, 4-5). Il a fait de nous ses enfants, nous qui étions «morts dans nos fautes» mais qui avons été «vivifiés ensemble avec le Christ... ressuscités ensemble» et qu'Il «a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus» (Éphésiens 2, 5-6). Et parce que nous sommes maintenant «de bien-aimés enfants», nous sommes exhortés à être «imitateurs de Dieu » (Éphésiens 5, 1). Dieu est Amour et Lumière, nous avons donc à marcher «dans l'amour» et comme des «enfants de lumière» (Éphésiens 5, 2, 8). Marcher

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dans l'amour, c'est suivre le sentier de Christ qui, par amour, s'est offert à Dieu «en parfum de bon ne odeur». Quel chemin fut le sien ici-bas, qui l'a conduit jusqu'à la croix du Calvaire! Marcher comme des enfants de lumière, c'est manifester les caractères de sainteté, de séparation du mal, qui doivent être vus en tous ceux qui demeurent responsables de faire briller la lumière de Dieu au sein des té-nèbres de ce monde. Une telle marche doit nous amener à prendre garde à nos paroles (Éphésiens 5, 3-4) comme aussi à nos actions (v. 5) ; elle implique une sainte vigilance afin que nous ne nous laissions pas séduire et entraîner dans le mal (v. 6, 7) ; enfin, caractère positif, elle doit être la pratique des ver -tus qui constituent dans leur ensemble «le fruit de la lumière». C'est ainsi, que «ce qui est agréable au Seigneur» est accompli par son racheté. Une telle marche est par ailleurs une répréhension des «œuvres infructueuses des ténèbres» et la manifestation de leur caractère (v. 11 à 13). Un croyant qui manque à sa responsabilité de marcher dans l'amour et comme enfant de lumière se conduit en fait comme un incrédule; en réalité, il possède la vie de Dieu, tandis que l'incrédule est mo-ralement mort, ils sont donc aussi différents l'un de l'autre qu'il est possible de l'être, mais si l'on ne considère que l'apparence extérieure on ne voit aucun contraste entre eux: on ne voit pas plus de diffé-rence entre eux qu'entre un mort et un homme qui dort; il faut s'approcher bien près pour se rendre compte que chez ce dernier seul il y a la vie. Un homme qui dort a perdu conscience de toute relation avec le monde extérieur ; il en est de même pour un croyant qui s'est laissé gagner par le sommeil spi -rituel: il a perdu conscience de sa position céleste, de ce qu'il possède en Christ et, de ce fait, il ne jouit pas plus de ce qui est sa part et sa vie qu'un homme endormi ne jouit de tout ce qui l'entoure. Un tel croyant n'a pas pour autant perdu la vie qu'il a reçue par la foi, mais cette vie ne se manifeste plus: le croyant est comme un mort en ce sens qu'il n'entend pas, ne parle pas, ne pense pas. Triste état pour celui qui a la vie divine et qui est responsable de la montrer en en manifestant les fruits ! Ne courons-nous pas le danger de nous endormir parmi les morts? Par tant de moyens et souvent in-sensiblement, sans même que nous nous en rendions compte, l'ennemi nous amène à une cer taine conformité au monde, néfaste au plus haut degré. Ressembler au monde dans son langage, dans sa marche, dans ses habitudes, dans sa recherche de tout ce qui peut satisfaire les désirs du cœur naturel, tout cela nous empêche de jouir de notre appel céleste et de marcher d'une manière digne d'un tel appel (Éphésiens 4, 1). Dès que nous tolérons les influences mondaines, le sommeil spirituel nous gagne et l'ennemi remporte des succès de plus en plus faciles. À l'assoupissement succède rapidement le pro-fond sommeil: une conformité au monde dont on finit même par ne plus avoir conscience. «Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d'entre les morts, et le Christ luira sur toi» (Éphésiens 5, 14). Tel est l'appel adressé à un croyant endormi «entre les morts». C'est un appel à retrouver la jouissance de notre relation avec Christ, de notre position dans les lieux célestes en Lui, un appel à manifester pratiquement la vie que nous possédons par la foi, un appel à nous séparer par conséquent de tout ce qui est caractérisé par la mort, c'est-à-dire le monde sous la conduite de son chef. Il y a, pour cela, une sainte énergie à déployer: «Réveille- toi! Relève- toi!», mais aussi une promesse assurée: «le Christ luira sur toi». La lumière d'en haut, Christ Lui-même, resplendit sur le croyant qui a répondu à l'in-jonction divine: «Réveille-toi» ; amené dans la lumière, il peut voir et contempler Celui qui est la Lu-mière, puiser à la source de la vie (cf. Psaume 36, 9) et marcher désormais comme un enfant de lu-mière, dans la puissance de la vie qu'il possède et dont il peut maintenant manifester les fruits. Cette exhortation s'adresse-t-elle à des croyants mal enseignés, ignorants de bien des vérités de l'Écriture? C'est précisément dans l'Épître aux Éphésiens que nous la trouvons, dans l'épître où est pré-sentée la position si élevée du croyant et de l'assemblée, où nous sommes vus comme «bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (Éphésiens 1, 3); Prenons garde! Il nous a été beaucoup donné, nous sommes privilégiés parmi tant de croyants qui ont moins reçu, nous nous trom-perions si nous estimions que les injonctions de Éphésiens 5, 14 ne sont pas pour nous et que nous ne sommes pas en danger de nous endormir parmi les morts. C'est parce qu'un croyant d'Éphèse pouvait dormir parmi les morts que l'apôtre écrit dans la lettre adressée à cette assemblée: «Réveille-toi, toi qui dors...». Non seulement nous courons le même danger mais encore notre responsabilité est accrue en raison de tout ce que nous avons reçu.

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L'apôtre Pierre écrit ses deux épîtres pour produire un réveil parmi les saints (cf. 2 Pierre 3, 1) et, dans ce but, il leur rappelle les vérités qu'ils connaissaient et dans lesquelles ils étaient même «affer -mis» (cf. 2 Pierre 1, 12 à 15). Nous sommes peut-être, nous aussi, «affermis dans la vérité présente», mais demandons-nous si tant de vérités connues, familières à chacun, exercent leurs effets pratiques

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dans notre vie ici-bas. N'avons-nous pas tendance à nous y accoutumer, à ne les considérer peut-être que comme un intéressant sujet d'études? N'est-il pas nécessaire que nous soyons «réveillés» afin d'être amenés à mettre en pratique ce que nous savons si bien? Connaître une vérité ne suffit pas, il faut la vivre! Le rappel constant des enseignements de l'Écriture est nécessaire, indispensable même; le croyant le plus solidement affermi dans la connaissance de la Parole a besoin, tout comme le petit enfant en Christ, d'un ministère semblable à celui que remplissait l'apôtre Pierre alors qu'il était encore «dans cette tente». Remarquons que nous sont indiqués dans l'Écriture les deux moyens qui peuvent produire un réveil: dans le Livre des Juges, c'est la prière (cf. Juges 3, 9, 15 etc...), dans la seconde Épître de Pierre, la Pa-role. C'est toujours par le moyen de la prière et de la Parole que sera manifesté un véritable réveil, il est important de le souligner dans des temps où l'on cherche à en produire par la présentation de nou-veautés, l'exercice de multiples activités, ou encore la mise en avant de tout ce qui est susceptible d'éveiller la curiosité.

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1 Rois 19 nous présente Élie endormi sous le genêt. Ici, c'est un homme de Dieu, le prophète de l'Éternel, celui dont la foi a brillé, d'abord quand il priait avec instance dans le secret, ensuite dans le service qu'il a été amené à remplir en public. Les chapitres 17 et 18 de ce premier livre des Rois nous montrent l'énergie et les triomphes de cette foi si remarquable. Et c'est un tel homme que nous trou -vons maintenant dormant sous le genêt! L'Épître aux Éphésiens nous parle de croyants auxquels sont présentés les enseignements les plus élevés concernant la position céleste du racheté et de l'Assemblée; la seconde Épître de Pierre, de croyants affermis dans la connaissance de la vérité ; ici, nous avons un homme de Dieu remarquable, celui qui apparaît avec Moïse sur la montagne de la transfiguration, celui qui a été dans son service un témoin puissant, un vainqueur. Cela nous montre bien que partout et pour tous le danger est grand de s'endormir. Nul n'est à l'abri, quel que privilégiée que puisse être sa position. Tout au début de son histoire, Élie sert dans le secret. Sa vie intérieure est animée par une foi vivante qui le conduit à prier avec instance pour le peuple de Dieu. Ensuite, il est appelé à servir en public et son témoignage extérieur est soutenu par une foi qui compte sur Dieu et à laquelle Dieu répond. Mais tandis que ce témoignage extérieur est rendu avec une réelle puissance et revêtu du sceau de la béné-diction d'en haut, la vie intérieure d'Élie ne demeure plus, semble-t-il, à la même hauteur. Combien ce-la est dangereux pour un serviteur de Dieu! Élie paraît avoir oublié la source de la puissance: «l'Éter-nel devant qui je me tiens » ; il devra marcher quarante jours et quarante nuits, ayant été nourri pour cela, afin de pouvoir se tenir «sur la montagne devant l'Éternel » (1 Rois 19, 5 à 9, 11). Durant cette période de sa vie où il s'est en fait éloigné de Dieu, il est amené à comprendre" qu'il n'y a aucune force en lui. Il l'avait pourtant cru, un moment; c'est pourquoi, Celui qui sait parfaitement ce qu'il y a dans son cœur permet que Jézabel lui adresse, par un messager, des menaces qui l'épouvantent, de sorte qu'il va se trouver, avec ses seules ressources, en présence de la puissance de l'adversaire. Que va faire l'homme de foi, celui qui jadis avait prié si instamment? Hélas! Ce n'est pas vers Dieu qu'il se tourne; il s'enfuit, quittant Jizreël pour atteindre le pays de Juda, allant même jusqu'à Beër-Shé-ba, limite extrême de ce territoire. Non seulement cela, mais, laissant son jeune homme à Beër-Shéba, il s'en va, «lui, dans le désert, le chemin d'un jour». Et dans ce lieu éloigné où cependant il aurait pu se croire à l'abri de la colère de Jézabel, il s'assied sous le genêt et demande la mort pour son âme. C'est le découragement complet. Quel en est au fond le motif? «Je ne suis pas meilleur que mes pères» ! «Et, il se coucha, et dormit sous le genêt» (1 Rois 19, 4-5). Mais l'Éternel abandonnerait-Il l'un de ses serviteurs ? Il envoie un ange pour le réveiller. Dé-couragé, sans force, Élie va apprendre que la force dont le croyant a besoin lui est communiquée par la nourriture que Dieu lui a préparée: «un gâteau cuit sur les pierres chaudes, et une cruche d'eau», en fi -gure Christ nourriture et rafraîchissement de l'âme. Mais après avoir mangé et bu, Élie se recouche; il faut que l'ange de l'Éternel l'invite à nouveau: «Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi» (1 Rois 19, 5 à 9). Il est nécessaire que nous soyons réveillés pour nous nourrir de la Parole et pour que nos âmes soient rafraîchies à la source des eaux vives. Encore avons-nous besoin en vue de cela d'exhortations répé-tées... Et Dieu nous nourrit et nous rafraîchit pour que nous puissions marcher et aller jusque «sur la montagne devant l'Éternel ».

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Non, nul n'est à l'abri, quelque privilégiée que soit sa position. Les douze ont été choisis par le Sei -gneur et cela par un pur effet de sa seule grâce. Quelle faveur insigne leur a été ainsi accordée ! Ils ont suivi le Seigneur dans son chemin sur la terre, ont reçu ses enseignements, ils l'ont «entendu... vu de leurs yeux...» (1 Jean 1, 1) et, dans un jour à venir, sur les douze fondements de la muraille de la cité seront écrits (des douze noms des douze apôtres de l'Agneau» (Apocalypse 21, 14). Mais parmi les bé-néficiaires d'une telle faveur, il en est trois qui ont eu de plus grands privilèges encore: Pierre, Jacques et Jean. Le Seigneur les prend spécialement avec Lui en diverses circonstances, notamment sur ta montagne de la transfiguration et en Gethsémané. En Gethsémané en particulier, un service de très grande valeur ne leur était-il pas accordé, qu'ils n'ont pas su discerner et remplir précisément parce qu'ils se laissèrent gagner par le sommeil ? Certes, le Seigneur seul pouvait endurer les souffrances de Gethsémané, seul Il pouvait connaître « l'angoisse du combat» ; c'est pourquoi, après avoir dit à ses disciples: «Priez que vous n'entriez pas en tentation», «il s'éloigna d'eux lui-même environ d'un jet de pierre» (Luc 22, 39 à 46). Mais Celui qui a pu dire par l'Esprit prophétique: «L'opprobre m'a brisé le cœur, et je suis accablé; et j'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne,... et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé» (Psaume 69, 20), Celui qui traversait comme homme les souffrances de Gethsémané n'aurait-il pas dé-siré, quand après avoir prié seul Il venait vers ses trois disciples, trouver auprès d'eux quelque sympa-thie? «Et un ange du ciel lui apparut, le fortifiant», peut-être parce que les disciples ne surent pas rem-plir le service unique que le Seigneur attendait d'eux à ce moment-là; en tout cas, ils auraient pu, par la grâce de Dieu, avoir leur part dans ce soutien que Jésus homme, traversant les angoisses de Gethséma-né, souhaitait recevoir. Mais Jésus, venant vers eux, les trouve dormant ; Matthieu nous dit : «car leurs yeux étaient appesantis» (26, 43) ; Marc également (14, 40), tandis que Luc donne ce détail: «endor-mis de tristesse » (22, 45). La touchante grâce divine veut trouver comme une excuse à leur sommeil mais, quoi qu'il en soit, le Seigneur leur avait dit: « Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en ten -tation » et, ne l'ayant pas fait, ils ont perdu à jamais l'occasion d'accomplir un service qui était placé devant eux seuls. Combien il est vrai que le sommeil spirituel, même si c'est la tristesse ayant les meil-leurs mobiles qui nous y conduit parfais, peut nous faire perdre le privilège de remplir tel ou tel ser-vice pour le Seigneur: Un autre le remplira à notre place, ou encore, Dieu enverra si c'est nécessaire «un ange du ciel ; le but qu'Il se propose sera atteint mais nous aurons perdu le privilège d'avoir été un instrument entre ses mains. Dans la scène de Gethsémané, scène d'indicibles souffrances pour Celui qui y a connu «l'angoisse du combat» et dont la «sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre » (Luc 22, 44), les trois disciples dormaient. Sur la montagne de la transfiguration où le Seigneur les avait également pris avec Lui, ils purent contempler une scène d'un caractère différent mais combien digne aussi d'ar-rêter leurs yeux et de captiver leur attention. Jésus était monté sur cette montagne «pour prier » et, nous est-il dit, «comme il priait, l'apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc et resplendissant comme un éclair; et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Élie, parlaient avec lui, lesquels, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort qu'il allait accomplir à Jérusalem». Il peut nous sembler que si nous avions été les témoins d'une telle manifestation, nous n'aurions pas eu trop de nos deux yeux grands ouverts pour en contempler la beauté, la grandeur, et en saisir tous les détails. Mais nous pouvons aujourd'hui contempler Jésus dans la gloire, nous Le voyons là-haut et sommes exhortés à considérer un tel Objet offert aux regards de notre foi (Hébreux 2, 9; Colossiens 3, 1 à 4). Dans quelle mesure le faisons-nous? Si nous le réalisions comme nous devrions le faire, nos vies seraient transformées, car, qui «contemple à face découverte la gloire du Seigneur» est «transfor-mé en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Corinthiens 3, 18). Hélas! Nous faisons comme les disciples autrefois; alors qu'une telle scène de gloire était offerte à leurs yeux, «Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil». Nous sommes tentés de juger sévèrement cette attitude et pourtant le sommeil spirituel nous empêche souvent de «contempler à face découverte la gloire du Seigneur». Nous aussi, nous sommes tant de fois «accablés de sommeil» et il faut que la grâce divine opère pour nous réveiller. «Quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire», mais aussi «les deux hommes qui étaient avec lui», types des saints ressuscités et glorifiés, de ceux qui, comme Moïse, auront dû traverser la mort et de ceux qui, comme Élie, seront enlevés sans passer par la mort. Contempler Christ dans la gloire, avec tous ceux qui y seront introduits comme fruits de son œuvre expiatoire, jouir déjà par la foi de ce moment où «Il verra du fruit du travail de son âme»

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(Ésaïe 53, 11), tel est -le privilège de ceux qui sont «réveillés». «Et quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui étaient avec lui» (Luc 9, 28 à 32).

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Remarquons que, dans les différents passages que nous venons de considérer, l'exhortation à se «ré -veiller» est toujours liée à la présentation de la personne de Christ. Dans les Éphésiens : «Réveille-toi, toi qui dors...» et, la promesse en est certaine, «le Christ luira sur toi». Dans la seconde épître de Pierre, après avoir écrit: «Mais j'estime qu'il est juste, tant que je suis dans cette tente, de vous réveiller en rappelant ces choses à votre mémoire», l'apôtre parle aussitôt 9.e «la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ», plaçant devant nos yeux Celui qui «reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir» (2 Pierre 1, 13 et 16-17). Dans le chapitre 19 du premier livre des Rois, Élie, réveillé par l'ange, trouve la nourriture et le rafraîchissement que Dieu lui a préparés: en figure, Christ. Enfin, les trois disciples réveillés, ont Christ devant eux: en Gethsémané, dans ses souffrances et sa victoire, tandis qu'Il est, sur la montagne de la transfiguration, le centre de la gloire. Instruits de la position céleste du croyant et de l'assemblée, de tout ce qui en découle pour la marche ici-bas; connaissant les enseignements de la Parole et peut-être même «affermis dans la vérité pré-sente» ; traversant parfois un temps de faiblesse spirituelle et de découragement, après avoir joui pour-tant de bénédictions spéciales dans le service et le combat de la foi; occupant telle position privilégiée que la grâce divine a voulu donner quoi qu'il puisse en être de nous, nous sommes tous et toujours en danger de nous laisser gagner par le sommeil spirituel. Que Dieu nous accorde l'énergie nécessaire pour nous réveiller!

P. F._________________________________

MÉDITATION SUR LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST

(Suite de la page 112)

La mort victorieuse, ou la résurrection d'entre les morts, est le grand secret. Il était donné à entendre dans la toute première promesse, car la parole dite au serpent en Genèse 3 parlait de la mort de Christ et ensuite de sa victoire, c'est-à-dire de sa victoire par la mort. Celui qui serait brisé devait aussi briser. Le sacrifice d'Abel et tous les sacrifices, soit dans les temps patriarcaux soit dans les temps mo -saïques, parlaient de mort, et d'une vertu dans la mort, une mort victorieuse, méritoire, expiatrice. La foi d'Abraham était dans le même mystère. Elle était dans Celui qui vivifie les morts. C'était le modèle de la foi, car il est appelé «le père de tous les croyants». Parmi les nombreuses voix dies pro -phètes, le cinquante-troisième chapitre d'Ésaïe, cette Écriture bien connue, annonce le même mystère, car il parle des gloires de Celui qui devait être brisé; et cela annonce ou signifie la mort victorieuse. Le Seigneur, dans son enseignement, anticipe sa mort comme un Vainqueur quand, par moments, Il parle de sa résurrection d'entre les morts, et du temple de son corps qu'Il relèverait le troisième jour (Jean 2). La femme qui oignit le Seigneur pour sa sépulture nous donne une expression de foi dans le même mystère. Elle croyait qu'Il mourrait et qu'Il serait enseveli, mais aussi qu'Il passerait à travers la mort et la tombe comme un vainqueur et serait par là même introduit dans son onction et ses gloires. Elle comprenait le mystère de la mort victorieuse, ou de la résurrection d'entre les morts, le grand fait sur lequel repose l'évangile. C'est pourquoi le Seigneur dit, en parlant d'elle, que, en quelque lieu que l'évangile soit prêché, on parlerait de son acte de foi. Il en fit une foi modèle, comme l'avait été celle d'Abraham. . Puis les épîtres, en leur temps, ouvrent large ment ce même mystère, interprétant la mort et la résur-rection du Seigneur Jésus comme étant le secret de l'évangile. Ainsi partout la mort victorieuse de Jésus a été mise en évidence. Sans ce grand fait la rédemp tion ne pourrait être, avec lui la rédemption ne peut pas ne pas être.

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Le péché et Christ se rencontrent, si je puis dire, dans les plaines de la mort. Le péché est l'aiguillon de la mort, le tourmenteur dont elle dispose, Christ est le vainqueur de la mort, son destructeur. Ils se rencontrent, et certainement le résultat est l'abolition du péché et la rédemption de ses captifs. La simple résurrection des morts, ou le sépulcre rendant les morts qui sont en lui, ne serait pas la vic-toire. Les morts peuvent être appelés hors de leur tombe, pour attendre le jugement, comme fe ront ceux qui ne sont pas écrits dans le livre de vie de l'Agneau. C'est la résurrection d'entre les morts qui est victorieuse, c'est elle qui assure la rédemption et ce grand résultat que «quiconque invoquera le nom du Seigneur Jésus sera sauvé», car «le Seigneur», c'est Jésus en résurrection, Ce lui qui purifie des péchés et qui abolit la mort. Voir Romains 10, 13. La résurrection du Seigneur Jésus est un grand fait. Que nous voulions l'écouter ou que nous ne le voulions pas, il existe et ne peut être démenti. Nous ne pouvons pas non plus échapper à son applica-tion en ce qui nous concerne. Il a affaire avec nous, avec chacun de nous, je le répète, que nous le vou -lions ou non, Il a ses différents effets, sa double force et sa double signification, et chacun devrait sa-voir comment il s'adresse à lui. Il est là et nul ne peut l'éluder. Jésus ressuscité et glorifié est placé au-dessus de nous et devant nous, comme le soleil est placé dans les cieux, et la création de Dieu a affaire avec Lui. Et qui pourrait arracher du ciel le soleil? La gloire siégeait elle-même dans la nuée alors qu'Israël traversait le désert, et Israël devait savoir qu'elle était là, et avoir affaire avec elle là, dans quelque condition qu'il pût être. Elle était là pour les conduire joyeusement s'ils marchaient dans l'obéissance, pour les réprimander et les juger s'il en était autrement. Mais elle était là comme au-des-sus d'eux et devant eux, et ils ne pouvaient éviter qu'elle s'occupât d'eux, je le répète, dans quelque condition qu'ils fussent. De même, plus tard, les prophètes sont envoyés de Dieu parmi le peuple. Ils sont là, et soit que le peuple écoute ou qu'il n'en fasse rien, il devra savoir que des prophètes ont été au milieu d'eux. Ils ne peuvent nier le fait, ni éluder son application. Plus tard encore, Christ dans le monde, pendant les jours de sa chair, était un fait analogue. Satan eut à le connaître comme tel, et comme le concernant, et l'homme eut par ce fait la bénédiction mise à sa portée, ou sa culpabilité et son jugement aggravés. Le royaume de Dieu s'était approché et ils devaient s'assurer de ce fait et de sa puissance. Et le grand fait présent de la résurrection est précisément en accord avec tout cela. Jésus est ressusci -té et exalté. Il est monté en haut et est glorifié. Nous pourrions aussi bien essayer d'arracher le soleil du ciel, que de tenter d'échapper à l'application de ce grand fait à notre condition. Il parle de «jugement» et de «grâce», suivant que nous regardons à la croix avec des cœurs convaincus et intéressés, ou que nous la méprisons et en faisons peu de cas. Il parle à l'oreille de tous, soit que les hommes écoutent, soit qu'ils n'en fassent rien. Il y a cependant cette différence à retenir, et elle est sérieuse: pour jouir de la résurrection de Christ comme du salut de Dieu, nous devons personnellement, d'une façon vivante par la foi, être mis en rapport avec elle maintenant. Si nous en faisons peu de cas toute notre vie, c'est elle qui se mettra sans retard en rapport avec nous. Cela, je puis sûrement le dire, est sérieux, et nous fait souvenir de Marc 5. Malgré Satan, qu'il le veuille ou non, le Seigneur Jésus se met Lui-même en rapport avec lui dans la personne du pauvre «Légion» de Gadara, afin de le juger et de détruire ses œuvres. Mais Il ne se place pas Lui même et la puissance qu'Il porte en Lui en rapport avec la pauvre femme malade dans la foule jusqu'à ce que, par la foi, elle ait été amenée jusqu'à Lui avec ses besoins. Cette distinction renferme une vérité profondément sérieuse. Si nous n'avons pas recours maintenant, par la foi, à un Jésus ressuscité, pour profiter de la puissance qui est en Lui, Il nous visitera bientôt par le jugement qui sera alors avec Lui. Aucune supplication n'aura d'effet alors, tandis que maintenant on ne peut Le rechercher sans Le trouver. La suite est toute réglée. Il est vain pour l'homme, ou pour le monde, ou pour le dieu et prince de ce monde, de résister à Christ ressuscité; ce sera trouvé n'être que regimber contre les aiguil lons, à sa propre destruction. Il est vain pour le pécheur qui se confie en Christ ressuscité de douter encore, car Dieu l'a justifié. La justice de Dieu, qui proclame la rédemption et la rançon par le sang, l'expiation à la gloire de Dieu faite par Jésus, est à lui. Sa mort était la satisfaction des droits de Dieu, en pleine et glorieuse justice. Que Dieu maintenant pardonne au plus vil, la croix lui donne le droit de le faire, tout en maintenant sa justice et sa gloire morale dans toute leur perfection. Oui, c'est la justice de Dieu qui accepte le pécheur qui invoque la croix, car, comme la croix maintient la justice de Dieu, cette justice est manifestée en justifiant le pécheur qui l'invoque.(À suivre)

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PENSÉE

Tous peuvent n’être pas également dévoués et abonder également en fruits ; mais c’est le précieux sang de Christ  non le dévouement ou l’abondance des fruits qui est le fondement solide et éternel du repos du croyant. Plus nous serons pénétrés de la vérité et de la puissance de ces choses, plus aussi nous porterons de fruits.

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EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE par H. R.

[Nul n'était plus qualifié que H. Rossier, dont, entre beaucoup d'autres écrits dus à sa plume, les tra -vaux sur les livres prophétiques ont été en bénédiction à tant de croyants, pour donner une exposition méthodique du plus important des prophètes. Il en avait préparé les matériaux dans les dernières' an-nées de sa longue carrière (1835-1928), mais n'avait pu procéder à la rédaction définitive. Les notes re-trouvées dans ses carnets offrent un tel intérêt qu'il a paru bon de les publier, en ne se permettant que les retouches indispensables, sans tenter une mise au point que l'auteur seul aurait été à même d'effec-tuer. Tel quel, ce travail sera, nous en avons la confiance, d'une précieuse utilité au lecteur désireux d'entrer plus avant, avec le secours du Seigneur, dans l'intelligence de la prophétie (2 Pierre 1, 19).] (Ed.)

Avant-propos

Il ne s'agit pas d'autre chose, dans cet ouvrage, que de donner une vue aussi claire que possible de la prophétie d'Ésaïe et d'en faire comprendre la division de façon un peu détaillée, mais non pas d'en tirer les trésors infinis d'ordre spirituel et moral qui y sont contenus. Néanmoins cet exposé, en apparence sec et froid, a dans le fond une importance véritable, car aucune partie de la Parole de Dieu n'a été atta-quée par les rationalistes plus que ce prophète, dans sa structure et dans sa forme. Ils l'ont disséqué jusqu'à ne pas lui laisser une portion intacte, ne voyant dans la première partie que transpositions dans l'ordre des chapitres, attribuant la deuxième partie à un autre auteur, qu'ils appellent le grand inconnu, ou au contraire la rapportant à au moins deux auteurs différents, etc ¹.

¹ Il n'est pas sans intérêt de noter ici que le rouleau complet d'Ésaïe en hébreu, une des pièces les plus remarquables des «manuscrits de la mer Morte» découverts en 1947 dans la grotte d'Aïn-Feshka, près de Qumran, et qui date au moins du 1 er

siècle avant J. C., donne de ce prophète un texte identique, à d'insignifiantes variantes près, au texte massorétique du 10 ème

siècle après J. C., sur lequel ont été faites nos traductions modernes. Il ne présente aucun indice qui autorise à le répartir entre deux ou plusieurs livres d'auteurs différents. (Ed.)

Nous sommes convaincu que l'exposé pur et simple du sujet doit suffire pour prouver au chrétien qui désire étudier la prophétie sous l'enseignement de l'Esprit de Dieu combien ces assertions et ces at-taques sont mal fondées, pour montrer l'ordre divin qui règne dans ce Livre comme dans toutes les parties de la Parole, enfin pour faire ressortir la puissance de l'inspiration de notre prophète. Cette ins-piration rompt toutes les barrières que la raison humaine voudrait lui opposer et ne se laisse pas endi -guer dans les misérables canaux qu'elle prétend lui creuser, mais comme un vaste fleuve elle se répand librement, fertilisant le sol partout où atteignent ses eaux. Ajoutons qu'il n'y aura aucun profit à lire cet ouvrage sans lire et méditer au fur et à mesure chaque paragraphe du texte biblique. Comme nous n'avons jamais cessé de le faire, nous recommandons la traduction de J. N. Darby comme la meilleure, et cela d'autant plus que les divisions qu'elle indique pour Ésaïe, soit en chapitres soit en paragraphes, nous apparaissent comme les seules valables.

PRÉFACE

I

Quelques remarques préliminaires sur l'objet de la prophétie ne seront pas inutiles. Cet objet est multiple :

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1° En premier lieu la prophétie prononce le jugement du mal sur ceux qui le produisent, et qu'elle condamne. 2° Elle est un encouragement pour les fidèles, ceux qui, au milieu de la ruine du peuple, constituent le Résidu. Elle montre à ce Résidu qu'à la suite de ces jugements il y aura restauration pour lui. 3° La prophétie est un appel à la repentance, car, si elle met en évidence le mal existant et si elle en annonce le jugement, celui-ci n'est pas encore exécuté. 4° La prophétie est la révélation du moyen que Dieu emploiera pour délivrer. Ce moyen se résume dans le seul nom de Christ. Toutes les voies de Dieu aboutissent à Lui. 5° La prophétie nourrit la foi en montrant dans la gloire du Messie le remède à tout mal.

II

Les prophètes prennent pour point de départ le fait qu'Israël est le peuple terrestre de Dieu, en gagé envers Lui par l'alliance contractée en Sinaï, mais choisi et acquis avant cette alliance. Aussi rap-pellent-ils avant toute chose les exigences de la loi (cf. Ésaïe 1, 16-17), dans son esprit et dans sa lettre. Ils mettent en relief les manquements du peuple, dont l'infidélité rend plus éclatante encore la fi -délité de l'Éternel à ses promesses, de sorte que la restauration est le fait de la grâce, de même que les jugements purificateurs qui amènent cette restauration.

III

Rappelons que les livres prophétiques se rangent en deux catégories. L'une comprend les prophètes qui ont parlé quand Israël était encore reconnu de Dieu, l'autre ceux qui ont été suscités quand il n'est plus reconnu comme son peuple. Dans la première catégorie, le grand ennemi est l'Assyrien, dans la seconde c'est Babylone, «tête d'or» de la domination des nations asservissant le peuple dont Dieu dit: «Lo-Ammi» (pas mon peuple). À la première catégorie appartiennent Ésaïe, Jérémie, et parmi les petits prophètes Osée, Joël, Amos, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie. À la seconde, Daniel, Abdias, Aggée, Zacharie, Mala-chie. Ézéchiel pourrait être considéré comme prenant place entre les deux.

IV

Ésaïe, donc, a parié quand l'Éternel reconnais sait encore son peuple. Mais son long ministère (60 ans environ, entre 760 et 700 ans avant J. C.) se déroule à l'époque où Dieu met fin au royaume d'Is -raël, alors que Juda subsistera encore plus d'un siècle. Il est le plus ample des prophètes; Tous les grands sujets de la prophétie s'y trouvent: les jugements sur Israël et sur les nations, verges de Dieu mais orgueilleux oppresseurs du peuple qu'Il châtie par elles; le Résidu selon l'élection de la grâce (Romains 11, 5 ; 9, 29) ; la Rédemption; les délivrances; le Messie; le règne millénaire, fruit de la grâce et du salut.

V

Comme nous le verrons, maints événements annoncés par le prophète ont eu lieu, tandis que d'autres sont encore à venir, mais les faits déjà arrivés ne sont après tout qu'un accomplissement partiel; ils pa-rient à l'avance de l'aboutissement final des voies de Dieu, vers lequel il faut toujours regarder. Nous chercherons à indiquer cette relation entre la prophétie annoncée par Ésaïe et déjà accomplie, soit pour le prophète soit pour nous, et la prophétie non encore accomplie. C'est là une des grandes difficultés de l'interprétation, mais elle disparaît entièrement quand on maintient qu'«aucune prophétie de l'Écriture ne s'interprète d'elle-même» (ou: n'est d'une interprétation particulière), selon 2 Pierre 1, 20. Ésaïe est pour nous l'illustration la plus éclatante de cette vérité. Tous les événements actuels sont pour ainsi dire entremêlés en apparence dans les événements futurs.

VI

Le livre d'Ésaïe est formé de deux parties (chapitres 1 à 35 et chapitres 40 à 66) séparées par ce qu'on peut appeler un intermède historique (chapitres 36 à 39).

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La première partie embrasse toute la prophétie des derniers jours quant à Israël et aux nations qui entrent en contact avec lui. Israël n'étant pas encore déclaré Lo-Ammi, c'est l'Assyrien qui est son en -nemi en vue. Suscité le premier, l'Assyrien sera jugé en dernier, toutes les autres nations le seront avant lui. Cette première partie nous conduit à la bénédiction millénaire sous le règne du Messie. C'est de ce dernier, de sa venue, de son sacrifice, de son règne en gloire, que traite la deuxième par-tie. L'Éternel entre en discussion avec Israël au sujet de ses péchés, l'idolâtrie d'abord, puis le rejet de ce Messie auquel Dieu donnera gloire et puissance. Par lui le peuple sera restauré et aura part à sa gloire, la bonté de l'Éternel le recevait finalement. L'intermède des ch. 36 à 39 illustre, par les événements arrivés aux jours du prophète, la prophétie future dont ils fournissent pour ainsi dire le canevas en présentant l'attaque de l'Assyrien, su jet capital de la prophétie d'Ésaïe, point culminant du tumulte des rois de la terre contre l'Éternel et son Oint, sui-vi de la délivrance du Résidu.(À suivre)

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LETTRES DE J. N. D. N° 18Stafford, 31 janvier 1839

...Relativement au fait de parler (dans l'assemblée), il est tout à fait clair pour moi que ceux qui en-seignent l'erreur doivent être arrêtés cet que ceux, je pense, qui parlent seulement sous l'action de la chair devraient être d'abord avertis. Un frère quelconque peut le faire en amour; mais, si cela est néces-saire, ceux qui conduisent peuvent prendre la chose en mains, et cela, pour le bien de ceux qui doivent être repris; et si, comme fruit de cette activité, il y avait des discours habituellement sans profit, je pense qu'elle devrait être arrêtée. Ceux qui en prennent la responsabilité doivent avoir la pensée des frères en général, ce qui suit, tout est dirigé par l'Esprit, est bien une preuve que l'action de ceux qui doivent être arrêtés est sans profit; car c'est la base pour agir. Je n'ai jamais compris pourquoi l'Assem-blée de Dieu devrait être le seul lieu où la chair pourrait se donner carrière sans aucun frein. C'est une folie de penser qu'il puisse en être ainsi. Je désire la plus entière liberté pour l'Esprit, mais absolument aucune pour la chair. Pour la gloire de Dieu, l'Assemblée est aussi tenue de l'arrêter là que partout ail-leurs, et même davantage, car elle est le lieu où l'ordre saint doit régner. Les moyens de le faire, ainsi que les bases pour cela, sont exactement les mêmes, selon ce qui est écrit: «Que les autres jugent». Tels sont, je le crois, le principe très simple et la règle pratique. D'un autre côté je redoute beaucoup une opposition qui viendrait simplement de ce que le langage de celui qui parle n'est pas aussi raffiné que celui d'autres frères, ou l'engouement pour l'un contre un autre; c'est là tout aussi bien la chair sous une autre forme. Les simples reçoivent souvent de l'édifica-tion là où une oreille raffinée serait offusquée. Il faut, pour le maintien de l'ordre à cet égard, une sa-gesse sainte et pleine d'amour. Lorsqu'il est question d'erreur, il faut agir promptement; quand il est question d'utilité, avec patience. Mais je dois dire que je n'aurais pas la moindre idée de me soumettre à la propre volonté de quelqu'un qui s'imagine qu'il doit parler, alors que l'assemblée n'en reçoit au-cune édification. Dans un cas aussi extrême, je prendrais la liberté de m'en aller et de juger sommairement la ques tion si j'y étais contraint. Je n'ai jamais vu que le Seigneur m'ait abandonné, ou plutôt qu'Il n'ait pas sanc-tionné un acte d'obéissance à sa volonté. Dans un tel cas je n'ai pas le droit de faire du tort à toute l'As -semblée de Dieu en la rendant malheureuse, et d'empêcher le rassemblement des saints, pour com-plaire à la chair de qui que ce soit. Mais dans ce cas il faut que les motifs d'action soient clairement et, si cela est nécessaire, patiem -ment établis. Il faut agir dans un calme entier quoique en toute fermeté; car l'autre extrême, qui consiste à arrêter des frères sans nécessité ou simplement parce que leur action ne plaît pas autant aux oreilles, empêche, tout aussi bien, le rassemblement des âmes autour de Christ. ...Le Seigneur travaille. Je n'aime pas négliger les directions de sa main; mais j'ai assez appris à dis -cerner mes propres voies et à me confier aux siennes, pour ne pas devancer ses plans, ni agir au delà de ma mesure; aussi depuis assez longtemps je suis exercé quant au ministère à Londres. Mon travail sur l'Apocalypse est terminé... Le grand point pour un apôtre, si j'en juge d'après les Co-rinthiens, était d'amener la plus grande partie de l'assemblée, ou toute l'assemblée si possible, à avoir la même pensée que lui, dans tout acte en vue du maintien de l'ordre. C'était le premier effet de l'action

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apostolique et, lorsque nous agissons dans l'Esprit, nous ferons toujours ainsi avec ceux qui sont spiri-tuels. Ceux qui, pour un temps, ont été seulement fourvoyés verront leur folie et recevront du bien. Je demeure votre très affectionné.

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TROIS RÉSURRECTIONS

Luc 7,11 ; Luc 8, 40 ; Jean 11

Les évangiles nous donnent le récit de trois résurrections opérées par le Seigneur: ils parlent de trois morts ; deux enfants et un homme auxquels Il a rendu la vie alors qu'Il était dans le monde. La sentence de mort, prononcée par Dieu sur Adam et sur toute sa descendance, n'a jamais été révo -quée, elle a trouvé son application au temps d'Abel, comme au temps du Seigneur. Et maintenant en-core «la mort a passé à tous les hommes en ce que tous ont péché» (Romains 5, 12). Notre vie terrestre à tous doit ainsi avoir sa fin. Toutefois cette même Parole qui dit: « Les gages du péché c'est la mort», ajoute: «mais le don de grâce de Dieu, c'est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur» (Ro -mains 6, 23). En sorte que nous tous qui Lui appartenons possédons cette vie éternelle, «nous sommes passés de la mort à la vie » (1 Jean 3, 14) et nous sommes suivant l'expression de Colossiens 3, 1 : res-suscités avec Christ. Si nous rappelons ici cette vérité qui est à la base de notre foi, c'est pour insister sur le fait que, dans les trois cas de résurrection qui nous occupent, il ne s'agit pas de vie éternelle, mais de vie terrestre rendue par le Seigneur à trois personnes qui étaient mortes, vie qui n'était en rien différente de celle qu'ils possédaient auparavant, en sorte que le jour est venu plus tard, pour tous les trois, où ils ont dû à nouveau passer par la mort. Malgré ce fait, les trois récits qui nous sont donnés dans les évangiles sont d'un grand intérêt pratique, comme images de la nouvelle vie de résurrection que possèdent, déjà du-rant leur vie terrestre, dès leur conversion, tous ceux qui ont reçu Christ pour leur Sauveur. Considérons brièvement chacun des trois récits.

** *

À l'image du jeune garçon, fils de la veuve de Naïn, nous étions morts, morts dans nos fautes et nos péchés, suivant l'expression de la Parole, et incapables de sortir par nous-mêmes de cet état, comme aussi dans l'impossibilité d'en être délivrés par d'autres. La tendre affection de sa mère était sans aucun pouvoir pour redonner la vie à son enfant mort. Il en est bien de même pour nous: nous sommes dans l'incapacité absolue aussi bien de nous sauver nous-mêmes, que de sauver les autres. Sans doute, la veuve de Naïn aurait-elle donné volontiers sa propre vie pour que fût conservée celle de son fils, mais c'était chose impossible. La voix puissante du Prince de la vie pouvait seule rendre la vie à l'enfant, de même que Lui seul est puissant pour nous délivrer de l'état de mort morale dans lequel nous gisions. « Jeune homme, je te dis, lève-toi. Et le mort se leva sur son séant et commença à parler». N'est-il pas remarquable de lire que le premier effet de l'œuvre du Seigneur produit chez cet enfant, alors qu'il était encore assis, avant même qu'il eût fait un seul pas, a été de le faire parler. Ce que le jeune homme a dit, nous ne le savons pas, mais nous pouvons bien penser que ses paroles ont traduit sa joie, conséquence du don de la vie qui venait de lui être rendue. C'est bien là aussi ce qui devrait caractériser tous ceux qui ont reçu une vie plus précieuse que celle qui avait été rendue à l'enfant, car il s'agit pour eux de la vie éternelle. Si ces lignes tombent sous les yeux d'un enfant qui a reçu la vie par la foi sans, comme cela arrive, l'avoir encore con fessé, qu'il ne tarde pas à le faire pour donner à ses parents et à ceux qui l'aiment, une joie sem blable à celle que la pauvre veuve a ressentie en entendant son enfant rendre témoignage de sa résurrection. Qu'aucun de nous n'oublie que la parole de la foi consiste à confesser de sa bouche, Jésus comme Seigneur (Ro-mains 10, 9). Sans attendre un seul jour!

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Le récit de la résurrection de la fille de Jaïrus (Luc 8, 40) nous enseigne une autre leçon non moins importante. La jeune fille dormait du sommeil de la mort lorsque le Seigneur est entré dans la maison de ses pa -rents, et Lui seul pouvait discerner en elle une âme vivante. C'est pourquoi Il a pu dire: « Elle n'est pas morte, mais elle dort». Il a vaincu la mort et seule sa voix puissante a pu rappeler aussi cette enfant à la vie et ordonner à son esprit de retourner en elle. Voix puissante qui donne la vie, mais aussi voix de grâce \qui, s'adressant aux parents, leur commande de donner à manger à leur fille. Tendres soins à l'égard de l'enfant, mais paroles solennelles pour les parents en même temps que pour nous. Sans nour-riture, la fille de Jaïrus aurait dépéri et serait vite retombée dans un sommeil semblable à la mort. Si le Seigneur a donné la vie à nos enfants, il nous appartient de les nourrir de la manne céleste, de la Parole de Dieu, sans attendre un seul jour. Notre responsabilité est donc de donner aux enfants que Dieu nous a confiés, et plus généralement aux enfants dans la foi avec lesquels nous avons affaire, une nourriture appropriée à leur âge spirituel et à leurs besoins, afin qu'ils croissent dans cette foi.

** *

Lazare était bien mort aussi, et, déjà, la corruption avait commencé son œuvre en lui (Jean 11, 39), lorsque la même voix puissante du Seigneur s'est adressée à lui, devant son tombeau, pour lui dire: «Lazare, sors dehors». Et le Seigneur ajoute pour ceux qui l'entourent: «Déliez-le, et laissez-le aller.» «Déliez-le», aidez-le à se débarrasser de tout ce qui pourrait encore le retenir dans les liens de la mort, tout ce qui le rattache encore à ce corps corruptible et corrompu qui a été le sien. Ne laissons pas, chers frères, ceux qui ont reçu une vie nouvelle, rester enlacés par des liens charnels qui les empê-cheraient d'en jouir. Occupons-nous d'eux pour les en faire sortir en leur, donnant à connaître ce qu'est la liberté des enfants de Dieu. «Et laissez-le aller...» Aller où ? Il n'a pas été nécessaire de dire à Lazare où il devait aller. Dé -barrassé de ses liens, son cœur l'a conduit sans hésiter là où nous le trouvons au chap. 12, dans le lieu même où son maître aimait à se rendre, à Béthanie. Là un souper devait être préparé pour le Seigneur, et à la table du souper il y avait une place pour «Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts». Heureux Lazare, il ne lui manque rien, il jouit de la communion paisible avec Celui qui l'a sauvé de la mort et lui a donné la vie. Dans cette maison, un parfum s'exhale, parfum de louange, en-cens versé sur les pieds du Seigneur par Marie; mais, sans paroles, car nous n'entendons pas un seul mot sortir de la bouche de Lazare : Lazare participe à ce culte et adore. Si nous avons quelque peu compris l'œuvre de rédemption et d'amour accomplie envers nous par le Seigneur en nous donnant la vie, nous ne tarderons pas à aller au lieu où Il a promis sa présence, au milieu des deux ou trois réunis en son nom et à prendre, à sa table, la place qu'il a réservée à chacun de ses rachetés.

** *

Rendre témoignage, à l'image du fils de la veuve de Naïn; nous nourrir de Lui, à l'image de la fille de Jaïrus; participer à sa table, dans la communion avec Lui et dans l'adoration, comme Lazare, ce sont bien là les fruits bénis de la nouvelle vie qu'Il nous a donnée. Qu'Il nous accorde de le réaliser.

M. J. K.______________________________

REVÊTIR

Dans plusieurs passages de la Parole, le Saint Esprit se sert de ce terme pour nous enseigner quelle est notre position ou notre responsabilité quant à Christ, au nouvel homme, à la marche ou au combat de la foi; quant à l'attente du retour du Seigneur, ou, enfin, quant à l'espérance céleste. Ce dont on est revêtu ou ce qu'on revêt, exprime une double vérité. Tout d'abord, cet état ou cette action ¹ implique un changement par rapport à un état antérieur, qui doit être transformé ou mis de côté, ce que la Parole définit parfois par l'expression «avoir dépouillé». Secondement, ce changement entraîne des consé-quences visibles, le «vêtement» ne faisant qu'un avec le témoignage individuel. Par exemple un croyant ne saurait être revêtu d'humilité (1 Pierre 5, 5), sans que tout son comportement exprime cette

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humilité. Aussi les déclarations de l'Écriture concernant le fait que nous «avons revêtu», ou nous ex-hortant à «nous revêtir» ont-elles toujours en vue un effet perceptible dans notre vie, quels que soient la Personne ou l'objet dont nous sommes revêtus ou dont nous avons à nous revêtir.

