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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le samedi 15 juin 2013 Année 2013, numéro 12 Année 2013, numéro 12 Année 2013, numéro 12 Année 2013, numéro 12 SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE Frontiè Frontiè Frontiè Frontières res res res africaines africaines africaines africaines Règlement pacifique du conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigéria … page 1 Comment poser la question des frontières africaines ? … page 5 Îles de l’Océan Indien Îles de l’Océan Indien Îles de l’Océan Indien Îles de l’Océan Indien Signature d’une charte pour les règlements de litiges transfrontaliers entre les îles… page 9 Palestine Palestine Palestine Palestine Economie-cide ? … page 11 Italie Italie Italie Italie A droite, la bêtise, le racisme et la méchanceté se portent bien… page 13 RDC RDC RDC RDC ACCUSES SOUS RP 3749, LEVEZ-VOUS, LA COUR SUPREME VOUS JUGERA SOUS LES MANGUIERS … page 14 Affaire Yangambi-Kikunda-Olangi - Note d'observation des bâtonniers Mukendi et Ntoto… page 19 Humour, sexe et bonne gestion Humour, sexe et bonne gestion Humour, sexe et bonne gestion Humour, sexe et bonne gestion JEUNE FEMME JOLIE ET SEXY CHERCHE MILLIONNAIRE… page 22

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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le samedi 15 juin 2013

Année 2013, numéro 12Année 2013, numéro 12Année 2013, numéro 12Année 2013, numéro 12 SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE

FrontièFrontièFrontièFrontièresresresres africaines africaines africaines africaines Règlement pacifique du conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigéria … page 1

Comment poser la question des frontières africaines ? … page 5 Îles de l’Océan IndienÎles de l’Océan IndienÎles de l’Océan IndienÎles de l’Océan Indien

Signature d’une charte pour les règlements de litiges transfrontaliers entre les îles… page 9 PalestinePalestinePalestinePalestine

Economie-cide ? … page 11 ItalieItalieItalieItalie

A droite, la bêtise, le racisme et la méchanceté se portent bien… page 13 RDCRDCRDCRDC

ACCUSES SOUS RP 3749, LEVEZ-VOUS, LA COUR SUPREME VOUS JUGERA SOUS LES MANGUIERS … page 14

Affaire Yangambi-Kikunda-Olangi - Note d'observation des bâtonniers Mukendi et Ntoto… page 19

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FrontièresFrontièresFrontièresFrontières africaines africaines africaines africaines Règlement pacifique du conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigéria

Jusqu’au 14 août, les habitants de Bakassi peuvent choisir leur nationalité

Par Guy De Boeck1

A la mi-août, la péninsule de Bakassi sera définitivement sous administration camerounaise comme les autres régions du pays. Ce qui met fin au «régime spécial

transitoire» sous lequel, elle avait été placée le 14 août 2008, conformément aux accords de Greentree. Le règlement pacifique de ce conflit constitue un exemple en Afrique où sont légion les conflits armés découlant de situations de ce genre. L’on y retrouve en effet les mêmes ingrédients de base que dans les conflits qui opposent notamment la RDC à l’Angola et au Rwanda : tracé frontalier imprécis hérité de la colonisation, ressources naturelles très convoitées, déplacements de population créant une catégorie d’habitants « à nationalité indécise »…

De quoi s’agit-il ?

Bakassi est l'extension de la péninsule de Calabar dans le golfe de Guinée. Ce territoire de 1 000 km2 situé à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun a fait l'objet d'un sérieux contentieux entre les deux pays. En fait, la côte du Golfe de Guinée est une véritable dentelle d’îles et de presqu’îles, de marécages et de terres basses séparées par des bras de mer ou de rivières, du fait de la présence de deltas fluviaux : celui, imposant, du Niger, mais

1 Si l’ensemble du présent article est de moi il convient de reconnaître de larges emprunts faits, en ce qui concerne la situation ancienne, à Philippe Bernard du « Monde » (15.08.2008) et, pour l’évolution récente, à Ayissi le Beau, de l’Agence Ecofin (13/06/2013) NdA.

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également ceux de rivières plus modeste comme la Cross River, qui est en cause ici. C’est dire que ces côtes offrent d’intéressantes facilités à la pêche, mais que les eaux côtières y grouillent autant de conflits frontaliers latents que de poissons, dans la mesure où le tracé précis des frontières, y compris la possession parfois d’assez obscurs îlots, entraîne la détermination des eaux territoriales, des droits de pêche et aussi - cela devient plus grave – la détermination des

zones d’exploitation du pétrole « off-shore ». A cela s’ajoute que les pêcheurs, eux, se fixent d’après les chances qu’ils pensent avoir de prendre beaucoup de poisson et d’en tirer des revenus intéressants, bien plus que d’après les délimitations administratives.

Alors que le territoire du Bakassi était précédemment administré par le Nigeria, un jugement de la Cour internationale de justice de La Haye, rendu le 10 octobre 2002, en a attribué la souveraineté au Cameroun. Il se base sur le traité signé en 1913 entre les deux puissances coloniales de l'époque dans la région, la Grande-Bretagne, qui occupait le Nigeria et l'Allemagne qui occupait le Cameroun. Les fameuses « frontières intangibles hérités de la colonisation » ont été tracées, par l’Acte final de Berlin de 1885, sur une carte de l’Afrique où subsistaient maintes « taches blanches ». Au fur et à mesure que l’occupation du terrain par les puissances coloniales devint plus effective, apparurent un certain nombre de difficultés, d’absurdités ou d’obscurités, auxquelles on tenta de remédier par des traités de rectification des frontières. La Grande-Bretagne a ainsi signé en 1913 avec l'Allemagne le traité rectifiant la frontière Nigéria/Cameroun, et, avec l'Allemagne et la Belgique celui déterminait les frontières actuelles de la RDC, de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Puis, la guerre éclata et, à l’issue de celle-ci, la frontière, ancienne ou nouvelle, perdit de son importance. En effet, tout comme le Ruanda/Urundi pasa sous tutelle belge, le Nord du Cameroun passa sous tutelle anglaise, le Sud du pays étant mis sous tutelle française. Réduites à des lignes de démarcations administrative dont l’importance était fort limitée, ces frontières n’intéressèrent plus grand monde… jusqu’aux indépendances.

Ce conflit frontalier avait failli provoquer une guerre entre les deux pays en 1994, le Nigeria et le Cameroun se disputant cette zone marécageuse aux confins du delta du Niger, déterminante pour délimiter la frontière maritime dans des eaux poissonneuses au sous-sol riche en pétrole. Philippe Bernard résumait fort bien les choses en intitulant « Le Nigeria rétrocède la

péninsule de Bakassi, zone riche en poisson et en pétrole, au Cameroun », son article dans Le

Monde du 15 août 2008.

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Irrédentisme, populations « étrangères », guerillas

Le 12 juin 2006, le Nigeria a donc accepté de rendre au Cameroun la province de Bakassi. L'accord ordonne à l'armée nigériane de se retirer de la péninsule avant le 14 août 2008. Le retrait s'est déroulé sans heurts à la date prévue. Les deux pays, par l'intermédiaire de leur ministre de la Justice, ont paraphé le jeudi 14 août 2008 l'accord de rétrocession à Calabar, capitale de l'État nigérian de Cross River, dont dépendait Bakassi. L'accord donne aux 30 000 à 40 000 habitants de la péninsule le choix entre un transfert au Nigeria ou un maintien sur place avec ou sans l'adoption de la nationalité camerounaise.

