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Atrésie des voies biliaires C. Chardot, A.A. Darwish, E. Jacquemin L’atrésie des voies biliaires (AVB) est une maladie rare, de cause inconnue, caractérisée par une obstruction des voies biliaires survenant en période périnatale. Son incidence est de 1/18 000 naissances vivantes en Europe, est plus élevée dans la zone Asie-Pacifique et culmine à 1/3 200 en Polynésie française. L’AVB est la cause la plus fréquente de cholestase néonatale et la première indication de transplantation hépatique chez l’enfant. Le diagnostic est évoqué devant un ictère néonatal avec selles décolorées et hépatomégalie. Le bilan urgent précise la perméabilité des voies biliaires et exclut les principales autres causes de cholestase néonatale. L’histologie montre, au niveau du foie, des signes d’obstacle biliaire avec fibrose rapidement progressive ; au niveau des voies biliaires, une inflammation avec fibrose et oblitération. Non traitée, l’AVB évolue vers une cirrhose biliaire en quelques mois et conduit au décès de l’enfant dans les premières années de vie. Le traitement de l’AVB est séquentiel : en période néonatale, l’intervention de Kasai (hépato-porto-entérosotomie) doit être réalisée rapidement, afin de tenter de restaurer le flux biliaire vers l’intestin. En cas d’échec de cette intervention, la transplantation hépatique est nécessaire, le plus souvent dans les premières années de vie. Les chances de survie des enfants atteints d’AVB dépassent actuellement 90 %, avec une qualité de vie proche de la normale pour la plupart d’entre eux. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Atrésie des voies biliaires ; Cholestase néonatale ; Chirurgie ; Transplantation hépatique Plan Introduction 1 Épidémiologie 1 Anatomie 2 Étiologie 2 Diagnostic 3 Diagnostic anténatal 3 Clinique 3 Échographie 3 Cholangiographie 4 Biopsie hépatique 4 Autres 4 Recherche des principales autres causes de cholestase néonatale 4 Dépistage de l’AVB 5 Traitement 5 Opération de Kasai : hépato-porto-entérostomie 5 Évolution postopératoire 6 Devenir après succès de l’opération de Kasai 6 Devenir après échec de l’intervention de Kasai 8 Devenir global des enfants atteints d’AVB 8 Introduction L’atrésie des voies biliaires (AVB) est caractérisée par une obstruction des voies biliaires d’origine inconnue, survenant en période périnatale [1] . L’AVB est la première cause de cholestase néonatale. L’image histologique habituelle est une inflamma- tion des canaux biliaires intra- et extrahépatiques, avec sclérose conduisant au rétrécissement ou à l’oblitération [2] . Non traitée, l’AVB conduit à la cirrhose biliaire et au décès de l’enfant dans les premières années de vie. Le traitement chirurgical est séquentiel : en période néonatale, l’intervention de Kasai [3] est une dérivation biliodigestive palliative entre le hile du foie et le jéjunum ; ultérieurement la transplantation du foie peut être nécessaire en cas d’échec de rétablissement d’un flux biliaire vers l’intestin et/ou de complications de la cirrhose biliaire [4] . L’AVB est la principale indication de transplantation du foie chez l’enfant. Épidémiologie En Europe, l’incidence de l’AVB est d’environ 1/18 000 naissances vivantes : 5/100 000 aux Pays Bas [5] , 5,1/100 000 en France [6] , 5,5/100 000 en Norvège, 5,6/100 000 en Suisse [7] , 6/100 000 en Grande-Bretagne [8] , 7,1/100 000 en Suède [9] . L’incidence semble peu différente en Amérique et en Australie : 6,5/100 000 au Texas [10] , 7/100 000 à Victoria (Australie) [11] , 7,4/100 000 à Atlanta (États-Unis) [12] . En revanche, l’AVB est plus fréquente dans le Pacifique : 7,4 à 11/100 000 au Japon [13, 14] , 10,6/100 000 à Hawaii [15] , jusqu’à 32/100 000 en Polynésie française [6, 16] ( Fig. 1 et 2). Les études sur la répartition temporelle et temporospatiale des cas n’ont pas apporté d’argu- ments convaincants en faveur de variations saisonnières d’incidence ou d’épidémies, qui ont été suspectées uniquement dans des études comportant des nombres limités de cas [10-12] mais n’ont pas été confirmées dans des études plus larges [5, 6, 14, 17, 18] . 7-070-A-10 1 Hépatologie

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Atrésie des voies biliaires

C. Chardot, A.A. Darwish, E. Jacquemin

L’atrésie des voies biliaires (AVB) est une maladie rare, de cause inconnue, caractérisée par uneobstruction des voies biliaires survenant en période périnatale. Son incidence est de 1/18 000 naissancesvivantes en Europe, est plus élevée dans la zone Asie-Pacifique et culmine à 1/3 200 en Polynésiefrançaise. L’AVB est la cause la plus fréquente de cholestase néonatale et la première indication detransplantation hépatique chez l’enfant. Le diagnostic est évoqué devant un ictère néonatal avec sellesdécolorées et hépatomégalie. Le bilan urgent précise la perméabilité des voies biliaires et exclut lesprincipales autres causes de cholestase néonatale. L’histologie montre, au niveau du foie, des signesd’obstacle biliaire avec fibrose rapidement progressive ; au niveau des voies biliaires, une inflammationavec fibrose et oblitération. Non traitée, l’AVB évolue vers une cirrhose biliaire en quelques mois et conduitau décès de l’enfant dans les premières années de vie. Le traitement de l’AVB est séquentiel : en périodenéonatale, l’intervention de Kasai (hépato-porto-entérosotomie) doit être réalisée rapidement, afin detenter de restaurer le flux biliaire vers l’intestin. En cas d’échec de cette intervention, la transplantationhépatique est nécessaire, le plus souvent dans les premières années de vie. Les chances de survie desenfants atteints d’AVB dépassent actuellement 90 %, avec une qualité de vie proche de la normale pour laplupart d’entre eux.© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Atrésie des voies biliaires ; Cholestase néonatale ; Chirurgie ; Transplantation hépatique

