Arseya Upanishad0003

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Le dieu Shiva – manuscrit du Markandeya Purana UPANISHADS HORS-CANON Arseya Upanishad Upanishad des anciens Sages Traduite et annotée par M. Buttex D'après la version de Paul Deussen, reprise par les Prof. V.M. Bedekar et G.B. Palsule Notes préliminaires : RISHI : 1) Sages de l’ancien temps, à qui a été révélée la Shruti, d'où l'épithète de “Voyants” qui leur est décernée. Au nombre de 7 ( Saptarishi ), ils sont considérés comme les fondateurs de l’ordre social et de la religion. La liste de ces 7 Rishis fondateurs varie d'une source à l'autre : dans la Brihadaranyaka Upanishad, ce sont les sages Gautama, Bharadvaja, Vishvamitra, Jamadagni, Vasishta, Kashyapa et Atri. Ailleurs, ce sont les sages Vaikhanasa, Vishvamitra, Vasistha, Angiras, Atharvan, Atri et Atharvangiras ; on leur ajoute aussi d'éminents rishis, à savoir Daksha, Bhrigu et Narada, représentant les dix patriarches qui furent créés par Svayambhuva Manu, le Manu de notre ère; et il y a encore d'autres variantes notables, selon le Shastra qui les mentionne. 2) sage qui se maintient face à la Vérité, donc toujours inspiré par la sagesse de Brahman. ARSEYA : relatif aux Rishis. Cette Upanishad, très ancienne et difficilement datable, a d'abord été connue par sa traduction en persan : Ark'hi Oupnek'hat , puis en latin. Puis l'original sanskrit fut retrouvé, il figure maintenant parmi les Upanishads non publiées, dans l'édition Adyar de 1933. Ce dialogue entre les Rishis pour déterminer la nature authentique de Brahman n'est pas sans rappeler l'ambiance que Socrate faisait régner autour de lui, et le style archaïque des raisonnements se rapprocherait encore plus des pré- socratiques que de Platon. Les philosophes physiciens hindous, comme leurs homologues grecs (dont bon nombre allèrent aux sources de l'enseignement, dans un voyage déjà initiatique en Orient, tandis que les pandits et les sannyasins voyageaient volontiers à l'étranger déjà), savaient que rien ne dépasse la vitesse de la lumière, et pratiquaient la dialectique avec une admirable subtilité. C'est tout cela que cette Upanishad survole, avant de conclure par l'affirmation d'une gnose védique, qui contient déjà le germe complet de l'Advaita Védanta. Un jour, les Rishis s'assemblèrent pour, ensemble, approfondir la Vérité : non pour se réfuter mutuellement, mais pour apprendre la vérité les uns des autres. 1

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Arseya Upanishad0003

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  • Le dieu Shiva manuscrit du Markandeya Purana

    UPANISHADS HORS-CANON

    Arseya UpanishadUpanishad des anciens Sages

    Traduite et annote par M. ButtexD'aprs la version de Paul Deussen,

    reprise par les Prof. V.M. Bedekar et G.B. Palsule

    Notes prliminaires : RISHI : 1) Sages de lancien temps, qui a t rvle la Shruti, d'o l'pithte de Voyants quileur est dcerne. Au nombre de 7 (Saptarishi), ils sont considrs comme les fondateurs de lordre social et de la religion.La liste de ces 7 Rishis fondateurs varie d'une source l'autre : dans la Brihadaranyaka Upanishad, ce sont les sagesGautama, Bharadvaja, Vishvamitra, Jamadagni, Vasishta, Kashyapa et Atri. Ailleurs, ce sont les sages Vaikhanasa,Vishvamitra, Vasistha, Angiras, Atharvan, Atri et Atharvangiras; on leur ajoute aussi d'minents rishis, savoirDaksha, Bhrigu et Narada, reprsentant les dix patriarches qui furent crs par Svayambhuva Manu, le Manu de notrere; et il y a encore d'autres variantes notables, selon le Shastra qui les mentionne. 2) sage qui se maintient face la Vrit,donc toujours inspir par la sagesse de Brahman. ARSEYA : relatif aux Rishis.