Lors de la signature de ces accords, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué "un jour de victoire pour le respect de la loi" dans un message lu lors de la cérémonie de signature. Le représentant des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a estimé que la rétrocession devait "servir de modèle ailleurs en Afrique où les frontières sont

contestées". "Nous ne devons pas voir la rétrocession comme une perte pour le Nigeria, mais

comme notre profond respect du droit international et du bon voisinage", a insisté Edet Okon Asim, le porte-parole de l'Etat nigérian de Cross River auquel était rattachée Bakassi.

Mais ces belles paroles et ces principes juridiques risquent d'être mis à mal par l'insécurité que font régner des groupes de rebelles nigérians hostiles à la rétrocession. De façon significative, la cérémonie de rétrocession n'a pas été organisée sur la presqu'île elle-même, mais dans la capitale de l'Etat de Cross River, Calabar.

Mais la région reste soumise aux actions de groupes de rebelles nigérians hostiles à la

rétrocession. L'action de ces groupes semble liée au trafic sur le pétrole mais aussi sans doute sur le trafic d'armes de la région. Le 9 juin, une embarcation camerounaise en manoeuvre d'accostage avait essuyé des tirs. Le sous-préfet de Kombo Abedimo et cinq soldats avaient été tués. Le 12 juillet, trois autres militaires avaient perdu la vie lors d'une attaque. Depuis novembre 2007, une trentaine de militaires camerounais et une vingtaine d'assaillants à l'identité mal déterminée ont été tués lors d'affrontements.

A la fin du mois de juillet, un groupe de rebelles nigérians jusqu'ici inconnu, le Niger

Delta Defence and Security Council (Conseil de défense et de sécurité du delta du Niger), a revendiqué ces agressions. Promettant de nouveaux assauts, le groupe estimait, dans un communiqué, que la population de la péninsule n'avait pas été associée à la décision de rétrocession.

Le 12 novembre 2007, vingt-et-un militaires camerounais ont été tués dans la crique d’Issangele, non loin du Rio del Rey à Bakassi. L'enquête semble mener à la galaxie politico-mafieuse qui gravite autour du « Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger » (MEND). Cet acte répondrait à l'arrestation de sept individus se réclamant de ce mouvement, quelques jours plus tôt. La sanglante opération pourrait donc avoir été montée pour obtenir leur libération.

A côté de cet « irrédentisme » de groupes dont la nature « politique » semble bien être

une fausse moustache déguisant des activités mafieuses pures et simples, il y a aussi une résistance « irrédentiste » pacifique et juridique. Le 22 novembre 2007, le Sénat nigérian avait déclaré cette cession illégale et le 31 juillet 2008, saisi par des habitants de péninsule, un juge de la Haute Cour fédérale nigériane d'Abuja avait statué en faveur d'un gel du transfert de souveraineté. Mais les autorités nigérianes n'ont pas exécuté ce jugement, sont passés outre ces décisions et ont rétrocédé Bakassi le 14 août 2008.

Il est bien évident que le fait de procéder ainsi à un transfert de souveraineté sans consulter les populations intéressées peut faire sourciller les démocrates. Comme le Nigéria cumule démographie surabondante et des revenus très bas pour la population la plus pauvre, il

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est clair que la « population locale » comporte beaucoup de Nigérians. Un référendum local pourrait donc être facilement contesté. Mais il y a plus ! Le fameux « principe historique de l’OUA » : on ne touche pas aux frontières héritées de la colonisation mène, quand il s’agit comme ici de la mise en œuvre d’accords datant de 1913 mais jamais appliqués, à maintenir en vigueur des arrangements entre colonisateurs qui avaient été conclus à l’époque suivant les règles de ce temps-là : sans que l’idée de demander l’avis des premiers intéressés effleure un seul instant les esprits.

Lorsque l’ensemble des acteurs (délégations nigériane, onusienne et camerounaise) de la Commission mixte des Nations unies chargée de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice du 10 octobre 2002 relatif au différend frontalier terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria se sont réunis à Yaoundé en avril 2013 pour leur 31ème session afin d’évaluer le degré de mise en oeuvre du processus, l’on a appris que les deux pays, avec l’appui des Nations unies, se sont accordés, s’agissant des emplacements des bornes frontières, sur une distance de 1913 Km au regard des 2000 km de l’ensemble de la frontière Cameroun-Nigeria, et qu’il restait la construction et la pose des 500 bornes-frontières restantes. Saïd Djinnit, le président de la Commission mixte, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest a salué les avancées et a invité les deux parties à œuvrer sur les deux défis restants pour finaliser le dossier Bakassi : la cartographie finale et l’accord de frontière.

Le sort des populations

Les populations vivant à Bakassi devront librement se décider d’être Camerounais ou Nigérians avant le 14 août 2013. Date qui marque la fin du «régime spécial transitoire» de cinq ans qui caractérisait cette péninsule depuis 2008, date du transfert d’autorité entre les deux pays. Dans ce régime spécial transitoire, le Cameroun s’était engagé à faciliter aux ressortissants nigérians vivant dans la zone l’exercice de leurs droits, et aux autorités civiles nigérianes l’accès aux populations nigérianes installées dans la zone. Il s’était aussi engagé à ne pas appliquer sa législation douanière, ni sa législation sur l’immigration aux ressortissants nigérians vivant dans la zone qui se rendent directement du Nigeria dans la zone dans le but d’accéder à leurs activités.

A partir du 14 août 2013, cette partie du pays sera désormais administrée par l’Etat camerounais comme toutes les autres régions du pays. Ceux qui choisiront d’être Nigérians et de rester au Cameroun seront considérés comme des étrangers et devront obtenir un permis de séjour. En 2008, le président camerounais avait déjà rassuré les Nigérians de la zone : « Je

veux, dans ce contexte, réaffirmer que le Cameroun tiendra tous les engagements souscrits en

faveur de nos frères et sœurs nigérians qui ont choisi de résider au Cameroun, aussi bien

ceux qui se trouvent à Bakassi que ceux qui, en très grand

nombre, vivent depuis de longues années en territoire

camerounais. Je tiens à les rassurer : leur sécurité et leurs

droits continueront d’être garantis, ils pourront, comme par

le passé, mener leurs activités en toute quiétude, pour

autant, bien sûr, qu’ils se conforment aux lois et règlements

du Cameroun », avait déclaré Paul Biya.

Tout ceci se fait conformément à l’accord de Greentree signée en août 2006. D’après cet accord, « le

Cameroun, après que le Nigeria lui aura transféré

l’autorité, garantit aux ressortissants nigérians vivant dans

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la presqu’île de Bakassi l’exercice des libertés et droits fondamentaux consacrés par le droit

international des droits de l’homme et les autres règles pertinentes du droit

international ». Cet accord dans son premier article stipule que « le Nigeria reconnaît que la

souveraineté sur la presqu’île de Bakassi est camerounaise conformément à l’arrêt de la

Cour Internationale de Justice du 10 octobre 2002 dans l’affaire de la frontière terrestre et

maritime entre le Cameroun et le Nigeria ».

