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1 COREPS Comité régional des professions du spectacle en Poitou-Charentes ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE Validé le 11 septembre 2008 Procès verbal de la réunion du 16 juin 2008 à l’auditorium du Musée Sainte-Croix à Poitiers de 9h30 à 12h30 LISTE DES ORGANISMES ET PERSONNES PRÉSENTS État DMDTS Reine PRAT DRAC Jean-Paul GODDERIDGE Claudine TROUGNOU Pierre BLANC Jocelyne GÉRARD DRTEFP Robert CLAUDE Rectorat Marie-Claude DEMAY Nathalie RIMBAULT Collectivités territoriales Région Paul FROMONTEIL (Vice-Président) France RUAULT (Direction Vivre Ensemble – service Culture) Nelly BARBE (Direction Vivre Ensemble – service Culture) Maud BRUN (Direction Vivre Ensemble – service Culture) Pascale BOUET (Direction Vivre Ensemble – Poitou-Charentes Cinéma) Éric SPROGIS (Direction Formation) Conservatoire à rayonnement régional Jean-Pierre BERTHOMIER ARFTLV Stefania LAURENT AIRE 198 Anne-Laure JOUANNET Organisations syndicales représentatives des employeurs SMA et PRMA Simon CODET-BOISSE SYDCAR-SYNAVI Bruno AUGER Jackie BOSVEUIL Jean-Yves LISSONNET Marie-Claude MORLAND SNSP et G19 Michel ROUDIER 5

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COREPS Comité régional des professions du spectacle en Poitou-Charentes

ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE

Validé le 11 septembre 2008

Procès verbal de la réunion du 16 juin 2008

à l’auditorium du Musée Sainte-Croix à Poitiers de 9h30 à 12h30

LISTE DES ORGANISMES ET PERSONNES PRÉSENTS État DMDTS Reine PRAT DRAC Jean-Paul GODDERIDGE Claudine TROUGNOU

Pierre BLANC Jocelyne GÉRARD

DRTEFP Robert CLAUDE Rectorat Marie-Claude DEMAY Nathalie RIMBAULT Collectivités territoriales Région Paul FROMONTEIL (Vice-Président) France RUAULT (Direction Vivre Ensemble – service Culture)

Nelly BARBE (Direction Vivre Ensemble – service Culture) Maud BRUN (Direction Vivre Ensemble – service Culture) Pascale BOUET (Direction Vivre Ensemble – Poitou-Charentes Cinéma) Éric SPROGIS (Direction Formation)

Conservatoire à rayonnement régional Jean-Pierre BERTHOMIER ARFTLV Stefania LAURENT AIRE 198 Anne-Laure JOUANNET Organisations syndicales représentatives des employeurs SMA et PRMA Simon CODET-BOISSE SYDCAR-SYNAVI Bruno AUGER Jackie BOSVEUIL Jean-Yves LISSONNET Marie-Claude MORLAND SNSP et G19 Michel ROUDIER

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SYNDÉAC Florence CADIN-LOTH SYNPASE Christian DESAIVRES SPFA Jean-Marc GUILLEMOY PROFEVIS Benoist BAILLERGEAU Organisations syndicales représentatives des salariés CGT Fred MOUSSON (URF-CGT Spectacle)

Francis LEBARBIER (URF-CGT Spectacle) Emmanuelle PARENT (CGT Culture)

FCCS CFE – CGC (SNACOPVA) Didier ARNAUD Institutions ANPE Catherine BARRIÈRE (Direction régionale) AFDAS Béatrice DE FOURNOUX (Délégation Sud-Ouest) Associations et réseaux régionaux ARSV Jany ROUGER Philippe MANGIN Catherine MULLER André CURMI (Observatoire régional du spectacle vivant) Maud RÉGNIER (Observatoire régional du spectacle vivant) Émilie BOURBON Fernande VERRON La ligue de l'enseignement Aline ROSSARD (Mission Pays et développement culturel) PRMA Anne LOUSSOUARN CESMD Sylvie SAUSSÉ Caroline BORDAT

ANCRAGE 17 Claude GUILLOT

Autres participants Patrick TRÉGUER (Espace Mendès France de Poitiers) Gwenaëlle MORIN-RAMAROSON (Compagnie Carabosse) Sylvie MOUROUX (Belokane) Sonia BILLY (Théâtre des Agités) Véronique CASTETS (Compagnie L'Herbe d'Or) Jean-Michel GUINDET (Compagnie Caboch'Art) Marie-Alice THIMOLEON (Compagnie Caboch'Art)

Laure LEVEAU (Compagnie Métro Mouvance) François GODARD (artiste)

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LISTE DES ORGANISMES ET PERSONNES EXCUSÉS État Préfecture Bernard FRAGNEAU (Préfet de Région) DMDTS Denis DECLERCK Rectorat Sylvie PLAS Élisabeth AUDOUSSET GRETA Charente Catherine CHARPENTIER DRAC Jean-Claude SÉNÉCHAL Collectivités territoriales Région Ségolène ROYAL (Présidente de Région) Sylvie PETITJEAN Nathalie BERTRAND Raphaël MARRE CESR Sophie LANCEREAU Conseil Général 16 Nathalie GALLOUX Conseil Général 17 François GOURMEL Conseil Général 79 Éric GAUTIER Geneviève RIZZI Madé GUITTON Communauté d’agglomération de Niort Alain MATHIEU Mairie La Rochelle Maxime BONO Jean-Pierre HEINTZ Mairie Châtellerault Marie-Christine BRISSONNET Mairie de Cerizay Johnny BROSSEAU Mairie de Saint-Martin de Ré Patrice DÉCHELETTE Mairie de Saint Pierre d’Oléron Michel OBOEUF Mairie de Bouillé Saint-Paul Jean GIRET Mairie de Nieul/mer Marie-Claire VERNOUX Association des maires de la Charente-Maritime Cécile DARDILLAC

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MAGELIS Frédéric CROS CNFPT Patrick TOURNEUR Organisations syndicales représentatives des employeurs SYNDEAC Vincent LEANDRI Denis GARNIER SYNAVI Marie-Noëlle COCHET Frédéric SAINT POL SPI Jean-François VALENCOURT APC Christophe JANKOVIC PRODISS Éric DEBÈGUE SNSP Gérard LEFEVRE SEPP Fabienne ROUARCH-COUSIN Organisations syndicales représentatives des salariés SYNPTAC-CGT Patrice MASSÉ Commissions Paritaires Nationales Emploi Formation CPNEF AV Carole ZAVADSKI CPNEF SV Dominique TROCNET Institutions URSSAF Serge GAZEAU ANPE Maryse MÉTAIS Associations et réseaux régionaux CRES Gérard ABONNEAU Premier Acte Thierry LUCAS COOLISSES David VABRE Roger-Pierre BONNEAU CLAP Cécile PERRAUD Autres Futuroscope Dominique HUMMEL Ateliers Marie Trintignant Alexis TIKOVOÏ Orchestre Poitou-Charentes Claudine GILARDI

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DÉROULEMENT DE LA RÉUNION

1- Présentation du bilan 2006-2008 par Héloïse Dallez, coordinatrice du COREPS (pages 5 à 8) 2- Interventions des syndicats d’employeurs puis de salariés, membres du Comité de pilotage

(pages 8 à 13) 3- Intervention de Monsieur Jean-Paul Godderidge, Directeur Régional des Affaires Culturelles

(pages 13 à 17) 4- Intervention de Monsieur Paul Fromonteil, Vice-président du Conseil Régional (pages 17 à 18) 5- Échanges et débats avec l’assemblée (pages 18 à 26). 6- Présentation des travaux « Égalité-mixité » par Reine Prat, chargée de mission au ministère

de la Culture - DMDTS (pages 26 à 29) Annexes : COREPS Poitou-Charentes De juin 2006 à juin 2008 Bilan et perspectives (pages 30-31)

Plate-forme revendicative sur le cinéma et l’audiovisuel de l’URF-CGT (pages 32-33) PROCÈS VERBAL Jany Rouger (directeur de l’ARSV et animateur de la réunion) : Merci à l’assistance d’avoir répondu à notre invitation. Un petit mot pour présenter l’ordre du jour de cette matinée : un bilan rapide à partir du document remis à l’entrée et qui sera présenté par Héloïse Dallez, la coordinatrice du COREPS. Elle donnera ensuite la parole à des intervenants qui présenteront les deux futurs accord cadre qui sont prévus. D’abord l’EDEC avec l’Etat, ensuite le contrat d’objectif territorial avec la Région et l’Etat. Ensuite, ce seront les syndicats d’employeurs SMA/SYNAVI, puis les syndicats de salariés avec la CGT. Vers 11h, nous aurons quelques échanges avec la salle, premières réactions à ces interventions. Après, la parole sera donnée au représentant de la Région, Paul Fromonteil, et à Jean-Paul Godderidge, Directeur Régional des Affaires Culturelles, qui nous fait l’honneur d’être parmi nous. Après ces interventions, un nouvel échange avec la salle, et à partir de midi, Madame Reine Prat, de la DMDTS, fera une intervention qui sera introduite par André Curmi, sur la mission Egalité et Mixité. Encore des échanges avec la salle, et on devrait terminer vers 12h30 pour prendre un verre ensemble. 1- Présentation du bilan 2006-2008 Héloïse Dallez, coordinatrice du COREPS : Bonjour à tous, Nous vous avons distribué à l’entrée un document qui revient sur deux ans de travaux pour notre espace de dialogue social. Deux ans en effet, car il n’y a pas eu de plénière en 2007. Nous attendions notamment l’arrivée de Monsieur Godderidge, le nouveau DRAC. C’est donc aujourd’hui l’occasion d’effectuer un bilan et d’envisager les perspectives de travail. Le COREPS a joué : Un rôle consultatif : - sur le fonds d’aide à la création cinématographique, audiovisuelle et multimédia avant la renégociation des conventions État-Région-Départements-CNC - sur le dispositif Culture + de la Région qui est géré par le service Vie lycéenne - sur la politique du service Audit et prévention des fraudes des ASSEDIC - sur le traitement des dossiers des demandeurs d’emploi du spectacle par l’Anpe. Mme Barrière, chargée des partenariats à la Direction régionale, devrait nous faire un point un peu plus tard dans la matinée. Un rôle d’information : - avec l’organisation d’une journée, en partenariat avec l’Agence régionale et la CRES, sur la mutualisation d’emploi, les dispositifs d’insertion et les outils d’aide à la création d’entreprise pour des artistes ou des porteurs de projets culturels. Un rôle de mise en réseau et de débat : - avec un groupe de travail Formation pour le secteur Audiovisuel cinéma (certains participants à ce groupe de travail sont présents aujourd’hui et voudront peut-être en parler tout à l’heure…)

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- avec un groupe de travail Multimédia qui vient de se former (Patrick Treguer, ici présent, va certainement nous en parler). Mais, en 2006 et 2007, l’actualité du COREPS a beaucoup tourné autour du pilotage de deux diagnostics sur l’emploi. Pour le Spectacle vivant, l’enquête a été réalisée par l’Observatoire régional du spectacle vivant. La restitution s’est déroulée en février 2007. Pour l’Audiovisuel Cinéma, c’est le chargé d’études Antoine Chotard qui l’a menée. La restitution s’est tenue en octobre 2007. Les objectifs de ces deux études sur les conditions économiques et d’emploi des salariés en Poitou-Charentes étaient de permettre aux membres du COREPS d’imaginer des préconisations : - pour ajuster ou préfigurer les dispositifs d’accompagnement des collectivités territoriales et de l’État - de participer à l’élaboration d’un plan régional pour l’emploi dans le secteur. Une première piste est suivie actuellement avec la négociation d’accords cadre sur l’emploi et la formation. Une dizaine d’organisations professionnelles ont déjà commencé à travailler avec la Direction régionale du travail (DRTEFP) pour la signature d’un EDEC (Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences). La Région vient également de donner son accord pour la signature d’un COT (Contrat d’objectif territorial). Les échanges qui se tiendront aujourd’hui dans le cadre de la plénière pourront aider : - les syndicats dans les négociations d’accords cadre, - le Comité de pilotage pour fixer les axes prioritaires à venir. M. Robert Claude de la DRTEFP, qui a bien voulu s’absenter d’une autre réunion pour être avec nous ce matin, va nous présenter le dispositif EDEC. Mais, juste avant, je vais passer la parole à Mme Laurent de l’Agence régionale de la formation tout au long de la vie (ARFTLV) afin qu’elle nous présente le Contrat d’objectif territorial. Stefania Laurent (ARFTLV) : Le Contrat d’objectif territorial est un outil contractuel signé en général à l’initiative des professionnels d’un secteur donné, par les professionnels, l’Etat et la Région. Il s’agit de travailler sur l’amélioration de la situation de l’emploi, de la formation et le développement des ressources humaines dans un secteur donné. Un COT est signé pour la durée d’un contrat de projet Etat/Région, donc pour une durée de 5 à 10 ans. Il établit les grands axes stratégiques que les professionnels veulent développer sur cette période et tourne autour de quatre axes :

- tout ce qui est veille économique et sociale, - tout ce qui est formation et c’est le corps central du COT, - tout ce qui est développement des ressources humaines, - tout ce qui est sur la communication des métiers et images de ces métiers.

Globalement, un COT se construit avec les professionnels, donc il y a une démarche qui pourra amener à la signature de ce COT dans quelques mois. Tout d’abord, il y aura un séminaire qui permettra de partir des constats faits par le secteur, et à partir de ces constats, construire des priorités, vos priorités, et celles de l’Etat et de la Région évidemment. Robert Claude (DRTEFP) : Le dispositif EDEC, Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences, est le dispositif de droit commun piloté par notre administration, ministère de l’Emploi, en matière de soutien aux branches professionnelles, un soutien à toute action qui permet l’anticipation et l’accompagnement des mutations économiques. Mutations économiques au sens très large, d’ordre démographique, économique, technologique et qui impactent l’organisation des entreprises et leurs ressources humaines en matière de nouvelles compétences ou de compétences à développer, ou de besoins de formations ou de métiers émergents, ou de nouvelles qualifications.

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Ce dispositif EDEC repose sur deux préliminaires : un dialogue social, il ne peut pas y avoir d’EDEC mis en place, que ce soit au niveau national ou au niveau régional, sans dialogue social. C’est à dire que cela repose sur des échanges et une négociation avec des partenaires : si l’on négocie au niveau régional, des partenaires représentatifs d’un secteur d’activité, de plusieurs secteurs d’activité s’il s’agit d’une branche très large, des représentants régionaux au niveau des organisations professionnelles mais également au niveau des organisations syndicales de salariés. L’autre préalable important est un partenariat, c’est à dire que l’EDEC ne se met pas en place sur la seule volonté de l’Etat mais répond en fait à des problématiques qui sont portées par des professionnels. Le dispositif EDEC se concrétise par un accord cadre. Il y a des accords de branche. Certains accords de branche sont signés directement par le ministère avec les organisations professionnelles, et le plus souvent, ces accords sont conclus au niveau des régions, et c’est la Direction Régionale du Travail qui est en charge de la mise en place de ce dispositif. Le dispositif EDEC comporte deux volets :

- Un volet prospectif qui inclut tout ce qui relève de diagnostics préalables, d’expertises approfondies, qui permet de mieux connaître les éléments déterminants socio-économiques qui caractérisent un secteur d’activités ou une branche dans une région donnée ou un territoire donné. Cela peut se concrétiser par la mise en place d’un contrat d’études prospectives, qui est une expertise plutôt lourde et qui couvre un champ très large, toute la problématique emploi, compétences, structure des emplois, métiers en crise, métiers émergeants, mais peut se concrétiser au niveau régional par une action plus légère avec un périmètre plus limité qui est un appui technique de cadrage. Le volet prospectif se traduit le plus souvent par la mise en place d’une action d’expertise, un diagnostic le plus souvent ressources humaines.

