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Contacts presse : Contact monument : Antoinette Gorioux 04 42 23 05 53 antoinette.gorioux@monuments- nationaux.fr Pôle presse du CMN : Camille Boneu 01 44 61 21 86 [email protected] Pour retrouver l’ensemble des communiqués du CMN : www.presse.monuments-nationaux.fr Dossier de presse, 24 mars 2017 Après sa restauration, le Centre des monuments nationaux rouvre au public l’ermitage Saint-Pierre à l’abbaye de Montmajour à partir du 15 avril 2017 A cette occasion, un nouvel accrochage de la collection de photographies « les tombes de Montmajour » de Lucien Clergue sera présenté jusqu’au 4 juin 2017 dans les salles du réfectoire et capitulaire. © Centre des monuments nationaux

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Dossier de presse, 24 mars 2017

Après sa restauration, le Centre des monuments nationaux rouvre au public

l’ermitage Saint-Pierre à l’abbaye de Montmajour à partir du 15 avril 2017

A cette occasion, un nouvel accrochage de la collection de photographies « les tombes de Montmajour » de Lucien Clergue sera présenté jusqu’au 4 juin 2017 dans les salles du réfectoire et capitulaire.

© Centre des monuments nationaux

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© Centre des monuments nationaux

Communiqué de presse A la suite d’importants travaux de sauvetage et de restauration, le Centre des monuments nationaux (CMN) rouvre à la visite les portes de l’ermitage Saint-Pierre à l’abbaye de Montmajour dès le 15 avril. 760 000 euros ont été investis pour restaurer cette pièce maîtresse de l’abbaye, joyau de l’architecture préromane, qui a conservé toute son intégrité. Le CMN est heureux de rouvrir aux visiteurs cet espace unique en Europe occidentale.

L’ermitage Saint-Pierre constitue le plus ancien témoin architectural de l’abbaye de Montmajour. Mais cet édifice troglodyte, construit en partie dans le rocher Sud du mont, présentait d’importants désordres. Après un constat d’infiltration d’eau de très grande ampleur et de problèmes de stabilité menaçant la sécurité des visiteurs et du personnel, l’ermitage fut fermé au public. Il fit l’objet d’une première intervention de mise hors d’eau en 2014, accompagnée d’une consolidation de la falaise rocheuse et des maçonneries intérieures et extérieures. Afin de finaliser la restauration de l’édifice en vue d’une réouverture au public, le Centre des monuments nationaux a mené, de septembre 2016 à mars 2017, une restauration des parements extérieurs en partie basse et orientale, ainsi que des espaces intérieurs de l’édifice. Plus précisément, les murs ont bénéficié, après nettoyage, d’interventions permettant de combler les lacunes des supports maçonnés avec de l’enduit et de réintégrer les décors peints. Les sols en pierre ont également été traités. Enfin, des améliorations ont été

apportées au site pour permettre d’ouvrir au public de nouveaux espaces : la partie basse du monument est désormais accessible grâce à la sécurisation des emmarchements de l’escalier qui dessert cet espace, et les volumes intérieurs des parties troglodytiques du monument sont maintenant visibles grâce à une mise en lumière. A l’occasion de cette réouverture, le CMN a choisi d’offrir au public une nouvelle présentation de la collection des photographies des tombes de Montmajour immortalisées en 1955 par le célèbre photographe Lucien Clergue que le CMN a acquise en 1998. La mise en valeur de cette collection ne pouvait être dissociée de la réouverture de l’ermitage Saint-Pierre. En effet, à l’origine, c’est la présence des morts placés dans des tombes creusées à même le rocher qui a poussé un petit groupe érémitique à s’installer au pied du mont Majour afin de veiller sur leur âme. En 1955, lorsque Lucien Clergue se rend à Montmajour, il dit « J’explore la mort. Pendant un mois je fais le cimetière de Montmajour ». Le Centre des monuments nationaux remercie la Direction régional des affaires culturelles (DRAC) PACA, et plus particulièrement les services régionaux de la Conservation et de l’Archéologie pour leur collaboration à cette restauration d’ampleur. Cette dernière a également été possible grâce à la mobilisation de généreux donateurs privés ayant apporté leur « pierre à l’édifice » grâce à la plateforme de dons en ligne du Centre des monuments nationaux www.mapierrealedifice.fr.

