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Objectifs Introduire les deux types de sources de lumière (primaire et secondaire). Faire comprendre le fait que «pour voir une source de lumière, il faut déjà en recevoir de la lumière» : cette notion qui paraît évidente est souvent mal assimilée par les élèves pour qui regarder veut souvent dire lancer des flèches avec ses yeux. Matériel pour chaque groupe – boîte en carton parallélépipédique, d’environ 30 cm de haut, peinte en noir à l’intérieur ou couverte de papier noir mat ou mieux «velours» – un trou de 2 à 3 mm de diamètre environ est percé dans le carton (en essayant que le bord soit net) aux deux tiers de la hauteur et au centre de la face – lampe et son support, pile plate, fils Activités 1- Les élèves branchent le circuit et allument la lampe ; elle est placée dans la boîte, dans le coin à côté de la face percée (schéma ci-dessous). Ils placent un cache devant l’orifice et ferment la boîte. Nota : les proportions ne sont pas respectées sur le croquis Question posée : «Le cache étant enlevé, et votre œil étant environ à 20 cm et à peu près en face du trou que verrez- vous dans la boîte ? Expliquez votre réponse.» Plusieurs élèves proposent : «On verra de la lumière». Réalisation de l’expérience : le trou semble noir (en réalité, il est vrai que le carton noir peut diffuser un tout petit peu, et que par suite un peu de lumière peut sortir par le trou, mais celui-ci paraît noir par contraste avec la boîte autour dont la paroi extérieure est éclairée. Le professeur : «Expliquez pourquoi on ne voit pas l’intérieur de la boîte». (Réponse attendue : «un objet noir ne renvoie pas de lumière.») 2 - Question professeur : Est-il possible de vérifier que la lumière brille encore sans ouvrir la boîte ? Démarche attendue : Placer l’œil contre le trou ou sur l’axe lampe-trou et essayer de justifier cette démarche par un schéma. 3 - Question professeur : imaginez un ajout ou une modifi- cation du montage intérieur à la boîte permettant de recevoir la lumière, l’œil restant à 20 cm du trou. Réponse possible : «on déplace la lampe ; on met un objet blanc (diffusant) à l’intérieur de la boîte.» 4 - Faire le bilan. L’œil doit recevoir de la lumière pour voir quelque chose. 5 - Une boule blanche est placée dans la boîte. «Pourquoi peut-on la voir ?». Les élèves disent en général qu’elle renvoie la lumière. Les mots : diffusion, source diffusante, source secondaire peuvent être introduits. Une boule noire remplace la boule blanche ; dans ce cas, les élèves disent parfois : «la peinture noire attire la lumière et l’absorbe». Si on met à la fois la boule blanche et la boule noire, la blanche est toujours visible ; donc elle seule constitue une source de lumière et ce n’est que la lumière qui arrive sur la boule noire qui est absorbée. Faire le schéma du trajet que suit la lumière pour arriver jusqu’à l’œil. La lumière va de la lampe jusqu’à la boule blanche puis de la boule blanche jusqu’à l’œil. L’expression : «la lumière se propage» est donnée mais elle n’a pas toujours de sens pour les élèves. Bilan Existence de deux types de sources lumineuses : objets lumineux qui «fabriquent» eux-mêmes la lumière qu’ils envoient (lampe), objets diffusants qui renvoient la lumière qu’ils reçoivent. Pour voir, l’œil doit recevoir de la lumière qui vient de la source. Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 59 1. Ce travail s’inspire à la fois de la thèse de Wanda Kaminsky et de l’article de Mireille Barral et Nicole Jourdain publié dans le numéro de mars de l’APISP et d’avril 1997 de l’UDP. Trou Cache B : LA LUMIÈRE (classe de 4e) E12. Conditions de visibilité d’un objet 1

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Objectifs

Introduire les deux types de sources de lumière (primaire etsecondaire).Faire comprendre le fait que «pour voir une source de lumière,il faut déjà en recevoir de la lumière» : cette notion qui paraîtévidente est souvent mal assimilée par les élèves pour quiregarder veut souvent dire lancer des flèches avec ses yeux.

Matériel pour chaque groupe

– boîte en carton parallélépipédique, d’environ 30 cm dehaut, peinte en noir à l’intérieur ou couverte de papier noirmat ou mieux «velours»– un trou de 2 à 3 mm de diamètre environ est percé dans lecarton (en essayant que le bord soit net) aux deux tiers de lahauteur et au centre de la face– lampe et son support, pile plate, fils

Activités

1- Les élèves branchent le circuit et allument la lampe ; elle estplacée dans la boîte, dans le coin à côté de la face percée(schéma ci-dessous). Ils placent un cache devant l’orifice etferment la boîte.

Nota : les proportions ne sont pas respectées sur le croquis

Question posée : «Le cache étant enlevé, et votre œil étantenviron à 20 cm et à peu près en face du trou que verrez-vous dans la boîte ? Expliquez votre réponse.»Plusieurs élèves proposent : «On verra de la lumière».Réalisation de l’expérience : le trou semble noir (en réalité, ilest vrai que le carton noir peut diffuser un tout petit peu, etque par suite un peu de lumière peut sortir par le trou, maiscelui-ci paraît noir par contraste avec la boîte autour dont laparoi extérieure est éclairée. Le professeur : «Expliquez pourquoi on ne voit pas l’intérieur

de la boîte». (Réponse attendue : «un objet noir ne renvoiepas de lumière.»)

2 - Question professeur : Est-il possible de vérifier que lalumière brille encore sans ouvrir la boîte ? Démarcheattendue : Placer l’œil contre le trou ou sur l’axe lampe-trouet essayer de justifier cette démarche par un schéma.

3 - Question professeur : imaginez un ajout ou une modifi-cation du montage intérieur à la boîte permettant de recevoirla lumière, l’œil restant à 20 cm du trou. Réponse possible :«on déplace la lampe ; on met un objet blanc (diffusant) àl’intérieur de la boîte.»

4 - Faire le bilan. L’œil doit recevoir de la lumière pour voirquelque chose.

5 - Une boule blanche est placée dans la boîte. «Pourquoipeut-on la voir ?». Les élèves disent en général qu’elle renvoiela lumière. Les mots : diffusion, source diffusante, sourcesecondaire peuvent être introduits.Une boule noire remplace la boule blanche ; dans ce cas, lesélèves disent parfois : «la peinture noire attire la lumière etl’absorbe».Si on met à la fois la boule blanche et la boule noire, lablanche est toujours visible ; donc elle seule constitue unesource de lumière et ce n’est que la lumière qui arrive sur laboule noire qui est absorbée. Faire le schéma du trajet que suit la lumière pour arriverjusqu’à l’œil.La lumière va de la lampe jusqu’à la boule blanche puis de laboule blanche jusqu’à l’œil. L’expression : «la lumière se propage» est donnée mais elle n’a pas toujours de sens pourles élèves.

Bilan

Existence de deux types de sources lumineuses : objets lumineuxqui «fabriquent» eux-mêmes la lumière qu’ils envoient (lampe),objets diffusants qui renvoient la lumière qu’ils reçoivent. Pour voir, l’œil doit recevoir de la lumière qui vient de lasource.

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1. Ce travail s’inspire à la fois de la thèse de Wanda Kaminsky et de l’articlede Mireille Barral et Nicole Jourdain publié dans le numéro de mars del’APISP et d’avril 1997 de l’UDP.

Trou

Cach

e

B : LA LUMIÈRE

(classe de 4e)

E12. Conditions de visibilité d’un objet1

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Dialogue entre un élève et son père, artiste peintre :

«–Sais-tu ce que m’a dit mon professeur ? Il paraît qu’enmélangeant trois lumières colorées on obtient du blanc.– Lesquelles ?– Verte, rouge et bleue.– Mais non ! Je sais bien qu’en effectuant ce mélange de peintures, j’obtiens du noir.»

Qui a raison ?(Prérequis : objet coloré, rôle des filtres)

Expérience 1

1) ManipulationLes expériences nécessitent de travailler dans une salle obscure (à défaut, dans une boîte en carton).Vous disposez :– d’une lanterne (12 V) qui, grâce aux miroirs latéraux,permet d’obtenir trois faisceaux colorés rouge, vert et bleu oude trois lampes de poche ;– d’un écran, blanc d’un côté, noir de l’autre.Superposer deux à deux les faisceaux colorés et observer.Recommencer avec trois faisceaux.

2) Questions et réponses attendues de l’élève(convenablement guidé)

Pourquoi un écran blanc éclairé avec un faisceau vert paraît-il vert ?

Pourquoi un écran blanc éclairé avec un faisceau rougeparaît-il rouge ?

«Un écran blanc n’absorbe rien et diffuse tout ce qu’il reçoit.»

Pourquoi un écran noir éclairé avec un faisceau vert paraît-ilnoir ?

«Un écran noir absorbe tout ce qu’il reçoit, ne diffuse rien.»

Vous avez obtenu de nouvelles couleurs à partir du rouge, duvert et du bleu. Pourquoi appelle-t-on cette technique «synthèse additive»?

«On produit de nouvelles lumières en additionnant deslumières.»

Expérience 2

1) ManipulationsVous disposez de filtres cyan, magenta et jaune. De quellecouleur voyez-vous la lumière diffusée par une feuille depapier blanc si vous regardez à travers un filtre, puis deux etenfin trois ? Observer. Interprèter.

2) QuestionsUn faisceau de lumière blanche traverse des filtres. Donner lacouleur qui passe :a) si on utilise un filtre magenta seul ;b) en superposant un filtre jaune et un filtre magenta ;c) en superposant un filtre vert et un filtre rouge ; d) un filtre vert et un filtre jaune.

Même question si la lumière est cyan et les filtres :a) jaune seul ; b) vert et bleu ; c) rouge seul.

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E13. Synthèse additive ou synthèse soustractive ?

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Objectif

Reprendre la notion de propagation et la notion de lumièrequi arrive dans l’œil.Le trajet de la lumière est représenté par un rayon qui va dela source jusqu’à l’œil ou l’obstacle.La lumière ne peut se voir que si elle arrive dans l’œil.

Remarque :«Matérialiser un rayon», c’est nécessairement renvoyer unepartie de la lumière vers l’œil donc l’empêcher de continuerson chemin en ligne droite : il ne faut utiliser les systèmes telsque «peignes», que dans une étape ultérieure car tous cessystèmes, en réalité, utilisent des projections de bords de fentesur un plan et le «rayon» ne se propage pas dans ce plan.

Matériel

– Professeur : laser ou «flèche laser» ou projecteur de diapo-sitives réglé pour obtenir un faisceau fin.– Élève : source (lampe), feuille de papier support, fente, petitécran.

1. Faisceau et tache de lumière sur le mur

Le laser est branché, une mince tache de lumière apparaît surle mur opposé (attention aux yeux).Rien n’est visible entre les deux. Y a-t-il de la lumière entre lesdeux ? Comment peut-on le savoir ?Les élèves proposent en général de la fumée, de la poussière,plus rarement un objet diffusant de plus grande taille et pratiquement jamais une vision directe qui dans le cas d’unlaser serait d’ailleurs à proscrire.

2. Travail sur schémas

a) Éléments de l’expérience précédemment faite : boîte,lampe, boule blanche, trou et œil.Tracez le trajet de la lumière qui peut arriver dans l’œil.Mettre une flèche sur le sens de propagation.Les trajets sont en général corrects mais les sens des flèches nele sont pas toujours. Spontanément, les élèves retrouvent sou-vent l’explication antique dite du «rayon visuel» : on obtientdes schémas sur lesquels l’œil semble «lancer des rayons.»

b) Dessin avec Soleil, petit objet, œil.L’œil voit l’objet. Représenter le trajet de la lumière et son sens.Des erreurs plus fréquentes sur le sens apparaissent : par

exemple, le Soleil éclaire l’œil qui renvoie la lumière versl’objet. Discussion avec le groupe, la solution est donnée maispas nécessairement assimilée.

3. Expérience

Sur une feuille A4, on note les trois positions (1), (2) et (3) suc-cessives de la source, la position de la fente et de l’écran.1ère étape : l’écran recevra-t-il de la lumière si la lampe estplacée en (1) ? Si oui, dessinez le trajet de la lumière à partirde la source jusqu’à l’écran. Vérifiez que le schéma est correcten faisant l’expérience.Après avoir fait l’expérience, faites le schéma pour la position(2) de la lampe, vérifiez en faisant l’expérience.Sur le schéma, précisez à chaque fois où est la source delumière. Indiquez le sens de propagation.

Bilan

Définition On appelle «point source» tout point susceptible d’envoyer dela lumière dans toutes les directions. Un objet source est unensemble de points source.Dans un milieu homogène et transparent, la lumière se propage en ligne droite à partir de la source ; on représenteson chemin par des droites appelées rayons. Le sens de propa-gation de la lumière est indiqué par une flèche sur le rayon.Un point objet est visible si un rayon venu de ce point peutarriver dans l’œil sans qu’il ait été arrêté par un obstacle (objetopaque). On peut suivre son trajet de la source jusqu’à l’œil etle représenter sur un schéma.Ce modèle sera utilisé pour représenter les visées à travers des«trous» ou des fentes et pour représenter le trajet de la lumièrejusqu’à un écran.

Application possibleLa chambre noire, à condition de prendre des précautionsquant à l’interprétation du résultat. La reproduction reconnais-sable d’un objet qui est observable sur un écran n’est pas uneimage au sens de l’optique ; en effet, à chaque point de l’objetne correspond pas un point unique méritant le nom d’imageau sens scientifique précis de ce terme.Ceci peut être montré en ne se limitant pas à des trous rondsmais en utilisant aussi des trous en forme de triangle ou étoilequi permettent de mieux appréhender la «reproduction»comme ensemble de «taches» de lumière dont les dimensionsdépendent de celle du trou ainsi que de sa forme.

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E14. Propagation rectiligne de la lumière

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Objectif

Faire assimiler les notions d’ombre et de pénombre par desvisées directes précédant les constructions de rayons ou lesvérifiant.

Matériel

Professeur (expérience 2.b) : une lampe avec un diffuseur (ouun projecteur de diapositives et un papier translucide).

Élèves (expériences 1 et 2.a) : carton fin (ou papier), deuxlampes 6V (3.5 V) sans globe diffuseur et leur alimentationpar groupe.

Nota : les expériences peuvent se faire sans rideau noir àcondition de se protéger de la lumière extérieure avec unsimple livre «debout».

1. Ombres

Chaque élève peut se fabriquer sa maquette soit en carton soiten papier.Dimensions : écran de largeur 21 cm et de hauteur 5 cm etrepli de 5 cm ; languette de largeur 2 cm, de hauteur 5 cmcomportant un repli formant pied.La partie horizontale du dispositif est une feuille de papier ouéquivalent sur laquelle on fixera par du ruban adhésif lesdeux éléments (écran + languette) à environ 5 cm de distancel’un de l’autre. On effectuera alors aisément des tracés sur lafeuille horizontale.Placer une lampe «élèves» (c’est-à-dire sans diffuseur, autre-ment dit source ponctuelle) à environ 10 cm en avant de lalanguette.

