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Graud Lafarge et Dominique Marchetti

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Les portes fermes du journalismeL espace social des tudiants des formations reconnues

Si, comme dautres univers de production de biens culturels, lespace journalistique nest soumis aucun droit dentre scolaire, de plus en plus de producteurs dinformation sont issus de formations professionnelles spcialises. En 2008, 62 % des nouveaux titulaires de la carte de presse avaient suivi ce type de cursus contre 33,2 % en 19981. Il faut dire que les filires de journalisme se sont considrablement dveloppes depuis les annes 1970, avec lapparition dun nombre croissant de formations qui, selon les cas, bnficient ou non de la reconnaissance des instances professionnelles2. Les effectifs des coles de journalisme et littraires , pour reprendre la catgorie utilise par le ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche, ont t multiplis par plus de sept entre 1980 et 2005. Cette croissance trs rapide doit dabord tre mise en relation avec le dveloppement du march de lemploi journalistique, tout particulirement dans la presse magazine et les mdias audiovisuels. Le nombre de titulaires de cartes de journalisme a augment de + 120 % en trente ans, mme si la progression sest ralentie depuis le dbut des annes 1990 pour1. Cette proportion recouvre des formations initiales et continues. Source : Christine Leteinturier, Valrie Devillard et Camille Laville, La production journalistique et son environnement : le cas de linformation gnrale et politique entre 1990 et 2010 , Le Temps des mdias, 14, 2010, p. 273-290. 2. On compte, en 2007, 14 formations reconnues et 52 non reconnues (parmi lesquelles 20 sont publiques). Voir Observatoire des mtiers de laudiovisuel (section journalistes), Formations au journalisme, prface de Jacqueline Papet, Paris, octobre 2007. 3. La liste des douze coles prives ou publiques ayant au moins une formation agre et de leurs appellations au moment de lenqute tait la suivante : Centre dtudes littraires et scientifiques appliques (CELSA), Centre de formation des journalistes (CFJ), Institut franais de presse (IFP) et Institut pratique de journalisme (IPJ) Paris, Centre universitaire denseignement du journalisme (CUEJ) Strasbourg, cole de journalisme de Toulouse (EJT), cole

laisser place une quasi-stagnation ces dernires annes (autour de 37 000 encarts). Linstabilit de lemploi na pourtant pas nui, pour linstant du moins, lattractivit des tudes de journalisme et le capital scolaire devient de plus en plus dcisif pour intgrer les formations reconnues 3, les plus slectives4 de cet espace des formations au journalisme qui sest structur depuis laprs-guerre5.Mme sil subsiste dimportantes diffrences entre les tablissements, tout particulirement entre les formations prives et publiques, ce sous-univers lintersection du champ intellectuel et du champ conomique se caractrise par une faible autonomie lgard du monde professionnel. L enqute prsente ici, qui a dbut en 2004-2005, porte sur les quatorze formations agres cette date par la Commission paritaire nationale pour lemploi des journalistes, qui est compose des seuls reprsentants des diteurs et des syndicats de journalistes, ltat et les reprsentants des coles ny figurant pas. Cest ce label qui compte mme si les formations prives sont galement reconnues par ltat, cette condition tant pralable la certification professionnelle. Si la rformesuprieure de journalisme Lille (ESJ), cole de journalisme et de communication de Marseille (EJCM), Institut de la communication et des mdias (ICM) Grenoble, les IUT de Bordeaux, de Lannion et de Tours. Depuis sest ajout cette liste un treizime tablissement, lcole de journalisme de Sciences Po Paris. 4. titre dexemple, le nombre de candidats la formation en deux ans lIUT de Bordeaux est pass de 850 en 1989 1 448 en 1999. Au dbut des annes 2000, le nombre de candidats ces concours oscillait selon les tablissements entre 400 et 1 300 candidats (Samuel Bouron, Lapprentissage dans les coles de journalisme. Transmission et incorporation de lhabitus professionnel , mmoire de master 2 recherche en sociologie, Poitiers, universit de Poitiers, 2008, p. 25) et le nombre de laurats entre 20 et 56. 5. Ivan Chupin, Les coles de journalisme. Les enjeux de la scolarisation dune profession (1899-2008) , thse de science politique, Paris, universit Paris Dauphine, 2008.

LE CENTRE DE FORMATION DES JOURNALISTES, cole prive admise la Confrence des grandes coles, est souvent appel dans le milieu journalistique lcole de la rue du Louvre . Sa localisation, au cur du deuxime arrondissement de Paris o elle est installe depuis 1955, et larchitecture imposante du btiment qui labrite soulignent le caractre central et parisien de cette cole.

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ACTES DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES

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du LMD a oblig ces formations se rattacher des universits, celles-ci restent surtout sous le contrle des instances journalistiques marquant une domination du ple professionnel sur le ple acadmique6. Les organisations professionnelles contrlent la formation certifie par dautres voies que lagrment : la rpartition de la taxe dapprentissage dans les coles, laccueil des stagiaires dans les entreprises ou encore lengagement des nouveaux diplms. Cette emprise sexerce galement par le biais du corps enseignant majoritairement compos de journalistes (au moins 60 % en 1997). linverse de ce qui se passe aux tatsUnis, les journalistes sont souvent dominants dans les instances, qui sont marques par un fort rejet de la culture scolaire et universitaire. Si les attributs de la russite scolaire sont indispensables au moment des concours, la formation au journalisme est comme beaucoup dcoles de pouvoir quasi exclusivement tourne vers lentre dans le monde du travail o lon cherche dscolariser les tudiants pour leur faire jouer un jeu professionnel7. Cest ce qui explique la critique souvent forte des enseignements gnraux perus comme rgressifs par rapport la scolarit antrieure. Un autre indicateur de la faible autonomie lgard du milieu professionnel est la fragilit de la sant financire des coles prives.

Laugmentation du nombre de formations est ensuite lie, comme dans le cas des coles de gestion8, une demande qui rpond des raisons trs diverses : le souci de professionnaliser les mtiers sur le modle de certaines professions librales pour lutter contre un journalisme franais jug trop partisan et contre toutes sortes d amateurs (consultants, experts, communicants ou, plus rcemment, internautes), la volont de faire face aux nouveaux dfis technologiques , etc. Sur un march du travail trs concurrentiel et affect par des crises conomiques successives et par les transformations des pratiques de consommation de linformation, le passage par une formation reconnue est donc devenu stratgique. Il favorise6. Il sagit moins dun ple entrepreneurial, comme celui que Fabienne Pavis ( Sociologie dune discipline htronome. Le monde des formations en gestion entre universits et entreprises en France. Annes 1960-1990 , thse de doctorat de sociologie, Paris, universit de Paris I Panthon-Sorbonne, 2003) identifie dans son tude de la gestion, que dun ple professionnel qui, bien que certains de ses reprsentants, y compris dans les tablissements privs, dnient en grande partie certains enjeux conomiques, incarne, ou prtend incarner, un modle de journalisme exigeant , moral et indpendant des pouvoirs commencer par celui des entreprises de presse. Autre diffrence par rapport aux coles de gestion : la conciliation entre lunivers acadmique et lunivers professionnel ne se pose gure que dans les formations publiques parce quelles font appel des universitaires ; les dirigeants des tablissements privs sen soucient moins et portent gnralement une faible considration aux enseignants-chercheurs. 7. Yves-Marie Abraham, Du souci scolaire au srieux managrial, ou comment devenir un HEC , Revue franaise de sociologie, 48(1), 2007, p. 50. 8. Pierre Bourdieu, La Noblesse dtat. Grandes coles et esprit de corps, Paris, Minuit, 1989, p. 315. 9. Dominique Marchetti, Contribution une sociologie des transformations du champ journalistique dans les annes 80 et 90. propos dvnements sida et du scandale du sang contamin ,

un accs relativement plus rapide lemploi, en raison dun enseignement pratique trs ajust aux attentes des employeurs et du poids important du rseau des anciens les tudiants soulignent dailleurs ce dernier point quand on les interroge sur les raisons pour lesquelles ils ont pass des concours et sur leurs attentes lgard de la formation. Le pourcentage des journalistes franais passs par lune de ces formations (dune dure de deux ans ou dau moins trois semestres) peut sembler premire vue modeste : il tait de 15,2 % en 2009. Mais il faut voir quil na pas cess daugmenter (6 % en 1965, 9,8 % en 1990, 12,2 % en 2000) et que la grande majorit de ces lves intgrent les mdias les plus rputs, cest--dire les rdactions des titres gnralistes de grande diffusion. En fait, le passage par ce type de formation est devenu quasiment obligatoire dans les mdias audiovisuels et dans la presse quotidienne nationale9, certains titres en faisant mme une condition pour dcrocher un simple stage. Jusque-l, lentre dans ces mdias passait davantage par la possession dun capital politique les titres taient alors plus partisans et lis plus directement quaujourdhui des positions au sein du champ politique , dun capital social, la formation sur le tas et lautodidaxie y taient prpondrantes. Cette fraction dominante des formations permet donc dobserver avec une loupe grossissante les proprits sociales de cet univers professionnel, qui constituent, quelques exceptions prs10, le principal point aveugle des travaux sur les formations au journalisme mais, plus largement, des recherches sur cet univers de production culturelle11. Comme dans le cas des grandes coles dtat, les caractristiques sociales des tudiants en journalisme constituent un enjeu politique. Elles ravivent la question de louverture dun milieu12 qui, au nom de sa tradition mais aussi de sa fonction dmocratique , se devrait de recruter quitablement dans tous les groupes sociaux. Dans des logiquesthse de sociologie, Paris, EHESS, 1997, p. 199-208. 10. Au-del de nos propres travaux, voir les recherches en cours de Samuel Bouron et le master de Linda Douifi ( Do viennent les tudiants en journalisme. Enqute sur lorigine sociale des tudiants en journalisme en France en 2007-2008 , mmoire en sciences de linformation et de la communication, Bordeaux, universit de Bordeaux III). ltranger, une srie de travaux ont t mens mais seuls ceux de Jan Fredrik Hovden (Profane and Sacred. A Study of the Norwegian Journalistic Field, Dissertation for the degree doctor rerum politicarum (droit politique), Bergen, University of Bergen, 2008) se rapprochent de notre problmatique mme si quelques donnes sur les proprits sociales des tudiants en Angleterre sont prsentes dans ltude de Mark Hanna et Karen Sanders ( Journalism education in Britain. Who are students and what do they want? , Journalism Practice, 1(3), 2007, p. 404-420). 11. En raison de lclatement des catgories pouvant tre rattaches aux activits journalistiques, les statistiques de lINSEE ne permettent pas dapprhender finement ce groupe social et professionnel : voir Valrie Devillard, Lvolution des salaires des journalistes professionnels (1975-2000) , Le Temps des mdias, 6, 2006, p. 87-100. 12. Denis Ruellan, Les Pro du journalisme. De ltat au statut, la construction dun espace professionnel, Rennes, PUR, 1997.

