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Vendredi 10 octobre 2014 Grande Salle Arsenal 20h00 AVIS DE TEMPETE Direction Wolfgang Doerner Violon Stanko Madic

JEAN SIBELIUS La Tempête, Suite n°1

FELIX MENDELSSOHN Concerto pour violon n°2 PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI La Tempête Durée : 80 minutes + entracte

PROGRAMME DE CONCERT 10 octobre 2014 Jean Sibelius (1865 - 1957) La Tempête, Suite n-1 En mai 1925, le Théâtre Royal de Copenhague demanda à Sibelius de la musique pour une nouvelle production de La Tempête de William Shakespeare. Johannes Poulsen, le metteur en scène, passa plusieurs semaines avec Sibelius expliquant ses idées et explorant les possibilités musicales. La partition devait être livrée au plus tard le 1er septembre. Sibelius accepta de se conformer à ce calendrier. Mais la première fut reportée et la création se fit au Théâtre Royal de Copenhague le 16 mars 1926. La musique originale pour La Tempête est la plus ambitieuse des musiques de scène de Sibelius. Dans sa forme originale, la partition est composée de trente-quatre numéros (dont certains morceaux brefs répétés) pour solistes, chœur et orchestre. En 1927, Sibelius réarrangea la partition et publia deux Suites qui traduisent de manière intéressante les différents genres d'expression musicale de la tempête, que précède un important Prélude. Les mouvements dans les Suites ne suivent pas l'ordre original au théâtre. Ils sont, soit des portraits de personnages, soit des accompagnements de scènes spécifiques dont quelques-uns ont été considérablement révisés pour le concert. Dans certains cas, Sibelius a fondu plusieurs des parties pour le théâtre (parfois très éloignées les unes des autres dans la pièce) en un seul mouvement pour le concert. Dans la Suite n°1 se succèdent le Chêne, Humoresque, Caliban, les moissonneurs, Canon, Scène, Intrada-Berceuse, Entracte-Le chant d'Ariel dans lesquels les sonorités dissonantes anticipent le dernier mouvement La Tempête où la force descriptive puissante et l'atmosphère dense trouvent leur apogée. 1925 Événements contemporains En Allemagne, le Général Hindenburg devient Président. Hitler publie « Mein Kampf ». Mussolini instaure les lois fascistes. Institution du suffrage universel au Japon. En France une nouvelle danse fait fureur, le charleston, introduit par Joséphine Baker. Mort de Clément Ader pionnier de l’aviation. Mort d’Erik Satie. Œuvres contemporaines Prokofiev Symphonie n-2, Ravel L’Enfant et les Sortilèges, Busoni Doktor Faust, Berg Wozzeck, Chostakovitch Première Symphonie, Gershwin Concerto en fa pour piano.

Félix Mendelssohn (1809-1847) Concerto pour violon et orchestre n-2 en mi mineur op. 64 Allegro molto appassionato – Andante – Allegretto non troppo, Allegro molto vivace Création le 13 mars 1845 par Ferdinand David au violon et l’Orchestre du Gewendhaus de Leipzig sous la direction du compositeur danois Niels Gad. Le Concerto pour violon en mi mineur de Mendelssohn, au naturel confondant, est pourtant le fruit d’un travail acharné. Il fallut six ans au compositeur pour en venir à bout. Tout dans cette œuvre donne un sentiment diaphane, comme si le violon planait au-dessus de l’orchestre. Dès l’Allegro molto appassionato initial, le soliste prend la parole et ne la quittera plus, l’orchestre, souvent discret, ne s’épanouissant que dans les tutti. L’Andante débute sans transition (Mendelssohn avait horreur des coupures) et son lyrisme cristallin est l’expression d’une passion contenue. Un nouvel enchaînement conduit au final, très enlevé, véritable danse des elfes entretenue par les sautillements de l’archet. De fait, cette œuvre d’une élégance suprême n’a cessé depuis de connaître un succès qui ne s’est jamais démenti. Sans doute sa douleur mélodique a-t-elle contribué à une réputation qui en fait l’un des chevaux de bataille de tous les plus grands violonistes. 1844 Événements contemporains Régime politique en France : monarchie de juillet, règne de Louis-Philippe, gouvernement de Guizot. Naissance de Nicolaï Rimski-Korsakov. Œuvres contemporaines Mendelssohn Concerto pour violon, Schumann Quatuor pour piano et cordes, Berlioz Ouverture du Carnaval Romain ; le compositeur publie la même année son Grand Traité d’Instrumentation et d’Orchestration moderne. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893) La Tempête Quatre ans après Roméo et Juliette, Tchaïkovski revient à Shakespeare. Après avoir donné avec succès sa 2e Symphonie, il écrit au critique d'art Vladimir Stassov en lui demandant de lui soumettre une idée de poème symphonique. Celui-ci ne tarda pas à répondre en proposant trois thèmes. Le premier qui lui était venu à l'esprit étant La Tempête de Shakespeare « celle-là même qui avait servi à Berlioz pour ses magnifiques chœurs dans Lelio ». Les deux autres, qui ne furent pas retenus, Ivanhoe et Tarass Boulba. Dans cette même lettre, Stassov donnait déjà quelques indications de base du programme : une tempête est déchaînée par un magicien. Elle fait sombrer un navire transportant l’un des héros qui trouve ainsi l’amour sur une île déserte où résident des exilés. Tchaïkovski dans sa réponse lui demande une précision importante : « Faut-il qu’il y ait une tempête dans La Tempête ! Faut-il représenter les éléments déchaînés dans l'ouverture d'une œuvre ou, c’est précisément cette circonstance fortuite, qui sert de point de départ pour toute l'action dramatique. Ce serait bizarre de faire l’économie d'une tempête dans une œuvre symphonique servant d'illustration à la Tempest. Mais s'il faut une tempête, à quel endroit la placer, au début ou au milieu ? » Stassov

