Baguage Kervijen 2012 floristique des entités étudiées. Etablir un diagnostic phytosociologique...

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David HEMERY, Christine BLAIZE, 2012 Suivi par le baguage de l’avifaune des marais littoraux de Kervijen et de Ty Anquer Nidification et migration postnuptiale, 2012 Participation au Programme National d'Actions du phragmite aquatique

Transcript of Baguage Kervijen 2012 floristique des entités étudiées. Etablir un diagnostic phytosociologique...

David HEMERY, Christine BLAIZE, 2012

Suivi par le baguage de l’avifaune des marais littoraux de Kervijen et de Ty Anquer

Nidification et migration postnuptiale, 2012 Participation au Programme National d'Actions du

phragmite aquatique

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 2

Photo de couverture (Grumpy Nature) : Martin pêcheur Alcedo atthis Étude financée par : La Communauté de Communes du Pays de Châteaulin et du Porzay La DREAL Bretagne L’agence de l’eau Bretagne Le Conseil Général 29 Rédaction David HEMERY et Christine BLAIZE, Grumpy Nature, http://associationgrumpynature.wordpress.com

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SOMMAIRE

INTRODUCTION .................................................................................................................... 4 MATÉRIEL ET MÉTHODES ....................................................................................................... 5

Implantation des filets et localisation des sites ....................................................................... 5 Suivi de la nidification : programme STOC-capture (Kervijen et Ty Anquer) ............................ 5 Suivi de la migration post-nuptiale (Kervijen)...................................................................... 6

Manipulation des oiseaux..................................................................................................... 6 RESULTATS .......................................................................................................................... 7

Première partie : suivi par le baguage de la reproduction des passereaux des roselières.............. 7 Bilan des captures ........................................................................................................... 7 Indice de capture............................................................................................................. 8 Analyse par site............................................................................................................... 8 Analyse temporelle .......................................................................................................... 9 Fidélité des nicheurs........................................................................................................10 Caractérisation du milieu .................................................................................................10 Observations complémentaires .........................................................................................10 Communication et formation ............................................................................................11 Conclusions....................................................................................................................12

Deuxième partie : Suivi de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles sur le marais de Kervijen (Axe II). Participation au Plan d’Actions National du phragmite aquatique (Axe III thème ACROLA) ..........................................................................................................................13

Le suivi de la migration postnuptiale .................................................................................13 Calendrier et pression de capture .................................................................................13 Bilan du baguage .......................................................................................................14 Phénologie.................................................................................................................15 Temps de séjour ........................................................................................................15

Recherche du phragmite aquatique : participation au PNA phragmite aquatique .....................16 Bilan des captures et temps de séjour...........................................................................16 Milieu de capture........................................................................................................16 Chronologie des captures de phragmite aquatique sur le marais de Kervijen......................16

Contrôles lors de la migration postnuptiale.........................................................................16 Analyse paysagère ..........................................................................................................17 Gestion des niveaux d'eau ...............................................................................................18 Communication ..............................................................................................................18 Formation ......................................................................................................................18 Observations naturalistes.................................................................................................18 Conclusion .....................................................................................................................19

DISCUSSION / CONCLUSION .................................................................................................20 PERSPECTIVES.....................................................................................................................22 Remerciements ....................................................................................................................23 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................24

Annexe I : Météo durant le mois d’août Baie de Douarnenez ...................................................25 Annexe II : Articles de journaux ..........................................................................................26

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INTRODUCTION

Situés dans le Finistère, au fond de la baie de Douarnenez, les marais littoraux de Kervijen et de Ty Anquer (fig. 1) représentent des reliquats d’anciennes zones humides (CUILLANDRE, 1998) servant de zones de reproduction et/ou de halte migratoire pour diverses espèces d'oiseaux et en particulier les passereaux paludicoles : rousserolles effarvattes, phragmites des joncs, phragmite aquatiques, bruants des roseaux, gorge bleue à miroir et bouscarle de Cetti (HEMERY et BLAIZE, 2010). Pour mieux connaître l’importance et le rôle de ces marais pour l’avifaune au cours de l'année, des suivis par le baguage sont menés depuis 2008 par l'association Grumpy Nature. Cette méthode est complétée par des observations naturalistes ponctuelles afin d'inventorier la biodiversité animale et végétale présente sur ces marais. L'étude de l'avifaune des marais littoraux du Porzay se décline en deux programmes bien distincts et complémentaires. D'une part, un suivi concernant l'intérêt de ces zones humides pour l'accueil des oiseaux en période de reproduction est mené au printemps. D'autre part, le second suivi vise à mettre en avant la fonctionnalité du marais de Kervijen pour l'avifaune comme halte migratoire postnuptiale notamment pour le phragmite aquatique espèce mondialement menacée. En effet, depuis 2010 le marais de Kervijen fait partie des sites intégrés au Plan National d'Actions du phragmite aquatique.

Les objectifs de l’étude ornithologique Les objectifs proposés au gestionnaire au travers de ces différents programmes sont de :

- mesurer l’intérêt du site pour l’avifaune en période de nidification (programme STOC-capture) et en halte migratoire postnuptiale (programmes ACROLA et Axe II), en particulier pour les passereaux paludicoles ;

- mesurer l’impact des modes de gestion (hydraulique et fauche du roseau) sur l’avifaune nicheuse et migratrice. En effet, lorsque les roseaux sont coupés en hiver, ils sont encore trop bas au printemps suivant pour servir de site de nidification aux passereaux paludicoles (AULERT et PROVOST, 2003). En revanche, ils sont suffisamment développés en été et automne pour abriter des oiseaux en halte migratoire. A cela s'ajoute la maîtrise tout au long de l'année des niveaux d'eau, primordiale pour permettre un bon développement notamment de l'entomofaune et de l'ichtyofaune et assurer une bonne fonctionnalité du site pour l'avifaune au cours de son cycle biologique ;

- caractériser les milieux rencontrés pour affiner les connaissances sur la structure, la composition floristique des entités étudiées. Etablir un diagnostic phytosociologique de ces deux marais afin d’en améliorer la gestion. Matériel et méthodes

Figure 1 : Localisation des marais de Kervijen et de Ty Anquer (fond cartographique : Googleearth.com)

Kervijen

Ty Anquer

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MATERIEL ET METHODES

IMPLANTATION DES FILETS ET LOCALISATION DES SITES Suivi de la nidification : programme STOC-capture (Kervijen et Ty Anquer) La participation à ce type de programme nécessite de suivre un protocole précis, établi au niveau national, par le CRBPO1. Un programme STOC-capture peut être réalisé dans différents habitats. Il existe deux déclinaisons de cet axe de recherche :

- STOC-capture dit "classique", c'est l'option choisie pour le marais de Ty Anquer. Aucune contrainte n'est imposée dans l'implantation des filets, si ce n'est de reproduire chaque année le même schéma,

- STOC-capture appelé "STOC ROZO", généralement réalisé dans une roselière, c'est l'option appliquée à Kervijen. Il nécessite de suivre un plan spécifique d’implantation des filets.

