Arts Libre du 25 mai 2012

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°147 - Semaine du 25 au 31 mai 2012 VENTE STUDIO B C BIEDERER, ÉETUDES DE NUSS”, 1920, TIRAGE ARGENTIQUE, 24 X 18 CM,/ COURTESY MILLON & ASSOCIES SENSUELLE PP.12-13 Expo en vue Le marché L’élection d’un nouveau président de la Brafa est fixée le 4 juin. PP.10-11 Cinq plasticiens réunis en la Jozsa Gallery performent, dessinent, peignent… P.4 Ultime portrait de jeune artiste avant l’exposition à la Médiatine. PP.2-3 Jeune artiste JOHANNA DE TESSIERES

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Vente sensuelle

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Supplément à La Libre Belgique - N°147 - Semaine du 25 au 31 mai 2012

VENTE

STUDIO B C BIEDERER, ÉETUDES DE NUSS”, 1920, TIRAGE ARGENTIQUE, 24 X 18 CM,/ COURTESY MILLON & ASSOCIES

SENSUELLEPP.12-13

Expo en vue Le marchéL’élection d’un nouveauprésident de la Brafa estfixée le 4 juin. PP.10-11

Cinq plasticiens réunis enla Jozsa Gallery performent,dessinent, peignent… P.4

Ultime portrait de jeuneartiste avant l’expositionà la Médiatine. PP.2-3

Jeune artiste

JOHANNADETESSIERES

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2 L'actu SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

Commentaire

Art etpolitique,quel ménage ?

Par Roger Pierre Turine

Un Etat sans culture est condamné àcourt terme à n’être que dépotoir,vide-poubelle ! Notre cas, quandBruxelles croule sous ses déchets sau-vages, sans que quiconque y voie périlet pas seulement esthétique ? Noussavons bien, par ailleurs, qu’art etpolitique ne font pas bonménagelorsqu’un Etat détermine l’art dutemps : arts nazis ou soviétiques n’ontaccouché que de saloperies. Mais lavolonté d’emprise d’un Etat n’est passeule à anéantir la créativité. L’emprisede la finance – laquelle n’est peut-êtrepas loin de se substituer aux États –serait pire, qui saluerait la seule créa-tion qui se vend, négation de l’actecréateur censé être au-dessus de toutsoupçon, de toutmercantilisme (mêmesi un artiste, bien sûr, doit vendre pourvivre). Des réflexions venues à la faveurd’une enquête dumensuel Arts Maga-zine d’avril : “Politique : qui se soucieencore de culture ?”. Pied-de-nez auxprogrammes des candidats à la prési-dentielle, l’enquête épinglait le faitqu’avant d’entrer en campagne, Nico-las Sarkozy et François Hollande,avaient réuni leurs sympathisants dansdes temples de la culture, y privilégiantles soucis artistiques. Un bon signe vitebalayé quand il s’est agi pour eux defaire plébisciter leurs projets respectifs.“L’art, grand oublié de la campagne”,titrait plus loin lemagazine. Et deconstater que le débat culturel seraitdevenu une affaire des régions. Elu,Hollande a choisi une femme, uneromancière, Aurélie Filippetti, pourMinistre de la Culture, son prédéces-seur, FrédéricMitterand, voyant en elle“Une chance pour sonministère.” Cequi tendrait à prouver que la France aencore le souci de son avenir sur leplan de la pensée et de la création. Etchez nous ? Quand avons-nous eu droità un(e) ministre de la culture qui fûtpeu ou prou du sérail ? Ce défaut d’ap-partenance et de sensibilité n’est passans contrevenir les aspirations desculturels eux-mêmes. Qui aimeraientparler d’égal à égal avec des responsa-bles sachant de quoi ils causent et cequ’ils encouragent. Pour preuve : “Xa-vier Canonne est parti en guerre contreFadila Laanan”. Il a raison, nous sa-luons son courage, sa détermination.On ne valorise pas unmusée – fût-iladmirable – avec des clopinettes, troppeu de personnel, sansmoyens d’achatpour ses collections : mesquineriespour café du commerce. La Belgiquefrancophone a décentralisé jusqu’àl’absurde, raboté, banalisé : l’art et laculture en prennent plein la gueule.Indigne ! Et péril pour l’avenir !

h Portrait de Maxime Brygo, jeuneartiste Arts Libre.

LE MONUMENT TEL QU’ON LE CONÇOIT AFFICHEtoujours de façon ostensible une idée. Rarement deux.Il ne décline pas son pensum de façon subtile, il le

MAXIM

EBRYGO

JOHANNADETESSIERES

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3L'actuSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

martèle par l’esthétique efficace de son temps. Le mo-nument – contrairement à ce que l’on pourrait croire-n’aide pas à mieux voir, il réduit le champs de vision àce qui est souvent une évidence depuis longtemps.Certes, il honore, il désigne à l’admiration, il pointe lavertu ou la beauté, mais ce faisant il cache. En quelquesorte, qu’il soit sculpture ou bâtiment ancien, décora-tion urbaine ou ruine médiévale, le monument est àl’image de l’image : il impose une médiation affectiveavec une part de réel trop complexe pour être expri-mée au chaland. En bref, il vulgarise.

Depuis ses études de photographie à la Cambre(2007-2009), tout le projet du Français Maxime Brygoest de mettre au jour les ressorts de la monumentalité.D’emblée, notons-le sans limiter son travail aux stèlesde mémoire comme a pu le faire par ailleurs de ma-nière brillantissime l’Américain Lee Friedlander (TheAmerican Monument. 1976), mais au contraire enélargissant sa définition à tout ce qui se donne pourimportant. Plus exactement devrait-on dire, à tout ceque la doxa considère comme notable. En effet, pourdévoiler au mieux ce que la monumentalité occulte, ilest impératif d’éviter les approximations de la posturedénonciatrice. Brygo en ce sens ne pointe pas un indexaccusateur – et ce d’autant moins que ce n’est pas danssa nature quelque peu flegmatique – mais il laisse voir.

C’est d’ailleurs bien là toute la différence entre unephotographie de reportage précisément réductrice etl’image de style documentaire qu’il semble avoiradoptée précocement. À savoir, jouer de la retenue etdonc susciter un regard libre, se placer en recul (uneconstante étonnante dans la plupart de ses images) et

ainsi présenter le sujet dans son contexte.Parlant de contexte, Maxime Brygo joint à chacune

de ses photographies un de ces commentaires parmiles plus diverses que l’on peut trouver in situ – sur despanneaux d’affichage et des plaques commémoratives– ou dans des brochures d’offices de tourisme, dansdes journaux ou encore sur le Net. C’est sans aucundoute la belle originalité de ce travail novateur déjàdistingué notamment par des premiers prix au ArtContest Prize ou au Prix Artistique de la ville de Tour-nai en 2009, mais aussi déjà montré dans de nombreu-ses expositions tout au long de ces dernières années.Par cette exploitation des légendes (au propre commeau figuré s’entend) comme pour ses images, l’auteurne contraint pas la lecture, simplement il laisse lire. Àchacun de faire intervenir un minimum d’esprit criti-que en découvrant par exemple en face de la photo-graphie d’une reproduction de Tour Eiffel plantée aubeau milieu d’un rond-point le commentaire laconi-que du site Internet “Histoires de ch’tis”, chapitre “Lavie au pays des mines” : “La tour. Acier inoxydable, ré-férence à un ancien “Estaminet de la Tour Eiffel” quis’était installé à cet endroit et dont l’ouverture corres-pondait à celle de l’exposition universelle de 1889.” Àchacun de débusquer dans la syntaxe ou dans les idéesreçues la stéréotypie monumentale à l’œuvre.

Reste, d’un point de vue photographique, un travailde superbe facture qui pourrait aisément tenir la routesans ses légendes grâce à ses images détaillées aux lu-mières soignées tout autant pour le sens que pour lessens. Reste, pour le cocktail textes-images une mise engarde implicite contre le cliché qui s’insinue en lieu etplace de la pensée. Un dispositif qui prévaut dans“Newplace”, un projet qu’il met en avant pour ce PrixJeunes Artistes. Un ensemble décliné actuellement enquatre volets à propos de la “fabrication de l’identitédes territoires”. En l’occurrence l’Eurorégion Nord,cinq villes nouvelles hollandaises, la Métropole Rhin-Rhône et le Brabant wallon. Des territoires qui “reven-diquent ou aspirent à une identité nouvelle” et dont il sedemande s’ils ne sont pas pour l’instant que “des repré-sentations mentales ?”. Avec en corollaire ces questionsde “la représentabilité” qu’il décline : “Comment sontdessinés et agencés ces espaces ? Qu’y a-t-on érigé ? Quelsmonuments pour quelles célébrations ? De quels mythesces paysages sont-ils porteurs ? Quelles projections, quelsdésirs accueillent-ils ?”. Et de convenir : “On aurait pu ré-pondre à ces questions par une investigation sociologiqueou ethnologique. Une autre voie a été choisie, celle de laphotographie.” Un choix judicieux.Jean-Marc Bodson

Le monument etson commentaire

MAXIM

EBRYGO

Maxime Brygo,jeune artiste Arts Libre.