¹ L'état correspond à notre position; l'action, à notre responsabilité.

1. CHRIST

Deux passages nous parlent de « revêtir Christ».

1. Le premier emploie le temps passé: « Car vous tous qui avez été baptisés pour Christ, vous avez revêtu Christ» (Galates 3, 27). L:apôtre Paul s'adressait, dans les versets précédents (23-29), non point aux païens convertis, mais aux Juifs qui avaient reçu la loi comme leur «conducteur jusqu'à Christ». Mais alors «la foi était venue» par Christ, et tous ceux qui avaient cru en Lui, Juifs ou païens, étaient devenus «fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus». Leur condition respective avait changé entière-ment: baptisés non pour Moïse, mais pour Christ, ils avaient, en quelque sorte, revêtu une livrée nou-velle, Christ. Il n'était, dès lors, plus question des distinctions antérieures : il n'y avait plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni mâle, ni femelle, mais ils étaient «un dans le Christ Jésus» (v. 27-28), tous «gens de la maison de Dieu» (Éphésiens 2, 19). Il en est de même de tous les rachetés: dès leur nouvelle naissance, ils sont «de Christ» (v. 29), ils ont revêtu la livrée céleste, Christ, de sorte qu'ils sont en Lui et que rien ne subsiste des pré tentions re-ligieuses ou sociales de la chair.

2. Mais si notre position est parfaite et inébranlable, parce qu'elle se fonde sur l'œuvre de Christ, nous sommes responsables de marcher d'une manière digne de cette position. Et alors, ce n'est plus: «vous avez revêtu Christ», mais: «revêtez le Seigneur Jésus Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises» (Romains 13, 14). Quel impératif solennel! Comment se peut-il que j'aie revêtu Christ et que je doive veiller encore à le revêtir? C'est là un exemple de ce dualisme maintes fois souligné dans l'Écriture entre la position du croyant et la responsabilité personnelle qui lui incombe de vivre d'une manière conforme à cette position et aux privilèges qui s'y rattachent. Il im-porte de rappeler, à ce sujet, que c'est parce qu'il possède une telle position en vertu de la pure grâce de Dieu, que le croyant est appelé à marcher d'une manière qui en soit digne, et non point pour la «méri-ter». C'est encore la grâce de Dieu qui opérera en lui le vouloir et le faire, selon Son bon plaisir (Phi -lippiens 2, 13), pour produire ce résultat. Si c'est donc par grâce que le croyant a «revêtu Christ», c'est encore la grâce qui l'amènera à «revêtir le Seigneur Jésus Christ» dans sa marche de chaque jour. Comment cela peut-il s'opérer ? En demeu-rant en Lui constamment, comme il suffit que le sarment reste attaché au cep pour porter du fruit. Ce n'est point en faisant des efforts qu'il y parvient, mais seulement dans la mesure où il demeure une por-tion du cep fécond. Alors une seule et même vie circule dans la plante tout entière. Ainsi que l'a écrit un frère du siècle dernier: «La grande affaire pour nous est d'être près de Christ et d'y demeurer constamment; car c'est là que l'âme est gardée en paix dans le sentiment profond de son amour.» Mais la condition primordiale de cette vie de communion avec le Seigneur, c'est l'obéissance. Gar-dons-nous de l'oublier! Seule l'obéissance permet de réaliser toutes les bénédictions propres à la posi-tion dans laquelle la grâce nous a placés. Aimer le Seigneur, c'est garder ses commandements. Celui qui garde ses commandements de meure dans son amour, participe à sa joie, comme à sa paix. Si nous demeurons en Lui et que nous gardons ses commandements, nous réalisons, ou plutôt la grâce de Dieu nous amène à réaliser l'exhortation de Romains 13, 14 : nous revêtirons le Seigneur Jé-sus Christ. Alors nous manifesterons son caractère et sa marche dans toutes nos pensées, nos paroles et nos actes. «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi.» Nous ne prendrons pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises, c'est-à-dire que nous veillerons à ne pas nourrir notre âme de ce qui ali-mente les convoitises charnelles. Nous serons rendus capables de «marcher d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre» (Colossiens 1, 10).

2. Le nouvel homme

Deux passages fondamentaux exposent le double effet de la nouvelle naissance, en se servant du verbe «revêtir», précédé de son contraire «dépouiller» (Éphésiens 4, 20-24 et Colossiens 3, 8-11).

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Après avoir exhorté les Éphésiens à ne plus marcher «comme le reste des nations marche, dans la vanité de leurs pensées», l'apôtre Paul ajoute: «Mais vous n'avez pas ainsi appris le Christ, si du moins vous l'avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus: c'est-à-dire, en ce qui concerne votre première manière de vivre, d'avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et d'être renouvelés dans l'esprit de votre entendement, et d'avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité.» S'adressant aux Colossiens, l'apôtre leur rappelle que s'ils avaient marché autrefois comme les fils de la désobéissance, ils avaient «dépouillé le vieil homme avec ses actions et revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé» (3, 8-10). Il y a lieu de remarquer que, dans ces deux passages, l'apôtre n'exhorte pas les croyants à dépouiller le vieil homme et à revêtir le nouvel homme, car ce changement s'était opéré une fois pour toutes lors de leur conversion. C'est pourquoi il emploie le temps passé et leur rappelle ce fait, tout en décrivant les conséquences pratiques qui en découlent. Le vieil homme, qui est entièrement étranger à la vie de Dieu, se corrompt selon ses convoitises trompeuses. Telle est la nature déchue que chaque homme a héritée d'Adam. La Parole l'appelle aussi la chair ou le péché. Ce vieil homme a été jugé définitivement à la croix, dans la personne de Christ qui «a été fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui» (2 Corinthiens 5, 21). «Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Romains 6, 6). Dieu n'a pas «amélioré» le vieil homme, pas plus qu'il n'attend de ses enfants qu'ils s'efforcent de l'améliorer. Il l'a condamné. «Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair» (Romains 8, 3). Par la nouvelle naissance, Dieu nous confère une nouvelle nature, sainte, parfaite, divine. «En sorte que si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création: les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles; et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ»(2 Corinthiens 5, 17-18). Tel est le nouvel homme «créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité» (Éphésiens 4, 24); il « est renouvelé en connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé» (Colossiens 3, 10), et ce renouvel -lement se continue tout au long de notre carrière terrestre (Éphésiens 4, 23). Ainsi, en Christ, le croyant participe à la nature divine elle-même et possède l'Esprit Saint. «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu?» (1 Corinthiens 6, 19). Cette vie nouvelle qui est nôtre, c'est Christ lui-même. Le dépouillement du vieil homme découle de notre identification à la mort de Christ, tandis que le revêtement du nouvel homme procède du fait que nous avons été identifiés avec Lui dans sa résurrec -tion (Romains 6, 5). Le croyant s'empare de cette double vérité par la toi et, uni à un Christ céleste, il est rendu capable de marcher comme Lui a marché sur la terre. Par la crucifixion du vieil homme, le croyant est délivré de la puissance du péché; par la grâce, cette délivrance est un fait accompli; par la foi, elle devient une expérience. Par la grâce, le vieil homme a été mis au tombeau; par la foi, nous l'y maintiendrons. Quand nous nous tenons pour morts au péché, le Saint Esprit fait de cette mort une réa-lité dans notre vie quotidienne. Ainsi, nous avons le droit et le pouvoir de tenir la chair pour morte, parce que Christ est mort et que nous vivons de sa vie de résurrection: il est devenu lui-même notre vie. Cela nous amène à considérer quelques-uns des fruits de la nouvelle nature, à propos desquels la Pa-role emploie également l'expression «se revêtir». Le premier passage se trouve en Colossiens 3, 12-13: «Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de longanimité, vous supportant l'un l'autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l'un a un sujet de plainte contre un autre: comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même. Et par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection.» Tous ces caractères ont été manifestés de manière parfaite par Christ et Lui seul peut les produire en chaque croyant. Ces versets contiennent, a-t-on dit, le résumé le plus complet et le plus beau de la vie chrétienne pratique. C'est véritablement, un vêtement de perfection morale qui devrait briller dans la marche de tout croyant désireux de glorifier son Seigneur. Nous laissons au lecteur le soin de considé-rer chacun de ces caractères et de rechercher dans quelles circonstances notre bien-aimé Sauveur les a mis en lumière. Que de fois, en effet, le voyons-nous ému de compassion, Homme débonnaire et humble de cœur, plein de douceur, de patience, de grâce! Le lien qui unit en un ensemble harmonieux ces fruits de la vie nouvelle, c'est l'amour, le lien de la perfection, dont nous sommes invités à nous revêtir par-dessus tout. L'amour, qui est la na ture même

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de Dieu, a été le mobile de tous les actes de l'Homme parfait. En Lui, l'amour fut véritablement le lien de la perfection, car c'est l'amour qui donna à sa vie cette unité et cette harmonie divines dans toutes les circonstances qu'il rencontra ici-bas. Puisse-t-il être notre vrai Modèle, afin que «rejetant tout far-deau et le péché qui nous enveloppe si aisément, nous courions avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi !» (Hébreux 12, 1-2).(À suivre)

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EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 138)

PREMIÈRE DIVISION

PREMIÈRE PARTIE

Chapitres 1 à 35

Cette première partie comprend elle-même trois divisions:

1. chapitres 1 à 12 ; 2. chapitres 13 à 27 ; 3. chapitres 28 à 35.

PREMIÈRE DIVISION

Chapitres 1 à 12.

Nous trouvons là une histoire prophétique d'en semble d'Israël, où la place prépondérante est donnée à l'attaque finale par l'Assyrien, terme des jugements nécessités par le péché du peuple, mais qui montre en même temps la formation d'un Résidu, sa délivrance par le Messie promis, et l'introduction du Règne de ce Messie.

Première série: chapitres 1 à 4.

Ces quatre chapitres servent de préface à tout le livre. On y voit le péché d'Israël, son jugement an -noncé, son relèvement et sa gloire sous Christ, «le germe de l'Éternel» (4, 2). Israël a oublié l'Éternel, s'est rebellé contre lui, de là le jugement. Cependant l'Éternel y garde un faible Résidu, futur noyau du peuple de Dieu sous le sceptre du Messie. La grâce triomphe: on remarquera en effet que, si la béné -diction est proposée à condition qu'il y ait repentance, de fait cette bénédiction est introduite par le ju-gement parce que la repentance du peuple, comme tel, n'a pas eu lieu.

Chapitre 1. v. 1. Il s'agit dans cette prophétie de Juda et Jérusalem. Elle est prononcée sous quatre rois, dont trois (Ozias, Ézéchias, Jotham) ont «fait ce qui est droit aux yeux de l'Éternel » (2 Chro-niques 26, 4 ; 27, 2 ; 29, 2) et un seul non (28, 1) ; mais, bons ou mauvais, l'état de Juda et de Jérusa-lem sous leurs règnes n'a pas changé, comme le montre tout ce premier chapitre, et même la suite du prophète. Ce qui est dit ici s'adresse non aux rois seuls mais au peuple. v. 2-9. Le prophète proclame l'amour de Dieu pour son peuple, et prend à témoins les cieux et la terre qu'Il a placé ce peup1e dans la relation de fils avec Lui, dès sa naissance, jusqu'à sa pleine crois-sance. La seule réponse de leur part à cet amour a été la rébellion contre leur père et leur bienfaiteur (v. 2). Cependant ils sont encore appelés son peuple (v. 3), le lien n'est pas encore rompu comme dans d'autres prophètes, Lo-Ammi n'est pas encore prononcé. Cela donne un caractère particulier à cette grande prophétie: le peuple est censé pouvoir revenir encore. Suivent les caractères du peuple infidèle (v. 3-5) :

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1° la méconnaissance ou l'ignorance de leur relation avec l'Éternel ; des animaux sans intelligence reconnaissent leur maître, ne serait-ce que par la crèche, la nourriture qu'il leur dispense, mais Is raël? Il ne connaît pas Dieu et ses bienfaits;

2° la corruption qui les marque, quoique fils, portant Son nom (v. 4, cf. Deutéronome 21, 18-21 ; 8, 5); 3° l'abandon de l'Éternel et le mépris du Dieu saint, ils ont quitté la position dans laquelle Dieu les avait placés;

4° la révolte toujours plus accentuée à mesure que Dieu les frappe. Leur déplorable état se trouve ré-sumé en quelques traits au v. 6 : le mal moral est complet, il n'y a plus rien à attendre d'eux, plus d'amélioration possible, tout est pourriture et il n'y a plus de remède pour panser les plaies. En conséquence, le pays est dévasté (v. 7), Dieu les a livrés entre les mains des étrangers. La fille de Sion, Jérusalem, reste seule à tenir tête aux ennemis (v. 8), et il ne subsiste qu'un «bien petit résidu». C'est à quoi se réduit le témoignage que Dieu avait confié à son peuple. Cela ne nous amène-t-il pas à nous demander: Et nous, sommes-nous encore un «bien petit résidu» ? Les croyants parmi eux sont de fait le peuple reconnu; tout en s'identifiant avec la nation coupable et châtiée, ils confessent que Dieu a eu pitié de son peuple en laissant au milieu de lui ce faible reste dont ils font partie (v. 9 ; cf. Rom. 9, 29). On peut se demander à quel règne correspond cette description. Il semble que ce soit celui d'É -zéchias. En effet ce ne peut être celui d'Ozias, qui est toujours victorieux (2 Chroniques 26). On pour-rait penser à Jotham, car il est dit que «le peuple se corrompait encore» (27, 2) mais on ne voit pas Ju -da dévasté sous ce règne. Il l'est sous Achaz (28), mais les v. 10-17 de notre chapitre peignent l'état du peuple sous le règne de quelque roi fidèle, en tout cas pas sous celui d'Achaz qui ferma le temple (28, 24), alors qu'id le peuple allie l'iniquité et la fête solennelle. v. 10-17. Il y avait les formes religieuses, mais sans vie ni sainteté, aussi l'Éternel déclare haïr les choses mêmes qu'il avait ordonnées, parce que le cœur du peuple s'est éloigné de Lui. Leurs offrandes sont rendues plus haïssables en ce qu'elles prétendent honorer l'Éternel tout en leur associant l'iniquité. Ce que la loi exigeait d'eux c'était de cesser de mal faire et d'apprendre à bien faire, et avant toute chose à marcher dans l'amour du prochain (10, 16, 17). Israël est appelé à se laver, se purifier en ces-sant de mal faire pour apprendre à bien faire. Il ne le peut; alors l'Éternel le purifiera lui-même par le jugement (v. 25). v. 18-20. Dieu attend que son peuple coupable plaide contre lui-même: il trouvera alors Dieu, son juge, plaidant pour lui, prenant sa cause en mains, le lavant de toute iniquité; mais c'est une chose ter-rible quand Dieu plaide contre les coupables (3, 13). En attendant la loi leur offre l'alternative ou d'écouter ou de refuser Celui qui leur parle, avec ses conséquences (19, 20). v. 21-23. Ces versets considèrent l'état de Jérusalem qui s'est corrompue comme une prostituée, s'est tournée vers l'idolâtrie et vers l'injustice. La responsabilité des princes est mise en évidence, les rois ne sont pas exclus de ces accusations, quoique de fait un seul d'entre eux, Achaz, soit ici en cause. Ils font à l'égard de la veuve et de l'orphelin le contraire de ce que demande la loi. v. 24-31. Aussi Jérusalem infidèle ne peut être rachetée que par le jugement. Le jugement sur la mai-son de Dieu est la première chose quand Dieu visite le mal. L'Éternel dit: «Je me vengerai de mes en-nemis» en parlant d'Israël: quoi de plus terrible que le peuple de Dieu soit placé comme ennemi! Cf. Hébreux 10, 27 ; 12.

Résumé du chapitre 1. Annonce le jugement de Dieu sur ses adversaires, et ses adversaires el ses ennemis sont son peuple et la ville de Jérusalem. Sion sera rétablie, mais par le jugement. Mais au mi-lieu des châtiments, l'Éternel laissera subsister un petit Résidu, noyau du peuple futur restauré, selon la fidélité de Dieu «Les siens qui reviennent» (27) seront épargnés, quand, à la fin, le jugement tombera sur le peuple, ils seront rachetés par la justice, Sion par le jugement.(À suivre)

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MÉDITATION SUR LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST

(Suite et fin de la page 132)

Et, puis-je ajouter ici, nous ne connaissons pas Dieu ; nous sommes dans l’ignorance de Lui comme le dit l’apôtre (1 Corinthiens 15, 34), si nous ne recevons pas le fait et la doctrine de la résurrection. C’est par là que Dieu, dans un monde tel que celui-ci, se montre Lui-même dans sa propre gloire. L’ennemi, par le péché, a introduit la mort, et Celui qui est béni est manifesté en victoire sur lui  ; mais cela ne s’est fait que grâce à ce grand évènement qui ôte le péché et abolit la mort. Et la résurrection en est le témoignage. Les disciples étaient entièrement incrédules quant à ce grand fait, même après qu'il eut lieu. Ils mon -traient à ce moment une affection très touchante et sérieuse, mais ils révélaient une pleine incrédulité quant à ce fait; cela est naturel. Nous sommes plus prompts à vouloir nous occuper nous-mêmes de Lui qu'à croire qu'Il s'est occupé Lui-même de nous, qu'Il a combattu et vaincu, souffert et triomphé pour nous. Les femmes galiléennes étaient remplies de la plus profonde affection quand elles visitèrent le sé -pulcre. C'est avec hardiesse que Joseph et Nicodème réclamèrent le corps. C'était quelque chose de plus que les aromates avec lesquels on l'ensevelit ; c'était l'amour, le zèle, la ferveur et les larmes. Ma-rie de Magdala s'attarde auprès du sépulcre, et Pierre et Jean s'y rendent en rivalisant de hâte. Les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs sont tristes pendant qu'ils s'entretiennent de Jésus, et une flamme pieuse brûle dans leurs cœurs tandis que leur compagnon de route parle de Lui. Tout cela était le fruit plein de grâce d'une affection réelle; mais avec tout cela ils étaient incrédules. Avec des cœurs occupés de Lui ils n'avaient pas reçu le grand fait de sa victoire pour eux. Le Seigneur n’est pas satisfait ainsi. Comment pourrait-il l’être ? Les pécheurs doivent le connaître dans la grâce et la puissance qui les a rencontrés dans leurs besoins. Les disciples viennent au sépulcre avec diligence et amour, mais, encore une fois cela ne suffisait pas. Nous devons le voir par la foi ve -nant à nous comme dans nos sépulcres, et ne pas penser d’aller à lui dans le sien. Nous sommes les morts, et non pas Lui ; Il est le Vivant, et non pas nous. Le Fils de Dieu entra dans cette scène de ruine comme le Rédempteur des perdus, et comme Celui qui vivifie les morts. C'est cela que nous devons savoir. Il était plein de tendresse, sachant apprécier l'affection, mais Il reprenait l'incrédulité et ne s'ar-rêta pas jusqu'à ce qu'Il eût apporté la lumière de ce grand mystère à leurs cœurs et à leurs consciences. «Et eux, lui ayant rendu hommage, s'en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie», ainsi, en esprit, si je puis dire, offrant leur holocauste et leur libation comme quand on apporte la gerbe des prémices de la moisson au commencement de la moisson (Lévitique 23, 9-13). Les anges, cependant, étaient avant eux en tout cela. Ils avaient appris ce mystère, ils s'en réjou-issaient et le célébraient à leur façon. Et nous pouvons dire avec encouragement quand nous pensons à cela: Quel intérêt prend le ciel aux choses qui se passent sur la terre! Quelle intimité des anges avec les pécheurs! Il a été «vu des anges», c'est une partie du mystère de la piété. Le Christ de Dieu est un objet pour les anges quand Il poursuit son merveilleux travail et ses voies envers les pécheurs. Pensée bénie! «Les fils de Dieu», les anges, éclataient de joie quand les fondements de la terre furent posés, et le livre de l'Apocalypse les montre prenant leur place et leur part dans la grande action quand le cours de la terre se termine. Ils prennent part à la joie que le ciel connaît quand un pécheur se repent, et ils servent en sa faveur tout le long de son voyage, comme envers un héritier du salut. Nous pouvons donc redire qu'ils sont des témoins intéressés par tout ce qui nous concerne (Hébreux 1, 14). Et que faisaient-ils quand Jésus naquit? Et que faisaient-ils quand Jésus fut mort? Ils sont tou jours présents. Ils remplissaient les plaines de Bethléhem à la naissance, ils sont assis dans le sépulcre vide après la résurrection. N'est-ce pas là de l'intimité? Il a été dit, et de très belle manière: «Les anges franchirent les limites, ce matin-là», quand ils ap -parurent en foule, et avec exultation, aux bergers. C'est vrai, mais ils avaient toujours «franchi les li -mites», laissant leur ciel originel, pour s'intéresser à la terre. Cette scène de Luc 2 n'était qu'un chapitre de leur histoire. Certainement cette intimité du ciel et de la terre, cet intérêt que les créatures de Dieu prennent là dans les objets de sa grâce, nous parlent des harmonies qui sont destinées à remplir bientôt toute la

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scène. Dieu est un Dieu d'ordre. Les sphères qu'Il forme et anime seront des témoins de ces harmonies, et tout parlera de l'habileté de la main qui les a disposées et de l'amour du cœur qui les a unies. Et enfin, même si cela m'a déjà arrêté, j'aurais pu ajouter, quant à l'homme, qu'il est incorrigible ; il est profondément, irréfutablement prouvé que sa condition est incurable. Le déchirement du voile laisse les scribes et les sacrificateurs aussi endurcis et méchants que jamais, et l'ouverture de la tombe laisse les soldats qui la gardaient exactement dans le même état où elle les trouvait. Les uns donnent de l'argent et les autres le prennent, pour faire circuler un mensonge en face de ces faits terribles et étonnants. Et nous pouvons sûrement dire que le cœur qui peut refuser de craindre, de se repentir s'amollir quand des visitations telles que celles-là l'y invitent, des actes si solennels de la main de Dieu, ne peut nous apparaître qu'irrémédiablement ruiné. Ce n'est rien moins que le mot «perdu» que nous avons à écrire sur l'âme humaine. Quels moments, je puis le répéter, contemplons nous ainsi à la fin de chaque évangile! L'œuvre ac-complie a, cependant, donné à des pécheurs, perdus par eux-mêmes, les plus hauts intérêts en Dieu, et cela pour toujours. Elle nous a donné une place dans la justice de Dieu, elle nous a donné pareillement une place dans la famille de Dieu. Nous avons une relation avec Lui aussi bien qu'une justice. Nous sommes fils, adoptés aussi bien que justifiés. Par la croix Dieu est révélé, comme l'homme est démas-qué. La condition d'extrême ruine morale de l'homme a été vue au Calvaire, et là aussi est vue la glo-rieuse perfection de Dieu en bonté. Le sang a répondu à la lance. Le voile du temple a été déchiré en deux quand la vie de Jésus fut livrée, Jésus de qui l'homme avait dit: «Crucifie, crucifie-le». Dieu est révélé comme l'homme est mis à nu, et la révélation est parfaite à sa gloire, comme le dévoilement de l'homme fut parfait' à sa honte. En vérité la grâce ne fait rien moins qu'un par fait, brillant et merveilleux déploiement d'elle-même. La présence de Dieu pour le pécheur est rétablie en justice. Il place le pécheur devant Lui d'une ma-nière et dans un caractère dignes de cette place. Mais non seulement, comme nous l'avons dit, la jus -tice devant Dieu nous est acquise, mais aussi l'adoption par le Père. Et, de plus, l'acceptation dans le Bien-aimé, la conformité avec l'image de son Fils, l'héritage de toutes choses avec Lui, un corps glo-rieux et la maison du Père, et le propre trône de Christ dans le monde à venir: toutes ces choses appar-tiennent au pécheur qui, par la foi, entre au-dedans du voile que la propre main de Dieu a déchiré de-puis le haut jusqu'en bas en vertu du sang de Christ. Dans quel riche domaine la grâce nous introduit tandis que Dieu se manifeste ainsi Lui-même! Mais nous avons à y entrer personnellement, chacun pour soi-même. C'est une 'chose individuelle. Chacun de nous doit pour lui-même entreprendre ce voyage, et passer de la condition dans laquelle notre nature nous tient, dans ce riche domaine. Nous avons, bien-aimés, à être devant Lui comme individus; ensuite nous pouvons connaître ceux qui, par grâce, sont saints avec nous, reconnaître notre union avec eux, apprendre quelle est notre place dans un même corps, et nous exercer à remplir notre part et nos devoirs dans la congrégation de Dieu. Il est nécessaire pour l'âme de se souvenir de cela en tout temps, un souvenir heureux, réconfortant pour elle dans les jours de confusion, de brèche et de séparation comme à présent. Nous devons être devant Dieu comme individus. En d'autres temps le peuple de Dieu fut ainsi devant Lui en deux très solennelles occasions, lorsque la loi fut donnée en Exode 19, 20, et à la consécration d'Aaron en Lévitique 8, 9. Pendant que l'Éternel donnait la loi des dix commandements, Moïse fit approcher le peuple du pied de la montagne et les garda là jusqu'à ce que les paroles fussent terminées. Pendant qu'Aaron était in -troduit dans son office et qu'il s'acquittait de son service sacerdotal en la présence de Dieu, Moïse fit sortir de nouveau le peuple et l'amena à la porte du tabernacle jusqu'à ce que la solennité fût terminée. Ce n'était pas la façon de faire ordinaire. Habituellement le peuple entendait ce qui le concernai<t et était instruit de ses devoirs par Moïse, ou par Moïse et Aaron. Mais en ces deux grandes occasions, le don de la loi et l'institution de la sacrificature, toute la congrégation d'Israël dut être présente, afin' que chacun par lui-même, en voyant et en entendant, pût être témoin de ces choses et les connaître. Mais non seulement cela. Ils passèrent par un exercice d'âme approprié à chacune de ces occa sions. Ils n'étaient pas seulement spectateurs, mais des spectateurs enseignés. À Sinaï ils crièrent et tremblèrent, et cela était bien ainsi. Moïse comme de la part de l'Éternel ap -prouve ce cri et cette terreur. Nous ne pouvons véritablement penser à Dieu en jugement sans être comme des hommes écoutant une sentence de mort prononcée sur eux. À l'entrée du tabernacle, quand le feu et la gloire descendirent du ciel pour attester que le service d'Aaron était agréé et pour en garantir les résultats, la congrégation poussa des cris et, heu reux, ils tombèrent sur leurs faces en adorant. Et cela encore était comme ce devait être. Dieu était là, non comme un législateur au milieu des terreurs du jugement, mais comme un Sauveur au milieu des

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riches provisions de la grâce. Nous ne pouvons pas recevoir Dieu en grâce et en salut sans, dans nos esprit, une réponse de reconnaissance et de joie (si pauvre qu'elle soit pour plus d'un d'entre nous, nous le savons). Ainsi en fut-il autrefois d'Israël. Ainsi furent-ils tous, chacun pour soi-même, individualisés en la présence divine, dans ces deux grandes et solennelles occasions, et ils éprouvèrent l'influence de cha-cune d'elles selon sa valeur propre. Tous étaient là. Le Dieu vivant et chaque âme individuelle étaient engagés là, Dieu avec eux, et eux, chacun d'eux, avec Dieu. Il est bon de remarquer cela. Quand un homme doit être convaincu, il faut qu'il se trouve lui-même dans la présence de Dieu. Quand, comme un pécheur convaincu, il doit être délivré et placé en liberté, il faut qu'il se trou ve de nouveau en la présence de Dieu. De tels moments doivent être intensément personnels. Nous devons, chacun de nous, être nés de nouveau, nés de nouveau, puis-je dire, chacun pour soi-même, et passer, par la nouvelle naissance, dans la lumière et le royaume de Dieu. «Je sais qui j'ai cru» dit quelqu'un. «Je suis crucifié avec Christ», dit-il encore, «et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui même pour moi». On respire certainement le sentiment de la possession individuelle, personnelle de Christ dans de tels passages. Et telle doit être notre part maintenant. C'était aussi l'expression, en accents plus faibles, si vous voulez, d'une voix très éloignée: «Je sais que mon rédempteur est vivant », dit un patriarche, «et que, le dernier, il sera debout sur la terre; et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai Dieu, que je verrai, moi, pour moi-même; et mes yeux le verront, et non un autre; mes reins se consument dans mon sein» (Job 19, 25-27). Sûrement, bien-aimés, nous désirons chercher l'intimité de cœur avec Lui. Le premier devoir, aussi bien que le plus haut privilège et la plus sublime action de la foi, est précisément de prendre notre place devant Seigneur, pour le connaître, Lui, et être en paix. Au lieu de nous interroger péniblement nous-mêmes pour savoir si nous répondons bien à ce qu'Il est, pressons plutôt nos cœurs de jouir de Lui dans ces merveilleuses manifestations de Lui-même. Notre premier devoir est d'apprendre ce qu'Il est à la lumière qui resplendit en Lui, l'apprendre dans le calme, la reconnaissance et la joie, et non pas à commencer à nous comparer nous-mêmes, dans l'anxiété et le tourment, avec ce qu'Il est, ou cher -cher à l'imiter. Sa présence devrait être notre chez-nous, de telle sorte qu'en un clin d'œil, soit au ma-tin, à midi ou le soir, nous puissions entrer là avec aisance et naturel, avec une large entrée; ainsi que quelqu'un l'a exprimé il y a des années : «comme ceux qui n'ont rien à perdre, mais tout à gagner».Amen.

J. G. B._______________________________________

VOICI L'ÉPOUX

Chers frères et sœurs en Christ! Les derniers jours s'approchent rapidement et le moment où le Seigneur viendra enlever les siens est proche. Le temps actuel est si sérieux que je me sens pressé de vous écrire ce mot d'avertissement. Des hommes pieux, qui discernent les signes des temps, voient s'approcher le moment où l'activité de la grâce cessera. Aussi est-il à propos de nous poser cette question: où sommes-nous et où en sommes-nous? Nous avons été arrachés, par la grâce qui brille plus vivement à mesure que la fin s'approche, aux flots de l'athéisme et de l'idolâtrie. Un jugement, plus terrible que celui qui jadis tomba sur So-dome et sur Gomorrhe, menace maintenant la chrétienté et le monde. La question est de savoir si nous connaissons notre responsabilité et le privilège béni de la position que nous occupons; marchons-nous comme ceux dont les yeux sont ouverts? Croyez-moi, jamais encore dans l'histoire du monde il n'y a eu un temps comme le temps actuel, où Satan s'occupe aussi activement de nous. «Nous n'ignorons pas ses desseins» disait l'apôtre, et nous ne devons pas les ignorer non plus. Son dessein permanent est de détourner nos regards de Christ. Il voudrait nous faire abandonner le terrain sur lequel nous sommes, et la vérité elle-même; mais notez-le bien: nous ne sommes sur un ter-rain solide qu'aussi longtemps que Christ est notre tout. C'est là le point critique que Satan sait fort bien utiliser pour ses plans de perdition. Si nous laissons quoi que ce soit se placer entre notre âme et Christ, notre Philadelphie deviendra Laodicée, notre terrain solide deviendra aussi inconsistant que ce-

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lui du soi-disant christianisme, notre force sera perdue et nous serons aussi faibles qu'un mortel quel-conque. Parmi nous il y a des jeunes, récemment convertis ou qui viennent d'entrer dans la voie droite du Seigneur, «qui ne connaissent pas les profondeurs de Satan». Je voudrais les rendre sérieusement at-tentifs au danger qui les menace, pour qu'ils ne puissent pas alléguer leur ignorance quand le malheur viendra sur eux. C'est surtout sur eux que Satan a les yeux, avec l'intention de placer le monde sous l'une quelconque de ses formes entre leurs âmes et Christ. Tout, même des choses en apparence insi-gnifiantes, lui est bon. Il ne commence pas avec ce qui est grossier ou nuisible. Cela se développe mais ce n'est pas le début du mal. Ce n'est pas par ce qui éclate aux yeux qu'il cherche m nous corrompre, mais par des petites choses, qui ne choquent et ne blessent personne, et qui sont pourtant un poison mortel et subtil, il les a habilement choisies pour corrompre notre témoignage et nous éloigner de Christ. Vous me demanderez: quels sont donc ces symptômes inquiétants et où sont-ils? La question même montre le caractère du moyen employé, agissant pour nous endormir. Frères et sœurs, nous sommes en danger d'être contaminés par l'esprit du monde. Habillement, ma-nières, conversations, montrent le manque de spiritualité. On se sent alourdi et gêné, un manque de puissance se fait sentir dans les assemblées, si clairement et distinctement qu'il semble que le dedans des coeurs soit mis à nu et leurs pensées étalées au grand jour. Une forme de la piété sans puissance commence à se manifester parmi nous, comme c'est commu-nément le cas dans la chrétienté. Aussi sûrement qu'on se laisse aller avec le monde, aussi sûrement va-t-on glisser sur son terrain. C'est dans la nature de la chose. Il ne peut pas en être autrement. Si nous nous laissons aller avec le monde, chers frères et soeurs, la place privilégiée que nous avons prise, au lieu de nous protéger, nous exposera à un jugement d'autant plus sévère: ou Christ ou le monde. Cela ne peut ni ne doit être Christ et le monde. La grâce de Dieu nous a sortis du monde alors que nous étions dans notre ignorance, mais Dieu ne nous permettra jamais de mal user de sa grâce ou de nous comporter d'une manière indifférente, après que nous avons été séparés du monde. N'oublions pas que nous occupons la place et que nous récla-mons le privilège d'hommes dont les yeux ont été ouverts. Si d'un côté cela est infiniment précieux, d'un autre côté avoir la profession sans la réalité est la position la plus sérieuse dans laquelle un être humain puisse se trouver. C'est la présence au festin des noces sans que l'on ait revêtu la robe de noces. C'est dire: «Seigneur, Seigneur», tandis que l'on ne fait pas ce qu'Il a commandé. C'est le : «J'y vais, Seigneur», de celui qui n'y alla pas. Bien-aimés, si je parle ainsi, c'est que je suis persuadé de choses meilleures pour vous. Il n'y a rien de plus glorieux que la position à laquelle nous avons été appelés dans ces derniers jours. Beaucoup d'enfants de Dieu se sont tenus sur la brèche et ont veillé jour et nuit depuis dix-neuf cents ans, et nous, nous attendons seulement le son de la trompette du vainqueur, pour partir ensemble et entrer dans le glorieux héritage. D'autres ont travaillé, et nous sommes entrés dans leur travail, et pourtant nous abaissons notre dignité jusqu'aux pauvres vases de terre de ce monde, qui n'attendent que le bâton du vainqueur pour être réduits en miettes. Réveillons-nous! Ne dormons pas plus long temps! Jetons loin de nous nos idoles et nos faux dieux! Lavons nos vêtements et allons à Béthel, où nous trouverons Dieu, tel que nous ne l'avons pas connu, même dans nos meilleurs jours. Veillons sur nos paroles, pour que nous soyons occupés de Christ et de ce qui le regarde, et non pas comme c'est si souvent le cas, de quelque chose en dehors de Lui. Soyons assidus aux réunions de prières! Jamais elles n'ont été plus nécessaires qu'aujourd'hui. Ne laissons échapper aucune occasion de puiser l'instruction dans sa Parole, qui seule peut nous garder des sentiers de la perdition; que notre vie apporte la preuve des trésors recueillis à une méditation, ou à l'étude en commun de la Parole, ou encore en nous trouvant seul à seul avec le Seigneur. Et si vous cherchez une occupation qui doive vous apporter une magnifique récompense de la part d'un Seigneur bien-aimé, priez ce Seigneur de vous envoyer dans son travail. Vous ne vous en repenti-rez jamais, ni dans ce monde ni dans l'autre. Nous appartenons à Christ, et Christ nous appartient. Ne brisons pas ce lien sacré. L'épouse serait-elle infidèle à son époux? Pourquoi serions-nous dépouillés et souffririons-nous un dommage ? Des gousses vides et des fruits amers en seraient la conséquence, tandis que nous laissons passer sans l'em-ployer ce temps si court de bénédiction. Voulons-nous empêcher Christ de se réjouir en nous? Vou-lons-nous Lui refuser le fruit du travail de son âme, à Lui qui jadis a été cloué entre deux malfaiteurs sur la croix de Golgotha, en spectacle aux hommes et aux anges, et cela pour nous qui oublions qu'Il s'est livré pour nous - et nous ne pouvons pourtant pas mépriser ce don! Il aurait pu nous laisser de cô-té et recevoir le monde sans la croix, mais Il ne l'a pas voulu. Et nous voudrions, nous qui sommes de-

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venus riches par ses souffrances et son précieux sang, être indulgents pour le monde et le laisser Lui de côté? Impossible! Nos vrais sentiments doivent seulement être réveillés par le souvenir. C'est pourquoi prenons courage; recevons cette parole d'exhortation de la part de notre Seigneur plein de grâce et fidèle, pour nous encourager et pour réveiller notre énergie endormie. Plus tôt viendra le Seigneur et mieux ce sera. Nous ne serons pas confus à sa venue.

Traduit de l'anglais………………………………………………

ADORATEURS ET TÉMOINS

Dès le commencement, Dieu a désiré avoir dans ce monde des adorateurs et des témoins. Bien que, par le fait même qu'il se trouvait placé en un lieu où selon l'appréciation divine tout était «très bon» (Genèse 1, 31), Adam ait eu de grands motifs de reconnaissance, nous ne trouvons cependant dans sa bouche aucune expression de gratitude, aucune parole de louange; d'autre part, s'il témoignait de ce que Dieu a voulu faire pour le bonheur de sa créature dans le jardin d'Éden, c'était un témoin muet. C'est seulement avec Abel que nous voyons un croyant tout à la fois adorer Dieu et rendre témoignage. Le péché entré dans le monde par la désobéissance du premier homme que Dieu a dû chasser du jar -din, Abel et Caïn typifient dès lors les deux classes de personnes qui sont sur la terre. Abel s'approche de Dieu avec le sang d'une victime: en figure, le sang de Christ; et également avec la graisse: en figu -ré, l'excellence de la personne de Christ pour Dieu; aussi, «l'Éternel eut égard à Abel et à son of-frande» (Genèse 4, 4). Il l'agrée en raison de sa foi et «rend témoignage à ses dons» (Hébreux 11, 4). Tandis que Caïn, tout au contraire, prétend pouvoir être agréé de Dieu en apportant le fruit de son tra-vail, le fruit du sol sur lequel la malédiction a été prononcée (cf. Genèse 3, 17) ; il ne peut donc être un adorateur pour Dieu, pas plus qu'un témoin. Hébreux 11, 4 le souligne, si Abel a été, lui, un adorateur et un témoin, c'est «par la foi ». Qu'a-t-il offert à Dieu? « Des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse» (Genèse 4, 4). Tel est le culte d'un vrai adorateur: présenter à Dieu la personne de son Fils, ce qu'Il a été et ce qu'Il est pour Lui, rappeler la perfection de son sacrifice expiatoire, sacrifice qui nous permet de nous tenir devant Lui sans conscience de péché, comme les adorateurs qu'Il désirait. Adora-teur, Abel est aussi témoin et un témoin qui demeure, bien qu'il ait depuis longtemps disparu de la scène: par le sacrifice qu'il a offert, par sa foi, «étant mort, il parle encore» (Hébreux 11, 4). Il té -moigne du fait que si Dieu a du chasser l'homme du jardin d'Éden parce qu'il avait désobéi, Il a cepen-dant toujours des pensées de grâce envers lui: l'homme peut retrouver l'accès de la présence divine par la foi, en vertu du sacrifice sanglant qui seul peut ôter le péché. Abel est ainsi, ce qu'Adam n'était pas et ne pouvait être, adorateur et témoin pour Dieu. Abel demeure à travers les âges le type des croyants, adorateurs et témoins. Il est remarquable que ces choses nous soient présentées dès le commencement de l'histoire de l'homme en dehors du jardin d'Éden. Cela met en relief le désir du cœur de Dieu d'avoir dans ce monde, souillé par le pé ché, des adorateurs et des témoins, capables de remplir ce service par la foi: ils adorent Dieu qui a donné son Fils pour ôter le péché et assurer le salut de «quiconque croit en lui» (cf. Jean 3, 16), et ils rendent té -moignage de l'accomplissement d'une telle œuvre. Ces choses nous sont présentées en figure dans le livre de la Genèse, et pleinement révélées dans le Nouveau Testament. Dans les temps qui ont suivi, nous retrouvons chez la plupart des hommes de Dieu ces caractères d'adorateur et de témoin, plus ou moins marqués, et manifestés avec plus ou moins de fidélité. Par exemple, chez un Abraham avec sa tente et son autel, ou encore chez un Jacob à la fin de sa vie (cf. Hébreux 11,21). Ensuite, Dieu retire son peuple du pays d'Égypte, accomplissant pour lui, en figure, expiation et ré-demption: le sang de l'agneau pascal met à l'abri du jugement, c'est le sang d'expiation; le passage de la mer Rouge, dans les eaux de laquelle furent engloutis le Pharaon et ses armées, délivre de l'Égypte et de son prince. Israël va dès lors cheminer dans le désert, en route vers le pays de Canaan; l'Éternel désire avoir un peuple d'adorateurs (cf. Ésaïe 43, 21 : «J'ai formé ce peuple pour moi-même; ils racon-teront ma louange»), Il veut habiter «au milieu d'eux» (cf. Exode 29, 43 à 46) et Il donne à Moïse tous les enseignements nécessaires pour la construction du tabernacle et l'exercice du culte lévitique. Et le peuple, allant d'étape en étape vers la terre de la promesse, porte l'arche du témoignage, l'arche de l'al-liance de l'Éternel ; en fait, il porte le témoignage de Dieu au milieu des sables du désert. Nous avons dans toute cette histoire d'Israël une image de ce que nous sommes appelés à réaliser aujourd'hui, nous qui par grâce sommes le peuple céleste de Dieu, peuple d'adorateurs, porteurs du témoignage.

