Avril 2010

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E nfin, nous voilà rendus en avril, c’est le printemps, ce n’est pas que je n’ai pas apprécié le doux temps du mois de mars, avril m’annonce l’été qui approche et ça, j’adore. Penser à l’été, pour moi, c’est m’imaginer dans les champs,

entouré de tous ces plants, car mon boulot, c’est de dépister les champs. Plusieurs d’entre nous auront la chance, pendant les vacances, de travailler. Ces em-plois d’été ne permettent pas uniquement de se remplir les poches pour les mois d’é-cole, mais ils apportent également bien plus. Ces emplois permettent pour un court moment de se propulser dans l’avenir et d’agir en tant que vrai professionnel. Que ce soit le contact avec le client qu’il est possible de développer ou la responsabilité dans son travail, il y a une panoplie de qualités qui peuvent être travaillées afin de s’amélio-rer. Ces qualités développées seront des atouts pour un emploi professionnel futur. Le choix de l’emploi n’est pas toujours facile à faire, il faut être conscient de ses apti-tudes, de ses qualités et de ses attentes. Se lancer un défi peut être très stimulant à condition qu’il soit réaliste. Le défi peut tout simplement être de développer son es-prit d’équipe en choisissant de travailler avec d’autres. Travailler dans son champ d’études peut s’avérer crucial, car ça permet de confirmer son choix de formation et ça doit être bien ennuyant de s’apercevoir de son erreur juste à la fin du bac. Dans des cas moins dramatiques, il permet de diriger ses choix de formation pour le reste de son cheminement scolaire. Le stage, qui est normalement orienté dans son domaine d’étude, permet une forma-tion plus pratique ou un perfectionnement directement dans ce domaine. Le stage, tout comme n’importe quel travail d’été, est une belle occasion de développer son réseau de contacts, toute personne a son expertise qui pourra être bien utile pour des projets futurs comme un emploi ou de la recherche. Le stage permet enfin de mettre en pratique toutes ces connaissances qu’on se demande trop souvent à quoi ça va nous servir, ou tout au contraire démontrer que c’est bien beau en théorie, mais qu’en pratique c’est différent. Peu importe l’option, l’étudiant saura à quoi s’en tenir lors-qu’il sera professionnel. Le fameux rapport de stage que tous se demandent à quoi ça sert est un excellent outil permettant de synthétiser toutes les connaissances acquises pendant le stage et d’en tirer quelque chose. Rappelez-vous bien que votre travail ou votre stage deviendra votre prochaine réfé-rence et que c’est à prendre au sérieux, c’est une porte ouverte vers votre profession.

Un petit mot avant de se laisser pour l’été. Le journal l’Agral encourage grandement l’utilisation de l’art de ses lecteurs, et est toujours à la recherche d’images et de textes qui permettrons d’améliorer son contenu. Donc si vous désirez partager le fruit de votre travail avec tous nos lecteurs, passez au local, il nous fera un plaisir de publier vos articles et photos. Les images de plan-tes, d’insectes, de machineries, ludiques ou simplement magnifiques sont acceptées, alors profitez de votre été pour nous en capturer.

Mot de l’Agral PAR SAMUEL SIMARD, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET FUTUR DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGRAL

DIRECTION AGRAL

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation ainsi que de la Faculté de foresterie, géographie et

de géomatique Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425

rue de l’Agriculture, Québec (Qc), G1V 0A6

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : Guillaume Doré

Rédacteur en chef : François Gervais Secrétaire : Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Francisca Müller Responsable de la mise en page :

Jean-François Ouimet Directeur de production :

Samuel Simard Page couverture : François Gervais

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Sommaire

Édition novembre 2009

Mot de l’Agral

Mot du doyen

Chronique de l’OAQ

De la nécessité de fêter le jeudi

DERNIÈRE CHANCE ET

CONSEIL D’AVENIR

L’importance de l’implication

étudiante

Agir international

Étudier à l’étranger, ça vous dit?

Qu’est ce que vous attendez!

« Pas besoin d’un cinq étoiles,

quand t’en as cinq milliard

dans le ciel »

« A Savage Summer »

Entretien avec Michel R. Saint-

Pierre

Trahison la suite Solanacées, malvacées, on en a

jamais assez!

Dés… astres… euses pratiques?

Les Maries-Nades

Chronique hockey : les excuses

Le courrier de la Rousse

M.-A. Simard

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L a bourse ou la vie! Cette fameuse phrase hollywoodienne devient « la bourse et la vie » dans le cadre de la remise des bourses d’excellence et de participation de la FSAA,

le 9 avril 2010. Depuis plusieurs années, c’est avec beaucoup de fierté que la FSAA remet annuellement plusieurs bourses aux étudiantes et étudiants des trois cycles. Face au sous-financement universitaire, vous vous demandez peut-être d’où viennent les montants nécessaires à l’attribution de ces bourses. Sans être exhaustif, je vais essayer de vous brosser un portrait de la philanthropie (quel gros mot!) à la Faculté. La philanthropie, c’est le sentiment qui pousse les personnes à

venir en aide aux autres (Petit Larousse). Dans le cas qui nous intéresse, ce sentiment s’exprime par un don

monétaire afin de soutenir des activités de la Faculté, en particulier, l’accompagnement des

étudiants dans leur cheminement scolaire et la promotion des carrières dans nos

secteurs d’expertise. La reconnaissance de l’excellence est la véritable cause

que nos partenaires encouragent et la valeur qu’ils partagent avec notre

institution. À l’Université Laval, la philanthropie repose principa-lement sur les épaules de la Fondation de l’Université

Laval (FUL). La FUL collabore étroitement avec la direction de l’Université, les directions fa-cultaires, ainsi qu’avec tout autre membre ou composante de l’Université. Mais la FUL n’imprime pas des dollars. Ceux-ci doivent donc provenir de généreux donateurs qui appuient les activités uni-versitaires et les étudiants. Les dons proviennent en majorité des entreprises partenaires de la Faculté, des diplômés et des mem-bres de la communauté universitaire. Les étudiants contribuent aussi, de façon remarquable, à cet élan de générosité. Les fonds d’investissement étudiants sont le plus bel exemple de partena-riat. Depuis longtemps très présente dans les milieux anglo-saxons, la « culture philanthropique » se développe de plus en plus dans les universités francophones. Le don corporatif reste important, mais le don individuel gagne du terrain. Le pourcen-tage d’individus qui contribuent à la FUL se compare avanta-geusement à celui des universités anglophones du Québec, les dons moyens restant moindres. On constate aussi à l’Université Laval que la campagne interne de financement gagne en impor-tance. Parmi les moyens moins connus de contribuer, notons le don planifié : le donateur laisse un montant substantiel à son université suite à son décès, par testament ou police d’assurance. Il n’y a pas d’empressement, la philanthropie est patiente!

Chaque faculté gère un certain nombre de chaires et fonds aux-quels peuvent contribuer les donateurs potentiels. À la FSAA, nous avons 5 chaires capitalisées (nous avons aussi d’autres ty-pes de chaires) et 22 fonds, incluant le Fonds d’investissement étudiant. Certains permettent la remise d’une bourse annuelle tandis que d’autres, de plus d’ampleur, servent à offrir plusieurs bourses, soutenir des activités de rayonnement et de recherche ainsi que des activités étudiantes, améliorer nos installations et notre milieu de travail, etc. La FSAA profite d’excellents parte-nariats avec les entreprises de nos secteurs ainsi que du fort sentiment d’appartenance de ses membres et diplômés (dont vous ferez éventuellement partie un de ces jours, petit message d’avance : « donnez généreusement! »), ce qui la place parmi les facultés les mieux nanties en termes de chaires et fonds à l’Uni-versité Laval. En plus de ces chaires et fonds, la FSAA est en relation constante et étroite avec de nombreux partenaires pour l’obtention de bourses annuelles d’excellence et de participation ainsi que pour des bourses d’admission, provenant notamment de la Classique de golf annuelle de la FSAA. Ces contributions ne provenant pas de sources capitalisées doivent être sollicitées annuellement et nous comptons sur l’appui de nos précieux partenaires qui encouragent ainsi les futurs leaders de l’agri-culture, de l’agroalimentaire, de la nutrition et de la consommation. La philanthropie peut aussi intervenir lorsqu’il y a urgence d’a-gir. Cette année, nous travaillons à l’élaboration d’une stratégie visant à aider nos activités de recrutement. Plusieurs projets sont sur la table à dessin. La mise en place d’un fonds de bour-ses à l’entrepreneuriat ainsi qu’un fonds d’appui aux initiatives étudiantes fait partie des priorités facultaires. À ces initiatives se joindra au moins une bourse venant appuyer le nouveau pro-gramme institutionnel des bourses de leadership et de dévelop-pement durable. Une fois diplômés, vous serez aussi sollicités par la FUL. Gar-dez à l’esprit que les montants recueillis ne servent pas à épon-ger la dette de l’Université, à alléger les finances de la Faculté ou à contribuer à accroître le parc immobi-lier. Ces dons sont principalement utilisés pour encourager un grand nombre d’étudiantes et d’étudiants dans la poursuite de leur projet de formation, qui nous tient vrai-ment à cœur. Comme c’est le dernier Agral 2009-2010, je tiens à remercier très sincèrement toute l’équipe pour nous avoir présenté un Journal étudiant d’une qualité toujours remarquable. Je vous souhaite une bonne fin d’année scolaire et un été fructueux … et surtout, ensoleillé.

Mot du doyen PAR JEAN-PAUL LAFOREST, DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION DE LA FSAA

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S elon le Code de gestion des pesticides du Québec, chaque club de golf doit, depuis 2006, se doter d’un plan triennal de réduction des pesticides (art. 73) signé par un agronome.

Le secteur de la gestion des terrains de golf sollicite donc de plus en plus d’agronomes pour la réalisation et le suivi de ces plans de réduction. À l’entrée en vigueur de cette nouvelle mo-dalité, il y avait peu d’agronomes qui étaient disponibles pour répondre à cette demande croissante. Depuis, de nombreux agronomes ont acquis la formation nécessaire pour répondre à ce besoin. Encore aujourd’hui, les perspectives de carrière dans ce domaine sont fort intéressantes pour les futurs agronomes. La réalisation d’un plan de réduction des pesticides sur un ter-rain de golf constitue un acte agronomique pour lequel l’ensem-ble des connaissances scientifiques et appliquées acquises dans le cadre du baccalauréat en agronomie sont mises à profit : la collecte, le traitement et l’analyse des données relatives au ter-rain de golf, l’établissement d’un diagnostic où les forces et les faiblesses du terrain sont relevées et la formulation de recom-mandations visant à rectifier les situations problématiques ainsi que les suivis appropriés. Bref, un travail professionnel qui fait appel à la fois aux notions de physiologie végétale, de phytopa-thologie végétale (maladies fongiques, etc.), d’entomologie, de malherbologie, de physique et chimie des sols et d’écologie, puisque ces cours sont à la base de l’approche préconisée pour réduire l’utilisation des pesticides sur un terrain de golf, soit l’implantation d’un programme de lutte intégrée. Ainsi le travail de l’agronome au regard de la mise en application du Code de gestion des pesticides sur un terrain de golf consiste à offrir un ser-vice d’accompagnement au surintendant afin d’implanter un programme de lutte intégrée, ceci en vue d’atteindre des objec-tifs concrets de réduction des pesticides utilisés.

