Un réservoir d’eaUpoUr le barrage

noUvel accUeil, noUvelles dessertes

atM3dsUr le toit dU Mont

T R A V A U XN°21 - Décembre 2009

La Baie réinvente le Mont

RÉTABLISSEMENT DU CARACTÈRE MARITIME DU MONT-SAINT-MICHEL

Dossier

sUr Le TerrAiN 8

les navettes HippoMobiles vUes par les Haras nationaUX

pAroLe D’experT 7cAhier TechNiqUeAcTUALiTés 6 < 73 

> ObservatOire de la fréquentatiOn

prévoir eT gérerL’AffLUeNce

> ObservatOire de la fréquentatiOn

Chaque étape du projet de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel est examinée et validée par des commissions nationales. Une fois n’est pas

coutume, le projet a réuni le 26 novembre dernier à Paris les deux commissions chargées d’émettre un avis sur les aspects de l’opération liés à la mise en valeur du site : la Commission Supérieure des Sites Perspectives et Paysages (CSSPP) et la Commission Nationale des Monuments Historiques (CNMH). Ces deux commissions, chacune composée d’une quarantaine de membres experts et indépendants, ont ainsi étudié la présentation faite par la délégation de huit représentants de la maîtrise d’ouvrage des prochains travaux situés en périmètre classé. Ceux-ci concernent, en aval du barrage, la réalisation d’un seuil de partage et d’épis pour faciliter la divagation du Couesnon, ainsi que la mise en œuvre des futurs ouvrages d’accès (lire pages 6 et 7).

Les avis des commissions sont transmis aux ministères compétents (celui de l’Écologie pour

la CSSPP et celui de la Culture pour la CNMH) qui s’y réfèrent pour l’octroi des autorisations et l’instruction des nouvelles étapes du chantier. Un avis favorable a été émis sur l’ensemble des travaux présentés, hors terre-plein d’arrivée, au pied des remparts, et les espaces publics liés à la Délégation de Service Public. Des précisions qui émaneront des études en cours devront être présentées devant les instances nationales ou régionales, en février prochain.

Par ailleurs, le Syndicat Mixte soutient le projet de création d’un groupe de suivi, sur le terrain, des réalisations à venir. Ce groupe, dont la composition sera prochainement définie, veillera à la qualité des aménagements dans leurs détails.À travers ces différents regards d’experts, le Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel s’entoure de toutes les précautions nécessaires à la cohérence du projet sur un site protégé, rappelons-le, par 14 directives européennes et lois françaises différentes.

éDiTo

LA presse eN pArLe…

À chAqUe éTApe, UNe vALiDATioN NATioNALe

frANÇois-xAvier 

direCteur général des serViCes du sYndiCat Mixte Baie du Mont-saint-MiCHel

ocToBre 2009

ecologikLe Mont en sursis édition 10/09

stuttgarter Nachrichten (Allemagne)Der Mont-Saint-Michel soll Insel bleiben (Le Mont Saint-

Michel doit rester une île)édition du 17/10/09

ArchicrééLe fleuve et l’océanédition 17/10/09

Le MoniteurLe Mont-Saint-Michel rendu à la merédition du 23/10/09

Le parisienLe barrage qui va sauver le Mont-Saint-Michelédition du 25/10/09

Ushuaïa MagazineLe Mont-Saint-Michel retrouve la mer : un retour sur les travaux du barrageédition du 29/10/09

