Approches 2013-3

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MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé ap proche s 4ième année SEPTEMBRE 2013 | N° 15 Sophie Muller Approches 5x radioscopé UN WEEK-END à DISNEYLAND PARIS à UN TARIF EXCLUSIF « Ce sera à nous. » Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux Se réunir en 1, 2, 3

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Approches est le magazine du personnel des Frères de la Charité.

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MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé

approches 4ième année SEPTEMBRE 2013 | N° 15

Sophie Muller

Approches 5x radioscopé

Un week-end à disneyland Paris à Un tarif exclUsif

« Ce sera à nous. » Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux

Se réunir en

1, 2, 3

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2 > approches septembre 2013

3 édito

4 Quoi de neuf ? Télex

5 In memoriam

6 Un coin à soi Béatrice Ory

9 Billet

10 En image

12 A bon marché

13 Dossier Le deuil

17 Le collègue autrement Pascal Dupuis

18

20

« Se réunir, se

réunir, encore se

réunir. Parfois c’en

est vraiment trop…

Merci des tuyaux in-

téressants ! »

« 2 membres de direc-

tion forts en contenu et

en vision. Chapeau ! »

« Grâce à votre feed-

back Approches peut

continuer à croître. »

20 Loin et pourtant proche L’Action Sud Viva Casa Cosma

22 A l’écoute Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux

26 Et cetera ? Résultats de l’enquête

27 A qui le prix ?

28 Portrait Bernard Loiseau

18 équilibre Se réunir en 1,2,3

sOMMaire

« Travailler son

esprit c’est aussi

travailler son corps.

Une belle initiative ! »

Mattias Devriendt

est notre goûteur !

Mattias est depuis 3 ans déjà le plus jeune collaborateur au Provincialat à Gand. en tant que membre du service de communication il essaie de coordonner les textes, les photos, la mise en pages et le contenu.

‘‘

13Le goûteur

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approches septembre 2013 > 3

faire de la corde raide Tout change. Chacun de nous doit gérer de nouvelles mesures, des réformes, des initiatives d’association ou des réorganisations internes. Et chacun de nous vit aussi des changements sur le plan personnel. Et dans tout cela nous devons en tant que membres du personnel adopter une attitude flexible. Je me demande : comment le faisons-nous ? Comment pouvons-nous gérer tous ces changements avec flexibilité ? Une réponse à cette question n’est pas évidente. Peut-être faut-il poser la question différemment. Comment pouvons-nous garder notre esprit ouvert quand nous sommes confrontés à toutes ces choses et encore d’autres ? Comment trouvons-nous du silence et du temps d’arrêt pour méditer quand l’action nous appelle ? Comment restons-nous calmes intérieurement dans des temps de tempête ?

Je crois que nous devons essayer de devenir des équilibristes. Des équilibristes qui gèrent les choses, mais qui peuvent également les lâcher, qui sont dynamiques mais ont en même temps suffisamment de compassion. Si on essayait de faire cela chaque jour…

> Avez-vous une idée que vous souhaitez partager par le biais de cet éditorial avec vos collègues ? Prenez alors certainement contact avec la rédaction : [email protected]

editO cOlOPHOn

> Nicolas est l’adjoint du res-

ponsable du secteur de l’aide

sociale et de l’enseignement

spécial. Il est heureux en mé-

nage et a trois enfants. Il aime

faire de la bicyclette, jardiner

et fait depuis 20 ans plusieurs

fois par semaine des exercices

de yoga.

Qui est ?Nicolas VaNdeweerd

couverture : Pierre-René Glibert et Ingrid RouclouxPhotographie : François Dehombreux

Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établis-sements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédactionGisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Jacques Canivet (Manage), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias), Philippe Hody (Coordinateur du magazine), Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet (administrateur), Albert Pfund (Bonneville), Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsableRaf De Rycke – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement« Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abon-nement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction.Tirage: 1500 exemplaires

Collaborer?Si vous souhaitez collaborer au magazine « Approches », vous pouvez prendre contact avec le membre du conseil de rédaction de votre établissement ou avec [email protected].

Mise en pages et impressionKliek Creatieve CommunicatieImprimerie Profpress

www.approches.be

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4 > approches septembre 2013

Marie-eve Meeuwissen

François DehoMbreux

De janvier à juin 2013, l’Hôpital Neuro-

psychiatrique Saint-Martin (Dave) a

accueilli 2 boursiers burundais venus

effectuer un « stage de perfectionnement

professionnel » dont l’objectif était de

découvrir la pratique de terrain, de voir

comment les patients sont pris en charge

et comment les soins sont organisés.

C’est ainsi que Pierre Claver Njejimana,

psychologue responsable du service de

psychologie du Centre Neuropsychiatri-

que de Kamenge (CNPK) et Espérance

Cishahayo, infirmière responsable

de la qualité des soins dans le même

établissement, ont pu découvrir plusieurs

services dans lesquels ils ont été bien ac-

cueillis et qui n’ont pas tari d’éloges face

à leur enthousiasme, leur motivation et

leur envie d’apprendre. Nous en profitons

pour les remercier, remercier la CTB

ainsi que toutes les personnes de l’HNP

qui ont œuvré à ce que leur « stage » se

déroule dans les meilleures conditions

possibles. Les échanges furent riches et

fructueux…

L’équipe d’encadrement du stage :

Marie-Eve Meeuwissen, Christine Denis

et Jean-Baptiste Butera.

2

QUOi de neUf ?

Koen oosterlincK administrateur délégué

Mattias DevrienDt Filip erkens, Mattias DevrienDt

C.p. saint-Martin, Dave

Depuis le 1er mai Koen Oosterlinck assume la fonction d’administrateur délégué de l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité en succession à Raf De Rycke, qui reste bien encore le président de cette ASBL. Koen était le responsable du secteur des établissements de soins. Dans cette fonction, Stefan Van Sevecotte lui succède.

La journée mondiale sans tabac du 31 mai était tentée à être respectée à l’hôpital neuro-psychiatrique Saint-Martin à Dave. « Cette mission est loin d’être gagnée », nous confie le Dr Annick Davaux, « mais je constate que des efforts sont entrepris chaque année avec l’aide de la direction et cela me motive à poursuivre le combat ».

« Si le tabagisme chez les patients psychiatriques a longtemps été sous-estimé et considéré

comme un problème non urgent, il est maintenant démontré de manière incontestable que

le tabac a un impact important sur les patients psychiatriques ainsi que des répercussions

sévères en termes de mortalité et de morbidité » explique le Dr Davaux.

Beaucoup a déjà était entrepris pour diminuer le tabagisme. « Pourtant, les données épidémio-

logiques concernant la consommation de tabac parmi la population psychiatrique doivent nous

alerter », souligne le Dr Davaux. « Si les méfaits du tabac sont bien connus pour de multiples

pathologies somatiques dans la population générale, ils en sont d’autant plus importants dans

la population psychiatrique », explique–t-elle. Consciente de toutes ces raisons, la direction de

l’hôpital Saint-Martin a fait le vendredi 31 mai une journée d’information pour les patients et

le personnel. Soucieuse de leur bien-être et de leur santé tant physique que psychique, elle a

développé une campagne d’affichage sur le site hospitalier ainsi que des stands sur les aides

au sevrage. L’organisation de débats était aussi réalisée au sein de diverses unités de soins.

une journéesans tabac !

> Koen Oosterlinck devient l’administrateur délégué de l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité.

> Stefan Van Sevecotte succède à Koen Oosterlinck comme responsable du secteur des établissements de soins.

Koen Stefan

> Les deux stagiaires.

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approches septembre 2013 > 5

Marie-eve Meeuwissen

François DehoMbreux

in MeMOriaM

BarBara Zaleiski (1957 - 2013)

le Frère eugeeN geyseN (1931-2013)

Pierre leNaiN (1924 - 2013)

Entré à l’Institut Psychiatrique Saint-

Bernard à Manage dans les années

septante, il a été infirmier dans divers

services tel que l’infirmerie, le Grand

7, le service 62, l’observation, et le

36. De 1994 à 2000, il a rempli la

fonction d’infirmier en chef au service

« Observation ».

« Souffrant de graves problèmes

cardiaques, c’est avec tristesse que le

25 mai 2013, nous avons appris son

décès », disent ses collègues. « C’est

un « monument » de notre institution

que nous perdons, tant ses connais-

sances, ses passions et sa détermina-

tion étaient grandes. Le 31 mai 2013

on allait lui décerner la médaille du

travail. »

Ceux qui l’ont connu en tant que

collègue, en tant que chef et le plus

important en tant qu’ami n’oublieront

jamais, outre sa culture générale

importante, ses traits d’humour et sa

finesse d’esprit.

Barbara Zaleiski est née le 1er avril

1957. Infirmière, elle rejoint l’institut

Saint-Bernard le 14 janvier 1981 :

c’était, il y a 32 ans ! De nombreuses

années, elle travaille à l’Observation,

unité en service fermé d’admissions de

patients aigus et sous mesure de pro-

tection : ce fut, sans doute, la période

de sa carrière professionnelle pendant

laquelle elle a pu le mieux faire profiter

son entourage de sa passion du métier,

de sa jovialité.

Ensuite, elle occupe un poste de

nuit dans différentes unités MSP.

C’est alors que les orages de la vie

l’affectent profondément. Notam-

ment avec ce cancer décelé et traité

depuis une quinzaine d’années. Proche

de la prépension, une bête chute

dans les escaliers, ce 22 août 2013,

l’empêchera d’en bénéficier.

Nous la remercions pour toutes ces an-

nées prestées dans notre institution.

Bien que nous sachions que le Frère

Eugeen était gravement malade, son

décès a quand même été inopiné.

Le Frère Eugeen était un étudiant éter-

nel. Avec une licence en Philosophie

et Lettres il a mené une vie très active

comme enseignant à Bourg-Léopold

et Zwijnaarde, et plus tard comme

directeur des humanités à Turhout et

Zelzate. Son temps libre était dédié

à l’étude et la culture, car étudier les

langues et approfondir sa connais-

sance historique étaient ses hobbies.

En tant que directeur il était préoccupé

de la formation culturelle des ensei-

gnants comme des élèves. En 1992

on lui a demandé de devenir supérieur

du généralat à Rome, lieu culturel par

excellence, où il est devenu guide,

étudiait l’italien et était l’hôte idéal

pour les nombreux visiteurs du géné-

ralat. En 1997 il a suivi la formation de

postulateur en vue de la béatification

du fondateur des Frères de la Charité,

Pierre Joseph Triest, et il est devenu un

de ses plus grands admirateurs.

