LHISTOIRE DE LA VIE DANNE FRANK POUR ABORDER LHISTOIRE DE LA SHOAH DS LCOLE LMENTAIRE

Tu sais depuis longtemps que mon souhait le plus cher est de devenir un jour journaliste et plus tard un crivain clbre. Aprs la guerre, je veux en tous cas publier un livre

Anne Frank 1929-1945

Simone Veil - 27 janvier 2005

Prsidente de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah 27Janvier 2005

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Enseigner la Shoah, mais surtout le processus qui y conduisit, est un devoir. Devoir exigeant et difficile. Les enseignants y ont un rle essentiel : Montrer aux lves le prix de la tolrance, De la primaut du savoir et de la raison Sur les phantasmes et les idologies, Qui constituent le socle De lducation la citoyennet. La mmoire de la Shoah nous oblige, en effet, rester vigilants, non seulement pour les Juifs, Mais pour tous ceux qui sont victimes dostracisme En raison de leur identit, de leur ethnie ou de leur religion. Il a fallu prs de soixante ans Pour que notre souffrance soit exprime Et entendue dans sa singularit. Aujourdhui elle est partie prenante De notre mmoire commune.

ABORDER LHISTOIRE DE LA SHOAH ET DUQUER LA CITOYENNETLhistoire de la Shoah, et plus largement des perscutions et crimes nazis, fait partie intgrante des programmes scolaires dhistoire. Elle est aujourdhui aborde dans ce cadre ds lcole lmentaire en classe de CM2 puis approfondie au collge, en classe de troisime, et enfin au lyce. Une entre adapte est rserve chaque ge. Pourtant, comme prvenait Hannah Arendt Il ny a pas dhistoire plus difficile raconter dans toute lhistoire de lhumanit*. Le cours dhistoire peut-il porter lui seul toutes les dimensions dun enchanement dvnements qui bouleverse lentendement - comme il a boulevers lhumanit et qui obsde et hante notre prsent ? Le nazisme, la Shoah, la Rsistance rfrent une histoire que chacun croit connatre, dont chacun a entendu parler, mais peut-on attendre davoir quinze ans pour tudier ce qui sest pass ? Par ailleurs, tous les lves ne poursuivent pas leurs tudes dans lenseignement gnral. Peuvent-ils nanmoins se passer de la connaissance de ces vnements dont la mmoire constitue le socle des valeurs de notre monde moderne ? Le cours dhistoire, en classe de troisime, va apporter une connaissance rigoureuse des faits et de la chronologie, rvler le processus qui a men au gnocide, conduire une tude prcise du vocabulaire qui permette de penser cet vnement. Cest un cours essentiel quil convient de prparer en amont. Il sagit, au-del de rvler des faits, de permettre aux plus jeunes de prendre le temps du questionnement, dun accompagnement vers la rflexion, le temps de lchange et du dialogue autour dvnements qui constituent des repres essentiels pour duquer la citoyennet. Il en est de mme, bien entendu, pour lesclavage comme pour tous les crimes contre lhumanit et les gnocides. Concernant la Shoah, les programmes scolaires permettent dapprocher progressivement les faits historiques depuis lcole lmentaire. Sil demeure difficile dapprofondir avec de jeunes enfants ltude de ces pages les plus noires de lhistoire des hommes, il est ncessaire daborder progressivement ces connaissances, avec mnagement et pdagogie, dans le cadre scurisant de la relation ducative. Le contexte scolaire y rend possible une approche transversale et pluridisciplinaire. Les bases poses, dautres approches seront complmentaires, au collge ou au lyce denseignement professionnel, par ltude doeuvres littraires, par exemple. Quels supports utiliser, ds lcole lmentaire pour amener de trs jeunes lves construire un socle de connaissances qui leur permette de cheminer vers llaboration dune pense critique ? Quels liens entre ce pass de larmes et de sang et lducation la citoyennet ? La dcouverte par la littrature et les tmoignages de ce quont vcu dautres enfants, des conditions de leurs vies interrompues, peut se rvler une entre adapte pour les plus jeunes. Lenseignant pourra ainsi les guider vers la connaissance des faits et vers lanalyse des processus qui ont men la Shoah. partir de ltude dune histoire de vie interrompue par la Shoah, les mots racisme et antismitisme commenceront prendre sens et les valeurs des Droits de lenfant et plus largement des Droits de lHomme simposeront aux plus jeunes comme un patrimoine universel. Lhistoire de la vie dAnne Frank est assurment celle que lon connat le mieux. Une innombrable documentation et de trs nombreuses photographies permettent dexplorer ce quelle a vcu. Son Journal est un incontournable tmoignage qui constitue une remarquable entre pour aborder lhistoire de la Shoah ds lcole lmentaire. Le Journal dAnne Frank figure dsormais au patrimoine de la littrature universelle Simone Veil, Octobre 2002.* Cit par Georges Bensoussan, Histoire de la Shoah, introduction, que sais-je ? Puf 1996

LA SHOAH DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES DS LCOLE LMENTAIRELtude de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah ont fait leur entre, depuis 2002, dans les programmes de lcole lmentaire.

1 PROGRAMMES COLES LMENTAIRES- CYCLE DES APPROFONDISSEMENTS - CYCLE 3 (INTRODUCTION)Au cycle des approfondissements, llve [] entre dans une phase de son dveloppement psychologique qui lui permet de construire des connaissances de manire plus rflchie, de sapproprier des instruments intellectuels plus assurs. Il reste cependant plus que jamais ncessaire de solliciter toutes les facettes de son intelligence et, plus particulirement, ses capacits daction et sa sensibilit. [] En entrant au cycle 3, llve franchit une tape importante de sa scolarit. Les comptences quil vient dacqurir en lecture et en criture lui permettent denrichir ses possibilits dinformation et de renforcer ses apprentissages [] une ouverture vers de nouveaux enseignements : histoire, gographie,[] Lducation civique est lautre ple organisateur dune cole qui se caractrise par le fait que les savoirs sy constituent collectivement. Sans une conscience claire des contraintes du vivre ensemble, llve ne peut dcouvrir les horizons que la confrontation avec autrui ouvre chacun. Cest dans ses dernires annes dcole primaire quil apprend vritablement construire, avec ses camarades et avec ses enseignants, des relations de respect mutuel et de coopration rflchie qui permettent une premire sensibilisation aux valeurs civiques. Dans le premier domaine, langue franaise et ducation littraire et humaine, ont t rassembls des enseignements qui se renforcent en permanence les uns les autres tant par les connaissances quils structurent que par les comptences communes quils permettent dacqurir. Ils constituent les bases dune culture solide que les autres grands domaines viennent enrichir. La littrature fait partie de cette culture sans laquelle la plupart des rfrences de la conversation ordinaire (a fortiori de nos lectures) nous chappent. Il ne sagit pas, videmment, dinstaurer au cycle 3 des techniques dexplication des textes qui ne pourraient tre ce niveau que des bavardages. Il faut, au contraire, que les enfants lisent et lisent encore de manire simprgner de la riche culture qui sest constitue et continue de se dvelopper dans la littrature de jeunesse, quil sagisse de ses classiques sans cesse rdits ou de la production vivante de notre temps. Cest sur la base de ces lectures que peuvent se dvelopper dans lcole des dbats sur les grands problmes abords par les crivains, comme sur lmotion tant esthtique que morale quils offrent leurs lecteurs [] [] Lhistoire et la gographie aident llve construire une premire intelligence du temps historique et de la diversit des espaces transforms par lactivit humaine. Elles lui donnent les rfrences culturelles ncessaires pour que le monde des hommes commence prendre du sens pour lui. [] Lhistoire et la gographie fournissent enfin un appui solide lducation civique par les savoirs quelles apportent et la mthode critique quelles dveloppent. Plus largement, la comparaison avec des socits diffrentes dans le temps et lespace doit permettre llve de se construire une identit forte, la fois sre delle-mme et ouverte, fonde sur la conscience de sinscrire dans un hritage et de participer laventure dun espace commun tous les hommes.

