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La BF15 espace d'art contemporain 11 quai de la Pêcherie 69001 Lyon T/F 33 (0)4 78 28 66 63 [email protected] www.labf15.org Perrine Lacroix Direction & Programmation / Florence Meyssonnier Coordination association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes John Cornu LAISSE VENIR Exposition jusqu'au 30 juillet 2011 ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h (métro Hôtel de Ville) Liste des oeuvres : Salle 1 Sans titre, 2009/11 tubes et modules en acier galvanisé, peinture Par la meurtrière, 2011 cadre, marie-louise et miroir Salle 2 Sonatine, 2008/11 tube fluorescent usagé et altéré, amplificateur Salle 3 La pluie qui tombe, 2009/2011 affiches noir et blanc en libre service Sans titre, 2011 bois, peinture acrylique et cirage Le « non-agir » comme principe, l’inaction comme activité. Ce paradoxe, on le sait, fonde tout un pan de la philosophie orientale, et n’est pas sans lien avec les postures artistiques les plus singulières de notre époque. Sous cette apparente contradiction (le fait de ne rien faire) se cache aussi une forme : celle de l’aporie. L’aporie, c’est-à-dire, ce moment où le langage se nie lui- même, une sorte de figure antinomique dans laquelle les mots et les idées se froissent. L’exposition de John Cornu intitulée « Laisse venir » utilise plastiquement, c’est-à-dire par la forme, cette idée de non-choix comme attitude. Le tas d’affiches en libre service d'une photographie en noir et blanc, prise de nuit et au flash, de la pluie qui tombe (La pluie qui tombe, 2009-2011), de même que les pièces sculpturales (Sans titre, 2011) et sonore (Sonatine, 2011) spécialement conçues pour le lieu, procèdent toutes d’un «étant donné», d’un existant préalable. L’installation sculpturale en kit, réalisée dans la salle 1, a en effet été produite de manière intuitive à partir d'un nombre de modules et de tubes métalliques prédéterminé. Par la meurtrière (2011) est pour ainsi dire moderne, puisque déduite de la coupe de son médium (la marie-louise). Présentée dans la salle intermédiaire, Sonatine est quant à elle déduite d’un dysfonctionnement, d’une usure de son matériau - le tube fluorescent - avant d’être amplifiée. Chacun des éléments de la pièce exposée salle 3, a été sculpté, érodé en fonction de la nature du bois dans lequel il fut taillé, de ses veines et de ses nœuds. Les œuvres de John Cornu procèdent toutes ici d’un ensemble de jeux déductifs, comme si leurs formes préexistaient ; comme déjà inscrites au sein des matériaux utilisés. « Laisse venir » semble conjuguer deux genres habituellement aux antipodes : d’une part, une évocation au minimalisme américain (rectitude, protocole, aspect sériel, froideur) ; et d’autre part, une forme de romantisme au travers de quelques paramètres tels que l’usure, la cécité, la chute, le dysfonctionnement. Autant d’aspects qui pointent, dans le travail de cet artiste, une certaine fascination ainsi qu’une critique de nos utopies modernistes. Remerciements à Cécile Bouffard, Kirstin Burckhardt, Pierre Michelet et à L'Attrape-Couleurs parcours EXTRA ! des NUITS SONORES commissariat Perrine Lacroix

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La BF15espace d'art contemporain

11 quai de la Pêcherie69001 Lyon

T/F 33 (0)4 78 28 66 [email protected]

Perrine Lacroix Direction & Programmation / Florence Meyssonnier Coordination

association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes

John CornuLAISSE VENIRExposition jusqu'au 30 juillet 2011 ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h (métro Hôtel de Ville)

Liste des oeuvres :

Salle 1

Sans titre, 2009/11tubes et modules en acier galvanisé, peinture

Par la meurtrière, 2011

cadre, marie-louise et miroir

Salle 2

Sonatine, 2008/11tube fluorescent usagé et altéré, amplificateur

Salle 3

La pluie qui tombe, 2009/2011 affiches noir et blanc en libre service

Sans titre, 2011bois, peinture acrylique et cirage

Le « non-agir » comme principe, l’inaction comme activité. Ce paradoxe, on le sait, fonde tout un pan de la philosophie orientale, et n’est pas sans lien avec les postures artistiques les plus singulières de notre époque. Sous cette apparente contradiction (le fait de ne rien faire) se cache aussi une forme : celle de l’aporie. L’aporie, c’est-à-dire, ce moment où le langage se nie lui-même, une sorte de figure antinomique dans laquelle les mots et les idées se froissent.

