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Conscription « Alors…qu’avons-nous là ? Un sacré ramassis d’déchets ça c’est sûr ! » La brute engoncée dans son harnois d’ébène parcourait du regard le contingent d’apprentis qu’on venait de lui confier. « T’es qui toi ? » « Antoine Spark. Playboy, millionnaire, génie, philanthrope. » « T’m’as tout l’air d’être surtout un fichu nain. Qu’est c’tu fous ici ? » « Il vous faut les meilleurs sergent. » « T’as tout compris ! C’est vrai qu’t’es un putain d’génie Grincheux. Les Maîtres d’Arme de la Garde Noire ne prennent que l’élite. La crème de la crème. Et toi là, tête de cailloux, c’est quoi ton histoire ? » - dit-il en se tournant vers la gargouille qui venait en seconde place dans le rang. « Benjamin Jonathan Grimm. 6eme conte de Grimm, sergent. On m’a dit que c’était un régiment prestigieux. » « Ben Grimm hein ? Ouais, j’connais les Contes de Grimm. Bah Rocky, t’es pile au bon endroit pour le prestige. Pour peu que tu finisses la journée en un seul morceau.» Le colosse poursuivit son inspection, s’arrêtant devant un jeune homme aux cheveux d’ébène et au teint hâlé dont les yeux rougeoyants étincelaient à la lumière des flammes. « Bah mon cochon t’as vraiment une sale gueule toi. Sûr que ta mère a dû avoir les chocottes quand ils t’ont sorti du caniveau. Pas b’soin d’me dire pourquoi t’es là, on en a la pelle des types comme toi avec la tronche en vrac et pas d’avenir. En uniforme, même un poteau peut l’ver des filles arh arh arh. Y a pas qu’le physique qui compte dans la vie. La beauté intérieure, je l’dis toujours. Un beau tripoux, du sang comme s’il en pleuvait et elles tombent comme des mouches. Et c’est quoi ton p’tit nom ? » « Johan, sergent. » « Hu ? Y a marqué Frey sur ma liste. Et t’as une tête à t’appeler Frey » « Ah non sergent, moi c’est Johan. » « Foutu administratifs, pas capables de tenir un listing à jour. D’toutes façons ce s’ra Vlad. Et lui, c’est quoi ? » « J’suis un lupin chef. »
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terra obscura
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Conscription « Alors…qu’avons-nous là ? Un sacré ramassis d’déchets ça c’est sûr ! »
La brute engoncée dans son harnois d’ébène parcourait du regard le contingent d’apprentis qu’on
venait de lui confier.
« T’es qui toi ? »
« Antoine Spark. Playboy, millionnaire, génie, philanthrope. »
« T’m’as tout l’air d’être surtout un fichu nain. Qu’est c’tu fous ici ? »
« Il vous faut les meilleurs sergent. »
« T’as tout compris ! C’est vrai qu’t’es un putain d’génie Grincheux. Les Maîtres d’Arme de la Garde
Noire ne prennent que l’élite. La crème de la crème.
Et toi là, tête de cailloux, c’est quoi ton histoire ? » - dit-il en se tournant vers la gargouille qui venait
en seconde place dans le rang.
« Benjamin Jonathan Grimm. 6eme conte de Grimm, sergent. On m’a dit que c’était un régiment
prestigieux. »
« Ben Grimm hein ? Ouais, j’connais les Contes de Grimm. Bah Rocky, t’es pile au bon endroit pour
le prestige. Pour peu que tu finisses la journée en un seul morceau.»
Le colosse poursuivit son inspection, s’arrêtant devant un jeune homme aux cheveux d’ébène et au
teint hâlé dont les yeux rougeoyants étincelaient à la lumière des flammes.
« Bah mon cochon t’as vraiment une sale gueule toi. Sûr que ta mère a dû avoir les chocottes
quand ils t’ont sorti du caniveau. Pas b’soin d’me dire pourquoi t’es là, on en a la pelle des types
comme toi avec la tronche en vrac et pas d’avenir.
