ASSOCIATION des ANCIENS de la MÉTÉOROLOGIE … · Pourtant la METEO, si défaillante par ce froid...

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ISSN : 0758-1467 ASSOCIATION des ANCIENS de la MÉTÉOROLOGIE BULLETIN D'INFORMATION TECHNIQUE DES MÉTÉOROLOGISTES DE RÉSERVE REVUE TRIMESTRIELLE Le numéro : 5 F. Abonnement : 12 F. 88 3e Trimestre 1985

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ISSN : 0758-1467

ASSOCIATION des ANCIENS de la MÉTÉOROLOGIE

BULLETIN D'INFORMATION TECHNIQUE

DES MÉTÉOROLOGISTES DE RÉSERVE

REVUE TRIMESTRIELLE

Le numéro : 5 F.

Abonnement : 12 F.

N° 88

3e Trimestre 1985

A N C I E N S M E T E O S

C E B U L L E T I N E S T L E V O T R E

N O U S S E R I O N S H E U R E U X Q U E V O U S N O U S A D R E S S I E Z

A R T I C L E S - I N F O R M A T I O N S - D O C U M E N T A T I O N

D E S I D E R A T A

E N V O Y E Z V O T R E C O R R E S P O N D A N C E

A U D I R E C T E U R D E L A P U B L I C A T I O N

Monsieur Jean ROCHET ANCIENS DE LA MÉTÉOROLOGIE

7, rue Teisserenc-de-Bort 78190 TRAPPES

Bulletin d'informations des météorologistes de réserve Ce bulletin est l'organe périodique de liaison et d'information des membres de l'Association des Anciens de la Météorologie (AAM).

L'AAM, Association sans but lucratif (loi de 1901 ) regroupe tous ceux qui, soit à titre militaire, soit à titre civil, ont travaillé dans les services officiels de la Météorologie française.

Elle souhaite maintenir les liens de camaraderie noués dans un travail en commun au service de la Météorologie en dehors de toute considération politique ou phi­losophique.

Sommaire n° 88

Rallye automobile du VEXIN ( 1 1 mai 1985 ) 2

Assemblée Générale de l'ANAFAC (7 au 10 juin 1985) 2

Assemblée Générale de décembre 1985 3

Nos disparus 4

Voiture et sécurité (A. AUBERT) 5

Les grands hivers de naguère (J.F. RINGUET ) 7

Nouvelles diverses 13

Adresses perdues 13

Adhésions - Cotisations

Envoi d'une feuille de renseignements au siège de l'Association ainsi que la co­tisation de QUARANTE FRANCS pour 1905 (l'abonnement à notre Bulletin est compris dans cette somme).

Prière de libeller vos chèques au nom de "l'Association des Anciens de la Météo", cela facilite les opérations. Merci d'avance.

C.C.P. PARIS N° 16 396 17 Y

ADRESSER TOUTE CORRESPONDANCE AU DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Monsieur Jean ROCHET

Association des Anciens de la Météorologie

7 , rue Léon TEISSERENC DE BORT 78190 - TRAPPES

Tél. : 0 5 1 - 2 7 - 9 0

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Rallye automobile du Vexin (samedi 11 mai 1985) Il paraît s'avérer que le mois de mai, avec beaucoup de jours de congé, semble né­faste aux rassemblements tant soit peu nombreux. Pourtant la METEO, si défaillante par ce froid printemps, avait réservé à ses vieux fidèles une journée sans pluie, bien que grise et un peu frissonnante. Pourtant, tout le monde était à l'heure, -et même avant l'heure, - pour le départ à ce carrefour de campagne, au N de Mantes.

Des défection s'avaient réduit à 9 le nombre de concurrents de ce rallye, pourtant annoncé depuis 6 mois à notre Bulletin d'octobre 1984 . Le départ put donc être fa­cilement donné à l'heure et les concurrents cahin-caha visitèrent "à leur corps dé­fendant" VETHEUIL, La ROCHE-GUYON, OMERVILLE (?) et GISORS, avant d'atterrir au Prieuré de REILLY où Madame CREA, amie de la famille CHOUKROUN, nous réconforta tous d'un excellent déjeuner.

Suivit le dépouillement des résultats et la remise des lots aimablement fournis par le président ROCHET, Eric CHOUKROUN, Bernard BATAIS, (Kodak), Maurice JULIETTE et la Météo Nationale (ouvrages et atlas climatos).

Classement :

1 - Bernard BATAIS 194 2 - Pierre MOHR 157 3 - Roger LEFEVRE 134 4 - Jacques DENOITS 128 5 - André LEFEVRE 1 1 2 6 - Mmes. DASTOT-BOISSEAU 87 7 - Maurice STOCKBURGER 83 8 - DARNAJOUX-GUILHON 76 9 - Roger REMOND 36

De tels écarts s'expliquent par le fait que plusieurs équipages, pressés par le temps ont sauté la dernière étape ou n'ont pas pu attaquer sérieusement les mots croisés : les dévoués commissaires et tout spécialement HUTER avaient trop bien affûté leurs traquenards. Qu'ils soient néanmoins remerciés pour leur travail au bénéfice de tous : BOISSEAU, DASTOT, FOUCART, HUTER et MAUBOUCHE. N'oublions pas CHOUKROUN qui bien que retenu par son commerce avait soigneusement préparé le ter­rain pour que l'accueil de Mme. CREA soit parfait à tous points de vue.

Merci à tous et sans doute à bientôt !

Assemblée générale et réunion annuelle de l'ANAFAC (7 au 10 juin 1985) La "jeune" Association des Anciens de l'Aviation Civile a tenu son Congrès annuel près de LANN-BIHOUE (Morbihan) au Centre de vacances du comité d'entreprise d'AIR FRANCE à Scubidan. Le personnel de ce Centre nous a ménagé, grâce à l'action du président BERANGER, d'Aix-en-Provence, assisté de ses collègues parisiens et bre­tons, un accueil de 3 journées bien remplies, de 8 h à minuit, par toutes les activités compatibles avec un temps qui fut malheureusement trop médiocre. Sans doute la météo n'était-elle que trop faiblement représentée pour influencer le baro­mètre et surtout le soleil.

Notre camarade BOISSEAU a toutefois pu retrouver avec plaisir parmi les 300 (!) environ participants : Marcel VEBER, ex-IDT au CEV de Brétigny et sa dynamique épouse, Marcel FRASSE d'Aix-en-Provence, Raymond LEFRAIS de Mérignac, Jean PERIO

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et aussi notre transfuge Alban DELOURME qui, retraites prises à la Grande Motte, a retrouve avec plaisir ses anciens collègues maintenant au repos.