Une station STOC-capture doit, si possible, se situer dans un milieu homogène, pas nécessairement isolé. Les habitats présumés stables sont à privilégier. La répartition spatiale des filets (12 mètres de long, maille de 16mm) doit être homogène avec une densité recommandée de 5 filets par hectare. L’emplacement des filets et leur nombre (10 en STOC ROZO, sans limite pour un STOC classique) doivent être les mêmes à chaque session de capture, chaque année. Un minimum de 3 sessions de capture entre mi mai et début juillet doit être réalisé. Il n’y a pas de durée préconisée, c’est le fonctionnement à l’identique, deux années consécutives, qui est important. Une station suivie sur une longue durée a un fort intérêt localement (http://www2.mnhn.fr/crbpo). Les filets sont montés de préférence la veille et déroulés à l’aube. Des séances de baguage sont possibles aussi en soirée (la veille de la matinée de baguage). Dans ce cas, les filets restent ouverts jusqu’à la tombé de la nuit. Une analyse paysagère simplifiée est réalisée. A Ty Anquer, étant donné la taille, la situation et les caractéristiques physiques du marais, il a été décidé d’y réaliser un STOC-capture "classique" (STOC-capture n°223). 11 filets de 12 mètres de long et 1 de 6 mètres ont été posés afin de quadriller au mieux la roselière (fig. 2).

Sur le marais de Kervijen (STOC ROZO n°222), 10 filets de 12 mètres de longueur ont été installés sur les diagonales d'un carré d'un hectare (disposition imposée). Sur ce marais, de 2008 à 2010 la station de capture avait été placée sur la bande de roselières localisée en rive gauche du Kerharo afin d'éviter toute perturbation due à la fauche hivernale (fig. 3, rectangle rouge). Cette pratique a été abandonnée depuis 5 ans. Par conséquent, pour une plus grande pertinence

1 Centre de Recherche par le Baguage sur les Populations d'Oiseaux

Figure 2 : Ty Anquer, plan d’implantation des filets lors du STOC-capture

(fond cartographique : Bd Ortho IGN/CG29)

Figure 3 : Sites d’implantation des filets pour le STOC ROZO à Kervijen.

Rectangle rouge zone d'implantation de 2008 à 2010, carré vert zone d'implantation en 2012.

(fond cartographique : Google earth.com)

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du suivi il a été décidé en concertation avec le gestionnaire du site de changer de zone d’échantillon et d’implanter une nouvelle station STOC au cœur du marais (fig. 3, carré vert). Le nouveau milieu est quasiment le même que sur l'ancienne station. Il est composé d’une roselière inondée monospécifique de Phragmites australis, âgée au minimum de 5 ans, un peu plus morcelée. Suivi de la migration post-nuptiale (Kervijen) Pour la migration post-nuptiale, au mois d'août, les filets ont été placés dans la partie amont et centrale du marais. Nous avons cherché à exploiter la mosaïque de milieux présents sur le site. De plus, comme il a été mentionné en introduction, en 2009 le marais de Kervijen a intégré les sites où est mis en place le Plan National d’Actions (PNA) du phragmite aquatique. En conséquence, l’accent a été mis sur la capture de cette espèce. Cela ne change rien à ce qui a été réalisé par le passé. Il s’agit d’optimiser la pression de capture sur les zones potentiellement favorables à l’alimentation des phragmites aquatiques : bordure de roselière près des zones inondées, tout en continuant à suivre les passereaux paludicoles en migration. En conséquence, les filets ont été installés près des zones potentiellement favorables à l’alimentation des passereaux paludicoles et tout particulièrement du phragmite aquatique. Les unités dédiées au programme du CRBPO thème ACROLA (pour Acrocephalus paludicola, le phragmite aquatique) sont composées de 3 filets disposés successivement. Cela représente 36 mètres de filets. Chaque unité est accompagnée d’une repasse diffusant uniquement le chant du phragmite aquatique. Trois unités de ce type ont été installées. Trois autres filets (25 mètres) ont été installés en marge du marais et au-dessus du fleuve côtier (programme du CRBPO thème axe 2). Ils ont été associés à une repasse mixte, diffusant les chants d’oiseaux paludicoles : phragmite aquatique, gorge bleue à miroir, locustelle lucinoïde, rousserolle effarvatte, etc. Selon la météorologie et le nombre de personnes présentes, entre 72 et 169 mètres de filets ont été ouverts. Comme en période de nidification une analyse paysagère simplifiée est réalisée. Celle-ci répond aux exigences du PNA (Le NEVE, 2010). L’objectif étant de caractériser un minimum le milieu étudié. MANIPULATION DES OISEAUX Quelque soit le protocole appliqué, la manipulation des oiseaux et la prise des données se fait de la même manière. Les captures se sont déroulées du lever du jour à midi, sauf météo défavorable. Tous les oiseaux capturés sont placés dans de petits sacs en attendant d’être manipulés (durant le STOC les oiseaux sont bagués au filet). Après détermination de l'espèce et baguage de l'oiseau, des renseignements de nature différente sont notés pour chaque individu : date et heure de capture, nom de l'espèce, numéro de la bague, âge, sexe, état du plumage, mesure de l'aile, adiposité, poids au 1/10e de gramme près à l'aide d'une balance électronique. Les oiseaux sont ensuite relâchés. Un certain nombre d'entre eux seront recapturé dans les heures, les jours ou les années qui suivent. Ils fournissent alors des "contrôles" riches d'enseignements. Parmi les éléments susceptibles d'être alors appréhendés figurent : les voies de migration, le temps de séjour, la variation pondérale, la survie, les déplacements des oiseaux dans la roselière, la fidélité du site comme halte migratoire et/ou comme site de nidification… Les différentes analyses ornithologiques au cours de ce rapport portent essentiellement sur les espèces de passereaux paludicoles.

Stagiaires à la table de baguage. Grumpy Nature©

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RESULTATS

PREMIERE PARTIE : SUIVI PAR LE BAGUAGE DE LA REPRODUCTION DES

PASSEREAUX DES ROSELIERES (STOC-CAPTURE) Toutes les sessions de capture ont été réalisées entre le 17 mai et le 16 juillet malgré des conditions météorologiques et climatiques mauvaises. Au total ce sont 9 sessions qui ont été effectuées. Les sessions en soirée n'ont pas pu avoir lieu systématiquement (tab. I). La pression de capture est donc la même entre chaque session et sur chaque site. Par contre l'indice de capture varie au cours du temps.

