Atlas de la biodiversité N 4 Infos 2018 - Lamballe Terre & Mer · 2018-07-23 · Tous les 2 mois,...

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1 Atlas de la biodiversité Infos N°4 Juillet-Août 2018 Ah, que c’est agréable ce « doux » chant annonçant les beaux jours (ce qui, soit dit en passant, n’a pas vraiment été le cas, vous en conviendrez…). Enfin, quand on l’entendait... En effet, après plusieurs nuit d’écoute à chercher la « rnète », nous avons maintenant une assez bonne image de la répartition de l’espèce sur le territoire (voir la carte ci-contre). Bon, on ne va pas se mentir, il n’y a pas eu de découverte importante, mais l’étude a permis de préciser quelques secteurs importants pour notre chanteuse nocturne. Les noyaux de population se situent autour des landes de la Poterie, au sud de Bréhand et entre Pommeret et Trégenestre. A Morieux, les individus semblent plutôt isolés. Le bilan est moins positif du côté de Maroué où un seul individu a été entendu, de jolis chœurs chantaient encore il y a quelques années. Ces informations vont alimenter les réflexions autour des réseaux écologiques afin de proposer des mesures concrètes en faveur de cette espèce considérée comme quasi- menacée à l’échelle nationale. Merci à Chloé, Mariam, Nicole, Michel et Gérard pour leur aide. Retour sur ... Lamballe Terre & Mer a confié l'étude de la biodiversité de son territoire à VivArmor Nature et ses partenaires. Tous les 2 mois, l’accent est mis sur une espèce. La dernière était la Rainette verte. Voici les éléments recueillis. © Dubos

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Atlas de la biodiversité

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N°4

Juillet-Août

2018

Ah, que c’est agréable ce« doux » chant annonçant lesbeaux jours (ce qui, soit dit enpassant, n’a pas vraiment été lecas, vous en conviendrez…). Enfin,quand on l’entendait... En effet,après plusieurs nuit d’écoute àchercher la « rnète », nous avonsmaintenant une assez bonneimage de la répartition del’espèce sur le territoire (voir lacarte ci-contre).

Bon, on ne va pas se mentir, iln’y a pas eu de découverteimportante, mais l’étude a permis

de préciser quelques secteursimportants pour notre chanteusenocturne. Les noyaux depopulation se situent autour deslandes de la Poterie, au sud deBréhand et entre Pommeret etTrégenestre. A Morieux, lesindividus semblent plutôt isolés.Le bilan est moins positif du côtéde Maroué où un seul individu aété entendu, là où de jolischœurs chantaient encore il y aquelques années.

Ces informations vontalimenter les réflexions autourdes réseaux écologiques afin deproposer des mesures concrètesen faveur de cette espèceconsidérée comme quasi-menacée à l’échelle nationale.

Merci à Chloé, Mariam, Nicole,Michel et Gérard pour leur aide.

Retour sur ...

Lamballe Terre & Mer a confié l'étude de la biodiversité de son territoire à VivArmor Nature et ses partenaires.

Tous les 2 mois, l’accent est mis surune espèce. La dernière était laRainette verte. Voici les élémentsrecueillis.

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ils s’engagent en faveur de la biodiversité

Titulaire d’un diplôme d’ingénieur agricole, Karine LE FAUCHEUR a eul’opportunité de s’installer en 2017 sur une petite ferme à Morieux avec lesoutien de son conjoint. Elle nous raconte son installation :

J’élève sur la ferme des racesbovines à petits effectifs : laBretonne Pie Noir et mon coup decœur, la Froment du Léon. Ce sontdes races dites « Mixtes » qui sontutilisées tant pour leur productionlaitière que pour un débouchéviande. Dans mon cas, les veaux sontélevés sous la mère et serontdestinés à être consommés à l’âgede 3 ans. Les génisses sont toutesrevendues à d’autres éleveurs.

Il ne s’agit pas d’une ferme«_conservatoire » mais d’un véritableprojet économique dans lequell’écologie a été intégrée dès ledébut de la réflexion. A proximitéimmédiate de nombreux itinérairesde randonnées, la ferme va s’enrichird’un gîte d’étape au printemps2019.