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Israël ayant été infidèle à sa mission a été mis de côté. Dieu est venu habiter ici-bas dans un au tre «tabernacle» (voir la note à Jean 1, 14 : «habita», proprement «tabernacla») : Il a été manifesté en chair dans la personne de son Fils (cf. 1 Timothée 3,16; Jean 1, 14; Colossiens 1, 19 et 2, 9). Christ ve-nu ici-bas a été le parfait adorateur, Celui qui mieux encore que David pouvait dire par l'Esprit pro-phétique: «Je bénirai l'Éternel en tout temps; sa louange sera continuellement dans ma bouche», Celui qui déclarait à la Samaritaine: «Mais l'heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs ado-reront le Père en esprit et en vérité; car aussi le Père en cherche de tels qui l'adorent» (Psaume 34, 1 ; Jean 4, 23). Il a été aussi le témoin «fidèle et véritable». Dans son chemin, Christ a pleinement répon-du à la pensée de Dieu, recommençant l'histoire d'Israël, retraçant celle de l'homme, adorateur et té-moin, pour la satisfaction du cœur du Père. Mais si Lui seul a su réaliser en perfection ce que Dieu attendait de l'homme, Il a voulu aussi amener à Dieu, ainsi que Dieu le désirait, des hommes qui soient des adorateurs et des témoins. Il est remar-quable que dès la venue de Jésus ici-bas d'humbles bergers nous soient présentés comme des adora-teurs et des témoins. Et, tout comme Abel après la chute du premier homme, maintenant, à la venue du second homme, le «sauveur, qui est le Christ, le Seigneur» (Luc 2, 11), c'est sur le principe de la foi que les bergers ont pu remplir le service qui leur est échu: ils ont cru, sans raisonner, le message qui leur était adressé et leur foi a été vue en actes (cf. Luc 2, 15-16). «Et ils allèrent en hâte» jusqu'à Beth -léhem, et là ils virent «le petit enfant couché dans la crèche». Dès lors ils sont des témoins: ils ne peuvent pas garder pour eux ces bonnes nouvelles, «ils divulguèrent la parole qui leur avait été dite touchant ce petit enfant» ; ils sont aussi des adorateurs: «Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues, selon qu'il leur en avait été parlé» (Luc 2, 17 à 20). «Entendues» d'abord, «vues» ensuite, c'est le propre de la foi. Ce qui fait d'eux des adorateurs et des témoins, c'est la connaissance d'une Personne, Jésus. Pour nous aussi, c'est la connaissance de ce même Jésus, Celui qui nous a révélé le Père et qui nous a amenés à Lui. Durant son ministère ici-bas, Jésus révèle à la femme samaritaine les vérités si importantes con-cernant le culte. Il lui déclare que «Dieu est esprit» et que «ceux qui l'adorent» doivent l'adorer «en es-prit et en vérité» ; «car aussi le Père en cherche de tels qui l'adorent» (Jean 4, 23-24). Cette femme, ainsi enseignée, devient un témoin puissant: «Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; celui-ci n'est-il point le Christ?» ; elle a été placée en présence de Dieu et c'est à Dieu, manifesté en Christ, qu'elle conduit les âmes: «et ils venaient vers lui» (Jean 4, 29-30).Lorsque le Seigneur, l'œuvre de la croix accomplie, quitte ce monde, Il y laisse ses disciples pour y être des adorateurs, des témoins. « Vous serez mes témoins», leur dit-il (Actes 1, 8 - cf. Luc 24, 48, 49). Et tandis qu'Il les prend à Béthanie, d'où Il va être «élevé dans le ciel», eux lui rendent hommage; puis, s'en retournant à Jérusalem « avec une grande joie», «ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu» (Luc 24, 50 à 53). Dix jours après, le Saint Esprit est descendu ici-bas comme Personne divine et dès lors a commencé l'histoire de l'Assemblée sur la terre. Durant cette période de temps, dans laquelle nous sommes encore et qui prendra fin à la venue du Seigneur pour opérer la résurrection d'entre les morts et la transmuta-tion des vivants qui auront cru à l'Évangile, Dieu a dans ce monde, mieux encore que dans les écono-mies qui ont précédé, des adorateurs et des témoins. Nous sommes appelés à réaliser ce privilège indi-viduellement mais aussi collectivement. L'Église, corps de Christ, réunie autour de son Chef, a un service élevé à remplir, celui de l'ado -ration. Et si tous ceux qui font partie de ce corps, parce que lavés dans le sang de Christ, ne se trou vent pas réunis pour rendre 'culte, les «deux ou trois» qui ont conscience de cette faveur et réalisent la pré-sence du Seigneur «au milieu d'eux» (Matthieu 18, 20), sont là comme expression de l'assemblée. Le culte qu'ils rendent est celui de l'Église, corps de Christ. Il ne s'agit pas du rassemblement de quelques croyants venus pour un service d'adoration, mais de l'Église comme corps en fait, ainsi que nous ve-nons de le dire, de ce qui en est l'expression. Vérité importante à retenir, c'est l'Église comme corps qui adore. Et aussi qui rend témoignage. Les deux choses sont intimement liées. Réunis à la table du Seigneur, nous rendons témoignage à l'unité du corps de Christ: « Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain» (1 Corinthiens 10, 17). Telle est la base de notre rassemblement autour de cette table, la seule base de rassemblement que reconnaisse l'Écriture : nous sommes réunis comme membres du corps de Christ, autour de Lui, le Chef du corps, de l'assemblée (cf. Colossiens 1, 18). À cette table ont place tous les membres du corps, c'est-à-dire ceux qui sont «nés de nouveau» (cf. Jean 3, 3 à 7), avec la res -ponsabilité de n'apporter ni ne tolérer à cette table quelque mal de nature à porter atteinte aux ca-ractères de sainteté et de vérité qui doivent y être maintenus. De sorte que la base du rassemblement

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des saints, selon l'Écriture, est aussi large qu'il est possible; elle ne saurait s'accommoder d'aucun prin -cipe sectaire, elle accueille tous les vrais croyants, sains dans la foi, purs dans leur marche. L'unité du corps de Christ est indestructible, quoi qu'il en soit de toutes les divisions survenues dans la chrétienté et de la dispersion des enfants de Dieu dans ses diverses dénominations. Cette vérité est proclamée à la table du Seigneur. Heureux et privilégiés ceux qui ont compris que leur place est autour de cette table, où, avec tous ceux qui s'y trouvent, ils rendent témoignage à l'unité du corps de Christ. Ils n'ont pas la prétention d'être «le témoignage», ils savent bien qu'ils n'en sont que les porteurs, si peu dignes de l'être... Dieu soit béni de ce que, malgré tant de faiblesse et d'infidélités, Il a voulu laisser ce témoignage entre nos mains, nous conserver une telle faveur! La ruine n'a pas seulement atteint l'Église responsable dans son ensemble, mais aussi les porteurs du témoignage de Dieu. Ce témoignage, lui, ne peut être ruiné. Jadis, le peuple allait au travers du désert portant l'arche du témoignage, précieux service confié aux lévites; les infidélités et les défaillances du peuple, si attristantes qu'elles fussent, ne portaient aucune atteinte à l'arche elle-même. Lorsqu'elle fut prise, transportée par les Philistins d'Ében-Ézer à Asdod, puis à Gath et à Ekron, nul ne pouvait rien contre elle, elle était inattaquable (cf. 1 Samuel 5 et 6) ; elle fut un jour placée sur un chariot neuf traîné par des bœufs, ce qui était une désobéissance à la parole de l'Éternel et ce qui fut à la confusion du peuple, plus particulièrement de son roi, mais l'arche n'en demeura pas moins intacte (cf. 1 Chroniques 13 et 15, 2 et 13). Certes, les porteurs du témoignage peuvent manquer; l'ennemi a souvent dirigé ses assauts contre eux et, hélas! Avec quelque succès... Mais il ne peut rien contre le témoignage lui-même: la vérité de Dieu demeure au travers des siècles, elle est inaltérable. En considérant la grande faiblesse des porteurs du témoignage, certains se laissent gagner par le dé-couragement. Ils voient tant de vrais croyants dans maintes dénominations chrétiennes; pourquoi ne pas nous associer à eux disent-ils ? Peut-être y a-t-il eu parmi eux, à l'origine, de fausses doctrines, mais aujourd'hui les successeurs de ceux qui les ont jadis enseignées ne s'en occupent plus... Et puis, ajoutent-ils encore, la table du Seigneur n'est-elle pas aussi dans de tels rassemblements ? Certes, on ne peut pas ne pas souffrir en pensant à tant de chers enfants de Dieu, pieux et fidèles dans leur marche personnelle, et qui se trouvent dans tel ou tel milieu chrétien dont nous devons nous séparer. Mais si nous voulons être fidèles au Seigneur, il nous est impossible, sous prétexte que nous souffrons d'un tel état de choses, d'aller jusqu'à eux pour réaliser un groupement escompté plus fort parce qu'il serait plus nombreux. Ce serait perdre de vue ce que l'Écriture nous enseigne au sujet du rassemblement, du culte de l'assemblée, du témoignage que nous sommes responsables de maintenir, témoignage à l'unité du corps de Christ dans la séparation de tout mal. Sur ces bases scripturaires, nous recevons avec joie tout vrai croyant, sain dans la foi et fidèle dans sa marche, car nous sommes exhor-tés à nous «recevoir les uns les autres» sous condition que ce soit «à la gloire de Dieu» (Romains 15, 7). Il faut le redire encore, tellement nous sommes en danger de le perdre de vue: la vérité fondamentale dont Dieu, dans sa grâce, a trouvé bon de nous confier le dépôt, c'est celle de l'unité du corps de Christ. La table du Seigneur peut-elle être ailleurs que là où cette vérité est reconnue, enseignée, main-tenue? Si cette vérité capitale était reconnue par tous les croyants, ils seraient réunis tous ensemble et ceux qui, conduits par l'Esprit de Dieu, ont à cœur de la maintenir n'auraient pas à se séparer des autres. Au fond, l'ennemi s'emploie par tous les moyens à empêcher que, dans ce monde, puisse être rendu un témoignage à l'unité du corps de Christ. Il essaie de nier sa défaite en cherchant à en faire dispa-raître les conséquences. En effet, si nous sommes «un seul corps» (et c'est la vérité capitale maintenue et proclamée à la table du Seigneur) c'est parce que «nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit» (1 Corinthiens 12, 13). Christ lui-même a baptisé les siens, son Église, de l'Esprit Saint qu'Il a reçu «de la part du Père» (Actes 2, 33) ce baptême n'a nécessité, il est important de le remarquer, l'intervention d'aucun intermédiaire humain quel qu'il soit. Ce baptême «d'un seul Esprit» a eu lieu le jour de la Pen-tecôte; l'effet, le résultat «pour être un seul corps», demeure à travers les âges et l'Esprit est avec nous «éternellement» (Jean 14, 16). Le Saint Esprit est descendu comme Personne divine après la mort, la résurrection, la glorification de Christ; c'est après avoir été «exalté par la droite de Dieu que Jé sus a «reçu de la part du Père l'Esprit Saint promis» (voir Actes 2, 22 à 33). Réaliser que nous avons été «baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps», maintenir cette vérité de l'unité du corps, seule base scripturaire du rassemblement des saints, c'est donc attester par là même que Christ est mort, ressusci-té, glorifié, exalté par la droite de Dieu, Lui le Chef du corps, de l'assemblée. S'il en est ainsi, c'est donc que Satan a été vaincu. L'ennemi essaie de nier, de masquer sa défaite et toutes les conséquences

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qui en découlent. Que cela nous fasse mieux saisir la valeur et la grandeur de telles vérités, vérités qui, avec celles qui concernent Christ et son Église, constituent le témoignage, témoignage que la grâce de Dieu a voulu nous confier et que, par conséquent, nous sommes responsables de maintenir. N'oublions pas que «à celui à qui il aura été beaucoup confié, il sera plus redemandé» (Luc 12, 48). Combien donc nous serions coupables si, méconnaissant la grandeur de nos privilèges et de nos responsabilités, nous laissions glisser de nos mains le dépôt que nous avons reçu! Nous perdrions alors la faveur qui nous a été faite et Dieu, qui jamais ne se laissera sans témoignage, choisirait d'autres témoins pour faire face à cette responsabilité. Individuellement, nous avons aussi à manifester que nous sommes dans ce monde des adorateurs et des témoins. Nous sommes exhortés à offrir à Dieu, par Jésus, «un sacrifice de louanges» et cela, «sans cesse» (Hébreux 13, 15), comme aussi à annoncer «les vertus de celui qui nous a appelés des té -nèbres à sa merveilleuse lumière», montrant ainsi que nous sommes bien «une sacrificature royale» (1 Pierre 2, 9). Puissions-nous le faire avec plus de zèle et de fidélité, ne perdant jamais de vue que la puissance de notre témoignage est celle de l'Esprit Saint (cf. Actes 1, 8 ; Luc 24, 48, 49). Notre témoi-gnage sera donc sans puissance aucune si nous agissons dans l'indépendance de l'Esprit, dans la mé-connaissance de ses directions. Retenons de telles vérités, si souvent méconnues aujourd'hui: on ne peut adorer que par «l'Esprit de Dieu» (Philippiens 3, 3) et pour être un témoin fidèle, il faut être «re -vêtu de puissance d'en haut» (Luc 24, 49 ; Actes 1, 8). Il faut la puissance de l'Esprit pour adorer et pour rendre témoignage, qu'il s'agisse de le réaliser individuellement ou collectivement. Du vrai culte, a-t-on dit, Dieu est l'objet, Christ la substance et le Saint Esprit la puissance. Bientôt, introduits dans la maison du Père, nous adorerons en perfection (Apocalypse 5). Mais aussi, nous serons à jamais les témoins de ce que Dieu aura opéré pour nous et en nous, les monuments de la grâce divine! Et Dieu aura pour l'éternité les adorateurs et les témoins que son cœur désirait.

P. F._______________________________

REVÊTIR

(Suite et fin de la page 152)

3. Les armes

Le croyant est engagé dans un combat qui dure aussi longtemps que son séjour sur la terre. En effet, le repos ne se trouve pas ici-bas: nous ne le goûterons qu'au ciel. Dans cette lutte, exclusivement spiri-tuelle, nous avons pour adversaires Satan et ses agents, visibles et invisibles. Mais Dieu ne nous y en-gage pas sans ressources: Il met à notre disposition diverses armes, grâce auxquelles, nous pouvons remporter la victoire. C'est pourquoi la Parole nous exhorte, à trois reprises, à les revêtir.

1. «Et encore ceci: connaissant le temps, que c'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru: la nuit est fort avancée, et le jour s'est approché; rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière» (Romains 13, 11-13). Le monde, ayant rejeté Christ «la lumière du monde», gît dès lors dans les ténèbres. Mais cette nuit est fort avancée et le jour est près de paraître, le jour qui nous apportera le salut, c'est -à-dire la déli-vrance finale et l'introduction dans la gloire, à la venue du Seigneur. Il importe donc que nous nous ré -veillions et que nous demeurions vigilants jusqu'à ce que le jour se lève. Quelle perte pour ceux que le retour du Seigneur surprendra endormis! Pour échapper à ce danger, nous devons faire deux choses: d'une part, rejeter les œuvres des ténèbres et, d'autre part, revêtir les armes de la lumière. Du fait que nous vivons dans ce monde de ténèbres, nous sommes exposés à en subir l'influence. C'est cette pernicieuse influence que nous avons à rejeter. Nous pourrons ensuite revêtir les armes de la lumière, grâce auxquelles nous triompherons de l'enne-mi. Lorsque le Seigneur viendra, Il nous trouvera armés, vigilants et manifestant les caractères de «fils du jour». Ainsi, la lumière dont nous sommes revêtus devient une arme contre laquelle Satan, le prince des ténèbres, est impuissant, car revêtir les armes de la lumière, c'est revêtir le Seigneur Jésus. Médi-tons cette solennelle exhortation, de manière à nous «conduire honnêtement, comme de jour» !

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2. Le deuxième passage invitant le croyant à revêtir une armure, se trouve en 1 Thessaloniciens 5, 8 : «Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, revêtant la cuirasse de la foi et de l'amour, et, pour casque, l'espérance du salut.» L'apôtre Paul fait ressortir le contraste entre les «fils de la lumière» et «les autres» qui dorment et s'enivrent, image de l'état d'indifférence et de l'asservissement aux convoitises charnelles, caractérisant les gens du monde. En face d'un tel état moral, les chrétiens sont exhortés à la sobriété, afin qu'ils puissent discerner constamment les pièges de l'ennemi, par lesquels celui-ci tente de leur faire perdre de vue l'attente du Seigneur. De plus, la Parole les invite à revêtir une armure composée de deux pièces seulement: la cuirasse de la foi et de l'amour et le casque de l'espérance du salut. L’ennemi cherche à atteindre surtout notre cœur, siège des affections, et notre tête, siège des pen-sées. Pour protéger le premier, nous avons à revêtir la cuirasse de la foi et de l'amour. La foi nous donne un objet, Christ, sur lequel nous devons fixer sans cesse nos regards; l'amour le fait habiter dans nos cœurs. Occupés d'un tel Objet, nos cœurs ne succomberont plus aux vanités par lesquelles le diable s'efforce de détourner nos affections de cette glorieuse Personne. Mais revêtons aussi le casque de l'espérance du salut, qui protégera nos pensées des convoitises mondaines et les occupera du retour de Christ. L'attente vivante du Seigneur a pour effet de diriger nos regards vers les choses invisibles et éternelles. De tels trésors sont hors de la portée de Satan et le cœur qui en jouit est à l'abri de ses traits acérés. Bientôt l'espérance du salut deviendra une glorieuse réalité et nous pourrons alors déposer pour toujours l'armure devenue désormais inutile.

3. Un troisième passage, bien connu, nous exhortant à revêtir une armure, se trouve en Éphésiens 6, 10-20. Nous n'en citerons que le début: «Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur .et dans la puissance de sa force; revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable...» Il s'agit ici du combat de la foi que tout croyant doit soutenir contre la puissance de méchanceté qui s'efforce de lui ravir la jouissance de son héritage céleste. Pour remporter la victoire, il nous faut revê-tir en permanence cette armure complète que, Dieu met à notre disposition. Dieu, a dit quelqu'un, ne se moque pas de nous: Il ne nous exhorterait pas à revêtir son armure, si elle n'était pas capable de résis-ter aux coups de l'adversaire. Il ne nous lancerait pas non plus dans la bataille, si la victoire n'était pas possible. Certes, un chrétien charnel et mondain n'aura pas à soutenir une grande lutte spirituelle: il est déjà parmi les vaincus, faute d'avoir revêtu l'armure complète de Dieu. Mais plus un croyant sera rem-pli de l'Esprit, plus il voudra entrer en possession de l'héritage céleste, et plus il aura à subir les assauts de l'ennemi. Examinons brièvement les sept pièces de cette armure.

La ceinture de la vérité : De même que la ceinture dont le soldat romain se ceignait empêchait que ses vêtements ne l'entravent, de même la vérité doit appuyer l'effort du croyant dans le combat et im-primer son caractère à toute son activité.

La cuirasse de la justice: La sainteté pratique, l'absence de péché dans nos voies. Satan n'aura au-cune prise sur le croyant qui juge et confesse sans retard devant Dieu chacun de ses manquements, afin d'en être purifié. Si notre conscience n'est pas sans reproche, nous sommes vaincus d'avance.

Les pieds chaussés de la préparation de l'évangile de paix : c'est-à-dire prêts à annoncer cet évan-gile. Ayant trouvé la paix avec Dieu par la foi à l'œuvre de Christ, nous en serons imprégnés nous-mêmes et, de plus, nous nous sentirons pressés d'annoncer aux pécheurs la bonne nouvelle de la paix. Mais Satan s'y opposera, car il entend retenir les hommes sous son esclavage.

Le bouclier de la foi : par lequel nous pouvons éteindre tous les dards enflammés du méchant. La foi, c'est la confiance en ce que Dieu est, en ce qu'Il dit, en ce qu'Il fait. Or Satan s'efforce tou jours de susciter en nous de la méfiance envers Dieu et de nous amener à douter de sa bonté, de son amour, de sa fidélité, de sa puissance, Mais ces dards enflammés de l'ennemi ne sauraient nous blesser si nous leur opposons le bouclier de notre indéfectible confiance en Dieu.

Le casque du salut: c'est la jouissance actuelle du salut que Dieu a opéré pour nous en Christ. Si l'ennemi cherche à nous faire douter de ce que Dieu a fait pour nous, la certitude du salut fondé sur

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l'œuvre parfaite de Christ et de notre pleine acceptation en Lui protégera nos pensées comme d'un casque. Jouissant de la paix et de la joie, nous tiendrons ferme sous les assauts de l'adversaire.

L'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu: en tant que 'le croyant se soumet lui-même à l'autorité et à l'action de la Parole, il pourra s'en servir comme d'une épée, à laquelle l'Esprit donnera tout le tranchant nécessaire, pour la faire pénétrer dans le cœur de ceux qui sont encore sous l'esclavage de Satan et mettre cet adversaire en déroute.

La prière : qui est l'expression de la dépendance et de la confiance envers Dieu dont nous sollici tons la puissante intervention en notre faveur et en faveur des saints dans la lutte. Par la prière, nous pou -vons, notamment, combattre avec les serviteurs du Seigneur et pour eux. Gardons-nous de négliger cette arme puissante!

4. Notre domicile qui est du ciel

Trois portions de la Parole de Dieu emploient l'expression «revêtir» ou «être vêtu» en rapport avec la patrie céleste.

1. Nous trouvons la première en 1 Corinthiens 15, 51-58: «Voici, je vous dis un mystère: Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés: en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous se rons changés. Car il faut que ce corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce mortel revête l'immortalité. Or quand ce corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: «La mort a été engloutie en victoire.» «Où est, ô mort, ton ai -guillon ?où est, ô mort, ta victoire?» Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!» Les croyants ne doivent pas tous passer par la mort, mais ils seront tous changés. Par l'effet de la vic -toire que Christ a remportée sur la mort, le corps corruptible des saints endormis revêtira l'in -corruptibilité, et le corps mortel des saints encore vivants lors du retour du Seigneur revêtira l'im-mortalité. En 2 Corinthiens 5, 4, l'apôtre déclare: «Nous désirons d'être revêtus (d'un corps glorieux), afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie.» H attendait non la mort, mais le Seigneur Jésus, dont la venue doit, tout en ressuscitant les saints endormis, transformer nos corps mortels «en la conformité du corps de sa gloire». Le croyant possède donc, par la foi, la glorieuse assurance que, par la résurrection de Christ, la mort a été engloutie en victoire et qu'il participe déjà à cette victoire. C'est pourquoi l'apôtre pousse un véritable cri de triomphe: «Grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!» Notre puissant Sauveur a annulé (non pas annulera) la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile (2 Timothée 1, 10). À la croix, Satan a été complètement vain-cu; la résurrection du Seigneur en est la preuve. Unis à Lui dans sa mort et dans sa résurrection, les croyants partagent sa victoire sur la mort et sur celui qui en avait le pouvoir. Oui, grâ ces à Dieu qui nous donne dès maintenant la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!

2. Nous lisons, en 2 Corinthiens 5, 2: «Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ar -deur d'avoir revêtu notre domicile qui est du ciel.» Tant qu'il est «dans la tente», c'est-à-dire dans son corps de faiblesse, le croyant est exposé à toutes les épreuves du désert et aux conséquences du pé ché. Aussi désire-t-il avec ardeur de revêtir son domicile qui est du ciel, savoir d'être introduit dans le ciel sans passer par la mort. Veuille le Seigneur fortifier en nous le saint désir de revêtir ce domicile cé-leste et nous donner de l'attendre, non point seulement pour être délivrés de la tente où nous gémis-sons, mais pour le voir, Lui, dans toute sa gloire et sa beauté. Qu'il y ait dans nos cœurs cet amour ar-dent qui étreignait celui de la Sulamithe à l'égard de son Bien-aimé, dont elle disait: «Toute sa per-sonne est désirable» (Cant. 5, 16) !

3. Ces pensées nous amènent tout naturellement au passage que nous aimerions citer pour terminer: «Et j'ouïs comme une voix d'une foule nombreuse, et comme une voix de grandes eaux, et comme une voix de forts tonnerres, disant: Alléluia, car le Seigneur, notre Dieu, le Tout-puissant, est entré dans son règne. Réjouissons-nous et tressaillons de joie, et donnons-lui gloire; car les noces de l'Agneau sont venues; et sa femme s'est préparée; et il lui a été donné d'être vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices des saints» (Apocalypse 19, 6-8).

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Quelques passages des évangiles font allusion à cet événement solennel et expriment le désir du Sei -gneur d'associer les siens à sa gloire, dans le ciel, et de les introduire dans la jouissance de ses affec-tions les plus intimes (Luc 12, 37 ; 22, 30 ; Jean 14, 3 ; 17, 24). Dans le passage précité d'Apocalypse, nous voyons que l'épouse s'est préparée avant les noces. Cette préparation a lieu sur la terre où s'accomplissent les «justices» ou actes justes des saints. Il ne s'agit pas ici de la justice de Christ qui est imputée à chaque croyant par la foi, mais bien du résultat de la conduite de chaque racheté ici-bas. L'ensemble de ces «justices» constitue le vêtement de fin lin, écla-tant et pur, dans lequel l'Épouse apparaîtra aux yeux de l'Époux, le jour de ses noces, puis aux yeux du monde lors de la venue du Seigneur en gloire. La manifestation de ces «actes justes», fruit de l'Esprit agissant en chaque croyant, a ici un caractère collectif: ils sont vus dans leur ensemble, comme appar-tenant à l'Église elle-même et non plus à chaque racheté individuellement. Songeons-nous à ce côté de notre service pour le Seigneur? Aurons-nous contribué à tisser cette robe somptueuse? Certes, ce ne sont pas nos œuvres qui nous vaudrons de nous asseoir à la table des noces, mais bien la seule grâce du Seigneur. «Il lui a été donné d'être vêtue...» Ce vêtement est donc un don de la pure grâce de Dieu, qui se plaît à reconnaître ce qui, sous l'action de l'Esprit, a été produit pour la gloire de Christ. Le sen -timent de la grâce dont ils auront été les objets remplira le cœur des rachetés d'une reconnaissance et d'une louange éternelles.

** *

Une fois introduits dans les parvis célestes, nous n'aurons plus besoin d'être exhortés à «revêtir le Seigneur Jésus Christ», car Christ sera tout en tous. Alors il ne sera plus nécessaire de revêtir quelque armure que ce soit, car le combat aura fait place à la paix du ciel, notre «domicile», notre seule vraie patrie, là où Christ se trouve. Alors se réalisera pour nous la promesse du Psaume 107, 30 : «Il les conduit au port qu'ils désiraient.»

P.M. T._________________________________

PENSÉE

Lorsque tous les orages auront pris fin, la splendeur de la gloire pour laquelle le Seigneur nous pré-pare, brillera sans nuages, et cette splendeur sera lui-même. Oh ! Combien est précieux l'amour, l'amour de Jésus, qui nous aura amenés dans sa gloire, pour y être toujours avec Lui!

J. N. D._______________________________

ÉPÎTRE DE JUDE

Résumé des réunions d'étude de Paris 1946

Dieu, dans sa bonté, a donné, outre l'apôtre Paul dont certaines épîtres sont par endroits proprement prophétiques (2 Thessaloniciens 2, 2 Timothée 3, 4), trois fidèles sentinelles pour dénoncer d'avance le mal qui commençait à s'introduire dans la chrétienté; ce sont: l'apôtre Pierre dans sa seconde épître, puis Jean dans sa première épître, et enfin Jude. Il y a ceci de particulier dans l'épître de Jude, qu'elle traite uniquement et entièrement de l'his toire de l'apostasie, c'est-à-dire de l'abandon des vérités que Dieu nous a données pour notre bonheur et notre joie. Très courte, elle revêt cependant un caractère bien important; dans un style prophétique éner-gique, l'auteur inspiré nous dévoile que l'apostasie avait déjà commencé de son temps, qu'elle conti -nuerait et arriverait à maturité juste avant le jour du Seigneur, car ce jour commencera par le jugement de cette apostasie après l'enlèvement de l'Église. Nous trouverons, tout au long de l'épître, les carac-tères de cette apostasie, comment elle se manifeste et se développe. Il est bon pour le chrétien d'avoir toutes les pensées de Dieu pour qu'il puisse discerner ce qui n'est pas de Dieu, mais est de l'antichrist; mais la partie la plus précieuse pour nous et que Dieu nous accorde de la considérer avec soin, ce sont les ressources que Dieu nous donne pour faire face au mal. Ces ressources, actuelles au temps de Jude,

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le sont encore, et elles sont la sauvegarde de tous les saints jusqu'à la venue du Seigneur. Dieu est fidè-le, et Il ne délaisse jamais l'homme pieux. Les premiers versets sont l'entrée en matière; ensuite, jusqu'au verset 16, c'est le corps du sujet; les versets 17 à 23 donnent les ressources; enfin les derniers versets, si précieux, nous montrent que Dieu est capable de garder dans tous les temps. Le verset 17 nous fait penser que cette épître a été écrite une des dernières. Les apôtres commen -çaient à disparaître; mais le mal, hélas, s'était déjà infiltré; et voilà un homme de Dieu qui laisse tout le sujet de joie qu'il avait à écrire «de notre commun salut», et qui dit: Non, il faut que j'avertisse! Il est la sentinelle qui crie: Voilà le mal, attention! Cette épître suffirait, à elle seule, à annuler tous les enseignements qui, dans la chrétienté, laissent supposer que le christianisme peut avoir le dessus sur l'homme. Elle nous enseigne, à nous qui sommes en présence de la parole de Dieu et devons être touchés personnellement, la corruption totale de l'homme et l'échec de la profession chrétienne sans la vie. Dans ce sens nous trouvons ici le ré sultat de l'expérience la plus complète que Dieu ait faite de l'homme. Une telle constatation doit nous remplir à la fois d'humilité et de crainte. Elle nous intéresse par le fait que nous sommes aux derniers jours, où s'affirme la puissance du mal, et où la chair montre chez l'inconverti ; elle est la même aussi chez le chrétien, ce qui est une raison de plus pour craindre ce qu'elle peut faire, même placée sous la bénédic-tion extérieure du christianisme. Dieu ne joue pas avec la chair et ceux qui ont voulu jouer avec elle ont sombré d'une façon terrible. L'intelligence générale de l'épître nous sera rendue plus sensible par ces quelques réflexions. Nous entendons souvent dive, même dans les milieux chrétiens, qu'il faut faire tout son possible pour l'avancement du royaume de Dieu. Dieu répond: Ce ne sera que faillite complète. Nos cœurs doivent être soumis à cette pensée: tout ce qui est finis entre les mains de l'homme, il le gâte. L'expé -rience a été faite en Israël; que reste-t-il? Après la captivité, Dieu ramène un résidu; ses descendants clouent le Fils de Dieu à la croix. Le christianisme, qui introduit la pleine révélation de Dieu, est mis entre nos mains; on en vient, dans certains milieux, à renier et le Père et le Fils. Quel cœur que le nôtre! Mais quelle grâce aussi s'est occupée de nous! Dieu fasse que la lecture de cette épître nous pénètre un peu mieux du sentiment que tout est grâce, comme cette pensée éclate dans l'épître au commencement et à la fin, mais qu'il en est ainsi parce que véritablement il n'y a rien de bon en nous, pas plus en nous, croyants, que chez les inconvertis, en nous, frères et sœurs avancés peut-être dans la vie chrétienne. Ce sentiment était certainement l'un de ceux qui donnaient leur caractère à ceux qui nous ont enseignés.

Versets 1-2. «Jude, esclave de Jésus Christ et frère de Jacques, aux appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ: Que la miséricorde, et la paix, et l'amour vous soient multipliés!» La Parole nous donne peu de détails sur Jude; mais quand il se présente à nous, nous savons qu'il avait un maître: Jésus Christ. Il est l'esclave de ce maître et il est jaloux de sa gloire; il ne peut pas souffrir qu'on y porte atteinte; il est heureux de déclarer tout de suite son titre d'esclave et la sei gneurie de Jésus Christ à son égard. Précisément l'un des maux graves signalés dans cette épître est le mépris de toute autorité, de celle du Seigneur en particulier. Jude, lui, met son titre d'esclave en avant. Aujour-d'hui, nous avons à faire comme lui, à montrer que nous avons un Maître, un Seigneur. Le Seigneur lui-même a dit cette vérité si simple, si profonde, qui touche à toutes les activités de notre cœur et de notre vie: «Nul ne peut servir deux maîtres.» Cela va loin, car ce qui caractérise un esclave, c'est qu'il est entièrement soumis à la volonté de son maître et qu'il n'a aucune volonté propre; c'est ce qui doit nous caractériser aussi. L'apostasie n'est pas autre chose, au fond, que le déploiement complet de la volonté de l'homme. C'est pourquoi il y a plusieurs apostasies, chacune en rapport avec un des caractères de la responsa-bilité de l'homme: apostasie chrétienne, apostasie juive et, d'une manière beaucoup plus générale, apostasie de l'homme dans son ensemble, dont on trouve le germe à l'origine du monde sans Dieu. L'antichrist manifeste à son apogée ce qu'est l'homme sans Dieu, dressé dans sa volonté contre Dieu. C'est exactement le contraire de l'attitude chrétienne: nous sommes croyants pour obéir; la volonté propre dans la chrétienté actuelle est un des signes de l'apostasie que nous voyons venir. Jude était un heureux serviteur, puisque Dieu a permis qu'il écrivît son titre à la suite de son pro pre nom. Est-ce notre ambition que Dieu puisse nous approuver d'une semblable manière? Ce serait le sûr moyen d'être gardé de toute la corruption qui est dépeinte ici. Dans sa première épître, Pierre dit que nous avons été «élus... en sainteté de l'Esprit pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus Christ» (1 Pierre 1, 2) ; nous entrons dans le même chemin d'obéissance que le Seigneur lui-même. Nous

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sommes constitués des adorateurs à notre conversion; mais ici, quand le chemin est en vue, il s'agit d'obéir et de manifester dans ce monde la valeur du sang de Christ. Il est bon de nous répéter, à nous tous qui vivons dans un monde où la propre volonté se développe de plus en plus dans tous les domaines, que l'énergie du croyant est dans l'obéissance. II n'y a pas de fermeté comparable à celle-là. Si nous étions parfaitement obéissants, nous serions fermes jusqu'à la mort, rien ne nous ferait reculer. Le témoignage est avant toutes choses l'amour pour le Seigneur, l'obéissance au Seigneur; c'est cela seul qui nous séparera de beaucoup de choses. Pensons davantage que nous sommes entièrement à Lui, que notre vie est à Lui! Que de fois nous parlons du Seigneur comme de notre maître tout en Lui désobéissant; nous invoquons son nom' sur nos désobéissances, sur nos décisions de propre volonté. Il semble que Jude veut nous entraîner après lui quand il ajoute «frère de Jacques». Il dit: J'ai un maître, je suis son esclave, son heureux esclave; mais j'ai aussi un frère qui court après lui. Car certai-nement ils étaient frères selon la chair, mais frères dans le Seigneur; il y a de la place pour tous. Les trois qualificatifs de ceux auxquels il s'adresse sont bien remarquables: «aux appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ.» De ces trois caractères, aucun ne vient de l'homme natu-rel, c'est Dieu qui les donne. Ainsi, avant d décrire le naufrage, l'apôtre nous présente la place sûre de ceux qui sont sur le rocher où Dieu les a mis. Il va faire un tableau très sombre; par contraste, il n'y a pas d'hésitation, pas de doute quant à la position des vrais croyants. Ce n'est pas parce que tout va crouler que le fidèle n'est pas sur le roc, et qu'il n'a pas à le sentir; au con traire, Dieu nous 'le dit, et c'est un réel encouragement pour la foi. Il n'y a que celui-là d'ailleurs. Dieu met les siens à l'abri, et il le leur dit avant de leur parler de la ruine de tout. Nous trouvons plusieurs fois dans le Nouveau Testa-ment, d'une part la certitude chrétienne de la vraie foi; d'autre part, l'affirmation, de la part de Dieu, de la puissance du mal et de la ruine complète qui atteindra le témoignage. Pour que nous ne perdions pas de vue que Dieu est avec nous, que nous n'avons rien à craindre, les ressources sont données, elles ne font pas défaut, jusqu'au bout. Il est donc particulièrement doux de lire le souhait du verset 2. Dans bien des épîtres nous voyons la grâce et la paix souhaitées aux saints; mais ici nous trouvons: «Que la miséricorde et la paix, et l'amour vous soient multipliés.» Dieu veut nous bénir tels que nous sommes. Il sait de quoi nous sommes faits, il comprend notre faiblesse et use de compassion' à notre égard. Cela est, répétons-le, d'une grande douceur, car chacun de nous sent combien nous avons besoin de ces tendres compassions de notre Dieu qui veut continuer à nous bénir malgré tout ce que nous sommes. Ses bien-aimés ont du prix pour Lui, et le Seigneur Jésus nous tient dans sa main, selon la pensée de Dieu Lui-même; cela n'empêche pas que, dans la pratique, nous sentions notre faiblesse, et il est bon de la sentir pour nous attendre à ses compassions «qui se renouvellent chaque matin». Puis il y a la paix, terrain précieux sur lequel l'œuvre de Christ nous a placés; de plus, en nous tenant près de Lui, nous réalisons un peu sa paix à Lui dans une conformité de marche et de pensée avec Lui. Et enfin l'amour, la chose la plus pré -cieuse pour nos cœurs; l'amour de Dieu, l'amour du Fils, cet amour qui est versé dans nos cœurs par le Saint Esprit! Et il est heureux de voir que, pour un temps de ruine comme celui de Jude, ces choses sont multipliées; il y a abondance, Dieu n'est pas à court pour bénir les siens dans, ces temps où l'a -postasie finale se prépare. Heureux sommes-nous si nous ne mettons pas d’entrave à la bénédiction. La tempête est forte ; tout va de mal en pis ; mais pour Ie cœur du croyant tout est stable parce que c’est le travail de Dieu. Il est bon de noter que nous n’avons pas ici de pensée en rapport avec une assem-blée mais en rapport avec l’ensemble des croyants, cela mérite d’être retenu parce qu’ainsi nous sont montrées la large portée de cette épître et les ressources inépuisables mise à la disposition de tout croyant dans le temps de son pèlerinage.(À suivre)

_________________________________

EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 156)

Chapitre 2. Le peuple futur restauré est le centre de la bénédiction pour les nations. Les v. 1 à 5 donnent, après le jugement prononcé à la fin du ch. 1, une merveilleuse description de la Jérusalem milléniale et de la paix universelle. Au v. 5 on a un appel au résidu de 1, 9, auquel appartient cette bé-nédiction. «La loi sortira de Sion, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Et il jugera au milieu des na -

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tions». Ce n'est pas là la conversion du monde et l'établissement du royaume par l'Évangile, cela n'a ja-mais eu et n'aura jamais lieu. Le jugement de Dieu accomplira cette œuvre, permettra la gloire future de Jérusalem, devenue centre de bénédiction pour les nations, la paix sera enfin établie, on n'apprendra plus la guerre.

v. 6-11. Jusque là, le peuple sera abandonné de Dieu à cause de son luxe, de son idolâtrie et de son orgueil. Il s'est allié avec les nations en vue de la prospérité matérielle, et le résultat a été l'ido lâtrie. Seul l'Éternel sera haut élevé quand, aux derniers jours, l'orgueil du peuple sera abaissé.

v. 12-21. Mais si Dieu juge son peuple, ne jugera-t-il pas le monde idolâtre? Quand Il apparaîtra, l'Éternel anéantira non seulement l'orgueil de son peuple et son idolâtrie (6-11), mais tout l'orgueil de l'homme et des nations idolâtres quelles qu'elles soient. D'où la répétition de cette phrase: «l'Éternel seul sera élevé en ce jour-là» (v. 11, v. 17).

v. 22. Nous sommes amenés à la sentence finale: «Finissez-en avec l'homme». Si Dieu en finit ainsi avec l'homme, nous devons en finir aussi.

Résumé du chapitre 2. Dieu exaltera la maison de Jacob et Jérusalem, centre de la bénédiction aux derniers jours, mais en comparant Jérusalem avec ce qu'elle était et avec ce qu'elle sera, cette promesse ne peut s'accomplir que par le jugement. Et si le jugement de Dieu commence par son peuple, c'est la preuve qu'il s'exécutera sur les nations. Rien d'eux tous ne pourra subsister.

Chapitre 3-4, 1. Continue la description, en détail, des jugements qui tomberont sur Juda et Jérusa-lem coupables (v. 1 ; cf. 2, 1).

v. 1-9. Avant toute autre chose, le soutien et l'appui leur manqueront: d'un côté, la disette dans ce qui soutient extérieurement la vie, d'autre part défaillance complète de tout appui moral. Ni force maté-rielle, ni sagesse, ni secours spirituels. Ceux qui domineront sur eux ne seront pas en âge de les conduire et de plus seront pleins d'outrecuidance envers ceux que leur âge qualifierait comme conseillers. L'état moral sera tel que même les moins considérés auxquels la dignité sera offerte la re-fuseront tant elle sera avilie. Ils ne sont pas les jouets d'événements dont ils ne seraient pas respon-sables, «ils ont fait venir le mal sur eux-mêmes».

v. 10-12. Dieu sait faire néanmoins la distinction entre le juste et le méchant. Le premier verra le bien, le mal qu'a fait le second lui sera rétribué. On voit ici que les liens de l'Éternel avec son peuple ne sont pas entièrement rompus; l'Éternel le reconnaît encore et l'avertit à l'égard de ses conducteurs qui le fourvoient (tel Achaz). Aussi:

v. 13-15. Les princes qui les conduisent seront jugés et…

v. 16-24. Les femmes qui les gouvernent (cf. 12) auront un sort commun avec les filles de Sion. Leur futilité, leur amour de la parure et du luxe dans le vêtement feront place à l'abjection, à la flétrissure et au deuil.

v. 25, 26. Les hommes forts tombés par l'épée, Sion, représentée par ses femmes, sera dans le deuil et la désolation.

4, 1. L'abjection des femmes est telle qu'elles sont prêtes à payer quelque prix que ce soit pour que soit ôté leur opprobre (non mariées ou stériles).

Résumé de 3-4, 1. Détail des jugements annoncés au Ch. 2 sur le royaume de Juda, ses hommes et ses princes. Le ju3te (v. 10) et combien les justes semblent peU nombreux dans la masse du peuple seul verra du bien.

Chapitre 4, 2-6. Tous ces chapitres abou4issent à Christ. Enfin le Germe paraît. Jusqu'ici nous ne pouvions voir Christ que comme l'Éternel Juge. Maintenant il paraît comme homme, comme fruit de la terre, mais c'est en faveur non du peuple comme ensemble, mais des réchappés, du Résidu dont il est

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parlé en 1, 9, et après le jugement exercé sur les infidèles, hommes et femmes, à Jérusalem. Chaque demeure en Sion sera alors un petit tabernacle, de même chaque assemblée du peuple, et comme au désert la nuée sera là pour les protéger, les éclairer et les conduire. Il y aura la protection de l'Éternel, une «couverture», sur toute la gloire qu'Il donnera à Jérusalem (v. 5). Les conséquences du mal ne se-ront pas encore ôtées (v. 6 mais là Où Dieu habite on sera mis à l'abri d'elles. Tel sera l'effet de l'habitation du Messie avec son peuple.

Résumé de 4, 2-6. Enfin le Germe de l'Éternel paraît dans la personne de Christ. Il met tout en ordre et introduit la bénédiction finale.(À suivre)

………………………………………………

LES ASSEMBLÉES EN PAIX

« Les assEmblées donc, par toute70lA Judée et la Galilée et lA SamarIe, étaient en paix, étant édi-fiées, et marchant dans la crainte du Seigneur; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit» (Actes 9, 31). On lit avec rafraîchissement ce verset qui nous montre l'Église goûtant les bienfaits d'une halte pai-sible après la toute première étape de son voyage sur la terre. Une dizaine d'années s'étaient écoulées depuis la Pentecôte. Même si les croyants n'avaient plus au-tant de ferveur que lors de la mise en route, quand leur multitude n'était q 'un cœur et qu'une âme, Dieu avait permis en ce peu de temps le développement d'une œuvre qui témoignait de la puissance du Saint Esprit. L'assemblée établie à Jérusalem par le ministère de Pierre et des onze y avait prospéré. Les ef-forts que l'ennemi avait aussitôt tentés pour la détruire s'étaient retournés contre lui. Le solennel épi-sode d'Ananias et Sapphira avait produit en son temps une crainte sanctifiante. Les murmures des Hel-lénistes contre les Hébreux avaient eu pour conséquence l'heureuse activité de serviteurs consacrés, et le ministère d'Étienne. Le martyre de celui-ci, par quoi la nation avait affirmé qu'elle refusait le té -moignage du Saint Esprit, avait été le point de départ de l'évangélisation au dehors: d'abord chez les Samaritains, tenus pour étrangers par les Juifs mais qui se considéraient comme participants aux pro -messes et professaient attendre le Messie, ensuite dans toute la Palestine, et au delà. Les apôtres, de -meurés à Jérusalem malgré les instructions du Seigneur, avaient été devancés dans ce travail par les croyants que la persécution avait dispersés, avec au premier plan des Hellénistes, et l'évangile avait été porté à Damas ¹, à Antioche ², ailleurs sans doute. L'Église était ainsi sortie de Jérusalem. L'évangile allait entreprendre la conquête des nations, bien que par d'autres instruments que les douze. Pierre allait être comme contraint par le Saint Esprit à ou-vrir la porte à ces Gentils, tandis que Paul, préparé pour être l'apôtre de l'incirconcision, était appelé de façon entièrement indépendante. Paul devait avoir la révélation spéciale du «mystère caché dès les siècles en Dieu» ³, enseigner que le mur mitoyen de clôture était détruit, proclamer l'unité d'une Église corps de Christ, et compléter ainsi la Parole de Dieu. Mais rien de cette doctrine, ni de quelque doc-trine de l'Église que ce fût, n'avait encore été donné au moment où nous place Actes 9, 31. Les pre-mières tentatives de Saul lui-même avaient été pour convertir les Juifs, à Damas, peut-être en Arabie, puis à Jérusalem, et il était maintenant à l’écart, dans sa lointaine ville de Tarse.

¹ Actes 9, 1, 10, 25. ² Actes 11, 19 et suivants. ³ Éphésiens 3, 9.

Ainsi, les assemblées dont il est question ici étaient formées en grande majorité de Juifs Hellénistes ou Hébreux suivant leur langage, devenus chrétiens. L'Église vivait de la vie de Christ, mais restait foncièrement juive, avec Jérusalem pour centre. Beaucoup de sacrificateurs avaient «obéi à la foi» chrétienne tout en gardant, peut-on penser, avec leur titre leurs fonctions dans le temple, et malgré la crise de la persécution, les liens n'étaient pas rompus entre les chrétiens et le temple, ni les synagogues de Jérusalem et des autres villes. Des épreuves attendaient encore ces croyants, sans empêcher leur accroissement mais sans les déta-cher de la nation comme on aurait pu s'y attendre. Quelque trois ans plus tard le roi Hérode reprenait la persécution contre «l'assemblée» ¹ ; mais la Parole de Dieu n'en «croissait et se multipliait» que davan-tage: une quinzaine d'années encore et Jacques pourra parler des «Juifs qui ont cru à Jérusalem» par myriades ².

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Des secousses d'un autre ordre devaient se produire comme contrecoup de l'évangélisation des na-tions. Non point que ces chrétiens juifs n'en aient pas ressenti de la joie et de la reconnais sance envers Dieu: quand Pierre est revenu de Césarée à Jérusalem, «ceux de la circoncision» ont disputé avec lui, mais, obligés de se taire à l'ouïe de ce qui avait eu lieu chez Corneille, ils ont «glorifié Dieu, qui a donc en effet donné aux nations la repentance pour la vie» ³. Ils ont pu ensuite apprécier les fruits de l'amour dans le Christ, opérant chez ces disciples des nations en leur faveur 4. Quand, plus tard, Paul et Barnabas montent d'Antioche à Jérusalem, traversant la Phénicie et la Samarie, ils causent partout «une grande joie à tous les frères» en «racontant la conversion des nations» 5.

¹ Actes 12. ² Actes 21, 20. ³ Actes 11, 18. 4 Actes 11, 27-30. 5 Actes 15, 3.

Mais on sait le trouble qui suivit; Actes 15 et Galates 2 révèlent combien il fut grave. Le schisme fut bien écarté, il fut bien admis que Gentils et Juifs étaient sauvés par la foi au même Seigneur, et que le même Esprit avait été donné à tous: mais cela ne signifiait nullement, pour ces chrétiens juifs, que toute distinction fût abolie entre eux et les nations, dans l'unité d'un seul corps. De même, quand, au terme de son troisième voyage, Paul raconta à Jacques et aux anciens les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service, «ils glorifièrent Dieu», mais ils demandèrent à Paul de judaïser pour ne pas troubler leurs frères ¹. Il était au-dessus de ces croyants élevés dans la religion des pères de comprendre le changement opéré par l'exaltation de Christ. Ils avaient le sentiment que «renoncer à Moïse» était trahir leur nation. Nous nous rendons difficilement compte de ce que représentait pour eux l'idée que les branches du ju-daïsme fussent arrachées afin que des branches gentiles fussent entées à leur place sur le tronc saint de l'Israël de Dieu. Ils n'étaient pas en état de recevoir l'enseignement concernant soit la position céleste du croyant et de l'Église, soit l'étendue des conseils de Dieu et leur accomplissement en Christ. L'Es-prit Saint scellera le travail de Paul parmi les Gentils, mais, malgré son dévouement à sa nation et le renouvellement des gages de l'affection des assemblées des nations envers leurs frères de Judée ², la vérité de l'Église n'a pas été vraiment saisie par ces derniers, ni par la plupart des Israélites de la dis-persion.

¹ Actes 21, 19-20 et suivants. ² Romains 15, 25-27; 1 Corinthiens 16, 3.

