ASA CONTACT N° 43 - 217.128.177.16217.128.177.16/pdf/ASAContact43RLS.pdf · l’ASA, où René...

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Le 26 mars dernier l’ASA perdait son « Père Fondateur ». En cette fin de printemps notre collè- gue et ami RL SEYNAVE nous quittait discrète- ment, après de longues semaines de maladie, au cours desquelles, malgré souffrances et angoisses il avait su garder intactes les grandes qualités intel- lectuelles que lui connaissions , ainsi que ses facul- tés si aigues d’analyses et de critiques des choses et des évènements. Son décès constitue pour la profession vétérinaire une perte immense et pour notre association la disparition d’un collaborateur incomparable, d’un conseiller toujours disponible et compétent qui sut toujours, même dans les moments difficiles ren- contrés par l’ASPESA puis, plus tard par l’ASA, conserver sa sagesse, sa clairvoyance, sa puissance de travail et ses enthousiasmes. Il est impossible d’honorer la mémoire de ce grand confrère vétérinaire sans évoquer son parcours per- sonnel qui montre à quel point sa volonté, sa téna- cité ont permis à ses exceptionnelles qualités intel- lectuelles de s’exprimer dans de très nombreux domaines. Je pense qu’il n’est pas trop présomp- tueux d’accorder à sa personnalité la reconnais- sance « d’honnête homme » selon les valeurs des Lumières du 18ème siècle. Afin de parcourir les différentes étapes de sa vie sans le trahir, vie à la fois riche mais difficile, car René selon ses propres propos fut un enfant « qui tout simplement n’a pas voulu décevoir ses parents» comme en témoignent les différents hommages qui lui ont été adressés au cours des années. Issu d’une famille modeste il se présente comme un produit de l’école publique républicaine. Sa pre- mière « chance » fut , dit-il ce maître d’école à poi- gne qui convoqua son père pour l’inciter à lui faire faire des études. A partir de ce jour il comprit « que ce que notre société, notre entourage nous offre comme chances de progresser il faut d’abord le mériter par un travail opiniâtre et une volonté sans faille ». Tout naturellement à la fin de ses études secondai- res au lycée Faidherbe à Lille il passe un bac Latin et Grec avec la mention bien, puis le bac Sciences expérimentales avec la même mention. Reçu 4ème au concours des Ecoles vétérinaires en 1948 il en sera le « canard » pendant ses études alforiennes il obtient le titre de docteur vétérinaire en 1953. A peine sorti de l’Ecole Vétérinaire il prépare alors une maîtrise de Sciences Biologiques et passe ainsi 4 certificats ; zoologie, botanique, chimie biolo- gique et biologie générale ce dernier assorti de la mention bien. En 1953, ayant choisi la voie du Service public, il devient, après concours, Directeur adjoint puis Directeur du service vétérinaire municipal de Lille et de son abattoir. C’est alors qu’il décide de compléter ses études vétérinaires par des études de droit. Il s’inscrit à la Faculté de Droit de Lille et pendant quatre années de brillantes études, sanctionnées par des mentions allant de bien à très bien, tout en assurant son tra- vail administratif, il obtient sa licence et sa maîtri- se de Droit public. Mais ceci lui paraissant insuffi- sant il décide d’aller jusqu’au doctorat de droit. A cet effet il choisit un sujet de thèse d’actualité «Naissance d’une nouvelle personnalité adminis- trative» domaine de réflexion qui lui était devenu familier de part ses activités professionnelles au sein de la toute nouvelle «Communauté Urbaine de Lille». Il soutient sa thèse le 15 janvier 1970 pour laquelle le jury lui accorde avec ses félicitations une mention «Très Honorable». .../... HOMMAGE A NOTRE PRESIDENT HONORAIRE RENE-LUCIEN SEYNAVE

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Le 26 mars dernier l’ASA perdait son « PèreFondateur ». En cette fin de printemps notre collè-gue et ami RL SEYNAVE nous quittait discrète-ment, après de longues semaines de maladie, aucours desquelles, malgré souffrances et angoisses ilavait su garder intactes les grandes qualités intel-lectuelles que lui connaissions , ainsi que ses facul-tés si aigues d’analyses et de critiques des choses etdes évènements.