Une ombre apparaît sur l’écran. La feuille de papier permet,après avoir repéré la position de la lampe, de la languette-objet et de l’écran, de faire le schéma des rayons extrêmes.On suppose que la source est déplacée de 4 cm, latéralement,par rapport à la position précédente (en gardant la mêmedistance à l’écran). Faire le schéma délimitant les régionsd’ombre. Vérifier les tracés par l’expérience.

2. Pénombres

a) Avec deux sources ponctuelles (expérience élève)Il suffit de placer les deux lampes dans les positions précé-dentes ; les deux ombres apparaissent sur l’écran.Elles sont «moins sombres» sauf dans une région centrale.Expliquer les observations. Pour guider le raisonnement, oncache l’une des lampes puis l’autre.Dans la région sombre ou ombre, aucune des deux lampesn’éclaire l’écran. Dans la région de «pénombre» seule l’unedes lampes éclaire l’écran.

b) Avec une source largeExpérience professeur : à l’aide du globe diffusant, on éclaire unesphère ; on observe sur un écran en carton blanc (placé à 2 m) dela sphère les deux zones ombre et pénombre. Lors de la prépara-tion de l’expérience, le professeur doit prévoir des trous placés auxbons endroits : l’un dans la zone d’ombre, le deuxième dans lazone de pénombre et le troisième dans la zone de lumière.

Sur une feuille la source, la balle et l’écran sont représentés.

Que voit-on par les trous ? Justifier la réponse par un schéma.Vérifier votre prédiction sur le montage.

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Source Balle Écran

Feuille de papier

E15. Ombre et pénombre

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La fiche ci-dessous se propose de guider l’enseignant pourl’activité «réaliser un modèle du système solaire» qui estmentionnée dans la rubrique B2 du programme : propaga-tion rectiligne de la lumière.

Objectifs

Permettre à l’élève de mieux se situer dans l’espace en prenant conscience des échelles de distance.Créer un modèle du système solaire où tout est représenté enutilisant la même échelle et surtout ne pas transformer cettemodélisation en un exercice de simple calcul. Le travail com-prend deux parties : l’une sur les distances et l’autre sur lemouvement des planètes autour du Soleil.Pour commencer, il serait bon d’observer une planète au moins ;de préférence avant de faire la maquette, ou au moins après.Vénus, Jupiter, Saturne et Mars sont visibles même des grandesvilles. Pour trouver leur position, on peut utiliser les revues scientifiques pour jeunes, la plupart donne le ciel du mois. LeMinitel ou internet permettent également cette recherche.

1. Les distances

Matériel

Mètre, fil (500 m), perles, boules et balles, par exemple enpolystyrène (de 0,5 mm à 14 cm).

Méthode

Choisir l’échelleElle dépend de l’espace dont on dispose. Par exemple, si l’onsouhaite représenter la Terre par une perle (ou une grosse têted’épingle) de 1,3 mm de diamètre, l’échelle utilisée sera de10 000 km/mm. Calculer les dimensions. Chaque groupe de la classe calculepour «sa planète» le diamètre et la distance au Soleil sur lamaquette. Des étiquettes sont préparées pour chaque astre,les grosses planètes peuvent être décorées.

Mesurer les distancesIl serait intéressant à cette étape de discuter pour trouver lameilleure façon de mesurer des distances qui peuvent allerjusqu’à 450 m si on souhaite placer Neptune avec cette échelle.Une possibilité est que chaque groupe coupe le fil à une lon-gueur allant de la planète qui le précède à celle qu’il représente.L’exercice peut se faire dans un grand couloir (en limitant lenombre de planètes), dans une cour, un stade ou dans la rue.On peut également utiliser un plan du collège ou du quartier etson échelle. Chaque groupe tient sa planète et son étiquette.

Parcourir le systèmeLes élèves se relayent afin que chacun ait une fois parcouru

tout le système. Ce qui est impératif est de faire prendreconscience aux élèves de ce que les planètes sont toutespetites par rapport à la distance qui les sépare. Il est intéres-sant de faire mesurer par visée sur une règle graduée le dia-mètre apparent du Soleil de la maquette par un élève placéau niveau de la Terre.

Observer les vraies planètesIl faut alors pouvoir observer une planète à l’œil nu et éven-tuellement compléter par l’utilisation d’une petite lunette ou dejumelles.

2. Révolutions autour du Soleil

Matériel

– logiciel visualisant les planètes à un moment donné– carte du ciel avec son horizon– série de diapositives prises à des moments différents montrant le déplacement d’une planète par rapport aux étoiles

Méthode

Observation, si cela est possible, de Vénus dont le déplace-ment par rapport aux étoiles est visible au bout de quelquesjours ou projection d’une série de diapositives montrant, parexemple, le mouvement de Mars ou de Vénus par rapportaux étoiles.Un petit logiciel de simulation permet de voir tourner les planètes et de constater que l’année martienne fait pratique-ment deux années terrestres. Il peut être également intéressantà une date donnée de se poser la question de la visibilité dela planète et à quel moment de la nuit.Une carte du ciel très simplifiée permet en positionnant leSoleil aux différentes époques de l’année de visualiser la hau-teur du Soleil dans le ciel suivant la saison, la longueur desjours. Un changement de latitude est également possible enchangeant l’horizon. Une petite sphère céleste ou un planéta-rium portable (parapluie), même rudimentaire, peut aider àse situer et à mieux comprendre saisons, lever et coucher desastres. Il est également possible de placer les planètes parmiles étoiles suivant le moment de l’observation.

Compléments

Une constellation délimite une région du ciel. Les étoiles qui lacomposent peuvent être à des distances très différentes de laTerre. Les constellations du zodiaque sont celles qui sontproches du plan de l’écliptique c’est-à-dire du plan de l’orbitede la Terre (qui est aussi le plan de l’orbite apparente du Soleilsur la «sphère céleste»). La place du Soleil au cours del’année par rapport aux constellations du zodiaque donne ladate. L’atmosphère de jour nous empêche de voir les étoiles

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E16. Réaliser une maquette modélisant le système solaire1

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(Attention : les dates données par les horoscopes correspon-dent aux positions du Soleil il y a environ 2 000 ans !). Direqu’une planète est dans une constellation, c’est simplement lasituer sur la sphère céleste. Si la direction d’une constellationfait un angle trop petit avec la direction du Soleil , elle ne serapas visible.Les périodes de révolution des planètes sont de plus en plusgrandes au fur et à mesure que l’on s’éloigne du Soleil (lois deKepler a3/T2 =1 si a est le demi-grand axe de l’orbite en unitéastronomique et T sa période de révolution en années terrestres).La distance Terre - Soleil est de une unité astronomique.Attention aux représentations en perspective : elles exagèrenttoujours l’ellipticité. Les orbites peuvent toujours être considé-

rées comme quasi circulaires en première approximation(sauf celle de Pluton et, dans une moindre mesure, celle deMercure).

Bibliographie

Documents HS1 du CLEA, 26 rue Bérangère, 92210 Saint-Cloud.Serveur du CNDP : www.cndp.fr

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1. Ce travail s’inspire des fiches pédagogiques du CLEA (Comité de LiaisonEnseignants Astronomes).

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Activité

Créer une maquette permettant de matérialiser la course duSoleil et l’utiliser.Il est fructueux de faire précéder cette activité de : – observation directe par les élèves des lieux de lever et cou-cher du Soleil ; – relevé de l’ombre d’un bâton au cours d’une journée.

Objectifs

Distinguer l’heure solaire et l’heure légale (donnée par unemontre).Apprendre à utiliser le Soleil pour se repérer, au moins som-mairement.

Matériel

Professeur : demi sphère transparente (un saladier, parexemple)Élèves : boussoles

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Maquette

E17. La course apparente du Soleil pendant une journée

Déroulement

La demi-sphère transparente est posée sur un support encarton. On trace le bord sur le support, il correspond aucercle horizon. Au centre du cercle, on colle un tout petitdisque de papier blanc ; celui-ci constitue la cible.Sur le support, tracer un diamètre du cercle : il figure le méri-dien du lieu donc donne la direction nord-sud. Les directionsnord, sud, est, ouest sont indiquées. Une boussole permetd’orienter le tout.L’ensemble est placé horizontalement en un endroit qui seraensoleillé toute la journée.Une gommette (ou un carton) percée d’un trou de 1 mm enson centre est déplacée à la surface de la demi-sphère et fixée(ou marquée) lorsque la tache lumineuse «soleil» est sur lacible au centre de la sphère. L’heure est notée. Un pointagetoutes les heures est refait au cours de la journée. À la fin dela journée, tous les points sont joints. On matérialise ainsi letrajet apparent du Soleil.

On retrouve sur le relevé les positions du lever, celles du cou-cher et celles de la culmination ainsi que les heures où cesévénements se produisent. On remarque que l’heure de la montre n’est pas l’heuresolaire.

On refait ce même relevé à des différentes époques del’année ; on note que le Soleil culmine toujours au Sud (dansl’hémisphère Nord) mais que ce n’est qu’aux équinoxes qu’ilse lève exactement à l’Est et se couche exactement à l’Ouest.

Bibliographie Documents du CLEA : secrétaire : G. Walusinski, 26Berangère, 92210 Saint-Cloud.HS 1 astronomie à l’école élémentaire ; HS 4 l’astronomie en 4e.Diapositives : D3 les astres se lèvent aussi (20) ; D4 une expé-rience pour illustrer les saisons (avec une sphère recouverte depeinture thermocolorée montrant le rôle de l’inclinaison del’axe de la Terre).

Carton percé (marque au feutre faite dans le trou)

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Objectifs

Observer les phases de la Lune et les analyser de façon élé-mentaire.Il est indispensable que les élèves observent et représentent pardes dessins leurs observations.Pendant le cours, un bilan est fait avec la classe et les maquettessont utilisées pour interpréter les observations.

Matériel

Professeur : diapositives ou cassette vidéo, logiciel.Élèves : carton format A4, balle de quelques centimètres dontune face est peinte en noir, balle blanche de plus de 6 cm (boulede polystyrène).

1. Observations

a. Dans la cour du collège

On peut observer la Lune de jour : quand les conditions s’y prê-tent, le dernier quartier est visible dans la matinée, le premierquartier dans l’après-midi.On appelle terminateur l’arc de cercle qui délimite la partieéclairée de la Lune ; la corde qui tend cet arc n’est pas néces-sairement verticale.Mesure de la hauteur de la Lune sur l’horizon. Repère des pointscardinaux.On peut observer que, sur une boule blanche tenue à la main ettendue dans la direction de la Lune, la partie éclairée a la mêmeforme que la partie éclairée de la Lune.

b. Observations individuelles. Représentations

Elle devra être conduite durant un mois (ou deux, si le ciel n’apas été dégagé durant un nombre suffisant de jours).

1) Les phasesPour faciliter la correction, il est bon de donner une feuille stan-dard avec les trente jours préparés.

Le dessin devra respecter l’orientation du terminateur parrapport à la direction horizontale.L’heure est indiquée : 8 h 30 pour le matin et 20 h 30 pour le soir.Seules les parties visibles sont représentées.La direction par rapport aux points cardinaux est précisée.La suite de cette fiche présente des activités moins directementliées au programme. Elle peut être utilisée si le temps (dans lesdeux sens de ce mot) le permet. Ce travail, pour l’essentiel, peutêtre fait «à la maison».

2) Mouvement diurneDessinez le paysage et représenter la Lune toutes les heures, oumieux, toutes les demi-heures. Respecter l’inclinaison.Placer les points cardinaux.Noter l’heure précise sur chaque dessin et le jour de l’observa-tion.

3) Mouvement apparent de la Lune sur la sphère céleste parrapport aux étoiles(Nécessite une durée d’observation d’au moins une dizaine dejours et n’est pas très aisée à conceptualiser.)Pendant quelques jours successifs, représenter la Lune sur lemême dessin avec l’horizon ; il est recommandé de faire lesobservations à peu près à la même heure pour retrouver lamême dispostion de la sphère céleste.Respecter l’orientation du terminateur.Noter la date et l’heure.Placer les points cardinaux.Repérer une «mer» plus sombre et voir si celle-ci semble tournerpar rapport à la surface lunaire.

2. Bilan des observations

Utilisation de documents complémentaires à l’observation :vidéo cassette, diapositives, logiciel.1ère partie : bilan d’observations.2ème partie : photographies de la Lune au cours d’une lunaison.La Lune, comme tous les astres, se déplace d’est en ouest aucours d’une journée.Dans son mouvement apparent sur la sphère céleste observédepuis la Terre, la Lune se déplace d’ouest en est.Elle nous présente toujours la même face.

On peut faire effectuer une simulation par un élève qui tourneautour des autres en tenant une «boule Lune» : la Lune tournesur elle-même en même temps qu’elle tourne autour de la Terre.À quelle heure se lève approximativement la Pleine Lune ? Àquelle heure se couche-t-elle ?La Pleine Lune se lève lorsque le Soleil se couche et se couchelorsqu’il se lève.À quelle heure la Pleine Lune culmine-t-elle ? Dans quelledirection ?

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie66

E18. Phases de la lune1

date : heure :

date : heure :

date : heure :

date : heure :

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La Lune, dans son mouvement apparent journalier, culmine au Sud. Si on néglige la latitude, le Soleil se lève à 6 h et se couche à18 h. Pour la Pleine Lune, c’est l’inverse.La même question est posée pour la Nouvelle Lune puis pour les premiers et derniers quartiers.

Le tableau se remplit progressivement.

3. Interprétation. Utilisation d’une maquette

La difficulté pour beaucoup d’élèves, lors des schémas représentant le mouvement de la Lune autour de la Terre, est de se situer surTerre pour regarder la Lune.Une maquette individuelle est indispensable. Il n’est pas nécessaire de réaliser une maquette très élaborée dans la mesure où elle estdestinée à être vue de loin par toute la classe. La maquette la plus simple est constituée par un carton sur lequel on peut fixer une balledont une moitié est peinte en noir.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 67

PLPQNLDQ

lever18 h

6 h

culminations coucher6 h

18 h

Les élèves tournent la maquette et dessinent les phases lorsquela Lune tourne autour de la Terre (choisir 8 positions), en pla-çant la direction de visée passant par le point terre.Les «cornes» intersection du terminateur et du limbe sont surun diamètre.

Rôle de l’angle Soleil-Terre-Lune

L’angle Soleil-Terre-Lune peut être mesuré à partir d’une photographie de phase.La distance Terre-Lune est petite devant la distance au Soleil :comparaison des «phases» sur deux boules éclairées par leSoleil et deux boules éclairées par un projecteur.

Observations complémentaires et recherchedocumentaire

Si on possède un petit instrument, les phases de Vénus sontfacilement observables.

Observe-t-on des phases sur d’autres planètes ? Rechercherdans un livre sur les planètes des photographies qui montrentdes phénomènes d’ombre et de phase. Cette recherchepermet d’introduire le thème modélisation du système solaireet échelles de distances.

Bibliographie

Cassette video : Phases et éclipses : de la Lune aux étoiles,Collection Bâtisciences, CNDP et CRDP et CNED.Techniques et documents pour la classe, La Lune, sœur de laTerre ?Documents du CLEA : HS 2 la Lune au collège ; HS 4 l’astro-nomie en 4e ; Diapositives : phases de la Lune (20 avec com-mentaires).

1. Ce travail s’inspire des fiches pédagogiques du CLEA.

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La température moyenne de la surface de la Terre est lerésultat d’un équilibre énergétique.La Terre reçoit de l’énergie du Soleil sous forme de rayonne-ment électromagnétique ; 98 % de cette énergie se situe dansla bande spectrale de longueurs d’onde 0,20 µm - 4 µm,bande qui comprend le domaine visible (0,4 µm - 0,75 µm) ;ce spectre correspond à une température de surface du Soleilvoisine de 6 000 K. La majeure partie de ce flux énergétiqueatteint la surface de la Terre, l’atmosphère pouvant être consi-dérée comme transparente pour ce rayonnement. Une partie(30 à 35 %) est réfléchie ou diffusée par l’atmosphère et la surface de la Terre : elle repart vers l’espace ; le reste, soit 65à 70 %, est absorbé.Or, la température moyenne de la Terre, voisine de 15°C, està peu près stable alors qu’elle reçoit constamment ce fluxénergétique. Un équilibre est donc atteint ; la surface de laTerre doit en conséquence perdre en permanence l’énergiequ’elle absorbe ; cela se fait par émission, dans l’espace, derayonnement électromagnétique, dit rayonnement thermique.En effet, tout corps émet un rayonnement de ce type et la puis-sance émise ainsi par unité de surface dépend essentiellementde la température du corps et croît rapidement avec celle-ci.Aux températures ordinaires, voisines de 15 °C, ce rayonne-ment est invisible car son spectre se situe dans l’infrarougelointain, dans la bande spectrale 4 µm - 80 µm, avec unmaximum vers 10 µm. On peut aisément mettre en évidencece rayonnement à l’aide d’une thermopile ; il suffit d’appro-cher la main devant son ouverture : la température superfi-cielle de la main étant en général supérieure à celle del’environnement, la puissance reçue par la thermopile estaccrue. En écrivant que la puissance moyenne émise par la Terre estégale à la puissance moyenne absorbée, on obtient une éva-luation de la température d’équilibre voisine de – 20°C, cequi est nettement inférieur à la valeur observée. Quelle est laraison de ce désaccord ?L’atmosphère contient des molécules de certains gaz commele dioxyde de carbone, l’ozone, le méthane, la vapeur d’eauqui «laissent passer» le visible mais qui ont tendance àabsorber des radiations électromagnétiques de longueurd’onde situées dans l’infrarouge, par exemple de 13 µm à 20 µm pour le dioxyde de carbone qui joue un rôle prépon-dérant. Il en résulte que le rayonnement émis par la surfacede la Terre est en partie absorbé par ces gaz et l’énergie cor-respondante se retrouve dans l’atmosphère ; celle-ci rayonneà son tour cette énergie absorbée mais une partie notablerevient vers la surface de la Terre. Cela a pour effet globalde ralentir le taux de déperdition d’énergie de la Terre par

rayonnement et conduit à une température d’équilibre plusélevée que celle évaluée en l’absence de ce processus.Ce phénomène d’augmentation de la température d’équilibrepar retour partiel de la puissance émise par la surface de laTerre est appelé «effet de serre». La raison en est que ce typede confinement est analogue à celui qui se produit dans uneserre vitrée, ou sous une cloche en verre de jardin ; le verre esttransparent à la lumière visible et laisse le rayonnement solaireatteindre le sol et le chauffer ; par contre, il est absorbant dansl’infrarouge, absorbe donc une partie du rayonnement émispar le sol, s’échauffe et renvoie de l’énergie au sol ; il s’ensuitune élévation moyenne de température dans la serre, ou sousla cloche, qui peut être importante.Le rôle du dioxyde de carbone dans l’effet de serre atmo-sphérique est primordial et conduit à poser la question del’évolution de température consécutive à une augmentation deson taux dans l’atmosphère. Les évaluations sont complexes ;elles conduisent actuellement à prédire une augmentation de3 degrés pour un doublement de ce taux.L’effet de serre joue également un rôle dans l’interprétationdes températures des atmosphères des autres planètes (voir lafiche C4).

Quelques indications numériques

● Puissance reçue du Soleil par unité de surface à très hautealtitude, hors de l’atmosphère : 1 350 W/m2.

● Soit R le rayon de la Terre ; la puissance reçue du Soleil cor-respond à la surface apparente qui est celle d’un disque derayon R, soit πR2 ; sa surface étant de 4πR2, la puissancemoyenne reçue est donc de 337 W/m2 ; en prenant un cœf-ficient d’absorption de 0,70, cela conduit à une puissancemoyenne absorbée de 236 W/m2.

● La puissance émise par l’unité de surface d’un corps à latempérature absolue T, en l’assimilant à un «corps noir», est donnée par la loi de Stefan : σΤ4 avec σ = 5,671 x 10-8

W/m2K4. En l’absence d’effet de serre cela conduit à unetempérature d’équilibre de 254 K, soit 19 °C.

● La répartition spectrale du rayonnement d’émissionthermique possède un maximum pour une longueur d’ondeλm inversement proportionnelle à la température absolue T ;numériquement : λmT = 2,898 x 10-3 m.K (loi de Wien). PourT = 5 800 K (surface du Soleil), λm = 0,5 µm qui est dans ledomaine visible ; pour T = 290 K (soit 17 °C), λm = 10 µm.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie68

C6. L’effet de serre

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Au collège, les sciences physiques doivent être ancrées sur lequotidien. Les manipulations proposées ont pour objectif defaire le lien entre des objets technologiques (lampe à incan-descence, lampe de poche, circuit d’éclairage de la bicyclette)et des connaissances d’ordre plus théorique (conducteurs etisolants, continuité du circuit électrique, associations en sérieet en dérivation).

Manipulation d’électricité n o 1 (élèves)

ObjectifAnalyser la disposition du circuit électrique à l’intérieur del’ampoule

Matériel– une petite ampoule à filament (adaptée à la pile)– une pile cylindrique– un seul fil de connexion

Questions posées – Comment faut-il assembler les trois composants pour quel’ampoule soit allumée (faire les dessins correspondants) ?– Imaginer la disposition du filament à l’intérieur de l’ampoule(faire le dessin).

Variantes– Même travail avec une pile plate– Même travail avec deux ampoulesNota : les élèves doivent travailler par deux pour assurer lescontacts

Manipulation d’électricité no 2 (élèves)

ObjectifDécouvrir la continuité du circuit électrique de la lampe depoche

MatérielUne lampe de poche utilisant une pile plate

Nota :Chaque binôme dispose à sa table d’une lampe de poche.Sur un document présenté par le professeur, une lettre ou unnuméro est attribué à chaque pièce (Exemple : A et B pour leslames de la pile, C pour le bouton de l’interrupteur, etc.)

Questions posées– Indiquer pour chaque pièce si elle est conductrice ouisolante– Donner dans l’ordre les pièces traversées par le courantélectrique lorsque la lampe de poche est allumée (Exemple deréponse : A, G, F, C, etc. )

Manipulation d’électricité no 3 (élèves)

ObjectifsRéinvestir les connaissances sur les circuits en série et en déri-vation.Préfigurer le circuit de la bicyclette.

MatérielUne pile cylindrique, deux ampoules, deux fils de connexion,une règle en métal ou équivalent

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 69

C : LE COURANT ÉLECTRIQUE

(C1 en classe de 5e, C2 en classe de 4e)

E19. Circuit électrique : quelques manipulations

4,5 V

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Questions poséesAssembler les éléments pour que les deux lampes aient unéclat normal, faire le dessin correspondant.

Suggestion pour d’autres manipulations enprise sur des objets technologiques

Étudier une guirlande de Noël.Étudier la constitution d’une douille de lampe.Étudier la constitution d’une lampe torche (intérêt pourmontrer l’association de piles).Étudier une lampe phare/code d’automobile.

Faire élaborer le circuit électrique d’un jeu de «questionsréponses» : la lampe doit s’allumer si le candidat établit le contact entre une question posée et la bonne réponse parmiune liste proposée.Étudier les parties isolantes et conductrices d’un pylône EDF.Utiliser un test «isolant/conducteur» pour montrer que le cir-cuit, entre les deux bornes d’un moteur, est conducteur, mêmesi le moteur ne tourne pas (il suffit de choisir convenablementles tensions nominales respectives de la pile, de la lampe etdu moteur ; le détecteur de courant peut également être unampèremètre).

Puis observer un moteur démonté.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie70

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Comme en bien des domaines de la physique, la connais-sance de l’évolution des idées en électricité, outre son intérêtpropre, permet de mieux appréhender certaines représenta-tions intuitives que peuvent se faire les élèves. Bien souvent, eneffet, on les retrouve comme doctrine admise, à telle ou telleépoque de l’histoire.Au VIe siècle avant J.- C., le grec Thalès de Milet attire l’atten-tion sur la propriété de l’ambre jaune (ηλεκτρον ) qui, unefois frotté, attire les corps légers.Il faut cependant attendre le XVIe siècle pour que l’anglaisWilliam Gilbert, médecin de la reine Elisabeth I, fasse claire-ment la distinction entre électrisation et aimantation. Il distingue les corps «électriques» et les corps «non élec-triques» par leur aptitude à être ou non électrisés par frotte-ment.S’inspirant de la boule de soufre frottée à la main par l’alle-mand Otto von Guericke, l’anglais Francis Hawksbeeconstruit en 1706 une machine électrostatique avec laquelle ilmontre que le frottement est bien la cause du phénomèned’électrisation. Le XVIIIe siècle verra un développement consi-dérable des machines électrostatiques, donnant lieu à desexpériences spectaculaires fort appréciées des sociétéssavantes et du grand public.En 1729, l’anglais Stephen Gray réalise les premières expé-riences de «transport» de l’électricité au moyen d’une ficellede chanvre reliée à une machine à frottement. Il montre éga-lement que certains corps conducteurs reliés au sol laissents’enfuir la «vertu électrique», tandis que d’autres ne possè-dent pas cette propriété. Il découvre également l’électrisationpar influence (1733).À la même date, pour expliquer les phénomènes d’attractionet de répulsion des corps électrisés, le français Dufay avancel’idée qu’il existe deux sortes d’électricité, qu’il baptise vitréeet résineuse. Les corps peuvent «contracter» l’une ou l’autrede ces électricités ; c’est la théorie dite des deux fluides élec-triques. Dufay n’émet aucune hypothèse sur la nature de cesfluides (à cette époque, les idées sur la structure de la matièresont très confuses). Peu après, en Angleterre, Desaguliers,disciple de Gray, introduit le mot de conducteur.À partir de 1746, l’américain Benjamin Franklin, imprimeur-journaliste, déjà très engagé dans la vie publique, s’intéresseaux expériences électriques menées sur le vieux continent. Dès1747, il reproduit et affine les expériences d’attraction et derépulsion et avance en 1750 une théorie capable de les inter-préter. Dans cette théorie, dite du fluide unique, apparaît,d’une part l’idée fondamentale que le fluide électrique ne naîtpas de rien : «il se trouve [initialement] dans la matière» ;d’autre part, au cours du frottement, c’est le transfert de cefluide d’un corps à l’autre qui provoque d’un côté excès, del’autre déficit, rendant ainsi les deux corps chargés de façonopposée. Benjamin Franklin introduit ainsi le concept decharge électrique. Pratiquement jusqu’à la fin du XIXe siècle,la théorie des deux fluides et celle du fluide unique vontcœxister, sans qu’il soit possible de trancher. Benjamin Franklin

s’intéresse également, dès 1746, au pouvoir des pointes : lesobjets pointus peuvent produire des décharges (c’est-à-direémettre ou recevoir le fluide électrique) plus aisément que lesobjets arrondis. À la suite de ces travaux, il propose en 1749une expérience destinée à vérifier, au moyen d’une longue tigeeffilée, que les nuages d’orages sont effectivement électrisés ;une variante de l’expérience consiste à relier la tige de fer à laterre. Ainsi, on réalise une protection contre la foudre : leparatonnerre est né.En 1752, l’américain Kinnersley met en évidence un effetthermique lors de la décharge d’une «bouteille de Leyde»,sorte de gros condensateur réalisé avec une bouteille deverre, récemment inventée (1745). Les machines électrosta-tiques devenant de plus en plus puissantes (elles produisentdes étincelles jusqu’à 60 cm), on parvient à faire fondre desfils de fer de plusieurs mètres de long.En 1785, le français Charles-Augustin Coulomb construit unebalance électrique, grâce à laquelle il établit que la force derépulsion entre deux corps chargés est inversement propor-tionnelle au carré de la distance séparant ces deux corps.Vers la fin du siècle, le mot «tension» est introduit pour dési-gner la grandeur mesurée à l’électroscope lorsque l’on met encontact avec lui un objet chargé ; le mot «intensité» est éga-lement employé comme synonyme de tension. Certains,comme l’abbé Haüy, interprètent cette tension comme unemesure de la force répulsive qu’exercent entre elles les «molé-cules» de fluide électrique de même signe. L’anglaisCavendish soutient un point de vue analogue, introduisantmême la notion de potentiel. Malheureusement, ses travauxne seront publiés que bien après sa mort, par Maxwell, dansla seconde moitié du XIXe siècle.En 1800, l’italien Alessandro Volta construit la première pileélectrique, constituée d’une alternance de rondelles decuivre et de zinc, séparées par du carton humide. La tensionde la pile en circuit ouvert, qui se traduit par des accumula-tions de charges + Q et – Q à ses bornes, mises en évidencepar un électroscope-condensateur, est appelée «actionmotrice».La même année, grâce à la pile de Volta, les anglais Carlisleet Nicholson réalisent la première électrolyse, celle de l’eau ;ces travaux sont poursuivis par leur compatriote Davy, quiobtient ainsi le sodium et le potassium. Il réalisera, parailleurs, le premier arc électrique au moyen d’une associa-tion de piles de forte tension.