MAXIM

EBRYGO

Infos pratiques

Les dix jeunes artistes exposerontà la Médiatine, Allée Pierre Levie, 1(anciennement Chaussée de Stockel, 45)à 1200 Bruxelles, du 20 juin au 15 juillet.Infos : www.wolubilis.com

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4 L'actu SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Expo en Vue

Un art t

ON NE VOIT QUE LUI, PAR ŒUVRES INTERPOSÉES,éclatantes de lumière et reliefs, de New-York à Pariset… Anvers. Et pas n’importe où ! Fer de lance, en toutepremière ligne, de la nouvelle circulation dans la col-lection contemporaine du Centre Pompidou, à Paris,on le trouve en égale majesté au Moma et au Metropo-litan, à New-York, et le British Museum, à Londres, ena fait depuis longtemps le porte-drapeau de sa sectionafricaine. Et le voici, pour la seconde fois, à la Une de laGalerie Axel Vervoordt sise, on le sait ou faut absolu-ment y aller voir, dans une ruelle préservée et magi-que du XVIIe siècle, à deux pas de Brabo et de la cathé-drale aux Rubens. Idéalement de son temps par le re-

h Témoin d’une Afrique en quêted’elle-même et en marche, El Anatsuiengage l’art sur des voies qui relientet unissent passé, présent, futur.

Infos pratiques

Galerie AxelVervoordt, Vlaeykens-gang-Oude Koornmarkt16, 2000 Antwerpen.Jusqu’au 30 juin.Infos : 0477.88.80.60et www.axelver-voordtgallery.com

Bio express

Né en 1944 à Anyako,Ghana. Depuis 1975,vit à Nsukka, Nigéria.Devenu un témoin ma-jeur de la création sculp-turale contemporaine,sa réputation traverseles cinq continents.

JANLIEG

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VOORDTGALLER

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Mises en scènede désenchantements

AU BOUT DU COMPTE, À LA SUITE DE LA perfor-mance qu’accomplira bientôt Diana Chaumonet, ilseront cinq à constituer un ensemble orchestré parRichard Neyroud, commissaire de l’exposition.Cinq plasticiens qui s’intéressent à des personnes,voire des figures historiques, mises en scène de ma-nière réaliste même s’il s’agit de fiction. Des per-sonnages aussi emblématiques que Marilyn Mon-roe ou les célèbres Tudors, des anonymes ou parvoie de performance l’artiste elle-même. Chaqueparticipation, selon le commissaire, contient “unedimension narrative” mais qui n’est pas en soi un ré-cit complet, ce serait plutôt une focalisation sur unetranche de vie ressentie dans le désenchantementde soi et du but poursuivi. Une sorte de Post-scriptum, pour reprendre le titre de l’exposition,apporté par un auteur en guise d’illustration d’unehistoire.

La performance de Diana Chaumonet basée surune bande-son parsemée d’assertions, portera en-tre autres sur “le discours assez caustique” d’uneactrice hollywoodienne des plus mythiques, Ma-rilyn Monroe, interprétant notamment ce morceaud’anthologie, les Diamants sont les meilleurs amis dela femme, extrait du non moins célèbre film Leshommes préfèrent les blondes. Le mythe, la femme, lasensualité, l’histoire tragique, les principaux ingré-dients de la plupart des œuvres proposées sont ré-sumés dans ce cliché chantant où le rose domine etoù la femme est l’objet de tous les désirs. Mais lamort rôde aussi dans la vie de l’actrice. Et le désen-chantement. Et le mal d’amour. La réussite appa-rente d’une vie et l’échec, la gloire et la descenteaux enfers. Rien n’est jamais tout rose même si unmoment les personnages ont pu le croire.

En peignant à l’aquarelle de façon quasi hyper-réaliste, des jeunes filles, des jeunes femmes, Katia

Bourdarel ne saisit pas seulement leur évidentebeauté, elle perce cette façade pourtant bien réellepour toucher une intimité en léger décalage de sen-timents, une intimité partagée entre une forme deromantisme rêvé et son pendant que sont les tour-nants du cœur et du corps pris entre sensualité etidéalisation. Les jeunes corps érotisés s’alanguis-sent entre désinvolture de la jeunesse, insouciancede dormeuses et angoisse du monde adulte, entre leconte empreint de merveilleux et le réveil à venir,entre un certain bonheur et une angoisse, sans sa-voir ce qui est écrit pour soi mais bien conscientque demain sera différent.

Le goût du pouvoir, de la domination, les intriguesles plus sordides ont marqué la maison des Tudorsdans une Angleterre partagée entre le protestan-tisme et le catholicisme, dans une lutte constanteau sein de laquelle les femmes ont joué un rôle depions sur un échiquier où tous les coups étaientpermis. A la suite de Holbein Le Jeune, avec une mi-nutie, une préciosité presque, un ravissement dedélicatesse, Jean Biche dresse les portraits de quel-ques membres de cette famille aux destins on nepeut plus tragiques, passant de la gloire autoritaireà la déchéance la plus totale, généralement surl’échafaud. Voici Thomas Seymour, Jane Grey exé-cutée à 17ans et la haineuse Mary Tudor, Mary lasanglante (Bloody Mary) au regard plein de hargne.

En autre série d’(auto) portraits, voici par AnnaByskov celui de la laide Yvonne princesse de Bour-gogne selon le récit de Gombrowicz parsemé dephrases assassines et tout en contraste les vidéos deRachel Russell parodiant de manière burlesque lepeintre Philip Guston ou une scène clownesquedans le registre de l’autodérision et dans celui del’échec qui innerve l’ensemble de l’exposition.Claude Lorent

h Cinq plasticiens réunis parRichard Neyroud en la Jozsa Galleryà Bruxelles, performent, dessinent,peignent et réalisent des vidéospour boucler des non-dits de récitspersonnels.

Jean Biche, “Jane Grey”, 2011, crayongraphite et pastel, 50x65cm.

Infos pratiques

Post-Scriptum. Commissariat de Richard Neyroud.Jozsa Gallery, 24 rue Saint-Georges, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 30 juin. Du jeudi au samedi de 12h à 18h.Performance de Diana Chaumontet, Good Girl, BadGirl, avec grattages de vinyls notamment enréférence à Marilyn Monroe, le 8 juin à 19h et à 21h.Infos : www.jozsagallery.co

Participants

Diana Chaumontet. Belge, l’artiste vit à Bruxelleset expose régulièrement en France. Elle pratiquele dessin, l’installation, la performance et la vidéo,souvent dans le rapport au corps.Anna Byskov. Née en Equateur (84) elle vit à Genèveet à Nice où elle a été formée à la Villa Arson.Vidéaste, elle travaille sur des dramaturgiesabordant l’échec et le non-sens.Jean-Baptiste Biche (dit Jean Biche). Françaisné à Calais en 1985, il a été formé à La Cambreen stylisme et dessin. Artiste multidisciplinaire,il pratique la musique, est acteur de théâtre, auteurde performances et vidéaste.Katia Bourdarel. Française, elle vit à Marseilleoù elle est née (69). Expose régulièrement depuis unedizaine d’années en France. A participé à Art Brussels.Travaille sur des récits, sortes de contes déjantés.Rachel Russell. Anglaise, née en 1971, elle vità Londres et réalise essentiellement des vidéosburlesques où pointe parfois l’absurde.

l Expo en vue

COURTESY

JOZSAGALLER

Y,BRUXELLES

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5L'actuSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

out empli de subtilités

cours aux éléments les plus communs d’un quotidiendevenu universel – les capsules des bouteilles de so-das, ferrailles parmi d’autres, aplaties et reliées entreelles en de savantes coutures dans l’accomplissementde son imposant travail de plis et drapés de luxe – ElAnatsui, Ghanéen de naissance aujourd’hui installé auNigéria, est un héritier en ligne directe, mais façon ac-tuelle, des tisserands de Kente, ces textiles royaux quifaisaient la particularité colorée des chefs Ewe.

Tout empli de subtilité, son art tout en plis et dégra-dés colorés et majestueux est, paradoxalement, un artpauvre matérialisé par la récolte, pièce par pièce,d’éléments usagés dans une société privée de riches-ses. Sans tomber toutefois dans un romantisme éculécar un Anatsui se paye très cher et il travaille avec unebande d’assistants, son œil de maître agissant en or-donnateur des ferrailles et couleurs entre elles, onpeut dire que cet art, in fine de la récup’, est, aussi heu-reusement abouti, un art à part entière d’un XXIe siè-cle qui ne s’embarrasse plus de matières nobles et declassicisme à tout crin. En rendant ainsi hommage parla bande – et des bandes de ferrailles côte à côte, il y en

a dans le travail d’El Anatsui – à l’exemplarité des sa-voir-faire africains depuis les âges les plus reculés, l’ar-tiste ghanéen salue les traditions séculaires des sienstout en s’accordant au présent pauvre de son conti-nent et en se projetant dans un avenir qui pourrait,idéalement, associer tradition et modernité des actes,des gestes, des faits.

