Au nom de la Vérité

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Au nom de la Vérité

La véritable révolution est spirituelle

Ce livre est libre

Libre de toute attache et dépendance au système de publication :

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Libre de droits d’auteur :

Tous les textes y sont en copyleft. Libre à vous de les redistribuer respectueusement, comme il en est pour certains textes que vous y trouverez.

Libre du culte de la personnalité :

L’auteur n’y affiche pas son visage, son nom ni son CV. Seul suffit de mentionner qu’il est le Webmestre du site

http://Zone-7.Net

Ce livre est à l’image de ce que chacun de nous devrait être :

libre et souverain.

Avant-propos

Par ce livre, mon unique souhait est d’ouvrir le lecteur à certaines vérités qui le mettront plus en phase avec la réalité dans laquelle nous vivons. Bien sûr, j’aurais voulu écrire « le livre de tout » dans lequel rien n’aurait été omis et où « toute la vérité » aurait été consignée de façon claire et accessible. Malheureusement, une telle tâche, soit est impossible, soit peut tenir dans la simple phrase « connais-toi toi-même ». Et encore. Car bien qu’il soit primordial d’explorer notre fonctionnement intérieur afin de corriger nos habitudes mentales inadaptées, de travailler sans relâche à aiguiser notre conscience, il est aussi indispensable de travailler à voir le monde qui nous entoure de la façon la plus objective qui soit. Pour ce faire, il est donc nécessaire de se pencher à la fois sur des sujets bannis, occultés et déformés par la culture officielle, à la fois sur l’étude de la machine humaine elle-même.

Ce livre abordera donc l’idée, ô combien ancienne, d’une humanité en profond sommeil et explorera des sujets tabous et difficiles d’approche étant donné les implications directes qu’ils ont avec la structure même de la réalité dans laquelle l’humanité évolue. Cette double approche n’aura pourtant qu’un seul but : celui d’éveiller ce sentiment qui sommeille au plus profond de chaque être et qui lui chuchote sans cesse qu’il y a autre chose derrière le voile du consensus général.

C’est donc dans cette optique que les différents sujets de ce livre seront traités. Et bien qu’ils puissent sembler enchaînés dans un ordre tout aussi arbitraire que celui dans lequel les feuilles tombent à l’automne, j’ai tenté de créer, le mieux possible, un ordre « organique », c’est-à-dire un ordre qui ne soit pas nécessairement logique, mais qui réponde le plus adéquatement à un parcours initiatique qui permette non seulement de s’ouvrir à de nouvelles possibilités, mais aussi d’acquérir des assises solides sur lesquelles peut s’appuyer une nouvelle compréhension du monde qui nous entoure. Par contre, étant donné que « tous les chemins mènent à la vérité », il vous est tout à fait loisible de parcourir ce livre dans l’ordre qu’il vous plaira.

Faire un tout de ce livre

Bien que les sujets abordés soient hétéroclites et puissent ne sembler avoir aucun lien entre eux, il n’en est rien. Premièrement, ils ont tous un point commun : celui d’exprimer le plus objectivement possible une réalité tangible. Deuxièmement, et bien que ce ne soit pas nécessairement explicité concrètement, chacun des thèmes permettra au lecteur de faire un certain nombre de liens avec soit des questionnements antérieurs, soit des découvertes futures. Et, dernièrement, tous les sujets traités ont aussi ceci de commun : ils affectent, au quotidien, la vie de tous – que cela soit perçu ou non.

C’est donc en ce sens qu’il est important de « faire un tout » de ce livre plutôt que de n’en considérer qu’une partie ou, encore, de considérer ses constituantes comme étant autant de parties éparses – intéressantes ou non – flottant à la dérive sur une mer de connaissances incertaines. Les implications des propos présentés dépassent largement le cadre de la simple philosophie ou du divertissement : elles proposent la nécessité d’une réévaluation profonde et sincère de notre paradigme d’existence présent. Car, contrairement à l’adage populaire stipulant que « ce qu’on ne connaît pas ne nous fait pas de mal », l’ignorance des rouages réels de notre réalité nous met à la merci de ceux-ci.

L’ignorance met en danger, la connaissance protège - Cs

Au nom de la Vérité

Plus nos idées correspondent à la Réalité, à la Vérité, plus grand est notre contact avec la Vie

Ce livre se veut une exploration visant l'éveil de la conscience, l'ouverture à la Réalité, à la Vérité qui pour l'instant nous demeure cachée, dissimulée sous le voile d'un quotidien de divertissements et d'obligations qui file à toute allure. Il est grand temps pour nous tous de déterrer ce bon vieux sentiment « qu'il y a autre chose » à la vie que ce qu'on nous en laisse voir.

Nous vivons dans l'illusion de vivre : nous rêvons éveillés

Nous nous croyons civilisés dans un monde où les guerres, les dépravations et les intolérances en tout genre fleurissent librement. Nous nous imaginons libres dans un monde de contraintes sociales, morales, financières, physiques et mentales. Cependant, nous nous apparentons beaucoup plus, en réalité, à des automates : réagissant aux événements extérieurs sans apparent contrôle, suivant comme un troupeau de moutons la direction prescrite par nos gouvernements, nos parents et notre patron, nous conformant avec obéissance aux forces de l'ordre et acceptant aveuglément les dogmes médicaux, scientifiques et religieux. Nous plions tel un roseau sous le poids du dieu Argent et de ses complices, les biens matériels, et tout ceci fait tant de bruit que nous n'entendons même plus la faible plainte de notre voix intérieure. Nous sommes aveuglés et assourdis par la publicité qui nous informe sur nos goûts, nos désirs, sur ce dont nous avons « besoin » et, insidieusement, sur la bonne conduite sociale. On pense pour nous. On nous apprend à ridiculiser, dénigrer et à rejeter tout ce qui n'est pas propagande officielle et dogmes établis : médecines alternatives, sciences anciennes, ésotérisme, savoirs occultes, spiritisme, prémonition, phénomènes paranormaux, conspirations, ovnis, etc.

Nous rêvons notre vie comme on nous dit de la rêver : sans questionner

Notre paresse, nos craintes et notre acceptation docile de tout ce qu'on nous sert sur un plateau d'argent permettent aux médias et à l'« éducation » de nous faire croire que l'exception confirme la règle! Celle-ci infirme la règle, elle abolit le dogme, elle est notre planche de salut vers la Vérité. C'est en nous ouvrant à toutes ces singularités que nous arriverons à percer certains mystères et non en en confirmant la règle selon laquelle ces choses n'existent pas.

La Vérité est la seule enseignante de la Vérité

Sans avoir la prétention de posséder la science infuse ni de voir juste dans chacun des points de vue exposés dans ses articles, ce livre se veut le réceptacle d’aboutissements de plusieurs années de questionnements, de réflexions et de recherches qui semblent valides, justifiables et surtout démontrables.

Plusieurs des propos présentés pourront choquer profondément et/ou sembler complètement absurdes à première vue, il en va de soi. Il ne vous est pas tenu de tout accepter ni de tenir pour acquis ce que vous y trouverez, bien au contraire. Remettez constamment tout en question, évaluez, expérimentez et, surtout, validez par vous-même.

La Vérité n'est rien d'aisé, sa compréhension exige un effort. Le doute en est son outil de prédilection et le discernement son art. La recherche et la découverte de la Vérité exigent la force intérieure et la capacité de changer nos points de vue, aussi ancrés soient-ils, et surtout de corriger nos habitudes mentales, aussi difficile que cela puisse être.

Le chemin qui mène à la Vérité est celui de la connaissance de soi

La connaissance de soi n'est pas la connaissance de nos goûts, de nos opinions ni de nos attributs physiques. C'est l'étude constante et approfondie de notre « machine », de l'automate réactif que nous sommes en réalité. C'est une remise en question complète de la nature humaine qui vise l'abolition de l'ego. Certes, il n'y a absolument rien de confortable au début de cette quête, le confort étant l'une des mécaniques internes qu'il nous est nécessaire de secouer, de déraciner et de déloger afin de nous éveiller, car le sommeil se trouve dans les habitudes mentales, dans la non-conscience réelle de nos actions et de nos pensées répétitives.

Cette situation doit être étudiée de près à la façon des Enseignements Traditionnels. Ses mécanismes et son mode de fonctionnement doivent être disséqués, analysés et compris. Il faut, pour cela, nous autoriser à plonger en nous-mêmes, en toute honnêteté, et refuser les réponses toutes faites, précuites et déjà digérées, qu'on accepte trop rapidement.

Il existe un « gros bon sens » et une façon de penser plus holistique, hors de ce conditionnement et de cet endoctrinement social, qui sont accessibles à tous.

La Vérité n'est pas en nous, ni à l'extérieur de nous : elle passe PAR nous.

Enlevons nos filtres.

4 notes, 1 accord

La véritable révolution est spirituelle

RÉVOLUTION : n. f. 1) Changement brusque et important dans l'ordre social, moral; transformation complète. 2) Changement soudain.

SPIRITUEL, ELLE : adj.1) Qui est esprit, de l'ordre de l'esprit considéré comme un principe indépendant, immatériel, incorporel. 2) Propre ou relatif à l'âme, en tant qu'émanation et reflet d'un principe supérieur, divin. 3) Qui est d'ordre moral, n'appartient pas à la mesure sensible, au monde physique.

Le réel changement, la réelle transformation complète d'une société ne s'effectue pas par la modification de ses structures sociales établies, mais bien par le changement de chacun de ses composants, soit chacun des êtres qui la composent.

Ce livre, sans prétention, quoiqu’ayant un but, ne se veut que le reflet de la gratitude de son auteur envers tous ceux et celles qui ont consacré la majeure partie de leur vie, en investissant de ce précieux bien immatériel qu'est le temps, à la compréhension de l'être et de l'Univers, à l'élaboration d'une réponse à un questionnement existentiel, à la transmission de connaissances indispensables à l'épanouissement de la race humaine. À tous ceux et celles qui partagent ma polarité d'être, je me dois, au minimum, de rendre, en retour, une partie de ce que j'ai reçu, qui m'a ouvert, m'a élevé, renseigné, enseigné et qui m'a fait croître. En somme, je dois passer à mon tour le flambeau de l'intérêt, de l'ouverture d'esprit, de l'émerveillement, de l'éveil et de l'épanouissement personnel et intérieur.

Je ne me sens ni ne suis à la hauteur, ou n’ai la possibilité, à moi seul, d'élever quiconque au point où j'ai pu le faire suite à toutes ces réflexions intérieures suscitées par les nombreuses lectures provenant de ces gens. Mais je comprends aussi, puisque j'ai dû butiner pour me réaliser, qu'un seul de tous ces auteurs n'aurait su, à lui seul, m'apporter la connaissance de moi-même et de l'Univers que je possède présentement. Je n'aurais jamais pu me hisser là où j’en suis à l’heure actuelle sans l'aide de chacun d'eux en tant qu'ensemble, que tout indivisible.

C'est pourquoi, même si je ne suis qu'une seule et simple voix parmi tant d'autres – même faible à l'intérieur de toutes celles-ci –, je me dois, au minimum, de l'ajouter au chant de ceux de ma polarité. Le moins que je puisse faire est d'être un écho supplémentaire à la Vérité.

Et c'est uniquement en ce sens que je déposerai, dans ce livre, le fruit de mon labeur. Que les données présentées ici émanent de moi au d’autres, l'essentiel se trouve dans l'éventuelle semence – métaphysique – que ces informations, concepts et réflexions sont en mesure de répandre.

Le fardeau de la preuve

Mon but, ici, contrairement à bon nombre d'auteurs, n'est pas de m'astreindre à apporter une quelconque preuve au lecteur. L'information est largement disponible à quiconque voudra se renseigner et approfondir les sujets abordés dans ce livre. Je ne ferai qu’y déposer des faits, des observations et des réflexions qui sont vérifiables, pour peu qu'on y mette l'effort nécessaire, soit par des expériences personnelles, soit par des lectures plus approfondies. Je vous invite donc fortement à faire vos propres recherches et à en tirer vos propres conclusions, car j'ai la sincère conviction que le fardeau

de la preuve incombe à tout un chacun. Il en va de notre responsabilité personnelle de nous forger une opinion afin de découvrir nous-mêmes la véracité de certains concepts, de certaines idéologies et de séparer le vrai du faux au meilleur de notre discernement.

Malheureusement, ceci est un peu inhabituel, j'en conviens. Nous avons, pour la plupart, été éduqués de façon telle que nous avons une tendance marquée à accepter aveuglément ce que nous disent les « experts » et à ne pas oser nous questionner nous-mêmes sur ce que nous venons de recevoir comme information (pensez aux actualités quotidiennes que la majorité des gens ne questionnent même plus et qui pourtant véhiculent une propagande d'État à en crever les yeux). Cette attitude très pernicieuse, insidieuse et dangereuse nous dérobe notre jugement critique et nous enlise dans une paresse intellectuelle qui nous rend complètement dépendants des « autorités » scientifiques, politiques, religieuses ou autres.

Loin de moi l'idée de faire l'autopsie complète des rouages d'une société, mais je tiens simplement à mettre en garde le lecteur qui demande une preuve à mes écrits qu’il n'en obtiendra qu'en y fournissant l'effort nécessaire, qu'en mettant en marche les parties de son organe pensif appelé Jugement et Discernement.

Osez tout questionner, osez douter de tout, osez comprendre par vous-mêmes, vous en serez les premiers à en bénéficier.

Politique d’utilisation équitable

La majorité des images utilisées dans les différents articles de ce livre ne sont pas miennes. Elles ont été prises soit de l'Internet, soit d'un livre, d'une revue ou d'un quotidien (parfois même d'un artiste, d'un photographe…). Elles sont intégrales, numérisées et/ou légèrement modifiées simplement afin d'en servir la cause. Je ne m'astreindrai que très rarement à en indiquer la source, quoique la plupart de ces images sont liées à un quelconque « droit d'auteur ». Je les utilise uniquement dans le respect du partage des informations qu'elles peuvent véhiculer.

Parfois je citerai un auteur sans en mentionner la provenance. Ce n'est ni du plagiat ni de l'appropriation injuste du savoir d'autrui. Bien sûr, je tente de demeurer équitable : je ne citerai jamais un paragraphe entier sans mention adéquate. Mais je ne ferai ni courbettes ni efforts inutiles afin de retracer la source exacte d'une image ou d’une brève citation afin d'en demander la permission écrite.

Perte de temps et d'énergie.

L'important sera toujours mentionné et indiqué. En réalité, j'adhère à une politique d'utilisation équitable : j'utilise tout matériel uniquement dans le but de transmettre des renseignements, qu'un « droit d'auteur » y soit rattaché ou non.

J'ai la sincère conviction que toute forme de savoir n'a de réel auteur et n'est la propriété de qui que ce soit en particulier. L'information doit être libre, gratuite et accessible. J'invite d'ailleurs tout lecteur intéressé à propager certaines idées trouvées dans ce livre à le faire, et ce, sans demander consentement. C’est la nature même du savoir, de la connaissance et des informations de ne connaître aucune frontière, aucune entrave à leur diffusion, à leur libre expression.

Remerciements

Je sais, les remerciements sont devenus une « bonne pratique » normalisée et incontournable pour quiconque publie un ouvrage, est nommé à la tête d'un pays ou est simplement récipiendaire d'une petite statue métallique. Je sais aussi qu'il est tout simplement mal vu de ne pas « rendre à César ce qui appartient à César » et que cette formalité n'est, dans bien des cas, que ça : une formalité. On remercie papa, maman et Dieu d'avoir aidé à une réalisation quelconque.

Personnellement, je me fous que ce soit devenu une « bonne pratique » ou non et de ce que j'ai l'air en faisant ou ne faisant pas quelque chose.

Simplement, ce matin je me suis levé avec une authentique envie de remercier, et remercier je vais faire.

Avant tout, c'est à ma douce et tendre moitié, mon amoureuse et « amourée », que vont mes remerciements les plus sincères. C'est grâce à elle si le lecteur ne s'étouffe pas de mots mal placés, incongrus ou inadéquats et n'a pas à avaler une phrase indigeste, tordue ou mal lacée, car c'est avec intérêt et amour qu'elle polit les aspérités de mon écriture avec le fin papier sablé de sa maîtrise de la langue. Qui plus est, elle saisit régulièrement l'essence de mes idées et les réorganise harmonieusement afin qu'elles soient plus aisément transmissibles et « coulent de source ».

C'est aussi grâce à son support, ses encouragements, son intérêt pour mon univers hors norme ainsi que nos nombreuses discussions que ce livre a vu le jour. Et c'est donc en répondant à un véritable appel intérieur que je tiens à la remercier du fond du cœur pour le travail qu'elle accomplit solidairement avec moi ces dernières années.

Bien entendu, tous les amis et les amis par correspondance, conférenciers, webmestres, etc., qui m'ont aidé à cheminer (et m'aident encore), sont tout particulièrement présents à mon esprit en ce moment. Certains se reconnaîtront, d'autres n'en auront aucune idée.

Il est à souligner aussi que tous ces auteurs, ces chercheurs qui ont dédié une partie de leur vie (lorsque ce n'est pas leur vie entière) à extirper de l'ombre certaines vérités salvatrices, méritent mes remerciements les plus humbles. C'est à eux, principalement, que je dois ma propension à ce qui EST plutôt qu'à l'acceptation facile des mensonges somnifères qu'on nous sert sur le plateau d'argent de la contrainte sociale médiatisée.

Je tiens aussi, par la présente, à vous remercier chaleureusement, lecteurs du site Zone-7.Net, pour les mots d'encouragement réguliers. Ils sont toujours très appréciés et me fournissent une énergie indispensable à la continuation de ce projet. Critiques constructives, remerciements et partage d'idées et de ressources ont parsemé (et continuent de le faire) mon parcours et c'est avec grand plaisir et reconnaissance que je les reçois.

Bref, en mille mots comme en un : Merci!

De Soi

Mécanicité et Illusion

De Soi Le caractère mécanique de la vie

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Le caractère mécanique de la vie

Introduction

À première vue, la vie, de façon générale, semble composée d'une infinité de variations plus farfelues les unes que les autres. La diversité de la flore et de la faune terrestres et aquatiques nous laisse en émerveillement devant l'artiste chevronnée qu'est Dame Nature. Des millions d'espèces, des milliards de couleurs, des centaines de tactiques de survie et de reproduction plus inventives les unes que les autres. Mais cette diversité apparente n'est en réalité qu'illusion. Ce ne sont que des variations sur un nombre de thèmes très restreint.

Selon l'architecte Peter S. Stevens, auteur du livre Les formes dans la nature aux éditions du Seuil :

Parmi les formes visibles, la nature a ses préférées, dont les spirales, les méandres, les ramifications et les raccords à 120 degrés. Ces structures se répètent sans cesse. La nature se comporte comme un metteur en scène qui utilise les mêmes acteurs chaque soir dans des costumes différents pour des rôles différents. Chaque acteur a un répertoire limité : les pentagones font la plupart des fleurs, mais pas les cristaux, les hexagones ont la charge des structures répétitives à deux dimensions, mais ne remplissent jamais l'espace à trois dimensions. Au contraire, la spirale est la versatilité même, intervenant dans la réplication du plus petit virus aussi bien que dans la répartition de la matière au sein de la plus vaste galaxie.

Un regard dans les coulisses révèle que la nature n'est pas libre dans le choix des rôles. Ses productions sont des opérations à bon marché, entravées par les contraintes de l'espace à trois dimensions et par un souci incroyable de frugalité. L'espace permet à la nature de produire cinq polyèdres réguliers, pas plus; sept systèmes cristallins sont utilisables, jamais un huitième. La dimension absolue empêche à tout jamais le lion de voler et le rouge-gorge de rugir. Chaque acte, dans ses moindres détails, est régi par des règles impératives.

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Il est intéressant d'observer que « serpents, rivières et boucles de ficelle ondulent de la même façon, que les craquelures de la boue, et les dessins d'une girafe se disposent comme le font les bulles de l'écume ».

De la réelle « vie » à travers des règles à respecter?

Le jeu de la vie

Élaboré en 1970 par John Horton Conway, le « Jeu de la vie » est probablement le plus connu des automates cellulaires à l'heure actuelle. Le principe en est très simple : sur une grille quadrillée, un carré plein (noir) est considéré comme « vivant » et un carré vide (blanc) comme n'ayant aucune vie. On identifie (aléatoirement ou de façon calculée) quels carrés seront noirs au temps zéro et l'on définit les règles du « jeu » de la façon suivante : tous les carrés ont 8 voisins immédiats et on détermine quelles seront leurs conditions

de survie, de mort ou de naissance selon le nombre de voisins « en vie » (noirs) autour de chacun d'eux. Par exemple, on décide arbitrairement que, si un carré a 2, 5 ou 7 voisins

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en vie, il mourra au prochain cycle (temps horloge), donc s'il a 1, 3, 4, 6 ou 8 voisin(s) il survivra. On détermine aussi l'apparition de la « vie » (naissance) dans un carré vide de la même façon, par exemple : si un carré vide a 3, 5 ou 6 voisins non vides (vivants), il deviendra vivant (naîtra) au prochain tour. Une fois que les règles ainsi que les carrés vivants initiaux sont établis, le facteur temporel (l'horloge) est mis en marche.

Nous nous entendons pour dire que cette mise en scène est purement mécanique : il n'y a rien d'autre que des règles arbitraires, une pure logique mathématique. Et, pourtant, cette simple mécanique donne des résultats pour le moins surprenants. Portées visuellement à l'écran à l'aide d'un logiciel, les successions de carrés noirs et blancs nous offrent un spectacle très étonnant. En effet, certains amalgames semblent réellement prendre vie! Le caractère organique de cette animation/simulation est sans équivoque.

Voici, en regardant de plus près, quelques exemples de formations « vivantes » :

Les oscillateurs sont des structures dont la forme générale se modifie de façon cyclique (un nombre de fois bien déterminé) avant de reprendre leur forme initiale. Celles-ci ne sont pas sans nous rappeler la succession rythmique des battements du cœur, de la respiration, etc.

Oscillateurs à deux temps

Les vaisseaux ou navires (planeurs, glisseurs, etc.) sont des formations qui se transforment au fil des générations et retrouvent toujours leur forme d'origine (comme les oscillateurs), mais auront, chemin faisant, subi une translation, un certain déplacement. À vrai dire, ils se meuvent littéralement.

Exemple d’un « planeur » qui se déplace d’une unité vers la gauche et une vers le haut à tous les

cinq temps

Les canons (ou lanceurs) sont des formations plus complexes qui, attention, produisent des vaisseaux! Des structures qui se déplacent et donnent naissance à des formations

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« vivantes » d'un ordre inférieur (planeurs, etc.). On se rapproche dangereusement d'un comportement organique.

« Vaisseaux » donnant naissance à un « planeur »

Il existe bien entendu un nombre infini de ces configurations « vivantes » d'automates ainsi créés, les règles pouvant être modifiées et la grille pouvant être triangulaire, hexagonale ou autre. Mais je laisse au lecteur le soin d'explorer plus en profondeur ce fascinant monde des automates cellulaires. Une simple recherche vous mènera vers des centaines de sites Web consacrés aux automates cellulaires et plus particulièrement au « Jeu de la vie » (Game of life) de Conway. Il existe aussi nombre de logiciels gratuits permettant d'expérimenter le concept. Voici d'ailleurs un site qui propose un applet java rudimentaire, mais qui permet tout de même d'avoir un premier aperçu du concept : http://www.dlegland.fr/maths/life.html

Tout ceci n'est bien entendu qu'une simulation basée sur des règles très arbitraires qui ne sont pas directement tirées de la réalité, mais la similarité conceptuelle en vaut le détour. La vie réelle, organique, est-elle soumise à des lois précises qui s'apparenteraient au « Jeu de la vie »? La réponse semble fortement affirmative. Nous pourrions penser à la gravité, à la nécessité de l'eau et du soleil, de l'atmosphère, etc. Mais il existe aussi des mécanismes de disposition dans l'espace auxquels la nature semble se soumettre.

La loi de sept

Les Enseignements de la Tradition nous apprennent que tout va par sept, que tout fonctionne par octaves, que l'Univers, que la création tout entière est basée sur cette structure. On appelle ce concept la Loi de Sept ou la Loi d'Octave. Borris Mouravieff en parle en ces mots :

Nous avons dit que tout phénomène existant existe dans le Temps, et que par conséquent il est mouvement. Et tout mouvement, fonction du Temps, se trouve placé comme celui-ci sous l'empire de la Loi de Sept, autrement dit Loi d'Octave. [...] La Loi de Sept est donc une loi générale qui régit toutes les catégories de mouvements, conscients ou

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mécaniques, qui se produisent dans l'Univers créé. C'est dire que tout mouvement ou création se développe selon une gamme.[1

Nous le savons tous, sept a toujours reçu une attention particulière de notre part : les sept merveilles du monde, le sept chanceux, les sept jours de la semaine, les sept plaies d'Égypte, les sept péchés capitaux, les sept jours de la Création, les sept trompettes de l'Apocalypse, sept années de malheur, être au septième ciel, etc. Des expressions telles que « tourner sa langue sept fois avant de parler » jonchent notre quotidien et nous voyons sept couleurs dans l’arc-en-ciel et composons avec sept notes dans la gamme musicale, mais tout cela n'est que subjectif, pour l'instant. Par exemple, les civilisations asiatiques ne voient que cinq couleurs dans l'arc-en-ciel, et leur gamme musicale ne comporte que cinq notes. À première vue, ceci peut sembler très arbitraire, mais voici un fait indéniable et fort en conséquences : tous les atomes, tous les éléments du tableau périodique ne possèdent que sept couches d'orbitales pour les électrons, c'est-à-dire sept niveaux énergétiques. D'ailleurs, nous distinguons dans l'atmosphère terrestre sept couches distinctes, soit la troposphère, la stratosphère, la mésosphère, la thermosphère, l'exosphère, l'ionosphère ainsi que la magnétosphère.

Bien que tout cela puisse paraître simpliste à première vue, les implications sont énormes : tout ce qui façonne le monde physique autour de nous est régi par sept niveaux énergétiques bien distincts. Pas un de plus, pas un de moins (ceci n'est pas sans rappeler les sept chakras). C'est donc dire que toute « matière », tout ce qui est tangible et visible à nos sens (et probablement ce qui ne l'est pas) est modelé, façonné selon sept niveaux, selon sept modes d'organisation énergétique particuliers. D'ailleurs, il n'existe que sept systèmes cristallins, pas un de plus, pas un de moins. Donc bel et bien sept couleurs dans l'arc-en-ciel, sept notes de musique, sept structures pour les cristaux, etc.

]

[1] Borris Mouravieff, Gnôsis - Études et Commentaires sur la Tradition Ésotérique de l'Orthodoxie Orientale, La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, 1961.

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Évidemment, cette contrainte se reflète aussi dans notre psyché. Il est dit que notre mémoire fonctionne par tranche de sept informations. En 1956, George Miller écrit un article, « Le nombre magique 7 plus ou moins 2 », montrant les limites de notre capacité à traiter les informations, sept objets étant généralement la limite pour le traitement et la mémorisation. Par exemple, on demande à répéter des séquences de quatre, puis cinq, six, sept... chiffres et on note le taux d'erreurs. La plus grande séquence sans erreur est appelée « amplitude numérique de mémorisation » et elle est de sept pour la majorité des individus.

Nous nous retrouvons donc en présence d'un autre élément architectural d'importance.

Le ratio d’or

Examinons brièvement un autre mécanisme/contrainte bien connu sous le nom de ratio d'or (ou règle d'or ou nombre d'or). Cette fascinante proportion (dont la valeur approximative est 1.618) se retrouve partout dans les « créations » de la nature. De la simple coquille du nautile, dont les proportions de la spirale respectent la constante Phi (lettre grecque associée au nombre d'or),

en passant par les plantes, les fleurs et les fruits et légumes à travers lesquels nous retrouvons toujours ce même ratio, cette même proportion.

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Ce ratio (Phi) est habituellement exprimé en calculant le ratio des spirales « tournant » à droite et à gauche. Dans les deux premiers exemples ci-dessus, on obtient 3/2 (3 spirales vers la gauche et 2 spirales vers la droite) = 1.5, 16/10 = 1.6 et 13/8 = 1.625. Plus les nombres sont grands, plus on se rapproche des décimales exactes de Phi. Pour les plantes, on calcule l'ordre dans lequel sont implantés les feuilles ou les rameaux sur la tige (cette pratique/science se nomme la phyllotaxie).

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On y retrouve toujours ce même ratio tendant vers Phi : 2/1, 3/2, 5/3, 8/5, 13/8, etc. Encore une fois, plus les nombres sont élevés, plus on se rapproche de la valeur exacte de Phi.

Prenons un autre exemple : la foudre. Les ratios de longueurs des différentes sections d'un éclair respectent encore une fois la règle d'or.

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Une autre occurrence de cette loi, de ce mécanisme, est apparente dans l'architecture du corps humain. De la tête aux pieds, littéralement, cette proportion est conservée.

Et les animaux?

Sortez vos règles, mesurez, vous la retrouverez partout!

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Le champ magnétique

Un autre exemple frappant de cette similitude dans les formes, donc de certaines lois sous-jacentes, est cette particulière géométrie que forme le champ magnétique en périphérie d'un objet. Nous connaissons tous la forme générale de celui-ci telle que représentée par la limaille de fer près d'un aimant en forme de barre :

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Le champ magnétique de la Terre revêt, bien entendu, la même forme :

Ce qui est particulier, et que nous ne remarquons pas nécessairement, c'est que nombre de formations organiques (les fruits et les légumes entre autres) épousent cette même structure :

Même la structure générale des arbres nous ramène à cette forme :

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Donc, en regardant de plus près les « créations » de la nature, il devient évident qu'il y a dans celles-ci possiblement plus de contraintes et de lois à respecter que de créativité pure. Ne faisant que se conformer à certaines règles et obligations architecturales, la nature prend un caractère beaucoup plus répétitif, beaucoup plus mécanique qu'elle n’y paraît à première vue.

L’organisation répétitive des participants à la « vie »

Les atomes forment une molécule en se regroupant et en s'organisant, formant entre eux des liens atomiques d'une façon conforme à leur nature et à la nature de la réalité dans laquelle ils existent. Chaque atome a une fonction particulière et l'ensemble des fonctions de chacun de ceux-ci permet la création d'une molécule.

Même procédé, plus grande échelle :

Les molécules forment une cellule vivante en se regroupant et en s'organisant, formant entre elles des liens moléculaires d'une façon conforme à leur nature et à la nature de la réalité dans laquelle elles existent. Chaque molécule a une fonction particulière et l'ensemble des fonctions de chacune de celles-ci permet la création d'une cellule.

Même procédé, plus grande échelle :

Les cellules forment un organe en se regroupant et s'organisant, formant entre elles des liens microscopiques d'une façon conforme à leur nature et à la nature de la réalité dans laquelle elles existent. Chaque cellule a une fonction particulière et l'ensemble des fonctions de chacune de celles-ci permet la création d'un organe.

Même procédé, plus grande échelle :

Maintenant, cet organe a lui aussi une fonction, mais à lui seul ne peut constituer un être dans sa totalité (tel que nous le concevons ordinairement). D'autres organes, aux fonctions différentes, sont nécessaires. Plusieurs organes, à fonctions diverses, formant un être complet, se regroupent et s'organisent, créant entre eux des liens conformes à la réalité dans laquelle ils existent. Une fois tous les organes bien agencés, l'être est.

Fin de l'histoire? Fin de la répétition? Bien sûr que non!

De la même façon que les éléments microscopiques s'unissent en unités de plus en plus complexes afin de former les organes d'un être, les êtres eux-mêmes se regroupent entre

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eux afin de former des « organes » que l'on nomme familles, bandes, tribus, villages, villes, pays, ou encore forêts, troupeaux, marais, océans, etc.

Nous pouvons donc nous rendre compte, par observation à la fois visuelle et conceptuelle, de la similitude marquante de ce processus. Nous pouvons d'ailleurs le remarquer dans notre langage lorsque nous parlons du « cœur » d'une ville ou de ses « artères » principales. Une ville peut d'ailleurs être considérée comme un système organique avec ses intrants (aliments, énergie, eau, matériaux, etc.) et ses extrants (déchets solides, eaux usées, particules, etc.) fonctionnant exactement de la même façon qu'un organe vivant le fait. D'ailleurs, toujours dans notre langage, tout regroupement d'êtres vivants qui se spécialisent (exactement comme les cellules qui, se spécialisant, deviennent cœur, foie, poumons, etc.) se fait communément attribuer l'étiquette d'organe : on parle de l'organe militaire de l'État, « ... l'Organisation considère qu'il incombe au Conseil de sécurité, en tant qu'organe ayant imposé des sanctions à... », on dit un organisme sans but lucratif, etc. Nous utilisons aussi l'attribut de « cellule » en parlant d'une « cellule terroriste ». Tout ceci se répète, d'échelle de grandeur en échelle de grandeur, de façon extrêmement mécanique. Tenons-nous-le pour dit, jusqu'ici il n'y a rien de « créatif » dans ce processus, tout est issu d'une mécanique rigoureuse et répétitive.

Lorsque nous prenons le temps d'observer la ville la nuit, du haut d'un gratte-ciel ou d'une montagne, nous remarquons que les voitures sont comme les globules dans le sang de nos veines, d'un côté les phares rouges, de l'autre les phares blancs. Nous y apercevons la danse de ces voitures qui avancent un instant pour s'arrêter un autre instant, au gré des

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feux de circulation, comme au rythme des battements du cœur, et nous y découvrons l'analogie de l'organe dans toute sa mécanique.

Nous sommes loin d'être ce que l'on nous a dit que nous sommes! Que ce soit des êtres à l'image de Dieu ou tout simplement le summum de l'évolution, à mon humble avis, c'est un leurre, un mensonge, une propagande. C'est pure flatterie pour l'ego au même titre que de penser que la terre est au centre de l'Univers ou que nous sommes « seuls » dans cet Univers... Objectivement, nous ne sommes, tout un chacun, qu'une cellule dans l'organe qu'est la vie organique sur Terre. Nous sommes des automates, constitués d'automates cellulaires, constitués d'automates atomiques. Et nous « automatons », nous aussi, des « organes », des villes dont chaque quartier a sa fonction avec des veines, des artères pour relier les villes entre elles. La vie humaine produit à grande échelle ce qu'elle est à plus petite échelle. La maxime hermétique Tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut se pointe encore le bout du nez ici.

Et pour démontrer/prouver le caractère mécanique de l'être humain, il s'agit d'observer ce que nous « créons » : des machines, des machines et des machines! Que ce soit une automobile, un grille-pain ou un robot pour l'exploration spatiale, ce n'est que de la mécanique, créée mécaniquement par une autre mécanique! L'exemple le plus frappant est que nous avons maintenant asservi l'électron et lui avons donné une vie qui, je pense, ressemble énormément à celle que nous avons.

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La similarité d'une ville vue de haut et d'un circuit électronique est fascinante. On y retrouve les gratte-ciel, les rues, les espaces verts, etc. J'y vois à petite échelle le quotidien des hommes. Des milliards d'électrons à la course, jour et nuit, entre leur lieu de travail, quelque part dans un condensateur ou une résistance, et leur résidence sur un disque dur, passant prendre le petit au transistor de garde avant de se divertir en se jetant de plein fouet derrière un écran cathodique pour devenir photon, jusqu’à ce que mon œil anéantisse la fonction d'onde ainsi créée et que je puisse lire ce que je tape!

Système de traitement de l'information, usine d'épuration ou foie? Mémoire RAM, bibliothèque du quartier ou ADN?

Bus frontal à 466Mhz, autoroute à 4 voies ou aorte?

Où est réellement la différence puisque les fonctions demeurent les mêmes?

À l'échelle de grandeur uniquement?

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« Tout ce qui est en haut est comme tout

ce qui est en bas » - Hermes

L'échelle des grandeurs est probablement tout ce qui sépare une colonie humaine d'une colonie de fourmis, notre galaxie d'un tourbillon dans l'eau et les planètes d'un système solaire des particules d'un atome. La similarité conceptuelle entre ces deux derniers est époustouflante. L'atome est constitué, dit-on, de très peu de « matière » réelle. Environ 99% ne serait que du « vide ». C'est exactement la même proportion que l'on attribue généralement à l'Univers. Et que dire de petites particules en orbite autour d'un noyau? Des planètes en orbite autour d'un soleil?

La même forme, la même mécanique, les mêmes concepts, répétés d'ordre de grandeur en ordre de grandeur.

Et si chaque galaxie était une cellule d'un être vivant si immense, pour notre échelle de grandeur, que nous l'appellerions Dieu? Et chaque système solaire, un atome de cette cellule? Folle hypothèse? Alors, prouvez-moi qu'il n'y a aucun être vivant qui habite sur chacun des électrons d'une des cellules de mon corps!

Oui, ceci est hypothèse. Mais cela ne l'est pas :

Un nombre incalculable de bactéries, de germes et de petits « animalcules » vivent dans mon corps. Un nombre aussi incalculable que le nombre de galaxies existantes dans notre Univers. Et ces animaux, aussi minuscules soient-ils, sont des êtres vivants. La science est d'accord avec moi sur ce point. Ces animalcules ne font pas que vivre dans mon corps,

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ils le constituent! Quelle différence conceptuelle existe-t-il réellement entre une colonie de bactéries, qui s'installent paisiblement dans nos intestins, et une vigne qui envahit un édifice?

Quelle réelle différence conceptuelle existe-t-il entre des troupeaux de bactéries, qui vivent et paissent nonchalamment sur une épingle, et des troupeaux de moutons sur une montagne?

Entre des milliards de milliards de vers de terre se tortillant sur et sous la peau de notre planète et un nombre similaire de bactéries grouillant à la surface de notre peau?... Je ne peux qu'en voir la similarité.

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Comme dernier exemple visuel, je citerai le spermatozoïde et le têtard. Des milliards de milliards de fois plus petit/grand l'un que l'autre, comme tous les exemples plus haut, et pour peu, encore une fois, on parierait qu'ils ont été faits selon le même modèle.

Plus on y regarde de près, plus il peut nous sembler que l'Univers nous fait un pied de nez cosmique, une grimace dont la proportion dépasse notre entendement. Est-ce le cas? J'en doute. Mais le doute n'est que mon outil...

Véritablement, il ressort de tout ceci que certaines mécaniques sont à l'œuvre, plusieurs types de gabarits sur lesquels tout l'Univers visible serait basé. Des « règles » selon lesquelles seules quelques variations, permutations ou combinaisons soient permises.

D'ailleurs, les mots de Borris Mouravieff trouvent encore leur place ici :

Toujours d'après l'enseignement traditionnel, [...] La structure de la matière se présente [...] comme analogue à celle de l'Univers observé « de l'intérieur » avec la rotation des systèmes d'astres. Nous avons déjà parlé de cela [...] et nous avons dit que si nous étions à même – en nous réduisant aux proportions d'un être infinitésimal – d'observer notre corps de l'intérieur comme nous observons le corps de l'Univers, nous ne le percevrions pas différemment. Car la structure de l'Univers est strictement uniforme à tous les échelons, sous réserve de l'application du principe de Relativité.[2

Bref, de mécanique en mécanique en passant par la mécanique, l'illusion d'une création où l'être humain est un quelconque summum évolutif est, encore une fois à mon humble avis, un leurre, un mensonge, une propagande. Nous avons à notre disposition tous les faits nécessaires pour nous prouver le contraire, pour découvrir l'indéniable caractère mécanique de ce que nous sommes en réalité et, de ce fait, avoir la chance de peut-être découvrir notre réel rôle dans l'Univers, la réelle raison de notre présence, de notre existence.

]

[2] Borris Mouravieff, Gnôsis - Études et Commentaires sur la Tradition Ésotérique de l'Orthodoxie Orientale, Édition du Vieux Colombier, 1961.

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humain

Suite à une introduction sur le processus mécanique et répétitif de la vie organique (ainsi qu’une brève analogie avec l’humain), il nous est désormais possible d'approcher de plus près l'idée que l'être humain soit, lui aussi, un « processus mécanique et répétitif », une machine, un automate plus ou moins conscient de son état et encore moins de son rôle réel dans l'ensemble de la vie, voire dans l'Univers.

Cette idée de « zombieisme » est fortement présente dans un grand nombre d’écrits à caractère philosophique et religieux (la Bible, le soufisme, le bouddhisme, etc.). On y parle habituellement de sommeil et l’on décrit l'être humain comme étant endormi ou encore en transe hypnotique. La réalité est, pour ces êtres humains, voilée et inaccessible, c’est la Mâyâ. Chez Gurdjieff et

Ouspensky, on parle carrément de machine. « L'homme est une machine, disait Gurdjieff, qui ne fait que réagir aux stimulus extérieurs », « sans conscience réelle », car une machine n'est pas consciente de son propre état de machine.

J'ai tenté de le faire comprendre à mon grille-pain et je dois avouer que l’expérience est concluante : une machine n'a pas de conscience et n’est pas consciente qu’elle est une machine!

Sérieusement, cette notion d’homme mécanique est décrite de façon très détaillée dans les enseignements de la Tradition (ou enseignements « de la quatrième voie », selon Gurdjieff). Par une schématisation simple, quoique difficile à intégrer, tous les processus de notre machine y sont décrits, expliqués et appuyés d'exemples comportementaux. Des auteurs tels que Boris Mouravieff, G.I. Gurdjieff et P.D. Ouspensky ont dédié leur vie à cette connaissance ésotérique (ésotérique au sens de « qui se transmet oralement à un groupe restreint » et non au sens « encens et pyramides »).

Loin de moi l'idée de maladroitement décrire ici ce système, mais le lecteur intéressé par l'idée pourra se procurer certains ouvrages des auteurs mentionnés pour une étude approfondie. À ce titre, vous trouverez les transcriptions complètes de cinq conférences présentées par P.D Ouspensky, entre 1934 et 1940, ici : http://zone-7.net/articles.php?pg=art48. Une lecture très révélatrice et très similaire (en quelque sorte) à l’expérience de Néo dans le film La Matrice à qui l’on explique ce qu'a réellement été sa vie jusqu'à ce jour.

Mon but n'est que de faire faire une rapide prise de conscience au lecteur sur le caractère mécanique de nos vies. Outre le torturant quotidien "métro-boulot-dodo" que la société nous impose (à dessein, bien entendu), nos vies sont remplies de réactions machinales de

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toutes sortes. Du mécanique « Salut, ça va? Ça va et toi? Bien, merci » que nous disons et entendons facilement des dizaines de fois par jour et qui finit par ne plus rien dire, en passant par notre façon particulière de nous mouvoir, jusqu’aux répétitifs patois et jurons que nous utilisons sans réfléchir, tout, de notre quotidien, n’est en réalité qu’automatismes de somnambule. Nous nous levons le matin avec une « chanson dans la tête », processus qui s'est fait seul, mécaniquement : nous n'avons pas « consciemment » demandé à nous remémorer cette mélodie en particulier. Et tenter de la faire disparaître tient parfois de l'impossible. C’est tout dire sur l’absence de contrôle que nous possédons sur nos propres pensées.

Nous savons très bien que les fonctions internes du corps sont automatiques et mécaniques : la respiration, les battements du cœur, la digestion, etc., mais il ne nous vient pas à l'esprit que cette même mécanicité puisse régir nos fonctions intellectuelles et émotionnelles. Pourtant, ne réagissons-nous pas toujours de la même façon aux mêmes événements? Par du ressentiment face à une injure, par de la tristesse si nous échouons dans un projet qui nous tenait à cœur et par du regret après avoir dit des paroles qui ont dépassé notre pensée? Que ce soit la gêne, la colère, la honte, la joie, etc., les mêmes sentiments nous reviennent face aux mêmes situations, et ce, sans contrôle aucun de notre part. Ne savons-nous pas que tous les gens sont prédictibles? Ainsi, nous n'oserons pas dire certaines choses à telle ou telle personne car nous savons pertinemment qu'elle se mettra en colère ou qu’elle éclatera en sanglots.

De ce fait, n'y aurait-il pas lieu de renommer ce que nous appelons « traits de personnalité » par « traits de mécanicité »? Bien sûr, nous ne réagissons pas tous précisément de la même façon aux mêmes événements, notre machine étant complexe et notre vécu la personnalisant.

« Et les arts? N'est-ce pas pure créativité et non robotisme? ». Malheureusement, après mûres réflexions ainsi que longues observations, le caractère mécanique de l'être humain est visible dans tout ce qu'il fait, y compris l’art. L'artiste s'exprime via son art comme on s'exprime ordinairement par la parole, les gestes et les émotions : partout le caractère mécanique sous-jacent demeure. Et puisque l'art est un moyen d'expression, nous sommes tous artistes, nous nous exprimons tous, à des niveaux différents. Certains le font avec des couleurs sur une toile, d'autres en taillant une pièce de marbre et d'autres en parlant de ce qu'ils ont fait la veille.

Certes, ce n'est guère une idée confortable ni plaisante à contempler, mais une fois que nous osons l'affronter et, surtout, la mettre à l'épreuve, une partie de la réalité se révèle à nous. Une réalité qui ressemble à un désert sans issue à première vue, j’en conviens, mais persévérons car quelqu'un n'a-t-il pas dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira »?

En effet, comment pouvons-nous oser nous imaginer comprendre le monde qui nous entoure si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes? Comment pouvons-nous oser tenter de percer les secrets de l’Univers, alors que nous ne connaissons rien, ou presque, de nos propres mécanismes psychiques? Toute connaissance réelle doit, logiquement, commencer par une connaissance approfondie de notre intérieur, par une conscience accrue de notre être pour ensuite, seulement, pouvoir avoir une idée objective des forces à l’œuvre dans le monde extérieur.

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Mâyâ : l’illusion

Au départ

Depuis des temps immémoriaux, diverses philosophies et idéologies véhiculent l'enseignement selon lequel le monde où nous vivons n'est qu'illusion, que le tissu de notre réalité n'est en fait qu'un mirage issu de notre imagination. Dans la philosophie védique, la Mâyâ est l'illusion d'un monde physique que notre conscience considère comme la réalité. De nombreuses philosophies et recherches spirituelles cherchent à « lever le voile » afin d'apercevoir la vérité transcendante. Dans le

sikhisme, la Mâyâ – le monde tel qu'on le perçoit normalement – n'est pas plus tangible qu'un rêve. D'ailleurs, lorsque nous nous réveillons le matin d'un rêve si prenant qu'il nous paraissait totalement réel, quelle certitude avons-nous de n'être pas entrés dans un autre rêve? De ne pas simplement nous promener d'un rêve à un autre? Il y a, en effet, de remarquables similarités entre ce que nous nommons « éveil » et rêve. Le rêve « arrive » sans que nous en ayons le contrôle, les gens et les événements s'imposent à nous et nous devons faire avec. Ceci est tout à fait en concordance avec notre conscience de veille, avec ce que nous considérons comme réel : tout « arrive », nous ne créons ni ne prédestinons les gens et les événements de notre vie quotidienne. De plus, la similitude au niveau du comportement de notre mémoire est remarquable : nous savons tous comment il peut être difficile de nous remémorer le rêve de la nuit dernière tout comme nous avons de la difficulté à nous souvenir de ce que nous avons mangé pour déjeuner deux jours auparavant ou encore comment nous étions vêtus il y a trois jours. Pourtant, dans le rêve comme dans l'éveil, n'avons-nous pas vécu chacun de ces moments avec vive intensité? La forme et la couleur de chaque objet environnant, chaque note de la musique ambiante, chacune de nos pensées intérieures, chacune de nos sensations corporelles du moment? Ce que nous appelons « réalité », tout comme le rêve, s'évapore aussitôt vécu, le terme « tangible » devient abstrait, le monde perçu redevient Mâyâ.

Les enseignements de la Tradition abondent aussi en ce sens, stipulant que la race humaine vit dans un profond sommeil, dans une sorte de transe hypnotique qui lui fait croire qu'elle est éveillée alors qu'il n'en est rien. On y dit que l'humain n'est pas conscient de lui-même ni de la réalité objective qui l'entoure.

P.D. Ouspensky nous en parle en ces termes (tiré de ses cinq conférences présentées entre 1934 et 1940) :

En règle générale, l'homme peut connaître quatre états de conscience. Ce sont : le sommeil, l'état de veille, la conscience de soi et la conscience objective.

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Mais, bien qu'il ait la possibilité de vivre ces quatre états de conscience, il ne vit, de fait, que deux d'entre eux : une partie de sa vie se passe dans le sommeil et l'autre dans ce que l'on appelle 'l'état de veille', quoiqu’en réalité son état de veille diffère très peu du sommeil.

[…]

Il est nécessaire ici de comprendre que le premier état de conscience - le sommeil - ne se dissipe pas quand apparaît le second, c'est-à-dire lorsque l'homme s'éveille. Le sommeil demeure présent avec tous ses rêves et ses impressions, s'y ajoute simplement une attitude plus critique envers ses propres impressions, des pensées mieux coordonnées et des actions plus disciplinées. À cause de la vivacité des impressions sensorielles, des désirs et des sentiments - en particulier le sentiment de contradiction ou d'impossibilité, entièrement absents au cours du sommeil - les rêves deviennent alors invisibles, de la même manière que sous l'éclat du soleil, les étoiles et la lune pâlissent. Mais les rêves sont toujours présents et exercent souvent, sur l'ensemble de nos pensées, de nos sentiments et de nos actes, une influence dont la force dépasse même parfois les impressions réelles du moment.

[…]

Le premier, ai-je dit, est un état purement subjectif. Le second l'est moins; déjà l'homme y distingue le « moi » et le « non-moi », c'est-à-dire son corps et les objets distincts de son corps et il peut, dans une certaine mesure, s'orienter parmi eux et connaître leurs positions et qualités. Mais, dans cet état, on ne peut pas vraiment dire que l'homme soit éveillé, parce qu'il reste fortement influencé par les rêves et qu'en fait il vit davantage dans les rêves que dans la réalité. Toutes les absurdités et contradictions des hommes et de la vie humaine en général s'expliquent lorsque nous réalisons que les gens vivent dans le sommeil, agissent en tout dans le sommeil et pourtant ignorent qu'ils sont endormis. Il est utile de se rappeler que tel est bien le sens intérieur de nombreux enseignements anciens. Celui qui nous est le plus proche est le christianisme ou l'enseignement des évangiles, selon lequel la compréhension de la vie humaine se base sur l'idée que les hommes vivent dans le sommeil et doivent avant tout s'éveiller. Cette idée est très rarement comprise comme elle le devrait, en l'occurrence : au pied de la lettre.[1

Rêve, illusion, Mâyâ, conscience relative, sommeil… d'accord. Mais d'où viennent au dormeur les informations concernant son propre sommeil? Si l'humanité est dans un profond sommeil, comment fait-elle pour s'en apercevoir? Quelqu'un se serait-il fortuitement réveillé durant un bref moment, tout juste le temps de coucher sur papier une

]

[1] Ouspensky, P.D, L’homme et son évolution possible, Éditions Accarias, L’originel, Paris 1999.

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idée, une remarque telle que : « Les humains sont endormis ». Remarque qui une fois lue par un second individu, le poussant à réfléchir à ce concept, l'aurait accidentellement réveillé quelques instants, tout juste le temps d'ajouter à cette remarque : « Oui, c'est vrai, mais le simple fait d'y réfléchir nous réveille un peu ». Et qu'ainsi, d'individu en individu, de société en société, de peuple en peuple, la remarque initiale serait devenue message, philosophie, doctrine, voire manuel de l'utilisateur? Serait-ce donc qu'il existe des outils pratiques qui permettent à l'humain de s'éveiller? Une sorte de réveille-matin, mais qui aurait la fonction de réveiller l'être humain et non le matin? Il semblerait bien, car c'est exactement ce que propose l'ensemble des doctrines et philosophies traditionnelles. Du Christianisme au Zen, de la Quatrième Voie au Bouddhisme, du Tao au Soufisme, ce qui peut sembler différentes façons de penser, différentes façons de voir, n'est en réalité qu'une seule et même chose : un doigt pointé vers l'Éveil, une tentative de « guide de l'utilisateur du sommeil ».

Il faut donc se rendre à l'évidence : si la réalité n'est qu'illusion, l'illusion, elle, est bien réelle! Et c'est justement ce qui nous permet de la documenter, d'en dresser un plan, une « carte routière » pour ainsi dire et, à défaut d'en trouver immédiatement la sortie, ceci nous permet d'en indiquer tous les sens uniques et les culs-de-sac connus. Ce qui nous donne l'impression qu'il existe nombre de doctrines et de philosophies fondamentalement différentes n'est, à vrai dire, que l'immensité relative de cette « carte routière ». En effet, il existe d'innombrables routes/philosophies, de tailles/nombre de voies différentes, de sens différents et menant à des endroits/états intérieurs très différents. Certains chemins/doctrines ne possèdent aucune station-service et s'y aventurer trop longtemps mène directement à la panne sèche et à un retour, à pied, long et difficile. D'autres conduisent à des villes/événements dont les rues/causes forment un labyrinthe/émotions des plus complexe, il est donc conseillé dans le guide de ne pas s'y aventurer inutilement et, si besoin est, une annexe/méditation aura été ajoutée à cet effet.

Mais il n'existe que rarement des indications de type « Vous êtes ici », « Bienvenue à PeurVille » ou « Limite du Village de l'Amour, au revoir ». La plupart du temps, les indications de ce type seront erronées puisqu'elles auront été faites par des gens endormis. Et pour ajouter à la complexité du jeu, chacun de nous est né à des endroits différents sur cette immense « carte routière ». Certains, sur une île déserte où ils devront apprendre à nager, et d'autres, qui savent pourtant nager, au cœur d'une ville/labyrinthe où ils devront apprendre à s'orienter s'ils veulent s'en sortir.

Mais ce « guide de l'utilisateur », cette « carte routière », à quoi ressemble-t-elle?

Sans verser dans le cliché « chacun doit construire sa propre carte, elle est différente pour tous et débrouillez-vous avec ça », quoiqu'il contienne indéniablement une part de vérité, je dirais qu'elle ressemble à un casse-tête dont les pièces auraient été semées aux quatre coins de la connaissance humaine, si celle-ci est carrée bien entendu. Chacun des morceaux de cette mosaïque doit être glané, grappillé et butiné à coups de curiosité, de réflexion et d'introspection. Un effort personnel doit être fait afin d'en comprendre chaque partie de même que pour en saisir la totalité. Mais je trouve personnellement que nous vivons à une époque intéressante à ce point de vue, car nombre des pièces de ce casse-tête semblent refaire surface dans différents domaines de la connaissance. J'aimerais émettre un dernier commentaire concernant cette analogie avant de continuer : chaque parcelle de la mosaïque a un double sens et c'est précisément ce qui nous indique que

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c'est une pièce valide du casse-tête; elle nous démontre clairement que nous vivons dans l'illusion et, de ce fait, de la façon même dont elle nous le prouve, elle nous indique la marche à suivre pour en sortir. Comme le disent les soufis : les informations relatives au remède résident à même la maladie.

Nos sens

L'étude objective de nos cinq sens nous démontre, sans l'ombre d'un doute, que nous devrions, justement, douter de tout ce que nous percevons. Bien sûr, les sens sont essentiels à notre « navigation » sur les eaux troubles et mouvantes de ce que l'on nomme réalité, mais sont-ils adéquatement fonctionnels? Suffisamment entraînés? Possèdent-ils l'acuité qu'on leur attribue généralement? Explorons quelque peu ce terrain.

Le toucher devient confus lorsque nous abordons les extrêmes : la morsure du froid devient brûlure et vice-versa. Certaines parties du corps sont moins sensibles que d'autres et il devient alors difficile d'être certains de ce que nous ressentons. Le dos est l'exemple le plus commun : essayons le jeu du « devine ce que je t'écris dans le dos avec mon doigt » et observons le résultat, ou encore appliquons-y les pointes de deux crayons très près l'une de l'autre (moins de trois centimètres) et nous n'en sentons confusément qu'une seule.

L'ouïe se laisse facilement berner par les sons similaires. Il nous arrive d'entendre quelqu'un dire quelque chose qui nous fait sursauter, qui nous étonne, mais après investigation nous nous rendons rapidement compte que nous avions simplement « mal entendu ». Bien sûr, l'acuité auditive décroît avec l'âge comme, malheureusement, tout le reste, mais je me dois de citer ici la « nouvelle » technologie sonore, de plus en plus utilisée, qui permet aux propriétaires de commerces d'en éloigner les jeunes simplement en émettant un son d'une fréquence assez élevée pour que celui-ci ne soit audible que par un certain groupe d'âge! D'ailleurs, ce son a rapidement été porté sous le format de sonnerie pour téléphones cellulaires. Les parents et enseignants ignorant ainsi que les enfants et/ou les étudiants reçoivent des appels.

L'odorat, comme certains autres sens, s'accoutume rapidement à sa situation, comme s'il avait été conçu pour n'indiquer que les changements et non la continuité. En effet, l'odeur désagréable d'un endroit ne nous affecte plus après un certain temps et lorsque nous quittons cet endroit, nous trouvons que l'air frais et pur a une de ces odeurs!

Le goût est probablement le sens qui est à la fois le plus stable et le moins fiable. Oui, il arrive que nous ayons le « goût dérangé », mais ceci n'est pas lié au concept de l'illusion. Par contre, la fausse association du plaisir pour le palais et la langue et de la valeur nutritive réelle des aliments que nous goûtons donne matière à réflexion. Mangeons uniquement ce que nous trouvons réellement bon au goût et nous passerons notre vie entière à ingurgiter du glutamate monosodique et de l’aspartame, et nous pourrions dire au revoir à nos neurones! L'illusion du « bon » est ici à son comble.

Quant à la vue, elle est incontestablement le sens dont la tromperie est la plus documentée. Nous l'avons tous vu et expérimenté avec les illusions d'optique. Je ne m'étendrai pas inutilement sur le sujet, mais laisserai le lecteur découvrir et/ou expérimenter avec les quelques exemples qui suivent :

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Donc, d'illusions en mauvais signaux nerveux en passant par l'accoutumance, nous réalisons qu'il semble que nos sens nous trompent joyeusement à presque toutes les occasions possibles. Mais est-ce réellement le cas? Sont-ce réellement nos sens qui sont mal ajustés à notre monde physique tridimensionnel? Ou serait-ce en réalité autre chose? Bien sûr, il est plus aisé pour l'ego de déclarer que nos sens sont maladroits et/ou mal entraînés et que nous voguons à tâtons dans le monde physique, mais à y regarder de plus près, en analysant bien la situation, nous devons en conclure tout autrement : notre cerveau ne suit pas la danse. Nos yeux ne nous envoient pas d'informations qui stipulent que « la ligne n'est pas droite » ou que « les cercles tournent », ils nous envoient l'image telle quelle est, immobile et bien droite. Nos oreilles ne nous transmettent pas « Sept bicycles à espace » alors qu'en réalité notre interlocuteur a dit : « C'est ici que ça se passe ». C'est notre organe pensif qui interprète, à tort, l'information. Quelque chose se passe de travers au niveau de nos neurones, pour ainsi dire, car c'est au niveau du traitement de l'information qu'il y a défaillance et non au niveau de l'information elle-même. L'illusion, la Mâyâ, ne réside donc pas à l'extérieur de nous, dans le mauvais fonctionnement de nos capteurs physiques, mais bien à l'intérieur de nous, dans le décodage de l'information reçue. C'est notre interprétation de la réalité qui est fausse. Et Dieu, s'il existe vraiment, sait combien il est facile de nous tromper à ce niveau. Exemplifions encore un peu plus.

Un jeu classique, que tous les enfants s'amusent à faire, est le fameux « tes bras passent au travers du sol ». Étendu au sol, à plat ventre, les bras droits au-dessus de la tête, face contre terre, la première personne se ferme les yeux et se laisse prendre les mains par la seconde, debout. Celle-ci lève les bras de la première à environ un demi-mètre du sol, maintient cette position une trentaine de secondes et commence à les redescendre tranquillement. La personne couchée par terre, une fois son visage revenu au sol, croit qu'incessamment ses bras et ses mains vont aussi toucher le plancher alors qu'en réalité ils sont encore à plus d'une dizaine de centimètres de celui-ci. La seconde personne continuant de descendre très tranquillement, la première a la sérieuse impression que ses bras et ses mains passent au travers du sol. Si vous ne l'avez jamais fait, tentez-le, ça vaut le coup.

Un autre exemple intéressant : Selon une étude de L'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un mot n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenìre soeint à la bnnoe pclae. Le rsete puet êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujorus lrie snas porlbème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot. La peruve!

Nous parlons d'illusion, mais que dire du contrôle? Ferait-il lui aussi partie de l'illusion? Restez assis, levez légèrement votre pied droit et faites-lui faire des cercles dans le sens des aiguilles d'une montre. En même temps, dessinez le chiffre 6 dans les airs avec votre main droite. Votre pied changera de direction. Si ce n'est pas le cas, tentez de le faire avec le côté gauche. Un contrôle illusoire?

La connaissance de soi

L'idée initiale selon laquelle, pour la majeure partie des systèmes de pensée philosophiques, religieux et ésotériques, la race humaine vit dans une totale illusion, dans

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la Mâyâ, prend d'ores et déjà une connotation plus terre-à-terre, plus tangible à la suite de cette brève exploration de notre perception erronée du monde extérieur. Nous pouvons sentir qu'il y a là un lien concret, justifiable et démontrable : notre « matière grise », de laquelle, en tant que race, nous sommes si fiers, est loin d'être parfaite, une mise au point s'imposerait sérieusement. C'est d'ailleurs ce que nous proposent la plupart de ces enseignements : un réajustement de nos perceptions et de notre contrôle sur nous-mêmes, car nous n'en avons que très peu sur notre fonctionnement global, sinon aucun, et pourtant nous nous donnons la tâche de comprendre l'Univers. Peut-être devrions-nous nous comprendre nous-mêmes d'abord?

Les Enseignements Traditionnels utilisent le terme sommeil et transe « hypnotique » pour une raison très simple : nous sommes des êtres hypnotiques. La science et l'art de l'hypnose et de la suggestion mentale le prouvent hors de tout doute. Nous trouvons « confort » et « sécurité » à travers la répétition, dans nos habitudes quotidiennes, et nous sommes extrêmement malléables et facilement conditionnés par celles-ci : il s'agit de nous répéter une phrase, un mot, un concept suffisamment de fois pour que nous le tenions pour « réel » et que nous le propagions à notre tour. Ceci rejoint le concept de mème, unité cognitive échangeable qui se propage, tel un virus, de bouche à oreille, d'écran à haut-parleur, et qui véhicule des informations et des concepts. La majorité des opinions publiques sont ainsi formées par la répétition d'une affirmation de la part des médias, des amis, de la famille, etc., et en peu de temps nous prenons cette affirmation pour une opinion personnelle. Les travaux d'Ivan Pavlov concernant le conditionnement et l'apprentissage par répétition soutenue de stimuli en disent long sur l'aspect « programmable » de l'être humain. Il ne faut pas se leurrer à ce sujet, car il est d'une importance capitale à la compréhension de la situation présente de l'humanité – ainsi que de notre situation personnelle.

Il va sans dire qu'il y a dans ce concept de conditionnement par répétition la base même de tous nos apprentissages, personnels et collectifs, soit la formation de « connaissances » basées sur la causalité et l'induction empirique. Lorsque nous posons une action, la réaction immédiate de notre environnement – si la même séquence action-réaction se répète à quelques reprises – deviendra une notion enregistrée et sur laquelle nous baserons nos actions futures. L'inverse est tout aussi véridique et encore plus important : à chaque stimulus de notre environnement qui provoque un changement en nous, soit-il émotionnel, physique ou même intellectuel, la répétition de cette action-réaction formera en nous une réaction conditionnée : tout ce qui aura été enregistré par notre cerveau en un court laps de temps précédent l'événement deviendra, dans notre esprit, précurseur et annonciateur des événements à venir. Pensons au chien de Pavlov. La problématique de cette mécanique est double et réside, premièrement, dans le fait qu'elle crée un empirisme comportemental, réactionnel plutôt que libre, et nous place dans une situation très précaire. Individuellement et collectivement nous sommes prompts à la manipulation puisque nos comportements sont prévisibles et aisément programmables. L'analogie du magicien et des moutons, de Gurdjieff[2

[2] Ouspensky, P.D., Fragments d’un enseignement inconnu, Stock, 1974, p. 310 (voir le texte Le magicien maléfique de la section « Compléments »).

], y prend tout son sens. Deuxièmement, cette dynamique crée en nous l'anticipation constante d'une continuité, donc la formation de jugements fixes, coulés dans le béton, desquels nous ne dérogeons que très rarement.

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Cette façon de penser est si présente en nous que nous avons l'audace de déclarer des axiomes tels que : l'exception confirme la règle! Préjugés, fermeture d'esprit, croyances, etc., sont formés par des répétitions idéologiques, issues des médias, de notre entourage immédiat, de notre culture dans son ensemble et de nous-mêmes. Pour ainsi dire, nous créons notre propre illusion. Notre mécanique psychique interne crée, entretient et perpétue cette illusion que nous avons de ce qui nous entoure et de nous-mêmes, de ce que nous sommes en réalité.

Qui plus est, cette dynamique d'apprentissage par répétition, permettant la formation d'idées dogmatiques, fixes et immuables à l'intérieur de notre psyché, permettra aussi, puisque la tolérance est plus économique que la confrontation, des idéologies contradictoires, ce que l'on nomme en psychologie moderne des dissonances cognitives. Il est aisé de comprendre que dès l'enfance, par un mécanisme de survie lié à la dépendance physique, l'enfant adoptera des comportements et des idées qui deviendront, plus tard dans sa vie, complètement inadéquats. Inadéquats, mais ils ne disparaîtront pas pour autant. Ils deviendront conflictuels, mais, encore une fois, comme la tolérance nécessite moins d'énergie à court terme que la confrontation et la déprogrammation, ils ne seront pas modifiés en fonction de leurs mauvaises concordances avec le moment présent, car il sera plus simple et plus économique, provisoirement, d'ajouter un « coussin » d'adaptation entre le mauvais comportement acquis et la situation présente. Une sorte de logique justificative qui permet de raccorder deux réalités divergentes de façon relativement soutenable. Et comme les expériences passées et les mauvais comportements s'accumulent au fil du temps, les coussins deviennent aussi de plus en plus nombreux. De plus, ce qui était à une certaine époque de notre vie un mauvais comportement et un coussin juxtaposés, suite aux répétitions, deviendra un comportement en tant que tel, un peu comme la goutte d'eau au bout du glaçon qui, une fois gelée, devient partie intégrante du glaçon. De cette progression « par défaut » de notre psyché naissent des comportements, des idéologies et des points de vue qui sont foncièrement contradictoires, mais aussi, pratiquement invisibles à nous-mêmes. Il est beaucoup plus aisé de voir ces contradictions chez les autres et nous les jugeons d'ailleurs très sévèrement, mais lorsqu'on nous fait remarquer cette même dissonance en nous, nous nous empressons de créer de nouveaux coussins pour nous justifier. Car ce qui était plus économique au départ, la création d'un petit coussin, devient encore beaucoup plus économique une fois que la taille du glaçon/trait psychique a grandi. Ce mécanisme d'idéologies/comportements inadéquats rapiécés de coussins à n'en plus finir crée ce que les Enseignements Traditionnels nomment les « moi » de la psyché individuelle. L'être humain est perçu/vu comme étant un amalgame hétéroclite de « moi » contradictoires, de petits ego, et qui entravent le bon fonctionnement et le possible développement de l'être complet. Oupensky en parle en ces termes :

Tout d'abord, l'homme doit savoir qu'il n'est pas un; il est multiple. Il ne possède pas un Moi, ou ego, permanent et immuable. Il est sans cesse différent. À un moment donné, il est une personne; le moment suivant, une autre, puis une troisième, et ainsi de suite, presque sans fin.

L'illusion de son unité ou de son unicité est produite chez l'homme d'une part par la sensation de son corps physique, d'autre part par

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son nom, qui dans la plupart des cas ne change pas, et en troisième lieu, par un certain nombre d'habitudes mécaniques implantées en lui par l'éducation ou acquises par imitation. Recevant en permanence les mêmes impressions physiques, s'entendant toujours appeler par le même nom et observant en lui les habitudes et penchants qu'il a toujours connus, il reste persuadé qu'il est en permanence le même.

En réalité, il n'y a pas d'unité en l'homme et pas de centre de commande unifié, pas de moi ou d'ego permanent.

Voici un schéma général de l'homme :

Chaque pensée, chaque sentiment, chaque sensation, chaque désir, chaque attirance ou répulsion constitue un « moi ». Ces « moi » ne sont ni coordonnés ni reliés entre eux. Chacun d'eux dépend d'un changement de circonstances extérieures et d'impressions reçues.

Certains d'entre eux prennent mécaniquement la suite de certains autres ou apparaissent toujours en compagnie de certains autres, mais il n'y a en cela ni ordre ni système.

[...]

Chacun de ces « moi », à un moment donné, ne représente qu'une part infime de nos « fonctions », ou « cerveau », ou « intelligence », mais chacun d'entre eux prétend représenter le tout. Lorsqu'un homme dit « moi », on pense qu'il exprime par là la totalité de lui-même, mais en fait – même en croyant être sincère – il ne s'agit que d'une pensée fugitive, d'un état d'âme passager, d'un bref désir. Une heure plus tard, il peut parfaitement l'avoir oublié et, avec la même conviction, affirmer une opinion, un point de vue ou des intérêts inverses. Le pire est que l'homme ne s'en souvient pas. Dans la plupart des cas, il croit au dernier « moi » qui s'est exprimé et cela tant qu'il dure, c'est-à-dire tant qu'un autre « moi », parfois sans lien

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avec le précédent, n'exprime pas plus fortement son opinion et ses désirs.[3

Alors, l'idée de l'Illusion ultime, de la Mâyâ des enseignements anciens, devient de plus en plus tangible, intelligible et compréhensible. Nous commençons à en percevoir la réelle signification. Il y a bien entendu le fait que nous n'ayons pas les sens requis pour percevoir l'invisible comme les ondes radios, les champs magnétiques, etc., mais aussi, et surtout, que nous passons la grande majorité de notre existence dans un tissu mensonger d'illusions sur nous-mêmes, sur les autres et sur tout ce qui nous entoure.

]

Ces moi/biais/ego, une fois créés dans la psyché, n'ont qu'une tendance : croître. Et plus un biais est de taille, plus il aura d'influence sur notre Personnalité, sur nos idées et sur notre être en général. Et plus ils seront forts, plus ils agiront comme filtre aux nouvelles données en provenance de notre réalité. Un système de croyances se sera formé et installé. D'ores et déjà, n'y entrera pas qui le désire. Et cette tendance à filtrer les nouvelles données ne fait que s'accroître avec le temps, car les ego/glaçons/traits psychiques n'auront fait que grandir.

S'il en est ainsi pour l'individu, que dire de la culture d'une société? D'une psyché collective? Eh bien, encore une fois, la maxime hermétique Tout ce qui est en haut est comme tout ce qui est en bas se pointe le bout du nez ici, car puisque chaque être du groupe sera un filtre ambulant, un système de croyances sur deux pattes, la culture partagée d'un groupe précis ne saura être autrement, voire pire. Pire, car elle devra trouver des dénominateurs communs, des terrains d'entente neutres où puisse s'identifier la majorité de ses citoyens. Bien entendu, elle ne réussira pas à en avoir la totalité puisque trop de pensées contradictoires existent et, avec le temps, les structures mêmes d'une société deviendront contradictoires et une certaine forme de dissonance cognitive collective s'y sera installée. Mais il se créera des coussins, comme au niveau individuel, collectivement cette fois-ci, que l'on nommera Loi, Législations, etc. Et plus le temps avancera, plus il faudra recoussiner à coups de corrections, de réajustements et d'amendements aux lois, car la loi/coussin originale aura pris la forme d'un glaçon/trait culturel qu'il faudra à nouveau pallier.

