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Dossier pédagogique – ARCHÉO A16 1 ARCHÉO A16 Les découvertes archéologiques sur le tracé de l'autoroute A16 - la terre et le verre. du 4 mai au 1 er septembre 2013 Informations pratiques Localisation : Musée de l'Hôtel-Dieu 5, Grand-Rue 2900 Porrentruy 032 466 72 72 [email protected] Dates : du 4 mai au 1 er septembre 2013 Horaire Tout public : du mardi au dimanche, de 14 à 17 heures. Pour les groupes et les écoles : du lundi au dimanche, à toute heure de la journée, sur rendez- vous. Réservation indispensable au moins 24h à l'avance (jours ouvrables) au no de téléphone 032 466 72 72 ou à l'adresse [email protected]. Les enseignants qui visitent l’exposition en préparation d’une visite de classe entrent gratuitement (s’annoncer à l’accueil). La visite est gratuite pour les écoles jurassiennes. Prix d'une visite scolaire guidée par les soins du Musée : CHF 50.00. L'exposition "ArchéoA16 - la terre et le verre" est recommandée pour les enfants à partir de 7 ans. Chaque tranche d’âge y trouvera matière à réflexion et à étonnement. Dans le présent dossier, nous nous efforçons de donner des pistes pour tous les degrés d'enseignement. Nous vous invitons à adapter la visite à l'âge et à l'intérêt de vos élèves. Pour assurer la pertinence et l'intérêt de la visite, il vous est recommandé de la préparer en classe avant votre venue dans l’exposition. Nous nous tenons volontiers à votre disposition. Nous nous réjouissons de vous accueillir prochainement au Musée ! Dossier réalisé par : Ursule Babey, archéologue, chargée d’inventaire Anne Schild, historienne de l’art, conservatrice 16.05.2013

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Dossier pédagogique – ARCHÉO A16 1

ARCHÉO A16 Les découvertes archéologiques sur le tracé de l'autoroute A16 - la terre et le verre. du 4 mai au 1er septembre 2013

Informations pratiques Localisation : Musée de l'Hôtel-Dieu 5, Grand-Rue 2900 Porrentruy 032 466 72 72 [email protected] Dates : du 4 mai au 1er septembre 2013 Horaire Tout public : du mardi au dimanche, de 14 à 17 heures. Pour les groupes et les écoles : du lundi au dimanche, à toute heure de la journée, sur rendez-vous. Réservation indispensable au moins 24h à l'avance (jours ouvrables) au no de téléphone 032 466 72 72 ou à l'adresse [email protected]. Les enseignants qui visitent l’exposition en préparation d’une visite de classe entrent gratuitement (s’annoncer à l’accueil). La visite est gratuite pour les écoles jurassiennes.

Prix d'une visite scolaire guidée par les soins du Musée : CHF 50.00.

L'exposition "ArchéoA16 - la terre et le verre" est recommandée pour les enfants à partir de 7 ans. Chaque tranche d’âge y trouvera matière à réflexion et à étonnement. Dans le présent dossier, nous nous efforçons de donner des pistes pour tous les degrés d'enseignement.

Nous vous invitons à adapter la visite à l'âge et à l'intérêt de vos élèves.

Pour assurer la pertinence et l'intérêt de la visite, il vous est recommandé de la préparer en classe avant votre venue dans l’exposition. Nous nous tenons volontiers à votre disposition. Nous nous réjouissons de vous accueillir prochainement au Musée !

Dossier réalisé par : Ursule Babey, archéologue, chargée d’inventaire Anne Schild, historienne de l’art, conservatrice 16.05.2013

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Pistes pédagogiques

Introduction destinée aux enseignants L’archéologie : généralités

L’archéologie est la connaissance du passé humain au travers des objets laissés par nos

