Article Chasseur d'Images Light Room 3

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Décrouvrez Lightroom 3, organisez et corrigez vos images Dans le passé, avec les versions 1 et 2 de Lightroom, on pouvait trouver des raisons de ne pas utiliser ce logiciel. Aujourd 'hui que sort Lightroom 3, il est difficile de trouver des motifs sérieux pour refuser la simplicité d'emploi et l'efficacité de cet outil ... Vous hésitez? Laissez-vous convaincre! U ne photo connaît plusieurs étapes importantes dans sa vie : l'instant où, sortant de l'appareil, elle doit être classée, le moment elle est "travaillée" (net- toyage des poussières, optimisation des valeurs, etc.) et, enfin, celui elle est utilisée (web, tirage, etc.) . Ces différentes vies ne s'organisent de manière efficace que si les images sont faciles à retrouver ... Je sais, ça semble évident, mais il n'est pas inutile de le rappeler! Les débuts de la photo numé- rique ont été difficiles sur le plan du stockage et de l'organisation. Très tôt il a existé des systèmes d'indexa- tion avec mots clés mais ces outils, parfaits pour une photothèque, cor- respondaient rarement à l'utilisation qu'un photographe a de ses propres Chasseur d'Images . n' 327 -Octobre 201 0 images. Une photothèque est une bibliothèque les " objets" sont nombreux mais assez faciles à ran- ger . La collection d'images d' un pho- tographe s'apparente davantage aux versions successives des manus- crits d'un auteur : si le volume n'est pas gigantesque, le classement est parfois complexe. En effet, les logiciels de retouche classiques (Photoshop et autres) font un excellent travail mais impo- sent de multiplier les version s: origi - nal "brut'; version retouchée, basse définition web, version avec accen- tuation calée pour le grand format, etc. Le classement de toutes ces images crée une complexité peu compatible avec un rangement simple et efficace. Enfin, il faut prendre en compte le fait que l'on travaille sur des photos. Les mots clés et autres descriptions textuelles ne sont pas toujours le meilleur moyen de retrouver une image, l'examen visuel est parfoi s bien plus efficace. L'original numérique L'efficacité de Lightroom est liée à un concept ess entiel qui le différen- cie des logiciel s de traitement d'images classiques : la séparation entre l'image et les modifications qui lui sont apportées. Lightroom travaille avec un " origi- nal numérique" (de préférence un fichier Raw) qui n'est pas modifié. Les changements sont mémorisés dans un fichier ex terne : il est tou- jours possible de revenir en arrière et de défaire ce qui a été fait. Avec ce système, plus besoin de multiplier les versions différentes de la même image, le classement des photos est donc plus simple. Les versions multiples d'une même image n'existent plus. À la place, on trouve un fichier original et un ou plusieurs fichiers de modifica- tion qui selon les besoins sont visibles ou cachées. De ce fait, le clas- sement et la recherche des images Le rangement et le classement des photos numériques sont souvent un problème. Qu'il était simple le temps les négatifs étaient dans un classeur et les dias dans des planches Panodia. Parmi les solutions fiables et pratiques de classement des photos numériques, Lightroom est la plus connue. Regardons de près comment s'organiser pour bien démarrer avec ce logiciel. retrouvent la simplicité d'organisa- tion d'une photothèque " normale': La retouche peut se faire en sépa- rant ce qui est propre à une image précise de ce qui relève d'une utili- sation plus générale. Ainsi, correc- tion d'ex position, balance du blanc, recadrage, etc. sont spécifiques à chaque photo. Mais le passage en sRVB avec mise à la taille 400 x 600 (pour placer l'image sur le web) peut s'appliquer à des images différentes. Certes, les scripts automatisés permettent aux logiciels type Pho- toshop de cloisonner les tâches entre gestion et traitement des images, mais cela n'a pas la sou- plesse de Lightroom. La " philosophie" qui sépare image originale et modifications impose une certaine discipline. Il est pos- sible de gérer avec Lightroom les multiples versions d' une même image créées avec Photoshop ; le logiciel viendra à bout de cette diffi- culté, mais il n'est pas fait pour cela et vous allez vite découvrir que c'est contre-productif. Partir de zéro Démarrer avec Lightroom quand on dispose déjà d'une collection

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Décrouvrez Lightroom 3, organisez et corrigez vos images

Dans le passé, avec les versions 1 et 2 de Lightroom, on pouvait trouver des raisons de ne pas utiliser ce logiciel. Aujourd'hui que sort Lightroom 3, il est difficile de trouver des motifs sérieux pour refuser la simplicité d'emploi et l'efficacité de cet outil ... Vous hésitez? Laissez-vous convaincre!