[3]Ouspensky, P.D, L’homme et son évolution possible, Éditions Accarias, L’originel, Paris 1999.

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Au fait, qui sommes-nous?

La question peut sembler anodine, banale, voire infantile, mais dans une quête de vérité sincère, celle-ci doit être posée avec le plus grand sérieux et soigneusement étudiée.

Lorsque nous disons « je », à quoi faisons-nous référence exactement? À quoi associons-nous l’entité « je »? Qu’est-ce qui entretient et détermine notre sentiment d’identité?

Habituellement, à un ensemble de concepts plus ou moins précis : notre corps, notre nom, nos traits de caractère, etc.

C’est donc cette notion diffuse, amalgame de plusieurs conceptions mentales, qui est, règle générale, appelée « je ». Mais ce « je », ce « moi » ne saurait être plus précis et sa volatilité à de quoi surprendre car, dans aucun cas, cette « entité » ne demeure la même très longtemps.

Apparence de continuité

Bien que, dans la majorité des cas, notre nom ne change pas au cours du temps, là n’est pas notre plus grande affiliation identitaire puisque ce n’est que pure convention et que, de surcroît, nous ne l’avons pas choisi nous-mêmes. Quant au reste, le changement constant fait entrave à une réelle identité. Prenons notre corps, par exemple. Outre les cicatrices occasionnelles et autres blessures, ainsi que les changements apparents dus au vieillissement, tout notre corps se régénère à une vitesse qui donne à réfléchir : la muqueuse intestinale se renouvelle en 5 jours, nos globules rouges en 120 jours, nos os en 10 ans, les cellules de la cornée se renouvellent en 1 semaine, celles de la peau en 21 à 28 jours; chaque minute, c’est 200 millions des cellules qui disparaissent tandis que 200 millions naissent à leur tour pour assurer la relève. Chacune des composantes de notre corps aura donc changé un très grand nombre de fois au cours d’une vie. Que nous reste-t-il donc de notre corps d’il y a 10 ans? Pas grand-chose. Ceci nous amène à l’intéressant paradoxe suivant :

Le navire de Thésée.

Selon la légende, Thésée est ce jeune Athénien qui vogua vers la Crète, entra dans le labyrinthe et terrassa le Minotaure. Plutarque, l’historien grec, raconte que les Athéniens conservèrent le navire de Thésée pour les générations futures. Au fil du temps, chaque poutre abîmée ou pourrie était remplacée par une nouvelle. Cela suscita un débat chez les philosophes : le vaisseau ainsi restauré pouvait-il être considéré comme identique à l’original?

[…]

De Soi Au fait, qui sommes-nous?

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Si on ne change qu’une ou deux poutres du navire d’origine, il semble aller de soi qu’il s’agit du même bateau.

Mais imaginons le moment où les Athéniens auront remplacé chacune des parties d’origine du bateau. Pouvons-nous considérer qu’il s’agit du même vaisseau?

Répondre oui pose problème. Quoique le bateau ait changé graduellement, il a néanmoins changé entièrement. Il ne reste plus aucune partie du vaisseau d’origine et si aucune des parties de l’entité ne subsiste, l’entité elle-même demeure-t-elle?

Répondre non pose aussi problème. À quel moment le bateau réparé a-t-il cessé d’être le bateau de Thésée? Pas au remplacement de la première poutre ni de la deuxième. Où se trouve la frontière? Est-ce au remplacement de la dernière poutre que l’ancien navire disparaît et que le nouveau apparaît?[1

Qu'est-ce que son Moi qu'il sent en lui et auquel il s'efforce de communiquer ne serait-ce qu'une apparence de continuité logique?[

]

Intéressante réflexion. Sommes-nous notre corps? Répondre oui ou répondre non nous est aussi problématique qu’en ce qui a trait au navire de Thésée. Que dire alors de nos croyances, nos goûts, nos aspirations et autres traits de caractères? Immuables ou tout aussi changeants que les cellules de notre corps? En réalité, probablement beaucoup plus volatils! Les aliments que nous n’aimions pas enfants sont désormais un régal. Devant l’apparente impossibilité d’un projet, nos aspirations changent très rapidement. Et lorsque l’expérience dément une croyance que nous pensions profondément ancrée, celle-ci s’évapore comme neige au soleil. Combien de fois par jour changeons-nous d’idée au sujet de quelque chose dont nous étions pourtant convaincus du contraire quelques instants auparavant? « Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée »? Pure flatterie de l’ego.

Tenons-nous-le pour dit : il n’y a, en notre personnalité, absolument rien d’immuable. Tout y est « sujet à changements sans préavis ». Existe-t-il, donc, une entité réelle, en nous, que nous pouvons considérer comme « je »?

Boris Mouravieff en parle ainsi :

L'homme, parlant de lui-même, dit : Moi. C'est le terme peut-être le plus énigmatique et le moins défini dans le langage humain. En effet, parlant de son corps, l'homme le traite en tierce personne, ce qui est juste. Or, parlant de son Âme, il la traite également en tierce personne. Il affirme par là qu'il n'est ni son corps ni son Âme. Quoique cela puisse paraître à première vue paradoxal, telle est bien la règle pour l'immense majorité des êtres humains. Mais si l'homme n'est ni corps ni Âme, qu'est-ce que l'homme?

2

[1] Gary Hayden & Michael Picard, Ce livre n’existe pas, Marabout, 2009, p. 28. [2] Boris Mouravieff, Gnosis, La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, Paris, 1961.

]

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En effet, la question se pose et la réponse qui s’impose et que nous donnent les Enseignements Traditionnels est la suivante : ce que nous appelons « moi » est en réalité notre personnalité changeante. Et bien qu’on puisse comparer celle-ci à un essaim d’insectes volant en tout sens, c’est cet agrégat plus ou moins distinct dont la direction est incertaine et constamment ballottée au gré des événements que nous considérons comme « nous ».

Triste situation? Peut-être, mais surtout illusoire. Illusoire, car jamais nous ne nous considérons de la sorte. Nous fomentons et entretenons en nous une idée de continuité et de stabilité face à notre personnalité.

Ne serions-nous donc qu’une illusion?

Ce serait là pousser la conclusion un peu loin, mais deux constats nous apparaissent désormais certains : 1) nous ne savons pas ce que nous sommes en réalité et 2) ce que nous croyons être n’est qu’illusion.

De Soi Cohue mentale et rappel de soi

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Cohue mentale et rappel de soi

Le questionnement. Voilà le point de départ de toute quête de la Vérité. Lorsque le ressenti diffère de ce qu'on nous dit et que le désir de comprendre croît tel un feu intérieur, nous nous détournons des réponses habituelles et soulevons toutes les roches sur notre passage afin de nous assurer qu'il n'y a pas d'anguille sous celles-ci. Et, bien entendu, nous en trouvons. Que quelques-unes au départ, mais avec honnêteté,

discernement et assiduité, nous nous rendons vite compte qu'il y en a pratiquement sous toutes les roches rencontrées. Au début, ça nous amuse et nous soulevons des roches de surface, notre questionnement ressemblant plus à de la curiosité. Mais par la suite ce questionnement mûrit et les roches que nous soulevons sont plus imposantes. Un jour ou l'autre, si nous persistons dans notre art, nous soulèverons immanquablement la roche vers laquelle pointent tous les Enseignements Traditionnels : celle de la connaissance de soi. « Connais-toi toi-même » est l'anguille qui vit sous l'imposante roche de la personnalité et que l'on n'ose tenir que du bout des doigts. Mais la voilà, elle est sous nos yeux et ne demande que notre attention. Le statu quo externe est une chose, mais celui de notre for intérieur est une toute autre chose. Alors, nous cherchons la réponse à cette énigme à l'extérieur de nous, pour ne pas trop nous bousculer, mais heureusement certaines personnes, connaissant ces « mécanismes de protection » automatiques, ont pensé, pour le bien de tous les chercheurs, à coucher sur papier une partie des réponses, nous forçant, au contact de ces écrits, soit à accepter certaines vérités sur nous-mêmes, soit à nous enfermer pseudosciemment dans le déni et dans l'oubli de cet aspect primordial de la Quête : la connaissance de soi.

Certes, la question est d'abord très lourde et il semble plus confortable de s'enfoncer la tête dans le sable matérialiste de l'explication occidentale : l'idée laconique selon laquelle nous ne sommes qu'un amas de matériel organique bien structuré. Mais lorsque cette explication, après maintes réflexions, lectures et expériences, ne tient plus la route, nous abordons à nouveau cette question qui ébranle notre statu quo interne et tentons d'y trouver quelque chose de valable.

Que nous disent les Enseignements Traditionnels?

Premièrement, que la mémoire est le reflet de notre niveau de conscience. Qu'avons-nous mangé pour le petit déjeuner il y a huit jours? Oublié. Comment étions-nous vêtus il y a deux semaines? Oublié. Nous oublions régulièrement la raison pour laquelle nous nous sommes rendus dans la pièce où nous sommes présentement. Que venions-nous donc y chercher? Oublié aussi. Nous oublions nos rendez-vous, nos tâches quotidiennes et nous omettons de nous souvenir qu'il nous fallait absolument prendre du pain à l'épicerie en rentrant. Combien de fois par jour oublions-nous? Avec honnêteté, nous nous rendons rapidement compte que nous passons la majeure partie de notre vie à oublier. Seules quelques parcelles, que l'on nomme souvenirs, nous restent. Bien qu'une bonne partie de

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ce que nous oublions puisse nous sembler futile à première vue, la question demeure : n'étions-nous pas présents à ce moment, n'étions-nous pas conscients, ne devrions-nous pas nous souvenir? La mémoire n'est-elle pas un mécanisme censé tout enregistrer, même le fait le plus banal? Et que dire des choses importantes qui glissent entre les doigts de cette mémoire tel du sable fin? Pourquoi celle-ci n'est-elle pas infaillible puisque c'est son unique rôle, sa seule raison d'être?

Serait-il possible que nous ne soyons pas réellement conscients? Décidément, cette anguille que nous avons trouvée sous l'énorme roche ne nous plaît pas du tout.

Et les Enseignements Traditionnels de continuer : en second lieu, nous n'avons pour ainsi dire aucune attention réelle. Le petit orteil en accordéon, pris entre la plante du pied et la patte d'un meuble, et nous voilà à nous demander comment nous avons pu être aussi maladroits. Nous renversons notre tasse de café, faisons tomber le vase, pilons sur le pied de quelqu'un et nous martelons le doigt plutôt que le clou. Combien de dégâts ferons-nous faire avant de réaliser que nous ne sommes pas, dans bien des cas, là où nos actions se trouvent? Nos pensées vagabondent nonchalamment dans les prés de l'imaginaire, insouciantes du moment présent. Dans de tels cas, où nous trouvons-nous réellement?

Mais revenons à cette mémoire. Elle n'est pas qu'absente ou présente car dans sa pseudoprésence elle est fréquemment déformée, décolorée et méconnaissable pour un observateur objectif. Mémoire bafouée et faux souvenirs, voilà qui domine cet aspect de nous qui devrait pourtant tout enregistrer avec acuité. Il arrive fréquemment que notre version d'un événement soit différente de celle de quelqu'un avec qui nous l'avons vécu. Certes, les impressions personnelles peuvent différer, mais les paroles, les gestes et la chronicité des faits ne devraient pas varier, et pourtant, souvent les versions se contredisent. Il est évident, après observation, qu'une anecdote personnelle, racontée maintes fois, se modifiera toujours légèrement d'une fois à l'autre pour finir par ne plus ressembler à l'originale que dans son ensemble, et encore. Nous connaissons tous le « jeu du téléphone » où un groupe de personnes, assises en cercle, chuchotent de l'un à l'autre un mot ou une phrase, et lorsque ce message revient à son origine, il ne ressemble en rien à son point de départ. Ainsi en va-t-il d'une grande partie de notre « mémoire ».

Le rappel de soi

Le rappel de soi est une technique enseignée par plusieurs doctrines à caractère ésotérique et psychologique. Elle consiste à centrer son attention sur les associations internes, et ce, à tout moment ou du moins à chaque instant qu'il nous est possible de le faire, c'est-à-dire lorsque nous nous souvenons que nous devons le faire. Être attentif à nos tensions physiques, à nos émotions ainsi qu'à toutes les réflexions qui naissent, disparaissent, reviennent et repartent au fil des événements. Bien qu'il puisse paraître simple et facile de pratiquer ce rappel de soi, il n'en est rien. Un seul exercice vous permettra de constater à quel point il nous est difficile de contrôler notre attention. Regardez fixement une montre, déterminez un moment précis comme étant le moment de départ et portez toute votre attention, durant une pleine minute, à regarder la montre. Ne vous concentrez qu'à observer la minute passer, rien d'autre.

De Soi Cohue mentale et rappel de soi

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Faites-le maintenant

Ce sont des trains de pensées qui déferlent à toute vitesse et en tout sens, dont les wagons sont des plus disparates. Nous parvenons à voir clairement et en temps réel le capharnaüm des associations intérieures, sautant d'un sujet à un autre, sans transition aucune et ne s'arrêtant jamais pour reprendre leur souffle, comme si chaque pensée discordante était la dernière. Ce flot ininterrompu de pensées, d'associations, d'émotions et de sensations est ce que nous appelons à tort « je », alors que « je » n'a même pas le temps d'exister à travers cette cohue. Une pensée va vers le futur, l'autre vers le passé, une chanson passe en arrière-plan sur notre tourne-disque mental tandis que nous

et ne continuez la lecture de cet article qu'une fois l’exercice terminé.

Si vous avez été attentifs, vous remarquerez rapidement que votre esprit, n'aimant pas le calme, aura tôt fait de se mettre à vagabonder dans toutes les directions, entraînant avec lui votre attention. Probablement vous êtes-vous demandé pourquoi vous faisiez cet exercice ou encore vous vous êtes mis à penser aux tâches qui vous attendent après la lecture de cet article ou encore vous êtes-vous assoupi dans un rêve éveillé tournant autour d'un événement qui s'est déroulé plus tôt dans la journée. Peut-être avez-vous même dépassé la minute exacte, car vous étiez absorbés dans vos pensées et ne pensiez même plus à vous concentrer sur votre montre!

Le rappel de soi n'est pas un exercice de tout repos car il demande une constante et réelle attention. Qui plus est, nous sommes accoutumés à porter notre attention – le peu que nous avons – vers un objet extérieur et rarement vers l'intérieur, ce qui en complique la réalisation. Si porter notre attention une seule minute complète vers un objet extérieur est difficile, il est aisé de se rendre compte que ce qu'exige un constant et profond rappel de soi est une tâche tout simplement impossible dans notre état actuel. Mais la pratique, l'effort et la volonté peuvent augmenter le temps d'attention possible pour chacun de nous et nous conduire vers un état plus éveillé. Avouons qu'une mémoire qui oublie et modifie avec fantaisie la majeure partie de notre passé, couplée d'une attention pratiquement inexistante, n'est pas une perspective très prometteuse. Peut-être aurions-nous mieux fait de laisser cette anguille dormir paisiblement!

Mais lorsque nous sommes prêts, nous commençons, humblement, à coups de volonté et d'effort à pratiquer l'exercice du rappel de soi. L'honnêteté essentielle à cet exercice demande beaucoup de courage. Mais lorsque cette pratique devient une nouvelle habitude qui, ajoutée à notre soif de savoir, prend de l'ampleur, et que nous entamons la longue route de la maîtrise du rappel de soi, la perspective peu prometteuse que nous révélait un examen sommaire se transforme soudainement en une prise de conscience beaucoup plus claire de la situation réelle.

En effet, lorsque notre œil intérieur se détache et regarde avec une implacable honnêteté ce qui se passe en nous à chaque moment, le choc de ce qu'il y voit est une sensation extrêmement particulière et difficilement descriptible : elle se doit d'être vécue. Mais j'avancerai que ce qu'il y voit ressemble en tout point à un essaim d'insectes, volant en tout sens, formant une masse plus ou moins distincte qui oscille dans l'espace au gré des vents. Chaque pensée isolée est un insecte et l'ensemble chaotique qui en résulte est l'essaim, c'est-à-dire notre mental. C'est l'image la plus révélatrice qu'il me soit possible de décrire en mots.

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effectuons une tâche manuelle. Tout se passe simultanément et maladroitement. Notre attention vagabonde d'une idée à une autre si rapidement que nous ne nous en apercevons même pas.

Cette expérience révélatrice d'un rappel de soi bien appliqué remet en perspective et en contexte les paroles d'Ouspensky lorsqu'il dit :

Il est nécessaire ici de comprendre que le premier état de conscience - le sommeil - ne se dissipe pas quand apparaît le second, c'est-à-dire lorsque l'homme s'éveille. Le sommeil demeure présent avec tous ses rêves et ses impressions, s'y ajoutent simplement une attitude plus critique envers ses propres impressions, des pensées mieux coordonnées et des actions plus disciplinées. À cause de la vivacité des impressions sensorielles, des désirs et des sentiments [...] les rêves deviennent alors invisibles, de la même manière que sous l'éclat du soleil, les étoiles et la lune pâlissent. Mais les rêves sont toujours présents et exercent souvent, sur l'ensemble de nos pensées, de nos sentiments et de nos actes, une influence dont la force dépasse même parfois les impressions réelles du moment.

De plus, il ajoute ceci concernant ce sommeil qui ne se dissipe pas lors de l'état de veille :

C'est un état purement subjectif et passif. L'homme y est environné de rêves. Toutes ses fonctions psychiques travaillent sans direction. Il n'y existe ni logique, ni continuité, ni causes, ni résultats. Des images purement subjectives - échos d'expériences passées ou reflets de vagues perceptions du moment, tels que des sons atteignant le dormeur, des sensations en provenance du corps, comme des légères douleurs, des sensations de tensions musculaires - traversent notre esprit, ne laissant qu'une trace infime dans la mémoire ou, le plus souvent, pas de traces du tout.[1

L'idée fondamentale des Enseignements Traditionnels selon laquelle l'être humain est endormi, ou plutôt qu'il vit dans une sorte de transe hypnotique, prend ici une dimension encore plus enlevante. Pour un instant, elle nous fait vaciller car nous nous rendons compte à quel point elle est véridique, à quel point cette idée aurait dû être prise, dès le départ, au pied de la lettre.

]

Ces paroles prennent tout leur sens lorsqu'un œil intérieur entraîné a la possibilité de réellement voir ce qui se passe mentalement en nous à chaque instant. Cette prise de conscience est pour le moins déroutante, car elle nous enlève définitivement l'idée fausse que nous possédons un quelconque contrôle sur nos processus mentaux.

Nous vivons dans l'illusion de vivre : nous rêvons éveillés

Le rappel de soi n'est qu'une première étape vers un éveil réel et valable, mais une étape indispensable à franchir, un exercice à maîtriser. Sa pratique doit devenir constante, une

[1] Ouspensky, P.D., L’homme et son évolution possible, Éditions Acarias – L’Originel, Paris, 1999.

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pratique de chaque instant, une habitude, un automatisme, car elle nous apporte un point de vue indispensable sur nous-mêmes qu'on ne nous a jamais appris à cultiver et à développer. Et cette vision est riche d'informations de la plus haute importance concernant l'un des sujets primordiaux de toute quête de Vérité : nous-mêmes.

De Soi Écouter pour soi, parler pour les autres

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Écouter pour soi, parler pour les

autres

L'énergie, c'est le temps utilisé – Anonyme

Le travail sur soi demande une grande quantité d'effort et d'énergie, mais malheureusement nous passons la majorité de notre temps à gaspiller cette dernière.

Ce n'est pas que nous disposions de très peu de temps, nous rappelle Sénèque, c'est plutôt que nous en perdons beaucoup. La vie est suffisamment longue et elle nous a été accordée avec une générosité qui nous permet d'accomplir de très grandes choses, à

condition toutefois que nous en fassions toujours bon usage.[1

Il faut prendre conscience de tout ce que notre supposée « raison » nous fait entreprendre si futilement. « Ainsi en est-il : la vie qui nous échoit n'est pas brève, nous la rendons brève; elle ne nous fait pas défaut, nous la gaspillons. », continue Sénèque.

]

Tant de vaines pensées automatiques

Nous perdons une quantité considérable d'énergie à penser aux « tantôt » et aux « tantôt », c'est-à-dire à ce qui va (théoriquement) se passer, ainsi qu'à ce qui s'est déjà passé. Tout en ressassant sans cesse le passé d'il y a cinq minutes tout aussi bien que celui d'il y a plusieurs années, nous entretenons, en plus, d'innombrables conversations avec le possible futur. Pure fantaisie.

En effet, nous pensons sans cesse à ce que nous allons dire aux gens, à l'attitude que nous aurons ou que nous devrions avoir, exactement comme si nous savions l'attitude qu'eux auront et ce qu'ils nous diront. Nous projetons vainement. Générant d'innombrables scénarios, notre organe pensif (tout notre être) dévale à toute allure la montagne de ses propres suppositions jusqu'à la réalité qui, avouons-le, est rarement celle que nous avions imaginée. Énergie gaspillée.

De plus, parmi tous ces scénarios « théoriquement possibles », s'imbriquent, s'ajoutent ceux des fantaisies que nous entretenons secrètement (régulièrement à notre insu) concernant les événements passés : le syndrome du « j'aurais donc dû ». Combien de rêves éveillés faisons-nous en réécrivant mentalement – par pure fantaisie – certains événements de la journée, voire de notre vie, et ce, en l'espace de seulement quelques secondes? Tout simplement trop.

[1] Sénèque, De la brièveté de la vie, Mille et une Nuits, 1998.

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Est-ce qu'une seule de toutes ces vaines pensées en valait l'énergie dépensée puisque, des premières, rien ne peut être prévu de ce qui est à venir et, des secondes, rien ne peut être modifié du passé? La réponse réside, évidemment, à même la question.

Mais si ce n'était que ça. Car à ces dernières vaines pensées automatiques, totalement hors de notre contrôle, s'ajoutent évidemment les rêveries – les « day dreams » – qui, elles, sont totalement détachées du temps : passé, présent et futur. Loufoque imaginaire qui se croit utile, à nous faire fantasmer autant des meilleurs succès flatteurs d'ego que des pires situations lorsque la peur, l'envie ou le regret nous prend par la main.

Que dire aussi de ces refrains qui jouent interminablement, tel un CD qui saute, dans notre discothèque mentale? Combien difficile, sinon impossible, de s'en débarrasser et quelle horreur lorsque quelqu'un d'autre, fredonnant sans cesse la même mesure, nous la « met dans la tête ». Nous avons décidément une énergie mentale qui a du temps à perdre!

Ceci nous rappelle les paroles d'Ouspensky :

En dehors de ces fonctions motrices normales, il existe aussi d'étranges fonctions motrices qui représentent le travail inutile de la machine humaine; travail non prévu par la nature, mais qui occupe une très large place dans la vie de l'homme et consomme une grande part de son énergie. Ce sont la formation des rêves, l'imagination, la rêverie, le fait de se parler à soi-même ou de parler pour parler et, d'une façon générale, toutes les manifestations incontrôlées et incontrôlables.[2

Mais il n’y a pas que ce que nous pensons, il y a aussi ce que nous faisons

Chaque « tic nerveux », chaque geste qui ne mène à rien et ne résulte qu'en une perte d'énergie (considérable étant donné leur fréquence). Vernon disait : « Au mâcheur de gomme, je dirai ceci : il y a d'autres choses à faire avec cette énergie »! Mais même lorsque nous ne bougeons pas, nombre de tensions physiques sont présentes. Involontaires, certes, et de ce fait inutiles. Voici ce que Gurdjieff en dit :

]

Asseyez-vous comme je suis assis, serrez vos poings aussi fortement que vous le pouvez et essayez de ne contracter que les muscles de vos poings. Vous voyez, chacun le fait différemment. L'un a contracté ses jambes, un autre son dos. [...] Vous dépensez beaucoup de force sans nécessité, non seulement lorsque vous travaillez, mais même lorsque vous ne faites rien. [...] En économisant son énergie et en apprenant comment la dépenser, un homme peut devenir cent fois plus fort qu'un athlète. [...] Il en est de même pour tout. L'économie peut être

[2] Ouspensky, P.D., L’homme et son évolution possible, Éditions Acarias – L’Originel, Paris, 1999.

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pratiquée aussi dans le domaine psychique et dans le domaine moral.[3

Écouter pour soi, parler pour les autres

]

Être à l'affût de chacun de nos mouvements, de chacune des tensions musculaires n'est pas chose aisée, le corps ayant une identité propre, un centre de pensée qui n’est que purement physique et qui n'a que faire du reste. C'est d'ailleurs celui-ci qui, selon Ouspensky, serait à l'origine des mouvements chaotiques de nos centres intellectuels et émotionnels.

D'une façon plus insidieuse, moins remarquable, sans le rappel de soi, tout mouvement inutile de notre psyché se solde aussi invariablement par une perte d'énergie. Par exemple, se parler à soi-même. S'il est une action qui soit des plus inutiles énergétiquement, celle-ci est l’une des candidates favorites. N'avons-nous pas déjà émis l'idée? Les mots ne se sont-ils pas déjà formés dans notre esprit au point que nous savons ce que nous pensons avant même d'inutilement les prononcer à haute voix? Même les exclamations courtes, telles que « merde! », « ouch! », etc., sont une perte de temps et d'énergie. Nous aurions consacré cette surcharge d'énergie à penser corriger la situation présente que nous serions déjà plus avancés, même que la situation serait déjà corrigée.

Qui plus est, raconter nos « histoires », notre vécu, inlassablement, ne nous apporte absolument rien, pas même à notre auditoire. On nous dit régulièrement que de « vider son sac » « fait du bien ». C'est simplement que nous avons un surplus énergétique et, plutôt que d'en faire quelque chose de valable, nous le gaspillons en paroles inutiles.

Corollairement, on nous apprend qu'avoir une oreille attentive est une vertu. Certes, il y a certains moments où il nous est indispensable d'obtenir un point de vue externe à notre problématique personnelle – quelle qu'elle soit – car notre psyché « tourne en rond » et nous cherchons conseil et aide. Mais ce dont il est question ici, ce sont toutes ces discussions anodines à la « j'ai fait ceci, j'ai vu cela, j'ai mangé ceci, j'ai rencontré un tel, je lui ai dit ceci, il m'a dit cela », etc. Les associations internes générées par les événements quotidiens sont la nourriture destinée à l'esprit de celui qui les vit, parce que l'expérience n'est jamais transmissible entièrement puisqu'elle se doit d'être vécue. Alors, si nous utilisons toute notre énergie à raconter ces événements quotidiens jusque dans les détails les plus futiles, et ce, maintes fois, quelle énergie nous reste-t-il afin de digérer et traiter ces associations mentales personnelles? Elles finiront par être insipides et indigestes tant pour nous-mêmes que pour les autres. Et pour cause.

Voilà un concept pratiquement absent de nos conversations quotidiennes. On ne nous a jamais enseigné en ce sens, bien au contraire. En effet, nous agissons toujours à l'inverse : nous parlons pour nous-mêmes, pour nous raconter, sachant bien intérieurement que dans la majeure partie des cas notre auditoire n'en retirera rien qui vaille pour son propre avancement. De la même façon, nous écoutons habituellement pour les autres et non pour nous-mêmes (la patience n'étant une vertu que lorsqu’utilisée convenablement). La dynamique générale des dialogues va à l'encontre d'une évolution personnelle des deux

[3] Gurdjieff, G.I., Gurdjieff parle à ses élèves, Rocher, 1999, p. 210-211.

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parties. L'un parle futilement pour lui-même et l'autre écoute passivement pour le locuteur. De cette façon, les deux parties gaspillent leur énergie. Ceci mène directement à une forme insidieuse de prédation énergétique puisque le scénario se déroulera ensuite à sens inverse et avec d'autres intervenants, multipliant ainsi les pertes énergétiques de tout un chacun.

Écouter pour soi et parler pour les autres est une pratique hautement bénéfique car l'énergie est ici utilisée à bon escient : pour l'enseignement et la compréhension. L'énergie bien canalisée du locuteur en vue de l'enrichissement de son auditoire, couplée à l'écoute active de celle-ci, permet la transmission d'informations et de connaissances pour le bien de tous. Il n'y a ici aucune perte. Nous pourrions même parler de synergie dans le cas d'un auditoire de plus d'une personne, car la même énergie bien utilisée par le locuteur servira au développement de plusieurs.

De plus, cette pratique en est une qui se jumelle parfaitement à celle du rappel de soi. Elles sont en réalité complémentaires en ce sens que l'une apporte des informations importantes et l'autre, l'énergie nécessaire au travail sur soi. En effet, le rappel de soi permettra d'identifier les instants où nous nous trouvons dans une dynamique de perte d'énergie, nous donnant ainsi l'habileté de nous en soustraire. De son côté, la pratique d'une écoute active et d'un discours pertinent permettra l'accumulation d'énergie pour un rappel de soi de plus en plus juste et productif. De cette façon, nous obtenons deux pratiques colinéaires, s'aidant l'une l'autre et travaillant pour un but commun : l'éveil de la conscience.

De la Société

Mécanicité et Illusion Élargies

De la Société Le caractère mécanique de l’être humain, prise 2

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Le caractère mécanique de l’être

humain, prise 2 : un robot, ça se

programme!

Suite aux réflexions précédentes concernant la mécanicité de l’être humain qui nous permettent de mettre en lumière la facilité avec laquelle la propagande officielle peut se jouer de nous, il nous est plus aisé de comprendre à quel point une « programmation sociale » peut être réalisée sans trop de difficulté. En effet, un être mécanique répétera automatiquement ce qui lui a été inculqué (programmé) et passera informations et valeurs à ses

descendants. Les habitudes de vie – et surtout de pensée – étant difficilement altérables, la majorité des êtres endoctrinés par la religion, « l’éducation », la morale, etc., maintiendra le statu quo social en transmettant les mêmes schèmes de pensées à leurs enfants, petits-enfants, voire frères, sœurs et amis. Toutes vérités relatives (cela est ainsi parce que cela est ainsi) seront donc conservées au fil du temps, de génération en génération, et formeront le consensus généralisé sur lequel reposeront les assises du « réel ».

Bien que ces fondements rigides et ancrés du raisonnement humain représentent une masse dominante – ce que nos pourrions appeler la « pensée unique » –, leur rigidité n’a, paradoxalement, d’égal que leur malléabilité. En effet, tout comme le mélange de poudre de roche et d’eau finira par devenir ciment rigide, la cristallisation de la personnalité chez un individu passe par le stade malléable et programmable de l’enfance. Il nous est donc possible, avec des techniques appropriées, de donner au psychisme humain la forme désirée avant que le mélange d’émotions, de réactions et de convictions ne « sèche » et ne durcisse.

Le texte qui suit, l’Exposé Greenbaum, doit être vu – entre autres – en ce sens : l’être humain est programmable. L’ordinateur biologique que forment le centre intellectuel, le centre émotionnel et le centre moteur est un domaine d’exploration et d’exploitation depuis beaucoup plus longtemps que nous pouvons l’imaginer. La réalité derrière le phénomène des abus rituels (technique de création et d’utilisation de personnalités multiples chez un seul être) est d’une ampleur telle qu’elle remet en question certaines notions « banales » comme la manipulation de l’opinion publique. Poussée plus loin, l’utilisation de ces techniques permet la création d’assassins, d’espions et de « candidats mandchous ». Même des vedettes de cinéma, des prostitué(e)s « de luxe » (ceux destiné(e)s à l’élite) et des vedettes du domaine de la musique sont, dans une certaine mesure, formées et construites de toutes pièces.

De la Société Le caractère mécanique de l’être humain, prise 2

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Cela peut sembler irréaliste, de la pure fiction ou même de l’imagination débridée, mais ne nous y trompons pas : un être mécanique fonctionnant par schèmes psychiques (un robot), eh bien, ça se programme, et ce, dès le jeune âge par abus rituels et autres techniques similaires…

De la Société L’Éxposé Greenbaum

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L'exposé Greenbaum

Introduction

Le texte qui suit est la transcription complète d’une conférence (intitulée à l'origine « Hypnosis in MPD: Ritual Abuse », mais plus généralement connue sous le nom d'« Exposé Greenbaum ») donnée par le Dr. D.C. Hammond le jeudi 25 juin 1992, au Radisson Plaza Hotel, Mark Center, Alexandria, Virginie (USA), concernant les abus rituéliques, les personnalités multiples et la programmation mentale. Il est recopié ici dans son intégralité bien qu’il soit disponible par-ci, par-là sur Internet. La raison pour laquelle ce texte figure dans ce livre est simple : les informations qu'il contient sont à la fois renversantes (elles nous en apprennent long sur notre propre suggestibilité et malléabilité) et à la fois hautement importantes puisque leur application a, à notre insu, un impact réel – direct ou indirect – sur nos vies. L'ampleur du réel phénomène des cultes et de la programmation mentale peut laisser pantois, mais sa compréhension nous permet d’ajuster plus adéquatement notre vision du monde.

Certes, la lecture de cette conférence est quelque peu ardue puisqu’un certain champ sémantique, dans un langage fort spécialisé, y est employé et est considéré comme « allant de soi ». Après tout, le Dr. Hammond (psychologue, hypnothérapeute…) s’adressait à un auditoire œuvrant dans le même domaine que lui et ses nombreux diplômes et expertises (voir à la fin de la conférence) en font un spécialiste de plusieurs techniques dans une multitude de champs de connaissances connexes.

Comme on dit : « À chacun son métier ». Et écouter un garagiste ou un informaticien parler à ses pairs peut être déroutant. Je me suis donc permis de mettre en emphase certains passages que je juge être les points essentiels à retenir de son discours, bien que tout ce dont il parle est important et a des ramifications qui valent la peine d’être explorées.

Alors, sans plus tarder, enfonçons-nous dans le terrier du lapin…

L'Exposé Greenbaum

Traduction de l'américain : Micheline Deschreider

Nous aurons de nombreux sujets à traiter aujourd'hui et je voudrais tout d'abord vous donner un aperçu de ce que je voudrais que nous abordions.

Tout d'abord, je voudrais demander combien d'entre vous ont déjà suivi au moins un cours ou un séminaire sur l'hypnose? Puis-je voir les mains? Magnifique. Cela va nous faciliter la tâche.

Bon. Je vais commencer par vous parler de la formation à la transe et de l'utilisation des phénomènes hypnotiques chez une population affectée par des Troubles de la Personnalité Multiple (MPD), je parlerai aussi de l'exploration de l'inconscient, des méthodes pour ce faire, le recours à l'imagerie et aux techniques d'imagerie symbolique pour gérer les symptômes physiques, la surcharge des apports, et d'autres choses encore.

De la Société L’Éxposé Greenbaum

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Avant la fin de la journée, je voudrais aborder quelque chose que je pense avoir été complètement négligé dans le domaine des troubles dissociatifs, c'est-à-dire des méthodes d'apaisement en profondeur de l'hyperexcitation automatique suscitée chez ces patients.

Nous passerons un temps considérable à parler de la régression d'âge et de l'abréaction dans l'analyse des traumatismes. Je vous donnerai, concernant un patient ne souffrant pas de MPD, un aperçu de ce genre de travail et ensuite j'extrapolerai à partir de ce que je trouve de très similaire et très différent dans des cas de MPD.

Je voudrais ajouter à ce propos que j'ai eu bien des scrupules, au fil des ans, à enregistrer des cas de MPD ou de sévices rituéliques, en partie parce que je trouve que c'est un peu utiliser les patients, et je trouve que cette population a déjà assez été utilisée. C'est une des raisons pour lesquelles je choisis généralement de ne pas mettre mon travail sur vidéo.

Je voudrais également parler des stratégies hypnotiques de prévention des rechutes, et de la thérapie post-intégration utilisée de nos jours.

Enfin, j'espère trouver une petite heure pour parler spécifiquement des sévices rituéliques, de la programmation du mental et du lavage de cerveau comment cela est fait, comment aller en profondeur ce qui est un sujet que j'ai refusé pendant longtemps d'aborder en public. Je l'ai fait pour de petits groupes et au cours de consultations, mais récemment j'ai décidé qu'il était grand temps que quelqu'un se décide à en parler. Nous en parlerons donc aujourd'hui.

[Applaudissements]

À Chicago, lors du premier congrès international où le thème des sévices rituéliques a été abordé, je me souviens que j'ai pensé : « Comme cela est étrange et intéressant ». Je me rappelle que beaucoup de gens ont écouté la description d'un cas considéré par quelqu'un comme très particulier et rare, et tous les gens sont venus ensuite en disant : « Mince alors, vous en traitez un vous aussi? Vous habitez à Seattle?... Eh bien moi j'habite à Toronto... Moi je viens de Floride... Et moi je viens de Cincinnati. » Je ne savais que penser.

C'est peu de temps après cela que je me suis trouvé devant mon premier patient en « sévices rituéliques ». C'était quelqu'un que je traitais déjà, mais nous n'avions pas encore été aussi loin. Certains éléments de ce cas m'ont rendu très curieux d'en savoir plus sur les techniques de contrôle du mental, d'hypnose, et autres techniques de lavage de cerveau.

J'ai donc commencé à étudier les écrits disponibles sur le lavage de cerveau, et c'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'un auteur ayant écrit un des meilleurs livres dans ce domaine.

J'ai ensuite décidé de faire un sondage, et parmi les gens de la ISSMP&D [International Society for the Study of Mulptiple Personality and Dissociation] j'ai choisi une vingtaine de thérapeutes dont je pensais qu'ils en voyaient probablement davantage que quiconque et je les ai interviewés.

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Le protocole d'entretien que j'ai suivi a suscité pratiquement toujours la même réaction. Ces thérapeutes disaient : « Vous posez des questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Vous posez plus de questions spécifiques que je n'en ai jamais posé à mes patients ». Bon nombre de ces thérapeutes ont dit : « Laissez-moi aller poser ces questions et je reviendrai vous donner les réponses ». Nombreux sont ceux qui non seulement sont revenus avec des réponses, mais ils ont aussi ajouté : « Vous devriez parler à ce patient ou à ces deux patients ». Je me suis retrouvé avec une note de plusieurs centaines de dollars à la fin des interviews téléphoniques.

J'en ai tiré un certain aperçu de toute une variété de méthodes de lavage de cerveau utilisées partout dans le pays. J'ai commencé par percevoir certaines similitudes. Alors qu'au début je ne connaissais pas l'étendue de ces choses, j'ai commencé à me rendre compte que des tas de gens racontaient les mêmes choses et qu'il devait y avoir un certain degré de communication quelque part.

Et puis, il y a environ deux ans et demi, mes recherches ont soudain fait un bond en avant. Ma source me disait un tas de choses dont je savais qu'elles étaient exactes, à propos du lavage de cerveau, mais cette personne m'apportait également un nouveau matériau dont j'ignorais totalement l'existence.

C'est alors que j'ai décidé de vérifier chez trois patients victimes de sévices rituéliques que je traitais à cette époque. Deux d'entre eux avaient ce qui avait été décrit, et il était certain qu'il n'y avait eu ni induction ni contamination.

Ce qui est fascinant, c'est qu'alors que j'étais en consultation téléphonique avec une thérapeute avec laquelle je collaborais depuis de nombreux mois sur un cas de MPD qui se trouvait dans un autre État, je lui ai demandé d'enquêter sur un certain nombre de choses. Elle m'a répondu : « Et que sont ces choses? » J'ai dit: « Je ne vous le dirai pas, parce que je veux éviter toute possibilité de contamination. Revenez simplement me dire ce que le patient a dit. »

Elle m'a rappelé deux heures plus tard : « Je viens d'avoir une double séance avec ce patient et il y avait une partie de lui qui disait : 'Oh, nous sommes tellement excités. Si vous saviez ce qui se passe, vous savez, comment les programmeurs du Culte entrent à l'intérieur, et notre thérapie ira beaucoup plus vite’ ».

Depuis, de nombreux autres patients ont eu la réaction d'avoir besoin de pisser comme des mérinos d'inquiétude et de peur plutôt qu'à l'idée que c'était une chose merveilleuse. Mais ce qui est intéressant c'est qu'elle a demandé ensuite : « Quelles sont ces choses? » C'étaient les mots exacts, les mêmes réponses que m'avait données ma source.

Depuis, j'ai répété tout cela un peu partout dans le pays. J'ai donné des consultations dans onze États et un pays étranger, dans certains cas par téléphone, dans d'autres cas en personne, parfois en donnant des informations préalables au thérapeute, lui disant : « Faites attention à la manière dont vous allez formuler ceci. Formulez-le de telle manière, afin d'éviter de contaminer ». Pour d'autres je me suis abstenu de toute information du thérapeute afin qu'il ne puisse interférer.

Quand on commence à récolter les mêmes renseignements hautement ésotériques dans différents États et pays, de la Floride à la Californie, on commence à penser

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que quelque chose d'immense est en train de se passer, quelque chose de très bien coordonné, très systématique et très communicatif.

Je suis donc passé de l'état de neutralité de quelqu'un qui ne sait que penser de tout cela, à l'état de quelqu'un qui croit vraiment que les sévices rituéliques sont une réalité et que les gens qui le nient sont ou bien des naïfs (comme ceux qui nient l'Holocauste) ou bien des salauds.

[Applaudissements]

Pendant longtemps j'ai dit à un groupe choisi de thérapeutes que je connaissais bien et à qui je faisais confiance : « Diffusez, mais ne dites pas mon nom. Ne dites pas d'où ça vient. Mais voilà l'information. Partagez-la avec d'autres thérapeutes si vous pensez que c'est approprié, et j'aimerais recevoir votre feedback ». Des gens posaient des questions lors de conférences et disaient qu'ils étaient désireux d'en savoir davantage. Quant à moi personnellement, et quelques autres avec qui j'avais partagé les informations, nous nous tenions loin de toute préoccupation, de toute menace personnelle, de toute menace de mort.

J'ai finalement décidé d'en finir avec ceux-là. S'ils voulaient ma peau, ils pouvaient la prendre. Il était temps de partager davantage d'informations avec les thérapeutes. Nous avons réussi parce que nous avons agi avec grande prudence, sans hâte, en procédant à des vérifications en divers endroits, et nous avons trouvé les mêmes choses.

Je vais donc vous dire comment les choses se passent avec la programmation concernant les sévices rituéliques. Je ne pourrai certainement pas vous dire en 45 ou 50 minutes tout ce que vous voulez savoir, mais je vais vous dire l'essentiel pour pouvoir aller en profondeur et entreprendre un travail à un niveau inédit.

Honnêtement, je ne peux pas dire combien de patients ont cela. Cela doit tourner autour d'au moins 50%, peut-être même 75%. Je dirais que probablement les deux tiers de vos patients en sévices rituéliques l'ont.

Quelle est, selon moi, la caractéristique principale?

Si depuis l'enfance ils ont été élevés dans un culte traditionnel ou s'ils ne font pas partie d'une lignée, je veux dire par là si aucun parent n'a été un membre de ce culte, mais que de nombreux membres de ce culte ont approché ce patient depuis la petite enfance, il se peut qu'ils en soient affectés aussi. J'ai vu plus d'un patient ayant subi des sévices rituéliques, qui avaient manifestement eu tous les éléments rituels dont on entend parler. Ils semblaient très sincères. Ils parlaient de toutes les choses typiques dont on parle dans ces populations, mais n'avaient pas de programmation avec vérification permanente en profondeur. Je pense que dans un cas que je traitais personnellement la patiente avait en quelque sorte opéré un schisme et que ces gens se livraient à leurs petites affaires et ne dépendaient plus d'un groupe principal.

[Pause]

Voilà comment cela semble avoir commencé. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Allen Dulles et d'autres personnes de la communauté du Renseignement se trouvaient déjà en Suisse en train de prendre des contacts pour s'allier avec des scientifiques nazis.

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À la fin de la guerre, ils n'ont pas seulement été chercher des scientifiques capables de fabriquer des fusées, mais aussi des médecins nazis qui avaient fait des recherches sur la programmation du mental dans les camps.

Ils les ont fait venir aux États-Unis. Parmi eux il y avait un jeune garçon, un adolescent, qui avait été élevé dans la tradition juive hassidique et le mysticisme cabalistique, ce qui devait probablement avoir de l'attrait pour les membres du culte, car vers le début du siècle Aleister Crowley avait introduit des éléments de la Cabale dans du satanisme. Je soupçonne qu'un lien s'est créé entre eux. Mais il a sauvé sa peau en collaborant et en étant un de leurs assistants dans le cadre des expériences faites dans les camps de la mort. Ils l'ont emmené avec eux.

Ils ont alors entrepris des recherches dans le domaine du contrôle du mental pour le Renseignement militaire, dans des hôpitaux militaires aux États-Unis. Les gens qui sont venus, les médecins nazis, étaient des satanistes. Par la suite, le garçon a changé son nom, l'a américanisé, a obtenu un diplôme de médecin, a pratiqué la médecine, et a poursuivi le travail qui semble être au cœur de la programmation par ce culte de nos jours. Son nom est connu de nombreux patients dans tout le pays.

[Pause]

Ce qu'ils font à la base, c'est qu'ils prennent un enfant et ils commencent le travail de base, semble-t-il, vers environ deux ans et demi, quand l'enfant a déjà été rendu dissociatif. Ils le rendent dissociatif non seulement par des sévices, comme des abus sexuels, mais aussi en faisant des choses comme de placer un piège à souris au bout de ses doigts et en ordonnant aux parents : « Vous n'entrez pas avant que l'enfant ait cessé de crier. Alors seulement vous entrez et l'enlevez. »

Ils commencent de manière rudimentaire vers deux ans et demi et passent à la vitesse supérieure vers six ans ou six ans et demi, poursuivent pendant toute l'adolescence, avec des renforcements périodiques dans l'âge adulte.

Fondamentalement, au cours de la programmation l'enfant est placé sur une civière. Il a un goutte-à-goutte dans une main ou un bras. Il est attaché, nu. Des fils électriques sont placés sur sa tête pour surveiller l'électroencéphalogramme. Il voit une lumière pulsante, souvent rouge, parfois blanche ou bleue. Le plus souvent on lui administre ce que je crois être du Demerol. Parfois ce sont d'autres drogues, selon le type de programmation. Je crois qu'ils en ont fait une science et ils ont appris à en donner tant toutes les vingt-cinq minutes, jusqu'à ce que la programmation soit achevée.

Une douleur est décrite, dans une oreille, généralement la droite, où il semble qu'une aiguille soit placée, et des bruits étranges et désorientants sont entendus dans cette oreille pendant qu'une stimulation lumineuse induit le cerveau à adopter un certain train d'ondes cérébrales grâce à une lumière pulsant à une certaine fréquence (à comparer aux lunettes actuellement mises en vente par Sharper Image et autres magasins du genre).

Puis, après un certain temps, quand ils sont dans un certain état d'ondes cérébrales, la programmation commence. Programmation orientée vers l'autodestruction et l'avilissement de la personne.

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Chez une patiente, maintenant âgée d'environ huit ans, qui a subi bien des choses, la programmation a commencé dans des installations militaires. Cela est assez fréquent. J'ai traité et suis intervenu dans des cas qui ont fait partie de ce projet original de contrôle du mental, et dans de nombreux cas la programmation s'est faite sur des sites militaires. Nous trouvons de nombreux liens avec la CIA.

Cette patiente était alors dans une école du Culte, une école privée où plusieurs sessions de ce genre avaient lieu pendant la semaine. Elle entrait dans une pièce, et on lui plaçait les fils et tubes. Ils faisaient toutes sortes de choses. Quand elle est arrivée à l'état altéré souhaité il n'a plus été nécessaire de la surveiller au moyen d'électroencéphalogrammes, et elle plaçait elle-même ses électrodes, une dans le vagin, par exemple, quatre sur la tête. Parfois c'était sur d'autres parties du corps.

Ils commençaient alors et lui disaient : « Tu es fâchée sur quelqu'un du groupe ». Elle disait : « Non, je ne le suis pas » et ils lui envoyaient alors un choc violent. Ils disaient la même chose jusqu'à ce qu'elle obéisse et ne donne plus de réponses négatives. Puis ils poursuivaient : « Et parce que tu en veux à quelqu'un du groupe » ou bien « Si tu en veux à quelqu'un du groupe, tu te feras du mal à toi-même. Tu comprends? » « Oui, mais je ne veux pas ». Chocs à nouveau, jusqu'à obéissance. Puis ils en rajoutaient : « Et tu te feras du mal en te coupant. Tu comprends? » Elle avait beau dire « oui », ils disaient alors : « Nous ne te croyons pas » et ils lui envoyaient un choc de toute façon.

Et ils continuaient de la sorte. Elle a dit qu'elle pensait qu'ils partaient pendant environ trente minutes, pour aller fumer, ou autre chose, et puis ils revenaient. Ils passaient en revue ce qu'ils avaient fait et puis arrêtaient, ou bien ils passaient en revue ce qu'ils avaient fait et faisaient de nouvelles choses. Elle a dit que les séances pouvaient durer une demi-heure ou trois heures. Trois fois par semaine, selon elle.

La programmation sous l'influence de drogues dans un certain état d'ondes cérébrales, et avec ces bruits dans une oreille, et eux qui parlent dans l'autre oreille, généralement la gauche, associée aux fonctions non dominantes de l'hémisphère droit, et eux qui parlent, tout cela demande une concentration intense, une focalisation intense. Parce que, souvent, ils doivent mémoriser et répéter certaines choses, à la lettre près, afin d'éviter punitions, chocs, et d'autres choses encore.

Voilà comment se passe essentiellement, la programmation. D'autres ont aussi recours à d'autres techniques de lavage de cerveau. Parfois, ils utilisent des éléments d'hypnose très communs. Il peut y avoir une isolation sensorielle, dont nous savons qu'elle accroît la suggestibilité chez tout le monde. L'isolation sensorielle totale, la suggestibilité, a augmenté de manière significative, d'après les recherches. Il n'est pas rare pour eux d'y avoir recours, y compris dans des caissons d'isolation sensorielle, avant qu'ils fassent certaines choses.

[Pause]

À présent, comme nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous, je vais vous donner autant d'informations pratiques que possible.

Je vais rechercher si oui ou non quelque chose de ce genre est présent par signaux idéomoteurs donnés avec un doigt.

De la Société L’Éxposé Greenbaum

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Quand ils sont prêts, je dis : « Je veux que le point central de votre centre intérieur prenne le contrôle des signes donnés avec le doigt ». Ne demandez rien à l'inconscient. Le cas pour lequel vous enquêtez sur des sévices rituéliques s'adresse au centre intérieur. Ce centre a été créé par le Culte. « Et je veux que le point central de votre centre intérieur prenne le contrôle de la main dont un doigt fera signe, et de ce qu'il faut pour que le doigt du ‘oui’ se lève. Je veux demander à ton centre intérieur si une partie de ton corps, n'importe quelle partie de Mary », le nom de la personne examinée, « a une idée de ce que sont Alpha, Béta, Delta ou Thêta. »

Si vous obtenez un ‘oui’ alors attention au drapeau rouge, vous pourriez avoir en face de vous quelqu'un qui fait l'objet d'un lavage de cerveau et d'une programmation intensifs.

Je dirais alors : « Je veux qu'une partie intérieure qui sait ce que sont Alpha, Béta, Delta, et Thêta monte à un niveau où tu peux me parler, et quand tu y seras, dis-moi : ‘J'y suis’ ».

Je ne demanderais pas si une partie est désireuse de le faire. Personne ne veut vraiment parler de cela. Je dirais simplement : « Je voudrais que la partie qui peut me parler de cela s‘avance ».

Sans les guider, demandez-leur ce que sont ces choses.

J'ai eu des consultations où je suis intervenu. Parfois je reçois un ‘oui’ à cela, mais quand j'ai procédé à l'exploration il est apparu qu'il s'agissait d'une espèce de réponse de complaisance ou bien, dans deux ou trois cas, de quelqu'un qui voulait faire croire qu'il faisait l'objet de sévices rituéliques, et peut-être disaient-ils vrai d'une certaine façon, mais une enquête méticuleuse montrait qu'ils n'avaient pas ce que nous recherchions.

Je vais vous dire de quoi il s'agit. Supposons que tout le premier rang ici soit occupé par des multiples, et qu'elle a un alter ego nommé Helen, elle en a un nommé Mary, elle en a un nommé Gertrude, elle en a un nommé Elizabeth, et elle en a un nommé Monica. Tous ces alter ego peuvent avoir fait l'objet d'une programmation, désignée, disons par alpha-zéro-zéro-neuf. Quand un membre du culte prononce : « Alpha-zéro-zéro-neuf » ou fait un certain geste de la main pour l'indiquer, il fait appel à cette même partie chez n'importe lequel d'entre eux, même si les noms sont différents de ceux qui vous sont connus.

Les Alphas semblent représenter la programmation générale. Les Bétas semblent être des programmes sexuels. Par exemple, comment procéder à une fellation, comment accomplir le contact sexuel lors de rituels, cela concerne l'exhibition de pornographie infantile, la mise en scène de pornographie infantile. Les Deltas sont des tueurs entraînés à tuer lors des cérémonies.

Il y a aussi de l'automutilation mélangée à ces mises à mort, à ces meurtres. Les Thêtas sont des tueurs psychiques.

Vous savez, de ma vie je n'avais jamais entendu ces deux mots associés. Je n'avais jamais entendu parler de « tueurs psychiques », mais quand vous êtes devant des gens dans divers états, et aussi des thérapeutes qui enquêtent et demandent : « Qu'est-ce que

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Thêta? » et que les patients répondent : « tueurs psychiques », on a tendance à conclure que certaines choses sont très systématiques et très répandues.

Cela provient de leur croyance en des facultés et pouvoirs psychiques, y compris la faculté de communiquer psychiquement avec « la mère », et y compris la faculté de provoquer psychiquement une thrombose cérébrale suivie de mort, chez quelqu'un.

Il s'agit aussi d'une sorte de programmation plus orientée vers l'avenir.

Et puis il y a Omega. Généralement je n'inclus pas ce mot dans ma première question au sujet de la partie intérieure qui est au courant de ce que sont Alpha, Béta, Delta, Thêta, parce qu'Omega va les secouer plus encore.

Omega c'est la programmation de l'autodestruction. Alpha et Omega, le commencement et la fin. Cela peut aller de l'automutilation au suicide.

Gamma paraît concerner la protection du système et le leurre, ce qui vous donnera de fausses informations, des voies sans issue, des demi-vérités, une protection de différentes choses intérieures. Il peut également y avoir d'autres lettres de l'alphabet grec.

Je vous recommanderais de revoir tout l'alphabet grec, et si vous avez constaté que certains éléments sont présents et qu'ils vous ont donné certaines bonnes réponses, je ne saurais le répéter assez souvent : NE LES GUIDEZ PAS. Ne dites pas : « Est-ce que ce sont les tueurs? » Laissez-les donner la réponse, s'il vous plaît. Quand vous avez fait tout cela et qu'il semble que cela est présent, alors prenez votre alphabet grec et, au moyen de signaux idéomoteurs, parcourez tout l'alphabet et dites : « Est-ce qu'il y a à l'intérieur une programmation associée à Epsilon, Omicron », etc. jusqu'au bout.

Il peut y avoir une certaine systématisation sur l'une ou l'autre lettre, mais moi je n'en ai pas conscience. J'ai trouvé, par exemple, dans un cas, que Dzêta concernait la production de films montrant des mises à mort, dans lesquels cette personne était impliquée. Chez une autre personne, Omicron concernait leurs liens et associations avec des passeurs de drogue, avec la Mafia, le gros business et des chefs de gouvernement. Donc il y a une certaine individualisation, je pense, pour certains.

Certains de ces programmes sont des appels au retour : « reviens au Culte », « retour au culte ».

C'est là que réside la faiblesse du système. Ils ont implanté des codes de fermeture et d'effacement de sorte que, si un ennui survient, ils puissent mettre fin ou effacer quelque chose. Ces codes sont parfois des phrases particulières ou un petit refrain. Parfois il y a des nombres parfois suivis d'un mot. Il y a là une individualisation certaine. J'avais d'abord espéré que si je parvenais à mettre la main sur certaines elles pourraient fonctionner sur d'autres personnes. Pas de changement. Cela est très peu probable, à moins qu'ils aient été programmés pratiquement en même temps au sein d'un même petit groupe. Des trucs que j'ai vus font penser qu'ils transportent des ordinateurs portables, les programmeurs, qui contiennent encore tout de qu'ils ont fait vingt ou trente ans auparavant : les noms des alter ego, les programmes, les codes, etc.

Ce qu'on peut obtenir, ce sont les codes d'effacement, et je demande toujours: « Si je dis ce code, qu'est-ce qui va se produire? » Vérifiez une deuxième fois : « Y a-t-il une partie

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intérieure qui possède des informations différentes? » Surveillez les signaux idéomoteurs; et ce que j'ai trouvé c'est que quand on parvient à effacer des programmes en donnant les codes appropriés, alors on affaiblit le ressenti.

On peut effacer Omega, et c'est souvent par là que j'ai commencé parce que c'est là qu'il y a le plus grand risque. Ensuite je recherche dans tout l'Omega, ce qui a été des altérations Omega, avec le patient, de sorte qu'on décompresse, et cela redonne au patient tous les souvenirs associés à toute la programmation faite « sous Omega » et toutes les parties d'alter ego qui ont été affectées par l'Oméga en abréaction fractionnée.

Ils utilisent la métaphore de (et c'est leur métaphore à eux) robots. C'est comme une carcasse de robot qui se met en place sur l'alter ego de l'enfant, pour le faire agir comme un robot. De temps en temps, à l'intérieur on est confronté à des robots.

Ce que j'ai trouvé dans mon travail antérieur, et j'accélère maintenant parce que je l'ai confirmé suffisamment de fois, c'est qu'on peut dire au noyau intérieur : « Noyau, je veux que tu regardes, il y a un robot qui bloque le passage, il bloque la progression. Va voir, regarde derrière la tête et dis-moi ce que tu observes derrière la tête ou sur la nuque ». Je dis cela sans idée de guider, et ce qu'on me dit communément c'est qu'il y a des fils ou un interrupteur.

Alors je leur dis : « Prends les fils ou pousse sur l'interrupteur, ça va immobiliser le robot et donne-moi le signal ‘oui’ quand tu l'auras fait. »

Très vite, on reçoit le signal ‘oui’.

« Bien. Maintenant que le robot est immobilisé, je veux que tu ailles voir à l'intérieur du robot et que tu me dises ce que tu vois ». C'est généralement un ou plusieurs enfants. Je leur fais retirer les enfants. Je fais un peu de magie hypnotique et je demande au noyau d'utiliser un laser et de désintégrer le robot complètement. Ils sont en général très surpris que cela marche, et bon nombre de thérapeutes aussi.

[Pause]

Ce sont les diverses couches de ce truc qui posent problème. Je vais aller jusqu'au rétroprojecteur pour vous en donner une idée.

Nous avons ici d'innombrables alter ego. Je vais vous parler d'une chose fascinante que j'ai vue. Je me souviens être venu visiter certains cas, certains cas difficiles au cabinet de deux des plus habiles thérapeutes en MPD du pays, qui se rendent à toutes les réunions internationales, et qui ont donné des conférences dans de nombreux pays. Nous avons travaillé et j'ai examiné certains de leurs patients. Ils ont été abasourdis devant certaines choses, parce qu'ils n'en avaient jamais entendu parler.

Nous avons donc travaillé avec certains patients et je me souviens d'une femme qui avait été hospitalisée pendant trois années, et qui l'était toujours. Une autre hospitalisée avait fait une année de travail intensif avec les meilleures thérapies MPD qu'on puisse imaginer (abréaction, intégration, facilitation de coopération, ergothérapie, etc. mise par écrit au jour le jour) pendant une année d'hospitalisation, suivie d'une année de thérapie en ambulatoire pendant deux ou trois heures par semaine.

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Chez ces deux patientes nous avons découvert que tout cet admirable travail n'avait rien fait d'autre que de s'adresser aux alter ego, et n'avait pas touché à la programmation mentale. En fait, celle-ci n'était pas seulement intacte, mais nous avons en plus trouvé que pour la patiente non hospitalisée, la mère de celle-ci, qui résidait dans un autre État, surveillait toutes les séances par téléphone, et qu'elle avait encore intactes des suggestions qui lui avaient été faites, de tuer un jour son thérapeute.

Une des choses que je vérifierais très soigneusement : je suggérerais que vous demandiez au noyau, pas simplement à l'inconscient, mais au noyau : « Est-ce qu'il y a une partie, à l'intérieur, qui continue à être en contact avec des gens associés au culte? Est-ce qu'il y a une partie à l'intérieur, qui se rend aux rituels du culte ou aux réunions? Est-ce qu'il y a un enregistreur à l'intérieur de Mary » (si c'est le nom de la patiente), « Un appareil enregistreur à l'intérieur, pour qu'on puisse retrouver les choses qui ont été dites aux séances? »

Cela ne veut pas dire qu'ils sont surveillés. Nombre d'entre eux l'ont simplement.

« Est-ce qu'il y a quelqu'un qui interroge une identité intérieure sur ce qui se passe pendant nos séances de thérapie? »

J'ai le sentiment très inconfortable, si je me base sur mon expérience, que quand on y regarde de près, on trouve que la plupart des victimes de sévices rituéliques dans ce pays voient leur thérapie surveillée.

Je me souviens d'une femme d'environ vingt-quatre ans, venue en disant que son père était sataniste. Ses parents avaient divorcé alors qu'elle était âgée de six ans. Après cela, quand son père l'avait en visite, il l'avait emmenée à des rituels jusqu'à l'âge de quinze ans. Elle disait qu'elle n'y avait plus été depuis qu'elle avait quinze ans.

Son thérapeute l'a crue sur parole. Nous nous sommes assis dans mon bureau. Nous avons procédé à une mise sous hypnose, et la séance a duré deux heures, pendant lesquelles nous l'avons interrogée. Nous avons trouvé la présence d'une programmation. En outre, nous avons découvert que chaque séance de thérapie était « débriefée », qu'en fait, ils lui avaient ordonné de se sentir malade et de ne plus se rendre aux rendez-vous que je lui donnais. À une autre il avait été dit que j'étais un « culte » et que si elle venait, je saurais qu'on lui avait dit de ne pas venir, et que je la punirais.

Si quelque chose de significatif surgit chez un patient qui est surveillé (de ce que j'ai appris, c'est qu'on les torture en leur administrant des électrochocs) je crois que s'il est dans une telle situation il n'est pas possible de proposer une thérapie qui veuille dire quelque chose, à part apporter un soutien moral, montrer qu'on se soucie de la personne, et lui dire qu'on sera là pour la soutenir. Mais je ne tenterais pas de travailler en profondeur ni de déprogrammer, parce que je pense que tout ce que je ferais ce serait de les faire torturer et blesser, à moins de les faire entrer dans une institution de soins offrant toute garantie de sécurité, de sûreté, pendant une période assez longue pour pouvoir faire le travail nécessaire.

J'ai le sentiment que quand vous enquêterez, vous trouverez qu'il y a probablement plus de 50% de ces patients, s'ils appartiennent à une lignée, c'est-à-dire si la mère, le père ou les deux sont impliqués, qui seront surveillés en permanence.

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[Pause]

Maintenant, quand on va au-delà des alter ego, on arrive à la programmation sous les lettres grecques : Alpha, Béta, Delta, Thêta, etc. et puis il y a les programmes de backup. Il y a en général un code d'effacement de ces programmes : un code qui efface tout simplement tous les backups. J'obtiens donc le code pour, disons, l'Omega et pour tous les backups Omega simultanément. Après avoir demandé : « Qu'est-ce qui se passe si je dis ceci? ». Et j'indique le code, et ensuite je dis : « Qu'est-ce que vous ressentez? » Ils décrivent souvent le bourdonnement d'un ordinateur, des choses qui s'effacent, des explosions internes, toutes sortes de choses intéressantes.

J'ai un jour vu revenir un thérapeute qui a dit : « Mon Dieu, je n'ai jamais rien dit à propos de robots; elle a parlé de robots qui se désintègrent. »

Je me souviens d'une thérapeute qui m'a accompagné à plusieurs ateliers d'hypnose et à des consultations sur des situations de crise en MPD. Je lui ai dit d'enquêter sur les Alpha, Béta, Delta, Thêta. C'est ce qu'elle a fait. Elle est revenue en me disant : « J'ai obtenu une indication, c'est bien là. De quoi s'agit-il? » Je lui ai répondu : « Je ne dirai rien. Retourne approfondir ».

Nous avons fixé un rendez-vous pour une semaine environ plus tard. Elle est revenue en disant : « J'ai demandé ce qu'était Thêta et elle a répondu : ‘des tueurs psychiques’. J'ai demandé ce qu'était Delta et elle a dit : « des tueurs ». Bon.

Je lui ai donc parlé de cela pendant deux heures. Elle a rappelé et a dit : « Ça m'a semblé trop fantastique. J'ai entendu tout ça et je me suis dit est-ce que Cory est surmené par son travail? » Je suis embarrassé de répéter cela, mais elle a dit : « Je te tenais en grande estime professionnelle, mais cela paraissait être vraiment trouble, et je me suis demandée : ‘Est-ce qu'il a une dépression nerveuse ou quoi?’ Mais je te respectais trop pour te poser des questions là-dessus. J'ai posé des questions à une autre patiente en MPD et elle ne présentait rien de tout ça ».

Elle s'est alors mise à décrire ce qu'elle faisait avec ce patient, et a décrit sa méthode travail, par exemple l'effacement, et des choses comme des robots qui se désintègrent. Elle a dit : « Je ne lui avais pas parlé de ces choses. »

Eh bien, voilà où est le problème. Il y a plusieurs couches et je pense que certaines d'entre elles sont destinées à nous faire tourner en rond éternellement. Ils se figurent que probablement, dans la plupart des cas, nous n'irons pas au-delà des alter ego qu'ils ont mis en place.

Pour créer un « candidat mandchou », on divise le mental. Cela fait partie des choses qui intéressent la communauté du Renseignement. Quand on a besoin d'un assassin, on va chercher quelqu'un qui va le faire, et on divise son mental.

Ça me fascine, des cas comme l'assassinat de Robert Kennedy, où Bernard Diamond, quand il a examiné Sirhan Sirhan, a découvert qu'il était totalement amnésique en ce qui concernait l'assassinat de Robert Kennedy, mais que sous hypnose il s'en souvenait. Mais en dépit de suggestions qu'il se souviendrait quand il reprendrait conscience, il n'a pu se souvenir de rien une fois la séance d'hypnose terminée. J'aurais bien aimé examiner Sirhan Sirhan.

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Il semble qu'en dessous de cela il y ait d'autres couches. L'une d'entre elles serait appelée « Programmation Verte (Green Programming) ». N'est-il pas intéressant de noter que le nom du praticien soit Dr. Green (Vert)?

Une question à poser, non contaminante, après que j'aie identifié certaines de ces choses et qu'elles m'aient donné des réponses satisfaisantes, c'est : « Si un médecin devait être associé à cette programmation et si le nom de ce médecin était une couleur, comme le Dr Chartreuse ou quelque chose comme cela, si son nom était une couleur, de quelle couleur s'agirait-il? »

Il est vrai de que temps en temps d'autres couleurs ont été mentionnées, par trois ou quatre patients dont je soupçonnais qu'ils dissimulaient d'une certaine manière, et dont je crois qu'ils n'étaient pas atteints. Dans un cas j'ai obtenu une autre couleur et j'ai découvert par la suite qu'il s'agissait d'un médecin dont le nom était une couleur, et qui avait reçu une formation, trente années auparavant, par le Dr Green (Vert) et il surveillant en partie la programmation de cette femme sous la surveillance de ce médecin.

Je me rappelle qu'une femme n'a rien pu trouver. Aucun alter ego ne voulait parler. J'ai dit : « Bon » et nous sommes passés à autre chose. Environ deux minutes plus tard elle a dit : « Green. Vous voulez parler du Dr Green (Vert)? »

Nous avons trouvé cela partout. Il semble y avoir une Programmation Verte en dessous de tout ça, et je soupçonne que plus on descend, plus on trouve des programmes moins nombreux, mais plus ciblés.

Eh bien, toute Programmation Verte, c'est Ultra-Vert et Arbre Vert. Du mysticisme cabalistique est mêlé à tout ça. Si vous voulez travailler dans cette direction, il vous faudra acquérir quelques ouvrages sur la Cabale. Par exemple, Qabala, avec "q", écrit par Dion Fortune. Un autre, The Kabbalah de Ann Williams-Heller.

Je ne connaissais rien à la Cabale. C'était intéressant. Un patient venu en avance et qui avait dû attendre un temps considérable dans ma salle d'attente, il y a deux ou trois ans, avait très soigneusement dessiné en détail un arbre cabalistique multicolore. J'avais mis deux mois à comprendre de quoi il s'agissait. Finalement, je l'ai montré à quelqu'un qui m'a dit : « Tu sais quoi? Ça ressemble terriblement à l'arbre de la Cabale ». Alors ça a fait tilt dans ma tête et je me suis souvenu de textes ésotériques dans un vieux livre que j'ai été rechercher. C'était la biographie du Dr Green.

Ce qui est intéressant au sujet de l'Arbre Vert, c'est que son nom était à l'origine Greenbaum. Et que signifie « Greenbaum » en allemand? Arbre Vert. Cet arbre-là, l'Arbre Vert.

J'ai aussi eu des patients qui ne semblaient pas savoir que son nom original était Greenbaum, mais qui disaient que certaines personnalités intérieures étaient nommées M. Greenbaum.

Je voudrais à présent vous donner certaines informations au sujet des identités intérieures, et qui pourront vous être utiles si vous avez à enquêter sur ce genre de choses, parce que mon expérience est qu'une identité vous donnera certaines informations et puis n'aura plus rien à dire, se mettra sur la défensive ou bien prendra peur, et s'arrêtera. Alors vous accusez le coup, vous arrêtez les frais, vous partez dans une autre direction, et vous

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trouvez une autre identité. Je vais vous dire les noms des personnalités à appeler, et dont il faut demander s'il y a une identité répondant à ce nom.

À propos, quand je scrute les patients et que je tâte le terrain, je lance quelques fausses indications, et je demande : « Y a-t-il à l'intérieur une identité de tel ou tel nom? » Pour vérifier s'il y a ou non authenticité. Par exemple, en plus du noyau je demande : « Y a-t-il à l'intérieur une identité nommée Sagesse? » La Sagesse fait partie de l'Arbre de la Cabale. J'ai souvent trouvé que la Sagesse est utile et donne un tas de renseignements. « Y a-t-il à l'intérieur une identité nommée Diana? » Je peux lancer tout un tas de choses. « Y a-t-il à l'intérieur une identité nommée Zelda? » Jusqu'à présent, je n'en ai pas rencontré une seule! Juste pour voir quels types de réponses je vais avoir. J'essaie de procéder avec prudence. Diana est une identité qui, dans le système cabalistique, est associée à une identité nommée Fondement. Vous serez très intéressés de savoir cela.

Vous vous souvenez de la Process Church (ou Église du Jugement Dernier)? La femme de Roman Polanski, Sharon Tate, a été assassinée par la Famille Manson, dont les membres faisaient partie de l'Église du Jugement Dernier? Des tas de gens en vue, d'Hollywood, y étaient associés, mais alors ils se sont fait oublier, vers 1978 disent les livres, et ont disparu.

Eh bien, ils sont tous en bonne santé et résident dans le sud de l'État de l'Utah. Il y a un épais dossier au Ministère de la Sécurité Publique de l'Utah, qui contient de nombreux documents prouvant qu'ils sont allés s'installer dans le sud de l'Utah, au nord de Monument Valley, y ont acheté un ranch de cinéma dans le désert, l'ont rénové, agrandi, construit des annexes, et établi un système de surveillance étroite : très peu de gens en sortent, personne n'y entre, et ils ont tous changé de nom. Il y a un mot clé dans leur nom : « Fondation ». La Fondation. Il y a d'autres mots encore.

