Automne 2005

32
RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC Automne 2005, vol. 1 no 3 www.maya.cc SOLS CONTAMINÉS : Le mieux est souvent l’ennemi du bien Le SGE, un pas dans la bonne direction Convention de la poste-publications No 41122591 Six citoyens répondent à nos questions S O N D A G E

description

Automne 2005, vol. 1 no 3

Transcript of Automne 2005

RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

Automne 2005, vol. 1 no 3

www.maya.cc

SOLS CONTAMINÉS :Le mieux est souvent l’ennemi du bienLe SGE, un pas dans la bonne direction

Con

vent

ion

de la

pos

te-p

ublic

atio

ns N

o 41

1225

91

Six citoyensrépondent à nos questions

SONDAGE

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

4

RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

C H R O N I Q U E

A S S U R A N C E

L E J U R I D I Q U E

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S B O N S C O N T A C T S 29

30

27

26

sommaireAutomne 2005, vol. 1 no 3

« Je ne crois pas que les déchetssoient bien gérés au Québec. Je n’aiqu’à regarder dans mon entouragepour constater que ce n’est pastout le monde qui recycle. Enextrapolant, je me dis que la situa-tion au Québec n’est sûrementpas mieux. »

-Julie

10

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Jean Halde, Hélène Lauzon, Michel Lessard, Éric Maisonneuve,Michel Marcotte, Benoit Payette, Martin Petit, Denis Potvin, Mario Quintin, André Simard et Maryse Vermette.

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie

Photos de la page couverture etde l’entrevue :Studio Point DeVue

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Trans-Graphique

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 514 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage, Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 514 808-2368 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communicationet marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rverecommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance nepouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

8 PETIT À PETITL e d e r n i e r d e s d r ô l i c a n s ?

13 RECYCLAGE DU VERRED e s s o l u t i o n s n o v a t r i c e s p o u r l e v e r r e m i x t e

14 COMPOSTAGE« P o i n t d ’ o d e u r s t u n e f e r a s » : t e l e s t l e p r e m i e r c o m m a n d e m e n t d e s c o m p o s t e u r s !

16 SOLS CONTAMINÉSC o m m e p o u r l a g e s t i o n d e s s o l s f a i b l e m e n t c o n t a m i n é s , l e m i e u x e s t s o u v e n t l ’ e n n e m i d u b i e n L

18 ÉLIMINATIONL’ a s s u ra n c e q u a l i t é : u n e é t a p e e s s e n t i e l l e

20 GÉOMEMBRANESLes ma i l l ons de l a cha îne assu ran t l a pe r f o rmance des sys tèmes d ’ é t anché i t é

22 L’ INSTITUTIONNELL e S G E , u n p a s d a n s l a b o n n e d i r e c t i o n

23 LE TOUR DU MONDE

L e s d é c h e t s d e n o s c o u s i n s L e nouveau rég ime de compensat ion aux

24 COLLECTE SÉLECTIVELe nouveau rég ime de compensat ion aux munic ipa l i tés : où en sommes-nous ? P o u r u n e g e s t i o n r a t i o n n e l l e d e s d é c h e t s

SON

DAGE

ÉDITORIAL

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

6

Le 25 août dernier, le Conseil desentreprises de services environnemen-taux (CESE) convoquait les médias pourle dévoilement des résultats d’un sonda-ge Léger Marketing sur la perceptiondes Québécois à l’égard des servicesenvironnementaux. Révélé en présence deses membres et du ministre du Dévelop-pement durable, de l’Environnement etdes Parcs deux jours plus tôt, ce sondages’avère fort intéressant pour quiconqueœuvre dans ce milieu. Il peut égalementservir de base à un redressement de lasituation dans notre quête collective pourdétourner de l’enfouissement 65 % de lamatière d’ici 2008 puisqu’il nous donne lepouls des citoyens.

De mon côté, à la lecture de ce docu-ment, je me suis demandé quellesréponses se cachaient derrière les pour-centages et les tableaux. Aussi, j’ai eul’idée de faire moi-même un mini-sonda-ge portant sur les connaissances et lesperceptions d’un échantillon que nousavons voulu représentatif de six citoyens,hommes et femme, d’âges variables. Cesondage est bien loin d’être scientifique,j’en conviens. Il s’agissait plutôt pour moide m’amuser et d’avoir une idée de ce quepouvaient bien répondre les gens à cer-taines questions. Bien sûr, certainesquestions vous feront sourire, vous,experts du milieu, et c’est ainsi voulu. Neserait-ce que les questions traitant del’enfouissement et de l’incinération oumême lorsqu’on leur demande s’ilsconnaissent le nom de l’entreprise quieffectue la collecte de leurs matièresrecyclables…

Cependant, en raison du manque d’es-pace, il m’a fallu synthétiser certainesréponses. Quelques-unes d’entre elles

étaient toutefois fort intéressanteset venaient relativiser la pen-

sée des répondants. Leslongs silences et les yeuxincrédules précédant lesréponses à certainesquestions étaient égale-ment très révélateurs du

manque d’information.Malgré tout, ce

sondage demeure assez efficace puisquela majorité des réponses corroborent lesrésultats du sondage du CESE.

Analysons ensemble quelques résul-tats par bloc de questions.

GénéralitésDans la croyance populaire, les jeunes

sont les citoyens ayant été les plus sensi-bilisés et sont les plus au fait de lanécessité de récupérer, vu les différentsprogrammes scolaires implantés cesdernières années. Ils sont supposémentles plus verts de la société. Or, commentexpliquer que la plus jeune du groupesemble la moins renseignée ? Commentpeut-elle croire qu’il n’y a pas de collectesélective dans son quartier alors qu’ellehabite Laval ? Se pourrait-il que l’on misesur l’école en entretenant la penséemagique que les élèves deviendront devéritables citoyens responsables sansaucun incitatif ni information supplémen-taires afin de gérer leurs déchets demanière responsable ?

ÉliminationLorsqu’on parle de site d’enfouis-

sement, les intervenants sont atteints dusyndrome « loin de chez moi » ! Dans l’en-semble, ils n’ont toutefois aucune idée dece qui adviendra de leurs déchets une foismis au chemin. C’est comme si ce n’étaitplus leur problème. Mais ce qui me frap-pe, c’est leur perception négative dessites d’enfouissement. Même au point desouhaiter instinctivement l’incinération.Pourquoi ne pas informer les gens que lessites d’enfouissement sont un mal néces-saire ? Même en atteignant le seuil des65 % de détournement, nous aurons toutde même 35 % de la matière à enfouir !Et ça, c’est la triste réalité.

RecyclageAu niveau du bloc « recyclage », com-

ment ne pas s’inquiéter du manque deconfiance face à la valorisation ou aurecyclage des matières qu’ils déposentdans leurs bacs ? Comment peut-ondemander un effort supplémentaire à uncitoyen qui n’est pas convaincu que cequ’il place déjà dans son bac sera recy-clé ? De plus, comment espérer amélio-rer notre performance lorsque lesrépondants estiment connaître moyen-nement ce qui doit être recyclé ou non ?

CompostagePlusieurs questions ont été posées aux

répondants mais, malheureusement, unseul d’entre eux fait du compostage. Laquestion qui se pose est la suivante :comment ferons-nous pour atteindre lesfameux 65 % de détournement versl’enfouissement si seulement une mino-rité de citoyens valorise ses matièresorganiques ? À cet endroit précisémentde la chaîne réside le nœud du problème.

Nos répondants ont une moyenned’âge de 40 ans et la majorité ont men-tionné être intéressés à pratiquer le com-postage… mais seulement à l’âge de laretraite. Au train où vont les choses,oublions donc l’objectif 2008 et misonssur 2030 !

Du concretPour certains gestes de recyclage, leréflexe semble automatique. S’il s’agitd’une bouteille de vin, c’est le bac après lerinçage. Si on parle de vieux vêtement oud’un divan élimé, les organismes de chari-té sont les premiers appelés. Mais unechose demeure : dans le doute, les gensse tournent toujours vers la municipalité.

Perception généraleLes répondants sont très négatifs rela-

tivement à la gestion des déchets auQuébec comme ils le sont égalementenvers les habitudes de récupération desQuébécois. Pour eux, le mot d’ordre estde se retrousser les manches. Quant à laperception vis-à-vis la proactivité de leurmunicipalité, les avis sont très partagés,mais tous pour des raisons différentes.

ConclusionLes répondants ne connaissent pas

vraiment l’existence du plan mis de l’avantpar le gouvernement pas plus qu’ils n’enconnaissent les objectifs. Croyez-vouspossible de mobiliser une populationentière pour atteindre un objectif ambi-tieux dans un délai si court sans que per-sonne ne connaisse les grandes lignes duplan ni ses objectifs spécifiques ?

Mes conclusionsÀ lumière de ce sondage, voire de ce

que j’entends et constate un peu partoutsur le terrain, le plan de notre gouverne-ment est bien accepté et les intervenantsle trouvent relativement bien ficelé. Leproblème ne réside donc pas dans le planou même dans ses objectifs, mais plutôtdans son application et sa promotion.

Les municipalités québécoises en ontbeaucoup sur les épaules avec lesPGMR, et je me demande si elles sont lesmieux placées pour informer, éduquer etpromouvoir la gestion responsable desdéchets sur leur territoire.

Notre approche est-elle efficace jus-qu’à présent ? Des experts évaluent notretaux de détournement actuel à 17 %. Leplan date de 1998. Nous devonsatteindre 65 % en 2008.

Il me semble que s’il y avait un chan-gement de cap, mon sommeil seraitdavantage récupérateur…

André Dumouchel adum

ouch

el@

may

a.cc

Bien des questions sans réponses...

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

8

Petit à petitMartin Petit, humoriste. LE DERNIER DES DRÔLICANS ?

Je sais que je fais un métier génial qui consiste à livrer dubonheur aux gens. Plus je le fais, plus je vieillis, plus je réalise lachance que j’ai. Mais au moment où je constate la beauté demon travail, que vois-je autour de moi? Des déserteurs ! Deslâcheux ! Des abandonneux (comme dirait Daniel Boucher) !

En regardant Star Académie, quelle n’est pas ma surprise :Marc Dupré quitte le comique pour la musique ! Je l’ai pris dur,celle-là. En fait, Marc a été comme la cerise de trop sur le sundae.

Cela fait des années, il me semble, que les meilleurs quittent lebateau de la blague. Jici Lauzon a été l’un des premiers lorsqu’ilest retourné à l’université, puis au secondaire dans Virginie. Cetteécole semble tellement bonne que même André Ducharme l’aintégrée l’an dernier.

Quand Michel Courtemanche, probablement le plus délirant denous tous, a stoppé le cirque ambulant qu’il était pour devenir pro-ducteur de télévision, j’ai commencé à m’inquiéter. Y a-t-il quelquechose de mal à faire rire ?

Et ce n’est pas tout. Marie-Lise Pilote a elle aussi délaissé lemicro, lui préférant un marteau et l’odeur du bran de scie. Là, je me

suis dit : c’est l’exception qui confirme ses règles. Mais j’étais naïf.Peu de temps après, les bras pleins de trophées et la tête couron-née de lauriers, c’est au tour de Pierre Légaré de se retirer sansplus d’explication. Il quitte la chaloupe sans adieu, sans un mot, pasmême une note de son notaire.

Ken Scott, mon ancien comparse des Bizarroïdes, est devenu undes meilleurs scénaristes du Québec. Jean-Michel Anctil jouemaintenant du Shakespeare, pas seulement que du théâtre, duShakespeare ! Anthony Kavanagh est devenu français et Guy A.Lepage s’est engagé un humoriste pour faire le drôle à sa placedans son émission.

Je connais l’expression qui dit que ce sont les meilleurs qui par-tent les premiers, mais c’est un peu insultant quand ils le font deleur vivant ! Difficile, dans ce contexte-là, de se trouver bon. Maispourquoi toutes ces défections ? Snif, snif…

Néanmoins, je persiste, je continue de croire en mon métier,mais j’avance désormais avec un doute. Est-ce un hasard ? Suis-je paranoïaque ? De nouvelles questions m’habitent. Devrais-jemoi aussi quitter l’humour ? Pourquoi ne pas devenir ébéniste ?Marin ? Pirate ? Animer des émissions de toilettage de chien ?Vendre des assurances ? M’acheter un camping ? Inventer deshamacs en téflon ?

J’ai un talent certain pour évaluer si les jeans des filles leur fontou non des belles fesses. Est-ce un métier d’avenir ? Combien çapayerait ? Je suis un peu mêlé. Je doute, que je vous dis.

