Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des...

36
Automne 2016

Transcript of Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des...

Page 1: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Automne 2016

Page 2: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 2

Conseil d’administration 2016-2017 Présidente : Lyne J. Gravel Vice-président : Ronald Fournier Trésorier : Benoit Mercier Secrétaire : Marie-Lisa Roy Directeur des loisirs : Vincent Leduc Service de bureau Directrice : Céline Martineau Tél. Voix et ATS : 819 563-1186 Courriel : [email protected] Site web : www.sourdestrie.com Heures de bureau Céline (directrice) : Mardi au jeudi 10 h 30 à 16 h 30 Stéphan (directeur adjoint) Lundi au jeudi 9 h 00 à 17 h 00 Vendredi 9 h 00 à 12 h 00 Alain (adjoint administratif) : Lundi au vendredi 9 h 00 à 16 h 00 Courriel: [email protected] Café Internet Lundi au vendredi: 9 h 00 à 16 h 00 Courriel : [email protected] Préparation du journal: Stéphan Jacques, Alain Ouellette et Céline Martineau

Table des matières

3 Le mot de la présidente et de la directrice

4 Le Vélo Volant

6 BBQ les vendredis

8 Le camping

10 Le service relais vidéo sera en fonction en septembre !

12 Portrait de famille: vivre avec un parent malentendant

13 Forum Social Mondial

14 FAMILLE YOUNES

15 Une jeune femme de 25 ans condamnée à devenir aveugle

16 Le pont entre le monde des sourds et en-tendants

20 Sourd ou malentendant?

21 Un fan du groupe de musique rock Arctic Monkeys réalise une vidéo pour les sourds

22 Les 10 symptômes communs d’un AVC

24 Rennes : sourde, une candidate au don du sang contrainte de faire demi-tour

26 La surdité au Québec

26 ReQIS - Réseau québécois pour l’inclusion sociale

27 Éditorial - Changement de peau

28 Jeu des 7 erreurs

29 Un brin d’humour

31 Mots-croisés

32 Solution jeu des 7 erreurs et Mots-croisés

33 Mission et objectifs de l’ASE

34 Liste des services d’interprète

35 Renseignements sur l’ASE

Page 3: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 3

Bonjour tout le monde ! J’espère que vous avez bien profité de notre bel été et des belles vacances. Comme moi, vous avez remarqué que les journées raccourcissent et les nuits rallongent. Ça commence à sentir l’automne et … Dernières activités d’été : camping et épluchette de blé d’inde au Aux Berges Dominique Savio avec une participation de 58 personnes donc 14 personnes ont couché sur place et 22 personnes sont venus au déjeuner le lendemain. Ça été un succès et le monde ont aimé cet endroit. On sera de retour au même endroit l’an prochain et les dates à retenir : 19 et 20 août 2017. Les activités 5 à 7 BBQ (2 fois par mois) au local ASE prennent fin. Ça été une première pour l’été 2016 et ça été très plaisant de rencon-trer / jaser avec tout le monde. On va se re-prendre l’an prochain si possible. Les prochaines activités d’automne 2016 seront : cours de cuisine « Sushis » (17 septembre) ; Vélo Volant (2e chance) (1er octobre) ; Cours de cui-sine « Halloween » et Soirée d’Halloween (29 oc-tobre); Souper spaghetti et soirée de plaisir (19 novembre) ; Party Noël (3 décembre). De mon côté, je suis très occupée pour préparer mon inventaire pour mes prochains salons d’arti-

sanat qui aura lieu à Owl’s Head « Festival des Couleurs » les 24 et 25 septembre, 1er, 2, 8, 9 et 10 octobres 2016. Ça sera une belle activité ou sortie pour un des 3 week-ends à Owl’s Head et profiter de la saison des couleurs et du beau paysage et en même temps de venir me voir à mon kiosque. Si vous avez des suggestions, SVP, faites le nous savoir et ça nous fera plaisir. Entretemps, moi et les membres du C.A. nous vous souhaitons de passer une belle saison en couleur et profite-en avant qu’il ne reste plus. Lyne J. Gravel, présidente

Mot de la présidente

Bonjour chers membres, Déjà l’automne, je suis en plein déménagement ... Nous avons eu plein d’activités cet été et encore une belle saison d’activités se prépare, j’espère que vous participerez en grand nombre! Céline Martineau, directrice

Page 4: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 4

Volant fonctionne avec un câble qui peut suppor-ter 10 tonnes. La distance peut atteindre de 100 pieds de haut entre le câble et le sol. Le par-court est de 1 km au complet. Il y a une cage avec des poulies en haut, un banc, une ceinture de sécurité, des pédales. C’est très sécuritaire. Vous voyez l’exemple…

Beaucoup de plaisir, très beau trajet, nous avons profité de la belle vue de la nature et du terrain boisé. Comme vous le savez, Stéphan n’a pas pu profiter de cette activité, mais il a pris des pho-tos lorsque les membres ont essayé. Stéphan a eu une promenade avec un véhicule côte-à-côte avec un accompagnateur. On s’est promené un peu partout sur le terrain. Il y a des beaux pay-sages. On peut camper sur place, il y a des ran-données dans la montagne...

Le Vélo Volant ouvre de mai à novembre.

Nous avions annulé l’activité du 23 juillet en rai-son du mauvais temps, elle a été reportée à di-manche, le lendemain.

C’était une belle journée ensoleillée pour faire le Vélo-Volant. On était 8 en tout. C’est environ une heure et quart de route entre le bureau de l’ASE et Glen Sutton. C’est assez proche de la fron-tière américaine. Le directeur adjoint Stéphan Jacques a conduit sa vieille voiture pour une pre-mière sortie cette année. Stéphan accompagne le groupe. Vincent Leduc, le directeur des loisirs voulait être assis dans la voiture antique. On a eu

des surprises lorsque on est arrivé à l’endroit du Vélo Volant. Il y a des montées avec des chemins rocheux. Stéphan est allé lentement avec sa vieille voiture. Une voiture sport avec une sus-pension rabaissée, c’est à déconseiller dans des chemins comme ça. La gang nous suit très bien. Donc on est arrivé en haut de la montagne, il y avait une belle maison en bois. L’activité de Vélo

Le Vélo Volant

Véhicule côte-à-côte

Page 5: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 5

Le Vélo Volant

Vincent Leduc

Sylvio Lemay

Claire Maranda

Roger Couture

Éric Prince

Brigitte Guay

Voici de belles photos !

Page 6: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 6

Durant l’été, on en a fait des rencontres de BBQ. Notre première événement était le 15 juillet, on a eu 12 personnes qui sont venu mangé avec nous et, en plus, on a eu 2 visiteurs. Le dé-roulement a très bien été.

La deuxième rencontre était le 29 juillet, on a presque doublé le nombre de personnes qui a mangé. On a eu 22 personnes en tout. Les membres ont très bien mangé et ils ont eu du plaisir en masse.

La troisième était le 12 août, et 26 personnes sont venues, L’ASE a donc décidé de prolonger encore la saison en tenant deux autres BBQ vendredis le 9 et 23 septembre prochain.

La nouvelle activité de rencontres amicales entre les Sourds. L’Association y pensait depuis 2 ou 3 ans de faire ce genre d’activité. Le but c’est de briser l’isolement, faire de la jasette entre les sourds. Alors l’Association a fait un bel achat de BBQ neuf chez Canac Marquis. Au printemps der-nier, Ali Younes, le Sourd immigré de la Syrie au mois de janvier dernier, et Stéphan ont monté le BBQ… Ils se sont bien débrouillés avec 2 langues des signes différentes. Ali signe en arable donc ce n’est pas évident de bien communiquer. ..

On le voit pas très bien, mais voici la photo d’Ali Younes avec sa tuque, il n’est pas habituer au froid du Québec.

BBQ les vendredis

Page 7: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 7

BBQ les vendredis

On a profité de l’occa-sion pour souligner l’anniversaire de Nan-cy Heatherington.

Nous avons été gâtés durant l’été car nous avons pu bénéficier de la belle température, ce qui a rendu l’activi-té plus agréable.

Page 8: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 8

Un gros merci à tous les organisateurs, l’activité a été très appréciée et les membres ont deman-dé à revenir l’an prochain.

Le maïs de la Ferme Donabelle et les fraises du Québec ont fait fureur car il n’en a pas resté!

Merci à Ronald et Michel qui ont cuisiné les hot-dogs et les maïs.

Encore merci à Ronald pour s’être occupé des ballons Zorb soccer.

Nous avons été très gâtés par la belle tempéra-ture!