2

de BeAULAiNcoUrT

BrÈves

A vant d’entrer dans la phase de curage du Couesnon et de l’anse de Moidrey proprement dite, des travaux prépara-toires ou « préliminaires » sont néces-saires. « Nous devons savoir comment

fonctionnent les chenaux qui sont creusés sur l’anse de Moidrey, présente Paul Cancel, conducteur d’opération des aménagements hydrauliques pour le Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel. Il s’agit d’optimiser d’une part le comportement de ces aménagements vis-à-vis des marnages biquotidiens, et d’autre part de vérifier si le profil théorique des chenaux est techniquement réalisable. C’est une opération importante, car elle va nous permettre d’influencer la rédaction des cahiers des charges de manière « réaliste » pour que les entreprises ne soient pas face à des travaux irréalisables… ».Aujourd’hui, des engins de l’entreprise Mastellotto (1) creusent les premiers éléments de la structure digitée de l’anse et réalisent leurs connexions au Couesnon. Ces travaux supervisés par ANTEA (2). Ces premiers travaux vont générer près de 70 000 m3 de déblais de tangue. Celle-ci sera stockée sur la zone de transit de l’anse de Moidrey avant de servir, en partie, pour l’aménagement du futur parking.

le couesnon nettoyéLes berges du Couesnon font l’objet de travaux également. Depuis la mi-novembre, le nettoyage de la végétation qui s’est peu à peu réinstallée sur les berges du fleuve est assuré par l’entreprise Richard Lesaulnier (3). « Ce sont essentiellement sur les berges des opérations de débroussaillage, de sélection pour conservation, de coupe d’arbres et arbustes, et sur les exhaussements du Couesnon des opérations d’arra-chage (avec souches) de la végétation et de gestion des rémanents, indique Paul Cancel. Ces travaux sont réa-lisés préalablement pour faciliter les travaux de curage du Couesnon qui démarreront fin 2010 et anticiper la détérioration et l’évolution de la végétation suite à l’in-troduction d’eau salée dans le fleuve. »

(1) MASTELLOTTO est l’entreprise titulaire des travaux préliminaires dans l’anse de Moidrey basée

à Carpiquet (Calvados).(2) ANTEA est une société indépendante d’ingénierie et de

conseil en environnement basée à Hérouville-Saint-Clair (14), qui assure la maîtrise d’œuvre des

aménagements hydrauliques.(3) L’entreprise Richard Lesaulnier de Saint-Denis-le-Vêtu

(Manche) est en charge des travaux de nettoyage des berges du Couesnon.

AcTUALiTéslA bAie TRAVAUX

AMÉNAGEMENTS HYDRAULIQUES

Un réservoir d’eau pour le barragedes engins s’activent sur l’anse de Moidrey pour creuser les premiers chenaux de la structure « digitée » (en forme de main) qui servira de réservoir pour compléter le volume nécessaire aux lâchers d’eau progressifs du barrage. les berges du couesnon font également l’objet de travaux.

Ça roule pour la Ligne Baie !« Ligne Baie », l’offre de transport (train-car-vélo) mise en place cet été par les régions Basse-Normandie et Bretagne entre Granville et Saint-Malo, a rencontré un vif succès. Avec 200 voyageurs par jour en juillet et 300 en août (avec un record de 500 passagers le 18 août), les objectifs ont été largement dépassés, soit 8% de plus que projeté. Il est d’ores et déjà question d’étendre la durée de ce service de juin à septembre en 2010. Offre complète sur www.lignebaie.fr

Natura 2000 : acte iiAprès la réflexion, place à l’action. Le Document d’Objectifs relatif au site Natura 2000 Baie du Mont-Saint-Michel, élaboré par le Conservatoire du Littoral dans le cadre du réseau Natura 2000, vient d’être validé par le Comité de Pilotage le 26 novembre dernier. En réponse à la Directive Habitats Faune-Flore et à la Directive Oiseaux, la centaine d’actions identifiées pour la conservation des habitats et espèces identifiées sera donc progressivement mise en place, à partir de l’an prochain.Plus d’informations sur le réseau Natura 2000 : www.natura2000.fr et sur le site « Baie du Mont-Saint-Michel » : www.baie-mont-saint-michel.fr/fr/natura_2000.php

Pelles mécaniques et autres bulldozers creusent

les premiers chenauxdans l’anse de Moidrey

pour étudier l’adaptation des profils dessinés à la

réalité du terrain.

Nettoyage en cours des berges du Couesnon.