Les personnes intéressées par ce secteur d’activité en pleine croissance peuvent consulter le profil de formation suggéré dans l’encadré. Pour ceux et celles qui en sont déjà à la fin de leur baccalauréat, il est toujours possible de vous inscrire au certificat en horticulture et en gestion d’espaces verts, lequel est offert en formation continue à distance.

Pour en savoir plus sur les programmes offerts à l’Université Laval, com-muniquez avec M. Luc Cyr, agr., responsable de la promotion et d’infor-mation sur les études au [email protected]. Pour le certificat en horticulture, communiquez directement avec le personnel de la FSAA au poste 3145 ou au [email protected]. Consultez le calendrier des nou-velles séquences de cours au www.fsaa.ulaval.ca/formationcontinue.html.

Pour en savoir plus sur le Code de gestion des pesticides et sur le

guide « Plan de réduction des pesticides sur les terrains de golf », consultez le site Web du ministère de l’Environnement à l’adresse : www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/index.htm.

Pour consulter la Grille de référence de l’OAQ pour la préparation

et le suivi d’un plan de réduction des pesticides sur les terrains de golf, consultez le site Web de l’OAQ à l’adresse : www.oaq.qc.ca/Lignes_Grilles_Avis/Grille_terrains_golf.pdf

(Suite page 7)

Terrains de golf et pesticides : une voie intéressante pour les agronomes québécois

PAR SOPHIE ST-LOUIS, AGR., CHARGÉE DE PROJETS

ORDRE PROFESSIONNEL

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ORDRE PROFESSIONNEL

PROFIL DE FORMATION SUGGÉRÉ POUR ŒUVRER COMME AGRONOME DANS LE DOMAINE DU GAZON ET DES GOLFS BACCALAURÉAT EN AGRONOMIE (UNIVERSITÉ LAVAL) Exigences communes : 75 crédits

1. Stage en production agricole (AGN 2500) et Stage professionnel en agronomie (AGN 3500) : Privilégier le secteur de l’horti-

culture ornementale ou urbaine. 2. Bloc séminaire : Favoriser le cours Séminaire en phytologie (PLG 3100) en choisissant un sujet relatif au secteur des ter-

rains de golf (par exemple : contrôle des insectes ou des maladies dans le gazon). Exigences spécifiques : 45 crédits 1. Cours de langue : Cours d’anglais (3 crédits) exigé ou un autre cours de langue selon les résultats obtenus au test de clas-

sement. 2. Formation complémentaire : Deux cours (6 crédits) au choix parmi la liste des cours proposés. Il peut cependant être souhai-

table de privilégier la formation entrepreneuriale dans ce bloc. 3. Choix de la concentration : Privilégier la concentration Productions végétales et suivre tous les cours obligatoires pour cette

concentration (15 crédits). 4. Pour les cours de production au choix de cette concentration (12 crédits), privilégier les suivants :

Principes de lutte intégrée (BIO 3900) Plantes et cultures d’ornement (PLG 3200) Cultures en pépinière (PLG 3203) Plantes fourragères (PLG 3206)

5. Pour les autres cours au choix de cette concentration (9 crédits), choisir parmi les suivants : Pesticides et environnement (SLS 3302) Sciences environnementales du sol (SLS 4000) Agriculture écologique (PLG 2300) Drainage (GAE 3001) Irrigation (GAE 3002) Gestion et entretien des gazons (PLG 2102)* * Le cours Gestion et entretien des gazons ne fait pas partie de la liste des cours du programme d’agronomie, mais le directeur du programme d’agromie, M. Jean F. Bernier, agr., nous a confirmé qu’il accepterait de reconnaître ce cours parmi les cours au choix. L’étudiant qui le souhaite peut également suivre ce cours en surplus des exigences du programme d’agronomie.

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L a jeunesse est souvent montrée du doigt comme étant inconsciente de la chance qu’elle a d’être justement dans la fleur de l’âge, comme ne comprenant pas les grands

enjeux de ce monde, comme n’étant que frivole et écervelée, comme n’ayant rien dans le ciboulot. Il va sans dire que ces déplorables commentaires proviennent de vieux secs grincheux simplement jaloux de n’avoir point su profiter des charmes de l’existence du temps que leur âge n’était pas si vénérable. Mais outre ces remontrances de la part des sénescents (remontrances qu’il convient de discréditer maintenant qu’on connait leur origine), il convient tout de même de nous autojustifier nos comportements, histoire de nous prouver notre bon droit de dépasser les limites du bon goût. Nous nous devons, nous, étudiants, de comprendre les fonde-ments de l’irrépressible envie de fêter qui nous assaille tous les jeudis. Nous nous de-vons également de répliquer vertement et sans gêne à tous les casse-pieds qui nous font re-marquer notre exagération hebdomadaire. Et j’entends le faire dès à présent : il est impéra-tif, nécessaire, obligatoire, requis, déontique (Antidote, 2010), exigé, immanquable et in-contournable de fêter le jeudi. Fêter comment? Comme bon vous semblera. Il serait bien pré-somptueux de ma part de vous imposer une méthode particu-lière de festoiement. L’intensité de vos fêtes, l’exagération de vos partys, la sagesse de vos soirées ou le bon goût de vos ré-ceptions ne concernent que vous et votre moralité (ou la police, dépendamment). Ainsi donc, pourquoi fêtons-nous? He bien… parce que! Nous sommes jeunes, fringants, « encore agiles » (Ti-toine, 2010), beaux, séduisants, pleins d’énergie. Dans ces conditions, n’importe qui cherche un exutoire cathartique lui permettant, pour ainsi dire, d’évacuer le trop-plein… de vigueur ou de ten-sion, c’est selon. Mais c’est que nous sommes pris en plein contexte universi-taire : des professeurs nous parlent à journée longue, des devoirs s’accumulent sur nos épaules, des rendez-vous d’associations et de comités s’inscrivent dans notre agenda (sans même se préoc-cuper de ne point empiéter les uns sur les autres!), des réunions d’équipe de travail s’additionnent à l’infini, des papiers à remplir pour nos prêts, nos bourses, nos marges de crédits, nos attesta-tions d’études s’amoncellent sur nos bureaux. D’autres paperas-

ses sont encore à signer et à contre-vérifier, alarmés que nous sommes, lorsque par erreur administrative on nous demande de rembourser nos prêts alors même que nous supplions une autre branche de la bureaucratie de nous en accorder davantage. Des oraux à produire, des présentations PowerPoint à peaufiner, des rapports de laboratoire à remettre au PC, des résumés d’articles scientifiques qui urgent, des visites chez des producteurs qui doivent se terminer 30 minutes avant un retour soit à un exa-

men soit au travail à temps partiel qui nous emmerde, mais que nous sommes obligés de faire pour ne pas sombrer sous les dettes! Ajoutons à cela les contraintes sociales : rester en forme

(s’échiner à suer dans un gymnase durant de nombreuses heures simplement parce que notre mode de vie ne nous le permet plus), assister à des spectacles pour ne pas être dépassé par les runnings gags, les sous-entendus et tous les autres commentaires référencés subtilement à un évènement de

l’actualité. Regarder les actualités, se fâcher contre une décision de l’administration publi-

que, commenter dans son cercle d’amis des dé-crets gouvernementaux idiots nouvellement émis.

Également, rencontrer ses vieux amis qui disparaissent tranquillement dans la brume, revoir ses parents pour leur

assurer qu’on est encore en vie, assister au mariage d’un cousin au troisième degré. S’instruire overall, s’assurer de culture géné-rale en lisant, écoutant, regardant et participant à ce qui se passe de bon dans le coin. La vie d’un universitaire n’est certainement pas une partie de plaisir. C’est sans doute même le mode de vie le plus exigeant que l’homme ait expérimenté depuis l’âge où il se demandait chaque soir s’il n’allait pas être croqué par un tigre à dents de sabre durant son sommeil. Sans doute, même, est-il encore plus difficile d’ouvrir un sac de croustilles crème sure et oignon en étant complètement saoul que d’abattre un mammouth avec une lance à pointe durcie au feu. Et je ne vous entretiendrai même pas du niveau de difficulté qui s’ajoute si on a préalablement les doigts graisseux à cause d’ailes de poulet tout juste avalées. En ce sens, il est justifié, de par notre mode de vie outrageuse-ment exigeant, de fêter comme des démons dès que l’occasion se présente. L’occasion ne se présente-t-elle pas qu’il faut la provoquer, non par amusement, mais par devoir, par nécessité. Notre équilibre mental repose, qu’on le veuille ou non, sur un excès malsain hebdomadaire qui n’est au fond rien d’autre qu’un investissement à long terme sur notre qualité de vie.

De la nécessité de fêter le jeudi PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RÉDACTEUR EN CHEF DE L’AGRAL

ÉDITORIAL

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10 | Le journal l’Agral

D ès ma première session, j’ai senti que j’avais le besoin de m’impliquer dans la vie étudiante de la FSAA. Ce-pendant, la peur de l’université me laissait craintif par

rapport à jusqu’où j’étais en mesure de m’impliquer dans la vie étudiante. Ma première implication fut représentant des premiè-res années à l’AGEA (Association générale des étudiants(es) en agroéconomie). Cette première implication m’a permis de connaître rapidement les gens de mon bac et de me lier rapide-ment d’amitié avec eux. Mes collègues dans l’AGEA ont été des modèles et des conseillers pour moi quant à l’orientation de mes choix de cours. De plus, ils ont été des guides précieux que je n’aurais pas eus si je ne m’étais pas impliqué. Être représentant des premières années à l’AGEA m’a donné confiance en moi et permis de bien comprendre le fonctionnement de la FSAA. En plus de l’implication dans l’A-GEA, j’ai participé à la 33e édition de la SAAC en faisant un kiosque étudiant. Lors de cette semaine, j’ai été en mesure de constater l’ampleur de l’organisation. J’ai trouvé que l’équipe de la SAAC avait une belle chimie entre eux. Cela m’a convaincu que je devais faire partie de l’équipe de la 34e édition de la SAAC. J’ai donc appliqué sur le poste de directeur à la gastronomie. Hé oui, un agroéco à la gastronomie! L’entre-vue effectuée pour obtenir ce poste fut très formatrice et intimi-dante. Il n’est pas facile de passer une entrevue devant plus de 20 personnes qui te connaissent et qui analysent ce que tu dis. Suite à cette entrevue, il n’y en a plus aucune qui me stresse et qui m’impressionne. Une fois en poste, j’ai vécu une année excep-tionnelle et côtoyé de nouvelles connaissances. Cette implication fut très exigeante, mais enrichissante. Elle m’a apporté beaucoup sur le plan personnel et pro-fessionnel. La participation aux CA de la SAAC avec nos précieux partenaires qui apportaient des critiques cons-tructives face aux idées proposées m’a permis d’élaborer des argumentations censées pour appuyer mes idées. Les CA m’ont donné la chance de comprendre le protocole des réunions, chose qu’on n’apprend pas dans nos cours et qu’il est important de savoir lorsqu’on est sur le mar-ché du travail.