Aussi, non seulement Paul a-t-il dû lutter comme on sait contre les docteurs judaïsants qui s'op-posaient à son évangile, mais il semble que les assemblées juives, alors que les persécutions endurées eussent dû lès détacher du culte judaïque, y sont retournées de façon plus sensible, après jus tement que la position spéciale de ceux des nations qui se tournaient vers Dieu eut été définie. La comparaison d'Actes 15, 19-21 avec Actes 21, 21-25 est significative à cet égard. D'autre part, bien que Dieu ne reconnût plus le système religieux judaïque, il le supportait encore. Le culte dans le temple, base de ce système, subsistait. Les Juifs convertis espéraient probablement en-core une restauration nationale. En tout cas ils devaient, comm% Paul, supplier Dieu pour que leurs frères selon la chair fussent tous sauvés. En attendant ils continUaient à «vivre se lon les coutumes», ils étaient «tous zélés pour71La loi», ils offraient des sacrifices, et leurs conducteurs persuadaient Paul lui-même de montrer qu'il «marchait gardant la loi» ¹. L'épître de Jacques montre bien cet état de choses, et l'épître aux Hébreux prouve qu'il s'était ensuite non seulement maintenu mais accentué, et elle nous en fait comprendre la gravité, par la solennité pressante des avertissements qu'elle donne. «Les jours précédents» devaient être «rappelés dans la mémoire» de ceux qui les avaient traversés en endurant «un grand combat de souffrances», étant «offerts en spectacle par des opprobres et des af-flictions», ou s'associant à ceux qui étaient ainsi traités» ². Témoignage pouvait être rendu de leur œuvre et de l'amour qu'ils avaient «montré pour le nom de Dieu, ayant servi les saints et les servant encore» ³, mais, «devenus paresseux à écouter», ils en arrivaient à oublier les premiers rudiments des oracles de Dieu 4 et ils étaient en danger de s détourner de l'espérance.

¹ Actes 21, 20-24. ² Hébreux 10, 32-34. ³ Hébreux 6, 10. 4 Hébreux 5, 11, 12.

Il fallait déjà leur dire de se souvenir des premiers conducteurs ¹ : qu'en serait-il avec une nouvelle génération? Ils risquaient de ne former finalement qu'une secte juive de plus, mais une secte coupable du terrible péché d'apostasie. De sorte que l'Esprit de Dieu, tout en leur enseignant avec une plus grande clarté les choses déjà entendues, mais dont ils s'écartaient ², les conjure de se séparer de ce sys-

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tème religieux avant qu'il ne soit mis de côté par le jugement, et à «sortir vers Christ hors du camp, portant son opprobre» ³. En fait, les chrétiens allaient être providentiellement forcés de quitter Jérusa-lem et la Judée au seuil des graves événements qui aboutirent à la destruction du temple et à la ruine de la ville, trente ans environ après les faits rapportés en Actes 9, 31. Ce raccourci de l'histoire des assemblées palestiniennes nous a semblé utile et opportun. Il importe en effet de bien distinguer entre les dispensations, pour ne pas revenir à ce qui a pris fin. À l'exemple de Paul nous sommes tenus de voir en Israël le peuple «bien-aimé à cause des pères»; nous ne devons pas perdre de vue que, s'ils «sont ennemis en ce qui concerne l'évangile» 4, c'est à cause de nous les nations, et que «le salut vient des Juifs» 5 ; nous devons prier pour ce peuple, avoir à cœur que l'évan-gile lui soit présenté, bénir Dieu qu'il y ait, «au temps actuel aussi, un résidu selon l'élection de la grâce» 6. Mais, pas plus aujourd'hui qu'au temps de Paul, il ne saurait f avoir de mélange entre l'évan-gile de la grâce et la religion fondée sur la loi. La chrétienté a tristement méconnu Romains 11, 1-3-21, et, doublement coupable, elle a méprisé les Juifs tout en s'imprégnant de judaïsme. Il lui sera demandé compte de toute la haine qui a été portée en son sein au nom de Juif, comme de cette judaïsation qui est l'essence même de sa propre apostasie, dès longtemps.

¹ Hébreux 13, 7. ² Hébreux 2, 1. ³ Hébreux 13, 13. 4 Romains 11, 28. 5 Jean 4, 22. 6 Romains 11, 5.

De nos jours, par réaction contre l'antisémitisme, des tentatives ont lieu pour promouvoir une église judéo-chrétienne. Illusion, et erreur fondamentale! Dieu reprendra ses voies avec le Résidu de son peuple terrestre, mais une fois l'Église enlevée. On ne peut fondre chrétienté et judaïsme sans mettre Christ de côté, et sans dénier à la fois les privilèges permanents d'Israël et l'appel spécial de l'Église. Ces points de toute importance rappelés, le passage d'Actes 9, 31 n'apparaît que plus digne d'at-tention. Ces assemblées manifestent les traits de la vie nouvelle reçue par la foi en Jésus Christ, et ces traits ont assurément une valeur permanente, indépendante des temps, pour toute l'histoire de l'Église. Mais celle-ci les porte dans la mesure où elle est fidèle aux lumières qui lui ont été données, pour un témoignage de caractère différent selon les temps. Les assemblées dont nous parlons vivaient l'ensei-gnement qu'elles avaient reçu; elles n'ont pas progressé dans la suite et ont même reculé parce qu'elles ont refusé l'enseignement que le Saint Esprit donnait par Paul; mais à ce moment elles ne l'avaient pas encore. Elles appliquaient, selon l'instinct même de la vie nouvelle, des exhortations que Paul liera à la doctrine de l'Église céleste liée à un Christ glorifié, et elles le faisaient parce qu'elles étaient consé-quentes avec ce qu'elles avaient. Leur marche montrait la foi en activité, si ignorante qu'elle fussent de beaucoup de choses. Une telle marche est toujours possible, et prescrite au fidèle, au milieu d'une pro-fession sans vie encore supportée par Dieu: c'est sur quoi insistera l'épître de Jacques. Mais elle risque d'être abandonnée pour «glisser loin», et n'être elle-même qu'une forme, si l'on persiste à ignorer ce qu'on devrait savoir, et si la foi ne se nourrit pas de la vraie doctrine qui enseigne la séparation pour et avec Christ: c'est sur quoi insiste l'épître aux Hébreux. Nous qui arrivons à l'étape dernière, ne souhaiterions-nous pas la franchir, avec le secours du Sei-gneur, en réalisant ce qui marquait ces assemblées au terme de l'étape initiale? Nous bénéficions, par grâce, de la remise en lumière de la vérité concernant le corps de Christ, vérité qui n'avait pas encore été révélée à ces croyants, et qui a été dans la suite si grandement oubliée. Il importe pour nous d'ac -corder la pratique avec cette doctrine capitale pour le témoignage de Dieu dans le temps présent¹. Te-nons ferme ce que nous avons, selon l'injonction faite à Philadelphie comme au fidèle résidu de Thya-tire.

¹ Nous saisissons cette occasion pour recommander tout particulièrement le court traité: Sur la Doctrine de l'épître aux Éphésiens, ses résultats pour le temps actuel, par H. R.

C'est ainsi seulement que nous pourrons revêtir les caractères qui brillaient dans ces assemblées. Leur tableau est de toute beauté dans sa simplicité extrême. Il tient en quatre traits.

1° D'abord, la paix. «Les assemblées étaient en paix». A l'extérieur Dieu leur donnait du répit dans les persécutions. De même, à l'heure qu'il est, l'opposition du monde n'a pas la violence d'autres temps, dans nos pays en tout cas; nous parlons volontiers de la «porte ouverte» d'Apocalypse 3, 8 ; comment la mettons-nous à profit? Ces assemblées le faisaient en jouissant de la paix intérieure, et, comme elles, nous avons besoin, en rendant grâces pour les facilités accordées, de cultiver entre nous l'affec-tion fraternelle, dans la paix. Cette paix constamment souhaitée par Paul aux assemblées et aux saints

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ne peut exister que comme fruit de l'Esprit ¹. Elle est menacée sans cesse par l'action de la chair, source des troubles, des divisions, des conflits ². Nous la voyons effectivement compromise et détruite par suite de notre manque de vigilance à prévenir et à réprimer ces actions charnelles. Tantôt des fausses doctrines viennent bouleverser les esprits. Tantôt les racines d'amertume bourgeonnent en haut, troublent et souillent. Les convoitises de toutes sortes, l'occupation de soi, l'orgueil, font leur œuvre néfaste de discorde ³. Nous ne pouvons qu'être frappés de voir combien sont nombreuses les recommandations relatives à la paix entre les saints. Recevons avec douceur et sérieux tant de passages qui nous rappellent que la paix est le propre de la vie de ceux qui par la foi ont la paix avec Dieu. Faut-il en transcrire quelques-uns? «Poursuivez la paix avec tous.» «Recherchons les choses qui tendent à la paix». «Poursuis la jus-tice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur». «Soyez en paix entre vous». «Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix» 4.

¹ Galates 5, 22. ² Jacques 4, 1-3; Galates 5, 20; 1 Corinthiens 3, 3. ³ Romains 16, 17; Hébreux 12, 15. 4 Hébreux 12, 14; Romains 14, 19; 2 Timothée 2, 22; 1 Thessaloniciens 5, 13; 1 Corinthiens 14, 33.

La paix de l'assemblée sera bien assurée si la paix remplit chacun de ceux qui la composent. Que chacun veille pour son compte. «Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement», et que «le Dieu de paix lui-même vous donne la paix en toute manière» ¹.

2° Les assemblées «étaient édifiées». C'est dans la paix que l'édification se poursuit: «gardant l'unité de l'Esprit par le lien de la paix». Ainsi voyons-nous ces assemblées devancer les exhortations de l'apôtre Paul, sous la plume duquel revient si souvent la comparaison de l'assemblée avec un édifice qui se construit. Pour bien édifier il faut des bases solides, de bons matériaux, un sage architecte, des ouvriers consciencieux. Le fondement de Dieu demeure inébranlable, grâces Lui en soient rendues. Les seules pierres à mettre en place dans lA maison sont leS piErres vivantes, savoir ceux qui ont goû-té que le Seigneur est bon et qui, rachetés par le sang de Christ, possèdent sa vie. Le mortier qui les lie ne peut être que l'amour dans la vérité: «lamour édifie». Les apôtres et, prophètes ont été les arcHitectes, mais en tous temps les ou-vriers73n'œuvrent utilement que comme miniStre3 de la Parole «qui a la puissance d'édifier» ², sous l'aCtion et la directioN du Saint Esprit.

¹ Thessaloniciens 5, 23; 2 Thessaloniciens 3, 16. ² Actes 20, 32.

Ainsi en était-il pour ces croyants de Palestine. Ainsi doit-il et peut-il en être de nous: sachant plus de choses qu'ils ne pouvaient en savoir, et responsables de les avoir reçues, nous devrions être heureux et empressés de les faire servir à l'édification. Jude, s'adressant à des fidèles des derniers jours, les ex-horte à combattre pour la foi précédemment enseignée aux saints: «mais vous, bien-aimés, leur dit-il, vous édifiant sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l'amour de Dieu» ¹. Qu'aujourd'hui comme autrefois «tout se fasse pour l'édification» ².

3° Ces assemblées «marchaient dans la crainte du Seigneur». La marche révèle à la fois la direction que le marcheur a dans sa pensée, l'énergie avec laquelle il y tend, son caractère et son état de santé, selon que sa marche est assurée ou incertaine, égale ou vacillante, etc. La conduite de ces croyants montrait qu'ils avaient un Seigneur auquel ils étaient heureux d'appartenir et d'obéir ensemble. Ils re -connaissaient le Seigneur de gloire et le craignaient de cette sainte crainte qui a toujours été le com-mencement de la sagesse et de la connaissance, et qui est le principe de toute réelle consécration. La crainte les avait caractérisés dès le début: «toute âme avait de la crainte» ; «une grande crainte s'empa-ra de tous ceux qui entendirent ces choses» ; «une grande crainte s'empara de l'assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses» ³. Le gouvernement de Dieu n'était pas un vain mot. Ces croyants hébreux devront être plus tard exhortés à maintenir une telle crainte: l'épître aux Hé-breux, celles de Pierre, y reviennent maintes fois. Prenons ces exhortations pour nous, et «retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu d'une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte» 4. Nous confessons le même Seigneur qu'eux. Il a sur nous les mêmes droits qu'ils lui recon-naissaient, et qu'il a acquis par ses souffrances et sa mort.

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¹ Jude 20. ² 1 Corinthiens 14, 26. ³ Actes 5, 5, 11. 4 Hébreux 12, 28.

Ce nom de Seigneur passe aisément et peut-être parfois légèrement sur nos lèvres, mais il est sérieux de le prononcer en vain. «Sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs ¹». Nous professons volon-tiers avoir été libérés de l'assujettissement à des hommes et à des organisations humaines. En pren-drions-nous occasion pour nous conduire à notre gré, chacun faisant ce qui est bon à ses yeux? Nous avons un Seigneur, et Il est le Seigneur de l'Assemblée. Quand nous sommes réunis en son nom nous avons à faire tout en ce nom, dans le sentiment de la présence et de l'autorité de Celui qui nous ras-semble. Un tel nom ne saurait être associé au mal, au monde, à la volonté de la chair. Nous n'y pren-drons jamais trop garde.

¹ 1 Pierre 3, 15

4° Vient enfin une autre comparaison qui prendra son plein sens dans cet enseignement doctrinal de l'Église que Paul n'avait pas encore donné mais que ces assemblées appliquaient selon leurs lumières. Elles «croissaient par la consolation du Saint Esprit», comme un corps vivant de sa vie normale et se développant par sa force vitale régulièrement et sainement alimentée. Quand la crainte du Seigneur est là, l'Esprit saint n'est pas attristé, il accomplit sa fonction qui est de glorifier Christ et de prendre de ce qui est à Lui pour le communiquer aux siens. Il agit dans l'assemblée en agissant dans chaque croyant.Ces assemblées augmentaient en nombre et progressaient dans la grâce et la vérité. La consolation du Saint Esprit, tout en donnant ce qu'il faut pour aider et soulager les âmes au sein de l'épreuve, apporte l'encouragement et la force pour affronter le combat et poursuivre l'œuvre de foi, le travail d'amour, dans la patience d'espérance. Le Saint Esprit est là, chers frères et sœurs, toujours le même, chacun des rachetés est son temple, et l'Assemblée est l'habitation de Dieu par l'Esprit. A-t-il sa libre action parmi nous? Demandons à dis-cerner et à juger ce qui l'entrave, et qui empêche cet accroissement heureux, à la gloire de Christ, qui est possible quel que soit le temps. Paix; amour actif pour édifier dans la vérité, crainte du Seigneur rassurante et sanctifiante, consola -tion du Saint Esprit donnant l'accroissement, ces quatre beaux caractères vont ensemble. Les assem-blées qui les ont ainsi revêtus un moment sont un modèle pour toutes, à toutes les époques, et dans la phase de l'histoire de l'Église à laquelle nous appartenons tout résidu fidèle sera marqué par ces traits. En vérité, cela n'est-il pas à notre portée, pour notre joie et pour la gloire de Christ?

A. G.________________________________

ÉPÎTRE DE JUDE

(Suite de la page 193)

Verset 3. «Bien-aimés, quand j'usais de toute diligence pour vous écrire de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints.» Avec le verset 3, commence le sujet de cette lettre. Jude désirait écrire aux saints pour leur parler du salut dont nous allons hériter, il était heureux de s'en occuper avec eux; mais quelque chose s'est pré-senté à son esprit: le mal était à l'horizon, il allait grandissant; on essayait de renverser ce que Dieu avait donné et, comme dit un Psaume: «Si les fondements sont détruits, que fera le juste?» Aussi l'apôtre doit-il jeter un cri d'alarme. Il n'est pas maître de ce qu'il a à dire; il ne fixe pas lui-même la na -ture de ses enseignements, il est dans la nécessité de leur écrire sur un autre sujet. Nous trouVons bien là le caractère de l'esclave, ce titre qu'il a invoqué au commencement. Quel exemple pour tout servi-teur! Pouvons-nous74regretter de ne pas74savoir ce qu'il aurait pu dire avec intelligence? Dieu n'a pas permis que nous le sachions, mais Il a voulu Que nous sachions ce qu'il a écrit pour établir un barrage contre le mal et, à de certains moments, cela est plus important qu'une activité proprement positive. Combien ce qu'il écrit est de circonstance pour nous qui, aujourd'hui, approchons du dénouement! Il nous appartient de retenir tout particulièrement les termes de l lettre qu'il a écrite sous l'empire de la nécessité.

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L'apôtre exhorte «à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints». Depuis bientôt deux mille ans, de quel profit ont été ces versets pour ceux qui ont su les lire! Que de fois il a fallu li-vrer des batailles « pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints» ! La foi, ici, c'est la doctrine. L'activité des saints doit être dans .la communion de Dieu en tout temps; ainsi en était-il pour ceux qui étaient revenus de la captivité, il fallait d'abord que l'autel fût établi sur son emplacement, et que les fondements de la maison fussent posés. C'était nécessaire; mais vient un moment où il faut penser aux murailles; il faut qu'elles ne soient pas renversées. Les ennemis disaient que, les murailles n'étant pas fortes, un renard les ferait tomber; c'est ce qu'ici l'ennemi cherche à faire. Il fallait poser les fonde-ments, mais aussi réaliser la séparation d'avec le monde: être pour Christ, tandis que l'homme et son iniquité prévalent. Ce qui est appelé ici la foi est un grand trésor. Saurons-nous jamais le prix de toutes les vérités que Dieu a consignées dans sa Parole et que nous possédons, établies dès le commencement? Il faut com-battre pour garder cette foi, parce que l'ennemi est vigilant pour l'attaquer. On voit la fidélité du Seigneur envers les siens; il savait d'avance que le témoignage chrétien ferait faillite extérieurement et il donne d’avance une provision d'avertissements et d'encouragements pour le fidèle. Nous en avons bien besoin aujourd'hui plus même que les croyants du temps de Jude. Il n'y a plus un Jude aujourd'hui, à proprement parier, mais il peut y avoir cependant des Jude qui, appelés par le Seigneur Lui-même se trouvent dans la nécessité de faire comme lui, chacun selon sa mesure. Nul, que le Seigneur et l'Esprit Saint, ne dictait à Jude ce qu'il avait à écrire. Nul ne savait comme le Sei -gneur les besoins divers et profonds de son peuple dans ce temps-là et dans les temps à venir. Le ministère inspiré, dans son principe, est d'une valeur et d'une importance que rien ne remplace. Le temps de ce ministère est révolu. Mais tout service exige beaucoup de dépendance; alors il s'ac-complit sans aucune préméditation, sans aucun conseil humain et sous la seule nécessité d'être obéis-sant au Seigneur. Nous devrions nous appliquer à réaliser cela, non pas pour donner une parole inspi-rée comme Jude, mais pour lire la parole inspirée que nous avons; que le Seigneur veuille maintenir et susciter au milieu des siens de tels «esclaves».

Verset 4. «Car certains hommes se sont glissés parmi les fidèles, inscrits jadis à l'avance pour ce ju-gement, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et 'qui renient notre seul maître et seigneur, Jésus Christ.» Combattre pour la foi, cela peut s'entendre de plusieurs manières. Souvent, c'est simplement pré -senter la vérité en face de la corruption. Car, dans Jude, nous avons essentiellement le reniement de l'autorité du Seigneur et maître, et la dissolution, la corruption morale. Il y a lieu de présenter la vérité en rapport avec ces deux choses-là. Que de fois aussi des saints ont combattu en attaquant l'adversaire, en répondant même par des écrits, à ses insinuations et à ses attaques! La vie chré tienne toute entière est un combat, c'est l'un de ses caractères. Il s'agit ici de mettre en garde contre des gens qui se sont glissés dans le christianisme naissant. Depuis lors, ils sont devenus légion, plus nombreux probable -ment que les vrais chrétiens. Nous trouvons chez tous les apôtres cette douleur de prévoir ce que l'en -nemi ferait dans le témoignage; elle est, malgré tout, contre balancée par la confiance dans le Sei-gneur. Pour nous qui n'avons pas à prévoir mais qui constatons les dégâts dans la maison de Dieu, y aurait-il place pour l'indifférence, pour le laisser-aller ou pour le repos? Jamais. Si nous avons compris ce qu'est l'Assemblée, si nous avons été rendus attentifs au témoignage que le Seigneur a suscité pour nos temps, si nous avons conscience que le Seigneur nous y a conduits, pen -sons-nous que ce soit un lieu où nous puissions nous laisser vivre? Aurions-nous trouvé sur la terre un lieu de repos? En un sens, moralement, spirituellement, oui; mais dans un autre, pas du tout: en pré-sence de la ruine et au milieu des dangers qui nous menacent, nous ne pouvons pas nous reposer. Celui qui est esclave du Seigneur combattra toujours pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints. Le diable a semé l'ivraie et nous verrons ce que sera la moisson. Il suffit d'avoir une notion même très vague de l'histoire de l'Église pour être épouvanté et comprendre la solennité des prophéties que nous trouvons ici. Et aujourd'hui, est-ce que le fait que nous sommes à part, séparés, nous abrite contre le danger que dénonçait Jude? Que de personnes se glissent .parmi les saints! Nul n'oserait affirmer que parmi tous ceux qui se sont rangés dans le témoignage actuel, il n'en est pas qui «se soient glis-sés». Cela fait sentir la responsabilité de ceux qui ont à ouvrir la porte ou à la fermer. Pour que per-sonne ne se glisse, de ceux qui ne sont pas du Seigneur, c'est de dépendance que nous avons besoin et non de sagesse humaine. Nous touchons là des points vitaux du témoignage de tous les temps. Ces hommes qui se sont glissés sont, avons-nous dit, caractérisés par deux faits: ils changent la grâce de Dieu en dissolution et ils renient notre Seigneur. Cela peut se faire de bien des manières. Évidemment

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ici c'est le reniement ouvert; mais il y a des degrés dans la façon de renier pratiquement. De même il y a diverses façons de changer la grâce de Dieu en dissolution. Le niveau moral baisse dans le témoi-gnage, on tolère ce que l'on ne tolérait pas, et en continuant dans cette voie, on en viendrait dans quelques années à tout tolérer, c'est-à-dire qu'il l1.'y aurait plus de témoignage. La fidélité des saints exige, et le Seigneur seul peut la donner, cette sagesse qui rend intransigeant pour com battre et fait comprendre que tel fléchissement aujourd'hui entraîne la ruine demain. Une telle exigence peut paraître charnelle et arbitraire, alors que, s'il y avait un Jude ou un Paul, elle serait l'effet de l'autorité; mais c'est la spiritualité qui voit le danger avant qu'il ait écla té; et c'est la fi-délité pure et simple au Seigneur et en même temps l'amour pour les saints qui poussent à signaler ce danger. Il y a des moments, comme ici, où le destin du peuple de Dieu se joue et, à ce moment-là, un Jude se lève et dit: Voilà ce qu'il en est et il n'y a pas de transaction, de fléchissement possible; ou alors il n'y a pas de témoins, pas de fidèles. Que le Seigneur veuille faire qu'il y en ait jusqu'au bout. Mais quel appel pour chacun de nous, afin qu'à un degré ou à un autre nous' ne soyons pas comme ceux qui se glissent et qui contribuent, sans être proprement comme les apostats, à affaiblir l'autorité de notre seul maître et Seigneur et à faire baisser le niveau moral en tournant la grâce de Dieu en dis-solution. Il y a un appel pour chacun de nous dans ces jours de la fin. L'apôtre voit, et décrit ce qu'il voit en termes que nous n'aurions jamais osé employer; il dit : c'est la ruine, le naufrage; mais il dit: combattez. Voilà la foi. Au nom de la ruine on a fait des con cessions. L'apôtre n'en fait pas, parce que Dieu n'en fait pas. Il y a toujours eu des moments d'où le sort du peuple a dépendu d'une manière de faire particulière. Nous pensons à Moïse après le veau dor; Dieu aurait pu prendre l'affaire en main et déTruire76son peuple. D'un autre côté Moïse a intercédé pour ce peuple, mais il a revendiqué les droits de l'Éternel et des fidèles ont brandi leur épée pour s'en sErvir contre leur76propre chair. Cela a été selon Dieu, puisqu'il a pris Lévi pour remplir un office d'honneur. Et Dieu est toujours le même comme la foi est Toujours la même. Elle sait ce qu'il faut faire pour honorer Dieu et elle le fait. 76Un mot sur cette expression: «la foi qui a été une fois enseignée.» Elle avait été enseignée orale -ment par les apôtres. Nous, nous avons l'Écriture et nous sommes d'autant plus responsables que, pour nous aider dans sa lecture, nous avons été enseignés et nous avons reçu des lumières par des instru -ments que Dieu avait choisis et formés. Nous avons reçu cela «une fois» et nous sommes donc respon-sables de combattre pour ce que nous avons reçu. Ceux qui rejettent cet enseignement auront affaire au Seigneur. Dieu n'a pas renouvelé la qualité des serviteurs de la première Heure du siècle dernier et on n'arrivera pas à retrouver ce qu' l a donné par leur moyen, si on le néglige, car Dieu ne le donnera pas deux fois. (À suivre)

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DANS LE SANCTUAIRE

Le liEu de la présence divine est quelque chose qui cause l'épouvante et l'effroI à l'homme irré -généré, %t il l'est même pour le croyant dont les voies ne sont pAs droites. «Que ce lieu-ci est terrible 1» dit Jacob en s'éveillAnt dans le lieu où Dieu lui avaIT parlé des plus riches promesses. Mais pour le cœur fidèle c'est un lieu de prédilection ; du reste son bonheur, sa joie, sa sécurité, ses progrès en dé-pendent. S'en éloigner un instant le jette dans la perplexité, le doute et la tristesse. Le Psaume 73 nous en parle d'une manière instructive pour chacune de nos âmes. Ce Psaume a été composé par Asaph, homme de Dieu remarquable et signalé dans sa Parole. Son nom se retrouve plusieurs fois dans le 1er livre des Chroniques. Il paraît pour la première fois au cha-pitre 6 v. 39 qui établit76sa gÉnéaLoGie. Asaph étAit dE la descendance dE Kehath, famille de la tri-bu de Lévi particulièrement privilégiée, car c'est aux Kehathites qu'étaient confiés les ustensiles pré -cieux du tabernacle lOrs de la pérégrination de ce dernier dans le désert (Nombres 3, 27; 4, à 15). En-suite l'EspRit de Dieu le signale dans 1 Chrono 15 et 1676ComMe remplissant76L'office dE chaNtre aVec Héman eT Ethan

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auteurs des Psaumes 88 et 89. Au chap. 16, David lui rEmet un Psaume pour célébrer l'Éternel. Enfin on le retrouve encore au chap. 25, quand David vieux et avancé en âge établit Salomon, son fils, roi sur Israël, dictant également les fonctions de chacun dans son royaume, il donne à Asaph la direction de ceux qui prophétisaient sous la direction du roi (25, 2). Il est aussi l'auteur des Psaumes 73 à 83 dans lesquels s'exprime un intérêt profond pour le peuple de Dieu opprimé. Il questionne souvent Dieu en voyant, avec l'œil prophétique, la ruine d'Israël et le pays envahi par les nations, mais il prononce aussi souvent cette expression de la foi77du sein de la dou-leur: «Jusques à quand ?» Il a également composé le Psaume 5, intercalé entre le 49 qui montre le mondain mettant tout son cœur aux choses Visibles et périssables et dont la fin est la nuit éternelle, et le 51 qui relate le travail de conscience du pécheur repentant. Ce Psaume 50 signale le froid formalisme de l'homme religieux qui pense coNtenter Dieu par une piété extérIeure. Tous ces détails nous aident à comprendre qu'Asaph n'était pas un homme ordinaire en Israël, il occupait une place privilégiée et élevée au milieu de «ce peuple merveilleux dès ce temps et au-delà » (Ésaïe 18, 2). Pourtant, malgré cet insigne honneur, Asaph, comme tant d'autres, ne s'est pas tenu constam ment dans le sanctuaire, de là le travail douloureux par lequel il a passé. Et c'est l'expérience pénible que nous ferons si nous ne restons pas dans ce lieu béni. Il y a cette alternative pour nous, ou bien de rester dans la proximité de Dieu et jouir de Lui, ou bien de laisser nos yeux et nos cœurs errer vers 1es choses périssables d'ici-bas. Dès que l'on quitte cette place bénie on ne voit plus les choses avec l'œil de Dieu. On porte envie aux arrogants, à leur prospérité, à leurs richesses, mais ce terrain est dange-reux, on risque de glisser (v. 2), le raisonnement s'ensuit pour tomber ensuite dans le mécontentement et le murmure. C'est le moment de veiller car c'est le point de départ d'une chute certaine, Satan profi-tant de l'occasion pour nous lancer ses dards enflammés (Éphésiens 6, 16). Pour Asaph, la prospérité des méchants était une énigme et nous le comprenons car, pour le Juif, la prospérité matérielle était un signe de la faveur de Dieu, mais, pour un croyant de notre économie, ces paroles seraient tout à fait inadmissibles. Hélas, on les entend fréquemment dans la bouche des enfants de Dieu et surtout dans ces temps difficiles où nous vivons! Pourquoi cela? N'est-ce pas parce que nous oublions les biens meilleurs et permanents (Hébreux 10, 34) et toutes nos bénédictions spiri-tuelles dans les lieux célestes en Christ? Si nous savions combien en parlant ainsi nous blessons le cœur de notre Père qui nous a tout donné avec son don inexprimable (2 Corinthiens 9, 15 ; Romains 8, 32) ! Si nous étions davantage occupés de son amour, nous serions capables de faire le contraire, et de dire comme David: «Mon âme bénis l'Éternel et n'oublie aucun de ses bienfaits » (Psaume 103, 1). Certes, les temps que nous traversons sont extrêmement pénibles et exerçants, et beaucoup de saints sont comme Asaph battus tout le jour (v. 14) ; mais ne vaut-il pas mieux regarder en haut du sein de la souffrance, confier à notre Père nos soucis et nos inquiétudes selon qu'Il nous y invite dans sa Parole en maints endroits, et y rechercher les encouragements nombreux dont elle est, remplie, trouvant ainsi auprès de Lui la force pour achever le voyage qui touche visiblement à sa fin? C'est ce qu'Asaph a fait, pour son apaisement et son bonheur. On a comparé, avec raison, le croyant à l'aiguille aimantée de la boussole. Elle peut subir des dévia-tions par suite d'influences étrangères mais ensuite elle reprend son orientation normale et cette orien -tation pour le fidèle, c'est le sanctuaire. Nombre de Psaumes nous parlent de ce lieu béni, mais il y en a quatre qui nous donnent à cet égard des enseignements précieux et profitables. Dans le Psaume 27 l'âme s'y trouve en sécurité à l'abri des attaques de l'ennemi. Au Psaume 63, elle jouit, en y pensant, de la communion el éprouve une joie in -finie bien que le lieu dans lequel elle se trouve soit aride, altéré et sans eau. Au Psaume 84, après en avoir été privée pendant un temps, elle s'y retrouve comme après une longue absence, contemple les autels et loue incessamment. Dans notre Psaume, le sanctuaire est le lieu où l'on reçoit l'intelligence sur toutes choses; les énigmes sont expliquées, les problèmes résolus, les raisonnements anéantis, c'est le lieu où l'on éprouve les compassions divines. Dès qu'Asaph y entre, tout change pour lui, et ses pen-sées changent vis-à-vis de Dieu:

1° Il est au clair sur le sort des méchants; ils prospèrent dans le monde, c'est vrai, mais leur ruine est définitive (v. 18 à 20).

2° v. 21-22 Il apprend à se connaître, chose indispensable pour tout progrès réel. «J'étais stupide, dit-il, et je n'avais pas de connaissance, j'étais avec toi comme une brute.» Agur (Proverbes 30) fait cette

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connaissance de lui-même d'emblée, alors il prononce son merveilleux oracle. Job l'acquiert après bien des débats. Alors Dieu le bénit et lui donne le double de tout.

3° v. 24 L'espérance redevient vivante pour le cœur: Asaph parle de la gloire. Cette espérance est un peu différente de la nôtre: nous, nous sommes déjà reçus et, avant qu'il soit longtemps, nous paraîtrons avec le Seigneur en gloire (Colossiens 3, 4) mais avant cela, le Seigneur paraîtra pour nous ravir avec Lui. Connaissant ces vérités, nos cœurs s'écrient: «Amen; viens Seigneur Jésus» (Apocalypse 22, 20).

4° v. 25 C'est le langage de l'intimité et de la satisfaction d'avoir Dieu coMme son Tout. Il lè ve les yeux aux cieux oÙ se trouve son objet et, tout en traversant la terre

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il trouve Son plaisir en Lui. N'est-ce pas le langage du bi%nhEureux apôtre: «Je regarde... toutes choses comme étant Une perte, à cause de l'excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Sei -gneur» (Philippiens 3, 8)?

5° v. 26 Soumission et confiance dans l'épreuve; l'homme extérieur dépérit, consumé par la souf-france, mais Dieu est le Rocher sur lequel il se fonde et son partage pour toujours.

6° v. 28 S'approcher de Dieu est tout son bien; c'est l'état normal du fidèle et ceci fait sous-entendre la dépendance: On ne veut rien faire sans le consulter, sans lui exposer ses besoins et ses inquiétudes. C'est à cela que nous sommes invités sans cesse dans l'épître aux Hébreux, soit pour la prière (Hébreux 4, 16), soit pour le culte (Hébreux 10, 22 ; voir aussi 7, 19, 25). Il est dit d'Abraham en Genèse 18, 23 qu'il s'approcha pour faire sa requête.

79 7° On est capable de rendre témoignage de la fidélité de Dieu et on devient ainsi un moyen entre ses mains pour encourager les autres,79«pour raconter tous ses faits». N'est-il pas vrai que les avantages sont grands à rester dans le sanctuaire et à y revenir au plus tôt dès que nouS l’avons quitté ? Le Seigneur Jésus s’y tenait coNstamment ; il pouvait dire de lui-même qu’iL était79«le Fils de l’homme qui est dans le ciel». Aussi sa carrière terrestre n’a accusé aucune fai-blesse ni aucun mécontentement, alors même que la pression des circonstances était des plus forte, il a pu louer le Père pour toutes ses dispensations à son égard. Puissions-nous ressembler à ce parfait mo-dèle.

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EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 196)

Deuxième série: chapitres 5 et 6

Ici commence le sujet propre du prophète, dont la préface n'est qu'un aperçu. Ces deux chapitres dé-crivent l'iniquité de l'ensemble du peuple comme vigne de l'Éternel, et les jugements qui fondront sur lui; la vigne sera dévastée, mais un pEtit Résidu, dont Ésaïe est le type, serA sauvé, à travers la repen-tance et le jugement de soi.

Chapitre 5. - v. 1-7.79L'Éternel juge sa vigne, c'est-à-dire Israël, sur le pRincipe de ce qu'il a fait pour elle et du fruit qu'elle devrait rapporter après tant de soins. Rien n'avait manqué à ces soins, ils avaient été parfaits et co-plets, aussi sera-t-elle complètement détruite.

Six malheurs sont prononcés conTre les différents caractères de l'iniquité:

Premier malheur : v. 8-10. Sur la convoitise et l'ardeur à acquérir et tout garder pour soi. Ce mal-heur est la diminution de la population et la disette.

Deuxième malheur: v. 11-17, Sur l'ivresse et les plaisirs du monde. Le malheur consiste en la capti -vité, la famine et la soif, enfin le sépulcre et le juste jugement.

Troisième malheur: v. 18, 19, Sur ceux qui font le mal sciemment au mépris de Dieu et de son ju-gement.

Quatrième malheur: v. 20. Sur ceux qui confondent le mal et le bien, la lumière et les ténèbres, la douceur et l'amertume.

Cinquième malheur: v. 21. Sur ceux qui ont une haute opinion d'eux-mêmes et de leur intelligence.

Sixième malheur: v. 22, 23. Sur ceux qui emploient leur énergie pour s'enivrer des choses du monde, qui se font les défenseurs du mal qui leur profite et qui noircissent ceux qui font le bien.

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La colère de l'Éternel s'est embrasée contre eux et le jugement de Dieu les consumera ainsi que toute leur gloire (24). Les «Malheurs» des versets 18 à 23 (troisième à sixième) consistent dans la colère de Dieu, le feu consumant du jugement tombant sur ces hommes et sur toute leur gloire (v. 24, 25). «La colère de l'Éternel s'est embrasée contre eux», et «pour tout cela» cette colère «ne s'est pas détournée et sa main est encore étendue» (voyez 9, 12, 17, 21).

v. 26-30. Cette colère se donne cours dans l'invasion de l'Assyrien (cf. 10,5), «verge de ma colère».

Chapitre 6. Ce chapitre se relie au précédent par la mention d'un septième Malheur. Mais il s'agit d'un autre principe de jugement. Les Malheurs précédents sont prononcés sur ce qu'Israël a fait, étant déchu de la bénédiction première; ici, le dernier Malheur est prononcé sur ce que l'homme, et le meilleur, est devant le Dieu saint. C'est le Malheur sur le moi ¹. Au chapitre 5 ce sont les suites de la rébellion contre l'Éternel ; ici, qu'allait devenir l'homme, fût-il le moins coupable, fût-il un prophète, quand il rencontrerait Dieu? Pourrait-il dire autre chose que: «Malheur à moi, car je suis perdu»? De fait, c'est là la première en date des prophéties d'Ésaïe ², et cela aussi a son importance .capitale. Dès le début, l'homme est absolument condamné. Le Résidu même, dont Ésaïe est un type, ne mérite pas autre chose que la condamnation. ¹ Disons en passant que nous trouverons aux ch. 28 à 33 six autres « Malheurs» précédés, mais non suivis comme ici, d'un même septième, Malheur à moi (24, 16). En Matthieu 23 le Seigneur profère sept Malheurs sur les conducteurs du peuple, mais suivis du « Béni soit...» du v. 39 prononcé par ce même peuple acclamant la grâce dans la personne du Sauveur, alors que ces conducteurs maudits le conduisaient à sa perte. Ces sept Malheurs remplaçaient les neuf bénédictions de Matthieu 5 (neuf, trois fois la plénitude divine), dont les chefs n'avaient pas voulu.

² Dates des prophéties dans Ésaïe : 6, 1 ; 7, 8 ; 14, 28 ; 20, 1 ; 36, 1.

Ce chapitre est en même temps le début d'une parenthèse qui se termine au chapitre 9, 7. Au verset 12 de ce ch. 9, le prophète reprendra, comme nous le soulignons plus haut, la parole de 5, 25 «Pour tout cela... sa main est encore étendue» et la répète aux v. 17, 21 et 10,4). Outre sa transposition dans le but que nous avons indiqué, cette parenthèse nous présente le Messie, sa l'éjection par les Juifs, et la bénédiction sous son règne futur. Après ces remarques générales, reprenons en détail cet intéressant chapitre.

v. 1-7. La vision est de la gloire du royaume de Christ sur la terre. Le trône n'est pas dans le ciel mais au-dessus de la terre. Seule la manifestation de cette gloire est dans le temple (le lieu saint, non le lieu très saint), sur la terre. Les séraphins sont dans le ciel au-dessus de lui. C'est Christ homme, exalté comme roi, chef de l'armée des cieux, adoré par les séraphins. Les créatures les plus élevées pro -clament la sainteté de Christ roi, le Dieu d'éternité, le Créateur. Les séraphins (littéralement les brû-lants qui volent) se couvrent la face. Et un homme serait appelé à voir Sa gloire, à face découverte? Oui, mais il faut auparavant le «Malheur à moi» et le «je suis perdu». Aussitôt toute impureté dispa -raît, même des lèvres du croyant, par le jugement dont le feu a consumé l'holocauste et ne peut plus avoir qu'à consumer toute iniquité chez le croyant. Il fallait qu'il eût conscience du feu du jugement sans en être atteint, car tout ce qu'il était avait été déjà consumé dans la victime sur l'autel.

v. 8-13. Maintenant le prophète est capable de dire, comme son Maître: «Me voici, envoie-moi», quand le Seigneur demande: «Qui enverrai-je ?» Le message au peuple est que son endurcissement est un jugement de Dieu (Jean 12, 37-41). Mais la foi peut dire: «Jusques à quand?» (C'est le mot du Rési-du dans les Psaumes), certaine que le Seigneur ne peut demeurer sur le jugement. Alors trois choses sont révélées au prophète: 1° la désolation et la solitude actuelles, comme juge-ment de Dieu; 2° un «dixième» rentrant après la captivité, mais pour être brouté de nouveau; 3° enfin un tronc qui reste, une «semence sainte», le Résidu croyant, formant le noyau d'un peuple nouveau.Ainsi la foi compte sur la fidélité de Dieu, et Dieu répond: Il y aura un Résidu. (J. N. D.)(À suivre)

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FRAGMENT

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Qu'il nous soit donné de marcher par la foi, ne nous laissant pas déconcerter par ce que nous pou -vons voir autour de nous, même parmi ceux qui se disent des membres du Corps de Christ. Nos yeux étant arrêtés, fixés sur Dieu, sur les choses invisibles, que toute notre vie en porte l'empreinte, afin que nous ayons le témoignage, que nous nous aPpliquons avec ardeur à lui être agréables. C'est là81une grande parole! Mais l'apôtre Paul la confirme dAns le cinquième81chapitre de la deuxIème épître aux COrinthiens, v. 9. Que nous nous applIquions toujours davantage, che2s amis, à être agréables à Dieu notre Père qui nous a aimés de toute éternité.

………………………………………

« FAIS-MOI CONNAÎTRE LE CHEMIN OU81J'AI À MARCHER»

(Psaume 143, 8)

Sans doute un croyant peut aller son chemin dans le monde, ne pensant guère qu'à y prospérer maté-riellement, ne se demandant même pas, lorsqu'il a une décision à prendre, si la voie dans laquelle il va s'engager est selon Dieu et ne prêtant aucune attention aux avertissements plus ou moins clairs qui sont susceptibles de lui être donnés. Dieu peut laisser aller les choses un temps tout au moins, et même parfois peut-être jusqu'au bout de la route... Celui qui a vécu ainsi aura pu amasser de grands biens, connaître une exIstence facile, il n'en a pas moinS perdu sa vie, une vie que Dieu nous donne pour Le glorifier ici-bas, en étant des témoins, des serviteurs, des aDorateurs. DaNs des cas de ce genre, Dieu intervient généralement, arrêtan4, pour son plus81grand bien sPirituel, le crOyant qui a aussi peu en vue les intérêts et la gloire du SEigneur; les épreuves qu' l dispense sont parfois très douloureuses, il vaut pourtanT la peine de les traverser si elles produisent le fruit pour lequel Dieu les permet. Mais81cEs lignes s'adressent surtout à des croyants désireux d'être fidèles au Seigneur et de marcher dans un chemin où ils auront son approbation et sa bénédiction. Un tel désir étant dans le cœur, il y a toutes les circonstances de la vie pratique en présence desquelles il convient d'être conséquent avec ce qui nous anime intérieurement. C'est alors que nous connaissons parfois de sérieuses difficultés. Qui d'entre nous ne les a éprouvées? Nous laissons de côté le cas très différent où nous paraissons hésiter alors que nous avons déjà pris une décision sur laquelLe nOus sommes bien déterminés à ne pas revenir: nous s<mmes tout disposés à nous engager dans un chemin de81proprÞ volonté, nous en avons au fond pleine conscience, mais nous81voulons essayer de justifier notre choix aux yeux d% notre entourage, peut-être même À noS pROprís yeux. Nous trouvons alors maintes raisOns qui pourraient81Laisser croire que nOus avOns prIs la bonne direction

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tandis qu'en fait c'eSt dans le chemin dE notre volonté propre que nous sommes déjà engagés. Nous considérons seulement le cas d'un croyant vraiment désireux de ne faire que la volonté de Dieu mais qui ne voit pas clairement la route à suivre. Sans aucun doute, tant qu'il en est ainsi il convient de prier Celui qui seul peut nous éclairer d'abord, nous guider ensuite. De telles prières restent parfois long-temps sans réponse et celui qui demeure dans l'incertitude en est souvent troublé. Si Dieu ne répond pas aussitôt, c'est qu'Il a sans doute quelque chose à nous apprendre; par exempLe, cette leçon impor-tante: jetant un regard en arrIère, nous sommes amenés à reconnaître que nous n'avons pas vécu assez près du Seigneur. Si nous avIons mieux réalisé sa présence avec nous, joui82de sa communion, nous aurions eu la connaissance de sa pensée82au sujet dE nos circonstances et le chemin nous serait claire-ment apparu; si notRe «œil»82avait été «simple», c'est-à-dire: si nous n'avions été occupés que d'un seul objet, Christ, notre «corps tout entier» aurait été «plein de lumière», nous aurions vu ce qu'il convenait de faire et de ne pas faire. Juger cet éloignement, confesser nos manquements à cet égard, nous conduira à retrouver la proximité de Celui qui désire nous voir vivre près de Lui, de Lui et pour Lui; quel précieux résultat produit par un temps d'attente et d'exercice! N'y a-t-il pas là un réel enri -chissement spirituel, que l'âme n'aurait pas goûté si la réponse à la prière avait été immédiate, comme nous l'aurions tellement souhaité? Nous voudrions généralement que le Seigneur nous dise tout aussi-tôt: le chemin est ici, ou il est là, et nous oublions que s'Il veut nous guider, Il veut aussi nous instruire, nous former, nous avoir près de son cœur. «Je t'instruirai, et je t'enseignerai le chemin où tu dois mar-cher; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi» (Psaume 32, 8). Pour voir les mouvements de son œil, il faut être près de Lui et pour en comprendre la signification, jouir d'une intime communion avec Lui. Que ce temps d'attente, de perplexité, d'angoisse peut-être, soit aussi un temps de prière, d'exercices secrets avec le Seigneur; il sera alors profitable et, la patience ayant eu son œuvre parfaite (cf. Jacques 1, 4), Celui qui veut nous faire du bien à la fin saura nous enseigner le chemin où Il veut nous voir marcher. Nous pourrons ainsi aller sans crainte, confiants et dépendants. Il peut arriver parfois que nous manquions de patience. Nous n'aimons pas l'attente, l'incertitude, nous nous laissons facilement influencer parce qui plaît à nos cœurs naturels et nous nous engageons alors, un peu hâtivement, dans un chemin qui nous paraît être celui du Seigneur sans avoir au fond la conviction profonde qu'il en est bien ainsi. Il nous semble que le but poursuivi est selon Dieu, mais ne nous trompons-nous pas? Dans un cas semblable, si des difficultés surviennent, nous pouvons à bon droit nous demander si nous n'avons pas fait fausse route et si Dieu ne les permet pas pour nous arrêter tandis qu'il en est temps encore. C'est dans la prière, en recherchant la présence du Seigneur, la com -munion de ses pensées, que nous pourrons être éclairés. Cet exercice devra être d'autant plus sérieux et profond que nous nous sommes engagés sans que les choses aient été suffisamment mûries. Dieu saura montrer si les difficultés ont été suscitées par Lui pour nous faire revenir en arrière, ou encore per-mises par Lui pour exercer et éprouver notre foi et nous apprendre en cours de route ce qu'il aurait mieux valu apprendre avant de partir. Des obstacles peuvent aussi être placés sur un chemin où nous nous sommes engagés avec l'entière confiance que c'est le chemin du Seigneur et que le but poursuivi est bien' selon Lui. Des consciences délicates sont généralement amenées à se dire, dans de tels cas: nous n'avons pas assez prié pour connaître le chemin, nous avons agi sans nous en douter suivant l'inclination de nos propres cœurs, le Seigneur nous arrête! C'est oublier que nous cheminons dans un monde où nous avons à subir les as-sauts d'un adversaire déterminé à nous empêcher d'avancer vers le but; il n'est jamais aussi actif que lorsqu'il voit des croyants en bon état et dans un bon chemin. Il saura alors multiplier les obstacles pour essayer de produire le découragement dans nos âmes et un retour en arrière, ou encore pour nous engager dans une voie d'égarement. Une défaillance dans le discernement spirituel nous fera consi-dérer comme une direction divine ce qui n'est pas autre chose que le travail de l'ennemi pour nous em-pêcher de continuer dans le vrai chemin. Si Dieu permet que des obstacles soient ainsi placés sur notre route, c'est pour éprouver et fortifier notre foi. Une foi inébranlable compte sur Dieu et sur Lui seul, elle ne se laisse pas décourager par les obstacles quand elle a discerné le vrai chemin, elle y trouve au contraire des occasions nouvelles d'expérimenter la puissance et le secours du Dieu en qui elle met sa confiance. Elle avance sans crainte, avec cette énergie active qui tend vers le but, s'appuyant sur Celui qui est plus grand que tous. Dans un tel chemin, douter et craindre, se laisser arrêter par les difficultés, c'est manquer de confiance en Dieu, manquer de foi. Quand le but poursuivi et les moyens employés sont selon Dieu, qui va essayer d'entraver l'œuvre et de décourager les ouvriers, sinon l'adversaire? Ayons-en conscience et regardons vers Celui qui répond toujours à l'attente de la foi. N'est-ce pas encore une ruse de l'ennemi que de venir nous dire quand nous sommes engagés dans le vrai chemin: il faut demeurer tranquille, attendre que le Seigneur agisse Lui-même? Demeurer tran-

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quille, attendre, oui, tant que nous n'aVons pAs discerné le cheMin à suiVre. Mais quand nouS l'avons DiscernÉ, lorsque nous voyons clair quant Au buT à atteindre, demeureR inactif Ne serait pas au4Re chose qu'une paresse coupable. Certes

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Dieu peut se passer d'instruments pour atteindre le but qu'Il se propose mais Il veut aussi, dans sa grâce,84se servir d'instruments tels que nous pour l'accompliSsement de son œuvre. «Toutes choses le servent» (PsAume 119, 91). Qu'une sainte énergie nous anime et que Dieu nous donne Lui-même la sagesse et les forces nécessaires pour surmonter les obstacles placés sur le chemin par un ennemi qui s'opposera toujours à ce que Dieu veut opérer pour les siens et par les siens!