Tableau I: Calendrier des sessions STOC 2012 DATES Ty Anquer station STOC n°223 Kervijen station STOC n°222 17/05/2012 soirée 18/05/2012 soirée matinée 19/05/2012 matinée 17/06/2012 soirée 18/06/2012 matinée 19/06/2012 matinée 15/07/2012 matinée 16/07/2012 matinée Total sessions 5 4

Bilan des captures Au cours du printemps 2012, 160 captures ont été effectuées sur les deux marais. Ce chiffre est en baisse par rapport aux années passées: -19,5% par rapport à 2010 et -23% comparé à 2009. Par contre le nombre d'espèces différentes passe de 16 en 2010 à 18 en 2012 (HEMERY et BLAIZE, 2010). Comme le montre le tableau II, seules 4 espèces de passereaux paludicoles ont été capturées : la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) 44% des captures, le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) 21%, le phragmite des joncs (Acrocephalus schoeniclus) 6,8% et la bouscarle de Cetti (Cettia cetti) 2,5%. Sans surprise se sont les espèces paludicoles, qui représentent la majorité des captures : 75% (66 % en 2010). Les autres espèces comme les fauvettes, les turdidés (merle, grive, rouge gorge…), les paridés (mésanges), les fringillidés, etc… nichent en périphérie des roselières, dans les haies, les broussailles, la strate buissonnante de la lande ou bien dans les bâtiments qui se trouvent près des marais. Ces oiseaux sont en transit dans la roselière où peuvent venir s’y nourrir. C’est le cas des

Phragmite des joncs (Grumpy Nature©)

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Figure 4 : Fluctuation mensuelle de l’indice de captures sur les 2 marais en 2012

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Ty Anquer

Kervijen

hirondelles rustiques qui chassent les insectes au ras de l’eau, ou des mésanges bleues qui capturent des insectes dans les tiges de roseaux. Elles sont toutes protégées à l’exception du merle noir et de la grive musicienne. Notons les premières captures pour le site de Kervijen du martinet noir et surtout du martin pêcheur en période de reproduction.

Tableau II : Bilan des espèces capturées lors des différentes sessions du STOC 2012 Kervijen Ty Anquer

ESPECES Baguges Contrôles Total Baguges Contrôles Total Total

Rousserolle effarvatte 37 15 52 7 12 19 71

Bruant des roseaux 12 12 24 2 8 10 34

Phragmite des joncs 5 6 11 0 0 0 11

Accenteur mouchet 5 0 5 3 2 5 10

Mésange bleue 4 1 5 0 0 0 5

Merle noir 0 0 0 4 0 4 4

Rouge gorge familier 0 0 0 4 0 4 4

Bouscarle de Cetti 0 0 0 2 2 4 4

Pouillot véloce 1 0 1 2 0 2 3

Fauvette à tête noire 0 0 0 2 0 2 2

Hirondelle de rivage 0 0 0 2 0 2 2

Hirondelle rustique 2 0 2 0 0 0 2

Pinson des arbres 0 0 0 2 0 2 2

Martin pêcheur 1 1 2 0 0 0 2

Grive musicienne 0 0 0 1 0 1 1

Bergeronnette grise 1 0 1 0 0 0 1

Linotte mélodieuse 0 0 0 1 0 1 1

Martinet noir 1 0 1 0 0 0 1

Total 69 35 104 32 24 56 160

Indice de capture (nombre de captures/longueur de filets ouverts) L'évolution de l'indice de capture au cours des sessions présente un aspect en cloche (fig. 4). Il est très faible en mai, le pic coïncide avec le mois de juin, puis il baisse en juillet. Le phénomène est le même sur les deux marais. Cette fluctuation est différente de ce qui a été observée les autres années (HEMERY et BLAIZE, 2010) où le pic des captures se faisait en juillet. Habituellement on assiste à une augmentation continue des captures entre mai et juillet en grande partie du au recrutement (naissances) des passereaux paludicoles. Cette année, le fait que la hausse se soit limitée au mois de juin peut en partie s'expliquer par les mauvaises conditions météorologiques du printemps au moment des sessions et la fluctuation brutale des niveaux d'eau tout au long du printemps. Analyse par site Le cortège avifaunistique des deux marais est similaire. Ce sont les espèces de passereaux paludicoles qui dominent les captures. On retrouve les deux mêmes principales espèces : la rousserolle effarvatte et le bruant des roseaux (tab. II). La troisième place est occupée par le phragmite des joncs à Kervijen et par la bouscarle de Cetti à Ty Anquer. Fait surprenant, l'absence du phragmite des joncs dans les captures à Ty Anquer alors que l'espèce a pu être entendu et observée à plusieurs reprises au cours des sessions. Il en va de même pour la bouscarle de Cetti sur Kervijen où au cours de chaque session des individus ont été entendus (4 en mai), mais aucun n'a été capturé.

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La diversité sur le marais de Kervijen est moins importante que Ty Anquer, avec 10 espèces différentes capturées. Elle est dominée par les espèces strictement inféodées aux roselières : la rousserolle effarvatte (50%), le bruant des roseaux (23%), le phragmite des joncs (10,5%). Ces derniers représentent 86% des captures, valeur supérieure aux années passées. La représentativité du bruant des roseaux connaît une augmentation spectaculaire. Le nombre de captures est quasiment triplé par rapport à 2009 et 2010 (8,9% en 2010 ; 8,3% en 2009). La proportion de phragmite des joncs affiche une hausse plus modeste (8,1% en 2010 ; 7,1% en 2009). En 2010, on notait déjà une baisse flagrante des captures de bouscarle de Cetti (1,1% en 2010 contre 8,3% en 2009 ; HEMERY et BLAIZE, 2010). Le phénomène s'est poursuivi en 2012 avec aucune capture. A Ty Anquer, la diversité spécifique est plus importante avec 12 espèces (16 en 2010), notamment en raison de la localisation du marais au carrefour de plusieurs habitats bien distincts : landes, haies arborées, cultures, marais, cours d’eau, dune, plages…. Les espèces paludicoles n’y représentent que 41% des captures, valeur nettement en baisse par rapport à 2009 et 2010 (respectivement 67,8% et 65,8%). La rousserolle effarvatte représente 34% des captures, le bruant des roseaux 18% (valeur triplée par rapport à 2009 et 2010 alors que les effectifs capturés sont similaires), la bouscarle de Cetti 3,6% et le phragmite des joncs 0 % alors qu'en 2009 et 2010 il occupait le second rang des espèces capturées sur ce site. Analyse temporelle La figure 5 montre qu'en mai ce sont les migrateurs prénuptiaux et surtout les nicheurs qui sont contactés (+1A2). En juin, la hausse des effectifs est due au nombre de couples installés plus important qu'en mai et au début de la période d'élevage des jeunes (1A3). Les adultes et notamment les femelles se déplacent davantage (plus de captures de femelles en juin) pour rechercher la nourriture nécessaire au nourrissage des oisillons. En juillet, une proportion importante des captures concerne les jeunes de l'année qui représentent près de 44% des captures. Un grand nombre sera contrôlé au cours du mois d'août. En effet, les nicheurs de rousserolles effarvatte notamment, restent sur le site de reproduction de mai à fin août, voire le début d’automne pour les plus tardifs (HEMERY et BLAIZE 2009a). Dans le cas du marais de Kervijen on s'aperçoit que le recrutement a lieu dès le mois de juin pour le phragmite des joncs et le bruant des roseaux (fig. 6). Les effectifs de jeunes sont faibles à peine 5% des captures. Par contre, en juillet on s'attendait comme chaque année à

