Applications de La Télédétection en océanographie

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La télédétection à l'océanographie

Application De

Réalisé ParAhmed El Atari Mohammed JidalZakaria Fetouhi

Demandé ParM. Ait Kbir Mohamed

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Table de Matières

Introduction ........................................................................................................................................4

Historique de La Télédétection en océanographie ...................................................................5

La télédétection appliquée à l’étude des océans : .....................................................................6

I. Définition de l’océanographie..............................................................................................6

II. La télédétection au milieu océanique ...............................................................................7

III. La Température de la surface de la mer .......................................................................8

1. L’étalonnage radiométrique ...................................................................................... 10

2. Les corrections atmosphériques ............................................................................. 11

3. Différence entre température observée et mesurée ......................................... 12

IV. Les Satellites ..................................................................................................................... 14

1. Les Satellites utilisés en télédétection océanographique .................................. 14

2. Télédétection dans le visible et dans l’infra-rouge Thermique ......................... 14

Les Applications de la télédétection océanologiques ........................................................ 16

I. Glaces océaniques .............................................................................................................. 16

V. La Télédétection et la pèche ............................................................................................. 17

1. Méthodes directes de détection de poissons ...................................................... 18

2. Méthodes indirectes d'évaluation de la pêche ..................................................... 19

VI. Détection de déversements d'hydrocarbure ............................................................ 26

1. Contexte Général......................................................................................................... 26

2. Intervention de la télédétection ............................................................................... 26

3. Etude De Cas ................................................................................................................ 27

VII. Surveillance côtière et océanique................................................................................ 28

Traitement d’image en océanographie ...................................................................................... 29

I. Contexte général ................................................................................................................. 29

II. Couleur Des Océans ........................................................................................................... 30

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III. Niveau des océans ........................................................................................................ 32

La Bibliographie / Webographie .................................................................................................. 34

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Introduction

e mot télédétection (en anglais « Remote Sensing ») désigne l'ensemble des

techniques qui permettent d'étudier à distance des objets ou des

phénomènes. Le néologisme « remote sensing» fait son apparition aux Etats-

Unis dans les années soixante, lorsque des capteurs nouveaux viennent compléter

la traditionnelle photographie aérienne. Le terme de télédétection a été introduit

officiellement dans la langue française en 1973 et sa définition officielle est la suivante :

« Ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des

caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuées à

distance, sans contact matériel avec ceux-ci. » 1

Selon cette définition très vaste, la télédétection peut se pratiquer de la surface de la

Terre vers l’atmosphère ou vers l’espace, comme de l’espace vers la Terre, et

l'astronomie utilise largement la télédétection. Une définition plus précise, et plus

opérationnelle de la télédétection est la suivante :

« La télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent, par l’acquisition

d’images, d’obtenir de l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère

et les océans), sans contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le

processus qui consiste à capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement

électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il représente,

pour ensuite mettre en application cette information. » 2

Le développement des techniques de la télédétection résulte de la conjonction

entre l'invention des vecteurs, ballons, avions ou satellites, permettant de s'éloigner de

la surface du sol ou de la Terre dans son ensemble, et le constant perfectionnement des

capteurs, c'est à dire des appareils permettant d'enregistrer le rayonnement

électromagnétique pour reconstituer les caractéristiques de la surface (terre ou océan),

ou de l'atmosphère.

Mais notre Travail concerne plus précisément les techniques et les applications de

la télédétection en océanographie , qui a pour but l'étude des propriétés du

rayonnement électromagnétique émis, réfléchi ou diffusé par les océans.

1 Commission interministérielle de terminologie de la télédétection aérospatiale, 1988. 2 D’après le site Web du Centre Canadien de Télédétection : http://www.ccrs.nrcan.qc.ca

L

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5

Les satellites sont devenus indispensables pour surveiller et étudier les océans. Elles

donnent accès à des variables océaniques essentielles comme la température et salinité

de surface, le niveau de la mer, la couleur de l’eau et les vents de surface avec une

couverture spatio-temporelle inégalable. La plupart des données océaniques

satellitaires sont libres d’accès sur internet pour les chercheurs. Certaines sont

aussi disponibles en temps réel dans les centres scientifiques (ex : CIPMA 3 )

équipés de stations de réception EUMETCAST, pour des applications opérationnelles.

Historique de La Télédétection en océanographie

Les premières vues de la terre depuis l’espace datent des années 1946. Elles ont

été prises par des appareils photographiques embarqués sur des fusées. Les premiers

vols habités ont montré l’intérêt de pouvoir disposer de bases d’observation spatiale.

Ainsi dès les années 60, les vols Gemini et Apollo ont rapporté les premières

photographies couleurs de l’océan et de la terre.

A partir la fin des années 60, les satellites météorologiques de la série TIROS ont

retransmis des images dans le visible et l’infra-rouge. Par ciel clair, certaines informations

sur l’état de mer et la rugosité de surface peuvent être déduite de la réflexion spéculaire

du soleil. Cependant, c’est seulement à partir des années 70 que les océanographes ont

pu disposer d’informations exploitables sur la température de surface de la mer et sur

la turbidité de l’eau grâce à l’amélioration des résolutions spatiales et radiométriques

des capteurs balayant des satellites de la série NOAA 4.

Le satellite SEASAT lancé en 1978 était le premier satellite purement destiné

à l’observation des océans. Pour pallier à la couverture nuageuse, la plupart des

capteurs opérait dans la partie micro-onde du spectre électromagnétique. Dans cette

partie du spectre les nuages sont en effet transparents. Ce Satellite a permis de recueillir

des informations sur la température de surface, la rugosité de surface, la hauteur

dynamique de l’océan et les vagues. Malgré sa durée vie très brève (3 mois), il a permis

des avancées spectaculaires dans le domaine de l’observation de l’océan depuis l’espace.

La même année, le lancement sur le satellite expérimental Nimbus 7 de la NASA

d’un capteur spécifique d’observation de la couleur de l’eau a permis d’obtenir un

3 la Chaire Internationale en Physique Mathématique et Application 4 National Oceanic and Atmospheric Administration

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nombre considérable de vues synoptiques de la couleur de l’océan avec une résolution

de l’ordre du kilomètre. Des capteurs micro-ondes passifs embarqués sur le même

satellite ont aussi permis de mesurer la température de surface de l’océan

Depuis, plusieurs satellites océanographiques ont été lancés parmi lesquels

Geosat, ERS-1, Topex-Poseidon, JERS et des satellites russes de la série Meteor, sans

parler d’Almaz. Les applications des données de leurs capteurs sur la couleur, la

température, la hauteur dynamique, les vagues couvrent tout le spectre de

l’océanographie, chimie, biologie, physique, géophysique. Les progrès accomplis dans

l’étude de l’océan grâce à ces techniques ne l’ont été que par une collaboration

constante entre les spécialistes des techniques spatiales et les océanographes, il en sera

ainsi dans le futur.

La télédétection appliquée à l’étude des océans :

I. Définition de l’océanographie

L’océanographie, néologisme formé en 1854 en Autriche du mot Ozean, océan accolé

d'une terminaison « graphie», tirée du grec qui signifie « écrire », mais indiquant dans le

jargon géographique une description scientifique, nomme l'étude des océans et

des mers de la planète Terre. Un premier congrès en 1871 et l'expédition Challenger

accomplie entre 1872 et 1876 concrétisent la naissance de cette discipline et en

popularise rapidement et le nom et les premières avancées auprès du public amateur.

Le terme océanographe désignant les chercheurs de cette science carrefour apparaît

en France en 1880.