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DOCUMENTS DAPPLICATION DES PROGRAMMES HISTOIRE ET GOGRAPHIE CYCLE DES APPROFONDISSEMENTS (CYCLE 3) MINISTRE DE LA JEUNESSE, DE LDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE DIRECTION DE LENSEIGNEMENT SCOLAIRE -APPLICABLE LA RENTRE 2002- (ORIENTATIONS)[] Il [lenseignement de lhistoire] lui fait acqurir en mme temps des rfrences culturelles, rinvestir dans les autres domaines, contribuant ainsi la constitution dune culture scolaire partage. Par la connaissance du pass enfin, llve comprend mieux le prsent. [] Lobjectif est de sassurer que les lves auront acquis, la fin du cycle 3, une premire notion de la succession et des caractristiques, souvent contrastes, de ces grandes poques, en commenant construire, dans ce contexte, quelques relations de causalit. Ce sont l des repres indispensables pour suivre avec profit lenseignement de lhistoire au collge, principalement centr, sans ngliger les autres civilisations, sur la lente constitution du patrimoine culturel europen. Les lves entrant en sixime devraient donc disposer des rfrences de base leur permettant de sorienter dans des enchanements plus complexes de faits historiques et de civilisation. Cest aussi le moyen dtablir des relations fortes avec les autres champs disciplinaires. Plusieurs questions renvoient explicitement lducation artistique, dautres lducation scientifique et technique. Lhistoire donne une grande partie des connaissances ncessaires pour construire une ducation civique raisonne. Objectifs [] Grands personnages et groupes anonymes : la place des femmes en histoire Chaque poque a t marque par quelques personnages majeurs, non seulement chefs dtats ou grands chefs militaires, mais aussi crivains, potes, peintres, musiciens, savants et inventeurs.[] Le lien entre histoire et criture est ancien et profond, quil sagisse des documents sur lesquels sappuie lhistorien ou du rcit quil compose lui-mme. Contenus [] Repres chronologiques [] Seconde Guerre mondiale 1939-1945 [] Lextermination des juifs par les nazis : un crime contre lhumanit Pour la premire fois dans lhistoire du monde, des hommes, des femmes et des enfants doivent mourir pour la seule raison quils appartiennent une culture et une religion considres comme une race. Cest ainsi que plus de cinq millions de juifs vont disparatre dans les camps dextermination nazis. Les Tsiganes subissent le mme sort. En France, la collaboration du gouvernement de Vichy facilite grandement les dportations vers les camps de la mort tandis que la rsistance civile et militaire permet de nombreux juifs dtre sauvs. Les actes de barbarie dans une Europe autrefois sre de ses valeurs morales et humaines engendrent le doute et langoisse; ils conduisent rechercher une nouvelle dfinition et affirmation des droits universels de lhomme (en appui de lducation civique). []

Personnages et groupes significatifs Georges Clmenceau, Igor Stravinsky, Hlne Boucher, Winston Churchill, Charles de Gaulle, Jean Moulin , Anne Frank, Albert Einstein, Charlie Chaplin, Pablo Picasso, Louis Armstrong, Gandhi, Martin Luther King, Pablo Neruda, Leopold S .Senghor. [] Certaines de ces comptences sont transversales et se retrouvent dans dautres disciplines, [] Apprendre llve ce quil nest pas possible dignorer [] Ce nest dailleurs pas uniquement dans la squence historique que certaines comptences se construisent et que des connaissances historiques sacquirent, toutes les disciplines du domaine de lducation littraire, artistique et humaine y concourent, [] Comptences communes [] rinvestir les connaissances historiques en ducation civique et dans les autres enseignements, en particulier dans le domaine artistique []

P DENSEIGNEMENT 2 DROGRAMMEPROFESSIONNELLE DU FRANAIS ET DE LHISTOIRE - GOGRAPHIE POUR LES CERTIFICATS APTITUDE CAP- ( EXTRAITS) A. DU 26-6-2002. JO DU 5-7-2002

FranaisPRAMBULE Lenseignement du franais en CAP sadresse un public trs divers dans sa composition sociologique, dans sa structure, dans ses attentes. Malgr cette diversit, il poursuit deux objectifs insparables : la matrise de la langue qui doit rendre tous les lves, les apprentis et les adultes en formation capables de sexprimer et dtre entendus et compris ainsi que lacquisition de rfrences culturelles communes. Dans cette perspective, le programme est dlibrment ouvert : il dpasse les clivages apparents entre matrise de la langue et culture, franais littraire et franais fonctionnel []. Il est ainsi une expression du principe rpublicain qui assigne lcole la vocation dintgration sociale et culturelle autour de valeurs, de rfrences et de langage communs. [] I - FINALITS DU FRANAIS EN CAP [] - sinsrer dans la Cit : lenseignement du franais concourt, avec celui dhistoire - gographie, de vie sociale et professionnelle et de lECJS, construire un citoyen capable de se conduire en adulte responsable face aux enjeux du monde actuel, autour de problmatiques communes comme celles de la civilit et de la citoyennet. []. Le cours de franais interroge la diversit des coutumes et des discours pour fonder un socle de valeurs partages dans le cadre social daujourdhui. []

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Histoire et gographieI - PRINCIPES GNRAUX Les programmes dhistoire et de gographie ont pour ambition premire de contribuer, au sein de lenseignement gnral, ouvrir lintelligence des lves, des apprentis et des adultes en formation une comprhension du monde daujourdhui. En effet, lenseignement de lhistoire et de la gographie entend pouvoir donner tous les candidats des lments forts de culture commune qui leur permettront dtre autonomes dans leurs choix et leurs opinions et dexercer une citoyennet responsable. [] II - DMARCHES ET MTHODES []Pour lenseignant dhistoire et de gographie, il sagit surtout de trouver les angles dapproche et les mthodes de travail qui rendent ces disciplines attrayantes, de montrer leur utilit et leur complmentarit pour mieux faire connatre et comprendre aux lves, aux apprentis et aux adultes en formation le monde dans lequel ils vivent. [] Les dmarches mises en oeuvre en histoire et en gographie pourront ainsi, en collaboration avec les autres disciplines et enseignements, concourir la recherche permanente du sens, ainsi qu lexercice du raisonnement et de lesprit critique. [] []IV - CONTENUS : Comprendre le monde daujourdhui Les thmes gnraux et les sujets dtude prennent ancrage dans le XXme sicle pour leur dimension historique. []

