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Avertissements

Les rimes que voici ne sont qu’inventions Et leurs protagonistes ne sont que fictions,

Donc toute ressemblance entre les personnages Que vous rencontrerez tout au long de ces pages

Des personnes vivantes ou bien ayant vécu Ne serait que le fruit d’un hasard absolu. Si réel et écrit se trouvent en convergence C’est sans doute le fait d’une coïncidence

Et si des faits précis sont ici désignés, C’est afin d’obtenir des textes animés.

L’érotisme à l’humour se liant par moment Il est parfois paillard jamais inconséquent. Mais Il est évident que quelques aventures Nécessitent la prise de prudentes mesures.

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« Mieux est de ris que de larmes écrire pour ce que rire est le propre de l’homme »

François Rabelais

Bien que classés ici par ordre alphabétique Ces poèmes n’ont pas entre eux de dépendance, Le lecteur non astreint à quelque obéissance Pourra s’y promener sans suivre de logique.

Ils ont été écrits afin de le distraire L’humour associé au baroque, au galant, Érotisant un peu se fera nonchalant En se parant de rimes afin de mieux lui plaire.

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Ah ! Le bel engin !

C’est sans être jaloux, que je vous dis tout franc, Il avait un très bel engin reproducteur L’aspect en était lisse ayant de la douceur Et caresser l’objet n’était pas déplaisant.

L’appareil était chaud dès qu’on l’utilisait On était étonné par sa grande endurance Une simple demande et il reproduisait Rythmant l’opération à votre complaisance.

Touché au bon endroit il démarrait très vite On pouvait aisément en tirer le meilleur Mais hélas sans courant l’on peste et l’on s’irrite Il devient inutile le beau photocopieur.

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L ’Aimable Gwendoline et l’étrange sorcière

Gwendoline, une blonde, vivait au moyen-âge, Dépourvue de souci cette jolie gamine, Voulant de champignons cueillir une cuisine Entra dans la forêt écartant le feuillage.

C’était un bois affreux, habitat de sorcières, Le diable s’y faisait D.J. lors de sabbats On y jouait du luth et de l’ocarina Des ogres interdisaient l’accès aux clairières.

La belle téméraire, cueillit en s’en moquant, Un grand panier de cèpes en vingt minutes à peine ; Les bruits les plus divers l’eurent laissée sereine Si elle n’avait perçu un appel déchirant.

C’était Malédicta la sorcière aux lorgnons, Les ayant oubliés, elle avait, c’est terrible, À un vil piège à loup donné son pied pour cible Et avait appelé la fille aux champignons.

Verruqueuse et louchant, le chignon en bataille, La vieille, d’un sort soudain, fut dame séduisante Elle dit : ma jeune enfant voyez je suis souffrante Et ne puis me sortir de l’infâme tenaille.

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Gwendoline se montra alors très charitable, Taillant une badine avec son couteau suisse, Elle écarte les mâchoires du piège maléfice, Libère Malédicta qui lui dit fort aimable

Je ne puis accepter une telle action Sans exaucer un vœu ou vous rendre un service Je vais de Belzebuth user d’un artifice Pour que vous soit donné la compensation.

Elle prépare sur le champ un bouillon de sorcière Du sang de chauve-souris, un peu de mandragore, De la bave de dragon séchant dans une amphore. Deux gouttes de venin d’un serpent de bruyère.

Elle mit le philtre noir dans un petit flacon En garda un soupçon pour une cause obscure Disant d’abord la belle en vous changeant d’allure De l’absolue beauté vous serez le canon.

Digne d’Ici-Lutèce et de Gaule-dimanche Vous aurez vos portraits dans Voissa et Gali Votre visage doux restera si joli Que de beaux compliments vous aurez avalanche.

Gardez ce vœu liquide et ne le sortez pas Avant d’avoir voulu un bonheur absolu Versez-le dans le feu et le moment venu Votre vie deviendra un éternel gala.