La Fondation fait partie de l'Arbre. Donc si vous demandez : « Y a-t-il à l'intérieur quelque chose qui est connu comme La Fondation? ». Je demande parfois d'autres choses pour déstabiliser les gens : « Y a-t-il quelque chose qui est connu comme étant le Souterrain? ». Eh bien, ça leur dira peut-être quelque chose. Ou bien : « Est-ce qu'il y a quelque chose qui est connu comme les Murs? » On peut poser des tas de questions pour passer les choses au crible.

J'ai aussi découvert qu'il y a souvent une identité connue sous le nom de « Maître Noir », une identité nommée « Maître Programmeur » et qu'il y a à l'intérieur des opérateurs d'ordinateur.

Combien d'entre vous ont trouvé des choses relatives aux ordinateurs chez leurs patients? Ce sont en général des opérateurs d'ordinateurs : Computer Operator Black (Noir), Computer Operator Green (Vert), Computer Operator Purple (Pourpre). Parfois ils ont des nombres à la place, parfois ils sont appelés Directeurs des Systèmes Informatiques. Il est possible de trouver celui qui est à la tête. Il y aura une certaine source d'information pour vous. Je demande à l'intérieur : « Y a-t-il à l'intérieur une identité nommée Dr. Green? » Vous verrez qu'il y en a bien une, s'ils ont ce type de programmation. C'est en tout cas ce que j'ai trouvé.

Habituellement, après un peu de travail et de remise au point, vous pouvez les retourner et les aider à réaliser qu'ils étaient en fait une identité d'enfant jouant un rôle et qu'ils

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n'avaient pas eu le choix, mais qu'ils l'ont à présent. Voyez-vous, ils ont joué leur rôle très, très bien, mais ils n'ont pas à continuer à le jouer devant vous parce qu'ils sont en sûreté ici, et qu'en fait « Si le Culte découvrait que tu m'as parlé, que tu m'as communiqué des informations, dis-moi, qu'est-ce qu'ils te feraient? »

Soulignez bien que la seule issue passe par vous et qu'ils doivent coopérer, communiquer des renseignements et vous aider, et qu'ainsi vous pourrez les aider.

Ainsi, toutes ces identités peuvent vous donner diverses informations. Notez qu'ils ont essayé de protéger cela très soigneusement. Je vais vous donner un exemple avec Ultra-Vert.

Je pensais que ce genre de programmation n'affectait que des membres d'une lignée. Je l'ai découverte aussi dans des gens ne faisant pas partie d'une lignée, mais les choses sont légèrement différentes. Ils ne veulent pas que ce soit la même chose. Je ne pense pas que vous allez trouver des choses très profondes comme de la programmation Ultra-Verte et probablement même pas de la programmation Verte chez des gens qui ne font pas partie d'une lignée. Mais laissez-moi vous expliquer quelque chose que j'aie découvert d'abord chez un patient « non ligné » et ensuite chez un patient de lignée.

Nous progressions, et une patiente était proche de la guérison, proche de l'intégration finale dans une « non-lignée », quand elle a soudain commencé à avoir des hallucinations, ses doigts sont devenus comme des marteaux, et autres choses de ce genre. J'ai donc mis en place une passerelle d'affect, nous sommes revenus en arrière, et nous avons trouvé que ce qui se passait c'était qu'ils lui avaient suggéré que si elle guérissait, elle allait devenir folle.

Pour ce faire, ils l'avaient attachée et lui avaient administré du LSD alors qu'elle était âgée de huit ans. Quand elle a commencé à avoir des hallucinations, ils lui ont demandé quelle était la nature de ces hallucinations de manière à pouvoir les utiliser, de la bonne manière éricsonienne, les mettre à profit et ensuite combiner les effets de la drogue avec de puissantes suggestions. « Si tu arrives à ce point, tu deviendras folle. Si tu te réintègres et guéris complètement, tu deviendras folle, comme ceci, et tu resteras enfermée dans une institution pendant tout le reste de ta vie ».

Ils ont fait ces suggestions de manière répétée et vigoureuse. Pour finir, ils ont introduit d'autres suggestions : « Plutôt que de laisser cela se produire, il vaudra mieux que tu te tues. »

Chez une patiente de lignée, au moment où je commençais à rechercher des matériaux plus profonds, la patiente s'est mise à éprouver des symptômes similaires. Nous sommes revenus sur nos pas et avons trouvé que des choses identiques lui avaient été faites.

Cela s'appelait la « Green Bomb (Bombe Verte) ». B-O-M-B. Il y a des tas d'intéressantes choses qui sont reliées intérieurement et qui utilisent des mots jouant avec le nom du Dr Greenbaum, son nom au départ.

Dans ce cas-ci, on lui avait fait tout ça alors qu'elle avait neuf ans, mais pour elle c'était différent. Sa suggestion à elle c'était l'amnésie : « Si tu te rappelles jamais quelque chose à propos de Ultra-Green et Green Tree tu deviendras folle. Tu vas devenir comme un

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légume et tu seras enfermée pour toujours ». Et les suggestions finales : « Et il vaudra mieux que tu te tues plutôt que cela ne t'arrive si tu t'en souviens ».

À l'âge de douze ans, trois années plus tard, ils ont eu recours à ce qui ressemble à un entretien à l'Amytol pour tenter de briser l'amnésie pour voir s'ils y parvenaient. Ils n'ont pas réussi. Alors ils l'ont à nouveau attachée et lui ont administré quelque chose sans doute pour paralyser son corps, lui ont administré du LSD, en dose encore plus forte, et ont renforcé toutes les suggestions.

Une chose similaire a été faite quand elle a eu seize ans.

Voilà quelques-uns des pièges dans lesquels on tombe. Il y a un certain nombre de cas chez lesquels ils ont combiné les effets de drogues puissantes avec des suggestions pour nous empêcher de découvrir ce qu'il y a dans les profondeurs.

Qu'y a-t-il tout au fond?

Je n'en sais pas plus que vous, mais je peux vous dire que j'ai rencontré de nombreux thérapeutes qui étaient dans l'impasse avec ce genre de cas. En fait, quelqu'un ici à qui j'avais donné ces informations de base dans l'Ohio, il y a quelques mois, a dit que cela ouvrait toutes sortes de choses chez un patient qui n'avait fait aucun progrès jusque-là. C'est une chose fréquente.

Je pense qu'il est possible d'atteindre des niveaux plus profonds et que si nous parvenons à traiter des choses à ces niveaux profonds cela peut détruire aussi tout ce qui se trouve au-dessus. Mais nous n'avons encore aucune certitude.

Avec certains de mes patients, nous avons beaucoup travaillé sur ce qui se trouve au niveau du dessus. Je vais vous dire comment nous avons procédé.

Nous prenons et effaçons un système comme l'Oméga par exemple. Nous avons ensuite une forte abréaction de tous les souvenirs et ressentis dans une abréaction fractionnée associée à ces identités. Généralement je leur dis : « Maintenant que nous avons fait ceci, est-ce qu'il y a d'autres souvenirs et ressentis que les identités qui étaient Oméga ont encore? » La réponse est généralement « non ». Alors je dis : « En général je découvre qu'à ce moment-ci la plupart, sinon toutes les identités qui étaient Oméga n'éprouvent plus aucun désir ou besoin d'être différentes, car elles réalisent que vous en avez été séparée, et elles veulent revenir auprès de Mary et redevenir une avec elle ». Maintenant j'utilise souvent ce concept (qui provient d'un patient) de revenir faire un avec le patient. « Retourne d'où tu viens » est une autre phrase que j'utilise dans ces cas. « Y a-t-il à l'intérieur des identités Oméga qui ne se sentent pas à l'aise ou qui ont des réserves ou des soucis à ce sujet? » S'il y en a, nous en parlons. Nous les traitons. Quelques-unes peuvent ne pas se réintégrer. D'après mon expérience la plupart du temps elles se réintègrent, et nous avons déjà réintégré vingt-cinq identités d'un coup dans un MPD complexe polyfragmenté.

Je pense qu'il est vital de faire abréagir les ressentis avant d'aller plus avant. Et chez de nombreux patients l'ordre ne paraît pas avoir d'importance, mais j'ai vu quelques cas où cela l'était. Si ce n'est pas important je vais généralement à l'Oméga, puis au Delta parce qu'ils ont le plus grand potentiel de violence, ensuite Gamma pour se débarrasser des auto-illusions. Ce que je fais, avant de supposer ou faire quoi que ce soit, c'est que, une

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fois que nous en avons terminé avec l'Oméga et que nous leur avons montré qu'il est possible de réussir, quelque chose peut se produire et qu'ils peuvent éprouver du soulagement par la suite, je leur dis : « Je veux demander au noyau – par l'intermédiaire des doigts – s'il y a un ordre particulier dans lequel les programmes doivent être effacés? » La plupart du temps c'est « non. » Il y a des cas où cela a été « oui. »

Je recommande d'en faire une, deux, ou trois parce que cela produit alors du soulagement et une sensation d'optimisme chez le patient. Mais je recommande de tâter le terrain pour ce qui se passe à un niveau plus profond, et d'obtenir leur façon de voir les choses et leurs recommandations quant à l'ordre dans lequel il faut aller. Question?

Q : Quel est en général l'âge et le sexe de ce type de personnes?

Dr.H : Je sais que cela se trouve chez des hommes aussi bien que chez des femmes. La plupart des patients que je traite pour des MPD dus à des sévices rituéliques sont des femmes cependant. Je sais qu'il y a aussi certains hommes chez qui on a trouvé cela.

Il y a quelque temps, je parlais avec un petit groupe de thérapeutes. Je leur ai parlé un peu de ces choses. Au beau milieu de la conversation, une des travailleuses sociales est devenue toute pâle, elle réagissait manifestement à quelque chose. Je l'ai questionnée et elle m'a répondu : « Je suis en train de travailler avec un garçon de cinq ans. Il se fait que ces dernières semaines il a parlé d'un Dr Green ». J'ai été un peu plus loin, j'ai mentionné certaines de ces choses, et elle s'est remise à secouer la tête. J'ai dit : « Qu'est-ce qu'il y a? » Et elle a dit : « Il m'a spontanément parlé de robots et d'Oméga. »

Je pense que vous trouverez des variantes de cela et qu'ils font des changements, probablement toutes les quelques années, et peut-être régionalement, pour nous égarer de diverses façons, mais il y aura probablement toujours quelques éléments de base.

J'ai vu cela chez des gens ayant atteint la quarantaine, et aussi chez des gens dont les parents étaient très, très haut placés dans la CIA, et d'autres choses de ce genre. J'en ai eu certains qui ont fait partie, à l'origine, du Monarch Project ce qui est le nom du projet du Renseignement National. Une question dans le fond?

Q : Je ne comprends toujours pas comment on commence, comment on trouve comment effacer. Comment obtient-on ces informations?

Dr.H : Je dirais : « Je veux le noyau, si nécessaire en utilisant la communicaton télépathique que vous avez pour lire dans le mental » parce qu'ils croient à ce genre de choses. Alors je les utilise. « J'ai été formé aux techniques ericsoniennes... pour obtenir les codes d'effacement de tous les programmes Oméga. Quand vous l'aurez fait, je veux que le doigt du ‘oui’ se lève ». Et puis je leur demande de me les dire : « Y a-t-il des backups aux programmes Oméga? » « Oui. » « OK? Combien de backups y a-t-il? » « Six » Les chiffres varient. « Est-ce qu'il y a un code d'effacement pour tous les programmes de backup? » « Non. » « Est-ce qu'il y a un code d'effacement qui combine tous les backups en un seul? » « Oui. » « Obtenez-moi ce code et quand vous l'aurez, refaites le signal ‘oui’ ». Je peux aller quasiment aussi vite dans certains cas où il n'a pas de forte résistance. Question?

Q : Oui, pouvez-vous me dire s'il y a des risques pour le thérapeute?

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[Rires]

Dr.H : Vous devrez demander.

Q : Oui je voudrais savoir ceci. Quelle sorte de détails recevez-vous puisque vous êtes en contact avec tellement de gens? Pas seulement les menaces, mais aussi les blessures, des problèmes de famille. C'est une de mes questions. La deuxième est : savez-vous si l'une ou l'autre personne que vous avez traitée – ou d'autres – à ce niveau de dissociation et de traumatisme, s'est remise? Réintégrée? Est entière et heureuse?

Dr.H : J'ai eu un multiple, qui n'est pas de lignée, un multiple complexe qui a eu ce genre de programmation, où beaucoup ont eu accès au patient en tant que voisins, et où le médecin... à ce propos, vous découvrirez que de nombreux médecins sont impliqués. Ils ont été envoyés à l'école de médecine pour pouvoir prescrire des drogues pour se soigner eux-mêmes, avoir accès aux technologies médicales, et être au-dessus de tout soupçon. Quelques-uns, en fait dans l'Utah, ont été épinglés. Dans l'Utah nous avons maintenant deux enquêteurs à plein temps qui s'occupent de découvrir les sévices rituéliques, leur juridiction s'étend à l'État tout entier, et ils dépendent du bureau du Procureur Général et ne font que cela.

[Applaudissements]

Lors d'un sondage fait dans l'Utah en janvier par le plus grand journal et chaîne de télévision, il a été trouvé que quatre-vingt-dix pourcent des citoyens de l'Utah croient que les sévices rituéliques sont quelque chose d'authentique, réel. Ils ne pensent pas tous que cela se passe fréquemment. Voilà ce qu'il ressort de deux années de travail de la Governor Commission on Ritual Abuse, qui a procédé à des interviews, parlé, rencontré les gens, récolté les données.

Et quand certains disent qu'il n'y a aucune preuve, qu'on n'a jamais retrouvé de cadavres, eh bien cela est faux. Le corps d'un enfant a été retrouvé dans l'Idaho.

L'été dernier nous avons eu un procès où deux personnes ont été inculpées pour meurtre au premier degré, et l'été d’avant deux personnes avaient été arrêtées et chez qui on avait retrouvé un doigt et la tête d'une adolescente dans le réfrigérateur et elles ont été condamnées pour meurtre au premier degré à Detroit.

Il y a eu des procès et des corps.

Pour revenir au risque. Je ne connais aucun thérapeute à qui il ait été fait du mal. Mais des patients nous informent qu'il viendra un temps où nous pourrions courir le risque d'être assassinés, tous ceux à qui ils ont parlé, et même des membres de leurs propres familles qui ne sont pas actifs. On peut spéculer. Qui peut être sûr? Je ne pense pas qu'il n'y ait aucun risque. Une question dans le fond?

Q : Il me semble qu'il y ait une certaine similitude entre ces sortes de programmation et les gens qui affirment avoir été enlevés par des vaisseaux extraterrestres, qui ont subi des examens physiques, ont été reprogrammés, et autres choses de ce genre. Comme Cap Canaveral se trouve de l'autre côté de la péninsule de Floride pour moi, et que je ne pense pas qu'ils aient mentionné aucun vaisseau spatial récemment, je me demandais simplement s'il y avait un lien entre l'une et l'autre chose.

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Dr.H : Je vais partager mes spéculations, qui ne viennnent pas de moi d'ailleurs. Moi je n'ai pas eu affaire à ces gens. Mais je connais un thérapeute que je respecte et en qui j'ai toute confiance, que j'ai informé de tout cela il y a quelques années, et qui l'a trouvé chez de nombreux patients, qui croit fermement que ces gens sont en fait des victimes de sévices rituéliques qui ont été programmées avec cette sorte de choses pour détruire toute leur crédibilité.

Si quelqu'un vient raconter qu'il a été enlevé par une soucoupe volante, qui est-ce qui le croira à l'avenir sur n'importe quel autre sujet?

C'est une chose qui peut être pointée du doigt et dont on peut dire : « C'est ridicule. »

Tout ce que je sais, c'est que j'ai récemment eu une consultation par téléphone avec une thérapeute que j'avais informée de ces choses. Au cours de la 5e ou 6e interview elle a dit : « À propos est-ce que vous savez quelque chose à ce sujet? » J'ai dit : « Pas vraiment » et puis j'ai partagé avec elle tout ce que je viens de vous dire. Si c'était moi qui étais en face de cet homme... (qu'elle voyait depuis quelques mois) je demanderais à l'intérieur que le noyau prenne le contrôle des signaux avec le doigt et je poserais des questions sur Alpha, Béta, Delta, Thêta. C'est ce qu'elle a fait, et une semaine après elle est revenue en disant : « Dis-donc, tu étais en plein dans le mille. Il y a à l'intérieur une identité nommée Dr. Green. Il y a cette sorte de programmation. »

Q : Quelle est la différence entre cette sorte de programmes, les sévices culturels et les sévices sataniques dans les espèces de cultes avec des bougies, et le...

Dr.H : Ce type de programmation a lieu dans les cultes avec les bougies et tout le reste. Mon impression est que cela est tout simplement fait chez des gens auxquels ils ont un accès facile, ou qui sont de leur lignée, et où leurs parents sont, et où ils peuvent être élevés depuis le plus jeune âge. S'ils sont d'une lignée, ils sont la génération choisie. Sinon, ils sont utilisables et ils peuvent devoir mourir ou être malades.

Il y aura des pièges sur le chemin s'ils sont d'une lignée qui, quand ils iront mieux, on les fera se tuer. Je vais en toucher quelques mots.

Je crois que certaines personnes qui subissent des sévices rituéliques et n'ont pas cela ont été rituellement abusées, mais font sans doute partie d'un groupe secondaire. Le satanisme se trouve au cœur de la philosophie générale, chapeautant le tout.

Certains se demandent : « Pourquoi tout ça? » Je pense qu'il se pourrait qu'ils veuillent disposer d'une armée de canditats mandchous, des dizaines de milliers de robots mentaux qui se livreront à la prostitution, à la pornographie enfantine, au commerce de la drogue, au commerce international des armes, aux films avec morts en direct, toutes sortes de choses très lucratives et qui feront monter les enchères, et en fin de compte les mégalomanes du sommet penseront à créer un ordre satanique qui gouvernera le monde.

Une dernière question. Ensuite je vous donnerai quelques détails et il nous faut avancer.

Q : Vous avez suggéré qu'à un niveau élevé du Gouvernement des États-Unis on soutenait ce genre de choses. Je sais que nous n'avons pas le temps, mais pourriez-vous

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juste dire quelques mots à propos des témoignages qui peuvent confirmer cette suggestion?

Dr.H : Il n'y a pas beaucoup de témoignages à ce sujet. Ils viennent de victimes qui sont des témoins en péril.

Ce qui est intéressant, c'est le nombre de gens qui ont décrit le même scénario et le nombre de gens qui ont travaillé ou ont des proches à la NASA, à la CIA, dans l'armée, et parfois de très haut-gradés à l'armée.

Je peux vous dire qu'un ami et collègue qui a rempli un espace équivalent à l'espace de la table au fond de la pièce avec des boîtes et des boîtes de documents déclassés, concernant les recherches en contrôle du mental effectuées par le passé et qui couvrent une période considérable, quelques dizaines d'années, et qui a lu plus de documents officiels sur le contrôle du mental que n'importe qui d'autre, a envoyé une lettre littéralement il y a deux semaines environ, demandant que toute l'information concernant le Projet Monarch soit déclassée afin que nous puissions en apprendre davantage.

Maintenant je voudrais mentionner quelque chose, à propos de ce que mon expérience avec plusieurs patients m'a appris, et que vous pourriez rencontrer vers la fin du processus. Je sais que je vous jette un tas de choses en pagaille et à la hâte. Certaines de ces choses vous sont complètement étrangères et certains d'entre vous peuvent se demander : « Bon Sang se pourrait-il qu'il y ait quelque chose de vrai là-dedans? » Eh bien demandez. Découvrez-le chez vos patients et vous aurez de la chance si vous ne rencontrez rien de ce genre. Je vais vous décrire, si je peux trouver mon feutre, le système chez une patiente. Une patiente que j'ai traitée pendant un certain temps, une personne n'appartenant pas à une lignée.

Nous avions fait ce que nous pensions être du bon travail et avions réussi l'intégration finale. Elle est revenue au début de l'année dernière pour me dire qu'elle avait certains symptômes. J'ai procédé à une enquête et j'ai trouvé une identité que nous avions intégrée. Cette identité a dit en substance : « Il y a autre chose dont je n'ai pas pu vous parler, vous m'avez intégrée, et donc j'ai dû me séparer. »

J'avais cherché des choses concernant Alpha, Béta, etc. par routine, je les avais trouvées, et j'ai dit à cette identité : « Pourquoi ne m'as-tu rien dit à ce sujet? » Elle a répondu : « Nous avons fait des allusions, mais elles sont passées au-dessus de votre tête. Désolée, mais nous savons que vous n'en saviez pas assez pour nous aider, mais maintenant nous savons que vous le pouvez. »

Alors les choses ont commencé à sortir. C'était intéressant. Elle a décrit tout le système (si je peux m'en souvenir à présent!) comme ceci. Le cercle représente le mal fait au corps, un système d'alter ego dont le but premier était de lui faire du mal : symptômes de Munchhausen, automutilation, d'autres choses encore. Chacun des triangles représente un autre système encore. Elle a dit : « À part moi », cette identité-ci, « vous avez traité tout le cercle avec le travail que nous avons fait auparavant, mais vous n'avez pas touché au restant. »

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Bon. Au milieu de tout ça il y avait encore un autre système contenant l'Arbre de la Cabale qui, comme certains d'entre vous le savent, ressemble approximativement à ceci, avec des lignes entre, etc. Voilà une représentation approximative. Cela représentait un autre système.

Une fois que nous avons passé cela, elle a fait savoir que le tout était englobé dans une sorte de sablier. Je pensais que nous en étions à l‘intégration finale, mais je retrouvais d'autres identités.

Cette personne avait un mari doté d'un regard d'aigle, qui était à l'affût de certaines choses dont nous avions découvert qu'elles étaient des indicateurs fiables. Souvent j'obtenais la preuve d'une dissociation après quelques jours. On les trouvait brusquement. Vous savez, nous avons continué à trouver de l'évidence de dissociation et je trouvais des identités. Finalement, je me suis mis en colère sur cette identité et j'ai demandé : « Pourquoi est-ce qu'on me ment quand je pose ces questions idéomotrices? » Cette identité a répondu : « Parce que vous ne comprenez pas. Vous allez nous faire tous tuer. »

Nous nous sommes mis à parler et alors elle a dit : « Cela a été programmé de manière à ce que, si vous réussissez, si vous pensez que vous avez réussi, vous échouerez. Ils l'insèrent comme un moyen de se moquer de vous, et si vous parvenez à nous intégrer, nous mourrons. »

Voici ce qu'elle a dit, ce que cette identité a dit : « Je suis un des douze disciples ». Et j'ai vu cela chez d'autres : douze disciples dans ce sablier, et chacun d'entre eux doit mémoriser une leçon, qui sont des sortes de principes sataniques, des philosophies du genre « sois bon envers eux qui te font du mal, déteste ceux qui sont bons avec toi », etc. Il peut y avoir deux ou trois phrases de ce genre, associées à chacune de celles qu'ils ont à mémoriser. Comme : « Nous sommes comme des grains de sable qui tombent, et quand tombe le dernier grain de sable, il y a la mort. » J'ai demandé : « Est-ce que la mort est une identité? » « Oui. Quand le dernier grain de sable tombe, le géant endormi s'éveille. » Le géant endormi, c'était la mort, qui devait les tuer au premier ou au sixième jour après le réveil, à moins que certaines choses ne soient faites, et nous en avons accompli certaines.

Nous avons aussi découvert que la Mort a une sœur en backup, utilisée avec des miroirs pour créer l'identité de la sœur. Nous avons dû dépasser et traiter cela aussi.

Il y avait certaines choses qu'il fallait faire, disaient-ils, pour intégrer. J'ai commencé par dire : « Oh, allons, ils t'ont déjà menti avant. » Elle a dit : « Attendez une minute. C'est bien ce qu'ils ont dit que vous diriez. Ils ont dit qu'aucun docteur ne croirait qu'ils en étaient réduits à ces extrémités pour nous rendre la santé et que c'était en partie la raison pour laquelle ils échoueraient. » J'ai dit : « Eh bien redis-le-moi. » Elle a dit : « Je dois m'habiller entièrement en rouge. Je dois avoir du Demerol sous la main, j'ai pris du Demerol. Un code doit être donné et ce doit être dans une pièce entièrement dans le noir. Cela doit se produire au premier ou au sixième jour après l'éveil de cette identité. »

Qu'avais-je à perdre? Je lui fais donner un peu de Demerol par un psychiatre. Nous avons utilisé le code. Mon bureau n'avait pas de fenêtres de toute façon. C'était assez facile. Oh, et il fallait allumer je crois quatre bougies. Bon. Nous l'avons fait et tout a bien été. Peut-

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être que tout aurait bien été sans tout cela, mais j'avais décidé de ne pas prendre de risque et de faire confiance à la patiente.

Donc nous poursuivons, et nous trouvons encore une autre identité. Il y a la Mort et la Destruction, un autre backup aussi avec une sœur que nous devions dépasser. En fait, je pense qu'il y avait deux backups là.

Intéressant : cette toute dernière identité était très agréable, faite spécialement de manière à ce qu'on ne veuille pas la perdre parce qu'elle était si adorable, aimante et douce. Et puis nous avons découvert qu'elle continuait à avoir ces ressentis d'obscurité et de noirceur intérieurs avec cette identité.

Que trouvons-nous? Un rideau, dit-elle : « Ils ont supposé que si vous arriviez à ce point vous [mot(s) manquant(s)] et tout au long du chemin, nous avons rencontré ces choses à propos du LSD, de la programmation de la Bombe Verte ». Le message était : « Il y a un rideau derrière lequel sont les sentiments et souvenirs qui restent, mais il ne peut être ouvert par le milieu. C'est comme un rideau de scène. Il doit être ouvert de cette façon » pour qu'il ne soit pas ouvert. Ils ont supposé que vous essaieriez de traiter tous les ressentis. Cela ne peut pas être ouvert avant d'avoir traité cette dernière identité et ils l'ont intégrée. Maintenant on dirait que nous avons une intégration qui tient la route.

J'ai trouvé la Mort et la Destruction ainsi que le Sablier, dans des « non-lignée ». « L'arbre et le sablier », m'a dit un patient, « ont été faits de sable parce que nous étions supposés mourir. Nous sommes utilisables. Nous sommes la génération non choisie. »

Parfois j'ai entendu dire que c'étaient des cristaux ou du sang qui remplissaient le sablier chez des gens de lignée.

À propos, on peut faire des choses très simples, comme de placer le sablier sur le côté pour que rien ne s'écoule, et alors le temps s'arrête pour pouvoir faire certains travaux. Dispersez les grains de sable sur un rivage pour qu'ils ne puissent pas être comptés, ni le temps mesuré. J'ai reçu cette idée d'une victime de sévices rituéliques qui avait vu ce type de programmation, et qui était traitée par un autre thérapeute.

Voilà donc quelques petites choses qui peuvent être utiles ou significatives. Nous parlons de choses très intenses qui se passent à des niveaux très profonds. Et cela nous dit deux choses.

Une chose, c'est que cela me donne de l'espoir parce que cela s'adresse au matériel et permet de progresser plus que n'importe quoi comme nous l'avons vu chez les gens que nous traitons.

La deuxième chose, c'est que ça me démoralise aussi, parce que bien qu'il y a de cela trois ans j'aie eu une assez bonne idée de l'étendue de ce qui avait été fait aux victimes, je n'avais aucune idée cependant de la profondeur, de l'étendue ou de l'intensité de ce qu'ils avaient fait.

Je voudrais revenir sur cette autre question qui était : combien d'entre eux peuvent guérir?

Nous ne savons pas. Dans les professions qui concernent la santé mentale, nous pensons généralement que deux tiers des patients verront une amélioration, peut-être même soixante-dix pour cent. Il y a très peu d'espoir de les guérir tous. Je pense qu'une des

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choses tristes qu'il faut bien admettre, c'est que bon nombre de ces patients ne guériront probablement jamais.

Je crois personnellement que, si on bousille leur seul espoir d'aller mieux, ils coupent le contact.

Je connais des patients qui ont été dans d'autres États et qui ont simplement ordonné à des alter ego très profonds de prendre le téléphone, faire le numéro, et dire : « Voici notre nouvelle adresse et notre nouveau numéro de téléphone » pour être pris en charge localement. Je veux dire hospitalisés dans une institution pendant une longue période. S'ils font partie d'un culte qui se trouve près du lieu de leur résidence et s'ils sont toujours surveillés et embêtés, mon opinion est que nous ne pouvons pas les guérir et nous ne pouvons rien leur offrir d'autre que des soins humanitaires et un soutien moral.

Bien des thérapeutes n'aiment pas entendre cela. C'est mon opinion. Je pense que s'ils ont la chance d'être assez riches pour s'offrir une protection, pour s'éloigner, et si nous pouvons alors travailler sans interférences, ils ont une chance de revenir à un semblant de normalité et de « vivabilité » avec un travail intensif.

Je crois personnellement qu'aucun de ceux qui ont ce genre de programmation n'est encore guéri dans ce pays. Certains sont sur le bon chemin. J'ai un couple qui est assez loin dans le travail, ils ont accompli beaucoup, mais clairement ils ne vont pas encore bien.

Q : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la relation avec cette sorte de choses et les jeux de rôles qui prolifèrent, comme Donjons et Dragons, etc.?

Dr.H : Eh bien, il y a beaucoup de choses là pour influencer les gens. Vous voulez voir un grand film, un film intéressant qui influence les gens? Allez voir Trancers II. Vous pouvez le louer en vidéo. Il est sorti l'automne dernier.

Un soir où on désespérait de trouver quelque chose chez le loueur de vidéos. À neuf heures un vendredi soir. Tout était parti. J'ai loué quelques films et l'un d'eux était celui-là. Fascinant. On y parle de l'Ordre du Monde Vert. Oui. Trancers II. Et quelle est la société de production? Full Moon Productions. Je n'avais pas perçu beaucoup d'influence dans Trancers I, mais qui avait produit Trancers I? Alter Productions. Il y a autour de nous des tas de choses qui influencent.

Vers la fin des années 1960, quelqu'un d'intéressant a parlé des Illuminatis. Avez-vous jamais entendu parler des Illuminatis en tant que Culte? Un de mes patients a amené le sujet il y a exactement deux ans. D'autres éléments ont depuis été apportés par d'autres patients. Cela paraît être le nom du leadership international mondial. Il semble y avoir des Conseils des Illuminatis en plusieurs endroits du monde. C'est le nom de l'organe central international du culte, paraît-il. Cela est-il vrai? Eh bien, je ne le sais pas. C'est intéressant : certaines personnes qui nous rejoignent et tentent de travailler sans être « sous influence » disent des choses très semblables.

Vers la fin des années 1960 il y avait à Hollywood un vieil homme qui parlait de l'infiltration d'Hollywood par les Illuminatis. Ce qui apparaît, c'est que certains patients disent que tous ces trucs de hantise, d'horreurs, de possession, etc., etc. qui ont été popularisés ces vingt dernières années à Hollywood doivent servir à amollir le public de

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manière à ce que, quand un ordre satanique mondial prendra le pouvoir, tout le monde aura été désensibilisé à la plupart de ces choses, et en outre cela influencera des tas de gens. Est-ce vrai? Je ne peux vraiment pas le dire.

Ce que je peux dire, c'est que je crois que la programmation aux sévices rituéliques est très répandue, systématique, très bien organisée, provient d'une informatisation pointue qui n'est rendue publique nulle part, qui n'apparaît dans aucun livre, aucune émission télévisée, mais que nous en avons trouvé partout dans ce pays et dans au moins un pays étranger. Je vais répondre rapidement à quelques questions et puis nous poursuivrons avec autre chose. Oui?

Q : Est-ce que vous avez des techniques pour diminuer votre niveau d'incertitude, pour savoir si un patient est oui ou non encore « influencé »?

Dr.H : Simplement que j'interroge plusieurs identités : Noyau, Diana, Sagesse, Maître Programmeur; j'interroge plusieurs identités intérieures et je les interroge sans cesse sur ces choses. À mesure qu'on travaille et qu'on va plus loin, je réinterroge pour savoir. Dans le fond?

Q : Je me demande si vous avez entendu parler ou si vous savez quelque chose de la lignée de Martin Luther?

Dr.H : La quoi?

Q : La lignée de Martin Luther?

Dr.H : Je ne sais rien de la lignée de Martin Luther. Je vais vous donner un petit truc rapide. Demandez-lui un code d'identification. Les gens ont un code d'identification. Il inclut leur date de naissance. Il peut inclure des endroits où ils ont été programmés et il comprend habituellement un nombre qui sera leur ordre de naissance, comme zéro-deux s'ils sont nés en deuxième lieu. Il inclut généralement un nombre qui représente le nombre de générations présentes dans le Culte s'il s'agit de lignées. J'en ai vu jusqu'à douze jusqu'à présent, douze générations. [Ce qui représente 300 ans de programmation continue!]

Q : J'ai vu un tas des choses que vous avez décrites aujourd'hui chez plusieurs patients. Je voudrais vous poser une question sur les sept systèmes. Vous avez mentionné quelque chose à propos des systèmes. Y a-t-il sept systèmes?

Dr.H : Cela a été décrit chez certains patients en effet. Oui, les sept systèmes.

Q : Et-ce que vous pouvez dire de quoi il s'agit ou faire un petit diagramme?

Dr.H : Je ne crois pas que nous en savons suffisamment pour savoir de quoi il s'agit, honnêtement. Je pense que cela pourrait avoir quelque chose à voir avec les sept Arbres de la Cabale.

Q : Est-ce que vous avez déjà trouvé des preuves de l'endroit où certaines de ces personnes ont été marquées, est-ce qu'il y a quelque chose en certains endroits de leur corps en rapport avec cela, dans des endroits intimes en particulier?

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Dr.H : Il y a certes des gens qui ont eu des tatouages, qui ont eu différentes choses, dont certaines ont été montrées dans des cas étudiés, mais ce sont peut-être des choses qu'ils se sont faites eux-mêmes ou qu'ils ont fait faire consciemment pour prouver quelque chose, mais cela n'apparaît pas « juste comme ça ». Je vais revenir sur cette dernière question, mais maintenant nous devons passer à autre chose, sinon nous n'y arriverons jamais. Je vous demande de garder votre question en suspens.

Q : Ce n'est pas une question, mais je voulais dire, en mon nom propre et peut-être au nom d'autres personnes qui sont ici, que je vous remercie très sincèrement pour avoir pris le temps de venir.

[Applaudissements]

Dr H : Un ami très cher, une autorité en la matière, dont je sais qu'il a reçu des menaces de mort, a lutté pour sa crédibilité professionnelle en croyant aux MPD mais il a été très critiqué pour y croire il y a dix ou quinze ans. Je sais qu'au fond de lui il sait que cela est vrai, mais il se contente de dire des choses comme : « Je ne serais pas surpris d'apprendre demain qu'il s'agit d'une conspiration internationale et je ne serais pas surpris d'apprendre demain qu'il s'agit d'un mythe et d'une rumeur ».

Il essaie de garder un équilibre, et la raison en est que tout cela est controversé, il y a une campagne organisée en sous main, qui affirme que ce ne sont que de faux souvenirs qui ont été implantés, en même temps que de l'inceste et tout le reste, par l'« Oprah » et par des livres comme The Courage to Heal et par des thérapeutes naïfs qui ont recours à l'hypnose. Tout cela fait l'objet de controverses.

Mon opinion personnelle est que s'ils veulent me tuer, eh bien, qu'ils me tuent. Il y aura un fameux tas d'informations qui auront été mises de côté, qui iront à des journalistes d'investigation et à des agences d'investigation dans des domaines multiples, si cela arrive et, si cela se produit, un fameux tas de gens comme vous, j'espère qui, si j'ai un jour un accident, mettront tout en œuvre pour mettre en route une enquête à grande échelle.

Je pense qu'à un certain moment nous devons nous dresser comme une sorte de conscience morale, et j'ai essayé d'attendre qu'il y ait suffisamment de confirmations indépendantes pour pouvoir dire avec certitude que ceci est très répandu.

Je sais que nous avons été aussi vite qu'un incendie dans une maison pour tenter de vous donner autant d'informations que je le pouvais. J'espère vous avoir donné matière à réflexion et quelques nouvelles idées, et j'ai apprécié votre compagnie.

[Longs applaudissements]

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Le Dr. D. Corydon Hammond est :

B.S. M.S. Ph.D (Psychologie de conseil) diplômé de l'Université de l'Utah

Diplômé en Hypnose clinique, auprès de l'American Board of Psychological Hypnosis

Diplômé en Thérapies sexuelles auprès de l'American Board of Sexology

Chef de Clinique et membre du jury d'examen auprès de l'American Board of Sexology

Diplômé en Thérapies matrimoniales et sexuelles auprès de l'American Board of Family Psychology

Licencié en Psychologie, Licencié en Thérapies matrimoniales, Licencié en Thérapies familiales, État de Utah

Chercheur associé, Professeur de Médecine de Réhabilitation auprès de la Utah School of Medicine

Directeur et Fondateur de la Sex and Marital Therapy Clinic, University of Utah

Professeur associé adjoint en Psychologie éducationnelle, University of Utah, Vérificateur d'articles soumis à l'American Journal of Clinical Hypnosis

Editeur-conseil et Membre fondateur, Comité des Publications, Vérificateur de l'Ericsonian Monograph, The Journal of Abnormal Psychology

1989 Prix présidentiel du Mérite, American Society of Clinical Hypnosis

1990 Prix pour le secteur urbain, American Society of Clinical Hypnosis

Président de l'American Society of Clinical Hypnosis.

De la Société Chercher l’humain

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Cherchez l’humain

Quel étrange monde se révèle à nous lorsque nous osons creuser dans les catacombes des informations non médiatisées! Bien que des termes tels que « personnalités multiples », « lavage de cerveau » et « abus rituéliques » ne nous soient pas inconnus, la réalité qu’ils dissimulent est tout autre. Jamais, dans notre quotidien, nous ne voyons l’endoctrinement sous une telle lumière, ni même ne supposons l’existence de ce type de programmation chez

des individus dont nous sommes pourtant des admirateurs inconditionnels (chanteurs, comédiens, politiciens, etc.).

Par contre, à la lumière de ces informations, nous soupçonnons instinctivement qu’il se dissimule une anguille de taille sous cette roche qu’est la manipulation et l’utilisation de la personnalité humaine à des fins diverses. Et cette anguille – nous le savons intérieurement – se nomme humanité. N’est-il pas légitime de se poser la question : qu’est-il advenu de l’humanité des programmeurs de ce type? En effet, qu’en est-il advenu? Où est-elle? Y en avait-il une dès le départ?

Le fait de complètement bousiller la vie d’un être humain à des fins de contrôle politique, social ou autre nous glace le sang, nous donne des sueurs froides et des frissons dans le dos. Comment vivre avec notre conscience après avoir fait subir de telles atrocités à un ou plusieurs de nos semblables? Comment réconcilier une quelconque sensibilité face aux êtres vivants et l’utilisation de techniques aussi inhumaines?

La question est certes valable et mérite toute notre attention car elle s’insère dans une longue série de questionnements similaires lorsque nous ne comprenons pas pourquoi, par exemple, certains soldats sont capables de tuer, torturer, violer et piller sans le moindre regret ni remord. Ou encore pourquoi des expériences atroces sont quotidiennement réalisées sur des animaux, pourquoi on laisse les pauvres crever de faim, pourquoi on enferme les inadaptés sociaux, on les drogue et les torture, etc.

« Le système est ainsi fait, il y a des inégalités partout », « La guerre est payante, elle fait rouler l’économie », entend-on souvent en guise de réponse. Mais demandons-nous sincèrement : qui a fait le système ainsi? La guerre est payante pour qui? À qui profite la pollution de notre air, notre eau et notre nourriture? À l’être humain? Bien sûr que non. Alors à qui?

Chercher l’humain, c’est trouver le psychopathe…

De la Société L’humanité abriterait deux races

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L'humanité abriterait deux races bien

distinctes

Serait-il possible que la race humaine soit, en réalité, fondamentalement scindée en deux?

Serait-il concevable qu'au-delà des apparences physionomiques l'humanité abrite, en vérité, deux races humanoïdes bien distinctes?

L'idée qu'il y ait effectivement deux races différentes d'êtres humains peut surprendre car, bien entendu, ceci ne fait habituellement pas les manchettes. De plus, cette notion, à première vue, ne semble pas concorder directement avec nos expériences quotidiennes. Nous sommes accoutumés à penser en termes de physionomie : il y a des Asiatiques, des Blancs (caucasiens), des Noirs (négroïdes)... Nous y voyons donc, depuis toujours, plusieurs « races » fragmentant l'humanité en groupes identifiables. Les récentes poussées technologiques entourant le génome ont d'ailleurs tôt fait de catégoriser, dresser l'historique, ainsi qu'établir des tableaux de caractéristiques pour chacune de celles-ci.

Mais il existe une connaissance, parfois dissimulée dans certains enseignements dits « ésotériques » ou « occultes », selon laquelle l'être humain est, à la base, issu de deux races bien distinctes. Cette réalité, bien que peu connue, est étudiée et analysée par certains, et ce, dans différents domaines tels que la politique, la sociologie et la psychologie, et ils en sont tous venus plus ou moins à la même réalisation : il y a certains humains qui ne sont pas vraiment... « humains »!

Mais alors, qu'est-ce qu'un humain? Qu'est-ce qui définit l'humanité d'un être?

Voici ce que l'on peut trouver dans le dictionnaire :

Humain, adj. : Qui est sensible à ce que peut ressentir son prochain.

Synonymes d'humain : Charitable - altruiste, bon, charitable, compatissant, fraternel, généreux, humanitaire, qui a bon cœur.

Humanité, n.f. : 1) Bienveillance ou compassion pour les malheurs d'autrui. (Traiter quelqu'un avec humanité). 2) Caractère d'une personne dont la nature humaine est très manifeste.

Synonymes d'humanité : Altruisme - aide, allocentrisme, altruisme, amour (d'autrui), assistance, bénévolat, bienveillance, bonté, charité, compassion, dévouement, don de soi, empathie, entraide, extraversion, fraternité, générosité, gentillesse, pitié, sensibilité, serviabilité, solidarité, sollicitude. Sensibilité - affectivité, âme, attendrissement, cœur, compassion, émotivité, empathie, pitié,

De la Société L’humanité abriterait deux races

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romantisme, sensibilité, sentiment, sentimentalité, sympathie, tendresse, vulnérabilité.

En bref, ce sont les émotions qui caractérisent notre race : la faculté de ressentir de l'empathie, de l'amour pour son voisin, son prochain, l'aptitude à la bonté, à la sensibilité, aux sentiments d'entraide, de fraternité, de solidarité, etc., la capacité de la considération externe, de se « mettre à la place » d'un autre (qu'il soit humanoïde ou non) et de guider ainsi nos actions (qui ont immanquablement des répercussions) qui nous distinguent.

Naturellement, nous avons tous la sincère conviction que tous les êtres humains ont cette prédisposition particulière. Nous croyons tous, à quelque niveau que ce soit, que tous les hommes et toutes les femmes sur cette planète possèdent cette tendance à la bonté, que tous ressentent les émotions caractéristiques de notre quotidien : amour, peine, joie, honte, regret, amitié, etc. La plupart d'entre nous sont même convaincus, peu importe les actions commises et les paroles dites par certains individus, qu'ils « ne sont qu'humains, après tout ». Que ce soit G.W. Bush, Hitler ou Jack l'Éventreur, nous sommes persuadés qu'il y a en eux un « enfant blessé » ou simplement qu'ils ont une carence affective quelconque ou qu'ils ont besoin d'une aide psychologique.

Nous le croyons, car nous faisons de la projection.

Pourtant, certains « criminels » nous paraissent tellement « inhumains » que nous avons de la difficulté à concevoir le comment et le pourquoi de leurs actions. Et si, après tout, ils étaient réellement « inhumains »? S'il existait un type d'humanoïde qui ne soit pas doté d'émotions?

Boris Mouravieff, auteur de Gnosis, traite ainsi de cette réalité, dans la terminologie particulière des enseignements de la Tradition :

Dans le premier tome de Gnosis, nous avons déjà fait référence plusieurs fois à la coexistence de deux races essentiellement différentes : l'une constituée d'Hommes, et l'autre d'Anthropoïdes.

[...]

Les Écritures Saintes contiennent plus d'une référence au sujet de la coexistence sur notre planète de ces deux humanités, qui sont maintenant de forme similaire mais d'essence différente.

[...]

L'ivraie humaine, les êtres de la race anthropoïde, sont les descendants de l'humanité pré-adamique. La principale différence entre l'homme pré-adamique contemporain et l'homme adamique –une différence qui n'est pas perçue par les sens – est que le premier ne possède pas les centres supérieurs développés [la conscience émotionnelle] qui existent chez le second et qui, bien que déconnectés de sa conscience ordinaire depuis la Chute [l'Événement marquant l'arrivée de la race d'hommes], lui offrent cependant une possibilité réelle d'évolution ésotérique [d'éveil]. Mis à part cela, les deux races sont similaires : elles possèdent les mêmes centres inférieurs [la

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conscience matérielle /matérialiste], la même structure de la Personnalité et le même corps physique, bien que la plupart du temps cela soit plus prononcé chez l'homme pré-adamique que chez l'homme adamique.[1

De plus, cette structure de la personnalité fonctionne dans toutes les situations théoriques d'une manière apparemment identique à celle d'une personnalité dotée d'un fonctionnement normal et sain.

]

Une race, littéralement, dont la physionomie est la même, mais à laquelle il manquerait totalement la faculté émotionnelle?

La majorité d'entre nous argumenterait qu'il est impossible qu'il en soit ainsi sans que nous nous en apercevions. En effet, un être humain n'ayant aucune émotion ne ressemblerait-il pas à un robot : sans intonation dans la voix, sans expression faciale et sans langage corporel?

Cette conclusion hâtive tend à oublier un fait pourtant bien connu : l'énorme faculté mimétique des êtres humains. En effet, nos connaissances à ce sujet nous démontrent que, bien au contraire, ces personnes sont des plus « normales » et qu'il nous est pratiquement impossible de les reconnaître.

Ce savoir ancien refait surface – de plus en plus – dans divers domaines et sous diverses appellations telles que : psychopathie, sociopathie, pathocratie, etc. Évidemment, la première image que nous avons du psychopathe est celle qui se limite au tueur en série, au détraqué dément assoiffé de sang, mais cette notion est très pernicieuse car elle est, dans la majorité des cas, totalement fausse puisque ce n’est que dans un très faible pourcentage que les psychopathes deviennent manifestement ces grands criminels. En effet, le psychopathe standard a tout de l'humain ordinaire : il rit, il pleure, il a un(e) conjoint(e), des enfants, un emploi et paie habituellement ses taxes! Comme le dit Mouravieff, il y a une « différence qui n'est pas perçue par les sens ».

H. Cleckley, dans son ouvrage Le masque de santé mentale, en dit ceci :

L'observateur est confronté à un masque convaincant de bonne santé mentale. Toutes les caractéristiques extérieures de ce masque sont parfaites. Il ne peut être enlevé ou pénétré par l'effet de questions dirigées vers des niveaux de personnalité plus profonds.

[…]

Les processus mentaux conservent leur normalité lors des enquêtes psychiatriques et des tests techniques conçus pour mettre en évidence la preuve pas toujours claire d'un dérangement.

L'examen ne révèle pas seulement un masque ordinaire à deux dimensions mais aussi ce qui semble être l'image structurelle solide et substantielle d'une personnalité saine et rationnelle.

[…]

[1] Boris Mouravieff, Gnosis, tome 3, Praxis, p. 107-108.

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[…]

En outre, l'observateur reconnaît les expressions verbales et faciales, les tons de la voix, et tous les autres signes que nous avons coutume de considérer comme manifestant la conviction, l'émotion et la conduite d'une vie normale telle que nous la connaissons nous-mêmes et la supposons chez les autres.

Toutes les évaluations émotionnelles et les jugements de valeur sont sains et appropriés quand le psychopathe est testé lors d'examens oraux.

C'est seulement très lentement et à la suite d'un processus complexe d'estimation ou de jugement basé sur une multitude de petites impressions que nous finissons par être convaincus qu'en dépit de ces processus rationnels inaltérés, de ces manifestations émotionnelles normales et de leur déroulement cohérent dans toutes les situations, nous avons affaire ici, non pas à un homme complet, mais à ce qui pourrait être un automate subtilement agencé pouvant imiter à la perfection la personnalité humaine.

Cet appareillage psychique à la mécanique bien huilée reproduit de façon cohérente, non seulement des raisonnements humains convaincants, mais simule également de manière appropriée les émotions humaines classiques en réponse à la presque totalité des divers stimuli de la vie.

Cette réplique d'un homme complet et normal est tellement parfaite qu'aucune personne l'examinant en milieu clinique ne peut indiquer en termes scientifiques ou objectifs pourquoi ou en quoi cet homme n'est pas réel.

Et pourtant nous finissons par savoir ou par avoir la sensation de savoir que la notion de réalité, en tant qu'expérience pleine et saine de la vie, est ici absente.[2

[2] Cleckley, H., The Mask of Sanity, Mosby, 1941, 1982.

]

En effet, par expérience, les psychopathes sont des êtres, à première vue, attachants, sympathiques et souvent très humoristiques. Ce sont aussi régulièrement des gens qui nous semblent en pleine possession de leurs moyens, confiants et « en contrôle de la situation ». D'ailleurs, il n'est pas rare de les envier pour ces dernières caractéristiques. Nous verrons plus tard pourquoi, en réalité, ils sont si sûrs d'eux.

Mais comment expliquer alors qu'un être sans conscience émotionnelle puisse être attachant, aimable et agréable? Regardons à nouveau ce que H. Cleckley en dit :

…nous avons affaire ici, non pas à un homme complet, mais à ce qui pourrait être un automate subtilement agencé pouvant imiter à la perfection la personnalité humaine.

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Afin de tenter de comprendre les raisons sous-jacentes d'un tel mimétisme (expressions de regret, d'amour, de tristesse, etc.) alors qu'il n'y a aucun réel sentiment derrière les agissements des psychopathes, il faut considérer un aspect important de cette « race » : leur nombre. Selon Andrew M. Lobaczewski (auteur de Ponérologie Politique : une Science sur la Nature du Mal adaptée à des Buts Politiques), seulement 6% de la population est de nature psychopathique, c'est-à-dire sans « humanité ». Ce chiffre – variant d'une étude et d'un auteur à l'autre – représente une réalité clé qui régit le fonctionnement des psychopathes : ils sont minoritaires, très minoritaires. Pourquoi alors réellement s'en soucier puisqu'ils sont en si petit nombre? Parce que les implications sous-jacentes d'un tel type d'humain dans nos sociétés sont hautement importantes et ceci nous concerne tous. Comme le dit Mouravieff, dans Gnosis :

À partir de là, la coexistence de ces deux types d'humains et la compétition qui en fut le résultat devinrent la norme. [...] Nous pouvons constater qu'au cours des siècles, et même encore à notre époque, les hommes adamiques, dans leur condition postérieure à la chute, ont été et sont encore généralement dans une position inférieure à celle des hommes pré-adamiques [les psychopathes].

Pourquoi en serait-il ainsi, alors que l'humain, qui possède une conscience morale, une conscience émotionnelle, est largement majoritaire? Voici comment Martha Stout, auteure de The sociopath next door, nous amène à y réfléchir :

Imaginez – si vous pouvez – ne pas avoir de conscience, pas du tout, aucun sentiment de culpabilité ou de remords peu importe ce que vous faites, aucun sens de limitation, d'attention pour le bien-être des étrangers, des amis, ou même des membres de la famille. Imaginez aucune lutte avec la honte, pas une seule dans toute votre vie, peu importe quel genre d'action égoïste, paresseuse, nuisible ou immorale vous aviez fait.

Et feignez que le concept de responsabilité vous soit inconnu, sauf comme un fardeau que les autres semblent accepter sans se poser de questions, comme des imbéciles crédules.

Ajoutez maintenant à cette fantaisie étrange la capacité de cacher aux autres que votre conformation psychologique diffère radicalement de la leur. Puisque chacun suppose simplement que la conscience est universelle parmi les gens, cacher le fait d'être sans conscience vous est presque facile.

Vous ne vous retenez pas de vos désirs par la culpabilité ou la honte et vous n'êtes jamais confronté par d'autres pour votre sang-froid. L'eau glacée dans vos veines est si bizarre, si complètement en dehors de leur expérience personnelle, qu'ils devinent même rarement votre condition.

Autrement dit, vous êtes complètement sans contraintes internes et votre souveraine liberté de faire comme il vous plaît, sans tourments de conscience, est fort à propos invisible au monde.

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Vous pouvez faire tout, et même votre étrange avantage sur la majorité des gens, qui sont tenus en ligne par leur propre conscience, restera très probablement non découvert.

Comment vivrez-vous votre vie?

Que ferez-vous avec votre avantage énorme et secret et avec le handicap correspondant des autres gens (la conscience)?[3

À petite échelle, que ce soit dans la cellule familiale ou dans le voisinage, il ne pourrait s'agir que d'être vigilant face à ce type d'individu, sans plus, mais cette réalité est tout simplement inconnue de la majorité d'entre nous et, de ce fait, nous avons envers tous les

]

En effet, que ferions-nous? Pour répondre à cette question et comprendre un peu plus en profondeur le monde des psychopathes, il faut remonter à leur naissance. Imaginons que 6 enfants sur 100 viennent au monde ainsi : sans conscience émotionnelle, sans capacité de remords, de compassion et de regret.

Peu de temps leur sera nécessaire avant de se rendre compte qu'ils sont différents. Ils ne comprendront pas – car ils n'en ont pas la possibilité, ni les mécanismes internes – les raisons qui poussent les gens à des comportements « étranges » tels que la honte et la culpabilité, mais ils comprendront rapidement que s'ils veulent « survivre » dans cet environnement incompréhensible (où ils sont minoritaires), ils se doivent de cacher leur différence, ils se doivent de « jouer le jeu » par imitation afin de ne pas être identifiés comme « différents ». Ainsi, en très peu de temps ils sauront 1) se reconnaître entre eux et se regrouper, et 2) duper habilement (avec de fausses réactions émotionnelles) leur entourage. Qui plus est, les « fardeaux inutiles » de la majorité (honte, regret, compassion, etc.) deviendront rapidement pour eux un terrain de jeu, une caractéristique « amusante » avec laquelle ils peuvent se jouer astucieusement de nous. Avec le temps, ce qui n'était qu'un simple jeu afin d'obtenir certains avantages deviendra un art, littéralement une façon de vivre. Ces êtres deviendront des manipulateurs hors pair, des menteurs chevronnés pour qui les arnaques les plus subtiles n'auront aucun secret. Abus de confiance, duperies, chantage émotionnel, impostures et escroqueries seront pour eux, littéralement, un art de vivre.

Cette façon d'être ne fera que croître et se raffiner avec les années, au fur et à mesure que leur maturité intellectuelle grandira. Ainsi, il en résultera des êtres dont la position, à l'intérieur de leur classe sociale, sera issue de cette mécanique d'imposture et de chantage subtil. Ils n'auront pas gravi les échelons par dévouement honnête, mais bien par tricherie et manipulation.

N'ayant aucune conscience émotionnelle, la vie spirituelle n'a pour eux aucune signification. Bien que certains utilisent pleinement la naïveté des autres pour devenir des gourous et autres types de charlatans, ce n'est que l'aspect matériel qu'ils percevront en toutes choses. L'incompréhensible compassion des gens se transformera pour eux, s'ils savent bien l'utiliser (et ils le savent!), en un avantage matériel, qu'il soit sous forme de sommes d'argent, de position de pouvoir, de célébrité ou tout simplement d'une voiture de luxe.

[3] Stout, Martha, The Sociopath Next Door, Broadway, 2005.

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gens que nous connaissons l'intime conviction qu'ils sont « humains ». Cette situation prend une inquiétante dimension lorsque nous devons admettre qu'il y aura donc plus ou moins 6% de psychopathes dans toutes les classes de la société et, étant donné leur nature, qu’ils seront en pourcentage probablement plus élevé dans des milieux d'influence et de pouvoir tels que la médecine conventionnelle, les établissements d'enseignement, la haute direction des institutions financières et des multinationales, ainsi que – à notre grand malheur – les systèmes juridiques, les forces de l'ordre et les gouvernements. Ne perdons pas de vue que cette situation existe depuis des temps immémoriaux et pourrait bien être à la source de tout le concept de la lutte entre le « bien et le mal ».

Des manipulateurs de premier ordre, connaissant toutes nos faiblesses et les utilisant de façon quotidienne pour atteindre leurs buts matérialistes et se reconnaissant entre eux dès l'enfance : n'y aurait-il pas lieu de parler d'« élite »? Non pas de race supérieure, mais bien de race dominante et contrôlante?

La haute incidence de la sociopathie dans la société humaine a un effet profond sur le reste d'entre nous qui devons, aussi, vivre sur cette planète, même ceux de nous qui n'avons pas été cliniquement traumatisés. Les individus qui constituent ces 4 pour cent drainent nos relations, nos comptes bancaires, nos accomplissements, notre respect de soi, notre paix même sur Terre.[ 4

Selon Lobaczewski[

]

Nous n'avons qu'à réfléchir à l'état actuel de la société nord-américaine, dont l'influence envahissante a tendance à infecter tout le reste de la planète : une société basée sur le plaisir que procurent les biens matériels, sur une consommation à outrance, sur la performance et l'accomplissement matériel, dont la valeur de chaque individu est estimable en $ et pour qui les coutumes étrangères doivent être remodelées et façonnées à leur image. Nous n'avons qu'à observer les grands courants de ce monde pour nous rendre compte qu'il y a quelque chose qui cloche : la mondialisation écrasante, le commerce sauvage et la pauvreté qui s'ensuit, l'importance démesurée de l'apparence du corps au détriment d'une beauté et d'une profondeur intérieures, la dépendance aux biens matériels et aux services de l'État, les sommes phénoménales mises dans des recherches telles que les méthodes de contrôle des masses, l'industrie des armes, l'industrie pharmaceutique issue d'une médecine devenue uniquement mécanique, etc. Tout cela nous fait comprendre que quelque chose ne tourne pas rond avec ladite race « humaine ». Lorsque nous voyons un reportage couvrant une catastrophe naturelle et qu'on nous annonce que « les dégâts matériels s'élèvent à plusieurs millions ou milliards de dollars », il y a de quoi se demander où est l'humain là-dedans. D'ailleurs, où est-il?

5

[4] Stout, Martha, The Sociopath Next Door, Broadway, 2005. [5] Lobaczewski, Andrew M., La ponérologie politique : Science de la nature du mal servant des buts politiques, Les éditions Pilule Rouge, 2006.

], cette affection de l'âme – si nous pouvons le dire ainsi – qu'est la psychopathie est contagieuse. Le manque total de conscience émotionnelle chez certains se propage, tels une maladie ou un virus, aux personnes qui sont directement en contact avec ce type d'individu. C'est par un processus de déshumanisation graduelle que les personnes qui côtoient des psychopathes sont lentement « assimilées » à leur mode de pensée matérialiste et sans égard pour autrui. Toujours selon Lobaczewski, environ 12%

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de la population deviennent ainsi des « psychopathes par contagion ». Lorsque trop longtemps soumis à des influences déshumanisantes, surtout dès le jeune âge, c'est plus d'un dixième de la population qui perd ainsi son « humanité ». Ce sont des psychopathes sociaux par opposition aux psychopathes authentiques. Dans la plupart des cas, cette régression est irréversible. (Nous retrouvons d'ailleurs plusieurs mentions à ce sujet – la croissance de l'âme – dans les Enseignements Traditionnels.)

Il en résulte donc, socialement, une « élite » matérialiste, sans âme et sans conscience émotionnelle dont une partie significative se retrouve dans des positions de pouvoir. Il va sans dire que, peu à peu, la société se moulera à leur vision des choses, car par tromperies, duperies et tricheries ils parviendront à nous convaincre du bien-fondé de leur perception du monde. Puisque l'immatériel, la sentimentalité et l'aptitude pour l'intangible ne font pas partie de leurs facultés cognitives, ils ont une propension marquée pour l'ordre et le contrôle concret, palpable et matériel. Ainsi naissent des concepts tels que le besoin d'imposer l'ordre, d'implanter une forme de légalité, etc., puisque leurs actions ne sont nullement basées sur une compréhension émotionnelle des relations interpersonnelles, mais bien uniquement sur des avantages d'ordre matériel. Pour ne parler que d'un exemple, pensons à tout l'aspect juridique, avec ses lois, ses interdictions et ses sanctions, qui prend indéniablement racine dans une mentalité qui, à la base, n'est pas « humaniste ». Les accusés seront sentenciés selon des règles préétablies, des normes légales et des codes de conduites bien déterminés et non selon un réel jugement d'« humain à humain ».

En conclusion, lorsque nous prenons un peu de recul, avec ces nouvelles données en main, il devient évident que le processus de déshumanisation sociale de la race « humaine » va bon train et que ceci remonte très loin dans notre Histoire. Mais sans saisir cette notion essentielle qu'est la division des humains en deux races bien distinctes, il est impossible d'avoir un regard juste sur les raisons sous-jacentes à tous les problèmes sociaux croissants que nos sociétés connaissent présentement. Cette réalité met en lumière un aspect fondamental de la dynamique en place sur notre planète et nous permet d'y jeter un regard nouveau et plus éclairé.

Les incidences de la psychopathie – de l'« autre race » – sont énormes et extrêmement complexes, et elles dépassent largement la portée de cet article qui ne se veut que le point de départ d'une réflexion et d'une recherche plus approfondies. Nombreux ouvrages sont disponibles sur le sujet et il est d'une importance capitale de prendre davantage conscience des implications de cette réalité qui nous affecte tous.

La présence ou l'absence de conscience est une division humaine profonde, probablement plus significative que l'intelligence, la race, ou même le sexe.

Ce qui distingue tous ces gens du reste d'entre nous est un trou tout à fait vide dans le psychisme, où il devrait y avoir la plus développée de toutes les fonctions d'humanisation.[6

[6] Stout, Martha, The Sociopath Next Door, Broadway, 2005.

]

De la Société L’humanité abriterait deux races

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Pour aller plus loin…

Deux autres textes hautement pertinents sur le sujet sont disponibles dans la section « Compléments » : « Sommes-nous gouvernés par des psychopathes dangereux? » (entrevue de Silvia Cattori avec Laura Knight-Jadczyk et Henry See) et « Treize règles à suivre lorsque nous avons affaire à des psychopathes » (traduction libre d’un texte de Martha Stout).

Autres ouvrages recommandés :

Andrew M. Lobaczewski, La ponérologie politique : Science de la nature du mal servant des buts politiques :

Livres en français :

http://pilulerouge.com/94-ponerology

Paul Babiak et Robert D. Hare, Snakes in Suits :

Livre en anglais:

H. Cleckley, The Mask of sanity, Mosby, 1941, 1982.

Martha Stout, The Sociopath Next Door, Broadway, 2005.

http://snakesinsuits.com/

Recherches et articles de Quantum Future

http://www.quantumfuture.net/fr/psychopathe_fr.htm

:

http://www.quantumfuture.net/fr/innerpsycho-fr.htm

http://www.quantumfuture.net/fr/article-lkj-ponerologie01.htm

http://www.quantumfuture.net/fr/organicportals1_fr.htm

http://www.quantumfuture.net/fr/organicportals2_fr.htm

Autres sites (anglais)

http://www.Hare.org

:

http://www.PsychopathySociety.org

Documentaire vidéo en relation avec cette réalité

La Corporation (disponible dans la majorité des clubs vidéo).

:

De la Société Penser avec un marteau

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Penser avec un marteau

Suite aux importantes implications que mettent en lumière les thèmes abordés jusqu’à présent dans cet ouvrage, il devient de plus en plus impératif que nous réussissions à déloger de notre psyché certains des mensonges auxquels nous avons cru depuis notre tendre enfance. À commencer par le fait 1) que notre société contemporaine est la plus « évoluée » qui n’ait jamais existé de toute l’histoire et 2) que les dirigeants et systèmes de gouvernance actuels ont notre bonheur, notre santé et notre sécurité à cœur.

Parfois, regarder la réalité extérieure dans le blanc des yeux et arriver à la percevoir telle qu’elle est reviennent à « penser avec un marteau », c’est-à-dire qu’il est souvent très difficile d’enfoncer le clou de la vérité dans une psyché densifiée de fausses croyances. Prenons l’exemple des systèmes de santé des pays dits civilisés : la croyance populaire veut que tout soit en place pour notre bien et que les technologies les plus avancées soient au service de la santé de la population. Par contre, si l’on regarde objectivement comment les choses se passent, la réalité devient tout autre : les compagnies pharmaceutiques sont des multinationales pour qui, comme toutes entreprises d’envergure, le profit est la raison dominante d’exister. C’est la logique même. Mais au-delà du profit, c’est la croissance d’une entreprise qui en détermine la viabilité. Sans croissance, pas d’actionnaires et donc pas de capital pour en assurer le bon fonctionnement. Alors, pour qu’une compagnie conserve sa croissance, il faut élargir le marché, c’est-à-dire trouver plus de clients. Par contre, nous ne parlons pas ici de chaussures ni de shampoing, mais bien de médicaments pour « guérir ». Une problématique devient donc évidente : si les gens sont guéris par le médicament, la demande ira en diminuant, ce qui est exactement l’opposé de ce qui est recherché. Donc, logiquement parlant, il faut qu’il y ait soit plus de gens malades, soit que la guérison issue du médicament ne soit que temporaire. Et encore là, il n’y aurait pas de croissance, mais seulement une stabilité.

Les conséquences d’un tel état des choses sont pourtant simples, mais il est difficile pour la plupart d’entre nous d’en arriver à ce réel constat : il n’existe pas de business de la santé, mais seulement un business de la maladie.

Société « évoluée » et dirigeants qui veulent notre bien? Prenons le temps de « réfléchir avec un marteau » et de dégager notre système de croyances de ce qui n’est pas reflété par l’observation et l’analyse logique. Y aurait-il autant d’exploitation des pauvres et de pillages systématiques des ressources de la Terre si les actions des « dirigeants » étaient réellement pour notre bien? Est-ce qu’un système comme que le système de « santé » tel que nous le connaissons demeurerait en place si le bien des populations en était le réel but?

J’entends le bruit d’un martèlement au loin… et il se rapproche.

NOTE : Pour acquérir une arme redoutable contre le « business de la maladie », lire l’article « Argent colloïdal » de la section « Ajouts ».

De la Société Des conspirations? Ben voyons!

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Des conspirations? Ben voyons!

Conspiration : n.f. 1) Projet concerté secrètement entre plusieurs individus contre une personne, une institution, un gouvernement. 2) Entente dirigée contre quelqu’un ou quelque chose.

Secret : adj. 1) Qui n'est connu que d'un nombre limité de personnes; qui est ou doit être caché des autres, du public.

Secret : n.m. 1) Ensemble de connaissances, d'informations qui doivent être réservées à quelques-uns et que le détenteur ne doit pas révéler.

Le terme « conspirationniste » sert depuis longtemps à ridiculiser tout propos jugé inadéquat ou provocateur à l'égard des structures gouvernementales en place. On parle de « théories de conspiration » afin d'insidieusement appliquer une étiquette péjorative à toute réflexion qui irait à l'encontre de la « pensée officielle », celle qui veut que nos gouvernements aient à cœur le bien-être de leurs populations respectives. L'histoire ne fournit-elle pas nombre d'exemples prouvant le contraire?

Que nous parlions de la fluoration de l'eau en d'autres termes que « pour la prévention des caries », que nous parlions des « chemtrails », d'un « nouvel ordre mondial », des diverses méthodes de contrôle mental développées à ce jour, ou tout simplement des coups d'État, l'étiquette « conspirationniste » est sur toutes les lèvres, et le ridicule, à portée de main.

Et pourtant! Tous les systèmes présents de gouvernement, les établissements militaires, les services secrets et les corporations sont fondés sur le concept même de suppression de l'information (le secret), le fameux « Need-to-know basis » militaire. Toute hiérarchie, même corporative, est donc, par sa propre nature, « conspirationnelle ».

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« ‘Conspiration’, dans ce sens clé, est un style de vie autour du globe », écrit l’Étatsunien Richard M.Dolan dont voici un extrait de son livre National Security State (2002) :

À l'intérieur des appareils militaires et du renseignement mondiaux, cette tendance [à opérer en secret] est magnifiée à l'extrême. Durant les années 1940, […] l'armée et ses scientifiques développèrent les armes les plus terribles du monde en complet secret…

[…]

Quiconque a vécu dans une société répressive sait que la manipulation officielle de la vérité arrive quotidiennement. Mais les sociétés ont leurs majorités et leurs minorités. À toutes les époques et partout, ce sont les minorités qui règnent et les minorités qui exercent une influence dominante sur ce que nous pouvons appeler la culture officielle. Toutes les élites prennent soin de manipuler l'information publique pour maintenir les structures de pouvoir existantes. C'est un jeu ancien.

L'Amérique est nominalement une république et une société libre, mais en réalité un empire et une oligarchie, vaguement au courant de sa propre oppression, à l'intérieur et à l'extérieur.

[…]

Presque tout ce qui a été significatif et entrepris par la communauté militaire et du renseignement américaine dans le demi-siècle dernier s'est passé en secret. L'entreprise pour construire une arme atomique, mieux connue comme le Projet Manhattan, reste le grand modèle pour toutes les activités subséquentes. Pendant plus de deux années, pas un seul membre du Congrès n'était au courant bien que son coût final excéda deux milliards de dollars.

Durant et après la Seconde Guerre Mondiale, d'autres projets importants, tels que le développement d'armes bactériologiques, l'importation des scientifiques nazis, les expériences de contrôle mental terminal, l'interception à l'échelle nationale du courrier et des transmissions par câble d'une populace qui ne sait rien, l'infiltration des médias et des universités, des coups d'État secrets, des guerres secrètes, et des assassinats, tous eurent lieu bien retirés non seulement du public américain, mais de la plupart des membres du Congrès et de quelques présidents. En effet, plusieurs des agences de renseignement les plus puissantes étaient elles-mêmes établies en secret, inconnues du public ou du Congrès pendant nombre d'années.

Bien entendu, et j'en conviens amplement, tout ce qui se passe en ce monde n'est pas nécessairement une conspiration. La paranoïa poussée à l'extrême, comme toute chose immodérée, ne mène nulle part. Nombre de gens tombent dans ce panneau. Seulement, il

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faut se rendre à l'évidence : les structures établies, dans tout modèle hiérarchique, laissent largement place à la conspiration, la suppression et la manipulation de l'information.

Alors, avant de rejeter du revers de la main des idées, des hypothèses et des points de vue simplement parce que l'étiquette « conspiration » y est rattachée, parce qu'elles sont dites « conspirationnistes » ou « conspirationnelles », il serait bien de se remémorer les mots de Dolan : « ‘Conspiration’ dans ce sens clé, est un style de vie autour du globe ».

De la Société Des complots, en bref

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Des complots, en bref

Les machinations, dont nous sommes les proies, constituent une incontournable exploration dans le chemin qui mène à la vérité car elles demandent à ce que nous réajustions nos convictions personnelles vis-à-vis la réalité dans laquelle nous vivons. C’est la raison pour laquelle je fais ici cette brève exploration, bien que mon but premier ne soit pas la divulgation de complots – un nombre sans cesse grandissant d’acteurs dans ce domaine agissent en ce sens et font un excellent travail.

Je serai donc très succinct dans mon approche et ne m’étendrai ni en long, ni en large sur le sujet, et ne couvrirai rapidement que trois exemples.

Partons simplement du fait que, si la conspiration, dans ce sens clé, est un style de vie autour du globe, nous devrions être en mesure de le voir. Et je ne parle pas ici d’un fastidieux travail de recherche nécessitant de nombreuses lectures, entrevues et dépouillement d’archives nationales, mais bien tout simplement d’une observation visuelle objective. Autrement dit, voir ce qui est plutôt que ce qu’on nous dicte de voir.