Les océanographes étudient en effet un très grand nombre d'aspects des océans

et des mers, incluant la tectonique des plaques, les grands cycles biogéochimiques, les

courants océaniques ou encore les organismes et les écosystèmes marins ou encore les

liens entre océans et modifications climatiques. Ces domaines variés reflètent la

multitude de disciplines que les océanographes intègrent afin de comprendre

l'interdépendance qu'il existe entre la biologie, la géologie, la météorologie et

la physique de l’océan. On distingue l'océanographie de l'océanologie, qui concerne

l'utilisation de l'océanographie appliquée à l'exploitation des ressources océaniques et

à la protection des environnements marins.

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II. La télédétection au milieu océanique

Les océans couvrent plus de 70 % de la superficie de la Terre. De diverses façons, ils

jouent un rôle primordial dans l'équilibre de l'écosystème planétaire. Ainsi, les océans

constituent un vaste réservoir de chaleur qui sert à tempérer les écarts de température

sur l'ensemble de la planète. Sans océans, les variations climatiques seraient beaucoup

plus grandes que les conditions actuelles et peu de régions seraient habitables par

l'homme. Les grands courants océaniques agissent comme une courroie de transport

qui répartit la chaleur à la surface de la planète en transportant en surface les eaux

chaudes produites près de l'équateur vers les régions plus au nord, alors que les

courants pro- fonds ramènent les eaux froides formées aux pôles vers l'équateur. Les

océans ont aussi un autre impact climatique très important en affectant l'équilibre des

composantes de l'atmosphère. Entre autres choses, les océans absorbent du gaz

carbonique atmosphérique (C0 2) pour l'amener vers les zones profondes de l'océan

soit sous forme dissoute ou sous forme de déchets et d'organismes morts résultant de

l'activité biologique océanique.

Malheureusement, les océans sont affectés par une série de problèmes

engendrés par l'activité humaine, comme la pollution (hydrocarbures, plastiques,

déchets industriels), une augmentation du rayonnement ultraviolet qui pourrait

diminuer la production primaire, la surpêche et la hausse du niveau marin résultant du

réchauffement planétaire. L'étude des divers processus physiques régissant le milieu

marin est donc devenue une priorité.

Avant l'ère spatiale, les méthodes d'observation des océans étaient entièrement

basées sur la mesure d'un certain nombre de paramètres (salinité, température,

courants) à des endroits ponctuels. Ces observations étaient effectuées à l'aide de

navires patrouillant une région donnée ou encore à l'aide de mouillages d'instruments

pour des périodes prolongées. Cette approche a permis au fil des ans d'acquérir une

bonne connaissance de base des divers processus océaniques existants et de leur

variabilité temporelle. Une information importante manquait toutefois aux

océanographes: une vue synoptique des phénomènes observés permettant de relier la

variabilité temporelle à la variabilité spatiale puisque les processus océaniques ne sont

pas statiques mais varient à toutes les échelles temporelles et spatiales.

L'avènement des observations de l'océan à partir de l'espace a permis de combler

cette lacune. Il devenait ainsi possible d'observer de grandes superficies en un temps

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très court. Très tôt, toutefois, il est apparu que la télédétection ne pourrait résoudre à

elle seule tous les problèmes des océanographes. Les observations spatiales ou

aéroportées sont en effet limitées, sauf de rares exceptions, à la couche située près de

la surface. Seule l'utilisation des lasers dans les longueurs d'onde du visible permet de

pénétrer un peu plus profondément dans la colonne d'eau (=20 m) pour observer par

exemple la chlorophylle. Toutefois, par comparaison avec leur profondeur moyenne

(3790 m), il ne s'agit encore là que de l'épiderme des océans. Cette couche de surface

est cependant la partie la plus importante des océans puisque c'est dans cette couche

que se déroulent tous les échanges d'énergie avec l'atmosphère qui génèrent par la

suite les processus internes aux océans (courants, mélange, vagues). L'observation de

cette portion de l'océan est donc très importante pour la compréhension des

phénomènes dynamiques propres au milieu marin.

De nombreuses approches peuvent être utilisées afin d'observer les océans par

télédétection, ce qui se reflète dans la variété des capteurs disponibles. Diverses

portions du spectre électromagnétique peuvent ainsi être utilisées à diverses fins. Les

observations dans le visible (0,4 à 0,8 micromètre) permettent par exemple de détecter

les changements de couleur de l'océan qui peuvent être reliés à la concentration de

chlorophylle, d'algues toxiques ou de sédiments en suspension. Les mesures dans

l'infrarouge thermique (8 à 14 micromètre) permettent pour leur part de mesurer la

température de surface des océans. Grâce à cette information, on peut détecter des

processus dynamiques tels que les courants côtiers et leurs phénomènes associés

(tourbillons), les ondes côtières et les régions frontales. Les hyperfréquences (1-100

GHz) permettent pour leur part d'observer des phénomènes aussi variés que les glaces

marines, la houle océanique, les vents de surface, la salinité et la température de l'eau

de mer, les ondes internes et la bathymétrie. Une application particulière des

hyperfréquences est l'altimétrie, qui permet de mesurer la variabilité de phénomènes à

méso (50 - 500 km) et petite échelle (> 500 km), comme les grands courants côtiers et

le « El Nino ».

Les sections suivantes examineront donc certaines de ces techniques de mesure

plus en détail.

III. La Température de la surface de la mer

La mesure de la température de la surface de la mer est probablement l'activité

de télédétection la plus couramment utilisée en océanographie puisqu'il s'agit d'une des

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deux propriétés physiques de base qui contribuent à caractériser les masses d'eau, la

seconde étant la salinité.

La température de surface de l'eau peut être obtenue dans deux régions du

spectre électromagnétique : l'infrarouge thermique et les hyperfréquences. Dans

l'infrarouge thermique, les images des satellites de la série NOAA-TIROS sont les plus

utilisées. Les atouts principaux du capteur AVHRR 5 de NOAA sont sa haute résolution

temporelle, sa résolution spatiale (1,1 km) qui permet de couvrir adéquatement les

phénomènes océaniques d'importance, le faible coût de ses données et enfin la facilité

d'utilisation de ses images. De nombreux travaux de recherches et d'applications y ont

été consacrés. Le capteur Thematic Mapper (TM) du satellite Landsat-5 possède

également une bande spectrale thermique dont la résolution spatiale est de 120 m. Les

images obtenues à cette résolution sont utilisées pour les études plus détaillées en

milieu côtier.

Dans le domaine des hyperfréquences, le premier capteur d'intérêt pour

l'observation de la température de la surface de la mer fut le Scanning Multi-channel

Microwave Radiometer (SMMR) placé à bord de NIMBUS-7 et de Seasat. On fonda par

la suite des espoirs sur le Special Sensor Micl'Owave/Imager (SSM/I) utilisé sur deux

satellites météorologiques du Defense Meteorological Satellite Program (DMSP)

américain. Malheureusement, la bande spectrale la plus intéressante pour mesurer la

température de surface en est absente. L'avantage principal de l'utilisation des

hyperfréquences consiste en la possibilité d'observer la surface de la mer même en

présence d'un couvert nuageux.

Le traitement de l'information est toutefois plus difficile dans cette région du

spectre à cause d'un nombre important de variables et de sources de bruit qui ont

l’impact sur le signal mesuré. La difficulté de construction des instruments, alliée à la

sensibilité déficiente et à la dérive de l'étalonnage du capteur, contribue donc à ralentir

le développement et l'utilisation des capteurs à hyperfréquences pour la mesure de la

température de la surface. Cette section sera donc consacrée à l'utilisation de

l'infrarouge thermique pour l'étude des océans.