Dans le couvent – la maison de repos

St-Arnold à Beernem où il a séjourné

les derniers mois, il était un confrère

bien-aimé, qui priait en attendant le

moment qu’il irait vers le Seigneur.

« Ce n’est qu’un emprunt qui nous est fait, les nombreuses bonnes choses. Notre propriété

incontestable, ce sont les souvenirs. »

approches septembre 2013 > 5

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6 > approches septembre 2013

Béatrice ory

Un cOin à sOi

« L’ humanité est une composante essentielle de ma profession. »

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approches septembre 2013 > 7

Des criminologues chez les Frères de la Charité ? On ne les rencontre pas souvent. Mais c’est pourquoi ils/elles sont peut-être plus intéressant(e)s encore. Approches a rencontré Béatrice Ory qui travaille comme criminologue au C.P. Saint-Martin à Dave. Et ce n’est pas par hasard qu’elle y est arrivée : « Depuis ma sortie de l’école sociale et de l’université de Liège, la santé mentale a toujours été au centre de mes préoccupations. » Un entretien passionnant !

béatriCe ory et ronalD Clavie François DehoMbreux

Le C.P. Saint-Martin est un grand centre psychiatrique qui compte de différents départements. Les soi gnants, le  personnel de l’entretien, la direction, les colla-borateurs administratifs ou logisti-ques, le personnel paramédical ou les chefs des unités de soins : quand nous nous promenons dans l’hôpital nous les rencontrons l’un après l’autre. Mais un hôpital d’une telle envergure a égale-ment dans ses rangs des per-sonnes qui ont une fonction plus spécifique. Par exemple celle de criminologue. « Je suis heureuse qu’Approches a pensé à moi. Fina-lement on n’arrive pas chaque jour à raconter son histoire dans le ma-gazine du personnel », dit Béatrice Ory quand nous la rencontrons.

2 emploisQuand nous faisons le tour avec Béatrice, il apparaît bientôt qu’elle a au fond 2 emplois. « J’ai rejoint l’équipe de l’unité de psychiatrie médico-légale PHILEAS, Pro-jet d’Hospitalisation d’Internés Libérés à l’Essai, Accompagnent et Soins (Approches N° 14, juin 2013) le 1er avril 2013 en qualité de criminologue clinicienne », raconte-t-elle. « Mon autre temps

« LA FONCtION DE CRIMINOLOGuE CLINICIEN PEut APPORtER uN REGARD SPéCIFIQuE Et

COMPLéMENtAIRE Au REGARD DES AutRES SOIGNANtS. »

de travail est dédié quant à lui à une nouvelle fonction initiée récemment par le SPF santé publique : celle de coordinatrice des trajets de soins pour internés du ressort de la Cour d’Appel de Liège. »

saturationMais les dernières années beaucoup a changé, ce par quoi aussi le métier de criminologue a évolué. « Ces dernières années et ces derniers mois, dans des hôpitaux psychiatriques, comme d’autres institutions, les initia-tives visant à accompagner dans un processus de réinsertion les patients issus du secteur de la Défense sociale se multiplient », raconte-t-elle. « Elles entendent répondre à la problématique de la saturation des annexes psychi-atriques et des Etablissements de Défense sociale qui de ce fait notamment ne peuvent garantir d’apporter rapidement aux pa-tients les soins qu’ils nécessitent. Ainsi, avec la mise en place de nouvelles pratiques, de nouvelles professions viennent rejoindre les équipes soignantes et collaborent avec elles à l’accompagnement et au traitement des patients. »

Qu’est-ce que ?

A la fin du XIXe siècle, le Ministère

de la Justice a pris contact avec

la Congrégation des Frères de la

Charité pour créer un établissement

psychiatrique dans la Province de

Namur. Les premiers bâtiments ont

été construits sur les hauteurs de

Dave et ont ouvert leurs portes le

22 février 1901.

En 1901, 220 patients y étai-

ent hébergés, encadrés par 31

membres du personnel (15 Frères

et 16 aides laïcs). Aujourd’hui, il y a

530 membres du personnel (= 388

personnes à temps plein) et plus de

400 patients/résidents.

Le C.P. Saint-Martin se situe sur

une colline de la commune de Dave,

près de la ville de Namur.

530

112 ans

le c.P. saiNt-MartiN

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8 > approches septembre 2013

Nous passons le bureau de son collègue Ronald Clavie, coordina-teur du développement et du suivi des projets cliniques à l’H.N.P. Saint-Martin. « La profession de criminologue est de celles-là. », indique-t-il. « La fonction de cri-minologue clinicien au sein d’une institution telle que la nôtre peut paraître très surprenante et inat-tendue » poursuit-il. « toutefois, il convient de considérer qu’elle a la particularité d’apporter un regard spécifique et complémentaire au regard des autres soignants. En effet, la criminologie est avant tout un champ d’étude pluridiscipli-naire et prend tout son sens dans l’échange de regards profession-nels », raconte-t-il sur sa collègue Béatrice.

equipeBéatrice explique qu’elle s’est toujours particulièrement intéres-sée aux soins de santé mentale. « Depuis ma sortie de l’école sociale et de l’université de Liège, la santé mentale a toujours été au centre de mes préoccupations.

un accompagnement des patients intégrant une composante de « responsabilisation » quant aux actes commis. »

Vidéo-débatDe manière plus globale, Béa-trice participe avec l’équipe au développement de programmes de resocialisation des patients. « Avec une collègue psychologue, nous allons prochainement mettre en place un groupe vidéo-débat utilisant le film comme média pour susciter les échanges entre patients sur leur vécu en lien avec leur statut d’interné. un autre groupe sera aussi mis en place pour développer les habiletés sociales. »

« J’APPORtE uNE AttENtION

PARtICuLIèRE Aux FRAGILItéS DES

PAtIENtS. »

« LA SANté MENtALE A

tOuJOuRS été Au CENtRE DE MES

PRéOCCuPAtIONS »

J’ai effectué un remplacement dans un service de psychiatrie d’un hôpital général et puis j’ai travaillé dans une habitation pro-tégée pendant plus de cinq ans en qualité d’assistante sociale. Ensui-te, j’ai relevé le défi d’intégrer les équipes de soins créées en 2007 dans chaque annexe psychiatrique des prisons. Pendant plus de 6 ans à la Prison de Namur, j’ai accueilli des patients sous mandats d’arrêt à exécuter en annexes psychiatri-ques. Parmi ceux-ci, des condam-nés mais aussi des internés. J’ai ainsi travaillé en équipe pluridis-ciplinaire à diminuer autant que faire se peut les effets négatifs de l’incarcération. Cela s’est traduit

Qui est?

> Béatrice ory est assistante

sociale, criminologue et mère

de deux enfants. Elle aime

le cinéma et les promenades

dans les bois avec ses deux

filles.

Béatrice ory

par un accompagnement des pa-tients dans leur quotidien et par le développement d’activités à visée thérapeutique. »

Béatrice ne travaille pas seule, mais en équipe. « Intégrer l’équipe de PHILEAS était pour moi une suite logique et naturelle à mon parcours car je souhaitais ancrer davantage ma pratique et mes compétences dans une dynamique de soins. C’est aujourd’hui une réalité. » Quand nous demandons ce que Béatrice fait précisément, cela ne s’explique pas en deux trois mots. « Au quotidien, je m’investis dans différents axes. Le suivi sur le plan criminologi-que des patients internés libérés à l’essai au sein de l’unité est le premier. Cette mission se décline en deux volets : l’un repose sur l’évaluation du risque de récidive dans une perspective clinique de réinsertion du patient dans la société. J’apporte une attention particulière aux fragilités des patients et aux facteurs qui ont pu conduire à un passage à l’acte violent. L’autre volet consiste en

Mais son ensemble de tâches ne s’arrête pas là. « De par ma formation juridique, j’assure éga-lement un rôle d’informateur ju-ridique tant vis-à-vis des patients que du personnel (organisation de la justice, de la chaîne répressive, de la procédure pénale, contacts avec les commissions de défense sociale,…). La fonction de crimino-logue dans l’unité implique donc un suivi continu de la législation pénale, des nouvelles méthodes de traitement et d’évaluation. »Avant que nous partions, elle nous donne encore une pensée à emmener. « Comme le disait Jean Proulx, auteur du livre « profes-sion criminologue », ce métier stimule « tout autant notre intel-lect que notre humanité ». Avant tout, pour moi, cette humanité est une composante essentielle de la profession. » n

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La coutume veut qu’au seuil de la période des vacances d’été, l’on souhaite à ses collègues de bons et profitables congés — tradition que j’ai

honorée à l’occasion de mon dernier billet. À la fin de ladite période, il est moins fréquent, sinon malvenu, de souhaiter à ces mêmes collègues, encore un peu groggy après leur retour, un bon et fructueux travail.

Et pourtant ! Le travail est le mouvement même de la vie, l’humanisation de l’énergie vitale qui nous anime — à condition, bien sûr, qu’il soit librement consenti, et qu’il réponde à une nécessité intérieure, faute de quoi, il devient malédiction par l’anéantissement de soi en des tâches étrangères. Par son travail, l’Homme transforme le monde et se transforme lui-même, en un même mouvement indissociable. De ce fait, le travail confronte au réel : la satisfaction qu’il procure se mérite. La peine inhérente au travail mesure la distance au réel ; du creuset de cette peine s’échappent en fumerolles les illusions que l’Homme pouvait entretenir sur lui-même et sur son rapport au monde. Quand le travail ne répond pas, ou plus, à une nécessité intérieure, la peine devient souffrance.

Il ne suffit pas à l’Homme de travailler, encore veut-il savoir pourquoi il travaille. Discerner sa nécessité intérieure… avec le temps, en dialogue et grâce à la confrontation au réel. Si les conditions le permettent, de nouvelles orientations de vie restent possibles à tout âge, de façon à mieux s’accorder à cette nécessité intérieure.

Au cœur du travail, vit la relation. L’on travaille toujours avec quelque chose (matériaux, matériels, organismes vivants…) ou quelqu’un (collègue, patron, client…) ; dans le meilleur des cas, celui d’une relation altruiste, l’on

Billet

> christiaN Bodiaux est l’agent pastoral

central de l’ASBL Œuvres des Frères de la

Charité. Il nous offre dans ce billet une réflexion

sur le travail, à l’occasion de la rentrée.

travaille pour quelque chose ou quelqu’un. Puisque le travail est relation, nous sommes concernés, de facto, par le travail d’autrui. Nous portons, à titres divers, une responsabilité collective ; notre mode de consomma-tion, par exemple, n’est pas anodin.

