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ECRAN TOTAL Laurent Pernel intervention durant travaux juin-juillet 2007 visite de chantier jeudi 21 juin de 18h à 21h ECRAN TOTAL mise sur une expérience de travail dans un environnement en mutation. Pendant la rénovation de l'espace de La BF15, Laurent Pernel profite des failles tant spatiales que temporelles pour faire émerger son travail dans ces interstices. Alors que des impératifs très concrets liés aux travaux, ordonnancent le temps et l’espace, et remplissent le volume d’une sonorité toute entière constructive, comment faire naître puis développer, au sein d’un chantier, un travail artistique qui demande du temps, du doute et de l’errement ? Comment faire partager le travail au public alors que celui-ci n’aura pas le loisir et la liberté d’accéder à La BF15 durant les travaux ? ECRAN TOTAL tente de déjouer ces paramètres constitutifs du projet et se déploie de façon parcellaire dans l’ensemble de La BF15. Dans un soucis de décentralisation, Laurent Pernel transpose en province un des salons du ministère de la Culture. Ce copier / coller spatial met en vitrine les ors de la république avant leur disparition définitive sous les BA 13. Le travail est aussi visible à travers les vitrines de La BF15 et sur les sites www.pernel.net / www.labf15.org La BF15 11 quai de la Pêcherie 69001 Lyon T/F 33 (0)4 78 28 66 63 [email protected] www.labf15.org association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes Laurent Pernel, Copier / Coller (détail), 2007, La BF15

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ECRAN TOTALLaurent Pernel

intervention durant travaux juin-juillet 2007visite de chantier jeudi 21 juin de 18h à 21h

ECRAN TOTAL mise sur une expérience de travail dans un environnement en mutation. Pendant la rénovation de l'espace de La BF15, Laurent Pernel profite des failles tant spatiales que temporelles pour faire émerger son travail dans ces interstices.Alors que des impératifs très concrets liés aux travaux, ordonnancent le temps et l’espace, et remplissent le volume d’une sonorité toute entière constructive, comment faire naître puis développer, au sein d’un chantier, un travail artistique qui demande du temps, du doute et de l’errement ?Comment faire partager le travail au public alors que celui-ci n’aura pas le loisir et la liberté d’accéder à La BF15 durant les travaux ?ECRAN TOTAL tente de déjouer ces paramètres constitutifs du projet et se déploie de façon parcellaire dans l’ensemble de La BF15.

Dans un soucis de décentralisation, Laurent Pernel transpose en province un des salons du ministère de la Culture. Ce copier / coller spatial met en vitrine les ors de la république avant leur disparition définitive sous les BA 13.

Le travail est aussi visible à travers les vitrines de La BF15et sur les sites www.pernel.net / www.labf15.org

La BF1511 quai de la Pêcherie

69001 LyonT/F 33 (0)4 78 28 66 63

[email protected]

association soutenue par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture / DRAC Rhône-Alpes

Laurent Pernel, Copier / Coller (détail), 2007, La BF15

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copier – collerou la discrète disparition des dorures de la République

Ce qui caractérise le travail de Laurent Pernel, c’est l’utilisation de l’espace et de ses composantes. Durant les travaux de rénovation, il investit La BF15 aux plafonds hautset aux larges baies vitrées donnant sur la Saône, pour intervenir d’un geste englobant et réfléchi jusqu’à la discrète disparition de l’objet restitué.Le projet «copier-coller» de Laurent Pernel prend naissance durant la campagne des Présidentielles. Le choix qu’il opère est de déplacer le ministère de la Culture, de le faire glisser à Lyon, de rendre visible son image en transposant les schèmes de représentation.Pour construire cet espace expérimental, à la fois orienté et sacralisé, l’artiste a visualisé, à l’aide d’une web caméra, l’un des Salons d’Honneur du ministère – le Salon Saint-Jérôme.Il a réalisé les enluminures, les cadres et les miroirs à l’aide de couvertures de survie (achetées dans deux magasins de sport pour apporter une variante dans l’intensité des dorés). La restitution intègre donc l’ensemble des données documentaires, crée un espace totalement reconfiguré, propose une véritable mise en scène.

Cette notion de mise en scène a souvent été empruntée dans le domaine des arts plastiques.De la pensée de Guy Debord qui dénonce la spectacularisation dans les sociétés où règnent les conditions modernes de production aux discours proches de l’esthétique de la négativité d’Adorno, qui veulent purger le plaisir de toute identification émotionnelle pour les réduire à la seule réflexion esthétique, nous sommes, ici, dans cet espace précis, amenés à prendre distance pour soulever le rôle et la place de l’espace public dans la fabrication de l’œuvre. L’espace public est un ensemble de personnes privées rassemblées pour discuter des questions d’intérêt commun… ainsi commence l’introduction de Jürgen Habermas, en1962, à propos de la notion d’espace public ; amenés à prendre distance pour soulever la relation de l’oeuvre à la dimension politique : la sanctuarisation du ministère de la Culture.

A partir d’installation d’objets dont la provenance, les fonctions et les implications culturelles sont diverses, la démarche de Laurent Pernel tente de résoudre une adéquation entre des données spatiales singulières et l’élaboration symbolique d’un territoire mental.Grâce à celle-ci l’oeuvre acquiert une autonomie dans laquelle elle intègre le lieu lui-même. La «forme» donnée ici par l’installation est tout d’abord une certaine façon d’ordonner les choses. Elle contraint l’expression et agit comme un principe commun qui permet à des individus hétérogènes de se rencontrer. Le propos vise donc à englober à la fois l’apparence extérieure de l’oeuvre, l’horizon social et culturel dans lequel elle s’inscrit et les façons de voir les représentations qu’elle définit. Cette conception de la forme définie par Wölfflin désigne des relations d’ordre, de rapports et de proportions mais aussi des représentations communes à l’artiste et à l’aire culturelle à laquelle il appartient. Cette conception s’accorde avec celle de Georg Simmel qui considère à la fois l’objet et le sujet, c’est-à-dire l’oeuvre,son territoire et son public pour échapper à un dilemme «essence – construction».

La restitution d’un salon d’Honneur du ministère de la Culture, issue des dispositifs de mise en espace, de l’implication des spectateurs, cultive un certain esprit de performance, nourri par la brièveté de l’action. L’intervention proposée par Laurent Pernel, jeudi 21 juin 2007,constitue une représentation fictionnelle et conduit le spectateur à poser un regard autre sur une architecture, un lieu habituel, un territoire ré-aménagé, et tente, ainsi, de modifier le comportement, l’attitude du corps et son déplacement. Demain les travaux continuent et l’oeuvre restera contenue entre le mur d’origine et le placo.

marie vallier-savineJuin 2007

Laurent Pernel né en 1973 à Cucq, vit et travaille à Lyon

Expositions récentes (sélection)2006 Anatopies les lieux décalés, Centre d’art contemporain Cimaise&portique, Albi2005 Paramour, Galerie Olivier Houg et George Verney-Carron, Espace 45, La sucrière, Lyon / Ouest, épisode 1 musée Géo-Charles, Echirolles / Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing ? Les Subsistances, Lyon / Gezichtwerpen Galerie Roger Tator, Lyon2004 Territoires, dans le cadre de la résidence à la Villa du Parc, Annemasse2003 Great Pink Rock, Galerie In and Out, Grenoble, dans le cadre des Galeries Nomades avec le soutien de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne