Avril 2009

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BON É! ON SE REVOIT À LA SESSION PROCHAINE. 100% Deux portions par semaine? Surpêche, destruction des habitats, captures involontaires d'espèces vulnérables, aquacultu- res malsaines... Et le Guide alimentaire cana- dien nous recommande de manger deux por- tions de poisson par jour? Si tous les Canadiens suivaient ce conseil, la consommation mondiale exploserait littérale- ment 1 . Quand on sait qu’une espèce de pois- son commercial sur quatre est déjà victime de surpêche, on peut se demander s’il est vrai- ment possible… (l’intégral en page 12) DEUX PORTIONS PAR SEMAINE? DÉJÀ LE SOLEIL VOUS AVEZ MANQUÉ NOTRE VOYAGE À ST-HYACINTHE? OCCUPATION DOUBLE AU COMTOIS Volume 40, numéro 8 - avril 2009 P.12 P.16 P.19 P.22 GÉOGRAPHIE ET GÉOMATIQUE DERNIÈRE CHANCE ET CONSEIL DAVENIR Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Le soleil, un tournesol, un ciel bleu : sans doute les éléments essentiels du bonheur agroali- mentaire estival! L’implication, mon choix! À ceux qui ne comprennent pas pourquoi certaines personnes choisissent de s’impliquer… Lisez ce texte, j’espère que j’arriverai à vous expliquer pourquoi moi je l’ai fait et pourquoi j’en suis fière. Sinon, aux autres, continuez à vous impliquer!! Il y a de cela quatre ans, une fille de la campagne témiscouataine débarqua dans la ville de Québec pour faire un baccalauréat dont quasi-personne de ce coin de pays ne connais- sait l’existence. En effet, j’ai expliqué pendant quatre ans ce que voulait dire « STA » et tout le monde (mes amis, ma famille et plein d’au- tres étudiants) posait la même question : « Mais où vas-tu travailler avec ça? » Je répondais que c’est grâce à des gens de STA s’il y a autant de diversité de produits sur les tablettes d’épiceries. Je répondais que je peux travailler partout où il y a de la transformation… (l’intégral en page 9) Maman… c’est fini! Aujourd’hui, j’ai regardé mon agenda comme d’habitude et puis mon cœur a fait un petit pincement. Mes dernières heures en tant qu’é- tudiante en agronomie sonnent déjà. Quatre ans dans ce pavillon qui m’ont apporté tant de souvenirs… Il y a quatre ans, je rentrais, moi Myriane, en Monsieur Patate à la journée d’initiation, pas tout à fait certaine que le choix d’agronomie était le bon. La réponse n’a pas tardé. Dès la fin de la soirée… (l’intégral en page 11)

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BON ÉTÉ! ON SE REVOIT À LA SESSION PROCHAINE.

100%

Deux portions par semaine?

Surpêche, destruction des habitats, captures involontaires d'espèces vulnérables, aquacultu-res malsaines... Et le Guide alimentaire cana-dien nous recommande de manger deux por-tions de poisson par jour? Si tous les Canadiens suivaient ce conseil, la consommation mondiale exploserait littérale-ment1. Quand on sait qu’une espèce de pois-son commercial sur quatre est déjà victime de surpêche, on peut se demander s’il est vrai-ment possible… (l’intégral en page 12)

DEUX PORTIONS PAR SEMAINE?

DÉJÀ LE SOLEIL

VOUS AVEZ MANQUÉ NOTRE

VOYAGE À ST-HYACINTHE?

OCCUPATION DOUBLE AU

COMTOIS

Vol

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P.12

P.16

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GÉOGRAPHIE ET GÉOMATIQUE DERNIÈRE CHANCE ET CONSEIL D’AVENIR

Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca

Le soleil, un tournesol, un ciel bleu : sans doute les éléments essentiels du bonheur agroali-mentaire estival!

L’implication, mon choix! À ceux qui ne comprennent pas pourquoi certaines personnes choisissent de s’impliquer… Lisez ce texte, j’espère que j’arriverai à vous expliquer pourquoi moi je l’ai fait et pourquoi j’en suis fière. Sinon, aux autres, continuez à vous impliquer!! Il y a de cela quatre ans, une fille de la campagne témiscouataine débarqua dans la ville de Québec pour faire un baccalauréat dont quasi-personne de ce coin de pays ne connais-sait l’existence. En effet, j’ai expliqué pendant quatre ans ce que voulait dire « STA » et tout le monde (mes amis, ma famille et plein d’au-tres étudiants) posait la même question : « Mais où vas-tu travailler avec ça? » Je répondais que c’est grâce à des gens de STA s’il y a autant de diversité de produits sur les tablettes d’épiceries. Je répondais que je peux travailler partout où il y a de la transformation… (l’intégral en page 9)

Maman… c’est fini!

Aujourd’hui, j’ai regardé mon agenda comme d’habitude et puis mon cœur a fait un petit pincement. Mes dernières heures en tant qu’é-tudiante en agronomie sonnent déjà. Quatre ans dans ce pavillon qui m’ont apporté tant de souvenirs… Il y a quatre ans, je rentrais, moi Myriane, en Monsieur Patate à la journée d’initiation, pas tout à fait certaine que le choix d’agronomie était le bon. La réponse n’a pas tardé. Dès la fin de la soirée… (l’intégral en page 11)

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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Mot de l’Agral Guillaume Doré, directeur général de l’Agral

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Alors que plusieurs finissants aspirent à devenir des has been au Comtois, l’Agral se prépare pour sa future année avec quelques changements à son équipe. Tous les postes sont maintenant com-blés, une première depuis quelques années. Francisca Müller ainsi que Véronique Leclerc continuent leur mandat, soit respectivement chef de pupitre et secrétaire. Jean-François Ouimet est notre nouveau responsable de la mise en page, alors que Samuel Simard agit à titre de directeur à la produc-tion. Marc-Antoine Beaulieu a pour sa part décidé de se consacrer à d’autres organisations du Comtois. Son poste de rédacteur en chef est maintenant comblé par François Gervais, LE président-directeur-général-chef-suprême-2008-2009. Pour ma part, je prends les guides de votre journal multi-facultaire préféré : l’Agral. À titre de directeur général, je vais concentrer mes efforts sur quelques objectifs. Tout d’abord, je veux diversifier et augmenter la participa-tion des étudiants. À ce propos, il est important de comprendre, cher lecteur, que tous et chacun peut écrire dans l’Agral. Il peut sembler que nous avons des personnes attitrées, voire rémunérées afin de publier pour notre journal. Alors qu’il n’en est rien, nous reposons sur la collaboration volontaire des étudiants. Donc, même si vous n’êtes pas en agronomie, ou que vous n’avez jamais écrit, cet été sera l’occasion de faire le plein d’expériences dont vous pourrez nous faire part à votre retour. Je suis convaincu que durant vos sta-ges ou emplois d’été, vous allez rencontrer des gens, travailler selon des procédés novateurs ou vivre des expériences uniques qui sau-ront faire profiter nos lecteurs de la prochaine année. Certains parti-ront en voyages, ne serait-ce que d’aller au Saguenay. Profitez-en pour prendre des photos afin de nous les transférer en septembre. Un journal multi-facultaire, c’est des textes étudiants incluant des photos prises par des étudiants. Vous obtiendrez alors des crédits photos, WOW! Le procédé afin de participer est fort simple : il ne suffit que d’envoyer votre texte ou vos photos à [email protected]. De plus, j’aimerais rendre l’Agral plus dynamique. Plusieurs jour-naux éprouvent actuellement des problèmes financiers dus à la com-pétition féroce d’Internet où l’information est accessible gratuite-ment. L’ère du papier semble de moins en moins à la mode. Ainsi, l’Agral va se mettre à jour par l’arrivée d’un nouveau groupe Face-book. Il sera donc possible de discuter des articles et de réagir à différents propos. Plus de détails sous peu. Dans un autre ordre d’idées, pour ceux qui se demandent, mais « sa-

cramouille » de « batèche » pourquoi donc l’Agral suite à la SAAC? Eh bien selon moi, c’est une suite logique. Au courant de mon mandat de vice-président à la SAAC, j’ai participé à plusieurs activités afin de représenter mon équipe. De plus, en coopération avec la prési-dente, j’ai veillé à l’organisation de nos événements. Ces nombreu-ses activités ont développé chez moi un sentiment d’appartenance envers la Faculté. À mon avis, c’est un élément crucial dans le déve-loppement de notre milieu de vie : lorsque nous sommes fiers de celui-ci, nous avons le goût de le construire et de le partager. Ainsi, l’Agral semblait tout indiqué afin de transmettre mon sentiment à d’autres. Finalement, pour cadrer dans le thème de cette édition, c’est ma dernière chance pour transmettre un conseil d’avenir pour les finissants. Émilie Fontaine, responsable vente et marketing chez JEFO, nous révélait durant la visite organisée par le Club Zoo que « l’Université sert à apprendre comment apprendre ». Je vous souhaite, donc, un bon apprentissage dans votre carrière professionnelle respective. Sur ce, bonne étude pour votre fin de session, et bon été à tous!

Portes ouvertes sur les fermes du Québec Le dimanche 13 septembre 2009, l’UPA tiendra ses Portes ouvertes sur les fermes du Québec. Le public est invité à prendre ou repren-dre contact avec ceux et celles qui produisent leurs aliments et avec leur savoir-faire. Serez-vous du nombre des étudiants de la Faculté qui se rendront prêter main forte à des producteurs hôtes? Voici l’occasion de vivre une expérience enrichissante avec vos futurs pro-ducteurs, de partager votre passion pour le monde agroalimentaire avec les visiteurs et de faire la promotion de la Faculté et de votre programme. Les organisateurs demandent aux producteurs de vous confier des responsabilités reliées à vos intérêts. Pour une septième année consécutive, la Faculté et l’AGETAAC ont convenu d’une politique de remboursement de vos frais de déplacement pour vous faire profiter de l’événement. Contactez immédiatement [email protected] et donnez la chance aux organisateurs de vous rejoindre cet été, avant le début des cours en septembre. Pour plus d’information : www.portesouvertes.upa.qc.ca

Luc Cyr, agr. responsable de promotion et d’information sur les études, FSAA

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Mot de l'Agral Mot du doyen FSAA Éditorial Chronique de l'OAQ L'OAQ vous ouvre les portes de son

congrès 2009!