ancêtres. Pour le passé très éloigné, c’est notre seule source de connaissance, l’écrit faisant défaut. Pour les périodes historiques, les découvertes archéologiques non seulement complètent les connaissances acquises par les actes écrits, mais apportent également très souvent un nouvel éclairage sur le passé récent. Cette science, qui s’est développée surtout à partir du 19e siècle, a pris un virage décisif dans la seconde moitié du 20e siècle en Europe, avec la mise en route des grands travaux autoroutiers et ferroviaires soumis à une législation protégeant mieux le patrimoine enfoui, permettant également le développement de toute une série de sciences annexes (dendrochronologie*1, anthracologie*, malacologie*, céramologie*, micromorphologie*, paléo-zoologie*, paléo-anthropologie*, paléo-sidérurgie*, etc..). Au niveau suisse, la loi fédérale protège les gisements archéologiques auxquels les travaux d’envergure nationale porteraient atteinte. La clef de répartition des coûts est fixée pour chaque canton. Dans le Jura, les quelque 44 sites fouillés le long de l’autoroute A16-Transjurane depuis 1985, dont le budget s’élève à quelque 100 millions de francs sur 25 ans, ont ainsi été financés à hauteur de 95% par la Confédération, les 5% restants étant pris en charge par la République et Canton du Jura. Cette somme représente à peine 3% du coût total des travaux de la Transjurane. Ces grands chantiers de fouilles n’ont jamais remis en question ni retardé les travaux de construction de l’autoroute. En revanche, ils ont permis de mettre au jour 644'318 objets dans leur contexte. La fouille archéologique étant une méthode de recherche destructive, il est capital de documenter et de comprendre le contexte dans lequel a été trouvé un objet archéologique avant son prélèvement : un objet archéologique perd en effet plus de la moitié de sa valeur scientifique si son contexte est inconnu. C’est la raison pour laquelle seuls des spécialistes peuvent entreprendre des fouilles archéologiques. L’archéologie préventive relevant du service public, le retour sur investissement est mis à disposition du public sous la forme d’une série de publications scientifiques, éditée conjointement par l’Office de la culture et la Société jurassienne d’Emulation : les Cahiers d’archéologie jurassienne. L’archéologie constitue en effet une tâche d’intérêt public et le devoir des scientifiques est par conséquent de partager leurs conclusions au moyen de ces publications. Pour le Jura, la Transjurane a permis de faire progresser énormément les connaissances du passé régional : les plus anciens vestiges, un atelier de taille de silex, remontent à environ -100'000 ans, alors qu’à l’autre bout de la chaîne, les recherches ont permis de fouiller également des sites de production pré-industriels du 19e siècle, telle la Verrerie de Rebeuvelier, par exemple. Plusieurs des gisements explorés sont d’importance nationale, comme le cimetière en urnes du Bronze final de Delémont, En la Pran ou le hameau mérovingien de Develier-Courtételle. La plus ancienne vaisselle de Bonfol, production locale connue loin à la ronde en tous cas depuis le 18e siècle, a été mise en évidence grâce aux fouilles d’une décharge secondaire à Porrentruy, Grand’Fin. Enfin, toujours grâce à l’A16, l’archéologie jurassienne est connue non seulement au niveau suisse, mais également européen, faisant connaître le passé de notre région bien au-delà de nos frontières. Les travaux de recherches sur le terrain se sont achevés en 2010 et la fin de l’année 2013 verra l’achèvement des 35 publications y relatives. Pour la première fois, l'exposition ARCHÉO A16 propose aux yeux du public les plus intéressantes trouvailles archéologiques faites dans le cadre de l’autoroute A16. Les objets sont regroupés par matière dans quatre musées du canton. Le Musée de l’Hôtel-Dieu à Porrentruy présente deux des premiers arts du feu : la terre et le verre.

1 Les mots suivis d’une étoile sont brièvement expliqués dans le glossaire situé à la fin de la partie destinée aux

enseignants.

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La céramique et le verre archéologiques

On appelle communément céramique tout objet façonné de main d’homme à partir d’argile

d’abord séchée, puis cuite. Ces deux dernières étapes de la fabrication rendent l’argile, si malléable lorsqu’elle est fraîche, indéformable et quasiment indestructible. C’est la raison pour laquelle elle abonde sur les sites archéologiques, rarement sous forme de pots quasi intacts, le plus souvent sous forme de fragments de céramique (appelés « tessons ») que l’on prélève individuellement en notant son emplacement de découverte. C’est au Néolithique qu’apparaissent simultanément la sédentarisation et la fabrication des premières poteries : l’objet « Star » présenté dans la grande salle est le plus ancien témoignage d’utilisation de la poterie en terre jurassienne (4800 av. J.-C.). Un autre art du feu, le verre, est aussi régulièrement découvert sur les chantiers de fouille,

quoiqu’en quantités moindres que la céramique. Il apparaît à l’Age du Bronze sous forme de perles en verre, alors que des bracelets viennent enrichir le répertoire des découvertes à l’Age du Fer. Pour l’époque romaine, les trouvailles se diversifient encore avec l’apparition de récipients en verre. Dans la région jurassienne, depuis la Renaissance, de nombreuses verreries se sont implantées, d’abord sur le Doubs, puis dans la région de Moutier, exploitant les forêts pour alimenter les fours. Cette activité se poursuit d’ailleurs toujours à Moutier, avec Les Verres Industriels. Les archéologues interrogent les objets en céramique de plusieurs manières :

ils essaient de les dater par la chrono-typologie (comparaison formelle avec des pièces provenant de sites bien datés) ;

de découvrir l’endroit où ils ont été fabriqués (en établissant des liens géologiques entre les pâtes céramiques et les gisements potentiellement exploitables via des analyses de composition des pâtes ou des argiles) ;

de déterminer à quoi ils ont servi (fonction dont on trouve la trace parfois, par exemple, sous forme de caramel alimentaire calciné sur les parois des récipients).