Les professeurs nous disent sans cesse : « Élargissez le plus pos-sible votre réseau de contacts ». Pour moi, l’implication fut un excellent moyen d’élargir mon réseau de contacts qui est com-posé de gens qui étudient dans les différents bacs de la FSAA. La recherche de commanditaires m’a également permis de connaître des professionnels et des industries dans le milieu agroalimentaire. N’oubliez pas que le monde agroalimentaire est un petit monde et que tout le monde se connaît. Avec un bon réseau de contacts, on peut accomplir de grandes choses. Pour la dernière année de mon bac, je fais partie du comité sportif et du comité des finissants. Encore une fois, ces deux implications m’ont apporté beaucoup sur le plan professionnel. Toutes les implications effectuées lors de mon bac m’ont de-

mandé beaucoup de temps. Cependant, ces implications donnent une plus value à la for-mation reçue à l’université. Lorsque je passe des entrevues pour des emplois, il est facile d’expliquer à l’employeur que l’implication effectuée à l’école m’a permis d’acquérir de l’ex-périence. Avec mes différentes implications, j’ai été en mesure de mettre en application les notions apprises dans mes cours de gestion, de ressources humaines, de marketing, etc. Ce qui est intéressant avec l’implication étudiante c’est que, contrairement à un em-ploi, l’erreur est plus facilement acceptable. Finalement, pour les gens qui disent qu’ils n’ont pas le temps

de s’impliquer, ou que l’implication va venir diminuer leur ren-dement académique, je ne suis pas en accord avec leur propos. De mon côté, l’implication me donne la motivation de venir à l’école. Une fois rendu à l’école, je n’ai pas le choix d’organiser mon horaire afin d’être en mesure de conjuguer implication, travail et étude. Sans cette implication qui m’a procuré une vie étudiante riche en émotions et en amitiés, je ne suis pas sûr que j’aurais trouvé la motivation nécessaire pour compléter mon cheminement scolaire. Je conseille à tout le monde de s’impliquer dans la vie étudiante, car ça vaut de l’or sur le plan personnel et professionnel.

Bonne fin de session!

L’importance de l’implication étudiante PAR DANIEL BILODEAU, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

VIE ÉTUDIANTE

DANIEL BILODEAU ET SON ÉQUIPE DE LA GASTRONOMIE 2009 PHILIPE B. MONDOU, CAROLYNE BOUFFARD, ALEXANDRA

GAUDREAU-MORNEAU, DANIEL BILODEAU AINSI QU’ALEXANDRA LEDUC

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U ne nouvelle chronique devrait voir le jour dans le pro-chain numéro de l’Agral. Fruit d'une collaboration avec AGIR International et IAAS Canada, elle sera compo-

sée de deux volets. D'une part, des étudiants de la FSAA ou de la FFGG qui seront à l'étranger, pour un stage ou une session d'étude, écriront dans cette chronique mensuelle, à partir de leur pays d'accueil, pour partager leurs expériences « en direct ». D'autre part, seront proposés des textes à saveur internationale pour alimenter vos réflexions et accroître vos connaissances, des récits d’expériences vécues à l’étranger, des nouvelles de l’asso-ciation internationale des étudiants en agriculture et sciences reliées (IAAS) et plus encore. Nous voudrions produire cette chronique men-suelle relatant les e x p é r i e n c e s d'étudiants à l'étranger pour la prochaine saison d e l ' A g r a l (septembre 2010-avril 2011). Chaque chroni-que pourrait être un amal-game de quelques courts textes d'étudiants qui nous font part de leur nouveau milieu, d'anecdo-tes, de la vie facultaire à l'étranger, du système d'enseignement, de la culture d'accueil, d'expériences de voyage, etc. Bien enten-du, les textes pourraient être accompagnés de photos. Lors d'un échange international, l'individu se retrouve dans un environnement complètement différent et il est contraint à s'y adapter. Il découvre de nouvelles cultures, de nouvelles mentali-tés, une autre forme de civilisation. Probablement un autre type d'enseignement et une nouvelle langue. Les voyages, particuliè-rement les cas d'immersions interculturelles intensives, consti-tuent des expériences très enrichissantes sur le plan humain. Pourtant, peu d'étudiants profitent de ces opportunités formida-bles, auxquelles ils sont pourtant encouragés. Cette chronique donnera aussi aux étudiants ici la chance d'avoir des nouvelles de leurs collègues absents. Ça pourrait contribuer à donner le goût à certains de s'aventurer dehors pour une ses-sion, ou encore leur donner une idée de ce à quoi ils peuvent s'attendre s’ils le font.

Le plus intéressant serait d'avoir à chaque mois les témoignages de deux ou trois étu-diants dans des pays différents. La première édition de la saison pourra relater a posteriori l'expérience de stage international d'étudiants. Pour le reste de l'année, nous aurons besoin de la collabora-tion d'étudiants qui font une session à l'étranger à l'au-tomne 2010, et d'autres à

l'hiver 2010, avec qui nous correspondrons par cour-

riel. Il n'est pas néces-saire que les cor-

respondants inter-nationaux de l'Agral s'engagent à écrire plusieurs textes, ni que leurs textes soient longs. Futurs globe-trotters intéressés à correspondre

avec l'Agral pour cette chronique pendant votre séjour à l'étranger, prenez contact avec Geoffroy

Ménard, [email protected] et/ou Ketsia Johns, [email protected].

Bon été à tous!

À surveiller cet automne : la chronique « Agir international » Les étudiants de la FSAA à l’étranger

PAR GEOFFROY MÉNARD ET KETSIA JOHNS, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE ET ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

VIE ÉTUDIANTE

K. Johns

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12 | Le journal l’Agral

L e saviez-vous? À la FSAA, tous les programmes de pre-mier cycle offrent la possibilité de faire une partie de vos études à l’étranger. Plus précisément, entre votre troi-

sième et avant-dernière session d’études. Pour tous les program-mes de la FSAA confondus, 13 destinations sont possibles à travers le monde, et ce, dans 14 différentes institutions en France, au Brésil, en Suède, au Mexique, en Argentine et aux

États-Unis (voir ci-dessous). Également, sous différentes condi-tions, l’Université Laval offre une bourse de 4 000 $ par session à l’é-tranger ainsi que des rencontres préparatoires. Par année, une moyenne d’une dizaine d’étudiants à la FSAA saisissent cette opportunité et quittent le Québec, alors qu’il y a deux fois plus de places offertes. Il existe diverses conditions académiques pour être accepté au profil, mais une grande majorité des étudiants intéressés partent sans problèmes. Les critères de sélection pour les étudiants du premier cycle sont les suivants :

avoir obtenu, avant le départ, un minimum de 30 crédits avoir une moyenne de programme égale ou supérieure à 2,67

sur 4,33 atteindre le niveau anglais avancé I au TOEIC pour toutes les

destinations atteindre le niveau espagnol intermédiaire II pour les destina-

tions hispanophones Baccalauréat en agronomie Mississippi State University (Mississipi, États-Unis) Agrocampus Ouest (Rennes, France) AgroParis Tech (Paris, France) Institut National Polytechnique de Toulouse (Toulouse, France) Universidad de Guadalajara (Jalisco, Mexique)

Swedish University of Agricultural Sciences (Uppsala, Suède) Universidad Autonoma Chapingo (Texcoco, Mexique) « La Suède fut une expérience des plus stimulantes pour moi. Malgré le temps nécessaire pour s’adapter aux différences culturelles, ce séjour de plus de neuf mois m’a permis d’avoir de nouvelles références solides en terme de développement durable, surtout étant donné l’attitude progressiste de ce pays dans plusieurs domaines tels que le financement universitaire et la conserva-tion de la biodiversité. En plus de l’apport académique, ce fut aussi une occasion en or pour moi d’avoir des amis d’un peu partout sur la planète vu l’intense présence d’étudiants internationaux à Uppsala! » Sam Chau-vette, étudiant en agroéconomie, parti une session à Uppsala, en Suède. Baccalauréat en agroéconomie Universidad Empresarial Siglo (Cordoba, Argentine) Universidade Federal de Viçosa (Viçosa, Brésil) Agrocampus Ouest (Rennes, France) École d’Ingénieurs de Purpan (Toulouse, France) Swedish University of Agricultural Sciences (Uppsala, Suède) « Le profil international, c’est aussi de choisir des cours qui ne sont pas disponibles à l’Université Laval et bien sûr, qui ont des approches académi-ques différentes. Par exem-ple, en Suède, le cours sur l’économie de l’environne-ment avait une approche non seulement mathémati-que, mais le professeur supervisait des projets que je n’aurais jamais cru possi-bles! Finalement, le profil international, c’est un bonus dans ton curriculum vitae parce que l’employeur saura que tu as étudié dans une autre langue, et que ta capa-cité à t’adapter à différents environnements de travail et sociaux est développée! » Guillaume Dumas-Couture, étudiant en agroéconomie, parti une session à Uppsala, en Suède. (Suite page 13)

Étudier à l’étranger, ça vous dit? Qu’est-ce que vous attendez!

PAR JUSTINE MEILLEUR, ÉTUDIANTE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE DES ALIMENTS

À L’ÉTRANGER

J. Meilleur

J. Meilleur

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Baccalauréat en génie agroenvironnemental Agrocampus Ouest (Rennes, France) Baccalauréat en génie alimentaire Université de Bourgogne (Dijon, France) Baccalauréat en sciences et technologie des aliments Université de Bordeaux I (Talence, France) Instituto tecnologico y de estudios superiores de Monterrey (Monterrey, Mexique) « Dès ma première année de bac, je savais que je voulais faire une partie de mes études à l’étranger. Après avoir discuté avec plu-sieurs personnes ayant fait le profil interna-tional, toutes m’ont fortement encouragée à partir une année complète pour ainsi avoir le temps de m’immerger dans le milieu, de créer des liens avec les gens et de vraiment me sentir chez moi. J’ai débuté les démarches en janvier 2006, et je suis partie fin août à destination de Bordeaux pour un total de 54 semaines. Je n’ai jamais regretté d’être partie si longtemps et je recommande à tous une pareille expérience. Les meilleurs atouts pour apprécier son séjour sont de bien connaître ses limites personnelles et de vraiment vouloir

(Suite de la page 12) être plongé dans la nouveauté. » Justine Meilleur, étudiante en STA, partie un an à Bordeaux, en France. Baccalauréat en sciences de la consommation Université de Poitiers (Poitiers, France) … Le profil international, c’est une chance inouïe de vivre une expérience culturelle inoubliable. Tu veux en savoir plus? Cours au Bureau international situé dans la Maison Eugène-Roberge

pour plus d’informations ou va faire un tour sur www.bi.ulaval.ca. Ce n’est pas tout! Un nouveau profil destiné aux étudiants en agronomie, agroéconomie et STA qui seront en 3e année à la session d’automne 2010 ou 2011 sera bientôt offert grâce à une entente entre l’Agricultural College of Tru-ro (Nouvelle-Écosse), l’University of Dronten (Pays-Bas), l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers (France) et l’U-niversité Laval! Le profil international t’intéresse autant que le profil entrepre-neurial? Alors l’« Entrepreneuriat dura-ble et responsable » est pour toi! Sois l’un des six chanceux à vivre l’expé-rience et communique avec Guy Allard, v i c e - d o y e n a u x é t u d e s , a u

[email protected].

