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BELGIQUE - BELGÏE P.P. BRUXELLES X 1/2730 N° D’AGRÉMENT P801323 Bureau de dépôt : Bruxelles X - Périodique bimestriel Editeur responsable : Benoît Van der Meerschen 22, rue du Boulet à 1000 Bruxelles Octobre - Novembre 2009 | N°135 [email protected] | www.liguedh.be Tél. 02.209 62 80 | Fax 02.209 63 80 La Chronique de la Ligue des droits de l’Homme asbl APPRENDRE DE 7 A 77 ANS > C’est quoi l’éducation permanente ? > De l’alphabétisation à l’émancipation > Des formations accessibles à tous ?

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BELGIQUE - BELGÏE

P.P.

BRUXELLES X

1/2730

N° D’AGRÉMENT P801323

Bureau de dépôt : Bruxelles X - Périodique bimestrielEditeur responsable : Benoît Van der Meerschen22, rue du Boulet à 1000 Bruxelles

Octobre - Novembre 2009 | N°135

[email protected] | www.liguedh.beTél. 02.209 62 80 | Fax 02.209 63 80

La Chronique d e l a L i gu ed e s d ro i t s d e l ’ Ho m m e a s b l

APPRENDREDE 7 A 77 ANS

> C’est quoi l’éducation permanente ?> De l’alphabétisation à l’émancipation> Des formations accessibles à tous ?

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Comité de rédactionEmmanuelle Delplace,David Morelli,Dominique Rozenberg,Olivier Sebasoni.

Ont participé à ce numéroCécile de Borman, Pascale Genbrugge,Nicolas Gortz, Yves Martens,David Morelli, Nadine Plateau, Valérie Provost, Dominique Rozenberg, Olivier Sebasoni,Benoît Van der Meerschen,Sophie Van Kriekingen,Evelyne Van Meesche, Luc Vervaet

DessinsMax Tilgenkampwww.stripmax.com

Graphisme® Laboratoire GraphiqueDaniel [email protected]

La Ligue des droits de l’Homme est membre de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), organisation non gouvernementale ayant statut consultatif auprès des Nations Unies de l’Unesco, du Conseilde l’Europe et d’observateur auprèsde la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples.

Remerciements : La Ligue travaille grâce à l’aidedu Réseau Financement Alternatif,de Credal et de la Provincedu Brabant wallon.Afi n d’étayer sa réfl exion,La Ligue des droits de l’Hommeutilise constamment les Codes Larcier.

Avec le soutien de

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> Rapport : « Et si on parlait de notre insécurité ?»> Guide pratique : Le Guide d’orientation> Analyses : « Le fi chage » – « Commentaires sur la proposition de loi relative

aux méthodes de recueil des données »> Dossier informatif « Droits de ciné» : « 14 kilomètres »> Sons et images: « Evaluation des lois antiterroristes » > Recensions : « Les jeunes » – « Une vie chinoise »

« Autopsie d’une délocalisation » – « La vie en prison » Les communiqués de presse sont également consultables en ligne.

Nouveaux documents disponibles dans la rubrique « Documentation » du site www.liguedh.be

Un guide d’orientation pour qui, pour quoi... 

Ce guide a pour objectif de permettre à toute personne «en panne» de ressources de s’orienter dans le dédale du tissu associatif et institutionnel en vue de trouver l’aide appropriée à la situation pour laquelle elle se sent en diffi culté.

Le guide est téléchargeable en ligne sur www.liguedh.be

dans la rubrique « Documentation/guides pratiques »

Il peut également être commandé en version papier au prix de 5 euros (frais d’envois inclus)au 02/209 62 80 ou [email protected]

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le guideguide

d’orientation des

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Une rentrée politique agitée sur le front de la lutte contre le terrorisme

L’utilisation des législations censées lutter contre le terrorisme ou la criminalité lourde, afin de criminaliser l’action sociale et militante, demeure pour notre Ligue un sujet constant de préoccupation.

Et à cet égard, la rentrée politique s’annonce chargée: MPR version 4, MRD en provenance du Sénat, clôture de l’évaluation des précédentes législations anti-terroristes… Notre Chambre des représentants, à quelques encablures d’un sommet européen crucial en décembre prochain, aura fort à faire. Avec de surcroît, en toile de fond, une décision judiciaire qui devrait tomber le 14 octobre dans le cadre du dossier dit du DHKPC.

Or, ce recours aux « mesures nécessaires » pour lutter contre le terrorisme constitue une porte dangereusement entrouverte à des dérives sécuritaires liberticides et à une banalisation de mesures exceptionnelles. Dans son rapport du 17 juin 2009 consacré à la Belgique, le Haut Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe ne masque d’ailleurs pas son inquiétude et recommande à notre pays de « veiller à ce que les restrictions apportées au droit au respect des droits de la défense, au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles au nom de la prévention des activités terroristes soient nécessaires, adéquates, proportionnées et prévues par la loi. »

Le feu d’artifice supprimé du 31 décembre 2007 constitue un des exemples les plus frappants des dérives engendrées par cet autisme démocratique.

Rappelons-nous : le projet d’évasion de Nizar Trabelsi, le statut international de Bruxelles, le verdict du procès de la « filière kamikaze » et, enfin, la visite du Président Musharaff avaient été successivement invoqués pour justifier la suppression de ce feu d’artifice. Puis, nous sommes restés plusieurs mois en état d’alerte, seulement alimentés par des déclarations sibyllines du Directeur de l’OCAM, dont les décisions sont prises de concert avec le Procureur fédéral.

Notre Ligue s’était alors inquiétée publiquement du flou qui entourait tant la « menace » que l’analyse de celle-ci par les autorités. Elle émettait également des doutes quant aux arrière-pensées politiques qui sous-tendent la mise sur pied de cette alerte et son incompréhensible maintien.

Il y a quelques semaines, dans un rapport annuel trop peu lu, le Comité de contrôle des services de renseignements ( Comité R), disséquant méthodiquement la gestion de cette alerte terroriste, nous a décrit un infernal imbroglio kafkaïen avant d’asséner, l’air de rien, la question que la Ligue pose depuis de si nombreuses années : « la question est de savoir s’il est indiqué, en pareilles circonstances, d’avoir une confiance aveugle dans l’appréciation du procureur fédéral, seule personne sur les épaules de laquelle reposent de lourdes charges et responsabilités » ?

Près de deux années plus tard, nous ignorons toujours les raisons qui ont justifié cette alerte terroriste, le discours martial de Noël de notre ancien Premier Ministre et les scellés sur les poubelles de la Ville de Bruxelles.

Plus que jamais donc, il est impératif que soit mis sur pied un organe indépendant de l’exécutif permettant de contrôler, sur une base régulière, si l’évaluation de la menace terroriste justifie le recours à des mesures spéciales. Cet organe existe déjà : c’est le Parlement. Puisse ce dernier ne pas l’oublier trop vite maintenant que les échéances sont devant lui …

(1) Version 4 suite aux différents recours introduits devant la Cour constitutionnelle par notre Ligue …(2)  Encore et toujours. En fin de compte, la Belgique est-elle consciente du fait que si elle finit par extrader Nizar Trabelsi, elle perdra son excuse favorite pour justifier la moindre mesure sécuritaire ?

(3) Des justifications peu claires et surtout évolutives au gré de l’actualité.(4) Qui pourrait faire sourire s’il ne s’agissait pas de nos droits fondamentaux.

Benoît Van der Meerschen, Président LDH

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Dominique Rozenberg, co-directrice LDH

L’Éducation permanente : toute une histoire

La dénomination « éducation permanente » est relativement floue dans l’esprit du public. Formation continue pour les adultes, insertion socio professionnelle, promotion sociale, éducation parascolaire, cours de cuisine ? Visite du concept.

L’éducation permanente se confond souvent avec le concept de l’« éducation tout au long de la vie », concept mis en lumière dès 1792 par Nicolas de Condorcet (1743-1794),

La formation tout au long de la vie désigne au départ des actions destinées à améliorer les perspectives d’avenir et de carrière de ceux qui ont eu un parcours scolaire difficile ou arrêté trop tôt. En réalité cela recouvre toute forme d’éducation qu’elle soit formelle, non formelle ou informelle. En Belgique francophone, ce que l’on appelle l’éducation permanente se distingue de la formation tout au long de la vie et est fille de l’éducation populaire.

L’éducation populaire plonge ses racines dans la lutte des mouvements ouvriers en faveur de l’émancipation culturelle, économique et sociale des travailleurs dans un contexte de démocratisation de la société : droit de vote, liberté d’association, libertés syndicales, participation citoyenne et enseignement obligatoire jusqu’à 14 ans. Elle relève alors d’activités complémentaires à l’école.

C’est en 1921, qu’apparaissent les premières dispositions légales officialisant l’éducation populaire. Il faudra attendre 1971, pour qu’elle change de nom et s’appelle désormais éducation permanente.

Alors que le premier choc pétrolier de 1976 met brutalement fin aux «trente glorieuses» et à leur essor économique, la Belgique ratifie le pacte relatif aux droits économique sociaux et culturels. La même année, un décret éducation permanente est voté qui (re)définit la nature de l’éducation permanente (analyse critique des réalités de la société et action collective) et prévoit le financement de son emploi et de son activité.

Emancipation individuelle et collective En Communauté française, l’éducation permanente n’est pas à confondre avec la formation professionnelle continue ou l’insertion socioprofessionnelle. Il ne s’agit en effet pas ici d’assurer à toutes et tous une employabilité sans cesse améliorée en fonction du marché du travail. L’éducation permanente s’adresse au citoyen critique, participatif et actif. L’éducation permanente fait œuvre d’émancipation individuelle et surtout collective.

