Augustin Le Gall portfolio 2013

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Augustin Le Gall portfolio 2013

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augustin le gallphotographe

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# séries

Depuis le début 2011, j’ai entamé un travail de fond sur la révolution tunisienne et les différents enjeux et défis lancés à la société tunisienne.

Du cœur de la révolution à la transition démocratique, mon approche documentaire, lente et sensible, s’attarde sur les principales étapes de la construction démocratique et expose les questions qui accompagnent un tel processus.

Le portrait – un axe central de ma démarche - me permet d’aborder ces différentes thématiques qui éclairent ces visages de la Tunisie d’aujourd’hui:

La jeunesse, la démocratie, la liberté d’expression, la citoyenneté, le rôle des femmes, la justice transitionnelle, les minorités, les artistes...

En dressant le portrait intime, subjectif voire sociologique des ces acteurs du quotidien, hommes et femmes, nouvelles et anciennes générations, ce projet veut donner la parole à celles et ceux qui font l’histoire de cette Tunisie contemporaine.

TUNisiePOrTrAiT D’UNe reVOLUTiON2011-2014

ACTe 1

Le PeUPLeVeUT“ChAAb YOUriDjANVier-mArs 2011

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A l’aube de l’année 2011, où les premiers pas d’une révolution allaient embraser le monde arabe, je suis parti à Tunis pour sentir ce vent de liberté qui soufflait dans les ruelles de la ville. J’y ai rencontré une jeunesse assoiffée de liberté et d’espoir.

Cette liberté d’expression, durement conquise, sans concession, faisait ses premières armes sur les visages de cette jeunesse venue des quatre coins de la Tunisie.A travers cette série de portraits de jeunes qui manifestaient, pacifiquement ou violemment, sur la désormais symbolique place de la Kasbah, au cœur de Tunis, j’ai voulu donner un visage à cette génération et sa parole maintenant libérée du joug de l’ancien “Président”.

Une série en hommage à la conscience d’un peuple que les pouvoirs en place réprimaient {Œil fermé} et qui aujourd’hui regarde l’avenir de leur pays dans les yeux, {Œil ouvert}.

ACTe 2

AUX UrNesTUNisieN-Ne-s !OCTObre 2011

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23 octobre 2011. Neuf mois après la fuite de Ben Ali, les Tunisien-ne-s participent aux premières élections libres. Chacun a le sentiment de partager un événement historique et collectif.

Avec une importante participation au scrutin, la Tunisie est le premier pays du « printemps arabe » à concrétiser et prolonger sa révolution dans cette acte citoyen et démocratique.

« Liberté, fierté et dignité » ont été les seules armes pour faire tomber un régime dictatorial. C’est avec ces mêmes mots, qu’aujourd’hui, la Tunisie marche vers son destin.

^ Neila. 43 ans

« Je vote pour la première fois de ma vie. J’espère que l’on n’oubliera jamais cette période très triste passée sous l’aire BEN ALI. »

^ Medhi Lassoued. 38 ans

« Je suis allé voté à la première heure. J’ai fait mon devoir de citoyen post révolutionnaire. Nous som-mes très émus et très déterminés à voter. Nous, peuple tunisien, demandons que les objectifs de la Révolution se concrétisent sur le terrain. Nous restons très mobilisés pour ne pas qu’elle nous soit voler. »

^ Hicham Ayari. 48 ans.

“Je souhaite que la Tunisie soit un pays démocratique, musulmans et égalitaire entre les Hommes et les Femmes. Nous devons mettre en place un nouveau régime qui répondent à nos attentes liées à nos préoccupations économiques et sociales.”

^ Zeineb Abassi. Architecte d’intérieur. 26 ans.

« Tout ce que je veux c’est la liberté et la démocratie »

^ Rachid Belgassem Fitouni. 97 ans.

« C’est la première fois que je vote et je suis vraiment très heureux »

^ Abbès Abdelkeffi. 61 ans candidat sur liste du Pôle Démocratique Moderniste.

« Je vote pour la première fois et c’est une émotion indescriptible. Je peux enfin faire ce que je n’ai jamais pu faire auparavant et je me sens citoyen. Nous sommes optimistes mais nous restons prudents. Nous ne souhaitons pas qu’une dictature civile soit remplacée par une dictature religieuse. »

^ Samira Omrani Ben Doui. 52 ans. Responsable du bureau de vote de l’école primaire Al Manar (quartier Menara Tunis)

« C’est une joie de sentir cette liberté. Nous sommes sur la bonne voie pour un pays démocratique”

^ Jibali AbdelAfid. 64 ans

La liberté, c’est pouvoir donner son avis pour des gens qui peuvent nous diriger. Aujourd’hui nous sommes comme des républicains. »

ACTe 3

mémoire et héritage de victimes d’actes de violences et de torture

“ La connaissance par un peuple de l’histoire de sonoppression appartient à son patrimoine et comme telle doit être préservée par des mesures appropriées au nom du devoir de mémoire“

Louis JoinetMagistrat français et défenseur des Droits de l’Homme

sOUs Le jAsmiN................................................................................................

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Le ProJeT

La répression et la torture ont été un des axes du système sécuritaire du régime de Ben Ali.

