Arthrose : en 2 mois n°52 - octobre 2020 Arthrose : en 2 ...

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Arthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne) ................ 1 20 % des céréales sont contaminées aux champignons ! Protégez vos intestins .................................... 6 Aluminium dans les vaccins : la vérité scientifique enfin dévoilée ! ............................. 7 Nourrissez votre diabète de bonnes bactéries ........................................11 L’ail ne repousse pas que les vampires ! ................................11 Pour vivre longtemps, un bon plateau de fruits de mer ................11 Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne ! .............................. 12 Surpoids : un aliment à consommer sans modération ........................... 16 Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…...................... 17 Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensemble ................ 21 Dansez pour sauver votre cerveau ................................ 24 Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir… 25 Vivre en ville : une cause de diabète ? .................................. 30 SOMMAIRE Arthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne) Qui n’a jamais connu cela : vos articulations sont raides et douloureuses, parfois rouges et gonflées. Vous maudissez cette arthrose qui, jour après jour, vous empêche de profiter de la vie. La bonne nouvelle : vous n’êtes pas condamné à avoir mal ! Pour vous soulager, cherchez la cause : elle se cache peut-être là où vous ne l’attendez pas… L e témoignage de Xavier, 53 ans, ne vous sera certainement pas étranger. Venu me consulter parce qu’il souffre d’arthrose depuis presque dix ans, il m’explique que c’est d’abord son genou droit qui a été touché. A 45 ans à peine, il ne pouvait déjà plus jouer au tennis, ce sport qu’il aime tant et qu’il pratique depuis l’âge de 10 ans. Il a alors consulté son médecin qui lui a prescrit une radiographie. Elle révélait clairement une usure des cartilages situés à l’extrémité des os de l’articulation de son genou. Il a donc pris des anti-inflammatoires à forte dose et arrêté temporairement le sport. La douleur est passée assez rapidement mais elle est revenue aussi vite. Depuis, les crises n’ont fait que s’enchaîner, avec à la clé la prise d’anti- inflammatoires non stéroïdiens, parfois sur de longues périodes, et des infil- trations à base de corticoïdes. Il a définitivement arrêté le sport, devenu trop douloureux. Le soulagement n’était que temporaire. « Finalement, me dit-il, avec tout ce que j’ai pris comme médicaments et en me privant de sport, j’ai de plus en plus mal. Et le pire, c’est que depuis quelques mois, je commence à avoir des raideurs et des douleurs dans d’autres articulations : le genou gauche, les hanches et le cou… bientôt je ne pourrai plus rien faire, pas même marcher, ni monter des escaliers, alors que je suis encore jeune. » Il ne veut surtout pas se faire opérer, dernière option que vient de lui pro- poser son médecin. En fait, il voudrait comprendre. n°52 - octobre 2020

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Arthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne)

Arthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne) ................ 1

20 % des céréales sont contaminées aux champignons ! Protégez vos intestins .................................... 6

Aluminium dans les vaccins : la vérité scientifique enfin dévoilée ! ............................. 7

Nourrissez votre diabète de bonnes bactéries ........................................11

L’ail ne repousse pas que les vampires ! ................................11

Pour vivre longtemps, un bon plateau de fruits de mer ................11

Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne ! .............................. 12

Surpoids : un aliment à consommer sans modération ........................... 16

Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar… ...................... 17

Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensemble ................ 21

Dansez pour sauver votre cerveau ................................ 24

Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir… 25

Vivre en ville : une cause de diabète ? .................................. 30

SOMMAIREArthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne)Qui n’a jamais connu cela : vos articulations sont raides et douloureuses, parfois rouges et gonflées. Vous maudissez cette arthrose qui, jour après jour, vous empêche de profiter de la vie. La bonne nouvelle : vous n’êtes pas condamné à avoir mal ! Pour vous soulager, cherchez la cause : elle se cache peut-être là où vous ne l’attendez pas…

L e témoignage de Xavier, 53 ans, ne vous sera certainement pas étranger. Venu me consulter parce qu’il souffre d’arthrose depuis presque dix ans, il m’explique que c’est d’abord son genou droit qui a été touché.

A 45 ans à peine, il ne pouvait déjà plus jouer au tennis, ce sport qu’il aime tant et qu’il pratique depuis l’âge de 10 ans. Il a alors consulté son médecin qui lui a prescrit une radiographie. Elle révélait clairement une usure des cartilages situés à l’extrémité des os de l’articulation de son genou. Il a donc pris des anti-inflammatoires à forte dose et arrêté temporairement le sport. La douleur est passée assez rapidement mais elle est revenue aussi vite.

Depuis, les crises n’ont fait que s’enchaîner, avec à la clé la prise d’anti­inflammatoires non stéroïdiens, parfois sur de longues périodes, et des infil­trations à base de corticoïdes. Il a définitivement arrêté le sport, devenu trop douloureux. Le soulagement n’était que temporaire. « Finalement, me dit-il, avec tout ce que j’ai pris comme médicaments et en me privant de sport, j’ai de plus en plus mal. Et le pire, c’est que depuis quelques mois, je commence

à avoir des raideurs et des douleurs dans d’autres articulations : le genou gauche, les hanches et le cou… bientôt je ne pourrai plus rien faire, pas même marcher, ni monter des escaliers, alors que

je suis encore jeune. » Il ne veut surtout pas se faire opérer, dernière option que vient de lui pro­poser son médecin. En fait, il voudrait comprendre.

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Arthrose : en 2 mois une mobilité retrouvée (Xavier témoigne)

Comprendre pourquoi il a eu de l’arthrose si jeune et pourquoi elle progresse ainsi, d’autant que dans sa famille personne ne souffre d’arthrose.

L’âge, le coupable idéal… sauf que…Les interrogations de Xavier sont bien légitimes car on entend souvent dire que l’arthrose est une maladie liée à l’âge. C’est même normal et logique d’en avoir : après tout, à force de les utiliser, les articulations s’usent, non ? Eh bien non, juste­ment ! Il suffit de s’intéresser un peu au fonctionnement de nos articula­tions pour comprendre que le méca­nisme de renouvellement de nos cartilages est bien rôdé et que s’ils s’usent, parfois jusqu’à disparaître, c’est qu’il y a un « couac » quelque part. D’ailleurs, si l’on observe les données récentes, l’arthrose touche de plus en plus souvent les popula­tions jeunes, même avant 40 ans. On peut donc difficilement soutenir qu’elle soit liée à l’âge. Ce processus dégénératif est anormal et plusieurs facteurs sont en cause.

Vos cartilages, votre charpente : prenez-en soin !L’articulation est un ensemble com­plexe, composé de plusieurs os, de cartilages, mais aussi de ligaments.

A l’extrémité de chaque os se trouve un cartilage articulaire, résistant mais compressible. Il supporte donc la pression exercée par le mouve­ment et les charges, réduit la friction entre les os et absorbe les chocs. L’articulation est contenue dans une capsule articulaire, tapissée d’une membrane qui sécrète le liquide synovial dans la cavité située entre les deux cartilages articulaires. Ce liquide lubrifie et assure le bon fonctionnement des cartilages. Les cartilages se renouvellent grâce aux chondrocytes, des cellules qui fabriquent du collagène et des pro­téoglycanes, des composants essen­tiels du cartilage. Elles fabriquent aussi des métallopro téinases, char­gées, elles, de détruire les cellules usagées. Le bon fonctionnement de nos articulations dépend donc du bon fonctionnement des chondro­cytes qui assurent, à l’état normal, le remodelage constant du cartilage. Ce phénomène est assez lent, si bien que si certains facteurs accélèrent la destruction du cartilage, l’arthrose s’installera plus facilement.

Mauvaises postures : attention !Je décide de passer en revue avec Xavier les divers facteurs qui pour­raient favoriser l’apparition et le développement de l’arthrose afin d’identifier quelles peuvent en être

les causes chez lui. Xavier n’a pas subi de traumatismes particuliers : pas de fracture, ni entorse, ni opé­ration. Il a cependant pratiqué à haut niveau et de façon intensive le tennis quand il était plus jeune. Le sport intensif peut fragiliser nos articulations et occasionner des microlésions, favorisant l’arthrose. Les mauvaises postures et positions peuvent aussi favoriser l’apparition de l’arthrose en ce qu’elles modifient les surfaces de contact et la réparti­tion des pressions sur les articula­tions, créant ainsi des déséquilibres. Il en va de même du port de lourdes charges à répétition. Or Xavier n’a jamais porté de lourdes charges. Il a un métier de bureau, comme il dit. Il est expert­comptable et passe de nombreuses heures le dos courbé sur ses papiers ou devant son écran. Voilà un bel exemple de mauvaise posture qui, au bout de vingt ans de métier, peut expliquer les douleurs ressenties par Xavier au niveau des cervicales.

La sédentarité use vos cartilagesLe manque d’activité physique est un autre facteur. Non seulement le tonus musculaire diminue, mais l’apport sanguin aux muscles et l’oxygéna­tion des cartilages aussi. Comme tous nos liquides corporels, la qua­lité du liquide synovial s’en trouve affectée. Produit en moins grande quantité, il devient aussi plus épais et visqueux. Il n’assure alors plus efficacement la nutrition et la pro­tection des cartilages. Le mouvement est donc essentiel pour maintenir nos articulations en bonne santé. Si Xavier a toujours été très sportif, il a tout arrêté depuis son arthrose au genou. Cette sédentarité « forcée » a très certainement participé à la progression de son arthrose au genou et dans les autres articulations.

Florence Muller est naturopathe en région parisienne. Diplômée de l’ISUPNAT, elle axe particulièrement sa pratique sur l’alimentation (nutrithérapie), la gestion du stress et l’utilisation

des plantes.

Le sport ne serait pas une cause d’arthrose (mais la sédentarité oui !).

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En silence, elles détruisent vos cartilagesPoint positif pour Xavier, il n’est pas en surpoids. L’excès de poids exerce en effet une surcharge mécanique qui fragilise les articulations. Mais ce n’est pas le principal problème. Le surpoids et l’obésité vont de pair avec une inflammation chronique qui touche tout l’organisme et donc les articulations. L’inflammation, qu’elle qu’en soit l’origine, est l’une des causes majeures de l’arthrose et de son accélération. Lorsque notre organisme souffre d’une inflammation généralisée, le plus souvent silencieuse, et qu’on le qua­lifie d’inflammation de bas-grade, toutes les cellules de l’organisme se mettent à dysfonctionner. C’est le cas pour les chondrocytes qui, stressées, deviennent hyperactives. Elles n’arrivent alors plus à produire le collagène et les protéoglycanes nécessaires à la fabrication du car­tilage. L’inflammation bloque les enzymes qui permettent de trans­former le glucose nécessaire à la fabrication des protéoglycanes. Elles se mettent aussi à produire des com­posés inflammatoires, des cytokines (interleukine-1 et TNF-α), qui accé­lèrent la destruction du cartilage. L’inflammation se propage ensuite à toute l’articulation qui devient dou­loureuse, gonflée et rouge. Enfin, la synthèse des métalloprotéinases est augmentée, accélérant ainsi la des­truction du cartilage. Autrement dit, l’inflammation empêche le renou­vellement du cartilage et accélère sa destruction. Et tout cela se fait, pendant longtemps, dans le plus grand silence.

En plus du surpoids et de la séden­tarité, le stress, une mauvaise ali­mentation, le manque de sommeil, une dysbiose intestinale peuvent aussi être à l’origine de l’inflamma­tion. Ces facteurs sont aussi ceux de l’acidose tissulaire (cf. encadré) qui

favorise l’inflammation et donc la destruction du cartilage. Elle s’ac­compagne aussi d’une déminérali­sation qui affecte sur le long terme toute la structure articulaire.

Dites-moi ce que vous mangez, je vous dirai pourquoi ça coinceXavier souffre­t­il d’acidose et d’in­flammation chronique ? Certains signes morphologiques ne trompent pas. Il est de tempérament naturo­pathique neuro­arthritique et fait donc partie de ceux qui ont du mal à métaboliser les acides, étant ainsi prédisposés à l’acidose et aux patho­logies rhumatismales. Pour aller plus loin, je lui pose quelques questions sur son quotidien. D’abord, son tra­vail : Xavier me dit qu’il ne l’a pas choisi. Il voulait faire du tennis pro­fessionnel mais ses parents en ont décidé autrement. Il gagne bien sa vie mais n’aime pas ce qu’il fait. Il se sent frustré et bloqué dans cette situation. De plus il a de longues journées, se lève tôt, ne prend que trente minutes pour déjeuner et est sous pression car il a des objectifs à atteindre. Ajoutons à cela une heure de transport en commun matin et soir. Xavier est très stressé. Il subit son travail et n’en parle à personne, ni à sa famille ni à ses amis. Ce stress non

exprimé et permanent est une source très importante d’acidose. Bien plus que l’alimentation que j’aborde aussi avec Xavier.

Je l’avais deviné, mais Xavier me confirme qu’au déjeuner il mange un sandwich acheté dans les com­merces alentour, en général à base de baguette blanche, de charcuterie et de fromage. Il l’arrose généralement d’un soda contenant de la caféine, sans quoi il ne tient pas, précise­t­il. D’ailleurs, il ajoute qu’il boit beau­coup de café. Un le matin en guise de petit­déjeuner, puis quatre à cinq dans la journée. Le soir, en rentrant de sa journée, il ressent le besoin de « se jeter » sur le pain­beurre­camembert, son péché mignon me confie-t-il. Son dîner est donc « léger », toujours une viande et un peu de légumes préparés par son épouse. De lui­même, il précise qu’heureusement le week-end il mange plus équilibré mais qu’il boit toujours autant de café. L’alimentation de Xavier est totalement déséquilibrée et surtout très acidifiante et inflammatoire, riche en viande, fromage et autres produits laitiers, gluten et sucres… sans parler du café, boisson acidi­fiante s’il en est. Je crois que j’en sais suffisamment pour confirmer à Xavier que son arthrose a pour origine un terrain acide et inflam­matoire qu’il a entretenu, sans en

Cette acidose qui fait le lit de l’arthroseLes déchets acides accumulés dans nos cellules sont normale­ment neutralisés par des subs­tances minérales, présentes dans les os principalement, puis pris en charge par notre système cir­culatoire veineux et lymphatique jusqu’à leur lieu de sortie : les émonctoires. Les reins ont un rôle primordial à jouer dans l’éli­mination de ces déchets. Il sont aidés dans cette tâche par la peau et ses glandes sudoripares, et par

les poumons et la respiration. En situation normale, cette élimina­tion se fait correctement et le corps ne s’intoxique pas. Ni l’acidose ni l’inflammation ne s’installent. Mais lorsque les toxines et les déchets acides s’accumulent, nos systèmes de transport et d’éli­mination sont surchargés, voire dépassés et le corps s’encrasse. L’acidose s’installe, faisant ainsi le lit de l’arthrose.

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avoir conscience bien sûr, depuis de nombreuses années.

Mon protocole anti-arthroseXavier l’a bien compris : pour se débarrasser de ses douleurs et empê­cher la progression de l’arthrose, il doit faire un vrai travail de terrain. Notre stratégie s’articule alors autour de trois axes : lutter contre l’acidose, réguler l’inflammation et nourrir les cartilages.

L’assiette anti-arthroseLa première étape pour Xavier est de corriger son alimentation car il consomme actuellement tout ce qui favorise l’acidose, l’inflammation et donc l’arthrose. Il doit donc sup­primer les céréales raffinées (pain blanc, pâtes blanches…), la viande rouge, les charcuteries, les plats industriels et ultra­transformés. Idem pour le café, le thé, les sodas, le chocolat et les produits sucrés. Il devra éviter certains aliments comme les agrumes, les tomates cuites ou les crustacés, aussi acidifiants. Le mode de cuisson aura aussi toute son importance. En effet, les cuissons longues et à haute température, en plus de détruire tous les minéraux et vitamines, produisent des protéines glyquées, toxiques pour l’organisme. Cette glycation, issue de la rencontre des protéines de l’organisme avec le sucre présent dans le sang, a des effets néfastes sur les articulations,

du fait notamment de la teneur élevée en protéines du cartilage.Plusieurs études1 ont établi que ces protéines glyquées favorisaient l’in­flammation et la dégradation du cartilage. Xavier devra donc privi­légier les cuissons à basse tempéra­ture (moins de 110°C), à la vapeur douce ou à l’étouffée. Une belle place devra être faite aux crudités au début de chaque repas. Les légumes et les fruits, les céréales complètes, les légumineuses, les oléagineux et des protéines de qualité, comme la volaille ou les petits poissons gras, seront la base de son alimentation.L’alimentation de Xavier est à l’évidence trop riche en omega­6, pro-inflammatoires, et carencée en omega­3, anti­inflammatoires. Il remplacera donc les huiles de tourne­sol, de pépins de raisin et le beurre par des huiles de colza, de lin, de cameline ou de noix. Je l’incite aussi à manger 3 fois par semaine des sardines ou des maquereaux pour l’apport en EPA/DHA, ces oméga­3 très anti-inflammatoires, sans quoi il devra prendre 2 capsules d’huiles de poissons sauvages chaque jour.Pour leurs vertus antioxydantes et anti-inflammatoires, je recommande à Xavier d’ajouter 1 cuillerée à café par jour de poudre de curcuma2 et 1 cuillerée de poudre de gingembre3.Enfin, j’insiste auprès de Xavier sur la suppression de deux catégories d’aliments : les produits laitiers et ceux contenant du gluten. Il s’agit certes d’un grand changement ali­

mentaire mais il est aujourd’hui scientifiquement établi que tous deux favorisent la perméabilité intestinale et l’inflammation4, facteurs de dégé­nérescence du cartilage et de dys­fonctionnement des chondrocytes, menant ainsi à l’arthrose.