Samedi le 20 août et dimanche le 21 août der-niers avait lieu l’activité épluchette et camping au Camp Dominique Savio de Ste-Catherine-de-Haltey.

58 personnes ont participé à l’épluchette, 14 personnes ont couché soit dans une tente ou dans l’auberge et 22 personnes ont profité du bon déjeûner préparé par Céline et Michel.

13 personnes ont essayé les ballons Zorb soccer au grand plaisir des observateurs. C’est quand même difficile physiquement car on cours beau-coup et c’est essoufflant!

Le camping

Page 9: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 9

Le camping

Voilà l’endroit où nous avons dégusté le maïs et les hot-dogs.

N’est-ce pas que je suis jolie. Mon nom est Carmella Scalabrini 3 ans.

Page 10: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 10

UN SRV DES PLUS ATTENDUS

L’idée de mettre sur pied un SRV unique au Cana-da fait suite aux audiences publiques du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants à travers le pays se sont exprimés avec passion et éloquence sur les bénéfices qu’un SRV comme ceux que l’on retrouve ailleurs dans le monde pourrait apporter à tous les Canadiens. SRV Canada VRS est le fruit de ces audiences.

CONÇU, MIS SUR PIED ET DIRIGÉ PAR DES EXPERTS EN SRV

SRV Canada VRS a été conçu et mis sur pied par l’équipe d’experts et le conseil d’administration de l’administrateur canadien du service de relais vi-déo (ACS). L’ACS est un organisme à but non lu-cratif qui a comme mandat unique d’offrir un SRV de grande qualité pour tous les Canadiens.

LE SRV À TRAVERS LE CANADA

LE SRV RAPPROCHE LES GENS

Le service de relais vi-déo (SRV) permet aux Sourds et malenten-dants de communiquer avec les utilisateurs des services téléphoniques

vocaux grâce à la vidéo sur Internet. La commu-nication par SRV s’effectue avec des interprètes vidéo. Ceux-ci établissent la communication avec l’autre partie et interprètent la conversation entre les utilisateurs, en langue des signes pour l’utilisateur du SRV et en communication vocale avec l’autre partie. Le SRV est disponible à par-tir d’un téléphone intelligent, d’une tablette, d’un ordinateur personnel, et il permet aux Sourds et malentendants de communiquer avec toute per-sonne désirée.

SRV CANADA VRS : PAR DES CANADIENS, POUR LES CANADIENS

SRV Canada VRS est le nom d’un service spécia-lement conçu pour le Canada. SRV Canada VRS a été entièrement développé et mis sur pied par des gens de chez nous afin de bien desservir nos régions, notre culture et notre géographie uniques. Le SRV canadien sera disponible en quatre langues : LSQ/français et ASL/anglais. Le service sera disponible 76 heures par semaine à travers les six fuseaux horaires canadiens. La technologie SRV Canada VRS permettra aussi à deux personnes utilisant une langue des signes de communiquer entre eux, sans intermédiaire. C’est ce que nous appelons un appel point-à-point.

Le service relais vidéo sera en fonction en septembre !

Téléphone Téléphone

intelligent

Tablette Ordinateur Interprète

vidéo

Les modes utilisations des appareil pour le SRV

Page 11: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 11

UN SERVICE PAN-CANADIEN

SRV Canada VRS sera disponible à travers le Ca-nada auprès de tous les Sourds et malentendants qui s’y sont inscrits. Afin de bénéficier du ser-vice, les utilisateurs auront besoin d’un appareil adéquat, d’un accès Internet à haut débit, de même que l’application spécialement conçue à cet effet. Le service sera disponible 76 heures par semaine à travers les six fuseaux horaires cana-diens. Les appels pourront être effectués par le biais des centres d’appels avec des interprètes en LSQ, ASL, français et anglais. Les utilisateurs inscrits auprès de SRV Canada VRS pourront té-léphoner d’autres utilisateurs inscrits. C’est ce

que nous appelons un appel point-à-point.

PRÉPAREZ-VOUS POUR LE SRV

L’APPLICATION SRV CANADA VRS

L’application SRV Canada VRS est la façon la plus conviviale afin de communiquer avec les gens à la maison ou encore, sur votre téléphone intelligent ou votre tablette. Vous n’avez qu’à télécharger l’application lorsque celle-ci sera disponible pour votre appareil mobile. Suivez les étapes et vous serez prêt à faire votre premier appel lorsque le service sera lancé en septembre 2016.

SRV Canada VRS travaille aussi à mettre sur pied le service afin qu’il soit accessible à partir de votre navigateur Internet.

Au fil du temps, d’autres applications seront dis-ponibles pour utiliser le service. Inscrivez-vous auprès de SRV Canada VRS afin de recevoir toutes les mises à jour et les dernières nouvelles sur notre service, nos applications et toute autre nouveauté.

Vous pouvez visiter le site :

srvcanadavrs.ca

SRV

Page 12: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 12

10 août 2016 | Noémie Marin est devenue sourde à un an à la suite d’une méningite. Aujour-d’hui, à 35 ans, elle est en couple depuis 15 ans avec Éric, qui lui n’a aucun problème d’audition, et ils attendent leur troisième en-fant. Comment se vit la surdité au quotidien quand on a des enfants entendants?

Noémie est sourde oraliste, c’est-à-dire qu’en vivant parmi

les entendants, elle a appris à lire sur les lèvres et à parler.

Elle n’a jamais dû s’asseoir et expliquer son handicap à sa

fille Augustine, 6 ans, et son garçon Ubald, 4 ans. « Les en-

fants ont compris naturellement que je n’entendais pas, ra-

conte-t-elle. Ils n’ont ja-

mais posé de questions.

Ils savent que s’ils veu-

lent me parler, ils doivent

toucher mon bras pour

attirer mon attention, puis

me parler face à face

pour que je puisse lire sur

leurs lèvres. »

Les communications sont parfois plus complexes quand elle

rencontre des gens pour la première fois. Comme cette pe-

tite amie d’Augustine qui est restée figée quand cette der-

nière lui a appris que sa maman n’entendait pas. « Ils ne

savent pas trop comment réagir sur le moment, avoue Noé-

mie, ma voix est bizarre et ils sont gênés de me parler. C’est

peut-être difficile de me comprendre les premières fois, mais

après quelques rencontres, tout se place. »

Des outils pour aider

Noémie porte des appareils auditifs avec lesquels elle per-

Portrait de famille: vivre avec un parent malentendant

çoit les bruits forts, les sirènes, les alarmes, mais pas les

mots. Le matin, ses enfants savent qu’elle ne porte pas ses

appareils en se levant, elle aime rester dans sa bulle, boire

son café tranquillement. D’ailleurs, se considère-t-elle plus

patiente qu’une mère qui entend 100 fois par jour « Maman,

maman, MA-MAN ! » ? La jeune femme confie : « C’est cer-

tain que quand je suis tannée de les entendre crier ou s’ex-

citer, j’éteins mon appareil. Je comprends que mon conjoint

ait moins de patience par moments. Les cris, ça peut être

très agressant. »

La nuit, comme elle ne porte pas ses appareils, elle a un

vibreur sous le matelas qui l’avertit si un enfant pleure, si

une alarme se déclenche, si le téléphone sonne ou s’il y a

quelqu’un à la porte. Des lumières de différentes couleurs

s’allument sur un téléavertisseur posé sur sa table de che-

vet. Éric travaille parfois de nuit et cela peut être angoissant.

Surtout qu’ils ont récemment découvert qu’Augustine est

somnambule. Noémie ne l’aurait jamais su si son conjoint

n’avait pas surpris la petite descendre les escaliers plus

d’une fois la nuit. Depuis, ils ont sécurisé sa porte de

chambre.

