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Aux origines…

Gens de pied et francs-archers

Des bandes de Picardie à la guerre en dentelles

De l’amalgame aux Cents-Jours

Waterloo à Verdun : renaître et vaincre

Engagés pour la France, ici et là-bas : de la ligne Maginot aux OPEX

Gaulois et Francs : du choc frontal à la manœuvre

Le XVIe siècle : grand siècle guerrier

« Les temps des petites armées faisant de grandes choses »

Le renouveau tactique

Second Empire: la gloire et la défaite

Rosalie et ses poilus

Un siècle de transformation

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1ÈRE PARTIE :L’INFANTERIE AU FRACAS

DE L’HISTOIRE

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AUX ORIGINES DE L’INFANTERIE FRANÇAISE

« Aussi, une infanterie bien constituée est-elle, bien plusqu’une cavalerie, un indice certain de civilisation avancée,car elle suppose l’initiation du peuple tout entier à cesentiment sublime qu’on appelle patriotisme, et lareconnaissance de son aptitude à prendre part aux affairesles plus sérieuses de son pays. Il faut d’ailleurs observer quela force de l’infanterie réside principalement dans l’ordre, ladiscipline et la combinaison savante des mouvements, tandisque le courage individuel et l’impétuosité du choc peuventsuffire pour rendre la cavalerie redoutable. »

Ces lignes du général Louis Susane, rédigées en 1849 dans lasomme qu’il consacre à l’Histoire de l’ancienne infanteriefrançaise, mettent en exergue à la fois l’importance del’infanterie dans la constitution d’une Nation et son rôleéminent au sein d’une une armée. Dans la portion civilisée del’Antiquité, les Grecs et les Romains mettent en œuvre uneinfanterie fortement organisée.Avant Rome, la phalange grecque est la formation de combat

majeure. Inventée par les Sumériens, elle est perpétuellementaméliorée par les cités-états. La phalange atteint son sommetsous Alexandre le Grand et lui offre de nombreuses victoiresde la Perse à l’Inde. Équipés de longues lances, les fantassinsgrecs forment une masse compacte, bien plus efficace enattaque qu’en défense. La charge frontale est le mode d’actionprivilégié. Soutenue par l'infanterie légère et la cavalerie, laphalange d'Alexandre le Grand reste longtemps sans rivale.Elle est pourtant très vulnérable, dès qu’on l’attaque sur lesflancs ou les arrières. La bataille de Cynoscéphales en 197avant J.-C., entre les phalanges macédoniennes et les légionsromaines, marque la fin de la suprématie de la phalange et lavictoire des Romains lors de la Deuxième guerre deMacédoine (200-197).

Cette méthode impose de standardiser la doctrine tout endéveloppant un sens aigu de la discipline et une cohésionapportée par l'idéal de citoyenneté romaine.L'infanterie romaine se déploie sur trois lignes de huit rangsde profondeur chacune, en une formation appelée triplexacies. En première ligne, les manipules d’hastati laissent desespaces entre elles. Les principes et triarii des deuxièmes ettroisièmes lignes font de même en se positionnant dans lesintervalles. L'infanterie légère ou vélites se tient, quant à elle,en ligne continue. Cette formation reste la règle pendantplusieurs siècles. Les vélites sont progressivement intégrésdans le corps des légionnaires et les légions sontuniformisées en grandes unités manœuvrant comme lescohortes.

Les puissantes légions romaines sont longtemps restées lemodèle de la plupart des unités combattantes. Notons que lesGaulois, une fois soumis à Rome, y tiennent une bonneplace. La fameuse dixième Légion, surnommée l’Alouette,est une pièce maîtresse dont César ne se séparait jamais. A lachute de l’Empire romain, les nouveaux maîtres de la Gaulen’ont pas d’armées à l’organisation régulière et s’ilscombattent majoritairement à pied, il ne s’agit pas d’uneinfanterie, mais de hordes indisciplinées s'appuyant plus surle courage individuel et l'effet de masse que sur uneorganisation tactique rigoureuse.

