ATELIER MENAGES ET CRISE

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ATELIER MENAGES ET CRISE Marseille 24-25-26 mars 1997 "Comportements des ménages et des acteurs sociaux face a une sévère régression de leurs revenus" Georges COURADE et alii ORS rOM OC/SCA ORSTOM CEDER5

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ATELIER MENAGES ET CRISE

Marseille 24-25-26 mars 1997

"Comportements des ménages et des acteurs sociaux facea une sévère régression de leurs revenus"

Georges COURADE et aliiORS rOM • OC/SCA

ORSTOM CEDER5

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EXPERTISE COLLECTIVE:Atelier de Marseille

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"MENAGES ET CRISE"(24-26 mars 1997)

COURADE avec laJ . P. CHAUVEAU,

E. LEONARD, S.

COMPORTEMENTS DES MENAGES ET DES ACTEURS SOCIAUX FACE A UNE SEVEREREGRESSION DE LEURS REVENUS: THEME F: Evolutions méso-économiqueset sociales, par milieux et filières

Projet d'état de la question rédigé par Georgesparticipation de V.ALARY, A. BOPDA, J.L. CHALEARD,I. GRANGERET-OWONA, E. HATCHEU-TCHAWE, P. JANIN,NDEMBOU, M. SIMEU-KANDEM sur:

"LES PLANTEURS FAMILIAUX CAMEROUNAIS ET IVOIRIENS DANS LA DECENNIEDES ANNEES 90: SUBIR, RESISTER OU REBONDIR?" (Version provisoiredu 11 mars 1997)

Comment les planteurs familiaux de cacao et de caféivoiriens et camerounais ont-ils réagi à l'effondrement de leursprix à partir de 1988/89 (prix divisés par deux quand ils étaienteffectivement payés), et aux mesures d'ajustement réel etmonétaire qu'ils ont connues depuis?

La décennie qui vient de s'écouler a vu se modifier profondément lagestion aval des filières exportatrices. Six éléments sont à prendre en compte:1)Libéralisation "à l'africaine" de la commercialisation, se traduisant dans lesdeux pays par un retour de la "traite" antérieure à la période de lastabilisation (1950-1990) et désorganisation de l'approvisionnement en intrantset en crédit formel, voire mise hors jeu du système coopératif quifonctionnait (Uccao, GVC),2) Rétention de la vente du cacao ivoirien pour obtenir une augmentation descours avec le soutien de Sucden et du pouvoir français;3)Abandon des prix-producteurs garantis remplacés par des prix officiels nonappliqués, faute d'une véritable concurrence entre acheteurs, en raison defraudes diverses (réfraction, coxage, etc.) et d'une information sur les prixsans réel impact,4) Déval uation augmentant le prix du cacao et du café (plus au Cameroun qu'enCôte-d'Ivoire où la taxation reste élevée), mais multipliant par quatre souventcelui des engrais et produits phytosanitaires quand ils parviennent en tempsutile,5)Abandon (ou renforcement en Côte-d'Ivoire en 1992-93) des contrôles de qualitéau moment où les planteurs affrontent directement la concurrence internationaleavec des conséquences contre-productives,6) Rétablissement (ou maintien) des prélèvements étatiques dès la remontée descours due à la dévaluation et à une providentielle hausse spéculative des coursinternationaux.

Comment les planteurs ont-ils encaissé les mesures prisesdepuis une décennie, compte-tenu de leur expérience del'alternance des crises et booms que connaissent ces filières?Ont-ils réagi en fonction d'une crise habituelle ou

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exceptionnelle? Ont-ils véritablement tenté de résoudre desproblèmes récurrents de leur gestion et de leur usage du systèmeproductif? Comment ont-ils abordé les questions de la saturationfoncière, de la déforestation, des rapportsautochtones/allochtones, du vieillissement des plantations et desplanteurs? Ont-ils changé leurs méthodes de replantation? Commentont-ils accueilli le retour des citadins-chômeurs du village? Ont­ils changé leur gestion patrimoniale pour s'engager dans un"management" entrepreneurial comme espéré par les "ajusteurs" à lafaveur de ce "choc"? Se sont-ils préparés en conséquence àaffronter un monde libéralisé et plus compétitif?

* Des histoires, des conditions de production et des pol itiquesdifférentes, voire opposées

Bien que dans la zone franc, d'un poids économique proche, etdonc soumis au même scénario de redressement de la situation,Cameroun et Côte-d'Ivoire n'ont pas vécu le même film,l'ajustement réel, puis monétaire s'étant déroulé dans un contexteinstitutionnel, politique et psychologique complétement différent.Ceci a été renforcé, sinon créé, par un système peu comparable deplantations familiales.

Le Cameroun a été contraint depuis touj ours à une gestion prudentissimede la palette ethnique: fréquence des massacres en zone de colonisation et decontact, xénophobie affichée contre les Nigerians igbo depuis leur arrivée dansles "fourgons" britanniques en 1916. Le statut des Nigerians et des Burkinabés,des Grassfields (Bamiléké et Bamenda) et des Baoulé dans les espaces decolonisation n'est en rien identique dans les deux pays. Les conditions deproduction y étaient peut-être moins favorables, ceci restant à prouver en cequi concerne les sols volcaniques jeunes de l'Ouest du Cameroun en comparaisonavec les sols ferralitiques ivoiriens.

Les deux pays ont connu aussi une histoire spécifique des culturesd'exportation. Les colonisations germanique et franco-britannique n'ont guèreété favorables initialement au développement inconsidéré des plantationsfamiliales: cacaoyer hors des grandes plantations de la côte à l'époqueallemande ou café Arabica entre 1930 et 1960 en pays! bamiléké sous tutellefrançaise. Avec des espaces géographiques plus variés (altitude, répartition ethauteur des pluies, organisation politique et dynamisme agraire différentiel despopulations autochtones), le Cameroun forestier est contraint à une gestionplus élaborée de ses plantations familiales. La recherche adaptative pour lecacao et le café doit y être plus importante qu'en Côte-d'Ivoire, même si sonimpact y reste dérisoire. Il est cependant difficile de parler comme F. Ruf11995,p.395) de "contre-rente" de localisation alors que le cacao camerounais aété pendant longtemps recherché pour sa qualité (V. Alary, 1996).

La Côte-d'Ivoire, "Etat cacaoyer", premier producteur mondial de cacao, adéveloppé une agriculture familiale de plantation extensive de pays "neuf":consommation de l'espace et de la forêt alimentée par des migrations internes etexternes encouragées par le pouvoir (F. Ruf 1995). La régionalisation del'espace agricole ivoirien a donc été fonction de la période de livraison àl'appêtit des "bandeirantes" baoulé, burkinabé et maliens d'espaces à conquérirparcourus par des routes. La création de "pays" a occupé plus les Camerounais

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préoccupés de conserver ces paysages agraires identifiant plus que d'autrescri tères des uni tés socio-culturelles autochtones (pays bamiléké ou eton). Larégion du mont Cameroun et le Moungo peuplés par les populations "sawa"autochtones minoritaires ayant peu de goût pour les plantations rappelleraient(par certains côtés seulement) le schéma ivoirien avec une colonisation bamenda­bamiléké-igbo très mal acceptée et la place libérienne des complexes agro­industriels légués par la colonisation allemande. La politique délibéréed' Houphouet-Boigny. d' encouragement de la migration cacaoyère n'a pas eu etn'aurait pu avoir son équivalent au Cameroun (cf: G. Courade, 1997). Lacolonisation vigoureuse du Centre-Ouest et du Sud-Ouest ivoirien ont ainsipermis à ce pays d'atteindre les BOO 000- 1 000 000 de tonnes produites avec desrendements moyens de moins de 500kg/ha dans les vieilles plantations et de 750kg/ha dans les nouveaux foyers de production conduisant à l'effondrement dumarché! Elève modéle, la Côte d'Ivoire d'Houphouet, a été toujours soutenue parle pouvoir français, de droite comme de gauche, qu'il s'agisse de retourner lemarché mondial à son profit ou d'améliorer les variétés de café Robusta par lacréation de la variété Arabusta! Cet atout a pu être aussi un handicap!

* Politiques politiciennes de crise et optimisme des acteurs

Entrée en crise dans la foulée de sa dynamique cacaoyère, laCôte-d'Ivoire n'a pas connu la faillite de la Caistab alors que leCameroun après avoir vécu une "euphorie" pétrolière démobilisante(syndrôme hollandais de courte durée) s'est trouvé pris de courtpar le contre-choc pétrolier. Il a ainsi abandonné les planteurs àleur sort après la banqueroute de l' ONCPB, la caisse destabilisation nationale. Si l'on considére qu' "un planteur sansEtat n'est plus un planteur", la question de son rapport à celui­ci et au' régime qui l'incarne est essentielle. Dissocier lapolitique économique de la politique politicienne semble ici sansporté pratique, tant les deux éléments sont mêlés (voir lesnuméros de Politique Africaine) .

La "confiance", ce sentiment mis rituellement en avant dansle discours économique, n'a pas eu le même poids dans les deuxcas, d'autant que si l'idéologie du planteur a toujours constituéle fonds de commerce électoral du "Vieux", aucun Camerounais n'asenti l'épaisseur paysanne du "long crayon" qu'est Popaul! Enpériode d'ouverture démocratique, ceci a une certaine importance,dans les campagnes aussi ...

Rappelons que la confiance pour les économistes "renvoie à unedimension fondamentale du lien social qui rend possible la coopération entre leshommes, là où n'existait auparavant que la méfiance réciproque. Elle constitueun élément central de la production de richesses et repose sur trois processusfondamentaux: le gage, la sanction et la bienveillance." (A. Orléan,28/01/97, Le Monde Economie p.III) .

