Anneé Sociologique 1909-12

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BIBLIOTHQUEDE PI1IL08OP11IE CONTEMPORAINE

L'ANNE "L1LSQipiOLOGIQUE SOUS LADIBKCTION 1 < 'huULUEt j, )' nN

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j y EMILE DURKHEIMProfesseur il la Facult dus lettres de l'Universit MM. de Paris. AVKULA on

A. MEILLET, professeur nu Colle de Franco-, BOUGL, charit da cours a la Sofbonno; HUBERT et MAU38, diraelaara-adjalat k l'Kcoto doi Ilaute>-lud; de cou h l'UniroralliS deTotilouu; FAUCONNET. obarg.i HUVELIN et . LVY, i>rof(iciira& la Facult de droit de Lyon: DEMANQON, clwfg do cours II la Sorboiine; DOUTT, proful'JOU 19UH. fort volume in* 15 fr. Tome X/7. ~.lnulysr dfiUasvuur(rurus deJ!lf)!1t IIPIS. i fort volu/llo in-8 Tome II. Analysele* Iravaiiv parus iluJMO!) II8. 1 fort X 18 fr. TRAVAUX DE L'ANNE SOCIOLOGIQUE Publistoitsta directionleM. Emile DUHKflKlM BOt'GLK cbafit courtk laSorliouiit-. sur te rgime esCastes. vni.ln-\ Estola 1 d (C. inu dans la magie (cli. vim. Tel charmecontre te mal de dents pourrait tre driv, presque immdiatement, du charme des similaire enseigne par l'Allia rvavedn bndiuiaiies ip. H)7). Une sorte de desses-dmons qui intriguent le plus nos auteurs, les kiriamma, ne sont autre chose que Kali ellemme; car kariamma est uneautre (orme de rlmtUit.qui est un des noms de Kali (p. HO; ci. 308-30h.Ou pourrait multiplier les exemples. Mme la langue secrte dus Vwlda est drive de la langue sacredes chasseurs de la grande lie et ne comporte que les variations qui sont naturelles une forme aussi volontaire d'institution (p. 3!W). En dfinitive, il n'y a, dans cette religion, de proprement vedda que quelques lments de culte et une espce de systmatisation des actes et des croyances concernant la divinit. Cette systmatisation repose sur deux principes; l'un concerne les croyances, l'autre les pratiques, Le premier, c'est que tous les dieux sont des morts. Ont ce Y caractre, tout naturellement, les morts rcents, les A*Anku (sanscrit Yakuix, dnioni (les morts anciens sont oublis); ou plutt ils le prennent quelques jours aprs le dcos et la suite d'une crmonie spciale. Maisles hros nationaux, les dieux trangers emprunts l'Inde et qui sont nombreux, les dmons de toute sorte, des rochers, des sources, etc., ne sont pas conus autrement. Il ne faudrait pas cependant en conclure que, chez les Vedda.le culte ait t rdui t l'adoration des morts; carie rituel funraire est. au contraire, trs rudimentaire; dj les frres Sarrasin avaient remarqu qu'il faisait presque compltement dfaut et l'on s'tait mmo appuy sur cette observation pour attribuer aux Vedda une irrligiosit native. La conclusion tait prcipite: car il existe au moins une forme d'enterrement .souunairi! et une fte funraire finale, offerteaux Xae Vaku qui transforment l'me du mort en un dmon protecteur. Mais il reste qu'il existe un curt considrable entre ces quelques pratiques trs

SSTUKS

IIELIUIBI'X

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simples cl l'ensemble des croyances religieuses. Il est donc contraire aux vraisemblances que les prenft'res soient la source des secondes. Quand au culte, ce qui le caractrise, c'est que toutes les crmonies mjiiI du lypeshuniaiiisti'|e. Outilque soit le dieu, il vient. provoqu par lchant cl la dimse, s'incarner dans le prtre, s'empare du lui se penche avec lui sue l'ullruude et le laisse dans un tat de catalepsie, quelquefois contagieux, et dont nos auteurs nous donnent d'impressionnantes photographies. Ce n'est pas diro cependant(pie le sliamautsuiedoive tre considr connue la forinu primitive du culte. Aujourd'hui eucore, sous ces crmonies de possession, ou trouve des rites d'une autre nature. C'est le cas du Itirikorahu (p. i\H-iftll qui pour objet d'iissiircr le succs la chasse et qui consiste essentiellement dans une ollrande; du llttmhura Valut,sorte de drame mimant lu chasse au sanglier que fit autrefois le hros Iiambura Yaka (p- 2>J7i;de la danse kolamnilition qui n'est plus qu' demi-religieuse, mais qui est faite, eu partie, d'une espce de comdie !p. 207-9, 300-1 7j. C'est sans doute, mesure que la religion se dcomposa, que les sliamanes s'emparrent de tout le culte, tant priv que public. Nous aurons l'occasion de constater ailleurs ce dveloppement u sliauiaiiisrne au sein des religions qui se dsord ganisent. L'animisme des Vedda a prubablemetil la mme origine. (Juaml les religions rgressent, les grands personnages mythiques disparaissent ou, du moins, ils se rapetissent ils se rapprochait de ceux que lu magiemet en action de prf rene. C'est qu'eu ellet les grandes figures divines ne peuvent se constituer ou se maintenir pie l o la vie sociale a une siillisaute intensit. Quand le lien social se dtend, que la socits'iuii'tte en petits groupes disperss, les dieux se mettent au niveau de cette vie publique diminue. M. M. The First Orammar of the Language SEIlii:AI)l-:i.i:V. spoken by tlie Bontoc Igorot. n'ith n vn:aliulitrnnui Tccli, l'Mi'i-i:. HhturiculKjns !< S(;/.Cliirafto.The (Jpeii Mi/Jlmt'iMI. Ciiitrl l'ulili-liiiiMCompany, l'JU'.t. XXIV-'iHiiu-i". p. The Religion of the Andamanese Islanders. I.AN?>,fles de la chaleur mrlssuute). Ces ftes tombent rgulirement des jours impairs. Une srie de (tes chappent ce groupement et ne prsentent pas 24 celle particularit le Heyifuyium, fvrier, les Poplifvjia, i juillet, les jours quihm muniluspalet, "21aot, octobre, 8 novembre. M. Doinaszewskisuppose rtablissement plus If. Hancien. UHORME(LE P La religion assyro-babylonienne. tConpfmwen donn&s l'Insl. eut. de Paris.) 1 vol. 12', x-319p. Gabalda. Paris, 1010. En y ajoutant des complments, notes, textes et tables, le I'. Dborme a fait de ses confrences de 1009 un petit livre

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L'uN.NB SOClOLOliUjl'E.

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soigu et assez plein. Ce serait un utile tnauuel, dont nous aimerions dire du bieu, si l'expos des faits n'y tait pas troubl par des polmiques obscures et des soucis thoriques dplacs. L'auteur nous dit qu'il u, de parti pris. nglig les mythes, la divination et la magie.Uest vrai qu'il s'est uu peu trop facilite la tche de faire entrer la religion assyro-babylouienue dans les cadres de la thodice seolaslique. Maisil arrive plus d'une fois que les matriaux dbordent sou cadre. Ue l des chapitres factices o sont introduites des questions qui seraient mieux places ailleurs: au chapitre u, la mnveplion dudicin, tout ce qui concerne les mes des morts, les esprits, lesbaals; au chapitre vi, les dieiu-et /m hnmmn, ce qui intresse la naissance, la vie, la maladie, les gnies. Quant au i chapitre vu, In loi momie, l brouille bien inutilement les faits pour donner au pch le sens de faute morale, justifier la tbse que toute religion est une morale, et peut-tre indirectement cette autre qu'il n'y a pas de morale sans religion. Mieux ordonns, plus conformes ce qu'on atlteiid d'un manuel, sont les chapitres sur les sources (u, les dieux fui), les dieux et la cite uvi. les dieux et les rois . li'J sqi'.i-">i>i,

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Gebruiken bij OSSEN'imiXifiEN;D.E. vax). Eigenaardige M Pokkenepidemien in den Indisohen Archipel. Dijdragcn de Taal-Land-en Volkenkimdc tan Kiderlandseh Indi, Vlll, 1. Part. 05, i, 191(1, S3-87. (Kludi; comparative des rites concerp. nant certaines pidmies, paniques, tabous, etc.) UAABDA van1. (J. Nog lets angaande Heer Pokken > op Halmahera. Dijdmucn tot de Taal-Land-en Volfcnkundevan Nederhndschludii!, Mi, Deel 7, I, p. 7:i-lH. B01.L (Fkass!. Grieohisoher Liebeszauber aus Aegypten auf Arobologisohen Instizwei Bleitafltt des Heidelberger tuts. Sitzunpber. der lhidttoerycr Ahadeiuin,l'htloh.-hisl. KL, 1V1, Abh. 2. ZeitZu babylonisohen Besohwrungrtexten. FIUXK [C\ lUln. p. 17sqjschrifl (tir Atoyriologie,XXIV, Alte Heilgebete und Zaubersprttohe. Zeitschrifl PATIN(A). des Venins fv Vollidtundt, l'Ji, p. 55 sqq. FrA Die lappisehe Zaubertrommel WII.NITZ Zeitsehrift fur Ethnologie, l'Jl, p. 1* sqq. in Meiningen.

SPIKSS (C). Zubereltung und Anwendung einbelmisoher p. Arznelen beider Ewhenegern Togos. Globus,liuo, XCV, 281 WAUDLE(C.-ll.)- Miracles of Healing. Amer. Juurn. of l'sy. du magicien.) chatoya, 190V,p. il* sq. ^ure mentale, psychologie

X.

IUTL'KL

IUsieet Faucosxet H M Par MM. ibeht, ivss,Jeinjuibv,JIamx, A. Lescalendriers reliyieus et les ftes.

i ) BUENGER.I-'h. Gesehichte der Neu,jahrsfeier in der "151 Kirche. Gottiugeu, Vaiidenlioeck et ltupreclt, 1911, p. iu-8. l'AnNous nous sommes plusieurs fois occups, soit dans du ne, soit dans les travaux dout elle est le fil conducteur, du caractre religieux dont sont marqus les points critiques avons mme toit la temps, les pivots du calendrier. Nous en a thorie. M. Biinger nous montre comment le christianisme du calenfini par sanctifier, malgr lui, la principale date du reconnatre, savoir drier julien qu'il a, hon gr, mal gr, le premier janvier. C'est une contre-preuve instructive.

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l'annkb

sociolooio.uk.

