Attentat d'ETA le dernier

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HEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 23 février 2006 N° 1917 1,22 Hartzaro Festibala Attentat d'ETA le dernier ? Dantxarinea

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HEBDOMADAIREPOLITIQUE BASQUE

23 février 2006N° 19171,22 €

Hartzaro Festibala

Attentat d'ETA

le dernier ?

Dantxarinea

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A RROGANCE, incompétence et gaspillage, voilà cequi caractérise la gestion de la lamentable affairedu porte-avions Clémenceau par la ministre de ladéfense et le gouvernement français. Arrogance

d’une caste dirigeante, toujours habitée par l’esprit du colo-nialisme et de ses fameux bienfaits et qui, aveugle face à l’évi-dent déclin d’un pays vieux et crispé, se comporte sur la scèneinternationale comme si elle était encore en mesure de dicterquoi que ce soit à qui que ce soit.

Il est plaisant de constater le désarroi d’un gouvernementqui, dans sa suffisance et son aveuglement, n’avait pas imagi-né un seul instant que sa décision d’envoyer l’épave amiantéese faire désosser à moindre coût dans les chantiers d’Alangpuisse être contrée par les instances juridiques d’un pays dutiers monde, fut-ce le second plus peuplé de la planète. L’in-gratitude de ces ex-colonies est navrante!

Le soit disant rayonnement français dans le monde en a en-core pris un coup, ridiculisé qu’il a été par un pays en déve-loppement, désormais bien conscient des potentialités qui sontles siennes et qui entend tenir sa place dans le concert inter-national.

Incompétence, et sans doute magouille, d’un ministère etd’une ministre, incapables de dire quels ont été l’étendue dudésamiantage effectué et le tonnage de déchets toxiques préa-lablement enlevés. Les déclarations péremptoires de Mme Al-liot-Marie, bien dans le mode suffisant et altier qui lui estcoutumier, n’ont trompé personne. Ecran de fumée tentant dedissimuler son incompétence et celle du gouvernement, ellesont apporté une preuve supplémentaire que, décidément, àl’exception de la chasse aux immigrés, aux jeunes des ban-lieues ou aux abertzale, ce gouvernement ne sait rien faire. Di-re qu’il reste encore des basques pour voter pour despersonnages comme Mme Alliot-Marie!

Il existe fort heureusement dans le vaste monde, des femmeset des hommes que les autorités françaises n’impressionnentpas: la ténacité de Greenpeace, pas mécontente du tout de sevenger au passage du torpillage du Rainbow Warrior par lesbarbouzes français commandités par le pouvoir socialiste del’époque, a été déterminante dans l’affaire.

La croisière de l’épave via le canal de Suez (à plus d’un mil-lion d’euros le passage!) et la visite de Cape Hope au retour,coûteront, in fine, des millions d’euros. Cela s’appelle une ges-tion responsable et respectueuse des deniers du contribuable.Mais le pire c’est que ces sommes ne sont qu’une goutte d’eaudans l’océan du gaspillage indescriptible de l’armée française.

Rappelons quelques chiffres: l’armée compte 400.000 person-nels militaires et civils, plus 96.000 gendarmes, soit, grossomodo, les effectifs de l’armée britannique et de l’armée alle-mande réunies! Son budget réel avoisine les 40 milliards d’eu-

ros, soit le montant de l’impôt sur les sociétés payé par les en-treprises de l’hexagone! Autrement dit, les entreprises fran-çaises travaillent uniquement pour financer l’armée.

Il faut donc autant d’hommes (et, malheureusement, de plusen plus de femmes) pour défendre 63 millions de français quepour défendre 145 millions de britanniques et d’allemands.Belle efficacité, en vérité. Pour bien saisir l’immensité du gas-pillage, il convient de rappeler que la soit disant dissuasionnucléaire, aussi dangereuse et inutile que coûteuse en termesde maintenance, engloutit des sommes colossales. D’ailleurs,au détriment du reste de l’équipement militaire se plaignentcertains responsables, même de la grande muette (pas simuette que ça, donc!): à peine 40% du matériel des armées estactuellement, en état de fonctionnement, faute de crédits demaintenance, affirment-ils.

Chirac et le lobby militaro-industriel, Dassault, Matra ou leGIAT, qu’il sert, ont sanctuarisé le budget militaire. Lagauche, aux commandes pendant tant d’années, n’a rien faitpour le remettre en question. L’armée dans ce pays est unmythe et une réalité. Le mythe de la protection du territoirecontre les attaques ennemies, confronté à la réalité des faits:celle, par exemple, de mai 40, où les panzers hitlériens,contournant la ligne Maginot à travers les collines arden-naises, sont arrivés à Paris en trois semaines. Ou encore, cellede milliers d’hommes lamentablement piégés à Dien Bien Phuen raison de l’impéritie de leurs chefs. Sans oublier la réalitédes actions meurtrières du siècle passé contre les mineurs oules viticulteurs en métropole ou la «pacification» de l’Algérie etson cortège d’exactions.

Alors, à l’heure de la construction européenne dont le méritepremier est justement d’écarter, pour la première fois dansnotre histoire, toute éventualité de conflit armé entre les paysadhérents, à quoi donc peut bien servir une armée dont le sur-dimensionnement n’a d’égal que son inutilité et son inefficaci-té? Sauf, bien entendu, à satisfaire les appétits du lobbymilitaro-industriel et ses intérêts mortifères, dont lesmeilleurs clients sont malheureusement les régimes dictato-riaux des pays pauvres acharnés à martyriser leurs proprespeuples.

Et surtout, que l’on ne vienne pas nous resservir la vieille lu-ne des retombées bénéfiques de la recherche militaire surnotre développement. L’année dernière une étude sérieuse éva-luait le pourcentage de la recherche militaire française réelle-ment transféré à l’activité économique civile à 1%!

On se réjouit que Dassault ne vende pas un seul Rafale horsde l’hexagone. On ne peut qu’être atterré par l’énormité dessommes englouties dans de tels programmes au détrimentd’investissements infiniment plus nécessaires au bien-être pré-sent et futur des citoyens que nous sommes.

I GANDE eguerdiz, bosgarren gatean, emankizun interes-garri bat zabaltzen dute «Arrêts sur images» deitua. Horikusten eta ikasten dugu nola erabiltzen gaituzten indar po-litiko eta mediatikoek, kazetaritzaren bidez, baina bereziki

telebistaren indar ikaragarria baliatuz. Ez usu, baina batzuetanxauxunkerietan ari direla baderitzogu ere, joan den igandekosaioa bederen ez dezakegu horien lerroan ezar! Gai nagusia zen:Mahometez egin marrazki satirikoak, gaur hainbertze aipu dire-nak. Alabaina, duela bizpalau hilabete, marrazki zorrotz batzukDanimarkatik zabaldurik, islamistak sutan jarri dituzte eta dani-markarrak edo danesak zenbait herrialdetarik, haia-haia, etxeratitzuli ere dira, beren enbaxadak husteraino batzuetan!

Marrazkilariek, egiazko artistak direlakotz erran nahi baita jei-nu edo dohain berezi baten jabe, ikusi dugu zer indarra ukan de-zaketen. Boterea erabil dezakete egoera baten deitoratzeko,goresteko, alaitzeko, baina ere berdin min egiteko, idazki zorrot-zenak baino saminkiago; idatzizkoari ihardestea nornahik egin

badezake, marrazkigintza artea da eta ez da deneri emana! Isla-misten haserrea sortu da, haien erlijioa hunkitu delakotz bainaere gu mundu aberatsagokoek, mundu erromesagokoak zirikatuditugulakotz; kasu huntan, zirika, gutiespen edo mespretxu batbezala senti baitaiteke. Beherekoak goragokoa zirikatzea aldizonargarriagoa da; botere politiko edo ekonomiko zerbait dute-nek, adibidez, heien batean bederen, onartu behar lukete herri-tarren eta langileen kritika.