    Cette Upanishad, trs ancienne et difficilement datable, a d'abord t connue par sa traduction en persan : Ark'hiOupnek'hat, puis en latin. Puis l'original sanskrit fut retrouv, il figure maintenant parmi les Upanishads non publies,dans l'dition Adyar de 1933. Ce dialogue entre les Rishis pour dterminer la nature authentique de Brahman n'est pas sans rappeler l'ambianceque Socrate faisait rgner autour de lui, et le style archaque des raisonnements se rapprocherait encore plus des pr-socratiques que de Platon. Les philosophes physiciens hindous, comme leurs homologues grecs (dont bon nombre allrentaux sources de l'enseignement, dans un voyage dj initiatique en Orient, tandis que les pandits et les sannyasinsvoyageaient volontiers l'tranger dj), savaient que rien ne dpasse la vitesse de la lumire, et pratiquaient ladialectique avec une admirable subtilit. C'est tout cela que cette Upanishad survole, avant de conclure par l'affirmationd'une gnose vdique, qui contient dj le germe complet de l'Advaita Vdanta.

    Un jour, les Rishis s'assemblrent pour, ensemble, approfondir la Vrit : non pour se rfutermutuellement, mais pour apprendre la vrit les uns des autres.

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  • Le Sage Vishvamitra prit le premier la parole, pour faire part de son savoir : Ce qui existe surterre et dans les cieux, qui est immuable, qui n'est contenu en rien mais qui contient tout, qui estsemblable l'Akasha (1) qui, lui aussi, est immuable, n'est contenu en rien mais contient tout, et danslequel les nuages d'orage, grondant et lanant des clairs, se manifestent comme le terrible fracas dutonnerre cela je le connais comme tant Brahman. Car, mme si on pouvait consumer cela par le feu, lenoyer par l'eau, le capturer et le ligoter de solides liens de cuir, le battre avec des massues de fer, le percerde lances, l'empaler sur des piques, le larder de clous de fer, le recouvrir de boue, le tailler la hache, et lepoignarder droit au cur, tout cela ne laisserait aucune trace sur lui. Nul ne peut matriser cela, nul nepeut aller au-del de cela.

    1 Akasha : qui n'est pas visible - L'espace, l'ther, le ciel cosmique. Le milieu spirituel dans lequel lamanifestation se dploie. Principe de la matire ultra-subtile qui est le substrat de lunivers, qui sous-tend,soutient et pntre tout. C'est le plus subtil des cinq lments-racines, dont la vibration donne naissance auson (shabda), puis la parole et l'audition; c'est partir de ses multiples combinaisons avec les autreslments-racines que toute la Cration a opr, en utilisant ce vhicule de la Vie et du Son primordial qu'estl'ther; cf. bhuta et les 36 tattvas.

    Mais le Sage Jamadagni n'approuva pas ce discours, car il pensait que ce qui existe sur terre et dansles cieux est transitoire et limit, car c'est un espace intermdiaire entre la terre et le ciel cosmique. Il dit : C'est du ciel atmosphrique (2) que tu parles, et je le considre comme tant un pouvoir manifeste deBrahman, mais non Brahman, car ce ciel atmosphrique est contenu en Lui. Celui qui vnre ce mondeatmosphrique, lequel est en vrit le pouvoir manifeste de cela et est contenu en lui, est l'instar de cemonde atmosphrique, contenu l'intrieur de l'univers et transitoire. Et mme, celui qui vnre ce cielatmosphrique l'gal de Brahman subit une dgradation de son tre, car il vnre le pouvoir manifestequi est l'intrieur de Brahman, tout en ignorant le vritable Brahman.