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Certes, le christianisme ne s'est pas dsiutrcss de tirer dii son propre fonds un systme de dates saintes. 11s'agissait tout d'abord sinon de fixer les termes de sou anne, du moins de dterminer le dbut de sou re. Mais le choix hsitait entre l'Annonciation 18 mars), la Nativit ci.') dcembre), lu Circoncision et la Passion.D'autre part, le christianisme hritait du calendrier juif qui commenait en septembre et de deux systmes d'aime romaine, commenant l'un au premier mars et l'autre au premier janvier. Toutes ces dates diverses out t prises tour tour ou simultanment dans les Kglises chrtiennes comme Jour de l'An- Les systmes romains l'ont emport, comme le calendrier romain. La coucurrencequ'ils sesont faite n'est qu'apparente au point de vue qui nous intresse;telle tait en effet l'originalit que l'anne de murs laissait auxmois de janvier et de fvrier, que les calendes de janvier s'y distinguaient naturellement de toutes les autres. Bref, le christianisme, qui a russi imposer la socit laque les complications de son calendrier Pascal, s'est laiss imposer parelle le cadre de l'anne julienne. Cette date tait l'objet d'observances, rutiquesdivinutoires, p augurales, inaugurales, tuais aussi l'esprit de fte s'y contentait eu mascarades et rjouissances diverses. Partout l'Eglise prtendit interdire ses membres ces dpartements et pratiques encore entachs de paganisme. Il fut dfendu de distinguer eu quoi que ce fut les calendes de janvier des autres calendes (p. 02 Ordu Romanus antiquusi. N'tait-ce pas adorer l'anne mme que d'eu sanctilier le commenceS ment 'p. 103: tturchard rie NYonnst? ansdoute; mais partout o la religion s'attache elle met du divin et le christianisme dut en attacher aux calendes de janvier, parce que, malgr sermons et pnitences, les fidles les observaient et qu'elles ouvraient le cycle de ses fris quotidiennes. On enlit un jour de pnitence. Saint Augustin transformait les treintes eu aumnes. L'un des plus anciens codes liturgiques de Home, \e Sttcrtiini'ntttiiiiiit/rlttxiuHioii, prescrivait pour le 1" janvier une messeni prohibeniluinab /doits..Mais dj la fixation de la Nativit au 2">dcembre, autre date critique d'ancienne saintet, donnait au l'r janvier une note spciale. C'tait l'octave de lu Nativit, la rptition de la fte huit jours de distance. Les glises de l'Italie mridionale d'abord, de (Jaule ensuite (Concile de Tours, 507,, fixrent cette date la fte de la Cir-

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concision. C'tait la naissance du Christ la vie de la Loi; d'autre part, l'ide de retranchement convenait l'esprit de pnitence qui devait rgner dans les observances du jour. M. Muger tablit que la clbration de la Circoncisionse gnralisa lentement, mais sans arrt. Si l'glise romaine ne parait pas l'avoir adopte avant 1200,c'est qu'elle avait trouv un autre moyen de fter les Calendes, en y llxaut une fte de lu Vierge, un Natale Sauctae Mariae, qui parat avoir t d'abord un Natale Sanctae Martinae. Comme la Circoncision, c'tait un thme de parallles liturgiques et homiltiques avec la Nativit. Il est noter qu'en sanctifiant le 1" janvier, jour de l'an laque, le clerg chrtien s'est appliqu trs consciemment il le nouer la date initiale du cycle mythique. Mais,loin de russira supprimer les rjouissances et les pratiques traditionnelles des laques, il dut les introduire dans l'euceiute mme des glises sous les espces d'une fte des sous-diacres, qui est la ftte des Fous. De cette tte des Fous, qui se clbrait aussi l'piplianie ou son octave, M. Uuuger nous trace une histoire sommaire, o il insiste avec raisou sur le caractre rgulier que lui confraient et la jurisprudence ecclsiastiqueet nombre de dcrets restrictifs dont elle a t l'objet. Tolre, combattue, elle a dur jusqu'au concile de Haie et n'a t supprime, eu France d'abord, que par la police du roi. Ainsi l'Eglise et sou clerg ont clbr et sanctifi sans le dire le date inaugurale du 1" janvier. Peut-tre seraieut-ils arrivs le fter expressmeut, si le i'r janvier, jour de l'an eilectif pour la masse du peuple, avait t partout celui de l'anne officielle peudaut les premiers mille ans de notre re il ne l'a t qu'en Kspague. Aux fidles qui se rendent aujourd'hui l'glise le l'r janvier pour inaugurer l'anne, la liturgie catholique a prpar une messe mi-partie, faite la fois pour l'octave de Nol, la Circoncision et la Vierge. Toutefois, partir du su" sicle, on voit, notamment en Allemagne, les prdicateurs venir au-devant de leurs auditeurs, leur parler de l'anne nouvelle, leur offrir destrennes spirituelles. Je suppose que, l'histoire mise part, c'est la proximit de Nol, qui explique la pauvret liturgique du catholicisme en ce qui concerne le I" janvier. Le commencement de l'anne civile est encore tout illumin du rayouuemenl mythique de la Nativit. Les protestants ont continu les sermonuaires du moyen

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ge. Leur liturgie s'est enrichie d'hymnes qui out fructifi dans la posie populaire. Dans le dernier sicle s'est tabli .eu Allemagne l'usage de fter la unit du 3t dcembre. M. Buger, qui est daus la pratique, se rjouit de voir transformes dont l'exubrance en fte chrtienue ces rjouissances, paenue avait effray l'glise, et la religion suivant au plus prs la vie profonde du peuple pour la sanctifier. Ainsi s'est conclue du ct protestant cette dlibration milluaire o les thses et les antithses ramenes sans cesse en discussion attestent la force relle de l'entente, la logique du fait social Cette histoire, fort bien pret la ncessit de l'institution. sente, est un bon spectacle sociologique. H. H. MEINHOU). Sabbat und Sonntag. 1909, VH-120 in-8". p. (.eipxig, Quelle u. Meyer.

GHIMMK (M.). Das Alter des IsraeUtlscb-enVerslwiungstages. Arcli. f.Religionswiss., 1011, XIII, p. 131) sq. DEl'BXEK (F.). Luperoalla. Arek. f. Religionswiss., 1910, XIII, p. 481-509(semble le dernier mot sur la question). BLAL'FL'SS {11.} Romisohe Festo und Feiertage nach den Traktaton flber fremden Dienst ;Abodazara) iu Mischna, Tosefta, Jerusalemer und Babyl. Talmnd. Progr. NQruberg, 1909, 4i) p. in-8. ML'LLEnjA. DieNenjarhrsfeierimRmisoheiiKaiserreiohe. Philologus, 1009, N. F. i, p. 464. sq. STANSliL'ItY HACAH. The four Seasons of the Mexieau Rltualof Infaacy. Amer. Antkro., 1911,XIII, p. 228 sq. MUt.LEH (W,1. Japaaische Madohen-uud schrifl fiir Elhnohgiv, 1011, p. 56 sqq. SHAKESPEAK [i.\ p. :)48 sqq. Bain-stopping Knabenfeste. Zeil-

t, in Manipur. Folk-loi-e, 1911.

L'SKNEH (Il.i. DasWeihnaohtsfest. Kap. 1-3, 2dt. Heligionsgeschiclilliclie L'ntcrsuchungen. t. I) Bonn, Fr. Cohen, 19IO, X.X-39U in-8. p. OLI11KA.). Wettermaohen and Nenjahrsmond im Norden. Zeitsehrift des Venins fiir Volhkunde, 191U,p. 57 sqq. WESTEBMARCK ;e.). The Popular Bitual of the Great Feast inMorooco. Folk-tMre, 1911, p. 131 sqq.

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WACK(A.-J.-B. A modern Greek festival at Koronl in Mesaonia. AimaisofArchatologyamlAnthro/joltHjy. [jvcr|iooi, III, 1910, p. -2-,sqq.

B. Rites positifs. Crmonie compltes rites nmitueltt. et STENGEL(P.) Opfergebruohe Teubuer, 1010, 238p. in-8. der Griechen. Leipzig,

C'est une suite do 28 articles, o M. Stengel complte l'tude du sacrifice enGrce,qu'il a douuedans ses Sacralnlti'rthmer. IIs'agit du vocabulaire rituel et des dtails de la crmonie. Levocabulaire tait dj trs us chez Homre puisque le mot Urfw (p. \) parat y signifier simplement, non plus animal sacrificiel, mais nnimal (le boucherie, 11s'est d'ailleurs spcialis par lusuite: ainsi 171:1 sedit particulirement des sacrifices divinatoires. Mais il a besoin d'tre expliqu. Desexplications de M. Stengul il rsulte, entre autres choses, que le mot xapsoOv (XXI. p. IGGjne se dit pas des sacrifices de fruits, muis des holocaustes, des sacrifices o la victime tait dchiquete que le mot ->.o;,XVIII, p. IU). Cette suite de notes dessine x une image qui n'est pas simple de la cuisine sacrificielle. Les prparatifs surtout en sout compliqus. C'est peut-tre pour cette raison que le dbut dsigne le tout :n.r:iy/tif., mjs/w'm, VU, p. 40 VIII, p. 80..Parmi ces prparatifs, les O/.xi. l'orge jet pur les assistants soit sur la victime, soit terre, fixent l'attention. Cette offrande prparatoire de grains est, aux temps historiques, regarde comme purificatrice. Pour M. Steugel, c'est uu ancien sacrifice indpendant, sur lequel l'autre s'est pour ainsi dire greffe; sacrifice la terre, productrice de la vie vgtale, hritage de lu prhistoire. Lu libation de sang aux dieux clitlioniens et aux morts fournit les moyens termes de cette explication (IV, p. 13j. La libation d'eau VI, (Z*?vlV p. 04 considre elle aussi comme purificatrice, est un des actes et fait partie intgrante de cet ancien sucrifice agraire. Ainsi M. Stengel ajoute son histoire du sacrifice grec quelques vues sur son pass le plus lointain. Le sacrifice au temps d'Homre est au premier plan de ses proccupations. Il n'y est pas question du r.tt.nt, gteau primitif, ollert dansles cultes chthouiens, uides vr.si/.w, libation sans vin (X. p. Uti XXIII,p. 178); c'est pour il. Stengel un signe que les anciens cultes se sont effacs de l'horizon homrique ils sont revenus plus tard il en est mme rest, parmi les prliminaires du sacrifice, cette trange course de taureau, qu'a reprsente si savamment l'art mycnien iX'i^'h.: ~.>?AA.1!63J'v.

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Les libations encadrent le rp dH^rob'e'pfSIfft^ rituelles. Outre celles qui l'ouvreni*^ta^te*(^iiWWittifc;,p. 481 sq. GUENTKR -Die ohristliche Legende des Abendlandes [Heli[H). giontwixsciischaftliche Bibliotheli hgg. von W. Strutberg und K. Wiinsch,2). Heidelborg, . Winter, 11110, C V1II-240 p. SPEYEIl(J. S.) De indisehe Oorsprong van den heiligen Bous Sint Ohristophorus. ^yrfroaenloi de Tm-Lami-en oltenV kundevau Nederlandsch-lndie, l'JIO,Vil, a (Deel63), p.108 sq. (Oriuine bouddhique de lu lgende de suint Christophe le gatitj. LQKWIvS v.)- Eine Umformung der Oregoriuslegende (A. im Kaukasas. Zeitucliriftdot VulUskunde, p.45-36. 1010, Vereinsfr NRUliAtJU (L.i. Zur Gesohionte der Sage vom ewigen Juden. des fOr Zeilnelirift Vereiius Yolhkundc, 912,p. 33 sqq. 1 l'ESTALOZZI (H.) Siegmunds Sohwert. Zeilsehrifl tr deutsclie f 25'Jsqq. AtteHum,'JlO, p. l BOLTEJ.). Die Sage von der erweokten Soheintoten. Ztii( 1910.p. 333sqq. Khriftdtt Vereiivsfr olltskunde, V WESTOX TheLegendofSirPeroeval. London, Nutt, I!2

critique mritait d'tre note. Car elle est nouvelle, et uous ut change de critiques toutes di Hre es qu'on uous opposait nagure. Elle contient d'ailleurs uue iudicaliou fort juste s'il est vrai que les recherches de uos collaborateurs, appliques aux socits primitives, les ont amens faire une place de plus eu plus grande aux reprseutatious collectives. Si M\V. avait tenu plus de compte sur ce point des notions labores par lu sociologie religieuse M, il aurait t oblig sans doute de changer quelque chose aux termes de sou autitlise centrale mais peut-tre aussi se serait-il reprsent d'une manire plus exacte et plus profonde continent, ds le dbut lie la vie sociale, la conscience individuelle s'appuie la conscience collective. C. B. DtiPLOltiK iSimus). Le conflit de la morale et de la sociologie. Louvaiu, Institut suprieur de philosophie. 1JI1,m p., iu-8. Ce livre est un pamphlet apologtique il s'agit de discrditer nus ides, par tous les moyens possibles. pour la plus grande gloire de la doctrine de saint Thomas. Aussi n'y aurait-il pas lieu de retenir cet ouvrage, s'il n'tait ncessaire de dnoncer les procds de polmique qui y sont employs. Pour arriver au rsultat dsir, on a considr comme habile de prsenter nos conceptions comme le produit d'une importation germanique ou espre dtourner les Franais de la sociologie, telle que uous l'entendons, en cherchant tablir qu'il ne s'y trouve rien de franais (p. Ml. que l'apport allemand y est d'une prpondrance crasante (ibid.j. Il est inutile de signaler longuement ce qu'une telle argumentation a de tendancieux. Mais de plus, elle manque de tout fondement. L'uvre de Comte a ou sur nous une action autrement profonde que la peusce quelque peu indcise et molle de Schmolleret surtout de Wagner. Etl'influence comtiste avait t prcde d'ailleurs par celle du no-criticisrne c'est de Reuouvier que nous est venu l'axiome un tout n'est pas gal la somme de ses parties, et c'est cet axiome qui est la base de ce que M. I). appelle notre ralisme social. Enfin, on sait quelle place prpondrante a prise dans nos recherches l'tude des phnomnes religieux. Or la science des religions est essentiellememenl anglaise et

