Atelier « Secrets des métaux » Dossier enseignant

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Atelier « Secret des métaux » - Dossier enseignant Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles – www.chateauversailles.fr Bureau des activités éducatives - RP 834 - 78008 Versailles Cedex 01 30 83 78 00 – [email protected] 1 Atelier « Secrets des métaux » Dossier enseignant Dossier de présentation à destination des enseignants dans le but de faciliter le déroulement de la séance de travail avec les élèves durant l’atelier. Déroulement : L’atelier débute par la visite des Appartements du Dauphin et de la Dauphine. Les élèves se rendent ensuite à la salle atelier afin de produire un bras de lumière. La plasticienne prend en charge la mise en forme de l’objet, chaque enfant pratiquant individuellement le martelage avec elle. Pendant ce temps, les autres élèves doivent faire les décorations et l’assemblage du bras de lumière. De plus, un film est diffusé en boucle, afin que les élèves observent le travail des métaux lors de la restitution de la grille Royale. Ils ont une fiche de fabrication et une fiche de travail sur le film à compléter, sur place ou en classe, au choix de l’enseignant. Les métaux es métaux es métaux es métaux : : : : où et sous quelles formes à Versailles où et sous quelles formes à Versailles où et sous quelles formes à Versailles où et sous quelles formes à Versailles ? L’objectif de cet atelier est d’amener les élèves à détecter la présence prépondérante du métal au château de Versailles, depuis les ornements jusqu’aux tapisseries. Les métaux : définition Définition fréquente : les métaux constituent un groupe d'éléments chimiques qui ont toutes ou la plupart des propriétés physiques suivantes : état solide à température ordinaire opacité (sauf sous forme de films) bonne conductivité de la chaleur et de l'électricité généralement malléable et ductile grande brillance après polissage, structure cristalline à l'état solide. Parmi les métaux les plus connus, on peut citer l’argent, l’or, le cuivre, le fer, le platine, le nickel, le cobalt, le plomb, le chrome, l’aluminium,… Un métal pur a des caractéristiques mécaniques relativement faibles qui peuvent être modifiées par les mélanges des métaux. Ces mélanges forment des alliages, combinaisons qui permettent de modifier les caractéristiques chimiques des métaux : réduire la corrosion, durcir le matériau, le rendre plus coulant… Le bronze est un mélange de cuivre et d’étain, alliage très utilisé à Versailles. La fonte est un alliage de fer et de carbone.

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Atelier « Secret des métaux » - Dossier enseignant Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles – www.chateauversailles.fr Bureau des activités éducatives - RP 834 - 78008 Versailles Cedex 01 30 83 78 00 – [email protected]

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Atelier « Secrets des métaux » Dossier enseignant

Dossier de présentation à destination des enseignants dans le but de faciliter le déroulement de la séance de travail avec les élèves durant l’atelier. Déroulement : L’atelier débute par la visite des Appartements du Dauphin et de la Dauphine. Les élèves se rendent ensuite à la salle atelier afin de produire un bras de lumière. La plasticienne prend en charge la mise en forme de l’objet, chaque enfant pratiquant individuellement le martelage avec elle. Pendant ce temps, les autres élèves doivent faire les décorations et l’assemblage du bras de lumière. De plus, un film est diffusé en boucle, afin que les élèves observent le travail des métaux lors de la restitution de la grille Royale. Ils ont une fiche de fabrication et une fiche de travail sur le film à compléter, sur place ou en classe, au choix de l’enseignant.

LLLLes métauxes métauxes métauxes métaux : : : : où et sous quelles formes à Versaillesoù et sous quelles formes à Versaillesoù et sous quelles formes à Versaillesoù et sous quelles formes à Versailles ????

L’objectif de cet atelier est d’amener les élèves à détecter la présence prépondérante du métal au château de Versailles, depuis les ornements jusqu’aux tapisseries.

Les métaux : définition Définition fréquente : les métaux constituent un groupe d'éléments chimiques qui ont toutes ou la plupart des propriétés physiques suivantes : • état solide à température ordinaire

• opacité (sauf sous forme de films)

• bonne conductivité de la chaleur et de l'électricité

• généralement malléable et ductile

• grande brillance après polissage, structure cristalline à l'état solide.