Chacun ses forces

Bien sûr, elle a dû se faire à l’idée qu’elle ne partagerait pas

certaines choses avec eux : « La musique, ils vivent ça avec

leur papa qui est mélomane: je leur laisse ce plaisir à parta-

ger ensemble. Pareil pour le cinéma. Moi, je suis la maman-

bricolage. »

Les handicaps nous révèlent souvent une force cachée en

nous. On peut penser que la communication doit être plus

difficile, mais en fait, elle est différente : « Je suis très vi-

suelle, donc quand on se parle, je suis concentrée sur eux,

on se regarde dans les yeux. La compréhension du langage

corporel est aussi plus développée. Je peux rapidement de-

viner comment ils se sentent… »

Noëmie Forget – 37e AVENUE

Source : http://naitreetgrandir.com/fr/nouvelles/2016/08/10/portrait-famille-parent-malentendant/

Page 13: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 13

Pour la première fois, du 9 au 14 août 2016 der-nier. Montréal accueillera cet été le Forum Social Mondial. Du 9 au 14 août prochain, le centre-ville sera animé par un ras-semblement de près de 50 000 participantEs. Le plus grand rassemblement de la société civile visant à trouver des solutions aux problèmes de notre temps. Un aspect unique de

cette édition : le Forum à Montréal sera le plus soucieux de l’accessibilité jusqu’à maintenant! La question du handicap et de la culture sourde est transversale à toutes les thématiques. Elle sera omniprésente et disposera d’un espace pri-vilégié. En ces temps d’austérité, il est d’autant plus né-cessaire de prendre la parole. L’austérité a un impact indéniable sur toutes les personnes en si-tuation de handicap ou sourdes. Elle touche nos droits fondamentaux à une vie décente, à une santé physique et morale, à la non-violence et à des soins et des services humanisant. La participation des personnes en situation de handicap et appartenant à la culture sourde sera

d’une ampleur jamais vue. Votre organisme pourrait faire partie du change-ment. Comment? En ajoutant de une à trois activités à la program-mation

Proposez une activité sur tout sujet tou-chant le handicap et la culture sourde et vous aurez un soutien à votre logistique, à vos communications et à votre mobilisation de la part du Collectif FSM 2016 et du co-mité Handicap, culture sourde et société sans barrières.

Vous aurez une visibilité auprès de 50 000 participantEs via la programmation, le site de l’événement et l’Espace handicap, culture sourde et société sans barrières.

Un suivi des propositions et des impacts à travers la mémoire du FSM

Une participation concrète et reconnue au plus grand rassemblement de la société ci-vile mondiale

Forum Social Mondial

Page 14: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 14

Ali Younes, sa conjointe Heyam Almofleh et ses deux enfants Mohamad et Rama qui sont tous sourds ont vécu bien des choses que nous ici au Québec nous ne vivrons jamais, enfin je l’espère. En Syrie, il y a la guerre et M. Younes nous racontait qu’environ 400 Sourds ont été tués car lorsque les soldats leur parlaient et qu’ils ne répondaient pas, soit à pied ou en voiture, ils étaient abattus avec un fusil. C’est incroyable de vivre en 2016 de pareilles horreurs, imaginez la peur de ces gens. Je les com-prends d’avoir voulu immigrer au Québec car nous sommes un peuple pacifique et nous ne vivons pas dans des situations de guerre. Bien évidemment que ce n’est pas facile pour eux, ils ne parlent que l’arabe pour l’écrit et pour la langue des signes, ils connaissent la langue des signes arabe. Ils sont mulsulmans donc leurs coutumes sont bien différentes de celles du Québec et puisqu’ils ne parlent pas le français, ils ne peuvent pas se trouver un emploi, car en plus ils sont sourds. Présentement, les parents suivent des cours de LSQ avec le SIPSE mais ce n’est pas suffisant. Les 2 enfants vont maintenant à l’école avec une interprète. À suivre...

FAMILLE YOUNES

Page 15: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 15

été diagnostiquée du syndrome de Usher alors qu’elle était toute petite. Une maladie génétique pour laquelle il n’existe aucun remède.

À trois ans, elle s’est fait implanter un appareil qui lui permet d’entendre, et a appris à parler. «J’ai eu des parents qui m’ont toujours appuyée et qui se sont battus pour m’ouvrir des portes. Ça a beaucoup joué sur la personne que je suis aujourd’hui», dit-elle.

Rapidement, les problèmes visuels ont commen-cé à apparaître. «En maternelle, quand je ren-trais dans la classe de l’extérieur, j’étais éblouie.»

suite à la page suivante

Atteinte d’une maladie génétique rare, une jeune femme de 25 ans deviendra aveugle d’ici quelques années. Positive, la Sherbrookoise mord dans la vie malgré les difficultés.

«Oui, je prends ça positivement. Mais je menti-rais si je disais que de savoir que je vais devenir aveugle un jour, ça me remplit de bonheur et de félicité, confie Catherine Théroux. […] Devoir me battre pour aller où je veux, ce n’est pas tou-jours le fun, pas toujours rose.»

SOURCE DE NAISSANCE

Née complètement sourde. La jeune femme a

Âgée de 25 ans, Catherine Théroux mord dans la vie et ne veut pas se laisser freiner par la maladie. Elle avoue que tout n’est pas rose.

Maladie génétique rare dégénérative, transmise lorsque les deux parents ont le gène récessif (25% de risque à chaque grossesse).

La maladie affecte la vision, l’audition et l’équilibre. Il existe trois types, classé en fonction du degré du handi-cap.

La rétinite pigmen-taire cause les troubles de vision (réduction du champs visuel), jus-qu’à la cécité com-plète.

Aucun traitement n’existe pour guérir ou ralentir l’évolu-tion de la maladie.

À l’origine de 3% à 6% des surdités con-génitales

Une jeune femme de 25 ans condamnée à devenir aveugle

Page 16: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 16

QU’EST-CE QUE LE SYNDROME DE USHER? (SUITE)

veut se trouver un emploi dans l’écriture.

PAS DE REGRETS «Le jour où je vais perdre la vue. ma vie ne sera pas fini. […] Je ne veux pas vivre dans les regrets et le passé.» Quant à l’avenir, elle avoue que son plus

gros deuil est celui de l’autonomie. Son conjoint l’aide d’ailleurs beaucoup au quotidien. « Aller faire l’épicerie toute seule, c’est une épopée! Ça peut même être dangereux.»

Et bien qu’elle se considère comme chanceuse dans la vie, la jeune femme ne veut pas être per-çue comme un success-story.

Je ne veux pas juste être une ambassadrice pour montrer que ma vie va bien et que je suis donc heureuse. Ce serait hypocrite pour les autres personnes handicapées. Je suis positive, mais tout n’est pas rose, et c’est important que les gens lisent ça aussi.»

LE JOUNAL DE MONTRÉAL, SAMEDI 23 JUILLET 2016

Par la suite, la perte du champ visuel s’est pour-suivie, et aujourd’hui, Catherine compare sa vi-sion à regarder à travers un entonnoir. Les côtés se noircissent, et le centre de son champs visuel finira par être atteint. Elle deviendra donc aveugle.

«Ça m’arrive un matin d’ouvrir l’œil, et de ne plus voir quelque chose que je voyais la veille. C’est assez raide de se rendre compte de ça. Il n’y a pas de retour en arrière, dit celle qui se dé-place avec une canne. Et où ça m’amène, c’est la cécité. C’est ce qui est le plus difficile. C’est dé-génératif, et je ne peux rien prévoir.»

Malgré tout, Catherine fonce dans la vie. Elle a complété un baccalauréat en communication, et

«JE ME DIS: FAIS CE QUE T’AS À FAIRE. QUAND LA CÉCITÉ ARRIVERRA. […] CE QUI EST IMPORTANT, C’EST DE CONTINUER À AVANCER, À CE FIXER DES BUTS.» - Catherine Théroux

Le pont entre le monde des sourds et entendants

connotations différentes. La première variante reflète une limitation physique, tandis que la se-conde renvoie à des caractéristiques linguis-tiques et culturelles qui impliquent une toute autre dimension, voire une toute autre identité. La première variante est particulièrement visible dans les critères d’admission aux écoles pour les personnes sourdes, où les enfants ayant une perte auditive déterminée sont considérés comme « sourds », et dans la Loi canadienne sur l’éducation de 1990, où les « sourds » ont droit à des appareils fonctionnels de même qu’à une édu-cation spéciale. En revanche, le mot « Sourd » évoque une identi-té linguistique et culturelle différente. Qu’ils sa-tisfassent ou non aux exigences de déficience auditive, les Sourds utilisent le langage gestuel, c’est-à-dire la Langue des Signes Québécois (LSQ), la Langue des Signes Américains (ASL), et sont aussi reconnus comme membres d’un groupe culturel (par exemple, la famille, les amis entendants ou malentendants des Sourds) (Woodward, 1972). Selon Watzlawick, Bavelas, et Jackson (1967),

Institution: St. Clair Corporate Centre, Ontario, Canada

Auteur: Anne Thoth

La pratique du travail social auprès des per-sonnes sourdes comporte de nombreux défis. En classant les Sourds comme handicapés, on se re-fuse à voir les différences linguistiques et cultu-relles et on nie du même coup que les personnes sourdes puissent être sur le même pied d’égalité que celles qui cherchent à remédier à leurs diffi-cultés. Les travailleurs sociaux, parce qu’ils ont reçu une formation leur permettant d’envisager les problèmes du point de vue de leurs clients, possèdent cette aptitude à reconnaître ces dif-férences et à les utiliser pour aider leurs clients à s’aider eux-mêmes. Le présent article propose un modèle qui respecte les différences linguis-tiques et culturelles entre les Sourds et les en-tendants tout en promouvant la communication saine et la résolution de problèmes. La documentation relative aux aspects linguis-tiques et culturels de la surdité souligne que les termes « sourds » et « Sourds » comportent des

