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ARBRE ET AGRICULTURE BIOLOGIQUE Regards des paysans bio de France FNAB Fédération Nationale d'Agriculture BIOLOGIQUE

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  • ARBRE ET AGRICULTURE BIOLOGIQUE

    Regards des paysans bio de France

    FNAB Fdration Nationale

    d'Agriculture BIOLOGIQUE

  • .2.

  • SOMMAIRE

    Edito

    Pourquoi ce recueil ?

    Zone Centre de la France*FERMOSCOPIE Jean-Sbastien Gascuel, Puy-de-Dme

    INTERVIEW La slection participative des feuillus prcieux pour lagroforesterie avec Frdrique Santi, INRA dOrlans

    FERMOSCOPIE Alain Yvon, Loir-et-Cher

    Zone Est de la FranceFERMOSCOPIE Simon Lenoir, Somme

    FERMOSCOPIE Jean-Luc Ortgat, Oise

    INTERVIEW Lintrt dune dmarche de groupe : focus sur lexprience mene en Picardie

    Zone Ouest de la FranceFERMOSCOPIE Bergerie de Villarceaux, Val-dOise

    FERMOSCOPIE Christian Gumn, Ille-et-Vilaine

    Zone Sud de la FranceINTERVIEW Agroof, bureau dtude spcialis en agroforesterie, avec Fabien Liagre

    FERMOSCOPIE Bertrand Lassaigne, Dordogne

    FERMOSCOPIE Pierre Pujos, Gers

    FERMOSCOPIE Alain Daguzan, Gers

    FERMOSCOPIE Nicolas Petit, Gers

    FERMOSCOPIE Denis Flores, Gard

    INTERVIEW Recherche sur lagroforesterie : relations entre arbres et cultures annuelles, avec Christian Dupraz, INRA de Montpellier

    EXPERIMENTATION Plateforme TAB, Drme

    En bref : comment penser et russir son projet agro-forestier ?

    Conclusion

    Contacts utiles - pour aller plus loin

    p. 4

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    * La distinction des grandes zones pdo-climatiques est celle utilise par lITAB pour les synthses varitales. Zone Nord Est (Hauts-de-France, Nord de lle-de-France, Grand-Est), Zone Centre (Centre-Val-de-Loire, Bour-gogne-Franche-Comt, Sud de lIle-de-France, ex-Auvergne, ex-Limousin), Zone Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Nord de Poitou-Charentes), Zone Sud (Sud de Poitou-Charentes, ex-Aquitaine, Occitanie, ex-Rhne-Alpes, Provence- Alpes-Cte-dAzur).

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    DITO

    Partout dans le monde, lagriculture de demain devra rpondre de multiples enjeux ; nourrir une population toujours plus nombreuse, contribuer la rduction des GES, sadapter aux changements climatiques, tre plus rsiliente face aux alas climatiques et conomiques, produire de lnergie pour son territoire, prserver et mme produire de la biodiversit, pro-tger les biens publics comme leau, le sol, lair, assurer la beaut du paysage.

    Lagriculture biologique a des atouts majeurs pour rpondre ces enjeux de par ses pratiques agro-cologiques (cultures associes, prairies permanentes et temporaires, engrais verts, haies).

    Elle est dailleurs le systme le plus abouti de lagro-cologie puisquelle sinterdit lusage des produits chimiques de syn-thse.

    Lagroforesterie fait donc partie intgrante de ses pratiques.

    Dans ce recueil, nous avons voulu donner la parole aux pay-sannes et paysans bio de diffrentes rgions afin quils nous expliquent leurs choix et leurs pratiques de lagroforesterie ; il faut essaimer et dvelopper lagroforesterie dans nos sys-tmes agricoles bio, dans une dmarche de progrs perma-nente.

    La haie, les arbres aligns, les vergers sont au cur des agro- systmes et nous devons plus que jamais nous en servir pour une agriculture biologique toujours plus cohrente et productrice de services environnementaux et sociaux, pour aujourdhui et surtout pour demain.

    Stphanie PAGEOTleveuse bio en Loire-Atlantique et prsidente de la Fdration Nationale dAgriculture Biologique (FNAB)

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    POURQUOI CE RECUEIL ?

    Lagroforesterie rassemble toutes les pratiques agricoles qui intgrent larbre dans un environ-nement de production : les arbres permettent une couverture verticale et permanente des sols, venant complter la couverture horizon-tale des cultures et des couverts vgtaux, souvent obtenue grce une plante annuelle ou bisannuelle.

    La dfinition internationale de lagroforeste-rie propose par lICRAF (Centre International pour la Recherche en Agroforesterie) est la sui-vante : Systme dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fonde-ments cologiques qui intgre des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et maintenir la production afin damliorer les conditions so-ciales, conomiques et environnementales de lensemble des utilisateurs de la terre .

    Les systmes agro-forestiers sont ancestraux, varis et prsents partout dans le monde sous diffrentes formes : sylvopastoralisme, pr-vergers, bocages, cultures intercalaires en vergers fruitiers, truffiers, noyeraies, vigne... Lhistoire de lagriculture franaise (non-recon-naissance par les politiques de soutien agri-cole, remembrement, intensification agricole) permet de mieux comprendre leur disparition en France et notamment dans les grandes zones cralires (plaines de Beauce, du San-terre, de Limagne, etc).

    Or larbre peut occuper une place fondamen-tale au sein de la parcelle cultive (en plan-tation linaire) ou sur sa bordure (haie) en remplissant plusieurs fonctions (production de fruits, de bois duvre, aspect paysager, refuge pour les auxiliaires de cultures, pro-tection des vents, etc). Depuis une quinzaine dannes, de nombreuses tudes scientifiques permettent de mieux comprendre les relations qui sinstallent entre larbre et les cultures et des services cologiques quils peuvent

    rendre. En plaine, des craliers, des polycul-teurs-leveurs, des marachers, des viticul-teurs, des arboriculteurs replantent des arbres au sein de leur parcelle ou sur leurs bordures.

    Ces plantations mritent une attention par-ticulire dautant plus que leur gestion se ralise sur des pas de temps longs (dizaines dannes). Comprendre les raisons qui ont pouss les agriculteurs replanter des arbres, bnficier de leurs expriences dans la conduite de ces projets, observer la pluralit des formes que larbre et lagriculture biolo-gique peuvent prendre sont les ambitions de ce recueil : pour que les expriences des uns profitent ceux qui souhaitent sinvestir sur ce sujet.

    La diversification des systmes de pro-duction en AB est une cl pour innover et trouver des solutions acceptables pour des systmes plus performants des points de vue conomique, environnemental, social et agronomique. Parmi les voies identi-fies, lagroforesterie reprsente un levier daction intressant.

    (Cadillon A, ITAB, 2015)

    f Vous trouverez

    Des fermoscopies avec des tmoignages de paysans bio coupls des avis dexperts ;

    Un point sur Comment russir son projet et les contacts utiles pour ceux qui souhaitent sengager dans la plantation des arbres.

    f a peut intresser

    Les paysans bio qui veulent diversifier leur systme de culture ;

    Les conseillers/animateurs agricoles ;

    les chercheurs ;

    Les enseignants et lves de lyce agricole.

  • .6.

    FERMOSCOPIE | N1Puy-de-Dme

    f La ferme

    Rgion : Auvergne-Rhne-Alpes

    Nom de la ferme : Domaine des Raux

    Les producteurs : Chantal et Jean-Sbastien GASCUEL

    Commune : Gerzat (63)

    Systme de production : polyculture-levage volailles

    SAU : 80 ha

    UTH : 2

    Type de systme : agroforesterie bois duvre, haie restaure, haie plante

    f Amnagements mis en place

    3.5 km de haie plantes ou rnoves autour des par-celles avec le plus souvent une bande herbeuse au pied de la haie sur la priode 1989 - 2003

    18 ha dagroforesterie de bois duvre sur la priode 2011 2014

    32 ha dagroforesterie en projet

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 579 mm

    Altitude : 315 m

    Types de sols : terre noire de Limagne

    Larbreestindispensable.Jauraisdplanterplustt.

    Prsentationf Historique

    f Le choix de la bio

    Sensibiliss aux dangers des produits phytosanitaires pour lenvironnement et la sant humaine, nous sommes entrs dans une dmarche de rduction dintrants. Le trop grand d-calage entre notre conception de lagriculture et nos pratiques nous a fait franchir le cap de la bio.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Atelier animal :

    levages de poulets, pintades, canettes et oies.

    Commercialisation : vente directe la ferme (2000/an)

    Installation en couple

    Conversion de la totalit de la ferme en AB

    Plantation de 6 ha en agroforesterie bois duvre

    Plantation de 6 ha en agroforesterie bois duvre

    Plantation de 6 ha en agroforesterie bois duvre

    1984 2004 2011 2013 2014

    -

    Assolement 2015

  • Plantations la ferme des Raux

    f Larbre et lagriculture biologique

    A notre installation, il ny avait plus un arbre en plaine. Dans les annes 80, nous avons replant des arbres pour des aspects paysagers avant de prendre conscience du fait quils taient indispensables la production agricole (protection des vents, refuges pour les auxiliaires,...).

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    Avant 2010 : formation, visites de fermes et de domaines exprimen-taux, changes entre producteurs

    2010 : tude de faisabilit du projet

    Dcembre 2011 : plantation

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : un an

    f Accompagnement technique

    Mission Haie Auvergne, INRA dOrlans

    f Prsentation de la parcelle

    Surface de la parcelle : 6,70 ha

    Type de sol : terre noire argilo-calcaire

    Pente : 0%

    Orientation : est-ouest

    Objectif : production de bois duvre

    Espces plantes : merisier, orme, ali-sier-torminal, fvier dAmrique, cor-mier

    Production du bois duvre : dans 40 ans minimum

    Largeur de plantation : plantation en double tous les 9 m pour effectuer une slection des arbres dans 6 10 ans

    Espacement entre les rangs : 25 m (24 m : multiple des outils agricoles et 1 m de bande enherbe)

    Densit : 50 arbres / ha avant slection et 25 arbres / ha aprs slection

    Prparation de sol : sous-soleuse puis dchaumage

    Ralisation de la plantation : par Jean- Sbastien et sa famille

    Travaux post-implantation : Bois ra-mal-fragment (BRF) au pied de chaque arbre. Suivi manuel plan par plan pour la premire anne, taille chaque anne, broyage sur le rang au coupe fil, sous-solage au ras des arbres chaque anne

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 1613

    Subventions reues : 80%

    Origine des subventions : Conseil Gnral du Puy-de-Dme

    f Points positifs

    Slection participative des arbres avec lINRA dOrlans

    Slection possible des arbres post-im-plantation

    f Amlioration apporter

    Semer une bande herbeuse en pr- implantation afin de limiter lenherbe-ment sauvage

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    Haies

    f De la rflexion la plantation

    1998 : tude de la faisabilit du projet

    Novembre 1999 : plantation

    f Prsentation de la haie

    Mtres linaires plants : 400 m sur deux lignes

    Type de sol : terre noire de Limagne

    Localisation : ct nord de la parcelle

    Objectif : haie brise-vent

    Espces plantes :

    16 essences de haut jet (frne, noyer, peuplier, tilleul, merisier, chne,)

    14 essences intermdiaires (aulnes, bouleau, noisetier, saule, pommier, poirier)

    10 essences darbustes (cornouiller, prunus, sureau, viorne, )

    Densit : 2 lignes espaces de 2 mtres, tous les 2 m en quinconce

    Espacement entre les rangs : 2 m, une densit en plantation qui permet une slection naturelle des plants. 2 lignes pour un bon effet brise-vent

    Largeur de plantation : 6 m

    Prparation de sol : sous-soleuse, d-chaumage puis pose de film plastique

    Priode de plantation : novembre 1999

    Ralisation de la plantation : par lagri-culteur

    Travaux post-implantation : passage de tondeuse entre les rangs darbres, la-gage des arbres

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 836 comprenant plants et protection

    Subventions reues : 80%

    Origine des subventions : Conseil G-nral du Puy-de-Dme

    f Points positif

    Production de la haie : production de fruits au bout de quatre cinq ans es-sentiellement pour les gupes et les hrissons et bois de chauffe.

    f Le conseil de Jean-Sbastien

    Se dplacer, aller voir plusieurs plan-tations pour bien dfinir ses objectifs et partager les expriences

    f Pour en savoir plus :

    Bio 63Parc Technologique La Pardieu9, Alle Pierre de Fermat63170 Aubire

    Site internet :

    http://auvergnebio.fr/par-departe-ment/gab-63/

    .8.