En 1819, le danois Oersted met en évidence l’influence d’uncourant électrique sur une aiguille aimantée. Ainsi, à cettedate, les effets thermique, chimique, lumineux et magnétiquedu courant électrique sont connus.

Le français André-Marie Ampère est le premier à distin-guer les phénomènes électrostatiques des phénomènesélectrodynamiques, c’est-à-dire des «phénomènes decourant» (Ampère crée l’expression même de «courant élec-trique»). En effet, seul un courant peut provoquer la décom-

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H3. Évolution historique du concept de courant électrique

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position chimique des substances ou l’action sur une aiguilleaimantée. Ampère reprend la théorie des deux fluides etl’adapte au courant électrique : lorsque l’on relie un circuit àune pile, deux courants inverses s’établissent, l’un partant dela lame négative vers la lame positive, l’autre partant de lalame positive vers la lame négative de la pile. Ampèreconvient que l’expression «sens du courant» désignera lesens de ce courant positif ; il ne propose aucune explicationde la nature de ces fluides, ni de ce qui leur advient lorsqu’ilsse rencontrent. En septembre 1820, Ampère invente l’élec-troaimant. Dans le même temps, l’allemand Schweiggerplace une aiguille aimantée à l’intérieur d’une bobine plateparcourue par un courant ; il nomme l’appareil ainsi réalisé«multiplicateur» : c’est l’ancêtre du galvanomètre actuel.Mais c’est Ampère qui définit l’intensité, comme étant lagrandeur évaluée par le galvanomètre, et donc à différen-cier de la tension évaluée par l’électroscope.Entre 1825 et 1827, l’allemand Ohm montre, contrairement àl’idée admise jusqu’alors, que chaque point d’un circuit fermépossède une «force électroscopique» - mesurée en reliant lepoint considéré à un plateau placé devant un électroscope -décroissant régulièrement tout au long du circuit. Il établitensuite la formule, qui portera son nom, reliant cette décrois-sance de la force électroscopique (nous dirions «du potentielélectrique») aux effets magnétiques du courant (donc à l’inten-sité), par l’intermédiaire du «pouvoir conducteur» du conduc-teur, de sa section et de sa longueur. Il apporte ainsi l’idée précise de résistance qui manquait à beaucoup de physiciens.L’anglais Faraday analyse en 1831 le phénomène d’inductionélectromagnétique, aussi important du point de vue théoriqueque riche en applications. On lui doit aussi, entre autres, leslois quantitatives de l’électrolyse et la mise en évidence del’électroluminescence.

La suite du XIXe siècle est extrêmement riche en découvertestechniques (générateurs continus et alternatifs, moteurs,transformateurs, transport de l’énergie électrique, lampes àincandescence, etc.) et théoriques (notion de champs élec-trique et magnétique, équations de Maxwell, nature électro-magnétique de la lumière, force de Lorentz, etc.).Cependant, Maxwell lui-même souligne, dans les années1870, que l’on ignore tout de la nature du courant électrique(Est-il une substance matérielle, quel est son sens, quelle estsa vitesse, y a-t-il finalement un ou deux courants ?). Le néerlandais Lorentz développe entre 1892 et 1895 unedescription microscopique de la matière, où figurent descorpuscules chargés auxquels il donne le nom générique

d’électrons (terme introduit en 1891 par l’irlandais Stoney).En 1902, l’allemand Paul Drude propose, pour interpréter laconduction dans les métaux, le modèle dit aujourd’huiclassique (électrons ponctuels mobiles dans un réseau decations fixes). La théorie quantique de la conduction,élaborée à partir de la fin des années 1920, parviendra àdonner une description satisfaisante des propriétésélectriques des solides (influence des défauts de périodicitédu cristal, et de la température, phénomènes de supracon-ductivité et de magnétorésistance, effet Josephson, etc. ) ;cette théorie continue à progresser (tentatives d’interprétationde la supraconductivité à haute température).

Considérations pédagogiquesDes enquêtes ont été menées auprès d’élèves n’ayant pasencore reçu d’enseignement de physique. On constate toutd’abord qu’un certain nombre d’entre eux, à qui l’ondemande d’alimenter une ampoule par une pile, réalisentd’abord le branchement avec un seul fil entre la pile et l’ampoule. Ensuite, une fois le montage correct réalisé avecdeux fils, on leur demande ce qui circule dans les fils. À côtéde ceux qui ne formulent aucune idée, on constate quecertains proposent une double circulation à la façond’Ampère, un courant partant de la borne +, un autre de laborne –, les deux se rejoignant à l’ampoule («il y a deuxcourants opposés», «il y a un choc entre les courants etcomme un éclair de lumière», etc. ) ! La théorie «de l’usure»,qui consiste à penser que le courant est affaibli aprèstraversée de l’ampoule, est également répandue.

Pour approfondirÉlectricité (histoire), Encyclopaedia Universalis.«Benjamin Franklin», Les cahiers de Science et Vie, hors-série n° 28, août 1995.«La mesure de la force électrique», Les cahiers de Science etVie, hors-série n° 26, avril 1995.G. Borvon, «de Dufay à Ampère», BUP n° 760, janvier 1994.B. Pourprix et R. Locqueneux, «G.S. Ohm et les lois du circuitgalvanique», BUP, n° 713, avril 1989.C. Blondel, Histoire de l’électricité, coll. Explora, Cité desSciences et de l’Industrie, 1994.R. Taton, Histoire générale des sciences, Ed. PUF, 1964-69,réédition au format de poche en cours (1995-1996).J.-J. Dupin, S. Joshua, L’électrocinétique du Collège àl’Université, BUP n° 683, avril 1986.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie72

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Les élèves se font parfois une représentation intuitive de cer-tains concepts : celui de courant électrique par exemple. Cesreprésentations sont le plus souvent incomplètes ou fausses, etle professeur trouve profit à les connaître pour les corrigerplus efficacement.

Représentations des élèves

Il apparaît que de nombreux enfants, lors de leur premièreexpérimentation, essaient d’alimenter une lampe, au moyend’une pile, avec un seul fil. La notion de circuit fermé n’estdonc pas du tout intuitive, d’autant que les cordons d’alimen-tation des appareils branchés sur le secteur paraissent souventn’avoir qu’un fil.

Lorsque, par tâtonnement, il réalisent un circuit correct avecdeux fils, on leur demande comment circule le«courant» dans les fils. Certains n’ont aucune idée, d’autresproposent un sens de circulation d’une borne vers l’autre,d’autres encore proposent un double sens de circulation à lafaçon d’Ampère : un courant part de la borne + , l’autre dela borne – , et tous deux se rejoignent à la pile.

Un article de J.-J. Dupin et S. Joshua, paru dans le BUP n° 683 d’avril 1986, fait le point sur l’évolution de ces repré-sentations au fil de l’enseignement. Il ressort que :• L’idée selon laquelle un circuit fermé est nécessaire pour quele courant circule s’acquiert assez facilement (cette idée s’ap-puie bien sur une analogie avec le liquide).• L’idée selon laquelle une ampoule «consomme une part ducourant électrique» a la vie dure (50 % en fin de seconde).Pour ces élèves, l’analyse d’un circuit est séquentielle (paropposition à globale) : le courant s’affaiblit en aval du dipôlesans répercussion en amont. Une telle analyse peut traduireune confusion entre la notion de courant électrique telle quel’entend le professeur (circulation d’électrons) et une imagementale intuitive (circulation «d’énergie électrique»). Elle peutaussi traduire le fait que l’idée de conservation du débit, et lanotion même de débit, ne sont pas évidentes.• À la fin de classe de seconde, 50 % des élèves affirmentqu’une pile délivre la même intensité quel que soit le circuit.Cette erreur se retrouve encore souvent à un niveau plus élevédans les résolutions d’exercices, même si le cours est su.• À tous les niveaux scolaires, le raisonnement en courant estabsolument majoritaire, sauf pour des situations élémentaires(adaptation de l’ampoule à la pile). La notion de tension,même lorsque sa définition et ses propriétés sont connues,n’est pratiquement jamais utilisée spontanément c’est-à-direlorsque des questions de l’énoncé ne s’y rapportent pas expli-citement - pour résoudre un problème.

Analogies hydraulique et mécanique du courant électrique

Le débat sur la pertinence de tels modèles est ancien, et fondé,

car chacun de ces modèles a ses limites ; ceci est d’ailleurs lepropre d’un modèle. Force est, de toute façon, de constaterque les élèves ont besoin de se représenter les choses (en l’oc-currence le courant électrique) de façon concrète.Les modèles bien connus sont celui de la circulation d’unliquide dans un tuyau et celui de la chaîne de vélo. Dupin etJoshua, déjà cités, proposent une autre analogie qu’il estpeut-être utile de développer. Cette analogie est celle d’untrain ayant les caractéristiques suivantes :– Des wagons forment une chaîne continue sur une voie fer-roviaire fermée.– Des «ouvriers» imposent une force de poussée constanteaux wagons.– Un obstacle le long de la voie impose un frottement.

Il existe une analogie formelle entre ce modèle et celui du circuit électrique :

*Nombre de wagons comptés en un point par unité de temps

Propositions de progressions utilisant les analogies

1. Proposition A

Phase 1Faire émerger les explications préalables des élèves sur lanature du courant

Après quelques manipulations sur l’allumage d’une ampoule,on demande aux élèves, sans prendre position, mais en lesaidant à formuler leurs points de vue :

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 73

Wagons

Déplacements des wagons

«Ouvriers» pousseurs

Ralentisseur

Débit des wagons*

«Ouvriers» comptant le débit des wagons

Grains d’électricité

Courant électrique

Pile électrique

Composant résistant (filament de l’ampoule)

Intensité du courant électrique

Ampèremètre

Ralentisseur

Ouvriers poussant les wagons

Ouvrier comptantles wagons

D9. Représentations des élèves à propos du courant électriqueSuggestions pédagogiques

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– d’expliquer comment le courant circule pour que l’ampoules’allume ; – d’expliquer pourquoi l’éclat de 2 ampoules en série estmoins fort.La pratique montre qu’il est utile de visualiser les explicationsdes élèves par des schémas pour qu’elles soient accessibles àtous, en vue de permettre une confrontation (il est évidemmentsouhaitable que les élèves soient capables d’imaginer et des’exprimer ; si tel n’est pas spontanément le cas, on peut êtreamené à leur présenter les schémas pour engager la discussion).

Courants antagonistes :

Usure du courant :

Phase 2Utilisation de l’ampèremètreL’appareil est présenté comme capable de mesurer le débit ducourant à l’endroit où il est placé. On fait remarquer qu’ildonne une indication de sens du courant grâce au signe de lavaleur affichée.On peut demander aux élèves comment l’appareil peut permettre de tester la théorie des courants antagonistes ou lathéorie de l’usure. On peut aussi leur demander d’étudier uncircuit avec les ampèremètres inclus et de prévoir les résultatsen fonction des différentes théories. Les élèves, s’ils ont prispartie, sont fortement impliqués et sont avides de connaître laréponse : l’expérience prend alors un autre statut.

On constate bien sûr que les deux ampèremètres indiquent lamême valeur et le même signe : la théorie des courants anta-gonistes et la théorie de l’usure sont fausses.

L’étude du circuit avec 2 ampoules en série renforcera lesconclusions. Cependant, il est clair qu’une ou deux expé-riences ne suffiront pas à déloger des représentations bienancrées. Beaucoup ont du mal à accepter les conclusions del’expérience.

Phase 3Utilisation du modèle de train

On commence par demander aux élèves de trouver l’ana-logue électrique de chaque élément du circuit de train (voirtableau ci-dessus).Puis on leur demande de rédiger les phrases équivalentes àcelles-ci, par exemple :– Les wagons se mettent en mouvement, cela donne un convoien mouvement.– Pour avoir mouvement du convoi, il faut des wagons sur unevoie fermée et des pousseurs dans la gare.– Un ouvrier mesure le débit des wagons.– Quelle que soit la position de cet «ouvrier», il mesurera lemême débit.– S’il y a plusieurs obstacles, le wagon va moins vite.

L’analogie est ensuite faite entre la tension aux bornes de lapile et l’activité des pousseurs. Pour cela on pourra, parexemple, utiliser deux piles en série.

2. Proposition BLa progression proposée maintenant est sensiblement iden-tique à la progression A pour les phases 1 et 2. Il importe desouligner que la démarche proposée pour ces deux premièresphases n’est pas la seule possible. Certains professeurs latrouvant trop longue, trop laborieuse, ou trop périlleuse serontprobablement plus directifs.

Dans la phase 3, il est proposé ici de s’appuyer sur deuxmodèles : le modèle du liquide (incompressible) et celui de lachaîne de bicyclette.

Une fois ces deux modèles introduits par le professeur, on lesconfronte aux faits expérimentaux. Dans les cas simples, etsuivant le niveau des élèves, il pourra être intéressant de leurdemander de prévoir - en s’appuyant sur les modèles - lerésultat de l’expérience avant de la réaliser.

Expérience 1Montage :

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie74

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Variante :Placer l’interrupteur «après» la lampe.

Observation :Dès que l’on ferme l’interrupteur, la lampe s’allume ; dèsqu’on l’ouvre, elle s’éteint.

Interprétation par une analogie :Toute la chaîne (fluide ou mécanique) se met en mouvement(ou s’arrête) en même temps.

Expérience 2

Montage :

Observation :L’intensité est la même en tout point d’un circuit en série.

Interprétation par une analogie :Le débit du liquide (ou des maillons) est le même partout - ycompris dans le générateur - dans un montage en série.

Expérience 3

Montage :

Observation :L’éclat des ampoules est inchangé si on les intervertit.

Interprétation par une analogie :Même argument que pour l’expérience 2.

Expérience 4

Montage :

Observation :L’intensité est plus faible avec 2 lampes. Le débit de la piledépend du circuit.

Interprétation par une analogie :Une lampe ralentit la chaîne. La vitesse de la chaîne dépenddes récepteurs.

Expérience 5

Montage :

Observation :L’intensité est plus forte avec une pile 4,5 V qu’avec une pile1,5 V.

Interprétation par une analogie :La vitesse de la chaîne dépend aussi du générateur.

Expérience 6

Montage :

Observation :Avec des ampoules identiques, I1 = I2 = I/2. Avec desampoules différentes (on change L2), I’1 = I1 et I’ = I’1 + I’2.

Interprétation par une analogie. :Dans un montage en dérivation, le fluide «se partage». Cepartage ne se fait pas toujours à parts égales.

Pour de nombreuses expériences, l’analogie mécanique esttrès parlante (en particulier, on se représente bien les maillonsse poussant les uns les autres, alors que l’incompressibilité duliquide et la rigidité du tuyau sont moins évidentes). Parcontre, l’analogie hydraulique est bien adaptée à la loi d’additivité des intensités.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 75

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie76

Le texte ci-dessous n’est en aucun cas une rubrique supplé-mentaire de programme ou un cours de météorologie. Il propose au choix du professeur une liste (à l’évidence surabondante) d’activités associées au programme et quiseront traitées en fonction des possibilités.Les activités proposées demeurant facultatives, elles serontchoisies par le professeur, en fonction de sa progression quis’appuiera sur le programme officiel.