Plan

¶ Introduction 1

¶ Épidémiologie 1

¶ Anatomie 2

¶ Étiologie 2

¶ Diagnostic 3Diagnostic anténatal 3Clinique 3Échographie 3Cholangiographie 4Biopsie hépatique 4Autres 4Recherche des principales autres causes de cholestase néonatale 4Dépistage de l’AVB 5

¶ Traitement 5Opération de Kasai : hépato-porto-entérostomie 5Évolution postopératoire 6Devenir après succès de l’opération de Kasai 6Devenir après échec de l’intervention de Kasai 8Devenir global des enfants atteints d’AVB 8

■ IntroductionL’atrésie des voies biliaires (AVB) est caractérisée par une

obstruction des voies biliaires d’origine inconnue, survenant enpériode périnatale [1]. L’AVB est la première cause de cholestasenéonatale. L’image histologique habituelle est une inflamma-tion des canaux biliaires intra- et extrahépatiques, avec sclérose

conduisant au rétrécissement ou à l’oblitération [2]. Non traitée,l’AVB conduit à la cirrhose biliaire et au décès de l’enfant dansles premières années de vie. Le traitement chirurgical estséquentiel : en période néonatale, l’intervention de Kasai [3] estune dérivation biliodigestive palliative entre le hile du foie et lejéjunum ; ultérieurement la transplantation du foie peut êtrenécessaire en cas d’échec de rétablissement d’un flux biliairevers l’intestin et/ou de complications de la cirrhose biliaire [4].L’AVB est la principale indication de transplantation du foiechez l’enfant.

■ Épidémiologie

En Europe, l’incidence de l’AVB est d’environ 1/18 000naissances vivantes : 5/100 000 aux Pays Bas [5], 5,1/100 000 enFrance [6], 5,5/100 000 en Norvège, 5,6/100 000 en Suisse [7],6/100 000 en Grande-Bretagne [8], 7,1/100 000 en Suède [9].L’incidence semble peu différente en Amérique et en Australie :6,5/100 000 au Texas [10], 7/100 000 à Victoria (Australie) [11],7,4/100 000 à Atlanta (États-Unis) [12]. En revanche, l’AVB estplus fréquente dans le Pacifique : 7,4 à 11/100 000 au Japon [13,

14], 10,6/100 000 à Hawaii [15], jusqu’à 32/100 000 en Polynésiefrançaise [6, 16] (Fig. 1 et 2). Les études sur la répartitiontemporelle et temporospatiale des cas n’ont pas apporté d’argu-ments convaincants en faveur de variations saisonnièresd’incidence ou d’épidémies, qui ont été suspectées uniquementdans des études comportant des nombres limités de cas [10-12]

mais n’ont pas été confirmées dans des études plus larges [5, 6,

14, 17, 18].

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1Hépatologie

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Les filles sont un plus fréquemment atteintes que les garçons.L’AVB n’est pas héréditaire, bien que quelques rares cas fami-liaux aient été décrits [19].

■ Anatomie

Deux formes d’AVB sont distinguées [20] :• l’AVB syndromique (environ 10 %), dans laquelle les lésions

hépatobiliaires s’accompagnent d’une polysplénie (ou rare-ment une asplénie), associée ou non à un situs inversus, unfoie médian, une veine porte préduodénale, une absence deveine cave inférieure rétrohépatique (avec continuationazygos de la veine cave inférieure sous hépatique), unemalrotation intestinale, une cardiopathie malformative.D’autres anomalies digestives congénitales, comme uneatrésie du grêle [21, 22], une atrésie de l’œsophage, unemalformation anorectale, peuvent être observées mais ne fontpas partie du syndrome de polysplénie [23] ;

• l’AVB non syndromique (environ 90 %), dans laquellel’anomalie biliaire est isolée.

Plusieurs classifications chirurgicales ont été proposées. Laclassification française repose sur les caractéristiques anatomi-ques du reliquat biliaire extrahépatique [24, 25] (Tableau 1).

■ ÉtiologieLa cause de l’AVB est inconnue. Les mécanismes pathogènes

impliqués pourraient relever de l’interaction entre des facteursenvironnementaux, ischémiques, viraux, immunologiques etgénétiques. Que l’AVB soit syndromique ou non, le processuspathogène semble débuter in utero. Des taux anormalement basde gama-glutamyl-transférase (cGT) dans le liquide amniotique(enzymes normalement excrétées dans la bile passant dans leliquide amniotique par défécation fœtale avant la maturationdu sphincter anal) ont été mis en évidence à 18-19 semaines degestation chez des enfants nés avec une AVB [26-28]. Les formeskystiques (syndromiques ou non) d’AVB peuvent être dépistéespar échographie anténatale dès 20 semaines de gestation [29, 30].

Certains auteurs opposent les formes embryonnaires d’AVB,qui correspondraient aux formes syndromiques, pourraient êtresecondaires à une anomalie de développement des canauxbiliaires et avoir une composante génétique, aux formespérinatales non syndromiques [31]. Des études sur des embryonshumains ont montré des similitudes entre les canaux biliairesen développement au premier trimestre de gestation et lescanaux biliaires résiduels au niveau du hile du foie chez despatients atteints d’AVB, suggérant une possible anomalie duprocessus de remodelage des canaux biliaires émanant de laplaque ductale [32, 33]. La persistance de canaux biliaires de typefœtal pourrait conduire à des fuites biliaires et à une réactioninflammatoire sévère secondaire. Des études récentes ont portésur les gènes impliqués dans le développement des voiesbiliaires ou dans la latéralisation des organes [34-39]. Ces gènespourraient être impliqués dans certaines formes d’AVB, commecela a été suggéré pour les gènes CFC1 et JAGGED 1 [36-39].D’autres gènes responsables d’anomalies de développement desvoies biliaires ou de latéralisation des organes chez l’animaln’ont pas encore été étudiés dans l’AVB ou ne semblent pasimpliqués [35, 40-42]. Plusieurs observations suggèrent unecomposante génétique dans la pathogénie de l’AVB. Des casfamiliaux d’AVB ont été rapportés [19, 43-46], bien que descouples discordants de jumeaux homozygotes aient étéobservés [47-50]. Des variations interraciales d’incidence de l’AVBont été rapportées à Hawaii [15] et à Atlanta [12]. L’incidence dugroupe HLA-B12, et des haplotypes A9-B5 et A28-B35 a ététrouvée plus importante chez des patients porteurs d’AVB parcomparaison à un groupe témoin au Royaume-Uni [51].