L’an dernier, le gouvernement camerounais a évalué à 4,75 milliards de francs Cfa le montant des fonds nécessaires à la réalisation des projets prioritaires dans la zone de Bakassi. Des projets d’infrastructures routières et d’approvisionnement en eau et en électricité qui doivent être mis sur pied avant le 14 août prochain. Le règlement pacifique de ce conflit constitue un exemple en Afrique où les conflits armés sont légions. « Pour en arriver là, vous le savez, nous avons mené des négociations

longues et difficiles, des négociations tout au long desquelles notre peuple a su faire preuve

de modération et de patience, mais aussi de constance et de détermination », avait indiqué Paul Biya.

Comment poser la question des frontières africaines ?

La question des frontières africaines est un sujet que l’on agite beaucoup, ces temps derniers. Et elles ont beaucoup de choses contre elles, ces frontières ! Quand elles vont tout droit, elles coupent des groupes ethniques en deux ou trois morceaux. Quand elles sont sinueuses, elles reflètent avant tout les convoitises des colonisateurs pour telle ou telle variété de cailloux précieux… D’ailleurs, n’est-ce pas le mouvement Panafricain qui avait été le premier à se plaindre de ces « frontières arbitraires » ?

J’avoue cependant être un peu dérangé (c’est un euphémisme !) par la manière dont la question est habituellement posée. La formule la plus fréquente est « Faut-il changer les

frontières africaines ? », tournure prudemment impersonnelle qui laisse dans l’ombre l’identité précise des démiurges censés déplacer les montagnes, ou du moins les frontières, et redessiner les cartes… On n’a pas trop de peine (car ils arrivent sur de vraiment très gros sabots) à deviner que les Etats du Nord, et les grands groupes d’intérêt capitalistes qui se profilent derrière eux se verraient très bien dans le rôle que Bismarck et ses collègues ont tenu

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à Berlin en 1884/85. On ne lit jamais, par contre, la formule qui devrait avoir la préférence de tous : « QUI peut changer les frontières africaines ? ». Et sans doute ne lit-on jamais cela parce que, posée ainsi, de façon personnelle, la question appelle évidemment une réponse et une seule : « Les Africains eux-mêmes ! »

Encore faudrait-il savoir quoi changer ? Et quels Africains devraient le faire ! C’est loin d’être limpide !

Changement

Devant une frontière, il n’y a qu’un seul changement qui soit raisonnable : l’effacer.

Certes, les frontières africaines méritent tous les adjectifs dont on les gratifie : illogiques, arbitraires, conventionnelles, inhumaines, coloniales, et j’en passe. Seulement toutes les frontières méritent ces mêmes qualificatifs ! Bien sûr, les découpages de Berlin ont été l’œuvre des Puissances de l’époque, et les Africains n’ont pas siégé à la conférence… Mais à utiliser de tels arguments, on a l’air d’insinuer que les peuples étaient présents au Congrès de Vienne, ou à la rédaction du Traité de Versailles. Ne rêvons pas : la plupart de nos frontières résultent de guerres, et ont été imposées par les vainqueurs aux vaincus, les peuples étant priés de subir et ne pas se mêler de ce qui ne les regardait pas ! Africaines ou européennes, les frontières résultent de l’histoire et celle-ci n’est guère faite par les peuples. Les frontières coloniales ne sont qu’un cas particulier de cette règle générale.

Quant à la notion parfois invoquée de « frontières naturelles », elle ne correspond en réalité qu’à un seul fait : certains obstacles gênent vraiment beaucoup le passage d’une armée ou sont (du point de vue de l’armée adverse) des positions faciles à défendre. On en revient encore une fois à la guerre. Dans la réalité, et sauf du point de vue très spécial du génie militaire, beaucoup de « frontières naturelles » sont des traits d’union plus que des lignes de séparation. Les rivières relient les peuples des terres que baignent leurs lits, bien plus qu’elles ne les séparent ! A leur propos, on a d’ailleurs tenu simultanément des langages opposés : à la même époque, où l’on défendait l’idée du Rhin comme « frontière naturelle » de la France, on n’en défendait pas moins l’empire polyethnique très bigarré des Habsbourg parce qu’il faisait « l’unité économique du bassin du Danube ». On ne peut donc pas avoir d’opinion « raisonnable » ou « rationnelle » devant une frontière, puisqu’elle est elle-même illogique et irrationnelle !

Notre monde actuel n’est rationnel, envers les frontières, que sur un point : elles n’existent pas pour les capitaux. Peut-être devrait-on penser à étendre aux hommes les droits que l’on concède à l’argent ?

A qui doit appartenir la décision ?

« Aux Africains » est une réponse fort vague !

Entend-on par là les gouvernements des pays concernés ? Ou s’agit-il de la population, ce qui implique un référendum. Et, dans ce cas, consultera-t-on uniquement la population directement concernée, ou étendra-t-on la consultation à tous le pays ? Ou peut-être aux différents pays en cause ? Car enfin, s’il s’agissait de fusionner certaines fractions d’un état avec l’état voisin, on devrait peut-être s’assurer aussi que les populations du voisin qui « s’agrandirait » sont disposées à faire bon accueil à ces nouveaux citoyens !

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Si on laisse la chose entre les seules mains des gouvernants, on risque d’aller vers de singuliers déboires, car les gouvernements africains ne se distinguent en général pas par un sens exagéré de la démocratie ou par un souci maniaque de consulter la base. Sans être forcément tous, ni également autoritaires, ils ont souvent pour premier souci de satisfaire les grands organismes internationaux ou certains partenaires économiques, avant de prêter l’oreille au petit peuple. Refaire des frontières suivant des impératifs venus du FMI ou des multinationales ne représenterait pas vraiment un changement par rapport à la colonisation !

Dans les plus grands états d’Afrique, un référendum national reviendrait à demander leur avis à une majorité de personnes qui ne connaissent pas le problème et qui en sont fort distants. Entre les extrémités opposées de la RDC, il y a une distance qui équivaut à celle séparant Londres de Moscou. Une telle consultation reviendrait sans doute à un référendum, moins sur la frontière, que sur la popularité de ceux qui feraient campagne pour le « oui » ou pour le « non ». Danger, d’ailleurs, qui serait peut-être moindre, mais non inexistant même dans les états de plus petite dimension.

Enfin, la consultation des populations directement concernées poserait le double problème de délimiter exactement ce qu’est une « zone concernée » (ex : uniquement les districts qui changeraient de nationalité ? ou toute la ou les provinces dont ils font partie ?) et d’exposer à des risques de particularisme local, assez analogue à ceux qu’ont posé les sécessions.

Découper, recomposer, réarranger…

Pour parler des peuples de l’Afrique, il a fallu inventer la notion de peuples « partitionnés » pour parler de la situation de ces peuples divisés en multiples fractions par les partages coloniaux. Ainsi des Cokwe, divisés entre le Congo, l’Angola et la Zambie, ou des Kongo fractionnés entre les deux Congo, l’Angola et le Gabon. Si l’on entreprenait d’en faire la liste, elle aurait des allures de bottin !

Pourtant, il est rare d’entendre formuler des projets de modification des frontières qui visent à supprimer cette situation. Les récents projets relatifs à l’Est de la RDC, qui ont ému certains Congolais jusqu’à les faire parler de « démembrement » de leur pays, n’ont jamais mis en avant des facteurs ethniques, mais bien « l’exploitation en commun des richesses du Congo », lesquelles dont si « bizarrement situées » à sa périphérie, Sarkozy dixit.