répondit en affirmant la nécessité d'une tempête qui serait séparée de la description initiale de la mer. Tchaïkovski fut satisfait du programme de Stassov tout en déclarant qu'un sujet aussi poétique nécessitait une finition parfaite, et qu'il retiendrait son impatience habituelle pour s'y consacrer au moment le plus propice. Il promit à Stassov de lui dédier l'Ouverture. C'est au cours de l'été de cette année 1873 que fut écrit, en l'espace de dix jours, le brouillon de La Tempête, dont l'instrumentation fut effectuée en septembre-octobre à Moscou. La première exécution eut lieu le 7 décembre 1873 à Moscou sous la direction de Nikolaï Rubinstein. La direction de la Société musicale russe versa à Tchaïkovski une prime de 200 roubles. L'année suivante, La Tempête fut donnée à Saint-Pétersbourg, dirigée par Napravnik. La musique de Tchaïkovski se concentre sur l’épisode de la tempête en elle-même et sur la rencontre amoureuse qui s’ensuit. L’œuvre s’ouvre de façon très figurative sur le souffle des vents, le clapotis de la mer aux cordes, le murmure des cuivres annonçant l’orage. Progressivement, par une attaque des cordes, l’entrée des percussions et les cris plus aigus des vents, l’atmosphère de la tempête en mer s’installe ; la houle monte, le naufrage tangue. Puis c’est le drame, les cuivres hurlent, les flûtes crient, les cordes ondulent, les percussions grondent, le navire sombre ; la dérive commence et l’espoir naît. L’île des exilés apparaît et le naufragé y accoste, porté par le même thème calme des vents qui ouvre l’œuvre. Après une courte phase d’errance, toujours poussé par les vents, il rencontre l’amour et la pièce se termine sur cette note langoureuse. Sur le préambule de la partition figure le résumé du programme : « La mer. Le magicien Prospero envoie son serviteur l'elfe Ariel provoquer une tempête qui causera le naufrage du navire qui transporte Fernando. Une île magique. Premiers symptômes timides de l'amour entre Miranda et Fernando. Ariel. Caliban. Le couple amoureux s'abandonne à l'enivrement de la passion. Prospero renonce à son pouvoir magique et quitte l'île. La mer. » 1873 Événements contemporains Décès de Napoléon III. Naissance du compositeur Serge Rachmaninov. Mac-Mahon est élu Président de la République. Instauration du septennat présidentiel. Retrait des forces d'occupation allemandes, à l'exception de l'Alsace-Lorraine, qui a été annexée. Mort de Livingston en Afrique. Les sergents de ville sont remplacés par les gardiens de la paix. Œuvres contemporaines Johann Strauss Sang viennois, Verdi Requiem.

