Au service de l'urgence Au service de l'urgence

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déplacement Le garde des Sceaux à Bagneux C’est dans une structure d’hébergement que Mme Michèle ALLIOT-MARIE, ministre d’Etat, ministre de la Justice et des Libertés, a effectué sa première visite p. 2 convention L’insertion version Paca Plus de 1 600 mineurs bénéficient du dispositif Justice-Région. p. 2 projet stratégique national Le DPJJ à la rencontre des magistrats Philippe-Pierre CABOURDIN expose les orientations de la PJJ aux magistrats dans les 9 inter-régions. p. 3 insertion Parcours du Goût 2009 La manifestation fête ses 10 ans dans un décor royal. p. 5 points de vue L’action éducative au pénal Vincent HUBAULT, chef du bureau des méthodes et de l’action éducative, Xavier CHARLET, juge des enfants au TPE de Boulogne-sur-Mer. p. 8 portrait Hôtes d’accueil Yvonne et Bernard MILON hébergent des mineurs placés au pénal. p. 12 © MINISTÈRE DE LA JUSTICE / DPJJ-SCORE / LAURENCE CAVÉ PERMANENCE ÉDUCATIVE AUPRÈS DU TRIBUNAL Au service de l’urgence PERMANENCE ÉDUCATIVE AUPRÈS DU TRIBUNAL Au service de l’urgence Les éducateurs de la PJJ apportent une aide à la décision aux magistrats. Au TGI d’Evry (Essonne), comme dans sept autres grandes juridictions, un service est dévolu à cette mission. Partout ailleurs, elle est exercée par les éducateurs de milieu ouvert. Suite pages 6 à 9 Les éducateurs de la PJJ apportent une aide à la décision aux magistrats. Au TGI d’Evry (Essonne), comme dans sept autres grandes juridictions, un service est dévolu à cette mission. Partout ailleurs, elle est exercée par les éducateurs de milieu ouvert. Suite pages 6 à 9

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Le garde des Sceaux à BagneuxC’est dans une structured’hébergement que Mme MichèleALLIOT-MARIE, ministre d’Etat,ministre de la Justice et des Libertés,a effectué sa première visite p. 2

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Le DPJJ à la rencontre des magistratsPhilippe-Pierre CABOURDIN expose lesorientations de la PJJ aux magistratsdans les 9 inter-régions. p. 3

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Les éducateurs de la PJJapportent une aide à ladécision aux magistrats.Au TGI d’Evry (Essonne),comme dans sept autresgrandes juridictions, unservice est dévolu à cettemission. Partout ailleurs,elle est exercée par leséducateurs de milieuouvert.

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Les éducateurs de la PJJapportent une aide à ladécision aux magistrats.Au TGI d’Evry (Essonne),comme dans sept autresgrandes juridictions, unservice est dévolu à cettemission. Partout ailleurs,elle est exercée par leséducateurs de milieuouvert.

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POUR son premier déplace-ment consacré à la justicedes mineurs, Mme MichèleAlliot-Marie, ministre d’Etat,garde des Sceaux, ministrede la Justice et des Libertés,a visité le 29 juin, une struc-ture d’hébergement classiquede la Protection judiciaire dela Jeunesse (PJJ) : le Foyerd'action éducative (FAE) etl'Unité éducative d'activitésde jour (UEAJ) de Bagneuxdans les Hauts-de-Seine.Accompagnée de Philippe-Pierre Cabourdin, directeurde la PJJ, le garde des Sceauxa visité les locaux, en pré-sence de Patrick Strzoda,préfet des Hauts-de-Seine,d'Alain Nuée, premier prési-dent de la Cour d'appel deVersailles, Jean-AmédéeLathoud, procureur généralde la Cour d'appel deVersailles, Jean-Marc Fayolle,d i rec teur in ter- rég iona ladjoint Ile-de-France, et

Francis Saint-Martin, direc-teur départemental de la PJJdes Hauts-de-Seine. Laministre s’est montrée très àl'écoute et a pris le tempsd'échanger avec le directeurdu foyer, Marc Durantel etEglantine Morineau, direc-trice du Centre d'action édu-cative et d'insertion (CAEI)ainsi que l'ensemble des per-sonnels présents.Michèle Alliot-Marie a concluce premier déplacement parla visite du restaurant d'ap-

plication Le Far (Formationadolescent restauration) oùles mineurs pris en charge àl'UEAJ bénéficient d'une pré-formation aux métiers debouche. Evoquant cettequestion de l'insertion avecles éducateurs, le garde desSceaux a souligné la néces-sité de promouvoir les« beaux parcours » d'anciensmineurs sous mandat judi-ciaire, exemples concrets deréussite pour l'institution etla société.

actualitésactualités2

eennvviirroonnnneemmeennttChantiers VVV

Chaque année, durant lesvacances scolaires, desmineurs pris en charge dansles services de Meurthe-et-Moselle contribuent à lapréservation de la faune et dela flore de sites déterminés parla convention qui lie la PJJavec le Conservatoire des siteslorrains. C’est dans le cadre deces chantiers Ville VieVacances que 7 mineurs del’Unité éducative d’activités dejour de Nancy ont participé, finjuin, à l’aménagement d’uneplage en ville (fabrication decoffrages pour retenir le sable)pour les habitants du quartierdu Haut-du-Lièvre de Nancy.Cette opération, créée par lecentre social La Clairière,existe depuis 2 ans. En 2008,80 mineurs ont participé auxchantiers VVV de la PJJ 54.

ffoorruummSport et santé dans le Val-de-MarneLa Protection judiciaire de laJeunesse du Val-de-Marne aorganisé le 24 juin son premierforum Sport, Culture et Santéau Palais des Sports de Créteil.250 mineurs de 14 à 18 ans,issus des services de la PJJ(secteur public et secteurassociatif), de classes-relais oud'associations de préventionont découvert et participé à denombreuses activités : boxeéducative, escalade, escrime.De nombreux stands deprévention santé, tenus par desprofessionnels, étaientégalement à leur disposition.

DÉPLACEMENT DU GARDE DES SCEAUX

Michèle Alliot-Marie visite le foyer de Bagneux

GARANTIR l'accès au droit,soutenir le parcours d'inser-tion sociale, scolaire et pro-fessionnelle, lutter contre larécidive et favoriser la réin-sertion des personnes déte-nues, tels sont les objectifs dela convention Justice-RégionProvence-Alpes-Côte d'Azur(Paca) 2007-2009.Elle permet notamment à laProtection judiciaire de laJeunesse de développer etcompléter l'offre des activitésmises en œuvre par les Unitéséducatives d'activités de jour(UEAJ) des divers départe-ments. En outre, elle garantitpour les mineurs une conti-

nuité de leur prise en chargeen matière d'insertion scolaireet professionnelle au-delà dutemps judiciaire.C'est le cas de Julien, 17 ans,soumis à un contrôle judi-ciaire de trois mois avec obli-gation de s'inscrire dans uneaction de formation. Suivi parl'Unité éducative de milieuouvert Marseille-Sylvestre, ila été présenté à l'associationAppel d'Air. Pendant 11 mois,Julien a bénéficié d'un enca-drement par des formateursen métallerie, menuiserie etsavoirs de base et a participéà l'activité d'éco-productionde mobiliers urbains. Cette

formation lui a permis, àterme, de mener à bien sonprojet professionnel et d'inté-grer les Compagnons métal-liers de Marseille. En 2008,670 mineurs ayant le statutd'élève ou de stagiaire de laformation professionnelle prisen charge par le secteur asso-ciatif ainsi que 967 mineurspris en charge par les douzeUEAJ du secteur public ontbénéficié de ce dispositif.