En se basant uniquement sur la géographie humaine et sur les parentés ethniques et culturelles, on pourrait fort bien suggérer la création, au milieu de l’Afrique, d’un « Etat des Grands Lacs » qui engloberait les peuples des deux Kivu et de la Province Orientale relevant des civilisations interlacustres, le Rwanda, le Burundi, une partie de l’Ouganda actuel et quelques fragments du Kenya et de la Tanzanie. Il n’existe aucune proposition de ce genre, et l’on doit donc bien en conclure que mettre fin à la situation des ethnies « partitionnées » ne doit pas être le but véritable des « remodeleurs de l’Afrique ». Ils semblent plutôt loucher du côté de certains gisements minier, et avoir à cœur de ne mécontenter ni Kagame, ni Museveni qui ne se maintiendraient peut-être pas trop aisément en selle dans un tel ensemble.

Les considérations purement minières sur ces richesses « étrangement périphériques » de la RDC font penser à divers épisode de sécession qui ont eu lieu aussitôt après les indépendances. La conscience « nationale » semblait curieusement ne germer que chez les peuples à sous-sol riche. Il y eut la sécession du cuivre (Katanga), celle du pétrole (Biafra) ou

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celle du diamant (Sud-Kasai). Et, bien sûr, la tentation est toujours là, pour une région riche, de trouver que les régions moins favorisées la traitent comme une « vache à lait » et qu’elle se tirerait bien mieux d’affaire toute seule !

Certes, dans les remodelages à la Sarkozy ou à la Cohen, il y a une forme d’altruisme, mais elle est un peu étrange. Il est en effet question de partager ses richesses avec ses voisins. En fait, « partager » est un mot trop direct, on préfère parler d’une « exploitation en commun ». Ce principe ne vaut toutefois que pour les seuls voisins de l’Est ! Il jouerait en faveur du Rwanda ou de l’Ouganda, mais pas de l’Equateur ou du Bandundu, qui pourraient tout aussi bien avoir l’usage de quelques rentrées de fonds.

Il faut bien remarquer, une nouvelle fois, que si l’absurdité fondamentale des frontières africaines est le « partitionnement » des groupes ethniques, on ne formule jamais de modification de frontière qui vise à y remédier, et qu’il en va de même pour les projets de fusion, d’union ou de fédération.

Certains de ces projets visaient à maintenir des liens, pas forcément très « naturels », mais pratiques, qui dataient de la colonisation, comme les « regroupements » des colonies françaises en AOF et AEF ou de la Guinée et des îles du Cap Vert sous l’administration portugaise. Il va de soi que deux gouverneurs français et leurs administrations coutaient moins que les présidents et gouvernements du Sénégal, du Mali, de la Guinée, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, etc…

D’autres, plus récents, s’inspiraient plutôt de l’Union Européenne, dont c’est le moment ou jamais de rappeler que, malgré son changement de nom, elle est avant tout un « Marché Commun ». Et l’un des objectifs mis en avant à peu près à chaque tentative de ce genre est d’ailleurs de faire bloc dans les discussions avec l’UE ou d’autres grandes organisations regroupant les interlocuteurs du Nord. Il en a eu une kyrielle de ces regroupements, éphémères ou durables, dont les différents sigles et acronymes pourraient faire le bonheur des virtuoses du « Trivial Pursuit » ! Et, du fait de sa position centrale, la RDC est membre d’une bonne partie d’entre eux.

Ces regroupements ont été, tout comme l’Union Européenne qui les inspirait, conçus avec un déficit très net de démocratie : ce sont avant tout des alliances d’état et de bureaucratie, même si l’on ressort parfois, pour les célébrer, un certain lyrisme fusionnel panafricain. Ils ont fréquemment buté sur deux problèmes : - Les interlocuteurs, en particulier l’UE, n’ont aucune envie d’avoir en face d’eux un autre « bloc ». Ainsi l’UE préfère négocier des APE avec chaque état africain séparément. Elle se livre donc perpétuellement à des travaux de sape. - Il s’agit souvent d’une « Union » entre un pays puissant et des satellites. Le rôle prépondérant de l’Afrique du Sud dans la SADC, par exemple, ne fait aucun doute. Cela peut déclencher chez les « satellites » des tendances centrifuges. Mais cela peut aussi inspirer des inquiétudes, y compris chez le partenaire prépondérant, sur les avantages que peuvent en tirer les membres économiquement ou militairement plus faibles, mais plus peuplés ou riches potentiellement de ressources inexploitées, si l’union sortait vraiment ses effets – toujours invoqués pieusement dans les documents fondateurs- de développement mutuel et d’évolution vers une gestion plus démocratique.

Et ici le Congo se trouve dans une situation caricaturale qui confine au grotesque. Du point de vue des ressources, il est invariablement le géant de toute union à laquelle il prend

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part, et il le serait encore bien davantage si l’on tenait compte de sa véritable richesse, qui n’est pas minière, malgré l’existence du « scandale géologique », mais agricole et hydrologique, ce qui pèsera de plus en plus lourd au fur et à mesure que se développera la crise alimentaire mondiale. Mais en même temps qu’un géant potentiel, le Congo est un géant malade, et c’est aussi un nain politique et militaire. Même si ce n’est pas joli, on ne peut que comprendre ses voisins, qui se demandent s’ils n’entreraient pas dans un jeu de dupe en étant membres d’une union qui ferait beaucoup d’efforts pour le développement du Congo, et se retrouverait ensuite « satellisée » par le géant rétabli à qui elle aurait servi de nourrice.

Aucun des projets qui ont connu au moins un semblant d’exécution ne se basait sur autre chose que la combinaison de la proximité géographique et de l’intérêt économique. Au niveau des utopies qui moururent avec leur auteur, il faut citer, dans les années 60, l’idée du centrafricain Barthélémy Boganda, qui rêvait de « l’Afrique latine » qui aurait regroupé, notamment, les deux Congo, le Centrafrique, le Rwanda, le Burundi et l’Angola. Il est vrai que ce regroupement de Bantous latinisés, opposés à d’autres Bantous, que la colonisation avait anglicisés, était peut-être un peu fumeux !

Qu’il s’agisse de diviser ou d’unir, c’est toujours l’économie qui a joué le premier rôle, ou qui a même joué seule. Les appartenances culturelles, héritées de la colonisation en particulier sous la forme de la langue, ont joué fort peu. C’est Monsieur Sarkozy qui pense à citer le fait que la RDC est le plus grand pays francophone du monde ; les Congolais n’y pensent pas ! Et les liens culturels et ethniques hérités d’un passé plus lointain ne semblent guère plus mobilisateurs.