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Sommaire

L’ermitage Saint Pierre et les travaux de restauration ............................................ 4

L’ermitage Saint-Pierre au fil des siècles ............................................................................................ 4

Les travaux de sauvetage et de restauration .................................................................................... 4

Les tombes de Montmajour, photographies de Lucien Clergue ............................. 7

L’exposition .............................................................................................................................................. 7

Biographie ................................................................................................................................................. 8

Remerciements ............................................................................................................. 9

Visuels à disposition de la presse ............................................................................... 10

Rappel historique sur l’Abbaye de Montmajour ...................................................... 11

Informations pratiques ............................................................................................... 13

Le CMN en bref ........................................................................................................... 14

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L’ermitage Saint Pierre et les travaux de restauration L’ermitage Saint-Pierre au fil des siècles L’ermitage Saint-Pierre, probablement élevé au XIe siècle, a été en partie aménagé dans le rocher Sud. A l’intérieur, les pièces sont pour moitié troglodytes au Nord, et construites en moellons enduits et pierre de taille au Sud, avec couvertures en appentis en dalles de pierre plates à recouvrement. Les chapiteaux se rattachent au style du premier âge Roman et sont renommés pour leur rareté. Au fil des époques, l’édifice a connu des remaniements et des restaurations. Aujourd’hui, on y accède par le haut, grâce à une porte percée au XIVe siècle dans le mur d’enceinte. Ce passage mène à un escalier en partie taillé dans la roche qui descend le long de l’édifice. Cet escalier se poursuivait initialement à l’intérieur du rocher, jusqu’à ce que ce passage troglodyte s’effondre et soit muré en 1736. Il fut alors remplacé par un escalier extérieur en pierre, placé en façade Est de l’église, dans le prolongement de la terrasse couronnant le vestibule. Les dispositions de ces parties restent énigmatiques suite à ces remaniements ; quatre contreforts ont par ailleurs été ajoutés aux XVe et XVIe siècles pour contenir le basculement de la façade Sud (encore visible à l’intérieur de l’église), et un bâtiment accolé à la façade Sud de l’ermitage s’est effondré. Les travaux de sauvetage et de restauration Le front rocheux, dans lequel l’ermitage s’inscrit et sur lequel s’appuie le mur d’enceinte de l’abbaye, présentait des fractures profondes dont certaines menaçaient la sécurité des biens et des personnes. Face à ce constat, le Centre des monuments nationaux, maître d’ouvrage, a confié la maîtrise d’œuvre de travaux de restauration à François Botton, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

Front rocheux © François Botton

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Piliers intérieurs © François Botton

Une étude diagnostic de ce front rocheux a permis d’évaluer le niveau de risque pour chaque bloc et de déterminer ainsi les solutions de confortement. Les zones à risques identifiées ont été traitées. Les élévations extérieures ne présentant pas de désordre structurel notable, elles n’ont fait l’objet que d’interventions ponctuelles, sur des zones susceptibles d’évolution rapide. Aussi, les interventions extérieures ont porté d’une part, sur l’amélioration de l’étanchéité en couvertures, terrasses et escaliers et d’autre part, sur la mise en sécurité des vestiges de décors peints. Le remplacement de pierre a été limité à la stricte nécessité structurelle.

En revanche, l’état sanitaire des intérieurs supposait une intervention urgente, à cause d’une altération profonde de certains ouvrages : pulvérulence et desquamation des enduits, estompage des reliefs de certains chapiteaux ou encore creusement profond de pierre et joints. Cet état se traduisait par de la dégradation sableuse des surfaces, liée à la cristallisation des sels, et d’autre part de l’humidité importante résultant d’infiltrations dans les voûtes et maçonneries situées au contact des rochers. Des dosages effectués sur 16 échantillons ont révélé une présence de chlorures, de sulfates et de nitrates en teneurs élevées, sur les bases, les chapiteaux, les tailloirs et les arcs. Les désordres étaient aggravés par la présence de matériaux de nature hydrofuge, imperméables à la vapeur d’eau (bouchages hydrauliques, couches filmogènes). Les chapiteaux avaient par ailleurs été endommagés lors d’un acte de vandalisme, en 1975. Outre l’aspect inesthétique de ces altérations, la

dégradation avancée de certaines piles conduisait à la mise en charge excessive des chapiteaux et piliers centraux. Les colonnes et chapiteaux ont donc été déposés et les arcatures étayées, puis une restauration générale des surfaces, comprenant une campagne de désalinisation, a été menée. Des vestiges de décors peints avaient été identifiés très localement et ont également fait l’objet d’une restauration. Cette campagne de restauration a permis de dater pour la première fois les éléments sculptés et architecturaux afin de comprendre au mieux l’histoire de la construction. C’est ainsi que les archéologues ont déterminé que les chapiteaux n’étaient pas du réemploi mais étaient certainement destinés à un autre monument, ce qui expliquerait leur manque d’homogénéité.