Grâce aux bonnes relations établies par FRASSE à Aix et par BOISSEAU à Paris, l'Assemblée Générale a adopté à l'unanimité l'allongement de son sigle en ANAFACEM : Association Nationale des Anciens Fonctionnaires de l'Aviation Civi­le et de la Météorologie. HUIT lettres, c'est sans doute beaucoup, mais on peut les lire comme un mot, puisque consonnes et voyelles sont réparties régulièrement.

A tous les anciens fonctionnaires météo, l'Association est ouverte.

Ecrire pour les adhésions à : BERANGER Paul ANAFACEM 21, Avenue Jules Isaac 13617 AIX EN PROVENCE

qui se fera un plaisir de vous compter parmi ses membres "actifs".

Assemblée générale de décembre 1985 dans les salons du Restaurant du SENAT rue de Vaugirard à PARIS

(N.B.. : Il ne sera pas envoyé de convocation individuelle supplémentaire).

Assemblée Générale à 19 h.

Ordre du jour : - Rapport moral. Rapport financier - Cotisation 1986 - Election des Membres du Bureau

(des candidatures sont instamment souhaitées) - Questions diverses.

Apéritif de clôture de l'A.G. à 20 h.

Les camarades ne désirant pas dîner seront ensuite libres.

Grand dîner annuel à 20h30.

Si. pour une raison quelconque, il vous est impossible d'assister à cette assemblée, veuillez adresser un POUVOIR au siège de l'Association. Ce pouvoir peut être établi impersonnellement au nom du Bureau. La signature doit être précédée de la mention manuscrite "Bon pour pouvoir".

Seuls, les membres à jour de leur cotisation 1985 peuvent voter ou déléguer un pou­voir.

Tous ceux qui désirent prendre part au dîner doivent nous avertir de leur intention avant le 1 5 novembre en joignant un chèque de 120 F par personne pour acompte.

ASSEMBLEE GENERALE DU 4 DECEMBRE 1985

Pouvoir (peut être copié)

Je, soussigné (cl. 1 9 ) donne pouvoir de me repré­senter à l'AG. au Bureau de l'AAM. ( 1 ) à M. (1)

Signature :

(1) Rayer l' une des mentions.

J'ai l'intention d'assister au dî­ner du h décembre : Nom : Prénom : Adresse :

Téléphone : Nombre de couverts : Ci-joint F par CCP (1) par chèque bancaire (1)

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Nos disparus Notre bon camarade Pol DOUCHY, né à AULNOYE (Nord) le 03 / 1 0 / 1 9 0 8 nous a quittés au printemps mouillé de 1985. Il avait pris contact avec le Port de St-Cyr en octobre 1929 et avait ensuite "intégré" la Météo civile en tant que licencié ès sciences avec le grade de météo principal. Mobilisé à la Station Principale n° 2 de CALAIS-MAECK comme aspirant, il avait reçu ses galons de capitaine en dé­cembre 1944, au cours de la Libération. Après sa démobilisation, il fit sa car­rière d'Ingénieur, puis d'Ingénieur en Chef au Service Météo Métropolitain, quai Branly, aux études de prévision à moyenne et longue échéance jusqu'à sa retraite. Voisin de longue date d'André VIAUT et d'Henri LAMBERT, c'est aussi à MEUDON que ses obsèques ont eu lieu le 20 mai 1985.

A sa veuve, 1 6 c , rue Ch. Infroit - 92190 MEUDON ; à ses enfants, l'AAM a adressé ses regrets les plus sincères.

Les météos en exercice à l'Observatoire de Trappes et bon nombre de retraités ont accompagné le 29 mai 1985 à sa dernière demeure au cimetière de Montigny-le-Bre-tonneux leur camarade Lucien BIZERAY (57 ans). Après l'école du Fort de St-Cyr, BIZERAY avait passé quelques années à TUNIS-E1 Aouina et était revenu au Fort com­me instructeur. Puis au CTM de Trappes, il avait remplacé Jean GAUTHIER-VILLARS à la tête du Service Dessin-Imprimerie. Il pensait finir sa carrière à Toulouse où il devait succéder à Robert COURGENOULT à la tête des Services Généraux de notre nouvelle Ecole. A sa veuve, à nos collègues : sa fille, son gendre, son frère, nous présentons nos condoléances les plus attristées.

C'est notre camarade Georges LE BREC (C1.34 -35) qui nous a appris la disparition de Jean BOUCOIRAN, météo de son contingent, agrégé de grammaire qui fit une bril­lante carrière technico-administrative. Inspecteur principal à la Jeunesse et aux Sports, il fut Directeur du Cabinet de notre ministre de tutelle André M0RICE en 1952-53 (Travaux Publics), puis Directeur Général au Tourisme et en tant que mem­bre du Conseil Economique, président français du Comité de l'OCDE.

Michel CUEN0T ( 1 9 5 3 ) nous a communiqué le faire-part du décès de notre camarade René LECLERCQ, Ingénieur SNCF aux bureaux de Pont-Cardinet à Paris, décédé et in­humé à B0UL0C le 31/05/85. Comme réserviste, il avait fait plusieurs stages avec d'autres camarades à la Prévi-Paris.

Madame René LECLERCQ, Moulin à Vent BOULOC 31620 FRONTON

C'est notre toujours fidèle Emile DUYCK qui nous apprend (malheureusement) les décès de ses camarades des classes 1922-23 : tout récemment VENOT (des machines-outils et outils à main) à Paris, disparu le 30 avril 1985 et René BARB0TTE, 77 ans, décédé déjà depuis le 29 août 1983 à PERTHES-EN-GATINAIS 77930. BARBOTTE architecte, était titulaire de nombreuses décorations : Légion d'Honneur, Palmes Académiques, Santé Publique, Mérite Civil, Mérite Social.

Madame Emile LABBE nous a fait part de la disparition le 20/07 /1985 de notre col­lègue, à l'âge de 63 ans, dans le début de sa retraite. Né à ORLEANSVILLE (ALGE­RIE), notre camarade s'était engagé en mars ko, dans la Marine à LORIENT. Prison­nier évadé, il avait pu gagner TOULON, puis CASABLANCA où il avait embarqué sur le CONDORCET, puis sur le QUERCY. Après le débarquement allié en AFN, il avait terminé la guerre à l'Aéronavale de DAKAR-OUAKAM. Il avait alors intégré le corps des météos civils et avait fait la plus grande partie de sa carrière à la station du MANS.

Madame LABBE, rue Ch. Davet 36170 ST. BENOIT-DU-SAULt.