C’était, notamment, de ce sujet-là dont se souciait John Ruskin. Cet esthète, penseur et artiste an-glais (1819-1900) marqua son siècle, en Angleterre et ailleurs, et continue d’inspirer par-delà les âges. Il écrivit avec justesse sur le travail, sa dignité, ses conditions… et sur l’Argent, ce fameux Argent au nom duquel certains tuent, et d’autres se tuent eux-mêmes — au moins quant à leur âme. Voici un extrait, traduit par Robert de la Sizeranne, d’un ouvrage majeur de Ruskin, Jusqu’à ce dernier (Unto This Last). Il interpelle notre responsabilité collective vis-à-vis du travail d’autrui.

Dans tout achat que vous faites, considérez d’abord quelle condition d’existence vous causez chez les ouvriers et les ouvrières qui produisent ce que vous achetez ; secondement, si la somme que vous avez payée est rémunératrice pour le producteur et s’il en touche son équitable part ; troisièmement, à combien d’évidente utilité pour la nourriture, la connaissance ou la joie ce que vous avez acheté peut être employé ; et, quatrièmement, à qui et de quelle façon ce peut être le plus promptement et le plus utilement distribué.

Alors, chères et chers collègues… bon travail !

Bon travailBon travailBon travail

approches septembre 2013 > 9

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10 > approches septembre 2013

ILS S’éChAPPEnT François DehoMbreux

Jean BOnDRIDDER (polo rouge) et Christian BOURLEAU (en bleu derrière Jean) du C.P. Saint-Bernard à Manage créent le club Jogging, il y a près de 20 ans. Lahoucine AIT (t-shirt blanc) les rejoint 10 ans plus tard. L’unité 16 est un service fermé et l’équipe, via les activités, sort ses patients un maximum, et le jogging prend une part importante dans ce processus. 3 x semaine, malgré leur médica-tion, les patients ont plaisir à faire l’effort de courir. « Ainsi, ils « s’échappent » de l’Institution, ce qui est essentiel pour leur équilibre. Cela leur permet, en outre, de s’intégrer dans le milieu sportif. Ils partici-pent, d’ailleurs, à quelques compétitions », expliquent-ils.

en iMaGe

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approches septembre 2013 > 11

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12 > approches septembre 2013

Pascal Dupuis Je vis pour manger.

Pascal Dupuis a 45 ans. Il est le père de trois filles de 9, 15 et 18 ans. Depuis 1992, il travaille comme éducateur au Centre Saint-Lambert à Bonneville.

I

albert pFunD François DehoMbreux

Je travaille en effet à la boucherie Mirguet à Bonneville. Pour pouvoir exercer cette profession à titre complémentaire, j’ai suivi les cours de promotion sociale et j’ai décroché un diplôme de traiteur/orga-nisateur de banquet/restaurateur. J’ai complété ce parcours avec le certificat d’aptitude pédagogique. Au total, j’aurai suivi une formation de plus de 5 ans.

depuis ma jeunesse, j’ai toujours aimé cuisiner. La bonne chère, c’est un moment convivial à partager avec d’autres autour d’une bonne assiette et d’un bon verre. Le bien-être, le bien-vivre, c’est se faire plaisir et faire plaisir aux gens. Bien manger fait partie de la qualité de la vie. Je ne mange pas pour vivre, je vis pour manger. dans cette boucherie artisanale, tout est fait maison : les pâtés, les saucisses, les saucissons, les divers plats,… Nous préparons aussi le cochon de lait pour les fêtes. La boucherie fait les marchés à Andenne, Namur, Jambes,…

Les clients affluent en nombre. un beau succès qui assurément n’est pas dû au hasard.

de temps en temps, des gens me demandent s’il est tenable une boucherie du village alors que les petits commerces disparaissent au profit des gran-des surfaces. Je leur réponds : Plus que jamais ! Les gens recherchent la qualité et c’est chez des artisans comme nous qu’ils peuvent la trouver. Quant aux prix, ils sont peut-être plus élevés mais contrairement aux grandes surfaces, nous ne faisons pas pression sur la clientèle pour acheter de grosses quantités. Or ache-ter beaucoup, c’est prendre le risque de jeter ce qu’on n’a pas consommé. Le gaspillage aussi, cela coûte.

chez nous, les gens achètent exactement ce dont ils ont besoin. Et ce qui ne gâche rien : l’artisan offre un produit de qualité, de proximité où le client et le vendeur peuvent encore se rencontrer. L’artisanat, cela reste humain.

le cOllèGUe aUtreMent

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approches septembre 2013 > 13

MaNu keirse Qui est ?

Etre en deuil : qu’est-ce en fait ? Comment peut-on en tant qu’externe aider quelqu’un dans le travail de deuil qu’il ressent pour quelqu’un ? Comment agissons-nous lorsqu’il y a un décès dans notre établissement ? Et comment prenons-nous soin de nous-mêmes lorsqu’un patient qu’on a soigné pendant plusieurs années ou qu’un collègue avec qui nous avons collaboré long-temps, meurt ? Approches a trouvé de bonnes réponses à ces questions auprès du psychologue clinicien Manu Keirse et dans plusieurs établissements.

Mattias DevrienDt, Marie DuMont, Mariella Minnozzi, karera augustin bart Moens, François DehoMbreux

deuil

Etre en deuil : qu ’est-ce en fait ? dOssier

> MaNu Keirse est

psychologue clinicien

et docteur en

sciences médica-

les. Il travaille déjà

depuis plus que 25

ans dans le secteur

de la santé. Il est

directeur-adminis-

trateur de l’Hôpital

Régional Sacré-Cœur

de Leuven et maître

de conférences à la

Faculté de médecine

de la KU Leuven.

« Beaucoup de gens ne savent plus ce que c‘est, le travail de deuil. C’est devenu un processus méconnu dans la société, qui est refoulé dans les murs du ménage et de la proche famille. Auparavant on donnait forme au deuil et au chagrin dans une série de rites qui rendaient le chagrin visible. Ils aidaient des gens à s’attarder sur la perte de l’autre. Ils apprenaient aussi aux gens que le chagrin dure un certain temps, ce dont on n’est pas toujours conscient à présent. ll y avait des coutumes pour faire connaître le décès. Le nom de la personne décédée était cité dans l’église, on sonnait les cloches, on mettait une croix à la façade d’une maison, la famille portait pendant 12 mois des habits de deuil, annuel­lement une messe de commémoration était organisée. »

« Auparavant, les voisins avai-ent certaines tâches lors d’un décès. Les voisins sont maintenant

souvent remplacés par l’entrepreneur des pompes funèbres. Mourir ressortit de plus en plus au monde des soi­gnants professionnels et des institutions comme les hôpitaux et les maisons de repos. Avec la disparition des coutumes de deuil, aussi le cadre a disparu dans la société dans lequel des person­nes pouvaient se rencontrer comme d’évidence autour d’un chagrin. Quoi que ces habitudes lors d’un décès pouvaient parfois être pénibles, elles avaient une fonction sociale. »

« Etre en deuil est quelque chose qu’une personne seule ne peut faire, mais qui doit se faire avec d’autres. Le deuil est un processus actif dans lequel quatre tâches de deuil sont distinguées que l’on doit accomplir pour arriver à assimiler la perte. Dans ce pro­cessus de deuil, des personnes peuvent être très importantes les unes pour les autres. »

« EtrE En dEuil, cEla nE sE fait

pas sEul. »

approches septembre 2013 > 13

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14 > approches septembre 2013

karera augustiN

> Karera augustiN travaille au service

pastoral du C.P. Saint-

Martin à Dave.

L’annonce du décès« L’annonce du décès à la famille s’avère être une démarche difficile pour l’équipe. Celle-ci vit direc-tement ces premiers moments chargés d’émotion et hésite parfois sur les mots à utiliser et les gestes à poser. Elle informe le Service Pastoral qui est directement con-cerné pour les cérémonies de deuil et d’inhumation, surtout pour les aspects spirituels ou religieux en tenant compte des convictions de la personne défunte. L’équipe procède en outre à la toilette mortuaire qui se fait avec minutie et attention, en essayant de rendre plus saisissante l’image de la personne qui vient de perdre la vie.

> Manu Keirse: « Pour com­mencer véritablement le deuil, il faut reconnaître la perte. Si on nie ce qui s’est passé, ou quand on refuse de croire que la mort est irréversible et qu’on attend que la personne reviendra, il n’y a pas de raison pour être en deuil. Voir la réalité en face n’est pas facile. Quand quelqu’un meurt, il y a toujours un sentiment comme si cela ne c’était pas passé. C’est pourquoi il est important de voir le corps du défunt. On le déconseille parfois, parce que la confrontation serait trop difficile pour les proches parents. C’est pourquoi il est de grande importance d’essayer de mettre en bière le défunt d’une façon soignée, pour que la famille puisse venir le saluer. »

Que peut-on faire ?

> Manu Keirse: « On peut aider quelqu’un pour assimiler cette première tâche en assurant que cette personne a la possibilité d’aller saluer le défunt. Egale­ment de l’explication précise sur ce qui s’est passé, où rien n’est caché aux proches parents, aide à comprendre la réalité. Faire participer la famille aux règlements pour les obsèques et l’enterrement fait que ce qui se passe est plus réel que quand tout est réglé sans eux. »

1. Accepter la réalité de la perte

La vue du corps L’arrivée de ces derniers permet un moment d’échange concernant les modalités du deuil et des céré-monies d’inhumation. C’est aussi le moment de fixer les heures de recueillement devant la dépouille mortelle au funérarium de l’hôpital.

Cette rencontre du personnel avec les membres de la famille permet de penser encore ensemble au défunt, à ses qualités, à ses pas-sions, à ses atouts, aux endroits qu’il aimait fréquenter… et à fixer juste quelques mots sur ses heurs et malheurs. Il importe de recueil-lir au plus vite ce qu’il y avait de meilleur en cette personne, non pas pour l’immortaliser, mais plutôt pour qu’elle garde une place dans la mémoire des vivants. Laisser les membres de la famille passer un peu de temps dans la chambre du défunt, pour leur permettre de manifester leur intimité auprès du patient ou résident décédé, tout en restant disponibles pour eux. En effet, la vue du corps est un élément important dans le travail de deuil.

C’est après ce temps d’intimité que l’équipe trouve le moment favorable pour le faire-part aux patients ou résidents, en essayant de leur éviter de vivre trop difficilement ces pre-miers moments de choc. C’est ainsi que cette annonce se fait souvent avec le temps et le tact nécessaires, sans précipitation, à des moments et des espaces bien choisis.