Les déserteurs de l’humour possèdent-ils des informations privi-légiées ? Peut-être que les Québécois s’apprêtent à entrer dansune autre période noire où le rire sera interdit. Une ère nouvelle oùl’humour sera socialement mal vu. L’humour sera alors remplacépar des débats. Les gens débattront partout, dans les bars, dans larue, dans les restaurants, finies les farces, on passe aux chosessérieuses ! On se retrouve entre amis pour boire du vin et débattrede la hausse du prix du pétrole et des pots de vin à Ottawa.

Je suis déboussolé. Je me sens comme les violonistes dansTitanic ou comme il y a quatre ans alors que les actions de Nortelbaissaient et que je me disais que ça allait remonter.

Tout cela, c’est la faute de Marc Dupré. Marc Dupré devientchanteur. C’est trop ! De toute évidence, il y a quelque chose qui sepasse et on ne veut pas me le dire. Mais je m’en fous, je résisterai.Je vais tenir le fort. Je resterai brave, je ne broncherai pas, je fini-rai debout, souriant dans la tempête.

Pet et Petit s’en vont en bateau; Pet tombe à l’eau. Qui qui reste ? C’est moi le dernier des idiots ! ■

Je connais l’expression qui dit quece sont les meilleurs qui partent lespremiers, mais c’est un peu insultantquand ils le font de leur vivant !

Un bulletin hebdomadaire qui compile les résultats d'une veille sur l'actualité environnementale canadienne.

◆ Regroupe les dernières informations provenant de différents ministères et organismes gouvernementaux ainsi que les dernières nouvelles tirées de journaux, périodiques et réseaux d’information canadiens.

◆ Permet de suivre les dossiers de l’heure, les découvertes, les tendances sociales et les orientations gouvernementales en matière d’environnement ainsi que d’identifier des occasions d’affaires.

◆ Inclut un suivi hebdomadaire des projets de loi et de l’évolution réglementaire environnementale québécoise, ontarienne et canadienne.

◆ Fournit les liens qui vous permettent d'accéder par un clic au site internet contenant l'information détaillée.

◆ Produit exclusivement en format électronique, le bulletin est trans-mis aux abonnés tous les lundis matin par courrier électronique.

Afin de vérifier si ENVIROSCAN répond à vos besoins, vous avez la possibilité de le recevoir gratuitement et sans obligation pendant

10 semaines. Vous trouverez plus d’information sur le site internet :

www.enviroscan. info

ENVIROSCANsystème de veille sur

l’actualité environnementale

165, montée VerchèresSt-Marc-sur-Richelieu (Qc)J0L 2E0téléphone : 1 877 709-0115

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

10

Myriam Miron-Lalonde, 19 ans, étudiante, Ste-Rose (Laval)

Julie Pépin, 33 ans, mère au foyer,

St-Eustache

Marc-André Rodrigue, 34 ans, infirmier,

Rosemont (Montréal)

Gilles Lalonde, 45 ans, conseiller à la vie

étudiante, Ste-Rose (Laval)

GÉNÉRALITÉSCCrrooyyeezz--vvoouuss êêttrree rreessppoonnssaabbllee ffaacceeàà vvooss mmaattiièèrreess rrééssiidduueelllleess ??� Myriam : Non.� Julie : Oui.� Marc-André : Pas tout à fait,

mais plus que le citoyen moyen.� Gilles : Oui.� Ginette : Oui, surtout considérant

mon âge et le fait que c’estrelativement récent pour moi.

� Jean-Guy : De plus en plus.

SSeelloonn vvoouuss,, qquuee ffaaiitteess--vvoouuss qquuee llee ccoommmmuunn ddeess cciittooyyeennss nnee ffaaiitt ppaass ??� Myriam : Je demande toujours

des sacs en papier lorsque jevais chez l’épicier. J’y mets mespapiers et cartons une fois à lamaison. Je me rends ensuitedans un autre quartier

pour y déposer mes sacs dansdes cloches prévues pour lerecyclage puis qu’il n’y a pas deservice de collecte dans monquartier.

� Julie : Je recycle le plus possibleet je rince mes contenantsavant de les mettre au recy-clage.

� Marc-André : Je m’efforce de tou-jours recycler ce qui est recyclable.

� Gilles : Je crois que les gens sont de plus en plus conscien-tisés, alors je ne crois pas fairebeaucoup plus qu’eux.

� Ginette : Je ne jette jamais mescanettes et papiers à la rue. Jevois souvent des jeunes le faireet ça me désole beaucoup.

� Jean-Guy : Je crois plutôt fairepartie de la masse.

CCoommbbiieenn vvoouuss ccooûûttee llaa ggeessttiioonn ddeevvooss ddéécchheettss ppaarr aannnnééee ??� Myriam : Je n’en ai vraiment

aucune espèce d’idée.� Julie : Pas la moindre idée,

mais je dirais pas plus de 200 dollars par année.

� Marc-André : Je tenterais machance avec 500 dollars.

� Gilles : Je ne sais pas du tout. Jedirais plus près de 1000 quede 100 dollars.

� Ginette : J’imagine que c’estcompris dans mon compte detaxes. Aussi je ne m’y suisjamais arrêté. Je dirais 200dollars.

� Jean-Guy : Je dirais une centainede dollars.

QQuueell eesstt llee rraattiioo ddéécchheettss//rreeccyyccllaaggee ddee vvoottrree ffooyyeerr ??� Myriam : 85 % ordures et 15 %

recyclage.� Julie : 50 %-50 %. Légèrement

moins de recyclage.� Marc-André : 40 % ordures et

60 % recyclage.� Gilles : 35 % ordures et 65 %

recyclage.� Ginette : 40 % ordures et 60 %

recyclage.

� Jean-Guy : 45 % déchets et 55 % recyclage.

PPoouurrrriieezz--vvoouuss aamméélliioorreerr vvoottrree ttaauuxxddee rreeccyyccllaaggee ??� Myriam : Pas dans les conditions

actuelles, car il n’y a pas deservice de collecte devant chezmoi. Je dois donc me déplaceravec mes gros sacs de recy-clage.

� Julie : Oui, simplement en rentrant le bac à l’intérieur.Quelquefois par paresse nous mettons des élémentsrecyclables à la poubelle pourne pas avoir à sortir dehors. Deplus, composter nos déchetsde table aiderait grandement.

� Marc-André : Difficilement. Peut-être en améliorant la qualitédes articles à recycler en lesnettoyant mieux ou en enlevantles étiquettes chaque fois.

� Gilles : Oui, mais de peu. Ceserait au niveau des déchetsde table.

� Ginette : Avec un peu d’effort,assurément.

� Jean-Guy : Non, je ne crois pas.

ÉLIMINATIONÀÀ qquueell eennddrrooiitt ssee rreettrroouuvveenntt vvooss ddéécchheettss ??� Myriam : Dans des trous ! (rires)� Julie : À la dump ! Mais j’ignore

où. Possiblement à Deux-Montagnes.

� Marc-André : Au dépotoir, maisj’ignore lequel.

� Gilles : Dans un site d’enfouisse-ment, mais je ne sais paslequel.

� Ginette : Dans un dépotoir. Sûre-ment celui de Lachenaie donton parlait aux informations hier.

� Jean-Guy : Au site d’enfouisse-ment de Lachenaie.

LLee ccoonntteennuu sseerraa--tt--iill ttrriiéé ??� Myriam : Non.� Julie : Je ne serais pas

surprise.� Marc-André : Non.� Gilles : Non.� Ginette : Non.� Jean-Guy : Non.

LLee ccoonntteennuu sseerraa--tt--iill eennffoouuii oouu iinncciinnéérréé ??� Myriam : Enfoui.

� Julie : J’espère qu’il sera incinéré.

� Marc-André : Enfoui, puisque l’inci-nération coûte trop cher.

� Gilles : Je ne sais pas.� Ginette : Enfoui. Je crois qu’on

n’incinère plus les déchets.� Jean-Guy : Enfoui.

EEsstt--ccee mmiieeuuxx dd’’iinncciinnéérreerr oouu dd’’eennffoouuiirr lleess ddéécchheettss ??� Myriam : Je ne sais pas puisque

je ne connais pas vraiment ladifférence des impacts entreles deux.

� Julie : Je serais portée à direincinérer, mais je ne suis pascertaine.

� Marc-André : Sans trop de fonde-ment, je dirai incinérer.

� Gilles : Je ne suis pas suffisam-ment renseigné sur les réper-cussions des deux.

� Ginette : Je dirais que de les incinérer ne serait pas unemauvaise idée.

� Jean-Guy : Je crois que l’incinéra-tion serait mieux.

QQuueellss ssoonntt lleess pplluuss ggrraannddss ddaannggeerrss eett nnuuiissaanncceess eenn rreeggaarrdd àà ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt qquuee rreepprréésseennttee uunn ssiittee dd’’eennffoouuiisssseemmeenntt ??� Myriam : Les odeurs et les gaz

toxiques.� Julie : La contamination des

sols.� Marc-André : La contamination

des sols.� Gilles : Le méthane, un puissant

gaz à effet de serre.� Ginette : Trop de matières ne

sont pas biodégradables etcontaminent les sols.

� Jean-Guy : Les émanations degaz et la contamination de lanappe phréatique.

SSaavviieezz--vvoouuss qquuee cceerrttaaiinnss ssiitteessqquuéébbééccooiiss ttrraaiitteenntt eett vvaalloorriisseenntt lleeuurrbbiiooggaazz ??� Myriam : Je ne le savais pas,

mais je crois que c’est trèsintelligent.

� Julie : Ah oui ? Je pense que sion peut transformer une nui-sance en quelque chose depositif sans créer quelquechose de plus négatif, on doits’y employer.

� Marc-André : Je ne le savais pasdu tout, mais c’est brillant.

� Gilles : Je croyais que c’était plu-tôt marginal. Mais je trouve celavraiment positif.

� Ginette : Je l’ignorais, mais tantmieux s’ils peuvent trouver uneissue positive à ces gaz.

� Jean-Guy : Oui, j’en avais entenduvaguement parler. Tant quecela reste une énergie propre,je n’ai rien contre.

AAcccceepptteerriieezz--vvoouuss qquu’’uunn ssiittee dd’’eennffoouuiisssseemmeenntt vviieennnnee ss’’iinnssttaalllleerr pprrèèss ddee cchheezz vvoouuss ??� Myriam : Non.� Julie : Non.� Marc-André : Non.� Gilles : Cela dépendrait essen-

tiellement de deux choses; il nefaudrait pas que le site vienneenlever un site positif commeun boisé et il faudrait que l’en-treprise puisse démontrerqu’elle respectera les normesenvironnementales tout enn’acceptant pas les nuisancescomme les odeurs.

� Ginette : Pas dans ma cour ! (rire)� Jean-Guy : Non, le territoire qué-

LE MAGAZINE 3RVE A INTERROGÉ POUR VOUS SIXCITOYENS SUR LEURS HABITUDES DE GESTION DESMATIÈRES RÉSIDUELLES ET SUR LEUR PERCEPTION DE LASOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE À CET ÉGARD. CE SONDAGE N’A PASLA PRÉTENTION D’ÊTRE SCIENTIFIQUE, MAIS IL SAURASÛREMENT DONNER UN APERÇU DES DÉFIS QUI NOUSATTENDENT POUR ATTEINDRE LES DIFFÉRENTS OBJECTIFSQUE NOUS NOUS SOMMES FIXÉS.

SON

DAGE

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

11

TUYAUX ET RACCORDS EN POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉSERVICE DE FUSION AU CHANTIERLOCATION D’ÉQUIPEMENTS DE FUSIONSYSTÈME DE TUYAUTERIE PRÉISOLÉE

2855, rue Étienne-Lenoir, Laval (Québec) H7R 6J4Tél: (450) 963-3010 Fax: (450) 963-6811 [email protected]

www.fusionex.com

Distribué par :

7333, Place Des Roseraies Tél.: 1 800 393-7473 Bureau 101 Téléc.: (514) 352-3290Montréal (Québec) H1M 2X6 www.kwhpipe.ca

bécois est tellement vaste, pour-quoi ne pas trouver un lieu à l’ex-térieur des centres urbains ?

DDaannss uunn tteell ccaass,, ddee qquuooii aauurriieezz--vvoouussppeeuurr ??� Myriam : Je serai fâchée et déçue

parce que ce n’est pas beau etque ça pue.

� Julie : De la contamination des sols, des biogaz et bien sûr des odeursdésagréables.

� Marc-André : De la contamination dela nappe phréatique et des biogaznon traités.

� Gilles : Je serai inquiet des orienta-tions du site en matière de sécuri-té environnementale.

� Ginette : De la vermine et des mau-vaises odeurs.

� Jean-Guy : De la pollution par le bruit,de la vermine et des goélands quiaffectent la valeur des propriétés.

