Architecture & conception énergétique

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Abriter la vie... Patrick Chiché • Michel Herzen • Lucien Keller • Mats-Ola Nilsson Architecture & conception énergétique

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Abriter la vie...

Patrick Chiché • Michel Herzen • Lucien Keller • Mats-Ola Nilsson

Architecture & conception énergétique

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Des bâtisseurs engagés à la sauvegarde de notre planète

La réédition d’«Architecture et démarche énergé-tique», rebaptisé «Architecture et conception éner-gétique», qui date de vingt ans, tombe à pic. De nou-velles technologies dans les matériaux et les énergiesrenouvelables arrivent sur le marché. Le Parlementélabore en ce moment des lois (taxe sur le CO2 et loisur l’énergie) favorables aux nouvelles énergies re-nouvelables et aux économies d’énergie. Mais il y aplus.Le XXI e siècle s’ouvre sur des perspectives inquié-tantes de pénurie de ressources. L’eau, les produitsalimentaires, les matières premières et les énergiesfossiles ne suffiront pas pour assurer au rythme ac-tuel la croissance démographique et économique.Les solutions s’appellent contrôle des naissances etfin du gaspillage. Cette équation assez simple à com-prendre se complique par des déséquilibres géogra-phiques et l’émergence d’un phénomène dont oncommence seulement à entrevoir le danger mortelpour notre planète: le changement climatique. Cesphénomènes sont liés: en pillant le stock des éner-gies fossiles, patiemment constitué par des millionsd’années de transformation chlorophylienne, onémet dans l’atmosphère des gaz à effet de serre(GES) qui réchauffent la terre et les stocks d’eaucontenus dans les glaciers et les calottes glaciairesfondent dans les mers. Par ailleurs, les exploitationsagricoles intensives épuisent les nappes d’eau et lesterres arables. C’est une vision d’apocalypse mais lemonde scientifique est mieux en mesure d’en perce-voir l’échéance que ne le fit Nostradamus dans sesprédictions. Peut-on l’éviter?En parcourant le monde pour expliquer les dangersdu réchauffement climatique aux politiciens et auxentrepreneurs, Al Gore, le candidat malheureux à laprésidence des Etats-Unis, espère déclencher uneprise de conscience pour éviter une catastrophe pla-nétaire. De très rares scientifiques émettent quelquesdoutes quant à la relation entre les émissions de GESet le réchauffement de la terre, mais la probabilité esttelle et les effets si graves que des mesures doiventêtre prises coûte que coûte. D’ailleurs ces mesuresont un dividende: la diminution de notre dépendanceaux énergies fossiles. C’est le nouveau Pari dePascal.

Préface

Dans cette prise de conscience, dans cette chasseau gaspi, dans cette course à la diminution de nosémissions, les architectes ont un rôle déterminant àjouer puisque les maisons qu’ils construisentconsomment pour leur chauffage la moitié de laconsommation énergétique mondiale. En Suisse, lescantons adoptent petit à petit des prescriptions etdes standards, tels Minergie, pour la construction etla rénovation, ce qui devrait permettre une réductionde la consommation énergétique. Mais ce n’est passuffisant et je crains au contraire que cela enferme lesarchitectes dans une réglementation, alors qu’il estde leur responsabilité de concevoir les constructionsen termes de confort énergétique comme nous l’ap-prend l’architecture vernaculaire. Le choix doit leurappartenir, de mettre l’accent sur l’isolation du bâti-ment, sur l’orientation ou sur les énergies renouve-lables, au gré des progrès technologiques et de larentabilité des investissements à moyen terme. Si lesarchitectes font ce travail de réflexion, il est probablequ’au terme du cycle de vie des immeubles, c'est-à-dire dans quelques décennies, toutes les construc-tions seront autosuffisantes et que grâce aux écono-mies et aux énergies renouvelables nous réduironsde moitié la totalité de nos émissions de CO2.En plus d’avoir rempli un devoir moral envers la pla-nète et les générations qui nous suivent, ceux qui au-ront investi dans une telle conception de leur maisonéviteront les hausses massives inéluctables desénergies fossiles, devenant toujours plus rares etdonc toujours plus chères. Voilà où se situe la responsabilité des architectes: ellen’est pas marginale, elle est primordiale. Il s’agit defaire avancer les conceptions, les normes et les stan-dards mais surtout les esprits des promoteurs et desmaîtres d’œuvre dont l’horizon s’arrête parfois à laligne des rendements immédiats.

