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Courriel: [email protected] Site Web: www.atlasmedias.com Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl : (514) 962-8527 Groupe Atlas Media Communautés culturelles, citoyenneté et participation politique Page 5 Conflit étudiant et loi 78 Le Québec en ébullition Page 10 Page 26 Sur scène à Montréal le 16 juin Saïda Fikri, la voix des sans voix nº 181 du 24 mai au 6 juin 2012

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Atlas.Mtl 181 du 24 mai au 6 juin 2012

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dans le journal Atlas.Mtl: (514) 962-8527

Groupe Atlas MediaCommunautés culturelles, citoyenneté et participation politique

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Conflit étudiant et loi 78Le Québec en ébullition

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Sur scène à Montréal le 16 juin

Saïda Fikri, la voix des sans voix

nº 181 du 24 mai au 6 juin 2012

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Éditorial

L’histoire est bouleversante; et pourtant elle est presque banale. C’est l’histoire d’un homme, comme tous les autres ou presque; dont la vie aura ressemblé à celle de presque tous les autres. C’est dans ses derniers instants qu’elle dif-fère, mais à peine, du sort commun tant il est vrai qu’au moment de pousser son dernier soupir, tout humain est seul. Jamais cependant, cette ultime solitude ne se prolonge ou - du moins - ne devrait se prolonger comme cela à été le cas pour Hassan Soussi.

Hassan Soussi est mort ; quand ? Nul ne saurait le dire. Sa dépouille a été retrouvée dans sa dernière demeure ter-restre par la police, alertée par le con-cierge de l’immeuble, probablement venu réclamer un loyer en retard et qui ne savait même plus si sa dernière ren-contre avec son locataire remontait à deux ou trois semaines.

Comment un tel drame peut-il être pos-sible alors que nous sommes supposés vivre «en société», c’est-à-dire dans un groupe solidaire ? Comment Hassan Soussi a-t-il pu être «oublié» ainsi ?

Cet originaire du Maroc, vivant au Canada depuis plus de 30 ans n’avait-il pas d’amis qui auraient pu (et du) s’inquiéter de son absence ? À l’évidence non ! N’avait-il pas de famille ? On nous dit qu’il était divorcé et sans enfants et que ses plus proches parents vivent loin, très loin, trop loin, à Safi, au Maroc.

Seul donc; sans à son chevet une âme charitable pour lui donner une gorgée d’eau pour humecter sa bouche assé-chée par le goût de la mort ; pour lui prendre la main et alléger la détresse qui monte sans doute quand on exhale un souffle sans retour ; sans une main charitable pour lui fermer les yeux lorsque la vie a quitté son enveloppe terrestre.

Le tout dans un silence qui con-traste singulièrement avec les rumeurs, les bruits et la fureur qui montent sans cesse de la ville, tout près, tout autour de ce studio, sur la rue Greene, en plein centre ville de Montréal, où se scellait sa vie, à portée de voix d’une foule alter-nant fêtards et manifestants.

Si quelqu’un avait été là le destin de cette homme aurait-il pu autre ? Aux instants critiques si une éven-tuelle compagne ou un éventuel compagnon, un colocataire, un ami, un voisin, n’importe qui pour appeler les secours, aurait-il survé-cu ou serait-il quand même mort ?

Hassan Soussi avait la cinquan-taine ; âge ingrat, trop jeune pour attirer l’attention des services sociaux, trop vieux en revanche pour vivre seul ; il est mort comme il a vécu, sans faire de bruit, sans que personne ne se rende compte ni de son existence ni de son trépas.

L’affaire ne fera pas la Une des journaux à grand tirage, elle ne sera citée dans le discours d’aucun politicien, elle ne provoquera nulle émotion dans l’opinion publique. C’était pourtant un citoyen, qui s’acquittait sans aucun doute de tous ses devoirs. Aura-t-il bénéficié de tous ses droits? Dans le cours de sa vie on n’en sait rien, mais son droit à la dignité dans la mort à incontestablement été bafoué.

Or les Hassan Soussi - qui peuvent aussi s’appeler Tremblay, Shashi, Lopez, Lévy, Karpov ou Diawara - sont bien plus nombreux qu’on ne le pense. On ne les voit plus parce qu’on ne les entend pas. Parce qu’ils ne revendiquent rien, ne manifestent jamais.

Leur silence et leur transparence ne nous exonèrent cependant pas de nos responsabilités, de notre devoir d’engagement pour la réalisation d’un projet de société sans laissés-pour-compte.

Ce n’est hélas pas le cas tant les vains combats prennent de place dans nos vies, nous plongeant dans une sorte d’autisme par lequel nous croyons agir collectivement alors qu’en fait, nous nous contentons d’additionner nos petits mondes personnels, nos égoïsmes; sans souci de notre prochain, de l’autre fut-il un collègue, un voisin…

Solitude ultime

Éditorial

Abdelghani Dades

Editeur : Abdelghani Dades.

Directeur Général Rachid Najahi.

Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane Bnou-Nouçair, Zahira EL Wahid Megherbi Publicité : Mohamed EzzemouriAhmed MendiliWahid Megherbi

Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi.Younes Q

Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA

Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

Tél. :

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Feu Hassan Soussi (photo prise en 1998)

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À la Une

Des pirates informatiques se disant liés au groupe « Anonymous » ont bloqué plusieurs sites Internet du gouvernement du Québec le 21 mai. Le site du ministère de la Sécurité publique et celui de la Déontologie policière étaient inaccessibles, tout comme ceux du ministère de l’Éducation, de l’Aide financière aux études; en tout 13 sites gouvernementaux, en plus du site du Parti libéral du Québec.

Sur le site de la Sécurité publique, on pou-vait lire « Nous sommes Anonymes. Nous sommes Légion. Nous ne pardonnons pas. Nous n’oublions pas. Redoutez-nous ». Samedi 19 mai, le groupe

avait lancé un avertissement au gouverne-ment du Québec par l’entremise d’une vidéo diffusée sur le site Internet YouTube. Les pirates informatiques avaient annoncé qu’ils lançaient l’« Opération Québec » en réponse à l’adoption de la loi 78 qui, selon eux, bafoue le droit des étudiants de mani-fester.

Lors de sa conférence de presse du lundi 21 mai, la CLASSE a annoncé le lancement du site Internet www.arretezmoiquelquun.com. Les internautes qui souhaitent afficher leur volonté de désobéir à la loi 78 peuvent y télécharger leur autoportrait avec leur nom et la mention « je désobéis à la loi 78 ». À 19 h 30 le site pétition comptabilisait plus

de 1200 inscrits, et leur nombre augmentait rapidement. « Si cela nous vaut des pour-suites pénales en vertu de la loi 78, nous nous engageons à y faire face », affiche le site sur sa page d’accueil.

Enfin, durant la journée, il semble que les serveurs courriels de Videotron aient blo-qué les messages contenant www.loi78.com, une adresse menant à une pétition en ligne pour appuyer une requête en nullité de la loi spéciale 78. Selon un technicien de la compagnie, le problème serait dû à une surcharge des serveurs qui auraient associé le terme à un pourriel en raison de la grande quantité de messages le mention-nant de manière subite.

Piraterie informatiqueAnonymus lance l’«Opération Québec» Plusieurs site gouvernementaux bloqués

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À la Une

Au 100eme jour de la grève estudian-tine qui secoue le Québec, on totalisait environ 2000 arrestations. Ce qui n’a pas empêché les manifestants opposés à la hausse des droits de scolarité de continuer à occuper les rues. Mardi 22 mai, ils étaient plusieurs centaines à manifester pour une 29e soirée consécu-tive depuis le début du conflit.

Après le traditionnel rassemblement à la place Émilie-Gamelin, les manifes-tants ont entamé une marche bruyante en direction ouest vers 21 h. Plusieurs d'entre eux ont apporté des casseroles pour se faire entendre.

Les manifestants se sont rapidement scindés en deux groupes. Moins d'une demi-heure après le coup d'envoi de la manifestation, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déclaré illégale l'une des deux marches, puisque son itinéraire n'avait pas été fourni aux policiers et que certains manifestants portaient des masques.

Les autorités ont toutefois précisé que le rassemblement serait toléré s'il deme-urait pacifique. Mais contrairement au calme qui a prévalu plus tôt en après-midi, la manifestation a dégénéré. Le film de la soirée.

Un manifestant heurtéUne voiture de type Mercedes, qui ten-tait de se frayer un chemin à travers la foule sur la rue Sainte-Catherine Ouest,

a happé un manifestant. Le conducteur aurait quant à lui pris la fuite. Peu avant 22 h, plusieurs avis de dis-persion ont été donnés, alors que des bouteilles de bière et autres projectiles ont été lancés en direction des polic-iers.

Le SPVM a demandé aux manifestants de « quitter le centre-ville immédiate-ment », précisant que des actes crimi-nels avaient été commis et que des pièces pyrotechniques avaient été lancées en direction des policiers. Des coups de matraque et des gaz lac-rymogènes ont été utilisés par l'escouade antiémeute pour disperser les gens qui ont refusé d'obtempérer. Les policiers ont durci le ton et ont procédé à des arrestations.

De leur côté, des manifestants ont affir-mé ne pas avoir entendu les avis de dis-persion et ont dénoncé la violence policière.

Les esprits se sont notamment échauf-fés à l'intersection de la rue Sherbrooke et du boulevard Saint-Laurent, où un manifestant a reçu du poivre de Cayenne dans le visage.

Un premier avis de dispersion avait été donné à 21 h 21, puis un deuxième à 21 h 42. Plusieurs personnes ont alors décidé de quitter les lieux, tandis qu'un noyau dur d'environ 250 personnes résistait toujours et continuait de jouer

au chat et à la souris au centre-ville.

Selon le porte-parole du SPVM, Daniel Fortier, au moins 11 personnes ont été arrêtées pour des actes criminels, dont méfaits sur des bâtiments et des voies de fait.

Une autre arrestation de groupe a été effectuée à l'angle des rues Mansfield et Sainte-Catherine vers 23 h. Pendant ce temps, les manifestants se dirigeaient de

nouveau en direction de la place Émilie-Gamelin, point de départ de la marche.

Des méfaits ont ensuite été commis sur la rue Sainte-Catherine Est, où un pote-au a notamment été lancé dans la vitrine d'une pharmacie.

À minuit passée, la ville n’avait pas retrouvé le calme et une nouvelle nuit animée s’annoncait…

Conflit étudiant et loi 78Le Québec en ébullition

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Affaires

La juge France Charbonneau a prononcé mardi 22 mai avant-midi l'allocution d'ouverture de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats pub-lics dans l'industrie de la construction (CEIC), qu'elle dit être « totalement impartiale et indépendante, loin de toute préoccupation politique ».

Pendant une quarantaine de minutes, la commissaire a rappelé la nature de son mandat, présenté les gens qui l'aideront à le réaliser et les règles de procédure qui prévaudront pour les audiences, qui se poursuivront jusqu'à l'automne 2013.

Le mandat de la commissionLa Commission Charbonneau a pour mandat de :-examiner l'existence de stratagèmes et, le cas échéant, dresser un portrait de ceux-ci qui impliqueraient de possibles activités de collusion et de corruption dans l'octroi et la gestion de contrats publics dans l'industrie de la construction incluant, notamment, les organismes et les entreprises du gouvernement et les municipalités, incluant des liens possi-bles avec le financement des partis poli-tiques; -dresser un portrait de possibles activités d'infiltration de l'industrie de la construc-tion par le crime organisé; -examiner des pistes de solution et faire des recommandations en vue d'établir des mesures permettant d'identifier, d'enrayer et de prévenir la collusion et la corruption dans l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction ainsi que l'infiltration de celle-ci par le crime organisé.