QQuueell eesstt llee mmeeiilllleeuurr eennddrrooiitt ppoouurr uunnssiittee dd’’eennffoouuiisssseemmeenntt ??� Myriam : Loin de chez moi !� Julie : Un endroit retiré des zones

résidentielles.� Marc-André : Il n’y a pas d’endroit

idéal.� Gilles : Sur le soleil !� Ginette : Y en a-t-il un ?� Jean-Guy : Loin des centres urbains.

Jean-Guy Tessier, 55 ans, courtier immobilier,

Ste-Thérèse

Ginette Roy, 54 ans, secrétaire,

Terrebonne

RECYCLAGECCoonnnnaaiisssseezz--vvoouuss ll’’eennttrreepprriissee qquuii ffaaiitt llaa ccoolllleeccttee ddee vvooss mmaattiièèrreess rreeccyyccllaabblleess ??� Myriam : Non.� Julie : Non.� Marc-André : Non.� Gilles : Non.� Ginette : Non.� Jean-Guy : Un gros camion bleu.

ÀÀ qquueell eennddrrooiitt vvaa llee ccoonntteennuu ??� Myriam : Dans des usines, mais

j’ignore où.� Julie : Dans un centre de tri, sûre-

ment à Deux-Montagnes ou à St-Eustache.

� Marc-André : À l’usine de tri du quar-tier.

� Gilles : Je ne sais pas.� Ginette : Je sais qu’il y a des centres

de tri, mais je ne sais pas où.� Jean-Guy : Non et ça m’inquiète.

SSeerraa--tt--iill ttrriiéé ??� Myriam : Je pense que oui.� Julie : J’espère que oui !� Marc-André : Oui.� Gilles : Ils ont intérêt !� Ginette : Oui.� Jean-Guy : J’en doute.

EEsstt--ccee qquuee ttoouutt sseerraa rreeccyycclléé oouu vvaalloorriisséé ??� Myriam : Sûrement pas.

� Julie : J’espère que oui.� Marc-André : Non et ça me déçoit

beaucoup.� Gilles : Je sais bien que non.� Ginette : Je me pose la question à

savoir si c’est fait consciencieuse-ment. J’ai peur qu’ils l’enfouissent.

� Jean-Guy : Je crois que seulement40 % sera recyclé. C’est une bellemode pour les municipalités pourbien paraître.

EEssttiimmeezz--vvoouuss êêttrree bbiieenn aauu ccoouurraanntt ddee ccee qquuii ppeeuutt êêttrree rreeccyycclléé oouu nnoonn ??� Myriam : Non.� Julie : J’estime que oui.

� Marc-André : Plus que la moyenne.

� Gilles : Oui.� Ginette : Pas à 100 %, mais assez

bien.� Jean-Guy : Moyennement.

OOùù ppuuiisseezz--vvoouuss vvoottrree iinnffoorrmmaattiioonn eennccaass ddee bbeessooiinn ??� Myriam : Directement sur la matière.� Julie : Dans mon entourage ou par

le dépliant distribué par la Ville.� Marc-André : À la ville ou sur Internet.� Gilles : Sur Internet.� Ginette : Je demande à ma fille.� Jean-Guy : Par le bouche à oreille.

SON

DAGE

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

12

DDooiitt--oonn eennlleevveerr lleess ééttiiqquueetttteess ddeess ccaannnnaaggeess aavvaanntt ddee lleess mmeettttrree aauu bbaacc ??� Myriam : Non.� Julie : Non.� Marc-André : Oui.� Gilles : Oui.� Ginette : Oui.� Jean-Guy : Oui.

DDooiitt--oonn rriinncceerr lleess ccoonntteennaannttss ppaarrffaaiitteemmeenntt ??� Myriam : Oui.� Julie : Oui.� Marc-André : Oui.� Gilles : Pas certain.� Ginette : Oui.� Jean-Guy : Oui.

COMPOSTAGEPlusieurs questions ont étéposées sur le sujet. Malheu-reusement, cinq des six partici-pants ne compostent pas. Lesréponses mettent en évidencele manque d’information etd’incitatif pour y participer. Deplus, les participants perçoi-vent cette activité commepropre aux retraités.

DU CONCRET !

QQuuee ffaaiitteess--vvoouuss ddee ::…… vvooss bboouutteeiilllleess ddee vviinn??� Myriam : À la SAQ ou

au recyclage.� Julie : Je les rince et les

mets au bac.� Marc-André : Je les rince

et les mets au bac.� Gilles : Je les place dans

mon bac bleu.� Ginette : Je les rince et les mets

au bac.� Jean-Guy : Nous ne consom-

mons pas de vin.

…… vvooss bboouutteeiilllleess oouu ccaanneetttteessccoommppoorrttaanntt uunnee ccoonnssiiggnnee ??� Myriam : Les bouteilles au

dépanneur. Les canettes auxpoubelles.

� Julie : Au supermarché ou aurecyclage.

� Marc-André : Chez le marchand.� Gilles : À l’épicerie ou les

scouts s’en chargent !� Ginette : Tout au recyclage.� Jean-Guy : Au supermarché ou

aux jeunes.

…… vvooss mmééddiiccaammeennttss ppéérriimmééss ??� Myriam : Aux ordures.� Julie : Le contenu à la toilette

et le contenant au bac.� Marc-André : À la pharmacie.� Gilles : À la poubelle.

� Ginette : À la pharmacie.� Jean-Guy : Mon broyeur à

déchets.

…… vvooss rrééssiidduuss ddee ddéémmoolliittiioonn lloorrssdd’’uunnee rréénnoovvaattiioonn mmaajjeeuurree ??� Myriam : Aux ordures.� Julie : Un conteneur à déchet

quelque part.� Marc-André : Aux ordures.� Gilles : Je l’ignore.� Ginette : Tout aux ordures.� Jean-Guy : À la ville à l’endroit

prévu à cet effet.

…… vvooss vviieeuuxx ppoottss ddee ppeeiinnttuurree??� Myriam : Chez le quincaillier.� Julie : Je me renseignerais.� Marc-André : J’appelle la

municipalité.� Gilles : Chez Rona.� Ginette : La collecte de matières

dangereuses de la ville.� Jean-Guy : Le dépôt de la

municipalité.

…… vvooss hhuuiilleess ddee ffrriittuurree ??� Myriam : Au lavabo.� Julie : À l’évier.� Marc-André : À l’évier.� Gilles : À l’évier.� Ginette : À la toilette.� Jean-Guy : À l’évier.

…… vvooss ppiilleess ??� Myriam : Aux ordures.� Julie : Au travail de mon

conjoint chez Bombardier ouaux ordures.

� Marc-André : J’appelle la municipalité.

� Gilles : La collecte de matièresdangereuses de la ville.

� Ginette : Chez un détaillantd’électronique.

� Jean-Guy : À la pharmacie.

…… vvoottrree vviieeuuxx ddiivvaann ??� Myriam : Un organisme de

charité.� Julie : Aux ordures.� Marc-André : Un organisme de

charité.� Gilles : Je le donne à ma fille !� Ginette : J’appellerais la Ville.� Jean-Guy : J’attends la collecte

annuelle de la municipalité.

…… vvooss vviieeuuxx vvêêtteemmeennttss ??� Myriam : Un organisme de

charité.� Julie : Dans des cloches

prévues à cet effet.� Marc-André : Un organisme

de charité.� Gilles : Un organisme

de charité.� Ginette : Aux comptoirs

de dépannage.� Jean-Guy : Un organisme

de charité.

PERCEPTION GÉNÉRALEDDee ffaaççoonn ggéénnéérraallee,, eesstt--ccee qquuee nnooss ddéécchheettss ssoonntt bbiieenn ggéérrééss aauu QQuuéébbeecc ??� Myriam : Je suis convaincue que

non.� Julie : Je ne crois pas. Je n’ai

qu’à regarder dans mon entou-rage pour constater que cen’est pas tout le monde qui recycle. En extrapolant, jeme dis que la situation au Qué-bec n’est sûrement pas mieux.

� Marc-André : Absolument pas.� Gilles : C’est sûrement de mieux

en mieux, mais il reste énormé-ment de travail à faire. Il

manque de sensibilisation,d’éducation et sûrement d’in-vestissement.

� Ginette : Je dirais que oui deprime abord, mais en y réflé-chissant, je dirais que pas tellement.

� Jean-Guy : Ce n’est pas si mal. Il ya eu de grandes améliorationsdepuis 20 ans.

VVoottrree mmuunniicciippaalliittéé eesstt--eellllee pprrooaaccttiivvee eenn mmaattiièèrree ddee ggeessttiioonn ddeeddéécchheettss ??� Myriam : Pas du tout. Le simple

fait que je n’aie pas de collectede recyclage chez moi dit tout.

� Julie : Je crois qu’elle fait desefforts pour rattraper le retard.

� Marc-André : Elle ne fait que suivre la tendance canadienne.

� Gilles : Je trouve que oui.� Ginette : Oui, le camion passe

régulièrement.� Jean-Guy : Oui. Avec le dépôt.

LLeess QQuuéébbééccooiiss rrééccuuppèèrreenntt--iillss ssuuffffiissaammmmeenntt ??� Myriam : Non.� Julie : Non.� Marc-André : Non.� Gilles : Non.� Ginette : Non.� Jean-Guy : Oui.

CONCLUSIONSSaavviieezz--vvoouuss qquuee nnoottrree ggoouuvveerrnnee--mmeenntt ss’’eesstt ddoottéé dd’’uunn ppllaann ppoouurr ggéérreerrlleess mmaattiièèrreess rrééssiidduueelllleess eett eennccoonnnnaaiisssseezz--vvoouuss lleess oobbjjeeccttiiffss ??� Myriam : Non.� Julie : Non.� Marc-André : Vaguement.� Gilles : J’en ai très peu

souvenir.� Ginette : Non.� Jean-Guy : C’est loin dans ma

mémoire.

QQuueell eesstt llee ppoouurrcceennttaaggee qquuee ll’’oonnssoouuhhaaiittee ddééttoouurrnneerr ddee ll’’eennffoouuiissssee--mmeenntt ?? EEsstt--ccee rrééaalliissttee ??� Myriam : 15 %. Oui.� Julie : 20 %. Oui.� Marc-André : 50 %. Oui.� Gilles : De 75 à 80 %. Oui.� Ginette : 80 %. Oui.� Jean-Guy : 40 %. Oui.

CCoommmmeenntt ppoouurrrriioonnss--nnoouuss aamméélliioorreerrnnoottrree ppeerrffoorrmmaannccee ccoolllleeccttiivvee,, qquueellsssseerraaiieenntt lleess mmooyyeennss àà uuttiilliisseerr ??� Myriam : Je crois qu’il faut inciter

les gens à recycler en mettantdes bacs et des services partout,pas seulement au niveau rési-dentiel.

� Julie : Il faudrait avoir un systèmerépressif, donner des amendesaux contrevenants.

� Marc-André : En diffusant de l’infor-mation de manière accrue et àl’échelle nationale.

� Gilles : Minimalement, il faudraitque les services soient plus adé-quats. Mais également une plusgrande information, jumelée àdes incitatifs comme du com-postage gratuit.

� Ginette : Avec une importanteprise de conscience et beau-coup d’éducation.

� Jean-Guy : Il faut poursuivre l’édu-cation auprès des enfants.

Rendez-vous sur notre siteInternet à la section 3Rvepour consulter les réponsescomplètes des participants.www.maya.cc

Le Québec ne fait pas bande à part lors-qu’on parle de production de déchets. Eneffet, malgré les programmes de collectesélective et les campagnes de sensibilisa-tion concernant la récupération, la généra-tion de déchets a augmenté à la mêmevitesse que la croissance économiquedans les pays membres de l’Organisationde coopération et de développement éco-nomiques (OCDE), soit d’environ 40 %depuis 19801 .

Jusqu’à maintenant, nous avons investiprincipalement nos efforts dans la collecte,le traitement et la disposition des matièresrésiduelles. Aujourd’hui, plus de 87 % de lapopulation du Québec peut avoir accès àun système de collecte sélective. En 2004,les Québécois ont contribué à récupérer,valoriser et transformer près de 350 000tonnes métriques de matières résiduelles,dont près de 45 000 tonnes métriques deverre issu de la collecte sélective munici-pale.

Malgré tous ces efforts, le marché pourles débouchés du verre mixte est limité àquelques grands utilisateurs dans le sec-teur de la construction. Afin de comptersur une diversification du marché et decréer une demande, il est nécessaired’investir et d’investiguer de façon plusstructurée et soutenue. Une meilleurecollaboration entre l’industrie et le secteurdu développement et de la recherche enamont de la valorisation du verre pourraitengendrer une synergie et créer de nou-veaux débouchés à valeur ajoutée.