Page 15: Approches 2013-3

approches septembre 2013 > 15

> Manu Keirse: « La deuxième tâche est d’éprouver la peine du chagrin. Il n’y a absolument pas un chemin autour de la peine. Tout ce qui permet d’alléger ou de différer la peine de quelqu’un prolonge le processus de deuil. Ne pas accomplir cette deuxième tâche est : ne pas sentir, se fermer aux sentiments, éviter tout ce qui rappelle le défunt, réagir d’une façon euphorique. »

Que peut-on faire ?

> Manu Keirse: « On peut aider quelqu’un pour accomplir cette deuxième tâche en n’écartant pas continuellement la peine, mais en donnant la possibilité de s’y attarder. Les amis et les membres de famille souvent n’osent pas prononcer le nom du défunt, parce qu’ils ont peur d’évoquer ainsi la peine. On n’ose pas demander comment ça va ou visiter les proches parents. Pourtant ce sont des possibilités pour ne pas les laisser seuls avec la peine. On aide plus les personnes attristées en écoutant comment ils se sentent, plutôt que de raconter comment on doit ou non se sentir. »

2. Eprouver la peine

Marie duMoNt

> Marie duMoNt Marie Dumont est la

responsable du service

pastoral au C.P. Saint-

Bernard à Manage.

« On aidE plus lEs pErsOnnEs

attristéEs En écOutant

cOmmEnt ils sE sEntEnt, plutôt

quE dE racOntEr cOmmEnt On

dOit Ou nOn sE sEntir. »

> Manu Keirse: « La troisième tâche est de s’adapter à une nouvelle vie sans le défunt. Certains con­trarient eux­mêmes en adoptant une attitude désemparée, en ne développant pas les aptitudes dont ils ont besoin, ou en se retirant de l’entourage et ne pas voyant en face les obligations sociales. L’idéalisation du défunt ou l’identification avec le défunt se présentent aussi souvent. »

3. Une nouvelle vie

Être ensemble« Lorsque le « dernier adieu » a lieu à l’hôpital, il est plus facile pour les patients, résidents et membres du personnel d’y participer. Et cela a d’autant plus de sens si la personne a résidé de nombreuses années à l’institut et qu’elle y a construit ses relations. Ce temps des funérail-les permet de donner à celui qui nous a quittés le droit aux honneurs funèbres. Il permet également

Que peut-on faire ?> Manu Keirse: « On peut aider des personnes en deuil pour travailler cette troisième tâche en écoutant chaque fois de nouveau ce que cette adaptation signifie pour eux et quelles difficultés cela amène. En les faisant raconter toujours, on aide les person­nes progressivement à reprendre haleine dans la vie. »

aux proches d’être ensemble pour partager cette peine et chercher dans l’obscurité une petite lumière qui permette de passer ce seuil, ce vide. »

Une histoire partagée

« Nous sommes attentifs à ce qu’il y ait toujours une photo de la personne et un petit texte écrit par le service dans lequel a vécu la personne, afin que tous puissent se souvenir d’elle. Tous ceux qui le désirent peuvent aussi s’exprimer, par un dessin, des fleurs, une prière improvisée ou non, une bougie allumée près du corps. Cela permet de sortir de l’instant présent et de réinscrire la personne dans une histoire partagée. »

Ecouter et accueillir« Au moment du décès, nous nous rendons dans le service tout d’abord pour écouter et accueillir ce que les membres du personnel et les patients pourraient avoir besoin de partager », explique Marie Dumont, la responsable du service pastoral du C.P. Saint-Bernard à Manage. « Nous désirons porter avec eux ce moment difficile, parfois même cho-quant et violent selon les situations (mort inattendue, suicide). Certains patients émettent le désir de prier avec nous pour la personne qui les a quittés ou d’aller visiter le corps à la morgue. »

Page 16: Approches 2013-3

> Manu Keirse: « Finalement on doit donner au défunt une nouvelle place affective dans sa vie. Cela ne signifie pas que l’on n’aime plus la personne défunte ou que l’on l’oublie. La relation a changé, mais la personne décé­dée continue toujours à prendre une place spéciale dans le cœur et dans l’esprit de ses proches.

4. Apprendre de nouveau à aimer la vie

On apprend de nouveau à aimer la vie et les autres personnes et toute l’attention ne porte plus sur la vie perdue. Pour beaucoup, cette quatrième tâche est la plus difficile à accomplir. Sur ce point ils se bloquent dans leur deuil et plus tard ils constatent que leur vie c’est pour ainsi dire arrêtée au moment de la perte. »

Que faire si un patient ou un résident est en phase terminale ?> Muriella Minnozzi travaille comme infirmière et comme chef de l’unité 330 de la MSP Saint­Bernard à Manage. A son unité de soins elle est très souvent confrontée, par l’âge moyen des résidents, à la perte d’un patient. « Lorsqu’un résident est en fin de vie, ses compagnons de route le remarquent et nous posent énormément de questions. Nous répondons à ces questions le plus clairement possible. (pas de cachotterie mais beaucoup de tact). Le rési­dent est installé le plus possible dans la salle de séjour pour garder le contact avec la communauté. Si cela devient impossible, alors il reste en chambre. Les résidents en sont avertis et peuvent lui rendre visite. L’équipe l’accompagne au mieux (confort, écoute, répondre aux désirs,…). Elle propose également le passage de l’abbé ou du représentant du culte. La famille est avertie le plus tôt possible pour qu’elle puisse profiter des derniers moments avec le proche. Elle est soutenue dans ces moments pénibles par l’équipe. A tout moment, elle peut rendre visite, prendre des nouvelles et avoir de plus amples explications par les médecins et membres du personnel.

16 > approches septembre 2013

Mariella MiNNoZZi

> Mariella MiNNozzi travaille

comme infirmière –

chef de l’unité 330 des

MSP au C.P. Saint-

Bernard à Manage.

Lui dire au revoir« Dans notre unité MSP, dans laquelle la moyenne d’âge est de 65 ans, nous sommes souvent con-frontés à la perte d’un compagnon. Lors du décès, nous préparons le résident et la chambre de sorte que les compagnons puissent lui dire au revoir avant de le déposer à la morgue de l’hôpital. Nous accom-pagnons également les résidents à la morgue s’ils désirent le revoir avant la date de l’office. Le jour des funérailles, les résidents désireux vont à la messe avec le personnel. »

Laisser place à la parole

Il n’y a pas seulement de l’attention pour le patient et la famille, égale-ment des membres du personnel qui ont pris en charge quelqu’un pendant des années doivent avoir un endroit pour parler de leurs sentiments. « Le personnel a besoin d’exprimer sa souffrance et ses dif-ficultés face à cette situation. C’est pourquoi, nous laissons beaucoup de place à la parole dès que le besoin s’en fait ressentir. Si l’écoute entre collègues, médecins, orthopé-dagogue et chef de service ne suffit pas, alors nous pouvons faire appel à une psychologue extérieure. »

Page 17: Approches 2013-3

approches septembre 2013 > 17

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18 > approches septembre 201318 > dichtbij Juni 2013

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Se réunir en

1, 2, 3Sophie Muller

Page 19: Approches 2013-3

approches septembre 2013 > 19

la préparation d’une réunion1. réservez à temps la salle où

se tiendra la réunion, veillez à la logistique.

2. transmettez dans un dé-lai raisonnable à toutes les personnes concernées la convocation accompagnée d’un ordre du jour et du procès-verbal de la réunion précédente.

3. Rassemblez tous les docu-ments qui seront évoqués lors de la réunion et réalisez éventuellement les copies nécessaires.

4. Le nombre de participants ne doit pas être supérieur à 10 afin que la réunion puisse être dynamique et que chacun puisse intervenir.

l’animation d’une réunion 1. L’accueil convivial est impor-

tant (verre d’eau, tasse de café) ; il convient de prévoir un temps d’installation afin que chaque participant se sente attendu, impliqué.

2. Fixez la durée d’une réunion et sachez gérer le temps imparti ; les réunions en matinée sont privilégiées ; de préférence ne dépassez pas une heure trente de discussi-on sinon prévoyez une pause.

3. Soyez ponctuel à la réunion et veillez à ne pas perturber les discussions par des aller-retours, des sonneries de té-léphone et ce, pour le respect de chacun ; toujours prévenez l’animateur ou le secrétaire

Les réunions : certains en parlent comme d’une maladie appelée réunionite, pour d’autres c’est un moment hebdomadaire de concertation. Mais quels sont les aspects d’une bonne réunion ? Qu’est-ce qu’une bonne structure, une bonne préparation, un bon suivi ? En d’autres termes : comment une réunion peut-elle se dérouler de façon la plus efficace possible ? Approches a demandé conseil à Sophie Muller, responsable pour le secrétariat de direction au C.P. Saint-Martin à Dave. Elle présente de bons tuyaux pour faire bien se dérouler une réunion.

sophie Muller François DehoMbreux

en cas d’empêchement pour assister à la rencontre.

4. La réunion débute par l’approbation du procès-ver-bal de la réunion précédente et évoque les objectifs.

5. Les propos tenus sont toujours sans ambiguïté, le discours est clair, compré-hensible, le ton modéré.

6. L’animateur se veut d’être at-tentif à ne pas monopoliser la

parole, à faire intervenir les différents participants.

7. Le rôle de l’animateur est aussi de recadrer la discus-sion si celle-ci s’éloigne des objectifs poursuivis et d’inviter au calme si des ten-sions s’élèvent.

8. En guise de clôture, une conclusion de ce qui a été débattu peut être amenée ainsi qu’un récapitulatif des tâches à entreprendre (qui fait quoi comment) ; la date de la prochaine réunion est également fixée.

le suivi d’une réunion 1. Le secrétaire rédige un

compte rendu et le transmet avec diligence à l’animateur pour approbation avant envoi aux participants.

2. Les participants ont l’obligation de respecter la confidentialité des échanges.

soPhie MullerQui est?> sophie Muller (52 ans) exerce en qualité de secrétaire de direction à

l’hôpital Saint-Martin à Dave depuis 29 ans. Elle participe à plusieurs comi-

tés (conseil de direction, comité d’éthique, comité médico-pharmaceutique,

comité local qualité) et est active au sein de l’amicale du personnel.

L’esprit G.O. l’anime particulièrement lors de manifestations menées à

Saint-Martin telles que la brocante annuelle en mai, les spectacles cabaret,

les rencontres sportives… Elle apprécie les minitrips, les reportages photos

et la déco.