Les symboles “adinkra”, auxquels El Anatsui fait ré-

férence en agissant et construisant ainsi son art, con-fortent bien ce souci d’aller de l’avant sans renier lepassé. Sur les photos des rois Akan, on voit des person-nages somptueusement revêtus de textiles aux cou-leurs vives et vivantes, magnifiées par des jeux de ban-delettes chromatiques diversement associées entre el-les et sans sacrifier au bon goût des ajustements endégradés de tons. Ne ressemblant à aucun autre tissuafricain, le coupon kente fait miroiter ses coloris parune aisance innée de l’accouplement de tons inatten-dus entre eux. Les tapisseries de métal d’Anatsui se-raient dès lors une version très moderne, frappante etinusitée, des tissages traditionnels. Il faut les voir secouler sur les pans d’un mur, enjamber cheminées etcharpentes, se lover dans l’espace, pour comprendreleur impact visuel et même spirituel sur des environ-nements qu’ils reconvertissent en aires d’efferves-cente vérité. Drapeaux, capes votives, tapis de chef, ta-pisseries, ou déclinaisons de couleurs et de matières,pesanteur et légèreté : Anatsui, c’est tout ça et plus en-core qui vous laisse rêveur.Roger Pierre Turine

“Je pense que mon message estdans le style et mon histoirepersonnelle est liéeà celle du peuple Ewe…”El Anatsui

JANLIEG

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El Anatsui, “Hermit”, 276 x276 cm, aluminium et cuivre, 2012.A gauche, “Hesitant rivers”, 388 x 233 cm, aluminium et cuivre, 2012.

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6 Les galeries SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

Quelques galeriesBRUXELLES

ABCDe l'instant. Oeuvres récentes de JuliaJedwab. ‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. auS. de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à18h30 ou sur rdv.

URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert DumontClaudine Peters-Ropsy. ‣ Jusqu'au03·06. Du J. au D. de 13h30 à 19h ousur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43www.galeriedumont.be

aliceday - project spaceWalter Swennen. Oeuvres picturales.‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. au S. de 14 à18h ou sur rdv.UQuai au Bois à Brûler 39 - 1000 Bruxelles -02 646 31 53 - www.aliceday.be

B-GalleryNaissance d'une île. Dessins, sérigra-

phies et installation de Béatrice Lortetet Jérémy Naklé. ‣ Jusqu'au 26·05. DuMe. au S. de 13 à 18h.UGalerie Bortier - Rue Saint-Jean 17 -1000 Bruxelles - 02 279 64 03www.brupass.be

Crown GalleryRoom. Oeuvres de Stefan Serneels.

‣ Jusqu'au 30·06. Du J. au S. de 14h30à 18h30 ou sur rdv.UNouveau Marché aux Grains 13 -1000 Bruxelles - 0475 52 18 72www.crowngallery.be

Duqué & PirsonCaroline Bia. Peintures abstraites fai-sant la part belle à la couleur et au tra-vail des surfaces. ‣ Jusqu'au 26·05.Du J. au S. de 12 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Vleurgat 109 - 1000 Bruxelles- 02 646 45 26www.duque-pirson.com

Etablissement d'en face projectsMichel Auder. ‣ Jusqu'au 26·05. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue A. Dansaert 161 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie 2016 & MiraLes dialogues de la section d’or.Oeuvres sur papier (à quatre mains etindividuelles) d'André Dael et RaphCleeremans. ‣ Jusqu'au 26·05. Du J.au D. de 13 à 18h.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016.be

Group 2 GalleryL'Art belge à l'honneur. Huiles surtoile, gouaches, aquarelles, dessins etsculptures en céramique. Oeuvres deMarcel-Louis Baugniet, Gaston Ber-trand , Jean Brusselmans, Pierre Caille,Berthe Dubail, Jean Milo, Serge Van-dercam... ‣ Jusqu'au 30·06. Du Me.au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

J. Bastien-ArtImages inspirées. Oeuvres de Shan Sa.‣ Jusqu'au 27·05. Du Ma. au S. de 11 à18h30, le D. de 11 à 13h, fermé les j.f.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotIan Wilson. ‣ Jusqu'au 26·05. Du J. auS. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GallerySur le fil. Oeuvres de Lucile Bertrand.‣ Jusqu'au 30·06. Du Ma. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80www.keitelmangallery.com

Maria Clara Art PointTempérament chaud froid. Photos deMichael Chia, céramiques d'Axelle Gie-len, peintures de Kis’Keya, sculpturesde Christian Cadelli... ‣ Jusqu'au13·07. Du L. au V. (fermé le Me.) de 12à 14h30 et de 16h30 à 19h.URue de Pascale 8 - 1000 Bruxelleswww.mariaclara-artpoint.be

Meessen De ClercqParticles. Exposition collective, avec,entre autres, des oeuvres de Fabrice

L’emprise de la nature

Branches et feuilles, rêves et partages…Jardin de vie et buisson ardent, l’artd’Olivier Pé (Liège, 1972) s’inscrit ensourdine de nos va-et-vient dans cemonde qui est le nôtre et, souvent, nousconfond entre foi et rejet de touteobédience à quoi et en qui que ce soit.Soucieux d’ouverture et de partage, Péavoue avoir trouvé dans l’art le moyenle plus subtil, le plus secret et le plusévident pour dire son appartenance augrand tout. Il y a du religieux dans sestraits et ses couleurs, dans sa dévotionau geste simple, direct, d’un seultenant, qui associe la ligne et la couleurpour chanter l’éternel. Pour cetteexposition, petite mais dense,

enveloppante, à l’Office d’ArtContemporain (où il avait déjà exposéen 1997, quand l’Office se trouvait à larue Ernest Allard, en l’accueillante curede l’église des Minimes), l’artiste aretenu deux grandes toiles et quatredessins : “Méditation(s)”, “ Jardin desnerfs” ou “Rameau d’olivier”. Lasensation est légère et raffinée, on ysent l’emprise de la nature, d’un souffle,d’un rien, sur son besoin d’expression.Ainsi en est-il aussi pour qui se rend encette église Saint-Pholien du centre deLiège, en laquelle, dans la nef même, Péa déposé dix grandes toiles emplies delumière. Peintures comme desflammes, vertes ou roses, dessins

comme des signes, rouges et verts ounoirs feutrés… “Voici” – pourrait-ondire, à l’instar de Verlaine – “des fruits,des fleurs, des branches et des feuilles, etpuis voici mon cœur, qui ne bat que pourvous…”. Il y a du partage et du don,partage et don d’amour accordé à quiveut bien regarder ce que le peintre achoisi de montrer, autour de lui, ensigne d’amitié. C’est simple et c’est vrai.(R.P.T.)

UOffice d’Art Contemporain, 105 rue deLaeken, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 30 juin,du jeudi au samedi, de 14 à 18h. Infos :0499.26.80.01 etwww.officedartcontemporain.com

Toiles et dessins

COURTESY

OFFICED’ARTCONTEMPORAIN

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle :Gilles Milecan et Camille Perotti.Réalisation : Sodimco. Chefinfo:Vincent Slits. Chef info adjoint: Pierre-François Lovens. Conception graphique : Jean-Pierre Lambert. Publicité : Martine Levau (0032.2.211.29.12– [email protected]).

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7Les galeriesSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

Samyn, Lieven De Boeck, Claudio Par-miggiani, Mungo Thomson...‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue de l'Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54www.meessendeclercq.com

Office d'Art contemporainMéditation(s). Peintures d'Olivier Pé.‣ Jusqu'au 30·06. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue de Laeken 105 - 1000 Bruxelles -02 512 88 28www.officedartcontemporain.com

Quest 21Par la fenêtre. Peintures de Marc Ro-net. ‣ Jusqu'au 26·05. Le Me. de 12 à16h, les S. et D. de 12 à 18h ou sur rdv.UAvenue de Stalingrad 21 - 1000 Bruxelles -0473 81 36 90 - www.quest21-art.be

SynthèseExposition collective. Estampes deBernard Buffet, Pol Bury, Victor Vasa-rely, Luc Peire, Mikio Watanabe... etsculptures de Carlos Cruz-Diez, Gott-fried Honegger et Marie-Thérèse Vacos-sin. ‣ Jusqu'au 31·05. Du J. au S. de14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Valérie Bach13 peintres et moi. Carte blanche àPascal Bernier qui occupera l'espaceavec des peintres qu'il a invités (RobertQuint, Xavier Noiret-Thomé, CharlotteBeaudry, Bernard Gaube, MichelMouffe...). ‣ Jusqu'au 02·06. Du J. auS. de 11 à 13h et de 14 à 19h, le Me. surrdv.

URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 29 68 39www.galerievaleriebach.com

Young GalleryPlatinum Beauties. Photographies deMarc Lagrange. ‣ Jusqu'au 02·06. DuMa. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeFutures. Exposition collective réunis-sant William Sweetlove, Bob Verschue-ren, Patricia Kinard, Enrico T. De Paris,Tadashi Moriyama... ‣ Jusqu'au29·06. Du L. au V. de 14 à 18h ou surrdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriMarcel-Louis Baugniet et ses amis.Oeuvres d'Akarova, Jo Delahaut, Pier-re-Louis Flouquet, Henri Gabriel, Jean-Pierre Maury et Jean Milo. ‣ Jusqu'au16·06. Les V. et S. de 14 à 18h ou surrdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

anyspaceGobble Hole. Sophie Graniou met enscène un espace muséophobique dé-janté voué à la conservation de la popculture. ‣ Jusqu'au 02·06. Du J. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Van Eyck 59 - 1050 Bruxelles -0471 88 26 17 - www.anyspace.be

ArtemptationPhotomania. Oeuvres d'Eric Fransman,Morten Koldby Thomas Defays et Valé-rie Nagant. ‣ Jusqu'au 26·05. Du Ma.au V. de 11 à 18h30, le S. de 12 à 18hou sur rdv.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Bodson-EmelinckxRafael Carneiro - Paulo Climachauska.‣ Jusqu'au 26·05. Du Me. au S. de 14 à19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieSasha. Oeuvres de Claudine Doury.‣ Jusqu'au 30·06. Du Me. au S. de 14 à18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Charles Riva CollectionRoe Ethridge. ‣ Jusqu'au 29·09. Du J.au S. de 13 à 18h30.URue de la Concorde 21 - 1050 Bruxelles -02 503 04 98www.charlesrivacollection.com

Didier DevillezDogon & Varia. Masques, statues, pro-ductions artisanales... du pays Dogon.‣ Jusqu'au 26·05. Du J. au S. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedland galleryLegacy. Peintures de Hervé IC.‣ Jusqu'au 14·07. Du J. au S. de 14 à18h.URue du Prévot 99 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectLes Malchanceux. Oeuvres d'EleonoreSaintagnan. ‣ Jusqu'au 23·06. Du J.au S. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergMichaël de Kok. Peintures. ‣ Jusqu'au30·06. Du Ma. au V. de 14 à 19h, le S.de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d'YsKate Lyddon. Peintures et dessins.‣ Jusqu'au 27·05. Du J. au S. de 14 à18h, le D. de 11 à 15h ou sur rdv.URue de l'Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie FloreArotin & Serghei - Nancy Coste.Oeuvres et installations lumineusesutilisant des éléments architecturaux,des compositions musicales, de la vi-déo... - Photographies. ‣ Jusqu'au15·06. Du L. au V. de 14h30 à 18h30ou sur rdv.URue de la Vallée 40 - 1050 Bruxelles -0479 26 90 90 ou 0473 34 45 43www.galerieflore.com

Jozsa GalleryPost-scriptum. Oeuvres de Jean Biche,Katia Bourdarel, Anna Byskov, Rachel

Paul-GustaveVan HeckeSon nom estessentiellement lié àdeux mouvancesartistiques de Belgiqueavec quelquesextensionsinternationales, à savoirl’expressionnisme etensuite le surréalisme.Paul-Gustave VanHecke né en 1887 estdécédé la même année,

1967, que René Magritte auteur d’un portrait (couverture dela publication) de celui qui fut un infatigable animateur desarts tout au long d’une vie assez tumultueuse qui leconduisit de la Jeune Garde socialiste au Casino de Knokkenon sans une dérive vers le Mouvement flamand après avoirété un antimilitariste convaincu !C’est grâce aux archives découvertes en 2008 que les Muséesroyaux des Beaux-Arts de Belgique ont pu mener unerecherche approfondie et publier ce Cahier dans lequel sousdes plumes averties de spécialistes sont retracées lesmultiples activités de cet ami des artistes qui fut lecollaborateur de nombreuses revues et publications dontcelles qu’il initia, directeur de théâtre et acteur, créateur avecson épouse de la maison de couture Norine qui lui donna unmoment une aisance financière et pour qui travailla RenéMagritte, galeriste, éditeur, organisateur d’expositions,rédacteur en chef du Peuple, directeur d’une société decinémas, organisateurs de festivals de films, collectionneur(artistes belges mais aussi Arp, de Chirico, Ernst, Miro, Klee,Chagall)… et surtout qui soutint sans réserve les membres dela seconde école de Laethem, les Frits Van den Berghe,Gustave De Smet, Permeke, avant de s’intéresser auxsurréalistes, Magritte et E.L.T. Mesens en tête. Un très richepan de notre histoire de l’art. (C.L.)

UPaul-Gustave Van Hecke. L’animateur d’art Paul-Gustave VanHecke (1887-1967) et l’avant-garde. Cahier des MRBAB, 175 p.,ill. coul. Et n/bl., divers auteurs, 2012.

La parution de la semaine

MAG

RITTE,VA

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CKE,1928,COL

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

8 Les galeries SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

L’espace-temps du paysagePour peindre, l’artiste hollandais quitte le platpays pour les régions montagneuses etvallonnées du sud français qu’il sillonne onthe road again, en voiture, captant desimpressions, des visions toujours un peufugaces, des détails plus rarement. Il ne décritpas, il ne restitue pas, il n’illustre pas, il nephotographie pas ou ne croque pas pourmieux se souvenir, il évoque de mémoire ceque son œil a retenu de ces petits périplesdans une nature généralement préservéed’une trop importante implantation humaine.Pas âme qui vive en ces grands paysagesjamais écrasés sous le soleil, paisibles sous desciels qui auraient conservé les luminositéstoujours un peu grises du nord. L’artiste de lasorte ne se repose pas sur les attraits d’unenature qui pourrait être simplementenchanteresse, il ne retient que ce qu’elle esten permanence, en profondeur, en ses réalités

qui traverseraient les saisons et le temps, en cequ’elle dégage quand on a pu s’en imprégnerau-delà de tout aspect anecdotique. C’est laraison pour laquelle il règne toujours un trèsléger flou dans la méfiance de l’anecdote.C’est l’espace et le temps, leurs couleurs, quisont ici conviés pour créer une autre réalité,pleinement picturale, devant laquelle on peutabandonner son regard pour s’évader dansune forme de méditation, de calme, de repos,de bien-être, à la fois dans le monde et loin deses turbulences, dans un apaisement offertpar la conjonction de l’art et de la nature.(C.L.)

UMichaël De Kok. Peintures. Galerie FredLanzenberg, 9, avenue des Klauwaerts – étangsd’Ixelles -, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 29 juin. Dumardi au vendredi de 14h à 19h, samedi de 10hà 19h. Infos : www.galeriefredlanzenberg.com

Évocation

.COURTESY

GALERIE

FRED

LANZENBER

G,BRUXELLES

Russell et Diana Chaumontet.‣ Jusqu'au 30·06. Les J. et V. de 12 à18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -02 640 06 71 ou 0478 48 77 09www.jozsagallery.com

Nathalie ObadiaDisko. Peintures de Frank Nitsche.‣ Jusqu'au 14·07. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsRafa Pérez et Palma Babos.‣ Jusqu'au 26·05. Du Me. au S. de 13 à18h.UPlace du Châtelain 4 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenGert & Uwe Tobias. Céramiques, colla-ges, sculptures... ‣ Jusqu'au 26·05.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Twig GallerySpencer Sweeney. Peintures et des-sins. ‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au V.de 11 à 18h30, le S. de 12 à 18h.URue Tenbosch 74 - 1050 Bruxelles -02 344 23 68 - www.twiggallery.com

Zedes Art GalleryEric Kengen. Peintures. ‣ Jusqu'au30·06. Du Me. au S. de 12 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 ou 0475 52 62 58www.zedes-art-gallery.be

Librairie JauneEric Warnauts et Guy Raives “LesTemps Nouveaux”. Planches origina-les et crayonnés de deux auteurs incon-tournables du paysage bédéphile

belge. Les dessins seront issus de leurdyptique “Les Temps Nouveaux”, l'his-toire d'une petite commune des Arden-nes où résistance et collaboration s'en-trechoquent dans une famille déchiréepar la guerre. ‣ Jusqu'au 26·05. Le L.de 13h30 à 18h30, du Ma. au S. de10h30 à 18h30, le D. de 10 à 13h30.URue Léopold Ier 499 - 1090 Bruxelles -02 428 84 55www.librairie-jaune.com

Aeroplastics ContemporaryBlack Milk. Dessins de Mircea Suciu.‣ Jusqu'au 02·06. Du Ma. au V. de 11 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02www.aeroplastics.net

Antonio NardoneDaniel Pelletti. Peintures. ‣ Jusqu'au16·06. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

FaiderDérives des mots. Oeuvres récentes deNicole Callebaut. ‣ Jusqu'au 30·06.Du Me. au V. de 14 à 19h, le S. de 14 à18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18www.galeriefaider.be

Le Salon d'ArtDe cire et de bois. Sculptures et des-sins de Nicolas Alquin. ‣ Jusqu'au14·07. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l'Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarMiroslav Tichý. L'oeuvre du photogra-phe, créée sous la Tchécoslovaquiecommuniste entre les années 60 et 80,

tourne autour de la figure féminine, enmarge complète de la création artisti-que occidentale. ‣ Jusqu'au 30·06. DuMa. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

RossicontemporaryDormances. Oeuvres de Marie Rosen.Mezzanine: oeuvres de Tilman Hornig,Simon Laureyns, Thomas Mazzarella,Julien Meert, Emmanuel Tête...‣ Jusqu'au 02·06. Les J. et V. de 13 à17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

Juan d'OultremontCissiste international. Dessins.