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    Frdrique Santi est charge de recherche lINRA Val de Loire, au sein de lunit Amlio-

    ration, Gntique et Physiologie Forestires.

    Pouvez-nous nous expliquer le pro-cessus de slection classique pour les arbres ?

    Trs peu de varits forestires de feuillus pr-cieux de qualit sont disponibles en France. Le plus souvent, il sagit de graines rcoltes en fort, dont la qualit gntique est incon-nue, en particulier leur adaptabilit sur des sites varis ( tiquette jaune ). Lorsque lensemble du peuplement a t valu sur des bases visuelles (sans test), les caract-ristiques des descendants sont alatoires, la qualit de chaque plant ne peut tre garantie ( tiquette verte ). Dans quelques cas, des composants de qualit connue ont t ras-sembls dans un verger graines ( ti-quette bleue si la descendance a t teste, tiquette rose sinon), la qualit gntique moyenne est meilleure. Mme dans ce dernier cas, les descendants sont variables et il faut prvoir de supprimer certains arbres ( clair-

    cie ). On parle de cultivar lorsque les carac-tres gntiques sont stables grce la mul-tiplication vgtative : nul besoin dclaircir. Pour les arbres forestiers, il existe des culti-vars pour peu despces en Europe (Peuplier, Merisier, Chtaignier, Orme en France).

    Pouvez-vous dfinir la slection partici-pative des feuillus prcieux ? Quels en sont les principes ?

    La slection participative des feuillus prcieux est une mthode de cration varitale pour laquelle les utilisateurs finaux ont un rle im-portant, variable selon les programmes et es-pces, dans la dfinition des objectifs et cri-tres de slection, les croisements, les tests et la diffusion du progrs gntique.

    Pour celle mise en uvre avec les agricul-teurs, le principe est le suivant. Au sein de la parcelle agroforestire, lagriculteur plante des tmoins rcurrents (cultivars multiplis vgtativement). La distance entre les arbres tester et le tmoin rcurent ne doit pas ex-cder 30 m. En observant le dveloppement des tmoins, il est facile et rapide dvaluer la valeur des arbres tests. La multiplication des observateurs, des stations et des arbres ob-servs accrot les opportunits de slection : la dmarche peut tre intra spcifique ou in-terspcifique, les tmoins servant dans ce cas des espces ayant les mmes exigences co-logiques.

    Depuis quand lINRA est-il investi sur ce sujet ? Pourquoi ?

    Au niveau international, la slection participa-tive a t dveloppe linitiative de lICRAF

    INTERVIEWLa slection participative des feuillus prcieux Lesimplantationsdarbrespermettentunerugositdupaysagefavorisantlespluiesetpermettantdattnuerlesvents.

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    (Centre International pour la Recherche en Agroforesterie) avec diffrents partenaires, dans les pays du sud. Quelques quipes tra-vaillent en France sur des espces annuelles depuis plus de 10 ans, souvent pour des agriculteurs bio. Dans notre unit INRA, nous avons propos cette dmarche depuis 2011 suite au constat du manque de qualit gn-tique des plants commercialiss pour beau-coup despces utilises en agroforesterie. Un constat proccupant dans la perspective dune adaptation ncessaire au rchauffement climatique par vitement grce une crois-sance plus rapide. Malgr tout, nous ne pou-vions pas assurer un programme de slection lourd pour chaque espce darbres feuillus. Ainsi, la slection participative, moins lourde, moins coteuse, peut pallier partiellement ce problme.

    Quels sont les avantages pour lagricul-teur de sinvestir dans ce processus de slection ?

    La mise en place des tmoins rcurrents dans sa parcelle et dans les parcelles dautres agri-culteurs dans sa rgion et dans dautres r-gions permet lagriculteur de participer lvaluation de varits et dindividus. Il peut arriver que chez lui ou un collgue proche, un individu trs intressant soit repr : il pourra ventuellement le multiplier vgtativement si cest possible pour limplanter dans de nou-velles parcelles agroforestires. Mais le plus souvent, le rsultat est collectif : contribution la slection de composants de vergers graines, ou lvaluation de la qualit de va-rits dans la rgion. Nous souhaitons mettre en place un protocole de suivi simple (mesure de circonfrence par exemple) qui ne sera pas

    ncessairement ralis par lagriculteur.

    Daprs-vous quels sont les enjeux du dveloppement des systmes agrofores-tiers en AB ?

    Pour ma part, je vous rpondrai par rapport aux enjeux globaux. Dune part, nous sommes confronts actuellement au rchauffement climatique. Les implantations darbres per-mettent une rugosit du paysage favorisant les pluies et permettant dattnuer les vents. Un enjeu majeur est donc de restaurer un meil-leur emboisement. Le second dfi sera le gap nergtique . Les spcialistes annoncent un besoin croissant de bois de chauffe dici 20 ans. Compte tenu de notre taux durbani-sation par rapport aux annes 1950 (qui con-cide avec le dbut de lnergie quasi-gratuite en France), tout dveloppement du taux de boisement dans les zones urbaines ou proxi-mit des villes sera un enjeu pour leur alimen-tation nergtique.

    f Pour en savoir plus

    Frdrique SantiINRA - Val de LoireUnit Amlioration, Gntique et Physiolo-gie ForestiresGntique et amlioration du merisier - s-lection participative despces ligneuses

    02 38 41 80 31

    [email protected]

  • FERMOSCOPIE | N2Loir-et-Cher

    f La ferme

    Rgion : Centre-Val-de-Loire

    Nom de la ferme et du producteur : Alain YVON

    Commune : La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine (41)

    Systme de production : Polyculture-levage de volailles, marachage

    SAU : 44 ha

    UTH : 1

    Type de systme : agroforesterie fruitire en noyers

    f Amnagements mis en place

    Ensemble du parcellaire redcoup en parcelles de 2 ha

    Sur chaque ligne de plantation des noyers (sur les 2,5 ha dagroforesterie), une bande enherbe de 3 m de large est prsente. Elle fera 7 m de large en 2018.

    2500 m linaires de haies

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 600 mm

    Altitude : 90 m

    Types de sols : limons argileux et argilo-calcaire

    Iciilnyavaitplusdarbres,enreplantertaitimportantpourmoi.

    Prsentationf Historique

    f Le choix de la bio

    Produire en bio correspondait ma vision de lagriculture et permettait de rpondre une demande des consommateurs. Jai retrouv lintrt du mtier de paysan.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation grandes cultures : Axral AB, ngoce

    Marachage (0,12ha) et production de courge en plein champ (0,30ha). Commercialisation : Val Bio Centre

    Noyers en agroforesterie. Commercialisation : Axral Fruits et Lgumes

    Conversion des terres la bio par le pre dAlain

    Installation dAlain

    Cration de latelier marachage

    Cration de latelier poules pondeuses

    Plantation des noyers sur 2.5 ha

    1995 1996 2005 2009 2012

    -

    .11.

    Assolement 2015

  • Atelier animal

    Poules pondeuses (140 ttes, 25 000 ufs par an). Com-mercialisation : AMAP

    Agroforesterie fruitire

    f De la rflexion la plantation

    2010 : constitution dun groupe dagriculteurs bio et conventionnels pour implan-ter des vergers de noyers fruits en plaine de Beauce

    De 2010 2012 : formations, visites de bassins de produc-tions traditionnels

    2012 : plantation des noyers

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : un minimum de deux ans pour faire mrir le projet.

    f Accompagnement tech-nique

    Chambre dagriculture du Loir-et-Cher, Axreal Fruits et Lgumes

    f Prsentation de la parcelle

    Surface de la parcelle : 2,51 ha de lignes de planta-tion de noyers avec mise en place de bandes enherbes de 3 m de large. A terme, la surface sera de 10 ha.

    Type de sol : limon argileux et argilo calcaire

    Pente : 0%

    Orientation : nord-sud

    Objectifs : production de fruits, diversification des dbouchs, mise en place

    damnagements pour favori-ser les auxiliaires de cultures. Valorisation des terres super-ficielles et production prs des zones habites

    Espce plante : noyer, vari-t Franquette

    Raisons du choix : espce traditionnellement prsente dans la plaine, rcolte mca-nise, march demandeur

    Densit des arbres : 140 arbres/ha

    Largeur de plantation : 7 m

    Espacement entre les rangs : entre 50 et 80 m pour subdi-viser la parcelle

    Prparation de sol : un d-compactage sur la ligne de plantation

    Facteurs limitant la planta-tion : la profondeur de sol

    Priode de plantation : f-vrier 2012

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur

    Travaux post-implantation : broyage de la bande enher-be, taille des arbres, gestion de la problmatique che-vreuil par la mise en place de protections et remplacement de 15 arbres

    f Investissements

    Charges totales pour le pro-jet : 10 335

    Plants : 2 800

    Protection et piquet : 700

    Location mini-pelle : 400

    Travaux de plantation : 4 300

    Prparation de sol : 1 500

    Frais de mcanisation : 635

    Subventions reues : 30%

    Origine des subventions : Viniflhor Conseil Gnral du Loir-et-Cher

    f Points positifs

    Existence du groupe

    Diversification des produc-tions

    Amnagement du paysage

    f Amliorations apporter

    La dispersion des lignes sur le territoire limite la protec-tion des arbres contre les chevreuils.

    f Le conseil dAlain

    Quand on est cralier, planter des arbres est un autre mtier. Il est important de sentourer dun groupe de producteurs et dagents com-ptents pour lappui tech-nique.

    f Pour en savoir plus :

    GABLECCS 1808 - 11-13-15 rue Louis Joseph Philippe41018 BLOIS

    Tl : 02 54 55 20 37

    Site internet : www.bio-centre.org/ index-3-83.html

    .12.