La commissaire a précisé que « l'octroi et la gestion des contrats visent les activ-ités des représentants des entités pub-liques, les entrepreneurs et les firmes de génie-conseil, ainsi que la surveillance et l'approbation des travaux, la vérification de leur qualité, la réclamation d'extras, et la façon dont ceux-ci sont approuvés, contestés et réglés ».

Cela inclut, a précisé France Charbonneau, « tout organisme public et tout organisme du gouvernement au sens de la Loi sur le vérificateur général », dans la mesure où ils octroient ou gèrent des contrats de construction. Cela inclut: -tous les ministères et organismes du gouvernement du Québec, dont « le ministère des Transports, les ministères

de l'Éducation, des Loisirs et du Sport, de la Santé et des Services sociaux et des organismes, dont la Société immobilière du Québec »; -toutes les entreprises dont le gouverne-ment détient directement ou indirecte-ment plus de 50 % des actions compre-nant droit de vote, ce qui inclut Hydro-Québec, la Société des alcools du Québec et Loto-Québec; -les universités, les cégeps, les commis-sions scolaires, tout centre de la petite enfance, toute garderie bénéficiant de places [...] subventionnées, ainsi que tout bureau coordonnateur de la garde en milieu familial [...]; -tout établissement public ou privé con-ventionné par la Loi sur la santé et les services sociaux; - toute municipalité et tout organisme visé aux articles 18 ou 19 de la Loi sur le régime de retraite des élus municipaux. La commissaire a précisé qu'elle n'examinera pas les façons de faire des organismes publics relevant du gouver-nement fédéral, dont les aéroports ou les installations portuaires. « Un projet administré par un organisme public québécois, bénéficiant d'une contribution financière du gouvernement fédéral, sera examiné au même titre que d'autres pro-jets », a-t-elle précisé.

Les définitions de la commissaireLa commissaire Charbonneau a profité de son allocution d'ouverture pour indi-quer ce qu'elle entendait par « contrat de construction » et « industrie de la con-struction », le décret ayant institué la commission ne le spécifiant pas.

Selon la commission, un contrat de con-struction comprendra tout « contrat visé par la Loi sur les bâtiments, et tout con-trat pour la construction, la reconstruc-tion, la démolition, la réparation ou la rénovation de bâtiments ou d'un ouvrage de génie civil, y compris la préparation du site, les travaux de déboisement, d'excavation, de forage et de dynamitage, la fourniture de produits et de matériaux, la fourniture d'équipements et de machinerie, si ceux-ci sont prévus au contrat et y sont reliés, ainsi que la répa-ration et l'installation des équipements fixes d'un bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil ».

L'industrie de la construction inclut pour sa part « de façon non limitative l'ensemble des entreprises, des professi-

onnels et autres personnes qui effectuent des travaux et fournissent des matériaux et services relativement à des contrats de construction » « Nous examinerons toutes les dimen-sions d'un contrat public dans le domaine de la construction exigeant notamment les services de génie-conseil, comptabili-té, juridique, immobilier, administratif, ainsi qu'à la réalisation de ces contrats », a dit la juge Charbonneau. « Nous nous attarderons à toute question relative non seulement à l'adjudication des contrats publics, mais aussi à leur approbation, aux relations entre les fournisseurs et les entrepreneurs, à la nécessité des consor-tiums, au règlement des avenants et des litiges, ainsi qu'aux mesures restreignant volontairement ou non la libre concur-rence des soumissionnaires potentiels.

La commissaire a précisé que le volet des travaux portant sur une possible infiltration de l'industrie par le crime organisé ne se limitera cependant pas aux travaux exécutés pour le compte des entités publiques ou parapubliques, « puisque c'est l'ensemble de l'industrie de la construction qui est visée en vertu du décret créant la commission d'enquête ».

Prochain rendez-vous : le 4 juinLa juge Charbonneau a indiqué qu'elle entendra les demandes de statut de par-ties le 4 juin. Les premiers témoins seront entendus à compter du vendredi 8 juin.

Les parties qui démontreront un « intérêt direct et important » - ce qui inclut des donneurs d'ouvrage ou des entrepreneurs et quiconque pourrait faire l'objet d'un blâme - pourront obtenir le statut de par-ticipant, qui leur permet notamment de proposer des témoins ou de mener des contre-interrogatoires.

Le statut d'intervenant sera quant à lui réservé aux parties qui présentent un « intérêt réel, mais sans que leurs droits soient directement affectés par les travaux ou les conclusions de la commis-sion ».

« Les parties ayant un seul et même inté-rêt commun peuvent se voir imposer d'être représentés par un seul avocat », a précisé la commissaire.

Parmi les premiers témoins appelés à la barre à compter du 8 juin figurera l'ex-patron de l'Unité anticollusion du ministère des Transports du Québec, Jacques Duchesneau, dont le rapport, révélé par Radio-Canada, avait eu l'effet d'une bombe.

Le rapport, qui s'appuyait sur quelques 500 témoignages anonymes, expliquait comment un stratagème de collusion et de corruption s'était mis en place au fil des années, et comment les partis poli-tiques en profitaient.

La commission Charbonneau entame ses travaux5 mois pour identifier les moyens de (re)moraliser la vie publique

Mme France Charbinneau

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Affaires

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Appel à la collaboration des journalistesLa commissaire Charbonneau a par ail-leurs demandé aux journalistes « de ne pas interroger les témoins, ni de les sol-liciter pour qu'ils accordent des entrev-ues, tant et aussi longtemps qu'ils n'auront pas comparu publiquement devant nous et qu'ils n'auront pas conclu leur témoignage ». « Intervenir auprès d'un témoin avant qu'il n'ait terminé son témoignage est susceptible de nuire à la recherche de la vérité », a-t-elle fait valoir. Dans un point de presse sub-séquent, le procureur en chef de la com-mission, Sylvain Lussier, a dit vouloir éviter qu'un témoin se livre aux médias avant de comparaître, comme l'avait fait Benoît Corbeil lors de la commission Gomery sur le scandale des comman-dites.

« Nous sommes conscients de l'attention médiatique dont les audiences feront l'objet, et de l'impact immédiat que pour-raient avoir certains témoignages sur l'opinion publique, avant même que tous les éléments de preuve soient connus », a encore dit la juge. « De ce fait, nous serons particulièrement attentifs à proté-ger les réputations et éviterons dans la mesure du possible que les réputations et l'image des témoins soient inutilement atteintes. »

La juge Charbonneau a profité de son allocution pour saluer ceux qui l'épauleront au cours des travaux. « Tout le personnel de la commission a à coeur d'aller au fond des choses. Je vous assure

que tous y travaillent avec énergie, déter-mination et professionnalisme. Tous sont animés d'une même passion : celle de dénoncer, corriger les failles de notre système en lien avec notre mandat », a-t-elle dit.

Objectif : établir le stratagème« Le mandat qui nous a été donné est de faire le portrait de stratagèmes », a expli-qué mardi le procureur en chef de la commission, Sylvain Lussier, dans une entrevue accordée à Radio-Canada avant le début des travaux.

« Alors si on en identifie un certain nom-bre, à ce moment-là, nous aurons dressé le portrait [de la situation], et il appar-tiendra aux politiciens d'adopter des lois ou de prendre des mesures pour contrer ce qui aura pu être identifié, ou aux pol-iciers d'aller enquêter plus avant », ajoute le procureur.

La commission aura du pain sur la planche. D'ici le 19 octobre 2013, elle doit tenter de déterminer si des systèmes de corruption et de collusion ont perverti depuis les quinze dernières années le processus d'octroi des contrats publics depuis 15 ans au Québec, siphonnant du coup les comptes publics du gouverne-ment, des municipalités ou d'autres organismes publics.

La commissaire Charbonneau devra répondre à son vaste mandat grâce à des audiences - publiques ou à huis clos - qui se tiendront au rythme de 12 jours par mois, pour un total anticipé de 150 à 200 jours d'audience. Elle est appuyée par une soixantaine de personnes, dont deux commissaires, des procureurs, des

enquêteurs et une équipe de recherche.

Les audiences, qui seront télévisées, seront certainement très suivies, et les attentes sont grandes. Depuis que la députée adéquiste Sylvie Roy a réclamé une première fois une commission d'enquête, au printemps 2009, des dizaines de milliers de citoyens et des centaines de personnalités publiques et d'organismes ont réclamé sa création. Les grandes centrales syndicales, le patronat, les municipalités, les policiers de Montréal et l'Ordre des ingénieurs ont notamment réclamé la tenue de cette enquête publique avant que le premier ministre Jean Charest ne cède à leur demande à l'automne 2011.

Jusque-là, le chef du gouvernement insistait pour ne miser que sur des enquêtes policières afin d'assainir l'industrie, dont celle de l'escouade Marteau, mise sur pied en octobre 2009, et de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), créée en février 2011. Avant que la commission Charbonneau ne soit créée, le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, avait dit croire qu'une enquête publique nuirait aux enquêtes policières. Il a déclaré par la suite qu'il collaborerait avec la commission et qu'il en respecterait l'indépendance. Le man-

dat de la commissaire spécifie cependant clairement qu'elle doit veiller « à ne pas compromettre les enquêtes actuellement menées, ni d'éventuelles poursuites judi-ciaires qui peuvent en découler ».

La Gendarmerie royale du Canada a été pour sa part contrainte par la justice à collaborer avec la commission, qui veut consulter certains éléments de preuve amassés lors de l'opération Colisée. La commission veut consulter les preuves portant sur les relations de la mafia ital-ienne montréalaise avec certains mem-bres de l'industrie de la construction entre 2002 et 2006.

Des considérations politiquesTous les partis politiques pourraient pâtir des révélations faites dans le cadre de la commission, croit le professeur de sci-ences politiques à l'Université de Montréal, Pierre Martin. « S'il y a une assez grosse éclaboussure, tout le monde sera mouillé », dit-il.

Par ailleurs, la commission doit rendre son rapport au plus tard au mois d'octobre 2013, ce qui correspond à la limite dont dispose Jean Charest pour déclencher une élection provinciale.

Source : Radio-Canada

La commission Charbonneau entame ses travaux5 mois pour identifier les moyens de (re)moraliser la vie publique

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Citoyenneté

Un colloque sous le thème générique “Migration, citoyenneté et participation politique” organisé, dimanche 21 mai à Montréal, par le groupe Atlas Média, a abordé la problématique de l’implication dans l’action politique des immigrants maghrébins dans la société d’accueil.

Le sociologue marocain Driss Ajbali, partant du postulat que l’immigration maghrébine est relativement récente en Amérique du Nord, comparativement aux Italiens, par exemple, qui sont très présents dans le paysage politique québécois, explique le manque d’implication des immigrants issus de l’Afrique du Nord par le fait de l’absence de leur reconnaissance comme communauté à part entière qui a sa richesse culturelle.