L’exposition de John Cornu intitulée « Laisse venir » utilise plastiquement, c’est-à-dire par la forme, cette idée de non-choix comme attitude. Le tas d’affiches en libre service d'une photographie en noir et blanc, prise de nuit et au flash, de la pluie qui tombe (La pluie qui tombe, 2009-2011), de même que les pièces sculpturales (Sans titre, 2011) et sonore (Sonatine, 2011) spécialement conçues pour le lieu, procèdent toutes d’un «étant donné», d’un existant préalable. L’installation sculpturale en kit, réalisée dans la salle 1, a en effet été produite de manière intuitive à partir d'un nombre de modules et de tubes métalliques prédéterminé. Par la meurtrière (2011) est pour ainsi dire moderne, puisque déduite de la coupe de son médium (la marie-louise).Présentée dans la salle intermédiaire, Sonatine est quant à elle déduite d’un dysfonctionnement, d’une usure de son matériau - le tube fluorescent - avant d’être amplifiée. Chacun des éléments de la pièce exposée salle 3, a été sculpté, érodé en fonction de la nature du bois dans lequel il fut taillé, de ses veines et de ses nœuds. Les œuvres de John Cornu procèdent toutes ici d’un ensemble de jeux déductifs, comme si leurs formes préexistaient ; comme déjà inscrites au sein des matériaux utilisés.

« Laisse venir » semble conjuguer deux genres habituellement aux antipodes : d’une part, une évocation au minimalisme américain (rectitude, protocole, aspect sériel, froideur) ; et d’autre part, une forme de romantisme au travers de quelques paramètres tels que l’usure, la cécité, la chute, le dysfonctionnement. Autant d’aspects qui pointent, dans le travail de cet artiste, une certaine fascination ainsi qu’une critique de nos utopies modernistes.

Remerciements àCécile Bouffard,

Kirstin Burckhardt,Pierre Michelet

et à L'Attrape-Couleurs

parcours EXTRA ! des NUITS SONORES

commissariat

Perrine Lacroix

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La BF15

Reprenant un thème cher aux romantiques, John Cornu s’intéresse aux formes contemporaines de la ruine et de la cécité et propose d’en reformuler les signes selon les codes d’un art minimal et conceptuel. A priori, tout oppose ces deux genres aux antipodes, l’un privilégiant l’exacerbation du sentimentalisme, l’omniprésence du subjectif et l’élégie de la désolation, quand l’autre se refuse aux débordements de l’expressionnisme et revendique une certaine neutralité.Pourtant c’est bien dans un aller-retour entre ces forces antagonistes que se situe le travail de cet artiste. À la conception d’un temps linéaire conduisant inexorablement à la déchéance, ce dernier privilégie une approche cyclique rappelant combien l’histoire se répète dans un monde atteint de cécité chronique. Pour autant ses pièces ne sauraient se limiter au constat affligeant d’un monde en désuétude, l’artiste ouvrant le champ des possibles en renversant la conception apocalyptique vers une poétique de la ruine qui n’en aurait que l’apparence.

