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N° 2517 - DIMANCHE 19 MAI 2019 - PRIX : 10 DA - HTTP://WWW.LESDEBATS.COM ationale ont enregistré 179 morts et 1 255 blessés sur les routes du territoire national, oit durant la période allant du 18 juin au 1er juillet. Votre quotidien national Les DEBATS Equipe nationale Page 18 Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyeles s'adressent à l'ANP Sidi Bel Abbès Page 24 Neuf blessés suite à l'effondrement du plancher d'une habitation Page 2 Par Saâd Taferka L e mouvement populaire, le «hirak», en cours depuis le 22 février dernier, a permis de libérer, ne serait-ce que psychologiquement, en anéantissant le mur de la peur, de larges franges de la société, des institutions publiques frappées jusqu’ici par une sorte d’ankylose et de grave repli, des organes des médias publics et, enfin, des acteurs politiques, associatifs et syndicaux. Néanmoins, l’institution la plus touchée par les changements est sans contes- te celle de la justice. Cela n’est guère surpre- nant lorsqu’on considère la place que prend la justice dans l’éventail des revendications populaires exprimées dans la rue et dans des débats organisés par les étudiants et les diffé- rents activistes du «hirak». Elle occupe une place de choix, d’autant plus qu’elle est asso- ciée à un besoin pressant de mettre fin à la corruption et au pillage des richesses natio- nales auxquels se sont livrés, des années durant, des responsables politiques et admi- nistratifs et des opérateurs économiques. Cela s’est passé à l’ombre d’une embellie financiè- re qui aura duré une quinzaine d’années, avant que la crise des recettes pétrolière ne surgisse à partir de l’été 2014. L’embellie financière avait permis de mettre en œuvre des pro- grammes de développement (infrastructures et équipements) et de mobiliser des transferts sociaux historiques, destinés au logement, à la santé, au soutien des prix à la consomma- tion, etc. Et si des ouvrages hydrauliques, des routes, des chemins de fer, des logements et d'autres réalisations ont été engrangés et mis à la disposition des citoyens, cela n’a pas empêché qu’un système de corruption soit organisé, faisant que les réalisations en ques- tion étaient, soit grevées par des insuffisances techniques, parfois graves, soit amputées sur le plan quantitatif. Souvent, les deux handi- caps (qualitatif et quantitatif) s’associent pour aboutir à des ouvrages médiocres, incomplets ou non fonctionnels. A l’ombre des plans quin- quennaux, où les importations algériennes avaient dépassé 55 milliards de dollars par an - auxquels il faut ajouter les services, les études et les expertises qui coûtaient jusqu’à 12 milliards de dollars/an -, se furent consti- tuées des fortunes colossales douteuses. Pages 4 et 5 Belmadi fixé sur sa liste Une opération de recensement sera lancée La filière avicole dominée par l'informel Comment restaurer la confiance ? Pour un report de l'élection présidentielle Lutte contre la corruption On attendait la réaction de Ahmed Taleb Ibrahimi, pressenti pour gérer la période de transition, et c'est finalement un triumvirat qui a réagi à la situation actuelle du pays. Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles ont appelé, via une déclaration, l'état-major de l'ANP, à ouvrir un dialogue «franc» et «honnête» avec les représentants du «hirak», tout en exprimant leur refus des élections du 4 juillet, «rejetées» par le peuple. Page 3

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N ° 2 5 1 7 - D I M A N C H E 1 9 M A I 2 0 1 9 - P R I X : 1 0 D A - H T T P : / / W W W. L E S D E B AT S . C O M

ationale ont enregistré 179 morts et 1 255 blessés sur les routes du territoire national, oit durant la période allant du 18 juin au 1er juillet.

Votre quotidien nationalLes DEBATS

Equipe nationale

Page 18

Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour etRachid Benyeles s'adressent à l'ANP

Sidi Bel Abbès

Page 24

Neuf blessés suite à l'effondrementdu plancher d'une habitation

Page 2

Par Saâd Taferka

Le mouvement populaire, le «hirak»,en cours depuis le 22 février dernier,a permis de libérer, ne serait-ce quepsychologiquement, en anéantissant

le mur de la peur, de larges franges de lasociété, des institutions publiques frappéesjusqu’ici par une sorte d’ankylose et de graverepli, des organes des médias publics et,enfin, des acteurs politiques, associatifs etsyndicaux. Néanmoins, l’institution la plustouchée par les changements est sans contes-te celle de la justice. Cela n’est guère surpre-nant lorsqu’on considère la place que prend lajustice dans l’éventail des revendicationspopulaires exprimées dans la rue et dans desdébats organisés par les étudiants et les diffé-rents activistes du «hirak». Elle occupe uneplace de choix, d’autant plus qu’elle est asso-ciée à un besoin pressant de mettre fin à lacorruption et au pillage des richesses natio-nales auxquels se sont livrés, des annéesdurant, des responsables politiques et admi-nistratifs et des opérateurs économiques. Celas’est passé à l’ombre d’une embellie financiè-re qui aura duré une quinzaine d’années, avantque la crise des recettes pétrolière ne surgisseà partir de l’été 2014. L’embellie financièreavait permis de mettre en œuvre des pro-grammes de développement (infrastructureset équipements) et de mobiliser des transfertssociaux historiques, destinés au logement, àla santé, au soutien des prix à la consomma-tion, etc. Et si des ouvrages hydrauliques, desroutes, des chemins de fer, des logements etd'autres réalisations ont été engrangés et misà la disposition des citoyens, cela n’a pasempêché qu’un système de corruption soitorganisé, faisant que les réalisations en ques-tion étaient, soit grevées par des insuffisancestechniques, parfois graves, soit amputées surle plan quantitatif. Souvent, les deux handi-caps (qualitatif et quantitatif) s’associent pouraboutir à des ouvrages médiocres, incompletsou non fonctionnels. A l’ombre des plans quin-quennaux, où les importations algériennesavaient dépassé 55 milliards de dollars par an- auxquels il faut ajouter les services, lesétudes et les expertises qui coûtaient jusqu’à12 milliards de dollars/an -, se furent consti-tuées des fortunes colossales douteuses.

Pages 4 et 5

Belmadi fixésur sa liste

Une opération de recensement sera lancée

La filière avicole dominée par l'informel

Comment restaurerla confiance ?

Pour un report del'élection présidentielle

Lutte contre la corruption

On attendait la réaction de AhmedTaleb Ibrahimi, pressenti pourgérer la période de transition, etc'est finalement un triumvirat qui aréagi à la situation actuelle dupays. Ahmed Taleb Ibrahimi, AliYahia Abdennour et RachidBenyelles ont appelé, via unedéclaration, l'état-major de l'ANP,à ouvrir un dialogue «franc» et«honnête» avec les représentantsdu «hirak», tout en exprimant leurrefus des élections du 4 juillet,«rejetées» par le peuple.

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2 Les DEBATS N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019

EVENEMENT

L a consommation de la volailleen Algérie a enregistré uneaugmentation permanente au

cours des 20 dernières années,estimée à 10% chaque année,contre 2 à 3% au niveau mondial, aindiqué à l'APS, un membre duConseil interprofessionnel de la filiè-re avicole (Cnifa), le Dr NadjibTekfa.

«En l’année 2000, avec 30 mil-lions d'habitants, nous avonsconsommé environ 10 kg de viandeblanche par habitant annuellement.Aujourd'hui avec une population de42 millions, nous en sommes à20kg/habitant», a expliqué le DrTekfa, en estimant que cette tendan-ce haussière devrait se poursuivredu fait de la croissance de la popu-lation.

Soulignant le rôle incontournablede la filière avicole dans la sécuritéalimentaire du pays, cet anciendirecteur des services vétérinairesau ministère de l'Agriculture, aavancé que la volaille restait le seulmodèle à croissance rapide poursatisfaire la demande nationale enprotéine animale, étant donné queles surfaces agricoles et les res-sources en eau sont limitées.

«Il faut 1,7 kg d'aliment pour faireun 1kg de viande blanche, contre 8kg d'aliment pour faire un 1kg deviande rouge», a-t-il fait valoir.

A l'échelle internationale, lesgénéticiens ont pu développer grâceaux nouvelles technologies (géno-mique, numérisation), un poulet plusrésistant aux maladies pour dimi-nuer l'usage d'antibiotique. La ten-

dance actuelle est zéro antibiotiquedès que possible, a-t-il fait observer.

En Algérie l'élevage avicole«s'est amélioré au fil du temps», aaffirmé le Dr Tekfa, expliquant qu'àla naissance de l'aviculture modernenationale vers 1980, l'aliment desti-né au poulet de chair contenait unantibiotique pour accélérer la crois-sance de l'animal.

«Mais la législation européennes'est améliorée avec le temps enbannissant les antibiotiques facteursde croissance et la législation algé-rienne a suivi en interdisant les anti-biotiques dans l'aliment desvolailles», a-t-il fait savoir.

Il a, cependant, admis que la dis-parition du monopole de l'Etat sur lemédicament vétérinaire, à compterde 1998, avait mené à une «utilisa-

tion abusive» des antibiotiques dufait de «la manipulation des firmespharmaceutique étrangères».

Cette période a vu la naissancede plusieurs sociétés d'importationde vaccins et de produits vétéri-naires, a-t-il rappelé.

Pour s'imposer auprès de leursfournisseurs, qui sont les multinatio-nales du médicament, ces sociétésimportatrices devaient prouver leurpoids sur le marché en faisant leplus gros chiffre d'affaires possible.

«C'est ainsi que ces multinatio-nales ont diffusé et vulgarisé desprogrammes de vaccination et detraitements où l'usage des antibio-tiques était scandaleux», a-t-ildénoncé, regrettant le fait qu'ellesaient réussi à faire admettre, aussibien aux vétérinaires, qu'aux éle-

veurs qu'il était indispensable dedonner aux animaux des antibio-tiques, à titre préventif, ce qui étaiten réalité contre le bon sens scienti-fique et médical.

Cette «phase de manipulation»au cours de laquelle l'esprit commer-cial a totalement dominé la médeci-ne vétérinaire a perduré pendant 20ans, a-t-il relevé.

«Mais actuellement, les chosesont évolué positivement grâce auniveau de maturité et d'expériencedes éleveurs, la maîtrise des tech-niques d'élevage, les investisse-ments dans des infrastructuresmodernes. Aussi, l'usage des anti-biotiques ne se fait qu'à titre curatif»,a-t-il assuré. Riad D.

Par Karima Nacer

Largement majoritai-re, les exploitationsavicoles informellessont estimées à 38

600 fermes implantées à tra-vers le pays. Pour mettre unpeu d'ordre dans cette filière,le ministère de l'Agricultureva intervenir en lançantcomme premier pas le recen-sement des exploitationsinformelles. Au cours de cerecensement, les services duministère délivreront auxexploitants informels unefiche d'identification en pers-pective de les accompagnerdans leur transition vers lesecteur formel pour la traça-bilité des produits avicoles,explique la chargée du dos-sier avicole auprès du minis-tère de l'Agriculture, duDéveloppement rural et de laPêche, Mme Leila Toumi.

Même s'ils ne disposentpas d'agrément, dira-t-elle,ces éleveurs sont, dans leurquasi totalité, «des profes-sionnels et contribuent large-ment à la production nationa-le de viande blanche, qui

dépasse 5 millions de quin-taux et près de 6,5 milliardsd'œufs destinés à la consom-mation». L'activité de ces éle-veurs permet également degénérer des postes d'emploi,«sachant que le secteurcompte quelque 500 000postes environ» à l'échellenationale, a-t-elle ajouté.

Cependant, il est considé-ré, selon l'ex-directeur desservices vétérinaires auministère, le Dr Nadjib Tekfa,que «le problème du marchéparallèle de la volaille est àdissocier de l'aspect sanitai-re, à proprement parler, cartous les élevages de volaille,qu'ils soient clandestins ounon, sont suivis par des vété-rinaires».

Le Dr Tekfa qui est égale-ment membre du Conseilinterprofessionnel de la filiè-re avicole (Cnifa), qui indiqueque «ces exploitations infor-melles ne sont cachées, carnous les voyons le long desroutes». Du reste, justifie-t-il,leur statut sanitaire est«exactement le même queles élevages agréés qui sontsouvent leurs voisins de

proximité». Quant aux raisons qui

poussent ces aviculteurs à la«clandestinité», le Dr Tekfainvoque, notamment l'envi-ronnement économique «rigi-de», précisant que la créationdu Cnifa permet de soulevertoutes les contraintes et d'ap-porter les solutions adé-quates à la régularisation deces professionnels.

Par ailleurs, d'autres pro-grammes sont en phase dediscussion entre l'interpro-fession des avicoles et l'admi-nistration pour lever toutesles contraintes fiscales etadministratives qui peuvententraver le développementde la filière. «L'objectif estd'optimiser la production avi-cole, aussi bien en quantité,qu'en qualité. Mais l'intérêtc'est qu'elle soit aussi ren-table pour le consommateurque pour l'éleveur», souligne-t-il.

Interrogé sur l'abattageclandestin et ses risquessanitaires, il considère qu'ils'agit d'une «pratique rare enAlgérie», par contre, le payscompte quelque 800 tueries,

qui fournissent environ 80%de la viande blanche com-mercialisée sur le marchénational.

Selon lui, ces tueries,comme celle de MagtaâKheira, dans la wilaya deBlida, qui sont sous sur-veillance vétérinaire, «ne pré-sentent aucun risque sanitai-re sauf sur le plan du respectdes règles de préservation del'environnement (jet dedéchets au bord des routes,dans les oueds et lesforêts)».

Pour leur proximité deslocalités rurales, ces abat-tages permettent «l'approvi-sionnement des boucheriesen viande fraîche et souventun peu moins cher que dansles grandes villes».

Cependant, le même res-ponsable recommande laconstruction d'abattoirsmodernes, qui répondentaux normes internationales.«Notre pays gagnerait beau-coup à encourager le déve-loppement d'abattoirsmodernes et d'entreprises detraitement des déchetsd'abattoirs». K.N.

Représentant 70% du nombre global des exploitations agricoles existantes, l'in-formel mine l'activité avicole. Pour régulariser cette situation, le ministère del'Agriculture compte lancer une opération de recensement des exploitationsavicoles informelles, prédominants la filière.

Une opération de recensement sera lancée

La filière avicole dominée par l'informel

La consommation de volaille en hausse de 10% par an en Algérie

Au 1er trimestre de l'année

Les recettes douanières enhausse Par Rachid Chihab

L'économie algérienne continue d'enre-gistrer des performances en 2019. Après lahausse des de la valeur des exportations,le tour vient aux recettes douanières deconnaître une croissance au début de l'an-née en cours. En effet, les recettes doua-nières de l'Algérie se sont établies à 267,33milliards (mds) de dinars durant le 1er tri-mestre 2019, contre 251,02 mds dinars à lamême période de l'année précédente, enhausse de 6,5%, indique l'APS, en citant ladirection générale des douanes (DGD).

Cette amélioration des recettes doua-nières s'explique, selon la même source,par l'accroissement de la valeur des impor-tations exprimées en dinar algérien, alorsque la valeur de ces importations libelléesen devise (dollar) a connu une légère bais-se de (-0,83%) par rapport à la même pério-de de comparaison, engendrée par l'appré-ciation de la cotation dollar/dinar. En effet,les importations ont totalisé 1.323,35 mdsde dinars (11,15 milliards usd) durant lestrois premiers mois de l'année 2019, contre1 283,24 mds de dinars (11,25 mds usd)durant le 1er trimestre de 2018, soit une évo-lution de (+3,12%) de la valeur en dinarsdes importations. Les recettes perçues parles Douanes ont servi à alimenter le budgetde l'Etat à hauteur de 229,17 mds dedinars, contre 218,15 mds dinars, en haus-se de plus de 5% durant la période de com-paraison. Les recettes affectées au budgetde l'Etat ont représenté une part de 85,72%de l'ensemble des recouvrements desDouanes durant le 1er trimestre 2019.

La part des recettes allouées à la Caissede garantie et de solidarité des collectivi-tés locales (Cgscl) est de près de 23,25mds dinars, contre près de 21,92 mdsdinars, en augmentation de 6,05% durant lamême période de comparaison.

Selon la DGD, les recettes destinées à laCaisse nationale des retraites (CNR) sesont établies à 13,22 mds de dinars, contre9,43 mds de dinars, en hausse égalementde près de 40,2%. Quant aux recettes desti-nées aux Comptes d'affectation spéciales(CAS), elles se sont établies à près de 1,42md de dinars, contre 1,12 md de dinars,enregistrant, ainsi une augmentation de26,08%. Durant le 1er trimestre 2019, lesrecettes affectées aux communes ont tota-lisé 286 millions de dinars, contre 394 mil-lions de dinars, en baisse de plus de 27,5%par rapport à la même période en 2018.

Notons qu'en 2018, les recettes doua-nières ont atteint 1 026,28 mds de dinars,contre 1 005,81 mds de dinars en 2017, enhausse (+2,03%). Près de 86% du total deces recouvrements ont servi à alimenter lebudget de l'Etat à hauteur de 882,13 mdsDA. R.C.

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ÉVÈNEMENTN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 Les DEBATS

Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyeles s'adressent à l'ANP

Pour un report de l'élection présidentielle

Par S. A. Mohamed

Dans un document rendupublic hier, les trois per-sonnalités demandent«instamment au com-

mandement de l'ANP de nouer undialogue franc et honnête avec desfigures représentatives du mouve-ment citoyen (hirak), des partis etdes forces politiques et sociales quile soutiennent afin de trouver auplus vite, une solution politiqueconsensuelle en mesure derépondre aux aspirations popu-laires légitimes qui s'exprimentquotidiennement depuis bientôttrois mois». Pour ces trois person-nalités, le passage vers unedeuxième République est uneurgence, comme l'est la période detransition qui ne saurait s'accom-moder avec l'agenda tracé parBensalah. «Porteuse de gravesdangers dans une situation régio-nale tendue, la situation de blocage

à laquelle nous assistons par lemaintien de la date du 4 juillet nepourra que retarder l'avènementinéluctable d'une nouvelleRépublique», écrivent-ils avant des'interroger : «Comment peut-onimaginer des élections libres ethonnêtes alors qu'elles sont, d'oreset déjà, rejetées par l'immensemajorité de la population parcequ'organisées par des institutionsencore aux mains des forces dis-qualifiées, opposées à tout chan-gement salutaire ?» Ce triumviratqui jouit d'une certaine populari-té, n'a pas manqué de rappelerles «exigences» du «hirak» qui arendu leur dignité aux Algériensavant de proposer une «courtepériode de transition gérée pardes personnes qui n'étaient pasmêlées au régime». «Le 22février 2019, des millionsd'Algériens, toutes classessociales et tout âge confondu,sont sortis dans les rues de l'en-

semble des grandes villes dupays pour manifester pacifique-ment, crier leur colère et refuserl'humiliation qu'un pouvoir arro-gant et sûr de lui, voulait encoreleur faire subir en annonçant lacandidature pour un 5ème mandat,d'un homme qui vit à l'état végé-tatif depuis cinq ans», écrivent-ilsd'abord, soulignant que «par leurcaractère massif et strictementpacifique, les manifestationsgrandioses de ces 13 dernièressemaines ont forcé l'admirationdu monde entier et nous ontrendu notre dignité trop long-temps bafouée, comme ellesnous ont permis de recouvrernotre fierté d'appartenir à unegrande nation». «Elles aurontégalement fortement contribué àrenforcer l'unité nationale et lavolonté du vivre- ensemble,quelles que soient nos diffé-rences politiques et nos sensibili-tés culturelles ou doctrinaires»,

estiment-il, non sans rappeler qu'«après avoir obtenu la démissionforcée du président candidatmoribond, les manifestants, dontle nombre a atteint des sommetshistoriques, exigent maintenantl'instauration d'un Etat de droit etd'une véritable démocratie, enpassant préalablement par unepériode de transition de courtedurée, conduite par des hommeset des femmes n'ayant jamaisappartenu au système profondé-ment corrompu des 20 dernièresannées». Cette période est,selon eux, «nécessaire pourmettre en place les mécanismes etdispositions permettant au peuplesouverain d'exprimer librement etdémocratiquement son choix à tra-vers les urnes, un processus qui vadans le sens de l'histoire, et querien, ni personne ne saurait arrê-ter». La proposition de ces troispersonnalités, aura-t-elle un échofavorable ? S.A.M.