LA presse eN pArLe…Ushuaïa MagazineLe Mont-Saint-Michel retrouve la mer : un retour sur les travaux du barrageédition du 29/10/09

3

« Satisfaire les attentes des visiteurs »

U ne meilleure connaissance des visiteurs est la première pierre d’une gestion durable d’un site à la fois touristique et naturel comme la baie du Mont Saint-

Michel. Pour alimenter sa réflexion dans le cadre des travaux et des aménagements en cours et à venir, le Syndicat Mixte a décidé de se doter d’un observatoire de la fréquentation. Depuis 2008, sa construction repose à la fois sur l’expertise de

chercheurs spécialisés dans ce domaine et sur la concertation avec ses partenaires (lire ci-contre). « Outre un état des lieux de la fréquentation actuelle, nous avons besoin de données, à la fois quantitatives et qualitatives, qui nous permettent surtout de prévoir ce qu’elle sera demain », explique Cyril Fouquet, chargé des Études et de la Qualité au Syndicat Mixte. Si le Mont compte approximativement 3 millions de visiteurs par an – le chiffre date d’une étude de 2004 –, qu’en est-il réellement ? Seront-ils plus ou moins demain ? Grâce à un système de modé-lisation prenant en compte différents critères comme la météo, la date…, il sera possible, à terme, d’anticiper les flux touristiques et d’objectiver l’adap-tation de l’offre aux demandes. Des prévisions à la fois utiles au Syndicat Mixte mais de manière générale à tous les acteurs jouant un rôle dans l’accueil du public : du délégataire (choisi pour la construction et l’exploitation des navettes et parkings) aux profession-nels et institutionnels liés au tourisme.

des modes de visites différents« Aujourd’hui, nous ne maîtrisons pas les volumes de fréquentation au jour le jour, observe Cyril Fouquet. L’objectif est de pouvoir les anticiper au maximum grâce à un certain nombre d’indicateurs que nous

Les équipes de laboratoire GEOMERsont sur le terrain depuis juin 2008 pour compter, observer, suivre la fréquentation.

4

connaître les visiteurs, leurs attentes, leur comportement pour évaluer, anticiper et gérer l’affluence du Mont et de la baie. depuis sa création en 2008, l’observatoire de la fréquentation mis en œuvre par le syndicat Mixte, poursuit cet objectif. le point sur les avancées de cette mission au long cours.

prévoir et gérer l’affluence Dossier 

GEOMER

GEOMER

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Viv

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Cher

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x

 > ObservatOire de la fréquentatiOn > ObservatOire de la fréquentatiOnDossier

lA bAie TRAVAUX

sommes actuellement en train de définir ». Ceux-ci permettront alors un traitement des nombreuses données collectées, soit par comptage qu’ils s’agissent du nombre de visiteurs et de leur origine, soit par questionnaire, entretien ou suivis d’itinéraires en ce qui concerne la durée et le contenu des visites, les attentes ou le comportement des visiteurs… Certaines tendances se confirment. Celle de l’origine des visiteurs notamment : 75% de Français, à majorité Normands, Bretons, ou des Pays de la Loire ; 25% d’étrangers (la plupart

provenant des pays voisins comme la Belgique, l’Allemagne, la Grande-Bretagne). D’autres tendances se dévoilent. Les estrans concentrent plus de 55% de la fréquentation piétonne et représentent par conséquent la principale voie d’accès au Mont-Saint-Michel pour les piétons. Si l’abbaye, par ailleurs, fait partie intégrante de la visite pour 95% des groupes, elle l’est dans une bien moindre mesure pour les individuels. La synthèse des données 2009 doit être présentée en février prochain. Parallèlement, certaines méthodes de collecte vont être optimisées. Dans les semaines prochaines, l’installation, au pied de la digue d’éco-compteurs, permettra d’enregistrer précisément le passage des piétons. « L’objectif est d’automatiser

au maximum la collecte de données quantitatives », explique Cyril Fouquet. En 2010, l’observatoire s’appuiera aussi sur l’ouverture du barrage au public, notamment à l’occasion des grandes marées. Sur le site, dès lors plus proche de sa future configuration, les visiteurs seront appelés à donner leurs avis ou à exprimer leurs intentions sur les futurs moyens d’accès au Mont – navettes et parcs de stationnement (lire également p.6-7). Des données qui, le cas échéant, permettront au délégataire de service public d’ajuster son offre pour répondre au mieux aux attentes des visiteurs. L’observatoire permettra aussi de mesurer leur degré de satisfaction.