comparables celles du champ politique, il sagit dun des aspects rcurrents des critiques portes sur ce microcosme professionnel. la fin des annes 2000, les responsables de formations se sont fait plus fortement lcho de ces interrogations certains dentre eux y rflchissent depuis trs longtemps, par exemple dans les IUT ou lESJ Lille , rpondant ainsi la problmatique impose de la diversit des origines socio-ethniques 13 [voir illustration 1, p. 77]. Lenqute que nous avons mene auprs des tudiants de dernire anne des coles reconnues de journalisme constitue donc un moyen de sinterroger plus prcisment, et de manire plus objective, sur les transformations des conditions dentre dans cet espace professionnel, qui rfracte des changements luvre dans lespace social. Elle permet dtudier non seulement llvation du droit dentre scolaire dans un milieu professionnel mais aussi ses effets sociaux. Ces processus de normalisation constats propos du journalisme invitent sinterroger de manire comparative sur dautres univers professionnels, notamment intellectuels, tels que ceux de lenseignement et de la recherche, et artistiques. De ce point de vue, lespace des fractions dominantes des apprentis journalistes, proche la fois du champ acadmique et du champ du pouvoir, peut savrer tre un cas rvlateur des transformations structurelles que connatraient actuellement les classes dominantes au sein desquelles les ressources culturelles et scolaires se dissocient de moins en moins des ressources conomiques et sociales14.Notre recherche sinspire trs directement des enqutes statistiques menes sur les lves des grandes coles au Centre de sociologie europenne (CSE), qui ont t notamment publies dans le livre de Pierre Bourdieu La Noblesse dtat. Le questionnaire doit aussi beaucoup aux enqutes de Remi Lenoir sur les coles dapplication de la fonction publique et aux travaux de Julien Duval. Le questionnaire comprend plus dune centaine de questions fermes et ouvertes les tudiants ont souvent mis plus dune heure le remplir abordant trois grands thmes : les trajectoires sociales et scolaires, lunivers professionnel (conception du mtier, avis sur la formation en cours, vie au sein de lcole, rapport lavenir, etc.) et lunivers social (pratiques culturelles, positionnements politique et religieux, etc.). Il a t adress lhiver 2004-2005 tous les tudiants inscrits en dernire anne dans les formations reconnues par les instances professionnelles deux exceptions : dans les cas des masters Journalisme de lICM de Grenoble

et de lInstitut franais de presse, ont t interrogs les lves de premire anne dans la mesure o ils formaient la premire promotion reconnue de leur tablissement. Sont compris dans notre chantillon les tudiants des annes spciales de Tours et de Bordeaux, formations reconnues cette date, ainsi que quelques tudiants des filires Presse hebdomadaire rgionale et Presse agricole de lESJ Lille. Au final, 332 questionnaires (soit 70 % des 472 distribus) ont t rcuprs et cods avec la collaboration dIvan Chupin, et 328 ont t exploits. Les analyses prsentes ici reposent galement sur une srie dentretiens qui ont t raliss, pour la plupart par Ivan Chupin et Dominique Marchetti dans le cadre dun travail sur les tudiants multi-admis dans les concours des formations au journalisme reconnues en 2002-2003, pour lun dentre eux par Dominique Marchetti en 2000, et pour un autre par Graud Lafarge en 2011.

La forte monte du capital scolaire dans les conditions daccs aux formations au journalisme les plus rputes accrot les processus de slection sociale, comme en tmoigne laugmentation sensible de la part des enfants de cadres et professions intellectuelles suprieures. Ces apprentis journalistes sont par ailleurs issus de diffrentes fractions de lespace social, appartenant la fois aux secteurs priv et public avec des variations fortes selon le pre et la mre, qui traduisent les tensions caractrisant les luttes concurrentielles sur la production et la conception de linformation diffuse par les mdias. La construction de lespace des tudiants au moyen dune analyse des correspondances multiples (ACM) ainsi que lexamen des tris croiss donnent galement voir, pour reprendre la distinction de Pierre Bourdieu sur les grandes coles15, une opposition entre une petite porte et une grande porte dentre dans ces formations dlite renvoyant une ingalit des capitaux conomique, culturel et social possds, mesurs ici travers de multiples indicateurs. L ACM tend opposer au sein de la grande porte un mcanisme de production dominante scolaire une logique o dautres espces de capitaux, notamment le capital social, jouent plus fortement. L homognisation sociale de lespace des tudiants en journalisme se traduit enfin sous dautres formes, quil sagisse dune fminisation par le haut , au sens o les femmes sont plus dotes que les hommes sous beaucoup de rapports, et dune redistribution des filires de lenseignement suprieur conduisant aux tudes de journalisme, notamment les passages de plus en plus frquents par des Instituts dtudes politiques (IEP).

13. Sur ce sujet, voir Ivan Chupin et Aude Soubiron, Du social lethnique : les dispositifs douverture la diversit dans les coles de journalisme en France , communication au colloque La formation des lites , OSC-CSE, Sciences Po Paris, 18 septembre 2009. 14. Julien Duval, Critique de la raison journalistique. Les transformations de la presse conomique en France, Paris, Seuil, coll. Liber , 2004, p. 229-234. 15. P. Bourdieu, La Noblesse dtat..., op. cit., p. 198-212.

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Droits dentre scolaire et social linstar de lespace des tudiants des grandes coles, le microcosme des coles de journalisme reconnues se prsente comme un univers de plus en plus ferm, caractris par des barrires scolaires leves lentre. Sil ne sagit pas des meilleurs bacheliers16, 76,5 % des tudiants des formations reconnues sont titulaires dun diplme gal ou suprieur une licence, taux lgrement suprieur celui de 70 % enregistr dans la population gnrale des cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques en 2004. La tranche dge modale se situe entre 23 et 24 ans (49 % des rpondants), du fait de la slectivit croissante et, corrlativement, de lallongement de la dure des tudes. Les frquences de passage par une classe prparatoire ou un Institut dtudes politiques (IEP) respectivement un tiers et un quart environ des tudiants rapportes la part des tudiants en classes prparatoires et en IEP pour lensemble des tudiants du suprieur en 2005 (3 % et trs approximativement 0,35 %) tmoignent par exemple de laccumulation de capital scolaire pralable lintgration ces formations, tout du moins les plus prestigieuses. Selon des chiffres rcents17, le pourcentage dadmis parmi les candidats oscillait selon les tablissements entre 3,9 % et 10 %. Le droit dentre scolaire dans les formations reconnues de journalisme se double dun droit dentre social. La slection est en effet relativement forte puisque la part des enfants de pres cadres ou membres de professions intellectuelles suprieures atteint les 52,7 % alors quils ne reprsentent que seulement 18,5 % de la population active masculine franaise en 2005 et 32 % de celles des tudiants. La part des tudiants en journalisme issus des classes sociales modestes (pres ouvriers 10,4 %, ou employs 5,8 %) et mme intermdiaires (14,6 %) est faible comparativement au poids de ces catgories socioprofessionnelles chez les hommes actifs (respectivement 35,3 %, 12,8 % et 22 %) et dans la population tudiante (respectivement 20,4 %, 11,6 % et 23,1 %). Cette composition sociale du public des coles de journalisme est donc trs proche de celle des classes prparatoires aux grandes coles en 2004. La slection sociale lentre des coles de journalisme est cependant, assez logiquement, du fait dune position domine dans le champ des formations suprieures, moindre que celle qui sexerce lENA (o, en moyenne sur la priode 1987-1995, 79,5 %16. Si la part des titulaires de mention bien et trs bien au baccalaurat (24 %) est suprieure de quatre points celle de lensemble des lycens de sries gnralistes, cette fraction dominante des tudiants en journalisme nen est pas pour autant issue de la filire du secondaire la plus prestigieuse (S) mais plutt de celles les plus ancres dans les sciences humaines et sociales (ES et L). 17. Rmy Le Champion, Les reprsentations collectives des formations initiales en journalisme et leur efficacit en question , Les Cahiers du journalisme, 21, 2010, p. 91. 18. Jean-Michel Eymeri, La Fabrique des

des admis au concours externe ont un pre membre du groupe cadre ou professions intellectuelles suprieures et 5,5 % un pre chef dentreprise18).La profession de la mre confirme les caractristiques de ce recrutement mme si elle est globalement moins leve. Les mres cadres suprieures ou exerant des professions intellectuelles suprieures sont surreprsentes (26,8 % des mres actives dtudiants contre 12,5 % dans la population active fminine franaise en 2005) mais aussi celles appartenant aux professions intermdiaires (31,1 % contre 24,6 %), qui rassemblent essentiellement des professionnelles de la sant et du travail social (13,1 %) ainsi que des institutrices (12,2 %). En revanche, la part des enfants demployes nest que de 22,6 %, soit un poids deux fois moindre qu lchelle nationale.

Les formations tudies, comme les filires acadmiques trs slectives, se caractrisent par une proportion particulirement forte dtudiants dont le pre (11,6 % des cas) ou, encore plus souvent, la mre (17,7 %) est professeur ou membre des professions scientifiques et les rares transfuges des classes populaires et intermdiaires semblent le produit dune sur-slection scolaire19. Les enfants de pre ouvrier ont, pour presque la moiti dentre eux, une mre appartenant aux professions intermdiaires et, mme dans un cas, aux cadres et professions intellectuelles suprieures. Cest quatre fois plus que la part observe en France par lINSEE en 199920. Il semble donc que ce soit dabord les enfants dune fraction spcifique du groupe ouvrier qui intgre les coles de journalisme. Elle se caractrise sans doute par un investissement marqu dans lcole, quillustre D.21. Ses deux parents sont ouvriers mais titulaires dun CAP. Son pre est ajusteur la SNECMA, grande entreprise publique (privatise en 2004) de construction de moteurs davions. Aprs un bac littraire obtenu avec la mention bien, il intgre une classe prparatoire de lettres puis entre lIEP de Grenoble o il prpare les concours des coles de journalisme. Il est admis dans trois formations, choisissant finalement lESJ Lille en raison de sa rputation.Si la part des enfants de pres ouvriers et employs ayant un diplme de niveau matrise et plus est la plus faible de lensemble (40 %) et pour les moins diplms (bacheliers et DEUG) la plus leve, celle de ceux passs par un IEP (unnarques, Paris, Economica, coll. tudes politiques , 2001, p. 25, p. 29 et p. 53. 19. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, La Reproduction. lments pour une thorie du systme denseignement, Paris, Minuit, coll. Le sens commun , 1970. 20. Mlanie Vanderschelden, Position sociale et choix du conjoint : des diffrences marques entre hommes et femmes , Donnes sociales. La socit franaise, Paris, INSEE, 2006, p. 33-42. 21. On pourra se reporter au graphique 2 pour visualiser la position que D. (comme les autres tudiants dont les proprits sont exposes dans ce texte) occupe dans lespace [voir graphique 2, p. 88].

LE PETIT MANUEL DES FORMATIONS ET MTIERS DU JOURNALISME : Louverture sociale est une injonction politique et idologique laquelle les coles reconnues de journalisme se soumettent comme lont fait avant elles les grandes coles et classes prparatoires. Elle recouvre la mise en place de dispositifs spcifiques de recrutement mais aussi de laffichage de slogan telle lgalit des chances en journalisme , outil de communication destination des futurs candidats mais plus largement des profanes. Cest lobjectif de ce petit manuel labor par la Fondation Culture et diversit dans le cadre du Programme galit des chances en journalisme .

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quart) est gale celle des tudiants issus de tous les autres groupes sociaux. Dans ce dernier cas, lengagement politique et/ou religieux, ou plus largement associatif, et/ou le fait davoir une mre travaillant dans une profession intermdiaire du public semble avoir jou un rle dcisif. L investissement dans lcole des tudiants issus de ces classes populaires se traduit aussi par une part non ngligeable parmi eux des laurats de mentions bien et trs bien au baccalaurat (15 des 53 individus) et similaire celle des autres groupes sociaux. Le mme constat semble valoir pour les tudiants de pres agriculteurs, artisans, commerants et chefs dentreprise qui, eux aussi, comptent des proportions proches de diplms dIEP, de mentions au baccalaurat et une part plus leve de diplms de niveaux bac + 4 et plus (denviron deux tiers), gale celles des tudiants enfants de professions librales ou de cadres suprieurs dentreprise.