Son décès constitue pour la profession vétérinaireune perte immense et pour notre association ladisparition d’un collaborateur incomparable, d’unconseiller toujours disponible et compétent qui suttoujours, même dans les moments difficiles ren-contrés par l’ASPESA puis, plus tard par l’ASA,conserver sa sagesse, sa clairvoyance, sa puissancede travail et ses enthousiasmes.

Il est impossible d’honorer la mémoire de ce grandconfrère vétérinaire sans évoquer son parcours per-sonnel qui montre à quel point sa volonté, sa téna-cité ont permis à ses exceptionnelles qualités intel-lectuelles de s’exprimer dans de très nombreuxdomaines. Je pense qu’il n’est pas trop présomp-tueux d’accorder à sa personnalité la reconnais-sance « d’honnête homme » selon les valeurs desLumières du 18ème siècle.Afin de parcourir les différentes étapes de sa viesans le trahir, vie à la fois riche mais difficile, carRené selon ses propres propos fut un enfant « quitout simplement n’a pas voulu décevoir sesparents» comme en témoignent les différentshommages qui lui ont été adressés au cours desannées.

Issu d’une famille modeste il se présente comme unproduit de l’école publique républicaine. Sa pre-mière « chance » fut , dit-il ce maître d’école à poi-gne qui convoqua son père pour l’inciter à lui faire

faire des études. A partir de ce jour il comprit « quece que notre société, notre entourage nous offrecomme chances de progresser il faut d’abord lemériter par un travail opiniâtre et une volonté sansfaille ».

Tout naturellement à la fin de ses études secondai-res au lycée Faidherbe à Lille il passe un bac Latinet Grec avec la mention bien, puis le bac Sciencesexpérimentales avec la même mention. Reçu 4èmeau concours des Ecoles vétérinaires en 1948 il ensera le « canard » pendant ses études alforiennesoù il obtient le titre de docteur vétérinaire en 1953.A peine sorti de l’Ecole Vétérinaire il prépare alorsune maîtrise de Sciences Biologiques et passe ainsi4 certificats ; zoologie, botanique, chimie biolo-gique et biologie générale ce dernier assorti de lamention bien.En 1953, ayant choisi la voie du Service public, ildevient, après concours, Directeur adjoint puisDirecteur du service vétérinaire municipal de Lilleet de son abattoir.

C’est alors qu’il décide de compléter ses étudesvétérinaires par des études de droit. Il s’inscrit à laFaculté de Droit de Lille et pendant quatre annéesde brillantes études, sanctionnées par des mentionsallant de bien à très bien, tout en assurant son tra-vail administratif, il obtient sa licence et sa maîtri-se de Droit public. Mais ceci lui paraissant insuffi-sant il décide d’aller jusqu’au doctorat de droit. Acet effet il choisit un sujet de thèse d’actualité«Naissance d’une nouvelle personnalité adminis-trative» domaine de réflexion qui lui était devenufamilier de part ses activités professionnelles ausein de la toute nouvelle «Communauté Urbaine deLille». Il soutient sa thèse le 15 janvier 1970 pourlaquelle le jury lui accorde avec ses félicitations unemention «Très Honorable».

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HOMMAGE A NOTRE PRESIDENT HONORAIRE

RENE-LUCIEN SEYNAVE

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Ainsi dès 1968 il travaille au regroupement desabattoirs de la Communauté Urbaine et en applica-tion des nouvelles dispositions communautaires etnationales il est nommé Directeur des Services vété-rinaires du Nord en 1978. Puis détaché du Ministèrede l’Agriculture à partir de 1981 il devient Directeurdu Marché d’intérêt national de LOMME.

Nonobstant ces lourdes activités n’oublions pas quede 1956 à 1994 il assura, grâce à son expérience et sacompétence en matière d’abattoirs, d’hygiène ali-mentaire et de Législation, de nombreuses activitésd’enseignement. Chargé de responsabilités dansl’administration universitaire de Lille, il assura descours à l’Institut agricole de cette ville, de 1975 à1989. Il fut également chargé de cours en hygiènedes produits alimentaires à l’Institut Pasteur, puisparticipa pendant de nombreuses années à la for-mation juridique des élèves vétérinaires inspecteursà l’Ecole nationale des Services Vétérinaires à Lyon.Témoins de cette polyvalence de compétences lesnombreuses publications scientifiques, techniqueset juridiques qui jalonnent son parcours profession-nel.