De très nombreux contenus relatifs aux rubriques A1 (l’eau),A2 (le dioxygène) et B (la lumière) du programme, ainsi quepresque toutes les compétences transversales mentionnéesdans les annexes du programme peuvent être, au choix del’enseignant, abordés, approfondis ou revus par le biais d’activités illustrant ce thème de la météorologie.Des expérimentations récentes dans le cadre des parcoursdiversifiés en classe de 5e, les compétences acquises lors desenseignements de physique et chimie en classes de 6e et de5e, il y a quelques années, les apports des enseignements dessciences dans les écoles, toutes ces contributions indiquentque des activités portant sur la météorologie sont à la portéedes élèves de cet âge et sont tout à fait susceptibles de lesmotiver.Le thème a également été proposé en raison des nombreusespossibilités d’activités transversales qu’il permet, notammentcelles liées à l’environnement, ainsi que la richesse de ses corrélations avec d’autres disciplines. Il favorise égalementdivers apprentissages tels que la maîtrise du discours (emploid’un vocabulaire précis, rédaction de phrases logiques),l’utilisation de quelques outils de base (lecture d’un tableau, lecture et interprétation de graphes).La plupart des activités proposées peuvent être exploitées en

classe de 5e. Certaines, plus spécifiquement associées auxdeux premières rubriques de A2 (l’air qui nous entoure) ; (ledioxygène) et de B (la lumière), pourront être abordées etseront reprises en classe de 4e dans le cadre du programme,voire en classe de 3e (orage, foudre).

A. La météorologie et son langage : collecte d’informations.

• La météorologie dans la vie quotidienne : observation personnelle directe ; à quelles occasions entendez vous ou uti-lisez vous les bulletins météorologiques ? Quelles sont lesinformations qui vous paraissent compréhensibles, voireimportantes ? Quelles informations vous apportent ces bulle-tins «météo» ? Quelle utilisation en faites-vous ?

• Relever un bulletin météorologique (avec un guide de saisie,à la radio ou à la télévision, dans un journal ou au téléphone).Rechercher une liste des termes utilisés pour préciser la situa-tion météorologique, citer les plus fréquents. Recenser ceux quipeuvent, selon vous, concerner la physique ou la chimie.

B. Diverses activités que le professeurtraitera au moment opportun.

Pour la clarté du document ci-dessous, les relevés de la température, de l’humidité, de la pression, etc ., sont évoquésdans des rubriques différentes. Rien n’empêche, bienentendu, de mesurer simultanément l’ensemble de ces gran-deurs et de travailler sur des relevés de mesures effectuées auxdiverses heures d’une même journée ou, à la même heure,aux divers jours d’une semaine.

ANNEXE

D6. Activités relatives à l’environnement, à la météorologie et au climat

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

TEMPÉRATURE

S.V.T.Géographie

Mathématiques

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

A1

QuestionnementCONTENU

– Pourquoi dans les bulletins demétéorologie, parle-t-on de tem-pérature «sous abri» ?– Dans un abri météo, le thermo-mètre est souvent suspendu, pour-quoi ? Que mesure-t-il ?

• Importance de la températurede l’air en météorologie• Température sous abri• Thermographe• Exploitation des résultats demesures de températures :graphique, moyenne

ACTIVITÉS

• Examen de bulletins météorologiques• Mesures de température de l’air ambiant : – avec différents thermomètres en un mêmelieu, – en différents endroits de la classe,– à différentes hauteurs par rapport au sol(0 cm - 50 cm - 1 m - 1,5 m),– en un même lieu, avec le réservoir duthermomètre, soit dans un récipient peint ennoir, soit dans un récipient peint en blanc (lesdeux récipients étant exposés à la lumière)• Relevés réguliers de température (si pos-sible dans un abri météorologique)

Niveau recommandépour aborder

ce thème

5e

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 77

Aspect méthodologiqueL’étude de l’évaporation de l’eau permettra de mettre au pointdes protocoles au cours desquels ne varie qu’un seul des fac-teurs (toutes choses égales, par ailleurs) : grande surface oupetite surface libre pour des quantités d’eau égales prises à lamême température (quantités d’eau égales dans des récipientsidentiques mais à des températures différentes maintenuesconstantes).La précision de la mesure de la «hauteur d’eau» (de l’ordre dequelques millimètres) nécessite des aires de capture impor-tantes. Les volumes d’eau ainsi récupérés sont suffisants pourêtre mesurés dans des éprouvettes graduées étroites.

L’étude de la fusion de la glace et de l’ébullition de l’eau doiventaussi faire comprendre qu’un apport d’énergie est nécessaire.Dans le cas des phénomènes météorologiques, le soleil, la terreou la mer pourront apporter cette énergie.

Une expérience très simple telle que la détermination de ladurée de la fusion d’un gros glaçon (obtenu en congelant l’eaudans une bouteille d’eau minérale en matière plastique) sur-prend toujours les élèves. Elle permet de faire comprendre, sansutiliser le vocabulaire scientifique (capacité thermique massiqueet chaleur latente), que les changements de température del’eau, et plus encore ses changements d’état physique, deman-dent de grandes quantités d’énergie.Pour des masses d’eau importantes, l’élève constatera les varia-tions lentes de la température (grande capacité thermique mas-sique et «chaleur latente» importante de changement d’état).Par exemple, il faut environ 7 fois plus d’énergie pour fairepasser une masse donnée d’eau à 100° C de l’état liquide àl’état gazeux que pour porter cette masse de 20°C à 100°C.Ces propriétés physiques de l’eau expliquent le terme«d’inertie» utilisé pour rendre compte des faibles amplitudesthermiques des climats tempérés.

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

HYGROMÉTRIECycle de l’eauPrécipitations

S.V.T.Géographie

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

A1

QuestionnementCONTENU

– Sous quelles formes l’eau est-elleprésente dans l’atmosphère ?– Les nuages, le brouillard.– Quels sont les différents types deprécipitations ? La pluie, la neige.– Autres aspects de l’eau : le givre,le verglas, la buée, la rosée, etc.– Qu’appelle-t-on «cycle del’eau» ?

• Mise en évidence de l’eau parle test au sulfate de cuivre• L’humidité de l’air, l’hygromètre• Les changements d’étatphysique de l’eau : solidification /fusion, évaporation, ébullition,condensation• Les différents nuages• Exploitation de résultats demesures d’hygrométrie et de pluviométrie

ACTIVITÉS

• Condensation de la vapeur d’eau aucontact d’un corps froid• Évaporation (eau à diverses températures,différentes surfaces libres)• Étude de l’ébullition de l’eau, tableau demesures et exploitation graphique. Quel-ques mesures directes doivent permettre lacompréhension du principe des mesures. Sile professeur dispose d’un ordinateur munid’un système d’acquisition de données, denouvelles séries de mesures pourront êtrerapidement réalisées dans des conditionsdifférentes.• Étude de la fusion de la glace, tableau demesures et exploitation graphique• Expérience reproduisant la formation derosée, de givre, de verglas• Relevés réguliers d’hygrométrie et de hau-teur de précipitations• Construction d’un pluviomètre simple

Niveau recommandépour aborder

ce thème

5e

Ce thème permet de découvrir les trois états physiques de l’eau, ses changements d’état physique et la vapeur d’eau, souventconfondue avec la buée.

Aspect méthodologique Utiliser différents thermomètres.Recenser différents facteurs qui peuvent influer l’indicationd’un thermomètre.Vérifier expérimentalement le rôle de chacun des facteurs. Les nombreuses expériences au cours desquelles un seul para-mètre varie donnent un sens à l’expression «toutes choseségales par ailleurs». On accède ainsi progressivement àl’idée capitale de reproductibilité des mesures.Faire établir un protocole d’utilisation correcte d’un thermo-mètre pour la mesure de la température de l’air ou d’un autremilieu.

Examiner un graphique donnant la température de l’air enfonction de l’altitude.

Mesure sous abri en météorologieLe thermomètre météorologique doit être placé à l’abri desrayonnements solaires directs ou indirects, des intempéries etdu vent. De telles conditions sont réalisées dans «l’abrimétéo». La construction d’un tel abri peut être envisagée (sereporter au document placé en annexe à la fin de cette fiche).

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La girouette indique d’où vient le vent. On observe, à partirdes cartes météorologiques relatives à l’hémisphère Nord,que les vents tournent dans le sens de rotation des aiguillesd’une montre autour des anticyclones, et en sens inverseautour des dépressions. L’intuition semblerait indiquer que les

déplacements d’air se dirigent en ligne droite des anticyclonesvers les dépressions. L’effet observé est lié à la rotation diurnede la Terre autour de l’axe passant par les deux pôles : il esthors de question de présenter une explication de ce phéno-mène à un élève de collège.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie78

Pour ce qui est de la variation de la pression avec l’altitude,on peut se référer à des observations personnelles(baromètre, altimètre) ou relater des expériences historiques(ascension du Puy-de-Dôme par Blaise Pascal). Cetteexpérience a permis de comprendre que la pression estengendrée par le poids de la colonne d’air surmontant le lieuoù on la mesure. À la surface d’un astre dépourvud’atmosphère, la pression est pratiquement nulle (exemple dela Lune).Le concept de pression ne sera pas explicité en terme de force

pressante rapportée à l’unité de surface. Avec un baromètremétallique démonté, on montre que «l’enfoncement délicat»des boîtes anéroïdes produit une augmentation de l’indicationde la valeur de la pression. À partir de l’hypothèse de l’aircomme cause principale de la pression atmosphérique, onexpliquera les différentes expériences en enfermant le baro-mètre dans des enceintes à l’intérieur desquelles on fera varierla pression.Pour la prévision météorologique, une variation très rapide depression est souvent synonyme d’un changement de temps.

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

GéographieMathématiques

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

A1 A2

QuestionnementCONTENU

– L’indication d’un baromètre est-elle la même au sol et en altitude ?– Y a-t-il une pression sur un astredépourvu d’atmosphère ?– Un baromètre permet-il deprédire le temps ?– Dans le bulletin météorologique,on parle souvent d’anticyclone, dedépression. Pourquoi ?

• La mesure avec le baromètre,unités• Variations de la pression de l’air

ACTIVITÉS

• Examen d’un baromètre métallique (boîtesanéroïdes)• Étude de cartes donnant la pression enfonction de l’altitude• Manifestations de la pression atmosphé-rique (ventouse-pipette)• Variations de la pression de l’air (cloche àvide, seringue, sac plastique comprimé)• Relevés réguliers de pression atmosphé-rique• Examen de cartes d’isobares ; identi-fication des zones anticycloniques et desdépressions

Niveau recommandépour aborder

ce thème

4e

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

VENT

GéographieMathématiques

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

QuestionnementCONTENU

– Quels renseignements concer-nant le vent sont donnés par lesbulletins météo (et notamment enmétéo marine) ?

• Orientation : points cardinaux• Direction du vent : la girouette,la manche à air• L’anémomètre : l’échelle deBeaufort, «force» du vent

ACTIVITÉS

• Orientation avec une boussole, interactionentre aimants• Lecture de la direction donnée par lagirouette• Lecture de la vitesse du vent donnée parl’anémomètre• Observation du sens des vents sur descartes isobariques

Niveau recommandépour aborder

ce thème

5e

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

QUALITÉ DE L’AIR ENVIRONNEMENT

S.V.T.

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

A1 A2

QuestionnementCONTENU

– Qu’est-ce que l’eau pure ?– L’eau de pluie est-elle pure ?– Que signifie l’expression «pluiesacides» ?– Qu’entend-on par «air pur» ?– Qu’est-ce que la qualité de l’air ?– Quelles sont les conséquences dela pollution atmosphérique ?– Quels comportements doit-onadopter pour maintenir la qualitéde l’air ?

ACTIVITÉS

• Recherche documentaire : documents surla pollution atmosphérique et sur certainessituations météorologiques favorables à lapollution de l’air• Dissolution du dioxyde de carbone, dudioxyde de soufre, du chlorure d’hydrogènedans l’eau et évolution du pH• Réactions de quelques matériaux avec lessolutions acides : calcaire, fer, etc.• Comparaison de la température à l’inté-rieur d’une serre et de la température exté-rieure

Niveau recommandépour aborder

ce thème

5e4e

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On comparera, dans diverses situations, l’énergie reçue parrayonnement en un temps donné par une surface donnée.L’éclairement correspond (grosso modo) à la contribution dela lumière visible à cette grandeur.

Les élèves doivent abandonner l’idée fausse (mais répandue)selon laquelle les saisons sont provoquées par des variationsde la distance Terre - Soleil au cours de l’année.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 79

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

ORAGE, FOUDRE

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

C1

QuestionnementCONTENU

– Pourquoi l’orage est-il accom-pagné d’éclairs ?

• Électrisation• Interactions électrostatiques• Décharges électriques• Danger, protection : le paraton-nerre

ACTIVITÉS

• Électrisation par frottement• Interactions de matériaux chargés électri-quement (pendule)• Décharges électriques à travers l’air(simulation des différents types d’éclairs)

Niveau recommandépour aborder

ce thème

3e

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

SAISONS

GéographieS.V.T.

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

B1 B2

QuestionnementCONTENU

– Pourquoi y a-t-il des jours et desnuits ?– Pourquoi la durée du jour varie-t-elle au cours de l’année ?– Pourquoi y a-t-il des saisons ?– Pourquoi les saisons des deuxhémisphères sont-elles décalées desix mois ?– Comment orienter efficacementdes capteurs solaires ?

• Éclairement du sol• Alternance du jour et de la nuit• Saisons

ACTIVITÉS

• Exploitation du calendrier de la poste• Illustration du jour et de la nuit à l’aided’une maquette ; simulation logicielle• Éclairage d’une surface avec une lampe ;comparaison de l’échauffement de la pla-que pour des inclinaisons différentes du fais-ceau incident• Illustration des saisons sur une maquette ;simulation logicielle : influence de la lati-tude, rôle de l’inclinaison de l’axe polairesur l’écliptique

Niveau recommandépour aborder

ce thème

4e

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

CLIMATS

GéographieS.V.T.

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

B1 B2

QuestionnementCONTENU

– Quels sont les facteurs détermi-nant le caractère tempéré d’unclimat ?