Cette slection sociale croissante recouvre videmment des ingalits de capitaux culturels hrits entre tudiants que permet aussi de saisir le niveau de diplme des parents 23. 48 % des pres des lves en journalisme possdent un diplme de niveau suprieur ou gal la licence et 43 % suprieur ou gal la matrise. Un tiers sont titulaires dun diplme de niveau infrieur ou gal au baccalaurat. Du ct maternel, les chiffres sont identiques pour les peu diplmes (34 % de bachelires et moins) mais les trs diplmes sont moins nombreuses (27 % de bac +4 et plus). Le niveau de diplme des parents dtudiants en cole de journalisme est de toute faon trs suprieur celui de la population franaise ge de 50 64 ans24 : 84 % ont pour diplme le plus lev le baccalaurat et seulement 9,2 % au moins une licence.

En labsence de statistiques compltement comparables, il est difficile de dgager des volutions trs prcises de la morphologie sociale du groupe si ce nest une lvation gnrale de lorigine sociale des tudiants. Les sries disponibles sur la formation reconnue de lESJ Lille entre les promotions 1980 et 199922 font apparatre, parmi les admis, une monte des enfants de pres appartenant, selon les catgories de lcole, aux cadres suprieurs (respectivement 32,7 % et 52,1 %), aux enseignants ou chercheurs (plus de 20 % la fin des annes 1990 dans cet tablissement), et une baisse des cadres moyens (24 % et 10,6 %). Si on remonte plus loin dans le temps en comparant avec prudence, parce que les catgories ne sont pas toujours les mmes et que les espaces scolaire et social se sont considrablement transforms dans le temps notre population celle des nouveaux titulaires de cartes entre 1964 et 1971 ayant suivi une formation au journalisme, la part des enfants de pres artisans-commerants, petits chefs dentreprise est alors deux fois plus forte quaujourdhui (5 % en 2005 contre 10 % dans la priode 1964-1971) et celle des ouvriers deux fois moins leve (10 % contre 5 %), cette dernire sexpliquant en grande partie par le dveloppement des IUT o les enfants douvriers sont les plus nombreux. Enfin, si la proportion des fils ou filles demploys est en baisse (6 % en 2005 contre 9 %), la croissance de celle des enfants de professions librales, cadres suprieurs (53 % contre 32 %) et des cadres moyens et techniciens (9 % en 1964-1971), qui sapproche de la catgorie des professions intermdiaires (15 %), est trs sensible.22. Dominique Marchetti et Denis Ruellan, Devenir journalistes. Sociologie de lentre sur le march du travail, Paris, La Documentation franaise, 2001, p. 137. 23. Il faut prendre les donnes suivantes sur le niveau de diplmes et de revenus des parents avec prudence en raison du taux de non-rponses qui, dans les deux cas, atteint les 12 % et 13 %. 24. Cette tranche dge correspond

Les ingalits recouvrent galement une dimension conomique : au cot non ngligeable des dpenses lies aux concours eux-mmes sajoutent les droits dinscription la formation ainsi que le budget dune dlocalisation par rapport au lieu de rsidence dorigine. Ainsi, la valeur mdiane des revenus cumuls de leurs parents dclars par les tudiants tombe dans la tranche 3 000-4 500 euros par mois alors que le revenu disponible mensuel mdian des mnages franais en 2005 ntait que de 2 100 euros. La tranche de revenu modale des familles des tudiants (29 %) est galement celle comprise entre 3 000 et 4 500 euros. Aux ples extrmes, 13 % des familles touchent moins de 1 500 euros et 6 % plus de 7 500 euros. Le mode de financement des tudes de journalisme, qui est une variable plus fiable25, montre quune majorit dtudiants sont financs par leurs seuls parents (36 %) ou par leurs parents et les revenus tirs dune activit journalistique rmunre (19 %), les boursiers ne reprsentant que 16 % de la population totale. Quelques tudiants, comme cette lve dclarant voter droite ce qui est trs rare dans lchantillon , fille dun cadre dune entreprise publique et dune infirmire salarie dans le secteur priv, mentionnent ces disparits de capital conomique, qui renvoient aussi probablement en partie une opposition entre Paris et les autres rgions franaises (elle est originaire du Havre et a intgr une cole prive parisienne compose de 40 % denfants de pres rsidant en le-de-France) : Les coles de journalisme sont rserves une lite. Les coles sont chres et pas ouvertes tous. Cest dommage pour la presse. peu prs celle des parents dtudiants en journalisme dont nous avons vu que lge modal se situait entre 23 et 24 ans (Source : Insee, Enqute emploi, 2004). 25. Non seulement la possibilit derreur de lenqut est moindre mais le taux de rponse est aussi beaucoup plus fort (3 % de non-rponses).

Cet espace social spcifique se situe enfin, comme le champ journalistique dans ses luttes de concurrence entre les modes de production et de financement, les conceptions de linformation, etc., lintersection des mondes du priv et du public. Alors que le premier est dominant du ct paternel (prs des deux tiers des pres dtudiants sont des salaris du priv ou des indpendants), cest plus quilibr du ct maternel : les mres salaries de la fonction ou dentreprises publiques (43 %) sont aussi nombreuses que les indpendantes (11 %) et salaries du priv (31 %) sans compter 8 % dinactives. La composition des couples met encore plus en exergue cette intrication entre priv et public : si les parents appartenant exclusivement au priv (37 % contre 21 % au secteur public) dominent, 32 % sont mixtes (pour 10 % dentre eux le statut de lemploi du pre ou de la mre nest pas connu).

Grande porte et petite porteEn dpit de ces barrires leves lentre, les tudiants en journalisme se divisent en sous-groupes aux caractristiques sociales et scolaires distinctes. La technique statistique de lanalyse des correspondances multiples (ACM)26 permet de faire apparatre lespace des positions en vitant disoler des variables dordre scolaire, social et journalistique qui ne prennent leur sens et produisent leurs effets structurant que dans leur combinaison27. Le premier axe exprime lopposition principale entre une petite porte et une grande porte dentre dans les formations au journalisme [voir tableau 1, p. 81]. la premire se situent les tudiants les moins dots en capitaux (conomique, culturel, scolaire et social au sens du degr de proximit avec lunivers journalistique) quand, la seconde, se concentrent les individus qui cumulent ces diffrentes ressources. Dans le nuage des modalits, celles qui participent au-del de la contribution moyenne la construction de laxe sont, la petite porte, gauche sur le graphique 1 [voir p. 80] : tre boursier, avoir des parents rsidant dans une localit de moins de 2 500 habitants, tre par son pre dorigine populaire, avoir comme diplme le plus lev le baccalaurat, ne pas tre pass par une classe prparatoire, et navoir eu aucune exprience journalistique avant son entre en cole. Ces modalits sont le signe dune position domine sous tous les rapports quand on les compare avec celles caractrisant la grande porte : possder des origines sociale26. LACM, qui a t ralise par Graud Lafarge, porte sur 328 tudiants caractriss par 9 variables actives de positions slectionnes parmi la vingtaine possible fournie par le questionnaire [voir encadr La construction des caractristiques pertinentes de lanalyse des correspondances multiples , p. 82-84]. Linterprtation porte sur le plan factoriel dessin par les deux premiers axes qui se caractrisent par

et gographique leves (pre cadre de la fonction publique ou issue dune profession intellectuelle et artistique et parents rsidant Paris), tre pass par une classe prparatoire, avoir t admis dans plusieurs coles, avoir un journaliste dans sa parentle sont des indicateurs dun volume important et diversifi de capitaux hrits dordre conomique et culturel. Cependant, les ressources scolaires ne structurent que partiellement ce premier axe, mme sil oppose les bacheliers aux plus diplms. Les modalits bac + 3, bac + 4, bac + 5 et IEP sont proches sur laxe 1 ; pour linterprtation, on considrera leur regroupement qui reprsente 4 % de la variance. Ces diplmes, combins au passage par la classe prparatoire, traduisent plutt lincorporation dun habitus scolaire lgitime dans les concours des coles de journalisme, ce que rappelle la modalit de multi-admission qui contribue fortement la construction de ce premier axe. Les classes prparatoires frquentes sont principalement des classes littraires (24 % de la population totale et 77 % des passages en classes prparatoires) et beaucoup plus rarement scientifiques (respectivement 7 % et 23 %). Dautres tudiants encore (34 au total mais il y a trs probablement une sous-dclaration) sont passs par des prparations prives aux concours trs onreuses, ce qui nest sans doute pas tranger la surreprsentation en leur sein denfants de pres membres des professions librales ou cadres du priv. La contribution du mode de financement par prt la droite du premier axe participe aussi de cette interprtation de ce dernier en termes de positions et dispositions non strictement scolaires. Le cot dinscription trs lev dans les coles prives (de 3 000 euros et plus par an en 2005) est bien videmment un facteur explicatif de ce recours plus massif au prt.Le contraste entre deux cas extrmes illustre la distance sociale qui, sous ces rapports, peut sparer certains tudiants. L. est ge de 19 ans quand elle intgre comme boursire lIUT de Lannion qui est lune des formations le plus rcemment reconnues. Cadette dune famille de deux enfants, ses parents sont originaires de Seine-Maritime et vivent dans une ville de 5 000 habitants. Ils travaillent la SNCF o le pre est agent de scurit et la mre est employe. L. a obtenu un baccalaurat ES deux ans auparavant avec la mention bien. Elle avait tent une premire fois sans succs cet IUT dont elle avait entendu parler dans un centre dinformation et dorientation. Elle stait alorsdes taux modifis de respectivement 35 % et 17 % auxquels correspondent le graphique 1 (nuage des modalits actives) [voir graphique 1, p 80 ] et le graphique 2 (nuage des individus) [voir p. 88]. 27. Outre les travaux de Pierre Bourdieu, voir notamment Brigitte Le Roux et Henry Rouanet, Multiple Correspondence Analysis, QASS series, 163, Thousand Oaks (CA), Sage Publications, 2010 ; J. Duval, op. cit.

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Graphique 1

Graphique 1 - Lespace des tudiants en journalisme. Graphique 1 - Lespace des tudiants en journalisme. Nuage des 33 modalits actives dans le plan factoriel 1-2 (les marqueurs sont de taille Nuage des 33 modalits actives dans le plan factoriel 1-2 (les marqueurs sont de taille1,5

proportionnelle aux effectifs). Lespace des tudiants en journalisme. proportionnelle aux effectifs). 1,5

Axe0, != 2 Graphique 1Nuage des Lespace des tudiants le plan factoriel 1-2 (les marqueurs sont de taille 174 Graphique 1 - 33des tudiants en journalisme. Graphique 1 - Lespace des tudiants endans en journalisme. - Lespace modalits actives journalisme. ! = 0, 174 Graphique 1 33 modalits actives ledans lefactorielfactoriel 1-2 (les marqueursdesont de taille - Lespace des dans tudiants en journalisme. (les marqueurs sont Nuage Nuage des Nuage des proportionnelle aux effectifs). des 33 modalits actives dans le plan factoriel 1-2 (les marqueurs sont de taille 33 modalits actives plan plan 1-2 taille Nuage des 33 modalits actives dans le plan factoriel 1-2 (les marqueurs sont de taille proportionnelle aux effectifs). proportionnelle aux effectifs). proportionnelle aux effectifs). Bac+5 1,5 proportionnelle aux effectifs). 1 Bac+5 1,52 2

Axe 2

Tableau 1

1,5

1,5 1,5

1

Financement travail Axe 2 Axe0, 174 Axe 2 Financement travail !2= 2 !Professions intermdiaires Axe 2 Bac+2 2= 2 !2= 0, 174 Axe0, 174 du 0, 174 !22= 0, 174 = public Bac+2 !Professions intermdiaires du public