La Société des alcools du Québec, enpartenariat avec l’industrie et le secteur dela recherche, a initié plusieurs petits pro-jets de recherche appliquée. De cettedémarche, certains projets ont permis delever le voile sur des facettes insoupçon-

nées du verre en vue d’applications indus-trielles hautement spécialisées. Tout cestravaux de recherche qui sont menés encollaboration avec les intervenants dumilieu nous ont amené à la conclusion qu’ilfallait : dédier un groupe de recherche surla valorisation du verre mixte. Ainsi, nouspourrons cibler et faire converger lesefforts sur des débouchés dont les résul-tats auraient un potentiel plus élevé decommercialisation.

En avril 2004, la SAQ a choisi de finan-cer pendant une période de cinq ans l’Uni-versité de Sherbrooke et son départementde génie civil en créant la chaire SAQ surla valorisation du verre dans les matériaux.L’Université de Sherbrooke abritait déjà leCentre de recherche interuniversitaire surle béton (CRIB), qui a exploré l’intégrationdu verre mixte dans le ciment et le béton. Ilfallait un ensemble d’éléments afin deconstituer une famille d’applications etainsi donner un potentiel de réussite auprojet.

L’utilisation du verre mixte dans le bétonreprésente une avenue très intéressantepour sa valorisation. La composition chi-mique et minéralogique de ce dernier pré-sente des propriétés intéressantes dansun béton; d’une part comme ajout cimen-taire en remplacement d’une fraction duciment et d’autre part comme substitut desgranulats. Parce que le béton est un maté-riau facile à fabriquer, résistant, durable etse prêtant à une variété d’usages, sademande ne cessera de croître durant lesannées à venir, selon monsieur ArezkiTagnit-Hamou, chercheur et professeur àl’Université de Sherbrooke.

Pour ce faire, le programme de rechercheretenu vise les objectifs suivants :

1. donner une valeur ajoutée au verre mixte en explorant toutes les voies possibles à son utilisation dans le béton;

2. effectuer une veille technologique sur les autres possibilités de recyclage duverre dans le cadre de l’observatoire del’environnement et du développement durable (OEDD) de l’Université de Sherbrooke;

3. participer à la normalisation de l’utilisation du verre dans le béton;

4. former du personnel hautement qualifié;

5. diffuser les résultats;

6. transférer la technologie développée àl’industrie cimentaire.

Le financement de cette chaire impliquela création d’une synergie entre l’industrieet l’université dans la recherche de solu-tions innovantes au problème du verremixte. Déjà, après un an d’activité, desindustriels ont manifesté leur intérêt pourle projet et les résultats en laboratoire. Deplus, la formation de professionnels per-mettra l’intégration de personnel haute-

ment qualifié dans l’industrie. Grâce àcette approche, ce personnel nouvelle-ment formé pourra intégrer les conceptsde développement durable et d’utilisationde matériaux secondaires dans la fabrica-tion d’ouvrages de génie civil. Cette initiati-ve placera le Québec à l’avant-garde enmatière de valorisation du verre.

Je tiens à remercier pour sa collabora-tion à cet article monsieur Arezki Tagnit-Hamou, titulaire de la chaire SAQ sur lavalorisation du verre dans les matériaux àl’Université de Sherbrooke. ■

1 Conseil de la science et de la techno-logie, « Innovation et développement durable », Québec, 2001.

pour du verre mixteDES SOLUTIONS NOVATR ICES

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

13

R E C Y C L A G E D U V E R R E

Mario QuintinM.Sc.env. conseiller environnement Société des alcools du Qué-bec m . q u i n t i n 2 @ s a q . q c . c a

Grâce à cette approche, ce personnel nouvellementformé pourra intégrer les concepts de développe-ment durable et d’utilisation de matériaux secon-daires dans la fabrication d’ouvrages de génie civil.

Ah les odeurs ! Elles sont tantôt plai-santes, tantôt désagréables selon leurscaractéristiques, leur intensité et parfoisnos humeurs. À faible intensité, on s’yhabitue et peu à peu on ne les perçoit plusalors que p lus concentrées , aussiagréables soient-elles, elles peuvent finirpar nous irriter. Aborder la question desodeurs, c’est entrer dans un univers com-plexe : un monde technique, un monde deneurones, de chimie, d’acceptabilité socia-le, de droit collectif ou individuel, unmonde de gestion des opérations, demétéorologie, de procédés, de produits, unmonde de nuances entre fréquence,durée, intensité, période, un monde d’êtreshumains avec leur sensibilité, leur toléran-ce, leurs craintes pour la qualité de vie, lapollution et la santé. Ajoutez à tout cela uninévitable brin de subjectivité. Bref, abor-der la notion de nuisance et d’accepta-bilité des odeurs n’est vraiment paschose facile.

Bien que la nature soit parfois elle-même source d’odeurs désagréables, laproduction d’odeurs dérangeantes estp r i nc ipa lement due aux ac t i v i t éshumaines, de l’individu aux activités indus-trielles. En raison de la nature desmatières organiques qui sont habituelle-ment fortement fermentescibles et de leurmode de transformation microbien, lesactivités de compostage sont une sourcepotentielle d’odeurs désagréables.

On n’a qu’à penser à la réception et auxmanipulations sur le site de compostagede certains résidus que les générateurs,dont nous faisons partie, sont bien heu-reux de disposer rapidement : gazon vertscellé dans un sac de plastique, feuillesd’automne mouillées entassées, résidusde potagers, sacs de résidus de table sousl’évier, sacs de couches, biosolides d’origi-ne industrielle ou municipale, fumierentreposé en conditions anaérobiques,etc. Viennent ensuite les premières étapesdu compostage qui, aussi aérobes quepuissent être en pratique les conditionsdans la masse, génèrent inévitablement

divers composés gazeux dont certainssont malodorants.

Il importe de garder à l’esprit les deuxaspects suivants. L’objectif d’un site decompostage n’est pas de produire desodeurs, mais bien de prendre en chargedes matières organiques potentiellementodorantes pour les transformer en com-post. Toutefois, aussi noble que soit cetobjectif environnemental, il ne constituepas un passe-droit pour la production denuisances olfactives incommodantes.

Au Québec comme ailleurs, le sujet desodeurs et du compostage fait, depuis plu-sieurs années, l’objet d’une certaine pré-occupation. Combien de sites de compos-tage à grande échelle peuvent se vanterde ne jamais avoir vécu d’épisodesd’odeurs plus ou moins prolongés aucours de leur histoire ? Avant d’y répondre,une nuance s’impose : produire desodeurs et vivre un problème d’odeurs avecson voisinage sont deux chose différentes.

Donc s’il existe des composteurs àgrande échelle n’ayant jamais vécu d’épi-sodes d’odeurs, parions qu’ils sont peunombreux et localisés loin des habitations.Pour les autres qui ont vécu des pro-blèmes d’odeurs, certains ont trouvé unmode opératoire qui permet une cohabita-tion acceptable, mais dont l’équilibredemeurera toujours fragile.

Si les composteurs ont raison de seréjouir de l’arrivée probable de nouveauxsites de compostage afin de gérer destonnages croissants de matières putres-cibles de manière à atteindre l’objectifgouvernemental de mise en valeur (60 %en 2008), au chapitre des odeurs, cetteperspective n’est guère rassurante poureux si rien ne change.

Il est grand temps de clarifier les règlesdu jeu relativement aux droits et aux res-ponsabilités des divers intervenants et dese doter des outils nécessaires et requispour faire respecter ces règles. On peutbien rêver de classifier le potentiel odorantdes matières fraîches ou en compostage,

on peut bien travailler avec acharnementau développement d’outils de mesure desunités d’odeurs, mais à quoi bon le faire siles responsabilités et les droits des com-posteurs et de la population ne sont pasclairement définis ? À titre d’exemple, si lanotion de nuisance s’applique indifférem-ment à un individu ou à une collectivité,alors il pourrait être beaucoup plus saged’envisager une alternative moins tech-nique mais tout aussi difficile à implanterqui consiste à prévoir une zone tampon dequelques kilomètres.

Il faudra bien un jour passer par cetexercice incontournable qui vise à préciserles notions de seuil d’acceptabilité, deseuil de tolérance et de nuisance, de droitindividuel et collectif, de responsabilitédes promoteurs, des municipalités et descitoyens. Il faudra bien statuer et, quellequ’en soit la résultante, en assumer lescoûts. Viser l’absence d’odeur est unobjectif noble qui fait l’unanimité; reste àsavoir si les générateurs et la collectivitésont prêts à en payer le coût. Et puis, entoute équité, il faudra déterminer si le fruitde ce travail s’applique non seulement aucompostage, mais aussi à l’ensemble desindustries.

En attendant, l’industrie du compostagedoit poursuivre son développement avecles moyens actuels pour assurer unebonne gestion des odeurs. Et ces moyens,

bien qu’imparfaits, existent : veilleursd’odeurs, gestion adéquate des opéra-tions, biofiltres, produits neutralisants,inhibiteurs, études d’impact, modélisa-tion, etc.

Malgré ces outils et la volonté gouver-nementale de gérer adéquatement nosrésidus, produire des composts à grandeéchelle avec des exigences du type « point d’odeurs tu ne feras » constitueaujourd’hui une aventure plus quepérilleuse. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

14

C O M P O S T A G E

tel est le premier commandementdes composteurs !

« PO INT D’ODEURS TU NE FERAS » :

Denis Potvinagronomedenpo t v i n@ho tma i l . c om

Combien de sites de compostage à grande échel-le peuvent se vanter de ne jamais avoir vécu d’épi-sodes d’odeurs plus ou moins prolongés au coursde leur histoire ?

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

16

Un des sujets d’actualité dans le domai-ne de la gestion des terrains contaminésconcerne la gestion des sols faiblementcontaminés.

Deux principaux documents régissent lemode de gestion des sols : le Règlementsur l’enfouissement des sols contaminés(RESC) et la Grille de gestion des solsexcavés intérimaires de la Politique de pro-tection des sols et de réhabilitation des ter-rains contaminés du ministère du Dévelop-pement durable, de l’Environnement et desParcs (MDDEP). Un des principaux objec-tifs visés dans ces documents est la valori-sation des sols contaminés et incidemmentla réduction du volume de ces sols destinéà l’enfouissement, ce qui, a priori, sembleêtre en harmonie avec le concept de déve-loppement durable.

L’annexe I du RESC établit des valeurs-seuils à partir desquelles les sols doiventobligatoirement être traités avant de pou-voir être revalorisés ou enfouis. Le Québecest bien desservi par des sites de traite-ment des sols contaminés par des produitspétroliers. Toutefois, le principal défi denotre industrie est le traitement des solsprésentant une contamination mixte (pro-duits pétroliers et métaux) ou encore uni-quement en métaux ou autres composésrécalcitrants.

La Grille et le RESC régissent égale-ment la gestion des sols non couverts parl’obligation de traitement prévue dans leRESC. Les sols présentant des concentra-tions au-delà de la limite maximale accep-

table pour un usage commercial/industrielmais sous les valeurs-seuils de l’annexe Idu RESC doivent être soit traités, soitenfouis dans un lieu autorisé. Là encore,des sites d’enfouissement de sols contami-nés sont présents au Québec.

La Grille couvre aussi la gestion des solsfaiblement contaminés et c’est principale-ment pour cette catégorie de sols que desproblèmes se pointent à l’horizon. Parmices sols, on retrouve ceux traités qui pré-sentent généralement de faibles concen-trations résiduelles de contaminants. Cessols peuvent être utilisés comme matérielde remblayage sur des terrains à la condi-tion que leur valorisation n’ait pas poureffet d’augmenter la concentration decontaminants présents dans le terrainrécepteur. Cette option est cependantrarement possible et, dans la majorité descas, les sols faiblement contaminés doiventêtre gérés hors site. Le Règlement sur l’en-fouissement et l’incinération des matièresrésiduelles (REIMR), tant attendu par lesecteur des matières résiduelles, estdécrié par celui du secteur des sols conta-minés. Par contre, tel que prévu dans laGrille, on retrouve dans le REIMR uneouverture intéressante pour la gestion deces sols en tant que matériel de recouvre-ment journalier. L’article 42 stipule que lesol utilisé pour le recouvrement journalierpeut contenir des contaminants enconcentrations inférieures aux normes del’annexe II (critère C) du Règlement sur laprotection et la réhabilitation des terrains,sauf pour les concentrations des compo-sés organiques volatils qui doivent êtreinférieures aux normes de l’annexe I (critè-re B). Ce même article stipule que : « Le solutilisé pour le recouvrement journalier desmatières résiduelles doit avoir en perma-nence une conductivité hydraulique mini-

male de 1 x 10-4 cm/s et moins de 20 % enpoids de particules d’un diamètre égal ouinférieur à 0,08 mm. » Ces particules cor-respondent à ce qui est communémentdécrit comme du silt et de l’argile. C’est ce

dernier élément qui engendre des pro-blèmes puisque, dans certaines régionscomme celle du Grand Montréal, la majori-té des sols contaminés contient plus de20 % de silt et d’argile. Nous comprenonsqu’une conductivité hydraulique minimaledes couches de recouvrement journalierdoit être maintenue pour optimiser la circu-lation des liquides et la collecte des biogaz.Cependant, nous croyons qu’il devrait yavoir une issue permettant l’utilisation desols contaminés. Par exemple, les solscontaminés moins perméables pourraientêtre distribués de façon aléatoire pour nepas créer de discontinuité hydrauliqueimportante dans les couches de recouvre-ment journalier.