L a célébration de la Journéenationale de l'étudiant, coïn-cidant avec le 63ème anniver-

saire de la grève des étudiants etlycéens, le 19 mai 1956, intervientcette année dans un contexte mar-qué par la forte mobilisation desétudiants, unis autour d'un seulobjectif : soutenir le mouvementpopulaire du 22 février.

En décidant, le 19 mai 1956, dequitter les bancs des universités etdes lycées pour rejoindre lesrangs de la révolution, à travers lesquatre coins du pays et même àl'étranger, les étudiants algériensont contribué sensiblement à l'in-ternationalisation de la cause algé-rienne et à la libération du pays del'occupation coloniale.

Deux ans et demi après ledéclenchement de la guerre d'indé-pendance, l'Union générale desétudiants musulmans algériens(Ugema) a lancé un appel à unegrève illimitée des étudiants etlycéens. L'ordre de grève a été

suivi par la grande majorité desétudiants algériens qui ont cesséd'assister au cours et boycotté lesexamens de juin de la mêmeannée.

Leur sursaut a été un «tournantdécisif» dans la guerre deLibération, de l'avis de nombreuxhistoriens et moudjahidine quitémoignaient, à chaque occasion,de leur «apport crucial» à laRévolution.

Le ralliement des étudiantsalgériens à la guerre deLibération nationale a permis à larévolution de bénéficier de leurvision et perspicacité en matièrede combat. Ils ont apporté égale-ment une plus-value à la révolu-tion sur tous les plans, soutien-nent les historiens.

Selon le défunt Redha Malek,moudjahid et ancien chef de gou-vernement, entre 80 et 90% desétudiants algériens avaientrejoint, à l'époque, la lutte arméeen s'organisant dans le cadre de

réseaux secrets implantés enAlgérie et en Europe.

L'élite d'hier qui croyait en laliberté, en la souveraineté dupeuple et au progrès est, aujour-d'hui, une référence pour la nou-velle génération, déterminée etrésolue à maintenir le flambeauallumé par l'effort soutenu et lesacrifice sincère.

Inspirée par la génération1956, les étudiants d'aujourd'huipuisent dans les valeurs aux-quelles ont cru leurs prédéces-seurs pour poursuivre le combaten vue de réaliser le progrès et laprospérité de la société.

Depuis le début du mouve-ment de contestation populaire,le 22 février dernier, des milliersd'étudiants manifestent, tous lesmardis, à Alger et à travers denombreuses autres villes univer-sitaires du pays, pour réitérer leurattachement aux revendicationsdu mouvement populaire quiappelle à un changement radical

du système politique et le départde toutes les anciennes figures.

Les étudiants se rassemblentautour d'un même mot d'ordre etd'une même position pour soute-nir le mouvement populaire : lemaintien de leur grève jusqu'à lasatisfaction des revendicationsdu peuple.

Malgré le jeûne et la chaleur,la mobilisation des étudiants n'apas faibli. Ils continuent à sortirpar milliers pour exprimer leurrejet de la présidentielle du 4juillet et réclamer la liberté et lajustice, la lutte contre la corrup-tion, ainsi que le jugement detoutes les personnes impliquéesdans des affaires de dilapidationde deniers publics.

Ce mouvement pacifique desétudiants aux côtés du peuple estl'illustration du degré de leurmaturité politique, de leur hautdegré de conscience et de leursens patriotique comme ils l'onttoujours prouvé depuis la guerre

de l'indépendance. S'inspirant du nationalisme

sans faille de la génération denovembre 1954, de son abnéga-tion héroïque, et de ses grandssacrifices dans la lutte pour l'af-franchissement du joug colonia-liste, la nouvelle génération d'étu-diants est déterminée à pour-suivre son combat, sans violen-ce, jusqu'à la satisfaction detoutes ses revendications.

Les étudiants algériens ont, detout temps, fait partie des forcesnationales militantes pour la libéra-tion et le recouvrement de la sou-veraineté nationale et ont contri-bué, après l'indépendance à enri-chir le système politique et intellec-tuel algérien.

La mobilisation des étudiantspour le soutien des revendicationsdu «hirak» populaire a relégué,cette année au second plan, leursrevendications à caractère péda-gogique et sécuritaire.

R. N.

Journée de l'étudiant

Une célébration dans un contexte de mobilisation

On attendait la réaction de Ahmed Taleb Ibrahimi, pressenti pour gérer la période de tran-sition, et c'est finalement un triumvirat qui a réagi à la situation actuelle du pays. AhmedTaleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles ont appelé, via une déclaration,l'état major de l'ANP, à ouvrir un dialogue «franc» et «honnête» avec les représentants du«hirak», tout en exprimant leur refus des élections du 4 juillet, «rejetées» par le peuple.

Transition politique

Le FFS plaidepour le dialogueà travers uneconférencesouveraine

Le Front des forcessocialistes (FFS) a plaidépour un dialogue à tra-vers «une conférencesouveraine, un pacte poli-tique, une conventionnationale de suivi et decontrôle de la transition»,en vue de sortir de lacrise politique que traver-se le pays, indique hier,un communiqué du partià l'issue d'une sessionextraordinaire de sonConseil national.

Pour le FFS, «cetteproposition est la solu-tion à la crise profondeque traverse le pays quine se concrétisera quepar l'élection d'uneassemblée nationaleconstituante souverai-ne», précisant que cetteassemblée «est une insti-tution collégiale dont lesmembres sont les repré-sentants du peuple libre-ment élus».

Le parti estime quecette initiative vise àreconstruire un Etat basésur «la séparation despouvoirs, l'indépendancede la justice, la non-utili-sation de la religion à desfins politiques, le respectde tous les pluralismes etdes droits humains».

Il a ajouté, dans lemême cadre, que lesmembres de cette institu-tion collégiale aurontpour mission de «rédigerune constitution qui défi-nit l'organisation et lefonctionnement des insti-tutions», précisant quecette Constitution «serasoumise à référendumpopulaire et une fois éla-borée, elle consacrera larupture définitive avec lerégime en place».

R. K.

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ACTUELN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019Les DEBATS

Lutte contre la corruption

Comment restaurer la confiance ?

Par Saâd Taferka

Néanmoins, l'institution laplus touchée par leschangements est sansconteste celle de la

justice. Cela n'est guère surpre-nant lorsqu'on considère la placeque prend la justice dans l'éven-tail des revendications popu-laires exprimées dans la rue etdans des débats organisés parles étudiants et les différentsactivistes du «hirak». Elle occu-pe une place de choix, d'autantplus qu'elle est associée à unbesoin pressant de mettre fin à lacorruption et au pillage desrichesses nationales auxquels sesont livrés, des années durant,des responsables politiques etadministratifs et des opérateurséconomiques. Cela s'est passé àl'ombre d'une embellie financièrequi aura duré une quinzained'années, avant que la crise desrecettes pétrolière ne surgisse àpartir de l'été 2014. L'embelliefinancière avait permis de mettreen œuvre des programmes dedéveloppement (infrastructureset équipements) et de mobiliserdes transferts sociaux histo-riques, destinés au logement, àla santé, au soutien des prix à laconsommation, etc. Et si desouvrages hydrauliques, desroutes, des chemins de fer, deslogements et d'autres réalisa-tions ont été engrangés et mis àla disposition des citoyens, celan'a pas empêché qu'un systèmede corruption soit organisé, fai-sant que les réalisations enquestion étaient, soit grevées pardes insuffisances techniques,parfois graves, soit amputées surle plan quantitatif. Souvent, les

deux handicaps (qualitatif etquantitatif) s'associent pouraboutir à des ouvragesmédiocres, incomplets ou nonfonctionnels.

A l'ombre des plans quin-quennaux, où les importationsalgériennes avaient dépassé 55milliards de dollars par an - aux-quels il faut ajouter les services,les études et les expertises quicoûtaient jusqu'à 12 milliards dedollars/an -, se furent constituéesdes fortunes colossales dou-teuses. C'est le résultat des pots-de-vin accompagnant l'octroi demarchés publics, les rétro-com-missions, les gains issus des sur-facturations (avec transferts decapitaux à l'étranger) et d'autresprocédés interlopes dans les-quels sont mis en contact lesagents publics (ministres, ban-quiers, directeurs de wilaya,walis…) et les opérateurs privés(entreprises de réalisation de tra-vaux ou de prestation de ser-vices, fournisseurs pour les struc-tures de l'Etat, importateurs).

Ce qui se déroule ces der-niers jours sous nos yeux - avecla convocation par la justice deplusieurs anciens responsablesde l'Etat et d'opérateurs écono-miques - ne surprend presquepersonne, malgré le rythme et lenombre des citations et interpel-lations. C'est que, bien avant quele peuple algérien ne s'affran-chisse de la camisole de la peurà l'occasion du soulèvementcitoyen pacifique dressé contre lesystème de gouvernance, le sujetde la corruption, sous toutes sesdéclinaisons, n'a jamais quitté lescercles de discussion (politiques,universitaires, associatifs..) etmême les chaumières algé-

riennes, où le sentiment de la«hogra» et de la marginalisationa produit une sorte d' «anti-cultu-re», celle d'une rébellion socialequasi- permanente et de laharga, immigration clandestinepar la traversée périlleuse desvastitudes océanes.

Signes extérieursd'enrichissement illicite

Le personnel corrompu, parmiles hauts responsables ou dans lahiérarchie intermédiaire de l'admi-nistration et des opérateurs écono-miques, est devenu presque fami-lier aux Algériens, bien avant que lajustice ne se saisisse des dossiersde corruption. Parfois, les seulsindices de graves insuffisancestechniques (à l'image de l'autorouteEst-Ouest et de certains bâtimentsqui se sont écroulés comme deschâteaux de cartes lors du séismede Boumerdès), suffisent à édifierl'opinion sur les dessous desaffaires ayant entouré les procé-dures de réception des ouvrages enquestion. Il est vrai que certainsprocédés de corruption sont pluscomplexes. Ils ne sont accessiblesqu'aux experts douaniers (surfactu-rations, par exemple) ou à des spé-cialistes des marchés publics,comme la Cour des comptes oul'Inspection générale des finances(lorsqu'il s'agit d'une attribution illé-gale de marché ou de réévaluationsfinancières douteuses des projets).A cela s'ajoutent évidemmentd'autres symptômes qui indiquentdes faits de corruption, à l'image designes extérieurs de richesses (parexemple, des habitations ou voi-tures somptueuses que ne peut jus-tifier le revenu salarial ou actionna-rial perçu par la personne en ques-

tion).Pendant les années où la

dépense publique - source prépon-dérante de la corruption - avaitatteint des sommets vertigineux-,nous avions suivi, sur les colonnede ce même journal, avec un regardcritique, la réalisation des projetsd'infrastructures et d'équipementspublics, les opérations d'importationet l'exécution des études et exper-tises commandées à l'étranger parl'administration algérienne. Lerecoupement des informations dedivers horizons (y compris cellesdonnées par l'administration, leConseil économique et social,l'Office national des statistiques),des notes établies par des centresspécialisés, les institutions finan-cières internationales et la Cour descomptes, nous avaient amené àmettre en relief les anomalies devision, de programmation, de cohé-rence, de qualité et de quantitéayant grevé les ouvrages réalisés,les fournitures réceptionnées et lesservices ou études exécutées dansle cadre de la commande publiqueordonnée par les différentes admi-nistrations publiques et les collecti-vités locales. Si le climat des liber-tés publiques d'alors ne permettaitpas davantage d'investigation et detravail d'enquête, le suivi régulierdes informations relatives aux plansquinquennaux initiés par l'ancienprésident de la République depuis1999, nous avait permis de médiati-ser et d'éclaircir des irrégularitéstelles qu'elles ont été établies pardes institutions nationales(exemples révélés par la Cour descomptes, comme les réévaluationsdes projets, jusqu'à 3 ou 4 fois leprix initial, ou la multiplication irré-gulière et douteuse des comptesd'affectation spéciale (CAS)), ou

bien des distorsions liées au cadregénéral des projets, aux études, àl'aménagement du territoire,comme ont eu à les établir desexperts et économistes algériens.

A l'occasion de l'interpellation,depuis quelques semaines, de plu-sieurs hauts cadres de l'Etat(anciens ministres, directeurs d'ins-titutions publiques, opérateurs éco-nomiques privés), appelés àrépondre de faits de corruption ousimplement à donner leur témoi-gnage, il nous paraît intéressant derevenir sur ce que nous écrivions,sur ce même support, il y a cinqans, lorsque les premiers balbutie-ments sur les affaires de corruptionavaient commencé à atteindre lesoreilles des simples citoyens. Par-delà des lectures politiquementintéressées et nonobstant leslimites d'indépendance de la justicealgérienne au cours des annéespassées, il est à relever néanmoinsl'avancée de l'Algérie dans le traite-ment de certains affaires de corrup-tion. Par la presse. On était, en toutcas, loin des procès-étouffoirs del'époque du parti unique. Que toutela vérité n'ait pas été dite, que descontrevérités aient été entendues etque des personnes aient pu échap-per à la citation devant le tribunal,c'étaient des faiblesses et despesanteurs dont tous ceux quitenaient à l'esprit d'une justice justesouhaitaient une rapide neutralisa-tion. Pesanteur et faiblesse sont,sans doute, des termes de faibleportée, lorsqu'on considère lesinterférences politiques et lesinjonctions issues des milieux d'af-faires.

L'économie prise en otage

Une chose est sûre et bien éta-blie : l'économie du pays a lourde-ment souffert. Outre un enrichisse-ment illicite des personnes, desprojets d'infrastructures publiquesparfois bâclés, des fonds publicsdilapidés, c'est l'image même dupays qui est exposée à être grave-ment ternie par la poursuite detelles dérives. Image du pays signi-fie, non seulement la perceptionque se font les autres pays del'Algérie sur le plan politique, maisencore, plus gravement, la dissua-sion de l'acte d'investissement dontsont potentiellement porteurs cespartenaires étrangers et mêmesdes investisseurs nationaux. C'estlà une réalité qui est prise en comp-te, partout dans le monde. Lesagences de notation ou d'assuran-ce d'investissements à l'étranger,telle la Coface, en font un des cri-tères de calcul de leurs assurances,à côté d'autres facteurs telles quel'insécurité ou l'instabilité politique.Le phénomène de la corruption faitpartie du climat général des affairesou de ce qu'on appelle l'environne-ment de l'entreprise.

Au vu de la transition écono-mique et politique que va négocierl'Algérie dans les prochains mois -transition imposée par la conjonctu-re actuelle et qui pourra s'étaler surplusieurs années - la lutte contre lacorruption, sous toutes ses formes,revêt un caractère vital. La diversifi-cation économique tant chantée surtous les toits, la moralisation de lavie publique, le renforcement descompétences managériales et laconsécration des valeurs du travailsont à ce prix.

Le mouvement populaire, le «hirak», en cours depuis le 22 février dernier, a permis de libérer, ne serait-ce quepsychologiquement, en anéantissant le mur de la peur, de larges franges de la société, des institutions publiquesfrappées jusqu'ici par une sorte d'ankylose et de grave repli, des organes des médias publics et, enfin, des acteurspolitiques, associatifs et syndicaux.

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ECONOMIEN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 Les DEBATS

Pétrole

Le panier de l'Opep à 72,61 dollars le baril

Introduit en 2005, le panier de référencede pétrole brut de l'Opep (ORB) com-prend actuellement le Sahara Blend(Algérie), Girassol (Angola), Djen

(Congo),Oriente (Equateur), Zafiro (GuinéeEquatoriale),Rabi light (Gabon), Iran Heavy(Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export(Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light(Nigéria), Arab Light (Arabie Saoudite),Murban (Emirats arabes unis) et Mery(Venezuela). Jeudi, les cours du pétrole ontgrimpé avant une réunion de suivi de l'ac-cord de l'Opep et de ses partenaires, alorsque les tensions entre l'Arabie Saoudite etl'Iran demeuraient élevées.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour

livraison en juillet a fini à 72,62 dollars àLondres, en hausse de 85 cents par rapportà la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour lecontrat de juin a pris aussi 85 cents à 62,87dollars.

Malgré un bond des stocks de brut améri-cains, selon des données publiées mercredipar l'Agence américaine d'information surl'Energie (EIA), les prix du brut ont grimpéjeudi pour la troisième séance consécutive,«la hausse des stocks étant éclipsée par lerisque géopolitique», a expliqué un analyste.Une coalition menée par l'Arabie Saoudite amené jeudi une série de raids aériens sur lacapitale yéménite Sanaa, 48 heures après

une attaque de drones sur un oléoduc pétro-lier saoudien-clé, revendiquée par lesrebelles houthis mais que Riyad a directe-ment imputée à l'Iran.

Riyad, premier exportateur de pétrole aumonde, a rouvert cet oléoduc, désormais«entièrement opérationnel» selon un respon-sable du géant pétrolier Aramco.

Voisins et alliés du Royaume saoudien,les Emirats arabes unis avaient prôné mer-credi la «désescalade» tout en blâmant le«comportement de l'Iran» pour les tensionscroissantes dans le Golfe.

C'est dans ce contexte tendu que certainsministres de l'Opep et de ses partenaires seréuniront ce dimanche à Djeddah, en Arabie

Saoudite, pour un point de suivi de l'accordqui les engage depuis début 2018 à limiterleur production.

Si le ministre iranien ne sera pas présent,la question d'une éventuelle augmentationde la production devrait être à l'ordre du jour,avant une prise de décision qui devrait nor-malement attendre la réunion plénière del'Opep fin juin.

«La situation va être compliquée, nous nevoyons pas comment l'Iran et le Venezuelapourraient accepter de voter en faveur d'uneaugmentation de la production de l'Arabiesaoudite et des Emirats arabes unis pourcompenser leurs exportations restreintes parles sanctions américaines», a commenté unspécialiste.

D'après Robbie Fraser de SchneiderElectric en revanche, «l'Opep pourrait vou-loir poursuivre ses coupes dans la productionbien que les quotas puissent être ajustéspour refléter les déclins involontaires de l'Iranet du Venezuela».

Dans son dernier rapport, l'Agence améri-caine d'information sur l'Energie (EIA) prévoitque l'offre globale de l'Opep en pétrole brut etliquides devrait se situer autour de 35,8 mil-lions mbj en 2019 contre 36,3 mbj anticipésen janvier.

L'agence prévoit que l'accord de réduc-tion de production de 2018 devrait prendrefin juste après la réunion de l'organisation enjuin prochain.

Pour l'année en cours, elle table désor-mais sur un prix moyen du Brent à 70 dollarsle baril, en hausse de 4 dollars par rapport àsa projection d'avril et 9 dollars comparé àcelle de janvier.

Ces prévisions «reflètent un resserrementattendu des équilibres du marché mondialdu pétrole à la mi-2019 et une augmentationdes risques de perturbation de l'approvision-nement à l'échelle mondiale», commentel'EIA.

