Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?

3
Revue du rhumatisme 79 (2012) 564–566 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Fait clinique Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ? Roberta Ramonda , Teresa Del Ross , Valentina Modesti , Mariagrazia Lorenzin , Carla Campana , Leonardo Punzi Service de médecine, unité de rhumatologie, université de Padova, via Giustiniani 2, 35128 Padova, Italie info article Historique de l’article : Accepté le 15 juin 2012 Disponible sur Internet le 10 novembre 2012 Mots clés : Arthrose digitale érosive Arthrose Sclérose systémique Maladies auto-immunes résumé Cet article a pour objectif de décrire une association inattendue chez une patiente atteinte d’arthrose digitale érosive (ADE) et de sclérodermie (ScS). Nous présentons un cas de ScS présentant des caracté- ristiques radiographiques typiques d’ADE chez une patiente de 60 ans adressée dans notre service de soins externes de rhumatologie. L’examen médical révélait des mains gonflées avec sclérodactylie et une adduction concomitante du pouce ainsi qu’une subluxation bilatérale des premières articulations carpo- métacarpienne (CMC) et métacarpophalangienne (MCP) de fac ¸ on bilatérale, associées à des déformations noueuses des interphalangiennes distales (IPD). Une radiographie de la main montrait un pincement arti- culaire, une ostéophytose et une sclérose osseuse des articulations interphalangiennes proximales (IPP). Les IPD présentaient une érosion osseuse centrale, un collapsus du plateau osseux sous-chondral ainsi que des déformations caractéristiques en aile de mouette. L’ADE est une sous-catégorie d’arthrose parti- culièrement agressive. En raison de sa pathogenèse encore peu connue, toute manifestation inhabituelle dans les caractéristiques de la maladie peut se révéler utile pour mieux définir le profil des patients atteints d’ADE. L’une d’entre elles est une association inattendue avec quelques maladies auto-immunes. L’observation d’ADE et de ScS chez un même patient n’est pas fréquente, et une implication génétique et auto-immune peut être envisagée. © 2012 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction Nous décrivons le cas d’une sclérodermie (ScS) présentant des résultats radiographiques typiques d’arthrose digitale érosive (ADE) chez une femme de 60 ans adressée à notre service de soins externes de rhumatologie. L’ADE est une sous-catégorie d’arthrose particulièrement agres- sive caractérisée par un début sévère avec douleur et œdème impliquant les articulations interphalangiennes distale (IPD) et proximale (IPP) et des radiographies montrant des érosions sous- chondrales sur au moins une articulation interphalangienne [1–4]. En raison de sa pathogenèse encore mal établie, les manifestations atypiques de la maladie peuvent être utiles à connaître pour mieux définir le profil des patients atteints d’ADE. L’une d’entre elles est une association inattendue avec quelques maladies auto-immunes comme la ScS systémique, le syndrome de Sjörgen et la thyroïdite auto-immune, comme décrit dans la littérature [1,5–7]. DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2012.06.006. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Ramonda). La ScS est une maladie du tissu conjonctif multi-systémique caractérisée par une auto-immunité, une microangiopathie, et une fibrose vasculaire progressive et interstitielle de la peau et des organes internes [8]. Une implication articulaire, particulièrement des mains et du pied, est fréquente chez ces patients et parfois inva- lidante [9]. Une calcinose et une acro-ostéolyse, tous deux associées à des complications vasculaires et mettant en évidence une poten- tielle atteinte vasculaire dans ces lésions, constituent la principale caractéristique radiographique d’un engagement de la main chez les patients atteints de ScS [10,11]. D’autres aspects comme la syno- vite et l’érosion osseuse sont cependant fréquemment sous-estimés [9–12]. 2. Description du cas Nous rapportons un cas de ScS avec des caractéristiques radio- graphiques typiques d’ADE chez une patiente de 60 ans adressée à notre service de soins externes de rhumatologie. Les mains de la patiente apparaissaient gonflées avec une sclérodactylie et une adduction concomitante du pouce et une subluxation de la première carpométacarpienne (CMC) et des articulations metacar- pophalangiennes (MCP) bilatérales avec des difformités noueuses des deuxième, troisième et cinquième articulations DIP droites et troisième et quatrième articulations IPD gauches (Fig. 1). 1169-8330/$ – see front matter © 2012 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2012.09.010

Transcript of Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?

Page 1: Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?