Militants politiques, activistes des droits de l’Homme, partisans de la liberté d’expression, étudiants ou encore citoyens et anonymes, nombre de personnes ont subi la terreur d’un système qui régnait sur toute la Tunisie.

Qui sont ces gens? Quelles sont leur histoire? Quelles sont les traces de cette période sur leur corps et leur esprit?Après la révolution de janvier 2011 et la mise en place d’un régime fondé sur les valeurs de démocratie et de liberté, la Tunisie doit aujourd’hui faire face à son histoire.

mai 2012- juin 2013

Exposition 08 mai eu 26 juin. Tunis. Tunisie.

Exposition itinérante en Tunisie. 2013-2014

Livre aux éditions Cérès.Octobre 2013

En collaboration avec l’OrgAnisATiOn MOndiALE COnTrE LA TOrTurE

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# NAJoUA rezgUi. MiLiTANTeNajoua est emprisonnée entre 1994 et 1997 pour avoir milité au sein de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UgeT), suite à la manifestation du 1er novembre 1994 contre les réformes universitaires, à Kairouan.

« Je me rappelle du nombre important de policiers et de la violence utilisée contre nous ce jour-là. Mais ce que je

retiens aujourd’hui, c’est la solidarité des paysans aux alentours de la faculté, qui ont caché les étudiants agressés. C’est ce jour-là que j’ai pris confiance en ce peuple. »

Pendant ses 28 mois d’emprisonnement, Najoua a été déplacée dans trois prisons différentes. [...]

Pour moi, être emprisonnée pour ses idées est la plus dure des tortures

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hOUCiNe ALim. OPPOsANT De bOUrgUibA

Houcine est condamné à 9 ans de prison pour avoir participé à l’action armée contre le régime de Bourguiba, connue comme les « événements de gafsa », en janvier 1980.

« Nous voulions faire tomber la dictature de Bourguiba qui oppressait gafsa. Cette région était dans une misère sociale grandissante, les conditions de vie y étaient déplorables.

« J’étais le plus jeune quand j’ai été arrêté. Ben Ali lui-même, alors directeur de la Sûreté générale, m’a interrogé pour me proposer de témoigner. J’ai passé plusieurs semaines dans les cachots du ministère de l’intérieur et de la caserne de Bouchoucha. J’ai pensé être condamné à mort. C’est encore très dur pour moi de me remémorer ces moments. [...]

Pour que la torture disparaisse, il faut se battre contre l’ignorance à tous les niveaux. Le respect de la liberté de chacun doit s’apprendre. C’est toute une mentalité qui doit évoluer.

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# rim ArOUssi éTUDiANTerim a commencé à militer dès son entrée à l’institut supérieur des langues de Tunis, avec l’Union générale des étudiants de Tunisie (UgeT). elle est renvoyée du foyer universitaire et régulièrement prise à partie, harcelée et violentée dans le cadre de ses activités. elle a porté

plainte pour agressions en 2008. en mai 2011, elle est violentée à plusieurs reprises par plusieurs policiers, dans le cadre d’une manifestation à Tunis. elle est grièvement blessée: épaule déplacée, côtes cassées et nerf facial éclaté.[...]

La torture est le grand problème de la Tunisie aujourd’hui. Toutes les générations et toutes les tendances politiques ont été touchées par les traitements cruels et inhumains.

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ALi beN sALemmiLiTANT Des DrOiTs De L’hOmme

sAADiA ALiCiTOYeNNe

En 2000, la police m’a arrêté, battu puis torturé alors que je rendais visite à un ami journaliste en grève de la faim. Ils ont jeté mon corps inerte dans la forêt de Kerch el Ghaba, en pensant que j’étais mort.

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En institutionnalisant la torture, les dictateurs fabriquent eux-mêmes leurs propres ennemis.

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AmmAr AmrOUssiALeADer DU PArTi COmmUNisTe Des OUVrier TUNisieNs

NAjeT gAbsimiLiTANTe sYNDiCALisTe

La clandestinité a été plus dure que la prison. Vous ne savez jamais quand cela se termine, vous êtes obligé de changer de place, de nom, de visage quotidiennement.

“”

Je voudrais que les femmes puissent parler librement de leur histoire car nous ne pourrons pas évoluer si la vérité n’est pas révélée.

“”

Quand j’ai appris que Khadija avait été arrêtée, j’étais anéanti. J’étais terrorisé pour elle et nos deux enfants. J’ai tant prié pour eux.

On m’a gazé les yeux, j’ai été accroché au mur la tête en bas, frappé jusqu’à m’évanouir, puis enchaîné pendant plusieurs jours sur un lit.

“ “” ”

AbDeLAziz eT KhADijA NAOUAr miLiTANT isLAmisTe D’eNNAhDhA

rAmzi rOmDhANijihADisTe

Face à cette pénible expérience, j’ai l’impression d’être devenu un vrai Tunisien.

Les victimes ne peuvent plus avoir confiance dans les institutions du pays si ces violences continuent. Je veux dire au peuple tunisien: ne te laisse pas faire, dénonce ! »

“ “” ”

MiCHeL CANTAL-DUPArTfoNCTioNNAire DiPLoMATiQUe

NAbiL ArAriCiToyeN

ACTe 4

ArT &LiberTé(s)................................................