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amricaine elle n'a rien d'allemand. C'est faire une gense ip. 122-Uil)systmatiquement tronque de notre pense que de ngliger tout ce que nous devons s'iRobertsonSmith et aux travaux des ethnographes de l'Angleterre et de l'Amrique. Maisil y a plus pour donner plus de forceaux arguments employs, on n'a pas craint de recourir une altration mueieiid'ili'steste*.On lit li la page 27?) Ils i.VIM. Lvy-Bruhl et Durklieimont sur des questions mtaphysiques celle de j l'me, par exemple des ides faites et des solutions arrtes, empruntes aux systmes dont ils ont d'aventure subi l'iua fluence. VA, l'appui de cette affirmation, on cite en note le passage suivant, emprunt, dit-on, notre article sur les collective* II Reprsentationsindividuelle*et reprsentations n'est pas ncessaire d'imaginer une lime. Toutes nos penses sont dans le cerveau . Cettecitation ext un faux. Voici ce que nous avions crit Pour reconnatre l'espril cette autonomie limite qui est au fond tout ce que contient de positif notre notion de la spiritualit, il n'est donc pas ncessaire d'imaginer une me spare de son corps et menant dans je ne sais quel milieu idal une existence rveuse et solitaire. L'me est dans le monde; elle mle sa vie celle des choses et l'on peut, si l'on relit, dire de toutes nos penses qu'elles sont dans le cerveau. 11faut seulement ajouter que, l'intrieur du cerveau, elles ne sont pas localisables la rigueur, qu'elles n'y sont pas situes en des points dfinis. Les lecteurs apprcieront. De la question mme qu'annonce le titre de l'ouvrage, nous ne dirons rien. D'abord, elle n'est qu'un prtexte pour nous prendre partie d'une manire gnrale. Ensuite, elle ne cor. respond rien dans les faits. Il n'y tr pas, suivant nous, et il ne peut y avoir de conflit entre la morale et la sociologie nous demandons seulement que l'art moral soit prcd d'une science de la morale plus mthodique que les spculations ordinaires de la morale dite thorique. Toute notre thse peut se rsumer ainsi pour pouvoir dterminer ce que doit tre la morale un moment donn du temps, il faut d'abord savoir ceque c'est que la morale, comment distinguer ce qui est moral de ce qui ne l'est pas. et on liepeut rpondre cette question si l'on n'a, au pralable, tudi les phnomnes moraux en eux-mmes et pour eux-mmes. Nous ue pouvons pas choisir un critre par un acte de dcision; nous ne pouvons que l'observer et le dgager des faits.

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t/AXXK SOCIOI-OIQCE. 190W913

La conclusion du livre est qu'il faut revenir la philosophie sociale de saint Thomas. E. D. Laconscleaoe coUeotiveet la morale. BAUER (Arthcr). Paris, F. Alcau, 1912, 160 p. in-12. Ce travail est la premire partie d'un mmoire prsent l'Acadmie des sciences morales et politiques, sur la question de la placequi doit appartenir la moraleaux divers degrs de renseignement publie . La Morale a d'abord pour objet de dterminer le Bien. Pour y arriver, il faut renoncer la mthode subjective, par ses vues et ses sentilaquelle le moraliste risque de prendre ments individuels pour des ides et des sentiments fondamentaux. Il faut recourir la mthode sociologique , intervoici ce qu'entend roger la conscience collective . Mais l'auteur par conscience collective c'est la voix de l'humanit. expression de la sagesse de tous les temps (p. S7j et voici eu quoi consiste d'aprs lui la mthode sociologique d'apprciations et dgager de la tradition un fonds commun de rgles de conduite , qui constituent des gnralisations dfinitives . Ces citations suffisent montrer que la mthode de M. Bauer n'a de commun que le nom avec la mthode positive des sociologues. Sa mthode sociologique dfinie, il tablit que le Bien il consiste dans la valeur individuelle, tre homme tudie ensuite le Devoir et lesdevoirs, et termiue par un essai de technique morale et ducative . A. A. Il. Thories gnrales *ur le droit. F.vii:oxnkt. I U Par MM. skixk. Hv. Uvv. Borui, Theorie der RechtswissenSTAMMLEK iRcdulfi. sehaft. Halle, Buchhandlung des Waiseuuauses, 1911, vii-851p. in-8\ Pour la plus large part, le livre de M. Stammlcr ne rentre Ce n'est pas une pas dans le cadre des tudes sociologiques. thorie du droit, mais une thorie de la science du droit la un mode spcial de pense juridique y est considre comme

DR LA UOIULB ET DU DROIT EX NHAt.

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recherche pense, qui a sa logique particulire dont l'auteur les lois il tudie successivement le concept du droit, les catla pragories, la mthode, le systme, l'ide, la technique, du droit; le tique du droit, l'objet et la lche de l'histoire juriste peut trouver dans celivre uombrede remarques importantes sur l'expression, l'interprtation, l'analogie, la suble sompliou, l'induction et le syllogisme juridiques; mais sociologue n'a pas autant apprendre de M. SUmmler. Bien que l'auteur proclame plusieurs reprises la ncessit, pour le thoricien du droit, d'une connaissance approfondie des droits particuliers, sa mthode est toutedialectique et consiste en une recherche de l'universalit abstraite qui lui parait seule capable d'lever la jurisprudence au rang de scieuce, en une poursuite incessante de l'ternel et de l'immuable mm cil mortale r/uoti opln, dit l'pigraphe du livre Stammler (Cf. p. 15, 120, 132, 1835, 187. 233, 289, 328). M. reconnat que le contenu du droit est constamment variable, est est perptuel que la conscience juridique de l'huiuaull devenir, que nul droit particulier ne peut avoir de valeur absolue . Del Personnalit juridique Hisloin- et thAiiiex, viugt-ciuq leons d'introduction un cours de droit civil compar sur les personnes juridiques. Paris, Rousseau, lit 10,O7K in-8*. p. HAURIUL';Maliui:i: Principes de Droit Public. Paris. La ros et Teniu, l'JlO, 734 p. iu-81. HAUR1OU'Macuicki. X>asouverainet nationale (Extr. du Rec.de Lgislut. Paris, La ros et Teuiu, lJli, ISOp. in-".

DB LA UOIUU

ET UL' DROIT BK GNKUAI,

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HAUHIOUiMaciuce). Les ides de M. Duguit (Extr. du ttec tin Lgislut.). Toulouse, Privt, 1911, 40 p. iu-8". UU(iUlT(Lu.m. Trait de Droit Constitutionnel. Paris, 8 Kunteinoing, Util, 2vol., 70et 588 p. iu-8". DL'UUIT Lu\ Le Droit social, le droit individuel et la transformation de l'tat, t coter, a l'cole des Hautes tudes soc. Paris, Alcau, l'Jll, " d., 100 p. in-li. DL'fil'IT iLkoxi. Les transformations gnrales du Droit Priv depuis le Code Napolon. Paris, K. Alcau, 11)1:2,200p. in-12. Tous ces livres tmoignent d'une mme proccupation nuits assistons incontestablement tint' crise de lu science du droit. Les juristes portent d'une transformation du droit prive et du droit public, d'une renaissance du droit naturel, d'une rvision ncessaire ducode civil. Desthories nouvelles surgissent, du droit constitutionnel et de l'Etat, du la responsabilit et do 1libert. Il semble que tout soit remiseu question et que l'on veuille dcidment reconstruire sur des fondements nouveaux. Luvieille assise individualis ne semble plus ni assez large ui assez solide. Or pur mi les problmes actuellement dbattus l'un de ceuxqui semblentle plus constamment l'ordre du jour est celui de la persouuulit juridique. Uutre les livres dont nous allons parler il domine galement les travaux rcents de M.Miclioud et de M. JJemugue. C'est qu'eu effet il est au cur mme du droit priv ;iussi bien qui; du droit publicet qu'il constitue eu dliuitivc le problme fondamental du droit. Uni est sujet de droit, source de droit ? Est-ce seulemuut la personne relle doue de volont, c'est -dire l'individu psychologique, et doit-on par consquent recourir uue fiction quand ou parle de personnalit juridique propos d'une collectivit ou d'une institution, et sans avoir altuire un individu rel et distinct' Ou bien les groupements d'individus ou d'intrts ne prseuleut ils pas, sans constituer physiquement uue personne relle avec corps et volont uniques, assez de ralit cependant pour que le lgislateur les considre immdiatement et saras aucune fiction comme une personne mi gnutris, et voie eu eux un sujet et uue source de droit ? Ou comprend qu'aucun problme

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l'a.nnke sociulogkjuk. lWi-mi

ue saurait intresser davantage le sociologue puisqu'il s'agit de savoir eu sommesi l'on va consacrer juridiquement l'existence indpendantes autonome du groupe ou de l'institution ct de celle ou au mme titre que celle de l'individu. Il est clair que si l'ou s'y dcide sans artifice ni rticence, la notion mme de droit s'en trouvera eutirement renouvele dans son origine et dans sou application. Mais mme si on ne fait que tendre plus ou moins consciemment vers cette conception, eu substituant peu peu, sous l'iuvitable pression des faits, ta thorie de la personne juridique relle celle de la personne fictive, notre droit s'en trouvera dj considrablement transform et notre tradition individualiste branle. Or l'histoire des institutions nous rvle en effet une tendance de ce genre, et nous montre le groupe s'imposant comme sujet de droit, sous forme de personne morale, ct de l'individu personne physique. il il n'y a l cependant qu'une tendance si la personne morale est plusqu'unefiction, elle reste moins qu'une ralit. Lorsque les collectivits s'organisent l'tat d'institutions durables, lorsqu'elles prsentent une vritable unitd'adniiuistration et de dcision, dit M. Saleilles, le droit est bien oblig de les accepter comme une ralit qui s'impose lui; seulement il ne peut les dfinir qu'au moyen de symboles et de comparaisons. Il les compare des personnes relles ayant une individualit distincte et des droits distincls. La Doctrine hsite, ou le voit, sur la faon de dfinir et de reconnatre cette ralit qui se cherche. Ne peut elle pas trouver des raisons qui la dispensent de comparaisons, et lui permettent une reconnaissance directe du droit des collectivits? Toute la question est l, et c'est bien ainsi que s'efforcent de la poser les auteurs que nous allons suivre. En cela ils s'opposent en commun tous ceux qui s'en tiennent la thse purement subjective, M Berlhelemy par l' exemple qui crit de la fiion la plus dcide le mot personne est fait pour dsigner les hommes en tant que sujets de droits. Admettre qu'autre chose qu'un homme aura le mme rle, c'est feindre que cette chose suit une personne. Quand Caligula levait son cheval la dignit de snateur romain, il fi'iijmiit que ce cheval ft un homme. Ils s'opposent encore M. Michoud, sans doute beaucoup tnoins intransigeant, mais retenu cependant, comme l'a bienindiqu M.Hauriou, par uue timidit envers le droit objectif. Ainsi unis par