Yves Christen, ing. EPFZancien président du Conseil national, membre de la Commission Energie, Aménagementdu territoire et Environnement,président de Swissolar A

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Patrick ChichéNé en 1945 en France, Patrick Chiché est architecte, di-plômé de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne(EPFL). Assistant à la Chaire de Construction duDépartement d’architecture pendant plusieurs années, ilparticipe aux recherches pionnières en économie d’énergieque l’EPFL a développées dès 1975.Théoricien, il est l’auteur avec Michel Herzen de l’ouvrage«Architecture et démarche énergétique» paru en 1985.Praticien, il ouvre son propre bureau dès 1979. Seul ou enassociation, il participe à de nombreux concours. Lauréat àplusieurs reprises, il réalise à Préverenges près de Lausanne,un des premiers complexes d’habitations solaires et,

Les auteurs

quelques années plus tard, à Coppet, près de Genève, undes complexes scolaires les plus économes en énergie. Ilréalise également le LESO, laboratoire solaire de l’EPFL.Dernièrement, il a reçu, deux années consécutives, prix etmention au Prix solaire suisse pour des bâtiments d’habita-tion rénovés ayant obtenu le label Minergie, dont un avecMats-Ola Nilsson et l’autre avec Lucien Keller.Impliqué dans toutes les démarches ayant trait au dévelop-pement durable, Patrick Chiché est notamment PartenaireMinergie, membre de Lignum-bois, de la Société Suissepour l’Energie Solaire (SSES), et de l’Association pour leDéveloppement de l’Energie Renouvelable (ADER).

Michel HerzenNé en 1945 à Buenos Aires, Michel Herzen a obtenu les di-plômes d'ingénieur, puis d'architecte à l'Ecole PolytechniqueFédérale de Lausanne (EPFL).Il participe à l'enseignement de la construction, puis de laphysique du bâtiment dans le cadre du Laboratoired'Energie Solaire de l'EPFL (LESO), ainsi qu'à diverses re-cherches en énergétique du bâtiment. Fortement impliquécomme enseignant dans les programmes d'économie

d'énergie de l'Office fédéral de l'énergie et de l'Office fédéraldes questions conjoncturelles, il prend une part active auMouvement suisse pour les économies d'énergie. Il est co-auteur avec Patrick Chiché de l’ouvrage «Architecture et dé-marche énergétique», paru en 1985.Actuellement, Michel Herzen est à la tête d'un bureau d'ar-chitecture et de construction à Lausanne; il assume simulta-nément une charge de cours à l'EPFL.

Lucien KellerNé en 1948, Lucien Keller a suivi des études de chimie àl'Université de Lausanne, études couronnées par un docto-rat. Il a ensuite initié divers travaux de recherches sur le stoc-kage de l'énergie solaire à l'Ecole Polytechnique Fédérale deLausanne avant de suivre un cours postgrade sur l'énergieet de créer son bureau d'ingénieurs-conseils en matièred'énergie dans le bâtiment. Ce bureau a réalisé de nom-breuses installations utilisant de manière optimale les éner-gies disponibles, en particulier les énergies renouvelables;bon nombre de ces réalisations ont été primées.

Faisant le lien entre la recherche et la pratique, Lucien Keller,auteur par ailleurs de nombreuses publications techniqueset scientifiques, a mené de plus à bien divers projets de re-cherche financés en particulier par l'Office fédéral de l'éner-gie. Il a également été appelé a donner de nombreux cours.