Interprtation de laxe 1.Contribution (en %) des variables et des modalits retenues* la variance de laxe 1Variable Contribution de la variable Modalits Contribution de la modalit gauche Diplme 19,20 % bac bac + 3/ bac + 4/ bac + 5/ IEP PCS du pre 18,60 % ouvriers, employs cadres fonction publique, prof. intellectuelles et artistiques Lieu de rsidence des parents Financement des tudes Admissions coles Classes prparatoires Exprience journalistique pralable Parent journaliste 12,40 % 12,10 % 10,50 % 10,20 % 7,00 % 5,50 % Paris localit de moins de 2 500 h boursier prt multi-admission passage par une CPGE pas de passage par une CPGE1,5 1,5

1 1

0,5 0,5

0 0

-0,5 -0,5

-1 -1

Diplme IEP Passage en CPGE Diplme IEP Bac+5 Bac+5 Passage en CPGE Professions intermdiaires Bac+5 2 admissions et plus Bac+5 du priv intermdiaires Bac+5 Professions 2 admissions et plus Financement travail Cadre Financement travail du priv Pas de parent Financement travail dentreprise ProfessionsProfessions intermdiaires intermdiaires Bac+2 Financement travail Cadre Financement prt journaliste Ouvrier Bac+2 de 2500h Pas de parent Professions intermdiaires Bac+2 du public du public intermdiaires dentreprise Moins Financement prt Professions journaliste employ Bac+2 du public Professions intermdiaires Ouvrier Bac+2 de 2500h du public du public employ Moins De 2500h 10 000h De 2500h 10 000h Activit journalistique pralable Cadet Diplme IEP Diplme IEP Cadet AnActivit journalistique pralable Diplme IEP PassageDe 10 000h en CPGE Axe 1 Diplme IEP PassageDe Passage en CPGE An IEP en 10 000h CPGE Diplme 100 000h Axe 1 ProfessionsProfessions0 intermdiaires 0,5 Passage et CPGE CPGE intermdiaires 2admissions en plus Passage admissions et plus !1= 0, 209 100 000h2 en plus 0 Professionsdu priv intermdiaires du priv Professions intermdiaires 2 admissions et 0,5 !1= 0, 209 0,5 du priv Professions intermdiaires Cadre 2 admissions et 000h admissions et plus Plus de 100 plus Cadre 2 Pas Cadre du priv de parent de parent priv Pas 1 admission prt dentreprisedentreprise Financement du Plus Pas de parent Cadre Financement prt de 100 000h Ouvrier Professions librales Ouvrierde 2500h de 2500h journaliste journaliste dentrepriseCadre 1 admission Financement prt Pas de parent Moins journaliste Pas de parent Bac+4 Ouvrier Moins dentreprise Pas employ employ 2500h dentreprise de passage Professions librales Financement prt Moins journaliste Financement prt Financement Financement parents Bac+4 Ouvrier employ Ouvrierde Moins de 2500h 10 000h journaliste bourse en CPGE Pas de passage 2500h employ Financement Financement parents employ Moins deDe 2500h De 2500h 10 000h bourse De 2500h 10 000h en CPGE pralable Activit journalistique Cadet De 2500h 10 000h Activit De 2500h 10 000h dactivit journalistique journalistique pralable Agriculteur, artisan, commerant, Cadet Pas AnActivit journalistique pralable Cadet De 10 000h De 10pralable Activit AnActivit journalistique pralable Axe 1 000h Cadet Axe 1 chef Agriculteur, artisan, De 000h 100Pas dactivit journalistique journalistique pralable Axe 1 dentreprise commerant, -0,5 10 000h CadetBac De 10000h An 100 0 An chef dentreprise 000h An Axe 100 000h De 10pralable 000h !1= 0, 209 ! = 0,1209 Axe 1 -0,5 Bac 100 000h 1 100 000h 0 !1= 0, 209 0 Cadre public ! = 0, 209 Plus de 100Plus de 100 000h 000h !11= 0, 209 Profession intellectuelle et artistique Cadre public 1 admission1 admission Plus de 100 000h 1 admission Plus de 100 000h de 100 ProfessionsProfessions librales librales Profession intellectuelle et Paris artistique Plus Bac+4 000h Professions librales Bac+4 Pas de passage1 admission Pas 1 admission de passage Bac+3 Financement bourse Financement parents Bac+4 Paris Professions librales librales Pas de passage Financement bourse en CPGE en CPGE Financement parents Financement parents Bac+4 Benjamin Bac+4 Professions Financement bourse Bac+3 Pas de passage de passage Benjamin Financement bourse en CPGE PasCPGE Financement parents Financement bourse Financement parents en en CPGE Pas dactivit journalistique Agriculteur, Agriculteur, artisan, commerant, artisan, commerant, Pas dactivit journalistique Pas dactivit journalistique Agriculteur, chef commerant, artisan, pralable Pas dactivit journalistique -1 chef dentreprisedentreprise commerant, Agriculteur, artisan, Bac-0,5 pralable pralable chef dentreprise Pas dactivit journalistique -1 Agriculteur, artisan, commerant, Bac-0,5 Bac pralable chef dentreprise pralable chef dentreprise -0,5 Bac Cadre public Bac Cadre public Cadre public Profession intellectuelle et artistique et artistique Profession intellectuelle Cadre public Cadre public Profession intellectuelle et artistique Paris Profession intellectuelle et artistique artistique Profession intellectuelle et Paris Paris Bac+3 Bac+3 Benjamin Benjamin Paris Bac+3 Paris Benjamin Bac+3 Bac+3 Benjamin Parent journaliste Benjamin Parent journaliste -1,51 1 1 0,5 0,5 Financement travail Financement -1 -1 -1 -1,5 -1,5 -1,5 -1 -1 -0,5 -0,5 0 0 0,5 0,5 1 1

droite

15,00 % 4,00 % 11,90 % 3,60 %

8,20 % 3,90 % 8,00 % 3,20 % 8,20 % 7,00 % 3,20 % 5,00 % 4,70 % 47,00 % 38,90 %

pas dexprience journalistique pralable parent journaliste

Ressources sociales Ressources sociales-1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1,5 -1 -1 -1 -1 -1 -0,5 -0,5 -0,5 -0,5 -0,5

Ressources sociales sociales Ressources RessourcesRessources sociales sociales Ressources sociales

CSP du pre CSP du pre CSP du pre CSP du pre CSP du pre CSP dursidence des Taille commune decommune rsidence des parents Taille pre Taillecommune de deparents rsidence Taille commune de rsidence des parents Taille commune de rsidence des Tailleparents tudes des tudes parents des commune de rsidence des parents Mode de financementfinancement Mode de des tudes Mode de financement des Mode de Mode de financement des des tudes Rang dans Modedans financement tudes la fratrie financement des tudes Rang de Rang dans la fratrie la fratrie Rang dans fratrie Rang dans lala fratrie Rang dans la fratrie

Parent journaliste Ressources scolaires Parent Parent journaliste journaliste Niveau CSP du pre Parent journaliste de diplme lentre Parent journaliste Niveau de diplme lentre CSP du pre 0,5 1 1,5 0 0,5 1 1,5 Taille 0 commune de rsidence des parents 0 0,5 1 1,5 Nombre dadmissions Taille commune de rsidence des parents 0 0,5 1 1,5 0 0,5 1 1,5 Nombre dadmissions Mode de financement des tudes Passage par une classe prparatoire Mode de financement des tudes Rang dans la fratrie Passage par une classe prparatoire Rang dans la fratrie Ressources scolaires scolaires Ressources Ressources journalistiques Ressources scolaires Ressources scolaires Ressources journalistiques Ressources scolaires Ressources journalistiques Niveau de diplme lentre Niveau de diplme lentre lentre diplme lentre Activitjournalistique pralable lentre Activit journalistique Niveau de Niveau de diplme Niveau de diplme lentre Niveau de diplme lentre Activit journalistique pralable lentre pralable lentre Nombredadmissions Nombre dadmissions Nombre dadmissions Parent journaliste Nombre dadmissions Nombre dadmissions Parent journaliste Parent journaliste Nombre classe Passage par une dadmissions Passage par une classe prparatoireprparatoire Passage par une classe Passage par une prparatoire classe prparatoire Passage par une classe prparatoire Passage par une classe prparatoire

Ressources scolaires

85,90 % *Ne sont retenues que les modalits dont les contributions sont gales ou suprieures la contribution moyenne.

Ressources journalistiques Ressources journalistiques Ressources journalistiques Ressources journalistiques

Activit journalistique pralable lentre lentre Activit journalistique pralable Activit journalistique pralable lentre Activit journalistique pralable lentre Activit journalistique pralable lentre Parent journaliste journaliste Parent Parent journaliste Parent journaliste Parent journaliste

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La construction des caractristiques pertinentes de lanalyse des correspondances multiplesLa populationLobjectif de notre enqute et de lACM mene pour exploiter ses donnes est de dessiner lespace des tudiants en journalisme. La question de la dlimitation de la population sest pose en termes de slection des formations au journalisme au sein desquelles faire passer le questionnaire. Les conditions matrielles (moyens humains rduits) et sociales (rapport plus ou moins mfiant des responsables dtablissements lenqute et aux enquteurs) nous ont pousss nous limiter lensemble des coles reconnues, qui, si elles ne recouvrent pas la totalit des formations possibles pour devenir journalistes et donc laissent de ct des sous-populations dapprentis journalistes (passs par des coles non reconnues, des cursus universitaires non spcialiss, forms sur le tas), ne constituent pas moins un sous-groupe relativement homogne. Notre chantillon renvoie un sous-espace spcifique de la population des tudiants en journalisme, dune taille limite mais dun poids important en raison de la position privilgie et dominante des individus qui la composent non seulement dans lordre acadmique des formations possibles au journalisme mais aussi dans lordre professionnel du fait des postes occups probables. Les taux de rponse ingaux selon les coles (de 38 % 100 % pour un taux moyen de 70 %), sils nous ont conduits abandonner lambition dexhaustivit vise initialement, restent nanmoins levs et permettent de raliser une ACM sur une population de 328 individus actifs renvoyant 12 coles. Par rapport la population interroge, trois tudiants trangers nont pas t retenus, leurs proprits scolaires et sociales ainsi que leurs rfrences mdiatiques et culturelles tant difficilement comparables avec celles des tudiants franais. Cependant, comme dans tous questionnaires, nous avons enregistr des non-rponses certaines questions mme si elles sont parfois trs peu frquentes. Mais elles ntaient pas le fait exclusif dun ou de quelques individus quil aurait t alors possible dliminer. Cest pourquoi nous avons choisi dappliquer la technique de lACM dite spcifique permettant de rendre inactives, qualifies alors de passives, certaines de ces modalits de non-rponse trs peu frquentes et impossibles regrouper avec dautres modalits. Lorigine sociale (7 modalits actives/1 modalit passive) Lindicateur synthtique quest la catgorie socioprofessionnelle des pres a t prfr des indicateurs plus spcifiques de capitaux conomique et culturel hrits comme le niveau de revenus ou de diplme des parents quoffrait aussi le questionnaire. Il a lavantage dtre mieux renseign et dviter la multiplication des variables. La catgorie socioprofessionnelle de la mre, galement disponible, avait linconvnient dun taux de non-rponse trop lev. La prise en compte de la CSP des deux parents aurait donn, de plus, trop de poids aux ressources sociales hrites dans la construction de lespace au dtriment des autres capitaux. Le souci de constituer des classes la fois homognes socialement sur la base de la nomenclature des PCS mais aussi de taille suffisante nous a conduit dfinir sept modalits : agriculteurs, artisans, commerants et chefs dentreprise (11,56 %)/ professions librales (9,15 %)/ cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques (23,48 %)/ cadres dentreprise (20,12 %)/ professions intermdiaires de lenseignement, de la sant, de la fonction publique et assimils (7,01 %)/ professions intermdiaires administratives et commerciales des entreprises, techniciens, contrematres, agents de matrise (7,62 %)/ ouvriers, employs (16,16 %). Les non-rponses constituent une modalit passive (4,88 %). Financement des tudes (4 modalits actives/1 modalit passive) Le mode de financement des tudes est une variable discriminante dans un espace acadmique o les cots dinscription annuels dans les coles varient entre 150 et 4 000 euros et sont lorigine darbitrage dans les candidatures et les admissions des individus. Il renvoie des ingalits de ressources conomiques des parents mais aussi des visions socialement diffrencies des tudes comme un investissement au sens large et au sens conomique plus strict. partir dune question ferme rponses multiples, 5 modalits exclusives ont t dfinies. La premire (15,55 %) regroupe les boursiers, y compris ceux qui combinent une bourse avec un autre moyen de financement quel quil soit. La seconde (55,18 %) distingue les tudiants qui sappuient sur leurs parents uniquement ou sur leurs parents et une activit journalistique rmunre prise ici plus comme une dmarche scolaire et professionnelle que strictement financire. A contrario, quand le travail journalistique est exclusif ou combin avec un travail rmunr, il a t intgr la modalit travail (9,76 %) qui recouvre le recours au travail pour financer ses tudes, seul ou combin avec laide des parents ou donc lactivit journalistique, ou les deux. La dernire modalit recouvre tous les cas de recours au prt (18,90 %) quil soit exclusif ou combin avec tout autre mode de financement lexception de la bourse. Les non-rponses constituent une modalit passive (0,61 %). Lorigine gographique (5 modalits actives/1 modalit passive) Lorigine gographique, saisie par la taille de la commune de rsidence des parents, est prendre comme un indicateur secondaire dorigine sociale. Elle contribue valuer lattractivit des coles au regard de leur recrutement plus ou moins local ou national. partir des donnes du recensement 1999, les communes ont t classes selon leur nombre dhabitants en 4 modalits croissantes reprenant les seuils existants en gographie : moins de 2 500 h (14,33 %)/ de 2 500 h 10 000 h (18,29 %)/ de 10 000 h 100 000 h (35,06 %)/ plus de 100 000 h (14,63 %). Une dernire modalit (12,50 %) a t constitue spcifiquement pour une rsidence parisienne en raison de la position dominante qua et que reprsente la capitale dans la socit franaise, le champ journalistique et acadmique. Les nonrponses constituent une modalit passive (5,18 %).