Surveillez votre transitPour rétablir l’équilibre du ter­rain de Xavier, il faut aussi que je regarde ce qui se passe du côté de ses intestins car on sait aujourd’hui que la dysbiose et la perméabilité intestinales favorisent l’inflamma­tion de bas­grade et sont une source importante de déchets endogènes, favorisant ainsi l’acidose. Nos arti­culations en subissent donc aussi les conséquences. Certaines études5 ont confirmé le lien entre la dys­biose intestinale et les arthrites, autre affection inflammatoire des articu­lations. D’autres6, de plus en plus nombreuses, confirment le lien entre la dysbiose intestinale et l’arthrose.Xavier me décrit un transit perturbé, plutôt accéléré avec des selles molles et surtout beaucoup de gaz. Son ventre est très souvent gonflé et douloureux. Une cure de probiotiques, en plus des changements alimentaires, lui appor­tera un vrai soulagement. Il prendra 1 gélule d’un complexe comprenant différentes souches de probiotiques fortement dosées tous les matins à jeun pendant 2 mois.

Fuir le stress comme la pestePassons maintenant à la suite de son programme. Xavier doit apprendre à mieux gérer son stress s’il souhaite voir son niveau d’acidité diminuer. J’évoque avec lui une éventuelle reconversion, un changement de lieu de travail ou un aménagement de ses horaires, en résumé tout ce qui pourrait rendre son quotidien professionnel plus supportable. Je lui conseille également de parler à ses proches, s’il le souhaite, de ces sentiments d’ennui, de lassitude et de Cuire à plus de 110°C crée des protéines glyquées, facteurs d’inflammation.

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frustration qui l’habitent chaque jour. Il faut qu’il puisse les exprimer et, à défaut de pouvoir le faire verbale­ment, il peut aussi opter pour l’écri­ture, une technique de libération des émotions et du stress très efficace. Pour l’aider, je lui conseille cette plante adaptogène que j’aime tant, l’ashwagandha, à raison de 1 g de poudre de racine par jour, réparti en 3 prises, pendant 2 mois minimum.

Ces techniques éliminent les déchets acidesXavier sait comment faire pour tarir les sources d’acidose, voici ses objectifs :

● Relancer la transpiration car les glandes sudoripares éliminent une bonne partie des déchets acides. Pour les stimuler, Xavier pourra pratiquer le sauna mais aussi reprendre une activité physique.

● Respirer : la respiration permet d’éliminer les déchets acides vola­tils. Comme beaucoup, Xavier ne respire pas bien. Sa respiration est trop courte et saccadée. Il n’ex­ploite pas pleinement sa capacité respiratoire, pourtant importante. Je lui montre comment réaliser de grandes inspirations complètes, en conscience, et l’invite à faire régu­lièrement 3 respirations profondes, plusieurs fois par jour.

● Pratiquer une activité physique : en plus de faire transpirer, elle active les circulations veineuse et lympha­tique, et donc la nutrition cellulaire et l’élimination des déchets. Elle augmente l’activité respiratoire et donc l’élimination des déchets acides volatils. Elle permet aussi de mieux gérer son stress et de réduire notam­ment son taux de cortisol et participe donc à la lutte contre l’acidose. Mais le mouvement apporte bien plus que cela : il régénère les cartilages. Une étude7 a prouvé que l’activité phy­sique ralentit la perte du cartilage du genou lorsqu’elle est maintenue. L’activité physique fait donc partie de la prise en charge de l’arthrose.

Elle doit bien sûr être adaptée et la contrainte articulaire faible ou modérée. Pas question pour Xavier de reprendre tout de suite le tennis. Je lui conseille plutôt la marche, le vélo ou la natation, aussi souvent qu’il le peut.

● Relancer l’activité des reins grâce à des plantes drainantes et désaci­difiantes : mon choix se porte sur un mélange de plantes en ampoules contenant, entre autres, de l’ortho­siphon, du romarin, de la pariétaire, de la pensée sauvage, du cassis, du sureau et de la verge d’or. Ces plantes agissent en synergie sur le foie et les reins pour stimuler l’élimination des déchets et rétablir l’équilibre acido­basique de l’organisme. Il en prendra 2 ampoules par jour pendant 2 mois, puis fera une cure de 1 mois tous les 3 mois en entretien.

Calmer la douleur naturellementIl est important aussi de soulager Xavier de ses douleurs et de l’aider à retrouver de la mobilité. Nous devons donc réguler l’inflammation, mais je lui précise que cette dernière est un phénomène naturel de défense et constitue avant tout le signe de l’encrassement de son organisme et de l’acidose. Le travail de terrain entrepris devrait donc à plus ou moins long terme faire disparaître cette inflammation. Mais en attendant que

son organisme revienne à l’équilibre, il est essentiel de ne pas la laisser trop s’exprimer car elle entretient aussi la destruction du cartilage et la pro­gression de l’arthrose. L’usage des anti-inflammatoires naturels que je vais conseiller à Xavier est donc temporaire et sera ajusté en fonction de l’évolution de son arthrose.

1. Miraculeux Boswellia serrataJe propose à Xavier d’associer le Boswellia serrata, le cassis et l’har­pagophytum. Le Boswellia ser-rata est utilisé depuis longtemps par les médecines traditionnelles ayurvédiques et chinoises et a des vertus anti-inflammatoires grâce à l’acide boswellique qu’il contient. Ce dernier bloque la synthèse des leucotriènes, des substances favori­sant la réaction inflammatoire. Les études récentes8 montrent l’efficacité du boswellia sur l’arthrose, le tout sans aucune toxicité ni effets secon­daires, ce qui n’est d’ailleurs pas le cas des anti-inflammatoires conven­tionnels qui, au contraire, accélèrent la dégradation des cartilages.Je lui recommande donc la prise de 1 g par jour de poudre de résine de boswellia, en 2 prises, pendant au moins 2 mois, sachant que les effets commenceront à se faire sentir entre deux et quatre semaines.

Surveillez aussi votre cœur et votre glycémiePlusieurs études font le lien entre les maladies de civilisation, comme le diabète de type 2 ou les pathologies cardiovasculaires, et l’arthrose. Ce n’est pas éton­nant quand on sait que l’une des caractéristiques spécifiques de ces pathologies est l’inflammation.Une étude de 2016 a ainsi montré que les jeunes de moins de 30 ans avaient trois fois plus de risques d’avoir de l’arthrose lorsqu’ils

consommaient régulièrement des sodas et jus de fruits riches en sirop de glucose­fructose.D’autres études ont montré que la qualité de la paroi des vaisseaux sanguins et la qualité du sang, notamment son manque de flui­dité, peuvent aussi induire une inflammation et la destruction des cartilages du fait d’une mauvaise irrigation sanguine de l’os situé sous le cartilage.

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2. Macérât de cassis, cortison-like sans risquePour compléter l’action du boswel­lia, je conseille à Xavier un macérât de cassis (Ribes nigrum), à raison de 8 gouttes 2 fois par jour en dehors des repas. Le cassis, grâce à son action sur les glandes surrénales, a des propriétés cortison-like qui en font un excellent anti-inflammatoire articulaire. Il prévient l’arthrose et redonne de la souplesse aux tendons et aux ligaments. De quoi redonner un peu de mobilité aux articulations de Xavier. Il a aussi une action diu­rétique et facilite l’élimination de l’urée et de l’acide urique.

3. Irremplaçable Griffe du diableQuant à l’Harpagophytum procum-bens (attention en cas d’hypertension arterielle), aussi connue sous le nom de griffe du diable, son efficacité pour réduire l’inflammation et la douleur a été démontrée par de nom­breuses études9. Je complète donc le protocole de Xavier avec 30 gouttes de teinture­mère 2 fois par jour pour une durée minimum de 2 mois. Là aussi, les bénéfices se font sentir sur la durée.

Et une condition sine qua non : renforcer les articulationsIl ne nous reste plus qu’à apporter aux articulations les éléments néces­saires à la construction du cartilage, à savoir de la glucosamine et de la chondroïtine, deux composants des protéoglycanes, ces molécules emprisonnées dans le collagène qui contrôlent la déformation du cartilage soumis à la pression. Ces deux molécules ont aussi des effets anti-inflammatoires et antidouleur et ralentissent sur le long terme l’évolu­tion de l’arthrose10. Elles améliorent également la mobilité articulaire. La posologie habituelle est de 1500 mg de glucosamine et de 1200 mg de chondroïtine par jour, à prendre sur le long terme.

Leur action sera complétée par un apport en silice que je conseille à Xavier sous forme d’infusion d’or­tie (Urtica dioica). Ce sera pour lui un bon moyen de faire le plein de

minéraux tout en favorisant l’élimi­nation des déchets accumulés dans son organisme. Pour réaliser cette infusion, il utilisera 30 g de plante séchée qu’il laissera infuser 30 min au moins dans 1 litre d’eau versée juste frémissante. Une fois filtrée, il pourra la boire tout au long de la journée, en cure de 10 jours par mois.

Dans deux mois, les premiers effetsLorsque j’ai revu Xavier deux mois plus tard, ses douleurs avaient dimi­nué et il avait retrouvé de la sou­plesse et de la flexibilité. Il avait réussi son changement alimentaire et repris avec plaisir la marche en forêt et le vélo. Il a constaté que cela améliorait ses douleurs. Je l’ai donc encouragé à poursuivre le protocole complet pendant les quatre mois suivants et lui ai proposé de nous revoir au bout de ces six mois pour l’adapter. Et vous, c’est pour quand ?

Florence Muller

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2020/09/sce/52_sources.pdf

ɕ 20 % des céréales sont contaminées aux champignons ! Protégez vos intestins

Ces dix dernières années ont été marquées par une véritable explosion des maladies inflammatoires intestinales. Mais alors que le gluten et lactose sont souvent pointés du doigt, des toxines libérées par un champignon naturel pourraient être res­ponsables de nombreuses maladies intestinales de notre siècle. Il s’agit des mycotoxines dont 20 % des céréales seraient contaminées selon la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimen­tation et l’agriculture). Ce champignon microsco­pique qui se développe au contact de l’humidité, est extrêmement résistant. Il survit à la cuisson et aux processus de transformation industrielle les plus élaborés. Il peut donc allègrement contaminer aussi bien les céréales brutes comme le riz que les

produits transformés comme les viennoiseries, pizzas etc. Pire, il peut aussi s’étendre par contact aux autres aliments, y compris aux légumes ou les fruits. Ils présentent ainsi un vrai danger pour la santé largement sous­estimé. Une étude1, menée par des chercheurs de l’Université de Toulouse, vient de montrer le lien direct du déoxynivalé­nol (DON), une de ces 300 mycotoxines, sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme Crohn et la rectocolite hémorragique. Perte de poids, colite, augmentation des marqueurs pro inflammatoires et de la réponse immuni­taire… les symptômes sont légion. Espérons que le gouver nement et les autorités de santé prennent rapidement la menace au sérieux.

Actualités

1. Payros, D., Ménard, S., Laffitte, J. et al., « The food contaminant, deoxynivalenol, modulates the Thelper/Treg balance and increases inflammatory bowel diseases ». Arch Toxicol (2020). https://doi.org/10.1007/s00204­020­02817­z

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Rencontre avec Guillemette Crépeaux

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Aluminium dans les vaccins : la vérité scientifique enfin dévoilée !

Annie Casamayou (pour Santé Corps Esprit)  : Pourquoi y a-t-il de l’aluminium dans les vaccins ?Guillemette Crépeaux : Il existe deux types de vaccins : les vaccins atténués qui sont préparés à partir d’un agent pathogène affaibli et les vaccins inactivés où le pathogène n’est plus vivant. Les premiers sus­citent d’eux-mêmes une réponse immunitaire protectrice tandis que, pour que les seconds soient activés, il est nécessaire d’ajouter une subs­tance capable d’exciter le système immunitaire. Les sels d’aluminium font partie de ces substances, sur­tout l’hydroxyde d’aluminium. Ils ont été introduits comme adjuvants dans les vaccins depuis la fin des années 1920. Mais il y a un siècle, la situation était différente : d’une part, les vaccins préconisés étaient bien moins nombreux et, d’autre part, peu d’entre eux avaient pour adjuvant l’aluminium.C’est seulement depuis les années 1980­1990 que l’on assiste à une augmentation de l’injection des vaccins avec de l’aluminium. Nous n’avons donc pas tant de recul que cela sur l’exposition à ce toxique. Aujourd’hui, sur les onze vaccina­tions obligatoires, seul le vaccin contre la rougeole, oreillons, rubéole

1. Flarend « In vivo absorption containing vaccine adjuvants using Al » 1997

(le ROR) ne comprend pas d’ad­juvant aluminique ; tous les autres contiennent de l’aluminium et si l’on considère l’ensemble des vaccins autorisés en France, deux sur trois sont à l’aluminium.

A.C.  : Pourquoi les premières études avaient-elles jugé les adjuvants à l’aluminium non dangereux ?G.C. : C’est vrai que le postulat de base était de se dire que l’aluminium était un métal sûr car il était éliminé rapidement de l’organisme par voie urinaire. Quand on analyse la litté­rature scientifique, nous avons une seule étude expérimentale qui date de 1997 et qui conclut que l’alumi­nium ne reste pas dans l’organisme. Cette étude continue à être citée en référence aujourd’hui1.Pourtant elle est vraiment peu per­tinente. D’abord elle n’a duré que 28 jours alors qu’il est aujourd’hui prouvé que l’aluminium peut rester des années dans l’organisme. Ensuite elle a été réalisée avec deux lapins seulement pour chaque adjuvant testé. Malgré tout, les résultats sont intéressants : au terme des 28 jours de l’étude, les lapins ont réussi à éliminer 6 % de l’aluminium injecté. Ce qui est très étonnant, ce sont les conclusions qui affirment qu’il n’y a pas de problème puisque l’alumi­nium commence à être éliminé !C’est un non­sens : comment dire qu’il n’y a pas de danger alors qu’un mois après l’injection presque tout l’aluminium injecté est encore pré­sent dans l’organisme ? De plus, des

Aluminium dans les vaccins : la vérité scientifique enfin dévoilée !La pandémie a relancé les discussions autour des vaccins. Après le débat sur les onze vaccins obligatoires pour les enfants, l’élaboration d’un vaccin contre la Covid-19 ravive les polémiques. En cause, toujours, les risques liés aux adjuvants contenus dans les vaccins tels que les sels d’aluminium. Une équipe de chercheurs français travaille depuis plusieurs années pour faire enfin la lumière sur leur toxicité.

Titulaire d’un doctorat en toxi­cologie, Guillemette Crépeaux est enseignante­chercheuse. Depuis 2013, elle travaille au sein d’une équipe de recherche de l’Inserm et étu­die les effets neurotoxiques des adjuvants vaccinaux aux côtés du Pr Romain Gherardi, le premier à avoir levé le voile sur leur toxicité. En 2019, elle a été l’une des lauréates du prix Hippocrate, décerné par BioSanté, pour ses travaux de recherche sur l’aluminium vaccinal.

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échantillons ont été perdus, dont l’os et le cerveau, des lieux où justement l’aluminium peut se stocker, ce qui a aussi biaisé les résultats. Pourtant c’est toujours cette seule étude expé­rimentale officielle que l’on met en avant pour affirmer que l’aluminium est éliminé naturellement. C’est lar­gement insuffisant, d’autant plus que cette étude ne tient pas compte de l’accumulation des adjuvants entre eux, un enfant étant aujourd’hui exposé à plusieurs adjuvants dans des périodes de temps assez courtes.

A.C.  : Que se passe-t-il dans l’organisme quand on injecte l’aluminium ?G.C. : Le vaccin avec l’adjuvant est toujours injecté en intramuscu­laire. Là, il est pris en charge par des cellules immunitaires qui vont essayer d’éliminer l’aluminium. À partir de ce moment, tout n’a pas été décrit avec exactitude. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que les cellules immunitaires n’y parviennent pas forcément, nous l’avons vu dans plusieurs études sur modèle animal : souris, mouton et singe.C’est ce qui pose problème en termes de santé. Si l’aluminium n’est pas éliminé, les cellules immunitaires agissent comme un cheval de Troie qui permet à l’aluminium de passer du muscle vers d’autres sites distants et de s’y accumuler.Chez certaines personnes, comme les patients qui sont suivis par l’équipe du Pr Authier à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, on constate que, plusieurs années après la vaccination (parfois dix ou douze ans), de l’alu­minium perdure encore au niveau du site d’injection. Evidemment, on ne peut pas accéder au cerveau humain mais il a été observé chez l’animal, la souris et le mouton, que simultanément à cette persistance sur le site d’injection, de l’aluminium migre également à l’intérieur des cel­lules immunitaires et atteint d’autres organes. Il accède aux ganglions

2. Khan Z, Combadière C, Authier FJ, et al. « Slow CCL2-dependent translocation of biopersistent particles from muscle to brain ». BMC Medicine 2013, 11: 99

lymphatiques avant de s’accumuler dans la rate, le foie et éventuellement le cerveau. Nous sommes certains que, dans certains cas, l’alumi­nium parvient à traverser la barrière hémato­méningée, celle qui protège le cerveau, pour atteindre le système nerveux central. Nous avons une étude expérimentale chez la souris qui démontre que si l’on injecte de l’aluminium dans sa patte et si l’on attend quelque temps, on peut finir par le retrouver dans le cerveau2. Cela dépend de plusieurs facteurs, mais en tout cas c’est parfaitement possible.

