Besancon -Analyse des besoins sociaux 2014-ABS 2014

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1 Rapport 3 3 - Synthèse du rapport d’Analyse des Besoins Sociaux Rapporteur : Mme DARD, Première Adjointe Date Avis Commission n° 2 05/09/2014 Pour information+ Rendue obligatoire pour chaque Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de France par un décret de 1995, l’Analyse des Besoins Sociaux (ABS) vise à éclairer annuellement son Conseil d’Administration des besoins des populations les plus fragiles. A Besançon, l’ABS est présentée pour information au Conseil Municipal afin qu’il bénéficie de ces éléments d’information au service d’une meilleure perception de la Ville. 1) Le diagnostic socio économique En France, la faiblesse de la croissance ne permet pas d’améliorer de façon conséquente la situation de l’emploi. Pourtant, à Besançon, malgré le manque de dynamisme au niveau national, une forme de résistance bisontine sur le front du chômage semble avoir été effective par rapport aux autres villes de taille comparable. Néanmoins, et en dépit de cette résistance singulière, les effets de la crise sont installés en profondeur et ont par ailleurs laissé la place au développement de la précarité. Dans la zone d’emploi de Besançon, le taux de chômage de 8,1 % reste à un niveau inférieur au taux national et s’inscrit également dans une tendance à la diminution (8,3 % au dernier trimestre 2012). Taux de chômage (4 ème trimestre 2013) Zone d'emploi de Besançon 8,1 % Doubs 9,1 % Franche-Comté 9,2 % France métropolitaine 9,8 % Source : Direccte

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Analyse des besoins sociaux 2014-ABS 2014

Transcript of Besancon -Analyse des besoins sociaux 2014-ABS 2014

  • 1 Rapport 3

    3 - Synthse du rapport dAnalyse des Besoins Sociaux

    Rapporteur : Mme DARD, Premire Adjointe

    Date Avis

    Commission n 2 05/09/2014 Pour information+

    Rendue obligatoire pour chaque Centre Communal dAction Sociale (CCAS) de France par un dcret de 1995, lAnalyse des Besoins Sociaux (ABS) vise clairer annuellement son Conseil dAdministration des besoins des populations les plus fragiles.

    A Besanon, lABS est prsente pour information au Conseil Municipal afin quil bnficie de ces lments dinformation au service dune meilleure perception de la Ville.

    1) Le diagnostic socio conomique

    En France, la faiblesse de la croissance ne permet pas damliorer de faon consquente la situation de lemploi. Pourtant, Besanon, malgr le manque de dynamisme au niveau national, une forme de rsistance bisontine sur le front du chmage semble avoir t effective par rapport aux autres villes de taille comparable. Nanmoins, et en dpit de cette rsistance singulire, les effets de la crise sont installs en profondeur et ont par ailleurs laiss la place au dveloppement de la prcarit.

    Dans la zone demploi de Besanon, le taux de chmage de 8,1 % reste un niveau infrieur au taux national et sinscrit galement dans une tendance la diminution (8,3 % au dernier trimestre 2012).

    Taux de chmage (4me trimestre 2013)

    Zone d'emploi de Besanon 8,1 %

    Doubs 9,1 %

    Franche-Comt 9,2 %

    France mtropolitaine 9,8 %

    Source : Direccte

  • 2 Rapport 3

    Au regard de la faiblesse de la croissance qui ne permet pas damliorer de faon consquente la situation de lemploi, et au vu des volutions enregistres dans ce domaine sur les autres territoires communaux de strates comparables, on peut affirmer que la situation bisontine parvient se maintenir.

    Source : Insee ; Pole Emploi

    2) Les fiches quartiers de lObservatoire Socio Urbain, Approches statistiques territorialises

    Si lABS aborde tout au long de ses pages une approche territorialise, les fiches quartiers permettent aisment de lire rapidement un portrait de tel ou tel quartier ou sous-quartier bisontin.

    Pour la deuxime anne conscutive, ces fiches sont produites par lObservatoire Socio Urbain des quartiers bisontins et communes de lAgglomration, dont la mise en uvre est confie lAgence dUrbanisme De lAgglomration de Besanon (AudaB).

    Ces fiches se veulent des outils aisment exploitables. Elles dclinent des indicateurs divers (dmographie, emploi, prestations sociales, tranquillit publique...) selon les quartiers et leurs iris. Lobjectif est de faire ressortir les caractristiques et les volutions, les points dattention ou de fragilisation et les points dappui pour les politiques publiques.

    Chaque quartier est analys spcifiquement, quil se distingue par son volution dmographique (comme le quartier Centre-Chapelle des Buis), par des lments socio-urbains spcifiques (comme un renouvellement urbain), ou par une dimension particulirement familiale (comme le quartier Velotte).

    3) Le focus travaill avec les partenaires, Le passage la retraite : quels changements pour les Bisontin(e)s ?

    Comme chaque anne, les partenaires du champ social bisontin (partenaires institutionnels, associatifs...) se runissent pour aborder une thmatique plus particulire. Dans lobjectif de lABS 2014, les changes ont port sur les changements relatifs au passage la retraite.

    L'volution dmographique va conduire une augmentation importante du nombre de personnes la retraite dans la plupart des pays europens. Allongement de la dure de la vie du fait des progrs mdicaux et lvation du niveau de vie sont des phnomnes qui favorisent lesprance de vie, et plus particulirement celle de la gnration ne aprs la seconde guerre mondiale dite celle des baby-boomers. lhorizon 2020, en Franche-Comt, 152 000 actifs devraient cesser leur activit professionnelle, soit un actif sur trois. Les dparts seraient nombreux dans la sant, ladministration publique, lducation et lautomobile. Ces quatre secteurs concentreraient 40 % des

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    Soldes des migrations rsidentielles de Besanon

    -4 000

    -3 000

    -2 000

    -1 000

    0

    1 000

    2 000

    3 000

    4 000

    5 000

    5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

    dparts. Quand on sait que la majorit de la population active bisontine travaille dans ces secteurs dactivit, on peut penser que le nombre de retraits bisontins va tre consquent dans les annes venir. Outre les enjeux de sant publique et de financement des retraites, cette forte augmentation de retraits constitue tout autant un dfi quune opportunit pour la socit en termes de cohsion et de bien-tre individuel. Cest sous un angle en lien avec les parcours de vie que lABS se propose de comprendre lun des moments cls que traversent les gnrations au cours de leur avance en ge : le passage de lactivit professionnelle la retraite.

    Lobjectif est dobserver les diffrents changements occasionns par ce passage et les besoins sociaux qui en dcoulent, et plus globalement les modalits de cette transition en terme de bien vieillir.

    La problmatique de la retraite ncessite la prise en compte de toute lhtrognit du public directement concern. Des lments de contexte sont prsents :

    - Besanon compte 21 626 personnes retraites en 2010 soit 21,7 % de sa population.

    Source : Insee RP 2010

    - Les femmes reprsentent 61 % des retraits bisontins.

    - On distingue un nombre important de retraits dans les quartiers Nord et Est de la Ville. Les secteurs qui comptent le plus de personnes retraites en 2010 sont Chasnot, Mouillre, Bregille et Chaprais.

    - La plupart des retraits bisontins passent leur retraite Besanon. Les donnes inhrentes aux migrations rsidentielles renseignent sur la mobilit des personnes selon leur tranche dge. Ainsi, on constate que le solde des migrations rsidentielles concernant les tranches dge partir de 60 ans est quasiment nul au regard de la population concerne (68 personnes de moins sur la priode de 2003 2008). Lorsque lon observe plus prcisment les mouvements, on note 1 378 entres de personnes de plus de 60 ans pour 1 446 sortants.

    Source : Insee ; traitement AUDAB

    Population bisontine de 15 ans ou plus par type d'activit en 2010

    Autres inactifs4%

    Femmes ou hommes au foyer

    3%Elves. tudiants.

    stagiaires non rmunrs

    16%

    Retraits ou prretraits

    22%Chmeurs

    9%

    Actifs ayant un emploi46%

  • 4 Rapport 3

    Ces donnes locales sont mettre en perspective avec la dimension plus spcifique du niveau de vie des retraits et les enseignements tirs un niveau national. Ainsi, le niveau de vie de cette population prsente des disparits importantes en lien avec plusieurs effets de structure combins : la pauvret de cette gnration concerne particulirement les femmes, les disparits se renforcent selon le patrimoine et le niveau de vie des retraits pourrait diminuer pour les gnrations venir.

    A Besanon, en 2011, le revenu mdian des personnes de 60 74 ans stablit 21 027 par an et par unit de consommation. Il est relativement proche du niveau national qui lui se chiffre 21 243 .

    Les revenus mdians bisontins concernant les personnes de plus de 60 ans se situent dans la moyenne des villes comparables

    Source : Insee ; Fichiers Fiscaux

    Il ressort de lanalyse, lors du passage la retraite :

    - des changements dans les modes de vie et de consommation (on constate une propension consommer qui demeure leve jusquaux premiers ges de la retraite).

    - des dpenses de logement et une problmatique de soin et de sant consquentes.

    - un impact fort de larticulation entre fin de carrire et cessation dactivit sur la retraite.

    Outre limpact sur le niveau de vie, dautres problmatiques apparaissent :

    - un taux demploi des plus de 60 ans relativement faible.

    - une augmentation du chmage des 50 ans et plus qui impacte les fins de carrire.

    - une articulation entre les dispositifs sociaux et la retraite parfois complexe.

    - une problmatique spcifique : le passage la retraite des immigrs du travail.

    Les changes et dbats entre partenaires du champ social bisontin ont permis didentifier notamment trois lments pour comprendre les changements induits par le passage la retraite, et la faon dont les personnes investissent leur nouveau statut de retrait(e)s :

    - Lanalyse rvle lampleur des interactions entre le parcours de vie et la faon dont on prpare au mieux la cessation dactivit ou que lon investit son nouveau statut. La rupture avec le monde professionnel na pas les mmes effets selon les individus. Certains ressentent parfois une libration, presss de quitter un monde professionnel qui ne reflte plus leur conception du travail et ne favorise plus leur panouissement. A contrario, dautres peuvent vivre ce moment avec plus de nostalgie.

    Revenus mdians par unit de consommation en 2011 Besanon

    18 96821 027 20 945

    16 532 17 726

    0

    5000

    10000

    15000

    20000

    25000

    Ensemble de lapopulation

    40-49 ans 50-59 ans 60 74 ans 75 ans et plus

  • 5 Rapport 3

    - Linvestissement dans son nouveau statut se traduit gnralement travers diffrentes formes. Elles ont en commun, pour la plupart, le fait de remplir une fonction importante en termes de cohsion sociale et de place au sein de la famille. Le sentiment dinutilit est combattu par les services rendre aux autres. Le retrait ne travaille plus mais il peut tre encore actif au sein de la famille, ou dans une forme dengagement citoyen tel que celui daider les gnrations suivantes qui connaissent plus de difficults dans laccs lemploi notamment.