Classe terminale(Sries ES, L, et S arrt du 14 Juin 1995, BOEN spcial n12 du 29 juin 1995 Srie STT : arrt du 9 mai 1995, BOEN spcial n12 du 29 juin 1995) La Seconde guerre mondiale : lEurope et la France dans la guerre Analyse des formes de loccupation, des collaborations, des rsistances, en insistant sur lunivers concentrationnaire et lextermination systmatique des Juifs et des Tziganes. Analyse de la nature et du rle du rgime de Vichy, des diffrentes formes de collaboration, du rle de la Rsistance intrieure et de la France libre.

FranaisClasses de quatrime et de troisimeLa lecture de plusieurs oeuvres sur ce sujet est recommande : Le Journal dAnne Frank, Mon Ami Frdric de H.P. Richter, LAmi retrouv de F. Uhlman, Mon Enfance allemande dl. Koehn. Enseignement professionnel (extraits des Programmes)

HistoireClasses prparatoire aux brevets dtudes professionnelles(Arrt du 10 juillet 1992, BO n31 du 30 juillet 1992) En seconde professionnelle, les lves abordent la Seconde guerre mondiale et ses consquences : les droits de lHomme bafous, politique raciale, systme concentrationnaire, propagande, gnocide, Vichy et la Rsistance ...

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ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GNRAL ET TECHNOLOGIQUE (EXTRAITS DES PROGRAMMES)

HistoireClasse de troisime(Arrt du 15 septembre 1998, BOEN hors-srie n10 du 15 octobre 1998) La Seconde guerre mondiale Ltude de lEurope sous la domination nazie conduit dcrire les formes de loccupation, la politique dextermination des Juifs et des Tziganes et dfinir collaborations et rsistances. Analyse du rgime de Vichy, rle de la France libre et de la Rsistance. Documents : extraits du statut des Juifs (1940) ; tmoignages sur la dportation et le gnocide ; tmoignage sur la Rsistance ...

Classes prparatoires au baccalaurat professionnel(Arrt du 9 mai 1995, BO spcial no 11 du 15 juin 1995) En terminale, le thme Les rgimes totalitaires en Europe au XXme sicle permet daborder ltude de lAllemagne nazie et de traiter les notions de droits de lHomme, parti unique, propagande, racisme, antismitisme...

Classe de premire STI, STL, SMS(Arrt du 9 mai 1995, BOEN spcial n12 du 29 juin 1995) La Seconde guerre mondiale On prsentera les grandes phases et les principaux thtres du conflit en insistant sur son caractre total, sur lunivers concentrationnaire et sur lextermination systmatique des Juifs et des Tziganes.

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LES PARCOURS CIVIQUESUne Dmarche dducation la citoyennet

ACTIVITS DUCATIVES Parcours civiques 2005-2006 NOR : MENE0502390N RLR : 554-9 NOTE DE SERVICE N2005-177 DU 4-11-2005 MEN DESCO A9 Texte adress aux rectrices et recteurs dacadmie ; au directeur de lacadmie de Paris ; aux inspectrices et inspecteurs dacadmie, directrices et directeurs des services dpartementaux de lducation nationale Lducation la citoyennet fait partie intgrante des missions de lcole ; elle constitue un apprentissage en termes de connaissances et de valeurs transmettre, mais aussi de pratiques et de comportements. Elle est dcline tous les niveaux de la scolarit : lcole, dans les nouveaux programmes du primaire ; au collge et au lyce, dans le cadre de contenus disciplinaires (notamment en ducation civique et en ducation civique, juridique et sociale). Elle permet la connaissance de lenvironnement, la formation aux rgles de la vie en socit, la socialisation des jeunes. ce titre est propos un vaste ventail dactivits diversifies dans la classe et hors de la classe. Lducation la citoyennet doit inciter les lves agir et vivre ensemble travers des actions concrtes leur permettant de construire des espaces de citoyennet. Cette prise de responsabilit trouve tout particulirement sexprimer dans le cadre des oprations nationales de sensibilisation. Rparties tout au long de lanne scolaire, ces manifestations sont une occasion privilgie pour les lves dlargir leur horizon vers le champ de la responsabilit collective ; elles permettent aux jeunes de mieux apprhender lenvironnement dans lequel ils vivent, de dvelopper leur sens de la solidarit dans une perspective nationale et europenne, de faire un travail de mmoire dans un but pdagogique et ducatif, voire de sengager dans des actions qui concrtisent leurs connaissances dans le cadre dun exercice effectif de la citoyennet. Ancres dans le calendrier des dates prcises, ces manifestations ne doivent pas pour autant tre perues comme des vnements ponctuels mais sinscrire dans la dure. Les Parcours civiques sarticulent autour des diffrentes journes, semaines et oprations partir desquelles des actions citoyennes sont susceptibles dtre mises en uvre. Ils ont pour objectifs principaux dassurer une cohrence entre les diffrents dispositifs dducation la citoyennet et la commmoration dvnements tout au long de lanne, de fdrer des initiatives existantes afin den assurer une plus grande lisibilit, de runir des acteurs divers (institutions, fondations, associations, collectivits locales...) autour dactions conjointes. Ces Parcours sont organiss, en divers domaines : Droits - Mmoire - Solidarit - Europe Environnement et dveloppement durable. Il sera ainsi possible aux quipes ducatives de mettre en place un travail de fond tout au long de lanne, articulant plusieurs sries dvnements dont on trouvera une liste en annexe. Lobjectif est de donner les moyens aux diffrents acteurs de la communaut ducative dexploiter au mieux les diffrentes journes thmatiques pour construire un parcours de citoyennet enracinant les actions menes dans le quotidien de chacun. Le choix du parcours et de ses lments constitutifs