Aux yeux du conférencier, il manque à la communauté maghrébine des multipli-cateurs d’influence qui peuvent ratisser au niveau de ce que le sociologue appelle “les marqueurs identitaires” que l’on retrouve dans le milieu communau-taire. Leur présence squelettique, voire leur absence sur l’échiquier politique du pays d’accueil, peut se traduire par un sentiment d’être des exclus de l’Histoire, fera observer Ajbali. Sami Aoun, directeur de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la

Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui a modéré un atelier sur le pourquoi du blocage par rapport à la participation politique, a soulevé, lui, la question de la spécificité culturelle. L’orateur estime nécessaire la réflexion sur la probléma-tique “communautariste” dans une socié-té où le primat juridique reste le citoyen-individu.

La communauté se manifeste par l’appartenance culturelle et cultuelle, alors que la société moderne se base sur le respect des valeurs universelles, relève-t-il.

Députée depuis 1994 du Parti libéral du Québec (PLQ), parti au pouvoir, Fatima Houda-Pépin a raconté son expérience d’élue au Parlement québécois. Son par-cours politique n’est pas le fait de sa communauté, soutient la parlementaire, elle qui n’arrive pas à expliquer le peu d’enthousiasme des Maghrébins à s’intéresser à l’action politique.

Président du parti municipal Vision Montréal (VM), Moncef Derraji estime que l’implication en politique ne se résume pas seulement à se porter candi-dat sur les listes électorales. Député fédéral d’origine algérienne depuis mai 2011, Tarik Brahmi a abondé dans le

même sens. L’élu siège à la Chambre des communes au nom du Nouveau parti démocratique (NPD). Ils sont quatre Maghrébins, dont trois Algériens à se faire élire sous les mêmes couleurs parti-sanes.

Rachida Azdoud de l’Université de Montréal est revenue, elle, sur la notion du vivre ensemble. Une notion qui sup-pose l’abolition des murs économique et idéologique. Pour elle, c’est le détermin-isme culturel qui peut nous mener à la dérive communautaire. Maire de l’arrondissement le plus maghrébin de Montréal, en l’occurrence Parc-Extension-Saint-Michel, Mme Annie

Samson, raconte comment elle s’est fait élire dans un arrondissement qu’on a voulu appeler “le Petit Maghreb”. “Je ne comprends pas pourquoi les Maghrébins ne s’intéressent pas à la politique”, a-t-elle dit, en suggérant de ne pas convoiter leurs suffrages seulement mais aussi de les mobiliser en tant que citoyens.

Les intervenants sont arrivés au constat qu’il y a peu de Maghrébins investis dans l’action politique. Comment alors renverser la vapeur ? Le colloque, qui a ébauché des pistes de réflexion, laisse le débat ouvert.

Source : Liberté - Yahia Arkat

Deuxième édition des Journées Citoyennes du Groupe Atlas Media

Communautés culturelles, citoyenneté et participation politiqueComment impliquer les Maghrébo-canadiens ?

M. Zoubeïr Hakam, Consul Général du Royaume du Maroc à Montréal

«Prendre la chose publique au sérieux»«Ce colloque est organisé dans les festivités du cinquantenaire de l’établissement des relations diplo-matiques entre le Maroc et le Canada. Étant un ancien enseignant, au plan académique, j’ais appris énormé-ment de choses sur l’immigration, sur la citoyenneté. Cela me permet de mieux entrevoir les perspectives d’avenir de la communauté marocaine au Québec et au Canada et le rôle que cette communauté devrait jouer sur la scène politique. Lorsqu’ on parle de citoy-enneté, on pense aux droits économiques et civils; mais j’insisterai sur les droits politiques qui représen-tent un important créneau si on veut que la commu-nauté marocaine soit bien intégrée et qu’elle bénéficie de tous ses droits. Pour cela, il faut qu’elle prenne la chose publique au sérieux et qu’elle puisse participer à l’édification de son destin travers ses instances.»

M. Tarik Brahmi, Député Fédéral (NPD) de Saint-Jean

«Nos jeunes doivent s’impliquer»« J’ais apporté mon témoignage en tant qu’élu membre d’une communauté culturelle. Une des problématiques que l’on débattait, c’est le rôle de l’individu par rapport à sa communauté et dans quelle mesure un élu représente sa communauté. Quand au rôle qui pourrait être le mien pour amen-er une plus grande implication de la communauté des originaires du Maghreb en politique, je dirai que c’est un rôle de modèle ; ça permet de montrer par l’exemple, par la réalité que l’on peut être élu au Québec et au Canada même lorsqu’on est issu d’une communauté culturelle. Le message qu’on doit envoyer aux jeunes de notre communauté c’est qu’ils doivent s’impliquer dans leur commu-nauté locale et dans leur communauté culturelle afin que les Maghrébins soient mieux représentés dans toutes les instances décisionnelles du pays.»

Monsef Derraji Président du Parti Vision Montréal

«Le minimum en politique»

«Le minimum en politique, la première chose à faire, c’est d être présent aux délibérations du conseil municipal de chaque arrondissement et de chaque ville afin que les responsables municipaux sachent que nous existons. C’est le rôle des médias, des associations et de tous les relais communautaires d’encourager le citoyen d’origine maghrébine à vivre pleine-ment sa citoyenneté pour ne pas être lésé dans ses droits.»

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Rencontres

Mémoires & dialogue pose desQuestions d’avenir

La communauté maroco-canadienne a ainsi atteint un poids démographique conséquent dans la population du pays. Elle demeure néanmoins, pour nos con-citoyens de toutes origines, répartie en deux sous-groupes distincts et irréduct-iblement antagonistes.

Outre d’exacerber les interpellations identitaires les plus diverses, ce regard de l’autre produit des effets délétères à

l’intérieur même de la communauté. Deux tendances se dessinent ainsi : soit la rupture avec le souvenir de la culture d’origine ou alors un repli crispé, sou-vent biaisé, sur les valeurs du pays-mère.

En résulte une sorte d’«assignation à résidence culturelle», de ghettoïsation de la pensée qui, parce que l’on ne sait pas y

répondre autrement que par le bricolage identitaire, pervertissent les comporte-ments collectifs et handicapent struc-turellement autant la relation au pays d’origine que la relation – et l’intégration – au pays de vie.

La similitude des défis et l’évidente communauté de destin des membres de la com-munauté, sans distinction aucune, comme la structure de la société de vie, plaident avec force contre de telles errances.

Mémoires & dialogue, association de fait depuis octobre 2009 formalisée en septembre 2011, qui avait consacré une première édition de son colloque bisan-nuel «Maroc du Souvenir; Maroc de l’avenir» au thème «Maroc, Nostalgie et nouvelles réalités», organisera, le 3 juin 2012 à Montréal, une deuxième édition de cette événement. Le thème retenu est «Les dangers associés au bricolage identitaire».

Les débats qui auront lieu à cette occa-sion tenteront d’apporter, avec le con-cours de nombreux chercheur(e)s, lead-ers communautaires et décideurs, des débuts de réponses à des questions telles que «Comment concilier attache-ment aux valeurs du pays d’origine et respect des valeurs du pays de vie», «Quelle communauté pour quelle par-ticipation citoyenne?», etc.

Le colloque «Maroc du souvenir, Maroc de l’avenir» consiste en l’organisation de rencontres-débats, associant mem-bres de la communauté autour de sujets tels que Société (intégration, citoyen-neté); Économie (emploi, entrepreneur-iat); Culture (laïcité, identité); Communauté et relations Maroc-Québec (échanges économiques et coo-pération). Ces rencontres sont égale-ment mises à profit pour favoriser les échanges sur la place du segment d’origine marocaine de la population montréalaise, québécoise et canadienne (enjeux et défis, évolutions au cours des cinq dernières années, sensibilisation des décideurs…) L’édition 2012 mettra l’accent sur la question identitaire et le développement de la citoyenneté. Elle s’interrogera également sur la nature des change-ments institutionnels en cours au Maroc et sur leur influence sur les relations bilatérales Maroco-Canadiennes.

Elle sera également mise à profit pour rendre hommage à feu Mohamed Berdouzi (en présence de Mme Badia Berdouzi) et à l’annonce officielle de la création de la Fondation Mohamed Berdouzi.

Feu Mohamed Berdouzi

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Idées

Hassan Jamali, auteur de «Coran et déviation politique» «Une religion qui vit à une époque doit être une religion qui vit dans son époque»Canadien, enseignant et auteur, Hassan Jamali n’oublie ni ses origines – il est natif de Homs en Syrie, désormais ville martyr – ni la culture et les valeurs dans lesquelles il est né et a grandi.

Son dernier livre, «Coran et déviation politique», en témoigne abondamment. Mais il apporte aussi une nouvelle lec-ture de l’actualité, une lecture de l’actualité confessionnelle qui tranche à la fois avec les messages et conceptions des traditionnalistes musulmans et des islamistes, et avec les visions et percep-tions –souvent biaisées- qui sont celles des «orientalistes et des médias.

D’où l’intérêt de cet entretien, accordé à notre consœur Hannelore Poncelet et qu’il nous invite à partager. Gageons toutefois que les idées que développe ici Hassan Jamali ne manqueront de susciter de nombreuses réactions.

Hannelore Poncelet : Dans votre derni-er livre, Coran et déviation politique, vous affirmez que les musulmans n’ont pas besoin d’un islam modéré, mais plutôt d’un islam moderne. Qu’est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?

Hassan Jamali : Je me sens concerné. Je vis en Occident et je suis de culture musulmane. Je suis très conscient que l’islam a un problème. L’islam est resté figé à une époque datant de 8 siècles et il a besoin d’une réforme. Face à l’intégrisme musulman et au terrorisme islamiste qui veulent exploiter l’islam à des fins politiques, on est parfois content en Occident de pouvoir dire de certaines personnes qu’elles sont des « musulmans modérés. » On parle ainsi de Tariq Ramadan, par exemple, comme d’un modéré. Mais qu’est-ce que ça veut dire « modéré » ? Est-ce qu’il suffit qu’untel ne lance pas de bombes pour qu’il devi-enne modéré et acceptable ? On dit ces gens-là modérés uniquement parce qu’ils ne sont pas des purs et durs. Ils veulent vivre un islam qui n’est pas violent, mais qui est, par contre, traditionnel. Ça veut dire qu’ils ne renoncent pas à l’application de la sharia par exemple, mais ils sélectionnent; selon eux il y a dans la sharia des choses qu’on peut lais-ser tomber; sur lesquelles on peut fermer l’œil, mais il y a aussi des positions très intransigeantes, surtout en ce qui con-cerne la femme, les droits de la femme, la famille etc.

Ceux qu’on appelle modérés ne renon-cent pas tous à l’idée que dans l’islam, il y a les fondements d’un État. Ils veulent que dans les constitutions des pays musulmans, on fasse référence à la shar-ia, à l’islam, etc. D’ailleurs, dans la con-stitution du Maroc, les islamistes qu’on dit modérés ont beaucoup insisté pour qu’il soit écrit que le Maroc est un État islamique. On disait dans le projet de constitution que le Maroc était un pays islamique. Ce n’était pas suffisant, il fal-lait mentionner le mot « État » parce que l’État, ça veut dire les institutions, etc. C’est donc pour ça que je dis que les musulmans modérés, avec ces idées-là, sont très loin d’apporter quoi que ce soit à la nécessaire réforme de l’islam. Une religion qui vit à une époque doit être une religion qui vit dans son époque. Une réforme de l’islam doit viser à créer, à trouver, à établir les bases d’un islam moderne et non pas modéré.