En 2003, le décret de est abrogé et remplacé par un nouveau qui stipule que l’éducation permanente vise à « l’analyse critique de la société, la stimulation d’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l’exercice des droits sociaux, culturels, environnementaux, et économiques dans une perspective d’émancipation individuelle et collective des publics en privilégiant la participation active des publics visés et l’expression culturelle » .

Le nouveau décret a invité l’asbl Ligue des droits de l’Homme (LDH) à formaliser, sur papier, un plan quinquennal d’actions d’éducation permanente, à l’instar des contrats-programmes dans le secteur culturel. La LDH est reconnue depuis mars 2007 dans le cadre du décret de la Communauté française «Education permanente» (2003).

Le travail d’éducation et de sensibilisation aux droits humains est complété, enrichi depuis plusieurs années par des partenariats avec le monde culturel. Les arts et la culture permettent de se rencontrer, débattre, interroger, proposer, réaffirmer la culture dans son rôle critique, propositionnel et anticipationnel, au service de l’activité citoyenne.

Les droits humain, comment faire ?De nombreux adultes sont sensibles au respect des droits humains mais se sentent impuissants. Ils ont entendu parler de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme mais ne voient pas toujours le rapport avec des événements dont ils sont témoins ou victimes. Ils s’y réfèrent face aux problèmes que notre société rencontre aujourd’hui mais ne savent ni où ni comment l’utiliser et/ou se l’approprier ici en Belgique.C’est pour cela, que la Ligue des droits a mis en place le programme d’éducation permanente « Les droits humains, comment faire ? » dans de nombreuses communes de la Communauté française.A partir du vécu des participants, il s’agit de fournir des outils d’analyse qui permettent d’agir « ici et maintenant », de construire ensemble des alternatives positives qui s’inscrivent dans le cadre concret de la vie quotidienne.Ce programme se décline également sous la forme de « Midis des droits humains » qui se tiennent une fois par mois au siège de la LDH.

Plus d’infos sur l’agenda de ces activités d’éducation permanente: www.liguedh.be ou [email protected]

« L’éducation permanente

fait œuvre d’émancipation

individuelle et surtout

collective »

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Éduquer aux droits humains : l’effet multiplicateur

Cécile De Borman, formatrice LDH

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Depuis quelques années, la Ligue des droits de l’Homme (LDH met à disposition des enseignants, des accompagnateurs éducatifs ou de toute personne désireuse de se former aux droits humains, des outils pédagogiques, des dossiers thématiques et des fiches d’activités qui contribuent à la défense et à la promotion des droits humains.

Mais la formation prend également une place significative au sein du travail de la LDH. Outre les animations réalisées dans les écoles, avec les jeunes en général, un programme d’« éducation aux droits humains » (dites formations « EDH ») a été développé à destination des professionnels de l’éducation avec les jeunes.

Les formations d’éducation aux droits humains Ces cycles de rencontres et de formations ont pour but de développer des compétences chez les acteurs de l’éducation avec les jeunes en leur donnant des capacités d’agir en tant que multiplicateur (formateur) et/ou animateur dans le cadre spécifique de l’EDH et, d’autre part, de construire un réseau d’EDH en Communauté française de Belgique.

La raison d’être du programme EDH s’appuie sur un double constat : le besoin de soutien, de méthodes et d’outils d’éducation appropriés et la nécessité d’un réseau d’enseignants, de formateurs et d’animateurs qui, du niveau international au niveau local, peuvent agir en tant que multiplicateurs et personnes ressources de l’Education aux droits humains.

Ce mode d’apprentissage est cohérent et efficace. Les acteurs de terrain, enseignants, éducateurs et animateurs, sont les personnes les mieux placées pour sensibiliser, informer et former les jeunes et leurs pairs aux droits humains fondamentaux. Les droits de l’Homme doivent se pratiquer au quotidien, ils sont affaire de connaissances mais aussi, et surtout, de valeurs et de comportements.

Cela fait trois ans (et il était temps !) que ce programme « EDH » a été lancé, à l’aide du manuel Repères d’éducation aux droits de l’Homme avec les jeunes(1), des divers outils pédagogiques et des ressources d’expertise au sein et autour de la LDH.

S’approprier les droits humains Pratiquement, une formation EDH propose d’explorer, en groupe, de manière dynamique, un sujet touchant aux droits humains, en rencontrant différents experts sur ces matières spécifiques. La mise en pratique d’outils et les échanges d’expériences, de bonnes pratiques s’y inscrivent également. Enfin, la mise en oeuvre de projets et une implication progressive dans la conception et la réalisation du programme EDH complète la formation; chaque participant pouvant se la réapproprier, l’appliquer dans son milieu, avec son entourage.

L’équipe pédagogique du département Formation de la LDH propose dans un premier temps un cadre de travail et une coordination. Elle joue également un rôle de relais et d’apport, à la demande des participants, en terme d’idées, de personnes ressources et de matériel pédagogique.

Le cadre : L’Education aux droits humains est un type d’éducation particulier qui propose un travail sur les valeurs et

le savoir être (sens critique, sens de la justices, respect, égalité des chances, etc.) d’une part, et sur la conscience, la connaissance et l’utilisation des droits humains fondamentaux en tant qu’ensemble de règles et d’institutions mis en place pour promouvoir et défendre l’égalité en droit de chaque individu, d’autre part.

Pour ce faire, le département s’appuie, dans une certaine mesure, sur le programme et le matériel pédagogique d’éducation aux droits humains du Conseil de l’Europe.

La coordination : L’équipe du département a pris en charge le lancement du réseau d’EDH par l’organisation des modules

de rencontres et de formation. Elle assure également le bon fonctionnement et l’entretien du réseau. La LDH constitue le point d’ancrage du réseau et agit comme premier partenaire de son développement.

Perspectives Le programme EDH est un processus, une aventure suivie avec un intérêt grandissant tant par des acteurs du milieu associatif que des acteurs du milieu scolaire. Le dialogue, les échanges se diversifient et se renforcent, les questions vont toujours plus loin, pour toujours plus de richesse.

Ce programme s’est créé par lui-même, avec le concours des participants et les questions amenées par la LDH. C’est une histoire qui évolue, indépendante. Mais cette histoire mérite également d’être relue, revisitée. C’est pourquoi certains modules de formation vont à nouveaux être proposés. Vaste programme !

Pour être tenu informé des activités du Département Formation, envoyez un courriel à [email protected] (1)  «Repères, manuel d’éducation aux droits de l’Homme avec les jeunes» (2002) du Conseil de l’Europe reprend les concepts fondamentaux, des activités pratiques et des méthodes éducatives, essentiels à l’éducation aux droits humains et adaptés aux contextes d’éducation.

« Les droits de l’Homme doivent se pratiquer au quotidien »

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Penser, c’est déjà changerA propos de la réfl exion féministedans l’éducation permanente

Les revues féministes jouent un rôle important dans la construction d’une connaissance dissidente questionnant la société sous l’angle du genre.Tour d’horizon émancipatoire.

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La revendication d’égalité entre les femmes et les hommes devait tout logiquement trouver sa place dans le paysage de l’éducation permanente tel qu’il se dessine après le décret de 1976. Un décret dont France Lebon écrit dans un numéro de Chronique féministe1 qu’il vise l’égalité sociale et culturelle en promouvant les valeurs des personnes travailleuses dans une optique d’émancipation individuelle et collective. Toutefois, note-t-elle, alors que l’éducation permanente offre une critique de la société amenant la prise de conscience et in fi ne favorisant le changement social, la question de l’égalité des sexes « a été considérée comme périphérique par rapport aux enjeux centraux des travailleurs et des milieux populaires ». Elle est restée cantonnée aux organisations de femmes et n’a donc pas traversé l’ensemble des champs de l’éducation permanente.

Inégalités de genre: un phénomène résiduel ? On ne peut s’empêcher de penser qu’à chaque fois l’histoire se répète car déjà, l’éducation populaire mise en place au XIXe avec des visées sociales semblables ne se souciait guère des femmes ni de leur développement intellectuel. Marie-Thérèse Coenen, dans le même numéro de Chronique féministe, rappelle que le mouvement coopératif du début du XXe donne la priorité à la formation de la ménagère par rapport à la conscientisation des droits des femmes2. Elle décrit dans cet article les efforts des militantes tant du côté chrétien (Louise Van den Plas, Victoire Cappe) que du côté socialiste (Emilie Claeys, Isabelle Gatti de Gammond) ou encore dans le milieu féministe de la Ligue du droit des femmes (Marie Popelin), pour conscientiser les femmes, les former, lutter pour leurs droits sans toujours rencontrer le soutien des partis et des syndicats, ceux-ci restant profondément paternalistes et attachés au rôle traditionnel de la femme au foyer.

Rien d’étonnant dès lors que ce phénomène de marginalisation de la question de l’égalité des sexes se poursuive au beau milieu de la vague féministe des années 70 en dépit (ou peut-être même à cause) des victoires juridiques et de l’installation de politiques publiques d’égalité dans les années 80. L’égalité formelle étant acquise, les inégalités réelles entre femmes et hommes, considérées comme des phénomènes résiduels, se voient reléguées aux lieux ad hoc où elles sont traitées par des spécialistes (fonctionnaires d’administration ou militant-e-s d’associations). C’est dans ce contexte que les associations et leurs revues, dont il va être ici question, vont développer et maintenir une démarche de réfl exion critique tout à fait originale.