Pour le verre, les comparaisons formelles à but de datation et le raisonnement lié à la fonction des pièces valent également, mais les recherches sont encore peu avancées en ce qui concerne les analyses de provenance.

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Glossaire Anthracologie : étude du charbon de bois, afin de déterminer les différentes essences utilisées dans le cadre de combustions (foyer, forges, fours de verrier, par exemple). Céramologie : étude des céramiques au niveau tant formel (typologie) que fonctionnel

ou matériel. Dendrochronologie : étude des cernes de croissance de certaines essences de bois afin d’en déterminer l’âge. Chaque arbre produit un cerne par année dont l’épaisseur dépend du climat. Comme les arbres d’une même région réagissent de la même façon aux aléas climatiques, il est possible de produire une courbe de calibration valable pour chaque essence pour une région donnée. Cette méthode de datation est très précise et permet de connaître à l’année près, voire à la saison près, la date d’abattage de l’arbre. Dessiccation : résultat d’un dessèchement. Fritte : première étape de la fusion du verre obtenue par calcination à sec du sable, de la potasse et de la chaux directement sur la sole d’un four. Fusaïole : petit disque en céramique, en os, en bois de cerf ou en pierre servant à

lester le fuseau (tige de bois tournant sur elle-même, qui tord les fibres brutes pour en faire du fil et sur laquelle vient s’enrouler le fil après avoir subi la torsion), conférant une certaine vitesse et une certaine durée au mouvement rotatif. Malacologie : étude des mollusques trouvés en contexte de fouille archéologique. Ces animaux étant très sensibles à leur environnement, ils sont de bons indicateurs de biotopes. Par exemple, si on parvient à déterminer l’espèce de mollusques découverts dans des canalisations, il est possible de dire si le liquide qui s’y écoulait était de l’eau usée ou de l’eau propre. Paléozoologie : étude des ossements d’animaux découverts dans les fouilles (taille des animaux, maladies, espèces consommées pour leur viande, espèces élevées pour leur laine ou pour leur lait, etc…). Paléoanthropologie : étude des ossements humains afin de déterminer le sexe des défunts, leur taille, les évènements de leur vie ayant laissé des marques sur les os, les causes de leur décès, les liens de parentés, etc… Paléo-sidérurgie : étude de la sidérurgie ancienne (production de fer à partir de minerai et de charbon dans des bas-fourneaux) à travers ses déchets et structures de production, notamment les scories, les bas-fourneaux, les foyers de forge, etc… Peson : poids de métiers à tisser verticaux servant à maintenir la tension de la trame verticale.

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ARCHÉO A16 Les découvertes archéologiques sur le tracé de l'autoroute A16 - la terre et le verre. du 4 mai au 1er septembre 2013

Pistes pédagogiques

Propositions d’activités préparatoires

Des activités peuvent être réalisées en classe avant la visite de l’exposition pour entamer une réflexion autour de l’archéologie ou après en utilisant les éléments acquis lors de cette visite. Recherche de matière première

Lors d’une sortie-nature, prélever un peu de terre dans divers endroits : forêt, champs, carrière, bord de rivière. But : sensibiliser les élèves aux différentes qualités de terre que la nature nous offre. Nettoyer cette terre des gros cailloux, des restes de feuilles et de branchage, des éventuels petits animaux. L’humecter. La malaxer à la main pour l’homogénéiser. Toutes les sortes de terre réagissent-elles la même chose au même traitement ? Toutes sont-elles utilisables pour former un petit modelage ? Lors du séchage, résistent-elles toutes de la même manière ? La dessiccation* est-elle homogène ? Des fissures apparaissent-elles ? Modelage Matériel : argile, pâte Fimo. But : réaliser un petit récipient pour boire à l’aide de colombins (rouleaux de matière juxtaposés les uns sur les autres, puis lissé sur les deux faces à l’aide des doigts ou d’une spatule). Réaliser un décor à l’aide des dents d’un peigne, d’une baguette de bois ou encore d’un bord de coquillage. Quelles sont les difficultés lors de la réalisation de cet exercice ? Les parois sont elles d’épaisseur régulière ? La forme souhaitée est-elle celle réalisée ? Le récipient est-il étanche ? Quel temps cette réalisation m’a-t-elle pris ? Reconstitution Matériel : vieux récipients sans valeur (vide-grenier, bennes à matériaux inertes, vieux pots à plantes : éviter la porcelaine trop coupante quand elle est fraîchement cassée). De la colle blanche. But : reconstituer ces récipients tels des puzzles en 3 dimensions. Réalisation : casser les récipients, en retirer quelques pièces de chaque vase et mélanger les morceaux restants en un tas. Dans un premier temps, les élèves cherchent les pièces qui se ressemblent (même couleur, même qualité). Dans un deuxième temps, ils cherchent les tessons dont les cassures sont jointives et les collent (mettre de la colle blanche sur les deux bords jointifs, laisser sécher 10 secondes, maintenir fermement les deux parties jointes pendant quelques minutes). Ateliers complets Il est possible également d’organiser des ateliers avec modelage d’argile et cuisson des pièces en four à papier en forêt. Compter trois jours : un pour former les objets et deux pour la cuisson (préparation du four, allumage, cuisson durant la nuit et

