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BALADES DANS LE MONDE DU JUDAÏSME AFRICAIN ET ASIATIQUE (EXTRAITS DE CARNETS DE VOYAGES)

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BALADES DANS LE MONDE DU JUDAÏSME AFRICAIN ET ASIATIQUE

(EXTRAITS DE CARNETS DE VOYAGES)

Georges
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Georges FOUGERAND - OPPENHEIM
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Au cours de mes voyages, il n’y a pratiquement pas de pays qui, à une date (ou histoire) plus ou moins ancienne n’ait connu une présence juive.

Le choix des balades fut dicté par commodité de boulot/tourisme : Afrique centrale/australe et Asie du Sud-Est.

Nous ferons exception des deux Amériques, Océanie, Arctique, Antarctique et même les îles ANTIPODES (Et oui, elles existent !) pour la bonne et unique raison est que je n’y suis jamais allé ! (Sauf quatre jours à New York et trois mois en Guyane française). Inutile aussi de venir « visiter » le très connu judaïsme d’Israël, du Moyen-Orient, d’Europe, d’Afrique du Nord, des Etats-Unis (d’Amérique), de Russie, d’Australie, d’Argentine, de Grande Bretagne et de… France - Pas plus que le judaïsme (hélas disparu) polonais, indien (d’Inde), de Chine, du Japon ou des îles Caraïbes, Aléoutiennes, Kiribati ou de Micronésie, car dans tous ces pays le judaïsme existe à plus ou moins grande échelle comme sur les Grandes Seychelles.

Un judaïsme de voyageur un peu curieux, ou ″nostalgique″ de « ces Juifs du bout de ″MON″ monde ».

UNE EXCEPTION CEPENDANT Très connues pour leur fameux vin, les îles de l’archipel de Madère n'ont aucun résident juif aujourd'hui – Sauf ″UN″ que j’ai rencontré lors d’un séjour touristique en 1986 et qui tenait le seul et unique « bricabrac » genre « galeries Farfouillette » (en mieux, puisqu’on y trouvait du plus que tout, et qu’il s’y passait toujours quelques choses à toutes heures du jour et de la nuit) sur un îlot du groupe d’îles « Porto Santo ». (G.F.o / Carnet de voyage à

Madère) Pourtant, au 15

e siècle, l’archipel abritait une florissante ″communauté″ juive - Beaucoup d'entre eux venaient y

chercher refuge, fuyant le Portugal où l'inquisition régnait - Certains, convertis de force, étaient des "nouveaux chrétiens" - Dénoncés pour leurs pratiques vers 1550, la plupart quittèrent l'archipel - Certains retournèrent à Lisbonne, d'autres profitèrent du développement du Portugal vers le Nouveau Monde - Ils contribuèrent de « manière significative » (l’esclavage) au développement du commerce et de l'exploitation de la canne à sucre au Brésil et dans les Caraïbes. Les Juifs réapparurent sur l'archipel à partir de 1819 avec l'immigration des Juifs du Maroc qui investirent dans le commerce du drap – Ils établirent en 1836 à Funchal (la capitale), une synagogue et un petit cimetière L’une et l’autre sont abandonnés et ont presque complètement disparu. (Histoire des Juifs de Madère et du Portugal) Pour la première fois depuis bien longtemps, le Seder de Pessah (5773) a été célébré en 2013 à Funchal. Il a rassemblé quinze (15) participants dont la plupart étaient des ″Bnei Anousim″, les descendants des Juifs portugais convertis de force au catholicisme pendant l'Inquisition. (Mylène Sebbah / Israël infos – Mars 2013)

PORTUGAL : UN JUDAÏSME « PRESQUE » DISPARU

En 1496 fut proclamé l'ordre d'expulsion des Juifs du Portugal, selon lequel ils devaient soit se convertir au christianisme, soit quitter le Portugal - Les Juifs qui continuaient à pratiquer le judaïsme cherchèrent un moyen de quitter le pays, partant souvent vers les colonies portugaises, en particulier les îles de Madère, les Açores ou…l’AFRIQUE et l’ASIE - Aujourd’hui, les Juifs profitent d’une vie tranquille au Portugal - La population juive actuelle (2013) s’élève au nombre de 900, dont près des 2/3 vivent à Lisbonne - La dernière ″communauté″ connue sous le nom de « Converso » habite dans le village montagneux de Belmonte - Beaucoup d’entre eux se sont converti au « Masorti » une forme conservatrice (et un peu « extrémiste ») du judaïsme. (Juifs du Portugal /

Michael Halévy)

Synagogue de Belmonte construite en …1966 (Photo Juliette J) - Plaque de rue à Evora en 1996 (Photo G.F.o)

Village de Castello de Vide en 1994 (Photo Cécile N)

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PARTIE A - JUDAÏSME AFRICAIN

Carte “levoyageur.net” © 1999-2013 – Couleurs et annotations complémentaires “Photofiltre” (G.F.o)

Un repérage cartographique des pays africains (en couleur) au « judaïsme » peu connu du Nigéria, RDC [République Démocratique du Congo], Ouganda, Angola, Botswana, Mozambique, au pays où le judaïsme fut très présent : Afrique du Sud. Tout en haut, à gauche, au Sud de l’Océan Atlantique Nord : Madère.(Flèche mauve) Les flèches bleues et les petites étoiles bleues indiquent les endroits (ou les lieux) où nous trouverons des édifices ou des traces du judaïsme « du bout de ″MON″ monde ».

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A1) REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (Séjour ″boulot″ par périodes de Juin 2001 à Décembre 2005)

Ce n’est pas un hasard si l’on commence par une belle histoire - L'histoire des Juifs de la République Démocratique du Congo (Nom actuel du pays) date du temps de ce qui était alors appelé le Congo belge - Les premiers Juifs qui s'y installent sont des Ashkénazes venus d'Afrique australe vers les années 1900. – Jusque là rien d’extraordinaire – Quelques kilomètres à franchir vers le Nord – Un nouvel exode en quelque sorte ! La suite est plus pittoresque et géographique puisqu’ils seront suivis par des Juifs venant de l’île … de Rhodes (La « colossale » île de mer Egée) qui, mettant à profit le développement des moyens de communications modernes à partir des années 1930, vont établir de nombreux magasins et industries de toutes sortes - La ″communauté″ principale reste longtemps établie à Élisabethville (Lubumbashi), où est édifié la première synagogue - On compte jusqu'à 3 000 Juifs dans la colonie (belge) - Après l'indépendance de 1960, et surtout à partir des années 1970 (Le pays devient le Zaïre) la situation économique et sécuritaire se détériore très rapidement dans toutes les provinces – Un petit groupe de Juifs de Kinshasa (la capitale) est le dernier à se maintenir - Ce groupe était composé d’environ 200 personnes (en 2004) dans l’immense agglomération à géométrie variable peuplée de 8 millions d’habitants. A1-1 : Lubumbashi - Ex Élisabethville (Province du Katanga) La population juive (originaire de méditerranée), portugaise (originaire d’Angola), indienne et sud-africaine (originaire des colonies anglaises) ou arabisée (reliquat des commerçants arabes), était implantée au tout début de l'existence de la ville..(Albert A / Une enfance au Congo belge entre 1946 et 1959) La ″communauté″ juive d'Elisabethville sera très active et va croître rapidement. Une synagogue et un cimetière sont édifiés en 1930 – Ces édifices sont actuellement conservés et entretenus dans un parfait état.