Une photo connaît plusieurs étapes importantes dans sa vie : l'instant où, sortant de

l'appareil, elle doit être classée, le moment où elle est "travaillée" (net­toyage des poussières, optimisation des valeurs, etc.) et, enfin, celui où elle est utilisée (web, tirage, etc.). Ces différentes vies ne s'organisent de manière efficace que si les images sont faciles à retrouver ... Je sais, ça semble évident, mais il n'est pas inutile de le rappeler!

Les débuts de la photo numé­rique ont été difficiles sur le plan du stockage et de l'organisation. Très tôt il a existé des systèmes d'indexa­tion avec mots clés mais ces outils, parfaits pour une photothèque, cor­respondaient rarement à l'utilisation qu'un photographe a de ses propres

~ Chasseur d'Images . n' 327 -Octobre 2010

images. Une photothèque est une bibliothèque où les "objets" sont nombreux mais assez faciles à ran­ger. La collection d'images d'un pho­tographe s'apparente davantage aux versions successives des manus­crits d'un auteur: si le volume n'est pas gigantesque, le classement est parfois complexe.

En effet, les logiciels de retouche classiques (Photoshop et autres) font un excellent travail mais impo­sent de multiplier les versions: origi­nal "brut'; version retouchée, basse définition web, version avec accen­tuation calée pour le grand format, etc. Le classement de toutes ces images crée une complexité peu compatible avec un rangement simple et efficace. Enfin, il faut prendre en compte le fait que l'on

travaille sur des photos. Les mots clés et autres descriptions textuelles ne sont pas toujours le meilleur moyen de retrouver une image, l'examen visuel est parfois bien plus efficace.

~ L'original numérique L'efficacité de Lightroom est liée à

un concept essentiel qui le différen­cie des logiciels de traitement d'images classiques : la séparation entre l'image et les modifications qui lui sont apportées.

Lightroom travaille avec un "origi­nal numérique" (de préférence un fichier Raw) qui n'est pas modifié. Les changements sont mémorisés dans un fichier externe : il est tou­jours possible de revenir en arrière et de défaire ce qui a été fait.

Avec ce système, plus besoin de multiplier les versions différentes de la même image, le classement des photos est donc plus simple.

Les versions multiples d'une même image n'existent plus. À la place, on trouve un fichier original et un ou plusieurs fichiers de modifica­tion qui selon les besoins sont visibles ou cachées. De ce fait, le clas­sement et la recherche des images

Le rangement et le classement des photos numériques sont souvent un problème. Qu'il était simple le temps où les négatifs étaient dans un classeur et les dias dans des planches Panodia. Parmi les solutions fiables et pratiques de classement des photos numériques, Lightroom est la plus connue. Regardons de près comment s'organiser pour bien démarrer avec ce logiciel.

retrouvent la simplicité d'organisa­tion d'une photothèque "normale':

La retouche peut se faire en sépa­rant ce qui est propre à une image précise de ce qui relève d'une utili­sation plus générale. Ainsi, correc­tion d'exposition, balance du blanc, recadrage, etc. sont spécifiques à chaque photo. Mais le passage en sRVB avec mise à la taille 400 x 600 (pour placer l'image sur le web) peut s'appliquer à des images différentes.

Certes, les scripts automatisés permettent aux logiciels type Pho­toshop de cloisonner les tâches entre gestion et traitement des images, mais cela n'a pas la sou­plesse de Lightroom.

La "philosophie" qui sépare image originale et modifications impose une certaine discipline. Il est pos­sible de gérer avec Lightroom les multiples versions d'une même image créées avec Photoshop; le logiciel viendra à bout de cette diffi­culté, mais il n'est pas fait pour cela et vous allez vite découvrir que c'est contre-productif.

~ Partir de zéro Démarrer avec Lightroom quand

on dispose déjà d'une collection

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d'images n'est pas toujours simple. Heureux ceux qui achètent le logi­ciel en même temps que l'appareil photo!