Se réunir en

1, 2, 3

Page 20: Approches 2013-3

20 > approches septembre 2013

l’action sud de cette année nous mène vers Casa Cosma, un projet de soins de santé mentale au pérou. l’enseignante Machteld van Den noortgate a eu l’opportunité de préparer toute l’action. elle a quitté sa classe pendant six mois et s’est lancée dans l’aventure. approches a mis le nez dans son journal.

Machteld échange sa classe pour Casa Cosma

Journal d’une enseignante avec une mission

le dimanche 27 mai 2012. Je le fais ou je ne le fais pas ?

Choisir… cela n’a jamais été mon point fort. En outre, la demande d’assumer l’Action Sud est venue de façon très inattendue. Est-ce que je veux vraiment renoncer à toutes mes certitudes pour une aventure dans l’inconnu ? Est-ce que je pourrais faire cela, organiser l’Action Sud ? Je le demande par-ci et par-Ià et chacun me dit : « ll faut le faire ! » Après avoir beaucoup pesé, je m’y lance.

le lundi 3 septembre 2012. mon premier jour de travail…Mon premier jour de travail et également le premier jour scolaire pour mes collègues et mes (anciens) élèves à Brakel. Mes pensées vont en leur direction. Il s’agira de lâcher... Je me suis levée tôt ce matin et j’ai pris le train pour Gand. J’ai reçu un ordinateur flambant neuf et un en-droit au bureau de mes nouveaux-collègues-pour-6-mois. Aujourd’hui pas de cloche de l’école, pas d’élèves qui me racontent avec enthousiasme leurs récits de voyage, bien les claviers cliquetants et des personnes fort occupées à téléphoner. Cela a l’air un peu bizarre, un lieu de travail derrière un bureau. Je n’ai pas l’habitude de mener une vie assise. Mais que j’en ai envie ! Cette semaine je vais lire le nécessaire. Faire connaissance avec le Pérou, le projet que l’Action Sud de 2013 soutiendra et prudemment jalonner les balises de l’organisation de l’Action Sud.

vivaMensen vinden er opnieuw geluk

www.fracarita-belgium.org

Zuidactie Broeders van Liefde

Meer info:

B E L G I U M

Fracarita.afficheANDES:Opmaak 1 10-01-2013 16:32 Pagina 1

lOin et POUrtant PrOcHe

« JE NE SAIS ABSOLuMENt PLuS POuRQuOI J’AI tANt

HéSIté À FAIRE CELA. »

Page 21: Approches 2013-3

approches septembre 2013 > 21

> Visiter vos collègues au Sud ? Voulez-vous faire la connaissance des projets des Frères de la Charité

au Sud ? Alors le Voyage Sud est quelque chose pour vous. Il est organisé annuellement pour les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous faites connaissance de façon approfondie avec les projets de la Congrégation au Sud et ensuite vous avez l’opportunité de vous en-gager bénévolement au Sud ou de visiter d’autres projets. Surfez vers www.zuidreis.be

le samedi 22 septembre 2012. Quel suspense, maintenant c’est pour de vrai !

Schiphol. Bientôt André Ornelis (ancien directeur de « Notre Ecole » à ursel et bénévole pour Caraes, ndlr) et moi, nous partons en direction de Lima, la capitale du Pérou. un vol de plus de 12 heures. Faire connaissance avec le Pérou, rencontrer le Frère Jimi en chair et en os après tant de communication par mail, faire connaissan-ce vraiment avec le projet dont j’ai lu tant entre-temps : c’est vraiment captivant !

le vendredi 28 septembre 2012. Je suis époustouflée.Je suis maintenant depuis une semaine dans la ville péru-vienne d’Ayacucho. Cosma, le projet de l’Action Sud 2013, a conquis mon cœur. Que de travail fantastique on fait ici. Quel engagement des collaborateurs ! Que de chaleur et d’amour dans l’approche des personnes souffrant de troubles mentaux qui viennent demander de l’aide ! Le Frère Jimi, le directeur du centre Cosma, rayonne un grand charisme. Il est comme un Père triest moderne, remarque André. Déjà six jours je constate que les plus nécessiteux sont aidés ici d’une façon très profession-nelle. Je suis fortement impressionnée.

le lundi 1er octobre 2012. mon dieu, je vais m’engager pleinement pour cela !

Dans l’avion qui nous mènera à Schiphol, je n’arrive pas à m’endormir. tant de pensées et de sentiments me tiennent éveillée. C’était une période de dix jours fantastique, à Aya-cucho. Je ne sais absolument plus pourquoi j’ai tant hésité à faire cela. Je me sens privilégiée de pouvoir être le témoin de l’œuvre à Casa Cosma. Je dois communiquer cela lors de mon retour. Nos collègues au Sud méritent notre appui. Mon Dieu, je vais m’engager pleinement pour cela !

Prête. maintenant c’est à vous !Quand j’écris ceci, il est encore janvier 2013 et je suis en pleine préparation du Jour de Départ de VIVA CASA COS-MA ! (Ndlr : en Flandre, l’Action Sud a lieu pendant la pé-riode du Carême, en Wallonie, l’Action Sud a lieu dans le mois d’octobre, mois des missions). Fin février je retourne à l’enseignement. Avec des sentiments mitigés. Il s’agit de nouveau de lâcher … et d’espérer que vous l’assumerez à votre tour. Dans chaque entité le DVD et les dépliants sont à la disposition. Vous les verrez donc certainement ! J’ai investi beaucoup de temps et d’énergie dans cette campagne. J’espère vraiment qu’elle aura plein succès. Et que vous et les autres, vous faites quelque chose avec elle. De façon à ce que chacun sache quel travail fantas-tique nos collègues au Sud réalisent. Et de façon à ce que chacun veuille s’engager pour permettre à cette œuvre de continuer. Il faut le faire !

« J’ESPèRE QuE L’ACtION SuD AuRA PLEIN SuCCèS. »

> Machteld est enseignante à l’école secondaire VISO Cor Mariae

à Brakel. Après un Voyage Sud en 2006 elle est encore plus

intéressée par la coopération au développement. Dans ses loisirs,

elle accompagne entre autres également le voyage d’immersion

Maendeleo pour les élèves de nos écoles.

Qui est ?Machteld VaN deN Noortgate

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22 > approches septembre 2013

à l’écOUte

approches : Quelle était votre perception de Saint-Bernard et des Frères de la Charité avant d’entrer en fonction ?ingrid roucloux : « Manage, là où il y a les fous » ou « Si tu n’es pas sage, tu seras enfermée à Ma-nage ». Etant quelque peu « têtue », ce n’était pas ce genre de considérati-ons qui allaient m’influencer !  Que ne fût dès lors mon étonnement en découvrant les multiples facettes de notre institution : accueillante, chaleureuse et surtout humaine ! « Pierre rené glibert : « Ma percepti-on de Saint-Bernard était aussi très contrastée. De l’un côté il y avait pour moi aussi des anciens clichés négatifs : « l’asile », « les fous ». D’un autre côté, en me rensei gnant auprès du corps médical, de méde-cins ou de soignants qui

« Ce seraà nous »

pierre-rené glibertingrid roucloux

Il y a un temps pour venir et un temps pour partir. Et cela s’applique également aux directions. Il y a un an environ, Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux ont pris le relais de Michel Pierrard et Nicole Maton. « Je me suis sentie ‘chanceuse’», dit Ingrid Roucloux, « car les valeurs que nous portons au sein de notre institution nous guident dans nos choix, nos décisions et notre manière de gérer le personnel ». Le temps est donc venu de sonder comment cette année bien remplie s’est déroulée et… évidemment aussi simplement de pouvoir les connaître un peu mieux.

Christian boDiaux François DehoMbreux

connaissaient (un peu) plus le site, ces derniers me renvoyai-ent une image plus « positive » : Manage était une institution qui bougeait (dans le bon sens), avec de nouvelles équipes médicale et de direction, de nouvelles ap-proches thérapeutiques des soins psychiatriques ; un site qui s’ouvrait vers l’extérieur… tout en insistant clairement, malgré tout, sur la « lourdeur » des patients et des ré-sidents qui y étaient pris en charge. C’est clairement ce second côté qui m’a attiré et motivé (et qui, actuelle-ment, continue encore à le faire). »

chanceuseapproches : Que signifie pour vous le fait de diriger un établissement chrétien ? Cela fait-il une diffé-rence ?

ingrid roucloux : « Oui cela fait une différence… Récemment je suis sortie d’une réunion de concertation avec d’autres directions des soins d’autres hôpitaux, je me suis sentie « chanceuse ». Chanceuse car les valeurs que nous portons au sein de notre institution, soutenue par la charte des Frères, nous guident dans nos choix, nos décisions et no-tre manière de gérer le personnel : chacun chez nous a la possibilité de prendre sa place, chacun peut avoir des soucis, des « accrochages » dans la vie... on peut le comprendre, être solidaire et faire preuve d’humanisme tout en maintenant le professionnalisme requis… ce n’est pas comme cela partout !La différence se marque aussi par l’engagement de la direction dans le soutien de l’image chrétienne de l’institution : faisant encore partie

Page 23: Approches 2013-3

approches septembre 2013 > 23

> « Les valeurs des Frères de la Charité nous guident dans nos choix, nos décisions et notre manière de gérer le personnel », disent Pierré-René Glibert et Ingrid Roucloux.