Un livre de références (A lire absolument) – Synagogue de Lubumbashi (Photo Cédric K – Archives Radio Okapi – MONUC )

A1-2 : Kisangani - Ex Stanleyville (Province Orientale, puis province Tshopo) Une autre belle histoire (extraordinaire) continue avec une autre forme de judaïsme que je raconte dans le cadre des « Balades virtuelles à Kisangani » - Dix récits (écrits et photographiques) au gré de promenades dans les rues de la ville – (Les textes et les photos sont extraits de ces récits). A Kisangani (Stanleyville du "temps des belges"), il y avait des juifs européens qu'on qualifiait "d'Israélites", mais il n'y avait pas de synagogue (Des juifs laïques ?) - Renseignement donné par... l'évêché !

Quelle est donc cette autre forme de judaïsme ? – Une forme connue et surtout « entendue ».

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En plein centre de cette grande agglomération de 600 000 habitants (La 3e du pays), le magasin "Zain" en

référence au mot "Zion" qui est « le paradis » chez les Rastas, est un ancien cinéma transformé en dépôt de meubles - Zion en hébreu veut dire "refuge" - On connait l'étroite relation entre le dieu unique des Rastas "Jah" et le dieu unique des hébreux " Yahweh " – Ici commence la belle histoire (extraordinaire) : les "Rastafaris" de Kisangani – Un panneau-annonce publicitaire (assez fantastique) indique avec un humour (tout aussi fantastique) « SHALOOM BUSINESS », la boutique d’un diamantaire rasta située avenue de …l’Eglise – Cela ne s’invente pas. C’est le petit rond rouge sur la photo de droite (Photos G.F.o)

Le temple "Rastafari" de Kisangani (qui n'est pas une synagogue), dont les rites sont proches du judaïsme. (Photos G.F.o)

Ceci amène à une petite explication trouvée dans la revue "les Inrockuptibles" n° 159, du 8 au 28 juillet... 1998

Le titre est : "Rastas et Rastafaris - Histoire et descendances" – (Extrait). « La religion rasta naît à la Jamaïque dans les années 1920 et promet aux anciens esclaves la rédemption et le retour en Afrique - Une prophétie va se réaliser en Ethiopie en 1930 où le jeune Ras Tafari Makonnen devient empereur sous le nom de Haïlé Sélassié 1

er « Empereur d'Éthiopie, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion

conquérant de la Tribu de Juda, élu de Dieu, Lumière de l'Univers ».- Dès lors, il ne fait plus aucun doute que c'est un descendant direct de la reine de Saba et du roi Salomon - Pour certains il est "Jah" (de Jéhovah), le messie qui propose une interprétation afrocentriste de la Bible - Va naitre dans les années 1940 un mouvement religieux rasta : "le Pinacle" suivant un précepte lévitique de la Bible .- Pour les Rastas, leurs racines sont en Afrique, dont ils ont été arrachés pour être mis en esclavage dans la Babylone moderne. Ainsi, l'accomplissement des Écritures implique le retour à la terre promise, qui est pour eux… l’Éthiopie - Cette référence à l’Éthiopie comme terre promise et non d'Israël s'explique par plusieurs références bibliques et traditionnelles - Tout d'abord, les Rastas se souviennent de la Reine de Saba, Makhéda, reine éthiopienne ayant visité le roi hébreux Salomon, dont elle aurait eu un fils, Ménélik (selon la tradition). - De même, l'Arche de l'Alliance, contenant les tables de la Loi et le bâton d'Aaron (Frère de Moïse - Fondateur du 1

er temple

pendant l'Exode"), dont la Bible perd la trace après Salomon, se trouverait aujourd'hui dans une chapelle orthodoxe éthiopienne, apportée directement par Ménélik». On voit donc que les "Rastas" se considèrent comme les "vrais juifs" selon une transcription moderne de certains "épisodes" de l'ancien testament - C'est une "religion juive" très moderne et récente puisqu'elle a à peine 93 ans (dans la mesure du temps relatif, bien sur) alors que la religion juive, (celle des rabbins) a... 5773 ans – en 2013.

Rastafaris au temple de Kisangani (Photo G.F.o) – Rastafaris de Kinshasa (Photo Cédric K)

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Quelques explications du mot "Jah". (Le Rastafarisme, et le dieu JAH) Dans la Bible, on trouve 26 occurences du mot "Yah" ou "Jah" - On trouve aussi le terme sous forme composée, dans le mot alléluia, ou halellujah - Il s'agit d'une forme abrégée de YHWH (*) (Yahweh ou Jehovah). Il désigne donc Dieu. (*) L'hébreu ne note pas les voyelles puisque c'est un alphabet consonantique.

Utilisation du mot "Jah" chez les Rastas. Sous sa graphie latine, le terme "Jah" est le nom communément utilisé pour désigner Dieu dans la foi Rastafari (Les Rastas disent Jah Rastafari).

Utilisation du mot "Jah" dans le judaïsme. Le terme est assez peu utilisé dans le judaïsme, qui privilégie Elohim, Adonaï (seigneur), HaShem (le nom) ou Yahweh - Par contre, on trouve "Jah" dans le Tanakh (*), où il a une valeur religieuse reconnue. (*) Nom donné à la bible hébraïque - Terme composé des lettres initiales des mots TORAH (Pentateuque), NÉVIIM (Prophètes) et KÉTOUVIM (Hagiographe) - C'est les "Livres" (Hubert Hanoun / "La bible c'est quoi?")