- Deuxième volet, le volet actions, qui recouvre des actions diverses et variées, à la différence d’un dispositif qui existait jusqu’en 2006, qui était l’engagement de développement des emplois et des formations. Au titre de l’EDEC, on peut soutenir financièrement tous types d’actions. Ça peut être des actions de professionnalisation des actifs en place du secteur concerné, ça peut être des actions de VAE, ça peut être la mise en place de structures collectives pour répondre à des problèmes de recrutement ou de création de nouveaux services, c’est à dire de mutualisation de moyens qui permettent aux professionnels de répondre à des problématiques qu’isolément ils ne pourraient pas traiter. Ces actions ont toutes un caractère collectif, c’est à dire qu’au travers de l’EDEC on ne va pas soutenir tel projet au regard de telle entreprise prise individuellement, mais on soutiendra le montage d’un projet qui va profiter à un certain nombre d’entreprises qui seront d’accord pour mettre en place une action qui répondra à un besoin et qui permettra de traiter un problème donné. Donc importance des actions collectives.

Sur les modalités de financement, le principe de l’EDEC, c’est le fait de pouvoir, au travers de la mobilisation de montants financiers de l’Etat, susciter un effet levier, c’est à dire faire en sorte que la participation de l’Etat appelle d’autres co-financements. À titre indicatif, l’objectif du ministère, au travers des EDEC, c’est de mobiliser sur un plan de financement, un financement purement EDEC de 25 %, à compléter par des co-financements. Parmi les co-financeurs potentiels figurent en première ligne les OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) qui, pour nous, au titre de l’EDEC, sont des partenaires aussi incontournables que les professionnels eux-mêmes. Autre co-financeur associé, la Région, et nous avons pour pratique dans la région Poitou-Charentes, d’associer systématiquement la Région à toutes les instances qui fonctionnent au titre de l’EDEC, et bien sûr d’autres administrations de l’Etat, selon le secteur d’activité couvert. En l’occurrence, s’agissant des professions du spectacle, tout ce qui couvre le spectacle vivant ou enregistré, on associera la DRAC, autre service de l’Etat qui a une compétence particulière sur ce champ-là. Je parlais de dialogue social. L’EDEC se concrétise, au-delà de multiples séances de travail et d’échanges, par un accord-cadre qui est signé entre l’Etat, dont le Préfet de Région, les organisations professionnelles, l’OPCA qui est un organisme gestionnaire mandaté pour assurer le suivi administratif et financier du projet. Parmi les partenaires sociaux, les organisations syndicales de salariés sont systématiquement associées au comité de pilotage que l’on met en place.

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L’accord cadre EDEC couvre le plus souvent une période pluri-annuelle. La pratique que nous avons jusqu’à présent, c’est de couvrir trois ou quatre années. Les EDEC sont en lien étroit avec la mise en place du contrat de projet Etat/Région qui a été signé en mars 2007, et qui couvre la période 2007/2013. Sur ce contrat de projet, il y a un axe fort, dans l’article 17, qui identifie le soutien apporté par les pouvoirs publics aux professionnels en matière de mutations économiques comme un enjeu majeur et une priorité qui doit orienter la politique de l’Etat, en collaboration avec la Région, sur la durée de contrats de projet. Une petite information : il y a pour le secteur d’activité et les professions qui nous concernent, des négociations en cours au niveau national entre administrations centrales, et il n’est pas exclu qu’il y ait un accord de branche EDEC national qui couvrirait uniquement une partie du secteur que l’on souhaite couvrir nous, à savoir le spectacle vivant. Donc, le travail qu’on a engagé d’échanges, d’information, de discussion, on souhaite le poursuivre au niveau de la DRTEFP, en lien avec ce projet-là. Je voulais souligner la richesse des échanges que nous avions eus au travers de plusieurs rencontres avec les professionnels, au niveau de la DRTEFP. Nous souhaitons poursuivre ces échanges autant que possible par un accord-cadre régional EDEC, et on souhaiterait que cet accord ait un champ d’application le plus large possible, c’est à dire qu’il puisse couvrir toutes les professions du spectacle, quelles que soient les modalités d’intervention ou les spécialités couvertes par les professionnels avec qui on traitera les grandes lignes de cet accord. Jany Rouger (ARSV) : Merci Monsieur Claude. On pourra peut-être revenir tout à l’heure, dans le cadre des échanges avec la salle, sur l’articulation EDEC/COT, parce que c’est le point le plus obscur pour un grand nombre d’entre nous. Nous allons passer la parole aux syndicats d’employeurs : Jackie Bosveuil pour le SYNAVI et Simon Codet-Boisse pour le SMA, qui vont parler conjointement ou successivement. 2- Interventions des syndicats d’employeurs puis de salariés, membres du Comité de pilotage Jackie Bosveuil : on a réuni nos forces pour faire un texte unique, pour ne pas trop accaparer le temps et l’attention des gens. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Depuis quelques années, les salariés et les patrons du spectacle vivant, de l'audiovisuel et du cinéma s'essayent à construire un dialogue social en région Poitou-Charentes. Le COREPS a ainsi commencé de remplir les pages des agendas de pas mal d'entre nous. Avant que de commencer et avant qu'ils ne le signalent fort légitimement, rendons à César ce qui lui appartient : ce changement dans nos emplois du temps, nous le devons d'abord à l'efficacité de nos partenaires de l'URF-CGT, premiers en région à sentir la pertinence d'une telle instance et à militer auprès des pouvoirs publics pour son installation. Remercions-les ici définitivement pour leur clairvoyance. Ceci étant dit, de quoi s'agit-il ? Pour les organisations d'employeurs qui se prêtent au jeu, l'enjeu est entendu : au moment où la perception générale tient à l'imminence d'une évolution fondamentale de notre modèle culturel, à l'heure où les niveaux de décision se déplacent dans une grande confusion, il s'agit pour la profession de construire dans ce contexte trouble les conditions de préservation au niveau local d'une certaine maîtrise de nos destinées. C'est d'ailleurs bien dans cette finalité que nous envisageons l'Engagement de Développement de l'Emploi et des Compétences en cours de négociation avec la Direction régionale du travail (DRTEFP) et la mise en place d'un Contrat d'objectifs territorial (COT) avec l'Etat et la Région. Pour autant, après quatre ans d’exercice, sommes-nous en mesure de faire face à l'enjeu ? Le réalisme oblige à rester bien humble. Malgré le soutien de la DRAC et de la Région, malgré l'appui constant fourni par l'Agence régionale du spectacle vivant, malgré la réalisation de diagnostics dont la qualité est largement reconnue, il reste évident que nous ne pourrons construire un échelon pérenne de paritarisme régional pour nos deux branches sans en structurer plus avant les moyens. Discuter, dialoguer, négocier, tomber d'accord dans le domaine des conditions socio-économiques de nos activités ne s'improvise pas. L'ambition réclame de la constance, de la technicité, de l'envie, de la méthode, des outils. Au regard de notre nombre, de notre isolement et de nos moyens, ne nous leurrons pas, cette ambition n'est actuellement pas à notre portée.

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Alors, devons-nous nous résoudre au bricolage ? Ainsi, plutôt que de baisser la tête quand l'un des partenaires dit presque honteusement qu'il ne peut venir aux réunions faute de pouvoir payer ses frais de route, ne faut-il pas considérer le problème comme une priorité à résoudre ? Le fait de ne pouvoir compter que sur l'investissement de quelques syndicalistes ne conduit-il pas indubitablement à l'épuisement de la démarche ? La professionnalisation et la technicité croissante des relations sociales et de leurs modes de régulation imposent aux partenaires sociaux une compétence poussée qu'actuellement beaucoup d'entre nous maîtrisons mal. Il nous faudra pourtant dépasser cet apprentissage pour imaginer des dispositifs et accords performants tant pour les employeurs que pour les salariés. Pour résumer, nous pensons que décréter une instance régionale de dialogue social ne se suffit pas à lui-même. Il faut aussi veiller à ses conditions d'exercice, si nous ne voulons pas aller au-devant de désillusions. Ainsi, alors que nous nous apprêtons à discuter avec l'Etat et la Région d'un contrat d'objectifs portant sur l'emploi et les compétences, il nous semble prudent et légitime de réfléchir en parallèle à des dimensions telles que celles d'une aide régionale au paritarisme, de promotion du syndicalisme ou encore, pourquoi pas, de l'émergence d'une chambre consulaire propre à nos branches d'activités. Certes, le contexte n'est pas des plus favorables, nous en sommes bien conscients. Mais, à défaut de tels mécanismes, il est fort probable que nous ne trouvions au bout du chemin qu'amères frustrations, voire douloureux marchés de dupes. Nous vous remercions pour votre attention. SYDCAR-SYNAVI, SYNDEAC, SYNPASE, SNSP, SMA Jany Rouger (ARSV) : Merci Jackie. Je ne dirai pas que la parole est très optimiste, mais elle nous interpelle sur les suites à donner. Je passe la parole à Francis Lebarbier pour les représentants de salariés. Francis Lebarbier (URF-CGT) : Heloïse Dallez a rappelé tout à l'heure l’importance de l'activité du COREPS dans cette région. C'est dire que la création du COREPS Poitou-Charentes a montré l'importance d'une instance de dialogue et de concertation entre les partenaires sociaux et les collectivités. Cette instance qui fonctionne en région permet en effet le dialogue et le débat entre tous, sans se substituer aux instances de dialogue social, ni exercer un contrôle sur les politiques publiques. Cependant, elle peut aider ou éclairer par ses analyses et ses diagnostics à la décision politique. Les études menées sur le champ de l'emploi et de l'économie dans les secteurs du spectacle vivant et de l'audiovisuel en sont le résultat et vont aboutir maintenant concrètement à la signature d'un accord cadre sur les questions de la formation et de l'emploi entre l'Etat, la Région et les partenaires sociaux. Si on peut souligner l'amélioration de la qualité du dialogue entre toutes les composantes du comité de pilotage du COREPS – ici saluons l'implication réelle des agents de l'état (DRAC et DRTEFP ) et ceux de la Région, il nous reste encore du chemin à faire. En effet, à plusieurs reprises, l'environnement social a été au coeur de nos préoccupations : conventions collectives, droit du travail, droit des salariés, sécurité au travail... Force est de constater que, sur le terrain, cela ne s'améliore pas voire cela se détériore. L'exemple de Cognac est là pour nous le démontrer : il a fallu à Cognac un conflit dur entre les salariés et la direction pour tenter de sortir d'une crise ouverte depuis 2005, sans qu'aucune collectivité n'ait mis en place auparavant des solutions partagées et négociées dans le cadre des dispositions du dialogue social. Ne nous méprenons pas. Ce n'est pas dans un COREPS que de telles questions vont se régler. Mais avoir souligné, au coeur des études, l’environnement social et la responsabilité publique comme l'un des vecteurs sur lesquels il est important d'agir et laisser pourrir des situations nous montrent qu'il nous faut aller plus loin sur les questions de préconisations, en matière de responsabilités politiques et de contrôles de l'argent public. C'est pour nous, CGT, un écueil et l'on pourrait également citer les conditions de rémunérations et d'emploi dans le spectacle de rue et dans l'audiovisuel et le cinéma. Nous vous avons distribué ce jour une plate- forme de revendications et de propositions pour l'audiovisuel et le cinéma (cf en annexe). Même si, là encore, des efforts financiers existent réellement (hélas, pas en direction de

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l'emploi) et ont été mis en place. Mais il manque sur ces secteurs un suivi et une concertation réellement démocratiques, s'appuyant sur une réelle représentativité et non pas sur un clientélisme individualisé de soi-disant experts patentés. Pour avancer ensemble, la présence de tous au COREPS est nécessaire. Comment comprendre l'absence réitéré du SYNDEAC au COREPS de notre région alors que c'est un partenaire majeur de la profession ? Comment comprendre l'absence réitéré des Départements aux rôles pourtant prépondérants dans le financement de l'audiovisuel en région ? Notre COREPS a encore du pain sur la planche. Espérons qu'on lui laissera les moyens et la capacité d'aborder librement toutes les interrogations et les réflexions, voire les solutions dont la profession est porteuse. Espérons que les agents de l'Etat, en ces temps de RGPP, soient encore des nôtres dans les semaines et les mois à venir. (À ce sujet, une représentante de la CGT Culture du personnel de la DRAC fera une intervention tout à l'heure). Espérons que nous aurons également le choix de nos travaux car si, comme le souhaitait Madame Albanel dernièrement, les COREPS se voient imposer des thématiques non plus transversales mais pyramidales, et deviennent ainsi de simples chambres d'enregistrement des desideratas de la politique ministérielle, c'est bien entendu une conception unilatérale du dialogue et de la démocratie à laquelle nous nous opposerons de toutes nos forces syndicales. Enfin, n'oubliez pas que demain, 17 juin, est un jour de manifestations pour la défense des 35 heures, la retraite à 60 ans, l'augmentation des salaires, et que le 18 juin, l'audiovisuel public sera en grève pour exprimer ses craintes face aux menaces d'incertitudes budgétaires qui pèsent sur ce secteur. L’amélioration du dialogue social n’est pas une fin en soi, il nous faut aller plus loin dans les préconisations, il nous faut aller plus loin pour construire et organiser la profession dans notre région. On vient de loin. On a déjà réussi à partager ensemble des choses, notamment sur les deux études qui sont les conditions économiques et d’emploi, qui ne doivent pas rester de beaux documents. Ça pointe les conditions de vie des gens qui sont sur le terrain. Comment ça vit un artiste, comment ça vit un technicien, et comment ça vit la culture de manière générale. Il faut s’emparer de ces outils-là. L’accord-cadre sur l’emploi et la formation professionnelle va être une étape importante pour nous, mais nous devons aller plus loin et ne pas nous voiler les yeux sur les conditions qui nous attendent, concernant les budgets alloués à la culture et aux politiques publiques sur la culture, mais également sur les conditions d’emploi des gens qui mettent en œuvre les politiques culturelles dans cette région. Merci de votre attention. Jany Rouger (ARSV) : Deux prises de parole qui éveillent sans doute chez vous des remarques, des questions, des observations. La parole est à la salle. Échanges avec la salle Patrick Tréguer (Espace Mendès France de Poitiers) : Je travaille à l’espace Mendès-France, davantage sur la partie Multimédia numérique. Je suis aussi Vice-Président de la toute nouvelle Fédération culture multimédia qui a été créée suite au désengagement de l’Etat concernant le label des ECM, 120 lieux en France qui ont été supprimés sans préavis, et on n’a toujours pas d’informations sur les raisons de cette suppression. Je voulais parler de la réunion qui a eu lieu le 29 avril dernier puisqu’en tant que petit dernier de cette représentation COREPS audiovisuel cinéma, on a réfléchi à l’opportunité de présenter le Multimédia dans cette réflexion qui concerne tout autant l’emploi et la formation. C’est un regroupement d’artistes, de structures de diffusion et de médiation, d’associations et d’institutions qui se revendiquent de la création multimédia, numérique également, au sein de ce COREPS multimédia. Ce mot de multimédia pose des problèmes parce qu’on entend souvent parler du numérique, l’aspect globalisant du numérique, qui concerne tout autant les questions de la production, de l’écriture, de la diffusion et de la médiation. Se pose également la question, puisque j’ai vu dans les revendications CGT les questions essentielles d’éducation à l’image, mais également d’éducation à ces nouvelles technologies, plus particulièrement dans les domaines qui concernent les usages, les contenus. Pour nous, c’est également la question qui se pose sur le développement des territoires. À titre d’information, à la fin du mois à Angoulême, est organisée une rencontre sur le très haut débit. La grande part de l’économie va occuper l’espace temps de ces concertations. Le vendredi, il y aura une