La région spectrale principalement exploitée pour l'enregistrement des

températures de surface est l'infrarouge thermique et est comprise entre 8 et 14

« micromètre » de longueur d'onde. Dans cette bande de fréquences, il faut faire appel

au concept de corps noir et de corps gris. Un corps noir est lui-même un corps

5 Advanced Very High Resolution Radiometer

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théorique qui absorbe la totalité du rayonnement électromagnétique qu'il reçoit et qui

le réémet ensuite en totalité, en fonction de la longueur d'onde et de sa température

interne. Le milieu naturel agit plutôt comme un corps gris qui ne fait pas seulement

qu'absorber le rayonnement, mais qui le réfléchit et le transmet aussi. En état d'équilibre

thermique, un corps gris émet donc moins d'énergie qu'un corps noir puisqu'il a subi

une perte par réflexion et par transmission. L'émissivité est le rapport entre l'énergie

émise par un corps gris (agissant comme un corps noir) et celle d'un corps noir. Dans le

cas de l'eau, l'émissivité est très près de 1 dans l'infrarouge thermique. L'émission d'un

rayonnement dans cette partie du spectre est donc surtout fonction de la température

du corps à la quatrième puissance, selon la loi de Stefan-Boltzman (Bonn et Rochon,

1992; Robinson, 1985). La luminance émise par une surface et enregistrée par un

capteur est par la suite transformée en température dite de brillance ou apparente au

moyen de la loi de la radiation de Planck, puis en température absolue en tenant compte

de l'émissivité de la surface en question.

En océanographie, la température de la surface de l'eau est un paramètre très

utilisé. Il existe toutefois une différence entre la température pelliculaire (skin

temperature) enregistrée par un capteur et la température volumique (bulk

temperature) couramment mesurée en océanographie. La mesure pelliculaire

échantillonne moins de 0,1 mm de la colonne d'eau (Robinson, 1985), alors que la

température volumique mesurée à l'aide de bouées dérivantes ou de navires est

généralement représentative du ou des premiers mètres de la surface de la mer. La

température mesurée par un radiomètre n'est donc représentative de la tranche d'eau

analysée que si la masse d'eau est homogène sur une certaine profondeur. Une bonne

connaissance du lien existant entre le comportement des eaux en surface et celles plus

profondes est donc nécessaire lorsque le profil vertical de la température n'est pas

connu, afin d'interpréter avec plus de certitude les patrons de température observés

sur les images.

1. L’étalonnage radiométrique

Les capteurs utilisés en télédétection enregistrent le rayonnement

électromagnétique qu'ils reçoivent sous forme d'un voltage et doivent donc faire l'objet

d'un étalonnage radiométrique qui établit le lien existant entre le voltage mesuré et

l'énergie effective reçue selon une ou plusieurs sources étalons connues. Il est alors

possible de déduire la fonction d'étalonnage nécessaire à la transformation du voltage

en valeurs énergétiques réelles. La fonction de correspondance doit aussi tenir compte

qu'en télédétection les voltages sont également traduits en valeurs numériques pour

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faciliter leur stockage et leur manipulation sur support magnétique. Il s'agit ici d'une

vision simplifiée du processus d'étalonnage radiométrique. Dans la réalité, il faut

souvent tenir compte des composantes optiques et électroniques, ainsi que de

l’interférence (bruit) qui s'ajoute au signal enregistré.

C'est lors de l'étalonnage radiométrique que s'appliquent les notions de corps

noir et de corps gris décrites auparavant puisque des sources de rayonnement dont

l'émission est connue et stable sont utilisées comme corps noirs. Les luminances de ces

sources servent de bornes inférieures et supérieures de rayonnement avec lesquelles

les voltages et les valeurs numériques des images seront mis en correspondance. Cette

relation permet donc de transformer les valeurs numériques en valeurs radiométriques

(luminances). Comme la source utilisée fait partie du capteur, on qualifie la luminance

d'« apparente» parce qu'elle est relative au corps noir qui a servi de source d'étalonnage.

Les luminances apparentes sont ensuite transformées en température en utilisant la loi

de la radiation de Planck. Cette température est appelée « température de brillance»

puisqu'elle fait référence au corps noir du capteur.

D'une manière générale, il est possible d'obtenir les équations et les coefficients

d'étalonnage nécessaires à la transformation des valeurs numériques en température

de brillance au moment de l'achat des images de télédétection. Ces formules sont

généralement simples et faciles à utiliser. Les fournisseurs d'images offrent aussi, dans

certains cas particuliers, un produit pour lequel certaines corrections et l’étalonnage

radiométrique de la température sont déjà effectués.

2. Les corrections atmosphériques

La température enregistrée au capteur est une température relative et par le fait

même nécessite certaines corrections supplémentaires de type atmosphérique pour

qu'elle s'approche le plus près possible de la température vraie mesurée au sol.

Une image étalonnée radiométriquement (en température de brillance) peut être

utilisée directement si l'on ne désire qu'observer des gradients de température qui

existent entre différentes masses d'eau puisque la température absolue de la surface

de la mer a alors moins d'importance. Une correction atmosphérique s'impose toutefois

lorsque l'analyse doit porter sur une séquence temporelle d'images puisque, les

conditions atmosphériques n'étant généralement pas homogènes d'une image à l'autre,

les températures ne seraient pas comparables.

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La correction atmosphérique a donc pour but de transformer la température de

brillance en une température plus représentative de la température réelle de la surface

de la mer en tentant d'éliminer le plus possible l'effet perturbateur de l'atmosphère. Ces

deux températures sont souvent distantes de plusieurs degrés Celsius parce que la

vapeur d'eau présente dans l'atmosphère absorbe une partie du rayonnement émis par

la surface de la mer. Cette vapeur d'eau est l'agent atmosphérique qui a le plus d'impact

sur les variations de la température enregistrée par le satellite. Pour effectuer une

correction pour cet effet, il est possible d'employer soit des modèles analytiques, soit

des modèles empiriques.

3. Différence entre température observée et mesurée

Mis à part les erreurs causées par la différence entre les températures

volumiques et pelliculaires, il existe d'autres sources d'erreurs qui peuvent expliquer la

différence résiduelle entre la température observée sur une image, que l'on considère

comme absolue, et la température réelle mesurée au sol. Cette différence peut résulter

de la comparaison de deux températures qui correspondent à des surfaces de

dimensions différentes. La température volumique représente en effet un point très

précis dans l'espace, alors que la température enregistrée par un capteur, à bord d'un

satellite, représente une moyenne pour une surface (pixel) souvent égale à 2KM². Plus

la variabilité à l'intérieur de ce pixel sera grande et plus l'écart entre la température in

situ et celle au capteur risque d'être grande.

La différence résiduelle de température peut aussi être le fruit de la différence de

temps entre les moments d'acquisition des informations au capteur et en mer. La

surface de la mer étant très dynamique, la variabilité temporelle des informations in situ

risque d'être très grande, produisant ainsi une disparité entre les températures

enregistrées en des temps différents. L’angle d'observation de la surface échantillonnée

par rapport au capteur est aussi un facteur à considérer pour expliquer les différences

de température entre le sol et le capteur. Ainsi, plus on s'éloigne du nadir du capteur,

plus la distance entre celui-ci et le sol est grande. La superficie du pixel ainsi que

l'épaisseur de la couche atmosphérique traversée par le signal augmentent en

conséquence. La correction atmosphérique à apporter risque donc d'être plus

importante loin du nadir et son omission diminuera la précision de la température

enregistrée à mesure qu'on s'en éloigne. Cet effet géométrique peut ainsi conduire à

des différences de 1 à 2 °C dans l'infrarouge thermique.

Page 14: Applications de  La Télédétection en océanographie

13

L'échange de chaleur à l'interface air-mer peut également contribuer aux

différences de température enregistrées. Selon des mesures en laboratoire, la

température de la pellicule de surface de la mer est légèrement plus froide d'environ

0,4 °C que celle de l'eau située quelques millimètres plus bas. L'effet du vent et des

vagues permet généralement d'homogénéiser la masse d'eau sur une certaine

profondeur et d'éliminer ainsi cette différence de température. La température

mesurée par lm radiomètre est alors représentative de la tranche d'eau considérée. Par

contre, si la surface est calme et que le soleil est présent, il y a formation d'une

thermocline journalière de surface qui fait augmenter de quelques dixièmes de degrés

à plus de 3,5°C de différence de température par rapport à la zone de mélange sous-

jacente. La présence de cette thermocline complique donc l'interprétation physique des

températures observées en camouflant les structures horizontales présentes dans la

zone de mélange sous-jacente. La présence de vent est par conséquent souhaitable

pour permettre l'homogénéisation de la masse d'eau durant le jour. Ce problème ne se

posant pas la nuit, une acquisition d'image nocturne est préférable de façon générale.