Autre histoire encore plus extraordinaire : l'origine juive des Tutsis. (Elle est semblable à celle des Falachas)

Les Tutsis constituent le deuxième groupe ethnique de population au Rwanda et au Burundi - On trouve des Tutsis également en RDC dans les deux provinces du Kivu - Les Tutsis (ainsi que les Hutus modérés) ont été les victimes du génocide perpétré par les Hutus au Rwanda en 1994 - On trouvait encore (en 2003) de nombreux Tutsis qui "erraient" de peur dans la forêt congolaise ou qui étaient réfugiés dans la Province Orientale en particulier à Kisangani .(Rapports « Médecins sans frontière Belgique-Hollande » confirmés par l’état major de la Direction MONUC (*) de Kisangani). (*) MONUC : Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo, depuis le 30 novembre 1999 (Devenue MONUSCO en juillet 2010)

L'épouse de Laurent Désiré Kabila (père) [Président de la RDC] après avoir renversé en Mai 1997 le régime long, brutal et sanguinaire de Mobutu Sessé Séko était une Tutsi qui se proclamait juive - On peut se demander suivant les principes religieux rabbiniques (Qui ne sont pas une référence absolue), à savoir la «transmission» de la religion et du judaïsme uniquement par la mère, si Joseph Kabila (fils) l'actuel Président de la RDC ne serait pas juif ! - Il ne s'est jamais prononcé. A1-3 : Les Falachas Petit paragraphe (spécial) en relation avec les Rastafaris en général et ceux de Kisangani en particulier – Nous avons

vu que Salomon a confié l'arche d'alliance à son fils Ménélik, selon la tradition hébraïque, pour qu'il la préserve des convoitises - Ménélik est parti à Jérusalem accompagnés de plusieurs prêtres de haut rang, dont les "Falachas" (*) (*) Les Falachas ou Falashas ou encore ″Beta Israel″ sont les Juifs d’Éthiopie.

Les Falachas ont une origine mal définie - Ils rentrent en contact avec le judaïsme occidental à la fin du 19e siècle

À compter du début du 20e siècle, une redéfinition en profondeur de l'identité de la ″communauté″ se fait jour et

l'amène à se considérer désormais comme juive - Cette évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Falachas du judaïsme orthodoxe - On peut les différencier du judaïsme originel rabbinique et talmudique dans certains rites et fêtes religieuses : ils ne pratiquent pas Hanoukka, ni Pourim, mais consacrent Kippour, Rosh Hashana et Pessa'h - En 1975, le gouvernement israélien reconnaît la judaïté des Falachas - Ceux-ci vont alors mener une difficile émigration vers Israël dans les années 1980 et 1990 - Actuellement, ils sont environ 110 000 en Israël - Deux opérations spectaculaires vont rapatrier les Falashas vers Israël : l’opération "Moïse" du 20 novembre 1984 au 4 janvier 1985 et l’opération "Salomon" en 1991. (Elie Barnavi et Denis Charbit / Histoire universelle des Juifs)

Haïlé Sélassié - Opération "Moïse" - Synagogue Falashas en Éthiopie (Photos et documents Internet)

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A2) REPUBLIQUE FEDERALE DU NIGERIA (Séjour ″boulot″ par périodes de Novembre 1981 à Décembre 1992)

Un cas du judaïsme africain : Les ″Juifs noirs″ du Nigéria. (Extrait d’un compte rendu d’un film documentaire du réalisateur américain Jeff Liebermann par Gérard Fredj)

« Le film met en lumière la tribu des Igbos du Nigéria, qui revendique sa judaïté – C’est un témoignage sur la vie quotidienne qui vit sous la menace constante d'extermination, au milieu des massacres entre chrétiens et musulmans, sans être prise vraiment en compte par le monde juif, ni Israël - Ce lien au judaïsme s'explique par l'histoire locale du Nigéria : les Igbos ont été largement influencés par les missionnaires arrivés dans les bagages du colonialisme britannique - La similarité entre ce que les missionnaires proposaient et les traditions de la tribu ont conduit à une conversion massive au christianisme, avec, en plus, les promesses d'une vie meilleure en embrassant cette religion - Certains ont choisi parmi les enseignements des missionnaires, de ne retenir que l'Ancien testament - Les Ibgos ont toujours été appelés "juifs du Nigéria" : ils ont leurs pratiques, de fortes relations sociales, des traditions vivaces, comme la certitude d'être partie prenante d'une "autre" histoire, que personne ne peut définir, mais que les pères transmettent depuis des générations à leurs enfants : ils viennent d'Israël et sont les descendants des "anciens hébreux" - Les traditions modernes de la liturgie, les prières, ils les ont apprises quand les plus jeunes ont commencé à utiliser internet et les ont enseignées - Auparavant, ils vivaient leurs traditions mais étaient coupés du monde juif contemporain Vivre en tant que juif au Nigéria peut conduire à la mort - Une mort qui fait partie de la routine quotidienne tant sont violents les affrontements entre les chrétiens de l'Ouest et du Sud du pays, et les musulmans du Nord D'après Liebermann, la présence de groupes terroristes radicaux liés notamment à Al Qaïda est une réalité, mais ils n'ont probablement pas vu qu'une communauté juive vivait et se développait sous leur nez, ce qui pourra faire alors courir un risque à la tribu - Le réalisateur s'est d'ailleurs demandé si la sortie de son film n'allait pas faire courir un vrai danger à cette communauté, mais les Ibgos ont pensés qu'il était plus important que l'on entende parler d'eux, que le monde juif les considère et les reconnaisse, plutôt que poursuivre leur vie dans l'indifférence du judaïsme mondial, ajoutant par ailleurs que si ils étaient menacés, ils espéraient que les ″communautés″ juives viendraient les secourir - Au regard d'Israël, ceux des Ibgos qui se revendiquent comme juifs ont cependant une attitude partagée : ils aiment leur terre et être juif n'est, pour eux, pas une raison pour la quitter - Ceux d'entre eux qui se sont rendus en Israël sont contents "d'avoir pu voir la terre de leurs ancêtres", mais c'est tout - Israël a de toutes façons rejeté leur demande de citoyenneté pour ceux qui l'ont demandée - Ils n'ont globalement pas d'aspiration à la ″alyah″, ils veulent simplement être reconnus comme juifs, et être en lien avec la nation juive - Les réactions au film de Liebermann ont été diverses : de nombreuses ″communautés″ juives aux Etats-Unis ont été passionnées, montrant leur intérêt pour tout autre juif "différent" dans le monde, mais d'autres ont complètement rejeté l'idée que cette ″communauté″, en dépit de ses revendications, puisse être considérée comme juive et se sont montrés très dubitatifs, pour ne pas dire suspicieux. » Il devait (et il doit toujours exister) une représentation juive européenne (britannique) à Lagos (Ancienne capitale du Nigéria) – Je suis allé quatre fois dans cette mégapole africaine hyper dangereuse (12 millions d’habitants) – Il n’y a jamais eu de cinquième fois, pour la raison que j’ai refusé de retourner dans cette ville « J’aime trop ″MA″ vie ! »