L’option d’enfouir les sols faiblementcontaminés dans les carrières désaffec-tées a été présentée dans un projet demodification du RESC en 2003. Cetteoption est intéressante et offrirait une ave-nue pour l’élimination des sols contenantplus de 20 % de particules fines. Il semble-rait que ce premier projet n’aurait pas per-mis l’enfouissement sécuritaire des sols etque le MDDEP serait en train de repenserla façon d’établir les exigences requisespour assurer un confinement adéquat. Onpourrait penser que le MDDEP souhaitedonner un deuxième souffle à cette inté-ressante option, mais les exigences pré-sentées dans une nouvelle ébauche de ceprojet vont plutôt nous diriger vers son der-nier soupir. Il ne faut pas oublier que leniveau de contamination des sols visés estcompatible, sans restrictions, avec unusage résidentiel (plage A-B), sauf dans lecas des métaux et métalloïdes où lesconcentrations peuvent se situer dans laplage B-C, mais à condition que cesmétaux soient peu lixiviables.

Il reste encore du travail à faire. Fautede moyen adéquat pour gérer les sols fai-blement contaminés, des projets de déve-loppement pourront être retardés ou, pisencore, ces sols pourraient être éliminésdans des lieux non autorisés et noncontrôlés. Divers groupes ont proposédes solutions à ce problème au MDDEPet sont toujours en attente d’une réaction.Dans ce dossier, le MDDEP devrait serappeler que « le mieux est souvent l’en-nemi du bien ». ■

S O L S C O N T A M I N É S

Le mieux est souvent l’ennemi du bien

COMME POUR LA GESTION DES SOLS FAIBLEMENT CONTAMINÉS,

Jean Halde ing., M. Sc.PrésidentDDH Environnement ltéej e a n . h a l d e@ddh - en v . c om

le principal défi de notre industrie est le traitementdes sols présentant une contamination mixte (pro-duits pétroliers et métaux) ou encore uniquementen métaux ou autres composés récalcitrants.

Un lieu d’enfouissement technique est unaménagement complexe incorporantdiverses composantes et procédures quicontribuent, ensemble mais chacune à leurfaçon, à la performance globale et sécuritai-re du système.

L’assurance qualité est une de ces procé-dures et elle constitue une étape essentielleà la réussite d’un projet. D’ailleurs, le nouveauRèglement sur l’enfouissement et l’incinéra-tion de matières résiduelles prévoit, auxarticles 34 à 36, l’application de ces procé-dures qui sont généralement consignéesdans un plan d’assurance qualité faisant par-tie intégrante du devis de construction.

Mais qu’en est-il au juste ?D’abord, il importe de distinguer le

contrôle qualité de l’assurance qualité. Lecontrôle qualité est l’ensemble des inspec-tions réalisées par l’installateur de compo-santes géosynthétiques pour vérifier etcontrôler directement la qualité des travauxeffectués. L’assurance qualité est plutôtexécutée par une tierce partie indépen-dante et comprend toutes les activités per-mettant d’assurer au propriétaire et auministère de l’Environnement que lesouvrages sont effectivement construitsselon les plans et devis. Le plan est undocument écrit qui vient donc définir l’en-semble des activités réalisées dans lecadre des opérations de contrôle et d’as-surance qualité.

Un plan d’assurance qualité devrait com-prendre les volets décrits ci-après :

Premièrement, le plan devrait établir clai-rement le rôle des différents intervenantset surtout les qualifications requises. Eneffet, comme il n’y a pas d’exigences régle-mentaires sur les qualifications des instal-lateurs et de leur personnel, il est essentielque le plan établisse des exigences mini-males à cet égard. L’installation des com-posantes géosynthétiques n’est pas uneactivité commune et on ne peut s’improvi-ser expert en la matière. Typiquement, ondemandera que la firme d’installation ait àson actif au moins 500 000 m2 de réalisa-tions tandis que le contremaître, le maîtresoudeur et les soudeurs devraient avoirrespectivement 200 000, 100 000 et 50 000 m2 d’installation à leur actif.

une étape essentielleL’ASSURANCE QUALITÉ :

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

18

É L I M I N A T I O N

Typiquement, on demandera que la firmed’installation ait à son actif au moins 500 000 m2 de réalisations [ ...]

André Simardprésident etdirecteur général André Simard et associésand re . s ima rd@as ima rd . c om

Le deuxième volet comprend la certifi-cation des diverses composantes géosyn-thétiques avant leur installation. Le planfera état des différentes exigences dequalité relativement aux propriétés recher-chées, les types d’essais à faire, leur fré-quence et l’interprétation des résultats.De façon générale, on exige le prélève-ment d’un échantillon par 10 000 m2 desurface ou un par lot, tandis que lestypes d’essai sont fonction du type dematériau géosynthétique. Les essaisexigés sont ceux établis par l’ASTM(American Society for Testing and Mate-rials) ou le GRI (Geosynthetic ResearchInstitute). Il importe de s’assurer que lesrésultats de certification soient obtenusavant l’installation des géosynthétiques,sans quoi l’installateur pourrait se voircontraint d’enlever les matériaux enquestion.

Le troisième volet concerne les essaisrelativement à l’installation et aux souduresdes géomembranes. En effet, il est essen-tiel que les soudures soient non seulementétanches, mais qu’elles présentent égale-ment la solidité requise pour résister auxdiverses contraintes auxquelles elles peu-vent être soumises. Deux types d’essaissont alors réalisés, soit des essais nondestructifs et des essais destructifs. Lesessais non destructifs sont des tests fai-sant appel à des boîtes à vacuum; dans lecas de soudures par fusion, la techniqueutilisée sera celle des essais à pressiond’air. Ce type d’essais permet de vérifierl’ensemble des soudures réalisées pourassurer leur étanchéité.

Les essais destructifs sont quant à euxréalisés sur des échantillons de souduregénéralement prélevés aux 150 mètres(qui sont évidemment réparés par la suite)et comprennent des tests de cisaillementet de décollement visant à s’assurer queles joints ont les propriétés de résistancerequise. Dans le cas contraire, des proto-coles de reprise et de réparation sontprévus au devis.

Le dernier volet comprend la documen-tation et la rédaction d’un rapport d’assu-rance qualité signé par un professionnelqui attestera que les ouvrages ont été ins-tallés et vérifiés conformément aux planset prescriptions applicables.

Une expertise à reconnaître ?En terminant, la qualité des ouvrages est

essentielle pour assurer une protectionenvironnementale de haute qualité et ras-surer la population sur la sécurité de noslieux d’enfouissement technique. Il s’agitd’une étape qui ne peut être prise à lalégère et qui exige le recours à des spécia-listes ayant l’expertise et les qualifications

requises. Comme aucun cadre réglemen-taire n’existe à ce niveau, peut-être l’indus-trie devrait-elle se concerter afin d’établirces exigences minimales avant que ne sur-viennent des accidents ou événements quipourraient porter un dur coup à notreindustrie, mais également à notre environ-nement. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

19

L’ A S S U R A N C E Q U A L I T É : U N E É T A P E E S S E N T I E L L E

Les géomembranes polymériques sontau cœur du système d’étanchéité des cel-lules d’enfouissement et des bassins derétention d’eau. Toutefois, tous les spécia-listes œuvrant dans le domaine sont bienau fait que les géomembranes font partied’un tout que l’on appelle le système deconfinement ou d’étanchéité, où chaqueélément a sa tâche à accomplir et sapropre dynamique d’utilisation.

Drainage, protection de la géomembra-ne, circulation du lixiviat ainsi que protec-

tion des talus et fossés sont des élémentsessentiels à tout ouvrage de confinementde matières résiduelles ou industrielles.Tous ces éléments font l’objet de calculsde la part des concepteurs et amènentceux-ci à indiquer des données précises,auxquelles les produits sélectionnésdevront correspondre. Voyons ensemblequelques-uns d’entre eux et leurs utilisa-tions.

Les tuyaux de drainageUn réseau de collecte formé de drains

perforés reliés entre eux dans les cellulespuis acheminés par d’autres réseaux detuyaux devra être installé afin d’assurer lacollecte et l’acheminement des eaux delixiviation vers les bassins de traitement.Ces tuyaux, ondulés ou non, seront fabri-qués de polyéthylène haute densité (PEhd)et doivent répondre à des normes précisesde résistance à la compression parcequ’enfouis en fond de cellule.

Les géocomposites bentonitiquesCes géomembranes mi-synthétiques,

mi-naturelles remplacent l’argile en fondde cellule de confinement lorsque cetteargile n’est pas de qualité acceptable oudisponible à coût compétitif. Composé dedeux géotextiles à l’intérieur desquels ona inséré de la poudre de bentonite, ceproduit doit répondre à des normes derésistance mécanique telles que le poin-çonnement, la résistance à la traction et lepoids en bentonite sèche.

Les géofilets de drainage

Ces produits sontfabriqués de PEhd etservent à assurer lalibre circulation desliquides entre deux

géomembranes polymériques. Ils sont sélec-tionnés en fonction du débit potentield’écoulement permis et de leur résistance àla compression. Dans cette même famille, onretrouve les composites de drainage, quisont des géofilets insérés entre 2 géotex-tiles non tissés, dont le poids varie de 100à 200 g/m.c.

des systèmes d’étanchéitéLES MAILLONS DE LA CHAÎNE ASSURANT LA PERFORMANCE

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

20

G É O M E M B R A N E S

Michel Lessardvice-président et directeurgénéral, Solmax-Texel Géosynthétiques inc.michel . [email protected]

[ ...] chaque élément a sa tâche à accomplir et sapropre dynamique d’utilisation.

Les géotextilesde drainage

Certains produits,tel le Filtex de Texel,sont dest inés àassurer la libre circu-lation des liquidesdans les fosses decollecte de lixiviat.

Ce produit spécifique a été conçu pour évi-ter le colmatage biologique et mécaniquedes réseaux de tuyaux de drainage en uti-lisant une fibre traitée pour un assembla-ge spécial. Nous pourrons aussi trouvercertains géotextiles tissés dans la mêmeutilisation, mais ceux-ci ne sont qu’unebarrière mécanique, les fibres n’étant pastraitées chimiquement.

Les géotextilesde protection

Pour protéger lag é o m e m b r a n esupérieure contreles dommages quipou r r a i en t ê t r e

causés lors du remblaiement du site avecle matériau naturel issu du drainage decellules, les géomembranes serontrecouvertes de géotextiles non tissés,habituellement d’une masse se situantentre 0,475kg et 1 kg au mètre carré. Cesgéotextiles devront présenter une épaisseurminimale déterminée, une résistance mini-male au poinçonnement et des ouverturesde filtration minimale calculées afin delaisser passer les liquides vers le fond descellules en un temps donné. Ils seront sou-vent préassemblés en largeurs de 9 à 14mètres en usine par coutures ou par jointslongitudinaux en chantier avec desmachines à coudre portatives ou des fusils àair chaud pour faciliter leur déploiement etréduire la perte due au chevauchement.

Les produits de contrôled’érosion

Lorsque les sitesd’enfouissementdoivent être définiti-vement fermés, ils

doivent être recouverts de matériauximperméables qui assureront le « scel-lement hermétique » des cellules contenantles matières résiduelles afin d’empêchertoute entrée d’eau et d’air. Cette barrièrepermettra l’arrêt de toute activité vivanteaprès quelques années. Or, en fermant cesmonticules de matières résiduelles, on créedes talus plus ou moins abrupts, qui s’éro-dent avec le temps et peuvent affecter la

couverture si elle est faite de matériauxnaturels (argile).

On peut utiliser de nombreux produitsspécifiques tels les nappes d’ancrage tri-dimensionnelles ou les paillis de copeauxde bois pour prévenir l’érosion due auxrigoles d’eau.