France métropolitaine

0,0003

0,00025

0,0002

0,00015

0,0001

0,00005

0

NS

Outre-mer

p < 0,001

Nord-Pas-de-CalaisAquitaineBourgogneMidi-PyrénéesAlsacePoitou-CharentesBretagneCentrePicardieLorrainePays de la LoireAuvergneLimousinBasse-NormandieRhône-AlpesFranche-ComtéÎle-de-FranceLanguedoc-RoussillonProvence-Alpes-Côte d'AzurChampagne-ArdenneHaute-NormandieCorseGuadeloupeNouvelle-CalédonieRéunionMartiniqueGuyanePolynésie française

Figure 1. Incidence régionale de l’atrésie des voies biliaires en France : 1986-1996 [6]. L’incidence est exprimée en valeur absolue (0,00005 = 5/100 000naissances vivantes). NS : non significatif.

26 000

24 000

22 000

20 000

18 000

16 000

14 000

12 000

10 000F

421 64 89 85 48 Nombre de cas93N PB GB S CH Pays

p = NS

Figure 2. Incidence rapportée de l’atrésie des voies biliaires en Europe.L’incidence (18 000 indique 1/18 000 naissances vivantes) est expriméeen valeur observée et intervalle de confiance à 5 %. L’intervalle deconfiance se rétrécit lorsque le nombre de cas observés augmente.F : France ; N : Norvège ; PB : Pays-Bas ; GB : Grande-Bretagne ; S :Suède ; CH : Suisse. NS : non significatif.

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2 Hépatologie

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Les formes « périnatales », non syndromiques, seraient dues àune altération secondaire de canaux biliaires normalementdéveloppés [31]. Le rôle éventuel d’une infection virale a étébeaucoup étudié. L’association d’une AVB avec le cytomégalovi-rus [52, 53], le virus respiratoire syncitial [54], le virus Epstein-Barr [55], et le virus des papillomes humains [56] a été rapportée,alors qu’aucune association n’a été trouvée avec les virus deshépatites A, B et C [57, 58]. Le réovirus de type 3 peut provoquerune cholangiopathie ressemblant à l’AVB chez la souris [59, 60] etpeut être associé à des AVB spontanées chez le singe rhésus [61].Chez les nouveau-nés humains, l’association de l’AVB auréovirus de type 3 a été suggérée dans plusieurs études [62-65],mais n’a pas été confirmée par d’autres [66-69]. Le rotavirus detype A peut provoquer une obstruction biliaire ressemblant àl’AVB [70] et les effets délétères du virus peuvent être prévenuspar l’interféron alpha [71]. Chez l’homme, le rôle possible durotavirus de type C est controversé [72, 73]. Les infections viralesétant fréquentes, il est vraisemblable que, dans certains cas,l’association d’une virose et d’une AVB soit fortuite et sans liende causalité. Cependant, dans un modèle viral expérimentald’AVB, il a été montré que des mécanismes immuno-inflammatoires dirigés contre les voies biliaires étaient proba-blement impliqués [74]. Ces constatations ont également étéfaites chez l’enfant atteint d’AVB [75, 76]. Une réaction immuni-taire maternelle (microchimérisme) dirigée contre les voiesbiliaires de l’enfant a aussi été décrite [77]. Enfin, la vascularisa-tion des voies biliaires dépend de l’artère hépatique par l’inter-médiaire des plexus péribiliaires et il n’est pas exclu qu’uneischémie anténatale puisse participer au processus aboutissant àl’AVB [78]. Les mécanismes de la fibrose hépatique, souvent trèsimportante dans l’AVB, sont également étudiés [79-81].

L’AVB semble donc plus correspondre à un phénotype finalpouvant résulter de mécanismes physiopathologiques multipleset probablement intriqués [82].

■ Diagnostic

De la précocité du diagnostic dépendent les chances de succèsde l’intervention initiale [24, 25, 83-85]. Tout ictère néonatal quidure au-delà de deux semaines de vie doit être exploré et uneAVB doit être éliminée rapidement en cas d’ictèrecholestatique [86-90].

Diagnostic anténatal

Le diagnostic anténatal de l’AVB reste exceptionnel. Lestypes 1 et 2, qui sont rares, peuvent être suspectés à l’échogra-phie anténatale si une structure kystique est détectée dans lehile du foie [29, 91]. Le bilan post-natal clinique, biologique etradiologique fait dès la naissance permet de distinguer une AVBd’un kyste du cholédoque. L’absence de vésicule biliaire àl’échographie anténatale peut correspondre à une AVB (type 4),à une agénésie isolée de la vésicule biliaire ou à l’absence devisualisation d’une vésicule normale et nécessite de même unbilan post-natal.

Clinique

Après la naissance, la triade clinique caractéristique associe [1, 60] :• un ictère qui persiste après deux semaines de vie ;• des selles décolorées (grises-blanches, mastic) (Fig. 3) et des

urines foncées ;• une hépatomégalie.

L’état général du nouveau-né est habituellement excellent etla croissance staturopondérale normale à ce stade. Les signestardifs sont : une grosse rate (hypertension portale) et/ou uneascite. Des signes hémorragiques peuvent être révélateurs,parfois sous la forme d’une hémorragie intracrânienne [92], pardéfaut d’absorption de la vitamine K en raison de la cholestase.Afin de prévenir une hémorragie, une injection parentérale de10 mg de vitamine K doit être réalisée immédiatement dèsqu’une cholestase néonatale est suspectée [90].

Échographie

L’échographie du foie est réalisée après un jeûne strict de12 heures (l’enfant étant perfusé) afin de permettre un bonremplissage de la vésicule biliaire si elle est normale. En casd’AVB, l’échographie ne montre pas de dilatation des voies

“ Point important

Tout ictère néonatal qui dure au delà de deux semaines devie doit être exploré et une AVB doit être éliminéerapidement en cas d’ictère cholestatique [86-90].