Baina askatasun adierazpenaren izenean denak haizu ote dira?Gure ihardespena garbia da, ez, ez dira denak haizu. Danesak ezdakit, baina Charlie Hebdoko marrazkilari zorrotzak trebeak di-ra gauza sakratuenez, erlijioaz-eta, trufatzeko; erlijioetan daudensexu debekuak bereziki ezin jasanak zaizkie. Frantzia libertatea-ren herria baita! (Erran behar gure presoei...) Libertatea, bakoit-zak bere gorputzaz nahi duenaren egiteko, nahi duena idaztekoeta marrazkitzeko. Ordea, bere dohainaz eta botereaz baliatzea,

éDITORIAL sAR HITZA

Arrogance, incompétence et gaspillage

Marrazkilari supitx

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CETTE SEMAINE

TARTAROs’est étonné

... des bizarreries de la communication parInternet qui, par défaut d’accents sur lesclaviers, modifie le sens des mots au pointde contrarier la promotion des ventes depamplemousses au Vietnam. Ce délicieuxfruit s’écrit à l’accent près en langue dupays comme le mot signifiant pénis. Ensomme, le fruit défendu...... qu’on ait attendu que Bob Denard, le mer-cenaire ayant participé au coup d’Etat avortéaux Comores en 1995, soit atteint de la mala-die d’Alzheimer, pour être jugé à Paris. Pourles services secrets français et leurs comman-ditaires, c’est le témoin idéal... Puisqu’il ne sesouvient de rien, il ne balancera personne.... pas tant que ça du réflexe corporatistedes magistrats de France, qui, par la voixde leur instance représentative, le Conseilsupérieur de la magistrature (CSM), se per-met des remontrances à la Commissiond’enquête parlementaire sur l’affaire d’Ou-treau, au nom des principes «de la sépara-tion des pouvoirs et de l’Indépendance dela Justice». On se rappelle pourtant qu’à lasuite du gachis judiciaire d’Outreau, leCSM avait lui-même souhaité «une informa-tion publique». L’Assemblée nationale,jouant au gorille de Brassens, fait crier lejuge «au secours» comme ses victimesqu’il avait le matin-même envoyés en pri-son...... que le skieur italien Gerhard Plankenstei-ner, médaillé de bronze dans l’épreuve de lugebiplace aux Jeux Olympiques de Turin, face àun journaliste qui lui demandait: «Si tu avaisgagné la médaille d’or, aurais-tu chanté l’hym-ne ”Mamelli” (Marseillaise italienne)», il répondavec son accent germanique du Haut-Adigedont il est originaire, «Je ne connais pas cettechanson». Pour gagner en luge-olympique uneforte conviction est le meilleur doping...... d’apprendre à l’occasion de l’affirmationgermanophone du champion de luge Plan-kensteiner que 113 des 116 municipalitésde Haute-Adige demandent officiellement àl’Autriche la protection de leur droit à l’au-todétermination. Stupeur et émoi dans lapresse italienne, qui en oublie que son uni-té a à peine plus de cent ans...

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gOGOETA

«LA problématique del’installation notam-ment hors cadre fami-

lial, ne peut être abordée ourésolue sans la prise en comptede la transmission des exploita-tions sans suite»: 450 exploita-tions sans suite dans les seulscantons de Iholdy, Garazi et Bai-

gorri d’ici cinq ans! Voilà le pre-mier constat à partir duquel adémarré depuis un an la réflexionde Euskal herriko laborantza gan-bara; en effet, si transmission etinstallation ont leur problématiquepropre il n’en reste pas moins queles deux sont intimement liés etl’un ne se résout pas sans l’autre,en tous cas dans l’optique du pro-jet défendu par Laborantza gan-bara: celle d’exploitations à taillehumaine, qui permettent la pra-tique d’une agriculture respec-tueuse des hommes et del’environnement.

A L’échelle d’un territoireEuskal herriko laborantza ganba-ra a été crée pour:● Répondre aux spécificités d’unterritoire, le Pays Basque.● Pour promouvoir le projetd’une agriculture paysanne àl’échelle d’un territoire….oui àl’échelle d’un territoire allant deLarrau, passant par Banca ou Es-pelette… Et pour répondre à unetelle ambition il faut avant toutautre chose, créer les conditionspour transmettre et installer.Sans ça, dans quelques annéeson aura deux ou trois agriculteurspar village (c’est loin d’être irréelca existe dans de nombreux dé-partements francais) qui auront«avalé» leurs voisins… On saitpourtant que l’agriculture est en-core le socle d’un tissu rural vi-vant. Et cette fameuse «image»du Pays Basque que tout le mon-de cherche à s’approprier n’estelle pas avant tout préservée parles paysans qui travaillent la terre,entretiennent nos maisons? Ouivraiment ici comme ailleurs, latransmission est le mot clé: trans-mission d’un savoir faire, trans-

mission d’une langue, transmis-sion d’un patrimoine. Sauf quependant longtemps le patrimoinerevêtait davantage une valeursentimentale «l’attachement àl’etxe» plus qu’une valeur mar-chande!

Le Sacro-saint droit à la propriété

La ferme reste encore aujourd’huipour celui qui la reprend un outilde travail avant tout , de grâce nel’oublions pas! Pour le paysan,cette valeur «d’usage» doit per-durer; Pas si simple, parfois im-possible dans nos campagnes oùla république française nous a sibien imprégnés du sacro-saintdroit à la propriété, où la pressionfoncière pousse les citoyens àspéculer… de plus en plus…et pi-re, avec de moins en moins descrupule (on a toujours une bon-ne raison pour justifier nos actes).Le Pays Basque a toujours sutransmettre… se préserver, jus-qu’à ces dernières années. On asu s’adapter à la loi française grâ-ce à l’utilisation pertinente d’outilsjuridiques permettant d’éviter ledémantèlement des exploitationsagricoles. Euskal herriko labo-rantza ganbara s’est employé àrassembler les outils juridiques

existants et à les améliorer: c’étaitl’objet du travail de Merrah Mena-hourna employé par EHLG, pré-senté en février lors d’uneréunion publique à Ainhize Mon-jelose.A EHLG nous pensons qu’il exis-te des outils juridiques pouvantaider à la transmission et à l’ins-tallation, nous pensons que desdémarches volontaristes entredes cédants et des porteurs deprojets hors cadre familiaux méri-tent d’être connus et accompa-gnés et nous voulons travaillerdans ce sens.

Le Pays Basque n’a jamais été autant en danger

Mais nous pensons aussi que lePays Basque n’a jamais été au-tant en danger du point de vue dela transmission, et sommes per-suadés aussi que la pérennité denos fermes ne dépend pas seule-ment du paysan qui prend la sui-te, mais aussi: ● Des parents dépend la respon-sabilité de transmettre dans debonnes conditions.● Des autres enfants dépendd’accepter des conditions de par-tage qui ne nuisent pas à la bon-ne marche de la ferme.● De nous tous vivant sur ce ter-ritoire, de ce territoire, pour ce ter-ritoire dépend le projet que l’onveut pour ce territoire!

Maryse Cachenaut

La transmission en Pays Basque

■ Enbata, hebdomadaire politique basque, 3 ruedes Cordeliers, 64100 Bayonne. Tél.: 05.59.46.11.16. Fax: 05.59.46.11.09. Abonnement d’un an:55€. Responsable de la publication: Jakes Abeberry.Dessins: Etxebeltz. Imprimerie du Labourd, 8 quaiChaho à Bayonne. Commission paritaire n°1010 G87190.

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Elle est sur toutes leslèvres mais en termesforts différents selonles acteurs: une trêved’ETA assortie d’unenégociation politiqueavance à pas comptés.Mais soucieux de définir les règles dujeu à son avantage, lePSOE s’arroge undroit de veto quicondamne la négociation à l’échec.La semaine qui vientde s’écouler prolongele climat délétère depré-négociation surfond de poursuited’attentats d’ETA,vraisemblablement enappui de sa collectede l’impôt révolutionnaire.En réponse à l’appareil judiciairerépressif espagnol, quientend reprendre àMadrid le fameux procès 18/98, la grande foule de la famille abertzale, pourune fois unie, protestedans les rues de Bilbao.

Qu’il est dur d’avancer àhEGOALDETIK

DANS le fond, les Espa-gnols se satisferaientfort bien de la situationactuelle: le statu quoinsti tut ionnel et po-l i t ique et une lutte -armée sans mortd’homme. Mais ils sa-

vent que cela ne durera pas éternelle-ment. Les socialistes aujourd’hui aupouvoir ont l’intelligence d’opter plutôtpour la négociation. Personne n’ignoreau Pays basque que le silence desarmes basques n’est possible qu’auprix de deux ouvertures de la part del’Espagne: la possibilité d’une réunifi-cation institutionnelle entre la Navarreet la Communauté autonome et la re-connaissance du «pouvoir de déci-sion» des Basque sur leur avenir, end’autres termes le droit de pouvoir vo-ter en tant que peuple, en tant que na-tion. Le Plan Ibarretxe en évoquant leprojet de «libre association» avec l’Es-pagne ouvre la voie. Pas très loin dece qu’évoquait il y a vingt ans, AntxonEtxebeste, le négociateur d’ETA à Al-ger: il demandait pour les Basques ledroit de disposer des mêmes pouvoirsque ceux des Suisses dans les can-tons de la Confédération helvétique. Fi-nalement pas de quoi fouetter un chat,on est bien loin de cette «Albanie del’Europe» que ses adversaires l’accu-saient de vouloir imposer par le fer etpar le feu.Mais un projet aussi banal touche auxsymboles d’un «petit peuple sûr de luiet dominateur», le peuple espagnol.Après trente ans de sang, de fureur etde larmes, nous en sommes toujoursaux préliminaires, à qui va abattre lapremière carte, les partenaires discu-tent sur les règles du jeu de la négo-ciation, les garanties et les préalables. Deux éléments nouveaux sont apparuscette semaine: une déclaration de lasection basque du PSOE et une fortemobilisation de plusieurs secteurs de lasociété civile et politique pour pousserles acteurs à la table de négociation.