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Jean GAUTHIER-VILLAKS, de la famille des Imprimeurs du quai des Grands-Augustins à Paris, né le 1 0 / 0 6 / 1 9 2 5 , nous a quittés le 30 / 0 7 / 1 9 8 5 , brutalement emporté à l'affection des siens. Quelques-uns de ses anciens collègues de l'Observatoire de Trappes et de la MN, Mmes. LEFEVRE et FRANÇOIS, MM. ANTIGNAC, BOISSEAU et FREYERMUTH ont pu assister à ses obsèques en l'Eglise St. Séverin le 0 2 / 0 8 / 1 9 8 5 dans l'après-midi.

Il était entré en 1950 dans le corps autonome (Outre-Mer) des Ingénieurs des Tra­vaux Météorologiques. Après plusieurs séjours en Afrique, il retrouva en 1961 un métier qu'il connaissait par tradition familiale à l'Imprimerie de la Météorolo­gie à l'Observatoire Teisserenc de Bort à Trappes. Ayant conservé des prérogati­ves d'Outre-Mer, il prit le congé spécial de 3 ans en 1 9 7 9 , ce qui lui permit de jouir de quelques années de repos.

A sa veuve, à son fils Hervé, à sa fille Sophie, l'AAM renouvelle sa sympathie attristée

55 quai des Grands-Augustins 75005 PARIS

Voiture et sécurité Notre camarade André AUBERT (Cl. 1 9 2 1 ) nous a adressé une documentation sur sa participation à la Conférence Permanente sur la Sécurité Routière (session de septembre 1984). Nous sommes heureux de reproduire une partie de ses conclusions à l'usage de nos camarades susceptibles de les apprécier (au moins ceux qui ont dépassé les 60 ans ! ) .

M. R. LAF0NT, ingénieur en chef des Ponts & Chaussées a déclaré que : sur les autoroutes, où la vitesse maximale est fixée à 130 km/h, la vitesse moyenne pratiquée en 1983 est de 106 km/h. !

Cela démontre que, sur ces autoroutes, où nous constatons que les amateurs témé­raires de vitesse dépassent 130 km/h, il y a concomitamment des conducteurs qui respectent la moyenne de 130 km/h et aussi des touristes qui, admirateurs de la nature, circulent parfois paisiblement dans le couloir de droite, à des allures inférieures à 100 km/h.

Ce seul élément " 1 0 6 km/h" apporte donc plus que de l'espoir : la certitude que les chiffres dramatiques de 1983 ( 1 2 000 morts, 300 000 blessés) pourraient être atténués, pour peu que les constructeurs d'automobiles veuillent bien ouvrir les yeux aux réalités et tenir compte qu'il n'existe pas sur le marché, uniquement des acheteurs exigeant des voitures toujours plus performantes.

Bien sûr, il y en aura toujours, englobant notamment les jeunes jusqu'à 25 ans dont parlent les statistiques, et aussi un trop grand nombre de moins jeunes agis­sant par snobisme. A ceux-là, que les constructeurs répètent sans scrupules et toujours plus fort par la radio, la télévision et les publications que leurs mo­dèles roulent à 200 km/h. !

Mais alors, de grâce, que les dirigeants de la Nation, notamment les ministres successifs des Transports, les ministres de l'Industrie et les ministres de la Sécurité Sociale fassent leurs comptes de façon que les utilisateurs de ces boli­des assument, et eux seuls, toutes les conséquences possibles des accidents dont ils pourraient devenir les responsables.

Dans l'état actuel de la production automobile, des acheteurs raisonnables et nom­breux sont contraints, malgré eux, d'acheter des voitures rapides parce qu'ils recherchent seulement un confort moyen et l'extrême facilité de conduite (automaticité, volant assisté...) qui n'existent pas au même degré dans les autres caté­gories.

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Ainsi, ils paieront la même prime d'assurance que les fous de vitesse bien que, par goût, par raison et par souci de ne pas nuire, ils ne rouleront jamais à

plus de 90 km/h.

En fait, ils paieront à la compagnie d'assurance une prime couvrant leurs risques correspondant à leur vitesse de 90 km/h plus une partie des risques que les fau­teurs de vitesse feront courir.

Evidemment, les assureurs basent, avant tout, le montant de la prime sur la puis­sance du moteur et non pas sur les vitesses réellement utilisées qu'ils ignorent. A noter que des enregistreurs de vitesses horaires pourraient équiper réglementai­rement chaque voiture et permettre ainsi de localiser et de contribuer à détermi­ner les responsabilités en cas d'accident grave.

En France, les gens pressés ont le choix des moyens de voyager avec le T.G.V., avec Air Inter et avec les taxis aériens à la disposition des dirigeants d'entre­prises. Ils éviteraient les risques liés à la conduite rapide des autos dûs notam­ment aux brouillards si dangereux et imparables puisque les véhicules ne sont pas dotés en 1985 d'appareils l e u r permettant de déceler ceux qui les précèdent.

Il y a en France environ douze millions de citoyens retraités et électeurs dont les conditions de vie et les besoins ne les poussent pas à se munir de bolides. Une partie d'entre eux constitue pour l'industrie automobile un marché de quel­ques millions de véhicules.

Que leur offrent les constructeurs français (en 1985) ?

I - un genre de voiturette à quatre roulettes tant est minime leur diamètre, à deux places (Ligier 327 c e , par exemple). Son volume lilliputien fait que le piéton en frémit en voyant un autobus ou un gros camion la doubler dans une rue étroite de grande ville ou sur une route nationale.

II - des voitures "performantes" dont le compteur de vitesse de la plus faible est gradué jusqu'à 1 2 5 km/h, tandis qu'il est gradué jusqu'à 200 km/h dans les 6CV et plus.

Parmi la masse des retraités, beaucoup sont retirés dans les villages-retraites ou dans des maisons de campagne : ils ont besoin d'une vraie voiture à 4 places d'accès facile, hauteur suffisante de l'habitacle, sièges confortables, coffre pouvant accueillir 4 valises ou 4 paniers à provisions. Utilisation : pour aller au marché ou centre commercial souvent à une dizaine de kilomètres ; pour aller au médecin et au pharmacien ; pour aller aux réunions de retraités ; pour aller aux réunions artistiques à la sous-préfecture, etc.. départs en vacances.

Pour eux, la vitesse est secondaire, et, ils se contenteront aisément d'une limi­te maxima de 90 km/h infranchissable matériellement, si cela leur permet d'obte­nir, comme il se doit, une prime d'assurance réduite, car la vitesse est la prin­cipale cause des accidents coûtant cher à la Sécurité Sociale. La vitesse réduite détermine une consommation d'essence réduite, donc une diminution des importations d'essence en dollars.