A.C.  : Quels sont les facteurs qui permettent à l’aluminium de migrer dans le cerveau ?G.C. : C’est encore difficile à dire, il y a probablement plusieurs facteurs qui interfèrent : la génétique, la dose, etc. Nous savons par exemple que chez la souris, une dose modérée d’aluminium forme de petits agré­gats de particules qui migrent plus rapidement vers le cerveau qu’une dose plus importante, laquelle forme des agrégats plus gros stockés à la périphérie.Ce que nous n’avons pas encore élu­cidé, ce sont les mécanismes qui per­mettent à l’aluminium de pénétrer à l’intérieur du cerveau et de s’y accu­muler. Est­ce par le biais des cellules immunitaires et du mécanisme du cheval de Troie ? Est-ce qu’il y a un passage de cellule à cellule ? Est­ce que l’aluminium fragilise la barrière hémato­méningée ? Nous n’avons pas encore de réponse à toutes ces questions. C’est notre grand axe de recherche afin d’identifier pourquoi certaines personnes ne parviennent pas à éliminer correctement cet adju­vant alors que d’autres semblent le faire tout à fait bien.Nous avons ainsi mis en évidence l’existence de mutations ponctuelles sur certains gènes impliqués dans les mécanismes de détoxification des cellules. Nous venons aussi de

démarrer un projet, avec pour hypo­thèse que les personnes qui présentent ces mutations ont effectivement une moins bonne capacité d’élimination de l’aluminium, impliquant une per­sistance plus longue de l’aluminium et donc des effets toxiques. Nous avons besoin de mieux comprendre cette susceptibilité génétique mais aussi ce qui se passe quand ces per­sonnes ne sont pas exposées aux sels d’aluminium et pourquoi, lors­qu’elles rencontrent de l’aluminium, cela peut induire un effet toxique. Nous avons commencé à travailler dessus à l’automne dernier et l’étude est financée pour quatre ans. C’est toujours frustrant mais le monde de la recherche, c’est long…

A.C.  : Quelles sont les patho-logies dont l’origine pourrait être vaccinale ?G.C. : La myofasciite à macro­phages, une maladie neurologique complexe, est imputée avec certitude à l’hydroxyde d’aluminium qui est l’adjuvant de nombreux vaccins. La pathologie a été décrite pour la pre­mière fois à la fin des années 1990 par l’équipe du Pr Gherardi.Les macrophages sont des soldats du système immunitaire chargés de phagocyter les molécules étran­gères pour s’en débarrasser. Dans la myofasciite, nous avons une lésion musculaire sur le site d’injection du vaccin qui est caractérisée par la présence de macrophages remplis de sels d’aluminium. A cette lésion sont associés des difficultés cognitives, des troubles de l’attention, de la mémoire, de la concentration, des douleurs musculaires et articulaires, ainsi qu’un épuisement comparable au syndrome de fatigue chronique. C’est très invalidant, les patients ne peuvent plus travailler car ils sont épuisés en permanence.Étudier les mécanismes de la myo­fasciite à macrophages nous a permis de progresser. Une équipe de cher­cheurs a reproduit de façon expéri­

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mentale la lésion musculaire chez le mouton pour caractériser les effets et c’est vraiment intéressant.Il y avait trois groupes : le premier a reçu des vaccins contenant de l’alu­minium, le second seulement des sels d’aluminium et le troisième rien, c’était le groupe témoin. Tout un ensemble d’effets a été observé sur les animaux ayant reçu l’aluminium ou le vaccin : des troubles comporte­mentaux, des troubles de la marche et de la coordination, et les animaux étaient globalement plus agressifs et moins sociaux.Avec mon équipe, nous avons mis en évidence chez la souris la persistance de l’adjuvant et sa translocation dans différents organes, avec des conséquences sur le comportement, au niveau de l’activité et de l’an­xiété des animaux. Les effets ne sont pas forcément très marqués, cependant cela démontre effective­ment que, quand l’adjuvant persiste, quelque chose est modifié. Le sujet n’est pas encore suffisamment étu­dié et d’autres pathologies neurolo­giques pourraient être imputables à l’aluminium, soit seul, soit comme cofacteur. Le lien biologique entre la vac cination et les troubles du spectre autistique est à mon avis très pertinent. Nous avons énormément de publications qui montrent qu’un statut inflammatoire très marqué peut être une cause de l’autisme, sachant que l’aluminium est un composé bio-persistant fortement inflamma­toire administré aux enfants de façon très précoce. Pour le moment, nous avons beaucoup d’éléments concor­dants, une très forte probabilité qu’il faudrait pouvoir étayer plus solide­ment. Les chercheurs qui étudient la question de la toxicité des adjuvants aluminiques sont très peu nombreux, on peut compter l’équipe du Pr Exley en Angleterre, celle du Pr Lujan en Espagne, du Pr Schoenfeld en Israël et notre équipe en France, alors que le sujet mériterait largement plus !

A.C. : Les cas de troubles neu-rologiques imputables à la vac-cination sont-ils nombreux ?G.C. : Nous n’avons pas les outils pour le savoir, il faudrait un système de pharmacovigilance très perfor­mant pour le faire, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Je ne sais pas non plus si les médecins sont vrai­ment formés à cette hypothèse. La difficulté, c’est qu’il s’agit d’effets à long terme, ce qui rend le lien difficile à établir.

Le lien entre les vaccins à

l’aluminium et l’autisme est très pertinent.

Dans la myofasciite à macrophages, les patients commencent à consulter des années après la vaccination. Quand ils disent que c’est le vaccin reçu il y a dix ou douze ans qui les a rendus malades, ils ne sont pas toujours bien accueillis. La plu­part d’entre eux vivent une errance médicale pendant des années avant d’avoir un diagnostic. On les accuse de maladie inventée, de maladie psychiatrique, psychosomatique, etc. Aujourd’hui, à l’hôpital Henri Mondor qui est le centre de référence de la maladie, plusieurs centaines de cas ont été enregistrés au cours des vingt dernières années, et il ne s’agit sans doute que de la partie visible de l’iceberg. Le chiffre réel est probablement supérieur.

A.C.  : Faut-il aussi craindre l’aluminium présent dans l’eau et les aliments ?G.C. : C’est un argument que l’on entend souvent. Comme nous sommes exposés tous les jours à l’aluminium par ce que nous man­geons et ce que nous buvons, ce n’est pas bien grave d’en recevoir un peu plus par les vaccins. Mais ce n’est pas comparable, il y a deux grandes différences pour expliquer

que les doses injectées sont bien plus significatives que les doses ingérées.D’abord la voie alimentaire est dif­férente parce que nous avons une barrière intestinale qui nous protège et tout l’aluminium que l’on absorbe en mangeant ou en buvant est très loin de pénétrer dans l’organisme. Nous savons que moins de 1 % seu­lement entre par la voie alimentaire, ce qui est vraiment minime. Par contre, quand le vaccin est injecté, l’aiguille franchit toutes les barrières naturelles protectrices : l’aluminium est introduit directement au cœur de l’organisme.L’autre différence concerne la forme des molécules d’aluminium. La très faible quantité d’aluminium alimen­taire qui entre dans l’organisme est sous une forme soluble qui sera éliminée par les reins. Dans le vac­cin, les molécules sont présentes sous forme particulaire. Ce sont des nano et microparticules qui ne se comportent pas du tout de la même manière que les molécules solubles. Une fois que les particules sont à l’in­térieur de la cellule, elles ne sont pas solubilisées comme on l’a longtemps pensé, du coup elles ne sont pas dégradées et elles peuvent persister.Beaucoup de concepts sont faux autour de cette soi­disant élimina­tion de l’aluminium, très rassurante. Le peu d’éléments dont nous dis­posons maintenant nous fait dire qu’il faut continuer à comprendre ce qui se passe quand on injecte de l’aluminium dans un organisme, et en particulier dans un organisme en développement comme celui du nouveau­né et du petit enfant. Ils sont particulièrement fragiles. Leur système immunitaire est immature, tout comme leur sys­tème nerveux et ils reçoivent des doses fortes par rapport à leur poids. Nous avons une étude qui a évalué l’exposition aux adjuvants alumi­niques tout au long de la vie en suivant le calendrier vaccinal qui est en vigueur depuis janvier 2018. Nous nous sommes rendu compte

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qu’à l’âge de 1 an, un enfant a déjà reçu par voie vaccinale la moitié de tout l’aluminium auquel il sera expo­sé dans toute sa vie. Or on sait que l’exposition aux produits environ­nementaux est vraiment cruciale en termes d’impact sur le système ner­veux, notamment dans les premiers mois de la vie. C’est une période très importante où la moindre perturba­tion peut avoir un impact délétère. Ça fait peur !

A.C.  : Est-il possible d’avoir un autre adjuvant que l’aluminium ?G.C. : Tout à fait, cela a été le cas jusque dans les années 1990/2000 pour plusieurs vaccins. Certains ne comprenaient pas d’adjuvant, le DT-Polio par exemple, et il avait une très bonne efficacité quand même. D’autres avaient pour adjuvant du phosphate de calcium que l’on pense beaucoup moins toxique parce que c’est un composé naturel de l’orga­nisme. La commercialisation de ces vaccins sans aluminium a été arrêtée quand a eu lieu un rachat d’industries pharmaceutiques entre elles. Cela a été une volonté industrielle.Si vous faites vacciner votre enfant avec les vaccins aujourd’hui dispo­nibles, il n’y a plus de choix, votre enfant recevra un adjuvant à base d’aluminium. Le problème, c’est que les sels d’aluminium sont de très bons adjuvants. Leur rôle pour susciter une réponse immunitaire est vraiment très au point, ce qui permet de mettre assez peu d’antigène alors que c’est l’antigène qui coûte cher dans le vaccin. Derrière tout cela, on se rend compte qu’il y a une vraie question de coût de production et de rentabilité parce que les solutions alternatives existent.

A.C.  : Comment se fait-il que ces preuves ne soient pas prises en compte par les auto-rités sanitaires ?G.C. : La situation est assez para­doxale parce que tout un faisceau

d’indices scientifiques rigoureux pointent la toxicité des adjuvants aluminiques et il ne se passe rien du côté des autorités. En 2017, je suis allée présenter les résultats de notre étude – qui montraient la per­sistance de l’aluminium injecté chez la souris – au Conseil scientifique de l’Agence du médicament. Ils ont esti­mé qu’il fallait continuer à creuser le sujet. Nous venons d’obtenir, après l’avoir déposé trois fois, un finan­cement de l’Agence nationale pour la recherche. C’est ce financement qui va nous permettre de financer quatre ans de recherches, en espérant apporter de nouveaux éléments et consolider nos résultats.Je précise que nous ne sommes clai­rement pas antivaccin. J’ai une petite fille de 2 ans qui est vaccinée parce que je veux qu’elle soit protégée contre les maladies pour lesquelles le vaccin existe. Je suis enceinte d’un bébé qui sera vacciné. Nous sommes favorables au principe de la vaccination mais dans des conditions qui garantissent une sécurité maxi­male, ce qui ne nous semble pas être le cas au vu des dernières données scientifiques sur les composés alu­miniques. Aucune règle de sécurité n’a été établie pour ces molécules, dans ce mode d’injection, aux âges

auxquels ils sont administrés, etc. Il faudrait appliquer un principe de précaution. On a bien enlevé le bisphénol A des biberons, c’est une très bonne chose parce que les études montraient des effets délétères. Les effets sont très différents en ce qui concerne les vaccins ; ce n’est pas la même toxicité, mais force est de constater qu’il y a deux poids deux mesures. C’est frustrant aussi pour moi en tant que chercheur et je pense que s’il s’agissait d’une autre molécule, elle aurait déjà été retirée. Mais la vaccination est un sujet com­pliqué.

Histoire de la disparition du vaccin sans aluminium y 1961 : l’Institut Mérieux com­

mercialise un vaccin sans adju­vant : le vaccin DTPolio Mérieux.

y 1976 : l’Institut Pasteur met sur le marché un vaccin DTP absorbé sur le phosphate de calcium.

y 1985 : Rachat de la branche vaccins de l’Institut Pasteur par l’Institut Mérieux.

y 1987-1988 : Les lignes de pro­duction sont unifiées et le vaccin devient le DTP Pasteur sans adju­vant (identique aux DTPPolio Mérieux). Les deux vaccins coexistent alors.

y 2000 : Le DTP Polio Mérieux tombe en rupture de stock.

y 2001 : La commercialisation du vaccin DTP Pasteur sans adju­vant est arrêtée.

y 2004 : La commercialisation du DTP Polio Mérieux est sus­pendue par le fabriquant devenu alors Sanofi Pasteur, officielle­ment justifié par une hausse des effets indésirables. Aujourd’hui, cette raison est critiquée et fait l’objet d’une plainte contre X de la part de l’association E3M qui se mobilise contre la disparition des vaccins sans aluminium.

Soutenir la campagne citoyenne « Pour des vaccins sans alumi­nium » : https://www.vaccins­sansaluminium.org

Propos recueillis par

Annie CasamayouNaturopathe

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Actualités

1. « Probiotics have beneficial metabolic effects in patients with type 2 diabetes mellitus: a meta-analysis of randomized clinical trials ». Tícia Kocsis, Bálint Molnár, Dávid Németh, Péter Hegyi, Zsolt Szakács, Alexandra Bálint, András Garami, Alexandra Soós, Katalin Márta & Margit Solymár. Published 16 July 2020

2. « Effect of Garlic and Lemon Juice Mixture on Lipid Profile and Some Cardiovascular Risk Factors in People 30-60 Years Old with Moderate Hyperlipidaemia : A Randomized Clinical Trial ». Negar Aslani, Mohammad Hasan Entezari, Gholamreza Askari, Zahra Maghsoudi and Mohammad Reza Maracy. 2016 Jul 29. https://doi.org/10.4103/2008­7802.187248

3. « Selenium Concentrations and Mortality Among Community-Dwelling Older Adults: Results from ilSIRENTE Study ». Silvia Giovannini, G. Onder, F. Lattanzio, S. Bustacchini, G. di Stefano, R. Moresi, A. Russo, R. Bernabei & F. Landi. The journal of nutrition, health & aging volume 22, pages 608–612 (2018)

ɕ Nourrissez votre diabète de bonnes bactéries

Le diabète de type 2 est l’une des plus grandes maladies non résolues de notre siècle ! En 2015, il touchait près de 9 % de la population mondiale. Bien que l’alimentation soit à la base de cette pathologie de civilisation, le déséquilibre du microbiote a récemment été reconnu comme facteur prédisposant au diabète et à l’obésité.Une étude1 menée par un comité scientifique de Hongrie et publiée en juillet 2020 explique ainsi l’intérêt des probiotiques pour les patients atteints du diabète de type 2.Les résultats ont montré que les souches L. gasseri, L. plan-tarum et L. casei permettaient une diminution de la glycémie et de la résistance à l’insuline, mais aussi une amélioration du cholestérol et des triglycé­rides. Par ailleurs, la CRP (un marqueur de l’inflammation) a considérablement chuté. Les patients diabétiques étant à haut risque cardiovasculaire, c’est là tout le potentiel des probiotiques ! Ces petites bac­téries pourraient donc consti­tuer un traitement adjuvant efficace au diabète de type 2.

ɕ L’ail ne repousse pas que les vampires !

L’hypertension artérielle et l’élévation du cholestérol sont les deux facteurs de risques majeurs de développement des maladies cardio­vasculaires. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, entre 37 et 48 millions d’adultes qui souffrent d’hyperten­sion et d’hypercholestérolémie ne surveillent pas leur maladie.Une étude2 menée par l’Isfahan University of Medical Sciences rapporte que l’association de l’ail cru et du jus de citron aurait la capacité d’abaisser le cholestérol sanguin et la tension artérielle.Ce remède naturel serait donc une alternative aux statines, sans les effets indésirables tels que douleurs musculaires, problèmes de foie, etc. En outre, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont même conclu qu’un composé de l’ail appelé la S-allylcystéine inhibait la synthèse du cholestérol. Contrairement aux statines, l’ail cru et le jus de citron peuvent être consommés sans danger en cas de diabète, de pathologie du foie, d’antécédent d’AVC, de même que par les femmes enceintes et allaitantes.

ɕ Pour vivre longtemps, un bon plateau de fruits de mer

L’augmentation du risque de mortalité, toutes causes confondues, a été mise en relation avec une carence en un oligo-élément spécifique : le sélénium. Cet antioxydant joue un rôle primordial notamment dans la sécrétion des hormones thyroïdiennes, la régulation du métabo­lisme, la synthèse d’ADN, etc.Une étude3 publiée en 2018 dans le Journal of Nutrition, Health & Aging explique la corrélation entre un taux élevé de sélénium et l’augmentation de la longévité. En effet, le sélénium diminue le taux de marqueurs inflammatoires, ce qui est très important puisque c’est justement l’inflammation chronique qui est à la source des maladies menaçantes. Par ailleurs, la carence en sélénium augmente le risque de contracter un cancer, une maladie cardiaque, ou encore de développer de l’arthrose ou une dépression.La dose quotidienne recommandée est de 55 mcg pour les adultes. Heureusement, vos apports seront satisfaits si vous consommez assez de viande biologique, de noix, d’œufs et de fruits de mer. On retrouve également du sélénium dans les végétaux (notamment dans les choux, les champignons ainsi que l’ail), toutefois de façon moindre.

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Dossier

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Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne !

À ce jour, plus de 80 maladies auto­immunes ont été recen­sées. Elles touchent entre 5 et

8 % de la population mondiale, soit près d’une personne sur douze.

80 % des personnes touchées sont des femmes et il est très possible que vous ayez dans votre entourage une ou plusieurs personnes qui en sont atteintes.