DS LA MORALEET DU DHOIT KN UKNKK.W-

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le mme souci de faire une place au droit objectif ou social, ils se divisent d'autre part sur lu faon de le concilier avec le droit subjectif. Pour M. Duguit cette conciliation consiste en uue ngation pure et simple du droit subjectif de l'fctat aussi bien que de l'individu auxquels il refuse et la personnalit et lu souverainet. Mais sa double ngation fait vanouir lu notion mme de droit, car faille d'avoir le sens du social il ne russit pus la sauver avec sa thorie trop inconsistante de la r'ijle de droit. Saleilles au contraire a le sens de lu ralit sociale et de son importance, mais il ne peut s'empcher de dliuir cette ralit qu'il sent, eu des termes d'individualismo qui l'empchent de lu comprendre dans sa vritable nature. M. Hauriou a, lui aussi, le sens de cette ralit sociale et il tente une trs intressante combinaison entre le droit objectif de I' institution et le droit subjectif de lu personne. Maisles rapports de ces deux fadeurs aussi bien que les postulats de toute la construction restent trop obscurs. Quoiqu'il en soit et en dpit des divergeuces eut relesauteurs et de l'insuffisante nettet de leurs conclusions, nous nous trouvons bien eu prsence d'une leudanceconunutie affirmer ledroildes collectivits ou des institutions organises. Le livre t si riche de Saleilles nous permet de suivre la forum ion de celte tendance dans l'histoire du droit romain et germanique, avant d'en discuter philosophiquement la valeur. L'histoire d'ailleurs nous prsente la fois les deux points de vue puisque uous voyons cette tendance d'une part se raliser dans lus institutions et d'autre part s'afllmier chez les thoriciens. Ainsi a Homo nous rencontrons l'institution du roilegium et la thorie de VunirersUus ll Home est cependant lu terre privilgie de l'individualisme! Lecollegium se prsente d'abord Home comme une imitation, comme une filiale do la civilas. Tant que sa capacit juridique n'est pas une institution de droit prive, il u'est encore qu'un organisme fonctionnant par dlgation de la puissance publique. Encore qu'association prive, il n'est eu somme qu'une personne morale du droit public. Cette identilicatioti apparat a Saleilles comme une erreur commune au droit romain et notre droit franais, et qui. en assimilant, d'aprs lui, la reconnaissance de personnalits civiles une concession d'tat, uue reconnaissance d'utilit publique, enlve au collegium sa nature originaire d'association prive. 11nesemble pas cependant qu'il y ait rien la de contraire l'esseuce du

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i/a.V.VBK MUIULOUIQUK. 1909-1912

droit corporatif, lequel ne uous parait pas devoir tablir de diffrencede nature autre qu'entre groupement et individu. Peu importe ds lors que le groupement soit plus ou moins restreint, qu'il soit collge, municipe ou tat. La distinction entre le point de vue publie et le point de vue priv est ici superficielle ce qui est profond c'est celle entre un droit individuel et uon individuel, Pour avoir servi de modle mu droit priv, connue en bien d'autres cas, le droit public n'a rien eu lui dlguer originairement. Il faut dire que le groupement 'est fait juridiquement reconnatre, dans le droit s priv, coiniiu' dansle droit public et uon// le droit public. Si le droit public rglemente cependant, et jusqu' la- lin du second sicle, l'exercice de*droits privs du collejiuni, il ne le fait qu'au nom de l'opinion collective source de tout droit et par laquelle il est rglement lui-mme. Kntout cas l'poque de (aus. les collegia sont assimils des persunues avec capacit civile drivant du droit commun. Kl c'est dans l'interprtation que Saleilles propose de leur nature qu'on voit apparatre les incertitudes et les contradictions de sa conception du droit social. Critiquant, dans sa premire leon, les thories individualistes, il dclarait eu propres termes philosophiquement il y a un droit social avant qu'il y ait un droit individuel. C'est le groupe qui a des droits et qui en coin munique la virtualit a chacun de ses membres, bien loin que ce soient les individus, nomme le voulait Rousseau, mettent en commun leurs droits individuels qui pour crer un organe nouveau et uu droit nouveau rp. 12). Voulant maintenant dfinir la nature du collgium mancip du droit public, voici comment s'exprime le inme auteur quarante pages plus loin (Pv. de Dr. Pub., p. 42J. Combinaison pratique, comme le dit l'auteur, d'un certain librearbitre avec un certain dterminisme. Et le droit individuel autonome, capable de limiter celui de lusocit est fonde d'une faou bien obscure et bien fcheusement rousseauiste sur le sacrifice que fait l'individu de son pouvoir autonome et sur sa foi eu l'institution sociale libM.. p. 40). A un tel droit irrductible de l'individu l'auteur croit en effet d'une faon trs ferme il ne s'agit pas ici de lui eu faire grief. mais de se demander comment se concilie avec ses dclarations sur la primaut du droit objectif le point de vue si individualiste et si subjectiviste qu'il afllrme dans son article sur les idesde M. Duguit . L en elfet il parle des droits naturels, individuels et imprescriptibles de l'homme, que M. Duguit a mconnus. Et cependant n'a-t-il pas lui-mme ailleurs critiqu la notion d miuenle dignit de la personne comme source du droit? L encore il proteste contre la mconnaissance par AI. Duguit de la puissance cratrice du sentiment subjectif du droit dans les manifestations de la volont individuelle L enfin il affirme que le droit objectif ne nous fournit pas du tout la garantie qui rsulte de la distiuctiou du juste ilde l'injuste. et que cette distinction ne peut tre opre que par les consciences individuelles. Ne voil-til pas des postulats bien difficiles concilier avec ceux qu'implique et qu'affirme sans cesse la thorie de l'institution? Quoi qu'il en soit, celte thorie prise en elle-mme resteneuve et fconde. Klleatteste uu sens profond de la ralit juridique et de la faon dont cette ralit s'est toujours impose au cours de l'histoire, en dpit de l'idalisme juridique du droit naturel. Elle aboutit donc, de la mme faon que celle de Saleilles, si largir trs heureusement la notiou de droit. Mais il ne suffit pas d'largir la notion de droit: il faut la fonder. L'institution est une source de droit. Soit mais pourquoi est-elle source de droit? Si l'auteur s'tait pos cette question nous n'aurions pas lui reprocher son indcision touchant l'antriorit ou la simul-

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1,'aNXKK

SUCIOLOGIgUK. 191MM9J

tanilde l'institution par rapportala personnalit. Ce n'est pas ta premire qui foude juridiquement la seconde ni inversement. Ni l'intrt, rellement contenu dans l'institution, ni le pouvoir, idalement contenu dans la volont, ne se trouvent consacrs comme tels par le droit. Il faut qu'il leur soit attribu une enlcw, une rexpectnbiliti'.Klcette attribution ne peut rsulter que du jw/t'mriit de l'opinion collective C'est ce jugement qu'eu dernire analyse il faut rapporter la con. scration et la sanction que le droit accorde certaines ralits, la personne humaine 'inmme titre qu'augroupement et l'institution. Ce sont l des centres de droit et il faut savoir gr Saleilles et M. Hauriou d'avoir nettement dfini et dgage les deux derniers. Mais la vraie source du droit est une; elle rside dans l'opinion collective puisque le droit ne lait quereprsenter et consacrer uuevaleur reconnue par elle. Et ainsi ct du point de vue raliste qu'il faut adopter, mais dpasser, l'idalisme retrouve ses droits. C'est ce qu'a compltement mconnu .M.Duguit. Saleilles et M.Hauriou n'arrivaient pas concilier d'une manire satisfaisante le droit objectif et ledroit subjectif, mais ils avaient du moins le sentiment du rle jou par l'un et par l'autre. Duguit au contraire nie radicalement toute espce de droit subjectif. Dans son ardeur il repousser toutes les thories mtaphysiques, il refuse de reconnatre aucun droit ni l'individu ni la collectivit comme tels. L'ide du sujet est une fiction au mme titre que celle de personnalitci vile. Les notions de volont et de souverainet doivent tre bannies et du droit public (cf. Trait du Droit constitutionnel et confrences sur le droit social el le droit indkiduel) et du droit priv ('cf. les Trnnsformntiom (ju'rnles du droit pric). Voici d'aprs l'auteur lui-mme les deux propositions fondamentales qui rsument le changement de point de vue dont on constate et dont on doit hter l'accomplissement. La dclaration des droits et tous les codes modernes reposent sur nue conception purement individualiste du droit aujourd'hui s'labore un systme juridique fonde sur une conception sociale, En second lieu, ce nouveau systme qui est d'ordre raliste et non plus mtaphysique, tend s'tablir sur la constatation du fait de fonction sociale s'imposant aux individus et aux groupes. Donc aucune volont n'est qualifie, pas mme celle de l'tat, pour s'imposer d'autres volonts nos devoirs ne sont relatifs aucune souverainet mais seule-

E ETDUDROITNGNlilUt, DRLA. ORALE M

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ment la fonction sociale que uous remplissons. L'homme n'a pas de droits, dclare l'auteur. Mais tout individu a dans la socit uue certaine fonction remplir, une certaine besogne excuter. Et cela est prcisment le foudemeut de la rgle de droit qui s'impose tous, grands et petits, gouvernants et gouverns. (Lestransi, gur. duDr.priv., p. -10-20;. Et dans le mme livre (p. ~\); Les collectivits, associations, corporations, fondations, soul-elles ou ne sont-elles pas des sujets de droit par nature? Je n'eu sais rien et cela m'est totalement indiffrent. Peuvent-elles ou non tre titulaires de droits subjectifs? Je u'eu sais rien, et cela m'est encore totalement inclinrent, pour cette bonne raison que le droit subjectif tant une chose qui n'existe pas, le sujet de droit n'existe pas davantage. La seule question qui se pose est une question de fait. Une collectivit, association, fondation poursuit-elle un but conforme la solidarit sociale, telle qu'elle est comprise un moment donn dans le pays considr et par conles squent conforme au droit objectif de ce pays? Si oui tous actes faits dans ce but doivent tre reconnus et protgs juridiquement. LaflRctatiou des biens ce but doit tre aussi solidarit protge. Ues ncessits incluses en fait dans la social,' rsulte donc une rylede droit qui sanctionne l'activit de chacun, individu, groupe ou tat peu importe, du moment qu'elle est conforme sa fonction respective. Dans le mot droit il n'y rien de plus que ce fait, et il faut l'exorciser de toute mtaphysique et de toutsubjectivisme. Telles sont les thses de l'auteur, celles qu'on retrouve dans tous ses livres. On conoit qu'elles aient t vivement critiil faut ques par tous les thoriciens individualistes. Mais dire qu'elles l'ont t presque de tous cts soit au nom du droit subjectif individuel, soit au nom de l'autorit, soit au nom de la libert, soit au nom mme du droit social que M. Duguil prtend instaurer. Saleilles a pu dnoncer leur caractre tyrannique et M. Ksmeiu au contraire leur caractre flimrcliique. l>emme M. Hauriou, dans la brochure qu'il a consacre aux Ides de M. Duguit . s'exprime ainsi aprs avoir critique sa thorie de l'autorit de l'lut nier la ncessit de l'obissance pralable aux ordres des gouvernements, nier le droit propre des gouvernements imposer cette obissance pralable, tout en reconnaissant la ncessit de fait des gouvernements, c'est une faon d'anarchisme et la plus dangereuse de toutes . C'est qu'en effetla rgle de droit