L’art de la guerre romain repose sur une puissante infanteriesoumise à un entraînement et à une discipline rigoureuse,soutenue par une logistique et une organisation flexibles. Lesautres puissances autour de la Méditerranée, Carthage, laMacédoine, les tribus gauloises et germaniques ou l'EmpireParthe sont alors repoussées voire détruites par les légions quis'adaptent aux tactiques de leurs ennemis. Les tactiquesromaines évoluent de la manœuvre d’une petite unité à desopérations massives.

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Tandis que la féodalité s’impose peu à peu comme nouvelleforme de gouvernement de la France, elle s’accompagne pendantsept siècles d’un état d’esprit peu favorable au développement del’infanterie. Le culte de la chevalerie, les récits glorieux de sescombats, génèrent un certain dédain pour le service des « gens depied ».Hugues Capet n’est pas alors le plus puissant des seigneurs. Ences temps féodaux, il s’agit pour le suzerain ayant besoin detroupes de faire référence à son droit d’ost. C’est avec cette« première » armée française que les Capétiens livrent bataille.Au sein de l’ost, le combat des gens de pied est progressivementl’apanage des valets d’armes, serfs pour la plupart. Il faut voir làl’origine de la redoutable infanterie française, et d’un nomauquel elle donne vite ses lettres de noblesse.Les fante, qui désignent en italien ceux qui combattent à piedsuivant de près le baron, ont donné fanteria et fantaccino,adoptés au XVIème siècle en France pour infanterie et fantassin.Avec la révolution féodale, les villes les plus imposantess’évertuent à conserver une forme d’indépendance.Louis VI le Gros (1108-1137) institue les milices communales,premières troupes régulières d’infanterie, constituées devolontaires parmi les plus forts et les plus hardis, auxquels lecuré de la paroisse confie la bannière du saint patron de celle-ci1.Le roi Philippe Auguste (1180-1223), par la constitution descorporations d’arbalétriers, veut se doter d’une infanteried’élite, placée sous sa protection sous réserve du service deguerre. On sait le rôle des milices communales du Nord et desarbalétriers lors de la victoire de Bouvines le 27 juillet 1214,évènement politique central dans l’élaboration du sentimentnational, et dans la relation de la France et de son Armée.Saint Louis (Louis IX, 1226-1270) crée même la charge degrand maîtres des arbalétriers, qui prend rang juste après lesmaréchaux de France. Elle sera remplacée en 1544 par celle decolonel général de l’infanterie._________________________________________1. Premier emblème ou fanion d’unité élémentaire en quelque sorte.

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Clovis 1er

Mérovingiens Carolingiens

Dagobert 1er

Tolbiac

481 511 751 986623 639

Charlemagne768 814

Roncevaux496 778

Lothaire

954

Siège de Paris885-887

Siège de Verdun985

Clovis (481-511), converti au christianisme, réunit le pouvoirde chef des Francs et de consul des Gallo-romains. Il pose lespremiers fondements de la discipline militaire. Tous leshommes libres, Francs et membres des cités gauloises, sontastreints au service militaire. Le soldat (miles) devientl’équivalent de l’homme libre. La hiérarchie s’institue.Derrière le roi viennent les ducs (duces), généraux en chefs,chargés des provinces, puis les comtes (comites) oucompagnons du chef, à la tête des cités et de leurs territoires.Les bénéficiers, officiers, puis les hommes de troupes(milites) parachèvent cette première articulation d’armée. Elleatteint son plein essor sous Charlemagne.

GENS DE PIED ET FRANCS-ARCHERS

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L’infanterie de la revanche s’organise rapidement, toujours au rythmedes évolutions de son armement. Dès 1874, elle est dotée du fusilGras, calibre 11 m/m, qui pour la première fois emploie une cartoucheà étui métallique. Le système d’armé du Gras révolutionne la cadencede tir qui passe à neuf coups à la minute.