Comment l’islam peut-il devenir mod-erne ? Vous parlez, par exemple, des femmes musulmanes qui opèrent des changements dans leur milieu.

Ce qui est curieux, c’est qu’après l’indépendance de plusieurs pays arabes et musulmans, le monde arabe et musul-man est entré dans la modernité vraiment sans problème. Je peux même dire que l’avortement, la contraception ou le tra-vail des femmes n’ont pas causé de prob-lème. Ma tante, par exemple, a com-mencé à travailler en 1944. Les femmes travaillaient. Il y avait des femmes méde-cins, il y a très longtemps. Des filles, comme la femme de mon oncle, sont allées étudier en France comme bour-sières. Une fille seule, à la fin des années 30, toute seule à Paris ! Donc, on a vécu cette époque extrêmement moderne. Les femmes ne portaient plus le voile. Elles participaient à la vie politique et tout le reste. En Algérie, par exemple, le code de la famille, c’était le code français qui a été appliqué jusqu’en 1988. Il y a plus de 50 ans, Bourguiba a élaboré un code de la famille extrêmement moderne qui a aboli la polygamie, sans résistance. Dans les années qui ont suivi 1970, il y a eu une rechute causée par toutes sortes de déceptions, de problèmes dans le monde arabe. Cette situation a surtout été provo-quée par des régimes que l’Occident appelait laïcs, mais qui étaient les pires des dictatures. Ces régimes autoritaires privaient les citoyens de toute liberté. Les gens ont trouvé refuge dans les val-

eurs sûres associées pour eux à la reli-gion et ce en idéalisant l’histoire de l’islam. On est revenu en arrière, même par rapport aux années 50.

Lors des manifestations du printemps 2011, on a vu que ce sont les jeunes de moins de 30 ans qui ont déclenché le mouvement. Par la suite les résultats des élections n’ont pas reflété la volonté de changement de ces jeunes. Les structures anciennes sont restées: ils avaient le dis-cours, ils avaient l’organisation, etc. Les islamistes ont donc gagné, pas toujours la majorité absolue, mais ils sont arrivés en tête aux élections.

Il y a eu toutefois des élections pour l’Union des étudiants en Tunisie, et les étudiants de gauche l’ont emporté sur les islamistes. Ça veut dire que chez les jeunes, ce qui se passe ne se reflète pas dans les élections générales qu’on a con-nues. Ces élections ont d’ailleurs été faites de façon précipitée.

Le terrain est propice pour une réforme de l’Islam, et la démocratie va faciliter les choses. Auparavant, toute tentative de réformer l’Islam se faisait au niveau intellectuel, en France, en Angleterre, etc. Le printemps arabe a entraîné un vent de démocratie et beaucoup de liber-té d’expression, même si on fait encore attention dans les journaux. Il y a cepen-dant Internet, il y a Facebook; on y voit une liberté d’expression qui était impen-sable il y a quelques années seulement.

Et la situation en Syrie ? Vous êtes natif de ce pays, et la situation là-bas est loin d’être résolue...

Non seulement je suis Syrien d’origine mais je suis de Homs; j’ai d’ailleurs entendu récemment, à Radio-Canada, une entrevue avec Monsieur Perez, un des fondateurs de Médecins sans fron-tière, qui se trouvait à Homs dans un quartier qui a été bombardé et occupé; il a dit que le régime syrien est un régime criminel et menteur. Il a dit que le bom-bardement des quartiers rebelles à Homs n’était pas un bombardement ciblé. L’armée a bombardé du matin au soir et c’est complètement chaotique; les gens n’ont plus ni abri ni maison.

Le régime syrien est un des derniers régimes staliniens sur Terre. En 43 ans de règne, il a fait en sorte que l’armée soit l’armée du régime et non pas du

peuple, ce qui n’était pas le cas en Tunisie ou en Égypte. Le rôle de l’armée est de défendre le régime, et l’économie du pays sert à remplir les poches des dirigeants actuels; ceux-ci vont tout faire pour prolonger leur pouvoir à n’importe quel prix parce qu’ils sont conscients que si jamais ils perdent le pouvoir, ils dev-ront être jugés. Ce qui arrive en Syrie, c’est une tragédie humaine; une accumu-lation de crimes contre l’Humanité. Ce régime ne peut plus durer, mais quel sera le nombre de victimes avant la fin ?

Pour terminer, est-ce qu’il y a un mes-sage d’espoir pour la Syrie, pour l’islam, pour le monde arabe ?

La dictature n’est pas un régime naturel. C’est la démocratie qui est un régime naturel. Les gens n’ont pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour s’y habi-tuer. C’est naturel chez l’être humain d’avoir son mot à dire, puis ensuite la majorité décide. Même dans une famille, on a en besoin; on a besoin de s’écouter les uns et les autres, mais à un moment donné, il faut trouver un moyen pour trancher.

On a annoncé rapidement que le print-emps arabe avait cédé la place à l’automne arabe étant donné que les élec-tions n’ont pas donné les résultats escomptés. Je trouve, au contraire, que c’est la meilleure chose qui soit arrivée aux Arabes et aux Musulmans depuis un demi-siècle; depuis l’indépendance. C’est un vent de liberté que personne ne pourra arrêter.

M Hassan Jamali

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Intégration

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Mme Kathleen Weil, accompagnée de la présidente de l’Ordre des comptables agréés du Québec, Mme Manon Durivage, a annoncé le 14 mai écoulé, la conclusion d’une entente qui vise à faciliter l’obtention d’un permis d’exercice pour les comptables agréés formés à l’étranger.

« Le Québec a besoin des talents et des compétences des personnes de toutes origines, car leur bagage professionnel est un atout important pour notre développe-ment économique. C’est pourquoi nous travaillons avec les ordres professionnels et les établissements d’enseignement afin de favoriser l’intégration économique durable des personnes immigrantes for-mées à l’étranger. L’entente d’aujourd’hui permettra de reconnaître encore mieux l’apport que les comptables formés à l’étranger, qui ont fait le choix de venir s’installer et travailler chez nous, représente pour la société québécoise », a

affirmé la ministre Kathleen Weil.« L’Ordre est très heureux de la signature de cette entente. Elle va permettre de mettre en place des mesures préparatoires à l’évaluation des compétences des pro-fessionnels en comptabilité formés à l’étranger et de mieux informer ces per-sonnes sur la pratique en contexte québé-cois », a déclaré la présidente de l’Ordre des comptables agréés, Mme Manon Durivage.

Session d’accueil pour les candidats Le projet permettra à l’Ordre des compta-bles agréés du Québec d’élaborer une ses-sion d’accueil et de formation destinée à mieux informer les candidats formés à l’étranger sur le contexte québécois dans lequel ils devront exercer leur profession. Cette session portera notamment sur le professionnalisme, les codes culturels en milieu de travail, le système professionnel du Québec et la réglementation en matière d’encadrement et de surveillance de l’exercice de la profession.

Accompagnement Plusieurs candidats formés à l’étranger sont visés par des ententes de réciprocité que l’Ordre a signées avec une quinzaine de pays, dont la France.

Ainsi, l’Ordre instaurera un programme de soutien à l’intention de ces candidats qui comprendra, à court terme, une séance préparatoire à l’examen de réci-procité et, à moyen terme, un pro-gramme de formation complémentaire qui traitera, entre autres, de la fiscalité québécoise, des dispositions pertinentes du Code civil et des particularités du code de déontologie québécois.

Selon Emploi-Québec, la profession de comptable est parmi les professions les plus en demande actuellement, et les perspectives professionnelles jusqu’en 2015 sont jugées très favorables dans l’ensemble du Québec. Selon l’Ordre

des comptables agréés du Québec, les départs progressifs à la retraite au cours de la prochaine décennie accentueront le besoin de main-d’œuvre dans ce domaine.« Au cours des dernières années, le gou-vernement du Québec s’est employé à faciliter l’admission des diplômés formés à l’étranger aux ordres professionnels. Ainsi, une trentaine d’ententes ont été conclues avec différents ordres et plus de 60 projets ont été mis sur pied afin de faciliter le processus de reconnaissance des acquis des personnes immigrantes et favoriser leur intégration économique. Pour assurer l’intégration réussie des per-sonnes que nous accueillons, nous avons tous un rôle à jouer. Citoyens, employeurs et organismes de réglementation, nous contribuons tous à faire de l’immigration un puissant levier de développement pour le Québec », a conclu la ministre Kathleen Weil.

Projet pour une reconnaissance des compétences acquises à l’étrangerLes comptables agréés respirent…

L’Ordre des comptables agréés du Québec élaborera un programme de soutien à l’intention des candidates et candidats visés par les ententes de réc-iprocité signées avec des organismes comptables d’une quinzaine de pays, dont l’Ordre des experts-comptables de France. L’Ordre leur proposera, à court terme, une séance de technique de préparation à l’examen de réciprocité d’une durée d’une journée et, à moyen terme, un programme de formation complémentaire axé sur la fiscalité québécoise, les dispositions du Code civil et les particularités du code de déontologie québécois.

L’Ordre compte également élaborer une session d’accueil et de formation d’une journée destinée à mieux informer les candidates et candidats formés à l’étranger sur le contexte dans lequel ils seront appelés à exercer leur profes-sion au Québec. Cette session portera notamment sur le professionnalisme, le contexte culturel en milieu de travail, le système professionnel et la régle-mentation en matière d’encadrement et de surveillance de l’exercice de la pro-fession.

Le Ministère accorde une aide finan-cière de 91 500 $ pour la réalisation de ce projet.

Le projet en résumé

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Intégration

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Mme Kathleen Weil, la responsable des com-munautés d’origines diverses et de la jeunesse au comité exécutif de la Ville de Montréal, Mme Mary Deros, et la directrice générale d’Intégration Jeunesse du Québec, Mme Sylvie Baillargeon, viennent de lancer la quatrième édition de Valorisation Jeunesse – Place à la relève. Il s’agit d’une initiative qui, depuis 2009, permet à 600 jeunes, plus particulièrement ceux issus de l’immigration et des minorités visibles, d’occuper un emploi d’été formateur et valorisant. Le lancement s’est déroulé dans les studios du réseau de télévision V, une des nouvelles entreprises qui embaucheront des jeunes dans le cadre de l’édition 2012. La réalisation de Valorisation Jeunesse – Place à la relève est une collaboration du ministère de l’Immigration et des Communautés cul-turelles, de la Ville de Montréal, du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire.

« Chaque année, les jeunes participants prennent conscience de leurs talents et surtout du fait qu’ils sont appréciés des employeurs. Je remercie sincèrement tous les employeurs participants, dont les nouvelles entreprises comme le réseau de télévision V, qui s’engagent dans Place à la relève et donnent une première chance à ces jeunes motivés et ambitieux », a souligné la ministre Kathleen Weil.« L’intégration des jeunes de toutes orig-ines est plus que jamais essentielle dans un contexte de rareté de main-d’œuvre grandissante. C’est pourquoi Emploi-Québec soutient le projet Valorisation jeunesse – Place à la relève qui représen-te une initiative intéressante pour leur permettre de franchir les premiers pas vers leur future carrière », a tenu à men-tionner Mme Julie Boulet, ministre de

l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie.