Les constructeurs devront se garder de rechercher un moteur plus fort que 4CV et d'augmenter la vitesse dans les années suivantes. Par contre la clientèle appré­ciera, au cours des ans, des améliorations dans divers domaines du confort : sus­pension, bruit du moteur, défense contre les rayons du soleil.

Par imprudence, malaise, inattention, un conducteur pourra, l'espace d'un instant emballer sa voiture. Si la voiture dispose de 3CV ou 4CV au maximum, les conséquences seront moins graves qu'avec une auto "performante".

Il y a bien des chômeurs dans l'industrie de l'automobile. Sans les envoyer en formation, ils pourraient animer une usine qui se spécialiserait dans la satisfaction de besoins laissés inassouvis.

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" l e s grands hivers de naguère " Notre camarade J.F. RINGUET, Lycée Agricole de Fonlabour, 81000 ALBI nous a adres­sé des extraits de l'ouvrage de J. SANSON "Données statistiques relatives à la Climatologie de la FRANCE". (Coll. Mémorial de la M.N. publié en 1945 sous la di­rection d'André VIAUT).

Nous nous permettons de publier quelques données sur les grands hivers des siècles les plus proches. On pourra comparer avec celui dont nous venons de beaucoup nous plaindre... et pourtant... !

1 7 0 8 - 1 7 0 9 - "Le lundi 7 janvier 1 7 0 9 , lit-on dans une chronique de l'époque, com­mença une gelée qui fut ce jour-là la plus rude et la plus difficile à souffrir : elle dura jusqu'au 3 ou 4 février. Pendant ce temps-là il vint de la neige d'en­viron un demi-pied de haut : cette neige était fort fine et se fondait difficile­ment. Quelques jours après qu'elle fût tombée, il fit un vent fort froid d'entre bise et galerne (c'est-à-dire d'entre N et NW) qui la ramassa sur les lieux bas : il découvrit les blés, qui gelèrent presque tous". Les céréales manquèrent, en effet, dans la plus grande partie de la France, et il n'y eut guère qu'en Norman­die, dans le Perche et sur les cotes de Bretagne qu'on pût juste récolter la quantité de grains nécessaire pour assurer les semences ; aussi dans la région parisienne le prix du pain atteignit-il, en juin 1709, 35 sous les neuf livres au lieu de 7 sous, prix ordinaire. De nombreux arbres furent gelés jusqu'à l'au­bier, et la vigne disparut de plusieurs régions de la France. Du 10 au 21 janvier, la température sous abri se maintint à Paris aux environs de - 2 0 ° , avec des minima absolus de - 2 3 ° 1 les 1 3 et 13 janvier ; le 1 1 , le thermomètre s'abaissa jusqu'à - 1 6 ° 1 à Montpellier et - 1 7 ° 5 à Marseille.

L'hiver de 1709 fit sentir ses effets sur une grande partie de l'Europe, l'Ebre, la Garonne, le Rhône et la Meuse furent gelés, mais la Seine resta libre ; au début d'avril, la Baltique était encore couverte de glaces. Aux dires de Réaumur et de Lavoisier, on n'avait encore jamais observé en France de froids aussi rigou­reux que ceux de 1709.

1 7 1 5 - 1 7 1 6 - Hiver froid et très neigeux du 20 décembre au 31 janvier. A Paris, - 2 0 ° le 22 janvier. En Savoie, la neige avait 20 pieds d'épaisseur : il en était de même en Alsace.

1 7 2 8 - 1 7 2 9 - Hiver long et rude, en particulier du 2k décembre au 22 janvier et du début de mars à la mi-avril. En Poitou, l'encre gelait dans les plumes, même dans les pièces chauffées. En Provence les oliviers périrent. A Paris, le thermo­mètre s'abaissa jusqu'à - 1 5 ° . Le mois d'avril fut marqué par de fortes chutes de neige.

1739-17400 - "Le nom d'année du grand hiver est devenu propre à 1709, écrivait Réaumur dans les Mémoires de l'Académie des Sciences ; celui d'année du long hi­ver est dû à aussi bon titre à 1740."

En France la saison froide dura du mois d'octobre 1739 jusqu'à mars 1740 ; à Pa­ris on compta pendant ce temps 75 jours de gelées, dont 22 consécutifs. Les ge­lées de 1740 furent moins rigoureuses que celles de 1 7 0 9 , mais la neige tomba en beaucoup plus grande abondance en janvier et février. Grâce à cette dernière cir­constance, les blés se trouvèrent protégés et au début de juin ils présentaient une magnifique apparence. Malheureusement la récolte fut compromise par les froids pluvieux de l'été 1740, qui présenta une température si basse pour la saison qu'on put écrire que dans la région parisienne "il avait gelé en 1740 pendant tous les mois de l'année".

1741-1742 - Janvier 1742 fut très rigoureux en France, où, du 2 au 2 5 , les gelées furent ininterrompues. Dès le 27 décembre 1741, la Seine était prise.

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1775-1776 - Très rude dans le Nord, cette saison ne présenta par contre aucune anomalie remarquable dans le Centre et le Midi. D'après la description d'un con­temporain, "l'embouchure de la Seine sur une largeur de plus de 8 000 mètres se montra, le 29 janvier 1776 et les jours suivants, toute couverte de glaces, ain­si que cette partie de la mer comprise entre la baie de Caen et le Cap de la Hève, en sorte que du Havre la mer paraissait couverte de glace jusqu'à l'horizon ; cette glace était rompue par le flux et le reflux, ce qui donnait à notre mer l'apparence de la Baltique".

Les fortes gelées commencèrent en France dans la nuit du 8 au 9 janvier et durè­rent jusqu'au début de février.

A Paris, la Seine fut entièrement gelée du 25 janvier au 6 février. Le minimum absolu de la température atteignit - 1 7 ° 2 le 29 janvier à Paris et - 2 2 ° 5 à Nancy le 1 e r février, mais la couche de neige, qui dépassait 4 pouces d'épaisseur, permit à de nombreux végétaux de résister à ces gelées exceptionnelles.

1783-1784 - C'est surtout dans le Nord de la France que cet hiver fit sentir ses rigueurs depuis le début de novembre jusqu'en avril, et la neige y tomba avec une telle abondance entre le 26 décembre et le 17 février que la circulation fut fré­quemment interrompue. Le 30 décembre 1783, le minimum thermométrique à Paris s'abaissa jusqu'à - 1 9 ° 1 , et dans la capitale on enregistra soixante-neuf jours de gelée consécutifs. La terre fut gelée jusqu'à 65 centimètres de profondeur.