restera donc aussi ouvert que possible (supports denseignement, travaux transversaux, dbats, expositions, classes de dcouverte thme, changes internationaux, objectifs annuels assigns la cooprative, etc.). Sa mise en uvre pourra se faire dans des contextes varis (cours, clubs, foyers socio-ducatifs, maisons de la vie lycenne, conseil de vie lycenne, etc.). Les Parcours civiques font lobjet dun partenariat entre le ministre de lducation nationale et lassociation Civisme et dmocratie - CIDEM, laquelle proposera dans chaque domaine, avec son rseau dassociations, ses partenaires nationaux et internationaux, et les diffrents acteurs impliqus autour de ces oprations, diverses actions dinformation et de sensibilisation (rencontres, expositions, projections...), des activits individuelles et/ou collectives, afin quun lve, un groupe dlves ou une classe puisse raliser un vritable parcours ducatif accompagn. Dans chaque domaine, des itinraires thmatiques sont ainsi proposs, permettant daborder les possibilits dengagement et les actions concrtes. Le CIDEM proposera aussi, dans le cadre de ces Parcours civiques, des outils de formation, des kits pdagogiques adapts (diffuss dans les associations, les tablissements scolaires et les collectivits locales), une plate-forme internet de ressources documentaires et ducatives et des oprations de communication lchelle nationale et rgionale. Une prsentation et le contenu dtaill des Parcours civiques (lments dinformation, mode demploi, suggestions dutilisation, contenus pdagogiques), ainsi que le dtail des activits mises en place pour chaque journe, figurent sur le site http://www.cidem.org. Enfin, des lments dinformation sont disponibles sur http://eduscol.education.fr pour certaines actions spcifiques, ainsi que sur le site de certains partenaires privilgis dans la conduite de ces projets (Fondations et associations de rsistants et dports, Commission nationale consultative des droits de lhomme, Fondation Hpitaux de Paris-Hpitaux de France, partenaires europens, etc.). Jinvite chacun dentre vous se mobiliser en faveur de ces diffrentes actions. Pour le ministre de lducation nationale, de lenseignement suprieur et de la recherche et par dlgation, Le directeur de lenseignement scolaire Roland DEBBASCH Annexe - Dans le domaine des droits : Journe des droits de lenfant ( 20 novembre 2005 ), Journe internationale pour labolition de lesclavage ( 2 dcembre 2005 ), Journe mondiale des droits de lhomme (10 dcembre 2005), Journe mondiale des droits de la femme (8 mars 2006), Prix des droits de lhomme - Ren Cassin. - Dans le domaine du travail de mmoire : Journe de la mmoire de lholocauste et des crimes contre lhumanit (27 janvier 2006), Journe nationale du souvenir des victimes de la dportation (dernier dimanche davril 2006), Concours national de la Rsistance et de la dportation. - Dans le domaine de la solidarit : Journe mondiale du refus de la misre (17 octobre 2005), Semaine de la solidarit internationale (novembre), opration Pices jaunes (janvier 2006), Journe mondiale de lutte contre le racisme (21 mars 2006). - Dans le domaine de lEurope : Anne europenne de la citoyennet par lducation (2005), Journe de lEurope (9 mai 2006). - Dans le domaine de lenvironnement et du dveloppement durable : Journe mondiale de leau (22 mars 2006), Semaine nationale du dveloppement durable (juin 2006), autres oprations (cole de la Fort, Adoptez un jardin...).

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Anne Frank, une histoire daujourdhui Un parcours de la mmoire lducation la citoyennet

1. ANNE FRANK COMME REPRE En ces temps de relativisme moral, la Shoah sert peut-tre de boussole. (Simone Veil, Strasbourg, octobre 2002) Lhistoire dAnne Frank est mondialement connue : son livre a t diffus, ce jour, des dizaines de millions dexemplaires, ce qui en fait loeuvre dauteur la plus dite, traduite, vendue et lue au monde. Traduit en plus de soixante langues, le Journal de cette adolescente qui voulait devenir un crivain clbre, a rencontr un succs universel. Tu sais que mon souhait le plus cher est de devenir un jour journaliste et, plus tard, un crivain clbre. Aprs la guerre, je veux en tous cas publier un livre intitul lAnnexe. (Anne Frank, 11 mai 1944) Loeuvre dAnne Frank fait aujourdhui partie du patrimoine, de la culture. Cinquante ans aprs sa premire parution, le Journal est devenu un classique qui suscite toujours, de gnration en gnration, le mme intrt, le mme engouement chez les adolescents. Lhistoire de la vie dAnne Frank est inscrite au coeur de la tragdie europenne, elle illustre le pige dans lequel ont t pris les Juifs dEurope, jusque dans les dates et les lieux : la tentative de rsister et limpossibilit dchapper. 1929, naissance dAnne en Allemagne. 1929 est lanne du krach boursier New-York qui va engendrer une crise conomique mondiale. Atteignant lEurope entre 1931 et 1933, elle fera le lit des fascismes et, en Allemagne, du nazisme, 1933, la famille migre aux Pays-Bas. Hitler est devenu chancelier du Reich : premires mesures dexclusion et dbut des perscutions, de nombreux Juifs dAllemagne tentent de fuir mais la plupart des dmocraties limitent les quotas de rfugis. 1940-41, cest la guerre. Aprs la Pologne et les extensions territoriales lEst, lAllemagne envahit les Pays-Bas, la Belgique, la FranceLes perscutions stendent lEurope, il ny a pratiquement plus dissue pour les Juifs dEurope pris au pige de la machine gnocidaire. Aot 1944, la famille Frank est arrte et dporte alors mme que les troupes allies ont dbarqu, en France, quelques semaines plus tt, seulement quelques centaines de kilomtres. Les clandestins de lannexe sont conduits Auschwitz, en Pologne, ils chappent la slection , puis Anne et Margot sont transfres en Allemagne. Mars 1945, Anne Frank meurt quelques jours aprs sa soeur dans le camp de Bergen Belsen. Quelques jours seulement avant louverture du camp par les troupes allies, alors mme que lEurope devient libre.

La famille Frank avait migr ds 1933 aux Pays-Bas, pour trouver asile Amsterdam, capitale refuge depuis plusieurs sicles des victimes de toutes les vagues dintolrance et de perscutions. Lors de linvasion des Pays-Bas, en 1940 par larme nazie suivie de peu par la promulgation des loi antismites et le dbut des perscutions, les Frank ont su trouver de laide : ils ont t protgs durant plus de deux ans dans leur cachette . Anne, Margot, leurs parents et les autres clandestins ont t transfrs vers Westerbork -le camp de transit nerlandais- par le dernier train de dtenus qui soit parti dAmsterdam vers cette destination. Ils ont t dports pas le dernier convoi en partance des Pays-Bas vers Auschwitz. Anne est morte quelques jours seulement avant dtre libre Il sen est fallu de peu pour quils survivent, mais il ne faut pas penser que le sort se soit particulirement acharn sur cette famille emblmatique : les Juifs dEurope taient pris dans un pige auquel ils navaient pratiquement aucune chance dchapper. Le nombre infime de survivants en tmoigne, en particulier aux Pays-Bas (75% des Juifs de Hollande furent dports, faisant du gnocide aux Pays-Bas le plus meurtrier de lAllemagne nazie en Europe de lOuest.) Face la complexit de ltude des faits et pour en retenir lessentiel, lhistoire dAnne Frank demeure un repre pour duquer la citoyennet aujourdhui.