Les variables activesElles sont au nombre de 9 (correspondant 33 modalits actives et 5 passives). Elles ont t choisies en tant quindicateurs des ressources et positions discriminantes lentre des coles en journalisme. Elles renvoient trois types de capitaux dont disposent les tudiants. Le problme de leur slection sest demble pos en raison du grand nombre de variables relatives aux proprits objectives des tudiants a priori disponibles dans le questionnaire. La premire rgle a t dviter au maximum les redondances (comme entre lge et le diplme lentre par exemple) et les questions taux de non-rponse trop lev (comme la mention obtenue au baccalaurat ou le diplme des pres). Lobjet construit de notre enqute,les exigences statistiques dune ACM, les donnes au final disponibles nous ont conduits des essais multiples de combinaison et de codage de variables, et finalement des choix quil est impossible de dcrire de faon exhaustive ici.

Ressources sociales hritesQuatre variables ont t retenues pour caractriser lorigine sociale des tudiants et par consquent les ressources, conomiques et culturelles mais aussi plus largement familiales, ainsi que les dispositions hrites. Il sagit ici de saisir le capital social, pris au sens large, des tudiants.

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Rang dans la fratrie (2 modalits actives/1 modalit passive) Le rang dans la fratrie est un indicateur de la position de ltudiant dans sa famille qui peut tre discriminante en termes de stratgie de reproduction sociale et dusage des ressources familiales. Il a t calcul sans tenir compte des demi-frres et demisurs. Il distingue les ans (premiers dune fratrie, 46,34 %), les cadets (seconds, 36,89 %) et les benjamins (troisimes et suivants, 14,63 %). Les nonrponses constituent une modalit passive (2,13 %).

Ressources scolairesDiplme lentre (6 modalits actives) Le niveau de diplme le plus lev lentre dans lcole est class en 5 modalits croissantes : bac (qui comprend aussi les tudiants ayant valid une premire anne de DEUG) (15,24 %)/ bac + 2 (7,93 %)/ bac + 3 (21,04 %)/ bac + 4 (28,05 %)/ bac + 5 (7,32 %). Une sixime modalit regroupe les tudiants diplms dIEP (20,43 %). La valeur spcifique du passage par un IEP comme voie royale dentre dans les tudes et le milieu journalistiques, repre par des tudes antrieures sur le sujet, justifie cette distinction. La modalit cre ne se confond pas compltement avec la modalit positive de la variable passage par un IEP car quelques rares tudiants sortis dun IEP ont mentionn, comme diplme le plus lev, une poursuite dtudes en DEA ou DESS et sont alors classs dans la modalit bac + 5. Nombre dadmissions (2 modalits actives) Sont distingus les tudiants admis dans une seule cole (78,05 %) et ceux ayant russi deux concours et plus (21,95 %). La proportion trs faible de ceux admis dans 3 voire 4 coles explique le caractre dichotomique de cette variable.

Passage par une classe prparatoire (2 modalits actives/1 modalit passive) La variable enregistre les tudiants passs (31,40 %) ou non (67,07 %) par une classe prparatoire, quelle quelle soit et quel que soit le nombre dannes concernes. La distinction entre les classes prparatoires littraires et aux IEP trs majoritaires (24 % de la population globale et 77 % de la sous-population des anciens de classes prparatoires) et scientifiques (respectivement 7 % et 23 %) na pas t opre au niveau de lACM car elle donnait un poids trop important au groupe marginal des individus passs par les classes scientifiques quon retrouvait notamment dans la filire presse agricole de lESJ Lille qui recrute des ingnieurs agronomes en rorientation. Les non-rponses constituent une modalit passive (1,52 %).

Ressources journalistiquesParents journalistes (2 modalits actives) Les tudiants sont diviss en deux groupes selon lexistence (15,24 %) ou non (84,76 %) dans leur parentle de journalistes. Il sagit dvaluer par cet indicateur la fois la possession dune ressource spcifique de capital social quest la connaissance et les connaissances du milieu professionnel qui peuvent jouer dans les passages de concours mais aussi lorientation et le choix des voies scolaires menant aux coles, ainsi que les logiques de reproduction sociale de la profession. Exprience journalistique (2 modalits actives) Cette variable dichotomique distingue les individus qui ont eu une activit journalistique dune dure dau moins un mois, rmunre ou non, avant leur entre dans lcole (71,65 % oui et 15,24 % non). Elle enregistre ainsi une accumulation pralable dun capital spcifique de connaissance du milieu professionnel qui peut jouer dans les choix dorientation et dans le passage de concours dcole de journalisme.

inscrite luniversit de Rouen pour un DEUG dhistoire quelle na pas obtenu. Elle na tent aucune autre cole de journalisme. Ce sont ses parents et un prt bancaire qui financent les tudes coteuses de R., lIPJ Paris, lune des formations prives reconnues les plus rputes. Il na tent quun seul autre concours dans une autre cole parisienne prestigieuse (le CFJ). Comme R. le dit lui-mme, ces deux formations prsentaient le double avantage dtre dans le trio des meilleures coles et dtre situes Paris o il rside dans le VIe arrondissement. linstar de ses parents qui sont chercheurs en sciences humaines, il a effectu de longues tudes avant de tenter 25 ans les concours dentre des coles de journalisme. lissue dun baccalaurat L, il a suivi deux annes de classe prparatoire littraire lettres modernes en hypokhgne et khgne dans un grand lyce parisien. Aprs ses tudes en lettres, puis en philosophie, R. soriente vers le chinois et les relations internationales il est titulaire dun DESS dans ce domaine. R. dispose dun capital social qui explique galement en partie sa connaissance du milieu journalistique. Cest une amie journaliste mais aussi professeur lIPJ qui lui a parl de cette cole. Il signale galement parmi ses relations une rdactrice dans un quotidien national de presse conomique et une de ses tantes est maquettiste dans un newsmagazine rput.

partie lopposition entre les formations les plus anciennes et les plus rcentes, tant du point de vue de leur date de cration que du moment o elles ont obtenu la reconnaissance par la profession. Lun des principes sous-jacents cette distribution est lanciennet comme forme et condition daccumulation de notorit dans cet espace acadmique28, mme si celle-ci nest pas une condition ncessaire (la formation de Sciences Po Paris a t reconnue trs rapidement aprs sa cration).

Lopposition entre la petite porte et la grande porte rsulte trs directement des conditions dentre dans les formations de journalisme et se traduit en partie par la division entre les filires courtes moins prestigieuses, et les plus longues, qui recrutent des lves dont les cursus se sont davantage allongs. Les carts de capital scolaire et dge renvoient aux recrutements diffrencis, dun ct, des IUT (Bordeaux, Tours et Lannion) qui slectionnent des tudiants aprs le bac ou au niveau bac + 1 ou 2 et, de lautre, des tablissements qui exigent un cursus au moins quivalent bac + 3 au mme titre que les annes spciales.La projection en variable supplmentaire des formations suivies [voir graphique 3, p. 88] rend visible lespace hirarchis des coles. lextrme droite du graphique, un ple des grandes coles de journalisme, compos de lESJ Lille, du CFJ et de lIPJ, trois tablissements dont sont proches le CUEJ et lIFP, se singularise et soppose celui de la petite porte que forment les IUT, avec respectivement, de lextrme gauche la gauche de lespace, celui de Lannion, de Tours puis de Bordeaux. Enfin, un ensemble de formations intermdiaires, le CELSA, lEJT, lICM, lESJ PHR, lEJCM et lanne spciale de Tours, se groupent au centre du graphique le long du second axe. La distribution des coles entre la grande porte et la petite porte reproduit aussi en grande

L origine sociale des tudiants, les ressources de leurs familles slvent, sans grande surprise, le long de ce premier axe. Les positions des modalits de lindicateur synthtique que constitue la CSP du pre sont explicites : les groupes sociaux populaires (ouvriersemploys) sopposent lensemble des fractions de classe dominantes avec, en premier lieu, les cadres de la fonction publique, les professions intellectuelles suprieures et artistiques et, dans une moindre mesure, les professions librales et les cadres dentreprise. Projetes en supplmentaires, les variables relatives au niveau de diplme, au revenu des parents et la CSP de la mre [voir graphique 4, p. 89] confirment ces analyses (quannonait le poids des tudiants boursiers la petite porte). Comme lcrit la fin de son questionnaire un tudiant dIUT, dont le pre, sans diplme, est ouvrier dans une usine sidrurgique et la mre aide-comptable sans emploi : Les IUT mont intress car ils sont directement accessibles aprs le baccalaurat et sont reconnus par la profession. Pour beaucoup dlves dorigine sociale plus leve, lespace des possibles entre tudes courtes et tudes longues ainsi que le choix des coles de journalisme tentes est beaucoup plus large.