Silongtemps

le discours ivoiriencrédible, l'attitude

dede

l'Etat-planteur est restél'élite bureaucratique

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camerounaise sur la paysannerie est restée illégitimecrédible sans l'appoint d'un ressourcement ethnicisteentraîné le pays au bord de la guerre civile en 1991!

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et peuqui a

Plutôt que de (mal) résumer ce qui a été fait, j'ai arrangé selon une grille de lecture personnelle(dont j'assume les imperfections ou les parti pris) des extraits des travaux cités à la suite d'une mise aupoint épistémologique qui me semble indispensable pour mesurer les limites des divers travaux. On noterale côté (très) provisoire de cette note rédigée en urgence! Que les auteurs de notes veuillent bienme pardonner!

1. QUATRE DEMARCHES PQUR "SAISIR" IN VIVO LES ACTIONS DESPLANTEURS AUJOURD' HUI OU LA NECESSITE D'ECLAIRER LE REGULIER PARLE SINGULIER

* Les quatre démarches "lisibles" dans les textes cQnsultés:

PQur réaliser ce "state Qf arts", nQUS aVQns mis en parallèlequatre démarches qui se cQmplétent et se cQntredisent parfQis:- la caractérisation fQnctionnaliste des réactiQns des planteursembrigadés dans la notiQn militaire de "stratégie" et répQndant àdes inci tatiQns ou à des stress externes en "mQbilisant"potentialités et ressources de leur système productif: "élasticitéet flexibilité" SQnt dQnc au rendez-vous de cette "reconstructiQn"d'une réalité très complexe;

la descriptiQn monographique (souvent faite par géographes etanthroPQlogues) de situatiQns IQcales QÙ apparaissent en grQStrai ts les déterminants internes locaux dans une relatiQnsystémique (densités, re~atiQns autochtQnes/migrants,ethnicisatiQn du cQmpQrtement éCQnQmique, etc.) relativisantpeut-être trop- les effets des changements dans la sphére macro­éCQnQmique, financière QU géQ-PQlitiquei

la lecture dans une perspective cyclique structuraliste delongue durée de la "spécificité" de la crise actuelle (périQderécessive succédant "nécessairement" à un age d'or antérieur):dans cette hypQthèse, nQUS seriQns dans une périQde baissière QÙse mettent en place des politiques maladrQi tes à l'échelle desEtats, des contre-mesures offensives ou des attitudes attentistesdéjà observées dans les crises précédentes chez les planteurs;

le travail de mise à j Qur des logiques contradictoires sous­jacentes appuyées sur les mQdes d'appréciatiQn psycho­sociologiques des modifications de l'environnement extérieur àpartir des "fi l tres" communautaires/ individuels/généra tiQnnels etpouvant débQucher sur un nombre restreint d'hypothéses permettantde tenter une mQdélisatiQn des éVQlutiQns graduelles descompQrtements SQUS diverses cQntraintes.

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Comme toujours dans la recherche, ces quatre démarches ne setrouvent pas à l'état pur dans les textes consul tés, lesphénomènes d'hybridation étant les plus courants sans pour autantgagner beaucoup en validité ou fiabilité.

*Apports et limites de chaque démarche:

Chaque démarche apporte une vue possible et partielle de cequi est observé dans la mesure où il est plus facile d'expliquerl'histoire passée de "longue durée" que celle qui est en train des'écrire sous nos yeux.

Chacune grossit le trait dans le sens qui lui est propre:- le "calcul" économique domine dans la première, minimisant les réactions dansd'autres registres au point que certains phénomènes de connivence/contradictionsociale se réduisent à des "coûts de transaction" (études économétriques de MaxLangham et de ses disciples de l'université de Dschang);- rapports sociaux et régulations locales/globales de l'accés aux potentialitéséco-biologiques et humaines productives deviennent des déterminants majeurs dansla seconde;- processus conservatoire de reproduction éco-démographique et de conservationdes statuts sociaux ("tout doit, changer pour que tout reste pareil") largementconditionné par les modalités du "passage" réussi de cycles récessifs antérieurscaractérisent la troisième; les individus enchassés dans un "terroir"géographique et social cherchent à conserver non pas leurs "acquis" dans unesociété fort peu méritocratique (sauf cas bamiléké?), mais les "privilèges" quecertains ont hérité, acquis légitimement ou non (aînés, autochtones, tuteursdes allochtones, etc.);- la dernière tente de hiérarchiser les logiques de base avec un inévitablearbitraire (ethnocentrique?) révélant que la principale caractéristique est unestabilité de fond dans le comportement face au risque et une agitation desurface dont les conséquences économiques ne sont pas minces.

Chacune de ces démarches correspond à la fois à un certaintype d'approche disciplinaire fortement conditionnée par le tempsau contact direct des planteurs sous forme de passages répétés ouuniques et par l'élaboration plus ou moins forte de la grilled'analyse préalable (choix des indicateurs et analyseurs commeperspectives interprétatives) qui servira d'outil decompréhension. Aucune ne peut donc rendre compte statistiquementet qualitativement des actions collectives les plus courantescomme celles qui sont marginales-anticipatrices dans la mesure oùchacune parcellise le réel dans des proportions variables, nonquantifiables ou non qualifiables.

Rappelons enfin avec Ph. CoutY (1996, pp.283-295) que la démarchestatisticienne se libére de l'objet de recherche par ses procédures de travailet nombre de ses choix ex-ante. L'instrument comme le trai tement métamorphosel' obj et étudié et on a tendance à éliminer des modali tés peu conformes auxattentes, dès le questionnaire, en éliminant des comportements déviants ouimaginatifs alors qu'on se propose pourtant, de repérer entrepreneurs etentreprenants. On les élimine au prétexte qu'ils ne seraient que singuliers et

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-6-non révélateurs de solutions pour l'avenir! A l'inverse, "ni la psychologie, niles sciences sociales ne sont parvenues à définir des catégories qui assurent,de façon, même provisoirement suffisante, l'objectivation du vécu humain"(Granger, G.G. 1988, "essai d'une philosophie du style, Paris, O. Jacob, p.219).Chacun est donc renvoyé dos à dos!

On note aussi la tentation permanente d'enfermer dans des typologiesstatiques présupposées stables dans le temps les planteurs étudiés alors quel'on se propose de· voir tout ce qui va changer dans un avenir proche ou pluslointain qui devrait les conduire à ne plus se trouver dans la catégorie ou lastratégie où on les a mis. Etape intermédiaire d'une science d'inventairepréliminaire, elle ne peut être une fin en soi! L'usage du travail d'expertiseenfin se doit d'être apprécié en fonction des personnes-ressources consultées etde la distance prise par rapport au diagnostic consensuel du cercle limité desbailleurs de fonds ou des confréres de la même "écurie" qui s'auto-alimententsouvent en informations allant dans le même sens. Enfin, à l'agent économiqueproducteur, doit se substituer l'acteur planteur dans la mesure où "Les choixvécus, les expériences des agents, (ne) se réduisent (pas) au bout du compte àdes quantités de biens ou de services et à des prix"(Ph. Couty, 1996, op. cit.p.173l

II. EVOLUTION DES PRIX. REGRESSION DES REVENUS AYANT ET APRES LADEVALUATION POUR LES PLANTEURS

II.A. L'éyolution de la conjoncture au Cameroun

Tableau 1 : Evolution des prix au producteur (1988/89-1995/96)

Cacao 420 (1)Robusta 440 (1)Arabica 475 (1)

250175250

220155250

220155250

200100200

150270400

395/500 280/350530/620 400/700730/910 675/1100

Source ONCPB, ONCC, UCCAO, SIMARC, Marchés Méditerranéens et Tropicaux. (1)hors primes et ristournes. (rapporté par P.J. 1997)

1989-1996: s'agit-il d'une rupture ou d'un cycle de prix baissier comme en ontconnu les économies africaines depuis 1945? Baisse de 1989-1993 et hausse de1994-1997 sont-elles interprétées comme des mouvements cycliques ou comme uneinstabilité nouvelle? Tout dépend des générations. La crise actuelle touchecependant les citadins et les diplômés, ce qui n'était pas le cas avant ...

Tableau 2: Le cacao dans les revenus du pays béti selon les enquêtes

Ocisca1991 (1)Janin1993(2)Stabexl994 (3)

Prix-producteurnon déflaté par kg 250 200 150Revenu annuel moyenen Fcfa non déflatépour chaque enquête 202 000 449 000 331 000

% cacao 45 9 15% vivrier 20 24 30%autres act. 35 67 55

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(1) Budgets de 339 ménages du village de Yemessoa 1 et 2 (Lékié)(2) Budgets de 100 ménages de la province du centre du Cameroun (20 villages * 5ménages);(3) Budgets de 107 ménages situés dans les provinces du Centre et de l'Est duCameroun.Source: Courade (G.) ed. 1994. op. cit. p.173

Tableau 2 bis: Effets quantitatifs de la dévaluation sur le village de Yemessoa1 et 2 (1991, 1993, 1994 et 1995)

1991 1993 1994 1995

Population totale 1419 1869 2008 2199Cacao (en % du revenutotal) 45 30 69 88Pieds de cacaoyersarrachés ? 7423 4600 2600

Source: Observatoire de Yemessoa Ocisca (rapporté par S.N. 1997)

On notera l'effondrement des revenus cacaoyers passant de 45% en 1991 à 15% en1993 pour remonter en 1995 à 88%. A Yemessoa, village éton si tué à 60 km deYaoundé "les revenus des produits vivriers et maraichers se hissent en 1993 auniveau de la contribution du cacao. Ces revenus extra-agricoles totalisent 25,7millions de Frcfa dont 10,7 millions viennent de 24 petits métiers et 9, 1millions de pensions et salaires et 4,4 millions de 16 différents types depetits commerces. A eux seuls, les chauffeurs de voiture contribuent pour 3,4millions de Fcfa. La mise à la retraite anticipée des fonctionnaires a joué unrôle important dans cette situation" (Cahier OCrSCA, 1995, n22, p.14).