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défournement le lendemain. Forfait : env. CHF 250.-. S’adresser directement à Felicitas Holzgang, maître-céramiste à Bonfol, 032/474 49 61. Géographie antique

Sur une carte de géographie vierge, dessiner le tracé de la Transjurane et énumérer les localités recelant des sites archéologiques. Ces derniers sont toujours dénommés par le lieu-dit sur lequel ils se trouvent (par exemple Delémont, En la Pran ; Porrentruy, Grand’Fin). Les sites archéologiques recèlent souvent des vestiges de plusieurs époques (voir le site de la section d’archéologie de l’Office de la Culture : http://w3.jura.ch/services/oph/sar/Accueil_et_Plan/Plan.htm). Profiter de cette occasion pour parler un peu de la stratigraphie (succession des couches archéologiques, des plus anciennes en bas, aux plus récentes, en haut). Noter que la Transjurane couvre ou recoupe des voies romaines à plusieurs endroits (Courtedoux-Béchat Bovais ; Porrentruy-Sous Hermont ; Alle, Noir-Bois). Prendre conscience que les ingénieurs n’ont pas prévu le tracé de l’autoroute en fonction des potentialités archéologiques, mais qu’ils ont établi les plans en fonction de critères objectifs et fonctionnels dans l’intérêt du génie civil. Or, la bande asphaltée de cette autoroute passe par-dessus 44 sites archéologiques, ce qui laisse présager de la richesse que recèle le sous-sol jurassien. Course d’école Visite de la verrerie d’Hergiswil (Glasi) dans le canton de Nidwald (http://www.glasi.ch/index.php?id=2&L=5), le seul endroit de Suisse où l’on peut assister à la fabrication de verre soufflé moderne avec des techniques ancestrales. De plus, les enfants peuvent expérimenter eux-mêmes une foule de caractéristiques liées au verre (musique, transparence, etc…).

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ArchéoA16 Pistes pédagogiques au MHDP

Questions aux élèves

1. Qu’est-ce que l’archéologie ? En quoi cette science se distingue-t-elle de la

paléontologie ?

2. Quel est le plus ancien objet dans l’exposition (indice : il a une vitrine pour lui tout seul…) ? De quand date-t-il ?

3. Comment et pourquoi les archéologues recyclent-ils leurs brosses à dents ?

4. Un morceau de toit se trouve dans l’exposition… De quelle époque date-t-il ? Où a-t-il été trouvé ?

5. Dans la salle du verre (avec les parois turquoises), cherche deux objets exposés qui ne sont pas en verre !

6. De quels sites archéologiques sont issus les objets en verre présents dans cette salle ?

7. Dans la vitrine des perles (dans la salle du verre), de quand datent les plus anciennes perles ? Et de quand datent les plus récentes ?

8. Trouve le « défilé des poteries ». Parmi cet alignement de pots s’est glissé un intrus qui ne ressemble pas aux autres et a même un usage bien différent. Lequel est-ce ?

9. Tu as déjà emprunté la Transjurane : la réalisation de cette autoroute a pris plusieurs années. Avant cette construction, les archéologues ont fouillé les terrains touchés par les futures voies, bretelles et autres ouvrages nécessaires à son fonctionnement. Pourquoi ?

10. Dans le jargon des archéologues, on appelle « mobilier archéologique » l’ensemble des objets retrouvés dans les fouilles. Parmi ce mobilier, les fragments les plus abondants sur les sites depuis le Néolithique sont en céramique. Pourquoi ?

11. La céramique, quand elle prend la forme de vases et de récipients, est aussi appelée poterie. Mais avec l’argile, il est possible de façonner beaucoup d’autres choses. Donne quelques exemples de la fantaisie dont ont fait preuve les gens qui ont vécu avant nous sur cette planète.

12. Dans la grande salle, dans la vitrine qui parle du commerce, il y a une assiette ronde qui porte un dessin vert et jaune. Essaie de deviner son âge. C’est un des plus anciens exemplaires d’assiettes que l’on ait trouvé dans les fouilles. Sais-tu depuis quand on utilise une assiette personnelle pour manger ?

13. Quelles sont les utilisations actuelles de la céramique ? Sont-elles très différentes de celles de l’Age du Fer ou de l’Epoque romaine ?

14. De nos jours, dans bien des cas, la céramique a été remplacée par d’autres matériaux. Essaie d’énumérer quelques exemples de cette concurrence entre les matières premières.