Tableau 1.Types anatomiques d’AVB.

Classificationfrançaise

Incidence Description Niveau supérieur de l’obstructiondes voies biliaires extrahépatiques a

Correspondance dans la classificationJapon/États-Unis/Royaume-Uni

Type 1 ± 3 % Atrésie limitée au cholédoque Cholédoque Type 1

Type 2 ± 6 % Kyste du hile hépatique communiquantavec des voies biliaires intrahépatiquesdystrophiques

Canal hépatique Type 2

Type 3 19 % Vésicule, canal cystique et cholédoqueperméables

Porta hepatis Type 3

Type 4 72 % Atrésie extrahépatique complète Porta hepatis Type 3a Ne préjuge pas de l’état des voies biliaires intrahépatiques.

Figure 3. Selles décolorées. La surface des selles peut être faussementteintée par des urines ictériques dans la couche, d’où la recommandationde couper la selle pour apprécier sa couleur en son centre.

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3Hépatologie

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biliaires. L’AVB peut être suspectée si la vésicule biliaire estatrophique malgré le jeûne prolongé, si le hile du foie esthyperéchogène (signe du « cône fibreux »), s’il existe un kystedans le hile du foie, si les éléments du syndrome de polyspléniesont identifiés : rates multiples, veine porte préduodénale,absence de veine cave inférieure rétrohépatique.

Cholangiographie

Dans les cas où la vésicule semble normale à l’échographie,une cholangiographie est nécessaire pour vérifier la perméabilitédes voies biliaires. Cette cholangiographie peut être réalisée parvoie percutanée (sous contrôle échographique) si la vésiculesemble accessible, endoscopique rétrograde (CPRE) [93], chirurgi-cale cœlioscopique [94, 95], ou par minilaparotomie (Fig. 4). Lechoix de la technique dépend des techniques disponibles danschaque centre et de la coordination logistique avec une éven-tuelle intervention de Kasai, afin d’éviter autant que possible larépétition des anesthésies générales. Actuellement, la qualité desimages obtenues par résonance magnétique nucléaire ne permetpar d’affirmer la perméabilité des voies biliaires du nouveau-né,et donc la cholangio-IRM (imagerie par résonance magnétique)a peu d’intérêt dans le diagnostic de l’AVB.

Biopsie hépatique

La biopsie hépatique montre des signes d’obstacle sur lesvoies biliaires : bouchons biliaires, prolifération ductulaire,œdème et/ou fibrose portale (Fig. 5). Ces signes ne sont passpécifiques de l’AVB et peuvent être observés en cas d’autrecause d’obstacle sur les voies biliaires (cholangite sclérosantenéonatale), et même en l’absence d’obstacle sur les voiesbiliaires dans certaines affections comme les cholestases intra-hépatiques familiales progressives de type 3 : le diagnostic d’AVBne peut donc être porté sur la seule histologie du foie. Parailleurs, dans les premières semaines de vie, les signes d’obstaclepeuvent être discrets chez des enfants porteurs d’une authenti-que AVB.

Autres

La biochimie du sang montre une cholestase avec uneélévation de la bilirubine totale et conjuguée, des cGT, desacides biliaires et parfois du cholestérol. Chez le nouveau-né,toute valeur de bilirubinémie conjuguée correspondant à plusde 10 % de la bilirubine totale est évocatrice de cholestase.

La scintigraphie à l’HIDA (dérivés iminodiacétiques marquésau technétium 99m) montre une absence d’excrétion dumarqueur du foie vers l’intestin, mais ceci peut être égalementobservé dans d’autres cholestases néonatales sévères [96]. De

plus, la scintigraphie peut être faussement rassurante dans lesstades précoces de l’AVB et semble donc peu utile pour lediagnostic d’AVB.

Recherche des principales autres causesde cholestase néonatale

Les causes médicales de cholestase néonatale doivent êtrerecherchées [90]. Les principaux diagnostics différentiels sont : lesyndrome d’Alagille (les principaux signes à rechercher étant :dysmorphie faciale, embryontoxon, vertèbres en ailes depapillon, sténose pulmonaire périphérique), le déficit ena1-antitrypsine (absence de pic d’a1-globulines à l’électropho-rèse des protides sériques, dosage pondéral sérique et phénotypede l’a1-antitrypsine), la mucoviscidose (test de la sueur, dia-gnostic génétique) et les cholestases intrahépatiques progressivesfamiliales (cGT sérique basse dans les types 1 et 2, élevée dansle type 3). Le diagnostic d’hépatite néonatale, notammentvirale, (sérologies, PCR) doit être posé avec prudence et aprèsavoir exclu une AVB.

Les principaux éléments du bilan diagnostique doiventpouvoir être rassemblés en quelques jours, afin de ne pasretarder le traitement chirurgical d’une éventuelle AVB. Lediagnostic d’AVB peut, dans la majorité des cas, être fortementsuspecté avec la clinique, l’échographie et après un bilan rapidepermettant d’éliminer les principales autres causes de cholestasenéonatale. La cholangiographie et/ou la biopsie hépatique nesont indiquées que lorsque le diagnostic d’AVB reste incertain,notamment en cas de selles partiellement décolorées ou devésicule non atrophique à l’échographie [89, 97]. Néanmoins, encas de doute diagnostique, la cholangiographie reste l’examende référence indispensable afin de vérifier la perméabilité desvoies biliaires. Elle permet aussi d’éliminer une cholangitesclérosante néonatale qui peut mimer une AVB.

Figure 4. Cholangiographie dans une atrésie des voies biliaires type 3.Le liquide contenu dans la vésicule est incolore (acholique), l’opacificationmontre une perméabilité de la vésicule, du cystique et du cholédoque,avec bons passages duodénaux. En revanche, aucune opacification ducanal hépatique et des voies biliaires intrahépatiques n’est visible.