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heure et demie sur les problématiques de la culture liées à l’arrivée du très haut débit, sachant que pour nous c’est extrêmement important que des gens soient représentés au moins dans la salle pour poser les questions de développement de territoire, d’arrivée de ces nouvelles technologies puisque le Maire d’Angoulême emploie le mot de développement vital pour une région quand on parle de très haut débit. C’est un argument politique de poids dans le cadre du développement. Au niveau du COREPS Multimédia, se pose aussi la question de la représentation des artistes. Il faut savoir qu’on est dans un secteur totalement désorganisé. Quand je parle d’artistes multimédia, ce sont des regroupements qui existent dans notre région. Je peux citer Gigacircus, Hortense Gauthier, des gens qui sont à Angoulême et qui font un travail de production, d’autres qui sont plus structurés, comme la Famille Digitale, qui ont posé très pertinemment la question de la diffusion audiovisuelle sur Internet puisqu’ils avaient été rejetés sur un projet qui s’appelle «100 jours». On leur avait répondu « on finance des films qui sont regardés ». Sur Internet, ils ont été visionnés par 300 000 personnes. C’est aussi une question qui pose la réactualisation des critères de sélection dans la production. C’est un petit exemple parmi beaucoup d’autres, qui concerne les questions que va poser le numérique. Il y a aussi la question cruciale de savoir si on n’allait pas finir par être des espaces de commerce mercantile. La question qui s’oriente autour du numérique, c’est réellement la question de l’économique. Il nous paraît important que la question des usages, de l’utilité sociale, de la médiation des contenus artistiques soit posée sérieusement en termes de contenus et de propositions pour ce modelage structurel de nos sociétés puisque, le numérique, on le met à toutes les sauces et que les études sérieuses n’ont pas encore été poussées dans leur dernier retranchement. Ce COREPS multimédia nous paraît extrêmement important. Pour nous, c’est tout un apprentissage. On est dans une forme de découverte de ces structurations. En nomenclatures, on est dans des bases de métiers qui n’existent pas encore forcément, par exemple artiste programmeur. Ce sont des gens qui utilisent des lignes de code pour créer des projets artistiques. Ce sont des choses qui ne sont pas encore reconnues. Il y a l’aspect disciplinaire et transdisciplinaire. Dans nos productions, nos travaux, on est constamment en interaction avec le monde du spectacle vivant, le monde de l’audiovisuel, et parfois le monde du cinéma. Pour nous, c’est de savoir aussi où placer les éléments « novateurs » et les questions qui sont d’actualité au niveau national et aussi au niveau européen puisqu’on voit la disparité qui existe sur nos métiers, sur nos productions, sur nos formations, par rapport au niveau européen. C’est un vaste chantier. Ce qui s’est passé avec les ECM, la suppression unilatérale et sans concertation, nous a au moins donné l’envie d’être utile dans cette réflexion pour faire avancer sur les niveaux de l’emploi, de la formation et des usages. Catherine Barrière (Direction régionale de l’ANPE) : L’enchaînement n’est pas très facile mais il y a des points tout à fait intéressants sur les métiers. En Poitou-Charentes, on est un peu un parent pauvre en matière de relations spécialisées sur la demande d’emploi. Ça a existé dans un temps et, ce que nous cherchons à faire maintenant, c’est l’intégrer dans le réseau à travers nos équipes professionnelles. D’ici le second semestre, nous aurons l’ensemble des correspondants qui, dans chaque agence, vont travailler sur la demande d’emploi qui reste assez élevée en Poitou-Charentes puisqu’il y a plus de 1900 personnes inscrites en catégorie 1 – 2 – 3 , c’est à dire des gens qui cherchent à travailler à temps plein pour les catégorie 1 et qui sont immédiatement disponibles. Et en même temps, on a affaire, territorialement, à un tirage pour ce qui est du spectacle vivant des castings, dans la région de Bordeaux, sur Tours, puisqu’il y a une antenne spécialisée. En Poitou-Charentes, ç’est pour ça que nous mettons en place ce réseau de correspondants intégrés. Il n’y avait rien pour les demandeurs d’emploi qui était mêlés à l’ensemble de la demande d’emploi. Nous avons peu de projets qui nous remontent et pour réinsérer ces personnes qui sont inscrites dans les métiers du spectacle, nous essayons d’avoir l’ensemble des projets qui nous permettent de réinsérer les personnes qui sont en attente d’emploi dans ce secteur. Il y a un réel souci chez nous, c’est de connaître l’ensemble des projets, et pour le spectacle vivant des castings auxquels peuvent prétendre les gens et en même temps pouvoir évaluer un certain nombre de personnes, dans votre profession on dit audition, mais on n’a pas d’outil. Je pense que le COT pourrait mettre en place un financement de ces outils d’audition, d’évaluation des personnes qui sont longtemps sans emploi. Je pense qu’il est fondamental aussi d’inclure les

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Départements dans la démarche puisque les Départements portent le RMI et que les Rmistes sont fort nombreux dans ces professions-là. Effectivement, il faut poser le problème : soit ils ont décroché, et à ce moment-là il faut leur trouver d’autres passerelles vers d’autres secteurs professionnels, soit ils sont encore en cours, et veulent, et peuvent. Il faut qu’ils sachent très précisément par une évaluation, par des auditions, si ils sont encore bons ou pas bons. Là-dessus, il y a encore un lourd travail à faire avec l’aide du COT ou de l’EDEC, mais les personnes ont besoin d’être évaluées. Nous, nos services peuvent se décliner, vous savez que notre instance est en passe de fusion avec l’ASSEDIC sur l’ensemble des publics demandeurs d’emploi, mais aussi sur les intermittents. Un intermittent doit garder son niveau d’emploi et les autres acquérir ce niveau d’emploi. Donc il y a tout un travail à faire, qui est peu fait, et le COREPS est une instance rare, qui fonctionne. Il y en a très peu en France qui peuvent permettre de rencontrer l’ensemble des acteurs des collectivités territoriales, Etat, professionnels, et je crois qu’il faut le faire vivre et permettre cette rencontre. Nous sommes en attente de tous les projets en cours pour cette population que nous avons. Je réitère ma demande. S’il y a un interlocuteur ou un organisme qui peut nous permettre de les découvrir, nous sommes preneur au niveau régional. Jany Rouger (ARSV) : donc, si on a bien compris, il n’y aura pas d’antenne ANPE spectacle comme il y en avait le projet pendant un temps mais, par contre, il y aura des personnes à même de prendre en charge les problèmes des demandeurs d’emploi dans le domaine du spectacle. Francis Lebarbier (URF-CGT) : Concernant les castings, c’est vrai que vous avez peut-être des difficultés pour repérer les gens. «Demandeur de castings», c’est un mot qu’on emploie pour le cinéma et l’audiovisuel, mais il faut savoir qu’il y a Poitou-Charentes Cinéma qui remplit déjà ce rôle-là, d’essayer d’identifier les professionnels artistes ou techniciens dans la région Poitou-Charentes et qui organise des castings pour l’ensemble de la région. Pour le Département de Charente-Maritime, il y a une association, Coolisses, qui a un certain nombre d’adhérents et qui organise aussi des castings pour les tournages qui ont lieu en région. Il est important que l’on puisse, dans le cadre du COREPS, se rencontrer pour parler de ces questions. La deuxième chose, est-ce qu’ils sont « bons ou pas bons » ceux qui sont au RMI ? La question ne se pose pas comme ça, Madame. Il ne faut pas dire des choses pareilles. Ceux qu’on appelle les salariés intermittents -mais il n’y a pas que des salariés intermittents dans nos métiers, il y a aussi des salariés permanents encore régis par le Code du Travail et le CDI, mais donc il y a aussi des intermittents. Depuis la révision, en 2003 et 2006, les conditions d’accès à l’intermittence se sont tellement durcies que bon nombre de collègues, ici en région, sont poussés fortement vers la sortie et basculent vers le RMI. Et on est bien placés pour venir en parler puisque nous faisons, nous la CGT, l’interface avec la direction régionale des ASSÉDIC pour l’ensemble des professionnels de la région lorsqu’il y a des problèmes de dossiers et d’accès aux allocations. Ce n’est pas forcément qu’une histoire de « bons ou pas bons ». C’est qu’il n’y a plus le choix. Jean-Yves Lissonnet (SYNAVI) : Globalement, j’ai l’impression qu’on met en place, dans le secteur culturel, comme pour la sécurité sociale, une culture à plusieurs niveaux, très hiérarchisée, comme on va mettre en place une médecine à plusieurs niveaux : médecine des riches, médecine des pauvres. J’ai toujours le mot intermittence qui me résonne, et quand j’entends emploi, je vais utiliser un terme que je vis à titre individuel et que je partage, c’est le terme de journalier, c’est à dire que ne se pose plus la question de la permanence artistique, mais on a besoin de journaliers pour les tournages. Pour avoir une efficacité sur les propositions de productions qui peuvent être faites, je pense qu’il faudrait avoir un organisme ou une instance qui aille véritablement au charbon pour essayer d’avoir les informations sur les propositions de travail bien en amont, et non pas récupérer, comme c’est le cas dans beaucoup de productions et notamment dans l’audiovisuel, les quelques miettes qui sont laissées aux journaliers, c’est à dire les petits rôles pour les comédiens et les petits boulots pour les techniciens. Tous les postes de décision importante ne se décident pas en région. Les unités de production viennent tourner en région. Il y aurait un vrai travail qui pourrait être pertinent, associé aux

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ANPE, d’essayer d’aller beaucoup plus en amont des productions pour rationaliser un peu mieux la répartition du travail qui pourrait être faite ensuite quand les productions ont lieu. Ça, c’est pour le volet audiovisuel. Pour le volet spectacle vivant, je ne dis rien pour l’instant. Jackie Bosveuil (SYNAVI) : Je rebondis sur votre intervention, Madame. Un ou deux mots m’ont heurté l’oreille. Le niveau de l’emploi de l’intermittence, Francis Lebarbier en a parlé. Par contre, vous parliez d’évaluation. C’est très difficile. Je suis metteur en scène. Mon évaluation ne vaut que par rapport au projet théâtral que je mène dans un temps donné, dans un espace donné. On ne peut, sauf rare exception, sanctionner dans une évaluation perpétuelle. L’incompétence existe, mais ces gens-là disparaissent assez rapidement. Je ne vois pas trop comment on peut faire. A savoir que le casting s’exerce essentiellement dans le milieu cinématographique, beaucoup moins dans le milieu du spectacle vivant. Francis Lebarbier (URF-CGT) : La culture à deux vitesses, on va y avoir droit. La RGPP, elle ne dit pas autre chose. La démocratisation culturelle, selon la Ministre et selon Monsieur Sarkozy, est un échec. Donc, maintenant, place à la culture de performance. Il va falloir être performant, il va falloir faire du public et du chiffre. Ça va être demandé aux salariés, ça va être demandé aux petites structures, ça va être demandé aux agents de l’Etat. Je rappelle ici que Jean-Claude Sénéchal, conseiller théâtre, va partir. On ne sait pas si il va être remplacé. Un poste sur deux n’est pas remplacé, et donc on va avoir des interlocuteurs polyvalents avec des budgets où il faudra qu’ils soient performants et qu’ils justifient leur budget en termes de conquête de publics, en termes de chiffres. On va être là-dedans. On le savait déjà, mais la RGPP ne va faire que l’accroître. Je vois la représentante du personnel de la DRAC qui vient d’arriver dans la salle, j’espère qu’on aura le temps de lui laisser la parole tout à l’heure. Jany Rouger (ARSV) : Bien sûr. On aura un deuxième temps d’échange avec la salle. On va garder le respect des horaires. On avait prévu les interventions du vice-président de la Région et du Directeur Régional des Affaires Culturelles. Exceptionnellement, pour permettre à Paul Fromonteil qui vient de nous rejoindre de se mettre dans le bain, on va demander à l’Etat de prendre la parole en premier, si Monsieur Godderidge l’accepte. Et il a été interpellé en tant que représentant de l’Etat. 3- Intervention de Jean-Paul Godderidge, Directeur Régional des Affaires Culturelles : Bien entendu, j’accepte parce que, si nous commencions à mettre du formalisme de ce type dans une instance telle que celle-ci, je crois que je n’y aurais pas ma place. Car j’ai bien compris qu’ici c’était avant tout le dialogue, l’échange, la rencontre, la mutualisation des compétences et des intelligences qu’il fallait mobiliser. Je vous remercie de me donner la parole et je voudrais tout d’abord vous exprimer toute la satisfaction qui est la mienne aujourd’hui de pouvoir rencontrer une première fois autant d’acteurs et de partenaires du spectacle vivant et enregistré dans cette région que je découvre et où, comme vous le savez, je viens de prendre mes fonctions. Je tiens à ce propos à adresser à celles et ceux qui auraient souhaité me rencontrer un peu plus tôt, toutes mes excuses, mais étant accaparé par une mission qui m’a été confiée par la Ministre, il m’a été malheureusement impossible d’accueillir, en dehors du fonctionnement interne de la maison et de ses relations institutionnelles, des rendez-vous. Je vais m’employer à rencontrer très rapidement toutes celles et ceux qui souhaitent ce contact avec la DRAC. J’ai commencé à prendre conscience de la vitalité et de la richesse du spectacle dans cette région, de la diversité de ses acteurs, de l’engagement des partenaires publics, et d’un état d’esprit beaucoup plus enclin à l’échange et à la concertation, qu’à l’opposition et à l’affrontement de principe. Je peux d’autant plus le dire que, venant d’une région très singulière et marquée par une histoire toute particulière, je mesure pleinement l’état d’esprit positif que je découvre ici en Poitou-Charentes. Je tiens à vous exprimer ma satisfaction en tant que directeur régional de rencontrer les acteurs et les partenaires du spectacle à l’occasion de cette assemblée plénière du COREPS.