Il reste lm dernier élément très important à considérer au moment de l'évaluation

des températures de la surface de la mer dans l'infrarouge thermique, soit la

contamination par les nuages. Les nuages qui sont les plus difficiles à détecter sont ceux

qui ont des dimensions très inférieures à l'angle de champ du capteur ou encore qui se

présentent comme lm voile parfois difficile à percevoir sur l'image. La signature

thermique de ces nuages est alors intégrée à celle du pixel sous-jacent avant d'être

enregistrée par le capteur. Les nuages étant généralement plus froids que la surface,

une température de brillance inférieure à la réalité est enregistrée. D'après certains

travaux, il s'agit de la source d'erreurs la plus importante pour la mesure de la

température de la surface. Il existe heureusement diverses méthodes automatiques,

efficaces et d'application générale qui permettent de contrer l'effet des petits nuages et

des voiles.

Page 15: Applications de  La Télédétection en océanographie

14

IV. Les Satellites

1. Les Satellites utilisés en télédétection océanographique

Le tableau ci-après résume les caractéristiques principales des divers satellites

utilisés en Océanographie.

Les trois premiers satellites (LANDSAT, NIMBUS-7 et SPOT) disposent de plusieurs

canaux dans le domaine visible, alors que les satellites NOAA et AEM-1 n’ont plus que

deux canaux dans ce domaine, et un seul en infra-rouge thermique.

2. Télédétection dans le visible et dans l’infra-rouge Thermique

Télédétection dans le visible

Un capteur visible mesure la luminance provenant de la mer dans le domaine

visible. Cette grandeur est composée de la lumière réfléchie par la surface de la mer,

ainsi que de la lumière absorbée par I ‘océan puis réfléchie vers le haut (rétrodiffusion)

par les particules et substances en suspension dans l’eau (Seston, Necton, Colloïdcs,

Glebstoff). L’importance de la composante rétrodiffusée par rapport à la composante

réfléchie dépend de la concentration des particules dans la couche superficielle de

l’océan, de la longueur d’onde et des positions du satellite et du soleil. C’est ainsi que

l’importance relative de la composante réfléchie croîtra avec la longueur d’onde et

diminuera lorsque le soleil hissera sur l’horizon, si le satellite a une visée quasi-verticale.

On utilise donc principalement les longueurs d'onde entre 500 et 800

nanomètres pour étudier la couleur de l’océan, c’est-à-dire la turbidité, les transports

des sédiments, les concentrations en chlorophylle, etc...

LANDSAT a été utilisé pour la cartographie des transports des sédiments au

débouché des fleuves méditerranéens. L’étude des concentrations en Seston et Necton,

Satellite Capteur

visible Capteur I.R Résolution spatiale Répétitivité

LANDSAT x - 80m 18j

NIMBUS-7 x - 800m 2 à 3j

SPOT x - 20m 26j

AEM-1 x x 500m 1,5 à 3,5j

SAT NOAA x x 1000m 6 heurs

Page 16: Applications de  La Télédétection en océanographie

15

quant à elle, s'effectue principalement à l’aide de NIMBUS-7 et est encore dans une

phase expérimentale. Il est évident que cette connaissance de la concentration en Séton,

maillon du cycle vital, intéresse au plus haut point les pêcheurs. La mesure de la

composante réfléchie de la lumière a été 'assez peu utilisée. Elle permet l`estimation du

coefficient de réflexion de la mer.

Ce coefficient variant en fonction de l’état de la mer, un modèle mathématique

utilise la mesure dans le canal 800 à 1 000 nanomètres pour donner une estimation de

l’état de surface de la mer et même du vent, puisque L’agitation de la mer dépend de

celui-ci. En suivant le même principe, ce canal peut donner également des

renseignements sur la pollution par hydrocarbures puisqu’une tache d’huile à la

propriété d’amortir les vagues capillaires responsables de la réflexion vers le capteur, et

donc de créer une différence de coefficient de réflexion entre la tache d'huile et la mer

agitée environnante.

Télédétection dans l’infra-rouge Thermique

Un capteur infra-rouge thermique mesure la luminance émise par l`océan dans

la fenêtre spectrale 10 à 12 microns. Cette luminance dépendant de la température, on

obtient ainsi une estimation indirecte de la température de surface de l`eau.

Bien qu`elle soit perturbée par la présence de l'atmosphère, cette température

peut être utilisée pour la climatologie marine et météorologique, ainsi que pour la

prévision météorologique.

Cette mesure ne concerne malheureusement que le premier mètre d`eau. Cependant.

Il existe de fortes corrélations entre la distribution spatiale des températures de surface

et le champ de courant de la première centaine de mètres. Avoir une image infra-rouge

permet d`appréciera la répartition des courants marins. La relation observable liant les

courants aux températures mesurées par satellite est rarement quantitative, mais cela

n'empêche pas l’imagerie infra-rouge d'être d`un grand secours à l'Océanographe

dynamicien. L'avènement le plus marquant de ces deux dernières années a été la mise

en service de capteurs infra-rouges extrêmement performants, montés sur les satellites

NOAA et AEM-1. Ils ont montré que le régime général des courants est beaucoup plus

compliqué que ce l’on croyait, et que les courants étaient sujets à des instabilités

donnant lieu à des méandres et/ou à des tourbillons tournant dans le sens des aiguilles

d'une montre (anticyclonique) ou en sens inverse (cyclonique).

Page 17: Applications de  La Télédétection en océanographie

16

Les Applications de la télédétection océanologiques

Les domaines d’applications de la télédétection maritime ou océanologiques est très

vagues mais en va ce contenté de quelques exemples :

I. Glaces océaniques

Pour les habitants des pays nordiques, la glace est un phénomène commun qui affecte

leurs activités locales. La glace océanique polaire couvre de façon saisonnière une

région égale à la superficie du continent nord-américain, soit 25 millions de km².

À cause de son étendue considérable, la glace océanique joue un rôle majeur dans la

valeur d'albédo de la surface de la Terre (l'albédo est la mesure du taux de réflexivité

d'une surface).

La neige et la glace réfléchissent beaucoup de lumière, et les changements dans leur

distribution affectent la quantité d'énergie solaire absorbée par la Terre. Quand le climat

se réchauffe, la banquise fond et une moins grande quantité d'énergie solaire est

réfléchie, ce qui peut augmenter le rythme du réchauffement. Le contraire peut aussi se

produire : une augmentation de la dimension de la banquise causée par un

refroidissement peut réfléchir encore plus de rayonnement solaire et ainsi augmenter

le rythme du refroidissement.

Évidemment, les changements potentiels dans la distribution de la glace océanique

constitue une préoccupation pour les scientifiques qui étudient les changements

climatologiques et les interactions entre l'océan et l'atmosphère.

Durant l'hiver de l'hémisphère Nord, la glace sur les lacs et les océans crée une barrière

considérable pour les bateaux qui tentent de se rendre à un port ou qui naviguent le

long des côtes. Les masses de glaces, les banquises et les icebergs sont une source de

dangers pour les navires, tandis que la glace côtière bloque l'accès aux ports.

L’information sur les conditions, le type, la concentration et le mouvement de la glace

dans ces régions est donc très importante.

Les cartes de types de glaces, les bulletins des risques quotidiens, les prévisions

saisonnières ainsi que des moyens de soutien pour les observations sont donc des

outils indispensables pour la navigation.