Transformer le système Nés de la rencontre et de la parole d’un petit groupe de femmes, les Cahiers du Grif ont, de 1973 à 1978, identifi é et analysé les discriminations que subissent les femmes dans différents domaines: travail professionnel et ménager, reproduction, sexualité, création etc. Les Cahiers illustrent bien la rupture révolutionnaire par rapport aux féminismes antérieurs qu’évoque l’historienne Eliane Gubin3. En effet, il ne s’agit plus d’intégrer les femmes dans le système mais de changer ce système. « Le choc du féminisme », écrit Françoise Collin, fondatrice de l’association, « est en tout cas d’avoir fait de la différence des sexes un agir : elle n’est plus de l’ordre du constatable ou de l’analysable, mais de l’ordre du transformable »4. La rupture porte également sur la réfl exion car les militantes ne prétendent pas séparer la pensée de l’action. Le savoir est une construction collective ancrée dans le vécu individuel et résolument tournée vers l’action politique. C’est en partant de ce que les femmes vivent, perçoivent, et en affi rmant la validité de leurs expériences que la réfl exion féministe a repéré les impasses des savoirs constitués et les a surmontées. Toutes les théories sur le travail partent de là : le travail domestique, quasi exclusivement effectué par les femmes et évacué des analyses économiques, c’est du travail. Depuis, ces théories sont passées de la dénonciation de la valeur non reconnue du travail ménager à une analyse fi ne des rapports entre production et reproduction menant à une remise en cause de la hiérarchie des activités humaines. Pourquoi faire dépendre l’organisation de la vie familiale, politique et culturelle des lois du tout-puissant monde économique ?

Réfl exion, expérience, dissidence Tandis que les Cahiers du Grif, désormais installés en France, reparaissent au milieu des années 80 dans une version plus académique, une nouvelle association, née en son sein en 1979, reprend le fl ambeau du travail de réfl exion critique qu’elle va mener jusqu’à aujourd’hui. C’est l’Université des femmes, dont l’ironie du nom renvoie à la mission qu’elle s’est donnée, à savoir développer les études féministes5 à l’époque inexistantes dans les universités francophones alors qu’elles étaient en expansion dans la plupart des pays occidentaux. Prônant une subjectivité consciente et contrôlée, à l’opposé de la prétendue objectivité scientifi que, l’Université des femmes, se revendique, dans la lignée des

Nadine Plateau, Commission enseignement du CFFB

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« Penser c’est déjà changer.Penser un fait c’est déjà changer ce fait. »

Colette Guillaumin

« Critiquer les savoirs dominantsà partirdes expériences des femmes »

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Cahiers, d’une conception des études féministes qui implique la critique des savoirs dominants à partir des expériences et des connaissances des femmes. Cette critique, écrit Hedwige Peemans-Poullet, fondatrice de l’association, « suppose l’apport de connaissances dissidentes –féministes-, or ces connaissances dissidentes ne sont pas spontanément disponibles ou diffusables telles quelles. Il faut les construire, soit à partir de la production scientifique féministe étrangère soit en innovant à partir du contexte belge. Cela suppose, comme le fait ou veut le faire l’Université des femmes, une articulation permanente entre les mouvements et revendications des femmes, la construction scientifique et la diffusion des savoirs ainsi construits6 ».

La revue Chronique féministe, qui paraît depuis 1982, illustre bien ce processus de construction des connaissances dissidentes. Chronique féministe s’intéresse aux questions qui ont une actualité politique : avortement, prostitution, créances alimentaires, médias, pensions, emploi, violences, petite enfance, engagement, santé, sport, ville etc. La démarche consiste à collecter les données relatives aux faits sociaux et politiques qui affectent les femmes et paraissent naturels, à les questionner en les soumettant à l’analyse féministe et à les problématiser, c’est-à-dire en les constituant en problèmes à résoudre. Ainsi le harcèlement sexuel pesait sur les femmes comme une évidence rarement interrogée jusqu’à ce que la réflexion et la lutte féministes obtinrent qu’une loi le réprime. Aujourd’hui, de nouvelles questions sont au centre de l’activité de déconstruction au fondement de l’élaboration des savoirs dissidents : celle, par exemple, des rapports entre femmes belges et femmes immigrées ou demandeuses d’asile car le statut et les conditions de vie et de travail de celles-ci renvoient certes à la domination patriarcale mais également à l’exploitation capitaliste mondiale subie par une partie des femmes.

Coaliser pour émanciper Du XIXe au XXIe, une constante : la question de l’égalité des femmes et des hommes est portée quasi exclusivement par le milieu associatif féminin et féministe. C’est une force car l’autonomie de ce milieu a garanti l’indépendance de sa réflexion et de sa pratique. C’est aussi une faiblesse parce que le confinement de la question des femmes en son sein a non seulement engendré la méconnaissance et l’incompréhension mutuelles mais a gelé les possibilités d’échanges théoriques et pratiques entre les différents champs de l’éducation permanente. Le contexte actuel de mondialisation et d’exclusion de catégories de population rend absolument urgent une articulation des dimensions de genre et d’origine sociale.

L’enjeu dans les années à venir pourrait bien consister, d’une part, à intégrer la réflexion et les pratiques féministes dans tous les secteurs de l’éducation permanente et, d’autre part, à ouvrir la lutte des femmes en faveur de l’égalité aux combats anti-racistes et anti-capitalistes. Cela implique de mettre sur pied des coalitions au sein du secteur de l’éducation permanente afin de se doter des outils critiques indispensables pour réaliser l’objectif d’émancipation individuelle et collective qui constitue sa mission principale.

(1)  France Lebon, 2000, «La relation éducation permanente/femmes : histoire de minorisation », in Chronique féministe, n°73/74, juin/octobre, pp.7-8.

(2)  Marie-Thérèse Coenen, 2000, « Education permanente et féminisme : approche historique », in Chronique féministe, n°73/74, juin/octobre, pp. 19-30.

(3) Eliane Gubin & Leen Van Molle, 1998, Femmes et politique en Belgique, Editions Racine, Bruxelles, p.50.(4) Françoise Collin, 1999, Je partirais d’un mot. Le champ symbolique, Textes femmes, FUS ART, p.152.(5)  Le terme « études féministes » souvent appelées aujourd’hui « études de genre » renvoie aux enseignement et recherches ayant pour objet les femmes, l’égalité femmes/hommes ou encore les rapports sociaux de sexe.

(6)  Cité par Sandrine Debunne, « Etudes Féministes/Etudes de Genre 2004 en Communauté française : le passé, le présent, le futur » in Bulletin de Sophia n°40, 4e trimestre 2004, p.22.

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Une promotion sociale accessible à tous ?

Historiquement, la promotion sociale fleurait bon l’émancipation collective. Où en est-on à l’heure ou prime la compétitivité ?

Nicolas GÖRTZ, Secrétaire général. Fédération des Etudiants Francophones

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L’éducation pour adultes visait à l’origine à développer le potentiel sociétal. Cet objectif s’est doucement mué en outil de gestion active du marché de l’emploi visant à faire acquérir à des individus des compétences leur permettant de s’insérer bon an, mal an sur un marché du travail voué au chômage systémique depuis des décennies.

Dans le cadre de la stratégie de Lisbonne qui vise à faire de l’Union Européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale », la formation des adultes et particulièrement l’idée de formation tout au long de la vie apporte sa pierre à l’édifice. En effet, celle-ci doit « permettre l’acquisition (de) compétences en technologies de l’information, (de) langues étrangères, (d’une) culture technologique, (d’un) esprit d’entreprise et (d’)aptitudes sociales »1, bref, des compétences (et non des savoirs) visant à rendre employables les individus qui autrement profiteraient de la générosité d’un système de sécurité sociale trop laxiste. Dans un contexte de démantèlement compulsif des droits sociaux et de flexibilisation (et d’insécurité) des « trajectoires » individuelles, la formation tout au long de la vie est donc « bien » nécessaire.

Premier frein à l’accès : les coûts Si certaines associations ont encore dans leur objet social la formation des adultes, la plupart de ces formations se trouvent concentrées dans les universités, les instituts de promotion sociale ou dans les entreprises elles-mêmes. S’il n’y a aucun doute que ces dernières visent avant tout l’épanouissement de leurs ressources humaines, les universités ont encore (en théorie) une mission d’émancipation et de provision d’un savoir critique.

Mais dans un cas comme dans l’autre, ces formations ne sont pas accessibles à tous. Le premier frein est incontestablement le frein financier. Si le minerval demandé dans les institutions d’enseignement de promotion sociale reste relativement faible – il est possible d’en trouver autour d’une centaine d’euros -, les universités n’hésitent pas à facturer entre 600 et 1500 euros la vingtaine de crédits annuels visant l’obtention d’un certificat. Ces frais couvrent généralement l’inscription, l’accès aux bibliothèques et le droit d’écouter le professeur. Le matériel de cours n’est généralement pas inclus. Précisons cependant qu’il existe des réductions pour les employeurs qui décideraient d’envoyer leurs travailleurs en formation. La Région wallonne offre des aides à la formation pour peu que l’entreprise se situe en Région wallonne, qu’elle dépasse un certain seuil de rentabilité et qu’elle appartienne à un secteur spécifique (de préférence un secteur que le plan Marshall vise à rendre compétitif). Il existe également des « congés éducation payés » où l’employeur privé peut se faire rembourser auprès du ministère de l’emploi ou encore des « congés formation » où l’employeur public peut réduire sa note de formation si celle-ci est en lien avec l’emploi exercé par le travailleur.