2. ANNE FRANK, TMOIN DE SON TEMPS.Lhistoire dAnne Frank est une histoire de vie que lon peut raconter ; tout dabord parce quelle la si bien fait dans son Journal, mais aussi grce aux trs nombreux documents dont on dispose : des photos de famille - Otto Frank tait un photographe amateur de talent qui a pris des centaines de photos de ses filles, ce qui tait assez rare lpoque - des correspondances, des tmoignages Lessentiel des documents historiques concernant la vie dAnne Frank a pu tre prserv, ce qui est exceptionnel. Ces archives sont conserves Amsterdam, la Maison dAnne Frank. Selon le projet gnocidaire nazi, il ne devait plus subsister de Juifs en Europe, les ordres taient de tout dtruire : culture, langues, vies, corps jusquaux traces du crime qui devaient tre effaces. Cest une page glorieuse de notre histoire qui na jamais t crite et qui ne le sera jamais. (Himmler Reichsfhrer-SS) En cela, le tmoignage dAnne Frank est essentiel. Le rcit de cette vie singulire, celle dune adolescente crivain devenue clbre, illustre ce que lon ne peut raconter : la vie des millions danonymes victimes de la Shoah et des perscutions du rgime nazi. Si la lecture du Journal et de la vie dAnne Frank permettent damorcer lintrt et daborder lhistoire terrible de la Shoah avec des jeunes, au-del dun tmoignage, le Journal constitue aujourdhui encore une vritable leon dhumanit. Anne Frank rdige avec talent et plaisir. Ecrivain, elle a lge de ses lecteurs : enferme, impuissante, victime dun monde devenu fou, elle se rvolte et svade par lcriture. Elle fait part de ses penses, mais aussi de ses conflits avec sa mre, de sa jalousie vis--vis de sa sur, de son premier amour, des rves davenir elle reste en cela une enfant comme les autres.

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Les jeunes peroivent mieux que quiconque ce quelle ressent, eux aussi se sentent souvent incompris et impuissants : les crits dAnne Frank leur parlent. A la lecture du Journal dAnne, on rencontre une pense profonde et une lucidit sur les vnements qui lentourent qui ne parviennent pas entamer sa soif de vivre : Je continue, malgr tout, croire en la bont inne de lhomme. Anne Frank, 15 juillet 1941 Anne ne se contente pas de raconter son quotidien, ses propos ne sont ni mivres, ni infantiles : elle sinterroge, questionne le monde, construit dans sa prison un monde meilleur, un monde plus humain. Un jour, cette horrible guerre se terminera enfin, un jour nous pourrons tre des tres humains et pas seulement des Juifs (Anne Frank) Par ailleurs, si nous connaissons la fin tragique dAnne Frank, cest une Anne vivante qui tmoigne : ce qui permet daborder trs tt, avec les plus jeunes, le thme difficile de la Shoah. A elle seule, Anne Frank nous meut plus que les innombrables victimes qui ont souffert dans lombre. Il faut peut-tre que les choses en soient ainsi : si nous tions capables de partager les souffrances de chacun, nous ne pourrions plus vivre. (Primo Levi)

PREMIRE TAPE : 1929-1933 LA NAISSANCE DANNE FRANK ET LES QUATRE PREMIRES ANNES DE SA VIE EN ALLEMAGNE / MONTE AU POUVOIR DU PARTI NAZI

Le contexte historique : 1929, lAllemagne est particulirement touche par la crise conomique. Un petit parti politique, le parti nazi NSDAP est mont en puissance, fondant sa propagande sur la misre et dsignant les Juifs ainsi que les communistes et les francs-maons et dautres catgories de personnes qualifies de dangeureuses par les nazis comme boucs missaires, les accusant notamment dtre responsables de la crise. Il sagit avant tout dapporter des rponses simples et dmagogiques afin de prendre le pouvoir en obtenant lassentiment dune partie suffisante de la population. La plupart des Allemands ont ainsi t peu peu amens renoncer aux valeurs dmocratiques. Sous linfluence de la propagande nazie, ils ont, trs nombreux, accept la fuite vers des sentiments antismites, nationalistes, racistes et xnophobes. La famille Frank tait tout fait consciente des enjeux de ces bouleversements politiques et des menaces qui pesaient sur leur avenir. Malgr tout, les parents dAnne ont russi, du moins au dbut, prserver leurs filles. Les photos de famille nous montrent une petite Anne heureuse et insouciante durant ses premires annes Francfort-sur-le-Main. Otto Frank dcrit ce 30 janvier : Par chance, nous tions invits chez des amis le 30 janvier. Nous nous sommes assis table et avons cout la radio. Les premires nouvelles annonaient quHitler tait devenu chancelier du Reich. Ensuite, nous avons entendu le reportage sur le dfil aux flambeaux des S.A. Berlin, les acclamations et les cris. A la fin, Hitler a dit : Donnez-moi quatre ans. Et notre hte dune voix claire et intelligible a prononc ces mots : Voyons ce dont cet homme est capable ! Je narrivais plus parler et ma femme stait fige. Trs vite, Margot Frank va devoir changer dcole. Dans son ancienne cole, son enseignante avait t licencie car sa hirarchie appliquait la ligne les consignes du Parti. Source : Nous vivions Frankfort, 1978

3. ANNE FRANK, UNE HISTOIRE DAUJOURDHUI UN PARCOURS DE LA MMOIRE LDUCATION LA CITOYENNETAnne Frank parle aux jeunes, son histoire et ses crits nous touchent et nous guident pour analyser le pass et mieux clairer les enjeux du prsent. Anne Frank est un symbole et il nest pas question de lidaliser ou de sacraliser son souvenir : il est important de comprendre quelle tait avant tout une enfant, une adolescente comme les autres. Son destin, en tant que tel, na pas t exceptionnel. Sa fin tragique nest pas en lien avec son talent ou de son exceptionnelle apptence analyser le monde ! Elle fut lune des victimes du plus terrible projet quait conu lhumanit : la destruction de millions dtres humains parce quil avait t dcid quils ne devaient pas vivre. Nous connaissons bien son histoire de vie que nous pouvons prsenter avec et dans son contexte historique. Lhistoire dAnne Frank est un repre et le fil rouge dun parcours en cinq tapes qui permet daborder lhistoire de lEurope durant la domination nazie et de mesurer limpact de ce contexte sur une histoire de vie. La transmission de la mmoire de la Shoah est place au cur dun parcours dducation la citoyennet. chaque tape, les jeunes sont interpells : Comment cela a-t-il t possible ? ; A quels choix les contemporains dAnne Frank ont-ils t confronts ? ; Pourquoi ont-ils laiss faire, comment ont-ils t aveugls ? ; Et nous, que laissons-nous faire aujourdhui ?

Anne Frank est ne en Allemagne Francfort-sur-le-Main le 12 juin 1929.

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DEUXIME TAPE : 1933-1939 AVNEMENT DHITLER AU POUVOIR / LA FAMILLE FRANK MIGRE AU PAYS-BAS

TROISIME TAPE : 1939-1942 LA GUERRE ET LINVASION DES PAYS-BAS / LA FAMILLE FRANK EST PRISE AU PIGE / DBUT DES PERSCUTIONS MASSIVES DANS TOUTE LEUROPE.