À L’ÉTRANGER

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Stage d’initiation à la coopération internationale, Québec sans frontières, spécialisé en agriculture, Bolivie, 2006 Qu’y a-t-il de l’autre côté de ces murs? Cette boîte autour de moi me semblait si artificielle. Je savais qu’un autre monde, que d’autres réalités se cachaient derrière. Toutefois, je ne les avais pas vraiment vécues. Je sentais ce besoin pressant qui me pous-sait à aller vivre la différence, à aller explorer l’autre. En 2005, je lisais un article de journal sur des étudiants qui par-taient faire des stages à l’étranger dans leur domaine d’études. Mon voyage a commencé à cet instant précis. De fil en aiguille, j’ai finalement déniché un stage Québec sans frontières en Boli-vie. Il s’agissait d’une expérience de travail spécialisée en agri-culture d’une durée de deux mois et demi. Ouais, c’est ça que je veux! Lettre de motivation, entrevue, formations, cours d’espa-gnol, levée de fonds… Mes motivations? Perfectionner mon espagnol parlé, vivre le quotidien d’agriculteurs andins, tenter de comprendre la vie avec des lunettes différentes des miennes, voir au-delà de mes quatre murs, me découvrir... PARTIR!!! J’ai donc décollé le 1er juin 2006 pour ce stage d’initiation à la coo-pération internationale à San Jose de Potosi, village agricole d’une quarantaine de familles dépourvu d’électricité et d’eau courante, à deux heures de marche de tout téléphone public, en Bolivie. Bref, tout ce qu’il y a de plus typiquement andin. « Je me sens bizarre, désorientée, comme si je m’ennuie de chez moi. Je ne me sens pas confiante du tout en fait. » - Journal personnel, pre-mière journée. Ah! En plein ce que je cherchais, de la déstabilisation! C’était bien, ça m’a permis de me chercher et de me trouver. Je com-mençais à casser mes murs de façon à avoir accès à un nouveau schème de références et oui, c’est insécurisant.

« Les jeunes filles du village sont très timides. Je suis allée les rejoindre au milieu du ter-rain de soccer, c’est-à-dire au milieu d’une plaine rocail-leuse. Je n’ai rien dit. Elles m’obser-vaient, sourires en coin, gênées. Cette

étrangère leur paraissait bien intrigante. Une jeune fille avec un regard d’une sensibilité indescriptible m’a lancé un caillou sur les jambes en observant du coin de l’œil ma réaction. Je lui ai rendu la pareille avec le même esprit qu’elle, aucune malice, curieuse. Cet épisode se termine avec moi ensevelie jusqu’aux genoux de petits cailloux en chantant en quechua des ballades et en rigolant de mon accent. Le lien est fait. » « J’adore ces moments! Un souper dans la cuisine aux murs noircis par le feu de bois. Un bol de soupe fumante sur les genoux, assis sur notre roche, à la lu-mière d’une seule chandelle, nous discu-tons. Moment d’une simplicité parfaite! » « J’ai assisté à une réunion de l’école aujourd’hui. J’étais assise avec les femmes du village à l’arrière en tricotant comme chacune d’elles sous le re-gard fier de ma “mère” bolivienne qui m’a appris ce qu’elle sait si bien faire. Elle m’a clairement dit que je devais savoir très bien tricoter pour me trouver un mari. » Tous ces moments ont été d’une splendide simplicité! Ce sont ceux-là qui m’ont enrichie. C’est fantastique quand le quotidien de gens qui nous semblent si différents aux premiers abords devient le nôtre. C’est merveilleux lorsqu’on se sent en confiance couchée à côté de notre petite sœur sur le lit fait de paille compactée, qu’on regarde les draps lourds tissés à la main, les murs d’adobe, la petite cuisine de deux mètres carrés, les milliards d’étoiles scintillantes au-dessus de notre tête, les quel-ques maisons qui se fondent à la montagne à la lueur de la lune... et qu’on se dit... Je suis heureuse! Mes journées dans les familles commençaient par un réveil à -1°C vers 4 h, avec ma tuque et mes mitaines. J’allais prendre mon desayuno composé d’un pain et d’un thé sucré. La famille plaçait de la braise à nos pieds pour nous réchauffer. Je participe au sempiternel épluchage de patates pour la préparation du dîner. On se dirige ensuite vers la chakra grande c’est-à-dire les terres cultivables. Au rythme du pays, on enlève l’écorce des poteaux d’eucalyptus, on les peinture, les installe et on pose les alambics (sorte de tige métallique où les vignes pourront s’accrocher). Ensuite, on défriche le champ, on le laboure, on plante l’ail et l’oignon ou encore on égraine et classe le maïs, on va chercher

« Pas besoin d’un cinq étoiles, quand t’en as cinq milliards dans le ciel » - Richard Desjardins

PAR KETSIA JOHNS, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

À L’ÉTRANGER

K. Johns

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de l’eau à la rivière et on va chercher du bois. La femme de la famille nous amène le dîner vers 12 h. Le menu est es-sentiellement composé de patates, riz, oignons et carottes et toujours teinté orange. La nourri-ture était plus appétissante avec cet ajout de colorant naturel provenant d’un pi-ment. On se remet à la tâche, il fait 25 oC. Vers 16 h, on rentre à la maison. Moi, je tricote, je lis, j’écris, je discute jusqu’au souper. Celui-ci est composé de sensible-ment la même chose que le dîner, mais

ajouté d’un thé. Fatigue et noir-ceur obligent, le corps commande de se coucher comme le soleil. Il est 20 h. Les journées de congé, je partais régulièrement avec mon sac à dos rempli d’eau, de graines de maïs grillés, d’un livre et de la musique dans les montagnes près de la maison. En 15 minutes, j’avais franchi les 3000 mètres d’altitude. Bon, disons que ça aide lorsque le village est déjà situé à 2700 mètres. Les montagnes à l’in-fini... Présente, sereine, émerveil-lée...

Je savais théoriquement plein de sages « principes tels que vivre à fond le moment présent et qu’il est préférable d’ap-

prendre à pêcher à quelqu’un que de lui donner un poisson », mais cet été en Bolivie a fait

descendre ceux-ci de ma tête pour s’enra-ciner dans mon cœur. Tout ce que j’avais souhaité avant mon départ est arrivé. Demandez et vous recevrez qu’on dit! « De retour dans mon appartement, je suis étour-

die. Je revois toutes mes choses dans le même état que je les ai laissées et moi... je ne m’y retrouve plus.

La moi d’avant mon voyage et la moi maintenant se regar-dent droit dans les yeux. Court-circuit. »

Découvrir l’autre, c’est se découvrir soi-même! Se découvrir, c’est découvrir l’autre! Site pour Québec sans frontières : www.aqoci.qc.ca/aqoci/05_aqociQSF.asp

À L’ÉTRANGER

K. Johns

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5 h - Une bruine glaciale s’abat sur un Québec en-core endormi, je suis là,

café en main. Voilà mon copilote qui me donne le signe du départ. On met le cap vers l’ouest. Nous passons les villes, Trois-Rivières, Montréal, Ottawa, puis les villes deviennent de plus en plus peti-tes et espacées, alors que ma consommation de caféine équi-vaut à la consommation de gazo-line de ma rutilante embarcation. Nous franchissons les vastes étendues du Nord ontarien et les magnifiques paysages des Grands Lacs. Puis, après avoir survécu à une tempête de neige dans l’idyllique région de Wawa, nous arrivons dans le grenier du Canada. Le doux soleil de mai réchauffe tranquillement notre habitacle alors que nous parcou-rons les Plaines. Finalement,

nous les voyons, les célèbres Rocheuses, si majestueuses, encore recouvertes de neige. Nous sommes estomaqués par leur beau-té. Il s’agit pour nous de la croisée des chemins, puisque je dois dire au revoir à mon ami qui va vivre ses propres expériences dans le Nord canadien. Pour ma part, je me dirige vers le sud, destination vallée de l’Okanagan. Et puis, enclavé entre les mon-tagnes, un lac s’étend sous mes yeux. C’est l’Okanagan. Enfin, après avoir franchi le continent, parcouru plus de 4 000 km, j’arrive enfin au cœur de la production fruitière et viticole cana-dienne. 6 h - Première journée du stage. Soudain, la dure réalité revient, je suis là pour travailler. Première constatation, il fait beaucoup plus froid qu’anticipé, j’aurais dû vérifier la météo avant de par-tir. Les premières semaines se déroulent tranquillement, je dé-couvre peu à peu la ville. Mon travail, bien que répétitif, me permet de prendre l’air et de parfaire ma connaissance de l’an-glais avec mes collègues. Puis, l’ennui commence à m’envahir. Que faire dans cette ville, il fait trop froid pour aller à la plage, je ne connais pas beaucoup de monde et en plus, travailler six jours par semaine limite plutôt les temps libres. Soudain, reve-nant du champ, je les vois. Au début ils n’étaient que quelques-

uns, puis d’autres arrivent sporadiquement durant la fin de se-maine. Des francophones! Ils sont venus travailler dans les champs de la région et ont été engagés pour quelque temps par mon patron. Ainsi, le modeste terrain que j’occupe devient un véritable quartier où se mêlent les accents et les saveurs des quatre coins de la francophonie. 10 h - Alors que tout semble bien aller, je l’entends, le premier d’une longue série de véhicules de police qui encerclent le vi-gnoble. Un homme vient de se faire poignarder à quelques pas de notre lieu de travail, les forces de l’ordre en arrivant procè-dent à l’arrestation de deux travailleurs. Nous sommes tous in-terrogés par la suite. L’inquiétude et l’incompréhension s’empa-rent de toutes les personnes présentes et particulièrement des quelques employés qui n’avaient pas une très bonne connais-sance de l’anglais. Heureusement, l’enquête a révélé que la source de l’agression n’avait aucun lien avec le vignoble ou un de ces ouvriers. Cette expérience a soudé les liens entre les tra-vailleurs. Si bien que pour le reste de l’été, ils revenaient périodi-quement lorsque les saisons de récolte étaient plus ou moins favorables. 16 h - Il ne me reste que deux semaines de travail avant d’aller rejoindre mes amis à Vancouver. Nous voyons une colonne de fumée s’élever au loin. On apprend plus tard que ce sont des incendies de forêt qui commencent à enflammer la région. La sécheresse des derniers mois aura eu raison de l’importante bio-masse forestière. Le feu s’étend, nous ressentons de plus en plus les contrecoups de cette situation. L’air se charge de minuscules particules, un épais nuage couvre la région, nous vivons dans un immense smog. La moitié de la population de la ville est éva-cuée, les routes sont bloquées, nous voyons les véhicules d’ur-gence circuler et on nous dit de nous tenir prêts si on avait à partir. Puis, la pluie se met de la partie, ça devait faire un bon mois et demi qu’elle ne s’était pas manifestée. Tout le monde a lâché un soupir de soulagement, nous allons enfin pouvoir res-pirer un peu. 17 h - Je viens de finir ma dernière journée de travail, je salue les gens avec qui je travaille, après des promesses en l’air de s’écrire et de se rappeler, je prends la direction de Vancouver avant de rentrer au Québec. J’ai écrit ce texte afin de vous motiver à voyager, vivre des expé-riences inoubliables et tant qu’à y être, partager votre expérience avec vos collègues via ce journal.