P. F.________________________________

ÉPÎTRE DE JUDE

(Suite de la page 215)

«Certains hommes se sont glissés parmi les fidèles» ; ce ne sont pas des chrétiens; mais ils aiment le prestige que donne la présence des vrais chrétiens; ce sont «des hommes naturels, n'ayant pas l'Esprit», comme nous le verrons plus loin. Par conséquenT, ils n'ont que la chair, et la chair, lorsqu'elle s'im-prègne de christiAnisme, est ou légale ou dissolue. ci c'est le côté dE la dissolution qui nous est présenté, c'est-à-dire la destrUction dE tOut principe mOral, c'est l'Apostasie morale. CEla peut du ReSte trÈs bien aller de pair avec la prétention à la justice. C'est lA chose la plus affreuse qui soit, parce Que c'est, au fond, dire: Dieu est bon, abusons-en. C'eSt un principe satanique qui s'est glissé parmi les fidèles, non pas comme une doctrine seulement, mais incarné dans les personnes qui vivent ce principe; elles sont devenues innombrables. La Parole nous parle de la grâce et de la vérité, insépa-rablement liées. Ceux-là ne parlent que de la grâce sans la vérité; par conséquent, c'est la dissolution, ils n'ont plus de crainte de Dieu, tout en ayant la prétention d'être justes. Ce principe se développe d'une façon inouïe aujourd'hui et il risque de nous gagner.84Ce n'est pas tant le légalisme pur qui est un danger aujourd'hui pour nous; on84ne lE voit guère rEtenu comme principe général

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À une85âme qui tend à tomber dans le légalisme Il faut lire Romains 7 ; mais aujourd'hui on éprouve si peu le besoin de lire Romains 7, que c'esT symptomatique! Un poInt pratique à souligner pour nous tous, c'est que dans cet effort pour change2 la grâce de Dieu en dissolution, s'Affirme un manque De conScIence. Il est bon de rappeler que l'accroissement des85connaissances peut très bien aller avec un abaissement de la conscience. Le monde aujourd'hui est d'un niveau plus élevé qu'au temps de Jude à certains égards, mais sa conscience n'est pas délicate ; elle n'est pas plus près de Dieu. Et si la connaissance chrétienne ne rend pas notre conscience plus dé-licate, elle se tourne contre nous, car nous changeons la grâce de Dieu en dissolution. Ici, il s'agit des inconvertis, des incrédules, des simples professants, mais si nous ne veillons pas, nous risquons tous, à quelque degré, de contribuer à changer la grâce de Dieu en dissolution en disant: Puisque le sang de Jésus Christ purifie de tout péché, Dieu supporte, Dieu pardonne, Dieu oublie, etc... On lâche la bride à la chair, et c'est de cEtte façon que ld témoignage fléchit. Non pas85que l'on traduise toujours cela en doctrine, mais les faits, dans leur détail, introduisent la faiblesse morAle. Il ne faut pas lire cette épître pour les catholiques, ou pour les protestants, ou telle ou telle dé-nomination, il faut la lire pour nous. Faire autrement c'est oublier deux choses: d'abord le gouver-nement de Dieu, autrement dit son jugement temporel et temporaire, et puis le jugement total de toutes choses, même pour le chrétien, celui où Christ appréciera tout. Là où il n'y avait pas de vie, ce sera le jugement éternel. Nous pouvons donc nous encourager à veiller, comme nous le chantons: «Que notre âme soit vigilante.» Trop souvent nous nous contentons d'un christianisme facile, marqué de laisser-al-ler et d'abandon moral. Ce n'est pas là la vérité de Dieu. À chacun de nous d'y prendre garde. Que de fois l'apôtre Paul parle de la conscience, de sa conscience d'apôtre! Nous avons assurément à reconnaître que nous manquons tous de diverses manières, mais il y a une différence: ici, ceux qui manquent ne se jugent pas, la chair est nourrie et entretenue; le chrétien, s'il a de la piété, lorsqu'il manque se juge, et il souffre; c'est là ce que nous devons nous encourager à faire. Ainsi cette première expression: «qui changent la grâce de Dieu en dissolution» place devant nous un sujet que chacun doit considérer attentivement; toute notre vie nous avons, à y prendre garde. Ce qui rend ce sujet si solennel, c'est qu'il s'agit de la grâce de Dieu. Faire servir au mal ce qu'il y a de plus grand, de plus beau, de plus pur, mépriser et tordre à ce point l'enseignement de cette grâce! Certainement mieux vaudrait un catholique sans connaissance mais converti, et qui tremble à la Parole de Dieu, qui craigne Dieu selon la bonne crainte, plutôt qu'un «frè-re» chargé de connaissance et à la conscience endurcie. Entre les deux, le Seigneur n'hésite pas. Les frères qui ouvrent la bouche dans diverses réunions sont responsables pour eux-mêmes encore plus que les autres, et responsables aussi de la manière dont ils exposent la Parole (2 Timothée 2, 15) à d'autres. Quand un homme est converti, est-ce qu'on aime à trouver chez lui un étalage de beaucoup de connaissance? Non; ce qu'on aime à trouver c'est la crainte de Dieu, l'amour du Seigneur, la paix, le besoin de communion avec Dieu. Voilà un critère qui ne ment pas. La crainte du Seigneur n'est-elle pas maintenant souvent remplacée par l'indépendance qui peu à peu a gagné dans tous les domaines? Remarquons que cette épître s'adresse à «vous qui une fois saviez tout». L'apôtre n'écrit pas à des ignorants. Nous aussi nous avons été instruits dans les vérités qui ont été présentées une fois, nous avons la responsabilité de marcher selon l'enseignement que nous avons reçu et de regarder en particu-lier aux avertissements qui sont donnés ici. Il faut prendre garde chacun pour son compte, selon les en-seignements de la Parole, de peur que nous ne glissions vers ceux qui renient le Seigneur; nous disons que Jésus est notre Seigneur et Maître, l'est-Il en réalité pour nous? Pensons aussi que nous devons garder dans nos cœurs la grâce de Dieu, «la vraie grâce dans laquelle nous sommes» (1 Pierre 5, 12). Mais il faut nous souvenir que son action est basée sur la justice. Si Dieu opère envers nous en bonté comme Il le fait, c'est que cela a été payé fort cher. Y penser lie nos âmes au sacrifice de Christ et leur donne un sentiment de reconnaissance, de respect, de soumission et de dévouement, le Seigneur est honoré par une sainte crainte. Tandis que ceux dont Jude parle ici font juste le contraire: ne se souciant pas des droits que le Seigneur a acquis sur nous par sa mort, il le re -nient comme leur Seigneur et Maître. Un des caractères essentiels du peuple de Dieu (le peuple terrestre et à plus forte raison le peuple cé -leste, le vrai peuple de Dieu) est la sainteté, une sainteté non pas extérieure, mais dans l'obéissance et la soumission au Seigneur. Comme la vie chrétienne est simple, droite, heureuse, puissante, mais à cette condition! Le chrétien le plus précieux au Seigneur est celui qui marche dans la sainteté et qui veille à l'obéissance. Nous qui baignons d'une façon privilégiée dans l'atmosphère chrétienne, nous avons à veiller pour être gardés de la chair religieuse». C'est difficile, mais le Seigneur veut nous tenir en éveil par toutes sortes d'exercices. Il veut que nous nous attendions à Lui, que nous priions beau-

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coup pour son peuple, mais il veut que nous soyons fidèles et que nous n'appelions pas le mal bien, le bien mal, la chair l'Esprit, et l'Esprit la chair. Quel repos l'on trouve dans la poursuite de ces choses: la sainteté, l'obéissance au Seigneur, le senti -ment des droits du Seigneur! Le cœur est en paix et jouit de Dieu. La présence de Dieu se fait sentir, c'est le ciel sur la terre. Tandis que le cœur86des méchants est comme une mer agitée; que de fois le cœur des Chrétiens est comme Une mer agitée qui rejette dehors la vase et la boue (Ésaïe 57, 20) !(À suivre)

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LE SERVICE DANS L'ASSEMBLÉE

En86qualité de croyants, nous appartenons au SeigneuR, de sorte que notre vie doit lui être consa-crée. Paul écrivait aux Corinthiens: «Vous n'êtes pas à86Vous-mêmes

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car vous aVez été87aChetÉs à prIX» ( COrinthiens 6, 19). Et encore: «Il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressus -cité» (2 Corinthiens 5, 15). Tandis que, dans notre ancienne nature, nous servions le péché et Satan, maintenant que nous sommes délivrés du péché, de la mort et du jugement, notre privilège est de servir le Sauveur, et ce de-vrait donc être notre bonheur. Nous en sommes rendus capables par le don du Saint Esprit. Le service de notre ancien maître ne nous rapportait que chagrin et déception, et conduisait à la per-dition éternelle. Maintenant, nous avons un MaîTre qui nous aime et tout ce 1ue nous faisons pour Lui, en suivant sa Parole, nous procure joie et bénédiction pour le temps eT87l'éTernIté. En87reNdant serv

ce À un fRèrE,87nous servons le Seigneur, #ar Il a dit lui-même: «En tant que vous l'a6ez fait ` l'un des plus petIts de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l'avez fait à Moi» (Matthieu8725, 40). Quand une mhre est iloignée de son enfant, quelle joiE pour elle de savoiR que quelquUn s'occupe de lui et lui vient en aide! Ainsi, le Seigneur se réjouit de tous les services rendus à ses bien-aimés. Il aime l'Assemblée d'un amour parfait. Elle est sa propre chair, aussi pouvons-nous com-prendre sa joie quand les saints se témoignent de l'amour, s'entraident, s'encouragent et s'exhortent aussi à la fidélité dans la marche et le témoignage. Quand sommes-nous propres à servir Christ? La Parole nous renseigne à ce sujet. Pierre était appelé à être un serviteur du Seigneur; mais, au lac de Tibériade, JésUs lui demande: «M'aimes- tu87 » En toute coNsCiEnce, Pierre pouvait répondre : « Seigneur, tu connais toutes choses, tU sais87que je t'aime» (Jean 21, 17). Et le Seigneur lui dit: «Pais mes brebis». L'amour pour le Seigneur rendait Pierre capable de paître les agneau8 et d'être le berger des brEbis du SEIGnEur. Il en est ainsi dE tout sErvice eNvers87lES saints. C'est l'amour seul qui87est la source Et le87mobile d'un servIce béni. «Si je parle dans leS87langues des hommes et dEs anges, mais que je n'aie pas l'amour, je suis comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante... Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n'aie pas l'amour, cela ne me profite de rien» (1 Corinthiens 13, 1-3). Lorsque l'amour pour le Seigneur fait défaut, le service est sans valeur aux yeux de Dieu. Le Saint Esprit a été versé dans nos cœurs pour que nous sachions ai-mer. S'il est actif, nous nous réjouirons de pouvoir servir nos frères avec bénédiction. Cela nous amè-nera à une connaissAnce croissante de l'amour de Dieu, et notre service envers les saints s'en ressenti-ra. 87Le service demande aussi une conscience libérée et un cœur paisible. C'est au bénéfice de l'œuvre de Christ que nous Sommes placÉs saints et irréprochables devant Dieu, et que nous pouvons reposer dAns son sein comme des enfants bien-aimés. Il ne faut pas nous laisser dominer par les circonstances, mais notre cœur87doit regarder plus haut et se confier en l'amour du Père. Alors nous serons heureux et capables de faire rayonner cet amour autour de nous. Il est aussi important de ne pas regarder les fautes des enfants de Dieu à travers un verre grossissant, mais de se rappeler que ceux-ci sont les précieux objets de son amour et de sa grâce. Nous pourrons ainsi les aimer malgré leurs défauts, et essayer de leur être une aide. C'est pourquoi il est bon, néces-saire même, de sentir sa propre faiblesse pour agir envers eux dans un esprit de douceur et d'humilité.Le service est la part de tous les saints, chacun opérant pour l'utilité de tous, car tous sont un même corps: «Nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps» (1 Corinthiens 12, 13). Les croyants sont tous membres de ce corps. Et comme les membres du corps doivent avoir soin les uns des autres, ainsi aussi les membres de l'Assemblée doivent s'entraider pour l'accroissement et l'édi-fication du corps de Christ. Plusieurs passages de l'Écriture témoignent du prix qu'a le service des saints aux .yeux de Dieu. Souvenons-nous des salutations que l'apôtre Paul adresse aux saints dans le 16ème chapitre de l'épître aux Romains. Quel encouragement d'y voir l'amour avec lequel il pense à eux dans le Seigneur! Nous y lisons: «Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'œuvre dans le Christ Jésus, (qui, pour ma vie, ont exposé leur propre cou; auxquels je ne rends pas grâces moi seul, mais aussi toutes les assemblées des nations), et l'assemblée qui se réunit dans leur maison... Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous... Saluez Persis, la bien-aimée, qui a beaucoup travaillé dans le Seigneur...» C'est ainsi que, par le Saint Esprit, Dieu a inscrit pour l'éternité les noms de ces fidèles serviteurs et servantes, et rele -vé la valeur de leur service. Le Seigneur ne laissera pas sans récompense le travail des siens: « Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre» (Apocalypse 22, 12). Il est encore dit dans l'épître' aux Hébreux: « Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore» (ch. 6, 10). Même un verre d'eau donné au nom du Seigneur trouvera sa récompense. L'Assemblée des

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croyants offre un grand champ de travail pour tout service d'amour. Il s'y trouve toujours des membres malades ou faibles, ou fatigués, découragés, et aussi des frères et sœurs plus superficiels, attirés par le monde, qui ont besoin d'être encouragés, affermis, exhortés. Dieu laisse parfois subsister certaines souffrances et faiblesses parmi les siens, pour les mettre à l'épreuve et pour mesurer l'amour des autres envers eux. Cet amour est faible quand les frères et les sœurs ne s'occupent que de leurs propres circonstances, de leur travail, de leur santé, de leurs intérêts. Lorsque l'amour pour le Seigneur remplit les cœurs, il y a de l'activité dans le service, non seulement par la prière, mais encore par des actes, des sacrifices de temps et d'argent. Ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes ne peuvent rien recevoir du Seigneur pour le service. La veuve de Sarepta n'avait qu'un peu d'huile et de farine, mais, dans la foi, elle les donna à Élie. Et quelle en fut la conséquence bénie? Pendant la grande famine le pot de farine ne s'épuisa pas et la cruche d'huile ne manqua pas, jusqu'au jour où l'Éternel donna de la pluie à la terre (1 Rois 17, 14). Il faut encore nous souvenir de notre devoir quand nous nous trouvons en compagnie de croyants. L'ennemi cherche bien souvent à nous entraîner à des conversations légères. Notre préoccupation de-vant le Seigneur devrait être de ne prononcer que «des paroles de grâce, assaisonnées de sel». Cela ré-jouit Dieu quand la personne de Christ est le sujet de nos conversations; et quel bienfait pour nos cœurs quand nous pouvons nous édifier en nous occupant de Lui!... Il arrive souvent, hélas! Que nous nous séparons la conscience troublée, avec le sentiment d'avoir déshonoré le Seigneur, et de n'avoir apporté aucune bénédiction les uns aux autres. Veuille le Seigneur nous préserver d'une telle expé-rience! Tout notre témoignage dépend de notre amour pour le Seigneur. Si nous lui avons donné tout notre cœur, nous aimerons aussi les siens, et les servirons avec bénédiction.

G. F.________________________________

SUR LA PRIÈRE, ÉTAT D'ÂME ET PRATIQUE

« Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ».Psaume 51, 15

« Seigneur, enseigne-nous à prier». Luc 11, 1

N'oublions pas que la première de ces citations est tirée de cette partie du Psaume 51 qui traite du pé-ché reconnu et avoué, dans le sentiment des seuls «gages» qui puissent lui être justement attri bués. Telle est la pensée contenue dans l'expression «la coulpe du sang», signifiant que la vie du coupable est exigée. La loi ne prévoit dans ce cas aucune offrande pour le péché. Le pécheur doit périr (Nombres 15, 22, 36). Mais c'est ici précisément que Dieu intervient dans sa grâce souveraine; il a fourni le sacrifice dont il est question au Psaume 40, 6-10, et ceci produit la louange dont le Psaume 71 est un exemple, ainsi que cet élargissement du cœur et cette intercession pour les autres qui aboutit à l'«holocauste», mentionné à la fin de notre Psaume. Comme le montrent plusieurs passages, l'holocauste participe du caractère de la prière, aussi bien que de la louange. Nous pourrions mentionner le sacrifice de Noé, et la réponse donnée par Dieu (Ge-nèse 8, 21-22 ; Job 1, 5 ; 1 Samuel 7, 9 ; 13, 12 ; Michée 6, 6, etc). Nous ne pouvons entrer véritable-ment dans la pensée de Dieu si nous ne reconnaissons ce que nous sommes sous son œil scrutateur et si nous ne nous en remettons au remède que, dans sa grâce, Il a fourni. Il est peu de choses sur lesquelles la Parole insiste davantage que sur la prière. Et la prière n'est pas individuelle seulement mais collective. En 1 Timothée 2, 1-8, le mot «hommes» implique un contraste avec les femmes et s'applique à une réunion à laquelle assistent les deux sexes, mais où les hommes seuls prient à haute voix. En particulier tous peuvent prier. Une des prières les plus remarquables de l'Ancien Testament est celle d'Anne, dans laquelle l'«Oint» des conseils de Dieu est mentionné pour la première fois d'une manière précise (1 Samuel 2). Ce simple fait ne doit-il pas nous stimuler à répéter la requête adressée au Seigneur par ses disciples: «Seigneur, enseigne-nous à prier». Mais, à part ce désir d'une âme vraiment exercée et auquel tous peuvent avoir part, est-ce que les frères, quand ils sont réunis pour la prière, réalisent comme ils le devraient non seulement le privilège et la responsabilité qui leur incombent quand ils prient pendant quelques instants, dans la puissance de

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l'Esprit, au nom de tous, mais aussi la bénédiction qu'il y a à attendre que d'autres aient part au même privilège? Plus nous pensons à cela, plus nous devons nous convaincre de la nécessité qu'il y a à ce que nos prières soient courtes. Ici encore la Parole nous enseigne: la plus longue prière de l'Ancien Testament peut être lue, lentement et solennellement, en huit minutes; celle de Salomon, à la dédicace du temple, en un peu plus de sept minutes. Trois ou quatre prières, ou davantage, brèves et précises, formulant chacune des requêtes bien dé-terminées, sont infiniment préférables à une seule prière, traitant les mêmes questions et d'autres en-core peut-être, mais qui fatigue les frères et les sœurs, et distrait leur attention, au lieu de con centrer leurs pensées en la présence de Dieu. Puissent les expériences faites à cet égard par nos devanciers se renouveler parmi nous!

W. J. L. (1908)_________________________________

EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 224)

Troisième série: chapitres 7-9, 7

Le chapitre 6 venait à point pour compléter le chapitre 5, mais il appartient tout autant à une Troi-sième partie qu'il introduit, et dont la date n'est plus la mort d'Ozias, mais saute par-dessus le règne de Jotham pour arriver aux jours du méchant Achaz.

Chapitres 7-9, 7.

Le ch. 7 donne, en Achaz, un exemple de l'endurcissement qui doit atteindre le peuple comme juge-ment de Dieu (6, 9, 10).

v. 1-9. La prophétie précédente se terminait sur la promesse d'une semence sainte, le vrai Résidu(basé sur le tronc d'Isaï), qui sera «le tronc» du peuple du Messie; un événement prêt à se produire de-vient le n1otif d'une nouvelle prophétie. «Un résidu reviendra» (Shear-Jashub), ce grand fait est comme enfanté par le prophète et l'accompagne partout. Il est à la base de tout ce qui va arriver. La Syrie et Israël veulent détruire la semence de David. Achaz ne mérite que cela, mais Dieu a en vue le Messie, Emmanuel, et annonce la destruction de ces deux ennemis de Juda au bout de 65 ans (v. 8).

v. 10-17. Dieu veut en donner confirmation à Achaz par le signe que celui-ci demandera. Mais Achaz a mis sa confiance en l'Assyrie, et il refuse sous prétexte de ne pas tenter l'Éternel, comme si l'Éternel, quand il fait une promesse, pouvait en revenir ou la voir annuler. Cette incrédulité lasse enfin la patience de Dieu, mais ne l'empêche nullement, Lui, de donner un signe dans la personne d'Emma-nuel, le fils de la Vierge, donné comme un petit enfant dont Lui suit la croissance parmi les autres, nourri comme eux, jusqu'à l'âge de «savoir rejeter le mal et choisir le bien». À lui se rattache le retour du Résidu (Shear-Jashub) dans un temps futur ¹ ! Mais Ésaïe va avoir un nouveau fils dont le nom si-gnifie hâte du butin, promptitude du pillage. Avant que celui-là sache rejeter le mal et choisir le bien Israël et la Syrie, Samarie et Damas, seront détruit. Mais celui auquel Achaz s'est confié pour amener ce résultat, et qui l'amènera en effet, selon les voies de Dieu, l'Assyrien, sera contre Juda la verge de la colère de Dieu.

¹ Il sera alors délivré non plus de Damas et Samarie, mais de l'Assyrien des derniers jours. Emmanuel est de tout temps l'espérance de ce Résidu, la base de l'accomplissement des promesses en sa faveur. C'est en vue de cet accomplissement que se déroulent tous les événements prophétiques, à commencer, peu après cette prophétie d'Ésaïe, par la défaite de la Syrie et d'Israël, avant qu'un enfant en bas âge fût élevé. Cf. Lettre de J. N. D., Messager Evangélique, 1891, p 69,70, qui rapporte le v. 16 à Shear-Jashub lui-même, le premier fils prophétique, alors que l'auteur y voit le second, celui de 8, 1-4. Il est clair que le sens général reste le même (Ed.).

Ainsi, nous avons jusqu'ici: l'assurance prophétique du retour d'un Résidu, la promesse de la venue du Messie, Dieu avec nous, mais une tribulation sans précédent tombant sur Juda. Cette tribulation trouve son expression dans l'Assyrien de la fin.

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v. 18-25. Ici nous est dépeint ce temps de désolation amené par le conflit entre l'Égypte et l'Assyrie, le roi du Midi et le roi du Nord. Ce conflit ne laissera rien subsister de Juda, tout le pays ne sera que ronces et épines. Par l'Assyrien Juda sera réduit à l'état du petit enfant qui vient de naître (22), mais c'est dans cette condition qu'il pourra rencontrer Emmanuel.

v. 8, 1-20. Les versets 1 à 4 mettent en scène l'enfant prophétique annoncé en 7) 16, dont le nom, Maher-Shalal-Hash-Baz, butin et pillage, signifie la dévastation des deux ennemis de Juda, Israël et la Syrie par l'Égypte appelée par Achaz. Celui-ci semble avoir réussi dans son dessein incrédule, mais l'avenir, comme nous l'avons vu au chapitre 7) montrera la vanité des plans du roi. (Ne semble-t-il pas que tout ce qui se passe sous nos yeux annonce les mêmes jugements?)

5-8. En réalité c'est l'Éternel, et non Achaz, qui suscite immédiatement l'Assyrien contre les dix tri-bus jointes à la Syrie. Mais l'Assyrien, verge de l'Éternel contre Israël, le sera aussi contre Juda. Pour l'instant il passera outre, mais il remplira plus tard le pays d'Emmanuel annoncé en 8) 14 comme le li-bérateur futur d'Israël. Cela reporte la prophétie jusqu'au temps de la fin.

9-17. Maintenant Emmanuel annoncé devient la confiance du Résidu. Toutes les associations des peuples, et d'Israël incrédule avec eux, se termineront par le brisement des nations (9) et celui des mai-sons d'Israël et de Juda (14). C'est Emmanuel, le Dieu du Résidu, Dieu avec lui, qui mettra fin à tous les conseils de l'homme (10). Le Résidu (11), dans la personne du prophète, est préservé par la pré-sence d'Emmanuel de marcher dans le chemin d'Achaz, de craindre les conjurations de Samarie et de Damas (12) et d'en former de nouvelles en faisant appel à l'Assyrie pour aider Juda contre celles-là. Ce qui produit ces vaines alliances, c'est le manque complet de confiance en l'Éternel. Lui seul doit être la crainte d'Israël et le salut du Résidu. Mais Lui, Emmanuel, sera auparavant «pour sanctuaire» au Rési-du croyant, et «pour Pierre d'achoppement et rocher de trébuchement aux deux maisons d'Israël» (Juda et Israël), «pour piège et pour lacet aux habitants de Jérusalem» (14). C'est ce qui est arrivé à la pre -mière venue de Christ; beaucoup ont été enlacé. Les disciples ont été et seront gardés par la parole de Christ et ceux qui s'attendent à Lui pendant les jours de la colère de Dieu contre son peuple seront sau-vés (Romains 9, 33). C'est le Résidu de Juda.

v. 18-20. Ésaïe, type de Christ, parle. Les enfants du prophète sont là comme témoins, annonçant la préservation d'un Résidu de Juda, et le jugement de la masse du peuple. Les événements qu'ils préfi-gurent auront lieu. Mais en même temps le prophète touche aux événements actuels. Déjà cette pro-phétie a eu entièrement lieu pour l'Église ; le Seigneur se présente devant Dieu avec les enfants que Dieu lui a donnés, comme Il les place dans la même position de confiance que Lui-même (Hébreux 2, 13, citant à la fois le verset 17 et le verset 18 de notre chapitre). Israël aussi, mais d'une tout autre ma-nière, est un prodige devant Dieu pendant ce temps de son rejet. Il se montrera adonné, comme Saül réprouvé, aux évocateurs d'esprits, il ira aux morts pour les vivants. Le Résidu, lui, s'enquerra du Mes-sie, il tiendra ferme la parole: la loi et le témoignage, auxquels ce Résidu de la fin reviendra, seront sa seule sauvegarde; il ne peut y avoir d'aurore milléniale que par ce moyen. Ainsi les deux enfants prophétiques sont le témoignage d'un côté du jugement, de l'autre de la restau-ration.

Chapitre 8, 21 - 9, 7. Ces versets, qui constituent un appendice à cette Troisième série, nous montrent d'abord (21, 22) l'état de ceux qui n'appartiennent pas au Résidu croyant de la fin: l'affliction, la tribulation, les malédictions, sont la part de l'incrédulité contre Christ. Rien sur la terre que détresse, ténèbres, angoisse (voyez 5, 30). Ils maudiront leur roi, sans doute l'Antichrist. Mais aux versets 1 à 7 du chapitre 9, un autre état est décrit. Il est question d'une obscurité qui ne sera pas, d'abord, équiva-lente à la détresse future qui sera sur la terre. Au commencement le Seigneur pesa légèrement sur Zabulon et Nephthali, et ce n'est que plus tard qu'il s'appesantit sur tout le pays. Vers la mer, au delà du Jourdain, en Galilée, il y a eu un chemin, et au lieu d'obscurité une grande lumière a resplendi sur le peuple qui habitait dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, au lieu d'être laissé, comme cela arrivera plus tard, sans espoir dans leurs ténèbres, ce que dépeint 8, 21, 22. La Galilée des nations a été le théâtre sur lequel se déploya cette grande lu-mière, lors de la première venue de Christ.

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Emmanuel a maintenant paru, cette nation est arrivée à la lumière, c'est la joie de la moisson, c'est la victoire sur l'ennemi, c'est le jugement des nations qui asservissaient les fidèles. La victoire est rem-portée, ou plutôt elle le sera puisqu' «un enfant nous est né», le Fils est donné à ce Résidu, la nation n'en ayant pas voulu. «On appellera son nom: Merveilleux», etc. L'accroissement de son royaume sera sans fin, ce sera le règne de justice, le triomphe de l'Éternel.

Résumé de la Troisième série. Le jugement de l'Assyrien est annoncé quand Juda aura cru trouver en lui une aide contre l'alliance d'Israël avec la Syrie. Mais l'Assyrien lui-même sera détruit, et l'appa-rition d'Emmanuel en est le gage certain. C'est lui qui délivrera le Résidu, qui le présentera devant Dieu comme les enfants que Dieu lui a donnés. Toutes les confédérations humaines et des nations se -ront brisées par Lui. L'ombre de la mort dans laquelle se trouve le peuple a été dissipée par Sa venue, mais la pleine délivrance du peuple ne sera opérée que lorsqu'Il aura acquis tous ses titres et institué un royaume de justice et de paix. Le prophète annonce que l'Assyrien viendra et détruira Israël et la Syrie, puis Juda; mais il annonce la présence de Christ, Emmanuel, preuve positive de la restauration du peuple, quand l'Assyrien futur envahira le pays. On a sa première venue en 8, 11-17, et 9, 1-2. Il dit: Me voici, moi, etc., tandis que l'Éternel cache sa face à la maison de Jacob. Le Résidu l'aura à la fin dans sa gloire, rétablissant le peuple dans toute la jouissance des promesses.(À suivre)

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FRAGMENT

«J'étais dans l'île appelée Patmos, pour la parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus Christ» (Apocalypse 1, 9). L'empereur persécuteur pensait peu à ce qu'il nous donnait en bannissant l'apôtre; de même qu'Au-guste, dans ses plans politiques, quand il ordonnait le recensement de son empire, ignorait qu'il en-voyait à Bethléem un pauvre charpentier avec sa femme, afin que Christ naquît dans cette ville. Les Juifs qui, par un respect inhumain pour leurs superstitions ou leurs ordonnances, demandaient que l'on rompît les jambes du brigand sur la croix, les soldats romains qui exécutaient cet ordre ne savaient pas non plus qu'ils envoyaient au ciel ce compagnon de Christ. Dieu et ses voies sont derrière la scène; mais c'est Lui qui fait tout mouvoir sur cette scène. Nous avons à apprendre cela et à le laisser agir, sans nous préoccuper beaucoup des mouvements affairés des hommes: ils ne font qu'accomplir les desseins de Dieu. Tout le reste périra et disparaîtra ; nous n'avons qu'à faire tranquillement sa volonté.

J. N. D._________________________________

JOSEPH, TYPE DU SEIGNEUR

1. Joseph est haï de ses frères: 1° Parce qu'il ne pouvait supporter leurs mauvaises actions. 2° Parce que son père avait pour lui un amour de prédilection. 3° Parce qu'il leur prédisait son élévation future. Jésus est haï et persécuté par ses frères selon la chair, les Juifs: 1° Parce qu'Il leur reproche leur incrédulité, leurs mauvaises œuvres (Jean 7, 7). 2° Parce qu'Il leur dit qu'Il est le Fils de Dieu, le Bien-aimé du Père (Jean 10, 30, 33). 3° Parce qu'Il leur déclare qu'ils le verront assis à la droite de Dieu (Matthieu 26, 64-65).

2. Joseph est envoyé par son père vers ses frères qui s'étaient éloignés de la maison paternelle. Jésus est envoyé de Dieu vers les brebis perdues de la maison d'Israël (Matthieu 15, 24).

3. Joseph. Ses frères conviennent de se défaire de lui pour empêcher l'accomplissement de ses songes, mais c'est par là m me qu'ils en favorisent l'exécution.

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Jésus. Les Juifs consultent entre eux comment ils pourront le faire mourir, pour anéantir la prédic-tion touchant son règne et son élévation en gloire, mais ils travaillent à l'exécution de ce qu'ils veulent empêcher (Actes 3, 13-18).

4. Joseph est vendu vingt pièces d'argent aux Ismaélites, qui étaient de la race d'Abram. Jésus est vendu trente pièces d'argent aux Juifs (Matthieu 26, 15).

5. Joseph est livré par les Ismaélites à Potiphar, homme distingué mais païen. Jésus est livré par les Juifs au gouverneur païen (Matthieu 27, 2).

6. Joseph reçoit de son père une belle robé qui e t trempée dans le sang. Jésus revêt notre humanité, son corps est teint de son sang à Golgotha.

7. Joseph est mis en prison sur fausse accusation. Jésus est faussement accusé et condamné à mort (Matthieu 26, 59-66).

8. Joseph a deux compagnons avec lui dans la prison, il prédit à l'un son élévation et à l'autre son supplice. Jésus est crucifié entre deux brigands, il prédit à l'un le paradis, l'autre meurt dans ses péchés.

9. Joseph est élargi après trois années d'emprisonnement. Jésus sort du tombeau le troisième jour après sa mort.

10. Joseph, après bien des souffrances et des humiliations, est élevé au plus haut degré d'honneur. Jésus, après avoir souffert les douleurs de la mort, est couronné de gloire et d'honneur (Hébreux 2, 9).

11. Joseph reçoit tant d'honneur que le peuple doit ployer les genoux devant lui. Jésus a reçu un nom qui est au-dessus de tout nom, devant lequel tout genou devra se ployer (Philippiens 2, 9-10).

12. Joseph, par son humiliation et par l'élévation dont elle fut suivie, devient le conservateur de tous les habitants du pays, et particulièrement de la maison de son père. Jésus, par son humiliation jusqu'à la mort de la croix et par son élévation à la droite de Dieu, de-vient le Libérateur et le Sauveur de tous les hommes, principalement des fidèles (1 Timothée 4, 10).

13. Joseph, partout où il règne, procure du pain, alors que partout ailleurs il y a disette et famine. Jésus est le Seigneur de son église dans laquelle seules ses brebis peuvent avoir la vie et l'avoir en abondance (Jean 10, 10) tandis que partout il y a pauvreté, misère et indigence.

14. Joseph était l'homme auquel il fallait s'adresser pour avoir des vivres. Jésus est celui auquel tous doivent aller, ceux qui sont altérés de grâce, car hors de lui il n'y a point de salut (Matthieu 11, 28; Jean 6, 35; Actes 4, 12).

15. Joseph avait une telle autorité que rien ne se faisait sans sa permission. Jésus a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28, 18).

16. Joseph, élevé aux plus grands honneurs, n'a point honte de ses frères, souverainement méprisés des Égyptiens. Jésus assis sur le trône de la majesté divine, n'a pas honte de nous appeler frères (Hébreux 2, 11) et de se déclarer pour nous devant son Père et ses anges (Luc 12, 8).

17. Joseph pourvoit à tous les besoins de sa famille. Jésus nourrit et entretient son Eglise comme étant sa chair et ses os, (Éphésiens 5, 29). On trouve un sens prophétique dans le premier traitement dur que Joseph fait supporter à ses frères. Tableau du peuple juif; depuis le premier avènement de Jésus Christ, tableau dont les traits sont si bien marqués qu'on ne saurait les méconnaître; tout comme, dans la dernière manière cordiale dont Joseph traite ses

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frères, on découvre un fondement d'espérance, car Israël (le résidu) se convertira, adorera Jé-sus .et le recevra avec cette acclamation de joie: «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!» (Matthieu 23, 39).

18. Joseph reconnaît ses frères et n'est pas reconnu d'eux. Jésus est méconnu des Juifs au temps de sa première venue (Jean 1, 26). 19. Joseph parle à ses frères par le moyen d'un interprète. Jésus parle aux Juifs par similitudes, à cause de leur dureté de cœur (Matthieu 13, 12-13), mais un jour le voile dont leur cœur est couvert sera ôté (2 Corinthiens 3, 16).

20. Joseph semble pendant quelque temps avoir oublié ses frères et s'intéresser peu à eux durant la famine. Jésus semble avoir oublié et rejeté les Juifs incrédules et ingrats, de sorte que son peuple languit dans une famine spirituelle (Amos 8, 11).

21. Joseph. Après bien des humiliations et des angoisses, les frères de Joseph parviennent enfin à reconnaître et à confesser leur iniquité. Jésus. C'est ainsi que le châtiment sous lequel le peuple d'Israël est comme abandonné de Dieu doit enfin le conduire à une salutaire humiliation et finalement aboutir à la conversion (Romains 11, 25-36).

22. Joseph, malgré la dureté avec laquelle il est obligé de traiter ses frères, ne peut pas cacher la tendresse qu'il a pour eux, ni retenir ses larmes d'attendrissement. Jésus, dont le cœur est si compatissant et plein de miséricorde, est touché de pitié envers les descendants d'Abraham. Tant qu'Il ne peut pas déployer sa miséricorde, son cœur souffre; Il pleure sur Jérusalem (Luc 19, 41).

23. Joseph. Tant qu'il demeurait à la maison paternelle, ses frères étaient scandalisés de l'entendre dire qu'ils devraient un jour s'incliner devant lui. La famine les oblige à aller en Égypte et là ils se prosternent respectueusement devant lui. Jésus. Tandis qu'Il conservait sa forme de serviteur méprisé, les Juifs étaient scandalisés en en-tendant qu'un jour ils seraient obligés de le reconnaître et de l'adorer comme le vrai Messie. Ils vien-dront le chercher dans son temple (Psaume 48, 9; Habakuk 2, 20). Part glorieuse, non seulement d'Is -raël (le résidu), mais aussi des nations. «L'Éternel est dans le palais de sa sainteté... que toute la terre fasse silence devant lui!» Ces rapports qui s'offrent d'eux-mêmes, à l'esprit, et auxquels on pourrait en ajouter d’autres, font voir clairement pourquoi l'écrivain inspiré, a dû nous donner une histoire si détaillée de la vie de Jo -seph. L'intention de Dieu a été que l'on y vit une représentation des souffrances de Jésus Christ et de la gloire dont Il est ensuite couronné; car Christ est l'objet et le but de toute l'Écriture.

P. J._______________________________

FRAGMENT

Plus nous avançons, plus nous comprenons que, pour aller en avant, il faut s'attacher à la Parole, au Seigneur. La foi possède toujours ce qui est immuable et qui demeure dans toute sa fraîcheur. Ainsi nous pouvons aller en avant malgré tout. Puis le temps diminue, le Seigneur vient! Le monde s'agite, tout croule, mais nos pieds sont sur le roc, nous n'avons aucun appui ici-bas, tout est à la disposition de la foi. Nous attendons le Seigneur chaque jour. La vie chrétienne ne se compose que d'un jour à la fois. Notre affaire est de dépendre de Dieu pour savoir ce que nous devons faire ce jour-là.