Le contexte historique : Ds larrive au pouvoir dHitler, les premires mesures de discriminations antismites sont promulgues et les perscutions lgard des Juifs commencent grande chelle, culminant par un pogrom, en 1938, appel Nuit de Cristal en rfrence aux vitrines brises, ce nom traduit mal la violence des faits. Les biens appartenant des Juifs sont dtruits, pills, les synagogues incendies, des centaines de morts, des milliers de Juifs violents, arrts puis interns dans les camps de Dachau et de Buchenwald. Les thories raciales antismites deviennent doctrine et le racisme est enseign dans les coles. Juifs et non Juifs nont plus le droit de se frquenter. Devant lafflux de rfugis juifs qui tentent dsesprment de fuir lAllemagne, les Etats dmocratiques se runissent en Juillet 1938 Evian. Cette confrence se soldera par un chec et les Juifs dAllemagne seront abandonns leur sort. La famille Frank : En 1933, alors quil est encore possible de quitter lAllemagne, Otto Frank dcide dmigrer en Hollande avec sa famille et de commencer Amsterdam une nouvelle vie. Trs inquiet de la monte fulgurante des nazis au pouvoir depuis le 30 janvier 1933, il espre mettre sa famille labri des perscutions. Aux Pays-Bas, il est nouveau possible la famille Frank de mener une vie paisible. Dans son journal, Anne dcrit les moments insouciants quelle a vcu en Hollande cette poque.

Le contexte historique : Cest le dbut de la Seconde Guerre mondiale ; lAllemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939. Trs vite, ce sera le tour de la France, de la Belgique Hitler avait annonc son ambition dtendre lespace vital des Allemands et de construire le Grand Reich. En fait il veut que lidologie nazie domine le monde. Successivement, lAllemagne a annex le Rhnanie, la Sarre et les Sudtes (dont la partie nord correspond lactuelle Rpublique Tchque). En Pologne, ds linvasion, les nazis procdent des violences et des massacres dune violence inoue, en particulier pour les populations juives dEurope orientale traques et assassines en masse par des commandos SS de tueurs et pour les Juifs polonais enferms et affams dans des ghettos. Si loccupation nazie lOuest est loin dtre pacifique, elle est sans commune mesure avec la violence extrme de la guerre lEst. Comme en France et dans dautres pays occups, certains Hollandais accueillent linvasion allemande et il existe un parti National-Socialiste hollandais. La Rsistance sorganise peu peu. La famille Frank est, comme toute la population, concerne par les vnements qui se droulent en Allemagne, mais elle nest pas directement affecte : pendant encore quelques temps, la vie continue La situation change radicalement lorsque larme allemande envahit, en mai 1940, les Pays-Bas. Sil tait trs difficile de fuir lEurope avant cette date, cest prsent devenu totalement impossible : aux Pays-Bas comme dans tous les pays occups, les Juifs sont pris au pige. Les lois anti-juives allemandes entrent en vigueur dans la plupart des pays dEurope et les Juifs sont alors systmatiquement spolis et perscuts. Trs vite, les dportations et les meurtres de masse se multiplient. Margot Frank sera le premier membre de la famille recevoir lordre de rquisition pour le travail ltranger en juillet 42. La famille entire doit alors se cacher et dmnage, du soir au lendemain, dans lannexe du btiment de lentreprise dOtto Frank.

Edith Frank et ses filles. Cette photo a t prise au centre de Francfort-sur-le-Main, le 10 mars 1933. Cest la dernire photo quOtto Frank prendra Francfort.

Margot reoit une convocation. La famille dcide de se cacher.

Anne Frank (deuxime partir de la gauche), Amsterdam, le jour de ses dix ans. La famille Frank

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QUATRIME TAPE : 1942-1945 LA FAMILLE FRANK SE CACHE DANS LANNEXE, LE JOURNAL, LA DPORTATION. DPORTATIONS, SHOAH

CINQUIME TAPE : DE 1945 NOS JOURS PUBLICATION DU JOURNAL / CRIMES CONTRE LHUMANIT ET GNOCIDES AUJOURDHUI

Le contexte historique : LAllemagne nazie domine presque toute lEurope. Dans le plus grand secret, la dcision a t prise dliminer tous les Juifs dEurope, jusquau dernier vieillard, jusquau dernier bb. Le 20 janvier 1942, les hauts dignitaires nazis se runissent Wannsee pour organiser et planifier la destruction des 11 millions de Juifs dEurope. En France comme aux Pays-Bas et dans les pays sous domination nazie, les Juifs ont t recenss, leurs biens sont confisqus, les interdictions professionnelles se multiplient jusqu leur ter tout moyen de survie, les Juifs sont isols, spolis, traqus. Les rafles se multiplient suivies des dportations vers lEst. A lEst, les ghettos sont vids et les Juifs survivants dports. Les voies ferres convergent vers les camps de concentration et les centres de mise mort immdiate : Belzec, Sobibor, Treblinka, Chelmno, Auschwitz -Birkenau, Madanek. La famille Frank : Huit personnes ont trouv refuge dans la cachette amnage par Otto Frank au-dessus de ses bureaux au numro 263 de la Prinsengracht : aux quatre membres de la famille Frank sont venus se joindre le couple Van Pels et leur fils Peter, puis, peu aprs, le Dr Pfeffer, qui tait dentiste avant la guerre. Ils y vivront secrtement de 1942 1944. Anne commence rcrire son Journal, dont elle veut faire un livre pour le publier aprs guerre. Elle dsigne les habitants de lAnnexe par des pseudonymes : elle appelle la famille Van Pels, les Van Daan et le Dr Pfeffer est devenu Albert Dussel En aot 44, les clandestins sont dnoncs. Ils sont dabord incarcrs Amsterdam puis transfrs Westerbork, le camp dinternement et de transit nerlandais, avant dtre dports vers Auschwitz. Les conditions de vie dans lannexe : Anne et les autres clandestins vont rester cachs dans lannexe secrte pendant plus de 2 ans. De 9 17 heures, ils ne doivent plus faire aucun bruit car lquipe qui travaille ltage du dessous pourrait les entendre. Impossible de tirer la chasse deau, de faire couler un robinet Les habitants de lAnnexe passent ainsi la journe ltage suprieur lire, jouer et tudier, marchant sur la pointe des pieds et parlant voix basse. Nous essayons de passer le temps avec toutes sortes de choses stupides : devinettes, gymnastique dans le noir, discussions en anglais ou franais, discussions sur des livres - la fin tout est embtant ! . (Anne Frank) Les aides sont leur seule source de contacts avec le monde extrieur ; les habitants ont, bien sr, peur de tomber malades car il serait trs difficile de trouver un mdecin de confiance. Heureusement, Fritz Pfeffer est dentiste. Anne donne une merveilleuse description dAuguste van Pels soign par lui. Durant le temps o elle est cache, Anne a eu besoin de lunettes quil est impossible de lui procurer.