« En plus de produire un effet de levier en matière de développement socio-économique, culturel et social pour la métropole, le programme Place à la relève contribue activement à l’émergence d’une ville d’inclusion soci-ale dans un contexte de diversité », a ajouté le ministre des Affaires munici-pales, des Régions et de l’Occupation du territoire, M. Laurent Lessard.

Sept semaines dans la vie vraieProvenant de cinq commissions scolaires de Montréal, les jeunes, âgés entre 16 et 18 ans, souvent issus des quartiers défa-vorisés, ont été sélectionnés pour leur réussite scolaire et leur motivation.Durant sept semaines, ils seront accueil-lis, conseillés et formés dans des entre-prises et des organismes municipaux, gouvernementaux et communautaires de différents secteurs d’activités.

« Ce projet permet aux entreprises d’avoir des employés motivés pendant la période estivale et de contribuer ainsi au développement économique de la Métropole. Cette expérience de travail permettra aux jeunes des écoles montré-alaises de se bâtir des réseaux pour l’avenir, tout en les encourageant à la persévérance scolaire », a déclaré Mme Mary Deros, responsable des commu-nautés d’origines diverses et de la jeu-nesse au comité exécutif de la Ville de Montréal.

« Les jeunes représentent notre avenir et nous devons les outiller dès maintenant. Nous sommes là pour les accompagner dans leur premier emploi. Aux employ-eurs, nous offrons aussi des conseils sur la diversité culturelle. Nous devons nous occuper ensemble de la relève, et j’invite les entreprises à participer à Place à la relève », a indiqué Mme Sylvie

Baillargeon, directrice de l’organisme Intégration Jeunesse du Québec.

C’est Intégration Jeunesse du Québec qui s’occupera, pour les trois prochaines années, de la mise en œuvre de l’ensemble des activités de Place à la relève. L’organisme a été sélectionné par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles à la suite d’un appel d’offres public et retenu en raison de sa compréhension du programme et de sa capacité à mobiliser le secteur privé. « Nous voulons aider les jeunes à prendre leur place et à devenir des citoy-ens actifs. L’engagement des employeurs et des entreprises est très important. Avec ce projet, ils peuvent offrir une première expérience de travail à un jeune du sec-ondaire et contribuer ainsi à lui ouvrir une porte vers une vie professionnelle active », a conclu la ministre Kathleen Weil.

Les entreprises intéressées à Place à la relève peuvent obtenir plus

d’information sur le sitewww.ijq.qc.ca ou communiquer avec Intégration Jeunesse du Québec au 514 598-7319 ou par courriel à [email protected].

Source: communiqué de presse

Valorisation Jeunesse - Place à la relève 600 emplois d’été pour les jeunes québécois de toutes origines

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Entreprises

La neuvième édition du SIAL Canada et du SET Canada, qui a eu lieu du 9 au 11 mai 2012 au Palais des congrès de Montréal, s'est terminée sur une note extrêmement positive. L'immense croissance de l'événement, qui se confirme encore cette année, attes-te la position de leaders qu'occupent les deux salons, considérés comme des incontournables par tous les professionnels de l'agroalimentaire en Amérique du Nord.

L’édition de tous les records

Avec 676 exposants provenant de 45 pays et au-delà de 13 952 visiteurs professionnels venus de 60 pays, il ne fait aucun doute que cette édition du SIAL Canada a remporté un succès retentissant, étant déjà considéré comme une année record à plusieurs niveaux! Plein à craquer au cours des trois journées, le SIAL Canada, qui avait ajouté dès le mois de mars 10 000 pieds car-rés à sa superficie d'exposition due à une demande accrue, portant la surface totale à 175 000 pieds carrés et confirmant ainsi une croissance de plus de 20 %, est à n'en point douter un passage obligé pour tous les acteurs de la scène agroalimentaire.

Pour monsieur Xavier Poncin, directeur du Salon, le pari est doublement gagné : « Après avoir relevé le

défi d'alterner les salons entre Montréal (pour les années paires) et Toronto (pour les années impaires), le succès du premier SIAL Canada de Toronto l'an dernier confirme l'atteinte des objec-tifs. Nous pouvons désormais affirmer que notre retour à Montréal est également une très grande réussite. Je dirais même que cette édition a dépassé toutes nos attentes puisque non seulement nous dépassons les objectifs visiteurs fixés haut la main pour atteindre près de 14 000 visiteurs mais nos exposants ont fait des affaires en très grands nom-bres, et ce dernier est évidemment le résultat le plus important. Nous abordons l'édition 2013 avec un momentum jamais connu auparavant! »

Avec le développement du salon à Toronto l'an dernier, l'édition a pu capter cette année une plus grande audience pan-canadienne, avec en particuli-er une augmentation de plus de 25% des visiteurs venus de l'Ontario et plus de 60% des visiteurs en provenance du reste du Canada.

De nombreux événements exclusifs

Encore cette année, plusieurs conférences très cou-rues, portant sur différents sujets reliés à l'actualité ali-mentaire, ont été présentées au cours du SIAL

Canada. Également, de nombreux événements spé-ciaux ont remporté un franc succès, tant par le nombre de visiteurs que par le taux de participation exponenti-el. Au cours de cette édition, le SIAL Canada et le SET Canada ont également mis de l'avant des con-cours ou espaces de démonstration qui valorisent et récompensent des produits et des entreprises à la fine pointe de l'innovation.

SIAL Canada 2012Une année exceptionnelle

Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, M. Pierre Corbeil, a remis le Prix d'excellence à l'exportation alimentaire du Québec 2012 à l'homme d'affaires maroco-canadien M. Said Chergui, président-directeur général des Aliments Prolimer inc., exploitation manufacturière et distributrice québécoise de produits de la mer de très haute qualité.

Cette attribution a eu lieu au cours du Gala canadien à l'Exportation agroalimentaire, à l'occasion du Salon international de l'Alimentation (SIAL Canada 2012) de Montréal, un salon d'affaires avec la participation de plus de 680 exposants venus de l'Amérique du Nord, de l'Europe, du Maghreb, du Moyen-Orient et d'Asie.

Soulignons que le jury, composé de représentants du milieu de l'exportation, évalue les candidatures en tenant compte de l'expertise professionnelle de la per-sonne concernée, de ses réalisations personnelles et de leurs répercussions sur l'entreprise et le milieu, de sa vision et de sa philosophie à l'égard de l'exportation, de même que de son engagement dans le milieu.

Rappelons que depuis l'instauration de ce Prix en 1995, deux marocains, MM. Abdelmajid Jamaleddine et Said Chergui ont obtenu cette distinction respec-tivement en 2005 et 2012. Présent sur le marché canadien depuis 1999, le Groupe Zinda, exposant au SIAL de Montréal, a acquis en 2009 les Aliments Prolimer inc. Deux ans plus tard, l'entreprise réalise plus de 35 pc de ses ven-tes sur les marchés étrangers, principalement aux États-Unis, au Mexique, en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis.

"La vision globale et le sens stratégique de M. Chergui ont certainement contribué à la percée de l'entreprise sur les marchés étrangers", a souligné le ministre québécois, ajoutant que "le succès commer-cial de M. Chergui et des Aliments Prolimer inc. repose en grande partie sur la créativité de son équipe

de recherche-développement qui, de façon contin-ue, introduit sur le marché de nouveaux produits".

"En outre, la direction des Aliments Prolimer inc. tient à offrir à sa clientèle des produits d'une qual-ité exceptionnelle et des services hors pair. C'est la raison pour laquelle elle réinvestit annuelle-ment plus de 5 pc des fruits de ses ventes dans l'amélioration des processus de l'entreprise et dans la mise au point des nouveaux produits", expli-que-t-on.

M. Chergui est également très engagé dans son milieu. Il est président du Conseil d'Administration du Groupe agroalimentaire Québec-Canada, la plus importante association agroalimentaire au Canada, qui regroupe plus de 480 entreprises manufacturières.

L'usine des produits Zinda, sous la présidence de M. Abdelmajid Jamaleddine, est devenue en dix ans la plus importante usine en Amérique du Nord pour la production du Couscous.

Le groupe Zinda compte aujourd'hui près de 160 employés avec quatre usines, deux dans la région de Montréal et deux dans la région de Québec, a d'autre part indiqué M. Chergui, précisant que son groupe est présent dans quatre pôles, en l'occurrence le cous-cous, la transformation des fruits de mer, un fumoir poulet, viande et poisson, et un pôle olives et distri-bution.

Il est à rappeler qu'une douzaine d'entreprises expor-tatrices marocaines prennent part, à Montréal, à la 9è édition du SIAL Canada (9-11 mai) et exposent leurs produits sur un stand couvrant près de186 m2, qui s'est de nouveau distingué cette année par la nette amélioration notamment au niveau de l'organisation, de l'identité visuelle et la gestion de l'espace.

Représentées par Maroc Export (Centre marocain de promotion des exportations), ces entreprises ont présenté, trois jours durant, leurs produits aux invités

de cette manifestation dédiée aux professionnels de l'alimentation.

Cet événement d'envergure, qui réunit 683 exposants représentants plus de 44 pays, attirera quelque 13.000 visiteurs venant d'une soixante de pays, selon les organisateurs.

En 2009, le salon a renforcé sa position nationale ainsi que son envergure internationale passant de SIAL Montréal à SIAL Canada.

L'édition 2010 a confirmé le succès grandissant du Salon dévoilant une nouvelle destination marquant ainsi le début de l'alternance entre Montréal (les années paires) et Toronto, province anglophone du Canada (centre, 600 kms de Montréal) pour les années impaires.

L'édition 2011, qui s'est déroulée pour la première fois à Toronto, a vu la participation de 697 exposants venus de 37 pays, dont le Maroc, et plus de 12.400 visiteurs s'y étaient donné rendez-vous.

Source : Maghreb Arabe Presse

Prix d'excellence à l'exportation alimen-taire du Québec 2012 Récipiendaire : Un homme d'affaires maroco-canadien

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Coopération

Le Royaume du Maroc et le Canada affichent, con-stamment, une volonté commune de renforcer leurs relations bilatérales, et cette volonté se traduit, notam-ment, par le nombre important de conventions et d'accords conclus entre les deux pays dans les dif-férents domaines d'activité, a affirmé l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni.

Dans un entretien à la MAP, la diplomate a expliqué que cette volonté se manifeste aussi à travers les importants échanges de visites entre les hauts respon-sables des deux pays, particulièrement la visite offici-elle que le Premier Ministre du Canada, M. Stephen Harper, a effectuée, en janvier 2011 au Maroc, et durant laquelle il a été reçu par SM le Roi Mohammed VI, et s'est entretenu avec l'ancien Premier Ministre, M. Abbas El Fassi, l'objectif étant de réaffirmer la volonté commune de hisser le niveau des relations bilatérales à de nouveaux paliers de coopération.

Ces relations sont marquées, depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1962, par une dynamique évolutive à tous les niveaux, a soutenu Mme Chekrouni, précisant que cette dynamique se reflète, notamment, dans la convergence des positions des deux pays concernant plusieurs questions internationales, le saut quantitatif et qualita-tif qu'ont enregistré les échanges économiques, com-merciaux et d'investissement, l'appartenance commune à la Francophonie et la présence au Canada d'une forte communauté marocaine(près de 120.000 personnes), hautement qualifiée, outre le nombre important d'étudiants marocains dans les différentes universités canadiennes.