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© Lucien Clergue

Les tombes de Montmajour, photographies de Lucien Clergue L’exposition présentée jusqu’au 4 juin 2017

Lucien Clergue a vingt-et-un ans lorsqu’il commence à photographier les ruines de l’Abbaye de Montmajour, et plus particulièrement les tombes de la nécropole rupestre s’égrenant des fondements de l’abbatiale Notre-Dame à ceux de la chapelle Sainte-Croix, le 11 novembre 1955. A cette période, Lucien Clergue a dû interrompre ses études en classe de seconde pour aller travailler, sa mère vient de mourir et la ville d’Arles est encore en partie détruite. C’est donc dans ce contexte d’après-guerre et de deuil personnel qu’il réalise, de sa propre initiative, une de ses toutes premières séries composée de

plus d’une centaine de vues dont soixante ont été acquises en 1998 par le Centre des monuments nationaux. Influencé par des personnalités comme Picasso, qu’il rencontre en1953, et plus généralement par l’art abstrait, Lucien Clergue, photographe autodidacte, se livre de manière intuitive et viscérale à une approche plastique du lieu. Il pose à l’abbaye de Montmajour les bases de son écriture photographique si singulière pour l’époque et pour son très jeune âge. Il épuise les motifs et les formes, modèle la matière du temps par des dégradés de gris. Cadrages resserrés, absence d’horizon, plans rapprochés. Grace à ce travail, on peut voir l’œuvre du temps ou comment la végétation et la météo ont façonné ces tombes. La végétation pour Lucien Clergue structure ces tombes en s’imbriquant dans le végétal. Il nous incite à l’aide de plans serrés à pénétrer notre regard au plus profond de la roche. L’artiste propose une traversée intime et poétique, hors de tous repères, de ce lieu emblématique qu’il fréquentait enfant avec sa mère. Lucien Clergue, lors d’un entretien avec le Centre des monuments nationaux après l’acquisition de cette série, explique l’approche de son travail à l’abbaye de la manière suivante : « Toute la première partie de mon travail est structurée par les sonates de Bach pour violon seul et en particulier la chaconne. Chez Bach, l’intensité émotionnelle jaillit vraiment de la pureté des notes : on n’a même pas besoin d’y ajouter du vibrato ou quelque chose qui ajouterait une passion, c’est génialissime. Moi je faisais des photos en pensant à ça. Chez Bach tout y est sans faire d’effort supplémentaire. Je crois que dans Montmajour j’essaie de retrouver cela, cette rigueur dans les tombes dessinées, ces portions. Le film de Cocteau « Orphée » aura eu une importance absolue. Il est tombé sur moi à un moment lourd, en 1952, à la mort de ma mère. J’étais en deuil, ce qui m’interdisait d’aller au cinéma, mais

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j’y suis quand même allé en cachette. J’ai été littéralement fasciné par le film tourné dans un château en ruine. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ma ville ruinée, et puis surtout, fascination absolue, cette eau dans les tombes de Montmajour, c’était le miroir qu’Orphée traverse pour rejoindre le monde des morts, c’était cet infini des tombes ; l’eau reflétait le ciel et il n’y avait pas de fin. Tout cela n’était pas réjouissant mais ça me fascinait et ça me terrorisait en même temps. Ça répondait à un besoin. » Biographie Lucien Clergue (1934-2014), photographe français de renommée internationale est né en 1934 à Arles. Dès son plus jeune âge il reçoit une éducation artistique, pratique le violon puis, au cours de son adolescence, la photographie pour laquelle il commence à se passionner. En 1953, sa rencontre avec Pablo Picasso est décisive dans son envie de se consacrer pleinement à la photographie, il réussit d’ailleurs à s’établir comme photographe indépendant en 1959. A ses débuts, Lucien Clergue fouille dans les secrets de la vie et de la mort au travers de scène de charognes ou encore de cimetières comme on peut le voir sur l’ensemble des photos qu’il a pris des tombes de Montmajour en 1955. En 1969, il fonde le festival international des Rencontres de la Photographie d’Arles avec l’historien Jean Maurice Rouquette et l’écrivain Michel Tournier ; il en devient le directeur artistique en 1976. Dans la seconde partie de sa vie, les portraits de personnalités et le nu féminin vont s’imposer à lui comme un univers qui se veut à la fois particulier et universel. Son œuvre qui explore la nature, le corps féminin, des lieux, gestes où s’inscrivent de manière ancestrale la vie des hommes. Jusqu’en 1975, il travaille uniquement en noir et blanc. En 2006, il est le premier photographe à être élu membre de l’académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Il en devient Président en 2013. Il meurt en novembre 2014. Ses œuvres figurent dans les collections des plus grands musées comme le centre Georges Pompidou, le musée d’art moderne de la ville de Paris, le Moma, l’art Institute Museum de Chicago, le MET (Metropolitan Museum of New York)…