DOSSIER DERNIÈRE CHANCE ET CONSEIL D’AVENIR

L’implication, mon choix! Maman… c’est fini! Deux portions par semaine? Chronique 40e : La passion du sol L’efficacité des mycorhizes, un stéréotype? Consommation = Bonheur? Vous avez manqué notre voyage à Saint-

Hyacinthe? Déjà le soleil Les Maries-Nades Occupation double au Comtois! Zone ludique L'Berger et ses moutons Chronique hockey Le courrier de la Rousse

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ÉDITION AVRIL 2009

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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MOT DU DOYEN Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

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Je me dois de com-mencer mon dernier mot de l’Agral pour l’année scolaire 2008-2009 par un gros merci et des félicitations bien sincères à l’équipe de l’A-gral. Dans des conditions pas

toujours faciles, au travers des cours et au-tres activités scolaires et parascolaires, avec un doyen dont le mot se transforme parfois en maux (je suis l’as de la dernière minute, sauvé in extremis par l’efficacité de mon ad-jointe, Mme Huron, et par la patience du rédacteur en chef de l’Agral, qui méritent toute ma reconnaissance !), l’équipe de l’A-gral nous offre à chaque mois un journal de très haute qualité et passionnant à lire d’un couvert à l’autre. Mes remerciements s’adres-sent aussi à tous ceux et celles qui ont contribué au contenu de l’Agral. Le dévoue-ment de l’équipe de rédaction est essentiel pour le succès d’un tel journal étudiant, mais encore faut-il que les membres de la Faculté, étudiants comme employés, prennent le temps d’ajouter leur grain de sel pour lui donner cette couleur qui génère l’intérêt général ainsi que la pérennité de cette publi-cation. Cette année, j’ai beaucoup apprécié l’ouver-ture du journal étudiant de la FSAA à une autre faculté dont nous sommes très pro-ches : la Faculté de foresterie, géographie et géomatique (FFGG). L’Agral a ainsi ajouté une corde à l’arc de tous les membres de la FSAA et de la FFGG, grâce à l’échange d’in-formations et d’idées en-tre nos deux facultés. La SAAC et la Semaine des sc iences fores t iè res avaient débuté ce rappro-chement l’an dernier et je suis heureux de constater que cette initiative s’est poursuivie avec l’Agral. J’ose espérer que l’expé-rience de cette année n’est qu’une première étape vers une collaboration encore plus étroite pour favoriser la synergie entre la FFGG et la FSAA. Nous pourrons ainsi mieux comprendre les enjeux qui nous animent, partager nos forces, apprendre les uns des autres et nous entraider.

Dans notre milieu universitaire extrêmement spécialisé, le fonctionnement en « silos » s’avère malheureusement être la norme, et ce à tous les niveaux. Les étudiants apprécient peu devoir sortir du pavillon Paul-Comtois pour suivre des cours dans d’autres pavillons ou même pour aller à la bibliothèque scienti-fique. Il n’en reste pas moins que près de 30 % des crédits de nos programmes sont offerts par d’autres facultés tandis que, pour certai-nes facultés de l’Univer-sité Laval, ce pourcen-tage se situe sous la barre du 5 %. Cette si-tuation ennuie probable-ment un peu les étu-diants de la FSAA, je le comprends bien, mais comme formateur des futurs leaders de l’agri-culture, de l’agroalimen-taire, de la nutrition et de la consommation, je m’en réjouis. En effet, cette ouverture sur le reste de l’Université contribue à former des citoyens ayant une vision élargie et plus complète du monde qui les entoure, et aussi à développer la curiosité nécessaire pour poursuivre dans cette voie. Au contraire, un repli sur soi favorise bien peu l’ouverture d’esprit et le sens critique. Les professeurs et les autres membres du personnel vivent aussi, à divers degrés et de diverses façons, ce type d’isolationnisme, souvent rencontré dans les très grandes en-treprises et institutions, comme l’Université Laval. Certains anthropologues prétendent que la taille « normale » de notre cercle de connaissances se situerait aux environs de

150 personnes. On se base pour avancer ce chiffre sur le fait que dans la grande majorité des tri-b u s d i t e s « primitives », les villages compor-tent toujours, au maximum de 100

à 150 individus. Avec ses quelque 35 000 étudiants et plus de 4 000 membres du per-sonnel permanent et contractuel, l’Université Laval dépasse de beaucoup cette limite qui semble plus naturelle. Paradoxalement, il est souvent plus facile pour un professeur de

développer des liens étroits très forts avec des collègues d’autres institutions, qui œu-vrent dans le même domaine de recherche, que de le faire avec des collègues du même département, impliqués dans d’autres domai-nes. Les exigences énormes de performance de la part des organismes qui subvention-nent la recherche, combinées à un horaire souvent chargé, contribuent à renforcer cette situation. Les diverses contraintes d’en-seignement et de recherche, ainsi que la structure et le fonctionnement universitaires,

ne favorisent donc pas beaucoup la multidiscipli-narité et l’ouverture aux autres, du moins à l’in-terne. À titre personnel, je considère devoir une fière chandelle aux fonctions administratives que j’oc-cupe depuis 10 ans à l’U-niversité Laval et qui m’ont permis d’avoir accès à une diversité uni-versitaire que je connais-sais mal auparavant. Ce n’est pas la seule voie, heureusement, mais celle-ci comportait suffisam-

ment d’incitatifs personnels pour que j’ac-cepte de m’y engager. Les échanges avec les autres nous permettent non seulement de mieux les comprendre, mais aussi de mieux se comprendre soi-même. Ils sont une source intarissable d’enrichissement person-nel et professionnel. Vous comprenez donc un peu mieux pourquoi j’appuie sans réserve la démarche de maillage de la SAAC et de l’Agral avec leurs collègues de la FFGG. Pour ceux et celles qui n’ont pas terminé leur formation à la FSAA et à la FFGG, permettez-moi de vous souhaiter un bon été et beaucoup de succès dans vos entreprises. Pour ceux et celles qui terminent, je vous donne rendez-vous à la collation des grades, où j’aurai le plaisir de vous saluer. J’espère que nous aurons la chance de vous revoir dans le cadre d’une formation plus avancée (je vous recommande fortement les études de 2e et 3e cycles !), d’activités de formation continue, ou encore pour contribuer avec nous à la formation des futurs étudiants et étudiantes. Normalement, je devrais vous souhaiter bon succès dans votre carrière, mais je pense qu’avec la qualité de la forma-tion que vous avez reçue, la détermination et la rigueur professionnelle qui vous ont per-mis d’obtenir votre diplôme, et votre en-thousiasme personnel, le succès vous est assuré.

Bon été. Jean-Paul Laforest

La taille « normale » de notre cer-cle de connaissances se situerait aux environs de 150 personnes

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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ÉDITORIAL

Le pape, ce relais de la pensée divine François Gervais, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

C e s temps-ci, il ne fait pas bon être pape (ou, à tout le moins, c’est l é g è r e m e n t moins conforta-ble qu’à l’habi-tude). D’abord, fort d’une idée sans doute initia-lement miséri-cordieuse (peut-

être inspirée par la lecture de la Bible), Be-noît XVI a décidé de réintégrer dans l’Église catholique quatre évêques négationnistes de la Fraternité Sainte-Pie X, dont un farfelu déclaré persona non grata en Argentine pour ses propos. Evêques qui avaient été excom-muniés – apparemment, l’Église ne pourrait pas vraiment excommunier quelqu’un, elle ne fait que reconnaître qu’une personne s’est elle-même arrangée pour ne plus cadrer dans l’Église – parce qu’ils ne croyaient pas que les chambres à gaz d’Hitler aient vraiment existées. Il existe sur Terre (« Y’en a-t-il ailleurs? », me demanderez-vous) certaines personnes qui, pour d’obscures raisons (antisémitisme, nazisme, dé-mence, ignorance crasse?) ne considèrent pas que la Shoah – l’extermination en masse des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale – ait vrai-ment eu lieu. La plupart des gens se demanderont com-ment diable est-il envisagea-ble de considérer, avec tous les documents historiques et les preuves incontestables de l’existence de ces établisse-ments de mort, que de tels événements n’aient pas réellement eu lieu. Eh bien, apparemment, on le peut. Et, non contentes de le penser, certaines personnes l’affirment à voix haute : « Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz […] Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz [1]. » Comme quoi la parole est d’argent, mais le silence est d’or. La décision de réintégrer ces évêques dans l’Église aurait été prise par le pape il y a de

ça plusieurs semaines – afin de réunifier l’Église et d’empêcher cette branche du christianisme de tomber dans le sectarisme – et, le hasard faisant les choses comme il lui convient, au moment de rendre officielle cette décision, Richard Williamson aurait prononcé ses paroles douteuses à la télévi-sion suédoise. Comme de bien entendu, et légitimement, cela a fait des vagues. Et assez grosses en-core, puisque deux autres événements sont venus amplifier cette onde de protestations face aux décisions papales. On apprenait récemment qu’une jeune Bré-silienne s’était fait avorter, sur décision des médecins, parce qu’enceinte à neuf ans de jumeaux résultant du viol qu’elle subissait de son beau-père. Eh bien, elle a été excommu-niée. Selon la version de certains évêques, elle aurait dû prendre le risque de mourir tout en s’assurant de monter au paradis. En place et lieu, on lui promet une vie physique rallongée et une damnation éternelle. De fait,

selon le Vatican, l’avortement ne cadre pas avec l’Église chrétienne : excommunication automatique. La fillette, les médecins et la mère : excommuniés. Pas le beau-père par contre. Il n’est écrit, apparemment, nulle part que le viol ne cadre pas avec l’Église et qu’il appelle automatiquement l’ostracisme spirituel [2]. Encore là, le tollé. Et encore là, avec raison. Les critiques sont vives, même à l’intérieur de l’Église; différents hauts gradés ecclésias-

tiques sont montés aux barricades… Enfin, ils ont plutôt affirmé leur désaccord avec la décision de l’archevêque de Recife, celui qui a publiquement annoncé l’avortement de la fillette. Aimez-vous les uns les autres, qu’il disait. Troisième origine des vagues successives de critiques qui vont se briser sur les remparts de pierre du Vatican : lors d’une visite en Afrique, le pape y est allé d’une classique, voire d’une anachronique, déclaration contre la contraception. Ajoutant même qu’ « au contraire, [leur] utilisation aggrave le pro-blème [3] », en parlant du condom et du sida. Affirmation qu’il faut toutefois tempé-rer par une petite explication : selon l’Église, l’abstinence et la fidélité seraient les meil-leurs moyens de lutte contre le sida. Et, de fait, ce sont les meilleurs moyens, du moins pour l’abstinence. Ne reste plus qu’à aller l’expliquer aux Africains parfois polygames, et très souvent non éduqués. Qui riront sans doute pas mal d’une telle farce, surtout que le sida, même s’il est grave, ne possède pas

de symptômes spectaculai-res immédiats. Et nous rirons aussi, très jaune, ce-pendant. Les ONG se sont, encore là avec raison, insurgées contre de telles paroles. En refusant à l’homme et à la femme, surtout à la femme, leur droit à décider d’avoir, ou non, des enfants, tout cela pour rester en accord avec la Bible, le pape ne peut logiquement leur per-mettre d’utiliser un préser-vatif afin de se protéger du VIH. Ainsi, non seulement les organisations d’aide chrétiennes ne sont pas

encouragées à parler de sexualité aux popu-lations démunies, et encore moins à leur distribuer des condoms, mais en plus, le pape, avec son autorité morale pour les croyants peu éduqués, semble démoniser le contraceptif. Rendant d’autant plus ardu le travail d’éducation des ONG laïques. Trois cas, parmi d’autres plus anciens, qui ont fait la manchette récemment. Trois cas graves aux conséquences personnelles et

(Suite page 7)

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C’est sûr qu’avec une entrée de cour comme celle-là, il est possible de perdre un peu le contact avec la réalité.