Synagogue Church of All Nations – Lagos (Photo Internet) – Village Igbos (Photo film - Jeff Liebermann)

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A3) REPUBLIQUE D’OUGANDA (Séjour ″stand-by pour le boulot et tourisme″ par périodes de Février 2002 à Décembre 2005)

Des moments de détente et d’attende lors des escales et changement d’avions – De visas de courtes durées achetés (ou marchandés) sur place qui permirent de faire « le touriste » et de chouettes rencontres comme la visite des vraies-fausses sources du Nil aux chutes Owen, à Jinja à 50 km à l’Est de Kampala là où, par une dépression le grand fleuve quitte le lac Victoria pour rejoindre le lac Albert et continuer sa longue route vers le Nord jusqu’en Egypte et la mer Méditerranée – Et puis voilà qu’une fois, par une piste poussiéreuse et chaotique, je me dirigeais à M’bale à 200 km au Nord-Est de Kampala. (G.F.o / Périple africain de 23 000 km en 9 jours

en décembre 2005)

Encore une histoire du judaïsme africain la plus connue car la plus médiatisée.

C’est donc au Nord-Est de Kampala, qu’une poignée d'Africains se pique de judéité. Seuls, ils défendent une histoire vénérable. Celle de Semei Kakungulu, redoutable chef de guerre qui combattit pour les Anglais avant qu'ils ne trahissent leur promesse de lui offrir un royaume - En 1913, Kakungulu se retire près de M’bale, la ville qu'il a fondée - Il se détourne de la foi chrétienne de ses ex-alliés pour se plonger dans l'Ancien Testament. Cela va lui permettre de connaître l'hébreu, et poser l'acte fondateur de la saga Abayudaya "les enfants d'Israël" Il meurt en 1928, laissant derrière lui 3 000 convertis - Le temps qui passe, puis le règne sanglant du dictateur Idi Amin Dada (de 1971 à 1979) portent la ″communauté″ au bord de l'extinction - A l'orée des années 1980, ils ne sont plus que 300, surtout des anciens - A force de volonté, les jeunes s'organisent en kibboutz et relancent leur foi - Les Juifs ougandais ont beau n'être qu'une poignée (700 tout au plus), un schisme les sépare - Un schisme tranquille, sans douleur - On ne peut pas se permettre une vraie dispute, sous peine d’auto-disparaître Ceux du village de Namanyonyi, les plus nombreux, sont d'obédience conservatrice, tandis que 130 juifs de Putti, l'autre village Abayudaya, se réclament de la branche orthodoxe.- Le divorce aura lieu en 1995 – Au début des années 2000, des Juifs religieux américains annoncent qu'ils sont prêts à convertir officiellement les Abayudaya, malgré l'absence de liens héréditaires avec le « peuple élu » à condition de construire un mikvé, le bain rituel où les femmes se purifient et où l'on immerge aussi les non-juifs pour les convertir.- Alors, les Abayudaya pourront être accueillis dans le judaïsme - Ceux de Namanyonyi acceptent - Ceux de Putti refusent ! Ce qu'ils souhaitent, eux, c'est d'être reconnus par le ″Beth Din″ de Johannesbourg (Afrique du Sud), le tribunal religieux qui définit la kashrout (les règles alimentaires) pour tout le continent – Les choses en sont là et médiatisées - Depuis, les Abayudaya ont renoncé à leur rêve et gardent encore un flegme tout britannique – Ils n’ont pas envie de perdre leur âme et leur identité comme les Falashas d'Ethiopie – Ils essaient d'être des Juifs en… Ouganda. (Texte librement adapté et rédigé par G.F.o suivant un guide touristique sur l’histoire du peuple Abayudaya – Kampala, juin 2003)

Un fait de l’histoire L'histoire est ironique - En 1903, lorsque le père du sionisme, Theodor Herzl, pressait la Grande-Bretagne d'octroyer une terre au "Foyer national juif", le gouvernement lui avait proposé de l'établir... en Ouganda, alors colonie de « sa très gracieuse Majesté » - Un retour vers le futur ? – Peut-être !

Synagogue et « super market » des Abayudaya de Mbale. (Photos G.F.o)

Chaque fois un souvenir revenait lors de mes séjours aéro-portuaires à l'aéroport international d'Entébbé qui est le plus important d' Afrique Orientale situé sur une presqu-île du lac Victoria – C'est ici qu'en juin 1976 eut lieu un raid d'un commando de l'armée israélienne pour libérer les otages d'un avion de la compagnie El Al qu'un groupe de palestiniens du FPLP avait détourné. – Rien ne le rappelle.

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A4) ANCIENNES COLONIES PORTUGAISES D’AFRIQUE AUSTRALE Entre 1850 et 1900, un certain nombre de Juifs s'installe en Angola et au Mozambique, qui sont des colonies portugaises - Le chiffre relativement bas des Juifs immigrés est dû à la situation marginale du Portugal et surtout au fait que, dans la diaspora, le souvenir de l'expulsion et du baptême forcé est toujours vivant. A4-1 : REPUBLIQUE D’ANGOLA (Séjour ″boulot et plus″ par périodes de Novembre 2001 à Décembre 2005)

Je n’ai pas vraiment trouvé de « traces visibles monumentales juives – synagogue et cimetière » lors de mes séjours qui se limitaient à Luanda (la belle capitale), ou pire encore, au large des eaux territoriales angolaises de l’Océan Atlantique Sud sur les plateformes offshore du champ pétrolier « Girassol » - Tout au plus, j’ai appris que la présence juive en Angola date du 12

e siècle – Depuis cette époque vit une tribu « Les Bazombo » qui

connurent les persécutions et de fait de nombreux déplacements dans tout la pays, mais dont les similitudes culturelles, et leurs façons de vivre ressemblent aux autres tribus juives africaines – Ce judaïsme se perpétue de nos jours (Alain Serbin / Origines des Juifs en Afrique) – Le judaïsme « européen portugais » a fuit le pays avec l’indépendance en 1975, certainement à cause de la longue et très meurtrière guerre civile qui déchira le pays de 1975 à 2002. A4-2 : REPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE (Séjour ″boulot″ pour une mission d’un mois en Octobre 1972)