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Remerciements Le Centre des monuments nationaux remercie la Direction régional des affaires culturelles (DRAC) PACA, et plus particulièrement les services régionaux de la Conservation et de l’Archéologie pour leur collaboration à cette restauration d’ampleur. Grâce à l’opération d’appel aux dons en ligne « Ma Pierre à l’édifice », le sauvetage de l’ermitage a pu bénéficier du soutien de 13 donateurs particuliers. Le centre des monuments nationaux remercie chaleureusement les 5 donateurs qui ont souhaité garder l’anonymat ainsi que : Mécène M. Pierre-Guilhem BARONDEAU Amis généreux M. Vincent FAURIE M. Franck MAJOUR M. Jordan WOREK Amis Mme Vérane DONGIER M. Pierre MAJOUR Partenaires Mme Anne LEBERTOIS Mme Valentine POIRIER, Le Centre des monuments nationaux également tient à remercier les Rencontres de la photographie d’Arles et tout particulièrement à Anne Fourès qui a collaboré à la mise en valeur de la collection des photographies de Lucien Clergue.

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Visuels à disposition de la presse

1. Intérieur de l’ermitage St Pierre © CMN 2. Ermitage St Pierre © Philippe Allée CMN

3. Abbaye de Montmajour © CMN 4. Ermitage St Pierre © CMN

5. Ermitage St Pierre © CMN 6. Les tombes de Montmajour © CMN

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Rappel historique sur l’Abbaye de Montmajour Un siècle d’Histoire A 4 kilomètres d’Arles, l’abbaye de Montmajour se dresse sur pic rocheux, dominant ainsi la plaine de la Crau. A l’origine, le lieu a une vocation funéraire, tout comme la montagne voisine des Cordes. En effet, le rocher Mont Majour, cerné par des eaux mortes, accueillait les morts et des hommes ayant choisis la solitude et la méditation veillaient sur eux. Les tombes étaient alors creusées dans le rocher et étaient fermées par une épaisse dalle et recouvertes de terre. Les plus anciennes ont une forme anthropomorphe, comportant une logette pour la tête, les petits rectangles recueillant des ossuaires. A travers les siècles, cette fonction funéraire a perduré. Ainsi, les comtes de Provence s’y sont fait enterrer, comme il est possible de le voir dans le cloître avec la présence de leurs tombeaux. Le groupe érémitique d’origine s’est multiplié, donnant naissance, avant l’an mil, à une puissante abbaye bénédictine avec, au sommet du rocher, une grandiose abbatiale consacrée à la Vierge. Les grandes familles firent preuve de générosité envers l’abbaye qui devint une sorte de sanctuaire dynastique. À la fin du XIIIe siècle, l’autorité de Montmajour renforcée par la possession d’une relique - fragment du bois de la Vraie Croix - couvrait 56 prieurés. Ce fut dans le courant du XIVe siècle que la décadence de l’abbaye débuta, avec la dévastation des terres et de la population par le passage des « Grandes Compagnies », les épidémies de pestes et les amines. Au XVIIe siècle, Montmajour connut, grâce à la congrégation de Saint-Maur, une restauration spirituelle et matérielle ainsi que la construction de nouvelles bâtisses ; les marais furent asséchés permettant l’augmentation des terres cultivables. Mais après la Révolution, l’abbaye fut dépouillée de ses pierres de tailles et de ses charpentes, la réduisant à l’état de ruine. Les trois ensembles monastiques, les monastères Saint-Pierre, Notre-Dame et Saint-Maur furent vendus comme bien nationaux en 1791, furent rachetés par la ville d’Arles dès 1838, puis classés Monuments historiques en 1840. Propriété de l’état depuis 1945, inscrite au Patrimoine mondial par l’Unesco au même titre que les monuments arlésiens, l’abbaye de Montmajour est actuellement gérée, conservée, restaurée et ouverte à la visite par le Centre des monuments nationaux. Un siècle d’architectures Les moines bénédictins vécurent sur ce piton rocheux selon la règle de Saint-Benoît de Nurcie jusqu’en 1790. Ils édifièrent plusieurs ensembles monastiques. Le monastère Saint-Pierre (Xe-XVe siècles) fut la première construction. Seul subsiste aujourd’hui l’ermitage Saint-Pierre en partie aménagé dans le rocher Sud. Une nécropole rupestre fut aménagée au sommet de la colline et autour de la chapelle funéraire Sainte-Croix (XIIe siècle), véritable reliquaire architectural. La crypte, édifice unique en Provence, est une église basse dont témoigne le plan : rotonde, déambulatoire, chapelle rayonnante, marques des tailleurs de pierre sur les voûtes. Elle assoit l’église haute ou abbatiale. Dans la grande abbatiale dédiée à Notre-Dame, le cloître dessert les bâtiments conventuels (salle capitulaire, réfectoire, cellier, bibliothèque...). Les chapiteaux aux motifs végétaux, animaliers, géométriques ou historiés, le bestiaire roman où