F

A

RLS

i

HAD2

MAASM

1

d(e

sipcEaduca

r

1h

Revue du rhumatisme 79 (2012) 564–566

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

ait clinique

rthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?�

oberta Ramonda ∗, Teresa Del Ross , Valentina Modesti , Mariagrazia Lorenzin , Carla Campana ,eonardo Punzi

ervice de médecine, unité de rhumatologie, université de Padova, via Giustiniani 2, 35128 Padova, Italie

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 15 juin 2012isponible sur Internet le 10 novembre012

ots clés :rthrose digitale érosiverthroseclérose systémiquealadies auto-immunes

r é s u m é

Cet article a pour objectif de décrire une association inattendue chez une patiente atteinte d’arthrosedigitale érosive (ADE) et de sclérodermie (ScS). Nous présentons un cas de ScS présentant des caracté-ristiques radiographiques typiques d’ADE chez une patiente de 60 ans adressée dans notre service desoins externes de rhumatologie. L’examen médical révélait des mains gonflées avec sclérodactylie et uneadduction concomitante du pouce ainsi qu’une subluxation bilatérale des premières articulations carpo-métacarpienne (CMC) et métacarpophalangienne (MCP) de facon bilatérale, associées à des déformationsnoueuses des interphalangiennes distales (IPD). Une radiographie de la main montrait un pincement arti-culaire, une ostéophytose et une sclérose osseuse des articulations interphalangiennes proximales (IPP).Les IPD présentaient une érosion osseuse centrale, un collapsus du plateau osseux sous-chondral ainsique des déformations caractéristiques en aile de mouette. L’ADE est une sous-catégorie d’arthrose parti-

culièrement agressive. En raison de sa pathogenèse encore peu connue, toute manifestation inhabituelledans les caractéristiques de la maladie peut se révéler utile pour mieux définir le profil des patientsatteints d’ADE. L’une d’entre elles est une association inattendue avec quelques maladies auto-immunes.L’observation d’ADE et de ScS chez un même patient n’est pas fréquente, et une implication génétique etauto-immune peut être envisagée.

ançai

© 2012 Société Fr

. Introduction

Nous décrivons le cas d’une sclérodermie (ScS) présentantes résultats radiographiques typiques d’arthrose digitale érosiveADE) chez une femme de 60 ans adressée à notre service de soinsxternes de rhumatologie.

L’ADE est une sous-catégorie d’arthrose particulièrement agres-ive caractérisée par un début sévère avec douleur et œdèmempliquant les articulations interphalangiennes distale (IPD) etroximale (IPP) et des radiographies montrant des érosions sous-hondrales sur au moins une articulation interphalangienne [1–4].n raison de sa pathogenèse encore mal établie, les manifestationstypiques de la maladie peuvent être utiles à connaître pour mieuxéfinir le profil des patients atteints d’ADE. L’une d’entre elles estne association inattendue avec quelques maladies auto-immunes

omme la ScS systémique, le syndrome de Sjörgen et la thyroïditeuto-immune, comme décrit dans la littérature [1,5–7].

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2012.06.006.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (R. Ramonda).

169-8330/$ – see front matter © 2012 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2012.09.010

se de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

La ScS est une maladie du tissu conjonctif multi-systémiquecaractérisée par une auto-immunité, une microangiopathie, et unefibrose vasculaire progressive et interstitielle de la peau et desorganes internes [8]. Une implication articulaire, particulièrementdes mains et du pied, est fréquente chez ces patients et parfois inva-lidante [9]. Une calcinose et une acro-ostéolyse, tous deux associéesà des complications vasculaires et mettant en évidence une poten-tielle atteinte vasculaire dans ces lésions, constituent la principalecaractéristique radiographique d’un engagement de la main chezles patients atteints de ScS [10,11]. D’autres aspects comme la syno-vite et l’érosion osseuse sont cependant fréquemment sous-estimés[9–12].

2. Description du cas

Nous rapportons un cas de ScS avec des caractéristiques radio-graphiques typiques d’ADE chez une patiente de 60 ans adresséeà notre service de soins externes de rhumatologie. Les mainsde la patiente apparaissaient gonflées avec une sclérodactylie etune adduction concomitante du pouce et une subluxation de la

première carpométacarpienne (CMC) et des articulations metacar-pophalangiennes (MCP) bilatérales avec des difformités noueusesdes deuxième, troisième et cinquième articulations DIP droites ettroisième et quatrième articulations IPD gauches (Fig. 1).

evier Masson SAS. Tous droits réservés.

Page 2: Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?