Tableau 3: Revenus moyens des ménages de planteurs par province en 1993 en Fcfacourant

revenu C/Est Littoral Ouest Sud-Ouest Total

Cacao 14,6% 0,5% 5,6% 29,7% 16,2%Café R. 21,1% 38,0% 47,3% 18,0% 27,8%Elevage 0,1% 4,4% 1,8% 2,0% 1,8%Fruit 6,4% 4,9% 3,9% 13,8% 8,4%Maraichage 5,1% 0,7% 1,8% 1,5% 2,5%vin de palme 0,2% 2,0% 5,0% 2,3% 2,2%non agric. 22,6% 30,2% 13,1% 13,1% 18,3%

Revenu moy.331 223 149 253 227 433 285 951 249 177

Source: Courade (G. ) ed. 1994. op. cit. p.193 origine: Stabex 1994;

"La dépendance à l'égard des cultures d'exportation reste encore conséqunete unpeu partout. Les autres revenus ne sont-ils encore que des revenus decomplément? La crise a entrainé la multiplication des activités agricolescomplémentaires, mais les activités non agricoles restent marginales etconcernent moins de 23% des exploitations tout en apportant 18% du revenuglobal. Le renforcement des revenus d'autres sources n'a fait que s'accentueravec la crise des cultures d'exportation sans pour autant toucher une majoritéde ménages, ce qui indique les limites de ces possibilités de diversification"

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II.B. La "descente aux enfers" ivoirienne

*Crise et rétention de lad' Ivoire (d' après J. L. Chaleard,vivrier marchand

récolte de cacao en Côte-1996, p. 217), le développement du

Lors de la campagne de 1987-88, les cacaoculteurs ont été payésnormalement. Mais le gouvernement a décidé l'embargo de la production pourlutter contre la baisse des cours mondiaux profitant de sa position de leadersur le marché. Cette situation s'est traduite par la saturation des stocks etdes difficultés de trésorerie pour les banques et les exportateurs qui avaientavancé l'argent de la récolte. La crise a atteint les planteurs en 1988-89. Leprix au producteur officiellement à 400 Fcfa par kg est tombé à 150, voire125Fcfa par kg lors des transactions. Et les acheteurs, faute de liquidités ontdonné des bons remboursables plus tard aux cacaoculteurs. En 1989/90, les prixont baissé de moitié: 200Fcfa/kg pour le cacao, 100 pour le café. Ceci setraduit par le ralentissement de l'extension des vergers cacaoyers, ledéveloppement des cultures vivrières pour accroître l'autoconsommation etcompenser le manque à gagner sur le cacao. Des disparités se font jour entrezones anciennes saturées mais bien desservies en routes et front pionnierenclavé mais où l'on peut développer igname (plante fétiche des Baoulé) etbanane plantain.

*!Jne dévaluation ivoirienne non répercutée au planteur:

Après la dévaluation de janvier 1994, en francs courants, leprix du cacao passe seulement de 200 à 240FCFA alors que les prixdes insecticides doublent (la 000 à 12 OOOFCFA les deux litres delindane contre 6 500 avant la dévaluation). Pour le producteur.les termes de l'échange entre le prix du cacao et celui desinsecticides poursuit sa "descente aux enfers". La baisse du coûtdu travail, ou son apparent maintien en francs courants accroît ladescente du pouvoir d'achat de tous les travailleurs du secteur(700 à 800 FCFA/jour) en 1988, tombé à 500-600 FCFA en 1993,"remonté" à 600-700 après la dévaluation). En francs constants,depuis 80, le coût du travail a baissé de plus de 70%.

* Causes de la dégradation (J.P.C,19971:

Une récession dans l' histoire cyclique du cacaoyer après un boom, secaractérise mécaniquement par des difficultés de replantation dans les régionsde culture ancienne, la saturation du front pionnier des exploitants âgé. Onconstate aussi le vieillissement des arbres, l'épuisement de la ressourceforestière, de la "rente-forêt" et une plus forte pression démographique. Lasécheresse de ces vingt dernières années a aggravé la situation.

Sur le plan conjoncturel, on note la baisse des prix du café et du cacao.Les transferts de revenus s'inversent entre campagnes et villes au profit desvilles. Le chômage des jeunes scolarisés devient massif La population connaîtdes difficultés accrues d'accés aux soins de santé, subit une augmentation desprix des intrants et des biens de consommation importés suite à la dévaluationalors que les prix aux producteurs ne sont pas suffisamment revalorisés, suite

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au maintien de la taxation étatique sur les filières. Dans le même temps, desprix incitatifs sont offerts pour les produits vivriers commercialisés.

La thérapeutique d'ajustement se traduit enfin par une libéralisation dela commercialisation, c'est-à-dire: pas de prix garanti, plus de subvention auxintrants, négociation des prix au dépens du producteur et disparition desservices d'encadrement et de vulgarisation.

Au total, cette instabilité de l'environnement rend l'avenir plusincertain que le présent.

III. EFFETS MECANIQUES QUANTITATIFS DE LA REGRESSIQN SEVERE DUNIVEAU DE VIE

"L'impact des variations à la baisse des prix auxproducteurs n'est pas le même selon le niveau d'intensification(capital, travail, recours aux intrants importés) ou dediversification, selon le profil démographique des plantations etdes planteurs, les disponibilités en facteurs de production ou lafacili té d' accés au foncier. A ce raisonnement économiqueclassique de rémunération des facteurs de production, il fautinclure comme filtre des choix réalisés les objectifs patrimoniauxassignés par le planteur à son verger: stabilité de revenusimmédiats même faibles, espérance de rente différée maiscertaine, transmissibilité d'un bien producteur de rente à deshéritiers sans source stable de revenu, mobilisation d'un capitalréalisable en garantie pour obtenir un crédit, etc. L'épargne, lasuccession, la prévoyance sont au coeur du système de plantation.Le retour rapide sur investissement, l'anticipation réellementspéculatrice ne sont le fait que d'une minorité très faible. Cettegestion en "bon père" de la plantation n'induit pas cependant unerigidité du système qui reste très "flexible" au sens néo-libéraldu terme en dépit de la faible plasticité des systèmes productifs.Les réponses trouvées ne sont-elles pas des recettes éprouvéeslors de crises antérieures? La plupart du temps, la marge demanoeuvre s'est rétrécie: l' agricul ture ivoirienne se stabilise,l' agricul ture bamiléké ne peut plus se passer d'engrais importéssans mettre en péril la reproduction de la fertilité, la cacaoyèrebéti doit accéder aux produits phyto-sanitaires pour subsister!Deux tendances se sont faites jour en général: réduction descharges d'exploitation, surexploitation de la main-d'oeuvrefamiliale et notamment femmes et enfants. Et le choix del'extensif a été massif. Les arrachages, mal vus parl'administration, restent limités. L'endettement trop élevéinterdit à beaucoup de rebondir après la dévaluation" (P.J, 1997 +G.e. 1997).

III.A. Effet sur la production au Cameroun et dans le village deYemesssoa. recherche d'activités de complément, réduction desdepenses de sco]arité, répartition du budqet moyen après ladévaluation et surendettement:

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Tableau 4: Evolution récente de la production camerounaise de cacao et de caféen milliers de tonnes

1988/89 89/90 90/91 91/92 92/93 93/94 94/95 95/96

Cacao (MTM) 123,9 125,0 115,0 105,0 96,0 97,0 109,1 110,0Cacao (ONCC) 100,0 144,3 86,3 96,6 83,0 83,7 90,3 ?Robusta(MTM)117,6 76,4 73,2 97,0 62,0 58,6 48,1 60,0Rob'ta(ONCC)113,7 78,0 72,0 88,9 35,8 55,0 44,0 ?Arabica (MTM) 19,5 12,5 10,4 17,2 5,5 9,8 9,2 5,0Arab'ca(ONCC) 5,3 4,7 3,4 ?

Sources MTM: Marchés Tropicaux et Méditérranéens (rapporté par P.J. 1997)(Office National du Café et de Cacao (rapporté par S. N, 1997)

ONCC

"Les effets de la crise ont été plus marquants pour le café que pour le cacao.la production du cacao exportée a baissé de 40% de 1989/90 à 1990/91, juste aumoment où les producteurs connaissent les impayés.A partir de la campagne 1990/91, la quantité de caco exportée va fluctuer entre80 et 100 000 tonnes. Cet état des faits laisse penser que les producteurs decacao ont vite trouvé un point d'équilibre entre l'effort de production fourniet la rémunération de cet offert. Il ont adopté des techniques de productionproches de la cueillette où le risque est minimal " (S.N, 1997).