Page 18: Applications de  La Télédétection en océanographie

17

Il maintient aussi des archives d'information sur les glaces comportant des données

utiles pour les évaluations d'impact sur l'environnement, l'évaluation des risques, la

planification des routes (saisonnières et à court terme) pour les navires, le transport

efficace des ressources et le développement des infrastructures.

Les données de télédétection peuvent être utilisées pour

Identifier et cartographier les différents types de glaces

Localiser les chenaux (de grosses fissures navigables)

Surveiller le mouvement des glaces et des icebergs.

Connaitre la concentration de la glace

La possibilité d'accidents comme le naufrage du Titanic est presque complètement

éliminée aujourd'hui avec la détection des icebergs (par la Patrouille Internationale des

Glaces) et avec la navigation par GPS. Et si un navire entrait en collision avec un iceberg,

l'utilisation de la télédétection et du GPS par les missions de sauvetage maritime

pourrait sauver plusieurs vies.

V. La Télédétection et la pèche

Les océans occupent les deux tiers de la surface terrestre. L'homme en, dans une large

mesure, pour sa nourriture - poissons, crustacés, mammifères marins, tortues, plantes

aquatiques et algues. Pour mieux exploiter ces ressources, il faut que les pêcheurs

prennent le plus de poissons possible (dans les limites des contraintes biologiques), tout

en réduisant les coûts au minimum et en optimisant l'ordonnément de leurs opérations.

A cette fin, les scientifiques doivent leur fournir des renseignements fiables sur

l'environnement. Les observations obtenues par télédétection sur la surface des océans

peuvent apporter une bonne part des renseignements nécessaires pour évaluer et

améliorer la production potentielle des fonds de pêche. Jusque-là, on s'et surtout servi

de la télédétection pour aider à récolter efficacement les ressources naturelles.

Aujourd'hui, on l'emploi pour la gestion, la conservation et l'exploitation de ces

ressources.

Les variations dans les conditions de l'environnement influent sur le recrutement, la

répartition, l'abondance et la disponibilité des ressources halieutiques. Il est impossible

de relever par la télédétection, toutes les informations dont on a besoin pour évaluer

Page 19: Applications de  La Télédétection en océanographie

18

les changements dans le milieu marin. Cependant, on peut souvent à partir des données

de la télédétection par déduction, les conditions et les processus particuliers qui

touchent les populations de poissons, par exemple: concentration de matière dissoute

et en suspension, variations dans les niveaux de production primaire, distribution des

isothermes de surface, emplacement de limites frontales, zones d'upwelling, structures

des courants et de la circulation des eaux.

Les paramètres dégageant des renseignements sur ces facteurs de milieu permettent

de prévoir la répartition des poissons ou plus généralement, de définir les habitats des

poissons marins. Il est souvent plus facile d'identifier ces habitats que la présence de

poissons.

Les techniques de télédétection peuvent être utilisées directement, indirectement ou

comme une aide générale dans la détection et l'évaluation des ressources halieutiques.

1. Méthodes directes de détection de poissons

La plus directe et la plus simple dans le domaine de la pêche est le repérage visuel du

poisson. Les flottilles qui exploitent la grande pêche comme le thon ou le menhaden

dépendent du repérage visuel du poisson à partir d'avion pour se diriger.

La photographie aérienne en soi ne présente guère d'intérêt pour la majorité des

pêches commerciales. L'emplacement de bancs mobiles de poissons, par exemple, ne

peut pas être communiqué assez rapidement aux pêcheurs. La photographie aérienne,

cependant, peut être utile à un scientifique de la pêche en lui apportant des

renseignements sur la répartition et l'abondance relative de poissons pélagiques, et en

particulier les espèces en banc. La structure de répartition et l'emplacement servent à

identifier les espèces observées, tandis que la superficie d'un banc mesurée à partir

d'une photographie aérienne peut être mise en corrélation avec la biomasse de

certaines espèces.

Les échosondeurs et les sonars sont utilisés en télédétection depuis au moins 50 ans et

sont aujourd'hui par les flottilles de pêche dans le monde entier. Les sonars permettent

de détecter le poisson et d'estimer la biomasse. Récemment, les systèmes laser à forte

puissance, qui fonctionnent dans la partie bleu-vert du spectre visible (lidar) ont donné

des résultats très encourageants pour l'évaluation des ressources de pêche. Un lidar

embarqué sur un avion volant à une altitude approximative de 1 700 m peut détecter

des poissons à des profondeurs de 16 m.

Page 20: Applications de  La Télédétection en océanographie

19

2. Méthodes indirectes d'évaluation de la pêche

La mesure des paramètres influant sur la répartition et l'abondance de poissons aide à

évaluer une ressource halieutique. La recherche sur les effets environnementaux liés à

la pêche consiste, en grande partie, à mettre en corrélation un paramètre unique avec

la répartition spatiale et temporelle des poissons. Il est très probable, cependant, que le

poisson soit sensible à l'ensemble des facteurs du milieu. Aussi, est-il nécessaire de

corréler un grand nombre de paramètres, obtenus par télédétection, avec la répartition

du poisson.

Les paramètres environnementaux le plus couramment mesurés par les capteurs

aériens et spatiaux sont les suivants: propriétés optiques ou bio-optiques de surface (le

coefficient d'atténuation diffuse, la matière totale en suspension, la substance jaune, les

pigments de chlorophylle et les macrophytes sont couramment regroupés sous le terme

général de couleur d'océan); température de surface, caractéristiques de circulation

verticale et horizontale; salinité, pollution du pétrole et état de la mer.

Propriétés optiques de surface

Les propriétés optiques de la couche superficielle marine sont déterminées par la

présence de matière dissoute et en suspension. En conditions normales, la lumière

visible pénètre les eaux marines à une profondeur d'une dizaine de mètres. A mesure

que la concentration des composants aquatiques augmente, l'eau devient plus trouble,

et la pénétration de la lumière du soleil diminue à cause des processus d'absorption et

de diffusion. Suivant les caractéristiques spécifiques des matières présentes dans l'eau,

c'est-à-dire leur signature spectrale, les processus d'absorption et de diffusion varient

avec la longueur d'ondes de la radiation incidente. On peut donc se fonder sur les

observations multi spectrales pour évaluer la nature et la concentration des composants

de l'eau. Les capteurs passifs fonctionnant dans les longueurs d'ondes visibles

(principalement CZCS mais aussi MSS, TM et HRV) pour obtenir une image de la couleur

de l'eau. Les capteurs actifs qui fournissent leur propre source d'éclairement, par

exemple le lidar, peuvent également être utilisés mais seulement à partir d'un avion et

pour l'échantillonnage plutôt que pour l'imagerie. Les principaux paramètres qui

peuvent être calculés à partir de la radiation de paramètres qui peuvent être calculés à

partir de l'eau, moyennant des algorithmes construits empiriquement, sont énumérés

ci-dessous.

Page 21: Applications de  La Télédétection en océanographie

20

Coefficient d'atténuation diffuse

Ce coefficient, à une longueur d'onde spécifique, est une propriété optique apparente.

Sa valeur dépend de la répartition de la lumière résultant de la dispersion, de la diffusion

et de l'absorption au point de mesure in situ. Ce paramètre, quand il est mis en

corrélation avec la profondeur du disque Secchi et les nuances de couleur Mansell, de

classer physiquement l'eau suivant la couleur. Sa valeur peut être interprétée comme

une mesure de la turbidité de l'eau et il constitue un moyen précieux pour les études

halieutiques. Il a été démontré, par exemple, que la turbidité et le repérage du

menhaden dans le Mississipi Sound sont en étroite corrélation

Matière totale en suspension (seston):

Outre les paramètres optiques, la concentration totale des agents d'absorption et de

diffusion peut servir à classer les eaux de surface au moyen de leur couleur. Le recours

à ce paramètre peut être particulièrement indiqué pour le classement des eaux où les

sédiments minéraux et/ou organiques entrent pour une large part dans les propriétés

Figure 1 : Concentrations de sédiments en suspension dans la baie de Fundy, Canada,

d'après les données LANDSAT MSS

Page 22: Applications de  La Télédétection en océanographie

21

optiques de la couche superficielle. Il convient aussi lorsqu'il faut utiliser la concentration

de sédiment comme traceur naturel pour identifier le mouvement de l'eau et les limites

frontales (voir figure 1).