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En effet, cette concertation me semble être un atout fondamental et une nécessité absolue pour aborder un secteur divers, multiple, complexe, dans un monde et une société changeants et en évolution. Si vous le voulez bien, je reviendrai en fin d’intervention sur cette question de l’évolution et de la transformation dans laquelle nous sommes engagés actuellement. J’ai bien pris note des travaux conduits par le COREPS Poitou-Charentes et encadrés par les réunions plénières et par le comité de pilotage, les deux diagnostics dont j’ai eu connaissance dès mon arrivée mais dont je n’ai pas encore achevé la lecture. Mais comme j’ai beaucoup de documents dont je dois prendre connaissance actuellement, c’est en cours. J’ai pris connaissance des évolutions et des sorties opérationnelles qui vont être données à ces études. Cette instance est une instance tout à fait essentielle et j’ai pris bonne note des commentaires qui témoignaient à la fois du travail et des progrès accomplis, mais aussi de tout ce qui demeurait à mener, dans le cadre de cette instance. Je dois dire aussi que, pour le ministère de la Culture, cette appréciation - à côté de la dimension de création artistique à laquelle étaient très familiers les cadres du ministère de la Culture - de la dimension économique, sociale, et les transformations de mode de travail, de sensibilité, d’implication que cela entraîne, est en cours. Je crois que le ministère de la Culture devait à ce titre évoluer, et cette évolution, on le voit, se réalise. C’est une chose importante car nous ne sommes pas là que pour porter des politiques artistiques, mais nous sommes là avant tout pour mener des politiques humaines, avec des hommes, avec des femmes qui s’investissent dans des projets, qui s’investissent dans la société. Alors, compte tenu des commentaires et observations qui ont été faites, par les personnes qui ont précédé, sur les politiques publiques et la politique de l’Etat - parce que je ne saurais intervenir que sur celle-ci - je souhaite dire quelques mots à l’occasion de ce COREPS. Cela me paraît tout à fait opportun et nécessaire. Vous le savez, l’ensemble des politiques publiques fait l’objet, à l’initiative du Chef de l’Etat, et donc mise en œuvre par le gouvernement depuis un an bientôt, d’une révision générale. Au début, on a parlé de revue des politiques publiques, révision générale des politiques publiques, qui est conduite actuellement et qui concerne l’ensemble des secteurs d’intervention publique dont le secteur culturel. Cette révision générale des politiques publiques interroge l’ensemble des domaines d’intervention de l’Etat et son objectif est de permettre qu’à moyens constants, ou dans certains secteurs inférieurs, on puisse maintenir un niveau de service, ou même améliorer le niveau des services rendus à nos concitoyens. Je parle sur l’ensemble des secteurs d’intervention. La contrainte budgétaire faite au niveau des services publics est une réduction de ces dépenses et, à travers cette réduction des dépenses, une maîtrise des dépenses publiques visant à rétablir les équilibres économiques fondamentaux, le déficit des dépenses publiques. Le secteur culturel n’y échappe pas. C’est vous dire que nous ne sommes pas dans un contexte budgétaire facile. Dans ce contexte budgétaire, je crois qu’il faut quand même souligner et expliciter les choix qui ont été faits. D’abord, la situation n’est pas celle d’un naufrage et d’un abandon. Il faut être objectifs, reconnaître lorsqu’il y a des réductions de moyens, mais également reconnaître lorsqu’il y a maintien des moyens et de l’engagement public, donc avec l’argent des citoyens et de l’impôt, au bénéfice des politiques publiques de l’Etat. Sur le budget de la DRAC Poitou-Charentes, qui avait été arrêté à la fin de l’année 2007 dans le cadre de la préparation budgétaire et que j’exécute en assumant pleinement, il y a objectivement des choix qui ont été faits, visant à maintenir les moyens accordés. Je ne détaillerai pas, mais si vous le souhaitez, je pourrai y répondre (ou mes collaborateurs) de manière très détaillée. Ont été préservés et sanctuarisés les crédits affectés à la création, à la diffusion, notamment à la diffusion des structures nationales, les scènes nationales, les scènes conventionnées. En revanche, le second cercle de diffusion, c’est à dire les lieux de diffusion pluridisciplinaires non conventionnés ont vu leurs crédits réduits. Les grands festivals, dans le cadre de la diffusion, ont également été préservés. Donc création, diffusion et formation sont les trois secteurs qui ont été priorisés et préservés dans le cadre des arbitrages régionaux rendus par la DRAC, sous l’autorité du Préfet. En gros, on a deux budgets opérationnels de programme. On a un budget opérationnel qui porte sur la création et on a un budget qui porte sur la démocratisation, le budget 131 et le budget 224. Dans le budget affecté à la création, la Ministre s’est battue pour obtenir le maintien des crédits sur le spectacle vivant, le dégel par anticipation sur le budget de ces crédits. Cela a été obtenu, et ces crédits sont préservés.

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En revanche, les acteurs culturels présents dans la salle ne me croiraient pas si je disais le contraire, il y a objectivement sur le secteur, notamment de l’action culturelle, de l’éducation populaire, de l’ensemble des pratiques amateurs, sur les centres de culture multimédia notamment, des baisses de crédit qui sont dues à une légère baisse sur le budget opérationnel 224, et un gel de crédit que la Ministre s’emploie à réduire, mais qui n’est toujours pas réduit actuellement. Néanmoins, si on prend les chiffres globalement, l’Etat interviendra en région Poitou-Charentes à hauteur de 12 millions, c’est à dire un même montant que celui des années précédentes sur le secteur du spectacle vivant. Je tiens à dire cela parce qu’il est fréquent d’entendre et de lire qu’il y a un total désengagement de l’Etat dans le domaine du spectacle vivant. Ce n’est pas exact. Les faits sont têtus, les chiffres le sont également. Il y a par contre, effectivement, dans un certain nombre de secteurs, des conséquences des réductions de crédits. Si je dis cela, c’est parce que la ministre de la Culture s’est engagée, et c’est ce sur quoi je souhaite m’étendre un instant, en termes de prospectives sur un grand chantier de réflexion autour du spectacle vivant. L’émotion créée par les perspectives budgétaires 2008, à l’automne 2007, a amené la Ministre à mettre en place un dispositif global de réflexion, de propositions, visant à répondre aux inquiétudes des professionnels. Né des perspectives budgétaires, n de l’évolution de la RGPP, de la crainte d’un désengagement de l’Etat, ce dispositif est destiné à proposer des modalités concrètes d’une nouvelle coopération entre professionnels et collectivités. Ce sont les entretiens de Valois. C’est très important d’avoir présent à l’esprit ce chantier, parce que ce chantier qui est en cours va refonder l’ensemble de la politique publique en matière de spectacle vivant et va certainement se traduire, à partir de 2009, sur la période 2009/2001, dans le cadre du budget triennal de l’Etat, par des dispositions, des modes d’intervention, des règles nouvelles, qui vont marquer cette période qui s’ouvre. Ce qui est important, c’est de souligner que, contrairement à d’autres secteurs, il n’y aura aucune décision de prise concernant la réorganisation des politiques publiques de l’Etat dans le domaine du spectacle vivant, tant que les entretiens de Valois n’auront pas livré leurs conclusions et leurs préconisations. La Ministre a obtenu que le comité de modernisation des politiques publiques que préside le Chef de l’Etat et qui, régulièrement, prend des décisions en ce qui concerne la réorganisation des politiques publiques, s’agissant du spectacle vivant, que ce ne soit qu’à partir du moment où le chantier Entretiens de Valois aura été mené que la RGPP se portera sur la politique du spectacle vivant. La Ministre s’appuiera sur les Entretiens de Valois pour proposer des orientations au comité de modernisation des politiques publiques. C’est important de rappeler que c’est la première fois qu’au niveau national est engagée, depuis très longtemps entre l’Etat, les collectivités territoriales et les professionnels, à travers l’ensemble de leurs organisations représentatives, une concertation. Associations d’élus, syndicats, organisations professionnelles. C’est la première fois qu’une telle concertation est organisée au niveau national. Concertation et mise en perspective d’une politique. Lancée en février 2008, la première phase du chantier des Entretiens de Valois touche à sa fin en juin. La date est importante parce que le chantier avance et ce sont des éléments de toute dernière actualité que je suis en mesure de vous apporter aujourd’hui. L’objectif de cette première phase ouverte en février dernier, c’était de renouer le dialogue entre tous les acteurs (Etat, professionnels et collectivités), tant il est vrai que tous nous partageons la responsabilité, l’Etat et les collectivités notamment, de la mise en œuvre des moyens économiques de la politique du spectacle vivant. Et on sait aujourd’hui la place prépondérante que les collectivités jouent, les Départements, les Régions, les Communes, en matière de politique culturelle. Donc renouer le dialogue pour parvenir à un objectif partagé, et donc à un consensus sur les grandes orientations à retenir pour les années à venir. Refonder cette politique, l’évaluer, la réorienter, la réimpulser avec la volonté de préserver des moyens, voire de s’améliorer et de rendre l’utilisation de ces moyens plus efficaces. Ce sont les enjeux. Le calendrier des jours à venir va être très dense et va tous nous mobiliser. Le 16 juin, c’est à dire aujourd’hui, les rapporteurs des six groupes de travail qui ont été constitués doivent remettre leur rapport à la Ministre. Le comité des Entretiens se réunira les 19 et 24 juin. On aura une nouvelle séance plénière pour la conclusion de cette première phase. La Ministre, Christine Albanel, entend faire une communication en conseil des ministres sur les Entretiens de Valois et sur la politique de l’Etat et la politique publique dans le domaine du spectacle vivant, avant que les propositions de la politique dans ce domaine ne soient examinées par le comité

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de modernisation des politiques publiques. Une seconde mesure parallèle, une seconde disposition qui vous montre l’engagement fort et la responsabilité à ce niveau, la volonté de concertation, c’est la réactivation à partir du 10 juillet, concomitamment au chantier des Entretiens, du Conseil des Collectivités Territoriales pour la culture, qui n’a pas été réuni depuis très longtemps. L’objectif, c’est d’amener l’Etat et les Collectivités à cette concertation indispensable sur les politiques menées en matière de spectacle vivant. Enfin, j’ajoute pour l’information que le 18 juillet prochain, à Avignon, à l’occasion du festival, la DMDTS réunira l’ensemble des professionnels du secteur pour suivre ces travaux d’expertise. Ce chantier va nous mobiliser au cours des mois à venir. Il va se poursuivre à l’automne. L’objectif c’est en juin d’arrêter un certain nombre de premières mesures d’orientation, de préconisations qui vont être avancées par les groupes. Le chantier tous azimuts porte sur les partenariats, sur l’emploi, sur la structuration. Vous connaissez les six groupes qui ont été constitués. Le travail est positif, fructueux et dans un bon état d’esprit. La mayonnaise prend au niveau intellectuel, au niveau de l’adhésion et de l’engagement des partenaires. L’automne va voir expertiser et définir un programme d’action qui va se mettre en œuvre dans la loi de finances 2009 et pour la triennalité 2009/2011. Vous le savez, aujourd’hui, l’objectif à travers la révision du budget de l’Etat, c’est de parvenir à inscrire les budgets non plus dans un cadre annuel, mais dans un cadre pluriannuel triennal, ce qui est très important pour assurer une continuité nécessaire à un certain nombre d’actions et d’engagements de politique. L’annualité est un cadre qui fragilise et qui réduit la possibilité de pilotage à moyen terme des politiques publiques. Donc, le chantier des entretiens va réorienter la politique de l’Etat pour les trois années à venir. Poursuite des entretiens à l’automne pour avancer et continuer les propositions, et parallèlement implication du Conseil des Collectivités Territoriales pour la Culture pour assurer cette parfaite intégration. Je ne veux pas revenir sur votre disposition, c’est un chantier extrêmement important, je souhaitais dire cela parce que ça me paraît être le chantier aujourd’hui majeur. Dans le cadre de cette politique en matière de spectacle vivant, je voudrais, en l’attente de la conclusion des entretiens, dire qu’en matière culturelle, les premières avancées, au-delà des problèmes que vous avez évoqués, c’est celle de la performance qui pose vraiment problème. Quelle mesure objective et valable de la performance doit-on décliner dans le champ culturel qui ne saurait être une performance exclusivement quantitative ? La difficulté, c’est d’arriver à décrire et à décliner des objectifs qualitatifs dans la performance, d’essayer de trouver des moyens, de les mesurer de manière pertinente. Ce n’est pas simple. Le chantier des indicateurs et de la mesure de la performance que nous sommes en train de mener pour intégrer ces indicateurs dans les budgets et dans la mise en œuvre de la LOLF (qui, je le rappelle, a été votée à l’unanimité des parlementaires toutes catégories politiques confondues) introduit la notion de performance dans les politiques publiques. On est contraint de trouver des indicateurs pertinents. C’est un chantier qui est en cours, qui n’est pas simple. Je voulais aujourd’hui souligner l’importance de ce chantier, vous dire aussi que les premiers résultats de la RGPP ne sont pas, vis à vis du champ culturel, si négatifs que cela puisque les Directions Régionales des Affaires Culturelles ont été maintenues. Ça, c’est une disposition qui a été arrêtée par le gouvernement. On aurait pu craindre à un moment la suppression et la fusion des Directions Régionales des Affaires Culturelles dans des ensembles beaucoup plus vastes. On pourra me dire « Oui, mais pour quoi faire ? ». C’est pour mener une politique culturelle. Donc ça veut dire que l’Etat ne se désengage pas. Il n’entend pas se désengager à travers des structures maintenues et confortées, alors même que tout le chantier de la RGPP réorganise profondément le territoire et l’organisation des services de l’Etat. La confirmation des DRAC dans leurs missions, dans leurs fonctions, dans leur existence, la consolidation de ces DRAC même par rapport à certains sujets qui ne sont pas du ressort de notre réunion d’aujourd’hui, dans le champ du patrimoine ou de l’architecture par exemple, sont les témoignages d’une volonté politique forte au niveau de la Ministre, de maintenir une politique nationale, une politique de l’Etat. Le combat pour préserver les crédits en 2008, dans un contexte national et international très difficile, est le témoignage de cette volonté. L’engagement des Entretiens de Valois, pour conjuguer véritablement les apports, les compétences de tous et engager un dialogue, est aussi l’expression de cette volonté. Je voulais à nouveau vous dire combien je me réjouis d’être parmi vous, combien je pense essentiel le travail qui est fait ici. Nous ne sommes pas seulement, je le redirai, sur l’artistique, mais nous sommes aussi sur l’humain, le social, la matière humaine, et pas seulement la matière artistique.

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C’est une responsabilité essentielle que les politiques publiques dans le domaine culturel doivent prendre en compte et ne pas négliger. Je vous remercie de m’avoir entendu. Je m’en tiendrai là. Jany Rouger (ARSV) : Merci beaucoup Monsieur le directeur. Je suppose que ça appellera là encore des questions ou des remarques. Mais d’abord, on va entendre la parole de la Région Poitou-Charentes, par la voix de Paul Fromonteil, Vice-Président. 4- Intervention de Monsieur Paul Fromonteil, Vice-président du Conseil Régional : Tout d’abord, mes excuses. J’avais une obligation absolument incontournable ce matin, puisqu’il s’agissait d’un acte essentiel que je devais signer pour la politique du logement en Poitou-Charentes, du logement social en particulier. Merci au Directeur régional. Il est d’usage que l’Etat parle le dernier, mais compte tenu de mon retard, je souhaitais me mettre dans le débat pour pouvoir dire deux mots. J’étais présent dans la première partie de la discussion grâce à mes collaboratrices qui, tout à l’heure, m’ont fait un résumé extrêmement rapide mais très précis de la première partie de votre discussion. Je m’appuie sur elles pour dire que, la première idée qui ressort, c’est tout d’abord le sentiment d’un travail engagé positif au sein du COREPS. Je crois qu’il faut le rappeler. Les deux aspects qui semblent se dégager de la première partie sont positifs, mais nécessitent d’aller plus loin, d’autant que maintenant des questions techniques se posent avec l’EDEC, avec le COT, et qu’au-delà des aspects techniques qui sont posés par la mise en place de ces politiques, il est bien évident que nous sommes sur des enjeux et des questions d’orientation et de choix. En fonction même de la situation que vous connaissez. C’est, me semble-t-il, ce qui ressort de la première partie de la discussion, et c’est sur ce point que je voudrais dire très rapidement le sentiment de la Région. La Région partage, comme beaucoup d’entre vous, des craintes à l’idée de critères de performance. Bien sûr, nous suivons avec beaucoup d’attention les Entretiens de Valois. Bien sûr, nous attendons que sorte de ces entretiens une définition des critères qui vont orienter la politique culturelle de l’Etat. Nous les suivons avec crainte et espoir à la fois. Crainte parce que nous sentons bien qu’il y a actuellement dans le domaine de la création et de la diffusion, un risque de marchandisation, que des critères, qui sont des critères purement financiers, l’emportent sur les nécessités. Donc nous partageons des préoccupations qui, me semble-t-il, nous sont communes. Il est évident que tout ce qui se déroule actuellement dans la réflexion profonde, notamment aux Entretiens de Valois, nous le suivons avec beaucoup d’attention. Nous avons en effet, et c’est l’esprit qui nous guide dans notre politique régionale, une conception de la culture qui, je crois, peut être un élément de réponse à ce que j’appellerai la troisième crise de la culture. Nous sommes, à notre avis, dans une situation de crise profonde de la culture. Il y a eu, si on regarde l’histoire de la culture, trois périodes, trois crises très fortes. La crise de la culture monarchique fondée sur la puissance, la crise de la culture républicaine fondée sur l’idée d’une élite qui enseignait, qui portait la culture dans le peuple, et puis il y a eu ensuite cette idée de démocratisation de la culture. Nous sentons bien aujourd’hui, avec toutes les mutations qui se posent, les enjeux nouveaux qui sont ceux de l’évolution du monde et de la société, que nous sommes en présence de quelque chose de nouveau, avec la numérisation, avec les moyens technologiques dont on dispose aujourd’hui. Nous sentons bien que la culture est confrontée à un carrefour extrêmement important, beaucoup plus important que les carrefours précédents, et que par conséquent il y a besoin de réponses nouvelles. Et, pour ma part, c’est ce que j’attends des Entretiens de Valois : qu’on apporte les réponses à cette situation nouvelle qui existe aujourd’hui et qui pose les questions de la culture d’une façon totalement inédite. À mon sens, pour être bref et schématique, je crois qu’il faut transformer cette idée qui est à la base de la démocratie culturelle qui était la culture pour tous, par un autre concept, le concept de culture par tous. Parce qu’aujourd’hui, les moyens technologiques donnent la possibilité, non seulement de faire en sorte que l’ensemble des populations soit en situation d’écouter, d’entendre, de participer, mais d’être dans une situation de création et de fécondation du mouvement culturel lui-même. Il y a quelque chose d’extrêmement nouveau dans cette situation, et c’est à cette question-là qu’il faut répondre, c’est à dire faire en sorte que la culture devienne un bien commun, qui ne soit pas simplement un supplément d’âme ou quelque chose qui permet de mieux vivre ensemble, mais qui permette de faire ensemble, d’être ensemble, de créer ensemble. C’est ce défi, me semble-t-il, qui est