Exemple #1 : Un avion invisible

Il y a, sur la photo suivante, un Boeing 757. Le voyez-vous? Il est pourtant là, quelque part entre le gazon intact et la bâtisse endommagée. Regardez bien.

Vous ne le voyez toujours pas? Pourtant, il mesure 47 mètres de longueur par 38 d’envergure et 13 de hauteur, et il pèse plus de 60 tonnes : vous devriez le voir. Peut-être ai-je oublié de mentionner qu’il s’est écrasé dans l’immeuble. Ça vous aide à le localiser? Si vous ne le voyez toujours pas, peut-être êtes-vous atteint du « gros bon sens », maladie rare de nos jours, mais qui se guérit, ne vous inquiétez pas. À coups de mensonges pseudoscientifiques médiatisés, il est possible de vous le faire voir : cet avion s’est

De la Société Des complots, en bref

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volatilisé sous la chaleur de l’impact, rapports d’experts à l’appui. Comme vous n’êtes pas expert, vous n’y connaissez rien : il y a bel et bien, ici, un avion désintégré.

Maintenant, vous le voyez?

Bien sûr, c’est le Boeing 757 qui s’est écrasé sur le Pentagone cette fameuse journée du 11 septembre 2001. Bien qu’il n’y ait aucun avion, ni débris d’avion visibles, la majorité des gens voient ici un Boeing 757 sublimé…

Exemple #2 : Ciel dégagé, 28 degrés et généralement ensoleillé

Voici une photo du ciel de Montréal par une belle journée de l’été 2008. Comme dans toutes grandes villes, ce n’est qu’un bout de bleu entre deux édifices : pas vraiment d’horizon, pas beaucoup d’oiseaux, mais surtout presque personne pour y voir la grande déchirure blanche.

La majorité des gens, branchée à leur iPod, ne regarde que le sol devant eux, comme pour être certains de ne pas trébucher dans le fil de leurs écouteurs. Ceux qui lèvent un peu les yeux, c'est pour mieux les fixer sur leur téléphone portable avec lequel ils s'affairent frénétiquement. Et comme d'habitude, personne ne remarque la cicatrice du ciel. C’est tout comme si cette grande traînée blanche était normale, comme si le ciel avait toujours été ainsi…

Une grande traînée blanche – laissée par un avion – courant d’un horizon à l’autre, qui s’étend graduellement et finit par couvrir le ciel d’un épais voile… est un phénomène qui n’est même pas perçu par la majorité des gens. Le canal météo parle alors de « ciel voilé » et il n’y a plus rien à y voir (littéralement et symboliquement).

De la Société Des complots, en bref

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Ne serait-il pas facile, dans un tel cas, d’épandre, disons, je ne sais pas moi… des produits chimiques?

Chemtrails est le nom de cette réalité et le discernement, ce qui nous permet d’en prendre conscience.

Exemple #3 : Un hélicoptère ou un avion?

Voici deux photos prises en 1990, le 15 juin et le 4 avril respectivement, dans le ciel de la région wallonne en Belgique. Il y a eu beaucoup de controverses relativement à leur authenticité, mais elles n’ont finalement jamais pu être prouvées fausses, truquées ou altérées de quelque manière que ce soit. Elles sont authentiques. Qu’y voyez-vous? Un hélicoptère noir de l’armée ou un avion?

Si vous n’y voyez ni l’un ni l’autre, c’est probablement que vous n’avez toujours pas guéri votre contagieux « gros bon sens », car c’est bien ce que vous devriez officiellement voir selon les dernières hypothèses du CNEGU (http://cnegu.info) qui qualifie les observations de méprises complexes (sic) avec des hélicoptères et des avions. Ou peut-être souffrez-vous de personnalité encline à la fantaisie, comme le suggère le diplômé en sciences psychologiques Jean-Michel Abrassart?

Et attention à ce que vos yeux voient, car on ne fait pas que nous suggérer fortement ce que nous devrions voir, on pousse l’audace à ridiculiser, humilier et dévaloriser ceux qui ne voient pas ce qu’il est prescrit de voir. Le modèle sociopsychologique du phénomène ovni, fondé sur une méthode scientifique (sic), explique que la plupart des observations d'Objet volant non identifié ont une origine sociopsychologique.[1

[1]

]

Que ceux qui voient ce qui est se le tiennent donc pour dit : vous êtes victimes d’une hallucination, d’une hystérie ou d’une psychose collective. Oui, les mots sont lourds à porter. Mais, après tout, c’est la façon « politiquement correcte » qu’ont les détracteurs scientifiques de dire : « bande de tarés ».

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_sociopsychologique_du_ph%C3%A9nom%C3%A8ne_ovni, 21 octobre 2010.

De la Société Des complots, en bref

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En conclusion

Les incohérences flagrantes du genre – entre ce qu’on nous dit et ce que nos sens perçoivent – ne sont pas ce qui manque en ce bas monde où le réel pouvoir est la connaissance. Quiconque à lu Machiavel (ou même n’en a qu’entendu parler) sait de quoi il s’agit en réalité : conserver la majorité ignorante de la réalité et des agissements de la minorité par l’intemporel « du pain et des jeux ». Comme nous vivons à une époque où le divertissement est partout et le pain disponible en plusieurs saveurs, la vérité et les connaissances importantes ont tôt fait de devenir plus que secondaires : elles ne sont ni encouragées, ni facilement accessibles. Au contraire, l’endoctrinement social les aura rapidement ridiculisées et les filtres médiatiques les auront promptement censurées de leurs programmes. Et il faut se rendre à l’évidence : ces programmes de dissuasion et d’occultation sont si puissants qu’ils en arrivent à conditionner nos comportements à un point tel que nous ne questionnons ni même ne voyons ces grandes, longues et larges traînées dans le ciel… Ce n’est pas peu dire. Et nous avons toutes les raisons de croire que là ne s’arrête pas leur champ d’action. Si nous ne sommes pas attentifs et vigilants à ces tromperies et machinations, soyons assurés que celles-ci, en revanche, nous portent une attention toute particulière.

Et si nos sens en arrivent à percevoir ce qu’on attend de nous, imaginons ce qui en est de nos conceptions générales, de nos convictions et de tout notre système de croyances.

Sommes-nous convaincus que les vaccins sont bénéfiques même si, dès le départ, nous savons qu'ils contiennent la maladie? Pensons-nous que la puce sous-cutanée a été créée pour notre bien-être et notre sécurité? Croyons-nous aveuglément les médias lorsqu'ils nous disent qu'il y a pandémie mondiale même si le nombre de cas est ridicule? Sommes-nous persuadés que le fluor ajouté à l'eau des villes n'a d'influence que sur nos dents? Avons-nous le moindre soupçon que l'aluminium et le Téflon que nous utilisons pour la cuisson de nos aliments sont hautement toxiques? Pensons-nous que les guerres sont inévitables? Nous croyons-nous seuls dans l’Univers? Sommes-nous convaincus que notre civilisation est à son apogée et que plus nous reculons dans le temps, plus l’humain était primitif et barbare?

D’où nous vient notre système de croyances? Choisissons-nous méticuleusement et consciemment chaque élément de celui-ci, ou choisissons-nous paresseusement et simplement parmi les choix restreints véhiculés?

Voyons-nous ce qui est ou ce qu’on nous dit de voir?

http://www.defenselink.mil/news/Sep2001/200109114a_hr.jpg

Crédits des photos :

1) Département de la Défense, É.-U., .

2) Photo prise par moi-même, à Montréal, au mois d’août 2008.

3a) Photo prise par J.S Henrardi, le 15 juin 1990.

3b) Photo d’un certain M.P. dont les « droits d’auteur » ont été repris par je ne sais qui (la SOBEPS?).

De la Société Complots? Commençons par nous changer nous-mêmes

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Complots? Commençons par nous

changer nous-mêmes

Petite réflexion bien à propos, par François Nicolas, 8 novembre 2008, Rezé, Loire-inférieure

Quels que soient les lois, dirigeants, systèmes ou « complots », chaque homme est libre de ne faire que les actions qui lui semblent justes. Dénoncer tel ou tel groupe d’hommes sert surtout à se déresponsabiliser de nos lâchetés. De nos lâchetés quand nous préférons acheter une chemise fabriquée en Chine par une adolescente sous-payée plutôt que de porter un tee-shirt troué, nos lâchetés quand nous achetons du bœuf nourri avec des OGM cultivés dans des pays où, de ce fait, les paysans n’ont plus de terre pour se nourrir, nos lâchetés quand nous consommons, en France, 4 fois plus d’énergie que la planète ne peut en offrir et condamnons ainsi la majorité des

humains à vivre avec 1/10 de l’énergie disponible par humain…

Au lieu de toujours regarder en haut, au lieu de désigner des coupables, de vouloir changer les dirigeants, commençons par nous changer nous-mêmes.

Si nous arrêtons d’être les complices de notre système meurtrier, si nous acceptons de baisser radicalement nos niveaux de vie et arrêtons de piller les richesses de la planète, il n’y aura plus aucun « complot mondial » possible : le pouvoir de quelques centaines de milliers d’humains désignés « élite » est absolument insignifiant par rapport au pouvoir du milliard d’humains qui servent le système. « Ils » ne sont rien sans « nous ». Pire que ça, « ils » sont « nous » et « nous » sommes « eux ».

C’est à chacun de se changer lui-même, de vivre sans profiter inéquitablement des autres. À la seconde où nous n’achetons rien qui ne soit pas équitablement payé au producteur, à la seconde où nous ne cherchons plus à consommer plus que ce que la planète peut offrir à chacun, alors aucun « dirigeant mondial » n’aura plus de pouvoir que son pouvoir individuel…

Il n’y a pas de guerre sans soldats. Il n’y a pas de guerre sans ingénieurs pour concevoir les armes, sans ouvriers pour les fabriquer et sans commerciaux pour les vendre. Il n’y a pas de délocalisation sans consommateurs…

Pour changer le monde, commençons par nous changer nous-mêmes.

De la Société Vouloir refaire le monde

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Vouloir refaire le monde

Assis confortablement à la table du jardin, verre de vin à la main et en agréable compagnie, nous nous plaisons tous à « refaire le monde ». Nous aimons exposer les absurdités de la société, ses problèmes et ses enjeux, et nous prenons un malin plaisir à en repenser les fondations et à restructurer tout ce qui « ne va pas ». Ce faisant, lorsque nous nous penchons sur les raisons d'être d'un tel état de choses, la majorité d'entre nous en arrive rapidement à la conclusion que nous sommes

victimes de nos dirigeants, car ceux-ci nous manipulent, nous contrôlent via des techniques dignes de Machiavel, nous conditionnent par l'entremise des médias et ne font de nous qu'une main-d'œuvre bon marché sur leur échiquier économique. Nous ne nous gênons pas non plus pour clamer haut et fort que les religions de ce monde nous ont manipulés depuis la nuit des temps et que le système monétaire nous a corrompu l'esprit et a fait de nous d'avares matérialistes.

Certes, tout cela est vrai et lorsque nous en prenons réellement conscience, notre réaction est unanime et sans équivoque : nous voulons refaire le monde.

Puisqu'il est malade, nous voulons le guérir en éradiquant pauvreté et maladie, et puisqu'il est en désordre, nous désirons sincèrement le replacer adéquatement en mettant fin aux guerres et à l'avarice. C'est ainsi que, confortablement assis dans le jardin de notre résidence secondaire, nous remettons tout le système social en cause : chaque parcelle de sa constitution et chaque principe de sa fondation sont à revoir entièrement. Et si nous étions les élus et acteurs de ce système, s'ensuivraient discussions, réflexions, comités de sélection, votes et nouvelles lois, politiques et règlements plus « justes ».

Mais à bien y penser, puisque la dynamique de base demeurerait la même, il est fort à parier que rien ne changerait réellement. Il est simple de refaire ainsi le monde, dénonçant hypocritement son caractère matérialiste alors que nous sommes entourés de biens superflus, nous indignant devant sa mentalité perverse alors que nous jugeons sévèrement chacun de ses participants.

Mais nous ne nous demandons, après tout, pratiquement jamais s'il ne serait pas possible qu'une société, quelle qu'elle soit, ne soit pas à l'image de ses constituants de base, c'est-à-dire des êtres qui la composent. Il nous arrive rarement de nous rendre compte que la société dans laquelle nous vivons n'est qu'un miroir, et que l'image qu'elle nous renvoie n'est en réalité que notre propre image. En effet, comment une société, aussi malsaine et pernicieuse soit-elle, pourrait-elle être ainsi si chacun de nous, intérieurement (habituellement sans se l'avouer) n'étions pas ainsi? Et si toutes les faiblesses et perversions de la société actuelle n'étaient autres que le reflet, à plus grande échelle, de nos propres états d'âme, de notre propre façon d'être, de penser et d'agir?

De la Société Vouloir refaire le monde

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Il n'est certes pas agréable de nous imaginer aussi « dysfonctionnels » que le système égocentrique qui nous entoure, mais il faut nous rendre à l'évidence : si nous y vivons, si nous y participons, c'est que nous l'acceptons[1

Si le système est ainsi fait, c'est que nous sommes ainsi, tout simplement.

], d'une façon ou d'une autre, et l'alimentons de surcroît. Sans quoi, nous n'en ferions pas (ou plus) partie.

Il va donc sans dire que chacun de nous qui accepte de vivre selon les normes établies, qui accepte que « ce soit ainsi », continue alors, jour après jour, à prêter serment en quelque sorte, à signer ce contrat d'« union légale » avec ce système et en accepte la sentence inscrite au bas de celui-ci en caractères minuscules (sentence que nous ne connaissons d'ailleurs que rarement puisque nous prenons rarement le temps de la lire et d'y réfléchir).

La société est donc ainsi faite. Qu'on le veuille ou non, elle est constituée d'êtres endormis et inconscients : d'êtres indifférents à la sentence commune. Elle se compose d'esclaves qui se croient souverains tant et aussi longtemps qu'ils ne perdent pas trop au jeu qu'on leur impose. En somme, elle est faite d'êtres faibles qui refusent de prendre leurs responsabilités et préfèrent qu'on les dirige. Puisque nous refusons obstinément de prendre notre pouvoir personnel en main et d'ainsi diriger nos vies comme nous l'entendons, sans « pouvoir officiel » pour nous mener vers le « droit chemin », nous n'utilisons ni ne cultivons notre habileté à penser par nous-mêmes, mais préférons grandement accepter nonchalamment les consensus et les prêts-à-penser dans le confort et l'indifférence.

Et voilà que nous nous affairons à « changer le monde » dans le confort que celui-ci nous apporte et, surtout, à défaut d'entreprendre la difficile tâche de se remettre soi-même en cause. Effectivement, il est beaucoup plus facile de pointer du doigt les rouages inadéquats du système en place que de reconnaître les faiblesses en soi. Et le tout selon la fausse rhétorique que si le système change, notre vie changera. Mais notre façon d'être, dans l'état actuel des choses, continuera d'exiger un système qui nous prenne en charge, prenne soin de nous et aille même jusqu'à penser pour nous. Et c'est ainsi que, à coups de réunions, de décrets de lois et de signatures de contrats qui détermineront qui s'occupera de quoi, rien n'aura réellement changé, puisque nous désirons toujours que quelqu'un d'autre prenne la responsabilité à notre place.

Vers un changement de soi?

Il faut donc, encore une fois, se rendre à l'évidence : ce que nous devons changer, c'est nous-mêmes, car c'est la seule chose que nous pouvons changer. C'est seulement en refusant notre dynamique interne actuelle que nous pouvons y parvenir, car c'est uniquement en réalisant que le système présent utilise nos faiblesses pour réussir à être ce qu'il est, et qu'il est indispensable de nous défaire de celles-ci plutôt que du système lui-même.

Mais ce n'est pas chose aisée de laisser tomber ce que nous avons trop longtemps considéré comme « soi-même », notre personnalité, notre « identité », c'est-à-dire nos [1] Voir le texte J’accepte, de la section « Ajouts ».

De la Société Vouloir refaire le monde

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habitudes physiques, mentales et émotionnelles, notre confort et nos conceptions habituelles du monde. Tout cela n'est pas une mince tâche : tenter de modifier ne serait-ce que la plus petite de nos habitudes, de façon substantielle, semble parfois relever de l'impossible et s'avère normalement d'une difficulté déconcertante.

Mais comme si cela n'était pas déjà assez ardu, s'ajoute à cette difficulté initiale un autre élément de taille, celui de connaître réellement ce qu'est soi-même. Cela peut sembler sorti tout droit d'un biscuit de fortune existentialiste, mais nous définissons notre « soi-même » trop souvent et à tort comme étant l'ensemble de nos habitudes. Ne serions-nous en réalité que cela? Et si nous modifiions fondamentalement une ou plusieurs de nos habitudes (car nous le pouvons), cesserions-nous d'être nous-mêmes? Lorsque nous fermons les yeux et tentons de trouver cet espace intérieur, savons-nous réellement ce que nous sommes? Nous arrive-t-il de nous rendre compte que cet espace intérieur est indépendant de nos habitudes?

Le message des Enseignements Traditionnels est majoritairement axé sur la connaissance de soi. Si nous ne nous connaissons pas réellement, ou pire, croyons à tort nous connaître en fonction de nos habitudes, comment pouvons-nous réellement espérer changer la plus petite parcelle de ce monde en ne sachant même pas nous définir nous-mêmes et encore moins changer ce nous-mêmes d'un iota?

Et c'est ainsi que, verre de vin à la main à notre résidence secondaire et en agréable compagnie, nous nous vautrons dans cette gymnastique intellectuelle qui vise à exprimer notre ressentiment face à ce qui nous entoure, sans même nous rendre compte que chacun de nous crée cette société dans laquelle nous vivons, et ce, au même titre que chaque arbre participe à la création de la forêt dont il fait partie. Nous disons souvent que c'est « l'arbre qui cache la forêt », mais dans ce cas-ci c'est la forêt qui devient un prétexte pour ne pas voir l'arbre.

De l’Univers

En Terre Étrangère

De l’Univers – En Terre Étrangère Le ciel nous tombe sur la tête… depuis toujours!

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Le ciel nous tombe sur la tête…

depuis toujours!

Pluies rouges et neiges noires. Averses de grenouilles, de poissons et de serpents. Matières végétales, sang, chair et larves tombant du ciel. Pluies sans nuages. Averses de clous, de cailloux et de mâchefer. Déluges d'huîtres et d'escargots. Voilà quelques-uns des phénomènes étranges et palpables qui parsèment la réalité de notre planète.

Une averse de grenouilles a assombri le ciel et a jonché le sol sur une grande distance, lors d'une forte pluie sur la ville de Kansas au Missouri (Scientific American, 12 juillet 1873).

[…]

Le Times de Londres publie le 10 mars 1859 un commentaire du vicaire Griffith relativement à une chute de poissons : « Des toits de maisons en ont été jonchés ». Sa lettre raconte que les plus gros poissons mesuraient treize centimètres de long; pas une bête n'avait survécu. « La preuve de la chute est concluante, et on a même exhibé l'un des spécimens : un Gasterosteus leiurus » (Comptes rendus de la BAAS, 1859-158).

[…]

Dans la paroisse de Bramford Speke du comté de Devon, un grand nombre de vers noirs, longs de deux centimètres environ, sont tombés pendant une tempête de neige (Times de Londres, 14 avril 1837).[1

Chute de fourmis à Cambridge en Angleterre, durant l'été 1874, « certaines dépourvues d'ailes » (Scientific American, 30-193).

]

C'est avec une avide curiosité, un humour cynique et une vive intelligence que Charles Fort nous fait découvrir, à travers ses livres, Le livre des damnés et Lo!, le fruit de longues années de recherches passées à fouiller les catacombes des faits rejetés par la Science. Armé de dizaines de milliers de notes personnelles, de coupures de presse et d'articles issus de revues scientifiques, il nous confronte à une vérité taboue, à l'existence d'une réalité qui fait fi du statu quo : le ciel nous tombe sporadiquement sur la tête.

Matière comestible qui tombe du ciel, chutes abondantes de charbon et averses de fourmis, voilà qui ne fait habituellement pas les manchettes! Et pourtant...

[1] Fort, Charles, Le livre des damnés, Joey Cornu Éditeur, 2006.

De l’Univers – En Terre Étrangère Le ciel nous tombe sur la tête… depuis toujours!

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Considérable chute de fourmis à Nancy en France, le 21 juillet 1887, aussi « aptères pour la plupart » (Nature, 36-349). Chute de fourmis d'une espèce inconnue – énormes comme des guêpes – au Manitoba, en juin 1895 (Scientific American, 72-385).[2

En décembre 2002, c'est le village de Korona, en Grèce, qui a subi une pluie de poissons. En août 2000, c'est la ville de Great Yarmouth, dans la région du Norfolk en Angleterre qui a été victime d'une averse poissonnière. Avant ça, en 1989, un couple australien du Queensland affirme avoir ramassé 600 petites sardines dans le jardin après une ondée.[

]

Nombre d’entrefilets font mention d'étrangetés tombées du ciel, et ce, d'aussi loin qu'il nous est possible de retracer le phénomène dans la littérature. Mais bien entendu la Science, gardienne toute puissante du statu quo, a tôt fait d'exclure, de normaliser, de banaliser et de ridiculiser les données qui mettraient en danger sa précieuse « connaissance absolue ». Concernant les chutes inexpliquées d'incongruités, les explications classiques sont habituellement issues de l'un des deux raisonnements suivants : soit que l'incongruité « était là au départ » (ce qui revient à exclure et/ou ridiculiser les témoins oculaires), soit que l'incongruité fut « prise ici et déposée là » (l'explication usuelle des trombes de vent). Bien que puisse sembler logique, à première vue, l'explication des trombes de vents, celle-ci ne peut s'avérer adéquate que pour une infime partie du phénomène. Une analyse et une réflexion plus approfondies révèlent tout autre chose car, dans la majeure partie des cas, les pluies d'incongrus témoignent d'une précision étonnante. En effet, lorsqu'il y a averse de poissons, de grenouilles ou de serpents, il n'y a habituellement qu'une sorte d'incongrus à la fois : pas de branches, de mottes de terres, d'algues ou de tout autre élément qui pourrait indiquer qu'une trombe de vent soit passée par un lac ou un étang avoisinant. Une précision chirurgicale – en termes de sélection des entités à transporter d'ici à là – est à l'œuvre dans ces phénomènes. Lorsqu'il pleut des clous, il ne pleut pas de vis ou de boulons simultanément, uniquement des clous. Comme le dit Fort : « Le bon sens nous dit qu'une rafale de vent est tout sauf précise ».

En effet, une tornade ou une trombe ne possède pas les mécanismes requis afin de trier les espèces et de déposer en un même endroit (souvent clairement délimité) des milliers d'animaux d'une espèce précise, dont certaines sont inconnues de la localité, ou encore des espèces vivant en eau profonde. Le mécanisme transporteur, quelle que soit sa nature, n'affecte régulièrement qu'une seule espèce à la fois.

Loin de moi l'idée de développer une quelconque hypothèse ou « preuve » de la réelle cause de ces étranges averses qui ont parsemé, parsèment et continueront de parsemer notre planète, mais ces faits, même si nous continuons de les exclure ou de les « rationaliser » afin de satisfaire le contrat social de la Science, demeurent réels. Il n'y a qu'à faire quelques recherches pour se rendre compte de la régularité de ce genre de précipitations.

3

[2] Idem

]

[3] http://www.linternaute.com/junior/dossier/phenomenes-etranges/pluies-poissons.shtml

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- - -

Une mystérieuse neige jaune-orange est tombée en Sibérie (ats / 02 février 2007 02:55)

MOSCOU – De la neige jaune-orange est tombée mercredi sur plusieurs villages de Sibérie. [...] Des chutes de cette neige, dont la couleur va du jaune pâle à l'orange et qui dégage une odeur caractéristique de « moisi », ont été observées mercredi sur cinq districts de la province d'Omsk, située en Sibérie occidentale, à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan, a indiqué l'agence de presse ITAR-TASS. [...] La zone affectée a une superficie de 1 500 kilomètres carrés et compte plus de 27 000 habitants, a précisé le ministère des Situations d'urgence.[4

Un correspondant relate le témoignage d'un villageois vénézuélien à l'effet que le 17 avril 1886, des grêlons rouges, bleus et blanchâtres sont tombés. Peu probable que le paysan ait eu vent d'un phénomène semblable en Russie (Nature, 34-123).[

]

Il est très tentant de se laisser aller à croire les explications officielles dans de pareils cas. Une trombe de vent emporte du sable du Sahara et celui-ci se mélange, des centaines de milliers de kilomètres plus loin, à une averse de neige en Sibérie. Tout nous semble alors normal et nous pouvons retourner vaquer à nos occupations, l'esprit tranquille. Je ne connais pas la quantité exacte de sable nécessaire pour teinter d'orangé une neige sur 1 500 km carrés, mais je suis prêt à parier la santé de mon bon sens qu'un tel nuage de sable serait beaucoup trop lourd pour un voyage semblable et que, de plus, le passage d'un nuage orangé (soyons conséquent, si la neige orangée provient de la couleur du sable, il est clair que le – ou les – nuage le transportant aura aussi la même teinte) sur des milliers de kilomètres ne serait pas passé inaperçu. Et que fait-on de l'odeur qui se dégage de cette neige supposée sableuse? Bien évidemment, cette explication somnifère ne tient pas. Et que faire de ce qui suit?

Des grêlons rouge orangé le 14 mars 1873, en Toscane (Notes and Queries, 9-5-16).

[…]

Une averse de matière couleur lavande à Oudon en France, le 19 décembre 1903 (Bulletin de la Société météorologique de France, 1904-124).

[…]

Le Pr Schwedoff rapporte des grêlons rouges, bleus et gris en Russie, le 14 juin 1880 (La Nature, 1885-2-351).

[…]

5

[4] Le lien de romandie.com n’existe plus. Une recherche Google est nécessaire pour retrouver l’article. [5] Fort, Charles, Le livre des damnés, Joey Cornu Éditeur, 2006.

]

De l’Univers – En Terre Étrangère Le ciel nous tombe sur la tête… depuis toujours!

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En vérité, nous en savons très peu sur la réalité sous-jacente à ces étranges chutes d'animaux et d'objets incongrus, mais les faits demeurent. Cette procession de damnés, pour reprendre le vocable de Fort, se poursuivra même si nous tentons vainement de l'exclure de nos vies par une rationalisation apaisante. Ce cortège d'inadmissibles tombant du ciel continuera de pointer du doigt, passage après passage, notre considérable ignorance ainsi que notre naïve incompréhension du monde réel qui nous entoure.

De l’Univers – En Terre Étrangère Pluie de météorites, comètes et ballet galactique

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Pluie de météorites, comètes et ballet

galactique

« Quel temps fera-t-il demain? »

Voilà une question bien familière au Québec. En effet, nous avons cette particulière obsession quotidienne de la météo. C'est le sujet le plus manifeste de nos conversations de tous les jours. Je ne sais pas s'il en est ainsi dans d'autres pays mais, pour les Québécois, le temps qu'il fera (ou fait ou a fait) est un sujet tout à fait courant, voire

inévitable, et pour peu on le croirait génétique! Fera-t-il beau ou mauvais, froid ou chaud, soleil ou pluie? Voilà le tracas principal des Québécois. C'est un peu comme si notre qualité de vie en dépendait directement et pourtant nous ne sommes ni ces agriculteurs d'autrefois ni ces natifs en symbiose avec la nature. C'est tout simplement typique de notre culture locale, nous voulons savoir, nous devons en parler.

Mais si la météo est au cœur de nos préoccupations quotidiennes, celles-ci ne dépassent pas le cadre de notre petit confort immédiat : apportons-nous un parapluie? Devrions-nous enfiler nos bottes ou nos sandales?

Peut-être y a-t-il dans nos gènes une faible trace d'ancêtres gaulois et qu'inconsciemment nous entretenons l'atavique peur que « le ciel nous tombe sur la tête ». Ou peut-être est-ce simplement le canal météo qui prend trop de place dans nos vies. « Parce que ça ne durera pas » indique un énorme panneau publicitaire, en bordure de l'autoroute, signé Météomédia, sur lequel figure une flèche pointant vers le haut qui insiste sur l'incertitude que nous devrions entretenir face au temps qu'il fera! Joli marketing, admettons-le.

Mais cette fascination pour « le temps qu'il fera » est insidieusement limitative. En effet, la météorologie contemporaine joue aujourd'hui un double rôle car, au même titre qu'elle nous incite à nous enquérir de l'état du ciel, elle n'en limite notre perception qu'à quelques kilomètres, c'est-à-dire jusqu'à la couche nuageuse, sans plus.

Pourtant, si nous considérons l'étymologie du mot météorologie, nous nous apercevons qu'au départ cette science prenait en compte des phénomènes d'un tout autre ordre que ceux qui « font la pluie et le beau temps ». En effet, la météorologie est carrément la science des météores. Au sens large, les météores sont « tout phénomène qui se produit dans l'atmosphère ». Ils incluent donc, par définition, les « phénomènes lumineux qui résultent de la chute dans l'atmosphère terrestre d'un corps solide venant de l'espace ». Mais à quand remonte la dernière fois où nous avons entendu parler de prévisions météorologiques concernant ces derniers? Pas de ce millénaire. Certes, la météorologie contemporaine est quasi indispensable (lorsqu'elle ne se trompe pas) à la prévision des transports, notamment aériens et navals. Mais n'est-il pas intéressant de constater que cette science n'inclut pas, dans ses observations et prédictions, des éléments aussi

De l’Univers – En Terre Étrangère Pluie de météorites, comètes et ballet galactique

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importants que les chutes de corps solides dont les conséquences pourraient être importantes, voire dévastatrices?

Malheureusement, comme tant d'autres domaines, cette science a été pervertie au cours du temps pour devenir la banale et insipide prédiction de la goutte de pluie et des 20 degrés ensoleillés que nous connaissons aujourd'hui. Elle a subi, pour ainsi dire, le même sort que l'astrologie qui, de véritable science de l'influence des corps célestes, est devenue la ridicule prédiction amour/travail/santé/chance pour tous les Gémeaux du globe via le journal local, et qui se contredit d'un journal local à un autre. Ces deux sciences, comme bien d'autres, ont été réduites à l'insignifiance et leurs prédictions ne valent guère plus qu'un certain divertissement.

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Il fut une époque où le ciel tapissé d'étoiles et rempli de phénomènes de toutes sortes était considéré avec autant d'admiration que d'appréhension, et chacun de ses soubresauts comme important et annonciateur d'événements particuliers pour les hommes.

Dans leur livre Hiver cosmique, Victor Clube et Bill Napier dédient plus d'une centaine de pages à l'étude de la perception que les hommes avaient autrefois du ciel et de ses acteurs. En remontant aussi loin que possible dans l'Histoire, ils passent en revue la compréhension des cieux qu'en avaient les différentes civilisations, et ce, à travers leurs légendes et écrits, et les conclusions qu'ils en tirent sont des plus intéressantes. Analysant ainsi – d'un point de vue d'astrophysiciens – de nombreux mythes, ils ont su exposer le caractère clairement cosmique attribué à la majorité des dieux, révélant ainsi que ces « dieux du ciel » étaient, il y a à peine quelques millénaires, littéralement des comètes. Ce ne sont certes pas les seuls auteurs à avoir fait ce rapprochement (voir, entre autres, Michel-Alain Combes, La Terre Bombardée), mais leur cheminement dans le « labyrinthe de l'Histoire » et les nombreux exemples qu'ils mettent en évidence ne laissent aucune place au doute : la majorité des dieux célestes étaient, en réalité, des comètes.

Après plus de 30 ans de recherches et de recoupements soigneusement étudiés, ces deux astrophysiciens mondialement reconnus – qui ont passé la majeure partie de leur vie à scruter les cieux afin de repérer les astéroïdes et comètes dont la trajectoire pourrait croiser celle de la Terre – ont analysé et fait des rapprochements entre de nombreux domaines scientifiques (mythologie, témoignages antiques, carottages polaires, paléoastronomie, observations satellites, etc.) afin de dresser un tableau clair de l'histoire des comètes et des météorites, et d'en arriver à une compréhension juste de leur influence dans l'Histoire.

Après avoir expliqué de quelle façon, au cours des millénaires, l'importance des bolides cosmiques fut pratiquement réduite à néant – entre autres, par l'attribution du nom des « dieux » aux planètes plutôt qu'aux comètes (qui subirent éventuellement une période de déclin, comme tout corps céleste) –, ils nous expliquent en détail le fonctionnement de la vie des comètes et leurs possibles impacts sur la vie terrestre. Pour faire une synthèse rapide, disons simplement que l'orbite d'une comète autour de notre soleil ne contient pas seulement ladite comète, mais une multitude de « morceaux de roche » allant de la simple poussière à des cailloux de tailles diverses, car elle se fragmente plusieurs fois au cours

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de sa vie et que ses fragments aussi se sectionnent en parcelles encore plus petites et ainsi de suite.

Cette orbite, lorsqu'elle croise le plan de l'écliptique, devient donc une zone hasardeuse où les collisions – d'intensité variable – sont possibles. Ce sont d'ailleurs ces zones orbitales qui sont responsables de spectacles cycliques tels que les perséides du mois d'août, car la Terre traverse un champ de débris laissé par une comète qui fut, à une certaine époque, visible à l'œil nu et qui avait, on le comprendra, le statut de dieu pour les anciens.

Ce qu'il faut saisir ici, c'est que la météorologie actuelle nous inculque la fausse conception – sous-entendue – que la Terre est un environnement clos, un système fermé, et que le reste des corps solides sont « là-bas », très loin de nous, et donc pratiquement sans influence ni conséquence. Cet état de choses naît de la simple omission dans l'éducation populaire du fait que notre système solaire en entier, suivant son tuteur le soleil, voyage à la tumultueuse vitesse de 217 kilomètres par seconde dans une danse circulaire autour du centre galactique. Bien qu'on insiste régulièrement sur le fait que l'Univers est composé, en grande partie, de vide et donc qu'il ne représente aucun danger, celui-ci est pourtant rempli d'un nombre incalculable, voire infini, de corps en mouvement de toutes sortes : soleils, planètes, comètes, astéroïdes, nébuleuses (amas de gaz et de poussière de dimensions à couper le souffle), etc. Tous ces corps sont appelés, un jour où l'autre, à interagir les uns avec les autres, gravitation oblige. Croire que notre croisière intergalactique est ce qu'il y a de plus sécuritaire revient à penser qu'une balade à toute vitesse en voiture n'a rien de dangereux puisque la route est à 90% « vide ». Pourtant, ces 90% sont remplis d'endroits comportant des voitures allant à sens inverse, de trous dans la chaussée, d’enfants traversant aveuglément en quête de leur ballon et

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même d’oiseaux de passage qui, malgré leur faible poids, réduisent en miettes le pare-brise, risquant ainsi de provoquer une perte de contrôle et un accident fatal.

Poussant plus loin leurs explications sur la nature de la danse mouvementée de l'Univers, Clube et Napier insistent sur le fait que notre système solaire, au cours de sa longue révolution autour du centre de la galaxie, coupe à deux reprises le plan galactique et subit donc des périodes où les rencontres célestes sont à leur maximum et d'autres où elles sont à leur minimum. Ceci s'explique par le fait qu'au plan galactique la densité d'amas de matière est beaucoup plus grande que lorsque nous nous éloignons de ce plan.

(Image à titre d’exemple uniquement : la ligne blanche représentant le plan incliné de l’orbite du soleil)

Bien que la durée de ce cycle orbital soit approximativement de 230 millions d'années – ce qui suggère inconsciemment que nous ne courons aucun danger –, il serait d'une importance capitale de savoir où nous nous situons dans le moment présent. Qui plus est, d'autres facteurs tout aussi importants, tels que le passage dans les bras spiraux de la galaxie, la traversée de nébuleuses, etc., jouent un rôle prépondérant dans l'activité cyclique des comètes dont la proximité est hasardeuse et possiblement désastreuse. (Notons ici, encore une fois, que l'étymologie nous renseigne amicalement sur certaines réalités tapies sous les mots. Désastre : disastro, de disastrato, astrol. « Né sous une mauvaise étoile » ---> astre.)

Sans entrer plus en profondeur dans les détails de cette mécanique, je laisserai Victor Clube et Bill Napier nous résumer la situation actuelle :

La position actuelle du soleil dans la galaxie crée les conditions d'un taux d'impact exceptionnellement élevé. Si le caractère épisodique de l'histoire de la Terre reflète le passage dans les bras spiraux, alors la position présente du soleil sur le bord interne du bras d'Orion nous assure d'être actuellement dans une phase active. En outre, le soleil vient tout juste de traverser le plan galactique, où les forces de marée agissant sur le nuage de comètes sont maximales; l'intensité du flux cométaire passe donc en ce moment par les valeurs fortes de son cycle galactique. Le soleil vient également de traverser la Ceinture de Gould et subit de ce fait une force de marée exceptionnelle créée par un ancien nuage moléculaire en cours de désintégration. Enfin, il semble – on n'a pas encore de modèles précis à ce sujet – que le soleil ait traversé il y a quelques millions d'années seulement l'association Scorpion-Centaure, groupe de jeunes étoiles bleues et chaudes et de nébuleuses massives appartenant à la Ceinture de Gould. Cette rencontre a dû déclencher un épisode d'impact brutal qui n'est pas encore terminé, le déversement des comètes dans le

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système solaire se produisant dans les quelques millions d'années suivant encore.

En résumé, nous nous trouvons actuellement dans un environnement galactique fort agité puisque nous traversons un épisode d'impact et sommes tout près du point maximum d'un cycle galactique dont l'intensité est encore accrue par une nébuleuse massive. Il est donc probable que le taux d'impact des deux ou trois derniers millions d'années a été plusieurs fois supérieur – encore n'est-ce qu'une estimation prudente – à celui que révèle l'examen des cratères lunaires. Cette conclusion cadre à la fois avec les données terrestres (cratères et perturbations géologiques récents) et avec le nombre actuel d'astéroïdes géocroiseurs, trop important par rapport aux cratères lunaires observés.[ 1

Manicouagan, Québec, 70 km de diamètre

]

Bien entendu, lorsqu'il est question d'« actuellement », il est question ici d'une période de temps relativement grande (tel que mentionné) d'une durée de plusieurs milliers d'années, voire de millions d'années. Alors, en quoi devrions-nous nous inquiéter de ces découvertes? Pour y répondre, nous devons nous pencher sur les données historiques qui nous sont accessibles ainsi que sur une minutieuse observation des temps présents.

Serait-il possible de valider la véracité de ces informations par un simple examen des cicatrices d'impact de la Terre? Une rapide requête sur n'importe quel moteur de recherche sur le Web nous rapporte quelques images qui laissent songeur quant au nombre d'impacts et à leur ampleur.

[1] Clube, Victor et Napier, Bill, Hiver cosmique, Le jardin des livres, 2006.

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Clearwater Lakes, Québec, 26 et 36 km de diamètre

Lake Bosumtwi, Ghana, 10.5 km de diamètre

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Cratère d'impact Kaali, situé à Saaremaa, en Estonie et datant possiblement du 8e siècle, 100 mètres de diamètre et 20 de profondeur, est accompagné de huit autres cratères qui n'ont pas reçu de nom

Lonar Crater, cratère d'impact situé dans le Buldhana, district de l'État indien du Maharashtra,

1.83 km de diamètre et 170 mètres de profondeur

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Le grand cratère de Barringer, en Arizona

Cratère d'impact Pretoria Saltpan, Afrique du Sud, 1.13 km de diamètre

Amguid, Algérie

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En fait, il existe plus de 170 cratères d'impact dûment investigués et répertoriés. Le Earth Impact Database de l'Université du Nouveau-Brunswick en publie une liste sur son site : http://www.passc.net/EarthImpactDatabase/index.html

Le gros bon sens nous indique spontanément que notre chère Terre a été bombardée à plusieurs reprises, et ce, probablement beaucoup plus récemment qu'à l'époque où les dinosaures auraient disparu, soit il y a « quelques millions d'années ».

Mais plus que des spéculations, aurions-nous, de mémoire écrite dans l'Histoire, des impacts notoires que l'éducation populaire aurait omis de nous enseigner? Malheureusement, la réponse est affirmative. En voici quelques exemples :

En 1833, la pluie de léonides fut des plus spectaculaires. Plus de 200 000 météorites tombèrent en l'espace de quelque 7 à 9 heures! D'après Sanderson (The night it rained fire) : « Le plus terrifiant dans cette averse, ce fut les nombreuses et étincelantes boules de feu ». En effet, certaines étaient aussi brillantes que la pleine lune, et bien des gens furent réveillés par les nombreux éclairs illuminant leur chambre. Des dizaines des traînées de fumée furent parfois visibles simultanément. Essentiellement, il s'agissait de météores de type « étoiles filantes », venant par vagues et trop nombreux pour être comptés! Le sentiment général était : « si les étoiles tombent, c'est que la fin du monde arrive ».

Au 19e siècle, d'autres pluies météoritiques furent spectaculaires. Notons, entre autres, celles des Andromédides de 1872 et 1885. D'après le nombre de météores enregistrés, environ deux météores par seconde laissaient leur trace dans le ciel au plus fort de l'activité. Quelques années auparavant, en 1842-1843, la comète 3D/Biela s'était fragmentée et a continué à se désagréger lors des retours de 1846 et

1852. Lorsque l'essaim météoritique a été observé en novembre de 1872 et 1885, on a supposé que ces essaims étaient les débris de cette cassure.

Plus récemment, dans la matinée du 30 juin 1908, en Russie, un météorite a explosé en altitude à environ 5 km du sol au-dessus de la Toungouska. L'explosion détruisit intégralement la forêt dans un rayon de plus de 20 km; le souffle fit des dégâts sur plus de 100 km et la déflagration fut audible dans un rayon de 1 500 km. De nombreux incendies se déclenchèrent, brûlant des zones forestières pendant plusieurs

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semaines. Un vortex de poussière et de cendres se forma et fut entraîné jusqu'en Espagne par la circulation atmosphérique, créant des halos dans la haute atmosphère, qui s'étendirent sur tout le continent. Une luminosité exceptionnelle en pleine nuit fut constatée pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel point qu'on pouvait lire un journal de nuit. Cette explosion libéra une énergie de 15 mégatonnes, soit mille fois la bombe d'Hiroshima. Si elle était tombée trois heures plus tard, la rotation de la Terre aurait amené Moscou juste en dessous du point d'impact.[2

Encore plus près de nous dans le temps, quoique plus loin en distance, entre le 16 et le 22 juillet 1994 les collisions des différents fragments de la comète Shoemaker-Levy avec Jupiter ne laissèrent la population indifférente. Hautement médiatisés, ces impacts n'ont malheureusement pas su éveiller suffisamment les consciences sur le fait que ce type de collision n'arrive sûrement pas uniquement « là-bas », mais que la possibilité d'un tel cataclysme ici sur Terre est bien

réelle.

]

Plus récemment encore, au Pérou, dans la région de Caranca, en septembre 2007, un météorite a frappé le sol et causé d'étranges désagréments aux résidents. Cet incident est presque passé inaperçu – puisque pratiquement non médiatisé –, mais on peut le retrouver sur les sites suivants :

http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?article2071 et http://www2.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2007/09/20070918-140825.html

Si nous extrapolons quelque peu et revenons dans le passé, serait-il possible que la chute d'un grand nombre de civilisations et d'empires, si on y regarde de plus près, ait été causée par des impacts météoriques? À la lumière des recherches du Dr Clube et du Dr Napier, il devient évident qu'il en fut ainsi. Divers textes anciens, relatant la destruction de villes entières aux mains d'un « ennemi » céleste ou tout simplement d'un ennemi si puissant et si dévastateur qu'il était impossible de l'identifier clairement autrement qu'en le nommant « colère des dieux », nous permettent de mettre en doute les interprétations habituelles des disparitions de certaines civilisations. Villages entiers, récoltes et boisés complètement incendiés pullulent entre les lignes de l'Histoire officielle. Destructions totales, famines et exodes sont bien plus près de la règle que de l'exception. Voici ce que Clube et Napier en disent dans leur livre, Hiver cosmique, cité précédemment :

Car on vit partout dans le monde les étoiles du ciel tomber vers la terre, serrées ensemble et denses comme grêle et flocons de neige. Peu après, une voie de feu parut dans les cieux; et après un court laps de temps, le ciel prit la couleur du sang.

- Recueil des historiens des croisades

[2] Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Événement_de_la_Toungouska

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Dynastie Han, règne de Yuan-yan, jour Ding-you du 4e mois de l'an I [22 mai de l'an -12]. À l'heure rifu [entre 15 et 17h], le ciel était sans nuage. Il y eut un grondement pareil à celui du tonnerre. Venu de dessous le soleil, un météore aussi gros qu'un fou [pot en terre] et long de dix zhang [120 degrés] au moins, d'un rouge et d'un blanc vifs, se dirigea vers le sud-est. De brillants météores, dont certains étaient gros comme des bols et d'autres comme des œufs de poule, se mirent à pleuvoir dans toutes les directions. Cela ne cessa qu'à la nuit tombante.

-Tian-Shan, Ancient Chinese Observations

L'astronome Michel-Alain Combes résume le phénomène de cette façon :

L'universalité de cette notion de cycles cosmiques est la preuve que des catastrophes importantes, pouvant causer la mort d'une partie appréciable des populations humaines et animales, ont été le lot de toutes les parties du monde. Étonnamment, le langage est le même dans le Bassin méditerranéen qu'en Amérique centrale, en Extrême-Orient ou en Polynésie.

Cependant, il faut bien insister sur le fait que, dans la plupart des cas, il s'agissait d'événements régionaux qui n'ont pu semble-t-il concerner l'ensemble de la planète. Les effondrements périodiques du firmament ou les pluies de feu souvent citées dans les textes et traditions orales des Anciens se rapportent à des cataclysmes cosmiques (certainement la collision de petits astéroïdes ou de comètes ou de leur explosion dans l'atmosphère) plus ou moins importants, mais surtout beaucoup plus fréquents que ce que l'on croyait jadis.[3

Effectuer une telle revue historique, même partielle, dépasse largement la portée de cet article, mais le lecteur intéressé pourra se procurer l'excellent ouvrage Hiver cosmique pour des exemples concrets ou encore lire l'ouvrage – tout aussi intéressant – de Michel-Alain Combes, La Terre Bombardée (disponible sur

]

http://www.astrosurf.com/macombes/ ou dans la bibliothèque de Zone-7.Net à http://zone-7.net/pages.php?pg=2).

À la lumière de tout ceci, il devient évident que l'impactisme et le catastrophisme, largement ridiculisés et niés (notons d'ailleurs que le mot impactisme, quoique « couramment » utilisé, ne figure dans aucun dictionnaire), sont des concepts que nous devrions prendre très au sérieux, car comme le dit si bien Michel-Alain Combes : « Le cataclysme est la règle, PARTOUT, TOUJOURS. […] nous vivons dans un Univers violent en permanence, dans lequel le cataclysme est la règle et non l'exception ».

Plusieurs sites Web tirent d'ailleurs la sonnette d'alarme à ce niveau en recueillant les fréquentes observations de météorites (plus fréquentes que nous le croirions à priori) et en insistant sur l'importance de cette réalité non médiatisée. Le lecteur intéressé à se faire

[3] Combes, Michel-Alain, LaTerre bombardée, France-Empire édition, 2007.

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une meilleure idée de la fréquence à laquelle nous sommes littéralement bombardés pourra visiter le blogue du Quantum Future Group dédié au phénomène (http://fireballs-meteorites.blogspot.com/). NewsOfTomorrow.org fait aussi un bon travail en recueillant ces observations (qui nécessitent, dans la majorité des cas, une traduction puisque ces articles se rendent rarement jusqu'à la presse française).

En somme, il est de plus en plus clair qu'il pleut, littéralement, des roches – et de grosses roches de surcroît – avec une régularité et une fréquence qu'il nous faut absolument cesser d'ignorer. Cet état des choses est d'une importance capitale puisqu'il a depuis trop longtemps été ignoré et qu'à cet égard notre civilisation est bâtie sur un château de cartes très fragile. En effet, minimisant les possibilités d'impact au point de les ignorer totalement, il en résulte que l'infrastructure de nos sociétés n'est pas conçue pour répondre adéquatement à de tels cataclysmes régionaux. Notre dépendance à l'électricité pour les tâches aussi vitales que la préparation de la nourriture en témoigne allègrement. Jusqu'à nos soins de santé qui ne peuvent opérer sans cette infrastructure précaire dont le moindre séisme rend inopérante. Il devient donc impératif d’ajuster nos pratiques de vie en conséquence. Combien d’entre nous ont assez d'eau et de nourriture pour subsister une, deux ou trois semaines sans recourir au pillage, au vol ou autres agissements de la sorte en temps de crise? Combien d’entre nous ont une trousse de premiers soins à portée de main et combien d’entre nous savent réellement s'en servir? Nous sommes très peu à avoir une base en premiers soins. Comment traiter une entorse, une brûlure sérieuse, une cassure ou un arrêt cardiaque?

Sans vouloir être alarmiste, notre dépendance généralisée aux soins de santé institutionnalisés nous laisse totalement démunis en cas de sinistre, quel qu'il soit. Notre dépendance à l'énergie aussi doit être revue. Sans électricité, point de pompes fonctionnelles dans les stations-service, donc essence indisponible, donc transport impossible. Et que dire de l'argent? Sans électricité, aucun guichet pour nous servir, aucun système informatique bancaire pour répondre à la demande. Nous ne sommes pas préparés à de telles éventualités et le chaos social qui en résulterait ne ferait qu'augmenter le problème. Nous avons été habitués à attendre patiemment que les secours arrivent, mais s'il n'y avait pas de secours? Savons-nous simplement comment rendre l'eau souillée potable à nouveau (voir http://www.onpeutlefaire.com/fichestechniques/ft-guide-eau-potable.php)? Encore une fois, le but ici n'est pas d'être alarmiste, mais simplement de prendre conscience que nous ne sommes pas équipés en termes de préparation psychologique, ni en termes de logistique, d'équipements et de vivres, à faire face à quoi que ce soit qui dépasse la simple panne d'essence. Même les téléphones cellulaires « sauveurs de vie » risquent fortement de n'être d'aucune utilité dans pareils cas. Seuls un courage bien placé, des connaissances adéquates et un minimum de préparation seront salvateurs.

Prenons exemple sur les grands et les richissimes de ce monde qui eux se préparent visiblement à un événement d'importance, en multipliant les bases souterraines et les télescopes observateurs de météores. Ne nous sommes-nous pas posé des questions en apprenant la construction d'une « Arche de Noé verte » financée par nul autre que Bill Gates appuyé de ses amis Rockfeller, Monsanto et compagnie? Bien sûr, le vert est à la mode, mais encore. « Cela sonne comme une prise de conscience des dangers qui guettent notre monde », commente techno-science.net avec raison (http://www.techno-

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science.net/?onglet=news&news=5107). « Que craignent-ils? Que savent-ils? Que préparent-ils? », se demande (à juste titre) Roberto sur son blogue : http://robertofiorini.blog4ever.com/blog/lirarticle-84180-674366.html

Craignent-ils que la présente pluie météorique ne touche le sol? Savent-ils qu'une comète à orbite millénaire nous rendra visite sous peu? Une chose est certaine, ils se préparent à quelque chose d'ordre cataclysmique.

Plus nous nous renseignons sur la réelle nature des bouleversements climatiques (voir l’article « Réchauffement du système solaire »), plus nous observons notre ciel et y constatons une géoingénierie déformant le visage habituel des nuages (traînées chimiques), plus nous nous rendons compte qu'on nous ment et nous détourne de ce qui est important à l'aide des médias de masse, plus il devient clair que nous sommes laissés à nous-mêmes tant pour trouver la vérité que pour nous y préparer. Notre seule planche de salut à cet égard est une prise en charge de notre responsabilité personnelle face à nos dépendances au système présent, car personne ne le fera pour nous. Nous sommes littéralement laissés à nous-mêmes.

En guise de conclusion, peut-être que la fascination de la race humaine pour le ciel, évidente à travers toutes les civilisations et toutes les époques, vient directement du fait que celui-ci est très imprévisible et qu'il est cycliquement dévastateur. Il se devait donc d'être étudié très sérieusement afin de possiblement pouvoir prévenir le moment des catastrophes et de s'y préparer en creusant des tunnels ou en se réfugiant dans des grottes le temps que le calme revienne. Peut-être que les Gaulois avaient toutes les raisons du monde de craindre que « le ciel leur tombe sur la tête » puisque, après tout, celui-ci ne cesse de le faire à intervalles réguliers.

« Chéri, quel temps fera-t-il demain? », me demande ma douce, en bonne Québécoise.

« Mon amour, je crains bien que demain… oui, demain, il pleuvra. »

http://www.futurquantique.org/?cat=25

Lectures et liens supplémentaires :

Site de Futur Quantique :

Site officiel de Michel-Alain Combes auteur de La Terre Bombardée : http://www.astrosurf.com/macombes/

Forum de NewsOfTomorrow sur le sujet : http://www.newsoftomorrow.org/forum/viewtopic.php?p=8313#8313

Entrevue avec Alain Carion sur l'impactisme : http://www.cieletespaceradio.fr/pack.meteorites_et_impactismes.74.137.TH

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L’étonnant phénomène des trous

terrestres

Notre Terre, que nous connaissons très peu, recèle un nombre impressionnant d'étrangetés, de mystères et d'inconnu. L'énigmatique phénomène des trous terrestres fait partie de ces mystères qui fascinent tant par sa saisissante ampleur que par les possibles explications qu'il suscite. Au même titre que l'immensité de certaines particularités géologiques nous émerveille, des trous au sol dont les dimensions peuvent atteindre plus de 150 mètres de profondeur et/ou de diamètre ont de quoi impressionner… surtout lorsqu'ils apparaissent en un instant!

En effet, mieux connus sous la désignation officielle d'« effondrements karstiques », ces trous terrestres sont une manifestation qui, malgré les explications officielles, nous laisse songeurs. Ceux-ci apparaissent pratiquement n'importe où : dans les mers, dans les déserts, au carrefour d'une rue achalandée ou même… dans notre jardin!

Blue hole, Belize

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Boyle County, Kentucky, É.-U., août 2001

Nixa, Missouri, août 2006

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Usine IMC-Agrico's, New Wales, 1995

Floride, propriété privée inconnue

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« Doline », « doline d'effondrement », « entonnoir de soutirage », « aven » ou « poljé » sont d'autres termes utilisés pour décrire le phénomène d'effondrement karstique. Pour résumer, certains terrains possèdent une géologie dite karstique, c'est-à-dire à morphologie calcaire, et sont donc littéralement constitués de « roches solubles ». Lorsque l'eau s'y accumule, ce calcaire se décompose et produit une argile de décalcification. Ceci forme sous le sol une dépression, plus ou moins grande, qui s'effondrera tôt ou tard lorsque le poids au-dessus sera trop lourd.

Bien entendu, il n'est pas nécessaire d'avoir un sol karstique pour voir un de ces trous apparaître en ville, une simple fuite des canalisations suffira amplement.

Mais revenons aux effondrements dits karstiques.

Notons au passage que certains de ces effondrements sont d'une dimension impressionnante. C'est le cas de ceux du Venezuela, entre autres. Certaines de ces formations développent leur propre écosystème intérieur, un peu comme le font les grottes et cavernes.

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Bien que tout cela soit un phénomène naturel connu, certains « trous terrestres » possèdent des particularités étranges qui rendent la théorie de l'effondrement karstique peu probable.

Prenons le cas du trou apparu au Pérou, le 8 mars 1999, dans un champ labouré près d'Arequipa (un village des Andes au nord de Cuzco). Andreas Müller, dans son livre Crop Circles en dit ceci : « … il ne s'agissait manifestement pas d'un effondrement naturel du sol car les parois lisses et solides du trou semblaient avoir été découpées avec netteté. Le trou n'avait pas été creusé de la manière habituelle, car aucun indice ne permettait de conclure à un transport classique des déblais ».[ 1

]

Ou encore le mystérieux trou de Begnins dans le canton de Vaud en Suisse qui apparut dans la nuit du 13 au 14 décembre 1982. Dans un champ appartenant à M. Roland Haefeli, situé en un lieu nommé Le Peuyé sur la route de Burtigny, disparurent en une nuit (ou un instant, qui sait), 100 mètres cubes de terre. Voici ce qu'en dit Jimmy Guieu : « La coupe est franche à 90 degrés et 100 mètres cubes de terre mouillée ont disparu. Il n'y a dans le champ aucune trace de roue de camion ou de pelle mécanique. Aucune projection de terre à l'extérieur; le fond du trou est composé de terre nue, sans aucune trace d'herbe, de végétation que l'on trouve pourtant autour de lui. Ceci exclut absolument l'hypothèse d'un effondrement de terrain ».[ 2

]

[1] Müller, Andreas, Crop Circles, Éditions Véga, 2001. [2] Guieu, Jimmy, Nos « maîtres », les Extraterrestres, Presses de la Cité, 1992.

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Nous trouvons aussi, dans l'ouvrage d'Andreas Müller, la mention suivante : « Trous mystérieux dans le sol : Dans leur livre Le mystère des crop circles, les auteurs Anderhub et Roth décrivent l'étrange phénomène des trous terrestres, qui fit sensation en Suisse, où de multiples variantes apparurent du jour au lendemain, et ce, entre 1972 et 1990. Le trou de loin le plus grand fut creusé dans la nuit du 3 au 4 février 1990, dans une commune proche de la banlieue de Genève. Il se trouvait dans un grand champ ensemencé à l'automne et avait un diamètre de 10 mètres et une profondeur de 12, soit un volume de 942 mètres cubes, dont le poids devait être de plus de 2 000 tonnes. Il aurait fallu charger 100 camions de 20 tonnes pour emporter cette terre ».[ 3

]

L'exemple de l'« effondrement » qui s'est produit le 23 février 2007 au Guatemala laisse perplexe. Dans le quartier résidentiel de San Antonio, un trou d'une profondeur de plus de 100 mètres a « englouti » une douzaine de maisons et fait 3 morts. Plus d'un millier de personnes ont dû être évacuées. Selon plusieurs témoignages, une odeur nauséabonde et des bruits sourds se dégageaient du cratère.

[3] Müller, Andreas, Crop Circles, Éditions Véga, 2001.

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Je ne suis pas expert en karstologie, mais l'explication officielle, selon laquelle ce serait une fuite dans un conduit d'égout couplée à de fortes pluies, me laisse extrêmement sceptique. Ce trou semble littéralement avoir été coupé au couteau. De plus, on peut y placer deux fois la statue de la Liberté (piédestal en sus), l'une sur l'autre, sans que la seconde ne dépasse l'ouverture! Et tout ceci serait dû… à la fuite d'un conduit d'égout? Impressionnant! Pour ma part, j'ai la sincère impression que la vérité est ailleurs.

Mais où?

Dans les machines à creuser des tunnels souterrains?

« Apparemment que cette machine, munie d'une tête foreuse nucléaire ou autre, fondrait tout sur son passage et le glacerait comme une glaise vitreuse brune foncée autour de son corps. Elle se déplace à 5 kilomètres à l'heure et les ouvriers peuvent marcher derrière. Imaginez qu'elle traverse une montagne de 5 kilomètres de large en une heure, et ce, en 1982. Où sont-ils rendus technologiquement vis-à-vis cette science? »

–Nenki (http://conspiration.cc)

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La question est lancée et la réponse se trouve sans aucun doute entre des mains militaires. Est-il possible que de nouvelles techniques de forage d'une puissance inouïe, utilisant des technologies inconnues du public, soient à l'œuvre derrière le phénomène des trous terrestres? Bien qu’à première vue ces énormes vers d'acier ne semblent pas pouvoir en être les responsables, des techniques utilisant le son ou la lumière (laser) pourraient, hypothétiquement, en être la cause.

Bien que nous n'en parlions pas dans l'actualité, ce n'est plus vraiment un « secret ». Les forces armées de plusieurs pays construisent d'interminables réseaux de tunnels reliant villes, laboratoires, entrepôts souterrains… Il est fort à parier qu'il existe une activité souterraine extraordinairement plus vaste que nous pouvons le concevoir, conspirations incluses. La croûte terrestre offre en effet beaucoup plus d'espace de construction en son sein qu'à l'extérieur. Nos édifices les plus hauts ne font qu'un maigre demi-kilomètre alors que sous le sol des dizaines de kilomètres sont disponibles.

Dans le phénomène ovni?

Il est bon de noter qu'une partie non négligeable du phénomène des « trous terrestres » est accompagnée de témoignages d’ovnis. C'est ce qui se dégage de l'affaire « Pi Mu Sigma » de Jimmy Guieu où, le lendemain d'une singulière rencontre avec une « boule rouge », apparut le trou de Begnins (mentionné plus haut).

Nous trouvons aussi, dans Le Journal de Tours de janvier 1983, la synchronicité intéressante d'une observation d’ovnis et l'apparition d'un nouveau trou.

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Est-il possible que le mode de propulsion de certains engins (de fabrication humaine ou non) puisse avoir un impact quelconque, un « effet secondaire », au niveau du sol? Ou peut-être leur « rayon de lumière servant à la téléportation » est parfois mal ajusté… Ah, mystère, quand tu nous tiens!

Peut-être est-ce le résultat d'une arme expérimentale?

Il y a une vingtaine d'années, l'ex-agent secret étatsunien, William Cooper, dans son livre Le gouvernement secret, disait ceci : « Excalibur était une arme tirée à partir d'une fusée qui ne pouvait dépasser les 10 000 mètres d'altitude, mais qui touchait sa cible à

De l’Univers – En Terre Étrangère L’étonnant phénomène des trous terrestres

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50 mètres près. Elle était capable de creuser un trou de 1 000 mètres dans un sol rocailleux, comme celui que l'on retrouve dans le désert du Nouveau-Mexique ».[ 4

En terminant : un trou extra-terrestre!

Sans apporter de réponse définitive aux questionnements que suscite le phénomène des « trous terrestres », il me semble important de mentionner le fait que cette manifestation ne se limite pas uniquement à notre planète. En effet, voici qui laisse songeur : le 8 août 2007, l'instrument HiRISE de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) fit l'acquisition d'un cliché montrant un gouffre qui s'enfonce profondément dans le sol martien.

]

Eh oui, encore ces militaires! Mais l'avenue que ces trous soient issus d'une quelconque arme n'est pas dépourvue de sens. En effet, combien d'armes secrètes ont été testées (et continuent de l'être) sans égard aux populations? Nous avons malheureusement une bonne idée de la réponse. Ceci pourrait provenir de satellites en orbite (même de la station spatiale internationale), d'avions militaires aux capacités redoutables et secrètes, etc. Autrement dit, la source de ces « trous terrestres » pourrait aussi bien venir d'en haut que d'en bas.

Presque parfaitement circulaire, d'une profondeur estimée à plus de 80 mètres, ce « trou martien » est un doux rappel, à mon sens, que nous avons affaire à un mystère dont l'envergure nous dépasse largement. Tout comme le mystère des pyramides, qui demeure entier à ce jour, s'est élargi lorsqu'on a découvert des constructions pyramidales sur Mars (voir l’article « Cydonia : les monuments de Mars »), le phénomène des « trous terrestres » nous force à remettre en question l'explication classique que tout trou terrestre est un effondrement karstique.

C'est donc avec ce sentiment d'immensité – parfois malaisé, parfois enivrant – que je vais clore cet article, laissant pleinement au mystère ce qui lui revient.

[4]Cooper, William, Le gouvernement secret, l'origine, l'identité et le but de MJ-12, Louise Courteau éditrice inc., 1989.

De l’Univers – En Terre Étrangère Agroglyphes : l’énigmatique tatouage agricole

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Agroglyphes : l’énigmatique tatouage

agricole

Lorsqu’on nous parle en criant… silencieusement

Communément appelés « cropcicrles », les agroglyphes sont des formations, plus ou moins complexes, qui apparaissent habituellement dans les champs cultivés, couchant littéralement au sol des centaines et même des milliers de mètres carrés de pousses végétales dans une parfaite géométrie et avec une précision chirurgicale. Ces formations qui, au début des années 70, n'étaient que de simples cercles, parfois pleins, parfois concentriques et parfois reliés entre eux par de curieuses dispositions de segments de droite…

…ont évolué au cours des décennies pour devenir de complexes figures géométriques, parfois même fractales, parfois même en trois dimensions.

De l’Univers – En Terre Étrangère Agroglyphes : l’énigmatique tatouage agricole

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Nous retrouvons en moyenne 250 de ces formations par année, et ce, dans plus de 29 pays, quoique la majeure partie du phénomène se déroule au sud de l'Angleterre où il y a environ une apparition par jour durant le mois de juillet. Depuis 1980, rien qu'en Angleterre, on en a répertorié environ 800. À ce jour, plus de 10 000 agroglyphes ont été rapportés à travers le monde. L'étendue d'une formation est variable, mais il faut habituellement prendre une photographie aérienne afin d'en apprécier pleinement l'ampleur, car certaines de ces formations font plus d'un kilomètre de long!

Canular ou réalité?

Contrairement à la croyance populaire, les agroglyphes ne sont pas des canulars réalisés à l'aide de planches et de cordes. La propagande officielle (les médias de masse) a cette fâcheuse tendance à nous dissimuler la vérité avec de faux arguments facilement digérables afin de ne pas ébranler le statu quo en place. Bien sûr, il est possible de faire des similis agroglyphes avec de simples outils, et certains de ceux-ci sont effectivement de mauvaises blagues ou même des acrobaties publicitaires.

De l’Univers – En Terre Étrangère Agroglyphes : l’énigmatique tatouage agricole

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Mais ces piètres imitations n'ont rien des particularités qui font qu'un agroglyphe est authentique. D'ailleurs, le faux et le vrai agroglyphes sont facilement identifiables.

Les canulars se distinguent par la brutalité avec laquelle les pousses sont plaquées au sol. En effet, frotter une planche de bois contre la terre en marchant dans un champ de maïs n'a rien de doux pour les tiges des jeunes pousses. Il en résulte des tiges cassées, coupées ou déracinées, alors que les authentiques formations auront, chacune d'elles, des pousses délicatement couchées au sol, sans bris et très souvent en tressant celles-ci avec une incroyable précision qu'il est impossible de réaliser avec des planches et des cordes.

État des tiges lors du réel phénomène

L'analyse chimique des pousses, couchées à l'intérieur des formations, indique que les tiges ont été soumises à une intense et très brève chaleur (quelques secondes). Dans certaines formations, les analyses révèlent la présence de plusieurs radioéléments rares que l'on ne trouve habituellement pas dans les plantes. Ces radioéléments n'existent pas à l'état naturel. Des cyclotrons ou des réacteurs à fusion sont nécessaires pour les synthétiser!

De plus, nombre d'« effets secondaires » sont notoires à l'intérieur du réel phénomène : le sol semble calciné à l'intérieur de la formation et en périphérie immédiate, des effets physiologiques sont expérimentés par les visiteurs (étourdissements, nausée, décalage temporel, soulagement temporaire de douleurs, etc.), les échantillons prélevés du sol démontrent des anomalies (changements) dans la structure cristalline et la composition des minéraux, les boussoles et les équipements électroniques sont souvent déréglés à l'intérieur d'une formation, les piles s'épuisent en quelques minutes, etc.

Ce phénomène ne date pas d'hier!

Le phénomène des agroglyphes, tel qu'on le connaît de nos jours, semble avoir fait son apparition dans le début des années 70. Remarquons à ce niveau que le silence

De l’Univers – En Terre Étrangère Agroglyphes : l’énigmatique tatouage agricole

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médiatique a bien joué son rôle jusqu'à maintenant. Tel que décrit en ces quelques lignes, en avez-vous déjà entendu parler aux actualités? C'est possible et, dans ce cas, probablement avez-vous entendu parler de Doug et Dave, les deux supposés créateurs d'agroglyphes de toute l'Angleterre!

Au-delà des dernières 35 années, quelque 200 formations ont été rapportées avant 1970. De plus, on fait mention de ce phénomène dans plusieurs types de littérature à travers les époques. Nous en retrouvons dans le folklore amérindien dans un livre datant de 1912 et publié sous le titre de Trente légendes indiennes du Canada. Nous en retrouvons aussi dans des textes académiques datant du 17e siècle. Une illustration de cette époque représente un diable créant un dessin qui ressemble étrangement aux agroglyphes que l'on retrouve dans nos champs de nos jours.

Mais qu'est réellement un agroglyphe?

Une chose est sûre : personne n'en est certain! Certains parlent de messages extraterrestres, d'autres, d'expériences d'ultrasons ou autres technologies secrètes en provenance de satellites de l'armée, etc. Il semble y avoir plus de théories que de certitudes à ce niveau.

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Une chose est cependant certaine (dans mon esprit, tout au moins), c'est que peu importe la provenance exacte, ce sont indéniablement des enseignements, des informations. Des enseignements à la fois géométriques et mathématiques : des ratios d'or à n'en plus finir, des proportions de la gamme musicale, des spirales, etc. Nous y retrouvons aussi des indications relatives aux champs magnétiques, des fractales, de la mécanique quantique et bien plus encore. Certains d'entre eux sont de réels traités d'architecture.

Peu importe ce que chacun en pense ou en retire, une chose demeure : ce phénomène est authentique et mérite toute notre attention.

Car il ne fait aucun doute : une quelconque forme d'intelligence est à l'œuvre et nous en percevons la manifestation.

Soyons attentifs et gardons l'œil ouvert, car ceci est incontestablement LE phénomène le plus important de notre époque qu’il nous est permis d'observer.

L’aspect géométrique et mathématique

Une des particularités remarquables des agroglyphes est la constante utilisation de la géométrie à l'intérieur des formations. Ce qui passe, à première vue, pour de simples cercles épars et sans relation se révèle toujours, après un examen plus approfondi, être en réalité un ensemble de corrélations géométriques de complexité variable.

C'est d'ailleurs l'une des « signatures » du réel phénomène. En effet, sauf pour certaines exceptions, nous retrouvons continuellement des ratios intercercles, d'aires et de périmètres bien précis et définis géométriquement. Par exemple, si nous prenons un

cercle de taille quelconque, que nous y déterminons trois points équidistants et que nous relions ces points à l'aide de droites, nous obtenons un triangle équilatéral circonscrit à l'intérieur du cercle. Si nous utilisons les limites intérieures de ce triangle pour tracer un nouveau cercle, nous obtenons deux cercles concentriques ayant un ratio géométrique. Dans ce cas-ci, nous avons un ratio d'aire (grand cercle sur petit cercle) de 4 et un ratio de périmètre de 2.

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Bien entendu, ce même principe peut être appliqué à l'aide d'un carré circonscrit dans un cercle ou encore un pentagone, un hexagone, un heptagone, etc. Plus encore, avec les figures de plus de quatre sommets, en reliant chacun des sommets à tous les autres, il devient possible de tracer plusieurs cercles à ratio géométrique. Voici un exemple : en utilisant cinq points équidistants sur un cercle, il est possible d'y circonscrire un pentagone ainsi qu'un pentagramme, ce qui donne naissance à trois nouveaux cercles.

C'est ainsi qu'en analysant avec soin les agroglyphes, on a découvert, dans les formations authentiques, que ces différents ratios abondent.

De plus, la complexité des formations évoluant d'année en année, nous sommes témoins, depuis peu, de l'apparition fréquente de structures fractales. Un autre bel exemple de l'utilisation d'une géométrie, voire d'une mathématique, à l'intérieur de l'architecture « agroglyphienne ».

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Ensemble de Mandelbrot

Nombre d'autres formations pointent soit vers la géométrie, soit vers les mathématiques. Je pense, entre autres, à ce glyphe qui représente un octaèdre aplati. Pour peu, on aurait pu le découper et le plier sur place!