    - Il sagit ds lors de la capacit de chacun se rorganiser un statut. Les partenaires saccordent sur le fait que cest le type dactivits et de loisirs pratiqus durant la vie active qui conditionnent le mode de vie durant la retraite. Il apparat quune personne dj engage dans la vie active a tendance faire perdurer son engagement pendant sa retraite.

    Proposition

    Le Conseil Municipal est invit prendre acte de cette synthse du rapport dAnalyse des Besoins Sociaux 2014.

  • Analyse partage des besoins sociaux

    Septembre 2014

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    SOMMAIRE

    SOMMAIRE 3 AVANT PROPOS 4 PARTIE I : DIAGNOSTIC PARTAGE : Le passage la retraite 6 PARTIE II : PANORAMA SOCIAL THEMATIQUE 26

    Dmographie 26 Enfance/Petite enfance 29 Personnes ges 34 Personnes handicapes 38 Pauvret/Prcarit 42 Logement social 47 Sant 50

    PARTIE III : DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE 53 PARTIE IV : LES QUARTIERS BISONTINS 61

    Centre Ville 62 Velotte 66 Butte-Grette 70 Battant 74 Chaprais-Cras 78 Bregille 82 Saint Ferjeux-Rosemont 86 Montrapon-Montboucons 90 Saint Claude-Torcols 94 Palente-Orchamps-Saragosse 98 Vaite-Clairs Soleils . 102 Planoise-Chteaufarine 106 Tilleroyes 111

    DEFINITIONS 115

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    AVANT-PROPOS

    LAnalyse partage des Besoins Sociaux permet dapporter chaque anne un clairage sur la situation sociale bisontine. Cette dmarche permet dorienter laction de la Ville et du CCAS au regard des enjeux et de renforcer leurs initiatives au service des populations les plus fragiles. A Besanon, cette analyse se veut partage : le diagnostic est ainsi ouvert la contribution des principaux acteurs institutionnels ou associatifs du champ social bisontins ; Il sagit davoir une approche la plus large possible des questions traites par lABS en favorisant le dcloisonnement et la transversalit. LABS cest aussi un diagnostic socio-conomique. On y relvera encore cette forme de rsistance singulire de Besanon face au chmage, mme si celui-ci reste une tendance lourde. Au-del dun diagnostic spcifiquement orient sur le champ de laction sociale, lABS se doit dapprhender les besoins dans leur dimension socitale et de les analyser dans le contexte qui est celui du monde que nous connaissons aujourdhui : un monde toujours plus ouvert des transformations apparaissant souvent comme des contraintes conomiques davantage subies que rellement choisies. Souvent considres comme antagonistes, les deux notions de social et dconomie sont pourtant les deux faces dune seule et mme mdaille. A linstar de la stratgie dinvestissement social prconise par le Conseil Economique, Social et Environnemental, il est ncessaire de penser le champ social comme un investissement dans un contexte conomique donn. Outre ses fonctionnalits pratiques de recensement de donnes via notamment un panorama thmatique, lABS na vritablement de pertinence que comme facteur de comprhension pour agir, en cohrence avec sa propre mthodologie (ouvrir par exemple ses donnes statistiques lcho du ressenti des uns et des autres). En ce sens, lABS na pas la prtention de traduire la vrit mais simplement dapprocher des ralits sociales. LABS, qui se veut partenariale, ne peut oublier de recueillir toutes les paroles. Cette dimension participative et contributive apparat travers les verbatim relatifs lanalyse sur le passage la retraite, qui constitue cette anne le focus de lABS. Enfin, dans lactualit dune nouvelle organisation de la politique de la ville, il est propos pour la deuxime dition un panorama dindicateurs par quartier, selon une chelle dobservation particulirement fine labor par lObservatoire Socio-Urbain. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

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    Partie 1 : Diagnostic partag

    Le passage la retraite : quels changements pour les Bisontin(e)s ?

    L'volution dmographique va conduire une augmentation importante du nombre de personnes la retraite l'horizon 2040 dans la plupart des pays europens. Allongement de la dure de la vie du fait des progrs mdicaux et lvation du niveau de vie sont des phnomnes qui favorisent lesprance de vie, et plus particulirement celle de la gnration ne aprs la seconde guerre mondiale dite celle des baby-boomers. En 2020, lINSEE estime le nombre de dparts en retraite en Franche-Comt un peu plus de 150 000. Outre les enjeux de sant publique et de financement des retraites, cette forte augmentation de retraits constitue tout autant un dfi quune opportunit pour la socit en termes de cohsion et de bien-tre individuel. Et bien que les questions de dpendance ou disolement lis au grand ge soient importantes, cest sous un angle plus en lien avec les parcours de vie que lABS se propose de comprendre lun des moments cls que traversent les gnrations au cours de leur avance en ge : Le passage de lactivit professionnelle la retraite. La question qui nous intresse ici est la suivante : Comment les retraits vivent les changements induits par le passage la retraite? Ce passage conditionne-t-il le fait de bien vieillir?

    Mthodologie

    Les images publicitaires vhicules par les mdias de masse de retraits sportifs et actifs tranchent avec la relle diversit sociale de cette population. Celle-ci se caractrise par un aspect composite tant en termes de situations sociales, dtat de sant, ou de pratiques culturelles. Lentre dans la retraite est une tape significative dans la vie et propre chaque individu. Transition attendue pour les uns, ou plus difficile pour les autres, ce moment peut tre vcu diffremment selon les personnes.

    Il ne sagit pas ici de dterminer des seuils de vieillissement dlimits par des ges, mais bien de se concentrer sur le passage de statut, de lactivit linactivit professionnelle. Lobjectif est dobserver les diffrents changements occasionns par ce passage et les besoins sociaux qui en dcoulent afin den identifier les enjeux relever collectivement.

    Du point de vue de la mthode, lanalyse sappuie sur divers lments :

    - dordre statistique

    - le diagnostic des partenaires, partir notamment de questions mises en dbat pour approfondir lanalyse (liste des participants en fin de focus)

    - lcoute des retraits eux-mmes

    - la vision de deux experts en lien avec le sujet (un griatre et une sociologue). - une revue documentaire dtudes et rapports slectionns.

    Le champ est vaste et de nombreux aspects mritent dtre pris en compte : bien-tre physique, moral ou affectif, relations familiales et sociales (incluant galement le domaine de la vie associative et citoyenne), ainsi que les aspects administratifs et financiers. Outre cette varit de domaines, aborder la problmatique de la retraite ncessite la prise en compte de toute lhtrognit du public directement concern par le passage la retraite.

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    Rpartition des retraits bisontins par sexe et tranche d'ge

    6 177

    2 194

    10 335

    2 757

    0

    2000

    4000

    6000

    8000

    10000

    12000

    55 64 ans 65 ans ou plus

    Hommes retraits Femmes retraites

    Lobservation doit donc ncessairement se concentrer la fois sur lentre dans le processus (parcours de vie, fin de carrire...) mais aussi sur sa sortie (les premires annes de retraite) et plus globalement sur les modalits de conditionnement de cette transition en terme de bien vieillir.

    Elments de contexte

    Qui sont les retraits bisontins ?

    Besanon compte 21 626 personnes retraites en 2010 soit 21,7% de sa population.

    INSEE, RP 2010

    Population bisontine de 15 ans ou plus par type d'activit en 2010

    Autres inactifs4%

    Femmes ou hommes au foyer

    3%Elves. tudiants.

    stagiaires non rmunrs

    16%

    Retraits ou prretraits

    22%Chmeurs

    9%

    Actifs ayant un emploi46%

    45%

    3%

    5%

    39%

    93%

    7%4%

    3%

    55 64 ans 65 ans ou plus

    Actifs ayant un emploi ChmeursRetraits ou prretraits Elves. tudiants. stagiaires non rmunrsFemmes ou hommes au foyer Autres inactifs

    7 % des personnes de 65 ans et plus ne sont pas retraits. En 2010, 492 personnes de 65 ans ou plus sont dclares comme tant encore en activit, dont 222 exerant une activit temps partiel (soit 45 %). Les femmes sont gnralement plus nombreuses que les hommes et particulirement au-del de 65 ans.

    Les femmes reprsentent 61 % des retraits bisontins. En 2010, on dnombre 13 191 femmes retraites pour 8 423 hommes. Cette surreprsentation des femmes est lie une esprance de vie fminine plus leve, mme si lcart tend diminuer : 84,7 ans en 2012 dans le Doubs, pour 78,5 ans pour les hommes. Un homme de 65 ans peut esprer profiter de sa retraite pendant 19 ans et une femme pendant 22,9 ans. On ne meurt plus quelques annes seulement aprs le dpart la retraite comme ctait le cas il y a quelques dcennies. Avec lallongement de lesprance de vie, la retraite concerne un nombre croissant de personnes.

    La notion de passage est essentielle : elle signifie la transition dun tat un autre, la sortie dun processus vers lentre et lentre dans un autre, et finalement un changement. Comme tout vnement socialement reconnu dans le parcours de vie dune personne (tels que les naissances ou les mariages), ce passage la retraite est souvent ritualis, marqu par un pot de dpart, qui symbolise le changement.

    Entre 1999 et 2010, le nombre de retraits bisontins a augment de 4 314 personnes, soit une volution de 25 %. Cet accroisse- ment est rapprocher de celui du nombre de femmes retraites : + 35 % enregistrs sur cette priode (soit 3 382 femmes). Lvolution du nombre dhommes retraits est galement en hausse : + 14% soit prs de 1 000 personnes.

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    Population active bisontine

    Industrie manufacturire.

    industries extractives et autres

    11%

    Construction4%

    Agriculture. sylviculture et pche

    0,1 %

    Administration publique.

    enseignement. sant humaine et action

    sociale43%

    Commerce. transports et services divers

    42%

    Le passage la retraite : une tude nationale

    Une tude nationale de lINSEE (datant de juin 2013) sur le passage de lemploi la retraite nous renseigne sur la transformation du profil des retraits. Ces donnes ne sont pas disponibles lchelon communal mais elles permettent de nous renseigner plus globalement sur certains aspects sociodmographiques au moment de la cessation dactivit. On y apprend notamment que les nouveaux retraits sont plus avancs en ge quauparavant. Cela tient la hausse de la part des personnes en activit, quelles soient en emploi ou au chmage. (+ 22 points 43 % entre 2006 et 2012 pour celles en emploi et + 3,5 points 4 % pour les personnes au chmage). En 2006, 11 % des 55-59 ans taient prretraits ou dispenss de recherche demploi contre 2 % en 2012. Les quinquagnaires qui occupent un emploi envisagent la retraite 61,4 ans. Les rcentes volutions lgislatives en matire de retraite ont favoris la diminution de la part des personnes parties la retraite 60 ans (39 % en 2012). On observe ici leur impact sur les premires gnrations concernes par le relvement de lge lgal de dpart en retraite en lien avec la rforme de 2010, et les restrictions daccs dans le dispositif de retraite anticipe pour carrire longue. Pour les Franc-comtois comme pour les Franais de mtropole, la priode dactivit professionnelle maximale se situe entre 25 et 54 ans. Les emplois des sniors se concentrent majoritairement dans le secteur de lducation, la sant, laction sociale et lagriculture.