Tableau 5: Evolution de la production moyenne de cacao et de café Robusta entre1988/89 et 1992/93 en nombre de sacs récoltés par exploitation et zonegéographique

CACAO C/EST1988/89 7,21992/93 4,7Evolution-34,7%

LITTORAL3,42,3

-32,4%

OUEST6,15,9

-3,3%

S/OUEST25,437,1

+46,1%

TOTAL14,017,3

+23,6%

CAFE1988/89 42,1 37,7 39,1 34,5' 38,11992/93 13,4 18,3 27,4 15,9 19,1Evolution -68,2% -51,5% -30,0% -53,9% -37,5%

Source: Courade (G. ) ed. 1994. op. cit. p.192 origine: Stabex 1994;

Tableau 6: Ressources de substitution mobilisées pour faire face aux dépensespar suite de la faillite de l'ONCPB (récolte non payée en 1988/89) en % desréponses effectives des planteurs enquêtés

ProvenanceVivrier seul:Emprunts (parents/amis)MaraichageActivités non agricolesVivrier+ autresRessources multiplesDons (parents/amis)ElevageFruits

Place123456789

% cité34,128,0

9,18,07,25,03,43,12,1

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Source: Courade (G.) ed. 1994. op. cit. p.194 origine: Stabex 1994;

"La diversification agricole et non agricole porte sur l'arboriculture, lemaraichage et le vivrier marchand pour apporter des revenus complémentaires. Lamise en oeuvre d'une véritable substitution (spécialisation) reste rare: desmigrants de retour s'investissent dans le maraichage, des citadins réalisentdes plantations villageoises de palmier ou d' hévéa. Les productionstradi tionnnelles çie cola, de vin de raphia ou de palmier et de safou sontréactivées et l'on récupére pour les cultiver bas-fonds et sommets descollines. Cueillette, chasse et pêche mobilisent plus qu'avant" (P.J. 1997).Manioc, plantain et maïs connaissent une progression là où ils peuvent s'écoulerfacilement comme dans les grandes villes (M. Simeu kandem, 1996)

Tableau 7: Ajustement dans les dépenses de scolarité en 1993 suite à larégression sévère du pouvoir d'achat (en % du nombre de planteurs enquêtés)

Arrêt de la scolarité:pas d'ajustement:Réduction des frais:Retrait des filles:Retrait des enfants médiocres:Report de l'âge de scolarité:

36,8%36,0%12,6%

5,8%4,6%4,2%

Source: Courade (G.) ed. 1994. op. cit. p.196 origine: Stabex 1994;

Les enfants vont tous à l'école primaire, mais la baisse des revenus aimposé une révision severe des pratiques. 36% des planteurs seulementparviennent à faire face à l'intégralité des charges de scolarité. Et plus d'untiers ont retiré certains enfants de l'école tandis qu'une petite minori térepousse l'âge de la scolarisation des plus jeunes pour tenter un ajustement desdepenses de scolarité aux revenus. On n'hésite pas à emprunter ou à solliciterl'aide de la famille pour payer la scolarité des enfants, reportant à plus tarddes ajustements que l'on ne peut pas réaliser à court terme... Ceci marquel'attachement des producteurs de cultures d' exportation à une école dont laqualité et les résultats en termes de promotion sociale se sont pourtantprofondément dégradés." (G.C. 1994).

Tableau 8: Répartition du budget des ménages de cacaoculteurs entre lesdifférents postes de dépenses pendant les 10 premiers mois de la dévaluation(janvier à septembre 1994) en %

Variations provinciales Moyenne

Alimentation de 41,9% à 65,1% 52,9%Scolarité de 17,2% à 23,9% 21,0%Produit phyto-sanit. de 1,4% à 13,0% 6,9%Santé de 3,4% à 6,5% 5,0%Transport de 2,4% à 7,1% 4,5%Fête traditionnelle de 0,0% à 7,6% 2,7%Habillement de 0,8% à 3,4% 2,1%Aide agric de 1,2% à 2,9% 1,8%Ecabossage de 0,9% à 2,6% 1,5%Outillage de 1,2% à 2,7% 1,4%Habitation de 0,0% à 1,9% 0,3%

DEPENSES MENAGES de 80,9% à 93,6% 88,4%

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DEPENSES AGRICOLES de 6, 4% à 19, 1%

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11,6%

SOURCE: Enquête Alary auprès de 146 ménages en 1994 (rapporté par V.A. 1997)

"L'année de la dévaluation, le comportement des planteurs vis-à-vis deleur argent a été conditionné par leurs besoins et leurs urgences et par leuréchelle des valeurs. Tout un réseau de personnes proches ou lointaines duplanteur ont utilisé ces sommes: parents/amis (65,1% des cas), épouses (18,6%)et enfants (12,8%). Ces recettes ont été largement utilisées pour les besoinssociaux, l'éducation des enfants, la santé et les funérailles d'abord. Plus de50% se plaignent des difficultés d' approvisionnement en biens courants et enbiens ihtermédiaires. Prés de 80% des planteurs ont cependant acheté desproduits phytosanitaires (80%) et de l'outillage (18%). Un planteur sur 8 alnvesti dans des activités extra-agricoles et très peu ont épargné "(V.A. 1997).

Tableau 9: Les raisons avancées pour accroître son endettement en 1993 (en % desplanteurs ayant répondu)

Frais d'éducation:Santé/deuil/ funérailles:Remboursement de prêts (cavalerie) :Achat outillage agricole:Achat autres prodts agricoles:Frais d'habitat ou d'habillement:Autres

38,7%29,4%12,2%

6,3%6,1%4,8%2,5%

Source: Courade (G.) ed. 1994. op. cit. p.196 origine: Stabex 1994;

Prés de 70% des planteurs ont dû s'endetter "pour l'éducation des enfants enpremier lieu, se soigner et célébrer leurs morts en second. S'endetter pourrembourser un autre prêt, système dit de la "cavalerie" touchait un planteur surhui t. L'essentiel de l'endettement a été contracté auprès des amis et de lafamille (47%), de la tontine (34%) dans toutes les régions.

III. B. Ajustement dans les dépenses et la consommat ion en Côte­d'Ivoire (J.P.C,1997l

"Après la chute de plus de 50% des revenus tirés des plantations en 1989­90, les prix du café et du cacao se sont sensiblement améliorés sans se rétablirau niveau antérieur à 1989. La baisse des revenus a entraîné par conséquent uneforte réduction des dépenses de consommation mais aussi des dépenses "sociales":réduction extrémement importante de la "vitesse de circulation" des prestationsmatrimoniales; plafonnement délibéré dans certaines régions des frais defunérailles et du prix du vin de palme sur le marché villageois; réduction des"cadeaux" offerts après la traite aux épouses et aux actifs familiaux.

L'ajustement des dépenses de santé (y compris "traditionnelles") à labaisse des revenus et à la dévaluation du Fcfa est durement ressentie etcontribue à expliquer le recours à la guérison par la prière prônée par demultiples églises en pleine expansion".

Baisse des revenus, faillite de la Banque Nationale deDéveloppement Agricole, nécessité de crédits de soudure et pourl'achat d'intrants ont accru les besoins en crédits satisfaits parles Burkinabé et les gérants des structures associatives.

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-----> Recherche de nouvelles sources de revenus et compressiondes dépenses sociales sont facteurs de tension entre cadetssociaux (j eunes et fenunes) et aînés à qui il e st reproché leuravarice et les locations et ventes de terres aux "étrangers". Lesaînés, quant à eux demandent aux jeunes, de respecter les régIessociales les plus élémentaires.

III,C. Retour à l'extensif dans les exploitations a~ricoles de laréÇlion pionnière du Sud-Ouest ivoirien{d'après E. Leonard. ]993)

Tableau 10: Ajustement des exploitations cacaoyères du Sud-Ouest ivoirien auxvariations des prix des produits agricoles (d'après observations de 1992)

Cl C2 C3 C4 CS C6 C7

ha cult en moy 62 9,2 7,5 13 18 4 2,7ha plantations 60 6,5 4,5 11,5 15 2 0,6Age planteur 55 42 36 48 50kg/ha (cacao) 650 750 500 ? 300actifs 15 3,8 3,1 3,7 3,2 1,5 1,7Valeur aj/actif* 420 280 240 268 298 175 293Valeur aj/ha* 120 120 100 77 65 70 272

Source: E. Leonard, 1993, p.8 adapté*: en milliers de Fcfa de 1992Cl: semi-intensifs en capital; C2: intensifs en travail et capital; C3:intensifs en travail; C4 semi-extensifs en phase de décapitalisation pourcertains, C5:extensifs; C6: planteurs en phase d'installation (retoursd'urbains, migrants burkinabé); c7. systèmes vivriers ou maraîchers à titrecomparatif

Tableau Il: La "flexibilisation" du système productif se fait sur le dos desexploitations intensives en capital et en travail, sur les traitementsphytosanitaires et sur la précarisation plus grande de la main-d'oeuvre

1. Plantation-capital: pas de changement majeur; on ne veut pascapital investi en travail dans la mise en valeur de la forêt,remettre en cause son droit d'accés à la terre;

perdre leni surtout

2. Accés au marché: agressivité des grands planteurs et des moins enclavés et deceux appartenant à un GVC (ristourne possible);

3. Main-d'oeuvre: réduction de la force de travail, chute de la rémunération desmétayers "abusan", des travailleurs mensuels et des "6 mois"; maintien du prixdes journaliers et des tâcherons,

4. Intrants: ajustement immédiat en fonction de la taille et de l'intensivité;maintien de deux passages annuels dans les Cl et passage à un seul traitementdans 1/5 éme des exploitations des c5

5. Coût de la terre: augmente au lieu de diminuer suite à la chute des prix ducacao à cause de l'augmentation de la pression foncière

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6. Politique d'achat à la qualité: défavorise les systèmes les plus intensifs:passage au semi-extensif, voire à l'extensif

tableau réalisé à partir du texte d'E. Léonard, 1993

IV. LACONFLITSLATENTES

CRISE COMMENON REGULES,

REVELATEUR DEDES DYNAMISMES

PROBLEMESREELS OU

MAL RESOLUS, DEDE VULNERABILITES

IV.A.Les goulots d'étranglement de l'agricultureCameroun selon les planteurs après la dévaluation

de plantation11994 )

au

Tableau 12: Les goulots d'étranglement prioritaires par province au Cameroun en1994 selon le rang de classement donné par le planteur

Goulot d'étranglement C/E5T LITTORAL OUEST S-OUEST TOTAL

Cherté des intrants 3 1 1 l lCherté salariat 2 5 2 2 2Approvis. intrants 1 3 3 3 3Insuff. MO familiale 4 6 4 4 4Cherté du foncier 2 5 6 5Di sponibil ité terres 5 4 6 5 6

Source: Cou rade (G. ) ed. 1994. op. cit. p.198 origine: Stabex 1994;

La cherté des intrants, celle du salariat, les difficultésd'approvisionnement en engrais sont mis en avant notamment dans la province laplus enclavée du Cameroun. Mis à part la province du Littoral, cependant lacherté du foncier n'est pas un goulot d'étranglement aussi important qu 1 enCôte-d'Ivoire.