1 7 8 8 - 1 7 8 9 - L'Europe entière subit les rigueurs de ce remarquable hiver, princi­palement de la fin de novembre 1788 à la mi-janvier 1789- A Paris, où la Seine resta gelée du 26 novembre au 20 janvier, on compta cinquante-six jours de gelée consécutifs avec un minimum absolu de - 2 1 ° 8 le 3 1 décembre 1788. Le Rhône fut pris à Lyon, la Garonne à Toulouse, de même que le Rhin, la Tamise, le lac Léman. La masse des glaces intercepta les communications entre Calais et Douvres et les navires se trouvèrent bloquées dans les ports de la Manche : on traversait à pied et à cheval le port d'Ostende. A Marseille, les bords du bassin étaient couverts de glace. Au moment du dégel, les blés apparurent très verts et très propres, car la neige qui avait été très abondante les avait protégés et les mauvaises herbes s'étaient trouvées en grande partie détruites.

1 7 9 4 - 1 7 9 5 - Deux périodes de gelées intenses : la première de la mi-décembre à la fin de janvier, et la seconde de la mi-février à la fin de mars.

A Paris il y eut quarante-deux jours de gelée consécutifs et la Seine fut gelée du 25 décembre au 28 janvier : le 23 janvier le thermomètre descendit à -23°5« C'est au cours de cet hiver que la cavalerie de Pichegru s'empara de la flotte hollandaise bloquée par les glaces dans le Zuyderzée. "Le Zuyderzée était gelé, raconte Thiers ; nos escadrons traversèrent au galop ces plaines de glace, et l'on vit des hussards et des artilleurs à cheval sommer comme une place forte ces vaisseaux devenus immobiles et qui se rendirent à ces assaillants d'une espè­ce si nouvelle".

1 8 1 9 - 1 8 2 0 - Périodes de froids intenses au début de décembre, puis en janvier et au début de février et enfin pendant une partie du mois de mars. La Seine fut en­tièrement prise du 12 au 19 janvier. Le Rhin, la Saône, le Rhône, la Garonne fu­rent congelés. Les vignes du Midi souffrirent beaucoup et les orangers de la ré­gion de Nice périrent.

1 8 2 2 - 1 8 2 3 - Hiver rigoureux dans le Nord de la France, surtout en janvier. La Seine fut prise deux fois, du 3 décembre au 8 janvier et du 1 5 au 29 janvier.

1 8 2 9 - 1 8 3 0 - Cet hiver et celui de 1779-1880 ont été les deux plus rigoureux du XIXème siècle. L'hiver 1829-1830 débuta dès la mi-novembre dans toute l'Europe et se prolongea jusqu'à la fin de février, marqué, même dans le Languedoc et la Provence, par d'abondantes chutes de neige. De nombreux voituriers disparurent dans cette neige dont l'épaisseur en Normandie dépassait 2 mètres. Cette neige préserva les récoltes dans tous les endroits où elle resta sur le sol, mais par-

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tout où elle fut balayée par le vent, les céréales furent gelées. Les oliviers, châtaigniers, mûriers et vignes périrent en grand nombre. La totalité des fleu­ves et rivières de la France fut entièrement prise : c'est ce qui se produisit en particulier pour la Seine du 28 décembre au 26 janvier et du 5 au 10 février. Dans le port de Bordeaux, les navires eurent beaucoup à souffrir des glaces et on put patiner sur l'Adour à Bayonne. Au cours de cet hiver on enregistra des minima de - 1 0 ° à Marseille (28 décembre et 2 février), - 1 5 ° à Toulouse (29 dé­cembre), - 1 7 ° à Paris ( 1 7 janvier), et - 2 8 ° à Mulhouse ( 3 février).

1 8 3 7 - 1 8 3 8 - Hiver rigoureux en France, mais seulement à partir de la mi-janvier ( - 1 9 ° à Paris et - 1 4 ° à Orange le 20 janvier). La Seine fut prise du 18 janvier au 8 février, et le Rhône fut gelé à Avignon.

1840— 1841 - Deux périodes de fortes gelées : du début de décembre à la mi-janvier et du 1er au 15 février. La Seine fut prise dès le 16 décembre à Paris et à Rouen, et la Loire dès le 19 décembre. Le 15 décembre 1840, jour du retour à Paris des cendres de Napoléon 1 e r , de nombreuses personnes furent victimes du froid. Le mê­me jour, trois convois du chemin de fer de Mulhouse à Thann durent s'arrêter, l'eau s'étant congelée dans les locomotives.

1844-1845 - Hiver extraordinairement neigeux dans les Ardennes et le Jura : dans le Midi de la France, les routes étaient encombrées par la neige : il en était de même en Espagne et sur les montagnes du Maroc près de Tétouan. La Seine ne fut pas prise, mais la Saône, la Loire et le Rhin charrièrent.

1870-1871 - C'est dans le Midi que cet hiver fit sentir ses effets les plus inten­ses. Alors que dans la région parisienne le thermomètre ne s'abaissait guère au-dessous de - 1 2 ° , on notait - 1 6 ° à Montpellier, - 1 7 ° à Bordeaux et - 2 3 ° à Péri-gueux. Durant les mois de janvier et février 1 8 7 1 , les minima quotidiens de Paris restèrent continuellement supérieurs à ceux de Montpellier et, dans le jardin botanique de cette dernière ville, de nombreux arbres ne purent résister à ces gelées.

1879-1880 - C'est l'hiver le plus froid qu'on ait encore observé en France. Les mois qui le précédèrent furent déjà caractérisés par des températures moyennes inférieures à la normale de 2 et 3 °. Dès le 3 décembre, le thermomètre marquait à Paris et le 10 du même mois il s'abaissait à - 1 5 ° 6 ; le 1 7 , il indiquait encore - 2 1 ° 6 , et le 2 7 , - 1 7 ° 7 . On notait au même moment - 2 8 ° à Orléans, -30° aux environs de Nancy et - 3 3 ° à Langres , tandis que le Midi ne ressentait nul­lement les atteintes du froid. Dès les premiers jours de décembre, toutes les rivières du Nord et du Centre de la France étaient couvertes de glaces épaisses et, le jour de Noël 1 8 7 9 , une retraite aux flambeaux put être organisée à Paris sur la Seine où l'épaisseur de la glace dépassait 30 centimètres. Il est à noter que cet hiver se termina par un mois de mars remarquable par sa température très élevée, celle-ci ayant dépassé la normale de près de 4°.