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tarasques, diables, béliers, taureaux, ours, chiens, dragons et chimères se côtoient dans une infinité de symboles. La tour Pons de l’Orme (XIVe siècle) surplombe ce premier ensemble et offre à son sommet un panorama unique vers Arles, Tarascon, La Crau, Les Alpilles. Le monastère Saint-Maur, édifié au XVIIIe siècle, fut le lieu de vie de la communauté réformée bénédictine de Saint-Maur installée à Montmajour à partir de 1639.

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Informations pratiques Centre des monuments nationaux Abbaye de Montmajour Route de Fontvieille RD 17 13200 ARLES Tél : 04 90 54 64 17 – 04 90 54 86 40 www.monuments-nationaux.fr www.abbaye-montmajour.fr

https://www.facebook.com/abbayemontmajour Horaires Du 1er octobre au 31 mars : Tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h Du 1er avril au 31 mai : Tous les jours de 10h à 17h Du 1er juin au 30 septembre : Tous les jours de 10h à 18h30 Tarifs Plein tarif : 6.00 € Tarif réduit : 5.00€ Gratuité Moins de 18 ans (en famille et hors groupes scolaires) 18-25 ans (ressortissants de l’Union Européenne et résidents réguliers non-européens sur le territoire de l’Union Européenne) 1er dimanche du mois de janvier à mars et de novembre à décembre Personne handicapée et son accompagnateur, Demandeur d’emploi, sur présentation d’une attestation de moins de 6 mois, bénéficiaires RMI, RSA, aide sociale Journalistes Accès De Lyon : A 7 jusqu'à Avignon, N 570 jusqu'à Arles, puis jusqu'à D 17 vers Fontvieille De Marseille : A 7 jusqu'à Salon-de-Provence, A 54 et N 113 jusqu'à Arles, puis D 17 vers Fontvieille De Montpellier : A 9, sortie n° 26, N 313 et N 572 jusqu'à Arles, puis D 17 vers Fontvieille

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Le CMN en bref Sites archéologiques de Glanum et de Carnac, abbayes de Montmajour et du Mont-Saint-Michel, châteaux d’If et d’Azay-le-Rideau, domaine national de Saint-Cloud, Arc de triomphe ou encore villas Savoye et Cavrois, constituent quelques-uns des 100 monuments nationaux, propriétés de l’Etat, confiés au Centre des monuments nationaux. Premier opérateur public, culturel et touristique avec près de 8,6 millions de visiteurs par an, le Centre des monuments nationaux conserve et ouvre à la visite des monuments d’exception ainsi que leurs parcs et jardins. Ils illustrent, par leur diversité, la richesse du patrimoine français. S’appuyant sur une politique tarifaire adaptée, le CMN facilite la découverte du patrimoine monumental pour tous les publics. Son fonctionnement repose à 80 % sur ses ressources propres issues notamment de la fréquentation, des librairies-boutiques, des locations d’espaces ou encore du mécénat. Fondé sur un système de péréquation, le Centre des monuments nationaux est un acteur de solidarité patrimoniale. Les monuments bénéficiaires permettent la réalisation d’actions culturelles et scientifiques sur l’ensemble du réseau. Après l’ouverture au public du Fort de Brégançon en 2014 et de la Villa Cavrois restaurée en 2015, le CMN assure désormais la gestion de la Villa Kérylos, propriété de l’Institut de France, et prépare, à Paris, l’ouverture à la visite de la colonne de Juillet pour 2018 et de l’Hôtel de la Marine pour 2019. Retrouvez le CMN sur

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