R. Ramonda et al. / Revue du rhumatisme 79 (2012) 564–566 565

F mouec gienn

patbmfccatrlvtcrrs(eucCeb(

3

rsel

détruite, avec pour conséquence des doigts effilés. Ainsi que sug-géré par Sharer et Smith, l’acro-ostéolyse peut être attribuée à uneatteinte vasculaire possiblement due à un vasospasme répété [10].

ig. 1. Déformations articulaires des interphalangiennes distales (IPD) en « aile deentrale de l’os, « collapsus » (�), hyperextension de l’articulation métacarpophalan

Le début de la maladie, qui fut progressif, commenca dix anslus tôt et fut caractérisé par des douleurs prononcées et unetteinte fonctionnelle, ainsi que des symptômes inflammatoiresels une douleur spontanée, une raideur matinale, œdème et sensi-ilité des articulations interphalangiennes. L’examen physique auoment de la consultation révélait un épaississement cutané de la

ace, des avant-bras et des jambes. L’étendue de l’épaississementutané, basée sur le score de Rodman modifié, était de 19. Uneapillaroscopie a mis en évidence une tendance sclérodermiquective. Les résultats des examens de laboratoire étaient posi-ifs pour les anticorps anti-topoisomérase. L’examen général, laadiographie du thorax, les tests de la fonction pulmonaire, eta capacité de diffusion de monoxyde de carbone divisée par leolume alvéolaire – DLCO/VA – ainsi que l’écho-doppler n’ont mon-ré aucune atteinte d’organe. Une scintigraphie fonctionnelle, auontraire, a révélé un retard de transit dans les deux tiers infé-ieurs de l’œsophage. Une radiographie de la main a montré unétrécissement de l’espace articulaire, une ostéophytose et uneclérose osseuse des articulations PIP (Fig. 1). Les articulations IPDdeuxième, troisième, quatrième et cinquième droites et deuxièmet quatrième gauches) présentaient une érosion osseuse centrale,n collapsus du plateau osseux sous-chondral et une déformationaractéristique en « aile de mouette » (Fig. 1). Les deux articulationsMC présentaient également de sévères érosions de l’os trapèzet des os métacarpiens adjacents avec subluxation radiale de laase métacarpienne et hypertension de l’articulation instable MCPFig. 1 et 2).

. Discussion

En accord avec la définition de la ligue européenne contre le

humatisme (EULAR), l’ADE est généralement définie par une éro-ion sous-chondrale à la radiographie, une destruction corticalet des altérations compensatrices qui peuvent inclure une anky-ose [4]. Les érosions considérées comme caractéristiques de l’ADE

tte » et « dent de scie » (�) altérations, « érosion avec effritement » (�) de la surfacee (MCP) (�) « en pointe de crayon » (�).

apparaissent dans les surfaces articulaires des IPD et des IPP dansl’os sous-chondral (centre) montrant typiquement la configurationen « aile de mouette » ou en « dents de scie » [1–4] (Fig. 1 et 2).

L’acro-ostéolyse est, au contraire, l’une des caractéristiquesradiographiques principales chez les patients atteints de ScS chezlesquels une résorption terminale digitale en touffe tend à appa-raître. La résorption osseuse débute généralement au niveau de latouffe, particulièrement sur la surface palmaire de l’os et conduit àune présentation en « pointe de stylo » de la phalange (Fig. 1). Dansde nombreux cas, la plupart ou la totalité de la phalange peut être

Fig. 2. Subluxation bilatérale des pouces et « mains gonflées » dans un contexte desclérodermie.

Page 3: Arthrose digitale érosive et sclérodermie : une association occasionnelle ?

5 rhum

t4cadreéLaraomdp

tdlcidUfgdvmcpvoaldpddl

[

[

[

[

66 R. Ramonda et al. / Revue du

Récemment, alors qu’ils étudiaient la fréquence des modifica-ions radiographiques de la main avec des caractères d’érosion chez6 patients atteints de ScS, Koutaissoff et al. ont observé que les arti-ulations IPD étaient moins fréquemment impliquées que les autresrticulations et atteintes d’un rétrécissement de l’espace articulaireans 4,3 % des cas et d’érosion dans 2,1 % des cas [11]. En étudiantadiologiquement les mains de 120 patients atteints de ScS, Avouact al. ont observé que 25 (21 %) entre eux présentaient des atteintesrosives, principalement des articulations IPD (18/25 = 72 %) [12].es aspects décrits par ces investigateurs semble être compatiblesvec le diagnostic d’ADE [12]. Baron et al. ont rapporté des signesadiologiques caractéristiques d’ADE chez 18,42 % des 38 patientstteints de ScS étudiés [13]. Baron et Avouac ont tous les deuxbservé que la majorité de leurs patients étaient des femmes post-énauposées, catégorie qui tend à être prédisposée à l’arthrose

igitale érosive (ADE) et pour laquelle la présence d’arthropathieeut ne pas être liée à la ScS.