A l’époque de mon ultra-court (et déjà très ancien) séjour dans le pays qui était encore une colonie portugaise (Le nom de la capitale était Lourenço Marquès) une importante ″communauté″ juive vivait au Mozambique qui s'est enfuie pour éviter la persécution par les indépendantistes en 1975 et la guerre civile qui s’en suivit de 1976 à 1992 - Le gouvernement actuel du pays a amélioré ses relations avec « l’Occident » et a rendu la synagogue (très bien rénovée) de Maputo (Nouveau nom de la capitale) à la communauté juive, mais il ne reste plus beaucoup de monde (juif) pour la « réclamer » - Elle est donc fermée ! (Infos générales Internet)

Maison juive (mezzouza à l’entrée) à Luanda – Angola. (Photo G.F.o)

Synagogue rénovée de Maputo – Mozambique. (Photo Jono D)

A5) REPUBLIQUE DU BOTSWANA (Séjour ″boulot″ par périodes de Mars 2000 à Décembre 2005)

A Gaborone, (capitale du Botswana) mes séjours étaient entièrement consacrés au boulot (pendant la journée) Je n’ai donc pas eu l’occasion de parcourir la ville (Qui est d’une rare mocheté architecturale) pour des « balades tranquilles » et le pays à la recherche de quelques « monuments » faisant référence au judaïsme D’ailleurs comme à Kisangani (RDC) à l’époque « belge », il y a une présence « juive » d’origine européenne (séférade) composée de moins de 50 personnes mais pas de synagogue et encore moins de cimetière « spécifique juif » - Dans le pays, vivent par petits groupes « les Lemba », qui est une tribu bantou d'Afrique du Sud, qui selon une légende serait venue de Judée, conduits par un homme du nom de Bouba. (Les Tribus perdues)

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Arrivée d’une nouvelle ″Sefer Torah″ (Venant d’Afrique du Sud) qui sera installée dans la maison d’une famille

juive de Gaborone en Janvier 2013. (Photos MWH Team – Gaborone 2013) A6) REPUBLIQUE D’AFRIQUE DU SUD (Séjour ″stand-by pour le boulot et guest house + tourisme″ [en temporary resident permit ] chez mon copain Gustav S à

Durban de 1984 à nos jours)

S’il est bien un judaïsme particulier africain, c’est bien celui d’Afrique du Sud

D’abord par son histoire, ensuite par sa diversité et ses changements.

Histoire L’implantation juive en Afrique du Sud est « relativement récente » puisqu’elle date de 1652 avec la création de la « Compagnie du cap de Bonne Espérance » dans laquelle quelques Juifs sont employés – Il y aura « un arrêt d’arrivée juive » avec la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales qui interdira aux « non protestants » d’habiter cette partie du pays – En effet, cette région est stratégique car elle commande tout le trafic maritime vers l’Orient dont la compagnie hollandaise a le monopole – Il faudra attendre 1840 et la conquête britannique pour voir arriver 30 000 personnes juives – Ce qui n’est pas rien ! Pendant la terrible guerre des Boers qui, de 1899 à 1902, opposera les colons néerlandais, allemands, scandinaves et français à la couronne britannique (Avec la création des premiers camps de concentration par les Anglais en Namibie), les Juifs rejoignirent les Boers - Leurs descendants, les « Afrikaners juifs » (*) s’installent dans la région du Cap (Captown – la ville) et en territoire zoulou. (*) C’est le cas de Gustav S dont les grands parents juifs allemands sont venus s’installer en Namibie et ont subis les persécutions britanniques – Ses parents et lui-même sont nés en Namibie (Gustav à 67 ans en 2013)

Vers 1900, la structure démographique du judaïsme sud-africain va changer - Poussés par un antisémitisme qui sévit dans l'empire russe, des dizaines de milliers de Juifs lituaniens, « des Litvaks », choisissent de rejoindre l'Afrique du Sud - En quelques années, ce sont près de 60 000 Juifs qui vivent désormais dans le pays. - La Seconde Guerre mondiale va encore modifier la composition de la communauté juive d'Afrique du Sud - Fuyant le nazisme, des Juifs venus de Grèce viennent s’y réfugier.

Diversité et changements C’est à partir de 1990 sous l'effet conjugué de la violence politique dans le pays, de la situation économique, de l'application de préférence raciale (après des décennies d’apartheid) et une forme d'antisémitisme encouragée par les prises de position pro-palestiniennes des dirigeants sud-africains que la population juive d'Afrique du Sud va diminuer de façon drastique.- Elle avait atteint 150 000 personnes à son apogée - Par dizaines de milliers, les Juifs Sud-Africains vont se tourner vers l'Australie, l'Amérique du Nord, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et vers… Israël - Ils ne sont plus que 65 000 en 2013. Ironie de l'Histoire, tandis que les Juifs quittent le pays, des entreprises israéliennes s'y installent. Décidemment le judaïsme Sud africain n'a pas fini de nous étonner. (Adaptation d’un texte de Jean-Pierre Allali / Tribu12)

Synagogue de Prétoria – Petite synagogue « Waverley » de Johannesbourg. (Photos Gustav S)

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DURBAN

Jardin du Souvenir réalisé par l’Union des femmes juives en mémoire des six millions de personnes juives victimes de la

barbarie nazie (Chaque petit jet d’eau représente ″UN″ million) – Temple David (Photos G.F.o)

PARTIE B - JUDAÏSME DU SUD-EST ASIATIQUE

Carte “levoyageur.net” © 1999-2013 – Couleurs et annotations complémentaires “Photofiltre” (G.F.o)

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Ici aussi un repérage cartographique des pays du Sud-Est asiatique (en couleur) au « judaïsme » peu connu de Birmanie [Union of Myanmar], de Malaisie (Péninsulaire et Sarawak), de Singapour et du vaste archipel des Philippines.

Aux Philippines, les deux flèches mauves, indiquent l’île Panay (1) et l’île Catanduanès (2) où j’ai séjourné pour le boulot.