    Passage direct ou non la retraite o Deux tiers des retraits de 60 69 ans sont passs directement de lemploi la retraite Ce

    passage direct est plus frquent chez les personnes en bonne sant et chez les plus diplms. o Pour le tiers restant, les trajectoires de fin de carrires sont marques par le chmage ou les

    problmes de sant. 30 % taient au chmage. Ce profil concerne essentiellement des anciens salaris du

    secteur priv, les personnes les moins diplmes, et des femmes. 16 % pour des raisons de sant. Les personnes les plus concernes demeurent les

    anciens salaris du secteur de la construction et les personnes les moins diplmes 7 % pour raisons familiales (enfant ou parent charge,). Les femmes y sont

    surreprsentes. Parmi la majorit de ces personnes, celles qui ont quitt leur emploi entre 50 et 54 ans auraient souhait travailler davantage. En effet, peu dentre elles runissent les conditions requises pour liquider leur retraite ou pour atteindre en emploi lge obligatoire de dpart. Au final, toutes les personnes qui ne sont pas passes directement la retraite sont fragilises au moment de leur dpart effectif en retraite, autant du point de vue de leur situation financire initiale que de celui de leur situation financire future.

    Un dveloppement du travail pendant la retraite : essentiellement des temps partiels.

    En 2012, 7 % des 60 69 ans occupent un emploi (proportion qui a doubl depuis 2006), phnomne favoris notamment par lassouplissement des conditions du cumul emploi-retraite compter de 2009. La moiti de ces retraits dclarent travailler parce que leur retraite ne suffit pas pour vivre, 7 % car cela leur permet de cotiser plus pour amliorer leur retraite de demain et 43 % pour des raisons non financires. Le travail pendant la retraite concerne surtout les personnes en bonne sant, et davantage les cadres et les diplms du suprieur, les employs : ces catgories connaissent des taux de remplacement retraite/salaire plus faibles et peuvent aussi bnficier dopportunits accrues de cumul.

    INSEE RP 2010

    lhorizon 2020, en Franche-Comt, 152 000 actifs devraient cesser leur activit professionnelle, soit un actif sur trois. Les dparts seraient nombreux dans la sant, ladminis-tration publique, lducation et lauto-mobile. Ces quatre secteurs concen-treraient 40 % des dparts. Quand on sait que la majorit de la population active travaille dans ces secteurs dactivit, on peut penser que le nombre de retraits bisontins va tre consquent dans les annes venir.

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    Soldes des migrations rsidentielles de Besanon

    -4 000

    -3 000

    -2 000

    -1 000

    0

    1 000

    2 000

    3 000

    4 000

    5 000

    5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

    O vivent les retraits bisontins ?

    La plupart des retraits bisontins passent leur retraite Besanon

    Les donnes inhrentes aux migrations rsidentielles dont nous disposons lchelle communale nous renseignent sur la mobilit des personnes selon leur tranche dge. Ainsi, on constate que le solde des migrations rsidentielles concernant les tranches dge partir de 60 ans est quasiment nul au regard de la population concerne (68 personnes de moins sur la priode de 2003 2008). Lorsque lon observe plus prcisment les mouvements, on note 1 378 entres de personnes de plus de 60 ans pour 1 446 sortants.

    Lecture : les soldes de migrations se lisent une anne N par rapport une anne N-5. Pour le recensement de la population, il sagit ici de regarder en 2008 les mouvements compris entre 2003 et 2008. ex : plus de 4330 personnes ges entre 15 et 20 ans qui rsident Besanon en 2008 ny rsidaient pas en 2003. INSEE RP 2008/ Traitement Audab (Observatoire Socio-Urbain)

    A partir de la carte ci-contre, on distingue un nombre important de retraits dans les quartiers Nord et Est de la ville. On observe alors que les iris (Ilots Regroups pour lInformation Statistique) qui comptent le plus de personnes retraites sont Chasnot, Mouillre, Bregille et Chaprais.

    Parmi les six iris que compte le quartier Chaprais-Cras, quatre dentre eux figurent dans les secteurs qui accueillent le plus de retraits.

    Quand on regarde les catgories socioprofessionnelles de toutes les personnes sortantes (soit 29 600 personnes), on voit que 5,3 % dentres elles sont des retraits, pour 4,8 % entrants retraits. La part des retraits bisontins ayant quitt la commune entre 2003 et 2008 stablit alors un peu moins de 7 %.

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    Statut d'occupation par ge des entrants Besanon

    0,0%

    10,0%

    20,0%

    30,0%

    40,0%

    50,0%

    60,0%

    70,0%

    80,0%

    90,0%

    100,0%

    5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95

    Hors logement ordinaire

    Locataire ou sous-

    locataire d'un logement

    lou vide HLM

    Locataire ou sous-

    locataire d'un logement

    lou vide non HLM

    Propritaire

    En comparaison des 15 % de personnes de 60 ans et plus au niveau national qui avaient dmnag sur la mme priode, on peut affirmer que les retraits bisontins sont peu nombreux quitter la commune. Ce phnomne est semblable celui observ dans le dpartement du Doubs (le solde est de - 480 personnes de 65 ans et plus pour lensemble du dpartement sur la mme priode). Les fortes variations de soldes migratoires des retraits concernent essentiellement les territoires de la rgion parisienne (solde ngatif) et ceux situs proximit du littoral franais (solde positif). En ce qui concerne les personnes de plus de 60 ans qui sont arrives Besanon entre 2003 et 2008, on sait quelles sont majoritairement propritaires de leur logement. Nanmoins, les personnes de 75 ans et plus ont accd un logement HLM ou un logement non ordinaire (tel un foyer-logement par exemple). Cela est d un niveau de vie moins lev pour la gnration de retraits les plus gs. A noter galement la surreprsentation des 85 ans et plus parmi les entrants dans un logement non ordinaire, ce qui correspond dans ce cas des accueils pour personnes dpendantes. Les personnes de plus de 55 ans entrants dans la commune sont pour la plupart propritaires.

    INSEE RP 2008/ Traitement Audab (Observatoire Socio-Urbain)

    Le niveau de vie des retraits : des disparits importantes

    Comme au niveau national, le revenu mdian des retraits est plus lev que celui de la population bisontine, mais prsente des disparits, notamment entre des retraits dj avancs en ge (les gnrations davant guerre) qui sont pour la plupart plus pauvres que la gnration suivante. Celle-ci, dite gnration de baby-boomers, est en effet en moyenne plus aise que le reste de la population.

    Ce phnomne est li plusieurs effets de structure combins De 1970 au milieu des annes 1990, le niveau de vie national des retraits de plus de 65 ans rattrape celui des actifs, mais prcisons quil se caractrise par des situations individuelles plus contrastes. Ce rattrapage tient essentiellement au fait de carrires de plus en plus compltes et de diverses mesures gouvernementales spcifiques. A partir du milieu des annes 90 jusquen 2009, les niveaux de vie des plus de 65 ans et des personnes dge actif voluent en parallle. Bien que les revenus des retraits soient infrieurs aux revenus des actifs, leurs niveaux de vie sont proches. Cela tient au fait que les mnages de retraits sont souvent de plus petite taille, disposent plus souvent de revenus du patrimoine et sont plus souvent propritaires de leur rsidence principale. Une enqute de lINSEE datant de 2010 estime que 73 % des retraits au niveau national sont propritaires.

    Cela nous laisse suppo-ser que les personnes retraites qui font la dmarche de quitter leur habitation pour se rapprocher des services ou de logements plus adapts disposent pour la plupart dun pouvoir dachat dj suffisant pour rpondre aux besoins primaires.

    Le nombre de bnficiaires du minimum vieillesse, remplac aujourdhui par lAllocation de Solidarit aux Personnes Ages et qui assure un revenu plancher au-del de 65 ans, na cess de reculer depuis le milieu des annes 90. Ils sont aujourdhui prs de 600 000, deux fois moins qu la fin des annes 1980. Leffectif est stable depuis 2007, malgr une revalorisation de 25 % de la prestation qui a mcaniquement largi la population bnficiaire. Les allocataires regroupent l'ensemble des personnes de 65 ans et plus (60 ans et plus en cas d'invalidit) qui peroivent une allocation leur permettant d'atteindre le seuil de lASPA. Le montant pour une personne seule est de 791,99 par mois.

    De plus, lindexation des retraites sur les prix stabilise le pouvoir dachat des retraits. Au final, la pauvret est moins intense pour les 65 ans et plus que pour les autres tran-ches dge.

  • 11

    Dans le Doubs, le taux de pauvret les concernant stablit 7,8 %, alors quil slve 12,6 % pour lensemble des tranches dge. Au-del de cette tendance, les situations individuelles sont plus contrastes. Cet effet est li en trs grande partie au niveau de vie des seniors les moins gs, car lorsque lon observe de manire plus fine les niveaux de vie, on note une pauprisation des personnes les plus avances en ge. Ainsi, le taux de pauvret national des 75 ans ou plus passe de 10,3 % en 1996 13,0 % en 2009.

    La pauvret de cette gnration concerne particulirement les femmes Les femmes de plus de 75 ans, qui ont peu cotis par le pass, qui sont veuves pour la plupart et qui ne peuvent pas profiter des conomies dchelle lis la vie en couple sont plus pauvres. En effet, mme si le nombre de personnes retraites vivant en couple augmente, les femmes vivent plus souvent seules que les hommes, en particulier partir de 80 ans. Cela entrane des rpercussions sur leurs revenus. A Besanon, prs de deux retraits sur trois sont des femmes.

    En outre, le niveau de vie de la gnration de baby-boomers progresse plus rapidement que celui des personnes les plus ges. Cela tient deux effets. Dune part, les seniors les plus jeunes bnficient de carrires salariales plus compltes, avec un taux dactivit des femmes plus lev et arrivent alors la retraite avec des niveaux de pension suprieurs leurs ans. D'autre part, cette gnration a pu bnficier dune forte augmentation des revenus du patrimoine.

    Revenus mdians par unit de consommation en 2011 Besanon

    18 96821 027 20 945

    16 532 17 726

    0

    5000

    10000

    15000

    20000

    25000

    Ensemble de lapopulation

    40-49 ans 50-59 ans 60 74 ans 75 ans et plus

    A lchelon communal, nous navons pas dlments statistiques en lien avec le niveau de vie ou le taux de pauvret. Nanmoins, nous disposons de donnes concernant les revenus. A Besanon, en 2011, le revenu mdian des personnes de 60 74 ans stablit 21 027 par an et par unit de consommation (voir dfinition la fin du document). Il est relativement proche du niveau national qui lui se chiffre 21 243 . Incontestablement, le critre de lge ne peut dcrire lui seul la population retraite. Nanmoins, les donnes accessibles en lien avec le revenu ne se dclinent pas lchelon communal selon le statut mais selon des tranchesdge.