S. P.……………………………………………

AVEC CHRIST, DANS SON SENTIER

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Les croyants juifs auxquels l'apôtre Pierre adresse sa première épître avaient grand besoin d'encoura-gements. Ils possédaient bien une espérance céleste, mais ils traversaient un monde ennemi dans le-quel la souffrance était leur partage: il en était qui médisaient d'eux comme de gens qui font le mal, leur .bonne conduite en Christ  était calomniée, ils étaient injuriés, insultés pour le nom de Christ (1 Pierre 2, 12; 3, 16; 4, 4 et 14). Pour fortifier leur foi, ranimer leur énergie, l'apôtre leur présente Christ dans le chemin qui a été le sien ici-bas: Celui qui a «souffert pour nous dans la chair», leur dit-il, «a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces» (4, 1; 2, 21 à 23). Puisque tel avait été le sentier de Christ, il n'était pas surprenant qu'à leur tour ils eussent à connaître la souffrance, ils ne devaient pas trouver «étrange le feu ardent... venu sur eux pour leur épreuve»; en ce -la même, ils avaient «part aux souffrances de Christ» et pouvaient s'en réjouir (4, 12-13). Combien ce-la était de nature à les encourager au travers de toutes leurs tribulations! Les prophètes, dont le ministère revêtait une si grande importance aux yeux de ces croyants juifs, avaient déjà longtemps à l'avance rendu «témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ» (1, 11). Christ a «souffert une fois pour les péchés», Lui, «le juste» a souffert «pour les in-justes»; seul Il pouvait endurer de telles souffrances et si l'apôtre en fait mention, ce n'est pas pour nous engager à y avoir part, c'est afin de montrer qu'elles étaient nécessaires pour «nous amener à Dieu», de telle manière que nous soyons ainsi à même de suivre Christ dans le sentier où Il est notre Modèle et où Il nous appelle à marcher sur ses traces (3, 18; 2,-21). En parcourant ce sentier, Christ a souffert pour la justice, c'est à de telles souffrances que nous sommes exhortés à avoir part; Il a souf-fert en faisant le bien, nous pouvons aussi avoir à souffrir de cette manière. L'apôtre nous dit que Christ, «lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas d'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement» (2, 22-23). C'est ce à quoi nous sommes appelés: «Enfin, soyez tous d'un même sentiment, sympathiques, fraternels, compatissants, humbles, ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage, mais au contraire bénissant» (3, 8-9). Cette unité de sentiment est présentée ici en vue de suivre les traces de Christ; elle nous conduit aussi: à une pleine communion les uns avec les autres dans nos circonstances diverses (Romains 12, 16) à d'heu-reux rapports mutuels, fruit de cette communion (2 Corinthiens 13, 11) à l'humilité (Philippiens 2, 2) enfin, à la louange dans l'assemblée (Romains 15, 5-6). «Soyez tous d'un même sentiment... ne rendant pas mal pour mal.» Le cœur naturel est si mauvais que l'on rend parfois le mal pour le bien. Christ, dans son sentier, l'a éprouvé, Lui qui a dû .dire par l'Esprit prophétique: «Ils m'ont rendu le mal pour le bien: mon âme est dans l'abandon», et encore: «Et ceux qui me rendent le mal pour le bien sont mes adversaires, parce que je poursuis ce qui est bon» (Psaume 35, 12; 38, 20). En butte à la méchanceté des hommes, nous pouvons aussi avoir à en faire l'expérience; nous avons alors communion avec Christ dans les souffrances qui furent ainsi sa part. Mais que Dieu nous garde, nous, de jamais rendre le mal pour le bien! N'oublions pas que, en dehors de toute autre considération, le jugement est prononcé sur celui qui en serait coupable: «Le mal ne quittera point la maison de celui qui rend le mal pour le bien» (Proverbes 17, 13). Il ne suffit pas de ne pas rendre le mal pour le bien, il ne suffit pas non plus de ne pas faire de mal à ceux qui ne nous en font pas, il faut aller plus loin: ne pas faire de mal à celui qui pourtant nous en a fait et même, davantage encore, lui faire du bien. Cela, c'est véritablement le sentier de Christ et c'est ce à quoi nous sommes invités dans des passages comme Matthieu 5, 44 à 48 et Romains 12, 16 à 21, par exemple. C'est ce que nous dit l'apôtre Pierre lorsque, après avoir présenté cette exhortation: «ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage», il ajoute: «mais au contraire bénissant» (3, 9). Faire du bien à celui qui nous a outragés nous amènera à «hériter de la bénédiction» (3, 9) ; nous pourrons avoir à souffrir l'injustice, mais en imitant notre divin Modèle, nous jouirons de la béné-diction d'en haut répandue sur nous. «Aimer la vie et voir d'heureux jours» (3, 10), c'était pour Les croyants juifs auxquels écrivait l'apôtre Pierre, jouir de la bénédiction de l'Éternel; en Israël le fidèle était assuré de la prospérité matérielle, Dieu le bénissait de cette manière, de sorte qu'il pouvait connaître d'heureux jours ici-bas et, ainsi, «aimer la vie». Le moyen de goûter la bénédiction, qu'il s'agisse d'une bénédiction matérielle pour Israël ou spirituelle pour nous, c'est de «se détourner du mal» et de «faire le bien» (3, 10-11). Pour réaliser pratiquement ces choses, il faut à l'homme un cœur renouvelé, il faut ensuite que ce cœur «renouvelé» soit constamment maintenu en bon état (cf. Mat-thieu 15, 19; Luc 6, 45). Si la source est pure, les eaux seront claires et limpides; elles ne le seront ja-mais si la source est impure. « Se détourner du mal », puis « faire du bien », c'est ce à quoi nous sommes exhortés. Nous nous dé-tournerons du mal si nous l'avons en horreur au lieu de chercher à l'excuser ou, même, à le jus tifier. La

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Parole nous le montre tel qu'il est et nous demande de le haïr: « Vous qui aimez l'Éternel, haïssez le mal!»; «Haïssez le mal, et aimez le bien»; «Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien» (Psaume 97, 10; Amos 5, 14-15; Romains 12, 9). Le principe du mal a été introduit dans le monde par la désobéis-sance du premier homme, c'est le péché avec tous ses fruits, les péchés, et ce qui lui donne son carac-tère d'extrême gravité c'est qu'il porte atteinte à la gloire de Dieu. Le mal est en nous, dans notre cœur naturel; il est aussi tout autour de nous et le mal qui nous entoure trouve facilement, en trop de cir -constances, le chemin de notre cœur. Certainement, Dieu a la puissance de nous garder, mais cette puissance s'exerce en réponse à notre foi, à une foi qui nous attache à Christ, et notre foi est générale-ment si faible qu'il y a bien des faux-pas sur notre route (cf. Jude 24; 1 Pierre 1, 5). Pour être amenés à nous «détourner du mal», estimons le péché tel qu'il est au jugement de Dieu: pour l'ôter, il a fallu la mort de Christ! C'est à la croix qu'a été vidée toute la question du bien et du mal: à l'heure suprême où Dieu a dû abandonner l'Homme Christ Jésus, Il a montré ce qu'est le mal, le péché à ses yeux! Mais il ne suffit pas de se «détourner du mal», de s'abstenir «de toute forme de mal» (1 Thessaloni -ciens 5, 22), il faut aussi «faire le bien». C'est Dieu Lui-même qui est le principe, la source, l'auteur de tout vrai bien. Christ, notre Modèle parfait, a marché dans le sentier du bien: sa vie toute entière a été à la gloire de Dieu, vie de dépendance, d'obéissance, de confiance, et c'est là le bien. La Parole emploie deux expressions à peu près semblables et qui pourtant donnent deux pensées dif -férentes: «faire du bien» et «faire le bien». Accomplir tel acte de charité, secours matériel apporté à celui qui est dans le besoin, visite à une personne dans l'épreuve, soins dispensés à un malade, etc, c'est «faire du bien», c'est accomplir les «bonnes œuvres» dont il est question dans des passages comme Matthieu 5, 16; Jean 10, 32 ; 1 Timothée 5, 25 et 6, 18; Tite 2, 7, 14 et 3, 8, 14; Hébreux 10, 24; 1 Pierre 2, 12. Manifester tous les sentiments qui découlent d'un cœur renouvelé et maintenu en bon état, aimer nos frères d'un vrai amour, témoigner de la sympathie à ceux qui souffrent, montrer du support envers tous, faire preuve de tact et de douceur, agir dans le respect des convenances, honorer ceux auxquels l'honneur est dû ; cela, c'est «faire le bien», c'est accomplir les «bonnes œuvres» dont il est parlé dans des passages comme Éphésiens 2, 10; Colossiens 1, 10; 1 Timothée 2, 10 ; 2 Timothée 2, 21 et 3, 17; Tite 1, 16 et 3, 1 ; Hébreux 13, 21. De telle sorte que l'on peut parfois «faire du bien» sans pour autant «faire le bien»: quelqu'un, par exemple, remettra un don à une personne dans la né-cessité, fera une visite à un malade, en cela il fait «du bien»; cependant et quoi qu'il en pense, il n'aura pas «fait le bien» si la remise de ce don est susceptible d'encourager celui qui le reçoit à une vie de pa-resse ou à une existence marquée par le désordre, ou si, au cours de la -visite il apporte tout autre chose que ce qui aurait dû être présenté pour l'édification ou l'exhortation du malade. Aider, encoura-ger un frère qui n'a pas dans son service la communion de son assemblée locale, c'est peut-être «faire du bien», mais ce n'est pas «faire le bien». Ajoutons, dans cet ordre d'idées, que l'exercice de la bien-faisance, tout particulièrement, demande beaucoup de sagesse, de spiritualité, de dépendance de Dieu, si l'on ne veut pas se borner à «faire du bien» et si l'on a vraiment à cœur de «faire le bien». Puissions-nous toujours veiller à «faire le bien» chaque fois que nous cherchons à «faire du bien» ! Rechercher la paix, la poursuivre, c'est une heureuse activité, incluse dans l'expression «faire le bien». La paix selon Dieu, toujours liée à l'amour, à la sainteté, à la vérité, la véritable paix est difficile à atteindre. Elle nécessite un effort constant et persévérant, c'est pourquoi nous sommes invités à la «poursuivre», comme quelque chose qui tend à nous échapper: «Poursuivez la paix avec tous, et la sainteté...», «qu'il recherche la paix et qu'il la poursuive...» (Hébreux 12, 14; 1 Pierre 3, 11). Le lien entre les deux pensées « faire le bien» et «rechercher la paix» nous permet de comprendre qu'en pour-suivant la paix nous ne devons jamais sortir de l'étroit sentier du bien, le sentier de Christ. Dans le verset. 12, nous avons un double contraste: d'abord, entre deux classes de personnes et en-suite, dans leurs rapports avec Dieu. Entre deux classes de personnes: d'une part, les «justes» et, d'autre part, «ceux qui font le mal». Tandis que le juste aime le bien et hait le mal, le méchant aime le mal et hait le bien (Ecclésiaste 8, 11 ; Michée 3, 2 et 7, 3). Dans leurs rapports avec Dieu: ici, le contraste est dépeint à l'aide d'une image tirée de cette faculté que l'homme possède de pouvoir expri-mer quelque chose de ses sentiments par les traits du visage et, principalement, par le regard. «Les yeux du Seigneur sont sur les justes»: ce regard est tout empreint de l'amour du Seigneur, il se pose sur ceux qui sont à Lui, qui L'aiment et le Lui manifestent en marchant dans un sentier d'obéissance, gar-dant ses commandements. Ce regard qui embrasse le monde entier, car «les yeux de l'Éternel par-courent toute la terre, afin qu'il se montre fort en faveur de ceux qui sont d'un cœur parfait envers lui» (2 Chroniques 16, 9), c'est aussi le regard qui considère avec tendresse et bonté ceux qui marchent fi -dèlement dans le sentier de Christ. Tandis qu'au contraire, «la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal». Ceux qui font le mal peuvent n'en avoir aucune conscience, ils peuvent prospérer dans ce

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monde et s'en réjouir, il n'en demeure pas moins que «la face du Seigneur est contre eux». A moins qu'ils ne se repentent, le gouvernement de Dieu s'exercera envers eux et ce gouvernement peut aller jusqu'à la mort du corps, comme l'indique le Psaume cité dans ce passage de la première épître de Pierre: «La face de l'Éternel est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur mémoire» (Psaume 34, 16). Et plus tard, «ceux qui ne connaissent pas Dieu» et «ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus Christ», «subiront le châtiment d'une destruction éternelle» (2 Thes-saloniciens 1, 8, 9). Nous pouvons en dégager un enseignement très important pour nous croyants: si nous «pratiquons le péché », si nous «faisons le mal », la face du Seigneur est contre nous! Nous nous préoccupons souvent du seul jugement de notre entourage et nous ne nous demandons pas, en tout pre-mier lieu, si la face du Seigneur n'est pas contre nous! Non seulement les yeux du Seigneur sont sur les justes mais encore «ses oreilles sont tournées vers leurs supplications». Cette promesse est bien de na-ture à encourager et à fortifier la foi. Ne vaut-il pas la peine de marcher dans le sentier de Christ et d'avoir ainsi l'assurance que ses yeux sont sur nous et ses oreilles tournées vers nos supplications? Tandis que sa face est contre ceux qui font le mal. Remarquons qu'il n'est pas ajouté ici que ses oreilles ne sont pas tournées vers leurs supplications; il n'est nul besoin de l'ajouter car, en effet, les méchants ne prient pas: «ils n'invoquent point Dieu» (Psaume 53, 4). «Et qui est-ce qui vous fera du mal, si vous êtes devenus les imitateurs de celui qui est bon?» (v. 13). En faisant le bien, en marchant dans un sentier de justice pratique, nous suivons les traces de Christ, nous sommes «imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants», «marchant dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés» (Éphésiens 5, 1-2), nous sommes «imitateurs de celui qu’il est bon», car «nul n'est bon, sinon un seul, Dieu» (Marc 10, 18). Une telle marche nous met à l'abri de bien des maux. Si nous «faisons le bien» nous éprouverons tout particulièrement le puissant secours de Dieu pour nous protéger, nous garder, nous délivrer. Mais quoi qu'il en soit de la promesse contenue dans le verset 13, le croyant peut être amené, en cer -taines circonstances, à «souffrir pour la justice» (v. 14). De telles souffrances ne détruisent pas son bonheur, ne l'altèrent en rien; au contraire, ils sont dits «bienheureux», ceux qui «souffrent pour la jus-tice» (Matthieu 5, 10). Ces souffrances développent la vie intérieure, conduisent l'âme à rechercher le secours d'en haut et la communion avec Christ. L'ennemi essaie de nous effrayer par la souffrance; il voudrait nous amener à craindre les craintes du monde et tout ce qu'il cherche à susciter par le moyen de tant d'instruments pour entraver notre marche dans le sentier du bien. Mais l'Écriture est là qui nous dit: « Ne craignez pas leurs craintes, et ne soyez pas troublés, mais sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs» (v. 14, 15). Avoir le sentiment de la présence de Dieu et de son approbation nous donne paix et tranquillité et nous permet de «sanctifier le Seigneur le Christ dans nos cœurs». Pour les Juifs, «sanctifier le sabbat», c'était le reconnaître saint, l'observer avec crainte. Le sens est ici le même: « sanctifier le Seigneur », c'est reconnaître sa seigneurie et soumettre tout notre cœur à son empire. Le sens est identique également dans des passages comme Lévitique 10, 3; « Je serai sanctifié en ceux qui s'approchent de moi» et Matthieu 6, 9: «Que ton nom soit sanctifié». Si nous craignons le Seigneur, nous ne craindrons pas les hommes; mais inversement si nous ne vivons pas dans la crainte du Sei-gneur, nous serons remplis de craintes en présence de tout ce que les hommes placeront devant nous pour nous arrêter et nous effrayer. Sanctifier le Seigneur le Christ dans nos cœurs d'abord, dans nos paroles ensuite. À quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous, nous devons toujours répondre «avec douceur et crainte». Il convient d'être toujours «prêts»à cela, ce qui suppose un bon état d'âme et la jouissance de l'espérance. Il ne s'agit pas tant, en effet, de l'espérance des croyants d'une façon générale, mais plus particulièrement de l'espérance «qui est en vous». Le verset 16 nous parle d'une «bonne conscience» et d'une «bonne conduite». Le croyant est appelé à se bien conduire en toutes choses; cette bonne conduite peut être calomniée, elle peut être taxée d'or-gueil ou d'hypocrisie, cependant si l'état intérieur du croyant ne laisse en rien à désirer, si, vivant dans le jugement de soi-même, il a une «bonne conscience», ceux qui médisent de lui, ou même le calom-nient, seront un jour confondus. Il vaut mieux, dit enfin l'apôtre, «souffrir en faisant le bien qu'en faisant le mal». Quelle tristesse que de souffrir «en faisant Ie mal» ! la pensée d'avoir méconnu et méprisé la volonté de Dieu remplit alors le cœur d'amertume; non seulement l'âme éprouve la souffrance qui résulte des circonstances exté-rieures permises ou envoyées par Dieu, mais encore elle connaît la douleur provoquée par la convic-tion d'avoir mal fait: la conscience parle, elle reprend. Il y a donc souffrance au dehors, souffrance au dedans, avec le sentiment que Dieu Lui-même nous châtie. Tandis qu'au contraire celui qui «fait le bien», qui a une «bonne conscience» souffrira peut-être au dehors mais connaîtra intérieurement une

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précieuse consolation. Souffrir en «faisant le mal» c'est une discipline de Dieu, un châtiment; souffrir en «faisant le bien», c'est connaître la communion avec Christ dans ses souffrances comme homme ici-bas, dans le sentier de la justice. Cela nous fait comprendre un peu la profonde détresse de cer tains croyants, accablés, découragés parfois tandis qu'ils traversent de grandes souffrances. Ils ne connaissent la délivrance que le jour où, comprenant qu'ils souffrent ainsi pour avoir fait le mal, ils s'en humilient profondément; ils jouissent alors de la douceur du pardon qui suit la confession et re-trouvent la joie d'une heureuse communion avec le Seigneur, même si les souffrances extérieures de-meurent encore leur part, car le gouvernement de Dieu peut continuer à s'exercer. Que le Dieu de toute grâce, qui se plaît à nous enseigner pour notre profit, veuille opérer en nous par l'action puissante de sa Parole et de son Esprit, afin que nous soyons gardés de jamais souffrir «en fai-sant le mal», amenés au contraire à suivre Christ, Modèle parfait, dans le sentier qu'Il nous a tracé, heureux d'avoir communion avec Lui si le privilège nous est accordé de «souffrir en faisant le bien»!

P. F.___________________________________

ÉPÎTRE DE JUDE

(Suite de la page 234)

Verset 5. « Or je désire vous rappeler, à vous qui une fois saviez tout, que le Seigneur, ayant délivré le peuple du pays d'Égypte, a détruit ensuite ceux qui n'ont pas cru. » Dans les versets suivants, plusieurs exemples montrent que les caractères de l'apostasie étaient appa-rus dès longtemps. Il est d'abord parlé du peuple d'Israël, qui avait été délivré du pays d'Égypte, de la servitude; et pourtant, sur un peuple qui comptait près de six cent mille hommes sur le pied de guerre lorsqu'ils sont sortis du pays d'Égypte, deux seulement sont entrés dans le pays de la promesse, deux seuls ont été fidèles jusqu'au bout. «Dieu a détruit ensuite ceux qui n'ont pas cru» : un jugement était prononcé contre eux, ils sont tous tombés dans le désert pour ne pas avoir su glorifier Dieu en croyant à sa Parole et en lui obéissant. Ce premier exemple est peut-être celui des trois qui est le moins frappant quant au mal; il semble moins frappant que celui des anges qui ont péché ou que celui de Sodome. Mais le jugement n'est pas moins sévère. Tout ce peuple avait connu la nuit de la Pâque, la traversée de la mer Rouge, il avait chanté le cantique, il avait entendu annoncer la Parole de Dieu, et puis il a été décimé le long du dé-sert, bien qu'ils eussent tous été «baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer». C'est une image de la profession chrétienne. Mais, dit l'épître aux Hébreux, «la parole n'était pas mê-lée avec de la foi dans ceux qui l'entendirent». Il ne suffit pas d'entendre la Parole et de savoir beau -coup de choses sur elle; il faut l'avoir crue et reçue, c'est la Parole implantée. Et Dieu ne parle pas des Israélites aux chrétiens que nous sommes pour faire de l'histoire ancienne mais pour développer le principe moral de tous les temps, à savoir qu'on n'est en relation vivante avec Dieu que par la foi. Tout ce qui n'est qu'extérieur sans vie est une forme d'apostasie, quelque fidélité apparente qu'il puisse y avoir. Que de fois ce peuple, le long du désert, a provoqué Moïse à la colère et Dieu aussi! Pas de foi, pas de vie, pas de réalité: une profession qui couvre le germe de l'apostasie. C'est vrai aujourd'hui plus que jamais. De l'immense peuple chrétien qui s'est engagé dans le chemin du ciel, a été baptisé dans la nuée et dans la mer, combien seront tombés en route! Dieu sera-t-il obligé de nous frapper nous aussi, nous qui possédons la révélation complète de Dieu? Nous sommes plus responsables encore que n'était le peuple d'Israël à cette époque. À ce sujet, il est terrible de constater qu'il y a une grande différence entre ce qu'est l'assemblée au -jourd'hui et ce qu'elle était au commencement, où on pouvait dire qu'elle était une garantie pour le chrétien. Il y avait une telle puissance que la première tentative de l'ennemi pour introduire le mal par un simple mensonge a été enrayée tout de suite, et par la mort. Aujourd'hui l'on ne peut pas dire que l'assemblée soit une garantie, et non seulement ce qu'on pourrait appeler l'assemblée extérieure, mais même pas ce que le Seigneur a suscité comme témoignage représentant l'assemblée réelle dans ces derniers jours. De plus, l’autorité apostolique, quand elle était là, était une sauvegarde et s'il le fallait Paul usait de sa puissance; cela n'est plus, et que de choses ont remplacé Paul pour ceux «qui se sont glissés »! Il ne suffit pas de se réclamer du nom du Seigneur extérieurement, comme tout le peuple se récla-mait du nom de l'Éternel; il faut avoir cru; ceux qui n'ont pas cru sont tombés. Lorsque la foi est réel -

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lement là, la foi que Dieu a donnée, elle regarde ces choses, en face, mais avec le tremblement qui convient. Les dix vierges s'étaient mises en route ensemble; mais il y avait entre elles cette différence fondamentale que quelques-unes n'avaient point d'huile et c'est au bout d'un certain temps que la dis -tinction s'est faite. Elles étaient parties ensemble, avaient suivi le même chemin, mais, au moment voulu, ce qu'il y avait dans les lampes des unes et des autres a été révélé. Nous nous souvenons aussi de toutes les paroles du Seigneur dans l'évangile: «luttez pour entrer par la porte étroite; étroite est la porte, resserré le chemin ». «Il y a beaucoup d'appelés, peu d'élus». Voilà les vérités élémentaires, mais immuables. Nous ne pourrions affaiblir ces déclarations et elles prennent toute leur portée au temps où nous vivons. On a souvent entendu dans les conversations des frères et des sœurs avancés en âge, expérimentés, ayant vu des générations, exprimer le regret que les conversions nettes se fassent rares. Nous pouvons prier pour que Dieu en manifeste. Ce premier exemple montre donc qu'il ne suffit pas de posséder les oracles de Dieu; il faut les garder dans son cœur, tenir ferme, comme Cale!) et Josué. Le peuple est tombé parce que c'était un peuple incrédule (Hébreux 3, 19) : délivré, il préfère l'Égypte, le monde. Et le chrétien qui n'est que professant; les chrétiens fidèles sont aussi des «profes-sants» est au fond un mondain couvert de christianisme: il préfère le monde à Christ. Jetons un coup d'œil sur le passage de Nombres 13, 31 où Caleb dit: «Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire». Ce passage est très instructif comparé à celui d'Hébreux: «la parole qu'ils entendirent...» Voilà comment parle un homme dont le cœur n'était pas en Égypte. La foi, l'énergie de la foi, l'activité, la vie se manifestent dans l'attitude de Caleb. «Montons hardiment et prenons possession du pays.» C'est là la clef de tout le problème. La parole re-çue était mêlée avec de la foi, une foi vivante, opérante, qui déploie toute son énergie pour aller de l'avant, qui fait taire ceux qui veulent résister à la pensée de Dieu. Ceux qui sont tombés dans le désert représentent, donc les professants sans vie et les apostats. Un homme peut avoir une vie extérieurement irréprochable jusqu'à sa mort; s'il n'a pas la vie de Dieu, mais seulement une profession chrétienne, il est de ceux qui tombent dans le désert, qui subissent le châtiment sans rémission: il n'entrera pas dans le ciel. Remarquons à ce propos que la question de la discipline chrétienne n'est pas soulevée dans l'épître de Jude. Un vrai chrétien, quelqu'un qui a la vie, qui a cru, qui fait partie du peuple, peut avoir manqué au point qu'il soit retiré de la scène; mais il n'est pas de ceux qui sont «tombés dans le désert». On pourrait dire en un certain sens que Moïse, qui n'est pas entré dans le pays mais que Dieu a pris sur la montagne, représente ce cas, tandis que les hommes qui sont tombés dans le désert représentent tous les professants qui n'ont pas la vie, même s'ils en ont l'apparence. Notre temps est, au moins d'un côté, plus difficile que celui du commencement du christianisme. Au commencement il y avait les Juifs, l'assemblée et les Grecs ou les païens. Très vite il y a eu une caté -gorie de personnes de plus: les professants sans vie, et nous sommes mêlés à eux, ils se sont mis par -tout. Il n'y a certainement pas une région chrétienne qui soit exempte de la présence de ces professants sans vie. Il faut donc beaucoup de vigilance pour la vie de chacun et pour le témoignage lorsque le Seigneur nous à ouvert les yeux sur ce qu'est ce témoignage. Si nous n'avions pas toutes ces épîtres qui nous parlent de la ruine, nous pourrions être parfois assez embarrassés. Heureusement Dieu nous a avertis d'avance de ces choses, et l'Apocalypse elle-même nous prévient, pour que nous ne soyons pas surpris de voir cet acheminement de la chrétienté et pour que nous nous tenions sur nos gardes, afin d'éviter d'être emportés par ce courant, non seulement comme individus mais comme témoignage col-lectif. Il ne faudrait pourtant pas que nous soyons découragés en lisant ces lignes de l'apôtre. Il nous faut regarder en haut vers le Seigneur, fixer nos yeux sur Lui et être occupés non pas du mal mais du bien; si nous sommes occupés uniquement du bien, Dieu nous gardera du mal. Dieu nous parle du mal pour nous mettre en garde contre lui, non pas pour que nous en nourrissions nos âmes. Mais il est indispen -sable que nous ayons ces écrits pour que nos yeux soient ouverts, afin de discerner le chemin de l'er -reur et le chemin de Dieu.

Verset 6. «Et qu'il a réservé dans des liens éternels, sous l'obscurité, pour le jugement du grand jour, les anges qui n'ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure. » Puis nous avons un deuxième exemple: «les anges qui n'ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure». Voilà une catégorie d'êtres que nous ne nous serions pas attendus à trouver ici. Ce qui les caractérise a été lié à un moment donné à l'histoire de l'homme, avant le déluge. C'est un fait mystérieux sur le-

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quel la Parole est très sobre (voir Genèse 6) mais qui nous montre à quel degré de corruption l'humani-té était arrivée: des anges ont participé à cette corruption et à ce désordre moral que le déluge a ba-layés. Ce n'est pas la chute de Satan et de ses anges, c'est la chute d'anges qui ont péché avec des êtres humains, qui n'ont pas gardé leur origine; c'est une forme d'apostasie. Ils ne sont pas restés dans l'état où Dieu les avait placés." Juste avant le déluge, à propos de ce fait, Dieu dit que «toute chair avait cor-rompu sa voie sur la terre», la voie où Dieu l'avait mise. Dieu nous montre par là combien il est sen -sible au désordre moral, sensible au fait que ses créatures sortent de leur place. Aujourd'hui on oublie aussi la pensée de Dieu à l'égard de beaucoup de choses. Les libertés d'al lure que les hommes prennent dans le monde chrétien, ce que l'on appelle être «avancé», sont donc une forme et un fruit de l'apostasie: évidemment on a avancé vers le moment où l'apostasie sera générale.(À suivre)

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MÉDITATION DE H. R.

Éphésiens 1, 1-8

Dans les épîtres et dans l'Apocalypse, les salutations sont adressées aux saints de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus ensemble. Ils s'unissent pour apporter la bénédiction divine. En Apocalypse 1, 4 nous avons en outre les sept Esprits, la plénitude des opérations de l'Esprit saint, en grâce et en gouvernement. Une salutation humaine est un simple souhait, mais la salutation divine apporte avec elle la bénédiction qu'elle souhaite: la grâce et la paix aux assemblées, bénédictions auxquelles s'ajoute la miséricorde pour les individus. Il suffit de s'approprier cette salutation pour qu'elle devienne notre part. La grâce est la faveur de Dieu qui repose sur nous et caractérise notre position devant lui par l'œuvre de Christ. La paix nous appartient sous trois caractères: la paix avec Dieu, la paix de Dieu et la paix de Christ, celle dont il jouissait en traversant la terre. La foi reçoit ces bénédictions et s'approprie les promesses divines. Au v. 1, l'apôtre s'adresse «aux saints»: tels ils étaient quant à leur position «et fidèles» : il s'agit de leur état. En Actes 16, 15, nous voyons Lydie, qui n'avait encore rien fait depuis sa conversion qui pût prouver sa fidélité, en appeler au discernement des apôtres pour juger de la réalité de l'œuvre de Dieu en elle. S'ils estimaient qu'elle retenait fidèlement la vérité, ils pouvaient entrer chez elle. L'apôtre ne peut signaler la fidélité des Corinthiens, mais il parle de la fidélité de Dieu à leur égard (1 Corinthiens 1, 9). La fidélité des saints d'Éphèse amenait l'apôtre à rendre grâces à Dieu (1, 15) et lui permettait de développer devant eux toutes les richesses des conseils de Dieu, sans qu'il dût adapter la vérité à leur état, comme pour les Colossiens qui étaient en danger de perdre le sentiment de leur union avec la Tête. Les Colossiens marchaient bien, néanmoins l'apôtre leur signale ce qui caractérisait une marche fidèle, afin de les y maintenir. Aux Éphésiens il n'était pas besoin de rappeler ce que devait être une telle marche (cela ne touche pas les exhortations de la fin de l'épître). Les Éphésiens et les Colossiens étaient fidèles en rapport avec les choses qu'ils avaient apprises. L'apôtre pourrait-il rendre grâces pour notre état pratique? Il n'y a pas de blâme dans cette épître. S'adressant aux Corinthiens, l'apôtre .relève tout le bien qu'il pouvait dire d'eux, mais doit signaler en -suite, avec beaucoup de délicatesse, le mal qui se trouvait parmi eux. À quoi doit servir la con-naissance que Dieu nous communique? À nous faire marcher fidèlement dans son chemin. Un chrétien qui ne marche pas selon les lumières que Dieu lui a données est coupable. D'emblée, l'apôtre transporte les Éphésiens dans les lieux célestes où est leur place, où sont leurs bé-nédictions. Elles sont célestes et spirituelles, en contraste avec celles d'Israël, qui étaient terrestres et temporelles. «Toute.» Aucune ne manque. Nous les avons en Christ. Nous trouvons en 1 Pierre 1, 3, la même expression de louange et qui est d'autant plus remarquable que, dans cette épître, le croyant est vu sur la terre et non dans le ciel, comme ne possédant absolument rien d'autre pour le présent que la foi et la vie, et comme étant appelé à traverser une scène de souffrances. L'espérance, l'héritage, la gloire, le salut, la révélation de Jésus Christ, Christ lui-même comme objet visible, tout est à venir. Même le «salut d'âmes» est vu comme «la fin de notre foi», c'est-à-dire au bout de la course. Les croyants n'ont rien et, cependant, ils peuvent jouir de tout par la foi, de sorte qu'aucune épître ne fait ressortir davantage la joie et la bénédiction actuelle du croyant à travers tout. Le point de vue est tout autre en Éphésiens. Dans l'épître de Pierre, les saints sont étrangers ici-bas; dans l'épître aux Éphésiens, ils ne sont pas étrangers, parce qu'ils sont dans leur domaine céleste. Abra-

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ham appelé par gloire, en route vers la terre promise, apprend en y arrivant que Dieu n'avait pas la terre en vue pour lui, puisqu'il ne lui en donne pas une parcelle. En marchant avec Dieu, il comprend que Dieu lui réserve un héritage. Il sait bien que Canaan sera à lui plus tard, sur le pied de la résurrec-tion, mais pour le moment, il n'y trouve qu'un tombeau. Néanmoins, il s'est réjoui (Jean 8, 56). La joie a caractérisé son chemin d'obéissance, d'épreuve et de séparation pour Dieu. «En Christ.»Toutes les bénédictions qui appartiennent à Christ sont à nous, en Lui. Nous avons la même vie, la même position, la même relation. Sa position comme Homme glorifié devant Dieu est à nous en lui. Il est le Fils du Père. Nous sommes les enfants du même Père et l'amour dont nous sommes les objets de se part est le même que celui dont Christ est aimé. Il y a, en outre, des relations officielles avec Dieu: nous sommes rois et sacrificateurs, une famille sacerdotale, l'épouse, parce que Christ est roi, souverain sacrificateur, l'Époux. Notre position se rattache intimement à la sienne à tous les points de vue. Notre association avec lui est individuelle au chapitre 1, et collective ensuite. Quant à nos âmes, nous sommes déjà ressuscités ensemble avec lui; nous participons à sa vie de résurrection. Nous voyons déjà en lui ce que sera le corps glorieux dont nous seront revêtus. Les bénédictions tem-porelles d'Israël nous fournissent des types de ces bénédictions spirituelles. Ainsi, en Deutéronome 8, 7, Israël est amené dans son bon pays, un pays de ruisseaux d'eau, de sources d'eaux profondes. Cela nous rappelle Jean 7, 38: les fleuves d'eau vive découlant de celui qui est venu à Christ, des fleuves qui désaltèrent ceux qui viennent y boire. Les ruisseaux sont alimentés par les sources qui, elles-mêmes, le sont par les eaux profondes. La source première de la bénédiction se trouve dans l'amour divin (eaux profondes) qui nous est communiqué par Christ  (les sources) et les saints qui ont bu deviennent les ca-naux (les ruisseaux) de la bénédiction. Nous trouvons dans ce pays non seulement ce qui étanche la soif, mais ce qui nourrit nos âmes, sa -voir:

1° La nourriture quotidienne nécessaire, ordinaire de la vie, le froment et l'orge, la Parole dans son application à nos besoins de chaque jour, la base de l'alimentation de l'homme.

2° Les figuiers et les grenadiers, les fruits exquis qui ne suffiraient pas comme nourriture, mais qui servent au rafraîchissement (la grenade peut être considérée comme une figure de l'Église dans son unité; elle renferme en un seul fruit une multitude de grains); le vin, la joie commune, goûtée au festin de la grâce; les oliviers fournissant l'huile, la puissance du Saint Esprit. Au Psaume 133, l'huile, qui descend de la tête d'Aaron, est la figure du Saint Esprit qui unit la Tête, Christ glorifié, à ses mem bres, figurés par le bord de ses vêtements. La robe du sacrificateur était bordée de grenades et de clochettes qui alternaient. C'est le témoignage et le fruit de l'opération du Saint Esprit dans les saints, qui montre que Christ est en haut dans le sanctuaire. Souvent, il y a plus de clochettes que de grenades chez nous, c'est-à-dire que nous parlons de ces choses sans qu'elles produisent leurs fruits pour la gloire de Dieu. Il ne saurait y avoir de fruit sans témoignage, ni de témoignage sans fruit.

3° Le miel qui exprime la douceur des relations humaines légitimes. «Élus.» L'élection a pour but de nous amener devant Dieu après nous avoir revêtus d'un certain caractère qui répond à sa nature, savoir le caractère de Christ. Comment concilier l'élection et la responsabilité de l'homme? On a dit que sur le côté extérieur de la porte d'entrée du ciel, tous peuvent lire ces paroles: «Tous les hommes sont invités à entrer ici.» Et, sur le côté intérieur, que l'on ne peut voir que lorsqu'on est entré par la foi: «Tous ceux qui sont entrés ici, étaient élus.» Quant à la connaissance que Dieu nous en donne, nous trouvons en 2 Pierre 1, 10, l'affer-missement de notre élection, non pas dans le cœur de Dieu, mais dans le nôtre, et dans celui des autres. Cet affermissement est produit par une marche fidèle. La marche des Thessaloniciens prouvait à l'apôtre leur élection; c'était les fruits de la vie divine en eux qui montraient qu'ils appartenaient à Christ. «Prédestinés»: destinés d'avance à posséder cette relation avec Dieu. «Saints et irréprochables.» Notre position est déjà telle devant Dieu en lui, mais la pleine réalisation de notre appel aura lieu lorsque nous serons conformes à Christ dans la gloire; c'est «l'espérance de notre appel» (v. 18). La pensée de Dieu est de nous présenter «saints et irréprochables et irrépréhen-sibles devant lui» (Colossiens 1, 22). Il y a un «si du moins» en Colossiens 1,23, parce que nous sommes encore dans nos corps et, de ce fait, exposés au danger de tomber en route. En Philippiens 2, 15, nous sommes exhortés à être «des enfants de Dieu irréprochables». Dieu nous appelle à reproduire son caractère ici-bas. Christ nous représente devant Dieu et nous sommes appelés à le représen ter de-vant le monde. Nous avons la vie de Christ, Christ en nous. Jude 24 nous présente le plein résultat fu-

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tur des conseils de Dieu à notre égard: il a le pouvoir de nous placer irréprochables devant sa gloire». L'œuvre de sanctification pratique que Christ opère en nous par la Parole (Éphésiens 5, 27) nous forme, afin que notre marche soit en rapport avec la position que nous avons devant Dieu en lui. Il pourrait sembler, en considérant l'Église, que ce travail de Christ en elle a échoué, car elle devient tou-jours plus misérable, pratiquement. Néanmoins, son action dans les cœurs se poursuit, et il se présente-ra l'Assemblée sans tache. Ce sera, la pleine stature du Christ (Éphésiens 4, 13), c'est-à-dire une par-faite conformité à Christ en gloire. À la fin du désert, alors qu'Israël n'avait plus qu'un pas à faire pour entrer en Canaan, il est dit: «Qu'est-ce que Dieu a fait?» (Nombres 23, 23). En voyant le peuple d'Is-raël entrer dans le pays, on peut dire: C'est le travail de Dieu, autrement ils n'auraient jamais pu y en -trer. La même chose sera dite lorsque l'Église entrera dans le saint lieu. Il ne restera qu'une chose alors: ce que Dieu aura fait. Nous admirerons éternellement la manière dont Dieu aura agi pour nous amener là. Les voies de Dieu aboutissent toujours au but qu'il s'est proposé. Celles de l'homme sont in-terrompues continuellement. Ainsi, nous voyons Élie, Moïse, Aaron arrêtés dans leur course, mais Christ achève ce qu'il a commencé. Le règne millénaire ne sera pas interrompu par suite d'une infidéli -té quelconque, comme les empires des nations ont pris fin par le jugement. Christ remettra le royaume au Père, après avoir pleinement achevé son propos. Il est le Chef et le Consommateur de la foi. «Pour nous adopter.» Le mot n'exprime pas la force de la pensée. Quand on parle d'un enfant adopté, c'est un enfant auquel on confère certains avantages des enfants nés de leur père, mais je ne puis com -muniquer ma nature, ce que je suis, à un enfant que j'adopte, tandis que Dieu, en nous adoptant, nous a communiqué sa vie, sa nature (1 Jean 3, 1). Ce n'est pas seulement l'amour que Dieu a eu pour nous objectivement, mais son amour manifesté en nous communiquant sa nature qui aime comme lui, qui a le même caractère que lui. Il nous a fait don de cette nature-là. «Il nous a engendrés» (Jacques 1, 18). « La louange de la gloire de sa grâce.» C'est actuel. La louange de sa gloire, c'est futur. La gloire de Dieu, ce sont les perfections divines mises en évidence; ici, c'est dans sa grâce envers nous qu'elles le sont: sa justice, sa sainteté, son amour, sa majesté. Dieu a été glorifié moralement en Christ ici-bas. Tout ce qu'il est a été mis en évidence par Christ. Quelquefois un seul caractère moral de Dieu est ap-pelé sa gloire, ainsi l'amour. Sa gloire revêt aussi des caractères redoutables pour l’homme. Dieu voit le Fils de l’homme comme sacrificateur juge et tombe à ses pieds comme mort (Dieu 1). Dieu de même. On a quelquefois des no-tions vagues quant à la gloire, on pense qu’il s’agit d’un endroit lumineux où Dieu se trouve. C’est plus que cela et il faut la voir en Dieu. La sainte Cité a la gloire de Dieu ; elle la possède et peut la ma-nifester dans le règne millénaire. «La louange de sa gloire» : la position et l’état glorieux dans lesquels nous serons manifestés un jour seront un sujet de louange pour Dieu. Dieu sera vu et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thessaloniciens 1, 10). En nous occupant des perfections divines manifestées dans la glorieuse personne de Dieu, nous sommes, dès maintenant, transformés graduellement à sa ressemblance morale (2 Dieu 3, 18). Nous reproduisons les caractères de la vie de Dieu, tels qu’ils ont brillé ici-bas et cette conformité morale à Dieu s’opère sans que nous nous en rendions compte, mais ceux qui nous entourent peuvent constater ces progrès dans nos âmes. «Ton nom est un parfum répandu.» Nous portons avec nous le parfum de Dieu et c’est aussi de lui que nous parlons à Dieu. Notre culte est ainsi rempli de Dieu, notre vie est la reproduction de la sienne. Dieu, contemplant le Seigneur glorifié, portait sur son visage le reflet de sa gloire, sans qu’il s’en rendît compte, et il reproduisait les caractères de Dieu en répétant les propres paroles de Dieu sur la croix. Moise, descendu de la montagne, avait aussi gardé sur son visage le reflet de la gloire de Dieu et ce reflet mettait mal à l’aise le peuple dont l’état moral ne pouvait supporter cette présence.

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EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 246)

Quatrième série: chapitres 9, 8 à 12.

Après la parenthèse de 6-9, 7, le prophète reprend le cours des événements qui, de jugements en ju-gements dans lesquels «la colère de l'Éternel n'est pas encore détournée» et «sa main est encore éten-due» (5, 25, se reliant à 9, 12, 17, 21; 10, 4), aboutissent au jugement final introduisant le règne.

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Chapitres 9, 8-10, 4.

Il s'agit d'Israël châtié. 9, v. 8-12. Les dix tribus (Éphraïm, ou Samarie) sont jugées par la main de l'Assyrien, après l'avoir été par le moyen de la Syrie et des Philistins.

v. 13-17. Cela ne suffit pas. Il y aura jugement de leurs conducteurs, leurs princes et leurs faux pro-phètes, ceux sous lesquels on s'abrite et ceux sur lesquels on s'appuie. Le même jugement sera pronon-cé en 19, 15 sur l'Égypte (cf. Apocalypse 9, 19).

v. 18-21. Mais encore cela ne suffit pas. Éphraïm, les tribus au-delà du Jourdain, et Juda, seront en proie aux dissensions intestines et se consumeront les uns les' autres, «ils mangent chacun la chair de son bras». (Comment ne pas songer ici aux avertissements donnés aux «frères» en Galates 5, 13-15?)

10, v. 1-4. Cela même ne suffit pas encore. Les juges ont opprimé les pauvres, il n'y a aucun recours pour ces oppresseurs coupables, au jour de la visitation. Et cependant la colère et les jugements de l'Éternel ne sont pas encore arrêtés.

Chapitre 10, 5-34.

Il arrivera pourtant un moment où «le Seigneur aura achevé son œuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem» (v. 12) et où il visitera l'instrument même de ce jugement.

v. 5-11. En effet à son tour l'Assyrien, verge de la colère de l'Éternel contre son peuple, éprouvera cette colère. Son orgueil hautain en est la cause: il assimile les idoles des nations avec celles de Sama-rie et de Jérusalem, comme si ce n'était pas précisément à cause de leurs idoles que l'une et l'autre se trouvent sous la main de l'Éternel étendue en jugement.

v. 12-23. Cette œuvre envers Israël achevée, l'Éternel remet en mémoire cet orgueil de l'Assyrien qui se vante de sa puissance et de sa sagesse et de son intelligence parce qu'il a subjugué les autres peuples. C'est la cognée se glorifiant contre celui qui s'en sert. C'est pourquoi l'Assyrien sera consumé quand l'Éternel, lumière d'Israël, paraîtra. En ce jour-là le Résidu d'Israël et les réchappés de Juda ne s'appuieront plus, comme l'a fait la masse infidèle, «sur celui qui les a frappés» (l'Assyrien), mais «sur l'Éternel, le Saint d'Israël, en vérité ». «Le Résidu reviendra» (allusion à Shear-Jashub), lors de la «consomption décrétée» c'est-à-dire lors des derniers jugements, funestes au peuple apostat, qui précé-deront le règne du Messie.

v. 24-34. C'est à ce Résidu en Sion que l'Éternel s'adresse pour le rassurer. «L'indignation et la co-lère» vont enfin être «accomplies», dans le jugement de l'Assyrien. Il est décrit ici tel qu'il a eu lieu sous Sankhérib, alors qu'il paraissait triompher, mais c'est en même temps l'image anticipée du juge-ment futur de l'Assyrien, à la fin des temps.

Chapitres 11 et 12.

Cette dernière subdivision nous présente le bonheur d'Israël sous le règne de Christ, après l'exécution de tous les jugements prédits au ch. 10. 11,

v. 1-10. L'apparition de Christ est annoncée, rejeton du tronc d'Isaï pour Israël, branche de ses ra-cines pour les nations. Nouveau Salomon en sagesse et en intelligence, il ne faillira pas comme le pre -mier: l'Esprit, dans sa plénitude, reposera sur lui. Il gouvernera son peuple en justice et en droiture, et ne laissera pas subsister le méchant sous son règne. Ce sera le règne de la justice et de la paix univer-selle, pendant le millénium. Il en sera ainsi non seulement pour Israël mais pour les nations, sur les-quelles sa domination s'étendra. Il les rassemblera et elles le rechercheront (v. 10; Romains 15, 12). Ce sera le repos de la gloire, comme Sophonie 3, 17 est le repos de l'amour.

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v. 11-16. C'est «en ce jour-là» et en vue de lui, que le Seigneur rassemblera Juda et les dix tribus d'entre toutes les nations. Il «mettra sa main encore une seconde fois pour acquérir le résidu de son peuple»; la première fois était l'Exode. Les deux maisons seront réconciliées et s'uniront pour dominer sur ceux qui les avaient asservies. Aux v. 15 et 16 nous trouvons les circonstances extérieures du re -tour des dix tribus. C'est ainsi qu'il sera mis fin au joug de l'Assyrien.

12. Nous avons ici le cantique de la dernière journée des tabernacles, préfiguré en Jean 7, 37. Ce sont aussi les accents du cantique d'Apocalypse 15, 3, 4. Ce n'est pas seulement le cantique de Sion, mais celui de «toute la terre».

Résumé de la Quatrième série. La colère continue sur IsraëL L'instrument de cette colère est l'As-syrien, mais l'Assyrien lui-même sera jugé, à cause de son orgueil Un résidu d'Israël revien dra, mais après les jugements. La destruction future de l'Assyrien, préfigurée par sa défaite sous Sankhérib, en-traîne la libération du peuple. Christ, issu du tronc d'Isaï, est annoncé comme exécutant le jugement, mais afin d'établir la bénédiction millénaire, après le retour des dix tribus. Enfin est entonné l'Alléluia. C'est sur cette louange que se termine toute la première division de la Première partie d'Ésaïe.

N. B. Remarquer quel immense rôle joue le Résidu dans tous ces chapitres. Il est directement ques-tion de lui en 1, 9 (cf. Romains 9, 29); 4, 3; 6, 13; 7, 3; 10, 20-23 (cf. Romains 9, 27-28). Tout cela en rapport avec le Messie: 4, 2; 5, 1; 7, 14 (cf. Matthieu 1, 23); 8, 8, 14 (cf. 28, 16; Ro -mains 9, 33; 1 Pierre 2, 8), 17 et 18 (Hébreux 2, 13); 9, 2 (cf. Matthieu 4, 15-16); 6-7; 11, 1; 10 (cf. Romains 15, 12).(À suivre)

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PENSÉE

Si je sais que Dieu regarde pour moi, je puis bien fermer les yeux et cheminer dans une sainte assu-rance.

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PRÉTENTIONS ET RÉALITÉ

L'état d'Israël était, aux jours d'Éli, bien peu conforme à ce que Dieu était en droit d'attendre de son peuple. 1 Samuel 2 nous en donne Un attristant tableau: le temple était profané, la sacrificature infi-dèle, l'offrande de l'Éternel méprisée... Aussi, par la bouche de l'homme de Dieu qu'Il lui envoie, l'Éternel annonce à Éli, responsable au premier chef d'un tel état de choses, qu'il allait le mettre de côté et se suscitait «un sacrificateur fidèle» (1 Samuel 2, 27, 35). Le jugement ne devait d'ailleurs pas s'ar-rêter au chef de la sacrificature, il allait atteindre l'ensemble du peuple coupable. Israël sort en bataille à la rencontre des Philistins et campe «près d'Ében-Ézer». Mais la condition du peuple était telle que le secours de l'Éternel ne pouvait lui être accordé et «Israël fut battu devant les Philistins» (1 Samuel 4, l-2). Sans doute, les anciens du peuple ont alors plus ou moins conscience que la main de Dieu est éten-due sur eux dans son juste gouvernement et ils posent la question: «Pourquoi l'Éternel nous a-t-il bat -tus aujourd'hui devant les Philistins?» Cette question dénotait une certaine intelligence de la situation dans laquelle se trouvait le peuple: non seulement l'Éternel avait permis la victoire des Philistins mais encore Il l'avait «commandée»; en apparence, les Philistins avaient battu les Israélites, en réalité c'était l'Éternel par le moyen des Philistins. Cela aurait dû amener le peuple à la repentance, seul chemin de la restauration; les Israélites auraient dû comprendre que cette défaite était un châtiment de la part de Dieu, combien mérité, mais en même temps une manifestation de sa grâce envers eux: ne voulait-Il pas par ce moyen les conduire à juger leurs voies, à s'en humilier profondément et sincèrement, à re-trouver ainsi le chemin de la bénédiction? Tout au contraire, les anciens : la partie la plus responsable parmi le peuple, aussitôt après avoir dit: «Pourquoi l'Éternel nous a-t-il battus... ?» ajoutent: «Prenons à nous, de Silo, l'arche de l'alliance de l'Éternel, et qu'elle vienne au milieu de nous et nous sauve de la main de nos ennemis» (1 Samuel 4, 3). Méprisant la discipline, n'étant aucunement exercés par elle, le

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peuple se rend donc à Silo d'où il ramène non seulement l'arche mais encore les deux fils d'Éli, Hophni et Phinées (4, 4) les deux fils d'Éli dont la scandaleuse conduite est décrite en 1 Samuel 2, 12 à 17, dont il nous est dit qu'ils étaient «des fils de Bélial» et «ne connaissaient pas l'Éternel» et auxquels leur père adresse les très sévères paroles rapportées en 1 Samuel 2, 23 à 25, paroles que d'ailleurs «ils n'écoutèrent pas»! Certes, l'arche était le signe de la présence de l'Éternel au milieu du peuple, sa place était dans le lieu très saint, au-delà du voile. Mais le peuple pouvait-il, dans l'état où il se trouvait alors et tandis qu'il re-fusait de le reconnaître et de se soumettre au jugement de Dieu, se glorifier de tout ce que l'arche re -présentait et des privilèges rattachés à sa possession? Dieu était-il avec lui dans le combat qu'il allait livrer à nouveau contre les Philistins et Israël pouvait-il compter que la victoire lui serait ainsi assurée? Dans quelle erreur il était en le croyant! L'arche n'était au fond qu'un symbole extérieur, sans puis-sance aucune si la présence de l'Éternel n'était là, effective et réelle. Mais, davantage encore, «aussitôt que l'arche de l'alliance de l'Éternel entra dans le camp, tout Israël se mit à pousser de grands cris, de sorte que la terre en frémit» (1 Samuel 4, 5). Était-ce le moment de se réjouir avec transports ou au contraire, et bien plutôt, de s'humilier sous le sac et la cendre? Israël se contentait d'une simple apparence, se réjouissant bruyamment d'avoir l'arche avec soi, alors que pour-tant l'Éternel n'était pas avec lui, ne pouvant sanctionner de sa présence et de sa puissance un état non jugé. Ces cris ont pu tromper un moment les Philistins, incapables de juger autrement que d'après les ap-parences extérieures et n'ayant aucune connaissance de la réalité des choses. Mais les conséquences n'ont guère tardé à survenir: Israël est battu, l'arche est prise, Éli tombe à la renverse et meurt, la gloire s'en va d'Israël (1 Samuel 4, 10-11, 17 et 18, 21 et 22). Affligeant résultat de l'obstination du peuple à refuser de reconnaître sa réelle condition et de s'en humilier devant Dieu, à chercher à la dissimuler sous des apparences trompeuses! Israël avait poussé des cris de joie alors qu'il eût fallu pleurer et se repentir, les conséquences étaient maintenant là, à sa honte et à sa confusion. Quel déshonneur jeté sur le nom de l'Éternel, quel opprobre pour le peuple! N'y a-t-il pas un enseignement pour nous? L'état d'un croyant, d'une maison, d'une assemblée peut être tel qu'il devrait être confessé avec humiliation. Et des circonstances ont pu survenir montrant que Dieu, dans sa grâce et son gouvernement tout à la fois, cherche à réveiller les consciences... À quoi servirait-il de se refuser à écouter? Qui penserait pouvoir cacher son propre état ou celui d'une assem -blée à son entourage, se le dissimuler à soi-même et, en même temps, se réclamer du Seigneur et de tous les privilèges qui découlent de sa présence avec nous dans le chemin, de sa présence au milieu de nous dans le rassemblement? Il ne sert à rien de nier l'évidence et d'essayer de cacher sous des appa-rences séduisantes ce qui devrait être jugé et confessé, tout en prétendant avec ostentation et éclat connaître le bénéfice des privilèges d'une marche dans la lumière et la sainteté. Ce sont, a-t-on dit à peu près en ces termes, les croyants ou les assemblées qui se connaissent le moins ou qui cherchent à dissimuler leur véritable condition qui, en général, prétendent à la position la plus élevée. L'on peut ainsi, un temps, tromper les autres, on ne trompera jamais Celui dont les yeux sont une flamme de feu. Tôt ou tard, Dieu produira dans les consciences une profonde humiliation, mais au terme d'une disci-pline combien pénible et douloureuse. Pensons à toutes les conséquences de l'égarement du peuple, telles qu'elles nous sont rapportées dans la deuxième partie du chapitre 4 et puis au chapitre 5 du pre -mier livre de Samuel, au chemin qu'Israël a dû suivre pendant plus de vingt années avant d'en arriver à l'humiliation qui fut la sienne et que dépeint 1 Samuel 7. N'eût-il pas mieux valu qu'il commençât par là au lieu d'afficher, dans l'enthousiasme et le bruit de grands cris, d'orgueilleuses prétentions à ce dont l'état dans lequel il se trouvait ne pouvait lui permettre de jouir? Qu'il s'agisse d'un croyant ou d'une assemblée, le refus de reconnaître sa véritable condition et de s'en humilier devant Dieu, allant de pair avec la prétention de goûter sans réserve tous les privilèges individuels et collectifs promis à une marche dans l'obéissance à la Parole, entraînera, au moment choisi par Lui, l'intervention de Celui qui veut nous conduire «dans des sentiers de justice» et qui nous dit: «Le chemin du juste est la droiture» (Psaume 23, 3; Ésaïe 26, 7).