L'agence américaine souligne que le res-pect des réductions de production au sein del'Opep a été plus important que ce qu'elle aprévu en janvier dernier. L'EIA table désor-mais sur une baisse de 1,9 million debarils/jour de la production Opep en 2019contre 1 million de barils anticipé en janvier.

R. O.

Le prix du panier de quatorze pétroles bruts, qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs depétrole (Opep), s'est élevé, jeudi à 72,61 dollars le baril, contre 71,26 dollars la veille (mercredi), a indiqué l'Opepsur son site Web.

Parce que la partie est jouéed'avance - par un pernicieux musel-lement procédurier -, à plusieursreprises, des tentatives de propo-ser des commissions d'enquêteparlementaires sur des affaires decorruption ont buté sur obstaclesréglementaires insurmontables auniveau du bureau de l'APN. Mais ilapparaît également que, sur le plande l'opérationnalité et de l'efficacité,les services judiciaires sont mieuxarmés pour ce genre d'instruction.La Constitution a aussi prévu deuxorganes spécialisés de contrôle dela gestion des deniers publics, àsavoir la Cour des comptes, desmagistrats qui font des audits etdes inspections, et l'Inspectiongénérale des finances, constituéede cadres du ministère desFinances effectuant, eux aussi,des audits et des inspectionsauprès des administrationspubliques, des entreprisespubliques, des établissementsadministratifs et scientifiques ainsique des Collectivités locales.

Les différents ministères et cer-taines directions générales rele-vant de ces mêmes ministèressont également dotés d'une instan-ce qui s'appelle Inspection généra-le. Elle est censée prendre encharge, entre autres, les irrégulari-tés liées à la passation des mar-

chés publics et à leur mode d'exé-cution sur le terrain (réceptions defournitures, de prestation ou detravaux).

Curieuse «déclarationde probité»

Le Code des marchés publics,depuis la version d'octobre 2010jusqu'à son amendement en sep-tembre 2015, prévoit, lui aussi,des procédures et des contrôlesinternes à même de prévenir lesactes de corruption. Cependant, lemême texte est grevé parfois deflou ou de blanc juridiques quecertains maîtres d'ouvrages indéli-cats n'hésitent pas à exploiter àdes fins malveillantes destinées àfavoriser un partenaire écono-mique au détriment d'un autre. Unacte loin d'être désintéressé, puis-qu'il est monnayé par le soumis-sionnaire ayant bénéficié du mar-ché. Cette «transaction» a un nom: la corruption, mettant en contactet en perverse négociation, unopérateur économique (corrup-teur) un agent de l'Etat (corrom-pu).

Belle ironie que cette «déclara-tion de probité» prévue par leCode des marchés publics, desti-née à être renseignée et signéepar…le soumissionnaire. Ce der-nier y déclare «n'être pas corrom-pu et ne cherche pas à cor-

rompre». «Je m'engage à nerecourir à aucun acte oumanœuvre dans le but de faciliterou de privilégier le traitement demon offre au détriment de laconcurrence loyale. M'engage àne pas m'adonner à des actes ouà des manœuvres tendant à pro-mettre d'offrir ou d'accorder à unagent public, directement ou indi-rectement, soit pour lui-même oupour une autre entité, une rému-nération ou un avantage dequelque nature que ce soit, à l'oc-casion de la préparation, de lanégociation, de la conclusion oude l'exécution d'un marché,contrat ou avenant». C'est unesorte de déclaration sur l'honneurqui vaut le pesant d'une… feuille21x27. Incapable de vérifier, ni apriori ni a posteriori, les actes et lamoralité du partenaire écono-mique, la commission d'évaluationdes offres se résigne, comme l'exi-ge d'elle la législation à vérifierque cette déclaration de probitéest bien…signée et cachetée. Eton sort quitte avec sa conscience !

L'esprit critiques'aiguise

Dans la réception des projetsde travaux sur le terrain ou defournitures acquises auprès d'unfournisseur, ce sont des agents del'État qui sont mis en cause. Mais,

peu d'efforts ont été faits pour ana-lyser la situation dans sa globalité.Les agents de l'Etat, particulière-ment avant les dernières augmen-tations salariales, étaient large-ment exposés à la tentation defaire monnayer leurs signaturessur des services faits ou des fac-tures. Socialement, ils étaient fra-gilisés. Réellement, ils le sont tou-jours, car l'inflation a dévoré lesaugmentations nominales desalaires, alors qu'ils sont appelésà signer parfois des factures deplusieurs milliards de centimes.

Le nombre d'élus municipauxet de maires qui sont derrière lesbarreaux pour des affaires de cor-ruption devrait alerter les pouvoirspublics sur les règles de gouver-nances à instaurer, aussi bien dansles Collectivités locales, que dansles administrations et les entre-prises publiques.

Une chose semble avoir acquisune valeur de certitude : lesAlgériens sont de plus en plus cri-tiques quant à la gestion desdeniers publics. Cette attitude estrenforcée par la qualité médiocrede certains services publics réali-sés sur les fonds de l'Etat; elle estégalement soutenue par le chanta-ge subi par les citoyens à chaquefois qu'ils sollicitent un servicepublic. Ce service peut aller d'unsimple acte d'état civil jusqu'à lasollicitation d'une assiette foncière

par un investisseur, en passant parl'aide à l'habitat rural ou à un loge-ment social.

Immanquablement, la justiceelle-même - bien qu'elle demandeà être plus libre et plus indépen-dante - ne peut pas rester insen-sible au réveil par lequel la sociétécommence à demander descomptes à ses gouvernants et àses représentants. Il semble que,sur le plan psychologique et duprocessus de formation de l'espritde citoyenneté -, moins la popula-tion jouit de la rente, moins elle estcliente de cercles politiques, pluselle devient exigeante en matièrede justice sociale et de méthodesde gouvernance. Il a été démontrépar l'expérience qu'une forme de«corruption passive», qui ferait descitoyens des gens mineurs etassistés, est le lit bien préparé àl'acceptation de la corruption partout le monde. En d'autres termes,personne ne demande de comptesà personne, jusqu'à l'explosiongénérale, si un compromis salutai-re n'arrive pas à s'instaurer. Est-cevers ce genre compromis que sedirige l'Algérie pour trouver uneissue à la crise politique actuelle ?Une crise qui a des racines plon-gées dans les premières annéesde l'Indépendance, mais dont lenom n'est admis qu'à la faveur dusoulèvement populaire de février2019. S. T.

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DIVERSN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019Les DEBATS

Après la Lune

Le premier pas sur Mars dansles années 2030... ou 2060 ?

La date fixée diligem-ment par la Nasa est2024 pour la Lune et2033 pour Mars, mais

parmi les experts et industrielsdu secteur spatial américain, ladate de 2033 semble hautementimprobable, à moins d'un effortnational herculéen, de l'ampleurdu programme Apollo dans lesannées 1960.

Voici ce qu'a dit cette semai-ne le patron de la Nasa, JimBridenstine, lors de la septièmeconférence : «Des humains surMars» à Washington : «LaLune est notre banc d'essaipour notre future mission versMars. C'est pour cela que nousallons sur la Lune».

Deux jours plus tard, lorsd'une session au même endroitconsacrée aux opérations desurface sur Mars, le respon-sable du laboratoire dévelop-pant les futures habitationsspatiales au mythique centreJohnson de Houston expliquaitque le problème n'était pastechnologique.

«Beaucoup de gens veulentque nous ayons un momentApollo, qu'un président se lèvecomme Kennedy et emmènetout le pays derrière lui», a ditRobert Howard. «Avec cette

impulsion, nous pourrions yaller en 2027. Mais je n'y croispas. Avec notre approcheactuelle, on aura de la chancesi on y arrive avant 2037».

«Et si j'étais vraiment pessi-miste, je dirais les années2060», a-t-il lâché.

- Des humains isolés -Tout reste à concevoir,

construire, tester et retester,des fusées aux véhicules enpassant par la méthode pourfaire pousser des salades.

Le voyage aller prendra sixmois au bas mot, contre troisjours pour la Lune. La missionentière pourrait durer deux ans,car Mars ne se rapproche de laTerre que tous les 26 mois : ilfaut se caler sur ces fenêtres.

Il faudra concevoir des pro-tections pour les astronautescontre les radiations solaires etcosmiques pendant une aussilongue période, a expliqué JulieRobinson, scientifique en chefpour la Station spatiale interna-tionale (ISS).

«Un second problèmeconcerne le système d'alimen-tation», a-t-elle dit : lesconcepts proposés jusqu'à pré-sent «ne sont pas assez petitspour aller sur Mars».

Sans compter l'éventualité

d'une urgence médicale : lesastronautes devront apprendreà gérer eux-mêmes tout acci-dent, car les secours seronttrop loin.

«Un gros sujet concerne lescombinaisons spatiales», aajouté Jennifer Heldmann, ducentre de recherche Ames dela Nasa. Elle rappelle que lesastronautes d'Apollo s'étaientbeaucoup plaints des gants,trop gonflés et qui rendaientépuisante toute manipulation.

A Houston, la Nasa déve-loppe une nouvelle combinai-son, la première depuis 40 ans,baptisée xEMU, mais elle nesera testée dans l'ISS que dansquelques années.

Et Mars n'est pas la Lune.La poussière sera un grandproblème. Les astronautesd'Apollo revenaient couverts depoussière lunaire dans leurmodule. La bloquer sera crucialpour ceux qui passeront desmois ou un an sur la planèterouge.

Les techniques d'exploita-tion des ressources du sol mar-tien pour extraire l'eau, l'oxygè-ne et les carburants néces-saires aux humains n'existentpas encore - ce devrait êtretesté sur la Lune d'ici la fin de

cette décennie.Il y a enfin la question la

plus fondamentale : commentquelques humains supporte-ront-ils psychologiquementd'être confinés et isolés pen-dant deux ans ?

Il ne sera pas possible decommuniquer en temps réelavec «mission control» àHouston : les communicationsradio mettront entre 4 et 24minutes entre les deux pla-nètes, aller simple. La Nasaprévoit des exercices de com-munications retardés dans lesprochaines années dans l'ISS.

L'intelligence artificielle devraaussi être développée pour aideret guider les astronautes, sansintervention terrestre.

Une chercheuse a étudié endétails la faisabilité d'un «amar-sissage» en 2033, dans un rap-port pour la Nasa en février. Ellea déclaré l'objectif «infaisable».

«Ce n'est pas qu'une ques-tion de budget», a dit cettesemaine l'experte, Bhavya Lal,du Science & Technology PolicyInstitute. «C'est une question decapacité d'organisation : com-bien de choses la Nasa peut-ellefaire en même temps ?»

La date plus réaliste, selonelle, est 2039. AFP

Le 11 décembre 2017, le président des Etats-Unis, Donald Trump, signait unedirective ordonnant à la Nasa de préparer le retour d'astronautes sur la Lune, «suivipar des missions humaines vers Mars et d'autres destinations».

BBrrééssiill

La Banque centrale injectera du dollar pourremonter la valeur du réal L a Banque centrale du Brésil a annon-

cé, vendredi soir, qu'elle injecteraprès de 3,75 milliards de dollars

américains sur les marchés financiers pourlimiter la décote du réal face au billet vert.

Le réal, la devise en vigueur au Brésil, aatteint, vendredi à la clôture, le taux dechange le plus bas de l'année en s'échan-geant à 4,10 unités le billet vert.

Le précédent record remontait au 13septembre 2018 lorsque le dollar était cotéà 4,197 réais à la clôture.

Le dollar a progressé de plus de 1% aucours de la journée pour atteindre 4,1033reais, portant ses gains hebdomadaires à

environ 3,5%. Il s'agit de la plus forte hausse hebdoma-

daire depuis août et l'une des plus impor-tantes depuis la sortie de récession duBrésil fin 2016.

Selon une enquête menée par AustinRating, le Réal est la troisième deviseayant subi la plus forte décote hebdomadai-re face au dollar, derrière le Kwacha zam-bien (8%) et le bolivar du Venezuela (3,7%).

La hausse du dollar a pour toile de fondl'incertitude des investisseurs face à l'adop-tion de la réforme des retraites, considéréecomme fondamentale pour le règlement descomptes publics.

En outre, le regain des tensions com-merciales entre les Etats-Unis et la Chinecontribue lourdement à la volatilité deschanges.

L'ambiance du marché a égalementreflété la détérioration des prévisions del'économie brésilienne cette année, quiseront inférieures à 2%.

La nouvelle prévision de croissance seraplus proche du consensus de marché,désormais inférieur à 1,5% selon la derniè-re enquête hebdomadaire de la banquecentrale auprès d'une centaine d'institutionsfinancières.

H. L.

Pour récupérer un cargo saisipar les Etats-UUnis

La Corée du Nordsollicite l'aide de l'ONU

La Corée du Nord a appelé lesNations unies à prendre des «mesuresurgentes» pour l'aider à récupérer uncargo saisi récemment par les Etats-Unis.

Les autorités américaines ontannoncé ce mois-ci avoir saisi un cargonord-coréen, le Wise Honest, accuséd'avoir violé les sanctions internatio-nales en exportant du charbon et enimportant des machines. Il se trouvaitbloqué depuis un an en Indonésie, soncapitaine étant poursuivi par les autori-tés indonésiennes. En juillet, les autori-tés américaines avaient lancé une pro-cédure de saisie.

Cet épisode intervient après le lan-cement, le 9 mai, par Pyongyang dedeux missiles de courte portée, ledeuxième essai militaire en moinsd'une semaine.

Dans une lettre adressée vendrediau secrétaire général de l'ONU, AntonioGuterres, Kim Song, représentant per-manent de Pyongyang à l'ONU, a décla-ré que cette saisie était «un acte illégalet scandaleux», selon l'agence de pres-se officielle nord-coréenne Kcna.

Cet acte «indique clairement que lesEtats-Unis sont effectivement un paysgangster qui ne se soucie absolumentpas des lois internationales», affirmecette lettre.

Le représentant de la Corée du Nordà l'ONU appelle M. Guterres à «prendredes mesures urgentes afin de contri-buer à la stabilité de la péninsulecoréenne et de prouver l'impartialité del'ONU».

Cette semaine, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a affir-mé que cette saisie était contraire àl'esprit d'une déclaration communesignée par le président américain(Donald Trump) et le n°1 Nord-Coréen(Kim Kim Jong Un) lors de leur premiersommet, en juin 2018 à Singapour.

La reprise par Pyongyang d'essaisbalistiques est une première depuis unan et demi et la spectaculaire détentesur la péninsule coréenne marquée parl'amorce de négociations avec lesEtats-Unis sur les programmes nucléai-re et balistique du Nord.

Mais ces négociations sont dansl'impasse depuis l'échec en février dusecond sommet entre le présidentTrump et le dirigeant nord-coréen àHanoi.

Les deux dirigeants n'ont pas réussià se mettre d'accord sur les conces-sions que Pyongyang devrait faire enéchange de la levée des sanctionsinternationales.

La Corée du Nord est sous le coupde nombreuses sanctions votées par leConseil de sécurité de l'ONU pour lacontraindre à renoncer à ses pro-grammes balistiques et nucléaires.

K. N.

Chine

La consommationd'électricité en hausse de5,8% en avril

La consommation d'électricité de laChine, baromètre-clé de l'activité éco-nomique, a augmenté de 5,8% sur un anen avril, selon des données officielles.L'utilisation totale d'électricité a atteint553,4 milliards de kWh le mois dernier,d'après l'Administration nationale del'énergie.

L'utilisation d'électricité par le sec-teur secondaire a augmenté de 4%,contre une progression de 10,5% dansle tertiaire.

La consommation d'électricité aucours des quatre premiers mois a tota-lisé 2 230 milliards de kWh, en haussede 5,6% sur un an.

S. T.

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SOCIÉTÉN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 Les DEBATS

Zones humides

Chott Gadaïne se revitalise, relançantl'espoir d'une classification

«C'est la pre-mière foisen 10 ansque l'on

observe autant de flamantsroses peuplant les marécagesde ce chott jusqu'au mois demai», signalent d'anciens cadresde la Conservation des forêts.

Cette reprise de vitalité estégalement attestée par la riches-se faunistique observée autermes du dénombrement hiver-nal d'oiseaux d'eau avec 23espèces avifaunes dont 13 pro-tégées avec un total de 3 296individus dont la sarcelle mar-brée (68 oiseaux) et la tadornede belon (271), souligne WalidBeladehane, chef du service deprotection de la flore et de la

faune à la Conservation desforêts.

«L'ibis falcinelle, espècemigratrice d'Europe de l'Est trèsrare en Algérie, a été observé etphotographié depuis quelquesjours par un cadre du district dela daïra de Seriana de laConservation des forêts danscette zone humide où cettedense présence et diversité d'oi-seaux migrateurs représente unbio-indicateur de santé», assurele même cadre.

Gadaïne, site idéalpour la nidification des oiseaux d'eaumigrateurs

Chott Gadaïne est de l'Ouestà l'Est une suite de marécagesaux eaux saumâtres qui com-muniquent entre elles et vonts'écouler par l'étroit canal del'oued Saboun dans le ChottTinslit (dans la wilaya de Oum ElBouaghi) qui est classé Ramsardepuis 2012.

Cette étendue d'eau couvre,avec ses abords, près de 2 600ha, chevauchant les deux com-munes de Lazro et Aïn Yagout.Elle est alimentée essentielle-ment par les eaux de pluie et lesécoulements des deux oueds deZana et El Madher, expliquentles techniciens de laConservation des forêts.

Cette luxuriance de la vie arelancé chez les cadres de la

Conservation des forêts etautres défenseurs de la naturel'idée d'une classificationRamsar de la zone.

Pour Beldehane, le proces-sus de classification requiert plu-sieurs critères dont le premierest un suivi de protection decette zone d'accueil des oiseauxmigrateurs à assurer avec leconcours des autorités locales.

«Une classification dans lecadre de la convention interna-tionale Ramsar assurera uneprotection effective de cetteimportante étendue d'eauincluant éventuellement l'instal-lation de postes de vigie et uneclôture par endroit pour y limiterl'accès et valoriser son importan-ce comme site de protection des

oiseaux», a souligné, pour sapart, Redouane, cadre de laConservation des forêts.

La zone est un site remar-quablement idéal pour l'alimen-tation, le repos et la nidificationdes oiseaux d'eau migrateurs,relève Khaled Ataout del'Agence nationale pour laconservation de la nature (ANN)qui note, que plusieurs espècesdont le canard grèbe à cou noiret l'échasse blanche nidifient ence moment à Gadaïne.

Le site de Gadaïne revêtaussi une importance culturelledu fait de sa situation au milieud'une zone d'une grande riches-se historique et archéologiqueavec la proximité du célèbremausolée royale numided'Imedghassene qui s'élèvedepuis plus de 23 siècles dans lacommune proche de Boumia etles tombeaux «indigènes»signalés aux environs de Zanaau pied du djebel Merzkèneentre Chott Gadaïne et ChottSaboun par les deux archéo-logues, Stéphane Gsell et HenriGraillot qui ont aussi révélé desinscriptions libyques à Sériana.

Successivement numides,romaines, byzantines et isla-miques, des ruines de deuxanciennes cités se trouvent auxabords de cette zone humide. Lapremière est Diana Veteranorum(Zana, actuellement) qui fut laplus forte cité de toute la contréelors de l'expédition du conqué-rant musulman Sidi Okba et nefut détruite qu’à l'an 935 à lasuite de sa rébellion contre ladynastie fatimide. La secondeest Lamiggiga qui est le lointainnoyau de l'actuelle ville deSériana.