Gwendoline ramena ses champignons à cuire Elle avait un faisan qui n’attendait plus qu’eux Elle en donna un bout à son félin chartreux Le plat délicieux avait tout pour séduire.

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Hélas la pauvrette en son panier laissa Se glisser un intrus qui la rendit patraque Un bleuâtre bolet, méchant aphrodisiaque, Qui vers l’obscur désir vivement la poussa ;

Elle eut alors recours au don de la sorcière Disant changez mon chat en un jeune homme ardent Ce serait à mes yeux l’idéal présent Pour mettre dans mes nuits une tendre lumière.

Ce qui fut dit fut fait, plus que son espérance Sortit du vieux chartreux en moins d’une seconde Une beauté de prince adoré de la blonde Mais ne répondant pas à la plus douce avance.

L’ancien-chat déclara c’est une triste fable Ma pauvre Gwendoline à l’esprit peu futé Si vous vouliez de moi pour votre intimité Ne point me faire couper eut été préférable.

Ils en pleurèrent tous deux mais en dernier recours Le prince retournant dans le bois aux sorcières Trouva par sa beauté et ses belles manières Une dame à balai qui lui porta secours

Elle lui dit bel enfant je connais votre histoire Je ne puis vous laisser en l’état à votre âge Et à la condition d’assurer le rodage Je vais vous redonner l’initial accessoire.

Le prince et Gwendoline très heureux ont vécu Mais pas le premier soir le rodage obligeant, Ils eurent comme de coutume un grand nombre d’enfants Légèrement cornus avec le pied fourchu.

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À vieille histoire, vieux rire !

Un monsieur avait eu un accident de chasse, Il vit tant de docteurs qu’à la fin il se lasse ;

Des plombs malencontreux percèrent son oiseau Et l’appareil guéri, avait des trous en trop.

Faisant de la musique il retrouva l’espoir Car il apprit la flûte avec les cours du soir

On lui montra alors comment placer ses doigts Pour qu’en bouchant les trous il sache pisser droit.

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Barbe bleue ! Enfin la vérité !

À la bibliothèque ayant passé du temps Un parchemin ancien plusieurs fois séculaire M’a dit la vérité sur l’histoire populaire De barbe bleue le sieur sur lequel on vous ment Il était franchement tarte et ne séduisait pas Mais il avait des sous ce qui parfois attire ; D’une dame aimant l’or au point qu’elle en soupire Il acheta un jour les séduisants appâts.

À l’époque il avait une simple barbe grise Mais comme au baldaquin il était un peu mou La belle délaissée lui montra du dégoût Et l’ayant égorgée au frigo elle fut mise. Il eut plusieurs épouses qui au congélateur Montraient qu’il n’aimait pas qu’on fasse une critique D’une rigidité quasi problématique Ne pouvant être amant il devenait tueur.

Pourtant grâce au conseil de son apothicaire Il sut un jour trouver une dame cupide Qui de ses picaillons était assez avide Et que la barbe grise put alors satisfaire Les belles pilules bleues prises trop abondamment Plurent à son épouse effroyable vorace Mais, effet secondaire incroyable et tenace, Lui tintèrent la barbe irrémédiablement.

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Le bleu de barbe est laid, son épouse prit peur ! Et lui dit c’est fini vous ne me touchez plus Avec ces comprimés vous poussant à l’abus Vous me feriez des stroumpfs ce serait un malheur.

Le barbu insista descendant de sa chaise Dit, maintenant, ici, il faut que je câline L’effet de mes pilules sauvagement me mine Si je t’attrape ma chère il faut que je m’apaise.

L’épouse avait sa sœur qui logeait dans la tour Elle lui dit ma sœur Anne attrape ton portable Appelle mes deux frères tu seras bien aimable Le bleui de la barbe veut me faire la cour. En attendant les frères venant en Ferrari Anne qui s’ennuyait vint à tourner des pages L’un d’eux plein de talent rendit un tel hommage Qu’elle eut le sensoriel en plein charivari.