P. F.____________________________

MON FILS BIEN-AIMÉ

Lire Colossiens 1, 12-20

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Dans la parole de Dieu, il est des «sommets» sur lesquels nous respirons une atmosphère céles te, et desquels nous jouissons d'une vue merveilleuse, sur des beautés divines, concentrées sur une Personne divine. Il est bien vrai que toute écriture est inspirée de Dieu, toutefois certains passages sont d'une élévation particulière. Tel est le cas des versets que nous venons de lire. Leur plénitude même fait que les méditer, ou contempler la Personne qu'ils nous présentent, remplit nos cœurs au point qu'il est dif-ficile de traduire par des paroles ce que nous voyons et ce que nous ressentons. L'homme est limité quant aux choses de Dieu, même quand il s'agit d'un homme de Dieu, voire d'un apôtre. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises nous trouvons dans les écrits de Paul, des exposés se terminant par une doxolo -gie, où s'exprime la béatitude d'une âme saisie par les beautés divines, béatitude que des paroles ne peuvent qu'imparfaitement traduire. Mais l'appréciation divine, elle, est évidemment totale et parfaite: le cœur de Dieu, rempli de l'objet de ses délices, le Fils de sa dilection, en rend un témoignage ma-gnifique, mettant en évidence la sainteté, la grandeur, la puissance, la beauté, la grâce, l'amour de cette Personne adorable. Ce Fils n'est-il pas le resplendissement de sa gloire, l'empreinte de sa substance? La plénitude de la Déité ne s'est-elle pas plu à habiter en Lui corporellement? N'est-il pas plus beau que les fils des hommes? La grâce n'est-elle pas répandue sur ses lèvres? Oui, toute sa Personne est désirable. Pour -rait-il en être autrement, puisque Dieu Lui-même a dit et répété: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir»? Essayons de voir comment Dieu «introduit» son Fils en toutes choses, pour l'accomplissement de ses conseils, et pour être glorifié par l'homme, ce qui a eu lieu dans le second Adam. Sitôt après la chute, Dieu parle de la semence de la femme, en s'adressant au serpent et en pro-nonçant son jugement. Dans sa miséricorde infinie, Dieu accorde à Adam d'entendre ce qu'Il dit au serpent, avant qu'Il lui parlât à lui-même pour lui révéler sa propre sentence. La Semence de la femme est la seule lueur d'espoir, dans toute cette scène si tragique! La voix divine ne proclame-t-elle pas, déjà à ce moment-là, cet évangile qui est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit (Romains 1, 16), cet évangile immuable (Galates 1, 8-9) et vainqueur ? Car, si la Semence de la femme doit avoir le talon brisé, l'ennemi, lui, aura la tête brisée. L'inimitié entre la Semence de la femme et Satan est totale, en accomplissement parfait de la parole prononcée par Dieu (Genèse 3, 15). À la lumière du Nouveau Testament, il est facile de voir, dans ce talon brisé, et dans cette tête brisée, une prédiction du drame du Calvaire. Mais, dès avant la chute, nous avons, en type, le dessein de Dieu concernant son Fils. «Lorsque Dieu créa l'homme, il avait le second homme dans sa pensée; quand il forma une aide pour Adam, il avait dans sa pensée l'Épouse que son Fils voulait acquérir par sa mort. Lorsque Dieu prit possession du temple bâti par Salomon, il pensait au temple qu'Il voulait bâtir, non pas de pierres matérielles, mais de pierres infiniment précieuses, de pierres vivantes, de croyants en Jésus Christ» (Messager de 1878, page 200). Disons à ce propos que l'emploi des types, dans la Parole de Dieu, est un trait de cette précieuse ré-vélation qu'il importe de ne pas négliger. Il apporte une grâce particulière. Dans nos rapports avec Dieu, ce qu'il y a de plus élevé dépasse dans sa réalité notre intelligence, et doit même de toute néces-sité la dépasser infiniment; Dieu seul contemple la réalité de la chose elle-même, mais tous les objets de notre foi, profonds et infinis, nous deviennent pour ainsi dire, palpables qans les types. D'autre part, les types qui nous sont présentés dans les Écritures ont des caractères divers, de manière à illustrer pour nous des côtés différents des choses révélées, que nous sommes incapables d'embrasser dans leur ensemble. Certains types se rapportent à quelques grands principes des voies de Dieu. D'autres sont en rapport avec certains de ses actes, la conduite des hommes dans les économies futures, ou la grande œuvre de Dieu en gouvernement. Mais d'autres ont trait au Seigneur Jésus dans ses différents offices, comme sacrificateur, roi, prophète. Ce sont quelques-uns de ces derniers que nous avons à cœur de rappeler. Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice il a reçu le témoignage d'être juste (Hé-breux 11, 4). Le Saint Esprit a soin de mettre l'accent sur le sacrifice. L'histoire d'Abel nous apprend par quel chemin un pécheur peut s'approcher de Dieu et quel est le fondement qui lui permet de se te-nir devant Lui et d'être en communion avec Lui. Dans ce même livre de la Genèse, pour quiconque médite sérieusement le chapitre 22, quelle gran-deur dans cette scène typique de Morija! C'est comme adorateur qu'Abraham y est monté avec son fils. Son dévouement a été complet, car il avait Dieu pour objet. Le triomphe de la foi, dans cette épreuve unique en son genre, est relevé par Dieu: «N'étends pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car

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maintenant je sais que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique». Oui, Dieu a épargné à ce cœur de père, la douleur qu'il ne s'est pas épargnée à Lui-même! En Romains 8, 32, nous lisons: «Celui qui n'a pas épargné son propre fils, mais qui l'a livré pour nous tous...» En Ésaïe 53, 10: «Il plut à l'Éternel de le meurtrir, il l'a soumis à la souffrance. » Ah ! Quelle grâce de Dieu, par ce sa-crifice notre paix a été scellée. Nous trouvons ensuite le type si riche de Joseph. Disons seulement que Joseph, en sortant de la prison où il a été comme mis à mort, prend la position de Jésus, élevé à la droite du trône suprême; pour à la fin recevoir ses frères dont il a été séparé. En passant au livre de l'Exode, ce livre de la rédemption, nous y trouvons naturellement, en type, le Rédempteur. Moise est le type de Jésus, considéré comme libérateur d'Israël. Au chapitre 21, le récit de l'esclave hébreu qui a la possibilité de s'en aller libre mais qui déclare: «J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre» est un type combien touchant du parfait dévouement de Christ. Quel amour que celui du Fils pour le Père! «Au sacrifice et à l'offrande de gâteau tu n'as pas pris plaisir: tu m'as creusé des oreilles; tu n'as pas demandé d'holocauste ni de sacrifice pour le péché. Alors j'ai dit: Voici, je viens; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C'est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles.» Quel amour du Sei-gneur pour son Assemblée qu'il a tant aimée, jusqu'à se livrer lui-même pour elle! Quel amour en-core, pour chacun des siens en particulier! Ne pouvons-nous pas dire, avec l'apôtre Paul: «Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi». Après une vie consacrée fidèlement à servir, comme homme, il voulut demeurer serviteur, même dans la mort, par amour pour son Père, pour l'Église et pour les siens; et cela à tou-jours. Luc 12 parle du temps de sa gloire. Dans le livre du Lévitique, les types abondent: dans les divers sacrifices, dans la sacrificature, etc. Ce livre nous enseigne comment s'approcher de Dieu, qui demeure dans le sanctuaire, et dans quel état il faut être pour le faire; mais tout nous y parle du Fils. Il remplit cette portion de la Parole, comme Il remplit le cœur de Dieu! Sur ce merveilleux livre, nous pourrions écrire: rédemption, communion. Dans les Nombres, nous avons la marche et les luttes dans le désert. Avec quel soin Dieu a fait connaître sa volonté quant à cette marche! Tout était ordonné dans les moindres détails. Pourquoi cette précision divine? Parce que, typiquement il s'agit partout du Fils. Ainsi, quel moment solennel, dans cette marche du peuple, lorsque passaient les lévites, transportant le tabernacle et les objets sacrés! Le cœur devait battre en voyant passer l'arche qui, seule, était extérieurement couverte de bleu. À la lu-mière du Nouveau Testament, nous sommes émerveillés du langage des types qui, longtemps à l'avance, parlaient de la grandeur, de l'ineffable beauté de la marche glorieuse du Fils de Dieu ici-bas! Les Psaumes, le Cantique des cantiques, les prophètes, viennent encore enrichir cette vision. Aussi, lorsque Dieu est manifesté en chair (1 Timothée 3, 16), l'étoile indique l'endroit où il faut rendre les honneurs royaux (Matthieu 2, 11). L'ange parle aux humbles du grand événement; et eux, l'ayant vu, divulguent la parole qui leur avait été dite, et s'en retournent, glorifiant et louant Dieu, de toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues; et la multitude de l'armée céleste loue Dieu: «Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et sur la terre paix, et bon plaisir dans les hommes». Les quatre évan-giles, dans leurs caractères respectifs, présentent l'accomplissement parfait de tout ce qui a été annoncé par les types. Relevons aussi que le Père est jaloux de la gloire de son Fils, et ne permet pas que cette gloire soit touchée impunément, même dans les types (Exode 20, 5; 1 Corinthiens 10, 22). Il y a trois cas qui établissent ce fait d'une façon aussi remarquable que solennelle, malgré les cir -constances très différentes dans lesquelles ils se sont passés. 1) En Lévitique 10, les fils d'Aaron présentèrent devant l'Éternel un feu étranger, ce qu'il ne leur avait pas commandé. Le feu sortit de devant l'Éternel et les dévora, et ils moururent devant l'Éternel. Aaron se tut. La faute commise devait être particulièrement grave pour attirer un jugement aussi fou-droyant. En quoi consistait cette gravité? Le feu devait être pris sur l'autel; un feu étranger portait donc atteinte à la gloire du Fils. Quel avertissement des plus sérieux, quant à l'état et à la manière qui nous conviennent pour rendre culte! «Je serai sanctifié en ceux qui s'approchent de moi.» 2) La scène si connue de Nombres 20, plaçant devant nous la faute de Moïse et d'Aaron relativement au rocher, n'est pas moins frappante. L'ordre divin était de parler au rocher; Moïse parla... au peuple! Le rocher avait déjà été frappé (Exode 17, 5-6). Ce geste symbolique ne devait pas être répété: Christ est mort une fois pour toutes (Romains 6, 9-10) ; Il a été manifesté une fois pour l'abolition du péché; Il a été offert une fois (1 Pierre 3, 18); Il ne peut y avoir de répétition de la mort de Christ; c'était donc une faute grave de frapper le rocher une seconde fois. La Parole ne dit-elle pas: «Par une seule of-

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frande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés» (Hébreux 10, 14)? Ce manque de discernement, portant atteinte à la gloire de Christ, a eu, pour Moïse et Aaron, les conséquences que nous connaissons. 3) La transfiguration place également devant nous ce manque de discernement qui porte atteinte à la gloire de Christ, et cela en particulier chez l'apôtre Pierre. En proposant de faire trois tentes, une pour le Seigneur, une pour Moïse, et une pour Élie, Pierre, sans le vouloir - car il ne savait ce qu'il disait - place le Seigneur au même niveau que Moïse et Élie. Mais le Père ne permet pas cela; sa suprématie est aussitôt établie: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir, écoutez-le» (Matt. 17). Puissions-nous être toujours plus conscients de toute la révérence qui Lui est due; Le voir, Lui seul, et l'écouter. Le Saint Esprit glorifie également le Fils (Jean 16, 14). Nous le réalisons spécialement en lisant les épîtres et l'Apocalypse, avec prière, sous le regard de Dieu. Le Seigneur nous est présenté, non seule-ment dans ses attributs glorieux, dans sa suprématie, mais surtout comme objet de nos cœurs. Il rem-plit le cœur de Dieu; remplit-Il le nôtre? «Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ.»

G. C. G.I II

Jésus, Fils bien-aimé du Père, À toi, Jésus, nul n'est semblable, Qui t'es abaissé jusqu'à nous, Car toi seul es la vérité.À tous les enfants de lumière Tout, dans ta Personne adorable, Que ton saint nom est grand et doux! Est amour, grandeur et beauté.

III

Dès ici-bas, d'un cœur fidèle,Que nous vivions, Jésus, pour toi, T'offrant toujours, remplis de zèle, L'hommage saint de notre foi!

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ÉPÎTRE DE JUDE

(Suite de la page 269)

Verset 7. «Comme Sodome et Gomorrhe, et les villes d'alentour, s'étant abandonnées à la forni-cation de la même manière que ceux-là, et étant allées après une autre chair, sont là comme exemple, subissant la peine d'un feu éternel.» Maintenant, il est question de Sodome et Gomorrhe «abandonnées à la fornication de la même ma-nière que ceux-là». Elles «sont là comme exemple, subissant la peine d'un feu éternel». Les anges sont gardés pour le jugement du grand jour, sous l'obscurité, réservés dans des liens éternels; ce n'est pas encore le jugement final mais ils sont là en attendant ce jugement; tandis que pour Sodome et Go-morrhe le jugement était définitif; elles subissent la peine d'un feu éternel: on ne se moque pas de Dieu et ce n'est pas en vain qu'on lui désobéit ou qu'on abandonne la position où il nous a mis. Ainsi le juge-ment de Dieu est tombé sur son peuple, sur les anges qui n'ont pas gardé leur origine, et sur ces villes qui ont été détruites. Tout cela doit produire en nous de la crainte et aussi de la reconnaissance envers Dieu de ce qu'il nous a fait connaître sa sainteté; il a répondu à la corruption où nous étions, dans notre nature, par la croix de Jésus. Il disait à son peuple terrestre, qui n'était pas converti, en tout cas pas dans la masse: «Soyez saints car moi je suis saint» ; c'est là la première manière de glorifier Dieu. S'il n'y a pas de sainteté, on peut se réclamer de tous les titres, avantages et privilèges, on jette par terre la première gloire de Dieu. Il est une chose que nous pouvons méditer: Dieu, qui est saint, a trouvé bon pourtant de nous occu-per du mal. On aurait pu s'attendre à ce que Dieu ne parle que du bien; eh bien non, sa Parole est un livre où le bien et le mal se mêlent sans cesse. Pourquoi présente-t-Il ainsi le mal? Parce qu'Il décrit l'homme; Il en donne une image vraie; alors si l'on a quelques prétentions à moraliser l'homme et à

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l'améliorer il suffit d'être placé devant ces faits qui prouvent que cet homme ne peut être changé pour que l'on n'ait plus rien à dire. Répétons que ces avertissements ne sont pas donnés à des païens mais à des chrétiens; c'est donc que Dieu ne fait pas plus fond sur la chair du chrétien que sur celle du païen; quand nous sommes amenés à penser comme Lui, c'est une bienheureuse délivrance. Et par là les souffrances expiatoires du Seigneur sont mises en honneur et en évidence. Le Seigneur n'est pas mort pour rien, la coupe qu'Il a bue est celle de la colère de Dieu contre ces choses-là que nous étions capables de faire, et contre leur source profonde, le péché. C'est dans le ciel que nous aurons l'intelligence de ce que le Seigneur a fait, parce que nous com-prendrons alors la sainteté et la gloire de Dieu. Mais, chose étonnante, les principes de corruption qui ont marqué dès anciennement l'histoire de l'homme se retrouvent dans le christianisme. Et en lisant le tableau qui est donné de la grande prostituée, nous voyons que parmi ses caractères figure l'immorali-té. Aussi quel jugement tombe sur elle! Souvenons-nous qu'à Sodome il y avait un juste qui aurait mieux fait de ne jamais entrer là ; ce fait annule les déclarations d'après lesquelles il faudrait nous mêler au monde pour aider à le remettre en bon état devant Dieu. Nous avons à être vigilants quant à la corruption morale; il semble bien que ce sera le côté faible du témoignage dans les derniers temps. Et cette corruption morale, l'absence de sainteté pratique, peut très bien aller de pair avec des discours vains et orgueilleux, de fausses doctrines, dans l'abandon plus ou moins marqué du christianisme.

Verset 8. «De la même manière, ces rêveurs aussi souillent la chair, et méprisent la domination, et injurient les dignités. »Ces rêveurs sont ceux qui s'abandonnent à leur imagination et ne laissent pas agir l'Esprit de Dieu en eux. Nous n'avons pas le droit d'avoir de pensée propre sur les choses de Dieu. Les pensées que nous avons sont nulles, ce sont des pensées de pauvres pécheurs. Ce qui compte, c'est la pensée de Dieu; nous en sommes remplis dans la mesure où nous nous tenons devant Lui, où nous lisons la Parole, où nous ne contristons pas l'Esprit; alors au lieu de mettre en avant notre façon de voir et de nous justifier, nous disons: Voilà ce que Dieu pense. Un abîme sépare le fait d'avoir une pensée sur la Parole de Dieu et celui d'avoir la pensée de Dieu dans sa Parole. Nous pouvons bien chacun sentir le besoin, non pour les autres mais pour soi-même, d'être gardés dans la crainte du mal, de la souillure, et d'avoir une volonté brisée. «Les sacrifices de Dieu sont un es -prit brisé.» Et c'est là le vrai bonheur sur la terre, le bonheur du ciel.

Verset 9. «Mais Michel l'archange, quand, discutant avec le diable, il contestait touchant le corps de Moïse, n'osa pas proférer de jugement injurieux contre lui; mais il dit: Que le Seigneur te cen-sure.»Après Sodome vient l'exemple de Michel l'archange «quand, discutant avec le diable» il n'a pas osé«proférer de jugement injurieux contre lui». Cette scène ne nous est pas rapportée dans l'Ancien Testament, mais Jude avait la pensée de Dieu. Dieu ne nous a pas tout dit, ni dans l'Ancien ni dans le Nouveau Testament, comme nous le voyons à la fin de l'évangile de Jean. Mais il nous en a dit assez pour que nous n'ayons pas d'excuses si nous marchons mal. Tous ces exemples nous font comprendre l'importance qu'il y a à ne jamais donner dans le courant du présent siècle qui dit: il faut s'adap ter au temps, se moderniser, on ne peut vivre et avoir les principes d'il y a vingt, cinquante ou cent ans! Il nous faut vivre avec les principes du début, ceux mêmes de la Genèse à certains égards. Il nous faut remonter au début du christianisme ou à la création. Ne contribuons pas, par notre façon d'être, à affai-blir le poids de la Parole de Dieu, à créer ou à entretenir ce courant de l'apostasie dans les esprits. Quant au mépris du diable, nous en sommes les témoins quotidiens. Si nous avions conscience de la puissance du diable en séduction, nous tremblerions d'une crainte salutaire. Nous nous rejetterions da-vantage sur Dieu, nous ne jouerions pas avec le mal, nous nous en tiendrions le plus loin possible. La Parole nous dit qu'il rôde, cherchant qui il pourra dévorer; c'est un fait permanent; non pas qu'il soit partout, comme Dieu l'est, mais Il a les moyens d'aller çà et là, «de se promener», comme il est dit dans Job; il connaît le cœur de l'homme depuis longtemps et il sait comment le prendre. A cet égard encore l'assemblée n'est plus une garantie: «certains hommes se sont glissés». Dans une des lettres aux sept assemblées nous lisons: «Tu habites là où est le trône de Satan». C'est une raison de plus d'être vi-gilant. On pose quelquefois la question: pourquoi semble-t-on si difficile, pour les admissions à la table du Seigneur par exemple? C'est qu'on est bien obligé de veiller, parce que Satan a pénétré dans la

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chrétienté même. Un chrétien qui n'aurait pas la doctrine de Dieu, qui renverserait la vérité, soit doctri-nale, soit morale, nous ne pourrions pas le recevoir sans être infidèles au Seigneur, bien qu'il soit un vrai chrétien. Ces deux choses, un vrai chrétien et une fausse doctrine, hélas, ne sont pas incompa-tibles. Tout est grâce, tout est bonté de la part de Dieu. Mais on ne jouit pas de la grâce et de la bonté sans poursuivre la sainteté. C'est inséparable. Dieu n'abandonne aucune de ses gloires, aucun de ses droits, et c'est précisément pour n'abandonner aucun de ses droits qu'il a dû frapper son Fils. On dit: Dieu est tout amour. Sans doute; mais qu'ont été les trois heures pour le Seigneur sur la croix?(À suivre)

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ABRAHAM

Genèse 12, 1-8

Méditations de J. N. D. N° 269

Nous rencontrons en Abraham l'appel de la grâce, bien avant qu'il soit question de la loi. Au cha -pitre 24 de Josué nous apprenons que le père d'Abraham était idolâtre. Le péché de l'homme était déjà consommé; ce dernier avait complètement abandonné le vrai Dieu et ne pouvait plus dépendre que de la grâce souveraine. Les voies de Dieu à l'égard d'Abraham ont donc été celles de la pure grâce; Dieu l'a choisi entre tous les hommes pour être le père de la foi. La promesse lui est donnée sans condition sans question de justice, uniquement par grâce. Le péché était complet; Dieu intervient, appelle per-sonnellement Abraham et lui fait un don gratuit. Le patriarche devient donc le témoin de ce que fait la grâce de Dieu, souveraine en bénédiction. Les promesses viennent avant la loi; la question de la justice de l'homme n'est pas touchée et, du moment qu'elle l'est sous la loi, il est démontré que l'homme n'a pas cette justice. Christ est venu accomplir la justice, nécessaire pour que nous jouissions de la présence de Dieu lui-même. La grâce fait une œuvre par laquelle nous devenons la justice de Dieu en Christ. Le Christ était promis, mais dire que l'homme serait assis dans les lieux célestes avec Lui, cela dépasse toute pro-messe. Il est bon que nous nous en souvenions: il y a, au-dessus de la promesse, une œuvre que Christ a accomplie par lui-même, et dans laquelle la grâce souveraine de Dieu a été mani festée. En Matthieu 15, 22, la Cananéenne vient à Jésus sur le pied des promesses, le reconnaissant comme Fils de David; mais comme Cananéenne elle n'y avait aucun droit. On n'est fondé dans la grâce que lorsqu'on se trouve en la présence de Dieu sans aucun droit et selon une œuvre dans laquelle Dieu lui-même est glorifié. Cela donne devant Dieu une assurance que rien d'autre ne peut donner. La grâce avait appelé Abraham, aussi le trouvons-nous jouissant des bénédictions qui nous appar-tiennent. Nous trouvons, dans ce chapitre, deux manifestations de Dieu sur lesquelles je désire attirer l'atten-tion: la manifestation en vertu de laquelle Abraham a marché et celle en vertu de laquelle il a pu ado -rer Dieu. Le Dieu de gloire apparut à Abraham pour l'appeler (Actes 7, 2). C'est toujours notre cas: Dieu se ré-vèle à nos cœurs et c'est la mesure de tout, le degré dans lequel nous le voyons par la foi. La Parole, la puissance de l'Esprit sont le moyen qu'Il emploie pour se révéler. La révélation du Dieu qui est lumière manifeste le péché, montre ce que nous sommes. Le malheur de l'homme est qu'il est loin de Dieu, si loin, qu'il est sans lumière et ne le sait pas. Le principe qui gouverne toute notre vie, c'est que nous avons vu le Seigneur. Tel fut le cas de Saul de Tarse. Jésus se révèle au cœur; on le connaît et dès lors la direction de la vie est totalement chan-gée: on connaît Dieu, on comprend sa grâce et l'on se met en marche pour le suivre, cela gou verne toute la vie. Cette révélation nous fait rompre avec nos propres intérêts; l'appel de Dieu a tout changé dans notre cœur; Jésus Christ est devenu notre objet: nos yeux sont ouverts sur Lui. Ce n'est pas tout: Dieu donne à celui qu'Il a appelé. Abram part avec Saraï, sa femme, et Lot, et quitte tout pour jouir du pays que l'Éternel lui a donné. Il y entre, quand les Cananéens y habitent en-core. C'est aussi notre cas: nous sommes dans les lieux célestes par la foi; nous n'en sommes pas en-core entrés en possession, et nous n'avons que les arrhes de l'Esprit.

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Dieu se révèle à l'homme dans son état d'éloignement de Lui; son bonheur est de suivre l'Éternel mais il n'a pas encore la force et le principe de la communion. Cependant il a ce qu'il faut pour mar-cher et suivre le Seigneur. Abram obéit à l'appel de Dieu; la manifestation divine le gouver ne assez pour le faire rompre avec son pays et sa parenté, avec le monde qui l'entoure. Mais cela ne suffit pas ; en sortant, Abram se trouve en contact avec la vie d'ici-bas: le Cananéen est encore dans le pays; ce n'est pas, pour le patriarche, l'entrée en possession, mais la communion avec l'Éternel (pour nous la communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ) est bien supérieure à l'héritage. Abram marche dans tout ce qu'il a reçu comme promesse de la gloire, mais la communion avec Dieu et la communion les uns avec les autres est une chose différente. Il n'était question jusqu'ici que de marche, mais Abram n'avait pas d'autel. Une fois entré dans le pays, l'Éternel lui apparaît de nouveau. Il ne possède rien encore, mais Dieu se manifeste à son cœur pour lui faire comprendre combien il est aimé. C'est de là que naît le vrai culte; il découle de la joie produite par la manifestation que Dieu nous donne de Lui-même. Un chrétien ne peut pas se contenter du salut seulement. Quand il se trouve là où il n'a rien, alors la communion com-mence. Une telle chose est plus que la marche, plus que la gloire, plus que l'héritage; c'est s'entretenir avec Dieu. L'âme a trouvé sa demeure en Dieu et Dieu en elle: «Nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14, 23). Au chapitre 15, Dieu dit à Abram: «Je suis ton bouclier et ta très grande récompense.» Abram ré-pond: «Que me donneras-tu?» Il n'a pas pour objet Dieu lui-même, mais ce que Dieu donne. Au chapitre 17 la scène change. L'Éternel se révèle à lui comme le Tout-Puissant. Abram tombe sur sa face. Dieu est là: c'est Lui-même, non plus ce qu'Il lui donnera, qui est le souverain bien pour son âme.Si quelqu'un garde mes commandements, dit le Seigneur, je me manifesterai à lui. Ce n'est pas: Je le récompenserai. Quand on est dans cette position, Dieu vient nous dire : Voilà ce que je suis. Nous nous glorifions en Dieu lui-même. Le Père et le Fils deviennent la source de notre joie et de notre communion. C'est là la vie chrétienne. Abram aussi était pour l'Éternel comme un ami. Après cela Dieu lui révèle ce qu'Il va faire (18, 17). Abraham intercède pour les autres, entre dans les pensées de Dieu, dans ses pensées d'amour. Il est avec Dieu sur ce pied. Quel privilège qu'une telle in -timité, que de recevoir communication des pensées et des conseils de Dieu. Il ne nous donne pas une place moindre que celle-là. Il y a donc deux révélations de Dieu, la première pour nous faire marcher, la seconde pour nous in-troduire dans sa communion. C'est dans cette dernière que l'on trouve l'autel, l'adoration, la liberté d'entretien avec Dieu. Tel est notre privilège chrétien. Nos cœurs peuvent-ils dire: J'en jouis? Avons-nous cette révélation du Père et du Fils, où l'âme trouve une joie actuelle dans la clarté de Sa face? C'est là que l'on trouve aussi l'intelligence de ses voies et de ses pensées; repos plein de douceur, qui bannit l'influence de la douleur et de tout le mal dont nous sommes entourés, parce que le cœur a trouvé là ce qu'aucune des choses d'ici-bas ne peut nous ravir, car rien ne nous séparera jamais de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur (Romains 8, 39). Que Dieu nous donne de jouir de la révélation qu'Il nous a donnée de Lui-même, de Celui qui a fait les promesses et qui sera la source éternelle de notre joie et de notre bonheur!

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APOCALYPSE 1, 9-20

Ce livre de l'Apocalypse a été écrit par l'apôtre Jean à la fin de sa carrière. Dans son évangile il se nomme «le disciple que Jésus aimait» (Jean 13, 23). Il était un des rares disciples qui se tenaient près de la croix; il put entendre le message du Seigneur relatif à sa mère, «et dès cette heure-là, il la prit chez lui» (Jean 19, 27). Il avait particulièrement joui de la grâce du Seigneur et l'avait suivi de très près: on l'a surnommé l'apôtre de l'amour. A la fin de sa carrière, il se trouve dans la tribulation, chas-sé dans l'île de Patmos par la persécution des ennemis Ide la vérité (Apocalypse 1, 9), loin de la com-munion des saints qu'il avait tant aimés. C'est là qu'il reçoit une vision de la gloire judiciaire du Sei-gneur, bien différente de ce qu'il avait appris jusque-là quant à sa Personne. Après sa longue vie passée dans la jouissance de l'amour du Seigneur, Jean apprend à le connaître sous ses caractères de Juge et de Roi des rois. Il reçoit des révélations en rapport avec ces caractères; aussi nous apparaît-il ici, non comme apôtre, mais comme un prophète, dont le ministère se relie aux

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prophéties de l'Ancien Testament. Il est là comme en tête à tête avec le Seigneur Jésus. C'est aussi le cas d'une âme qui aujourd'hui le rencontre dans ses péchés. Elle sent qu'Il ne peut que la foudroyer par le jugement. Jean tombe comme mort à ses pieds (v. 17). C'est la place que nous avons à prendre devant Lui; nous entendons alors sa voix consolante nous dire: «Ne crains point... je tiens les clefs de la mort et du hadès» (v. 17-18). Nous avons, dans l'Ancien Testament, plusieurs exemples d'hommes de Dieu amenés à prendre cette place, lorsque la gloire du Seigneur est manifestée devant leurs yeux. Daniel dit: «Mon teint frais (ou ma beauté) fut changé en corruption, et je ne conservai aucune force» (Daniel 10, 8). Ésaïe, le plus considérable des prophètes, auquel la révélation des pensées prophétiques fut donnée dans toute son ampleur, et qui annonça la grâce et le salut plus que tout autre, se trouva aussi dans la lumière écla -tante de la présence du Seigneur «assis sur un trône haut et élevé». Là il dut s'écrier: «Malheur à moi! Car je suis perdu» (Ésaïe 6, 5). Tels sont les sentiments d'une âme amenée devant le souverain Juge. Il s'approche en grâce d'elle et lui déclare que son iniquité est ôtée, en lui disant: « Ne crains point... J'ai été mort; et voici, je suis vi-vant aux siècles des siècles» (v. 17-18). Comment une âme chargée du pesant fardeau de ses péchés ne recevrait-elle pas avec délices un message si rempli de tendresse? Le Fils de l'homme est vu ici marchant au milieu des «sept lampes d'or», «et les sept lampes sont sept assemblées» (v. 12, 20). Ce symbole représente l'Assemblée dans toute son histoire prophétique, vue comme témoin responsable de Christ ici-bas. Le Seigneur, dont les yeux sont comme une flamme de feu, prend connaissance de l'état de tous ceux qui font profession de lui appartenir, et juge selon sa parfaite sainteté tout ce qui fait partie de sa maison ici-bas. Il connaît l'état des cœurs et on ne peut le tromper; ses regards sondent jusqu'au fond de nos âmes. Comment subsister devant cette lumière pé-nétrante et consumante? Et ce ne sont pas seulement ses yeux qui pénètrent jusque dans les profon-deurs de notre être pour mettre à découvert tout le mal qui s'y trouve; ce sont aussi ses pieds qui «sem-blables à de l'airain brillant, comme embrasés dans une fournaise» (v. 15), s'approcheront des pécheurs pour fouler tout ce qui est incompatible avec sa sainteté ici-bas. L'airain est le symbole de la justice di-vine qui s'occupe de l'homme en jugement. Comment échapper à cette main puissante qui saisira les coupables, à cette voix «comme une voix de grandes eaux» (v. 15), qui «leur parlera dans sa colère et, dans sa fureur, les épouvantera» (Psaume 2, 5) ? Cette voix sera plus terrible que celle du Sinaï, «voix telle que ceux qui l'entendaient prièrent que la parole ne leur fût plus adressée» (Hébreux 12, 19). «De sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants» (v. 16). Non seulement sa voix terrible qui «fait trembler le désert» et «faonner les biches» (Psaume 29, 8-9) se fera entendre, mais les paroles de sa bouche seront comme une épée qui transpercera ses ennemis. Comment les hommes audacieux qui, aujourd'hui, méprisent sa Parole, pourront-ils supporter l'éclat de sa gloire? «Les pécheurs ont peur dans Sion: le tremblement a saisi les impies: Qui de nous séjournera dans le feu consumant?» (Ésaïe 33, 14). Quand Jean voit le Seigneur dans sa gloire, il tombe à ses pieds comme mort; il n'y a plus aucune force en lui. Il faut avoir rencontré le Seigneur sous ces caractères-là pour pouvoir apprécier sa grâce et en jouir. Adam et Ève s'enfuirent lorsqu'ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu. Sans s'en rendre compte peut-être, les pécheurs se cachent loin de Dieu, mais quelle grâce de se trouver devant le Sau-veur dans le sentiment de sa misère, et de l'entendre nous dire comme à Jean: «Ne crains pas», et comme à Daniel: «Homme bien-aimé... ne crains pas» (Daniel 10, 11, 12). Jean se trouve seul devant le Juge, le Dieu éternel, l'Ancien des jours, revêtu de gloire et avec tout l'appareil judiciaire, et il tombe à ses pieds; mais le Seigneur n'en voulait pas à Jean. Il lui apparaît ain-si afin qu'il puisse être un témoin de la gloire du Fils de l'homme au milieu des pécheurs, et qu'il ap-prenne à approfondir les ressources qui se trouvent en Lui. La première chose que fait le Seigneur après s'être ainsi manifesté à son serviteur, c'est de mettre sa droite sur lui; la droite est le signe de sa puissance: veut-Il l'écraser par elle? Non, mais le soutenir. Si cet homme, convaincu de la puissance du Juge, laisse faire le Seigneur, il apprend que toute cette puis-sance est au service de son amour pour le délivrer du jugement. Cette main qui se pose sur lui est une main de grâce qui veut lui donner des bénédictions éternelles. Mais, pour accomplir le propos de l'amour divin, Il s'est donné Lui-même: «J'ai été mort». Tu ne pouvais subsister devant un Juge dont la sainteté est infinie, aussi je suis descendu dans la mort pour toi. C'est une chose passée, l'œuvre est ac -complie, la victoire remportée: «Je suis vivant aux siècles des siècles» (v. 18). Quelle révélation, quel amour, quel repos! Cette vie et cette gloire qui sont à Lui sont celles dont je jouirai avec Lui éternellement. «Ne crains pas... je tiens les clefs d la mort». Je suis entré dans cette

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forteresse, j'ai vaincu celui qui en était le maître, je tiens les clefs de la mort et du hadès. Cela donne une assurance parfaite au croyant et approfondit en lui le sentiment de la valeur infinie de la mort et de la résurrection de Christ. Puissent ceux qui, lisant ces lignes, se trouveraient pour la première fois devant ces réalités, être troublés dans leur conscience par cette pensée qu'ils s'approchent du moment où ils se rencontreront face à face avec le Juge. Puissent-ils alors entendre ces douces paroles qu'Il adresse encore aujourd'hui à toute âme travaillée qui se jette à ses pieds: «Ne crains point». Ce n'est pas moi qui puis vous dire ces paroles, mais le Seigneur Jésus lui-même les prononce et vous dit: «N e crains point; tu peux te confier en moi; je suis descendu dans la mort pour toi, et je suis vivant aux siècles des siècles».

H. R._______________________________

EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 280)

DEUXIÈME DIVISION (cf. N° 6, p. 152)

Chapitres 13 à 27

Ces chapitres annoncent le jugement des nations qui ont asservi Israël.

Première série: chapitres 13 à 14, 27. L'oracle touchant Babylone.

Chapitre 13. Le sujet est Babylone, mais de fait la prophétie va beaucoup plus loin.

v. 2-8. Nous trouvons là la confusion des peuples, amenés à la fin, le «tumulte des royaumes des na-tions rassemblées ... pour détruire tout le pays». Tous entrent dans les portes des nobles. Les saints et les hommes forts de l'Éternel sont aussi rassemblés là pour assister au jour de sa colère. Devant ces na-tions qui viennent pour détruire le pays, le peuple apostat, si je comprends bien, est livré à la terreur (v. 7, 8). Ce premier paragraphe a pu avoir son accomplissement partiel (encore futur quand Ésaïe pro-phétisait), lorsque les Chaldéens ont envahi la Judée, mais l'accomplissement effectif et total est pour l'avenir, au «jour de l'Éternel». Ésaïe prédit un événement prochain qui lui-même préfigure un événe-ment futur bien autrement étendu; c'est ce qui rend souvent obscure la prophétie. De fait la Babylone historique n'aura pas de part propre à ce conflit de la fin, mais la première Bête de l'Apocalypse(l'empire romain), montée un temps par la chrétienté apostate (la Babylone prophétique), et qui sera la résurrection de la puissance latine, en sera un des grands acteurs sur la terre d'Israël. Le Résidu (les saints et les hommes forts) sera témoin de ces choses, appelé à se réjouir en la grandeur de l'Éternel.

v. 9-16. Le tableau se continue par la description du jour de l'Éternel qui vient. La terre est désolée, les autorités sont détruites, perdent leur lumière. La colère de l'Éternel s'étendra sur le monde, ce sera un carnage universel, auquel le peuple apostat n'échappera point, tandis que les saints et les hommes forts y assisteront: le peuple apostat assiste à l'écrasement de ses petits enfants, la foi du Résidu assiste à l'écrasement de ceux de Babylone (Psaume 137, 9).

v. 17-22. La vision prophétique revient au jugement, historique et passé pour nous, prophétique et prochain pour Ésaïe, de Babylone par les Mèdes, mais qui nous a conduits (paragraphe précédent) au jugement de la fin qui aura pour théâtre de la terre d'Israël.