Des sous-groupes aux ressources diffrentesL observation du nuage des individus ( la forme triangulaire) et du nuage des modalits dgage un autre principe de division qui permet de reprer des souspopulations plus spcifiques dtudiants. Le second axe [voir tableau 2, p. 87] distingue du reste de la population avant tout ceux, en bas du graphique, qui comptent un journaliste dans leur famille : cette modalit contribue elle seule 19 % de la variance projete sur cet axe. L observation des autres modalits qui participent sa construction, de faon certes un peu moins forte, permet dlargir linterprtation au-del de la seule question de la reproduction professionnelle familiale. Celles qui y contribuent le plus au nord du graphique

28. Pierre Bourdieu, Une rvolution conservatrice dans ldition , Actes de la recherche en sciences sociales, 126-127, mars 1999, p. 3-28.

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Graud Lafarge et Dominique Marchetti

Les portes fermes du journalisme

sont : le passage par une classe prparatoire, lobtention dun diplme de niveau bac + 5, dIEP et de niveau bac + 2, une multi-admission, labsence de journaliste dans sa parentle, des pres membres des professions intermdiaires de lenseignement, de la sant et de la fonction publique, le recours au travail pour financer ses tudes. Au sud, en plus de lexistence de parents journalistes29, une origine gographique parisienne, des pres cadres de la fonction publique et membres des professions intellectuelles et artistiques, la dtention dun diplme de niveau bac + 3, le non-passage par une classe prparatoire, le rang de benjamin dans la fratrie. Ce second axe tend opposer deux fractions parmi les apprentis journalistes les plus dots selon le type et le mode daccumulation de leurs ressources : au nord, les dtenteurs dun capital culturel accumul dordre scolaire ; au sud, les possesseurs de capitaux hrits journalistique mais aussi culturel, conomique, social, signifiant notamment la matrise des rgles de savoir-vivre et de savoir-tre si importantes dans les mtiers de linformation et de la communication30.Le rcit des premires semaines dune tudiante dune cole prive parisienne, issue dune famille denseignants dun petit village, atteste limportance de ces qualits sociales dans la vie lcole : Ce qui ma frappe [], cest le taux assez phnomnal de personnes laise, quoi []. Peu de timidit entre les gens []. Il y a eu un weekend dintgration []. Les animations qui taient prvues, ctait vraiment li au journalisme, cest-dire que, par exemple, il fallait faire des faux journaux radio avec des informations bidons mais a aussi, a ma frappe mais ni en bien, ni en mal la capacit des gens se mettre en scne trs facilement []. Cela faisait, quoi, trois semaines quon tait rentrs, on arrive dans ce week-end, on nous demande de faire des faux journaux rigolos, on nous demande dtre drles, tout le monde arrive tre drle, tout le monde arrive devant 60 personnes par petits groupes de 10 faire un faux journal, cest a qui est drle avec des dguisements, quasiment des sketches de spectacle.

En dautres termes, il existe parmi les tudiants de la grande porte deux voies dentre dans les coles de journalisme mais aussi deux modes de production des tudiants en journalisme : une production dominante scolaire et un autre mcanisme o dautres espces de capital (notamment social) semblent jouer un rle important qui, cependant, pour sexercer,29. La reproduction sociale, au sens strict, est par exemple un peu moins leve qu lENA si lon compare les 9 % de notre chantillon ayant un parent proche journaliste aux 14 % dnarques, sur la priode 1987-1996, enfants de cadres A de la fonction publique. Les tudes norvgiennes (Gunn Bjrnsen, Jan-Fredrik Hovden et Rune Ottosen, Journalists in the making. Findings from a longitudinal study of Norwegian journalism students , Journalism Practice, 1(3), 2007, p. 383403) et anglaises (M. Hanna et K. Sanders, art. cit.) offrent galement un point de

exige un passage prolong par le systme scolaire la manire des enfants de la bourgeoise daffaire HEC31. Un tudiant multi-admis en 2002-2003, fils dune conseillre sociale et familiale, au parcours scolaire russi, dclare ainsi dans un entretien : Je me suis dit : pour faire quelque chose dintressant si on navait pas vraiment de piston, il fallait faire une cole. Ce nest pas la valeur faciale des diplmes et du capital scolaire qui est elle seule discriminante, mais leur valeur relative par rapport dautres ressources journalistiques, culturelles, conomiques auxquelles ils se combinent. Pour certains tudiants (en haut droite du graphique) prime avant tout un parcours scolaire slectif et spcifique quand, pour dautres (en bas droite), la structure des capitaux possds est plus varie. L existence de parents journalistes, mais aussi une origine gographique parisienne, des pres cadres de la fonction publique et membres des professions intellectuelles et artistiques, sont les signes de capitaux hrits diversifis qui ne sont pas uniquement scolaires. Ces derniers dailleurs ne sont pas nuls ce ple (la possession dun diplme de niveau bac + 3 ou + 4) et se concluent par une admission dans une cole prestigieuse de journalisme mme si ce nest pas la voie royale dentre en cole quont emprunte ces tudiants (non passs par des classes prparatoires ou des IEP). En fait, dans cette rgion de lespace, le capital hrit (journalistique, culturel et conomique) semble compenser un capital scolaire relativement moins important. L opposition en termes de mode daccumulation et de structure du capital sillustre partiellement dans la distinction dorigine sociale qui spare, dune part, au sud-est, les pres cadres de la fonction publique, membres des professions intellectuelles et artistiques mais aussi les professions librales et, dautre part, au nord-est, les pres cadres dentreprise. Sopposent ainsi les fractions des classes dominantes qui sont, dun ct, bien dotes en capital culturel et proches, au sens propre comme figur, du monde intellectuel et journalistique et, de lautre, celles qui le sont moins et qui hritent, en tant que fils dingnieurs passs par des classes prparatoires et des grandes coles, de dispositions scolaires spcifiques en accord avec la logique de concours des coles de journalisme.Les porteurs du capital scolaire le plus lev et le plus lgitime se montrent frquemment critiques lgard de leurs homologues qui ont suivicomparaison au sujet de la reproduction sociale de la profession. 18 % des tudiants norvgiens ont un pre ou une mre avec une exprience journalistique et 10 % des tudiants anglais dclarent avoir au moins un membre de leur famille proche qui est ou a t journaliste. 30. Didier Georgakakis, Comment enseigner ce qui ne sapprend pas. Rationalisations de la communication de masse et pratiques pdagogiques en cole prive , Politix, 29(8), 1995, p. 162. 31. Y.-M. Abraham, art. cit., p. 39.

Tableau 2

Interprtation de laxe 2.Contribution (en %) des variables et des modalits retenues* la variance de laxe 2Variable Contribution de la variable Modalits Contribution de la modalit en haut Diplme 24,50 % bac + 2 bac + 3 bac + 5 diplme dIEP Parent journaliste 22,20 % parent journaliste pas de parent journaliste PCS du pre 14,60 % cadres fonction publique, prof. intellectuelles et artistiques prof. interm. de lenseignement, la sant, la fonction publique travail passage par une CPGE pas de passage par une CPGE Rang fratrie Lieu de rsidence des parents Admissions coles 6,60 % 6,00 % 4,30 % benjamin Paris multi-admission 3,40 % 35,90 % 3,40 % 5,90 % 5,30 % 4,90 % 18,90 % 3,90 % 7,70 % en bas

3,60 %

Financement des tudes Classes prparatoires

9,10 % 9,10 %

5,40 % 6,00 % 3,10 % 5,60 % 4,30 % 8,20 % 45,50 %

81,40 % *Ne sont retenues que les modalits dont les contributions sont gales ou suprieures la contribution moyenne.

86

87

Graud Lafarge et Dominique Marchetti

Graphique 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants en journalisme. Modalits supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel Les portes fermes du journalisme conomique dans le plan factoriel 1-2.1

Graphique 2

Lespace des tudiants en journalisme.Nuage des 328 individus actifs dans le plan factoriel 1-2.

Graphique 4

Proprits sociales complmentaires des tudiants en journalisme.Modalits supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel et conomique dans le plan factoriel 1-2.0,5

Graphique 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants en journalisme. Mention Bien (n=65) Pre bac +2,+3 (n=37) Pre bac (n=47) Modalits supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel et Professions libr PI.dentreprise, cadres dentrepr technicienne conomique dans le plan factoriel 1-2. Mre bac (n=48) Mre sans bac (n=60) (n=19) Graphique 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants en journalisme. P.I. 1 Graphique 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants ensant, fonc. journalisme. Modalits supplmentaires relativesGraphique 4 - Proprits socialespublique (n=43) au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturelInstitutrice, prof. des coles (n=40) journalisme. et Rev.3 (n=55) complmentaires des tudiants en Pre sans bac (n=65) Modalits supplmentaires relatives au sexe Rev.1 (n=41) capitaux fonc. publique (n=29) Mention culturel et Rev.4 (n=94) et aux scolaire, social, Trs Bien (n=13) conomique dans le plan factoriel 1-2.Modalits supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel Employes Mre bac +2,+3 (n=96) Concours 2 (n=98) conomique dans le plan factoriel 1-2. Concours 3 (n=102) 1 Homme (n=162) conomique dansEmployes factoriel 1-2. le plan du priv, ouvrires (n=50)1 0 1

Graphique 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants en journalisme. Petites Indpendantes (n=17) Diplme pre NR (n=38) Graphique supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel (n=23) en journalisme. Inactives et Modalits 4 - Proprits sociales complmentaires des tudiants Rev.2 (n=25) Modalits supplmentaires relatives au sexe et aux capitaux scolaire, social, culturel et 0,5 conomique dans le plan factoriel 1-2. Mre Grandes coles, Capes, Concours 1 (n=44) Agrgation, doctorat (n=59) conomique dans le plan factoriel 1-2. Diplme mre NR (n=37) Mention Bien (n=65) 11 0,5 0,5Pre bac (n=47) Pre bac +2,+3 (n=37)

Mention Assez Bien (n=114)

Mention NR (n=70)

Femme (n=166)

Concours 4 (n=84) Rev.5 (n=50) Pre Grandes coles (n=48) Rev.6 (n=20)

Pre Capes, Agrgation, doctora Professions intellectuelles. et artistique, cadres de la fonction. publique (n=71)