Le principe majoritairePatxi Lopez, secrétaire général duPSOE a rappelé le 14 février les posi-tions de son parti: il reconnaît le principedu «pouvoir de décision» des Basques,ce qui constitue une avancée considé-rable. Mais patatras, il précise aussitôtque lorsque ce pouvoir s’exercera, lamajorité qui se dégagera du scrutin de-vra regrouper les grandes sensibilitéspolitiques du pays. Elles devront être àla fois «nationalistes et non nationa-listes» (1). «Le principe de la majoritéabsolue sert pour les questions de léga-lité ordinaire, mais il ne s’applique paspour approuver des éléments d’une im-portance telle que celles qui doivent ré-gir le vivre ensemble politique entreBasques». Curieux, ces grands démo-crates de gauche qui, sans le moindreétat d’âme, vident de son contenu leprincipe démocratique de la majoritépour maintenir le statu quo. On se croi-rait revenu au temps du suffrage censi-taire. En mettant la barre à ce niveau, lechoix du régime républicain qui a été vo-té en France à une voix de majorité,n’aurait jamais été adopté et la Répu-blique serait une monarchie! On l’a vurécemment en Nouvelle-Calédonie, lecolonisateur n’hésite pas à imposer desrègles de scrutin, en l’espèce la défini-tion du corps électoral, qui assurent unavantage définitif sur le peuple colonisé.

Patxi Lopez ajoute: «Des mécanismesseront mis en œuvre pour mettre enadéquation et rendre compatible ce qu’aconvenu la table de négociation avec lalégislation de l’Etat en garantissant lastabilité et le principe de la légalité». Fi-nalement, il fait de l’instance de négo-ciation politique un simple organisme àcaractère consultatif, soumis après celuide la super majorité à un deuxième ve-to, celui de l’Etat espagnol. Voilà comment les socialistes avancentà reculons. Ils ne pouvaient pas mieuxdéfinir les Basques comme un sous-peuple et rendre la négociation inopé-rante en la condamnant à s’enliser dansdes discussions inutiles et sans fin. Enréalité, le PSOE veut obtenir une trêve,«la paix», avec pour résultat ou «prixpolitique» des changements institution-nels minimes, très en deça du Plan Ibar-retxe qui a déjà obtenu la majoritéabsolue dans la communauté autono-me. Les socialistes font aux Basques levieux coup politique de la commissionchargée non pas de résoudre un problè-me mais de l’enterrer, en se disant com-me Henri Queuille (2): «Il n’est pas deproblème dont une absence de solutionne finisse par venir à bout».

Manifeste des femmesOn comprend dès lors que ETA réflé-chisse et hésite avant de jouer la carted’un cessez-le-feu pour lancer des dis-cussions... qui n’aboutiront à rien.Certes une trêve peut ne pas être défini-tive, de la durée déterminée à la des-truction de l’arsenal, toutes les étapessont déclinables. Mais cette carte, lors-qu’elle est abattue une première fois,doit correspondre au lancement d’unedynamique qui pour l’instant fait cruelle-ment défaut. En attendant, ETA poursuitses attentats avec seulement des dé-gâts matériels, ils sont liés au versementde l’impôt révolutionnaire. L’organisationarmée basque sait fort bien que si de-main s’ouvre une longue trêve, le verse-ment de cet impôt par les milieuxéconomiques va fortement baisser!Donc, il vaut mieux faire monter la pres-sion avant.Deux déclarations sont venues contredi-re ce scepticisme. Il s’agit du manifesteJoseba Egibar, au nom du PNV, interpelle Zapatero

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G o g o e t a , e z t a b a i d a e t a f o r m a k u n t z a g u n e a

Alda!2 0 0 6 k o o t s a i l a r e n 2 3 a

Le mouvement Démo (“Démocratie pour le Pays Basque”), par Peio Jorajuria

LUTTER CONTRE LES DÉNIS DE DÉMOCRATIE

Pour ceux qui n'ont pas suivil'aventure des démos jusqu'à présent,un peu d'histoire ne fera pas de mal.Le mouvement démo (abréviation de"Demokrazia Euskal Herriarentzat -Démocratie pour le Pays Basque") aété créé en 2000 avec un objectif :Lutter contre les dénis de démocratieen Pays Basque par la désobéissancecivile et la non-violence active. Lemouvement avait alors choisi troisrevendications : l'officialisation de lalangue basque, la reconnaissanceinstitutionnelle du Pays Basque nordet l'arrêt de la politique de dispersiondes prisonniers politiques basques.Concernant la situation des preso, lemouvement essaie de maintenir unefréquence d'action assez régulière,avec au moins une action à Noël, soitavec le collectif Zuzen, soit seul.Concernant la reconnaissanceinstitutionnelle, les démos ontlongtemps porté la revendication dela création d'un département Paysbasque, mais ces actions avaientessentiellement pour butd'accompagner un mouvement social.Tout comme la société civile, lesdémos sont donc dans l'attente d'unredémarrage de la campagne et

suivent de près les initiativesconcernant l'organisation d'unréférendum sur la question. Ces deuxthèmes mériteraient d'être beaucoupmieux traités qu'ils ne le sontactuellement au sein des démos. Celafait parti des discussions en cours ausein du mouvement.

USAGE DE LA LANGUE BASQUEDANS LES SERVICES PUBLICS

Si deux revendications sur trois sontquelques peu mis de côté, c'estessentiellement parce que la questionde la langue basque a pris une grandeimportance. Au départ, il s'agissait defaire appliquer le vote du conseil desélus de 1997, proposant dedévelopper l'usage de la languebasque dans les services publics.Après quelques actions ponctuelles, ilavait été décidé de cibler un servicepublic en particulier et de s'yconsacrer jusqu'à la victoire del'euskara. Stratégiquement, il avait étédécidé de commencer par le pire : laSNCF. Pourquoi est-ce le pire ? Parcequ'elle est le service le plus centralisteet le plus jacobin (sont but est deramener tout le monde à Paris), parcequ'elle est l'un ceux qui négligent leplus leur rôle de service public (larentabilité économique est pour elleprépondérante), et parce qu'elle est

l'un des services publics sur lesquelsles pouvoirs publics locaux ont lemoins d'influence. La théorie dedépart voulait que lorsque nousaurions réussi à faire plier la SNCF, lesautres services suivraient facilement.Après quelques années de lutte, ils'avère que nous sommes plutôt surune logique inverse : les actions desdémos dans les gares et l'attituderépressive de la SNCF ont contribué àfaire comprendre aux autres servicespublics la nécessité de prendre desmesures en faveur de la languebasque, et il semble que la compagnieferroviaire serait la dernière àaccepter cela. La Poste illustreparfaitement cette logique : après desannées de refus, une seule action auprintemps 2005 a suffit pour que lenouveau directeur prenne l'initiative decréer des commissions de travail avecles démos, l'office publique et lesemployés pour réfléchir sur les mesuresenvisageables pour offrir un service enlangue basque. Tant mieux pourl'euskara, tant pis pour les démos quidoivent donc continuer leur lutte.

RECONNAISSANCE DE LA LÉGIMITÉ

Après cinq ans passés à agir dans lesgares, quelques victoires ont tout demême été comptabilisées : lareconnaissance de la légitimité de la

“Gauden gu eta jo aitzina!”

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FONDATION MANU ROBLES-ARANGIZA l d a !

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revendication par le ConseilRégional et la prise depremières mesures dans lesgares qu'il gère (toponymie desgares et des plaquettes horairesbilingues), un soutien populairetrès important, et surtout lacréation de l'office publiqueEuskara et sa politiquelinguistique en faveur dudéveloppement de la languebasque dans la vie sociale.Désormais les élus locaux ne secontentent plus d'un vote"symbolique" comme en 1997,mais agissent de manièreconcrète. Plus important queles élus locaux, c'est aussi l'Etatfrançais lui-même qui portedésormais, au travers du GIP,les revendications des démos.N'oublions pas les déclarationsdu préfet en décembre dernier :"Il serait inadmissible qu'unservice public tel que la SNCFreste en dehors de la politiquelinguistique prônée par l'officepublic.". Ce changement depolitique - auquel les démosont fortement contribué - porteses fruits, et nous devrionsbientôt voir quelques mesuressymboliques (sûrement autourde la toponymie) apparaître à lagare de Bayonne.