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le défi de ces jours. C’est la raison pour laquelle nous pensons, c’est la base de notre intervention culturelle au niveau de la Région, que cela doit poser la question de l’engagement de tous les niveaux de la société, y compris avec une place prépondérante dans la puissance publique de l’Etat. Si il y avait un retrait quelconque de l’Etat dans ce domaine, il y aurait incontestablement quelque chose qui poserait un problème sur le fond. Nous avons entendu tout à l’heure avec beaucoup d’espoir ce que nous a dit le Directeur Régional des Affaires Culturelles à propos de la façon dont on pouvait penser que l’Etat prendrait conscience de cette situation. C’est l’opinion que la Région peut avoir sur le problème. C’est la raison pour laquelle nous avons mis la culture, non pas comme un point supplémentaire dans la politique régionale, mais nous l’avons placée comme un des cœurs de la politique régionale. Je ne veux pas ici faire le bilan de la politique régionale, vous le connaissez, c’est un bilan incontestablement positif. Nous avons encore beaucoup de choses à faire, nous avons encore des points de faiblesse, nous avons encore des questions sur lesquelles il faut avancer. En tout cas, ce que nous voulons, c’est avancer avec vous, en vous écoutant, en vous entendant. C’est de ce point de vue que nous allons, avec l’ensemble du secteur Culture de la Région, continuer à travailler avec vous. Voilà ce que je voulais vous dire. C’est un peu général, mais cela me semble nécessaire de poser les questions ainsi si l’on veut apporter des réponses dans leur dimension réelle aux problèmes particuliers qui sont posés sous les angles techniques tels que vous en avez discuté avant que je puisse arriver. La Région est à votre disposition pour continuer ensemble. Si il y a problème, si il y a question, vous venez nous voir, nous sommes prêts à vous recevoir comme toujours et, par conséquent, faire avancer ensemble ce que nous voulons faire, c’est à dire que l’ensemble des territoires et l’ensemble des populations soient maintenant en situation d’intervenir, de créer, d’être possesseur, d’être créateur même du mouvement culturel. 5- Échanges et débats avec l’assemblée Emmanuelle Parent (représentante CGT-Culture du personnel de la DRAC Poitou-Charentes) : Apparemment, tout va bien à la Culture. Monsieur Godderidge le confirme, on a de quoi être heureux. Moi, je vais vous apporter une parole pas très heureuse, celle d’agents de la DRAC notamment, et celle du ministère de la Culture plus généralement. Depuis 25 ans, l’Etat est jugé défaillant, coûteux, lourd. Aujourd’hui, le Président de la République, dans son discours à l’institut régional de l’administration de Nantes le 19/09/07, va plus loin. Il parle «d’une passion de servir abîmée», «d’usure quotidienne», «de force d’inertie et de routine», …. Bref, « le malaise est partout. L’État est devenu impécunieux et impuissant alors qu’il s’étend pour devenir tentaculaire.» Depuis 25 ans, aucune analyse sérieuse, aucun observatoire ne vient affirmer ou non ces propos. C’est pourtant dans ce contexte et en l’absence d’état des lieux que le Gouvernement veut (je cite) «sortir la fonction publique d’une approche purement mécanique, juridique, égalitariste, anonyme et remettre dans l’administration de l’humain, de l’individualité, de la différenciation dans la gestion de la fonction publique». Depuis 25 ans, nous subissons les réformes, les modernisations, les révisions de l’Etat. Toutes se sont caractérisées par une diminution des moyens, à la fois financiers et humains. C’est encore avec moins de moyens que la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) s’impose à nous, citoyens, usagers, professionnels que vous êtes, et fonctionnaires. Et avec le faux espoir, j’insiste là-dessus, qu’elle réduise les dépenses publiques et améliore l’efficacité du service rendu au public. La Révision Générale des Politiques Publiques est une transformation complète et sans précédent des choix politiques d’une société. On voit aisément qu’hier l’État garantissait des droits fondamentaux pour tous et partout et que, dans le futur, il ne servira que l’intérêt particulier et individuel et là où les moyens le permettront. «Nous ne pouvons pas nous contenter de compter sur les autres. Il nous faut compter d’abord sur nous-mêmes». Le futur État abandonne ses missions pour ne garder que les missions régaliennes, à savoir veiller au respect des lois et des libertés publiques et au bon fonctionnement de la démocratie, assurer la sécurité des citoyens, garantir que l’aménagement et le développement des territoires soient cohérents et respectueux de l’environnement, assurer la protection des populations et faire face aux crises, qu’elles soient sanitaires, alimentaires, naturelles ou technologiques, garantir la cohésion

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sociale, organiser l’offre éducative, assurer la gestion financière et fiscale. Tout le reste revenant à la capacité financière de chacun de se le payer. L’État devra restructurer des services (ex : le ministère de l’Equipement est passé de 35 administrations à 5), externaliser (privatisation, partenariat public-privé, délégation de service et agence) et transférer des missions. L’Etat devra «faire mieux avec moins» en réduisant les budgets de l’État, en modifiant ses statuts et sa gestion de la ressource humaine (mobilités, indemnités de départ…), en modifiant les règles du dialogue social, en instituant l’emploi non statutaire, intérimaire et la précarité. Alors la culture dans tout cela ? Dans un article récent, Le Monde affirmait que le ministère de la Culture sera le ministère qui ressortira le plus fragilisé pour ne pas dire totalement démantelé du processus de la RGPP. Il faut convenir tout de suite que les orientations de la RGPP sont absurdes, s’agissant d’un des plus petits ministères (environ 25 000 agents répartis sur l’ensemble du territoire national) dont le budget représente à peine 1% du budget de l’État. Autant que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas là les caractéristiques d’une institution publique dispendieuse aux ramifications tentaculaires. Aujourd’hui, la réorganisation nationale du ministère de la Culture est posée. De 10 administrations, nous passons à 3 réparties comme suit :

- Direction générale de la création et de la diffusion : elle englobe la DMDTS, la direction des arts plastiques. À sa tête a été nommé Georges-François Hirsch.

- Direction générale du développement des médias et de l’économie culturelle : Elle englobe l’actuelle direction du développement des médias, les services d’industries culturelles et la direction du livre et de la lecture. Est retenue Laurence Franceschini.

- Direction générale des patrimoines de France : Elle regroupe principalement l’architecture, les archives, les musées ainsi que le patrimoine monumental et l’archéologie. Cette direction reviendra à Michel Clément, actuellement directeur de l’architecture et du patrimoine, qui estimait que la «baisse programmée» de certains services déconcentrés étaient de «nature à poser la question du maintien du périmètre des missions fondatrices de notre ministère».

- Le Secrétariat général, anciennement direction des affaires générales, sera chargé de piloter et coordonner les politiques transversales ainsi que les fonctions supports de l’administration centrale. A été choisi Guillaume Boudy.

Pourquoi cette réorganisation ? Selon le gouvernement, «la RGPP doit mettre fin à une expansion administrative, un déséquilibre entre Paris et la région (…), au primat d’une politique de l’offre ayant pour résultat une démocratisation de la culture insuffisante, et au décalage avec les pratiques et les attentes exprimées par nos concitoyens». Quelles sont les conséquences d’une telle réorganisation ? Pour les usagers, la première des conséquences, c’est de réduire l’intervention politique (moins de missions) et financière (baisse des budgets) de l’État dans le champ de la culture et n’assurer que les « fonctions plus prospectives de pilotage et de stratégie». En second lieu, privatiser, externaliser les missions abandonnées. C’est ce qu’on appelle la privatisation des bénéfices et la mutualisation des pertes entre les contribuables. Ce n’est ni plus ni moins qu’un impôt Albanel qui se profile. Les transferts vers les collectivités territoriales sont aussi envisagés mais avec quels moyens ? Enfin, l’État veut affirmer des choix et des priorités pour une plus grande sélectivité et mener enfin une politique de culture du résultat. L’organisation de l’Etat territorial prévoit le maintien des DRAC mais avec quels contenus ? Nous ne savons rien sur leurs futures organisations internes. Selon la phraséologie en usage, leurs fonctionnements seront «améliorés», «leurs priorités mieux définies, leurs crédits moins fléchés par le niveau national, certaines de leurs procédures allégées et la gestion de leurs crédits mieux évaluées». Au final, l’organisation des DRAC devrait être revue en profondeur et elles ne seront plus ainsi que des coquilles vides. Pour les agents, cela signifie le non remplacement d’un départ sur deux à la retraite. C’est un peu plus de 800 départs à la retraite d’ici 2011. D’ailleurs, le poste du conseiller théâtre de la DRAC Poitou-Charentes ne sera certainement pas renouvelé. D’ailleurs, à la DRAC, certains départs sont annoncés et non renouvelés, je pense notamment au conseiller théâtre. Des rémunérations et carrières individualisées. Lorsque l’on sait que la première cause de dégradation du climat dans le

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travail, c’est justement l’individualisation des traitements, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter. La RGPP, c’est aussi l’assèchement des nouveaux recrutements avec l’annulation subite de presque tous les concours de recrutement prévus en 2008 (comme ceux des conseillers). Dans les futurs remaniements des services, les agents devront être polyvalents. Enfin, les perspectives de précarité sont grandes et la RGPP amène également la notion de licenciement des agents de l’Etat. Le tout avec des budgets plus inquiétants. Pour la DRAC Poitou-Charentes, lorsque l’on compare 2007 et 2008, les autorisations d’engagements ont perdu 15% sur le prévisionnel de 2008 et 10% sur les crédits d’engagement. Et nous avons toutes les raisons de penser que les baisses ne s’arrêteront pas là. En DRAC Poitou-Charentes, la réalité de cette régression générale des politiques publiques est déjà significative. Des projets engagés par certaines structures ne se réaliseront pas puisque le ministère de la Culture ne suit plus. Et pourtant, dès la fin 2007, la DRAC savait qu’elle ne pourrait honorer ses aides. En réunion, les chefs de services avaient tous reçu la consigne de se taire sur les budgets. Et ils n’ont rien dit et ont laissé les projets se poursuivre jusqu’à l’annonce fatidique, en faisant fi des emplois menacés. Nous voyons déjà les premiers effets d’une telle orientation : que devient l’éducation populaire dans une perspective de culture de résultat ? Quelles sont les perspectives d’existences des petites structures qui ne vivent que des subventions de l’Etat et qui n’entreront pas dans la culture du chiffre ? Quel est l’avenir de la culture de proximité, celle qui ne passe pas à la télévision, celle qui ne fait pas des milliers d’entrées à des prix inaccessibles ? Quel avenir pour les salariés du secteur culturel déjà fragilisé par la précarité et les conditions de travail et de vie difficile ? La culture du Roi et de l’élite n’est pas le dessein de la CGT. On s’y opposera et nous l’exprimons depuis plusieurs mois déjà. Que deviendront tous ces salariés qui sont déjà dans la précarité ? Il est plus que jamais nécessaire de débattre ici et de se mobiliser maintenant. Si, malheureusement, nous pouvons craindre ce recul, alors de quelle culture parleront vos COREPS, quelle culture sera défendue par cette instance ? Ce sont des questions à mettre en débat. Jean-Paul Godderidge (DRAC) : Le conseiller théâtre sera remplacé. Il va de soi que cela est un poste stratégique. Il est hors de question qu’une DRAC, avec l’importance du secteur du spectacle vivant et du théâtre dans cette région, laisse vacant un tel poste. Pour le reste, je pense qu’il faut passer la parole à la salle et peut-être à d’autres interventions. Je remercie la collaboratrice de la DRAC d’avoir livrer un point de vue tout à fait intéressant, puisqu’il existe, qu’il est constitué et structuré. Jean-Yves Lissonnet (SYNAVI) : Ce n’est pas facile d’être le plus concis possible. Je vais commencer par une chose pas très agréable, un petit commentaire. Sur le maintien des budgets de la création, ça concerne le ministère, la DRAC. Il y a effectivement un certain nombre d’îlots et d’espaces qui sont préservés budgétairement. Il y a indirectement -et ça c’est dans la pratique et dans le vécu quotidien de petites et moyennes unités, quand on supprime des crédits culturels sur un certain nombre de festivals, sur des structures d’éducation populaires, etc.-, pour beaucoup d’artistes et de structures, une forme d’autofinancement qui disparaît. Donc on maintient des budgets à certains endroits mais de façon indirecte on participe à fragiliser personnes et structures. Je crois que ce que j’attends, ou ce qui me manque et ce que j’ai un peu entendu de la part de Monsieur Fromonteil, au-delà des problèmes de technicité, c’est d’essayer d’apporter des réponses et des visions. Il y a quelque années, on a mis en place et organisé tout un secteur et l’intervention de l’Etat, sur une certaine idée et une certaine vision. Actuellement, je n’arrive pas à pressentir là où je suis, quelle vision se dessine. J’ai un questionnement sur la culture par tous. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut, sur le fond, véritablement interroger. C’est à dire comment ça se met en œuvre et quelles peuvent en être les conséquences perverses ? Il faut questionner. Le tout est dans tout, parce qu’avec le tout est dans tout qui peut en découler, le tout est dans le rien aussi, c’est à dire qu’on peut assister à une dilution. Je m’interroge sur le spectacle vivant de façon très implicite et qui devient de plus en plus explicite. On n’est pas face à un secteur qui est condamné, comme la sidérurgie l’a été il y a quelques années, en tout cas économiquement. C’est une question que je pose, de façon très maladroite, mais je ne suis pas un spécialiste de la parole politique.