Il existe plein de méthodes pour ranger ses photos "à la main" dans des dossiers. Si votre collection est classée avec les fichiers originaux d'un côté et les images travaillées de l'autre, le passage à Lightroom sera simple. En revanche, ceux qui ont choisi de grouper l'image originale avec ses différentes déclinaisons vont devoir faire des efforts pour se construire une base propre.

Lightroom sait ranger les images selon deux méthodes : en conser­vant les fichiers à leur emplacement )riginal ou dans un dossier propre 3vec un classement imposé par le ogiciel.

Conserver les emplacements ori­~inaux est une solution séduisante Jour ceux qui ont un système de :Iassement soigné: souvent la struc­:ure choisie, avec des dossiers imbri­~ués,a été longue à mettre en place, 'oublier n'est pas rassurant. Le pro­)Ième de cette méthode est qu'il audra continuer à l'utiliser. Cela ;ignifie que le transfert d'images de 'appareil vers l'ordinateur impli-

Le mode d'affichage complet de Lightroom 3 avec les 4 volets (haut,bas, gauche et droite) ouverts. Sur un grand écran, un tel affichage est pratique car tout est visible et accessible. Avec un ordinateur portable, il est préférable de fermer les volets inutiles afin de garder le maximum de place pour l'affichage des images.

quera de passer les images dans le dossier ad hoc et ensuite de transfé­rer les photos dans Lightroom : une opération faisable mais très contrai­gnante.

Laisser Lightroom créer son dos­sier d'images et gérer lui-même le rangement permet d'automatiser le transfert des nouvelles images, ce qui constitue un gros avantage en termes de rapidité et de confort.

La méthode de rangement de Lightroom est simple : un dossier pour chaque année puis, à l'inté­rieur, un dossier pour chaque jour. Ce rangement chronologique per­met, si besoin, de retrouver une image avec des critères temporels, au cas où il serait impossible d'utili­ser le logiciel.

Des solutions intermédiaires exis­tent pour ceux qui veulent conser­ver le classement manuel de leurs archives. Importer les images depuis leur emplacement pour les archives et laisser Lightroom gérer le range­ment pour les nouvelles photos per­met de cumuler les deux systèmes. Si vous disposez d'assez de place sur votre ordinateur, vous pouvez même demander au logiciel de copier vos archives. Elles seront alors

[Travailler avec Lightroom 3 ]

intégrées dans le classement chro­nologique du logiciel tout en restant à leur emplacement d'origine pour une éventuelle utilisation "manuelle': Cette dernière solution est pour moi la plus efficace: l'acquis passé est conservé et le futur n'est pas com­promis.

fi Les mots clés Partons d'un problème simple:

j'ai sur mon disque un millier d'images et je veux utiliser Ligh­troom, comment faire pour les inté­grer au logiciel sans perdre trop d'in­formations?

Les photographes qui utilisent Photoshop Elements peuvent direc­tement récupérer les catalogues créés par la version 8. Adobe a fait un effort pour aider au transfert des données ... mais, hélas, il faut la der­nière version d'Elements. L'importa­tion de catalogues d'autres éditeurs n'est pas prévue et il ne semble pas que des outils tiers existent. Si vous avez créé une base avec mots clés et notes pour vos images, il y a des chances qu'ils soient perdus.

Les informations incorporées dans les champs IPTC ne posent pas de problème : ces champs sont

conservés et parfaitement pris en compte par Lightroom.

Lightroom 3 dispose d'un sys­tème d'importation très efficace. Il est possible de naviguer dans les dossiers, de choisir les images à importer, de leur attribuer des mots clés ou de modifier les données IPTC, tout cela de manière automa­tique au moment de l'import. Ces possibilités offrent le moyen d'opti­miser les transferts en groupant les attributions de mots clés.

Un photographe qui a organisé son classement d'images par dos­siers peut donc passer à Lightroom sans trop de douleur ... à condition de travailler avec méthode et sans précipitation. L'erreur serait de tout transférer en une seule fois, il serait alors impossible de placer des mots clés pertinents.

Mieux vaut prendre son temps et passer les images par petits groupes en les référençant correctement. Une méthode qui offre l'avantage d'être "auto-formatrice": importez d'abord quelques séries d'images puis commencez à travailler. L'usage va probablement vous amener à affiner votre indexation en modi­fiant certains mots clés: une opéra-

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tion qui se révélera bénéfique lors des imports ultérieurs.