  • FERMOSCOPIE | N3Somme

    f La ferme

    Rgion : Hauts-de-France

    Nom de la ferme : GAEC LENOIR

    Le producteur : Simon LENOIR

    Commune : Bergicourt (80)

    Systme de production : Polyculture et arboriculture

    SAU : 141 ha

    SAU bio : 42 ha en grandes cultures et 9 ha de pommier cidre

    UTH : 2

    Type de systme : agroforesterie fruitire

    f Amnagements mis en place

    4 parcelles dagroforesterie fruitire, au total 12 hectares

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 650-700 mm

    Altitude : 150 m

    Types de sols : limons argileux (60 ha), argile silex (40 ha), argilo-calcaire (40 ha)

    Lagroforesterieenpr-vergernouspermetderevaloriserdesterresfaiblepotentiel.

    Prsentationf Historique

    f Le choix de la bio

    Nous souhaitions rduire lutilisation des produits de traite-ments sur les arbres, redonner de lautonomie en fertilit nos parcelles et ramener de la valeur ajoute sur la ferme par la transformation cidricole.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : ngoce (crales), industrie, vente directe (pour le jus de pomme)

    Arrt de lactivit de llevage laitier

    + 2010 et 2011 plantation de pommiers cidre

    Conversion de 9 ha de pommiers cidre en bio

    Plantation de 12 ha de verger haute-tige en agroforesterie Conversion des terres en bio

    Conversion de 19 ha de vergers et de 60 ha de grandes cultures

    Conversion de 42 ha de grandes cultures en bio

    Installation de Simon Lenoir

    2008 2007 2011 2014 20162015 2017

    -

    .13.

    Assolement 2015

  • .14.

    Agroforesterie fruitire

    f De la rflexion la plantation

    2012 : dbut des rflexions

    2012-2013 : conception du projet, chif-frage, rservation des plants et mon-tage des dossiers daide la plantation

    2014 : plantation

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : deux ans

    f Accompagnement technique

    Appui du conservatoire des espaces naturels du Nord-Pas-de-Calais pour le choix des essences adaptes au terroir.

    Appui du Conseil Rgional de Picardie sur les dispositifs daccompagnement la plantation de systmes agrofores-tiers existant en rgion (mesure 222).

    Appui de lABP (Agriculture Biologique en Picardie) et de la chambre dagri-culture de la Somme pour le montage du projet.

    Appui de la fondation Yves Rocher pour le financement dune partie de la plantation.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet verger haute-tige : 42 351 (prparation de sol, plants et protection des arbres)

    Subventions reues : 70%

    Origine des subventions : dispositif 222 du PDRH 2007-2013 aide aux travaux de 1re installation de systmes agro-forestiers sur des terres agricoles

    f Points positifs

    Conduite extensive de varits locales de pommiers et poiriers tout en reva-lorisant des parcelles faible poten-tiel.

    Dveloppement de la vente directe.

    La production de bois duvre sera la valorisation moyen terme des arbres arrivs en fin de production fruitire.

    f Le conseil de Simon

    La prparation et lanticipation sont les points ne pas ngliger. Il faut di-mensionner au mieux le projet, choisir les essences adaptes, penser tous les points de blocage ventuels. Lac-compagnement sur les aspects tech-niques et administratifs est nces-saire.

    f Larbre et lagriculture biologique Larbre a un rle important dans lquilibre du milieu, dautant plus en agriculture biologique pour favoriser les auxiliaires de cultures. Des soutiens publics existent pour aider ce type de pro-jet, cest un moyen pour en dvelopper de nouveaux sur les fermes.

  • .15.

    Surfaces des parcelles 4 ha 3.58 ha 1.96 ha 2.52 ha

    Type de sol Argile silex

    Fond de valle argilo limoneuse hydromorphe

    Argile silex

    Parcelle htrogne argile silex et cranettes

    Pente En pente Plate Plate Plate

    Orientation de la parcelle Nord-sud Est-ouest Nord-sud Est-ouest

    Densit de plantation

    (arbres/ha)63 141 65 75

    Espacement en mtre

    (inter-rang/bord/sur le rang)11m/11m/11m 8m/10m/7m 10m/10m/10m 10m/12m/10m

    Type de conduite Haute-tige classique

    En axe haute-tige

    Haute-tige classique

    Haute-tige classique

    Choix des espacements

    Conduite, mcanisation des interventions de dsherbage et de rcolte, formation des arbres

    Augmentation de la productivit des vergers haute-tige en gardant une approche extensive en AB

    Conduite, mcanisation des interventions de dsherbage et de rcolte, formation des arbres

    Conduite, mcanisation des interventions de dsherbage et de rcolte, formation des arbres

    1re production de fruits 2020

    Facteurs limitant la plantation la parcelle

    Caractristiques pdologiques

    Prparation du sol Dcompactage

    Priode de plantation Sortie hiver 2013-2014 et 2014-2015

    Ralisation de la plantation Par lagriculteur

    Travaux post-implantationGestion de lenherbement par broyage dans linter-rang et sur le rang. Taille de formation des arbres.

    f Prsentation des parcelles

    f Pour en savoir plus :

    Agriculture Biologique Picardie (ABP)14, rue du 8 mai 1945, 80090 Amiens

    Tel : 03 22 22 58 30

    Site internet : www.bio-picardie.com

  • .16.

    FERMOSCOPIE | N4Oise

    f La ferme

    Rgion : Hauts-de-France

    Nom de la ferme : GAEC ORTEGAT

    Commune : La Neuville-sur-Oudeuil (60)

    Systme de production : Polyculture-levage

    SAU : 212 ha

    UTH : 3

    Type de systme : agroforesterie bois duvre

    f Amnagements mis en place

    Une parcelle de 8 ha en agroforesterie bois duvre

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 659 mm

    Altitude : 150 m

    Types de sols : limons avec silex (40 ha), limon avec peu de silex (80 ha), argile silex (80 ha)

    Lagroforesterieestlemoyendereplanterdesarbresenplaine,dediversifierlesproductionset

    delaisseruneproductionauxgnrationsfutures.EnPicardie,elleasaplace.Prsentation

    f Historique

    f Le choix de la bio

    Le bio tait un nouveau challenge dans ma carrire et prsen-tait une approche de lagriculture qui me correspondait plus.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : AgriCPS, CORAB, surfaces fourragres en au-toconsommation, vente directe (pommes de terre, lentille)

    Atelier animal

    Bovin viande : 40 mres charolaises

    Commercialisation : vente circuit long via maquignon

    Cration du GAEC

    Conversion de 55 ha en AB

    212 ha en bio et plantation de 8 ha en agroforesterie

    1991 2001 2013

    .16.

    Assolement 2015

  • .17.

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    2011 : formation (ABP et Agroof), visite du site de Vil-larceaux (fermoscopie n5)

    2012-2013 : tude et carac-trisation pdologique (ABP, CA60) montage du dossier daide la plantation

    Janvier 2014 : plantation

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : 2 ans.

    f Accompagnement technique

    Agriculture Biologique en Pi-cardie (ABP) et la chambre dagriculture de lOise pour laccompagnement technique

    Le ppiniriste pour lappro-visionnement en plants

    Le Conseil Rgional de Picar-die pour la partie financire

    f Prsentation de la parcelle

    Surface de la parcelle : 8 ha

    Type de sol : limons argileux avec prsence de silex

    Pente : quasi nulle

    Orientation : nord-ouest/sud-est

    Objectifs : production de bois duvre

    Espces plantes : essences de bois duvre et bourrage entre chaque

    Noyer commun et hybride, merisier, poirier, rable sy-comore, rable plane, orme, pommier, alisier torminal et blanc, robinier faux-acacia, aulne, tilleul, charme, bou-

    leau, cornouiller, sureau, ar-gousier, noisetier, nerprun purgatif, fusain dEuropa, viorne lantana, viorne obier, prunelier, trone vulgaire, ribes rubrum versaillaise blanche et titania , ribes rubrum jonkheer , prunier myrobolan, nflier, cognas-sier, prunier mirabelle de Nancy , cerisier

    Largeur de plantation : bande d1 m

    Espacement entre les rangs : 28 mtres

    Raisons de lespacement : compatibilit avec les lar-geurs doutils utiliss sur la ferme, des contraintes de la parcelle (largueur et mi-toyennet)

    Densit des arbres : 250 /ha

    Prparation de sol : dcom-pactage de la ligne de plan-tation (localisation GPS), d-chaumage et semis de petit peautre lautomne 2013. Plantation faite directement dans le petit peautre en jan-vier 2014.

    Facteurs limitant la planta-tion la parcelle : taux levs dargile et de silex pouvant li-miter la prospection racinaire et le dveloppement de cer-taines essences sur certaines zones de la parcelle

    Plantation : hiver 2014

    Ralisation de la plantation : par le ppiniriste

    Travaux post-implantation : paillage des lignes de plants

    f Investissements

    Charges totales pour le pro-jet : 8 206 HT

    Subventions reues : 70 %

    Origine des subventions : dispositif 222 du PDRH 2007-2013 aide aux travaux de 1re installation de systmes agro-forestiers sur des terres agricole

    f Points positifs

    Plantation bien dveloppe, les conditions de la parcelle (orientation, type de sol) taient favorables.

    f Amliorations apporter

    Les bandes plantes orientent le sens de culture et le sens du travail du sol. Jean-Luc ne peut plus dsherber perpen-diculairement ses fveroles depuis la plantation.

    La gestion de lenherbement sur le rang est surveiller.

    f Le conseil dAlain

    La prparation du projet est trs importante. Nous avons mis 2 ans prparer le ntre et nous ne le regrettons pas. Laide disponible lpoque et finance par le conseil rgional a galement t un appui pour la ralisation de cette plantation. Si elle peut inciter dautres agriculteurs, quils nhsitent pas.

    f Pour en savoir plus :

    Agriculture Biologique en Picardie (ABP)14, rue du 8 mai 1945 80090 Amiens

    Tel : 03 22 22 58 30

    Site internet : www.bio-picardie.com

  • .18.

    En 2011, une formation de deux jours sur lagroforesterie a t propose aux agricul-teurs du rseau avec lintervention dAGROOF (voir tmoignage page 28) et la visite du site de Villarceaux (voir fermoscopie n5).

    Suite ces deux jours, plusieurs agriculteurs bio prsents se sont dit intresss pour creuser la thmatique et tudier la faisa-bilit dun tel projet sur leurs exploitations respectives. LABP a mis en place un groupe danimation sur cette thmatique.

    Rencontre avec Clment Gaboriau, conseiller technique polyculture lAgriculture Biolo-gique en Picardie (ABP).

    Comment tes-vous pass de la rflexion de groupe la plantation ?

    LABP a sollicit Rgis Wartelle de la Chambre Rgionale dAgriculture de Picardie qui avait initi un travail sur ce sujet afin de lui faire part de la dynamique naissante et de leur pro-poser dintgrer le projet. Une runion avec les agriculteurs, le Centre Rgional de la Propri-t Forestire (CRPF) et le Conseil Rgional de Picardie a eu lieu en dbut danne 2012 afin de proposer un accompagnement aux produc-teurs pour ltude de leur projet.