CUEILLIR TOUS LES FRUITS

Actuellement, la phase 1 de lalutte des démos est doncterminée. Il s'agissait de fairereconnaître la légitimité de laprésence de l'euskara. Nousavons passé cinq ans à secouerle baobab qu'est la SNCF. Nousavons réussi à nous faire aiderpar la population (plus de 700personnes ont participé à desactions démos en 2005) et parles pouvoirs publics : le conseilrégional, les élus locaux, etmême l'état. Les premiers fruitsvont tomber. Reste maintenantla phase 2, cueillir tous les fruitsde l'arbre, à savoir :

La mise en place d'une signalé-tique bilingue basque-français danstoutes les gares du Pays Basque,

L'émission en bilingue des mes-sages haut-parleurs de ces gares,

La mise en route d'un plan dedéveloppement de l'usage oral de lalangue basque dans leurs guichets,

La mise en place de guichets

automatiques bilingues,Le développement du bilin-

guisme dans les plaquetteshoraires des trains régionaux.

A l'aube de ce changement dephase, tout est à recommencer.Fidèle à notre éthique, nous nepouvons nous permettred'entrer dans la confrontationsans avoir épuisé toutes lessources possibles de dialogue.C'est pourquoi les démos n'ontpas fait la une de la presse cesderniers mois.

DEUX PISTES EXPLORÉES

Malheureusement, il sembleraitque la SNCF refuse d'aller plusloin que le symbolique si elle n'yest pas contrainte. Commentarriver à cela ? Deux pistes sontexplorées en ce moment : d'unepart renforcer le mouvementsocial autour de cetterevendication pour pousser lespouvoirs publics à aller encoreplus loin qu'ils ne le fontactuellement, et d'autres partrendre les actions directes desdémos "inoccultables" pour laSNCF. Ces deux pistes entrainentle passage à un nouveau palieren termes de fréquence desactions, de nombre departicipants et de durcissementdu rapport de force.Le point fort des démos atoujours été le soutienpopulaire. Dans le bras de ferqui s'annonce, la question-clérésidera dans la capacité dumouvement à convertir unepartie de ce soutien enimplication directe. Uneréflexion est en cours sur unnouveau mode d'organisationqui devrait faciliter laparticipation de chacun enoffrant de nouveaux espaces decontribution dans lesquelschacun pourrait apporter cequ'il est prêt à donner, que cesoit du temps pour préparer dumatériel, de la réflexion, desidées, une participation à desactions symboliques ou à desactions illégales et risquées. Si le dialogue n'aboutit pas, ladeuxième phase de la luttenécessitera que les démossachent optimiser toutes lesressources dont ils disposent oudont ils pourraient disposer.

Milesker antikomunistei!

Duela bizpahiru aste, filma bat ikusi dut zineman:"J'ai vu tuer Ben Barka".

Ben Barkak, Marokoko independentziaren aldeborrokatu ondoan, Hassan II erregearen kontrakoezkerreko oposizioaren buruzagi nagusia bihurtueta bere herritik alde egin behar izan zuen.Deskolonizazio mugimenduan, lehen mailakopertsonaia zen. Haren deskripzioa egitean, horizioen kazetari batek : "Heren munduko mugimenduiraultzaileak ezkerrerat bultzatu dutenetakoa da.Indigenen eta kolonializatzaileen arteko gatazkaerligio borroka batetarat mugatu nahi zutenenei ezdiete utzi hori lortzen. Borroka horren izaera sozialaagerian utzi dute, langileen eta nagusien artekomundu mailako borrokarenean kokatuz."

1965ean, frantses polizia batzuek Paris erdianbahitu zuten, egun argiz, eta CIAk kontseilatzenzituen zerbitzu sekretu marokiarren eskuetan utzi.Ben Barka ez da geroztik sekulan berriz agertu, eztabere gorputza ere.

Ez zen lehen aldia bururatzen zitzaidala hainbathamarkadatan lehengo eta gaurko kolonizatzaileenkontrako borrokak ezkerreko erakunde batzuekeraman izan dituztela. Haien helburuak ene egitenditut, barrikadaren alde berean bezala senditzennaiz, nolazpait erraiteko.

Gaurregun, zapalkuntza ez da ttipitu. Betikoeksegitzen dute mundu osoa haien interesetanmanatzen, injustizia ikaragarria iraunaraziz.

Bainan zapalduen lehen lerroetan, ez dira gehiagoezkerreko mugimenduak hainbeste ageri. Herrianitzetan, islamistek hartu diete lekukoa. Injustiziakberdin segitzen du, eta arrazoin dute borrokatzea.Bainan beldur emaiten didate eta haien helburuak ezditut gehiago ene egiten. Yankiak eta sionistak etsaigisa kontsideratzen ditut, bainan islamistak ez ditutlagunak.

Nola iritsi gira horretarat? Adibide batzukadierazgarriak iduritzen zauzkit.

Iraken, 1958an, Kassem izeneko ezkerreko generalbatek (eta bai!) hango erregea bota zuen, etaerrepublika ezarri. Haren lehen ekintzetako batpetrolio enpresak nazionalizatzea izan zen. CIAkezin zuen hori onartu, eta Baas alderdia armatu etalagundu zuen estatu kolpea emaiteko. 1963an lortuzuten, eta milaka ezkertiar garbitu. Gero ikusi da zeregin duten, Sadam Husseinen gidaritzapean!Azkenean Yankiek Irak inbaditu arte...

Palestinan ere, OLP eta Fatah-ren kontra 30 urtezborrokatu ondoan, palestinarren oinarrizkoeskubideak zapalduz, hor dute orain erresistentziaberria!

Bainan antikomunistak pozik ditaizke : banderagorriak jainkoari utzi dako lekua.

Kalakari

“Ezin onartuzkoa litzateke, SNCF-a bezalako

zerbitzu publiko batEuskararen Erakunde

Publikoarenhizkuntza politikatik at

egoitea!” (Prefeta)

Page 7: Attentat d'ETA le dernier

MANU ROBLES-ARANGIZ FUNDAZIOA A l d a !

7Enbata, 23 février 2006

Le monde actuel a un fonctionnementtype dans la plupart des domaines. Toutne devient qu'"un". Cet "un" loin d'être

unique se veut universel. Tout ne devientqu'homogénéité. Si les pouvoirscommunistes furent jadis dénoncés pour lefait de ne pas considérer l'homme dans sonindividualité, dans son unicité, avec unecrainte que cet idéal de mise en communn'avale l'individu ; c'est aujourd'hui, auparoxysme de l'individualisme, qu'unfonctionnement commun efface touteunicité, et étouffe toute divergence de la voiecommune, permettant ainsi un règnesuprême de l'homogénéité.

VOIE UNIQUE COMMUNE

L'individu finit par disparaître en tant qu'êtreunique pour apparaître comme élémentalimentant la voie unique commune source del'homogénéisation universelle. Cet individun'existe que par ses actions les plus élémentairesde la vie de tous les jours qui l'amènent àalimenter cet unique système commun.

D'autre part, le temps, entré dans latourmente du système, est sacralisé…touteperte de temps est associée à une perte demoyens de consommation. Toutes actionset sensations doivent alors avoir desrépercussions immédiates pour êtresatisfaisantes. En accord avec cet esprit, laconsommation prône un plaisir immédiat.

SYSTÈME HOMOGÉNÉISATEUR

Eduqué dans cette consommationprocuratrice de plaisir, toute action a pourbut de retrouver ce plaisir immédiat,retrouver le bonheur obtenu à la premièrefois. Seulement, on constate que laconsommation du moment est insuffisante,on doit consommer davantage pour obtenirle même plaisir.

Ce conditionnement à la consommation afait de nous des soldats de ce systèmehomogénéisateur.

Afin d'entretenir ce conditionnement, lesconcepts sont délibérément confondus enassociant tout concept positif au système deconsommation. Par exemple, le libre marchéest confondu avec les concepts dedémocratie et/ou de liberté. Les pays dits"démocratiques" sont les pays où lescitoyens ont accès à la consommationmassive (et sont sujet à ce conditionnement).

CONSOMMACTEUR

Notre consommation est l'arme suprêmedes chefs d'orchestre du libre marché.