Chapitre 14. - v. 1-2. De même, ici, le retour de Juda de la captivité de Babylone est le type histo-rique (encore prophétique sous Ésaïe) du retour futur du peuple tout entier, Jacob, ou Israël, de la dis-persion. Ces deux versets placent devant nous la plénitude des délivrances et des bénédictions du peuple de Dieu (sept).

v. 3-11. Israël est appelé à prononcer un «cantique sentencieux» sur la chute du roi de Babylone, quand, à la suite de la victoire de Christ, «toute la terre» délivrée sera «en repos et tranquille». Le re-

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tour de la captivité d'autrefois n'a été qu'une très incomplète image de cela. Nous avons ici le pouvoir impérial de la fin, la quatrième bête de Daniel, mais qui, comme nous l'avons vu plus haut, peut, de par son alliance avec le pouvoir religieux (c'est sur elle qu'est assise la grande prostituée d'Apocalypse 17), être appelée Babylone; il ne faut pas oublier que le pouvoir impérial confié aux Gentils est aussi com-paré à une statue dont Babylone est la tête d'or, mais qui forme un tout, debout dans son ensemble et brisé dans son ensemble.

v. 12-20. La confusion intentionnelle continue ici. L'on peut dire que toutes les puissances de la fin qui entrent en conflit avec le Messie, le vrai Roi, sont ici mêlées et confondues, sous le titre «l'oracle touchant Babylone» (13, 1). Nous en avons déjà signalé le motif. Ce temps futur est comme considéré de loin, les détails qui le différencient sont vus comme ensemble. Un de ses éléments est l'Antichrist, qui appartient à cette scène. Son alliance avec la Bête romaine lui donne une place dans cet ensemble. Il est «l'astre brillant, fils de l'aurore», comme le roi de Tyr en Ézéchiel 28. Il est confondu en partie avec la Bête, confondu de même avec Babylone, car c'est d'elle qu'il est dit: «Est-ce ici l'homme qui faisait trembler la terre ? Ses prisonniers, il ne les renvoyait pas chez eux» (v. 16, 17). Ce roi s'arroge ici tous les caractères et les prérogatives de Christ (v. 13, 14). C'est bien le faux Messie.

v. 21-23. On revient à la Babylone historique et à sa destruction finale et définitive.

v. 24-27. Exemple nouveau de la confusion voulue que nous trouvons dans ces deux chapitres. Il s'agit ici de l'Assyrien, du grand ennemi d'Israël dans le prophète Ésaïe. Le tableau de la confusion (Babel, Babylone) de la fin ne serait pas complet sans lui. C'est la destruction de l'Assyrien pro-phétique, non pas dans son pays comme le roi d'Assyrie au temps d'Ézéchias, mais sur les montagnes d'Israël, lorsque le peuple de l'Éternel aura été complètement délivré. Maintenant la main de l'Éternel n'est plus étendue contre Israël (voyez 10, 4, etc.), mais contre toutes les nations (14, 26-27). De là ce tableau, où toutes les puissances de la fin sont pour ainsi dire réunies sous un même nom: Babylone, et confondues dans une subversion commune.(À suivre)

………………………………………………

ÉLI, SAMUEL, ANNE

Éli était un homme âgé, riche d'une longue expérience, sacrificateur et juge en Israël, ayant autorité et responsabilité à la fois comme chef de sa propre maison et comme chef de la sacrifica ture. De quelle manière a-t-il exercé cette autorité et fait face à cette responsabilité dans chacun de ces deux do -maines? Dans sa maison en premier lieu. Éli avait deux fils, Hophni et Phinées, dont la conduite est dépeinte en 1 Samuel 2, 12 à 17 où il est dit notamment qu'ils étaient «des fils de Bélial» qui «ne connaissaient pas l'Éternel »; le verset 22 de ce même chapitre signale aussi un grave péché commis par eux. De telle sorte que, tant du point de vue moral que pour ce qui touchait à l'exercice de la sacrificature, leur façon d'agir jetait du déshonneur sur le nom de l'Éternel. Éli «apprit tout ce que ses fils faisaient à l'égard de tout Israël» et ne manqua pas de leur adresser de sévères remontrances, attirant leur attention non seulement sur leur culpabilité propre mais aussi sur le fait qu'ils «entraînaient à la transgression le peuple de l'Éternel» (1 Samuel 2, 23 à 25). Cependant son action envers eux s'arrête là; il les reprend, mais il sera dit de lui et ce sera le motif du jugement que l'Éternel exercera sur lui et sa maison: «Ses fils se sont avilis et il ne les a pas retenus» (1 Samuel 3, 12, 13). Pourquoi cet homme, fidèle en bien des choses, a-t-il ainsi gravement manqué dans l'administration de sa maison? L'Éternel le lui décla-rera par le moyen de l'homme de Dieu qu'Il lui envoie: «Tu honores tes fils plus que moi» (1 Samuel 2, 29). Cela le rendait solidaire de leur péché bien que, loin de les approuver, il les eût sérieusement repris. Le jugement, annoncé à Éli par le jeune Samuel, sera exécuté comme l'Éternel l'avait dit (1 Sa-muel 3,11 à 18; 4, 10 à 22). Ce récit, tant de fois rappelé, n'est-il pas de nature à réveiller des parents chrétiens peu attentifs à la responsabilité qui leur incombe devant Dieu au sujet de leurs enfants? Tout spécialement le père, puis -qu'il a de la part de Dieu une autorité et une responsabilité en tant que chef de famille. Dieu veuille garder de toute défaillance ceux qu'Il a placés dans une telle position! Le père qui se contente de répré -hensions, si sévères soient-elles, mais qui «ne retient pas» ses enfants engagés dans une mauvaise

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voie, demeure, quoi qu'il en pense, solidaire du mal commis par eux. « Honorer ses fils plus que Dieu», c'est se laisser diriger par les sentiments que l'on éprouve pour eux, si légitimes qu'ils soient, au lieu de faire passer avant toute autre chose l'obéissance à Dieu et à sa Parole. Il se laisse égarer par cette fâcheuse sentimentalité, il n'aime pas vraiment ses fils, le père qui les «honore plus que Dieu». Tout ce qui conduit à une faiblesse coupable et à la méconnaissance des droits de Dieu n'est qu'une contrefaçon de l'amour; ce n'est en définitive qu'un sentiment charnel. Les conséquences de tels erre-ments sont généralement très douloureuses, Éli en a fait la triste expérience: affaiblissement du discer-nement spirituel, manque d'énergie morale et enfin, le gouvernement de Dieu pouvant aller parfois jus-qu'à la mort du corps. Combien tout cela est solennel! Considérons Éli comme chef de la sacrificature. Nous retrouverons les mêmes manquements, ce qui n'est pas pour nous surprendre car, comment celui qui n'est pas fidèle dans sa maison le serait- il dans la maison de Dieu? Les deux domaines sont étroitement liés l'un à l'autre, beaucoup plus qu'il ne le semble généralement. Ceux qui se comportaient selon ce qui nous est dit en 1 Samuel 2, 12 à 17 étaient les propres fils d'Éli. Les sentiments que son cœur de père éprouvait pour eux l'empêchent d'agir comme il l'aurait dû; il se borne à une réprimande et tolère la persistance d'un état de choses aussi scandaleux. Aujourd'hui, la sacrificature est exercée par l'ensemble des croyants, frères et sœurs, réunis au nom et autour du Seigneur, comme expression de l'assemblée. L'assemblée a des responsabilités pour tout ce qui touche à la sainteté qui convient à la maison de Dieu et à l'exercice de la «sainte sacrificature»; une autorité lui est conférée qui a sa source en Celui qui est son Chef et dont la présence doit être ef-fectivement réalisée pour que cette autorité puisse être exercée comme il convient, c'est-à-dire dans la dépendance du Seigneur et dans la crainte de son Nom. Qu'une assemblée s'en tienne à des observa-tions verbales ; et à plus forte raison si elle ne les fait même pas sans exercer ensuite les disciplines ap -propriées, dans le cas où le coupable, telles fils d'Éli, n'écouterait pas, elle reste solidaire du péché commis (cf. 1 Samuel 2, 29). Il peut arriver qu'une assemblée agisse à la manière d'Éli et que s'ap -plique à elle la parole dite au sacrificateur d'autrefois: «Tu honores tes fils plus que moi»; des considé-rations purement sentimentales peuvent la conduire à refuser d'exercer toute discipline ou à manquer d'énergie pour le faire, alors que pourtant elle en discerne plus ou moins la nécessité: les sentiments éprouvés à l'égard de celui qui a manqué, généralement très légitimes, passent dans le cœur de plu-sieurs avant l'honneur dû à Dieu, le maintien de ses droits et de sa gloire. Non seulement une assem-blée ainsi défaillante reste solidaire du péché commis, mais encore elle est marquée par un fléchisse-ment de son niveau spirituel de soute qu'elle est en grand danger d'aller de faiblesse en faiblesse. En-fin, Dieu exercera peut-être à son égard tel ou tel jugement gouvernemental, pouvant aller jusqu'à «ôter la lampe». Ne l'a-t-Il pas fait, à son moment, pour Corinthe, Éphèse, Pergame, d'autres encore? Samuel qui, dès son plus jeune âge, avait si bien commencé, qui dans la suite a rempli un si utile mi-nistère prophétique, ne s'est-il pas trouvé placé, plus tard, dans des circonstances où il a laissé parler les sentiments de son cœur? Tout jeune enfant, il servait l'Éternel devant Éli et l'on peut se poser la question: les défaillances d'Éli, fruit de la sentimentalité d'un père à l'égard de ses fils, n'ont-elles pas exercé sur lui une certaine influence dont les conséquences ont été manifestées plus tard? C'est pro -bable et cela ajoute à la responsabilité d'Éli, comme aussi de tous ceux qui obéissent à leurs sentiments plutôt qu'à la Parole: qu'ils veuillent bien penser à l'exemple qu'ils donnent à leur entourage, surtout à ceux qui, encore jeunes, sont aux premiers pas de la vie chrétienne! Samuel avait eu à transmettre à Éli le message de l'Éternel annonçant le jugement qu'Il allait exécu-ter (cf. 1 Samuel 3, 11 à 18), il avait donc vu la fin d'une sacrificature. Puis, ayant lui-même éta bli ses propres fils juges sur Israël, il avait vu ces derniers se conduire de telle manière que le peuple les avait rejetés et avait demandé un roi (cf. 1 Samuel 8, 1 à 6). Ce roi, donné par Dieu dans sa colère et ôté dans sa fureur (cf. Osée 13, 11), c'est Samuel qui fut appelé à l'oindre, c'est également Samuel qui lui fit savoir qu'il était «rejeté» (1 Samuel 10, 1; 15, 23, 26). On peut bien comprendre les sentiments qui remplissaient le cœur de Samuel à ce moment-là, mais ne convenait-il pas de leur imposer le silence puisque l'Éternel avait parlé? Samuel aurait-il dû être «fort attristé» après avoir entendu l'Éternel lui dire: «Je me repens d'avoir établi Saül pour roi; car il s'est détourné de moi et n'a point exécuté mes paroles », aurait-il dû « mener deuil sur Saül, parce que l'Éternel s'était repenti d'avoir établi Saül roi sur Israël? (cf. 1 Samuel 15, 10, 11, 35). Et cela, après que le caractère de Saül avait été pleinement manifesté (cf. 15, 13 à 16, 20-21, 30). Samuel laisse fâcheusement parler ses sentiments à l'égard d'un roi rejeté, rejeté parce que coupable d'avoir lui-même «rejeté la parole de l'Éternel » (v. 26) et il oblige l'Éternel à lui poser cette question: «Jusques à quand mèneras-tu deuil sur Saül, vu que moi je l'ai reje-té...? (1 Samuel 16, 1). Retenons l'enseignement si important qui nous est donné là: la sentimentalité

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conduit inévitablement à une position qui est en désaccord avec la pensée et les voies de Dieu. En outre, elle nous fait reculer en présence de ce que Dieu nous demande. Lorsqu'en effet l'Éternel com-mande à Samuel: «Remplis ta corne d'huile, et va: je t'enverrai vers Isaï, le Bethléhémite; car j'ai vu parmi ses fils un roi pour mob, Samuel répond: «Comment irai-je? » (1 Samuel 16, 1,2). Davantage encore: lorsque en-fin Samuel obéit, il manifeste un manque de discernement que l'on n'avait pas vu chez lui précédem-ment, manque de discernement qui découle de sa sentimentalité. Voyant Éliab, dont il est dit qu'il «suivait Saül (1 Samuel 17, 13-14), Samuel s'écrie: «Certainement l'oint de l'Éternel est devant lui. Quelle erreur de jugement! Il faut que l'Éternel reprenne le prophète, lui disant: «Ne regarde pas son apparence, ni la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté; car l'Éternel ne regarde pas ce à quoi l'homme re -garde, car l'homme regarde à l'apparence extérieure, et l'Éternel regarde au cœur» (1 Samuel 16, 6-7). Les pensées de Samuel étaient à l'opposé des pensées de Dieu! Éli, Samuel, deux hommes chez lesquels on aurait pensé trouver l'obéissance à la volonté de l'Éter -nel, tous les sentiments du cœur étant mis à leur véritable place. Hélas! Chez l'un comme chez l'autre, mais chez le premier plus gravement, nous voyons les sentiments prendre le pas sur la simple obéis-sance à la volonté de Dieu. C'est plutôt chez Anne, «un vase plus faible» selon l'expression de 1 Pierre 3, 7, que nous au rions supposé rencontrer une conduite plus ou moins dirigée par les sentiments maternels. Tout au contraire! En butte à l'hostilité de Peninna, à l'incompréhension d'Éli, elle n'a de ressource qu'en Dieu. C'est à Lui qu'elle a demandé «un enfant mâle», non pour l'égoïste satisfaction de son cœur de mère mais pour le service et la gloire de l'Éternel: «Je le donnerai à l'Éternel pour tous les jours de sa vie; et le rasoir ne passera pas sur sa tête» (1 Samuel 1, 11). Chez elle, quel exemple à imiter! Les sentiments qu'une mère peut légitimement éprouver pour son enfant, et surtout pour un enfant ardemment désiré, ne passent pas avant ce qui est dû à Dieu. Ah! Ce n'est pas à Anne qu'il aurait pu être dit: «Tu honores ton fils plus que moi» ! Elle n'a pas pour son fils un amour égoïste, qui au fond ne pense qu'à soi et ne cherche que sa propre satisfaction; elle manifeste amour et obéissance envers Dieu et c'est ce qui la guide dans les expres-sions de son amour envers son enfant. C'est à Dieu, à ses intérêts et à son service qu'elle pense en pre -mier lieu; aussi quoi qu'il en coûte à son cœur de mère, elle se sépare de son fils et le conduit auprès d'Éli, sacrificateur en ces jours-là (cf. 1 Samuel 1, 26 à 28). Elle n'en aime pas moins ce fils que Dieu lui a donné, mais elle l'aime véritablement, mettant chaque chose à sa place, Dieu d'abord, son enfant après. N'aimant pas son fils plus que l'Éternel, elle est digne d'être appelée «disciple» (cf. Matthieu 10, 37) et elle nous enseigne comment il convient d'agir pour éviter les pièges de la sentimentalité, pour faire passer en premier lieu ce qui concerne Dieu et sa gloire, les affections que nous éprouvons très légitimement pour les membres de nos familles prenant la place qu'elles doivent avoir et non le pas sur tout le reste. Le développement spirituel de Samuel, le préparant pour l'exerce d'un ministère prophé-tique est la riche récompense accordée par Dieu à cette mère pieuse et fidèle. N'est-il pas surprenant qu'Éli, auprès duquel fut amené et servit le fils de cette mère remarquable entre toutes, que Samuel, lui qui avait une telle mère, n'aient pas su imiter l'exemple d'Anne et aient fait preuve l'un et l'autre d'une regrettable sentimentalité, le premier à l'égard de ses fils, le second vis-à-vis de ses fils comme aussi du roi Saül (cf. 1 Samuel 8, 1 à 6; 15, 35; 16, 1)? Cela nous montre com-bien peu nous savons imiter les meilleurs exemples placés devant nous. N'est-il pas surprenant aussi que Samuel ait subi, semble-t-il, sur le plan des sentiments naturels, l'influence d'Éli au lieu d'agir à la manière d'Anne sa mère? Cela nous montre que l'on imite .plus facilement un mauvais qu'un bon exemple. Il est pourtant un détail qui nous montre qu'au dernier jour de sa vie Éli avait sans doute jugé la sen-timentalité qui l'avait conduit à l'infidélité. Lorsqu'un messager vient lui faire le récit de la bataille, c'est seulement «lorsqu'il mentionne l'arche de Dieu» qu'Éli tomba à la renverse de dessus son siège, ce n'est pas au moment où lui fut annoncée la mort d'Hophni et Phinées. L'Esprit de Dieu souligne ce détail (1 Samuel 4, 17-18) et nous sommes heureux de voir là une preuve de la restauration d'Éli. Les conséquences du péché n'en demeurent pas moins sous le gouvernement de Dieu. . Que Dieu ait compassion de notre grande faiblesse et nous accorde de savoir mieux discerner tout ce à quoi aboutit une sentimentalité qui, en trop de circonstances, est à peu près notre seul guide! Qu'Il nous préserve de donner aux sentiments les plus légitimes que nous pouvons éprouver la prééminence sur la simple obéissance à sa Parole et aux directions de son Esprit! Puissions-nous rechercher d"une manière plus habituelle, dans la prière et l'intercession, le secours dont nous avons tellement besoin pour être gardés fidèles!

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P. F.__________________________________

LE ROYAUME DE DIEU

Luc 9

Méditations de J. N. D. N° 270

Genève 22 octobre 1848

C'est au commencement de ce chapitre que nous trouvons le dernier témoignage rendu au Royaume de Dieu par les disciples du vivant de leur Maître. Le Seigneur les envoie deux à deux au milieu des Juifs, avec puissance de guérir et commission d'annoncer l'évangile du Royaume. Si les Juifs ne veulent pas reconnaître tout le bien que Jésus leur a apporté et ne reçoivent pas le témoignage des dis-ciples qui leur annoncent le royaume, la porte sera désormais fermée et le peuple restera en dehors de la bénédiction (v. 1-6). Nous assistons ensuite à l'incrédulité du peuple au sujet de Christ. Les uns disaient que Jean Baptiste était ressuscité d'entre les morts, d'autres qu'Élie était apparu, d'autres encore que l'un des anciens pro-phètes était ressuscité (v. 7-10, 18-19). En contraste avec cette incrédulité nous trouvons la foi dans la bouche de Pierre: «Tu es le Christ de Dieu». La foi est une conviction, une parfaite certitude de ce que Dieu dit. Mais «s'adressant à eux avec force Jésus leur commande de ne dire ceci à personne». Les Juifs ne le recevant pas, toute possi-bilité d'établir maintenant le règne de Dieu sur la terre était annulée. Au lieu de cela il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup et fût mis à mort et ressuscité. Le royaume ne pouvait être établi qu'à la suite des souffrances de Christ. Pour être ses disciples il fallait le suivre dans le chemin du renoncement. Comme il fallait désormais être sauvé par la croix, il fallait aussi marcher en portant sa croix. Ce n'était pas que l'établissement du royaume de Dieu fût abandonné, et le Seigneur encourage ses disciples en donnant à quelques-uns d'entre eux un avant-goût de cette bénédiction future: «Je vous dis, en vérité, que de ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront point la mort jusqu'à ce qu'ils aient vu le royaume de Dieu» (v. 27). Après cela Il monte sur une montagne pour prier, prenant ainsi le caractère dépendant du ser viteur. «Comme il priait l'apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc et resplen-dissant comme un éclair; et voici deux hommes qui étaient Moïse et Élie parlaient avec lui, lesquels, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort qu'il allait accomplir à Jérusalem» (28-31). Les disciples ont ainsi par anticipation la vue de ce royaume futur que nous n'avons pas encore at-teint et que le monde ne connaîtra qu'en vertu des jugements. Aussi Pierre dit-il: «Nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ comme ayant été témoins ocu-laires de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir». Et il ajoute: «Nous entendîmes cette voix venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne» (2 Pierre 1, 16-18). Moïse et Élie étaient aussi avec Jésus sur la montagne et parlaient familièrement avec Lui. Telles sont les deux premières conditions du bonheur: Être avec Jésus et parler avec Lui. Ces hom-mes parlaient de sa mort qu'Il allait accomplir à Jérusalem, c'est-à-dire qu'ils sympathisaient avec Lui et avaient l'intelligence de ce qui occupait le cœur de leur Maître. Jésus avait voulu entretenir ses dis-ciples de ce sujet, mais Il n'avait pas trouvé en eux des sentiments pour y correspondre. Pierre compre -nait bien que le bonheur était d'être avec Jésus, car il dit: «Il est bon que nous soyons ici», mais il pla -çait Moïse et Élie au même niveau que son Maître en proposant de faire trois tentes. Alors une voix vient de la nuée: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le». Moïse et Élie ont disparu: Jésus se trouve seul. Aussitôt qu'il est question pour nous de mettre quelque chose à la place de Jésus, il faut que le cœur du Père rende témoignage de l'affection qu'Il a pour son Fils. Il révèle ce qu'il y a dans son cœur, afin que les disciples aient communion avec Lui. Il veut nous amener à l'intelligence de ses pen-sées. Le Père aime le Fils et nous n'avons pas à attendre d'être dans le ciel pour le savoir. Cette vérité était communiquée à Pierre et à ses compagnons sur la terre. Je désire que nous soyons aussi mainte-nant pénétrés de ce bonheur!

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ÉPITRE DE JUDE

(Suite de la page 296)

Verset 10. «Mais ceux-ci, ils injurient tout ce qu'ils ne connaissent pas, et se corrompent dans tout ce qu'ils comprennent naturellement comme des bêtes sans raison.» Quelle comparaison! «Ceux-ci» (en contraste avec les «bien-aimés» auxquels écrit Jude) n'ont au-cune intelligence des pensées de Dieu. On retrouve les deux caractères vus précédemment: «ils inju-rient» et «se corrompent». Aussi un jugement doit-il être prononcé contre eux: «Malheur à eux». «Ceux-ci» font partie de la chrétienté, non pas d'une autre dispensation; ils «se sont glissés parmi les fidèles», ils sont là, nous pouvons les coudoyer. Seul «celui qui est spirituel discerne toutes choses» (1 Corinthiens 2, 15). «Vous avez l'onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses» (1 Jean 2, 20). «Ceux-ci injurient tout ce qu'ils ne con-naissent pas»; le chrétien spirituel a la connaissance des pensées de Dieu révélées dans sa Parole, ceux-ci ne connaissent rien. Ils se corrompent dans tout ce que l'intelligence humaine peut comprendre naturellement; ils n'ont aucune pensée de Dieu «comme des bêtes sans raison». Nous devons donc désirer la sagesse qui est de Dieu, la seule sagesse qui soit pour connaître les pen -sées de Dieu, comprendre ce qu'Il nous révèle et qui est à notre portée. Job 28, 28 donne un enseigne-ment quant à la sagesse et quant à l'intelligence: «Voici la crainte du Seigneur c'est là la sagesse, et se retirer du mal est l'intelligence». Du fait que des éléments se sont glissés parmi les fidèles et sont entrés dans ce qui constituait le té -moignage de Dieu, il est évident que la puissance de l'Esprit de Dieu ne s'est plus manifestée de la même manière. Cela explique bien des choses. Dieu supporte ce mal jusqu'à l'heure où Il le jugera; mais en attendant qu'Il le juge et tout en le supportant, Dieu montre qu'Il ne l'approuve pas, en restrei -gnant la puissance qu'Il manifeste au milieu des croyants. Il nous faut veiller soigneusement à ce qu'il ne se glisse rien parmi les fidèles qui soit susceptible d'affaiblir ou même de détruire la force pratique du témoignage. Il faut que nous ayons à tout prix cette pensée que le témoignage des dernières heures où nous sommes arrivés n'est pas la restauration de l'Église, et que nous n'avons pas à en avoir la prétention. Ce serait nier le mal qui s'est glissé à l'origine et ce serait par conséquent de l'orgueil et de l'inconscience. Nous devons avoir conscience de ce que l'ennemi a fait au milieu des croyants, de ce qu'il a continué à faire et de ce que nous avons laissé faire. C'est une chose solennelle de penser que dans le vase du témoignage chrétien se sont introduit des élé-ments qui étaient du mal. Le témoignage est en ruine et c'est une saine pensée que d'en être convaincu, alors qu'autour de nous il y a souvent des rêveurs qui prétendraient bâtir un témoignage analogue à celui du commencement. Deux caractères essentiels de ces rêveries se constatent dans la chrétienté: d'une part, la su perstition, et d'autre part, le rationalisme, les deux produisant des effets analogues, savoir l'éloignement de Dieu et la corruption. «Ceux-ci», qui injurient ainsi les dignités, ne sont pas des païens; ce sont des gens qui ont été impré -gnés du christianisme et qui vivent au sein de la sphère chrétienne. Nous voyons cela tous les jours. On jure au nom de Dieu, au nom du diable, indistinctement, sans crainte. Nous trouvons dans cette épître plusieurs fois «sans crainte». L'absence de crainte, ou l'affaiblissement du sentiment de la crainte, même chez les croyants, est un des signes les plus marquants de ces derniers jours, beaucoup plus marquant qu'un fléchissement quand à la connaissance. Ils faisaient des festins avec les fidèles, «sans crainte», mêlant le bien et le mal. Combien. de gens aujourd'hui ont fait, comme on dit, leur pre-mière communion, ont été plus ou moins élevés au contact de la Bible jusqu'à dix, douze ou quinze ans, puis jettent tout par-dessus bord et injurient Dieu, le diable, tout ce qui est au-dessus d'eux, dans une folie qui se généralise. Le chrétien doit trancher au milieu de cette masse. Si Dieu nous a appris comment les choses se sont passées, comment le mal s'est introduit, cela nous rejette sur Lui pour que nous fassions, en effet, contraste. Dans les Psaumes, ces petits mots «mais moi» sont souvent répétés en contraste avec les méchants, ceux qui ne craignent pas Dieu et vivent dans l'impiété. Il est humiliant de penser que nous avons gâté tout ce que Dieu a mis entre nos mains. Si le témoignage est dans un état de ruine bien grande, nous en avons chacun notre part de responsabilité; il faut que nous le confessions et que nous

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en menions deuil. Cela rappelle ce que le Seigneur enseigne dans les Évangiles : le mal a été introduit, ceux qui avaient la responsabilité de veiller dormaient et l'ennemi a fait son travail. Dans quelle me-sure n'avons-nous pas dormi et ne dormons-nous pas? Si ce que le Seigneur a suscité au siècle dernier était déjà appelé un témoignage de la ruine, de sorte que l'humilité caractérisait cette attitude dictée par la piété, que devrions-nous dire aujourd'hui? C'est la ruine de cette ruine. Combien nous pouvons demander au Seigneur qu'Il nous donne de le prendre à cœur. Que de fois, si on se laissait aller, on dirait: Il ne faut pas s'occuper de ces tristes choses. Et pourtant la Parole nous en occupe pour nous avertir; la vigilance est nécessaire toujours. On ne peut pas faire fond sur l'homme, chrétien ou non, et le Seigneur avertit, par Jude et par d'autres apôtres, que le mal le plus grave aura lieu à la fin, et au sein du christianisme; Dieu ayant donné sa Parole, son Es-prit, la révélation totale de sa pensée, l'homme se corrompt. Il ne faut pas que nous soyons ignorants de ce dont nous sommes capables, parce que, alors, ce sont des surprises douloureuses. Notre res-source c'est le Seigneur. Il nous faut prier beaucoup le Seigneur pour qu'Il se souvienne de son témoi -gnage, et de sa propre gloire. Nous verrons plus loin l'attitude que les fidèles peuvent avoir à prendre à l'égard de cet état de choses. Ils ne sont pas nécessairement passifs, au contraire: «Les uns qui contestent, reprenez-les, les autres sauvez-les ». Mais pour qu'ils puissent avoir cette attitude positive et active, nous verrons qu'ils doivent s'édifier eux-mêmes Sur leur très sainte foi. Pour le moment c'est le tableau du mal qui est présenté; l'attitude convenable aux fidèles sera donnée ensuite. Quoi qu'il en soit, au milieu de cette ruine, gardons-nous de découragement. S'il s'agissait de chercher la force en nous, hélas, nous n'arriverions à rien; mais il faut regarder au Seigneur qui est capable de nous amener jusqu'au bout sans que nous bronchions. Quel jugement de soi-même dans toutes ces choses! Dieu veut nous rappeler la position qu'Il nous a donnée: le vrai nazaréat.(À suivre)

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EXPOSÉ ET STRUCTURE DÉTAILLÉE DU LIVRE D'ÉSAÏE

(Suite de la page 30B)

Deuxième série: chapitres 14, 28 à 17.

Il s'agit des nations immédiatement voisines d'Israël.

Chapitre 14, 28-32. Annonce du jugement

Sur la Philistie, prophétie qui devait être réalisée prochainement, sous Ézéchias, fils d'Achaz (2 Rois 18) 8), après que sous Achaz les Philistins avaient pillé Juda (2 Chroniques 28) 18-20). Mais c'est aus-si une prophétie future, qui sera accomplie quand l'Éternel aura fondé Sion et que les pauvres de son peuple y trouveront refuge.

Chapitres 15 et 16. L'oracle sur Moab.

Au chapitre 15 est annoncé le jugement Sur Moab. Par qui est-il exécuté? Daniel 11) 41 montre que Moab, de même qu'Édom et en partie Ammon, échappent au roi du Nord. J'incline à penser que Moab tombera entre les mains d'Israël victorieux sous le Messie. Jérémie 48 s'étend sur les châtiments de Moab. Voir aussi Amos 2, 1-3, Sophonie 2, 8-9 et Ésaïe 25, 10-12. Selon Psaume 60, 8 et 108, 9, Moab est anéanti par le Messie, mais Jérémie 48, 47 nous apprend que les captifs de Moab seront réta-blis à la fin des jours. C'est ce que nous allons voir au chapitre suivant.

Chapitre 16, v. 1-5. Après avoir été atteint par un jugement terrible, Moab devient en un temps fu-tur le refuge du Résidu de Juda lors de sa fuite sous l'Antichrist. Il cache les exilés, et ne découvre pas le fugitif. Aussi aura-t-il part aux bénédictions du trône de David (Jérémie 48, 47). Ce refuge accordé au résidu de Juda a eu lieu historiquement sous Nebucadnetsar (Jérémie 40, 11-12), comme il aura lieu aux derniers jours lors de la grande tribulation.

v. 6-12. La désolation actuelle est le résultat de l'inexcusable orgueil de Moab. Mais, en raison de ce qui est rapporté dans les cinq premiers versets, il y a dans le cœur du prophète une pitié profonde à son sujet.

v. 13, 14. Il y a eu sous Ézéchias, à la suite de la prise de Samarie au bout de trois ans par l'Assyrien, un accomplissement de la prophétie d'Ésaïe contre Moab (2 Rois 18, 9; Jérémie 48, 16). Moab fut dé -vasté, sans qu'on voie par qui; mais il lui est resté un petit Résidu prophétique, selon Jérémie 48, 47.

Chapitre 17. L'oracle touchant Damas.

v. 1-3. Nous sommes reportés là à la sentence que nous avons entendu prononcer au chapitre 7, sous Achaz, contre la Syrie, et en même temps contre Éphraïm. Son exécution est rapportée vis -à-vis de Damas en 2 Rois 16, 9, d'Éphraïm en 2 Rois 17, 5-6. L'un subira le même sort que l'autre. Cependant il y aura un résidu de la Syrie, Comme il y aura, v. 4-6, un petit, insignifiant, résidu d'Éphraïm.

v. 7-11. Du moment qu'il parle du Résidu d'Israël, le prophète en montre la conversion. Cela eut lieu partiellement sous Joas, et, cent vingt-trois ans plus tard, sous Ézéchias (2 Chroniques 24, 5 et 30, 11).Mais la chose va beaucoup plus loin ici : Israël rentrera dans sa terre, en reprendra possession, mais la plantera de «ceps étrangers», aussi retombera-t-il immédiatement sous le jugement.

v.12-14. C'est ce qui donnera lieu au rassemblement des multitudes des peuples que nous avons vu, et verrons encore; mais pour leur anéantissement final. Ce sera l'épouvante du temps du soir (Zacharie 14, 7), mais c'est alors que l'espoir d'Israël commencera à renaître. «Avant le matin elles ne sont plus», car au matin même se lève le soleil de justice avec la santé dans ses ailes. (À suivre)

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PENSÉE

Si l'on demande à quelque chrétien que ce soit si Dieu est plus puissant que les moyens employés par le monde, il répondra affirmativement, sans hésiter. Puisque c’est une réalité qui ne peut être mise en question, pourquoi ne pas compter sur Dieu seul, quelque grandes que soient nos difficultés ? «Mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu, car mon attente est en Lui».

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ÉLOIGNEMENT ET RETOUR

Jérémie 2 ; 3 ; 4

Ces trois chapitres développent d'une manière très touchante l'importance que le Seigneur attache à avoir son peuple près de Lui. Le cœur de Jésus n'est satisfait que quand nous - vous et moi - sommes ainsi près de Lui, et rien ne peut satisfaire notre cœur que d'être près de Lui, car «le cœur qui s'éloigne de Dieu sera rassasié de ses propres voies» (Proverbes 14, 14). Il n'est pas dit seulement: celui qui s'éloigne extérieurement, mais celui qui s'éloigne de cœur. Dieu est infiniment sage quand Il dit: «Garde ton cœur plus que tout ce que l'on garde, car de lui sont les issues de la vie» (Proverbes 4, 23). De plus, comme un homme «a pensé dans son âme (ou son cœur), tel il est». Nous vivons dans un temps où l'intelligence va bien au-delà des affections; et au fond, ce besoin de puissance spirituelle n'est souvent que l'orgueil du cœur. Prenons garde à l'éloignement du cœur; Dieu veut de la réalité. Comme le montrent ces trois chapitres Dieu avait autrefois un peuple qu'Il aimait d'un amour pro-fond, amour qu'Il ne cessait de lui manifester. Ils nous montrent aussi comment Il cherche à le ramener à Lui après qu'il s'est égaré. Dans le peu ple lui-même nous pouvons voir l'image de ce que sont nos cœurs, et apprendre quelle est la seule façon de revenir quand nous nous sommes éloignés de Dieu. Or Dieu s'occupe de celui qui s'est éloigné, d'une manière qui n'est pas la nôtre; ses voies sont par-faites. Au temps du roi Josias il y avait eu un grand réveil (2 Chroniques 34 et 35). Mais Dieu voyait que ce n'était que superficiel; le fond des cœurs n'avait pas changé. «Juda la perfide n'est pas revenue à moi de tout son cœur, mais avec mensonge, dit l'Éternel» (Jérémie 3, 10). Ce réveil n'était pas un ré-veil véritable. Et c'est pourquoi Jérémie était envoyé. « Et la parole de l'Éternel vint à moi, disant: Va, et crie aux oreilles de Jérusalem, disant: Ainsi dit l'Éternel: Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l'amour de tes fiançailles, quand tu mar-chais après moi dans le désert, dans un pays non semé. Israël était saint à l'Éternel, les prémices de ses fruits. Tous ceux qui le dévorent sont coupables; il viendra sur eux du mal, dit l'Éternel» (Jérémie 2, 1-3). Huit cent cinquante ans s'étaient écoulés depuis que ce peuple, obéissant à Dieu, avait tourné le dos à l'Égypte et à ses «pots de chair», et était sorti pour l'Éternel. Il était alors saint (ou sainteté) à l'Éter -nel, un peuple séparé pour l'Éternel. Il est beau de voir l'affection, l'énergie et la ferveur qui caracté-risent un nouveau converti; mais après un certain temps son cœur a-t-il conservé autant de fraîcheur que lors de sa conversion? On peut avoir oublié tout cela; mais Dieu ne l'a pas oublié: «Je me souviens de toi», dit-Il, «de la grâce de ta jeunesse, de l'amour de tes fiançailles quand tu marchais après moi». Où? Dans un désert, où il n'y avait pas d'herbe, pas d'eau et rien à manger. Ce deuxième chapitre de Jérémie ressemble beaucoup au deuxième chapitre de l'Apocalypse. Dans celui-ci le Seigneur dit à l'Assemblée d'Éphèse: «J'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour» (Apocalypse 2, 4). Il ne dit pas: «perdu ton premier amour», mais abandonné. Quelque chose s'est interposé entre toi et Moi, m'a éclipsé, et toute ton affection et ton intérêt pour moi ont disparu; tu peux te passer de Moi maintenant, mais il fut un temps où il n'en était pas ainsi. Et nous? Où en sont nos âmes quant à Christ? Eh bien, si la conscience accuse quelque déclin, si le cœur s'en est rendu compte, il est extrêmement important pour nous d'y prendre garde. Le grand péché d'Israël était d'ignorer absolument son déclin. Des années auparavant, Dieu leur avait déjà parlé par un autre prophète, Osée, disant; «Éphraïm s'est mêlé avec les peuples; Éphraïm est un gâteau qu'on n'a pas retourné.

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Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas. Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas» (Osée 7, 8, 9). Israël, c'est-à-dire les dix tribus (appelées Éphraïm dans les pro-phètes) souffrait déjà d'un grand déclin, mais il ne le savait pas. Il est de la plus haute importance, pour les jeunes tout spécialement, que nous prenions garde à l'éloi-gnement. Le premier pas dans cette direction correspond à l'introduction dans notre vie de quelque chose qui interrompt la jouissance de l'amour de Christ, et le cœur perd alors l'heureuse appréciation qu'il avait de son amour et de sa grâce. On l'a oublié, mais Lui ne nous a pas oubliés. L'apôtre Paul nous présente la même pensée dans ce passage de 2 Corinthiens 11, 2-3 : «Je suis jaloux à votre égard d'une jalousie de Dieu; car je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste. Mais je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues et détournées de la simplicité quant au Christ». Il craignait alors que quelque chose ne fût survenu qui leur eût rendu Christ  moins précieux. «Maintenant» dit-il aussi aux Thessaloniciens, «nous vivons, si vous tenez fermes dans le Seigneur» (1 Thessaloniciens 3, 8). Si vous vous détournez, semble dire Paul, je mourrai de chagrin. Nous ne savons pas toujours que nous nous sommes éloignés, mais le Seigneur le sait et cherche à nous ramener, et ce qui restaure, c'est sa Parole. Quand Israël sortit d'Égypte il avait un sentiment pro -fond des soins et de la protection de l'Éternel. «Ainsi dit l'Éternel: Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi, qu'ils se soient éloignés de moi, et soient allés après la vanité et soient devenus vains? Et ils n'ont pas dit: Où est l'Éternel, qui nous a fait monter du pays d'Égypte, qui nous a fait marcher dans le désert, dans un pays stérile et plein de fosses, dans un pays aride et d'ombre de mort, dans un pays où personne ne passe et où aucun homme n'habite? » (v. 5, 6). Depuis ce jour-là, l'Éternel n'avait pas changé, mais le peuple avait perdu sa présence, et cette perte le laissait insensible! «Et ils n'ont pas dit: Où est l'Éternel qui nous a fait monter du pays d'Égypte ! Ils avaient oublié la grâce et la bonté de l'Éternel. Et Dieu les accuse: «Vous avez rendu impur mon pays, et de mon héritage vous avez fait une abomination» (v. 7). Il les avait fait sortir d'Égypte et les avait introduits en Canaan, mais ils avaient perdu tout contact avec Lui et étaient tombés dans une grossière idolâtrie. «Les sacrificateurs n'ont pas dit: Où est l'Éternel? Et ceux qui s'occupaient de la loi ne m'ont point connu, et les pasteurs se sont re-bellés contre moi, et les prophètes ont prophétisé par Baal et ont marché après des choses qui ne pro -fitent pas» (v. 8). Telle était l'affreuse situation d'Israël. Sacrificateurs, pasteurs, prophètes et peuple, tous avaient oublié l'Éternel. On peut appeler cela un éloignement complet de cœur. Et nous devons re-connaître que bien des croyants sont aujourd'hui dans un tel état! Si la joie de l'amour de Christ a disparu, l'âme est très malheureuse. Mais le Seigneur veut ramener de telles âmes comme Il cherchait à ramener Israël. Il dit maintenant: « C'est pourquoi je contesterai encore avec vous, dit l'Éternel, et je contesterai avec les fils de vos fils. Car passez par les îles de Kittim, et voyez; et envoyez en Kédar, et considérez bien, et voyez s'il y a eu rien de tel. Y a-t-il une nation qui ait changé de dieux? Et ce ne sont pas des dieux. Mais mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n'est d'aucun profit. Cieux, soyez étonnés de ceci, frissonnez, et soyez extrêmement confondus, dit l'Éternel. Car mon peuple a fait deux maux: ils m'ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l'eau» (v. 9-13). Voici son argument: Les nations, les païens, ont-elles jamais fait ce que mon peuple a fait? Mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n'est d'aucun profit. Tout au long de l'Écriture, on voit que ce qui profite est ce qui importe. Demandons-nous: Cela nous a-t-il profité d'abandonner Dieu? Les choses temporelles, les affaires, les devoirs et les soucis de la vie, sont-ils d'aucun profit, du mo-ment qu'ils éclipsent Christ? Notre propre cœur ne peut que répondre: non. « Il leur donna ce qu'ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes» (Psaume 106, 15). N'est-ce pas frappant? Si nous voulons le monde, nous l'aurons. Dieu ne force jamais au dévouement. Le Seigneur Jésus à Emmaüs «fit comme s'il allait plus loin»; les deux disciples durent le contraindre d'entrer, de sorte qu'il «entra pour rester avec eux» (Luc 24, 13-32). Il n'y a pas de nourriture pour l'âme, pas de paix, pas de repos loin de Christ. En perdant le senti -ment qu'on lui appartient on perd tout le profit qu'il y a à lui appartenir. N'est-il pas extraordinaire que Dieu appelle à témoin les cieux pour contempler un peuple qui s'est éloigné? (v. 12). «Ils m'ont aban -donné, moi, la source des eaux vives!» Quel titre merveilleux: la source des eaux vives! Et quel privi-lège que d'être en contact avec elle! Dieu se présente à nous dans toute la fraîcheur de sa grâce et l'énergie vivante de son amour. «Ils m'ont abandonné pour se creuser des citernes, des citernes crevas-sées qui ne retiennent pas l'eau» (v. 13). Des citernes crevassées! Peu importe qu'elles soient grandes

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ou petites: si ma citerne n'est pas Christ, elle n'est qu'une citerne crevassée. Hélas! Combien de saints aujourd'hui essaient de boire à des citernes crevassées. Ils cherchent en vain; il n'y a pas d'eau; la ci-terne crevassée ne la retient pas. Ce qui n'est pas Christ  ne pourra jamais étancher ma soif. Que Dieu nous préserve de nous éloigner! Dieu avait appelé son peuple hors d'Égypte, l'avait dé-livré, pourquoi était-il mis au pillage? (v. 14). L'âme qui est libre, qui connaît quelque chose de l'amour de Dieu, doit-elle retourner à la servitude? Oh, que rien ne vienne s'interposer entre notre cœur et Lui! Tout ce chapitre deuxième doit être lu avec soin. Nous remarquerons que Dieu cherche à at-teindre la conscience aussi bien que le cœur. «N'est-ce pas toi qui t'es fait cela, en ce que tu as abandonné l'Éternel, ton Dieu, dans le temps où Il te faisait marcher dans le chemin» (v. 17) ? Tout ce qui arriva à ce peuple était le fruit de sa pro pre ac-tivité. «Ne soyez pas séduits; on ne se moque pas de Dieu; car ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la cor ruption; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle» (Galates 6, 7, 8). Nous ne pouvons jeter une poignée de semence et en récolter autre chose que ce que cette semence produit. Telle peine et telle épreuve qui nous surviennent ne sont souvent que le fruit de quelque semence que nous avons je-tée, bien des années auparavant peut-être dans l'éloignement du Seigneur. Mais une fois revenu à Lui, je puis porter un regard en arrière et je n'oublierai pas que j'ai jeté une semence dont il faudra bien que je récolte les fruits. Au v. 19 de ce chapitre 2 nous trouvons pour la première fois le mot rébellion (qui correspond au mot traduit par infidèle aux v. 6, 8, 11-12, 14 et 22 du chap. 3). C'est le mot caractéristique du début du livre de Jérémie. Et l'on peut bien dire d'un cœur qui s'est éloigné du Seigneur que la crainte de Dieu n'est pas en lui (v. 19). C'est cette absence de crainte qui est le premier pas dans l'éloignement, le commencement du déclin. Et du nitre et beaucoup de potasse, une purification extérieure, ne redresse-ront pas les choses: c'est le cœur qui doit être mis en ordre.Les questions que l'Éternel pose à son peuple dans le dernier paragraphe de ce chapitre nous montrent son amour et ses soins inlassables; si nous perdons le sentiment de la grâce, nous ces sons de trouver nos délices en Christ, et nous en arrivons trop vite à dire: «Notre âme est dégoûtée de ce pain misé -rable» (Nombres 21, 5). Et si encore nous l'oublions, Lui ne nous a jamais oubliés; ce qui l'occupe, c'est la restauration de ceux qui se sont éloignés. Au chap. 3, l'Éternel prend une autre image et assimile le péché de son peuple à la prostitution. «Toutefois retourne vers moi» (v. 1), dit-Il, tant son désir de les voir revenir est intense. De nouveau au v. 8 est souligné le manque de crainte. « Juda la perfide n'est pas revenue à moi de tout son cœur, mais avec mensonge». Il y a là une grande leçon pour nous: Le Seigneur ne veut que ce qui est réel. Au jour du roi Josias, il y avait eu un réveil; mais le cœur du peuple ne s'était pas vraiment tourné vers l'Éternel; il avait seulement subi l'influence du pieux roi. Son retour avait été «avec mensonge». L'Éternel multiplie ses appels pressants, toujours accompagnés de la plus parfaite grâce. «Je suis bon... je ne garderai pas ma colère à toujours... je vous ai épousés.» Mais comment revenir? Comment l'âme qui reconnaît n'avoir trouvé que des citernes crevassées quand elle voulait étancher sa soif, va-t-elle Pouvoir s'approcher de la source des eaux vives qu'elle avait méprisée? Il n'y a qu'un chemin, la confession. Voyez 1 Jean l, 9 : «Seulement, reconnais ton iniquité» (v. 13). Il n'y avait pas rupture des relations de la part de Dieu. Il dit: «Fils infidèles... je vous ai épousés» (v. 14). Du v. 16 au v. 20 nous voyons comment Dieu, plus tard, gagnera et restaurera Israël. Le v. 21 révèle quel état moral précède la restauration, savoir les pleurs et les supplications, puis au v. 22 l'effet du touchant appel: «Revenez, fils infidèles, je guérirai vos infidélités». «Nous voici, nous venons à toi, car tu es l'Éternel, notre Dieu.» L'âme qui entend l'appel à revenir dit: «Nous venons à toi». Mais si l'on n'écoute pas, on tombera toujours plus bas, toujours plus loin: «Leurs transgressions sont multipliées, leurs infidélités se sont renforcées» (chap. 5, 6), pour arriver à un «égarement continuel», d'où l'on «refuse de revenir» (chap. 8, 5). Combien nous devons prendre garde à cette parole: «Prenez garde, frères, qu'il n'y ait en quelqu'un de vous un méchant cœur d'incrédulité, en ce qu'il abandonne le Dieu vivant... afin qu'aucun d'entre vous ne s'endurcisse par la séduction du péché» (Hébreux 3, 12- 13). Il n'y a qu'une seule façon de s'arrêter sur la pente; c'est de reconnaître sincèrement son propre état et de regarder à Dieu pour être délivré. On peut s'exprimer ainsi: «Éternel ! Si nos iniquités rendent té -moignage contre nous, agis à cause de ton nom; car nos infidélités sont multipliées, nous avons péché contre toi» (chap. 14, 7). Ce n'est pas encore là la restauration effective, mais ce sont les exercices qui y mènent. Le chap. 14 du prophète Osée est utile à lire sur ce sujet, Dieu nous y présente, avec d'autres termes, la façon dont l'âme revient à l'Éternel. Il y a d'abord l'appel de Dieu (v. 1-2), puis la réponse de

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l'âme qui revient, dans le sentiment de sa grâce; c'est toujours ce sentiment, et celui de sa miséricorde, qui ramène l'âme à Dieu. Et maintenant vient la réponse de Dieu: «Je guérirai leur abandon de moi, je les aimerai librement, car ma colère s'est détournée d'eux» (v. 4). Rien ne pourrait encourager davan-tage une âme qui revient au Seigneur; c'est la victoire de l'amour. Puis viennent les effets de la restauration, «Je serai pour Israël comme la rosée» etc... Ne pensons pas un instant que s'il y a éloignement et abandon du Seigneur, tout est fini pour nous, et que la restau-ration est impossible. Non, des jours meilleurs sont en réserve pour nous si nous revenons. Je crois que Dieu nous ramène à quelque chose de meilleur que ce que nous avons perdu en nous écartant. Nous entrons dans une communion plus profonde et plus pleine avec le Seigneur; je pense que sa grâce nous amène dans la jouissance d'une position plus bénie encore dans ses affections.Que Dieu nous donne à tous de prendre garde à sa parole et de bien comprendre que ses voies sont des voies d'amour, particulièrement envers ceux qui se sont éloignés. Et si tel est le cas de l'un de vous, chers lecteurs, souvenez-vous que le cœur de Dieu est rempli de l'amour le plus tendre envers vous, et ne cherche que votre restauration pour Lui-même.

I II

Oui, ton amour, toujours le même, Mais si quelquefois un nuage Sollicite mon faible cœur Vient me dérober ta beauté, À jouir de l'éclat suprême Ami divin, après l'orage, De ses doux rayons de bonheur. Comme avant, brille ta clarté.

III

De toi que rien ne me sépare, 0 mon Sauveur! Enseigne-moi, Si de nouveau mon pied s'égare, À revenir bientôt à toi.

(Traduit de l'anglais)…………………………………………..

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TABLE DES MATIÈRESde la cent cinquième année

Adorateurs et témoins P.F.Apocalypse 1, 9-20 H.R.Ardents désirs P.F. +Assemblées (Les) en paix A.G.Avec Christ, dans son sentier P.F.«C'est un Dieu fidèle...» P.F.Dans le sanctuaire …..Demeurer dans la vérité G.K.Déploiements (Les) de l'amour divin A.GÉli, Samuel, Anne P.F.Éloignement et retour Jérémie 2 ; 3 ;4 Traduit de l’AnglaisÉphésiens 1, 1-8 Méditation de H.R.Épître de Jude Études de Paris 1946 +Étude sur l'évangile de Luc +Exposé et structure détaillée du Livre d'Ésaïe H.R. +«Fais-moi connaître le chemin où j'ai à marcher» Psaume 143, 8 M.J.K.Fragments G.V.W.Fragments J.N.D.Fragments S.P.Genèse 46, 1-7 H.R.Glanure H.R.«Je suis là au milieu d'eux» Matthieu 18, 20 M.J.K.Joseph, type du Seigneur P.J.Lettre à un frère S.P.Lettre de J. N. D. N° 18Méditation de H. R. Éphésiens 1, 1-8 .Méditation de J. N. D. N°269 Abraham Genèse 12.Méditation de J. N. D. N°270 Le Royaume de Dieu Luc 9Méditation sur le Seigneur Jésus Christ J.G.B. +Mon Fils bien-aimé Colossiens 1, 12-20 G.C.G.«Nous réveiller du sommeil» P.F.Pensées J.N.D. +Prétentions et réalité P.F.Quelques remarques sur les épîtres aux sept assemblées d'Asie Apocalypse 2-3 J.S.Recueil d'exhortations et d'appels N°35 Hébreux 4, 12-16 A.L.Revêtir P.M.T. +Service (Le) dans l'Assemblée G.F.Sur la prière, état d'âme et pratique W.J.L.1 Thessaloniciens 4, 13 à 5, 11 P.F.Trois résurrections Luc 7, 11 ; 8, 40 ; Jean 11 M.J.K.Voici l'Époux Traduit de l’Anglais.

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