Et que dire de l'utilisation répétitive de la fameuse spirale d'or qui « est la polyvalence même, intervenant dans la réplication du plus petit virus aussi bien que dans la répartition de la matière au sein de la plus vaste galaxie »[ 1

]?

[1] Stevens, Peter S., Les formes dans la nature, Éditions du Seuil, 1978.

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Il faut donc bien comprendre que le phénomène n’est en rien aléatoire ou naturel – au sens ou nous l'entendons habituellement –, non plus une partie de plaisir planches, corde et bières à la main. Tout est calculé avec une précision chirurgicale, ajusté avec rigueur comme une horloge des plus complexe, et méticuleusement et délicatement réalisé, sans abîmer les pousses, comme par souci écologique. Ces « temples temporaires » contiennent un répertoire d'informations géométriques et mathématiques très impressionnant qu'heureusement plusieurs groupes de chercheurs ont entrepris d'étudier attentivement.

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Les correspondances : Et si le message n'était pas toujours aussi subtil?

Pour avoir suivi de près le phénomène depuis plus de sept ans, je dois avouer ici qu'il arrive que certaines formations soient très « verbales ». C'est-à-dire que leur « message » n'a nul besoin d'une règle et d'un compas pour être clairement perçu. Souvent, ces formations sont synchrones avec d'autres événements observables de l'actualité, les précédant ou les suivant de peu, comme pour en souligner discrètement l'importance. En voici deux exemples :

L'impact de Shoemaker/Levy en juillet 1994

Photo de l'impact des fragments de la comète Shoemaker/Levy,

sur Jupiter, du 16 au 22 juillet 1994

Agroglyphe apparu à Oliver's Castle, Nr Devizes, Wiltshire, le 26 juillet 1994

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Nuée d'ovnis au Mexique en 2005

Formation apparue à Telegraph Hill,

près de Winchester, Hampshire, le 26 juin 2005

Observation d'une nuée d'OVNIS, pris sur une vidéo amateur au Mexique le 3 juillet 2005

Afin de réellement saisir l'ampleur du message de ce glyphe, il faut savoir ce qu'il représente exactement. Le petit « bonhomme » pixélisé au centre de la formation est la représentation parfaite d'un « personnage » d'un jeu vidéo des années 70-80. Intitulé Space Invaders (Les envahisseurs de l'espace), ce jeu fut commercialisé par Atari en 1978 et connut un très grand succès.

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D'autres cas, sans liens précis avec l'actualité, semblent plutôt nous indiquer un domaine de recherche, un champ d'études ou un concept sur lequel il serait important de se pencher. Par exemple :

Pyramide et soleil

Pyramide et l’œil qui voit tout

Voilà qui n’est pas anodin. Ce n’est pas seulement le symbole occulte qui figure sur le dollar américain…

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…mais bien tout un champ d’études qui englobe l’ensemble des sociétés initiatiques connues à ce jour. Et ce n’est pas une mince affaire!

De façon plus générale, ceux qui accordent une certaine importance au phénomène s’entendent pour dire que peu importe leur discipline (biologie, physique, informatique, etc.) ils y ont trouvé inspiration ainsi qu’une meilleure compréhension de leur champ d’activités respectif. Et bien que je n’aie pas de « champ d’activités spécifique », j’y ai aussi, personnellement, trouvé nombre d’inspirations, de nouveaux domaines de recherches ainsi que réponses à nombre de mes interrogations. Je conseille à quiconque de ne pas laisser passer ce phénomène sans lui porter une attention toute particulière car c’est sans conteste LE phénomène le plus important de notre époque qu’il nous est permis d'observer.

De l’Univers

Mystérieux Cosmos

De l’Univers – Mystérieux Cosmos L’ego humain : seul dans l’Univers!

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L'ego humain : seul dans l’Univers!

L'ego est probablement la partie de l'être humain qui lui est la plus chère et la plus nuisible à la fois... justement parce qu'elle lui est chère et qu'il ne s'en passerait pas pour tout l'or du monde.

Irrationnel partenariat entre le concept d'importance et le concept de soi, l'ego, au sens large, place le moi au centre, à tort plus qu'à raison, de la plus grande quantité de choses possible, voire de tout, comme s'il était impensable qu'il puisse en être autrement. Nous ne parlerons pratiquement jamais dans ces termes : « Lorsque le soleil s'est levé, les oiseaux ont gazouillé. », mais bien de la façon suivante :

« Lorsque je me suis réveillé, j'ai entendu les oiseaux gazouiller. », comme si la vie elle-même devait transiter par nous pour exister plutôt que l'inverse. Même lorsqu'il est question du sous-ensemble « nous », le « je » sera au centre de celui-ci : Mon équipe de hockey, ma famille, mon environnement de travail, etc. Ce faisant, nous nous approprions la création, pour ainsi dire. C'est d'ailleurs ainsi que la Terre fut longtemps le centre de l'Univers. Ceci nous rend importants, nous place au premier plan. Nous aimons beaucoup trop être le centre de l'attention. Même dans le malheur, il faudra détenir le plus grand de ces malheurs. Écouter une conversation anodine ou quotidienne avec détachement, c'est écouter un combat de coqs. Chacun des interlocuteurs tentant de rapprocher le centre de l'attention vers lui : « Devine ce que j'ai vu », « Tu me croiras pas », « Hier j'ai fait ça », « J'ai entendu dire que », « Pourquoi ça n'arrive qu'à moi? », etc.

Le classique « Dieu créa l'homme à son image » est probablement le plus monumental axiome égocentrique qui soit. Que nous sommes donc importants! L'Univers ne serait rien sans nous! Mais il faut se rendre à l'évidence, cette attitude est très pernicieuse, insidieuse et tout simplement fausse. Elle nous piège dans l'illusion d'un favoritisme de la part de la création et soudainement nous prenons le grain de sable pour la plage elle-même.

C'est cette particularité de l'être humain qui lui fait sans cesse se poser d'insensées questions telles que : « Sommes-nous seuls dans l'Univers? » Quelle preuve de cécité égocentrique : le gros bon sens n'oserait même pas se poser cette question! Il existe, en somme, un nombre infini de galaxies elles-mêmes composées d'un nombre incalculable d'étoiles autour desquelles gravitent des planètes comme la nôtre. Oser s'imaginer qu'il peut être possible que nous soyons « seuls » dans cette incommensurable immensité tient de la folie, tout au moins de l'ignorance couplée d'un manque de jugement impressionnant.

Je ferme mes yeux et je vois un homme, perdu dans ses pensées, qui par une nuit étoilée se balade dans un champ. Au même moment où, sans s'en rendre compte, il met le pied sur un nid de fourmis, il lève les yeux vers les étoiles et se demande : « Sommes-nous seuls dans l'Univers? » La réponse est pourtant sous ses pieds!

De l’Univers – Mystérieux Cosmos L’ego humain : seul dans l’Univers!

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Comment concevoir qu'il n'y ait rien au-dessus de nous alors qu'il y a tant d'êtres vivants en dessous? D'innombrables entités vivantes qu'on ne considère pratiquement jamais : insectes, protozoaires, l'herbe sous nos pieds, les bactéries sur notre peau, les virus dans l'air, etc. Ces êtres se posent-ils la même question? Se rendent-ils même compte de notre existence? Ne perdons pas de vue la maxime hermétique « Tout ce qui est en haut est comme tout ce qui est en bas », car elle nous sera utile tout au long de cette réflexion.

Le gros bon sens nous indique qu'il y a un nombre impressionnant de formes de vie, plus ou moins complexes, qui vivent en sociétés, en groupes et en familles tout comme nous, les êtres humains. Tous les terriens : éléphants, girafes, hippopotames, zèbres, lions, ours, serpents, chats, chiens, oiseaux, poissons, fleurs, arbres, insectes, bactéries, virus... Tous vivant les uns aux côtés des autres sur une minuscule sphère parmi un nombre incalculable de sphères semblables… la vie est partout! Et elle n'est pas uniquement latérale, c'est-à-dire des êtres vivant côte à côte, mais bien inclusive : des formes de vie à l'intérieur d'autres formes de vie. Prenons un mammifère et regardons de plus près : nombre de parasites, de bactéries et de virus y vivent. Prenons la bactérie et regardons-la de plus près : nombre de cellules vivantes y vivent. Cellules à l'intérieur de bactéries à l'intérieur d'un mammifère à l'intérieur de… Mais bien plus qu'être à l'intérieur de quelque chose, le plus petit est unité constituante d'un tout plus grand. Les cellules constituent les bactéries et leurs colonies, qui, de pair avec d'autres cellules et bactéries, constituent le mammifère.

De la même façon qu'il y a un certain temps nous n'étions pas en mesure de « voir » les quarks dans les particules dites élémentaires, nous regarderions l'Univers entier avec une puissante loupe que nous ne serions même pas en mesure d'y localiser la Terre, encore moins un être humain. Devant une si vaste représentation des choses, comment faire pour même se poser la question : « Sommes-nous seuls dans l'Univers »?

Les fourmis peuvent nous enseigner beaucoup à ce sujet. Entités sociales organisées très semblables à nous-mêmes, ont-elles seulement conscience de la présence humaine? Bien sûr, elles en subissent les conséquences : soudaine destruction d'un nid par-ci, par-là, effondrement soudain d'une fourmilière entière ou simple disparition de quelques citoyens pour des raisons qui leur resteront obscures. Un pied, une pelle mécanique ou une pichenotte, et le tour est joué. Mais pense-t-on qu'elles attribuent ces événements à des êtres vivants et intelligents qui sont simplement d'un ordre de grandeur différent?

Et l'être humain, lui? Imbu de son ego, il regarde habituellement l'Univers à travers sa lunette de rapprochement et déclare : « Ce n'est pratiquement que du vide! C'est immense, mais aucun signe de vie extérieure ». Portant il voit bien dans les galaxies les mêmes spirales qu'il voit dans son évier tous les jours, preuve d'une force intangible perméant tout ce qui lui est possible d'observer, tout ce qui est à l'intérieur de l'étendue de ses sens. Simple dissonance cognitive ou arrogance égocentrique?

Sur un plan plus concret, tout le phénomène ovni est majoritairement ridiculisé – quoique pris hautement au sérieux par l'armée et les services secrets de tous les pays de notre petit monde –, marginalisé, rabaissé et dénigré par les détracteurs. Pourtant, c'est LA preuve physique accessible à l'humanité de forme de vie autre que nous-mêmes dont l'intelligence nous dépasse (technologiquement tout au moins). Hallucinations collectives, démence, folie ou saine acceptation de ce que l'on perçoit?

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Comparons-nous aux poissons de bas fond pour un moment, question de faire ressortir l'évidence. En groupes ou en famille, les poissons poissonnent leur quotidien au gré des courants marins. Comme toute créature vivante, ils vont à l'école de la vie, se courtisent, se reproduisent, mangent, évacuent et pensent dans les limites que leur nature leur a accordées. Dans cet Univers poissonneux, il arrive que des choses étranges se passent : un morceau de métal, des pièces de porcelaine, de verre et de charbon tombent sporadiquement sur leurs têtes ou passent simplement du haut vers le bas. Mais ces événements, considérant l'ensemble, sont très rares de sorte que lorsqu'un ami poisson ose parler de son expérience étrange, il est rarement pris au sérieux. Et pourtant, les navires ne cessent de tomber en panne, de se heurter les uns aux autres ou de simplement se détruire mutuellement. Et toutes ces épaves (quel gigantesque intrus pour un poisson) coulent et pénètrent dans le monde aquatique comme des étrangetés non invitées. Doux – ou frappant – rappel qu'ils ne sont pas « seuls dans l'Univers »? Et que dire des sporadiques apparitions de vers de terre en suspension? Alléchant repas gratuits desquels peu en reviennent afin de raconter leur expérience. Un enlèvement extra-aquatique?

Cette analogie remet en perspective les phénomènes dits inexpliqués, les enlèvements extraterrestres, les objets inhabituels tombants du ciel ou y étant simplement en suspension un moment pour disparaître aussitôt.

Si nous admettons simplement que c'est la nature qui suit son cours et qu'il y a perméation de mondes de densités différentes, la question que beaucoup se posent et qui sert trop souvent à démystifier le phénomène est la suivante : « Pourquoi les créatures d'autres mondes ne se manifesteraient-elles pas ouvertement? »

Je laisse Charles Fort y répondre :

Poser la question, c'est insinuer que nous sommes intéressants. Elles restent peut-être à distance pour des raisons d'ordre moral, ce qui n'exclut pas qu'il puisse exister parmi elles des êtres moins scrupuleux.

Ou alors, des motifs de nature physique empêchent le contact.

Lorsque nous entrons dans le vif du sujet, vous verrez que l'une de mes suppositions, ou incertitudes si vous préférez, est fondée sur l'idée qu'une approche matérielle de deux mondes pourrait causer une catastrophe. Les mondes navigateurs éviteraient donc toute proximité, préférant une orbite éloignée sécuritaire de par sa régularité, une régularité qui n'a toutefois rien de la précision chimérique des croyances populaires.

Mais avouez qu'il est tentant de croire que nous sommes des créatures dignes d'intérêt. Insectes, bactéries et autres petites choses du genre, tout ça nous intéresse, parfois même beaucoup.[1

[1] Fort, Charles, Le livre des damnés, Joey Cornu Éditeur, 2006.

]

Toujours ce désir d'importance qui guide nos pensées et qui aveugle notre jugement.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos L’ego humain : seul dans l’Univers!

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Et que dire du phénomène spirite? Autre preuve tangible – encore une fois hautement détractée – de l'« inclusivité » de formes de vie dans un ensemble, de sphères « plus hautes », c'est-à-dire moins denses que la matière, mais dont l'intelligence est une propriété indéniable. Serait-il possible que nous ne soyons qu'une infime parcelle d'un grand tout? Le bon sens nous l'indique pourtant clairement.

Qui plus est, nous savons pertinemment que nos sens ne captent qu'une partie du monde existant. Par exemple, nous ne ressentons pas le nombre grandissant d'ondes de toutes sortes qui nous traversent : stations radio par centaines, tours pour téléphone cellulaire par milliers, stations de télévision, satellite GPS, bornes Wi-fi, etc. Il y passe pourtant une communication « intelligente », en ce sens qu'elle véhicule des informations, et pourtant nous y sommes sourds, aveugles et insensibles.

Le pas à franchir vers la compréhension qu'il est impossible que nous soyons seuls dans l'Univers devient alors tout petit. Somme toute, il est déjà franchi à partir du moment même où nous nous servons de notre jugement et des observations à notre disposition.

« La vie est grande » dit mon amoureuse. Elle est même bien plus grande que ça!

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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Cydonia : les monuments de Mars

Il était une fois…

Il y a une vingtaine d'années, le 25 juillet 1976 plus précisément, la sonde Viking Orbiter I de la NASA, lancée afin de cartographier la planète rouge en vue d'un futur « amarissage », prit, entre autres, le cliché suivant de la surface martienne :

Cydonia, Mars, longitude : 12.8o O, latitude 41o N

Ce qui passa pour une simple combinaison de formes naturelles et d'éclairage particulier revint se pointer le visage (littéralement!) sous la caméra de Viking I alors que, contrairement aux premières hypothèses, 35 jours plus tard, et sous un éclairage différent (27 degrés de différence), le visage était toujours là!

Quoique, pour la majorité, ceci passa pour un remarquable jeu d'ombres, des chercheurs indépendants de toutes les disciplines s'y intéressèrent particulièrement, au point de former un groupe d'études et de recherche, hors des courants dominants, qu'ils baptisèrent au départ la « Mars Mission » et qui devint par la suite l'« Enterprise Mission » (http://www.enterprisemission.com). Ceux-ci recueillirent plusieurs clichés du « visage de mars » et de la région avoisinante, puis se lancèrent dans des analyses assistées d'imageries digitales complexes, utilisant des technologies de pointe telles que l'analyse fractale (technique utilisée par l'armée étatsunienne sur les images satellites afin de découvrir des reliefs artificiels – non naturels – démasquant ainsi les bâtiments et véhicules les mieux camouflés).

Ce qu'ils découvrirent est tout simplement stupéfiant et d'une importance majeure pour l'ensemble de la race humaine. Ils parvinrent à identifier plusieurs formations artificielles (lire constructions) dans le voisinage immédiat du fameux visage : une « forteresse », nombre de pyramides, un mont en spirale, etc.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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Non, non, ceci ne doit pas exister!

Il va sans dire que cette découverte suscita auprès de la communauté scientifique autant d'enthousiasme que de controverse. Nombreux furent les détracteurs qui s'empressèrent de ridiculiser le tout en argumentant que le « visage » n'est rien d'autre qu'une illusion d'optique, un mauvais tour de notre imagination, un peu comme ce qu'on peut voir dans les nuages : à peu de choses près, n'importe quoi! Et comme pour aider leur cause, après de longues années de chauds débats, le 8 avril 2001, la sonde Mars Global Surveyor acquit de nouveaux clichés de l'énigmatique formation, cette fois-ci avec une résolution de 1,56 km par pixel (contre 43 km/pixel pour le meilleur cliché Viking et 19 km/pixel pour Mars Odysée). Selon la NASA, ce sont les images les plus précises jamais obtenues du visage de Mars.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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« Elles ne montrent rien d'autre qu'une colline fortement érodée », se hâtèrent de dire les gardiens du statu quo. Mais est-ce réellement le cas? Premièrement, si nous examinons attentivement ces photos, étant donné la dimension de cette formation, soit environ 2.1 km de longueur sur 1.6 km de largeur et 0.5 km en hauteur, une certaine forme, semblable à celle d'un écusson ou d'une écurie, demeure suspecte relativement à la « naturalité » du dit rocher. Deuxièmement, les caractères « faciaux » de cette supposée roche vue du dessus sont tout de même apparents. Bien sûr, c'est « un rocher érodé ». Mais si celui-ci a été construit il y a des centaines, voire des milliers d'années, il est inévitable qu'un certain degré d'érosion y soit présent. D'ailleurs, n'en serait-il pas de même si l'on prenait un cliché haute résolution du Sphinx, érodé par les intempéries? Ressemblerait-il à une formation rocheuse comportant un caractère facial?

Notons aussi qu'en 2004 le Mars Odysée de la NASA a renvoyé de nouvelles photos de Cydonia et nous y voyons encore ledit visage!

Source : http://themis-data.asu.edu/img/V10598012.html

Mais, bien entendu, les détracteurs ne s'en tiennent habituellement qu'au cliché de 2001, dont la résolution est meilleure, et là s'arrête trop souvent leur discours.

Et même s’il n'y avait pas réellement de visage à voir dans cette formation, est-ce que nous devons rejeter d'emblée toutes les structures pyramidales et autres découvertes aux

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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alentours? Nous trouvons la réponse dans les quelques paragraphes qui suivent, car les découvertes n'en restèrent pas là… Loin de là!

Bien plus qu’un simple visage…

En étudiant de près la géométrie interne de ces « monuments » de Mars, les différents chercheurs découvrirent maintes corrélations mathématiques.

Ces mêmes correspondances se retrouvent aussi inscrites dans la géométrie interne de la pyramide pentagonale « D&M ».

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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Cette géométrie tétraédrale, dont la redondance pointe vers l'utilisation intentionnelle d'une connaissance architecturale, voire d'une technique de construction, a servi à l'élaboration d'une nouvelle branche de la physique appelée « hyperdimensionnelle ». Cette science émergente a d'ailleurs permis la prédiction puis la vérification de certaines de ses hypothèses.

C'est ainsi qu'en 1989, deux semaines avant que Voyager II n'atteigne Neptune, le groupe de chercheurs de l'« Enterprise Mission » prédit, dans une publication officielle, que la NASA y découvrirait un vortex énergétique, semblable à celui de Jupiter, et que celui-ci se situerait à une latitude de 19.5 degrés sud. Leur prédiction s'avéra juste!

En effet, de l'étude des relations géométriques entre les différentes structures de la région martienne de Cydonia, l'équipe multidisciplinaire de l'« Enterprise Mission », dont le fondateur est Richard C. Hoagland, conclut que la circonscription d'un tétraèdre à l'intérieur d'une sphère permettait de situer les zones hautement énergétiques des corps en rotation. Ceci a plusieurs implications, notamment dans le domaine de l'énergie libre. Mais, au niveau des corps en mouvement dans le système solaire, les instances de vortex énergétique à environ 19.5 degrés sont nombreuses : sur la Terre, la caldera d'Hawaii; la « tache rouge » de Jupiter; l'« Olympus Mons » de Mars; les régions volcaniques les plus intenses de Vénus; la « tache noire » de Neptune; etc. Beaucoup d'autres exemples existent, même le Soleil n'y échappe pas : les régions les plus actives lors des éruptions solaires cycliques, tous les 11 ans, se trouvent à cette latitude, tant au nord qu'au sud.

La connexion terrienne

Notre propre planète est jonchée de monuments qui défient le temps et la compréhension humaine relativement à leur mode de construction, leur fonction, leur âge, etc. Des pyramides aux quatre coins du monde, des Sphinx, d'immenses cercles de pierres, des dessins tracés il y a des milliers d'années, si grands qu'ils ne sont visibles qu'à vue aérienne, etc.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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N'y a-t-il pas lieu d'établir une quelconque connexion? Fort probablement. D'ailleurs, une correspondance partielle fut observée par David Percy, un membre de l'équipe de l'« Enterprise Mission ». En Angleterre, le site mégalithique d'Avebury et le mont de Silbury correspondent, une fois mis à l'échelle, exactement au cratère et au « Tholus » de la région de Cydonia.

Si l'on observe attentivement le cratère du site de Cydonia, on remarque une protubérance géographique semblable à une butte pyramidale, juste avant une ouverture. On retrouve cette même particularité sur le cercle d'Avebury.

Les mêmes correspondances géométriques ont pu y être reproduites.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Cydonia : les monuments de Mars

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Cette marquante similitude entre les deux paysages n'est pour le moment qu'une hypothèse sur laquelle plusieurs chercheurs travaillent encore à ce jour. Beaucoup doit être fait afin de « prouver », de façon plus tangible, cette apparente connexion directe entre l'architecture des monuments de Mars et ceux de la contrée anglaise, spécifiquement.

En conclusion

Toutes ces découvertes ainsi que les innombrables recherches en mathématiques et en géométrie qu'elles ont suscitées, notamment au niveau de la physique « hyperdimensionnelle », constituent probablement un tournant dans l'histoire des connaissances humaines récentes. Il n'y a, dans ce bref article, que la pointe de l'iceberg d'une saga qui commença en 1976 et qui se poursuit encore. Tout inclure aurait largement dépassé la portée des articles de ce site, qui ne se veulent qu'initiatiques, qui ne se veulent qu'introduction à des phénomènes, à des faits qui sont d'une importance capitale pour qui veut bien les entendre et les considérer avec sérieux. Le visionnement des trois conférences de Richard C. Hoagland est fortement conseillé afin de réellement saisir l'ampleur des preuves découvertes ainsi que pour se faire une idée plus adéquate des implications passées, présentes et possiblement futures des découvertes. Ces conférences, disponibles sur les réseaux de pairs de fichiers .torrent (http://www.isohunt.com, http://www.torrentz.com, etc.), s'étalent sur une période d'uniquement 2 ans, il y a de cela plus de 10 ans! Une première conférence, en 1992 à la NASA, concerne les premières découvertes des relations géométriques ainsi que l'importance de retourner prendre des clichés de la région de Cydonia, une seconde, toujours en 1992, aux Nations-Unies, concerne la connexion Terre-Mars ainsi que l'importance de faire pression sur la NASA afin de retourner photographier le site, et une troisième, en 1994, à l'Université de l'État d'Ohio, aux États-Unis, concerne la connexion Mars-Lune. De plus, la lecture du livre The monuments of Mars, A city on the edge of forever constitue un incontournable pour toute recherche, réflexion et mise en contexte sérieuse.

Continuerons-nous d'ignorer les faits plus longtemps?

Ou oserons-nous enfin sauter à pieds joints dans le mystérieux univers de notre Univers?

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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Énigmatiques cratères hexagonaux et

pentagonaux

La majorité des phénomènes astronomiques qu'il nous est possible d'observer nous révèle un Univers tout en rondeur. La forme sphérique des astres, celle elliptique des orbites de certaines planètes, en passant par la spirale des galaxies, la danse de l'Univers, tournant sans cesse sur Lui-même, ne semble jamais opter pour la ligne droite. Encore moins pour une trajectoire carrée ou triangulaire. La forme générale des planètes, des soleils, des astéroïdes, des comètes ainsi que de leurs cratères d'impact sur les planètes apparaît ainsi : des cercles, des ellipses, des spirales, des ellipses, des cercles et encore des cercles.

Mais il existe un phénomène des plus particuliers : les cratères d'impact causés par les astéroïdes ou les météorites.

Une simple exploration visuelle des nombreuses photographies existantes recueillies durant plusieurs années d'observation pose une énigme surprenante : des cratères hexagonaux et pentagonaux.

Regardons, premièrement, notre propre satellite, la Lune.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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Les exemples comme ceux illustrés ci-dessus sont très nombreux et certains sont encore plus époustouflants. Il suffit de faire une recherche rapide (sur Google images, par exemple) ou de consulter n'importe quel livre traitant de la Lune et contenant des photographies détaillées pour littéralement y voir des hexagones et des pentagones un peu partout.

Ne perdons pas de vue que ces cratères mesurent des dizaines et même des centaines de kilomètres de diamètre!

Mais, bien entendu, ce phénomène ne se limite pas seulement à notre Lune. Voici quelques clichés d'imagerie astronomique, gracieuseté de la NASA, qui nous permet de comprendre que le phénomène s'étend à tout notre système solaire.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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Iapetus, satellite de Saturne – NASA (PIA08125)

Rhea, satellite de Saturne – NASA (PIA08173)

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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Callisto, satellite de Jupiter – NASA (PIA01656)

Dione, satellite de Saturne – NASA (PIA07690)

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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Ceci n'est qu'un bref aperçu de l'ampleur réelle du phénomène, mais la taille de ces cratères ainsi que leur forme indéniable nous forcent à effectuer une remise en question sérieuse de ce que nous tenons habituellement pour acquis.

Serait-ce des constructions artificielles?

La cristallographie et la géométrie standard nous apprennent que la forme hexagonale est celle qui remplit l'espace à deux dimensions le plus économiquement possible. Comme les abeilles construisent leurs ruches avec des alvéoles hexagonales, serait-il possible que quelqu'un ait construit une structure semblable?

Ou ne serait-ce qu'un phénomène naturel issu de la dynamique des fluides?

Face à ce mystère, l'expérience suivante est intéressante :

Certains chercheurs ont découvert, en faisant tourner un sceau contenant de l'eau à une très grande vitesse, qu'au centre il se forme une colonne d'air et qu'en son centre la surface sèche n'est pas circulaire comme nous aurions pu le croire. En effet, celle-ci évolue au fur et à mesure que la vitesse de rotation augmente, d'une forme ellipsoïdale à une forme triangulaire, à une forme carrée, pentagonale et finalement hexagonale.

(Source : Nature.com, article intitulé « Geometric whirpools revealed »)

Les observations et résultats réalisés lors de cette expérience rejoignent les observations de phénomènes météorologiques d'intensité. Prenons pour exemples quelques-uns des récents ouragans :

« Œil » hexagonal de Katrina (2004)

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux

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« Œil » pentagonal d'Isabel (2003)

Ceci est très intéressant... Mais dans le cas de cratères laissés par un impact de météorites (supposons), de quel fluide parlons-nous ici? De l'incontournable et controversé éther? Alors où serait la rotation à vitesse extrême lors d'un tel impact?

Quelqu'un saurait-il quelque chose que nous ne savons pas?

Et pourquoi uniquement des hexagones et des pentagones? Pas de triangles, pas de carrés?...

Beaucoup de questions, beaucoup d'hypothèses, mais un fait indéniable et... astronomiquement énorme!

Ce qui est tout à fait remarquable de ce genre d'observations, c'est de ne pas en avoir entendu parler ni l'avoir remarqué auparavant. Pourtant, n'avons-nous pas tous vu des photos de la Lune depuis que nous sommes enfants?

Étrange...

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Le « réchauffement » du système solaire

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Le « réchauffement » du système

solaire

Avertissement concernant les informations qui suivent

En réponse aux nombreuses réactions négatives suite à la parution de la vidéo et des articles (sur http://Zone-7.net) concernant un réchauffement du système solaire plutôt qu'un réchauffement uniquement planétaire et dû à l'activité humaine, il me semble impératif de clarifier la portée de ces informations controversées.

Ces données ne visent aucunement une quelconque déresponsabilisation de nos actions.

Nous pillons les ressources de la Terre – notre demeure naturelle – avec une brutalité et une insouciance qui font honte à notre race et ceci ne devrait même pas exister, encore moins sous le prétexte que : « Bah! De toute façon, c'est le système solaire qui se réchauffe, nous n'y pouvons rien, alors profitons-en », car ceci est l'attitude de nos dirigeants et elle est déplorable sous tous ses aspects. (N'osons surtout pas nous imaginer qu'ils ne savent pas.)

Mais les faits sont les faits. L'activité humaine, à elle seule, n'est pas entièrement responsable du dit réchauffement planétaire. Elle l'est en partie, certes, mais ces changements climatiques font partie d'un cycle qui dépasse notre propre petite existence (qui a tendance à se croire la cause de tout). Quelque chose se passe à une échelle dont l'immensité nous transcende.

Il faut simplement savoir faire la part des choses.

Assurément, nous sommes responsables de la qualité de notre eau ainsi que de la qualité de notre air dont nous ne nous soucions même plus. Mais comprenons bien qu'un phénomène cosmique est présentement à l'œuvre, affectant toutes les planètes de notre système solaire. Notre soleil est agité et il semble entraîner tous ses satellites à travers des changements climatiques considérables : fortes tempêtes, disparition des calottes polaires, changements atmosphériques et réchauffement global.

La pollution de l'atmosphère, des cours d'eau et du sol est une chose. Le réchauffement climatique en est une autre.

Notre mépris pour notre environnement est notoire et réprimandable, mais nous ne sommes, tout compte fait, aucunement responsables des puissants changements climatiques que nous subissons.

Note : Ces informations ont une portée tout autre qu'écologique. La porte est donc ouverte à une mise en contexte appropriée.

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Le « réchauffement » du système solaire

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Réchauffement de la planète ou… du système solaire?

Pour la première fois révélée par Richard C. Hoagland en 2004, la notion d'un réchauffement du système solaire dans sa totalité, plutôt qu'uniquement à l'échelle terrestre, demeure un sujet pratiquement inexistant dans de la communauté scientifique actuelle et est tout simplement inconnu de la population en générale. Dans un article intitulé « Interplanetary ‘Day after tomorrow’? », Hoagland explore, avec tout le sérieux, la rigueur scientifique et l'ouverture d'esprit qui le caractérisent, la réelle possibilité d'un changement climatique à l'échelle du système solaire. À l'aide de données officielles de la NASA ainsi que de nombreuses parutions dans les journaux scientifiques, il a recueilli une panoplie de données techniques, rendues publiques au compte-gouttes et de façon isolée, pour en faire un portrait général et compréhensible indiquant clairement que le « réchauffement de la planète » est, en fait, et indéniablement, un « réchauffement du système solaire ».

Je ne ferai ici qu'un bref tour d'horizon de ces changements afin de donner au lecteur un aperçu de l'ampleur du phénomène ainsi qu'un point de vue différent de celui que la propagande officielle véhicule à tout vent que ce sont « nos utilisations excessives de carburants fossiles et nos déforestations » qui sont les causes principales des changements climatiques que nous expérimentons depuis quelques décennies. À noter, une fois de plus, que je n'insinue pas que nous n'y contribuons pas par nos pratiques non environnementales mais seulement que, avec ou sans nous, ces changements se produiraient tout de même. On assiste, en quelque sorte, à un changement de saison au niveau du système solaire, à un cycle d'ordre cosmique que nous ne comprenons pas tout à fait encore.

Voici, en résumé, quelques-unes des données scientifiques existantes :

Le Soleil démontre plus d'activités depuis 1940, en termes d'éruptions solaires (nombre et force), que dans les 1 150 dernières années… combinées!

5 novembre 2003 : la plus grande et la plus brillante éruption solaire jamais enregistrée (X40)

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Le « réchauffement » du système solaire

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Vénus présente des changements atmosphériques substantiels et une augmentation de sa luminosité aurorale de 2500%, et ce, depuis les 30 dernières années seulement.

En ce qui concerne la Terre, est-ce réellement nécessaire de décrire tous les changements géophysiques si évidents?

Mars subit un « réchauffement planétaire » semblable au nôtre : disparition des calottes polaires de glace et augmentation significative des tempêtes en nombre et en ampleur.

Jupiter montre une augmentation de 200% de la luminosité de ses nuages de plasma avoisinants (ce qui est sans aucun doute le résultat de forts changements intérieurs).

Saturne voit son « jet-stream » équatorial largement décroître depuis environ 20 ans. Ce phénomène est accompagné d'une surcharge d'émission de rayons X depuis son équateur (jusqu'à 1000% en ce qui concerne le brillant nuage qui entoure la planète) ainsi que la disparition des rayons transversaux de son anneau.

Image composite des formations de « rayons » observées par

Voyager en 1980-1981 (NASA)

Image très haute définition prise de plus près, en février 2004,

par Cassini et... disparition des « rayons »

De l’Univers – Mystérieux Cosmos Le « réchauffement » du système solaire

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Sur Uranus, apparition de grands changements au niveau de sa luminosité, liés à l'émergence de nuages remarquablement lumineux « de la grosseur d'un continent terrestre », et arrivée nouvelle d'énormes tempêtes. Encore une fois, tout ceci dans les 20 dernières années.

Sur Neptune, en juin 1994, la grande tache sombre de l'hémisphère sud (comparable à la grande tache rouge de Jupiter) est mystérieusement disparue. En 1995, elle est réapparue, mais dans l'hémisphère nord! De plus, sa luminosité globale s'est accrue de 40%.

Accroissement de la luminosité globale de Neptune entre 1996 et 2002

Pluton (rejetée planète!) a subi un accroissement de sa pression atmosphérique de 300%, de 1989 à 2002, malgré le fait qu'elle s'éloigne actuellement du soleil.

Bien entendu, ceci n'est qu'un bref aperçu de ce qui se trame réellement et dans la totalité de notre système solaire présentement.

Je conseille la lecture complète de : http://www.enterprisemission.com/_articles/05-14-2004_Interplanetary_Part_1/Interplanetary_1.htm.

Serait-ce donc une propagande voulue que de ne parler que des combustibles fossiles comme source du réchauffement climatique? N'y a-t-il réellement personne d'autre qui aurait mis toutes ces données dans un contexte plus grand? Quelqu'un saurait-il quelque chose que nous ne savons pas?

Peut-être approchons-nous du la fin et/ou du commencement d'un cycle cosmique?

Matière à réflexion!

Du Reste

Réflexions Vagabondes

Du Reste « Le Secret » : piège de désinformation New Age

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Le Secret et la loi d’attraction : un

piège digne du mouvement de

désinformation « New Age »

Le film Le Secret ne fait pas tout à fait fausse route en insistant sur le fait que nos pensées « créent notre réalité ». Mais, ce « secret », si gentiment dévoilé aux masses à coup de bruyantes publicités soutenues par une puissance de marketing digne d'Harry Potter, est à la fois porteur d'un réel message et à la fois le véhicule d'une propagande matérialiste cousue de fil blanc.

Le diable est dans les détails

Pour un message qui se veut spirituel, Le Secret redirige constamment les éléments de notre bonheur vers des biens matériels tels que la voiture, la maison, la bicyclette, le collier de nos rêves ou encore trois femmes par jour! De plus, il nous parle sans cesse de l'argent, de ces billets de banque que nous pourrions obtenir et de notre pouvoir d'achat. À travers des mots comme joie, amour, gratitude et bonheur, ce film ne cesse de nous rappeler que nous trouverons ceux-ci par le biais de la consommation, et ce, tout en utilisant une bonne dose d'égocentrisme. A-t-il seulement été une fois question dans tout le film d'apporter aide et amour à autrui? Non, et ce, sous la rhétorique que « nous sommes seuls à pouvoir nous apporter le bonheur ». C'est donc du chacun-pour-soi : en visualisant nos plaisirs égocentriques et matérialistes nous atteindrons le bonheur. « Le diamant dans mon nombril », s'est exclamée mon amoureuse (et amourée) après le visionnement de ce film.

La propagande de la « pensée positive »

En plus de détourner la potentielle portée spirituelle de son message, Le Secret promulgue une vision des choses à la « think pink » en stipulant qu'il ne faut pas penser à des choses telles que la guerre, la famine, la pauvreté car nous les attirerions dans notre réalité. Il faut savoir faire la différence entre se borner à ne voir que ce que l'on veut du monde et voir le monde tel qu'il est tout en aspirant à l’améliorer. Il y a guerres, il y a famines, il y a massacres, il y a bombes atomiques et il y a torture. Ne voir qu'un seul côté de la réalité revient à nier une partie de celle-ci, et n'en avoir qu'une vue partielle est loin d'être une attitude honorable face à la création. Le monde qui nous entoure, à plus juste titre la création, possède plusieurs facettes, et n'en rejeter qu'une seule revient à rejeter la création en entier. Où il y a lumière, il y a forcément ombre. De plus, à un moment dans le film, on va même jusqu'à dire insidieusement qu'il est bien de se renseigner, mais pas trop! Autrement dit, ne prendre qu'en surface ce que disent les actualités et ne pas chercher plus loin. « Restez dans votre petite bulle de pensées positives et axez celles-ci vers des buts matérialistes de consommation, pensez à l'argent

Du Reste « Le Secret » : piège de désinformation New Age

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et laissez tomber le fait de vous renseigner, de faire vos propres recherches avec circonspection, et ne pensez surtout pas aux guerres... (nous nous en chargeons pour vous) », pourrait résumer une bonne partie de ce film de propagande.

Mais il n'y a pas que du mauvais

Quoique mon point de vue puisse sembler uniquement négatif à l'égard du « secret », ce n'est pas tout à fait juste, car il est impératif de comprendre que nos pensées ont une portée qui dépasse ce qu'on en conçoit habituellement. En effet, comme il est possible de s'en rendre compte par des études telles que Le Projet de Conscience Globale, nos pensées et nos émotions ont une réelle influence sur notre environnement et, encore plus important, sur notre propre vie et celle des autres. L'effet placebo, la psychologie, la PNL, les Enseignements Traditionnels, etc. sont autant d'exemples nous prouvant que cette réalité existe et qu'elle est sérieusement prise en compte dans bon nombre de champs scientifiques. La mécanique quantique, avec son fameux « point de vue de l'observateur », n’en fait pas exception. Dans le film, le « miraculé » que les médecins avaient condamné et qui s'est remis d'un accident d'avion ou encore la dame qui s'est elle-même guérie de son cancer du sein sont d'excellents exemples de la puissance des pensées et de la volonté. Ce message, à lui seul, est d'une valeur inestimable. Seulement, comme tout bon best-seller onéreusement moussé, c’est un sandwich : une bonne couche de vérité bien juteuse servie entre deux épaisses tranches de pain germé aux mensonges.

Du Reste 2012

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2012

Le 21 décembre de l’an 2012. Voilà la date officielle de la fin du « long cycle », selon le calendrier maya. Ce sera le solstice d’hiver, quatre jours avant la mercantile Noël. Un vendredi où les centres commerciaux seront bondés d’êtres humains frénétiques qui courront en tout sens afin d’acheter tout ce que leurs cartes de crédit leur permettront. Et ce sera aussi la fin du monde…

Sujet chaud à l’intérieur duquel abondent désinformation et pure fantaisie, 2012 vend bien, très bien. Il n’y a qu’à

voir le nombre impressionnant de films qu’Hollywood nous prépare sur le sujet (http://www.imdb.com/find?s=all&q=2012) pour se rendre compte que cette date est – et le sera encore davantage – sur le bout de toutes les lèvres. Et comme tout ce qui vend bien, voire trop bien, le sujet est surexploité et « charlatanisé ». 2012 se retrouve à tous les coins de rue et apprêté à toutes les sauces.

À chacun son 2012

Certains croient que ce sera la « fin du monde », d’autres que l’humanité « ascensionnera ». D’autres encore sont persuadés que notre ADN se modifiera de lui-même lorsque les pôles magnétiques s’inverseront, alors que certains croient au déluge qu’apportera Nibiru lors de son passage près de la terre. Certains sont même convaincus être des « êtres de lumière » réincarnés en ce moment précis afin d’aider l’humanité à effectuer la transition dans la Xe dimension ou densité. Bref, il y en a pour tous les goûts, et chacun a sa croyance vis-à-vis 2012. Mais ce n’est que cela : une croyance.

Carl Sagan disait : « Savoir plutôt que croire ».

Alors, que savons-nous?

Nous savons que notre système solaire est en effervescence (voir l’article « Le ‘réchauffement’ du système solaire »), nous savons que des formations aux designs de plus en plus élaborés apparaissent dans nos champs de culture, et ce, à la vue de tous (voir l’article « Agroglyphes/Cropcircles »), et, selon nos connaissances actuelles et les témoignages croissants de météorites et bangs soniques (http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?page=recherche&recherche=bang+sonique), tout indique que nous nous aventurons présentement dans un secteur de notre galaxie qui est à haut risque de collisions (le plan écliptique) (voir l’article « Pluie de météorites, comètes et ballet galactique »). Nous pouvons aussi observer que les pays ouvrent leurs archives « Ovnis » les uns après les autres (http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?page=recherche&recherche=archives+ovni+ouvre) et que le nombre de témoignages d’observation ne cesse d’augmenter (http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?article5138). De plus, il y a présentement un effort sans précédent (connu, du moins) pour assujettir la race humaine à une

Du Reste 2012

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gouvernance mondiale et unique via un crash économique bien dirigé, des technologies de contrôle sophistiquées (http://zone-7.net/articles.php?pg=art40) et bien établies (http://zone-7.net/articles.php?pg=art29), ainsi qu’un nombre de guerres sans cesse croissant. Et, pendant ce temps, la machine médiatique tourne à plein régime pour créer des téléromans politiques entrecoupés de reportages infantilisants et d’émissions culinaires insipides.

Après tout, il faut faire beaucoup de bruit afin d’étouffer de telles réalités… et beaucoup de bruit il y a.

Bien que ces données puissent sembler hétéroclites, nous pouvons ressentir – presque palper – qu’il se trame quelque chose entre les lignes d’un proche avenir. Quelque chose qui ressemblera à un changement d’envergure, à une discontinuité du statu quo, à une nouveauté qu’on ne saurait prédire. Il nous est de plus en plus clair que l’humanité aveugle se dirige vers un ravin politique, économique, écologique, social, moral et éthique, et nous commençons à comprendre qu’il ne s’agira pas de simplement « corriger le tir » de ces domaines pervertis, mais bien de complètement les abandonner au profit de quelque chose d’entièrement nouveau. Et en ce qui a trait à la nouveauté, le phénomène 2012 nous en propose tout un choix. De l’apocalypse à l’extrémité hollywoodienne jusqu’à l’ascension spirituelle à l’extrémité « New Age » en passant par toutes sortes de croyances et hypothèses plus déroutantes les unes que les autres.

Je ne me m’attarderai pas sur la dimension « apocalyptique » du sujet, je laisse le soin aux dirigeants d’Hollywood de s’en charger. Ils le feront d’ailleurs bien mieux que moi puisque la propagande de peur est leur domaine. Je ne m’aventurerai pas non plus à énumérer et commenter les trop nombreuses spéculations concernant cette date. Je préfère simplement attirer l’attention du lecteur sur l’aspect « spirituel » du phénomène 2012.

2012 et l’ascension instantanée

Voilà un des aspects les plus populaires (et propagandés) de cette « fin de cycle ». On nous dit que notre ADN évoluera sous l’effet des rayons cosmiques en provenance du centre de la galaxie. On nous assure qu’il y aura une évolution de la conscience humaine et que celle-ci atteindra les hauts sommets galactiques. Télépathie, télékinésie et téléportation à volonté feront partie de notre quotidien comme voir et entendre. Etc., etc. En quelque sorte, on nous promet le Nirvana, l’Extase Cosmique, l’Évolution Spirituelle en un claquement de doigts, comme par magie. Et en plus, nous n’aurons rien à faire, car c’est la nature qui suivra son cours, tout simplement.

N’est-ce pas merveilleux?

Tout cela est alléchant, très alléchant, mais aussi très pernicieux, car il n’y a plus qu’à attendre patiemment le moment magique et, comme par enchantement, nous deviendrons soudainement des êtres éveillés et conscients.

Technique de marketing « à la New Age ».

Du Reste 2012

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Comme le dit l’adage anglais : There are no free lunches in the universe. If you think there are, then you are lunch (Il n’y a pas de repas gratuit dans l’univers. Si vous croyez qu’il y en a, c’est que vous êtes le repas). En effet, lorsque le poisson happe le gros ver de terre bien dodu qui est « gratuitement » mis à sa disposition, il termine sa vie en sushi au restaurant du coin. Ainsi en va-t-il de ces gens au fort « ego spirituel » – les élus parmi les endormis – qui clament haut et fort leur future ascension sans aucune considération pour le reste des simples mortels. Belle mentalité pour de futurs « ascensionnés »!

Pourtant, il est évident que ne devient pas peintre celui qui rêve de l’être, mais bien celui qui trouve le courage (et la passion) d’investir temps et énergie à la tâche. Beaucoup de gâchis seront créés avant que le premier vrai tableau ne soit réalisé.

C’est pourquoi, à mon humble avis, je pense qu’en 2012 comme en 2013, seront conscients ceux qui auront développé la conscience en eux. En 2012 comme en 2050, seront éveillés ceux qui auront marché sur le chemin de la connaissance de soi. En 2012 comme en 2099, seront évolués ceux qui se seront donné la peine de faire des exercices pratiques ayant pour but l’évolution du corps, de l’esprit et de l’âme. En 2012 comme en 2134, ascensionneront ceux qui auront monté l’escalier de la réalisation intérieure, une marche à la fois.

L’« ascension » n’a pas de date. Bouddha, Jésus et tous les autres êtres éveillés de ce bas monde n’ont pas attendu 2012!

Sans réfuter complètement l’idée que 2012 puisse être une « rare opportunité » d’évolution pour l’humanité (nombre d’« écrits saints », de prophéties et de données dans divers domaines semblent indiquer cette date comme étant particulière – info ou intox?), il demeure une certitude : si nous n’apprenons pas à nager avant que le déluge arrive, nous nous noierons à coup sûr le moment venu. Si 2012 est un vortex ascensionnel qui permet réellement le passage à une dimension ou une densité supérieure, « ascensionneront » seulement ceux qui seront prêts à le faire. Et seront prêts à le faire ceux qui s’y seront préparés.

Il est donc de mise de travailler à élargir notre conscience en tout temps plutôt que d’attendre nonchalamment et paresseusement qu’on nous serve l’« ascension » sur un plateau d’argent. Car, tenons-nous-le pour dit, tous nos idéaux si chers de Paix et d’Amour ne se réaliseront certainement pas par miracle lors d’un alignement galactique quelconque. C’est en puisant au plus profond de nous-mêmes et en travaillant sans relâche à rectifier notre mécanique que nous y parviendrons.

En somme, évitons de tomber dans le panneau d’un marketing « à la New Age » qui nous offre, en 2012, une ascension instantanée pour tous. Voyons-y, tout au plus, une occasion particulière à laquelle se préparer.

Cela dit, nous aurons sûrement la chance d’en reparler en 2013!

Du Reste Le Projet de Conscience Globale

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Le Projet de Conscience Globale

Une petite sphère à l'apparence anodine changeant de couleur, telles les « bagues d’émotions », et qui ne serait rien de moins qu'un indicateur en temps réel du niveau de cohérence de la conscience collective humaine, est-ce possible? Difficile à croire, mais ce n’est pas une blague (cette sphère figure sur toutes les pages du site http://Zone-7.Net). Développée par Brad Anderson

(http://gcp.djbradanderson.com), elle est tout ce qu'il y a de plus scientifique, car elle est le résultat de plus de 30 années de recherches effectuées à l'Université de Princeton et représente l'une des grandes percées scientifiques modernes.

Quoique son fonctionnement demeure inexpliqué, l'influence de la conscience humaine sur son environnement est désormais indéniablement prouvée. Oui, les émotions humaines ainsi que l'intention dirigée affectent de façon tangible et mesurable notre environnement.

Mais cette petite sphère colorée, issue du Projet de Conscience Globale, ne fait pas qu'indiquer le niveau de cohérence de la conscience collective, elle peut aussi, dans une certaine mesure, servir à prédire le futur!

Historique et fonctionnement

(Traduction libre et partielle de l'article : « Can this black box see in the future? »[1

L'historique des recherches scientifiques en laboratoire sur l'interaction entre la conscience humaine et son environnement remonte à la fin des années 60, mais de façon plus générale ce sont les travaux du professeur Robert Jahn de l'Université de Princeton, vers la fin des années 70, qui donnèrent naissance au Projet de Conscience Globale. Intrigué par des phénomènes tels que la télépathie, la télékinésie et les perceptions extrasensorielles, il fut l'un des premiers hommes de sciences modernes à s'intéresser sérieusement à ces phénomènes et devint un pionnier dans l'étude de ceux-ci via les technologies de pointe de l'époque. Une de ces technologies consistait (et consiste toujours) en un petit circuit électronique générant, de façon totalement aléatoire, deux chiffres : soit des 1, soit des 0. Ce circuit agit donc simplement comme un « pile ou face » électronique. Les résultats pouvaient alors être compilés et représentés sous forme de graphique. Sachant très bien que de façon aléatoire, sur un échantillon de bonne taille, la quantité de 0 et la quantité de 1, selon les lois de la probabilité, seraient à peu de

])

Le Projet de Conscience Globale, né en 1998, est un effort collectif d'ordre international impliquant un nombre toujours grandissant de chercheurs (actuellement au-delà de 75 scientifiques de renom provenant de plus de 41 pays) et ayant pour but d'explorer la possibilité de valider scientifiquement, à l'aide de générateurs de chiffres aléatoires, l'existence d'une conscience collective humaine ainsi que ses « sautes d'humeur ».

[1] http://www.redorbit.com/news/display/?id=126649

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choses près équivalentes, cet appareil pouvait alors être aisément utilisé comme un outil de mesure sérieux.

Mais mesurer quoi exactement?

Déterminé à explorer la possibilité de l'influence de la conscience humaine sur le « bon » fonctionnement de ces petits circuits électroniques, le professeur Jahn entreprit d'interpeller des gens dans la rue et de leur demander de se concentrer sur le circuit et d’émettre consciemment l'intention de lui faire générer soit davantage de 1, soit davantage de 0. Les résultats furent déroutants et n'ont, jusqu'à ce jour, jamais été expliqués de façon satisfaisante. Expérience après expérience, à tout coup les résultats montraient une déviation significative de la norme 50-50% : les résultats émis par le circuit électronique devenaient moins aléatoires, donc plus cohérents. Selon toutes les lois scientifiques connues, ceci n'aurait jamais dû se passer et, pourtant, se passait encore et encore. De plus, des expériences de la sorte ont été réalisées à distance avec des résultats similaires!

C'est à ce moment que le docteur Nelson, qui travaillait aussi à l'Université de Princeton, décida de porter l'expérience plus loin en utilisant le générateur de chiffres aléatoires dans des méditations de groupes (populaires dans les années 70) et fut renversé par les résultats : des déviations spectaculaires étaient alors enregistrées.

Qu'en conclure?

L'interaction de la conscience humaine avec la machine n'était donc plus une théorie, mais un fait bien établi, quoiqu’inexpliqué par la science traditionnelle.

Un jour, le docteur Nelson eut la brillante idée de relier jusqu'à 40 de ces générateurs de chiffres aléatoires sur Internet (dans divers pays), les laissant ainsi produire quotidiennement des millions de données. Ces données, une fois recueillies, donnaient généralement le résultat attendu, c'est-à-dire que 50% des chiffres générés étaient des 1 et 50% des 0.

Mais, le 6 septembre 1997, un événement surprenant se produisit : les machines enregistrèrent un soudain changement remarquable, une énorme déviation était enregistrée par tous les appareils autour du globe. Cette journée s'avérait historique pour une autre raison : environ un milliard de personnes à travers le monde regardaient les funérailles de la princesse Diana.

Était-ce possible que les dispositifs du docteur Nelson aient capté l'émoi collectif d'un grand nombre de personnes? C'est suite à cet événement qu'en 1998 il rassembla des hommes de science à travers le monde pour étudier de près cette possible découverte. Ainsi naquit le Projet de Conscience Globale qui élargit alors le réseau des générateurs de chiffres aléatoires à plus de 65 dispositifs, et ce, dans 41 pays.

Les résultats de cette entreprise furent des plus surprenants puisqu’au cours de cette expérience les appareils ont « ressenti » plusieurs événements mondiaux majeurs : du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN, en passant par la tragédie du sous-marin

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Kursk, jusqu'aux élections présidentielles des États-Unis de 2000. De plus, les dispositifs détectaient les grandes célébrations telles que l'arrivée de la nouvelle année.

Mais l'événement le plus fascinant fut celui des « attentats » du 11 septembre 2001. Non seulement les appareils ont enregistré l'événement lors de son déroulement, mais les déviations au comportement aléatoire de ces petits circuits électroniques ont débuté pas moins de quatre heures avant que les avions ne frappent les tours du WTC. Ils auraient donc « su » qu'un événement historique allait avoir lieu avant même que celui-ci se déroule réellement.

Une coïncidence? Un événement isolé? Il semblerait bien que non, puisque dans les dernières semaines de décembre 2004 les dispositifs ont une fois de plus grandement dévié de leur course aléatoire normale. Vingt-quatre heures plus tard, un tremblement de terre déclencha le Tsunami qui a dévasté l'Asie du Sud et emporté avec lui environ 250 000 vies humaines.

Serait-ce donc possible que le réseau de générateurs de chiffres aléatoires du PCG puisse ressentir et/ou prédire le futur?

Bien sûr, on pourra facilement rejeter ces conclusions en argumentant qu'il est aisé d'attribuer un événement majeur à chaque soubresaut marqué des dispositifs, notre monde étant rempli de guerres et de cataclysmes, mais l'équipe derrière ce projet insiste sur le fait que des techniques scientifiques rigoureuses permettent d'exclure de telles conjonctures aléatoires. « Nos données démontrent clairement que les chances d'obtenir ces résultats sont d’une contre un million », affirme le docteur Nelson. Et aussi étrange que cela puisse paraître, rien des lois de la physique n'exclut la possibilité de « voir » dans le futur!

Il est possible, en théorie, que le temps ne s'écoule pas seulement dans un sens (vers le futur), mais bien dans les deux sens à la fois (vers le passé aussi). Et si le temps se propage comme une onde, il pourrait bien être possible de « prédire » les événements mondiaux majeurs. En effet, nous nous souviendrions d'un événement qui a déjà pris place dans notre futur.

« Il existe un certain nombre de données indiquant que le temps puisse se dérouler à l'envers », affirme le professeur Bierman de l'Université d'Amsterdam.

« Et s'il est possible que cela se produise en physique, cela peut aussi se produire dans notre esprit. » En d'autres termes, le professeur Bierman croit que nous serions tous capables de voir le futur si nous étions en mesure d'accéder aux facultés cachées de notre cerveau. Et il existe amplement de données pour supporter cette théorie.

Le docteur John Hartwell, qui travaillait à l'Université d'Utrecht, fut le premier à recueillir des données indiquant que les gens pouvaient pressentir le futur. Dans le milieu des années 70, il relia des gens sur les scanners de l'hôpital afin d'étudier la structure des ondes cérébrales. Il commença alors à leur présenter des illustrations provocatrices. Les scanners enregistraient les ondes cérébrales alors que les sujets réagissaient fortement aux images qui leur étaient présentées. Ceci était anticipé. Mais de loin moins aisé à expliquer était le fait que dans plusieurs cas les scanners commençaient à enregistrer les variations structurales des ondes cérébrales quelques secondes avant même que les images aient été

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présentées! Tout semblait indiquer que certains sujets du docteur Hartwell arrivaient naturellement à « pressentir » la prochaine image qui leur serait dévoilée, c'est-à-dire qu'ils arrivaient à percevoir le futur. C'était extraordinaire et pourtant complètement inexplicable.

Mais il aura fallu attendre encore 15 ans avant que quelqu'un d'autre porte les travaux du docteur Hartwell de l'avant. C'est le chercheur américain Dean Radin qui relia des personnes à une machine qui mesurait la résistance électrique de la peau. Celle-ci est reconnue pour varier en intensité selon l'humeur, c'est d'ailleurs sous ce principe que fonctionne une bonne partie des détecteurs de mensonges. Radin a donc répété l'expérience du docteur Hartwell de « réponse aux images » en mesurant la résistance électrique de la peau de ses sujets. Encore une fois, certaines personnes commençaient à réagir quelques secondes avant même que les illustrations leur soient présentées. Ceci semblait impossible mais, expérience après expérience, les résultats demeuraient les mêmes. « Je n'y croyais pas non plus, dit le professeur Bierman, alors, j'ai répété l'expérience moi-même et j'ai obtenu les mêmes résultats. J'étais bouleversé. Après cela, j'ai commencé à penser plus profondément à la nature du temps. » Il ajoute que plusieurs laboratoires « officiels » ont produit des résultats similaires, mais ne les ont pas encore rendus publics.

Qu'en retire-t-on?

Ces résultats peuvent devenir une base solide à l'explication des phénomènes inexpliqués tels que le « déjà vu », l'intuition et une horde d'autres étrangetés que nous vivons de temps à autre. Ceci ouvre aussi la porte à d'autres possibilités, par exemple nous pourrions construire des machines capables d'amplifier nos pouvoirs psychiques de la même façon que nous bâtissons des appareils pour amplifier nos sens, tels que la vue et l'ouïe.

Le docteur Nelson, du Projet de Conscience Globale, est optimiste, mais pas à court terme. « Nous pourrons possiblement être en mesure de prédire qu'un événement mondial majeur va se produire, mais nous ne saurons pas ce qui va se produire ni où cela va se dérouler. »

« Prenez-le ainsi : nous n'avons pas encore un appareil que nous pourrions vendre à la CIA. »

À ce jour, il existe plus de 100 générateurs de chiffres aléatoires dispersés aux quatre coins du globe (en admettant que celui-ci soit carré), fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, produisant ainsi une impressionnante quantité de données. Le tout est relié à un serveur central, recueillant et compilant toutes ces données. Et maintenant nous ajoutons à cela un petit bout de code informatique traduisant l'ensemble de ces données, c'est-à-dire le niveau de cohérence moyen, en attribuant une couleur à l'image d'une sphère, et nous voilà avec un indicateur en temps réel du niveau de cohérence de la conscience collective humaine!

Développée par Brad Anderson, la sphère se fera attribuer la couleur verte lorsque la norme 50-50 est présente, c'est-à-dire lorsque les données émises sont aléatoires, donc

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« normales ». Toute déviation majeure, soit vers le bleu, soit vers le rouge, est considérée comme importante.

Il est à noter, par contre, que cet indicateur ne peut pas être considéré comme un outil fiable de prédiction et/ou d'interprétation, car il ne reflète la compilation que de quelques minutes ou quelques heures de données. Des méthodes d'analyses plus complexes prouvent qu'un si petit échantillon ne peut pas être pertinemment perçu comme un signal, car sans une quantité de données plus volumineuse, il est impossible de savoir si la déviation n'est qu'un « bruit » ou si elle fait réellement partie d'une tendance significative. Notons aussi que la coloration de la sphère accuse un retard évalué à 10 minutes, dû à la transmission, la compilation et le calcul des données.

N'en reste pas moins que la sphère du PCG est la représentation graphique de la cohérence de la conscience collective, ce qui n'est pas peu dire!

En conclusion

Les répercussions engendrées par une telle étude sont énormes. La vision matérialiste habituelle des sciences doit être complètement révisée. D'ailleurs, le concept du « point de vue de l'observateur de la mécanique quantique prend ici tout son sens puisque l'observateur est intrinsèquement lié au résultat de son expérience car il l'influence.

Dans un autre ordre d'idées, il nous faut alors courageusement réévaluer le concept de responsabilité personnelle, puisque nos propres intentions et émotions affectent directement notre environnement, et ce, d'une façon beaucoup plus subtile que la causalité telle que nous la concevons habituellement. Demeurer en « contrôle » de notre propre état, à la façon des Enseignements Traditionnels, devient notre première planche de salut vers une vie réellement responsable.

Mais si cette réalisation apporte son lot de remises en question, elle dévoile aussi une mer de nouvelles possibilités.

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Le verre d’eau à moitié vide et les

potentiels humains

« Quelle différence y a-t-il entre un verre d'eau à moitié plein et un à moitié vide? » demande G. à son fils S. âgé d'une dizaine d'années tout au plus.

« Mais c'est la même chose! » s'exclame S. spontanément.

« Alors, si j'additionne deux verres à moitié pleins, ça me donnera un verre plein, pas vrai? » demande à nouveau G.

« Bien sûr » de répondre S.

« Pourtant, si j'additionne deux verres à moitié vides, ça me donnera un verre vide! » continue G.

« Mouais…, non… enfin… » répond S. légèrement confus.

« Donc, un verre à moitié plein et un verre à moitié vide, ce n'est pas la même chose! » conclut G.

« Mais pourtant si, c'est la même chose! » affirme S. qui ne sait pas tout à fait où veut en venir son père car, vu de cette façon, mathématiquement, ça ne semble pas être équivalent.

Bien entendu, le résultat mathématique dans les deux cas (qui sont en réalité le même cas, mais pris différemment) est qu'il y aura deux verres, un plein et un vide ou deux verres remplis à moitié. Mais l'intérêt de cette énigme qui semble paradoxale pour l'enfant était simplement de susciter une réflexion.

Et maintenant que S. a grandi, que nous avons grandi, nous savons que la réelle différence, c'est le point de vue, l'idée que l'on s'en fait.

Et cette idée, cette perception que nous avons de toutes choses nous ouvre ou nous ferme à certaines possibilités, donc à nos potentielles compréhensions du monde qui nous entoure. Potentielles actions aussi, car nous n'agirons jamais en fonction de ce que nous ne considérons pas comme réel, comme valide. Un verre à moitié vide deviendra frustration et un verre à moitié plein deviendra oasis pour toute personne assoiffée. Et pourtant c'est exactement le même objet possédant les mêmes propriétés. Ce sont nos croyances à l'égard de ce qui nous entoure qui définissent la façon dont nous expérimentons la réalité.

Je dis bien croyance et non savoir, car nous ne savons pas tant que nous n'avons pas expérimenté. Tant que nous n'aurons pas bu ce verre, nous ne saurons pas s'il convient à notre soif.

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D'où nous viennent toutes nos idées sur ce qui est possible ou non? Bien sûr, de tout ce que les autres auront pu en dire, donc de notre éducation et de notre socialisation. Notre système de croyances nous a été inculqué en fonction des normes établies et véhiculées.

L'« éducation » agit trop souvent comme un poseur d'œillères plutôt qu'un éveilleur. Nous martelant sans cesse que ceci existe ou n'existe pas, que cela est possible ou impossible, elle en vient à façonner notre perception de la réalité. Pression sociale oblige. Que ce soit à coups de mépris ou à coups de bâton, tout enfant qui passe par la scolarisation se verra puni s'il n'accepte pas ce qu'on lui enseigne, mais récompensé s'il obéit, s'il adhère à la vision inculquée. Le chemin à suivre saute alors aux yeux et l'enfant a tôt fait de « jouer le jeu », car ainsi la vie est clémente à son égard. Il s'agit simplement d'avoir de bonnes notes et de ne jamais contredire les adultes, les professeurs ou toute autorité puisque, nous dit-on, ils ont raison.

Pourquoi l'être humain ne vole-t-il pas sans artifices? Tout simplement parce qu'il est convaincu qu'il ne le peut pas! Et n'en riez surtout pas, car ceci vous empêcherait de voler un jour de vos propres bras! La lévitation est un phénomène pourtant bien connu et documenté, mais il ne nous viendrait pas à l'idée de voler librement.

Nous vivons dans des sociétés qui nous dictent, à coups de répétitions médiatisées et d'études « scientifiques », ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Il y a quelques siècles, il était ridicule de penser que le « plus lourd que l'air » pouvait voler. L'homme ne le fit donc pas, tant et aussi longtemps que quelques hérétiques crurent en cette possibilité et, hors de tout doute, prouvèrent que c'était tout à fait réalisable. Idem pour les voyages dans l'espace, les communications sans fil, les modifications climatiques… La liste est longue.

Pourquoi sommes-nous si nombreux à être incapables de voir au-delà des mensonges du 11 septembre 2001? Parce que nous accumulons les croyances, les empilons les unes par-dessus les autres, depuis notre tout jeune âge, et tout remettre en question s'avère trop difficile. Nous avons accepté l'idée que tous les êtres humains sont fondamentalement bons et que nos chefs d'État veulent notre bien et ne cherchent qu'à nous protéger. Nous avons également cru que tout est mis en œuvre pour notre sécurité et notre développement personnel et collectif. Donc, un concept comme celui d'un complot d'envergure est tout simplement impensable, puisque notre système de croyances filtre, trie et n'accepte que ce qui va en son sens.

Toutes les différences de point de vue, d'un individu à l'autre, ne sont issues que de nos convictions, elles-mêmes issues de notre apprentissage, de notre socialisation et de notre éducation, de ce que nous tenons pour possible, voire réel. L'ego joue aussi un grand rôle dans ce processus car, en réalité, il n'est rien d'autre que le centre magnétique de la personnalité. Cette personnalité est forgée, justement, de croyances. Il n'y a donc qu'à ridiculiser un aspect de la réalité pour que la personnalité, protectrice de l'ego, tende à se conformer à cette vue. Ainsi, nous nous fermons à une voie, une possibilité particulière. Pourtant, tout est inclusif, tout a le potentiel d'exister pour aussi peu que l'énergie nécessaire y soit allouée, personnellement ou collectivement.

Par exemple, nous prenons la mort physique et la maladie pour des incontournables, alors que si nous nous y arrêtons le moindrement, l'effet placebo nous révèle tout autre chose. Nous avons la capacité de nous autoguérir, preuves à l'appui, si nos convictions intimes

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sont telles. N'y a-t-il pas d'ailleurs, dans tout folklore, des alchimistes ayant vécu des siècles? Des moines ayant jeûné durant des mois en méditation sans en être affectés? Des blessés ou malades ayant vécu des guérisons spontanées?

Cependant, lorsque nous croyons en une impossibilité quelconque sans l'avoir expérimentée, qu'elle soit réelle ou non, nous limitons nos pensées et nos actions conséquemment à cette conviction. Nous créons ainsi notre propre prison de potentiels inexplorés, car nous n'irons jamais dans le sens de ce que nous croyons impossible, même si l'objet de nos croyances est tout à fait accessible et réalisable.

Encore une fois, ce que nous pensons, l'idée que nous nous faisons de la réalité détermine la façon dont nous l'expérimentons. « Demandez et vous recevrez » n'implique pas que nous demandions à l'Univers un million de dollars et que celui-ci nous soit accordé, « à la Le Secret », mais bien que l'objet de notre fixation devient notre limitation et définit notre expérience de vie.

L'habileté à penser par soi-même semble malheureusement une denrée rare. En effet, nous sommes envahis de stimuli de toutes sortes qui, dans la majeure partie des cas, jouent constamment le même refrain que nous fredonnons sans même nous en rendre compte. Pourtant, il y a des gens qui tordent des cuillères avec une aisance déconcertante, d'autres qui lévitent en méditation, font de la télépathie, de la télékinésie, sont aptes à entrevoir le futur, etc. Mais combien d'entre nous sont aptes à s'en croire capables? Très peu. Et gare à ceux qui le penseront et le diront ouvertement, car tous les autres systèmes de croyances auront tôt fait de faire le nécessaire pour tenter de les convaincre que ça n'existe pas. Et pour la plupart d'entre eux, qui savent très bien que tous ces « exploits », « pouvoirs » ou « dons » existent bel et bien, peu sont capables de faire le saut mental et de s'en croire capables. Moi le premier. La sémantique utilisée pour parler de ces possibilités est trompeuse : pouvoirs, dons, exploits paranormaux au lieu d'« habiletés naturelles non développées ». Ces schèmes de pensées sont très forts et très ancrés en nous. Il est donc impératif que nous nous en défassions afin de retrouver notre liberté, notre souveraineté en tant qu'être humain.

Tous ces mots sont présents dans les dictionnaires usuels : télékinésie, télépathie, clairvoyance, clairaudience, prémonition, précognition, intuition, psychokinésie, perceptions extrasensorielles, etc. Ils sont tous associés au domaine du « paranormal » dont la définition est simplement : « Se dit de ce qui est inexplicable pour la science. » Inexplicable, certes, lorsque cette « science » est guidée par des dogmes, des chasses gardées, et que seuls des faits empiriques sélectionnés en fonction de ses propres « lois », de sa propre autocensure, sont considérés valides. Mais que ces facultés soient ou non « inexplicables », il n'en demeure pas moins qu'elles existent et que le grand mensonge les entourant est que seuls quelques « élus », seuls quelques « êtres évolués », possédant des « dons » particuliers en sont capables. Rien n'est plus faux. Nous pouvons tous tordre une cuillère, nous pouvons tous faire des rêves prémonitoires, nous possédons tous une intuition, et bien plus encore (voir les articles « Expérience de télékinésie accessible à tous » et « Technique antigravitationnelle à la portée de tous » de la section « Ajouts »). Mais ce sont nos propres convictions vis-à-vis ces potentiels qui déterminent si nous les actualiserons ou non.

Et vous, vis-à-vis toutes ces facultés latentes et potentielles, voyez-vous votre verre à moitié plein ou à moitié vide?

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Tout le monde à droite!

Non, ceci n'est pas un article qui concerne la politique, mais bien une courte réflexion qui jette un regard inquisiteur sur une des étranges propriétés de ce monde.

Il est bien connu que les gauchers sont l'« exception à la règle » en ce qui a trait à notre latéralité. Ils ne sont, pour ainsi dire, pas sur le « droit » chemin. Bien que, de nos jours, l'utilisation de la main gauche est plus acceptée, il n'y a pas si longtemps, celle-ci était tout simplement proscrite. En effet, la règle de l'instituteur s'abattait bruyamment sur toute main qui osait se démarquer du

troupeau, car notre monde ne tourne que dans un sens : le bon. Les aiguilles des montres et des horloges du monde entier tournent toutes dans le même sens : vers la droite. Malgré qu'il soit de mise d'avoir un certain standard en matière d'ingénierie des objets courants, il n'est pas une vis, un pot ou un robinet qui ne respecte pas cette règle arbitraire : la droite fait, la gauche défait.

La gauche est donc le mauvais, l'antithèse de l'évolution, de ce qui se maintient et du flot naturel des choses.

Lorsque quelqu'un n'est pas particulièrement habile, et ce, peu importe dans quel domaine, ne dit-on pas qu'il est « mal-à-droit » ou tout simplement qu'il est « gauche »? Il y aurait donc un sens au « bon » et un sens au « mauvais »?

Gauche, adj. : 1) Du côté de la main qui est non dominante chez la majorité des êtres humains. 2) Qui n'agit pas avec aisance, grâce. 3) Dont au moins une série d'au moins trois points choisis sur le bord ou la surface d'une chose ne présente pas d'alignement. 4) Qu'un plan ne peut contenir.

Droit(e), adj. : 1) Dont n'importe quelle série d'au moins trois points choisis sur le bord ou la surface d'une chose présente un alignement. 2) Vertical. 3) Qui respecte la morale. 4) Dont le raisonnement est correct.

Droit, n.m. : 1) Pouvoir, permission de faire qqch. en vertu de règles reconnues dans une collectivité humaine. 2) Autorité morale, privilège. 3) Ensemble des principes qui régissent les rapports des hommes entre eux et qui servent à définir les lois.