2 +1A = adulte, potentiellement reproducteur 3 1A = jeune de l'année

Figure 5 : Cumul sur les deux marais du nombre de captures par âge et par mois

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Figure 6 : Nombre de captures par mois et par âge des trois principales espèces, sur le marais de Kervijen

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Phragmitedes joncs

Rousserolleeffarvatte

Bruant desroseaux

Phragmitedes joncs

Rousserolleeffarvatte

Bruant desroseaux

Phragmitedes joncs

Rousserolleeffarvatte

Bruant desroseaux

Mai Juin Juillet

No

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capturer davantage de jeunes de l'année toutes espèces confondues or ce n'est pas le cas (fig. 5). On remarque qu'en juillet seuls les juvéniles de rousserolle effarvatte sont capturés. Plus aucun jeunes bruants ou phragmite des joncs n'est bagué (fig. 6). Fidélité des nicheurs L'objectif d'un programme comme le STOC est de contrôler des oiseaux bagués les années précédentes sur le site. En 2012, sur le marais de Ty Anquer, 8 rousserolles effarvattes et une bouscarle de Cetti, baguées entre 2008 et 2010 ont été contrôlées au printemps. A Kervijen, 5 contrôles concernent des oiseaux bagués les années passées : 2 rousserolles effarvattes, 1 mésange bleue, 1 femelle martin pêcheur baguée en août 2010 et 2 bruants des roseaux dont un avec une bague qui n'a pas été posée par nos soins. Ce faible nombre de contrôles peut s'expliquer par le changement d'emplacement de la station STOC par rapport à la période 2008/2010. Caractérisation du milieu A Kervijen, la station prospectée est un carré de 100 mètres de coté, soit une surface échantillon d'un hectare, située en plein cœur de la roselière inondée. Cette roselière est composée à 80% de Phragmite australis non fauchés depuis 5 ans, d'une hauteur moyenne de 2,2m. Sur les marges du carré se développe des zones herbacées composées de graminées, épilobes, calitriches, iris des marais et autres plantes aquatiques formant une strate basse. Cette roselière présente de nombreuses trouées d'eau libre. L'inondation est totale de mai à juillet avec des fluctuations mensuelles importantes du niveau de l'eau (fig. 7). A Ty Anquer, nous sommes en présence d’une vieille roselière (>10 ans) de petite taille (hauteur maximum 1,80 mètres), plutôt sèche, en voie d’atterrissement (plus de 15 espèces végétales selon les zones) avec une litière importante (>15 cm). Les points situés sur les bords du marais accueillent une megaphorbiaie. Le marais peut être divisé en deux grandes formations végétales, qui pourraient être davantage affinées. Schématiquement, en partant de la travée centrale on trouve au sud une roselière monospécifique avec un maximum de 5 espèces, le Phragmite australis dominant largement. Au nord de la travée le milieu passe à une mégaphorbiaie où le phragmite devient moins présent et où l’épilobe, la verge d’or occupent entre 50 et 75% de la surface associés à la morelle, le gaillet grateron, des myosotis.... En mai la totalité du marais était inondée. Par la suite, le sol est resté gorgé d'eau sans affleurer (fig. 7). En 2010 une petite surface de roselière (30 mètres carrés) a été fauchée en novembre. Cette micro gestion associée à la forte inondation du marais au printemps a permis de redynamiser cette portion de roselière, les tiges de roseaux dépassant de 20 cm le reste de la roselière. En août 2012 une nouvelle zone a été fauchée près de la première. Observations complémentaires Les sessions de baguage sont aussi l'occasion de réaliser des observations naturalistes générales. Au printemps 2012 de nombreux indices de présence du campagnol amphibie ont été relevés sur le marais de Ty Anquer et de Kervijen. Rappelons que cette espèce a changé de statut et est désormais classée comme espèce protégée à l'échelle nationale. Des traces de râles d'eau ont été notées à Ty Anquer.

Figure 7 : Niveau d'eau par mois, autour de la zone d'implantation des filets

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Kervijen Ty Anquer

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A Kervijen, à chaque session une femelle busard des roseaux a été notée, mais sans mâle. Une aire de nourrissage de busard avec plusieurs pelotes de rejection a été trouvée. En mai observation d'une spatule blanche en vol vers le sud. Observation de sarcelles d'été, sont-elles reproductrices ? Cette espèce est sur la liste rouge nationale (reproduction). Observation d'une jeune couleuvre à collier, de grenouille agile, crapauds communs, ragondin.

Communication et formation (annexe II) A plusieurs reprises des communiqués de presse ont été écrits au cours du printemps sur le déroulement du baguage sur les marais du Porzay. Les STOC ont aussi été l'occasion d'accueillir des bénévoles, qui plus est, de jeunes bagueurs en cours de formation (Thomas GOUELLO et Justine MOUGNOT, la régionale de l'étape) ainsi que du public curieux d'en savoir plus sur notre activité. Un article paraîtra également dans le bulletin communal de Ploeven.

Couleuvre à collier Grumpy Nature©

Grumpy Nature©

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Conclusions Malgré les mauvaises conditions météorologiques du printemps (fortes précipitations et fort vent) la campagne des STOC 2012 a pu être réalisées. Le bilan est mitigé. Le nombre de captures chute de près de 20% comparé à 2010 et le nombre d'espèces est moins important également. Pour une plus grande pertinence de l'étude dans le cadre du suivi sur le marais de Kervijen, il a été décidé de changer de zone d’échantillonnage et d’implanter une nouvelle station STOC au cœur du marais, abandonnant l'ancienne station, plus en marge. Ce nouvel emplacement, reflétant mieux la communauté d’oiseaux utilisant le site, explique en partie les changements observés dans le cortège avifaunistique. La station étant localisée en plein cœur de la roselière, elle ne bénéficie de l'effet bordure du coteau. Les passereaux paludicoles sont donc mieux représentés et le nombre des autres espèces a diminué et leur effectif est anecdotique. Les résultats du baguage montrent également une baisse du recrutement chez ces espèces comme le bruant des roseaux, ou le phragmite des joncs. La mauvaise production des passereaux paludicoles, excepté la rousserolle effarvatte, est certainement liée à différents paramètres, dont la gestion des niveaux d'eau de fin d'hiver/début printemps mal adaptée pour la biodiversité et tout particulièrement pour les passereaux paludicoles. En avril, le marais à sec a nécessité la manipulation des vannes afin d'inonder le marais. Mais en mai et juin, les fortes précipitations ont contribué à la hausse brutale des niveaux d'eau, noyant certainement les nids des espèces les plus précoces nichant au sol (canards colverts, foulques macroules, râles d'eau, bruant des roseaux, phragmite des joncs…). Seule la rousserolle construisant un nid coulissant attaché sur des tiges de roseaux au-dessus de l'eau, a pu tirer profit de la situation. Depuis de nombreuses années la nidification du martin pêcheur était suspectée sur le bassin versant du Kerharo. La capture d'une femelle au printemps, présentant une plaque incubatrice fraîche la confirme. A Ty Anquer, l'absence du phragmite des joncs est très curieuse. Habituellement l'espèce occupe le second rang des captures sur ce site. Aucune modification du milieu ne s'est produite entre 2010 et 2012. A quoi est du la disparition de l'espèce sur ce marais ? Bien qu'un chanteur ait été observé nous sommes loin des effectifs des années passées. La forte inondation du marais au cours du mois serait elle à l'origine de l'absence de l'espèce ? Afin de confirmer les changements observés en 2012 sur les deux marais arrière littoraux du Porzay il est nécessaire de poursuivre le programme STOC les années à venir.