R. G.

La zone humide Chott Gadaïane (nord-ouest de Batna) a repris vie depuis cet hiver d'une manière jugée remar-quable, accueillant notamment une population de flamants roses passée de 1 100 en janvier à plus de 6 000 indivi-dus recensés à la mi-mai courant, relançant l'espoir de sa classification, ont attesté des cadres de la Conservationdes forêts à l'occasion d'une sortie consacrée à cette zone dans le cadre de la célébration de la Journée mondialedes oiseaux migrateurs.

Tizi Ouzou

L'implication des citoyens contre les feux de forêts est impérativeL a participation des citoyens dans la

prévention des feux de forêts estimpérative pour réduire les départs

de feux au niveau de la wilaya de TiziOuzou, a indiqué, jeudi le chef de servicede la protection de la faune et de la flore àla Conservation des forêts, MohamedSkandraoui.

Présentant le plan de lutte contre lesfeux de forêts, en cours de finalisation,Skandraoui a observé, que selon uneétude des incendies enregistrés dans lawilaya de Tizi Ouzou durant la dernièredécennie, il a été relevé que beaucoup dedéparts de feux ont eu lieu sur des ter-rains privés qui souffraient d'insuffisancede travaux de prévention.

«En 2017, année marquée par un

nombre important d’incendies, unemoyenne de 88,8% de feux enregistrésont eu lieu à partir de terrain de naturejuridique privé», a-t-il cité en exemple,avant d'ajouter que «cela est essentielle-ment dû au manque et à l'insuffisance destravaux préventifs réalisés sur cesespaces par leurs propriétaires».

Il a annoncé, à ce propos, que laConservation des forêts compte lancerincessamment une caravane de sensibili-sation appelé «caravane verte».

Cette caravane qui sera lancée le 21mai et qui se poursuivra jusqu'au 9 juinprochain sillonnera les différentes locali-tés de la wilaya, en commençant parcelles qui sont à haut risque d'incendie.«Ces communes sont une trentaine qui

présenteraient des risquent élevés, trèsélevés, voire exceptionnellement élevésd'incendie. Il s'agit, notamment de cellessituées dans la région nord, soit la bandelittorale jusqu'au nord-est, et la zonesud/sud-ouest de la wilaya, a précisé M.Skandraoui.

Le plan 2019 anti-feux de forêts, pré-voit la mobilisation de sept postes devigie pour détecter les premiers départsde feux et donner l'alerte, neuf brigadesmobiles dotées de camions légers de luttecontre les feux équipés de citernes d'uneautonomie de 600 litres d'eau et auxquelss'ajoutent deux autres unités du parcnational du Djurdjura, 45 points d'eau dusecteur des forêts et 81 autres du secteurde l'hydraulique, un réseau de pistes de

850 km et un réseau de tranchées pare-feu de 721 ha. Il est aussi prévu le recru-tement de 72 ouvriers occasionnels, a-t-ilindiqué.

Ce plan de prévention et de luttecontre les feux de forêts a été présentéjeudi au wali lors d'un conseil de wilaya.Lors de cette réunion, le wali MahmoudDjamaâ a donné des instructions pourintensifier la campagne de sensibilisationen direction des populations et aussi deveiller à ce que les permanences soientassurées de jour comme de nuit duranttoute la campagne de prévention des feuxde forêts qui s'étale du 1er juin au 31octobre, a-t-on appris auprès de la cellulede communication de la wilaya.

Bilal L.

Le projet, d’un coût de400 millions DA, estréalisé à 90% aprèsexécution par son pro-

moteur de l’ensemble desréserves formulées par lacommission chargée du suivides centres de contrôle tech-nique des véhicules, a indiquéle directeur du guichet uniquedécentralisé, Khaled Bouâm.

S’étendant sur une super-ficie d’un (1) hectare, y com-pris le parc et l’aile adminis-trative dont les travaux ont étéfinalisés, ce centre, l’unique àtravers toute la wilaya, installe-ra tout prochainement leséquipements techniquesnécessaires pour sa mise enexploitation avant la fin de lapériode estivale, a-t-il précisé.

Le promoteur de ce projet,qui assure le contrôle tech-nique des véhicules légers etlourds, a pris en charge la for-mation d’un groupe de jeunesau niveau de l’école nationalede contrôle technique, pour les

besoins d’exploitation de cecentre qui épargnera à l’avenirles déplacements à la wilayavoisine de Bechar, sur 1.600km en aller et retour, afin d’ef-fectuer ce type de contrôle,selon M.Bouâm.

Le centre en questionbénéficiera durant deuxannées d’un suivi de la partde la société algéro-françai-se qui installera les équipe-ments et assurera leur main-tenance, permettant au ges-tionnaire de la structure debénéficier de l’expérience etd’offrir une prestation à lahauteur des attentes desautomobilistes, a-t-il ajouté.

Il a bénéficié d’une assiet-te foncière de la part de lawilaya, dans la perspective àla fois de l’encouragementde l’investissement et de lacréation d’un centre decontrôle technique de véhi-cule qui faisait défaut danscette wilaya.

R. A.

8 N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019Les DEBATS

REGIONSTindouf

Le premier centre de contrôle technique de véhicule dans la wilaya de Tindouf ouvrira bientôt ses portes, a-t-on apprisjeudi auprès du guichet unique décentralisé de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI).

Ouverture prochaine du premier centrede contrôle technique de véhicules

Au total, 1.550 foyers de la commune d’Aïn Erriche relevant dela daïra d’Aïn El Melh (M’sila) ont été raccordés jeudi au réseau degaz naturel, a-t-on appris auprès de la cellule de communicationde la wilaya. Cette opération s’inscrit dans le cadre des projetsfinancés par la Caisse de solidarité et de garantie des collectivitéslocales concernant le raccordement au réseau de gaz naturel de lalocalité d’Aïn Sidi Mohamed et le village agricole, ainsi que larégion d’Aïn Erriche, pour un investissement financier de l’ordre deplus de 225 millions de dinars, a-t-on expliqué. Ce réseau, réalisé

essentiellement avec des canalisations en acier et en polyéthylè-ne de différents diamètres, s’étend sur une distance de 36.500 kmlinaires, a-t-on précisé de même source, notant que le nombre desfoyers raccordés à ce réseau a atteint 1.550 foyers sur un total de1.800 ciblés. Lancé en travaux vers la fin du mois de septembredernier, ce projet de raccordement au réseau de gaz naturel,confié à un promoteur local, a été réalisé dans un délai de près de7 mois, a fait savoir la source.

K. B.

M'sila

Raccordement de 1.550 foyers au réseau de gaz naturel

Un total de 200 logements publics loca-tifs (LPL) sera distribué à ses bénéfi-

ciaires au mois de juillet prochain dans lacommune de Bouhmama (Khenchela), a-t-on appris jeudi des services de la wilaya.

«Des instructions ont été données auxresponsables de l’Office de promotion et dela gestion immobilière (OPGI) de la wilayade Khenchela pour veiller au parachève-ment des travaux d’aménagement extérieurdu projet de 200 LPL réalisé dans la com-mune de Bouhmama, en vue de le livrer le5 juillet prochain à l’occasion de la célébra-tion du double anniversaire de la fête de l’in-dépendance et de la jeunesse», a expliquéla même source.

«La résiliation du contrat de l’entreprisechargée de la réalisation de ce projet, enraison du non-respect des termes du cahierde charges a occasionné un retard dans leparachèvement et la distribution de seslogements à leurs bénéficiaires», a soulignéla même source, notant qu’une nouvelleentreprise a été désignée pour le parachè-vement des travaux restants. Les proprié-taires de ces logements seront «au coursdes prochains jours» convoqués pourassister à l’opération de tirage au sort quiprécède la démarche du retrait des ordresde versements et le paiement des rede-vances des contrats des logements.

Lors de la dernière réunion avec les

directeurs exécutifs, le wali de Khenchela,Kamel Nouicer, avait instruit les directeursde l’habitat et de l’OPGI à l’effet de procé-der «à la résiliation de contrats d’entre-prises incapables d’achever leurs projets delogements et de les remplacer par d’autrescompétentes». Les services de la wilaya deKhenchela £uvrent à rattraper le retardenregistré dans la réalisation des projetsd’habitat en vue de livrer «avant la fin del’année en cours» un quota de près de5.000 logements publics locatifs, dont 2.660unités réalisées par l’OPGI et 2.000 autrespar l’entreprise Cosider à la nouvelle exten-sion urbaine du chef lieu de wilaya.

L. M.

Khenchela

Distribution de logements à Bouhmama en juillet prochain

Une large campagne a été lancée cettesemaine à Oran pour lutter contre les

constructions illicites édifiées sur desespaces boisés dans le cadre d’une initiati-ve menée en collaboration avec la conser-vation des forêts et la daïra d’Oran a-t-onappris jeudi de la conservation. Dans cecadre, une opération au niveau de la forêtdes Planteurs relevant du secteur urbainde Sidi El Houari a vu la démolition de huitconstructions illicites.

D’autres constructions anarchiques ontété démolies au niveau de la forêt de Kokarelevant de la délégation urbaine de

Bouamama dans la commune d’Oran, enprésence du chef de daïra d’Oran, duconservateur des forêts et avec l’accompa-gnement sécuritaire de la gendarmerie et dela sûreté nationales. La démolition a néces-sité l’utilisation de bulldozers et la mobilisa-tion des travailleurs de la commune pourraser 7 constructions en cours et 23 fonda-tions à la forêt de Koka et 3 autres construc-tions et 19 fondations au lieu-dit «Rocher».

La conservation des forêts de la wilayad’Oran a indiqué que cette campagne sepoursuivra dans d’autres espaces boisésdu domaine public en application des ins-

tructions du wali pour mettre un terme à laprolifération de bidonvilles. Il a été procédé,depuis le début d’année en cours au niveaudu secteur urbain de Bouamama, à ladémolition de 170 constructions illicitesachevées et autres en cours et la suspen-sion de toute construction sur du foncieragricole et à la forêt de Koka.

A noter que 200 arbres ont été coupésdernièrement dans cette forêt et la conser-vation a été sommée par le wali de renfor-cer les patrouilles de contrôle pour luttercontre ce phénomène.

R. O.

Oran

Lancement de la campagne de lutte contre les constructions illicites

Constantine

Installation de 46 nouveauxpostes MSAN

Une opération d’installation de 46 nou-veaux équipements MSAN (Multi servicesaccess node) à travers les régions nondesservies encore à Constantine a été lan-cée récemment, a-t-on appris jeudi, desresponsables locaux d’Algérie télécom.

Ces équipements ont été retenus pourles quartiers de la partie Est de la ville deConstantine, Sidi Mabrouk et Daksi notam-ment, certaines unités de voisinages (UV)de la ville Ali Mendjeli et des cités de lacommune d’El Khroub, a fait savoir lamême source, qui a mis l’accent sur l’im-portance de cette technologie dans l’amé-lioration du service d’Algérie télécom.

Les appareils nécessaires pour l’instal-lation de cette technologie moderne ont«déjà été délivrés», a souligné la mêmesource, précisant que cette opération s’ins-crit dans le cadre du plan d’action de cetopérateur public au titre de l’exercice 2019.

Le basculement vers cette technologieportant remplacement du réseau cuivrepar la fibre optique «aura un impact cer-tain» dans la lutte contre le phénomène duvol des câbles en cuivre, a-t-on encoremettant l’accent sur l’importance de cettenouvelle technologie dans l’amélioration dela qualité des interventions de rétablisse-ment des éventuelles coupures signalées.

Les 46 nouveaux postes MSAN quiseront incessamment installés viendronts’ajouter à plus de 60 équipements simi-laires déjà opérationnels à travers les diffé-rentes communes de la wilaya deConstantine, selon les responsables locauxd’Algérie télécom.

La même source a relevé que 42 sitesà Constantine sur les 44 prévus ontbénéficié de la toute nouvelle technologieFTTX (Fiber to the home) offrant un débitinternet jusqu’à 100 mégabit/s pour lerésidentiel et une qualité de service «net-tement meilleure».

Cette technologie de pointe qui utilisela fibre optique e bout en bout, depuisles infrastructures de l’opérateur AT jus-qu’au modem du client, a été installéedans les nouveaux pôles urbains inté-grés, a-t-on conclu.

L. B.

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CONFLITSN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 Les DEBATS

A Pékin

L'Iran réclame «des actes» pour sauver l'accord nucléaire

«L'Iran et la Chinedoivent réfléchirensemble et tra-vailler ensemble

afin de préserver un ordre mondialmultilatéral et éviter un ordre mon-dial unilatéral», a déclaré leministre des Affaires étrangères,Mohammad Javad Zarif, en ren-contrant à Pékin son homologuechinois Wang Yi.

La Chine est alliée de Téhéranface à Washington et l'un des prin-cipaux importateurs de pétrole ira-nien.

La visite du diplomate iranienintervient en pleine crise entrel'Iran et les Etats-Unis. LePentagone a annoncé l'envoi auMoyen-Orient d'un navire de guer-re et d'une batterie de missilesPatriot, s'ajoutant au déploiementd'un porte-avions face à desmenaces d'attaques «imminentes»attribuées aux forces iraniennes.

Dans ce contexte tendu, quatrenavires, dont deux pétroliers saou-

diens et un cargo émirati, ont étéendommagés le 12 mai par demystérieux «actes de sabotage»au large du port de Fujairah auxEmirats arabes unis. Ce qui aconduit vendredi les assureursmaritimes du Lloyd's of London àannoncer qu'ils élevaient lerisque associé au transport mari-time dans le Golfe.

A son arrivée à Pékin, M. Zarifa indiqué qu'il évoquerait avecson homologue chinois «les liensbilatéraux et les problèmes trèsdangereux qui se posent aujour-d'hui dans notre région», selonune vidéo diffusée par le ministè-re iranien des Affaires étran-gères.

Le diplomate avait opposéjeudi une fin de non recevoir à laproposition de dialogue deDonald Trump, soulignant l'esca-lade «inacceptable» provoquéepar le président américain.

A la «pression maximale» lan-cée par les Etats-Unis à coups de

sanctions économiques depuisleur retrait, il y a un an, de l'ac-cord de 2015 sur le nucléaire ira-nien, M. Zarif a vanté la «retenuemaximale» de son pays.

Il a appelé ces dernièressemaines la communauté inter-nationale à préserver le texte, quiprévoyait un allègement progres-sif des sanctions en échange derestrictions au programmenucléaire de l'Iran.

- Surtout des déclarations -Avec l'Allemagne, la France,

la Grande-Bretagne et la Russie,la Chine est l'un des partenairesde Téhéran encore parties à cetaccord.

«Jusqu'à présent, la commu-nauté internationale a surtout faitdes déclarations, plutôt qued'agir», a cependant estimé, ven-dredi, Mohammad Javad Zarif.

«Si la communauté internatio-nale et les autres pays membresde l'accord, ainsi que nos amiscomme la Chine et la Russie,

veulent maintenir cette réalisa-tion, ils doivent s'assurer par desactes concrets que les Iraniensprofitent des bénéfices» du texte,a-t-il ajouté. M. Zarif avait déclaréla semaine dernière que seulsPékin et Moscou avaient vérita-blement aidé Téhéran à maintenirà flots l'accord sur le nucléaire.

Fin avril, la Chine avait «faitpart de sa ferme opposition à lamise en oeuvre de sanctions uni-latérales par les Etats-Unis», sus-ceptibles de viser ses achats depétrole iranien.

Le président américainDonald Trump avait annoncéquelques jours plus tôt avoir déci-dé de mettre fin, à compter du 2mai, aux dérogations qui permet-taient encore à huit marchés(Chine, Inde, Turquie, Japon,Corée du Sud, Taïwan, Italie etGrèce) d'importer du brut iraniensans s'exposer aux sanctionsextraterritoriales américainescontre l'Iran.

La visite à Pékin deMohammad Javad Zarif intervientaprès des passages, durant lasemaine écoulée auTurkménistan, en Inde et auJapon. L'Iran espère pouvoircontinuer de vendre son pétrole àses principaux clients, notam-ment la Chine, et n'a pas cachéson intention d'user de moyensdétournés pour le faire.

Le président iranien, HassanRohani, a prévu le 8 mai queTéhéran pourrait cesser d'appli-quer les restrictions auxquelles il aconsenties et reprendre un enri-chissement d'uranium plus élevé siles négociations avec Européens,Russes et Chinois ne donnent pasles résultats escomptés. AFP

L'Iran a appelé, vendredi, Pékin et Moscou à «des actes concrets» pour sauver l'accord sur le nucléaire, s'alarmantde la situation «très dangereuse» dans le Golfe en raison des tensions avec les Etats-Unis.

L e ministre turc de la Défense a reprochévendredi à l'armée syrienne de violerl'accord de cessez-le-feu conclu avec la

Russie pour la province d'Idlib, où se trouventles dernières positions rebelles.

La Russie apporte un soutien militaire déci-sif aux forces fidèles à Bachar al Assad, alorsque la Turquie a pris le parti de groupesrebelles, mais Ankara et Moscou se sont enten-dus en septembre pour éviter un assaut enrègle dans cette zone du nord-ouest du pays oùvivent plus de trois millions de civils.

L'armée syrienne et l'aviation russe ont tou-tefois lancé une offensive dans la région fin avrilen accusant les rebelles de ne pas respecterl'accord de Sotchi.

«Le régime ne tient pas ses promesses decessez-le-feu et viole l'accord», écrit le ministreturc de la Défense, Hulusi Akar, dans un com-muniqué publié sur Internet, ajoutant qu'unesurenchère militaire pourrait conduire à une tra-gédie humanitaire.

«L'accord de Sotchi exige un cessez-le-feuet c'est ce que nous voulons des Russes. Lesréunions se poursuivent actuellement à

Ankara», ajoute-t-il. Son ministère avait aupara-vant annoncé qu'un groupe de travail russo-turcs'était réuni jeudi et vendredi dans la capitalepour évoquer la situation dans la provinced'Idlib.

L'accord de Sotchi prévoyait la créationd'une zone démilitarisée dans le Sud de la pro-vince d'Idlib et le départ des djihadistes qui s'ytrouvent, mais Moscou estime qu'il n'a pas étérespecté et Vladimir Poutine a promis en févrierde les écraser.

180 000 DEPLACESA New York, les Nations unies ont annoncé

que 18 centres médicaux du nord-ouest de laSyrie avaient été bombardés au cours des troisdernières semaines, ce qui a donné lieu à unepasse d'armes diplomatique au Conseil desécurité.

«Puisque nous savons que la Russie et laSyrie sont les seuls pays à utiliser des avionsdans la région, la responsabilité incombe-t-elleaux forces aériennes russes et syriennes ?»,s'est interrogée Karen Pierce, ambassadricebritannique à l'ONU. Son homologue américain,Jonathan Cohen, s'est montré plus affirmatif et

a jugé «extrêmement alarmant» que plusieursdes centres bombardés figurent sur une listedressée par la Russie et les Nations unies pourles protéger. L'ambassadeur russe, VassiliNebenzia, a, quant à lui, assuré que les forcesrusses et syriennes ne s'en prenaient pas à descibles civiles et a mis en doute les assertions del'ONU.

«Nous rejetons catégoriquement les accu-sations de violation du droit international huma-nitaire. Notre objectif, ce sont les terroristes», a-t-il ajouté. «Certaines de ces attaques sont clai-rement organisées par des personnes ayantaccès à des armes sophistiquées, notammentles forces aériennes modernes et des armesdites intelligentes ou de précision», a, quant àlui, observé Mark Lowcock, secrétaire généraladjoint aux affaires humanitaires, sans se pro-noncer sur les responsabilités.