Les autres freins La peur et le manque de temps constituent des entraves à l’accès aux formations pour adultes. La reproduction sociale aussi, comme le soulignent Doray et Belanger en formulant que « l’éducation appelle l’éducation »2. C’est ainsi que les adultes ayant un bon niveau de scolarité sont davantage enclins à suivre de nouvelles formations. Ceux qui, au contraire, ont connu des parcours plus courts ou chaotiques émettent souvent des réticences à s’engager à nouveau dans un parcours qui jadis fut scellé par l’échec. De plus, comme beaucoup de formations se font maintenant à horaire décalé, toute personne ayant une vie de famille se voit confrontée à la réorganisation pratique du temps et des tâches quotidiennes. Qui ira chercher les enfants à l’école ? Qui leur fera manger autre chose que des pizzas surgelées ?

Enfin, l’offre de cours constitue également un frein à l’accès. Dans le cadre d’une recherche de croissance économique et de lutte contre le chômage, il serait relativement coquasse d’offrir des cours de philosophie à un public en attente de compétences « valorisables » sur le marché du travail. Par contre, les bouquets de formations en actuariat, en langues, en gestion ou en informatique exhalent la croissance économique et la lutte contre le chômage de masse.

La formation n’est donc pas accessible à tous les adultes. Il faut avoir l’argent, le temps, le succès passé et l’avenir porteur. Tout un programme…

(1)  Conseil de l’Union européenne, 2002, Programme détaillé sur le suivi des objectifs des systèmes d’éducation et de formation en Europe, Conseil de l’Union européenne, Bruxelles

(2)  DORAY, P., BELANGER, P., « Société de la connaissance, éducation et formation des adultes », Education et Sociétés, n°15, 2005

« La formation tout au long de la vie est un ‘bien’ nécessaire »

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Transformons les prisonsen écoles

L’éducation et la formation sont les parentstrès pauvres du fi nancement du milieu carcéral.Quid de la mission de réinsertion?

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Nos prisons enferment une large majorité de personnes issues des classes populaires. Quarante-cinq pourcent de cette population carcérale n’a qu’un diplôme d’études primaires, trente pourcent n’a pas de diplôme du tout. Dans ce contexte, qui continue à se dégrader, une question pertinente n’est jamais posée: pourquoi n’y a-t-il pas un plan pour transformer les prisons en écoles ?

Voyons de plus près l’état de la formation dans les prisons, censée préparer la réinsertion des détenus…

Eduquer pour réinsérer D’abord, la vision sur l’importance ou non de l’éducation en prison est étroitement liée à la mission dévolue à la prison par la société. Cette mission est quasi exclusivement sécuritaire. Vous avez certainement entendu parler de l’installation de nouveaux câbles au-dessus des préaux pour empêcher toute évasion, mais pas d’installation de nouveaux locaux pour la formation des détenus. La formation n’a pas vraiment sa place en prison. Elle dérange la sécurité. Elle reste une source de travail supplémentaire pour le personnel pénitentiaire. Elle constitue un facteur troubles, d’incidents potentiels.

Ensuite, le secteur de l’éducation en prison, tel qu’on le connaît aujourd’hui en Belgique, remonte aux années 60 et 70. Quarante ans plus tard, il faut constater que l’éducation et la formation en prison, à l’exception des formations professionnelles dispensées par la promotion sociale, ne relèvent toujours pas de la responsabilité de l’État mais des associations qui travaillent comme sous-traitants et prennent la plus grande part du travail sur elles. Toutes les associations d’éducation et de formation, même celles qui ont des décennies de travail derrière elles, doivent justifi er chaque année leur droit d’existence aux nombreuses instances subsidiantes. Elles doivent se disputer ces subsides et les places disponibles ; leurs travailleurs n’ont aucune garantie d’emploi à long terme. Dans ces conditions, comment une politique d’éducation à long terme serait-elle possible ?

Enfi n, le secteur de l’éducation en prison dépend de la bonne volonté des directions et des syndicats. Elle varie d’établissement en établissement. Et quand il y a grève dans les prisons, le secteur éducatif est tout simplement mis au chômage technique.

Il faut une intervention de l’État qui nationalise et reprenne tout le secteur associatif et qui accorde à tous ses travailleurs un statut égal et un travail stable. Le secteur de l’éducation, de la formation, du suivi des détenus pendant et après leur détention deviendrait ainsi une composante à part entière du monde carcéral.

Espaces adaptés Pour que le droit à la formation en prison devienne réalité, des centaines de forces supplémentaires sont nécessaires. Il faut en premier lieu engager des gens de terrain comme professeurs.

Si l’on veut vraiment que le droit à la formation en prison devienne réalité, la construction d’espaces de formation s’avère indispensable. De vrais espaces de formation, pas des espaces confi nés de la taille d’une ou deux cellules, repoussés dans des coins insalubres, dans les parloirs, dans des classes sans décoration, sans matériel ni moyens d’éducation modernes et performants. Les enseignants et les éducateurs ont tout simplement besoin d’un espace matériel, physique, visible.

Enfi n, la formation doit s’adapter à la population carcérale. L’immigration récente (Europe de l’Est) et les personnes de la deuxième et troisième génération d’origine maghrébine sont surreprésentées dans nos prisons (44% de la population carcérale n’a pas la nationalité belge). Des prisonniers non belges qui ne comprennent ni le néerlandais ni le français sont souvent regroupés dans des étages spéciaux, souvent sans droit à la formation, parce qu’on n’investit pas en eux : on les expulse. Le secteur de la formation est là pour revendiquer le droit à l’enseignement aussi pour eux.

Le monde éducatif ne s’est pas encore suffi samment penché sur cette nouvelle situation et ne dispose pas d’une approche adaptée. Qui tient compte de l’identité culturelle, religieuse ou linguistique des détenus ? Où sont les cours en arabe ? Où sont les cours qui expliquent l’héritage d’Abdelkrim, de Mehdi Ben Barka, des soldats marocains morts dans les guerres occidentales, de la lutte pour la décolonisation de l’Algérie ?

Version intégrale du texte disponible sur le site de la LDH - www.liguedh.be -dans la rubrique « Documentation > La Chronique »

Luk Vervaet, enseignant en milieu carcéral

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« La formation doit s’adapter à la population carcérale »

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Lire et écrire :plus qu’une compétence,un autre accès au monde !L’alphabétisation constitue un moteur essentielpour l’émancipation de la personne. Mais des défi s doivent encore être relevés en la matière.

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Tout comme dans la plupart des pays industrialisés, la Belgique compterait 10 % de sa population qui n’aurait pas accès à la lecture et à l’écriture. Dans un essai récent, le sociologue Emmanuel Todd1 évoque même une véritable « stagnation éducative» , après une longue période de progrès continu dans ce domaine. Il fait part de son inquiétude car l’accès à l’enseignement – et donc à la langue en premier lieu – n’est pas seulement un droit individuel, mais aussi la condition de l’épanouissement de la démocratie et donc de la société : « La faculté de lire et d’écrire est plus qu’une compétence, elle suppose une transformation de l’être humain» .

Ce petit détour par cet ouvrage stimulant n’a pour but que de rappeler les principes de base de l’alphabétisation propre au réseau Lire et Écrire. Premièrement, l’accès à l’alphabétisation doit être possible pour chaque personne en fonction de sa situation concrète, de son projet de vie. Travailleur, pensionné, mère au foyer, chômeur, réfugié… tous doivent pouvoir accéder à cet apprentissage sous des formes et des conditions adaptées. Deuxièmement, l’alphabétisation est aussi une ouverture sur le monde, un accès à d’autres savoirs et à la culture. Ce n’est pas fortuit si les actions d’alphabétisation se sont développées dans le cadre des mouvements d’éducation permanente et souvent en lien avec l’action éducative des organisations culturelles et syndicales du mouvement ouvrier.

Enjeux et contraintes Cette conception générale de l’alphabétisation est évidemment mise à l’épreuve par une série de contraintes, d’évolutions et de choix politiques qui se sont affi rmés au cours des trois dernières décennies. Nous en épinglerons trois, indiquant brièvement leurs enjeux.

La persistance d’un chômage massif depuis la moitié des années septante a des effets structurels très importants. Parmi ceux-ci, la croissance du nombre de personnes peu ou pas qualifi ées parmi les chômeurs ainsi que la durée du chômage. La mise en œuvre des programmes d’insertion socioprofessionnelle (ISP), avec une composante de formation professionnelle, a nécessité des (re)mises à niveau, des formations de base et aussi de l’alpha ISP. Ces programmes plus intensifs, intégrés dans un parcours à l’emploi restent cependant, face à l’ampleur de la demande, insuffi samment développés.

Dans leurs différentes phases, les mouvements migratoires ont toujours posé le problème de l’accès à la langue du pays d’accueil – en l’occurrence le français. Ainsi, l’immigration largement dominée par la forte demande de main d’œuvre dans l’après-guerre s’est muée dans la dernière décennie en une immigration plus diffuse et composite : regroupement familial, accroissement des réfugiés, diversifi cation des pays et cultures d’origine… De plus, la situation de ces migrants en terme de qualifi cation est fort variable. Un ensemble de programmes regroupés sous la dénomination « Français langue étrangère » (FLE) doivent permettre d’affronter ces situations. Là aussi, il y a nécessité de prévoir des modalités et des moyens d’actions plus importants et surtout plus diversifi és.2

Dans un autre registre, l’implémentation de nouvelles technologies de l’information et de la communication, leur développement dans les domaines de la vie privée et publique constitue pour les personnes les moins qualifi ées une seconde barrière qui vient doubler celle de l’accès à la langue. C’est pourquoi Lire et Écrire Bruxelles a développé un vaste programme « fracture numérique» qui comprend l’équipement des salles de cours, la création d’espaces publics numériques et des formations adaptées pour rapprocher les apprenants de ces nouvelles technologies.