L'épaisseur de la couche de neige tombée en décembre 1879 atteignit de 30 à ko centimètres dans l'ensemble du bassin de la Seine. Aussi son action préservatrice s'exerça-t-elle avec beaucoup d'efficacité sur les récoltes en terre, et, au prin­temps, les blés avaient un aspect superbe. Il n'en fut pas de même pour la vigne et les arbres fruitiers ou forestiers, dont un grand nombre se trouvèrent gelés au niveau de la neige.

1890-1891 - Pendant l'hiver 187 9 - 1 8 8 0 , le thermomètre à minima était descendu 22 fois à Paris au-dessous de - 1 0 ° et avait atteint sous abri - 2 5 ° 6 ; durant l'hiver 1 8 9 0 - 1 8 9 1 , on n'a compté qu'une dizaine de jours à température inférieure à - 1 0 ° et le minimum absolu n'a pas dépassé - 1 5 ° . Et cependant au cours de cette derniè­re saison la plupart des ensemencements de blés d'automne et toutes les avoines furent perdus. Ce fait est dû, d'abord à une absence presque complète de neige sur le sol, et ensuite au passage subit, à la fin de novembre, d'une température élevée à une température très basse : à Paris, le minimum du 24 novembre était encore de +10°5 et celui du 28 n'était plus que de - 1 5 ° 0 . Les températures conti-

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nuèrent à rester basses à Paris en décembre 189O ( - 1 3 ° 1 le 15 ) et en janvier 1891 (-13°5 le 20 ) : en ce dernier mois, la Seine fut entièrement prise du 11 au 24. Les gels et dégels successifs de février et mars achevèrent la destruction des céréales, mais les arbres souffrirent peu. Il est à noter que les vers blancs ré­sistèrent très bien à ces gelées rigoureuses : on en trouva dans le sol glacé à 10 centimètres de profondeur, qui reprirent toute leur vitalité après le dégel.

Ces froids intenses affectèrent toute la France et même l'Algérie. Dans le Nord, la couche gelée atteignait, sous un sol nu, 85 à 90 centimètres de profondeur. A Nantes, plusieurs personnes purent, dès le 15 décembre, traverser la Loire sur la glace. Dans le Midi, on nota, les 18 et 19 janvier 1 8 9 1 , des minima sous abri de - 8 ° 5 à Perpignan, - 1 7 ° 5 à Digne, - 3 5 ° 0 au Pic du Midi : dans la région de Montpel­lier, de nombreuses vignes eurent leurs souches fendues par les gelées. La neige tomba abondamment en Algérie vers le 20 janvier, et à Sétif le thermomètre enregistra -13°. Pendant ce temps l'Islande et l'Amérique septentrionale jouissaient d'un hiver exceptionnellement doux.

1892 -1893 - Le mois de janvier 1893 a présenté jusqu'au 25 une période de gelées intenses qui avait d'ailleurs débuté dès la fin de décembre 1892. Les mimima ont atteint des valeurs de - 1 0 ° à Montpellier et Toulouse, - 1 1 ° à Nantes, - 1 2 ° à Agen et Le Mans, - 1 4 ° à Montauban et Saint-Lo, - 1 7 ° à Tulle et Paris, - 1 8 ° à Blois et Auxerre, - 1 9 ° à Bourges et Melun, - 2 1 ° à Sommesous et Besançon, - 2 2 ° à Nancy, -23° à Moulins, - 24° à Wassy, Troyes, Mirecourt et Châteauroux, - 2 5 ° à Lyon et Vesoul, - 26 ° à Chaumont et Limoges, - 2 7 ° au Puy, - 3 1 ° à Auberive (Haute-Marne, près des sources de l'Aube) où la terre était gelée jusqu'à 90 centimètres de profondeur.

Des chutes de neige importantes se sont produites entre le 1er et le 25 janvier, donnant une couche de 23 centimètres à Avallon, 25 centimètres à Langres, 30 cen­timètres à Châtillon-sur-Seine et 60 centimètres au Haut-Folin (à 900 mètres d'al­titude, point le plus élevé du Morvan).

Toutes les rivières de l'Est ont été gelées. La Seine, après avoir charié du 30 décembre au 8 janvier, et à nouveau à partir du 13 janvier, a été prise le 18 dans toute la traversée de Paris : la débâcle est survenue le 2 3 . Certaines rivières de l'Ouest ont été également gelées, la Maine par exemple.

1894-1895 - On nota à Paris, au cours de cette saison, 17 jours à température in­férieure à - 1 0 ° avec un minimum absolu de -15°4 le 7 février.

Les froids rigoureux débutèrent à la fin de janvier avec des minima de -13° à Pa­ris, - 1 9 ° à Charleville, -23° à Nancy ; ils se prolongèrent pendant tout le mois de février où, à Paris, des gelées furent observées chaque jour. Dans la région parisienne, la température s'abaissa du 2 au 9 février aux environs de -13° à - 1 4 ° : aussi le 10 février la Seine était-elle prise et la terre gelée jusqu'à 65 centimètres de profondeur dans les potagers de la banlieue. Après décembre 1 8 7 9 , février 1895 est le mois dont la température moyenne ( - 4 ° 5 ) a été la plus faible à Paris, cette valeur étant inférieure de plus de 8° à la normale. C'est d'ailleurs à toute la moitié Nord de la France que s'étendirent les grands froids de février 1895 . Aux environs du 1 0 , on enregistrait - 1 5 ° à Nantes, - 1 8 ° à Sainte-Honorine-du-Fay (Calvados), -23° à Sainte-Menehould ; près d'Orléans, la Loire resta gelée pendant toute la seconde quinzaine de ce mois. A signaler à titre do­cumentaire le minimum de -43° noté durant cet hiver au sommet du Mont Blanc.

1 9 1 6 - 1 9 1 7 - Les derniers jours de janvier et la première quinzaine de février 1917 furent très froids, les minima du début de février s'abaissant à - 5 ° à Narbonne, - 1 1 ° à Nantes, - 1 5 ° à Paris, - 1 6 ° à Besançon, - 2 0 ° à Grenoble. Du 27 jan­vier au 20 février, la Seine et la Marne charrièrent des glaçons.

1928-1929 - Les froids commencèrent dès les derniers jours de décembre 1928 et se prolongèrent d'une manière continue, mais relativement modérée, pendant tout le mois de janvier qui compta trente et un jours de gelées à Strasbourg, vingt-sept jours à Paris, vingt-cinq jours à Orléans, vingt-quatre jours à Argentan et Tours

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A partir du 9 février les gelées devinrent très intenses sur toute l'Europe et se prolongèrent jusqu'au 2 0 , accompagnées de fortes chutes de neige qui, dans le Nord Est, l'Est et le Centre, couvrirent en général le sol du 10 au 22 février : aussi les blés de ces régions, bien protégés par ce manteau de neige, donnèrent-ils en 1929 une excellente récolte.