Tous les produits présentés ci-haut sontd’importants maillons d’une chaîne deproduits techniques qui ont tous leursspécificités, leurs rôles, mais surtout quisont indispensables les uns aux autres pourassurer la performance des systèmes deconfinement de matières résiduelles. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO. 2 PRINTEMPS 2005

21

L E S M A I L L O N S D E L A C H A Î N E A S S U R A N T L A P E R F O R M A N C E D E S S Y S T È M E S D ’ É T A N C H É I T É

La gestion des matières résiduellesdans un système de gestion environne-mental (SGE) permet à l’entreprise deprendre ses principaux aspects environne-mentaux en considération dans la gestionquotidienne de ses activités. C’est donc unpeu selon la nature des activités d’uneentreprise que va se définir la portée d’unSGE, c’est-à-dire qu’elle va se mesurer parle nombre et l’importance relative des principaux impacts environnementauxreliés aux activités de l’entreprise. Plusparticulièrement, ce sont les aspectsenvironnementaux significatifs (AES) quiretiennent l’attention et qui sollicitent leplus d’efforts dans un SGE.

La gestion des matières résiduelles(MR) fait habituellement partie desaspects environnementaux significatifsidentifiés, car tous les types d’entreprise —à peu d’exception près — génèrent des MRen quantités et de nature variables. Maispeu importe ces paramètres, les impactsenvironnementaux associés à la gestiondes MR sont de plus en plus documen-tés. Cette vaste connaissance et toutel’expertise développée dans ce domainese traduisent normalement par uneconsidération appropriée de cette activitélors de l’implantation d’un SGE.

Bref, les entreprises de tous les grandssecteurs d’activités économiques (indus-triel, commercial, institutionnel) produisentleur part de matières résiduelles, de tellesorte que la gestion des MR se retrouveinévitablement, à une échelle plus oumoins grande, parmi les aspects environ-nementaux significatifs reconnus.

Sur la base d’un exemple purementthéorique, voyons comment la gestion desMR va s’intégrer dans le cadre d’un SGE. Àcette fin, je vais m’inspirer des principauxéléments de la norme internationale ISO14001, laquelle peut constituer la matricede référence pour pratiquement n’importequel SGE, qu’il soit enregistré à la normeou non.

La multinationale Brassage depapier inc. génère beaucoup de papier.Cet aspect est d’ailleurs identifié parmi lesprincipaux AES dans le SGE de l’entrepri-se et celle-ci va donc élaborer des objectifset identifier des cibles à atteindre. À titred’exemple, ceux-ci pourraient consister à :

A) desservir le plus grand nombre d’em-ployés possible avec un système derécupération adéquat, c’est-à-dire en leurfournissant les équipements appropriésainsi qu’un service de récupération quirépond à leurs besoins en termes de fré-quence de collecte, etc.;

B) favoriser le réemploi du papier en pro-grammant la fonction recto verso pardéfaut sur toutes les imprimantes de lafirme;

C) inciter les employés à réduire leurconsommation de papier à la source enévitant d’imprimer tous les documentstransmis lorsque ce n’est pas requis, en uti-lisant le verso des feuilles comme papierbrouillon ou pour faire des blocs-notes, etc.

Pour atteindre ces objectifs et cibles, lafirme élaborera des plans d’action distinctspour chacun. On devra réaliser un suiviapproprié de ces plans d’action afin devérifier les résultats obtenus, le respect del’échéancier, etc., et surtout afin d’apporterles correctifs nécessaires en temps et lieu.

En parallèle à ces objectifs et plans d’ac-tion, le processus d’audit et la gestion desnon-conformités (N/C) est un moyen dedétecter les anomalies dans les différentesactivités visées par le SGE et de s’assurerque celles-ci soient abordées par les per-sonnes responsables. Par exemple, unconstat à l’effet qu’un certain groupe d’em-ployés ne possède aucun équipement derécupération individuel (alors que tous

devraient en avoir un selon le plan d’actionprévu à cet effet) serait noté comme uneN/C. Par conséquent, la personne respon-sable d’implanter ces bacs individuels doitidentifier la cause de cette N/C et faireune action corrective. Il se peut mêmequ’un nouveau plan d’action plus complet

soit requis pour corriger cette non-conformité et aussi pour éviter qu’elle nese reproduise.

La surveillance et le mesurage sontd’autres moyens visant à vérifier le respectde la conformité. Il ne sera pas question dela conformité légale et réglementaire desactivités de gestion des MR, car elles nesont pas assujetties à l’application directede lois et règlements spécifiques — aumême titre que les matières dangereusesou les produits pétroliers par exemple, quieux sont soumis à plusieurs exigenceslégales et réglementaires. Au point de vuede la surveillance des activités de gestiondes MR, il peut simplement s’agir de visiteseffectuées sur une base régulière par lesresponsables en place. Quant à la notionde mesurage, on pense notamment à lamise en place d’indicateurs de perfor-mance reliés à la gestion des MR (ex :taux de récupération, de diversion, etc.).De tels outils de mesurage permettentainsi à l’entreprise d’évaluer sa perfor-mance environnementale dans une pers-pective d’amélioration continue.

Pour terminer, le dernier élément de lanorme ISO 14001 est la revue de direc-tion, laquelle permet justement aux diri-geants de l’entreprise de passer en revuele SGE afin de s’assurer qu’il soit etdemeure suffisant et efficace. C’est doncl’occasion, entre autres, d’évaluer le niveaude réalisation des objectifs, l’atteinte descibles et l’état des plans d’action, d’analy-ser les résultats des audits incluant lenombre et la nature des non-conformitéset, finalement, de prendre les décisions quis’imposent en cohérence avec l’engage-ment d’amélioration continue qui fait partieintégrante de tout SGE.

Disons, pour conclure, que cetteapproche ne garantit rien, mais qu’elle per-met très certainement d’améliorer notregestion des MR dans une perspective àlong terme. ■

bonne directionLE SGE, UN PAS DANS LA

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

22

L’ I N S T I T U T I O N N E L

Éric Maisonneuveconseiller en environnement à la vice-présidence du Centre de services partagés d’Hydro-Québecma i s onneu v e . e r i c@hyd ro . q c . c a

[ ...] cette approche ne garantit rien, mais ellepermet très certainement d’améliorer notre ges-tion des MR dans une perspective à long terme.

La France a, dans les années 1990,défini le « déchet ultime » : matière rési-duelle de valeur zéro dont « on » ne saitplus que faire. Cette définition a eucomme impact une régie du déchet liée àson comportement dans le temps. L’élimi-nation du déchet ultime ne doit pas avoird’impact sur l’environnement; il ne doitpas le dégrader.

L’attitude des populations à l’égard del’implantation de nouveaux sites confirmecet a priori par des oppositions de plus enplus « organisées ». Mais ces mêmespopulations refusent aussi de payer leprix qu’il en coûte pour réduire lesvolumes de déchets qu’elles produisentet qui s’accroissent sans cesse avec leurenrichissement collectif.

Dans ce contexte, le développementdurable en matière de gestion desdéchets solides suppose la prise encompte de trois notions fondamentales :■ le devenir à long terme du déchet;■ la récupération matière-énergie;■ la valorisation économique des équi-

pements qui gèrent le déchet.

Si la première notion suppose uneréflexion sur le long terme visant l’amélio-ration des procédés et des modes degestion, la seconde oblige à définir et àmettre en œuvre des politiques de ges-tion des déchets assurant la pérennitédes systèmes eux-mêmes. Mais la troi-sième, plus importante encore, s’intéresseau passif que nous sommes en train demettre en place en refusant de payer leprix nécessaire d’une saine gestion.

En effet, le stockage des déchetsaujourd’hui impose des ouvrages dont lacapacité de protection de l’environne-ment est encadrée par une réglementa-tion applicable aux moyens mis enœuvre. Ces ouvrages bénéficient engénéral de systèmes permettant de qua-lifier la qualité de la protection de l’envi-ronnement obtenue. Dans le meilleur descas, l’entreprise ayant la gestion desouvrages sous sa responsabilité en faitun suivi régulier et serré de façon à per-

mettre aux vigiles locaux de constaterl’état de la situation.

Si ce mouvement tend à se généraliseren Europe, peu de critiques techniquesspécialisés ont pignon sur rue au Québecà défaut de financement. Ces expertsassurent pour le compte des communau-tés avoisinantes la surveillance des sitesdont elles se donnent la responsabilité etconstituent des vis-à-vis respectablespour les entreprises qui ont toujours leurspropres experts. Par ailleurs, bien que lanouvelle réglementation québécoisecomporte parmi les mesures de sur-veillance la mise sur pied de comités devigilance, celle-ci ne leur accorde pas demoyens financiers ou légaux pour donnersuite à leur activité.

Mais au-delà du quotidien, les effortsde réduction, de tri et de séparation à lasource des déchets doivent être confor-

tés par les mêmes efforts dans les stoc-kages afin de prendre en compte l’inté-gration des deux premières notions. Eneffet, la séparation des matières orga-niques putrescibles de la fraction inorga-nique dans le stockage ouvre une portetout à fait appropriée à ce bioréacteurdont on cherche désespérément l’effica-cité. Elle ouvre aussi une porte attendueau traitement mécanobiologique desdéchets permettant la confection decombustibles à base de déchets (CDD).

Ainsi, une tendance apparaît en Franceconcernant la question de réutilisationdes sites existants. Il est donc question,comme dans les années 1980, dereprendre les anciens déchets et de lestraiter selon les nouveaux modes dispo-nibles afin, d’une part, de réduire le passifenvironnemental qu’ils représentent, etd’autre part de revaloriser l’actif écono-mique que le volume qu’ils occupentconstitue.

En effet, en stockant indifféremmentles déchets dans des ouvrages de confi-nement, aussi efficaces soient-ils, oncrée des montagnes de déchets dont lavaleur économique est diminuée du faitde leur hétérogénéité. Ces stocks de

matières ont ou auront nécessairementune valeur plus grande demain qu’ils n’en ont aujourd’hui, et se préparer à les « miner » constitue une approche « proac-tive » assurément intéressante.

De plus, le développement de nou-veaux sites, malgré la qualité des étan-chéités et des systèmes de protectionde l’environnement disponibles, s’avèretoujours de plus en plus difficile et sur-tout problématique par manque deplanification des entreprises et desgouvernements locaux qui repoussentgénéralement les discussions sur lesujet pour en attribuer l’odieux auxadministrations suivantes.

La pertinence même des politiques degestion des déchets solides constitue undes enjeux majeurs du développementdurable. S’ajoutent à cela, au regard de latendance des mouvements de popula-

tions vers les villes, les politiques de pro-tection de l’espace communautaire dontla qualité dépend des outils mis en œuvrepour ce faire. Comme la gestion de l’eau,celle des déchets en est une de prévisionpuisque le passé que nous bâtissonsaujourd’hui sera notre principal passifdemain.

L’organisation des plans de gestiondes matières résiduelles, depuis leur pro-duction jusqu’à leur usage ultime, restecertainement un des éléments les plusimportants du développement durabled’une société puisqu’elle en définit lalimite : c’est la définition même de ce quiest un déchet qui en détermine ultime-ment la valeur économique. L’Europe, àcet égard, a peut-être autant à nousapprendre que ces États-Unis dont laproximité peut nous aveugler.

Mais la valorisation des ouvrages quicontiennent ces déchets comme autantd’usines de traitement qu’elles consti-tuent semble aujourd’hui une voie d’ave-nir qui peut être empruntée puisque,gérant de grands volumes, elle a degrands moyens. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO. 3 AUTOMNE 2005

23

de nos cousinsLES DÉCHETS L E T O U R D U M O N D E

Michel Marcotteing., M.Sc.A.président-directeur généralSolmers [email protected]

[ ...] la séparation des matières organiquesputrescibles de la fraction inorganique dansle stockage ouvre une porte tout à faitappropriée à ce bioréacteur dont on cherchedésespérément l’efficacité.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

24

Depuis le 1er mars 2005, les entreprisesvisées par le Règlement sur la compensationpour les services municipaux fournis en vued’assurer la récupération et la valorisation dematières résiduelles sont responsables dufinancement de 50 % des coûts nets desprogrammes municipaux de collecte sélec-tive. Ainsi, les entreprises visées doiventcontribuer aux coûts nets de la collectesélective de l’année 2005. Toutefois, lemontant à verser par les entreprises n’estpas encore connu.

Pourquoi ?Nous dresserons ici le portrait de la situa-

tion actuelle quant à la mise en œuvre dunouveau régime de compensation plus desix mois après son entrée en vigueur et nousprésenterons les étapes de son implantationà venir.

Agrément d’Éco Entreprises QuébecLe 9 juin dernier, Éco Entreprises Québec

(ÉEQ) a obtenu, six mois après avoir déposésa demande, son agrément de Recyc-Québec pour représenter les entreprisesmettant sur le marché québécois les caté-gories de matières dites « contenants etemballages » et « imprimés ». Cette étapeest cruciale puisqu’elle officialise le statutd’ÉEQ et les différentes démarches entre-prises par l’organisme depuis sa créationen avril 2003.