Désormais, ces maladies apparaissent chez des patients de plus en plus jeunes. Il y a encore une trentaine d’années, le diabète de type 1 ne se révélait au plus tôt qu’à l’adolescence. On le diagnostique aujourd’hui dès les premières années de vie.

De plus, ce sont des maladies notoi­rement difficiles à diagnostiquer – le

lupus est même devenu une référence à ce titre. Non seulement leurs symp­tômes peuvent être nombreux et n’avoir apparemment aucun rapport entre eux, mais il est même difficile d’établir le dysfonctionnement des défenses immunitaires (comment le corps s’en prend à lui-même).

Quant aux causes précises des mala­dies auto­immunes, hormis l’âge et des prédispositions génétiques supposées, elles échappent pour l’instant complètement aux cher­cheurs « conventionnels ». Cela n’a toutefois pas empêché la médecine alternative de se montrer particuliè­rement efficace ces dernières années pour endiguer ces pathologies.

Une mutinerie complexe et subtileLes maladies auto-immunes se mani­festent par des problèmes de signali­sation interne et de programmation du système de défense immunitaire.

Pour user d’une métaphore, on pour­rait dire que certaines des « troupes » immunitaires – les cellules fabri­quées par le corps pour sa défense – ne font plus la différence entre les cellules qu’elles doivent proté­ger et les intrus. Elles sont comme des soldats qui pilleraient les villes qu’ils sont chargés de défendre, sans toutefois faire sécession et s’attaquer au corps entier comme le ferait une tumeur.

Remédier à ces maladies par les moyens « conventionnels » est très compliqué car il est difficile de résoudre ces subtils problèmes de signalétique et de programmation des cellules de défense sans désor­ganiser tout le système immunitaire.

Dr Thierry Schmitz Médecin généraliste diplômé de l’université de Louvain, conférencier, directeur pédagogique d’une école de naturopathie en Belgique, il se passionne pour les différentes approches alternatives

de la santé depuis plus de 25 ans.

Maladies auto-immunes : stoppez la mutinerie interne !Qu’ont en commun la sclérose en plaques, le lupus, le diabète de type 1 et la polyarthrite rhumatoïde ? Toutes sont des maladies auto-immunes que la médecine conventionnelle ne parvient pas à guérir. En revanche, la médecine naturelle a des solutions pour endiguer le développement et l’aggravation de ces pathologies. Voici mon protocole 100 % naturel.

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Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne !

De même, vouloir réduire l’inflam­mation, c’est­à­dire la mobilisation des défenses immunitaires en un point donné, risque d’affaiblir locale­ment l’organisme. D’autre part, trop d’inflammation, en sursollicitant les cellules, augmente les risques de mutation et donc de cancer.

L’organisme soumis à des maladies auto­immunes peut enfin devenir trop sensible aux éléments extérieurs et souffrir d’allergies, ce qui est la dysfonction signalétique la plus fréquente.

Les régulateurs baissent la gardeLes dysfonctionnements du système immunitaire sont plutôt courants dans le corps humain, mais lorsqu’ils deviennent systématiques, ils « for­ment » une maladie.

Notre système immunitaire est constitué d’unités de défense telles que les lymphocytes B qui bom­bardent d’anticorps les agents exté­rieurs nocifs, ou les lymphocytes T qui sont comme des chasseurs. Mais il compte aussi des éclaireurs qui définissent les cibles à attaquer (les T auxiliaires), ainsi que les alarmes (cytokines) qui indiquent les points à attaquer, les lieux d’inflammation.

N’oublions pas non plus le rôle d’autres cellules de l’immunité, les forteresses mobiles que sont les cellules dendritiques (« en forme d’arbre ») et les macrophages (« gros mangeurs »). En plus de défendre l’or­ganisme, ils ont pour rôle d’identifier la nature des dangers qui attaquent le corps humain et de transmettre l’information au reste de « l’ar­mée » immunitaire. Or si ceux­ci se trompent, cela peut aussi être une cause de « mutinerie immunitaire ».

Le corps humain apprend très tôt à ne pas s’attaquer tout seul. Il a pour cela deux mécanismes de régulation. D’un côté, il a un mécanisme cen­

tral qui permet d’éliminer dès la création les lymphocytes B et T qui sont défectueux. De l’autre, un sys­tème local permet de détecter et d’éliminer les soldats trop zélés qui se mettent à attaquer les cellules du corps, avec d’autres soldats spécia­lisés, les lymphocytes « Treg », pour T régulateurs.

Pour résumer : il arrive à notre « armée immunitaire » de faire des erreurs de signalisation ou de former des unités trop zélées qui se mettent à attaquer des cellules du corps humain. Des mécanismes de régu­lation et des unités spécialisées ont pour but de surveiller cette armée… mais c’est lorsqu’ils ne marchent plus que commencent à s’installer les maladies auto­immunes.

Notre code génétique, ce prodigieux clavierLa question des maladies auto-immunes interroge donc les para­mètres les plus fondamentaux de notre être. Pour les chercheurs, les mutineries immunitaires que sont ces maladies trouvent leur cause dans des problèmes de codage interne.

Rappelons que notre existence et les caractéristiques qui font notre être dépendent des chromosomes qui se trouvent dans les noyaux de nos cel­lules. Ces chromosomes contiennent des gènes, qui sont notre code, le programme de notre être, lequel est exprimé dans une combinaison spé­cifique de protéines, l’ADN.

Certes, nous sommes l’expression vivante d’un certain nombre de gènes qui nous définissent physi­quement. Mais ces gènes ne sont pas immuables : ils peuvent être transfor­més par notre vécu (les traumatismes ou une vie agréable et saine) comme ils peuvent être changés par notre environnement et notre alimenta­tion, révélant, en cas de mauvais traitement, nos fragilités génétiques.

Notre code génétique nous détermine donc moins que nous ne le pensons. Entre un gène et la façon dont il s’exprime (entre le génotype et le phénotype), il y a une différence notable due aussi bien à des causes internes qu’externes. C’est l’épigé­nétique, notre faculté à faire évoluer nos gènes au cours du temps ou à privilégier l’expression de certains gènes sur d’autres, qui détermine cela.

Le code génétique humain est donc un clavier. Dans certaines circons­tances, il donne un son clair, il reste accordé et même il se bonifie ; dans d’autres, il se désaccorde et révèle ses défauts. C’est la façon dont est traité l’instrument qui détermine l’évolution du son qu’il rend. Il en va de même pour notre génétique.

Il semble donc bien que, dans le cas des maladies auto­immunes, les dissonances soient dues au fait que certaines « touches » du code génétique sont faussées.

Les gènes, à la source du dérèglementLa forme de certains gènes spéci­fiques, les HLA, joue un rôle pré­pondérant dans la distinction par l’organisme entre les cellules qui lui appartiennent et les cellules qui lui sont étrangères (et donc potentielle­ment dangereuses).

On retrouve les mêmes formes de gènes HLA entre les patients atteints par une même maladie auto-immune, comme c’est le cas pour la maladie cœliaque, le diabète de type 1 et la polyarthrite rhumatoïde.

Les maladies auto-immunes peuvent aussi résulter d’une forme spécifique de gènes qui ne sont pas des HLA, comme avec le gène PTPN22, que l’on retrouve exprimé de la même façon chez les personnes atteintes de lupus érythémateux disséminé (LED), l’une des plus graves mala­

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Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne !

dies auto­immunes, mais aussi chez les personnes atteintes de diabète de type 1 ou de polyarthrite rhumatoïde.

En général, les maladies auto­immunes se caractérisent par des formations spécifiques de plusieurs gènes formés par notre code intime, l’ADN. Mais il arrive qu’un seul gène défaillant, une seule touche de notre clavier intime, corresponde avec une maladie auto­immune.

C’est le cas du gène AIRE qui, lors­qu’il mute, provoque des erreurs de signalisation hormonale pouvant conduire à des mutineries immuni­taires. Il en va de même avec le gène FOXP3 qui, avec une certaine muta­tion, réduit le nombre de surveillants immunitaires (les lymphocytes T régulateurs).

Qui déclenche la guerre ?Les maladies auto-immunes se manifestent par un problème géné­tique. Toutefois, qu’est-ce qui joue sur les gènes pour engendrer ces déformations dont les maladies auto­ immunes sont l’expression ?

Le sexe intervient indubitablement. Il y aurait une corrélation entre la proportion élevée de femmes parmi les malades auto-immuns (4 sur 5) et le fait que les taux d’œstrogènes élevés inhibent l’expression du gène AIRE dans le thymus, une glande placée sur la poitrine à laquelle on doit la « spécialisation » des lym­phocytes T. L’émission de prolac­tine, une hormone essentielle dans la lactation, est aussi mise en cause.

L’inflammation chronique a éga­lement une incidence notable sur l’apparition des maladies auto­ immunes, ce qui indique nettement qu’elles sont liées à l’usure du sys­tème immunitaire due à sa sollicita­tion excessive.

Enfin, de multiples études épidémio­logiques soulignent la faiblesse du

microbiote intestinal (la dysbiose), très fréquente dans le cas d’une appa­rition de maladie auto-immune. Les chercheurs n’arrivent pas encore à déterminer si c’est une cause ou une conséquence de la maladie. Ils admettent toutefois que la dysbiose pourrait en tout cas être la cause des maladies auto­immunes qui concernent spécifiquement le sys­tème digestif – la maladie de Crohn étant la plus répandue d’entre elles.

Trop de défenses tue les défensesLa médecine conventionnelle estime que les maladies auto­immunes pourraient provenir de la défail­lance du système immunitaire qui était autrefois beaucoup plus solide. La multiplication des vaccins pour­rait en être la cause, en prévenant le travail du système immunitaire, comme dans les cas de sclérose en plaques survenus suite au vaccin de l’hépatite B.

Une autre piste suggère que c’est le développement de l’hygiène, notamment de l’hygiène alimen­taire, qui a particulièrement affaibli l’adaptabilité des capacités immu­nitaires, spécialement dans les pays industrialisés.

Certains médicaments anticancéreux ont montré également un poten­tiel élevé d’auto­immunité : atézo­lizumab, ipilimumab, nivolumab, pembrolizumab. Les patients trai­tés avec ces « inhibiteurs de points de contrôle immunitaire » ont par exemple développé plus fréquem­ment des maladies auto­immunes telles que la thyroïdite, le diabète ou le vitiligo, une dépigmentation chronique de la peau.

Et in fine, le corps se saborde…L’immunité repose pour beaucoup sur deux principes : les antigènes prévus pour détruire un ennemi parti­culier, portés par les lymphocytes B, et des unités de défense plus généra­listes telles que les lymphocytes T.

Dans le cas d’une maladie auto­immune, on peut voir à l’œuvre des auto­antigènes, des bombes que le corps, berné par des troupes défail­lantes, a fabriquées contre lui-même, mais aussi des sentinelles aveugles, comme les lymphocytes T « auto-réactifs » qui tiennent les cellules du corps pour ennemies.

Dans les deux cas, les attaques pro­voquent une lésion des organes par

80 maladies auto-immunes recenséesCes maladies consistent dans des attaques localisées du corps par lui­même, dont voici les plus fréquentes :

y La thyroïde : maladie de Basedow (hyperthyroïdie) ou de Hashimoto (hypothyroïdie), dont le symptôme le plus visible reste le goitre ;

y Les articulations, avec la poly- arthrite rhumatoïde ;

y Les gaines de myéline proté­geant les nerfs : c’est la sclérose en plaques ;

y La fibromyalgie est aussi, selon moi, une maladie auto­immune qui attaque les muscles ;

y Le syndrome de fatigue chro­nique ;

y La maladie de Crohn et la rec­tocolite hémorragique, qui touche spécifiquement l’intestin ;

y LED, le lupus érythémateux disséminé qui est encore mortel, même si les patients diagnosti­qués arrivent maintenant à vivre avec plus de dix ans ;

y Vitiligo : une dépigmentation de la peau qui la rend plus fragile aux ultra­violets.

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Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne !

la destruction de leur membrane et de graves inflammations. L’évolution de la maladie dépend ensuite des capacités de l’organisme à régu­ler sa propre immunité. Mais les causes étant généralement plus pro­fondes (environnementales et géné­tiques), la maladie une fois apparue ne se résorbe généralement pas d’elle-même.

Contre-attaquez naturellementL’intestin, votre meilleur alliéL’alimentation toxique et les métaux lourds que nous avalons malgré nous sont deux facteurs déclenchants et aggravants des maladies auto­im­munes. En effet, notre alimentation moderne est extrêmement inflamma­toire pour l’intestin.Cette inflammation chronique génère le syndrome dit de « l’intes­tin poreux ». L’intestin se constelle de petits trous qui laissent passer des morceaux d’aliments, de bactéries et de déchets qui se répandent directe­ment dans le sang. Le système immu­nitaire se met donc en marche pour détruire ces éléments indésirables.Cette sollicitation permanente du système immunitaire due à l’intestin poreux est l’hypothèse la plus sérieuse, pratiquement parlant, concernant les maladies auto­immunes.L’autre cause la plus sérieuse revient à l’intoxication aux métaux lourds, qui commence dès les premiers mois désormais, avec les vaccins obliga­toires qui contiennent de l’alumi­nium et du mercure. Mais les métaux lourds (mercure, arsenic, plomb, cadmium, nickel) sont partout : dans l’eau, dans l’air, dans la nourriture – encore plus dans les cigarettes et pour les ouvriers qui ont travaillé dans l’industrie, sur leur ancien lieu de travail.Cette intoxication grave et malheu­reusement de plus en plus répan­due – doublée de l’intoxication aux

nanoparticules que l’on commence à trouver dans de plus en plus de produits – représente une menace pour la santé, particulièrement celle du système digestif dont le système immunitaire tire directement ses ressources.

● La phycocyanine pour absorber les métaux lourdsLa solution naturelle la plus efficace à cette intoxication reste évidemment la phycocyanine.Il s’agit du concentré de la spiru­line, une algue microscopique qui contient toutes ses vertus médici­nales. Ainsi la phycocyanine a la capacité d’absorber littéralement les métaux lourds qui se dissimulent dans vos tissus ; elle est donc particu­lièrement recommandée. Toutefois, il faut veiller à être dans un état de santé correct car une première cure de phycocyanine, surtout en cas d’exposition régulière aux métaux lourds, ça « secoue ».Autre faculté précieuse de cette subs­tance bleue : elle fournit une source d’énergie imbattable et donne un coup de fouet bienvenu à l’immunité en cette période de stress intense.

● De la coriandre (et des saunas) pour une détox au long coursLa coriandre peut également aider à la « chélation » (le fait d’extir­per ces métaux). Le Dr Schauer de l’Ivy Tech Community College, à Lafayette, a réussi à purifier des eaux usées avec un filtre à partir de cette plante. Une expérience de chélation a également fonctionné avec des souris. Toutefois, il s’agit d’éléments à intégrer à un mode de vie sain pour aider à la détoxication des tissus sur le long terme, plutôt qu’une cure, comme c’est le cas avec la phycocyanine.Il en va de même aussi pour les sau­nas qui sont à pratiquer en douceur et sur le long terme. S’ils sont excel­lents pour la santé et la circulation en particulier, la sudation n’est pas le mode de détoxication privilégié du corps ; le foie et les reins sont

plus spécifiquement dédiés à cette fonction.

● Des aliments fermentés au menuEnfin, pour protéger l’intestin, la réputation du kimchi, le chou fer­menté et pimenté coréen, n’est plus à faire. Ce nettoyage « du tonnerre » a aussi l’avantage d’être extrêmement goûteux et de se marier parfaitement avec les plats de riz, de viande, de poisson…Et pour qui ne supporte pas la nour­riture épicée (ou pour qui ressent une aversion irrémédiable pour le chou), il existe un complément appelé Prokimchi. Il restitue, sans le moindre désagrément, toutes les extraordinaires capacités probio­tiques du kimchi, cet ami de l’intestin de réputation mondiale !

Supprimez les immunosuppresseursL’erreur majeure de la médecine conventionnelle concernant les maladies auto­immunes est la pres­cription d’un immunosuppresseur tel que la cortisone, l’Imurel ou l’Imuran.Cette logique part d’un constat sim­pliste : puisque les maladies auto­immunes sont la résultante d’une immunité trop sollicitée, il suffirait de la démobiliser. Les conséquences peuvent en être catastrophiques, et pas seulement du point de vue de la seule défense de l’organisme.Prendre de la cortisone sur le moyen terme engendre prise de poids, gon­flement, diabète et fragilisation des os. Quant aux immunodépresseurs médicamenteux, ils sont reconnus par les dictionnaires de médecine eux-mêmes pour être cancérigènes – puisque l’immunité permet de détruire les cellules cancéreuses. Il paraît donc déraisonnable de les prescrire.Plus notre alimentation s’est indus­trialisée, plus les maladies auto­immunes ont fait des ravages. Il est important de se rappeler que nos

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Maladies auto‑immunes : stoppez la mutinerie interne !

ancêtres préhistoriques consom­maient de la viande, du poisson, des fruits et des légumes, mais ni produits laitiers ni céréales.Non seulement la sédentarisation, récente du point de vue de l’espèce humaine, a entraîné beaucoup de maladies, mais l’industrialisation de l’alimentation a poussé ces défauts à l’extrême : la plupart des gens mangent aujourd’hui des sucres du matin au soir : céréales du petit­déjeuner, pâtes, riz, pommes de terre, pizzas, chips, burgers et sandwichs, pain blanc et enfin gâteaux, bonbons et sucreries…Le gluten joue un rôle prépondé­rant chez beaucoup de malades qui notent une amélioration de leur cas lorsqu’ils s’en abstiennent. Il s’agit d’un aliment pro-inflammatoire, une substance protéinée collante dont l’étymologie est à rapprocher du mot « glu ».Rajoutée par l’industrie alimentaire pour gonfler la taille des aliments, cette protéine a des effets inflamma­toires notables. Les viennoiseries et le pain industriels doivent être évités absolument. La cuisson des aliments joue aussi un rôle important : jamais de micro­ondes, et privilégier la vapeur. Il est aussi important de se souvenir que le fromage est un ali­ment plaisir et non pas un aliment santé. L’idéal est de consommer

comme nos ancêtres un maximum d’aliments crus.