‣ Jusqu'au 08·06. Les V. et S. de 14 à18h ou sur rdv.UChaussée de Roodebeek 86a -1200 Bruxelles - 0496 21 27 38

www.juandoultremont.org

BRABANT WALLON

BRAINE-L'ALLEUDGalerie 360°Stephan Vee. Son travail s'articuleautour de plusieurs axes, et met en évi-dence des capacités d'adaptation dansun environnement résolument tournévers le futur. ‣ Jusqu'au 26·05. Le Me.de 15 à 18h et le S. de 14 à 17h (en pré-sence de l'artiste).UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l'Alleud-02 384 63 17

http://galerie360.braine-lalleud.be

HAINAUTCOUILLETJacques CeramiMichel Couturier. Son travail utilise laphotographie, la vidéo et le dessin enrelation avec la sculpture, l'architec-ture et l'espace public. ‣ Jusqu'au02·06. Du Me. au V. de 14 à 19h, le S.de 11 à 18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet- 071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGELIÈGELes DrapiersTapisserie ou papier peint ? Un artcontemporain. Oeuvres de Vincent

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9Les galeriesSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel :Tél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COURTESY

GAL.LA

HUMIÈRE

COURTESY

LESFILLES

DUCALVAIRE

COURTESY

GAL.PER

ROTIN

COURTESY

GAL.DIX9

France

Ismaïl Bahri et Joris Van de Moortel – Vidéoet sculptureParis – Les filles du calvaire

Les artistes de ces deux solos ont en commun d’être inclassa-bles. Ismaïl Bahri (Tunisie, 1978 – vit en France et à Tunis)réalise des vidéos expérimentales tandis que le Gantois JorisVan de Moortel (1983 – Vit à Anvers) construit des installa-tions sculpturales hétéroclites souvent issues de performan-ces.U Jusqu’au 16 juin. Galerie Les filles du calvaire, 17 rue desFilles-du-Calvaire, 75003 Paris. www.fillesducalvaire.com

Gottfried Honegger – SculptureParis – Galerie La Humière

A 95 ans l’artiste déclare : “J’essaye aujourd’hui d’intégrer l’artau mur et à l’architecture avec le relief ouvert et non encadré.” Etdans ses sculptures en fer peint on trouve des lettres G ou O,comme dans son prénom qui signifie dieu de paix. Probable-ment un signe d’harmonie avec l’environnement.U Jusqu’au 7 juillet. Galerie La Humière, 17, rue du Parc Royal,75003 Paris. www.lahumiere.com

Wim Delvoye – SculpturesParis - Galerie Perrotin

L’artiste gantois présente une nouvelle série de sculptures enbronze dédoublées sur le principe des planches de Rorschachqui réactivent les figures mythologiques de Auguste Moreau,Antonin Mercié ou Jean de Bologne par exemple, tandis quedes Christs en croix miment l’anneau de Moebius.U Jusqu’au 16 juin. Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003Paris. www.perrotin.com

Cerith Wyn Evans – Dessin et sculptureParis – Yvon Lambert

L’artiste anglais (1958, Londres) présente une vingtained’œuvres sur papier en référence au poème de Stéphane Mal-larmé “Un coup de dés jamais n’abolira le hasard” (publié en1914), ainsi qu’à l’œuvre de Marcel Broodthaers (publié en1969). Il propose également un grand néon et une bande-sonpar lesquels il inverse les sens et crée un nouveau rythme.U Jusqu’au 16 juin. Galerie Yvon Lambert, 108 rue Vieille duTemple, 75003 Paris. www.yvon-lambert.com

Mehdi-Georges Lahlou – PhotoParis – Galerie DIX9

Fort de sa double appartenance franco-marocaine, de pèremusulman et de mère catholique, l’artiste qui vit à Bruxellestraverse avec bonheur les frontières de nos sociétés multicul-turelles, il questionne l’esthétique et use de son corps pourinterroger l’identité sous toutes ses formes.U Jusqu’au 23 juin. Galerie DIX9, 19, rue des Filles du Calvaire,75003 Paris. www.galeriedix9.com

Luxembourg

Daniel Dezeuze – PeintureLuxembourg – Galerie Bernard Ceysson

“Mes travaux sont hétérogènes, déclare l’artiste français deSupports/Surfaces. D’un côté je traite l’héritage d’un certain for-malisme, de l’autre je fréquente les rives de l’anthropologie.” Cesdeux directions, l’une datant de 1960, l’autre de 1967, sontbien représentées dans cette exposition bipolaire.U Jusqu’au 23 Juin. galerie Bernard Ceysson, 2, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.bernardceysson.com

COURTESY

GAL.B.CEY

SSON

COURTESY

YVONLAMBER

T

Chenut, Michel Cleempoel, Billie Mer-tens, Arnaud Doriath, Maureen Ginion,Daniel Henry, Hélène Amouzou, ArletteVermeiren, Sarah Westphal et LéonWuidar. ‣ Jusqu'au 02·07. Tous lesjours, sauf le Ma., de 10 à 17h30, de 4à 5 €.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

LiehrmannDelphine Boël. Peintures. ‣ Jusqu'au27·05. Du Me. au S. de 13 à 18h30, leD. de 11 à 13h.UBoulevard Piercot 4 - 4000 Liège -04 223 58 93www.galerie-liehrmann.be

SPAGalerie AzurFred Benoit. D'une apparente simpli-cité, ses oeuvres gardent leurs secrets,leurs mystères de fabrication pour nerévéler que ce qu'elles semblent être:un tirage photo. ‣ Jusqu'au 10·06. DuMe. au S. de 11 à 18h, le D. de 11 à 13het de 15 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Astrid 48 - 4900 Spa -087 77 11 88 - www.galerieazur.be

STAVELOTTriangle bleuLoïc Le Groumellec. Peintures.‣ Jusqu'au 27·05. Du J. au D. de 14 à18h30.UCour de l'Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

LUXEMBOURGLÉGLISEGalerie La louveDu symbolisme. Oeuvres de FélicienRops, Léon Spilliaert, Odilon Redon,Armand Rassenfosse, Jacques Villon...‣ Jusqu'au 22·07. Les S. et D. de 15 à18h, en semaine sur rdv.URue Saint-Orban 1 - 6860 Léglise -063 42 42 02 ou 0478 42 85 85www.galerielalouve.com

NAMURJAMBESDétourAu fil et à mesure. Pierre Courtois pré-sente les petits formats d'un travail ré-cent mettant essentiellement l'accentsur une autre lecture des patrons decoupe et de leurs rapports à la couturepar le biais de la mesure, du pli, dupoint et du fil jusqu'à la lisière du tissu.‣ Jusqu'au 23·06. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURGery Art GallerySei Arimori. Le peintre maîtrise la tra-dition de la tempera et feuille d'or, al-liant les techniques de la Renaissanceitalienne et la tradition japonaise.‣ Jusqu'au 02·06. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue des Brasseurs 38 - 5000 Namur -0475 60 25 58

ANVERSANTWERPENFifty One Fine Art PhotographyJan Yoors. Photos noir et blanc du New

York des années 60 et 70. ‣ Jusqu'au20·06. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Antwerpen -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Micheline SzwajcerQuintette Imaginaire. Oeuvres dePierre Bismuth, Matthew Brannon,Bernd Lohaus, Baudouin Oosterlynck etMarc Van Tichel. ‣ Jusqu'au 16·06. DuMa. au V. de 10 à 18h30, le S. de 12 à18h30.UVerlatstraat 14 - 2000 Antwerpen -03 237 11 27 - www.gms.be

Office Baroque GalleryNo Sleep In The Exit Row. Oeuvresd'Aaron Bobrow. ‣ Jusqu'au 16·06. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.ULange Kievitstraat 48 - 2018 Antwerpen -0484 59 92 28www.officebaroque.com

Zeno X GalleryArtists of the Gallery. Oeuvres de DirkBraeckman, Anne-Mie Van Kerckhoven,Jack Whitten, Cristof Yvoré, BartStolle... ‣ Jusqu'au 09·06. Du Me. auS. de 14 à 18h.ULeopold De Waelplaats 16 - 2000 Antwer-pen - 03 216 38 88 - www.zeno-x.com

BRABANT FLAMANDTERVURENArt Gallery Charlotte Van LorreinenDejà 10 ans. A l'occasion des dix ansde la Galerie, plusieurs artistes sontmis à l'honneur: Corinna O'Brien, NicoWillemsens, Jacques Dujardin, PatriciaBroothaers... ‣ Du 01 au 30·06. Du V.au D. de 14 à 19h ou sur rdv.UNieuwstr. 16 - 3080 Tervuren -02 306 35 73www.charlottevanlorreinen.be