Selon lui, les activités ont été partiellementtotalement suspendues dans 49 centres desoins et 17 écoles ont été endommagées oudétruites. Au cours des trois dernièressemaines, a-t-il ajouté, les combats ont fait 160morts et 180 000 déplacés. Reuters

SSyyrriiee

La Turquie accuse Damas de violer l'accordde cessez-le-feu à Idlib

«Grande marche duretour»

Quatre Palestiniensdont un enfantblessés par des tirsisraéliens à KafrQadoum

Quatre Palestiniens dontun enfant ont été blessésvendredi à Kafr Qadoumpar des balles en caout-chouc tirées par les forcesd'occupation israéliennelors de leur participation àla marche pacifique heb-domadaire organisée dansle cadre de la «Grandemarche du retour», a rap-porté l'agence palestinien-ne de presse, Wafa. Selon le coordinateur de larésistance populaire à KafrQadoum, Murad Ishtaiwi,cité par Wafa, deux bles-sés ont été traités surplace, et les deux autresont été transférés versl'hôpital. Un enfant qui comptaitparmi les blessés, a ététouché au niveau de lapoitrine par des balles encaoutchouc lors de cettemarche qui coïncidait avecla commémoration du 71ème

anniversaire de la Nakba. M. Ishtaiwi a fait savoir queles soldats de l'occupationont réprimé la marche, etont intensivement lancédes balles en caoutchoucciblant les manifestants. Lors de cette manifesta-tion organisée tous lesvendredis contre la coloni-sation, les Palestiniensexigent l'ouverture de laroute menant vers le villa-ge, fermée depuis plus de15 ans. Vendredi dernier, desdizaines de Palestiniensont été asphyxiés par dugaz lacrymogène dans lamême localité, avaitdénoncé M.Ishtaiwi, et unadolescent de 15 ans a étéblessé au dos par uneballe en caoutchouc.

L. M.

10 N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019Les DEBATS

FRICA INESSoudan

Des manifestants démantèlent à contre-coeur des barricades à Khartoum

Réunis à Washington, des repré-sentants de la communauté inter-nationale (ONU, Union africaine,Union européenne, France,

Allemagne, Royaume-Uni...) ont appelé àune "reprise immédiate des pourparlers" pourdéboucher sur une transition "vraiment diri-gée par les civils", a déclaré le secrétaired'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique,Tibor Nagy.

L'armée a suspendu mercredi soir pour72 heures le dialogue avec les leaders de laprotestation sur la transition politique, enréclamant la levée d'une partie des barri-cades pour mettre fin au chaos créé dansune bonne partie de la capitale soudanaisepar la fermeture du Boulevard du Nil, quilonge le fleuve nourricier du Soudan.

Pour justifier la suspension, le généralAbdel Fattah al-Burhane, chef du Conseilmilitaire qui a pris le pouvoir après l'évictiondu président Omar el-Béchir le 11 avril, a citél'érection de barrages routiers hors du lieu dusit-in principal tenu par les manifestants

depuis le 6 avril devant le QG de l'armée, lafermeture d'une ligne de chemin de fer et des"provocations" contre les forces de l'ordre.Les tentatives des forces de l'ordre d'enleverces barrages, installés également surd'autres avenues, ont donné lieu à des vio-lences, également condamnés par la com-munauté internationale à Washington. Cinqcivils et un militaire ont été tués lundi dansdes heurts et huit civils blessés mercredi. Lesleaders de l'Alliance pour la liberté et le chan-gement (ALC), fer de lance de la contesta-tion, ont regretté cette suspension mais affir-mé vouloir maintenir la mobilisation.

Chantant des slogans révolutionnaires,des centaines de manifestants se sont affai-rés aux premières heures de vendredi autourde l'un des barrages obstruant le Boulevarddu Nil, selon un correspondant de l'AFP.

"Nous avons levé le barrage routiercomme l'armée le demandait", a expliquél'une des nombreuses femmes qui ont partici-pé à l'opération, en demandant de taire sonidentité. "Mais si nos exigences ne sont pas

satisfaites, nous reviendrons."Le trafic a ensuite repris normalement aux

abords du Boulevard du Nil.

Impasse Les barrages érigés hors du lieu du sit-in

sont apparus avant le début lundi des négo-ciations et étaient destinés à mettre la pres-sion sur les généraux pour qu'ils cèdent lepouvoir aux civils.

L'armée a qualifié ces barrages d'"inac-ceptables" tout en affirmant n'avoir aucuneintention de démanteler le principal sit-in faceà son QG.

Sur place, des manifestants ont participésous un soleil de plomb à la prière du vendre-di, avant de scander "Liberté, paix, justice", leslogan du mouvement.

"Je me fiche de la chaleur", a dit l'un descontestataires, Mohamed Ismail, ajoutantque sa principale préoccupation était de sor-tir de l'impasse politique.

La suspension du dialogue entre les mili-taires et la contestation est tombée juste

avant le début prévu initialement mercredisoir d'une séance ultime de négociation entreles généraux et l'ALC.

Les deux parties devaient s'accorder surla composition d'un Conseil souverain, insti-tution-clé de la transition. Les militaires veu-lent qu'il comprenne une majorité des leurstandis que l'ALC exige qu'elle soit dominéepar les civils.

"Eléments infiltrés" Les deux camps avaient réussi en début

de semaine à s'entendre sur la durée de latransition, fixée à trois ans, et la compositiond'une assemblée législative, dont les deuxtiers des 300 membres désignés viendraientde l'ALC. Concernant les violences meur-trières, le général Burhane les a attribuées àdes "éléments infiltrés" qui cherchent à fairedérailler le processus politique et a défendula Force de soutien rapide (RSF) mise encause par l'ALC, ainsi que par les ambas-sades américaine et britannique.

Cette force controversée de paramilitairesest composée de miliciens accusés par desgroupes de défense des droits humainsd'abus au Darfour, une région de l'ouest duSoudan en proie à des troubles depuis 2003.

Elle fait maintenant partie des forcesarmées et est commandée par le généralMohamad Hamdan Daglo, surnommé"Himeidti", également chef adjoint du Conseilmilitaire. A la tête du Soudan pendant près de30 ans, Omar el-Béchir a été destitué et arrê-té par l'armée à l'issue d'un mouvementinédit déclenché le 19 décembre par la déci-sion de tripler le prix du pain dans un paysminé par une grave crise économique. Lesmanifestations se sont vite transformées encontestation du pouvoir.

Avant les violences de cette semaine, uneassociation de médecins proche de l'ALC adonné un bilan de 90 personnes tuées parles forces de l'ordre depuis le 19 décembre.Les autorités avaient parlé de 65 morts.

AFP

Brique par brique, des manifestants ont démantelé vendredi des barricades à Khartoum mais ont menacé de lesrétablir si les généraux ne reprenaient pas les négociations sur un transfert du pouvoir au Soudan.

Côte d'Ivoire

Neuf morts, 84 blessés dans des heurtsinterethniques dans le centre

N euf personnes sont mortes et 84 ontété blessées dans des affrontementsentre populations autochtones

(Baoulé) et allogènes (Dioula, ressortissantsdu Nord) mercredi et jeudi à Béoumi dans lecentre de la Côte d'Ivoire.

"Il y a eu neuf morts, sept corps sont à lamorgue de Béoumi et les deux autres àBouaké" a dit le Dr Victor Kouamé, directeurde l'hôpital général de Béoumi, précisant qu'ily avait 84 blessés.

Béoumi, ville située à 60 km à l'ouest deBouaké, est sous le contrôle des forces del'ordre. Militaires, gendarmes, policierspatrouillent dans la ville pour éviter de nou-veaux affrontements, a rapporté un journalis-te de l'AFP. Le préfet de Béoumi Djedj Mel,avait évoqué jeudi un bilan de trois morts et40 blessés avant de décréter un couvre-feude 18H00 GMT à 06H00 GMT.

"Une altercation entre un chauffeur detaxi-brousse et un conducteur de moto-taxiqui se trouvait à la gare des taxis-brousse" adégénéré mercredi en bataille rangée, selonun agriculteur baoulé à Béoumi, InnocentKoffi. Une querelle de longue date oppose les

transporteurs (taxis-brousse) d'ethnie dioulaet les pilotes de motos-taxis d'ethnie baoulé.Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Sidi TiemokoTouré, un enfant du pays et député élu de lacirconscription, s'est rendu sur place.

"Il y a eu une bagarre entre deux frères,un Malinké (Dioula) transporteur et unBaoulé, moto-taxi. Cette altercation a laissécroire que le Baoulé était mort et c'est ce quia fait que les choses ont dégénéré", a confir-mé le ministre, contacté au téléphone depuisAbidjan. Le ministre s'est refusé à communi-quer un bilan des victimes "avant de faire unpoint complet".

Celui-ci "a convoqué les communautésjeudi après-midi" à la préfecture et s'estentretenu avec leurs représentants pour"nous donner une voie de sortie de crise", a-t-il expliqué, soulignant avoir lancé desappels au calme. "Je pense qu'on a étéentendu. Une partie des jeunes qui avaientérigé des barrages les ont enlevés pour quela circulation reprenne", a-t-il ajouté.

En outre, il a annoncé la prise en chargedes victimes. "Nous allons voir la probléma-

tique des dégâts avec le ministre de la solida-rité", a-t-il dit. A une vingtaine de kilomètresde Béoumi dans le village de Bellakro, desjeunes Baoulé qui tenaient un barrage et dontcertains étaient sous l'effet de l'alcool, ontcrié: "On veut les Dioula", a rapporté un jour-naliste de l'AFP.

"La tension était toujours vive" vendredi àBeoumi, affirmé à l'AFP un habitant deBéoumi, Amani Konan Benoît.

"Les deux camps se regardent en chiende faïence et les activités n'ont toujours pasrepris", a-t-il souligné.

Les affrontements intercommunautaires,parfois meurtriers, sont fréquents en Côted'Ivoire, pays d'environ 25 millions d'habi-tants qui compte plusieurs dizaines d'ethnieset une importante communauté étrangère.

Ces heurts sont souvent liés à la proprié-té foncière mais aussi aux transports. Desaffrontements entre populations locales ettransporteurs dioula, qui contrôlent tradition-nellement les taxis-brousse, se produisentsporadiquement à travers le pays, faisantparfois des morts.

AFP

Egypte

Grâce présidentiellepour 560 détenus

Le président égyptien AbdelFattah al Sissi a accordé sa grâceà 560 prisonniers, dont une majori-té de détenus accusés de soutenirles Frères musulmans, a-t-onappris vendredi de sources judi-ciaires.

Selon ces sources, 482 détenusgraciés avaient été incarcéréspour des faits liés à la confrérie,déclarée hors la loi.

Un journaliste réputé, AbdelHalim Qandil, condamné en 2017 àtrois ans de prison pour outrage àla justice, a lui aussi bénéficié decette mesure de grâce, publiéetard jeudi soir dans le Journal offi-ciel.

L'organisation Human RightsWatch estime à 60.000 personnesau moins le nombre de détenusqui ont été incarcérés pour desmotifs politiques en Egypte.

Sissi, qui a accédé au pouvoiren 2014 après le renversement deMohamed Morsi, président issudes Frères musulmans, assurequ'il n'y a pas de prisonniers poli-tiques en Egypte.

Ses partisans expliquent que larépression menée depuis 2014était nécessaire pour stabiliserl'Egypte après le soulèvement de2011 contre le régime de HosniMoubarak.

Reuters

12 Les DEBATS

EN DEBATN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019

Le compte à rebours a été lancé jeudi,lorsque la dirigeante conservatrice aété contrainte d’accepter, lors d’uneréunion avec les responsables parle-

mentaires de son parti, d’annoncer «uncalendrier pour l’élection d’un nouveau lea-der du Parti conservateur». Ce qui revient àdésigner le nouveau Premier ministre dupays.

Sur la sellette depuis des mois, Mme Mayétait parvenue à se maintenir au pouvoirfaute de candidat prêt à se risquer àreprendre en main le dossier épineux duBrexit. Mais les résultats catastrophiquespour son parti aux élections locales du 2 maiet les sondages désastreux en vue des euro-péennes la semaine prochaine ont scellé sonsort.

«Cette fois, elle est vraiment sur ledépart», estime Tim Bale, professeur desciences politiques à l’université Queen Maryde Londres, qui la voit mal «survivre plus dedeux ou trois semaines». Pour le quotidienThe Guardian, «tout le monde en parle aupassé dans le milieu politique britannique».

A son arrivée au pouvoir, au lendemaindu référendum sur le Brexit du 23 juin 2016,cette fille de pasteur, sans charisme, mais àla réputation de bûcheuse, avait fait voeu deconduire son pays hors de l’Union européen-ne, vers des horizons plus florissants. Maistrois ans plus tard, elle a été contrainte dereporter deux fois la date du Brexit, initiale-ment fixée au 29 mars, et même d’organiserdes élections européennes, reniant au pas-sage plusieurs promesses.

«Elle a échoué, complètement échoué»,tranche Tim Bale, qui lui prédit un jugementsévère dans les livres d’histoire.

Car pour les analystes et les éditoria-listes, Mme May, 62 ans, est largement res-ponsable de la situation, pour s’être pliée à lavolonté des partisans d’un Brexit dur dansson parti, pour avoir convoqué des électionsgénérales où elle a perdu sa majorité abso-

lue au parlement, et avoir choisi d’ignorer lesfondements sur lesquels l’UE était prête ànégocier un accord.

«Pas de flexibilité»Meg Russell, politologue à l’University

College de Londres (UCL), estime qu’elle achoisi d’agir en chef de parti «plutôt que detenter de construire un consensus national»dans ce moment historique traversé par leRoyaume-Uni. Or, diriger un gouvernementminoritaire «réclame plus de flexibilité, d’agili-té, dont la capacité au compromis et au travailavec d’autres partis. Theresa May n’a claire-ment aucun de ces talents», dénonce-t-elledans un article publié sur le site de l’UCL.

Après avoir essuyé trois échecs auParlement pour faire passer l’accord de divor-

ce qu’elle a conclu avec Bruxelles ennovembre, elle a fini par tendre la main auprincipal parti d’opposition, le Parti travailliste,pour tenter de construire un consensus sur larelation future avec l’UE. Mais le chef duLabour, Jeremy Corbyn, a rompu ces discus-sions vendredi, mettant en avant, outre leursdivergences, l’autorité affaiblie de Mme May.

En campagne pour les européennes ven-dredi à Bristol (sud-ouest de l’Angleterre),Mme May a offert un visage défait, tout enassurant que «personne d’autre (en dehorsdes conservateurs) n’est en mesure de menerle Brexit à bien».Ce sera probablement sanselle. Un départ sans gloire pour cette femmediscrète, mais ambitieuse, qui dès l’adolescen-ce rêvait de faire de la politique et de devenirla première femme chef de gouvernement du

Royaume-Uni.Margaret Thatcher lui souffle cetitre, mais elle devient la première femmesecrétaire générale du Parti conservateur de2002 à 2003. A ce poste, elle s’illustre lorsd’un discours en appelant les Tories, alorsmarqués très à droite, à se débarrasser deleur image de «nasty party» (parti desméchants).Après avoir soutenu DavidCameron dans sa conquête du parti en 2005,elle hérite du portefeuille de l’Intérieur lorsqu’ilarrive à Downing Street, en 2010. Elle restesix ans à ce poste exposé, dans lequel elles’illustre par sa gestion ferme de l’immigration.

Elle souffre d’une image de froideur et sesinterventions publiques souvent répétitives etsans passion lui valent d’être surnommée«Maybot» (May le robot).

AFP

Theresa May vit ses derniers jourscomme Première ministre

Incapable de mettre en oeuvrele Brexit, Theresa May vitdésormais ses derniers jours àla tête d'un gouvernement bri-tannique qui est apparu cesdernières semaines étrange-ment silencieux sur la ques-tion, comme paralysé.

L’échec des discussions sur leBrexit avec l’opposition travaillisteest un nouveau coup dur pour laPremière ministre britannique,Theresa May, déjà sommée par sonparti conservateur de préparer sondépart. Voici une liste de prétendantsdéclarés ou possibles à sa succes-sion:

Boris Johnson, l’homme du BrexitL’ancien maire de Londres a

confirmé jeudi qu’il serait candidat auposte de Premier ministre et fait figu-re de favori, selon la société de parisLadbrokes.

«Bojo», 54 ans, a été l’un desgrands artisans de la victoire duBrexit au référendum de juin 2016,dont il tire encore aujourd’hui unegrande partie de sa légitimité.

Nommé ministre des Affairesétrangères dans la foulée parTheresa May, il n’a cessé de luisavonner la planche en critiquant sastratégie dans les négociations avecBruxelles, avant de quitter le gouver-nement pour défendre une rupturenette avec l’UE.

Habile et charismatique, il estpopulaire chez les militants de basemais moins auprès de ses pairs, quilui reprochent ses nombreusesgaffes et un certain dilettantisme.

Michael Gove, l’esprit félonMinistre de l’Environnement et

pourfendeur du plastique, cet euros-ceptique de 51 ans a joué le rôle decaution pour les partisans du Brexitdans le gouvernement May.

Lieutenant de Boris Johnson pen-dant la campagne référendaire,Michael Gove l’a poignardé dans ledos en lui retirant son soutien aumoment où celui-ci s’apprêtait à bri-guer la tête du gouvernement, pourprésenter sa propre candidature,avant d’être finalement éliminé lorsdu vote des membres du parti.

Il peut apparaître comme l’hom-me de la situation grâce à la souples-se de ses positions.

Jeremy Hunt, le néo-BrexiterAgé de 52 ans, le ministre des

Affaires étrangères avait soutenu lemaintien dans l’UE avant de changer

d’avis, déçu par l’approche «arrogan-te» de Bruxelles dans les négocia-tions. Ancien homme d’affaires par-lant couramment le japonais, il s’esttaillé une réputation de responsablene craignant pas les défis, aprèsavoir présidé pendant six ans auxdestinées du service public de santé(NHS), confronté à une crise profon-de, quand il était ministre de laSanté.

Andrea Leadsom, la consensuelleFinaliste malheureuse dans la

course au poste de chef du gouver-nement en 2016 face à TheresaMay, la ministre chargée des rela-tions avec le Parlement est une fer-vente avocate du Brexit.

Admiratrice de MargaretThatcher, Andrea Leadsom, 56 ans,a passé trois décennies à la City deLondres. Elle a commencé à se faireun nom lors de la campagne du réfé-rendum, alors qu’elle était secrétaired’Etat à l’Energie, défendant avecpassion la sortie de l’UE sans sedépartir de son calme et de son sou-rire.Elle peut faire figure de candida-

te de consensus.

Dominic Raab, le jeune loupNommé ministre du Brexit en

juillet, Dominic Raab avait démis-sionné quatre mois plus tard, endésaccord avec Theresa May surl’accord de retrait conclu avecBruxelles.

Se voit-il à Downing Street ? «Ilne faut jamais dire jamais», a récem-ment déclaré ce député ultra-libéralde 45 ans, eurosceptique pur jus.

Ancien avocat spécialisé en droitinternational, il est l’une des figuresde la nouvelle garde des conserva-teurs.

Sajid Javid, partisan du thatché-risme

Nommé en avril 2018 à la tête duministère de l’Intérieur, Sajid Javid,49 ans, a gagné le respect des siensavec sa gestion du scandale«Windrush» - le traitement des immi-grés d’origine caribéenne arrivés auRoyaume-Uni après la SecondeGuerre mondiale.

Admirateur de Margaret

Thatcher, l’ancien banquier d’affaireset fils d’un chauffeur de bus pakista-nais s’était prononcé contre le Brexitau moment du référendum de juin2016 mais défend depuis des posi-tions eurosceptiques.