    Des Ingalits entre hommes et femmes au moment de la retraite

    Montant moyen de la retraite globale selon l'ge et le sexe (pour 2008, en euros)

    65 69 ans 70 74 ans 75 79 ans

    80 84 ans

    85 ans et plus

    Tous ges confondus

    Femmes 1 116 1 045 1 060 1 135 1 186 1 102

    Hommes 1 627 1 553 1 549 1 586 1 658 1 588

    Ecart (en %) -31 -33 -32 -28 -28 -31 Source : Drees, Echantillon interrgimes de retraits 2008.Les retraits ne percevant qu'une pension de rversion sont exclus.

    Les carts de pension entre les hommes et les femmes sont consquents, et particulirement importants en ce qui concerne les plus gs. En effet, les gnrations de femmes les plus avances en ge ne travaillaient pas ou peu, leur rle tant centr principalement sur les tches domestiques et lducation des enfants. Les gnrations suivantes ont plus travaill, certes, mais l'acquisition de droits la retraite a t plus difficile pour les femmes, compte tenu de leur moindre prsence sur le march du travail, de carrires plus segmentes et de salaires plus faibles. Ces carts voluent au fil des gnrations et au gr de la lgislation.

  • 12

    INSEE ; Fichiers fiscaux RFLM 2011

    Concernant les 60-74 ans Besanon, le rapport des ingalits des revenus perus par les 10 % les plus aiss et les 10 % les plus modestes stablit ainsi 5,6 en 2011, contre 5,8 en 2009. Les revenus moyens des 10 % les plus riches ont augment de 3122 entre 2009 et 2010 alors que ceux des 10% les plus modestes nont augment que de 811 . A partir de 75 ans, le rapport des masses des niveaux de vie dtenues par les 10 % les plus aiss et les 10 % les plus modestes stablit 3,6 en 2011, comme en 2009. Au niveau national, les ingalits en termes de niveaux de vie, cette fois, augmentent au sein des personnes de 60 ans ou plus, la fois par tranche dge et au sein des tranches dge. (Les revenus et le patrimoine des mnages, dition 2013).

    Source : CARSAT Bourgogne Franche-Comt 2013

    Dailleurs, daprs les contributeurs du groupe de travail, il semblerait que de nombreuses personnes naient pas eu leur apprentissage valid (comme chez Weil, la Rhodia,). Cet apprentissage dit maison aurait t compens par des points gratuits auprs des caisses de retraite complmentaires ouvrant des droits la retraite mais ne comptant pas dans le calcul des pensions. A lpoque, les ouvriers navaient pas eu le droit de cotiser avant lge de 21 ans. Depuis la rforme de 2013, tous les trimestres d'apprentissage sont comptabiliss, mais cela n'a pas de caractre rtroactif.

    Les revenus mdians bisontins concernant les personnes de plus de 60 ans se situent dans la moyenne des villes comparables. Le revenu mdian bisontin des 60-74 ans est suprieur de 16 % celui de lensemble de la population bisontine, de 21 % par rapport aux personnes de 40 49 ans, et 10 % de plus que celui des personnes ges de 75 ans et plus.

    21 027

    23 402

    16 171

    0 5000 10000 15000 20000 25000

    Besanon

    Amiens

    CaenClermond Ferrand

    DijonLimoges

    Metz

    Mulhouse

    Nancy

    OrlansRouen

    Tours

    Revenus mdians par UC des 60 74 ans

    18 968

    17 891

    21 854

    0 5000 10000 15000 20000 25000

    BesanonAmiens

    CaenClermond Ferrand

    DijonLimoges

    Metz

    MulhouseNancy

    OrlansRouen

    Tours

    Revenus mdians par UC des 75 ans et plusLe revenu mdian des personnes ges de 75 ans ou plus slve 18 968 par an, soit 10,8 % de moins que celui des personnes ges de 60 74 ans. Il est sup-rieur celui enregistr en France mtropolitaine qui est de 17 972 en 2011.

    Les nouveaux retraits reprsentent une population plus diplme, avec davantage de cadres, de non salaris ou douvriers qualifis. Nanmoins, le pass ouvrier bisontin se rpercute sur les pensions. A Besanon, de nombreux retraits sont issus de lindustrie. Cela a pour effet des carrires morceles pour les femmes mais galement des petites pensions en lien avec les petits salaires ouvriers de lpoque.

  • 13

    Des disparits qui se renforcent selon le patrimoine Cest principalement le patrimoine notamment financier qui accentue les disparits. A partir de leurs revenus, les mnages consomment et/ou investissent. Sur la base de cet investissement (pargne comprise), ils peuvent alors se constituer un patrimoine. Celui-ci varie selon le statut dactivit, le nombre denfants (la capacit dpargne devient ngative au-del de trois enfants) mais aussi selon les gnrations. Une fois la retraite, ce patrimoine peut tre utilis pour faire face une diminution des ressources ou comme hritage transmettre aux enfants. La population aux revenus les plus faibles vit davantage sur ses pensions de retraites. Les femmes les plus ges et veuves sont surreprsentes dans cette catgorie de population. Les mnages de retraits aux revenus les plus levs bnficient dun patrimoine plus diversifi (pargne financire plus importante ou immobilier) et en progression. Les retraits ont pu accumuler du patrimoine tout au long de leur vie et en dtiennent donc davantage que les actifs. Les revenus du patrimoine constituent en ce sens un facteur de renforcement des ingalits entre classes dge, comme au sein dune mme classe dge.

    Un niveau de vie des retraits qui pourrait diminuer pour les gnrations venir La part des jeunes seniors en situation de pauvret sera sans doute plus importante dans les dcennies venir dans la mesure o ils seront sensiblement plus nombreux avoir eu des carrires plus morceles (priodes de chmage plus frquentes que leurs ans) o ils subiront en outre une rduction des pensions de retraite. De plus, les structures familiales ayant fortement volu partir des annes 70, les futures gnrations de retraits bnficieront peu des pensions de rversion pour les personnes vivant en couple. Concernant les personnes seules, celles-ci ne profiteront pas des conomies dchelle ralises par le fait de vivre deux au sein dun mme mnage. Selon les estimations de lINSEE, le niveau de vie des personnes retraites lhorizon de 2060 devraient se situer en baisse par rapport aujourdhui, entre 70 et 85 % du niveau de vie des actifs (INSEE Analyses, avril 2014).

    Passage la retraite : causes et effets sur le niveau de vie

    Des changements dans les modes de vie et de consommation

    A lapproche de lge de la retraite, certains mnages se prparent une autre phase de leur vie. Une tude de lINSEE explique comment, avec le passage la retraite, le mnage restructure ses dpenses de consommation. Ltude analyse 30 ans de consommation et couvre les gnrations nes entre 1900 et 1974. On observe des changements dans les dpenses de consommation, quils soient ou non contraints par les ressources. Ces changements diffrent selon les niveaux de vie, la taille du mnage ou le niveau de diplme. Globalement, on constate une propension consommer qui demeure leve jusquaux premiers ges de la retraite. Lorsque les revenus le permettent, la plupart des retraits pargnent pour ne pas tre la charge de leurs enfants lorsquils seront confronts des problmes de dpendance. Certains renouvellent galement une dernire fois les quipements du foyer. Ces achats peuvent tre aussi motivs par lemmnagement dans un nouveau logement. Aprs 65 ans, ces consommations chutent brutalement.

    Revenus moyens par unit de consommation selon la tranche d'ge Besanon

    18 968 21 027 20 945

    16 532 17 726

    3 963 3 155 5 803 8 017

    10 231

    37 231 35 108

    43 733 45 216

    36 893

    -

    5 000

    10 000

    15 000

    20 000

    25 000

    30 000

    35 000

    40 000

    45 000

    50 000

    Ensemble dela population

    bisontine

    40-49 ans 50-59 ans 60 74 ans 75 ans et plus

    Mdiane

    Revenus moyens des 10% les plusmodestes

    Revenus moyens des 10% les plus aiss

    Source : Insee 2011

  • 14

    Part de logement des plus de 60 ans selon l'anne de construction Besanon

    De 1974 1989; 18,3%

    1990 et aprs; 12,2%

    Non renseign; 1,5%

    Avant 1974; 68%

    Leur niveau est divis par deux aprs 80 ans par rapport aux dbuts de la soixantaine. Les dpenses d'alimentation, de vacances et dhabillement diminuent.

    Le peuplement du logement en France

    Source : INSEE Enqute Logement 2006

    Les partenaires ayant contribu au groupe de travail sur le passage la retraite des Bisontins ont relev de situations de retraits pour lesquels les charges de logement taient lourdes du fait notamment dun manque danticipation de la rnovation de leurs logements. Cette problmatique savre dautant plus importante souligner que 68 % des logements des plus de 60 ans ont t construits avant 1974 Besanon, alors que la premire rglementation thermique date de 1975.

    Source : SOES- DGFIP- Filocom 2011

    Selon une enqute du Crdoc de 2010, les baby-boomers disposent dun pouvoir dachat important et assureront ds 2015 une majorit des dpenses sur les diffrents marchs : 64 % pour la sant, 60 % pour lalimentation, 58 % lquipement, 57 % les loisirs Le vieillissement pourrait ainsi devenir pour quelques annes une source de dveloppement conomique important ; Cest ce quon nomme communment la Silver Economy.

    Des dpenses de logement consquentes

    Lvolution du niveau de vie des retraits ne dpend pas seulement du niveau des pensions. En particulier, le logement est un aspect essentiel des conditions de vie des retraits : il constitue la fois la composante majeure de leur patrimoine, un lment important de leur niveau de vie et leur principal poste de consommation. Les dpenses lies au logement (loyer, charges, chauffage, lectricit) augmentent, de mme que le recours aux services domestiques domicile. Les logements non rnovs et nergivores peuvent tre la cause de charges leves, mais linverse, lamlioration du parc immobilier et de ses quipements peut galement expliquer de plus fortes dpenses de logement gnration aprs gnration. Les dpenses de loyers et de charges augmentent mcaniquement avec lge par un effet de composition du mnage : autrefois destin hberger une famille, le logement naccueille au moment de la retraite gnralement plus quun ou deux membres du mnage sans avoir fait le choix dun logement plus petit, qui induirait un loyer et des charges plus faibles. En le quittant, les membres du mnage se priveraient de leur chez soi, de leurs repres et dun voisinage familier.

    Outres les problmatiques daccessibilit aux-quelles seront confronts des retraits pauvres et vieillissants dans un avenir proche, la question de lanciennet du logement est importante. Les secteurs bisontins les plus concerns seraient principalement situs sur le quartier Palente-Orchamps mais galement sur liris Montrapon. Si certains logements ont t rnovs et ont bnfici de certains amnagements disolation, ceux-ci ont pour la plupart t configurs, cette priode, pour un peuplement familial.