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travail en cours

Les événements du Printemps des Arts de la Marsa en juin 2012 où des intégristes religieux se sont opposés violemment à certaines œuvres, ainsi que la mise en examen de deux artistes pour atteintes au sacré en septembre, posent la question du rôle des artistes et plus largement des hommes et femmes de la Culture dans la société tunisienne.

Après la révolution, une vague de créativité s’est abattue sur la Tunisie, libérant ainsi une parole longtemps confinée dans le double discours.

Artistes, intellectuels, galeristes ou libraires jouent un rôle crucial pour la liberté d’expression mais aussi pour affirmer une manière de voir le monde en construction et poser ainsi un véritable questionnement sur cette Tunisie qui cherche ses marques.

Dans une société tunisienne en pleine mutation, confrontée d’un côté à la montée de la religion et de l’autre à la renaissance de la société civile comment l’artiste peut-il oeuvrer pour ouvrir de nouveaux espaces de liberté et de modernité sans heurter «l’émotivité religieuse» ? Comment peut-il proposer une alternative à la compréhension du monde autre que l’interprétation théologique sans se mettre au ban de la communauté ? Comment guider vers la sécularisation tout en faisant comprendre le respect du fait religieux ? De manière plus générale, comment comprendre, saisir, guider cette nouvelle société dans ses balbutiements démocratiques?

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Sofiane et Selma Ouissi sont chorégraphes et directeur du Festival d’art contemporain en espace public qui a lieu tous les deux ans à Tunis.

Cet événement est une expérience qui fait l’éloge du transitoire, de l’expérimental, du collectif, du décloisonnement des pratiques, du croisement des regards et des questionnements transversauxentre l’Art et la société. Cet « art in progress » a pour horizon une réappropriation de la ville par un exercice inédit de la citoyenneté tunisienne et du droit à l’exercice de la liberté pour participer audéveloppement d’une culture démocratique.

C’est la réflexion que Dream City, itinéraires d’art contemporain en espace public, mène depuis 2007 pour rêver et se réapproprier la médina de Tunis. Une invitation aux créateurs, toutes disciplines confondues, à penser des projets inscrits dans la ville.

SOFIANe eT SeLMA OUISSI

Nous voulons réfléchir à une “société rêvée”. Non pas dans le sens de fantasmer mais plutôt dans le celui d’un objectif vers lequel tendre.

^ Sofiane et Selma Ouissidans le cadre du projet Laaroussa. Région de Sejnane. Tunisie. 2011

MOUFIdA FedhILA

Moufida Fedhila (née en 1977) travaille entre Paris, Tunis et Le Caire, créant ainsi un passage entre les cultures et les territoires. Elle évolue dans un espace sans limite qu’elle questionne, bouscule et déplace. Après des études de philosophie, d’arts plastiques, de cinéma et de théâtre, la jeune artiste produit aujourd’hui une œuvre protéiforme et interdisciplinaire. Elle pratique aussi bien le dessin, la peinture, le cinéma, la photographie, la poésie que le son, l’installation et la performance. Une large palette de medium qui est en adéquation avec sa conception du monde et de la vie : plurielle, complexe, anticonformiste et décloisonnée.

C’est dans ce contexte politique, social et culturel troublé que Moufida Fedhila a construit le personnage de Super-Tunisian : un–une super citoyen(enne) en lutte pour une libre expression qui soit totale, non contrôlée et non manipulée par le pouvoir. Un personnage incarné par l’artiste elle-même, qu’elle inscrit au cœur d’un projet collectif, collaboratif et solidaire. Un projet mis à mal par les Salafistes qui menacent aujourd’hui les revendications artistiques et politiques de l’artiste.

^ Performance de Super tunsian Girl en octobre 2012 à Sfax dans le cadre du festival Dreamcity

l’art est une urgence aujourd’hui en Tunisie

héLA AMMAr

Héla Ammar s’inscrit dans la lignée de cette nouvelle génération d’artistes femmes arabes dont la démarche exprime souvent une dualité intérieure, sociale et culturelle dans leur quête d’identité.

Née à Tunis le 02 Juin 1969, elle vit et travaille à Sidi Bou Said.Elle a souvent choisi de se mettre en scène, pour s’exprimer sur des sujets qui participent à cerner les contours d’une identité féminine sans cesse en mouvement.

Mettant plus généralement à profit ses différentes rencontres, elle croise l’individu à la société pour confronter ses aspirations légitimes à sa réalité tout à la fois culturelle, sociale, politique ou religieuse.Depuis 2003, elle expose régulièrement en solo et en groupe en Tunisie et ailleurs.

Je me sens concernée par l’identité féminine dans les sociétés arabes contemporaines car j’en vis toutes les contradictions. ^ Installation “Counfa” de Héla Ammar sur l’incarcération en Tunisie.