Les sports et loisirs nature à la loupe

> l’ObservatOire de la fréquentatiOn

« Satisfaire les attentes des visiteurs »

le comité de pilotageCet observatoire est placé sous maîtrise

d’ouvrage du Syndicat Mixte et il est

porté techniquement par les équipes

spécialisées du laboratoire GEOMER de

l’université de Bretagne Occidentale.

Cette équipe de chercheurs est recon-

nue notamment pour la mise en place

d’observatoire de la fréquentation sur

les îles Chausey ou dans le parc natio-

nal de Port-Cros.

Le caractère innovant du projet tient

dans sa relation entre la construction

d’un observatoire de la fréquen-

tation mené par Solenn Le Berre et

la démarche de modélisation de la

fréquentation menée dans le cadre de

la thèse de Cécile Guégan. Cette confi-

guration permet de développer une

nouvelle thématique de recherche

tout en valorisant les savoir-faire

du laboratoire GEOMER.

Un comité de pilotage de

l’observatoire de la fréquentation se

réunit chaque année (…). Ce comité

sollicite l’expertise et le savoir-faire

touristique des partenaires

économico-touristiques autour

du Mont-Saint-Michel. Les membres

ont un rôle de propositions et de

validation de thèmes ou d’outils

à développer pour permettre de faire

de cet observatoire un véritable

outil performant de suivi et de

prospective dans la baie du

Mont-Saint-Michel.

la collecte des donnéesLa réalisation d’un état des lieux a été

menée par les équipes du laboratoire

GEOMER. Il s’agissait d’affiner, de

compléter et d’actualiser les données

fournies par l’étude ODIT France

FIGESMA de 2001, par la réalisation

d’une campagne de questionnaires

et d’enquêtes diverses. Concrètement,

les équipes du laboratoire GEOMER

sont sur le terrain depuis juin 2008

pour compter, observer, suivre

la fréquentation.

les méthodes utiliséesLa collecte comprend cinq types

d’approches : quantitative, quali-

tative, comportementale, spatiale et

temporelle. Plusieurs méthodes sont

employées :- Comptage : il peut être effectué sur

la digue, ou par les gardiens sur les

parkings.- Questionnaires à choix multiples :

depuis deux ans, quelque 2000 ques-

tionnaires, d’une vingtaine d’items,

ont été distribués et remplis sur site

par les visiteurs, camping-caristes…

- Entretiens instantanés : il s’agit

d’interviews réalisées sur site auprès

de visiteurs, de chauffeurs de bus…

- Suivis d’itinéraires : un visiteur, ou

un groupe, est suivi à son insu. Tout

est noté : le parcours, le temps passé,

les actes de consommation… Une cen-

taine de ces suivis a déjà été réalisée.

- Survol du site : des photographies

aériennes sont réalisées au-dessus

du site.

restitution des résultatsLes données collectées permettent

d’alimenter une base de données

pour traiter les informations, consti-

tuer la mémoire de la fréquentation,

et mettre en place des indicateurs

pour anticiper et prévoir jour après

jour le volume de fréquentation.

Des fiches synthétiques dresseront

quant à elles un état des lieux annuel

de la fréquentation. Le bilan 2009 doit

ainsi être présenté courant février.

Comment ça marche ?