  • 15

    Evolution de l'esprance de vie en bonne sant par sexe en France

    61,863,5

    78,3

    85,3

    62,862,762,862,862,361,5

    64,4 64,4 64,6 63,564,664,3

    7877,876,776,7 77,6

    77,3

    8584,884,884,583,883,8

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    90

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Esprance de vie en bonne sant hommes Esprance de vie en bonne sant FemmesEsprance de vie hommes Esprance de vie Femmes

    Cela est dautant plus complexe que les perspectives daugmentation des ressources sont peu favorables. De plus, les logements occups par les retraits modestes seraient pour la plupart des logements anciens et nergivores.

    La problmatique de soin et de sant

    Le groupe de travail a identifi une problmatique consquente sagissant des charges de sant. Dune part, celles-ci augmentent alors que les perspectives en matire de ressources stagnent

    (des mutuelles qui ne remboursent pas assez les appareillages, soins dentaires). Cette problmatique est couple l aussi un manque danticipation des soins effectuer, dautant plus que les problmes de sant sont plus importants partir de la soixantaine. Les donnes nationales relatives lesprance de vie en bonne sant illustrent cette dgradation de ltat de sant.

    INSEE 2010

    Dautre part, un non-recours important est identifi au niveau de la Complmentaire Mdicale Universelle, et de lAide la Complmentaire Sant, qui dclenche automatiquement laccs au tarif social de lnergie (Chiffre Besanon en attente CPAM). Une tude publie en fvrier 2014 par lInstitut de Recherche et de Documentation en Economie de la Sant (IRDES) explique que le non-recours national cette aide est principalement li la mconnaissance du dispositif.

    Enfin, cette problmatique de sant a un impact dautant plus fort lorsque le retrait de l'emploi est intervenu prmaturment. Les personnes sorties dfinitivement de l'emploi avant 60 ans ont plus souvent occup des professions peu qualifies, surtout caractrises par des activits pnibles physiquement tout au long de leur carrire professionnelle. Leur sortie de l'emploi relve plus souvent

    Statut d'occupation des 60 ans et plus par anciennet d'emmnagement Besanon

    12 726

    2 468

    3 976

    102 2060

    2 000

    4 000

    6 000

    8 000

    10 000

    12 000

    14 000

    Propritaires Locataire priv Locataire HLM Locataire logementmeubl

    Log gratuitement

    Emmnagement dans le logement depuis 5 ans ou plus Emmnagement dans le logement depuis moins de 5 ans

    L'esprance de vie en bonne sant, c'est--dire sans limitations d'activits ou sans incapacits majeures, rpond un enjeu de bien-tre. En France, en 2010, l'esprance de vie en bonne sant est estime 63,5 ans pour les femmes et 61,9 ans pour les hommes. Ces rsultats sont comparables ceux des pays voisins, mais un peu infrieurs ceux des pays nordiques. En Sude, l'esprance de vie en bonne sant est de 71,1 ans pour les hommes et de 70,2 ans pour les femmes.

    En 2009, 86% des mnages de 60 ans ou plus avaient emmnag dans leur logement depuis cinq ans ou plus. La majorit dentre eux sont propritaires. Le passage la retraite peut ncessiter un ramnagement des conditions de vie. Pour les personnes qui bnficient de faibles pensions, il est difficile de se maintenir et dentretenir son logement, de payer son loyer pour les personnes locataires, ou ses charges qui sont de plus en plus lourdes.

  • 16

    Rpartition des allocataires de l'AAH Besanon par tranches d'ge

    de 40 59 ans 61%

    de 30 39 ans 21%

    de 25 29 ans 6%

    moins de 25 ans 6%de 60 ans et plus 6%

    Evolution du nombre d'allocataires AAH Besanon

    2649

    23532239

    201918991780

    160713931305

    1051 1146978

    0

    500

    1000

    1500

    2000

    2500

    3000

    2007 2008 2009 2010 2011 2012

    Nombre d'allocataires Allocataires de 40 59 ans

    de choix contraints. Les conditions de travail difficiles ont pour consquence une acclration de la dgradation de la sant au moment du passage la retraite. Les effets de cette problmatique sont difficilement mesurables. En effet, pour chiffrer cette tendance, seules les donnes en lien avec une reconnaissance de la dgradation de ltat de sant sont en partie disponibles. Cependant, laugmentation consquente du nombre dactifs gs de 40 59 ans qui peroivent lAllocation dAdultes Handicaps peut dores et dj nous renseigner sur lampleur de ce phnomne, qui touchera la prochaine gnration de retraits. En 2011, la Cour des Comptes avait dailleurs analys cette augmentation importante, en mettant en vidence un phnomne de sur-recours en lien avec des effets de revalorisation de lallocation et de ses plafonds de ressources, mais aussi soulign lintensification de la pnibilit au travail, notamment en termes de risques psycho-sociaux.

    Sources : CARSAT Bourgogne Franche-Comt

    Un impact fort de larticulation entre fin de carrire et cessation dactivit sur la retraite

    Le dispositif rglementaire qui prend en compte pour le calcul de la retraite les 10 meilleures annes au lieu des 25 meilleures annes a fait globalement baisser les retraites. Outre limpact sur le niveau de vie proprement parler, dautres problmatiques apparaissent.

    Maladies professionnelles reconnues chez les salaris du rgime gnral

    2011 2012

    Besanon 66 64 Dijon 126 99 Doubs 155 173 Franche-Comt 794 790 National 55 057 54 015

    Le recul de lge de la retraite modifie galement la hausse le nombre de bnficiaires de cette allocation qui est cumulable avec un revenu d'activit, mais pas avec une pension de retraite.

  • 17

    Un taux demploi des plus de 60 ans relativement faible

    Lallongement de la vie professionnelle, et le nombre plus important de dparts la retraite induits par le phnomne de papy-boom gnre aussi des questionnements pour les employeurs. Les actions d'anticipation restent rares malgr la ncessit dengager des rflexions et des dmarches sur la gestion des ges dans le monde professionnel. Les seniors sont surreprsents dans les ruptures conventionnelles. Cela relverait dlments objectifs comme la difficult des conditions de travail pour les salaris mais galement un frein financier pour les employeurs. Des facteurs plus subjectifs comme le prjug, qui pose le principe que les seniors seraient moins dynamiques, peuvent aussi expliquer ce phnomne. La plupart des grandes entreprises et administrations ont nanmoins dvelopp un certain nombre de mesures. Ces dernires ont pour objectif damliorer les conditions de travail, laccs la formation continue ou par exemple les actions dimplication des seniors dans des dispositifs de tutorat. Ces mesures restent plutt rares au niveau de la zone demploi bisontine, dont le tissu socio-conomique se compose principalement de petites et moyennes entreprises.

    Un projet de rsolution du Parlement Europen traite du faible taux d'emploi des seniors. La nouvelle politique d'objectifs voulue par Bruxelles dans le cadre de la programmation 2014-2020 pourrait tre mise profit pour amliorer l'utilisation du Fond Social Europen leur gard. Le taux d'emploi des travailleurs gs tait infrieur 50 % dans l'Union Europenne en 2012. En France, malgr une nette volution depuis une dizaine d'annes, il est d'un peu plus de 40 % contre 60 % en Allemagne et 72 % en Sude. Plusieurs freins l'activit des seniors ont t identifis par le rapporteur du projet : des qualifications devenues obsoltes, mais aussi l'attitude des employeurs leur gard, voire la sant qui se dtriore. En France, bon nombre de ces salaris proches de la retraite sont parfois pousss vers la sortie, dans le cadre de licenciements conomiques ou de ruptures conventionnelles. Par dcouragement, ils cessent de chercher du travail et se retrouvent alors comptabiliss ni comme travailleurs, ni comme chmeurs. Si les seniors ont un taux de chmage plus faible que celui des jeunes, ils connaissent toutefois plus de difficults en sortir. Le sujet fait partie des priorits de la stratgie Europe 2020 de l'Union Europenne.

    Le recul de lge de dpart la retraite entrane logiquement une progression du taux demploi des seniors. Les donnes mises disposition par Eurostat indiquent une progression importante en France du taux demploi des 55-64 ans entre 2010 (39,8 %) et 2012 (44,5 %). A Besanon, le dernier taux demploi connu concernant cette tranche dge est celui calcul par lINSEE en 2010 : 45,1 %. Il reste suprieur celui relev aux chelles dpartementale (39,7 %) et nationale (39,3 %).

    Pour rpondre ce phnomne, les pouvoirs publics tentent de mettre en place des dispositifs tels que les contrats de gnrations. Le principe est de lier l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans au maintien dans l'emploi d'un salari de plus de 57 ans. Les entreprises ont droit une aide pendant trois ans pour chaque contrat sign. Lobjectif est de valoriser l'exprience des travailleurs gs, non seulement pour que chaque travailleur reste actif sur le march du travail en conservant son emploi, mais galement pour faire en sorte qu'il puisse utiliser cette exprience dans le cadre d'un nouvel emploi. Les contrats de gnration ont t mis en place par la loi du 1er mars 2013. En fvrier 2014, on en dnombre 266 dans le Doubs, dont 43 Besanon (au lieu de travail - source : DIRECCTE). Ces dispositifs ne rencontrent pas le succs escompt, l'inverse des emplois d'avenir. Le futur retrait ne se sentirait pas suffisamment reconnu dans ses comp-tences, et les entreprises trouveraient le dispositif trop complexe mettre en uvre.

    Les retraits daujourdhui nont plus forcment envie dtre placs dans les fonctions de bnvoles. Cela sapparente de la transmission force. Ce nest pas aussi vident. Transmettre cest aussi les considrer en fin de parcours. Les travailleurs qui vont partir en retraite revendiquent autre chose que ce rle de transmetteurs. Ils attendent de ne pas tre toujours vus comme des tuteurs ou des transmetteurs, ce nest pas comme cela quils veulent que lon dfinisse leur identit. Cette transmission peut tre valorisante, mais pas sous la forme des dispositifs actuels autour de lemploi du type emplois pour seniors. On ne parvient pas dpasser la discrimination dge. Comprendre comment ils ont t reconnus socialement la fin de leur carrire a un impact sur la faon dont on vit sa retraite. Lutilit sociale ne se rsume pas uniquement la transmission de savoirs. Sylvie Guigon, Matre de confrences en sociologie

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    Evolution du nombre de demandeurs d'emploi Besanon (en base 100)

    40

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    janv-09 juil-09 janv-10 juil-10 janv-11 juil-11 janv-12 juil-12 janv-13 juil-13

    Total ABC 50 ans et plus ABC

    Rpartition des bnficiaires du RSA Besanon par tranche d'ge

    Moins de 20 ans; 0,2%

    de 60 ans ou plus; 2%

    de 50 59 ans; 14%

    de 40 49 ans; 23%

    de 30 39 ans; 32%

    de 20 29 ans; 30%

    Les secteurs bisontins qui prsentent un nombre important de bnficiaires du RSA de 50 59 ans :

    19

    20

    23

    24

    25

    26

    30

    31

    33

    41

    46

    69

    0 10 20 30 40 50 60 70 80

    Montrapon

    St FerjeuxEpoisses Champagne

    Grette

    Palente

    Epoisses Bourgogne

    Battant

    Cassin

    Chopin

    Ile-De-France

    Diderot

    Pimont

    Une augmentation du chmage des 50 ans et plus qui impacte les fins de carrire

    La part des demandeurs demploi augmentent plus fortement chez les seniors (les 50 ans et plus) ces dernires annes. Non seulement ce phnomne tient laccroissement global du chmage, mais il est aussi li la suppression de la dispense de recherche demploi pour les seniors. Ceux-ci prsentent la caractristique de bnficier plus souvent demplois stables (en CDI notamment), mais sont plus souvent licencis.