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L’activité d’éco-production de mobiliers urbains.

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Michèle Alliot-Marie et l’équipe éducative de l’UEAJ de Bagneux.

Chantiers VVV sur le site forestierde Lorraine, printemps 2009.

CONVENTION CROIX ROUGE

29 actions en régions

SUITE à la convention pas-sée en novembre 2008entre la DPJJ et la CroixRouge française, 29 accordslocaux ont été signés ousont en passe de l'être pourdévelopper des actionsauprès des mineurs confiésà la PJJ : stages civiques,examens AFPS (Grand-Est),mesures de réparation et detravaux d'intérêt général(Sud-Est, Grand-Nord etSud-Ouest). L'associationintervient à la maison d'ar-rêt de Liancourt et à laMaison des parents de l'EPMde Lavaur. Des actions dansles maisons d'arrêt de Tourset de Pau sont en projet.

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PHILIPPE-PIERRE CABOURDIN,directeur de la Protectionjudiciaire de la Jeunesse(DPJJ), s’est rendu, en mai etjuin, sur le territoire des neufdirections inter-régionales dela PJJ pour échanger etexposer aux chefs de cour, dejuridictions et magistrats dela jeunesse de toutes les juri-dictions de France les orien-tations de la Protection judi-ciaire de la jeunesse prises,pour les trois ans à venir,dans le cadre du Projet stra-tégique national (PSN). Que ce soit à Rennes, Aix-en-Provence, Nancy,L y o n , P a r i s , O r l é a n s ,Tou l ou se , Bo r deaux ouencore Lille, l’ensemble deschefs de cour et magistratsont répondu présent à l’invi-tation du directeur de la PJJ.

Ce dernier a engagé unéchange sur les orientationsissues des décisions législati-ves ou gouvernementalespassées ou en projet enmatière de justice pénale desmineurs. Le cadre de ces réu-nions a permis des discus-sions ouvertes entre le direc-teur de la PJJ, les directeursinter-régionaux de la PJJ etles magistrats sur les orienta-tions, les dispositifs législa-

tifs, l’avant-projet de code dela justice pénale des mineurs,l’articulation entre justicepénale et justice civile, entrela PJJ et les Conseils géné-raux. Les débats nourris ontpermis de souligner la néces-saire coordination entre lesdivers acteurs pour la meil-leure efficacité et la meilleurecohérence possibles de lachaîne de traitement pénaldes mineurs.

3actualitésactualités

iinniittiiaattiivvee Un éducateur

au collège

Pour la troisième annéeconsécutive, dans le cadre deleur cour d'instruction civique,les élèves de 4e du collège de

Rieupeyroux (Aveyron) ont reçule 7 mai la visite de

professionnels de la justice et dela sécurité, parmi lesquels

Christian Tieys, chef de l'Unitééducative de milieu ouvert d'Albi.Avec un gendarme, le maréchal

des logis-chef Bruno Gayet, etun juge du tribunal de Millau,

Jean-Marc Anselmi, ils ontexpliqué aux élèves leurs

missions et rôles respectifs.Cette initiative a vu le jour grâce

à Alain Gros, principal ducollège, assesseur au tribunal

pour enfants de Rodez. Lesintervenants, en présence des

professeurs, ont fait prendreconscience aux adolescents

qu'ils peuvent, à tout moment,devenir justiciables, en tant que

victime ou prévenu.

nnoouuvveellllee ccoonnvveennttiioonnBienvenue à la ferme

Une convention a été signée le17 juin entre le directeur de la

Protection judiciaire de laJeunesse, Philippe-Pierre

Cabourdin, et les réseaux desfermes d'accueil à dimension

sociale : FNCIVAM, Accueilpaysan et GIFAE.

Cet accord permettra d'accueillirau sein de fermes pédagogiques

une cinquantaine de mineurssous mandat judiciaire

(mesures de réparation, travauxd'intérêt général, mesures de

placement ou de milieu ouvert,séjours de rupture, mesures

d'activité de jour).

ORIENTATIONS

Le DPJJ à la rencontre des magistrats

ENPJJ

Classe préparatoire intégrée : 36% d'admis9 DES 25 ÉLÈVES stagiaires dela première promotion de laclasse préparatoire intégréede l'Ecole nationale de protec-tion judiciaire de la jeunesse(ENPJJ), créée en octobre2008, ont été reçus auconcours externe d'éducateur.« 36% d'admis, c'est un bonrésultat, selon Jean-LouisDaumas, directeur de l'école.L'aboutissement de cinq moisde travail intensif ; celui desélèves, mais également desformateurs qui ont entière-ment créé les contenus deleurs enseignements ».Tutorat, prise en charge finan-cière de la formation, de l'hé-bergement et de la restaura-tion, les élèves ont bénéficiéde conditions d'apprentissageoptimales. C'est dans le cadre

de la politique de l'égalité deschances que les directions duministère de la Justice ontouvert dans les quatre écolesnationales une classe prépara-toire intégrée pour offrir lesmeilleures conditions possi-bles à des jeunes bac+2 qui,de par leur situation géogra-phique, sociale ou familiale,n’auraient pu bénéficier d'unepréparation de qualité.Les 25 élèves de la deuxièmepromotion ont été sélection-nés parmi une cinquantainede candidatures. Rentrée le3 septembre.

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Le grand amphi de l'ENPJJ.

A l’ENM de Bordeaux le 23 juin.

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ssoolliiddaarriittééRêves de gosse 2009

Chaque année, l'association“ Les Chevaliers du ciel “ offreà des enfants malades ousouffrant d'un handicap lapossibilité d'effectuer unbaptême de l'air à bord demonomoteurs. Partenaire de cetour de France aérien, qui s'estdéroulé du 22 au 30 mai, leministère de la Justice étaitreprésenté sur chacune des9 villes étapes par le présidentdu TGI de Troyes et le chef deservice éducatif à l'Unitééducative de milieu ouvert duVal-d'Oise, tous deux pilotesmembres de l'association. A chaque étape, près de 50mineurs pris en charge par lesservices locaux de la PJJ, ontaccompagné ces enfants« cabossés par la vie », comme les appelle le présidentfondateur de l'association, surles stands du village des jeux.Une responsabilité que lesmineurs ont tous pris à cœur.

rreennccoonnttrreess ssccèènnee jjeeuunneesssseeArt accessible90 mineurs et 65 encadrantsont participé aux 10es Rencontres ScèneJeunesse du 3 au 6 juin àJacou, près de Montpellier.Organisée par la PJJ del'Hérault, avec la Compagniedu Pas'sage et le Centred'action éducative et d'insertionde Montpellier, cettemanifestation propose à desmineurs sous mandat judiciairedes ateliers culturels et sportifs.Trois jours pour découvrir ununivers artistique et développerla créativité.