En matière d'économie, elle a estimé que la conclu-sion éventuelle d'un accord de libre-échange gagnant-gagnant insufflera aux relations bilatérales une nou-velle dynamique, ouvrira de nouvelles perspectives de coopération bilatérale, et aura des retombées positives et multidimensionnelles. Il concernera différents domaines: l'investissement, les marchés publics, les règles d'origine, l'agriculture, le commerce, les ques-tions institutionnelles, la propriété intellectuelle, l'environnement, l'assistance technique, et les financ-es, a-t-elle indiqué.

ALE : Troisième round en juin à OttawaDans cette perspective, les travaux du premier round des négociations de l'ALE (11/14 octobre 2011 à Ottawa), ont permis, en premier lieu, l'échange d'informations sur les spécificités et les pratiques internes propres à chacun des deux pays, et les demandes spécifiques de chacune des parties relatives aux différents secteurs en négociation, une volonté réaffirmée lors de la deuxième série de négociations (mars 2012 à Rabat), a rappelé Mme Chekrouni. Le troisième round de négociations est prévu en juin pro-chain à Ottawa, rappelle-t-on.

Selon la diplomate, l'accord de libre-échange avec le Canada constitue pour le Maroc un cadre de parte-nariat important à même d'accroître ses exportations vers ce pays et de drainer davantage d'investissements canadiens au Maroc.

Elle en veut pour preuve la signature, lors du dernier Salon de l'Agriculture de Meknès, d'un protocole d'entente entre le Maroc et le Canada pour la pro-motion de la coopération entre les deux pays dans les domaines de l'agriculture et l'agroalimentaire ainsi que les secteurs connexes.

A cette occasion, a-t-elle dit, les deux parties ont affirmé que "le Maroc constitue aujourd'hui une plateforme idoine et une porte d'entrée privilégiée vers les marchés européen, arabe et d'Afrique subsa-harienne", au vu des multiples réformes opérées à différents niveaux.

Rappelant que le Canada est l'un des plus importants partenaires commerciaux du Maroc en Amérique du nord (3ème client après les États-Unis et le Brésil), M. Chekrouni a souligné qu'en dépit d'une conjonc-ture économique internationale difficile, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ne cesse de se développer et de se diversifier. En 2009, les échanges bilatéraux de marchandises ont atteint 513,4millions de dollars, soit une hausse de 13 pc par rapport à 2008, de même durant les deux dernières décennies, le Maroc a été l'une des desti-nations privilégiées des flux des IDE canadiens dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, a relevé Mme Chekrouni, qui s'est réjouie des per-spectives "prometteuses" du partenariat entre les deux pays.

Au niveau culturel, la diplomate a fait savoir que le Maroc bénéficie actuellement d'un quota de bourses d'exemption de frais de scolarité majorés, octroyées par le Gouvernement du Québec aux étudiants marocains aux termes d'une entente entre les deux Gouvernements, soulignant que les étudiants marocains bénéficient également de bourses cana-diennes dans le cadre de la Francophonie, de celles octroyées par l'Université de Montréal et l'Université d'Ottawa. Évoquant les réformes initiées dans le Royaume, la diplomate a souligné que ce mouvement sans précédent, qui a touché différents domaines, notamment le Code de la Famille, le Développement Humain ou encore la justice, a atteint son point culmi-nant avec la réforme de la Constitution, suivie d'élections législatives transparentes donnant lieu à un nouveau gouvernement issu des urnes.

Ces changements, intervenus dans le sillage du "print-emps arabe", se sont opérés dans la sérénité et ont érigé le Maroc en modèle aux plans régional et inter-national, a-t-elle dit.

Pour ce qui est du Groupe d'amitié parlementaire Maroc-Canada, Mme Chekrouni a fait valoir que cette initiative d'une quinzaine de Députés et de Sénateurs canadiens, "contribuera sans nul doute à enrichir notre expérience et à la faire rayonner".

Par ailleurs, la diplomate marocaine a fait état des fes-tivités commémorant le cinquantenaire des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et le Canada, soulignant que cet événement d'envergure, portera un regard rétrospectif sur les 50 années pas-sées, riches en coopération fructueuse, en échange et dialogue constructifs entre les deux pays.

Le lancement officiel, fin mai, dans la capitale fédérale Ottawa de cet événement, sera un moment fort qui impulsera les relations entre le Maroc et le Canada, et le Forum économique prévu à cette occa-sion, permettra à la communauté des affaires des deux pays d'explorer de nouvelles perspectives de coopéra-tion bilatérale, a-t-elle conclu.

Source : Maghreb Arabe Presse

Canada - Maroc : 50 ans et tout un avenir…Entretien avec Mme Nouzha Chekrouni, Ambassadeur du Maroc au Canada

CondoléancesC’est avec affliction que nous avons appris le décès survenu le 19 mai 2012, des suites d’une longue maladie, de la mère de notre ami Abdelhak el Boussaïri.En ces pénibles circonstances, nous prions Si Abdelhak d’accepter l’expression de nos plus sincères condoléances et de notre soutien dans cette épreuve.Ina liLahi oua ina Ilayhi raaji’oune

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Diplomatie

Une délégation parlementaire marocaine conduite par le président de la Chambre des représentants, M. Karim Ghellab, a effectué, du 16 au 19 mai, une visite de travail au Québec.

Outre M. Ghellab, la délégation marocaine comprenait MM. Abdelaziz Omari, président du groupe PJD à la Chambre des représentants et Chafik Rachadi, président du groupe RNI à la Chambre des représentants.

La délégation marocaine, accompagnée de l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni et du Consul général du Royaume à Montréal, M. Zoubair Hakam, s,est rendu le 17 mai à L’Assemblée Nationale du Québec, où elle a été accueillie notamment par le président de l'Assemblée nationale du Québec, M. Jacques Chagnon, la pre-mière vice-présidente de l'Assemblée, Mme Fatima Houda-Pepin et le secré-taire général Michel Bonsaint, avant d'effectuer une visite guidée à travers cette structure.

M. Karim Ghellab, s'est par la suite entretenu avec le président de l'Assemblée nationale du Québec, M. Jacques Chagnon, des perspectives de coopération entre les deux institutions parlementaires.

Les entretiens ont porté sur les moyens de renforcer les relations de coopération entre les deux institutions législatives ainsi que sur les avancées réalisées par le Maroc sur le voie du renforcement de la pratique démocratique, a déclaré à la MAP M. Ghellab, à l'issue de cette ren-contre. Les discussions ont été l'occasion de souligner le souhait de Québec et de Rabat de renforcer les relations et les échanges entre leurs deux parlements, en tant que relations importantes, a ajouté M. Ghellab, notant que l'expérience démocratique marocaine suscite un intérêt particulier

chez les responsables québécois. Il a également souligné que la rencontre lui a permis de présenter les réformes mises en œuvre par le Maroc, le modèle marocain de développement de la démocratie et les divers acquis apportés par la nouvelle Constitution.

Lors de cet entretien, a dit M. Ghellab, le président de l'Assemblée nationale du Québec a salué les efforts de réforme politique, sociale et institutionnelle engagés par le Royaume qualifiant le Maroc de phare dans le monde arabo-musulman.

Le parlementaire québécois, a ajouté M. Ghellab, a également exprimé sa dispo-sition à partager avec le Maroc l'expérience québécoise, saluant les progrès réalisés par le Royaume dans divers domaines.

Dans une déclaration à la presse, le pré-sident de l'Assemblée nationale du Québec a mis en exergue "le renforce-ment des liens de coopération interpar-lementaire avec la Chambre des représentants du Maroc afin de mettre à la disposition des élus marocains, notre expertise et notre expérience".

Dans une déclaration similaire, la pre-mière vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pépin, a indiqué que les liens interparlementaires avec le Maroc ne sont pas nouveaux, rappelant à cet égard les missions officielles effectuées de part et d'autre, dont celle effectuée au Maroc en 2006, où elle a accompag-né le président et le Secrétaire général d'alors de l'Assemblée nationale du Québec, Michel Bissonnet et François Côté.

Elle a aussi rappelé l'entente la coopéra-tion entre la Chambre des représentants et l'Assemblée nationale du Québec signée, en août dernier à Rabat, prévoy-

ant notamment la création d'un Groupe d'amitié parlementaire entre le Maroc et le Québec. Cette entente porte égale-ment sur le renforcement de la coopéra-tion et l'approfondissement des relations entre les deux institutions.

La députée Fatima Houda-Pépin, pre-mière femme arabe d'origine marocaine à être élue au Québec, garde le Maroc dans son cœur, a-t-elle dit, saisissant chaque occasion pour apporter sa con-tribution au développement de son pays natale.

"L'objectif est en premier lieu d'établir un rapport officiel avec la Chambre des représentants du Maroc et d'explorer les avenirs de collaboration", a indiqué Mme Houda-Pépin, à qui revient l'initiative de faire flotter, encore une fois, le drapeau national sur l'édifice de l'Assemblée nationale du Québec.

Le Québec a une expérience et une expertise qu'il est prêt à partager avec le Parlement marocain", a-t-elle dit.A l'issue de cette rencontre, M. Ghellab et la délégation l'accompagnant ont signé le livre d'or de l'Assemblée natio-nale du Québec. Les présidents des deux institutions parlementaires ont procédé, par ailleurs, à l'échange de présents.

Rappelons qu'il s'agit de la première visite officielle à Québec du Président de la Chambre des Représentants depuis l'installation la nouvelle Chambre dans le sillage des élections législatives qui se sont déroulées au Maroc en novem-bre 2011 au lendemain de l'adoption de la nouvelle Constitution (juillet 2011).

Source : Maghreb Arabe Presse

Partage d’expériences entre les parlements du Québec et du Maroc

Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, et le président de l'Assemblée nationale du Québec, Jacques Chagnon, ont signé, mercredi soir au siège du parlement québécois, une entente pour l'institution d'une commission permanente interpar-lementaire Maroc-Québec, prévoyant notamment l'examen des moyens à même de renforcer la coopéra-tion bilatérale.

Cette Commission permettra de pérenniser la coopéra-tion interparlementaire, en établissant un programme de travail et une feuille de route pour les deux institu-tions et en fixant les besoins et les priorités de chaque partie, a précisé à la MAP M. Ghellab, à l'issue de la cérémonie de signature.

Le programme de travail, qui sera établi par seize députés, huit marocains et huit québécois, portera sur différentes questions, notamment l'échange d'expériences et d'expertises et la participation de la femme, des jeunes et de la société civile dans la vie politique, économique et sociale, outre des visites alternées pour renforcer davantage la coopération inter-parlementaire, a ajouté M. Ghellab, pour qui la longue expérience parlementaire québécoise peut aider le Maroc à trouver des pistes pour le renforcement de la pratique parlementaire. Dans une allocution précédant la cérémonie de signa-

ture, le président de la Chambre des représentants a mis en avant la vision du Maroc et ses efforts pour la consécration de l'Etat de droit et de démocratie. Devant un parterre de parlementaires et d'hommes politiques québécois, il a notamment rappelé la réforme parlementaire engagée au Maroc au lendemain de l'adoption de la nouvelle Constitution, qui a ren-forcé les prérogatives de l'institution législative, en particulier au niveau du contrôle de l'action du gouver-nement.

Dans sa présentation, suivie avec un vif intérêt de la part du public présent, M. Ghellab a tenu à souligner tout particulièrement les différents chantiers lancés par SM le Roi Mohammed VI et les avancées réalisées dans différents domaines.