ACTIVITÉS

• Comparaison de données climatologiques• Échanges de relevés de température avecun collège situé dans une zone climatiquedifférente

Niveau recommandépour aborder

ce thème

4e

En abordant ce thème, le professeur dispose d’une occasionpriviligiée pour montrer que la physique et la chimie permet-tent une analyse rationnelle des problèmes d’environnement.La mobilité de l’air atmosphérique, les propriétés solvantes del’eau favorisent le déplacement et la diffusion de substancespolluantes (par leur présence ou par leur concentration exces-sive).

Si l’eau de pluie dissout un peu de dioxygène et un peu dediazote atmosphériques, elle dissout aussi le dioxyde desoufre (rejets volcaniques mais aussi résidus de la combustiondes charbons et de fiouls mal désulfurés), certains oxydesd’azote (produits par des combustibles, incomplètes et para-sites, de moteurs à combustion interne). Les eaux de pluie sont

alors plus ou moins chargées d’acides sulfurique et nitriquemais elles contiennent aussi des poussières (industrielles ouautres), et ont un rôle purificateur pour l’atmosphère.Le professeur pourra faire observer que le concept d’ «airpur» est différent du concept d’ «eau pure». Convenablementpurifiée, l’eau tend vers le corps pur alors que, même nonpollué, l’air est un mélange gazeux. La composition de l’airpeut être modifié par l’intervention humaine (pollutions, rejetsde combustions, etc.) mais aussi par des phénomènes naturels(volcanisme, etc.).L’objectif final est de comprendre que le meilleur traitementcontre la pollution est tout simplement la limitation de saproduction.

La climatologie a pour mission d’archiver les observationsmétéorologiques afin de les exploiter pour une meilleure

prévision dans le futur. Elle permet aussi l’étude précise desdifférents climats sur la Terre.

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie80

Bibliographie indicative

a) Vidéo «voyage dans une perturbation» du CNED, REF C9802V

Cette vidéo est adaptée à la formation des professeurs ; elledure 14 minutes et elle fournit des explications claires sur leconcept de perturbation météorologique dans nos régionstempérées, sur les définitions des fronts chauds et froids et lesocclusions, sur la propagation du centre tourbillonnaireautour de la dépression, sur le sens de circulation des vents etleur changement de direction en un point du globe, surl’accompagnement nuageux et les précipitations. Un novicecomplet sera amené à visionner ce document plusieurs fois etmême à faire de l’arrêt sur image pour comprendre car laprésentation est assez rapide. Cette démarche professoraleune fois faite, le travail pédagogique d’adaptation à l’usagepar les élèves peut commencer.

Un usage pédagogique intéressant peut être réalisé parpetites séquences de l’ordre de la minute avec chaque fois unobjectif ou une question particulière et relativement fermée dugenre suivant :

– Comment sont collectées les images vidéo sur l’AtlantiqueNord, y compris la nuit, quand cette partie du globe n’est paséclairée par le Soleil ?

– Qu’appelle-t-on «animation vidéo» et en quoi permet-elleune prévision du temps sur plusieurs heures ?

– Quelle est la relation entre la carte barométrique d’une perturbation et le sens dans lequel souffle le vent dans l’hémi-sphère Nord ?

– Si l’on se trouve dans une perturbation et selon le position-nement géographique, se trouve-t-on dans une masse d’airfroid ou dans une masse d’air chaud ? Comment se succèdentles masses d’air en un lieu donné ?

– Que signifie l’expression «inclinaison d’un front chaud» eten quoi est-ce lié à une distribution nuageuse ? Même ques-tion pour un front froid.

– Que signifie l’expression «occlusion» ? Comment est-ellereliée à la rencontre des masses d’air froid et comment sepositionne la masse d’air chaud ?

Pour les climats tropicaux de certaines régions françaises, ilfaudrait envisager une autre vidéo adaptée à l’étude desalizés par exemple, beaucoup plus simples à comprendre.

b) Logiciel «Climats du monde» de Météo-France, version1.9 ou suivantes

Ce logiciel contient les données des relevés de températuresmoyennées sur 20 ou 30 ans dans 4 000 sites répartis surtout le globe (y compris sur les territoires des nouvelles aca-démies).

Les grandeurs collectées à chaque endroit (et chaque collègede métropole ou d’ailleurs pourra trouver un site météorolo-gique proche de quelques kilomètres) sont :– les moyennes des températures minimales chaque mois del’année ;– les moyennes des températures maximales chaque moisde l’année ;– les températures extrêmes pour chaque mois ;– la pluviométrie moyenne pour chaque mois ;– la pluviométrie globale ;– le nombre de jours de gel par mois ;– le nombre de jours de précipitation par mois.

Ces grandeurs peuvent être organisées pour chaque lieusous forme de graphiques d’évolution mensuelle pour lestempératures notées ci-dessus et sous forme d’histogrammespour les précipitations. On pourra renforcer ici les savoir-faire concernant l’usage des représentations graphiques eten même temps travailler sur des représentations comparéesde deux sites, se poser des questions sur les raisons des dif-férences de deux lieux très proches ou éloignés et apparte-nant vraiment à des climats différents (le professeurd’histoire et géographie trouvera également de grands inté-rêts à l’usage de ce logiciel).

L’approche est attrayante dans trois directions :– recherche du site à étudier en «cliquant» sur des cartes duglobe de plus en plus ciblées (Europe, puis France, puisPoitou-Charentes puis Poitiers ou bien toute autre stationproche, etc.) ;– recherche du site par listes alphabétiques, par paysd’abord, par villes ensuite ;– création d’une animation adaptée à la ville ou aux deuxvilles choisies par le professeur. En un premier temps, cecipeut servir d’entrée dans le logiciel pour les élèves, le

THÈMECorrélation avec

d’autres disciplines

Mesures et observa-tions météorolo-

giques à partir desatellites

LIEN DE CE THÈMEavec la partie du

programme

A1 A2C1 C2

QuestionnementCONTENU

– Comment les vues illustrant lesbulletins de la météorologie sont-elles obtenues ?

• Les ballons-sondes• Les satellites artificiels

ACTIVITÉS

• Exploitation d’images satellitales

Niveau recommandépour aborder

ce thème

4eet3e

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 81

professeur ayant (et c’est facile) préalablement choisi lesséquences que verront les élèves.

c) «L’eau, l’air, le temps qu’il fait», collection Tavernier,Bordas

Ce livre destiné aux maîtres de l’enseignement primaire duCM2 est une mine de situations expérimentales testées sur desconcepts tels que température, chaleur, pression ; il peut servirpour des élèves du cycle central. La «situation-problème» estreine et le maître est considéré comme le médiateur qui cana-lise les propositions et délimite un peu les errements.

d) «Découvrons la météo avec nos élèves», CRDP deLimoges

Ce petit livre noir et blanc donne au professeur l’essentiel pourcomprendre les contenus à enseigner. Il montre l’aspect inter-disciplinaire de cette science qu’est la météorologie et fournitde façon adaptée aux besoins du cycle central du collège unedescription de la réalisation et de la gestion d’une petite sta-tion météo. Des météorologistes professionnels apportent surdivers points d’intéressants compléments.

e) «Météo avec Martial et Cumulus», CRDP de Limoges et Météo-France Haute-Vienne

Ce petit livre en couleur permet de répondre simplement à laplupart des questions posées par les élèves. On relève p. 21une belle synthèse sur la description des principaux nuages etpages 12, 13, 48 une très intéressante méthode, peu connuedes enseignants, sur la mesure du degré d’humidité de l’air enfonction de la température ambiante. En fin de cours sur lamétéorologie, les élèves doivent être capables de comprendrel’ensemble de ce petit livre et, en cours de route, ils peuvent ychercher des réponses à leurs interrogations. Le niveausemble bien adapté au cycle central.

f) «La météo de A à Z», de Météo-France, éditions Stock

Ce livre richement illustré propose en particulier l’étude desformations nuageuses et celle des perturbations. Nous avonstrouvé des schémas clairs qui permettent de comprendre lesprévisions du temps lors du passage d’une perturbation atlan-tique. Les schémas annotés des pages 109 et 111 sont parti-culièrement utiles. Les élèves sont capables de lire cet ouvrageavec profit s’ils sont un peu aidés ou si le cours est assezavancé.

g) Valise pédagogique, Météo-France, Directioninterrégionale Nord

Il s’agit d’un classeur qui présente un tableau complet au plande la météorologie des phénomènes eux-mêmes et des acti-vités de classe possibles. Un ensemble de transparents pourrétroprojecteur accompagne la valise.De beaux documents synoptiques peuvent constituer la basedes connaissances à mémoriser ou servir de document de tra-vail pour de nombreuses séances. Une quarantaine de dispo-sitives complète le tout (instruments utilisés, nuages, cartesclimatologiques et schémas). Cet ouvrage laisse au professeurde sciences physiques le travail sur les phénomènes physiquesmais le libère et le guide dans le domaine de la strictemétéorologie.La vidéo du CNED citée en a) et le logiciel en b) font partie dela valise mais il est possible de se les procurer indépendam-ment.

h) Diapositives sur les saisons du CLEA 0

i) Disquette «astronomie» n°1, IREM d’Orléans

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie82

Les mesures effectuées dans les stations météo doivent êtreeffectuées dans des conditions identiques pour que lesrésultats entre des lieux différents puissent être comparés. Lastation doit être située de préférence sur un terrain plat (2 m

sur 2 m minimum), dans un espace bien aéré assez éloignédes bâtiments et des arbres. Le terrain sera de préférenceclôturé (grillage plastifié sur une hauteur de 1,20 m) pour quele matériel ne subisse que des influences météorologiques.

Un double toitempêchera le

rayonnement solairede frapper

directement levolume où l’air est

étudié.Les faces latérales et

la porte serontéquipées de

persiennes à doublepente : l’air doit

circuler librement,mais l’intérieur de

l’abri doit êtreprotégé contre les

intempéries et lesoleil.

La porte ouvrira versle nord car le soleilne doit pas frapper

directement lesinstruments de

mesure.Le sol doit être

engazonné (pourlimiter les

phénomènes deréverbération).

La girouette fixée sur unmât (il faudrait 10 m dehauteur !).Certaines girouettespossèdent un dispositifpermettant de mesurer lavitesse du vent(anémomètre).

Le thermomètreLe thermomètre à minima etmaximaL’hygromètreLe barographe (baromètreenregistreur)

Le pluviomètre à lecturedirecte ou le pluviomètre

Remarques :Beaucoup d’appareilspourront être réalisés parles élèves : pluviomètres,hygromètres à cheveu,girouettes, et certainsmontages électroniquespermettent d’excellentesmesures de vitesse du vent,de pressions, detempératures.Les relevés quotidiensdevront être effectuéstoujours aux mêmes heures.

Les instruments de mesures

annexe D6. La station météorologique au collège

L’abri météorologiqueSon volume ne doit pas être trop faible (un cube de 50 cmd’arête convient très bien).Le bois est le matériau idéal pour le réaliser.Il sera peint en blanc (pour réduire l’échauffement parabsorption du rayonnement solaire).Il sera placé à 1,50 m du sol (effet de réverbération du solmoins important).

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 83

Les programmes de l’école élémentaire sont définis par l’ar-rêté du 22 février 1995. Ils comportent une partie «Découvrirle monde» au cycle I, une partie «Découverte du monde» aucycle II, et une partie «Sciences et technologie» au cycle III. Dans un entretien accordé au BO du 21 mars 1996, le direc-teur des écoles estimait que «globalement, l’enseignement dessciences à l’école élémentaire n’est guère satisfaisant : levolume horaire effectif consacré à cette matière est trop faible,et, par exemple, les sciences dites “de la matière” sont abor-dées de manière trop théorique, trop abstraite.» Face à ce constat, la direction des écoles a mis en place,depuis 1995, une opération destinée à donner un nouvel élanà l’enseignement des sciences à l’école. Ainsi, en 1996-1997,344 classes, dans cinq départements, participent à l’opéra-tion «La main à la pâte», où, dans le cadre d’un dispositifdépartemental associant les enseignants, les IEN, les IUFM etdes institutions scientifiques locales, les élèves pratiquent régu-lièrement des activités scientifiques, font des expériences,notent leurs observations sur leurs cahiers.Cette opération conduira à la mise à la disposition des insti-tuteurs de documents d’accompagnement des programmesde sciences : fiches d’expériences, listes de matériel, exemplesde séquences.

C’est dans ce cadre que seront également mises à dispositiondes enseignants les «fiches connaissances», dont on trouvera ci-joint quelques exemples. Outils de travail pour les ensei-gnants, elles visent à exprimer, en des termes accessibles àdes élèves du cycle III, les connaissances sous-jacentes auxprogrammes de 1995 de l’école élémentaire. C’est en réfé-rence à ces programmes que ces fiches prennent leur sens. La version que l’on trouvera ci-dessous est une versionprovisoire, destinée à être enrichie par les remarques des344 enseignants participant à l’opération.Le Groupe Technique Disciplinaire (GTD) de physique-chimiea estimé que ces fiches pouvaient être riches d’enseignements,non seulement pour les maîtres à qui elles sont destinées, maiségalement pour les enseignants de sciences physiques descollèges.Dès le début de ses travaux d’élaboration des programmes ducycle central, le GTD a pris en compte l’évolution de l’ensei-gnement «Sciences et technologies» de l’école élémentaire. Encours de rédaction, les «fiches connaissances» ont étésoumises au GTD. Les professeurs constateront donc sanssurprise la grande cohérence qui existe entre ces fiches et lesprogrammes du cycle central parus au BO du 14 février1997.

À propos des «fiches connaissances» de l’école élémentaire

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1. Programme

Cycle II : Utilisation d’appareils alimentés par des piles.Cycle III : Montages électriques : réalisation de circuits élec-triques simples alimentés uniquement à l’aide de piles ; rôlede la pile ; ses deux pôles ; principes élémentaires de sécuritédes personnes et des biens dans l’utilisation de l’électricité.Mécanismes : objets électromécaniques.

2. Connaissances

Un générateur électrique comporte deux pôles (ou bornes).Un générateur peut faire circuler un courant électrique dansune boucle fermée formée du générateur et d’objets conduc-teurs reliant un pôle du générateur à l’autre pôle (circuit élec-trique).Le courant électrique permet des transferts d’énergie d’unendroit à un autre.Le passage d’un courant électrique dans le corps humain présente des dangers qui peuvent être mortels.Une bobine de fil conducteur parcourue par un courant élec-trique se comporte comme un aimant 1

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

«Courant» est employé dans de nombreux sens : adjectif (unesituation courante), verbe (en courant, je suis tombé), nom(courant d’eau, d’air, etc.). «Pôle» désigne aussi les pôles dela Terre et les pôles d’un aimant. «Conducteur» désigne leconducteur d’une voiture. «Ferme la lumière» signifie engénéral : «Éteins la lumière», alors que, en termes de physique, le courant circule lorsque le circuit électrique estfermé. Pour éteindre la lumière il faut, en termes de physique,ouvrir le circuit.