Parmi les métaux les plus connus, on peut citer l’argent, l’or, le cuivre, le fer, le platine, le nickel, le cobalt, le plomb, le chrome, l’aluminium,…

Un métal pur a des caractéristiques mécaniques relativement faibles qui peuvent être modifiées par les mélanges des métaux. Ces mélanges forment des alliages, combinaisons qui permettent de modifier les caractéristiques chimiques des métaux : réduire la corrosion, durcir le matériau, le rendre plus coulant…

Le bronze est un mélange de cuivre et d’étain, alliage très utilisé à Versailles. La fonte est un alliage de fer et de carbone.

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Les élèves recherchent les différents métaux présents sous des formes variées dans les Appartements du Dauphin et de la Dauphine : bronze, fer forgé, fonte de fer, fils d’or et d’argent. Ils repèrent également les décors dans lesquels le métal est présent : horloges, cheminées (plaques en fonte, feux, grille,…), serrures, poignées, bureau plat à trois tiroirs Boulle, bras de lumière, tapisserie de l’Histoire du Roi.Avec l’aide de l’animateur, ils évoquent les différents corps de métier qui interviennent dans la réalisation des décors en métal. Ils découvrent ainsi les métiers d’art qui travaillent les métaux.

Ils sont également initiés à la grammaire de style, notamment celle du style Boulle présent dans les Appartements du Dauphin et de la Dauphine. Ils découvrent aussi le tour à guillocher du comte d’Artois, son fonctionnement et son utilisation.

Qui travaille les métauxQui travaille les métauxQui travaille les métauxQui travaille les métaux ???? 1/ Corps de métiers et mét1/ Corps de métiers et mét1/ Corps de métiers et mét1/ Corps de métiers et métiers d’art utilisaiers d’art utilisaiers d’art utilisaiers d’art utilisant les métauxnt les métauxnt les métauxnt les métaux

Il existe de nombreux corps de métiers qui travaillent les métaux. Sous l’Ancien Régime, les corporations cloisonnent les techniques et divisent les métiers. Un objet en métal est le fruit de travaux collectifs, conduits successivement par des individus tantôt associés, tantôt ennemis.

Un exempleUn exempleUn exempleUn exemple : l: l: l: les bronzeses bronzeses bronzeses bronzes Après la commande de l’objet et la réalisation de la maquette par un sculpteur, c’est le fondeurfondeurfondeurfondeur----mouleurmouleurmouleurmouleur qui débute le travail du métal. Il prépare le moule et coule le métal. Une fois le moule

enlevé, le fondeur ébarbe le bronze des bavures et coutures. Il pourrait s’arrêter là et vendre ses bronzes bruts de fonte à ceux qui les veulent dans cet état ou aux doreurs, ciseleurs et monteurs de bronze. Selon la corporation des doreurs du moins, c’est à cette étape que le fondeur devrait s’arrêter.

Mais ce dernier continue souvent son ouvrage par la réparure, c’est-à-dire qu’il répare son bronze afin d’ôter les menus défauts résultant de la coulée du métal. Le bronze est ainsi travaillé pour devenir plus net, plus délicat plutôt que de demeurer dans la rudesse où devrait en principe le laisser le fondeur. Il reçoit ensuite une ciselure plus ou moins poussée. La ciselure étant déjà une première finition, le fondeur qui manie le ciselet s’en tient en théorie à des retouches assez larges.

Le ciseleurciseleurciseleurciseleur----doreurdoreurdoreurdoreur, , , , à qui revient le travail de ciselure, est un artiste plus intime, dont le travail

s’apparente à celui du sculpteur. Son outillage est simple : un ciselet d’une main, un marteau léger de l’autre.

Après un ultime travail de toilette du bronze à l’acide et à l’outil, il poursuit son ouvrage par la dorure. Il y a plusieurs sortes de dorures : l’or peut être moulu et amalgamé avec du mercure ou du vif-d’argent ; on le trouve également sous la forme de feuilles, mais la dorure est de moins bonne qualité ; l’or peut être également haché.