Lightroom sait éviter l'import des doublons: la même image ne sera pas copiée deux fois, même si elle provient de dossiers différents. Cest une excellente précaution mais qui

ne règle pas tout. L'original et des versions de ta ille différente, corrigée en cou leur ou avec une petite retouche, seront vus comme des images distinctes. À vous donc d'être vigilant avec ces "faux dou­blons':

Disque dur externe Lightroom peut travailler de diffé­

rentes manières, la plus classique étant de placer son catalogue sur le disque dur principal de votre ordina­teur.

Aujourd'hui qu'il existe des méthodes efficaces pour brancher un disque dur externe (USB2, Fire­wire, e-SATA), il est intéressant de sor­tir les images et le catalogue Ligh­troom de l'ordinateur.

La communication rapide des interfaces récentes ne pénalise pas la vitesse de travail et on gagne en souplesse et en sécurité.

Le jour où l'on change d'ordina­teur, il suffit de brancher le disque dur sur la nouvelle machine pour retrou­ver immédiatement toutes ses images (la durée de vie des ordina­teurs est bien plus courte que celle

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des images). Et le jour où le disque devient trop étroit, il suffit de le copier sur un nouveau modèle de plus grande capacité.

Les disques voient leur volume augmenter et leur tarif baisser, la recopie tous les deux ou trois ans est donc une sage précaution. Et pour un prix de revient finalement faible comparé à celui des films ou des CD de sauvegarde.

Les plus prudents peuvent sauve­garder régulièrement le disque. Ligh­troom offre des solutions automati­sées (import des images sur le disque et sur la sauvegarde), mais il est aussi possible d'utiliser un disque avec un système RAID.

Dans tous les cas, l'important est de prévoir une copie de secours pour ne pas risquer de tout perdre.

Ceux qui ont différentes versions d'une même image dispersées dans de multiples dossiers devront faire attention au moment de l'import. Le mieux est d'effectuer un tri préa­lable avant de commencer à impor­ter les photos.

Quand vous avez importé des images, les mots clés et les données IPTe ne sont pas figées, elles restent modifiables, avec même la possibi­lité de faire du collage groupé. Attri­buez les bons mots clés à une image de la série, vous pourrez ensuite copier puis coller les mots clés à tout ou partie de cette série.

Dernier outil très utile pour tra­vai ller les mots clés après l'import d'archives : les collect ions dyna­miques. Ce système permet de construire des ensembles provi­soires basés sur divers paramètres. Utile, le paramètre "sans mots clés" permet de visualiser les images qui ont besoin d'être classées.

~ Organisation pratique Nous venons de voir que le pro­

blème des mots clés peut être résolu de manière assez simple et que le système de rangement des images est assez souple pour s'adapter aux

En mode développement, seul le volet droit est indispensable. Cest lui qui comporte les outils utiles pour intervenir sur/'image. Les opérations de correction et retouche peuvent, dans une certaine mesure, être automatisées. On peut, par exemple, appliquer un certain niveau de correction du bruit à toutes les images réalisées à 1.600150.

besoins de chacun. Il n'empêche que le logiciel a besoin d'espace disque pour travailler et qu'il est important de savoir comment il va gérer cela. La solution la plus pra­tique consiste à placer les images sur un disque externe (voir encadré) et à effectuer des sauvegardes régu­lières.

Ceux qui disposent de deux machines, un ordinateur de bureau et un portable, doivent se discipliner pour ne pas risquer d'avoir deux catalogues différents. Une bonne solution consiste à créer un cata­logue complet sur la machine de bureau et un catalogue provisoire sur le portable. En voyage, on peut sauvegarder ses images sur le por­table, commencer à les trier, les retoucher, etc. Au retour, il suffira de transférer les images vers le cata­logue principal. De la même manière, si on a besoin de montrer certaines images, il est possible d'ef­fectuer,depuis l'ordinateur principal, un export partiel vers un catalogue à placer sur le portable.

Le logiciel sachant gérer plusieurs catalogues, il sera parfois pratique de créer des catalogues spécialisés destinés à des utilisations spéci-

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fiques. Ce système n'est pas le plus . souple mais il assure un parfait cloi­sonnement des images. Celui qui veut montrer ses photos de mode à un client potentiel trouvera judi­cieux de ne pas devoir trier les modèles au milieu des photos de famille!