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

L’utilisation de l’électricité est associée à la notion de danger.On s’appuie, en classe, sur cette idée salutaire pour rendrerationnels les comportements relatifs à la sécurité.Dans les installations domestiques, deux fils conducteurs sonten général présents dans un même cordon. Les élèves ontainsi l’impression que le courant est amené de la «prise» àl’appareil électrique par un seul fil, et est absorbé par l’ap-pareil, sans idée de retour, ou de circulation du courant.Lorsque les manipulations faites en classe ont permisd’aborder la notion de circuit électrique, cette notion restesouvent associée à l’idée selon laquelle chaque pôle de la pileenvoie «quelque chose» dans l’ampoule, et que la rencontrede ces «quelque chose» produit de la lumière, ou encore àl’idée selon laquelle le courant «s’use» en circulant dans le cir-cuit (au lieu de considérer qu’un même courant circule, d’unpôle du générateur à l’autre, dans un circuit en série).

5. Quelques écueils à éviter lors des manipulations

Il faut attirer l’attention des élèves sur le fait que l’on ne doitpas refaire à la maison, avec les prises de courant, les expé-riences faites en classe avec des piles.Il est indispensable que les expériences soient réalisées avecdes montages comportant des contacts électriques fiables ; ilconvient, en particulier, de disposer de supports pour leslampes.Au niveau de l’école élémentaire, les notions d’isolant et deconducteur sont des notions uniquement pratiques, liées audispositif utilisé : si l’on utilise un appareil témoin peu sensible(ampoule), l’eau du robinet est classée comme isolante, lesmétaux sont classés comme conducteurs, alors qu’avec untémoin plus sensible, l’eau du robinet est classée commeconductrice.La réalisation de montages en série ou en dérivation ne s’ac-compagne d’aucune définition théorique.Les pôles (bornes) d’une pile sont notés + et –. Les pôles d’unaimant ne doivent pas être notés + et –, mais sont notés N(pour Nord) et S (pour Sud).

6. Autres notions liées

Voir fiche «Énergie».

7. Pour en savoir plus

Tension de sécurité : en milieu humide, il est dangereux desoumettre le corps humain à une tension de 24V. La tensiondu secteur (220V) présente donc toujours des risques mortels.Les piles débitent du courant continu, qui, dans la partie ducircuit extérieure à la pile, circule du pôle + vers le pôle –. Lescentrales électriques qui alimentent les prises de courant, lesalternateurs de bicyclette, débitent du courant alternatif. Cettedistinction n’est à aborder à l’école élémentaire que par sesconséquences concrètes. (Comment placer les piles dans unappareil compte tenu du fait que les deux pôles sont électri-quement différents ? Quel est le sens de rotation d’un moteuralimenté par des piles ?).Les éclairs de l’orage sont des courants électriques.

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ;expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre à l’enseignement des sciences à l’école élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traités dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

1. En ce qui concerne le champ créé, l’analogie aimant-bobine n’estvalable qu’à l’extérieur de la bobine ; c’est le cas pour toutes les situationsétudiées à l’école élémentaire.

Fiche «connaissances» physique-chimie Électricité

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1. Programme

Cycle 3 : Exemples simples de sources et de productiond’énergie ; consommation et économie d’énergie.

2. Connaissances

L’utilisation d’une source d’énergie est nécessaire pourchauffer, éclairer, mettre en mouvement.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

L’emploi, dans le langage courant, du mot «énergie», ou del’adjectif «énergique» se rapporte souvent au comportementhumain et évoque plutôt une idée de grande puissance et derapidité de l’action : «énergie du désespoir», «réaction éner-gique», etc. Ceci fait que les élèves comprennent difficilementque les transferts d’énergie peuvent se manifester par deseffets faibles : entretien du mouvement d’une montre par unepile, par exemple.

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

L’élaboration du concept d’énergie nécessite l’analyse d’unecertaine diversité de situations et de phénomènes, sur lesquelsles idées préalables des élèves sont souvent inexactes.C’est le cas en particulier pour le courant électrique dont lesélèves pensent qu’il peut être produit sans rien consommer :caractère mystérieux et magique des centrales nucléaires, eause «transformant» en courant électrique dans les centraleshydrauliques, prises de courant «donnant du courant» dèsqu’elles sont installées dans une pièce, sans même être reliéesau réseau EDF, etc.De même, la lumière est plutôt conçue par les élèves de façonstatique, comme un état de l’espace s’opposant à l’obscurité.L’absence de l’idée d’une émission en continu et d’une propagation constitue un obstacle pour la mise en relation dela lumière avec la notion d’énergie.

5. Quelques écueils à éviter lorsdes observations et des manipulations

Lors de l’étude expérimentale ou documentaire de diversessituations d’utilisation d’une source d’énergie, il serait illusoirede vouloir faire raisonner les élèves de l’école élémentaire entermes de transferts d’énergie, et encore plus en termes detransformation d’une forme d’énergie en une autre forme. Eneffet, ce niveau de raisonnement n’a de pertinence que dans

le cadre du principe physique fondamental de conservationde l’énergie, qui impliquerait un traitement quantitatif et unecompréhension de la diversité des formes et modes de trans-fert de l’énergie avec le vocabulaire pléthorique associé(énergie cinétique, mécanisme, potentielle, chimique,nucléaire, thermique, rayonnante, etc.). L’emploi de ce voca-bulaire et l’étude des notions sous-jacentes sont de toute évi-dence hors du champ accessible à l’école élémentaire. Leschaines de transformation que l’on est amené à aborder (desmuscles du cycliste à la lumière des «feux» de la bicyclette, dufioul de la centrale électrique à l’éclairage de l’appartement,etc.) sont donc abordées de façon purement causale et quali-tative, sans introduction d’un vocabulaire formalisé relatif àl’énergie.

6. Autres notions liées

Voir fiche «Lumière» et «Électricité».

7. Pour en savoir plus

Quand une source d’énergie est utilisée pour produire un effetquelconque, son «capital» d’énergie diminue. L’obtentiond’un effet, même minime, nécessite la consommation d’unecertaine quantité d’énergie. («On n’a rien sans rien ...»).

Au cours de ses transformations, l’énergie se conserve. Les«pertes» d’énergie correspondent donc aussi à des transfor-mations, et pas à des disparitions d’énergie (ces considéra-tions ne sont pas abordées à l’école élémentaire).

Indications techniques et économiques : il existe un nombrelimité de sources d’énergie naturelles. En France, on utilisetrois principaux types de centrales pour produire le courantélectrique : les centrales hydrauliques utilisant l’eau desrivières, les centrales thermiques à flamme utilisant lecharbon, le fioul ou le gaz naturel, les centrales thermiquesnucléaires utilisant l’uranium. Quelles que soit la méthodechoisie, la production d’énergie présente des inconvénientspour l’environnement, inconvénients qu’il faut analyser pourprendre des décisions rationnelles.

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ;expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre à l’enseignement des sciences à l’école élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traités dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

Fiche «connaissances» physique-chimie Énergie

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1. Programme

Cycle II : L’eau dans la vie quotidienne : la glace, l’eauliquide, la vapeur d’eau ; l’existence de l’air.

Cycle III : L’eau : ébullition et évaporation ; congélation étatliquide, état gazeux, état solide.

2. Connaissances

L’eau existe sous trois états : solide (la glace), liquide, gazeux(la vapeur d’eau).

L’eau à l’état liquide suffisamment refroidie change d’état etse transforme en glace : c’est la congélation. La glace suffi-samment chauffée change d’état et se transforme en eau àl’état liquide : elle fond, c’est la fusion.

L’eau à l’état liquide suffisamment chauffée change d’état, ellebout et se transforme en vapeur d’eau : c’est l’ébullition1. La vapeur d’eau suffisamment refroidie change d’état et setransforme en eau à l’état liquide : c’est la condensation.

L’eau à l’état liquide peut se transformer en vapeur d’eau lentement même sans bouillir : c’est l’évaporation.

Chaque substance existe sous trois états : solide, liquide,gazeux2.

Un solide a une forme propre, un liquide n’a pas de formepropre. La surface libre d’un liquide au repos est horizontale3. La Terre est entourée d’une couche d’air, qui constitue l’atmo-sphère.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

Dans le vocabulaire courant :

– Solide s’oppose souvent à «fragile» ou à «mou», et non àliquide et gazeux.– Gaz désigne surtout le gaz combustible utilisé commemoyen de chauffage domestique.– L’expression «eau gazeuse» ne désigne pas l’eau à l’étatgazeux.– Le mot «fondre» est souvent employé pour «se dissoudre» :«le sucre fond dans l’eau» (au lieu de : «se dissout»).– Le mot «vapeur» désigne d’autres gaz que la vapeur d’eau(vapeur d’alcool, d’éther, etc.).

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

Les élèves considèrent que la glace, l’eau et la vapeur sonttrois substances différentes. Cette représentation est renforcéepar le fait que, sous chacun de ses trois états, l’eau porte unnom usuel différent. Ils ont du mal à admettre l’existence desgaz. Pour eux, l’air immobile n’existe pas réellement ; seuls levent, les courants d’air ont une réalité.

5. Quelques écueils à éviter lors des observations et des manipulations

Lorsque l’on chauffe de l’eau dans un récipient, on observed’abord de petites bulles d’air (initialement dissout dans l’eau)qui s’échappent de l’eau. C’est en poursuivant le chauffageque l’on voit apparaître de grosses bulles de vapeur d’eau quis’échappent de l’eau lors de l’ébullition.Lorsque l’eau bout, on voit en général un brouillard au-dessusdu récipient ; ce brouillard est constitué par de fines goutte-lettes d’eau résultant de la condensation de la vapeur d’eaudans l’air froid au-dessus du récipient. Les élèves appellentsouvent ce brouillard «fumée», alors qu’une fumée comportede fines particules solides, ce qui n’est pas le cas ici. Ils appel-lent aussi ce brouillard «vapeur», alors que la vapeur d’eauest un gaz invisible ; ils appellent également ce brouillard«buée» alors que le mot buée désigne plutôt les fines goutte-lettes d’eau qui se déposent sur un objet froid.

6. Autres notions liées

Température.Voir aussi fiche «Mélanges et solutions».

7. Pour en savoir plus

Lors d’un changement d’état, il y a conservation de la naturede la substance et de la quantité de matière (la masse seconserve).La fusion de la glace et l’ébullition de l’eau pure ont lieu àtempérature constante. L’eau liquide et la vapeur d’eau peu-vent exister en même temps.Lors d’un changement d’état, le volume change en général.Lors de la congélation de l’eau liquide, dans les conditionsusuelles, le volume augmente (cette propriété fait de l’eau uncas exceptionnel par rapport à celui des autres corps).

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ; expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre à l’enseignement des sciences à l’école élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traités dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

1. Limite de cette affirmation : dans certains cas, l’eau ne peut pas bouillir dansun récipient hermétiquement fermé. Cette situation exceptionnelle n’est pas étu-diée à l’école élémentaire.

2. Cette affirmation présente des exceptions (exemple : substances qui, chauf-fées, subissent une modification chimique avant de changer d’état). De plus, cer-tains cas (cristaux liquides, substances dites «pâteuses», etc.) sont d’interprétationdélicate. Ces situations ne sont pas étudiées à l’école élémentaire.

3. Cela n’est pas vrai si la surface de séparation liquide/gaz est influencée parla proximité d’une paroi solide (ménisques, phénomènes capillaires). Cela n’estpas vrai non plus en impesanteur.

Fiche «connaissances» physique-chimieÉtats de la matière et changement d’état

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1. Programme

Cycle 3 : Lumière et ombre

2. Connaissances

La lumière issue d’une source lumineuse se déplace en suivantun chemin rectiligne1

L’ombre d’un objet opaque par rapport à une source ponctuelle est la zone de l’espace qui ne reçoit pas la lumièrede cette source, car cette lumière est arrêtée par l’objet. Laforme de l’ombre d’un objet par rapport à une sourceponctuelle dépend de la forme de l’objet et de la position dela source par rapport à l’objet.Pour qu’un objet soit vu, il faut que la lumière issue de cetobjet entre dans l’oeil.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

Certains élèves associent systématiquement lumière à électri-cité (éclairage électrique).Le mot «ombre» désigne, en général, l’ombre portée sur lesol, sur un mur, sur un écran, sur un objet. C’est cette ombreportée que l’on étudie dans les manipulations. Le mot ombreest employé dans de nombreuses expressions figurées : fairede l’ombre, homme de l’ombre, zones d’ombre, tirer plus viteque son ombre, etc.

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

Les élèves n’ont pas l’idée de la propagation de la lumière :la clarté ou l’obscurité sont plutôt considérées comme un«état» du lieu, fonction de la présence ou non d’une lampe(ou du Soleil).Les élèves ne conçoivent pas qu’un objet quelconque peutenvoyer de la lumière vers nos yeux ; cela ne leur apparaîtque s’il s’agit d’une source lumineuse reconnue ; lampe,Soleil. La présence de lumière n’est reconnue par les élèvesque «sur une source intense, ou «sur» une zone très éclairée(zone directement éclairée par le Soleil, par exemple).Le phénomène de la vision des objets est souvent conçu sui-vant le modèle erroné du «rayon visuel» partant de l’oeil pouraller capter l’image de l’objet. Beaucoup d’élèves pensentqu’ils peuvent voir la lumière «de côté», (c’est-à-dire quipasse devant leurs yeux) sans que cette lumière entre dansleurs yeux.

5. Quelques écueils à éviter lors des observations et des manipulations

L’ombre d’un objet par rapport à une source déterminée nereçoit pas de lumière provenant de cette source, mais ellereçoit en général la lumière émise ou diffusée (envoyée) parles autres objets environnants. De même, un objet éclairé parplusieurs sources de lumière a autant d’ombres qui’l y a desources. L’affirmation «l’ombre est la zone qui ne reçoit pas

de lumière» est donc, en général, incorrecte car imprécise.L’utilisation d’une source de lumière étendue (lampe avecgrand réflecteur, Soleil) engendre des ombres aux coutoursdifficiles à interprèter (ombre, pénombre, etc.). Il est doncutile, pour faire les schémas des expériences, d’utiliser dansune première étape des sources lumineuses pouvant être assi-milées à un point et de tracer avec la règle un trait reliant cepoint aux «bords» de l’objet éclairé pour interpréter la formede l’ombre portée.

6. Autres notions liées

Voir fiche «Énergie» : la production de lumière nécessite l’uti-lisation d’une source d’énergie ; la lumière transporte del’énergie et, en particulier, le rayonnement solaire transfère del’énergie, dont le Soleil est la source ; cette énergie est essen-tielle pour la vie sur Terre.