Les progrès de la balistique permettent d’accroître la vitesse initialetout en diminuant le calibre, et par là-même l’emport en munitions dufantassin. Ainsi, le fusil à répétition modèle 1886, dit Lebel du nom deson créateur, colonel homonyme. Fusil à répétition, il permet au soldatd’éviter de prendre les cartouches une par une au profit duremplissage d’un magasin tubulaire sous le canon, une véritablerévolution. Le calibre se réduit à 8 m/m et la dotation individuelled’emport s’accroît à 88 cartouches. Plus tard, à partir de 1907,apparaissent les chargeurs sur le fusil. Le Lebel sera ainsi modifiépour devenir pendant la Grande Guerre le fusil Berthier 1907-1915.

Le début du siècle voit également le développement accéléré desarmes automatiques, en particulier la mitrailleuse, organisée pour letir en rafales grâce à l’automaticité du chargement, en particulier àpartir de la maîtrise de l’emprunt des gaz. Les mitrailleuses Saint-Etienne de 1907 puis Hotchkiss de 1914 équipent successivementl’infanterie française. Chaque régiment se voit adjoindre trois sectionsde quatre pièces dont la doctrine d’emploi n’est pas stabilisée audébut de la guerre. Considérée initialement comme un armed’appoint, elle n’influe pas immédiatement sur les tactiques del’infanterie. La stabilisation du front à l’automne 1914 en faitcependant l’arme défensive par excellence.

La tactique de l’infanterie s’adapte peu à peu avec plusieursrèglements successifs qui égrènent la période entre la défaite de 1871et la Grande Guerre. Celui de 1875 affirme que « l’action de feu estprépondérante ». En 1884, c’est la primauté de l’offensive qui est àl’honneur dans le nouveau règlement puis en 1904, il est décrété« qu’avec l’armement moderne ce n’est pas par la masse, mais par lefeu qu’on obtient le mouvement en avant ». Malheureusement,lorsque la guerre éclate en août 1914, de sérieuses lacunes subsistentencore dans l’organisation de l’infanterie. La guerre voit l’articulationde ses unités s’adapter en permanence.

Dès 1886, les essais sont réalisés à Vincennes et à l’Ecole normale de tir de Châlons. Unecommission spéciale est créée présidée par le général Tramond, commandant Saint-Cyr, et par lecolonel Lebel. Le nouveau fusil à répétition est présenté au ministre de la Guerre puis adopté en1887. Il devient vite sous la plume des journalistes le fusil Lebel alors que celui-ci a seulementconçu la balle à bout plat destinée à ce fusil. Le Lebel remplace dorénavant l’ancien fusil 1874 etcelui à répétition modèle 1884 du colonel Kropatschek qui équipe en priorité les troupes coloniales.Cette nouvelle arme possède des qualités balistiques bien supérieures à celles des autres armes enusage jusqu’à ce jour dans les différentes armées européennes. Le Lebel tire plus rapidement grâce àson magasin et dans de meilleures conditions grâce à la découverte et l’emploi de la poudre sansfumée, avec une balle dotée d’une vitesse initiale dépassant de 50 % celle du fusil Gras.

Nicolas Lebel (1838-1891) : Après s’être distingué durant la guerre franco-prussienne de 1870comme capitaine commandant de compagnie, il est capturé à Sedan le 1er septembre 1870 et part encaptivité en Allemagne. Nommé chef de bataillon en 1876, il devient chef de l'école normale de tirde Vincennes et se passionne pour les questions de tir, d’armement et de balistique. En 1883, leministre de la Guerre, le général Jean Thibaudin, le nomme membre d'une commission des armes àrépétition. Nommé colonel en 1887, commandeur de la Légion d’honneur, il devient chef de corpsdu 120e régiment d’infanterie, alors en garnison à Sedan. Souffrant de problèmes cardiaques, ilobtient sa retraite en 1890 pour infirmité et se reconvertit dans le civil comme inspecteur du Trésor àVitré. Il décède en 1891.