Dreamcity Sfax 2012

NAdIA jeLASSI“La plasticienne Nadia Jelassi, poursuivie pour « troubles à l’ordre public », encourt une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.Pour Nadia Jelassi, le passage devant le juge d’instruction et, plus encore, la prise d’une photographie anthropométrique furent une épreuve. De sa colère a jailli un geste artistique et politique qui a touché les consciences en Tunisie.Le 17 août, l’artiste a été accusée de « nuire à l’ordre public et aux bonnes mœurs » selon l’article 121.3 du code pénal. La même accusation a été portée contre l’artiste Mohamed Ben Slama qui séjourne actuellement en France. Ils risquent tous deux entre 6 mois et 5 ans de prison.

^ Nadia Jelassi dans son atelier, entourés de son installation pour laquelle elle est jugé actuellement.

Il n’y a pas de place, dans ce projet de société, pour les libres penseurs, les artistes, les intellectuels, les journalistes, qui sont des éléments perturbateurs. C’est cela qui est en jeu avec le projet de loi criminalisant ce qu’ils nomment l’atteinte au sacré.

MerIeM bOUderbALA

Meriem Bouderbala est née à Tunis en 1960. Ecole des Beaux-arts d’Aix-en-Provence en France puis Londres, où elle s’inscrit à l’Ecole d’Art de Chelsea. Artiste pluridcisciplinaire où la mise en scène de son propre corps est un de ses axes de travai, elle est également scénographe, metteur en scène de spectacles et commissaire d’expositions.

Meriem Bouderbala a été la commissaire d’exposition du Printemps des arts de la Marsa en jiun 2012

Les artistes peuvent parfois se montrer maladroits mais ils ne veulent pas la mort de l’autre, ils font même de l’acceptation des différences le fondement de la démocratie.

Le problème n’est pas le peuple mais ceux qui le veulent sans culture.

^ Meriem Bouderbala dans son atelier.

zeyNeb FerhAT

Directrice du théâtre El téatro. Tunis

^ Zeyneb Farhat dans les coulisses de El teatro

Le rêve d’El teatro a toujours été d’être un espace indépendant citoyen et laïque. Sa philosophie est d’essayé de sortir des sentiers battus pour ce qu’on appelle l’art et le théâtre du pauvre. Cela veut dire compter sur la créativité de l’artistes pour être toujours dans l’alternative.

TUNISIe FeVrIer 201126 février 2011, prise de la Kasbah de Tunis. Le lendemain le premier ministre Mohamed Ghannouchi démissionnera laissant place au gournement de tranition de Beji Caid Essebsi.

jANVier-mArs 2011LA ChUTe DU DiCTATeUr

PRIXMention spéciale du jury pour le concours «Regards croisés sur le patrimoine vivant en Méditerranée.» Euromed Heritage.Décembre 2010

#1 gnawa tradition et créationexpositionDans tout le Maghreb, un culte des génies s’est répandu par la route des esclaves de la communauté noire venus d’Afrique Sub- Saharienne. Il témoigne de l’histoire de ces peuples et de ses pratiques thérapeutiques et  de la richesse de cette tradition  aujourd’hui en pleine mutation. Un pied dans le monde du sacré, une corde dans le monde du profane; sur scène pour parfois présenter une forme de représentation, souvent dans un travail musical artistique où les traditions rejoignent la création. La frontière est mince et perméable.La musique lie ces deux mondes qui s’articulent au quotidien. «GNAWA»  pose une réflexion sur une pratique musicale qui puise son origine dans le  sacré et  qui évolue aujourd’hui dans l’univers culturel et artistique..

P A T R I M O I N E›

est le nom de la personne, souvent une femme, qui, dans le culte

stambali, fait le lien entre le monde des esprits et le monde des humains. c’est au travers de son corps et par l’intermédiaire de ses pouvoirs que les esprits parlent aux humains.

aujourd’hui, riadh ezzawech est un des derniers «arifa» de tunisie qui pratique ce rituel traditionnel auprès d’un public encore bien présent. il représente une vingtaine d’esprits différents que chaque adepte vient solliciter au cours de cérémonies privées ou publique. et bénéficier, ainsi, de la faveur des esprits.

arifa

Edition Carnets Méditerranéens2011

128 pagesphotographies couleurséditions Carnets Méditerranéensfévrier 2011

#2 la Vie en oc, MusiQue !

Depuis une dizaine d’années, une nouvelle dynamique existe dans le milieu de la musique dite « occitane ». Chanteurs et musiciens valorisent la langue d’Oc dans leurs répertoires, reprennent et réinventent des traditions musicalwes, tout en appartenant à des genres musicaux très variés (chanson, rock-électro, reggae-ragga, folk, blues, traditionnel…). Ils multiplient les rencontres musicales et s’inspirent des traditions venues de différentes régions du monde, dont plus particulièrement celles des deux rives de la Méditerranée.

Chanteurs affirmés et débutants constituent un univers riche et foisonnant qui attire les jeunes générations comme les plus anciennes.