Dans Sonatine, titre emprunté au film de Takeshi Kitano (sous-titré « Mélodie mortelle ») l’artiste propose une composition musicale et visuelle, à l'aide d'un tube fluorescent usagé mis au rebut. Par un principe d’économie minimum (pour ne pas dire d’écologie), l’artiste révèle le potentiel artistique de cette lampe réservée à la destruction qui trouve, ici, le temps de fonctionner jusqu’à son extinction finale. De manière paradoxale, l’artiste délègue à la « nature » industrielle une orchestration aléatoire et évolutive qui déplace le point de vue de ce qui peut être considéré comme dysfonctionnel par une société de consommation habituée à renouveler sans cesse ses produits bien avant leur épuisement total. (...) De même, avec La pluie qui tombe, l’artiste tente de saisir une image impossible. Prises au flash, pendant la nuit, cette photographie de la pluie ne parvient à capter qu’une constellation de planètes rappelant combien est illusoire la capacité de la technique photographique à rendre compte d’une réalité objective. Dans L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité mécanique, Walter Benjamin distinguait déjà « ce que l’on voit de ce que l’on regarde », à une époque où ses contemporains avaient la certitude que ce nouveau procédé ne séparait plus le monde réel de sa représentation. (...) Entre constat et prophétie, les œuvres de John Cornu dessinent ainsi en creux un rapport au temps et à l’histoire complexe ou jamais rien n’est donné comme acquis.

Christian Alandete, janvier 2010

expositions personnelles récentes et à venir (sélection)2011 Lost, ZQM, Berlin. Deuil en 8 jours, 2Angles - Centre de création contemporaine, Flers. Cut up, New York, USA. Le jour suivant, New Immanence, Paris. Laisse venir, commissariat Perrine Lacroix, La BF15, Lyon. Assis sur l’obstacle, commissariat Daria de Beauvais, Palais de Tokyo - Module 1, Paris.2010 La fonction oblique, Hub-Studio, Nantes.2009 Tant que les heures passent, part III, Ricou Gallery, Bruxelles, Belgique. Tant que les heures passent, part II, La Chambre Blanche, Québec, Canada. Tant que les heures passent, part I, L'Attrape-couleurs, Lyon.2008 Rocco, Le Vestibule, La Maison Rouge - Fondation Antoine de Galbert, Paris.

expositions collectives récentes (sélection)2011 Etienne Bossut & John Cornu, Ricou Gallery, Bruxelles, Belgique. Calme plat, commissariat Ann Stouvenel & Schaufenster, Schaufenster, Sélestat. Come as you are, Les moyens du bord, Morlaix. Dans le magasin, commissariat Chez Edgar, Störk Galerie, Rouen. Une proposition, Kanal20, Bruxelles, Belgique. Banc public, Banc public, Cneai, Chatou. Entre chien et loup, commissariat label hypothèse, Ciac, Pont-Aven.2010 Les élixirs de Panacée, commissariat Ami Barak, Palais Bénédictine, Fécamp. Hypothèsesvérification,commissariat Parkhomenko & Kisseleva, Laboratoria Art & Science, Moscou En mai fait ce qu’il te plait, Synesthésie - Centre d’art virtuel, Saint-Denis. Le pire n’est jamais certain, commissariat Christian Debize, ESAMM, Metz. Nous ne vieillirons pas ensemble, commissariat label hypothèse, Galerie de multiples, Paris. Salon de Montrouge, commissariat Stéphane Corréard, La Fabrique, Montrouge. Number seven, commissariat label hypothèse, Ricou Gallery, Bruxelles, Belgique. Nuit blanche, Metz. Les choses dont nous ne savons rien encore, Point éphémère, Paris. Claude Rutault / L’écho d’une exposition, commissariat Mathieu Copeland, Cneai, Chatou. Théorème, Galerie Bertrand Grimont, Paris.2009 Princess frog, commissariat Olga Kisseleva, Jozsa Gallery, Bruxelles, Belgique. Printemps de l’art contemporain, Astérides, Friche de la Belle de Mai, Marseille. Double détente, l’Orangerie / Maison Billaud / Musée vendéen, Fontenay-le-comte. Nous ne vieillirons pas ensemble, com. label hypothèse, La Générale en Manufacture, Sèvres / Galerie Marion Meyer, Paris / Bertrand Grimont, Paris. Phase zéro / 95 Propositions spatiales, Galerie Serge Aboukrat, Paris.