Lucien Keller a exercé plusieurs charges au sein d’associa-tions impliquées dans le domaine de l'énergie. Il a, en parti-culier, présidé la Société Suisse pour l'Energie Solaire durantde nombreuses années et a été fondateur de l'Agence pourles Energies Renouvelables et l'Efficacité Energétique (AEE).

Mats-Ola NilssonNé en Suède en 1954, Mats-Ola Nilsson a fait ses études àl'EPFL. Il se passionne pour les questions relatives au confortde l'homme, à l'apport et à la consommation d'énergie dansla vie quotidienne et plus globalement à la recherche d’unéquilibre durable entre ces deux questions. A la fin de sesétudes, il effectue 3 ans de recherche dans le domaine del'énergie solaire à l'EPFL.Sensible aux économies d’énergies, Mats-Ola Nilsson fondeavec un associé un bureau d'ingénieurs-conseils en 1980. Ils’occupe principalement de la physique des bâtiments et del'amélioration des enveloppes de bâtiments. Il collabore ré-gulièrement avec de nombreux bureaux d’architectes; ce

travail d'équipe lui permet de remporter toute une série deprix et récompenses, dont notamment, avec Patrick Chiché,le 1er Prix solaire suisse 2002 pour une rénovation. Spécialiséégalement dans les rénovations de bâtiments classés, il ob-tient avec les architectes François Jolliet et Pierre Lovat le la-bel Minergie pour un bâtiment datant de 1820 et 1550 dansla vieille ville de Lutry.Parallèlement à la direction de son bureau, il rédige de nom-breux articles et donne de multiples conférences; simultané-ment, il participe en tant qu'enseignant au cours postgrade«Energie et Rénovation». Par ailleurs, il fait partie du jury pourles travaux de diplômes d'architecture à la HES-SO deGenève. A

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Préface ILes auteurs IIIRemerciements IVTable des matières V

1 Introduction 1

2 L’homme et son milieu 3 2.1 Le milieu construit 52.2 La démarche énergétique 72.3 Les contextes climatiques 9

2.3.1 Climat et site 92.3.2 Autres caractéristiques du site 11

2.4 Les besoins de l’homme 132.4.1 Le métabolisme et le confort 132.4.2 Les exigences thermiques 17

2.5 Le rôle de l'abri et ses qualités thermiques 192.5.1 L’évaluation des critères 192.5.2 La répartition thermique et la conception sectorielle 21

3 Les énergies 233.1 Les ressources et vecteurs énergétiques 23

3.1.1 La diversité de ressources 233.1.2 Le rayonnement solaire et l’effet de serre 24

3.2 L’exploitation des ressources énergétiques 273.2.1 Les systèmes solaires passifs 273.2.2 Les systèmes solaires actifs 333.2.3 Les systèmes solaires photovoltaïques 373.2.4 Les pompes à chaleur 393.2.5 Le chauffage au bois 413.2.6 Les autres ressources et vecteurs énergétiques 42

4 Architecture et énergie 434.1 Les implications pratiques 43

4.1.1 Les qualités de l'environnement 434.1.2 La volumétrie et l’organisation spatiale 474.1.3 Le contrôle des transferts 494.1.4 L’enveloppe, protections diurnes et nocturnes 50

Table des matières

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4.1.5 Les matériaux de construction 544.1.6 Les fluides: renouvellements d’air, rejets et récupérations 56

4.2 La conception globale 614.2.1 L’optimisation de base 614.2.2 Les acteurs et leur implication 62

5 Les normes, recommandations, labels et contrôles 65

6 Le contexte de financement 676.1 Les investissements, les coûts annuels et les charges 676.2 La rentabilité 686.3 Les aides financières 706.4 Le contracting énergétique 71

7 Conclusions 73Postface 75Documentation, bibliographie 76-79Index 81Crédit iconographique 85Sponsors 87

Table des matières

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Au fur et à mesure de son développement, la tech-nique s’est sophistiquée pour répondre aux besoinsdes utilisateurs. Les installations de chauffage, deventilation et de climatisation ont longtemps réponduseules aux exigences de confort: les dimensions desinstallations n’ont cessé de croître sans que l’on sepréoccupe du service rendu et des coûts induits.Simultanément on a négligé de s’occuper du rôle etdes performances de l’enveloppe des bâtiments.