    Au cours de cette anne, les tudes ont t ralises : lapproche agronomique technique ralise par lABP a t couple avec une ap-proche sylvicole ralise par le CRPF ou la Chambre Rgionale dAgriculture. Un point davancement en fin danne 2012 a permis dchanger collectivement sur les diffrents projets et de confronter les points de vue sur les plantations venir. Le montage de dossiers premire installation de systmes agrofores-tiers sur des terres agricoles (mesure 222)

    financs par le Conseil Rgional de Picardie a suivi ainsi que la plantation des parcelles au cours des hivers 2013-2014 et 2014-2015.

    Fin 2015, 5 projets avaient vu le jour en rgion Picardie sur des fermes biologiques : 3 plan-tations darbres destination bois duvre en systme polyculture (8 ha, 15 ha et 19 ha) et 2 plantations de vergers haute-tige des-tines la transformation de jus et de cidre (2 ha et 12 ha). Ces 5 projets ont bnfici de laide de la mesure 222 hauteur de 70% (dont un projet a t subventionn 80% sur une zone enjeu eau potable).

    Quelles difficults avez-vous rencon-tres ?

    Les principales difficults rencontres taient dordre technique : trouver la parcelle avec une orientation adquate (axe nord-sud), choi-sir les essences adaptes au contexte pdo-logique local et valorisables long terme en bois duvre, tenir compte des largeurs de travail des outils et de la prsence dlments environnants (ligne lectrique, conduites en-terres). Lensemble des comptences nces-saires la construction de tels projets tait r-uni en Picardie permettant de passer de lide la plantation.

    Quel est lintrt de la dmarche de groupe ?

    Bien que ltude de chaque projet se ralise lchelle individuelle, la mise en commun des rflexions est un atout pour la prise de recul, confronter les points de vue et conforter ses choix. Avant de se lancer dans un nouveau projet les agriculteurs vont souvent voir un col-lgue ou voisin ayant dj fait le pas, comme

    INTERVIEWLintrt dune dmarche de groupe : focus sur lexprience coordonne par lABP

  • .19.

    lors dune conversion en AB par exemple. Dans notre cas les parcelles bio en agroforesterie nexistaient pas en Picardie, la dynamique de groupe permet donc davancer plusieurs et de se conforter dans sa dmarche.

    Quelles sont les perspectives pour le groupe ?

    Les plantations ralises depuis 2013 sur les fermes biologiques ont intgr le rseau de sui-vi agroforesterie que mne la Chambre rgio-nale dagriculture en Picardie. Elles rejoignent ainsi les premires parcelles plantes. Ce r-seau est loccasion de faire le point annuel-lement entre agriculteurs/planteurs et techni-ciens impliqus sur la question afin de dgager de nouvelles pistes de travail potentielles et de partager les expriences de chacun.

    La mesure daide la plantation agrofores-tire du Plan de Dveloppement Rural Rgional (PDRR) 2015-2020 est galement un levier pour inciter de nouveaux agriculteurs planter des arbres.

    Par ailleurs, au cours de lautomne 2014, des partenaires europens du projet AGFORWARD ont eu loccasion de visiter plusieurs par-celles picardes, dont lune de nos dernires plantations en AB. Une belle occasion de faire connatre notre travail rgional et la dyna-mique locale tout en profitant du recul des techniciens et des scientifiques sur le sujet.

    Lagroforesteriepermetdefavoriserlabiodiversit,luttercontrelrosion,stocker du carbone, construire lespaysages,Ces intrts sont encoreplusimportantspourlessystmesdecultures conduits en agriculture bio-logique. Elle permet une diversifica-tiondesfermesetouvredenouveauxchampspourlarecherche.

    f Pour en savoir plus :

    .19.

    Agriculture Biologique en Picardie (ABP)14, rue du 8 mai 1945 80090 Amiens

    Tel : 03 22 22 58 30

    Site internet : www.bio-picardie.com

  • .20.

    FERMOSCOPIE | N5Val-dOise

    f La ferme

    Rgion : le-de-France

    Nom de la ferme : EARL du Chemin Neuf

    Le producteur : Olivier Ranke

    Commune : Chaussy (95)

    Systme de production : Polyculture-levages bovins et ovins

    SAU : 370 ha

    UTH : 3

    Type de systme : agroforesterie bois duvre, haie plante

    f Amnagements mis en place

    22,6 ha dagroforesterie intraparcellaire bois duvre,

    8 km de haies

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 640 mm

    Altitude : 140 m

    Types de sols : limons argileux (44%), argilo-calcaire (10%), limons moyens (13%), limons moyens battants (33%), limons moyens sableux (2%)

    Larbreestunedescomposantesessentielledeladurabilitenagriculture.

    Prsentationf Historique

    f Le choix de la bio

    Renforcer lautonomie de la ferme, mettre en place un sys-tme de production rsilient, rpondre un projet de socit et une demande des consommateurs nous ont dcid franchir le cap de la bio.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : autoconsommation, Biocer, farine aux bou-

    langers.

    -Olivier est salari de la fondation

    Charles Lopold Mayer pour le progrs de lHomme afin de conduire la transition agro-cologique de la ferme de la Bergerie

    dbut de la conversion la bio

    lensemble de lexploitation est en bio

    installation dOlivier en tant quagriculteur grant de lEARL du Chemin Neuf

    1995 1997 2003 2006

    -

    Assolement 2015

  • .21.

    Atelier viande

    Bovin viande (89 mres) et ovin viande (94 brebis)

    Commercialisation : vente directe

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    2003 : dbut de la rflexion, visite de diff-rents sites

    Accompagnement par le Centre codveloppe-ment de Villarceaux et par le bureau dtude Agroof pour la conception du projet et pour la plantation.

    2010-2011 : plantation

    Temps estim par Olivier pour mener bien le projet : 2 ans

    f Prsentation des parcelles

    Surface des parcelles : 3 parcelles (7,7 ha ; 7,9 ha et 7 ha) qui reprsentent au total 22,6 ha

    Type de sol : limons moyens - limons argileux

    Pente : 0%

    Orientation : nord ouest sud est

    Objectif : production de bois duvre, struc-turation du sol, apport de matire organique, ombre pour les animaux

    Espces plantes :

    Essences nobles : alisier torminal, cormier, merisier, noyer.

    Essences locales : poirier franc, pommier franc, rable champtre, orme, frne.

    Essences lgumineuses : fvier dAmrique, robinier faux-acacia

    Production de bois duvre : pas avant lan-ne 2045

    Espacement entre les rangs : 28 m ou 52 m selon la parcelle

    Largeur de plantation : sur 4 mtres de large

    Densit : 16, 31 ou 34 arbres / ha selon la parcelle

    Raisons de cette densit : multiple dune lar-

    geur doutil et 2 m entre le passage doutil et la ligne darbre. Intrt dtudier diffrentes densits.

    Prparation de sol : trous pour les plants la tarire

    Ralisation de la plantation : par un tiers (pro-pritaire)

    Travaux post-implantation : taille annuelle r-alise par le Centre codveloppement de Vil-larceaux. Un broyage annuel est ralis par la ferme aprs les moissons.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 42 506

    Subventions reues: 50%

    Origine des subventions : Conseil rgional dle-de-France dans le cadre du programme Biodiversit .

    f Enseignements

    La protection des arbres est ncessaire vis--vis du troupeau bovin lorsque les parcelles agro-forestires sont en prairie temporaire.

    Lintgration des arbres dans des parcelles en rotation intgrant des cultures et des prairies temporaires savre techniquement compli-que grer. Il aurait t plus simple que les arbres soient dans des systmes purement de grandes cultures ou de prairies. La gestion des bandes enherbes demande de lattention.

    Haies

    f De la rflexion la plantation

    Accompagnement par la SCIC Bois Bocage En-ergie et par lAFAC-Agroforesterie pour llabo-ration dun plan de gestion des haies et pour la mise en uvre de ce plan.

    f Prsentation de la haie

    Plusieurs haies autour dune parcelle de 64 ha

    Mtres linaires plants : 8 km

    Type de sol : limons moyens battants

    Objectifs : Protection contre lrosion (o-lienne, hydrique) et la drive des produits

  • .22.

    phytosanitaires, favoriser le gibier (partenariat avec les chasseurs).

    Espces plantes : espces valeur cyng-tique

    Densit : 2 arbres par mtre linaire

    Espacement entre les rangs : haies double rang 70 cm

    Largeur de plantation : 6 m, plantation de haies de 2 m de large sur une bande enherbe de 4 m

    Prparation de sol : labour et passage de la herse rotative. Plantation des haies puis se-mis de mlange prairial pour les bandes en-herbes.

    Priode de plantation : fvrier 2001 et 2002

    Ralisation de la plantation : par le propri-taire et des chasseurs

    Facteurs limitant la plantation : aucun

    Travaux post-implantation : broyage annuel des bandes enherbes, passage dpareuse annuel pour contenir la haie.

    Valorisation de la haie : Aprs 10 ans o les haies ont t une charge (passage pareuse), elles commencent tre valorises : produc-tion de bois plaquette notamment pour la chaudire bois de la bergerie.

    f InvestissementsCharges totales pour le projet : donnes pr-cises non accessibles (absence de comptabili-t analytique)

    Subventions reues : aucune

    f Points positifsBon dveloppement des haies

    Production mixte de bois duvre et de bois nergie (plaquette) dans les haies.

    f Pistes damliorationPaillage plastique : efficace mais reste dans le sol.

    Entretien de clture cot des haies : main-tien de la largeur de la haie.

    Choix des essences : le prunellier est trop en-vahissant, le houx est peu utile (trop long pousser).

    f Le conseil dOlivier

    Lagroforesterie doit permettre une meilleure efficience de lagro-systme sur le long terme. Pour cela, il est indispensable de bien antici-per toutes les implications que peut avoir la mise en place dune telle dmarche dans le fonctionnement de la ferme.

    Dans le cas de la Bergerie, en systme poly-culture-levage, il a fallu faire co-exister les contraintes de larbre, des cultures, et des le-vages. Cela a donc multipli les risques autour du projet. Cependant, je suis convaincu que notre exprience est un apprentissage et que lavenir donnera raison ce choix.

    f Pour en savoir plus :

    Bergerie de Villarceaux95710 CHAUSSY

    Tel : 01 34 67 91 23

    Site internet : www.bergerie-villarceaux.org

  • .23..23.

    FERMOSCOPIE | N6Ille-et-Vilaine

    f La ferme

    Rgion : Bretagne

    Le producteur : Christian GUMEN

    Commune : Saint Just (35)

    Systme de production : Polyculture-levage laitier

    SAU : 52 ha

    UTH : 1.7

    Type de systme : agroforesterie bois duvre, haie restaure, haie plante

    f Amnagements mis en place

    Une parcelle avec 400 m de pente a t coupe en 2 avec une haie pour limiter lrosion. Des chemins et des talus ont galement t cres pour fabriquer un maillage bocager (abri pour les animaux) en recoupant les parcelles avec des haies pour rduire leur taille (2 parcelles de 8,5 ha ont t divises en 2 ou en 4).