de la pastorale, je fais de mon mieux pour accompagner l’équipe et sou-tenir les projets qu’elle développe tant pour les patients/résidents que pour le personnel. » Pierre rené glibert : « Au cours de ma carrière, j’ai eu l’occasion — et la chance — de pouvoir travailler à la fois dans des hôpitaux publics, et dans des institutions chrétiennes. Je pense qu’au niveau des soins qui sont prodigués, on ne peut consta-ter que peu de différences réelles… dans les deux cas, j’ai pu y remar-quer le même souci du patient, le même intérêt pour la qualité des soins, la même volonté de travail-ler et de progresser ensemble, la même solidarité parmi équipes (soignantes ou non). Par contre, il est vrai qu’il existe toujours des différences « fondamentales », principalement en ce qui concerne

le début de la vie (i.e. l’avortement), et sa fin (i.e. l’euthanasie). Ce sont des sujets qui sont encore aujourd’hui pleinement au centre de l’actualité, avec, par exemple, toutes les réflexions relatives à l’éventualité d’une extension du droit à l’euthanasie aux mineurs… Au cours des dernières années, de grandes réflexions au sein des institutions chrétiennes ont eu pour objectif de trouver la meilleure voie pour concilier le(s) souhait(s) du patient et le respect de certaines valeurs fondamentales des institu-tions. Le sujet n’est certainement pas encore clôturé, mais, je ressens une forte volonté de dialogue pour pouvoir apporter des réponses institutionnelles rencontrant le plus possible les demandes des patients tout en ne reniant pas nos valeurs essentielles. »

l’esprit de saint-Bernardapproches : Remplacer deux foncti-ons de direction cruciales dans un établissement n’est pas vraiment évident. Comment cette transition s’est-elle déroulée ?ingrid roucloux : « Reprendre le flambeau du département des soins après Mlle Maton était un défi. J’étais consciente de la difficulté de recevoir à la fois « une perle » qu’elle a façonnée depuis des an-nées, et à la fois celle de repartir avec une nouvelle équipe de direc-tion dans un contexte de réformes, de changements. C’était une année riche car reprendre la gestion du département des soins me permet de continuer le travail au niveau de la qualité des soins certes déjà bien entrepris auparavant mais aussi d’amener de nouveaux projets, une autre manière de communiquer et de travailler au sein du départe-ment. Aussi être en contact avec d’autres directions permet de se

positionner, de parfois s’inspirer, toujours apprendre, avancer. « Pierre-rené glibert : Pour moi c’était dans cette année en premi-ère instance aussi prendre le temps de « connaître » l’institution, de comprendre comment elle « fonc-tionne », de cerner « l’esprit » de Saint-Bernard, et puis, surtout, de connaître le personnel qui y travaille (sans oublier les relations avec Dave et Gand et, plus globa-lement, avec « le monde » de la psychiatrie).

approches : Ce n’était pas toujours simple de prendre des décisions, surtout sur le plan financier. Com-ment voyez-vous cela ? Pierre-rené glibert : « Nous avons été très rapidement obligés de prendre un certain nombre de me-sures afin d’améliorer la situation financière de l’institution. Nous de-vions absolument lui permettre de pouvoir faire face, dans les meilleu-res conditions possibles, aux mesu-res d’économies gouvernementales (actuelles, et, vraisemblablement, encore à venir) et à la régionalisati-on qui s’annonce. Bien que nous ne soyons pas encore arrivés au bout du chemin, il faut reconnaître que les efforts qui ont déjà été réalisés commencent clairement à porter leurs fruits. »ingrid roucloux : « Ce n’était pas facile de commencer une fonction de direction avec des contraintes financières et budgétaires que l’institution n’avait jusqu’ici que très peu connues. Cela demande de revoir le management et la gestion du personnel qui étaient en place jusque-là tout en ne sacrifi-ant pas l’emploi et en préservant au mieux la qualité des soins. un discours clair, une répartition équitable des ressources hu-maines et des moyens financiers adéquatement utilisés sont mes outils de travail. »

« êtRE SOLIDAIRE Et FAIRE PREuVE D’HuMANISME

tOut EN MAINtENANt LE PROFESSIONNALISME REQuIS… CE

N’ESt PAS COMME CELA PARtOut ! »

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24 > approches septembre 2013

Piloteapproches : Quels défis se sont également encore présentés cette année ? ingrid roucloux : « En terme de défis, l’année n’a pas été en reste : la réforme de la psychiatrie, la constitution des équipes mobiles 107, la fusion des unités 26-36, la mise en route de la psychothérapie institutionnelle dans les services t, la poursuite des démarches pour la reconnaissance du service 23 comme unité intensive, les projets pilotes Patch, l’étude Morphéus, la collaboration avec l’Helha, l’organisation future du tPP et du QPP en nos murs avec notre personnel comme enseignants, la mise en route des référents dé-ments, des personnes ressources Regas, l’exposition d’Intervalle, la réorganisation du pôle sport… que de projets porteurs d’une volonté d’ouverture vers l’extérieur et de valorisation de l’expertise de nos équipes soignantes ! »   Pierre-rené glibert : « Je pense à deux projets pilote : la mise en place de la CMI PAtCH-enfants (qui est venue s’associer au PAtCH adultes qui existait déjà à Saint-Bernard) et la constitution des équipes mobiles « 107 », annonçant (et précédant) une réforme plus globale et plus fondamentale des soins psychiatriques dans notre pays. Ce que je retiendrai surtout de ces douze premiers mois, c’est l’accueil favorable des équipes (et plus globalement, de tous les membres des Frères de la Charité), leur besoin d’informations et leur compréhension de la nécessité d’amorcer certains changements dans le contexte institutionnel et économique que nous vivons. »

approches : Comment caractérise-riez-vous votre style de gestion ?ingrid roucloux : « Ce qui sous-tend ma gestion, ce sont les principes d’équité et de bien-être au travail. L’équité car l’institution évolue dans un contexte en pleine mouvance et nous devrons pouvoir répondre à ces nouvelles donnes : avoir du personnel qualifié, des équipes suffisamment étoffées pour prendre correctement en charge les patients et les résidents sont la base de ma gestion. A côté de cet axe, je suis convain-

cue que lorsqu’un membre du personnel est bien dans son poste, c’est confortable pour lui-même et tout bénéfique pour l’institution, la qualité du travail fourni et donc la qualité des soins offerte aux patients/résidents. Pour apporter ce bien-être au travail, il faut de l’écoute, il faut bien connaître les personnes, il faut soutenir et susciter les changements d’unité ainsi que les besoins en formation mais aussi être présent, être juste et être garant du respect des règles pour tout un chacun. » Pierre-rené glibert : « Je pense que cette question devrait surtout être posée aux collaborateurs de Saint-Bernard qui ont l’occasion de me côtoyer régulièrement. (rit)

forcément dans le sens souhaité et espéré par tous. Enfin, j’ai toujours essayé d’insister sur la communi-cation et le travail en équipe. »

le temps d’écouteapproches : Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur dans les soins aux personnes ?ingrid roucloux : « En première place la qualité des soins. C’est elle qui nous anime, qui nous fait avancer, progresser, nous remettre en question. En tant qu’infirmière, la recherche continuelle d’un travail bien fait, d’améliorer ses connais-sances, ses compétences afin de mieux aider, soutenir, soigner les personnes en souffrance doit guider notre trajet professionnel. Le département des soins, en col-laboration avec les autres départe-ments et bien-sûr le corps médical, doit en être le moteur, le guide, le garant. »Pierre-rené glibert : « Oui, le premier objectif des institutions de soins doit être d’apporter aux patients des soins de qualité, sûrs, tout en respectant la personne et ses besoins et/ou attentes. Mais la qualité des soins ne doit pas se limiter aux actes médicaux et infirmiers. L’environnement de vie, les repas, les activités, etc. sont aussi des facteurs qui favorisent le rétablissement et permettent de retrouver plus rapidement une meilleure santé. »ingrid roucloux : « Pour moi le res-pect de la personne est également crucial. L’accepter avec sa patholo-gie, avec ses symptômes, avec ses

« LA QuALIté DES SOINS NE DOIt PAS

SE LIMItER Aux ACtES MéDICAux Et INFIRMIERS. »

Qui est?

> pierre-reNé gliBert est le nouveau Directeur Général du C.P. Saint-

Bernard à Manage. Il est né le 29 juillet 1964, est marié et est le papa de 3

enfants. Son épouse est médecin et travaille uniquement dans des institu-

tions de soins. Le dernier livre qui a passé par ses mains est « De La Chine »

de Henry Kissinger. Côté cuisine, il préfère surtout des repas français et ita-

liens. N’hésitez pas à aller le trouver en cas de besoin, sa porte sera toujours

grand ouverte.

Pierre-reNé gliBert

J’espère avoir pu montrer que j’étais ouvert à la discussion et aux autres, respectueux de leur opinion et de leur personne, franc, honnête et (plutôt) direct. Mais la fonction nécessite également d’être conscient, et garant, des intérêts et de la pérennité de Saint-Bernard. Ceci qui implique parfois de pouvoir prendre, défendre et assumer, des décisions qui ne vont pas toujours

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approches septembre 2013 > 25

essayer, dans les années à venir, d’augmenter les moyens attribués à ce poste. Mais on peut également se développer sans forcément s’inscrire à des formations exté-rieures… J’ai été frappé par le fait qu’à Saint-Bernard, le changement d’unité d’un membre du personnel avait souvent une connotation « pé-jorative », de sanction... Je pense qu’il faut absolument briser cette image. Nous avons une énorme chance par rapport aux hôpitaux généraux : nous ne traitons qu’une seule spécialité : la psychiatrie. Le mouvement du personnel d’une unité à une autre est donc plus « fa-cile » dans notre environnement. Il y a énormément à apprendre les uns des autres, à confronter nos pra-tiques et nos idées. Je pense qu’il faudrait, dans la mesure du pos-sible, laisser à ceux qui le souhaitent la possibilité de faire ces nouvelles expériences…»

approches : Le travail a beaucoup changé pour les collaborateurs au cours des dernières années. En êtes-vous conscient ? Pierre-rené glibert : « Il faut reconnaître que travailler dans le monde des soins de santé n’est pas facile tous les jours, que c’est même très souvent frustrant. Ces dernières années, toutes les pres-sions extérieures laissent de moins en moins de temps aux équipes soignantes pour s’occuper, comme elles le souhaiteraient, des person-nes qui leur sont confiées. Ce sera à nous, et à nous seuls, de pouvoir - et devoir- (re)définir, dans les mois et les années à venir, une manière différente de travailler, permettant de réaliser le plus possible la mise en œuvre de nos valeurs, en restant dans le cadre organisationnel et fi-nancier qui sera imposé aux acteurs des soins de santé. »ingrid roucloux : « Nous sommes dans un environnement change-ant : les soins de santé, et surtout la psychiatrie, vont être au centre de nombreux enjeux qu’ils soient politiques (régionalisation), écono-miques (rationalisation des moyens) et stratégiques. Face à ces enjeux, notre institution, par sa qualité des soins et l’expertise de ses équipes soignantes et médicales, doit se po-sitionner comme référence, comme incontournable… » n

souffrances, avec sa propre vision du monde est la base essentiel du soin, de la relation d’aide. Respec-ter « l’autre » vaut aussi pour les collègues de travail, pour tout autre collaborateur, tout autre parte-naire de soins. Finalement j’attache beaucoup de valeur à l’humilité. De-puis que je suis à Saint-Bernard, j’ai toujours été frappée par cet esprit d’humilité que les soignants ont dé-veloppé au sein de notre institution. Cette humilité, elle est belle car elle permet de garder cette idée qu’on peut toujours faire mieux, cette possibilité de se questionner « com-ment faire plus ou autrement » tout en acceptant la limite du soin : on ne peut pas aider une personne qui ne veut pas l’être, notre travail est alors de l’amener à accepter cette aide… Mais on n’y arrive pas toujours ! Ce qui est parfois bien frustrant… Humilité aussi de soigner des personnes pour les-quelles l’hôpital psychiatrique est malheureusement encore le seul lieu de soins, le seul endroit où une relation thérapeutique, un contact parfois simplement « humain » est encore possible pour apaiser les douleurs, les angoisses et les incertitudes. » Pierre-rené glibert : « J’attache