La dernière opération consiste à monter le bronze sur les meubles. Ce travail est reconnu aux ébénistesébénistesébénistesébénistes. Le rôle du bronzierbronzierbronzierbronzier, quant à lui, est d’assembler les bronzes.

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Les autres métiers qui travaillent le métal sont les serruriersserruriersserruriersserruriers, les horlogershorlogershorlogershorlogers, les orfèvresorfèvresorfèvresorfèvres et les

ornemanistesornemanistesornemanistesornemanistes. (cf. Fiche de vocabulaire sur les métaux)

2/ Gra2/ Gra2/ Gra2/ Grammaire de style et style Boullemmaire de style et style Boullemmaire de style et style Boullemmaire de style et style Boulle AndréAndréAndréAndré----Charles BoulleCharles BoulleCharles BoulleCharles Boulle ((((1642164216421642----1732)1732)1732)1732) :::: marqueteur et ébéniste français, fils d’un ébéniste. Il

est aussi fondeur, dessinateur et sculpteur.

André-Charles Boulle est issu d’une famille originaire de Hollande. Il naît à Paris où il commence sa carrière comme décorateur et ébéniste à la manufacture des Gobelins, puis il ouvre son propre atelier en 1664. Il acquiert une grande réputation grâce à ses meubles enrichis de bronze, de mosaïque, ornés d'or, de cuivre, d'écaille de tortue, de corne, de pierres précieuses et d'ivoire. Savamment, il sélectionne différents bois en provenance notamment d'Inde et du Brésil, avec lesquels il reproduit sur ses meubles toutes les variétés d'animaux, de fleurs et de fruits.

Dès 1672, Louis XIV procure un logement et un atelier au Louvre à ce remarquable artisan, qui continue cependant à diriger son atelier jusqu’en 1676. Un brevet d’ébéniste, ciseleur, doreur et sculpteur du Roi lui est accordé. Dès lors, il travaille comme ébéniste ordinaire du Roi, concevant des meubles (bureaux, armoires, horloges, coffres, etc.) et réalisant la décoration de nombreux appartements.

Sa très grande dextérité dans l’art du placage et son goût pour la combinaison des matières lui valent un succès notable à travers toute l’Europe. Ce sens extrême de la décoration semble avoir été guidé par Charles le Brun qui dirige en partie les travaux d’ameublement de Versailles en 1687. Boulle reste toujours attaché au style Louis XIV, même si, dans la dernière partie de sa vie, il tente de s’adapter au rococo. Les meubles Boulle connaissent un grand succès jusqu’à la Révolution ; ce succès perdure sous Louis-Philippe et durant le second Empire, époque où sa méthode fait véritablement école. Ainsi le XIXe siècle ne dément pas la popularité des meubles de Boulle.

Depuis 1891, une école d’arts appliqués porte son nom à Paris.

Le style BoulleLe style BoulleLe style BoulleLe style Boulle : : : : Les procédés de placage déjà employés sous Louis XIII se développent sous

Louis XIV. Les bâtis sont en chêne, les panneaux en sapin ou en peuplier plaqués de bois précieux ou de marqueterie de cuivre et écaille comme dans le style précédent. André-Charles Boulle n’est donc pas l’inventeur de ce procédé mais il l’amène à un véritable degré de perfection. Sa technique consiste à effectuer un placage d’écaille de tortues ou de corne combiné à du métal. Il découpe une plaque d’écaille et une plaque de laiton superposées et de même épaisseur. Il faut découper en une seule fois ces deux placages.

Grammaire de styleGrammaire de styleGrammaire de styleGrammaire de style : : : : d’après Le Petit Larousse, un style est une manière particulière

à un genre et à une époque, définie par un ensemble de caractères formels, notamment en matière d’art et de décoration. «««« De styleDe styleDe styleDe style »»»» : se dit de meubles ou d’objets fabriqués conformément à un style décoratif

ancien.

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Ces écailles sont découpées de différentes façons (arabesques, paysages ou draperies fleuries) et sont disposées sur du bois teinté noir ; le bois est lui-même incrusté de filets de laiton, d’étain ou de cuivre.