La démarche énergétique globale a pour but d’inté-grer concepts et responsabilité énergétique dès lanaissance du projet. Trop souvent, la conception ar-chitecturale n’intègre pas les éléments basiques liésà la gestion de l’énergie. Dans ces conditions, les ef-forts pour respecter les obligations de consommationet de respect de l’environnement deviennent énormeset dénaturent les caractéristiques voulues par le créa-teur. Les frustrations sont forcément exacerbées et ledéveloppement du projet a toutes les chances d’en-gendrer un maximum de conflits!

La démarche énergétique passe par une prise deconscience des éléments essentiels à une bonneconception du projet architectural. Elle se base surune coordination et une prise de connaissance detous les concepteurs, architectes et ingénieurs pourconstituer un groupe de travail dès les prémisses duprojet afin de pouvoir profiter des synergies de tousles intervenants. L’architecte ne doit pas se sentir dépossédé deson génie créateur. Au contraire, il doit gérer unensemble de connaissances qui donnera toutesa mesure à son œuvre.

La démarche énergétique présentée ici doit per-mettre de jeter les bases cohérentes du projet. Dansune étape ultérieure, les références aux ouvragestechniques spécialisés permettront de préciser les di-mensionnements et les comportements thermiquesdes différents éléments déjà mis en place lors de laconception énergétique globale.

La démarche énergétique recherche la cohérenced’une pensée architecturale et constructive répon-dant au rôle social et environnemental du bâti.

2.2 La démarche énergétique2 L'homme et son milieu

Forum Chriesbach,EAWAG/Dübendorf

«Villa Schmölzer», Prattlen

«Maison Fournier», St-Léonard

«Immeuble Schibli», Gams Abri

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La conception énergétiquerenforce la diversité archi-tecturale.

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2.4 Les besoins de l’homme2 L'homme et son milieu

Le but premier de toute démarche architecturale estd'abriter la vie et ses implications diverses, particuliè-rement en termes d'espaces et de conditions clima-tiques intérieures.Toute conception cohérente implique de ne proposerque des prestations utiles et d'éviter des niveauxénergétiques excessifs tels que des températurestrop élevées.Le dimensionnement des bâtiments doit d'ailleurssuivre la même logique et limiter les espaces à chauf-fer; il en résultera simultanément une économie deterrain et de matériaux.Cette réflexion essentielle concerne directement lemaître d'ouvrage et le propriétaire lors de l'établisse-ment du programme des locaux.

2.4.1 Le métabolisme et le confort

LE CONFORT HYGROTHERMIQUE

Par son métabolisme, le corps humain produit de lachaleur et cherche à maintenir en permanence unetempérature proche de 37 °C, quelles que soient lesconditions ambiantes.Tant que le corps parvient par des moyens simples etnaturels à réguler sa température, il y a confort.Les échanges thermiques avec l'environnement sontessentiellement de quatre types:

- la convection, transport de chaleur par le mouve-ment de l'air (ou d'autres fluides de contact),

- le rayonnement, émission et réception des rayon-nements infrarouges (chaleur) diffusés par toutesurface,

- l'évaporation, qui consomme de la chaleur et par-ticipe donc au refroidissement du corps.

- la conduction, transmission directe par contactavec les éléments (rôle marginal pour le confortdans la plupart des cas).