Alors, tenons-nous-le pour dit : ce sera la main droite qui jurera « La Vérité, toute la Vérité », car, en vérité, Dieu est droitier!

L'analogie qu'il est possible de faire avec la politique n'est pas fortuite. La gauche socialiste et révolutionnaire (qui défait) est en opposition directe avec la droite conservatrice (qui fait). Bien qu'en réalité, cette différence (au niveau politique) n'est

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qu'illusoire, cette dichotomie droite/gauche conserve les attributs généralisés du bien et du mal.

Tout ceci n'est, bien sûr, que convention. Mais il est justifiable de se demander pourquoi une telle imposition académique, pourquoi un tel refus d'« aller à gauche »?

En ce qui concerne ce décret imposé à notre latéralité manuelle, il pourrait très bien s'expliquer par le type de société dans lequel nous vivons et qui nous a été, plus ou moins, imposé : celui de l'intellect matérialiste. En effet, quoi de mieux, afin de former des « scientifiques », des penseurs linéaires et des « gardiens de l'ordre » plus matérialistes qu'existentialistes, que de ne faire travailler qu'un seul côté de la majorité des cerveaux humains, c'est-à-dire, en imposant une latéralité manuelle uniquement basée sur l'utilisation de la main droite en tant que « main dominante »? Il est bien connu que parler, lire, écrire et penser avec des nombres sont des fonctions assurées principalement par l'hémisphère gauche, alors que la perception de l'espace, la géométrie, la cartographie mentale et notre aptitude à manipuler des formes dans notre esprit sont dues principalement à l'hémisphère droit. Le neurophysiologiste Roger Wolcott Sperry s'exprime ainsi quant à cette différence et son utilisation en société :

L'idée principale qui émerge… est qu'il y aurait deux modes de pensée, le verbal et le non-verbal, représentés respectivement dans l'hémisphère gauche et l'hémisphère droit, et que notre système éducatif, ainsi que la science en général, tend à négliger la forme non verbale de l'intellect. Ce qui revient à dire que la société moderne fait une discrimination contre l'hémisphère droit.

Ne perdons pas de vue la paradoxale façon dont notre cerveau utilise son côté gauche pour contrôler le côté droit de notre corps, et vice-versa. C'est donc dire que la droite est à l'honneur quoique subtilement contrôlée par la gauche (j'espère ne pas trop m'exprimer gauchement!). C'est d'ailleurs au nom de ce principe du « bon » que tout le système légal et juridique porte le nom de « Droit ».

En résulte donc un monde qui ne tourne que dans un sens, un monde où tous s'en vont à droite, gouvernements compris.

Pour quelque chose qui peut sembler anodin à première vue, l'ampleur du résultat d'une telle pratique a pourtant de quoi susciter un sérieux questionnement. En effet, en préférant (imposant) le développement du rationnel et de la logique à celui de l'intuition et du non-verbal, nos sociétés actuelles, dites « civilisées », orientent le développement des facultés et des potentiels humains dans une direction au détriment de l'autre. Non pas que le choix inverse aurait été mieux, mais le libre choix de chaque individu aurait apporté diversité et complémentarité dans les divers domaines de la connaissance et de la technique. Qui plus est, à mon avis, le développement simultané des deux latéralités (l'ambidextrie) permettrait le développement équilibré et holistique de nos facultés.

À l'heure actuelle, la majorité d'entre nous a développé une « préférence » pour l'utilisation de l'hémisphère gauche du cerveau. Ce qui, qu'on le veuille ou non, ne nous fait voir la réalité que sous un seul angle, alors que nous en disposons de deux. Cette prépondérance est facile à mettre en évidence. La « danseuse » qui a récemment fait le

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tour d'Internet en est une preuve flagrante (voir http://zone-7.net/articles.php?pg=art30 pour l’animation).

La plupart d'entre nous la voient tourner vers la droite, c'est-à-dire dans « le sens des aiguilles d'une montre », dans le « bon » sens. Nous sommes de « bons » élèves, n'est-ce pas? Pourtant, il est possible de la voir tourner de l'autre côté. Un simple « tour » de l'esprit, une simple utilisation de l'autre hémisphère, et le « tour » est joué. Mais ce n'est, bien entendu, pas toujours aussi facile qu’on le pense.

Voici une image simple que notre cerveau rationnel peut plus aisément concevoir « dans les deux sens ».

Il s'agit de voir le prisme en trois dimensions et d'y placer/déplacer l'axe X-Y afin de le positionner en arrière-plan ou en avant-plan du prisme. Malgré notre éducation « de droite », certaines personnes ont tout de même une préférence différente quant à l'utilisation spontanée de l'un ou l'autre des hémisphères de leur cerveau, et cette image (tout comme la « danseuse ») permet de la déterminer. Ceux qui voient spontanément l'axe X-Y en arrière-plan ont une préférence pour l'hémisphère gauche. Ce sont, principalement, ceux de l'école « de droite ». Ceux qui voient l'axe X-Y en avant-plan du prisme ont une préférence pour leur hémisphère droit (principalement les gauchers).

Donc, par un petit effort mental, il est possible de faire un « saut hémisphérique » et de voir le prisme d'une façon ou de l'autre. Cet exercice est d'ailleurs fortement recommandé par Pascal de Clermont et Pascal Colombani afin de développer, en partie, notre hémisphère le plus faible. Voici ce qu'ils en disent :

Vous répétez cet exercice mental jusqu'à ce qu'il vous devienne familier. Commencez alors à étudier les ressentis et sensations en vous lorsque se déclenche ce phénomène connu sous le nom de « saut hémisphérique ». Apprenez à le reconnaître et à le reproduire. À chaque fois que vous vous sentirez bloqué sur un problème et désirerez passer dans « l'autre cabane », exercez-vous à ce petit saut pour l'homme... Amusez-vous, par exemple, à « voir » le « C » de la marque des magasins Carrefour à votre gré. Un temps, le logo semble un simple dessin en deux formes géométriques. L'instant d'après, vous ne voyez plus que le « C ». Vous avez réalisé un saut hémisphérique.

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[…] Nous avons aussi souvent tendance à nous autobloquer d'un côté du cerveau, à négliger les capacités et aires de l'autre hémisphère, et de scier laborieusement la planche avec un vieux couteau édenté. Au moment de résoudre un problème, trouver un mot qui nous échappe, développer une idée, on se trouve bloqué. On sait qu'on a l'information en soi, mais c'est comme si on n'arrivait pas à l'atteindre. Et pour cause, on ne cherche pas dans la bonne cabane! La solution, c'est de passer de l'autre côté.[1

P.-S. Le cadre du prisme triangulaire n’est pas croche, c’est encore un mauvais tour de la part de notre adroit cerveau!

]

Un autre exercice qui permet de développer notre hémisphère oublié consiste, bien évidemment, à se forcer à utiliser notre main non dominante pour les tâches complexes et reléguer le rôle de porteur et/ou de soutien à notre main dominante : écrire de la main gauche, inverser nos ustensiles en mangeant, changer notre souris de côté du clavier, etc. Mais attention aux tendinites et aux accidents! Notre gaucherie est grande!

Pour conclure, je dirais qu'en ces temps changeants où nous sommes de plus en plus nombreux à désirer autre chose de notre monde actuel, une autre vision, la possibilité de consciemment faire travailler notre hémisphère dormant se révèle, à mon sens, d'une certaine valeur, pour ne pas dire d'une valeur certaine. Considérant que pour la plupart d'entre nous notre latéralité et, par conséquent, notre façon d'utiliser notre cerveau nous ont été imposées, il est intéressant de nous rendre compte à quel point notre vision du monde peut en être influencée et ce que nous pouvons faire pour la rééquilibrer.

Longue vie à l'ambidextrie!

[1] de Clermont, Pascal et Colombani, Pascal, Mentalisme, ces pouvoirs que nous avons tous, Pascal de Clermont, Édition Carnot, 2003.

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Tout est dans la forme

Le concept de « connaissance », au sens de savoir, est de ceux qu'il est difficile d'expliquer et d'exprimer. Les dictionnaires sont d'ailleurs, à son sujet, peu loquaces. Selon le Petit Robert : fait, manière de connaître. Ou selon Antidote : ensemble des choses connues, du savoir. Mais encore! Toujours selon Antidote, le savoir est un ensemble de connaissances organisées qui ont été acquises par l'étude. On tourne en rond, mais c'est de mise, car il est difficile de tourner en carré. Bon, voilà ce qu'on nous dit sur connaître : avoir une idée de la nature de (qqch.), de ses caractéristiques ou avoir l'expérience d'une chose et se faire une idée de ou

avoir vécu, ressentir ou encore avoir présent à l'esprit un objet réel ou vrai (concret ou abstrait, physique ou mental). Certes, la connaissance est issue soit du vécu, de l'expérience ou de l'acquis, soit d'un ensemble d'informations reçues, mais nous sommes loin d'une définition claire, et ce, peut-être parce qu'il n'y en a pas réellement. Après tout, dans un monde où tout a une forte propension au matérialisme, il n'est pas surprenant que les « choses » de l'esprit, du spirituel n'aient que des définitions vagues et qui se renvoient mutuellement la balle.

Pour tenter de nous approcher d'une définition plus solide, nous nous devons de commencer par le commencement. La distinction entre « vécu » et « acquis » est importante. L'expérience d'un état de transe chamanique, par exemple, se décrit difficilement en mots et, une fois faite, elle ne se solde qu'en une approximation, une vulgarisation de l'expérience. Idem pour le goût d'un aliment : on peut décrire sa consistance, sa couleur, mais son goût ne se traduira que par un indice tel que sucré, salé, amer, etc. L'acquis, pour sa part, est justement cette approximation constituée d'un ensemble d'informations visant à décrire l'expérience.

Mais si les informations ne sont que piètres imitations de la connaissance réelle, quel est leur rôle? Leur rôle est de la plus grande importance lorsqu'elles sont valides et qu'elles sont mises à profit. En effet, utilisées en tant qu'outils, elles peuvent (et devraient) servir à se bâtir un chemin vers l'expérience, donc vers la connaissance. Toute technique, toute pratique est information alors que son résultat est connaissance, expérience.

Mais qu'est-ce qu'une information? « In » formation. IN- Élément locatif, du latin In, préposition « en, dans ». Donc, dans la formation, dans la forme.

Oui, dans la forme. Tout est dans la forme.

Ne parlons-nous pas de former quelqu'un? De recevoir une formation? L'utilisation des formes, de la géométrie et même de la topologie à travers le langage est carrément remarquable lorsque nous nous y attardons. Nous parlons d'un cercle d'amis, de notre sphère d'influence. Nous disons une période d'incubation, littéralement « mettre dans un cube ». Nous établissons un parallèle entre deux événements. Nous aimons être le centre

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de l'attention et nous faisons nos courses au centre commercial. Nous prenons position lors d'un litige, nous sommes d'un côté. Se concentrer, c'est être avec son centre (con, élément du latin « avec »). Nous planifions, rendons la surface plane. Nous avons parfois un raisonnement circulaire et revenons à notre point de départ, comme lorsque nous traitons les gens d'épais parce que nous les trouvons plates. Nous suivons une ligne de conduite précise, surtout lorsque nous sommes encadrés.

Cette liste est loin d'être exhaustive, mais nous en dégageons rapidement qu'il y a, à l'intérieur de notre mode de communication, nombre de références géométriques et spatiales. Même des prépositions telles que « en » placent le sujet à l'intérieur de quelque chose : être en danger. Même certaines références de position deviennent parfois des qualificatifs ou des adverbes : ...déshonorer par des bassesses et des intrigues adroitement manigancées et hautement habiles...

Des études telles que celle de Bernard Victorri et ses collègues sur la géométrie du langage (Revue de synthèse, 5e série, volume 124 : « Géométrie et cognition », 2003) tendent à confirmer cette hypothèse : « On peut donc formuler notre hypothèse de manière plus précise : il s'agit d'étudier les relations spatiales évoquées par les unités grammaticales des langues pour tenter de répondre aux questions suivantes : quelles propriétés géométriques sont inscrites dans le langage à un niveau structurel, et dans quelle mesure cette géométrie privilégiée par le langage a-t-elle une base cognitive? »

En effet, entre le langage et l'esprit, il ne reste plus qu'un tout petit pas à franchir. Si notre psyché se moule à un modèle géométrique, ceci transparaîtrait conséquemment dans nos modes de communication, tant pour l'oral que, disons, pour la pictographie (par exemple, les feux de circulation qui sont ronds, carrés ou losanges, ce qui, d'une façon subtile, indique la marche à suivre).

D'ailleurs, les alchimistes et les bâtisseurs de cathédrales abondent aussi en ce sens : leur langage est géométrique et mathématique. On dit de ces cathédrales qu'elles sont de véritables traités de psychologie. Tout semble répondre à l'hypothèse que la forme est langage et représentation des fonctions cognitives de notre psyché.

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La vie organique elle-même n’y manque pas...

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Certains disent avoir découvert que les lettres de l'alphabet hébreu représenteraient une forme particulière qui se logerait de différentes façons à l'intérieur d'un tétraèdre. C'est le cas de Stan Tenen de la fondation Meru (http://meru.org). Si cela reste à officialiser, une chose est certaine concernant les caractères de cette langue : c'est qu'à chaque lettre est attribuée une valeur numérique. C'est donc dire que ce langage aurait à la fois une fonction purement linguistique, une fonction mathématique et probablement même une fonction géométrique. Ce n'est pas peu dire!

De plus, au sujet du tétraèdre, R. Buckminster Fuller, le maître incontesté de ce solide platonique, a écrit dans les années 70 un ouvrage intitulé Synergie : Explorations de la Géométrie de la Pensée (Synergietics : Explorations in the Geometry of Thinking) renforçant définitivement l'idée selon laquelle cognition, langage, et information seraient tous de nature géométrique.

« Nul n'entre ici s'il n'est géomètre »!

À noter, en guise de conclusion, que le phénomène des agroglyphes est aussi très révélateur à ce sujet, car si l'unité de base servant à la compréhension et menant à la connaissance est réellement contenue dans la forme et dans la géométrie, il est clair que ceux-ci sont des messages, voire des enseignements. Ils seraient le contenu sans contenant d'un savoir qui nous arrive « d'ailleurs », d'un autre plan.

Mais tout ceci n'est que la pointe de l'iceberg. Encore faut-il savoir transformer ces informations en réelle compréhension, en réelle connaissance.

Du Reste L’illusoire concept de propriété

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L’illusoire concept de la propriété

La notion de propriété est un concept qui, après réflexion, se révèle totalement illusoire et insidieusement faux. « Avoir » ou « posséder » quelque chose n’a pas, en vérité, de réalité tangible ou concrète et l’idée que vivant ou inerte puisse « appartenir » à qui que ce soit est tout simplement factice. L’utilisation à outrance des pronoms possessifs dans le langage courant alimente l’illusion et soutient l’idée que le concept d’appartenance des objets et des animaux (voire des humains) soit quelque chose qui « coule de source ». Pourtant, il n’en est rien et cette utilisation abusive des pronoms tels que ma, ta, sa, mon, ton, son, mes, tes, ses, etc., n’est que pure tromperie.

Qu’est donc réellement cette notion de « propriété »? Que signifie vraiment « posséder » ou « avoir » quelque chose, un objet ou même un animal?

Propriété : Droit d’user, de jouir et de disposer d’une chose d’une manière exclusive et absolue sous les restrictions établies par la loi.

Appartenir

Insécurité et conflits

: Être à quelqu’un en vertu d’un droit, d’un titre.

Voilà qui nous dévoile, d’ores et déjà, la subjectivité inhérente derrière le concept puisque la propriété est fondamentalement dépendante d’un système de lois (lui-même tout à fait arbitraire) et donc issue d’un consensus tendancieux. Qui décrète quoi et pour quelle raison? Il est évident que la propriété n’a aucune réalité intrinsèque et que l’application même du concept est, comme le sont les prix au supermarché, sujette à « changements sans préavis ».

Il en découle donc qu’une possession issue d’un arbitraire décret stipulant que nous avons le « droit » de jouir d’un objet ou d’un lopin de terre de « façon exclusive » est source d’insécurité permanente et de conflits intérieurs. Insécurité puisque, consciemment ou inconsciemment, nous savons pertinemment que notre propriété du moment peut nous être dérobée à tout instant : vol, bris, perte involontaire ou même changement dans les lois. Croire – à tort – que quelque chose nous appartient réellement crée en nous un attachement, un sentiment d’appartenance vis-à-vis nos possessions, au point où nous serions très affligés de ne plus les « avoir », ce qui entretient en nous une crainte constante. Une partie de nous « devient », pour ainsi dire, nos avoirs puisque nous nous y identifions, car ils déterminent notre classe sociale, notre statut, notre réussite. Cela crée son lot de conflits intérieurs parce qu’en nous définissant (en partie) par nos possessions nous sommes pour ainsi dire possédés par celles-ci, nous en sommes dépendants. Et comme elles sont sujettes à « changements sans préavis », nous nourrissons ainsi une insidieuse et constante angoisse quasi existentielle. Il s’agit de constater l’ampleur du business de l’assurance afin de jauger à quel point ce malaise nous afflige. Garanties

Du Reste L’illusoire concept de propriété

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prolongées et compagnies d’assurances pullulent et nous poussons le ridicule jusqu’à avoir une assurance-vie!

Posséder, c’est détruire un peu

Le caractère instable de la possession et sa volatilité insécurisante nous poussent aussi à protéger nos avoirs et nous nous résignons donc, au risque de ne pas en jouir nous-mêmes, à mettre certains articles « au coffre-fort ». Lorsque nous ne nous servons pas de nos biens, nous préférons de loin les ranger plutôt que les prêter, les mettre en disponibilité, au risque d’y trouver une égratignure ou, pire encore, ne plus les revoir. Ce faisant, nous en réduisons l’utilité. Il serait totalement détruit ou inexistant durant ces moments d’indisponibilité que seul notre sentiment de sécurité face à l’objet et à sa possible utilisation future changerait. Ménager nos objets, paradoxalement, revient donc à les détruire un peu.

D’ailleurs, inhérent à l’idée même de la possession est celui du contrôle total de l’objet possédé – puisqu’il est « à nous », nous pouvons en disposer comme bon nous semble. Et sous la roche de ce contrôle total se cache l’anguille de la destruction, c’est-à-dire l’idée que si tel est notre désir nous avons la possibilité de mettre fin à l’existence de nos possessions – puisque nous y avons droit « de façon exclusive » – plutôt que de les donner et d’en faire profiter autrui.

Ainsi en va-t-il des aliments « périmés », dont la date de péremption (très arbitraire, merci) est arrivée à terme : ils sont systématiquement détruits alors qu’ils sont toujours consommables et pourraient encore remplir des estomacs vides. Idem pour les objets dont nous ne voulons plus, mais qui pourraient encore servir à d’autres : aux rebuts, sans plus! Cette vision des choses s’étend même à l’humain lorsqu’il est considéré comme esclave et que son « propriétaire » a droit de vie ou de mort sur ce dernier.

Je vous le dis : qui parle en termes de propriété, d’avoirs et de possessions ne parle certainement pas d’amour…

Un concept illusoire et destructeur car incompris

En plus du gros bon sens, oublié, de l’impossibilité d’une notion telle que celle de propriété, c’est l’incompréhension générale des termes tels qu’« appartenir » qu’il serait impératif de rectifier dans notre vision de la réalité. Nous utilisons à tort et à travers ce concept en le pervertissant au sens de « possession ». Nous avons l’habitude de dire que tel objet ou tel animal nous « appartient » tel un droit acquis aux yeux de l’Univers. Bien entendu, rien n’est plus faux car, en vérité, la seule chose qui nous « appartienne » vraiment, c’est la responsabilité personnelle face à l’objet ou l’animal en question.

En effet, il nous appartient de prendre soin de ce qui se trouve sous « notre tutelle ». Nos enfants ne nous appartiennent pas, mais il nous appartient d’en prendre soin, de les protéger et de les guider à travers leur développement. Notre maison ne nous appartient pas comme telle, mais il nous appartient de l’entretenir en tant que son locataire du moment. Il nous appartient de prendre convenablement soin de notre corps et de notre esprit car seuls nous-mêmes avons la responsabilité de notre propre vie.

Du Reste L’illusoire concept de propriété

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L’appartenance est un concept de responsabilité personnelle et non un droit de « jouissance exclusive ».

Saint-Éxupéry disait : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, mais nous l’empruntons à nos enfants ». Voilà qui replace la notion d’« appartenance » en lui rendant, avec raison, sa dimension de responsabilité personnelle.

C’est uniquement lorsque nous réalisons la réelle signification derrière les (faux) concepts de propriété et d’appartenance et que nous nous approchons une fois de plus de la vérité. Insécurité et conflits laissent alors place à un sentiment vivant de satisfaction personnelle, car nous n’agissons plus, enfin, à contre-sens de la vie.

Plus nos idées correspondent à la Réalité, à la Vérité, plus grand est notre contact avec la Vie.

Du Reste Le miracle de la vie et autres futilités

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Le miracle de la vie et autres

futilités

Qu’est-ce que la vie? Voilà toute une question. Pour nous, humains (et autres mammifères), elle commence par ces deux organismes infimes – pourtant déjà bien vivants – que sont le spermatozoïde et l’ovule. La rencontre de ce couple infinitésimal, après avoir fait brièvement connaissance, culminera en leur union. Union au sens totalement littéral puisqu’il y aura fusion complète des deux corpuscules pour n’en former qu’un seul.

Un seul nouveau corps, mais ô combien plus grand! À eux seuls, microscopiques résidents d’un monde qui nous est étranger, ils possèdent les plans pour la construction d’une entité organique qui leur est rien de moins que plus ou moins 500 billions (500 000 000 000 000) de fois supérieure en taille et en volume. Tout un projet! Quoique ça puisse sembler audacieux, c’est la nature qui suit son cours et ces êtres (cellules) ne sont pas devant une tâche irréalisable, mais bien devant « ce qui va de soi »!

La complexité d’un système informatique n’est rien en comparaison à toute la logistique et la mécanique sous-jacente au corps humain. Le système digestif, à lui seul, possède une bibliothèque d’informations tout simplement gigantesque : le simple fait de transformer une pomme, de la décomposer chimiquement en molécules et d’en répartir les constituants aux bons endroits et de la bonne façon tient d’une aberrante complexité et d’un « savoir-faire » qui dépasse notre entendement. Nous noircirions des pages et des pages avant d’arriver à une complète description du seul système digestif alors que l’incroyable nombre d’informations et d’instructions de tout le système tient à l’intérieur de deux cellules microscopiques!

Difficile de ne pas être en admiration devant une telle prouesse de la nature. Et pourtant, nous ne réfléchissons jamais à ces choses, elles font partie du domaine de la banalité. Nous savons qu’il en est ainsi pour tous les mammifères, mais nous n’occupons pas nos pensées avec ce genre de merveilleux mystères. En effet, bien au-dessus de tout cela, nous ne pensons qu’au nom que nous allons donner à l’enfant, à la couleur de sa chambre et à sa place à la garderie. Sera-ce un garçon ou une fille? Qu’à cela ne tienne! Ce sera une construction d’une incommensurable envergure considérant la « taille » des deux seuls bâtisseurs et détenteurs du plan! En fait, ils ne seront pas seuls dans leur entreprise, le corps entier de la mère sera de la partie apportant cornichons, crème glacée et beurre d’arachides comme matériaux de construction. De plus, tout le « chantier de construction » est prêt : liquide amniotique, espace suffisant et chaleur sont au rendez-vous. Mais ce chantier n’est-il pas lui-même issu du travail précédent des deux entités microscopiques?

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C’est à donner le vertige! Et c’est précisément ce « vertige » qui est la raison d’être de cet article. Quelle beauté! Quelle admiration nous devrions avoir devant une telle réalisation de la vie!

Ne devrions-nous pas embrasser ce vertige de toute notre attention et nous interroger sur le paradoxe qui s’offre à nous : deux êtres microscopiques créent un être humain qui, lui, crée des êtres microscopiques qui créent un être humain qui…? Une version plus humaine de « la poule ou l’œuf »? Que faisons-nous d’un aussi merveilleux paradoxe? Ah, j’allais oublier la fameuse berceuse qu’est le Darwinisme. C’est bien là la réponse « ultime » à ce paradoxe qui consiste à savoir ce qui est venu en premier : la poule ou l’œuf, le spermatozoïde et l’ovule ou l’homme et la femme. La réponse, c’est Darwin, c’est-à-dire ni l’un, ni l’autre, mais bien une succession hasardeuse de collisions entre atomes jusqu’à ce qu’« accidentellement », par pur « hasard », se forme une première molécule vivante qui, elle-même, toujours par hasard, se divise en deux et ainsi de suite. La vie serait donc née de hasard en hasard. Et tout ceci, bien sûr, en déclarant effrontément qu’un atome et un soleil ne sont pas, dès le départ, « vivants ».

Donc, rien de miraculeux, rien d’émerveillant, rien de divin, bref, rien de vivant en soi. Le hasard est roi et ce n’est qu'une suite de pures coïncidences, de fortuits accidents. Voilà ce qu’est la vie. Pas étonnant, dans ce cas, que notre « réussite » dans la « vie » ne soit établie qu’en fonction de nos richesses et biens matériels puisque, suivant cette logique, la vie n’a intrinsèquement pas de but. C’est l’art de l’insipide.

Mais laissons tomber cette vision dogmatique et matérialiste quelques instants et retrouvons un peu de ce sentiment enivrant qu’on éprouve devant le merveilleux, le miraculeux et le plus grand que nous.

Considérons deux merveilles/futilités que sont une plante (une orchidée) et un insecte (une abeille). Ils n’ont théoriquement rien en commun puisqu’issus de deux « branches évolutives » complètement différentes. Allons-y gaiement et redécouvrons le miraculeux.

L’abeille et l’orchidée

Les orchidées sont reconnues pour utiliser des stratagèmes très particuliers afin d’assurer leur pollinisation. Nous prendrons le cas, ici, des orchidées du type ophrys. N’ayant que l’abeille comme pollinisateur, les orchidées de ce type imitent parfaitement, par leur forme et leurs couleurs, l’apparence de celle-ci. Le déguisement est si parfait que l’abeille mâle s’y méprend et est attirée par l’orchidée comme par une charmante concubine. Et pour parfaire son stratagème, l’orchidée ophrys simule/sécrète les phéromones sexuelles produites par l’abeille femelle. L’abeille mâle, s’y méprenant, copule littéralement avec l’orchidée (du moins, tente) et, ce faisant, s’enduit de pollen qu’elle distribuera à sa prochaine fausse conquête. La séduction est complète et l’étroite relation entre l’orchidée et son pollinisateur tient presque du miracle. Pourquoi du miracle? Parce qu’ici le Darwinisme ne répond pas à l’énigme. Ce n’est pas un oiseau dont le bec s’est allongé au fil du temps pour cueillir des baies difficiles à atteindre, mais bien une fleur qui entretient une « relation amoureuse » avec un insecte.

Notons que l’orchidée ophrys, selon sa « famille », imitera tantôt l’abeille, tantôt le bourdon, mais dans tous les cas, elle se travestit à la perfection en concubine adéquate

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pour l’insecte mâle. Pourtant, et c’est là toute la magie, l’orchidée n’a pas d’yeux pour observer l’abeille afin de revêtir un déguisement approprié ni de nez pour sentir l’odeur des phéromones sexuelles de la femelle insecte afin de concocter le parfum adéquat. Tout se joue à un autre niveau. Il est tentant de se laisser aller à imaginer ici que ces deux êtres, bien que supposément de « nature différente », soient en vérité « issus du même moule ». C’est-à-dire que l’un existe pour l’autre et vice-versa. Tout comme si, au moment de la création, abeille et orchidée étaient deux réalités complémentaires, issues de la même matrice. Elles seraient donc « arrivées au même moment ». La poule ou l’œuf? Le spermatozoïde et l’ovule ou l’être humain, mâle et femelle? Et pourquoi pas tout ce beau monde en même temps?

La vie est miraculeuse sans bon sens et pourtant nous la banalisons où qu’elle soit. Nous nous détournons sans cesse de l’essentiel, c’est-à-dire de l’émerveillement naturel et amoureux que nous procure la vie lorsque nous lui accordons notre attention. Bien sûr, la science lui accorde de l’importance en l’étudiant, mais lorsque cela demande que nous l’assassinions pour la disséquer en petits morceaux détachés du tout, à quoi bon. En effet, ce faisant, nous lui enlevons tout l’aspect « vivant » et n’en faisons que des bouts de mécanique aussi accidentelle que prévisible. Ne serait-il pas de loin préférable de vivre la vie en s’imprégnant de ses mystères et de ses miracles? Ils sont pourtant partout.

En effet, nous ne voyons plus le miraculeux et le merveilleux là où ils sont, c’est-à-dire partout, car nous avons oublié, en bon assassin du vivant, que tout est vivant.

L’illusoire distinction que nous faisons entre l’inerte et le vivant est tout simplement honteuse. Rien n’est inerte, pas même la « vulgaire » roche ou l’atome d’hydrogène. Tout bouge, tout change au cours du temps, tout évolue. Ne dit-on pas que Dieu est en tout, donc partout?

Nous tenons l’Univers pour acquis et le pensons indigne de notre attention, quoique nous ayons affaire à des beautés tant célestes que microscopiques qui défient notre entendement.

Notre quotidien est rempli d’événements dignes d’émerveillement. Du chant des oiseaux au concert des criquets en passant par le murmure du vent dans les arbres, la vie interpelle nos sens dans une remarquable symphonie tant auditive que visuelle. De l’arc-en-ciel à la lumière particulière de l’aube et du crépuscule en passant par l’éclair d’un orage, tout y est pour nous rappeler l’intensité et la merveille du « miracle » de la vie. Mais la majorité d’entre nous y est aveugle et sourde, écrasée sous le poids d’un quotidien forgé de responsabilités professionnelles, civiques et financières, alors que notre première responsabilité est celle de vivre la magie de la vie, de s’y fondre et de comprendre notre interaction avec elle.

Autres futilités

La Lune a un cycle de 28 jours, exactement comme le cycle menstruel des femmes. La spirale qui se forme dans nos éviers est la même qui guide les mille milliards de soleils d’une galaxie. Le nombre d’or se retrouve autant dans le ratio de tous les os de notre corps (et ceux des animaux) que dans les différents segments d’un éclair ou encore dans les craquelures d’un sol desséché. Lors d’une tempête de neige, bien qu’il y ait des

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milliers de flocons de neige, aucun n’est identique. Y aurait-il un désir de la vie d’émerveiller? La Lune et le Soleil, vu de la terre, ont exactement le même diamètre. Toute une coïncidence, non? Les chances que le hasard y soit pour quelque chose sont pratiquement nulles. Qui plus est, cette même Lune qui tourne autour de la Terre le fait à une vitesse absolument égale à celle de sa rotation sur elle-même, d’où une « face cachée » à tout jamais aux habitants de la Terre. Une précision d’horloger appliquée à des dimensions cosmiques : à couper le souffle!

Tant de miraculeuses « coïncidences » devraient nous conserver dans un perpétuel état de béatitude face à l’ingéniosité, la complexité et le mystère de cette fabuleuse vie. Mais nous ne faisons que basculer l’interrupteur et payer notre facture d’électricité sans jamais nous questionner sur ce qu’est l’électricité ou la lumière. Les « experts » et les « savants » s’en chargent pour nous. Ils ont découvert, maîtrisé et mis au service du peuple tout leur génie. Et pourtant, tout physicien qui se respecte est bien obligé d’admettre que personne ne sait ce qu’est l’énergie!

Alors, comment se fait-il que nous puissions à ce point passer à côté de la vie? Comment se fait-il que notre peu d’émerveillement n’ait aucune commune mesure avec tout ce miraculeux qui nous entoure?

Miracle, n.m. : 1) Fait extraordinaire attribué à une intervention surnaturelle. 2) Fait survenant alors qu’on le croyait impossible. 3) Fait extraordinaire où l'on croit reconnaître une intervention divine bienveillante, auquel on confère une signification spirituelle. 4) Chose étonnante et admirable qui se produit contre toute attente.

Il s’agit donc de nous attendre à un événement, soit par répétition, soit par rationalisation ou encore d’en considérer la provenance comme étant « normale » afin de ne pas en voir le miraculeux? Redéfinissons certains concepts et hop! le miracle disparaît?

Eh bien, oui, et voilà tout le problème, et notre système d’éducation y joue d’ailleurs un grand rôle. En nous apprenant que « ceci est cela et c’est tout » et en nous répétant sans cesse ce que nous devons considérer comme important (avoir de bonnes notes, accepter la compétition comme mode de vie, se trouver un bon emploi, etc.), nous finissons par nous dénaturer et devenir sourds et aveugles (même muets) à la vie. Nous ne vivons plus, nous survivons.

Et à force de croire en notre ego et à notre propre importance, nous en arrivons à ne plus croire en celle de la vie dont nous ne sommes, en réalité, qu’une partie. Nous nous détachons d’elle et finissons éventuellement par en mourir d’ennui. Les écrits de Sénèque (4 av. J.-C.) vont en ce sens :

Ce n'est pas que nous disposions de très peu de temps, c'est plutôt que nous en perdons beaucoup. La vie est suffisamment longue et elle nous a été accordée avec une générosité qui nous permet d'accomplir de très grandes choses, à condition toutefois que nous en fassions toujours bon usage; mais lorsqu'elle s'égare dans le luxe et l'insouciance, lorsqu'elle n'obéit à aucune valeur, il nous faut la contrainte de la nécessité suprême pour que nous nous apercevions

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qu'elle est passée alors que nous n'avions pas compris qu'elle était en train de s'écouler.

[…]

Ainsi en est-il : la vie qui nous échoit n'est pas brève, nous la rendons brève; elle ne nous fait pas défaut, nous la gaspillons.

En somme, nous tuons la vie, mais nous ne le faisons pas consciemment, nous le faisons mécaniquement, par répétition d’acquis douteux et par inconscience. Il n’y a qu’à regarder les enfants s’émerveiller devant « un rien » pour en prendre conscience. Un rayon de soleil traverse une pièce empoussiérée et la simple vue d’un million de petites poussières dorées flottant dans l’espace est suffisante pour l’émerveiller. Un chat qui trébuche, un oiseau qui répète des mots, le fait que même à grande vitesse, dans une voiture, le soleil « suit » l’enfant partout où il va : tout est prétexte à l’émerveillement.

Même si nous tentons de tuer l’émerveillement dans l’œuf, l’adulte le plus endoctriné est prompt à celui-ci. Ne sommes-nous pas en admiration devant les gigantesques pyramides d’Égypte? Certes, seulement jusqu’à ce qu’on nous « explique » hypocritement qu’elles ont été construites à l’aide de 250 000 esclaves maltraités pour stupidement servir de tombeau à un roi despotique. Mais, malgré tout, quelque chose demeure qui veut être découvert. Nous pouvons le sentir si nous y sommes attentifs.

Et c’est ce sentiment qu’il nous faut honorer à nouveau en déterrant l’amour de la vie qui réside en nous. Ensevelie de comportements mécaniques et inconscients, noyée dans la constante crainte égotique de « ne pas être comme les autres », dort au plus profond de nous tous une habileté à jouir d’un contact intime avec la vie, à vivre la réalité.

Alors, comme le Phoenix qui renaît de ses cendres, nous pouvons et devons laisser tomber l’inutile et le futile au profit d’une connexion sublime, sincère et intime avec la vie elle-même dans toutes ses manifestations.

Se souvenir (du latin subvenire : se présenter à l’esprit), voilà qui réalisera la différence fondamentale entre le futile et le miraculeux.

Souvenons-nous! Et vivons à nouveau!

Compléments

Compléments Le magicien maléfique

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Le magicien maléfique

Tel que raconté par G.I. Gurdjieff

Un certain conte oriental parle d’un très riche magicien qui avait de nombreux troupeaux de moutons. Ce magicien était très avare. Il ne voulait pas prendre de bergers, et il ne voulait pas non plus mettre de clôtures autour des prés où paissaient ses moutons. Les moutons s’égaraient dans la forêt, tombaient dans des ravins, se perdaient, et surtout s’enfuyaient à l’approche du magicien, parce qu’ils savaient que celui-ci en voulait à leur chair et à leurs peaux. Et les moutons n’aimaient pas cela.

À la fin, le magicien trouva le remède. Il hypnotisa ses moutons et leur suggéra tout d’abord qu’ils étaient immortels et que d’être écorchés ne pouvait leur faire aucun mal, que ce traitement était au contraire excellent pour eux et même agréable; ensuite le magicien leur suggéra qu’il était un bon pasteur, qui aimait beaucoup son troupeau, qu’il était prêt à tous les sacrifices pour lui; enfin, il leur suggéra que si la moindre chose devait leur arriver, cela ne pouvait en aucun cas leur arriver dès maintenant, dès aujourd’hui, et que par conséquent ils n’avaient pas à se tracasser. Après quoi le magicien mit dans la tête de ses moutons qu’ils n’étaient pas du tout des moutons; à quelques-uns d’entre eux, il suggéra qu’ils étaient des lions, à d’autres qu’ils étaient des aigles, à d’autres encore qu’ils étaient des hommes ou qu’ils étaient des magiciens.

Cela fait, ses moutons ne lui causèrent plus ni ennuis, ni tracas. Ils ne s’enfuyaient plus jamais, attendant au contraire avec sérénité l’instant où le magicien les tondrait ou les égorgerait.[ 1

[1] Ouspensky, P.D., Fragments d’un enseignement inconnu, Stock, 1974, p. 310.

]

Compléments Sommes-nous gouvernés par des psychopathes dangereux?

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Sommes-nous gouvernés par des

psychopathes dangereux?

Traduit de l’Anglais par Henri R. pour Futur Quantique (http://futurquantique.org)

Voici l'intégrale d'une entrevue réalisée par Silvia Cattori (http://www.silviacattori.net) avec Laura Knight-Jadczyk et Henry See (éditeurs du livre Ponérologie Politique d'Andrzej Lobaczewski - http://pilulerouge.com) au sujet de la psychopathie et de la ponérologie telles que décrites par A. Lobaczewski. Nous retrouvons dans cette entrevue de nombreux éléments clés nécessaires à la compréhension de l'état actuel du monde. Un incontournable. (Emphases et commentaires entre crochets)

Silvia Cattori : Voici ce qu'un psychiatre suisse nous a confié après avoir lu « Ponérologie politique »[ 1

Laura : Tout d'abord, je tiens à dire qu'il existe un lien émotionnel très intense entre le Dr Lobaczewski et nous. Nous l'avons contacté au sujet de l'entretien que vous vouliez réaliser. Il est très âgé et en très mauvaise santé depuis plus d'un an. Il regrette de ne pouvoir vous répondre personnellement ; il a tenté de le faire, mais à l'heure actuelle, il n'a même pas la force de rédiger plus que de brèves réponses à des questions écrites. Et même dans ce cas, il s'épuise et son attention se disperse au bout de quelques minutes de concentration. Nous voulons vraiment protéger sa santé et son bien-être, mais nous voulons aussi satisfaire aux demandes de réponses concernant ces questions importantes. Il nous a confirmé qu'il avait toute confiance en notre compréhension du sujet. Il a répété ce qu'il nous a dit quand il nous a contactés pour la première fois : à savoir qu'il cherchait quelqu'un qui allait dans la même direction, quelqu'un à qui il pourrait remettre son travail - en quelque sorte repasser le flambeau - de même que tout le travail qui lui avait été transmis par d'autres. Notre travail répondait à ces critères. Ceci étant dit, je vais répondre à votre question. Pourquoi Lobaczewski a-t-il choisi ce titre? Le premier point est qu'à l'origine, cet ouvrage était une série de documents techniques et universitaires provenant de sources diverses. Comme l'auteur l'explique dans son introduction, la majeure partie de cet ouvrage ne vient pas de lui, il en est juste le compilateur. Les universitaires ont tendance à choisir pour leurs articles des titres rédigés dans une

] : « Je n'ai jamais lu nulle part ailleurs ce dont parle Andrzej Lobaczewski, aucun livre n'a jamais traité ce sujet de cette manière. Il m'a immédiatement été utile dans le cadre de mon travail. Ce que M. Lobaczewski affirme sur les comportements pervers/pathologiques - les conflits en entreprise tout comme dans la sphère politique où l'on dénombre de plus en plus de conflits et de plus en plus de pervers caractériels - m'a immédiatement permis de mieux comprendre, par exemple, le fonctionnement de ces individus qui créent des conflits au sein de leur travail et qui, où qu'ils aillent, polluent l'atmosphère ». Cela dit, pourquoi avoir choisi un titre aussi hermétique pour un livre qui devrait non seulement intéresser les psychologues et les psychiatres, mais tout un chacun?

[1] Lobaczewski, A., Ponérologie politique : étude de la genèse du mal appliqué à des fins politiques. Les Éditions Pilule rouge.

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terminologie abstraite, et les scientifiques considèrent qu'il est de leur prérogative de créer de nouveaux termes pour décrire leurs découvertes (par exemple, l'invention de mots comme quarks, muons, leptons, etc. par les physiciens), donc en ce sens, le titre se justifie entièrement. Le terme « ponérologie » est un concept théologique qui signifie « étude du mal ». Andrzej Lobaczewski le savait, et il a décidé de récupérer et de réhabiliter ce mot pour en faire un usage scientifique, puisqu'il se trouve que notre science ne possède absolument aucun mot pour définir l'étude du « mal » en tant que tel. Nous en avons pourtant besoin.

Henry : Quand le Dr Lobaczewski nous a envoyé son manuscrit, nous fûmes stupéfaits. Nous étions préoccupés par cette question : pourquoi, quel que soit le niveau de bonne volonté qui se manifeste dans le monde, y a-t-il autant de guerres, de souffrances et d'injustices? Peu importe les plans, idéologies, religions ou philosophies conçus par les grands esprits, rien ne semble améliorer notre sort. Et c'est comme cela depuis des milliers d'années, cela ne cesse de se perpétuer encore et encore. Nous faisions aussi des recherches sur le problème de la psychopathie depuis plusieurs années et avions publié de nombreux articles sur le sujet sur nos sites Web. Pour les besoins de la recherche, nous avions également retranscrit une version informatique du très riche ouvrage sur la psychopathie rédigé par le Dr Hervey Cleckley, The Mask of Sanity, avec la permission des propriétaires du copyright, cet ouvrage étant épuisé. Étant donné la richesse et l'importance de ce texte, nous l'avions rendu disponible gratuitement par le biais du téléchargement. Nous avions donc une bonne base de références sur la question et avions dans l'idée que la situation terrible à laquelle cette planète et ses habitants étaient confrontés pouvait avoir un lien avec la question de la psychopathie.

Laura : Permettez-moi d'ajouter que la raison pour laquelle nous faisions des recherches sur la psychopathie était, comme nous l'avons mentionné plus haut, que nous avions été nous-mêmes confrontés au phénomène. Nous étions engagés dans un travail avec d'autres personnes, et les phénomènes abordés dans Ponérologie - en rapport avec les groupes et la façon dont ceux-ci sont corrompus par des déviants pathologiques s'infiltrant dans un groupe sous l'aspect de la normalité - nous étaient très familiers sur une petite échelle sociale. Nous avions observé ces phénomènes et avions eu affaire à eux à de nombreuses reprises, bien qu'au début, nous ne fissions que naviguer au jugé. Nous savions qu'il se passait quelque chose d'étrange, seulement nous ne savions pas encore le nommer ou le catégoriser. Nous avions trouvé certaines dénominations et catégorisations dans des textes sur la psychopathologie, mais ils n'abordaient pas la dimension sociale.

Henry : Mais l'ouvrage « Ponérologie Politique » présente le sujet d'une manière radicalement différente des autres textes sur la psychopathie, en suggérant que l'influence des psychopathes et autres déviants n'est pas qu'une simple influence parmi tant d'autres affectant la société, mais que, si les circonstances sont favorables, elle détermine la manière dont nous vivons, ce que nous pensons, et la façon dont nous jugeons ce qui se passe autour de nous. Quand on comprend la véritable nature de cette influence : qu'elle est sans conscience, sans émotion, égoïste, froide et calculatrice, dénuée de tous standards moraux ou éthiques, on est horrifié, mais en même temps, tout commence à s'éclairer soudainement. Notre société perd de plus en plus son âme parce que les personnes qui la dirigent et qui donnent l'exemple sont sans âme - ils n'ont littéralement aucune conscience. Quand vous

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en venez à comprendre que les rênes du pouvoir politique et économique sont entre les mains de personnes sans conscience qui ne possèdent pas de faculté d'empathie, cela permet de regarder ce que nous appelons le « mal » d'une façon totalement nouvelle. Le mal n'est plus seulement une question morale ; il peut alors être analysé et compris scientifiquement. Avec M. Lobaczewski, le mot « Ponérologie » a été purgé de ses connotations religieuses - un contexte au sein duquel il n'a jamais fait de bien à la société dans son ensemble. Ce mot désigne la science du mal, de la compréhension scientifique de ses origines, et de la façon dont, telle une maladie, il peut « infecter » les individus et les sociétés. Lorsque les législateurs et les grands patrons du monde des affaires sont des psychopathes, leur façon de penser et de raisonner - leur « moralité » - devient la culture et la « moralité » communes des populations qu'ils gouvernent. Quand cela se produit, le mental de la population est « infecté » de la même façon qu'un agent pathogène infecte un corps physique. La seule manière de nous protéger contre cette pensée pathologique est de nous « vacciner » contre elle, et cela se fait en apprenant le plus possible de connaissances sur la nature de la psychopathie et sur son influence sur nous. Fondamentalement, cette « maladie » particulière prospère dans un environnement où son existence même est niée, et où ce déni est planifié et délibéré. Bien que le titre du livre semble hermétique, il faut le comprendre dans le contexte de la grande difficulté qu'a eue Andrzej Lobaczewski à faire publier son ouvrage[ 2

Henry : Tout d'abord, il faut souligner que les « fous » n'ont pas besoin de l'adhésion de larges populations, mais seulement d'une minorité puissante qui puisse à la fois « orienter » la population et la contrôler. Regardez les sondages aux États-Unis. Cela fait des années que la popularité de Bush se maintient autour de 30% - et il s'agit de la population dans son ensemble. Mais parce que Bush est soutenu par une minorité très puissante - les gens qui détiennent les médias, l'industrie de l'armement et ses soutiens au sein de l'armée, les compagnies pétrolières, etc. -, le mécontentement populaire ne compte pas. Et du moment que la politique de Bush n'affecte pas négativement

]. Le manuscrit est resté dans un tiroir pendant plus de vingt ans. Il a été écrit pour un public professionnel, et le titre a été choisi en fonction de cela. C'est aussi la raison pour laquelle le texte lui-même est très dense, et le titre reflète exactement le fait qu'il n'a pas été écrit pour un public profane. Il a été écrit pour des professionnels et dans un style intellectuel reflétant son contexte originel. C'est pourquoi nous sommes actuellement en train de rédiger une version qui puisse rendre ses idées plus facilement accessibles au grand public.

Silvia Cattori : M. Lobaczewski a étudié le fonctionnement de ces personnes non pas d'un point de vue politique, mais psychologique. Ce faisant il est arrivé à déterminer la manière dont des idéologues et des agents disposant de pouvoirs répressifs, malgré leur inhumanité, en arrivent à obtenir l'adhésion de larges populations. Tout le monde n'a-t-il pas un fond pervers/pathologique, des périodes de vie marquées par une existence perverse/pathologique?

[2] Les deux premiers manuscrits furent perdus, comme il le décrit dans la préface. Le premier fut brûlé quelques minutes avant l'arrivée de la police lors d'une perquisition à son domicile, et le deuxième fut envoyé au Vatican via un intermédiaire dont on n'entendit plus jamais parler. La troisième version, celle publiée par "Red Pill Press", fut écrite lorsqu'Andrzej vivait aux États-Unis durant les années Reagan. Zbigniew Brzeszinki avait proposé de l'aider à trouver un éditeur, mais après plusieurs mois, il devint clair qu'au mieux il ne faisait rien, et qu'au pire il s'employait activement à faire en sorte que l'œuvre ne soit jamais publiée.

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l'Américain moyen de façon trop flagrante, celui-ci ne se sent pas suffisamment menacé pour vouloir y changer quelque chose.

Laura : Aux États-Unis - et ailleurs dans le monde - même le peuple le plus oppressé et le plus injustement traité est facilement contrôlé par la peur et la crainte de perdre le confort matériel auquel il a accès : divertissements, sports, jeux, etc. Même l'échec du système éducatif, médical et des garanties sociales ne pousse pas les gens à réellement remettre la situation en question. Nous avons affaire - pour reprendre les termes d'Aldous Huxley - à une dictature scientifique : du pain et des jeux. En bref, la plupart des Américains sont conscients de leur oppression et l'expriment dans les sondages, mais ceux qui sont au pouvoir ont réussi à les droguer avec une pléthore de distractions - la peur et le plaisir - suffisantes pour les garder sous contrôle.

Henry : Il y a la carotte et le bâton. Tant que les gens peuvent continuer à vivre dans l'illusion, ils le font. Quand l'illusion commence à se fissurer, alors le pouvoir actionne le bâton.

Laura : Les gens ont peur de faire des vagues par crainte de perdre ce qu'ils ont, de perdre leur tranquillité, de devoir faire des efforts pour résister. Après tout, cela leur prend tout leur temps de maintenir l'illusion, ils doivent trimer quotidiennement pour éviter qu'on leur reprenne leur 4x4, et ils veulent avoir du temps pour le match de football du samedi.

Henry : Ils s'imaginent aussi que de toute façon Bush n'a plus que quelques années devant lui. Le système s'autorégulera. Le livre de Lobaczewski nous montre pourquoi cette façon de penser est extrêmement naïve. Le système qui est en place est un système pathologique qui est en désaccord profond avec la manière d'être ou la nature de la plupart des gens. Les gens de conscience sont dirigés par des gens sans conscience. Ce fait constitue l'injustice primordiale, et il est la base des autres maux de la société.

Laura : Ce système est resté secret pendant de nombreuses années parce qu'il y avait encore des gens de conscience qui se trouvaient à des postes élevés, mais avec le temps, ils ont tous été remplacés ou mis à l'écart d'une manière ou d'une autre, et maintenant la pathologie du système est à découvert, mais personne ne s'en soucie. Si vous regardez l'Histoire de ces cinquante dernières années, vous découvrirez que pratiquement tous les personnages publics qui sont morts tragiquement avaient une conscience, se souciaient du peuple, et avaient suffisamment d'influence pour causer des problèmes aux individus de type pathologique.

Henry : La seconde partie de votre question est très importante, parce que c'est cette idée que nous sommes tous plus ou moins pervers ou pathologiques, que nous avons tous une part d'ombre - selon les termes de Jung - qui sert de support majeur au système pathocratique et permet aux psychopathes de se cacher parmi la population générale. On nous a convaincus que nous n'étions tous que des animaux et que tout le monde était capable de devenir un Hitler, un Bush ou un Mengele, si les circonstances s'y prêtaient. Nous y croyons parce que dans notre vie nous avons tous fait des choses dont nous avons honte, pour lesquelles nous avons des remords. Nous connaissons ces pensées qui nous viennent dans des moments d'intense émotion, des pensées que nous ne voudrions pas que les autres connaissent ou entendent. Nous sentons que nous avons cette part d'ombre en nous, une part de nous-mêmes dont nous ne sommes pas fiers. Parce que nous

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ressentons ce sentiment de honte et de remords concernant cet aspect de nous-mêmes, nous projetons sur les autres cette capacité. Faire une telle projection revient à commettre l'erreur fatale. Cela soulève deux questions. Premièrement, il existe une différence énorme entre quelqu'un qui, par exemple, dans le feu d'une dispute avec son partenaire, perd son selfcontrol et abuse physiquement ou psychologiquement de cette personne et quelqu'un qui accomplit la même chose froidement, avec calcul et préméditation. Il s'agit dans les deux cas de mauvaises actions. Je n'essaie pas de minimiser les abus commis dans un moment d'émotion. Mais cette même personne, celle qui perd le contrôle momentanément, serait incapable de calculer et de planifier froidement cet acte. En son for intérieur, quelque chose reculerait face à cette idée. Chez le psychopathe, cette voix de la conscience n'existe pas. Les psychopathes sont capables de comploter le génocide d'un peuple, comme celui des Palestiniens ; les personnes de conscience n'en sont pas capables. Une personne peut être tuée dans le feu d'une dispute. Plusieurs milliers peuvent mourir en raison d'un froid calcul.

Laura : Une manière de comprendre cela est de considérer les études qui montrent que chez les psychopathes, non seulement les taux de crimes violents sont plus élevés, mais aussi que les types de crimes violents qu'ils commettent diffèrent de ceux qui sont commis par les non-psychopathes. Une étude a montré que deux tiers des victimes de psychopathes étaient des hommes étrangers [à la famille - NdT] tandis que deux tiers des victimes de non-psychopathes étaient des membres de la famille féminins ou des connaissances féminines - des crimes passionnels. Les gens normaux peuvent commettre des actes de violence quand ils sont en état d'extrême bouleversement émotionnel, mais les psychopathes choisissent avec sang-froid leurs victimes dans un but de vengeance ou de punition, ou pour atteindre quelques objectifs. C'est-à-dire que la violence psychopathique est instrumentale, un moyen d'arriver à ses fins - elle est prédatrice.

Henry : Deuxièmement, dans une société dominée par « les valeurs pathologiques », si on peut utiliser cette expression, l'existence d'un petit groupe de gens sans conscience promouvant une culture de la cupidité et de l'égoïsme crée un environnement au sein duquel ce qui est pathologique devient la norme. Dans une société (comme les États-Unis aujourd'hui), où le président peut mentir en toute impunité sur des questions de vie ou de mort, un environnement pathologique est créé, au sein duquel le mensonge devient acceptable. La violence est acceptable. La cupidité est acceptable. Cela fait partie intégrante de l'idéologie du Rêve américain : tout le monde peut réussir, peu importe ceux à qui vous devrez faire du mal pour y arriver. Et c'est par les actes qu'ils doivent commettre pour réellement réussir que les germes de la pathologie sont semés. Dans cet environnement, les gens de conscience qui sont faibles et influençables endossent les caractéristiques du type pathologique afin de survivre et de réussir. Ils voient que leurs dirigeants mentent et trichent, et ils en déduisent que s'ils veulent avancer, alors ils peuvent eux aussi mentir et tricher.

Laura : J'appelle cela la « Culture officielle ». Linda Mealeyn du Département de psychologie du College of St. Benedict à St Joseph dans le Minnesota suggère qu'une société fondée sur la compétition - le capitalisme, par exemple - est une société où la psychopathie est adaptative et à des chances de s'accroître. La psychopathie est une stratégie de vie adaptative qui réussit extrêmement bien dans la société américaine, et qui a donc augmenté au sein de la population. En outre, conséquence d'une société adaptative

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à la psychopathie, de nombreux individus qui NE sont PAS des psychopathes génétiques se sont adaptés de façon similaire, devenant des psychopathes « dans les faits », ou « sociopathes secondaires ». Autrement dit, dans un monde de psychopathes, ceux qui ne sont pas des psychopathes génétiques sont induits à se comporter comme des psychopathes, simplement pour survivre. Quand les règles sont établies de manière à rendre une société « adaptative » à la psychopathie, elle fait de chacun un psychopathe potentiel.

Henry : Si cette influence pathologique était retirée de la société, en mettant les psychopathes en quarantaine, en éduquant les gens de conscience aux symptômes de la pathologie, à ce qu'il faut considérer et à la façon de gérer la manipulation, en changeant les systèmes créés par les psychopathes, si, au moyen de telles méthodes, nous étions capables de supprimer cette influence ponérogénique, alors l'autre pôle, celui de la conscience, serait le plus influent des deux, et les gens tendraient vers l'altruisme et la vérité plutôt que vers l'égoïsme et les mensonges. Si nous étions capables de supprimer l'influence pathologique, nous découvririons peut-être que nos conceptions de la « nature humaine » sont erronées et mal évaluées, parce que nous acceptons en tant qu'« humains » ceux qui sont génétiquement sans conscience. Supprimez-les, eux et leurs actions, de l'ensemble des données, supprimez leur influence sur la société dans son ensemble, et les qualités supérieures de la nature humaine douée de conscience pourraient trouver des moyens d'expression que nous n'aurions jamais imaginés possibles.

Silvia Cattori : Comment peut-on discerner les psychopathes des gens sains? Pouvez-vous nous faire le portrait du véritable psychopathe? Pouvez-vous nous donner des exemples permettant de faire le lien avec quelque chose de plus général? Quelles sont les facultés qui leur font défaut?

Laura : Le portrait le plus simple, le plus clair et le plus vrai du psychopathe est donné dans les titres de trois riches ouvrages sur le sujet dont l'un s'intitule Without Conscience[3]. Un psychopathe, c'est exactement cela : une personne sans conscience. La chose la plus importante à retenir est qu'il se dissimule sous un masque de normalité qui est souvent si convaincant que même les experts sont trompés et, en conséquence, ces psychopathes deviennent « les Serpents en costume cravate » qui contrôlent notre monde. C'est la réponse en bref.[4

Henry : La culture populaire voit les psychopathes comme des personnages tels Hannibal Lecter, héros du « Silence des agneaux », c'est à dire des tueurs en série. Cependant, bien qu'un certain nombre de psychopathes soient des criminels et aient eu affaire à la justice et que certains soient en fait des tueurs en série, un grand nombre d'entre eux n'ont jamais d'ennui avec la justice. Ce sont les plus intelligents, et aussi les plus dangereux parce qu'ils ont trouvé des moyens d'utiliser le système à leur avantage. Un grand nombre de traits caractérisent les psychopathes : l'un des plus évidents est l'absence totale de conscience. Tout sens de remords ou d'empathie envers les autres est absent chez eux. Ils peuvent être extrêmement charmants et sont experts pour charmer et hypnotiser leur proie

]

[3] Without Conscience [Sans conscience - NdT] de Robert Hare, The Mask of Sanity [Le masque de santé mentale - NdT] de Hervey Cleckley, et Snakes in Suits [Des serpents en costume-cravate - NdT] de Hare et Paul Babiak [4] PCL-R : Psychopathy Checklist - Revised : liste des caractéristiques psychopathiques - NdT

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par la parole. Ils sont également irresponsables. Rien n'est jamais leur faute ; quelqu'un d'autre ou le monde en général est toujours à blâmer pour tous leurs « problèmes » ou leurs erreurs. Martha Stout, dans son livre The Sociopath next door [Le sociopatthe d'à côté - NdT], identifie ce qu'elle appelle le stratagème de la pitié. Les psychopathes utilisent la pitié pour manipuler les autres. Ils vous convainquent de leur donner encore une chance, et de ne parler à personne de ce qu'ils ont fait. Ainsi, un autre trait - l'un des plus importants - est leur capacité à contrôler le flux d'information. Ils sont également incapables d'éprouver des émotions profondes. En fait, quand Robert Hare - un psychologue canadien qui passa sa carrière à étudier la psychopathie - fit passer des scanners cérébraux à des psychopathes tout en leur présentant deux séries de mots : une série de mots neutres sans association émotionnelle, et une série composée de mots chargés émotionnellement, alors que différentes zones du cerveau s'activèrent dans le groupe test des non-psychopathes, dans celui des psychopathes, les deux séries furent traitées par la même zone du cerveau, celle qui traite le langage. Ils n'eurent pas de réaction émotionnelle instantanée. Toute notre vie émotionnelle est un mystère pour eux, et en même temps, elle leur fournit un outil formidable pour nous manipuler. Pensez à ces moments où nous sommes profondément affectés par nos émotions, et à quel point notre capacité à réfléchir s'en trouve affaiblie. Maintenant, imaginez que vous êtes capable de feindre une telle émotion, tout en restant calme et calculateur, tandis que la personne avec laquelle vous échangez est véritablement prise dans un tourbillon émotionnel. Vous pourriez avoir recours aux larmes ou aux cris pour obtenir ce que vous voulez, tandis que votre victime serait poussée au désespoir par les émotions qu'elle vivrait. Il semble aussi qu'ils n'aient pas de réelle conception du passé ou du futur, vivant entièrement pour leurs besoins et désirs immédiats. En raison de la stérilité de leur vie intérieure, ils recherchent souvent de nouveaux frissons, depuis le sentiment de puissance ressenti en manipulant les autres jusqu'à l'engagement dans des activités illégales pour la simple poussée d'adrénaline qu'elles procurent. Un autre trait du psychopathe est ce que Lobaczewski définit comme leur « connaissance psychologique spéciale » des gens normaux. Ils nous ont étudiés. Ils nous connaissent mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes. Ils sont experts dans l'art de toucher nos points sensibles, d'utiliser nos émotions contre nous. Mais en plus, ils semblent même avoir une sorte de pouvoir hypnotique sur nous. Quand nous commençons à être pris dans la toile d'un psychopathe, nos facultés de réflexion se détériorent, se troublent. On dirait qu'ils nous jettent un sort. Ce n'est que plus tard, une fois que nous ne sommes plus en leur présence, fascinés par eux, que la clarté de pensée réapparaît, et nous restons là à nous demander comment nous avons pu être incapables de réagir ou de nous opposer à leurs actes. De nombreux livres écrits en anglais sur la psychopathie mentionnent les psychopathes en tant que groupe qui partage un ensemble de traits communs. L'échelle la plus largement utilisée pour mesurer la psychopathie a été développée par le Dr Hare. Il s'agit du PCL-R[1]. Il énumère vingt traits que l'on peut trouver dans cette personnalité. Si le trait se manifeste quelquefois, on lui donne 1 ; si le trait domine la personnalité, on lui donne 2. Le total maximum est de 40. Les gens qui ont plus de 30 sur l'échelle PCL-R sont considérés comme des psychopathes. Mais Lobaczewski est allé plus loin en donnant une taxonomie des différents types de psychopathes et autres types pathologiques, et en montrant la façon dont leurs déviances oeuvrent de concert pour former un système pathologique. Il a révélé certains travaux réalisés par des

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psychologues en Europe, travaux qui avaient été perdus au cours de la période communiste.

Laura : Le diagnostic est une question litigieuse qui fait l'objet d'une controverse[5

[5] Il existe une controverse qu'il faut expliquer si l'on veut comprendre les possibilités de détection. D'un côté de la controverse, on trouve la description traditionnelle de la psychopathie dérivée de l'ancienne tradition européenne mentionnée par Lobaczewski, combinée à la tradition nord-américaine d'Hervey Cleckley, Robert Hare et d'autres. Elle s'accorde généralement avec l'expérience des psychiatres, psychologues, personnel de justice criminelle, psychopathologistes expérimentaux, et même des membres du public profane qui ont personnellement eu affaire à la psychopathie. De l'autre côté de la controverse, on trouve un mouvement "néokraepelinien" dans le psychodiagnostic, mouvement étroitement associé aux recherches menées par l'université de Washington, à St Louis, dans le Missouri. Ce dernier point de vue est très étroitement aligné sur le critère de diagnostic du manuel psychiatrique américain connu sous les noms de DSM-III, DSM-III-R, et DSM-IV (DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) - NdT). L'approche fondamentale de cette école est que l'évaluation d'un psychopathe repose presque entièrement sur des comportements connus ou observables en public, ce qui va directement à l'encontre de ce que l'on sait concrètement au sujet des psychopathes. Une des conséquences de l'ambiguïté inhérente aux critères d'ASPD/psychopathie du DSM-IV est qu'elle laisse la porte ouverte à des procès au cours desquels un clinicien peut dire que l'accusé satisfait à la définition d'ASPD présente dans le DSM-IV, et un autre clinicien peut dire le contraire, et les deux peuvent avoir raison! Cet échec du DSM-IV à différencier entre psychopathie et ASPD peut avoir (et aura sans aucun doute) de très graves conséquences pour la société.

]. Lobaczewski mentionne le fait qu'en Allemagne nazie et en Russie stalinienne, les sciences psychologiques furent cooptées pour soutenir les régimes totalitaires, et que cela fut accompli par des psychopathes au pouvoir qui entreprirent ensuite de détruire toute possibilité de diffuser largement des informations précises sur la condition [psychopathique - NdT]. Il fait remarquer que tout régime constitué principalement de déviants pathologiques ne peut permettre à la psychologie de se développer et de s'épanouir librement, parce que le régime lui-même serait alors diagnostiqué comme pathologique, ce qui révélerait « l'homme derrière le rideau ». En se fondant sur des observations de première main du phénomène en question, Lobaczewski déclare que la répression du savoir est entreprise de façon typiquement psychopathique : à couvert et derrière un « masque de santé mentale ». Pour être capable de contrôler les sciences psychologiques, on doit savoir ou être capable de sentir ce qui se passe et quels domaines de la psychopathologie sont les plus dangereux. Un régime politique pathologique localise les individus psychopathes oeuvrant dans ce domaine (habituellement de très médiocres scientifiques), facilite leurs études universitaires et leurs diplômes ainsi que l'obtention de postes-clés avec un pouvoir d'encadrement des organisations scientifiques et culturelles. Ils sont alors en position d'écraser les personnes plus douées - étant motivés aussi bien par leur propre intérêt que par cette jalousie typique qui caractérise l'attitude du psychopathe envers les gens normaux. Ce sont eux qui surveillent les articles scientifiques pour leur « propre idéologie » et qui font tout pour s'assurer qu'un bon spécialiste se verra refuser la documentation scientifique dont il aura besoin. Le fait est qu'au cours de ces cinquante dernières années, le concept de psychopathie a été fortement rétréci, et se réfère maintenant à un trouble de la personnalité spécifique, bien qu'il y ait eu des tentatives de supprimer entièrement la classification, en la remplaçant par le « trouble de la personnalité antisociale », qui peut comprendre une grande variété de comportements sans nécessairement exiger le diagnostic clinique de psychopathie. Robert Hare souligne à quel point il est crucial de comprendre que la psychopathie n'est pas synonyme de criminalité ou de violence ; tous

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les psychopathes ne s'engagent pas dans des comportements violents ou criminels. En même temps, les personnes violentes ou criminelles ne sont pas toutes des psychopathes. Selon Robert Hare, Cleckley, Lobaczewski et beaucoup d'autres experts en psychopathie, un diagnostic de psychopathie ne peut se baser sur des symptômes comportementaux visibles à l'exclusion des symptômes interpersonnels et affectifs, parce qu'une telle procédure transforme en psychopathes de nombreuses personnes qui sont simplement blessées par la vie ou la société, et permet aux vrais psychopathes qui arborent un « masque de santé mentale » bien construit d'échapper au dépistage. D'après une documentation de plus en plus conséquente, beaucoup (ou la plupart) des psychopathes grandissent dans des familles aisées et stables, et deviennent des criminels en col blanc qui, à cause de leur argent et de leur position, ne subissent jamais la révélation publique de leurs comportements destructeurs privés, et échappent constamment au système judiciaire. Venons-en maintenant au diagnostic et/ou au dépistage en particulier : il existe un certain nombre de théories sur l'étiologie de la psychopathie : par exemple la psychopathie en tant que stratégie adaptative ou variante de la personnalité normale, ou encore dysfonctionnement du cerveau, trouble de l'attachement ou expression d'une pathologie dans la petite enfance, trouble d'apprentissage, etc. Très peu de preuves empiriques soutiennent l'idée que le vrai psychopathe est le résultat d'une enfance maltraitée, par contre de nombreuses preuves empiriques soutiennent une cause génétique. Le modèle neurobiologique nous donne l'espoir de détecter même le psychopathe le plus retors. Comme Henry l'a mentionné, une étude portant sur les temps de réaction à divers mots - émotionnels, neutres, pseudo mots - a montré que les potentiels évoqués (ERP[6]) en tâches de décision lexicale[ 7

[6] ERP : Event Related Potential, Potentiel Évoqué, en français (PE). En électroencéphalographie, un potentiel évoqué désigne le signal électrique produit par le système nerveux en réponse à une stimulation externe (son, lumière) ou interne (prise de décision, préparation motrice). Ce signal étant en général très faible, il est nécessaire de répéter l'enregistrement un grand nombre de fois de façon à moyenner toutes ces mesures et à obtenir une caractérisation du potentiel évoqué qui soit fiable. [7] La tâche de décision lexicale est une expérience comportementale, c'est-à-dire une expérience visant l'exploration psychologique d'un comportement. Elle consiste à présenter des mots ou des pseudomots (chaînes de caractères qui respectent les règles phonotactiques de la langue, comme cateau). On demande alors aux sujets de répondre le plus rapidement et le plus précisément possible si c'est un mot ou un pseudomot. Cette tâche peut être visuelle ou auditive. Source : Wikipédia - NdT

] chez des non-criminels indiquaient que les réponses aux mots positifs et négatifs étaient plus précises et plus rapides que les réponses aux mots neutres. Dans les cerveaux de ces sujets, les sites centraux et pariétaux indiquaient des composants ERP rapides précoces et tardifs par rapport aux mots émotionnels. On en déduit que les composants tardifs d'ERP indiquaient un traitement continu du mot. Dans la même étude, les criminels non psychopathes montraient également une sensibilité aux mots émotionnellement chargés. Les psychopathes, quant à eux, ne montraient aucun temps de réaction ou différence d'ERP entre les mots neutres et émotionnels. En outre, la morphologie de leurs ERPs présentait une différence saisissante par rapport à celle des non-psychopathes. Le composant tardif d'ERP qui était long et étendu chez les non-psychopathes était petit et bref chez les psychopathes. On pense que cela reflète le fait que les psychopathes prennent des décisions lexicales et traitent l'information de façon superficielle. Cela est confirmé par des études récentes d'imagerie cérébrale qui montrent que les psychopathes abusant de substances toxiques ont moins d'activité cérébrale durant la réalisation d'une tâche de décision lexicale que les non-psychopathes abusant des mêmes substances. Hare et

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d'autres ont aussi découvert que les anomalies ERP des psychopathes ne s'arrêtaient pas au langage affectif mais incluaient aussi le langage abstrait. Une autre découverte curieuse notée dans deux études distinctes fut une onde négative exceptionnellement grande qui balayait les zones frontales du cerveau. Une interprétation possible est que cela reflète une profonde anomalie de traitement cognitif et affectif. D'autres études récentes donnent des résultats et des conclusions similaires : à savoir que les psychopathes ont de grandes difficultés à traiter les éléments affectifs (émotionnels) à la fois verbaux et non verbaux, qu'ils ont tendance à confondre la signification émotionnelle des événements, et le plus important, que ces déficits apparaissent dans les scanners du cerveau. Les psychopathes ont une distribution interhémisphérique inhabituelle des ressources de traitement, des difficultés à apprécier le sens subtil et les nuances du langage - comme les proverbes, les métaphores, etc. -, ont une faible capacité de discrimination olfactive, vraisemblablement en raison d'un dysfonctionnement orbitofrontal, et pourraient être affectés par ce qui ressemble à une forme subclinique de trouble de la pensée caractérisée par un manque de cohésion et de cohérence dans le langage. Aucun autre modèle de psychopathie ne peut expliquer toutes ces anomalies cognitives et affectives, qui peuvent être détectées par des scanners du cerveau. Le dernier point : nous travaillons sur le problème du trouble de la pensée, et tentons d'établir des règles générales afin que la personne lambda puisse réaliser ses propres estimations personnelles après avoir effectué des tests secrets au cours de discussions avec une personne qu'elle soupçonnerait de tromperie ou de manipulation (pour diverses raisons). Mais il s'agit d'une question sensible. Comme Lobaczewski le fait remarquer, si un psychopathe se considère lui-même comme normal, ce qui bien sûr est considérablement plus facile s'il est en position d'autorité, alors il considérera une personne normale comme différente, et donc anormale. Les actions et réactions d'une personne normale, ses idées et critères moraux, étonnent le psychopathe, qui les voit comme anormaux. Quelqu'un de normal étonnera le psychopathe par sa naïveté, il considérera cette personne comme partisane de théories incompréhensibles sur l'amour, l'honneur et la conscience ; il ne sera pas loin de la traiter de « cinglée ». Cela explique pourquoi les gouvernements pathologiques ont toujours considéré les dissidents comme étant « mentalement anormaux ». Le système judiciaire n'est pas fait pour gérer ce problème, car, évidemment, ce système est souvent la création d'individus pathologiques - ou du moins, ce sont eux qui l'administrent. Une législation bien pensée exigerait d'examiner scientifiquement les individus qui prétendent de façon trop insistante ou spécieuse que quelqu'un d'autre est psychologiquement anormal. D'autre part, tout système social (ou tout dirigeant) pathologique au sein duquel la psychiatrie est utilisée pour des raisons politiques présente des problèmes supplémentaires. Toute personne se rebellant contre un système gouvernemental qui le choque par son étrangeté et son immoralité, peut facilement être désigné par les représentants dudit gouvernement comme un individu « mentalement anormal », quelqu'un qui a un « trouble de la personnalité » et qui devrait subir un traitement psychiatrique ; et les représentants de ce gouvernement ont de nombreux moyens à leur disposition pour prendre le contrôle de la procédure d'examen. Ils peuvent faire appel à un psychiatre scientifiquement et moralement dégénéré pour accomplir cette tâche. Il s'agit donc d'une question épineuse.