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t'AXKK S0CI0I.OOIQ0B. 09-l!M2

dont parle M. Duguit est une chose bien inconsistante, et on ne voit pas comment elle pourrait fonder l'autorit ncessaire du droit. Nous n'allons point reprocher M. Dugult de ue la point appuyer sur une mtaphysique Individualiste. Mais uous sommes bien obligs de constater qu'il se trompe lorsqu'il croit l'tayer sur des postulats sociologiqueset en particulier sur une conception de la solidarit sociale conforme celle de M. Durkheim. La rgle de droit ramene une rgle de solidarit socialene peut avoir d'autorit que si elle mane du groupe lui-mme dont elle exprime la solidarit. Et cela implique que ce groupe a une ralit eu face des individus qu'il groupe, et une opinion en face de la leur qui ne soit point la moyenne mais la rgulatrice de la leur, et leur impose la reconnaissance des valeurs juridiques qu'elle juge devoir consacrer comme relles. C'est ce prix seulement que la solidarit sociale peut fonder un droit objectif. Or M. Duguit affirme sans cesse le Droit objectif mais il en sape la base, en se livrant, en grand dtail dans son livre dj ancien sur Ytat, le droit objectif et la loi positive, et par allusion dans ses livres suivants. une critique aussi troitement individualiste que possible de la notion de ralit collective et de conscience sociale. Voil comment M. Duguit reni par les individualistes risque bien de l'tre aussi par les sociologues. G. D. KACIIMK. Ethica socialis seu sooiologia. OlmiUz,ous. l KATTENBCSC1I. Ehren u. Ehre. Kine elliisch-soziolofisclie Gissen.Tpelmunn,WJ, OU Untorsuchung. p. DE LAG1USSEKIE ,). De l'intolrance commephnomne 13. social. Rtc, latent, de Social.,[910,p. 70-1 KEI.SEN ;H.l. Ueber Grenzen zwisohen joristischer a. soziologisoher Mthode. Vorlraggehalten in d. Sociol.CJeselUcliaft zuWieu. TQbinpen,Mohr,1011, il p. ( 1)KM AI)AYIA). Essai d'une explication sociologique de l'origine du droit. (Thoriede la valeur des droits;.l'nris, Oiard et Hricre,:np. SI.N7.HKI.MKIi. sociologische Methode in d. PrivatrechtsDie wissensebaft Mi'inclien,Hir-gerscheUnivers.Buulilmndlung, 30 l'JUU, p. SQCILLACE .T.). La sooiologia,il diritto e la fllos. del diritto.

SYSTMES JURIDIQUES

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400

l'ANNK 1U09-1912 SOCIOLOOIQUK. Old Customsof the Baganda.

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D.

Si/stmnxjuridiques primitifs dcompos*.Par M. Di'HKiiEiu

SELIGMANN G. and BhkxiuZ.). The (C. Veddas. iWitlt a cliapter by C. S. Myers and au uppeiidix by A. Mendis Gunasekarai. Cambridge, L'niversity Press, 1911, xix-403 p., lo-8. Ce que M. et M" Seligmauu nous oppreiinent sur l'organisation sociale des Vedda ue fait que confirmer la conclusion laquelle nous a conduit l'analyse de leur organisation reliT gieuse (v. plus haut p. 162,1. out concourt prouver que leur tat actuel est le produit d'une rgression et, par consquent. ne peut servir reconstituer l'tat initial de l'humanit. Sans doute, ils sont disperss sur un trop vaste territoire pour avoir une organisation tribale proprement dite c'est d'autant moins surprenant que, mme en Australie, cette organisation n'est gnralement que trs rudimentaire. Mais le systme des claus subsiste presque intgralement. Tout Vedda appartient obligatoirement un groupe, plus vaste que la famille, appel Wurugc, etdont tous les membres portent un mme nom, Dans cinq cas sur sept, ces noms sont rattachs par la mythologie ceux d'un animal ou d'une plante; on peut donc supposer, avec quelque vraisemblance, qu'il y eut un moment o ils taient totmiques ip. 73 et suiv.i. Ils sont gnralement exogames et si certains pratit-il, depuis une date rcente quent l'endogainie. c'est, semble (p. 75). Non seulement nous trouvons ainsi chex les Vedda l'organisation base de clans avec ses caractres distinctifs, mais encore elle a citez eux une forme qu'elle ne prsente que chez des peuples relativement avancs: il y a, entre les clans, une hirarchie, 11en est deux qui jouissent d'une cer-

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Si'STMgS WRWIQVKi

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tuine supriorit sociale les autres sont tenus, envers les une premiers, des prestations dtermines qui impliquent sorte de dpendance i'p. 78-79). La famille est utrine ou, tout au moius, porte encore lit Vedda n'est marque d'une organisation utrine. Tant qu'un pas mari, le rapport de parent qui compte le plus ses yeux est celui qui l'unit il sa mre la mre jouit d'une considration toute particulire (p. 06;. Mais, aprs le mariage, les choses changeiit. Eu gnral, le gendre passe la plus grande droit partie de sa vie daus la taurille de sa femme il a le d'utiliser librement, pour son usage personnel, les terrains de chasse ou les tangs qui appartiennent son beau-pre du beauip. 101). Aussi, partir de ce moment, la situation pre quivaut-elle celle de la mre: on a les mmes devoirs envers l'un et envers l'autre. Notamment, on leur doit une part gale du gibier. Le pre est l'objet de bien moindres gards (p. 67). Quant la belle- mre,elle est isole de son gendre par les interdits classiques (p. ti8). La sparation des sexes est peut-tre encore plus complte qu'en Australie. D'une manire gnrale, disent nos auteurs, nous croyons que tout contact est vit entre adultes des deux sexes (p. ). Un homme n'a de relations troites qu'avec sa femme. Chaque poux ne peut. d'ailleurs, choisir son conjoint que dans un cercle trs limita. Trs vraisemblablement, nou seulement les clans taient exogames, mais, de plus, chaque claa n'avait le connulriiunqu'avec un clan dtermin et un seul. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, le mariage ne peut avoir lieu qu'entre enfants de frre et de sur, tandis qu'il est svrement prohib entre les enfants de deux frres, ou les enfants de deux surs rp. (Mi. Pour ce qui est du mariage en lui-mme, il ne va pas sans quelques crmonies La plus remarquable est le don que le mari fait sa femme d'une boucle de cheveux venant soit de lui-mme soit de sa sur. La chevelure a uue valeur inagicoreligieuse en principe, un homme ne doit pas se couper les cheveux. Un tel don semble donc bien quivaloir une communion 1. i p. 98-99). A ct de ce droit personnel, il y a chez les Vedda uu droit de proprit parfaitement dfini. Le Vedda, nous dit-on, a un sentiment trs vif de la proprit , tant individuelle" que collective ip. 106i.Il nous parait probable qu'il y eut une proprit du clan car ou nous assure qu'il fut un temps oE. ih-KKHEJii. Anne sociol., UJ09-HU2. *

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l'JOSMtfljS LASNB SOCIOLOGIQUE.

chaque clan occupait un territoire dtermiu ip. 79*.Aujourd'hui, il est vrai, il n'eu est plus aiusi; mais il existe des groupes forms par une runion de plusieurs familles qui possdent en commun suit un terrain de chasse suit une caverne amnage pour l'habitation. Quand ces domaiues u'out pus de frontires naturelles, comme uu cours d'eau ou une colline, on les aborne artificiellement, en gravant sur les arbres, situs le long de la limite. un homme arm d'un arc ip. llii. A cot de cette proprit collective, il y a des emplacements qui appartiennent en propre chaque famille partiHre, sous la rserve peut-tre d'un druit niiuent conserv par le groupe de familles. Enfin, existe un droit successoral trs dfini et mme toute uue procdure pour effectuer les transferts de proprit 'p. 113et suiv.iEn rsum, il semble bien que celte organisation est uue forme dchue de celle qu'on observe dans les socits auslraliennes. E.l). BOGOIUS< \V.i TheChukohee. III Soo!al Organisation. The Jesup Norlli Pacific Expdition vol. Vil. Meuioin oftlf Alunirait Musum n/' Xatural Ilixtory. Leideu. Brill, 1909, p. 387-737in-4". Aprs nous avoir dcrit, dans le prcdent fascicule de son ouvrage, la religion des Chukchee, M. B. entreprend ici d'analyser leur organisation sociale. L'tat o se trouvent prseutemeut les Chukchee peut servir montrer avec quelle facilit ou est expos prendre pour primitive et pour simple uue organisation sociale qui. eu ralit, est le produit d'une vritable dcomposition et qui, par consquent, suppose une volution plus ou moins longue. Les Chukchee ont certainement eu une importante civilisation qui ne survit plus gure aujourd'hui que dans Aime leur mythologie; ce n'est plus qu'un souvenir > Social., xi, p. loOi. Or, en mme temps, on constate citez eux une structure sociale d'une extrme simplicit c'est celle des Vedda ou desAndamaus, celle dont certains thoriciens out voulu faire le point de dpart de l'volutiou sociale. Cliez eux, toute trace de clan a disparu. 11 n'existe pas d'unit sociale, dfinie et relativement stable, au-dessus de la famille: et par famille, il faut entendre le groupe form par

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le mari, la femme !ou les femmes' et les enfants non maris. Kncoreles liens qui unissent les uns aux autres les membres Lie cette petite socit ont-ils nssez fragiles chacun peut les de briser volont. Ceux-l seuls sont considrs comme ta mme famille qui habitent ta mme maison. Si la cohabitation i. cesse, la parent ne lui survit pas ip. utt7, 540i. Le seul groupement qui dpasse en tendue la famille est le et camp chez les Cliukchee de l'intrieur qui vivent du renne, le village chez les Cliukchee maritimes. Le camp est form par une ruuion de familles, gnralement parentes, qui habitent les unes cot des autres: il y en a de deux trois, ce qui fait en tout de dix i'i douze habitants. Chaque famille a sa tente distincte et ces di fi rentes tentes sont places sur une seule ligne celle qui est eu tte est occupe par le mattre du camp. Ses pouvoirs ne sont pas sans quelque importance: c'est lui qui distribue le travail commun, qui rgle les dplacment*, qui fixe l'poque des crmonies et des sacrifices, etc. Mais le lien qui unit les familles ainsi associes est trs volont ip. 012-(U3i. Le village fragile; il peut se rompre des Chukchee maritimes est un groupement plus tendu et trois plus dense: il ne comprend pas seulement deux ou familles apparentes. Aussi nous semble-t-il que ce qui correspoud le mieux au camp des Chukchee de l'intrieur, c'est, non pas le village, mais l'association que forment un certain nombred'individus, parents les unsdes autres, pour exploiter en commun un bateau. C'est la vritable unit sociale de ces populations. L'organisation est donc d'une extrme simplicit la socit est forme par une juxtaposition de trs petits groupes familieux, tout fait analogues it ceux que tant de doctrines ont mis au dbut de l'histoire. En ralit, cette situation est le rsultat. au contraire, d'une vritable rgression. Les institulions juridiques ont le mme caractre: c'est peine si l'on qu'il en existe: il n'y a ni jugement ni chtiment dire du crime. Les meurtres commis par un parent sur un parent ne sont l'objet d'aucune rpression. On considre que quis'est conque est tu ainsi a mrit son sort: ou dit que, s'il altir ce traitement. c'est qu'il tait insupportable. Rn fait, dans tous les cas de c&genre qu'a observs Bogoras, la victime n'avait rien de recommandable. Quand, au contraire, le meurtrier appartient une famille trangre, il y a vendetta mais la vengeance du sang est rduite sa forme la plus l-

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l'anne

sociologique.