Le bon fonctionnement du corps humain implique desévères exigences de températures internes. Parailleurs ses moyens naturels de régulation sont ré-duits. Le contexte hygrothermique dans lequel l'êtrehumain peut vivre avec confort a des limites strictes;il dépend largement des activités, de leur durée et del’habillement.

Oxydation des aliments

Dégagement de chaleur

Fonctions vitalesActivité musculaire

Energie + eau + CO2

Le métabolisme

500 W120 W80 W

Activité et dégagement de chaleur A

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Confort et bien-être

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3.2.4 Les pompes à chaleur

Une pompe à chaleur est un appareil qui soustraitde l'énergie à l'environnement (que l'on appelle«source froide»: air, sol, eau). Elle l'exploite pouramener un caloporteur à une température utilisablepour le chauffage ou la préparation d'eau chaude,ceci à l'aide d'une énergie dite «noble», soit uneénergie mécanique souvent fournie par un moteurélectrique.

Dans le cas de l'utilisation de l'air comme sourcefroide, on peut puiser l'énergie soit à l'extérieur, soitdans l'air extrait par l'installation de ventilation. Lesperformances de l'installation décroissent rapide-ment avec l'abaissement de la température exté-rieure, et ceci d'autant plus si l'air est humide (ap-parition de givre sur les échangeurs de chaleur).

Dans le cas de l'utilisation du sol, on recourt fré-quemment à des échangeurs verticaux, ou sondesgéothermiques, qui peuvent descendre à une pro-fondeur de plus de 100 m.

Il est à noter qu'en faisant simplement circuler le calo-porteur à travers cet échangeur et le système de res-titution on peut rafraîchir à bon compte le bâtiment enété.

Ce type d'installation se prête également à une «re-charge» du terrain en été à l'aide d'énergie solaire;on obtient ainsi un meilleur rendement en hiver.

La pose d'une nappe de serpentins sous la surfacedu terrain est une variante de l'utilisation de la cha-leur du sol.

En cas d'utilisation de l'eau, il est nécessaire d'avoirune autorisation du service officiel concerné carl'abaissement de la température des eaux de sur-face et l'utilisation des nappes souterraines sont ré-glementés.

Dans la plupart des cas la pompe à chaleurconsommera de l'électricité. Or la fabrication decette électricité peut s'avérer polluante. Pour couvrirles pointes de consommation provoquées en hiverpar le chauffage (électrique direct ou par pompe à

3 Les énergies

La pompe à chaleur, un«frigo à l'envers»?

Un réfrigérateur refroidit l'in-térieur de l'appareil en reje-tant de la chaleur vers l'exté-rieur.Une pompe à chaleurchauffe l'intérieur d'un bâti-ment en tirant de la chaleurde l'environnement, c'est-à-dire en refroidissant ce der-nier.Dans les deux cas la méca-nique permettant ces trans-ferts de chaleur est la même,et son fonctionnement re-quiert un apport d'énergie«noble», le plus souvent del'électricité.

Forage pour une sonde ali-mentant une pompe à chaleur A

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Cours d'eau ou lac Sonde géothermique100 met plus

Serpentins

Air - Air

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- les accumulateurs permettant de stocker l'énergienécessaire

- le régulateur gérant l’utilisation des accumulateurs

Des installations mixtes en îlot sont possibles, parexemple photovoltaïque et éolienne, voire avecgroupe électrogène de secours pour une alimenta-tion isolée.Les orientations liées à la course du soleil sont pré-férables, cependant d'autres orientations sont aussiproductives.Nombre de surfaces ont un potentiel à exploiter:- toitures, avant-toits- façades- balustrades de balcons- etc…Les capteurs photovoltaïques peuvent être semi-transparents, ils sont utilisables pour des façadesou des couvertures vitrées. Ils constituent alors éga-lement une protection solaire.Ces capteurs semi-transparents, parfois intégrés àdes vitrages isolants, permettent une diffusion har-monieuse de la lumière.De plus en plus, les capteurs photovoltaïques sonttraités comme des éléments constitutifs de façadeset de toiture, et non comme des ajouts.