Guy De Boeck

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Îles de l’Océan IndienÎles de l’Océan IndienÎles de l’Océan IndienÎles de l’Océan Indien Signature d’une charte pour les règlements de litiges transfrontaliers entre

les îles

Johary RAVALOSON, secrétaire général du Centre d'Arbitrage et de Médiation de Madagascar, CCI

d'Antananarivo

Agence Ecofin

Suite à la réunion du 3 au 5 juin à Antananarivo, dans les locaux du Centre d'Arbitrage et de Médiation de Madagascar (CAMM), avec le soutien du PNUD et du SCAC de l’Ambassade de France, des représentants de différents Centre alternatifs de règlement de litiges (CARL) de la région : - la Cour d'arbitrage des Comores (CACOM, UCCIA des Comores), représentée par le secrétaire général de l'UCCIA C, SAÏD ATHOUMAN Saïd Ali, - le Centre d'arbitrage et de médiation de Madagascar (CAMM), représenté par son président, RAKOTOZAFY Jean Martin, - et le Centre de médiation de La Réunion (REMED avec la CCI R), représentée par sa présidente, RODRIGUEZ Vanessa, - et la Cour permanente d’arbitrage de la CCI de Maurice représenté par son secrétaire permanent de PILLAY Barlen,

Une Charte de coopération pour le règlement des litiges transfrontaliers a été signée ce mercredi 5 juin 2013, dans les locaux du PNUD Antananarivo, un premier pas vers la plateforme commune de règlement de litiges baptisée BUSINESS BRIDGE OI, en présence notamment des ambassadeurs des Comores et de Maurice à Madagascar, de l’Attaché de coopération de l’Ambassade de France ainsi que des représentants du secteur privé malgache, la présidente du Groupement des entreprises malgaches (GEM), le président du syndicat patronal malgache (FIVPAMA), et des membres du conseil d’administration du CAMM, le vice-président trésorier et le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Madagascar.

Cette charte est ouverte à tout centre adhérant aux principes et aux objectifs y mentionnés.

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Une deuxième réunion des CARL aura lieu aux Comores en septembre pour structurer la plateforme BUSINESS BRIDGE OI et ses organes seront présentés officiellement lors du 9ème FEIOI (Forum économique des îles de l’Océan Indien) à Maurice, en octobre 2013.

PalestinePalestinePalestinePalestine Economie-cide ?

Usine textile à l’arrêt en Cirsjordanie.

Economiste de formation et ayant passé toute ma carrière a essayer de créer de la valeur ajoutée dans différents domaines commerciaux, je salue les efforts des gouvernants de notre bonne vieille Europe pour stimuler l’emploi : promotion maximale du savoir et motivation accrue pour pousser les jeunes à plus de formation, incitation à la création d’entreprises nouvelles et soutien aux indépendants entrepreneurs, liberté de circulation des personnes et des biens, accentuation de la liberté de communiquer via les méthodes nouvelles d’Internet, missions commerciales à l’étranger, invitation d’étrangers pour visiter nos industries, entretiens les plus parfaits des infrastructures fluviales, routières portuaires et aéroportuaires et bien d’autres initiatives micro ou macro-économiques qui renforcent notre productivité et le welfare de nos sociétés.

Malheureusement, ce bien-être industriel et commercial qui crée le bien-être social n’est pas partagé partout, que du contraire. Il y a même des pays qui, vis-à-vis d’un voisin, font exactement le contraire. Je reviens de Palestine où j’ai rencontré une situation lâchement kafkaïenne. Interdiction de circuler et donc, pratiquement interdiction de vendre ce que l’on produit (de plus, les fermiers arabes vivant en Israël sont interdits de « troupeau de vaches »…parce que le lait qu’ils produiraient ne serait pas kasher !).

Impossibilité de transporter du bétail dans les zones pourtant palestiniennes car des « check points » pouvant durer des heures barrent la route incessamment, n’importe où et n’importe quand. Contacts suivis avec l’étranger pratiquement impossibles et donc perte énorme de know-how dans un monde en mutation permanente. Evidemment, missions commerciales balbutiantes, réseau routier en piteux état et sans grand espoir d’amélioration.

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Les municipalités, touchant moins ou pas d’impôts sont incapables de faire face, nombreux élèves, pourtant doués, sortant du secondaire empêchés de s’engager dans un curriculum universitaire, faute de moyens. Port maritime supprimé, aéroport supprimé, en conséquence parfois de 50 à 60% de chômage et, pour ajouter à l’étouffement progressif planifié, une autre mesure plus radicale, plus efficace et plus encore, en flagrante contradiction avec le droit national ou international et les droits humains les plus élémentaires : partout où s’installe une colonie sauvage ou non en territoire palestinien, automatiquement les routes menant aux villages avoisinants sont bloquées par d’énormes blocs de béton.

De nombreuses femmes accouchent à ces check points et lors de complications naturelles ou produites par le stress, des bébés ou leur maman meurent sur place. En français, tuer un bébé volontairement, cela s’appelle un infanticide. Des adultes ou personnes âgées meurent aussi à ses « check points » en attendant l’ambulance salvatrice qui a été interdite de monter au village. En français, tuer une personne, laisser mourir une personne par manque de soins et de par la faute de règlements criminels, cela s’appelle un homicide. Et comment appellerait-on en français le fait d’isoler, d’assoiffer, de museler, d’étrangler toute l’économie d’un pays ? Disons un « économie-cide » Et cela débouche à plus ou moins long terme sur la mise en cause globale de l’existence de tout un peuple. Cela porte aussi un nom.

Et comment appeler le fait pour un peuple « supérieur » de traiter ainsi son voisin ? Un suicide ! En effet, celui qui humilie un être humain s’humilie soi-même. C’est le « syndrome de l’échelle ». Deux personnes se trouvent à mi-hauteur sur une haute échelle. Ils sont reliés par un lien solide. Si celui qui se situe sur un échelon supérieur veut pousser celui du dessous plus bas, il doit descendre les échelons. A l’inverse, s’il veut lui-même monter plus haut il doit entraîner aussi plus haut son collègue de cordée.

Je dis franchement à mes amis Israéliens que tout comportement indigne, humiliant, châtiant, appauvrissant son prochain est suicidaire. Je sais qu’on ne peut mettre en cause Israël dans les médias sans se faire passer pour un antisémite. Je ne suis pas antisémite J’avais 6 ans en 1944 quand, descendant à la cave de notre maison familiale, je suis tombé nez à nez sur une famille de Juifs protégée par mes parents aux jours les plus sombres de la guerre. Mes parents l’ont fait au risque de leurs vies. Une autre personne de notre famille a reçu la médaille de « juste parmi les nations » pour avoir sauvé de nombreux enfants juifs.

Quand je vois la souffrance de nombreux Palestiniens, j’ai envie de les aider dans le même esprit que celui de ma famille. Mes parents, en 1944 pensaient certainement « nous sommes tous Juifs » et moi, devant l’innommable situation qui abrutit les Palestiniens (tout en abrutissant les jeunes soldats et soldates qui font un métier inhumain), je me sens aussi Palestinien. J’ai été à Jérusalem au mur des lamentations qui porte si bien son nom. J’y ai prié pour qu’un jour, plus personne ne soit humilié, maltraité, éconduit, déshumanisé, appauvri et sacrifié. Connaissant les nombreuses qualités du peuple juif, je pense que beaucoup d’Israéliens ne savent pas vraiment ce qui se passe sur le terrain et je pense qu’au plus profond de leurs cœurs ceux qui le savent ne souhaitent pas. Puisse le pouvoir politique entendre leur voix. Et puisse la Communauté internationale imposer le respect des droits de l’homme partout où ils sont bafoués. L’origine et les causes profondes du drame en Terre Sainte sont claires et connues de tous : c’est la spoliation brutale d’abord puis rampante et sans fin des terres palestiniennes. Mais aujourd’hui, nier à l’un comme à l’autre le droit d’exister est totalement irréaliste et il n’y a pas d’existence sans la dignité et la sécurité. Il n’y a aucune alternative sauf « de vivre ensemble » ou de « mourir ensemble ». Le choix est clair.