0 0,5 0,5 0 0

-0,5 0 0 -0,5 -0,5

Rev.NR (n=43) librales, Professions PI.dentreprise, cadres dentreprise (n=17) Sans Mention (n=66) technicienne Mre bac (n=48) PCS Mre.NR Pre bac +4,+5 Mre sans bac (n=60) (n=19) -0,5 Mention Bien (n=65) 0,5 fonc. +2,+3 (n=37) (n=19) (n=41) Pre Pre bac (n=47) Mre bac + P.I. sant, bac Rev.3 (n=55) Professions librales, (n=33) publique (n=43) MentionInstitutrice, prof. des coles (n=40) Bien (n=65) Pre bac +2,+3 (n=37) Pre bac (n=47) Pre sans bac (n=65) PI.dentreprise, cadres dentreprise(n=65) Mention Bien (n=17) Mention Trs Bien (n=13) Pre bac +2,+3 (n=37) Professions librales, Pre bac (n=47) technicienne Employes fonc. publique (n=29) Rev.1 (n=41) PI.dentreprise,Mre bac (n=48) Rev.4 (n=94) cadres dentreprise (n=17) Professions libr Mre sans bac (n=60) (n=19) bac +2,+3 (n=96) Mre technicienne PI.dentreprise, cadres dentrepr Concourssant, fonc. Employes Concours P.I. 2 (n=98) Mre bac (n=48) 3 (n=102) Homme Mre sans bac (n=60)Rev.3 (n=55) (n=19) (n=162) technicienne Institutrice, prof. des coles (n=40) du priv, ouvrires (n=50) publique (n=43) Mre bac (n=48) Mre sans bac (n=60) (n=19) Pre sans bac (n=65) P.I. sant, fonc. Mention Trs Mention NR Bien (n=13) Rev.3 (n=55) fonc. publiqueMention Assez Bien Institutrice, prof. des coles (n=40) Concours 4 (n=84) publique (n=43) P.I. sant, fonc. Employes (n=29) Femme (n=166) Rev.1 (n=41) Rev.4 (n=94) (n=114) Pre sans bac (n=65) Rev.3 (n=55) Institutrice, prof. des coles (n=40) publique (n=43) Mre Trs (n=70)(n=13) Mention bac +2,+3 (n=96) Bien Pre Grandes Pre sans bac (n=65) Concours 2 (n=98) Employes fonc. publique (n=29) Mention Trs Bien (n=13) Concours 3Rev.4 (n=94) (n=102) Rev.1 (n=41) Employes Diplme pre NR (n=38)Mre bac Mention Bien (n=65) Employes fonc. publique (n=29) coles (n=48) Rev.5 Rev.6 Pre bac +2,+3HommeRev.1+2,+3 (n=96) (n=37) (n=162)Petites Indpendantes (n=17) du priv, ouvrires (n=50) Pre bac (n=47) (n=41) Rev.4 (n=94) (n=50) Concours 2 (n=98) Mre bac +2,+3 (n=96) InactivesConcours 3 (n=23) (n=20) Employes Mention Bien (n=65) (n=102) Professions librales, Rev.2 (n=25) bac +2,+3Homme (n=162) Pre Concours 2 (n=98) Pre bac (n=47) Mention Assez(n=37) Bien MentionEmployes NR du priv, ouvrires (n=50) Concours 3 PI.dentreprise, Concours 4 (n=84)Hommecadres dentreprise (n=17)(n=102) (n=162) Femme (n=166) Professions librales, (n=114) (n=70) du priv, ouvrires (n=50) -1 technicienne Mention NR Mention Assez Bien Pre Grandes dentreprise (n=17) 0 Mre Grandes coles, Capes, PI.dentreprise,Mre bac (n=48) cadres Concours Pre Capes, Agrgation, doctorat (n=52) Concours 4 (n=84) Mre sans bac (n=60)1 (n=44) (n=19) Femme (n=166) -1 -0,5 0,5 Mention Assez Bien Mention NR coles (n=48) 0 Agrgation, doctorat (n=59) Diplme(n=114) (n=38) pre NR technicienne (n=70) Indpendantes (n=17) Petites Rev.5 Concours 4 (n=84) Rev.6 Mre bac (n=48) Femme (n=166) P.I. sant, (n=37) (n=19) (n=114) Pre Grandes (n=70) Diplme mre NR fonc. Mre sans bac (n=60) (n=50) Professions intellectuelles. et artistique, Inactives (n=23) prof. des coles (n=40) (n=20) Rev.3 (n=55) Institutrice, coles (n=48) Pre Grandes publique Rev.2 (n=25) (n=43) (n=38) Diplme pre Petites Indpendantes (n=17) Rev.5 cadres de la fonction. publique (n=71) Rev.6 P.I.Mention NR sant, fonc. baccalaurat Pre sans bac (n=65) Sexe Rev.NR (n=43) (n=13) coles (n=48) Diplme pre Petites Indpendantes (n=17) Rev.5 Mention Trs Bien Institutrice, prof. des coles (n=40) (n=50) NR (n=38) Inactives (n=23) Rev.3 (n=55) (n=20) Rev.6 publique Rev.2 (n=25) (n=43) (n=50) Pre sans bac (n=65) Concours 1Employes fonc. publique (n=29) / Sans Mention / Assez Grandes Bien /Capes, Bien Bac NR SansMention Trs Bien (n=13) Bien Rev.4 (n=94) / coles, Trs Rev.2 (n=25) Pre Capes, Agrgation, doctorat (n=52) Homme / Femme Inactives (n=23) Mre Rev.1 (n=41) (n=20) Mentionbac +2,+3 (n=96) (n=44) Mre (n=66) Agrgation, doctorat (n=59) Pre bac +4,+5 Employes fonc. publique (n=29) bruts mensuel des parents PCS Mre.NR(n=94) Concours 2 (n=98) Nombre de concours tents Rev.1 (n=41) Employes Revenus Concours Rev.4 Concours 1 (n=44) Diplme mre NR (n=37) Homme bac +2,+3 (n=96)(n=19) 3 (n=102) Capes, Pre Capes, Agrgation, doctorat (n=52) Mre (n=162) Mre Grandes coles, Professions intellectuelles. et artistique, Mre bac3 Grandes / du priv, ouvrires (n=50) Concours 2Rev. NR / Rev. 1 (moins de Agrgation,/doctorat2 (de 1 (n=41) 2 300 !) / Rev. 3 (de 2 300 !Mre+4,+5 !) coles, Capes, (n=59) 500 (n=98) 1500 !) Rev. Concours 1 (n=44) Pre 1 : 1 Concours 2 : Employes cadres de la fonction. publique (n=71) 000 Concours Capes,/Agrgation, doctora Rev.NR (n=43) Concours 3 (n=102) (n=33) Diplme mre NR (n=37) Homme (n=162) Agrgation, doctorat (n=59) Professions intellectuelles. et artistique, du priv, ouvrires (n=50) Mention Assez Bien Mention / Rev. 5 ( de 4 500Diplme mre NR (n=37) 6 (plus de 7 600 !) Rev.4 (de 3 000 ! 4 500 !) NR ! 7 600 !) / Rev. Concours 3 : de 3 5 / Concou Concours 4la fonction. publique (n=71) cadres de (n=84) Professions intellectuelles. et artistique, Femme (n=166) (n=114) Sans Mention (n=66) (n=70) Rev.NR (n=43) NR Mention Assez Bien Mention cadres de la fonction. publique (n=71) Pre Rev.NR Concours PCS de la mre PCS Mre.NR (n=166) Pre bac +4,+5 4 (n=84) Grandes (n=43) Femme (n=114) (n=70) coles (n=48) Diplme pre NR Sans Mention (n=66) (n=38) Petites Indpendantes (n=17) Rev.5 (n=19) Pre Grandes Mre bac PCS mre NR / Petites Indpendantes (agr., art., (n=41) (n=50)chef dentr..) / Prof. librale, +4,+5 dentr. / Prof. intellectuelle et artistique, cadre fonct commer., Sans Mention (n=66)Rev.6 cadre PCS Pre bac +4,+5 Inactives (n=23) Mre.NR(n=17) coles (n=48) (n=33) (n=20) Diplme pre Petites Rev.2 (n=25) NR (n=38) Rev.6 PCS Pre dentr., Institutrices, prof. des coles Indpendantes / (n=19) intermdiaire(n=41)la sant et de la fonction Mre bac +4,+5Mre.NR Prof. de Rev.5 publique / Prof. intermdiaire bac +4,+5 technicienne / Employes -0,5 (n=50) Inactives (n=23) (n=20) (n=41) Rev.2 (n=25) publique / Employes du priv et ouvrires (employes dentr. et de commerce, personnel de services directs aux particuliers, ouvrires) / Inactives (n=33) (n=19) Mre bac + Mre Grandes coles, Capes, Concours 1 (n=44) Pre Capes, Agrgation, doctorat (n=52) (n=33) Agrgation, doctorat (n=59) Diplme du pre Mre Grandes coles, Capes, Concours 1 (n=44) Diplme mre NR (n=37) Pre Capes, Agrgation, doctorat (n=52) Professions intellectuelles. et artistique, Agrgation, doctorat (n=59) Dipl. Pre NR / Pre sans bac (Aucun diplme, CEP, BEPC, brevet lmentaire, PEPS, CAP) / Pre bac (brevet pro., bac. de srie techniq cadres de la fonction. publique (n=71) Diplme mre NR (n=37) Rev.NR (n=43) Professions intellectuelles. et artistique,

-1

Graphique 3

Mention baccalaurat

Lespace des coles.Modalits supplmentaires des formations dans le plan factoriel 1-2.