Page 17: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 17

« on ne peut s’empêcher de communi-quer » (p. 75). Notre nature même nous pousse, dès la conception, à nous exprimer, à nous tailler une place dans le monde et à créer des rapports avec ceux qui nous entourent. Ce besoin d’établir un lien avec le monde nous incite à faire appel à la communication, peu importe sa forme, pour as-surer notre survie. La seule pensée que nos ef-forts porteront fruit, écarte la peur de la sépa-ration et nous rassure sur notre existence (Bowlby, 1973). Même avant qu’une langue for-melle ne soit comprise ou exprimée, la façon dont nos parents nous bercent et nous aiment parle plus fort que les mots. Au fur et à mesure que notre système biologique de communication répond à notre environnement, l’acquisition et la maîtrise de la langue devien-nent des tâches de plus en plus importantes (Bowlby, 1973). Surgit alors une question impor-tante : quelle est la solution qui me convient le mieux? Compte tenu du choix entre le langage parlé et le langage gestuel, c’est l’expérimentation qui, en définitive, nous conduira au mode de communica-tion correspondant le mieux à nos besoins. Sans que nous nous en rendions compte, le cerveau choisit ce qui nous convient le mieux : nos ap-proximations orales ou gestuelles. Avant même de subir une quelconque évaluation audiologique, nous voilà placés devant une alternative qui nous définira, non pas en tant qu’entendants ou per-sonnes sourdes, mais en tant qu’êtres humains pourvus d’une identité propre qui s’appuie sur les moyens utilisés pour communiquer avec les autres. Cela dit, nos tuteurs (parents, profes-seurs, etc.) renforceront nos efforts de façon à ce que notre mode de communication cadre avec leurs méthodes préférées (Pettito et Maren-tette, 1991). Plusieurs études signalent que, peu importe le type de communication adopté, les enfants sourds, de parents sourds ou aussi de parents entendants, acquièrent des automatismes langa-giers à la même vitesse que les enfants enten-dants (Pettito et Marentette, 1991). Ainsi, que le mode de communication, soit visuel ou gestuel, chez l’enfant sourd qui a grandi dans une famille de personnes sourdes ou encore, oral chez l’en-fant entendant qui a grandi au sein d’une famille

d’entendants, les enfants établiront spontané-ment un système de communication. On a aussi découvert qu’à l’exception des enfants victimes de violence physique ou psychologique, cette capacité de participer à une conversation est, en dépit de leur éventuelle incapacité, un don commun à tous les enfants. Tel que l’a souli-gné Fasold (1984), si nous utilisons la langue pour communiquer, nous nous en servons également pour évaluer l’aspect social de notre environne-ment. La langue permet d’exprimer notre identi-té sociale et culturelle. Nous choisissons et nous nous servons d'un langage pour faire notre es-pace libre social et culturel d'identité, pour mon-trer nos fidélités de groupe, pour expliquer nos rapports avec d'autres, et pour décrire l'événe-ment dans lequel nous sommes impliqués. Ainsi, la langue est à la fois outil de communication et outil social (Lucas, 1989). Cela dit, il importe de relever les raisons pour lesquelles les entendants et les Sourds utilisent un mode de communication différent. Évidem-ment, les personnes sourdes et les entendants se distinguent par leurs différences biologiques, en ce qui touche la façon dont la langue est assimi-lée et transmise. Mais les différences résident également dans le choix entre le langage oral, visuel ou écrit ou encore dans l’utili­sation d’une combinaison de ces trois formes de communica-tion. La préférence qu’on accorde à une langue domi-nante, la direction que prend la conversation, la détermination du lexique et de la syntaxe consti-tuent des éléments importants de ce choix. De plus, selon Grosjean (1982), divers facteurs peu-vent entraîner un changement d’at­titude, positif ou négatif, à l’égard d’une langue : reconnais-sance officielle d’une langue par le gouverne-ment, augmentation de l’auto­no­mie de la popu-lation, campagne pour les droits civiques, re-cherches des linguistes et des spécialistes des sciences humaines. L’âge, le sexe, les variantes régionales et dialectales ainsi que le statut intel-lectuel et social sont des facteurs supplémen-taires autour desquels gravite le pourquoi de la communication. Ces facteurs déterminent la forme que revêt la langue (Grosjean, 1982). En d’autres termes, la langue, et par extension la communication qu’elle encadre, est inhérente à

Page 18: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 18

toute réalité sociale (Anderson, 1993). Ainsi, qu’ils soient clairement identifiés ou pris pour acquis, les signes auditifs et les règles du dis-cours déterminent l’étendue d’une conversation significative. La conversation est donc, comme le rappelle Ingram (1992), le squelette sur lequel sont accrochés les vêtements du discours. Si la conversation remplit cette fonction, im-porte-t-il vraiment de savoir comment sont choi-sis ces « vêtements »? Ne s’agit-il pas simple-ment d’un choix personnel qu’on met en pratique, qu’on utilise? L’étude de la communication entre les êtres humains apporte de solides arguments propres à favoriser une meilleure compréhension de la façon dont les rapports entre les enten-dants et les Sourds ont évolué et ne cessent d’évoluer. Dans un tel contexte, la communauté de per-sonnes sourdes a pu maintenir sa propre langue, malgré les nombreux obstacles liés au simple fait d’être minoritaire dans une population composée majoritairement d’entendants. Jetons un regard historique pour évoquer la genèse de certains des problèmes qui persistent encore aujourd’hui. Nombre de recherches ont déjà indiqué qu’avant le XVIIIes siècle, on qualifiait les Sourds de dé-ficients mentaux (Lane, 1984; Padden et Hum-phries, 1988; Woodward, 1982). On croyait que la parole dénotait l’intel­ligence et définissait l’être humain et que seules les personnes ca-pables de s’exprimer oralement étaient en me-sure d’enseigner, d’at­teindre un statut social élevé, et même de se marier. On peut facilement imaginer la souffrance des personnes sourdes suite à un traitement aussi préjudiciable qu’inhu-main. Ce mauvais traitement ne s’est pas dissipé ins-tantanément. Les recherches de Lane montrent en effet que l’abbé de l’Épée et l’abbé Sicard, vers 1760, ont fait œuvre de pionniers en prou-vant que les Sourds sont des personnes intelli-gentes, capables d’apprendre une langue et de l’utiliser comme moyen d’instruc­tion. Certes, à cette époque, les apprentissages des personnes sourdes servaient à remplir les poches de leurs enseignants qui s’enor­gueillirent, dit-on, de « faire parler les personnes sourdes ». Ce fai-sant, une voie nouvelle, l’éducation, s’ouvrait aux étudiants sourds et c’est avec courage qu’ils ont

saisi l’occasion de revendiquer leur droit à la sa-tisfaction de ce besoin humain qu’est la communi-cation (Lane, 1984). En plus de ce stigmate, les Sourds ont dû, au fil des années, surmonter de multiples obstacles. À peine les personnes sourdes entreprenaient-elles l’enseignement en langue des signes, à peine les pensionnats commençaient-ils à se multiplier et à satisfaire aux besoins linguistiques, sociaux et culturels de la communauté sourde, que le décret de Milan fut adopté en 1880. Ce décret interdi-sait l’emploi de la langue des signes comme moyen pour éduquer les enfants sourds (Padden et Humphries, 1988). Heureusement, les recomman-dations de Milan n’avaient pas force de loi et n’ont pas eu d’impact aux États-Unis. Un groupe américain d’éducateurs de Sourds, sous la direc-tion de Robert P. McGregor, s’est refusé à appli-quer un tel décret. Ils ont continué d’inclure la langue des signes dans leur programme d’études, allant à l’encontre du décret selon lequel la seule méthode appropriée d’apprentissage devait être l’oralisme (Gannon, 1981). Dans une optique culturelle, les Sourds ne sont ni victimes d’une maladie ni le produit d’une dévia-tion génétique. Et pourtant, les scientifiques s’appuyant sur une doctrine pathologique ont sou-vent cherché à prévenir ou à guérir la surdité. Si, en apparence, leurs buts semblent louables, les recherches de Lane (1993) proposent une nouvelle direction et mettent en garde contre ces scientifiques bien-pensants mais malavisés qui veulent faire disparaître la surdité par la stérilisation, ou encore contre ceux qui font des expériences médicales envahissantes sur les en-fants en exécutant l’opération chirurgicale pour ajouter un implant cochléaire. Les problèmes liés à la surdité et les jugements péjoratifs sont considérables, mais les per-sonnes sourdes ont dû surmonter une bien plus grande difficulté sur le plan de la communication, parfois même au sein de leur propre famille. En effet, la plupart des enfants sourds grandissent dans une famille entendante, car seulement 10% des enfants sourds ont un ou deux parents sourds. C’est donc dire que le langage des Sourds aurait pu disparaître en raison de ce facteur d’isolement (Sacks, 1990). Heureusement, ce ne fut pas le cas.