La fin de la guerre et la Libration de lEurope sont accompagnes de multiples ftes et de grandes ractions de joie. Malgr le soulagement, cette joie nest pas partage par tous : pour de nombreuses familles de dports, en particulier les Juifs, lespoir de retrouver les leurs vivants, a fait place la souffrance. A cette poque, on prend peu en considration la souffrance que les dports ont endure, la proccupation majeure tant de tourner la page et doublier. Parmi les clandestins de lannexe secrte, seul Otto Frank a survcu. Miep Gies, qui avait russi prserver le prcieux Journal dAnne, la remis Otto Frank lorsquil eut confirmation de la mort de tous ses proches. Peu de temps aprs, dcouvrant le texte que sa fille avait jusqualors conserv secret, Otto Frank a pris la dcision de le faire publier. Le Journal est trs vite un norme succs littraire, et le souhait le plus cher de la jeune fille, devenir un crivain clbre, a bien t exauc aprs sa mort. la fin de la deuxime guerre mondiale, en cho du serment des dports survivants : Plus jamais ! , les nations se sont fixes lobjectif quil ny ait plus jamais de guerres, cest dans ce contexte que les Nations Unies ont t cres et promulgue la Dclaration Universelle des Droits de lHomme Malgr cela, nous savons que le racisme et les discriminations nont pas disparu ; dautres gnocides et crimes contre lhumanit ont t depuis planifis et mis en oeuvre. La lutte contre le racisme, lantismitisme et les discriminations nest pas uniquement un devoir des Etats : cest un combat qui engage chaque individu, chaque tre humain comme membre de lhumanit.

Le Journal d'Anne Frank J'espre que le livre d'Anne influencera le reste de votre vie de sorte que, dans la mesure du possible et selon votre situation, vous travaillerez l'unit et la paix. Otto Frank

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RESSOURCESAnne Frank et sa famille - Chronologie 12 mai 1889 16 janvier 1900 12 mai 1925 16 fvrier 1926 12 juin 1929 Aot 1933 Septembre 1933 Dcembre 1933 Mars 1939 Dcembre 1940 Mai 1941 Aot 1941 Janvier 1942 12 juin 1942 5 juillet 1942 6 juillet 1942 13 juillet 1942 16 nov. 1942 4 aot 1944 Naissance dOtto Frank Francfort-sur-le-Main, en Allemagne Naissance dEdith Hollnder Aix-la-Chapelle (Allemagne) Mariage dOtto Frank et dEdith Hollnder Naissance de Margot Frank, Francfort (Allemagne) Naissance dAnne Frank Otto Frank part pour les Pays-Bas et le reste de la famille se rfugie Aix-la-Chapelle, chez la grand-mre Hollnder Otto Frank monte son entreprise Amsterdam et fonde Opekta. La famille Frank sinstalle Amsterdam La grand-mre Hollnder vient vivre Amsterdam auprs de ses enfants Otto Frank installe son entreprise au 263 Prinsengracht Pour viter la spoliation, Otto Frank cde son entreprise qui devient Handelsvereniging Gies et Co Anne et Margot sont contraintes de quitter lcole Montessori pour le lyce juif Dcs de grand-mre Hollnder Anne reoit son journal pour son treizime anniversaire Margot reoit une convocation des autorits pour se rendre dans un camp de travail La famille Frank entre dans la clandestinit et se rfugie dans lAnnexe secrte La famille Van Pels rejoint les Frank dans lAnnexe Fritz Pfeffer sinstalle dans lAnnexe, il partagera la chambre avec Anne Arrestation des huit clandestins 19 aot 1980 1950 1952 Novembre 1953 1955 1959 3 juin 1945 Et 1945 1946 Aot 1947 8 aot 1944 Transfert vers le camp de transit de Westerbork 3 septembre 1944 Dportation vers Auschwitz en Pologne 6 septembre 1944 Arrive Auschwitz. Hermann Van Pels meurt en chambre gaz Octobre 1944 20 dc. 1944 6 janvier 1945 27 janvier 1945 Mars 1945 Mai 1945 Anne et Margot sont transfres Bergen-Belsen, Fritz Pfeffer Neuengamme. Dcs de Fritz Pfeffer dans le camp de Neuengamme Edith Frank meurt Auschwitz-Birkenau Otto Frank est retrouv vivant par les troupes russes qui ouvrent les portes du camp dAuschwitz Anne et Margot meurent quelques jours dintervalle Bergen-Belsen Mort de Peter Van Pels Mauthausen, et de sa mre Auguste Van Pels Terezin. Otto Frank arrive Amsterdam Otto Frank apprend le dcs de ses filles. Miep Gies lui remet le Journal dAnne. Un article intitul La voix de lenfant parait dans le quotidien nerlandais Het parool et rvle lintrt du Journal dAnne Frank. Le Journal dAnne Frank parat aux Pays-Bas, la premire dition est en nerlandais (sa langue dorigine). Premire dition du Journal dAnne Frank en franais. Parution du Journal dAnne Frank en anglais, aux Etats-Unis, sous le titre : The diary of a young girl. Otto Frank pouse Elfriede Geiringer et sinstalle Ble, en Suisse Une pice de thtre tire du Journal dAnne Frank est joue aux Etats-Unis. Sortie aux Etats-Unis du premier film tir du Journal dAnne Frank- Ralis par Georges Stevens. Dcs dOtto Frank en Suisse, lge de 91 ans.

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Crimes de guerre, crimes contre lhumanit et gnocide. Comment dsigner les crimes nazis ? Cest cette question quont t confronts les juristes lors de la cration du Tribunal de Nuremberg charg de juger les criminels nazis. Cette question juridique nous intresse car elle permet de mettre en relief les diffrents aspects de ce qua t le nazisme : savoir un rgime totalitaire, trs organis et en cela moderne, procdant une rpression froce, une limination systmatique non seulement des opposants mais de tous ceux qui taient jugs comme des vies inutiles en cela, il a constitu larchtype gnocidaire. Cest la premire fois dans lhistoire de lhumanit que des hommes se sont arrog le droit de dcider qui aurait ou non le droit de vivre. Ils ont conu, planifi et mis en oeuvre lchelle europenne, lassassinat systmatique des Juifs, dans lobjectif quaucun ne survive sur la plante. En cela, le nazisme a cr une rupture unique dans lhistoire des tres humains. Il sest agit, pour juger les criminels nazis -en particulier lors du premier procs, celui de Nuremberg- de trouver des concepts juridiques et des mots nouveaux pour dsigner des crimes sans prcdent : le rgime nazi a ainsi t reconnu coupable de crimes de guerre, crimes contre lhumanit et de gnocide. Ces crimes sont lorigine et leurs qualifications la base du droit pnal international. Les crimes de guerre : ces termes sont explicites, il sagit de crimes commis en temps de guerre, en quelque sorte hors du champ des lois de la guerre. Ce sont des abus criminels qui interviennent lors daffrontements en temps de guerre. Les massacres de populations civiles par des soldats, le viol perptr dans le cadre des affrontements entre des armes rgulires ou en temps de guerre sont des crimes de guerre. Linternement en camps de concentration des opposants allemands, le meurtre systmatique des populations juives allemandes, par exemple, ntaient pas un effet de la guerre au sens daffrontements entre nations : ils ne pouvaient donc entrer dans la qualification de crime de guerre. Pour pallier cette carence ne pas trouver de chef dinculpation valide dans le registre pnal aurait valu un acquittement aux inculps !- le terme de gnocide a t forg. Le gnocide est le meurtre ou le refus du droit lexistence de groupes humains entiers de mme que lhomicide est le refus du droit lexistence un individu. Cette nouvelle catgorie pnale ne rpondait pas totalement aux attentes de juristes Nuremberg : parmi les victimes de perscutions, certaines nappartenant pas un groupe humain national, racial, ethnique ou religieux : les rsistants par exemple Un autre concept a alors t propos, qui tentait de prendre en compte toutes les victimes et donc de juger de la totalit des crimes nazis : celui de crime contre lhumanit.