Figure 5. Biopsie hépatique, patient atteint d’atrésie des voies biliaires à56 jours de vie.A. Coloration trichrome de Masson (grossissement × 40) : fibrose portalemodérée, avec ébauche de ponts portoportes.B. Coloration hématoxyline-éosine (grossissement × 200) : proliférationductulaire (flèches) et thrombibiliaires (astérisque).

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4 Hépatologie

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Dépistage de l’AVB

Le dépistage de l’AVB est justifié car un diagnostic et untraitement chirurgical précoce augmentent les chances de succèsde l’intervention de Kasai et réduisent les besoins en transplan-tation hépatique pendant toute l’enfance, les meilleurs résultatsà long terme étant obtenus chez les enfants opérés dans lepremier mois de vie [98, 99]. Différentes méthodes sont possibles,la plus simple est la comparaison de la couleur des selles dunouveau-né à des photographies sur une carte colorimétriquedes selles. Cette méthode, mise au point au Japon [100], a étéutilisée en Argentine [101] et à Taïwan [102]. Une étude pilote surla faisabilité d’un tel dépistage est en cours en Suisse. En France,malgré des incitations répétées à vérifier la couleur des sellesdans le premier mois de vie [86, 88, 89], l’âge à l’intervention deKasai n’a pas changé depuis 20 ans (médiane à 60 jours devie) [99]. Récemment, la mention de la couleur des selles a étéajoutée dans le carnet de santé, afin de sensibiliser les parentset les professionnels de santé à ce signe important. Unecampagne d’information à destination des personnels de santéa été initiée [103]. Il est encore trop tôt pour juger de l’efficacitéde ces actions. L’observation directe de la couleur des selles lorsde la consultation médicale et l’exploration de tout ictèrepersistant au-delà de 2 semaines de vie restent les meilleursmoyens d’éviter les retards diagnostiques [95].

■ Traitement

Le traitement actuel de l’AVB est séquentiel :• en période néonatale, l’intervention de Kasai, visant à

restaurer un flux biliaire vers l’intestin ;• la transplantation du foie secondairement, en cas d’échec de

rétablissement de la cholérèse et/ou de complications de lacirrhose biliaire.

Opération de Kasai :hépato-porto-entérostomie [104]

Après une incision transversale sus-ombilicale, le diagnosticd’AVB est confirmé par inspection du foie et des voies biliairesextrahépatiques : dans la plupart des cas (type 4 : atrésieextrahépatique complète), le diagnostic est évident avec un foiecholestatique (vert) plus ou moins fibreux, voire cirrhotique, etune vésicule réduite à l’état d’un cordon fibreux ; si la vésiculeest perméable, la couleur de son contenu (bile colorée ousécrétions épithéliales incolores) est relevée et une cholangio-graphie est réalisée. Les éléments du syndrome de polyspléniesont recherchés, ainsi que d’autres anomalies intra-abdominales(diverticule de Meckel notamment). La pression portale estmesurée par la veine ombilicale [105].

Après section du ligament falciforme et du ligament triangu-laire gauche, le foie est extériorisé à travers l’incision abdomi-nale. L’arbre biliaire extrahépatique est excisé, ainsi que le cônefibreux situé au-dessus de la bifurcation portale. Une ansejéjunale en Y de 45 cm de longueur est préparée, puis passée àtravers le mésocôlon jusqu’au hile du foie. La création d’unevalve antireflux sur l’anse en Y n’a pas fait preuve de sonefficacité pour prévenir les cholangites [106-108] et a été àl’origine de différentes complications [109]. L’anastomose est

réalisée par ventousage de l’extrémité de l’anse en Y, ouverte surson bord antimésentérique, sur le pourtour de la tranche desection du reliquat biliaire sectionné au niveau de la plaquehilaire. Une biopsie hépatique est réalisée. Le reliquat biliaire estorienté avec schéma explicatif afin de permettre une analysehistologique étagée (Fig. 6 à 9).

Plusieurs variantes techniques sont possibles, en fonction del’anatomie du reliquat biliaire extrahépatique :• AVB type 1 : cholecystoentérostomie, ou hépaticoentérostomie ;• AVB type 2 : kystoentérostomie. Cette opération ne peut être

réalisée qu’après avoir vérifié par cholangiographie que lekyste hilaire communique avec les voies biliaires intrahépati-ques dystrophiques ;

• AVB type 3 : hépato-porto-cholécystostomie. La vésicule, lecystique et le cholédoque, tous perméables (cholangiographie)sont conservés. La vésicule est libérée de son lit, en préser-vant son pédicule vasculaire. L’anastomose est réalisée entrele pourtour de la plaque hilaire et le fond vésiculaire mobiliséau niveau du hile du foie. Comme cette intervention ne metpas en contact direct l’intestin avec les voies biliaires, elle estsupposée réduire le risque de cholangites postopératoires [85].Ses complications spécifiques sont la fuite biliaire anastomo-tique avec biliopéritoine postopératoire, la torsion et l’obs-truction du cystique et du cholédoque [110-112] (Fig. 10).

“ Point important

En cas de doute diagnostique, la cholangiographie(chirurgicale, percutanée ou rétrograde endoscopique)est l’examen de référence indispensable pour exclure uneAVB.

Figure 6. Vue opératoire d’une forme complète (type 4) d’atrésie desvoies biliaires. Le foie est cholestatique et fibreux. La vésicule est réduite àl’état d’un cordon fibreux.

Figure 7. Hépatoentérostomie, ou opération de Kasai (d’après [104]).Après résection du reliquat biliaire extrahépatique, une anse jéjunale en Yest ventousée sur le pourtour de la plaque hilaire (porta hepatis, d’oùhépato-porto-entérostomie).