Amber Rudd, l’héritièreElue députée en 2010 après une

carrière dans la finance et le journa-lisme économique, elle a accompa-gné Theresa May dans son acces-sion au pouvoir, soutien dont elle arécolté les fruits en recevant les por-tefeuilles de l’Intérieur, puis duTravail.

Réputée travailleuse et efficace,Amber Rudd, 55 ans, pourrait pâtirde sa réputation d’europhile.

Les outsidersEsther McVey, ex-ministre de

l’Emploi, ex-présentatrice de télévi-sion, s’est dite prête à se lancer dansla course, tout comme le députéRory Stewart, ancien tuteur desprinces William et Harry, qui trouvel’idée «enthousiasmante».

AFP

Les prétendants à la succession de Theresa May

En 48 heures cette semaine, lePremier ministre sortant ScottMorrison a parcouru 8 000 kilo-mètres - soit la distance Paris-Pékin

- pour rencontrer des électeurs.De Sydney (sud-est) la cosmopolite aux

étendues poussiéreuses de l’immense out-back, lui et son principal adversaire, le tra-vailliste Bill Shorten, ont multiplié les dépla-cements pour aller convaincre des conci-toyens de plus en plus désabusés.

«L’électorat australien est extraordinaire-ment inhabituel. C’est un vaste continent quia une population relativement faible, donctrès éparpillée», explique Marc Stears, poli-tologue à l’Université de Sydney.

Il faut imaginer un territoire 14 fois plusgrand que la France, pour une populationpresque trois fois moins importante. La cir-conscription de Durack en Australie-occiden-tale rassemble moins de 100 000 habitantssur 1,6 million de kilomètres carrés.

- «Les vieux partis» -«Il y a des grandes villes et puis une mul-

titude de très petites communautés ruralesqui n’ont souvent rien à voir les unes avecles autres», décrit M. Stears. «Les hommespolitiques doivent parcourir ce pays pourconvaincre les électeurs de chacune de sesparties, aussi différentes soient-elles.»

Pour la coalition de centre-droit et les tra-vaillistes, c’est une tâche chronophage, etqui a de moins en moins d’utilité.

D’autant qu’en Australie comme ailleurs,

une partie de l’électorat ne croit plus au cli-vage gauche-droite. La faute notamment à lavalse de Premiers ministres, cinq en huitans.

Des «putschs» internes aux partis gou-vernants ont contribué à répandre l’idée queles dirigeants traditionnels ne pensaient qu’àleur intérêt, et participé à la montée despopulistes ou extrémistes.

Il y a deux décennies, 80% des électeurssoutenaient les partis traditionnels, selonStephen Mills, de l’Université de Sydney.Aujourd’hui, un tiers des électeurs ne veulentplus en entendre parler.

Dans l’Etat du Queensland (nord-est),traditionnel fief des conservateurs, l’électorata glissé vers la droite, séduit en partie par leParti d’extrême-droite One Nation ou par leUnited Australia Party du magnat populisteClive Palmer, dont le slogan est «MakeAustralia Great».

Les deux formations promettent de sou-tenir le puissant secteur minier et l’emploi,une préoccupation majeure dans des locali-tés plombées par le chômage et le sentimentd’abandon.

«C’est pour ça que nous sommesconnus, parce que nous disons les chosesque les gens pensent», explique dans lecentre du Queensland Malcolm Roberts, undirigeant de One Nation. «C’est pour cetteraison que les gens tournent le dos auxvieux partis qui ont échoué.»

Projet AdaniUn peu plus au nord, à Bowen, près des

énormes terminaux portuaires de charge-ment de charbon de Hay Point, de nombreuxcommerçants en veulent aux grands partispour leurs tergiversations face au gigan-tesque projet minier d’Adani, qui promet desmilliers d’emplois.

«Les temps sont durs pour les cam-pagnes», explique Bruce Hedditch, de lachambre de commerce de Bowen. «C’est laraison pour laquelle les petits partis et lesindépendants vont faire de bons scores lorsde cette élection.»

La farouche opposition de bons nombred’urbains au projet Adani, essentiellementpour des raisons environnementales, illustrebien l’un des clivages australiens que pei-nent à négocier les travaillistes et la coalitionNational-Libéral.

Pour eux, il s’agit de courtiser l’électoratdu Queensland mais aussi celui de l’Etat du

Victoria (sud), beaucoup plus sensible auxproblématiques écologiques.

Le centre-droit est traditionnellement unsoutien du lobby minier, mais il s’expose àun grave retour de bâton de l’électorat duVictoria.

M. Shorten, lui, a fait l’impasse sur lesujet minier dans le Queensland. Le risqueen prenant position eut été de s’aliéner soitles électeurs du Victoria sensibles aux ques-tions environnementales, soit les syndicatsdéfendant le secteur minier au nom de l’em-ploi.

«On ne peut pas faire plaisir à tout lemonde», observe John Warhurst, professeurà l’Université nationale australienne. «Aufinal, chaque prise de position doit être faiteen soupesant ce qu’il y a à perdre et àgagner.»

AFP

N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 13Les DEBATS

Venezuela : Madurocélèbre " le début des discussions " avecl'opposition à Oslo

Le président vénézuélien, NicolasMaduro, a célébré vendredi le «début desdiscussions» avec l’opposition à Oslo touten remerciant la Norvège pour son rôle demédiateur.

«Les pourparlers pour progresser versdes accords de paix, de concorde et d’har-monie, ont bien commencé, et je demandele soutien de tout le peuple vénézuélienpour avancer sur la voie de la paix», adéclaré Nicolas Maduro à l’occasion d’unecérémonie devant quelque 6 500 militairesdans l’Etat d’Aragua, dans le nord duVenezuela.

Alors que le pays est confronté à lapire crise socio-économique de son histoi-re récente, le président socialiste a décla-ré que le «Venezuela doit traiter sesconflits» et trouver des solutions «sur lavoie de la paix».

Nicolas Maduro a ainsi proclamé «ledébut des discussions et du dialogue»avec l’opposition.

Cette cérémonie s’est déroulée en pré-sence du ministre de la Communication,Jorge Rodriguez, et du gouverneur del’Etat de Miranda, Hector Rodriguez, deuxpersonnalités qui ont participé cettesemaine aux pourparlers à Oslo.

Ces discussions avec l’opposition sontde «bonnes nouvelles», a souligné le lea-der chaviste, entouré de responsablesmilitaires.

Quelques heures auparavant, le minis-tère norvégien des Affaires étrangèresavait fait état de «contacts préliminaires»avec les deux camps dans le cadre d’une«phase exploratoire».

Jeudi, le chef de l’opposition JuanGuaido s’était contenté de dire que desdélégués de son camp participaient à une«médiation» de la Norvège.

«Il n’y a aucun type de négociations»,avait tempéré Juan Guaido, qui s’est pro-clamé président par intérim le 23 janvier etest reconnu comme tel par une cinquantai-ne de pays.

L’opposition était représentée à Oslopar l’ancien député Gerardo Blyde, l’ex-ministre Fernando Martinez Mottola ainsique le vice-président du Parlement, StalinGonzalez.

La Norvège a réitéré vendredi sa«volonté de continuer à soutenir larecherche d’une solution pacifique pour lepays», selon un communiqué du ministèrenorvégien des Affaires étrangères.

Pays hôte du prix Nobel de la paix etoù ont été négociés les accords israélo-palestiniens d’Oslo, la Norvège a unelongue tradition de «facilitateur» dans lesprocessus de paix, notamment dans celui,réussi, entre le gouvernement colombienet les Forces armées révolutionnaires deColombie (Farc) en 2016.

AFP

Le défi d'une campagne électoraledans l'immensité australienne

Avec ses immenses cir-conscriptions, dont unetrois fois plus grande quela France métropolitaine,l'Australie a un électoratd'une diversité rare.Répondre à la variété deses attentes aura été toutau long de la campagnelégislative un défi pour despartis traditionnels de plusen plus concurrencés parles extrêmes.

Les Etats-Unis acceptent de lever les tarifsdouaniers sur l'acier et l'aluminium avec le Canada et le Mexique

Donald Trump a annoncé, vendredi, la suppression des tarifs douaniers sur l’acier et l’alu-minium en provenance du Canada et du Mexique, levant ainsi un important obstacle à la rati-fication de l’accord de libre-échange entre les trois pays. «Nous venons juste de trouver unaccord avec le Canada et le Mexique et nous vendrons nos produits dans ces pays sansimposer de tarifs ou de tarifs majeurs», a annoncé le président américain.

Peu de temps auparavant, un communiqué commun des Etats-Unis et du Canada annon-çait un accord pour lever les droits de douane imposés par Washington depuis près d’un an.Dans sa volonté de favoriser «L’Amérique d’abord», Donald Trump avait imposé à ses parte-naires commerciaux, à l’été 2017, la renégociation de l’accord de libre-échange nord-améri-cain (Aléna) en vigueur depuis 1994, l’accusant d’avoir détruit des milliers d’emplois indus-triels surtout dans le secteur automobile en raison des délocalisations vers le Mexique. Pourforcer la main à ses partenaires, la Maison-Blanche avait imposé le 1er juin 2018 des droitsde douane supplémentaires sur l’acier et l’aluminium. Washington, Ottawa et Mexico avaientfinalement conclu un nouvel accord de libre-échange (Aeumc) le 30 septembre au bout d’unmarathon de 13 mois de difficiles négociations commerciales.

Puis les trois pays l’avaient formellement signé le 30 novembre. Depuis, le texte esttoujours en attente de ratification dans les trois pays, Ottawa ayant fait de la levée destarifs douaniers américains une condition sine qua non pour leur accorder son feu vert.L’accord entre Washington et Ottawa pour lever les droits de douane sur l’acier et l’alu-minium canadiens représente un «grand pas» vers la ratification «dans les prochainessemaines» du nouvel accord s’est félicité vendredi, Justin Trudeau, au cours d’uneconférence de presse à Hamilton, dans l’Ontario. Le nouvel accord prévoit, notammentpour le secteur automobile, un changement important des règles dites d’origine, impo-sant plus d’achats de matériaux et composants de fabrication américaine. Il inclut, enoutre, une clause forçant le Mexique à augmenter les salariés du secteur.

AFP

Mais cela n?a pas empêché OscarChong de sortir pour sa séanced?entraînement quotidienne, malgréla mise en garde des autorités de ne

pas pratiquer d?activité physique intense à l’ex-térieur. «Je suis accro à l’exercice» dit ce gra-phiste de 51 ans, à l’AFP. «Si je ne cours pastous les jours, je ne me sens pas bien. Cela sti-mule ma créativité. Si je reste à la maison, jeregarde les murs, et les idées ne me viennentpas», poursuit-il. La ville tentaculaire aux plusde 20 millions d’habitants est recouverte d’unépais nuage de pollution depuis le week-enddernier. Les autorités attribuent ce phénomèneà des dizaines d’incendies qui se sont produitsrécemment dans le centre du Mexique, ainsiqu’à l’absence de vent ou de pluie pour disper-ser les particules.

Cependant les experts pointent aussi dudoigt la pollution chronique de la ville provo-quée par quelque cinq millions de véhiculesqui y circulent chaque jour. La dispersion desgaz polluants est en outre rendue difficile parla présence de montagnes entourant la valléede Mexico. Mais les feux de forêt ont sansaucun doute aggravé la situation. Ils ont faitgrimper au-delà des normes admises lesniveaux de PM2,5, ces particules fines pro-duites par les incendies qui constituent le pol-luant atmosphérique le plus mortel.

Les autorités ont déclenché mardi l’alerteà la pollution lorsque le niveau de ces micro-particules a atteint 158 microgrammes parmètre cube. Cela équivaut à fumer plus desept cigarettes par jour, selon une étude desmédecins américains Richard et ElizabethMuller. Vendredi, le niveau a légèrementdiminué pour atteindre 114 microgrammes,soit l’équivalent de cinq cigarettes par jour.

«horrible» Le nuage gris qui enveloppe la ville et

l’alerte à la pollution environnementale ont

chamboulé les habitudes des habitants de lacapitale. Les autorités ont demandé à ce queles enfants, les personnes âgées et cellessouffrant de maladies respiratoires restent àl’intérieur.

Les écoles sont fermées depuis jeudi etdes événements sportifs ont dû être annulés,comme la demi-finale aller du championnatde football de division 1, finalement jouée àQueretaro, à quelque 200 kilomètres au nord-ouest de Mexico. De nombreux résidents quien ont les moyens ont décidé de quitter la villepour quelques jours, bien que les localitésalentours connaissent également des tauxélevés de contamination.

La ville coloniale de Puebla, pourtantsituée à 135 kilomètres, a ainsi connu elle-

aussi un pic de pollution inédit. La plupart deshabitants de Mexico n’ont d’autre choix quede subir cette contamination qui provoquedes irritations de la gorge et des yeux.

«J’ai essayé de ne pas sortir. Ça sentquelque chose de brûlé», commente à l’AFPNicte Munoz, 38 ans, derrière son masquechirurgical alors qu’il se rend à son travail.

«C’est horrible de monter les escaliers etsoudain de ne plus pouvoir marcher ou respi-rer», relate Diana Mariscal, 21 ans, une étu-diante en visite dans la mégapole.

Les autorités ont suspendu les grandschantiers de construction, instauré la circula-tion alternée et ordonné à certaines industriespolluantes de réduire leurs émissions de 30 à40%. Elles ont aussi fait fermer certains petits

restaurants de rue, pourtant très populairesau Mexique, mais qui génèrent de la fumée.La maire Claudia Sheinbaum, du partiMorena du président Andres Manuel LopezObrador, a été vivement critiquée pour la len-teur de réaction de la municipalité et sonmanque d’anticipation.

L’ancien président Felipe Calderon (2000-2006) a de son côté mis en cause le gouver-nement pour avoir supprimé des fonds quipermettaient de financer des emplois tempo-raires de pompiers «prévenant et luttantcontre les incendies». Vendredi en fin de jour-née, l’alerte à la pollution a été levée en rai-son d’une amélioration de la qualité de l’air,ont annoncé les autorités.

AFP

14 N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019Les DEBATS

KIOSQUEMexico

Des scientifiques disent que respirer l'air très polluéde la ville de Mexico cesjours-ci équivaut à fumerprès d'un demi-paquet de cigarettes par jour.

Sous le nuage de pollution, la vie continue

Pour la première fois en huit ans

Des pourparlers entre le Japon et la Chine sur le nucléaire

Le Japon et la Chine vont tenir despourparlers bilatéraux sur le désarmementnucléaire et la non-prolifération nucléairepour la première fois en huit (8) ans, rap-portent samedi des médias, citant dessources gouvernementales japonaises.

Lors des pourparlers qui devraient setenir mardi à Pékin, le Japon devrait appe-ler la Chine «à réduire ses armesnucléaires et à accroître la transparencesur son armement».

Les deux parties vont également échan-ger leurs points de vue sur le développe-ment du nucléaire et des missiles par laCorée du Nord.

Le directeur général du département dudésarmement, de la non-prolifération et dela science au ministère japonais desAffaires étrangères, Tomoyuki Yoshidaprendra part à la réunion, selon les médias.

Les relations sino-japonaises étaient«tendues» sur des questions liées à l’his-toire et au territoire de la guerre, mais ellesse sont améliorées au cours des derniersmois.

Suite à la visite du Premier ministreShinzo Abe en Chine en octobre dernier, leprésident chinois Xi Jinping devrait effec-tuer sa première visite au Japon le moisprochain.

Depuis le voyage de M. Abe en Chine,les deux gouvernements étudient la possi-bilité de reprendre le cadre bilatéral lancéen 1999 «pour discuter du désarmement etde la non-prolifération».

H. K.

Un chef de l’ex-guérilla Farc, JesusSantrich, a été réarrêté vendredi en

Colombie à la porte même de la prison, à lasuite de pressions des Etats-Unis qui veulentle juger pour trafic de cocaïne et se sontopposés à sa libération.

«Santrich vient d’être recapturé à laporte» de La Picota, a protesté sur Twitter leparti Farc, fondé par l’ancienne rébellionmarxiste après l’accord de paix de 2016,dont l’ex-commandant rebelle a été l’un desnégociateurs.

Assis dans un fauteuil roulant, JesusSantrich, âgé de 52 ans et malvoyant, a étéentouré par des agents du Parquet alors qu’ilvenait juste de franchir le portail de cette pri-son située dans le sud de Bogota.

L’air abattu, il a été ramené dans l’en-ceinte de l’établissement pénitentiaire, puistransporté jusqu’à un hélicoptère de la poli-ce, dont la destination n’a pas été préciséepar les autorités.

Une source proche de Santrich a ensuiteindiqué à l’AFP qu’il avait été emmené ausiège du Parquet, dans Bogota.

Le service du Procureur général a décla-ré dans un communiqué avoir «rendu effec-tif» un ordre de détention dans le cadre del’enquête pour trafic de drogue dont SeuxisPaucis Hernandez Solarte, alias JesusSantrich, fait l’objet aux Etats-Unis, et qui luiavait valu d’être placé en détention en avril2018.

Farc dénonce la «haine»«Ils ne cessent de poignarder la paix,

avec haine ils réduisent l’accord en miettes»,a dénoncé le chef du parti Force alternativerévolutionnaire commune (Farc), RodrigoLondoño, sur Twitter.

La Juridiction spéciale de paix (JEP),issue de l’accord avec l’ex-guérilla et char-gée de juger les crimes les plus graves duconflit armé, avait ordonné mercredi la miseen liberté de Jesus Santrich.

Elle avait argué ne pas avoir reçu desautorités américaines la preuve de son impli-cation dans un trafic de cocaïne vers lesEtats-Unis après la signature de l’accordavec les anciennes Forces armées révolu-tionnaires de Colombie (Farc), transforméesen parti politique sous le même acronyme.

Mais le lendemain, l’ambassade desEtats-Unis à Bogota a réclamé des autoritéscolombiennes un «appel en urgence» contrecette décision.

«Aucune décision» ne modifie «le faitqu’un grand jury» de New York a accuséSantrich «de conspiration présumée pourenvoyer 10 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis entre juin 2017 et avril 2018», a estiméjeudi la représentation diplomatique dans uncommuniqué.

Jesus Santrich, qui a toujours clamé soninnocence et dénonce un complot deWashington ainsi que du Parquet colombien,a fait deux grèves de la faim durant sa déten-tion.

Plus tôt vendredi, la direction des ser-vices pénitentiaires avait annoncé que JesusSantrich s’était lui-même «légèrement» bles-sé aux bras alors qu’il était en attente de salibération. Des pansements étaient visiblessur ses poignets lorsqu’il a été amené auportail de la prison, avant d’être ramené àl’intérieur de La Picota.

Le président pour l’extraditionAprès la décision de la JEP, le procureur

général de Colombie, Nestor Humberto

Martinez, avait démissionné mercredi et leprésident de droite Ivan Duque, élu sur lapromesse de modifier l’accord de paix,s’était dit «indigné».

M. Duque avait soutenu l’intention defaire appel, se disant disposé à autoriserl’extradition de Santrich.

Vendredi, le président colombien a sou-tenu la nouvelle arrestation de Santrich,sans toutefois mentionner l’éventuelle extra-dition de l’ancien guérillero.

«Ceux qui retomvent dans les activitéscriminelles doivent subir tout le poids de laloi», a déclaré M. Duque dans une allocu-tion.