Il n'existe pas d'arme miracle pour changerce fonctionnement d'homogénéisation detout et de tous, seulement il existe despratiques qui permettent, en respectantl'hétérogénéité du monde et de la nature, dene pas alimenter ce système. Leconsommacteur incarne alors le rôle d'uninsoumis qui tend à déserter l'armée del'homogénéisation.

par Loretxu Bergouignan

Nous, consom-adicts :soldats du libéralisme

“Ez da mirakuluzko armarikdena eta denen homogeneizatze

prozesuaren aldatzeko.Hala ere badira,

prozesua elikatzen ez dutenjokaera batzu, jendartearen

eta naturaren aniztasunaerrespetatzen dutenak!”

“Afin d'entretenir ce conditionnement,

les concepts sont délibérément confondus

en associant tout concept positif

au système de consommation.”

“C'est aujourd'hui, au paroxysme

de l'individualisme, qu'un fonctionnement commun

efface toute unicité.”

Page 8: Attentat d'ETA le dernier

8 Enbata, 23 février 2006

A l d a !

www.radiokultura.com

Alda!Manu Robles-Arangiz Institutua Fundazioa

20, Cordeliers karrika, 64100 – Baiona Tel. + fax : +33 (0)5 59 59 33 23 E-Mail: [email protected]

www.mrafundazioa.orgZuzendaria: Fernando Iraeta

Ipar Euskal Herriko arduraduna: Txetx Etcheverry

Alda!-ren koordinatzailea: Xabier Harlouchet

Sessions de formationau local de la Fondation :20, rue des Cordeliers,dans le Petit Bayonne

Lundi 27 février à 19H00 à 21h00 :

Cycle de formation théorique : Les iden-tités politiques. L'appropriation d'un systè-me de valeurs se fait par identification (etopposition) en fonction de la place occupéepar chacun dans des rapports sociaux pré-existants. La position sociale, objective, estun facteur déterminant de l'identificationpolitique, subjective. Comment l'oppositionsalariat-patronat engendre-t-elle l'oppositiongauche-droite ? Comment les identités poli-tiques se construisent-elles au travers des grandsévénements politiques avec Pierre Ruscassie.

Samedi 18 mars (10H00 - 20H00) &Dimanche 19 mars (10H00 - 18H00) :Week-end de formation à l'économie.

Au programme :

Evolution du capitalisme.Formes actuelles du capitalisme (indus-

triel, financier…).Capitalisme et mondialisation.Quel type de développement, de crois-

sance, les alternatives au productivismePlein emploi, augmentation du pouvoir

d'achat et relance par la demande face auxproblèmes posés par la croissance actuelle.

Et si le tiers-monde adoptait notremode de vie ?

La réduction du temps de travail : salogique profonde, en quoi est-elle unenécessité historique et politique.

Décroissance ou un autre type de croissance ?Les alternatives possibles.

Avec Jean-Marie Harribey :

Maître de Conférences en sciences écono-miques à l'Université Montesquieu-Bor-deaux IV, Centre d'Economie du Dévelop-pement.Docteur habilité à diriger des recherchesen sciences économiques.Membre du conseil scientifique d'ATTAC.

Nombre de places très limité, inscriptionindispensable, s'inscrire le plus tôt possible.

L'association Errobi Promotions présente le nouveau projet decommunication radio sur internet et bilingue :

WWW.RADIOKULTURA.COM

Un outil interactif pour améliorer la connaissance du Pays Basque, de sonhistoire, son patrimoine, sa culture, sa langue et sa vie sociale.

Euskal eta frantses hizkuntzen munduen arteko loturak sortzea ezinbestekoa da.Oraindik gainditu ez dugun banaketa bat ageri da bi unibertsoen artean etafrantses ingurumenak gutti daki euskal kulturari buruz. Bi mundu hauek lotukolituzken gune mixtoak sortu behar dira.

Gazteak interesatzen dituen alorrak indartu behar diraGazteria da gure geroa eta ipar Euskal Herriko hizkuntza normalkuntza hortarikpasatzen da. Garrantzitsua da etorkizunezko euskara modernoaren irudia ematenduten proiektu erakargarriak sortzea.

Proiektuek Euskal Herri barnekaldetik ere etorri behar duteEuskara eta euskal kulturari dagozkion proiektu erakargarri eta modernoakbarnekaldetik etorri behar dira. Radiokulturaren egoitza Hazparnen kokatua da.

NTICetan sartzea euskararentzat estrategia daGazteek ez dutela irakurtzeko ohiturarik kondutanharturik, irratia oinarrizko elementua da prozesu hontan.Internet bidez irratia entzuten duten pertsonen kopuruaemendatuz doa egunez egun.

RADIOKULTURA, 4 HITZEZ…

Irrati proiektuak bi publiko hunkitu nahi ditu:a) Musika entzun nahi duen pertsona (MUSIKA LAGUN)b) Erreportai edo emankizun tematiko batzu xekatzen dituen pertsona

(ZURE IRRATIA ASMATU)

MUSIKA LAGUN: Euskarazko musika (estilo guziakbarne) duen programazioa da. Euskal musika etakantuaren aberastasuna deskubriaraztea duhelburutzat. Entzuleak, azken 20 kantuenxehetasunak ikusten ahal ditu pantailan.

ZURE IRRATIA ASMATU: Huntan, entzuleakinteresgarrien iduritzen zaizkion emankizunakentzuten ahal ditu. Gai desberdinetako erreportaiak,hilabetero arraberritzen dira eta frantsesez edo euskaraz proposatuak dira.

NOLA IBILTZEN DA ?

AZKEN HITZA

Radiokultura martxan ezartzeko, inbestizamendugastu haundiak izan dira : 63 000 €. EuropakoLEADER+ programak %60eko laguntza ekarri du.

Aldiz, funtzionamenduko gastuak estaltzeko egoerakeskagarria da, partaide desberdineri proiektuaaurkeztu ondoren, baiezko erantzunik gabe segitzenbait du elkarteak.

Hala ere,proiektuarekinsegitzea erabaki da. Hortarako, lagundutakolanpostuak sortu dira, epe mugatuetan direlajakinez. Elkartearen etorkizuna segurtatzen ezduen egoera da hau.

Komunikabide proiektu hunen segurtatzeko,podere publikoen berehalako laguntzabaitezpadakoa da.

Page 9: Attentat d'ETA le dernier

9Enbata, 23 février 2006

à reculons

snaaa

x

en

pour la paix signé par plusieurs femmesdirigeantes socialistes, PNV, EB, EA,EHAK, Batasuna et qui sera rendu pu-blic le 8 mars, journée internationale dela femme. On n’en connaît pour l’instantque le projet, il insiste sur le souci depluralisme et de démocratie qui doit ga-rantir la démarche en faveur de la paixet de la résolution des conflits histo-riques. Mais c’est le large spectre poli-tique couvert par ses signataires quiconstitue une nouveauté.José Luis Rodriguez Zapatero entamele 20 février une consultation de chacundes partis politiques pour les informersur la situation en Pays Basque et ré-pond par avance aux attaques du PP,en disant qu’ETA n’a pas tué depuis qu’ilest arrivé au pouvoir. Le parti d’Aznar necesse de déverser tout son fiel contre lechef de gouvernement, l’absence de Za-patero au congrès international des vic-times du terrorisme qui vient de se tenirà Valence étant «un message adresséà ETA». L’UPN-PP Miguel Sanz, prési-dent de l’exécutif navarrais, n’a de ces-se lui aussi de rejeter toute négociation:il craint qu’elle porte sur le statut de saprovince lorsque seront abordées lesquestions de territorialité.Une déclaration commune est en coursd’élaboration entre les syndicats LAB,CCOO et UGT pour soutenir la dé-marche de négociation et définir un nou-veau cadre politico-juridique. Là encore,la grande nouveauté vient du fait quel’un des signataires est proche de Bata-suna, le second des communistes et le

troisième du PSOE. On prête aux mi-lieux patronaux basques une démarchedu même type, ainsi qu’à MonseigneurRicardo Blasquez, président de laConférence épiscopale, instance pour-tant réputée aux mains du PP.