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connaître les visiteurs, leurs attentes, leur comportement pour évaluer, anticiper et gérer l’affluence du Mont et de la baie. depuis sa création en 2008, l’observatoire de la fréquentation mis en œuvre par le syndicat Mixte, poursuit cet objectif. le point sur les avancées de cette mission au long cours.

prévoir et gérer l’affluence 

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 > ObservatOire de la fréquentatiOn > ObservatOire de la fréquentatiOn

+ d’infos

Cyril Fouquet

Chargé de mission Etudes et

Qualité au Syndicat Mixte

Baie du Mont-Saint-Michel

Tél. 02 33 89 01 01

Mail : syndicat.mixte

@rcm-mtstmichel.fr

Dans le cadre de la Gestion Intégrée de la Zone Côtière (GIZC), visant à concilier la protection de l’environnement et l’activité humaine dans la baie, l’association interdépartementale Manche Ille-et-Vilaine (AIMIV) a engagé un état des lieux précis sur les sports et loisirs de nature. Combien sont-ils ? Où se pratiquent-ils, et quand ? Une méthodologie de collecte des données a été confiée à un bureau d’études extérieur. Au moyen de survols de la baie en ULM, d’observations à la longue vue, d’entretiens réalisés par des médiateurs nature sur le terrain et d’informa-tions relayées par ses partenaires, une meilleure

connaissance des pratiques permettra à l’associa-tion de cibler des actions de communication et de sensibilisation auprès des usagers. « Il ne s’agit pas d’interdire, mais d’anticiper et prévenir les sources de conflits et d’impacts sur l’environnement », souligne Thierry Robin, chargé de mission à l’AIMIV. La mise en place d’un observatoire participatif de suivi des activités de nature dans la baie succè-dera à cette première phase d’expertise, en cours jusqu’en mai 2010.

Plus d’informations sur www.baie-mont-saint-michel.fr

cAhier TechNiqUe

Le délégataire finalise les étudesavant les travaux

> AUToMNE 2009

Le chANTiereN iMAges

Début octobre 2009, l’anse de Moidrey accueille à nouveau des engins de terrassementSur cette image, le tracé d’un futur chenal commence à apparaître après les premières interventions de pelles mécaniques. Plusieurs milliers de mètres cubes de tangue sont extraits de chaque amorce de criche et chargés dans des camions qui évacuent les sédiments vers une zone de stockage provisoire au Nord de l’anse.

Nettoyage des berges du couesnon…Pendant plusieurs mois, de novembre 2009 à février 2010, les berges du Couesnon vont être nettoyées afin de préparer les futurs travaux de curage du fleuve qui débuteront à partir de fin 2010.

… et réutilisation intelligente des déchets produits.Au fur et à mesure, la société chargée du nettoyage sélectionnera les troncs permettant d’être réutilisé pour du bois de chauffage. Les autres bois et branchages seront déchiquetés et broyés directement sur le chantier avant d’être valorisés en copeaux de chauffage ou en compost.

>>> deux parkings et plusieurs zones de stationnement

L’appel d’offres sur la délégation de service public pour l’accueil et la desserte

du Mont, remporté par Veolia Transport, comprend notamment la réalisation

et l’exploitation de deux parkings, un sur le lieu dit de la Caserne et un autre

mitoyen de la gare de Pontorson. Le premier, d’une capacité de 4 200

places, dont 200 réservées aux deux roues, s’appuie sur le projet d’origine.

Il comprend un parking hivernal avec un revêtement en dur pour une

utilisation en toute saison. Cette première zone sera aussi composée

d’une petite surface enherbée. Afin de respecter le parti pris boisé, les

allées seront séparées par des arbres à hautes tiges. La deuxième zone,

totalement enherbée, sera utilisée uniquement en périodes plus fréquentées.

Des arbustes sépareront les différentes poches de stationnement. Enfin,

une troisième zone, plus à l’est, elle aussi en herbe, ne servira qu’en

cas d’affluence exceptionnelle.

Le second parking sera réalisé à proximité de la gare de Pontorson. D’une

capacité d’environ 250 places, il devra s’inscrire dans un projet d’urbanisme

plus large qui reste à définir avec les acteurs locaux.