Processus d’émancipation Ces trois thématiques illustrent les types de défi s que tend à relever Lire et Écrire. Maintenir le cap pour une alphabétisation qui soit essentiellement un processus d’émancipation de la personne, qui lui permette d’augmenter ses capacités à prendre pleinement sa place de citoyen. Mais d’autre part, offrir à partir de son expérience et du savoir-faire de ses collaborateurs des programmes et des initiatives en prise avec les évolutions et défi s des sociétés contemporaines. C’est ce qui explique une offre de formations fort diversifi ées. Et, c’est ce qui fonde les revendications adressées au politique pour que le cadre législatif et les moyens soient à la hauteur de ces situations.3

(1) E. Todd, Après la démocratie, Gallimard, 2008(2)  Pour certains publics – déjà scolarisés dans leur langue d’origine - il s’agit d’acquérir une certifi cation par exemple via l’enseignement de promotion sociale, pour d’autres il s’agit d’une véritable alphabétisation en langue française.

Gabriel Maissin, Service Études – Lire et Écrire Bruxelles. www.lire-et-ecrire.be - 02 412 56 10

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« L’alphabétisationest mise à l’épreuve par une sériede contraintes »

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La chasse aux chômeurs, en vigueur depuis 2004, n’est pas seulement une machine à exclure et à précariser les sans-emploi. Elle a aussi un effet sur la formation, tant pour les professionnels du secteur que pour les bénéficiaires. Poussés par la contrainte et la menace des organismes d’accompagnement et de contrôle, des chômeurs se retrouvent inscrits à des formations non adaptées à leur profil ou ne les intéressant pas réellement. Par ailleurs, les demandes envers les travailleurs sociaux des organismes de formation changent en termes de volume de travail mais également de contenu, souvent orienté vers les exigences de l’ONEm même si celles-ci s’avèrent absurdes, antipédagogiques et contraires aux objectifs d’insertion.

La FeBISP le dit sans ambages : « les professionnels de l’insertion socioprofessionnelle ont le sentiment que leur mission de base évolue. Il ne s’agit plus d’accompagner une personne dans un parcours d’insertion mais de l’aider à préserver son droit aux allocations de chômage.»(1)

Nous avons rencontré les travailleurs d’un maillon plus qu’important de la formation en Région bruxelloise, l’alphabétisation, au public parmi les plus fragilisés(2).

Modifications de nature La nature du travail principal a aujourd’hui changé : « Plus de 50% de mon temps est à présent consacré à de l’administratif. Il y a énormément de documents à compléter pour plein d’organismes plus une série invraisemblable de courriers à faire pour les gens. Ils subissent d’énormes 

pressions et, forcément vu notre public, ils ne comprennent pas toujours ce qu’on leur envoie.» La qualité du travail, elle aussi, est en train de changer. « De plus en plus de gens viennent en formation parce qu’ils y sont obligés. Il ne s’agit plus d’une démarche volontaire et on voit de plus en plus de jeunes qui ne viennent que pour ça. Nous avons plus de chômeurs complets indemnisés qu’avant, ainsi que davantage de personnes dans un processus de contrat avec  ‘Bruxelles-Formation’ par contrainte, pour que leur démarche soit reconnue par les organismes de chômage. Les gens sont en recherche de justificatifs de leurs activités et de dispenses. Certains viennent aussi parce que suivre 

une formation est inscrit dans leur contrat imposé par le contrôleur de l’ONEm».Une travailleuse sociale de Molenbeek poursuit : « Dans un groupe de belges francophones en formation, 

elles venaient avant 2 ou 3 fois par semaine mais il y a eu une telle pression sur ces personnes qu’elles se sont mises à courir, absolument n’importe où, dans tous les sens. Cela me donnait vraiment l’impression de poules auxquelles on aurait coupé la tête et qui couraient dans le désordre, sans but. «Je dois, «je dois», «je dois»… Mais je dois quoi? Et finalement elles ne venaient plus au cours…».

Des travailleurs sociaux enrôlés dans le processus de contrôle « Même si on ne veut pas le contrôle social, des décisions qui nous dépassent nous insèrent malgré notre volonté dans le processus. Il nous arrive de conseiller aux gens d’accomplir des actes totalement absurdes, car on sait que les conséquences peuvent être lourdes».

Ces paroles de travailleurs de terrain montrent qu’avec l’activation, on casse les mécanismes de formation et d’insertion qui demandent du temps long au profit d’actions qui se traduisent par des indicateurs dans le temps court (nombre d’heures de formation, de personnes en « action», etc.), sans souci d’insertion réelle ni d’efficacité.

Laissons conclure les coordinatrices du Collectif Alpha : « Notre revendication principale, elle est propre à notre public : que le temps d’apprentissage soit respecté ! Pour que les gens puissent entrer dans un parcours d’insertion, on doit leur laisser le temps d’évoluer à leur rythme et dans de bonnes conditions». Ce qui implique une participation volontaire dans un but de réalisation personnelle et non une action contrainte pour satisfaire les exigences des organismes d’accompagnement et de contrôle !

(1)  « Accompagnement et suivi actif des chômeurs : du parcours d’insertion au parcours d’obstacles ». Note de position de la FeBISP (Fédération bruxelloise des organismes d’insertion socioprofessionnelle) sur la politique d’activation des chômeurs, mars 2009, p.11.

(2)  Les éléments et propos reproduits ici ont été recueillis auprès d’Ann Resseler et Anne Loontjens, coordinatrices du Collectif Alpha et des travailleurs sociaux responsables de l’accueil et de la guidance: Sandra Sdao à Forest, Dominic Lauthe et Sandrine Francotte à Molenbeek et Claude Fievez à Saint-Gilles. Le reportage complet a été publié dans la Revue « Ensemble !» n° 65, pp. 43-45, téléchargeable sur www.asbl-csce.be

Former sous contrainte : absurde et contreproductif

La mission des professionnels de la formation et de l’insertion professionnelle a drastiquement changé depuis que la chasse aux chômeurs a été ouverte. Témoignages.

Gérald Hanotiaux et Yves Martens, Collectif Solidarité Contre l’Exclusion

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« Que le temps d’apprentissage soit respecté ! »

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Les jouets du destin

Et si les prémisses de la discrimination homme/femme se cachaient au fond du bac à jouet ? Un ouvrage se penche sur les jouets sexistes.

Evelyne Van Meesche

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« Contre les jouets sexistes » aurait pu tout aussi bien s’intituler « pour une éducation anti-sexiste », le jouet étant considéré ici comme révélateur des « relations entre le monde des adultes et celui de l’enfance, entre parents et enfants, entre la production et la consommation, etc. » S’inscrivant dans la lignée d’une pensée féministe considérant la différence des genres féminin et masculin comme socialement construite et hiérarchisée, le Collectif à l’initiative de cet ouvrage encourage à questionner les stéréotypes sexistes existants dans les jouets. Partant de l’importance du jeu et du jouet dans la construction et le développement de l’enfant, l’ouvrage aborde les enjeux politique multiples qui s’inscrivent dans l’utilisation du jouet : sa qualité d’instrument de socialisation, les rapports de force qui s’inscrivent entre l’enfant et l’adulte en charge de son éducation,son importance économique et, surtout, son rôle de vecteur de transmission culturelle, entendu ici comme conduisant l’enfant vers «les valeurs reconnues par la société où il-elle vit».

GI Joe fait la cuisine Le fait que Martine s’occupe de son petit frère et fasse le ménage et les courses n’est pas anodin : à travers son personnage, des valeurs bien établies, normées et normatives, de rapports entre les genres sont véhiculées. Ainsi, à regarder de plus près la proposition de jouets sur le marché, on y retrouve effectivement des jouets pouvant transmettre le rôle qu’on l’on attend de la petite fi lle une fois adulte : mère, ménagère, femme séduisante et amoureuse. Poupées et accessoires hyperréalistes, faux aspirateur, boite de maquillage, le tout coloré de rose, sont très clairement destinés aux seules petites fi lles que l’on souhaite douces, gentilles et douées pour l’empathie. L’intuition, forcément féminine, est confortée.

A l’instar de Martine, Gi Joe est forcément célibataire et sans enfants, entraîné à se battre, courageux et invisible. C’est un super héros, stéréotype ultime d’un certain idéal masculin. On trouve à côté de lui tout ce qu’il faut pour titiller l’activité cérébrale et l’accès au savoir: la conquête du monde leur est réservée. Technicité, conquête, puissance et guerre s’appréhendent au détour de jeux de construction, de combat, de bricolage et autres jeux vidéos. La raison, proprement masculine, est encouragée.

Edifi ant les fondations de la féminité et de la virilité, ces jouets et leur usage ne sont pas seulement l’affaire des enfants : « [Les jouets] font partie intégrante de notre société et participent à son élaboration, présente et future. (…) il est de notre responsabilité d’adulte de remettre en question la consommation et la production de jouets, et la culture que nous transmettons à travers eux, en particulier ».  

Plutôt que de se débarrasser des jouets sexistes du coffre de nos enfants, l’ouvrage propose de multiples alternatives pour en déjouer les effets pervers: sortir du consumérisme, favoriser la circulation des jouets entre les sexes, proposer une manière de jouer encourageant l’apprentissage par l’expérience, valoriser les jeux neutres, écarter les jouets guerriers, etc.

Une réalité sociale construite Œuvrant pour une éducation contre le sexisme, le Collectif, regroupement d’associations antisexistes, est convaincu que cette lutte visant à faire avancer l’égalité est à la portée de tous, pour peu que l’on veuille remettre en cause les stéréotypes : «Notre critique des jouets (…) s’appuie sur la conviction que la réalité sociale est construite par ceux/celles qui composent la société. En ce sens, la manière dont les adultes éduquent les enfants participe de la reproduction (ou non) de normes. En analysant les mécanismes à l’œuvre dans le quotidien, chacun(e) peut prendre conscience de la responsabilité qui lui incombe ». 