FLANDRE OCCIDENTALEKNOKKEStephane Simoens Contemporary FineArtOC Drawing. Oeuvres de Nelleke Bel-tjens, Tobias Collier, Johan De Wilde,Ross Hansen, Claude Heath, Johan No-bell, Reece Jones et Julian Wakelin.‣ Du 26·05 au 10·07. Du J. au D. ou surrdv.UGolvenstraat 7 - 8300 Knokke -050 67 75 90www.stephanesimoens.com

FLANDRE ORIENTALEGENTKIOSKIn Search of the Picturesque. Photosde Jan Kempenaers. ‣ Jusqu'au 10·06.Du Ma. au V. de 14 à 18h, les S. et D. de11 à 18h.Void. Oeuvre monumentale de KarstenFödinger. ‣ Jusqu'au 10·06. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h.ULouis Pasteurlaan 2 - 9000 Gent -09 267 01 68 - www.kioskgallery.be

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10 Adjugé! SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

Avercamp

Ce “Paysage d’hiver” d’Hendrick Avercamp,peint à l’huile sur bois, 31 x 52,5 cm (lot1215), a été vendu au prix très considérable de1,89 million d’euros chez Lempertz, à nou-veau, à la mi-mai. L’ensemble des vacationsd’objets anciens a permis à la firme rhénaned’emmagasiner 19 millions d’euros de chiffresd’affaires. “Les grandes collections de stylebeaux-arts constituées par les familles alleman-des commencent à sortir”, nous disait Christinede Schaetzen en charge de la représentationde la société de ventes à Bruxelles.

1 890 000 €

LEMPER

TZ

Breguet

Cette pendule de carrosse en laiton doré estune fabrication rarissime de la maison Breguetet Fils. Elle avait été livrée vers 1825 à unclient pour 6 000 francs, ce qui, à l’époque,était une somme considérable. La reine d’Es-pagne avait acquis une pièce similaire maisplus petite en 1831. Cette pendule de voyage aété vendue dans la fourchette des estimationschez Sotheby’s à Genève ce 15 mai contre422 500 francs suisses.

422500 CHF

SOTH

EBY’S

Horloge

Chez Lempertz à Cologne, les 11 et 12 mai,outre les deux tableaux de Dou déjà signalés lasemaine passée, on présentait une horlogeautomatique façonnée dans un atelier in-connu de l’Allemagne du Sud. Le lot datait dela première moitié du XVIIe siècle et fut âpre-ment disputé puisqu’il fut vendu à 268 000 €.Il est vrai que ce jeune homme tenant un lionest une vraie rareté dans le genre et que seulun autre exemplaire est connu.

268 000 €

LEMPER

TZ

l Rencontre

La Brafa

h L’élection d’un nouveau présidentest fixée le 4 juin à Bruxelles, auPlaza. Rivalités.

LA TRÈS BELLE “FOIRE DES ANTIQUAIRES de Bel-gique” (Brafa) qui se tient désormais sur le site deTour et Taxis est un événement majeur pour le mar-ché de l’art national et son image de marque. Jadis laFoire et la Chambre des antiquaires étaient placéesen coupole sous une seule et même direction. Etpendant 25 ans, ce fut le rôle de Christian de Bruynqui travaillait un bon tiers-temps pour sa foire gra-tuitement. A sa suite “Chambre royale des Antiquai-res” et “Foire des Antiquaires” furent désolidarisées.Patrick Derom, gantois bien connu prit en charge dela Chambre. Pour la Foire (c’est une sabl), le témoinfut passé à Jan De Maere, d’Eeklo, puis à Grete Ze-berg d’Anvers et enfin à Bernard De Leye, de Bruxel-les. Le 4 juin, la fonction de président de la Foire seraremise en jeu et face à l’actuel président, une candi-dature s’est faite jour. C’est celle de Jos Boon, à nou-veau un Flamand. Le candidat est négociant en ta-bleaux du XIXe siècle et modernes, installé au Sa-blon. Face à lui se trouve Bernard De Leye, marchanden orfèvrerie ancienne installé à Uccle.

Pour l’actuel président, “si j’ai un programme élec-toral ce serait de montrer ce que la Brafa est devenue endix ans quand elle est entrée sur le site de Tour et Taxis.On est passé de 19000 à 46000 visiteurs. Nous avons130 exposants dont les 3/4 sont de renommée interna-tionale. Toute la réputation de la foire s’est bâtie sur laprésence de grands marchands et ce sont eux qui fontvenir les meilleurs clients. Ce qu’il faut, c’est avoir unevision large et exigeante de la qualité exposée et doncdes participants. En corollaire, il est important d’avoir ànotre disposition un panel d’experts qui soient incontes-

DR.

Rancinan

Gérard Rancinan (né en 1953 à Talence, en Gi-ronde) fut une des vedettes d’une vente d’artcontemporain photographique organisée àLondres par Simon de Pury. L’artiste françaisest arrivé troisième derrière Peter Beard et Ir-ving Penn. Une collectionneuse chinoise a eneffet emporté la dernière enchère le 17 mai,face à un nombreux public, et a mis sur la table121 000 € (97 250 £), largement plus que l’es-timation haute.

121 000 €

PHILLIPS-DEPURY

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11Le marchéSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

en enjeu

tables. Ils sont cent à la Brafa, tous très compétents. Sur leplan de la gestion financière, je sais que quand MadameZeberg a quitté son poste, il y avait un léger déficit. Main-tenant nous avons un important bénéfice cumulé encaisse. Ceci est possible grâce aux entrées, grâce aux spon-sors et grâce au dîner de pré-ouverture. Certains disentque la Brafa est onéreuse, mais nous ne sommes que 25%plus cher qu’Eurantica et nous demandons 400 € par m².A la Biennale, on est à 1400 € le m² au sol. L’un des axesles plus importants pour moi est de communiquer, no-tamment à travers la presse. Notre attaché de presseBruno Nélis fournit un travail remarquable et 250 jour-nalistes y compris des Chinois sont venus visiter la foire.Sur ces 250, 130 seulement étaient invités. Les autressont venus de leur propre chef et se sont fait connaître”.

Jos Boon nous disait combien il trouvait “la Brafa su-perbe. C’est Jan De Maere qui a enclenché la vitesse supé-rieure; il faut lui rendre cet hommage. Il convient donc degarder cette image de qualité, la renforcer, mais aussi lastimuler en tâchant de faire venir à Bruxelles un panel demarchands étrangers bien plus large que le grand nom-bre d’exposants français reçus jusqu’ici. Je sais que certai-nes personnes pensent que je veux faire partir les Fran-çais. C’est totalement faux. Je veux élargir l’offre, faire ve-nir des collègues des Pays-Bas, d’Angleterre, renforcer laprésence allemande, voire avec des Suisses aussi. C’estplutôt le caractère belge que je voudrais renforcer en fai-sant confiance aux jeunes de chez nous”.

Le deuxième axe est celui de la rigueur budgétaire.L’idée est de couper dans les dépenses jugées somp-tuaires. Le troisième axe est celui de la communica-tion “où des économies sont facilement envisageables.Pas besoin de courir les pays lointains et émergentscomme le Brésil, l’Inde et la Chine”, nous dit le candidatouvert aux jeunes marchands, vivier de demain dansun monde incertain, ce qui se fera avec l’aide de Béa-trix Bourdon, directrice de la foire. Elle est la fée qua-siment irremplaçable de cette manifestation réputée.Philippe Farcy

La Brafa est l’une des trois plus belles foires d’antiquairesen Europe. Elle est construite par les antiquaires belges,comme le font les Français avec leur Biennale à Paris.

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12 Le marché SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Vente publique

BD en duplex

h La salle de ventes Millon va vendrece dimanche 3 juin en même temps àBruxelles, au Sablon et à Paris.

CHEZ MILLON ET ASSOCIÉS, ON RESPIRE l’éner-gie entre le quartier de Drouot et le Sablon. Cettemaison de ventes fait presque disparaître le man-

que que générera sous peu le départ de Pierre Bergédont la dernière vacation chez nous est prévue à lami-juin. Ce dimanche 3 juin à 14 h, on pourra doncassister en duplex depuis le 8 de la rue Bodenbroeckau Sablon, à une dispersion dont le commissaire-priseur sera posté à Paris, non pas dans les salles del’Hôtel Drouot, mais dans l’espace “Salle VV” au 3de la rue Rossini. Les deux experts sont belges ; ils’agit d’Alain Huberty et de Marc Breyne. Il y aura267 lots dont de nombreuses planches originales et

MILLO

N

3000 € sont annoncés pour cette encre de Chine de Blutch destinéeà “Donjon Monsters” paru chez Delcourt en 2003.

Magritte

“La Magie noire” est une gouache de René Ma-gritte qui figurera à la vente d’art impressionnisteet moderne à Paris chez Sotheby’s le 30 mai pro-chain. La feuille de 46 x 38 cm a été exécutée enmai-juin 1948 et fut exposée illico à Paris dans laGalerie du Faubourg à Paris. Le lot provient d’unecollection italienne, puis new- yorkaise et enfinfrançaise depuis 2007. Elle est annoncée entre400 000 et 600 000 €.