    Direccte de Franche-Comt

    En fvrier 2014, on dnombre 2 048 demandeurs demploi de catgorie ABC de plus de 50 ans, qui reprsentent 20 % de lensemble des demandeurs demploi bisontins. Les seniors en position demploi ont un niveau de qualification plus lev que lensemble des actifs (promotion base sur lanciennet, lexprience professionnelle) mais travaillent plus frquemment temps partiel, possdent un niveau de formation plus faible et affichent une mobilit gographique moins importante. Leur profil accentue les difficults de retour lemploi en cas de licenciement.

    Une articulation entre les dispositifs sociaux et la retraite

    Le nombre de bnficiaires du Revenu de Solidarit Active de 60 ans et plus a fortement augment depuis 2009. Ceux-ci gagneraient passer au minimum vieillesse qui est vers partir de 65 ans (60 ans si la personne prsente une inaptitude au travail ou un handicap). Des ruptures dans lapport de ressources entre le RSA et la retraite et/ou le minimum vieillesse sont observes dans le temps de rgulation administratif ncessaire ce passage dun dispositif lautre.

    Caf 2012

    Nanmoins, le chmage des seniors ne favorise pas ncessairement un dpart anticip la retraite. Cela dpend du travail prcdemment occup (si le travail fournis-sait un fort panouissement professionnel de la personne, celle-ci ne risquera pas une dcote pour partir plus tt en retraite). En revanche, la personne dont lemploi tait plutt alimentaire aura davantage ten-dance vouloir partir plus tt en retraite. Cela serait dailleurs renforc par le fait quil serait moins stigmatisant de se prsenter comme un retrait plutt que comme un chmeur.

    A Besanon en 2012, prs de 750 personnes bnficiaires du RSA sont ges de 50 59 ans et 154 ont 60 ans ou plus.

    Les iris qui concentrent le plus grand nombre de bnficiaires du RSA de 50 et 59 ans correspondent globalement ceux concerns par les zonages actuels de la politique de la ville.

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    Retraits ou prretraits immigrs bisontins

    Autres pays d'Europe; 148

    Autres pays de l'Union Europenne; 97

    Espagne; 147

    Italie; 372

    Algrie; 475

    Maroc; 267

    Tunisie; 90

    Autres pays d'Afrique; 37Turquie; 38

    Autres pays; 137Portugal; 329

    Un suivi social se fait au moment du passage la retraite, mais une fois ce passage effectu, rares sont les suivis possibles. Cette difficult est accrue pour les populations immigres (difficult de langue, de compilation des pices administratives trangres), rendant complexe la mise en place dun suivi.

    Une problmatique spcifique : le passage la retraite des immigrs du travail

    Prs de 50 % des personnes immigres du travail nauraient pas de retraites complmentaires, essentiellement du fait de labsence de reconnaissance de leur carrire professionnelle dans le pays dorigine. Les retraits immigrs sont alors confronts des situations complexes. Ils ont travaill durant leur vie dans leur pays dorigine, puis en France, mais leur statut et leurs annes de travail peinent tre reconnues par ladministration. Les trimestres effectus au sein de l'Union Europenne (ainsi qu'en Norvge, Suisse, Islande ou au Lichtenstein) seront pris en compte dans le calcul des droits retraite de base en France. Cest galement le cas pour les pays hors Union Europenne, mais ayant pass un accord avec la France (toutefois les modalits prvues par ces accords peuvent varier selon les pays). En revanche, lorsquune personne a travaill dans un pays n'ayant pas pass d'accord avec la France, ces priodes de travail ne sont pas prises en compte pour une retraite en France. De plus, les quelques droits valids en France issus, dans la majorit des cas, dactivit douvriers ou demploys, leurs confrent de trs faibles pensions. En outre, certaines problmatiques de soins, de sant, conjugues des difficults juridiques et administratives ne favorisent pas un passage la retraite dans les meilleures conditions. En 2005, une tude conjointe de lINSEE et de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse sur le vieillissement de la population immigre faisait apparatre que parmi les retraits, prs de 60 % rsident en France depuis plus de trente ans. Arrivs en France pour la plupart depuis plusieurs dcennies, recruts pour beaucoup pour les travaux pnibles de l'industrie ou du btiment (cas des Chibanis qui sont les vieux immigrs maghrbins), les retraits immigrs ont bien souvent une sant prcaire. Malgr cela, toujours selon cette tude, ce sont bien ces immigrs vieillissants qui restent le plus en activit et contribuent dvelopper le fameux emploi senior.

    INSEE ; RP 2010

    Ainsi, au niveau national, seulement 60 % des personnes de 55 ans ou plus immigres sont en retraite alors que cette proportion slve 74 % pour la mme population mais non immigre. Ces proportions sont relativement les mmes au niveau de la commune de Besanon puis-que lon enregistre respectivement 59 % et 72 %.

    On est arriv pour travailler. On est venu en contrat de migration en juillet 70. Aprs on a travaill et puis jai gard mon poste jusqu la retraite (...). Il y en a qui travaillaient 169 heures, il y en avait qui en faisaient 200, 260 parce que le patron avait besoin de qualit et de quantit. Alors les heures en supplment ctait ouvert.

    Ci-contre, lextrait du rcit de Monsieur G, venu du Maroc illustre cette spcificit. Il est un des habitants des tours de l'Amiti. Il est arriv en France en 1970, et raconte les alas de son parcours, ouvrier, chef d'quipe puis chmeur et retrait (tmoignage consultable sur le site http://migrations.besancon.fr)

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    INSEE ; RP 2010

    A un niveau plus socital, ce manque de reconnaissance ne favorise pas le dveloppement de la cohsion sociale. Le projet de loi de programmation pour la Ville et la cohsion urbaine, adopt rcemment par le Snat, inclue un amendement relatif la situation particulire des immigrs gs. Il vise remdier aux difficults rencontres par les travailleurs migrants gs de plus de 65 ans pour accder leurs droits tout en choisissant librement leur lieu de rsidence une fois la retraite. Selon les tudes statistiques, le vieillissement des migrants du travail doit culminer dans la dcennie venir.

    On observe dans lanalyse une forte htrognit de la population des seniors, qui se rvle la fois dans les carrires, les revenus et les patrimoines, dans le logement et dans ltat de sant. Cette htrognit suppose surtout des diffrences marques dans les besoins comme dans les comportements de consommation.

    Comment les personnes investissent leur nouveau statut de retrait(e)s?

    Une analyse partage avec les partenaires locaux qui ont compos le groupe de travail a t conduite afin de comprendre les changements induits par le passage la retraite. Lanalyse rvle lampleur des interactions entre le parcours de vie et la faon dont on investit son nouveau statut. Afin dapprofondir ce vcu, nous sommes alls rencontrer quelques personnes retraites de Besanon. Il sagit l dapprhender le quotidien de ces personnes pour comprendre comment le passage la retraite peut tre vcu. Cette apprhension est base la fois sur l'analyse du contenu dentretiens auprs de sept personnes retraites, mais galement dun travail de rflexion avec les partenaires locaux. Au cours de ces entretiens, les personnes voquent leur trajectoire jusquau changement de statut et la faon dont elles peroivent leur avenir. La rflexion relative linvestissement du statut de retrait sarticule autour de plusieurs axes : - labandon du statut dactif - loccupation du temps libre : solidarits familiales et cohsion sociale - la rorganisation dun statut pour sexprimer et spanouir.

    A Besanon, on dnombre 3 619 personnes immigres de 55 ans ou plus. Parmi ces personnes immigres, les ressortissants dAlgrie sont les plus reprsents (73 %, soit 2 635 personnes). 2 137 personnes immigres sont retraites ou prretraites. Les personnes retraites venant dAlgrie sont aussi les plus reprsents (22 %). Toutefois, seuls 18 % des personnes issues dAlgrie et ayant 55 ans ou plus sont en retraite. Le passage la retraite savre dautant plus difficile pour les personnes immigres que les accords entre pays sont complexes mettre en uvre dans la pratique.

    Ces mandres administratifs impactent non seulement les ressources financires et les conditions de vie de la personne, ont galement une dimension psychologique et affective (comme le lien bris ou fragile avec la famille reste au pays dorigine).

  • 21

    La fin du statut dactif : ou comment prparer au mieux la cessation dactivit

    Certaines personnes ne sont que momentanment dstabilises par la cessation demploi alors que pour dautres, ce passage gnrerait davantage de vulnrabilit plus long terme, car mme sil dbute une date prcise, ce passage stend sur une priode plus ou moins longue. En effet, ce passage marque un moment dans la vie qui peut sapparenter une rupture. En cessant sa vie professionnelle, le nouveau retrait perd un de ses plus importants statuts, ou rles sociaux qui eux-mmes gnrent une forme de rupture avec de nombreux domaines adjacents. Cet effet est dautant plus important que le travail structurait le temps : le quotidien tait rythm par le travail. Les temps sont diffrents d'un statut l'autre. Du jour au lendemain, on se retrouve sans emploi du temps, sans collgues. Les changements de repres peuvent tre sources dangoisses (phnomne identifi dernirement en psychologie chez les chmeurs notamment). Larrive de la retraite initie une adaptation progressive plus marque la vieillesse. En outre, certains publics comme les personnes bnficiant dun logement de fonction ou des personnes qui travaillaient dans des Etablissement ou Service dAide par le Travail (ESAT) peuvent tre plus spcifiquement dstabilises par le changement induit par le passage la retraite.

    Dune manire gnrale, peu de formations de prparation la retraite sont proposes. Des dispositifs existent mais sont peu connus. Il y aurait peu de formations de prparation la retraite (communication des caisses de retraite axe sur des produits commerciaux type mutuelle) ou pas assez de notorit sur celles qui existent. La ncessit de prparer cette nouvelle tape de la vie ne doit pas uniquement se rduire un enjeu financier. Il semble que cette non-prparation la retraite relve galement dune problmatique culturelle et de la crainte de la stigmatisation (tre peru comme un travailleur dsinvesti de ses missions).