Ni vainqueur ni vaincuLe 17 février, à l’initiative d’Aralar, le par-lement autonome a voté une motion quidemande à l’exécutif basque de tra-

vailler à une «solution dialoguée de lasituation de conflit et de violence denotre pays» et d’être «un agent actif dela réconciliation qui nous permette deposer les bases d’une paix sans vain-queur ni vaincu». Le texte voté par lePNV et Ezker Batua (EA s’est abstenuet les députés d’EHAK étaient tous ab-sents) a été adopté grâce à l’abstentiondes députés socialistes, là aussi unepetite nouveauté révélatrice d’un chan-gement de climat politique. Ce vote répondait à une motion propo-sée par le PP qui réclamait «la défaiteinconditionnelle de la bande terroristeETA». Durant le débat, l’intervention deJoseba Egibar, porte-parole du PNV auparlement a retenu l’attention de l’hémi-cycle lorsqu’à la tribune, il a rappelé uneanecdote. Un jour, José Maria Aznar luidemanda ce qu’était ETA. JosebaEgibar lui répondit: «Une organisationpolitique qui utilise les techniques mo-dernes de lutte des minorités contre lesmajorités, ce sont les techniques terro-ristes».L’heure est encore aux rapprochementslorsqu’on voit le PNV se joindre officiel-lement à une manifestation le 18 févrierpour protester contre le procès fleuve18/98 auxquels sont soumis depuis desmois des dizaines de membres de Bata-suna à l’Audiencia nacional.Un communiqué d’ETA rendu public le19 février est venu clore une semainede folles rumeurs médiatiques qui s’étaitouverte sur la déclaration de Zapateroannonçant que sa «feuille de route»

était prête, dès qu’ETA annoncerait unetrêve définitive. Pas de trêve pour l’ins-tant et rappel de la question de fond: ledroit pour les citoyens d’Euskal Herria àpouvoir décider de leur avenir.(1) Le lecteur appréciera la terminologie socialiste:les «nationalistes» désignent les Basques et les«non nationalistes» ne peuvent être que les Espa-gnols...(2) Politicien français (1884-1970), ministre radical-socialiste sous la IIIème République puis présidentdu Conseil en 1949.

Patxi Lopez, secrétaire général du PSOE-Euskadi indique les limites de la négociation

L A déflagration a causé de grosdégâts et a été entendue jus-

qu’à Ainhoa. Une fourgonnette vo-lée en Aveyron et contenant environ40 kilos de chloratite a explosé surle parking arrière d’un complexecommercial de Dantxaria. La disco-thèque «La Nuba» a été détruite,les commerces ont été soufflés. LeLandibar Center était une propriétéde la famille Martikorena, dont lepère vient de décéder le 2 février. Ilfait partie de l’important ensemblede ventas réparties entre Ibardin etArnegi. Les clients sont en majoritédes citoyens français, ainsi que lesemployés. On s’attend au chômagetechnique de plusieurs dizaines de

personnes.Dans la nuit du 16 février, une autrebombe a explosé en Biskaye, faceà une entreprise de construction dela zone de Trapaga, dans la ban-lieue de Bilbao. Les dégâts sontimportants. Là aussi, un correspon-dant anonyme avait prévenu partéléphone de l’imminence de l’at-tentat.Le 18 février, ETA publiait un com-muniqué revendiquant une séried’actions violentes. Concernant lesrumeurs de paix imminente reprisespar les médias, l’organisation répé-tait à son tour qu’il était temps defaire des pas en avant, mais n’an-nonçait pour sa part aucune trêve.

Poursuitedes attentats

Attentat d’ETA, mercredi 15 février contre la «venta» de Dantxarinea

Pour l’arrêt du procès 18/98

I LS étaient environ 30 à 40.000personnes à protester dans la

rue de Bilbao samedi 18 févriercontre le procès 18/98, fait à 59abertzale, actuellement en pannepour irrégularités et non transmis-sion des pièces à la défense. Aucoude à coude, c’était partiquement

l’union sacré du camp basque avecla présence de l’ancien leader PNV,Xavier Arzallus, Eguibar, Otegi, desreprésentants d’EA, AB, Aralar etdes syndicats ELB, LAB et ELA. Lemeeting de cloture était animé parles journalistes vedettes de TV,Maialen Iriarte et Julia Ibara.

Bilbao samedi 18 février. Toutes les tendances abertzale sont là

Page 10: Attentat d'ETA le dernier

Enbata, 23 février 200610

oROTARIK

Service public régional

V ENDREDI 17 février, à l’in-vitation du syndicat basqueLAB, le leader du secteur

marit ime du STC (Syndicat destravailleurs corses) Alain Mosconi aexposé à Bayonne, lors d’une confé-rence-débat, la sortie de la criseaïgue d’octobre dernier provoquéepar la privatisation de la SMCM(Transports maritimes Corse-Fran-ce). Alain Mosconi et son syndicats’étaient particulièrement singulari-sés par la prise du paquebot «PascalPaoli» et son arraisonnement enhaute mer par les hélicoptéres de lagendarmerie. Cette crise sociale quiavait bloquée un mois l’économie dela Corse et de Marseille s’est soldéepar la privatisation de la SNCM, mê-me si l’Etat conserve 25% du capitalet que les salariés peuvent devenir

actionnaires. Rappelons que le STCa été crée en 1984. Il est aujourd’huile premier syndicat de l’Île aux élec-tions prud’homales.Alain Mosconi défend le principe duservice public, en préférant qu’il soitrégional plutôt qu’étatique. Il a soute-nu cette option en demandant que lacollectivité territoriale corse pilote letransport maritime comme il le faitdéjà pour le transport aérien. Il sug-gère la possibilité d’y associer lesinstitutions voisines et autonomes deCatalogne et de Sardaigne. Cela se-rait conforme à l’insertion de la Corsedans la dynamique européenne et laferait moins dépendre de l’Etat fran-çais. Il appelle à «la maîtrise de sec-teurs stratégiques, dans une îlesous-développée, et plus particuliè-rement du secteur maritime».

Querelles de famille

CE n’est pas nouveau, mais lesquerelles intestines au Parti so-cialiste des Pyrénées-Atlan-

tiques ont ressurgi la semaine dernièreà l’occasion de la composition du secré-tariat fédéral. Les courants fabiusien,emmanuéliste et Nouveau parti socialis-te occupent toutes les places de respon-sabilité d’où ont été exclus les tenantsde la motion Hollande pourtant majoritai-re en France... et en Iparralde. C’est ain-si que par un communiqué, lesconseillers régionaux Sylvianne Alaux etFrançois Maitia, la conseillère généraleMonique Larran-Lange, le maire d’Hen-daye Kotte Ecenaro, Philippe Casenave,André Labéguerie et Pierre Lalanne ontregretté «que la synthèse nationale dé-cidée au Congrès du Mans du Parti so-

cialiste, n’ait pas trouvé sa traductiondans le département des Pyrénées-At-lantiques». Cette protestation se plaquesur la permanente opposition Béarn-Pays Basque car le secrétariat fédéral ade plus supprimé le secrétariat fédéralPays Basque au profit d’une antennebayonnaise.Cette dimension territoriale est cepen-dant niée par l’un des protestataires, leconseiller municipal biarrot André Labé-guerie, qui il est vrai affiche souvent despositions anti-basques au sein de sonassemblée municipale: «Nous avonsdépassé nos différences sur la questionbasque. Nous devons travailler nos pro-positions pour cette partie du départe-ment sur la question du logement, desdéchets...». Et de l’euskara?

Prisons françaises et langues régionales

L ORS de sa visite en France,le Bureau européen deslangues moins répandues a

saisi le Commissaire aux droits del’homme Alvaro Gil-Robles dont lerapport accablant sur l’état des pri-sons en France a été l’un des actespolitiques importants de la semainepassée. Elle l’a saisi des discrimina-tions à l ’égard des locuteurs delangues régionales en France et durefus persistant de l’Etat français designer ou ratifier les conventions inter-nationales garantissant les droitslinguistiques des différentes commu-nautés nationales minoritaires. Curieusement, il n’a guère été relevéque dès le premier paragraphe, lerapport du Commissaire aux droits del’homme, commence par souligner

que l’Etat français n’avait toujours passigné la Convention cadre européen-ne sur les minorités nationales, ni rati-fié la Charte européenne des languesrégionales ou minoritaires. Estimantcette situation «regrettable», le Com-missaire aux droits de l’homme n’a pu«qu’inviter la France à réfléchir à laratification prochaine de ces instru-ments». Sans être entendu, il est vrai. Le Bureau européen des languesmoins répandues demande au gou-vernement de mettre fin à cesdiscriminations inacceptables et dan-gereuses et de reconnaître officielle-ment aux locuteurs des languesrégionales ou minoritaires la mêmedignité et donc le même droit à l’exis-tence de leurs langues dans la vie pri-vée comme dans la vie publique.

■ Nos lecteurs se souviennent del’interview accordée à Enbata n°1861du 13 janvier 2005 par Marcel Pa-quet, Docteur en philosophie et au-teur de nombreux ouvrages sur l’art

contemporain, sur la place des mino-rités dans l’Europe. Marcel Paquet àrepris ses cours de philosophie à laMaison des associations de Biarritz.Renseignements tél: 05 59 74 10 70.