Photo : François Gervais

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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CHRONIQUE DE L’OAQ

L’OAQ vous ouvre les portes de son congrès 2009!

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À titre de futurs agronomes, nous vous convions à participer à la journée de conférences du prochain congrès de l’OAQ qui se tiendra cette année en juin à La Poca-tière et qui se déroulera sous le thème « L’agriculture biologique : plus qu’un cré-neau! ». L’agriculture biologique a fait des bonds de géant au cours des dernières années. D’un segment de marché où la concurrence était réduite et les possi-bilités inexplorées, certains producteurs québécois exploitent maintenant des su-perficies de plus de 600 ha de culture biologique. En 2009, il est grand temps de se doter d’une vision mo-derne de ce type d’agriculture. C’est pourquoi avis d’experts, témoignages de producteurs agricoles et ouverture d’esprit seront de la partie durant ce 72e congrès de l’OAQ. Une vue d’ensemble du secteur et des connaissances acquises au cours des derniè-res décennies sont au menu, par le biais de quatre volets : Mieux connaître l’agriculture biologique – D’une approche marginale adoptée par quel-ques producteurs considérés comme « artisanaux », l’agriculture biologique est

maintenant en pleine expansion. Les deux conférenciers invités, experts du milieu, viendront faire une mise au point de l’agri-culture biologique et faire le survol des prin-cipes de base, explorant du même coup l’his-torique de développement de ce secteur, la science qui le sous-tend et les techniques qui le caractérisent. Témoignages de transitions réussies en agri-culture biologique – Deux exemples d’entre-

prises d’envergure qui ont vécu la transition de l’agri-culture conven-tionnelle à l’agri-culture biologique avec un succès retentissant! Recherche et déve-loppement – Bien des recherches ont été menées sur l’agriculture biolo-

gique et bien des questions ont été résolues, mais il reste encore tant à faire! La conféren-cière invitée parlera de la R&D qui sera me-née grâce à la nouvelle Plateforme en agri-culture biologique qui sera gérée par l’IRDA. Mise en marché des produits agricoles biolo-giques – Les deux conférenciers invités dis-cuteront de la mise en marché de ces pro-duits, notamment, des différentes formules de mise en marché possibles, des marchés à cibler, des tendances à court et à long termes et des infrastructures en place et à dévelop-per.

En clôture, M. Serge Lefebvre, agronome, producteur agricole (entre autres d’œufs de consommation biologiques) et président de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec, partagera avec l’auditoire sa vision du développement et de l’avenir de l’agriculture biologique, tels que perçus par son œil d’entrepreneur chevron-né.

Pour vous inscrire au congrès La journée de conférence se déroulera le vendredi 5 juin 2009 au Centre Bombardier de La Pocatière. Le tarif pour les étudiants inscrits à temps plein à une faculté d’agrono-mie (preuve requise, par exemple une photo-copie de votre carte étudiante) est à 50 % du prix d’inscription régulier. L’inscription comprend la journée des conférences ainsi que le cocktail de fin de journée, une période de détente bienvenue après une journée de formation bien remplie! Le cocktail est aussi un moment privilégié pour discuter entre collègues (et futurs collègues!). Vers la mi-avril, nous vous invitons à visiter le site Web de l’Ordre à l’adresse suivante : www.oaq.qc.ca pour prendre connaissance du programme complet du congrès et du prix d’inscription qui sera déterminé sous peu. Vous y retrouverez aussi le formulaire d’inscription et les modalités de paiement.

 

collectives peu négligeables. Trois cas qui dévoilent le côté sombre d’une religion ap-pliquée bêtement au pied de la lettre. Si le pape est vraiment le lien terrestre avec la pensée divine, on se demande s’il n’y a pas des parasites sur la ligne les reliant. Ou peut-être qu’une mise à jour de la Bible s’est mal téléchargée dans un des ordinateurs du Vati-can… rendant le nouveau Nouveau Testa-ment illisible? Ou peut-être que la connexion est effroyablement lente?

*** En dernier lieu, puisqu’on parle de religion, la fameuse publicité « Dieu n’existe proba-blement pas, alors cessez de vous inquiéter et profitez de la vie » qui est affichée sur les

(Suite de la page 6) flancs des autobus montréalais est sans doute l’appel le plus mou et le plus invrai-semblable à un athéisme ou à un agnosti-cisme critique et ouvert d’esprit. « Probablement pas », afin de préserver les sensibilités des croyants – ce que je peux comprendre, déjà cette affirmation faiblarde en a fait bondir plusieurs. Mais surtout, ce stupide « cessez de vous inquiéter » complè-tement dément. Quoi? Ma raison d’être n’existe définitivement pas! Je suis sur Terre comme n’importe quel autre animal, comme seul résultat hasardeux de l’évolution? Je n’ai qu’un seul but biologique, me reproduire? Si je meurs rien ne m’attend? Si je meurs, c’est fini de tout? TOUT?! Plus rien?! Et il fau-drait que je cesse de m’inquiéter? Que je relaxe?

J’ai une seule et unique chance d’exister et d’être conscient – Cogito ergo sum [4] – et ces cadeaux empoissonnés n’ont fait en sorte que de me pousser à voir que j’étais en vie sans aucun but réellement absolu, et qu’en plus il faut que j’endure des stupidités du genre? [1] Église : Mgr Williamson met en doute l'exis-tence des chambres à gaz, Le Point, 22 janvier 2009 [2] J’exagère à peine en plus. Si l’Église ne lui a pas montré la porte, cela ne veut-il pas dire qu’elle l’accepte ainsi, en tant que violeur? [3] Pour Benoît XVI, le préservatif « aggrave le problème » du sida, Le Figaro, 17 mars 2009 [4] Je pense, donc je suis. René Descartes est un chic type.

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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L’implication, mon choix! Annie Gagnon, étudiante en sciences et technologie des aliments

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À ceux qui ne comprennent pas pourquoi certaines personnes choisissent de s’impliquer… Lisez ce texte, j’espère que j’arriverai à vous expliquer pour-quoi moi je l’ai fait et pourquoi j’en suis fière. Sinon, aux autres, continuez à vous impliquer!! Il y a de cela quatre ans, une fille de la campagne témiscouataine débarqua dans la ville de Québec pour faire un baccalauréat dont quasi-personne de ce coin de pays ne connaissait l’existence. En effet, j’ai expliqué pendant quatre ans ce que voulait dire « STA » et tout le monde (mes amis, ma famille et plein d’autres étudiants) posait la même question : « Mais où vas-tu travailler

avec ça? » Je répondais que c’est grâce à des gens de STA s’il y a autant de diversité de produits sur les tablettes d’épiceries. Je ré-pondais que je peux travailler partout où il y a de la transformation d’aliments, en contrôle de la qualité, en recherche et déve-loppement, en inspection gouvernementale, sans vrai-ment savoir ce que j’avais le goût de faire réellement comme carrière. En fait, je crois qu’à chaque session, j’ai changé d’idée sur ma future profession. Ce qui est bien en ce moment, c’est que j’ai trouvé ma voie, que je suis motivée par l’avenir et que je n’ai pas peur de ce qui m’at-tend. Mais si je suis la personne que je suis maintenant, c’est que j’ai su développer certai-nes capacités qui m’étaient inconnues et j’y suis parve-nue par le biais de l’implica-tion au sein de plusieurs co-mités. Dès ma première vi-

site aux Portes ouvertes de l’Université, j’ai trouvé que le Paul-Comtois offrait une di-versité impressionnante de comités. Alors, à ma rentrée en septembre, j’étais déterminée à m’impliquer. Une nouvelle classe, des gens de partout au Québec, un nouveau style de vie m’attendaient. Je me suis demandée mille fois si je serais rendue où je suis maintenant si je n’avais pas été élue comme représen-tante de classe à l’AssESTA. Personne ne le sait, mais je considère que la vie m’a choyée en me permettant de m’im-pliquer ainsi lors de ma première se-maine de cours. Par la suite, dans ma deuxième année, j’ai occupé le poste de

v.-p. aux affaires socioculturelles dans mon association de pro-gramme. J’ai côtoyé plusieurs per-sonnes des autres années du bac, ce qui m’a permis d’en apprendre plus sur la vie sociale du Comtois. Il est certain qu’organiser des activités et partys pour les étudiants de son programme est une bonne façon de rencontrer des gens et j’ai adoré organi-ser tous ces évènements. J’ai eu mes premières notions de budget à respecter, d’ententes à établir et de publicité à faire en occupant ce poste. J’ai également eu la chance d’être présidente du Colloque de STA qui a eu lieu en novembre 2007.

En organisant cet événement avec mon co-mité, j’ai appris comment le travail d’équipe, l’imagination et les efforts de plusieurs per-sonnes peuvent mener à l’aboutissement d’un beau projet. Je considère que notre journée de conférences était une réussite et

je suis très fière de ce que nous avons ac-compli. Avec le Colloque, j’ai découvert que j’avais un bon sens de l’organisation et du leadership; c’est sans doute ce qui m’a ame-né à prendre toujours un peu plus de res-ponsabilités. Donc, dans l’année 2007-2008, en plus du Colloque STA, j’étais assistante aux communications à la SAAC et v.-p. à l’information à l’AGETAAC.

Vous savez, l’implication est un choix que nous faisons. J’aurais pu choisir de travailler ou de ne faire qu’étudier, mais j’aimais les défis et la flexibilité d’horaire qu’offrait l’im-plication parascolaire. Certains d’entre vous savent que mon copain est parti pendant six mois l’an passé en Afghanistan et que ce fut une période très dure sur le plan émotionnel. Mais savez-vous que c’est d’avoir moins de temps libre, seule à y penser qui a fait que ça se soit si bien passé? Savez-vous que d’avoir du support moral et de la compréhension de ses amis comme j’en ai eu, c’est ce qui per-

met de passer au travers des épreuves? Alors oui, l’an passé j’ai bien échangé mon chum contre 10 000 heures d’implication (bien sûr, c’est une façon de parler!), mais toutes les responsabilités que j’avais m’ont permis d’être forte et de m’occuper à autre chose avec des gens motivés. Ceux qui, l’an passé, ne com-prenaient pas pourquoi j’en avais autant pris, maintenant vous savez que j’en avais besoin et que j’en étais capa-ble. L’AGETAAC m’a permis de tout connaître sur la Faculté; la vie étudiante n’a doréna-vant plus de secrets pour

(Suite page 10)

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moi. J’ai vraiment aimé capter sur photo vos plus beaux déguisements dans les Barak, j’ai aimé rencontrer des gens de tous les programmes afin de mieux compren-dre leur vision des cho-ses. Et même si la Feuille de chou demandait tous mes lundis soirs, j’ai tou-jours fait mon possible pour que tout le monde soit au courant de ce qui se passait d’intéressant au Comtois et sur le campus. Je voulais (et je veux encore!) que les gens de la Faculté se rendent compte de la chance qu’ils ont de pou-voir profiter d’autant de possibilités. Enfin, cette année, je considère que je termine mon baccalau-réat sur une note haute d’implication. La prési-dence de la SAAC m’a apporté beaucoup plus que ce que je venais y chercher. Avec ce poste, je voulais dévelop-per mes connaissances en gestion de person-nel et créer une SAAC dont on se souvien-drait. Mais j’en ai retiré beaucoup plus. J’ai

(Suite de la page 9) appris comment 25 personnes peuvent faire des compromis, comment on peut mettre autant d’efforts en commun pour la réussite

d’un seul événement. J’ai eu le rôle de négo-ciatrice, de médiatrice, de motivatrice, de directrice et je dirais même de psychologue parfois! J’ai eu des tonnes d’appels à faire, j’ai eu à rédiger des contrats financiers et à gérer des conflits et des plaintes. La SAAC a été une expérience formidable et j’aurais aimé que chaque per-sonne puisse en faire partie tellement c’est enrichissant. J’ai appris à mieux me connaître et à croire en mes ca-pacités. La SAAC m’a donné le goût de continuer dans la ges-tion d’entreprise et de développer toujours de nouveaux projets.