Dans le cas de notre patiente, des modifications érosives impor-antes furent observées dans les articulations CMC et, bien quees atteintes à ce niveau soient fréquemment observées chez

es patients atteints d’ADE, ce phénomène n’est pas considéréomme une caractéristique spécifique de la maladie [1]. De faconntéressante, Resnick et al. ont observé une implication sélectivee l’articulation CMC chez quatre femmes atteintes de ScS [14].ne contraction du pouce en adduction était une caractéristique

rappante chez ces patientes chez lesquelles les anormalités radio-raphiques étaient bilatérales et consistaient en une résorptionistinctive de l’os trapèze et du métacarpe adjacent avec des degrésariables de subluxation radiale de la base du métacarpe [14]. Lesêmes résultats radiographiques furent décrits par Baron et al.

hez deux patients [13] et observés chez notre patiente (Fig. 2). Enlus des modifications radiographiques de l’articulation IPD obser-ées chez notre patiente, il y avait un aspect dentelée d’érosionsseuse de la base du premier métacarpe et de l’os trapèze adjacentinsi qu’une subluxation. Il s’agit d’un aspect important puisque’articulation CMC peut être impliquée dans une forme typique’ADE, mais cette observation n’est pas fréquente et généralement

as si sévère [1]. Alors que l’ADE précédait cliniquement le débute la ScS chez notre patiente, ses érosions étaient caractéristiqueses deux maladies. Les lésions sévères et destructrices de l’IPD et

’implication sélective des articulations CMC semblent confirmer

[

[

atisme 79 (2012) 564–566

l’association entre les deux pathologies chez cette patiente. Nousconcluons en insistant sur le fait que l’existence d’une ADE et d’uneScS chez un même patient n’est pas rare, et en faisant l’hypothèsed’une possible implication génétique et auto-immune, ainsi quenous l’avons, comme d’autres, déjà suggéré [6,15].

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.

Références

[1] Punzi L, Ramonda R, Sfriso P. Erosive osteoarthritis. Best Pract Res Clin Rheu-matol 2004;18:739–58.

[2] Punzi L, Frigato M, Frallonardo P, et al. Inflammatory osteoarthritis of the hand.Best Pract Res Clin Rheumatol 2010;24:301–12.

[3] Belhorn LR, Hess EV. Erosive osteoarthritis. Semin Arthritis Rheum1993;22:298–306.

[4] Zhang W, Doherty M, Leeb BF, et al. EULAR evidence based recommendationsfor the diagnosis of hand osteoarthritis - report of a task force of the EULARStanding Committee for International Clinical Studies Including Therapeutics(ESCISIT). Ann Rheum Dis 2009;68:8–17.

[5] Punzi L, Michelotto M, Pianon M, et al. Clinical, laboratory and immunogeneticaspects of arthritis associated with chronic lymphocytic thyroiditis. Clin ExpRheumatol 1997;15:373–80.

[6] Ramonda R, Lo Nigro A, Campana C, et al. An unusual association betweenerosive hand osteoarthritis and morphea. Joint Bone Spine 2011;78:532–3.

[7] Shuckett R, Russel ML, Gladman DD, et al. Atypical erosive osteoarthritis andSjögren’s syndrome. Ann Rheum Dis 1986;45:281–5.

[8] Denton CP, Black CM, Abraham DJ. Mechanisms and consequences of fibrosisin systemic sclerosis. Nat Clin Pract Rheumatol 2006;2:134–44.

[9] La Montagna G, Sodano A, Capurro V, et al. The arthropathy of systemicsclerosis: a 12 month prospective clinical and imaging study. Skeletal Radiol2005;34:35–41.

10] Scharer L, Smith DW. Resorption of the terminal phalanges in scleroderma.Arthritis Rheum 1969;12:51–63.

11] Koutaissoff S, Vanthuyne M, Smith V, et al. Hand radiological damage in sys-temic sclerosis: comparison with a control group and clinical and functionalcorrelations. Semin Arthritis Rheum 2011;40:455–60.

12] Avouac J, Guerini H, Wipff J, et al. Radiological hand involvement in systemicsclerosis. Ann Rheum Dis 2006;65:1088–92.

13] Baron M, Lee P, Keyston EC. The articular manifestations of progressive systemicsclerosis (scleroderma). Ann Rheum Dis 1982;41:147–52.

14] Resnick D, Greenway G, Vint VC, et al. Selective involvement of the first carpo-metacarpal joint in scleroderma. Am J Roentgenol 1978;131:283–6.

15] Ramonda R, Musacchio E, Campana C, et al. Immunogenetic aspects of erosiveosteoarthritisof the hand in patients from northern Italy. Scand J Rheumatol2011;40:139–44.