Dernière offensive : ce médicament sud-africainLe Moducare C est un produit conçu par des immunologistes sud­africains, notamment le Pr Patrick Bouic, pour moduler l’immunité.

C’est un produit naturel, fabriqué à base de plantes, sur lequel ont été menées des études très pointues. Il possède des propriétés immunitaires car il maintient un équilibre entre sté­rols et stérolines – c’est d’ailleurs le secret de ce produit et la raison pour laquelle ses imitations fonctionnent très mal. Il s’agit du médicament le plus efficace pour résorber les maladies auto­immunes et il est en plus parfaitement naturel.

Ce produit marche également en cas d’immunité défaillante, même sur des patients extrêmement faibles. Le gouvernement sud-africain le rembourse intégralement pour tous

ses patients sidéens car les infections dont il protège permettent des écono­mies importantes pour les hôpitaux (l’Afrique du Sud est très fortement touchée par le Sida).

Il est particulièrement indiqué en cas de maladies de la thyroïde. Là où le Levothyrox supplée si bien au travail de la thyroïde en l’affaiblis­sant complètement, le Moducare C permet de faire baisser les doses de ce médicament et de remettre la thyroïde en marche. Toutefois, il y a une exception : il faut être très précautionneux lorsqu’on associe le Moducare C à la sclérose en plaques, car il peut aggraver les symptômes dans 1 cas sur 10 pour des raisons qui sont encore inconnues.

En conclusion, les maladies auto­immunes ne sont donc pas aussi tragiques que la médecine contempo­raine veut nous le faire croire, mais elles sont directement liées à notre mode de vie et à notre alimentation. La première chose à faire est donc de prendre soin de son intestin.

Dr Thierry Schmitz

ɕ Surpoids : un aliment à consommer sans modération

La cannelle n’est pas qu’une simple épice : elle est aussi utilisée dans la médecine traditionnelle ayurvédique pour ses propriétés uniques. Au cours d’une récente étude1 menée en Inde en 2019, les chercheurs mettent en évidence la capacité de la cannelle de Ceylan à diminuer le taux de sucre dans le sang. Cette découverte lui confère un fort intérêt pour les patients diabétiques, leur épargnant bon nombre de complications, ainsi qu’aux personnes en obésité. En effet, par ses actions sur le métabolisme, la

cannelle de Ceylan réduirait le nombre de cellules graisseuses.Mais ce n’est pas tout ! Cette épice multifonctions possède également des actifs anti-inflammatoires, prévenant ainsi les dommages cellulaires liés au stress oxydatif. Par ailleurs, elle diminue le risque de déclin cognitif et contient certaines enzymes anticancer. Enfin, contrairement aux autres variétés, la cannelle de Ceylan renferme beaucoup d’antioxy­dants. Elle constitue donc le remède naturel par excellence pour garder la forme.

Actualités

1. « Ameliorative effect of Cinnamomum zeylanicum extracts on adiposity, insulin sensitivity and cardiometabolic risk factors associated with insulin resistance in high fructose-fed rats ». Bayya MHRK GBayya, Adiga MNS, Roy AD, Nayak IMN, Adiga US. International journal of Green Pharmacy. 2019

Carnet d’adressesconsultable en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2020/09/sce/52_sources.pdf

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Huiles essentielles

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Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…

L es troubles du sommeil peuvent être de plusieurs ordres : les dyssomnies sont des troubles

de la quantité et de la qualité du som­meil, alors que des parasomnies sont des événements comportementaux et physiologiques survenant à dif­férents stades du sommeil (terreurs nocturnes, somnambulisme…).

Parmi les dyssomnies, il faut dis­tinguer les insomnies (problèmes persistants pour s’endormir et rester endormi) des hypersomnies (somno­lence diurne sévère due à un trouble neurologique). Quant aux insom­nies, elles sont de deux types : les insomnies d’endormissement et les insomnies de maintien de sommeil (réveils nocturnes ou tôt le matin).

Pourquoi comptons-nous les moutons ?De nombreuses raisons peuvent expliquer les difficultés d’endor­missement :

● L’âge et le sexe : les chiffres montrent qu’une femme ménopausée a plus de probabilités de souffrir d’insomnie, surtout passé 65 ans.

● Le style de vie : il influe forte­ment sur la qualité et la quantité de notre sommeil. Mettre en place des mesures hygiéno­diététiques plus adaptées (voir encadré) sera quasi systématiquement nécessaire. De même, si vous travaillez ou avez travaillé de nombreuses années avec

des rythmes décalés (travail de nuit ou en alternance jour/nuit), votre rythme biologique peut être perturbé.

● Une fatigue importante peut paradoxalement être une cause d’in­somnie d’endormissement.

● Le stress et l’anxiété sont eux aussi une cause très fréquente d’in­somnie, tant au moment de l’endor­missement que durant la nuit ou tôt le matin.L’anxiété peut par ailleurs devenir une cause secondaire : il s’agit alors d’anxiété par anticipation liée au problème d’endormissement. Le simple fait de savoir que l’on a des difficultés régulières à s’endormir va nous mettre dans un état de stress et de rumination très peu propice à l’arrivée d’un sommeil paisible.

● Enfin, les troubles du rythme circadien sont une catégorie à eux seuls. Ils vont eux aussi avoir diffé­rentes causes que l’on peut rattacher à des facteurs externes ou internes.

Les facteurs externes conduisant à un trouble du rythme circadien vont

Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…Savez-vous que 80 % des insomnies sont en réalité des troubles de l’endormissement, avec des causes aussi diverses que leurs manifestations ? Les plus de 65 ans sont les plus touchés (la moitié est concernée contre un tiers dans la population générale), mais des huiles essentielles bien choisies pourraient enfin venir à la rescousse de vos nuits…

Alexandra Ochando Docteur en pharmacie et rédactrice web santé, spécialisée en phytothérapie et nutrition.

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Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…

être des horaires de travail décalés, le jet-lag (lié aux voyages en avion sur des fuseaux horaires différents).

Les facteurs internes vont être notam­ment des dysfonctionnements de l’horloge interne avec des décalages de phase (retard ou avance de phase selon que l’on s’endort très tard ou que l’on se réveille très tôt).

Quand votre horloge interne n’est plus à l’heureLe rythme circadien est lié à l’alter­nance jour/nuit. Il influe sur notre métabolisme à de nombreux niveaux, notamment sur la sécrétion hormo­nale. Il est régulé par l’activité d’une petite glande située dans notre cer­veau, la glande pinéale ou épiphyse. Cette glande assure la synchroni­sation d’un grand nombre de nos fonctions organiques, notamment liées au nycthémère (la fameuse alternance jour/nuit), mais aussi de manière saisonnière.

Changement de saison et change­ment d’heure, le grand déréglage.

Lorsque la luminosité diminue, la glande pinéale sécrète de la méla­tonine, une hormone qui permet d’induire le sommeil. Quand la lumi­nosité augmente, au contraire, la sécrétion de mélatonine diminue, ce qui va contribuer à déclencher le réveil. En dehors de notre état de veille et de sommeil, la mélato­nine gère aussi notre niveau d’ac­tivité qu’elle augmente le matin et fait diminuer le soir. Et il en va de même lors des différentes saisons. Notre niveau d’énergie augmente au printemps et en été, moments où la luminosité est plus importante et dure plus longtemps, et il diminue en automne et en hiver, quand les jours sont plus courts et plus sombres.

Quatre fois par an, les intersaisons sont donc des phases de transition

au cours desquelles notre organisme va se préparer à affronter la sai­son qui arrive. À cela s’ajoutent, deux fois par an, les changements d’heures imposés par notre société moderne. Tout cela contribue à créer des périodes de déséquilibre qui peuvent conduire à des troubles de l’endormissement ; notre corps est occupé à faire le ménage pour se pré­parer à accueillir la nouvelle saison.

HE, vos meilleures alliées contre les troubles du sommeilL’approche allopathique classique contre les troubles du sommeil, et notamment les difficultés d’endor­missement, repose sur la prescription d’hypnotiques ou de sédatifs de type benzodiazépines (entre autres).

Certes efficaces pour nous faire som­brer dans les bras de Morphée, ces médicaments ne sont pas pour autant dénués d’effets secondaires. Ils sont connus pour provoquer, sur le long terme, des troubles cognitifs et aug­menter le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Ils ont aussi une fâcheuse tendance à déclencher un phénomène d’addic­tion et, au­delà d’un mois de traite­ment, il faudra mettre en place un

protocole de sevrage pour pouvoir les arrêter. Ajoutons qu’à l’inverse, les poursuivre conduira à devoir augmenter les doses pour espérer conserver leur efficacité, notre organisme tendant à s’accoutumer à leur présence.

Pour finir, leur mode d’action est tel qu’ils induisent le sommeil mais ne vont pas agir sur la cause, de même qu’ils n’induiront pas un som­meil de qualité, contrairement à une approche aromathérapeutique plus naturelle.

Les huiles essentielles pour agir sur les causesLes huiles essentielles ont en effet tout leur intérêt dans les troubles du sommeil en intervenant sur les causes. Bien choisies et utilisées en synergie, elles présenteront un éven­tail d’action intéressant sur les rai­sons qui vous empêchent de dormir.Associées à des mesures hygiéno­diététiques appropriées, elles vous apporteront de meilleurs résultats sur le long terme, plus profonds et plus durables. Ces résultats peuvent toutefois se mettre en place un peu moins rapidement du fait du mode d’action des huiles essentielles ainsi que de votre hygiène de vie, mais vous y gagnerez un sommeil apaisé et réparateur.

Pour bien dormir, surveillez votre hygiène de vieAvoir un sommeil de qualité passe aussi par la compréhension que les médicaments, naturels ou allo­pathiques, ne sont pas l’unique réponse. Il est essentiel de mettre en place des mesures hygiéno­diététiques adaptées pour favori­ser un sommeil apaisé :

y Manger tôt et léger pour avoir le temps de digérer avant de se coucher ;

y Maintenir une température assez fraîche dans la chambre ;

y Éviter les écrans dans la chambre ;

y Éviter les excitants (boissons, nourriture ou activité) en fin d’après­midi et en soirée ;

y Mettre en place un rituel pour favoriser la détente, par exemple un massage avec une solution à base d’huiles essentielles adaptées, qui aidera le corps à se détendre.

y Pratiquer des exercices de respiration (de type cohérence cardiaque), de la méditation ou une activité physique régulière en journée.

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Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…

L’HE d’urgence : la mandarine pour (enfin) s’endormirL’huile essentielle de mandarine est par excellence l’huile essentielle des troubles du sommeil.Elle existe sous deux formes, la com­position différant de l’une à l’autre :• La première, issue du zeste Citrus reticulata Blanco var. « manda­rine » (z) ou « zeste de mandarine », est très riche en monoterpènes de type limonène ; elle sera légère­ment hypnotique, modératrice du système nerveux central, relaxante et sédative.• La seconde, issue des feuilles Citrus reticulata Blanco var. « man­darine » cv. balady (fe) ou « petit grain mandarine », sera riche en com­posés azotés (n­méthylanthranylate de méthyle) ; elle sera un puissant calmant.Pour faire votre choix, analysez votre trouble : est­ce une insomnie passa­gère liée à du stress ou une angoisse identifiée ? Selon, choisissez le petit grain mandarine.Pour les insomnies qui durent ou reviennent régulièrement, notam­ment lors des changements de sai­son, le zeste de mandarine sera plus intéressant par son côté sédatif et hypnotique léger. Cette huile essen­

tielle agira néanmoins aussi sur vos angoisses d’anticipation.

Elle pourra également être utilisée en diffusion dans la chambre, avant de dormir.

Une diffusion 15 min avant le coucherVous pouvez utiliser l’huile essen­tielle de mandarine de plusieurs façons :• En première intention, la diffu­sion dans la chambre durant environ 15 min avant de vous coucher vous assurera une ambiance apaisée et favorable à un sommeil réparateur. Éteignez toutefois la diffusion quand vous dormez.• L’olfactothérapie, qui consiste à respirer l’huile essentielle directe­ment au flacon pendant 3 à 5 respi­rations profondes, sera intéressante si le sommeil tarde à venir malgré la diffusion (mais aussi si vous vous réveillez dans la nuit ou encore si vous ne dormez pas chez vous).• La voie transcutanée est une voie de choix pour un trouble récurrent ou qui s’est installé. Mélangez 2 à 3 gouttes d’huile essen­tielle de mandarine dans une huile végétale de type amande douce ou noyaux d’abricot et appliquez cette solution en massage le long de la colonne vertébrale et/ou au niveau du plexus solaire, mais aussi à l’in­

térieur des poignets (un rituel inté­ressant à mettre en place avant de vous endormir).

Ces synergies maximisent vos chances de dormirS’il est intéressant de pouvoir avoir recours à une huile essentielle « d’ur­gence » pour des troubles ponctuels, les huiles essentielles donnent géné­ralement toute leur puissance sous forme de synergies.

D’une manière générale, les huiles essentielles calmantes, sédatives et efficaces dans les troubles du som­meil vont être celles appartenant à la famille des agrumes, autrement dit une grande proportion d’huiles essentielles de citrus, mais aussi les huiles essentielles de lavande ainsi que celle de verveine citronnée.

Les essences d’agrumes contre le stressOn peut obtenir des huiles essentielles en distillant les feuilles (petit grain) et les fleurs. On obtient les essences en pressant les zestes (expression à froid). Pour prendre en charge les troubles du sommeil, on utilisera préférentiellement l’oranger amer ou bigaradier (petit grain surtout), la mandarine (zeste et petit grain), ainsi que la bergamote (zeste) ou encore le cédrat. Tous seront intéres­sants en cas d’anxiété ou de stress ; la mandarine et le cédrat auront en plus une action légèrement hypno­tique, recherchée dans les troubles de l’endormissement.

La lavande officinale (ou vraie) pour apaiser l’espritTrès polyvalente, elle est particu­lièrement active sur la sphère du système nerveux central qu’elle va calmer et apaiser. Elle sera indiquée aussi bien chez les enfants que chez les adultes et va agir sur les angoisses et la nervosité.

Vraie fausse huile essentielle ?Il est incorrect d’employer le terme d’huile essentielle pour désigner les extraits d’agrumes issus du zeste des agrumes. En effet, alors que les huiles essen­tielles sont obtenues par dis­tillation à la vapeur d’eau, les essences sont des sécrétions naturelles que l’on va récupé­rer par expression mécanique à froid des zestes. On parle donc d’essences de citron, bergamote, pamplemousse, mandarine… Du fait de la présence de coumarines,

les essences de citrus sont pho­tosensibilisantes et ne doivent pas être utilisées avant une expo­sition au soleil de la zone sur laquelle elles ont été appliquées.

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Ces huiles font de vos insomnies un lointain cauchemar…

La verveine citronnée (Lippia citriodora), légèrement sédativeElle équilibre les excès nerveux, calmant l’hyperexcitabilité et modu­lant les dépressions et angoisses. Elle régule aussi certaines fonctions hormonales (ovaires, pancréas, thy­roïde). Elle s’utilise volontiers en diffusion ; la voie cutanée est pos­sible dans une solution où elle sera bien diluée.

Le ravinstara, puissant relaxantOn la connait bien mieux pour ses propriétés antigrippales et antivi­rales en général, mais elle est aussi indiquée dans les insomnies qu’elle régule par induction du sommeil.

Le ledon du Groenland, hypnotique et détoxElle est très sédative avec des propriétés hypnotiques, d’où sa place de choix dans les insomnies d’endormissement.Mais elle va être aussi intéressante ici pour ses propriétés au niveau du foie et des reins en contribuant à la dépuration ainsi qu’à la régénéra­tion de ces organes, fonctions qui vont être essentielles au moment des changements de saison, lorsque notre organisme cherche à se préparer et à s’adapter à la saison à venir.

Chaque huile essentielle va avoir des particularités mais, au­delà de leur efficacité dans tel ou tel domaine spécifique relatif au sommeil, une huile essentielle, pour être efficace, a besoin d’être appréciée.En aromathérapie, les odeurs jouent un rôle important et la première impression est primordiale. Afin de pouvoir profiter de ce qu’une huile essentielle a à vous offrir, vous devez vous sentir à l’aise avec elle, elle doit vous procurer du bien-être dès l’ouverture du flacon. Alors, quand c’est possible, testez leurs parfums avant de les acheter.

Mes formules en diffusion ou en massageJe propose ici plusieurs formules qui pourront être modifiées au besoin, notamment si vous n’aimez pas l’une d’entre elles.Formule à diffuserDans un flacon, mélangez à parts égales :• HE de mandarine (Citrus reticula-ta Blanco var. « mandarine » « z »),• HE de ravinstara (Cinnamomum camphora ct 1,8 cinéole),• HE de petit grain bigaradier (Citrus aurantium var. amara).Versez 5 à 7 gouttes de ce mélange dans le réservoir à eau de votre diffuseur (vérifiez les instructions de celui-ci) et diffusez dans votre chambre pendant au moins 30 min avant de vous coucher.