Substance jaune:

On peut la définir comme étant les matériaux provenant de la dégradation de la matière

organique terrestre et marine. C'est un paramètre important pour la surveillance des

eaux côtières polluées, puisqu'il permet d'identifier les zones marines où l'exploitation

de filtreurs,, comme les coquillages, peut être dangereuse. Dans certaines régions du

monde, par exemple la Mer du Nord, ce paramètre a montré une certaine corrélation

avec la salinité des eaux de surface.

Pigments de chlorophylle:

La concentration des pigments de chlorophylle (pigments photosynthétiques de

phytoplancton) est souvent considérée comme un indice de la productivité biologique

et, elle peut être rapportée à la production de poissons. Les concentrations de

chlorophylle au-dessus de 0,2 mg/m³ indiquent une présence de plancton suffisant pour

entretenir une pêche commerciale viable (Gower, 1972). Les pigments de chlorophylle

ont une signature spectrale spécifique et distincte, car ils absorbent la lumière bleue (et

rouge) et reflètent fortement le vert, influant ainsi sur la couleur d'océan. Les

observations multi spectrales à partir de capteurs aériens ou spatiaux permettent donc

de déduire la concentration en phytoplancton (voir figure 7.2).

Macrophytes:

Dans les zones côtières on trouve couramment de la végétation macrophytique (algues).

Certaines espèces ont une importance économique, mais toutes jouent un rôle majeur

dans la subsistance de la faune marine. Les diverses espèces d'algues ont des propriétés

différentes de réflexion de la lumière, par exemple, elles réfléchissent plus de radiation

certaines espèces d'algues peut être détectée à partir de capteurs passifs visibles,

aériens ou spatiaux. Etant donné la faible intensité de la lumière au moment où elle

quitte l'eau, il est souvent plus efficace d'utiliser des capteurs aériens comme les

caméras aériennes ou les radiomètres

Page 23: Applications de  La Télédétection en océanographie

22

Figure 2 : Concentration de chlorophylle au large de la Côte Ouest de la France, d'après une image CZCS (juillet 1981). Une

floraison de dinoflagellates est indiquée an rouge.

Température de surface

Depuis 1973, la NOAA s'occupe de déterminer la température de surface de la mer - SST

(Sea Surface Temperature) - à partir des données satellites. La détermination de la SST

à partir des données du radiomètre infra-rouge est un processus bien rodé (voir figure

7.4). Des cartes mondiales de la température de surface de la mer (SST) sont établies

sur une base opérationnelle. Elles se présentent sous forme de listing informatique ou

de cartes en courbes de niveau avec des mesures spatialement uniformes et

Page 24: Applications de  La Télédétection en océanographie

23

radiométriquement corrigées. A partir des données tirées des satellites TIROS, NOAA et

METEOSAT, on a pu dresser des cartes de la SST avec une précision de 0,5° – 2°C et en

temps proche réel.

Les satellites héliosynchrones de la séries NOAA fournissent des images à grand pouvoir

de résolution (1 km) deux fois par jour, alors que les satellites géostationnaires (GOES,

METEOSAT) fournissent des images toutes les demi-heures mais avec une résolution de

25 km seulement. Les satellites géostationnaires sont utilisés principalement pour la

zone proche-équateur où la résolution du capteur est la meilleure. A des latitudes

supérieures à 40° la déformation de l'image est trop importante pour une utilisation

opérationnelle.

La présence de nuages ou de brumes contamine les données jusqu'à un certain point,

mais la connaissance des variations ou tendances journalières permet de faire des

corrections par interpolation. L'information réelle donnée par les bateaux est une aide

supplémentaire pour déduire avec précision les zones de température.

A ce jour, les cartes de SST sont principalement utilisées par les flottilles de pêche au

thon et au saumon. Il est bien connu que certaines espèces de thon se nourrissent dans

les eaux chaudes des fronts thermiques du large, et le saumon dans les eaux froides

des forets thermiques de la côte. La présence de certaines autres espèces est

également en corrélation avec la SST. De plus, les cartes SST permettent de détecter des

caractéristiques physiques comme les gyres, les remous, les inversions et les upwellings

qui sont importants pour la pêche.

Caractéristiques de circulation

Plusieurs techniques de télédétection peuvent fournir des renseignements sur les

caractéristiques de circulation de surface qui ont leur importance pour définir les

habitats des poissons marins. Il s'agit, entre autres, de l'emplacement et de l'évolution

des limites frontales, des zones d'upwelling, et des structures des courants et de la

circulation en général. Les caractéristiques optiques et thermiques des eaux de surface

peuvent être utilisées comme traceurs naturels des structures dynamiques. Ce qui a été

Page 25: Applications de  La Télédétection en océanographie

24

dit précédemment à propos de la couleur et de la température de surface de la mer est

donc là encore à considérer du point de vue de cette application. Les techniques

d'hyperfréquences, en particulier les capteurs actifs (altimètre à radar) peuvent aussi

être employées pour la détection des grandes caractéristiques de circulation. Par

exemple les mesures, par télédétection, des déplacements verticaux des eaux de

surface peuvent fournir des renseignements sur les caractéristiques dynamiques d'un

bassin.

Salinité

La mesure de la salinité à partir des données acquises par télédétection n'est pas

opérationnelle actuellement. D'après les recherches cependant, il est possible de

déterminer la salinité, en utilisant des capteurs à hyperfréquences ayant une précision

d'une partie pour mille. Les propriétés des hyperfréquences sur la surface de la mer

sont une fonction de son état physique et chimique. L'émissivité de l'eau de mer est en

rapport avec la salinité. Les changements de salinité provoquent des changements

importants de la température de brillance de l'eau pour des fréquences inférieures à 5

GHz. On peut donc déterminer, à l'aide de la télédétection, la salinité de l'eau de mer en

mesurant avec précision la température de brillance. La précision de cette technique

est suffisante pour permettre la cartographie de l'étendue d'eau douce à l'embouchure

d'un fleuve ou l'étude des estuaires et des eaux proches du littoral.

Pollution par le pétrole

Différentes méthodes servent à repérer les nappes de pétrole en mer: détection à l'oeil

nu, par une caméra aérienne, par MSS et CZCS; par hyperfréquence, par SMMR et SAR,

par fluorescence (lidar) et détection thermique avec le scanneur à infrarouge.

La méthode visuelle permet de repérer le changement de couleur et de brillance dû à

la présence de pétrole. Les effets d'interférence du REM (bande de couleur) et la

modification de la réflexion spéculaire du soleil sur les nappes font partie des

phénomènes de la lumière visible utilisés pour détecter les nappes de pétrole. La

méthode d'hyperfréquence, guand on recourt aux techniques passives est basée sur la

différence d'émissivité entre la surface de la mer et la nappe de pétrole. La détection de

pétrole par les capteurs actifs à radar s'effectue grâce au phénomène de rétrodiffusion

des petites ondes amorties par la nappe de pétrole. Les propriétés fluorescentes des

hydrocarbures peuvent être détectées et distinguées par des lidars appropriés. Ces

Page 26: Applications de  La Télédétection en océanographie

25

fluorocapteurs à laser peuvent aussi identifier les types fondamentaux de pétrole (lourd,

léger, etc…) et fournir une mesure de l'épaisseur de la nappe. Les capteurs thermiques

identifient le pétrole par le biais de la différence dans l'absorption solaire et l'émissivité

thermique entre le pétrole et l'eau et ils fournissent également une mesure élémentaire

de l'épaisseur de la nappe.