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15. Qu’est-ce que le verre ? A partir de quelles matières premières est-il fabriqué ?

Où trouve-t-on ces matières premières ?

16. Le verre est, comme la céramique, un art du feu, c’est-à-dire que sa fabrication nécessite la maîtrise et la conduite du feu. La température de fusion du verre s’élève en effet à plus de 1200°C. Qu’est-ce que cette exigence technique nécessite au niveau des infrastructures de production ? Quel combustible était utilisé ?

17. Dans quelle vitrine trouve-t-on des morceaux de fritte* ?

18. La chasse aux trésors ! Regarde ces neuf images : elles montrent chacune un détail d’un objet se trouvant dans l’exposition. Après avoir retrouvé la pièce, note la période à laquelle elle a été fabriquée au-dessous de l’image.

1. ………………………………… 2. ……………………………………… 3.……………………………………

4. ………………………… …… 5. ………………………………… 6. ……………………………………………

7. …………………………… 8. …………………………………… 9. ………………………………………

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19. Qu’est-ce qu’on peut réaliser en verre ? Comment le verre est-il utilisé de nos

jours ?

20. Dans la région jurassienne, existe-t-il encore des verreries à l’heure actuelle ?

21. L’archéologie s’intéresse aux époques lointaines de l’humanité, mais également

aux temps plus rapprochés de nous, comme le Moyen Age ou l’Epoque moderne, voire l’époque contemporaine. Une localité proche de Porrentruy a produit beaucoup de vaisselle d’usage quotidien au long des 18e, 19e et 20e siècles. Ces poteries ont été étudiées grâce aux travaux de la Transjurane. Quelle est cette localité où les potiers ont travaillé l’argile réfractaire locale, résistante au feu et caractérisée par un beau fond brun et quelques décors plus clairs ?

22. Dans la première vitrine sur ta gauche, lorsque tu pénètres dans la grande salle d’exposition, tu vois les restes d’un grand vase très fragile, dont plusieurs parties sont cachées dans des sachets en plastique. Il a été reconstitué grâce aux fragments récoltés et positionnés avec soin sur un plan lors de la fouille. Les spécialistes du remontage d’objets à partir de fragments s’appellent les restaurateurs/trices-conservateurs/trices. Leur métier fait appelle à la minutie et à la patience. Une formation HES existe à Neuchâtel. Combien de tessons comptes-tu rien que pour la partie visibles de ce récipient ? Combien d’heures penses-tu qu’il a fallu pour aboutir à ce résultat ?

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Questions aux élèves - réponses possibles

1. Qu’est-ce que l’archéologie ? En quoi cette science se distingue-t-elle de la paléontologie ?

L’archéologie est une science qui s’intéresse au passé du genre humain depuis qu’il s’est distingué des primates (env. 6-7 millions d’années). Tous les témoignages matériels que nos ancêtres ont laissé sur la surface de la planète et qui ont subsisté jusqu’à présent sont pris en considération. Généralement, ces vestiges sont enfouis, mais pas toujours (archéologie du bâti, archéologie en milieu désertique, par exemple). L’homme et les différentes cultures matérielles qu’il a produites est donc au centre des préoccupations des archéologues. La paléontologie est une discipline située aux confins de la biologie et de la géologie. Elle étudie toutes les traces de la vie sur terre depuis son apparition (3,8 milliards d’années). La plupart des vestiges étudiés par les paléontologues sont fossilisés, c'est-à-dire transformés en pierre. L’échelle de temps prise en compte n’a pas de commune mesure avec celle des archéologues. Si elle étudie l’homme, avec les premiers hominidés, c’est surtout sous l’angle biologique. Par rapport à l’échelle géologique, l’apparition de l’homme sur terre est un phénomène extraordinairement récent.

2. Quel est le plus ancien objet dans l’exposition (indice : il a une vitrine pour lui tout seul…) ? De quand date-t-il ?

Ce récipient à fond rond date du début du Néolithique moyen, vers 4'800 avant J.-C.

3. Comment et pourquoi les archéologues recyclent-ils leurs brosses à dents ?

Afin de rendre les tessons lisibles et d’en faciliter les remontages par collage, il est nécessaire de nettoyer toutes les faces des fragments de poteries, y compris les tranches, une tâche répétitive réalisée à l’aide de simples brosses à dents et d’eau claire. Les exemplaires présentés dans l’exposition témoignent de l’usure caractéristique produite par cet exercice sur les poils des brosses et rendent hommage aux innombrables heures passées à ce lavage consciencieux par les technicien-ne-s de fouille.

4. Un morceau de toit se trouve dans l’exposition… De quelle époque date-t-il ? Où

a-t-il été trouvé ?

Il date de l’époque romaine et a été trouvé à Alle, Les Aiges.