    Une comparaison de 2005 entre pays europens nous apprend que 57 % des Franais de 50 59 ans et qui ont encore un emploi dclarent vouloir partir en retraite le plus tt possible, alors que ce nest le cas que de 31 % des Nerlandais. Il apparat que ces diffrences relvent dune problmatique culturelle. Dailleurs, le mot qui dsigne la cessation dactivit na pas le mme sens dans tous les pays europens. Ainsi, en France, le mot en retraite peut tre significatif dun retrait de la vie sociale, alors quen Espagne, le mot utilis est jubilacin qui dsigne selon sa racine latine le fait de se rjouir.

    La rupture avec le monde professionnel na pas les mmes effets selon les individus. Certains ressentent parfois une libration, presss de quitter un monde professionnel qui ne reflte plus leur conception du travail et ne favorise plus leur panouissement. Dautres peuvent mal vivre ce moment, ou avec plus ou moins de nostalgie. Au moment du passage la retraite, la personne change de groupe social en passant de celui des actifs celui des inactifs. Elle perd ainsi une partie de son identit : la contribution la production de biens ou de services procurait un fort sentiment dutilit, consolidant un lien avec la socit. La personne est souvent identifie au regard de son travail. Le retrait se prsente en tant que retrait de quelque chose (retrait de lEducation Nationale, retrait de la Fonction Publique, de lindustrie).

    Quand on est retrait, on ne se retrouve qu'entre gens du mme temps . M. B., 65 ans

    Jai eu limpression nette que le train stait arrt une gare et tait reparti sans moi . Mme A., 68 ans

    Je nai pas voulu suivre de stage de prparation la retraite. Javais un collgue en Cessation Progressive dActivit ; on se retrouve exclu du travail, mis en parallle. Ca doit tre dprimant de finir sa carrire sur un travail moiti fini.. Mme. C., 72 ans

    Ainsi, merge un rel besoin de prise en compte plus globalisante de la personne. Les conditions de russite des dispositifs mens autour de la gestion des ges dans le monde du travail sont donc peut-tre dimaginer des modalits dactions moins segmentes selon les ges, notamment en terme de formation continue.

  • 22

    La retraite napparat plus aujourdhui comme le temps du dclin mais comme lopportunit de sinscrire dans de nouveaux projets. Lcart croissant, ces dernires annes, entre le moment du dpart en retraite et celui de la vieillesse constitue une vritable opportunit de chercher atteindre un certain quilibre physique, psychologique, matriel, affectif et intellectuel. Les baby-boomers n'ont pas les mmes comportements que leurs ans. Leur gnration a connu le plein emploi et peut faire des projets plus long terme du fait de lallongement de lesprance de vie. La conception de la retraite a chang. Auparavant, la retraite tait pense comme le moment du repos, alors que pour les nouvelles gnrations, la retraite apparat comme un temps occuper.

    Les retraits se projettent dans l'avenir, poursuivent des activits ou profitent de leur nouveau temps libre pour en dvelopper de nouvelles. Ceux-ci ramnagent leur quotidien, que ce soit dans la sphre domestique (garde des petits-enfants, bricolage ...) ou dans la sphre sociale (participation des associations...) ; Ils investissent leur nouveau statut par diffrentes stratgies dajustement.

    La capacit investir son nouveau statut dpend fortement de la capacit sadapter au changement : sans ncessairement renoncer ce qui compte pour eux, les personnes retraites qui vivent un passage la retraite sans trop de dsagrments sont pour la plupart celles qui osent de nouvelles expriences comme lUniversit Ouverte par exemple. Aujourdhui Besanon, 90 % des personnes qui frquentent lUniversit ouverte sont des retraits. 800 retraits bisontins y sont inscrits en 2013. Cette capacit dadaptation au changement peut dpendre des vnements de vie antrieurs, des parcours de vie des personnes. Les retraits rencontrs dans le cadre de ce focus ont fait part de la forte incidence de leur parcours de vie sur la faon dont ils vivent leur retraite. Selon que la personne sollicite ou non sa capacit sadapter ou investir de nouveaux rles, la retraite peut tre plus ou moins bien vcue. Les personnes trs investies dans des activits extra-professionnelles ou dans la sphre familiale ne connaissent gnralement pas de rupture lorsquils sont en retraite. Pour les partenaires ayant contribu au groupe de travail, il est ncessaire daider apprhender la cessation dactivit en lanticipant le plus en amont possible.

    Lajustement de linvestissement du temps libre peut parfois tre difficile trouver, entre linconvnient de dvelopper une sorte dhyperactivit ou au contraire celui dun repli progressif de la vie sociale. Lhyperactivit prsente le risque de crer une rupture plus violente par la suite, au moment o ce seront les difficults physiologiques qui freineront la participation sociale, alors que le repli est davantage conditionn soit par un souci constant dordre physiologique, soit parce que le monde professionnel constituait le seul milieu dinteractions sociales.

    Passage la retraite et solidarits

    Linvestissement dans son nouveau statut se traduit gnralement travers diffrentes formes. Elles ont en commun, pour la plupart, le fait de remplir une fonction importante en termes de cohsion sociale et de place au sein de la famille. Le sentiment dinutilit est combattu par les services rendre aux autres. Le retrait ne travaille plus mais il peut tre encore actif au sein de la famille, ou dans une forme dengagement citoyen tel que celui daider les gnrations suivantes qui connaissent plus de difficults dans laccs lemploi notamment.

    En 2012, prs de 27% des salaris de la fonction publique dEtat de Franche-Comt ont plus de 56 ans. Ce ratio concerne 650 personnes travaillant Besanon. Ce potentiel de futurs retraits a ncessit la mise en place de dispositifs de prparation la retraite par la Prfecture de Rgion. Ils prennent notamment la forme de stages ou dateliers. Depuis 2010, 250 fonctionnaires en ont bnfici. Ces dispositifs sarticulent autour dapproche financire, juridique, mdicale mais aussi psychologique en lien avec la notion de changement de vie. Lobjectif est de permettre aux participants daborder la retraite dans de bonnes conditions, de donner chacun des moyens concrets pour grer ce changement et la possibilit doptimiser ses projets.

    La premire anne est gnralement bien occupe, c'est plutt les annes suivantes qui posent plus de problmes Docteur Courtois, Griatre

    En effet, une fois la rjouissance des premiers mois passe, les capacits dadaptation sont fortement sollicites.

  • 23

    Les solidarits Familiales :

    - Lobservation des revenus des retraits rvle que le fait de vivre en couple est un vrai soutien dans la vieillesse. Cependant, le groupe de travail remarque que le passage la retraite peut tre un moment de perturbations importantes pour le couple. La rupture de lquilibre du couple peut apparatre comme une consquence indirecte de la cessation demploi. (Il nexiste malheureusement pas de donnes statistiques disponibles recoupant le nombre de divorces par ges). La personne, au moment de la retraite, se retrouve face son conjoint. Avec le temps, chacun a pris dans le couple une place ou un rle que la retraite vient revisiter. Des tensions peuvent natre et une priode dajustement est souvent ncessaire. Comme la source majeure dinteractions, le travail, nexiste plus, le couple va devenir le lieu de tous les changes, avec de nouveaux enjeux notamment en lien avec le territoire de chacun.

    Outre cette aide leurs parents, ils sattachent galement aider leurs enfants, que ce soit au niveau financier ou via la garde des petits-enfants. En effet, la gnration des personnes arrivant en retraite a eu ses enfants pour la plupart plus tardivement que ses parents et a encore des enfants soit charge, soit dans des situations prcaires qui ncessitent ponctuellement une aide pour subvenir leurs besoins.

    Etre acteur de la solidarit :

    Toutefois, les partenaires identifient des populations de retraits qui resteraient en marge des rseaux de solidarit. Il sagirait essentiellement de personnes isoles, faibles revenus, qui resteraient davantage exclues des rseaux dentraide, notamment familiaux. Cette analyse est corrobore par une tude de lIpsos davril 2006 Les Franais et les solidarits familiales et intergnrationnelles. Le groupe de travail identifie chez ces personnes un manque ou un faible nombre dinteractions

    En Franche-Comt en 2011, 8 personnes sur 10 ges de 65 69 ans sont grands-parents. Et tout comme au niveau national, on devient grand-mre en moyenne 54 ans et grand-pre 56 ans. Ces dernires dcennies, le rle de grands-parents sest transform : ils sont amens simpliquer davantage auprs des petits-enfants dans la mesure o les deux parents travaillent.

    Le dlitement des liens se fait en fonction des proxi-mits gographiques. Les stratgies se construisent gnralement avant la retraite. La capacit danti-iation aura galement un impact sur le dlitement ou le renforcement des liens familiaux Sylvie Guigon, Matre de confrence en sociologie

    - Il existe une utilit sociale au sein de la famille, dans lentourage proche. La faiblesse des migrations rsidentielles est en partie lie au souhait des retraits de rester proches de leur famille. Lune des spcificits qui marque particulirement la gnration des baby-boomers est quils sont des retraits qui ont encore des parents en vie. Pour la premire fois, quatre gnrations cohabitent dans une mme famille. Le groupe de travail expose que pour la majorit des cas, le temps libr par la retraite constitue un vritable soulagement pour les seniors qui doivent apporter de laide leurs parents qui sont trs souvent dj confronts des problmes de dpendance physique, et qui, comme nous avons pu lobserver prcdemment, ont des revenus moins levs.

    Ce rle d'aidant (de leurs propres parents et de leurs enfants) peut tre particulirement chronophage et constituer un frein certains projets des nouveaux retraits. Nanmoins, il prsente lintrt de se sentir utile et de retrouver une place dans la socit ; Enfin, on observe quil sagit ici de la gnration la mieux mme de jouer ce rle de pivot, dentraide des deux gnrations qui lentourent.

    En 2011, 4 Franais sur 10 dclarent avoir reu un soutien dans lanne passe. Celui-ci a dabord t moral (pour 35 % de la population), bien plus que financier (10 %) ou matriel (11 %). La solidarit de lentourage sest logiquement manifeste lors des priodes les moins autonomes de la vie. Ce sont ainsi les moins de trente ans qui reoivent le plus daide (54 %, dont 22 % obtiennent une aide financire). Ce nest que bien plus tard que la part des personnes aides augmente nouveau, au-del de 75 ans (39 %), notamment en raison de lapparition de situations de dpendance. Comme la famille et les amis ont tendance tre du mme milieu social, les 20 % les plus aiss sont 93 % dclarer pouvoir compter sur leur entourage, contre 85 % sagissant des 20 % les plus modestes. Les proches sont l en cas daccident de la vie. Ainsi, 55 % des parents seuls avec enfants ont pu compter sur leurs proches et 19 % dentre eux ont reu un soutien financier. Les chmeurs eux aussi ont pu sappuyer sur leur entourage, pour 51 % dentre eux. (Etude INSEE les aides apportes par les proches Mai 2014).