àà nnootteerr 37E CHALLENGE MICHELET

Dépasser ses limites

NEUF ÉQUIPES représentant lesinter-régions de la Protectionjudiciaire de la Jeunesse etdeux équipes européennes,l’une belge et l’autre espa-gnole, ont participé à l'édition2009 du Challenge Michelet.Remportée par la délégationSud-Est, cette manifestationnationale, créée en 1972, viseà favoriser l'insertion desmineurs suivis par la PJJ grâceaux valeurs véhiculées par lesport. Epreuves de football, debasketball, d'athlétisme, denatation, de cross et d'esca-lade, 197 garçons et 65 filles,issus de 73 services de laFrance entière. Préparés pources olympiades pendant denombreux mois dans les struc-tures les prenant en charge,les jeunes compétiteurs ontété accompagnés et encadréspar 104 de leurs éducateurspour une semaine de rencon-tres. Placées sous le signe du fair-play, du goût de l'effort et dela solidarité, les épreuves,organisées par la directioninter-régionale (DIR) Grand-Ouest, avec le département duFinistère, se sont dérouléessur l'ensemble des équipe-ments sportifs mis à disposi-tion par la ville de Quimper.En marge de la compétition,l'infirmier de la PJJ du Finistèrea orchestré un parcours santéau profit des mineurs sur lesite des épreuves d'athlé-tisme, commentées par LionelChamoulaud, journaliste spor-tif. Les infirmiers de la DIRGrand-Ouest et des interve-nants de la prévention routièreet de la Ligue contre le canceront animé des stands de sen-sibilisation aux risques deconsommation de produits

psycho-actifs (simulateurs,voiture-tonneau).Les personnalités venuesencourager les mineurs, parmilesquelles Roland Jourdain,vainqueur de la Route du rhum2006, Stéphane Guyvarc'h,vainqueur de la Coupe dumonde 1998 de football, tousdeux parrains cette année etHervé Guermeur, joueur duStade rennais, vainqueur de lacoupe de France 1971, se sontréjouis de la motivation desparticipants. Ambiance etfierté régionale auront marqué

ce 37e Challenge Michelet.L'édition 2010, organisée parla direction inter-régionaleCentre-Est, est déjà en prépa-ration à Grenoble. Elle est endeuillée par la dis-parition, le 5 juillet, de RolandPatrzynski, à l'âge de 63 ans,des suites d'une longue mala-die. Ancien chef de cabinet dudirecteur de la PJJ, grandsportif, il était le présidentactif et passionné de l'associa-tion nationale EdmondMichelet-Henri Bailly depuisson origine.

262 mineurs placés sous mandat judiciaire se sont affrontés, en toute sportivité, du 18 au 23 mai à Quimper dans le Finistère.

CHAMPION paralympiqued'escrime, plusieurs foismédaillé d'or auxchampionnats d'Europe etdu monde, Cyril Moré estdésormais le parrain de ladélégation Centre-Est. Très investi durant lespréparatifs du Challenge, ila rencontré les jeunescompétiteurs à plusieursreprises, lors du week-endde préparation, ou d'unmatch de basket handisportpendant lequel ils ont pujouer en fauteuil etressentir l'effort physiqueque cela requiert. Cyril Moréa tenu à soutenir ses filleulsà Quimper, à l'occasion dela cérémonie de clôture. A

l'annonce des résultats, ils'est montré aussi ému queles mineurs en apprenantqu'ils obtenaient ladeuxième marche dupodium. Ce champion decœur poursuivra l'aventureen 2010 aux côtés de ladélégation Centre-Est enassurant un coaching del'équipe tout au long del'année pour les préparer àla 38e édition qui sedéroulera, chez lui, àGrenoble.

Un médaillé en exemple

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Philippe-Pierre Cabourdin, DPJJ, rencontre les délégations.

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pprréévveennttiioonnLa santé par le jeu

Créé par le Planning familial et la Protection judiciaire de laJeunesse locale de la Sarthepour prévenir les conduites àrisques chez les adolescents," 100% prévention santé " est

un coffret constitué de cinqjeux réalisés sur les thèmes de

la contraception, desaddictions, du VIH-hépatites et

des infections sexuellementtransmissibles, de la sexualité

et de la santé des adolescents.Destinée aux 15-25 ans, cetteboîte de jeux constitue un outil

pédagogique qui permet auxéducateurs d'aborder de

manière ludique des réflexionssur ces thèmes avec les

mineurs dont ils ont la charge,en individuel lors des bilans de

santé par exemple, ou en petitsgroupes de trois à quatre

personnes. Tous les numérosverts nationaux liés à ces

thématiques ont été répertoriéset sont inclus dans ce coffret

tiré à 3 000 exemplaires.Pour tout renseignement,

contacter l'infirmièredépartementale de la Sarthe.

llee cchhiiffffrree cclleeff

9C'est le nombre

de plateformes de gestioninter-régionales de services,

communes aux différentesdirections du ministère qui

seront lancées en 2010-2011.Elles devront permettre

au ministère de la Justice et des libertés d'optimiser

ses moyens en les mutualisant.

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PARCOURS DU GOÛT

Un anniversaire dans un cadre royal

LASAGNES de homard, verrinesaux couleurs du soleil, filet desabre… les yeux et les papilless'en souviennent encore !C'est dans un décor royal quese sont déroulées les épreuvesdu non moins prestigieuxconcours gastronomique quifêtait ses dix ans.Organisé cette année par ladirection inter-régionale Sud,il a rassemblé, 85 mineursaccompagnés de leurs éduca-teurs issus de 18 services dusecteur public et du secteurassociatif habilité. L'exerciceconsiste pour chaque équipe àréaliser en quarante minutes,devant un jury de profession-nels, une recette imaginée aupréalable. Thème imposé2009 : « Entre mer et monta-gne, un cru catalan ». Enparallèle, chaque délégationmonte et décore un stand pré-sentant sa région et proposedes dégustations au public,sous l'œil critique de grandsnoms de la restauration.

PRIORITÉ À L'IMPLICATION

DES MINEURS

Aboutissement d'un travail deplusieurs mois dans les struc-tures de la Protection judicairede la Jeunesse (restaurantsd'application, ateliers d'inser-tion) encadré par les profes-seurs techniques et les éduca-teurs, les Parcours du Goûtpermettent aux mineurs de se découvrir des talentsinsoupçonnés.Participer à ce concours per-met de faire accéder lesmineurs sous mandat judi-ciaire aux métiers de la cuisineet de la restauration et ouvre àcertains de réelles perspecti-ves d'insertion. Pierre, 16 ans,

s'apprête ainsi à commencerun stage professionnel.Jérémy est en apprentissagedepuis deux ans à Troyes etArnaud a travaillé dans un res-taurant de Nancy. Sculpturesur fruit, cuisine scientifique,santé et saveurs, divers ate-liers étaient proposés. Au-delàde la compétition, priorité estdonnée à l’implication desmineurs. « L'essentiel, c'estque les jeunes participent ets’investissent », comme aimeà le rappeler Jacky Perrault,maître ouvrier cuisinier àNevers et président du juryStands. Quant à Henri Ronde,vice-président des ToquesBlanches du Roussillon et pré-sident du jury Recettes, il areconnu avoir eu des « diffi-cultés à départager la meil-leure équipe » tant le niveauétait « élevé ».

Si les prestations de l'ensembledes chefs en herbe ont étéexcellentes, un concours resteun concours. Deux équipes sesont distinguées et se sont vuremettre une Toque de cristal.Grâce à ses fleurs de courget-tes et gambas aux deux cuis-sons, l'association départe-mentale d'insertion des Jeunesde Bavilliers (Territoire-de-Belfort) a emporté la premièreplace en catégorie « profes-sionnels » et l'Unité éducatived'activités de jour d'Epinal(Vosges) s'est distinguée avecson gaspacho de fruits de sai-son et son croustillant d'algue àla myrtille pour la catégorie« Occasionnels ». Les prix desstands les mieux décorés ontété décernés au Centre d'actionéducative de Dijon (Côte-d'Or)et au Centre de placementimmédiat de Roanne (Loire).