Et quand on demanda ne vois tu rien venir Sous l’influence du page s’activant à sa joie Je sens par cette route le plaisir qui foudroie Occupe ton barbu et laisse-moi finir. Bref, les frères arrivèrent ! Plus de points au permis, Mais ils sauvèrent la sœur de la barbe en chaleur C’est dans une oubliette qu’il perdit sa couleur En laissant son épouse à l’abri des soucis

On dit que les deux frères trouvèrent récompense Aux chambres du château avec quelques mignonnes Appréciant leur art de traiter leurs personnes Deux indiennes connaissant le physique suspense Je n’ai pas vérifié mais vous pouvez me croire L’une s’appelait Kama, l’autre Soutra je pense, Je ne parlerai pas de leur grande expérience Car lecteurs ce récit serait une autre histoire.

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Canicule et frustration

La dame du troisième explique à sa voisine En été, mon mari a moins d’attention, Plus de baisers donnés sans limitation La chaleur ne vaut rien à son humeur câline.

Je vois de mon balcon cette douceur divine, Votre époux vous montrant constante intention Vous donnant de caresses la satisfaction Ma chère que faites vous pour que l’amour le mine

J’ai souffert comme vous lors des temps chauds et lourds Mon conjoint oubliant les douceurs de l’amour Mais j’ai trouvé remède à cette triste chose

D’une amie j’ai suivi le conseil fort propice Quand la température élevée l’indispose Pour séduire mon mari je l’appâte au pastis.1

1 Avec modération la chose est évidente

La cirrhose d’août est la plus virulente.

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Celle qu’on ne séduit pas !

Je serai doux Morphée autant qu’il le faudra. Un léger peau-à-peau sans hâte sensuelle Des baisers ignorant toute audace réelle Je sais que je ne puis me sortir de vos bras.

Une petite place à l’abri de vos draps Assez près pour donner ma chaleur corporelle Un contact discret contre la soie charnelle Sans oser présager de ce qu’il adviendra.

La froidure qui vous nuit sans doute provoquera Mes baisers un peu chauds sur vos lèvres si belles Des caresses pourront devenir moins vénielles Mais aucun feu caché ne vous menacera

Sans excès de manières sans le moindre apparat Je ne proposerai ni de joie matérielle Ni de jeu nous menant à l’envie graduelle Evitant tout désir qui se présentera.

Morphée je suis à vous quand votre corps voudra Dans la nuit absolue ou au feu des chandelles Les ombres des appas devenant irréelles. Mais hélas on ne peut que dormir en vos bras !

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Cette nuit…

Cette nuit je serai les yeux Qui fixeront La mer où les bateaux houleux T’emmèneront

Je verserai en ton oreille Le bruit des flots Le sifflement du vent qui veille Sur l’étambot

Je te décrirai les voyages Où l’on se perd Dans l’océan des doux mirages Gouffres amers

Tu accéderas aux pays Où tout est beau Dont tu garderas en l’esprit Tous les joyaux

De villes nouvelles éblouis Tes yeux verront Les arts qui montrent de l’oubli Les grands fleurons

Cette nuit je serai la langue Te récitant Les poèmes où le cœur qui tangue Se sent amant

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Les images sortant du cœur Et de l’esprit Le cri poussé par le rimeur Même maudit

Les sonnets de plumes agiles De vers épiques Les prolifiques volubiles Rimes antiques

Les musiques de belle prose Berçant l’oreille Le mot fou qui soudain s’impose Comme un soleil

Et je te dirai à voix basse Les vers des jeux Où l’amour tendrement enchâsse Les pires feux

Cette nuit je serai l’oreille Aux harmoniques Libérant à flot la merveille De la musique

Entends la soudaine cadence C’est une époque Où apparait dans l’excellence Le jeu baroque

Romantise les timbres doux C’est une extase De l’opéra écoute tout L’ouïe s’embrase

Puis de cadences asymétriques Bat le tempo