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mentalre. Les parents du mort se livrent quelques reprsailles ils tuent le coupable ou l'un des siens, et tout est dit. La querelle ne dure pas plus longtemps; les deux familles se rconcilient (p. 6671.Parfois, et surtout quand il s'agit d'un moindrecrime, il ya seulement payementd'uuwergeldip (J09i. L'institution qui semble s'tre le mieux maintenue, sans doute parce qu'elle se rapporte des relations prives, est le mariage. Plusieurs pratiques subsistent qui tmoignent d'une civilisation suprieure a celle qui parait implique dans cet tat d'inorganisation On pourrait croire que, dans une socit aussi dnue (le toute vie publique, le mariage se rduit plus ou moins l'accouplement des sexes: tout nu contraire, il existe un rituel nuptial. Diffrents sacrifices ou olrandes ont lieu on immole notamment un renne. Les deux poux se lustrent avec le sang de la victime; c'est une forme de communion. Ils se peignent sur la' figure la marque du la famille. La mme crmonie se rpte la maison des beauxL parents ip. o95-59t5i. e lieu conjugal est donc considr comme un lien moral qui ue peut se former que par une opration rituelle. Sur la mme ide repose une sorte de mariage tout fait analogue au mariage Pirrauru des Dicri. Uncertain nombre d'individus mettent leurs femmes en commun chacun, tout en cohabitant rgulirement avec la femme qu'il a en propre, a des droits ventuels, secondaires, sur celles de ses compagnons. Or, pour contracter cette association, on emploie les mmes procds qui servent au mariage; on sacrifie un renne et onse lustre avecle sangde la b te immole. Les individus ainsi associs sont unis comme par uu lieu de saug et se regardent comme parents; ils s'aident et s'assistent mutuellement, et, comme cette assistance mutuelle est une ncessit, il n'est gure de Cbukchee qui ne soient engags dans une socit matrimoniale de ce genre 'p. (JOet suiv. Cependant, l'branlement gnral de l'ordre social fait galement sentir ici son influence malgr ces crmonies, le lien conjugal se brise avec une grande facilit tant qu'il n'a pas t consolid par l'action du temps ip. 590-597!. L'obligation pour le jeune homme de vivre et de servir pendant un temps assez long chez ses beaux-parents est une autre preuve de la longue histoire que la socit Chukchee a derrire elle car elle tmoigne que la famille, d'utrine, est devenue paternelle (p. S79i. J. Tous ces faits tendent montrer que, quand une socit se

SYSTMES JIMUDJQUKS

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la se dcompose, dsagrgation fait de haut en bas Cesont qui les groupementsles plus levs,les plus complexes disles paraiBseut premiers ce sont les plus simplesqui rsistent lemieux. Ainsis'expliquel'illusiou desthoriciensdontuous parlionsen commeuaut. E. 1).E. Systmesnationaux, IMvv. H ParMM, oussel, i'vklm, R (W. S/. Hellenistie FERGUSON xvhi-487 p., iii-X" Athens. Loiulon, 1911,

II importe de signaler au moins cet ouvrage, bien qu'il ait un caractre proprement historique. L'auteur a estim que l'tude d'Athnes aux mcet n* sicles a vaut Jsus Christdevait tre tente, non point taut par gard pour l'antique gloire de la cit queparceque, dansl'Athues de cette poque,on pouvait mieux que partout ailleurs, observer le conflit de tendances contradictoires. Athnes devait renoncer ses rves imprialistes elle ne pouvait mme plus dfendre sou iudpeudance. conomiquement, son importance tait clipse par le dveloppement croissant des villes de l'Asie-Mineure ou d'Alexandrie. Enfin, cette dmocratie, qui avaittsoucieused'assurer tous ses coucitoyetis la participation aux affaires publiques leur voyait se constituer des tals qui devaient la force de organisation une bureaucratie spcialise et savamment hirarchise. Ferguson a essaye de montrer les fluctuations du qui. dans la vie et l'administration de la cit, rsultrent choc des traditions et de l'esprit nouveau. Son ingniosit inquite. Comme il travaille sur des documents mdiocres et comme il tire parti des moindres concidences, il suffit souvent d'une lgre flure, d'une simple erreur de chronologie pour que l'une de ses constructions fragiles s'croule d'un seul coup. Peut-tre aussi pourra-t-ou juger qu'il n'a fait que transporter dans l'tude de textes pigraphiques quelques ides dj labores par les historiens de l'hellnisme Droysen. Beloch, Kaersl. Nanmoins, sa contribution n'est point insignifiante parce que ces historiens se sont plutt attachs du montrer le dveloppemeut monde nouveau que la rpercussion des ides nouvelles dans la Grce propre. R.

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l'axskk

suuioLomyuE.

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NYS(Ernkst). Le droit romain, le droit des gens et le collge des docteurs en droit civil. !'u~oxcln l'Gisloirodu droit en Annletrrrei. Bruxelles, Weissenuruch.li)l(J, 15!)p, in-8'. Les Anglais racontent volontiers que leur droit ue doit rien aux droits trangers. Il a grandi, disent-ils, par ses propres forces. Ils s'enorgueillissent de ce dveloppement autonome qui leur parat racheter sou infriorit technique i infriorit qu'ils sentent, encore qu'ils ne l'avouent gure). C'est pour cette raison que leurs hislorieus, sir Frdric Polloek tout le premier s'acharnent diminuer la part que peut prtendre le droit romain dans la formation du droit coutumier aurais. 11y a bien quelque chose de vrai dans ces affirmations. Assurment, les circonstances ont t moins favorables eu Grande- Bretagne qu'ailleurs l'intrusion des principes romains. La couqute romaine n'y a gure laiss de traces. La conversion des Anglo-Saxons au christianisme n'a mme pas eu, au point de vue de lu romanisation, les rsultats qu'o se plait parfois lui attribuer. Plus lard, l'activit lgislative exceptionnelle d'Edouard I" a enlev aux iuslilutiens romaines tout uu champ d'application o elles eussent pu s'introduire. Enfin, malgr les prtentions plusieurs fois affirmes des empereurs, l'Angleterre a chapp la suzeraiuet du Saint Empire rotnaiu. Mais de l prtendre que le droit anglais est uu droit insulaire , qui ne procde que de lui-mme, il a loin. y M. Nys, quoique se dclarant ip. 7, p. 82i partisan des couclusions de l'ollock, uous fournit les meilleures raisons d'eu rpudier les exagrations, en uous montrant que. malgr tout, le contact s'est toujours maintenu entre le droit romain et la pratique anglaise. A partir du xi* sicle, la conqute normande avait importe de France bon nombre d'institutions se rattachant la civilisation romaine. Le druit romain s'est appliqu dans les cours ecclsiastiques et a acquis aussi une grande importance dans la cour militaire et dans la cour de l'amiraut. Aussi l'euseigua-t-ou sans interruption dans les Universits anglaises et en dehors d'elles, depuis le moyeu ge jusqu' nos jours. Les principaux noms des civilistes qui ont marqu leur trace dans cet enseignement sont ceux

SVSTMIS JUniDIQUKS

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de Vucarius, qui profensa Oxford des 1149, d'Albenc Gentit, qui y professa de 1587 1008, de Richard Zouch. qui y professa de 1620 16(51.Une association con tribun beaucoup h entretenir le culte dudroit romain ce fut rtissociatiou du Collge des docteurs iDiwlor's commun; qui runit les docteurs en droit faisant partie des cours ecclsiastiques et de la cour de !'simiraut ou pratiquant devant ces tribunaux, fond en 1311, le Collge ne disparut qu'en 1858, aprs In rorganisation des tribunaux ecclsiastiques. Pendant ce temps, il fournit aux cours de justice une srie de magistrats et d'avocats remnrqmibles, et il se constitua pour ainsi dire eu cole de droit romain. Son action se inarqua surtout dans le domaine du droit des gens, par des avis et consultations sur lesquels M. Nys produit des renseignements fort intressants. Dans l'ensemble, et bien que M. Nys se borne une tude d'histoire des sources, il est incontestable que le droit anglais doit beaucoup au droit romain. On arriverait sans doute raflirmer plus nergiquement encoresi l'on analysait les institutions juridiques anglaises dans leur dveloppement interne. Non seulement Vequity, mais mme la camman law sont profondment imprgnes de conceptions romaines. Des thories qu'on prteud originales, comme celle de la tonsiilAration et des engagements conditionnels, ne sont, y regarder de prs, qu'une transposition maladroite de thories romaines. M. Xys n'tudie pas ces questions. Mais la dmonstration se ferait aisment. P. H. CHARMONT (Joseph). Les transformations civil. Paris, Colin, 1912, xv-"2(l4 in-l. p. du Droit

CHARMONTi'J.j. La Renaissance du Droit Naturel. rfnuitiu et Mmoiresle Montpellier. Srie littraire, IV). MonlpellierCoulet, et Paris- Masson,HMU. iiop. in 12 Le premier de ces deux livres a pour but de rendre seusibles dans le dtail les principaux changements qui se sont oprs dans le droit priv depuis le code civil M. Charmont limite sou tude aux transformations qui concernent le droit de famille, le droit de proprit et lu responsabilit. Pour ce qui est de la famille, il mouIre successivement

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l'.VXXKE SOCIOLOGIQUE.

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comment elle devient plus mobile pur opposition la famille d'autrefois, plus stable et plus solidement constitue comment aussi elle a t affecte par diffrents facteurs couotuiques (systme du partage forc dont on a, suivant l'auteur, exagr t'influence nocive, pratique des socits par action, rgime du travail industriel). De la famille dans sou ensemble, il passe la femme et l'enfant. Pour l'une et pour l'autre, il se produit, au milieu de toute sorte d'hsitations et de contradictions, une transformation du mme genre l'autorit maritale et l'autorit paternelle se temprent l'ide de protection l'emporte de plus en plus sur l'ide de domination. Sur le droit de proprit, M. Charmoiit croit constater une double action, en sens Inverse. A certains gards, la proprit s'est faite plus absolue, plus rigoureuse. Maiseu mme temps, elle s'est affaiblie; elle subit des restrictions de plus en plus nombreuses. Elle est devenue plus impersonnelle; le propritaire s'est comme dtach de sa proprit. Celle-ciest limite par l'intrt des voisins, par Hutrel public, par la constitution de droits nouveaux concernant les mines, les sources, etc. Des formes nouvelles d'appropriation se sont dveloppes qui coustituent comme une transition de la proprit prive la proprit sociale. Enfin, dans ses derniers chapitres, M. Charmont nous retrace la transformation bien connue de l'ide de responsabilit la thorie subjective et individualiste de la faute faisant place une conception objective et sociale, base sur l'ide de risque partag. Toutefois, cette transformation, qui n'est pas complte. l'auteur ne souhaite pas qu'elle s'achve. Il estime dsirable que l'ide de faute reste la source principale de l'obligation et il croit mme que la thorie du risque a t exagre. Ce qui, pour le sociologue, fait l'iutret de ces divers changements, c'est qu'ils ne sont pas le rsultat d'une dduction abstraite partir d'un contenu idal, mais s'expliquent tout entiers par les conditions sociales que les notions juridiques doivent reflter sous peine de ne pas tre ou de se dtruire elles-mmes. Eu mme temps que les institutions juridiques, l'ide mme du droit s'est transforme en fonction de l'volution sociale. Comme la jurisprudence, la doctrine a volu et nous assistons un rajeunissement de l'idalisme juridique. C'est ce second mouvement que M. Charmont esquisse grands traits dans son second livre La Renaissance du droit naturel.