André-Charles Boulle imagine d’utiliser la contrepartie pour former un second meuble. Les meubles sont ainsi toujours conçus par deux : le premier fait avec la matrice extérieure et le second fait avec la matrice intérieure.

partiepartiepartiepartie contrepartie contrepartie contrepartie contrepartie

Peu de meubles Boulle sont visibles au Château de Versailles :

• Un bureau plat exécuté vers 1715 pour Louis-Henri de Bourbon, 7e prince de Condé. Il est envoyé à Versailles en 1834 pour l’aménagement du musée créé par Louis-Philippe (placé dans le cabinet du Conseil). Il est actuellement placé dans la deuxième chambre de l’appartement de la Dauphine donnant sur le Parterre du Midi.

• Deux commodes livrées en 1708-1709 pour la Chambre de Louis XIV au Grand Trianon. Déplacées à la Révolution, les commodes reviennent au Château en 1932.

• Un cabinet d’époque Louis XIV , réalisé entre 1670 et 1680. Il revient au Château en 1835. Il est présenté dans les galeries historiques du XVIIe siècle, aile du Nord.

Bureau plat

Il possède le côté rectiligne des bureaux de l’époque Louis XIV (bureau plat à tiroirs). Mais il est plus tardif et comporte les caractéristiques de la Régence, avec la disparition des huit pieds et le tiroir central en retrait.

Une des deux commodes Boulle

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3/ 3/ 3/ 3/ Un outilUn outilUn outilUn outil : : : : Le Le Le Le TTTTour à guillocherour à guillocherour à guillocherour à guillocher HHHHististististoire du oire du oire du oire du TTTTour à guillocher de l’Aour à guillocher de l’Aour à guillocher de l’Aour à guillocher de l’Appartement du Dauphinppartement du Dauphinppartement du Dauphinppartement du Dauphin et de la Dauphineet de la Dauphineet de la Dauphineet de la Dauphine Le tour à guillocher est inventé, semble-t-il, par l’ouvrier Guillot dont il porte le nom.

Celui présent dans l’Appartement du Dauphin et de la Dauphine a été exécuté par Antoine Wolff en 1773 et livré au Château de Versailles pour l’atelier du comte d’Artois (second frère de Louis XVI et futur Charles X). Comme tous les enfants de l’aristocratie, le comte d’Artois possède un atelier de mécanique avec des tours lui permettant d’exercer une activité manuelle. En 1781, le comte d’Artois renonce à son atelier dont le contenu est offert au marquis de Polignac, son premier écuyer. Lors de la Révolution française, le tour à guillocher est sauvé par un amateur. Ses héritiers s’en séparent au début du XXe siècle. Il est alors exposé dans un hôtel de Saint-Germain-en-Laye pendant plus d’un siècle.

Déclaré « trésor national » et donc interdit à l’exportation par arrêté du ministre de la culture et de la communication en 2005, cet objet a été acquis par l’Etat pour le château de Versailles grâce à un mécénat. Il retrouve donc ce lieu après plus de 200 ans d’absence. L’utilisation du TL’utilisation du TL’utilisation du TL’utilisation du Tour à guillocherour à guillocherour à guillocherour à guillocher :::: le tour à guillocher fonctionne au moyen d’une pédale.

Il permet de graver légèrement des courbes entrelacées à volutes symétriques pour ornementer des boîtes de montres, des pièces d’horlogerie et d’orfèvrerie. Il est également utilisé pour la fabrication et l’affinage de serrures et de clés.

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4/ La restitution de la grille 4/ La restitution de la grille 4/ La restitution de la grille 4/ La restitution de la grille RRRRoyaleoyaleoyaleoyale : un défi technique: un défi technique: un défi technique: un défi technique

« Restituer à Versailles sa grille Royale, c’est rendre à l’espace sa fonction symbolique, c’est redonner toute sa sacralité au château construit comme l’écrin du pouvoir suprême », explique Jean-Jacques Aillagon. « En retrouvant sa grille, Versailles redevient ce qu’il était au XVIIIe siècle », ajoute-t-il.