Les Parcours du Goût ont soufflé leurs dix bougies les 13 et 14 juin dans les jardinsdu Palais des Rois de Majorque à Perpignan. 85 mineurs sous mandat judiciaire ontélaboré des recettes devant un jury de professionnels.

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RECUEILLIR des renseigne-ments socio-éducatifs sur lemineur afin d'apporter unéclairage le plus complet pos-sible aux magistrats, recher-cher des solutions alternati-ves à l'incarcération, tellessont les principales missionsde la permanence éducativeauprès du tribunal. Sept édu-cateurs exercent cette fonc-tion au Service éducatifauprès du tribunal (SEAT)d'Evry, ouvert 365 jours paran. « Nous fonctionnonscomme le service d'urgencesd ' u n h ô p i t a l , s o u l i g n e Jean-Pierre Ferrovecchio,directeur du SEAT. On fait lespremières constatations puison pose un diagnostic pourproposer une orientation ».Systématiquement, si lemineur est connu, les éduca-teurs de la permanence édu-cative se mettent en relationavec le service de milieuouvert qui suit le mineur.Malgré le contexte d'urgencedu déferrement, ces passe-relles permettent d'appré-hender la chaîne de traite-ment pénal dans sa globalité.Pour qu'elles soient pertinen-tes, les propositions faites aumagistrat doivent tenircompte des stratégies judi-ciaires et éducatives anté-rieures.Les éducateurs sont informésdes déferrements, directe-ment par le substitut du pro-cureur ou en consultant, laveille au soir, le tableau ducentre opérationnel du par-quet. Y sont mentionnésl'heure du déferrement, ledélit ou le crime commis ainsique les requêtes du substitut.

Après une nuit passée aucommissariat, William, 16ans, s'apprête à rencontrerDanièle Bernot, éducatrice auSEAT, au petit dépôt duTribunal de grande instance(TGI) d'Evry, avant d'êtredéféré devant le juge desenfants (JE).

« LES ÉDUCATEURS NOUS

APPORTENT UN AUTRE REGARD »L'entretien se déroule soussurveillance policière. Suivipar la PJJ depuis juin 2008,William, déscolarisé depuis larentrée dernière, a un passéjudiciaire lourd. C'est sontroisième déferrement etdeux affaires seront bientôtjugées.L'éducatrice recherche unmaximum d'informations,notamment auprès du servicequi suit le mineur, pour rédi-

ger le Recueil de renseigne-ments socio-éducatifs (RRSE)qu'elle transmettra au jugeavant l'audience. Un quartiernocif, des histoires de bandesrivales et de trafic de stupé-fiants, William craint lesreprésailles. Un éloignementsemble nécessaire. Au vu desfaits, Danièle sait qu'ilencourt une incarcération.« En l'espèce, le juge desenfants est susceptible desaisir le juge des libertés etde la détention, expliquel'éducatrice. Je dois l'antici-per et trouver, au cas où, unealternative à l’incarcération àproposer au magistrat, obli-gatoire quand un mandat dedépôt est requis ».Danièle questionne Williamsur sa situation, son par-cours, sa scolarité et sasanté. Le mineur est peu

PERMANENCE ÉDUCATIVE AUPRÈS DU TRIBUNAL

Les éducateurs de la PJJ a

Une éducatrice du SEAT au TGI d'Evry accueille le mineur et ses par

Dans le cadre de la permanence éducative auprès du tribunal, les éducateurs de la Protectionapportent une aide à la décision aux magistrats. Au TGI d'Evry (Essonne), comme dans sept service est dévolu à cette mission. Partout ailleurs, elle est exercée par les éducateurs de mi

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aaddooss ddiiffffiicciilleessDU de Paris 2009-2010

Ce diplômeuniversitaire,intitulé" Adolescentsdifficilesapprochepsychopa-thologiqueet éduca-tive ",

s'adresse aux professionnels ou bénévolesconfirmés ayant au minimum3 ans d'expérience auprès desadolescents dans les domainesde la santé, du social, del'Education nationale, de laJustice et de la Police ou de laGendarmerie.La formation se déroule surdeux jours mensuels deséminaire pendant 9 mois(conférences, tables rondes,présentations de pratiques,analyses de situations). La formation dirigée par leprofesseur Philippe Jeammetdresse un état actuel desconnaissances psychologiques,psychopathologiques,psychosociales, sociologiques,pédagogiques et juridiques,nécessaires à lacompréhension des" adolescents difficiles " et deleur environnement ; faciliter lacommunication et laconnaissance mutuelle entredes acteurs de culturesinstitutionnelles etprofessionnelles différentes ;analyser les expériences pourune compréhension mutuelledes missions de chacun ;élaborer un réseau dynamiquede prise en charge.Six autres diplômesuniversitaires “ adolescentsdifficiles ” sont proposés enFrance.Renseignements : 01 44 77 72 07

aavveenniirrss nn°°1122 //// mmaaii--aaooûûtt 22000099 7dossierdossier

loquace. Sous contrôle judi-ciaire, il ne se présente àaucun rendez-vous. Avec fer-meté, l'éducatrice lui faitprendre conscience de la gra-vité de ses actes. « Tu vasêtre présenté au juge pourêtre mis en examen. Tuencours dix ans de prison. Ilest urgent que tu te ressai-sisses ».William demeure impassible.Danièle reçoit ensuite lamère, informée de la présen-tation de son fils, dans unbureau proche du dépôt. Ellelui expose ce qu'il encourt.Visiblement à bout, elle“ encaisse ”. Danièle chercheà savoir s'il existe une possi-bilité d'éloignement familial.La maman fait état d'unetante qui vit à l'étranger maisqui travaille et serait toutautant dans l'incapacité de

surveiller le jeune homme.L'éducatrice décide d'écartercette solution trop incertaine.Au TGI, les minutes s'écou-lent, inexorablement. Il fauttrouver une solution d'ici àl'audience qui se tiendra enfin de journée. « Nous nesommes pas dans une tourd'ivoire au tribunal, précise ledirecteur du SEAT. Nous tra-vaillons avec nos collèguesde milieu ouvert et d'héber-gement. Il est essentiel queles éducateurs aient uneexcellente connaissance desservices ». Un placementdans un Centre éducatif ren-forcé (CER) dans le sud de laFrance apparaît la meilleuredes propositions à présenterau juge des enfants. Danièletéléphone. William peut yêtre accueilli le soir même.Dans la foulée, l'éducatricerédige, dans une trame défi-nie, son RRSE et mentionnecette opportunité. Faisceaud'informations recoupées surl'environnement et l'évolutiondu mineur, le RRSE permet

d'apporter, dans un délai trèscourt, des éléments d'infor-mation, nécessaires à la prisede décision du magistrat.« Les propositions des éduca-teurs nous permettent, aumoment des déferrements,de nourrir nos réquisitionspour le JE, souligne ElisabethIenné-Berthelot, substitut etchef de la section mineurs auTGI d'Evry. Nous sommesbien sûr libres de requérirmais je dois dire que nosconstats se rejoignent pres-que toujours ; le volet éduca-tif doit être pris en compte ».Avant l'audience, Danièle n'aqu'un étage à descendre pourremettre à Eloi Buat-Ménard,JE au TGI d'Evry, sa proposi-tion concernant William. Untemps privilégié qui permet àl'éducatrice d'argumenter saproposition. Le juge écoute etprend des notes. Il envisaged'ordonner un deuxièmeContrôle judiciaire (CJ) avecéloignement en CER, pourpermettre au mineur de res-