~ Tri et recherche Nous avons détaillé longuement

comment Lightroom gère l'ajout de mots clés car nombre de photo­graphes considèrent que c'est un moyen de recherche performant. Je suis assez dubitatif sur l'efficacité de ce système,je préfère des méthodes plus intuitives.

Après un concert, assigner le nom du musicien à chaque image qui le représente est une corvée qui prend un temps fou. Si je devais gérer une photothèque musicale, ce serait indispensable. Dans mon cas, ça ne l'est pas. Si j'ai besoin d'une photo du pianiste Jérôme Ducros, je sais -c'est le genre de détail que ma mémoire conserve - à quel festival je l'ai vu. Je vais donc rechercher ce festival (g râce aux mots clés intégrés à l'import) puis chercher visuelle­ment la photo qui m'intéresse dans

La rotation de l'image se fait non pas en tournant le cadre sur l'image mais avec une image mobile dans un cadre fixe. Loin d'être anecdotique, le principe se révèle très utile avec les sujets "tordus" qui réclament une fausse horizontalité.

les quelque centaines qui auront été trouvées.

Mon but n'est pas de démontrer que ma méthode est mei lleure que les autres, mais simplement de signaler qu'il existe beaucoup de façons de rechercher une image. On se sert parfois de critères très arbi­traires pour trouver une photo (l'ap­pareil ou l'objectif mis en œuvre). Lightroom sait utiliser ce genre de paramètres pour faire des tris ou des recherches. Les photographes orga­nisés, adeptes des mots clés détaillés, ou les joyeux fantaisistes qui classent "comme ça se présente" peuvent donc trouver leur bonheur.

L'outille plus important de Ligh­troom reste la "table lumineuse': Grâce à elle, on peut voir les images sous forme de vignettes (la taille est réglable) puis passer au plein écran d'un simple clic. Les systèmes de tri les plus sophistiqués aident le travail du photographe, mais à l'arrivée il ne reste qu'une méthode : regarder les images.

~ Travailler les images Nous avons commencé en signa­

lant que Lightroom n'est pas un logiciel de retouche classique.

[Travailler avec Lightroom 3 ]

Conserver l'image originale intacte et stocker les retouches dans un fichier séparé offre une grande sou­plesse de travail.

Certaines retouches peuvent être expérimentées sans risque: une accentuation outrancière peut tou­jours être annulée. Même après plu­sieurs semaines et même si d'autres corrections sont intervenues entre­temps, l'image n'aura rien perdu de sa qualité originale.

Ce droit à l'erreur constitue en soi une bonne méthode de travail, car certaines retouches délicates récla­ment un "repos du regard': Laisser la photo quelques jours sans s'en occuper permet de l'examiner avec un œil neuf et d'avoir du recul sur la correction faite la première fois.

Si les outi ls à disposition dans Lightroom sont classiques, certains sont présentés d'une manière origi­nale et pratique :

- la courbe de tonalité peut être modifiée de plusieurs manières, directement ou par le biais de cur­seurs. Cest très pratique et pédago­gique: on comprend mieux l'action de chaque zone de la courbe;

- l'outil de recadrage et surtout de rotation de l'image est un modèle

d'efficacité : ce n'est pas le cadre qui tourne sur une photo immobile mais la photo qui se déplace dans un cadre qui reste bien droit ;

-l'outil de retouche des poussières est un peu perturbant pour celui qui est habitué au "tampon"type Photo­shop car il agit à l'envers. Avec le tampon on cherche une zone à copier puis on la colle sur la partie à masquer, l'outil Lightroom travaille dans l'autre sens: on se place sur la zone à masquer, puis on va chercher une zone voisine à copier. Passé le dépaysement, on comprend vite que c'est bien plus intuitif !

- un pinceau permet de"peindre" un certain nombre de réglages sur l'image : exposition, contraste, satu­ration, netteté, etc. Donner un petit coup de netteté dans les yeux d'un portrait, assombrir localement un fond ou renforcer la saturation d'une fleur devient un jeu d'enfant.

Ce tour d'horizon est volontaire­ment rapide et partiel. Il serait diffi­cile de détailler tous les outils de Lightroom sans transformer cet article en mode d'emploi.

Un point important mérite quand même d'être signalé : la qualité du dématriçage effectué par le logiciel.