Les flèches bleues et les petites étoiles bleues indiquent les endroits (ou les lieux) où nous trouverons des édifices ou des traces du judaïsme « du bout de ″MON″ monde ». B1) REPUBLIQUE DE L’UNION DE BIRMANIE - (UNION OF MYANMAR) (Séjour ″ boulot /tourisme″ en 2 périodes saisonnières d’Octobre 1995 à Mai 1996 et de Novembre 1996 à Juin 1997)

Le nom officiel du pays est entre parenthèses - Par conviction personnelle, dans les textes on trouvera « Birmanie » [depuis 1948, année de l’indépendance du pays qui était sous domination britannique] à la place de « Myanmar » ainsi que « Rangoon » à la place de Yangon. (La capitale du pays)

La Birmanie est un pays bouddhiste - Un bouddhisme clinquant et rigolo - Pour qui veut voir des pagodes, des stupas, des monastères, des moines et des "moinesses" (Oui il y a des femmes), il n'y a que l'embarras du choix - Même moi, le défenseur de la laïcité, j'ai gagné le droit au Nirvana ! - Faut jamais se priver de plaisirs Sacré Bouddha ! – Au milieu de cet océan bouddhiste (95% de la population) les 5% qui restent sont des chrétiens (4%), des musulmans, des animistes (1%) et …40 juifs qui étaient à Rangoon, grande métropole de plus de 4 millions d’habitants. (Epoque 1995/1997) Mon séjour dans ce pays (que je considère le plus joli de ″MON″ monde et la gentillesse de ses habitants) fait l’objet de dix récits (écrits et photographiques) au gré de balades touristiques. – (Les textes et les photos sont extraits

de ces récits).

Le judaïsme et les juifs de Birmanie. Entretiens avec Moshé Samuel Trustee, Président ‘laïque″ des Juifs de Birmanie. (1995/1997, époque de mes rencontres avec lui à Rangoon) La synagogue "Musmeah Yeshua" se trouve au n° 85, 26th street entre Sule pagoda et Chinatown - Elle fut édifiée en 1857. L'installation des juifs en Birmanie, en particulier à Rangoon, n'est pas très ancienne - Elle date de la moitié du 19

e siècle - En 1847, Joseph Goldenberg, un marchand juif roumain, se lance dans le commerce du bois de

teck, une grande richesse du pays - Au même moment, un autre juif, Salomon Reineman, originaire de Galicie, se rend à Rangoon en qualité de fournisseur de tissus pour l'armée britannique - Tous deux ashkénazes, ils vont être à l'origine de l'immigration et de "l'implantation contemporaine" des juifs de Rangoon - Néanmoins, il existe depuis fort longtemps en Birmanie, des petits groupes de personnes qui pratiquent un culte monothéiste proche du judaïsme (*1). Les juifs de Birmanie ne dépassèrent jamais le nombre de quelques centaines - La progression relative fut stoppée par l'invasion japonaise lors de la seconde guerre mondiale - Après la guerre, la plupart des juifs repartirent souvent en Inde ou en Israël.- Comme je l’indique au début du chapitre, il ne reste à Rangoon et dans toute la Birmanie qu'une quarantaine de Juifs - Faute de rabbin "officiel et officiant", les offices et le culte n'ont plus lieu à la belle synagogue Musmeah Yeshua, mais quelques cérémonies et les grandes fêtes juives sont organisées par les membres de l'importante délégation de l'ambassade d'Israël - Déjà en 1995/97, le Président Moshé Samuel Trustee soupirait car le "myniane" (*2) était difficile à réunir - C'est l'ambassade d'Israël qui prend en charge l'entretien et les frais de fonctionnement de la synagogue. - Qu'en est-il aujourd'hui des juifs de Rangoon ? - J'ai appris (dernièrement) par un courriel de Kalya et Nan Nan (Des amies birmanes) que le Président Moshé Samuel Trustee était mort et que c'est un représentant diplomatique de l'ambassade d'Israël qui assure par "intérim" la présidence des juifs de Birmanie - Depuis, je n'ai plus de nouvelle. (*1) Dans l'excellent livre de Odette Lang "Juifs du bout du monde" (Editions l’Harmattan), on peut relever qu'au 8e siècle (de notre ère) des petits groupes s'installèrent en Birmanie dans la province Chin à l'extrème Nord-Ouest du pays près de la frontière avec l'Inde. Ils se disaient descendants de la "tribu de Manasseh" - Dans leurs coutumes on peut noter qu'ils ne donnaient le prénom des enfants que 8 jours après la naissance - Ils priaient un dieu unique "Zavuk" (peut-être Yahweh .) (*2) Dans le judaïsme, le "myniane" est la quorum de dix hommes adultes pour les cérémonies (naissance, bar ou bat mitsvah, enterrement)

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Entrée/sortie de la synagogue « Musmeah Yeshua » (Photos G.F.o)

La grande salle des offices, ″la bimah″ (au centre) et les galeries des femmes (en haut)

Les deux ″Sefer Torah″ (les rouleaux sacrés)

Tableau des fêtes juives (Année hébraïque 5755) - 1994 (Année du calendrier grégorien) (Photos G.F.o)

Depuis une pièce attenante (assez délabrée) à la synagogue, qui sert de logement au gardien birman, l’accès au mikvé

Bains rituels (Photos G.F.o)

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Le cimetière juif

Le cimetière juif se trouve 91th street - C'est toujours le centre-ville, pas très loin de la gare centrale - Il est entouré de vieux murs en maçonnerie, dans un quartier pauvre - A l'entrée se dresse une Ménorah (chandelier à 7 branches) - Deux familles birmanes sont installées dans l’enceinte du cimetière, dans des maisons d’osier et une pauvreté extrême, avec des chiens galeux - Ils vivent là mais ne s’occupent guère des tombes - Tombes de béton, en alignement - Inscriptions en hébreu et en anglais, pas une en birman ! - Certaines tombes sont centenaires - Les plus récentes avec l'inscription R.I.P (Rest In Peace) datent des années 1970/80. Les allées sont envahies de mauvaises herbes, des arbres poussent entre les tombes et les détruisent petit à petit - Le cimetière est à l’abandon, voué à une destruction prochaine - En 1996, les autorités militaires birmanes l’avaient déjà prévu - Qui va préserver ce site chargé d’histoire et d’émotions ? - A moins qu'en 2013 il ne soit trop tard !

L'entrée du cimetière et la Ménorah (Photos G.F.o)

Carré récent et carré ancien avec certainement des tombes d'enfants (Photos G.F.o)

R.I.P (Rest In Peace - Repose en paix) (Photos G.F.o)

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B2) FEDERATION DE MALAISIE (Séjour ″ boulot /tourisme″ en Décembre 1996 et Janvier 1997)

Le judaïsme de Malaisie est aussi compliqué que l’histoire géo-politique du pays et que sa géographie.

Quelle chance l’on a (parfois) quand on bosse ou comment un bon boulot nous permet à la fois d’être « presque

heureux » et de voyager.

En effet, grace à mon boulot, j’ai pu découvrir le judaïsme de la Malaisie péninsulaire avec une balade touristique sur la petite île de Pénang - Je suis allé aussi dans la province malaisienne du Sarawak située sur la grande île de Bornéo, au cours d’une courte mission professionnelle dans les 2 enclaves du sultanat du Brunei (voir ou revoir la carte) là, où hormis le palais et les 100 « Rolls Royce » en or et 200 autres « Ferrari » du sultan, les Juifs ne sont pas « lerche » !