5. Dans la salle du verre (avec les parois turquoises), cherche deux objets exposés qui ne sont pas en verre !

Un creuset en terre cuite et deux nez de canne en fonte (objets « Ambassadeurs »).

6. De quels sites archéologiques sont issus les objets en verre présents dans cette salle ?

Rebeuvelier – La Verrerie (JU) et Court – Le Chaluet (BE).

7. Dans la vitrine des perles (dans la salle du verre), de quand datent les plus anciennes perles ? Et de quand datent les plus récentes ?

Les plus anciennes remontent à l’Age du Bronze (vers 1'400 à 800 avant J.-C.) et les plus récentes au Haut Moyen Age (vers 650 après J.-C.).

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8. Trouve le « défilé des poteries ». Parmi cet alignement de pots s’est glissé un

intrus qui ne ressemble pas aux autres et a même un usage bien différent. Lequel est-ce ?

C’est le pot de chambre ! Il est tout blanc parmi les poteries brunes ou orange. Il a une allure beaucoup plus moderne aussi et de fait il ne date que de la fin du 18e siècle après J.-C., alors que toutes les autres poteries datent d’époques anciennes.

9. Tu as déjà emprunté la Transjurane : la réalisation de cette autoroute a pris plusieurs années. Préalablement à cette construction, les archéologues ont fouillé les terrains touchés par les futures voies, bretelles et autres ouvrages nécessaires à son fonctionnement : pourquoi ?

La législation fédérale prévoit la protection des sites archéologiques enfouis. Préalablement à la construction des routes nationales, des sondages systématiques sont réalisés en vue de localiser les sites archéologiques potentiels. Ces derniers sont ensuite fouillés non pas in extenso, mais seulement dans les zones qui subissent l’impact de l’installation de l’autoroute. Les travaux d’archéologie de sauvetage ont été financés à 95% par la Confédération.

10. Dans le jargon des archéologues, on appelle « mobilier archéologique » l’ensemble des objets retrouvés dans les fouilles. Parmi ce mobilier, les fragments les plus abondants sur les sites depuis le Néolithique sont en céramique. Pourquoi ?

La céramique, c’est tout simplement de l’argile séchée puis cuite au feu. La cuisson lui confère sa forme définitive, la fige d’une manière telle qu’elle devient comme une pierre. Par conséquent, elle devient très résistante aux éléments qui pourraient la détruire, comme l’érosion due à l’eau, à l’usure due au frottement ou aux actions des éléments chimiques de la terre. La seule chose qui puisse vraiment lui arriver est de se casser, raison pour laquelle on la retrouve généralement en mille morceaux. Le travail du céramologue consiste donc dans un premier temps à regrouper les morceaux par récipient, parmi tous ceux qui proviennent d’une même fouille, et à les recoller pour retrouver la forme initiale de la pièce. Ensuite seulement, il peut la comparer à des pièces provenant d’autres fouilles et commencer son analyse.

11. La céramique, quand elle prend la forme de vases et de récipients, est aussi appelée poterie. Mais avec l’argile, il est possible de façonner beaucoup d’autres choses. Donne quelques exemples de la fantaisie dont ont fait preuve les gens qui ont vécu avant nous sur cette planète.

On imagine que l’idée de cuire de la terre pour en fixer la forme est née par hasard : quelqu’un a une fois laissé tomber dans le feu par mégarde un morceau d’argile avec lequel il s’amusait. En retrouvant cet objet une fois le feu éteint, il s’est aperçu que la cuisson l’avait durci. Les premiers témoignages de réalisations céramiques sont de petites statuettes préhistoriques qui représentent des femmes que l’on pense être des déesses de la fertilité. Elles ont environ 25'000 ans déjà. L’argile a depuis longtemps été utilisée pour réaliser des fusaïoles*, sortes de toupies placées à la base des fuseaux à filer les fibres textiles pour assurer la rotation du fuseau, mais aussi, toujours dans le domaine du textile, des pesons* de métier à tisser. A l’Age du Fer, vers 650 av. J.-C., on utilisait à Delémont des métiers à tisser verticaux. Les pesons servaient à tendre les files de la trame, comme nous le montre le dessin ci-dessous.

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Sur cette image, la personne de gauche tisse sur un métier vertical, alors que celle qui est assise file la laine à l’aide d’un fuseau muni d’une fusaïole (http://www.archeo-vence-grasse.com/archeologie_vence_pages/poids_tisserand.htm). A partir de l’époque romaine, on a couvert les toits avec de grandes tuiles. Mais avec l’argile, on peut aussi faire des sifflets, des pipes, des billes à jouer ou encore des briques.

12. Dans la grande salle, dans la vitrine qui parle du commerce, il y a une assiette ronde qui porte un dessin vert et jaune. Essaie de deviner son âge. C’est un des plus anciens exemplaires d’assiettes que l’on ait trouvé dans les fouilles. Sais-tu depuis quand on utilise une assiette personnelle pour manger ?