    2 Antariksha : propre latmosphre - le ciel, le firmament, l'atmosphre. Cf. Vasus.

    Et l'autre lui dit alors : Que connais-tu donc, qui toujours persiste et jamais ne disparat ?

    Jamadagni reprit : Cela, l'intrieur duquel se tiennent la terre et les cieux, cela qui a tabli parlui-mme cette terre et ces cieux mais n'est pas lui-mme tabli en quelque chose d'autre, cela que l'on nepeut atteindre, pas mme voir, et qui n'est entour par rien d'autre que lui-mme cela, je le connaiscomme tant Brahman. Car en Lui les luminaires de l'espace cleste effectuent chacun leur rvolution, etjamais ils ne disparaissent ni ne chutent, au contraire ils ne dvient jamais de leur orbite et jamais nes'arrtent. Et mme si l'on devait courir toute sa vie durant, jamais on ne pourrait L'atteindre, pas mmeLe voir.

    Certains dirent C'est l'Eau (Apas), d'autres Ce sont les Tnbres (Tamas), d'autres encore C'estla Lumire, d'autres C'est le souffle de vie (Prana); beaucoup dirent C'est l'ther (Akasha).Cependant, certains dirent C'est l'Atman (3).

    3 Atman : me, principe de vie, esprit - le Soi, le principe spirituel universel et immuable, qui est lesubstrat des individualits vivantes (jivas). L'Atman est le Soi ternel et universel, lme suprme, lAbsolu,Brahman. L'Atman, c--d. l'esprit (Chitta) de l'Homme Cosmique (Virat Purusha) est la source ultime dela religion, de moi-mme, de vous-mme, des quatre sages clibataires (les Kumaras), de Shiva, de laConnaissance, tout comme de Sattva, la qualit de pure luminosit. (Bhagavata Purana, II-6-10/11).Cf. Le quadruple Atman.

    Mais le Sage Bharadvaja tait en dsaccord avec tout ce qui s'tait dit, et il prit la parole : Celuiqui se contente de cette connaissance ne peut pas connatre la Ralit suprme; car mme cela, que vousconnaissez, est transitoire. Car ce qui se trouve l'intrieur du monde est limit, et par l-mmeimparfait, et forcment cela rend galement limit et donc imparfait ce qui se trouve l'extrieur du

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  • monde. Mme cet extrieur du monde, je le considre comme un pouvoir manifeste de Brahman, et noncomme Brahman Lui-mme; c'est en fait l'espace thr (4), qui entoure ce monde et se trouve cependant l'intrieur de Brahman. Celui qui vnre cet espace thr, qui est Son pouvoir manifeste et est contenuen Lui, est lui aussi contenu en Brahman et transitoire. Et celui qui vnre cet espace thr comme tantBrahman, commet de ce fait un acte ngatif et subit une dgradation de son tre. Au contraire, celui quiperoit cet espace thr comme seulement contenu en Brahman et vnre ce dernier, parvient laplnitude de sa vieillesse et soumet tout son pouvoir.

    4 Bhutakasha : l'espace thr, c--d. l'ther dans son aspect physique, manifest comme l'espaceuniversel.

    Un autre dit alors : Que connais-tu donc, qui toujours persiste et jamais ne disparat ?

    Bharadvaja reprit : Cette lumire qui emplit le disque du Soleil et accomplit perptuellement sarvolution, qui resplendit et rayonne, qui est d'un clat extrme et attire toute chose vers soi cela, je leconnais comme tant Brahman. Car elle demeure perptuellement dans sa nature propre et semble resterla mme, vue de prs ou de loin, faisant face toutes les directions; et mme si l'on essayait de courir ousauter pour la saisir, on ne pourrait pas l'atteindre, on ne pourrait pas mme s'en approcher. Car, plus onest dans son voisinage, plus elle semble distante, et au contraire, vue de loin, elle semble proche. Nul nepeut conqurir son immensit.