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2- LE SUIVI DE LA MIGRATION POSTNUPTIALE

DEUXIEME PARTIE : SUIVI DE LA MIGRATION POSTNUPTIALE DES PASSEREAUX

PALUDICOLES SUR LE MARAIS DE KERVIJEN (AXE II). PARTICIPATION AU PLAN

D’ACTIONS NATIONAL DU PHRAGMITE AQUATIQUE (AXE III THEME ACROLA) Les premières campagnes estivales de baguage à Kervijen furent effectuées par Bretagne Vivante en août de 2006 à 2008 (GUYONNET et BARGAIN, 2006). Par la suite, la relève a été prise par Grumpy Nature (tab. III).

Tableau III : Calendrier des campagnes de baguage selon les structures intervenantes 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Bretagne Vivante X X X Grumpy Nature X X X X X pas de baguage

Le suivi de la migration postnuptiale Calendrier et pression de capture La pression de capture (longueur de filets ouverts en mètres) n'a pas été la même au cours du temps (tab. IV). Elle a évolué en fonction des conditions météorologique et du nombre de personnes disponibles.

Le phragmite aquatique Acrocephalus paludicola est le plus rare et le plus menacé des passereaux d'Europe continentale. Largement répandu dans les plaines inondables européennes jusqu'au début du XXe siècle, la population mondiale en 2009 est réduite à environ 13 000 mâles chanteurs, localisés principalement dans l'est de la Pologne, en Biélorussie et en Ukraine. Il est inscrit en liste rouge mondiale de l'UICN où il est classé «vulnérable». Il figure à l'Annexe I de la Directive Oiseaux de l'Union européenne, à l'Annexe II de la convention de Bern et à l'Annexe I de la convention de Bonn. A ce titre, il bénéficie depuis 2003 d'un Memorandum international sous l'égide du Programme pour l'environnement des Nations Unies, dont l'objectif à l'horizon 2020 est de sortir le phragmite aquatique de la liste rouge de l'UICN. La France fait partie des 14 pays qui ont ratifié ce Memorandum. Ces documents internationaux sur disponibles sur le site de l'Aquatic Warbler Conservation Team : http://www.aquaticwarbler.net/ (LE NEVE et BARGAIN, 2009).

Le phragmite aquatique Migrateur rare

Le phragmite des joncs Localement nicheur régulier et migrateur

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 14

Tableau IV : Pression de capture et nombre de captures quotidiennes 11/08 12/08 13/08 14/08 15/08 16/08 17/08 18/08 19/08 20/08 21/08 22/08

ACROLA 108 108 108 108 72 144 144 144 144 108 108 Pression de capture par thème AXE 2 18 54 18 18 54 54 66 66 54 48 48

Total des captures 150 83 12 Session

interrompue 29 54 39 38 40 26 30

Bilan du baguage Au cours des 11 matinées de baguage, 501 oiseaux ont été capturés de 17 espèces différentes (tab. V). Parmi ces espèces, 7 sont strictement inféodées aux marais (8 en 2010 et 5 en 2009) et 6 sont des passereaux paludicoles : le phragmite des joncs, la rousserolle effarvatte, le bruant des roseaux, le phragmite aquatique, la bouscarle de Cetti et la gorge bleue à miroir. L’ensemble de ces espèces représente 89,4% des captures (79,7% en 2010) et seulement les trois premières comptent pour 86,4%. La majorité des autres captures concerne principalement des oiseaux non inféodés aux roselières mais qui les utilisent pour diverses raisons à cette période de l’année : dortoir, zone d’alimentation, zone de transit, halte migratoire (HEMERY et BLAIZE, 2010)… Tableau V : Bilan spécifique des captures en migration postnuptiale, août 2012 ESPECES Baguages % baguages Contrôles % contrôles Total % captures Phragmite des joncs 182 47.15 45 39.13 227 45.31 Rousserolle effarvatte 128 33.16 29 25.22 157 31.34 Bruant des roseaux 24 6.22 25 21.74 49 9.78 Mésange bleue 14 3.63 5 4.35 19 3.79 Martin pêcheur 5 1.30 4 3.48 9 1.80 Bouscarle de Cetti 7 1.81 2 1.74 9 1.80 Accenteur mouchet 6 1.55 3 2.61 9 1.80 Phragmite aquatique 3 0.78 1 0.87 4 0.80 Merle noir 4 1.04 0.00 4 0.80 Pouillot véloce 3 0.78 0.00 3 0.60 Fauvette à tête noire 2 0.52 1 0.87 3 0.60 Troglodyte mignon 3 0.78 0.00 3 0.60 Linotte mélodieuse 1 0.26 0.00 1 0.20 Rouge gorge familier 1 0.26 0.00 1 0.20 Gorge bleue à miroir 1 0.26 0.00 1 0.20 Marouette de Baillon 1 0.26 0.00 1 0.20 Chevalier aboyeur 1 0.26 0.00 1 0.20 Total 386 115 501

Les faits marquants sont :

� L'absence des différentes espèces d'hirondelles dans les captures. Au vu des observations quotidiennes ce n'est pas très surprenant étant donné les faibles effectifs notés.

� Notons la première mention connue de marouette Baillon sur le site. � La confirmation de la fréquentation du marais de Kervijen par le phragmite aquatique

Gorge bleue à miroir Bouscarle de Cetti Bruant des roseaux

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 15

Phénologie Le pic principal des captures a lieu le 11 août (fig. 8) et les jours suivants le nombre de captures décline rapidement en raison des conditions météorologiques (fortes précipitations). Le retour de la situation anticyclonique (annexe I) s'accompagne d'un regain de la migration. Les effectifs sont nettement inférieurs à ceux des premiers jours de capture et plus réguliers. Un second pic de migration se dessine entre le 17 et le 20 août.