Formule à appliquerDans un flacon de 15 ml, préparez ou faites préparer le mélange suivant :• 1 ml d’HE de petit grain bigaradier (Citrus aurantium var. amara),• 1 ml d’HE de lavande vraie (Lavandula officinale ou vera),• 0,5 ml d’HE de ravinstara (Cinnamomum camphora),• 0,5 ml d’HE de ledon du Groenland (Ledum Groenlandicum),• QSP 15 ml d’huile végétale d’amande douce.

Appliquez cette synergie en mas­sage environ 30 min avant de vous coucher, de préférence au niveau du plexus solaire et de l’intérieur des poignets, voire le long de la colonne vertébrale.

Les hydrolats zéro dangerLes hydrolats aromatiques vont aussi avoir leur intérêt ici. Plus doux que les huiles essentielles, ils se mani­pulent avec plus de facilité et vous pouvez les avaler ou les appliquer sur la peau sans aucun risque ni contre­indication.

● L’hydrolat de fleur d’oranger pourra être associé à la synergie ci­dessus si vous vous sentez inquiet ou angoissé.

● L’hydrolat de verveine citronnée sera, quant à lui, équilibrant du sys­tème nerveux.Vous pourrez les prendre à raison de 1 cuillerée à soupe dans un ½ verre d’eau avant le coucher.

● Les hydrolats de fleur d’oranger et de lavande peuvent aussi être utilisés dans le bain, à raison de 1 ou 2 bou­chons dans votre baignoire. Restez­y environ 20 min, avant le coucher, et évitez de vous rincer avant de sortir.

Et si ça dure ? Les autres techniques qui marchentSi vos troubles persistent, d’autres techniques ou approches pourront être testées comme la chronothéra­pie ou encore la luminothérapie. La micronutrition peut aussi vous aider et soutenir l’action des huiles essen­tielles, notamment avec le magné­sium (antistress) et la mélatonine (hormone impliquée dans la régula­tion du rythme circadien, utilisée en cas de jet-lag ou de retard de phase).

Alexandra OchandoLa verveine citronnée apaise les excès de nervosité et les angoisses.

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Médecine chinoise

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Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensemble

D ans la vision de la médecine chinoise, les aliments ou les plantes médicinales ne

sont pas étudiés selon leurs compo­sants chimiques ou leur composition nutritionnelle.

Par exemple, la notion de vitamines, d’oligo­éléments, de minéraux est très récente et n’existait pas il y a 2000 ans.

C’est donc d’une manière plus qua­litative qu’elle examine les ali­ments et les effets de leurs proprié­tés (nature, saveurs, tropismes) sur l’organisme. La nature de l’aliment représente l’effet thermique généré dans l’organisme après assimilation de l’aliment.

Nature chaude ou nature froide ?Il s’agit de la sensation de chaleur ou de fraîcheur ressentie pendant ou après sa digestion, indépendam­ment de la température à laquelle il est consommé. Ainsi, si vous mor­dez dans un piment (même s’il sort du réfrigérateur) ou si vous buvez un verre d’alcool (même avec des glaçons), vous sentirez la chaleur envahir votre corps et vous monter à la tête. Pas étonnant non plus que le thé à la menthe, qui apporte une sen­sation de fraîcheur alors même qu’il est bu chaud, soit une boisson très consommée dans les pays chauds.

5 saveurs agissent sur vos organesLes cinq principales saveurs sont l’acide, l’amer, le doux, le piquant et le salé. Chacune de ces saveurs possède un impact particulier sur l’organisme, au même titre que la nature des aliments. Selon la théorie des cinq mouvements, chaque saveur correspond à un organe dans lequel elle agit plus spécifiquement. Ainsi l’acide est associé au foie, l’amer est associé au cœur, le doux est associé à la rate, le piquant est associé au pou­mon et le salé est associé aux reins.

Chaque saveur possède une action spécifique dans l’organisme et engendre des effets métaboliques précis. Bien qu’ils ne soient pas pris en compte par notre science moderne, ces effets sont bien réels et permettent d’expliquer les pro­priétés médicinales de la plupart des aliments.

Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensembleDeuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, on estime à plus de 3000 le nombre de thés. Toutefois, tous proviennent sans exception d’une même plante chinoise – et non indienne : le Camelia sinensis. Et si, pour la diététique chinoise, ses effets sur la digestion, la fièvre, les migraines ou les affections cutanées sont connus depuis 3000 ans, la science occidentale valide désormais ses bienfaits sur le cancer et les accidents cardiovasculaires.

Philippe Sionneau a étudié la médecine chinoise à la Hubei University of Chinese Medicine, à Wu Han. Cet expert en médecine chinoise a déjà publié plus de 25 ouvrages sur le sujet et enseigne cette médecine

millénaire à travers le monde.

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Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensemble

Tout le monde a entendu parler des canaux d’acupuncture car c’est dans ce réseau que circule l’énergie. Ils mettent en relation la moindre des petites parcelles du corps avec le reste de l’organisme, connectant entre elles les structures internes et externes, les éléments du haut avec ceux du bas, etc. C’est ce qui fait que l’organisme est une globalité.

En matière de diététique, c’est grâce à ces canaux que l’énergie produite à partir des aliments est distribuée dans tout le corps. Un aliment peut donc avoir une action plus spécifique sur un organe ou un tissu particulier de l’organisme. Si un aliment agit particulièrement sur la toux ou les problèmes respiratoires, on dit alors qu’il se rend dans le canal du pou­mon. Si un aliment améliore la vue, sens associé au foie, on dit qu’il se rend dans le canal du foie. Ainsi le « canal destinataire » d’un aliment est son tropisme majeur, c’est­à­dire la cible principale de son impact dans le corps.

La règle des trois pour se soignerL’action combinée de la nature, de la saveur et du canal destinataire per­met de cibler un problème de santé particulier. Ainsi par exemple la banane, de nature froide et de saveur douce, se dirige vers le canal du gros intestin. De par sa nature froide, elle peut ainsi aider à traiter la consti­pation de type chaleur, avec selles sèches. Grâce à sa saveur douce, elle tonifie le gros intestin et permet de traiter la constipation de type vide d’énergie, avec insuffisance du péristaltisme intestinal.

Le thé, aliment santé de la ChineL’usage médicinal du thé ne date pas d’hier. En effet, la plus ancienne matière médicale chinoise, le Shen Nong Ben Cao Jing (1er siècle ap.

J.-C. – Dynastie des Han) dit à son sujet : « Avec une saveur amère, le thé aide l’esprit, combat la fatigue, stimule le corps, réduit le poids, sti­mule la vision ». Voici ses caractéris­tiques selon la diététique chinoise :• Saveurs et nature : amer, doux,

frais ;• Canaux destinataires : cœur, foie,

estomac, vessie, gros intestin ;• Utilisations traditionnelles : sou­

vent en infusion. Pour la santé, il faut consommer de 5 à 10 g par jour (sous forme d’infusion).

Des bénéfices santé des yeux à l’intestin1. Sortez la tête du brouillard : il est ainsi recommandé en cas de céphalée, yeux rouges et douloureux, vision trouble à cause d’un vent ou de la chaleur, comme par exemple dans le rhume des foins. De même si hypersomnie et confusion mentale.2. Faire tomber la fièvre : il étanche la soif et calme l’agitation dans le cadre d’une maladie fébrile où la fièvre lèse les liquides physiolo­giques et provoque de l’agitation mentale.3. Meilleure digestion à la clé : le thé permet aussi de mieux digérer les aliments et lutter contre l’indi­gestion. Il est donc très utile en cas de nausée, perte d’appétit, éructation fétide, distension et douleurs épi­gastriques et abdominales en raison

d’une stagnation des aliments (sur­tout à cause des graisses animales et des huiles végétales).4. Évite la gueule de bois : pris en bonne quantité avant et après un excès d’alcool, il en réduit les effets néfastes comme les sensations de tête lourde, céphalée, nausée…5. Parfait pour uriner : il est tout indiqué en cas de dysurie, oligu­rie, urodynie, urines foncées et peu abondantes, mais aussi de cystites par humidité et chaleur sur la vessie.6. Un stop‑diarrhée redoutable : le thé est aussi fort utile en cas de diarrhée avec selles malodorantes par humidité chaleur. Pour avoir une action efficace, il faut boire une infusion très concentrée, très amère : 10 g de feuilles de thé mises à bouillir dans 200 ml d’eau, à feu doux pour obtenir un thé très fort. À boire en 3 à 4 fois sur la journée. De même, boire 2 à 5 ml 3 à 4 fois par jour d’un thé très fort (faire bouillir à feu doux les feuilles de thé pendant 3 minutes et laisser infuser 10 minutes) peut aider à guérir des entérites aiguës ou chroniques.7. Il fluidifie les glaires : moins connu, le thé combat aussi la toux avec mucosités abondantes. Il a un effet fluidifiant et favorise l’expectoration.8. Ses feuilles anti‑zona : en applica­tion externe, il peut aider à apaiser la sensation de douleur et de brûlure du zona. Pour cela, moudre des feuilles

Ses multiples bienfaits prouvés (scientifiquement)Les études scientifiques sont aujourd’hui nombreuses pour confirmer les vertus du thé, parmi lesquelles :

y Augmentation rapide de la vigilance,

y Action stimulante sur l’intellect, y Vasodilatation des vaisseaux

capillaires, y Réduction du stress oxydatif

du tabac,

y Réduction de taux de choles­térol (cette fonction est contro­versée),

y Action amaigrissante (faible­ment),

y Action hémostatique (selles sanguinolentes) – à forte dose,

y Action anti­infectieuse dans les dysenteries – à forte dose,

y Action diurétique.

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Dans cette boisson, diététique chinoise et science nagent ensemble

de thé et dissoudre la poudre obte­nue dans un thé très fort. Appliquer extérieurement sur le zona 2 à 3 fois par jour.À noter enfin que le thé rendrait les yeux plus clairs et brillants…

La science valide ses bienfaitsVoici la composition moyenne pour 100 g de thé vert séché : vitamine C : 300 mg, vitamine E : 100 mg, vita­mine B : 11 mg, bêtacarotène (pro­vitamine A) : 15 mg, polyphénols (antioxydants) : 35 %, chlorophylle : 1 %, caféine : 3 %.

Les thés noirs, semi-fermentés ou fumés ont, eux, une teneur en vita­mines et polyphénols beaucoup plus faible que celle des thés verts ou les thés blancs qui ont subi peu de trans­formation. Concernant la vitamine C qui est fragile à la chaleur, nous pouvons même considérer sa teneur quasiment nulle dans les thés noirs.

1. Quatre fois plus d’antioxydants que dans la vitamine CDe nombreuses recherches récentes un peu partout dans le monde occi­dental montrent clairement les fan­tastiques bénéfices du thé sur la santé. En effet, les feuilles de thé contiennent des quantités impor­tantes de certaines substances antioxydantes (les polyphénols, les flavonoïdes) qui ont une action majeure contre les radicaux libres et qui protègent nos cellules des agressions quotidiennes. Cette haute teneur en antioxydants est compa­rable et dépasse même les légumes et les fruits riches en polyphénols. La revue scientifique Free Radical Research (États-Unis) a publié dans son volume 30, en février 1999, une étude qui compare l’effet antioxy­dant de certaines substances. Il en découle les conclusions suivantes :

2 tasses de thé = 7 verres de jus d’orange = 20 verres de jus de pomme = 6 pommes = 3,5 verres de jus de cassis.Une autre étude faite par la Boston Tufts University a mesuré l’effet antioxydant du thé en le comparant à 22 autres légumes comprenant par exemple le brocoli, le maïs, l’oi­gnon, l’ail et les carottes. Le thé est arrivé en tête de ces 22 légumes. Cette recherche a également souligné que le thé a une capacité supérieure pour absorber les radicaux libres : 85 % de ses antioxydants sont libé­rés dans les 3 à 5 premières minutes d’infusion. Après une simple tasse de thé, l’organisme bénéficie donc d’une forte activité antioxydante dans les deux ou trois heures qui suivent. Ce pouvoir antioxydant du thé est quatre fois plus puissant que la vitamine C. Un de ses consti­tuants, le Gallate Epigallocatechol­3 (EGCG) est, quant à lui, 200 fois supérieur aux vertus antioxydantes de la vitamine E !

2. L’aliment anticancer et AVCLes radicaux libres sont des subs­tances qui lèsent nos cellules. Or les scientifiques sont de plus en plus d’accord sur le fait que ces lésions seraient à l’origine de certains can­cers, des maladies cardiovasculaires et des accidents vasculaires céré­braux. Cela expliquerait les très nom­breuses observations et recherches réalisées depuis trente ans dans le monde qui confirment les vertus thérapeutiques du thé. Nous pouvons désormais affirmer avec certitude que la consommation régulière de thé diminue le risque de :

● Cancers : C’est particulièrement vrai pour ceux qui sont induits par le tabac (poumon, pancréas, bouche, œsophage, larynx, rein, vessie) et par le mode alimentaire erroné du monde occidental (côlon, rectum, prostate, sein, ovaire, endomètre).

● Accidents vasculaires céré‑braux : Le thé a une action antithrombotique.

● Maladies cardiovasculaires, en prévenant les infarctus et les throm­boses. Le thé stimule légèrement le cœur, assouplit les parois des vais­seaux sanguins, aide à éviter l’arté­riosclérose, empêche la formation de caillots.

Le thé blanc, le protecteur le plus puissantTous les thés semblent avoir ces mul­tiples vertus, notamment concernant le cancer et les maladies cardiaques. Cependant c’est le thé vert qui était réputé comme le plus puissant, mais une série de recherches récentes montre que le thé blanc est encore plus puissant que le thé vert pour la prévention du cancer. Tous les thés viennent de la même espèce : Camellia sinensis. C’est unique­ment l’environnement, le terrain, l’altitude, l’époque de la récolte et le mode de transformation qui modi­fient l’apparence et la qualité du thé. Les chercheurs pensent que c’est le mode de préparation du thé blanc qui pourrait expliquer la différence d’efficacité.

En effet, celui­ci subit peu de mani­pulations et de transformations après la cueillette pour pouvoir garder au maximum son arôme et ses qualités. Cela fait écho à une autre étude qui a démontré que les thés verts non fermentés, non fumés, non pres­sés, semblaient meilleurs pour la santé. En effet, ces préparations tra­ditionnelles détruisent une partie des polyphénols. Ceci n’explique probablement pas tout. En résumé, il faudra retenir que les thés peu transformés sont meilleurs que ceux qui le sont plus fortement (fermentés, semi fermentés, fumés, comprimés, etc.) et que le thé blanc est supérieur

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au thé vert, qui est lui-même supé­rieur au thé noir.

Insomniaque ? Pas de thé !Les précautions de la consomma­tion du thé sont très anciennes et présentes dans divers textes anciens de la médecine chinoise, comme par exemple le Shou Yang Cong Shu (Traité ancien des méthodes de santé chinoises) qui nous dit : « Une longue pratique de boire du thé de façon incorrecte réduit les graisses du corps, cause le froid vide du foyer central. Boire du thé lors de colères est particulièrement inadéquat et entraîne de l’insomnie. »

Et le Sun Zhen Ren Wei Shen Ge Zhu Shi, d’ajouter : « Bien que le thé ait l’effet de clarifier le cœur et stimuler la vision, il a de nombreux inconvénients. Il ne doit pas être bu excessivement dans n’importe quelle saison de l’année, surtout dans le cas où la personne souffrirait d’insomnie ou celle qui est maigre et faible. »

La teneur en caféine peut bien évi­demment varier selon le type de thé. Cependant, on considère qu’il contient 3 % de caféine, soit deux à trois fois moins que le café. Une consommation modérée de café­ine de 400 à 450 mg par jour (soit 10-12 tasses de thé) ne semble pas

provoquer de troubles chez la plupart des individus. Malgré cela, certaines personnes sont très sensibles à cette substance. Une petite tasse de thé l’après­midi peut leur provoquer une nuit blanche.

Pour éviter ou réduire cette sensi­bilité, il est possible de décaféiner soi-même sa boisson. Il suffit de jeter la première eau d’infusion après deux minutes (trois si les feuilles sont entières). Vous pouvez alors faire infuser à nouveau votre thé avec une nouvelle eau frémissante et boire comme à l’accoutumée.

Il sera également contre­indiqué en cas de :

● Grossesse et allaitement, ● Insomnie, ● Constipation, ● Mictions fréquentes et abon­

dantes, nycturies induites par un vide du yang de la rate et des reins. La nature rafraîchissante du thé et son action diurétique doit nous pousser à la modération, d’autant plus que la personne est frileuse, les membres froids ou le nez froid, le tout accom­pagné de fatigabilité.

Le thé est incompatible avec plusieurs substances médicinales chinoises telles que le fameux ginseng. Il neu­tralise ses effets tonifiants, ce qui ridiculise la commercialisation mer­cantile du thé au ginseng. Les autres incompatibilités sont : Radix cle-matidis chinensis (Wei Ling Xian),

Rhizoma smilacis glabrae (Tu Fu Ling), Fructus quisqualis indicae (Shi Jun Zi), Sclerotium poriae cocos (Fu Ling).