Enfin, pour ceux qui se le demandent : non, je n’ai jamais coulé de cours, j’ai toujours réussi à concilier tous les plans de ma vie et

selon moi, vous devez être capable d’y arri-ver si vous désirez en prendre autant que moi. J’aurai mon diplôme dans quelques semaines avec une mention reconnaissant toutes mes heures et efforts dans l’implica-tion étudiante. Voulez-vous savoir ce que je trouve formi-dable par-dessus toutes les connaissances que j’ai acquises? C’est qu’au fil des années, mes amis sont restés et ont compris ma vi-sion des choses. Merci particulièrement Anne-Marie, Joanie et Reb pour être restées « les plus cools » à mes yeux, Myriam d’a-voir été ma compagne EDM, les filles de la CUFS pour votre joie de vivre et merci à tous les autres que je ne peux nommer ici car c’est long, sentez-vous concernés. Merci à mes coéquipiers de l’AssESTA, du Collo-que, de l’AGETAAC et des deux éditions de la SAAC, je retire énormément de mes expé-riences à vos côtés. Je dis « bonne chance » à tous les impliqués et je souhaite que la relève soit là pour relever de nouveaux défis. Je suis sûrement la première personne qui souhaiterait souffrir de décrochage scolaire, mais bon, on dirait que ça prendra quelque temps avant de me rendre compte que je n’habite plus le Comtois... Par contre, soyez certains que je reviendrai virer de temps en temps l’an prochain en tant que présidente du club des has been!

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Maman… c’est fini! Myriane Garon, étudiante en agronomie

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Aujourd’hui, j’ai regardé mon agenda comme d’habitude et puis mon cœur a fait un petit pincement. Mes dernières heures en tant qu’étudiante en agrono-mie sonnent déjà. Qua-tre ans dans ce pavillon qui m’ont apporté tant

de souvenirs… Il y a quatre ans, je rentrais, moi Myriane, en Monsieur Patate à la journée d’initiation, pas tout à fait certaine que le choix d’agronomie était le bon. La réponse n’a pas tardé. Dès la fin de la soirée, j’avais fait la connaissance de plusieurs personnes qui deviendront mes amis. Je fus vite entraînée dans le tourbillon de l’implication. « Impliquez-vous! » C’était le mot d’ordre dès l’initiation. Et moi qui croyais qu’à l’université on étudiait! Me voilà dans l’équipe d’expertise. C’était ce qui rendait mes cours plus concrets! Tout ce que j’ai appris durant les compétitions… Sans oublier tous les gens qui sont devenus mes amis d’expertise, ici au Comtois, mais ailleurs aussi. Ces juge-ments, ces danses, ces bières, ces fous rires… Ah… Que j’ai aimé être dans l’équipe! Il ne faut pas oublier mes voyages hors Québec. Mon cœur qui n’a ja-mais supporté mon gâteau à l’érable du St-Hubert sur la route de Guelph et ma chute mémorable dans un escalier roulant à l’aéro-port en Alberta… En parlant de voyages, je suis en train de me rap-peler mes « Royal » où, à l’une, il y avait peut-être trop de rye et à l’autre, des filles de médecine vétérinaire un peu trop « pas gênées »… Sans oublier Godbout avec son « tim-matin » aux petites heures dans l’autobus ou Tony avec ses chansons de Johnny Cash qu’on n’était plus capables d’entendre…

Il faut quand même dire qu’on étudiait… Ben il faut! Quoi de mieux pour apprendre dans la cafétéria tard le soir que des beignes d’étude et quelques cafés! Ou toutes ces fois qu’on a dit : « Là, il faut étudier » puis qu’on finissait par potiner jusqu’à trop tard…

Un bac en agronomie ne serait pas le même sans la Barak. Oui, ce furent des beaux mo-ments de party, mais j’ai tissé de belles ami-tiés et des liens de complicité avec tant de gens. J’aimerais tant qu’ils fassent partie de ma vie post-bac… On ne peut pas passer sous silence les fins de Barak un

peu étranges ou celles où on est allé manger au McDo et que j’ai essayé de remporter le Golden Bill malgré un compétiteur de taille, le paladin O’Keefe!

Pendant quatre ans, on a visité des fermes, on a perdu notre temps à l’AGETAAC, j’ai mangé des paninis et bu du lait au chocolat, on a apprécié les gars en Big Bill à la SAAC, on a dansé en ligne, on a organisé des activi-tés, on a monté des SAAC, on a apprécié les gars en habit au Banquet, on a participé au Prolo Duchesse, aux Jeux Interfacs, on a arrêté prendre UNE bière au Pub, on a créé des liens, on a ri, on a pleuré, on a été dé-

couragés de la vie, on a eu du succès, on était fiers de faire partie du monde agricole, on était étudiants en agronomie… Il y a quatre ans, j’étais Myriane, prête à ap-prendre et à découvrir le monde de l’agroali-

mentaire. Maintenant, je suis My Garon et, dans mon sac, j’ai un diplôme, des souvenirs, des connais-sances, des amitiés et un grand sourire en prime. Je terminerais mon texte en faisant une JEFO de moi-même. (Non, je ne suis pas millionnaire!) Mais je vous donnerais ce conseil à tous les « encore chanceux étu-diants » : profitez de cha-que instant, de chaque

Barak, de chaque SAAC, de chaque co-mité dans lequel vous êtes! En point de ligne, ceux qui se démarque-ront ne seront pas ceux qui ont eu A+ à la place de B+, mais ceux qui enrichissent leur formation avec des implications et des amitiés!

Faites attention à vous… Je vous aime! La vice-présidente des has been (je continue à la maîtrise…)

My Garon

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Deux portions par semaine? Catherine Goulet-Thibaudeau, étudiante en agronomie

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Surpêche, destruction des habitats, captures involontaires d'espèces vulnérables, aquacultures malsaines... Et le Guide alimen-taire canadien nous recommande de manger deux portions de poisson par jour? Si tous les Canadiens suivaient ce conseil, la consommation mondiale exploserait littéra-lement1. Quand on sait qu’une espèce de poisson commercial sur quatre est déjà vic-time de surpêche, on peut se demander s’il est vraiment possible de profiter des bien-faits nutritionnels du poisson sans mettre en péril les stocks commerciaux ni menacer les écosystèmes aquatiques. Peut-être, oui, mais en faisant des choix.

L'effet sushi Quand on pense sushi, on pense tout de suite thon rouge. Mais ce pois-son est également le sym-bole par excellence de la surpêche. Ce sont 90 % des grands prédateurs comme le thon qui sont menacés de disparition et la montée en popularité des « sushi shops » en Occident n’y est pas pour rien. Selon Christian Genest, propriétaire des restaurants Sushi Taxi, certains de leurs restau-rants commandaient jusqu’à 70 kilos de thon rouge par semaine2.

La palangre et le chalut

Il n’y a pas que la gestion des stocks qui inquiète. Certaines méthodes de pêche ont également un impact considérable sur les écosystèmes aquatiques. Dans le cas du thon, où la pêche pélagique à la palangre est largement pratiquée, il n’est pas rare de remarquer des cap-tures accidentelles d’espèces mena-cées de tortues et d’oiseaux de mer. Même problème avec le chalutage de fond dans la pêche à la crevette en eaux tempérées. En plus de rem-porter la palme de la plus grande proportion de prises « accessoires », cette technique très agressive devient dévas-tatrice lorsque pratiquée sur des récifs de coraux et plusieurs pays producteurs accu-sent un manque critique d’encadrement légi-

slatif. Pourtant, les crevettes exotiques (crevette tigrée, crevette blanche) comptent pour 80 % des prises de crevettes sauvages et le commerce international de la crevette est largement basé sur ces espèces.

Et l'aquaculture? Le poisson d’élevage est-il une alternative intéressante pour pallier l’épuisement des stocks? Cela dépend. Le saumon, qui trône au sommet des recom-mandations nutritionnelles, est sans doute le pire exemple. Provenant principalement du Chili, le saumon de l’Atlantique que l’on trouve au Québec est élevé à haute densité

dans de grands filets à même les eaux côtiè-res. Outre le relâchement direct de déjec-tions et de moulée non consommée dans le

milieu, ce mode d’élevage « ouvert » présente un risque élevé d’évasion de saumons et de transmission de maladies et de parasites aux espèces sauvages. Autre enjeu majeur : le

saumon est une espèce carnivore. Il faut en moyenne sept kilos de petits poissons sauva-ges pour produire un kilo de saumon d’éle-vage, ce qui n’est pas sans effets sur les éco-systèmes marins. À ce niveau, la truite possède un meilleur taux de conversion des aliments; son élevage est donc considéré moins dommageable. D’autant plus que les pays producteurs (Canada et États-Unis) ont des règles nette-ment plus strictes concernant les techniques et la gestion environnementale des élevages. Le tilapia, poisson gras fort populaire, est une espèce végétarienne. D’emblée, son

élevage cause donc une moins grande pression sur les res-sources de la mer. Il faut ce-pendant apporter une nuance : encore ici, il existe une très grande différence dans l’efficacité de gestion selon le pays producteur. En Chine, l’encadrement apparaît nettement insuffisant, tant au niveau du risque d’évasion que de la pollution par les effluents. Le tilapia d’aqua-culture des États-Unis est assurément un meilleur choix.

Un outil : SeaChoice En résumé, avec toute la di-versité rencontrée à la pois-sonnerie comme à l’épicerie, il n’est pas si facile de s’y retrou-ver. Alors que des biologistes ont prédit la fin des espèces commerciales pour le milieu

de ce siècle, plusieurs experts de l’industrie croient que les efforts déployés pour mieux contrôler les techniques de pêches et gérer

les stocks de poissons seront suffisants pour éviter cette crise. D’accord, mais comment savoir si les poissons que l’on choisit sont «

(Suite page 13)

PÊCHERIES LOCALES

RÉJOUISSONS-NOUS, LES PRODUITS DE LA MER DU QUÉBEC FONT PLUTÔT BONNE FI-

GURE. AUX DIRES DES ENVIRONNEMENTALISTES, NOS MÉTHODES DE PÊCHES ET NOTRE GESTION DES STOCKS SERAIENT DE PLUS EN PLUS RESPECTUEUSES DE L’ENVIRONNE-

MENT. LES CREVETTES DE MATANE, LE HOMARD DES ILES, LES MOULES BLEUES OU LE MAQUEREAU DE LA GASPÉSIE SONT DONC D’EXCELLENTS CHOIX, MÊME S’ILS NE SONT

PAS MENTIONNÉS DANS LE GUIDE SEACHOICE. L’INDUSTRIE DE LA PÊCHE ET DES ACTI-

VITÉS ASSOCIÉES COMPTE POUR BEAUCOUP DANS CERTAINES RÉGIONS DE LA PROVINCE; AYEZ AUSSI CELA EN TÊTE LORSQUE VOUS PASSEREZ À LA POISSONNERIE!