Les deux espèces majoritaires sur le marais expliquent presque entièrement la courbe de la phénologie (fig. 8). Le pic principal du 11 août est marqué par l'important effectif de phragmite des joncs et de rousserolle effarvatte bagués ce jour. Un deuxième pic de passage de moindre importance a lieu les 19 et 20 août pour le phragmite des joncs. Les effectifs bagués de rousserolles effarvattes sont stables entre le 16 et le 22 août. Cela montre que l’apport de migrateurs stricts est relativement faible et que les oiseaux stationnent plusieurs jours sur place. En effet, on part du principe que les individus s’habituent aux filets et la piégeabilité devient moins bonne. Un renouvellement rapide des individus présents avec une pression de capture comparable voire supérieure, devrait maintenir une constance ou augmenter le nombre de captures. Temps de séjour Pour le calcul du temps de séjour, seuls les oiseaux bagués et contrôlés au mois d’août ont été pris en compte. Etant donné la courte période de suivi le fait de prendre en compte que les oiseaux bagués en août permet d'établir une durée de séjour minimale pour le site à un moment donné. Les durées de séjour courtes des phragmites et des rousserolles (tab. VI) montrent que le site est utilisé par des migrateurs stricts alors que les temps de séjour plus longs des bruants des roseaux et des bouscarles de Cetti concerneraient plutôt des oiseaux sédentaires. Durant les sessions d’août, on peut être raisonnablement certain que les phragmites des joncs (en particulier ceux capturés fin août), les gorge bleues ainsi qu’une partie des rousserolles effarvattes capturés sont nés ailleurs qu’à Kervijen. Tableau VI : Durée moyenne de stationnement par espèce à Kervijen (en jours)

2012 2011 2010 2009 2008 2007

Phragmite aquatique 1 (n=4) 3 (n=1) Phragmite des joncs 5,1 (n=28) 5,1 (n=31) 2,5 (n=2) 3,4 (n=18) 4 Rousserolle effarvatte 5,7 (n=13) 6,1 (n=26) 4,2 (n=16) 3,5 (n=21) 12 Bruant des roseaux 7,1 (n=9) 10,2 (n=13) 7,3 (n=3) 23 (n=1) Bouscarle de Cetti 7,5 (n=2) 11,5 (n=6) 4 (n=1)

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11/08 12/08 13/08 14/08 15/08 16/08 17/08 18/08 19/08 20/08 21/08 22/08

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ture

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Phragmite des joncs Rousserolle effarvatte capture totale

Figure 8 : Phénologie des captures et du baguage des phragmites des joncs et des rousserolles effarvattes, 2012

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 16

Recherche du phragmite aquatique : participation au PNA phragmite aquatique Bilan des captures et temps de séjour En 2012, 4 phragmites aquatiques de première année ont été capturés : 3 baguages et un contrôle étranger (Belgique). 3 individus ont été pris dans les unités du thème ACROLA, le 11 août et 1 dans les filets posés suivant le protocole du thème AXE 2, le 19 août. Les captures de phragmite aquatique ont eu lieu les jours de pics de migration du phragmite des joncs (fig. 8). En 2012, le temps de séjour des phragmites aquatiques est de 1 journée. Toutefois, on peut raisonnablement penser, au vu de son adiposité (3) et des mauvaises conditions météorologiques des jours précédents, que l’individu capturé le 19 août était sur le site depuis plus longtemps. Milieu de capture Trois phragmites aquatiques ont été capturés sur les unités de filet ACROLA installées en lisière de roselières humides monospécifiques à Phragmites australis (>2,5m de hauteur), âgée d’au moins 5 ans, délimitant des trouées d’eau libre offrant des touffes herbacées éparses et de la végétation aquatique basse sur des surfaces exondées. L’oiseau capturé dans les filets thème AXE 2, l’a été dans un milieu totalement différent. Il s’agit d’une mégaphorbiaie d’une hauteur comprise entre 80 et 120 cm en périphérie d’un massif de roselières monospécifiques et d’un canal. Chronologie des captures de

phragmite aquatique sur le

marais de Kervijen En regroupant les deux années de captures sur le marais de Kervijen (fig. 9), on constate qu'elles sont étalées dans le temps et ont lieu entre le 11 et le 30 août. Contrôles lors de la migration postnuptiale (*en attente des données de baguage) Un total de 115 contrôles ont été effectués en 2012. 8 ne sont pas des auto-contrôles d'août 2012, parmi lesquels 3 sont étrangers :

• 1 phragmite aquatique bagué en Belgique quelques jours plus tôt, • 1 bruant des roseaux bagué hors site*, • 3 rousserolles effarvattes baguées hors site*, • 2 phragmites des joncs*: 1 bagué au Royaume Uni et 1 aux Pays Bas. • 1 martin pêcheur (femelle adulte, baguée en 2010 à Kervijen)

Phragmite aquatique Grumpy Nature©

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Figure 9 : Phénologie cumulée des captures de phragmite aquatique en 2010 (bleu) et 2012 (rouge)

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 17

Lors des années passées nous avions affirmer que les jeunes martins pêcheurs capturés sur le marais de Kervijen en août n'étaient certainement pas nés sur le site. Or, la capture ce printemps d'une femelle baguée les années passées en août à Kervijen et présentant une plaque incubatrice fraîche montre la nidification de l'espèce à proximité du marais. Il est donc logique de penser que les jeunes capturés en août 2012 seraient les fruits de la nidification du martin pêcheur. En attendant les données de baguage des individus contrôlés en 2012, les contrôles à Kervijen depuis 2006 d'individus bagués hors site montrent déjà la provenance des oiseaux utilisant Kervijen comme halte migratoire (fig. 10). D'autre part, d'intéressantes informations sur des baguages antérieurs nous sont revenues :

• Au printemps 2010, un phragmite des joncs bagués à Kervijen a été contrôlé vivant au parc national du Djoud au Sénégal

• 1 bécassine des marais baguée en août 2010 à Kervijen a été tuée à la chasse près du marais de Ty Aquer en décembre 2010.

Analyse paysagère La zone d’implantation des filets est représentée par une mosaïque de milieux où apparaissent plusieurs strates végétatives (>2,5 mètres à quelques centimètres du sol). La surface est totalement inondée entre 10 et 80 centimètres pour les trous d'eau, le niveau d’eau moyen oscille autour des 20 cm. Un ressuyage naturel s'effectue progressivement sous les fortes chaleurs et l'absence de précipitations du mois d'août. La majorité de la surface est colonisée par des roselières à grandes hélophytes (Phragmites australis, iris des marais) à inondation quasi permanente. Cette formation végétale recouvre près de 75% de la zone d’étude. La surface de roselières est clairsemée de pièces d’eau libre où se développent des lentilles d’eau et des callitriches. Ces trous d’eau sont parsemés de touradons de roseaux ou de joncs, associés à des graminées ou d'autres espèces. Ces milieux plus bas et ouverts sont favorables à l'alimentation des passereaux paludicoles.