Pablo Catatumbo, autre ancien comman-dant guérillero, aujourd’hui sénateur Farc, aprotesté contre la réarrestation. «Après avoirété libéré, @JSantrich_FARC a été recaptu-ré à la sortie de La Picota. Inédit! Nous appe-lons les organismes internationaux afin quesoit garanti l’application des accords», a-t-iltweeté.

L’accord de paix historique, signé avec laplus ancienne guérilla du continent améri-cain et salué par la communauté internatio-nale, a permis le désarmement d’environ7.000 rebelles et mis fin à plus d’un demi-siècle de confrontation armée entre lesrebelles et l’Etat colombien.

Il prévoit que les auteurs de crimesgraves, guérilleros et membres des forcesde l’ordre, puissent bénéficier de peinesalternatives à la prison à condition de dire lavérité, de dédommager les victimes et des’engager à ne plus jamais avoir recours à laviolence. Mais il ne protège pas d’une extra-dition ceux qui ont récidivé après son entréeen vigueur.

AFP

Colombie

Un ex-chef des Farc, réclamé par les Etats-Unis,réarrêté à la porte de la prison

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CULTUREN° 2517 - Dimanche 19 mai 2019 Les DEBATS

Une nouvelle collection de Faïza Antri-BBouzar

Hommage au passé prestigieux dela tenue traditionnelle algérienne

Al'occasion de lacélébration du 10e

anniversaire de lamaison de mode

FAB créations, la modéliste aréussi à concilier authenticitéet modernité dans cette nou-velle collection, riche de 30belles tenues, ayant toutesgagnées l'admiration dupublic, de par l'harmonie et ladiversité de leurs couleurs, lehaut sens de créativité de lastyliste et l'excellence du tra-vail accompli pour valoriser lepatrimoine algérien.

La créatrice a revisité, àtravers sa nouvelle collection,le patrimoine algérien avecbeaucoup de nostalgie, pro-posant des tenues authen-tiques confectionnées pardes mains algériennes, touten préservant le savoir-fairede générations de stylistes etde couturiers.

Dans cette collection,Faïza Antri-Bouzar a apporté

une touche de modernité surles modèles traditionnels, leurconférant davantage d'élé-gance et de beauté et lesadaptant aux dernières ten-dances de la mode.

Cette collection qui acouté à la styliste «beaucoupde temps, mais surtout uneffort considérable», a donnéforme à des oeuvres d'art,fruit d'un long et profond tra-vail de recherche dans lestechniques usitées et la quali-té des tissus utilisés.

Organisé en présenced'amateurs de la mode, d'arti-sans, de mannequins, decommerçants de tissus de dif-férentes régions du pays, ledéfilé a englobé des modèlesvariés, ayant été inspirés dela tenue traditionnelle algé-rienne, notamment le karakoualgérois. A cet effet, la modé-liste a dit adorer cette tenuequi ne suscite plus le mêmeintérêt à Alger, ce qui l'a inci-

té à choisir le monde de lamode.

Faïza Antri-Bouzar amodernisé le karakou, envariant sa forme et ses cou-leurs, proposant des vestesélégantes et distinguées depar leur découpe et broderieet optant pour des couleursinhabituelles pour ce type detenue.

Elle a également revisitéle badroun, auquel elle aapporté certaines modifica-tions pour être à la mode, letransformant même en robesde soirée.

La robe constantinoiseétait également présente à cedéfilé, aux côtés de la blou-sa, de la m'lahfa et de la robekabyle, déclinant desmodèles modernes etauthentiques aux senteursdes grandes villes civiliséesqui demeurent toujourstémoins de l'authenticité et dela richesse du patrimoine

algérien, à l'instar de laCasbah, de Tipasa et deConstantine et son marché(souika).

Dans la première partie dudéfilé, les mannequins ontporté 15 robes de la nouvellecollection innovante, avecdes bijoux en or et en argent,conçus par la styliste elle-même, tandis que la deuxiè-me partie a englobé 15 autresrobes portées avec des bijouxen or et en argent conçus parle frère de Faïza.

Titulaire d'un diplômesupérieur en commerce obte-nu en France, Mme FaïzaAntri-Bouzar a participé à plu-sieurs événements à l'étran-ger dont RamadaniatBeyrouth en 2016, un défiléau Koweit et la Fashion weekPhiladelphia (USA) en sep-tembre 2016, outre d'autresdéfilés de mode organisés enAlgérie.

K. M.

La styliste Faïza Antri-Bouzar a dévoilé, jeudi soir à l'hôtel Sofitel (Alger), sa nouvellecollection intitulée «Hier pour demain», qui se veut un hommage au passé prestigieuxde la tenue traditionnelle féminine algérienne.

Palais de la culture, Moufdi Zakaria

Le patrimoine culturel des wilayas de l'Ouest s'invite aux Nuits d'Alger

L a deuxième soirée des Nuitsd'Alger, organisée jeudi soir auPalais de la culture, Moufdi

Zakaria, a été dédiée au patrimoine cultu-rel et touristique des wilayas de l'Ouest.

Organisée par le ministère de laCulture en collaboration avec le ministèredu Tourisme, l'événement a été marquépar la présence de la ministre de laCulture, Meriem Merdaci, le ministre duTourisme et de l'Artisanat, AbdelkaderBenmessaoud, le ministre de laCommunication et porte-parole du gou-vernement, Hassen Rabehi, le ministrede la Formation et de l'Enseignement pro-fessionnels, Moussa Dada, ainsi que desambassadeurs et des membres du corpsdiplomatique accrédités à Alger.

La soirée a débuté par un iftar collec-tif faisant goûter aux invités les platsemblématiques de la cuisine de l'Ouest àl'instar de lahrira, tadjin Lahlou et biend'autres.

A cette occasion, plusieurs exposi-tions ont été animées par des artisansvenus de Saïda, Oran, Tlemcen, Sidi BelAbbès, Aïn Témouchent, Tiaret etRelizane présentant au grand public leurscréations tels que les tapis, les burnous,les selles de chevaux, les vêtements tra-ditionnels, les bijoux, la poterie, la dinan-derie et autres.

Dans une ambiance purement rama-dhanesque, la soirée a été marquée parla participation des troupes folkloriquesde Saïda, de Mostaganem et de Tlemcen

qui ont séduit les spectateurs à traversune mosaïque artistique riche en madih,melhoun et andalou.

«La deuxième soirée des Nuitsd'Alger se veut un hommage aux diffé-rentes régions de l'ouest du pays, met-tant en exergue leur patrimoine immaté-riel, leur richesse et leur diversité culturel-le et touristique», a affirmé Mme Merdaci,ajoutant que «c'est une opportunité pourla coopération entre les différents minis-tères et la promotion de la destinationAlgérie devant les diplomates présents».Les deux prochains jeudis du programmedes Nuits d'Alger seront consacrés, res-pectivement aux régions du Centre et del'Est du pays.

L. N.

Concert en hommage à la diva Fayrouz

La chanteuse Farah Rigal, en automne en Algérie

La chanteuse franco-marocaine, FarahRigal, se déplacera en automne prochain enAlgérie pour un concert en hommage à ladiva de la chanson arabe Fayrouz, a-t-onappris vendredi de son producteur. «La chanteuse, qui donnera des concertsdans 10 villes algériennes, dont deux àAlger, présentera un concept exceptionnel etunique en hommage à la grande chanteuselibanaise Fayrouz», a indiqué à l'APS,Bernard Nicolet, patron de la boîte LabalmeMusic France qui dit qu'il ne produit quecelui qui lui plait. Farah Rigal se déplacera «très prochaine-ment» en Algérie pour une opération médiasde son concert qui porte l'ambition de fairerevivre les années du rayonnement culturelmusical du Liban sur le Monde arabe. Le concept du concert «Hommage à la divaFayrouz» de 1h40, explique le producteur,est composé d'un collectif d'artistes, dontune partie a été bercée et initiée au répertoi-re de Fayrouz et l'autre n'a connu son oeuvreque «bien plus tard». Farah Rigal revisite donc les chansons de lachanteuse libanaise dans un style funky, aajouté Bernard Nicolet, qui est également leproducteur du jeune chanteur d'origine algé-rienne, Smam's (Smaïn Arif).La chanteuse, à la voix généreuse et groovy,chante Fayrouz, en version moderne, «avecune proposition musicale originale et exi-geante». Farah Rigal est une jeune artistequi enrichit depuis une dizaine d'années,selon les connaisseurs, une expérience descène et studio dans des registres multiples: pop-rock, soul/funk, folk, world et jazz. Entourée de musiciens de divers horizons,elle a décidé, en 2019, de revenir auxsources de sa culture d'origine pour prêtersa voix en hommage à la diva libanaise etmettre la culture arabe à l'honneur.

R. C.

Zaouia Belkaïdia d'Oran

Ouverture de la 14ème édition de Dourous Mohammadia

La 14ème édition de Dourous Mohammadias'est ouverte jeudi après la prière d'El Asr ausiège de la zaouia Belkaïdia Hebria basédans la localité de Sidi Maârouf à l'est de laville d'Oran. La cérémonie d'ouverture de cette édition dela série de Dourous Mohammadia organiséechaque année au mois du Ramadhan par lazaouia, s'est déroulée en présence des auto-rités locales. Le thème de cette édition qui se poursuivrajusqu'au 25 mai courant s'articule autour del'éducation en Islam. Cette série de Dourous Mohammadia seraanimée par une pléiade d'ulémas et de théo-logiens d'Algérie, d'Egypte, de la Mauritanie,du Yémen, de la Jordanie, de la Syrie, de laTunisie, du Soudan, du Liban et du Koweilt.L'universitaire, le Dr Tahar Abou KacemBraïk d'Algérie a animé la première confé-rence lors de la séance inaugurale, abordantla joie et le bonheur dans l'éducation àl'amour de Dieu. D'autres communications sont au program-me de cette série de causeries abordant,notamment la jeunesse en Islam, la moralechez les savants contemporains et le rôledes zaouias dans l'éducation à travers lesâges.Des conférences seront données quotidien-nement du 11 et 20 du mois de Ramadhanaprès les prières d'El Asr et de Tarawih. Il est prévu, en outre, des rencontres entreconférenciers et talebs (étudiants) de lazaouia Belkaïdia qui oeuvre à l'enseigne-ment du Coran, de la charia et du fiqh. La 13ème édition de Dourous Mohammadias'est tenue l'année dernière exceptionnelle-ment au nouveau siège de la zaouia, inaugu-ré à Tixeraine dans la commune deBirkhadem (Alger) et avait eu comme thème«Les sources de la législation islamique».

K. T.

Quotidien national d’information

Edité par la SARLMAHMOUDI INFOLe fondateur

Abderrahmane Mahmoudi

N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019

Gérante Naïma MAHMOUDI • Directeur de la publication Nadjib STAMBOULI

•Direction-Administration 2, boulevard Mohamed V, Alger. Tél. : 021.63.45.42 -

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Les DEBATS 17ILS ONT DIT :

«Un changement en prépare un autre.» Nicolas Machiavel

Page animée par Tinhinan

PAROLES DE FEMMES

«Si l'on change intérieurement, on ne doitpas continuer à vivre avec les mêmesobjets.» Anaïs Nin

FEMMES

C haque fois que la beauté nous touche, nous réappre-nons à nous écouter, à nous faire confiance. Chaqueinstant de plaisir esthétique nous redonne de l'estime

pour nous-mêmes. Quand je trouve qu'un paysage, une mélo-die sont beaux, c'est moi qui les trouve beaux ; je suis enfinlibéré des diktats du «on», de la soumission aux prétendus cri-tères objectifs. Le seul critère, c'est qu'il n'y en a pas ! Le seulcritère, c'est mon émotion et ça fait un bien fou.

De même avec une robe, un rouge à lèvres... Etre vraimentsensible à leur beauté ne peut se réduire à l'influence de lamode ou des marques : la sensibilité à la beauté révèle tou-jours une liberté. En ce sens, la beauté n'est jamais superficiel-le, ou plutôt : le plaisir que la beauté nous donne révèle tou-

jours quelque chose de profond. D'autant que la beauté portedes valeurs, véhicule une idée de la vie. Les formes d'une sil-houette, la coupe d'un vêtement... ne sont pas superficielles,mais autant de symboles d'une conception de l'existence. Etresensible à la beauté, c'est vivre du sens sans même s'enrendre compte ; c'est être un corps intelligent.

Nous avons aussi besoin de la beauté pour nous découvrirplus complexes que nous ne le sommes, pour accueillir notrepropre obscurité et cesser de la fuir. Souvent nous sentonsqu'une mélodie offre à une part enfouie de nous-mêmes l'occa-sion de surgir, de s'exprimer soudain : dans l'émotion musica-le, nous nous sentons enfin autorisés à être multiples, éclatés,contradictoires. Il était temps !

Mais finalement, que se passe-t-il d'autre lorsque vouschangez de rouge à lèvres, en choisissez un plus sombre, ouplus pop : n'a-t-il pas alors le pouvoir de faire apparaître unepart de vous-mêmes qui demeurait cachée, en retrait, quelquechose de votre profondeur qui soudain accède à la lumière ?C'est le pouvoir de la beauté : elle révèle toujours, d'une maniè-re ou d'une autre, la vérité.

POURQUOI NOUS AVONS TANT BESOIN DE BEAUTÉ ?Psycho

Actu-femmes

MM EE LL AA NN II AA TT RR UU MM PP :: CC EE GG EE SS TT EE DD '' AA FF FF EE CC TT II OO NN TT RR ÈÈ SS RR AA RR EEDD EE DD OO NN AA LL DD LL OO RR SS DD '' UU NN GG AA LL AA ÀÀ LL AA MM AA II SS OO NN -- BBLL AA NN CC HH EE

CHANGEZ DE COIFFURECheveux

Melania et Donald Trump s'affichent encouple uni. Mercredi 15 juin, la First Ladydes Etats-Unis et son mari étaient réunispour la soirée organisée en l'honneur de

l'Association historique de la Maison-Blanche. Et, faitrare, le couple est apparu uni et complice devant lesflashes des photographes. En effet, c'est main dans lamain que le chef d'Etat américain a fait irruption dansla pièce avec son épouse. Tour à tour, ils ont pris laparole, sous leur regard bienveillant. Le président s'estensuite posté derrière sa femme, posant tendrementses mains sur ses épaules tandis que Melania Trumpaffichait un large sourire.

Melania Trump a publié un message pour saluercette soirée consacrée à l'Association historique de laMaison-Blanche. «Il a été merveilleux de célébrerl'Association historique de la Maison-Blanche et cegrand partenariat pour préserver notre histoire. Merciau leadership de l'association et à ses soutiens d'êtrevenus nous rendre visite à la Maison-Blanche», a écritla First Lady, partageant une série de photos de l'évé-nement, elle, se tenant près de son époux.

Une attitude rare, de la part de Melania Trump. Carà de nombreuses reprises, l'ancien mannequin estapparu distante de son mari. Au point d'inquiéter lesinternautes, plus particulièrement lorsque la révélationd'une relation adultère entre Donald Trump et StormyDaniels, stripteaseuse et actrice pornographique, parla presse américaine a éclaté. «En privé, un ancienemployé de la Maison-Blanche a confié que M. etMme Trump tentent de donner l'impression que toutva bien, mais leurs rapports ne sont pas particulière-ment chaleureux», révélait le Times. Pis encore : «Elleest très malheureuse, racontait un proche de la famil-le à US Weekly. Si elle le pouvait, elle partirait loin deDonald pour rester avec son fils». Le calme après latempête ?

M arre de votre tête et de voscheveux emmêlés mais pas letemps d'attendre entre Miss

blondasse et Mamie Permanente.Pourtant quand on veut... Encore faut-ilavoir le temps, parce qu'entre un dégra-dé, des mèches ou un lissage, voussavez pertinemment que vous y passe-rez une bonne partie… de la journée .

TENDANCE RÉTROAfin d'y voir un tout petit peu plus

clair, entre deux mèches rebelles,sachez d'abord que la tendance de cethiver est la coupe seventies pour lescheveux longs et l'asymétrie pour don-ner du mouvement aux cheveux courts.Alors si cela ne vous aide pas beau-coup, allez chez un visagiste. C'estencore le meilleur moyen de faire cor-respondre votre tête à votre personnali-té Peut-être un peu cher, ou trop long

mais le résultat est en général assezprobant .

SANS RENDEZ-VOUS,RENDEZ-VOUS

En revanche, si vous voulez gagnerdu temps n'allez surtout pas dans dessalons sans rendez-vous : contraire-ment à ce que l'on pourrait penser, onattend des heures, avant de passerentre les mains de différents coiffeurs àqui il faut ré expliquer à chaque fois lacoupe de vos rêves. Mais notons toute-fois que ces chaînes sont parfaites pourles petits budgets : coupe correcte, prixminis, mais pas de conseils, ici on coiffeun point c'est tout.

PRENEZ SOINS DE VOS COUETTESVous pouvez enfin soigner vos che-

veux - car avec le soleil et le sel de lamer, ils en ont peut-être besoin - vous-

mêmes avec quelques produits effi-caces et peu chers. Tant que c'est auxplantes, ce n'est pas mauvais : menthe,algues, cactus, gingembre sont excel-lents pour embellir vos cheveux Parmiles produits que nous avons sélection-nés, le shampooing revitalisant à lapulpe de cédrat (Klorane,), le sham-pooing à la menthe pour cheveux gras(L'Occitane) et le Hair Care de BiguineCosmectics qui donne de l'éclat à lachevelure et la fait briller.

MAIS, C'EST MIRACLE Alors s'il faut du temps pour s'occu-

per de ses cheveux, il est bien d'enprendre aussi pour soi, en se prélassantchez le coiffeur : avouez que vous ado-rez le flux de la douchette sur vos che-veux shampouinés, en vous endormantpresque avec le café qui fume à voscôtés.

SPORTS18 N° 2517 - Dimanche 19 mai 2019

Les DEBATS

Le coach de l’EN, Djamel Belmadi estdonc fixé définitivement sur la listedes sélectionnés pour la CAN 2019qui aura lieu au mois prochain au

Caire (Egypte). En effet, et après plusieurssemaines de réflexion, Belmadi a donc tran-ché sur le cas des joueurs qui devraient êtreprésents pour la messe africaine et l’a dépo-sée auprès de la Fédération. Le driver natio-nal a fait appel aux meilleurs joueurs dumoment et a fixé son choix sur plusieursparamètres. Ainsi, on croit savoir qu’il devrafaire l’impasse sur certains éléments qui nejouent pas régulièrement avec leur clubcomme cela est le ca de Benzia qui a étémarginalisé par Fenerbace, alors qued’autres éléments ont eu des comporte-ments indignes d’un joueur professionnel

comme cela a été avec le joueur Bentalebqui a été prit en grippe par les dirigeants deson club, Shalk 04 après avoir raté de nom-breuses séances d’entraînement en plus deson accrochage avec un de ses coéquipiers.Par ailleurs, on croit savoir que Belmadidevrait faire appel à un nouveau joueur etqui Benkabla, le milieu de terrain de Brestpour pallier les absences de Bentaleb quipasse des moments difficiles. Sur un toutautre plan, le coach national devrait débuterle premier stage de préparation pour le tour-noi continental le 27 mai et qui aura lieu àAlger. Quant au deuxième stage il aura lieule 8 juin prochain à Doha (Qatar) pour s’ac-climater avec les conditions climatiques quiressemblent au Caire. Pour ce qui est dudépart en Egypte, il est prévu 3 à 4 jours

avant le premier match face au Kenya,sachant que la délégation algérienne passe-ra par Amman en Jordanie, en raison de lasuspension du trafic aérien entre le Qatar etl’Egypte pour des raison politiques. Tout estdonc ficelé par le coach national qui veut évi-ter toute mauvaise surprise et a ficelé, ainsi,toute la préparation avant ce tournoi trèsimportant pour les Verts qui souhaitent reve-nir en force sur le plan continental.