Il a, notamment, évoqué le nouveau code de la famille, "un texte qui vise à protéger davantage les droits de la femme et de l'enfant tout en préservant l'unité et la cohésion familiales", ainsi que la promotion de la cul-ture des droits de l'Homme, la mise en place du Conseil national des droits de l'Homme et l'expérience unique qu'a vécue le Maroc avec la création de l'Instance Équité et Réconciliation.

De son côté, le président de l'Assemblée nationale du Québec, Jacques Chagnon, a exprimé sa disposition à

partager avec le Maroc l'expérience québécoise, salu-ant à cet égard les progrès réalisés par le Royaume dans divers domaines, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI.

Qualifiant le Maroc de modèle pour le monde arabo-musulman, de pays de tolérance et d'ouverture, il a affirmé que le Québec se réjouit de la coopération interparlementaire avec le Royaume, et "qui se verra renforcée avec la signature de l'entente pour l'institution d'une commission permanente interpar-lementaire Maroc-Québec".

Pour sa part, la première vice-présidente de l'Assemblée nationale québécoise, député de La Pinière, Mme Fatima Houda-Pépin a tenu s'est félicitée de la signature de l'entente, formant le vœu que "l'offre institutionnelle du Québec aura un écho positif et que nous pourrions accompagner le Maroc dans sa marche vers la démocratie".

Rappelant les différents chantiers réalisés ou en cours de réalisation au Maroc, elle exposé "l'expérience marocaine, conduite par le Souverain en vue de con-solider le processus démocratique engagé en conformi-té avec ses valeurs de tolérance, d'ouverture et de coexistence".

Entente pour l'institution d'une commission permanente interparlementaire Maroc-Québec

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Arts & culture

Saida Fikri , auteur, compositeur et interprète d'origine marocaine, chante contre le racisme, contre l'intolérance, elle chante l'amour et la paix.

Saida a commencé à chanter à l'âge de 8 ans, a composé sa première chanson à l'âge de 12 ans.

Depuis lors, huit albums ont été produits, révélant un style inédit qui allie, dans un souci constant de perfec-tion, diverses cultures et genres musi-caux, une musique qui plait aux jeunes et les interpelle.

Saida Fikri, ancienne éléve du Conservatoire de Casablanca, a com-mencé sa carrière professionnelle en 1994 avec une sortie d'un premier album pendant la même année qu'un grand concert à la grande place de Bruxelle en Belgique. Des milliers de personnes se sont rassemblés sur la place après une marche contre le rac-isme et la discrimination.

Elle s'est depuis produite plusieurs fois au Maghreb et en Europe. Invitée en 1998 à représenter la femme maghrébine par le gouvernement belge, elle a donné des concerts et des con-férences de presse. La même année elle donne un grand concert dans la salle « Paradiso» à Amsterdam, une salle con-sacrée au grandes stars mondiales.

Saida Fikri vit aujourd'hui aux Etats-Unis où elle a sorti un album pour le marché américain intitulé «One World». Cet album est constitue un hymne à l'amour et la paix dans le monde. Son huitième et dernier album, «Essilm» sorti en 2006, est plus spécialement destiné à ses fans au Maghreb et en Europe.

Elle se produira en juin à Montréal, au grand bonheur de ses (déjà) très nom-breux fans d'ici.

En véritable professionnelle, elle n'a pas attendu la veille de son concert (le

16 juin), pour se rendre dans la Métropole.Elle y était, il y a quelques jours.

Wahid Megherbi l'a rencontrée. Entretien

Sur scène à Montréal le 16 juinSaïda Fikri, la voix des sans voix

M Mohamed Ezzemouri, Mme Saida Fikri et M Wahid Megherbi

Wahid Megherbi: Quel est le but de votre visite à Montréal ?

Saida Fikri : Ma présence à Montréal a pour but la préparation de mon prochain concert qui se déroulera le 16 juin 2012. Je suis ravie de l’accueil qui m’a été réservé par les membres de la commu-nauté marocaine ici.

Comment se fait-il, alors que vous passez très peu sur les radios et les télévisions, que vos fans soient si nombreux et que votre public vous aime tant ?

L’Art nous impose d’être nous-mêmes, sans forfai-tures. L’artiste doit être au diapason de toute chose; il se doit d’être à la page, de s’informer de toute évolution, et transmettre, ainsi, le message de la population.

Ma proximité avec les gens m’inspire mes plus belles paroles et mes mélodies les plus fines.

On dit que dans vos œuvres, il y en a qui s'adresse à un auditoire rural et d'autres à un auditoire urbain. Existe-t-il un public citadin et un public rural ?

Le citadin possède les outils adéquats qui lui per-mettent d’exprimer ce qui trame autour de lui et alimente son esprit ; par contre l’habitant de l’intérieur du pays vit dans une marginalisation sociale criarde. Il ne peut, ainsi, transmettre ses

doléances à qui de droit.

On dit que vos chanson aident à lut-ter contre la marginalisation dont sont victimes les couches sociales défavorisées; est-ce vrai ?

« Elmizirya »est une chanson qui se voulait être la parole des opprimé(e)s. J’ai voulu sensibiliser toutes les instances à tous les niveaux de la société pour rappeler la souffrance dans laquelle se débat une frange importante de la population marocaine. Le reste de mon répertoire s’inscrit dans la même démarche.

Y a-t-il un style Saida Fikri ?

Mon style musical n’est que la résul-tante de toutes les belles facettes des cultures qui ont enrichi mon grand et beau pays qu’est le Maroc.

Vous chanter aussi pour les femmes. La femme n'a-t-elle pris la place qui lui revient dans la société marocaine ?

Bien que la femme rurale contribue, grandement, à la préservation des valeurs culturelles ancestral-es, il reste beaucoup à faire pour lui donner sa véritable place au sein de la société.

La femme vivant dans les grandes villes n’est pas en reste; elle représente le socle porteur sans lequel la société serait en déperdition.

«L’Art nous impose d’être nous-mêmes, sans forfaitures»Par Wahid Megherbi Mme Saida Fikri et Abdelhak Boussayri

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Arts & culture

La diva de la chanson kabyle Nouara a la chanson dans le sang depuis sa ten-dre enfance. Elle a interprété les textes de plusieurs artistes comme Ben Mohammed, Méziane Rachid, Mdjahed Hamid, Hassan Abassi, Lhacène Ziani, Farid Ferragui, mais la collaboration qui l'a le plus marquée et propulsée au sommet c'est celle qu'elle a eue avec Chérif Kheddam. Le 26 mai 2012, elle se produira à Montréal dans le cadre du Festival culturel nord-africain pour rendre hommage à Chérif Kheddam.

Difficile d'imaginer le paysage artistique kabyle sans la touche de Chérif Kheddam et la merveilleuse voix de Nouara. Cette diva de la chanson kabyle comme l'appelait un autre monument de la culture kabyle Matoub Lounès, est à la fois talentueuse, humble et humaine voire humaniste. Madjid Benbelkacem, l'un des admirateurs de Nouara, a réalisé une interview avec elle pour le compte de l'émission Amazigh Québec de la radio CFMB produite par Mourad Mahamli. D'entrée de jeu, Madjid lance la chanson '' L'ingrat'' de Chérif Kheddam. Une chanson hommage à cette terre algérienne riche et accueillante que les gens qu'elle a généreusement nourris saccagent sans scrupules. Cette ingrati-tude qui a provoqué une douleur pro-fonde chez Cherif Kheddam a été magis-tralement rendue par l'interprétation de Nouara.

Ses débutsElle a commencé en 1963 dans l'émission enfantine de Belhanafi et Abdelmadjid Bali. D'ailleurs, c'est lors de sa première journée à l'antenne qu'elle s'est donné le nom de Nouara. Donc, elle lisait le courrier des lecteurs dans cette émission avant de commencer l'aventure du théâtre avec Mohamed Aimane. Elle a en effet joué dans plus-ieurs pièces radiophoniques avant de plonger dans le monde de la chanson en 1965. Plus de 40 ans se sont écoulés depuis, mais Nouara demeure nostal-gique et admirative de la qualité des émissions et des animateurs de l'époque. Nouara trouvait même que la conception et la réalisation de l'émission étaient ambitieuses. Le studio de la radio accueillait, selon elle, plus de 70 enfants qui maîtrisaient parfaitement le kabyle. Ajouter à cela, les membres de la chorale qui étaient animés des plus belles inten-tions et des convictions débordantes quant à la promotion de la culture kab-yle. La jeune Nouara évoluait dans ce bain de génies engagés qu'abritait para-doxalement la radio du régime totalitaire.

Sa maladie : un mal pour un bienNouara a commencé à la radio quand c'était mal perçu même pour un homme de chanter. A-t-elle souffert des com-mérages ou de la pression de ses proches? La diva dira que non avant d'enchaîner : " Mes parents étaient telle-ment contents de me voir guérie qu'ils m'accompagnaient quotidiennement à la radio pendant un bout de temps. Quand j'étais petite, la rougeole m'a aveuglée jusqu'à l'âge de 8 ans. Alors, je ne faisais qu'écouter la radio et surtout Chérifa ". Donc, le fait de recouvrir la vue était un bonheur inespéré et pour elle et pour sa famille. Après la maladie, la lumière et les perspectives d'avenir lui avaient

donné des ailes. Et ce bonheur comblait ses parents. Ils étaient enfin rassurés de la voir épanouie dans son travail. Des années plus tard, son père tombant malade, elle s'est retrouvée responsable de sa famille désormais.

Sa rencontre avec Chérif KheddamSa rencontre avec Chérif Kheddam et le monde de la chanson sont étroitement liés. Nouara n'a jamais pensé devenir chanteuse un jour, même si elle a tou-jours admiré le Acewiq des femmes ordi-naires d'abord et des artistes femmes comme La Yamina ou Chérifa ensuite. La rencontre avec Chérif Kheddam était donc déterminante pour la jeune Nouara : " Da Chrif faisait des essais de voix pour plusieurs personnes dont moi pour réaliser des chansonnettes pour enfants. Le lendemain, il m'a donné la chanson ''Ayen ur tezrid'' (Ce que tu ignorais) que je dois répéter et chanter devant un grand orchestre. C'était en 1965 ". Nouara avait le tract, mais sa voix a réussi à relever le défi. Un défi qui lui a ouvert les portes de l'univers des mélodies sans l'avoir soupçonné ou planifié auparavant: " Je suis devenue chanteuse par accident. Il est vrai que j'aime chanter depuis ma tendre enfance, mais je n'ai jamais cru plonger dans ce monde. D'ailleurs, j'ai perfectionné mon kabyle grâce aux chan-sons et au théâtre radiophonique"

Les femmes pionnières de la chaîne kab-yleLe travail était important pour ces femmes courageuses. Elles ont transcen-dé les mentalités et les préjugés. Elles étaient décidées d'aller jusqu'au bout de leur rêve malgré le maigre salaire. Chérifa et Hnifa n'étaient-elles pas femmes de ménage pendant longtemps? Ce qui ne les a pas empêchées de percer à la radio et de se faire un nom. Elles ont inauguré la radio kabyle qui émettait de la grande poste d'Alger. C'était d'abord avec Acewig de La Yamina en 1928, un cri d'amour et d'affection pour les émi-grants forcés d'aller en France pour sub-venir aux besoins de leur famille. Par la suite, c'étaient les débuts de la chorale féminine ''Urar Lxalat'' en 1964 avec La Yamina de son vrai nom Arab Feroudja, Lla Zina, Djamila, Chérifa, Anissa et plusieurs autres.