IV.B.La "révolution verte"bamiléké le dos au mur (G.C. 1994)

L'agriculture du pays bamiléké s'est développée grâce à une gestionsociale tout autant que technologique hautement sophistiquée qui la mettoutefois sous la triple dépendance de facteurs de production importés d' unsystème coopératif unique en Afrique et d'une régulation socio-politique localeforte. C'est tout le contraire du Far-West ivoirien dans ce bocage où chaque m2cultivable l'est!

Si l'on comptait près de 150 000 exploitations, un ménage rural sur cinqne pratiquait pourtant pas l'agriculture et de nombreux emplois ruraux ne sontpas agricoles, un agriculteur pouvant être parfois commerçant et transporteur!52% des exploitations disposaient de moins d'un ha fractionné en de multiplespetites parcelles. Et l'on a pris l'habitude d'associer le plus possible decultures vivrières au café pour profiter de la fumure de la caféière pourassurer la sécurité alimentaire familiale. Dirigée par des chefs d'exploitationayant en moyenne plus de 50 ans, très souvent polygames, cette agriculturerepose sur la surexploitation du travail féminin et un outillage rudimentaire.La pénurie de main-d'oeuvre reste pourtant fréquente malgré les densitésélevées. Le café a été adopté sans traumatisme malgré les réticences coloniales.C'est que la plantation est devenue un critère de réussite économique dans cettesociété accumulatrice, masculine et hiérarchique à chefferie. Les cadetsmasculins sont invités et aidés à migrer et à réussir dans les espaces ruraux

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-15-périphériques de colonisation et à investir les villes camerouna~ses, grandes etpetites, à commencer par Douala dans tous les secteurs, agricole ou commercial,et, pour les scolarisés, dans les emplois qualifiés. La caféicul ture a donnénaissance sur place au plus important système coopératif d'Afrique sub­saharienne, l'UCCAO, dont la réussite avant la crise est à mettre au compte du"système politico-économique" bamiléké. Filière administrée, la filière seprêtait à des jeux clientélistes et donnait lieu à des revendicationsrépercutées par notables et chefs débouchant sur des compromis plus sociauxqu'économiques.

L'âge avancé des caféières toutefois rend indispensable leur régénération.85% de la caféière a plus de 20 ans en 1992 et les rendements moyens à l'hectaresont passés de 358kg/ha en 1984 à 143 en 1992. Rares sont les terres nonexploitées: ne pas fertiliser présente donc un danger pour la reproduction de lafertilité. 88% des caféières recevaient une fertilisation en 1980, mais un tiersdes champs exclusivement vivriers sont consommateurs d'engrais minéraux. Laconsommation d'engrais dans la région à l'ha était du même ordre que la moyenneeuropéenne (plus de 200 Kg/ha/an). Cette forte consommation doit beaucoup ausystème UCCAO et à la diversification maraîchère (légumes européens) .Lemorcellement lié à une redistribution élargie de l' héri tage foncier avec lacrise et au recul de l'élevage porcin (peste porcine de 1982) ont accélérél'évolution vers la fertilisation chimique importée. Quatre exploitations surcinq ont des héritiers multiples et le jeu des obligations sociales contribue àréduire la surface agricole cultivable disponible pour le ménage.A l'heureactuelle, 41% des exploitations ne peuvent plus faire reposer les terres.

Engrais et protection phytosanitaire ont permis à la société bamiléké defaire face à ses problèmes sans se désagréger, de mettre au point une"révolution verte" en trompe-l'oeil. Le retrait de l'Etat, la libéralisation etla manipulation monétaire remettent en cause le système: effondrement du prix­producteur du café, retour à la "vérité des prix" pour des intrantssubventionnés, concurrence particulièrement "imparfaite" dans la filièreentraînant le démantélement de l'UCCAO à terme sans reprise en charge de sesfonctions d'appui, etc. Les coûts de production s'accroissent dans desproportions considérables et les planteurs se trouvent obligés d'agir à trèscourt terme en réduisant leur consommation d'engrais tout en délaissantl'entretien des caféières. La dévaluation les a pris à contre-pied pour profiterdes prix élevés offerts. En 1991, 15% des 350 planteurs de l'observatoire ocrSCAde Bafou voulaient cesser de consommer des engrais, 31% diminueraient laquanti té achetée, 17% en mettraient autant, 18% utiliseraient d'autresfertilisants, si le prix des engrais doublait (réalité de 1994) ...

Cette dégradation de la situation économique est renforcée par ladifficulté de gestion des communautés par la chefferie, le relâchement dessolidarités ville/campagne et de nombreux abandons des tâches dévolues auxhéri tiers. La gestion des tontines devient plus problèmatique en raison denombreuses défaillances. La crise contraint de nombreux groupes à demander uncautionnement. L'échelle des revenus s'élargit et de nouvelles disparitésapparaissent. Les petits exploitants sont étranglés par un endettement élevé.Si la chefferie n'exerce plus son rôle régulateur depuis longtemps, aucune autreinstance ne vient se substituer à elle pour penser la "reproduction" à longterme: régulation des ventes de terre, maintien des régles d'héritage, arbitragedes conflits suscités par la divagation des animaux, etc.

La société bamiléké se vit dans une symbiose entre ville et campagne, lescampagnes "dominant" des villes qui en sont issues et non l'inverse dans l'Ouestdu Cameroun. La mobilité géographique est un fait social massif pour satisfairebesoins scolaires, recherche d'emploi et faciliter le maintien d'une populationdense dans les 120 chefferies. La crise en dévaluant "les longs crayons" rendtoutes ces formes d'~justement de plus en plus difficiles: réduction des

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-16-échanges de biens, d'argent et de services dans les deux sens avec repli sur lafamille nucléaire et plus grande exigence de réciprocité.

Dès 1991, les exploitations relancent la production vivrière, maraichèreou de vin de raphia qui alimentent les marchés urbains depuis la dévaluation. Letravail non agricole ~st investi et on cherche à louer ses bras dans les"parnbé". La société bamiléké "se bat" conune elle dit, le dos au mur. Le gâteau àse partager est "plus petit", touj ours plus petit pour les cadets. Les femmesassurent encore l'essentiel, l'alimentation, et elles aident discrétement des"mâles déchus" pour scolariser les enfants pour on ne sait quel emploi. Côtécafé Arabica, si on ne quitte pas une niche rentière qui fut fiable, ons'interroge cependant de plus en plus sur l'avenir de cette spéculation qui necouvre plus les coûts de production. C'est que l'agriculture bamiléké n'a pasle choix de devenir extensive. Et elle ne peut rester intensive sans dégraderson capital fertilité qu'avec des cultures rentables. Elle ne peut que le resterfaute de limitation démographique et de développement industriel sur place ou àDouala.

IV.C. Le qri~~aqe du modéle ~ionnier Ivoirien (J.P.C, 1997)

* Ce qui ne marche plus comme avant

Le ralentissement des migrations burkinabés et baoulés est lié à la. ~

dégradation du pouvoir d'achat comme au haut niveau du prix de la terre et àl'impossibilité de réunir rapidement un capital. Et l'époque des migrationspionnières vers le Sud-Ouest s'achève. La promotion par l'école, le bureau et laville n'est plus praticable. En dehors du cacao, le café s'est avéré unereconversion peu favorable conune l 'hévéa qui supposait un soutien de l'Etat.Seul, le chanvre indien rapporte aux jeunes générations qui ont un accésprécaire ou limité au foncier et qui investissent les profits dans l'agriculturede plantation ou d'autres biens de rapport. La cacaoculture demeure doncl'horizon "indépassable" des projets économiques des populations malgré l'essord'une production vivrière marchande. Les planteurs s'efforcent d'intensifier uneagriculture extensive par replantation des vieilles plantations,recapitalisation des ve~gers anciens et intensification du travail familial surles parceiles les plus-productives(moindre',usage de la main d'oeuvre salariée)sur des parcelles stabilisées, expansion du maïs, du manioc et du maraichage,mise en culture des bas-fonds et des jachères, etc.

Les cessions de terre par des autochtones aux étrangers subsistent, maissont moins fréquentes qu'av~nt: vieilles plantations, jachères. ces cessions ou"garanties" pour des avances servent à faire face aux ,dépenses sociales depremièr~ nécessité: santé, scolarité; funérailles. Les transactions foncières sedéveloppent entre étrangers au profit, souvent, des Burkinabés. S'y ajoutent lapratique de la location de terres à vivriers et la location de parcelles enproduction, en garantie d'un prêt, à un prix avantageux pour le preneur.

Ceci :ouvre le champ à une compétition, à des contestations etrenégociations entre autochtones et allochtones, entre ainés et cadets enmatière d'héritage, de vente, de mariage, etc. Au total, le modèle dedéveloppement ivoirien du planteur a perdu de sa flexibilité conune de sacapacité à se réajuster qui faisaient sa force en période de boom: rotation d'unmain-d'oeuvre corvéable, accés à la terre et à la forêt un temps illimité,soutien d'un Etat planteur, etc.