Page 19: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 19

Si certains Sourds décident d’accéder au monde des entendants par tous les moyens (le dispositif auditif, l’opération, la méthode orale), d’autres cultivent et s’approprient la langue des signes LSQ ou ASL (Padden, 1988). En fait, les per-sonnes sourdes ne désirent pas nécessairement devenir entendantes et n’ont pas forcement be-soin de l’être pour se considérer « normales ». Hors, les personnes qui ont tenu une perspective pathologique ont dépensé beaucoup de temps et d’efforts à trouver des moyens de prévenir et guérir la surdité. Lorsque regardées d’une pers-pective culturelle, les personnes sourdes ne sont ni le produit d’une dépravation génétique ni vic-times d’une maladie. Tel qu’ob­servé par Dolnick (1993) la « surdité » est un fait audiologique, être Sourd est une affirmation culturelle et lin-guistique. Les Sourds ont leur propre système de valeurs et de normes; ils se définissent comme « Sourds » et non comme « déficients » (Bienvenu, 1991; Hill, 1993). Du point de vue linguistique et culturelle, il pour-rait sembler tout à fait naturel que les parents Sourds désirent avoir et élever des enfants Sourds auxquels ils transmettraient leur héri-tage. Les associations pour les personnes Sourdes sont à la fois source de communication, de socialisation et de rencontre pour ceux qui s’intéressent au mariage, et lieu d’échan­ges et d’information sur les nombreuses exigences de la vie. Les anecdotes racontées dans le but de se divertir accompagnent l’his­toire des Sourds. De plus, l’art et les objets fabriqués assurent la continuité de leur langue et de leur culture, bref de l’essence même de la communauté Sourde. Il est vrai que les personnes qui sont Sourdes peuvent être prédisposées génétiquement à une anomalie audiologique ou peuvent avoir contracté une maladie qui a conduit à leur surdité, mais cul-turellement il n’y a pas de raison pour croire qu’ils ne sont pas parfaitement en santé. Ceux qui s’identifient comme « Sourds » plutôt que « sourds » appartiennent à une minorité linguis-tique et culturelle et il est possible de les voir comme « différents » plutôt que déficients par rapport à la majorité de la population entendante (Rodda, 1993). La force de l’appartenance prévaut sur tout

autre moyen quant au choix du type de communi-cation. Tout compte fait, c’est la perception que nous avons de nous-mêmes qui se traduit dans la langue de notre vie. Tel que l’ont souligné de nombreux auteurs, les Sourds sont des individus qui, comme bien d’autres, appartiennent à une mi-norité linguistique et culturelle (Lucas, 1989; Padden et Humphries, 1988; Woodward, 1982). Celui qui ne se sent pas bien dans sa peau risque d’être en proie aux pratiques oppressives et ma-lavisées des autres. Voilà sans doute l’un des plus importants liens qui se manifeste entre les Sourds et les entendants quand ils cherchent à réconcilier leurs différences linguistiques et cul-turelles. Il y aura toujours des gens prêts à dénoncer ceux qui ne sont pas de la même race, de la même religion ou qui ne partagent pas le même point de vue. Mon espoir, c’est que les personnes sourdes continueront à définir et à déclarer leur identi-té, de revendiquer leurs droits et de trouver ce dont elles ont besoin pour vivre pleinement leur vie. Ce n’est qu’à ce moment que le modèle d’inca-pacité deviendra un modèle de capacité. Dans un monde qui privilégie l’individualisme et l’indépen-dance, il importe de reconnaître la valeur de l’ap-parte­nance. Il se peut que cette valeur pousse certains à se fondre dans la foule majoritaire, mais elle en incite d’autres à déclarer ouverte-ment leur position. Bien que cela puisse sembler un lieu commun, la langue est un facteur détermi-nant de notre identité et de la façon dont les autres nous perçoivent. À l’heure actuelle, le défi réside dans le para-doxe suivant : tout en valorisant les différences, nous éprouvons toujours un certain besoin de se trouver des points communs. Devant un tel di-lemme, il se peut bien que nous n’attei­­gnions nos buts que le jour où nos gestes « parleront ». Chaque personne possède un droit inné à la com-munication, droit partagé entre tous, que nous soyons Sourds ou entendants. C’est pourquoi, il y a l’espoir que les personnes sour­des continue-ront à s’affirmer, à exiger ce qui leur est dû et à s’ouvrir pleinement à la vie. Ce n’est qu’à ce mo-ment que s’érigera enfin un pont entre le monde des Sourds et des entendants. http://www.ripph.qc.ca/fr/revue/journal-18-02-2009-09

Page 20: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 20

Qu'est-ce qui définit la personne sourde? Le recensement des personnes sourdes est diffi-cile à effectuer selon l'Association des Sourds du Canada, car la définition même de sourd n'est pas unique. En effet, qu'est-ce qu'un sourd? À partir de quel degré de perte d'audition peut-on qualifier quelqu'un de sourd? En fait, l'audiogramme, qui est l'instrument avec lequel les audiologistes représentent graphique-ment notre capacité auditive, est ce qui permet de voir un peu dans quelles zones nous nous si-tuons (allant d'audition normale à surdité totale). Ce qui signifie qu'il y a des variations de surdités possibles, et donc que tout n'est pas blanc ou noir. De là s'ensuivent les termes de sourd ou de malentendant. Encore une fois, de façon cul-turelle, le terme sourd évoque souvent chez les gens la notion de langage des signes. Un sourd est probablement muet. Un sourd n'est pas ca-pable de parler en français, il fait des gestes. Pour ce qui est du malentendant, on pense alors aux personnes âgées devenues sourdes. Des gens qui entendent moins bien maintenant, à cause de l'âge ou de conditions médicales, comme les sé-quelles d'une otite. En fait, ces termes font l'objet de nombreux débats. La personne sourde, selon certains, doit ne pouvoir absolument rien entendre depuis la naissance et communiquer en L.S.Q. (langue des signes québécoise) alors que la personne malen-tendante n'a que de la difficulté à entendre, mais peut quand même communiquer. Pour ma part, je suis une personne née sourde, avec une surdité qualifiée de moyennement sé-vère à profonde (car cela varie en fonction des fréquences allant de aiguës à graves), mais pour-tant je n'utilise pas la langue des signes pour communiquer. J'ai des appareils auditifs qui me permettent très bien de m'intégrer à la société, en utilisant la parole comme moyen principal de communication. J'ai tout de même appris la L.S.Q. pour mon propre plaisir et connaître un peu cette culture sourde.

Maintenant, que suis-je? Suis-je sourde? Non, bien sûr, car je porte des appareils auditifs - ce qui n'est pas particulièrement préconisé dans la culture sourde - et car je ne parle pas couramment la L.S.Q. Alors suis-je entendante, étant donné que j'ai des appareils auditifs et que certaines personnes ne sauront probablement jamais que je suis sourde? Alors là non, définitivement pas, et les enfants avec qui je travaille me le feront remarquer: «Pourquoi tu parles bizarre?»; ou les adultes: «Ah! Mais quel bel accent! D'où ça vient?»; ou encore les regards outrés des gens à qui j'ai fait répéter plus de quatre fois (ce n'est pas de ma faute si certaines personnes ne savent pas arti-culer ou passent leur temps à cacher leur bouche). Alors, je crois que je suis simplement dans une zone grise. La zone grise des personnes sourdes qui s'intègrent à la société plutôt que de faire partie d'une communauté restreinte. Maintenant, pourquoi s'intégrer à la société ? En fait, la question est plutôt pour quoi ne pas s'intégrer à la société? Pourquoi réduire ses chances d'augmenter son niveau de scolarité, ses chances de mieux voyager, d'être capable d'ap-prendre des langues, de rencontrer des gens, d'être capable de parler un langage universel? Encore là, il est certain que certaines personnes sourdes gestuelles (ce qui d'ailleurs est un terme davantage adéquat pour distinguer les sourds, en les qualifiant de gestuels ou d'oralistes) sont ca-pables de s'intégrer et de bien fonctionner dans la société, même s'ils ne parlent pas la même langue. Mais mon avis est quand même que cela ne facilite pas les choses. Cesser d'entendre est pour moi simplement une option non discutable, car tellement de moyens existent pour me permettre d'être résiliente et de m'adapter à ce que je ne qualifie même plus comme un handicap, mais simplement comme une

Sourd ou malentendant?