L’usage d’un couvert personnel avec une assiette, un couteau, une fourchette et une cuillère par convive est assez récent. Dans notre région, on a mangé pendant très longtemps tous dans le même plat ou dans le même chaudron. L’assiette individuelle ne devient à la mode qu’au 18e siècle environ.

13. Quelles sont les utilisations actuelles de la céramique ? Sont-elles très différentes de celles de l’Age du Fer ou de l’Epoque romaine ?

A l’heure actuelle, on continue d’utiliser abondamment la céramique pour produire de la vaisselle de table : assiettes, gobelets, plats, saladiers, etc…. De même, on couvre encore les toits avec des tuiles, bien que leur forme ait changé depuis l’époque romaine. En cela, notre quotidien ressemble un peu à celui de nos ancêtres.

14. De nos jours, dans bien des cas, la céramique a été remplacée par d’autres matériaux. Essaie d’énumérer quelques exemples de cette concurrence entre les matières premières.

La tuile en terre cuite, par exemple, a été partiellement remplacée par la tuile en béton ou par l’Eternit. Les métiers à tisser la laine ont évolué et sont à présent horizontaux : leur système de tension des fils grâce aux pesons a été remplacé par d’autres systèmes plus réguliers et performants. Les billes en terre cuite ont été remplacée par les billes en verre, beaucoup plus jolies avec leurs couleurs variées. Les hypocaustes (chauffage au sol d’époque romaine) et les poêles à catelles (chauffage au bois dans une cage en terre cuite composée de catelles retenant la chaleur) ont été remplacés par le chauffage central au mazout et les radiateurs. La vaisselle actuelle fabriquée tout aussi bien en verre, en tôle émaillée, en bois, en plastique, en carton voire en fibres végétales biodégradables.

15. Qu’est-ce que le verre ? A partir de quelles matières premières est-il fabriqué ?

Où trouve-t-on ces matières premières ?

Dossier pédagogique – ARCHÉO A16 13

Le verre est un matériau fabriqué par l’homme. Il est transparent, translucide ou opaque. Il est issu de la fonte de sable siliceux (sable de quartz que l’on trouve localement dans de petits dépôts géologiques, par exemple sur les montagnes aux alentours de Moutier), de potasse (substance extraite de la cendre d’arbres ou de fougères) ou de soude (carbonate de sodium obtenu soit à partir d’algues, de varech ou de salicorne, soit à partir de sel et de craie) et de chaux (calcaire local, cuit à l’étouffée dans de grands fours fermés à environ 1000°C). La plus grande partie des matières premières nécessaires à la fabrication du verre se trouve donc dans la région, ce qui a favorisé l’implantation de verreries dans le Jura dès le 15e siècle, d’abord au bord du Doubs, puis également du côté de Court, enfin dans les gorges de la Birse (19e siècle).

16. Le verre est, comme la céramique, un art du feu, c’est-à-dire que sa fabrication nécessite la maîtrise et la conduite du feu. La température de fusion du verre s’élève en effet aux alentours de 1200 à 1300°C. Qu’est-ce que cette exigence technique nécessite au niveau des infrastructures de production ? Quel combustible était utilisé ?

Pour faire fondre le sable siliceux, on devait d’abord lui faire subir une première cuisson avec la potasse et la chaux, dans le fond d’un four spécial, le four à fritter. La fritte était ensuite moulue et placée dans de grands pots appelés creusets placés dans le four de fusion où elle se transformait en verre. Pour obtenir les températures de fusion, seul le bois a été utilisé dans les verreries jurassiennes.

17. Dans quelle vitrine trouve-t-on des morceaux de fritte* ?

Dans la salle du verre où se trouvent les parois turquoises, dans l’armoire-vitrine de gauche.

18. La chasse aux trésors ! Regarde ces neuf images : elles montrent un détail d’objets de différentes époques et de différentes matières présentés dans l’exposition. Après avoir retrouvé la pièce, note la période à laquelle elle a été fabriquée au-dessous de l’image.