* Une différenciation sociale induisant des riqidités

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On assiste à une recornposition sociale porteuse de conflits et deblocages et à une forte différenciation des exploitants selon leur origineethno-géographique. Les Burkinabés, autrefois manoeuvres agricoles, tirent mieux' .~,

leur épingle du jeu que les Ivoiriens dans la mesure où ils disposent d'unemain-d'oeuvre familiale ou migrante en plus grande quantité parce qu'ils n'ont'­pas cherché à sortir de l'agriculture comme les nationaux. Et ils diversifientleurs investissements. Les migrants baoulés s'en sortent moins bien (moins demain-d 1 oeuvre, terres limitées), mais ils bénéficient de leur capitalisationantérieure comme des faveurs de l'administration. Les natifs sont submergés parles migrants comme les sawa du Mont Cameroun et du Moungo. Ayant investi dansles "crayons" et les "lumières de la ville", ils retournent souvent vivoter auvillage. Les aînés tentent de lever une rente sur les "étrangers" par leslocations de jachère ou de réserves forestières et de survivre par diversprocédés liés aux obligations sociales de l'étranger vis-à-vis de son tuteurautochtone (aide financière, fourniture en travail, etc.). Les conventionsfoncières passées par les "vieux" avec des allochtones sont l'objet decontestations de la part des jeunes et des anciens citadins qui cherchent àaméliorer leur sort.

*Chanqement de modepolitique/q]obal

de réqulation domestique,villaqeois et

En matière d'héritage, les fils du "père social" décédé héritent dès lorsqu'ils remplissent les conditions sociales et notamment qu'ils soient mariés.Avec la crise, on réactive les "régIes traditionnelles" qui conduisent à"détourner" l'héritage au profit des frères paternels, les aînés du patrilignagecherchant à récupérer la gestion du foncier avant les funérailles. Pour contrercette tentation, les péres cèdent leurs terres à leur fils de leur vivant. Cecientraîne des mariages précoces avec simple consentement des époux et un moindrerespect de la prestation matrimoniale pour se prémunir contre les aléas del'héritage. Et l'on mobilise plus Dieu et le sorcier qu'avant, pour se protégercontre attaques et accusations que suscitent toutes ces tensions.

Au niveau villageois, les aînés actuels, incapables de transcender cestensions, perdent de leur légitimité et utilisent les fonctions de chefs devillage ou d' associations villageoise~,' 'pour capter aide extérieure etcotisations. .

Les tensions foncières et la promotion sociale des "étrangers" suscitentdes réactions politiciennes de repli et de xénophobie, le pouvoir étant accuséde favoriser ces derniers ~e qui contribue à une ethnicisation non contrôlée dela vie politique, ~ 1

~ ,... - ..

V. LES STRATEGIES "REACTIVES" PROPOSEES PAR LES PRATIQUANTS DEL'APPROCHE FILIERE

V.A. La reconstr~uction des stratéqies

La reconstruction des "stratégies" se veut systémique,itérative plutôt qu'empirique. Elle s'élabore par allers etretours entre caractéristiques de l'exploitation et objectifs desproducteurs plutôt que par essais/erreurs, mémoire etexpérimentation "réelle". Atouts et contraintes, opportunités etobstacles seront pesés à l'aune des objectifs des producteurs quiseront confrontés à des idéaux-types wébériens. Les stratégies

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-18-& -

mises en oeuvre par .les producteurs sont toutefois rarementexplici tes. ~'ils expriment souvent des proj ets en fonction deleur représentation du champ du possible, de leurs aspirations, deleurs contraintes et de leurs expériences passées, ils neformulent généralement pas une hiérarchisation de leurs objectifset des moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Au sensvéri table du terme, ils n'ont pas de stratégie, à plus forteraison en période de très forte incertitude!

Le ter.m~ de stratégie désignera donc un agrégat micro-économique combinantles "réponses" des producteurs aux indicateurs de l'environnement macro­économique sans tenir compte des "analyseurs" socio-Iogiques.

Tableau 13: Types de stratégies selon les principaux types de producteurs enCôte-d'Ivoire

STRATEGIES MISES EN OEUVRE et type de planteur concerné

1. PRESERVER SON NIVEAU DE'VIE DE MANIERE DEFENSIVE:-SURVIE:*Petit-propriétaire-burkinabé-manoeuvre avec un accés limité au foncier;-REPLI:* Jeunes planteurs en phase de décapitalisation suite à morcellement du àdes héritages et à la raréfaction de la forêt;

2.NI PROGRESSER, NI REGRESSER:-MINIMISATION DES RISQUES*Petit planteur de cacao assumant ses besoins de basemais ayant de trop lourdes charges familiales pour avoir une attitude offensive;place importante des cultures vivrières;

3. CHERCHER A TIRER PARTI DES OPPORTUNITES DE MANIERE PLUS OFFENSIVE:-SPECIALISATION/INTENSIFICATION: *grand/planteur (plantation de plus de 10 ha)villageois 'en situation de blocage foncier (périphérie urbaine, zone dense,milieu déforesté) recours privilégié à des manoeuvres;-ACCUMULATION EXTENSIVE: planteur en phase d'accumulation foncière (frontspionniers);-MAXIMISATION DU' PROFIT/INVESTISSEMENT/ A RENTABILISER: constitution d'unpatrimoine ou de rentes de la part d '.élites' urbaines

Source: divers travaux du CIRAn

V.B. La justification4par les calculs économi~l~s-A partir de cas observés, on va comprendre les choix réalisés

selon la logique économique. Où se trouve l'intérêt du planteur?Dans le profit réalisé une fois payé ses coûts de production? Dansla rémuI1;ération de son travail? Dans la valorisation maximale desa petite parcelle qui lui est disputée? Une fois compris,l'intérêt "bien compris" du planteur, il y a de fortes chancesqu'il prenne le chemin indiqué: extensifier plutôt qu'intensifier,diversifier plutôt que se spécialiser, substituer une culture àune autre, revenir à une culture délaissée, etc. Pourquoi uneinfime minorité ne fait-elle pas comme indiqué? Difficile de lesavoir avec cette méthode déterministe. Voici un exemple de calculpris en pays bamiléké pour choisir entre C. Arabica, raphia ettomate en 1992.

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Tableau 14: Rentabilite théorique comparée d'un ha de production de café Arabica ..avant et après 1989,· de vin de raphia et de tomate en 1992/93 dans le pays ;''''bamiléké

C.Arabica Raphia Tomateav 1989 ap. 1989

Prix (FCfa/unité) (1 ) 24 000 10 000 25 800Revenus bruts (Fcfa/ha) 96 000 40 000 62 500 320 000Intrants ou darne jeanne 8 950 8 950 2 400 230 000Marge brute (Fcfa) 87 050 31 050 60 100 90 000H/travail/an/ha 480 480 1 025 1 200Marge brute/Jour travail 1 088 388 329 450

Source: Courade (G. ) ed. 1994. op. cite p.328; tableau simplifié origine:Travaux Gautier/Fadani;

VI. LES REPONSES SOCIO-ECONOMIOUES ELABOREES DANS LES CONTEXTESVILLAGEOIS IVOIRIENS

La présentationversion définitiveCameroun.

du terroir de Yernessoa sera réalisée dans la...ainsi que d'un village du Sud-Ouest du

Gboto (département d'Agboville.CÔte d'Ivoire). Abondance vivrièreet agriculture de plantation extensive (JLC. p.145)

Les planteurs ont su préserver leur patrimoine, en excluant les étrangersdu partage foncier et ils ont crée des vergers hors de leur territoire foncierd'origine. Les tactiques foncières d'encerclement de forêt permettent auxplanteurs de se constituer des patrimoines importants et ainsi de préserverl'avenir. L'essentiel des créations de plantation s'est réalisé dans les forêtsrécemment déclassées. Les dcnsités de pOp'ulations sont de 31 hab/km2 et 64% desexploitants possèdent encore des forêts;! ~e rapport entre la plus petite et laplus grande unité de production est ae i à 57 pour les superficies, et de 1 à100 pour les revenus agricoles bruts ! Ce sont les planteurs de café, de cacaoles plus importants et. les plus dynamiques qui vendent les plus grandesquantités de Rroduits viv~ers. La production vivrière est ici le sous-produitde l'économie de plantation~ /.

,,""\. 1

* Adomonkro(Côte d'Ivoire) blocage foncier et reconversionvivrière ( J.L.C p.157)

Densité: 74,5 hab/km2; taille des exploitations en 1989: 5,32 ha.Autochtones Abé: 13% de la population et 23% des exploitants. Les originaires duNord (Ivoiriens, Maliens, Burkinabés) sont 51% et 36% des producteurs de café­cacao-cola. Les superficies en plantations arbustives par exploitation diminuentet les revenus du café stagnent. Il est donc demandé aux cultures alimentairesd'apporter de nouvelles rentrées monétaires. Entre 1976 et 1989, les revenusvivrièrs ont augmenté au rythme annuel de 13,5%, permettant au revenu agricolebrut par exploitation de progresser lentement (+2% par an en moyenne). Le prixde la location d'un hectare est de 12 000 FCFA en 1989 sur un cycle de mals. Icides manoeuvres louent des terres. Ils cultivent des cultures maraichères quiprocurent des revenus élevés à l'ha ce qui permet de surmonter les difficultés

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-20-foncières. On assiste "à"' l'intensification .de l'utilisation du terroir par lamise en valeur des bas-fonds délaissés par l'arboriculture marchande et audéveloppement de cultures qui fournissent." des rendements élevés par uni tés desurface: manioc, igname et plus encore légumes. La majorité des planteurs resteattachée à l'arboriculture marchande qui devient extensive.