400 000 €

SOTH

EBY’S

Banque dessinéese livre

Arnaud de Partzet Henri MoretusPlantin de Bou-chout sont les ani-mateurs de lasalle de ventes deBD, “Banque des-sinée”. Ils vien-nent de passerune sorte de con-trat avec FrédéricDeville qui est leresponsable de lalibrairie “Abao”,

installée 40 rue Middelbourg à 1170 Bruxelles,qui fait salon de thé et de lecture en même temps.La première opération entre ces trois collèguesamateurs de papier va se concrétiser le 3 juin pro-chain dans la nouvelle salle de la Banque Dessi-née, avenue des Casernes à Etterbeek; les espacesont été conçus par Tanguy Glorieux. La vacationaurait dû avoir lieu en mars dernier. Elle compteraplus de 400 lots et sera criée par Serge Hutry ! Lapage de la couverture du catalogue est la seuleimage qui existe de ce premier rendez-vous dontl’idée est de former des lots de 5 à 10 volumes, af-fichés à des prix attractifs, entre 50 et 150 €. On ytrouvera notamment sous le n° 120 l’histoire desrues et des places d’Anvers par Augustin Thys, an-noncée entre 50 et 100 €.

BANQUEDESSINÉE

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13Le marchéSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

des quantités de volumes rares créés par les plusgrands noms du panthéon belge et français.

Si la BD a le vent en poupe il ne faut pas penser quetout est hors de prix. De nombreux lots sont très ac-cessibles, pointés par les experts vers les 300 à 500 €.C’est le cas du lot n°4 réservée à Arno pour son vo-lume “L’Empereur boiteux” dont on vendra la plan-che I à l’encre de Chine (400 à 600 €). Juste après, ontrouvera la très belle feuille de 35 x 44 cm gouachée età l’encre de Chine pour la couverture du volume deBuck Danny “Ennemis intérieurs”. Ce travail de 1998est annoncé entre 1500 et 2000 €. On pourrait mon-ter à 2500 € pour une planche de Berthet “Pin-Up”,Tome 1, tracée en 1994. Les 3 000 € sont annoncés unpeu après pour une encre de Chine de Blutch destinéeà “Donjon Monsters” paru chez Delcourt en 2003. La

très belle composition (61 x 46 cm) de clair et d’obs-cur créée par Chabouté, sans date, montrant “Tintinet Tournesol” devrait se vendre entre 800 et 1000 €.Chaland lui ne pourra laisser les amateurs noncha-lants. Sa petite feuille de 25 x 35 cm qui constitue ladernière page des “Histoires merveilleuses des OnclesPaul. Le plus grand groom du monde”, est estimée en-tre 10 000 et 12 000 €. L’œuvre date de 1986. Unepage du même pour Bob Fish, toujours à l’encre deChine, est escomptée entre 6 000 et 8 000 €. C’est ceprix qui prévaut pour un projet de couverture de BobFish toujours, en couleur cette fois.

Les travaux de Gribat vaudront, semble-t-il, en-tre 2500 et 4000 €, à l’instar du “Sursis” paru chezDupuis en 1997 et dont on vend ici une quinte de vi-gnette à l’encre et à l’aquarelle (2500 à 3000 €) ou en-

core pour son “Vol du Corbeau”, sorti de presse en2002 et attendu entre 3500 et 4000 €. Jean Giraudsera lui aussi présent, d’autant plus qu’il vient detourner en mars dernier l’ultime page de son exis-tence. On aura de lui ici une page de Major Fatal pourle volume “Le Garage hermétique” paru dans sa pro-pre maison d’édition “Les Humanoïdes associés”,sorti en 1979. La page est annoncée entre 5000et 6000 €. Finissons avec l’une des plus belles compo-sitions graphiques. Il s’agit d’une œuvre de FrançoisSchuiten pour “Les Cités obscures” publiées en 2007chez Casterman. Le lot est escompté entre 12000 et15000 €.Ph.FyUExposition au Sablon jusqu’au 27 mai. Vente à Paris ledimanche 3 juin.

l Vente

Sablon érotique

LE SABLON TOURNERAIT-IL EN LIEUDE PLAISIRS plus diversifiés que seule-ment visuels?”, me demandait naguèreun éminent collègue à la retraite. Peut-être, quand on sait tout ce qui s’y passesur le mode érotique depuis que la belleEmilie Dujat-Masquelier y a ouvert sagalerie au 22 de la rue Allard, versée surl’art des jolies personnes et des passionshumaines. Comme disait Montaigne, “ily a certaines choses que l’on cache pour lesmontrer”. Mais ce temps est largementrévolu et l’érotisme artistique fait partiede nos mentalités. Il n’y a plus besoin dele cacher. Encore que, dans une vente

récente à Paris, l’exposition s’était faitederrière de lourds rideaux hors de l’hô-tel des ventes. Cela avait déjà été le casvers 1978 quand les ventes publiquesdéplacées sur la gare d’Orsay côtoyaientle Carré Rive Gauche dont nous parle-rons sous peu. Ce qui se cache demandeà être vu, faudrait-il désormais écrire.

Voilà que pour un “one-shot”, la mai-son de vente Millon va la suivre dans sespas veloutés et langoureux où photosanciennes, tableaux, gravures et objetsmenant au nirvana, seront à prendrepour quelques ducats. Deux cent-cin-quante lots seront proposés ce lundi où

il ne fera pas chaud que dehors. L’IRM aprévu un micro-climat sur la rue de Bo-debroeck à cette heure-là apprend-t-onà bonnes sources d’eau de vie…

La vacation débutera par des photo-graphies dont certaines affichent déjà130 ans ; voir des ébats dans du mobilierd’époque Napoléon III et IIIe Républiqueoffre un peu de sel à des scènes que latechnologie moderne pousse vers leconvenu. Les clichés sont doute uniquesou peu s’en faut, sont annoncés entre150 et 600 €, selon la prise de vue, lataille de l’image, la complexité des scè-nes où leur vision d’avant-garde. 300euros sont ainsi espérés pour un trèsbeau buste féminin de Pier Lac, pris vers1939. La sublime image d’“Arielle” quin’est pas Dombasle, immortalisée parLaurence Sackman vers 1982 est atten-due entre 800 et 1000 €. On se situareadans la même zone pour des portraitsde Landu et de Fidel Castro photogra-phiés sur le mont de vénus par Aslan àune date indéterminée. Du côté des ta-bleaux, on pourra mettre en exerguedeux tableaux de Louis Buisseret, dontun “Nu de jeune Fille” (110x80 cm),peint avec douceur et sobriété en 1925.La toile est annoncée entre 6000 et8000€.

Dans une section plus loin, on trou-vera une petite collection de cannesdont les pommeaux sont plus qu’évoca-teurs. Entre 150 et 2000 €, il y a unemarge qui n’est que celle du support, dela façon, de la qualité d’exécution destravaux qui ne sont pas d’Hercule maisplutôt d’Apollon. Le lot 97 nous montreainsi une jambe chaussée d’une hautebottine à lacets (250 €). Au n° 99, on

verra une canne dont le pommeaud’ivoire en boule est fait d’une jeunefemme courbée (2300 €). Les estampesjaponaises font s’épanouir des fleurs dechair quand les bijoux font scintiller descouples enlacés. Enfin, le lot 179 estlaissé à un carreau de faïence, sorti d’unatelier de Delft vers 1650 où un person-nage habillé et dansant joue avec sonjoujou. Rien de neuf sous le soleil ensomme.Philippe FarcyU Infos : www.millon-associes.com

MILLO

N

L’étude de nu du studio Biedeber ci-dessus est attendue entre 200 et 3000€.La photographie de Jeannot de 39,5 x16,2 cm est estimée entre 150 et 200€.

h L’étude Millon propose ce lundi au Sablon une vente d’art où le nu sera à l’honneur.

MILLO

N

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14 Le marché SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Vente publique

Sotheby’s se met en mode BD

h La firme britanniquel’avait annoncé l’andernier déjà. Elle metle pied à l’étrier de la BD.A force, la source risquede se tarir.

POUR SA PREMIÈRE VENTE AUXenchères de bande dessinée, quiaura lieu le 4 juillet à Paris, Sotheby’sproposera un catalogue très sélectifd’une centaine de dessins exécutéspar les artistes les plus emblémati-ques du IXe art, du début du XXe siè-cle à la génération contemporaine.L’expert belge de cette vacationaurait dû être Thibaut Van Houte,jeune homme aussi affable que con-naisseur pointu qui malheureuse-ment a quitté notre monde voiciquelques mois pour celui où repo-sent tant de créateurs qu’il aimait etvénérait. Jean-Marc Thévenet estvenu le remplacer. Bonne chance àlui.