1. Perle en verre bleu en forme de melon datant de l’Age du Fer découverte à Alle, Noir Bois. 2. Fond de fiole polygonale en verre incolore provenant de La Verrerie dite de Roches à Rebeuvelier. 3. Marque de doigt en forme de S laissée sur une tuile plate romaine. 4. Mamelon sur le plus ancien pot trouvé le long de la Transjurane (4800 av. J.-C.). Cet appendice servait à tenir ce pot dépourvu de rebord ou d’autre forme d’anse. 5. Micropoterie de l’Age du Fer : peut-être une dînette ? Hauteur : 7 cm. 6. Fusaïole de l’Age du Fer découverte à Delémont. Elle servait à mettre du poids au fond du fuseau pour lui permettre de conserver sa rotation le temps de filer quelques fibres avant de relancer la rotation. 7. Estampille (marque de fabrique) de l’atelier du potier romain Licinus, actif à La Graufesenque (Aveyron, sud de la France) entre 35 et 70 ap. J.-C. Cette marque de fabrication figurait sur une assiette retrouvée à Porrentruy : ce récipient d’une utilisation si banale avait donc parcouru un long trajet avant d’aboutir sur la table d’un Bruntrutain de l’époque romaine ! 8. Pot du Haut Moyen Age (vers 650 ap. J.-C.) découvert à Develier-Courtételle. La partie lisse et plus claire a été refaite en plâtre pour consolider la pièce et n’est donc pas d’origine. 9. Inscription IHS (monogramme du Christ pour « Ièsus » en grec) placée au fond d’une écuelle du 18e siècle. Le dépotoir de Porrentruy dans lequel cette pièce a été retrouvée contenait beaucoup d’écuelles semblables. On pense qu’il s’agissait de la vaisselle d’un des couvents de Porrentruy fermés à la Révolution française.

19. Qu’est-ce qu’on peut réaliser en verre ? Comment le verre est-il utilisé de nos jours ?

Dossier pédagogique – ARCHÉO A16 14

La masse fondue dans le creuset est puisée par le verrier à l’aide d’une canne. Le verrier souffle dans sa canne pour produire toutes sortes de formes en verre soufflé : des gobelets, des bouteilles, des fioles, des encriers, des globes de lampes, des verres de montre, des dames-jeannes, des instruments de laboratoire (pipettes, tubes à essais, béchers), mais aussi, et cela est surprenant, du verre plat, par exemple des carreaux pour les fenêtres. Pour faire du verre plat à l’époque, on soufflait un grand cylindre en verre que l’on découpait aux deux extrémités et que l’on ouvrait à chaud sur une plaque. Mais on pouvait aussi souffler le verre dans des moules pour donner un certain relief à l’extérieur de la pièce. La pièce en verre devait alors être replacée dans un four à recuire, afin qu’elle ne refroidisse pas trop vite, ce qui l’aurait fait exploser. De nos jours, on continue de produire des verres, des gobelets, des bouteilles et des carreaux de fenêtres en verre, mais les méthodes ont changé : le verre plat n’est plus soufflé, mais coulé, par exemple.

20. Dans la région jurassienne, existe-t-il encore des verreries à l’heure actuelle ?

Oui, les verreries de Moutier continuent à produire toutes sortes de verres industriels spéciaux, des verres blindés, des verres pour les pare-brise de voitures ou les fenêtres des wagons CFF. Ainsi, la tradition verrière se maintient toujours dans la région.

21. L’archéologie s’intéresse aux époques lointaines de l’humanité, mais également aux temps plus rapprochés de nous, comme le Moyen Age ou l’Epoque moderne, voire l’Epoque contemporaine. Une localité proche de Porrentruy a produit beaucoup de vaisselle d’usage quotidien au long des 18e, 19e et 20e siècles. Ces poteries ont été étudiées grâce aux travaux de la Transjurane. Quelle est cette localité où les potiers ont travaillé l’argile réfractaire locale, résistante au feu et caractérisée par un beau fond brun et quelques décors plus clairs ?

Il s’agit du village de Bonfol, situé à proximité de grandes réserves d’argile naturellement réfractaires. Au 19e siècle, une grande partie de la population des habitants de Bonfol exerçaient une profession en lien avec la poterie : manœuvre pour extraire la terre et préparer le bois nécessaire à la cuisson des poteries, maîtres potiers tournant les vases, épouses de potiers assurant la pose du décor, vendeurs de poteries parcourant la Suisse et les régions voisines pour écouler les productions.

22. Dans la première vitrine sur ta gauche, lorsque tu pénètres dans la grande salle d’exposition, tu vois les restes d’un grand vase très fragile, dont plusieurs parties sont cachées dans des sachets capitonnés. Il a été reconstitué grâce aux fragments récoltés et positionnés avec soin sur un plan lors de la fouille. Les spécialistes du remontage d’objets à partir de fragments s’appellent les restaurateurs/trices-conservateurs/trices. Leur métier fait appelle à la minutie et à la patience. Une formation HES existe à Neuchâtel. Combien de tessons (fragments) comptes-tu rien que pour la partie visibles de ce récipient ? Combien d’heures penses-tu qu’il a fallu pour aboutir à ce résultat ?

On voit environ 45 fragments recollés. En comptant le lavage de chacun de ces tessons, leur marquage individuel préalable (nom du site et numéro d’inventaire inscrits à l’encre de Chine), la recherche de leur emplacement, et enfin le collage d’une pièce après l’autre avec période de séchage entre chaque collage, il a fallu au minimum deux semaines de travail pour aboutir à ce résultat.