Une espèce de poisson commercial sur quatre est victime de surpêche

Attention! Nous republions cet article suite à des erreurs dans la pu-blication de mars 2009 et nous offrons nos plus sincères

excuses à l’auteure.

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verts » ? Avec le guide SeaChoice. Il comprend entre autres une fiche aide-mémoire (reproduite en

partie à la fin de cet article) qui classe les espèces en trois catégories selon des critères tels la condition des stocks, l'impact de la pêche sur le milieu marin et le système de gestion de la pêcherie. Mais attention : cer-tains poissons figurent dans plus d’une caté-gorie, selon la technique de pêche ou le pays d’origine (le thon et le tilapia, par exemple). Il s’agit donc de conserver le guide dans son porte-monnaie… Et de ne pas se gêner pour poser beaucoup de questions à son poisson-nier! Après tout, comme dans beaucoup d’autres secteurs, « la pression pour une pê-che durable ne vient pas seulement des gou-vernements ou des groupes écologistes, mais

(Suite de la page 12) du marché lui-même » (M. Valdimarsson, directeur de la Division des industries halieu-tiques de la FAO).

Tout de même… Deux portions par semaine? 1 Deux portions de poisson par semaine, ça équivaut à près de 255 millions de kilos de poisson par année (32,5 millions d'habi-tants x 75 g/portion x 2 por-tions/semaine x 52 semaines). Pour vous donner une idée, la consomma-tion humaine mon-

diale atteignait 100,7 millions de kilos en 2002… 2 Dans le cadre d’un virage environnemental, l’entreprise opte maintenant pour des pro-duits de remplacement et a presque éliminé le grand pois-son de son menu. Mais ce n’est qu’une entreprise parmi tant d’autres…

Pour plus d’informations : www.seachoice.org pour le guide complet et des informa-

tions détaillées sur chaque espèce et les critè-res de classement; www.lavieenvert.tele-quebec.qc.ca pour des infos sur les choix écologiques en matière d’alimentation et plus encore; Le guide alimentaire du St-Laurent (disponible en ligne) pour un tour d’horizon des ressources aquatiques de chez nous, les périodes de disponibilité et des recettes.

L'ART DE LA SUBSTITUTION

- REMPLACEZ LE SAUMON DE L’ATLANTIQUE D’É-

LEVAGE PAR DE LA TRUITE ARC-EN-CIEL; - REMPLACEZ LE BAR DU CHILI PAR LA MORUE

CHARBONNIÈRE; - PRIVILÉGIEZ LES CREVETTES D’EAUX FROIDES

(CREVETTE À FLANC RAYÉ OU TACHETÉE) PLUTÔT QUE LES CREVETTES TIGRÉES QUI PROVIENNENT

D’EAUX TEMPÉRÉES; - PRIVILÉGIEZ LE TILAPIA D’AQUACULTURE PRO-

VENANT DES ÉTATS-UNIS AU TILAPIA PROVENANT D’ASIE.

Il faut 7 kilos de petits poissons sauvages pour produire un kilo de saumon d’élevage

Le Guide canadien des poissons et des fruits de mer par SeaChoice

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La passion du sol Jean-François Ouimet, étudiant en agronomie

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Michel Nolin fait partie de ce joyeux groupe ayant gradué en 1977 à la FSAA. Durant son séjour, il a entre autres rédigé des textes qui ont été publiés dans ce fabu-leux mensuel qu’est l’Agral. Michel est né à Saint-Henri, dans le comté de Lévis. À 18 ans, il déménage à Sainte-Foy. Ce sont principalement les influences familiales et les emplois de jeunesse qui l’ont orienté vers l’a-gronomie. En ce qui concerne le choix de l’université, c’est difficile de choisir une autre institution que l’Uni-versité Laval, surtout quand on de-meure à dix minutes à pied de la FSAA… Durant les périodes estivales de son bac, il a travaillé en pédologie au MAPAQ. Il a aussi été auxiliaire d’enseignement en chimie des sols et en pédologie, un travail qu’il a fait en même temps que sa maîtrise. Tout de suite après, il a décroché un emploi d’agronome-pédologue pour Agri-culture et agroalimentaire Canada, un poste qu’il a occupé jusqu’en 1995. Sa tâche était principalement de faire la classification, la cartographie et l’in-terprétation des sols des comtés de St-Hyacinthe, Richelieu, Chambly et Verchères (Montérégie). En 1992, il a aussi fait un doctorat en sciences du sol à l’Université Laval. Depuis 2000, ses tâches tournent beaucoup autour de la pédologie appliquée, de la télé-détection et de l’agriculture de préci-sion. L’agriculture de précision a pour but d’adapter le plus possible les apports en engrais et en amendements en fonction de la variabilité des caractéristiques intrinsèques du sol à l’intérieur même d’une parcelle. L’analyse en laboratoire d’échantil-lons de sol demeurera toujours nécessaire afin de connaître avec précision la teneur en

éléments nutritifs de ces derniers. Cepen-dant, des mesures complémentaires comme la conductivité électrique des sols peuvent contribuer à diminuer la densité des échantil-lonnages au champ. Par exemple, il peut être

pertinent de trouver une corrélation entre la conductivité électrique à différents endroits dans la parcelle en fonction de la teneur en eau et de la capacité de drainage des séries de sol avec lesquelles on travaille. Toutes ces

données (échantillonnage et conductivité) doivent évidemment être localisées par GPS. Ces méthodes d’analyse permettent de dé-montrer qu’à l’intérieur même d’une seule parcelle, la qualité agricole des sols est loin d’être uniforme. Une diminution et une meilleure répartition des engrais au champ sont faites tout en acceptant que certaines zones, à cause de leur nature, soient moins

fertiles que d’autres. La télédétection hyperspectrale est un type de détection qui recueille par satellite toutes les ondes émises par la surface de la terre en des endroits très précis. Dépendant de la nature même de ce qui émet cette onde, ces dernières seront plus concentrées dans certaines longueurs d’onde précises1. Ainsi, en mesurant les on-des émises par un sol ou une plante, il est possible de déterminer « le contenu en eau de la végétation, l’azote, la chlorophylle et la surface foliaire2 ». Il faut tout de même utili-ser des logiciels très perfectionnés qui permettent de calculer la relation qui peut exister entre les différentes longueurs d’ondes émises et les para-mètres cités précédemment. De plus, les relations trouvées doivent tou-jours être confirmées par des tests réels sur le terrain. Lorsque la techni-que est au point, il est possible de recueillir une quantité astronomique d’informations concernant les diffé-rentes carences pouvant exister dans certaines parcelles pour une culture donnée. 1 Ressources naturelles Canada. 2008. Centre canadien de télédétec-tion. Glossaire des termes de télédé-tection. www.cct.rncan.gc.ca. Page consultée le 20 mars 2009.

2 Ressources naturelles Canada. 2008. Centre canadien de télédétection. L’agriculture de précision. www.cct.rncan.gc.ca. Page consul-tée le 20 mars 2009.

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L’efficacité des mycorhizes, un stéréotype? Jessy Caron, étudiant en agronomie

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Il n’est pas étonnant de nos jours de voir que le domaine de la vente des bio-stimulants prend beaucoup d’ampleur sur le marché nord-américain. L’être humain est de plus en plus conscient qu’en cultivant le sol, il l’appauvrit. C’est pourquoi il faut redonner à la terre ce que nous lui prenons.

L’ajout de mycorhizes consti-tue un très bon investisse-ment au niveau de la flore microbienne du sol et de la masse racinaire. Par contre, pour que ces champignons se développent bien, ils ont besoin d’un minimum de matière organique, d’humidi-té, de fraîcheur et d’air au niveau du sol. Les mycorhi-zes procurent une association symbiotique entre les racines et les champignons. Ceux-ci coloniseront la masse raci-naire afin d’étendre de 100 à 1000 fois la surface d’ab-sorption racinaire. En contrepartie, ceux-ci bénéfi-cieront d’une partie des com-posés carbonés (sucrés) afin de créer un équilibre dans leur relation symbiotique. Aucun engrais de synthèse n’est en mesure d’effectuer ce travail. On doit prendre en considération que les mycorhizes entretiennent une relation spéci-fique avec certains végétaux en particulier.

Toutefois, l’application d’un type de mycor-hize non compatible est sans danger.

L’ajout de mycorhizes constitue un très bon investisse-ment au niveau de la flore microbienne du sol et de la

masse racinaire.

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Il ne s’agit pas d’une simple adéqua-tion un brin marketing… Mais de notre chronique pour le mois d’avril! Comble du bonheur, l’ambiance estivale se fait sentir et nous trouvions qu’il s’agissait d’un moment idéal pour bavarder du Bonheur. Le bonheur est un domaine d’étude multi-disciplinaire (bien sûr!), que se soit en écono-mie, en psychologie, en marketing ou en consommation… Le regard que l’individu pose sur son bonheur n’est pas simple; il peut être aussi varié que le nombre d’humains sur terre. Selon les percep-tions, il est calculable, analysable et paradoxal, mais… en consomma-tion, on le voit comme un état de conscience quasi fondamental qui surpasse la simple satis-faction provenant de l’achat d’un meuble québécois design. Un sondage de l’Indice relatif de bonheur (IRB) a analysé que plus les Québécois ont de l’argent en poche, plus ils en veulent. Simple vous direz… En fait, 28 % des inter-rogés disent en vouloir toujours plus et ce pourcentage de « désir » grimpe à 36 % lors-que les répondants gagnent plus de 80 000 $ par année… Selon le même sondage de l’IRB, il semble-rait plus facile de vivre, en vieillis-sant, avec ce que l’on a. Si l’on compare les baby-boomers avec les 18-24 ans, on voit que 21 % des boomers désirent encore plus d’argent, versus 36 % pour ce qui est des 18-24 ans. De plus, il est noté que 21 % des jeunes gens disent en manquer tout le temps… Il existe énormément de situations d’ambiguïtés dans le merveilleux monde de l’opulence. En effet, un psychologue étasunien a analysé

le cas de plusieurs riches qui projetaient uni-quement leurs aspirations sociales dans le matériel luxueux. Après observations, une conclusion est apparue : ils souffrent d’an-xiété et de dépression… Dans la même veine, on observe qu’en Occi-dent, les populations ont acquis un niveau de vie que l’on considère « tout de même confortable ». Ce qui est paradoxal dans cette histoire c’est que les Occidentaux ne

sont pas devenus plus heureux que les popu-lations vivant dans des parties moins favori-sées du globe… Cela nous fait comprendre les écrits de Boris Cyrulnik : « Le paradoxe de la condition humaine, c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres. » Le concept usé du « voisin gonflable » se rattache à une autre contradiction du sys-tème : le Paradoxe de la classe moyenne. Les aspirations tournent autour de la cour du

Consommation = Bonheur? Sophie Boudreau, étudiante en sciences de la consommation

voisin, mais le but reste tout aussi inatteigna-ble. La rapidité du changement et les modes permettent aux nouveaux rêves d’éclore et, dès le matin, on recommence à vouloir… Malgré ces quelques détails un peu noirs et pessimistes, certains nous disent qu’il est possible de se fier à une recette pour respirer sur la vague du bonheur. Claudia Senik, par exemple, professeure d’économie à l’Univer-sité Paris-Sorbonne et à l’École d’économie de Paris, indique que « le bonheur est un savant dosage entre, d’un côté, l’image que l’on a de soi, de ses actions et du sens qu’on leur donne et, de l’autre, le fait de prendre

plaisir à la vie, qui est indissociable du projet, de l’anticipation, du fait d’être tourné vers l’ave-nir. C’est la manière positive de définir le bonheur. La manière négative, c’est qu’il faut se divertir de l’idée de la mort et de l’ennui : plus on s’en divertit, plus on va vers le bonheur. »

Finale trash C’est avec le sourire que l’on vous souhaite un bon été dans un centre d’achat près de chez vous!