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Il y a d’un côté l’extrémisme des règles de colonisation qui détruit physiquement la Palestine et, de l’autre côté, tant de jeunes Israéliens et Israéliennes qui commencent leur vie d’adulte par un service militaire de 3 ans durant lequel elles et ils sont amenés à poser des gestes qui humilient ou pire. C’est le nœud gordien dans toute son ampleur : qui aura la lucidité, le courage et la force de le trancher ? Moi je dis : « que ceux qui sont capables de construire des murs…construisent plutôt des ponts ! »

Alain

ItalieItalieItalieItalie A droite, la bêtise, le racisme et la méchanceté se portent bien

Cécile Kyenge, photographiée devant un texte condamnant les discriminations

Dolores Valandro, une élue locale de la Ligue du Nord, a appelé à «violer» la ministre italo-congolaise Cécile Kyenge. Autrefois, l’on disait que le Droite française était la plus bête du monde. Il y a de quoi se demander si depuis lors elle n’a pas été dépassée par le pays de la berlusConnerie.

En Italie le populisme anti-immigrés et régionaliste est représentée, entre autres, par la « Ligue du Nord ». Celle-ci tient un discours xénophobe qui globalement ne se distingue guère des propos tenus par d’autres organisations du même acabit. Le chômage , c’est la faute des immigrés, qui viennent manger la polenta des Italiens, qui sont des profiteurs paresseux, et ne pensent qu’à violence, au banditisme et, bien entendu, au sexe ! Jusque là, rien de bien original. La Ligue, bien sûr, n’est guère enchantée du fait que Mme Kyenge, est, dans l’histoire de l’Italie, la première femme noire à accéder au rang de ministre. Agée aujourd’hui de 49 ans et arrivée en Italie en 1983 de la République Démocratique du Congo, elle se bat depuis sa nomination pour ouvrir un débat sur une réforme de la citoyenneté basée sur le droit du sol. Mais là où cela devient colossal, c’est lorsqu’une femme –fût-elle membre de la Ligue du Nord – en arrive à souhaiter à une autre femme de se faire violer !

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Une élue locale du parti anti-immigrés et régionaliste de la Ligue du Nord a appelé jeudi à violer la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, une Italo-Congolaise, « Mais personne ne la viole

jamais, juste pour lui faire comprendre

ce que peut éprouver la victime de ce

terrible délit ? Une honte ! », a écrit Dolores Valandro, une conseillère d’arrondissement de Padoue sur Facebook, en publiant la photo de Cécile Kyenge (voir ci-contre). Mme Valandro commentait un article d’un site spécialisé, intitulé «Tous les

crimes des immigrés», dénonçant une tentative présumée de viol de deux Roumaines par un Africain à Gênes.

Cette « sortie » de Valandro a suscité des réactions indignées de dirigeants de son propre parti qui ont annoncé son expulsion. Depuis l’entrée en fonctions du gouvernement d’Enrico Letta fin avril, Mme Kyenge a été la cible de plusieurs attaques racistes, venant généralement de membres de la Ligue, et elle a toujours été défendue aussi bien par la droite que la gauche, mais cette fois-ci même les dirigeants de la Ligue ont haussé le ton. «Je me

dissocie de la manière la plus totale de la phrase violente, stupide et inopportune écrite par

Dolores Valandro. Nous prendrons immédiatement des mesures disciplinaires à son encontre

et je lui ai personnellement demandé d’enlever cette phrase de son profil Facebook et de

présenter ses excuses» à Mme Kyenge, a réagi Massimo Bitonci, chef des sénateurs de la Ligue du Nord.

Nous avons le regret de ne pas croire un seul mot des « regret de l’Honorable Bitonci. Il sait fort bien que la propagande raciste et xénophobe ne peut mener qu’à la haine, à la violence, aux pogroms, aux ratonnades et aux lynchages Tout au pls eut-il dire que ce poison doit de distiller goutte à goutte et que la Valandro, en en balançant, d’un coup, tout un seau, a agi bêtement. Our le reste, la haine est leur fond de commerce.

Quant à Madame Valandro elle nous posait un problème pratique. Comment lui exprimer le mépris glaireux que nous inspire son factum nauséabond, sans user nous-mêmes de termes qu’il n’est guère poli d’employer por parler d’une femme. Nous préférons donc laisser parler la nature et nous borner à publier sa photo.

La voilà !

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RDCRDCRDCRDC

ACCUSES SOUS RP 3749, LEVEZ-VOUS,

LA COUR SUPREME VOUS JUGERA SOUS LES MANGUIERS.

Photo d’audience dans l’affaire Kikunda

Bâtonnier National Honoraire MBU ne LETANG, Avocat à la Cour Suprême Il est rare que j’exerce ma plume dans les affaires pour lesquelles je suis consulté, sauf quand mon silence pourrait apparaître comme une conspiration contre la vérité et contre la dignité que doit revêtir l’exercice d’une fonction fondamentale comme la justice et la bonne gouvernance, car personne n’est propriétaire de ce pays pour obliger les autres, dont moi, à taire les incongruités de comportements de certains citoyens.

La Cour Suprême de la R.D.C. qui a vu le jour en 1968 par l’Ordonnance-loi 68-248 du 10/07/1968, installée en 1969 sous la direction de deux Eminents Juristes : Feu Premier Président LIHAU, Brillant Lauréat de l’Université de Louvain avec la plus grande distinction et le Parquet Général de la République sous la main de fer d’un autre juriste issu de l’Université Libre de Bruxelles, Docteur en Droit, le Procureur Général de la République KENGO wa DONDO, ajouta à ce grade une Licence spéciale en droit Maritime et Aérien. Il a été mis fin à leur carrière de manière cavalière, victimes, tous les deux des décisions politiciennes ; mais aujourd’hui qui ne regrette pas la hauteur qu’ils ont donnée à leurs fonctions et la discipline qui a régné lors de l’exercice de leur fonction, au moment oùl’instabilité s’est installée au sommet de cette haute institution, en effet, les Premiers Présidents et les Procureurs Généraux de la République se sont succédés parfois en l’espace d’un an. A notre avis, le fait pour un Premier Président de la Cour Suprême ou un Procureur Général de la République de n’avoir exercé au minimum pendant 3 ans, démontre que le choix qu’on a