>>> navette pour les Montois et un bus pontorson/le Mont

> futurs accueil et dessertes du Mont-saint-Michel 

1

2

6

3

4

Dernières interventions aux abords du barrage Entamés en mars 2009, les travaux de renforcement et de protection des berges du Couesnon arrivent à leur terme. Les abords du barrage ont désormais une toute autre allure et apportent la touche esthétique finale à cet ouvrage qui sera accessible pour le public pour la saison 2010.

Veolia Transport

En dehors des cinq navettes automobiles,

réversibles et propres (norme Euro V) d’une

capacité de 100 places, et des six navettes

hippomobiles d’une capacité de 50 places,

toutes deux au départ du barrage

(lire La baie travaux N°20), le futur réseau

de transport public prévoit deux autres

lignes. La première au départ de la gare

de Pontorson amènera au Mont-Saint-

Michel les utilisateurs du train grâce à un

bus classique dont le design sera cohérent

avec les autres navettes. Enfin, une

quatrième ligne permettra aux Montois,

aux salariés du Mont et aux personnes à

mobilité réduite, de se rendre sur le

rocher grâce à un petit bus d’une capacité

d’environ 20 places. Cette dernière navette

assurera une desserte depuis le cœur du

parc de stationnement jusqu’au pied

des remparts, toute l’année et 24h/24.

Vue virtuelle du futur parc de stationnement.

JeAN-frANÇois coTTrANT

délégué régional des

Haras nationaux

en quoi les navettes hippomobiles sont-elles un moyen de transport efficace ?

Elles sont efficaces d’un point de vue écologique car elles n’utilisent pas d’énergie fossile. Il nous reste uniquement à régler le problème logistique pour les amener au Mont. Les animaux seront logés à moins de 2 km du Mont, à l’anse de Moidrey. Ils pourront être acheminés soit à pied, soit en véhicule léger.Économiquement, ce type de transport se révèle également très intéressant. L’investissement n’est pas supérieur à celui d’un véhicule motorisé. Concernant l’efficience du transport, les véhicules permettront de transporter 600 passagers par heure en période de pointe. En effet, pour un trajet allant du parking au pied du Mont, il faut en moyenne une demi-heure et il y aura six navettes hippomobiles de 50 places.

comment ces navettes cohabiteront-elles avec les autres modes de transports ?

Les chevaux restent du « matériel vivant ». Pour une question de sécurité, il a été convenu qu’à proximité des piétons ou d’autres véhicules, ils devront réduire leur allure au pas. Dans les zones plus libres, ils pourront en revanche être au trot.

Y a-t-il une volonté patrimoniale dans cette démarche ?

L’utilisation des chevaux répond à une demande. Nous avons étudié la fréquentation de sites disposant d’hippomobile et avons pu analyser une réelle recherche d’authenticité de la part des usagers. Dans cette logique, nous avons voulu être cohérents avec l’histoire locale. Nous avons donc préconisé l’uti-lisation de trois sortes de chevaux : le Cob, qui est un carrossier normand ; le percheron, un cheval de trait ornais, et le cheval de trait breton. Ces races locales sont bien adaptées au travail attelé. De plus, les éle-veurs ne manquent pas dans les environs, ce qui évitera d’importants coûts de transport. Par souci pédagogique, parmi ces locaux, quelques étrangers pourraient se glis-ser comme le boulonnais, le cheval de trait du nord et le Shire, un cheval britannique. Une manière d’initier le public à la connaissance sur les chevaux.

« Un mode de transport

 

NAVETTES HIPPOMOBILES

Parole d’expert

Le délégataire finalise les étudesavant les travaux

… et réutilisation intelligente des déchets produits.Au fur et à mesure, la société chargée du nettoyage sélectionnera les troncs permettant d’être réutilisé pour du bois de chauffage. Les autres bois et branchages seront déchiquetés et broyés directement sur le chantier avant d’être valorisés en copeaux de chauffage ou en compost.