Comment se construisent, se vivent, se communiquent ces passions musicales dans la Provence contemporaine ?

henri maquet

portraits d’artistes

Pierre Lo BertoLino

manu théronLo cor de La PLana

Louis PastoreLLinux vomica

miqueu montanaro emmanueLLe aymes

«sous un même toit». Clovis Hugues, un groupe d’habitat social - Marseille, 1935 - 2009»

Textes et propos recueillis : Marie d’Hombres et Blandine scherer, Photographies : Algo, illustrations : dek. Aux Editions ref2Coctobre 2010

SOUS UN MEME TOITrécits de mémoires d’habitants de la cité Clovis Hugues. Marseille2010

Créé en 1932, le groupe Clovis Hugues est un des premiers HBM – Habitat Bon Marché- de Marseille, devenu aujourd’hui logement HLM. Quatre générations s’y sont succédées au gré des événements et émotions qui ont jalonné les 70 dernières années : joie des familles d’être logés décemment dans les années 30, drame de la guerre et du bombardement de Marseille, fermeture des usines du quartier, réhabilitation des immeubles dans les années 80, fermeture des commerces de proximité, arrivée de nouveaux habitants en provenance de la méditerranée et des Comores, etc. Ainsi, au fil du temps, le groupe Clovis Hugues s’est constitué une véritable identité, faite à la fois des identités individuelles et des événements vécus collectivement.

Association RécitsEditions REF2C

# eXPOsiTiONs

maison de la culture ibn rachiq et avenue bourguiba tunis

PRINTEMPS ARABEExPOSITION COLLECTIvE

Du 16 Mars au 28 juin 2012, un état des lieux des révolutions arabes en marche est proposé aux citoyens de Provence Alpes Côtes d’Azur et à toutes les communautés qui font la richesse culturelle de Marseille et de la région. C’est une sélection de reportages photographiques et de films documentaires qui offrent une lecture chronologique et détaillée des événements les plus marquants de l’année écoulée.

Tous les photographes, documentaristes et journalistes, ici présentés ont souvent, au prix de tous les risques, vécu au plus près des tensions qui, de la place Tahrir au Caire, sur l’avenue Bourguiba à Tunis ou dans les faubourgs de Homs en Syrie, au Bahreïn ou à Sanaa au Yémen, ont rythmé ces quêtes de libertés fondamentales.

Commissaire Alain Mingam

hôtel de région.MarseilleMars-Juin 2012

TRUE DEFIANCE: TUNISIA’S JASMINE REvOLUTION IN PICTURES

In this exhibition, five Activist photographers capture the essence of Tunisia’s ‘Jasmine Revolution’: 28 historic days of peaceful civil resistance sparked by Mohamed Bouazizi’s self-immolation.

The images, from Augustin Le Gall, Nesrine Cheikh Ali, Ezequiel Scagnetti, Lilia El Golli, and Naim Gharsalli, include pictures from Tunisia’s historic first elections since the fall of President Ben Ali.

Curated by Dr Lotfi Kaabi, this exhibition is dedicated to the people who faced down fear to demand their human rights and freedoms.

aMnestY internation london roYauMe- unisnoVeMbre 2011

(...)Les musiciens gnawa évoluent depuis une dizaine d’années dans deux espaces différents, apparemment contradictoires.

Le premier est l’univers domestique où prennent place les rites de possession, appelés lila de derdeba. Les musiciens qui y offi cient sont des mâalem, des maîtres de cérémonie. C’est en collaboration avec une moqadma, une voyante thérapeute qu’ils peuvent orchestrer les lila pour le bénéfi ce d’un patient/client de la voyante.

Le réseau relationnel du maître de cérémonie est d’une importance capitale pour sa carrière à venir. Ses talents de chanteur, de joueur de guembri et de percussionniste, sa maitrise du répertoire de chants, de rythmes et de mélodies, sa connaissance des codes et des règles du bon déroulement d’une cérémonie mais aussi son aptitude à rencontrer et à entretenir de bonnes relations avec les moqadma, les clients et les confrères sont les garants de son succès à l’intérieur de sa communauté. Ce réseau est construit par le mâalem au fi l des ans. Cela est d’autant plus vrai que cette communauté, dont les pratiques religieuses demeuraient jusqu’alors marginales et méprisées par l’islam dominant, a souvent évolué sous Ie sceau du secret. Malgré une allégeance univoque à Allah et à Mahomet, les références africaines et animistes de leurs pratiques religieuses, même si celles-ci n’ont jamais fait l’objet d’une interdiction, suscitaient souvent la crainte et la peur. C’est donc dans les demeures de la moqadma et des clients qu’est évalué un maître de cérémonie. Le pouvoir de la voyante et de ses clients se situe dans leur capacité à jauger les talents d’un maître et de sa troupe et de faire évoluer sa notoriété et sa réputation à l’intérieur de la communauté. Depuis plusieurs siècles, les gnawa organisent,

à l’intérieur de ce réseau, des cérémonies rituelles et des pèlerinages annuels aux tombeaux des saints, réaffi rmant ainsi chaque année leur existence en tant que confrérie religieuse populaire au Maroc.

En parallèle à leur activité rituelle, les jeunes musiciens, en cours d’initiation, ont, depuis toujours, joué leur musique dans les rues de leur ville ou sur les places publiques. Ces jeunes apprentis utilisaient uniquement le répertoire profane afi n de faire la quête. II arrivait que certains d’entre eux animent des cérémonies de mariage. Il s’agissait là de l’unique incursion de ces musiciens dans l’espace public.