En uniforme, même un poteau peut l’ver des filles arh arh arh. Y a pas qu’le physique qui compte
dans la vie. La beauté intérieure, je l’dis toujours. Un beau tripoux, du sang comme s’il en pleuvait
et elles tombent comme des mouches.
Et c’est quoi ton p’tit nom ? »
« Johan, sergent. »
« Hu ? Y a marqué Frey sur ma liste. Et t’as une tête à t’appeler Frey »
« Ah non sergent, moi c’est Johan. »
« Foutu administratifs, pas capables de tenir un listing à jour. D’toutes façons ce s’ra Vlad. Et lui,
c’est quoi ? »
« J’suis un lupin chef. »
« Arsène c’est ça ? »
« Non sergent. Rex »
« Rien à fiche, ce sera….Rex. »
« Merci sergent. »
« Ta gueule. Et ça…
Bon sang qui m’a encore collé un spectre ! J’avais dit pas de putain d’ectoplasme ! Z’êtes pas
foutus de tenir une arme bordel !! »
« Mais j’y travaille sergent. »
« T’as plutôt intérêt sinon c’est la porte ! »
« Pas besoin sergent. »
« Te fous pas d’ma gueule. Et comment qu’tu t’patronymes ? »
« Gaspard Van Diem sergent. »
« Ouais ? Bah ce sera Casper. »
« C’est original. »
« Ta gueule toi aussi. Bon…et là nous avons… » le mastodonte plissa un instant les yeux en fixant
intensément sa liste… « Emilien ? »
« Oui sergent. »
« Pas « Igor » ? »
« Non sergent. »
« Sacrés bras. »
« Les meilleurs qu’ils ont pu trouver sergent. »
Le sergent d’arme couva un instant du regard le groupe d’appelés avant de se dresser de toute sa
taille et commencer sa tirade.
«Vous n’êtes rien ! Des moins que rien même. Mais j’vais faire de vous de sacrés fils de chienne… »
« C’est pour moi que vous dites ça sergent ? Non parce qu’en fait, l’histoire de mon trisaïeul n’a
jamais été prouvée. C’est que des menteries et de la discrimination. »
« Ta gueule Rex ! J’en étais où ? Ah ouais…je ferai de vous de vrais chiens d’g…de vraies bêtes de
guerre. Vous boufferez des éclairs et chierez l’tonnerre. »
« J’avais un oncle qui faisait ça. »
« Hu ? D’quoi tu causes Igor ? »
« Emilien m’sieur. Mon oncle Igor, pour peu que le temps tourne à l’orage, il avait carrément des
flatulences explosives, vous auriez vu l’carnage… »
« Fermez vos clapets ! Bon...euh...ah…voilà. Votre arme – dit-il en empoignant sa hache barbelée au
tranchant encrouté de sang séché – est votre meilleure amie. Votre seule amie.
Vous couchez avec, vous… »
« Mais c’est dégueulasse ! Je veux pas coucher avec ma meilleure amie ! »
« Oh c’est pas si terrible. Moi j’ai connu une Erinye. Une chouette fille. Très bonne copine et bah
voyez-vous... »
« Vlad ! Rocky ! Ca f’ra trois tours de la nécropole et au pas d’course ! Pronto !
Donc. Vous dormez avec, vous mangez avec… »
« Pardon sergent ? »
« QUOI ENCORE GRINCHEUX ?! »
« Comment on fait exactement pour manger avec ? Voyez votre arme par exemple. Belle arme hein,
quoi qu’à mon avis présentant un léger déséquilibre au niveau du tranchant, bah pour manger le
brouet de la cantine avec, c’est pas commode. Vous comprenez ? »
« VOUS ALLEZ LA FERMER OUI TAS D’MERDEUX ?!! J’VAIS VOUS APPRENDRE LE RESPECT MOI ! 200
POMPES POUR TOUT L’MONDE ! »
« …funèbres chef ? »
SLASH !
« Oh non, des sutures toutes neuves… »