Page 21: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 21

caractéristique qui, parmi tant d'autres, me dé-finit. Mes parents sont en majeure partie la rai-son pour laquelle je perçois ce handicap de cette façon: après tout, si selon eux ce n'est pas la fin du monde, selon moi cela ne sera pas non plus la fin du monde. Un enfant qui naît sourd ne prend pas la décision d'apprendre la parole ou la langue des signes ou de porter un implant cochléaire, un appareil audi-tif, ou rien du tout. Cela dépend du milieu fami-lial, de l'éducation des parents, de la sensibilisa-tion faite par les professionnels, du réseau de soutien, etc. Ceci étant dit, pour ma part, je crois que vaut mieux en faire trop que pas assez, donc d'outiller l'enfant avec un appareil auditif ou un implant cochléaire et, si possible, de lui ap-prendre à parler une langue généralisable à la so-ciété. Ensuite, les enfants grandissent, devien-nent des personnes à part entière et sauront faire leurs choix. Mais, au moins, ils auront eu la possibilité de voir les deux côtés de la médaille. Je m'éloigne de la question de base, mais c'est simplement pour mentionner que le débat en être sourd ou malentendant est influencé par la vision qu'ont les gens de leur problème d'audition. Se dire malentendant est une façon de minimiser en quelque sorte le handicap, du moins au regard des personnes que l'on dit entendantes, et donc de se faire accepter plus facilement dans la so-ciété.

D'autre part, d'accepter sa surdité à part en-tière peut aussi vouloir dire de se qualifier comme sourd, étant donné également que nous faisons partie d'une communauté à laquelle l'on s'identifie et se représente. Par ailleurs, les gens ayant développé une surdité à l'âge adulte avancé ne sauront se qualifier de sourd, étant donné que leur sentiment d'appartenance n'y est pas, puisqu'ils ont vécu la majeure partie de leur vie comme une personne ayant une audition quali-fiée de normale. Pour eux, un terme de perte d'audition ou encore de malentendant les défini-rait mieux. Ceci étant dit, apparaît à travers tout ça la no-tion de respect: le respect du choix que la per-sonne vivant avec une surdité fait, dans la façon qu'elle se représente son handicap ou cette ca-ractéristique qui, entre autres, la constitue. Est-ce que je choisis de m'intégrer à la société, ou est-ce que je choisis de prendre part à une communauté à travers laquelle je saurai m'iden-tifier? Avec quels termes ai-je envie de me re-présenter cette identité que je me suis consti-tuée? http://quebec.huffingtonpost.ca/anais-bronquardpharand/sourd-malentendant-definition-surdite-integration-culture-sourde_b_8191994.html

Un fan du groupe de musique rock Arctic Monkeys réalise une vidéo pour les sourds

Londres, Angleterre - Tyrone Whittle, fan du groupe de rock anglais Arctic Monkeys, a réalisé plusieurs vidéos des-tinées aux personnes sourdes et malen-tendantes, déjà vues par plus de 150 000 personnes sur le site YouTube.

Tyrone Whittle a toujours été intéressé par le langage des signes, utilisé par les personnes sourdes et malentendantes. Après avoir appris cette forme de communication à l’aide d’un livre, l’homme de 45 ans qui n’avait à son actif que quatre leçons de danse, a repris plusieurs tubes de célèbres chanteurs et groupes anglo-saxons tels Madonna, Oasis, The Cure ou Arctic Monkeys, avant de retranscrire la musique en mélangeant danse, langage des signes et improvi-

sation personnelle. Réali-sant ses performances dans des centres com-merciaux, sur des places publiques ou encore dans le métro, Tyrone Whittle a tourné une vingtaine de vidéos, diffusées sur le

site web YouTube. La prestation qu’il a réalisée sur le titre I Bet You Look Good on the Dance-floor, du groupe Arctic Monkeys, est celle qui connaît le plus grand succès. En savoir plus : http://www.gentside.com/sourd/un-fan-du-groupe-de-musique-rock-arctic-monkeys-realise-une-video-pour-les-sourds_art2711.html Copyright © Gentside

Page 22: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 22

Un accident vasculaire cérébral ou AVC peut être une expérience très effrayante. Elle se produit lorsque l’apport sanguin au cerveau est entravé ou complètement coupé en raison d’un manque de flux sanguin (ou ischémie), blocage (thrombose, embolie artérielle), ou une hémorra-gie cérébrale. En conséquence, le cerveau cesse de fonctionner normalement, ainsi que les ré-flexes et tous les sens. Heureusement, un AVC peut être traité, mais la clé de la survie dans ce cas est l’obtention rapide de soins médicaux d’urgence, aussitôt que pos-sible. C’est pourquoi il est essentiel de recon-naître les dix signes avant-coureurs d’un AVC … 1. Perte d’équilibre

L’apparition d’un acci-dent vasculaire céré-bral provoque un tour-ment physique ex-trême, tant et si bien que, souvent, les vic-times ont du mal à marcher, perdent l’équilibre, sont inca-pables de coordonner leurs mouvements et ont même du mal à s’asseoir.

2. Faiblesse

Une perte soudaine de force dans les muscles du visage, des bras, des jambes – même si c’est juste temporaire – peut si-gnaler un AVC. De nombreux patients se plaignent d’engourdis-sement ou des picote-ments dans le bras ou

l’épaule gauche, qui s’aggravent soudainement et progressivement. Parfois, tous les muscles du corps se relâchent, et il est impossible pour le patient de soulever (ou même bouger) le bras ou la jambe touchée. 3. Paralysie faciale

Souvent, un AVC peut affecter les muscles du visage. Dans ce cas, un côté du visage s’affaisse ou s’engour-dit totalement ; et le visage apparaît non symétrique lorsque le patient essaie de par-ler ou de sourire.

4. Discours difficile

Si une personne a soudainement des dif-ficultés à parler ou à former des phrases intelligibles, cela peut indiquer un accident vasculaire cérébral. Ce scénario pourrait être comparable à l’action de regarder quelqu’un prit d`inca-pacité oratoire à es-sayer de parler. Aus-si, le patient peut également avoir une expression soudaine de confusion.

Les 10 symptômes communs d’un AVC

Page 23: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 23

5. Troubles de vision

Ceux qui sont touchés par un accident vascu-laire cérébral expli-quent souvent que juste avant l’accident, ils ont du mal à voir ou à voir clairement. Ce

brouillage de vision ne pourrait être que tem-poraire. Cependant, il est possible de tester l’ap-titude visuelle du patient en lui demandant de compter ses doigts. S’il est incapable de réagir, composez le numéro des urgences, 9-1-1.

6. Incompréhension

Une personne souf-frant d’un accident vasculaire cérébral pourrait avoir des dif-ficultés à comprendre certaines déclarations et commandes orales qui lui sont données.

7. Maux de tête

L’apparition soudaine d’une maladie grave, des maux de tête ou migraine invalidante et inhabituelle est un signe clé d’un AVC éminent. En effet, de nombreuses victimes d’AVC rapportent un

mal de tête si douloureux qu’ils ont l’impression d’avoir été frappés par la foudre. Ce mal de tête provoque également des nausées extrêmes, et peut potentiellement causer à la victime de s’ef-fondrer.

8. Perte de sensation

Dans les jours qui pré-cèdent un accident vas-culaire cérébral, il est possible que la victime expérimente une perte de sensation vibratoire sur la peau, partielle ou totale, et progressive. Les au-tres sens – comme l’odorat, le goût et l’ouïe – peuvent éga-lement être entière-ment ou partiellement

affectés. 9. Vertiges

Beaucoup de victimes d’accident vasculaire cérébral rapportent une perte totale d’équilibre, ainsi que le sentiment que le monde est en train de tourner (c.-à-d. ver-tiges).