Mais depuis une dizaine d’années, un phénomène nouveau voit le jour. Un deuxième espace musical s’offre aux musiciens gnawa, les festivals internationaux de musique du monde. Les gnawa sont notamment conviés a participer au Festival d’Essaouira Gnaoua Musiques du monde. Cette musique, qui jusque-là était réservée à un public d’initié, est aujourd’hui jouée sur un plateau à l’italienne en compagnie de musiciens internationaux dans un festival à la renommée internationale et qui attire plus de 400 000 visiteurs chaque année. Cet espace est à l’évidence porteur de nouveaux enjeux pour cette communauté et pour ses musiciens. Les mâalem, font l’objet d’une autre forme d’élection. Les directeurs artistiques du festival et Ie public évaluent leurs compétences considérées à présent comme l’un des joyaux du patrimoine oral national. Ces compétences passent ainsi du statut de compétences populaires au statut de compétences savantes*.

photographies de Augustin Le Gall {algo}

“ “GNAWAdu sacré et du profaneTradi t ion e t Créat ion

Coordination & Partenariat Radio Grenouille: Caroline Polle > Documentaire sonore: montage - Thomas Lippens / Collectif du Ktra, d’après les prises de sons de Caroline Polle et Manoël Pénicaud > Direction Artistique: Virgile Jourdan > Conseiller scientifique: Abdelmajid Arrif, ethnologue, MMSH > Textes des anthropologues: Zineb Majdouli, Abdelmajid Arrif et Deborah Kapchan.

___Contact______________________________________projetgnawa@gmail.com >www.projetgnawa.com >Diffusion > Ouvre les yeux >

GNAWAdu sacré et du profaneTradi t ion e t Créat ion

photographies de Augustin Le Gall

_______________________________________________________________Projet fi nancé par la Commission Européenne. Programme Jeunesse en Action, initiative 1.2.Cette communication n’engage que son auteur, et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait en être fait des informations qui y sont contenus.

«Gnawa, tradition et création. Du sacré et du profane» est une exposition itinérante, entremêlant photographies et documentaire sonore, qui nous invite à découvrir l’univers des musiciens Gnawa des pays du Maghreb.

www.projetgnawa.com

* Zineb Majdouli, Trajectoires des musiciens Gnawa. Approche ethnographique des cérémonies domestiques et des festivals de musiques du monde, Paris, L’Harmattan, 2007. p 17-18.

photographies: ©algo - www.algopix.net -

Elle pose une réfl exion sur une pratique musicale qui puise son origine dans le sacré et qui évolue aujourd’hui dans l’univers culturel et artistique.

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REgARDS CROISéS SUR LA MéDITERRANéE

Empruntez la nationale Zéro, ligne photographique imaginaire du Sud de l’Europe et laissez-vous porter vers l’Orient jusqu’aux salles obscures de Palestine.

Cette exposition photographique réalisée pour le cycle Jamais deux sans trois, réunit trois collectifs d’artistes (Tendance Floue, Argos, Dekadrage) dans deux lieux distincts.

L’une a lieu au Château de la Buzine quand l’autre prend ses quartiers en centre-ville de Marseille dans la galerie LAME (81 rue St Jacques, 6ème arrondissement)

Une exposition « Regards croisés sur la Méditerranée »,deux lieux partenaires château de la Buzine et la Galerie Lame,Trois collectifs de photographes : Tendance floue, Argos et Dekadrage

galerie laMechateau la buzineMarseille. 2012

HIC SUNT DRACONESSur les cartes anciennes, les espaces inconnus étaient parfois désignés par l’expres-sion« Hic sunt dracones » : ici se tiennent les dragons, terres de danger, à éviter. Au-jourd’hui, le monde est arpenté, quadrillé, cartographié, et les monstres fabuleux sem-blent s’être fait la malle sans espoir de retour. Le risque ne se prend plus mais se gère, les plans s’accumulent et les projets se multiplient. Finies les terra incognita.

Pourtant, malgré la table rase, l’incalculable et l’illimité bougent encore. Ils habitent des lieux peu présentables, mal fagotés, très loin de l’imagerie du propre et neuf. Le four-millement qui y règne a quelque chose de merveilleux et ne s’encombre pas pour au-tant de l’exotisme de la « conquête ». Vivre dans un monde fini est peut-être alors notre plus grande chance : celle qui nous fournit l’occasion d’investir l’abimé et l’inachevé, de leur accorder enfin un regard ou une présence. Ne reste qu’à constater que derrière la fuite en avant de la construction frénétique, les dragons ne sont peut-être pas si loin.

texte par Jérémy Garniaux / Collectif Géographiques

tunisie 2012

tunisie 2012 tunisie 2012

Malte 2009

› 2013

. club Méditerranéo. exposition collective organisée par regards et Mémoires. arles. juillet

. exposition «sous le Jasmin» mai-juin 2013. tunis. tunisie

. exposition tunisie. portrait d’une révolution», Médiathèque de brignoles (83). avril. France.