I L est abondamment question cestemps-ci du futur aménagement à

Bayonne de «l’îlot de la Monnaie». Ils’agit de démolir l’immeuble de laCaisse d’Epargne de la rue des Gou-verneurs pour le remplacer par unimposant ensemble immobilier. Ons’écrie déjà sur l’absence d’esthétis-me du projet.Se souvient-on seulement de laconstruction en 1975 de la «Verrue»que d’aucuns semblent déjà regret-ter? Enbata de l’époque était l’un des

rares à la dénoncer. Son numéro du20 mars 1975 titré: «Caisse d’Epar-gne de Bayonne: où vont nossous?», avec une photo en couvertu-re. Et , sur un ton humor is t ique,l’article intérieur précisait: «On ap-préciera, sur notre photo de couver-ture, le souci évident de la Caissed’une insertion harmonieuse dans leVieux Bayonne» (…) Trente ans plustard, le citoyen appréciera-t-i l le«souci» d’une insertion harmonieusede la nouvelle architecture?

Nouvelle agression architecturale

Couverture d’Enbata n°343 du 20 mars 1975.La construction moderne de la Caisse d’épargne vient de remplacer l’ancien Hôtel des

Gouverneurs de la place militaire de Bayonne

Alain Mosconi invité de LAB lors de son intervention à Bayonne

Page 11: Attentat d'ETA le dernier

11Enbata, 23 février 2006

■ Arrestations, prisons, tortures.Le couple arrêté le 13 à Montluçona été transféré le 15 à Paris pourmise en examen. Gotzon Alkalde (etnon Rekalde) et Luis Etxebarria vi-vaient dans un appartement duchef-lieu de l’Allier, avec leur enfantâgé d’un an. Ce dernier a été prisen charge le lendemain de l’arresta-tion par des parents venus de Bis-kaye.Dans les prisons françaises, on esttoujours en présence d’une agita-tion de la part des preso basques.Pour d i fférentes ra isons, v ingtd’entre eux sont au mitard. A Dra-guignan, Marixol Iparaguirre, MikelAlbisu Antxa et Urtzi Murueta sonten grève de la faim, les deux pre-miers depuis le 4, Urtai depuis le11, pour réclamer leur regroupe-ment.Par ailleurs, des rassemblementsont eu lieu un peu partout le 13 fé-vrier, dont un à Bayonne, pour le25ème anniversaire de la mort sous latorture de Joxe Arregi, et pour rap-peler que cette pratique n’a pas dis-paru en Espagne.

■ Le vent du boulet. On craignaitpour «Lof». Le porte-parole d’Aska-tasuna, Jean-François Lefort, libéréde prison en décembre, était denouveau convoqué à Paris par la ju-ge Marie-Antoinette Houyvet pourune confrontat ion. La détent ion

d’une année de Lof était due à l’ac-cusation de Robert Arricau, soutiréeen garde à vue, selon laquelle Loflui aurait présenté les présumésleaders d’ETA Antza et Anboto. Le15 février, plusieurs dizaines desympathisants s’étaient réunis de-vant la mairie de Bayonne pour sou-tenir Lof avant son départ à Paris.La confrontation du 17 a duré plu-sieurs heures. Robert Arricau n’apas maintenu ses premières décla-

rations. Dans la soirée, Lof est sortilibre.

■ Ongi Jin. Peio Serbielle a reçuun Ongi Etorri festif à son retour enSoule. Une petite foule s’était ras-semblée le samedi 11 février à 15heures sur la place de Mauléon

pour accueillir le chanteur récem-ment libéré, chants, danses, prisesde parole se sont succédés. Lapresse était au rendez-vous.

■ Encore des cahots au 18/98. Leprocès 18/98 de la présumée «tra-me d’ETA» à l ’encontre de 56Basques a repris le 13 février de-vant l’Audiencia nacional siégeant àla Sala du Campo de Madrid. L’ac-cusé appelé à la barre était XabierAlegria: cet ancien responsable duquotidien Egin est poursuivi dans ledossier Orain SA et Ekin. Il risque51 ans de prison.Cette première audience, venantaprès une suspension de 15 jours, asurtout été marquée par des inci-dents extra-judiciaires. Le prévenuMikel Egibar, victime de fièvre (40degrés reconnus par un médecin), asollicité une dispense. Par ailleurs,l’avocate Arantxa Zulueta était ab-sente pour cause de maladie. Puisle prévenu Iñigo Elkoro a fait savoirqu’il était opéré à Donostia. Pour leTribunal, la règle est que tous doi-vent être présents au procès, debout en bout. Après des heures dedélibéré, les magistrats ont décidéde disjoindre le cas Elkoro (fils) etd’attendre la semaine suivante pourle retour d’Egibar.

■ Extradé temporairement. Le pri-sonnier politique basque Urtzi Mu-rueta, qui avait été emmené lundimatin de la prison de Draguignansans que sa famille ni ses avocatsne soient avertis, a été emmené àMadrid pour une extradition tempo-raire, et a comparu devant un jugequi a ordonné son incarcération àSoto del Real.

pRESO

TransfrontalierDANS le quotidien gipuzkoan Diario

Vasco du 15 février, Didier Boro-tra, sénateur-maire de Biarritz et égale-ment président de l’aéroport de Parme,relançait son invitation au gouvernementbasque pour qu’il participe à la gestionde l’aéroport d’Iparralde en y apportantla proposition d’une ligne férroviaire —toutes les demi-heures— entre Bayonneet Donosti. Alors que la Députation duGipuzkoa pousse à la reprise partielle del’allongement de 300 mètres de la pistede l’aéroport de Hondarrabia, la ministrebasque des Transports, Nuria Lopez deGereñu lui a répondu que «la collabora-tion transfrontalière passe par le renfor-cement des deux aéroports»... «Nous nerenoncerons jamais à renforcer la com-pétitivité des installations de l’aéroportdu Gipuzkoa». Beau sujet de réflexionpour les travaux de Pays Basque 2020.

La Communauté autonome augmenteson budget de politique linguistique

L E Secrétariat de la politique lin-guistique, qui dépend du ministè-

re de la Culture du gouvernementbasque, verra sa dotation budgétaireaugmenter de 23,45% et atteindre ain-si les 45 millions d’euros. Si l’on yajoute les 15 millions accordés à HA-BE, la fédération publique d’enseigne-ment aux adultes, le budget allouépour la langue basque dépasse les 60millions d’euros. Sur ce volet linguis-tique, les partis membres du gouver-nement, PNV, EA et IU/EB, ainsi quele PSOE et Aralar se sont félicités decette augmentation. Le PP ne l’a passoutenue estimant qu’il allait trop loin,

de même que EHAK pour des raisonsexactement inverses.En 2006, priorité sera donnée à lapromotion de l’euskara dans la vie so-ciale. Car si la connaissance de lalangue basque dans la Communautéautonome a globalement augmenté, iln’en va pas de même pour son utilisa-tion. La ministre de la Culture, MirenAzkarate, a fixé 33 axes de travaildont l’intégration de l’euskara dans lemonde du travail, dans les nouvellestechnologies, dans l’administration,dans les médias, la présence publiquede la langue, la défense des droits lin-guistiques des bascophones, etc.

Nuria Lopez de Gereñu

Jean-François Lefort, «Lof»

Pays Basque 2008 = 280.000 habitants

L E nouveau système de re-censement en continue de lapopulation mis en place par

l’INSEE laisse déjà apparaître un ac-croissement spectaculaire de la popu-lation de nos trois provinces basques.On procède désormais par recense-ment partiel par cinquième, des com-munes, mais il faudra attendre 2008(le dernier recensement général re-monte à 1999) pour connaître très of-ficiellement la population. Le flux derésidants venus de l’extérieur, quel’on constate depuis deux décennies,s’accélère. C’est la côte qui en reçoitle plus, mais certaines cités de la zo-ne intermédiaire voient égalementleur population s’élargir. Quelquesexemples: Lahonce passe de 1.885habitants en 1.999, à 1.973, Urcuit de1.793 à 1.996, Bardos de 1.271 à1.421, Mouguere de 3.757 à 4.280,Villefranque de 1.768 à 2.039, Bas-sussary de 1.817 à 2.316, Ahetze de

103 à 118, Jaxou de 810 à 906, Bi-dache de 1.067 à 1.170, LabastideClarence de 844 à 955…En revanche la population du PaysBasque intérieur reste quasi stagnan-te avec quelques légers reculs. Seulsles bourgs progressent tel St JeanPied de Port de 1.416 à 1.511.Tout porte à croire qu’Iparralde comp-tera en 2008 280.000 habitants.On imagine dès lors ce que cela re-présentera en termes de pressionfoncière, de logement, de créationd’emploi et d’équipements publics. Il ya belle lurette que l’on ne construitplus pour loger les fils du village maisbien pour accueillir les nouveaux arri-vants. Cette poussée démographiqueest exclusivement nourrie que en fluxmigratoire étant donné que le soldenaturel (naissance/décès) est négatif.Voilà une donnée fondamentale a pla-cer au cœur de la réflexion PaysBasque 2020.