également une grande importance à l’écoute des patients. Malheu-reusement, le temps « d’écoute », passé auprès d’eux, est, dans toutes les institutions de soins, en diminution constante au cours des dernières années. Non par la faute du personnel, mais parce que le temps qu’on lui demande de consacrer à des tâches non soignantes, administratives, est en perpétuelle augmentation, et laisse de moins en moins de temps dispo-nible pour cet échange « social » qui est pourtant indispensable à mes yeux. Enfin, il ne peut pas y avoir de bonne qualité des soins sans équipes soignantes et « admi-nistratives » motivées et « fortes ». Mais en tant que gestionnaire, je dois aussi tenir compte des moyens qui sont disponibles afin de mettre le plus possible en adéqua-tion nos actions, nos valeurs, et les financements alloués.»

ce sera à nousapproches : Comment regardez-vous ce dernier point ? Pierre-rené glibert : « J’accorde une grande importance à la formation, au développement des membres du personnel. Je vais

« CE SERA À NOuS DE POuVOIR - Et DEVOIR - (RE)DéFINIR, DANS LES MOIS

Et LES ANNéES À VENIR, uNE MANIèRE DIFFéRENtE DE tRAVAILLER. »

Qui est?

> Après avoir exercé près de 10 ans la fonction de cadre intermédiaire sous la direction

de Mlle Maton et aux côtés de D. Robbezyn, Ingrid Roucloux est devenue la nouvelle

Directrice des Soins aux patients du C.P. Saint-Bernard. Née le 15 septembre 1966,

elle est la maman de Louis qui vient juste de fêter ses 9 ans. Aimant voyager et

découvrir différentes cultures, ses dernières vacances lui ont fait traverser plusieurs

frontières : le Maroc, l’Espagne et un tout petit bout d’Angleterre (Gibraltar). Elle aime

s’investir dans son village à travers une participation dans différentes associati-

ons dont les valeurs gravitent autour de la famille, la solidarité et l’écologie.

iNgrid roucloux

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26 > approches septembre 2013

Approches existera sous peu depuis 5 ans et c’était là une occasion pour une évaluation. Est-ce qu’Approches est lu ? Et si oui, qu’est-ce qu’on lit ? Est-ce que les photos sont bonnes, est-ce que les textes sont intéressants, la mise en pages est-elle attrayante ? Beaucoup d’entre vous ont rempli l’enquête. Ci-dessous vous trouvez les résultats !

eDwin verCruysse lieven Claeys

Approchesen radioscopie

et cetera

A peu près un dixième (137) des membres du personnel des institutions wallonnes a participé à l’enquête sur le magazine « approches » 13.

Merci de votre feed-back !

1. Est-ce qu’approches est lu ? Il y a toujours des personnes qui n’ont pas reçu le magazine (9), une minorité ne l’a pas lu (8).

Beaucoup le feuillètent (24), la majorité lit quelques articles (71) et il y a aussi un groupe de personnes qui a lu beaucoup d’articles (25).Nonante pour cent trouve que l’info et les nouvelles sont l’objectif principal du magazine du personnel. « Quoi de neuf-télex » est par conséquent la rubrique la plus lue.

4 > approches mars 2013 approches mars 2013 > 5

Quoi de neuf ? TélexANNONCE 

Le retour de la « Fête du Printemps » se fera en 2013 sous la forme d’une belle brocante qui se déroulera autour de SILOE le dimanche 5 mai.Invitation à tous. 

AWARDEffeta, maison d’accueil du Frère Flor pour patients souffrant de VIH, à Renaix, a reçu l’Award Marc De Punt. Ce prix est attribué par Antwerp Diner, une association d’hôtels anversois, comme hommage au feu Marc De Punt, qui s’engageait pour la prévention du Sida et du VIH. Le prix veut encourager une association moins connue.

> Nous avons retrouvé notre féerie de Noël.

> Tous les patients, résidents et accompagnants ont passé un bon moment.

La Féerie de NoëlREDACTION ET PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Le week-end du 8 et 9 décembre, nous avons retrouvé notre Féerie de Noël, la nouvelle appellation depuis 2 ans du Mar-ché de Noël. Dans une belle ambiance, toute en convivialité. Un accueil extérieur avec les personnages de Disney, des exposants, des ateliers (Terre et Impro j’eux). Mais aussi de belles animations grâce à la chorale des résidents, à Freyné-sie et aux ELLUMI-nés. Une nouveauté aussi avec le Bao Pao.

La Rencontre de Noël REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Le mercredi 19 décembre à 16 h 30, à l’église de Solre-sur-Sambre, notre Messe de Noël a eu lieu. Et ensuite, dans la salle attenante, il y avait une réception pour les participants. Tous les patients, résidents et accompagnants ont passé un bon moment : après le repas, musique et animations !

> St-Jean-de-Dieu a dit adieu aux dernières Sœurs de la Charité à Handzame.

120

Peter Degadt, administrateur délégué de Zorgnet Vlaanderen, sur l’adieu de Rik Ouvry comme directeur général du C.P. St-Amand à Beernem.

EnquêteIl y a déjà un certain temps qu’Ap-proches a organisé une enquête auprès de tous les collaborateurs wallons. L’enquête a comme objectif de savoir quels articles sont lus et quels thèmes sont apparus être inté-ressants. Pour le conseil de rédac-tion l’enquête est un instrument pour préparer les numéros suivants et les années de parution à venir. Seule-ment par votre voix, Approches peut continuer à croître vers un magazine qui est proche des collaborateurs.

> L’enquête sera jointe à la fiche de paie. Vous pouvez la remplir sur la base de ce numéro du magazine et la déposer dans la boîte qui se trouve à l’accueil. Merci de votre collaboration !

There is a crack, a crack in everything. That’s how the light gets in. »Ces deux phrases simples de l’Anthem de Leonard Cohen sont pour moi la synthèse parfaite de l’esprit avec lequel Rik et les Frères de la Charité donnent forme à leur « culture des soins.»

»

C’est le nombre d’années que les Sœurs de la Charité ont été présentes à Handzame. Cela a maintenant pris fi n. Les collègues du C.O. St-Jean-de-Dieu ont salué les dernières sœurs : Lieve, Ann, Marie-Madeleine, Noëlla, Suzanne et Albertine. Elles ont déménagé vers des couvents à Kortemark et Dadizele. Les Sœurs ont été remerciées sincèrement et on les a fl euries pendant une soirée de fête. A côté de la terrasse de l’espace des visiteurs, une œuvre d’art a été placée qui rappelle leur travail.

Caraes n’est plusREDACTION > Annelies Naert

Caraes, l’ONG des Frères de la Charité, change de nom. Désormais l’organisation est appelée « Fracarita Belgium ». Ce nouveau nom est évidemment accompagné d’un nouveau logo, accordé aux couleurs de l’ASBL coordonnante ASBL Fracarita International (avant GAAP). « Viva Casa Cosma » est le slogan de la première Action Sud sous le nouveau drapeau.

> Lire davantage sur l’Action Sud ? www.zuidactie.be

Pendaison crémaillère !REDACTION > Delphine Fraipont PHOTOGRAPHIE > C.O. Saint-Lambert

Installés maintenant depuis 4 mois, les usagers d’Andenne organisent leur pen-daison de crémail-lère ! Les usagers de la maison « Communi-cation » ont organisé un apéritif dinatoire le samedi 26 janvier. Les usagers de la maison « Bien-être »ont confectionné des pâtisseries. Fiers de faire découvrir leur nouvelle maison, les usagers ont pu rencontrer leurs voisins ! Ces derniers ont pu échanger avec les parents et les équipes éducatives au sujet du projet, des aménagements de jardin, et ont également proposé leurs services (couture par exemple). Ce fut également l’occasion pour les parents de se rencon-trer, d’échanger leurs idées ou leurs aspirations afi n d’offrir une vie « de qualité » à leurs proches. Pour l’occasion, les usagers ont reçu un album photos individualisé du dé-ménagement vers Andenne. Le climat était à l’écoute et à la collaboration : participons ensemble, professionnels, famille, citoyens, à l’intégration et à l’épanouissement de nos usagers dans leur nouveau lieu de vie !

> Les usagers de la maison « Bien-être » ont confectionné des pâtisseries.

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approches septembre 2013 > 27

Le concours du 14ème numéro

d’Approches a été remporté par

l’équipe de la maison bambou du

C.O. Saint-Lambert à Bonneville.

L’équipe gagne une machine de

café Espresso de Java. Félicitati-

ons, savourez votre tasse de café !

disNeylaNd Paris Cette fois on peut gagner un week-end gratuit à Disney-

land Paris. Approches met en loterie 1 week-end gratuit

parmi les personnes qui réservent le week-end par le biais

d’Approches et Thomas Cook. Consultez vite la page 12,

réservez un week-end à Disneyland à un tarif exclusif et

peut-être vous serez l’heureux lauréat.

uNe excelleNte Bouteille de ViN 1 participant au concours suivant peut également

gagner une excellente bouteille de vin Clo[s] des

Frer[es] Vacqueyras de 2006. Envoyez la réponse

aux trois questions suivantes à

[email protected].

> nous remercions toutes les personnes qui ont fait l’effort de remplir l’enquête. Les résultats sont encourageants et nous in-citeront à faire du magazine « approches » encore davantage un magazine proche de ses lecteurs.

à QUi le Prix ?

ParticiPeZ au coNcours !Vous pouvez également participer par le formulaire du

concours sur www.approches.be

1. Quelle est la fonction de Béatrice Ory ? 2. Combien de personnes ont participé à l’enquête

d’Approches ?3. Que ne faut-il pas faire seul selon Manu Keirse ?

Plein succès !

2. Est-ce qu’Approches est apprécié ? Sonder qui est la personne derrière le col-lègue est pour 60% parmi vous crucial pour

un magazine du personnel. « Le collègue autrement » (63) et « un coin à soi » (65) sont deux rubriques qui proclament cette idée et elles sont donc également lues dans la même mesure. Ce sont, en outre, avec « quoi de neuf-télex » les rubriques les plus appréci-ées. Le moins lues sont « A l’écoute » (36), « Portrait » (38), « Et cetera » (40) et « Loin et pourtant proche » (40).