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 694 mm

    Altitude : 75 m

    Types de sols : limons sur schistes plus ou moins profonds

    Audpart,jeplantaisdesarbrespourlechauf-fagemaisilsremplissentdenombreusesfonctions

    (protectionduvent,ombragedesanimaux,...).Ilssontindispensablesauxsystmesagricoles.Prsentation

    f Le choix de la bio

    Avec les voisins, on travaillait depuis longtemps sur lherbe. On a tous fait le choix du bio, en sentraidant.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : 100% autoconsomm

    Atelier animal

    levage laitier (48 mres). Commercialisation : laiterie.23.

    Installation de Christian en conventionnel

    Suppression du mas li de faibles rendements et des problmes sanitaires sur le troupeau

    Passage de la ferme en bio

    100% de la ferme est certifie bio. Depuis 2002 plantation des haies autour des btiments, autour des parcelles et rduction de leur surface.

    1994 1997 2000 2002

    -

    f Historique

    Assolement 2015

  • .24.

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    2002 : En mme temps que le passage en bio, Christian a plant des haies autour des champs, et pour sparer les champs.

    2012 : Formation dune jour-ne en Agroforesterie au prin-temps 2012, avec un groupe dchange du GAB. Suite cette formation, cela a fait tilt pour moi dit Christian.

    2013 : plantation de la par-celle dagroforesterie de Bois duvre

    f Accompagnement du projet

    Par Agrobio 35 pour dmarrer la rflexion et pour la plan-tation,

    Par la Chambre dagriculture de Loire-Atlantique pour les aspects techniques,

    Par lAFAHC pour laspect conomique (Association Franaise Arbres et Haies Champtres , devenue de-puis lAFAC-Agroforesterie),

    Par les agriculteurs pour la plantation.

    f Prsentation de la parcelle

    Surface : 2,10 ha

    Type de sol : limon fin, profondeur htrogne

    Pente : 4%

    Orientation : nord -sud

    Objectif : production de bois duvre

    Espces plantes : chtai-gner, frne, noyer, tilleul, cor-mier, merisier. Des espces prsentes localement.

    Production du bois duvre : dans une quarantaine dan-nes

    Largeur de plantation : 1 m

    Espacement entre les rangs : 27 m

    Espace entre les arbres : 6 m

    Densit : 50 arbres / ha

    Prparation du sol : labour et passage de combin pour prparer le semis des c-rales qui entraient dans la rotation cette anne-l.

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur et des agri-culteurs voisins.

    Priode de plantation : mars 2013 d aux pluies hivernales trop abondantes en janvier et fvrier.

    Facteurs limitant la planta-tion : la profondeur de sol

    Temps estims : 40 50 heures par ha (plantation, protection des arbres, pail-lage, protection des plants et clture autour des arbres)

    Travaux post-implantation : pturage autour des arbres par les vaches, dbroussail-lage si ncessaire. Premire taille en fin danne 2015.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 900

    Subventions reues : 0,85 centimes / arbre

    Origine des subventions: AFAHC (devenue lAFAC-agro-foresterie)

    f Points positifs

    Satisfaction de lagriculteur par rapport son projet, bien que les bnfices pour les animaux (ombrage, etc.) ne soient pas encore visibles.

    f Amliorations apporter

    La mise en place demande un temps de travail impor-tant. Aprs 3 ans les arbres les plus dvelopps font 2 m 2,50 m ; on na pas encore deffet, il faut attendre 5 10 ans pour avoir un premier effet visible.

    En bout de parcelle, Chris-tian a gard de la place (30 m) pour pouvoir manuvrer facilement. Avec le recul, il estime que 20 m suffiraient.

    f Le conseil de Christian

    Il faut tre patient pour voir les effets souhaits de la plantation car le rsultat nest pas immdiat. Cest un investissement sur le long terme. Il faut bien choisir ses essences, bien prvoir son schma de plantation, ne pas tre tout seul les planter et faire si possible un chantier collectif.

    f Pour en savoir plus :

    Agrobio3517 Rue du Bas Village,35510 Cesson-Svign

    Tel : 02 99 77 09 46

    Site internet :

    www.agrobio-bretagne.org/agrobio-35/

  • .25.

    Fabien Liagre est responsable de recherche

    et dveloppement chez AGROOF

    Pouvez-vous nous prsenter Agroof ?

    Agroof est un bureau dtude spcialis en agroforesterie. Cr en 2000, Agroof a au-jourdhui un statut de SCOP (Socit Coopra-tive et Participative) et emploie 8 salaris. Son domaine dintervention est le territoire natio-nal et europen.

    Les principales missions dAgroof sont :

    la recherche-dveloppement avec lacquisi-tion de rfrences pour mieux comprendre les interactions entre larbre et les cultures diffrentes chelles (parcelle cultive, exploitation et territoire) sur diffrents systmes de production (marachage, le-vage, grandes cultures,) ;

    la formation des agriculteurs, la communi-cation : nous allons de la premire infor-mation jusquau suivi de la plantation, et lchange dexpriences en rseau.

    Il semblerait que les agriculteurs bio sont de plus en plus nombreux sint-resser lagroforesterie, partagez-vous ce constat ?

    Initialement, les agriculteurs conventionnels taient plus nombreux sintresser lagro-foresterie. Une des raisons qui pouvait lex-pliquer tait que les principales rfrences acquises en milieu tempr taient issues de systmes conventionnels. En bio, il y a pour-tant un potentiel de dveloppement impor-tant : on peut chercher maximiser les pro-cessus agro-cologiques au sein de la parcelle cultive pour viter lusage dintrants externes. Aujourdhui, 2/3 de notre public en formation est constitu dagriculteurs biologiques.

    En grandes cultures bio, quels peuvent tre les atouts et limites de ces sys-tmes ?

    Il peut y avoir une augmentation du stockage du carbone et de la matire organique dans le sol dune parcelle agroforestire par rapport la mme parcelle conduite avec uniquement la culture intercalaire. Mais le niveau de travail du sol au sein de la parcelle cultive (labour vs non labour) est aussi une variable impor-tante. Avec un travail du sol trop important, on note des dstockages levs de carbone, ce qui limite alors leffet positif sur lhumifi-cation du sol grce aux arbres. Il peut y avoir galement un enrichissement du sol en plan-tant des arbres fixateurs dazote (type Acacia, Aulne). Un autre volet concerne la lutte biolo-gique. Globalement, la pression des bioagres-seurs est difficile apprhender et dpend du couple bio agresseur-plante hte. Concernant les contraintes, la principale concerne la com-

    INTERVIEWAgroof, bureau dtude spcialis en agroforesterie

  • .26.

    ptition des arbres pour la lumire. Cest pour-quoi il faut bien dfinir la densit des arbres et lcartement des lignes. Toutes les varits des cultures intercalaires ont t slectionnes avec un niveau de luminosit important alors que la slection varitale pourrait tre ralise en microclimat agroforestier. Pour cela, nous travaillons galement sur la slection partici-pative des arbres avec lINRA dOrlans (voir interview page 10). Une autre limite concerne la mobilisation dune partie de la surface pour un revenu long terme. En effet, la plantation des arbres mobilise une partie de la surface arable et apporte un produit conomique au bout de quelques dcennies. L aussi, le choix des espces est important (bois duvre, bois nergie, fruitiers, ...).

    Quels conseils donneriez-vous des por-teurs de projets ?

    Le premier serait de mettre de ct toutes les ides prconues et de laisser cours limagi-nation ! Il faut que le projet soit vraiment en adquation avec le porteur de projet !

    Le second serait de protger au maximum les arbres (contre le vent, le gibier, ...). Ce sont des investissements coteux mais sur le long terme, les effets sont vraiment bnfiques ! Le dernier serait quil ne faut surtout pas hsi-ter sinscrire dans les dynamiques collectives sur le terrain : lchange dexpriences est tou-jours enrichissant !

    Enfin, ce qui est important cest de comprendre comment fonctionne sa parcelle pour en tirer parti de la meilleure des manires. Que ce soit au niveau fertilisation ou lutte biologique, la meilleure arme cest lobservation et encore une fois, lchange avec les agriculteurs et les chercheurs qui travaillent sur le sujet.

    f Pour en savoir plus :

    Fabien LiagreResponsable recherche - DveloppementAGROOF 9 plan de brie 30140 Anduze

    Tel : 04 66 56 85 47

    Mob : 06 22 10 42 42

    Email : [email protected]

    Site : www.agroof.net

    Arbrachatouille :

    Projet de recherche participative pilot par Agroof pour mieux comprendre comment in-teragissent arbres et cultures maraichres, et imaginer des amnagements adapts pour la production.

    http://arbratatouille.projet-agroforesterie.net

  • .27.

    FERMOSCOPIE | N7Dordogne

    f La ferme

    Rgion : Nouvelle-Aquitaine

    Nom de la ferme : La Ferme de Ribeyrolles

    Le producteur : Bertrand LASSAIGNE

    Commune : Le Change (24)

    Systme de production : nuciculture (noix), grandes cultures, plantes aroma-tiques, levage de chevaux

    SAU : 69 ha

    UTH : 2 permanents (Bertrand et un apprenti) plus 2 mi-temps

    Type de systme : vergers de noyers, agrofo-resterie bois duvre, haie restaure, haie plante

    f Amnagements mis en place

    Maintien des ripisylves le long de lAuvezre (3000 m)Sauvegarde des bosquets sur la ferme (1,5 ha)Haies pluri-espces (2,6 km de haies de 4m de largeur)Agroforesterie intra-par-cellaire : Conservation des arbres isols dans les par-celles agricoles (environ 100)Parcelles en agroforesterie (3,5ha)Verger de noyers (3,5 ha)

    Jefaiscequejaitoujourssenti,lesgensappellentceladelagroforesterie.Sousles

    noyers,desvergersunpeuespacsavecdesculturesdessous,etpleindehaies.Prsentation

    f Historique

    f Le choix de la bio

    Jai travaill chez des semenciers conventionnels, jai vendu de lagrochimie, jai fait de lexp en phyto. Jai t trs malade, cause de lintoxication aux produits phyto. Alors je me suis dit, si un jour je suis agriculteur, ce sera sans phyto !

    Puis jai assist un colloque sur la bio et je me suis dit " cest cela quil faut que je fasse ! "

    Je suis all voir des producteurs, il y avait des rcoltes, donc jai vu que ctait possible et je me suis investi dans lagriculture bio.

    -Installation de

    Bertrand en conventionnel, remise en tat progressive des vergers, des terres et des btiments

    Dbut de la production de semences, avec le soja

    dbut de la conversion en bio

    rorientation vers une agriculture de type plus vivrire, avec des productions pour lalimentation humaine

    1990 1991-93 1995 > 2000

    -

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 800 mm, parfois moins

    Altitude : environ 100 m

    Types de sols : sableux 90%

  • .28.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Noyers : environ 8 ha au total, principale source de revenus.

    Culture de mas, soja, bl, mteils, avoine, seigle, sarrasin, prairie temporaire, plantes aromatiques avec du basilic (transform en sauce), haricot sec, pois chiche, lentille.