Anémié ? Pas de thé !Le thé s’oppose à l’assimilation du fer. Il est donc contre­indiqué en cas d’anémie ferriprive. Pour cette raison il est déconseillé de boire du thé aux repas. Celui­ci sera pris en dehors des phases digestives.Le thé peut également aggraver un ulcère gastrique ou duodénal s’il est pris à jeun sur un ventre vide. De manière générale, en cas d’ulcère, évitez le thé.Le thé semble enfin s’opposer à cer­taines substances médicamenteuses et à l’assimilation de certaines pro­téines. Pour cela également, mieux vaut ne pas boire de thé à table ou au même moment qu’une prise de médicament.Des effets indésirables sont relevés comme des palpitations cardiaques, des céphalées, des acouphènes ou encore une vision trouble.Pour en savoir plus : Ces aliments qui nous soignent, Philippe Sionneau. Guy Trédaniel Editeur.Formation : https://sionneau.com/boutique/medecine­­chinoise/diete­tique­chinoise­prevenir­et­soigner/

Philippe Sionneau

1. « Blue light at night acutely impairs glucose tolerance and increases sugar intake in the diurnal rodent Arvicanthis ansorgei in a sex-dependent manner ». Anayanci Masís-Vargas, David Hicks, Andries Kalsbeek, and Jorge Mendoza. Physiol Rep. 2019 Oct; 7(20): e14257

ɕ Dansez pour sauver votre cerveau

Personne n’a envie de vieillir, et encore moins de voir son cerveau vieillir. Pourtant le déclin cognitif est une réalité qui intéresse de plus en plus en plus les chercheurs à la recherche d’un élixir de jou­vence. Si l’alimentation s’avère une piste sérieuse, la danse figure parmi les solutions très promet­teuses. En combinant l’interaction sociale, la sti­mulation sensorielle et la coordination motrice, la danse crée les conditions idéales pour exercer son cerveau et lutter contre le déclin cognitif.

D’autant plus que les changements de mode de vie de ce dernier siècle ont considérablement impacté les personnes âgées qui doivent composer avec la sédentarité et l’isolement. Une étude1 vient de montrer que la pratique de la danse amateur chez les 65­85 ans améliore les compétences cognitives et la posture, par rapport au groupe de contrôle.

Conclusion : il ne vous reste plus qu’à trouver la salle de danse la plus proche de chez vous !

Actualités

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Activité sportive

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

1. Ne pas faire de sport du toutComment ne pas commencer par cette première recommandation ? Faire du sport est indispensable, ne serait­ce que quelques minutes. S’exercer quelques minutes chaque semaine sauve des vies ! Même si ce ne sont que dix petites minutes d’exercice chaque semaine. Bien entendu, en faire plus sera bien plus profitable.

Le bénéfice de l’activité sportive serait maximal entre 7 et 13 heures de sport hebdomadaires, mais il commence à devenir significatif dès 5 heures d’effort. Quant aux gros volumes hebdomadaires (plus de 25 heures d’effort chaque semaine), ils sont eux aussi bénéfiques, rédui­

sant notamment fortement la morta­lité par cancer.

L’un de mes amis dit souvent : « Plutôt que de demander un certi-ficat de non contre-indication à la pratique sportive, nous devrions demander un certificat de non contre­indication à l’inactivité ». Il y a en effet très peu de vraies contre­indications au sport, bien moins qu’il n’y a d’indications à en faire. Le sport s’adapte à la condition physique et aux envies de chacun. Le manque de sport, lui, ne s’adapte pas. Il détruit tout le monde.

Les bienfaits en sont nombreux : les efforts sportifs accomplis chaque semaine éloignent des maladies cardiovasculaires, de certains can­cers (c’est, par exemple, le meilleur moyen non médicamenteux de tenir à distance la récidive du cancer du

sein), des maladies neurodégéné­ratives (maladie d’Alzheimer par exemple), du diabète…

Mais, en dehors de son efficacité dans la prévention et la lutte contre des maladies, faire du sport est aussi le meilleur moyen de se sentir bien moralement et physiquement. S’entraîner est probablement le meil­leur antidépresseur et le meilleur anxiolytique, une efficacité scien­tifiquement prouvée avec nette­ment moins d’effets indésirables ! Physiquement, il est évident que gagner en tonicité, en force, en équi­libre, en vivacité rend aussi la vie plus agréable.

2. L’actif-sédentaire : pas sans dangerNotre vision de la sédentarité est souvent erronée. J’entends déjà cer­taines de vos affirmations : « Un sédentaire, c’est quelqu’un qui ne fait pas de sport ! » ou « Un sédentaire, c’est quelqu’un qui passe trop de temps devant la télévision ! ».

Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…En faire trop, ne pas varier les types d’exercices ou encore ne pas prendre le temps de récupérer, voici quelques embûches que vous avez sûrement déjà rencontrées. Or, ce ne sont pas les seules qui empêchent votre corps de maximiser les bienfaits de l’exercice physique.

Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique.

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

La sédentarité, c’est en effet passer le temps inactif, assis ou allongé dans un canapé ou devant la télévision. Mais la sédentarité englobe aussi bien d’autres situations, car ce peut être aussi le temps passé assis à un bureau, dans une voiture ou encore dans un avion…

Il faut comprendre que la sédentarité tue, que l’on soit sportif ou non spor­tif. La pratique sportive compense une partie des effets négatifs de la sédentarité mais pas tous. Le temps de sédentarité total dans une journée est un facteur de risque pathologique indépendant, de même qu’avoir une activité sportive est un facteur indépendant de bonne santé. Il est donc tout à fait possible de bénéficier des bienfaits de l’activité sportive tout en souffrant des méfaits de la sédentarité. C’est le cas des séden­taires actifs.

Rester assis longtemps en cumulé dans la journée, faire du sport et rompre la sédentarité en se levant régulièrement sont des comporte­ments qui influencent tous trois la santé mais de façon indépendante. C’est pour cela que faire du sport est très positif mais ne suffit pas, ou que marcher une station de bus de plus pour aller faire vos courses ne compensera pas votre journée passée assis !

Quand vous êtes inactif, l’organisme se met en pause et se désadapte. Faire de petites activités régulièrement le réveille. Il faut donc penser à faire du sport mais aussi à s’activer le reste de la journée et se lever, toutes les vingt à trente minutes pour bouger un peu.

Une idée pour rompre sa sédentarité : un « exercise snack », selon le terme consacré des chercheurs. Il suffit de monter un ou deux étages (par l’escalier) mais le plus vite possible. Vous sentirez immédiatement que cela réveille votre organisme.

On parle de sédentaire actif quand une personne fait du sport mais reste inactive le reste de la journée. La

mortalité toutes causes confondues est maximale chez les non­coureurs inactifs (coureurs sédentaires) mais également plus élevée chez les cou­reurs inactifs que chez les coureurs, de même que chez les non-coureurs inactifs par rapport aux coureurs inactifs. Bien qu’il s’agisse de deux facteurs indépendants, être sportif compense l’effet de la sédentarité mais seulement partiellement.

Mon conseil : faites du sport, restez assis le moins possible et bougez un peu toutes les trente minutes !

3. En faire trop ou trop viteTrop intense, trop long, trop rapide­ment : le manque de progressivité est un fléau pour le sportif.

La progressivité est le secret de la réussite et de la protection de sa santé. Or s’il y a bien une catégorie de personnes qui peut tomber dans cet excès, c’est celle des anciens sportifs. Ils comptent sur leur passé mais ils dépassent souvent les facul­tés actuelles de leur corps. Et en faire « trop », c’est prendre le risque de se blesser.

La plupart des blessures arrivent quelques semaines après une aug­mentation trop brutale d’entraîne­ment. Le manque de progressivité est, aussi, un moyen de se lasser car la fatigue risque fort de vous dégoû­ter de l’effort.

La progressivité est ce qui donne le temps et les moyens à votre orga­nisme de répondre aux sollicitations et au stress, de se construire plus fort et surtout de se préparer à subir les prochains entraînements.

Ainsi, on n’augmente l’intensité, la durée OU la charge d’un effort que si l’on a maîtrisé l’intensité, la durée ET la charge de l’effort que l’on vient de faire. Et l’on n’augmente qu’un seul de ces trois paramètres à la fois. On donne souvent un chiffre

de 10 % de de progression maximale par semaine. Prenez votre temps.

4. Toujours la même activitéIl est très facile de s’enfermer dans une discipline sportive qui nous plaît. Combien de coureurs ne font que courir ? Combien de cyclistes ne font que pédaler ? Combien de personnes suivent les mêmes cours ?

Comprenez bien que l’humain est spécialiste de la polyvalence. Homme comme femme, nous sommes capables d’endurance, de vitesse et de force. Il nous faut donc travailler ces trois domaines. L’endurance est le domaine de prédilection de notre organisme mais nous ne devons pas nous y cantonner.

Sachez aussi, que travailler ces trois compétences est bénéfique pour la santé. En effet, en mixant les efforts, vous déclenchez une plus grande variété de stress, et donc une plus grande variété d’adaptations. Votre santé s’en ressent car vous amé­liorez plus de paramètres de santé. Entraînements en force, en vitesse et en endurance agissent en synergie. L’essor des disciplines de cross trai­ning où l’on mixe ces trois domaines (Crossfit®, Paléofit®…) est donc une aubaine pour votre santé. En prime, cela rompt la lassitude et limite le risque de blessures, deux éléments essentiels pour perdurer dans vos efforts. Soyez toujours polyvalent.

5. Ne pas respecter les intensitésL’une des erreurs fréquentes chez les sportifs pratiquant la course à pied ou le cyclisme est de ne pas respecter les intensités d’effort adaptées.

Ainsi, lors des efforts en endurance, il n’est pas rare de constater que cer­tains pratiquants sont à une intensité bien trop élevée. En allant plus vite,

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

ils espèrent en profiter davantage et s’améliorer plus vite. Ils ont tort. S’ils vont au­delà de la zone d’en­durance, ils entrent dans une zone plus éprouvante et moins bénéfique. Ils créent une fatigue excessive sans créer plus d’adaptations.

À l’inverse, pour les efforts censés être à haute intensité, ces mêmes sportifs ne les font pas assez intensé­ment, soit parce que c’est difficile (or c’est le but recherché), soit à cause de la fatigue créée par un entraînement précédent censé être en endurance mais réalisé à une allure trop élevée (voir plus haut). De ce fait, le but recherché n’est pas atteint : de la fatigue est créée.

Voici donc les intensités à respecter. Les efforts d’endurance doivent être effectués entre 60 et 80 % de sa fré­quence cardiaque maximale. C’est pour cette raison que je conseille de mettre systématiquement un cardio­fréquencemètre pour contrôler son effort. Vous pouvez, aussi, écou­ter vos sensations. En endurance, l’effort doit rester facile : il faut pouvoir parler aisément en faisant des phrases. Quant aux efforts à haute intensité, il faut qu’ils soient réellement intenses et difficiles (si votre état de santé le permet). Il ne s’agit pas d’une vitesse à atteindre mais d’une intensité. À même inten­sité, une personne pourrait courir à 15 km/h et une autre à 10 km/h. Faites donc ces efforts à votre niveau mais sachez qu’ils sont difficiles pour tous, même les meilleurs.

6. Rester dans sa zone de confortJe vois certains faire toujours le même jogging tout doucement. J’en croise qui pédalent tout tranquil­lement. J’en vois d’autres qui se baladent en flânant. Je constate cer­taines recommandations médicales qui encouragent à marcher un peu (une station de bus par exemple).

Ce sont là des activités physiques, certes, mais ce n’est pas suffisant !

À ces personnes, je dis : « Sortez de votre zone de confort ! ». Je devrais plutôt dire : « Sortez, parfois, de votre zone de confort » !

Pour que votre santé et vos perfor­mances tirent un avantage de votre pratique, il faut stresser suffisam­ment l’organisme pour le pousser à s’adapter. Ces adaptations sont celles qui vous rendent plus performant mais aussi en meilleure forme, donc en meilleure santé.

A contrario, ne pas sortir de sa zone de confort, c’est limiter le bénéfice que vous pourriez tirer de votre acti­vité sportive. Sachez que même en rééducation cardiaque, après un acci­dent cardiaque, certains efforts sont intenses et inconfortables, mais, bien sûr, ils sont réalisés initialement sous contrôle médical. Alors acceptez parfois que l’effort soit inconfortable et difficile.

Par exemple, les pompes vous sont difficiles ? Commencez par des pompes debout face à un mur. Une fois le geste maîtrisé, passez aux pompes à genou puis aux pompes avec les membres supérieurs suré­levés et vous parviendrez natu­rellement aux pompes normales. Acceptez la difficulté et apprenez ! Sortez donc de votre zone de confort, mais pas tout le temps !

7. Trop privilégier le sport en groupeS’entraîner en groupe est plus agréable, plus motivant. C’est vrai. Mais s’entraîner toujours en groupe n’est pas profitable.

S’entraîner en groupe, c’est prendre le risque de se trouver dans un groupe de niveau trop élevé. Dans ce cas­là, on bascule dans les erreurs 3 et 5. C’est aussi prendre le risque d’être déçu de soi-même et de se sous- estimer. Il est donc profitable de s’entraîner de temps en temps avec un groupe de niveau plus élevé mais pas tout le temps !

S’entraîner en groupe, c’est, a contra­rio, prendre aussi le risque de se trou­ver dans un groupe de niveau trop bas. Vous aurez une activité phy­sique, certes, mais loin d’être la plus profitable. Vous ne sortirez alors pas assez de votre zone de confort.

8. Choisir le mauvais environnementS’entraîner toujours en intérieur, toujours en salle, c’est se priver du soleil, de la nature… Or le soleil est important pour le moral et pour la santé osseuse, et voir la nature est également excellent pour le moral. Élargir son champ de vision au sens

Pour un réel résultat sur votre santé : sortez (parfois) de votre zone de confort !

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

propre du terme est aussi bénéfique pour la santé visuelle. Par contre, il est tout à fait possible de s’entraîner en intérieur quand les conditions ne permettent pas de sortir.

S’entraîner dans un milieu pollué, malheureusement, majore l’inhala­tion des polluants. Durant un effort, le flux respiratoire est accru pour répondre à la demande en oxygène. Il est donc préférable de s’éloigner de la ville pour s’exercer. À l’inverse, certains sportifs allergiques risque­raient d’inhaler plus d’allergènes s’ils s’entraînaient en extérieur à la période des pollens. Pour cela, il est parfois judicieux de raccourcir un entraînement pour profiter de celui-ci sans qu’il devienne néfaste par l’inhalation de polluants.

S’entraîner dans des mauvaises conditions climatiques peut être dommageable : chaleur, froid ou brouillard peuvent favoriser cer­taines pathologies chez des per­sonnes fragiles et sensibles. Dans ces cas­là, il faut parfois accepter de ne pas aller s’entraîner. Il faut aussi savoir être progressif pour donner à son organisme le temps de s’adapter. Si vous vous entraînez durant le printemps avec les chaleurs qui montent progressivement, vous tolérerez bien mieux les chaleurs de l’été. Vous avez remarqué que je vous parle encore de progressivité !

Nous pourrions, aussi, parler du revêtement du sol pour les coureurs. Pour eux, il serait profitable d’al­

terner la qualité du revêtement et d’éviter de courir toujours sur un revêtement dur. De même, il est utile de courir parfois sur terrain acciden­té pour maximiser les adaptations. Adaptez­vous à votre environnement et choisissez­le.

9. S’entraîner que le week-endSi vous êtes un sportif du dimanche, lisez attentivement ce qui suit.

Le sport est bénéfique pour la santé car il provoque un stress phy­siologique et pousse l’organisme à s’adapter. Cette adaptation se fait au travers de multiples réactions bio­chimiques en cascade. L’organisme va ainsi puiser dans notre ADN les informations nécessaires pour s’adapter, et cela passe aussi par la synthèse de protéines. Or ce stress n’est que temporaire et s’arrête dans les heures qui suivent l’effort.

Si vous voulez que les adaptations prennent de l’ampleur et persistent, il faut une stimulation régulière. Prenez le vélo. Un coup de pédale et vous donnez une impulsion mais vous n’allez pas loin. Si vous voulez réellement avancer et voir des effets, il faut que les coups de pédale s’en­chaînent régulièrement. Pour votre organisme, c’est la même chose. Votre santé n’en tirera bénéfice que si vous vous exercez régulièrement. Suivant cette logique, plus question

de s’entraîner uniquement un jour dans la semaine ou seulement deux jours rapprochés comme le samedi et le dimanche.

L’idéal : prévoir plusieurs entraîne­ments dans la semaine et les répartir au mieux. Il sera plus profitable de s’exercer trois fois 30 minutes dans la semaine qu’une fois 1 h 30 le dimanche. Accordez à votre santé au moins trois séances hebdomadaires.

10. Croire que l’alimentation est accessoireLe sport ne compense pas tous les écarts alimentaires que vous pour­riez faire. Il en compense une partie seulement. Ne manger que des plats ultra­transformés et espérer compen­ser en faisant du sport est une grosse erreur car manger n’est pas seulement ingérer des calories. C’est aussi ingé­rer des vitamines, des minéraux et des antioxydants, tous indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. L’énergie ne suffit pas : il faut les « facilitateurs » pour l’utiliser et pour tant d’autres fonctions de notre orga­nisme. C’est le rôle des vitamines et des minéraux, et il nous faut tous protéger notre organisme. Pour cela, notre alimentation doit nous appor­ter des antioxydants. Dans le cas de la « malbouffe », le sport ne peut pas compenser tous les mauvais signaux.

Pour tirer un bénéfice du sport, il faut apporter (par l’alimentation) les nutriments nécessaires à la recons­truction d’un organisme plus fort. Par exemple, si vous avez fait une séance de musculation, vous avez « cassé » quelques fibres muscu­laires. C’est bénéfique car vous allez en reconstruire des plus fortes, plus résistantes et vous progresserez tan­dis que votre santé s’améliorera. Mais pour les reconstruire, il faut apporter les protéines nécessaires à la synthèse des fibres musculaires. En faisant du sport, vous aurez besoin de Consommer de bonnes protéines après le sport aide à reconstruire les muscles.