« A Savage Summer » PAR CÉDRIC BOUFFARD, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

DANS L’OUEST

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L e 10 mars, Michel R. Saint-Pierre, ancien sous-ministre de l'agriculture du Québec, est venu s'entretenir avec la communauté universitaire dans le cadre des « Entretiens

avec des diplômés remarquables », qui ont comme objectif de présenter des modèles inspirants aux étudiants de l'Université. Une quarantaine de personnes, dont plusieurs étudiants, ont assisté à cet échange intéressant. M. St-Pierre est un diplômé de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l'alimentation. En fait, il fait partie de la première promotion qui a fait l'entièreté de son bac à la FSAA. Notre doyen, Jean-Paul Laforest, a animé l'échange, qui s'est terminé avec des questions d'étudiants. Voici un compte rendu de cet entretien fort sympathique. JPL : Ayant vécu à Montréal, qu'est-ce qui vous a emmené à faire des études en agronomie? Parlez-nous aussi de vos années à la Faculté. MSP : Oui, je suis un gars de la ville et on s'est souvent fait donner l'épithète d'agronome d'asphalte. Je viens du Pla-teau Mont-Royal, qui était à l'époque un quartier ouvrier. Mes parents s'en sont sauvés dès qu'ils ont pu le faire. Dans les années 50, tous les citadins avaient une partie de leur famille à la campagne. C'était facile pour nous les citadins d'aller voir ce qui se passait, de prendre le goût de la campagne. Dans le contexte actuel, c'est moins évident. Mon goût s'est développé là. À un moment, mon père a dit que j'allais faire un agronome. Je ne savais pas ce que c'était jusqu'à ce que je rencontre un orienteur. Quand je lui ai dit que je voulais aller en agronomie, il a répondu : « Tu n'as pas beaucoup d'ambition! » À l'époque, on n’en avait que pour la polytechnie. J'ai donc fait un mauvais choix (!) qui m'a suivi toute la vie. L'agronomie sur le campus à l'époque, ça faisait rire. On avait le sens de la répartie alors ça allait bien. Après deux-trois ans on était complètement intégrés à la vie sur le campus de l'Université Laval. JPL : Étiez-vous passablement nombreux? MSP : En 62, on devait être 75-80. On y a connu nos premières blon-des... et certains les ont encore.

JPL : Je suis bien heureux que vous ayez fait un mauvais choix. Vous avez été très présent dans le milieu de l'agroa-limentaire, qui a connu beaucoup de changements dans les dernières décennies. Comment avez-vous vécu cette évolution et comment l'avez-vous influencée?

MSP : Quand j'ai commencé à étudier, on était dans une agriculture en pleine mutation. Le gouvernement de Jean Lesage à l'époque avait commandé la com-mission royale d'enquête qui a produit un rapport orienté sur donner à l'agriculture les moyens de se moderniser et de financer son développement. Le crédit agricole était très mauvais, avait un faible maximum. La conclusion du rapport April était que la famille agricole avait un niveau de vie très faible par rapport au reste, et que l'agriculture n'offrait pas de possibilités intéressantes. C'était le début d'une époque charnière où il y avait beaucoup de choses à faire. Aujourd'hui aussi est le début d'une époque charnière. À l'époque j'avais pris Sciences et technologie des aliments, ça m'a emmené dans un laboratoire et je n'avais pas beaucoup aimé ça. Je suis allé aux Hau-tes études commerciales et j'ai fait une licence en ad-ministration. On m'a proposé d'aller à la Banque de développement du Canada. Ils cherchaient un agro-nome parce qu'il se développait beaucoup de PME dans le milieu agroalimentaire. On était très peu d'agronomes (3) dans le milieu bancaire. Ça m'a mis en contact avec toute une partie du milieu agricole qui se développait. Il y avait peu d'acheteurs, il y a eu une vague extraordinaire de consolidation qui a fait nai-tre Agropur, Nutrinor... Au bout de cinq ans, le

gouvernement du Québec a voulu mettre sur pied la Société québécoise d'ini-tiative agroalimentaire relevant directement du ministre de l’Agriculture. Ils m'ont proposé d'être directeur général adjoint de cette société. J'avais 31 ans à l'époque. Un jour, j'ai reçu un coup de fil du ministre Pagé qui venait d'arriver, il voulait me rencontrer. Il m'a proposé d'être président de la Régie des assu-rances agricoles. Avec mon ami Guy Blanchet, on est devenus les patrons de cette boîte. On s'est investis dans la mise en place des programmes qui élar-gissaient la gamme des assurances. Déjà en 86 il y avait un déficit de 300 millions dans les fonds d'assurance. Une problématique de fond commençait à se dessiner. Deux ans et demi après, Michel Pagé me demande de relever un nouveau défi. Ça tombait bien, Guy Blanchet pouvait prendre la relève. Je suis deve-

(Suite page 20)

Entretien avec Michel R. Saint-Pierre PAR GEOFFROY MÉNARD, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

ENTREVUE

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nu président de l'Office du crédit agricole. On faisait face à un processus très lourd. J'ai eu une job de modernisation à faire. On devait répondre à une agriculture qui était de moins en moins selon un modèle unique. Les délais de traitement étaient de 110 jours. On s'est attaqués à ça. Ça a été toute une histoire d'alléger le processus. On a accouché d'une loi de 35 articles qui remplaçait 7 cahiers très épais. Le plus grand défi était de passer d'une organisation à l'observance de règles très forte, à une orga-nisation qui prend des décisions autres que d'obéir aveuglément à des règles. Ça n'a pas été facile. Dans une organisation dirigée 16 ans par un seul maître à bord à qui tout le mode était obéis-sant, c'est difficile de passer à une organisation où le monde prend de l'initiative. Ça a pris au moins cinq ans avant de chan-ger cette culture-là. La culture d'obéissance, c'est très sécurisant. Mais tu ne peux pas faire évoluer une boîte en fonction de be-soins nouveaux basé sur ça. C'était la plus belle expérience de gestion où j'ai compris que diriger, c'est communiquer et non pas contrôler. Il y a encore trop de dirigeants qui sont des contrôleurs, c'est pas comme ça qu'une organisation doit fonctionner. Quand c'est devenu la Société de financement agricole, on s'est donné le slogan « Le financement, c'est plus que du crédit », on investissait dans des activités économiques. Après, il y a eu un changement politique et je suis parti. Pendant quelques mois, j'ai erré (!) jusqu'à intégrer le Centre d'insémination artificielle du Québec comme directeur général. Mon défi a été de consolider le marché mondial de cette industrie. Il fallait vendre la génétique au niveau mondial. Le centre d'insémination est devenu un joueur important : 16 % du marché en Australie est fourni par le Québec. La boîte, fondée par le gouverne-ment, venait d'être achetée par un groupe de trois, pour rembourser la dette de 30 millions. Cette dette-là était repayée au moment où j'ai quitté. Il y a eu un changement politique et en 2003 on m'a rappelé, me proposant de revenir dans ce que j'avais connu et aimé. On me propose d'aller à la présidence direction générale de la FADQ. C'était reprendre le bureau quitté trois ans plus tôt! La ministre, Gauthier à l'époque, m'a demandé d'être sous-ministre. J'ai refusé. J'étais revenu de Saint-Hyacinthe pour faire ça parce que c'est ce que j'aimais, j'aimais l'équipe et les gens. Elle est revenue deux fois à la charge, j'ai donné la même réponse. La quatrième fois, elle était plus sérieuse. Elle

m'a demandé : « Pourquoi vous voulez pas venir au ministère? » Je lui ai répondu que ça fait 20-25 ans que le ministère perd son contrôle sur l'agri-culture. Ce n'est pas intéressant comme organisation. Elle m'a dit : « Mais c'est justement pour ça que j'aimerais vous avoir, pour changer les choses! » Donc je me suis fait prendre à mon propre jeu! Je suis donc rentré au MA-PAQ avec le mandat de lui remmener son rôle dans l'agriculture du Qué-bec. Ça a été difficile. J'ai fait une tournée dans l'organisation pour voir si les gens partageaient cette vision que le ministère n'a plus d'influence. Dans les régions, les gens témoignaient être dans les derniers à avoir un contact direct parce qu'il manquait d'effectifs. Je n'ai donc pas eu beaucoup de

(Suite de la page 19) difficulté à convaincre les gens. On devait faire un exercice de regard externe sur la nouvelle réalité de l'agriculture. J'ai dû convaincre les politiciens de se lancer dans cette aven-ture. Créer une commission comme je l'ai fait, c'était brasser les affaires, les structures établies comme celle de l'UPA, qui ne servent pas nécessairement

l'intérêt de tout le monde. C'est ainsi que la CAAAQ a été créée. Un an et demi après, on a reçu un rapport qui dérange, mais qui dit un certain nombre de choses qu'il fallait dire. Après ça, on m'a demandé si ça me tentait de continuer l'exercice. On m'a donné le mandat de revoir les program-

mes de soutien de revenu. Depuis, je ne suis pas reçu partout à bras ouvert, mais de façon générale je suis bien reçu. JPL : Cet événement a permis de faire un tour de roue qui fait avancer les choses… MSP : Oui, il faut pas avoir peur d'aller hors des sentiers battus, et de regarder ailleurs. On est une petite agriculture dans une réalité mondiale. Deux millions d'hectares c'est rien, en France ils en ont 28 avec des condi-tions beaucoup plus avantageuses. C'est un jardin, deux millions d'hectares. Dans un jardin, on ne fait pas juste des carottes! Ces deux millions d'hecta-res, on les utilise très mal. Il y a quelque chose d’extrêmement fort, il y a deux tendances qui sont là. L'avenir est dans deux axes : produire pour des marchés mondiaux suivant les critères normalisés, à haut volume, versus le marché de proximité qui est l'avenir d’une bonne partie de l'agriculture. JPL : Il y a deux éléments qui m'allument dans votre pré-sentation. Vous n'avez pas fait une planification de carrière à tout casser, vous avez saisi des opportunités et relevé des défis. MSP : Les opportunités, elles arrivent quand on se montre. Quand on reste dans son coin, rien ne nous arrive. Et il faut aussi être capable de relever le défi.

JPL : Auriez-vous un conseil à donner aux futurs diplômés? Je vous encourage à continuer. On est dans une époque qui va vous emmener vers de nouveaux horizons. Regardez ailleurs, regardez partout, informez-vous. Le passé n'est pas nécessairement garant de l'avenir, mais il faut développer, pousser de nouvelles idées. Il faut être informé au sens large des choses, pas juste au niveau technique,

comprendre, expliquer les phénomènes et comment les choses se passent. Ça peut être aussi contester les choses. JPL : L'Université Laval est une grande université, et elle a un grand nombre de diplômés remarquables faisant preuve de leadership dans le monde. Vous êtes un des huit récipiendaires en 2009 des prix Grands diplômés de l'Uni-versité Laval, comment vous sentez-vous avec cette dis-tinction?