SYSTftUKS JDRIDIQUES

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Cette renaissance, suivant l'auteur, a t rendue ncessaire par l'impossibilit constate de justifier rationnellement l'ide du droit et par l'insultante des doctrines empiriques cette notion tout sou contenu moral. Si l'on qui enlvent 11 ue peut, conclut-il, ni justifier cette ide ni se passer d'elle, on n'chuppe cette contradiction qu'en faisant un acte de foi. L'ide du droit est accepte comme une croyance, comme une donne du sentiment. Il se peut qu'il y ait dans cette conception une part de pragmatisme, mais de pragmatisme mitig soumis au contrle de lit raison. Mais ici encore, l'ide ne s'est pas rgnre dans l'absolu elle n'a pu renatre qu' in condition de s'adapter et de s'organiser eu fonction des ncessits sociales actuelles La notion nouvelle du droit naturel n'est pas absolue comme l'ancienne, elle a, suivant l'expression de Statnmler, un contenu variable . Dans sa partie dogmatique, connue dans sa partie historique, ce livre de M. Cliarinoul, qui n'est que la reproduction d'un cours, reste extrmement sommaire. G. IJ. Reoht der Kelten. Zcittch.(. rtryUiek. KOIII.EK ;Joskk.\ Das Reehltit.,XXIII.H.,I et IIII.,p. H'A-tW.l)ioiteon.jupi!et domes; tique) liOPSCII. Die altre sozial-und Wirtsohaftsyerfassung der H Alpenslaven. Wuimni-, hluu,OUU. MAl'KRK K. Vorleaungen ber aUnordisohe RechtsgeschiPreislautas. eipzig. ohte. IU. IV. DusStaatsrifclitdesisliliitlischeii L Deichert, 1909. SCIIWKHEX Konrad Maurers Vorlesuagen ttber altnor(V.). dische Reohtsgesohiohte. ;G.(" A..i'J09, p. 779 KI,I1)SCI!1A. Ueber Karsts Grundriss der Gesohichte des armeni8ch.en Rechts. Zeitseli.f. ceri/leich.Heclitmr.,XXIII.15.. III. II.. |>.371-iSI[Uvoildomestique,. IJII H;.M). Isral Kulturentwioklung. Strasbourg Trubner, VJUh viii-148 iu-8"(bon manuel, surtout juridique). p. .U'TOWJT/EH. Die syrischen Reohtsboher u. d. mosasohtalmudisohe Recbt. Wien, lloeUlr>r, p. 108 I.II'SIUS;ll. d. Reoht von Gortyns. Abliandlungcn k. Zum liiicli.siselien (cseUscliafl er Wissenschaflcn Leipzig,l'hilol.d in histor. Klasse,XXVII. n" II. Leipzig,Teubner.(909. lid.,

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MEYKIt:Kdi'.hd). Kleie Sohrifton. Zur Cioscliiclitsthcorie und ur irlscliurtlicliiiii und politisulicn des Alleitums. Halle. Niemeyer. FHKSE. Aus dem Oraeko aegyptisohen Niemeyer, l'JIO. Reohtslebea llulli-,

SNKI.I. ,! J. The oustoms of old England. l.ondon. Molliuen a. Co., 1911, 312p.

III.

LOKUANISATIOX OOMESTIQI'K KTMATKI.MONIA I,K PurMM. IliiikiiKiM.Dur.Jeunet. A. l.n fiimiUe.

Il ARTLA XI)iE. Sidnk). Primitive Paternity. Nuit. 1 900, vol.. vm-HiSt MH iu-8". e p.

Londres

Dans ce livre, M. Hartlaud s'est propose d'tablir que la notion de paternit n'est pas et ne saurait tre primitive, qu'elle rsulte d'une sorte de contrat et de convention sociale. Pour qu'elle ait pu se constituer trs tt, il et fallu que les hommes eussent tout de suite dcouvert le rapport qui unit 1bfait de la naissance au commerce sexuel. Or, suivant uotre auteur, cette relation est. pendant longtemps, reste insouponne. Il donne comme preuve de cette ignorance toute sorte de mythes et de pratiques que l'on observe sur les points les plus dillrents du globe. Il y a d'abord les mythes relatifs aux naissances miraculeuses. Nombre de hros passent pour tre ns en dehors des conditions normales leur mreles aurait conus, sans s'unir un homme. Elle aurait t fconde pour avoir mang de la chair d'un animal, bu de telle ou telle boisson, touch tel ou tel objet. La pluie. le vent peuvent galement avoir la mme action. Dj M. H. avait signal ce thme mythique en tudiant la lgende de Perse il se borne, ici. l'illustrer de quelques exemples 1, p. J.9j. Ces lgendes impliquent que, jusqu' un moment trs avance de l'histoire, les hommes n'ont pas considre l'union sexuelle comme la condition ncessaire de la procration. Mais on retrouve la mme croyance a la base d'une foule de pratiques magiques. Pour rendre les femmes fcondes, on

KTgmiUOKIALR l'oKUAXlSAW.V PUMKSTJQ08

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leur fuit absorber tel ureuvrage, consommer tel aliment, ou les expose aux rayons du soleil, ou les met eu contact avec uu 80-18B.. objet auquel onprte un pouvoir fcondant, etc. il, p. 11u'y a pas lieu d'insister sur ces faits qui u nous paraissent pas apporter une grande force la thse que l'on veut dmoutrer, car tous ces procds ne sont que des moyens auxiliaires de la copulation dont ils renforcent les effets, mais qu'ils ne remplacent pus. Un ue peut donc les imputer une complte ignorance du rle que joue l'homme dans la procration. Ils tmoignent seulement que l'eilicacit de ce rle est cousidre commeusceptible de varier suivant un certain nombre s de conditions extrieures. Mais nous ne pensons pas autrement aujourd'hui. Plus importantes et plus significatives sont les croyances la rincarnation. Chez une multitude de peuples, on erotique le nouveau n est tout simplement l'me d'un mort qui s'est rincarne dans le corps d'une femme. Daus ce cas, c'est le mort lui-mme qui, semble-l-il, fconde la femme, mais par des voies mystiques et sans recourir un commerce charnel. N'est-ce pas la preuve que celui-ci n'est pus regard comme indispensable la procration ? La doctrine de la melempsychose parait M. H. avoir la mme signification n'impliquet-e)le pas. elle aussi, qu'uue naissance est une renaissance (1, p. ISG-iS.j? Kniiu, les institutions domestiques primitives traduisent les mmes ides. La filiation en ligue utrine a, partout, prcd la filiation agnatique.Ou a voulu, il est vrai, l'expliquer par le dsordre des relations conjugales et par l'impossibilit o, par suite, se trouvaient les hommes d'attribuer les enfants des pres dtermins. Mais M. H. n'a aucun mal faire voir ce qu'a d'insoutenable cette explication dont ou s'est si longtemps content il reprend sur ce point la thse que nous dfendons ici depuis quinze uns et par les arguments mmes que nous avons employs. D'abord, les relations primitives de parent ue se ramnent nullement de simples relations de consanguinit, puisque des non-consanguins sont consitrangers les drs comme parents et des consanguins comme uns aux autres. En second lieu, il arrivesouvent que la paternit n'existe pas, comme institution sociale, l o pourtant le lieu physique entre le pre et les enfants n'est pas douteux. Inversement, il est trs frqueut qu'un homme se considre et soit considr comme le pre, au sens moral et juridique

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L'ANNE SOCIOLOGIQUK. 1909-KM2

du mot, d'enfants qu'il u'a pas engendrs. La conclusion de tout ce dveloppement a, p. 301-325;parait tre que l'tablissemeut de la famille utrine est d, en totalit ou en partie, l'absence de toute ide dfinie sur 1'elllcacit du commerce sexuel. Le rle de lu mre dans la gnration est vident, alors que celui du pre est trs malais apercevoir (Cf. II, P p. 8JS.1. ar suite, taudis que le droit de la mre est un fait nature!, fond sur les liens de saug , le droit du pre , l'institution rgulire du pouvoir paternel est le produit d'une convention sociale fil, p. !)9j. M. il. essaye mme de dterminer comment s'est tablie primitivement cette convention ATION DOMESTIQUE MATRIMONIALE

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plus d'esclaves que n'en pouvaient fournir le droit de lit guerre ou des obligation!). Il y eut de vrais marchands qui pratiqurent l'importation et tinrent commerce permanent d'esclaves. Ils cdaient leur marchandise Ii l'amiable ou aux enchres et la prsentaient le plus commercialement du monde pieds oints dpltre et tiquette au cou avec tous renseignements sur la provenance, l'ge, les connaissances, les aptitudes et la moralit. Le droit imposait m6me au marchand, comme pour toute autre vente, une obligation de garantie. Voici quelques prix du temps de Piaule: une jolie fille valait de 20 00 iniues de 2.000 0.000 francs), un enfant 6 mines, un esclave rural 1.800 fraucs environ. Plus tard il fallut payer jusqu' 100.000 sesterces pour un bon lilteralus. Les cuisinier, un bel adolescent et un otk nerti prirati formaient la familia rustica et la familia urbana avec, au sommet de celle-ci, \esercuatriensl*qu\ devint plus tard le procuralar ou ditpensalor avec, sous ses ordres, un caissier lamm'tts, aumptuariu) Les esclaves taient d'ailleurs le plus gnralement spcialiss, et la situation qui leur tait faite dans la maison n'tait pas moins diffrente que leurs occupations. Du point de vue juridique, ils taient dpourvus de tout droit et comme une chose aux mains du mattre, sans pouvoir ni fonder une famille ni possder. Mais ils avaient nanmoins une certaine situation de fait, ils pouvaient amasser un pcule, mais restaient tout de mme plus troitement asservis que les esclaves grecs. Leur condition fut adoucie par les empereurs qui punirent le meurtre, jusque-l permis, de l'esclave, et le punirent mme, partir de Constantin, de la mme peine que les meurtres ordinaires. Cette volution s'accentua sous l'influence des philosophes et surtout du christianisme, tl faut ajouter, d'ailleurs, que le droit permettait rafTranchissement de l'esclave sous forme solennelle ou par simple dclaration du maitre. Tel est le contenu de la premire partie qui a pour titre l'ensemble des conditions fondamentales de la vie. La seconde traite de la vie elle-mme, non sans qu'on se demande parfois pourquoi tel chapitre, comme celui sur les bains ne rentre pas dans la premire partie au mme litre que tel autre sur la nourriture ou le vlement. La division parait donc assez artificielle. En mme temps que le Romain, entre dans la vie son yenius nntalix qui ne cessera de le conduire et qui sera ft Annte 27 E. IH-HKIIEI. socinl.,W.i-1912.

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L'AXSKE

SOCIOI.OUIQ.IIE. KHHMUli

un banquet domeschoque anniversaire de la naissance pur du l'enfonce, tique. D'ailleurs, tous lus moments importants dlivrance, sont placs sous depuis le premier moment de la la protection l'une divinit spcial. On trouvera lu descripl'ention minutieuse des rites magiques au milieu desquels fant entre dans la vie, est soumis l'examen du pre, puis couvert d'amulettes. Tous les soins que rclame la premire eutancu sout excuts aussi ponctuellement qu'un rite relicar. avec l'empire, gieux, cela au moins sous la rpublique, Sur la premire ductiliou deviendra moins mticuleuse. ne l'ducation et l'instruction nos renseignements prcis remontent gure au del du n- sicle avant Jsus-Christ trs tt. l'usage se rpandit de (aire instruire l'enfant la maison Mais trs tt aussi, il dut par un esclave grec ou un affranchi. exister des coles fit y en avait ir K.1reset Tusculum vers MU),.Klle datent dsignes, non sous la dnomination la fin de la Rpugrecque ichola qui ne s'introduisit qu' l'enfant entrait d'abord blique, mais par le motbut un. Celle o tait dirige par le IHlerator. L'anne scolaire commenait eu mars avec congs certaines ftes, et sans doute aussi une foule de dtails ehiique nundiiie. L'auteur rassemble et la discipline de prcis et intressants sur l'organisation Les l'cole, sur les programmes, sur l'ducation physique. tudes continues chez le grammalfcu* s'achvent chez le u rhteur ou sophiste avec la 17ranne qui marque l'entre du et l'approche des obligaieuim hommedans la vie publique tions militaires. Elles se terminent mme gnralement un peu plus tt, au moment de 1(.rmonieofnciellequi marque la pubert alors le jeune homme abandonne htmjn fiwlesto lu loya tirili*. On trouvera p 330-37 la description de pour ce rite d'initiation. Ceux qui, par la suite, voulaient continuer se cultiver le faisaient spontanment, soit en coutant des a Home. on compagnie d'hommes de tous Ages, les leons et des rhteurs grecs, soit en allant Athnes, philosophes fthodes ou Mitylue. Sous l'empire, Hadrien fonda mme Home une sorte d'Universit, l'Atheniium, o des leons des matres appoints et publiques taient donnes par de privilges. pourvus de toutes sortes avec Les filles frquentaient l'cole lmentaire en commun cessait d'tre mixte, et les garons. Mais ensuite l'ducation elles nous avons peu de renseignements sur la faon dont car taient instruites. Elles s'exeraient sans doute au grec.