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fait de celui-là n’a pas été judicieux. Que les magistrats de la Cour d’Appel accèdent à la Présidence d’une section de la Cour Suprême ou directement Premier Avocat Général de la République relèvent simplement du népotisme, nul ne contestera que pour la Cour Suprême et le Parquet Général de la République il faut non seulement une formation solide, une intelligence éprouvée, l’expérience d’une carrière sans faille, mais encore une haute moralité, un sens de dignité qui ne leur permet pas d’être à la solde des justiciables, ni encore moins agir sur injonction de certaines autorités par personne interposée. Toute promotion doit faire l’objet de publicité pour que les magistrats mal cotés n’obtiennent pas une promotion. Dans les administrations qui se respectent, toute sélection à un grade élevé doit être le résultat d’un concours, qui ne sert de promontoire qu’aux meilleurs ;ce qui encourage ceux qui n’ont pas réussi à doubler d’effort pour accéder au grade supérieur. C’est, je crois, la seule manière de créer un sentiment d’égalité, face au népotisme ennemi de l’indépendance des magistrats. Que l’on retrouve à ce haut niveau de la justice,des magistrats repris de justice et même

anciens condamnés de droit commun ou de la prise à partie, est une insulte au peuple au nom de qui la justice doit être rendue. C’est souvent ces magistrats-là qui introduisent à la Cour Suprême les méthodes pratiquées pendant leur carrière dans les Cours et Tribunaux. La conséquence de ce mépris des règles de l’éthique dans les nominations est que personne ne reconnaît plus à la Cour Suprême la rigueur du grand juge dont les décisions devaient faire autorité : • Les audiences commencent et se terminent à n’importe quelle heure de la journée, sauf

celle légale de 9 heures indiquée sur les exploits adressées aux parties ;

• A une certaine époque il nous est arrivé de plaider à la Cour Suprême vers 20 heures et même plus tard ;

• A force d’avoir ouvert le prétoire à l’indiscipline des avocats non rattachés à la Cour Suprême, les audiences deviennent une foire d’empoigne avec porte ouverte aux « négociations », aux « motivations », aux « reports » et aux « gels sans délai » des dossiers pris en délibéré, même pour les donnés acte de demandes de renvoi de juridiction, qui étaient prononcés sur le banc après plaidoiries des avocats ; et ce qui est étonnant , c’est de constater que devant cette dégradation, les institutions chargées decontrôle et de gestion de l’Etat restent indifférentes à cette descente aux enfers d’une des institutions la plus sensible en démocratie, puisque jugeant au nom du peuple.

Puisque la justice, même mauvaise, est rendue au nom du peuple Congolais, elle enlève toute crédibilité à l’Etat, avilit son peuple et crée une insécurité juridique, qui risque de nous ramener à la vengeance privée, pour permettre au préjudicié de retrouver son compte contre son adversaire. Le cas d’Eric KIKUNDA a interpellé ma conscience, dans la mesure où ce fils d’un Général, Pilote Emérite, formé aux Etats-Unis pour piloter le C.130 de l’Armée de la RDC à l’époque, cette armée avait un nom et du personnel jusqu’à la dérive et la désorganisation vers la fin du règne du Feu le Maréchal MOBUTU. Ce jeune homme embastillé à Makala se trouve être prisonnier non pas par le fait de la justice, mais d’un militaire de Haut rang, qui a pris en

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otagenon seulement les magistrats militaires qui ont indûment jugés cet enfant au point qu’ilsont refusé de rendre des décisions sur les exceptions d’ordre public, qui les ont amené à exécuter les ordres illégaux, en violation de l’article 28 de la Constitution, pour condamner et maintenir en détention les citoyens qui n’ont commis aucune infraction. Ce qui a amené les avocats d’Eric KIKUNDA à se pourvoir en cassation. Au niveau de cassation, le dossier traine, fait l’objet de plusieurs remises, le dossier a même

été retiré de la circulation, il ne fut restitué au greffe que moyennant menaces des avocats, la remise en remise témoigne de cette tentative de déni de justice. Tout cela pour le plaisir de ce haut gradé,car pour ce fils du Général KIKUNDA, l’indépendance du Magistrat sous l’empire de la loi, c’est de la rigolade, parce que Magistrats militaires ou civils, même au niveau de la Cour Suprême, tout le monde s’est mis « au garde-à-vous ». Le spectacle continue. Le spectacle du plus mauvais goût est celui que nous avons vécu le 19 avril, qui nous a inspiré le fameux titre de feuilleton, à la une des télévisions européennes, « accusé levez-vous » ; Monsieur Eric KIKUNDA n’a pas eu le privilège de cette célèbre interpellation, parce qu’à la date fixée pour son audience, il n’avait pas été extrait, pour venir comparaître devant la

Cour Suprême de Justice ;et s’il avait comparu, nous aurions assisté à cette triste interpellation, accusé Eric KIKUNDA, levez-vous !la Cour Suprême de la RDC va vous

juger sous les manguiers,dans son nouveau décor, avec les habits au séchoir. Aux regards de la photo prise sur le vif, il apparait qu’en RDC le ridicule ne tue plus ; comment 45 ans après sa création, la Cour Suprême peut-elle, même s’il y a pénurie de locaux, ceux de la Cour d’Appel ne pouvaient-ils pas être réquisitionnés ? plutôt qu’elle siège sous les manguiers, ceux de la cour des locaux du Conseil Supérieur de la Magistrature. Pour une cause qui a déjà son histoire et une répercussion hors de la RDC, aucun greffier n’a pu rendreà cette curieuse salle d’audition un aspect moins insolite. KIKUNDA Eric, victime collatérale de l’un de ses collègues d’infortune, que l’on veut noyer comme pour se venger. L’implication d’Eric n’a pas donné aux juges, tant au premier qu’au second degré, l’occasion de le juger en toute indépendance des magistrats, selon les règles d’une instruction préjuridictionnelle légale, les procès-verbaux des OPJ et des

magistrats instructeurs ayant été déclarésnuls, pour cause d’aveu sous tortures des

infractions imaginaires des armes, que personne n’a vues et dont l’une porterait le

même numéro que l’arme trouvé et qui se serait trouvé dans le procès SHEBEYA ; nullité des PV constatée, avant et pendant les auditions, mieux encore, les magistrats de juridiction de jugement ont pu avoir et même constaté que celui qui a instruit le dossier n’avait pas renouvelé son serment de magistrat, pour exercer les nouvelles fonctions par rapport à son grade et fonctions actuels. Si l’irrégularité de cette instruction avait été constatée lors des audiences du Conseil de guerre et de la Haute Cour Militaire, les infractions réputées avoir été commises par le constat de ce« magistrat » auraient dû être considérées comme inexistantes. Eric KIKUNDA n’est rien d’autre qu’un innocent tenu en esclavage dans un Etat de non droit ; quel aurait dû être le rôle d’une Cour Suprême en ce cas extrême d’une détention arbitraire, sinon de l’aider à remettre Eric KIKUNDA en liberté, dès la première audience. Cela aurait pu éviter à l’Etat Congolais la mauvaise réputation sur le plan international ; dans