Histoire des Juifs de Malaisie. C'est au 9

e siècle, puis au 18

e siècle que la présence de juifs est attestée - C’est un siècle plus tard que la

″communauté″ prend de l’ampleur avec l’arrivée de nombreux Juifs de Bagdad sur l’île de Penang (*) - Ils fuient alors les persécutions dont ils sont victimes en Irak sous la le règne de Daoud Pacha de 1817 à 1831. (Antoine

Mariaux / Histoire des Juifs de Malaisie)

(*) L'île de Penang est située sur la côte Ouest de la Malaisie péninsulaire (Elle fait partie de l’état de Pénang) - Elle est reliée au continent malaisien par un pont - La capitale de l'état est Georgetown - Au cours de la Seconde Guerre mondiale, suite à d'intenses et incessants bombardements aériens par les Japonais, l'île fut évacuée les 16 et 17 décembre 1941 par les troupes du Commonwealth britannique .(Angleterre, Australie) - Durant l'occupation japonaise (1942-1945), Penang abrita une base navale qui fut mise à la disposition de la marine allemande qui y détacha des sous-marins - Les U-511 et U-178 firent relâche à Penang en juillet et août 1943.(Histoire de la Malaisie)

La disparition progressive des Juifs de Penang L’existence des Juifs de Malaisie fut remise en question par la Seconde Guerre mondiale - Avec l’invasion du pays par les Japonais, les Britanniques évacuèrent les familles juives de Penang vers Singapour.- Beaucoup firent le choix d'un départ vers l’Australie - Cependant, tous n’eurent pas cette chance comme en atteste le témoignage d’un certain Ephraïm qui fut capturé - Il relate :"Les adultes juifs devaient porter du rouge et blanc à rayures sur leurs manches pour pouvoir être identifiés" - A la fin de la guerre, la population juive de Malaisie est considérablement réduite par la migration vers Singapour, l'Australie et les Etats-Unis et surtout vers le nouvel état créé en 1948 : Israël - Selon les travaux de Raimy Ché-Ross qui a étudié la diaspora juive de Malaisie notamment à travers le cimetière juif de Penang, il n’y avait plus que trois familles juives à Penang en 1969 L'incapacité à pérenniser la communauté et l'absence d'un fort ancrage religieux de la part de la jeune génération ont finalement conduit à sa disparition - La synagogue finit par fermer ses portes en 1976.- Le dernier juif de Penang, David Mordecai est mort en 2010 – Il repose avec ses ancêtres dans le cimetière juif de l'île - Ses parents étaient arrivés de Bagdad en 1895 - A ce jour (2013), sa nièce Tefa Ephraim, résidente d'Australie est la seule juive à disposer d'un passeport malaisien. (Antoine Mariaux / Histoire des Juifs de Malaisie)

L’histoire des Juifs de Penang a inspiré le réalisateur Amir Muhammad - Il s’est demandé à quoi ressemblerait une famille juive dans la Malaisie multiculturelle d’aujourd’hui, et ce qui arriverait si le fils de cette famille imaginaire était un juif orthodoxe exhortant ses proches à la piété alors que ceux-ci préfèrent être plus “malaisiens” - Pour lui, c’est un peu ce qu’ont vécu les familles musulmanes malaisiennes dans les années 1970, quand l’emprise de l’islam sur les jeunes a commencé à s’accroître – Le film s’intitule « Aku Masih Yahudi » (Je suis toujours juif). (Judaiciné / Janvier 2012)

Entrée du cimetière juif de Penang (Photos G.F.o) – Plaque de présentation du cimetière juif de Penang (Photo Internet)

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Tombes bien entretenues du cimetière juif de Penang (Photos G.F.o)

B3) REPUBLIQUE DE SINGAPOUR (Séjour ″ boulot+détente ″ en 2 périodes saisonnières d’Octobre 1995 à Mai 1996 et de Novembre 1996 à Juin 1997) Ces périodes correspondent à celles passées en Birmanie pour le boulot – La raison est simple : c’est à Singapour que se trouvaient les partenaires, les transitaires, sous traitants et fournisseurs d’où de nombreux voyages pour réunions, coordinations, repas, loisirs, achats perso, etc - (G.F.o / « Birmanie 95-96-97 / Yadana gas project »)

Petite présentation très rapide de Singapour

C’est une cité-état qui est formée de 64 petites îles ou îlots au Sud de la Malaisie –C’était une colonie britannique qui obtiendra son indépendance le 9 août 1965 – La république de Singapour est surtout connue pour sa réussite économique. L'arrivée des premiers juifs, principalement d'Inde, d'Iran et d'Irak, à Singapour remonte à 1830 - En 1833, il y avait 20 juifs à Singapour - Une première synagogue est inaugurée le 4 avril 1878 et une autre en 1905 - En 1919, il y a avait 500 familles juives à Singapour - En 1942, l'arrivée des troupes japonaises interrompit (provisoirement) l'activité des membres de la ″communauté″ dont certains se retrouvèrent dans un camp d’internement. (Extrait d’un guide touristique sur Singapour) En 1996-1997, il était difficile d’établir le nombre exact de juifs vivant à Singapour - En ville, nombre d'immeubles portent sur leur façade affiché un symbole du judaïsme comme des « Magen David » (étoiles de David) ou des mezzouzas. (Petit étui, comportant à l’intérieur un parchemin sur lequel est écrit des extraits bibliques).

Deux synagogues de Singapour – Y’en a d’autres (Photos G.F.o)

B4) REPUBLIQUE DES PHILIPPINES (Séjour ″ boulot+stand by ″ en Janvier et Mai 2001)

Deux explications pour ce dernier chapitre consacré au « judaïsme africain et asiatique » - D’abord parce les voyages aux Philippines furent les plus longs (en kilomètres) depuis la France – Ensuite, il y avait une longue attente de correspondance aérienne (parfois plusieurs jours) à Manille (Capitale du pays) pour aller pour des missions professionnelles sur l’ile Catanduanès (Janvier 2001) et sur l’ile Panay (Mai 2001) - Ces séjours à Manille me permirent de découvrir le judaïsme philippin. (Voir ou revoir la carte)

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Les Philippines sont un vaste archipel, qui fut une colonie espagnole (Epoque des Conquistadors – L’archipel tient son nom du Roi d’Espagne Philippe II en 1565) – L’Espagne vend ce vaste territoire aux Etats-Unis en 1898 qui accordent l’indépendance en 1946 – Autre particularité religieuse, il est le seul pays à dominante catholique en Asie.