Ainsi, à l’approche des fêtes, diverses campagnes de sensibilisation sur ce sujet peuvent aider à démarrer cette prise de conscience, première étape nécessaire à la lutte contre les discriminations hommes/femmes1.

Alors que des engagements existent dans les champs du politique et du droit pour faire avancer l’égalité, les stéréotypes persistent dans les sphères de l’éducation, les médias et autres productions culturelles. Dans ce contexte, des initiatives, qu’elles soient familiales ou en provenance des acteurs sociaux, restent indispensables pour bousculer les clichés.

« Contre les jouets sexistes», Collectif – Edition L’Echappée, 2009, 65 p.A lire aussi: «Les stéréotypes sexistes, outils de discriminations des femmes» de Claude Lienard, Université des femmes. Disponible sur www.unuversitedesfemmes.be

(1)  Campagne contre les jouets sexistes – Vie fémininewww.viefeminine.be/spip.php?article775 ; http://mixinours.over-blog.org ; http://publisexisme.samizdat.net/Catalogue.pdf

« Gi Joeest forcément célibataire et sans enfants »

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La Convention relativeaux droits de l’enfant a 20 ans ! Qui est au courant ?…Le 20 novembre 2009, la Convention relativeaux droits de l’enfant aura – déjà - 20 ans.Rédigée par les Nations Unies dans le butde reconnaître et protéger les droits spécifi quesdes enfants, ce texte est l’équivalent d’une Déclaration universelle des droits de l’Hommequi concernerait spécifi quement les 0-18 ans.Mais il semblerait que les enfants, tout commeles adultes, connaissent mal ce texte…Qu’en est-il des enseignants ?

La Convention relativeLa Convention relativeaux droits de l’enfant a 20 ans ! aux droits de l’enfant a 20 ans ! Qui est au courant ?…Qui est au courant ?…Le 20 novembre 2009, la Convention relativeLe 20 novembre 2009, la Convention relativeaux droits de l’enfant aura – déjà - 20 ans.aux droits de l’enfant aura – déjà - 20 ans.Rédigée par les Nations Unies dans le butRédigée par les Nations Unies dans le butde reconnaître et protéger les droits spécifi quesde reconnaître et protéger les droits spécifi quesdes enfants, ce texte est l’équivalent d’une des enfants, ce texte est l’équivalent d’une Déclaration universelle des droits de l’HommeDéclaration universelle des droits de l’Hommequi concernerait spécifi quement les 0-18 ans.qui concernerait spécifi quement les 0-18 ans.Mais il semblerait que les enfants, tout commeMais il semblerait que les enfants, tout commeles adultes, connaissent mal ce texte…les adultes, connaissent mal ce texte…Qu’en est-il des enseignants ?Qu’en est-il des enseignants ?

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Tous les droits prescrits par la Convention relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989 sont inhérents à la dignité humaine et au développement harmonieux de chaque enfant. Ils sont communément repris sous 3 P, qui sont respectivement :

> La Protection, qui est nécessaire à l’enfant étant donné son statut d’être dépendant, en devenir ;> Les Prestations auxquelles il a droit en termes de soin, d’éducation, etc. ;> Et son droit à la Participation. Ce dernier ensemble de droits constitue certainement l’avancée la plus

importante du texte, celle qui met encore certains adultes « mal à l’aise », parfois jusqu’à la réticence voire l’opposition. La crainte de l’enfant-roi est en effet bien présente dans les esprits, l’idée étant que l’on risque fort de « pourrir nos enfants avec leurs droits ». Les freins à une bonne application de la Convention sont nombreux, à tous les niveaux.

Ce n’est donc peut-être pas un hasard si la Convention reste largement méconnue des enfants, notamment en Communauté française. Ainsi, une enquête de l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse atteste que plus d’un jeune sur quatre ayant entre 10 et 18 ans ne se souvient pas avoir entendu parler de ce texte ! Au vu des nombreuses actions sur la thématique (secteur associatif, Délégué général, Niouzz, etc.), on est en droit de se demander où le bât blesse… Il est clair que cette tâche relève de la responsabilité des parents autant que des institutions qui accueillent les enfants, et de l’école en premier lieu. En tout état de cause, elle est de la responsabilité des adultes.

En particulier, quel est et/ou pourrait être le travail des enseignants à ce niveau ? Aujourd’hui, en Communauté française, leur cursus de base se fait en référence au Décret Missions (1997). Or, une analyse détaillée de celui-ci nous indique que la Convention, ou même les droits de l’enfant d’une manière générale, n’y sont mentionnés en aucun endroit. Dans les faits, il revient en réalité aux chefs d’établissements et aux enseignants eux-mêmes d’inclure cette thématique dans leurs cours… pour autant qu’elle retienne leur attention. Certes, cela ne veut pas dire que les futurs enseignants ne bénéfi cient pas d’une formation aux droits de l’enfant dans le cadre de leur cursus de base, puisque le contenu stricto sensu des cours est laissé à l’autonomie des Hautes écoles. Qui plus est, ces dernières disposent d’un volume d’heures réservé à des activités d’enseignement qu’elles déterminent elles-mêmes. Toutefois, un rapide parcours des programmes des cours de plusieurs Hautes écoles de l’enseignement supérieur pédagogique de la Communauté française nous incite à penser que les droits de l’enfant et/ou la Convention ne sont pas explicitement mentionnés dans les programmes de formation des futurs enseignants. Même les références indirectes à la thématique sont quasi inexistantes. Certes, il arrive que l’égalité des chances, la démocratisation ou l’école comme lieu de vie soient évoqués dans certains cours, mais le lien avec les droits de l’enfant ne semble pas être explicité dans les programmes. Quant au Décret citoyenneté (2007), il est également loin de traduire le contenu de la Convention (accent mis sur les responsabilités), et ne concerne pas tous les enfants.

Mais tout espoir n’est peut-être pas perdu puisqu’il reste la formation continuée, qui, depuis 2002, est un droit, mais aussi un devoir pour tout enseignant de la Communauté française. En la matière, l’Institut de Formation en cours de Carrière est un organe incontournable. Mais, avec ses deux formations en lien avec les droits humains - sur 15.000 sessions organisées - et un accent mis - une fois de plus - sur les devoirs d’une part, et sur la coopération au développement d’autre part, l’offre reste très incomplète.

Nous sommes pourtant persuadés que disposer de connaissances générales au sujet de la Convention relative aux droits de l’enfant est un objectif minimal que tout enfant et tout adulte qui travaille avec des enfants doit atteindre car elles constituent un pré-requis à leur application. Idéalement, l’éducation aux droits de l’enfant devrait d’ailleurs être répétée, transversale, pluridisciplinaire, active et, d’une manière générale, se trouver au cœur de toute pédagogie scolaire. L’éducation aux droits de l’enfant à l’attention des enseignants devrait donc constituer une priorité -tout comme celle concernant les droits humains.

La CODE est un réseau d’associations ayant pour objectif de veiller à la bonne applicationde la Convention relative aux droits de l’enfant en Belgique, et en particulier en Communauté française.Plus d’informations sur www.lacode.be.

Valérie Provost, Coordination des ONG pour les droits de l’enfant (CODE)

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« Les enseignants devraient inclureles droitsdes enfantsdans leur cours »

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En fi nir avec le marché scolaireFaut-il que les parents choisissent l’école de leur enfant ? Cette liberté individuelle est-elle conciliable avec le droit collectif à un enseignement de qualité ? Avec cet ouvrage, Nicolas Hirtt ouvre ce débat qui fi t défaut, selon lui, lors de la saga des décrets inscription et mixité. Il entend démontrer que « le libéralisme actuel en matière d’inscription scolaires engendre beaucoup plus de problèmes qu’il n’apporte d’avantages. » L’auteur soulève également des

pistes pouvant permettre à chaque parent d’avoir la certitude que son enfant trouve une place dans une école de qualité et facile d’accès. Et cela, dans une conception engagée de ce qu’est une école juste, démocratique, productrice de citoyenneté critique. Ce livre est en lui-même une position engagée, ouverte au débat, démontrant, sur base d’arguments solides, que des solutions sont possibles.

Cécile de Borman

«Je veux une bonne école pourmon enfant - Pourquoi il est urgentd’en fi nir avec le marché scolaire»de Nico Hirtt, éditions Aden, 2009, 120 p.

Les droits de l’Homme : histoire et enjeuxCet ouvrage constitue une entrée en matière accessible et rigoureuse pour découvrir les champs pour le moins vastes que recouvrent le concept de « droits l’homme ». Débutant opportunément son ouvrage par une généalogie de l’évolution des rapports entre l’individu et le corps social, l’auteure décrit l’émergence, le développement et les défi s à venir de ces principes en perpétuelle évolution.

Abordant les droits de l’homme sous leurs multiples dimensions (philosophique, politique, sociale, économique, juridique) elle pose les balises permettant à chacun d’aborder les champs qu’ils recouvrent de manière critique et introduit le lecteurs aux enjeux qui remettent en question leur réalisation effective et leur progression (mondialisation, biotechnologies, environnement).