L’absorption solaire et l'émissivité thermique entre le pétrole et l'eau et ils fournissent

également une mesure élémentaire de l'épaisseur de la nappe.

Etat de la mer

On sait depuis bien longtemps qu'une mer agitée sous l'effet du vent, influe sur la

répartition du poisson. Les avions ou satellites équipés de SAR sont en mesure

d'effectuer un levé photogramétrique en temps proche-réel de l'état de la mer dans les

zones de pêche; ces renseignements peuvent être transmis aux pêcheurs via une

station de contrôle au sol.

Les capteurs à hyperfréquence à bord du SEASAT sont capables de relever les mesures

suivantes avec un haut degré de précision:

i. altimètre à radar: hauteur des vagues et microtopographie de la surface

de l'océan;

ii. radar à synthèse d'ouverture (SAR): longueur d'ondes et direction des

vagues (voir figure 7.5);

iii. diffusomètre à radar (SASS): vitesse du vent proche de la surface au-

dessus des océans, dans toutes les conditions atmosphériques.

Le satellite ERS-1, qui devrait être lancé en 1989, portera une charge utile de capteurs

semblables à ceux du SEASAT. Ceux-ci serviront aux mêmes fins que celles évoquées ci-

dessus.

Bien que plusieurs chercheurs aient déjà étudié l'effet des vagues sur la répartition du

poisson, nul n'a encore tenté de relier quantitativement l'abondance du poisson à un

des paramètres de l'état de la mer.

Page 27: Applications de  La Télédétection en océanographie

26

VI. Détection de déversements d'hydrocarbure

1. Contexte Général

Les déversements d'hydrocarbures sont néfastes pour la vie marine, en plus

d'endommager l'habitat naturel des animaux terrestres et des humains. La plupart des

déversements d'hydrocarbures sont le résultat des navires qui vident leurs réservoirs

avant ou après l'entrée au port. Les déversements d'hydrocarbures de grande superficie

sont le résultat de bris ou de collisions de pétroliers avec un récif ou un autre navire.

Ces écoulements causent des dommages environnementaux sur d'immenses étendues

et attirent l'attention des médias du monde entier. La surveillance régulière des voies

de navigation et des régions côtières est nécessaire pour appliquer les lois sur la

pollution maritime et pour identifier les contrevenants.

Suite à un déversement, l'opérateur du navire ou de la compagnie pétrolière est

responsable de la mise sur pied d'équipes d'évaluation et de secours, et de la mise en

place de mesures de contrôle pour en minimiser les effets et l'étendue. Si l'opérateur

ou la compagnie ne possèdent pas les ressources nécessaires, les agences

gouvernementales en charge du contrôle des désastres seront mises à contribution et

géreront les activités. Dans tous les cas de déversements, les agences

gouvernementales jouent un rôle important dans l'application des lois sur la protection

de l'environnement. Pour limiter les régions affectées par le déversement et pour

faciliter les efforts pour contrôler la nappe et le nettoyage, plusieurs facteurs doivent

être identifiés :

la localisation de la nappe

le volume et l'étendue du déversement

la direction et la vitesse de déplacement de la nappe d'hydrocarbures

la direction des vents, des courants et des vagues pour la prédiction des

mouvements ultérieurs.

2. Intervention de la télédétection

La télédétection offre l'avantage d'être capable d'observer des événements dans des

régions éloignées et souvent inaccessibles. Par exemple, les écoulements de pétrole

d'un pipeline brisé peuvent passer inaperçus pour une période de temps à cause de

l'incertitude dans la localisation du point exact de l'écoulement et des connaissances

Page 28: Applications de  La Télédétection en océanographie

27

limitées sur l'étendue du déversement. La télédétection peut être utilisée pour trouver

et surveiller les écoulements.

Pour les déversements océaniques, la télédétection peut fournir de l'information sur la

vitesse et la direction du mouvement de la nappe d'hydrocarbures à partir d'images

multitemporelles. Les données peuvent aussi être intégrées à des modèles de dérive et

peuvent faciliter la planification des efforts de contrôle et de nettoyage. Les systèmes de

télédétection utilisés sont : la vidéo infrarouge et les photos aériennes, les images

infrarouges thermiques, les lasers fluoromètres aéroportés, les images optiques

satellitaires, et les images RSO aéroportées et satellitaires. Les capteurs RSO ont un

avantage sur les capteurs optiques, car ils peuvent acquérir des images durant la nuit et

les journées ennuagées. Les utilisateurs de données de télédétection pour les

applications aux déversements d'hydrocarbures sont la Garde côtière, les agences

nationales de protection de l'environnement, les compagnies pétrolières, l'industrie du

transport maritime, les compagnies d'assurance, l'industrie de la pêche, les ministères

des pêches et océans et le ministère de la défense.

3. Etude De Cas

Le Sea Empress, un superpétrolier s'est échoué près de la ville de Milford Haven, au

pays de Galles, le 15 février 1996. Après avoir frappé des rochers, la coque extérieure

du navire a été percée et 70 000 tonnes de pétrole léger brut ont été dispersées vers

le sud, dans des conditions de tempête.

Dans cette image RADARSAT acquise une

semaine après le déversement, l'étendue

de la nappe de pétrole est visible. Les

tons foncés au large représentent les

régions où le pétrole est présent et les

régions de tons moins foncés,

directement au sud, sont des régions où

un dispersant a été vaporisé sur la nappe pour favoriser l'émulsion du pétrole. Le

pétrole qui flotte sur la surface de l'eau supprime les vagues capillaires de l'océan, ce

qui créé une surface plus lisse que l'eau environnante. Cette surface lisse paraît

foncée sur une image radar. Lorsque le pétrole commence à émulsionner et que les

mesures de nettoyage ont commencé à faire effet, les vagues capillaires reviennent

et le pétrole paraît plus clair. L'étendue, la localisation, et la dispersion de la nappe

d'hydrocarbures peuvent être déterminées en utilisant ce genre d'images.

Page 29: Applications de  La Télédétection en océanographie

28

VII. Surveillance côtière et océanique

En plus de constituer une importante source de

nourriture et une immense ressource

biophysique, les océans servent aussi de voies de

transport, ils sont importants dans la formation

des systèmes météorologiques et comme

réservoirs à CO2. Les océans sont un élément

majeur dans l'équilibre hydrologique de la Terre.

La compréhension de la dynamique des océans

est importante pour l'évaluation des réserves de poissons, pour la planification du trajet

des navires, pour la prédiction des conséquences sur la circulation atmosphérique de

phénomènes comme El Nino, pour la prévision et la surveillance des tempêtes dans le

but d'en réduire les impacts désastreux sur la navigation marine, pour l'exploration au

large et pour le développement côtier. Les études de la dynamique des océans

comprennent l'évaluation de la direction, de la vitesse et de la hauteur des vagues,

l'identification des phénomènes d'échelle moyenne, la bathymétrie, la température de

l'eau et la productivité des océans.

Les régions côtières sont sensibles aux changements environnementaux aux

changements créés par le développement économique et aux changements

d'utilisation du sol. Souvent, les côtes sont des zones à grande biodiversité, et peuvent

être très urbanisées; 60 % de la population de la Terre habite près des océans. Les

zones côtières sont donc des régions de plus en plus affectées par l'activité humaine.

Les agences gouvernementales qui effectuent le suivi des activités humaines dans

leurs régions, ont besoin de nouvelles sources de données pour surveiller les

changements comme l'érosion côtière, la perte d'habitat naturel, l'urbanisation, la

pollution. Les techniques de télédétection peuvent fournir des données pour des

applications telles que la cartographie de la dynamique des océans et la surveillance

des changements survenus aux régions côtières.