Atrésie des voies biliaires ¶ 7-070-A-10

5Hépatologie

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Évolution postopératoire

Après l’intervention, différents traitements ont été proposés,soit pour augmenter la cholérèse, soit pour réduire les phéno-mènes inflammatoires au niveau des canaux biliaires intrahépa-tiques (nature inflammatoire de la cholangiopathie) et de laplaque hilaire (limitation du tissu de granulation et de la fibrosecicatricielle pouvant oblitérer les canalicules biliaires encoreperméables). Bien que préconisés par de nombreux auteurs,dont Kasai lui même [113-117], les corticostéroïdes restentcontroversés car leur intérêt sur l’évolution à long terme n’a pasété clairement démontré et ils pourraient augmenter le risque decholangites sévères postopératoires. La seule étude randomiséeprospective disponible actuellement a montré l’absence d’effetsur la survie avec foie natif d’un protocole utilisant de J7 àJ28 des doses modestes de prednisolone [118]. Une autre étuderandomisée prospective utilisant des doses plus fortes destéroïdes est en cours aux États-Unis (coordonnée par le BiliaryAtresia Research Consortium).

Un traitement symptomatique de la cholestase doit êtreprescrit (apport de vitamines liposolubles, acide ursodésoxycholi-que, traitement d’un éventuel prurit) [90]. Dans tous les cas, il estprimordial de veiller à ce que l’état nutritionnel de l’enfant restebon. Une alimentation spécifique hypercalorique adaptée à lacholestase doit être prescrite. Ce point est essentiel en cas d’échecde l’intervention de Kasai et dans l’optique de la préparation à latransplantation hépatique. Il est souvent nécessaire de recourir àune alimentation entérale nocturne à l’aide d’une sonde nasogas-trique, voire dans de rares cas à une nutrition parentérale. Enfin,l’enfant doit recevoir ses vaccinations habituelles, ainsi que lesvaccins contre les hépatites A et B.

Devenir après succès de l’opérationde Kasai

Lorsque l’intervention de Kasai permet de rétablir un fluxbiliaire vers l’intestin, les selles se recolorent (jaunes ou vertes)et l’ictère régresse progressivement. Ceci peut durer plusieurs

semaines, voire plusieurs mois. L’évolution de la cirrhose biliaireest stoppée ou notablement ralentie et des survies avec le foienatif ont été rapportées jusqu’à l’âge adulte [119, 120] (Fig. 11).

Cependant, plusieurs complications peuvent survenir.

Cholangites

Le contact direct entre l’intestin et les voies biliaires intrahé-patiques dystrophiques, sièges d’une stase biliaire, peut être àl’origine de cholangites ascendantes, en particulier dans lespremières semaines ou mois suivant l’intervention de Kasai,dans 30 % à 60 % des cas [121, 122]. Cette infection peut êtresévère, voire fulminante. Elle est révélée par des signes de sepsis(fièvre, hypothermie, mauvaise hémodynamique), une réaggra-vation de l’ictère (et de la cholestase biologique), des sellesdécolorées, des douleurs à la palpation du foie. Le diagnosticpeut être confirmé par des hémocultures. Le traitement néces-site une antibiothérapie intraveineuse large, couvrant les bacillesà Gram négatif et les entérocoques (par exemple, Tazocilline® etaminoside), voire les anaérobies, ainsi que des mesures deréanimation non spécifiques. En l’absence d’identification d’ungerme, et surtout s’il existe une résistance thérapeutique, une

Figure 8. Reliquat biliaire extrahépatique. Le reliquat biliaire est épinglé(A) et orienté (B) afin de permettre une analyse histologique étagée.1. Vésicule ; 2. cystique ; 3. plaque hilaire ; 4. canal hépatique ;5. cholédoque.

Figure 9. Histologie du reliquat biliaire. L’obstruction canalaire peutêtre complète, ou laisser des canaux biliaires perméables de plus ou moinsgros calibre.A. < 50 µm.B. de 50 µm à 150 µm.C. > 150 µm.

7-070-A-10 ¶ Atrésie des voies biliaires

6 Hépatologie

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culture de biopsie hépatique peut être nécessaire [122]. En cas decholangites récidivantes et/ou tardives, un reflux dans une anseen Y trop courte, une occlusion de l’anse en Y et des cavitésbiliaires intrahépatiques infectées doivent être recherchés. Descholangites récidivantes sans cause « chirurgicale » peuventnécessiter une antibioprophylaxie continue. Afin de réduire lerisque de cholangite dans les premiers mois après l’interventionde Kasai, certaines équipes prescrivent une antibioprophylaxiecontinue de façon systématique : une telle prophylaxie a uneefficacité incertaine et pourrait favoriser l’émergence de souchesbactériennes résistantes.

Hypertension portale

L’hypertension portale survient chez au moins deux tiers desenfants après portoentérostomie [123, 124], même après régressioncomplète de la cholestase. Les localisations les plus fréquentesdes varices sont : l’œsophage, l’estomac, l’anse en Y, le rectum.En cas d’échec de rétablissement du flux biliaire, l’hypertensionportale est traitée par la transplantation du foie, mais peut

nécessiter une sclérothérapie ou des ligatures de varices dansl’attente de la greffe [125]. En cas de régression complète del’ictère après l’intervention de Kasai, les traitements conserva-teurs sont indiqués : le plus souvent sclérothérapie ou ligaturede varices [125-127]. La dérivation portosushépatique transhépati-que percutanée (TIPS) est rarement utilisable dans cette indica-tion, en raison du jeune âge de ces patients, de l’hypoplasiehabituelle de la veine porte chez les enfants atteints d’AVB, del’existence fréquente de cavités biliaires intrahépatiques et durisque de prolifération intimale et d’obstruction secondaire de ladérivation [128]. Les dérivations portosystémiques chirurgicalesgardent de rares indications, lorsque l’hypertension portale estisolée, avec des fonctions de synthèse du foie normales et unemaladie hépatique non évolutive, et que les varices ne sont pasaccessibles à un traitement endoscopique [129]. Exceptionnelle-ment, l’hypersplénisme peut être traité par embolisationartérielle de la rate [130]. La pression portale au moment del’intervention de Kasai est corrélée avec les chances de dispari-tion de l’ictère et avec le risque de développer une hypertensionportale menaçante, même en cas de normalisation de la biliru-bine [105]. L’existence de varices doit être dépistée par uneendoscopie digestive haute.