Finale bonbon C’est avec le sourire que l’on vous souhaite un été révélateur ainsi que pleins de beaux moments au soleil!

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Suggestion de lecture pour vos longues journées d’été

« 100 petites expériences en psychologie du consommateur », de Nicolas Gueguen. Un recueil d’expériences en psychologie sociale qui a pour objet de montrer de quelle manière les consommateurs sont influencés au quotidien de manière essentiellement inconsciente lors de leurs transactions. 1 Le Soleil, 16 février 2008 2 Marina Falls, Notes de cours CNS-20404, novembre 2008 3 Les Nourritures affectives, Éditions Odile Jacob, 1993 4 www.oboulo.com

COLLOQUE ORIENTATION CLIENT Le BIC a présenté, le 24 mars dernier, le 1er Colloque orientation client. Cette activité fut organisée pour les étudiants en sciences de la consommation afin de parfaire leurs connaissances en gestion de la qualité et en service à la clientèle. Grâce aux trois conférenciers invités (Mme Nicole Gagné du Bureau de normalisa-tion du Québec, M. Jocelyn Pinet, expert conseil et Mme Pascale Banville du Châ-teau Bonne Entente), les participants ont découvert des exemples d’applications des principes de l’orientation client. Nous remercions les orateurs de leur contribution ainsi que les étudiants présents.

VOX POP POUR LE PLAISIR « Mots qui vous font penser au BONHEUR? »

Selon Mélanie : Joie, amour et santé Selon Steeve : Partage Selon Anie : Amour, argent et bonne bouffe Selon Billy : Cape, air et liberté Selon Olivia : Lumière et Vieux-Québec Selon Jérôme : Partage et éjaculation Selon Anaïs : Amour, amitié et réussite Selon Nicolas : Amour, sexe, amitié et musique Selon Chantal : Sérénité et euphorie Selon Marie-Eve : Sérénité, quotidien et vivre

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Vous avez manqué notre voyage à Saint-Hyacinthe? Rémi Lemay, étudiant en agronomie et président du Club de zootechnie

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Voici ce que vous avez manqué… Le 20 mars dernier, le Club de zootechnie a offert aux étudiants de la FSAA de se rendre à Saint-Hyacinthe afin d’y découvrir deux des fleurons de l’agroalimentaire québécois. Nous avons commencé notre journée par une visite au CIAQ (Centre d’insémination artifi-cielle du Québec) afin d’y recevoir une formation sur l’avancement des recherches sur la géno-mique des vaches laitiè-res. Nous y avons entre autres appris que le Centre collabore présentement avec certai-nes autres installations du genre au Canada et aux États-Unis afin de développer des protocoles efficaces de sélection génétique en vue d’améliorer la semence des taureaux. En fait, ce qu’ils cherchent à faire, c’est d’a-méliorer la fiabilité du transfert génétique des caractères souhaités du taureau chez sa descendance afin de diminuer le nombre de futurs gé-niteurs à se soumettre au programme PEP (Programme d’é-preuve de progéni-ture). Suite à cela, nous avons pris la direction des entreprises JEFO Nutrition Inc., l’une des quelques multinationales québécoises de l’industrie agroalimentaire fondée par M. Jean Fontaine, diplômé en zootechnie de l’Université Laval. C’est lui-même qui nous a fait visiter ses installations et qui nous a ex-pliqué sa vision de l’industrie. Pour résumer, le succès de l’entreprise JEFO Nutrition Inc. se base sur le développement local afin de faire rayonner à travers le monde le savoir-faire québécois. En fait, son entreprise s’est surtout fait connaître grâce à son procédé unique d’enrobage des composants alimen-taires grâce à des gras végétaux. Chez le ru-minant, ce type d’aliment peut traverser le rumen (de pH neutre) sans y être dégradé et être plutôt solubilisé et absorbé au niveau de l’abomasum (pH acide permettant de dégra-der les gras protégeant le contenu des pastil-les). Ce procédé, de même qu’un bon nom-bre de leurs autres produits innovateurs, a été conceptualisé, testé et est produit ici, au Québec, dans les installations de l’entreprise. Fournissant certaines des plus grosses com-pagnies de distribution de moulées et sup-

pléments du Québec, la compagnie s’est diversifiée puisqu’elle possède désormais sa propre flotte de camions de transport, un centre de transbordement par train et une usine de production d’additifs alimentaires sous forme liquide. Faisant office de vision-

naire, l’entreprise est bien résolue à déve-lopper le marché nord-américain et stimuler la demande pour ce nou-veau type de produit.

De plus, afin de dynamiser la consommation locale des pro-duits québécois, l’entreprise a ré-

cemment investi dans un comptoir de vente de produits du terroir. En-courageant les produc-teurs d’ici, Terroir Etce-tera propose de nom-breux produits tels des vins, viandes et au-tres produits raffinés du terroir, de même qu’un bistro et les produits du vignoble Châ-teau Fontaine. Seul vignoble des environs, il

compte présentement 18 000 vignes et est la propriété de M. Fon-taine. Soulignons ces réussites bien de chez nous et merci à tous ceux qui ont participé à la

visite. D’autres activités du même genre sont à venir, donc consultez notre programma-tion sur notre babillard et profitez-en, car toutes nos activités sont gratuites!

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 8

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Déjà le soleil Audrée Gervais, étudiante en géographie

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Déjà le soleil, déjà le vent doux, déjà les vêtements légers, hé oui, ça sent le prin-temps comme on dit. Après une hibernation d’études, de TP et d’examens à n’en plus finir, nos teints hâves sont percutés par de chauds rayons. Il n’y a pas beaucoup de plai-sirs plus simples que de sentir cette chaleur sur notre figure après des mois de gel. J’aime bien le printemps. Cela me réjouit de savoir, primo, que la session achève et que, secundo, les vacances s’annoncent (pour la plupart d’entre nous). Le printemps arrive et est synonyme de libé-ration. Les étudiants, coincés depuis des mois dans d’obscurs sous-sols à la recherche, parfois futile, des réponses à leurs questions (il n’y a pas de mauvais jeu de mots ici), peu-vent enfin prendre un peu d’air sans se geler complètement. Avis à tous les petits bour-geois grassement élevés et soutenus par des parents trop protecteurs, ceci est un texte d’encouragement à ceux qui savent concoc-ter un repas avec des restes de plus d’une semaine, à ceux qui sentent leurs bas le ma-tin en ayant peur qu’ils soient tous sales, ou à ceux qui cherchent un foutu appartement dans Sainte-Foy qui ne coûte pas les yeux de la tête. La belle masse étudiante générale que nous sommes devrait se pencher davantage

sur la chance qu’elle a de pouvoir étudier 60 heures par semaine au lieu de mourir de faim, de soif ou de balles. Nous sommes

chanceux que le plus gros problème de la journée tourne autour d’un autobus raté ou encore d’un devoir remis deux jours trop tard. Tant pis, il faut s’y faire, ces petits mal-heurs contribuent à former l’adulte mature qui sommeille en chacun de nous. Il y a peu de choses dans ce qui nous entoure qui de-vrait nous porter à l’angoisse maladive que nous portons tous plus ou moins. Nous

habitons parmi une société efficace, du moins en partie, et relativement juste socia-lement. En y pensant bien, cela me plaît vraiment. Il y a des imperfections, mais rien n’est de trop grave qu’un bon cerveau ne pourrait résoudre. Cet ensemble décousu de phrases que je vous écris ici n’a absolument pas pour but de vous faire réfléchir, mais simplement de vous faire profiter. Manger le midi avec le soleil en pleine face, sauter d’un bord à l’au-tre du trottoir pour éviter les flaques (ou les automobilistes qui ne savent pas les éviter), manger un bon brie après trois semaines sans en acheter faute de moyens financiers, bref, un ensemble de miniatures satisfactions à l’échelle personnelle qui peuvent grande-ment améliorer notre journée et qui se révè-lent d’une joie immense quand nous pre-nons le temps de les réaliser. Ces belles ré-flexions me viennent d’un homme influant qui, aujourd’hui, m’a fait subitement réaliser (alors qu’en fait ça me pendait au bout du nez) que la vie n’était pas faite que de choix stratégiques. Que parfois, il valait mieux se tromper (oh horreur) que de ne jamais es-sayer. Je lui ai demandé quel était le choix de cours approprié à faire pour ma future car-rière. Il m’a répondu, extrêmement sérieux, que cela n’avait aucune importance, qu’en fait, ce qui allait faire que je me démarque-rais du lot ne concernait pas le nombre de

(Suite page 21)

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Les Maries-Nades Marie-Josée Benoît et Marie-Ève Giroux, étudiantes en agronomie

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La fin de session approche, vous êtes stressés et voulez manger vos émo-tions? Nous vous proposons un dessert qui saura combler vos envies de sucre, mais surtout de potassium! Vous avez sur votre comp-toir des bananes noires et tout sauf appétissantes? Alors cette recette est pour vous!

Voici un gâteau aux bananes simple, à valeur ajoutée, qui ensoleillera votre journée!

PRÉPARATION La première étape est cruciale! C’est grâce

à elle que vous obtiendrez un gâteau moel-leux à souhait (en fait, qui ne sera pas sec).

Couper des bananes en tranches (en ron-delles, pas dans l’autre sens) et les mettre dans le fond du plat en une couche, et y

saupoudrer assez de casso-nade (plus il y en a, mieux c’est, mais pas trop quand même).

Dans un bol, défaire la graisse et le sucre en crème avec un batteur électrique (car ça va beaucoup plus vite qu’un batteur à main).

Ajouter les œufs battus et les bananes. Les œufs n’ont pas né-cessairement besoin d’être battus, mais les bananes ont nécessairement besoin d’être écrasées. Votre batteur vous en remerciera.