Voici d’autres exemples d'applications de la télédétection aux océans :

Identification des patrons océaniques :

- courants, patrons de circulation régionale, zones de cisaillement

- zones frontales, vagues internes, vagues de gravité, remous,

- zones de résurgence, bathymétrie d'eau peu profonde

Prévisions des tempêtes :

Page 30: Applications de  La Télédétection en océanographie

29

- Évaluation du vent et des vagues

Évaluations des réserves de poissons et des mammifères marins :

- surveillance de la température de l'eau

- qualité de l'eau

- production océanique, concentration et dérive du phytoplancton

- inventaire et surveillance de l'aquaculture

Déversements d'hydrocarbures :

- cartographie et prédiction de l'étendue et de la dérive des déversements

- support stratégique pour la planification des opérations de secours

- identification des régions de fuites naturelles pour l'exploration

Transport maritime :

- planification de routes

- études de densité du trafic

- surveillance des pratiques de pêche

- bathymétrie des eaux peu profondes

Zones intertidales :

- effets des marées et des tempêtes

- délimitation de l'interface terre-eau

- cartographie des éléments côtiers

- dynamiques des plages

- cartographie de la végétation côtière

- effet des activités anthropogéniques

Traitement d’image en océanographie

I. Contexte général

L'analyse de la couleur de l'océan sert à déterminer la santé des océans en mesurant

l'intensité de l'activité biologique par des moyens optiques. Le phytoplancton est une

des pierres angulaires de la chaîne alimentaire mondiale. La chlorophylle, qui absorbe

la lumière rouge (ce qui produit la couleur bleu-vert de l'océan), est considérée comme

un bon indicateur de la santé de l'océan et de son niveau de productivité. La

cartographie des patrons temporels et spatiaux de la couleur océanique à l'échelle

régionale et l'échelle du globe a donné un aperçu des propriétés et des processus

fondamentaux du biotope marin.

Page 31: Applications de  La Télédétection en océanographie

30

La cartographie et la compréhension des changements dans la couleur de l'océan

peuvent aider à la gestion des réserves de poissons et d'autres formes de vies

aquatiques, à la définition des quotas de récoltes, à la surveillance de la qualité de l'eau,

et permettent l'identification de la pollution humaine et naturelle (telle que les fuites de

pétrole et les floraisons d'algues) nuisibles à la pisciculture et à la production de fruits

de mer.

En général, la production océanique semble être plus élevée dans les régions côtières à

cause de la proximité des zones de résurgence des substances nutritives et des

conditions de circulation favorables à l'accumulation de nourriture.

II. Couleur Des Océans

La « couleur » de l’océan est déterminée par les interactions de la lumière avec l’eau.

Nous voyons de la couleur quand la lumière est réfléchie par les objets autour de nous.

La lumière blanche est composée d’une combinaison (ou « spectre ») de couleurs,

que les gouttes d’eau séparent en un arc en ciel. Quand la lumière atteint la surface

d’un objet, les différentes couleurs peuvent être absorbées, transmises, dispersées

ou réfléchies selon différentes intensités. La couleur que nous voyons dépend des

couleurs réfléchies. Par exemple, un livre qui nous apparaît rouge absorbe la plupart

du vert et du bleu de la lumière blanche qui l’éclaire, et réfléchit le rouge. La lumière qui

est dispersée où transmise par la plupart des objets n’est souvent pas visible à nos yeux.

Les substances dans l’eau de mer qui affectent la couleur réfléchie sont le

phytoplancton, les particules inorganiques, la matière organique dissoute et l’eau elle-

même . Le phytoplancton contient de la chlorophylle, qui absorbe le rouge (620-700 nm)

et le bleu (446-500 nm) et réfléchit le vert (500-578 nm). Les particules peuvent réfléchir

et absorber de la lumière, ce qui réduit la clarté (transmission de la lumière) de

l’eau. La matière organique dissoute absorbe fortement la lumière bleue, et sa présence

peut interférer, de ce fait, avec les mesures de chlorophylle.

Page 32: Applications de  La Télédétection en océanographie

31

Figure 4 :: Eaux turbides. A gauche : James Bay (canada) le 16 octobre 1998. A droite Mer de Azov (entre la Russie et

l’Ukraine) le 9 octobre 1998.

Quand nous regardons l’océan ou que nous l’observons de l’espace, nous voyons que

l’océan est bleu car l’eau absorbe le rouge et réfléchit le bleu. En utilisant des

instruments qui sont plus sensibles que l’œil humain, nous pouvons mesurer un large

panel de dégradés de bleu-vert, qui révèlent la présence de différentes quantités

de phytoplancton (Figure 1), sédiments et matière organique dissoute (Figure2).

Figure 3 : courant de malouines (à l’est de l’argentine), le 27 novembre 2001.Les eaux turquoises contrastent

clairement avec les eaux froides bleu foncé plus loin de la côte.

Page 33: Applications de  La Télédétection en océanographie

32

III. Niveau des océans

les variations saisonnières de l'océan : les valeurs négatives (en bleu) et positives

(en jaune-rouge) correspondent à la contraction et à la dilatation des eaux de

surface, liées à leur refroidissement en automne et en hiver.

les zones les plus turbulentes (bosses en rouge et creux en violet sur la carte de

hauteurs résiduelles tirées de l'altimétrie, à gauche) correspondent à des zones de

forte activité biologique (en rouge sur la carte de couleur de l'eau : quantité de

chlorophylle a observée par mètre cube d'eau).

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Conclusion

Ce travail a été pour nous une meilleure occasion pour découvrir et simuler les

différentes techniques, approches et le grand apport de la télédétection dans divers

applications et plus précisément dans l’océanographie. Durant ce présent travail nous

avons vu plusieurs applications de la télédétection dans le domaine de l'océanographie

et nous avions l’opportunité de comprendre des phénomènes ayant une relation directe

avec la télédétection au milieu océanique. L'utilisation des outils de télédétection dans

plusieurs domaines n'est considérée opérationnelle que pour certaines applications

comme la production de cartes de température de surface et l'observation des glaces

marines. Les travaux de recherche mentionnés montrent toutefois bien l'utilité

potentielle d'autres outils de télédétection, par exemple dans le domaine de la prévision

de la houle. Des progrès sont cependant encore nécessaires dans tous les champs

d'application afin d'améliorer la précision et la stabilité des estimations et pour élaborer

des algorithmes d'extraction d'information plus efficaces.

Il serait insensé de prétendre que la télédétection apporte toutes les réponses

aux divers problèmes liés au milieu océanique. L'utilisation de cet outil doit plutôt être

perçue comme un élément supplémentaire pour augmenter la compréhension des

océans par le moyen, entre autres, d'une vision synoptique et temporelle très

importante. La télédétection ne remplacera par ailleurs jamais le besoin d'acquisition de

données in situ dans la colonne d'eau à l'aide de techniques traditionnelles. Ces

données seront en effet toujours nécessaires pour les étapes d'étalonnage,

d'interprétation et de validation des informations obtenues par télédétection ainsi que

pour permettre la modélisation tridimensionnelle des océans. Dans ce contexte, la

télédétection n'est donc qu'un outil de plus à la disposition des chercheurs en sciences

de la mer.

.

Page 35: Applications de  La Télédétection en océanographie

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La Bibliographie / Webographie

Ressources naturelles Canada

http://www.rncan.gc.ca/sites/www.nrcan.gc.ca/files/earthsciences/pdf/resource/tutor/f

undam/pdf/fundamentals_f.pdf

Surveillance par Satellite des pollutions par hydrocarbure

http://archives-fig-st-die.cndp.fr/actes/actes_2007/pronier/diaporama.pdf

Application de la télédétection à la pêche marine

http://www.fao.org/docrep/003/t0355f/T0355F08.htm#ch8.1

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