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

plus de calories (glucides, lipides), de plus de protéines (même chez les sportifs d’endurance) mais aussi plus de certains minéraux (magné­sium par exemple) et de nombreuses vitamines qui interviennent dans toutes les réactions biochimiques (avec une attention particulière pour certaines vitamines B qui participent à la production d’énergie à partir des nutriments).

Faire attention à son alimentation pour le sport, c’est penser à ce que l’on mange à TOUS les repas et TOUS les jours, mais aussi durant et juste après l’effort. Et j’insiste sur le fait que cela ne s’oppose aucune­ment à une alimentation plaisante, gustative. D’ailleurs, l’alimentation recommandée pour le sportif et la population générale diffèrent peu. Les écarts occasionnels sont auto­risés. À l’inverse, il faut se méfier des troubles du comportement que le sport peut favoriser dans certains cas, du type orthorexie ou anorexie.

Le plaisir de la table est important mais ne s’oppose pas à la qualité de l’alimentation. Manger des pâtes tous les jours car on est sportif est inutile, délétère… et si peu plaisant !

11. Ne pas écouter son corpsÉcouter son corps et ses sensations sans s’écouter trop : facile à dire, plus difficile à faire et pourtant si important. Il y a ceux qui, au moindre bobo, suspendent immédiatement leur pratique sportive. Il y a ceux qui, coûte que coûte, font du sport, même malades, même blessés, parfois au détriment de leur santé.

La progression sportive est un pro­cessus lent qui repose sur l’adap­tation du corps à l’effort. Cela ne peut se faire instantanément, c’est pourquoi il faut être progressif (voir erreur 3). Il faut tolérer un certain inconfort, signe de stress, mais ne pas tolérer une douleur persistante

ou trop importante. La douleur est souvent un signe d’inadaptation de la structure douloureuse à l’effort demandé. Inutile de s’arrêter à la moindre petite douleur. Mais, par­fois, un peu de repos est nécessaire. Cependant rester actif est souvent bien plus profitable, à condition d’être mesuré et progressif pour lais­ser le temps aux structures de s’adap­ter (aux tendons par exemple). Parmi les signes qui doivent alerter : une douleur importante durant l’effort, une douleur persistante après l’effort ou une certaine raideur matinale.

Il faut aussi savoir écouter sa fatigue. Il y a des jours où votre organisme vous dit stop. Cette sensation est la fatigue. Mais elle peut être ressentie sous forme de lassitude, de démoti­vation, de dépression… Mieux vaut ces jours­là faire une activité plus douce, voire rien du tout. Attention toutefois à ne pas se trouver toujours des excuses.

Enfin, vouloir cacher à tout prix la douleur avec des anti-inflammatoires serait une erreur. Certes, ils soulagent mais temporairement, retardent la guérison et fragilisent les tissus, le tout non sans inconvénients. Écoutez votre organisme mais ne vous écou­tez pas trop !

12. Sauter l’échauffementS’échauffer, c’est préparer son corps à l’effort, le protéger et diminuer le risque de blessure. C’est le moment aussi où nous donnons l’informa­tion à notre corps qu’il va subir des contraintes.

L’échauffement va ainsi préparer les muscles, les structures articulaires (mobilité des articulations), le sys­tème cardiorespiratoire, le métabo­lisme et le système neurologique.

Toutefois, on parle d’échauffement à bon escient car les muscles montent effectivement en température, ce

qui leur permet d’être plus efficaces métaboliquement (production et uti­lisation de l’énergie biochimique) et mécaniquement (mouvements et coulissement des fibres musculaires).

L’échauffement doit aussi être pro­gressif. Il doit mobiliser les structures qui vont être utilisées ultérieurement lors de la séance. On commence doucement puis on accélère pro­gressivement. On recherche un peu d’amplitude dans les mouvements pour réveiller les structures articu­laires, puis on procède à quelques accélérations pour mettre en éveil les filières énergétiques et le méta­bolisme. L’idéal est d’approcher les intensités que l’on utilisera durant la séance. Les étirements statiques sont à ce moment inutiles et pour­raient même être délétères. Mais, des étirements dynamiques, balistiques, peuvent être utiles. Échauffez-vous !

13. S’abstenir de récupérerLa récupération, c’est-à-dire le moment qui suit l’effort, est aussi essentielle que l’entraînement en lui-même. Sans entraînement aucun progrès, mais sans récupération, aucun progrès non plus ! La récu­pération dure quelques minutes à quelques heures selon l’effort accom­pli. Plus l’effort aura été intense et/ou long, plus la récupération sera longue.

Récupérer, c’est rétablir les équilibres, se reposer et se reconstruire. Cela per­met de remettre l’organisme en mode de fonctionnement optimal. Les équi­libres en question sont hydriques, minéraux (sodium, magnésium, cal­cium…), pH métriques et énergé­tiques entre autres.

Nous pourrions, aussi, classer la fatigue dans les équilibres à rétablir. Pour cela rien ne vaut le repos et le sommeil. C’est la deuxième compo­sante de notre récupération.

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Sport : ces 14 erreurs que vous faites sans le savoir…

Ce sont donc ces deux composantes – l’équilibre et le repos – qui per­mettent d’enchaîner les entraîne­ments et de pouvoir progresser.

La troisième composante fonda­mentale de la récupération est la reconstruction. Cette étape permet de réparer les micro­dégâts de l’entraî­nement et, surtout, de se reconstruire plus fort, plus endurant, plus rapide et en meilleure santé, en réponse au signal donné par l’entraînement. Si vous ne vous donnez pas le temps ni l’occasion d’accomplir cette phase dans de bonnes conditions, vous ne profiterez pas pleinement de votre entraînement. Bien au contraire, vous n’aurez fait que stresser votre organisme qui ne pourra s’adapter à l’effort et ne fera donc que se détruire sans se reconstruire.

Dès lors, pour bien récupérer, il faut prendre l’habitude de manger après l’entraînement, de bien manger aux repas, de se reposer (le sommeil est injustement mal perçu dans notre société) et de se donner suffisamment de temps entre deux efforts. Les éti­rements statiques à ce moment sont inutiles car ils ne participent pas à l’élimination des « déchets » comme certains le prétendent, et peuvent même être délétères en « tirant » sur des fibres fragilisées par l’effort. Il est donc nettement plus profitable

de s’étirer à distance de la séance d’entraînement.

Gardez en tête que la récupération est une phase de l’entraînement, phase où vous progressez aussi et pendant laquelle votre santé s’améliore.

14. Mettre de côté la notion de plaisirLa plupart des personnes savent que le sport est bénéfique pour la santé. Pourtant, elles sont bien moins nombreuses à en faire. Pourquoi ? Manque de temps ? Je ne le crois pas. Si l’on aime pratiquer son sport, on en trouve le temps. Peut-être est-ce plutôt le manque de plaisir qui est le frein.

Quand on me demande quel sport pratiquer, la principale recomman­dation que je donne est : « faites un sport qui vous plaît » car c’est le seul moyen d’être sûr de persévérer. Si je vous recommande d’aller courir en vous disant que c’est un sport fabu­leux pour votre santé, combien de

temps le ferez­vous si vous n’aimez pas ça ? Combien de temps garde­rez­vous la motivation durant l’hiver sous la pluie ? En revanche, qu’en sera­t­il si vous choisissez un sport qui vous plaît, un sport durant lequel vous vous amusez lors de chaque séance ? Bien plus longtemps, je suis prêt à le parier. Or, nous l’avons vu, c’est la persistance qui mène à la santé.

De plus, l’impact psychologique sera bien plus grand après une activité sportive qui vous plaît qu’après une séance d’entraînement sans plaisir.Le plaisir est une condition fonda­mentale pour une pratique sportive profitable.

Bien sûr, si vous n’êtes pas assez progressif et si vous ne respectez pas toutes les recommandations que je vous ai données, vous risquez de vous blesser et de prendre moins de plaisir. C’est une cause majeure d’abandon du sport. Alors faites­vous plaisir !

Dr Fabrice Kuhn

ɕ Vivre en ville : une cause de diabète ?

Vous pensez être à l’abri du diabète en mangeant sainement et en limitant votre consommation de sucre ? Vous avez tort. En 2016, deux études ont mis en évidence un lien entre la survenance du diabète et la pollution atmosphérique. Le diabète ne serait pas seulement causé que par ce que nous ingérons, l’environnement extérieur serait aussi un autre (très sérieux) facteur de risque. Cette année, une nouvelle étude chinoise1 publiée dans le Journal of Diabetes Research vient confir­mer cette découverte en comparant le taux de mortalité chez des personnes atteintes de diabète

de type 2 avec la pollution environnementale en Chine et aux États-Unis. Les chiffres révèlent une corrélation évidente entre le taux de mortalité dû à la pollution et celui causé par le diabète 2. Ils renforcent ainsi la théorie de l’existence d’un lien direct entre l’aggravation du diabète et l’augmen­tation de la pollution. Les chercheurs chinois rappellent la nécessité d’éduquer la population sur le sujet et d’adopter des politiques contre les émissions de particules pour réduire la pollution atmosphérique.

Actualités

1. Xiaoxue Liu and al. « Age-Period-Cohort Analysis of Type 2 Diabetes Mortality Attributable to Particulate Matter Pollution in China and the U.S. » J Diabetes Res. 2020; Published online 2020 Jun 11. doi: 10.1155/2020/1243947

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2020/09/sce/52_sources.pdf

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LIVRESLa respirationNathalia WESTMACOTT-BROWNMedicis Editions, juillet 2020144 pages, 17 eurosLa respiration est certes un processus naturel mais surtout un merveilleux outil pour vous aider à trouver le bien-être au quotidien. Au fil des pages, vous décou-vrirez cinquante pratiques respiratoires simples et progressives, issues de diffé-rentes traditions telles que le pranayama, le Qi Gong ou la respiration conscience connectée. Ces exercices permettent ainsi de soulager et prévenir les maux du quoti-dien : insomnie, fatigue, dépression, mal de dos… Accessibles à tous, ils peuvent être réalisés partout (à la maison, au travail, en voiture, en extérieur) et ne nécessitent aucun matériel. (Ré)apprendre à respirer pour mieux vivre, voilà un projet qui fera du bien autant au corps qu’à l’esprit.

Crédits photos : © noman77 © thebigland45 © razoomanetu © Siarhei © Madeleine Steinbach © NIKCOA © amy_lv © Natalia Klenova © Robert Kneschke © contrastwerkstatt © M.studio © agenturfotografin  / stock.adobe.com - Guillemette Crépeaux par © Vincent Krieger

Qi Gong du sommeil : la méthode ancestrale pour mieux dormirBrigitte BAILLEUL et Jean-Claude SAPIN – Ellebore, septembre 2020158 pages, 16 eurosUn Français sur trois déclare souffrir de troubles du sommeil. Or bien dor-mir constitue le fondement d’une vie physique, émotionnelle et intellectuelle équilibrée. Pourquoi ne pas faire du Qi Gong, issu de la tradition chinoise, votre allié naturel pour renouer avec un sommeil réparateur en évitant le recours aux somnifères, tranquillisants et autres produits chimiques ? Fondée sur « l’énergie essentielle », le Qi, cette discipline agit sur les causes des troubles du sommeil. Les exercices proposés modifient profon-dément les comportements physiques et psychiques et dormir redevient un plaisir… et même un jeu d’enfant !

La magie de la digestionKahina OUSSEDIK-FERHI et Karim FERHI – InterEditions, septembre 2020 – 160 pages, 16,90 eurosSi vous avez souvent mal au ventre, vous vous sentez ballonné après les repas, vous piquez du nez systématiquement après vos déjeuners ou que vous ne parvenez pas à perdre du poids malgré les régimes, ce livre pourrait fort bien vous être utile. En effet, les auteurs mettent en lumière la cause prin-cipale de ces désagréments : une mauvaise connaissance de notre système digestif. En s’intéressant aux réactions chimiques complexes de notre organisme ou au secret des combinaisons alimentaires, ils livrent les clés pour optimiser notre digestion et améliorer l’absorption des nutriments. Dites donc adieu aux maux digestifs qui vous gâchent la vie, et bonjour à une alimentation plus naturelle, sans renon-cer à la gourmandise.

Revue mensuelle Numéro 52 - Octobre 2020Directrice de la publication et rédactrice en chef : Clémence BaudenRédactrices : Claire Poncet et Anne-Charlotte GrossiSanté Corps Esprit – BioSanté ÉditionsAdresse du siège social : Rue du Lion d’Or 1, 1 003 LausanneRegistre journalier N° 2043 du 3 février 2016CHE-208.932.960 - Abonnement annuel : 74 eurosAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42, rendez-vous sur https://www.sante-corps-esprit.com/vos-questions ou adresser un courrier à BioSanté Éditions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN 2504-0472

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« Au milieu de chaque difficulté se cache une opportunité. » Albert Einstein

Dans cet article, le secret de l’immortalité…Atteindre la jeunesse éternelle : un graal pour beaucoup d’entre nous que Eka pada kapotasana, ou posture du pigeon, nous permet d’entrevoir, tout en assouplissant la colonne vertébrale et en stimulant le système digestif.

En sanskrit, « eka » signifie un, « pada » pied et « kapotasana » pigeon. Eka pada kapotasana est donc la posture du pigeon. Symboliquement, le pigeon représente ce que l’homme contient d’impérissable, c’est-à-dire le souffle vital, l’âme. Il est en quelque sorte notre part d’immortalité.Parvati, née parmi les mortels, ne sup­portait pas l’idée d’être séparée de son bien-aimé Shiva. Le suppliant de lui enseigner le secret de l’immortalité, il finit par céder. Après une longue route, ils atteignirent une grotte où Shiva alluma un feu magique pour éliminer toute créature vivante afin de réciter le mantra de l’immortalité qui devait rester strictement confidentiel. Parvati, épuisée par la marche, s’endormit et ne connut pas l’immortalité. En revanche, elle mourut… et renaquit 108 fois ; et 108 fois elle épousa Shiva (les crânes autour du cou de Shiva représentent les réincarnations de Parvati). Mais dans la grotte, un détail avait échappé à Shiva : il y avait deux œufs prêts à éclore, ni morts ni vivants. Ils avaient échappé au feu magique et ces deux pigeons avaient gagné l’immortalité…

Entretenir sa jeunesseEka pada kapotasana étire le cou, les épaules et la poitrine. En favori­sant l’ouverture de cette dernière, la posture du pigeon nous invite à nous reconnecter au moment présent, à se souvenir que l’on est là où l’on doit être et à accueillir ce qui s’offre à nous.

Puissante flexion arrière, cette posture tonifie et assouplit la colonne verté­brale, ce qui est gage de santé et de vitalité. En étirant le dos, elle soulage les douleurs lombaires chroniques. Elle est dès lors bénéfique pour les sciatiques en détendant les hanches, les cuisses et les fessiers ainsi que les tensions dans les articulations.Dans sa variante allongée au sol (supta), elle stimule les organes diges­tifs tout en apaisant le mental et dimi­nuant le stress.

Eka pada kapotasana en pratique • Placez­vous sur votre tapis en pos­

ture de la table (à quatre pattes), les genoux sous les hanches et les mains légèrement à l’avant des épaules. • Faites glisser le genou droit vers

l’extérieur du poignet droit. • Amenez le tibia droit en diagonale

sous le buste, le pied droit devant le genou gauche, l’extérieur du tibia droit posé au sol. • Glissez la jambe gauche vers l’ar­

rière en tendant le genou et en posant la cuisse au sol. Assurez­vous que la jambe gauche reste dans le prolon­gement de la hanche et ne dévie pas. • Positionnez le talon du pied droit

devant la hanche gauche au niveau de l’aine gauche ou plus en avant en fonction de votre souplesse. • Abaissez la fesse droite vers le sol.

Votre bassin doit rester horizontal et bien droit. Vous pouvez déposer

une brique de yoga ou une couver­ture épaisse sous la fesse droite afin d’éviter que votre corps ne s’affaisse vers la droite. • En inspirant, posez vos mains sur la

pulpe des doigts à l’avant des hanches. Redressez le dos, ouvrez les épaules et la poitrine. • Poussez le coccyx vers l’avant et

le bas afin d’allonger au maximum la colonne vertébrale et étirer l’aine gauche. • À chaque inspiration, grandissez­

vous un peu plus et portez le regard vers le ciel. Restez 10 à 30 secondes. • Pour sortir de la posture, placez

les mains au sol sous les épaules et revenez en table sur une inspiration. • Procédez de la même manière à

gauche.

VariantesSupta eka pada kapotasana : une fois installé dans la posture, avancez dou­cement les mains vers l’avant jusqu’à ce que votre poitrine repose sur votre genou avant et votre front sur le sol. Si le front ne touche pas le sol, déposez­le sur une brique de yoga ou vos poings l’un sur l’autre.Eka pada rajakapotasana : pliez le genou gauche et avec la main gauche, essayez d’attraper votre pied. Renversez la tête vers l’arrière et approchez la plante du pied vers le sommet du crâne. Vous pouvez utiliser une sangle pour tenir votre pied en extension à l’arrière.

Contre-indicationsIl est déconseillé de pratiquer eka pada kapotasana en cas de : • Blessure à l’articulation sacro­

iliaque, à la cheville, au genou, à la cuisse et aux hanches, • Fin de grossesse.

Stéphanie DELALEUF Professeure de yoga, Lithothérapeute

et praticienne en aromathérapie

SANTÉ‑CORPS‑ESPRIT OCTOBRE 2020