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ENTREVUE

« C'était la plus belle expérience de gestion où j'ai compris que diriger, c'est communiquer

et non pas contrôler. Il y a encore trop de diri-geants qui sont des contrôleurs, c'est pas comme ça qu'une organisation doit fonctionner. »

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MSP : J'ai été très actif dans l'Association des diplômés au début des années 2000. J'étais premier vice-président de l'Association. Dans cette période, j'ai été sur le comité de sélection. Quand j'ai été appelé pour l'annonce, j'ai cru d’abord que c'était pour me de-mander d'être encore sur le comité de sélection. Et on me dit que ce n'est pas pour choisir, mais parce que j'avais été choisi! C'est une grande joie de recevoir la médaille et d'être reconnu par ces gens. Je me sens privilégié. Il y a une liste de personnes impressionnante, en faire partie est un grand plaisir. J'ai été très ému. GM : Votre rapport sur la sécurité du revenu était en quelque sorte votre héritage dans l'agroalimentaire. En regardant les actions récentes du gouvernement, de la fi-nancière, trouvez-vous qu'il a reçu une écoute attentive? MSP : Il n'a pas été tabletté. Les gestes posés vont dans son sens. Il y a une gêne à dire clairement où il veut aller dans cinq ans, mais les moyens de transition collent assez bien à mes recommandations. Des gens interpellés par le rapport me demandent d'aller les rencontrer pour avoir une réflexion stratégique avec eux. Même si on dérange quand on dit les vraies choses, les gens le reçoivent. Je rencontre régulièrement des groupes à ce sujet, donc ce n'est pas tombé dans le vide. J'ai côtoyé beaucoup de gens en politique, ils sont plus obéissants que dirigeants. Ils vont plutôt prendre la direction du vent plutôt que diriger. Diriger c'est communiquer, on doit vendre un mo-dèle, une image. En disant ces choses-là, peut-être qu'on perd quelques votes, mais on fait avancer les choses.

(Suite de la page 20) AL : Quand on voit le contexte économique, politique, environnemental actuel, ça peut être un peu

inquiétant pour l'avenir des futurs profes-sionnels du milieu. Est-ce que l'agri-

culture a de belles années à venir ou sont-elles derrière nous? MSP : En effet, on ne traverse pas de belles années. Ce sont celles d'une agriculture à bout de souffle parce qu'elle doit se redéfinir. Mais il

y a de nouvelles belles années qui s'en viennent. On parle de détresse psychologique, d'endette-

ment, des témoignages de gens qui disent qu'on est à une croisée des chemins, voire face à un mur. Il faut

redéfinir ce que c'est, et on aura de belles années dans l'agriculture. Plusieurs on pris des virages avant ces années-ci et se sont retrouvés avec des choses très prometteuses, comme les marchés de proximité, des productions émergentes… Les préoccupations sont fortes autour de la santé et l'environnement. Avant, on ne parlait pas d'impact environnemental et de bien-être animal. L'envi-ronnement, la santé, ce sont des réalités dont il faut tenir compte, ce ne sont pas des modes. Ça va nous emmener vers un nouvel univers agricole. En agriculture dans les années 60, on faisait de la production laitière à Mirabel quand GM se construisait à Ste-Thérèse. Les jeunes voulaient s'acheter des autos et l'agriculture, c'était la misère. Aujourd'hui GM n'existe plus, mais on a de belles entreprises agricoles.

ENTREVUE

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L e sang coula le long de ses entrailles, elle s’arrêta de dan-ser, s’évanouit et tomba sur le sol. L’homme, hébété, resta sans rien faire, des larmes roulèrent sur ses joues en

silence. Ce soir-là, le fils aîné avait suivi son père. Charles avait connu ce dernier heureux en ménage et ne le reconnaissait plus depuis la mort en couche de sa femme. Il avait perdu son sourire. Le fils cherchait désespérément à lui enlever le mal qui rongeait son âme. Il l’entendit murmurer à ce qu’il voyait comme étant le fantôme de sa mère disparue. Le jeune seigneur comprit alors les tristes évènements qui lui avaient enlevé sa mère, ce qui consumait lentement son père. Il vit la douleur sur le visage de son père, ce même manque dans les yeux de la danseuse nocturne. Son père avait failli dans l’amour qu’il vouait à sa femme, allant même jusqu’à douter de la fidélité de cette dernière. Revenant à la scène qui se déroulait devant lui, Charles constata les blessures de la jeune femme ainsi que le re-gard hagard de son père, in-conscient de ce qui se passait. Il approcha le fantôme de sa mère un peu craintif. Il pansa rapidement sa plaie, l’embarqua avec lui et partit en direction du manoir. Sa curiosité l’emportait. Le vieux seigneur laissé sur place semblait perdu dans ses souve-nirs, perdu dans les images de la seule femme qu’il avait aimée de toutes ses forces et maudite durant vingt ans. Le lendemain L’aube pointait à peine lorsque Charles réunit sa sœur et son frère pour leur raconter la nuit passée. Il leur présenta la jeune femme qu’il avait laissée aux bons soins de son majordome, ayant tout autant de misère à croire qu’il pouvait exister une copie vivante de sa mère.

Les évènements prirent du sens avec les explications de leur père, ainsi que le récit de la vie d’Agnès chez sa tante, et de l’en-fer qu’elle y avait vécu. Le duc prit le temps de raconter son idylle avec leur mère à tous les quatre. La passion qui les unis-sait, l’amour qui leur avait fait surpasser les barrières de castes ainsi que les médisances au sujet de Anne, fille de paysan. Il leur raconta également comment il avait douté d’elle au moment de la naissance d’Agnès, comment il avait renié sa fille dans un état

de colère contre sa femme, et ses motivations lors de l’émission des deux certificats de décès, cette journée-là. Il demanda pardon pour le mal qu’il avait causé à ses enfants. Les trois aînés mirent quelque temps pour digérer la nouvelle. Ils devaient maintenant apprendre à connaître cette sœur qu’ils avaient toujours cru morte. Cette dernière n’attendit pas leur approbation pour se jeter dans les bras de son père et susurrer pour la pre-mière fois de sa vie un « Papa ». Nouvelle lune du 10e mois de l’année de l’aube rouge Pour la première fois de-

puis vingt ans, le duc souriait. Il regardait, fier, ses aînés ensei-gner à la benjamine les rudiments de la noblesse. Cette dernière apprenait avec le sourire, heureuse de la nouvelle vie qu’elle occupait depuis cinq mois. Quelques fois, son regard se portait sur la lune blanche. Elle sortait la nuit l’admirer. C’est dans ces moments-là qu’elle avait l’impression de communiquer avec sa défunte mère. Cette nuit-là, sur le balcon, elle observait la nouvelle lune et remercia sa mère de lui avoir redonné la vie avec une vraie famille. Il sortit aussi, en regardant le ciel, et il sourit. Toute la haine qui l’avait rongé durant aussi longtemps s’était métamorphosée en bonheur immense, il aimait de nouveau celle qui lui avait laissé quatre enfants en guise d’adieu.

Trahison la suite

PAR CHANTAL PICHÉ-CADOTTE, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

LITTÉRATURE

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Savoura

R etrouver des serres à la fine pointe de la technologie pour la production de tomates tout à côté d’un centre de tri de déchets et d’un dépotoir, voilà qui n’augure

rien de bon. De fait, l’ambiance générale des environs du com-plexe de serre n’inspire pas nécessairement l’idylle qu’on aime à rapprocher de la production agricole : des sacs de plastique échappés du centre d’enfouissement voltigent de gauche à droite et s’emmêlent dans les branches des arbres, le sol semble très pauvre et ne laisse pousser que des conifères et les seuls bâtiments des environs sont tous à usages industriels. L’erreur consisterait à s’arrêter là. De fait, lorsqu’on finit par trouver l’entrée, on longe d’abord l’immense complexe de serres (d’un seul bloc, sans séparations aucunes) qui nous semble déjà beaucoup mieux. Ensuite, dans le premier bâtiment connexe aux serres, on se retrouve complètement en terrain agronomi-que. Des consignes de biosécurité (bain de pieds, lavage des mains, survêtements) sont appliquées dès l’entrée et c’est là que nous accueille la directrice de production de Savoura, Audrey Boulianne, agronome de profession. D’abord l’historique : on retiendra surtout que Savoura est une entreprise familiale (et on comprend là les sourires de Daniel-Mercier Gouin qui s’amuse toujours à nos dépens en parlant de la définition très vague du concept de « ferme familiale ») réunis-sant trois familles qui ont démarré leur projet en 1989. Projet qui comprend six serres (ou complexes de serres) pour un total de 19 hectares de production pour différents cultivars de toma-tes ou, et c’est là leur production secrète, de concombres. Se-crète en ce sens qu’ils sont dans la délicate position de pouvoir en produire assez pour que ce ne soit pas uniquement une pro-duction marginale de leur entreprise, mais insuffisamment pour rassasier les insatiables grandes chaînes de distribution. La visite des serres est très impressionnante : c’est un champ intérieur annexé d’entrepôts à engrais, d’une chaîne de condi-tionnement et d’emballage et d’une usine de pompage et de calibration de l’eau. De fait, la serre est monumentale : un marathonien tentant d’atteindre l’autre bout arrivera épuisé, on changera l’huile de sa voiture en chemin et fort à parier qu’un conducteur de locomotive devrait juger ses roues ferroviaires passablement usées à l’arrivée. Imaginez une allée centrale infinie, flanquez-la de chaque côté de rangées de tomates elles-mêmes ex-cessivement longues et vous aurez l’aspect général.

Notez également que les plants de tomates poussent sur un minuscule bloc de substrat de fibre de coco de la taille d’une boîte de papier mouchoir, posé à plat sur une tablette surélevée. Le substrat est constamment alimenté en eau (pH, azote, phos-phore, potassium et éléments essentiels calibrés selon les be-soins) par un système goutte à goutte. Imaginez également un tube sous pression qui fait son chemin sur toute la longueur de la rangée de tomates : il alimente en CO2 les plantes en augmen-tant la concentration de cette molécule dans l’air, tout près des feuilles. Cela permet un enrichissement en dioxyde de carbone sans pour autant devenir dangereux pour les travailleurs. Rajoutez à cela des rails entre chaque rangée de tomates qui servent à contrôler la température (de l’eau chaude circulant à l’intérieur selon les températures enregistrées à différents en-droits et hauteurs dans la serre) et sur lesquels peuvent bouger des plates-formes de travail. Car pour effectuer les différentes opérations nécessaires à la production de tomates, il devient rapidement nécessaire d’at-teindre facilement les différentes hauteurs (les plants frôlant les trois mètres de haut) où un travail doit être effectué. Ainsi, sur les rails posés au sol, on peut déplacer une plate-forme de travail alimentée par une batterie, et donc se promener d’un plant à l’autre et d’une hauteur à l’autre facilement et sans risque : cela améliore les conditions de travail, facilite les tâches et réduit le temps nécessaire pour les effectuer. Les plants sont en rotation afin de maximiser les bénéfices de l’été et également afin qu’il n’y ait jamais une période creuse où, encore végétatifs, les plants s’appliquent à pousser sans produire de tomates. Ainsi, pour chaque bloc de substrat, il y en a un autre : inutilisé en hiver et utilisé en été parce que l’éclairage naturel est bien supérieur et qu’il serait idiot de laisser passer cette occasion de doubler la production sans augmenter les coûts fixes (aucune modification à la serre n’est nécessaire). Entre les plants, également, on prend soin de disposer des plan-tes hôtes d’une petite guêpe aux talents bien appréciés : elle pond ses œufs dans les larves des mouches qui sont les seuls

fauteurs de troubles de ce petit monde autrement tout ordonné et en parfaite harmonie. Ainsi, cette simple méthode de lutte biologique dispense l’entre-prise d’appliquer des insecticides. Cela, par ailleurs, facilite la gestion des pollinisateurs qui ne sont ainsi exposés à aucun danger et peuvent vaquer à leurs occupations à toute heure du jour. Petit détail les concernant, ces pollinisateurs (de sim-

(Suite page 25)

Solanacées, malvacées, on en a jamais assez!

PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE ET RESPONSABLE AUX COMMUNICATIONS POUR PHYTO-SOL

PHYTOLOGIE

TIGE DE ROMARIN S. Simard

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ples bourdons) : il convient de bloquer la sortie de leur ruche environ une heure avant l’extinction des lumières, car ceux-ci ne peuvent plus s’orienter sans soleil (et à plus forte raison sans lumières artificielles). Depuis qu’ils ont adopté cette simple mé-thode, les responsables ont remarqué une meilleure survie des ruches. Une fois la récolte effectuée (en continu, entendons-nous, car les différentes rangées de tomates sont toutes à un stade diffé-rent permettant ainsi une répartition des tâches inhérentes à chaque stade et de la récolte), elle est tout de suite empaquetée et étiquetée. De fait, jouxtant la serre, une chaîne de condition-nement permet ces opérations et les tomates sont alors prêtes à être livrées quelques heures après leur cueillette. Florinove Autre entreprise familiale (cette fois, de la taille dont on les ima-gine), les Serres Florinove produisent des hibiscus toute l’année (d'ailleurs, certains en ont profité pour égayer leur appartement en achetant quelques plantes). Ces hibiscus, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, nécessitent des soins constants : chaque jour, les producteurs doivent se rendre à leurs serres et s’assurer de la bonne croissance des plants, de leur irrigation, de leur ven-tilation et de l’absence de maladies ou de parasite. La taille des plants requiert également du temps, car les consommateurs dési-rent une plante qui n’est pas étiolée et qui produit, malgré sa petite taille, des fleurs en quantité. Ajoutons à cela les soins particuliers aux plantes selon leur stade : des plantules fragiles nécessitant des pourcentages d’hu-midité élevés, des plantes en croissance végétative qui doivent pousser rapidement, mais également selon une forme particu-lière, et des plantes matures en pleine floraison qu’il convient de préparer à la vente. Particularité technique chez ces producteurs, ils ont fait le choix d’investir dans un système de chauffage par géothermie. Un système de pompe relié à des tuyaux enfouis dans le sol permet au gaz sous pression qu’ils contiennent d’aller « chercher » la chaleur dans le sol et de l’apporter en surface, soit dans les ser-res. Cela permettrait à l’entreprise d’économiser 50 % des coûts reliés au chauffage traditionnel (mazout et électricité).

(Suite de la page 24)

Comme de bien entendu, ce choix s’accompagne de risques : la méthode, si elle est au point au niveau théorique, ne semble pas mise en application pareillement selon les entreprises spéciali-sées en installations de système de géothermie. Le producteur nous racontant que, selon le type de sol (rocheux ou au contraire très meuble), les entreprises ne seront pas capables de fournir une expertise équivalente. Cela se traduit parfois par des investissements inconsidérés (supposons un forage trop pro-fond sans que cela soit justifié, ou au contraire un forage léger qui ne peut fournir suffisamment de chaleur pour être rentable) qui coûtent finalement trop cher au producteur et qui fait faillite à cause de cela. Mieux vaut donc user de prudence dans le choix des conseillers, comme partout ailleurs. Dans ce domaine de « mode » si on veut, où les nouvelles ten-dances font foi de tout, il est impératif de s’adapter rapidement. Supposez la production de plants d’hibiscus, durant plusieurs mois (soit de l’entretien – un salaire donc –, de l’engrais, l’appli-cation de moyens de lutte antiparasitaire, du chauffage, de l’é-clairage) qui font de superbes fleurs supportées par un beau plant taillé à la perfection. Eh bien, supposez qu’il ne se vend pas, simplement parce qu’il n’est plus à la mode. Cela en fait une perte nette, car il n’y a pas beaucoup de débouchés pour des plants d’hibiscus, sauf la vente à des particuliers.

Ce schéma très classique entre l’offre et la demande oblige les producteurs, comme dans tous les autres domaines fortement influencés par les tendances, à s’adapter constamment afin d’offrir, au moindre coût, des produits toujours changeants et nouveaux. Conclusion Au final, ces deux visites de serres complètement différentes ont été très instructives : d’un côté, la démesure des moyens nécessaires à la production durant toute l’année de tomates fraîches et de l’au-tre côté, une production horticole faisant des choix plus risqués (mais apparemment rentables) pour chauffer ses plus modestes installations permettant la production de plantes sujettes aux changements d’humeur des consommateurs.

PHYTOLOGIE

S. Simard

S. Simard

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Horaire des séminaires en phytologie du 16 avril Salle 2106 Heure Nom, Prénom Titre du séminaire 8h30 Présentation de Jean Collin sur les études graduées salle 2106 9h00 Delisle-Houde, Maxime Les endophytes, bons ou mauvais pour l'agriculteur 9h30 Thériault, Josiane La camerise, une culture adaptée au Québec

10h00 Pause 10h15 Simard, Nathalie La culture du poinsettia et ses difficultés 10h45 Nadeau, Guillaume L'inclusion de compost dans le terreau d'empotage en horticulture ornementale 11h15 D'Amour, Noémie Possibilité de culture de l'if du Canada

11h45 à 13h00: Dîner 13h00 Jolicoeur, Stéphanie Méthodes préventives contre le flétrissement bactérien chez les cucurbitacées 13h30 Trudel Boisclair, Renaud La restauration des tourbières 14h30 Levesque, Louise L'utilisation de phosphite comme fongicide chez la pomme de terre

14h30 Pause 14h45 Bertrand, Félix La culture du coton 15h15 Guérin, Valérie La pourriture rose de la pomme de terre

Salle 2109 Heure Nom, Prénom Titre du séminaire

8h30 Présentation de Jean Collin sur les études graduées salle 2106 9h00 Bernier, Martine Varroa destructor: cycle de vie et moyens de lutte 9h30 Ouellet, Charles Méthodes de répression du Pythium sur les terrains de golf

10h00 Pause 10h15 Blackburn, Jean-Michel Méthodes pour obtenir un fourrage élevé en sucre 10h45 Collard, Louis-David Miscanthus giganteus 11h15 Bisson, Mathieu-R. La production au 30" comparée à la production en rang jumelé

11h45 à 13h00: Dîner 13h00 Giroux, Marie-Eve Contamination croisée des cultures de maïs OGM et non-OGM par le pollen 13h30 Crimo, Mélissa Les altises dans le canola: dépistage et moyens de lutte 14h00 Leclerc, Véronique L'impact de la fertilisation sur la production d'huile de tournesol et ses composantes 14h30 Pause 14h45 Paradis, Joëlle Utilisation du peuplier hybride dans l'aménagement des bandes riveraines 15h15 Doré, Guillaume Les haies brise-vents en milieu agricole

Salle 2420 Heure Nom, Prénom Titre du séminaire

8h30 Présentation de Jean Collin sur les études graduées salle 2106 9h00 Deniger, Geneviève La valeur fertilisante des engrais verts 9h30 Roy-Fortin, Valérie L'avoine et la fusariose

10h00 Pause 10h15 Lemieux, Janique L'évaluation des techniques de production permettant d'améliorer la qualité des fruits

de la vigne en climat froid

10h45 Bilodeau, Charles Le fendillement de la cerise sucrée 11h15 Boivin Lalonde, Maya La détermination de la production fruitière dans les cannebergeraies, une histoire de

physiologie végétale ou de pollinisation?

11h45 à 13h00: Dîner 13h00 Petit, Julie Réduction des coûts dans la production de poinsettia 13h30 Beaulac, Odette Écologie du phragmite et son envahissement

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C eci n’est pas une critique de vin, ni une chronique sur la biodynamique ou autre ten-

dance ésotérique. Il s’agit seulement d’un article racontant ma visite d’un vignoble biodynamique. Mais qu’est-ce que le biodynamique? La production biodynamique a débu-té en 1924, suite à une série de confé-rences de Rudolf Steiner. Il expliqua que ce n’est pas les plantes qui sont malades, mais bien le sol. Il suggéra d’utiliser des décoctions et autres préparations afin de lutter contre les parasites. Tout comme en agriculture

biologique, il est interdit d’utiliser des engrais chimiques et des pesticides. On prône l’usage du compost comme fertilisant. Finalement, ce qui la différencie le plus de l’agriculture bio, c’est qu’elle tient compte des mouvements des astres pour les diver-ses opérations aux champs. Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis excessivement scep-tique vis-à-vis de ces techniques de production. J’ai tout de même décidé d’aller visiter un producteur de vin biodynamique. Il s’agit de Vin Fuzion. À ne pas confondre avec le Fuzion origi-naire d’Argentine et très populaire dans nos SAQ. Le vin dont je parle vient de la Californie et est encore loin d’apparaître sur nos tablettes. En arrivant à leur vignoble, nous rencontrons le pro-priétaire, qui accepte de nous faire visiter. Il nous explique les préparations qu’il utilise pour contrer chacun des parasites, ils doivent en avoir une bonne vingtaine de diffé-rentes. Il nous parle ensuite de la fabrication des vins. Il infuse ses vins avec des plantes mé-dicinales chinoises et des cristaux. À ce mo-ment, j’avais décroché. Mettre des cristaux dans le vin… Et quoi encore! Nous visitons ses ins-tallations, il nous explique que tout est fait à la main, ils lavent leurs bouteilles, ils les remplis-sent et collent les étiquettes eux-mêmes. Ils

n’ont qu’une pe-tite cuve primaire ce qui limite leur production, mais ils sont heureux, de cette façon ils peuvent rester plus en contact avec chacune des

étapes de production. Ensuite, on se met à table pour gouter les vins. En goû-tant le premier vin, un merlot si ma mémoire est bonne, j’ai réalisé que ces techniques, bien que loufoques, sem-blaient donner un résultat plus qu’intéressant. Chaque bou-teille qu’il ouvrait présentait des goûts à la fois très diffé-rents et tout aussi agréables que la première. Des merlots, des syrahs et même un déli-cieux vin dessert issu de rai-sins botrytisés. Rationnellement, je dirais que les cristaux n’ont absolument aucun lien avec le goût, ni le mouvement de la lune. Son goût unique était probablement dû seulement au fait que c’était traité en petits lots, que c’était fait de façon artisanale et que le som-melier devait être excellent. Mais, il est dur de dire hors de tout doute que sa technique n’avait aucune incidence. Et si le mouve-ment de la lune influençait effectivement le goût? C’est possible, en faisant varier les niveaux d’eau, il est possible que la teneur en sucre soit affectée. Pour les cristaux, je ne comprends absolu-ment pas et je crois que jamais je ne comprendrai. Je ne crois toujours pas qu’il est sensé de faire du biodynamique, mais un doute s’est tout de même forgé dans mon esprit. Il y a une chose de sûre, plus jamais je ne jugerai une technique sans en avoir observé les résultats.