PCS NR / Rev. /1Petites de 1500 !) / Rev. Homme / Femme Rev. (de NR (moins des ) 2Bac NR // Rev. 3 /(de 2 300Assez 000 !)Bien 300 !) Sans Prof. / ! Pre / Rev. 2 mre1 500 2 Indpendantes (agr.,(de 1 commer., chef brevet Mentionlibrale, cadre/dentr. // Trs Bien Nombreet darchitecture, 2 : 2 / publique / IEP,Concours : 1 / Concours grandes cocole artistique, cadre fonction Revenus bruts mensuel300 parents 2 art., 500gnral, dentr..) suprieur) / 3 Bienbac +2 Prof. intellectuelle de1concours tents Institutrices, 000 ! des 500 / Prof. intermdiairede la sant Rev. 6 la mensuel des / Prof. intermdiaire dentr., technicienne 3 Employes de la fonction prof. 4 coles et / Nombre de concours tents Revenus de (plus de publique Rev.4(de Rev. 1 (moins de000 ) / ( de 2 500 1 500 600300 !) /bruts fonction 600 3 000 !) / Concours vtrinaires, 2 : / Concours Rev. (de 3 1500 !) (de ! 7et23!) Rev. 3 NR // Employes 3 !) / Rev. 5 Rev. 4(employesdentr. /et deRev. 3 (de 27300 !!) parentscoledirects aux particuliers, ouvrires) 5 Inactives2 / 4 : 6 et plus coles 1 1 / Concours 3 : de Concours (BTS,/ Rev. 1 (moins deLicence,Rev. 2 (de 1 500 les,300 !) / Rev.: 3 (de /300 !beaux-arts) DUT, DEUG, 1500 !) / publique 2 300 du priv et ouvrires commerce, personnel de services -1 Rev. Rev. 2 2 3 000 !) / Concours 1 : 1 / Concours 2 : Rev.4 la 3 000 600 !) / NR 6 (plus de 7 600 !) PCS (de mre ! 4 !) / Rev. de 4 : de 5 / Concours 4 : 6 1 plus et Rev.4 de(de3 000 4500 500 5 (-0,5 500 ! 7normale, paramdical500 !) / Rev. 5 ( de 4 500 ! 7 600 Concours63(plus 3 7 600 !) -1 -1 0,5 Rev.4 (de 3 000 40ou social avec bac de Concours 3 : de 3 5 / Concou Diplme la mre/ Petites Indpendantes (agr., art., commer., chef dentr..) /!Prof. librale, cadre dentr. / Prof. intellectuelle et artistique, cadre fonction publique / Sexe !) / Rev. PCS mre pre PCS-1(de 4 500 7 600 ) -0,5 de du NR Rev. 5 0,5 1 gnral) Pre bac0+4 et (matrise, PCS de dentr..) / Prof. publique Dipl. Pre NR Petitessans / Prof. intermdiaire CEP, BEPC,et/ mrefonction librale,5 / Prof. intermdiaire Homme / bac. de /srie technique, publique Institutrices, prof. des Indpendantes (agr., art., de la sant brevet lmentaire, PEPS, CAP) / Pre bac (brevet technicienne cadre fonction brevet de dentr., pro., Femme PCS (plus de 600 ) cadre dentr. Mentionmre NR / /7Pre colesbac (Aucun diplme, commer., cheflade lacole de journalisme) // Prof. intellectuelle et artistique,Employes de la fonction/ baccalaurat Sexe Rev. 6 DEA, et de NR / bac gnral, bac. gnral, art., commer., chef publique / diplme de particuliers, bac / et Inactives technicien,Employes du priv et ouvrires (employes dentr.DESS,la fonction Indpendantes intermdiaire dentr., / Preouvrires) / librale, de la dentr. / PCS et de Institutrices, prof. des technicien du CNAM, paramdical ou social commerce, personnel de services directs auxSexe dentr..) /+2 Employes DUT, DEUG, Mention baccalaurat coles / Bien / intermdiaireBienla santmre sans Petites publique / Prof. (agr.,brevet suprieur) technicienne Prof. 3 ( BTS,cadre fonction Prof. intellectuelle et artistique, cadre fonct Bac NR / Sans Mention / Assez Prof. Bien / Trs de Homme / Femme Licence, cole normale, paramdical ou social avec bac Institutrices, agrgation, doctoratintermdiaireNombre dedeouvrires) / Inactives / agrgation, Pre Capes, prof. des coles Prof. ( DEA, la fonction publique publique Sansmensuel/ des parentsBien (employes dentr. et de/ commerce, personnel de services directsde cole de journalisme) / Pre Capes, Prof. intermdiaire dentr., technicienne / Employes / Employes duAssez et ouvrires / Trs Bien gnral) Pre bac +4 et 5 ( /matrise,dont DESS, la particuliers, concours tents priv Bien / aux sant et / Femme Bac NR ( dont Revenus /bruts mdecine PCS DiplmemreMention et dentiste)/ Pre Grandes coles ( colesEmployes duIEP, cole darchitecture, grandesHommedeconcours tents services directs aux particuliers, ouvrires) / Inactives de la du pre doctorat d'ingnieurs, priv et Grandes coles, publique / et dentiste) / Preouvrires (employes Nombre de commerce, personnel de dentr. et coles vtrinaires, beaux-arts) mdecineRev. 3lmentaire, 3 000 CAP) / Pre bac Concours bac. 1 srie technique, brevet de Dipl. Pre NR Pre des bac (Aucun (brevet pro., 1 : :1 / Concours 2 : 2 / de Nombre de1concours tents Rev. NR / Rev. / /Petites 1500 !) / Rev. diplme, CEP, 300 !) 1 Revenus bruts mensuel sans parents 2 (de 1 500 2 BEPC, /brevet (de 2 300 ! PEPS, !) / Diplme du pre(moins deIndpendantes Concours PCS mre NR colessocial (plus de 600 Diplme(de Rev. 1!(moins technicien(Aucun 4 500 1 500 Diplme/brevet3lmentaire,!) 3bac. gnral, Pre bac (brevet pro., bac. 2+2srieConcoursDUT, DEUG, technicien, NR Pre de 1500 / de ( 2:2 Rev.4 Preladiplme4de sans/ bac!)du( CNAM, paramdical!) / !) du sansd'ingnieurs, IEP, colebrevet suprieur) / Pre bac/ 3 et /3 technique, :brevet de 7 600300 Rev. 6 pre bac gnral, Rev. NR / 3 000 / 500 !) Rev. 5 Rev. 2 (de ! CEP, BEPC, Rev. (de 27300 ! 000 CAP) / 2 ou (coles !) / Concours 3 1 ConcoursBTS, / 6 et Dipl. de mre 1 (agr., art., commer., chef!) / bac (aucun 4diplme, CEP, BEPC, brevet lmentaire,!)PEPS, CAP) DEA, DESS, Concours bac. lmentaire,Capes, 4 CAP) plus bac (brevet pro., bac. de srie techniq dentr..) ( de diplme, 7 600Dipl. Pre/ Pre bac +4sans ( matrise, Mre bac (brevet pro., 2 : :dede / 5 technique,agrgation, / ou social!avec bac gnral) (plus de 600 coles, coles Prof. Licence, cole normale, paramdical CNAM, paramdical!) / Rev. 6 sans /bac7gnral,bac (Aucun /diplme, CEP, BEPC,journalisme)srie ConcoursDUT, DEUG, et PEPS, gnral, brevet suprieur) / Pre bac +2 et /3 ( BTS, 4 brevetplus 5 bac. cole de brevetde 3 5 Pre Dipl. la 3 diplme 500 de Pre PEPS, : et / de Rev.4 Mre 000 / Mre sans Rev. 5 500 darchitecture, grandes technicien, NR ou social NR Pre Concours PCS de(de mre ! 4de technicien du Concours 3 : : de et 5 BTS, DUT,6DEUG, librale, cadre dentr. / technicien du CNAM, paramdicaltechnicien,sans bac de technicien gnral, , brevet suprieur) social3bac vtrinaires, beaux-arts) brevet suprieur) / Pre bac +2 et 3 ( BTS Prof. intellectuelle doctorat (cole mdecineparamdical Pre Grandes coles ( social / d'ingnieurs, IEP, coledu CNAM, paramdical coles, coles +23Pre( Capes, agrgation, dont normale, et dentiste)/ ou social avec bac ou coles Pre bacgnral, bac. darchitecture, grandes ou / Mresans bac gnral, bac. gnral, technicien, diplme de Licence, vtrinaires, beaux-arts) matrise, DEA, DESS, cole de et artistique, 3 PCS de la mre/ Petites Indpendantes (agr., art., commer.,gnral) diplme +4 et 5 ( cadre dentr. / Prof. intellectuelle journalisme) /cadre fonction publique / PCS mre NR chef dentr..) / Prof. librale, Concours Pre / +4 Licence, d'ingnieurs, paramdical ou social avec bac de journalisme)et plusCapes, agrgation, Licence, cole normale, paramdical ou social avec coles ( colesMrenormale,et 5 (cole darchitecture, grandesgnral) coles vtrinaires, beaux-arts)DEA, DESS, cole de journalisme) / Pre Cape bac gnral) /cole bac +4 IEP, matrise, DEA, DESS, colecoles, /4 : 6 bacMreet 5 ( matrise, et Institutrices, prof. desfonctionProf. intermdiaire de la sant et de la fonction publique / Prof. intermdiaire dentr., technicienne / Employes de la fonction artistique, cadre coles / publique / doctorat ( la Petites Indpendantes (agr., art., commer., chef dentr..) / Prof. librale, cadre PCS mre dont mdecine et dentiste)/ Pre Grandes Diplme dedont /mdecine et dentiste), Grandes coles ( doctorat ( dont mdecine et dentiste)/dentr. grandes coles, coles d'ingnieurs,beaux-arts) publique / Pre IEP, cole doctorat ( NRmre d'ingnieurs, IEP, cole darchitecture, / Prof. intellectuelle et artistique, cadre fonction darchitecture, Institutrices, prof./ des du sans /bac (aucun diplme,de lacolesetetbrevetmre personnel de CAP) / Grandes coles (coles vtrinaires,Inactivesde labrevet de grandes coles, coles vtrinaires, be publique / NR Mre priv Prof. / Prof. directs aux particuliers, ouvrires) / Institutrices, prof. des coles intermdiaireDiplme de la fonction Dipl. Mrela mre CEP, sant de la lmentaire, PEPS, services Mre bac (brevet pro., bac. de srie technique, fonction BEPC, Diplme deEmployes coles et ouvrires (employes dentr. de commerce, publique / Prof. intermdiaire dentr., technicienne / Employes publique / Employes du priv et ladu CNAM, paramdical ou et de commerce,gnral, bac. gnral, , directs aux particuliers, ouvrires)et Inactives DUT, DEUG, ouvrires (employesDipl. Mre la mre personnelbac (aucunbrevet suprieur) / Mre bac +2 / 3 ( BTS, dentr. social NR /bac de services Diplme brevet lmentaire, PEPS, CAP) / Mre bac (brevet pro., bac. de srie technique, brevet de intermdiairediplme de technicien (aucun diplme, CEP, BEPC, de sans Mre sans technicien, de / sant et bac Dipl. Mre NR Diplme du prela Mre sansde fonction Licence, cole normale, paramdical ou social avec bac gnral) / Mre bac +4 et 5 lmentaire,brevet suprieur) / Mre bac +2/ et ( Capes, CAP) / Mre publique du Prof. Pre sans bac (Aucun diplme, CEP, BEPC,Mre sans bac gnral, (bac. (aucun/ diplme, CEP, BEPC,journalisme)srie3technique,agrgation, bac (brevet pro., bac. de srie techniq diplme,brevet BEPC, brevet matrise, DEA, DESS, cole de brevet de Mre PEPS, brevet de technicien, NR ou CEP, lmentaire, PEPS, CAP) Diplme / pre/ intermdiairedu CNAM, paramdicalDipl.social NR / Mre sans bac gnral, ,Pre bac (brevet pro., bac. lmentaire, BTS, DUT, DEUG, Dipl. Pre diplme de technicien dentr., doctorat (cole mdecineparamdical ou social colesbac technicien, Mre bacde technicien du CNAM,grandes coles,de journalisme) / Mre Capes, agrgation, dont normale, et dentiste), Grandes avec ( coles d'ingnieurs, IEP, cole (darchitecture, paramdical oucoles vtrinaires, beaux-arts) Licence, matrise, / brevet suprieur) / Presans bac gnral, bac. brevet , techniciennediplme de technicien(Aucun diplme, CEP, BEPC,CAP)diplme gnral, (brevet pro., DESS, (brevet socialbac. de srie technique,gnral,debrevet suprieur) / Mre bac +2 et 3 ( BTS, technicien, NR / Pre sans de ladu CNAM, paramdical gnral) / sansMre bacPEPS, gnral, Pre bac cole pro., bac +2 et 3 ( BTS, DUT, DEUG, ou brevet bac +4 et PEPS,social /lmentaire, 5 bac. CAP) DEA, Dipl. Pre / Employes bac fonction Licence, cole normale,cole darchitecture, grandes coles, coles vtrinaires, beaux-arts) paramdical ou social avec bac gnral) / Mre bac +4 et 5 ( matrise, DEA, DESS, cole de journalisme) / Mre Cape doctorat ( coles Licence, ( dont mdecineparamdicalouvri- colesbac. ded'ingnieurs, IEP, et brevetgnral, brevet suprieur) journalisme) et 3 ( Capes, agrgation, +4 technicien, diplme de technicien et ou social avec bac gnral) sans bac gnral, (bac. de tech- DESS, ou social Pre Pre bac +2 Pre BTS, DUT, DEUG, publique / cole normale,duet dentiste),CNAM, paramdicaldoctorat (/ dont mdecine et dentiste), Grandes colescole de/ d'ingnieurs, /IEP, cole darchitecture, grandes coles, coles vtrinaires, beaux-a Employes priv du Grandes srie technique, 5 matrise, DEA, ( coles doctorat (cole mdecineparamdical Pre Grandes coles ( coles d'ingnieurs, IEP, cole darchitecture, grandes coles, coles vtrinaires, beaux-arts) Licence, dont normale, et dentiste)/ ou social avec bac gnral) / Pre bac +4 et 5 ( matrise, DEA, DESS, cole de journalisme) / Pre Capes, agrgation, res (employes dentr. et de commerce, nicien, diplme de technicien du CNAM, doctorat ( dont mdecine et dentiste)/ Pre Grandes coles ( coles d'ingnieurs, IEP, cole darchitecture, grandes coles, coles vtrinaires, beaux-arts) Diplme de la services directs aux partipersonnel de mre paramdical ou social sans bac gnDiplme ouvrires) / Inactives (aucun diplme, CEP, BEPC, brevet lmentaire, PEPS, CAP) / Mre bac (brevet pro., bac. de srie technique, brevet de Dipl. de mre ral, bac. gnral, ,brevet suprieur) / culiers,MrelaNR / Mre sans bac technicien, diplme de technicien (aucun diplme, CEP, BEPC, brevet lmentaire, PEPS, gnral, ,Mre bac (brevet pro., bac. de srie technique, brevet de Dipl. Mre NR / Mre sans bac du CNAM, paramdical ou social sans bac gnral, bac. CAP) / brevet suprieur) / Mre bac +2 et 3 ( BTS, DUT, DEUG, Licen