Syndrome hépatopulmonaire et hypertensionartérielle pulmonaire

Des shunts artérioveineux pulmonaires ou une hypertensionartérielle pulmonaire peuvent survenir chez des patientsporteurs de cirrhose biliaire secondaire à une AVB, même en casde régression complète de l’ictère. Ces complications pulmonai-res ne sont pas spécifiques de l’AVB et peuvent être rencontréesen cas de cirrhoses d’autres origines, d’hypertension portalepréhépatique, ou de dérivations portosystémiques malformativesou chirurgicales. Elles seraient dues à l’absence de détoxificationpar le foie de substances vasoactives d’origine intestinale,arrivant directement dans la vascularisation pulmonaire du faitdes dérivations portosystémiques. Les shunts artérioveineuxpulmonaires sont responsables d’hypoxie, de cyanose, dedyspnée, d’hippocratisme digital. Ils sont plus fréquents, etparfois précoces, lorsqu’il existe un syndrome de polysplénie.L’hypertension artérielle pulmonaire provoque des malaises,voire une mort subite. Le diagnostic est confirmé par scintigra-phie pulmonaire de perfusion et par échographie-Dopplercardiaque, respectivement. La transplantation hépatique permetla régression des shunts pulmonaires [131] et de l’hypertensionartérielle pulmonaire à son stade précoce (non fixé) [132]. Il estimportant de dépister régulièrement l’existence d’un shuntintrapulmonaire par une mesure de la saturation du sang enoxygène (oxymétrie de pouls) et une hypertension artériellepulmonaire par une échographie Doppler cardiaque annuelle.

Cavités biliaires intrahépatique

Des cavités biliaires intrahépatiques volumineuses peuvent sedévelopper plusieurs mois ou années après l’intervention deKasai [133], même en cas de régression complète de l’ictère. Cescavités peuvent s’infecter et/ou comprimer la veine porte etnécessiter un drainage externe. Une kystoentérostomie [134] ouune transplantation peuvent ensuite être nécessaires.

Ascite

Elle s’accompagne souvent d’une hypoalbuminémie et signesouvent une progression de la cirrhose vers l’insuffisance hépato-cellulaire. Il est alors important d’éliminer une infection d’ascite(ponction exploratrice) ou une thrombose de la veine porte, raredans l’AVB (échographie Doppler abdominale). Parfois, la perted’albumine est secondaire à d’autres complications de la cirrhoseet de l’hypertension portale : glomérulopathie (recherche deprotéinurie) ou entéropathie exsudative (mesure de la clairance del’a1-antitrypsine). Le traitement de l’ascite consiste à faire desperfusions d’albumine couplées à l’administration orale despironolactone. Des perturbations électrolytiques (hyponatrémie

Figure 10. Hépato-porto-cholécystostomie (d’après [104]). Le canal hé-patique et le cône fibreux hilaire ont été réséqués. La vésicule a étémobilisée en préservant sa vascularisation. Le fond vésiculaire est anasto-mosé sur le pourtour de la plaque hilaire.

0

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

5 10 15 20 25 30 35 40 Âge (années)

Nombre de patients271 108 85

Sui

vie

avec

foie

nat

if

66 63 21 5 1

Figure 11. Survie avec le foie natif de 271 enfants opérés d’une inter-vention de Kasai (ou ses variantes) entre 1968 et 1983 à l’hôpital deBicêtre (d’après [119]). La survie avec le foie natif était de 31 % à 10 ans,24 % à 20 ans, et 11 % après 30 ans.

Atrésie des voies biliaires ¶ 7-070-A-10

7Hépatologie

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et hyperkaliémie) induites par ce diurétique doivent être dépis-tées. En dehors d’une dyspnée menaçante liée au volume del’abdomen, il n’est pas recommandé de faire des ponctionsd’ascite évacuatrices, qui exposent à des modifications volémi-ques et à un risque de nécrose ischémique du foie pouvantconduire à la transplantation en urgence.

Néoplasies

Des hépatocarcinomes [135], hépatoblastomes [136] et descholangiocarcinomes [137] ont été observés dans le foie cirrhoti-que de patients atteints d’AVB, dans l’enfance ou à l’âge adulte.Le dépistage d’une tumeur hépatique doit être systématiquedans le suivi des enfants après intervention de Kasai. Il reposesur une échographie hépatique annuelle et sur un dosagesemestriel de l’alpha-fœtoprotéine sérique.

Devenir après échec de l’interventionde Kasai

En cas d’échec de rétablissement du flux biliaire vers l’intestin,la cirrhose biliaire continue d’évoluer et une transplantationhépatique devient nécessaire. L’AVB représente plus de la moitiédes indications de greffe du foie chez l’enfant. En cas d’échecimmédiat de l’intervention de Kasai, la transplantation estréalisée habituellement avant l’âge de 3 ans, mais peut parfoisêtre nécessaire plus tôt (dès 6 mois de vie), en cas de cirrhoserapidement évolutive. En cas de succès initial de l’interventionde Kasai, la transplantation peut être nécessaire plus tard dansl’enfance ou à l’âge adulte, soit en raison de la récidive de l’ictère(échec secondaire de l’intervention de Kasai), soit en raison decomplications de la cirrhose malgré la régression de l’ictère.

Le greffon peut provenir d’un donneur d’organes décédé :rarement un foie entier, provenant d’un donneur enfant detaille proche du receveur ; plus souvent un lobe gauche (seg-ments 2+3) ou un foie gauche (segments 2+3+4) ,obtenus aprèsréduction ou partage d’un foie de donneur adulte. Le greffonpeut aussi être prélevé chez l’un des parents de l’enfant.

La survie des patients 5 et 10 ans après transplantation dufoie pour AVB dépasse actuellement 80 % [138, 139]. Dans laplupart des cas, la qualité de vie de ces enfants est proche de lanormale, aussi bien pour la croissance staturopondérale, quepour leur développement physique, intellectuel, et leur fécon-dité ultérieure [140-142].

Devenir global des enfants atteints d’AVB

Le pronostic global des enfants atteints d’AVB s’est améliorédepuis les débuts de la transplantation hépatique et, actuelle-ment, plus de 90 % des enfants atteints d’AVB survivent(Tableau 2).