Sotheby’s dans ce segment se dé-cide enfin à agir. Les salles anglaisesauraient pu poser le pied sur ce ter-rain pour le moins juteux depuis desannées mais curieusement elles n’enfirent rien. Sotheby’s se lance donc,en n’attendant pas que peut-êtreque Christie’s en fasse de même. Entout cas, les firmes d’Outre-Manchepartent avec dix longueurs de retardpar rapport aux salles belges et sur-tout françaises. Car les études descommissaires-priseurs parisiens ontdéjà mis le pied à l’étrier depuis des

lunes et en ce domaine Artcurialtient le haut de l’affiche. L’étudeMillon aime elle aussi ce secteur dela BD et va organiser sa prochainevacation à Paris en duplex avecBruxelles, le 3 juin. Sotheby’s a mis

longtemps pour préparer son événe-ment. Les cent pièces retenues sontcensées obtenir pour une bonne partd’entre elles des enchères fameusesqui feront parler la poudre et noircirles pages des journaux et des maga-

zines spécialisés. C’est le jeu bien sûr.La salle conçoit la dispersion commeune étude de l’histoire de la bandedessinée. Elle sera envisagée dans sesrapports aux arts plastiques, puis-que des tableaux seront égalementproposés à la vente. Selon GuillaumeCerutti, PDG de Sotheby’s France etvice-président Sotheby’s Europe : “Ilétait écrit que la plus ancienne desmaisons de vente aux enchères dumonde, Sotheby’s, or-ganise un jour unevente aux enchères dédiée au plus ré-cent des arts, la bande dessinée ! Etnous nous appuyons sur l’expertised’un spécialiste reconnu, Jean-MarcThévenet”. Selon Jean-Marc Théve-net, expert de la vente : “nous avons àfaire à de la “littérature en es-tampes”comme aimait à dire dès les années1830 Rodolphe Töpffer, le créateur re-connu de la bande dessinée. Dès lors,Hergé, Franquin, Moebius, Enki Bilalou la jeune génération pour laquelle lafrontière graphique entre bande dessi-née et peinture n’existe plus, la bandedessinée s’est affirmée avec les décen-nies comme un art autonome”.

La vacation de début juillet per-mettra de revoir les feuilles autogra-phes de ces grands maîtres, à com-mencer par le magnifique hors-texte issu de l’album “Le Crabe auxPinces d’or” d’Hergé, ou encore cequi semble passionnant, à savoir lacouverture de “La Déviation” deMoebius. La vente sera égalementconstituée de tableaux, de récitscomplets, d’ouvrages inhabituelscomme cet étonnant carnet de poé-sie de Milou contenant les premiersdessins d’Hergé.Ph. Fy.

l Prix marqués

Raretés livresques

ON SAIT QUE LE LIBRAIRE ERIC SPEECKAERTinstallé sur le boulevard Saint-Michel à Etter-beek aime autant les vieilles feuilles des livresanciens que les jeunes feuilles qui poussent dansson Condroz bien aimé. Il vit des unes et profitedes autres dans ce qui est la plus belle région denotre royaume et, si l’on peut le dire, sans soucis.

Son dernier catalogue de cent volumes con-tient quelques petites perles à l’instar des “Réso-

lutions politiques et maximes d’Estat” du sei-gneur Jean de Marnix (1580-1631), baron de Po-tes, parues à Rouen en 1624 en contrefaçon, etpubliées en première édition à Bruxelles en1612. Le volume est à prendre contre 850 €. Jeanétait le neveu de Philippe de Marnix, gloire his-torique des Pays-Bas actuels. Il est donc un desaïeux du comte John de Marnix, 14e comte deBornem, qui ouvre souvent son admirable châ-teau au public, à Bornem donc, non loin de Ta-mise. Avec son épouse Amilie, il fait de son do-maine un vrai lieu de culture dans cette régionde la Flandre qui ne manque pas de lieux d’at-traits.

Au même prix de 850 €, le libraire vend “LeRomand de la Cour de Bruxelles, ou les Adven-SP

EECKAER

T

Ce projet defontaine baroqueque l’on aurait pu

voir à Romeest sorti des

crayons et desburins de J.-F.de Neufforge.

HER

GÉ-MOULINSA

RT.20

12Deux planches des aventures de Tintin, “Le Crabe auxpinces d’or”, datant de 1944 sont estimées entre230000 et 280000 €.

h Eric Speeckaert vient de sortirson seizième catalogue à prixmarqués. Petit aperçu.

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15Le marchéSEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

tures des plus braves cavaliers qui furent jamais& des plus belles dames du monde”. Le volumein-octavo fut imprimé conjointement à Spa et àAix-la-Chapelle à moins que ce ne soit Liège, parJean Tournay, en 1628.

Ce qui est intéressant, c’est que l’auteur n’estautre que le parisien Jean Puget de la Serre,connu pour ses panégyriques des hommes illus-tres du royaume de France et que la page de titreest ornée d’une scène imaginée par le peintreliégeois Gérard Douffet (1594-1661) et gravéepar un autre liégeois, Jean Valdor (1580-1632).

Le libraire signale qu’une main prude a recou-vert de repeints de pudeur les éléments trop dé-nudés d’une allégorie féminine dont le Liégeoisne détenait pourtant pas seul le secret. Pour

750 €, s’il n’est pas trop tard, on peut emporterl’“Histoire de la guerre des Païs-Bas” du RP Fa-mien Strada, jésuite, qui fit imprimer son travailà Bruxelles chez t’Serstevens en 1727. L’un deslots les plus onéreux est celui de Jean-Françoisde Neufforge. Il s’agit d’un recueil élémentaired’architecture, d’ornementation et de décora-tion paru à Paris entre 1757 et 1768. La durée dela publication s’explique par les huit volumes etles 600 planches gravées. Neufforge (1714-1791) était un Liégeois (excusez notre “nationa-lisme”) qui inventa des formes mais ne pratiquapas son art au-delà de la gravure. Les huit volu-mes sont annoncés à 850 €.Ph. Fy.U Infos : 02.736.43.29.

MOEB

IUS@

HUMANOÏDES

ASSOCIÉS.

Cette couverture originale de “La déviation” de Moebius, paru en 1980 est estimée entre 45 000 à 55 000 €.

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16 Le marché SEMAINE DU 25 AU 31 MAI 2012 ARTS LIBRE

l Vente publique

Effets colorés chez Athena

LES 9 ET 10 MAI, IL Y AVAIT VENTE CHEZ ATHENA aucentre de Bruxelles, non loin de la place de Brouc-keere. Plusieurs centaines de lots provenant de collec-tions privées étaient à prendre et quelques lots firentde fort jolis scores. Il s’y trouvait entre autres un im-portant ensemble de porcelaines, pour la plupart pro-venant des manufactures de Tournai. Mais d’autresfoyers de production européens et chinois étaient éga-lement représentés. Commençons par la collection deporcelaines polychromes et dorées de Tournai au seinde laquelle une paire de raviers en vert et or a été adju-gée à 2400 € plus frais, sur une estimation de 1000 à1500 €. Plus loin, une paire d’assiettes à décor de pê-cheur en paysage a été adjugée à 2100€; la fourchetted’estimation passait ici de 900 à 1200 €. Enfin, une as-siette à décor chinois fut adjugée à 5000 €, soit son es-timation basse. Du côté de l’Extrême-Orient, on vitpasser un vase en porcelaine de Chine décoré de per-sonnages et de fleurs; il trouva preneur à 1700 € soit ledouble de l’estimation haute. Il y avait dans la mêmeprovenance géographique un quatuor de fauteuils enbois de fer et marbre qui furent adjugés à 2600 € soit àl’estimation basse.

Dans les tableaux du XIXe siècle et du début duXXe siècle, segment le plus chargé des vacations, onpourra retenir cette petite toile poétique des années1850 sans doute et de l’Ecole de Barbizon, non loin deFontainebleau montrant un “Jeune homme pêchant”,signé du peintre français natif de Valenciennes Henri-Joseph Harpignies (1819-1916). Les enchères furentlancées à 250 € et se terminèrent à 700 €.

Ensuite, on vit passer le portrait de garçonnet sorti

des pinceaux d’un maître anonyme de l’école hollan-daise. Escompté à 1500 €, il trouva preneur à 3800 €.Il y avait encore quatre gouaches napolitaines duXIXe siècle, pas très grandes mais bien peintes et celajustifia que la très basse estimation de 100 à 150 € aitexplosé pour atteindre sans peine les 1500 €. Dans lacatégorie des objets décoratifs, mentionnons égale-ment la paire de flacons d’Emile Gallé (estimée de 600à 900 €) qui a trouvé un nouveau propriétaire à

1700€. Elle fut suivie par un vase en pâte de verre si-gné Amédée de Caranza (1870-1906) qui est passésans trop de difficultés de 450 € à 1800 €. Le dernierlot intéressant fut une paire de candélabres en bronzeciselé et doré au décor assez connu mais toujours pit-toresque d’un jeune “nègre porteur”, que la salle pen-sait négocier à 1500 ou 2000 € mais que les amateursaux téléphones se sont disputé jusqu’à 5000 €.Ph. Fy.

h Entre les porcelaines de Tournai,celles de Chine et les beaux tableaux duXIXe siècle, il y avait un arc-en-ciel sousle marteau de Françoise de Greef.

ATH

ENA

Les porcelaines se sont très bien comportées chez Athenavoici une dizaine de jours. Celles de Tournai en particulierbénéficient toujours de collectionneurs ardents.