  • 24

    sociales, par un changement inadapt du mode de vie, par de linactivit, par labsence ou la raret des sources de crativit et de qualification. La perte du statut social induit une perte identitaire cre par le travail. Celui-ci gnrait un sentiment dutilit et dappartenance, mais aussi des petites habitudes et des relations avec les collgues. la retraite, la personne perd ce tissu relationnel. Pour certaines personnes, ces relations professionnelles constituaient mmes le seul tissu social. Lutilit sociale nest pas exclusivement lie aux solidarits familiales. Le temps disponible peut tre une opportunit de favoriser le lien social, et notamment les liens intergnrationnels.

    Rorganiser un statut

    1.1.1 1.1.2 1.1.3 1.1.4

    De nos jours, les retraits simpliqueraient dans des projets, sur des dures plus courtes. Il faut distinguer la seule adhsion qui relve plus de la consommation dune pratique, de la participation associative qui dpend davantage des contacts sociaux et de limplication dans la cit. Devenir actif au sein de lassociation implique aussi la prise de responsabilits. Passer de ladhrent consommateur celui de ladhrent engag permettrait aussi de canaliser le besoin dutilit sociale des retraits. La volont dtre utile et lpanouissement personnel sont en ce sens deux ressorts principaux de lengagement.

    Il sagit de repositionner un rythme de vie sur des activits ou des relations. Daprs les participants au groupe de travail, cette phase de rajustement passe aussi parfois par une sorte de deuil de la vie active. Les nouveaux investissements personnels ne gnreront pas suffisamment dimplication ou dadaptation si les anciennes comptences professionnelles sont mobilises. Il est certain quil parat de prime abord plus confortable de simpliquer dans un domaine connu ou matris, qui rassure, surtout quand on mobilise du temps pour autrui. Nanmoins, cest bien llaboration dun nouveau projet en lien avec ce qui peut plaire lindividu et non pas en lien avec son savoir-faire, qui doit tre repositionn dans le champ de lengagement. Au premier regard, le temps libre laiss par le dpart la retraite rassemble des activits trs diverses voire disparates. Si elle rend difficile lemploi du terme activits proprement parler, cette multiplicit impose comme prioritaire la question de lexistence et de lorganisation de loffre, et notamment celle qui devrait cibler les plus fragiliss.

    Une tude de lINSEE datant de 2008 nous apprend quun tiers des personnes de 16 ans ou plus sont membres dau moins une association. Ladhsion progresse avec lge pour culminer prs de 37 % entre 60 et 75 ans. Cette proportion dcrot fortement partir de 75 ans (27,6 %) et se recentre principalement sur les clubs de 3me ge. Ce qui caractrise la participation associative des retraits est lengagement dans des adhsions multiples (40 % des adhrents de 60 74 ans). On apprend galement que ladhsion est plus frquente en milieu rural que dans les grandes agglomrations mais aussi quelle est nettement plus importante parmi les personnes diplmes, les cadres, les professions intermdiaires et celles qui ont un niveau de vie plus ais.

    Souvent, le parcours pendant la retraite ressemble au parcours de sociabilit. Lenvie de sengager napparat pas avec la retraite. Ce sont principalement les gens qui militaient auparavant qui vont sengager. Il y a de la continuit. Les personnes qui taient isoles avant vont plutt sinvestir dans lespace priv. Cela se comprend si lon travaille sur une temporalit plus longue. Le grand tort, cest de dcouper les cycles de vie, de spcialiser des rles en fonction de lge. Cest le processus quil faut regarder. La fin du travail ne va pas ncessairement tout rompre. Il sagit plus dune rorganisation des temps sociaux que dune cration dun temps social. La retraite dgage du temps des activits qui taient sous-jacentes. Sylvie Guigon, Matre de confrence en sociologie

    Je ne mennuie pas, je fais du jardin et puis je vais voir des personnes ges. Il ny a pas besoin de trop de sous pour aider les gens pauvres. Une visite leur fait plaisir.... Monsieur C, 65 ans, ayant travaill dans la scurit pendant plus de 30 ans, puis vivant du RSA socle avant sa retraite

    Ds lors, lpanouissement des retraits partir de la participation associative, y compris des personnes les plus isoles socialement, apparat plus complexe. Plusieurs freins au dveloppement de la participation associative en direction de tous les publics ont t identifis :

    Les partenaires saccordent sur le fait que cest le type dactivit et de loisirs pratiqus durant la vie active qui conditionnent le mode de vie durant la retraite. Il apparat quune personne dj engage dans la vie active a tendance faire perdurer son engagement pendant sa retraite. En ce sens, on ne devient pas participant, mais on renforce sa participation.

  • 25

    Une difficult des retraits les plus gs passer le relais des responsabilits, ou laisser de la place aux nouveaux adhrents.

    La non-matrise des nouveaux outils, des technologies de linformation et de la communication.

    Les structures associatives ne sont pas toujours diversifies pour que chacun puisse trouver le moyen dexprimer sa crativit ou de spanouir. Ce manque de diversit est vrai :

    en termes dactivits. Un manque de mise en synergie entre les associations pour proposer des activits plus varies.

    en termes de publics. Le milieu de lengagement serait un milieu regroupant des personnes se ressemblant socialement. La capacit intgrer un nouveau groupe social resterait plus difficile.

    En conclusion...

    Lhtrognit de la population que constituent les retraits laisse nanmoins entrevoir des problmatiques spcifiques dues de faibles pensions, notamment en lien avec lhistoire ouvrire de Besanon et sa part de personne vivant seule. Elle suppose la diversit des modes dintervention mais surtout de les anticiper le plus en amont possible. Quil sagisse du domaine de la sant, du logement ou de suivi administratif, il est ncessaire de renforcer, coordonner et communiquer sur les dispositifs existants. La retraite nest plus perue comme la dernire phase de la vie mais plutt comme une nouvelle tape investir. Le passage la retraite apparat comme un prisme qui rflchit le parcours de vie de la personne sur sa capacit bien vieillir. En cela, ce moment reste important et conditionne fortement lavenir. Pour que le vieillissement devienne un moment de vie serein dun point de vue individuel et compatible avec une stratgie de cohsion sociale dun point de vue collectif, loptimisation de la prparation la retraite est lune des tapes cls.

    Ce diagnostic a notamment t tabli avec laide dun groupe de travail. Le groupe tait compos des acteurs suivants :

    Des retraits bisontins, des Reprsentants de Conseil Consultatif dHabitants, du Conseil des Sages, lIRV, lAUDAB, EFIGIP, la MDPH du Doubs, la CFDT Retraits, France Bnvolat, Runica, la Ville et le CCAS de Besanon.

    Nous avons nglig dans notre pays limportance de prparer le passage la retraite. (...). Il est important de garder des relations sociales. En ce sens, jouer au tarot sera une activit plus bnfique que de faire des mots croiss seul chez soi. Docteur Courtois

    Lengagement peut tre un levier pour lutter contre lisolement. Lengagement permet aux retraits de rencontrer dautres personnes. Il favorise les relations intergn-rationnelles.

  • 26

    Evolution de la population municipale bisontine

    116 914117 691113 828113 283113 220120 315

    48 00743 74640 90234 560

    55 19160 619

    30 00040 00050 00060 00070 00080 00090 000

    100 000110 000120 000130 000140 000

    1968 1975 1982 1990 1999 2010

    Population Mnages

    PARTIE II : PANORAMA SOCIAL THEMATIQUE

    DEMOGRAPHIE Une population stable mais avec des mnages de plus en plus petits et nombreux

    Source : INSEE, Recensements de la population

    Lvolution en volume de la population entre 1999 et 2010 nest pas uniforme selon les secteurs. La carte ci-contre prsente les secteurs qui ont gagn plus de 15 % de population (reprsents en vert fonc) et ceux qui inversement en ont perdu (en bleu fonc). On constate alors une forte disparit selon les iris : Tilleroyes, Torcols et Mouillre sont des secteurs qui ont gagn le plus fortement en population. A contrario, Diderot, Chopin, Epoisses-Champagne et Fontaine Ecu ont perdu plus de 15 % de leur population.

    Entre 1999 et 2010, la population municipale bisontine reste relativement stable (- 0,7 %), comptant 116 914 habitants au 1er janvier 2010, alors que le nombre de mnages, lui, augmente et stablit 60 619. En 2010, la population bisontine reprsente deux tiers de celle du Grand Besanon, qui a augment de 3,7 % entre 1999 et 2010. Le Doubs a vu crotre sa population de 5,7 %, la Franche-Comt de 4,9%, tandis que la France mtropolitaine connat sur la mme priode une augmentation de 7,3 %.

    Point de repre : En 2009, la France compte 3,2 millions de mnages de plus quen 1999, ce qui reprsente une augmenta-tion de 13 %. LINSEE explique ce phnomne par le vieillissement de la population, par une moin-dre dispersion de la part des familles nombreuses sur le territoire ainsi que par une grande fragilit des unions chez les 30-59 ans. Besanon nchappe pas cette ten-dance puisque la ville gagne prs de 5 400 mnages sur les 10 der-nires annes, soit une augmentation de 9,7 %

  • 27

    45%

    10%

    22%

    20%

    4%

    52%

    9%

    16%

    19%

    4%

    1999 2010

    Composition des mnages bisontins

    Mnages d'une personne Familles monoparentales Couples avec enfantsCouples sans enfants Autre

    Pyramide des ges de la population bisontine

    8000 6000 4000 2000 2000 4000 6000 8000

    Moins de 5 ans

    10 14 ans

    20 24 ans

    30 34 ans

    40 44 ans

    50 54 ans

    60 64 ans

    70 74 ans

    80 84 ans

    90 94 ans

    100 ans ou plus

    HommesFemmes

    Un mnage sur deux compos dune personne seule

    Source : INSEE, Recensements de la population

    Une population jeune et majoritairement fminine

    ... avec une structure par ge qui volue

    Besanon se compose en 2010 dune population o les femmes sont majoritaires (soit 53 % de femmes). Cette ten-dance apparat plus distincte-ment partir des tranches dge suprieures 60 ans, refltant le phnomne de la plus grande esprance de vie chez les femmes. On peut noter la prsence dtudiants Besanon travers la tranche dge des 20-24 ans qui est la plus reprsente.

    La composition des mnages bisontins volue, elle aussi, entre 1999 et 2010. Parmi les 60 619 mnages que compte dsormais Besanon, plus de la moiti est compose dune seule personne (soit prs de 31 300 mnages). Alors quen 1990 les mnages bisontins comprenaient 2,3 personnes par mnage, ce ratio stablissait 1,85 en 2010. On constate galement une diminution des couples et des mnages avec enfant(s) (un peu plus de 15 000) depuis 1999, passant de 32 % 25 %.

    Lavance en ge de la population bisontine transparat travers sa structure par ge qui a fortement volu entre 1999 et 2010. Ainsi, les tranches dge compter des 45 ans sont en nette augmentation, alors que les tranches infrieures diminuent dans des proportions souvent consquentes. A noter la trs fort