Comment s’est passée l’installation ?

La ferme et les bâtiments étaientquelque peu délaissés depuisplusieurs années, ce qui a permis auxpâtures et au verger d’être certifiés« Agriculture Biologique » dèsdécembre 2017 (les labours,exploités en conventionnel,nécessitent 2 années de conversion).

Une de nos premières actions enarrivant sur le site a été de réguler lapopulation de chats. Il y avait plusd’une quinzaine de chats sur le site,malades, affamés, se reproduisant, …Les chats sont une première causede prédation sur les oiseaux (noussommes adhérents LPO* depuis denombreuses années). Nous avonsdonc piégé ces chats et nous lesavons fait stériliser (avec l’association

Chat sans toi) avant de les ramenersur la ferme.

Qu’avez-vous prévu pour la suite ?

Le verger nettoyé verral’installation de nichoirs (destinés auxmésanges). Nous avons la chanceque les plus proches voisins soientdes apiculteurs amateurs !

Nous avons contacté le servicebocage de Lamballe Terre & Merpour la mise en place, à l’hiver2018, de près d’1 km de haies vivessur le long des prairies. Le choix desessences, en concertation avec latechnicienne, s’est surtout orientévers des essences mellifères et/ounourrissantes pour la petite faune. […]

* Ligue pour la Protection des Oiseaux

Une ferme à Morieux

Et la biodiversité ?

Quelques hirondelles sont revenues cette année, moinsqu’au printemps 2017.

Cet hiver, les prairies ont servi de refuge à uneimportante colonie de Chardonnerets élégants ! Les vieuxbâtiments de la ferme abritent également des Troglodytesmignons, beaucoup de Moineaux domestiques et, dans leschênes en bordure de champ, des Buses variables nichent.

On croise souvent des Lièvres, des faisans (échappésd’un élevage il y a près de 10 ans ce qui explique lescouleurs « exotiques » de certains), du Chevreuil et desSangliers. Je préserve une zone dans laquelle s’installent àtour de rôle un Blaireau et un Renard …

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Froment du Léon

Bretonne Pie Noir

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[…] Restauration d’une mare !

Nous avons découvert, lors dunettoyage du verger, la présenced’une fontaine et d’une mare.

La mare était totalement obscurciepar les ronces et les sureaux. La venuede Vivarmor Nature sur le site apermis de constater qu’elle accueilledéjà des Tritons palmés. L’objectif estde rajeunir le milieu par un légernettoyage pour enlever la litière quis’est accumulée au fil des années, un

aménagement des rives et unrenforcement de la retenue pardéversoir afin de maintenir un niveaud’eau même en plein été.

Dans ce but, tout le monde estinvité à venir donner un petit coup demain avec ses moyens. Le chantier estprévu le 26 août 2018. Si voussouhaitez participer, contactez-noussoit par courriel : [email protected], soitpar téléphone 02 96 33 10 57.

Le chiffre du mois

C’est le nombre d’espècesd’Orthoptères qui étaient connuesjusque là dans le territoire d’étude surles 40 listées dans le département.Ce groupe d’insectes comprend lessauterelles, grillons et criquets.

L’été est la saison propice à leurdécouverte aussi bien à vue que parle chant. Les inventaires réalisés aucours de la saison dernière ontpermis de découvrir 3 espècessupplémentaires, dont le petit Criquetdes Bromes (ci-contre).

Bon indicateur de la qualité desmilieux naturels ouverts (prairies,pelouses, landes, etc.), les orthoptèresfont l’objet d’une attentionparticulière dans le cadre de notretravail.

Des prospections seront réaliséesau cours de l’été. N’hésitez pas à nouscontacter si vous souhaitez découvrirce groupe, ou, pour les plus aguerris,être orienté dans vos pérégrinationsnaturalistes.

Participez !!