Tamiser la farine et le sel. Ajouter au

premier mélange. (À notre avis, le tami-sage est une étape dépassée… Ce sera tout aussi bon sans cette perte de temps. Nous nous excusons auprès des puristes-du-tamisage). Finalement, ajouter le

bicarbonate de soude, la vanille et les noix. Homogénéiser le plus possible. Verser ce fabuleux mélange par-dessus les

bananes préalablement tranchées. Cuire au four à 325 °F pendant 1 h 30. Surveillez-le quand même, ce serait triste

de manquer un si bon gâteau! Pour un petit côté exotique, nous avons fini

par conclure, après de longues discus-sions, que ce gâteau pourrait être délicieux

avec des ananas ou des poires, en plus des bananes dans le fond avec la cassonade. Si

certains essaient ce truc, nous en donner des nouvelles! Un gâteau aux bana-nes, c’est bon quand ça goûte les bananes. C’est la raison pour laquelle on ne vous suggère pas d’y ajou-ter du chocolat. Pour ceux qui ne peuvent

pas résister, mettez-en, mais ne chialez pas si ça ne goûte pas les bananes! Ce gâteau n’est pas trop sucré et peut être dégusté au déjeuner, ou sur le pouce comme collation dans un cours! Surtout, n’oubliez pas! Une banane par jour éloigne les crampes pour toujours!

Bon appétit!

Si vous avez des suggestions, commentaires, insultes ou autres, écrivez-nous à [email protected].

cours d’informatique ou d’analyse du terrain que j’allais faire, mais plutôt ma façon d’être dans ces cours, ma motivation en résumé. Il m’a assuré que l’important était de m’investir dans ce que j’ai-mais et de laisser ma trace. Aucune allusion aux notes, à la moyenne (cote Z) ou encore à la performance. Mais d’où sort-il? A-t-il oublié que j’étudie à l’Université Laval? L’Uni-versité LAVAL! Non, il n’a pas ou-blié. Ce monsieur m’a rappelé la rai-son de me « taper » 60 heures d’étu-des par semaine, sans les cours et sans le travail pour payer le loyer, la passion de faire quelque chose que l’on aime. Après s’être farci le se-condaire et le cégep, il m’a franche-ment dit qu’il était temps d’essayer de me tourner vers des sujets qui me

(Suite de la page 20) passionnaient. Ça peut avoir l’air « kitch » et ça l’est, mais c’est primordial. Donc, je me suis mise à penser, car j’ai le temps parce que

ces temps-ci je suis dans un trou de session, aucune remise de travail, aucun examen, bref, la belle vie si je peux le dire ainsi, et j’ai

pensé que ce conseil de ce fort gentil monsieur valait plus que beaucoup de ceux que j’avais reçus jusque-là. Après avoir réfléchi environ une ou deux minu-tes à ce beau discours et du même jet, écrit ce texte, j’ai pris un bon bouquin, je me suis effondrée dans mon lit et j’ai lu jusqu’à en avoir mal à la tête, fière de comprendre ma place dans ce monde. Après quelques heures de lecture, j’ai commencé à faire mes devoirs, me disant que, malgré mes pensées pro-zens et très relativistes, si je ne remettais pas ce de-voir à temps j’allais perdre 10 %. Je me suis mise au travail et je pioche depuis maintenant deux heures sur la même question. Quelle chance on a tout de même!

À quand des appartements luxueux avec vue sur la mer, à des prix accessibles, à Ste-Foy?

Pour réaliser cette merveille, vous aurez besoin de ces ingrédients simples :

-1/2 tasse de graisse -1 tasse de sucre -2 œufs battus -3 bananes très mûres et très écrasées à la fourchette -2 tasses de farine -1 c. à thé de sel -1 c. à thé de bicarbonate de soude -1 c. à thé de vanille -1/2 tasse de noix

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Occupation double au Comtois! Louise Levesque et Myriane Garon, étudiantes en agronomie

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Potins, potins! Savez-vous la dernière nouvelle du Comtois?

À ce qui paraît, à la dernière Barak, un jeune taureau PEP un peu chaud d’alcool et d’amour aurait embrassé une génisse d’une ferme de maître-éleveur bien connu…

L’autre midi, q u e l q u ’ u n m’a dit que Joseph, le fier représentant de la nouvelle bière « Le

goût du Coq » prenait sa retraite, et ce, deux semaines avant les Jeux interfacs. La panique totale s’est prise chez les organisateurs de la délégation. Qui pourrait bien le remplacer? Suite à une demande grandis-sante au sein de la grande famille du Comtois, un nou-veau comité a vu le jour : GRAIC (Groupe de réflexion sur l’avenir de l’Île de Ca-tane). Le groupe est présentement à la recherche d’une relève pour remplacer les vieux artefacts O’Keefe qui traînent dans leur bureau. Afin de stimuler les nouvelles trou-pes, une conférence intitulée « L’avenir de l’agriculture québécoise se jouera-t-il sur un coup de dés? » ainsi qu’une visite de l’usine internationale auront lieu d’ici les prochaines semaines.

Potin de dernière heure! La seule et unique Claire Lamarche fera sous peu une émission spéciale dans la cafétéria du Comtois ayant pour thème : « J’ai trouvé l’âme sœur à la SAAC! » Madame D’Amour sera bien sûr présente avec son amoureux depuis une certaine SAAC, le nouveau président. Alors, tous les autres cou-ples connus et méconnus qui ont uni leur cœur du-rant cet événement annuel pourront égale-ment témoigner de leur amour devant tout le peuple de TVA. De quoi faire concurrence à Star Académie…

Ah-HA! Vous avez lu toute cette partie d’ar-ticle au complet! Eh bien, vous aussi vous êtes adeptes du phénomène qu’on nomme le « potinage ». Laissez-nous vous exposer no-tre théorie tout à fait scientifique sur ce qui comble certains de vos midis comtoiens. Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un potin? Selon le dictionnaire Le Robert : Potin : n.m. -1655. Surtout au pluriel. Bavar-dage, commérage. Synonymes : Cancan, caquetage, médisance, qu’en-dira-t-on, ru-meur, ragot, placotage. Si nous appliquons le concept des potins au Comtois, ce n’est plus du commérage. Ah non! Il s’agit d’actualité! En effet, il faut se

tenir informé des situa-tions. Le potin du Com-tois est originalement fondé sur des faits vérita-bles ou bien sur des preu-ves tangibles comme des photos dans les ordis de l’AGETAAC. Par exem-ple, il est fort utile de

savoir que la fille courtisée intensé-ment est en arrière-plan sur une photo du Buck-O-Thon en train d’embrasser passionnément votre meilleur ami. Ou

bien que le bel homme en Big Bill est main-tenant fiancé! Ces informations peuvent éviter des situations embarrassantes!

MISE EN GARDE : Ne vous fiez pas aux ragots qui vous laissent croire que le potinage est malsain et

purement féminin. Notre recherche nous a amené à interroger des hommes plus connus du Comtois qui nous ont fait des aveux à propos des potins.

À la question : « Est-ce que les filles sont plus adeptes du potinage que les gar-

çons? », ces jeunes hommes nous ont affirmé que c’était autant un sexe que l’autre. Un candidat a

même déclaré : « Je suis plus potineux qu’une cer-taine présidente d’expertise déchue! » Et aucun n’a osé

s’aventurer sur le terrain glissant à propos de notre deuxième question : « Que penses-tu des gens qui potinent? » Peut-être que dans le fond, tout le monde potine; que ce soit à

la café ou devant une bonne ou mauvaise partie de hockey. Un concept intéressant fut quand même soulevé, celui de potinage ou-

vert et de potinage fermé… De quoi mé-langer même les deux reines du commérage que nous sommes. Voici un exemple de potinage ouvert : « La fille dans la classe de Petits cochons a changé ses cheveux » et de potinage fermé :

« Savoir que M. Untel a trompé sa blonde, c’est poche… » Le Comtois est semblable à un village. Donc, on peut avec certitude appliquer les théories anthropologiques associées aux sociétés en général. Notre recherche nous a entraîné à la lecture en diagonale d’un résu-mé d’un livre trouvé sur Internet (il faut dire qu’on est quand même des filles pressées). Ce livre traitant de l’aspect social du poti-nage a été écrit par M. Robin Dunbar (célèbre anthropologue britannique ayant étudié à Oxford. Donc, il dit vrai! En plus, Wikipédia a une page sur lui!) M. Dunbar pousse même sa réflexion en affir-mant que l’hu-main aurait déve-loppé l’usage du langage non à la chasse, mais bien pour pouvoir po-tiner. Il a donc émis l’hypothèse que le potinage est notre façon de socialiser comme les singes de la jungle qui améliorent leurs relations interpersonnelles en s’épouil-lant. Nous trouvons important de mentionner que M. Dunbar pense que la technologie des télécommunications ne pourra jamais rem-placer les conversations entre ami(e)s qui font partie intégrante de la vie au Comtois. Voici notre hypothèse tout à fait scientifi-que : l’existence de Facebook ne tient qu’à un fil sans le potinage et les nombreux « Ohhh! Elle n’est plus en couple!!! » ou les « Ahhhh! Quelle belle photo de M. Untel trompant sa blonde! » Nous sommes tous potineux. Dans le fond, le potinage nous rend humains, nous ras-semble et surtout, nous permet de nous distinguer des autres espèces. Donc, allez sur le site de l’AGETAAC pour y visionner les photos de la dernière Barak afin d’alimenter vos potins!

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Fatigués de la froideur de l’hiver ?

Vous ne rêvez qu’au

printemps et à ses beaux jours ?

Eh bien, nous avons la

solution qu’il vous faut !

Venez faire un tour au casse-croûte du pavillon

Paul-Comtois. L’équipe du Toast Café saura raviver

votre journée !

Au menu :

Pâtisseries, boissons chau-des, repas chauds et bien

plus encore.

Le tout offert à des prix plus qu’abordables.

N’hésitez pas à venir nous

voir !

Connaissez-vous l’implication étudiante à la FSAA?

Quel est le nom du pavillon de la FSAA et combien de bac y sont enseignés? Que signifie SAAC? Qui était le président d'honneur de la SAAC cette année? Que signifie FSAA? Qui est le doyen de la FSAA? Qui est représenté par l'AGETAAC? Qui organise les Baraks? Nommez trois visites effectuées par le club zoo cette année? À quelle autre faculté l'Agral s'est-il associé cette année? À quelle date se déroulait la journée carrière cette année? Nommez trois clubs ou comités méconnus au comtois? Quel était le thème de la Barak du 26 février 2009? À quelle position la FSAA a-t-elle fini aux jeux Interfacs? Quelle légende chante à la cabane à sucre? Nommez une activité à venir au Comtois? Qui peut écrire dans l'Agral?