Rosalie et ses poilus

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De gauche à droite : tireur au fusil-mitrailleur Chauchat, tireur Viven-Bessière, grenadiers-voltigeurs armés de leurs fusils et de grenades à main.

Tous sont des « vieux briscards », porteurs de brisques d’ancienneté (chacune représente 6 mois au front)

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Le début du 21e siècle marque encore une nouvelle étapedans la modernisation des équipements et desprocédures. Numérisation de l’espace de bataille(géolocalisation, automatisation des transmissions dedonnées, etc.), système de communication intégrée(programme FELIN : fantassin aux équipements etliaisons intégrés), et avènement de véhicules de combattoujours plus puissants et mieux protégés, accroissentnotablement les capacités de combat. Le véhicule blindéde combat de l’infanterie avec ses huit roues motrices,sa motorisation très puissante de 550 chevaux, et surtoutsa tourelle équipée d’un canon mitrailleur de 25 mm,fait de l’infanterie blindée française une des mieuxéquipée au monde.En 2020, le développement du système de combatSCORPION marque le renouvellement du VAB par levéhicule blindé multi rôle Griffon et la mise en servicede systèmes d’information opérationnelle d’une telleefficacité qu’ils font entrer l’infanterie du XXIe dansl’ère du combat collaboratif. L’armement individuel et

les équipements du fantassin, en perpétuelleamélioration, complètent les caractéristiques d’uneinfanterie moderne, toujours plus employable dans tousles contextes opérationnels, irriguée par l’esprit guerrierqui, pour l’armée de Terre se définit par la combinaisonde l’aguerrissement, de la haute technicité deséquipements et des traditions qui ancrent les forces dansleur vocation première : servir les armes de la France.

Le fantassin de Gergovie, de Rocroi, de Verdun ou desthéâtres d’opérations extérieurs contemporains, s’il alargement étoffé ses capacités de combat parl’avènement de technologies toujours plus complexes,demeure surtout à travers les âges le symbole de lapermanence du guerrier terrestre. C’est lui qui, au plusprès de l’ennemi, s’accrochant au terrain conquis etcapable d’aller jusqu’au sacrifice suprême pour lavictoire, sera toujours le soldat par lequel se concrétiseles succès ou les revers de nos armes.

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1er régiment d’infanterie (Picardie) - créé en 1480On ne relève pas Picardie

« Premier Régiment, l’plus beau des régiments, terreur de l’ennemi quand il va de l’avant. »

2e régiment d’infanterie (Provence) - Créé en 1776Au plus près

« Vite, astiquons le fourniment, le capitaine arrive.Si tout n’est pas propre et reluisant, il nous foutera dedans »

3e régiment d’infanterie (Piémont) - Créé en 1507Résolus de crever plutôt que de ne pas tenir bon

« A boire, à boire, nous avons le gosier dans les talons. A boire, à boire la cantinière et du bon! »

4e régiment d’infanterie (Blaisois) - Créé en 1776L’Impétueuse

« Avec ses bidons pleins, le 4e irait loin »

5e régiment d’infanterie (Navarre) - Créé en 1521Navarre sans peur

« Marie, j’ai vu ton cul (bis) »

6e régiment d’infanterie (Armagnac) - Créé en 1776Toujours là

« Voilà le Régiment d’Armagnac (bis) »

7e régiment d’infanterie (Champagne) - Créé en 1521Sans peur et sans reproche

« Je suis du Régiment de Champagne ; en avant! »

8e régiment d’infanterie (Austrasie) - Créé en 1776Toujours en avant!

« C’est pas le Huitième, non c’est le Premier! »

Régiments d’infanterie dans l’ordre de bataille Régiments dérivés

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201e RI

202e RI

203e RI

204e RI

205e RI

206e RI

207e RI

208e RI