Imad M.

Equipe nationale

Belmadi fixé sur sa liste

La Fédération algérienne de rugby asigné une convention de partenariat avecson homologue de sport scolaire, carconvaincue de pouvoir détecter de nouveauxjeunes talents au niveau des écoles. Cetteconvention a été signée jeudi soir à Alger,en marge de l’Assemblée générale duComité olympique et sportif algérien (COA).«Nous avons signé des conventions avecplusieurs fédérations sportives et c’est avecjoie que le rugby vient s’ajouter à cette

longue liste, car c’est une discipline sporti-ve que nous espérons vulgariser au niveaudes écoles» a expliqué le président de laFédération algérienne de sport scolaire,Abdelhafid Izem, ajoutant que «la pratiquedu rugby ne nécessite pas beaucoup demoyens pédagogiques» faisant qu’elle«peut-être pratiquée dans les écoles», sansaucun problème. De son côté, le présidentde la Fédération de rugby, SofianeBenhassan a indiqué qu’en Nouvelle-

Zélande «le rugby est considéré commen’importe quelle autre matière d’étude, et ils’intègre dans le cursus scolaire desenfants dès le plus jeune âge». LaFédération de sport scolaire a déjà signédes conventions similaires avec ses homo-logue de Lutte, de Karaté, de tennis detable, des Echecs et de taekwondo et comp-te signer prochainement avec d’autres fédé-rations sportives entre autres celles de foot-ball et d’athlétisme.

Rugby

Signature d'une convention entre la FAG et la FASS

AArrbbiittrraaggee

Bekouassa dans la listeinternationale de la Fifa

L’arbitre Lyes Bekouassa figure dans laliste des arbitres internationaux algériens2019 de la Fédération internationale defootball (Fifa), composée de 7 arbitres etautant d’arbitres assistant, dévoilée parl’instance internationale vendredi. OutreLyes Bekouassa, la liste des directeurs dejeu algériens est composée de AbidCharef Mehdi, le doyen des arbitres inter-nationaux algérien (2011), ArabAbderrazek (2017), Bekouassa Lotfi(2016), Benbraham Lahlou (2017), etGhorbal Mustapha (2014). La liste desarbitres assistant comprend, AbdelhakEtchiali (2009), Bounoua Nabil (2015),Brahim El-Hamlaoui Sid Ali (2014), GourariMokrane (2014), Omar Bouabdellah(2007), Serradj Mohamed (2014) etZerhouni Abbes Akram (2017). Quant à laliste des arbitres internationaux dames2019, elle est constituée de Atman Lamia(2018) et Mostefai Thiba Mehdjouba (2018)en tant qu’arbitres centraux et El-GhaliHanane (2018) et Ouahab Asma Feriel(2018) arbitres assistant.

MMCC OOrraann

Ferifer rejoint le CS Sfax L’attaquant international algérien espoirs

du MC Oran (Ligue 1 algérienne de foot-ball) Boumediene Freifer aurait opté pour leCS Sfaxien pensionnaire de Ligue 1 tuni-sienne, rapporte vendredi la Radio localeShems Fm. La même source n’a pas préci-sé la durée du contrat signé par le joueur dela sélection olympique algérienne. Lejoueur âgé de 21 ans, pur produit du MCO,s’est illustré lors du précédent exercice,alors qu’il n’a réussi à marquer aucune butlors l’exercice en cours. Il n’a pas été rete-nu par le sélectionneur français de la sélec-tion des U-23 Ludovic Batelli, pour ladouble confrontation face au Ghana, pré-vue en septembre prochain, comptant pourle 3e et dernier tour des éliminatoires de laCoupe d’Afrique des nations CAN-2019 dela catégorie.

Athlétisme / Championnatnational du 10.000 mètres

Victoire de YoucefAddouche et KenzaDahmani

Les coureurs Youcef Addouche(sélection militaire) et Kenza Dahmani(Bordj Bou Arréridj) ont remporté leChampionnat national du 10.000 mètres,disputé jeudi soir au stade Colonel-Lotfide Tlemcen. Le podium des seniors(messieurs) a été complété par IbrahimMohamed (Arbaâ) et AbdellahBouchareb (MSJ Béchar), alors que chezles dames, Dahmani a devancé OudaBouadma (Chlef) et Nawel Zendaoui (MAConstantine). Chez les juniors (garçons),c’est Younès Ousser (HOM) qui l’aemporté, devant deux concurrents deChlef, Azzedine Farès et Ilyès Ali Zoubirayant complété le podium, respective-ment à la deuxième et à la troisièmeplace. Chez les juniors (filles), c’est lasociétaire du MA Bordj Bou ArréridjKhadidja Habbache qui s’est imposée,devant son équipière Asma Habbache,sociétaire du même club, au moment oùNassima Smaïl, du RB Souk El Ténine acomplété le podium. Kenza Dahmaniconfirme ainsi qu’à 38 ans, elle reste laReine algérienne des longues distances,car outre le 10.000 mètres, elle domineplusieurs autres spécialités, notamment,le semi-marathon et le cross-country.

Tennis /Tournois WTA enTurquie - Daikin Cup Series

Ibbou en demi-finale La tenniswoman algérienne Inès

Ibbou s’est qualifiée vendredi pour lesdemi-finales du tournoi international«Daikin Cup Series» qui se dérouleactuellement à Antalya (Turquie) aprèssa victoire par deux sets à zéro contrela Roumaine Cristina Ené. Un match quisur papier s’annonçait relativement diffi-cile pour l’Algérienne de 20 ans, carappelée à défier la tête de série N5, ellequi de surcroît retrouvait la compétitiondepuis peu, après une longue absence,due à une blessure. Mais tout s’est fina-lement bien passé pour la championned’Afrique de 2015, qui l’a assez facile-ment emporté (6-2, 6-3). Un beau suc-cès, qui confirme le regain de formed’Ibbou, car elle enchaîne sa deuxièmedemi-finale de rang, après celle de lasemaine passée, également à Antalya.Il s’agit en effet du cinquième tournoiconsécutif pour l’Algérienne à Antalya,où elle a commencé par concéder troiséliminations précoces, avant d’at-teindre deux demi-finales de rang. Al’instar des quatre précédents, ce 5etournoi à Antalya se déroule sur lescourts en terre battue du StarlightResort. Il est doté d’un prize-money de15.000 USD et à drainé la participationde joueuses venues des quatre coinsdu monde (Australie, Etats-Unis, Inde,Chine, Japon...).

UUSSMM AAllggeerr

La direction accuse Mellal de dérapages La direction de l’USM Alger a publié un communiqué, hier 17 mai, pour dénoncer le préten-

du comportement du président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, et de certains individus présentsau stade du 01-novembre-1954 de Tizi-ouzou pour le choc de la 28e journée de Ligue 1. Lesresponsables usmistes ont indiqué : « Une honte ! Voilà comment peut-on qualifier le compor-tement de la direction de la JS Kabylie… L’USMA a en effet vécu l’enfer à Tizi Ouzou, et ce,devant le regard complice du président de la JSK M Cherif Mellal ainsi que le directeur géné-ral M. Nassim Benabdarrahmane. ». La direction a enchainé : « Ces derniers ne sont à aucunmoment intervenu lorsque 20 individus, voyous, ont accédé au vestiaire des joueurs de l’USMApour les menacer et les insulter et les agresser… A la mi-temps, Rabie Meftah et IsmaelMansouri ont été agressé par les mêmes voyous. ». Les responsables de l’USMA ont ajouté :« Les services de la police ont interpellé les agresseurs pour les embarquer, mais aussi hon-teux que cela puisse paraître, les dirigeants de la JSK et à leur tête Mellal et Benaderrahmanesont intervenus pour défendre ces voyous et imposer leur présence. ».

Ligue 1 de football (réserves/ 28e journée)

LLee PPAACC ccrreeuussee ll’’ééccaarrtt Le Paradou AC, large vainqueur à domicile face à l’USM Bel-Abbès (6-1), en creusé l’écart

en tête du championnat de Ligue 1 de football de la catégorie «réserves», au terme de la 28ejournée disputée jeudi. Les «Académiciens» comptent désormais quatre points d’avance surleur poursuivant direct l’ES Sétif, battue à la maison dans le derby des hauts-plateaux face auCABB Arreridj (0-3). Une victoire du PAC lors de la 29e journée, prévue mardi prochain, sur leterrain de l’AS Aïn M’lila, lui permettra de valider son titre.

Mété

o AlgerEnsoleilléMin 14 °CMax 31 °C

OranEnsoleilléMin 15 °CMax 30 °C

AnnabaEnsoleilléMin 16 °CMax 33 °C

Accidents de la circulation

11 morts en deux jours Onze personnes ont péri et 39 autres ontété blessées dans des accidents de lacirculation survenus au cours des der-nières 48 heures dans plusieurs régionsdu pays, selon un bilan établi hier, parles services de la Protection civile. Lawilaya de Ouargla déplore le bilan le pluslourd avec le décès de deux personnes,alors que deux autres ont été blesséessuite au renversement de leur véhicule,survenu sur la RN 3, dans la communede Hassi Messaoud. Au cours de la même période, les unitésde la Protection civile sont intervenuespour prodiguer des soins de premièreurgence à 10 personnes incommodéespar des fuites de monoxyde de carboneémanant d'appareils de chauffage etchauffe-bains, à l'intérieur de leursdomiciles dans les wilayas de Bouira etConstantine. R. N.

ACTU...

Les DEBATShttp://www.lesdebats.com

Trois éléments desoutien aux groupesterroristes ont étéarrêtés à Tlemcen,

par un détachement del'Armée nationale populaire(ANP), indique hier, le minis-tère de la Défense nationale(MDN) dans un communiqué.

«Dans le cadre de la lutteantiterroriste et grâce à l'ex-ploitation de renseignements,un détachement de l'Arméenationale populaire a arrêté,à Tlemcen (2e Région militai-re), trois éléments de soutienaux groupes terroristes», pré-cise la même source

Par ailleurs et, dans lecadre de la lutte contre la cri-

minalité organisée, des déta-chements de l'Armée natio-nale populaire «ont arrêté àDjanet (4e RM) etTamanrasset (6e RM), 12orpailleurs et saisi cinqgroupes électrogènes, cinqmarteaux-piqueurs, 15 sacsde mélange d'or brut et depierres, ainsi que deux véhi-cules tout-terrain, un camionet quatre motocyclettes».

Dans le même contexte,des éléments de laGendarmerie nationale «ontarrêté à Sidi Bel Abbès (2e

RM), deux narcotrafiquantsen possession de 49,19 kgde kif traité, tandis que deuxautres narcotrafiquants en

possession de 540 compri-més de psychotropes ont étéarrêté Skikda (5e RM)».

De même, des détache-ments de l'Armée nationalepopulaire «ont saisi, lorsd'opérations distinctes, àBatna et Tébessa (5e RM),huit fusils de chasse et unequantité de munitions».

En outre, des détache-ments de l'Armée nationalepopulaire et des gardes-fron-tières «ont appréhendé àTlemcen et In Guezzam,quatre immigrants clandes-tins de différentes nationali-tés», rapporte également lecommuniqué.

R. L.

CCoommmmeerrccee

Une nouvelle feuille deroute pour renforcer lecontrôle aux frontières

Le ministère du Commerce travaille surl'élaboration d'une nouvelle feuille deroute pour le renforcement du contrôleaux frontières, a indiqué hier, le ministredu Commerce, Said Djellab. Cette feuille de route, qui offre desréponses à la question de «commentadapter, de façon continue, lesinspections aux frontières aux mutationsobservées dans le monde, en matière detechnologie et de multiplicité des produitset des dispositifs», touche à tous lesaspects de ce contrôle, a précisé leministre qui présidait une rencontrenationale des chefs d'Inspections auxfrontières du ministère. Il s'agit d'abord,selon lui, de revoir l'organisation ducontrôle aux frontières de manière à relierles inspections aux autres services decontrôle (Douanes, ministères ). Le deuxième aspect, poursuit M. Djellab,porte sur la numérisation du contrôle auxfrontières pour permettre la mise en placed'un système d'alerte en temps réel quipermette de détecter rapidement lesproduits susceptibles de nuire à la santédu consommateur et à l'économienationale. Une telle numérisationpermettra également une interconnexionentre les inspections elles-mêmes. Il y aura, par la même, une standardisationet une codification des procédures avantd'arriver à la numérisation. Le troisièmepoint du nouveau dispositif est relatif aurenforcement des moyens humains ettechniques des inspections, chacuneselon son importance, a-t-il ajouté. «L'inspection d'Alger, par exemple, traite60% des flux des importations, elle doitpar conséquent avoir plus de moyensqu'une inspection moins importante», a-t-ildit. L'autre point inscrit dans ce cadreconsiste à la formation et au recyclagedes inspecteurs pour les mettre à niveauavec les nouvelles exigences en lamatière. La cinquième réforme inscrite estl'élargissement de la nature de contrôleassuré par les inspecteurs aux frontières.Basé actuellement sur le contrôledocumentaire à hauteur de 70%, cecontrôle devrait passer par deslaboratoires de contrôle de la qualité etparticiper même au contrôle économiqueassuré par les services des Douanes.«Les inspecteurs ne doivent pas se limiterau contrôle de la qualité à travers lecontrôle documentaire. Ce contrôle seraplus fiable puisqu'il passera par deslaboratoires de contrôle de la qualitécertifiés par l'organisme algériend'accréditation Algerac», a avancé leministre. En plus du LNE (Laboratoirenational d'essai), «nous aurons un réseaude laboratoires publics et privésaccrédités», a-t-il ajouté. Pour bien menercette tâche, le ministère compte recourir àla procédure appelée «la reconnaissancemutuelle» des laboratoires, selon laquellel'Algérie reconnait le contrôle assuré parun laboratoire du pays du fournisseur encontrepartie d'une reconnaissance de seslaboratoires chez le même pays. Ce contrôle d'avant-expédition permettraainsi d'alléger le contrôle aux frontièresen Algérie, selon lui. L'Algérie importeannuellement pour 46 milliards de dollarsdont 50% proviennent de l'Unioneuropéenne. Le pays compte 35 points decontrôle frontalier au sein des ports,aéroports, frontières terrestres et zonessous-douane. Lors de la rencontre, lesdirecteurs régionaux du commerced'Alger, Annaba, Sétif, Batna, Oran, Saïda,Béchar et Ouargla ont présenté des pointsde situation sur le contrôle aux frontièresau niveau de leurs régions. Interrogé parailleurs par l'APS pour savoir si lemécanisme juridique pour relancerl'importation des véhicule de moins detrois ans a été défini, M. Djellab a préciséque ce dossier était encore au staded'ouverture. «Le Premier ministre nous achargés de cette mission, nous sommesdans l'étape d'ouverture du dossier. Il y abeaucoup d'intervenants sur ce dossieret, une fois que nous l'aurons préparé,nous passerons à l'étape suivante», a-t-ilenchaîné. R. N.

Tlemcen

Trois éléments de soutien auxgroupes terroristes arrêtés

GHIR HAK [email protected]

D es milliers de Français «porteurs d'unhandicap mental» viennent de récu-pérer le droit de vote, et pourront

voter aux élections du Parlement européen,le 26 mai, rapportent hier, des médias.

Quelque 300 000 personnes en Francesont potentiellement concernées. Les per-sonnes dans ce cas avaient jusqu'à jeudipour s'inscrire sur les listes électorales.

En vertu de la récente loi «justice», lesjuges des tutelles ne peuvent plus retirer leurdroit de vote aux majeurs «protégés». Etceux qui en avaient été privés le retrouventautomatiquement.

Lors de l'examen du projet de loi, des élusde l'opposition avaient fait part d'interroga-tions sur ces dispositions qui concernent despersonnes «qui peuvent avoir des soucis dediscernement, des troubles cognitifs».

Un «majeur protégé» est une personne

placée sous un «régime de protection» parun juge du fait de son état physique ou men-tal (maladie, troubles psychiatriques, etc.).

Avant la réforme, ils gardaient le droit devote sauf interdiction expresse du juge destutelles. Désormais, celui-ci ne peut plus lespriver de leur droit de vote.

Pour les associations qui défendent lesdroits des personnes handicapées, cetteréforme est considérée comme une «grandevictoire».

En décembre 2017, un «Parlement euro-péen des personnes handicapées», s'étaittenu à Bruxelles. Il avait rassemblé plus de600 personnes venues de toute l'Europe etavait rappelé que les droits fondamentauxrestaient encore «très théoriques» pour desmillions de handicapés au sein de l'Unioneuropéenne (UE).

R. I.

Elections européennes

Les Français porteurs «d'un handicapmental» pourront voter

Sidi Bel-AAbbès

Neuf blessés suite à l'effondrementdu plancher d'une habitation

Neuf personnes ont été blessées suite àl'effondrement du plancher d'un premierétage d'une habitation, située au lieu ditferme Kheiredine, dans la commune deSidi Bel Abbès, a-t-on appris samedi de lacellule de communication de la protectioncivile. L'accident s'est produit dans la nuitdu vendredi à samedi. Les neuf blesséssont membres de deux familles. Il s'agit decinq enfants, âgés entre 10 mois et 10 ans,de deux femmes (33 et 38 ans) et de deuxhommes (41 et 51 ans). Les victimes éva-cuées vers le CHU "Abdelkader Hassani"de Sidi Bel-Abbès, où elles ont été prisesen charge. Six d'entre elles ont quitté l'hô-pital. Seule une femme et ses deux enfantssont gardés au service de chirurgie trau-matologique. Leur état est actuellementstable, a-t-on indiqué. Les services de laprotection civile ont mobilisé, dans le cadrede cette intervention, un médecin, quatreofficiers, 25 pompiers ainsi que deuxcamions de secours et trois ambulances.R. S.

Deux personnes interpellées

Saisie de près de 50 kg de kifLes services de la Gendarmerie nationalede Sidi Bel Abbès ont saisi près de 50 kgde kif traité, a-t-on appris hier, de ce corpsde sécurité. Les gendarmes du pelo-ton de sécurité routière de Sidi AliBoussaïd ont interpellé deux personnes,demeurant à Maghnia (Tlemcen), qui cir-culaient à bord d'un véhicule, au niveaud'un barrage permanent dressé sur l'auto-route Est-Ouest. La fouille minutieuse de lavoiture a permis la découverte d'une quan-tité de 49 kg et 190 gr de kif traité. Uneenquête est en cours pour élucider lestenants et aboutissants de cette affaire, a-t-on signalé. R. S.

Libye

Deux morts dans uneattaque de Daech

Deux gardes ont été tués dans uneattaque du groupe terroriste autoprocla-mé Etat islamique (EI/Daech) contre unbarrage de sécurité dans le centre de laLibye, ont rapporté des médias. Les deux gardes ont été «égorgés» etquatre autres ont été enlevés par le grou-pe terroriste dans l'attaque qui s'est pro-duite tôt hier près d'un champ pétrolierdans la localité de Zella, à 800 km ausud-est de la capitale Tripoli, ont préciséles médias, citant une source militaire. Lamême source a indiqué que «l'attaqueterroriste» avait été repoussée, sansautre détail. Des forces loyales au gou-vernement d'union nationale (GNA)libyen avaient chassé, en décembre2016, Daech de Syrte, principal bastionterroriste en Libye situé à 450 km à l'estde Tripoli. Mais même affaiblis, les terro-ristes constituent toujours une menacepersistante pour le pays frappé par plu-sieurs attentats meurtriers. R. I.