Certes pour faire face à cette multitude d’obliga-tions,pour disposer des libertés et des temps deréflexion suffisants que nécessitaient sa vie profes-sionnelle, Madame SEYNAVE, épouse discrète, effi-cace, auxiliaire sans faille, a toujours ménagé à Renéla disponibilité nécessaire pour y parvenir. C’estpourquoi ce dernier lui sera toujours reconnaissanten veillant à ce qu’elle puisse être associée aux hom-mages et honneurs qui lui étaient rendus.

En 1987 il est nommé Contrôleur général desServices Vétérinaires où il assure au Conseil Généralles fonctions de président de la 3ème section jus-qu’en 1994 ou il est atteint par l’âge de la retraite.

Membre de l’Académie vétérinaire il en fut éluPrésident en 1996.

Au terme d’une vie professionnelle aussi intense etaussi complète la retraite ne devait pas constituerpour notre ami la fin de toute activité. Dès l’été 1994il propose à plusieurs de ses collègues de laDirection de l’alimentation de créer une associationde bénévoles qui serait chargée, entre autre, d’ap-porter une aide administrative ,des conseils tech-niques ou juridiques aux professionnels responsa-bles d’entreprises agro-alimentaires souhaitantcompléter leurs connaissances ou résoudre leursdifficultés à répondre aux exigences administrati-ves. Ce projet fut accueilli chaleureusement par lesenseignants de la chaire d’hygiène alimentaire del’Ecole d’Alfort dont l’aide scientifique et techniquepermirent la naissance de l’ASPESA. Rapidementcette dernière se fusionna avec l’AVHA en difficultéet ce fut la création de notre actuelle associationl’ASA, où René SEYNAVE fut un président actif etpointilleux.

Cette évocation de la prestigieuse carrière deRL SEYNAVE serait très incomplète et il serait par-faitement injuste de ne pas mentionner les multi-ples fonctions annexes qu’il exerça au cours de sa vieprofessionnelle. Des fonctions nationales commeexpert auprès du tribunal de commerce de Lille puisde la Cour d’Appel de Douai, des fonctions interna-tionales comme expert en matière d’abattoirs, deproduction des viandes, d’hygiène alimentaire et delégislation auprès de la FAO à Rome qui lui confiede nombreuses et difficiles missions à l’étranger :Venezuela, Salvador, Mexique à 2 reprises au Maliégalement 2 fois, en Bolivie, Cap Vert, Lesotho,Madagascar, Mauritanie, Guinée, Cambodge,Sénégal et Côte d’Ivoire.Pédagogue- né, reconnu et estimé, professeur cons-ciencieux qui savait vulgariser ses enseignementspour les mettre au niveau de tous ses auditoires,incomparable serviteur de l’Etat l’étendue de sesmultiples qualités et compétences professionnelleslui ont valu de prestigieuses décorations :- Chevalier du Mérite agricole 1988- Officier puis Commandeur des Palmes

Académiques 1979-1995- Chevalier de l’Ordre national du Mérite 1984- Chevalier de la Légion d’Honneur 1991

Homme généreux, attentif à tous et à tous les com-bats il est impossible de clore ce témoignage sansévoquer les qualités humaines de notre ami disparuet ses implications dans un grand nombre d’activitéssociales et bénévoles notamment pour la jeunesseen difficulté. Ainsi dès 1983 il assura l’animation etla direction de nombreuses associations à caractèrephilanthropique et social et parmi elles l’ALEFPA(Association Laïque pour la FormationProfessionnelle des Adolescents) devenue ultérieu-rement l’ALEFPA Europe, qu’il a particulièrementprivilégiée dans sa pensée et ses actions en lui assu-rant 20 années de compagnonnage. Association où ilput, selon les termes de l’hommage rendu par sonprésident à l’occasion de la remise de la légiond’honneur à l’université de Lille le 28 juin 1991 :« Exprimer son besoin permanent de quelque choseà aimer, sa riche nature le portant aussi bien à l’é-coute des autres qu’à la réalisation pointilleuse destâches grandes et petites de sa mission de militant ».

Considéré et apprécié aussi bien par les scienti-fiques, les juristes, les professionnels et par tous lescollègues qui l’ont bien connu et qui ont eu la chan-ce de travailler avec lui, tous ceux qui ont pu parta-ger ses passions, ses convictions et constater lerespect et la compréhension qu’il accordait aux êtreshumains, garderont tous le souvenir de ce grandvétérinaire.

Adieu et merci cher René.

Gilles QUINET

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