Les matantes de l’Agral

Les in et out du Comtois IN: -Avoir un comptoir à l'entrée de son local; -Avoir des bonbons dans son bureau pour attirer la visite (le monsieur power-point

a vraiment des bons bonbons au beurre); -Porter des pantalons Big Bill; -Participer aux activités des clubs (ex: Club Zoo, Phytosol, BrasSTA, etc.); -Scander « I love SAAC »; -Participer aux jeux Interfacs et gagner le souque à la corde over all over all over all; -Aller aux Baraks et savoir qui les organise; -Lire la Feuille de chou, l'Agral, Impact Campus et le Soleil le jeudi (parce que oui,

on a le Soleil uniquement le jeudi); -Suivre avec ferveur le courrier de la Rousse; -Manger au Toast-café afin de sauver notre café; -Suivre le cours de multiplication des végétaux; -Greffer un rosier à sa blonde pour la St-Valentin; -Écouter la Semaine verte et idolâtrer monsieur Duchaine. OUT: -Ne pas savoir où se trouve la cafétéria; -Aimer « les médecines »; -Ne pas participer aux activités parce qu'un seul de vos amis ne veut pas y aller; -Ne pas connaître les toilettes du 00; -Ne jamais avoir mis les pieds dans l'Envirotron ou l'INAF; -Ne pas posséder le T-shirt de la SAAC, des jeux Interfacs, de l'initiation ... à toutes

les années du bac. -Ne pas être au courant que: a) l'Agral est devenu multi-facultaire; b) l'ULtrac fait VRAIMENT un tracteur, pas juste des dessins; c) le Toast-café ne prend pas la carte de guichet; d) il n'y a pas de guichet dans le Comtois.

Les matantes de l’Agral

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L’Berger et ses moutons Renaud Trudel Boisclair, étudiant en agronomie

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Bon dernier Agral à tous. Eh oui, c’est déjà la fin de la chronique hockey pour la session hiver 2009, mais ne vous inquiétez pas, car nous reviendrons possiblement à l’automne. La semaine passée, nous écoutions la chronique « Dans mon livre à moi » à RIS et nous sommes personnelle-ment tombés en amour avec cette chronique. Nous avons donc décidé de vous la faire découvrir. Le concept de la rubrique est qu’une question est posée et ils divulguent les meilleures réponses des ama-teurs de hockey. La première question était la suivante : « Dans votre livre à vous, qu’est-ce qui s’est dit durant la première conversation entre Bob Gainey et Mathieu Schneider? » Et voici notre top 2 des meilleures réponses : 1- Gainey dit : « Avec toi, Brise-bois, Kovalev, Lang et Koivu, on a vraiment une équipe du centenaire. » 2- Gainey dit : « On a pensé à toi parce que tu as le nom parfait pour jouer avec une gang de jam-bons. » Dans votre livre à vous, quels ont été les faits marquants du souper des recrues, dimanche à Dallas? Voici notre top 2 des meilleures répon-ses : 1- Matt D’Agostini a volé deux saco-ches, il bat ainsi le record de Ryan O’Byrne. 2- On a procédé à la remise du tournoi de quilles d’Edmonton. Dans votre livre à vous, quels messages Bob Gainey a-t-il pu avoir sur son répondeur, la semaine avant la date limite des échan-ges? Voici notre top 2 des meilleures réponses : 1- Salut c’est Sergei, sors-moi d’icite, c’est plate Hamilton! 2- Voici ce que l’on pouvait entendre sur le répon-deur de Bob : « Vous avez rejoint la boîte vocale de Bob Gainey, je serai de retour le 4 mars à 15 h. » Pour ce qui est de la question du match de mardi contre Atlanta : « Quelle est votre déception chez les attaquants du CH cette année : A. Higgins, B. Kovalev, C. Koi-vu, D. Kostitsyn »… Nous devons avouer que c’est assez difficile de répondre. Nous avons alors fait un compromis : E. Toutes ces réponses

Pour ce qui est de la prochaine saison, le CH changera beaucoup d’apparence. En effet, avec 11 agents libres, Gainey ne pourra pas tous les mettre sous contrats. Donc, selon

nous, les priorités devraient être Komisarek et Tanguay. Lang pourrait bien être signé pour encore un an ce qui serait un bon move. Les joueurs que nous qualifions de « non » nécessaire pour la prochaine saison sont Kovalev et Koivu. Nous croyons que le CH

doit passer à autre chose. Il serait également possible de voir la venue de Lecavalier à Montréal pendant la saison estivale, mais nous ne nous avancerons pas sur ce sujet. Étant donné que le hockey est de moins en moins populaire aux États-Unis, les direc-teurs généraux de la Ligue nationale de hoc-key se sont réunis pour discuter des nou-veaux règlements qui entreraient en vigueur pour l’année 2009-2010. Le but est de rendre le hockey plus attrayant pour les partisans qui se déplacent ainsi que pour les réseaux de télévision. Ne pouvant aller en Floride pour le meeting, car il doit s’occuper de sa fonction d’entraîneur, Gainey nous a appelé pour nous demander de le remplacer. Nous nous sommes alors rendus à la réunion avec deux idées qui révolutionneront totalement les cotes d’écoute aux États-Unis et même celles au Canada! Premièrement, il faudrait baisser le prix de la bière dans les arénas. Un maximum de 2 $ par bière devrait être obli-gatoire pour tous les établissements de la NHL. Deuxièmement, étant donné que la zamboni passe près de 45 minutes sur la glace, nous avons eu comme idée de la ren-dre plus sexy. Alors, à la place d’une zambo-ni entre les périodes, il y aurait des femmes légèrement habillées réparant la glace avec

des pelles. Finalement, notre dernière recom-mandation serait de remplacer le groupe d’arbitres en place. En ef-fet, les arbitres sont très présents pendant une par-tie et, sérieuse-ment, ils ne sont pas très at-trayants. Avez-vous déjà payé un billet pour aller voir Kerry Fraser arbitrer? Eh bien maintenant, vous paierez pour aller

voir vos favoris ainsi que notre nouvelle crew d’arbitres. C’est ce qui met fin aux chroniques hockey de 2009. Merci de nous avoir suivi tout au long de l’année et à l’année prochaine!

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CHRONIQUE HOCKEY

« Dans mon livre à moi » Charles Ouellet et Mathieu Bisson, étudiants en agronomie

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Le courrier de la Rousse Véronique Leclerc, étudiante en agronomie

Chère Rousse, Je suis dans un terrible dilemme. Pris entre deux feux, pour tout dire. Deux feux qui consument mon cœur, en même temps, ce qui, pour ainsi dire, ne me laisse pas grand temps avant de finir carbonisé entre ces deux flammes. L’une est sombre comme la nuit, exotique et terrible comme une reine : pas de faux pas, pas de blagues dou-teuses, pas de regards vers d’autres décolletés. Mais le masque de cette diablesse tombe lorsque nous nous retrouvons seuls. L’autre est en apparence douce comme un petit chaton, mais c’est que je me re-trouve tout griffé dans le dos après une nuit sau-vage : c’est une panthère. Sans parler des menot-tes… Et je ne sais plus quoi faire, pris entre ces deux images inverses. Une main de fer dans un gant de velours, ou une main de velours dans un gant de fer? D’autant plus que le mensonge me ronge!

Un Phoebus moderne

Cher Phoebus1 moderne, Non mais, fait un homme de toi, mets tes culottes et prend une décision, choisis celle qui t’enflamme le plus et arrête de tanguer entre ces deux belles demoiselles. Cesse de faire l’indécis et affirme-toi. Bien sûr, si tu n’é-prouves de senti-ments pour aucune d’elles, tu peux toujours continuer de vivre comme tu le fais présente-ment, c’est pas n éce s s a i r emen t très très moral comme pratique, mais si ta cons-cience n’en souffre pas trop, rien ne t’en empêche réellement. Par contre, si tu optes pour cette solution, prends bien garde à ceci : « À courir plus d’un feu à la fois, on finit toujours par se brûler ». Bien franchement, en décidant de poursuivre ta relation actuelle avec chacune d’entre elles, tu risques fort probablement de

les perdre toutes les deux. Je ne veux surtout pas te faire la morale, simplement te faire remarquer qu’il ne faut pas trop te demander pourquoi tu as l’impression de carboniser entre les deux flammes qui font battre ton cœur. En revanche, si tu éprouves des sentiments,

ou encore que tu culpabilises parce que tu entretiens plus d’une relation à la fois, alors là, ça change tout. Il te faut choisir. C’est bien malheureux, mais c’est ainsi! Si tu es clairement en amour avec l’une d’en-tre elles, le choix de-vient facile, il ne te reste plus qu’à cesser

ta relation avec la non-élue de ton cœur. Par contre, si tu ressens quelque chose à l’égard des deux filles en question, ça devient un peu plus complexe et un peu plus dur de trancher. D’abord, il te faudrait peut-être déterminer si tu préfères les femmes du type douce et charmante ou plutôt celles du genre sauvage et diablesse. Bien que tes deux flammes présentent à la fois ces deux facettes de person-nalité, il peut toujours être utile de faire l’exercice. Si ni l’une, ni l’autre de ces catégo-

ries ne t’attire plus que l’autre, peut-être fais-tu partie des hommes qui aiment les femmes à double visage, celles qui se cachent derrière un masque et qui se transfor-ment complète-ment une fois plon-gées dans l’intimité.

Peut-être aimes-tu que les apparences soient trompeuses. En fait, je ne sais pas trop comment t’aider à départager entre la femme qui te fait miroiter avec sévérité l’exotisme d’une passion insen-sée, alors qu’au fond cette rigidité n’est que fabulations, et celle qui, en apparence d’une douceur et d’une sagesse mielleuse se révèle

plutôt être féroce et dominante telle une vraie tigresse. En choisissant la première, tu auras l’air du gars un peu soumis, en couple avec une fille de caractère, décidée et capable de tout de

par son charme sombre et bien défini. Mais, rien de tel une fois seul avec elle, ton intimi-té sera toute autre, voire même complète-ment insoupçonnée. Aucunement soumis, tu seras libre et peu contraint aux côtés de cette fille finalement douce et agréable. La seconde donnera l’impression aux gens que tu mènes une petite vie de couple calme et paisible, alors qu’en réalité ce sera tout le contraire. Amouraché d’une véritable petite

démone, tu te feras me-notter et ligoter sauvage-ment, sans que rien ne paraisse jamais. Sinon, si tu n’arrives vrai-ment pas à choisir entre les deux, c’est peut-être signe que ni l’une, ni l’au-tre ne t’es réellement desti-

née. Ensemble, elles répondent peut-être à ce que tu recherches, mais une fois séparées, il n’en va peut-être plus de même. Tu re-cherches dans l’une ce que tu n’arrives pas à trouver dans l’autre et vice versa. Tu n’es véritablement comblé par aucune d’elles.

La Rousse P.S. Eh oui, c’était mon dernier courrier du cœur pour cette année, mais soyez sans craintes, je serai de retour l’an prochain pour répondre à toute vos questions existentielles. Alors, je vous souhaite plein de petits pro-blèmes pour septembre prochain (c’est des blagues)! 1 Phoebus? Comme je juge que ce n’est pas très clair comme signature de lettre, voici de qui il s’agit : en fait, mes recherches m’amè-nent à croire qu’il s’agirait d’un personnage de Notre-Dame de Paris qui serait lui aussi pris entre deux femmes.