    Production des semences pour la ferme : auto-nomie totale pour les grandes cultures (mas, pois-chiches, lentilles, bls, orge, soja, m-teil), et partielle pour les fourragres.

    80 ares mis disposition de lassociation Agrobio Prigord pour la mise en place dune plateforme rgionale dexprimentation sur les semences paysannes de population de mas et tournesol.

    Objectif de la rotation, sur 5 7 ans : alter-ner les cultures dhiver, de printemps, dt et dautomne, les gramines et lgumineuses, sur les 49 ha hors prairies permanentes :

    1. mas (90%) ou sarrasin (10%) sur 6-10 ha

    2. lgumineuse : soja (80%) ou lgumes secs (20%) sur 6-10 ha

    3. bl sur 6-10 ha

    4. crales secondaires : mteils (70%) ou seigle (30%)

    5. mas, ou sarrasin sur les parties difficiles biner, ou orge de printemps (2-4 ha) sous couvert de prairie (mlange prairial avec l-gumineuses) puis prairie temporaire 4 7 ans

    Utilisation dengrais verts pour viter le lessi-vage en hiver et faire un apport de matires organiques. Lincorporation de lgumineuses dans la rotation permet un apport azot, com-plt par lapport des chevaux. Bertrand a

    fait le choix de ne plus irriguer ses cultures (mas et soja) dans le but de slectionner des cultures plus rsistantes au manque deau.

    Commercialisation : circuits courts surtout, transformation la ferme de 80% des pro-duits. Les crales (surtout mas, bl, seigle) sont stockes et moulues en farine. Les 8 10T de noix sches, ensaches ou transfor-mes en cerneaux ou huile.

    Le bl, multi-varital, qui a de meilleures qualits pour la panification, est vendu des boulangers. Une partie de la production est vendue aux leveurs bio locaux. Farines, noix, huiles et sauces au basilic sont commerciali-ses dans les magasins bio, aux particuliers et aux boulangers. Le soja est commercialis par le GIE AgroBio Prigord.

    Atelier levage

    Une vingtaine de chevaux, de trait et de selle. Les 20 ha de prairie naturelle obligent Bertrand avoir un levage, qui permet de fournir du compost pour fertiliser les cultures.

    Agroforesterie fruitire / bois duvre

    3 parcelles de noyers, plants assez espacs pour cultiver entre les arbres : 1,5 ha dj plants avant larrive de Bertrand ; 1,5 ha plant par Bertrand et 0,6 ha.

    Jai des ranges de noyers dans le mas, jai pu remarquer quentre les noyers la terre est plus fertile.

    2 parcelles de noyers, plantes plus serres avant son arrive, ne permettent pas de culti-ver, mais Bertrand y sme des mteils, comme engrais vert, dtruit et enfoui avant la rcolte de noix.

  • .29.

    Parcelles de noyers plantes par Bertrand : es-pacement 20 ou 25 m, comme recommand dans les manuels dagroforesterie lpoque (mais un espace de 40 m lui semble mieux aujourdhui)

    Les noyers (plants par Bertrand ou antrieurs) sont en haute-tige ce qui permettra plus tard la production de bois duvre si jamais la noix nest plus rentable, ou en fin de vie de larbre, et ce qui rend larbre moins sensible au gel.

    Haies

    f Prsentation de la haie

    Espces plantes : haies multi-espces avec merisier, alisier, cormier, chne

    Deux manires de faire les haies :

    plantes, avec des plants autochtones que Bertrand a repr et arrach dans des haies aux alentours, ou des boutures, ou parfois quelques plants achets

    il laisse volontairement pousser les ronces et ce qui veut pousser, et il rajoute des graines, ainsi la ronce est le prcurseur et les arbres qui poussent dans les ronces sont protgs grce aux ronces, notam-ment contre les chevreuils. Cela demande du travail pour entretenir les ronces, quil faut couper.

    Parfois il rajoute quelques plants achets, par exemple des arbres fruitiers ou floraux

    Quand les haies sont coupes, les futaies sont utilises en bois de chauffage.

    Accompagnement technique : documents four-nis par une personne de la Chambre dAgricul-ture puis dAgrobioPrigord

    f Investissements

    Subventions reues : un CTE a permis lachat du matriel dentretien des haies (une ma-chine pour couper les branches).

    f Points positifs

    Effet brise-vent

    Effet filtre du vent : effet majeur

    Jai compris lintrt de la haie en voyant le boulot quelle faisait sur la rivire, elle a le mme effet sur le vent. La haie est lha-bitat des auxiliaires, donc elle filtre le vent grce aux auxiliaires, lorsque le vent passe travers la haie et les auxiliaires, en amenant avec lui bactries ou insectes : en cas dinva-sion de pucerons par exemple, qui viennent avec le vent, des punaises et des coccinelles prsentes dans la haie vont manger les trois quarts des pucerons. Cet effet filtre vite des invasions trop brutales dinsectes, de bact-ries. En plus, il y a leffet direct des auxiliaires prsents.

    Valorisation des haies en bois de chauffage et piquets de clture pour la ferme

    Intrt paysager

    f Pistes amliorer

    Objectif davoir des ranges darbres isoles tous les 40-60 m pour favoriser cet effet filtre, plus leffet couloir ou corridor pour que les au-xiliaires puissent mieux circuler sur la ferme.

    f Le conseil de Bertrand

    Planter des ranges darbres espaces de 40 60 mtres, pas plus, sinon cela pose des problmes, et ce nest plus de lagroforesterie mais de la foresterie, 40 m est un bon com-promis.

    f Pour en savoir plus :

    Agrobio Prigord

    20 Rue du Vlodrome 24000 Prigueux

    Tlphone : 05 53 35 88 18

    Site internet : www.agrobioperigord.fr

  • .30..30.

    FERMOSCOPIE | N8Gers

    f La ferme

    Rgion : Occitanie

    Nom de la ferme : SCEA Las Leacues

    Le producteur :

    Pierre PUJOS

    Commune : Saint-Puy (32)

    Systme de production : Polyculture sans levage

    SAU : 210 ha

    UTH : 2

    Type de systme : agroforesterie bois duvre, haire restaure, haie plante

    f Amnagements mis en place

    16 ha en agroforesterie, des haies replantes et des haies rgnres naturellement

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 650 mm

    Altitude : 160 m

    Types de sols : argilo-calcaire (80%)/limons battants, boulbnes (25%)

    Irrigation : 20 ha

    SurlescoteauxduGers,nousvivonsunero-siontrsfortedessolscommeentmoignentlesriviresdeboues.Jaidesmarqueursdepaysage

    surlesparcellesquimontrequelonaperduplusdunmtredeterreen40ans.Queresterat-ilnosenfants?Cenestpasunefatalit.Nousde-

    vonsfairenotrepartetlimitercephnomne.Planterdesarbresetmodifiernossystmesde

    culturesontunencessit.

    Prsentation

    f Le choix de la bio

    Produire des aliments de qualit sans chimie tait un dfi technique, un enjeu pour lenvironnement et rpondait une demande des consommateurs.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : Qualisol, AGP Gersoise, Biocoop

    Installation de Pierre en grandes cultures sur 37 ha en bio

    Cration dun atelier de porcs noirs gascons, agrandissement, 87 ha

    Cration dun magasin Biocoop, embauche dun apprenti et dbut de lagroforesterie

    Achat dun lac et cration dun atelier lgumes sur 2000 m2. Arrt de latelier porcs

    Pierre sassocie avec Ludovic, son ancien salari et prend en apprentissage Urs

    Agrandissement, 210 ha

    1998 2003 2006 2009 20152013

    -

    .30.

    Assolement 2015

  • .31.

    f Larbre et lagriculture biologique

    Larbre et lagriculture bio-logique sont aussi vident que de produire sans chimie. Par tous les services quils rendent (lutte contre lro-sion, stockage du carbone, apport de matire organique, habitat pour la biodiversit, rgulation hydrique), ils ont leur place dans la production agricole.

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    2006 : Rencontre de lAFAF. La plantation a suivi trs rapide-ment.

    f Accompagnement du projet

    Par lAFAF et Arbres et Pay-sages 32.

    f Prsentation de la parcelle

    Surface : 2,5 ha

    Type de sol : argilo-calcaire

    Pente : 6%

    Orientation : nord

    Objectif : production de bois duvre

    Espces plantes : merisier, chne, noyer, frne, alisier,

    cormier, poirier, rable

    Production du bois duvre : dans 30 ans

    Espacement entre les rangs : 17 m

    Densit : 50 pieds/ha

    Prparation de sol : aucune prparation de sol car les arbres ont t plant dans une luzerne de 3 ans.

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur

    Travaux post-implantation : taille de formation et entre-tien du rang

    f Investissements

    Charges totales pour le pro-jet : 1 556 (12,45 par arbre, avec 50 arbres/ha sur 2,5 ha)

    Subventions reues : couvrent lintgralit des cots du pro-jet

    Origine des subventions : Conseil dpartemental du Gers, rgion Midi-Pyrnes et FEADER

    f Points positifs

    Les marqueurs du paysage montrent le rel intrt des amnagements (bande en-herbe, agroforesterie,..). Les arbres sont mens comme une vritable culture : pro-duction de bois duvre.

    f Amliorations apporter

    La liste positive des espces ligibles aux aides ne doit pas tre trop restrictive.

    La proprit des terres peut tre une limite.

    f Le conseil de Pierre

    Le projet agroforestier doit tre pris comme une culture. Cest une culture darbres, particulire pour un agricul-teur et il faut lui accorder autant de soins et dnergie que pour les autres produc-tions. Le revenu gnr par la vente du bois est sur du trs long terme... mais les gains en termes de biodiversit, drosion et dimpact paysa-ger sont trs rapides .

    f Pour en savoir plus :

    Les Bios du Gers - GABB 32 Route de Pessan 32000 AUCH

    Tel : 05 62 63 10 86

    Site internet : http://gabb32.org/

    .31.

  • .32..32.

    FERMOSCOPIE | N9Gers

    f La ferme

    Rgion : Occitanie

    Nom de la ferme : GAEC de Couyaroux

    Le producteur :

    Alain DAGUZAN

    Commune : Crastes (32)

    Systme de production : Polyculture-levage

    SAU : 150 ha en bio

    UTH : 2

    Type de systme : agroforesterie bois duvre

    f Amnagements mis en place

    Une parcelle de 7 ha dagroforesterie de Bois duvre

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 700 mm

    Altitude : 200 m

    Types de sols : argilo-calcaire (128 ha), boulbnes (22 ha)

    Irrigation : sur 10 ha

    Embellirlepaysage,crerunpatrimoinesurlelongterme,favoriserlesfonctionsco-

    logiques,larbreabeaucoupdesens.Prsentation

    f Le choix de la bio

    Protger lenvironnement et la sant humaine, produire des aliments de qualit taient pour nous important. La bio permet de rpondre ces objectifs.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : cooprative, ngoce pour les crales, vente de foin des leveurs.

    Atelier animal : bovin viande (11 mres) Commercialisation : cooprative ou ngoce

    Installation dAlain et de son frre en GAEC sur la ferme familiale

    Passage de la totalit de la ferme en AB

    Rductions dintrants et mise en place damnagements (haies, bandes enherbes,...)