7. Pour en savoir plus

L’ombre telle qu’elle est définie au paragraphe 2 désignetoute la zone de l’espace qui ne reçoit pas de lumière de lasource considérée ; c’est en ce sens que l’on dit, par exemple :«je marche sur le trottoir à l’ombre de l’immeuble», ou que,lors d’une éclipse : «la Lune passe dans l’ombre de la Terre».Cette zone comporte une zone «d’ombre propre» (partie del’objet non éclairée), et, s’il y a dans cette zone une ou plu-sieurs surfaces (sol, écran, mur, etc.), des ombres portées surle sol, l’écran, le mur. La maîtrise de ce vocabulaire (ombre,ombre propre, ombre portée) est difficile à l’école élémen-taire.Un objet éclairé (ou des poussières) diffuse (renvoie) un peude lumière dans toutes les directions, ce qui permet qu’on levoie, puisqu’un objet n’est vu que s’il renvoie de la lumièrevers l’œil. Ainsi, un objet opaque «arrête» la propagation enligne droite de la lumière, et diffuse une partie de la lumière.Un miroir qui reçoit de la lumière revoie celle-ci dans unedirection bien précise, qui dépend de la direction de lalumière qui arrive sur le miroir. (Il diffuse aussi une partie dela lumière, ce qui permet qu’on le voie.)La lumière se déplace à une vitesse grande et met environ 8minutes pour venir du Soleil.

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ;expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre à l’enseignement des sciences à lécole élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traité dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

1. La lumière ne se propage en ligne droite que dans un milieu qui a partout lesmêmes propriétés. Il n’y a donc pas propagation rectiligne si la lumière rencontre uncorps opaque, ni lors du passage d’un milieu à un autre (eau/air, ...) ou dans unesituation telle que le phénomène de mirage, dû aux variations de température de l’air.Ces derniers cas ne sont pas traités systématiquement à l’école élémentaire, et leurexplication ne peut être abordée à ce niveau.

Fiche «connaissances» physique-chimieLumière

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie88

1. Programme

Cycle II : L’eau dans la vie quotidienne.Cycle III : Exemples de mélanges et solutions réalisables enclasse. Qualité de l’eau.

2. Connaissances

Certains gaz, certains liquides, certains solides, peuvent se dis-soudre dans l’eau en quantité appréciable (dissolution).Lors d’un mélange ou d’une dissolution, la quantité de matière,et donc la masse, se conservent.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

Les susbtantifs «solution» et «dissolution» correspondent auverbe «se dissoudre» ; «solution» correspond aussi au verbe«résoudre» (solution d’un problème).Le langage courant confond systématiquement «dissoudre» et«fondre» : on dit couramment que le sel et le sucre fondentdans l’eau, alors qu’ils se dissolvent. (La fusion est le change-ment d’état solide/liquide.)Pour ce qui concerne la distinction «mélange - solution», sereporter au paragraphe 7.

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

La conservation de la matière lors d’une dissolution n’est pasperçue par les élèves, qui pensent que le sel et le sucre«disparaissent» lorsqu’on les dissout dans l’eau.Les élèves confondent en général eau limpide, pure, transpa-rente, potable, propre. Une eau parfaitement limpide peutcontenir des substances dissoutes, alors que les élèves la consi-dérent comme «pure». Ainsi, l’eau minérale et l’eau du robinetcontiennent des substances dissoutes (substances citées surl’étiquette de la bouteille, pour l’eau minérale, calcaire, entre autres, pour l’eau du robinet). Une eau limpidepeut ne pas être potable (si elle contient des substances dis-soutes toxiques ou en quantité excessive, ou encore des micro-organismes dangereux).

5. Quelques écueils à éviter lors des manipulations

Il est préférable de se limiter, à l’école élémentaire, à des situa-tions simples : mélanges hétérogènes dont on peut séparer lesconstituants par décantation ou filtration ; solutions de sucre oude sel de cuisine dans l’eau, etc. (Conservation de la massetotale, obtention à nouveau de la substance dissoute par ébul-lition ou évaporation lorsque cela est possible.)Une eau trouble contient des matières solides en suspension.Par décantation ou filtration, on peut obtenir une eau limpide ; les élèves pensent que ce liquide est de l’eau pure

alors qu’il contient en général encore des substances dissoutes.L’eau «distillée» vendue en droguerie est, elle, proche de l’eau«pure» des chimistes. Pour des raisons de sécurité, il covientd’attirer l’attention des élèves sur le fait qu’il existe des liquideslimpides incolores qui ne sont pas de l’eau, et qui peuvent êtredangereux, tels que l’alcool à 90° ou l’eau oxygénée.

6. Autres notions liées

Voir fiche «États de la matière».Conservation de la masse.

7. Pour en savoir plus

La masse d’une substance qui peut être dissoute dans unvolume d’eau est limitée : à une température donnée, lorsquela solution est saturée, si l’on cherche à dissoudre encore plusde substance, elle ne se dissout plus.La vie courante offre de nombreux exemples de mélanges :solide/gaz (fumée : mélange d’un gaz et de particulessolides), mélanges gazeux (tel que l’air), liquide/gaz (mousse,aérosol, brouillard), émulsions (telle que l’émulsionhuile/vinaigre), etc.L’interprétation des différents phénomènes en termes de particules (atomes, molécules, ions) ne sera abordée qu’au col-lège.Distinction mélange/solution : ces deux mots sont employésdans libellé du programme. La distinction entre eux n’est pasune distinction scientifique fondamentale, mais une simpledistinction d’usage. Lorsque l’on parle d’un ensemble hétéro-gène (eau boueuse, fumée), on emploie toujours le termemélange ; dans le cas d’un ensemble homogène solide, liquideou gazeux, on parle aussi de mélange (mélange eau/alcool,mélange gazeux tel que l’air). Mais, dans ce deuxième casseulement, et pour les ensembles liquides ou solides seule-ment, on peut employer le terme solution lorsque l’un descomposants joue un rôle clairement différent des autres. Ainsi,pour l’eau salée, l’eau est appelée «solvant», le sel «soluté», etl’on parle de solution de sel dans l’eau ; il en est de même pourle sucre et l’eau. Il est clair que les termes «homogène, hétéro-gène, solvant, soluté», et la distinction d’usage que lesouvrages scientifiques font entre mélange et solution n’ont àfaire l’objet d’aucune étude systématique à l’école élémentaire.Le maître pourra, lorsqu’il lui semble que cela n’alourdit pasl’expression, employer lui-même les expressions convenables,mais sans en faire l’objet d’un apprentissage.

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ;expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre à des sciences à l’école élémentaire, ces deux aspects ne sontpas traités dans les présentes «fiches connaissances», qui nesont pas des fiches d’expériences.

Fiche «connaissances» physique-chimieMélanges et solutions

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Physique - Chimie 89

1. Programme

Cycle 3 : Le ciel et la Terre : le mouvement apparent du Soleil ;la rotation de la Terre sur elle-même.

2. Connaissances

Chaque jour, les habitants de la Terre constatent que le Soleilapparaît (se lève) vers l’est, monte dans le ciel, culmine (est auplus haut au-dessus de l’horizon) en passant au-dessus du sud(dans l’hémisphère Nord), redescend et disparait (se couche)vers l’ouest.1

La Terre est une boule éclairée en permanence par le Soleil : ily a donc à chaque moment une moitié éclairée, où il fait jouret une moitié dans l’ombre, où il fait nuit.Le mouvement du Soleil que l’on observe dans le ciels’explique par le fait que la Terre tourne sur elle-même, parrapport au Soleil, en un jour, autour de l’axe des pôles (rotation)2 L’alternance du jour et de la nuit en un lieu de laTerre correspond au passage de ce lieu successivement dans lazone de l’espace éclairée par le Soleil et dans la zoned’ombre.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

Le fait de dire que le Soleil «se lève» et «se couche» corres-pond à une conception anthropomorphique du Soleil.Il existe une ambiguité de sens entre les mots «jour» et«journée». Dans le contexte astronomique, un jour correspondà la durée séparant, en un lieu donné, deux culminations suc-cessives du Soleil. Cette durée varie un peu au cours del’année, sa valeur moyenne est de 24 heures. La journée cor-respond, quant à elle, au temps pendant lequel le Soleil resteau-dessus de l’horizon, c’est-à-dire, pratiquement, au tempspendant lequel il «fait jour».

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

Les plus jeunes élèves se représentent le Soleil comme un êtrevivant, qui agit (se déplace, éclaire) volontairement.Ils ont également tendance à se représenter le monde suivantle modèle géocentrique, selon lequel la Terre est immobile, leSoleil, et éventuellement les étoiles, tournant autour d’elle en unjour. Certains élèves qui ont eu l’occasion de remettre en causecette dernière idée expliquent alors le jour et la nuit par le faitque la Terre «tourne autour du Soleil en un jour» (au lieu de«tourne sur elle-même»).Beaucoup d’élèves croient que le phénomène des saisons estdû au fait que la distance Terre-Soleil varie au cours de l’année(explication incompatible avec l’inversion des saisons entrel’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud), alors que l’explication réside dans le fait que l’axe de rotation de la Terre

est «penché», «incliné» (non orthogonal) par rapport au plande sa trajectoire autour du Soleil.

5. Quelques écueils à éviter lors des observations et des manipulations

Lors de la réalisation ou de l’utilisation d’une maquette dusystème Soleil-Terre, il convient d’insister sur le fait que lesproportions ne sont pas respectées et que la maquette nereprésente pas une réduction de la réalité à l’échelle.L’étude du mouvement apparent du Soleil nécessite unecertaine maîtrise des points cardinaux et de leur repérage àl’aide de la boussole, ainsi que des caractéristiques essentiellesde la formation d’une ombre. Cette étude est étroitement liéeau repérage dans le temps grâce au cadran solaire.

6. Autres notions liées

Voir fiche «Lumière».

7. Pour en savoir plus

La trajectoire apparente du Soleil dans le ciel se modifie aucours de l’année, ce qui explique le phénomène des saisons.Quand il reste longtemps levé et culmine haut dans le ciel, leSoleil chauffe davantage le sol : c’est la saison chaude. Àl’inverse, quand les journées sont courtes et que le Soleil resteassez bas, c’est la saison froide. Ces variations du mouvementapparent du Soleil au cours de l’année s’expliquent par larévolution de la Terre autour du Soleil, au cours de laquellel’axe des pôles conserve, par rapport aux étoiles, une mêmedirection, qui n’est pas orthogonale au plan de la trajectoire(appelé plan de l’écliptique).Histoire des sciences : le mouvement observé du Soleil dans leciel est qualifié d’apparent, ce qui ne signifie pas qu’il s’agitd’une illusion. L’étude de ces notions fera très utilement appelà l’histoire des sciences : passage d’une conception où la Terreétait le centre du Monde au modèle copernicien (qui possèdeune plus grande portée explicative), place de Galilée dansl’évolution vers une conception rationnelle de la connaissancescientifique où le mouvement du Soleil est qualifié d’apparent.

8. Liens avec les situations concrètes observéesdans l’environnement des élèves ; expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pédagogique propre àl’enseignement des sciences à l’école élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traités dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

1. Cette affirmation n’est pas vraie dans les régions polaires.

2. Par rapport aux étoiles, et non plus par rapport au Soleil, la Terre fait untour sur elle-même en un peu moins d’un jour (environ 23 heures et 56minutes). Ce point n’est pas à aborder à l’école élémentaire.

Fiche «connaissances» sciences de l’universMouvement apparent du Soleil

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Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4ePhysique - Chimie90

1. Programme

Cycle III : Approche des principales fonctions des micro-ordi-nateurs : mémorisation, traitement de l’information, commu-nication.

2. Connaissances

L’ordinateur peut garder de l’information en mémoire(exemples : texte, nombre, image, son).L’ordinateur peut recevoir l’information qui lui est communi-quée ; il peut communiquer de l’information.L’ordinateur peut modifier l’information et produire des résul-tats ; il le fait en exécutant un programme.Un programme est une suite d’instructions, écrite parl’homme, enregristrée, et exécutée automatiquement.

3. Difficultés provenant des liens avec le vocabulaire courant

La plupart des termes utilisés en informatique on étéempruntés à l’usage courant, mais prennent dans le domainede l’informatique un sens précis lié à ce domaine. Ainsi, lamémoire de l’ordinateur a des fonctions communes avec lamémoire de l’être humain, mais aussi de nombreuses spécifi-cités. (La mémoire de l’être humain ne s’efface pas quand ildort, alors que la mémoire vive de l’ordinateur s’effacelorsqu’elle n’est plus sous tension.)Le programme d’un concert, le programme d’un homme poli-tique sont à distinguer du programme de l’ordinateur.Le terme information couvre, dans l’usage courant, unensemble très vaste (on regarde «les informations» à la télé-vision). En informatique, le mot information a un sens plus restrictif ; l’information est ce qui peut être codé sous uneforme permettant de distinguer un état parmi plusieurs (parexemple, le code binaire 0 ou 1, qui permet de distinguer unétat parmi deux états, ou l’alphabet, qui permet de distinguerun état parmi vingt-six).

4. Difficultés provenant des idées préalablesdes élèves

Les élèves ont souvent une représentation anthropomorphiquede l’ordinateur, en lui prêtant une volonté. Cette représenta-

tion est accentuée par certains logiciels, qui font «parler» l’ordinateur à la première personne.Les élèves ont souvent une conception magique : l’ordinateurl’a «dit», donc c’est vrai, sans se demander comment lesrésultats ont été obtenus.

5. Quelques écueils à éviter lors des manipulations

Avec l’ordinateur, plus encore que dans d’autres situations, lesélèves procèdent par essais et erreurs, dans une démarched’exploration spontanée, et souvent fructueuse. Cela conduitparfois les médias à affirmer que «les enfants, mieux que lesadultes, connaissent l’informatique». En fait, la pratiquespontanée, souvent riche, ne dispense pas de l’acquisition dequelques notions, qui, elles, ne se dégagent pas spontané-ment de la pratique, et que le maître introduit en s’appuyantsur la pratique.

6. Autres notions liées

7. Pour en savoir plus

Les notions d’informatique citées par le programme de l’écoleélémentaire sont limitées à celles énoncées au paragraphe 2.Il sera utile, cependant, d’utiliser un vocabulaire techniquedésignant clairement les éléments ou fonctions utilisées : péri-phériques d’entrée, de sortie, lecteur de disquette, lecteur decédérom, disque dur, clavier, souris, écran, imprimante,mémoire vive, unité centrale, réseau, logiciel, ouvrir, enregis-trer, fermer un fichier.

8. Liens avec les situations concrètes observées dans l’environnement des élèves ;expériences réalisées par les élèves

Partie intégrante de la démarche pégagogique propre à l’enseignement des sciences à l’école élémentaire, ces deuxaspects ne sont pas traités dans les présentes «fiches connais-sances», qui ne sont pas des fiches d’expériences.

Fiche «connaissances» informatique