Suite de la page 1

au service de l'urgence

LA JURIDICTION des mineurs,qui compte 8 JE, a rendu1 131 décisions en matièrepénale (848 en chambre duconseil, 283 devant le TPE).Le parquet a engagé 1 908poursuites (873convocations devant leprocureur de la République,711 COPJ, 324 requêtesdevant le juge). Le juged'instruction a été saisi pour70 affaires. 1 414 RRSE ontété effectués par le SEAT.63 mineurs ont été vusdans le cadre d'uneévaluation avant jugement,situations anciennes

justifiant une actualisationdes élémentsd'appréciation. Le SEAT atraité les situations de 589mineurs déférés en 2008contre 522 en 2007 (30 déférés dans le cadrede commissions rogatoires,174 mineurs faisaientl'objet d'une requête demandat de dépôt). 82 mineurs ont fait l'objetd'une incarcération, 33 ontfait l'objet d'un éloignementfamilial et 66 d'unplacement. 950 mineurs ontfait l'objet d'une COPJ miseen examen ou jugement.

L’activité juridictionnelle d’Evry

rents dans le cadre d'une COPJ.

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n judiciaire de la Jeunesse autres grandes juridictions, unilieu ouvert.

LES MISSIONSÉDUCATIVES EXERCÉES

AU TRIBUNALUn service éducatif a été crééauprès de chaque tribunal degrande instance pourvu d'un

tribunal pour enfants par arrêtédu 30 juillet 1987. Ses missions :

l'apport de renseignementsutiles sur la situation du mineur

ainsi qu'une propositionéducative, le suivi des mineurs

incarcérés, l'accueil etl'information des mineurs

et des familles se présentant au tribunal. Un bilan de

fonctionnement, réalisé en 2000auprès des services de la DPJJ

et des magistrats de lajeunesse, a notamment

démontré que le dispositif nepermettait pas de garantir une

équité de prise en charge entreles mesures exercées au

tribunal et celles confiées auxcentres d'action éducative.

Une organisation unique, auregard des différences de taille

et de moyens des juridictions nepouvait être conservée.

La réforme des SEAT a étémenée en application de la note

de la DPJJ du 15 mai 2001relative aux missions éducatives

exercées au tribunal, confortéepar le décret 6 novembre 2007

relatif aux établissements etservices du secteur public de la

PJJ. La mission éducativeauprès des tribunaux est

désormais assurée dans tousles tribunaux pour enfants, soit

par les services éducatifs auprèsdes tribunaux (SEAT) pour les

juridictions les plus grandes, soitpar les services de milieu ouvert

où une unité éducativespécifique peut lui être dédiée

(UEAT). Depuis la LOPJ du9 septembre 2002, cette mission

ne comprend plus le suivi desmineurs détenus,

et a été transférée aux servicesde milieu ouvert.

ddaannss lleess tteexxtteess

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aavveenniirrss nn°°1122 //// mmaaii--aaooûûtt 22000099 dossierdossier8

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EEPPMM ddee LLAAVVAAUURRRéunion de famillesPartant du constat que, depuisl'ouverture en 2007 del'Etablissement pénitentiairepour mineurs (EPM) de Lavaur,50 % des mineurs incarcérésn'ont pas reçu de visites deleurs proches, la Protectionjudiciaire de la Jeunesse,l'Administration pénitentiaire,l'Education nationale et l'Unitéde consultation et de soinsambulatoires ont organisé, le1er juillet, une journée àdestination de huit familles quiont fait le déplacement. Cettedémarche de sensibilisation,amorcée dès septembre 2008avec l'ouverture de la Maisonde parents à proximité, leur apermis de mieux comprendre letravail des éducateurs, desprofesseurs et du personnelsoignant effectué au quotidienauprès de leurs enfants.

rroollaanndd ggaarrrroossJeu, set et match pour 31 mineurs

Depuis trois ans, la FondationBNP-Paribas offre l'opportunitéà des mineurs suivis par la PJJet inscrits dans une activitésportive régulière de vivre letemps d’une journée au rythmedes Internationaux de RolandGarros. 31 mineurs issus de 9services PJJ des directionsinter-régionales d'Ile-de-France(93, 91 et 94) et du Grand Nord(Saint-Omer et Boulogne/Mer),accompagnés de leurséducateurs, ont pu suivre lesmatchs du 27 mai et découvrirun sport qu'ils ne connaissaientque via le petit écran.

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pecter son CJ en cours. « Siles éducateurs n'étaient paslà ce serait catastrophique,confie Eloi Buat-Ménard. Ilssynthétisent la situation etnous apportent un autreregard. En lien avec les servi-ces, ce sont eux qui recher-

chent la faisabilité des mesu-res, notamment en matièrede placement ».Les éducateurs entretiennentde très bons rapports avecles magistrats. Une relationfavorisée par une proximitéphysique. Les éducateurs

occupent six bureaux au TGIdont un à l'étage du tribunalpour enfants et trois à l'étagedu parquet. Les échangessont quotidiens. L'éducatricerepart téléphoner au CERpour confirmer l'arrivée deWilliam. Les heures s'égrai-

LE TGI D’EVRY, comme septautres juridictions où l'acti-vité et la taille justifient laprésence d'un service au seindu tribunal, fait figure d'ex-ception. Depuis 2001, (cf.“Dans les textes” page 7), lesservices éducatifs auprès detribunaux n'exercent plus demesures pénales qui relèventdésormais des services demilieu ouvert. C'est le cas des deux Unités éducativesde milieu ouvert (UEMO)d'Orléans (Loiret). « Ici, lapermanence auprès du TGId'Orléans est une missionprioritaire », note Jean-Michel Bouthegourd, direc-teur du Service éducatif demilieu ouvert et d'insertiondu Loiret. Jusqu'en 2004, six éduca-teurs travaillaient au tribunalpar rotation de trois, chaquesemaine et le week-end.Depuis 2004, dix éducateursde milieu ouvert de l'UEMOassurent une présence conti-nue au tribunal, dans deuxbureaux situés à côté du tri-bunal pour enfants. Chaqueéducateur est ainsi présentune semaine par trimestre etd'astreinte le week-end,selon un planning trimestriel.Une réorganisation qui a« amélioré la qualité de laprise en charge », selon J.-M.Bouthegourd. Une "doublure"est, par ailleurs, prévue en

cas de présentations multi-ples ou quand un placementéloigné est envisagé. En l'ab-sence de SEAT, la PEAT estassurée par les éducateursd'un des services de milieuouvert.