    Mise en place de lagroforesterie

    1992 2000 2004 2010

    -

    .32.

    Assolement 2015

  • Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    2009 : rflexion et prise de contact avec Arbres et Paysages 32

    Mars 2010 : plantation

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : une anne

    f Accompagnement du projet

    Par Arbres et Paysages 32 pour les conseils techniques et les demandes de subventions.

    f Prsentation de la parcelle

    Surface : 7 ha

    Type de sol : argilo-calcaire et argilo-limoneux

    Pente : coteaux, pente moyenne

    Orientation : sud-ouest

    Objectif : production de bois duvre de haute qualit

    Espces plantes : merisier, alisier et cormier en majorit. Poirier sauvage, tilleul, chne et amandier en plus faible proportion.

    Production du bois duvre : dans 30 ans mi-nimum

    Largeur de plantation : 2 m

    Espacement entre les rangs : 24 m (multiple de loutil le plus large passer dans la par-celle herse trille de 12 m)

    Densit : 40 arbres / ha

    Prparation du sol : aucune prparation, plan-tation en ltat.

    Priode de plantation : mars 2010

    Facteurs limitant la plantation : pas vraiment de facteurs limitant, adaptation des essences au climat et au type de sol.

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur

    Travaux post-implantation : mise en place de filets de protection pour les arbres (filets et piquets en acacia) et de tuteurs (acacia). Ton-deuse dbroussaillante pour grer les bandes enherbes.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 4 550 comprenant les plants, lentretien, limplan-tation et le suivi

    Subventions reues : 77%

    Origine des subventions: Conseil Rgional de Midi-Pyrnes, Conseil Gnral du Gers, Fd-ration dpartementale des chasseurs, AFAC.

    f Points positifs

    Projet joli et original (embellissement du pay-sage),

    Surprise quant la rapidit de dveloppement de certains arbres sur des terres de qualit moyenne ,

    Limitation de lrosion dans la parcelle,

    Les cultures dhiver proches des bandes en-herbes et sous les arbres sont toujours plus dveloppes.

    f Amliorations apporter

    Tous les outils ne sont pas adapts, entranant plus de manuvres dans la parcelle (recroise-ment de certains outils dont les largeurs ne sont pas adaptes, quelques difficults pour contourner les lignes darbres avec les outils).

    Entretien des bandes enherbes, salisse-ment de la parcelle surveiller en raison de leffet bordure (salissement par le ct des bandes enherbes), formation de plateaux terrasses sur le haut des alignements (cela peut gner pour lentretien).

    Gestion du gibier et notamment sangliers et chevreuils qui empchent certains arbres de se dvelopper.

    Les avantages ne sont pas vidents au d-but, part une certaine limitation de lro-sion du fait des bandes enherbes et plus de biodiversit au milieu du champ, et lentretien relativement lourd est un inconvnient.

    .33.

  • .34.

    f Le conseil dAlain

    Il ne faut pas avoir peur de mettre des arbres mais il faut bien adapter les espces aux conditions locales, la parcelle. Il faut vi-ter de surcharger les parcelles pour faciliter les manuvres avec les outils .

    Je prconiserais un espacement des lignes 48 m et plus, dans ce cas l on perd sans doute une partie de lefficacit du systme, mais au moins on remodle le paysage, et dans certains endroits ce nest pas du luxe!!

    Lagriculteur doit tre plus impliqu dans le choix des espces darbres, car il a une trs bonne connaissance du terrain, (type de sol variable sur la parcelle, profondeur, capacit de rtention en eau, zones spcifiques comme des mouillres, etc.). Il peut mme personna-liser la parcelle en plantant quelques arbres de sa production, afin de crer un petit patri-moine paysager.

    Il existe des systmes agroforestiers bass entre autre sur le panachage agroforesterie, couvert vgtaux et semis direct, principale-ment en conventionnel, car en bio cest beau-coup plus complexe. Mais quand on ose cest beau et cela vaut la peine !!!

    f Pour en savoir plus :

    Les Bios du Gers - GABB 32 Route de Pessan 32000 AUCH

    Tel : 05 62 63 10 86

    Site internet : http://gabb32.org/

  • .35.

    FERMOSCOPIE | N10Gers

    f La ferme

    Rgion : Occitanie

    Nom de la ferme : EARL La Ferme en Coton

    Le producteur : Nicolas PETIT

    Commune : Auch (32)

    Systme de production : Polyculture-levage

    SAU : 65 ha

    UTH : 2,5 UTH permanents, et 0,5 UTH saisonnier

    Type de systme : agroforesterie fruitire, agro-foresterie bois duvre, haie restaure, haie plante

    f Amnagements mis en place

    4,945 km de haies (cham-ptre, brise-vent, plein champ)

    16,75 ha dagroforesterie (fruitire, bois duvre)

    Arbres ttards

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 700 mm

    Altitude : 100 m

    Types de sols : limon argileux (10 ha), argilo-calcaire (55 ha)

    Larbreestunoutildetravailaussiimportantetefficacequuntracteur.

    Prsentation

    f Historique

    f Le choix de la bio

    Je nenvisageais pas de produire autrement. Lagriculture bio-logique tait une vidence.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Commercialisation : autoconsommation pour les animaux, coo-prative

    Atelier animal

    Poulets (7800), pintades (1000), volailles festives (900), poules

    -

    Installation en individuel et conversion des terres en AB

    Dveloppement dune ferme pdagogique

    Premires plantations

    Installation dAnne Catherine, cration de lEARL

    Agrandissement de la ferme

    2001 2004 2006 2009 2011

    -

    Assolement 2015

  • .36.

    pondeuses (180) et prtes pondre (170), porcs noir gascon (40), brebis (20).

    Commercialisation : vente directe la ferme, marchs, magasins.

    f Larbre et lagriculture biologique

    Arborer les parcours pour les animaux, prot-ger les sols de lrosion sont une ncessit.

    Haies

    f De la rflexion la plantation

    Ds linstallation en 2001, des haies ont t plantes. La rflexion par rapport lagrofores-terie sest faite progressivement. Aujourdhui, 10 parcelles ont t amnages.

    Dure ncessaire pour mener bien le projet : 6 mois.

    f Accompagnement du projet

    Arbres et Paysages 32.

    f La parcelle

    Surface : 3,5 ha

    Type de sol : argilo-calcaire

    Pente : de 0 3 % sur la zone dimplantation des arbres (pas de pente)

    Orientation : nord-ouest

    Objectifs : lutter contre lappauvrissement des sols (rosion, baisse de la fertilit, diminution de la rserve utile) et la perte de biodiversit (notamment auxiliaires de cultures et pollini-sateurs).

    Rduction des vents et des carts de temp-rature.

    Espces plantes : alisier torminal, camerisier balais, charme commun, chne pubescent, cornouiller sanguin, chvrefeuille dEtrurie, rable champtre, fusain dEurope, frne com-mun, nflier, nerprun alaterne, noisetier, cou-drier, noyer commun, prunier sauvage, rosier persistant, trone des bois, viorne lantane...

    Largeur de plantation : 2 m

    Espacement entre les rangs : 24 m

    Densit : 40 arbres/ha

    Prparation de sol : sous solage sur la ligne darbres puis travail superficiel du sol sur la ligne avant plantation.

    Priode de plantation : fvrier 2006

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur

    Travaux post-implantation : apport de BRF au pied des arbres, nettoyage sur la ligne darbres la tondeuse et taille des arbres.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 2 355

    Subventions reues : 72%

    Origine des subventions: Conseil Rgional de Midi-Pyrnes, Conseil Gnral du Gers, Fd-ration dpartementale des chasseurs, AFAC.

    f Points positifs

    Objectifs atteints aux niveaux environnemen-tal, technique et de maintien du patrimoine.

    f Le conseil de Nicolas :

    Planter puis entretenir. Larbre est indisso-ciable de llevage. Il permet des bnfices techniques et conomiques directs. De plus, les haies, arbres, et bandes enherbes sont des facteurs trs importants dans le paysage que ce soit pour le maintien de la biodiversit ou laide la production.

    f Pour en savoir plus :

    Les Bios du Gers -GABB 32 Route de Pessan 32000 AUCH

    Tel : 05 62 63 10 86

    Site internet : http://gabb32.org/

  • .37.

    FERMOSCOPIE | N11Gard

    f La ferme

    Rgion : Occitanie

    Nom de la ferme : Terre de Roumassouze

    Le producteur : Denis FLORES

    Commune : Vznobres (30)

    Systme de production : marachage et grandes cultures

    SAU : 9 ha

    UTH : 2

    Type de systme : agroforesterie fruitire et bois duvre, haie plante, cueillette

    f Amnagements mis en place

    0,6 ha de verger

    600 m de haies

    Gestion des repousses sur 3,4 ha de peupliers

    f Conditions de production

    Pluviomtrie : 600 mm 1400 mm

    Altitude : 80 m

    Types de sols : limon sableux

    Surface irrigue : 1,2 ha

    Lagroforesterieestuneagriculturequisinscrittotalementdansleprsentetdanslefuturpour

    rpondreauxenjeuxagro-environnementaux.Ilfautlapromouvoiretlaider.Prsentation

    f Historique

    f Le choix de la bio

    Lagriculture biologique tait une vidence.

    f Dtail des ateliers

    Atelier vgtal :

    Transformation la ferme : huile de tournesol, farine de bl, conserves de lgumes

    Commercialisation : 100% en vente directe

    -

    Installation sur la ferme familiale de 25 ha, plantation de 6 ha de vignes

    Recherche de terres suite des problmes personnels

    Dbut des activits de transformation la ferme

    Achat de parcelles agro forestires Vznobres.

    2000 2007 2008 2010

    -

    Assolement 2015

    Les parcelles achetes en 2010 sont les plus anciennes parcelles plantes en agroforesterie en bio, entre 1996 et 1998, par l'INRA.

  • .38.

    f Larbre et lagriculture biologique

    Avec lachat de parcelles agroforestires, la rflexion sest impose par elle-mme. Ce sont des parcelles historiques sur lesquelles est ne lagroforesterie au sens lgal et recon-nu Bruxelles. Depuis, jai fait mes propres plantations .

    Denis cultive tournesol, bl, lgumes. Aprs une phase de test avec courge, pomme de terre, carottes, oignons, poivron, poireaux, pa-nais, radis, salades, tomates, Denis a constat que toutes les cultures sadaptaient bien sous les arbres. Puis il a rajout dautres courges, courgettes, melons, aubergine, haricots, pois, pois mange-tout, ail. Le marachage est plus facile que les grandes cultures lorsque les arbres sont rapprochs (10 m entre les lignes de peupliers).

    Denis a observ de multiples avantages du systme agro-forestier pour les cultures :

    Les arbres crent un microclimat, cela aug-mente la quantit dinsectes auxiliaires et la vie dans le sol, qui limitent ravageurs et ma-ladies.

    La diversit despces limite aussi ravageurs et maladies.

    Larbre fournit une masse dhumus au sol, par le feuillage qui tombe et les racines qui se dcomposent.