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Une dernière question qui me taraude un peu, sur le glissement des financements et des politiques publiques qui glisse vers les collectivités locales et territoriales qui ont effectivement une fonction extrêmement importante. Je pense qu’il faut éviter de tomber dans ce que j’appellerai le régionalisme, c’est à dire que chaque institution finance et attende une contrepartie immédiate, peut-être pas toujours suffisamment généreuse. C’est un piège à éviter. Je ne sais pas si je m’explique bien. Francis Lebarbier (URF-CGT) : On n’est peut-être pas dans le secteur de la métallurgie mais Monsieur Godderidge l’a dit, les subventions publiques sont maintenues pour la vitrine. La vitrine (scènes nationales, centres dramatiques, voire certaines structures du second cercle…) vont encore briller. Il y en a d’autres, du second cercle, qui vont un peu moins briller parce qu’elles auront un peu moins d’argent. Au bout de la ligne, les acteurs culturels que sont les petites structures, les petites compagnies ou les acteurs de l’éducation populaire, déjà, ils ne brillent plus. Ils commencent à s’éteindre parce que, vous l’avez confirmé, il y a un retrait significatif des aides à l’action culturelle à la démocratisation culturelle, à l’éducation artistique, etc. C’est tout un pan de la culture pour tous qui est en train de disparaître. Donc, on n’est pas encore dans la métallurgie mais on n’en est pas loin. Il ne faut pas se leurrer. Les vitrines vont encore briller mais, derrière, les soutiers eux marnent et mettent en place, parfois sans en avoir les moyens ou la reconnaissance des politiques d’action culturelle. Je pense aux compagnies par exemple, qui font un travail avec des associations en milieu rural. On est dans une région à dominante rurale, ici, le Poitou-Charentes. Ils font tout ce travail de sensibilisation, et tout ce travail-là est fortement menacé. C’est l’exception de la démocratie culturelle et de l’action culturelle qui est remise en cause peu à peu. Et on le voit bien. Des petites compagnies à l’éducation populaire, de l’éducation populaire au second cercle, commencent à être touchées. Effectivement, de quelle culture allons-nous parler dans les mois ou les semaines qui viennent ? Et vers qui allons-nous la faire ? C’est une vraie interrogation pour ne pas assister à un naufrage de la métallurgie et pour que l’argent public n’aille que sur les plus performants. J’ai bien entendu que ce n’était peut être pas que sur de la quantité. Mais pour l’instant, on n’entend parler que de quantité. Donc, c’est une mobilisation qu’on a à voir dans le contexte général, vous le savez, de subventions, des service de l’Etat qui sont peut-être en régression, du contexte général des ASSÉDIC. Je vous rappelle qu’à la fin de l’année, la convention générale de l’UNEDIC qui est signée pour trois années, vient à terme. Comme vous le savez, à chaque fois en fin d’année, le patronat va revoir les régimes spéciaux, les régimes particuliers d’indemnisation du chômage. L’intermittence, je vous le dis tout de suite, prenez acte, au mois de décembre, il va falloir qu’on se mobilise parce que là on va savoir si oui ou non ce régime basé sur l’égalité et la solidarité va perdurer. Parce qu’il y a déjà des rapports qui sortent disant que les réformes successives faites à cause des déficits n’ont rien apporté. J’ose espérer, vous avez raison de le souligner Monsieur Godderidge, qu’avec les Entretiens de Valois on aille vers des jours meilleurs. J’ai du mal à y croire pour le moment. Les inquiétudes sont très très fortes dans la profession puisqu’il y a déjà des choses qui se délitent. Simon Codet-Boisse (SMA) : Pour compléter l’intervention de Francis et peut-être pour reprendre Monsieur Godderidge qui affirmait avec force qu’il n’y avait pas désengagement de l’Etat, je veux bien le croire, mais on est un peu dans un dialogue de sourd. Il me semble important d’objectiver les choses. J’ai vu dans d’autres DRAC, publiés assez récemment, leurs grands tableaux des BOP 131 et 224, c’est à dire l’ensemble de la distribution des crédits déconcentrés au niveau du ministère de la Culture dans cette région. C’est un tableau qui a circulé dans les réseaux traditionnels, je peux vous le mettre à disposition. Est-il possible d’imaginer qu’au niveau des services de la DRAC Poitou-Charentes ce type d’information soit diffusé auprès des organisations professionnelles et des acteurs culturels ? Dans cette même logique, je pourrais poser la même question au niveau de la Région, à Monsieur Fromonteil. Je crois que c’est à ce moment-là qu’on arrivera à résoudre un certain nombre de malentendus, de représentations éventuellement fausses. Essayons d’objectiver nos débats, sinon on aura du mal à avancer. Jean-Paul Godderidge (DRAC) : Je redis ce que j’ai dit, et je ne souhaite pas que l’on me fasse dire ce que je n’ai pas dit. C’est très important, il faut commencer par cela. Je n’ai jamais prétendu qu’il n’y avait pas de recul des financements publics sur 2008, par rapport à 2007. Bien au contraire. À la DRAC, nous sommes tout à fait conscients de la situation. Ce que j’ai dit, c’est que les aides

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apportées sur les deux budgets opérationnels de programme, budget création et budget démocratisation formation au secteur du spectacle vivant, étaient globalement en valeur, à 100 000 € près en moins, en 2008 par rapport à 2007, maintenus mais sur 12 140 000 € en 2007 ; 12 054 000 en 2008. Certes, ce n’est pas une augmentation, d’autant qu’il y a l’effet d’inflation que nous connaissons et qui commence à prendre une place dans notre économie, encore que cette inflation touche peu les salaires, on peut le regretter quand on est salarié, et nous le sommes tous, mais en tout cas elle existe sur les charges, les matières premières. Donc il y a un effet d’érosion, mais c’est à peu près stable. Je crois qu’il faut le dire, sinon c’est ne pas dire la vérité. Et notamment tout le secteur professionnel de la création, de la diffusion et de la formation a été privilégié. C’est le choix, qui, dans le contexte budgétaire qui a été donné fin 2007, a été assumé par la DRAC Poitou-Charentes à l’automne 2007. En revanche, nous sommes pleinement conscients des conséquences de la réduction des crédits sur le BOP 224. En arrivant ici, j’ai découvert cette situation qui est ce qu’elle est, à savoir que les secteurs de la diffusion, de l’accompagnement, de la médiation culturelle - je pense à l’éducation populaire, je pense aux politiques en faveur des publics ou à l’action territoriale - ont été fortement réduits. Ce ne sont pas des chiffres en proportion de même nature que les montants des crédits en place, mais l’impact sur le travail des compagnies, notamment des artistes, est très important puisque beaucoup interviennent dans le cadre de ces dispositifs. Et puis bien entendu, nous sommes bien conscients à la DRAC que l’impact sur la démocratisation culturelle, puisque là on est au contact des publics empêchés, des politiques en faveur de l’éducation artistique et la diffusion dans les milieux particuliers (prison, hôpital), bien sûr les actions territoriales, l’éducation populaire, tout cela a un impact. Donc le ministère est conscient de cela. En tout cas, nous, on fait remonter en disant attention, les réseaux professionnels, le premier cercle, c’est important, mais les enjeux là sont très sérieux et il faut être très attentif à cela. C’est pour ça que nous espérons que nous obtiendrons le dégel des crédits du fameux BOP 224 cette année. On l’a redit à la ministre : «Il faut vraiment que là-dessus on obtienne des moyens car l’impact est considérable, l’impact est direct sur l’emploi culturel et il est indirect mais autant, on ne va pas dire plus, considérable et grave, sur les publics ». Donc nous sommes bien conscients de cela. Sur la diffusion des documents, là, je ne peux pas m’engager seul. Je n’ai pas autorité, j’ai un patron qui s’appelle le Préfet de Région, et je ne manquerai pas de lui poser la question pour savoir dans quelle mesure il accepterait, quelle est la position de l’Etat sur la diffusion. Nous ne diffusons pas en général la liste des aides personnalisées. Après, savoir que telle compagnie a telle aide précisément, que telle structure a telle aide, c’est un autre problème. Pierre Blanc (DRAC) : habituellement, à la demande des syndicats et du COREPS, un document général est donné, présentant les grands axes création, formation, diffusion et autres actions, avec les comparaisons d’année en année, avec en même temps une précision qui permet de voir sur quel type de structure les aides sont apportées (scènes nationales, scènes conventionnées ou autres structures). Quant aux aides aux compagnies, on marque le nombre de compagnies qui sont aidées. Donc, c’est un document qui nous semble, sur le sens, permettre à chacun de voir quelle est la nature de l’intervention de l’Etat. Ensuite, dans un travail plus lié à l’Observatoire, et pour que celui-ci puisse vraiment faire son travail d’analyse précis, on donne des informations précises. Mais, effectivement, il nous semble qu’il y a toujours un risque. Je ne veux pas dire qu’on ne donnera pas ces éléments d’information mais il y a toujours ensuite un risque si chacun a l’ensemble des aides données à chacun. C’est un débat qu’on pourra avoir dans les semaines qui viennent. Fred Mousson (URF-CGT) : Ce n’est pas pour en rajouter sur le désengagement de l’Etat mais, sur l’audiovisuel, Francis en a parlé tout à l’heure, il y a une grève appelée par une intersyndicale sur tout France Télévision mercredi prochain, avec une manifestation qui partira de l’Opéra Bastille à partir de 14 heures. Toutes les régions de France montent à Paris et ce, après l’annonce de Nicolas Sarkozy, il y a à peu près 5 mois, de supprimer la publicité sur France Télévision. On enlève la publicité quelque part et, d’un autre côté, il n’y a aucun financement digne de ce nom qui vienne remplacer. Pour l’instant, toutes les annonces de Copé, ça fait peur. On sent déjà les effets au niveau de l’emploi sur la région et au niveau national, nos amis producteurs pourront en parler. Au niveau de France Télévision et des achats de programme, tout est bloqué à hauteur de 60% à peu près, c’est à dire

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que les tournages sont arrêtés au niveau des achats. Au niveau de l’emploi, ça veut dire que tous les tournages s’arrêtent ou sont annulés. On sait maintenant qu’il n’y aura pas d’augmentation de la redevance pour combler le trou qui représente environ 40% du chiffre d’affaires de France Télévision. C’est très inquiétant. Concernant la Région, il y a deux ans, début 2006, une mesure avait été mise en place par l’Etat au niveau de l’emploi, qui s’appelait le 1 € pour 2 €, pour que les gens soient payés sur les courts-métrages. Pour 2 € de subvention des collectivités territoriales, l’Etat s’engageait à verser 1 €. Cette mesure n’a toujours pas été mise en place par la Région. C’est à dire que, depuis deux ans, vous, la Région, touchez cet argent et derrière, au niveau des productions, et nous au niveau des salaires, rien ne s’est passé. Vous avez multiplié le nombre de projets aidés mais les subventions n’ont toujours pas été augmentées. Vous aviez des subventions plafonnées à 30 000 € à l’époque, elles auraient dû mathématiquement se plafonner à 45 000 €. Vous êtes restés à 30 000 €, donc vous ne dépensez plus que 20 000 € sur une production que vous aidez sur le Poitou-Charentes. On en est toujours au même point depuis deux ans. C’est une question, on fait quoi ? Paul Fromonteil (Région) : Je crois qu’on en parle effectivement. Ce qui est certain, c’est qu’on a augmenté le volume de l’aide et qu’à partir de là cette aide est répartie sur 140 projets. Effectivement il y a la question de l’augmentation de l’aide pour chacun des projets, mais là il faudrait qu’on revoit avec Poitou-Charentes Cinéma comment on peut avancer. Toutes les sommes utilisées ont bien été versées et utilisées sur les 140 projets qui ont été réalisés. On est bien d’accord là-dessus ? Bien. Après, sur les questions qui restent à régler, on est à votre disposition pour en discuter. Ceci dit, tu sais que ce n’est pas simple, qu’il y a des questions extrêmement complexes à régler, notamment le fait que nous sommes là-dessus en coopération avec les Départements, et qu’il faut se mettre d’accord, l’ensemble des Départements et la Région, sur le mode de répartition des sommes. Mais tu ne peux pas dire que l’argent touché n’a pas été versé. Il n’a pas été versé dans les conditions qui sans doute auraient été souhaitables de notre point de vue, mais l’argent a bien été versé. Puisque j’ai la parole, je voudrais revenir sur ce qu’a dit Jean-Yves Lissonnet tout à l’heure, à propos de culture pour tous et culture par tous. Le concept de culture pour tous est un concept extrêmement fort auquel je suis très attaché, mais je pense qu’aujourd’hui nous avons besoin d’aller plus loin que ce concept de culture pour tous. Parce que ça voudrait dire que la culture est quelque part et qu’elle se répand dans la société. Je pense qu’il est en train de se poser un certain nombre de questions totalement nouvelles qui font que, maintenant, il faut aller vers une autre conception de la culture qui sorte de l’ensemble de la société. C’est donc un autre mouvement qu’il faut inventer. C’est ça le problème que j’ai posé tout à l’heure. Et cette question souligne encore plus combien il serait absolument regrettable et préjudiciable que dans ces exigences nouvelles en matière de culture il y ait un désengagement de la puissance publique. Cette situation nouvelle appelle, non pas un désengagement de la puissance publique, mais au contraire un effort supplémentaire de l’ensemble de la société, donc de la puissance publique. C’est pour souligner ce besoin et la contradiction qui existe entre un désengagement de la puissance publique que j’indique avec force que d’autres questions sont en train de naître, dont celle de l’élargissement de l’aide à la production de l’image, du cinéma, de la télévision etc. Or, nous assistons au mouvement inverse. Je le dis parce que, à un moment donné, il est évident que quelle que soit la volonté de la Région, nous ne pourrons pas compenser un éventuel désengagement de l’Etat. C’est évident, d’autant que nous avons fait une augmentation budgétaire de 50% dans le domaine de la culture dans les deux dernières années, mais nous ne pourrons pas continuer à ce niveau l’augmentation de notre budget culture. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre budget culture aujourd’hui est touché par un certain nombre de questions nouvelles qui nous sont posées par la décentralisation. Je prends un seul exemple dans le domaine de la culture : le fait que nous ayons maintenant les services de l’Inventaire à la charge de la Région, avec un transfert de fonds de l’Etat. Mais nous savons tous que l’ampleur des besoins fait que la Région est obligée de rajouter des sommes importantes sur cette question. Nous sommes donc dans une situation où nous avons augmenté considérablement le budget, mais aujourd’hui nous sommes dans l’impossibilité de répondre à une augmentation nouvelle et supplémentaire du même type que celle que nous avons opérée les deux années précédentes.

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Benoist Baillergeau (PROFEVIS) : Par rapport aux Entretiens de Valois, il y a une chose qui m’inquiète parmi d’autres. Paul a amorcé un peu le débat. C’est le problème de la concordance qu’il va y avoir entre les décisions qui vont être prises par les Entretiens de Valois, les orientations, et les politiques locales, qu’elles soient politiques régionale, des Villes, des Départements. Parce que la plupart des structures comme les nôtres sont effectivement financées par toutes ces institutions et doivent répondre, dans le cadre de conventionnements ou pas d’ailleurs, à un certain nombre de critères qui nous sont chers et qui pourraient - c’est un peu le risque, il faudra être vigilants - ne pas être en adéquation avec les dispositifs des Entretiens de Valois. C’est une inquiétude que j’ai, entre autres, et qui me semble extrêmement importante parce que quand on voit se dessiner dans les Entretiens de Valois un certain nombre de prérogatives sur les structures qui vont être soutenues, et je connais la politique de la Région Poitou-Charentes, je pense qu’elle n’est pas dans ce même état d’esprit et dans cette adhésion à ça. Jean-Paul Godderidge (DRAC) : Ce que vous dites, j’y souscris pleinement, et je comprends votre questionnement et l’inquiétude que l’on peut avoir. Et c’est justement parce que, en matière de spectacle vivant, comme dans d’autres secteurs culturels, il ne peut pas y avoir de politique de l’Etat seul sans tenir compte des collectivités territoriales, car les collectivités contribuent d’une manière essentielle au financement dès aujourd’hui des politiques culturelles dans le domaine du spectacle vivant, que la Ministre a décidé de relancer activement le Conseil des Collectivités Territoriales pour le développement culturel. Les Entretiens de Valois ont six groupes de travail et, seules les collectivités, donc l’association des maires de France, des Régions de France, les Départements, participent au groupe n°1, c’est à dire celui sur les responsabilités et compétences respectives de l’Etat et des collectivités, mais elles ne participent pas aujourd’hui aux autres groupes de travail dont je rappelle qu’ils portent sur :

- groupe 2 : articulation production/création/diffusion et lien public/privé - groupe 3 : mission des réseaux. Quels moyens, quelle politique de labellisation, quels contrats

d’objectifs ? - groupe 4 : les politiques culturelles et l’emploi, avec la structuration des employeurs et des

salariés, la professionnalisation et la formation - groupe 5 : les politiques culturelles européennes et internationales - groupe 6 : l’observation et la connaissance du spectacle vivant.