L'OIUU.NmTlON DOUEsTIgfE KT HATRIMO.MALK

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Claudieu nous parle d'uni; dame romaine qui fit Homre et Saplio. Elles (Militait lgalement nubiles douzeans. Mais il n'y avilit paspour elles, connue pour les garons, do dclaration publique de pubert Tout au plus l;i coutume leur faisait-elle, ce momeut, consacrer leurs poupes Vnus ou uiix Litres. Comme il y avait peu de vie commune enlre filles et garons, 1ns mariages taient faits par lus parents. D'ailleurs, le juslum malniminiitinimpliquait des conditions multiples qu'il appartenait, eu ellel, aux parents de vrifier jus rimituhii; interdictions plus strictes chez les Roinaius que partout ailleurs dans l'antiquit, concernant la pareille, etc. Les-(lanaiIles uponsuliui obligeaient la manire du contrat par spuitsiodont elles tiraient leur uoui. Les imita spansalitiu taient le symbole ncessaire de cet engagement. Sur toutes les formalits, ainsi que sur le mariage avec ou sans nutitun,et sur le divorce qui devient de plus eu plus frquent, l'auteur nous renseigne avec prcisioii. mais quelquefois trop rapidement. Aprs quelques chapitres, dont quelques-uns sont assez artificiellement rattachs cette partie et o l'auteur traite de la division du temps et de la mesure de la journe 1 372-83), de l'organisation et de la composition des repas i38!i-il0j, de la vie en socit ("410420.des bains et des soius donns au corps ibO-it), de la circulation encombre, difficile et peu favorable au commercef 443-47 dela mdecine ii7ii-481), ou 4, arrive aux usages et aux pratiques concernant la mort L'approche de la mort introduit dans la maison tout un cortge de reprsentations religieuses qui se traduisent, au moment mme o le moribond rend ou vient de rendre le dernier soupir, par les deux rites si curieux et si chargs de sens de la dopaUto et de la amekmatio le mourant est dpos bas de sa couche, afin qu'il puisse rendre son dernier souffle la terre, puis il est appel pur suu nom plusieurs fois de suite par les membres de sa famille. Daus ce chapitre, plus que daus les autres, plus encore peut-tre que dans celui consacr a lu maison, le dfaut gnral du livre se fait sentir l'auteur se contente trop de dcrire sans expliquer suffisamment et sans doute, pour rester fidle son titre, a la vie prive , il s'interdit beaucoup trop d'indispensables incursions dans le domaine de la vie religieuse et publique. C'est l une lacune regrettable. Sans se perdre dans les alentours du sujet, il eut pu se rendre compte que la vie prive lie se suffit pas elle-

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mme et qu'en voulant la dtacher de ce qui est son me on la dforme. Cen'est donc pas l 'explication seule qui se trouve insuffisante, c'est aussi la description mme. Les renseignements que contient le chapitre ne seront cependant pas inutiles, tant s'en faut inuis ils auront plutt provoqu que satisfait la curiosit du lecteur. L'auteur lui-mme s'eu rend parlois compte: tmoiti, les courtes explications qu'il donne propos de In terne injedio (p. 488j. Mais il reste vraiment trop discret. Les inirentalia, la cornu[traits, le deuil deniandaieut plus que quelques ligues de description. Dans la troisime et dernire partie, consacre aux mtiers et aux professions, signalons simplemeut es qui concerne l'agriculture. Sur l'agriculture qui, avec les armes et lu politique, tait une des trois seules formes d'activit permises aux citoyens romains, nous sommes trs informs La I i liera tureagrouomique de Galon Coluinelleest trs riche. Cela est conforme la vocation indo-europenne du peuple italique, qui explique aussi l'minente dignit de la profession agricole en facede toutes les autres. Le sol fut d'abord la proprit commune des groupes familiaux, et on ue sait pus avec certitude quelle poque la proprit s'en individualisa. Cette poque, toutefois, est certainement autrieure la constitution de Servius qui est base sur la proprit individuelle du sol. Mats la culture resta encore familiale jusqu'au moment o la grande proprit commena se former. La mise en valeur du sol, avant l'poque de ces latifundia, tait confie de petits paysans, clients pour la plupart, dont la situation vis--vis du propritaire tait rgle non pas encore par un contrat de louage, mais par une sorte de prcaire avant la lettre, qui toutefois n'assurait l'exploitant qu'une partie des fruits et nou pas tout l'usufruit. Peu peu cette classe moyenne rurale disparut et la grande proprit produisit une sparation trs tranche entre le capitalisme et le proltariat agricoles. Ala place des prcaristes dont uousavons parl, ou ne trouva plus que des esclaves. Le mouvement fut encore accentu par le fait que les guerres et les impts ruineux augmentrentle nombre des dbiteurs insolvables et, par consquent, des esclaves pour dettes. Rn dpit des tentatives de lois agraires qui l'arrtrent pour un instant seulement, lu concentration de la proprit agricole se poursuivit donc. Csar et Auguste eux-mmes ne russirent pas galvaniser la petite proprit foncire. Pour exploiter ces grands

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domaines, l'esclavage fui insuffisant. D'o le systme du colount qui se rpand de plus en plus au commencement de l'poque impriale. La concession est faite au coton pour cinq ans, mais elle se proroge automatiquement. Elle comporte la terre, la maison, des instruments et souvent des esclaves. La culture ainsi organise s'inspire d'un principe fondamental qui est de tirer le plus possible de lu terre, considre avant tout comme une source de revenu. Doncvendre le plus possible de vin, d'huile, de bl, de laine, etc., et acheter le moins possible. -Ou trouvera enfin des renseignements intressants sur les procds et les instruments de la culture. sur les engrais, sur la rcolte de l'huile et du vin, sur l'levage des bufs, des chevaux, des porcs et des abeilles. (1. D. im attisohen Die Schuldenerbfolge DEMISCH (E.j. Reeht. Kin Bcitrag zur Ivutwicklungsgescbichteder Universalsukzessioii. Leipzig, Noske, 1910.u-0:2 p. in-S. Le bnficed'inventaire, qui n'apparat que dans le dernier lut du droit romain, n'apparat pas du tout dans le droit athnien. Mais existe-t il dans celui-ci une succession indfinie aux dettes, l'hritier y est-il tenu ultra cimi Contre Partsch qui, dans son rcent ouvrage sur le cautionnement, avait soutenu la ngative, l'auteur tablit, sans rplique selon nous 1"en droit priv: a< les enfants sont tenus ullra cires xuteexsioniist sans rpudiation possible h) les collatraux e sont galement tenus ullra cires, mais peuvent rpudier tant 2" en droit qu'ils n'ont pas fait des actes d'administrateur publie l'atimie Icnpili deminutio,, comme moyen de contrainte, se transmet aux descendants jusqu' complte libratinn. Ces rsultats, que l'auteur se contente d'tablir, sont de grande porte. Voil certifie une forme de la solidarit familiale pour une socit qui ne la comportait pas sous le plein rgime du ylw car enfin on peut considrer comme certain, dans celui-ci, le principede l'intransmissibilit passive(dont il reste des traces Gortynel et maintenant, sous le rgime de la cit, la rgle stricte est la trausmissibilil complte. La solidarit ne se survit pas ici elle ressuscite, et sa vitalit s'affirme en line cration nouvelle. Dans l'conomie urbaine, il y a comme une utilisation des croyances familiales. Pour

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qu'il y ait vie conomique daus la cit, il faut qu'il y ait confiance durable ou exploite ce qui subsiste de la morale du /f/o pour ulTeruiir les scurits. L'obligation peul se promettre une espce d'ternit: sou jage, c'est l'honneur de la famillu chez l'individu conscient. Ou voit ainsi comment l'individualisme compose avec la solidarit, et comment les croyances conomiques s'intgrent tout le systme des croyancessociales. Onvoit aussi le rle de l'tat et l'esprit nouveau la pnade lit daus cette alimie qui manifeste une sorte de jeu rationnel: le fils n'est pas plus solidaire du pre ri tant eu droit public qu'il n'est oblig, eu droit priv, Viitterremn. Mais la solidarit familiale se rveille l;i mort du pre: il faut l'tat un dbiteur: c'est le fils; et la transmission de l'atimie est le moyeu de contrainte. On notera enfin, sur un point essentiel, la concordance de ces rsultats et de ceux qu'atteint Bruck. dans l'ouvrage analys plus bas les deux tudes ailinnent l'empire de l'esprit de l'outo;. C'est toujours lit notion des mtcra qui est au centre des croyances. Ainsi, le pre pourrait librer son (ils de lu succession ncessaire en le faisant adopter dans une autre famille; mais c'est ce qu'on ne fait pas, c'est ce qui apparat souverainement immoral: faut que les suera se transL. G. mettent. BRUCK (E. F.). Die Schenkung auf den Todesfallim und rmlschen Reoht, zugleich ein griechischen Beltrag zur Gesehichte des Testaments. !'' Teil dut griffhim'hf Herht bis ziim lirtjiun iler kAltnixtueUm Kpoche. xiv-Hii p. in-8". Brealau, Mardis, 19011, L'lude comprend deux parties, que lie troitement une thse matresse: l'une est consacre fi la donation cause de mort avant le v* sicle; l'autre, aux origines du testament, en Grce. Cet excellent travail d'histoire du droit ne relve (te la mthode coulumire ui des juristes, ni des historiens 'qu'il arrive fauteur, implicitement, de combattre l'une par l'autre, p..10, n. 1 p. 101voir aussi I brochure o 13.a dfendu ses rsultats contre la critique, d'une philologie toute traditionnelle, de Thalheim: Xar Gtxckichtr lier \i-ipgu>Kjm con Todnwegen im altgriechehen liecht). Sobre de comparai-

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sous, il nese les interdit pus 'par exemple, avec l'ancien droit germanique/; proccup du dfinir avec prcision et dans leur originalit les espce juridiques, il n'en a pas moins pour objel essentiel de retrouver les sentiments et les reprseutalions des groupes sociaux. La donation cause de mort apparat dj dans Homre, sous la formede tloitutiomuiiix niuxii imminente /wriculuilld., XVII, 7S-83) il ce moment, il ne peut encore s'agir que d'objets mobiliers; l'individu n'a de pouvoir que sur ses acquts, Le droit deGorlyueconnat de semblables donations, du mari la femme et du fils il la mre. L'auteur eu retrouve d'autres, dans certains textes pigrapliiques (|ui se placent la mme poque que le droit rie Gortyne uu au moine stade de dveloppriode, il n'est point quespeinent du droit