Les systèmes solaires photovoltaïquesRECOMMANDATIONS 3.2.3

- Il faut toujours envisager l'intégration de capteursphotovoltaïques sur un bâtiment, et ceci d'autantplus qu'ils peuvent remplacer, notamment, deséléments de façades ou des revêtements de toi-tures.

- Les capteurs semi-transparents peuvent simulta-nément produire de l'énergie et jouer le rôle deprotection solaire. De plus ils favorisent la diffusionde la lumière.

- L'utilisation du photovoltaïque ne dispense pasd'économiser l'électricité.

- L'implantation des surfaces de captage photovol-taïque doit être considérée comme une contribu-tion à la production globale d'électricité (grâce aucouplage au réseau) et non comme une seule par-ticipation à la consommation de l'utilisateur local.

3 Les énergies

Il faut toujours choisir des appareils électriques à hautrendement et basse consom-mation.Cette évidence prendtout son sens dans le cas oùces appareils sont alimentéspar du photovoltaïque: nepas en tenir compte condui-rait à un non-sens écono-mique.

Contrairement à son appa-rente simplicité, une installa-tion photovoltaïque recèledes difficultés à prendre encompte par un spécialiste.Par exemple l'effet del'ombre portée sur une partiedu champ de capteurs, quipeut réduire à zéro le rende-ment de l'ensemble.

Capteurs solaires photo-voltaïques semi-translucides,Plan-les-Ouates (GE)

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Capteurs solaires photo-voltaïques semi-translucides,gare de Berlin

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La conception globale est la synthèse entre la dé-marche architecturale classique et la démarcheénergétique.Elle englobe les deux réflexions. Elle ne les consi-dère pas en parallèle comme deux éléments sépa-rés qui se rejoignent à certains moments mais aucontraire comme un ensemble d'éléments d'uneréflexion commune que l'on pourrait nommer«Architecture énergétique».La démarche énergétique est par conséquent lemoteur qui doit à la fois motiver et contrôler toutedémarche architecturale, donc toute création d'ar-chitecture.La conception est globale lorsque le projet archi-tectural intègre tous les éléments de la réflexionénergétique en optimisant les divers potentielsémanant:- du site- du programme- de la construction, avec ses mesures de conser-

vations et d'apports.

4.2.1 l'optimisation de base

L'optimisation de base implique quatre champsd'actions. Il s'agit de:1. Minimiser les besoins:- pas de prestations inutiles

(surfaces excessives, locaux inutilisés, etc…)- pas de niveaux excessifs

(températures, débits d'air, etc…)

2. Favoriser la conservation:- cœfficient de forme

(rapport surface d'enveloppe / volume chauffé)- isolation thermique- étanchéité à l'air- rendement des installations- récupérations- énergies grises

3. Exploiter les apports locaux(soleil, air, terre, eau):- pour une utilisation sur place- pour l’alimentation d’un réseau

4.2 La conception globale4 Architecture et énergie A&cé

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Rénovation Minergie d’un im-meuble du XVIe siècle à Lutry

Les Casettas, Montézillon (NE)

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Par «rentabilité» on entend généralement le rendement purement financier, dupoint de vue du propriétaire et parfois du point de vue des locataires.Ce faisant, on oublie des effets induits qui peuvent augmenter la rentabilité soitpour le propriétaire, soit pour l'ensemble de la population:- effets bénéfiques sur le confort, donc valeur ajoutée plus élevée et fidélisation

des locataires;- effets bénéfiques sur la santé (bruits, polluants, etc.).