LA POLYVALENCE DES

ÉDUCATEURS DE MILIEU OUVERT

« Il existe une solidarité dansl'équipe, essentielle car noustravaillons sous pression etdans un délai très court,constate Soizic Isope-Guichard, éducatrice. Il n'estpas rare que le parquet nousappelle à 10h pour nous direque le mineur sera présenté à14h. Trouver une solution ensi peu de temps n'est pastoujours évident ». Les édu-cateurs des deux UEMO pren-nent en charge en moyenne250 mineurs en simultané.Pour les éducateurs, suivrel'ensemble des mesures per-

met une approche globale etcohérente du parcours d'unmineur. « Nous sommes mul-ticartes, poursuit HocineHadjab, éducateur. Travailleren milieu ouvert nous donneune bonne connaissance duterrain, des quartiers, et per-met de répondre rapidementaux sollicitations duparquet ». Travailler à laPEAT fortifie les relationsavec les magistrats. « Tousles juges des enfants et jugesd'instruction ont confiance en notre professionnalisme.Notre polyvalence nous per-met de démontrer auxmagistrats que la solutionn'est pas forcément le place-ment », précise Jean-MichelBouthegourd. De janvier àmai 2009, la PEAT a assuré30 présentations (11 mineursplacés, 8 incarcérés, 9 suivisen milieu ouvert et 3 hospita-lisés).

Une mission dévolue à tous les services de milieu ouvert

PERMANENCE ÉDUCATIVE AUPRÈS DU TRIBUNAL : LES ÉDUCATEURS DE LA

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J.-M. Bouthegourd (à droite), directeur du STEMOI du Loiret, et trois des dix éducateurs assurant la mission PEAT au TGI d’Orléans.

nent, la mère déambule dansles couloirs. La directrice del’association en charge duCER arrive et lui explique lesmodalités du départ de sonfils le soir même. L'audiencedébute à 20h. Sans un regardpour sa mère, William arrivesous escorte. « Je vous metsen examen et vais déciderque faire de vous en atten-dant votre jugement, expli-que Eloi Buat-Ménard. Jevous envoie ailleurs pourvous permettre de respectervos obligations et vous proté-ger. Si vous ne respectez pasune seule de vos obligations,je pourrai décider de votredétention ». William signe leprocès-verbal. La nuit est tombée sur Evry.Un éducateur du CER s'ap-prête à faire 800 km pouraccompagner le mineur surson lieu de placement. Leséducateurs de la permanenceéducative traitent également

les convocations par officierde police judiciaire (COPJ)aux fins de jugement ou demise en examen. ValérieBelair, éducatrice au SEAT,accueille Louis, 14 ans, visi-blement angoissé. Reçu seulpuis avec ses parents, lemineur comparaîtra pour lapremière fois à la rentrée.Cet entretien d'évaluation,réalisé à l'aide du RRSE unmois après la commission dudélit, vise à donner des pistesà l'éducatrice pour trouver lameilleure proposition à faireau magistrat. C'est aussi un

exercice pour Louis,jusqu'alors inconnu des ser-vices de la PJJ. Celui de pren-dre conscience de sa respon-sabilité et de verbaliser leschoses avant d'avoir à le fairedevant le juge. Au cours decet entretien, Valérie démêlela pelote des problématiquesdu mineur. Une entrée au col-lège difficile, des phobies,une consommation de drogueet d'alcool. Peu à peu, l'édu-catrice obtient de précieusesinformations.Louis, qui est suivi par unpsychologue, a été adopté à6 ans par sa famille d'accueil.Sa mère, dépassée, ademandé une aide à laparentalité. Après avoir ren-seigné les parents sur lessuites de la procédure, l'édu-catrice apprécie, en opportu-nité, de fixer un autre ren-dez-vous avec le mineur etsa famille un mois avant l'au-dience. Elle les informera dela proposition éducativequ'elle fera au magistrat. Ici,un stage de formation civi-que, organisé et animé par leSEAT pendant des vacancesscolaires. « Nous avons rem-pli notre mission quand onne revoit pas le mineur autribunal, conclut M.Ferrovecchio. Cela signifieque nous avons été un mail-lon d'une chaîne qui a contri-bué à l'orientation la meil-leure possible pour lesmineurs. Cela représente 60à 70% d'entre eux ».

aavveenniirrss nn°°1122 //// mmaaii--aaooûûtt 22000099 9dossierdossier

ACCUEIL ROMAINCréé en 1989, le Centre de

premier accueil (CPA) de Romeest une spécificité italienne quiaccueille et héberge, dès leur

interpellation et pour tous typesd'infractions, 1 100 jeunes paran (dont 900 étrangers). Il est

situé à la croisée des fonctionsde police judiciaire et de justice

des mineurs.Dès les premières heures

suivant l'interpellation, le CPAmène un travail éducatif et

propose au juge des enfants desmodalités de prise en charge.

Ce temps permet de réunir desinformations sur le mineur,

d'établir les prémices d'unerelation éclairante sur le

passage à l'acte et d'organiserune audience avec un juge des

enfants qui statuera sur lessuites à donner à l'infractioncommise. Cette audience setient au sein même du CPA.

Aussi paradoxal que cela puisseparaître, la prise en charge se

veut dissuasive ; sonorganisation et son

fonctionnement strict, sonambiance austère et son

architecture carcérale ycontribuent. Dans le même

temps, ce doit être le point dedépart d'un travail éducatif. Ce

dispositif doit permettre uneprise de conscience du mineur,

et donc prévenir la récidive. Lesinvestigations des travailleurssociaux servent de support à

ces échanges.Au sein de la structure de

placement, primo-délinquants etmultirécidivistes se côtoient,

indépendamment de leursproblématiques. Les évaluationsdisponibles montrent que le CPA

a entraîné une diminutionnotable du nombre des mineursincarcérés. Les services sociaux

prennent le relais du centre depremier accueil, gage d'efficacité

dans la durée.

vvuu dd’’eeuurrooppeePJJ AU SERVICE DE L’URGENCE Suite de la page 7

L’éducatrice expose sa proposition au JE avant l'audience.

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EXPÉRIMENTÉ depuis mai2007, le Bureau d'exécutiondes peines mineurs (BEX)du TGI de Bobigny (Seine-Saint-Denis) est un servicedu greffe du parquet. Sur 4 audiences du tribunalpour enfants, le SEATgarantit une permanenceéducative pendant le tempsd'audience et après leprononcé du jugement pouraccueillir les mineurs nonsuivis par les servicesterritoriaux du département.A proximité du tribunal pourenfants, il permet d'assurerla continuité de l'actionjudiciaire entre le prononcéde la décision et sa mise àexécution rapide. Le mineur,en présence de sonreprésentant légal, estaccompagné par un

éducateur qui lui explique ladécision qui vient d'êtreprononcée. C'est l'occasionpour les éducateursd'engager la première étapede l'exécution des mesureséducatives et des peines.Pour les mineurs nonconnus de la PJJ, ils font lelien avec le service chargéde mettre en œuvre lamesure éducative. Pour quela convocation au servicesoit immédiate ou inférieureà 7 jours, la création d'unguichet unique de greffe àBobigny permettrad'étendre le BEX mineurs àl'ensemble des audiences dutribunal pour enfants. Au 30avril 2009, il y avait 77 BEXmineurs et 41 missions BEXen France. 11 sontactuellement en projet.