› 2012

.exposition «gnawa, tradition et création» Festival de musique gnaoua et musique du monde d’essaouira.juin- juillet essaouira. Maroc

.exposition collective «regards croisés – patrimoine vivant en Méditerranée». JuincnaV tunis . prix du Jury 2010

. exposition collective“regards croisés sur la Méditerranée”:tendance Floue, argos, dekadrage• galerie laMe :Vernissage le Jeudi 12 avril à 19h – 81, rue st Jacques 13006 Marseille• château de la buzine : Vernissage le Vendredi 13 avril à 19h – 56, trav. de la buzine 13011 Mar-seille. Juin

• exposition «tunisie. portrait d’une révolution».

› exposition collective printeMps arabe. hotel de région. Marseille.16 mars 2012 - Juin 2012 commissaire d’exposition: alain Mingam

› >Festival nouv.o. mondeFestival du film documentaire de rousset.du 28 mars au 14 avril 2012.rousset- France (13)

› semaine de la tunisie. centre culturel de neumünster (luxembourg). du 13 au 22 janvier 2012

› tunisie 2012 : entre orient et occident. 22 Janvier au 24 février. bibliothèque eaux-claires Mistral. grenoble.

› 2011

« Tunisie. Portrait d’une Révolution». Festival priMed, prix international du documentaire et du reportage méditerranéen, chambre de commerce. Marseille. décembre. amnesty internaionnal londres. novembre. Maison des relations internationnales. Montpellier. novembre. Médiathèque de bédarieux.. centre d’art contemporain. bédarieux. octobre.

.» gnawa, tradition et création. Festival Jazz à porquerolles / mois du Jazz à hyères. juillet

. «gnawa, tradition et création, Maison Méditerranéenne des sciences de l’homme. aix en pro-vence. Mai- Juin

. la vie en oc, Musique ! abbaye de sainte croix - salon de provence. avril

. la vie en oc, Musique ! babelmed Music 25-27 Mars. Marseille.

. «regards croisés sur le patrimoine méditerranéen». exposition collective. euromed heritage. hospital de la santa creu i sant pau. barcelone. Février 2011. › mention spéciale du jury

. «Je vous vois». les lieux à part : cabinet de Kiné Mahoux et constantin. Marseille. Janvier-fé-vrier. «Je vous vois». exposition collective. Festival de l’étrange. essaouira (Maroc). Janvier> premier prix de la photographie et de la création numérique.

› 2010

gnawa tradition et creation. du sacre et du proFane. «gnawa»; Festival africolor / Mairie de sevran (93). > 04-20 novembre 2010. Festival déchainés. cinéma la clef. paris. Juin 2010. Kosmocollectif . festival les arabesques Montpellier. Mai 2010 . galerie transit. Montpellier. Mai 2010. gnawa. cité de la Musique de Marseille. avril 2010.

. «la vie en oc. Musique ! -sept. 2010 - ostau dau país Marselhés. Marseille

› 2009

expo collective -afrique in Visu & correspondant.org - liFt Marseille - la boate (13)exposition «les musiques traditionnelles de taroudant». taroudant - Maroc. avril

› 2008

gnawa -galerie art et Matière • 7 oFF • nice,- sept.gnawa - bibliothèque départementale -Marseille - Mémoire d’eux Made in cannes | Fnac de cannesMémoire d’eux Made in cannes - théâtre de la licorne | cannes | semaine des jeunes choré-gaphes

› 2007

Mémoire d’eux gnaoua. institut culture islam - Mairie de paris - Francebiennale photographie africaine, bamako; Mali - afriqueMémoire d’eux gnaoua» ; institut du Monde arabe - paris centre culturel Marchin et latitude 50°; «Mémoire d’eux latitude 50°», Marchin, belgique

# eDiTiONs

Augustin Le GallCorridorsCÉRÈS ÉDITIONS

Corridors.Editions Cérès. Tunisieprévu pour automne 2013

«sous un même toit». Clovis Hugues, un groupe d’habitat social - Marseille, 1935 - 2009»Aux Editions ref2C

La vie en oc, musique !

éditions Carnets Méditerranéens2011

regards Croisés sur le patrimoine vivant en Méditerranée.Ouvrage collectif. Programme Euromed Héritage2012

Catalogue de l’exposition PrinTEMPs ArABErégion Provence-Alpes-Côte-d’Azur.2012

# REvUE DE PRESSE

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Cette année, le mois de Chaâbane quiprécède le Ramadan tombe en pleinété. Soleil de plomb quand jedébarque à La Goulette, en quête desmystérieux Stambalis. Aucuneadresse, si ce n’est quelques motsd’arabe gribouillés sur un bout depapier : « Moqqadem Riadh, Zaouïa SidiAli Lasmar. » C’est Abdallah Ghinéa,un célèbre Gnawa d’Essaouira, quim’avait recommandé cet arrif 1 deTunis. Est arrif « celui qui sait », tandisque moi, je ne sais rien…

Atterrissage et changement derythme. De jour, la blanche médinaest éteinte, comme aplatie par la cha-leur. Le soir, elle s’éveille et la vie com-mence à grouiller. Immersion dans lelabyrinthe des ruelles, du souk desorfèvres à celui des musiciens, je col-lectionne les fausses pistes… jusqu’aucinquième jour.

Sous le toit du saintUne magnifique porte jaune cloutéede pointes noires, au fond d’uneimpasse blanchie à la chaux.