La rentabilité au sens étroit du terme dépend:- des surcoûts d'investissement pour réaliser les économies énergétiques sou-

haitées. Surcoûts faibles si on se contente de mesures destinées à optimiser lebâtiment et ses installations, ou à utiliser l'énergie solaire passive. Mais surcoûtsqui peuvent devenir importants dès que l'on fait appel à des techniques plus so-phistiquées, telles la pompe à chaleur, le captage photovoltaïque, le solaire ther-mique pour le chauffage;

- des montants correspondant aux économies d'énergie réalisées;- des subventions et autres aides localement disponibles;- du marché de l'argent, en particulier des taux d'intérêt;- des évolutions futures (prix des énergies fossiles auxquelles les énergies renou-

velables sont comparées, lois et règlements, taux d'intérêt, inflation, etc.).

Faire un calcul prévisionnel est difficile. Il est dès lors judicieux d'utiliser non seu-lement les outils existants pour les calculs de rentabilité, mais également deconvenir de l'objectif à atteindre avec le maître d'ouvrage.

Il y a néanmoins deux points auxquels il faut faire attention lors de ces calculs etlors des comparaisons avec les énergies fossiles:- le premier est la durée d'amortissement des installations, pour laquelle on

prend fréquemment leur durée de vie supputée. Or les durées de vie réelles sontgénéralement plus longues: ainsi on fixe souvent une durée de vie de 15 anspour les installations solaires thermiques, alors que l'expérience a montré quede telles installations, correctement conçues, ont une durée de vie de plus de30 ans.

- Le deuxième point concerne la comparaison avec les énergies fossiles:pour qu'une telle comparaison soit valable, il faut tenir compte non seulementdu prix actuel et futur de ces énergies, mais aussi des frais de capital et d'en-tretien liés à leur utilisation. Ainsi, le prix de la chaleur fournie par une chaudièreà mazout comprendra le prix du mazout, les frais financiers liés à l'installation deproduction de chaleur et au local citerne, les frais d'entretien tels que ramonage,entretien du brûleur, etc. Ce prix de la chaleur est alors un multiple du prix ducombustible seul.

Une autre manière d'aborder les choses est de prendre un peu de recul et defaire, par exemple, le raisonnement suivant: «en m'offrant aujourd'hui une instal-lation solaire pour la production d'eau chaude, j'achète le 70% de mes besoinspour ces 30 prochaines années». Prendre une décision sur la base d'un tel rai-sonnement ne comporte pas plus d'arbitraire et de subjectivité que de la prendresur la base d'un calcul économique complexe et précis, effectué lui-même à par-

6.2 La rentabilité6 Le contexte de financement

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Intérieur de la villa Schmölzerà Pratteln, avec ses voletscoulissants munis de cellulesphotovoltaïques

INVESTIS-SEMENT

COÛT ANNUEL

INVESTIS-SEMENT COÛT

ANNUEL

CO2

CO2

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Lord Norman Foster, architecture contemporaine et énergies renouvelables

Consommation d’énergie diminuée par deuxLord Norman Foster, le célèbre architecte qui a res-tauré le Reichstag en lui faisant produire plus d’éner-gie qu’il n’en consomme, n’y va pas par quatre che-mins «Nous devons relier chacun de nos projets à unconcept écologique et environnemental. C’est ceque nous avons mis en place à Berlin, pour l’aéroportde Stansted à Londres (il consomme 50% d’énergieen moins que d’autres terminaux) et que nous appli-querons à nos autres projets à Hong-Kong et Pékin».

Sortir des schémas habituelsL’orientation des bâtiments, l’usage maximisé de lalumière naturelle, une répartition des volumes et es-paces adaptée aux activités, des systèmes de chauf-fage et de ventilation intégrant l’énergie solaire (ther-mique et photovoltaïque), l’utilisation de matériauxdomestiques appropriés (le bois, par exemple) sontautant de paramètres qui apportent non seulementune dimension poétique à un édifice mais qui rédui-sent d’une manière spectaculaire sa consommationd’énergie. «Ces principes ne sont pas réservés auxseules constructions de grande taille» poursuit N. Foster, «nous les avons mis en pratique pourconcevoir et réaliser une maison familiale à Saint-Moritz, aux Grisons».