3. La présentation d’Approches est-elle bien ? Il y a quasi-unanimité pour dire que le rapport entre texte et photos est bien (120). Il y a 117

personnes pour qui « approches » 13 se lit facilement, pour une personne seulement la lecture est difficile. Pour quelqu’un cela dépend de l’article en question. Quant à la forme, 92 affirment que le magazine est en ordre, 27 la trouvent même moderne et aidant à trouver leur voie dans le magazine.

4. Les points les plus importants sur lesquels travailler ? En ce qui concerne les avantages accordés au

personnel, il y a 25 lecteurs qui ne savent pas que cela existe. Il y a 43 personnes qui les trouvent intéres-sants, par contre il y a 17 lecteurs qui ne les trouvent pas intéressants. Il y a 36 lecteurs qui trouvent les avantages du personnel difficiles d’accès contre 7 qui les disent faciles d’accès. Plusieurs lecteurs trou-vent qu’ils sont trop axés sur la Flandre, d’autres que certaines actions sont trop spécifiques (téléphonie), trop ciblées (bébés), insuffisamment nombreuses ou devraient inclure des produits plus quotidiens (ali-mentation, vêtement, carburant, …).

5. Et maintenant ?Le conseil de rédaction étudiera davantage les scores et en tirera des leçons pour les

numéros à venir. Les suggestions et commentaires également seront étudiés de près.

4 > approches juin 2013 approches juin 2013 > 5

Quoi de neuf ? TélexRECTIFICATION

Dans le numéro précédent, c’est erronément que le nom de Filip Erkens comme photographe était joint à l’article sur le Centre de Formation (page 26). C’était bien effectivement Pierre Wautier qui a pris les belles photos des quatre personnes. Nous voulons saisir l’occasion pour l’en remer-cier.

ENQUÊTELe conseil de rédaction veut remercier chacun qui a rempli et déposé l’enquête du numéro précédent d’Approches. Les résultats seront maintenant traités et commentés dans le conseil de rédaction. Dans le numéro de septembre vous pouvez lire quelles sont les conclusions et com-ment nous adapterons à l’avenir le magazine Ap-proches pour qu’il réponde plus à vos souhaits.

BULLETIN ANNUELChaque année, l'organisation des Frères de la Charité édite un bulletin annuel sur les activités et tendances des différents secteurs. Cette année, le thème principal est 'le coaching'. Le bulletin est rédigé en néerlandais. Si vous souhaitez une copie, envoyez un mail à [email protected]

Fête du personnelà DaveREDACTION > Sophie Muller PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Martin

Cuvée extraordinaire que cette fête du person-nel 2013 à l’hôpital Saint-Martin. Ce fut un régal pour les papilles gustatives grâce au talent de M. Laloux et de son équipe, un régal pour les zygomatiques grâce au cabaret présenté par une vingtaine de membres du personnel et un régal pour l’ambiance rythmée assurée par notre DJ Terry.

> Vous trouvez plus de photos sur notre site web www.approches.be

Le 5 mai : jour des brocantes !A Dave, une brocante pas comme les autres … chaleureuse !

REDACTION > Sophie Muller

La brocante annuelle de l’hôpital neuropsychiatrique Saint-Martin s’est déroulée le dimanche 5 mai et il en ressort une triple satisfaction :d’une part, celle des 126 exposants dont un quart est représenté majoritairement par des membres du personnel, celle des visiteurs qui la fréquentent de plus en plus et celle des patients et résidents de l’établissement. Pour certains d’entre eux, la brocante constitue la seule occasion d’aller à la rencontre d’autres personnes que celles issues des services de soins et d’acquérir quelques effets certes bien modestes mais générateurs d’un peu de bonheur.

Quelques moments glanés au cours de la brocante illustrent bien ce sentiment : un éducateur qui précise par téléphone qu’il arrivera en retard au repas car les patients qu’il accompagne se plaisent tel-lement ; un autre soignant qui tient le bras d’un patient fragilisé pour qui le contact avec la foule est un réapprentissage et qui manifeste un visage rayonnant parce qu’il a acheté pour 10 centimes une petite statuette. Il y a aussi Monsieur N. qui est si fi er de présenter son poi-gnet droit à tout le monde car il a maintenant une superbe montre ou encore Monsieur S. qui savoure son deuxième pain saucisse près du barbecue, Monsieur A. qui est ravi d’avoir vendu toutes ses galettes, Monsieur A. dont le stand de plants a connu un grand succès, …

> Pour la prochaine édition, le dimanche 4 mai 2014, une quarantaine d’emplacements ont déjà été réservés. Même si la tendance serait à agrandir la brocante vu les demandes, le choix est délibéré de limiter son étendue à 150 emplacements. L’ambiance conviviale et la dimension humaine resteront privilégiées. Plus d’infos chez Sophie Muller.

Une ambiance festive et décontractée

REDACTION > Minnozzi Mariella PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard

Ce 05 mai 2013, la fête du printemps était de retour. Et cela via une brocante organisée autour des nouvelles Maisons de Soins Psychi-atriques (MSP). Trente à trente-cinq emplacements occupés, de nombreux visiteurs : une ambiance festive et décontractée. En étant de la partie, le soleil a favorisé la réussite de l’organisation. C’est un encouragement à recommencer l’année prochaine. Les bénéfi ces sont destinés au Fonds de Solidarité des patients et résidents de l’institution.

> Visitez le site web du C.P. Saint-Bernard : www.cp-st-bernard.be

« Quelle Qualité pour quellePsychiatrie … »REDACTION > Eric Pierrard PHOTOGRAPHIE > Pierre Wautier

Le premier février 2013, une journée d’étude in-titulée « Quelle Qualité pour quelle Psychiatrie » a réuni 100 participants au C.P. Saint-Bernard, qu’ils soient collaborateurs des hôpitaux des Œuvres des Frères de la Charité ASBL (Saint-Martin et Saint-Bernard) ou d’autres hôpitaux psychiatriques de Wallonie et de Bruxelles.Cette journée était co-organisée par le QualPsy, groupe belge francophone des coordinateurs Qualité en psychiatrie. Jean-Louis Feys, Francis Pitz, Eric Pierrard et Christian Bodiaux voulaient dans leur exposé répondre à un certain nombre de questions qui vivent dans notre secteur : quels regards portons-nous sur la démarche Qualité ? Quels sont les domaines d’attention prioritaires pour une démarche Qualité en Psychiatrie ? Identifi ons-nous des risques de dérive possible d’une démarche Qualité de type procédural, bureaucratique, certifi catif, … ? Quelles sont les valeurs ajoutées générées par la démarche Qualité ? Pour quelle évolution de la psychiatrie travaillons-nous ? La démar-che Qualité est-elle au service de l’approche clinique du Patient ? Que cette initiative soit rejointe par d’autres réfl exions, présentations, événements à partager au sein de notre groupe les Frères de la Charité !

> Vous trouverez un écho de cette journée sur le site www.QualPsybelgium.org

> Francis Pitz pendant son exposé.

> Brocante à Manage pour le Fonds de Solidarité.

« Pour certains d’entre les patients, la brocante constitue la seule occasion d’aller à la rencontre d’autres personnes. »

« Cette brocante est vraiment particulière », confi e l’organisatrice, Sophie Muller. « Il y règne une ambiance très conviviale, chaleureuse, de bonne humeur, de quiétude où le respect de chacun est primor-dial. »

> Le cabaret présenté par une vingtaine de membres du personnel.

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approches juin 2013 > 17

Le collègue autrement

C'est grâce à mon meilleur ami que j'ai découvert la

passion de la plongée sous-marine. Il m'a contacté pour

réfl échir à une destination de vacances. « Et si nous allions

plonger en Egypte dans la Mer Rouge ? » me dit-il. La prio-

rité : trouver un club où les moniteurs parlaient français car

nous connaissions très peu cette activité. Un séjour d’une

semaine à Hurghada fut décidé.

Pour préparer notre voyage, nous fîmes une petite initia-

tion au club. Et cela, pour nous familiariser au matériel et

ne pas arriver en Egypte « comme un cheveu dans la soupe ».

Après une semaine magnifi que passée à découvrir les

merveilles du monde sous-marin égyptien, nous som-

mes revenus avec plein de belles images en tête. Le virus

m'avait atteint et je n'allais plus m'en séparer.

Une fois atteint par ce « virus », plus possible pour moi

de m'en passer. Comme c'est agréable de se voir évo-

luer au fur et à mesure des entraînements. Au début, les

objectifs pour passer le premier niveau me semblaient

assez diffi ciles à atteindre mais grâce à la pédagogie des

encadrants, j’ai progressé et le jour de l'examen je me

suis senti « comme un poisson dans l'eau ». Mon premier

niveau en poche, les moniteurs m'ont poussé à m'entraîner

pour le second. Les objectifs étaient encore plus poussés

mais à force d'entraînement et de persévérance, je l'ai ob-

tenu. Je m'entraîne aujourd'hui afi n de devenir « Assistant

de formation ».

La plongée sous-marine est vraiment une activité magni-

fi que. Chaque niveau est décomposé en une partie théori-

que, une partie exercices en piscine et une dernière partie

pour les exercices en milieu naturel (lac, mer, …). C'est une

activité complète de par l'entraînement physique en piscine

et à l'extérieur, les nombreuses choses apprises lors des

cours théoriques et les voyages effectués par la suite. Si

vous vous intéressez aussi à la plongée, n’hésitez pas à

m’aborder ou à m’envoyer un mail !

REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > Steve Wallemme

Steve Wallemme (30) célibataire, travaille comme employé du service du personnel au C.P. Saint-Bernard.

Il est passionné de sport (plongée sous-marine, spinning, basket, VTT), photographie et informatique.I

Steve Wallemme Congés pleins de plongées

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Trait d’union François DehoMbreux

Bernard Loiseau est bénévole aux Sauverdias (ce qui signifie, en wallon, un groupe de moineaux …) depuis quelques années. Parmi ses nom-breuses occupations de pensionné, il consacre une journée par semaine aux Sauverdias pour y préparer un repas pour les hôtes. Il est égale-ment engagé auprès de la banque alimentaire et est notre trait d’union avec elle. « Lorsque la banque alimentaire, qui dispose d’un dépôt à Meux, est livrée en marchandises (riz, lait, conserves, pâtes,...), elle partage ses dons entre plusieurs oeuvres sociales de Namur parmi elles : les Sauverdias », explique Bernard. « Alors je m’occupe de collecter les colis destinés aux Sauverdias et les amène dans les réserves du magasin des Sauverdias », conclut-il.

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