Des minima inférieurs à - 2 0 ° furent observés à Romilly-sur-Seine, Strasbourg, Be­sançon, Dijon, Bourges, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Lyon et le Puy. Les minima s'abaissèrent entre - 1 5 et - 2 0 ° à Nancy, Metz, Valenciennes, Abbeville, Beauvais, Le Mans, Rennes, Tours, Poitiers.

On nota la congélation par places du Danube, de l'Elbe, du Rhin (70 centimètres d'épaisseur de glace à Mannheim), du canal de Kiel, de la Baltique entre la côte et l'île Rugen, de certains lacs italiens et de la lagune de Venise, du lac de Constance en entier et d'une petite partie du lac de Genève. Parmi les rivières françaises entièrement prises par les glaces, on peut citer la Somme à Amiens, la Meuse, l'Aisne à Rethel, l'Aube à Bar, la Marne dans son cours supérieur, la Sei­ne et l'Yonne en amont de Montereau, la Loire et le canal à Roanne.

1938-1939 - Bien que cet hiver ait eu une température moyenne très supérieure à la normale, il y a lieu de le mentionner ici à cause de la période du 18 au 28 décembre 1938 qui fut marquée par des gelées d'une exceptionnelle intensité. Les régions de la France les plus rudement touchées se trouvèrent dans l'Est et l'Ouest, ainsi que dans les parties septentrionales du Sud-Est et du Sud-Ouest (en particulier la zone Bordeaux-Angoulême-Rochefort-sur-mer).

La principale caractéristique des gelées de 1938 a consisté dans la soudaineté de leur arrivée. A la date du 18 ou 19 décembre s'est produit le passage brusque d'un régime exceptionnellement doux avec température moyenne dépassant la normale de 4 à 5° - et qui durait depuis les premiers jours de novembre - à un régime glacial pendant lequel cette température est restée inférieure de 8 à 10° à la normale ; c'est ainsi qu'à Lyon le minimum de température était de +10° le 12 dé­cembre, +2° le 1 7 , - 2 5 ° le 2 2 , - 2 1 ° le 2 7 , -1° le 2 9 .

Durant cette décade, les minima se sont abaissés au-dessous de - 2 0 ° à Romilly-sur-Seine, Strasbourg, Poitiers et Lyon. Ils ont été compris entre - 1 5 et - 2 0 ° à Dijon, Nancy, Metz, Valenciennes, Reims, Tours, Rochefort-sur-mer, Angoulême, le Puy, Montélimar.

Dans l'ensemble, ces gelées sont au point de vue de leur intensité, comparables à celles de la précédente période, mais ce qui les distingue au point de vue de leurs effets culturaux, c'est que les froids rigoureux de 1929 sont survenus pro­gressivement, permettant ainsi aux plantes de "s'acclimater" à ces conditions mé­téorologiques rares dans notre pays, tandis qu'en décembre 1938 les végétaux ont été saisis brutalement par ce coup de froid survenu inopinément au milieu d'une période chaude.

1939-1940 - C'est à partir du 30 décembre que les grands froids ont commencé brus­quement dans l'Est : le 29 décembre, les minima de température à Dijon et à Nancy étaient respectivement de - 2 ° 2 et - 6 ° 8 , et le lendemain ils s'abaissaient à -20°4 et - 2 0 ° 3 . Dans les autres régions françaises, les fortes gelées débutèrent le 10 janvier et se prolongèrent jusqu'au 27 pour reprendre ensuite du 10 au 19 février. Des chutes importantes et généralisées de verglas précédant le dégel affectèrent du 26 au 29 janvier les parties de notre territoire situées au Nord d'une ligne brisée passant approximativement par le Havre, Rennes, Tours, Bourges, Saint-Etienne, Dijon et Mulhouse ; de nouvelles chutes de verglas moins importantes se produisirent du 16 au 19 février.

De nombreuses chutes de neige furent observées, d'abord entre le 26 et le 30 dé­cembre, puis à diverses reprises durant la seconde quinzaine de janvier, et enfin du 12 au 18 février. Dans les régions où cette neige resta sur le sol, en parti­culier du 16 au 27 janvier, les blés souffrirent peu : dans les autres régions,

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les blés et avoines, atteints par les rigueurs du froid, puis cisaillés sous l'effet du verglas, durent être remplacés par des céréales de printemps.

Au cours de cet hiver, les minima s'abaissèrent au-dessous de - 2 0 ° à Nancy, Metz, Valenciennes, Saint-Quentin, Reims, Romilly-sur-Seine, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne : ils restèrent compris entre - 1 5 et - 2 0 ° à Abbeville, Beauvais, Paris, Orléans, Chartres, Caen, Rennes, Bourges, Limoges, le Puy, Lyon.

On compta, en janvier 1940, trente et un jours de gelées à Nancy, trente à Abbeville, vingt-neuf à Beauvais et vingt-huit à Saint-Quentin, Reims et Rouen. A Nancy, il gela chaque jour du 13 décembre 1939 au 4 février 1940, avec des minima de température de - 2 1 ° 3 en décembre 1939 et - 2 0 ° 8 en janvier 1940.

A Paris, la température moyenne de janvier 1940, - 2 ° 5 , le classe au troisième rang des mois les plus froids observés depuis 1 8 8 1 , n'ayant été dépassé que par février 1895 (température moyenne : 4 °5) et par décembre 1890 (température mo­yenne : - 3 ° 3 ) .

1940-1941 - C'est le Midi de la France qui a été affecté principalement par la période des fortes gelées qui s'est étendue du 2k décembre 1940 jusqu'aux pre­miers jours de janvier 1941- Alors que les minima de température ne s'abaissaient qu'à -8°1 à Paris et -9°0 à Saint-Quentin, ils atteignaient - 1 0 ° 7 à Toulouse, — 11°1 à Bergerac, - 1 2 ° 8 à Marseille et -19°14 à Lyon (Bron). A Marseille, le sol restait couvert de neige pendant six jours consécutifs (24 au 29 décembre), et les 3 et 4 janvier d'abondantes formations de verglas y étaient observées.

Les 2 et 3 février, une chute exceptionnelle de neige affectait le nord-ouest de la France, y donnant une couche qui atteignait une épaisseur de 25 centimètres à Paris, 15 centimètres à Saint-Honorine-du-Fay (Calvados), 13 centimètres à Chartres.