    Les feuilles qui tombent protgent les cultures du gel, notamment les carottes : pas besoin de les couvrir avec un film protecteur.

    Les arbres fournissent de leau aux plantes cultives, do une meilleure rsistance la scheresse, et des conomies deau (arrosage moins frquent). Mcanisme : les cultures cernent les racines des arbres et les obligent descendre plus profond, puis les plantes culti-ves profitent en priode de scheresse de la remonte capillaire par les arbres.

    Les arbres tiennent bien le sol, le sol se conserve bien, on a moins drosion.

    Dans ce milieu agro-forestier, lagriculture bio prend tout son sens puisque justement cest la biodiversit qui prime avant tout.

    Bois duvre

    f De la rflexion la plantation

    1996 : plantation de 2 ha de peupliers

    1997 : plantation de 2 ha de peupliers et 0,6 ha de Paulownia

    1998 : plantation de 2 ha noyers hybrides + 4 ha darboretum

    2012 : rcolte des 4 ha de peupliers (seuls 14 arbres sont encore sur pied)

    2013 : plantation de 52 fruitiers sur 0,6 ha

    f Accompagnement technique

    Par lINRA de Montpellier et Agroof

    Surface : 10,7 ha

    Type de sol : limon sableux avec trs peu dargile

    Pente : plat

    Orientation : nord-sud

    Objectif : Production de bois duvre et de fruits

    Espces plantes :

    Peupliers, noyers hybrides bois, et arbore-tum dj prsents lors de lachat de la par-celle (objectif : bois duvre).

    Larboretum comprend de nombreuses es-pces : merisier surtout, mais aussi frne, tilleul, alisier torminal, noyer commun, noyer blanc, tulipier de Virginie Lobjectif de lar-boretum tait de voir si la diversit despces apporte un plus la plantation. Les merisiers sont plants pour le bois, mais produisent aussi des petits fruits, les merises (petites ce-rises), vendues en saison ou rcoltes gratui-tement par les passants.

    52 fruitiers ont t plants par la suite (pcher, pommier, poirier, prunier, abricotier, cerisier).

    Largeur de plantation : 5 m sur le rang et 16 m entre rangs

    Espace entre les rangs : 16 m pour les peu-pliers et 10 m pour les noyers. En 1996, ctait lcartement maximum autoris pour bnfi-cier des subventions la plantation.

  • .39.

    Densit : 100 arbres / ha

    Prparation de sol : trou la bche et apport de BRF au pied des arbres

    Ralisation de la plantation :

    Peupliers, noyers hybrides et arboretum : par lINRA

    Fruitiers : par Denis

    Travaux post-implantation : nettoyage des souches de peuplier pour viter les repousses

    Rcolte : 4 ha de peupliers rcolts en 2012 (700 arbres). La majorit a t vendue pour le bois et une vingtaine darbres a t au-to-consomme en charpente.

    Suite la rcolte des 4 ha : slection des rejets ralise sur 2 ha orients Nord-Sud donnant de bons rsultats (80% de reprise). Sur les 2 ha de peupliers orients Est-Ouest, seules les souches ayant un bon alignement sont conserves (gestion des rejets) afin dobtenir une orientation Nord-Sud. Par la suite, dautres essences seront plantes.

    Les 0,6 ha de fruitiers ont t installs sur les lignes darbres existants en intercalaire des souches de peupliers. Ces souches sont ou seront dvitalises mcaniquement. Cela re-prsente 52 fruitiers plants en octobre 2013.

    f Points positifs

    Systme complexe et diversifi permettant terme une autorgulation du milieu (pression des ravageurs, besoins en fertilisation)

    f Pistes damlioration

    Systme gourmand en temps et en main duvre.

    Haies

    f De la rflexion la plantation

    2012 : plantation au sud de la parcelle sur deux lignes distantes de 10 m

    2016 : plantation du ct nord de la parcelle sur deux lignes distantes de 15 m

    f Prsentation des haies

    Surface de la parcelle : 10,7 ha

    Mtres linaires plants : 600 m

    Type de sol : limon sableux

    Objectifs : Haie abri pour la faune auxiliaire, cran contre les produits phytosanitaires, pro-duction de bois ramal fragment

    Espces plantes :

    Arbres de bourrage : Laurier noble, Tilleul petites feuilles, Viorne, Viorne tin, Arbousier, noisetier.

    Arbres pour nourrissage et abris : Chne vert, Erable de Montpellier, Saule, Peuplier, Pau-lownia, Micocoulier, Arbre de Jude.

    Densit : 1 arbre / mtre linaire

    Espacement entre les rangs : 5 et 10 m pour les lignes existantes et 1 m pour celles venir.

    5 et 10 m correspondent aux espacements des arbres existants entre lesquels Denis a plan-t des espces de bourrage sur les bords et hautes tiges au milieu.

    Prparation de sol : rotobchage, puis planta-tion et paillage en BRF.

  • .40.

    Priode de plantation : printemps puis rem-placement lautomne.

    Ralisation de la plantation : par lagriculteur

    Priode post-implantation : Taillage de la 1re ligne pour faire un cran total. La 2me ligne sert de filtre et dabri. Les arbres de bourrage sont recps tous les 3 ou 4 ans (couper au ras 10-15 cm du sol) ce qui les rend plus toffs et les hauts jets sont taills. Dbrous-saillage au rotofil, puis BRF.

    f Investissements

    Charges totales pour le projet : 4 358

    Subventions reues : 100%

    Origine des subventions : Association Pur Pro-ject

    f Points positifs

    Financement total du projet

    Remplacement avec des plants sur place

    f Pistes damlioration

    Dgts importants suite aux inondations suc-cessives la canicule

    Beaucoup de remplacements faire

    f Le conseil de Denis

    Il faut penser son projet sur le long terme : un arbre, a pousse et a prend beaucoup de place. Il faut raisonner en extrapolant au maximum et surtout en fonction du type de culture que lon souhaite cultiver leur ct.

    f Pour en savoir plus :

    CIVAM Bio Gard

    Immeuble Beauvallon

    97 rue Grieg

    30900 NMES

    Tel : 04 15 09 82 71

    Site internet : www.biogard.fr

  • .41.

  • .42.

    Christian Dupraz est chercheur en agrofores-terie lINRA et ancien Prsident de la Fd-

    ration Europenne dAgroforesterie.

    Depuis quand tudiez-vous les relations entre arbres et cultures annuelles ? De-puis quand lINRA travaille sur ces inte-ractions ?

    Jai dbut ma carrire en tudiant les relations arbres et animaux (sylvo-pastoralime) sous cli-mat mditerranen. Jai galement pu observer de nombreux systmes agroforestiers tropicaux, le plus souvent non mcaniss et trs dvelop-ps dans certains territoires (Chine, Mexique, Vietnam par exemple). Pour ma part, je me de-mandais sous quelles conditions ces systmes pourraient tre adapts en milieu tempr, m-caniss et pour quels rsultats agronomiques ? En 1994, nos travaux de recherche ont dbut avec la mise en place de plusieurs dispositifs ex-primentaux de longue dure sur des parcelles dagriculteurs. Le Domaine de Restinclires, si-tu au nord de Montpellier dans lHrault, est le plus vaste site exprimental dagroforesterie en France et en Europe : nous ltudions depuis 20 ans. Aujourdhui nous pouvons observer le comportement de systmes agroforestiers avec des arbres adultes de grande dimension, ce qui est trs instructif.

    Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont conduit la disparition des sys-tmes de production associant des arbres et des cultures annuelles ?

    En Europe, le systme daides directes de la PAC ne les reconnaissait pas comme systmes

    de production agricole : les parcelles arbores taient inligibles. Ainsi, les systmes agrofo-restiers traditionnels comme les associations bl-noyer, peuplier-mas, ont disparu dans la plupart des grandes plaines cralires ou val-les cultives (Beauce, Valle de la Loire ou de la Garonne, ...). Depuis, les rsultats de nos travaux et les rflexions autour de lagro-co-logie ont fait bien changer les choses : les sys-tmes agroforestiers sont dsormais ligibles aux aides PAC, permettant un regain dintrt pour ces systmes. Depuis 3 ans, environ 1000 ha sont plants chaque anne.

    Quelles sont les perspectives de dvelop-pement de ces systmes ?

    Actuellement, en France, tous systmes confondus (pr-vergers, arbres et cultures an-nuelles,) 450 000 ha sont conduits en agrofo-resterie. Dici 2050, les objectifs affichs par le gouvernement sont de mettre en place 1/2 mil-lion dhectares de systmes agroforestiers mo-derniss supplmentaires.

    Quels sont les principaux rsultats de vos recherches ?

    Nous souhaitions rpondre deux questions principales :

    est-ce que les systmes agroforestiers sont compatibles avec la mcanisation et linten-sification des cultures en milieu tempr, et cela avec quelle perturbation pour les pra-tiques des agriculteurs ?

    quelle est la productivit de ces systmes ?

    Pour la premire question, nous pouvons r-pondre quils le sont. Le matriel actuel et

    INTERVIEWRecherche sur lagroforesterie lINRA : relations entre arbres et cultures annuelles

  • .43.

    les itinraires techniques prconiss pour les arbres permettent de grer ces systmes. Pour la seconde, nous concluons que les sys-tmes agroforestiers sont trs productifs. En re-cherche, nous utilisons le LER (Land Equivalent Ratio) : pour avoir une productivit quivalente un hectare dagroforesterie, il faudrait 1.4 ha de bois et de cultures conduits sparment.

    Ce sont donc des systmes intensifs en termes de productivit, cette intensification tant ob-tenue sans intrants supplmentaires.

    Comment expliquer ces rsultats ?

    Les systmes sont plus productifs car il existe une complmentarit pour lutilisation des res-sources que ce soit au niveau arien (lumire) ou souterrain (eau, azote). Pour la lumire, par exemple, les arbres feuilles caduques sont actifs en t aprs les moissons et avant les semis dautomne. En hiver, cest la culture qui est active, alors que les arbres nont pas de feuilles. Nous constatons galement que la pr-sence des cultures oblige les arbres avoir un systme racinaire plus profond, leur permet-tant de mieux rsister au stress hydrique lt. Des processus de facilitation peuvent sinstau-rer, qui permettent aux plantes de bnficier de ressources plus importantes que si elles poussaient seules. En revanche, au niveau de lamlioration de la fertilit du sol par le retour des litires des arbres, nous ne constatons pas encore dvolutions notables, il faut du temps. En ce qui concerne les bio-agresseurs, les in-teractions sont complexes tudier : chaque couple culture / bio-agresseur doit faire lob-jet dtude, leurs conditions de dveloppement tant spcifiques. Les arbres peuvent jouer un rle dhabitat et de refuge pour la biodiversit.

    Des tudes sont-elles ralises sur des systmes agroforestiers biologiques ? Ces rsultats sont-ils transposables ?

    En Angleterre, lOrganic Research Center tu-die les systmes agroforestiers en AB, et nous avons de nombreux agriculteurs agroforestiers partenaires en AB. Lagroforesterie biologique est donc possible. Soyons cependant prudents sur la press