BEX mineurs du TGI de Bobigny

aavveenniirrss nn°°1122 //// mmaaii--aaooûûtt 22000099 points de vuepoints de vue10

1177 ooccttoobbrreeRemise du prix Bulles en Fureur 2009Chaque année, près de 800mineurs pris en charge par laPJJ (secteur public, secteurassociatif habilité, quartiers desmineurs et classes relais) sevoient proposer de débattre etde voter pour désigner lemeilleur ouvrage de bandedessinée parmi une sélectionde six ouvrages. Organisédepuis 17 ans par la Protectionjudiciaire de la jeunesse et laville de Rennes, en partenariatavec la Cité internationale de labande dessinée et de l'image,le prix Bulles en fureur permetde leur redonner goût à lalecture et de développer leuresprit critique.

dduu 1188 aauu 2211 nnoovveemmbbrreeFestival du filmd’éducation

Organiséchaqueannée àEvreux, cefestival, crééen 2005,offre à unlarge public(parents,

responsables politiques,associations, collectivitéslocales, professionnels del'éducation, enseignants,éducateurs, animateurs) l'accèsà des œuvres de réalisateursde fictions ou de documentairessur les thèmes de l'éducation,de l'enfance et de la jeunesse.Des rencontres et des débatssont organisés sous forme detables rondes animées par desprofessionnels de l'éducation.Cette année, la thématiqueportera sur les mixitésculturelles, sociales, sexuées etleur implication en termesd'éducation.ww.festivalfilmeduc.net

JE SUIS globalement trèssatisfait de la prise en chargepar les structures de laProtection judicaire de laJeunesse (PJJ). En cela, jeregrette qu'elle ne soit plusopérateur au civil car elle dis-pose d'un véritable savoir-faire.A l'occasion du recentrage aupénal, les équipes éducativespourront toutefois gagner enspécialisation.Selon moi, elles pourrontainsi développer des compé-tences particulières et denouvelles prises en charge,plus ciblées, notamment pourles auteurs de violences ouencore d’abus sexuels ou dedélits liés aux stupéfiants. Letravail sur l'acte en lui-mêmem'apparaît en effet devoir

être un point essentiel de laprise en charge. Le travailéducatif doit inclure égale-ment une vraie réflexionautour du projet de vie et duprojet professionnel de cha-que mineur.Cette question doit être, àmon avis, un axe prioritaire.La mise en œuvre de lamesure d'activité de jour(MAJ) y participe déjà.Enfin les suivis doiventconserver une vraie dimen-sion éducative et non pas seréduire à du contrôle ou de lasurveillance. J'espère, d'ail-leurs à ce sujet, que le futurcode de la justice pénale desmineurs renforcera cetaspect. La dimension éduca-tive n'exclut pas le prononcéde peines lorsque celles-ci

sont justifiées. Les notionsd'éducation et de sanction nesont pas antinomiques. Lajustice des mineurs doit, eneffet, rester animée par lavolonté d'amener les mineursdélinquants à se construire et à devenir des adultes res-ponsables.

Xavier CHARLETJuge des enfants au TPE de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)

L’ACTION d'éducation au pénals'inscrit dans un cadre judi-ciaire contraint, dans le res-pect de la procédure pénale.La dimension d'éducation estréaffirmée dans le code dejustice pénale des mineurs.Cette approche n'est en riendénaturée. La loi pénale rendpossible, ou à nouveau possi-ble, l'action d'éducation engarantissant un processuséducatif. Cette orientation,engagée depuis 1998, estl'opportunité d'améliorer laqualité de notre intervention,grâce à un cadre plus rigou-reux. L'investigation doit êtrerenforcée afin de mieuxconnaître l'environnement dumineur, les conditions du pas-sage à l'acte et sa nature. Elleconstitue une meilleure

garantie pour élaborer unprojet éducatif en adéquationavec les besoins. Nous tra-vaillons ainsi sur des thémati-ques spécifiques (mineursauteurs d'abus sexuels,mineurs violents, délits liésaux stupéfiants). Le fait de sedépartir des mesures civiles

permet d'accroître la qualitéet l'efficience de la prise encharge d'un plus grand nom-bre de mineurs ayant commisdes actes de délinquance, cequi répond aux attentes desjuridictions. L'action d'éducation au pénaldoit se concevoir comme unmaillon d'une prise en chargeglobale. La spécialisation desservices de la Protection judi-ciaire de la Jeunesse, en tantqu'opérateurs au pénal, justi-fie le renforcement des liensavec les partenaires, toujoursplus nombreux, avec lesquelsnous devons travailler encoordination pour qu'ilscontribuent au renforcementde la qualité des réponsesapportées et prennent notrerelais.

Vincent HUBAULTChef du bureau des méthodes et de l’action éducative

A PROPOS DE LA PRISE EN CHARGE ÉDUCATIVE AU PÉNAL

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GGrraanndd--OOuueessttPRÉVENTION ROUTIÈRELe Centre d'action éducativeet d'insertion de Nantes aorganisé le 7 mai une journéed'éducation sécurité routièrepour 60 mineurs de Loire-Atlantique pris en charge parla PJJ (secteur public, secteurassociatif habilité), les classesrelais et l'espace jeunesse de

Bouguenais. Co-animés avecla préfecture, le Conseil géné-ral, la Mission locale, l'asso-ciation Avenir Santé et lespompiers de Bouguenais, lesateliers ont porté sur le portde la ceinture, la gestion dustress, la distance de frei-nage, la conduite d'un deuxroues, les équipements, lecode de la route et les effetsde la consommation de pro-duits psycho-actifs au volant.

CCeennttrreeSUJETS DE DROITLe Service territorial de milieuouvert et d'insertion deNevers vient de mettre enplace un 7

estage de formation

civique. Dans le cadre d'unesanction prononcée par le tribunal pour enfants,10 mineurs ont assisté pen-dant 3 jours aux interventionsd'un avocat, d'une conseillèrePôle emploi et d'un pompier. Al'issue, tous les participantsont obtenu le diplômePrévention de secours civi-ques de niveau 1. Une forma-tion et un document grâceauxquels ils peuvent se sentir,désormais, des sujets de droità part entière, susceptiblesd'aider et d'être aidés.

IIllee--ddee--FFrraanncceeINSERTION RÉUSSIEDans le cadre de la mise enœuvre des mesures d'activitéde jour, le Service territorialéducatif d'insertion du Val-d'Oise a suivi un mineur de 17ans durant 6 mois. Inscritdans aucun dispositif d'inser-tion il a pu, grâce à la missionlocale et au Centre d'informa-tion et d'orientation, intégrerune plateforme de mobilisa-tion dans le BTP et participerà l'atelier scolaire de l'unitééducative d'activités de jourd'Argenteuil. Il suit aujour-d'hui une formation préquali-fiante en peinture.

ssuudd--oouueessttSAVOIR POUR RÉUSSIRL'association limousine Savoirpour réussir s'est associée àla PJJ dans le cadre de sonaction de lutte contre l'illet-trisme. Grâce à ce dispositif,un mineur suivi par la PJJ deHaute-Vienne a bénéficié d'unaccompagnement de 3 moisau sein de l'espace de sociali-sation. Il a participé chaquematin aux ateliers collectifs(théâtre et écriture). Cetteprise en charge a permis derepérer d'autres difficultés,notamment d'ordre médical.Le mineur va être orienté versun foyer de post-cure.

ggrraanndd--nnoorrddMINEURS À L’APPEL17 mineurs de l'Etablissementpénitentiaire pour mineurs(EPM) de Quiévrechain ontbénéficié, grâce aux ministèresde la Justice, de la Défense etde l'Education nationale, le 11juin, d'une journée d'appel depréparation à la défense(JAPD). Souvent exclus de cedispositif, les mineurs détenus,comme tout Français pendantl'année de ses 17 ans, ont, enprésence de tous les corpsd'armée représentés, participé

aux activités prévues par laJAPD (test de lecture, initiationaux gestes de premierssecours). A l'issue, chacun areçu une attestation, exigéepour certaines démarches(bac, permis de conduire).