* Azaguié (Côte d' Ivoire)177\: Intensificationplantation extensive etspécialisation vivrière

1988/89 (J.t. Chaleard, 1996. pp.168-agricole, crise de l'agriculture dede la banane, proximité, d'Abidjan et

Région d'immigration ancienne foncièrement saturée liée au développementde grandes plantations européennes i voirisées. Village qui se lance dans laculture intensive de la banane Paya après 1960 pour l'exportation, culture quidécline avec la sécheresse et les difficultés à avoir une production de qualité.Exploitations de 6,78ha en moyenne. Deux cultures vivrières marchandes dominentici, les légumes (41% des ventes) et le manioc (38%), l'igname et la bananeplantain ayant cédé du terrain.

Tableau 15: Les revenus agricoles bruts par ~xploitation à Azaguié en 1988/89 enfonction de l'appartenance ethnique (J.L. Chaleard, 1996, p.170)

Milliers Fcfa Abé allochtones Ensemble

Banane Poyo 119 3 051 2 109Café-cacao 480 161 263Cultures vivrières 240 312 289Autres 75 24 40Revenu agr. brut 914 3 548 2 701Rev. non agricoles 39 177 133

\

L'essor des cultures maraichères locales s'accompagne de l'introduction delégumes européens (tomates, concombres, courgettes, haricots verts). De moins enmoins mélés aux cultures vivrières, on utilise pour ces cultures des techniquesmodernes (semences sélectionnées, engrais ~t parfois, produits phytosanitaires).Elles sont de plus en plus conduites pa'r' les hommes alors qu'elles étaientl'exclusivité des femmes autrefois. . '

Ce sont l~s exclus du système de plantation, parmi lesquels les"descolarisés", les femmes, certains allochtones et les urbains revenus auvillage qui sont les gros ~ producteurs de vivres avec de -grands planteurs quidiversifient leurs revenus. O~ observe cependant lune multiplicité decomportèments individuels face à la grande instabilité des systèmes de culturecomme des cours interannuels du vivrier,

* Bodiba. (Côte d' Iyoire 1992 (Je P. Cl : maintien de 1<3."cycle ethnj que" favorisant les derniers arrivantsaj ustement des rapports sociaux et des institutionsles autochotonese

cacaoculture,burkinabé etlocales chez

Présentation: 60% d' allochtones, 1400 ha. Mise en valeur accélérée du terroiravec plantations de café et de cacao; Migration massive d'originaires de lasavane. Quasi-saturation du terroir à la fin des années 80 par suite d'uneagriculture sur brulis.

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-21-Observations de 1992:- Mise en valeur des friches, jachères et vieilles plantations; triomphe ducacaoyer au détriment du caféier en dépit de la chute de moitié du prix etintensi fication par apport de main-d'oeuvre plutôt familiale, adaptation descultures vivrières à la déforestation et à la sécheresse (manioc chez les Gban,variétés de riz à cycle court pour tous), tentative peu probante de mise enplace d'un circuit court pour obtenir le prix officiel de 200 Fcfafe via lesystème coopératif (GVC) et diversification vers les vivriers surtout chez lesBurkinabés; retour à la plantation d'anciens urbains chômeurs (1/5 parmi lesautochtones exploitants)- Baisse des revenus de plus de 50% en 1989 se traduisant par une baisse ou lenon paiement des compensations matrimoniales, le plafonnement des frais defunérailles, l'augmentation de l'endettement des autochtones au bénéfice desBurkinabés;

Diminution de la dynamique migratoire car terres trop chères suite àl'effondrement des cours des cultures d'exportation et développement des ventesentre allochtones;

Interprétation:--->Recapitalisation par replantation et intensification du travail familial;redistribution des patrimoines (jeu à sormne nulle), les Burkinabé étant lesseuls à étendre leurs plantations; nouvelle "hierarchie économique" ethniquemettant au sormnet les derniers arrivés burkinabés au détriment des autochtones· ~et des Baoulés ayant investi hors de l'agriculture (éducation):"Dans cette phase critique de vieillissement des arbres. de saturation foncièreet de replantation obligée, les Burkinahé sont les agriculteurs représentatifsdu nouveau cycle du cacao, avec les germes de tension que comporte leur qualitéde non Ivoiriens dans une situation politique troublée".

----->Changement des modes de régulation de la société: voir chap. IV C: legrippage du modéle pionnier ivoirien

\

CONCLUSION: CE DIAGNOS,TIC EST-IL EN RAPPORT AVEC LES POLITIOUESMENEES? OUEL TYPE DE POLITIQUES ECONOMIQUES ET POLITICIENNES SONT­ELLES ATTENDUES?

1-t .....

Il n'est pas dat;1s les habitudes des chercheurs de pénétrer dans le cercle de ladécision. L'expertise collective nous y invitant, nous prenons la liberté d'y pénétrer demanière interroga~ive et lapidai(e pour éviter de rallonger ce texte trop long sans engagerles cher:cheurs cités." ,1'

Les politiques menées vont-elles dans le "bon" sens qui n'estpas forcément néo-libéral? Peut-on avoir raison contre tout lemonde cependant? Que suggèrent les éléments collectés? Enpolitique économique comme politiciennne, il y a des erreurs"incontournables" qui ne sont pas des fautes comme la guerre ducacao l'a montré. Le nationalisme ivoirien a été cacaoyer(Houphouet s'est assis sur sa montagne de cacao!), le Camerounaisporte sur la conservation du Combi de la Camair: tout unprogramme!

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* Les "erreurs,,'d'Houphouet et de la France (Cf: la Q'J1erre ducacao)

Doit-on ici suivre F. Ruf qui dénonce comme erreurs lespoli tiques de rétention et de taxation des Etats en période derécession qui favoriseraient les pays qui disposent de "munitions"(rente-forêt et colons disponibles) et estimer que la solutionnéo-libérale est la meilleure? Si l'on estime que le systèmemondial va dans le sens d'une libéralisation toujours plus grande,sans doute. Si l'on pense que cette "fuite en avant" dans ladilapidation des potentialités tropicales aura nécessairement unelimite, certainement pas. En fait, il y a des politiques adaptéesau contexte, au moment et aux réactions prévisibles descompétiteurs. Et dans ce cas, il faut savoir anticiper!

* Que retenir des réactions observées pour élaborer une politiQ:uefavorable aux planteurs et à l'Etat minimum actuel?

Les agricultures familiales de plantation du Cameroun commede Côte-d'Ivoire sont dans une phase de repli, en attente ·designes positifs de la part de l'Etat et du système mondial. Ellesont exploré timidement des réponses aux problèmes posés et nepeuvent aller de l'avant que si elles sont encouragées à le faire.

En voici la liste:- amorce de reconquête du marché intérieur à la faveur de la

dévaluatron avec le développement des cultures de manioc, du maïs,du riz à cycle court, du plantain ou de l'igname;

- mise en place de productions jusqu'ici importées: tomates,chou, pomme de terre, haricot vert, etc.

- promotion de ressources néqligées comme le vin de raphia oude palme, du safou, de la cola; etc.

-réactivàtion des ceintures vivrières autour des grandesvilles.

~~ 1

-,Elles attendent des solutions qui ne peuvent venir d'elles ence qui concerne:

-la politique de qualité qui doit être impérativementrecherchée pour rester compétitive au plan international sansdevenir contre-productive comme en Côte d'Ivoire en 1992-93;

- la régulation de la fourniture d'intrants régulièrement età des prix acceptables (Ici la politique du "plus libéral que moi,tu meurs!" est dénoncée par le père de la révolution verte, E.Borlaug!) ;

un impact plus évident de la recherche adaptative etvariétale (surtout au Cameroun): d'Ikiliwindi à Nkoenvone en

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désamorcer les tensionsfonds français donnant le

1

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passant par Nkolbisson, les essais' n'ont pas manqué pour obtenirdes rendements de plus de 1000 Kg/ha pour le cacao!;

une certaine mai trise des filières laissées au j eu desexportateurs, collecteurs, transporteurs et rabatteurs sans moyend'information et avec des "groupements paysans" inopérants (Cen'est pas en publiant des chiffres dans Cameroon Tribune ou Frat­Mat que l'on informe le planteur comme le fait la sel Iule Stabex!;

un nouveau souffle aux systèmes de crédit tontinier etformel de base (tous les systè:tnes de crédit sont interconnectés:ne pas se polariser sur le seul informel mythifié!);

un système fiscal incitatif et efficace (un Etat doitcollecter des impôts pour exécuter les tâches régaliennes etsociales qu'il est le seul à pouvoir réaliser, encore faut-il quecette collecte citoyenne améliore la production de richesseglobale et non de quelques-uns au détriment d'autres dont lamatière est facile à taxer: il faut sortir de la fiscalitécoloniale! )

une véritable tentative pourautochtones/étrangers (le bailleur demauvais exemple depuis 1974!);

Certaines questions sont des matières très inflammables: lefoncier ou l'orientation scolaire et universitaire. Qui peut direaux 5 000 étudiants de Dschang de 1996-97 qu'ils font fausse routealors que les planteurs grassfields se saignent pour leur payerdes études? Qui pourra appliquer sans bain de sang des loisfoncières' qui ne résultent pas de juripprudence et de longscompromis dans la région du mont Cameroun? Mieux vaut aucuneintervention qu'une action destabilisante ou aggravant lesproblèmes dans ce cas et laisser le temps et les sociétés trouverdes accomodements. '

Quelques questions mériteront débat car le diagnostic en estcontroversé: j

* peut-on vendr'e' en 1997-2000 la révO'lution "doublementvertê", si tant est que l' ori Y croie, sans changement conséquentdes politiques i.voiriennes et camerounaises qui encouragentl'extensif et la dilapidation du capital naturel?