Figure 10 : Origines des fauvettes paludicoles contrôlée à Kervijen depuis 2006 et contrôle d'individu bagué à Kervijen

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 18

Panneau d'informations (photo : Grumpy Nature©)

On trouve également des tremblants (bancs d’herbes flottants) où se développent principalement des roselières mixtes. La végétation est comprise entre 50 – 100 cm (en août – septembre), composée de petites hélophytes: joncs, scirpes, laîches, petites graminées, eléocharis, apium, épilobe, etc.…

Gestion des niveaux d'eau Lors de notre intervention estivale nous avons bénéficié de niveaux d'eau importants (plus bas de 20 cm par rapport à juillet) qui ont baissé progressivement au fil du temps. Fin août un assec du marais a été effectué afin de dynamiser la roselière en favorisant la minéralisation du sol et donc en réduisant l'effet d'atterrissement. Dès la fin octobre, il sera nécessaire de pratiquer une inondation progressive du marais pour maintenir des niveaux d'eau relativement élevés durant l'hiver afin de favoriser l'avifaune, l'entomofaune et l'ichtyofaune. Une inondation hivernale bénéficiera également à la roselière dans la mesure où les rhizomes seront protégés sous l'eau et dynamisera la repousse printanière. Communication Comme lors du programme STOC, le suivi de la migration postnuptiale a fait l'objet de communiqué de presse dans le Télégramme (annexe II). Au-delà de l'aspect biologique et ornithologique, les opérations de baguage à Kervijen ont été l'occasion de mettre en avant le site étudié et de communiquer sur la discipline du baguage. Pour cela un panneau d’information a été installé sur le sentier pédestre qui longe la plage de Kervijen. Entre le 11 et 22 août, 9 personnes sont venues à la station de baguage, ce qui a donné lieu à des échanges sur l'action menée par l'association Grumpy Nature et la CCPCP. Formation Les sessions estivales ont également été l'occasion d'accueillir 2 bagueurs en cours de formation. Observations naturalistes De manière non exhaustive 6 espèces d'odonates ont pu être recensés cet été : Anax imperator, Calopteryx splendens, Calopteryx virgo, Boyeria irene, Cordulegaster boltonii.

Roselière à grande hélophytes clairsemée de trouée d'eau

Vase exondée avec développement de végétation aquatique

Tremblant en zone inondées

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 19

Dans le canal d'entrée et sur le marais dans son ensemble, les eaux abritaient des centaines d'épinoches, deux jeunes anguilles ont été observées également. De nombreux indices de ragondins ont été relevés (plates formes, crottoirs, terriers). Par contre peu d'observations ont été réalisées. Un vol de 39 hérons garde-bœufs a été observé. En plus des espèces capturées, le busard des roseaux a été contacté à nouveau (Directive Oiseaux, liste rouge nationale pour la reproduction), le râle d'eau (liste rouge régionale pour la reproduction) et le courlis cendré (liste rouge nationale pour la reproduction et liste rouge régionale pour l'hivernage) ont été vus. Autre espèce localement intéressante car en déclin : le tarier pâtre nicheur, migrateur et hivernant en proche périphérie du site. Conclusion Les sessions de baguage lors de la migration postnuptiale se sont bien déroulées, seules deux matinées ont dues être annulées. Malheureusement, il semble que nous soyons intervenu entre deux pics majeurs de migration. En effet sur les sites situées plus au nord comme dans l'estuaire de la Seine deux vagues de passages successifs se sont manifestées entre le 7 et le 20 août (HEMERY, REMOND et SIMON, 2012). Le bilan estival 2012 est correct et de qualité. Bien que le nombre d'espèces capturé soit moins important qu'en 2010, plusieurs espèces ont été baguées pour la première fois : la linotte mélodieuse, le chevalier aboyeur et la très rare marouette de Baillon (première mention connue pour le site). Plusieurs espèces habituellement capturées les autres années n'apparaissent pas dans le bilan final : les hirondelles, la bécassine des marais et le râle d'eau alors que l'espèce est très présente sur le site au vu des très nombreux contacts recensés quotidiennement. L'absence de ces espèces dans le bilan des captures ne signifie pas qu'elles ne sont plus présentes sur le site. Le nombre d'espèces capturé a baissé mais la richesse spécifique présente sur le marais est toujours aussi importante. 2012 confirme l'utilisation du marais de Kervijen comme halte migratoire pour le phragmite aquatique qui rappelons-le est menacé d'extinction à l'échelle mondiale. Toutes ces données recueillies depuis 6 ans montrent la bonne fonctionnalité du marais de Kervijen pour répondre aux besoins de l'avifaune et tout particulièrement des passereaux paludicoles en migration postnuptiale. La mosaïque de milieux offre des zones de repos (roselières à grandes hélophytes) et d'alimentation (milieux herbacées, tremblants, strates basse composées de petites hélophytes).favorable aux fauvettes paludicoles et tout particulièrement au phragmite aquatique. Les surfaces d'eau libre ajoutent un atout dans la fonction d'alimentation du site, et de repérage nocturne. La capacité d'accueil du site pour le phragmite aquatique est donc importante.

Suivi par le baguage de l'avifaune des marais de Kervijen et Ty Anquer, 2012 20

DISCUSSION / CONCLUSION

L’étude par le baguage menée ces dernières années a permis de suivre l’avifaune sur la majeure partie de son cycle annuel (nidification, migration postnuptiale et hivernage, HEMERY et BLAIZE, 2009b). Les marais du Porzay sont aussi bien utilisés pour la nidification, comme halte migratoire, comme dortoir (étourneaux, bergeronnettes, hirondelles…), comme site d’alimentation dans le cas des hirondelles (rustiques, de fenêtre et de rivage) et des bergeronnettes (des ruisseaux ou grises), comme site de transit ou d’alimentation pour tous les passereaux paludicoles, les mésanges ou les pouillots etc. Chacun des deux marais a un rôle à jouer dans le cycle biologique des espèces rencontrées. Bien que de petite taille, les sites du Porzay, tout particulièrement Kervijen, représentent et jouent un rôle important dans le cycle biologique de l’avifaune des marais à l’échelle locale, régionale et voire même à l’échelle du nord-ouest Manche-Atlantique. A l’échelle locale, les marais du porzay et leurs zones humides périphériques associées demeurent intéressantes au vu des observations réalisées : limicoles, rallidés, hirondelles de rivage, rustiques et de fenêtres, martinets noirs, bruants des roseaux, rousserolles effarvattes, phragmite des joncs, canards, ardéidés, rapaces… En migration postnuptiale, comparés aux milliers d’oiseaux capturés sur les grandes roselières (plusieurs centaines d’hectares) de la façade Manche-Atlantique, comme la baie d’Audierne, l'estuaire de la Seine ou l'estuaire de la Loire, les résultats paraissent modestes. Mais comparés à d'autres sites de petites tailles les résultats obtenus sont très bons (HEMERY et BLAIZE, 2010; LE NEVE, 2010; CHARTIER, 2007). La diversité et le nombre d’espèces à fort intérêt patrimonial sont importants. De plus, sur les grands sites les opérations de baguage se déroulent sur plusieurs semaines avec une pression de capture et une surface disponible bien plus importantes : 276 mètres de filets sur deux stations en estuaire de Seine en 2012, 300 mètres environ pour 350 ha en Baie d’Audierne (LE NEVE, 2010)…contre un maximum de 169 mètres pour environ 22 ha à Kervijen. Au niveau du Porzay le baguage ne dure que quelques jours (au maximum 15 jours, 28 jours en estuaire Seine, 3 mois en Baie d'Audierne). Il est bien évident que les effectifs d’oiseaux capturés dépendent non seulement de la richesse du site, mais également de la place disponible, de la disponibilité en proies, des périodes d’intervention et de leur durée, de l’emplacement des filets…. Les résultats sont très encourageants. Ils permettent d’évaluer la valeur patrimoniale concernant les espaces échantillonnés. En effet, depuis 6 ans, plusieurs espèces à fort intérêt patrimonial y ont été contactées : phragmite aquatique, gorge bleue à miroir, locustelle tachetée, rousserolle turdoïde, tarier pâtre et tarier des près, hirondelle de rivage, marouette de Baillon, …auxquelles il faut ajouter les espèces observées comme le busard des roseaux, la barge à queue noire, le courlis cendré (statut qui a changé en 2008), le chevalier arlequin, le héron garde bœuf ou le héron pourpré… Les effectifs de ces espèces restent modestes mais intéressants (HEMERY et BLAIZE, 2009a). Enfin, les sessions de baguage sont aussi l'occasion de réaliser des inventaires naturalistes généraux, d'accueillir du public, de communiquer sur les études menées sur le marais auprès des médias. Par ailleurs, le marais joue parfaitement son rôle de dénitrification. Aux dires de la CCPCP les résultats concernant la qualité des eaux suite à leur passage dans le marais sont bons. Par conséquent les résultats respectifs des différentes travaux (dénitrification, suivis naturalistes) menés sur le marais de Kervijen montrent que leurs objectifs sont compatibles. En effet, le marais de Kervijen ne peut plus jouer seulement le rôle d'épurateur du bassin versant du Kerharo. Comme nous le montrons depuis plusieurs années le marais de Kervijen abrite de nombreuses espèces animales à forte valeur patrimoniale. Cette richesse biologique doit être prise en compte dans la gestion du marais ce qui ne desservira aucunement les objectifs liés à la dénitrification, au contraire cela ne pourra que les améliorer. Ainsi il est primordial que le marais soit en eau tout l'hiver cela profitera à l'avifaune en attirant de nouvelles espèces comme la panure à moustaches, le busard des roseaux et le rare butor étoilé, sans parler des espèces plus communes comme les rallidés ou les canards.