Silvia Cattori : Pouvez-vous citer certains types identifiés par M. LOBACZEWSKI?

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Henry : Comme la plupart des chercheurs, il opère une distinction initiale entre les déviances héréditaires et les déviances acquises, c'est-à-dire entre ceux qui sont nés pathologiques et ceux qui deviennent pathologiques à cause de blessures des tissus cérébraux ou de traumatismes dans leur enfance. Une blessure du tissu cérébral peut laisser des cicatrices qui changent ensuite la capacité de l'individu à percevoir et à ressentir. Ces zones du cerveau destinées à gérer ces fonctions ne peuvent le faire, et donc les données sont déviées vers d'autres zones normalement destinées à d'autres tâches. Lobaczewski nomme caractéropathes les individus dont le caractère se développe de manière déformée à cause de blessures ou de traumatismes. Il donne ensuite la liste des différentes formes de caractéropathies : le caractéropathe paranoïde (il cite Lenine comme exemple) ; la caractéropathie frontale, une déviance due à des blessures dans les zones frontales du cortex cérébral (Staline est un exemple de ce type) ; la caractéropathie induite par des substances (médicaments et drogues), causée par l'usage de produits qui endommagent le système nerveux central. Enfin, il cite les caractéropathies induites par les agents pathogènes (les maladies) (il suggère la possibilité que Franklin D. Roosevelt ait souffert de ce trouble), ainsi que certains personnages épileptiques (il cite César et Napoléon). Les troubles héréditaires sont : la schizoïdie ou psychopathie schizoïdique, la psychopathie essentielle, la psychopathie asthénique, la psychopathie anankastique, hystérique et skirtoïde, et les individus qu'il qualifie de « chacals », c'est-à-dire ceux qui finissent comme tueurs à gages ou mercenaires. Lobaczewski conjecture que ce dernier type est un mélange des autres types. Pour donner une idée, je vais juste évoquer deux types. La psychopathie schizoïde est une déviance qui engendre des personnes hypersensibles et méfiantes qui ne tiennent aucun compte des sentiments des autres. Elles sont attirées par les idées grandiloquentes, mais leur nature psychologique appauvrie limite gravement leurs perceptions et transforme leurs soi-disant « bonnes intentions » en influences favorisant le mal. Leur idée de la nature humaine finit par pervertir leurs tentatives. Comme le dit Lobaczewski, l'expression typique de leur attitude envers l'humanité se retrouve dans ce qu'il appelle la « déclaration schizoïdique » : « La nature humaine est si mauvaise que dans la société humaine, l'ordre ne peut être maintenu que par un pouvoir fort créé par des individus hautement qualifiés au nom d'une idée supérieure ». Combien de mouvements contemporains, du fascisme au communisme en passant par le néoconservatisme, sont fondés sur cette idée! On pourrait facilement imaginer que cette déclaration vient de Leo Strauss, par exemple. Les psychopathes essentiels sont ceux qui se rapprochent le plus de l'idée de la psychopathie examinée par Cleckley, Hare, Balbiak et d'autres. Lobaczewski fait cette remarque effrayante : « Ils apprennent à se reconnaître dans une foule dès l'enfance, et ils développent la conscience de l'existence d'autres individus similaires à eux. Ils prennent également conscience de leur différence par rapport au monde des personnes qui les entourent. Ils nous voient avec un certain recul, comme une variété para spécifique ». Pensez aux implications de cette déclaration : ils sont, dans une certaine mesure, conscients d'appartenir à un groupe, et ce, même depuis l'enfance! Reconnaissant leur différence fondamentale par rapport au reste de l'humanité, leur allégeance serait envers ceux de leur espèce, c'est-à-dire les autres psychopathes. Lobaczewski fait remarquer que, dans toute société, les individus psychopathiques créent souvent un réseau actif de collusions communes, séparé dans une certaine mesure de la communauté des gens « normaux ». Ils sont conscients d'être différents. Leur monde est éternellement divisé selon le mode « eux et nous » ; leur monde avec ses propres lois et coutumes, et l'autre « monde étranger »

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des gens « normaux » qu'ils considèrent comme rempli d'idées et de coutumes présomptueuses sur la vérité, l'honneur et la décence, à la lumière desquels ils se savent moralement condamnés. Leur propre sens déformé de l'honneur les pousse à tromper et à injurier les non-psychopathes et leurs valeurs. En contradiction avec les idéaux des gens normaux, les psychopathes ressentent comme un comportement normal le fait de rompre les promesses et les accords. Non seulement ils convoitent les biens et le pouvoir et les revendiquent comme un droit, simplement parce qu'ils (les psychopathes) existent et qu'ils peuvent se les approprier, mais ils prennent aussi un plaisir particulier à spolier autrui et usurper leurs biens ; ce qu'ils peuvent plagier, escroquer et extorquer sont des fruits bien plus savoureux que ceux qu'ils peuvent récolter par un travail honnête. Ils réalisent aussi très tôt à quel point leurs personnalités peuvent avoir des conséquences traumatisantes sur les personnalités des non-psychopathes, et apprennent comment tirer avantage de cette source de terreur afin d'atteindre leurs objectifs. À présent, imaginez à quel point les êtres humains qui sont totalement ignorants du sujet pourraient être abusés et manipulés par ces individus s'ils étaient au pouvoir dans différents pays, feignant d'être loyaux envers les populations locales tout en insistant sur les différences physiques évidentes et facilement discernables entre groupes (telles que la race, la couleur de peau, la religion, etc.). Les humains psychologiquement normaux seraient dressés les uns contre les autres sur la base de différences insignifiantes tandis que les déviants au pouvoir, dont la différence fondamentale par rapport au reste d'entre nous est l'absence de conscience, l'incapacité à éprouver des sentiments pour un autre être humain, récolteraient les bénéfices et tireraient les ficelles. Je pense que cela décrit de façon assez juste la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui.

Silvia Cattori : Pouvez-vous donner des exemples à même de nous aider à comprendre le problème de manière plus générale?

Henry : A. Lobaczewski nous offre une analyse de la manière dont les différents types de psychopathes travaillent de concert pour former un système au sein duquel les personnes cliniquement pathologiques détiennent les clés du pouvoir et dirigent les gens psychologiquement normaux. Au début du livre, Lobaczewski décrit ses expériences à l'université, où il rencontra le phénomène pour la première fois. Il se rendit à la bibliothèque pour emprunter quelques livres traitant de la psychopathie et découvrit avec étonnement qu'on les avait tous retirés! Ce fait démontre qu'ils sont conscients de leur différence, au moins certains d'entre eux, et dans le cas de la Pologne sous le communisme, ces individus conscients de leur différence étaient suffisamment haut placés et avaient suffisamment de pouvoir pour faire retirer les livres de la bibliothèque universitaire. Laura nous a dit que ce passage lui avait fait dresser les cheveux sur la tête! Les implications de ce fait sont d'une portée considérable pour la compréhension de notre monde, de la façon dont il en est arrivé là, et de ce qu'il nous faut faire pour le changer. Mais voici quelques exemples de comportement psychopathique rapportés par d'autres auteurs : une mère joue à cache-cache avec sa fille de 4 ans. Elle tient un grand couteau de cuisine dans la main. Elle dit à sa fille : « je vais compter jusqu'à cent, et si je te trouve, alors je te couperai les pouces ». La petite fille, terrifiée, se cache dans son placard, et la mère - qui sait que c'est probablement l'endroit où elle se cache - la laisse là, terrifiée, effrayée, traumatisée, jusqu'à la fin du jeu. Quand la mère ouvre la porte, elle se penche sur sa fille et entaille la peau d'un de ses pouces. Une famille a deux fils. L'un

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d'eux se suicide avec un fusil de chasse. Le Noël suivant, les parents offrent ce même fusil à leur autre fils comme cadeau de Noël. Quand on leur demande pourquoi, ils répondent : « C'était une arme excellente ». Comment un tel comportement peut-il être compatible avec un système de croyances qui nous dit que nous avons tous une étincelle divine en nous, ou que tout le monde a une conscience? Pouvez-vous imaginer faire de telles choses à vos propres enfants? Notre système de morale ne nous donne aucun moyen de traiter cette maladie. Elle doit être comprise pour ce qu'elle est. Ces personnes ne peuvent être « soignées ». Imaginez ce même individu au pouvoir, et vous serez en mesure d'expliquer des scandales comme celui d'Enron. Hare rapporte des cas de psychopathes qui s'en prennent aux personnes âgées. Imaginons qu'une personne âgée ait été escroquée des économies de toute une vie - manifestement par un psychopathe. Un autre psychopathe contactera la victime, se faisant passer pour un avocat qui, moyennant finance, pourra récupérer son argent. La victime empruntera alors de l'argent à un ami ou un proche et le perdra au profit de l'avocat marron.

Laura : Un des facteurs principaux à prendre en compte dans la façon dont une société peut être accaparée par un groupe de déviants pathologiques est que la seule limitation est celle de la participation d'individus prédisposés au sein de cette société. Pour les déviants les plus actifs, Lobaczewski donne le chiffre approximatif de 6% en moyenne sur une population donnée. Bien sûr, ce chiffre varie selon les pays, en fonction de nombreuses variables. La société occidentale offre un large choix d'individus prédisposés. Le psychopathe essentiel est au centre de la toile. Les autres psychopathies et caractéropathies décrites par Lobaczewski et d'autres forment le second niveau du Système de Contrôle Pathologique, et il est important de noter qu'ils sont bien plus nombreux que les psychopathes essentiels. Ainsi, ce groupe représente-t-il environ 6% d'une population donnée. Le niveau suivant d'un tel système est composé d'individus qui sont nés normaux, mais qui sont déjà déformés par une exposition à long terme à des éléments psychopathiques via les influences familiales ou sociales, ou qui, par quelque faiblesse psychique, ont choisi de satisfaire aux exigences de la psychopathie pour leurs propres buts égocentriques. En termes de chiffres, selon Lobaczewski, ce groupe représente environ 12% d'une population donnée dans des conditions normales ; il est difficile, comme le fait remarquer Lobaczewski, de tracer une frontière précise entre ces derniers types et les déviants génétiques sans l'apport d'une science authentique et non psychopathique. À l'heure actuelle, les distinctions ne peuvent être que descriptives. Il se trouve donc que 18% d'une population donnée oeuvrent activement à la création et à la domination d'une pathocratie (ou font des tentatives qui vont dans ce sens). Le groupe de 6% constitue la noblesse pathocratique, et le groupe de 12% forme la nouvelle bourgeoisie, dont la situation économique est des plus avantageuses. Une fois établi, le système psychopathique élitiste ronge tout l'organisme social, gâchant les compétences et pouvoirs de celui-ci. Une fois qu'une pathocratie a été établie, elle suit un certain chemin et possède certains pouvoirs « attractifs ». Dans une pathocratie, le système socio-économique émane de la structure sociale créée par le système du pouvoir politique, qui est un produit de la vision du monde élitiste propre aux déviants pathologiques. Ainsi, on peut dire que la pathocratie ressemble à un processus de maladie macrosociale créé par des agents pathogènes humains, et elle peut en venir à affecter une nation entière à un degré équivalent à un cancer qui diffuse ses métastases. La maladie macrosociale de la pathocratie suit exactement le même modèle que le cancer qui évolue dans un organisme

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en suivant un processus pathodynamique caractéristique. Il est impossible de comprendre un tel phénomène pathologique en utilisant les méthodes des gens « normaux » qui ne prennent pas en compte les processus de pensée déviants des agents pathogènes humains. On pourrait certainement dire que le monde entier est gouverné par une « pathocratie cachée » (ou cryptopathocratie) depuis très longtemps. De nombreux chercheurs suggèrent qu'il y a toujours eu un « gouvernement secret » opérationnel même si le gouvernement « officiel » n'est techniquement pas une pathocratie. On peut suggérer que les psychopathes sont techniquement TOUJOURS en coulisse, même au cours des cycles historiques qui ne sont PAS des pathocraties (c'est-à-dire les « bonnes périodes » que Lobaczewski décrit comme la fondation d'un cycle hystéroïde qui ouvre la porte à une pathocratie à découvert). Si nous utilisons le terme pathocratie à la place de « loi du gouvernement secret », alors toute l'Histoire devient une « pathocratie » et le mot perd son sens, il est donc important de noter que le terme « pathocratie » est le phénomène spécifique représentant une conséquence de l'hédonisme des bonnes périodes, et qu'elle est caractérisée par 100% de psychopathes essentiels exerçant ouvertement des fonctions de commandement, comme c'est arrivé en Allemagne nazie, en Russie communiste et en Europe de l'Est. Et, dois-je ajouter, comme cela se produit actuellement. On ne peut réellement qualifier les questions auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui, qui ont trait aux « politiques », en utilisant les termes usuels des idéologies politiques, car, comme nous l'avons souligné plus haut, les déviants pathologiques opèrent sous un masque, en utilisant la tromperie et autres tactiques de manipulations psychologiques qu'ils pratiquent avec une grande ingéniosité. Si nous pensons ou croyons qu'un groupe politique portant tel ou tel nom est hétérogène eu égard à sa vraie nature, nous ne serons pas capables d'identifier les causes et propriétés de la maladie. N'importe quelle idéologie sera utilisée pour dissimuler les caractéristiques pathologiques aux experts comme aux gens ordinaires. Ainsi, tenter de se référer à ceci ou cela comme étant de « gauche » ou de « droite » ou « socialiste », « démocratique », « communiste », « démocrate » ou « républicain », etc., ne nous aidera jamais à comprendre l'autoreproduction pathologique et ses influences externes expansionnistes. Comme le dit Lobaczewski, « Ignota nulla curatio morbi »[ 8

Laura : J'aimerais expliquer un peu plus ce phénomène. Le psychopathe est un individu qui divise le monde en blanc et noir, bien et mal, et cette division est très rigide. La structure psychopathique est organisée autour d'une structure très simple : « c'est agréable : c'est bien / c'est désagréable : c'est mal ». Mais ce n'est pas parce que cette structure est rigide qu'elle est rationnelle ou stable! Les choses sont bonnes ou mauvaises, mais ce qui est bon ou mauvais dépend des circonstances immédiates, c'est-à-dire de ce que le psychopathe veut à ce moment-là. Mais il ne s'agit pas d'un « mécanisme de

]! Aucun mouvement ne réussira jamais s'il ne tient pas compte de la psychopathie et de la ponérologie!

Silvia Cattori : Les pervers seraient donc ceux qui face aux problèmes qu'ils ont créés disent : « C'est la faute des autres. Je n'ai rien à y voir »?

Henry : Exactement. Un exemple qui vient à l'esprit est celui du psychopathe cité par Hare qui tua ses parents et qui ensuite implora la compassion parce qu'il était orphelin! Rien n'est jamais leur faute. Ils ne sont jamais responsables de quoi que ce soit.

[8] On ne peut guérir ce que l'on ne connaît pas - NdT

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défense » ; c'est juste que, pour le psychopathe, la réalité à prendre en compte est centrée sur ce qui lui « est agréable » sans tenir compte des autres êtres humains, excepté en tant qu'objets qui peuvent satisfaire ses besoins. On pourrait presque dire que la structure psychologique du psychopathe est équivalente à celle d'un nouveau-né, et elle ne se développe jamais, ne grandit jamais. Un nouveau-né n'a pas de soi interne, hormis en tant que centre d'un réseau d'entrées et de sorties neurologiques qui recherchent le plaisir et rejettent l'inconfort. Bien sûr, chez un psychopathe adulte, des circuits neurologiques hautement développés ont évolué au cours du processus d'apprentissage des meilleures méthodes pour obtenir satisfaction de ses besoins et demandes. Sous l'influence de cette structure interne, le psychopathe n'est pas capable d'apprécier les désirs ou besoins des autres êtres humains et les nuances subtiles d'une situation, ou de tolérer l'ambiguïté. Toute la réalité extérieure est filtrée via - ou rendue conforme à - cette structure interne primitive. Quand le psychopathe est frustré, il semble ressentir que tout dans le monde « extérieur » est contre lui et qu'il est bon, qu'il souffre sans mesure et recherche seulement l'idéal d'amour, de paix, de sécurité, de beauté, de chaleur et de réconfort. C'est-à-dire que quand un psychopathe est confronté à quelque chose de déplaisant ou de menaçant, ceci (personne, idée, groupe, ou quoi que ce soit) est placé dans la catégorie « totalement mauvais » parce qu'évidemment, si le psychopathe ne l'aime pas, ça ne peut pas être bon! Maintenant, venons-en au pire : quand les preuves démontrant qu'un choix ou qu'un acte du psychopathe a créé un problème ou a empiré une situation s'accumulent, cela aussi doit être nié comme quelque chose faisant partie du soi et projeté comme quelque chose venant « de l'extérieur ». Cela signifie que tout ce qui est défini comme « mauvais » est projeté sur quelqu'un ou quelque chose d'autre, parce que la structure interne du psychopathe n'admet aucun tort, aucun mal, aucune erreur. Et gardez à l'esprit qu'ils ne fonctionnent pas comme cela par choix, mais parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement. Ils sont faits ainsi. Ils sont comme le chat qui prend plaisir à torturer une souris avant de la manger. C'est exactement ce qu'ils font. Les psychopathes sont des maîtres de l'Identification Projective. C'est-à-dire qu'ils projettent sur les autres tout ce qui est mauvais (souvenons-nous que « mauvais » change en fonction de l'objectif du psychopathe), ils tentent de manière manipulatrice d'induire chez les autres personnes ce qu'ils projettent. Et ils cherchent à contrôler les personnes qu'ils perçoivent comme manifestant ces « mauvaises » caractéristiques. De cette manière, le psychopathe prend du plaisir et sent qu'il « contrôle la situation ». Gardez à l'esprit que ce que le psychopathe considère comme bon n'a rien à voir avec la vérité, l'honneur, la décence, la considération pour les autres, ou avec tout ce que désire le psychopathe à un moment donné. De cette manière, toute violation du droit des autres, tout acte répugnant et malveillant peut être commis par un psychopathe et il dormira comme un bébé (littéralement) la nuit parce qu'il n'a rien fait de mal! George Bush et les néo-conservateurs peuvent détruire l'Irak et appeler ça « instauration de la démocratie », cela ne leur pose vraiment aucun problème. Les psychopathes israéliens peuvent usurper la Palestine, massacrer les Palestiniens, justifier ces actes par la Bible et s'en trouver bien. Bien sûr, quand ils sont en train de mentir, ils le savent, mais dans leur for intérieur, ils croient que le véritable bien est ce qui leur procure du plaisir et les fait se sentir en sécurité dans ce monde. Et ils savent que des êtres comme eux seront moralement condamnés et attaqués par la majorité des autres êtres humains s'ils ne dissimulent pas sous un masque de justification solennelle leurs impulsions à satisfaire leurs désirs.

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Silvia Cattori : Cela suggère-t-il que ces « pathocrates » modernes, opérant au sein de ce qu'on appelle aujourd'hui la « société de l'information » ne sont guère différents des partisans d'Hitler hier? Même, seraient-ils encore plus dangereux aujourd'hui, parce qu'ils auraient des outils plus sophistiqués et seraient à même d'utiliser les divers moyens de communication d'une manière plus consciente?

Laura : Cela résume très bien la situation.

Henry : Le système pathocratique, c'est-à-dire un gouvernement constitué de déviants psychologiques, produira des effets similaires qu'il soit dissimulé sous le masque du fascisme, du communisme ou du capitalisme. L'idéologie elle-même n'est pas importante. Elle sert simplement de couverture et de point de ralliement à un certain pourcentage de la population dont ils ont besoin comme base de soutien. Ce groupe de soutien croit aux slogans et est incapable de voir derrière le masque. Un certain pourcentage d'entre eux interprétera les slogans idéologiques avec les yeux de la conscience et croira que le but est d'améliorer notre sort. En conséquence, nous entendons des slogans sur la fraternité de l'homme, ou celle des exploités, des expressions creuses sur la justice et la liberté, l'apport de la démocratie en Irak, etc., tandis que la réalité est impuissance, division et asservissement. À mesure que certains individus qui soutiennent l'idéologie en viennent à voir le gouffre entre les idéaux et les actions des chefs du parti, certains s'en vont et sont remplacés par d'autres. Dans le monde d'aujourd'hui où l'information est contrôlée par un petit nombre d'agences de presse, et où ces agences ont beaucoup de points communs avec les gouvernements pathologiques, un plus grand nombre de gens peuvent être influencés et infectés par le processus de pensée pathologique. Un exemple est la célèbre remarque que fit Madeleine Albright en 1996, quand on l'interrogea sur les cinq cent mille morts en Iraq - la plupart étant des enfants - conséquence de l'embargo. Elle répondit qu'elle pensait que « cela en valait la peine », c'est-à-dire que ces morts étaient le prix nécessaire à payer pour écraser Saddam Hussein. Il s'agit incontestablement d'une logique pathologique, et pourtant combien d'Américains ont-ils entendu cette réponse et n'y ont pas réagi? Quiconque n'a pas été scandalisé en entendant cette déclaration a été infecté par la pensée pathologique, a été ponérisé. L'infection pathologique a déformé sa pensée.

Silvia Cattori : L'absence de conscience et l'insensibilité à la souffrance sont-elles ce qui distingue clairement les psychopathes des gens « normaux »?

Henry : C'est probablement le point-clé que les gens doivent comprendre. Depuis des années, des artistes, des écrivains, des philosophes et d'autres tentent de comprendre pourquoi notre monde est une vallée de larmes perpétuelle. Ils ont tenté de trouver des explications moralistes. Lobaczewski consacre la première partie de son livre à une discussion sur la futilité de cette approche, suggérant à la place une approche scientifique fondée sur une compréhension du mal en tant que « maladie de société », en tant qu'actes commis par des déviants pathologiques au sein d'une société. Privés de la capacité à éprouver de l'empathie envers les autres, ces gens ne peuvent ressentir cette souffrance, pas plus qu'un chat ne ressent la souffrance d'une souris quand il joue avec elle avant de la tuer. Bush peut envoyer des milliers de soldats en Iraq ou en Afghanistan, où ils seront tués ou mutilés pour la vie, et où ils tueront des milliers de personnes et détruiront un pays entier, il peut autoriser la torture sur les prisonniers, peut soutenir les actions d'Israël dans les territoires occupés ou au Liban, mais aucune des souffrances qu'il cause n'est

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réelle pour lui. Chez ces personnes, il n'y a pas de structure mentale appropriée pour traiter ces émotions. Ils en sont physiologiquement incapables.

Laura : Ils n'ont pas le matériel mental requis pour faire fonctionner le programme d'empathie.

Henry : La seule souffrance que connaît le psychopathe, c'est quand on lui retire sa nourriture, et j'utilise le mot nourriture dans un sens symbolique : c'est-à-dire quand il n'obtient pas ce qu'il veut. Voilà le niveau de sa vie émotionnelle. Toute autre chose que nous pensons voir en eux vient de notre propre imagination qui projette sur eux notre propre réalité intérieure. Et c'est ce que nous faisons tout le temps, parce qu'il est très difficile de comprendre réellement qu'il y a des gens dont la vie intérieure ne possède pas la richesse qui caractérise celle des gens normaux.

Laura : En réalité, quand nous projetons notre propre structure interne sur le psychopathe, nous nous comportons surtout de manière psychopathique! Nous nous retrouvons dans un monde « noir et blanc » où les nuances de l'existence humaine ne sont pas prises en compte. Le fait est que tout le monde ne naît pas égal en termes d'intelligence, de talent, d'apparence physique, etc. Et de même que personne ne se ressemble physiquement, ils sont différents dans leur structure psychologique, même si certains éléments nous rassemblent en tant qu'espèce. Lobaczewski fait remarquer que c'est une loi de la nature universelle : plus l'organisation psychologique d'une espèce donnée est élevée, plus les différences psychologiques parmi les unités individuelles sont grandes. L'homme est l'espèce la plus hautement organisée ; par conséquent, ces variations entre individus sont les plus grandes. À la fois qualitativement et quantitativement, des différences psychologiques existent dans toutes les structures du modèle de personnalité humaine. L'expérience nous apprend que les différences psychologiques entre les gens sont souvent la cause de problèmes. Nous ne pouvons surmonter ces problèmes que si nous acceptons les différences psychologiques comme une loi de la nature et que nous en apprécions la valeur créative. Ces différences sont un grand cadeau pour l'humanité, permettant aux sociétés humaines de développer leurs structures complexes et d'être hautement créatives tant au niveau individuel que collectif. Grâce à la variété psychologique, le potentiel créatif de toute société est cent fois plus élevé qu'il ne pourrait l'être si notre espèce était psychologiquement plus homogène. La personnalité humaine normale est constamment en train d'apprendre, de se développer, de changer. Un processus évolutif perpétuel est la situation normale. Certains systèmes politiques et religieux essaient d'induire une stabilité et une homogénéité excessives dans nos personnalités, mais ceci est malsain pour l'individu et la société d'un point de vue psychologique. Une société correctement éduquée psychologiquement connaîtra et comprendra les différences, et sera aussi au courant de la chose essentielle que les humains normaux ont en commun : la capacité à développer une conscience mature. De cette manière, les différences pourront être célébrées et le potentiel créatif pleinement optimisé.

Silvia Cattori : S'il y a de plus en plus de manipulateurs et de gens pervers à tous les niveaux, est-ce parce que notre société favorise particulièrement les narcissiques et les individualistes?

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Henry : N'est-ce pas ce que nous voyons avec les valeurs des néolibéraux? L'idée entière du capitalisme est une idée narcissique. Aux États-Unis, qui sont le modèle affiché au reste du monde, on nous dit : « Tout le monde peut devenir président ». C'est le mythe du succès individuel. « Visez la Première place. » « Si vous travaillez suffisamment dur, vous aussi, vous pourrez devenir riche et réussir. » « Si vous échouez, c'est votre propre faute ». Face à cette mythologie, cette idéologie, les psychopathes sont mieux équipés pour la réussite que les gens de conscience, parce qu'ils n'ont pas de sensibilité éthique ou morale qui mettrait un frein à leurs actions. Ils sont tout à fait disposés à écraser n'importe qui pour arriver au sommet : poignarder dans le dos, mentir, répandre des histoires sur leurs rivaux sont tout à fait acceptables, sans jamais perdre de temps avec des remords. L'imposition du néolibéralisme au reste du monde est aussi un moyen de ponériser de plus grandes parties du globe. C'est une idéologie pathologique cachée sous une pseudoscience économique.

Silvia Cattori : Commettons-nous une erreur quand nous imaginons que les souffrances créées par Israël en Palestine et par les États-Unis en Afghanistan et en Iraq, par exemple, prendront fin le jour où MM. Bush ou Olmert, ou tout autre individu malfaisant, quitteront le pouvoir? Les causes sont-elles systémiques et même imperméables aux changements de parti politique et de gouvernement?

Henry : Oui. Regardez les États-Unis. Chaque parti est le reflet parfait de l'autre. Pour préserver l'image de la démocratie, les deux sont nécessaires, les deux servent les mêmes maîtres. Mais il n'y a aucun leader aux États-Unis qui se lève et parle du génocide des Palestiniens. La mort de centaines de milliers d'Iraquiens est passée sous silence. Il n'y a pas de place pour la conscience au sein du gouvernement étasunien, des deux partis. Et le contrôle de la presse, sans parler d'autres moyens comme le chantage et les menaces, s'assure que ceux qui pourraient parler n'aient pas les moyens de le faire. Israël est un État fondé sur un grand mensonge : un « être suprême » a déclaré qu'un petit groupe de gens était « son peuple élu » et il leur a donné un petit bout de terre au Moyen-Orient il y a des milliers d'années. (…) Nous avons donc une grande partie du monde qui vit depuis des milliers d'années avec des systèmes de croyances outrageusement absurdes - si on prend les enseignements au pied de la lettre et non comme des expressions déformées d'une vérité spirituelle supérieure sous-jacente. Comment le fait de changer un des joueurs individuels (quel qu'il soit) de ce système va-t-il changer une dynamique qui se déploie sur des milliers d'années? La structure pathocratique décrite par Lobaczewski s'applique non seulement aux gouvernements, mais aussi aux autres groupes et organisations - partout où le pouvoir s'accumule. Les organisations religieuses et les mouvements de libération peuvent entrer en ponérisation, et ce qui à l'origine était peut-être un outil de libération devient un outil d'asservissement. Si, comme Lobaczewski le suggère, les psychopathes essentiels se reconnaissent entre eux et sont capables d'oeuvrer de concert pour atteindre des objectifs communs propres à leur « espèce paraspécifique », en opposition avec nos intérêts, alors nous avons là un mécanisme qui explique une structure de contrôle qui s'étend au loin, dans les brumes du passé, lorsque les premiers psychopathes établirent la première pathocratie. Soudainement, des théories qui jusque-là avaient été rabaissées au niveau de « théories du complot » peuvent être examinées sous une nouvelle lumière, par des méthodes qui expliquent comment elles peuvent exister. Je pense qu'il s'agit là d'un domaine très important à explorer plus avant. On peut poser une autre question : quel

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effet le fait de croire à un mensonge produit-il sur la personnalité? Y a-t-il une pathologie qui soit fondée sur l'acceptation d'un mensonge fondamental comme pierre angulaire d'un système de croyances? Des études ont été réalisées sur la « croyance » et le caractère des vrais croyants. Mais si l'erreur originale n'était pas tant la croyance que la croyance en un mensonge? Toute croyance est-elle une croyance en un mensonge parce que notre savoir est imparfait? Et une fois que nous sommes fixés sur la « croyance » envers et contre tout, subissons-nous une distorsion de notre personnalité? Mais pour revenir à votre question, il semble qu'Israël ait une place spéciale dans le monde aujourd'hui. Il peut ignorer la loi internationale et ne pas s'inquiéter d'avoir à rendre des comptes. Il peut déclencher des attaques brutales contre les Palestiniens et pourtant, il est toujours dépeint comme la victime - une tactique typiquement psychopathique. Les attaques contre les juifs dans le monde entier sont cataloguées et dénoncées tandis que les mêmes actes commis contre les Arabes et les musulmans sont acceptables - un autre trait psychopathique. Nous avons émis l'hypothèse dans d'autres livres que nous avons publiés, comme 911 : The Ultimate Truth, que les psychopathes au sommet de la pyramide ont choisi d'utiliser les personnes de confession juive pour qu'ils jouent un rôle spécial dans le déclenchement d'une grande purge de la population humaine. L'idée qu'il existe « une grande conspiration juive » est l'histoire dissimulatrice diffusée par les pathocrates psychopathiques pour couvrir leurs propres plans. Il y a bien un complot, mais il n'est pas « juif » ; il est pathologique.

Silvia Cattori : Les choses ne peuvent-elles qu'empirer parce que le « mal » macro social est le même « mal » qui affecte l'humanité depuis l'aube des temps? Un « mal » en quelque sorte inhérent à la nature humaine et devant lequel nous sommes impuissants?

Henry : Le mal n'est pas inhérent à la nature humaine - du moins pas aux humains normaux qui ont été correctement éduqués. Cette question est un des points les plus importants soulevés par Lobaczewski dans son analyse du système pathocratique. Ce mal systémique vient d'un petit groupe de gens qui n'ont pas de conscience, soit parce qu'ils sont nés comme ça, c'est-à-dire que ce sont des psychopathes génétiques, soit parce qu'en raison de blessures subies dans leur enfance, ou de leur éducation, leur conscience est morte ou s'est flétrie. Par exemple, Lobaczewski pense que Staline était un caractéropathe. C'est-à-dire qu'il n'était pas né psychopathe, mais les traits pathologiques se développèrent suite à des blessures subies dans son enfance. Son type de pathologie peut être identifié. Donc en fait, les recherches de Lobaczewski sont libératrices parce qu'elles nous délivrent de l'idée que ces actes horribles commis par le Mal font partie de la « nature humaine » normale. Ces individus sont comme des microbes pathogènes dans un corps - comme un cancer dans la société, ou comme la lèpre. Certainement, un corps peut être rongé et détruit par la maladie, mais c'est du fait de la maladie, pas du corps lui-même. Nous ne saurons pas réellement ce qu'est la nature humaine tant que nous n'aurons pas supprimé l'influence pathocratique et que nous ne serons pas capables de fonder une société vraiment humaine, c'est-à-dire menée et caractérisée par des valeurs en accord avec notre nature la plus élevée, notre conscience.

Silvia Cattori : Nous avons vu la facilité avec laquelle M. George Bush ou M. Tony Blair sont capables de mentir publiquement. Ils ne clignent même pas des yeux, lorsqu'ils mentent de façon pareillement éhontée. Pensezvous que des menteurs comme M. Bush et

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Blair, qui présentent les caractéristiques du narcissique et du manipulateur, soient nés pervers/pathologiques?

Henry : Nous ne sommes pas psychologues et nous ne donnerons aucun diagnostic concernant des individus précis. Nous notons cependant que des histoires sur Bush ont circulé, d'après lesquelles il faisait exploser des grenouilles avec des pétards quand il était enfant. Il est également complètement irresponsable. Rien n'est jamais sa faute. Blair a le charme tranquille si fréquemment remarqué par les psychologues étudiant la question de la psychopathie. En ce qui me concerne, ce sont des personnages pathologiques. Mais ce qui est important, c'est le système, le système pathocratique. Les individus jouent différents rôles au sein du système selon leur type.

Silvia Cattori : Ces traits sont-ils intrinsèques à l'individu et peuvent-ils être corrigés?

Henry : La correction dépend de beaucoup de variables. Avant de penser à corriger ces anomalies, il nous faut trouver les moyens de nous protéger de leur influence. Cela signifie, primo, d'admettre que de telles personnes existent et se retrouvent à des postes de pouvoir, et secundo, d'apprendre à reconnaître les signes de leurs manipulations et les caractéristiques pathologiques de notre propre processus de pensée, afin de nous libérer de leur influence.

Laura : Comme le dit Henry, il y a beaucoup de variables. Quand on parle des psychopathes, spécifiquement, le consensus général actuel est que non seulement on ne peut les guérir, mais qu'on ne peut les traiter. Le premier problème est que si vous voulez traiter une maladie, vous devez avoir un patient. Le mot patient vient du latin et signifie « souffrir ». Un patient, par définition, est quelqu'un qui souffre et cherche un traitement. Les psychopathes ne ressentent pas de détresse et ne pensent pas qu'il y ait quoi que ce soit qui n'aille pas chez eux, ils ne subissent pas de stress ou de névrose, et ne recherchent pas de traitement volontairement. Ils ne considèrent pas que leurs attitudes et comportements soient en quoi ce que soit mauvais, et les nombreux programmes de traitement qui ont été établis pour les aider à « développer de l'empathie » et des compétences interpersonnelles n'y changent rien. Le psychopathe ne reconnaît aucun défaut dans sa psyché, aucun besoin de changer. Ils seront cependant d'accord pour participer à des programmes de traitement en prison afin de pouvoir être libérés. Quand on examina le taux de récidive des psychopathes et d'autres criminels en traitement, on découvrit que le taux de récidive général était aussi élevé dans le groupe traité que dans le groupe non traité, 87% et 90% respectivement, cependant le taux de récidive violente était considérablement plus élevé dans le groupe traité que dans le groupe non traité : 77% et 55% respectivement. Par contraste, les non-psychopathes traités avaient des taux considérablement plus bas de récidive générale et violente - 44% et 22% respectivement - que les psychopathes non traités - 58% et 39% respectivement. Il semble donc que les programmes de traitement fonctionnent pour les non-psychopathes, mais aggravent en fait le cas des vrais psychopathes. Un journaliste canadien faisant un reportage sur cette étude a écrit : « Après leur libération, on a découvert que ceux qui avaient les meilleures notes en termes de ‘bonne réaction au traitement’ et qui avaient les plus hautes notes en ‘empathie’ étaient ceux qui étaient les plus enclins à récidiver après leur libération. » Voilà les psychopathes : ils peuvent simuler n'importe quoi pour obtenir ce qu'ils veulent. La question est celle-ci : comment une thérapie peut-elle empirer le cas d'une personne? Robert Hare émet la

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suggestion que la thérapie de groupe et la thérapie d'orientation psychanalytique aide en réalité les psychopathes à développer de meilleurs moyens aux fins de manipuler, tromper et se servir des gens, mais ne les aide en rien à se comprendre eux-mêmes. Freud a argué que les psychopathes ne pouvaient être traités par la psychothérapie, précisément parce qu'avoir une conscience était un prérequis nécessaire pour faire appel à la psychothérapie. C'est la conscience, jointe à la capacité de se préoccuper des autres, qui poussent à l'examen attentif de nos motivations - tout cela est à la base de notre comportement. Les psychopathes, eux, n'ont pas de conscience et n'éprouvent pas d'intérêt pour les autres, par définition.

Silvia Cattori : Comment peut-on savoir si l'on n'est pas soi-même psychopathe? Que l'on n'a pas soi-même été influencé par les effets de leur perversion/pathologie pendant qu'ils occupaient des postes de pouvoir au sein d'une administration où nous nous trouvions - au sein d'un syndicat, d'un parti politique ou d'ailleurs?

Laura : Pour la première partie de votre question, laissez-moi vous dire que ce n'est pas une question inhabituelle - pour un être un humain normal - mais maintenant, vous avez probablement compris que si une personne pense qu'il pourrait y avoir quelque chose « qui ne va pas » chez elle, c'est qu'elle n'est pas psychopathe! Souvenez-vous : le/la psychopathe ne peut tout simplement pas concevoir que quelque chose n'aille pas chez lui/elle.

Henry : Il est tout à fait possible - à vrai dire, terriblement commun - de devenir ponérisé, selon les termes de Lobaczewski, c'est-à-dire d'être infecté par ce mal. C'est ce qui arrive quand vous commencez à accepter le raisonnement pathologique comme quelque chose de normal. Nous avons utilisé l'exemple de Madeleine Albright plus haut. Prenez le sport professionnel, comme autre exemple. L'intimidation sur le terrain en tant que composante légitime d'un sport comme le football est aujourd'hui acceptée comme quelque chose de normal. Nous avons vu durant la dernière Coupe du Monde, l'an dernier, que Materazzi avait impitoyablement provoqué Zidane pendant le match de finale. Les gens n'ont rien trouvé à redire. Ils acceptent que cela fasse partie du jeu aujourd'hui. Cependant, une telle violence verbale n'a rien à voir avec le football. Elle ne fait partie du jeu que parce que le monde du sport professionnel, et le monde du sport en général, ont été ponérisés. Ce qui est pathologique a fini par être accepté en tant que norme. Et dès qu'une influence de ce type est acceptée, cette infection s'étend. Quand nous commençons à faire nôtres des formes de pensées pathologiques, à les accepter en tant que normes, notre capacité à réfléchir se détériore. [Pensons au fait que nous en sommes venus à accepter les guerres comme normales et inévitables, comme faisant « partie de la nature humaine ». Idem pour la pauvreté, les inégalités sociales, etc. Nous avons, de ce fait, fait nôtres des formes de pensées pathologiques qu'il est primordial de corriger en nous.]

Silvia Cattori : Quand vous dites qu'il y a environ 6% de pervers, d'individus pathologiques dans la population humaine, comment êtes-vous arrivés à ce nombre?

Henry : Les 6% de Lobaczewski viennent de son analyse et de celle des autres membres du groupe avec lequel il travaillait. Mais c'était pour la Pologne. Il est possible que les taux varient selon les pays, suivant leurs histoires particulières. Si nous regardons l'Amérique du Nord ou l'Australie, des régions en partie colonisées par des gens forcés de

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quitter leurs foyers, des criminels, des aventuriers, nous pouvons nous demander si la perspective de conquérir des continents peut ou non avoir attiré certains types plus que d'autres. L'histoire de l'Ouest américain par exemple, et le génocide des peuples indigènes, n'indiquent-ils pas une incidence plus élevée de psychopathie? Peut-être le niveau aux États-Unis est-il plus élevé aujourd'hui à cause de cela.

Laura : Une récente étude portant sur une population universitaire a suggéré la possibilité que 5% ou plus de cet échantillon soit considéré comme psychopathique. C'était une étude sérieuse destinée à dénicher les psychopathes qui ne sont pas criminels mais qui sont, au contraire, des individus qui réussissent au sein de la communauté. Cette étude a aussi démontré que la psychopathie se produit bien au sein de la communauté et à un taux probablement plus élevé que prévu ; et il apparaît que la psychopathie et les troubles de la personnalité se recoupent peu, en dehors du « Trouble de la personnalité antisociale ». Manifestement, un travail est nécessaire dans le but de comprendre les facteurs qui différencient le psychopathe qui respecte la loi (bien qu'il ne respecte pas la morale) du psychopathe qui enfreint la loi. Cela éclaire un des problèmes majeurs de la recherche qui a été menée jusque-là, et qui s'est concentrée principalement sur des échantillons médicolégaux.

Silvia Cattori : La psychopathie inclut-elle les hommes et les femmes en général?

Laura : Bien que la grande majorité des psychopathes soient des hommes, il y a des femmes psychopathes. Le rapport est de plus d'un homme sur dix contre approximativement une femme sur cent.

Silvia Cattori : Comment peut-on établir que c'est plus fréquent chez les hommes? Cela signifierait que sur l'ensemble de la population, presque une personne sur dix a des tendances psychopathiques plus ou moins fortes qui la poussent à créer un climat de conflit?

Laura : Cela a été établi comme moyenne d'après différentes études. Comme celle citée plus haut portant sur une population universitaire (des étudiants en psychologie, d'ailleurs, ce qui devrait nous faire réfléchir!) donne un chiffre de 5% ou plus, nous pourrions penser que ces chiffres aussi élevés étaient dus à l'échantillon. D'autre part, cette étude a peut-être révélé des individus au comportement psychopathique qui n'étaient pas nécessairement de vrais psychopathes. Bien sûr, le chiffre pourrait être plus élevé à tel ou tel endroit, dans telle profession comparée à telle autre, etc. Ce qu'il est nécessaire de garder à l'esprit, c'est que les psychopathes, à cause de leur nature, s'élèvent au sommet quel que soit le milieu où ils se trouvent. Alors, ne vous imaginez pas qu'ils sont en bas de l'échelle sociale, dans les bas-fonds de la société, et que vous ne les rencontrerez pas ou ne serez pas affectés par eux.

Silvia Cattori : Ce pourcentage semble très bas. Concerne-t-il seulement les pervers qui ont une position dominante et qui sèment la discorde et le désordre où qu'ils aillent?

Henry : Il peut sembler bas parce que dans une société ponérisée, beaucoup de gens deviennent infectés par la maladie. Ils voient ce que font les autres, et n'étant pas assez forts eux-mêmes pour suivre leur propre code moral, si ce code diffère de celui de leurs voisins, ils suivent le troupeau. Ces gens sont le soutien de base du statu quo. Ils ne sont peut-être pas eux-mêmes psychopathes, mais ils soutiennent et défendent le statu quo. Un

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autre aspect pour maintenir le soutien de base est le recours à la crainte, à des menaces ouvertes d'emprisonnement et de torture, à la crainte d'être étiqueté comme différent, comme « opposant au régime », et autres jugements de même acabit.

Laura : Gardez aussi à l'esprit les 12% d'individus sensibles à l'influence et au mode de pensée psychopathique. À la fin, vous avez un total de 18% ou plus d'une population donnée qui cherche à soumettre et à contrôler le reste. Si vous considérez alors ce reste, les 82%, et gardez à l'esprit la « bell curb » [courbe de Gauss - NdT], au moins 80% du reste suivra celui - peu importe qui - qui est au pouvoir. Et puisque les psychopathes ne sont aucunement limités dans leurs actes pour arriver au sommet, ceux qui sont au pouvoir sont généralement pathologiques. Ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, ce sont les individus corrompus qui recherchent le pouvoir. [Cette remarque est des plus intéressantes. Encore une fois, nous avons fait nôtres certaines idéologies pathologiques et croyons, à tort plus qu'à raison, que nous sommes facilement corruptibles en position de pouvoir, mais jamais faisons-nous la réflexion que sans l'infection due à l'élément pathologique il est fort à parier que nos structures de sociétés ne posséderaient même pas de telles positions au départ!]

Silvia Cattori : Le conflit serait donc une forme de nourriture pour ce type de personnalité perverse/pathologique. Parce qu'il leur permet de projeter leur agression, leur violence sur les autres et d'éviter de se remettre en question?

Henry : On pourrait dire que, n'ayant pas d'émotion en propre, ils se nourrissent de leur pouvoir à déclencher les émotions des autres. Ils jouissent du pouvoir que cela leur donne. Être « au-dessus » de telles démonstrations émotionnelles les fait se sentir supérieurs.

Silvia Cattori : Quand M. Lobaczewski démontre que le menteur a toujours raison, il est très convaincant. Son analyse du mensonge est très pertinente. Il y a là une nouvelle matrice pour comprendre comment fonctionnent les psychopathes. Il explique très bien ce mécanisme du mensonge. Que le mensonge est à ces gens, leur manière de fonctionner et de gagner. Je voudrais en savoir plus sur ce mécanisme du mensonge et ses effets. Comment fonctionne-t-il? Ces menteurs sont-ils présents dans tous les secteurs de la société?

Henry : Mentir est une stratégie très efficace, parce que très peu de gens pensent qu'il y a des menteurs purs et durs dans la société, des gens qui mentent systématiquement. Pensez à un divorce ou à une autre affaire exposée devant un juge et des jurés. La plupart d'entre nous se rendra aux audiences avec en tête l'idée que la vérité est quelque part entre les deux. Les deux parties en conflit dans une affaire raconteront leur histoire, chacun embellissant un peu sa version, chacun se mettant sous son meilleur jour, et le juge ou le jury supposeront que la vérité est quelque part entre les deux. Mais qu'arrive-t-il quand l'un des deux individus est un menteur et que l'autre dit la vérité? Le menteur est à son avantage parce que le juge ou le jury s'attendra encore à ce que la vérité soit quelque part entre les deux. Donc, quelqu'un qui est victime d'un menteur et d'un manipulateur ne peut s'en sortir. Dire la vérité ne peut rendre à cette personne toute la justice qu'elle mérite, tandis que l'auteur d'un crime tirera toujours quelque chose du mensonge. La vie quotidienne est comme ce tribunal. On est toujours disposé à donner aux autres le bénéfice du doute, si l'on est une personne morale. Le menteur et le manipulateur ne

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feront jamais cela et utiliseront contre elle la bonne volonté de la personne de conscience. Mentir est donc toujours une stratégie gagnante. Cela peut en soi être le signe que nous vivons au sein d'un système pathologique!

Laura : Quand on considère la structure interne infantile du psychopathe, il n'est pas si difficile de comprendre l'aspect du mensonge. Le psychopathe ne ment même pas réellement, il « crée juste une réalité » afin qu'elle se conforme à ses désirs. Je vais essayer d'expliquer. La réalité psychopathique existe de façon arbitraire : ils déclarent que les choses sont ainsi. Pour eux, ces déclarations représentent la réalité. La déclaration du moment peut contredire ce qu'ils ont dit à un autre moment. Cela ne signifie rien pour eux. Ils n'essaient jamais de gérer la contradiction car pour eux, il n'y a pas de contradiction. Souvenez-vous, les psychopathes ne peuvent comprendre des abstractions comme l'espace et le temps, et ce qu'ils ont dit il y a un moment sous le coup d'impulsions diverses est maintenant du passé, et par conséquent n'existe plus. Les psychopathes démontrent un manque total de compréhension de ce que nous appelons les « faits ». Les humains normaux ont réellement du mal à concevoir cela, parce que pour nous, les faits font fondamentalement partie de notre vie. Nous vivons par eux, nous évaluons et jugeons en fonction d'eux. Nous établissons des faits, ensuite nous procédons à des tests et établissons d'autres faits. Quand nous débattons, nous commençons par des faits et montrons comment nous tirons nos conclusions à partir de ces faits. Les psychopathes ne font pas cela. Cependant, parce qu'ils projettent leur propre structure interne sur les psychopathes, la plupart des gens ne comprennent pas cela. Les humains normaux qui ont un mode de pensée psychopathique essaient de se convaincre qu'il existe une autre raison expliquant cette bizarre condition mentale. Quand les psychopathes ne se préoccupent pas des faits, nous pensons que c'est intentionnel, qu'ils jouent un jeu avec nous. Nous pensons qu'ils sont bien au courant des faits, mais qu'ils ne veulent pas l'admettre. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Les psychopathes ne savent pas ce que sont les faits. Le concept de fait est en réalité une abstraction qu'ils ne peuvent saisir. Un cas illustrant cela est rapporté par un psychothérapeute : il demanda à sa patiente, une psychopathe, d'observer une chaise située à environ 1,80 mètre, près du mur. Il lui demanda ensuite de décrire la chaise. Ce qu'elle fit, de manière assez détaillée, excepté pour les pieds. La chaise qu'elle décrivit n'avait pas de pieds. Le thérapeute le lui fit remarquer, et lui demanda comment la chaise pouvait être suspendue en l'air, sans pieds pour la soutenir. Elle répondit : « Je l'ai posée là ». Le thérapeute demanda : « Si vous regardez ailleurs, tombera-t-elle par terre? » Elle dit : « Non. Si je regarde ailleurs, la chaise n'est plus là ». Le thérapeute demanda : « Si vous regardez ailleurs, et qu'il s'avère que la chaise est toujours là? ». Elle ignora la question. L'idée populaire New Age basée sur l'adage « on se crée sa propre réalité » est un exemple de la manière dont la pensée psychopathique a infiltré notre société. Le principe est : « Si suffisamment de gens croient que quelque chose est vrai, alors ce qu'ils croient EST la réalité. » En réponse à cela, on peut faire remarquer avec raison : « Il fut un temps où tout le monde, pour ce que nous en savons, croyait que le soleil tournait autour de la terre. C'était faux, et le croire n'y changea rien ». Mais si vous demandez à un psychopathe : « Êtes-vous en train de dire qu'à cette époque, le soleil tournait en fait autour de la terre - et que c'est seulement pour obéir à un changement de pensée chez les gens que la terre s'est mise à tourner autour du soleil? », il vous ignorera ou vous accusera de déformer les « faits ». Un être humain normal pensera naturellement que le

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refus du psychopathe à répondre à cette question, le fait qu'il se retourne contre vous en vous accusant de présenter les faits (ainsi que lui-même) sous un faux jour, est une admission tacite que ce qu'il dit est faux. Mais vous auriez tort sur ce point. Face aux preuves qu'ils ont tort, les psychopathes n'hésitent pas à faire des déclarations et des affirmations concernant sur ce qu'ils insistent être la réalité. Ron Suskind, ancien reporter au Wall Street Journal et auteur de The Price of Loyalty : George W. Bush, the White House, and the Education of Paul O'Neill, a écrit : « Au cours de l'été 2002, après avoir écrit un article dans Esquire qui déplut à la Maison Blanche - article parlant de l'ancienne Chargée de communication de Bush, Karen Hughes - je rencontrai un conseiller en chef de Bush. Il exprima le mécontentement de la Maison Blanche, puis me dit quelque chose que je ne compris pas totalement sur le moment - mais qui, je le crois maintenant, plonge au cœur même de la présidence de Bush. L'assistant déclara que les types comme moi faisaient partie « de ce que nous appelons la communauté fondée sur la réalité », qu'il définit comme les gens qui « croient que les solutions émergent de votre observation judicieuse de la réalité discernable ». J'acquiesçai et murmurai quelque chose à propos des principes des Lumières et de l'empirisme. Il me coupa : « Le monde ne fonctionne plus réellement ainsi ». « Nous sommes un empire maintenant, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité - comme vous le faites, judicieusement - nous agissons à nouveau, créant de nouvelles réalités, que vous pouvez étudier aussi, et c'est ainsi que les choses se régleront. Nous sommes les acteurs de l'Histoire… et vous, vous tous, il ne vous restera qu'à étudier ce que nous faisons » « Ils ne mentent pas réellement - ils créent de « nouvelles réalités ». Rien de ce que nous appelons réalité n'est réel pour eux. Quand un être humain normal parle d'une chaise, il se réfère à une chaise qui tient sur ses propres pieds. Elle est là, que quelqu'un la voie ou non, que quelqu'un la mentionne ou non, que quelqu'un « déclare » ou non sa présence. Elle a sa propre existence souveraine. Mais il n'en est pas ainsi pour les vrais psychopathes. Les psychopathes, avec leur structure interne infantile, sont inaptes à comprendre que tout ce qui n'est pas eux existe en propre, séparé d'eux. Quelque chose ne devient réel qu'à partir du moment où ils reconnaissent cette réalité, et ils ne reconnaissent que ce qui est important pour eux en termes de ce qu'ils désirent, de ce qui leur procurera du plaisir. Quand un être humain normal demande que les déclarations du psychopathe soient évaluées, le psychopathe déclare que celui qui fait une telle demande n'a aucune intégrité, ce qui signifie réellement que leur position - leur déclaration - ne tient pas! Du point de vue du psychopathe, le monde est comme une scène holographique. Ils « déclarent » l'existence des choses. Tout est hologramme. Ils programment les hologrammes. Ils interagissent avec eux de toutes les manières qui leur conviennent. Ils sont sous leur contrôle total. Quand ils décident de supprimer un hologramme, il disparaît. Un hologramme n'est pas censé penser par lui-même. Un hologramme n'est pas censé mesurer, évaluer, apprécier, etc. Et surtout, un hologramme n'est pas censé critiquer son maître. Quand cela arrive, ils le châtient d'abord pour le ramener dans le rang. Si cela ne marche pas, ils le font « disparaître ». Et s'ils doivent le tuer pour ce faire, c'est ce qui arrive. L'expérience a montré que peu importe ce que nous disons, ce que nous leur faisons remarquer, la quantité de preuves fournies, cela ne signifie rien pour les psychopathes. Ils n'ont qu'un but : nous tromper afin qu'on les classifie comme humains normaux de sorte qu'ils puissent continuer à nous duper, nous contrôler et nous utiliser pour leur propre pouvoir et gloire, parce que c'est ce qui leur donne du plaisir.

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Silvia Cattori : Il y a par conséquent une interaction constante : l'individu pervers/pathologique ne peut dominer seul, il a besoin d'alliés. Il doit donc former des clans et les unifier, offrant des avantages à ceux qui servent ses intérêts. Avantages qui les lient ensuite entre eux, les maintiennent assujettis? Autrement dit, si le système est pervers, alors chacun devient pervers et tout est perdu?!

Henry : Oui et non. Il existe des faiblesses inhérentes au système pathocratique. Mais cela prend du temps. Lobaczewski décrit la dynamique à l'oeuvre dans les pays de l'Est sous le communisme. Les pathocrates sont incapables de faire quoi que ce soit d'authentiquement créatif. Ils dépendent des gens de conscience pour leur créativité. Une société sans créativité est condamnée à périr tôt ou tard. Quand les principaux postes de pouvoir de cette société, du gouvernement, de l'industrie, des affaires sont tenus par des pathocrates, le cycle dégénérescent commence. En même temps, les gens normaux commencent à voir la société pour ce qu'elle est, et ils inventent des stratégies de survie. Ils commencent à reconnaître que leurs dirigeants ne sont pas comme eux. Malheureusement, quand une société recouvre ses sens, une autre idéologie masquant un autre groupe - ou bien le même groupe sous un autre nom - de déviants est déjà en place, prête à prendre sa place. Quand le communisme s'écroula en Union soviétique et dans les pays d'Europe de l'Est, les pathocrates capitalistes étaient prêts à s'emparer du butin, et parmi les pathocrates, certains communistes furent même capables de trouver un nouveau « nid » confortable au sein des « nouvelles » démocraties capitalistes. La question est celle-ci : un tel processus a-t-il déjà commencé aux États-Unis - qui sont, à notre avis, le centre de gravité de la pathocratie aujourd'hui? Étant donné que les pathocrates semblent motivés par un programme visant à réduire la population mondiale par millions sinon par milliards, par le biais des guerres ou d'autres moyens, nous sommes en droit de nous demander si nous aurons le temps de voir s'achever ce cycle. Nous ne sommes pas très optimistes. Mais même si une expression particulière de la pathocratie tombe, le système lui-même reste en place, émergeant ailleurs, au sein d'un nouveau « centre ».

Silvia Cattori : L'exemple qui va dans cette direction est ce qui s'est passé avec la guerre contre l'Iraq. M. Bush voulait la guerre à tout prix. M. Bush ment et il gagne. Il trouve des alliés de la même espèce que lui, comme M. Blair et Berlusconi. Les gens qui dénoncent leurs crimes et les combattent perdent. Cela semble être un parfait exemple de ce qui est décrit dans Ponérologie. Est-il impossible de dire non à ces monstres?

Henry : Comment dire non quand les médias sont complètement contrôlés par d'autres pathocrates? Vous pouvez descendre dans la rue, comme des millions de gens l'ont fait avant l'invasion de l'Iraq, mais cela n'a pas d'importance parce que les dirigeants politiques pathocratiques ne se soucient absolument pas de ce que pensent les gens. Il leur est indifférent qu'il y ait des milliers ou des millions de gens contestant leur politique - ils ont d'effrayantes armes militaires à leur disposition. Ensuite, les médias ont déformé le message des dissidents et les ont présentés comme des traîtres. Ils sont toujours considérés comme des traîtres après quatre ans, alors qu'il est devenu clair comme de l'eau de roche que Bush et cie ont eu tort de faire la guerre et qu'ils ont menti sur tous les points. Pourtant, les États-Unis sont toujours en Iraq et il est politiquement impossible de réclamer plus qu'un simple « débat » sur une future réduction des troupes. Ainsi, une des questions est celle-ci : dans un environnement aussi contrôlé, combien de gens voient-ils la réalité? Et une autre se pose : dans une telle réalité, comment les gens

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qui voient les mensonges réagissent-ils et répondent-ils en faveur d'un changement? La majorité des gens ont eu leur conscience écrasée et ont accepté tant de compromis qu'ils sont incapables de penser ou de ressentir les choses correctement. Ils croient qu'il y a un nombre illimité de fondamentalistes islamiques se préparant à faire exploser leurs maisons et leurs écoles, peu importe la totale absurdité de cette idée, et malgré le fait que la majorité de tels attentats à la bombe soient des opérations « false flag »[9

Laura : Est-il impossible de dire « non » à ces monstres? Non. Difficile? Oui. Les individus qui pensent que le changement peut s'effectuer via des processus légaux ou politiques ne comprennent pas que les lois et la politique, en général, soient toutes deux créées et contrôlées par des individus pathologiques qui les établissent à leur avantage, et non à celui de leurs compatriotes. Ainsi, les lois et la politique sont-elles des mesures insuffisantes pour contrer une société pathologique engendrée par les efforts et l'influence des déviants. Une autre chose qu'il est important de retenir eu égard à la recherche de solutions via les moyens légaux ou politiques : la roublardise des déviants pathologiques est bien supérieure à celle des êtres humains normaux. La plupart des gens sont familiers de l'idée de la ruse exceptionnelle dont font preuve les fous, mais la psychopathie, sous ses différentes formes, possède un élément additionnel : le Masque de Santé mentale. Récemment, nous avons vu Cindy Sheehan s'éveiller au fait que le parti démocrate n'était qu'une autre idéologie derrière laquelle opérait la psychopathie. Elle est partie, et d'après ce que j'ai compris, a maintenant décidé que le « 911 Truth Movement » était l'endroit où il fallait être. Je suis désolée de devoir l'informer que les psychopathes supervisent aussi ce spectacle. Vous ne pensiez tout de même pas qu'ils commettraient des crimes comme le 11 septembre sans assurer leurs arrières par l'invention et le contrôle d'un « mouvement pour la vérité », n'est-ce pas? Je reçois sans cesse des lettres de groupes d'action politique qui demandent de l'argent et du soutien. J'ai donné de l'argent et mon soutien, et j'ai aussi écrit de nombreuses lettres et e-mails leur disant que leurs « actions politiques » n'auraient aucun effet s'ils ne prenaient pas en compte la psychopathie dans l'équation. Ils étaient tous tellement certains que remettre les démocrates au pouvoir allait tout changer, mais le fait est que rien n'a changé. Tout cet argent et ces efforts ont été gâchés. Et maintenant, les gens s'en rendent compte alors que nous le disons depuis le début. Je le redirai encore - et continuerai à le faire : tant qu'on n'accordera pas à la connaissance et à la prise de conscience de l'existence d'êtres humains pathologiques toute l'attention qu'elles méritent, et qu'elles ne

]. Le fait bien établi que les agences de renseignement commettent des attentats à la bombe et accusent ensuite leurs opposants - il est impossible d'arguer que ce type de chose n'est pas une pratique régulière - devient moins crédible pour les gens aux États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, que le conte de fées décrivant des centaines de fondamentalistes islamiques prêts à se faire exploser au nom d'Allah! Repensez à ce que Lobaczewski écrit à propos du raisonnement confus qui se produit quand quelqu'un est en présence d'un psychopathe. Via les médias, cette confusion s'étend au-delà du contact personnel immédiat et devient un fléau affectant la société dans son ensemble. La société elle-même est infectée par la maladie. Et pour ceux qui luttent pour retrouver leur santé mentale et qui voient les mensonges, la puissance à laquelle ils sont confrontés est si écrasante qu'ils peuvent facilement abandonner. La tâche semble trop grande.

[9] Les attaques false flag (littéralement : faux drapeau) sont des attaques menées sous le couvert du drapeau adverse, dans le cadre d'opérations spéciales - NdT

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feront pas partie de la connaissance générale de tous les êtres humains, il n'y aura aucun moyen de changer les choses d'une manière efficace et durable. [Nous ne le dirons jamais assez : la compréhension de cette connaissance (que l'on retrouve dans la Gnose et autres enseignements « secrets ») est primordiale à tout changement réel du monde dans lequel nous vivons. Cette réalité doit être étudiée et comprise par le plus grand nombre si nous voulons avoir ne serait-ce qu'un espoir d'améliorer notre sort.] C'est la première priorité, et si la moitié des gens qui s'agitent pour la Vérité, pour arrêter la guerre ou Bush ou je ne sais quoi d'autre consacraient leurs efforts, leur temps et leur argent à dévoiler la psychopathie, cela nous permettrait peut-être de progresser. Finalement, le réel problème réside encore dans le fait que la connaissance de la psychopathie et la manière dont les psychopathes dirigent le monde ont été efficacement cachées ; les gens n'ont donc pas la connaissance adéquate et nuancée dont ils auraient besoin pour apporter un véritable changement radical. À maintes reprises tout au long de l'Histoire, cela a toujours été « on prend les mêmes et on recommence ». Quand vous avez affaire à des psychopathes, vous avez affaire à l'esprit criminel, et quand de tels esprits tiennent des positions de pouvoir absolu - comme c'est le cas aujourd'hui - rien ne peut les retenir - et rien ne les retiendra, c'est une certitude. Bush (ou plus précisément ceux qui tirent ses ficelles) a un contrôle quasi absolu de toutes les branches du gouvernement. Vous pouvez remarquer cela si vous observez soigneusement que, peu importe ce que Bush commet d'illégal, personne ne le prendra vraiment à partie. Tous les « scandales » qui ont fait surface, dont n'importe lequel aurait fait tomber toute autre administration, ne sont que des farces jouées pour le public, pour le distraire, pour lui faire penser que la démocratie est toujours active. Il n'y a que deux choses qui puissent soumettre un psychopathe : 1) un psychopathe plus puissant ; 2) le refus absolu et non violent de tous les autres à se soumettre à son contrôle, quelles que soient les conséquences. Si toutes les personnes normales aux États-Unis (et ailleurs) arrêtaient tout et refusaient de participer à la réalisation d'un seul objectif du programme psychopathique, s'ils le faisaient en masse, si les gens refusaient de payer les impôts, si les soldats refusaient de combattre, si les fonctionnaires et les fainéants des entreprises refusaient d'aller au travail, si les médecins refusaient de traiter les élites psychopathiques et leurs familles, tout le système s'arrêterait brutalement. [Il devient donc impératif d'étudier le sujet en profondeur afin d'arriver à se soustraire de leur influence. Ceci n'est pas un combat armé, personne ne demande d'abattre les psychopathes (acte hautement pathologique en soi), mais « simplement » d'en comprendre le fonctionnement et de s'en prémunir.] Mais cela ne peut arriver que si les masses SONT INFORMÉES sur la psychopathie dans tous ses horribles détails. Ce n'est que s'ils savent qu'ils ont affaire à des créatures qui ne sont réellement pas humaines qu'ils peuvent avoir la compréhension de ce qu'ils doivent faire. Et ce n'est que quand ils seront suffisamment désespérés, au point que les malheurs que leur infligera le psychopathe au début de leur résistance paraîtront pâles en comparaison, qu'ils auront la volonté de le faire. C'est cela, ou bien la compréhension du monde que les psychopathes sont en train de créer pour leurs enfants, en tout cas l'amour pour l'humanité de demain, qui les motivera à résister. [De plus en plus de gens sont au courant de la psychopathie, mais pas de sa réelle nature. Nous parlons de plus en plus, dans les médias, des hauts fonctionnaires crapuleux et des patrons psychopathes, mais jamais avec l'ampleur du vrai phénomène ni des lourdes conséquences qui en découlent, et ce, pour l'« humanité » entière.]

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Silvia Cattori : Est-ce que M. Chirac, après avoir dit non pour l'Iraq, a fait des concessions majeures à M. Bush par peur de devenir un homme de paille? Les pervers ont-ils besoin d'hommes de paille?

Henry : Imaginez que vous êtes un politicien avec une conscience face à un monde dominé par des gens pour qui tous les moyens sont bons pour rester au pouvoir : chantage, intimidation, menaces. Dans quelle mesure le scandale en France sur les finances de Chirac quand il était Maire de Paris furent-elles utilisées pour le remettre dans « le droit chemin »? Nous ne pouvons que spéculer. Nous savons que Bush espionnait illégalement les citoyens américains ; faisait-il cela pour collecter des données qui pourraient être utilisées pour faire chanter et intimider les politiciens ou les journalistes de l'opposition qui posaient trop de questions? Je pense qu'il serait naïf de ne pas considérer cette possibilité.

Laura : Je dis quelquefois en plaisantant qu'à présent, on peut probablement deviner qui sont les gentils en regardant ceux qui ont la plus mauvaise presse! Mais ce n'est pas si simple. Nous ne pouvons oublier que la véritable guerre est celle de l'Élite psychopathique au pouvoir contre les Humains normaux. Les pervers ont-ils besoin d'hommes de paille? Sûrement, cela fait partie de la mise en scène qu'ils élaborent pour nous. Tout comme cela fait partie de leurs tactiques de créer des attentats « false flags » pour diriger la haine contre ceux qu'ils souhaitent détruire, c'est totalement dans leur style d'opération de jouer au « good cop/bad cop »[10

Silvia Cattori : Pour nous protéger du mal, il semble alors que chacun d'entre nous doive se demander s'il est en présence d'une de ces personnes perverses qui mentent et n'agissent que pour leur intérêt personnel. Mais les gens n'arrivent pas à croire que ces pervers/pathologiques sont des gens qui se nourrissent du mal, qui se nourrissent des

]. C'est Machiavel.

Silvia Cattori : La dynamique ainsi décrite dans le livre, et que vous explicitez ici, est aussi apparente dans l'utilisation des médias ; les journalistes qui soutiennent les principes de l'axe Tel Aviv-Washington ont toute liberté de soutenir ces guerres. Font-ils aussi partie des monstres? Devons-nous classer ces menteurs des médias dans la catégorie des 6%? Comment se fait-il que le public ne voie pas que ce sont des imposteurs?

Henry : Une fois que le système est en place, ceux qui sont moralement faibles s'y rallient pour le défendre en échange de privilèges personnels. Leur propre intérêt les rend vulnérables à la contagion. En conséquence, chaque individu n'a pas besoin de faire partie d'un des nombreux types listés par Lobaczewski. Il y a des milliers d'individus moralement corrompus et faibles qui sont prêts à obéir aux ordres de ceux qui sont au pouvoir si cela leur apporte célébrité et fortune, ou ne serait-ce qu'une existence confortable et sans ennui. Ce qui ne veut pas dire que les médias sont exempts de psychopathes, caractéropathes, ou des autres types présentés par Lobaczewski.

[10] Littéralement "gentil flic/méchant flic". C'est une technique policière éculée. Deux inspecteurs interrogent un suspect. L'un offre le café, une cigarette et s'évertue à détendre l'atmosphère. L'autre menace, crie, déstabilise. Scène classique, le second quitte la salle d'interrogatoire sous un prétexte quelconque et se met derrière une glace sans tain d'où il peut observer la suite des événements sans être vu. Le premier, le gentil, conseille au suspect de coopérer, car c'est le seul moyen de calmer son collègue qui est capable de commettre une "folie" - NdT

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conflits. Cet ouvrage décrit cela de façon experte : les conflits sont leur nourriture ; ils adorent ces situations, ils ont besoin de cela pour exister. Une personne normale ne peut imaginer qu'au sein de la société, il y a un certain nombre de gens qui ne peuvent rien faire d'autre que de se nourrir du mal. Pensez-vous que les gens « normaux » sentent que quelque chose ne va pas mais qu'ils n'arrivent pas du tout à comprendre qu'ils sont des victimes et qu'ils souffrent à cause des mensonges et des manipulations des individus pervers/pathologiques?

Henry : Oui. Mais il faut un fort caractère pour se battre pour ce qu'on sait être juste face à une opposition sociale omniprésente. Nous avons aussi tendance à accorder aux autres le bénéfice du doute parce que nous projetons nos propres modes de pensée et de comportement sur eux. Si nous ne sommes pas conscients qu'il y a des gens qui sont soit génétiquement incapables d'éprouver de l'empathie et des sentiments envers les autres, soit dont la conscience a été réprimée et détruite à cause de ce qu'ils ont vécu (et ils ne peuvent être guéris), et si nous ne savons pas comment ils fonctionnent et manipulent, nous resterons des victimes. En tant que personne qui a fait partie d'organisations et d'associations militant pour un changement social, vous avez probablement vu la même dynamique à l'oeuvre. Le travail bénéfique et sincère de beaucoup de gens peut être détruit par les actions d'une seule personne. Cela ne donne pas beaucoup de chances au rétablissement de la justice sur cette planète! Ce n'est que quand ceux qui sont psychologiquement normaux parviendront à comprendre que nous avons un prédateur naturel, un groupe de gens qui nous voit comme une espèce « paraspécifique » qu'ils seront disposés à s'informer sur cette race semblable aux humains.

Laura : S'il existe un travail qui mérite des efforts et une dévotion à plein temps pour aider l'humanité dans cette période sombre que nous vivons actuellement, c'est bien l'étude de la psychopathie et la propagation de cette information sur une très grande échelle. Pour celui qui veut réellement faire quelque chose, diffusons aux gens l'information sur les agents pathogènes sociaux, apprenons d'abord comment les identifier, et ensuite nous pourrons décider de la marche à suivre.