* L'agriculture familiale de plantation a deux dimensions quel'on ne peut ignorer et qu'il convient d'intégrer dans notreperspective: stabilisation d'Etats-nations pris dans une tourmenteethniciste et gisement majeur d'emplois à l'heure où s'effondre lesecteur formel urbain difficilment relayé par le secteur informeldont la prolifération a des limites!

ANNEXE 1: DOCUMENTS CONSULTES POUR CETTE NOTE DE SYNTHESE

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-24-OUVRAGES GENERAUX:COUTY (Ph),1996 - Les apparences intelligible: une expérience africaine. Paris,Arguments, 302p.Inter-réseaux, 1996 - Les agricultures des zones tropicales humides: éléments deréflexion pour l'action. Paris, Mincoop (rapports techniques, 317p.RUF (F.), 1995 - Booms et crises du cacao; les vertiges de l'or brun. Paris,Karthala/Mincoop/Cirad, 459p.

exploitants agricoles bamilékéla conjoncture actuelle" (1.

deprioritésles

CAMEROUN:a) Publications éditées:COURADE (G.), SINDJOUN (L.) ed. "Le Cameroun dans l'entre-deux"Politi~ue Africaine. 62, juin 1996 pp. 1-67.COURADE (G.) ed. 1994 - Le village camerounais à l'heure de l'ajustement, Paris,Karthala, 410p:

pp .112-127: "les nouvelles pratiques dessous l'effet des ruptures anciennes et deGrangeret-Owona);

pp .170-183: " Permanence et flexibilité des cacaoculteurs béti à l' heuredes ajustements" (V. Alary, G. Courade, P. Janin);

pp.184-203: " De la libéralisation à la dévaluation: les planteursattendent leur réévaluation" (G. Courade, V. Alary);

pp. 208-220: "De la reproduction sociale à la consolidation de la cellulefamiliale: le rôle de la femme dans la société béti en crise" (A. Bopda);

pp.221-235:" La recomposition des solidarités ville/campagne avec lacrise: rétrecissement du cercle et réciprocité" (P. Eloundou-Enyegue);

pp.246-260: "La crise locale antérieure à la crise globale, le devenird'un terroir dans l'orbite de Yaoundé. Yemessoa I (1972-1985)" (Ch. Santoir);

pp. 318-333: "Le raphia face à la crise: une production complémentaire quipourrait être (re) valorisée" (D. Gautier, A. Fadani);

pp. 344-353: "Les impasses des stratégies de substitution chez lesplanteurs de l'Ouest du Cameroun (I.R. Tchouamo);

pp.356-365: "Les transformations du système d'épargne rurale avec la crisedans l'Ouest du Cameroun" (E. Foko);

pp. 380-388: "Consommer, épargner ou investir:l'agriculture de plantation en pér~ode de crise" (P. Janin)JANIN (P.), 1996 - "Un planteu~ sans Et~t, peut-il encore être un planteur?Politi~ue Africaine, 62, juin 1996, pp •. 45-:56.SIMEU KANDEM (M.), 1996 - "Le manioc au Cameroun, une filière autorégulée",Cahiers Agricultures. vol.5/4, pp.257-264.

d'ajustement: leParis, doctoratMSA/département

b) Thèses OCISCA:'~ fALARY LV.), ;1.996 "Incertit~de et prise de risque en périodecomportement' des planteurs de cacao avant et après 1994",d'économie, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne/GPSud/ORSTOM, 749p.JANIN (P.),1995 "L'immuable, le changeant et l'imprévu: les économies deplantation bamiléké et béti du Cameroun confrontées aux chocs extérieurs",Paris, Institut de géographie, Université de Paris IV-Sorbonne/GP MSA, UR5B/département Sud/ORSTOM, 2 vol. 686p.GRANGERET-OWONA (1.), 1997 - "L'agriculture bamiléké vue à travers sa gestion dela fertilité agronomique", Doctorat en sciences agronomiques et ingéniériebiologique, Gembloux, Université des Sciences Agronomiques/ GP MSA départementSud/ORSTOM, 615p.

b) Travaux OCISCA phase 1,2 et 3:

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Equipe de l'observatoire Bafou, 1994 - "Bafou 1993: renforcements des inégalitéssoc.l.ales, menaces sur la fertilité des sols", Cahiers Ocisca n04, juin 1994,24p. multigr.Equipe de l'observatoire Bafou, 1995 - "Libéralisation, dévaluation: bientôt larelance de la caféiculture à Bafou", Cahiers OCISCA. n018, mai 1995, 33p.Equipe de l'observatoire Yemessoa, 1991 Les planteurs et la crise à Bafou~ rapport d'étape phase l, Dschang, 21p. multigr.Equipe de l'observatoire Yemessoa, 1994 - "1991-1993: évolutions majeures dansla zone cacaoyère (observatoire de Yemessoa)", Cahiers OCISCA n03, février 1994,35p. multigr.Equipe de l'observatoire Yemessoa, 1994 - " Plus de besoins pour moins d'argentet plus d'activités pour moins de pouvoir d'achat", Cahiers OCISCA n03,septembre 1995, 30p. multigr.BOPDA (A.), 1994 - "Le village cacaoyer du sud du Cameroun sous le choc de ladévaluation: le cas de Yemessoa", Cahiers OCISCA n08, septembre 1994, 17p.multigr.

c) Notes de synthèses élaborées pour l'atelier:

V.A; ALARY (V.) 1997 - Atelier "Ménage et crise", p.I.G.O: GRANGERET-OWONA (I.), 1997 - Crise et gestion de la fertilité des solsdans l'Ouest du Cameroun, Atelier "Ménage et crise", 11p.E.H.T.HATCHEU-TCHAWE (E.), 1997 - Crise et mutation de l'agriculture en paysbamiléké, Atelier "Ménage et crise", 4p.P.J.JANIN (P.), 1997 Crise et devenir des exploitations cacaoyéres etcaféières camerounaises, Atelier "Ménage et crise", 7p.S.N:NDEMBOU (S.), 1997 - Crise et devenir de la filière café-cacao au Cameroun,Atelier "Ménage et crise", 9p.

Côte-d'Ivoire:

Paris,vivres.destemps

cycle domestique et cr.l.seCamb re zy , ...T-"e.....r~r"'-'e........c __T......".e...r....r....o'""i....r~.

villes.desTempsJ.LC.CHALEARD (J.L.), 1996Karthala, 661p.CHAUVEAU (J. P. ) , 1993 "Pression fonc.l.ère,économique" pp.107-129 in Blanc-Pamard et L.Territoire: les tensions foncières. Paris, Orstom.JP.C: CHAUVEAU (J.P.), 1997 "Comportements face à la dégradation desconditions de vie et à la crise en Côte-d 1 Ivoire forestière", Atelier deMarseille, note de synthèse, 5p.LEONARD (E.), 1993 - Différenciation et reproduction des exploitations agricolesdans le Sud-Ouest Iyoirien: une typologie des systèmes de production. Abidjan,ORSTOM -Petit Bassam-GIDIS-CI, 56p. multigr.

ANNEXE 2: ORIGINE DES DONNEES EMPIRIQUES CAMEROUN

*OCISCA Bafou 1991: enquête auprès de 335 ménages de la chefferie bafou choisiselon la méthode des quotas (janvier-février 1991); taux de sondage= 8%;*OCISCA Yemessoa 1991: enquête auprès des 339 ménages des villages de Yemessoa 1et 2 effectuée en mars-avril 1991 (exhaustif);* Enquête Cacao 1993 Janin: enquête par sondage raisonné Grangeret­Owona(utilisation de la méthode des quotas à partir d'une typologie extraite del'enquête agricole de 1972-73 et du calcul des densités rurales) auprés d'unéchantillon représentatif de 100 exploitations cacaoyères réparties dans 25villages de la province du Centre (décembre 1992- mars 1993): départements de laLékié (14), de la Méfou(4), du Nyong et Kellé(2), du Nyong et Soo(5);

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-26-* Enquête Adoc 1992 Grangeret-Owona/Janin: enquête effectuée entre juin etnovembre 1992 par sondage raisonné (utilisation de la méthode des quotas à partirdt une typologie extraite de l'enquête agricole de 1972-73 et du calcul desdensités rurales par chefferie) dans 20 chefferies de la Ménoua ((6), desBamboutos(5l, de la Mifi( (4), du Ndé(2) et du Haut Nkam(3).* Enquête cacao Alary: 146 planteurs dans 7 départements et 4 provinces (Mbam,Lékié, Méfou, Nyong et Soo dans le Centre; Ntem dans le Sud; Moungo dans leLittoral; Mémé dans le Sud-Ouest) avec deux passages en 1993 et 1994;* Stabex 1994: enquête auprès de 500 planteurs choisis par sondage raisonnédans 7 départements sur la base des 50 000 planteurs payés par chèque par lacellule Stabex effectuée juste après la dévaluation par 5 personnes (V. Alary,G. Courade, I. Grangeret-Owona, S. Ndembou, J.F. Trani).

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Courade Georges. (1997).

Comportements des ménages et des acteurs

sociaux face à une sévère régression de leurs

revenus.

In : Atelier ménages et crise : communications

: 2ème tome.

Paris (FRA) ; Marseille : ORSTOM ; CEDERS, 26

p. multigr.

Ménages et Crise : Atelier, Marseille (FRA),

1997/03/24-26.