10. Perte de réflexes

Il est également fré-quent de constater une diminution ou une perte de réflexes chez les victimes d’AVC. A titre d’ex-emple, de nombreuses victimes d’AVC se plai-gnent de difficultés à avaler au cours des re-pas, ce qui cause par-fois une régurgitation

d’aliments.

http://www.activebeat.co/fr/signes-symptomes/les-10-symptomes-communs-dun-avc/?utm_medium=cpc&utm_source=google&utm_campaign=AB_GGL_CA-FRA_DESK&cus_widget=&utm_content=search&utm_term

Page 24: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 24

Laura, 23 ans décide de donner son sang lors d'une collecte dans le centre ville de Rennes. La jeune femme, atteinte d'une surdité profonde depuis la naissance, en informe le médecin. Il re-fuse d'effectuer le prélèvement. Un choc pour Laura qui a posté sa déception sur Facebook. Le 24 août dernier, Laura se promène dans le centre ville de Rennes. Sur l'Esplanade Charles de Gaulle, une affiche l'interpelle : une collecte de sang a lieu a quelques mètres de là. Elle dé-cide de se lancer pour la première fois : "Je me suis dit 'pourquoi pas moi ?' J'avais envie d'être dans le partage". Un premier don qui laisse un goût amer Laura pousse la porte. Elle suit la procédure clas-sique. Elle remplit seule le questionnaire obliga-toire en début de parcours. En effet, Laura maî-trise la lecture et l'écriture du français, en plus

de pratiquer la langue des signes. Deuxième étape, la jeune Rennaise rejoint le médecin pour l'entretien pré-don. Habituée aux réactions liées à son handicap, elle prévient immédiatement le praticien : "j'ai précisé que je pratiquais la lecture labiale, mais qu'il fallait parler douce-ment." Mais très vite, la jeune fille se retrouve mal a l'aise dans la petite pièce. "Très clairement, le médecin ne faisait aucun effort. Ce qui était flagrant c'est qu'il ne connaissait absolument rien au monde des sourds, aux méthodes de communication et à l'attention qu'il faut por-ter à une personne sourde lors d'une discus-sion. J'aurais pu comprendre ! D'habitude j'arrive à m'en sortir. Mais, avec lui, ce n'était pas possible." Laura ne souhaite pas abandonner. Elle demande une nouvelle fois au médecin de parler plus dou-

Rennes : sourde, une candidate au don du sang contrainte de faire demi-tour

Par Nina Valette, France Bleu Armorique et France Bleu Mercredi 7 septembre 2016 à 18:29

Laura, 23 ans est sourde profonde depuis sa naissance. Elle enseigne la langue des signes à Rennes © Radio France - Nina Valette

Page 25: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 25

bureaux parisiens de l'EFS où Jean-Marc Oua-zan, le médiateur, a été saisi. "L'entretien doit garantir le secret médical. La présence d'une tierce personne n'est pas autorisée, mais je le regrette. Depuis quelques jours, nous sommes en train d’expérimenter un protocole au CHU de Grenoble. Si le résultat est posi-tif, cette situation pourrait être évitée dans l'avenir. " Pour Laura, donner son sang ce sera fina-lement possible À la suite de notre reportage, l'Etablissement Français du Sang va accorder à la jeune femme un rendez-vous particulier pour qu'elle puisse en-fin faire son premier don.

cement et de bien articuler. Elle a l'impression de se heurter à un mur. Elle propose alors un dia-logue par écrit. "Il était collé à son ordinateur, et ne faisait plus du tout attention à moi. Au bout de quelques minutes, il m'a dit "vous pouvez partir, on ne peut pas communiquer". Le médecin reste silencieux. Incrédule, la jeune femme capitule. J'étais choquée. C'est lui qui refusait de trouver une solution. Moi j'étais prête à lire sur les lèvres, à écrire, à faire des efforts..." "C'est un traumatisme " Une fois chez elle, Laura a posté un message sur le réseau social Facebook. Les retours sont très nombreux. Mais pour toucher un plus large pu-blic, elle a filmé un nouveau message en utilisant la langue des signes à destination des sourds et des malentendants. "J'ai reçu énormément de témoignages, près d'une centaine. La vidéo a fait le buzz et si ça peut changer les choses, tant mieux ! " Plusieurs jours après cet incident, Laura reste très en colère. "C'est toujours au Sourd de s'adapter. C'est un peu comme le verre d'eau.. c'est la goutte en trop. Quand je suis sortie du bureau, je me sentais mal, con-fuse... On sait que des gens ont besoin de notre sang et on refuse le mien." Pour elle, il faut que l'Établissement Français du Sang (ESF) évolue et que les médecins se forment. Son sou-hait "qu'une fois par mois, les sourds puissent être assistés par des interprètes, sans être rejetés. Le médiateur de l'EFS saisi Du côté de l'Établissement Français du Sang, les consignes ont été scrupuleusement respectées. Pour Bruno Danic, médecin et directeur adjoint de l'EFS Bretagne, "la réglementation impose au médecin ou à l'infirmier d'avoir des ré-ponses fiables lors de l'entretien. On doit ga-rantir la qualité du sang que recevra le béné-ficiaire." Bruno Danic comprend la réaction et la déception de Laura. Son histoire est remontée jusqu'aux

Bruno Danic médecin et adjoint de l'EFS Bretagne © Radio France - Nina Valette

https://www.francebleu.fr/infos/societe/rennes-sourde-une-candidate-au-don-du-sang-se-voit-contrainte-de-faire-demi-tour-1473184502

Page 26: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 26

- Un enfant sur 10 présente des problèmes auditifs sérieux à un moment donné, - Près de 500 000 travailleurs québécois sont exposés à des bruits industriels déme-surés (surdité professionnelle). On estime qu'environ 10% de la population québécoise est sourde ou malentendante. La langue des signes… Au Québec, les sourds communiquent entre eux dans leur propre langue depuis très long-temps. Au cours des années, la langue des signes utilisée au Québec a subi différentes influences en provenance de la langue des signes française (LSF) et de la langue des signes américaine (ASL). Remarquez que l'appellation LSQ (langue des signes québécoise) existe comme telle depuis le début des années 80.

Les causes de la surdité… Les causes de la déficience auditive sont nombreuses. En fait, cette déficience est at-tribuable à l'hérédité dans 12% des cas, 16% à la rubéole maternelle, 9% à des problèmes survenus pendant la grossesse ou lors de l'accouchement et 7% dus à la méningite. Chez les adultes, les causes les plus fré-quentes sont attribuables à un syndrome physique, à un traumatisme, au vieillissement ou à l'environnement (exposition au bruit). Les statistiques de la surdité… Au Québec, - Un bébé sur 1000 naît sourd, -10% de la population vit avec une déficience auditive, - 1% est atteinte de surdité profonde, - 50% des personnes âgées de plus de 65 ans vivent avec une déficience auditive

La surdité au Québec

Réseau québécois pour l’inclusion sociale des personnes sourdes et malentendantes

Nous sommes fier d’annoncer que nos mem-bres réunis en assemblée générale le samedi 11 juin dernier ont célébré le renouveau de l’orga-nismes! Après plus de 40 ans d’existence, le CQDA fait peau neuve. Fort de toutes ces an-nées d’expertise, nous mettons le cap vers l’avant, avec le souhait de mener à bien notre mission.

À la fin de l’AGA, le ReQIS a procédé à quelques tirages. Lyne Gravel, deuxième à par-tir de la droite, fut l’heureuse gagnante d’un iPad.

Suite au développement du nouveau logo, nous avons levé le verre à la santé de l’organisme renouvelé et fort prometteur.

Voir Dire Juillet - Août 2016

Communiqué de presse - Le CQDA fait peau neuve et devient le Réseau québécois pour l’inclusion sociale des personnes sourdes et malentendantes (ReQIS)

Page 27: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 27

out passage sur terre amène son lot de changement qu’on le

veuille ou non. La vie est en éternel mouvement et les in-teractions entre les diffé-rents individus font que cha-cun doit suivre la vague. Un des exemples les plus frap-pants est l’évolution de la langue, autant écrite qu’orale.

Tenons compte de certains termes qui n’existait pas il y a quelques années comme «texte-moi», en parlant des messageries textes utilisées sur les cellulaires. Certains mots ou expressions meu-rent vu qu’ils n’ont plus d’utilité tandis que d’autres termes apparaissent selon les besoin. La langue des signes n’échappe pas à cette règle. Ceci rend certaines personnes nostalgiques et l’écart entre les différentes générations peut amener certaine friction au niveau de la commu-nication. Quelques-uns, inconscient de la valeur de leur langue signée, auront tendance à utiliser certains emprunts, soit des anglicismes, au dé-triment de leur langue d’origine, ce qui mêlera les cartes de ceux qui veulent étudier les et déter-miner les origines.