La grille Royale, mise en place pour des raisons de sécurité et d’Etiquette, devait séparer la cour d’Honneur de la cour Royale, celle-ci constituant, avec la cour de Marbre, un espace réservé à la famille royale et à quelques privilégiés. grille royale emplacement de la grille royale

Martin Pierre Denis (1163-1742), Vue du château de Vue aérienne du château de Versailles, en 1990. ©RMN Versailles prise de la place d’armes en 1722. Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon. ©RMN.

Comment restituer la grille de Comment restituer la grille de Comment restituer la grille de Comment restituer la grille de Louis XIVLouis XIVLouis XIVLouis XIV ???? Il ne restait aucun élément de la grille originale de Louis XIV. La rénovation de la grille, démontée depuis la Révolution française, était devenue impossible car trop coûteuse. Il avait donc été décidé de la fondre pour en réutiliser le métal. En 2006, l’architecte des monuments historiques en charge du projet de restitution s’appuie donc sur des dessins, gravures et autres reproductions. Il utilise notamment la gravure d’Israël Sylvestre de 1682 ainsi qu’une gravure de la porte de Jean Leblond.

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Quels matériauxQuels matériauxQuels matériauxQuels matériaux ???? Le projet de restitution de la grille Royale a nécessité 20 000 heures de travail effectuées par 12 ferronniers des ateliers Saint-Jacques et 16 tonnes de fer pur, un fer très rare qui ne comporte pratiquement pas de carbone. En 1679-1680, pour la construction d’un portail, on n’utilisait en effet pas le même fer qu’aujourd’hui ; de plus les sections et les cotes n’étaient pas les mêmes. Il a donc fallu recréer ce fer (ou s’en approcher au maximum) et fabriquer les mêmes sections de fer. Le fer du XVIIe siècle était réalisé à partir de charbon de bois. Aujourd’hui, on doit donc enlever le plus possible de carbone car celui-ci rend le matériau trop rigide et trop difficile à travailler. Le matériau utilisé pour fabriquer la grille est un fer qui ne craint pas la corrosion due à l’oxydation. Celui-ci est traité pour être résistant et ne pas rouiller. Pour fabriquer les différents éléments de la grille Royale, on a utilisé de la fonte de bronze, de la fonte de fer et de la tôle repoussée.

Quelles techniquesQuelles techniquesQuelles techniquesQuelles techniques ???? Les étapes de fabrication des éléments en bronzebronzebronzebronze de la grille :

1/ On fait un dessin 2/ On fait une sculpture en bois 3/ On fait une empreinte coulée en cire 4/ On fabrique un moulage 5/ On chauffe la cire pour la faire fondre 6/ On verse le métal à sa place. Les grilles sont sablées, métallisées puis peintes avec une seule couche de peinture. Elles sont ensuite envoyées à l’atelier de peinture où les autres couches sont faites. Avant la pose, on dore le dessous des barres de la grille. Celle-ci est ensuite posée sur site et peinte à nouveau. Le travail des doreurs commence alors sous une bâche de protection. La couche de dorure qu’ils posent est une couche de 5 microns d’or 24 carats, un or très solide. L’or étant un métal très malléable, on y ajoute de l’argent ou du cuivre pour le rendre plus dur.

Ces documents donnent des indications de travail mais ils ne suffisent pas pour réaliser la grille. Pour chaque élément, les ateliers Saint Jacques, chargés de la fabrication, présentent donc plusieurs propositions à l’architecte afin qu’il choisisse la plus adaptée. Le passage de dessins et gravures en deux dimensions à une grille en trois dimensions constitue une difficulté majeure : il faut réinventer les volumes. (photographie ci-contre)

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Quelques chiffresQuelques chiffresQuelques chiffresQuelques chiffres ::::

- 100 000 feuilles d’or ont été nécessaires pour effectuer ce travail de dorure. - Le portail mesure 7,8 m de haut. L’ensemble du collier du fronton est en bronze. - La couronne de 30 kg mesure presque 1 m de haut. 500 rivets ont été nécessaires pour sa

fabrication. - La grille mesure 80 m de long. - Les éléments à portée de main sont en bronze ou en tôle de fer très épaisse, pour éviter les

actes de vandalisme.