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L'inondation hivernale du site et l'immersion des pousses de roseau n'empêchera pas le développement de la plante au printemps. Bien au contraire elle sera protégée durant la saison hivernale et profitera de l'inondation au printemps pour se développer rapidement. Au printemps, l'idéal est de maintenir des niveaux d'eau acceptables (< 50cm) pour répondre aux différents objectifs. Ainsi pour l'avifaune il faut éviter de faire fluctuer les hauteurs d'eau entre le mois d'avril et la fin juillet pour éviter de noyer les nids des espèces nichant au sol comme le bruant des roseaux, la bouscarle de Cetti, le phragmite des joncs, les rallidés et autres canards. En été à intervalles réguliers tous les 3 à 5 ans il est intéressant de procéder à un étiage de la roselière des la fin août pour permettre:

- la recolonisation de certaines zones par le roseau (LE NEVE, 2011), - la minéralisation du sol et donc freiner l'atterrissement du marais (POULIN, 2010 ; LE NEVE,

2011). Globalement au cours de l'année il faut veiller à maîtriser les niveaux d'eau, aspect délicat sur Kervijen en raison de la topographie, des précipitations et du débit de Kerharo. Toutefois l'intervention humaine doit permettre une évolution (hausse ou baisse) progressive des niveaux d'eau afin que l'entomofaune, les mammifères et l'avifaune puisse s'adapter. L'abandon de la fauche du roseau en hiver depuis 5 ans a d'une part permis le vieillissement de la roselière favorable à de nombreuses espèces d'oiseau et à l'entomofaune et d'autre part a certainement contribué à une fréquentation plus importante des espèces paludicoles. En effet, des travaux réalisés en Baie de Seine montrent l’impact négatif de la fauche hivernale du roseau (AULERT et PROVOST, 2003 ; PROVOST et KLEIN, 2011). Cependant, pour maîtriser le développement des ligneux et régénérer la roselière une fauche hivernale tous les 5 ou 10 ans pourrait être envisagée.

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PERSPECTIVES

Il est important de continuer le travail d’inventaire ornithologique et naturaliste pour suivre l’évolution des populations et leur dynamique. Le STOC et le suivi de la migration postnuptiale sont complémentaires. Ils permettent de montrer le rôle que jouent ces marais pour les oiseaux sur la majeure partie de leur cycle biologique. Il serait souhaitable en 2013 de reproduire ces expériences de baguage au printemps (mai-juin-juillet) sur les 2 marais et en été à Kervijen (de préférence entre le 5 et le 20 août). De plus, il serait bien de mettre en place de façon pérenne un suivi de la dynamique de la roselière par le biais de relevés d'habitat (POULIN, 2010). Pour compléter les données existantes sur Kervijen, il serait souhaitable de mener d'autres campagnes de baguage en automne et en hiver pour connaître l'importance du marais à cette période de l'année. Dans la perspective d'offrir des zones d'alimentation supplémentaires aux passereaux paludicoles et de maintenir la mosaïque d'habitats nous proposons d'effectuer au cours de l'été 2013 une fauche expérimentale des roseaux (LE NEVE et TROPEE, 2011) sur le chemin qui borde le canal d'entrée au niveau de la vanne amont. A l’image de ce qui est fait à Kervijen il serait de bon aloi dans le futur de penser au classement en espace naturel protégé du marais de Ty Anquer qui abrite des espèces animales protégées et rares de part l’utilisation d’un habitat en voie de diminution dans notre pays. Les zones périphériques à Ty Anquer méritent également un certain intérêt et pourquoi pas un classement spécial. Sur ce marais, de petites opérations de gestion de la roselière ont été entreprises en 2010 et 2012. De petits carrés de roselière (hors implantation des filets) sont fauchés afin de redynamiser, de rajeunir le milieu et de lutter contre son atterrissement. Une campagne de ramassage des déchets a été réalisée également. Pour ces opérations de gestion les membres de Grumpy Nature se proposent pour l'hiver 2012 et l'année 2013, en accord avec les propriétaires. Enfin, dans le cadre des inventaires des zones humides du Pays du Porzay, il serait intéressant de penser à une restauration du caractère humide du site. Pour cela la mise en place d’une vanne, ou d’un canal d’entrée des eaux du fleuve côtier voisin pourraient être envisageables voire même un étrépage d'une partie du marais.

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier la Communauté de Communes du Pays de Châteaulin et du Porzay pour nous avoir permis de mettre en place ces différents suivis, en particulier, Alida BOISHUS. Merci aux personnes qui nous ont rendu visite à la station de baguage. Un grand merci à Justine et à Thomas pour leur intérêt porté à ce suivi et pour leur aide sur le terrain. Nous remercions très chaleureusement Marie-Claire, Raymond, Stéphane et Esther pour les petits services rendus. Enfin un grand merci à Garzabic pour nous avoir supporté durant ces quelques jours et nous avoir fournir l’énergie nécessaire !

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXE I : METEO DURANT LE MOIS D’AOUT BAIE DE DOUARNENEZ (VILLE DE DOUARNENEZ) Latitude : 48.12 N, Longitude: -4.28 W, Fuseau horaire: GMT+2

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ANNEXE II : ARTICLES DE JOURNAUX

9 septembre 2012 Le Télégramme

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