Silvia Cattori : Les gens « normaux », ceux qui ont une conscience, cherchent à trouver un compromis entre les deux. Diriez-vous qu'être gentil envers eux est une erreur parce que les individus pervers/pathologiques n'ont absolument aucune conscience, sont sans scrupules, et n'hésitent pas à s'emparer des postes au pouvoir, même s'ils sont incompétents?

Henry : Nous en avons parlé plus tôt quand nous avons décrit la société comme un tribunal où tout le monde chercherait la vérité quelque part entre les deux. Tant qu'il y aura une quelconque idée de compromis, les gens de conscience seront toujours les perdants. On doit retirer à ces déviants psychologiques toute position de pouvoir qui leur permet de dominer les personnes de conscience, point. Les gens doivent se rendre compte que ce genre d'individus existe, et ils doivent apprendre à les détecter, eux et leurs manipulations. La partie difficile est qu'on doit aussi lutter contre ces tendances en nous à la compassion et à la gentillesse pour éviter de devenir des proies.

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Silvia Cattori : Les gens « normaux » ont donc intérêt à garder en mémoire que tous les gens ne sont pas fondamentalement bons et ne prennent pas nécessairement des décisions qui sont bonnes pour la société? Et doivent se rappeler que les individus pervers/pathologiques se moquent de la moralité, pour eux, seuls leurs objectifs personnels comptent? En somme, ces individus peuvent mentir sans se sentir le moins du monde impliqués dans ce qu'ils disent. Prenons le cas de M. Bush par exemple. Il peut dire n'importe quoi et il n'a pas du tout honte de mentir!? Cela pour dire que les individus pervers/pathologiques n'ont aucun scrupule à mentir, à détruire un pays, un peuple entier, tant que cela sert leurs intérêts?

Henry : L'idée que « tous les hommes naissent égaux » et que nous sommes fondamentalement bons nous est assénée depuis notre naissance. On nous enseigne que Dieu nous a fait à son image, et que nous avons tous une étincelle divine en nous. Mais la science nous montre que ce conte de fées religieux n'est pas vrai. L'humanité a un prédateur naturel, le psychopathe, et ce prédateur est invisible parce qu'il n'existe aucun signe facilement discernable qui permette de l'isoler. En outre, tout au long de l'Histoire, on nous a divisés en groupes en fonction de distinctions physiques, culturelles, religieuses, ou n'importe quel élément facilement reconnaissable mis en avant par les psychopathes, tandis que notre véritable ennemi est resté masqué. Nous avons même trouvé des livres traitant de psychopathie qui présentent l'argument que nous sommes tous psychopathes! Nous voyons donc qu'il y a une tentative de sauver les apparences. Lobaczewski mentionne la psychologie et la psychiatrie comme outils utilisés par la pathocratie sous le communisme. Nous voyons la même chose aujourd'hui aux États-Unis. Il y a des déviants qui deviennent psychologues ou psychiatres et qui tentent de réécrire la psychologie du point de vue pathologique!

Silvia Cattori : Un des points faibles de notre société n'est-il pas la tolérance dont nous faisons preuve envers ces monstres? Cela leur permet de créer plus de conflits et de tuer plus d'innocents!?

Henry : Est-ce de la tolérance ou de l'ignorance? Les gens ne sont pas conscients qu'il existe une catégorie de gens, que nous qualifions parfois de « pas tout à fait humains », qui nous ressemblent, qui travaillent avec nous, que nous retrouvons dans toutes les races, toutes les cultures, qui parlent toutes les langues, mais qui n'ont pas de conscience - et s'il y a quelque chose qui sépare réellement les humains des animaux, je suggérerais que c'est cela : la conscience. Nous sommes tolérants envers les autres, en dépit des crimes les plus horribles, parce que nous projetons nos propres états intérieurs sur eux, nous supposons que quand ils expriment des remords, c'est qu'ils les ressentent vraiment. Mais pour ces déviants, il n'y a pas de remords, ce n'est qu'un rôle, un peu de comédie pour nous faire croire par la tromperie qu'ils sont « comme nous » .

Silvia Cattori : Alors, la seule chose à faire est de continuer à dire la vérité. Et de nous dire que même si ceux qui mentent gagnent toujours contre la vérité, à long terme, quand de plus en plus de gens diront la même chose, petit à petit cette vérité permettra peut-être aux gens de réfléchir?

Henry : La vérité est la seule chose digne de nos efforts. Ce qui nous sépare du psychopathe est notre conscience, et notre conscience doit devenir la voix de la vérité. La

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vraie conscience - si nous l'écoutons - nous élève au-dessus de l'exemple du comportement animal établi par les pathocrates. Pensez aux horreurs d'Abu Grahib. Si la conscience de ces soldats (à supposer qu'ils en aient une) n'était pas endormie, ils auraient refusé de commettre ces atrocités. Si les milliards de gens dotés de conscience pouvaient entendre sa voix, il n'y aurait plus de guerre. On trouverait d'autres moyens pour résoudre les différends. Si nous écoutions notre conscience, il n'y aurait plus de famine parce que nous ressentirions la peine et la souffrance de ceux qui meurent de faim et nous serions incapables de ne pas faire quelque chose pour les soulager. Et dans nos propres vies, nous devons penser à la façon dont nous tuons notre propre conscience et commencer à faire des choix douloureux afin de l'écouter avant qu'elle ne disparaisse pour toujours.

Silvia Cattori : En conclusion, il y aurait des manipulateurs partout. Ils formeraient une partie de la société qui est structurée selon ce modèle, une structure qui leur permet de se comporter selon ce fonctionnement psychologique pervers où qu'ils interviennent? Ce seraient des gens à l'esprit tordus, qu'aucun code moral ne retient, prêts à tout pour défendre leurs intérêts? Ils seraient de plus en plus nombreux et non pas nécessairement liés à une idéologie spécifique? Est-ce à dire que dès que nous commençons à soupçonner quelqu'un d'appartenir à ce pourcentage de gens tordus, devons-nous adopter une attitude différente?

Henry : Oui. Nous devons apprendre à dire non aux manipulations. Cela signifie qu'il nous faut apprendre de quelles façons nous sommes manipulés, et refuser d'entrer dans leur jeu.

Laura : De manière générale, une capacité à tricher, à entrer en compétition et à mentir s'avère être une adaptation extraordinairement réussie. Ainsi, l'idée que la pression de la sélection pourrait permettre à la sainteté de se répandre dans une société semble peu plausible en pratique. Il semble impossible de rivaliser avec les gènes qui promeuvent la compétitivité. « Les types bien » se font évincer ou leur « race » s'éteint. Les gens heureux ignorants de même. Aujourd'hui, le bonheur et la gentillesse sont de plus en plus rares, et la misère et la souffrance de ceux qui sont capables de ressentir de véritables sentiments, qui ont de l'empathie pour les autres êtres humains, qui ont une conscience, sont hélas monnaie courante. Et les manipulations psychopathiques sont destinées à nous rendre tous psychopathes. Néanmoins, une prédisposition à la conscience et à l'éthique peut l'emporter si et quand elle est aussi capable de mettre en pratique l'altruisme le plus profond : faire de l'objet de son empathie l'idéal le plus élevé ; répandre la liberté et l'altruisme au sens abstrait, pour les autres, y compris nos descendants. En bref, nous devons investir notre « intérêt personnel » dans l'assurance collective que tous les autres sont heureux et bien disposés, aussi ; et en s'assurant que les enfants que nous mettons au monde ont le choix d'être heureux par nature et bienveillants les uns envers les autres. Cela signifie que si la psychopathie menace le bien-être de l'avenir du groupe - ce qu'elle est en train de faire actuellement - alors on ne peut s'en sortir que par un refus massif de se laisser dominer par elle au niveau personnel, individuel. Préserver la liberté pour soi-même au sens pratique préserve au bout du compte la liberté des autres. La protection de nos propres droits comme ceux des autres garantit la position de libre arbitre et les chances de bonheur pour tous. Si les psychopathes mutants posent un danger potentiel, alors la véritable empathie, la véritable éthique, la véritable conscience commandent le recours à une thérapie prophylactique contre les psychopathes. Ainsi, il apparaît

Compléments Sommes-nous gouvernés par des psychopathes dangereux?

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qu'identifier les psychopathes, cesser d'interagir avec eux, les isoler de notre société, nous rendre indisponibles comme « nourriture » ou comme objets à tromper, manipuler et à utiliser, est la seule stratégie, la plus efficace, que nous puissions mettre en œuvre.

Compléments Treize règles à suivre lorsque nous avons affaire à des psychopathes

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Treize règles à suivre lorsque nous

avons affaire à des psychopathes

Martha Stout, auteure de The Sociopath Next Door, nous livre ici un condensé de règles à suivre afin d'éviter de tomber dans le piège des psychopathes. Ces règles constituent la base d'un comportement sain et libérateur face à ces prédateurs naturels, puisque ceux-ci ne sont pas uniquement des chefs d'États corrompus, des hauts gradés militaires ou des « requins » de la finance, mais bien des gens « ordinaires » que nous côtoyons inévitablement à plusieurs reprises dans nos vies. Ne pas se faire prendre à leur jeu est une importante leçon de vie.

(Traduction libre. NdT : Marta Stout utilise le terme sociopathes, mais la réalité qu'elle décrit est également celle des psychopathes. Le terme a donc été substitué dans le présent texte.)

1. La première règle consiste à accepter le fait que certains individus n'ont littéralement pas de conscience. Pilule difficile à avaler puisqu'ils ressemblent rarement à Charles Manson ou Ted Bunty. Ils nous ressemblent en tout point.

2. Dans un conflit entre vos instincts et ce qu'implique le rôle joué par l'individu – qu'il soit éducateur, médecin, chef d'équipe, amant des animaux, humaniste, parent, etc. –, faites confiance à vos instincts. Que vous le vouliez ou non, vous êtes un observateur constant du comportement humain et vos impressions non filtrées, quoique alarmistes et paraissant non fondées, peuvent être d'un grand secours si vous les écoutez. Une partie de vous-même sait, sans y avoir été éduqué, que les étiquettes impressionnantes et/ou à saveur morale ne donnent pas la conscience à celui ou celle qui n'en avait pas dès le départ.

3. Lorsque vous considérez une nouvelle relation, quelle qu'elle soit, pratiquez la « Règle de Trois » relativement aux déclarations et promesses qu'une personne fait, ainsi qu'à ses responsabilités. Faites de la « Règle de Trois » votre politique personnelle. Un mensonge, une promesse brisée ou une seule responsabilité négligée peut très bien n'être qu'un malentendu. Deux peuvent impliquer une erreur sérieuse. Mais trois mensonges impliquent probablement que vous avez affaire à un menteur, et la duperie est le premier indicateur d'un comportement sans conscience. Oubliez ce que vous craignez y perdre en coupant cette relation et sortez-en dès que vous le pouvez. Bien que cela puisse être difficile, rompre la relation maintenant sera plus facile et moins coûteux que plus tard. Ne donnez pas votre argent, vos secrets ou votre affection à quelqu'un qui a récidivé trois fois. Vos précieuses qualités pourraient ainsi être gaspillées.

4. Questionnez l'autorité. Une fois de plus, faites confiance à vos instincts et à vos préoccupations (anxiétés), tout spécialement ceux concernant des individus qui déclarent que la domination des autres, la violence, la guerre ou d'autres violations de la conscience sont la solution à certains grands problèmes. Faites-le même lorsque – et surtout lorsque – tous les gens autour de vous ont cessé de questionner l'autorité. Rappelez-vous ce que Stanley Milgram a dit à propos de l'obéissance : « Au moins six personnes sur dix

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vont aveuglément obéir jusqu'au bout à une autorité, quelle qu'elle soit, à l'allure officielle ». Le bon côté de la chose est que d'avoir un certain support social nous rend plus enclins à défier l'autorité. Encouragez les gens autour de vous à se questionner, eux aussi.

5. Suspectez la flatterie. Les compliments sont de bien belles choses lorsqu'ils sont sincères, mais la flatterie extrême fait appel à notre ego d'une façon peu réaliste. C'est là la matière de l'envoûtement et celui-ci implique presque toujours une intention de manipuler. La manipulation à l'aide de la flatterie est parfois inoffensive, parfois sinistre. Jetez un coup d'œil au-delà de votre ego flatté et souvenez-vous de toujours suspecter la flatterie. Cette « règle de la flatterie » s'applique sur une base individuelle, mais également à l'échelle de groupes, même de nations entières. À travers l'histoire de l'humanité et jusqu'à aujourd'hui, l'appel à la guerre a toujours fait usage d'une déclaration flatteuse arguant que les forces armées remporteront une victoire qui changera le monde pour le mieux : un triomphe moralement louable, justifié par ses résultats humanitaires, unique d'efforts humains justes et dignes d'une énorme gratitude. Depuis que nous écrivons l'Histoire, toutes les plus grandes guerres ont été encadrées de cette façon, de tous les côtés du conflit. Et dans toutes les langues, l'adjectif le plus fréquemment utilisé est « sainte », « guerre sainte ». L'argument peut facilement être démontré que l'humanité ne sera en paix que lorsque les nations seront capables de voir au travers de cette flatterie autoritaire.

6. Si nécessaire, redéfinissez votre concept du respect. Trop souvent, nous confondons la crainte avec le respect, et plus nous craignons quelqu'un, plus nous le percevons comme méritant notre respect. J'ai un chat que ma fille a nommé « L'homme musclé » lorsqu'il était tout petit car, même jeune, il avait tous les attributs d'un lutteur professionnel. Maintenant qu'il a grandi, il est beaucoup plus costaud que la plupart des autres chats domestiques. Ces formidables griffes ressemblent à celles de ces ancêtres chats-léopards asiatiques, mais son tempérament est tendre et pacifique. Mon voisin a une petite chatte « calico » qui nous visite de temps à autre. Bien entendu, son charisme de prédateur est énorme et elle est très douée pour vivement envoyer un regard méchant aux autres chats. Chaque fois qu'elle est dans un rayon de quinze mètres, « L'homme musclé », quoique de taille deux fois plus grande, se tapit et s'aplatit de peur et de déférence féline. « L'homme musclé » est un chat splendide. Il est chaleureux, affectueux et très près de mon cœur. Quoi qu'il en soit, j'aime croire que ses réactions sont plus primitives que les miennes. J'espère que je ne confonds pas peur et respect, car le faire assurerait ma propre victimisation. Utilisons nos cerveaux humains de façon à transcender notre tendance animale à nous abaisser devant les prédateurs afin de démêler la confusion entre crainte et admiration. Dans un monde idéal, le respect serait une réaction automatique à l'égard de ceux qui sont forts, bons et moralement courageux. La personne qui profite de l'occasion pour vous inspirer la peur n'est fort probablement pas de ceux-là. La résolution de conserver le respect séparé de la peur est encore plus cruciale pour les groupes et les nations. Le politicien, petit ou grand, qui menace la population par de fréquents rappels aux possibilités de crime, de violence ou de terrorisme, et qui emploie les craintes ainsi magnifiées pour gagner l'allégeance est, la plupart du temps, un escroc qui a réussi plutôt qu'un chef légitime. Cela a été vrai dans toute l'histoire de l'humanité.

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7. N'embarquez pas dans le jeu. L'intrigue est l'outil du psychopathe. Résistez à la tentation de concurrencer avec un psychopathe séducteur, d'être plus habile que lui, de psychanalyser ou même de plaisanter avec lui. En plus de vous abaisser à son niveau, vous vous détourneriez de l'objectif le plus important : vous en protéger.

8. La meilleure façon de vous protéger d'un psychopathe est de l'éviter, de refuser tout contact ou toute forme de communication. Les psychologues ne recommandent habituellement pas l'évitement, mais dans ce cas-ci je fais une exception très délibérée. La seule méthode véritablement efficace, si vous avez affaire à un psychopathe que vous avez identifié, est de le rejeter complètement de votre vie. Les psychopathes vivent complètement en dehors du contrat social, et les inclure dans des relations ou des arrangements sociaux est donc périlleux. Commencez cette exclusion dans le contexte de vos propres relations et de votre vie sociale. Vous ne blesserez personne. Aussi étrange que cela puisse paraître, et bien qu'ils prétendront le contraire, les psychopathes ne possèdent pas le genre de sentiments que l'on peut blesser. Peut-être n'arriverez-vous pas à faire comprendre à vos amis et à votre parenté pourquoi vous évitez un individu en particulier. Un psychopathe est difficile à discerner et encore plus difficile à définir. Évitez-le de toute façon. Si l'éviter complètement est irréalisable, prévoyez vous en éloigner le plus possible pour en arriver à tendre vers l'évitement total.

9. Questionnez votre tendance à prendre en pitié trop facilement. Le respect doit être réservé aux individus empreints de bonté et moralement courageux. La pitié est aussi une réponse sociale valable, mais elle devrait être ménagée aux personnes innocentes, réellement en douleur ou sur lesquelles la malchance s'acharne. En outre, je recommande que vous mettiez sévèrement au défi votre besoin d'être poli dans toutes les situations. Pour les adultes normaux de notre culture, être ce que nous pensons « civilisés » est comme un réflexe et nous nous affichons souvent automatiquement convenables même lorsque quelqu'un nous a exaspérés, nous a menti à plusieurs reprises, ou nous a figurativement poignardés dans le dos. Les psychopathes tirent un énorme avantage de cette politesse automatique afin d'exploiter la situation. N'ayez pas peur de ne pas être souriants et d'aller, avec calme, directement au but.

10. N'essayez pas de racheter ce qui ne se rachète pas. Les secondes (troisièmes, quatrièmes et cinquièmes) chances sont pour les personnes qui ont une conscience. Si vous avez affaire à une personne qui n'a pas de conscience, sachez comment ravaler et oublier vos pertes. À un certain moment, la majorité d'entre nous doit apprendre l'importante et décevante leçon de vie que nous ne pouvons pas contrôler le comportement – encore moins la structure caractérielle – des autres, aussi louables que soient nos intentions. Apprenez ce fait de la vie humaine et évitez l'ironie de vous prendre au même jeu ambitieux que les psychopathes : le contrôle. Si vous ne désirez pas contrôler, mais plutôt aider les gens, alors aidez ceux qui veulent réellement de l'aide. Le comportement des psychopathes n'est d'aucune façon de votre faute. Ce n'est pas non plus votre mission. Votre mission, c'est votre propre vie.

11. N'acceptez jamais, par pitié ou pour n'importe quelle autre raison, d'aider le psychopathe à camoufler son réel caractère. « S'il te plaît, ne le dis pas aux autres », souvent exprimé en larmes et avec beaucoup de grincements de dents, est la marque de commerce des voleurs, des agresseurs et des psychopathes. N'écoutez pas ce chant de sirène. Les autres méritent beaucoup plus d'être avertis de la présence de psychopathes

Compléments Treize règles à suivre lorsque nous avons affaire à des psychopathes

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que ceux-ci méritent que vous gardiez leurs secrets. Si quelqu'un sans conscience insiste sur le fait que vous lui « devez » quelque chose, souvenez-vous de ceci : « tu me dois » a été la phrase clé des psychopathes depuis des milliers d'années, littéralement, et continue de l'être. Nous tendons à prendre « tu me dois » comme une déclaration irrésistible, mais elle n'est tout simplement pas vraie. Ne l'écoutez pas. Aussi, ignorez la déclaration « tu es pareil à moi ». Vous ne l'êtes pas.

12. Défendez votre psyché. Ne permettez pas à quiconque sans conscience, ou même semblable à ce genre de personne, de vous convaincre que l'humanité est un échec. La majorité des êtres humains ont une conscience. La majorité des êtres humains sont capables d'amour.

13. Vivre heureux est la meilleure vengeance.

Ajouts

Ajouts Argent colloïdal

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L’argent colloïdal

Il était une fois… une histoire qui ne répondait pas au vieil adage, pourtant éprouvé, qu’est « si ça semble trop beau pour être vrai, c’est que ça l’est ». Cette histoire, c’est celle de l’argent colloïdal. Bactéricide hors pair, germicide par excellence, antibiotique naturel, l’argent colloïdal est source de plusieurs guérisons « miraculeuses » que les sceptiques ne sont pas prêts d’accepter. Et pourtant, les faits parlent d’eux-mêmes. Se guérir d’une hépatite, d’un cancer, d’une vilaine grippe ou d’une affection de la peau? La réponse se trouve sous le couvercle d’une petite bouteille opaque dont la solution aqueuse renferme des ions d’argent et d’infimes particules d’argent dites colloïdales, c'est-à-dire en suspension. L’argent colloïdal élimine plus de 650 espèces de microbes, virus, bactéries, parasites, moisissures, champignons et mycoplasmes, dont certains, en quelques minutes seulement. Le tout sans aucun effet secondaire nocif connu? Allons donc! Ce serait trop beau pour être vrai.

Je vous avais bien avertis.

Mais ce n’est pas tout.

La préparation de cette substance ne requiert ni laboratoire, ni connaissances poussées en chimie ou en pharmacologie. Le tout peut être préparé avec des instruments et une technique dont la simplicité est déconcertante. Pas étonnant que le cartel pharmaceutique en interdise la vente dans plusieurs pays et qu’aucune recherche « officielle » n’ait été financée par ledit groupe. Il est de loin préférable pour leurs profits que cette information soit le plus méconnue possible. Alors à nous de jouer.

Bref historique

L’utilisation de l’argent pour traiter maladies, brûlures, blessures et autres joies de la vie corporelle n’est pas récente. L’argent colloïdal n’est effectivement pas un nouveau traitement ou une découverte récente, mais plutôt un « remède de grand-mère », moyennant que cette grand-mère ait vécu à une époque très lointaine! Depuis la plus haute antiquité, et peut-être même avant, l’argent était déjà connu pour ses propriétés germicide et bactéricide. Voici ce qu’en dit Frank Goldman dans son livre Une arme secrète contre la maladie : l’argent colloïdal :

Il était employé dans des ustensiles destinés aux enfants afin de les protéger contre des maladies dont l’origine n’était pas connue à ces époques. L’expression « Être né avec une cuillère d’argent dans la bouche » vient de ce phénomène, son utilisation récente comme indication de richesse n’est qu’une conséquence. Les Vénitiens transportaient eau, vin et vinaigre dans des réservoirs en argent pour les conserver; lors de la conquête de l’ouest américain, les pionniers protégeaient leur réserve d’eau, de lait et d’aliments en plaçant des pièces de monnaie en argent dans leurs outres, barriques ou récipients pour en préserver la fraîcheur. Alexandre Le Grand (356-

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323 av. J.C) transportait son eau dans des récipients argentés. La nourriture pour les aristocrates était servie sur des plateaux en argent pur; ils mangeaient avec des ustensiles en argent et buvaient leurs boissons dans des coupes en argent.

L’utilisation médicale de l’argent a une longue tradition, les Macédoniens plaçaient des plaques en argent sur les blessures pour aider à leur cicatrisation. La Grèce antique connaît l'apogée de la phytothérapie du temps d'Hippocrate (460-370 av JC), qui décrivit plus de 230 plantes médicinales dans son ouvrage « Corpus Hippocraticum », science à laquelle il avait été initié par son père, Héraclide. Il la développa et l'exerça en tant que médecin itinérant au cours de ses voyages en Asie Mineure et en Grèce et, à cette époque, il enseigna à ses disciples que la fleur d'argent (poudre extra-fine) cicatrisait les blessures ulcérées.

De nombreux médecins, alchimistes, comme Pline (78 après J.C), Gerber (702-765), Avicenne (980-1037), Paracelse (1493-1541), conseillaient l’usage médical de l’argent.

Au Moyen Âge, les médecins arabes employaient l'argent dans le traitement des palpitations et des rétentions hydriques. Pour les alchimistes, l'argent correspondait à la lune (macrocosme) et à la tête (microcosme), il fut donc administré aux fous et aux épileptiques. C'est au XVIIIe siècle que le nitrate d'argent devint une thérapeutique de choix pour le traitement des plaies, des ulcères et de la plupart des affections de la peau.

On comptait plus de 60 préparations à base d'argent dans la pharmacopée du XIXe siècle.

En 1869 le scientifique Ravelin indiquait que l’argent à doses infimes déployait des effets antimicrobiens.

En 1881 le gynécologue de Leipzig, Carl Sigmund Franz Crède (1819-1882), recommandait de prévenir l’inflammation de l’œil du nouveau-né par le traitement d’une solution à 1 % de nitrate d'argent. Les résultats étaient tellement impressionnants qu’on a ordonné ce traitement, nommé « Prophylaxie Crède », pour les nouveaux nés! Avec l’instauration de cette pratique, le taux d'ophtalmie des nouveau-nés tomba rapidement de 10% à 0,2%. En conséquence, cette pratique devint obligatoire aux USA et dans la plupart des pays européens.

En 1893, le botaniste suisse Von Nägeli (1871-1938) découvrait que la concentration de seulement 0.000 000 1 % des ions argentés suffisent pour tuer le germe spirogyre (une algue verte d'eau douce, se présentant sous la forme de filaments) qui se trouve dans l’eau fraîche.

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Les propriétés anti-infectieuses de l'argent colloïdal furent énoncées au début du XXe siècle.

Les Chinois utilisent l’acupuncture depuis environ 7 000 ans. Ils ont rapidement découvert l’effet antimicrobien des aiguilles en argent. On peut penser que des milliers d’acupuncteurs de par le monde utilisent aujourd’hui des aiguilles argentées pour l’acupuncture.

L'argent est toujours utilisé dans la médecine traditionnelle indienne (ayurvédique), entre autres pour traiter fièvres chroniques, inflammations intestinales, hyperactivité de la vésicule biliaire et ménorragies.

En 1928, Krause eut l’idée de placer un revêtement d’argent dans des systèmes de filtration pour l'eau domestique. Actuellement, plus que la moitié des lignes aériennes mondiales emploient l'argent pour traiter l'eau des avions destinée aux usagers. Les Américains et les Russes ont choisi un système de traitement de l’eau à base d’argent pour leurs navettes spatiales.

Aux É.-U., des villes ont choisi l’argent pour traiter les eaux usées, dans certains hôpitaux l’installation de système d’ionisation argent/cuivre ont permis d’éradiquer la Legionella Pneumophila de leurs réseaux d’eau chaude.

Bien qu’il soit encore utilisé, l’argent colloïdal a disparu des cabinets des médecins lors de l’arrivée des antibiotiques vers la fin des années 30. Il était pourtant considéré comme étant le nec plus ultra des traitements pour un nombre impressionnant d’affections, mais cartel pharmaceutique et propension au profit obligent, l’argent colloïdal est rapidement tombé dans l’oubli.

La magie de l’argent colloïdal

L’argent colloïdal en usage externe peut être utilisé pour accélérer la cicatrisation des brûlures et de diverses blessures ou encore pour soigner une panoplie d’affections de la peau, des yeux, des oreilles, etc. Il est communément bu afin de combattre efficacement et rapidement toute infection virale ou bactérienne. Même que plusieurs personnes (m’incluant) en prennent quotidiennement de façon préventive et/ou en tant que complément alimentaire. Il peut aussi être vaporisé dans les voies respiratoires à l’aide d’un nébuliseur ou même utilisé en intraveineuse dans les cas plus graves. Bref, à la sauce du jour, selon vos maux. Traiter ces types de pathologie est une chose, mais qu’en est-il des maladies plus graves telles que les cancers?

L’argent colloïdal a plus d’un tour dans son sac. Il ne lui suffisait pas d’être un antibiotique, un germicide et un bactéricide hors du commun, il lui fallait plus. Et plus il est. Le Dr Becker, auteur de The Electric Body (1985), a étudié le mécanisme par lequel les ions d’argent régénèrent les tissus et voici une des conclusions à laquelle il est arrivé :

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Les ions d’argent forment un complexe avec les cellules vivantes autour de la blessure pour produire des cellules-souches immédiatement convertibles. Le résultat net de cette conversion est que les cellules-souches fournissent toutes les composantes nécessaires à la restauration complète de toute structure atomique.

Nous parlons donc ici de régénération des tissus, rien de moins! Un délire de science-fiction? Un leurre? Je vous entends presque dire : « si c’est trop beau pour être vrai… ». Mais lorsque nous saisissons la mécanique de profit du monde dans lequel nous vivons, nous comprenons rapidement qu’une telle panacée n’est aucunement rentable. En effet, si tous les « gens du peuple » arrivent à se guérir de la majorité des affections qu’ils subissent, le cartel pharmaceutique en prendrait pour son rhume! Et c’est exactement la raison pour laquelle aucune étude sérieuse (officielle) des bienfaits de l’argent colloïdal n’a été entreprise par l’establishment médical. Beaucoup d’informations sur le sujet sont tout de même disponibles et l’AC peut se faire à l’aide d’une simple électrolyse.

Voici une liste non exhaustive (recueillie sur le Net) de pathologies pour lesquelles l’argent colloïdal s’est avéré efficace :

Abcès, Acné, Allergies, Amygdales, Angines, Aphtes, Arthrite, Asthme, Blessures, Plaies, Bronchite, Brûlures, Coups de soleil, Cancer, Candida albicans, Cellulite, Colite, Conjonctivite, Maladie de Crohn, Soins du cuir chevelu, Dents (caries), Diarrhée, Eczéma, Fatigue chronique, Infection de l’estomac, Fibromyalgie, Gale, Hépatite C, Herpès, Hidrosadénite, Ulcères d’estomac, Diabète, Choléra, Malaria, Peste bubonique et Lèpre, VIH/Sida, Infections des poumons, Infections cutanées, Problèmes de foie, Yeux, Oreilles, Reins, Vessie, Voies urinaires, Intoxication alimentaire, Kystes, Levures, Maladie de Lyme, Moisissures, Mycoses, Pancréatite, Pellicules, Mauvaise haleine, Pneumonie, Rhumes et Grippes, Saignements, Sclérose en plaques, Sinusite, Stérilité, Teigne, Varicelle, Verrues, Zona…

D’autres exemples de pathologies sont présents dans le livre de Frank Goldman.

Effets secondaires et argyrose

J’ai mentionné en début d’article qu’il n’y avait aucun effet secondaire à l’utilisation de l’agent colloïdal. C’est vrai et c’est faux à la fois. C’est vrai dans la mesure où il n’y a aucun effet secondaire négatif, c'est-à-dire dommageable pour la santé. Mais c’est faux en ce qui concerne certains symptômes.

« L’effet Jarisch-Herxheimer » ou ce que l’on nomme une « crise de guérison » sera le principal effet secondaire de quiconque se soigne d’une grave affection (idem pour les utilisateurs des générateurs de fréquences « Rife »). L’élimination rapide d’un très grand nombre d’agents pathogènes provoque une réaction corporelle tout à fait naturelle en procédant au rejet des corps inertes par les voies naturelles. En somme, les symptômes d’une crise de guérison se traduisent par plus ou moins ceux d’un rhume ou d’une grippe : mal de gorge, mal de tête, écoulement nasal, etc. Cette condition n’est que passagère et peut être tempérée par l’arrêt ou la diminution des doses ingérées.

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L’argyrose, quant à elle, est une coloration grise ou brunâtre de la peau ou des muqueuses, due à une intoxication par des sels d’argent. Bien que l’argyrose ne soit pas une condition esthétiquement souhaitable, elle n’est en rien dangereuse pour la santé. Et bien qu’elle soit liée directement à l’argent, elle n’est en rien créée par l’ingestion ou l’utilisation en surface des colloïdes d’argent. En effet, les colloïdes sont des particules extrêmement petites et ont, de ce fait, la particularité de ne pas s’accumuler dans le corps comme le ferait l’ingestion de particules plus grosses tels les sels d’argent. Bien que CNN ait mené une propagande de peur relativement à l’argent colloïdal (voir la vidéo suivante : http://www.youtube.com/watch?v=ahihGKZC5Kk), l’argyrose ne concerne pas les consommateurs d’argent colloïdal outre s’ils consomment des produits de mauvaise qualité dans lesquels on retrouve une quantité trop importante de sels d’argent. Raison pour laquelle il est important de savoir exactement ce que l’on ingurgite.

La fabrication d’argent colloïdal

Pourquoi créer soi-même son argent colloïdal? Principalement pour deux raisons : l’autonomie et le contrôle de la qualité. Il y aurait aussi lieu de mentionner la question des coûts puisqu’il existe sur le marché de nombreuses solutions d’AC (dont les prix et la qualité varient grandement), ainsi que toute une panoplie de générateurs d’AC se détaillant à plusieurs centaines de dollars, alors que le coût des matériaux de base pour la fabrication maison est moindre. Certes, il est plus demandant en temps et en énergie de le faire soi-même, mais je crois que le jeu en vaut la chandelle.

Quoique la fabrication de l’AC soit d’une simplicité déconcertante, il est important d’en bien comprendre le principe. Une solution d’argent colloïdal pure et bien réussie sera claire et transparente. Cela est important, car lorsque nous glanons les informations sur le Net, nous nous heurtons à des versions bien différentes. Certains prétendent qu’une solution jaune pâle ou d’un blanc brumeux est le signe d’un bon résultat, d’autres prétendent qu’il est possible de faire de l’AC avec l’eau du robinet ou l’eau de source. Tout cela est faux. L’utilisation d’une eau contenant des minéraux donnera invariablement une solution dans laquelle nous retrouverons des sels d’argent, principe de l’électrolyse oblige. Il est donc impératif de faire son argent colloïdal avec de l’eau distillée ou déminéralisée. Qui plus est, une coloration blanchâtre indique la présence de sels et une forte coloration jaunâtre indique que les particules sont trop grosses. Certaines préparations d’AC prendront différentes teintes : rougeâtre, brunâtre, bleuâtre, etc. Toutes ces couleurs indiquent que les particules d’argent en suspension (les colloïdes) ne sont pas assez petites et que la solution est donc de piètre qualité. Certes, ce sera tout de même une solution d’argent colloïdal, mais il n’est pas conseillé de l’utiliser de la sorte. En cas de survie, sans médicaments disponibles, faire de l’AC à la va-comme-je-te-pousse (http://www.youtube.com/watch?v=iP5zUGLiIGo) demeure tout de même une excellente façon d’éradiquer les pathogènes nous affectant. Mais dans le confort matériel de nos vies présentes, un peu de temps, de patience et de lecture permettent la création d’un produit propre.

NOTE : La coloration jaunâtre est sujette à maints débats. Pour ma part, après vérification, j’en conclus qu’il est acceptable qu’une solution ait une légère (très légère) coloration jaunâtre si elle est claire. La raison étant que la grosseur des particules dans ce

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cas demeure acceptable (entre 1 et 10 nanomètres), mais ce n'est que ma conclusion personnelle et aussi je recommande fortement que la solution finale soit claire et limpide.

Le matériel de base consiste en 4 piles 9 volts, deux tiges (ou toute autre pièce) d’argent pur .999 ou .9999, de l’eau distillée ou déminéralisée, deux pinces crocodile et un testeur de densité. De plus, un voltmètre, une minuterie, deux connecteurs pour piles 9 volts ainsi qu’un mélangeur permettront de parfaire l’art de la création d’AC, mais ne sont pas requis.

Le principe en soi est simple : c’est de l’électrolyse. Les deux pièces d’argent servent d’électrodes, les pinces crocodile sont connectées aux piles (qui sont emboîtées en série) ainsi qu’aux pièces d’argent qui baignent dans l’eau distillée ou déminéralisée.

Le temps que les pièces d’argent doivent demeurer sous tension dépend de la concentration d’argent colloïdal que nous désirons obtenir. Cette concentration, calculée en ppm (particules par million), dépendra à son tour d’un grand nombre de facteurs. En effet, une électrolyse de la sorte est une électrolyse de précision et le moindre facteur, tel que la température de l’eau et de l’air ambiant, la phase de la lune, le champ magnétique terrestre, la pression atmosphérique, etc., jouera un rôle dans le processus. Tout ceci sans compter d’autres paramètres évidents tels que la distance entre les électrodes, la qualité de l’eau de départ, la surface d’argent accessible, etc. Pour ces raisons, il n’y a pas de recette miracle qui garantit une concentration particulière avec des paramètres donnés et fixes. Ne vous fiez pas trop à ce qu’on en dit sur le Net car plusieurs personnes donneront des indications précises en avançant que vous obtiendrez une concentration de X ppm. Ne prenez ces indications que comme un guide de départ car, sans testeur de densité, l’opération se fait à l’aveuglette et chacun d’entre vous aura des résultats différents, et ce, sans même les connaître!

Diminution progressive du nombre de piles utilisées

Par expérience, si l’on veut obtenir une concentration d’au moins 10 ppm, il faut procéder soit en diminuant progressivement l’intensité du courant appliqué en retirant une pile à la

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fois, soit en utilisant un mélangeur. En effet, lorsque les ions et colloïdes d’argent se détachent des électrodes et commencent à effectuer le voyage entre les deux, plus il y a de particules entre celles-ci, plus le courant passe facilement, et plus les particules se détachant des pièces d’argent sont grosses. Il s’ensuit un « emballement » du processus qui aura tôt fait de produire de trop grosses particules qui donneront une coloration ambre, brune ou noire à la solution. Il faut donc être vigilant à cet égard et faire plusieurs tests. Essai-erreur est ici la technique à utiliser. On branche le tout, on minute, on vérifie la concentration, on rebranche, on reminute, etc. Notez aussi que les résultats obtenus la veille ne seront pas nécessairement ceux obtenus le lendemain! Il fait 5 degrés de plus? Les électrodes sont de quelques millimètres plus près ou plus loin les unes des autres? Les piles ont perdu de leur intensité? Tout ceci joue sur le résultat final. Parfois cela me prend 20 minutes et j’obtiens une solution à 14 ppm, alors que d’autres fois il m’en faudra plus de 35 pour obtenir 10 ppm. La rigueur est de mise et l’expérience permet de bien jauger les temps sous tension et la méthode à utiliser.

Lorsqu’on enlève les pièces d’argent, que ce soit pour prendre une lecture au testeur ou autre, toujours bien les nettoyer avant de les remettre dans l’eau, car il s’y forme une mince couche de résidu.

De plus, toujours s’assurer que les pinces crocodile ne touchent pas à l’eau de la solution sans quoi elles feront aussi partie de l’électrolyse et il y aura, en plus des colloïdes d’argent, des colloïdes de pinces crocodile!

Une fois la solution prête, débrancher puis retirer les électrodes doucement. Conserver dans un pot de verre (les pots en plastique auront tendance à faire perdre la charge des ions d’argent) clair, dans un endroit sans lumière, pour une période d’environ 12 heures. Lorsque la solution sera stable (tous les ions se seront positionnés et distancés également), vérifier qu’elle est encore claire. La coloration jaunâtre peut apparaître dans les heures suivant la production. Une fois assuré que la solution est propre, c'est-à-dire qu’elle demeure limpide, il est conseillé de la conserver dans un pot de verre le plus opaque possible et de la ranger dans un endroit sombre, car la lumière du jour lui ferait perdre ses propriétés.

Du reste, c’est l’expérimentation qui vous guidera.

Où se procurer les pièces et la documentation

Il est possible d’acheter du fil d’argent chez divers commerçants sur le Net. Une simple recherche vous permettra d’en trouver plusieurs. Pour ma part, j’ai opté pour l’achat de deux lingots d’argent .999 au marchand de monnaie du coin. Pour deux raisons principales : cela me donne la possibilité d’en acheter un peu n’importe où sans payer des frais supplémentaires pour le transport; de plus, dans ce type de commerce, l’argent est vendu au prix courant et non avec un certain profit en tête pour le marché restreint des « fabricants d’argent colloïdal », ce qui est donc moins coûteux.

Quant au testeur de densité, adressez-vous aux vendeurs d’eau distillée qui embouteillent eux-mêmes (et font parfois la livraison). Ceux-ci vous recommanderont probablement à leur fournisseur de matériel, car ce n’est pas le genre d’appareil qui se vend n’importe où.

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Piles, pinces crocodile et connecteurs se trouvent facilement dans toute boutique d’électronique. Un voltmètre peut devenir utile afin de vérifier l’état de piles de temps à autre, et on le trouve au même endroit.

Concernant le mélangeur (si vous décidez d’en utiliser un), pour ma part j’ai opté pour la fabrication artisanale, car cela me permet de l’adapter à mes propres besoins. Un peu de bricolage et à peine 3$ de matériel m’ont permis d’assembler un petit moteur de train électrique sur un petit trépied. De cette façon, l’eau tourbillonne constamment et retarde l’effet d’« emballement ». Certaines personnes (qui se servent de contenants beaucoup plus gros) utilisent un moteur d’aquarium. Libre à vous d’utiliser ce que bon vous semble et qui sera adapté à vos besoins.

Pour ce qui est d’une bonne documentation sur l’argent colloïdal, je vous conseille fortement l’ouvrage Une arme secrète contre la maladie : l’argent colloïdal de Frank Goldman disponible dans la bibliothèque électronique de Zone-7.Net (http://zone-7.net/pages.php?pg=2) dans la section « Santé – Médecine alternative ».

Faire de l’argent dans ses temps libres, c’est payant!

Bien que ce soit un jeu de mots facile, « faire de l’argent » colloïdal durant nos temps libres est réellement payant, et ce, de plus d’une façon. Nous gagnons grandement en liberté face au cartel pharmaceutique, tant financièrement qu’au niveau santé, car nous évitons ainsi les effets nocifs de la majorité des médicaments. Nous nous réapproprions un pouvoir de guérison efficace nous rendant ainsi autonomes face au système de « santé » actuel, et ce, pour un grand nombre d’affections.

C’est donc au nom de l’autarcie médicale que je lève mon verre (d’AC) et que j’en prends une gorgée à votre santé!

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J’accepte

« J'accepte » est un texte paru en 2003 afin de souligner le triste anniversaire des événements du 11 septembre « hautement symbolique pour l'humanité ». Ce texte, qui fut lu, entre autres, sur les ondes de la radio française NSEO.com, nous rappelle sévèrement le contrat social que nous acceptons par tacite reconduction et que nous signons chaque matin en nous réveillant et en n'y faisant simplement rien. Plus qu'une simple critique sociale, ce court texte met en évidence les faits troublants résultant de notre indéniable penchant pour le confort, l'indifférence et la déresponsabilisation.

L'auteur anonyme de ce texte a simplement signé « fait par amitié sur la Terre ».

J’accepte…

Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'accord tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu :

J'accepte la compétition comme base de notre système, même si j'ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l'immense majorité des perdants.

J'accepte d'être humilié ou exploité à condition qu'on me permette à mon tour d'humilier ou d'exploiter quelqu'un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale.

J'accepte l'exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites.

J'accepte de rémunérer les banques pour qu'elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu'elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront à dévaliser les pays pauvres, ce que j'accepte implicitement). J'accepte aussi qu'elles prélèvent une forte commission pour me prêter de l'argent qui n'est autre que celui des autres clients.

J'accepte que l'on congèle et que l'on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s'écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et de permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année.

J'accepte qu'il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche je tolère qu'on le fasse lentement en inhalant ou ingérant des substances toxiques autorisées par les États.

J'accepte que l'on fasse la guerre pour faire régner la paix. J'accepte qu'au nom de la paix, la première dépense des États soit le budget de la défense. J'accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d'armes et faire tourner l'économie mondiale.

J'accepte l'hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu'il s'agisse d'une énergie coûteuse et polluante, et je suis d'accord pour empêcher toute tentative de substitution, s'il

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s'avérait que l'on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l'énergie, ce qui serait notre perte.

J'accepte que l'on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les États décrètent qu'il s'agit d'un ennemi et nous encouragent à le tuer.

J'accepte que l'on divise l'opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l'impression de faire avancer le système. J'accepte d'ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu'elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux.

J'accepte que le pouvoir de façonner l'opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd'hui aux mains d'affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les États, car je suis convaincu du bon usage qu'ils en feront.

J'accepte l'idée que le bonheur se résume au confort, l'amour au sexe et la liberté à l'assouvissement de tous les désirs, car c'est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai : je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie.

J'accepte que la valeur d'une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu'on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu'on l'exclue du système si elle n'est plus assez productive.

J'accepte que l'on paie grassement les joueurs de football ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l'éducation et de la santé des générations futures.

J'accepte que l'on mette au ban de la société les personnes âgées dont l'expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l'univers) nous savons que l'expérience ne se partage ni ne se transmet.

J'accepte que l'on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier à quel point notre situation est normale et combien j'ai de la chance de vivre en occident. Je sais qu'entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous.

J'accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l'avenir de la vie et de la planète.

J'accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu'on me le signale explicitement. J'accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l'agroalimentaire de breveter le vivant, d'engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l'agriculture mondiale.

J'accepte que les banques internationales prêtent de l'argent aux pays souhaitant s'armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu'il vaut mieux financer les deux bords afin d'être sûr de gagner de l'argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s'ils ne peuvent pas rembourser les emprunts.

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J'accepte que les multinationales s'abstiennent d'appliquer les progrès sociaux de l'Occident dans les pays défavorisés. Considérant que c'est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu'on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l'homme et du citoyen, nous n'avons pas le droit de faire de l'ingérence.

J'accepte que les hommes politiques puissent être d'une honnêteté douteuse et parfois même corrompus. Je pense d'ailleurs que c'est normal au vu des fortes pressions qu'ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise.

J'accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l'agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en Occident.

J'accepte que le reste de la planète, c'est-à-dire quatre milliards d'individus, puisse penser différemment à condition qu'il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d'expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives.

J'accepte l'idée qu'il n'existe que deux possibilités dans la nature, à savoir : chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d'une conscience et d'un langage, ce n'est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte.

J'accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu'aujourd'hui tout ceci n'existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l'entendons sans cesse dans nos discours politiques.

J'accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l'explication du mystère de nos origines. Et j'accepte que la nature ait pu mettre des millions d'années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants.

J'accepte la recherche du profit comme but suprême de l'Humanité, et l'accumulation des richesses comme l'accomplissement de la vie humaine.

J'accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons des rivières et de nos océans. J'accepte l'augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d'éléments radioactifs dans la nature. J'accepte l'utilisation de toutes sortes d'additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met c'est qu'ils sont utiles et sans danger.

J'accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu'elle nous mène vers une catastrophe sans précédent.

J'accepte cette situation, et j'admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l'améliorer.

J'accepte d'être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux.

Ajouts J’accepte

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J'accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci et de ne formuler aucune véritable opposition, car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J'accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez.

J'accepte donc, en mon âme et conscience, et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m'empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie.

Fait par amitié sur la Terre, le 11 septembre 2003.

Ajouts Technique antigravitationnelle à la portée de tous

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Technique antigravitationnelle à la

portée de tous

Ce court texte (librement numérisé et adapté), tiré de l'ouvrage Le livre du mystérieux inconnu de Robert Charroux, propose un exercice à la fois simple et étonnant que nombre d'entre nous avons déjà réalisé (soit dans une fête, en famille, à l'école ou encore lors d'une fête foraine) sans pour autant y avoir prêté l'attention qu'il se doit.

Emphases et commentaires entre crochets.

Impossible de soulever Z.

Une expérience facile à faire [...] démontre que l'inexplicable appartient à notre univers inexploré et quotidien.

Il s'agit de l'expérience connue sous le nom de « poids allégé » ou de la pyramide de mains.

Il faut cinq personnes pour la réaliser : une qui s'assoit tout bonnement sur une chaise et les quatre autres (hommes, femmes ou enfants) qui soulèvent le sujet que nous désignerons sous l'abréviation de Z.

Particularité importante, Z. sera soulevé seulement à la force des deux index accolés, c'est-à-dire que la masse du corps reposera uniquement sur les deux dernières phalanges des index.

Les quatre souleveurs exécutent leur tentative en plaçant chacun leurs deux index sous les genoux à demi pliés de Z. et sous ses aisselles.

Une première tentative est faite normalement. Les souleveurs, après avoir joint leurs mains comme indiqué, les deux index en débordement, les placent aux quatre jointures prévues : aisselles et pliure des genoux.

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284

En synchronisation, par exemple au compte de 3, les souleveurs essaient de soulever Z. de la chaise sur laquelle il est assis. En vain. Surtout si Z. pèse 70 à 100 kg!

Les souleveurs, les index meurtris, se rendent à l'évidence : la tâche est impossible, du moins pour des hommes et des femmes de force moyenne.

Z. s’envole!

Passons à l'expérience proprement dite qui sera faite avec les mêmes personnages. Par exemple, deux hommes et deux femmes parmi les souleveurs, Z. étant un homme d'un poids de 70 à 100 kg.

Il sera soulevé avec une extrême facilité!

La façon de placer les doigts aux aisselles et aux pliures des genoux sera exactement la même, mais, et là réside le mystère, avant d'effectuer l'exercice de soulèvement, les quatre souleveurs placeront leurs mains les unes sur les autres, la première appuyant sur la tête de Z.

À noter que les mains sont posées de façon à ce que deux mains qui se touchent n'appartiennent pas au même souleveur.

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L'ensemble des huit mains est donc posé sur la tête de Z. Il n'est pas utile d'appuyer, le simple contact suffit; néanmoins, il est bien certain que l'on a tendance à appuyer un peu, ce qui ne saurait nuire à l'expérience (on peut aussi bien faire la pyramide de mains sur un meuble). Il faut alors compter par exemple jusqu'à 23... ou 32... l'important est que le contact des mains se fasse pendant un certain temps (12 secondes au moins). Puis, au signal du meneur de jeu (celui qui compte), les quatre souleveurs défont la pyramide de mains, aussi vite que possible, joignent leurs index, les placent sous les aisselles et sous les genoux de Z., qui est alors soulevé « comme une plume ».

Plus exactement, ses 70 à 100 kg, insoulevables l'instant d'avant, paraissent s'être amenuisés à 10 ou 20 kg.

Dix fois sur dix, cent fois sur cent, l'expérience est concluante. Quelle que soit la faiblesse relative des souleveurs (femmes frêles ou enfants) et la masse importante du soulevé, ce dernier est porté en l'air, véritablement projeté au plafond s'il n'est pas trop lourd et si les souleveurs sont forts.

L'explication du phénomène?

Elle est inconnue des physiciens comme des métaphysiciens.

Le mystère est dans la pyramide

Peut-être imaginez-vous que le soulevé Z. est conditionné par une sorte d'envoûtement, de conjuration - la pyramide de mains - qui le met en état de semi-lévitation? Erreur! Vous pouvez faire l'expérience sur une lourde pierre, sur des grosses poutres, sur un meuble, et le résultat sera le même, ce qui écarte toute influence de la masse à soulever. [Déménageurs, à vos phalanges!]

En apparence, et peut-être en réalité, il semble que la pyramide de mains joue le rôle d'accumulateur d'énergie. [Elle joue un rôle pour sûr, mais lequel?]

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Bien que fournissant un effort nettement moindre qu'au premier essai, les souleveurs enlèvent la charge ou ont l'impression de l'enlever, avec une étonnante facilité.

La masse de cette charge ne variant pas, le phénomène se passe donc uniquement dans les leveurs, à leur insu, par l'adjonction d'une force inconnue qui multiplie leur force habituelle par un facteur impressionnant. [Ceci n'est que supposition, peut-être que le principe est autre.]

Il est à noter qu'à l'essai sans pyramide de mains, l'effort des souleveurs est produit en synchronisation, alors qu'à l'essai n° 2 il se fait avec des décalages de temps importants, ce qui devrait compliquer la tâche. Or, on sait qu'il n'en est rien!

Nous avons cru remarquer, par notre propre expérience, que l'essai n° 1 est effectué en pleine conscience, alors qu'à l'essai n° 2 il se produit une sorte d'inhibition qui pourrait bien être un état second.

En définitive, le fait est là : il se passe quelque chose, mais quoi?

Il est possible, peut-être, de relier ce phénomène à la concentration chez les athlètes. [Ceci fonctionne aussi dans un party, à demi ivre, toujours une question de concentration?]

Très probablement, l'utilisation des forces inconnues du moi sont aptes à développer la puissance musculaire ou bien à provoquer une certaine lévitation. [Intéressant, non?]

Nous pensons qu'il existe à ce mystère une explication scientifique encore ignorée, parce que non étudiée, qui se rapporterait aussi à la lévitation des saints et aux transports des énormes pierres de Ba'albeck et de Cuzco.

Les Anciens avaient certainement un secret pour dresser des menhirs, poser des tables de dolmens, hisser dans le temple de Ba'albeck, dans les pyramides et dans les forteresses péruviennes, d'énormes blocs de pierre qu'ils pouvaient manipuler en se jouant de la pesanteur.

Cette force appelée vril appartiendrait à une science transcendante et permettrait d'annihiler complètement la pesanteur ou les forces poussantes de l'univers.

Et si on faisait une petite expérience?

Une expérience antigravitationnelle qui ne coûte rien, qui ne nécessite aucun matériel si ce n'est un objet lourd à soulever? Et pourquoi pas!

À la lecture du texte précédent, il semblerait qu'un principe antigravitationnel se dissimule derrière cet exercice. Il serait donc hautement intéressant d'expérimenter cette technique et d'en recueillir le plus de données possibles, car si, comme le mentionne l'auteur, ceci fonctionne avec une roche, une poutre ou un meuble, n'y aurait-il pas de nombreuses applications à la vie quotidienne? Pensons simplement au déménagement des électroménagers!

Mais il y a bien plus encore

Ajouts Technique antigravitationnelle à la portée de tous

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À juste titre, l'auteur soulève la question des menhirs, des sites mégalithiques et des pyramides. La base d'une technique antigravitationnelle repose indéniablement à l'intérieur de ce simple exercice qui est à la portée de tous.

À cet effet, je propose une expérience collective

Je vous propose de tenter cette expérience aussi souvent que possible et avec le plus de personnes possible afin de recueillir des données et possiblement d’en arriver à une certaine conclusion. Le cas échéant, nous pourrons peut-être étendre les principes ainsi découverts à un champ d'application plus large, jusqu'ici insoupçonné.

Tenter l'expérience à deux, à trois, à quatre, à cinq, etc. produit-il des résultats différents?

Allonger le temps de la pyramide des mains décuple-t-il la facilité à soulever les objets?

Cette technique peut-elle s'appliquer latéralement? Pour tirer ou pousser un objet?

Ne doit-on nécessairement utiliser que nos deux dernières phalanges?

Voilà quelques questions auxquelles il serait hautement intéressant d'avoir des réponses.

Après avoir proposé un espace d’échange à cet effet sur le site[ 1

L'expérience de Yann

Yann : « Je connais bien cette technique que je suis étonné de trouver enfin sur le Net!

Elle m'a été donnée par mes grands-parents qui la tenaient de leurs parents (qui apparemment détenaient un livre ancien rempli de trucs du même genre dont je n'ai jamais réussi à avoir les références).

Quelques remarques sur la technique :

La technique que je connais consiste à poser ses mains ‘en papillon’ sur le milieu d'un objet lourd à soulever (sac de ciment, meuble,...) puis à effectuer un comptage mental jusqu'à 32. Il faut se tenir debout prêt à saisir l'objet en question. Arrivé au terme du comptage (environ 1 chiffre par seconde) il faut alors se dépêcher de soulever le poids car l'effet ne dure que peu de temps et il retombe vite (il dure tout au plus 30 secondes avec une phase plateau de ‘ surforce ’ (15 secondes) puis une ‘ pente ’ très forte (retour à la force habituelle en 15 secondes environ).

Le poids soulevable est limité pour une personne (on ne peut pas soulever un camion), quoique la technique peut être améliorée – je repense à cette histoire qui courait dans les années 80 d'une femme qui aurait soulevé un camion pour libérer son enfant coincée dessous... mais ce n'est peut-être qu'une fable.

], nous avons reçu, il y a quelque temps, une réponse de Yann :

Personnellement je m'en servais pour soulever des sacs de ciment sans me casser le dos et j'ai remarqué que l'on ne peut pas soulever facilement plus que 1,5 à 2 fois (grand max)

[1] Si vous désirez partager votre expérience avec cette technique, n’hésitez pas à écrire à [email protected]

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son poids (ce qui est déjà pas mal!) dans le cas d'un rapport poids/taille ‘normale’. De plus, il faut se ‘recharger’ : la première tentative est d'une facilitée déconcertante, la seconde un peu plus dure, la troisième un peu plus, etc. Il faut attendre une bonne heure pour retrouver l'aisance du départ.

En groupe il faut poser ses mains ‘en alternance’ : main gauche de X, main droite de Y, main droite de X, main gauche de Y, etc.

Quelques réponses au sujet de cette technique :

1) Le nombre de participants n'est pas limité autrement que par la place qu'ils occupent autour de l'objet ou de la personne. La force des participants s'additionne, elle ne semble pas se multiplier.

2) Allonger le temps du comptage n'augmente pas l'efficacité du procédé. Il faut qu'il y ait un leader qui compte mentalement et donne un top départ à l'action collective.

3) Il semble que la technique fonctionne bien moins de manière latérale. Il faut apposer les mains au-dessus pour un effet maximum.

4) Il n'est pas nécessaire d'utiliser les dernières phalanges, la prise n'a pas d'importance (le coup des phalanges sert à mettre en valeur la facilité de l'action, du genre : ‘tellement facile que je soulève ceci du bout des doigts’)

Voilà ce que je sais, d'expérience, à ce sujet. »

Auteur : « Est-il possible de réaliser cette technique seul? Sans être en groupe? »

Yann : « On peut la pratiquer seul(e), bien sûr. Il faut juste s'assurer d'avoir de bonne prise au ‘moment de grâce’ de manière à ne pas gâcher le surplus de force qui s'estompe vite. Je dois ajouter, d'un point de vue personnel, que l'on ressent un drôle d'effet dans le corps vers la fin du comptage dans le deuxième tiers, comme si un moteur se mettait en marche, une sorte de circulation d'énergie, comme si on sentait son sang circuler dans ses veines, surtout au niveau des jambes. On sent ses membres légers aussi. »

Auteur : « Pourrais-tu décrire (ou photographier!) ce que tu appelles ‘en papillon’ pour le placement des mains? »

Yann : « En fait, ce que j'entends par ‘en papillon’ consiste à joindre ses mains à plat l'une sur l'autre paume contre dos, centrées : pose tes mains à plat sur une table (donc paumes vers le bas) dans le prolongement naturel de la position des bras, puis rassemble tes mains en les mettant l'une sur l'autre tout simplement, ainsi :

» Auteur : « Merci pour tous ces détails, ils sont très appréciés! »

Ajouts Expérience de télékinésie accessible à tous

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Expérience de télékinésie accessible

à tous

Dans la même veine que la technique antigravitationnelle à la portée de tous, ce court billet explore, de façon tangible, l'influence de l'énergie corporelle et de la pensée focalisée sur notre environnement immédiat. À travers Le Projet de Conscience Globale, nous avons vu que nos émotions, collectives ou individuelles, avaient une influence incontestable sur la réalité physique qui nous entoure, allant même jusqu'à altérer le bon fonctionnement de circuits électroniques. La technique antigravitationnelle, pour sa part, nous permet de comprendre que, lorsqu'utilisée adéquatement, notre énergie corporelle est en mesure de réaliser des « exploits » insoupçonnés. L'expérience qui suit nous rapprochera encore plus tangiblement de ces contrées inexplorées que sont nos capacités inconnues. Certes, il ne fait nul doute que des énergies subtiles sont à l'œuvre dans tous les phénomènes visibles et invisibles – la science en témoignant –, et l'expérience qui suit nous permettra à la fois de transmuter cette information en conviction profonde et à la fois d'apprivoiser la manipulation de notre énergie vers un but qui ne pourrait être rien de moins que la télékinésie!

L'approche consiste, dans un premier temps, à faire tourner une petite hélice à l'aide de l'énergie vitale qui émane de notre corps et, dans un second temps, à apprendre à modifier la direction de notre flux énergétique, simplement par la pensée, afin d'inverser volontairement le sens de la rotation de l'hélice ou encore d'arrêter celle-ci complètement.

Cet exercice est très simple et nous pouvons tous le réaliser

L'objet utilisé sera une petite hélice d'aluminium d'environ 7 cm de diamètre déposée sur le bout d'une aiguille permettant ainsi une rotation rencontrant un minimum de friction. Bien qu'il existe sur le marché nombre de ces petites hélices de fabrication commerciale (par exemple sur les sites suivants : http://www.atlantis.to/Products/telekineticenhancementtool.htm et http://www.abcinfo.com/engwhl4.htm),

sa fabrication est si simple que les coûts ainsi que les délais de livraison d'un achat commercial n'en valent pas la peine, du moins, dans un premier temps.

Une grande partie de notre champ énergétique corporel « sort » par nos mains, c'est-à-dire que ce sont les parties de notre corps à partir desquelles il est le plus aisé de mesurer cette énergie et de l'utiliser (pensons au Reiki – l'apposition des mains à des fins de guérison). Ainsi, l'hélice construite pourra autant servir d'instrument de mesure de notre énergie vitale (nous y reviendrons un peu plus loin) que d'outil nous aidant à l'apprentissage de la manipulation à volonté, par la pensée, de notre énergie.

Ajouts Expérience de télékinésie accessible à tous

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Placez simplement l'hélice sur son pivot et laissez-lui le temps de se stabiliser. Assurez-vous qu'il n'y ait aucun courant d'air dans la pièce et que votre propre respiration n'influe pas sur ses mouvements. Lorsque vous approcherez votre main de celle-ci – une main seulement –, elle se mettra automatiquement à tourner suivant le flux énergétique habituel de votre main, soit de la paume vers le bout des doigts. Changer de main changera le sens de la rotation et placer les deux mains dans le même

sens (voir photo ci-haut) augmentera sa vitesse de rotation. Cela, seul, est une bonne indication de l'influence énergétique que nos mains peuvent avoir. Bien sûr, certains auront tôt fait d'en déduire que le mouvement induit à l'hélice provient soit de la chaleur ou du champ magnétique que notre corps dégage, mais il n'en est rien puisque placer une source de chaleur près de celle-ci n'induira pas de rotation et, de toute façon, l'aluminium ne réagit pas à un champ magnétique. De plus, après quelques essais, lorsque vous aurez apprivoisé l'hélice et le positionnement des mains, par simple pensée focalisée (OK, peut-être pas si simple au premier abord), vous serez en mesure de stopper le mouvement de l'hélice et même de la faire tourner en sens inverse! Ceci convaincra le sceptique en chacun de nous qu'il y a là un phénomène tout autre en jeu. De plus, avec de la pratique, vous serez en mesure d'induire une rotation contrôlée en tenant vos mains de plus en plus loin, même que certaines personnes arrivent à faire tourner l'hélice à plus d'un mètre de distance. À ce point, le pas à franchir pour atteindre le concept de télékinésie est déjà loin derrière nous!

Notons ici que les expérimentations avec ce dispositif à hélice sont sujettes à nombre de facteurs pouvant influencer les résultats. Maladie, fatigue, stress, inquiétude et angoisse sont des états dans lesquels notre énergie est à la baisse et il est fort probable qu'il sera difficile de faire bouger l'hélice. De plus, certains endroits sont plus énergétiques que d'autres, c'est le cas notamment des lieux dits sacrés mais, même à plus petite échelle, certaines pièces de notre demeure peuvent être moins propices que d'autres. La présence de forts champs électriques, entre autres, est reconnue pour être néfaste à notre vitalité.

Nous en arrivons donc au fait qu'un tel dispositif pourra aussi servir de « vitalomètre », c'est-à-dire d'instrument de mesure de notre énergie vitale. Une version commerciale d'un tel dispositif, réalisé par le Dr Egely György dans les années 80, la « Roue D'Egely », en est un excellent exemple et je recommande fortement la lecture du site Web officiel (http://www.egelywheel.net/the-story-of-the-vitality-meter) afin d'obtenir une meilleure connaissance et compréhension des expériences et des résultats qui ont mené à la création du « vitalomètre » du Dr György. Quoique légèrement dispendieux, cet appareil est d'une conception plus robuste, plus stable et plus fiable qu'une hélice de fortune telle que présentée ici. De plus, il permet de recueillir les données à l'aide d'une interface USB, rien de moins! Fortement recommandé pour ceux qui prendront ce phénomène au sérieux et voudront en approfondir les différents aspects.

Ajouts Expérience de télékinésie accessible à tous

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En conclusion, nous en savons très peu sur nos propres capacités. Le système d'« éducation » menant au savoir populaire occulte complètement cet aspect de notre réalité. Que nous parlions de télépathie, de télékinésie ou autres « pouvoirs paranormaux » (lire ici facultés normales non développées), ceux-ci sont constamment relégués au rang des croyances et des superstitions, et sont généralement détractés et ridiculisés. Il n'en demeure pas moins qu'il subsiste un certain nombre de techniques et de connaissances nous permettant d'expérimenter directement avec ces « muscles » en nous que nous n'avons, tout compte fait, jamais utilisés. Néo qui se réveille de la Matrice?

Bonne expérimentation à tous!

Table des matières

Ce livre est libre _______________________________________________________ 5

Avant-propos _________________________________________________________ 7Faire un tout de ce livre ________________________________________________ 7

Au nom de la Vérité ____________________________________________________ 9Nous vivons dans l'illusion de vivre : nous rêvons éveillés _____________________ 9Nous rêvons notre vie comme on nous dit de la rêver : sans questionner __________ 9Le chemin qui mène à la Vérité est celui de la connaissance de soi _____________ 10

4 NOTES, 1 ACCORD ________________________________________________ 11

La véritable révolution est spirituelle ____________________________________ 12

Le fardeau de la preuve ________________________________________________ 13

Politique d’utilisation équitable _________________________________________ 14

Remerciements _______________________________________________________ 15

DE SOI _____________________________________________________________ 17

Le caractère mécanique de la vie ________________________________________ 19Introduction ________________________________________________________ 19Le jeu de la vie _____________________________________________________ 20La loi de sept _______________________________________________________ 22Le ratio d’or _______________________________________________________ 24Le champ magnétique ________________________________________________ 28L’organisation répétitive des participants à la « vie » ________________________ 30« Tout ce qui est en haut est comme tout _________________________________ 34ce qui est en bas » ___________________________________________________ 34

Le caractère mécanique de l’être humain _________________________________ 37

Mâyâ : l’illusion ______________________________________________________ 39Au départ __________________________________________________________ 39Nos sens __________________________________________________________ 42La connaissance de soi _______________________________________________ 45

Au fait, qui sommes-nous? _____________________________________________ 51Apparence de continuité ______________________________________________ 51

Cohue mentale et rappel de soi __________________________________________ 55Que nous disent les Enseignements Traditionnels? __________________________ 55Le rappel de soi _____________________________________________________ 56Nous vivons dans l'illusion de vivre : nous rêvons éveillés ____________________ 58

Écouter pour soi, parler pour les autres __________________________________ 61Tant de vaines pensées automatiques ____________________________________ 61Mais il n’y a pas que ce que nous pensons, il y a aussi ce que nous faisons _______ 62Écouter pour soi, parler pour les autres ___________________________________ 63

DE LA SOCIETE ____________________________________________________ 65

Le caractère mécanique de l’être humain, prise 2 : un robot, ça se programme! _ 67

L'exposé Greenbaum __________________________________________________ 69Introduction ________________________________________________________ 69L'Exposé Greenbaum ________________________________________________ 69

Cherchez l’humain ___________________________________________________ 95

L'humanité abriterait deux races bien distinctes ___________________________ 97Serait-il possible que la race humaine soit, en réalité, fondamentalement scindée en deux? _____________________________________________________________ 97Mais alors, qu'est-ce qu'un humain? Qu'est-ce qui définit l'humanité d'un être? ____ 97

Penser avec un marteau ______________________________________________ 107

Des conspirations? Ben voyons! ________________________________________ 109

Des complots, en bref _________________________________________________ 113Exemple #1 : Un avion invisible _______________________________________ 113Exemple #2 : Ciel dégagé, 28 degrés et généralement ensoleillé ______________ 114Exemple #3 : Un hélicoptère ou un avion? _______________________________ 115En conclusion _____________________________________________________ 116

Complots? Commençons par nous changer nous-mêmes ____________________ 117

Vouloir refaire le monde ______________________________________________ 119Vers un changement de soi? __________________________________________ 120

DE L’UNIVERS _____________________________________________________ 123

Le ciel nous tombe sur la tête… depuis toujours! __________________________ 125

Pluie de météorites, comètes et ballet galactique ___________________________ 129

L’étonnant phénomène des trous terrestres ______________________________ 143Dans les machines à creuser des tunnels souterrains? _______________________ 151Dans le phénomène ovni? ____________________________________________ 152Peut-être est-ce le résultat d'une arme expérimentale? ______________________ 153En terminant : un trou extra-terrestre! ___________________________________ 154

Agroglyphes : l’énigmatique tatouage agricole ____________________________ 155Lorsqu’on nous parle en criant… silencieusement _________________________ 155L’aspect géométrique et mathématique __________________________________ 159Les correspondances : Et si le message n'était pas toujours aussi subtil? ________ 163

L'ego humain : seul dans l’Univers! _____________________________________ 169

Cydonia : les monuments de Mars ______________________________________ 173Il était une fois… ___________________________________________________ 173Non, non, ceci ne doit pas exister! _____________________________________ 174Bien plus qu’un simple visage… _______________________________________ 176La connexion terrienne ______________________________________________ 177En conclusion _____________________________________________________ 180

Énigmatiques cratères hexagonaux et pentagonaux ________________________ 181

Le « réchauffement » du système solaire _________________________________ 187Avertissement concernant les informations qui suivent _____________________ 187Réchauffement de la planète ou… du système solaire? ______________________ 188

DU RESTE _________________________________________________________ 191

Le Secret et la loi d’attraction : un piège digne du mouvement de désinformation « New Age » ________________________________________________________ 193

Le diable est dans les détails __________________________________________ 193La propagande de la « pensée positive » _________________________________ 193Mais il n'y a pas que du mauvais _______________________________________ 194

2012 _______________________________________________________________ 195À chacun son 2012 _________________________________________________ 195Alors, que savons-nous? _____________________________________________ 1952012 et l’ascension instantanée ________________________________________ 196

Le Projet de Conscience Globale _______________________________________ 199Historique et fonctionnement _________________________________________ 199Mais mesurer quoi exactement? _______________________________________ 200Qu'en conclure? ____________________________________________________ 200Qu'en retire-t-on? __________________________________________________ 202En conclusion _____________________________________________________ 203

Le verre d’eau à moitié vide et les potentiels humains ______________________ 205

Tout le monde à droite! _______________________________________________ 209

Tout est dans la forme ________________________________________________ 213

L’illusoire concept de la propriété ______________________________________ 217Insécurité et conflits ________________________________________________ 217Posséder, c’est détruire un peu ________________________________________ 218Un concept illusoire et destructeur car incompris __________________________ 218

Le miracle de la vie et autres futilités ____________________________________ 221L’abeille et l’orchidée _______________________________________________ 222Autres futilités _____________________________________________________ 223

COMPLEMENTS ___________________________________________________ 227

Le magicien maléfique ________________________________________________ 229

Sommes-nous gouvernés par des psychopathes dangereux? _________________ 231

Treize règles à suivre lorsque nous avons affaire à des psychopathes __________ 265

AJOUTS ___________________________________________________________ 269

L’argent colloïdal ____________________________________________________ 271Bref historique _____________________________________________________ 271La magie de l’argent colloïdal _________________________________________ 273Effets secondaires et argyrose _________________________________________ 274La fabrication d’argent colloïdal _______________________________________ 275Où se procurer les pièces et la documentation _____________________________ 277

J’accepte ___________________________________________________________ 279

Technique antigravitationnelle à la portée de tous _________________________ 283Impossible de soulever Z. ____________________________________________ 283Z. s’envole! _______________________________________________________ 284Le mystère est dans la pyramide _______________________________________ 285Et si on faisait une petite expérience? ___________________________________ 286L'expérience de Yann _______________________________________________ 287

Expérience de télékinésie accessible à tous _______________________________ 289