C’est bien parce que les collectivités ne participent qu’au groupe n°1 que le ministère est convaincu que, si il n’y a pas adéquation et coordination étroite entre les politiques des collectivités et celles de l’Etat, on ne peut pas avancer valablement dans ce secteur. Donc c’est bien le but de faire que les deux chantiers avancent de manière intégrée. C’est essentiel, vous avez raison. Il faut maintenant le traduire dans les faits dans les six mois qui viennent. Car l’objectif, c’est qu’il n’y ait pas de décision prise avant que cet ensemble de conditions et de vérifications soient opérées. Francis Lebarbier (URF-CGT) : Ne nous leurrons pas. Monsieur Godderidge, bien sûr vous ne serez pas d’accord avec ce que l’on va dire mais, les Entretiens de Valois, il ne faut pas tout en attendre. Faire du dialogue social à marche forcée en six mois, alors que tout le cadre de la RGPP, lui, est déjà en amont, tout a été borné, cadré. Alors certes, j’entends ce que vous venez de dire, Monsieur. Effectivement, aucune décision ne sera prise tant qu’un certain nombre de préconisations ne seront pas sorties de là mais, de toutes façons, le cadre général de la RGPP et de la LOLF est déjà là. Monsieur Fromonteil vient de le dire, on en sent déjà les conséquences sur les désengagements en cours mais aussi à venir, à craindre, concernant la part de financement de la politique culturelle. Il va y avoir des effets induits au niveau des collectivités. Ce qu’a dit Paul, un certain nombre de collectivités le disent. Le désengagement de l’Etat fait qu’un certain nombre de choses sont dévolues aux Régions ou aux collectivités, quelle que soit leur taille. Ça aura de toute façon des conséquences sur un certain nombre de missions qui ne seront plus assurées, et sur l’emploi. Oui, il y a à craindre. Claude Guillot (Ancrage 17) : Je vais apporter simplement un témoignage. L’intérêt qu’on a eu pour le COREPS, c’est que ça a identifié un certain nombre de structures et mis en évidence un certain nombre de liens entre les structures. Il y a vous tous qui êtes extrêmement représentatifs de vos institutions respectives. Les professionnels de l’image dans notre région sont extrêmement morcelés,

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ce sont de petites structures. Les structures de production ont rarement plus de trois permanents, et travaillent avec le vivier d’intermittents dont on parlait tout à l’heure, qui est cruellement en danger, aussi parce que nos structures de productions sont gravement en danger pour diverses raisons. Une des principales en ce moment, c’est que tout contrat ou toute proposition qui était initiée avec les réseaux régionaux de France 3 est en suspend sine die. Lorsqu’on voit un représentant de France 3 en ce moment, et je vais en voir un bon nombre la semaine prochaine au Sunny Side où les gros requins viennent manger les petits poissons que nous sommes, mais on prête volontiers l’épaule pour se faire dévorer par une chaîne, mais là je crains qu’on ne tombe beaucoup dans l’aquarium. Un représentant de France 3 m’a dit hier «Je ne peux même pas avoir un rictus envers qui que ce soit au Sunny Side parce qu’on ne doit donner absolument aucun espoir, aucune ouverture, sur le fait qu’on va produire ou entamer une production avec un producteur en région parce que tout est gelé». C’est un peu embêtant pour nous les producteurs parce que ce n’est déjà pas facile de produire en région. On s’est débrouillé pour y arriver depuis vingt ans pour certaines de nos sociétés. Certains de nos films ont eu un relatif bonheur. Des films produits à La Rochelle sont diffusés à Washington, sur Discovery, sur Arte ou sur France 2, donc il y a du réel talent. L’évaluation dont on parlait, on peut toujours la faire, mais pour nous ce sont les fourches caudines de la diffusion. Si on est diffusé, c’est qu’on a un relatif métier. Malgré ça, bon nombre d’entre nous se cassent complètement la figure en ce moment, et les intermittents qui vont avec. On a beaucoup de mal à les maintenir en vie, malgré le talent des cadreurs, des monteurs, leur professionnalisme incroyable et la formation dont ils ont profité. L’intermittent emmène ses fiches aux ASSÉDIC qui va pinailler pour une virgule, pour une date, pour un tampon, etc. On a l’impression qu’il y a une mauvaise volonté de la part même des institutions à régler leur dû aux gens qui remplissent toutes les conditions. Quand il y a une boîte de production solide derrière, elle va soutenir ses intermittents, elle va faire des démarches auprès de toutes ces institutions mais, lorsque l’intermittent dépend d’un certain nombre d’employeurs, il est perdu devant tout ça, il coule et devient Rmiste. Est-ce que l’évaluer sur sa capacité professionnelle va l’aider ? Non. Il a besoin d’un soutien. Le soutien, jusque-là, c’est le producteur, c’est nous. Or, nous-mêmes on se casse la figure malgré un soutien assez appuyé du dispositif Région/Département qui nous a aidé à démarrer un certain nombre de projets qui ont eu du succès grâce à ce démarrage, qui ont été soutenus à la production. Ça a convaincu les chaînes, pas toujours le CNC bizarrement. Encore l’Etat ! On a eu l’impression depuis deux ans que l’Etat, à travers le CNC, sabordait un certain nombre de projets puisqu’ils venaient de province. Ce n’est pas une impression puisqu’on me l’a dit textuellement au CNC. Ils préfèrent qu’on se regroupe avec des sociétés parisiennes. On est trop petit, ça fait trop de dossiers morcelés à régler. Il vaut mieux qu’on se mette sous l’aile protectrice d’un gros cygne parisien. C’est plus facile à gérer. Ils ont le CNC automatiquement, pas nous. Au final, on assiste à une espèce de jacobinisme inversement proportionnel où, nous, petites boîtes de production régionales qui avons réussi à survivre, on doit se mettre sous l’aile d’une société parisienne qui va venir grappiller les subventions régionales et départementales. C’est un système qui nous paraît un peu pervers. On cherche des solutions, on y met de la bonne volonté, mais ce qu’on voit, c’est que, cette année, on a trois sur douze de nos boîtes de production qui ont arrêté de travailler. Donc trois boîtes en moins, ça fait ce que disait Monsieur Mousson, ça fait des intermittents sur le carreau, ça fait des Rmistes, et pourtant ces gens sont bien formés, compétents et ils ont même du talent. Jean-Marc Guillemoy (SPFA) : Je vais parler en ma parole. Je voudrais apporter une note d’optimisme par rapport à tout ce qui s’est dit. Mais je remarque que le cinéma d’animation n’a pas été beaucoup cité, notamment par Monsieur Godderidge dans ses interventions. On a beaucoup parlé de spectacle vivant, pas du tout d’animation. Pour ma part, je dirais que le cinéma d’animation se porte plutôt bien, en ce qui concerne en tout cas l’animation française, et en particulier sur Angoulême. Je sais qu’on a un vocabulaire commun, notamment à propos du terme d’intermittent ou autre. Il y a des problématiques communes, mais aujourd’hui le cinéma d’animation se porte plutôt bien. J’en veux pour preuve que, sur Angoulême en ce moment, avec une concentration de studios d’animation relativement importante, on en est à un point où on n’arrive plus à trouver de ressources et on est obligé d’aller chercher les salariés, au moins sur le territoire national, voire en dehors de l’hexagone. C’était juste un petit point d’optimisme au milieu de tout ce qui s’est dit.

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Jany Rouger (ARSV) : Merci de terminer par cette petite note un peu plus optimiste. Il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à dire, mais on a un temps contraint, comme vous le savez tous. Une dernière intervention qu’André Curmi va introduire. André Curmi (Observatoire) : Je ne voudrais pas amputer le temps de parole de Reine Prat. Je voulais simplement rappeler que les deux études qui ont été évoquées en début de cette réunion plénière étaient des outils de diagnostics mais aussi des socles pour construire de la préconisation dans cet espace de dialogue du COREPS qui est capable à son tour de nourrir le dialogue social pour les futurs accords cadre. Nous avions pointé, parmi les données collectées sur les conditions économiques et d’emploi des salariés du spectacle vivant et des salariés de l’audiovisuel, des tendances assez marquées à l’inégalité de la répartition des responsabilités et des métiers par genre. Une inégalité en défaveur des femmes, bien entendu. Jean-Claude Sénéchal (DRAC) nous a invités à rencontrer Reine Prat qui est chargée de la Mission Égalité à la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS), et de la coordination autonome des femmes metteurs en scène de la région Poitou-Charentes. Cette rencontre était organisée afin d’imaginer comment on pouvait travailler, à la fois sur l’identification et les précisions à apporter à ces phénomènes d’inégalité, et comment on pouvait faire ensemble des opérations de promotion et de préconisations pour réduire les écarts. Nous nous sommes prêtés à la question. Et, parmi les options qui ont été retenues pour construire ensemble un espace partagé pour permettre de mieux identifier les inégalités et d’aboutir à des rééquilibrages, tout le monde a souhaité l’intervention de Reine Prat pour présenter plus largement sa mission sur le plan national. 6- Présentation des travaux de la mission «Égalité-mixité» de la DMDTS Reine Prat (DMDTS) : Merci de m’avoir invitée à cette réunion qui, j’espère, sera une étape de travail que nous pourrions construire en commun pour transformer les situations qui, on le verra, sont aujourd’hui dommageables à la vitalité de notre secteur d’activité. Je voudrais faire un exposé rapide, compte tenu de l’heure qui a passé, et qui sera simplifié par rapport à la complexité des questions que nous allons aborder. Je voudrais néanmoins ne pas omettre d’y apporter un peu d’humour et dire que, le fait que vous m’ayez invitée, a permis d’introduire une petite dose de mixité à cette table. J’ai bien remarqué qu’elle était parfaitement réalisée dans la salle ! Ce dont je vais vous parler, c’est un phénomène ancien mais persistant de l’inégalité entre les hommes et les femmes aux postes de responsabilité et, on le verra, dans différentes autres situations. Un phénomène ancien et persistant mais néanmoins une préoccupation nouvelle, une question qui fait partie de ce que Monsieur le représentant du Conseil Régional appelait des questions inédites qui se posent aujourd’hui pour ce secteur et pour le Ministère de la Culture, sachant que ce secteur est, contrairement à ce qu’on pouvait imaginer, en retard par rapport à d’autres domaines. On sait par exemple que le ministère de la Défense a engagé un travail en faveur de l’égalité bien avant le ministère de la Culture. Pour ce qui concerne le COREPS, ce que j’espère, ce n’est pas forcément que ça devienne un nouvel axe de travail, mais que cette préoccupation soit généralisée dans l’ensemble des démarches, des études, projets, accords cadre, contrats d’objectifs qui sont mis en place par cette instance. Je voudrais vous faire un petit rappel historique de ma mission qui a été créée en 2005, à la demande du directeur de la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles de l’époque qui était Jérôme Bouët. Le lancement de cette mission a correspondu à un moment où quelqu’un que vous connaissez bien, puisqu’elle dirige un centre dramatique dans cette région, Claire Lasne, avait fait remarquer, lors d’une réunion des directeurs de centres dramatiques en présence du ministre de la Culture, qu’il y avait une contradiction entre la revendication d’une diversité culturelle dans notre secteur, et ce que j’appellerai «l’homosocialité» des réseaux et des équipes qui le constituent. Pour ne prendre que cet exemple, la direction des centres dramatiques était et reste très largement masculine. Cette mission a donné lieu à la parution d’un rapport que vous pouvez trouver sur le site du ministère de la Culture, rapport qui a eu un écho assez important puisqu’il a notamment fait l’objet, en 2006, d’une page entière dans Le Monde. J’insiste parce que je pense que c’est très important. Si

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des changements peuvent avoir lieu, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont décidés à un certain endroit, mais parce qu’ils correspondent à des évolutions sociétales. À ce moment-là, changement à la tête de la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles. Jean de Saint-Guilhem, le successeur de Jérôme Bouët, confirme donc ma mission et me donne deux objectifs : d’une part organiser des assises nationales pour l’égalité dans le spectacle vivant, et d’autre part réfléchir à ce qui pourrait être une charte de l’égalité appliquée à ce secteur et qui pourrait être proposée à l’ensemble des partenaires du secteur, professionnels et collectivités territoriales. J’ai commencé à travailler sur ces objectifs. Puisque la ministre a donné son accord, je peux vous dire tout de suite que les Assises devraient avoir lieu en juin 2009, au Centre Georges Pompidou, mais qu’elles seront élargies à l’ensemble des secteurs couverts par le ministère de la Culture, donc plus seulement le spectacle vivant mais l’ensemble des domaines d’intervention. La charte, c’est un document sur lequel nous avons commencé à travailler et dont je soumets le principe à votre réflexion et éventuellement à votre accord. Pour tendre vers ces objectifs, nous avons organisé un certain nombre de groupes de réflexion thématiques à Paris, et des relais ont été pris avec des initiatives en région, auxquelles André Curmi faisait allusion pour la région Poitou-Charentes. Effectivement, un groupe de metteuses en scène au départ, auquel se sont associées des directrices d’équipement, et qui devrait se diversifier avec l’arrivée dans cette réflexion de chorégraphes et de musiciennes, s’est réuni. En Rhône-Alpes, une association a été créée, qui s’appelle H/F, pour travailler sur ces questions-là. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est une initiative qui vient plutôt de musiciennes. Et on se rend compte que, quand des initiatives viennent du terrain, très rapidement, comme c’est le cas ici, la DRAC et l’association régionale pour le spectacle vivant s’associent à cette démarche. Au niveau de la DMDTS, un certain nombre d’avancées a pu être constaté. D’abord nous avons mis en place une veille statistique sexuée sur les bilans d’attribution des subventions dans toutes les DRAC, ce qui fait que nous pouvons savoir, au niveau national et dans chaque région, le nombre de structures subventionnées dirigées par des hommes et dirigées par des femmes, et les moyens financiers qui leur sont attribués. Quelques avancées aussi en termes de nominations à la direction des institutions. Je ne citerai qu’un exemple, le réseau des cinq théâtres nationaux. En 2006, aucune femme n’avait jamais dirigé un théâtre national en France. Nous en sommes aujourd’hui à une exacte parité avec trois directrices et trois directeurs : la nomination de Muriel Mayette à la Comédie Française en 2006, le duo Montalvo/Hervieu à Chaillot et Julie Brochen qui va arriver au Théâtre National de Strasbourg. Donc des avancées réelles, pas encore spectaculaires dans l’ensemble des réseaux, mais auxquelles j’inviterais l’ensemble des partenaires à s’associer pour que les choses avancent. Autre point peut-être, c’est l’inscription, et j’insiste parce que c’est une mesure qui peut être prise à tous les niveaux, de cette préoccupation de l’égalité dans les textes. Un exemple : les lettres de mission des directeurs d’établissements publics relevant du spectacle vivant comportent maintenant la nécessité de prendre en compte cette question. Le rapport de 2006 et les travaux qu’on a engagés depuis ont permis de faire le constat d’un monde profondément inégalitaire en termes de direction, en termes aussi d’accès aux moyens de production, et là j’aimerais quand même vous donner quelques chiffres. En 2004, le coût moyen d’un spectacle produit par le réseau des centres dramatiques était de 72 000 €. Le coût moyen d’un spectacle produit par ce réseau mis en scène par un homme s’élevait à 77 000 €. Quand un spectacle était mis en scène par une femme, ce coût moyen de production était de 44 000 €. Mais aussi la taille des spectacles. Je reviendrai sur cette question après. Un autre exemple sur la direction des scènes nationales. La moyenne des subventions attribuées aux scènes nationales par l’ensemble de leurs partenaires en 2003 était de 2 100 000 €. Pour les scènes nationales dirigées par des hommes, elles étaient de 2 350 000 € et, pour les scènes nationales dirigées par des femmes, on tombait à 1 760 000 €. Un exemple en région - je ne citerai pas la région Poitou-Charentes mais la région Rhône-Alpes. En 2006, 95% de la programmation budgétaire de la DRAC Rhône-Alpes pour le théâtre et les institutions pluridisciplinaires étaient affectés à des organismes dirigés par des hommes. Ce constat de forte inégalité au niveau des directions, au niveau des moyens de production, se retrouve au niveau de l’accès aux réseaux de diffusion, et là je vous renvoie aux programmations de nos institutions. Il suffit d’aller dans les réunions de présentation de saisons en début d’année pour constater que les plateaux où sont rassemblés les artistes de la saison ressemblent généralement à