David Morelli

« Les droits de l’Homme (3e édition) » de Danièle LOCHAK. La Découverte, collection REPERES, 2009, 130 pages

C’est quoi la jeunesse ?Se poser la question de l’origine de la jeunesse, de l’adolescence ou plus globalement des jeunes peut paraître singulier. L’ouvrage nous invite à analyser l’émergence du concept de «jeunesse» comme catégorie sociale selon diverses approches, principalement sociologique et historique.La jeunesse vue comme un mode de vie, comme un passage ou encore comme un processus de socialisation. L’auteur trace le portrait d’une jeunesse voulant trouver sa place dans la société ainsi que son identité depuis l’apparition de la jeunesse bourgeoise du XIXème

siècle. Au fi l du temps, les jeunes s’identifi ent socialement, par leurs cultures, leurs codes ou encore leurs groupements. Tantôt révolutionnaire, tantôt discrète, la jeunesse devient un enjeu politique, avec les questionnements de l’apparition - ou la création – de la délinquance comme corollaire de la prise en charge, de l’encadrement politique de ce groupe social que sont les jeunes. Cet ouvrage propose de prendre du recul par rapport à la vision que l’on a des jeunes, vision d’un concept qui est fi nalement très récent.

Olivier Boutry

«Les jeunes» de Olivier GallandCollection Repères, Éditions La Découverte, 2009, 124 p.

Une vie chinoiseTémoignage passionnant de l’auteur sur son enfance durant la Présidence de Mao Zedong, cette bande dessinée aborde le rôle joué par les enfants dans la terreur doctrinaire du « Grand bond » et la « Révolution culturelle ». « Une vie chinoise » s’attarde, entre autres, sur le processus insidieux de conditionnement véhiculé par

un enseignement propagandiste de masse qui eut des conséquences dramatiques au sein de la société et des familles. Aussi passionnant qu’édifi ant. David Morelli

«Une vie chinoise T1 :Le temps du père»

de Li Kunwu & P. Ôtié. Kana, 2009

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Education permanente, culture et droits humains :demandez le programme !Dans le cadre de son programme d’éducation permanente, la Ligue des droits de l’Homme organise des rencontres-débats en collaboration avec divers organismes culturels.

Cette année, les collaborations sont multiples. Tout d’abord, nous participons activement à la saison 09/10 du Parcours [droits de l’Homme] du Théâtre de l’Eden à Charleroi. Nous serons présents dans le cadre des spectacles suivants : 

>  FEBAR de Michaël De Cock,mise en scène de Michel Bernard. Avec Younouss Diallo.Thème : asile et migrationsLe 28/10 à 10h et le 10/11 à 20h30, rencontres avec Marie Charles, conseillère juridique LDH. > ALBATROS de Fabrice Melquiot,mise en scène de Barbara Rufi n. Le 26/11 à 20h30, rencontre dans le cadre du 20e anniversairede la Convention Internationale des droits de l’Enfant.

> Nous accompagnons également le spectacle« Peau de Loup » de René Bizac et Caroline Safariandans sa tournée en Communauté française. A l’issue de certaines représentations, nous proposons des rencontres sur le thème « femmes et enfermement ».

Voici les rencontres déjà confi rmées :> Le 7/10 au Théâtre de l’Eden (Charleroi) à 20h.> Le 8/10 au Centre Culturel de Perwez à 14h.> Le 22/10 au Théâtre du Poche (Bruxelles) à 20h30> Le 31/10 au Festival des Libertés (Bruxelles) à 20h30> Le 13/11 à la Maison des Cultures de Molenbeek à 14h> Le 16/11 au Centre Culturel Pôle Nord (Bruxelles) à 14h

D’autres collaborations plus ponctuelles sont également au programme : > « Ténèbres» au Théâtre des Tanneurs, rencontre le 14/10 sur le thème « asile et migrations » > « Les recluses » au Théâtre Varia, rencontre le 20/11 sur le thème « violences faites aux femmes » 

Pour le détail des différents intervenants,consultez la rubrique Agenda sur www.liguedh.be

Thomas est amoureux« Ce fi lm n'est peut-être pas ce qui va arriver mais ce qui est déjà là. » Diana Elbaum, productrice du fi lm

En prémisse à « 7/24:30! – Technologie mon amour » qui se tiendra en février prochain et à l'occasion de la journée internationale des droits de l'Homme, la LDH vous invite à assister à la projection de « Thomas est amoureux » de Pierre-Paul Renders en présence du réalisateur et de Philippe Blasband, scénariste.

Le 10 décembre à 20 heures, à l'Eden de Charleroi

C'est aujourd'hui demain. Thomas, 32 ans, souffre d'agoraphobie aiguë. Depuis huit ans, Il ne voit les gens que par l'écran de son ordinateur. Il a confi é la gestion de sa vie à la Globale, une société d'assurances qui veille sur son bien-être matériel et psychologique. C'est le bonheur ou presque. Mais Thomas est seul. Clara, sa partenaire virtuelle, ne lui suffi t plus…

Le fi lm sera suivi d'un débat sur le thème des nouvelles technologies et droits humains.Plus d'infos: www.liguedh.be

« Peau de Loup »

« Les recluses »

«Ténèbres »

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Des réalisateurs mettent parfois leur talent au service de fi lms dénonçant les travers ou les dangers qui guettent nos sociétés. La Chronique vous propose de vous faire (re)découvrir, au fi l de ses publications, ces fi lms qui font avancer la cause des droits de l’Homme. Action !

L’Homme à la caméra

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L’Homme à la Caméra est réalisé avec le soutien de la Médiathèque

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A mon - extrême - droite, « Die Welle (La vague)» . Cette adaptation du livre de Morton Rhue relate, en la replaçant dans une école allemande contemporaine, la glaçante expérience du professeur d’histoire Ron Jones qui démontra à quel point le modèle totalitaire du fascisme pouvait être implanté dans un groupe.

Au centre des enjeux: la classe comme lieu social où se joue l’avenir du vivre ensemble. Car si les fi lms précités sont on ne peut plus antinomiques dans leur approche, leur postulat de départ est résolument commun: plus encore que les matières enseignées, le processus relationnel entre les enseignants et les élèves, mais également entre les élèves, joue un rôle prépondérant dans l’apprentissage de la démocratie.

Démocratie participative L’école est traditionnellement conçue comme une structure hiérarchique qui suppose une relation d’autorité entre ceux qui enseignent et ceux qui apprennent. Pourtant, comme le rappelle la Division « Education à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’Homme» du Conseil de l’Europe, « non seulement la démocratie n’est pas qu’un jeu d’adultes pour les adultes, mais elle est l’objet d’un apprentissage tout au long de la vie qui suppose que le futur citoyen adulte soit à la fois nourri de démocratie et l’ait déjà pratiquée à sa mesure» .

C’est cette pratique – et son extrême opposé – et son infl uence sur un groupe et sur les individus qui le composent que développent « Entre les murs» et « La Vague» .

Dans « Entre les murs» , huis clos s’étendant sur une année scolaire dans une école « diffi cile» , cette pratique passe par l’acceptation du confl it et la gestion constructive de celui-ci comme moteur de dialogue. Le fi lm s’attache à relater les joutes verbales entre un professeur de français, ouvert au dialogue et prenant le risque de ne pas se poser en détenteur d’une vérité défi nitive, et ses élèves. A travers ces échanges dépourvus de fi oritures, le fi lm esquisse le portrait en creux d’une jeunesse qui s’interroge sur le rôle réel que peut jouer l’école dans leur avenir. Sans angélisme - les élèves profi tent parfois indûment de cette marge de liberté et prennent à la légère leur rôle de « partenaires administratifs» , lors des conseils de classe par exemple – ni optimisme bien-pensant – la démocratie à l’école n’est pas exempte de risques tant pour les élèves que pour les professeurs, « Entre les murs» rappelle lucidement que, plutôt qu’un lieu de « production» éducative, l’école doit être aussi un lieu d’apprentissage actif de la citoyenneté et de la démocratie.

Vague noire Et si on essayait le fascisme ? Et si, durant une semaine, le fonctionnement d’une classe se réglait sur les préceptes d’un modèle totalitaire construit autour de la fi gure autoritaire du professeur, d’une rigueur réglementaire et disciplinaire infl exible, de valeurs plaçant les intérêts de la communauté au-dessus de celle de l’individu ? Les résultats de cette expérience, réalisée aux USA en 1967 mais recadrée ici opportunément en Allemagne (le poids du passé sur la jeunesse allemande comme facteur complémentaire à l’étude), sont tout simplement effrayants: en l’espace d’une semaine seulement de ce régime strict, la classe était devenue un groupe soudé, discipliné, obéissant à des rigoureuses règles d’admission et plaçant la communauté au-dessus de tout. La classe fonctionnait désormais, avec l’assentiment motivé et enthousiaste des élèves, comme une dictature : intolérante, agressive et renfermée sur ses principes.

Malgré une certaine lourdeur démonstrative, ‘Die Welle’ est d’autant plus troublant que la métamorphose de cette classe provoque une vraie émulation parmi les élèves. L’effet de groupe et la solidarité interne qui s’y développe a quelque chose d’attirant, d’emballant par rapport au fonctionnement routinier et peu excitant de cette école sans histoire. La Bête a les atours attirant des solutions simples et de la jouissance immédiate pour les ados en mal de repères, littéralement incorporés au sein d’un groupe où l’on pense pour eux. Malheureusement, le fi nal de « La Vague» , convenu et caricatural, ne propose aucune réfl exion approfondie sur ces événements.

L’importance de la méthode d’enseignement dans la construction citoyenne de l’élève est un sujet rarement abordé au cinéma. Ce qui fait de « La Vague» et « Entre les murs» des fi lms à haut potentiel réfl exif.

David Morelli

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Le choix de la vague

A ma gauche, «Entre les murs». La Palme d’or 2008 présente le milieu scolaire comme un microcosme qui, au travers des relations qui s’y nouent, refl ète les tensions (incompréhensions générationnelles, replis communautaires, stéréotypes, marginalisation, in-égalité des chances, etc.) qui traversent la société.