Plusieurs facteurs pronostiques ont été identifiés. Certains sontliés aux caractéristiques de la maladie (et ne peuvent êtremodifiés) : présence d’un syndrome de polysplénie [24, 25, 99, 144],type anatomique du reliquat biliaire extrahépatique [24, 83-85],lésions histologiques du reliquat biliaire extrahépatique [145, 146],importance de la fibrose hépatique au moment de l’interventionde Kasai [105, 147-152], pression portale lors de l’intervention deKasai [105]. D’autres facteurs pronostiques sont liés à la prise en

charge et sont susceptibles d’améliorations : âge à l’interventionde Kasai [24, 83, 85, 87], accessibilité à la transplantation hépatique(disponibilité en greffons hépatiques pédiatriques) [153], expé-rience du centre traitant dans la prise en charge de tels enfants [8,

24, 154]. Ce dernier point a conduit à centraliser les patientsatteints d’AVB d’Angleterre et du Pays de Galles dans trois unitésmédicochirurgicales d’hépatologie pédiatrique [143]. En France, lacréation récente de centres de référence et de compétence pourle traitement de l’AVB relève des mêmes raisons.

Remerciements : 1) Aux pédiatres et chirurgiens des 45 centres françaisparticipant aux travaux de l’Observatoire français de l’atrésie des voies biliaires(www.orpha.net/nestasso/OFAVB/).Amiens : Lenaerts C, Canarelli JP ; Angers : Ginies JL, Coupris L ; Besançon :Plouvier E, Aubert D ; Bondy : Gaudelus J, Grapin C ; Bordeaux : Lamireau T,Vergnes P ; Brest : de Parscau L, Fenoll B ; Caen : Duhamel JF, Petit T ;Clermont-Ferrand : Meyer M, Scheye T ; Colmar : Meyer Gast D, Geiss S ;Dijon : Huet F, Sapin E ; Grenoble : Chouraqui JP, Dyon JF ; Le Havre : LeLuyer B, Menard M ; Lille : Gottrand F, Bonnevalle M, Sfeir R, Besson R ;Limoges : De Lumley L, Alain JL ; Lyon Guibaud P, Mouriquand P, Lachaux A,Boillot O, Dubois R ; Marseille Nord : Alessandrini P ; Marseille Timone :Sarles J, Roquelaure B, Delarue A; Metz : Pierre E, Marchal C ; Montpellier :Fournier-Favre S, Allal H, Galifer RB ; Nancy : Morali A, Schmitt M ; Nantes :Héloury Y ; Nice l’Archet : Triolo V, Kurzenne JY ; Nice Lenval : Descos B,Valla JS ; Paris Béclère-Paul Brousse : Labrune P, Bismuth H ; Paris Bicêtre-Cochin : Bernard O, Gauthier F, Valayer J, Soubrane O, Scatton O ; Paris RobertDebré : Amédée-Manesme O, Aigrain Y ; Paris Necker enfants malades :Lacaille F, Revillon Y ; Paris Saint Vincent de Paul : Dupont C, Bargy F ; ParisTrousseau : Tounian P, Hélardot P ; Pau : Choulaud JJ, Gauriau L ; Poitiers :Cardona J, Levard G ; Reims : Digeon B, Poli-Merol ML ; Rennes : Dabadie A,Fremond B ; Rouen : Mouterde O, Bachy B ; Saint Etienne : Lavocat MP, VarletF ; Strasbourg : Becmeur F, Fischbach M, Wolf P ; Toulouse : Broué P, VaysseP ; Tours : Maurage C, Robert M ; Guadeloupe : Gerry F ; Guyanne : Dr Bertsch,Dr Delattre ; Martinique : Colombani JF ; Nouvelle Calédonie : Ménager C ;Polynésie : Besnard M, Gestas P, Pasche J, Papouin Rauzy M ; Réunion : GraberD, Lesure JF, de Napoli-Cocci S, Renouil M.2) Aux médecins et autres personnes qui participent à l’activité du centre deréférence de l’atrésie des voies biliaires du CHU Bicêtre (http://asso.orpha.net/CRAVB) : O. Bernard, D. Habes, B. Hermeziu, D Debray, J.Cohen, F. Plainguet, N. Balloche, A. Masmonteil, I. Friteau, J. Wenz, F. Juillet,M. Duché, F. Gauthier, S. Branchereau, H. Martelli, V. Fouquet, D. Devictor, P.Durand, L. Chevret, D. Pariente, S. Franchi-Abella, M. Fabre.3) Au Dr Marie-Anne Brundler, Birmingham Children’s Hospital, pathologydepartment.

Tableau 2.Pronostic de l’atrésie des voies biliaires en France et au Royaume-Uni.

France

1986-1996

472 patients [24]

France

1997-2002

271 patients

Royaume-Uni

1999-2002

148 patients [143]

Survie globale des patients à 4 ans 74 % 87 % 89 %

Survie avec le foie natif à 4 ans 40 % 43 % 51 %

Survie 4 ans après transplantation hépatique 75 % 89 % 90 %

“ Point important

Actuellement, plus de 90 % des enfants atteints d’AVBsurvivent, avec une qualité de vie normale ou proche de lanormale pour la plupart d’entre eux. Environ un tiers sontvivants avec leur foie natif à l’âge de 10 ans et un quart àl’âge de 20 ans.

7-070-A-10 ¶ Atrésie des voies biliaires

8 Hépatologie

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C. Chardot ([email protected]).Birmingham Children’s Hospital, Liver Unit, Steelhouse lane, Birmingham B16 8EH, Royaume-Uni.

A.A. Darwish.Hôpital des Enfants, Service de chirurgie pédiatrique, rue Willi-Donzé 6, CH 1205 Genève, Suisse.

E. Jacquemin.Centre hospitalier universitaire de Bicêtre, Assistance publique- Hôpitaux de Paris, Faculté de médecine Paris Sud 11, Service d’hépatologie pédiatrique,Centre de référence de l’atrésie des voies biliaires, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Chardot C., Darwish A.A., Jacquemin E. Atrésie des voies biliaires. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),Hépatologie, 7-070-A-10, 2009.

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