Des changements au conseil d’administrationLe 29 août dernier, suite à la démission de

M. Alain Brisebois, le conseil d’administrationd’ÉEQ a élu un nouveau président, soitM. Daniel Tremblay, vice-président principalde Provigo inc. et représentant du Conseilcanadien des distributeurs en alimentation.Les autres membres du conseil sont :

■ MM.. JJeeaann DD’’AAqquuiillaa,, contrôleur corporatif, Société des alcools du Québec;

■ MM.. DDaammiiaann BBaasssseetttt,, président, Corpora-tions Supporting Recycling, représentant

des Fabricants de produits alimentaires et de consommation du Canada;■ MM.. FFlloorreenntt GGrraavveell,, président-directeur

général, Association des détaillants en alimentation du Québec;

■ MMee GGaassttoonn LLaaflfleeuurr,, président-directeur général, Conseil québécois du commerce de détail;

■ MM.. JJaaccqquueess LLééggaarréé,, président-directeur général, Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC);

■ MM.. CChhaarrlleess LLaannggllooiiss,, vice-président, Affaires économiques et Approvision-nement, Conseil des industriels laitiers du Québec.

Le conseil procède actuellement à unerévision des règlements généraux et de lagouvernance de l’organisme. Des change-ments pourraient être apportés dans les pro-chains mois.

Négociation avec les regroupements municipauxDepuis son agrément, ÉEQ a entre autres

la responsabilité de déterminer, par voie d’en-tente avec les regroupements municipauxreconnus, les coûts nets de la collectesélective et de convenir des critères pourdistribuer entre les municipalités la com-pensation versée par les entreprises.

Recyc-Québec a convoqué les partiesimpliquées, soit la Fédération des municipali-tés du Québec, l’Union des municipalités duQuébec, ÉEQ et l’organisme représentant lesmédias écrits, à deux rencontres de négocia-tion. Une troisième rencontre aura lieu enoctobre. Les représentants d’ÉEQ au comitéde négociation sont Mme Maryse Vermette(auteure de ces lignes), qui agit à titre denégociatrice, et M. Charles Langlois, représen-tant du conseil d’administration. Ils sontappuyés par le comité municipal d’ÉEQ, forméde représentants des membres du conseild’administration, qui agit à titre de comitéconsultatif.

L’échéancier déposé par Recyc-Québecpropose la conclusion d’ententes d’ici la fin del’automne 2005. Après conclusion desditesententes, ÉEQ sera en mesure d’entreprendrela prochaine étape, soit l’établissement du tarifprévoyant les contributions des entreprises.

Le tarif et la consultation des entreprises Le tarif, établi selon un taux $/tonne,

servira à déterminer la contribution que lesentreprises devront payer pour chaquecatégorie de matières qu’elles mettent surle marché québécois. Le tarif ainsi que sesmodalités d’application doivent faire l’objetd’une consultation spéciale auprès desentreprises visées avant leur adoption parle conseil d’administration.

Pour ce faire, ÉEQ a élaboré au printemps2005 un programme de consultation desentreprises. Le processus de consultationproposé est transparent et vise à joindre leplus grand nombre d’intervenants qui serontinformés et consultés tout au long desétapes menant à la mise en œuvre du ré-gime. Des activités de communication et dessessions d’information seront organiséespour bien expliquer les enjeux et lesdémarches effectuées par ÉEQ de mêmeque pour consulter les entreprises sur le pro-jet de tarif. Les mécanismes d’information etde consultation mis de l’avant par ÉEQ sont :

■ un site Internet interactif (www.ecoentreprises.qc.ca);

■ le bulletin ÉEQ vous informe; ■ des communiqués; ■ des rencontres de travail avec les

entreprises; ■ la création de comités consultatifs.

Les comités consultatifs relèvent du conseild’administration. Ils sont formés de repré-sentants des entreprises visées et de leursassociations. Leur rôle consiste à analyser

des problématiques et à émettre des avis surles travaux effectués par l’organisme enregard de la grille de contribution des entre-prises. Deux comités ont été mis en placerelativement à la grille de contribution desentreprises : le comité « contenants etemballages » et le comité « imprimés ».

Ces deux comités ont déjà adresséplusieurs recommandations au conseild’administration, qui seront considéréesdans l’élaboration d’un projet de tarif.La principale recommandation du comité« contenants et emballages » porte surl’harmonisation de la grille québécoiseavec celle de l’Ontario pour une périodeintérimaire de deux années. Sous réservede l’issue des négociations avec lesmunicipalités, la consultation des entre-prises pourrait avoir lieu d’ici la fin dejanvier 2006.

Une fois adopté, le tarif sera déposé au gou-vernement pour approbation. Il entrera envigueur lors de sa publication dans la Gazetteofficielle du Québec.

Enregistrement des entreprises et paiement des contributions

Les contributions des entreprises serontexigibles à compter de la publication du tarif.ÉEQ devra donc mettre en place et opérerrapidement un système de gestion permet-tant l’enregistrement et la facturation desentreprises visées, l’entrée des donnéesrequises par les entreprises, le calcul descontributions, l’analyse des données et desinformations fournies, la production de rap-ports ainsi que l’enregistrement des sommesreçues et le suivi des paiements. Le systèmesera conçu de façon à faciliter le travail desentreprises. L’enregistrement se fera par lebiais du site Internet d’ÉEQ. La période d’en-registrement des entreprises pourrait débu-ter en mars 2006. Dès lors, les entreprisesseront appelées à fournir les donnéesnécessaires à l’établissement de leur contri-bution. ÉEQ recueillera les sommes dues etles remettra à Recyc-Québec en fiducie.Cette dernière procédera à la distribution dela compensation aux municipalités selon lescritères ayant fait l’objet d’une entente entreles regroupements municipaux et ÉEQ.

Dates importantes à retenir Voici un calendrier présentant une récapi-

tulation des événements passés et à venirrelatifs à la mise en place du nouveau régimede compensation. Ces dates sont naturelle-ment sujettes à changement. ■

Maryse VermetteDirectrice, communications et relations avec les municipalitésCollecte sélective Qué[email protected]

LE NOUVEAU RÉGIME DE COMPENSATION AUX MUNICIPALITÉS :OÙ EN SOMMES-NOUS ?

C O L L E C T E S É L E C T I V E

ÉVÉNEMENTS À RETENIR DATES-CLÉSDate d’entrée en vigueur du régime 1er mars 2005Mise en opération du site Internet d’ÉEQ Avril 2005Agrément d’ÉEQ 9 juin 2005Période de négociation officielle avec les municipalités En coursEntente finale avec les municipalités Oct.-nov. 2005Consultation auprès des entreprises visées Déc.-janv. 2005Adoption du tarif par le C.A. Janv.-fév. 2006Approbation du tarif par le gouvernement et publication dans la Gazette officielle du Québec Fév.-mars 2006Début de la période d’inscription et paiement par les entreprises pour 2005 Mars-juin 2006

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

26

C O M P O S T A G E

Les entreprises étant invitées à soumis-sionner sur des projets en appels d’offrespublics doivent inévitablement envisagerd’avoir recours au cautionnement. Pour lagrande majorité des cas, deux types de cau-tionnements sont simultanément émis aubénéfice des donneurs d’ouvrages. Le pre-mier, le cautionnement d’exécution, viseessentiellement à protéger les fonds publicsd’une éventuelle perte financière qu’entraî-nerait le défaut de l’entrepreneur d’honorerses engagements contractuels. Quant audeuxième type, soit le cautionnement degages et matériaux, son but est de protégerles créances des sous-traitants contre ledéfaut de paiement de l’entrepreneur aveclequel le propriétaire a directement concluce contrat. Historiquement, les compagniesde cautionnement ont souscrit à l’émissionde ces cautionnements dans le cadre deprojets pour lesquels le propriétaire arecours aux services d’ingénieurs respon-sables de la conception de plan et de devis,et procédait ainsi dans un deuxième tempsau lancement d’appels d’offres publics.Dans ce contexte, l’octroi des contrats s’éta-blissait généralement sur un principe élé-mentaire du plus bas soumissionnaire.

Or, depuis les dernières années, les don-neurs d’ouvrages cherchent à tirer avantagede l’avancement technologique en lançantdes appels d’offres dits design-build. Ceconcept est ainsi apparu comme une optionavantageuse pour les donneurs d’ouvragesqui obtiennent ainsi différentes alternativesau nom du propriétaire. À la réception dessoumissions, on en évaluera les avantageset les inconvénients. Dans ce contexte, lechoix de la proposition ne le sera plus sur laseule base du coût le moins élevé. Ainsi, lecaractère de performance du projet sera

évalué en fonction d’aspects beaucoup plussubjectifs tout en imputant la responsabilitéde la conception à un débiteur principal plu-tôt qu’aux représentants du propriétaire.

Les avantages indéniables pour les don-neurs d’ouvrages d’utiliser cette approchene les libèrent pas pour autant de leursdevoirs de gestionnaires de fonds publics.Encore faut-il que ces fonds publics soientprotégés par une compagnie de caution-nement… Cette méthode du design-buildne limite plus la portée de l’engagement dela caution à ne veiller qu’à ce que les travauxsoient exécutés conformément à une séried’exigences dictées par les représentantsdu propriétaire selon des plans et des devis(ingénieurs, architectes); le design-build lieégalement la caution à une obligationcontractuelle de performance au terme destravaux. Ainsi, le souscripteur à une cautiondoit non seulement prendre en considéra-tion les éléments usuels tels que l’aspectfinancier, la capacité, l’expérience de ce typede projet pour l’entrepreneur, mais en plusdéterminer ce à quoi il s’expose advenantl’incapacité de son entrepreneur à atteindreles objectifs techniques fixés par le proprié-taire. Cet aspect est donc difficilementquantifiable financièrement, techniquementet temporellement. Dès lors, des questionstelles que les garanties d’exécution, lesgaranties prolongées, les implications légis-latives environnementales, les conditions desol, les pénalités de livraison tardive ainsique les erreurs et omissions dans de telsprojets doivent être évaluées. Une telledémarche doit impliquer votre courtier encautionnement afin de bien comprendre laportée du projet et de trouver des solutionspermettant de diminuer les risques pourchacune des parties. Un souscripteur decautionnement verra ainsi à procéder à une

évaluation minutieuse des équipes deconception, analysera la façon dont les équi-pements spécialisés reliés aux critèresd’exécution sont achetés et par qui, détermi-nera comment le risque d’erreurs dans la

conception du projet est couvert par unepolice d’assurance adéquate.

La principale différence entre le caution-nement d’exécution et le cautionnementde gages et matériaux est attribuable à lanature de l’engagement contractuel. Laresponsabilité ne se limite désormais plusà terminer l’engagement pris par l’entre-preneur en défaut, là où il a cessé d’hono-rer ses obligations, tel que nous l’avons vudans l’introduction. De ce fait, elle s’étenddavantage en une opération risquée dedevoir reprendre l’ensemble des conditionsde ce contrat, indépendamment de l’avan-cement des travaux. C’est ainsi que, puis-qu’il est question d’obligation de résultats,plusieurs compagnies de cautionnementn’ont pu poursuivre les travaux déjà entre-pris là ou l’entrepreneur en difficulté les alaissés. Pour des raisons d’erreurs deconception, d’incompatibilité de compo-santes ou pour tout motif hors de contrôle,la compagnie de cautionnement s’exposeà des engagements financiers hasardeux.

Puisque les projets de cette naturedeviennent de plus en plus fréquents, l’en-treprise intéressée à recourir à une cautiondoit prioritairement planifier l’intervention deson courtier-cautionnement. Ce dernier,maîtrisant les subtilités du « marché » ducautionnement, représente votre principalallié puisque son mandat est de conseillerl’entrepreneur sur les stratégies et l’ap-proche à adopter afin que l’imputabilité duprojet ne repose plus exclusivement sur vosépaules ainsi que sur votre caution. ■

A S S U R A N C E

La principale différence entre le cautionnementd’exécution et le cautionnement de gages et matériaux est attribuable à la nature del’engagement contractuel.

Benoit PayetteFPAA, CimAssocié MP2B inc., entreprise en gestion de [email protected]

du cautionnementL’ENVIRONNEMENT

excavation • installations septiques • terrassement • terre noire

Depuis 1961

4 5 0 - 4 5 8 - 7 0 1 43756, chemin des Sables, Hudson, Vaudreuil (Québec) J0P 1H0 [email protected]

www.gruenwald.ca

Le 25 mai dernier, le gouvernement duQuébec publiait dans la Gazette officielledu Québec le Règlement sur l’enfouisse-ment et l’incinération de matières rési-duelles1. Ce règlement remplace leRèglement sur les déchets solides2,lequel cependant continue de s’appliquerdans certaines circonstances très spéci-fiques prévues par les articles 157 à 168du Règlement. Son entrée en vigueur esttoutefois conditionnelle à l’entrée envigueur du Règlement modifiant leRèglement sur l’évaluation et l’examendes impacts sur l’environnement3.