« Entre les murs» de Laurent Cantetavec François Begaudeau, Nassim Amrabt,et Laura Baquela.DVD disponible chez Twin Pics

« La Vague» de Denis Ganselavec Jürgen Vogel.DVD disponible chez Paradiso Home Entertainment

« La classe : lieu social où se joue l’avenirdu vivre ensemble »

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Milk : coming out politiqueLes premières images de Milk sont des images d’archives tirées du magnifi que documentaire oscarisé de Rop Estein : « The time of Harvey Milk ». On y voit les forces de police intervenir, sans prendre de gants, dans un bar fréquenté par des homosexuels, et les entasser, menottés, comme du bétail dans un fourgon blindé. On y voit également une presse appelée sur les lieux pour immortaliser, avec l’avidité malsaine de celui qui tient en joue un monstre dépravé, cet instant de grâce puritain. Une situation insensée. Des images qui font frémir. Si la situation des homosexuels a bien changé en quarante ans – l’homosexualité était alors un

crime punissable –, une partie de ce changement est sans doute dû au courage de Harvey Milk qui, durant 8 ans, a tenté de défendre la cause homosexuelle en briguant un mandat au conseil communal de San Francisco. Le biopic de Gus Van Sant dresse un portait subtil et attachant de ce militant d’exception qui aura marqué son temps en devenant le premier homme politique ouvertement gay. Son assassinat et le procès inique qui s’en suivit constituera un événement mobilisateur qui ouvrira la voie à une génération revendicatrice de son droit au choix de la préférence sexuelle.

David Morelli

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21 octobre 2009Le ruban blanc de Michaël HannekeUn village protestant de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L’histoire d’enfants et d’adolescents d’une chorale dirigée par l’instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D’étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d’un rituel punitif. Hanneke décortique à la manière d’un entomologiste les facteurs de l’émergence du national-socialisme.

4 novembre 2009Altiplano de Peter Brosens, Jessica WoodworthLes villageois de Turubamba succombent à des maladies causées par des écoulements de mercure provenant de la mine locale. La jeune Saturnina perd son fi ancé dans la contamination. Ignorant la véritable cause de l’épidémie, les villageois tournent leur colère contre les médecins étrangers. Saturnina prend des mesures drastiques pour protester contre les violences sans fi n subies par son peuple et sa terre.

Réduction de 1,25 sur le prix des fi lms pour les membresde la Ligue des droits de l’Homme (sur présentation de la carte de membre). Cinéma Vendôme, 18, chaussée de Wavre à 1050 Bruxelles

«Milk» de Gus Van SantAvec Sean Penn, Josh Brolin, James Francoet Emile HirschBonus : Scènes coupéesFeaturettes : Remembering Harvey - Hollywood va à San Francisco - Marche pour l’égalité Equality. DVD édité par Médiadis.

Dance to the Rythms of the LigueDansez pour la cause ! Rejoignez nous au Café Bota stéréo(au Botanique, 236 rue Royale à Bruxelles),le vendredi 11 décembre, au lendemain de la journée internationale des droits de l’Homme, pour une soirée dansante avec DJsOrg et toute l’équipe de la LDH, à partir de 23 heures.

Par votre présence, vous soutenez la Ligue et lui permettezde continuer à assurer son travail de vigilanceet de sensibilisation. Les bénéfi ce serviront à fi nancerles actions en justice en cours (recours devant le Conseil d’Etat contre la circulaire Turtelboom et les conditions de détentions des étrangers en centres fermés).

Prix : 8 euros

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La Ligue des droits de l’Homme est une association indépendante ne recevant pas de subsides suffisants pour couvrir l’ensemble de ses activités. Elle ne peut survivre sans l’apport financier des citoyens qui souhaitent qu’elle continue son combat au quotidien pour la défense des droits fondamentaux en Communauté française. Vous pouvez nous soutenir concrètement :

Aidez-nous à défendre vos droits fondamentaux !

, A partir de 55€ (42,50€ étudiants, chômeurs, minimexés, pensionnés), vous devenez membre donateur. Vous recevrez la carte de membre (réduction dans certains cinémas, théâtres…), et le bimestriel «La Chronique».

, A partir de 25€ (12,5 € étudiants, chômeurs, minimexés, pensionnés …), vous devenez membre. Vous recevrez la carte de membre et la Chronique.

, A partir de 30€, vous devenez donateur. Montant déductible à partir de 30€.

La Ligue des droits de l’Homme adhère au Code éthique de l’AERF Vous avez un droit à l’information. Ceci implique que les donateurs, collaborateurs et employés sont informés au moins annuellement de l’utilisation des fonds récoltés. Le bilan financier de la Ligue pour l’année 2008 est consultable sur www.liguedh.be

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La Ligue dans VOTRE quotidienLa Ligue des droits de l’Homme est aussi près de chez vous. Vous souhaitez vous investir dans une section locale ? Etre tenu informé des activités de la Ligue dans votre commune et ses environs ? Alors, consultez ce petit annuaire et n’hésitez pas à nous contacter !

BruxellesContact : Marc [email protected]

CharleroiContact : Isabelle VANHAEVERBEEKTél. : 071/36.17.87 - GSM: 0485/582.249

HuyPrésident : Jos ORENBUCH Tél. : 0476/[email protected]

La LouvièrePrésidente : Marie Louise ORUBATél. : 064/22.85.34 [email protected]  

LiègeContact: Christiane [email protected]

Louvain la NeuveKap Droits de l’Homme Passage des Dinandiers, 1/208 1348 [email protected]

TournaiContact : Dominique STUDERBP24 - 7500 Tournai

MonsContact : Marie Claire DIEU

NamurContact : Henry [email protected]

VerviersContact : Jeannine CHAINEUX Rue Michel Pire, 17 - 4821 Andrimont GSM : [email protected]

Vous aussi, rejoignez notre mouvement !o Je souhaite devenir membre donateur et je verse € (à partir de 55€/42,50€)

o Je souhaite devenir membre et je verse € (à partir de 25€/12.5€)

o Je souhaite devenir donateur et je verse € (à partir de 30€)

sur le compte de la Ligue des droits de l’Homme : CP 000-0000182-85

Facilitez-vous la vie : versez via un ordre permanent (OP) ! Pour ce faire, divisez votre montant par 12 et contactez votre

organisme bancaire pour la procédure.

o Je verse le montant via un ordre permanent

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et effectuer un paiement en ligne à l’aide de votre carte de crédit

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Pendant un mois, les 10 associations membresde la CODE organisent une série de 20 événements pour commémorer le 20e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989.La CODE assurera la coordination et la promotionde l’ensemble de ces activités.

ACTIVITES PERMANENTES en novembre 2009> Actions de soutien au terrain sur les droits de l’enfant, BADJE> Campagne de lutte contre la prostitution enfantine, par ECPAT> Les droits de l’enfant à l’école : des activités thématiques

par UNICEF Belgique> Promotion des droits de l’enfant à l’école via une version simplifi ée

de la Convention, par AMNESTY INTERNATIONAL

CONFERENCES-DEBATS> Les droits de l’enfant au cœur du Salon de l’Education,

une coordination de BADJE, 21-25/10> Réussir la protection de l’enfance avec les familles en précarité,

une conférence de Marie-Cécile Renoux proposée par ATD QUART MONDE, 04/11> A la découverte des droits de l’enfant, un midi de rencontre-débat

à LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, 19/11> A la découverte de la Convention des droits de l’enfant,

par la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

FORMATION> Week-end de formation sur les droits de l’enfant en Belgique,

par la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, avec la participation de DEI, 13-15/11

PARCOURS-DECOUVERTES et EXPOSITIONS> Exposition interactive de jeunes issus de groupes vulnérables, coordonnée par UNICEF Belgique, 18/11> Parcours-découverte sur la violence faite aux enfants, par PLAN, 20/11> Parcours-découvertes d’outils pédagogiques sur les droits de l’enfant, par BADJE, 26/11> De jeunes migrants exposent leurs photos, à l’initiative de LA LIGUE DES DROITS

DE L’HOMME, en collaboration avec les asbl Synergie 14, Aicha, Exil et Seuil, date à fi xer.

PLAIDOYER ET PAROLE AUX ENFANTS> Journée mondiale de lutte contre la misère, par ATD QUART MONDE, 17/10> Des jeunes de 20 ans parlent de la Convention dans le cadre de la Journée « Citoyen20ans »

de LA LIGUE DES FAMILLES, 24/10> Comment des enfants se rencontrent pour bâtir le monde, une vidéo d’ATD QUART MONDE, 7/11> Les enfants et les jeunes présentent leur Rapport sur la situation des droits de l’enfant en Belgique,

coordonné par UNICEF Belgique, 18/11> Une émission radio sur la protection de la vie privée des jeunes sur Internet,

par LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, en collaboration avec Samarcande, date à fi xer

PUBLICATIONS> Dossier du JEF consacré aux droits de l’enfant par LE CONSEIL DE LA JEUNESSE> Focus sur les droits de l’enfant dans LE LIGUEUR, 18/11> Diffusion du rapport annuel de l’UNICEF sur la situation des enfants dans le monde, 19/11

Dès à présent, contactez-nous pour toute information !Coordination des ONG pour les droits de l’enfant,Rue Marché aux Poulets 30 à 1000 Bruxelles,Tél et Fax 02/223.75.00, [email protected], www.lacode.be

Un mois pour les droitsde l’enfant ! Le 20 novembre 2009, la Convention

relative aux droits de l’enfant a 20 ansUne organisation de la Coordination des ONGpour les droits de l’enfant (CODE)