Dés… astres… euses pratiques? PAR CÉDRIC BOUFFARD, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

BIODYNAMIE

RUDOLF STEINER

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E n cette fin de session stressante et épuisante, nous vous proposons une recette très facile à réaliser, mais qui n’est pas plate pour autant : il s’agit d’un soufflé aux

œufs! Ça ne vous prendra que quelques minutes à préparer, et vous aurez un bon souper qui comblera votre appétit et vous permettra d’étudier toute la nuit! Pour une personne, vous aurez besoin de (si vous en faites pour plusieurs, simple-ment multiplier les ingrédients par le nombre de personnes à nourrir, ça vous permettra de pratiquer vos règles de 3) (mais en fin de session, habi-tuellement on est seul dans son coin à travailler, pas en train de socialiser!) :

1 ou 2 tranches de pain beurré d’un côté, idéalement sans les croûtes (vous pouvez quand même les manger à part, pour grandir un peu!)

1 œuf (ou plus, si vous avez un gros appétit) ¼ t. de lait ¼ t. de fromage râpé (au goût, cheddar, suisse… mais pas

du brie, ça ne se râpe pas vraiment…) Sel, poivre, tabasco, etc. Dans un ramequin (comme pour une soupe à l’oignon gratinée), disposez les tranches de pain, le côté beurré vers

le fond (pour éviter que ça ne colle trop…), pour recouvrir tout le fond et les côtés.

Dans un petit bol à part, fouettez les autres ingrédients ensemble, assaisonnez selon votre personnalité et versez

dans le ramequin. Êtes-vous plus du style cajun ou fines herbes? Cuire au four à 375 °F, environ 30 minutes ou jusqu’à ce que le dessus soit doré (pas brûlé, donc surveillez bien vers la fin de la cuisson).

Si vous êtes du genre à procrastiner et que pour vous la préparation du souper est une excellente occasion de ne

pas étudier, vous devez être déçus, puisque la recette ne de-mande que quelques minutes de préparation. Voici donc quel-ques astuces qui permettront de retarder l’heure fatidique du retour dans vos livres, notes de cours et autres.

Vous pouvez modifier la recette en y ajoutant des dés de jambon, de poulet, de saucisse forte, de bacon, etc. Prenez

par contre bien le temps de les faire cuire, et de les couper minu-tieusement en dés égaux. Une règle est bien utile dans cette situation.

Fans de légumes, soyez rassurés. Vous pouvez ajouter à votre soufflé des petits morceaux de légumes, que vous

aurez préalablement fait revenir dans une poêle, pour les atten-drir (la tendresse, c’est très important, surtout dans une période stressante comme celle des examens!). Quelques suggestions : asperges et oignons, poivrons de toutes les couleurs et courget-tes, carottes, brocolis et céleris… sky is the limit!

Si vous êtes plus conventionnel et ne désirez pas modifier la base du soufflé, vous pouvez quand même préparer un

à-côté, par exemple une salade verte, pour ajouter un peu de couleur et de vitamines à votre souper. Bon appétit et à l’an prochain! Nous serons de retour pour vous concocter des nouveautés toujours plus délicieuses les unes que les autres!

Les Maries-Nades PAR MARIE-JOSÉE BENOÎT ET MARIE-ÈVE GIROUX, ÉTUDIANTES

EN AGROÉCONOMIE ET AGRONOMIE

CUISINE

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A fin de finir l’année en beauté, on tenait vraiment à faire des excuses à tous les gens que nous avons gentiment taquinés pendant les deux dernières sessions.

À tout seigneur tout honneur, nous allons commencer par M. Jean-Paul Laforest. Même si vous avez des difficultés avec les règlements de notre sport national et que vos performances au golf sont douteuses, nous sommes vraiment désolés d’avoir exposé ces faits au grand public. En guise d’excuses, nous nous engagerions personnellement à vous donner un cours de golf, question de surprendre tout le monde lors de votre prochaine partie. Pour ceux ayant un français plus douteux, nous avons seule-ment relaté des faits, c’est comique votre façon de parler, faut bien en rire un peu. ON VOUS AIME AU FOND!!! Section hockey, Michael Ryder (alias M. météo) à cause de son différentiel toujours négatif. A. Kostitsyn pour ne pas être au courant qu’une saison, c’est 82 games. Au fait, comment qu’on dit ça 82 en russes, on va aller l’avertir que c’est starté. Nos excuses à : Georges Laraque, parce que t’es beau. Gainey parce que t’es expressif. Trevor Timming, juste pour être in-compétent, ou vraiment pas chanceux dans ton repêchage. Ko-valev parce que t’es juste bon contre des cônes. Koivu parce que t’aimes Rivet. Komisarek parce t’es tough. Et tous les joueurs appartenant au monde du hockey, ce devrait être plus simple. Section Benoit Brunet, nous ne sommes pas vraiment certains

de vouloir nous excuser. En fait, ce serait à lui de s’excuser pour gâcher continuellement la description des matchs. On ne com-prend pas encore pourquoi un gars qui a passé plus de temps sur un lit d’hôpital que sur une patinoire peut décrire les matchs. Voyons donc, RDS reçoivent-tu un crédit d’impôt pour engager des « morons », parce qu’à ce rythme-là ils vont devenir plus riches que Microsoft. Section Jean-Michel Blackburn, comment t’as fait pour avoir un aussi mauvais pool? Ce n’est pas grave, il te reste un an pour te reprendre. Aux correctrices de l’Agral, pour avoir souvent passé beaucoup plus de temps à corriger notre article, souvent parce qu’on est incontinents avec une coupe de bières… Oupssss… imperti-nents. À toutes les filles qui ont « essayé » de lire et de comprendre notre article et de faire le pool sans connaître le nom des joueurs. L’an prochain, on va essayer de parler de parfum et de savon plus souvent. N.B. : Paraîtrait-il que c’est vraiment moins bon quand le sham-poing et le conditionner sont dans même bouteille! Les restaurants PFK pour la mauvaise pub sur leur bol au pou-let. Mais d’un côté, ce n’est pas santé comme repas, demandez aux filles de STA ou conso ou nutrition, ou agro-éco.

Chronique hockey : les excuses PAR MATHIEU BISSON ET CHARLES OUELLET, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

SPORT

Les gagnants : Bruno Pierre Whittom, Luc Robitaille, Francis Morasse, Alexandre Dupuis, Christopher Robitaille, Pierre-yves Pettigrew Blanchet, Nicolas Pelletier, Nicolas Blanchet, Pascale Boudreau, Ève Bou-dreau, Kim Patenaude, Olivier Turcotte, Jonathan Boutin accompagnés du doyen M. Jean-Paul Laforest.

L. Levesque

L e Comité sportif tient à féliciter les premiers récipiendaires de la

Coupe Caron-Bilodeau, alias Coupe FSAA. Avec une bril-lante performance en finale, les STA-NUT-GÉNIE

l’ont emporté 2-1 en fusillade, avec un superbe top net, contre Agronomie.

Le Comité tient à remercier tous les participants et parti-sans de la FSAA. Nous tenons aussi à remercier la générosité

du Doyen qui s’est déplacé pour la

remise du trophée.

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30 | Le journal l’Agral

À ma Rousse favorite, Je suis vulgaire, je chiale sans cesse, je suis malpropre, je ne fais jamais le ménage, je passe mon temps à dire que je vais faire des choses sans les faire, je suis expert pour changer de chaîne de télévision au moment où le film devient sentimental, j’adore participer à des concours de gloutons, je ne fais pas de sports, je fume comme une cheminée, au cinéma je mange et bois bruyamment en commentant à voix haute le film, je suis malpoli, je ne fais jamais la vaisselle et je ne rabaisse jamais le couvercle de la toilette.

Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que j’ai décidé d’être capable de roter l’alphabet en buvant de la Budwei-ser, ma blonde (athlétique, sexy – vous devriez voir ses cuisses –, spor-tive, studieuse, intelligente, vive, ouverte d’esprit, bonne cuisinière et toujours attentive) me semble légère-ment plus froide qu’avant. Elle m’a même demandé, une fois, d’aller chercher moi-même ma bière dans le réfrigérateur durant la partie de hockey! Comment pourrais-je faire pour m’assurer qu’elle ne recommence pas? Aidez-moi! Être toi, je ne me poserais pas trop de questions à savoir pourquoi ta blonde devient tranquillement pas vite de plus en plus froide. De la manière

dont tu parles, vous semblez être des antipodes assez marqués. Ta blonde a l’air d’être la petite fille parfaite dont tout le monde rêve et toi, le gros macho sale dont personne ne veut rien savoir. Très franchement, tu devrais envisager quelques changements dans ton mode de vie. Tu sais, se lever pour aller chercher une bière pendant un match de hockey, ça n’a encore jamais tué personne, alors je pense que tu devrais envisager de faire ce tout petit effort toi-même. T’as au moins vingt minutes entre chaque période pour ne faire que ça. J’essaye de comprendre pourquoi toi et ta blonde formez un couple, mais je n’ai pas de réponse, une chose est certaine, dans votre cas le proverbe « les contraires s’attirent » s’applique à merveille. Sérieusement, j’imagine, ou du moins j’espère, que tu as certaines qualités qui font qu’elle t’aime. Si tu veux vraiment que ta blonde se lève pour aller chercher ta

bière, et ce parce qu’elle veut bien et non pas parce que tu l’obli-ges, tu as beaucoup de chemin à faire. D’abord, commence par améliorer quelques traits de ta personnalité, ce sera déjà un bon début. Essaye d’être un peu moins vulgaire, malpropre et mal-poli, du moins en sa présence. Tu peux toujours être glouton, pour autant que tu sois du même coup soigné et sympathique. Oublie l’alphabet en rotant, garde ça pour les moments où toi et tes amis vous retrouvez entre gars. Ils risquent d’apprécier pas mal plus que ta blonde. Le siège des toilettes c’est super facile, ça prend que deux secondes et ça risque de rendre ta copine vraiment plus heureuse. Juste avec ça, tu devrais déjà amé-liorer ta situation, ce n’est bien sûr pas la perfection, mais c’est mieux que rien du tout. Deuxième étape : le ménage. C’est chiant quand c’est tou-jours la même personne qui doit tout se taper toute seule, alors tâche de faire un petit effort. Ce n’est pas nécessaire que tu fasses le gros ménage toutes les semaines, mais quand ta blonde te demande de passer la ba-layeuse une fois de temps en temps, ce n’est pas vraiment dans ton intérêt de lui dire non. Passons à la vaisselle maintenant, si tu n’as pas sali de vaisselle, alors tu as le droit de ne pas en laver, mais dans le cas contraire tu te dois de faire ta part, et ce pour le bien et l’harmonie de ton cou-ple. Finalement, va quelques fois chercher ta bière toi-même dans le frigo, au bout d’un certain temps, si tu as réellement fait des efforts, je suis sûre qu’elle finira par se proposer d’elle-même pour aller te la chercher. Mais attention aux abus, continus d’al-ler te servir toi-même une fois de temps en temps si tu veux que son attitude soit durable. Pour le reste, notamment ton attitude au cinéma, évite tout sim-plement d’y aller. Aussi, essaye de fumer dehors autant que pos-sible, surtout si ta blonde ne fume pas elle-même. Intéresse-toi un peu à ce qu’elle aime, par exemple le sport ou encore la cui-sine. Qui sait, tu deviendras peut-être un athlète ou bien un super cook. Bonne chance à toi et surtout à ta blonde!

La Rousse

Le courrier de la Rousse PAR VÉRONIQUE LECLERC, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

PSYCHOLOGIE

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