1941-1942 - Après un début d'hiver à peu près normal, des gelées sérieuses ont commencé le 28 décembre et se sont poursuivies presque sans arrêt jusqu'au 4 mars, à part un léger réchauffement du 27 au 30 janvier. Des chutes de neige très fréquentes ont été observées pendant le mois de janvier.

La température moyenne de janvier a été inférieure à la normale de 3 à 5°, sauf en Bretagne et dans le Roussillon où le déficit n'a été que de 2° ; celle de février a été en général inférieure de 5 à 6 ° . A Paris, les valeurs des tempéra­tures moyennes de janvier et février 1942, respectivement - 1 ° 1 et - 1 ° 9 , classent ces deux mois parmi les plus froids de la série d'observations.

Les minima de janvier, notés le 12 et le 13 dans le sud-ouest, et le 22 et le 23 dans les autres régions, ont atteint - 7 ° 1 à Marseille, - 1 0 ° 0 à Toulouse, -10°6 à Montélimar, - 1 1 ° 5 à Pau, -k°3 à Paris, - 1 5 ° 2 à Lille, - 1 8 ° 0 à Chartres, -18°4 à Bourges, - 1 9 ° 6 à Besançon, - 2 0 ° 7 à Lyon, - 2 2 ° 0 à Clermont-Ferrand, - 2 3 ° 2 à Ramonchamp (Vosges). En février, les minima ont été un peu moins bas, sauf à Marseille ( - 8 ° 0 ) et à Toulouse ( - 1 0 ° 4 ) .

A Paris, les gelées ont été ininterrompues du 30 janvier au 3 mars. Cette pério­de de 33 jours successifs de gelées place à ce point de vue cet hiver au second rang, une période de 35 jours ayant été déjà observée du 13 janvier au 16 février 1 9 1 7 . Par son nombre de 28 jours de gelées, février 1942 est comparable à février 1895 . Un verglas remarquable est tombé du 22 au 2k février. Le nombre de 14 jours de neige à Paris en janvier est le plus fort qui ait été jamais noté en ce mois.

Trois hivers seulement ont, depuis 1 8 7 3, présenté dans la région parisienne une température moyenne inférieure à +1° : 1894-1895 avec - 0 ° 3 , 1941-1942 avec +0°k et 1928-1929 avec + 0 ° 8 . L'hiver 1941-1942 est donc à Paris le plus froid de la série après celui de 1894-1895 .

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Nouvelles diverses L'Ingénieur Général de la Météorologie Patrick BROCHET, Directeur du SETIM (ex C.T.M.) de TRAPPES a été promu Officier de la Légion d'Honneur à l'occasion des décorations décernées pour le 14 juillet 1985 .

Notre actif et sympathique Secrétaire Général Maurice JULIETTE, Colonel honorai­re de l'Armée de l'Air, au cours d'une prise d'armes dans la cour des Invalides le jeudi 23 mai 1 9 8 5 , a reçu des mains du Ministre de la Défense, M. Charles HERNU, la Croix de Commandeur de l'Ordre National du Mérite.

Notre camarade Monsieur François WALDTEUFEL (clase 1925) vient d'être nommé cor­respondant de l'Académie Nationale de l'Air et de l'Espace, dont l'Ingénieur Gé­néral Adelin VILLEVIEILLE est membre, ainsi que le "cosmonaute" français Patrick BAUDRY fils de notre collègue, météorologiste d'Outre-Mer retraité, Pierre BAUDRY.

Les 1 7 , 18 et 19 octobre 1985 se sont tenues à PARIS, 1 rue Descartes (Amphi­théâtre POINCARE) les journées de la STRATOSPHERE. La Météo française y était bien sûr représentée, les autres nations reconnaissant toujours à Léon TEISSE-RENC DE BORT d'avoir le premier exploré ces hautes-régions il y a moins d'un siècle avec ses ballons-sondes lancés de TRAPPES et d'ailleurs (Russie, Laponie, Atlantique tropical).

Adresses perdues Nous sont encore revenus après l'envoi du Bulletin 8 7 , les numéros adressés à :

FRASSE Marcel, avenue V. Hugo - Aix-en-Provence

RARIVOJAONA Antoine, Cité la Bayonne - 13800 ISTRES

PROME Pierre, 1 avenue du Moulin du Château - 31000 TOULOUSE

FOREST Paul, Le Vieux Logis - 38700 LA TRONCHE

LAURAIN Jean-Luc, Allée des Charmettes - 38200 VIENNE

VERNIER-ESNAULT Y., 70 Bd. Foch - 49000 ANGERS

MARCHAL Claude, 48 rue A. Schweitzer - 68170 RIXHEIM

SELZER René, 41 rue Rouget de l'Isle - 78420 CARRIERES SUR SEINE

LECERF André, La Dérobade - 82200 MOISSAC

Qui pourra nous fournir des nouvelles de ces amis partis sans laisser d'adresse ?

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Nous venons d'apprendre... Notre fidèle ami Norbert GERBIER, faisant fonction d'Ingénieur Général en tant que chef de la Climatologie à la Météo française, n'a pas atteint ce grade qu'il aurait reçu avant la retraite dont il allait jouir l'an prochain à sa 65e année. Il entra dans notre maison aux moments tourmentés de la Libération et y mena dans plusieurs branches une activité fructueuse motivée par la passion qu'il portait à toutes ses entreprises.

Il gagna d'abord sa notoriété dans le vol à voile et les prévisions fines qu'il nécessite. C'est dans la région Sud-Est de la France qu'il exerça ses premiers talents. Ensuite il se reconvertit à la météorologie agricole et ses ouvrages sur l'influence des climats sur les diverses cultures font encore autorité dans le monde rural le plus avancé. Ses mérites furent reconnus non seulement en France, mais à l'échelle de la planète, car il avait été élu pour un second mandat président de la Commission de Météorologie agricole de l'Organisation Météorologique Mondiale. Depuis plusieurs années, il avait fait à ce titre de nombreux voyages dans le Monde et nous avait entretenus lors d'un de nos diners parisiens d'une longue mission en Chine.

Il nous a quittés le 1er octobre 1985 après une brutale maladie que les soins des éminents médecins du Val de Grâce n'ont pu enrayer. De nombreux collègues, parmi lesquels JULIETTE et BOISSEAU de l'AAM sont venus lui dire un dernier adieu le 7 octobre lors de la cérémonie religieuse du Val de Grâce, avant son dernier retour dans la terre périgourdine. Le Directeur, Jean LABROUSSE a retracé avec beaucoup d'émotion la belle carrière de notre camarade auquel il adresse des adieux en notre nom à tous.

A Madame GERBIER et à ses enfants nous présentons nos fraternelles condoléances. 25 Rue Eugène Carrière - 75018 PARIS

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