Le nouveau Règlement vise à prescrirequelles sont les matières résiduellesadmissibles dans les lieux d’élimination, lesconditions dans lesquelles ces lieux doiventêtre aménagés et exploités, les conditionsqui seront applicables lors de la fermeturedes sites ainsi que les obligations qui per-dureront au-delà de la fermeture.

On compte désormais sept catégoriesd’installations d’élimination ou de transfertde matières résiduelles, soit : les lieuxd’enfouissement technique, les lieuxd’enfouissement en tranchée, les lieuxd’enfouissement en milieu nordique, leslieux d’enfouissement de débris deconstruction ou de démolition, les lieuxd’enfouissement en territoire isolé, les ins-tallations d’incinération ainsi que les centresde transfert de matières résiduelles.

Le Règlement exclut expressémentl’élimination de certaines matières dansles lieux d’enfouissement de matièresrésiduelles. À titre d’exemple, on peutmentionner les matières dangereuses,les matières résiduelles constituées depesticide, les déchets biomédicaux qui nesont pas traités et désinfectés, les solscontaminés au-delà des valeurs limitesde l’annexe 1 du Règlement sur la pro-tection et la réhabilitation des terrains4

ainsi que les carcasses de véhiculesautomobiles.

Certaines de ces matières résiduelles,comme les résidus provenant du déchi-quetage des carcasses de véhiculesautomobiles, les résidus provenant del’installation d’incinération de matièresrésiduelles, les déchets de fabriques depâtes et papiers, les boues de raffineriede pétrole, ainsi que les viandes noncomestibles devront plutôt être éliminéesdans un lieu d’enfouissement technique.Les lieux d’enfouissement techniqueremplaceront les anciens lieux d’enfouis-sement sanitaire.

Les lieux d’enfouissement techniqueseront tenus de recevoir les matières rési-duelles admissibles qui sont générées surle territoire de la MRC où ils se trouvent. Ilspourront aussi accepter les matières rési-duelles générées sur le territoire de la villeoù ils se trouvent lorsque cette ville a étéconstituée après le 1er janvier 2002 etqu’elle ne fait pas partie d’une municipalitérégionale de comté. Seront de plus admis-sibles les matières résiduelles généréessur le territoire de toute municipalité localede moins de 2 000 habitants lorsqueaucun autre lieu d’enfouissement tech-nique n’est situé plus près de cette muni-cipalité par voie routière carrossable àl’année. Enfin, les lieux d’enfouissementtechnique pourront recevoir toute matièrerésiduelle générée sur un territoire nonorganisé en municipalité locale.

Il est intéressant de noter que les lieuxd’enfouissement technique devront êtrepourvus d’un système permettant de cap-ter tous les biogaz produits dans leszones de dépôt de matières résiduelles.Les lieux d’enfouissement technique quicapteront ainsi des gaz à effet de serreseront peut-être en mesure de faire cer-tifier des crédits de CO2 qu’ils pourrontrevendre sur le marché par la suite.

Les matières résiduelles généréesdans certains milieux éloignés devrontêtre éliminées dans les lieux d’enfouis-sement en tranchée, dans les lieuxd’enfouissement en milieu nordique ouencore dans les lieux d’enfouissementen territoire isolé.

Parmi les débris assimilés aux débrisde construction ou de démolition, men-tionnons les arbres, branches ou souchesqui sont enlevés pour permettre la réali-sation de travaux de construction, les solsextraits d’un terrain, y compris ceuxcontenant un ou des contaminants enconcentration inférieure ou égale auxvaleurs limites fixées par l’annexe 1 duRèglement sur la protection et la réhabili-tation des terrains ainsi que les matièresrésiduelles provenant soit d’une installa-tion de récupération ou de valorisation dedébris de construction ou de démolition,soit d’une autre installation de récupéra-tion ou de valorisation autorisée en vertude la Loi. Dans tous ces cas, il doit cepen-dant s’agir de matières qui, bien qu’étantde composition analogue à celle desdébris de construction ou de démolition,n’ont pu être ni récupérées ni valorisées.Le gouvernement consacre donc ici lahiérarchie récupération-valorisation-élimination qu’il a mise de l’avant dans saPolitique québécoise sur la gestion desmatières résiduelles 1998-2008.

Précisons que, dorénavant, l’établis-sement ou l’agrandissement d’un lieu

d’enfouissement technique ou d’un lieud’enfouissement de débris de constructionou de démolition sera assujetti à la procé-dure d’évaluation et d’examen desimpacts. De plus, l’établissement oul’agrandissement d’un tel lieu seraconditionnel à ce que l’exploitant soitpropriétaire du fond de terre où ce lieudoit être établi ou agrandi, y compris lefond de terre où doit être situé toutsystème nécessaire à l’exploitation5.

Les installations d’incinération dematières résiduelles pourront quant àelles recevoir les ordures ménagèresayant fait l’objet d’une collecte par unemunicipalité ainsi que les boues prove-nant soit :

■ d’ouvrages municipaux de traite-ment ou d’accumulation de boue;

■ d’autres ouvrages d’accumulation ou de traitement des eaux usées sanitaires ou de traitement des boues issues de ces ouvrages;

■ du nettoyage des égouts.

Notons qu’en plus d’être assujetties àdes normes d’opacité, ces installationsseront assujetties à des normes d’émissionpour les particules, le chlorure d’hydrogène,le monoxyde de carbone, les polychlorodi-benzo furane, les polychlorodibenzo (b,e)(1.4) dioxines ainsi que pour le mercure.

Enfin, quant aux centres de transfert dematières résiduelles, autres que les centresde transfert destinés à recevoir des débrisde construction et de démolition, ils serontautorisés à recevoir les matières rési-duelles qui seront ultimement dirigéesdans les lieux d’enfouissement techniqueou vers une installation d’incinération, àl’exception cependant des boues dont lacécité est inférieure à 25 % et les cadavresou parties d’animaux comestibles.

Voilà donc ce qui complète notre petittour d’horizon !

1 Décret 451-2005 du 11 mai 2005, (2005)137 G.O. II 1880.

2 R.R.Q., c. Q-2, r. 3.2.3 (2005) 137 G.O. II 2126.4 Décret 216-2003 du 26/02/03, (2003)

135 G.O. II 1441, entré en vigueur le 27 mars 2004.

5 Il est utile de porter à votre attention que laLoi sur l’établissement et l’agrandissement de certains lieux d’élimination de déchets ainsi que la Loi portant interdiction d’établir ou d’agrandir certains lieux d’élimination dedéchets seront abrogées par le Projet de loi107 modifiant la Loi sur la qualité de l’envi-ronnement.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

27

COUP D’OEIL SUR LE NOUVEAU RÈGLEMENT SUR L’ENFOUISSEMENT ET L’INCINÉRATION

L E J U R I D I Q U E

Me Hélène Lauzonavocate en droit de l'environ-nementLavery, de [email protected]

des matières résiduelles

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

28

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

29

L E S B O N S C O N T A C T S

[email protected] www.gestionjmgervais.com (450) 471-2111

Contactez-nous, nous pouvons vous aider !

50% de vos crédits en RSDE vous échappent Vous payez 30% à 50% de trop en cotisation à la CSST

Exceptionnellement, la chronique Vox Pop faitrelâche. Pour participer à la prochaine question VoxPop, visitez notre site Internet au www.maya.cc

V O X P 0 P

L’E

NV

ER

S D

U D

ÉC

OR

Vous avez des nouvelles, des

anecdotes ou des suj

ets d’intérêt

à nous faire part ? Faites par

venir

le tout à [email protected]

Sources : Québec Science et l’équipe du magazine 3Rve

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

30

POUR UNEBONNE CAUSE !Le magazine 3Rve était invitéà participer au tournoi Ber-nard St-Jean au profit del’harmonie musicale et duhockey mineur de Lachenaie.Les participants et les géné-

reux commanditaires ont contribué à amasser une somme de12 000 $. Parions que les jeunes de Lachenaie en sont trèsheureux ! Sur la photo, nous retrouvons les membres d’unredoutable quatuor ayant participé à ce tournoi. Il s’agit, dansl’ordre, de Denis Lavigne, maire de Saint-Placide, de ClaudeForget, président de FA, de Claude Lacasse, conseiller muni-cipal à la ville de Terrebonne et d’Hector Chamberland, direc-teur du développement des affaires chez BFI.

IMPORTANTE ACQUISITIONLe 17 août dernier, Marsulexinc. a annoncé avoir fait l’acqui-sition de Stablex Canada inc.,entreprise située à Blainville.

Marsulex, établie à Toronto, enOntario, est une importanteentreprise de services indus-triels qui concentre ses activi-tés sur l’impartition complètede services de conformitéenvironnementale. Les ser-vices de la société compren-nent notamment la propriété etl’exploitation d’actifs de confor-mité. www.marsulex.com

Du nouveau chez

SolmersLe directeur, ventes et déve-loppement des affaires del’entreprise Solmers, monsieurDenis Boivin, est heureux d’an-

noncer la nomination de M. Denis Bernier, ing., M.env. au poste de directeur de projets. MonsieurBernier effectue entre autres, depuis le 12 sep-tembre dernier, le développement des affairespour l’Est de la province à partir des nouveauxbureaux de la région de Québec. Nous tenons àlui souhaiter beaucoup de succès.

C’est dans l’temps du jour de l’An…Saviez-vous que l’un de nos mets parmi les plus typiques et populaires dutemps des Fêtes était jadis composé de tourte ? En fait, la fameuse tour-tière québécoise, fleuron de notre gastronomie du terroir, était faite à basede tourte. Les tourtes étaient évaluées de trois à cinq milliards à l’arrivéedes premiers Européens en Amérique du Nord. L’oiseau le plus commun ducontinent de l’époque a par contre vu sa population subir une baisse dra-matique jusqu’en 1914 où est mort le dernier spécimen, complétant ainsil’extinction de l’espèce. Au rythme où nous polluons et détruisons notreenvironnement et vu le sort que nous réservons aux espèces qui y habitent,peut-être devrions-nous savourer nos tourtières du temps des Fêtes cetteannée, car qui sait de quoi elles seront faites dans le futur…

Le 8 septembredernier, lesuperbe par-cours de golfGlendale étaitl’hôte de la pre-mière éditiondu tournoi degolf annuel devotre magazine3Rve. Plusd’une centaine

d’intervenants du domaine de l’environne-ment s’y étaient donné rendez-vous. Toutétait prévu pour que ce tournoi en soit undes plus mémorables, en plus des nom-breux concours et prix de présence. Tou-tefois, Dame Nature est venue compliquerle bon déroulement en laissant couler rien

de moins qu’un fleuve sur la tête desjoueurs incrédules. Les commentairesétaient unanimes : on n’avait jamais vuautant d’eau s’abattre sur un terrain degolf ! Les organisateurs n’avaient aucuncontrôle sur la température, mais ils pou-vaient par contre compter sur une magni-fique commandite de la SAQ afin dechanger l’eau en vin ! La soirée s’estdéroulée rondement et les invités ont puen profiter pour faire du réseautage extrê-mement efficace. Tous se sont dits satis-faits et ont adoré leur expérience. Lesplaces risquent de s’envoler rapidementl’an prochain !

Le magazine 3Rve tient à remercier tousles commanditaires qui ont rendu possiblecet événement.

Un cadeau original de Tricentris

ERRATUMDans notre dernière publication, nous vousfaisions part du nouveau nom de monsieur

Robert Roberge. Ce nom doit être lu commeétant Silver Fox 1er. Toutes nos excuses au

pape des matières résiduelles.

VIVE LE RECYCLAGE !Nous avons récemment reçu l’appel d’un représentant del’entreprise Récupération Tersol de Saint-Thuribe. Alors qu’ileffectuait une collecte de matière recyclable, monsieurBédard est tombé par hasard sur un exemplaire de la der-nière édition de notre magazine à même la matière. Sa

curiosité piquée par le titre et la photo de la page couverture, il s’est mis à lefeuilleter pour finalement le lire d’un couvert à l’autre. Il nous a ensuite contactésafin de pouvoir s’abonner à 3Rve. La morale de cette histoire : faites profiter devotre exemplaire à un collègue ou à un ami. Il s’agit encore du meilleur réemploi ! P.-S. Salutations à notre nouveau lecteur…

Tournoi de golf annuel du magazine 3Rve