    Mais le Sage Gautama ne partageait pas cette opinion, et il dclara : Mme cela est transitoire, carcette lumire ne dure qu'autant qu'elle est en relation l'orbe solaire. Aussi cette lumire est-elle perued'un simple coup d'il par le sage comme par l'ignorant, par l'homme qui ne pense pas, par le profane,que ces gens habitent sur une le ou une montagne; elle est mme perue par ceux que la rvlation descritures n'a pas atteints (les peuples appels Pundrah, Suhmah, Kulumbha, Darada, Barbaraiti, etc.).La lumire de Brahman n'est vraiment pas de cette sorte, car nul ne peut la voir si on ne lui a pasenseign comment la percevoir. Je considre donc la lumire du Soleil comme un pouvoir manifeste deBrahman. Celui qui sait donc que la lumire du Soleil est un pouvoir manifeste de Brahman et la vnrecomme reprsentant l'Homme cosmique d'or (Purusha) (5), que l'on peut voir au sein de l'orbe solaire,avec sa chevelure d'or et l'clat dor qui le recouvre jusqu' la pointe des ongles celui qui vnre ainsi lalumire, est un grand homme parmi toutes les cratures, il est le fondement et le support de sessemblables, il parvient la plnitude de sa vieillesse et tout vit dans la protection de son ombre. Le Soleil,lorsqu'il se lve, ne peut surpasser la grandeur de Brahman; il lui reste nettement infrieur et mme, il selve en obissant Son ordre. Celui qui pense que le Soleil se lve par son propre pouvoir et le vnre,commet de ce fait un acte ngatif et subit une dgradation de son tre. Tandis que celui qui sait que cettelumire solaire est un pouvoir manifeste de Brahman et vnre ce dernier, et qui sait que le Soleil se lvesur l'ordre de Brahman, celui-ci pntre dans la Lumire suprme et parvient la plnitude de savieillesse; et tout vit dans la protection de son ombre.

    5 Purusha : homme, mle, personne; hros; humanit - 1) Le Principe psychique universel; soppose Prakriti dans le systme dualiste du Samkhya. Esprit et Matire, respectivement, mais aussi principes mleet femelle, Purusha est la pure Conscience non-manifeste, par opposition Prakriti, matire et nature,l'nergie de la manifestation travers laquelle les univers se dploient; 2) le vritable Moi, l'me qui rsidedans le corps physique; 3) la Conscience suprme, substrat de toutes les oprations de la substance, Prakriti.Il est alors synonyme d'tre Suprme, d'me Suprme ou Universelle; Adi Purusha est la Personne-archtype, Parama Purusha est l'tre suprme, et Purushottama est le meilleur parmi les Purushas.Par extension, notamment dans les Upanishads, Purusha se rfre Brahman en tant qu'HommeCosmique, possdant mille ttes, mille yeux, mille jambes, incluant la Terre dans son corps, se diffusantdans toutes les directions, l'intrieur de l'anim comme de l'inanim dit aussi le Rig Vda.

    Un autre reprit l'enqute : Que connais-tu donc, qui toujours persiste et jamais ne disparat ?

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  • Gautama reprit : Cette lumire tincelante et vibrante, qui parat proche lorsqu'on la voit de loin,et distante lorsqu'on la voit de prs, et dont la vitesse n'est gale par aucun des corps lancs violemment toute allure cela je le connais comme tant Brahman.

    Mais le Sage Vasishta n'approuvait pas ce point de vue, et il s'exprima ainsi : La foudre sereconnat au grondement des nuages et l'clair, et aussitt elle a disparu. Elle est perue d'un simplecoup d'il par le sage comme par l'ignorant, le temps qu'ils se la montrent du doigt; mais la lumire deBrahman n'est pas de cette sorte, car nul, sauf s'il y a t duqu, ne peut Le voir; quant celui qui en areu l'enseignement, il voit cette lumire de Brahman dans son propre cur. Je considre la lumire de lafoudre comme un pouvoir manifeste de Brahman, mais pas le Brahman Lui-mme. Celui qui sait doncque la lumire de la foudre est un pouvoir manifeste de Brahman et vnre ce dernier, il acquiert lepouvoir de manifestation et parvient la plnitude de sa vieillesse; et tout vit dans la protection de sonombre.