>>> deux parkings et plusieurs zones de stationnement

L’appel d’offres sur la délégation de service public pour l’accueil et la desserte

du Mont, remporté par Veolia Transport, comprend notamment la réalisation

et l’exploitation de deux parkings, un sur le lieu dit de la Caserne et un autre

mitoyen de la gare de Pontorson. Le premier, d’une capacité de 4 200

places, dont 200 réservées aux deux roues, s’appuie sur le projet d’origine.

Il comprend un parking hivernal avec un revêtement en dur pour une

utilisation en toute saison. Cette première zone sera aussi composée

d’une petite surface enherbée. Afin de respecter le parti pris boisé, les

allées seront séparées par des arbres à hautes tiges. La deuxième zone,

totalement enherbée, sera utilisée uniquement en périodes plus fréquentées.

Des arbustes sépareront les différentes poches de stationnement. Enfin,

une troisième zone, plus à l’est, elle aussi en herbe, ne servira qu’en

cas d’affluence exceptionnelle.

Le second parking sera réalisé à proximité de la gare de Pontorson. D’une

capacité d’environ 250 places, il devra s’inscrire dans un projet d’urbanisme

plus large qui reste à définir avec les acteurs locaux.

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3 >>> les bâtiments de services et d’exploitation

Le délégataire de service public a aussi la charge de construire

un ensemble immobilier à proximité des parkings de la Caserne.

Il comprend des ateliers nécessaires à l’accueil, à l’entretien et

la réparation des différentes navettes de transport. Afin de

respecter la cohérence architecturale des bâtiments existants et à venir, un

parti pris a été retenu avec des façades en pierre et des toitures en zinc.

Ces caractéristiques seront aussi respectées par le Syndicat Mixte qui aura

la charge de réaliser à proximité le futur centre d’information touristique.

>>> rappel des tarifs

• Parking de la Caserne : 8,5€/voiture (55€/autocar privé,

12,5€/camping-car, 3,5€/moto) au delà de 1 heure de stationnement.

Tarif de 3€ en cas de stationnement de moins d’une heure

et gratuit pour moins de 30 minutes.

• Parking de Pontorson : gratuit.

• Minibus pour les Montois, salariés du Mont et PMR : gratuit.

• Trajet entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel : 2€.

• Desserte hippomobile du barrage au Mont : 6,5€ l’aller-retour/personne

(4€ pour un trajet simple) - 3,25€ pour les moins de 14 ans

(2€ pour un trajet simple).

• Navette motorisée entre le barrage et le Mont : gratuit.

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lA bAie TRAVAUX

Dernières interventions aux abords du barrage Entamés en mars 2009, les travaux de renforcement et de protection des berges du Couesnon arrivent à leur terme. Les abords du barrage ont désormais une toute autre allure et apportent la touche esthétique finale à cet ouvrage qui sera accessible pour le public pour la saison 2010.

Le seuil de partage se prolonge de 100 mètres Dans le cadre des travaux sur les berges, les entreprises Mastellotto et ETV ont également été chargées de prolonger le seuil de partage, qui avait été amorcé lors de la construction du barrage. Cet ouvrage de séparation du Couesnon en deux chenaux sera par la suite prolongé jusqu’aux remparts du Mont dans le cadre des travaux hydrauliques en aval du barrage.

La crételle sur le départEn 2008 et 2009, environ 200 000 graines de Crételle hérissée et de trois autres plantes rares ont été récoltées sur la digue-route. Une partie de ces graines sera semée sur deux sites d’accueil à partir de début 2010. Le développement des plantes sera ensuite suivi pendant plusieurs saisons de floraison avant d’envisager un transfert plus massif.

Veolia Transport / Artefact

 écologique et économique »

Vue sur les futurs bâtiments de services et d’exploitations.