Wolfgang Doerner Chef d’orchestre

Né à Vienne, où il a étudié la direction à la Hochschule für Musik, Wolfgang Doerner a participé à des master classes avec Sir Charles Mackerras, Rolf Reuter et Franco Ferrara. En 1984, il remporte le premier prix du 34è Concours International de Direction à Besançon, et commence une carrière internationale comme chef d’orchestre. Il a été directeur musical de l’Opéra de Lübeck (Allemagne) et assistant de Lorin Maazel (Orchestre National de France – Paris). Wolfgang Doerner dirige régulièrement de nombreux orchestres en Allemagne, Autriche, France, Luxembourg, Italie, Suisse et dans le monde tels que l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre Régional de Cannes Provence Alpes Côte d’Azur, l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Accademia di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre Capitole de Toulouse, le Dresdner Philharmonie, l’Orchestre National de la Radio de

Bucarest, etc. Il dirige fréquemment des opéras à Vienne, Graz, Berlin et Paris, a participé à la création à Paris de Welcome to the Voice au Théâtre du Châtelet (avec entre autres Sting, Elvis Costello, Sylvia Schwartz), et enregistre régulièrement pour la radio et la télévision : Radio France, RTL, WDR, SWR, SR… Wolfgang Doerner est régulièrement invité à des festivals tels que “Prestige de la Musique” et le “Festival de musique sacrée” (Paris), le “Wiener Sommer” et “Carinthischer Sommer” (Autriche), le “Festival Kvarner” (Croatie) … Depuis plus de 20 ans, il est le premier chef invité de l’Orchestre Pasdeloup (Paris) avec qui il a visité un répertoire très large allant du classique et romantique au contemporain avec de nombreuses créations mondiales. Il a initié avec cet orchestre un cycle de concerts avec Lieder et symphonies de Gustav Mahler, qui ont été salués par la presse, et a reçu en 2011 la Médaille d’honneur de l’Orchestre. Professeur de direction d’Orchestre à l’Université de Musique de Graz depuis 1993, il dirige également plusieurs orchestres de jeunes et donne régulièrement des master classes de direction au Festival « Micul Paris » (Bucarest), qu’il a co-fondé en 2008. En 2011 il est à l’initiative du premier Concours International de Direction de Bucarest, dont il assure les fonctions de Secrétaire Général et de président du jury. Outre son activité de chef d’orchestre, Wolfgang Doerner est Docteur en musicologie et consacre beaucoup de son temps à différentes recherches. Il a fondé la Société Joseph Lanner à Vienne qui répertorie les œuvres de ce compositeur. Il travaille également comme éditeur d’oeuvres de Joseph Lanner, Johann et Josef Strauss ainsi que pour les Concerts Populaires du Nouvel An de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. Il sera dès la saison 2013/2014, à la tête de plusieurs concerts de l’Orchestre Régional de Cannes PACA, et rendra avec l’Orchestre Symphonique Pasdeloup, un hommage à France Clidat au théâtre du Châtelet en mars 2014 avec la participation d’Anne Queffélec.

Stanko Madic Violon

Stanko Madic est né à Belgrade en 1984. C’est dans cette même ville qu’il débute l’étude du violon à l’âge de 6 ans avec Robert Toskov à l’école de musique « Stanislav Binicki ». En 1995, il intègre la « Stevan Mokranjac school » où il travaille avec Dejan Mihailovic. À14 ans, Stanko Madic entre à l’Université des Arts de Belgrade. Son remarquable travail lui vaut les plus hautes distinctions, celles remises aux brillants élèves de la section cordes : « Merima Dragutinovic » et « Meri Zezelj-Majer ». Puis, il obtient une bourse de la Serbian Royal House Karadordevic. Stanko Madic est diplômé à 19 ans de l’Académie Novi Sad (classe du professeur Mihailovic). De 2002 à 2008, il travaille à l’Académie Novi Sade comme professeur assistant de Megumi Teshimpa, et dans le même temps, il suit des masterclasses. De 2008 à 2011,

Stanko Madic est membre de l’Orchestre symphonique du célèbre Semper Opéra et de la Staatkapelle de Dresde. En 2012, il intègre l’Académie de musique « Karl Maria von Weber » de Dresde dans la classe d’Igor Malinovsky. Depuis 2011, il est Konzertmeister de la Staatsphilharmonie de Nuremberg. Stanko Madic est lauréat de nombreuses compétitions et prix internationaux. Il se produit aussi bien en musique de chambre qu’avec des orchestres à travers l’Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique, aux côtés d’artistes prestigieux comme Zubin Mehta, Sir Colin Davis, Martha Argerich, Lang-Lang et bien d’autres. Il a enregistré pour RTS, Artlink, RAI et MTV. Stanko Madic joue sur un violon Carlo Carletti de 1908 prêté par la Commerzbank Nuremberg.