Postface

Architecture engagéePour Lord Foster, il faut dès maintenant que l’indus-trie de la construction accorde une place prioritaireaux normes écologiques qui ne sont pas des en-traves à la créativité età l’esthétique, maistout au contraire agis-sent comme des fac-teurs indispensables àla réussite d’un projet.

Cette nouvelle appro-che, qui allie morale etéthique, met en sy-nergie des matériauxchoisis et adaptés defaçon optimale au siteet à son environne-ment (climat) et des principes techniques valorisantles énergies renouvelables.

Chaque édifice est un des maillons d’un ensembleconstituant, ensuite, la cité. On peut en déduire etconclure que si les architectes appliquent, affinent etdéveloppent systématiquement des standards éco-logiques dans leurs constructions, c’est toute la so-ciété qui améliorera sa qualité de vie et préserverason avenir.

L’art pour l’art n’est plus de mise en architecture. Le maître d’œuvre et l’architecte ontdes responsabilités et des devoirs face à l’environnement. Nos habitations consom-ment 50% d’énergie en trop. C’est aux architectes d’apporter des concepts et desstratégies nouvelles pour remédier à ce gaspillage.

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Source: information Prix Solaire Suisse 2006

On constate heureusementune prise de conscience desproblèmes de l'énergie, prisede conscience encore accélé-rée par l'évolution des prix du pétrole. Cette prise deconscience touche égalementdes architectes reconnus; citons à ce propos un articleconcernant un des pionniersdans le domaine:

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Sponsors et donateurs

Flumroc SA, Rte du Bois 1, 1024 Ecublens,www.flumroc.ch

Saint-Gobain Isover SA, Rte de Payerne, 1522 Lucens, www.isover.ch

J-J. André SA, Ch. de Sus-Vellaz, 1196 Yens

AS Aufzuege AG, Friedgrabenstrasse 15, 8907 Wettswil, www.lift.ch

Cipag SA, Ch. du Verney, 1070 Puidoux, www.cipag.ch

Dénériaz SA, Place de l'Europe 7, 1003 Lausanne,www.deneriaz.ch

Ernst Schweizer AG, Metallbau, 8908 Hedingen,www.schweizer-metallbau.ch

Etablissement Cantonal d'Assurance Incendie, Av. du Général Guisan 56, 1009 Pully, ww.ecs-vaud.ch

Etat de Vaud, SIPAL, Place de la Riponne 10, 1014 Lausanne, www.vd.ch

Gaznat SA, Av. Général-Guisan 28, 1800 Vevey,www.gaznat.ch

Les Retraites Populaires, Rue Caroline 11, 1001 Lausanne, www.lesrp.ch

Naef et Cie SA, Av. Eugène Pittard 14-16, 1211 Genève, www.naef.ch

Swegon SA, Av. des Boveresses 52, 1010 Lausanne, www.swegon.ch

Ville de Lausanne, Culture, logement et patrimoine,Place de la Palud 2, 1002 Lausanne, www.lausanne.ch

Ville de Vevey, Direction de l'urbanisme et desconstructions, Rue du Simplon 16, 1800 Vevey,www.vevey.ch

BIFF SA, Av. William-Fraisse 3, 1006 Lausanne,www.biff.fr

Calotec Perrin SA, Rte d'Allaman 30D, 1163 Etoy,www.calotec.ch

CGC Dalkia SA, Ch. du Foron 14, 1226 Thônex,www.cgcdalkia.ch

Coutaz SA, ZI Ile d'Epines, 1890 St-Maurice,www.coutazsa.ch

Exotech SA, Vy de Ballens, 1145 Bière,www.exotech.ch

KWT AG, Hühnerhubelstrasse 79, 3123 Belp,www.kwt.ch

Von Auw SA, Rte de Genève 3, 1028 Préverenges, www.vonauw.ch

Athenaeum Europe, Av. du Mont d'Or 3, 1007 Lausanne ,[email protected]

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