Selon le tempérament des individus, certains sont plutôt réticents à changer de pantoufles. Prenons exemple sur les changements de saisons: au printemps et à l’automne, nous devons faire du ménage dans nos effets, faire le triage de nos vêtements, vérifier l’utilité des objets qui nous entourent et éliminer ce que nous n’avons plus besoin, quitte à recycler, à donner au suivant ou mettre aux ordures ce qui n’est plus utile ou est rendu à sa fin de cycle de vie. Sans cet exercice que nous devrions faire au moins une fois par an-née, le piège nous rattrape: au fil des ans, nous nous retrouvons avec de multiples boîtes conte-nant des choses inutiles et sur lesquelles la pous-sière s’accumule.

Dans le milieu associatif des personnes sourdes et malentendantes, c’est relativement le même exemple, on s’encrasse avec un nom et les mêmes règlements généraux. Heureusement, de-puis quelques années, une certaine vague s’est emparée du milieu et un vent de grand change-ment souffle. Ces actions ont été nécessaires

pour répondre aux exigences des bailleurs de fonds qui financent les différents organismes qui offrent des services ou répondent à des be-soins pour les personnes sourdes et malenten-dantes. Il y a beaucoup d’association de per-sonnes sourdes et malentendantes qui ont suivi assez rigoureusement les diverses formations offertes par Michel Turgeon, Claire Ouellette, des spécialistes du Centre Saint-Michel ainsi que Normand Gilbert du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA). La Fonda-tion des Sourds du Québec a également contri-bué à ce changement en offrant des formations aux organismes. Certains ont perdu leur finance-ment vu qu’ils ne répondaient plus aux exigences, ce qui signifie que le nombre d’associations de personnes sourdes et malentendantes a diminué. Certains ont décidé de prendre le taureau par les cornes et ont amorcé les changements qui s’imposaient et ont « changé de peau ». Voici quelques exemples: l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec (ADSMQ) qui a changé de nom pour l’Audition Québec, l’Association des gais et lesbiennes Sourds (AGLS), qui se nomme maintenant Diversité Sourds du Québec (DSQ), l’Association de la surdité du Centre-du-Québec (ASCQ) ancienne-ment l’Association des Sourds du Centre-du-Québec (ASCQ); l’Association montérégienne de la surdité (AMS) anciennement l’Association des Sourds du Haut-Richelieu (ASHR), tout comme le Centre québécois pour la déficience auditive (CQDA) qui se nomme maintenant le Réseau qué-bécois pour l’inclusion sociale des personnes sourdes et malentandantes (ReQIS).

Pourquoi changer de nom? Pourquoi changer de peau? Le besoin était là. Un ménage s’avérait né-cessaire pour une meilleure reconnaissance au-près des instances gouvernementales. Ces mots plus doux résonnent sûrement mieux. Certains organismes en ont aussi profité pour faire du ménage dans leur règlements généraux. Cepen-dant, ce n’est pas tout le monde qui aime suivre cette vague de changement. Certains aiment mieux porter leurs vieilles pantoufles et conti-nuer avec leurs vieilles habitudes… Que pouvons-nous faire de plus? C’est la vie, que celle-ci con-tinue…

Éditorial

Changement de peau Voir Dire Juillet - Août 2016

Hélène HÉBERT

T

Page 28: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 28

Jeu des 7 erreurs

Réponse page 32

Page 29: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 29

Un brin d’humour

Page 30: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 30

Quel est le comble du comble ? - C'est un muet qui dit à un sourd qu'un aveugle les espionne.

Pour quelle raison les prêtres sont-ils souvent sourds ? Parce que Jésus Crie.

Une semaine après leur mariage, deux jeunes sourds réalisent que dans l'intimi-té de leur chambre à coucher, l'obscurité n'est pas propice à favoriser l'essor de leur vie de couple. En effet dans le noir, sans possibilité d'utiliser la langue des signes, le mari a bien du mal à faire com-prendre à sa femme son désir ardent de passer à l'action. Un soir, la femme pro-

pose donc, en langue des signes, une solu-tion pratique à son époux: " Nous allons mettre au point des signaux.

Si tu as envie de moi, secoue moi le sein droit et si tu n'as pas envie, secoue moi le sein gauche... "

Le mari pense qu'il s'agit la d'une idée prodigieuse et répond à sa femme, tou-jours en langue des signes: " Très bien ! Et de la même façon si toi, tu veux faire l'amour, secoue mon sexe une fois et si tu ne veux pas, secoue le 80 fois... "

Quel est le point commun entre un sourd et un gynécologue ? – Les deux savent lire sur les lèvres.

Un brin d’humour (suite)

Page 31: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 31

Mots-croisés

Réponse page 32

Page 32: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 32

Les réponses des jeux

Page 33: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 33

OBJECTIFS

Promouvoir les droits des Sourds. Sensibiliser la population et démystifier le quotidien des Sourds. Regrouper les Sourds de la région. Faciliter l’intégration des Sourds dans la communauté estrienne.

MISSION

Briser l’isolement des membres. Les former et les informer sur des sujets

ACTIVITÉS ET LOISIRS

Promotion Rencontres d’information Tourisme et culture : Voyages, sports, loisirs, plein air, fêtes et thématiques (St- Valentin, Noel, etc.) Rencontres amicales : (Sourds, devenus sourds, malentendants, enfants, parents et entendants)

CAFÉ INTERNET

Ce service a pour but de permettre aux Sourds de se familiariser avec l’ordinateur et d’en découvrir son potentiel. Il met à votre disposition des ordinateurs à la fine pointe de la technologie et, de plus, il s’agit d’un lieu d’échanges.

POUR REJOINDRE UN SOURD

Faites le 1-800-855-0511 (service relais Bell). Donnez le nom du Sourd ou du malentendant, son indicatif régional ainsi que son numéro de téléphone. Le ou la téléphoniste établira la communication avec le Sourd à l’aide d’un téléscripteur (appareil téléphonique pour Sourd) ATS. (TTY)

NOUVELLESTRIE

On y retrouve des informa-tions sur différents événe-ments qui font l’actualité de la région, de la province et même du monde.

359, rue King Est, bureau 100 Sherbrooke (Québec) J1G 1B3 Tél. : 819 563-1186 (Voix et ATS) Fax : 819 563-3476

Courriel : [email protected] Site web : www.sourdestrie.com

Page 34: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 34

La liste des services d’interprètes de la province de Québec

Abitibi-Témiscaminque / Nord du Québec :

Téléphone: 819 762-8116 FAX: 819-762-6898

Estrie :

Téléphone: 819 563-4357 ATS: 819 563-6177 FAX : 1-888-562-5072

Lanaudière / Laurentides :

Téléphone et ATS : 450 759-7966 ou 1 866 787-9788

Montréal / Laval / Montérégie :

Téléphone: 514 285-8877 ATS : 514 285-2229

Outaouais :

Téléphone: 819 771-7273 ATS : 819 771-6270

Québec / Chaudière-Appalaches / Côte-Nord / Gaspésie / Île-de-Madeleines /Lac-Saint-Jean / Mauricie-Bois-Francs / Bas St-Lurent :

Téléphone: 418 622-1037 ou 1-800-268-1037 ATS : 418-622-1037 ou 1-800-268-1037 FAX: 418-622-7448

Page 35: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants

Édition automne 2016 35

L’ASE vous accueille

Être membre de l’ASE, ça vous intéresse ? Vous désirez devenir membre actif (Sourd)

ou de soutien (entendant qui connaît la LSQ) ?

Pour informations :

Association des Sourds de l’Estrie inc. 359, rue King Est, bureau 100 Sherbrooke (Québec) J1G 1B3

Tél. : 819 563-1186 (voix et ATS) Fax : 819 563-3476

Courriel: [email protected] Site web: www.sourdestrie.com

Centre de réadaptation de l’Estrie

Service pour les prêts (téléscripteur, sonnerie de téléphone, etc.) et réparations d’aides de suppléance à l’audition.

Pour informations : Centre de réadaptation de l’Estrie

300, rue King Est, bureau 200 Sherbrooke (Québec) J1G 1B1

Tél. : 819 346-8411 ATS : 819 346-4580 Fax : 819 823-1191

Si vous avez des idées, des plaintes, des recommandations ou des suggestions, une boîte est mise à votre disposition pour y mettre vos remarques. Si vous avez des difficultés en lecture, veuillez de-mander la cassette vidéo en LSQ pour vous faciliter la compréhen-sion. Demandez-la dans tous les centres de réadaptation en région.

Page 36: Automne 2016 - Association des Sourds de l'Estrie inc. · de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en 2013. Au cours des au-diences, les Sourds et malentendants