Tous les 6 ans, la France, comme lesautres pays de l’Union Européenne,doit faire un bilan des connaissancessur certaines espèces dites d’intérêtcommunautaire, dont le Lucane.

« En quête d’insectes» est unprojet mené par l’Opie (Office pourles insectes et leur environnement) quiimplique directement le grand publicdans la recherche d’informations surles insectes, dans la nature. Cesinformations seront ensuite utilisées

par des scientifiques afin de mieuxconnaître les insectes visés. Véritableapport de connaissances et d’outilsnaturalistes pour tous, ce projet desciences citoyennes ou participativesest très utile aux scientifiques quimanquent cruellement de moyenspour récolter autant de données.

Pour plus d’informations :http://www.insectes.org/enquete/

lucane-cerf-volant.html

Faites-nous part de vos observations de Lucane cerf-volant ([email protected]

ou 02 96 33 10 57).

Criquet des Bromes Euchorthippus déclivus (Brisout de Barneville, 1848)

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L’espèce du mois

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Vous l’avez déjà vue le long d’une route, au bord d’un cours d’eau, sans y faire attention :

la Renouée du Japon

Plante pouvant atteindre 3 m de haut, laRenouée du Japon (Reynoutria japonicaHoutt., 1777) se reconnait assezfacilement dans notre paysage à seslarges feuilles et sa tige creuse rougeâtre.

Ce sont surtout les fourrés denses qu’ellepeut former qui sautent aux yeux. Sespetites fleurs blanches apparaissent àl’automne, de septembre à octobre.

Lamballe Terre & Mer a confié l'étude de la biodiversité de son territoire à VivArmor Nature et ses partenaires.

Crédits photographiques : sauf mention contraire, PA Rault

Comment reconnaître cette envahissante ?

Une grande voyageuseOriginaire des zones méridionales del’Asie orientale, c’est un médecin de laCompagnie hollandaise des Indes, qui yrécolte au XIXème siècle des planteslocales particulièrement belles qu’ilrapporte dans son jardin aux Pays-Bas.Après avoir fondé une compagniehorticole, il exporte de nombreusesplantes, dont la Renouée du Japon,comme plante ornementale, fourragèreou mellifère. Elle se retrouve rapidement

en Europe et aux Etats-Unis. La premièreobservation en France date de 1825.

A cette époque, appréciée de touspour sa beauté, cette plante a obtenuune médaille d’or par la sociétéd’agriculture et d’horticulture aux Pays-Bas. Aujourd’hui, la renouée est inscritesur la liste des 100 plantes les pluspréoccupantes de l'Union internationalepour la Conservation de la Nature !

Attention ça pousse !Les tiges sont issues d’un rhizome (ou tigesouterraine) qui colonise l’espacesouterrain en réseau dense à l’image desracines. Il mobilise l’eau et les nutriments.Une grande quantité de réserves y estaccumulée l’été et ces dernières

permettront à la plante de croître trèsvite l’année suivante : elles peuventgagner 4,6 cm par jour ! Le rhizome esttrès résistant : un fragment gros commeune bille peut constituer un massif.

Avec sa croissance rapide et sareproduction fulgurante, des massifss’installent rapidement empêchant larégénération naturelle des boisementsalluviaux qui assurent la stabilité desberges.

Ça pousse dur même !!Aucun moyen de lutte standardiséen’existe actuellement. De nombreusesexpériences sont menées à travers toutela France, de l’arrachage au fauchage oubien encore par le pâturage.

Il est primordial de préserver lessecteurs épargnés et de veiller à ne pasdisséminer la plante. Cela passe par unnettoyage des engins de fauches(notamment en bord de route), ne pas

transporter de terre contaminée etsurtout ne pas s’en débarrasser en tasque ce soit dans la nature ou en compost.L’usage de produits phytosanitaires estégalement inutile et même dommageable.

Aidez-nous à améliorer la connaissance sur la répartition de cette espèce exotique envahissante en nous envoyant vos observations !! Scrutez les bords de route ou de cours d’eau.Ces données renforceront la prise en compte des enjeux de biodiversité sur le territoire.