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Le traitement du bruit, en particulier, est d'une rare efficacité. Lightroom rejoint largement DxO et se retrouve loin devant les autres logiciels du genre. La qualité des images réali­sées à 1.600 ISO et plus est telle qu'elle peut justifier à elle seule le passage à Lightroom.

'fi: Utiliser les images Ranger les images sur le disque,

les trier puis les travailler, très bien mais à quelles fins?

Avant de songer à une utilisation "extérieure'; quelques précisions s'imposent. Lightroom est un excel­lent logiciel mais il ne fait pas tout: les retouches complexes, les assem­blages, les montages sont des tra­vaux que seul un logiciel de traite­ment d'images dédié sait réaliser. l'envoi vers Photoshop ou un autre programme de traitement d'images est prévu avec un paramétrage pré­cis de l'image qui sera envoyée (for­mat de transfert, espace couleur, 8 ou 16 bits). Au retour, la copie est placée dans le même dossier que l'original avec un nom du type x.Modifier.psd.

De manière plus classique, les photos qu'on a besoin de diffuser

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seront exportées. Cet export se fait avec les rég lages apportés à l'image et des paramètres de sortie paramé­trables. Préparer une même série de photos pour les envoyer par courriel en résolution réduite et les graver sur CD en pleine résolution est un jeu d'enfant. Non seulement la taille d'image est modifiable, mais c'est également le cas de bien d'autres paramètres, comme l'espace cou­leur, le nom des fichiers créés ou le dossier de destination.

'fi: Créer un diaporama Les diaporamas sont l'une des

options proposées pour l'utilisation des images. Le module de création est assez paradoxal avec des fonc­tions puissantes et d'autres assez basiques. La création du fond offre de nombreuses possibilités ainsi que le légendage (on peut donner un titre à chaque image mais aussi récupérer certaines données Exif). En revanche, les transitions sont limi­tées au fondu enchaîné (pas de"glis­sements" et autres effets créatifs). De la même manière, les images se suc­cèdent à un rythme très monotone: la durée d'affichage et le temps de fondu sont identiques pour toutes

les images. Une bande-son peut être ajoutée mais sans possibilité de se ca ler dessus puisqu'on ne peut pas jouer avec le temps de passage des images. Ce diaporama peut être vu depuis Lightroom mais aussi exporté au format Pdf ou sous forme de vidéo mp4 avec différents formats d'écran, du 240x320 pour téléphone portable à la HD 1080.

Au final, c'est un module intéres­sant pour créer rapidement une petite projection, ceux qui veulent des diaporamas soignés se tourne­ront vers des outils plus spécia lisés.

'fi: Envoi sur Internet et galerie web

Les images sont aujourd'hui très souvent envoyées vers des sites web (Picasa, Flickr, Facebook ou autres). Lightroom dispose de modules externes capables de prendre en charge ces envois. Le logiciel est d'ailleurs livré avec le module Flickr pré-installé et il ne serait pas surpre­nant de voir arriver dans les mois à venir des modules destinés à d'autres services de photo en ligne.

En plus des réseaux sociaux, beaucoup de photographes créent leurs propres galeries d'images. Cer-

Le mode web permet de créer des sites photo de manière très simple. Le logiciel sait créer du HTML basique ou des sites Flash assez sophistiqués. C'est un très bon moyen pour celui qui n'est pas un expert d'Internet de se créer un site mais c'est aussi une façon pratique de diffuser ses images sur CD.

tains logiciels spécialisés proposent des galeries préfabriquées et on peut trouver des composants pour des systèmes de publication comme WordPress, Joomla, Drupal ou autres ... mais tout cela devient une affaire de spécialiste dès qu'on sort des modèles standards proposés par le fournisseur.

Les galeries créées avec Ligh­troom sont simples à mettre en œuvre, faciles à personnaliser et leur qualité est de très haut niveau. Selon les utilisations, on peut choisir des modèles HTML, basi~ues mais uni­versels, ou Flash, moins universels mais offrant plus d'effets.

'fi: Module d'impression Imprimer est le point faible de

beaucoup de logiciels de traitement d'images, qui se limitent générale­ment à un envoi vers le pilote d'im­pression. Ici, le contrôle de l'impres­sion papier est total. Imprimer depuis Lightroom est un vrai bon­heur, les options proposées sont nombreuses sans que jamais la sim­plicité d'emploi ne soit perdue de vue.

La fenêtre de visualisation affiche la page telle qu'elle sera imprimée.