Peio Serbielle, retrouve la liberté

Page 12: Attentat d'ETA le dernier

C’EST une question qui est souvent po-sée dans les conversations privées.Mais que veut-on dire par «viable»?

S’agirait-il de «se suffire»? Cette notion est tota-lement dépassée, en supposant qu’elle ait jamaisfonctionné. Par exemple, nous avons toujours im-porté les bananes que nous consommons, etnous continuerons certainement de le faire quelque soit notre statut politique. Et le reste à l’ave-nant.De plus nous sommes dans l’Union européenne,i l n’est pas question de la quitter. Le PaysBasque est une zone de passage intense entre leNord de l’Europe d’une part, la péninsule ibériqueet le Maroc de l’autre. Notre façade maritime estouverte sur l’Europe du nord-ouest. De ce faitl’Union européenne a besoin de nous pour sescommunications, et nous avons besoin d’ellepour nos échanges. C’est ainsi qu’il faut raison-ner ici, avec ou sans l’indépendance, commedans les autres régions et petites nations d’Euro-pe, sans oublier la mondialisation qui, est déjà unfait acquis.Pour ce qui est de la taille démographique, surles 25 Etats membres de l’Union européenne, sixsont moins peuplés que le Pays Basque: Chypre,l’Estonie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte et laSlovénie. Cinq autres ne sont pas beaucoup pluspeuplés (moins du double de notre population): le

Danemark, la Finlande, l’Irlande, la Lituanie et laSlovaquie. Ensemble ces onze Etats ont une po-pulation moyenne inférieure à 3 millions d’habi-tants par Etat, soit environ la population totale duPays Basque dans ses trois régions officielles.L’important est d’avoir une activité suffisante etun équilibre des échanges extérieurs, pour don-ner du travail et un bon niveau de vie aux habi-

tants. Sur ces points le Pays Basque se situe entête des régions de l’Etat espagnol, avec un ni-veau comparable à celui des régions euro-péennes les plus développées. C’est unensemble dynamique, avec une industrie puis-sante et diversifiée dans les quatre territoires duSud, deux universités publiques, deux universitésprivées, une agriculture de qualité, surtout en

Alava, en Navarre et au Pays Basque Nord, untourisme de renom avec des stations internatio-nalement connues comme Biarritz et Saint Sé-bastien, un équipement médico-sanitaire depointe au Labourd, un ensemble bancaire tout àfait remarquable, cinq aéroports...L’indépendance ne modifierait pas le flux desmarchandises et de l’argent, car l’espace écono-mique opérationnel n’est plus celui de l’Etat, maiscelui de l’Union européenne, quand ce n’est pasle monde entier. La frontière perd sa fonction debarrière dans les échanges. Cependant un Etatbasque serait à même de soutenir ces échanges,comme le font les autres de leur côté. Il pourraitaussi, avec l’avantage de la proximité, animerune programmation économique, avec plus depouvoirs et de moyens qu’un gouvernement ré-gional. En fait le Pays Basque compte deux gou-vernements régionaux qui mènent des politiquesdifférentes, voire opposées. Ils sont même trois sil’on considère comme tel le Conseil d’Aquitaine,bien que son budget soit dix fois plus faible quecelui de la Communauté autonome d’Euskadi.Une réelle coordination serait naturellement as-surée par le gouvernement d’une Républiquebasque groupant les sept territoires historiques.Il paraît que le Pays Basque est trop petit. Pour-quoi donc le diviser en trois parties qui se tour-nent le dos?

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iRITZIA tRIBUNE LIBRE

Jean-Louis Davant

Le Pays Basque indépendant serait-il viable économiquement ?

«Par la taille démographique, lePays Basque est dans la moyennedes 11 Etats les moins peuplés de

l’Europe des 25»

Otsaila:✓ Du 24 au 28 février, USTARITZE.Hartzaro Festibala. Vendredi 24,18h30, (Salle Latsa) présentation dulivre de Thierry Truffaut «Les Carnavalsen Pays Basque». 21h: (Eglise Saint-Vincent) Concert de Betiko Gaita. Créa-tion des gaiteros d’Ustaritz etl’harmonie La Nèhe de Dax. DirectionJean Garin. 23h: Bar Ttirritta Okabe.Samedi 25, 9h: (Salle Latsa) Anima-tion, (Place Lapurdi) Carnaval. 10h:

Tamborrada de St Sébastien, Txistulari.11h30: (Fronton bilgune) Mutxikoak.

16h: (Salle Lapurdi) Concert de 40 txis-tularis. 17h30: (Fronton Hiribehere)Spectacle Donostiako Ihauteriak. 21h:(Fronton Kiroleta) Spectacle de danseet musique: Oldarra et 100 danseurs.Dimanche 26, 8h30-11h30: (QuartierHiribehere) Défilé. 9h: (Salle Latsa)Concours gastronomique. 12h: Ras-semblement devant l’église et partie depelote main nue: Alfaro/Moustirats -Etxekopar/Lambert. 12h30: Défilé auBourg. 13h: Ihauteriko Bazkaria, prix 15euro. 15h à 17h: Initiation pour enfantsà la pelote. 17h30: (Place Latsa) Mutxi-koak. 18h30: (Salle Latsa) One ManShow en basque avec Pantzo Irigaray.✓ Samedi 25, 15h, BAIONA (ElkarMegadenda). Thierry Truffaut, qui vientde publier «Joaldun et Kaskarot, descarnavals en Pays Basque (Elkar)»donnera une conférence.✓ Samedi 25, BAIONA (Place Lacar-re). Le quatrième samedi habituel deBaionan Kantuz coïncide ce mois de fé-vrier avec le Carnaval de Bayonne.Qu’à cela ne tienne! La Tuntuna desikastola de Bayonne fera d’une pierredeux coups. Rendez-vous à la PlaceLacarre, pour ensuite s’exprimer pleine-ment à la galerie des Halles. A samedi!✓ Dimanche 26, 15h30, BIARRITZEaux «Découvertes» par le Théâtre desChimères, «Copirécup».

Sur votre agenda

● Qu’il est dur d’avancer à reculons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 et 9● Les chroniques d’Alda! . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 à 8● Prisons françaises et langues régionales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Sommaire

12 Enbata, 23 février 2006

Marrazkilari supitx

ttipiagoaren sinestea eskar-niatzeko, hori ere libertateaote da? Ez omen dira gaiztoakdelako marrazkilariak. Altagauzen hobetzeko baino balen-tria gehiago sumatzen duguhorien jokoan; zein gehiagokabat. Libertatea gauza baliosada baina urrunegi joaten bada,ostiko bat ere eman dakioke,horrela baitira sustatzen, isla-mista erradikalak eta eskuinmuturrekoak... Gure libertatefisikoa mugatua da alde guzie-tarik, goizetik arrats bertzeaerrespetatuz ibili behar baitu-gu, on bazaigu eta ez bazaigu.Libertateaz denak liluratzekoorde hobe genuke gure buruamenperatzen ikasi behar du-gula errepikatzea. Libertateagure baitan bilatu behar dugu-la nolabait. Gero, «defulatze-ko», barneko ezinbertzeenjariatzeko, artista handi ho-riek segurik, ez dute hautu es-kasik...

Marrazkilariek lagundu be-har gaituzte, jendartearen etamunduaren akatsak salatuz,buruzagien bide makurrak

gaitzetsiz. Baina ez dugu hasibehar gurutzada berririk, idu-ri-eta gure zibilizazioa akatsikgabea den! Hola segituz euro-parrek amerikarren hilekbezainbat desmasia egin deza-kete. Gaude, azken batean,libertate horren neurriz baliat-zen ez dakigulakotz, ez ote ga-ren, pirka pirka, libertatearimugak tinkatzen ari, legeakeraginez gero eta gehiago... Ja-danik badira antisemitismoa-ren kontra, arrazismoarenkontra, «harcellement moral etsexuel» delakoaren kontra, pe-dofiliaren kontra, erlijio ikurgehiegizkoen kontra eta abar.Azkenean, legeak egin behar-ko ote dira islamaren, kris-tauen eta abarren gerizatzeko?Autozentsura aipu da. Bainaguk nahiago dugu bakoitzarenerrantzukizuna azpimarratu;bakoitzaren sinesteari errespe-tua zor zaiola oihukatu. Borro-katu bai behar dugu, gogorkigainerat, baina arerioa apaldugabe. Noiz gelditzen da ordeagure idaien alderako borrokaeta hasten bertzearen zapal-kuntza? Horren hautemateada lan guzia.

(Suite de l’Edito de la page 2)☞