Judaïsme philippin – Une origine due à un exode forcé.

L'Inquisition espagnole du 16e siècle avait pour but de maintenir les conventions et les croyances de l'Église

catholique - Les décrets royaux émis en 1492 et 1501 ont ordonné aux Juifs de se convertir au catholicisme ou de quitter l'Espagne - Les nouveaux convertis ou «marranes» ont continué à pratiquer leur foi de manière cachée - Peu de temps après ils ont été persécutés et ont quitté la péninsule ibérique pour rejoindre les Philippines.- Jorge et Domingo Rodriguez ont été les premiers » marranes » à atteindre Manille en 1590. - En 1593, les deux frères ont été jugés et emprisonnés avec au moins huit autres » marranes » qui résidaient à Manille - En conséquence, il y a eu peu de présence juive aux Philippines au cours des trois siècles de colonisation espagnole. Il faut attendre l’année 1870, pour que la première ″colonie juive″ soit créée aux Philippines - L'une des premières familles juives fut celle des frères Lévy, trois marchands français (originaire d’Alsace) qui se sont installés à Manille suite à la guerre franco-prussienne - Ils sont rejoints par des Juifs turcs, égyptiens et syriens attirés par les routes commerciales vers les Philippines - La guerre hispano-américaine de 1898 a marqué la fin de la domination espagnole sur les îles - Par la suite, le contrôle américain a permis à la ″communauté″ juive de s'établir officiellement à Manille. Au début du 20

e siècle, de nombreux Juifs américains ont été attirés par les opportunités et le ″lieu exotique″

qu'offrait Manille - En 1920, la ″communauté″ juive s'est officiellement établie en construisant la première synagogue - Entre 1936 et 1941, il y a une migration massive des Juifs qui cherchaient refuge à Manille. En 1941, l'invasion japonaise des Philippines a créé le chaos - Beaucoup de citoyens juifs ont été persécutés, battus, envoyés dans des camps d'internement, ou même tués - Deux synagogues sont détruites - Après que les forces alliées aient libéré les Philippines, l'armée américaine a aidé à la reconstruction de la ″communauté″ juive de Manille - Pourtant de nombreux Juifs qui avaient cherché refuge pendant la guerre, sont partis pour Israël ou les Etats-Unis - On estime que 250 à 500 Juifs vivent actuellement à Manille – C’est les seuls du vaste archipel. (Maeva Tibi / Tel-Avivre)

La synagogue de Manille (Photos G.F.o)

Entrée du cimetière et petit cimetière juif de Manille (Photos G.F.o)

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Cimetière juif de Manille – Stèle du souvenir avec les noms des victimes juives de la barbarie japonaise

pendant la dernière guerre mondiale entre 1942 et 1945 (Photos G.F.o) Un lien unique et particulier est assez remarquable avec la lecture consacrée aux juifs des pays du Sud-Est Asiatique – En Birmanie, Malaisie, Singapour et les Philippines, c’est les exactions commises contre la population civile (en particulier juive) par l’armée japonaise – Les trois puissances de l’Axe (Allemagne-Italie-Japon) avaient des politiques différentes mais une idéologie commune : LA DESTRUCTION TOTALE DES JUIFS – On reste effaré par le port de l’insigne infamant et dénonciateur : "Les adultes juifs devaient porter du rouge et blanc à rayures sur leurs manches pour pouvoir être identifiés" sur l’ile de Pénang en Malaisie imposé par les autorités civiles et militaires japonaises de 1942 à 1945 – Aucun livre d’histoire contemporaine ne mentionne ces faits – Faut dire que l’histoire du judaïsme des pays d’Asie du Sud-Est n’ intéresse pas grand monde – Et la lecture encore moins ! La campagne de Birmanie est une phase du théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est déroulée de janvier 1942 à juillet 1945 sur le territoire birman, alors colonie de l'Empire britannique - Elle a opposé les forces Alliées (Royaume-Uni et troupes des Indes britanniques, [Canada, Australie], République de Chine, Etats-Unis) à celle de l’Axe, représentée par l’Empire du Japon - Comme dans les autres territoires occupés, ils maltraitent la population (civile et juive), n’hésitant pas à exécuter ceux qui leur désobéissent - Le traitement est pire pour les prisonniers Alliés, les Japonais employant ces derniers dans la construction de ponts sur les fleuves - Les conditions de travail sont terribles : les prisonniers sont mal nourris, battus voire exécutés - Plus de 50 000 d’entre eux trouvent la mort dans ces chantiers, ainsi que 250 000 civils venant des populations locales (Birmans, Malais, Indiens…et Juifs). La « route de Birmanie » est une route stratégique construite par les Britanniques durant la Seconde Guerre mondiale entre Lashio au Sud de Mandalay et Kunming (Chine) pour approvisionner l'armée nationale

révolutionnaire chinoise du Kuomintang (Parti de Sun Yat-Sen , puis Tchang Kaï-Chek) qui luttait contre les

Japonais - Coupée par les forces japonaises en 1942, elle fut remplacée par un pont aérien et complétée par une route passant plus au nord entre Leddo (Inde) et le nord de la Birmanie en passant par Mandalay - C’est la fameuse Leddo Road (Route Leddo) qui fit des milliers de victimes parmi les forces armées Britanniques, Américaines, Australiennes, Néo Zélandaises et les brigades juives - Les combats furent à outrance et d’une rare intensité tant par les affrontements armés que par les conditions géographiques et climatiques extrêmes (Jungle, mousson, malaria, etc) Le nom de « Route de Birmanie » a été donné à la route de ravitaillement entre la bande côtière d'Israël et Jérusalem, construite par l'armée israélienne pendant la première guerre israélo-arabe de 1948, en souvenir de la véritable route de Birmanie - Bel hommage ! (G .F.o / Carnets de voyage en Birmanie 1995/96/97 – Florilège) Références – Sources bibliographiques et crédits photos Les indications sont en lettres minuscules italiques de couleur orange Deux ouvrages de références générales - «Juifs du bout du monde» - Odette Lang - (Editions l’Harmattan) - «Histoire universelle des Juifs» - Elie Barnavi et Denis Charbit – (Editions Fayard)

Remerciements spéciaux à : - Cédric K (Kisangani, République démocratique du Congo) - Marie Jeanne (Luanda, République d’Angola) - MWH Team (Gaborone, République du Botswana et Chicago, USA) - Gustav S (Durban, République d’Afrique du Sud) - Kalya et Nan Nan – Classic Inn Family (Rangoon, République de l’Union de Birmanie)

G.F.o (Montpellier – France – Octobre 2013)