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Modifier les marges, ajouter un texte, une bordure ou juxtaposer des images différentes est un jeu d'enfant puisqu'à tout moment il est possible de juger visuellement le résultat produit.

Ce module est complet. .. tant que l'on reste dans de l'impression classique. Le logiciel n'est pas fait pour créer des pages d'album avec photos imbriquées, superposition de motifs décoratifs, textes d'accom­pagnement ou autres fantaisies: ce n'est pas sa vocation.

La gestion des profils d'impres­sion se fait avec une assez grande facilité, la seule contrainte étant, dans le pilote d'impression, de bien penser à désactiver la gestion cou­leur de l'imprimante. Pour des rai­sons techniques, il est impossible à un logiciel de contrôler ce point. C'est bien dommage car c'est une source d'erreur classique.

Quand on y a goûté, il est difficile d'imprimer à l'aide d'un autre pro­gramme que Lightroom.1I devient si simple de réaliser des tâches pré­cises (du type assemblages avec des marges dissymétriques) que les autres logiciels paraissent tous dépassés.

Le module d'impression est l'une des très grandes réussites de Lightroom. I/permet d'imprimer une planche contact, une série de photos identiques ou de placer précisément l'image sur le papier avec une extrême simplicité.

~ Faut-il franchir le pas? La version 1 de Lightroom était

intéressante, la 2 était très convain­cante, cette troisième mouture est difficile à prendre en défaut.

La gestion des images, aspect important du logiciel, est parfaite­ment sécurisée et pratique à utiliser.

Il ne s'agit pas d'un outi l universel (gérer une photothèque d'agence est impossible), mais d'un outil spé­cialisé à l'intention des photo­graphes. Dans ce contexte, le logiciel remplit parfaitement son emploi.

Le traitement des images est de très haut niveau. Les corrections sont faci les à mettre en œuvre et, en cas de retouches complexes, la com­munication avec des outils externes est prévue. Sur le plan du dématri­çage, le programme est même l'un des plus efficaces du marché en matière de traitement du bruit.

Par rapport aux logiciels concur­rents, les outils de correction de Lightroom affichent des perfor­mances équivalentes mais avec l'avantage d'une utilisation facilitée. En résumé, les outils sont les mêmes mais le photographe devient plus facilement meilleur!

[Travailler avec Lightroom 3 ]

Les sorties diaporama et web sont d'une grande simplicité d'em­ploi. Bien des utilisateurs y verront un gros avantage:à quoi sert la puis­sance si on ne peut s'en servir?

Enfin, le module d'impression est un modèle du genre.

Toutes ces caractéristiques ren­dent le logiciel intéressant, d'autant plus que des modules externes (DxO par exemple) peuvent lui être greffés, ce qui étend encore les pos-

sibilités pour ceux qui ont des besoins spécifiques.

Comparé aux logiciels grand public vendus 99 €, Lightroom affiche un tarif élevé (300€), mais à lui seul il fait autant (et mieux) que plusieurs logiciels. Les plus hésitants peuvent charger une version d'essai active un mois. Un bon moyen de se familiariser avec le logiciel avant de franchir le pas .. .

Pascal Miele

Raw et Adobe DNG Adobe a proposé un format, le

DNG, et essayé d'en faire un "négatif numérique" universel. L'idée est bonne: ne pas multiplier les formats Raw tout en conservant une grande souplesse d'intervention sur les fichiers. En pratique, le résultat est peu convaincant. Le DNG n'apporte aucun gain à l'utilisateur puisqu'il est plus simple et plus efficace de tra­vailler avec le Raw initial.

En fait, le DNG ne trouve d'utilité que dans de rares cas particuliers, par exemple pour ceux qui ne sont pas passés à la dernière version de Photoshop (vu le tarif des mises à

jour, cela peut se comprendre). Avec DNG Converter, il est possible de lire les derniers formats Raw que les anciennes versions d'Adobe Camera Raw ne savent pas traduire.

Côté fabricants, le DNG est un bon moyen d'avoir à sa disposition un logiciel efficace (Lightroom ou Pho­toshop) sans devoir le concevoir soi­même. C'est la voie qu'a choisie Leica par exemple.

Lightroom sait lire le DNG et pro­pose même de convertir vos fichiers Raw en DNG lors de l'import ... oubliez cette option, elle n'apporte rien d'utile!

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