Son métier l’a déjà conduit à travailler sur des sites extraordinaires : les temples de Karnak en Egypte ; le gouffre de la Verna, l’un des plus grands vide souterrain d’Europe, dans

les Pyrénées atlantiques… Mais pour Bertrand Chazaly, ingénieur géomètre-topographe, l’opération menée sur la baie du Mont-Saint-Michel reste tout à fait exceptionnelle, « à la fois par le cadre, la technologie utilisée et les conditions de mise en œuvre ». Pour l’équipe d’ATM3D qui, une fois par mois, grimpe dans la flèche de l’abbaye du Mont pour une journée de mesures (la dernière a eu lieu le 4 novembre dernier), il s’agit d’une véritable expédition. Il faut en effet compter deux heures pour atteindre le sommet, avec l’ensemble du matériel embarqué. « Il nous faut transporter le scanner, l’ordinateur qui sert à le piloter et les batteries de rechange, car une fois là-haut, pas question de redescendre », explique Bertrand Chazaly. « Au total, nous montons ainsi 80 kg de matériel », le tout avec toutes les précautions nécessaires… Le scanner d’ATM3D est en effet un petit bijou de technologie, d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros, dont il n’existe que peu d’exemplaires dans le monde … « Pour franchir les derniers mètres, nous sommes encordés. Il nous faut passer par des trappes et des

échelles en bois, avant d’arriver sur la petite plateforme, située juste sous l’archange », raconte-t-il.

« dominer la baie »

Mais une fois arrivé sur le toit du Mont, place au spectacle. « Les paysages sont incroyables. De là, on domine la baie. J’ai alors le sentiment d’être incroyablement privilégié. Lorsqu’on est là-haut, on peut observer une journée complète de la vie du site : le ballet des touristes, les bouchons sur la digue, les ULM, qui pas-sent à notre hauteur… ». Reste tout de même la pression. Celle de parvenir à réaliser toutes les mesures nécessaires dans la journée malgré les contraintes (temps, marées, lâchers d’eau du barrage…). Pour obtenir un scan com-plet, à 360°, l’appareil balaie, pendant trois heures le relief de la baie. Il enregistre 10 000 points par seconde, dans un rayon de 1 000 à 1 500 mètres autour du Mont. Une véritable performance, car la capacité d’un tel appa-reil ne dépasse généralement pas 400 m. Au final, ces données, qui viennent compléter d’autres mesures réali-sées par laser aéroporté, permettront le suivi rapproché de l’évolution de l’efficacité des lâchers d’eau du nouveau barrage dans la zone d’action du Couesnon.

Bertrand chazaly > atM3d – ingénieur géoMÈtre-toPograPHe

sur le toit du Mont, la baie à 360° 

bernard chazaly prend toute la mesure des lieux depuis son point culminant, la flèche de l’Abbaye. ATM3D scanne et numérise les abords du Mont dans le cadre du programme de suivi hydrosédimentaire et de l’efficacité du barrage.

8

lA bAie TRAVAUX

sUr Le TerrAiN

eN chiffres

131 mètres…… au-dessus de la baie. C’est l’altitude à laquelle les équipes d’ATM3D travaillent.

3Le nombre de personnes nécessaires pour mener l’opération à chaque fois. L’équipe est composée d’un opérateur scanner, d’un technicien et d’un troisième membre qui positionne, au sol, des cibles d’environ 1 mètre de diamètre, pour recaler les mesures du scan de manière précise.

22 millionsC’est le nombre de points que le scanner 3D, utilisé pour cette opération, est capable d’acquérir en une demi-journée.

4 ansÀ raison d’une fois par mois en moyenne : c’est le temps que doit durer le programme de mesures de l’altimétrie des fonds sédimentaires de la baie mené par ATM3D pour le compte du Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel.

Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel - 2, rue du Prieuré - BP 29 - 50170 Ardevon Directeur de la publication : Laurent Beauvais - Rédaction et Mise en page : www.aprim-caen.fr - Photos (hors crédits précisés) : Syndicat Mixte

Baie du Mont-Saint-Michel - Patrick Dontot - aprim - Imprimerie : Lecaux-OCEP - Dépôt légal à parution - I.S.S.N. 1283-8136

N°21 - décembre 2009

L’opération d’aménagement d’intérêt national du Mont-Saint-Michel est soutenue par