    Un autre rpliqua : Que connais-tu donc, qui toujours persiste et jamais ne disparat ?

    Vasishta rflchit un moment et reprit : Cela, dont vous dites Ce n'est ni ceci, ni cela (6), c'estBrahman. Ce Brahman est l'Atman, infini, sans ge, illimit; ni extrieur ni intrieur, omniscient, ayant laforme de la lumire, ne connaissant ni faim ni soif; de l'ignorance, Il nous mne l'autre rive; Il est lalumire dans le cur; Il est le Seigneur de l'univers, le gouverneur et le souverain de l'univers, et Il est lademeure de l'univers; nul ne peut Le conqurir; Il est la cration et la dissolution des cratures; Il est leGardien de l'univers, digne de louanges.

    6 Neti Neti (ni ceci, ni cela) : 1) formule philosophique o lon nie tous les attributs pouvant tre confrs lAbsolu, Brahman. Cf. la via negationis de la thologie chrtienne; 2) mthode dlimination exhaustiveprconise dans la logique du Jnana Yoga; 3) lexprience de samadhi, lencontre des autres expriences,ne peut pas tre dcrite. Le sage dit neti neti, car aucune expression ne peut traduire le sentiment de joie, decompltude et de paix quil exprimente dans cet tat.

    Les descendants de Kaikeya vnraient le feu Vaishvanara (7), qui tait pour eux l'Atman. De cefait, ils vnraient Indra (8) et Lui offraient des sacrifices. Car Il offre son aide ses htes et rclame dessacrifices, car Il est immense et accepte toutes les offrandes; Il est le gardien des cratures, et toutescelles-ci s'approchent de Lui et chantent Ses louanges par les versets du Vda. Son trsor, c'est la Terreentire; c'est Lui qui tua le dmon Ahi. Il est dans l'ocan, il a le pouvoir d'accorder la prosprit touttre vivant; celui qui Le connat, L'invoque avant d'entreprendre toute activit.

    7 Vaishvanara : le principe de changement et de dclin dans l'univers - 1) L'tre universel; le Soi l'tatde veille (jagrat), qui est le support de l'tat de veille ou conscience du corps physique (sthula sharira); laconscience du monde extrieur; 2) pithte d'Agni, en tant que Celui-qui-pntre-tout , en rapportant lascience qui explique tout l'occulte. Il est alors le Dieu de la Science, la puissance d'Illumination, intrieurecomme extrieure; 3) Vaishvanara-Agni est comprendre comme l'tincelle qui allume le bcher de ladestruction cosmique. Ce type de feu est suppos recouvrir tout l'univers. Il est prsent dans les tres vivants sous la forme du feudigestif. Dans l'univers, il produit chaleur et lumire, et troisimement, il est le mdium qu'utilisent les Sagespour aller dans le sjour des dieux, des mnes et de Brahman.8 Indra : Dieu vdique de la pluie et du tonnerre, quivalent de Zeus; dieu guerrier, il tablit sa dominationsur les autres dieux. Ultrieurement, il devint le Dieu de la Lumire et de l'Immortalit, synthtisant lepouvoir du Mental divin.

    Entendant ces paroles de Vasistha, les Sages adoptrent sa pense et convinrent qu'il fallaitconnatre Brahman. Ils lui offrirent leurs respects sur-le-champ, puis devinrent ses disciples.

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  • Salutations Agni !Salutations Indra !

    Salutations Prajapati !Salutations Brahman !

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