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son état actuel, le peuple congolaisne peut accepter de sa justice, ce comportement arbitraire, ni une audience d’une haute Cour sous les manguiers,avec à l’avant plan des habits lavés pendants à un fil. La Cour Suprême sous les manguiers avec ou sans la présence d’Eric KIKUNDA aurait dû simplement déclarer non pas « prévenu levez-vous », mais « Eric KIKUNDA la Cour Suprême vous déclare innocent et demande à la prison de Makala de mettre, lui et ses compères d’infortune libre de leur mouvement. Policier laissez les partir » C’eut été très beau, un rêve impossible. Le temps mis pour terminer cet article a rencontré la publication d’une longue liste des magistrats du siège et de ministère public, et c’est après l’Assemblée Général Ordinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature ;le parlement du pouvoir judiciaire ; le résultat n’est pas mieux que ce que nous reproduit le Parlement à l’instar de la dernière interpellation du Premier Ministre, « une tempête dans un verre d’eau ». Aligner la liste des Procureurs Généraux, Premiers Présidents, Conseillers à la Cour Suprême ne rend pas à la justice la qualité que le peuple, au nom de qui cette justice est rendue, vient la qualité et les performances qui devaient être les éléments de l’amélioration de ce maillon

faible de la semi-démocratie de notre République. Notre justice n’inspire confiance à personne, même pas aux membres du Gouvernement qui se plaignent de ce que fait la justice du pouvoir lui reconnu par la Constitution et les lois de la République constamment bafouées par ceux-là même qui devaient les protéger en les appliquant correctement. L’incompétence de certains magistrats promus conduira ce pays dans le gouffre, parce que comme il a été si bien écrit dans les principes de Peters, les ordonnances de nominations de

magistrats vont pousser beaucoup vers « le seuil de leur incompétence ». En effet,quand au grade inférieur, ces magistrats promus n’ont pu produire eux-mêmes une œuvre juridiquement correcte, que feront-ils quand ils auront à diriger les moins expérimentés

qu’eux. La dure vérité est que cette promotion ne pouvait se faire que par mérite professionnelle au quotidien suivie d’un concours pour primer les meilleurs. Ce ne fut hélas pas le cas. Nous ne voulons pour preuve, que le nouvel épisode du procès « Eric KIKUNDA et consorts » dont la Cour Suprême évite la comparution, de peur que les avocats ne rappellent la dure réalité d’une instruction nulle et la peur de magistrats de révéler cette nullité par une décision, qui apporterait au grand jour que le « magistrat » instructeur de ce dossier n’avait pas la qualité de magistrat, puisqu’il n’avait pas encore renouvelé son serment, pour le nouveau grade qu’il portait. Le procès Eric KIKUNDA et consorts est une parodie, comme celui qui a opposé dans le temps Messieurs DESMET et Paul MATHY ; ce procès a donné à la juridiction inférieure belge l’occasion d’humilier la Cour Suprême, qui avait accordé à Monsieur DESMET des

millions en zaïres, que le Tribunal de Première Instance Belge a estimé à la somme d’un Euro symbolique, si ces dommages-intérêts avaient été mérités, ce qui n’était pas le cas.

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L’administration pénitentiaire sur instructions d’on ne sait qui, a refusé à Eric KIKUNDA le droit de comparaitre, et quand il a été décidé enfin de l’amener devant les magistrats de la Cour Suprême, hélas cette audience venait d’être levée. Ainsi le fils du Général KIKUNDA, prisonnier d’un autre Général, restera encore en prison face à l’inertie d’une haute institution qui n’est plus que l’ombre du nom qu’il a noblement porté à l’époque de Marcel LIHAU et de KENGO wa DONDO. Qui sauvera notre justice ? Fait à Kinshasa, le 13 Juin 2013

Affaire Yangambi-Kikunda-Olangi - Note d'observation des bâtonniers

Mukendi et Ntoto

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Humour, sexe et bonne gestionHumour, sexe et bonne gestionHumour, sexe et bonne gestionHumour, sexe et bonne gestion

JEUNE FEMME JOLIE ET SEXY CHERCHE MILLIONNAIRE

Raphaela est une jeune femme américaine très jolie, jeune et sexy. Elle veut bien vivre, trop bien même. Sa source de bonheur est la sécurité. Or qui peut lui donner cette sécurité ? L’argent.

Alors elle décide d’écrire à un ‘Cabinet conseil en investissements’ pour demander des adresses en vue d'épouser un homme très riche. Ceci est déjà cocasse, mais le plus drôle

c’est la réponse bien fondée que lui a adressée l'analyste financier.

« Je suis une belle jeune femme (je dirais même très belle) de 25 ans, bien élevée et j’ai de la

classe. Je souhaite me marier avec un homme qui gagne au moins un demi-million de

dollars par an.

Avez-vous dans vos fichiers les adresses de quelques hommes célibataires (veufs ou divorcés)

qui gagnent 500.000 dollars ou plus? Peut-être aussi que des épouses d’hommes riches

peuvent me donner quelques conseils ?

J'ai déjà été fiancée à des hommes qui gagnent de 200 à 250 mille dollars pas plus…mais 250

mille ce n'est pas suffisant pour que je puisse vivre dans le Park West Central.

Je connais une femme, dans mon cours de yoga, qui s'est mariée à un banquier. Elle vit dans

Tribeca, et pourtant elle n'est ni aussi belle que moi, et pas même intelligente. Mais alors,

qu’a-t-elle fait que je n ai pas fait ? Comment puis-je atteindre son niveau de vie ?

Raphaela S

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Réponse de l’expert :

J'ai lu votre courrier avec une grande attention, et après avoir longuement étudié votre demande c'est avec grand soin que je me suis livré à une analyse financière de votre situation. Premièrement, je ne vous fais pas perdre de temps puisque moi même je gagne plus de 500 mille dollars par an. Ceci étant dit, je considère les faits de la façon suivante. Ce que vous offrez (pouvant être compris ainsi par l'homme que vous cherchez) est simplement une bien mauvaise affaire. Voici pourquoi : Laissant les subterfuges de côté. Ce que vous proposez est un simple business: Vous mettez votre beauté physique et je mets l'argent. L’offre est claire. Cependant un problème existe: Avec certitude, votre beauté va s'étioler et un jour va disparaître, alors qu'en même temps, très probablement mes revenus continueront de croître. Ainsi, 'en termes économiques' vous êtes un passif qui subit une dépréciation et je suis un actif qui produit des dividendes. Vous subissez donc une dépréciation, mais comme celle-ci est progressive, votre valeur diminue de plus en plus vite ! Soyons plus précis: Vous avez aujourd'hui 25 ans vous êtes belle et sans doute le resterez vous durant les 5 ou 10 années à venir. Mais chaque année un peu moins, et déjà quand vous vous comparerez à une photo prise aujourd'hui, vous constaterez combien vous avez vieilli. Ceci veut simplement dire que votre beauté est une fonction cumulativement décroissante par rapport au temps. Cela signifie que vous êtes aujourd'hui dans la 'phase de croissance' c'est donc le bon moment pour être vendue mais non pour être achetée. En utilisant le langage de Wall Street, celui qui vous possède aujourd'hui à intérêt à vous avoir en 'Trading position' (position de vente) et non dans ' buy and hold ' (acheter et conserver) ...c'est pourtant ce que vous offrez. Par conséquent, toujours en termes économiques, le mariage (qui est un ' buy and hold ') avec vous n'est pas une bonne affaire à moyen ou à long terme. En revanche, la location pourrait être- en langage commercial - une affaire raisonnable que nous pouvons méditer et en discuter vous et moi. Je pense que si vous fournissez la garantie ' bien élevée, avec de la classe et merveilleusement belle' je pourrais très probablement être le locataire de cette 'machine'. Cependant, je souhaite faire- ce qui est une pratique habituelle en affaire un essai, c'est à dire un ' test drive ... ' avant de concrétiser l'opération. Somme toute : comme, vous acheter est une mauvaise affaire pour cause de dévaluation croissante, je vous propose une location d'une durée pendant laquelle le matériel est dans un bon usage. En attendant de vos nouvelles, je prends congé cordialement.

Un millionnaire