SSuudd--EEssttESPACE CLINIQUEDepuis 1999, deux psycholo-gues cliniciens du Centred'action éducative de Cannesont mis en place, dans lecadre du dispositif classerelais, un " espace clinique ".Un travail préalable est ainsieffectué à partir de groupesde parole d'une dizaine demineurs au maximum, s'ap-puyant sur la déscolarisationcomme alerte. Des tests cog-nitifs et de motivation sontréalisés avant chaque débutde session. Une restitution estfaite au mineur et à safamille, dans le respect d'unetotale confidentialité.

cceennttrree--eessttPAROLES ET MUSIQUEA l'issue du concert d’Abd AlMalik le 30 mai, 8 mineurs duCPI (Centre de placementimmédiat) de Bourg-en-Bresse (Ain) ont remis auchanteur des textes qu'ils luiont écrits sur des thèmescomme la paternité ou laperte d'un ami. C'est lors

d'une visite sur le thème de lacitoyenneté et de l'Europe, àStrasbourg, qu'ils ont décou-vert cet artiste, originaire dela ville et engagé contre l'illet-trisme. Les mineurs ont alorseu l'envie de créer un atelierd'écriture, encadré par leurséducateurs.

ssuuddPERMISSION DE SORTIR

Trois mineurs condamnés del'Établissement pénitentiairepour mineurs (EPM) de Lavauront bénéficié d'une permis-sion de sortir de deux jours enmai et en juin pour participerà une action éco-citoyenneavec des bénévoles deCaminarem, une associationqui propose à des collectivitéslocales de rendre praticablesdes chemins de randonnée.Encadrés par un éducateur etun surveillant, les mineurs ontprocédé au dessouchage d'ar-bustes pour permettre auxpromeneurs d'emprunter ànouveau trois des cheminscommunaux de Daux enHaute-Garonne.

ggrraanndd--eessttRENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIREEncadrés et préparés pardeux éducateurs, quatremineurs de l'Etablissementde placement éducatif (EPE)de Metz et deux mineurs sui-vis par les services de milieu ouvert de Metz et deSarreguemines, se sont rendus le 11 mai au Struthof, seulcamp de concentration sur le territoire français, situé enAlsace, à Natzweiler. Près de 22 000 déportés y sont mortsentre 1941 et 1945. Cette visite, qui a fortement marqué lesesprits et suscité de nombreuses réactions, a fait l'objet d'uneexposition photos à l'EPE le 9 juin en présence des familles.

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aavveenniirrss nn°°1122 //// mmaaii--aaooûûtt 22000099 portraitportrait12

Avenirs / DPJJ / Ministère de la Justice - 13, place Vendôme - 75042 Paris Cedex 01 - Tél. : 01 44 77 69 78Directeur de la publication Philippe-Pierre Cabourdin

Rédacteur en chef Amandine Martin • Rédactrice en chef déléguée Laurence Cavé Rédaction Stéphane Idrac, Eugénie Marie, Guillaume Merzi, Pierre Ferreri

Chargés de communication régionaux Gilles Belair, Claire-Amélie Bertrand, Séverine Chardin, Marine Guinle, Amélie Le Goupil, Alain Margueritte, Emilie Nicolle-Mennrath, Elsa Palandjian, Frédéric Phaure, Magali Tchatat

N° ISSN 1956-3094 - Dépôt légal à parution Réalisation graphique Estelle Aguilera (DICOM) - Alain Jaspart • Impression-Routage Qualipromo

ELLE EST BRETONNE, il est ch'ti.Yvonne et Bernard voulaientune maison pleine de vie. Parigagné. Les fêtes familialeschez les Milon c'est minimumvingt personnes : leurs troisenfants et huit petits-enfants,plus les mineurs qu'ils accueil-lent. « J'aime avoir du mondeautour de moi ! », s'enthou-siasme Yvonne. Son mari asuivi sans réti-cence. « J'ai étéembarqué danscette aventure etla traversée est,ma foi, trèsagréable ».C'est au milieudes champs val-lonnés de l'Oiseque les Milon ontélu domicile. Un petit coin denature qui déconcerte lesmineurs quand ils découvrentque le premier tabac se situe àtrois kilomètres. D'abordfamille d'accueil pour l'Aidesociale à l'enfance (ASE) pen-dant 14 ans, Yvonne etBernard le sont désormais pourdes mineurs placés sous man-dat judiciaire (sursis avec miseà l'épreuve, contrôle judiciaire,liberté surveillée préjudicielle).« Aujourd'hui grands-parents,nous ne souhaitons plusaccueillir de petits ». Un climatde confiance s'est tout de s u i t e i n s t a l l é a v e c l e s éducateurs. « Plus soutenuspar la PJJ, nous avons l'impres-

sion de faire partie d'uneéquipe qui travaille dans l'inté-rêt du mineur ». Des réunionsavec les autres familles ont lieudeux fois par an et des synthè-ses sont effectuées tous lesdeux mois. « Les éducateursréférents et Bruno Etié, res-ponsable de l'Unité éducatived'hébergement diversifié(UEHD), interlocuteur privilé-

gié, sont dispo-nibles 365 jourspar an ». Leplacement peutdurer de 3 joursen urgence à2 ans.Aujourd'hui, lesMilon partagentleur toit, depuisplusieurs mois,

avec Kevin et Thierry, et avecMickaël, arrivé la veille. « Cesjeunes n'ont, en général,connu personne qui se soitmobilisé pour leur réussite,soulignent-ils. Il faut leurredonner confiance dans lesadultes ». Alors Bernard passebeaucoup de temps à faire desconduites au lycée, sur leslieux de stage ou de formation,tandis qu'Yvonne s'occupe del'intendance de la maisonnée.« Etre famille d'accueil, c'estun travail à plein temps maisde toute façon, les vacances cen'est pas notre truc ! ». Chezce garde-champêtre et cetteex-directrice de centre de loi-sirs, il y a des règles. « Ils ont

leur étage mais c'est notremaison. Nous leur demandonsde la respecter. Ils savent quel'on applique la loi le caséchéant. Mais nous mettonstout en œuvre pour qu'ils ne seretrouvent pas en état de réci-dive ». Pour les repas, pas dedeuxième service. « Les horai-res doivent être respectés.Nous ne faisons pas hôtel-res-taurant ! ». Et si l'envie prendà l'un d'eux de tenter uneescapade nocturne, il est viterappelé à l'ordre par les aboie-ments de Tzaro.

La famille d'origine n'estjamais dévalorisée. « Nous nesommes qu'un passage pourpermettre à chacun de souf-fler avant de se retrouver.Quand ils nous quittent, ilsdoivent être capables deprendre leur vie en main ».L'Oise compte 14 famillesd'accueil et 6 lieux de vie,dont celui des Milon quiouvrira en septembre pro-chain. Fondé sur la rescolari-sation et l'insertion profes-sionnelle, il est déjà baptisé« L'envolée ».

YVONNE ET BERNARD MILON, FAMILLE D’ACCUEIL DE MINEURS DÉLINQUANTS

Hôtes d’accueil

«Chez nous,

il y a des

règles»

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Après quatorze années d’accueil de mineurs en danger,en 8 ans, ce couple a fait le choix d’accueillir dix-neufmineurs suivis au pénal par la PJJ.