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cette table (rarement plus d’une femme présente). Inégalités qui produisent un monde non mixte, comme on peut le voir ici, et pas seulement ici. Je vous renvoie aux comptes-rendus qui ont été faits du Forum organisé par Libération à Nanterre, par exemple. Mais c’est aussi une remarque qui m’a été faite pour la première réunion plénière des Entretiens de Valois, où les agents de la DMDTS qui y étaient sont revenus en me disant «c’est incroyable, il n’y a que des hommes dans cette réunion». Ce n’est pas incroyable, on sait pourquoi. Ce monde non mixte prend sa source dans des inégalités qu’on peut constater aussi au sein des entreprises, en termes d’inégalité salariale, d’inégalité d’accès aux responsabilités, inégalité d’accès aux métiers, qui fait que nous avons aussi des équipes techniques non mixtes, largement masculines, des équipes de relations publiques non mixtes largement féminines, avec les incompréhensions que ça peut entraîner d’un secteur à l’autre. Ces inégalités prennent leur source aussi dans les enseignements, et je renvoie à l’état des effectifs dans les enseignements artistiques, dans les enseignements techniques, et aussi dans les formations universitaires aux métiers de la culture. Inégalité aussi dans les représentations, et là je ne ferai pas de long développement parce que la question est évidemment complexe. Je voudrais vous suggérer d’aller chercher sur Internet un article qui est paru dans Le Monde, daté de dimanche/lundi, sur le dernier film d’Arnaud Desplechin. Il est extrêmement éclairant sur la question des représentations – je n’ai pas là-dessus d’étude quantitative – mais cet exemple est assez parlant sur la façon dont les œuvres d’art proposent plus souvent de conforter des assignations à des stéréotypes de sexe, que de faire évoluer et nourrir les imaginaires de subjectivités diverses. Donc, transformer ces situations répond évidemment à plusieurs objectifs :

- un objectif tout simple de plus grande justice sociale, - un objectif de modernisation et de démocratisation de notre secteur parce que la non mixité

correspond rarement à l’idée que l’on peut se faire de la modernité et de la démocratie, - un souci de plus grande efficacité, et là je renverrai aux processus qui ont été mis en place

dans un certain nombre d’entreprises pour une plus grande diversité dans les recrutements auxquels elles procèdent. L’idée étant que les organismes qui ne reflètent pas l’état de la société sont des organismes moins efficaces. Dans notre secteur, c’est particulièrement vrai. La société est mixte, nos réseaux ne le sont pas, d’où un différentiel et une déperdition sans doute d’efficacité.

- Un objectif de développement économique qui permette de rattraper le retard que nous avons pris par le gâchis de talents et de compétences, puisqu’on le sait aujourd’hui les femmes sont mieux formées et font des études plus avancées que les hommes, et ces formations ne se retrouvent pas au niveau de l’insertion professionnelle,

- un objectif aussi d’enrichissement de la création. Je reviens à cette question des représentations.

- Et puis, tout simplement un objectif de respecter les lois qui sont les nôtres, (le rapport que vous pouvez trouver sur le site du ministère de la Culture a une annexe juridique. Le rapport date de 2006, mais évidemment depuis il y a eu d’autres avancées, que vous pourrez trouver par ailleurs.

Voilà donc pour l’état des lieux. Transformer ces situations relève d’une responsabilité partagée de l’ensemble des acteurs, dont les collectivités publiques, l’Etat, les collectivités territoriales, les entreprises et chefs d’entreprises, les équipes, les médias. Et il y aurait aussi un sujet d’études sur la façon dont les médias rendent compte des œuvres qui sont présentées aux publics, selon qu’elles sont conçues et réalisées par des hommes ou par des femmes, d’autres sujets sur les questions d’insertion et de réinsertion bien évidemment. Alors, que faire ? D’abord, certainement, comme le disait André Curmi, faire des états des lieux quantitatifs, essayer de lancer des études qualitatives pour comprendre comment ces inégalités perdurent et se reproduisent. En termes de prise de conscience, organiser des formations, des séminaires de réflexion, puis identifier les endroits où on peut transformer les situations, fixer des objectifs quantifiés de progression, et peut-être commencer à établir ce que j’ai appelé des catalogues d’action de promotion de l’égalité, avec deux grandes orientations. Une qu’on appelle la démarche intégrée, c’est à dire la prise en compte de ces questions dans l’ensemble des politiques qui sont mises en œuvre, et l’autre orientation, mettre en place des actions spécifiques en faveur des catégories les moins représentées. Je peux donner un exemple. Comment faire en sorte que plus de

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petits garçons s’inscrivent dans les cours de danse et que plus de petites filles apprennent le tuba ou les percussions. Ça n’est qu’un exemple. En ce qui concerne la démarche intégrée, je voudrais revenir au moins sur un point qui a été abordé, et qui permet de bien visualiser les choses. On a évoqué, notamment, de nouvelles orientations qui vont amener à privilégier les soutiens publics à la production, à la diffusion, aux grands établissements au détriment de l’intervention dans l’action culturelle, les actions sur le territoire. Il se trouve qu’aujourd’hui, dans nos métiers, là où il y a le plus de femmes, c’est dans le secteur des actions culturelles, dans les actions sur les territoires. Non pas que les femmes aient un talent particulier pour ces activités et que les hommes soient privés de ce talent, mais parce que l’organisation de nos secteurs fait qu’elles sont privées, on l’a vu, de moyens de production et de l’accès aux grands plateaux. Pourquoi les productions des femmes coûtent moins cher, c’est tout simplement parce qu’on leur donne plus rarement accès aux programmations sur des plateaux importants. Les budgets vont avec. Donc évidemment, privilégier les aides aux grosses structures, c’est privilégier les aides aux structures qui sont dirigées par des hommes et dont les moyens sont affectés à des productions qui sont conçues et réalisées par des hommes. Alors, que faire ? Essayer de développer une vigilance, à ce que chaque décision qu’on prend peut avoir un impact différent sur les uns et les autres, les unes et les autres, et puis développer l’imagination collective et définir un certain nombre d’actions qui permettent de corriger les situations actuelles. J’espère que nous aurons l’occasion d’en reparler de manière beaucoup plus concrète, peut-être qu’on pourra commencer à évoquer les questions ensemble ici, mais je pense qu’il y aurait matière à avoir des réunions plus précises sur un certain nombre de points concrets que j’ai évoqués. Je vous remercie. Jany Rouger (ARSV) : Merci beaucoup Reine Prat de cette intervention très complète. Évidemment, on sait tous que le combat pour la diversité culturelle, c’est d’abord ce combat-là, pour l’égalité hommes/femmes. On a peu de temps maintenant pour donner suite à l’ensemble de ces propositions, mais en tout cas on n’y manquera pas, pour ce qui nous concerne, au sein de l’Agence régionale du spectacle vivant, et déjà André régulièrement met en œuvre des indicateurs avec Maud Régnier sur ce sujet-là. On essaiera de s’emparer de ce sujet collectivement. Il y aura un temps d’échange au moment de l’apéritif, car on est déjà très avancé dans les horaires, sauf si il y a une demande de prise de parole immédiate. Merci d’avoir participé à cette assemblée plénière. Je voudrais rappeler que, cet après-midi, il y a une réunion avec l’ensemble des syndicats d’employeurs et de salariés, à la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, pour poursuivre le chantier sur l’EDEC. Michel Roudier souhaite prendre la parole. Avant que Michel ne conclut, je remercie en notre nom collectif Héloïse Dallez qui a préparé cette journée, et l’ensemble de l’équipe de l’Agence régionale du spectacle vivant. Michel Roudier (SNSP) : C’est juste pour glisser qu’il n’a jamais été question du public, de nos publics. Simplement, il est composé en général à plus de 70% de femmes. Reine Prat (DMDTS) : C’est une des choses que j’ai fait remarquer dans ce rapport, en disant que ça va devenir très très grave si les hommes continuent à avoir toutes les responsabilités et sont de moins en moins cultivés. Jany Rouger (ARSV) : On rappelle que le petit-déjeuner vous était offert par la Région Poitou-Charentes, et l’apéritif vous est offert par l’Agence régionale du spectacle vivant.

Fin de réunion.

ANNEXES

COREPS POITOU-CHARENTES

De juin 2006 à juin 2008

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Bilan et perspectives

Pour rappel, les COREPS ont été mis en place en 2004, suite à une circulaire du ministre de la Culture et de la Communication. En Poitou-Charentes, un espace de concertation existait déjà depuis fin 2001. Notre Comité régional des professions du spectacle est co-financé par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et la Région. Il est composé des services de l’État concernés, des collectivités territoriales, des syndicats d’employeurs et de salariés, des institutions telles que l’ANPE, l’ASSEDIC, l’URSSAF, l’AFDAS… Des groupes de travail thématiques ou des réunions d’information permettent toutefois de régulièrement élargir le cercle des participants. L’Agence régionale du spectacle vivant (ARSV) emploie et rémunère une salariée qui assure la coordination et met en œuvre les décisions du Comité de pilotage. Les instances décisionnelles

Assemblée plénière Le rendez-vous annuel du COREPS ne s’est pas tenu en 2007 à cause de l’actualité régionale et nationale, notamment le changement de directeur régional des affaires culturelles (DRAC).

Comité de pilotage Il est composé à ce jour de la Région, la DRAC, le Directeur des Affaires Culturelles de La Rochelle en tant que Président de l’association des DAC des grandes villes et agglomérations de France, du SYNDEAC (Syndicat National des Directeurs d’Entreprises Artistiques et Culturelles), du SYNAVI (Syndicat national des arts vivants), du SMA (Syndicat national des petites et moyennes structures non-lucratives des Musiques Actuelles), du SPI (Syndicat des Producteurs Indépendants), du SNSP (Syndicat National des Scènes Publiques) et de l’URF-CGT Spectacle. Le G19 (groupement de structures de diffusion de spectacles et d’action culturelle en Poitou-Charentes) et l’ARSV sont membres invités. Le Comité de pilotage se réunit environ tous les deux mois afin de définir les axes de travail du COREPS. 12 réunions ont été organisées entre juin 2006 et juin 2008. D’après le règlement intérieur, un renouvellement de ses membres peut être envisagé pour 2008-2011.

Le 20 juin 2007, le Comité de pilotage a invité la Direction régionale des ASSEDIC Limousin—Poitou-Charentes à participer à l’une de ses réunions afin d’échanger sur la politique des ASSEDIC en région, notamment en ce qui concerne le service Audit et prévention des fraudes. La Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DRTEFP) était également présente.

Deux diagnostics sur l’emploi En 2006 et 2007, le COREPS a consacré une grande partie de ses travaux au pilotage de deux études sur les conditions économiques et d’emploi des salariés du spectacle en Poitou-Charentes. Spectacle vivant Des réunions spécifiques du Comité de pilotage ont assuré le suivi de l’enquête réalisée par l’Observatoire régional du

spectacle vivant. La restitution de l’étude s’est déroulée le 8 février 2007. Audiovisuel Cinéma Un comité de suivi spécifique a été mis en place le temps de l’étude et s’est réuni 5 fois en un an, autour du chargé d’études Antoine Chotard. La restitution de l’étude Cinéma s’est tenue le 12 octobre 2007. Un bilan des groupes de travail Cinéma-Audiovisuel de 2005 à 2007 fut distribué en complément à cette occasion.

Un rôle consultatif Le 21 novembre 2006, avant la renégociation des conventions État-Région-Département-CNC, les partenaires publics ont consulté les représentants régionaux des syndicats sur le fonds d’aide à la création cinématographique, audiovisuelle et

multimédia. Dans le cadre de son projet de réactivation d’une antenne Spectacle en Poitou-Charentes, la Direction régionale de l’ANPE a accepté de participer à une réunion de concertation élargie le 5 avril 2007. Malheureusement, le projet n’a pas abouti. Des contacts sont à nouveau en cours pour établir un partenariat opérant.

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Le service Vie Lycéenne de la Région a initié une concertation sur le dispositif Culture + le 27 septembre 2006. Un courrier de la Région a par la suite informé le COREPS de la création d’un comité consultatif de suivi auquel il serait convié (une seule réunion à ce jour).

Les axes de travail prioritaires Concertation élargie pour l’Audiovisuel-cinéma et le Multimédia Ces deux secteurs ont réellement intégré les travaux du COREPS Poitou-Charentes à partir de 2005-2006. Les professionnels ont souhaité former un groupe de travail spécifique sur la formation. Quatre rencontres (21 septembre, 19 octobre 2006, 10 janvier, 5 avril 2007) ont permis d’échanger sur une charte de bonne conduite pour la formation dans ce secteur en Poitou-Charentes. Les travaux de la commission ont été présentés à la DRAC et à la Région qui ont préconisé une charte à l’échelon national. La réponse de la CPNEF-AV (Commission Paritaire Nationale Emploi Formation) s’est révélée négative, mais la porte reste ouverte aux discussions. Le Multimédia n’ayant été traité que superficiellement jusqu’alors, un nouveau groupe de travail a été mis en place en 2008. Une première réunion entre les acteurs régionaux de la création Multimédia a eu lieu le 29 avril. Un deuxième rendez-vous est pris pour le 8 juillet. Le CNC est invité. Mutualisation d’emploi En partenariat avec l’ARSV et la CRES (Chambre Régionale d’Economie Sociale), le COREPS a organisé une journée d’information sur la mutualisation d’emploi, les dispositifs d’insertion, les outils d’aide à la création d’entreprise pour des artistes ou des porteurs de projets culturels. 86 personnes ont répondu à ce rendez-vous du 14 mars 2008. Emploi-formation Fort des deux diagnostics pilotés en 2007, le COREPS avait à cœur de s’en emparer pour améliorer les conditions économiques et d’emploi en Poitou-Charentes. Le Comité de pilotage du 25 juin 2007 était ainsi consacré à une meilleure connaissance et compréhension des compétences de chacun en région sur la formation professionnelle continue. La DRTEFP (Direction régionale du Travail), la Direction Formation et Apprentissage de la Région, l’AFDAS et les ASSEDIC étaient sollicités à cette occasion. L’objectif était d’appréhender des dispositifs et accords qui portent sur l’emploi et la formation. Fin 2007, le COREPS a proposé à tous les syndicats d’employeurs et de salariés représentatifs du spectacle vivant et de l’audiovisuel-cinéma en région de travailler à partir des résultats des deux études, dans le but de dégager des préconisations. Une dizaine d’organisations professionnelles ont répondu présent et se sont réunies les 9 janvier, 25 février et 4 avril 2008. L’AFDAS les accompagne dans la démarche. La Fesac (Fédération des Entreprises du Spectacle Vivant, de la Musique, de l’Audiovisuel et du Cinéma) et les Commissions Paritaires Nationales Emploi Formation sont régulièrement consultées et tenues informées. À ce jour, des négociations sont en cours : - avec la Direction régionale du travail (DRTEFP) pour la signature d’un EDEC (Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences) - avec la Région, la DRTEFP et le Rectorat pour la signature d’un COT (Contrat d’objectif territorial). Les échanges qui se tiendront dans le cadre de l’assemblée plénière 2008 du COREPS aideront le Comité de pilotage à fixer les axes prioritaires à venir.

Les comptes-rendus sont en ligne sur le site http://www.arsv.fr/coreps

Accès sécurisé : http://www.arsv.fr/comptes-rendus-de-reunions.html

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