Une femme m’ouvre et me faitattendre dans ce qui semble être lapièce des souvenirs où des portraitsde jeunes et de vieux Stambalis medévisagent. Riadh entre, la trentaine,visage et regard fins. Cigarettes. Il nesemble pas surpris de me voir. Safemme lui traduit ma requête : décou-vrir l’univers des Stambalis au plusprès. Heureusement, le nom de Ghi-néa fait l’effet d’un sésame. Le courant

passe et il m’invite à m’installer chezlui. Riadh a racheté la Zaouïa, qui étaitabandonnée, l’une des quatre de laville où les esclaves se réunissaientjadis 2. La maison traditionnelle s’ar-ticule autour d’un petit patio et d’unbel arbre à jasmin, au pied duquel futenterré le dernier esclave des lieux quipratiquait le rituel ici même. Derrièreune porte ornée de drapeaux aux cou-leurs de l’islam, se trouve, recouvertd’un catafalque ver, le tombeau de SidiAli Lasmar, l’épicentre de la zaouïa.Et comme le saint, j’ai ma proprechambre.

Des esprits pour soigner les corpsLes esprits aussi ont la leur : « Bit menmlouk. » C’est là que Riadh fait sesconsultations, car la principale acti-vité des Stambalis est thérapeutique.

Un beau jour, il m’autorise à ypénétrer pendant une séance de divi-nation. Assemblage hétéroclite defioles, d’encens, de gris-gris et de pen-dentifs suspendus, mais surtout depoupées anciennes surgissant descoussins rouges. Une jeune femme luipose des questions que je ne com-prends pas. Lui se couvre la tête d’unfoulard rose et inhale du benjoin préa-lablement concassé. On ne doitjamais voir son visage, défiguré paraît-il. Puis son corps est secoué par delégers spasmes. Soudain, sa voix s’ac-célère et devient suraiguë, nasillarde :l’esprit parle par sa bouche, et

Qantara 73 automne 2009

annonce à la « patiente » ce qu’elledevra accomplir : un sacrifice ou uneziyara (pèlerinage auprès d’un saint),voire une cérémonie rituelle. Onconsulte pour toutes sortes de choses:santé, enfantement, travail ou succèsd’une entreprise, etc. L’essentiel, c’estque ça marche…

Riadh n’est pas descendant d’es-claves. Devenir Stambali n’est pas unhéritage, ni un choix, mais une voca-tion : ça lui est tombé dessus. « Quandj’étais enfant, j’ai été très malade et je suisresté aveugle pendant un an et demi. Cesont les arrifas qui m’ont guéri, et depuis,je suis moi-même devenu arrif. » Initié, il« travaille » désormais avec les espritset particulièrement avec l’un d’entreeux: « Je suis possédé par l’esprit de MayGagia, une femme étrange, exubérante etlunatique. Quand elle vient en moi, je mecomporte comme elle : je deviens imprévi-sible et je marche même comme une vieillefemme ! Je suis comme son double, je lareprésente et elle guide ma vie ! »

La confrérie tunisienne des Stambalis, proches parents des Gnawas du Maroc, puise ses rituels aux sources négro-africaines. Immersion dans les rituels de possession

stambalis avec la complicité de Riadh, un «arrif», maître, qui communique avec les esprits… mais n’en vit pas moins dans son temps.

Texte Manoël PénicaudPhotographies Algo

Danse de l’arrif,le maître, au coursde la Chaâbania,célébration del’arrivée du mois deRamadanorganisée le 27 dumois de Chaâbane.l’arrif, Riadh,change plusieursfois de costumesau cours de lacérémonie. Le bleuciel représenteMoïse (Mousaoui).

Ci-dessous:Un adepte dansedevant le maîtremusicien HamadiBidali.

Stambalis de Tunis

1. Littéralement « lemaître ». Considérécomme le prêtre duculte, c’est lui qui a lepouvoir de communiqueravec les génies.

2. La confrérie desStamboulis, tout commecelle des Gnawas duMaroc, aurait été fondéepar des esclaves noirs.

voyage

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portraitsspeciale torture en tunisieMai 2012

EDITORIAL /PRESSE

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portraitartistes tunisiensMai 2012

regArD mAgAziNefrance

reportage elections tunisiennesoctobre 2011

tunisie portrait d’une réVolution

augustin le gallphotographe

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étudiant en anthropologie, je rêvais de voyages, de rencontres, d’histoires fortes à vivre. Je rêvais d’intégrer des mondes intimes où le réel se mélange à l’imaginaire. Au carrefour du réel et du jeu, du vécu et du réfléchi, je tente de poser un regard sur ce point de bascule qui confronte les imaginaires au quotidien.

Portant un vif intérêt pour l’aire méditerranéenne, l’Homme et ses pratiques sont au coeur de mon travail. Mon approche s’oriente vers une photographie documentaire, narrative, poétique, où le portrait occupe une place centrale.

Je porte une attention particulière sur des enjeux de société contemporains liés notamment au monde arabe et à la Méditerranée, au patrimoine immatériel, aux minorités et aux droits de l’homme.

Depuis 2011, je documente et réalise des projets photographiques en Tunisie afin de témoigner de cette période transition et des différents enjeux que traversent la Tunisie.

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