Matoub, le frère, l'ami, le complice L'assassinat de Lounès Matoub l'a ébran-lée. Depuis la collaboration pour l'album Hymne à Boudiaf, une amitié s'est dével-oppée entre ces deux artistes. Matoub a laissé un vide dans l'âme de Nouara. Un vide qu'aucune compensation ne pourrait combler. Il faut dire qu'elle a vécu des moments professionnels mémorables au studio de Saad Kezim à ouled Fayet. Un album teinté de douleur et de cri d'une terre natale malmenée et inondée injuste-ment par le sang de ses enfants. La voix de Nouara valsait avec celle de Lounès pour rendre une amertume, un cri, des larmes de l'âme rongée par des trahisons multiples qui ont confisqué la révolution, les richesses et les espoirs d'un peuple. Un peuple qui a vu l'un de ses révolu-tionnaires assassiné en direct à la télévi-sion algérienne. Un peuple qui enterrait au quotidien ses meilleurs enfants. Ces drames et le génie de Matoub ont rap-proché ces deux artistes pour la vie. Une vie qui a malheureusement réservé le

même sort à Lounès six ans plus tard. Donc, le choc était indescriptible. Et Nouara s'isole.

Le retour tant attenduNouara s'est retirée pendant quelques années de la scène artistique. La situation qui sévissait dans le pays, la perte de sa mère, la pression de l'entourage et ''l'âge'' ont fait en sorte à ce qu'elle marque une pause, une longue pause. Cependant, la passion qui l'habite et le vide qui la ronge depuis le début de sa retraite en 2005 l'ont poussée à revenir sur scène. Son retour en 2009 a non seulement émerveillé ses fans, mais lui a égale-ment donné une motivation solide pour qu'elle continue. Ses publics (toutes les générations) d'hier et d'aujourd'hui l'ont tout simplement impressionnée. Pour elle, il y a une sorte de pont de transmis-sion entre le public des années 70 et celui des décennies 80, 90 et 2000. : " On dirait qu'il y a une sorte de relève acquise ", dira-t-elle avec beaucoup de tendresse.

Succès, reconnaissance et un bilan au goût amer La voix de Nouara est sortie du lot, sans pour autant réduire l'apport de toutes ces femmes qui ont marqué la radio, le théâtre et la télévision algérienne sans qu'elle ne le sache. La diva multipliait des spectacles et recevait du public toutes les reconnaissances qu'elle n'a jamais imaginées. D'ailleurs, en 1974, elle a enregistré un album pour marquer la journée internationale de la femme.

Elle a chanté la vie, l'amour, la patrie et les valeurs ancestrales en collaborant avec les meilleurs artistes de la culture berbère. Cependant, même si elle est contente des résultats de cette génération dévouée à la sauvegarde de la culture kabyle, Nouara se sent déçue par une partie de la relève artistique d'aujourd'hui.

Madjid Benbelkacem et Djamila AddarSources: www.berberes.com

Festival Culturel Nord Africain de Montréal pésente La Diva de la chanson kabyle Nouara donnera un grand specta-cle à Montréal. Date : Samedi 26 mai 2012 à 20hEndroit : théâtre Outremont 1248, AVE. BERNARD OUEST MONTRÉAL H2V 2V6Admission : Parterre 30$ - Balcon 25 $Stationnement Gratuit disponible (voir Plan)Infos et réservations : 1. Théâtre Outremont : 514-495-99442. Réseau Admission : www.admission.com 1-855-790-1245 3. FCNA: 514 466 1300 [email protected]

Ma rencontre avec la chanson est un bel accidentLe chant m'habitePar Madjid Benbelkacem et Djamila Addar

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Sports

La sélection marocaine de football va commencer les éliminatoires de la coupe du monde 2014 au mois de juin 2012. Elle doit affronter la Gambie, chez elle et la Côte d’Ivoire, à Marrakech.

Les résultats de ces deux matches sont d’une importance capitale pour l’avenir de l’Équipe nationale et du football marocain. En effet,

1) Ils devraient permettre de confirmer le retour du football marocain sur le devant de la scène africaine en montrant du même coup que les échecs de la CAN 2012 constituent des accidents de parcours;

2) Ils vont soit asseoir la stabilité de l’équipe nationale(EN) soit ouvrir une nouvelle période d’incertitudes et de tâtonnements car Éric Gerets , déjà bien mal-mené par les médias et par les techniciens nationaux, ne pourrait résister à un nouvel échec.

I- GERETS A TIRÉ LES LEÇONS DE LA CAN 2012En analysant la liste des 26 joueurs convoqués par Gerets, on peut, sans risque de se tromper, conclure qu’il tiré des leçons de son expérience négative de la CAN 2012.

1) Il a éliminé les joueurs en manque de compétition (Chammakh, Hajji et Carcela);

2) Il a écarté les tricheurs(Kantari) et ceux qui malmènent le maillot national (Taarabt et Dirar);

3) Il a donné la chance aux joueurs pro de notre modeste botola qui le méritent en faisant appel à des nouveaux(Salhi, Belemaalem, Zekroumi, Chtaibi, Alquinani, Saïdi) tout en réitérant sa confiance aux anciens comme Lamyaghri, Khalliki, Souleimani, Boukhriss et M’Rani;

4) Il a gardé son ossature pro avec les grands joueurs que sont : Benatia, Belhanda, Kharja, Boussoufa, Amrabet, El Arabi et Hermach;

5) Il a promu les meilleurs olympiques (Bergdich, Berrada);

6) Il a rappelé des joueurs qui ont retrouvé la forme (Adoua, Aissati).

II- L’HISTORIQUE DU MAROC EN COUPE DU MONDE1962 : Le Maroc élimine ses adversaires africains (Tunisie et Ghana) mais la FIFA lui impose un match de barrage avec l’Espagne de Di Stefano, Gento et Santamaria. Le Maroc joue deux matches mémorables (0-1 et 2-3) avec ce grand d’Europe mais il est éliminé;1966 : L’Afrique boycotte la coupe du monde à cause de ce match de barrage imposé au continent;1970 : La FIFA finit par accorder une place à l’Afrique et c’est le Maroc, après 10 matches de qualification, qui va y accéder;1974 : Le Maroc est éliminé par le Zaïre grâce à un arbitrage scandaleux de l’arbitre Major Lamptey;1978 : Le Maroc est éliminé par la Tunisie;

1982 : Le Maroc est éliminé par le Cameroun;1986 : Le Maroc est le premier pays africain à passer au deuxième tour d’une coupe du monde après avoir occupé la première place de son groupe;1990 : Le Maroc est éliminé ; l’Afrique sera représentée par l’Égypte et le Cameroun; 1994 : Le Maroc se qualifie mais perd ses 3 matches du premier tour;1998 : La FIFA et le Brésil se mettent d’accord pour empêcher le Maroc de passer au deuxième tour de cette coupe du monde;2002 : Le Maroc est éliminé par le Sénégal;2006 : Le Maroc est éliminé par la Tunisie;2010 : Le Maroc occupe le dernier rang de son groupe et est éliminé de la CAN et de la CM.

III- UN PEUPLE, UNE GÉNÉRATION DE JOUEURS ET UN ENTRAÎNEUR ASSOIFÉS DE REVANCHEL’Échec de la CAN a contribué indirectement à sonner le glas de la génération 2004(Hajji, Chammakh) dont seuls Kharja et Lamyaghri ont survécu.La nouvelle génération a pris le relais, discrètement et harmonieusement. Cette génération est menée par Benatia(un des meilleurs défenseurs en Italie), Belhanda(sûrement, le meilleur joueur de la ligue 1 française) et Berrada(une des révélations du championnat espagnol).

Encadrée par Lamyaghri, Boussoufa et Kharja, cette génération piaffe d’impatience de s’imposer sur le continent africain et de réaliser le rêve de tout footballeur : parti-ciper à une coupe du monde.Le début du mois de juin leur offre l’occasion de commencer à bâtir ce rêve.

Football Le Maroc et la coupe du monde, une histoire sans cesse renouvelée

Gardiens de but Nadir Lamyaghri (Wydad AC)Issam Badda (Fath US)Aziz El Qinani (MA Tetouan)Arrières latérauxMichael Basser (Bursaspor/ D1 Turquie)Ayoub El Khaliqui (Wydad AC)Rachid Soulaimani (Raja CA)Zakaria Bergdich (RC Lens/ D2 France)Défenseurs centrauxMehdi Benatia El Moutaqui (Udinese Calcio/ D1 Italie)Abdelfattah Boukhriss (Fath US)Ismail Benlamalem (Raja CA)Salaheddine Saidi (AS FAR)Mustapha Mrani (MAS de Fès)Samir Zekroumi (MAS de Fès)Milieux défensifs/ RelayeursIssam El Adoua (Vitória SC de Guimarães / D1 Portugal)

Karim El Ahmadi (Feyenoord Rotterdam/ D1 Pays-Bas)Adil Hermach (Al-Hilal/ D1 Arabie Saoudite)Houssine Kharja (ACF Fiorentina/ D1 Italie)Milieux offensifs/ AilierNourdin Amrabat (Kayserispor/ D1 Turquie)Ismail Aissati (Ajax Amsterdam/ D1 Pays-Bas)Younes Belhanda (Montpellier HSC/ D1 France)Mbark Boussoufa (Anzi Makhachkala/ D1 Russie)Chemceddine Chtibi (MAS de Fès)Oussama Assaidi (Heerenveen SC/ D1 Pays-Bas)AttaquantsYassine Salhi (Raja CA)Youssef El Arabi (Al-Hilal/ D1 Arabie Saoudite

La liste des 26 joueurs convoqués

Par Radouane Bnou-nouçair

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nº 181 du 24 mai au 6 juin 201230 Atlas.Mtl

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Sports

L’équipe de France, une mosaïque de nationalité, unie par le symbole plutôt que par le sang. Les étrangers ont de tous temps constitué des pièces importantes des Bleus et la tradition est toujours maintenue.

Ces joueurs ont opté pour l’équipe de France pour des raisons diverses dont notamment le sentiment d’appartenance au pays d’adoption. Des Marocains l’ont crié haut et fort mais sans renier leur origine.

Aujourd’hui, on trouve 5 maghrébins dans la liste des convoqués établie par le sélectionneur national, Laurent Blanc. Il s’agit de l’inoxydable tunisien Hatem Ben Arfa (Newcastle), les deux algériens Samir Nasri (Manchester City) et Karim Benzema (Real Madrid). Deux Marocains complètent la liste, tous deux défenseurs : Younes Kaboul (Tottenham) et Adil Rami (Valencienne). On se rap-pelle du cas Rami qui était sur le point d’opter pour la sélection Marocaine avant de changer d’idée. Cas de Chadli (Hollande).

Mais il arrive que les Africains refusent de s’habiller bleu. Le dernier en date est Younes Belhanda, élu meilleur joueur

africain évoluant dans l championnat de France de Ligue 1 en 2012. Le Marocain

est allé jusqu’à considérer les reproches qui lui ont été faites à ce propos par la

presse de « manque de respect envers le Maroc »

Football L’Équipe de France de Laurent Blan Cinq Blancs, blacks et surtout beurs… Maghrébins dans l’effectif des «Bleus»

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