Le tribunal de Nuremberg en a fourni pour la premire fois une dfinition, en 1945 : Atrocits et dlits, y compris mais sans tre limits lassassinat, lextermination, la mise en esclavage, la dportation, et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les perscutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux lorsque ces actes ou perscutions, quils aient constitu ou non une violation du droit interne des pays o ils ont t perptrs, ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comptence du tribunal. Ces dfinitions juridiques ont t affines mais constituent toujours le socle de rfrence du droit pnal international. noter que le concept de crime contre lhumanit cr par la ncessit en 1945 a permis de reconnatre en 2001 lesclavage et la traite ngrire, comme crimes contre lhumanit. Il en est de mme pour le gnocide armnien, prs de 30 ans antrieur la Shoah et reconnu comme tel par la France depuis 2001.

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O trouver les mots pour dire la destruction des Juifs dEurope ? Le rgime nazi a, de 1941 1945, mis en oeuvre sa dcision planifie de destruction des populations juives dEurope. Lobjectif en tait llimination totale lchelle de la plante. Ce crime portait en lui-mme le dni et sa ngation par ses auteurs : les nazis ont tenu secrte leur dcision et ils utilisaient des euphmismes pour dsigner certains actes ; cela prsentait divers avantages : ne pas informer les victimes du sort qui les attendait, ne pas culpabiliser les bourreaux, innocenter les coupables et les tmoins Les termes sont nombreux et leur usage tait systmatique : les dportations taient rinstallation ou transfert lEst ou encore mobilisation de main doeuvre, on nassassinait pas, mais nettoyait, dsinfectait, on pratiquait le traitement spcial, la chambre gaz tait la douche ou Himmelweg, les fours crmatoires, le chemin du ciel Par ailleurs, les Juifs eux-mme taient souvent dsigns par les nazis comme des insectes, des parasites, des bacilles, des choses : ce lexique participait la dshumanisation des victimes.* La ngation du gnocide commence donc par les mots. Ces mots sont encore utiliss aujourdhui par ceux qui nient ou tentent de minimiser le Gnocide. Cest pourquoi nous devons tre trs attentifs notre champ lexical, et veiller ne pas transmettre sans le savoir les mots des bourreaux. La premire question qui se pose est donc :QUELS MOTS UTILISER POUR DSIGNER LE

Glossaire

ANTISMITISMETerme apparu en Allemagne la fin du XIXme sicle destin caractriser en terme racial et pseudo scientifique une hostilit aux Juifs, jusqualors perue en termes religieux et culturels (antijudasme). De manire plus gnrale, ce synonyme de judophobie dsigne lhostilit particulire envers un groupe de personnes considres, tort ou raison, comme juives. noter que ce terme na jamais concern un autre peuple que le peuple juif.

ARYANISATIONTerme forg par les nazis pour dsigner le fait de confisquer une entreprise, commerce, ou tout bien appartenant un Juif et de la donner ou de le vendre bas prix un non-Juif ou Aryen. Les diffrents Etats collaborateurs ont tous procd laryanisation, politique ou conomique.

CAMPS DE CONCENTRATIONCamp de dtention pour un trs grand nombre de prisonniers affams et rduits en esclavage. La surveillance tait trs hirarchise et avait droit de vie ou de mort sur les dports, en toute impunit. La main doeuvre des camps de concentration faisait partie intgrante de leconomie nazie, et les dports taient de fait condamns mourir de faim et dpuisement. Les camps de concentration nazis regroupaient des opposants politiques, des rsistants, des otages, des dtenus de droit commun, des Juifs, des homosexuels, des prisonniers russes Ravensbrck, Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen ou encore Mauthausen taient des camps de concentration. Les Juifs y furent nombreux ds 1938 puis majoritaires partir de 1945.

GNOCIDE DES JUIFS DEUROPE PAR LES NAZIS ?

La solution finale est un terme qui reprend le point de vue des nazis, des criminels. Le mot solution sous-entend un problme, ce qui nous situe dans le registre antismite. Gnocide cest le terme gnrique. Il a t forg en 1944, par le juriste juif dorigine polonaise Raphal Lemkin, partir de la racine grecque genos -origine, espce-et du suffixe latin cide, de cadere-tuer. Ce terme a t utilis pour la premire fois dans lacte daccusation du procs de Nuremberg, mais on lui a prfr dans ce cadre le terme crime contre lhumanit. Pass aujourdhui dans le langage courant, il reste un terme juridique encadr par les textes du droit international. Est dfini comme gnocide le refus de droit lexistence de groupes humains entiers et, par extension : tout acte commis dans lintention de dtruire mthodiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Il dfinit ainsi la dcision dun Etat de dtruire de manire mthodique et systmatique un groupe cible. Lhistoire du XX me sicle retient le gnocide des Hereros (1904), des Armniens (1915), des Juifs (1941- 1945) et des Tutsi du Rwanda (1994). Holocauste cest le terme en vigueur dans les pays anglo-saxons. Pratique antique dorigine hbraque de sacrifice, doffrande qui signifie tymologiquement, en grec, brl jusquau bout. Ce terme est souvent dcri parce quil sous entend la soumission et la passivit des victimes de nazis : un sacrifice est un acte consenti ou volontaire, or les Juifs dEurope assassins par les nazis nont fait aucun choix. Par ailleurs, quauraient-ils eu expier ? Ce terme, utilis dans le langage international demeure parfois celui de certains textes officiels en France. Shoah cest un mot hbreu qui rend ainsi la parole aux victimes en puisant dans leur langue originelle qui signifie catastrophe, mais ce nest pas un terme religieux proprement parler. Il sagit bien dune catastrophe lchelle de lhumanit. Cest, semble-t-il le terme le mieux adapt.* signaler ce propos, louvrage du linguiste Victor Klemperer, rdig daprs ses carnets secrets durant la guerre et publi sous le titre : LTI. La langue du IIIme Reich Albin Michel 1996.

CAMPS DINTERNEMENT EN FRANCECamps ouverts sur lensemble du territoire national ds 1938 afin de regrouper des rfugis rpublicains espagnols mais galement des rfugis allemands et autrichiens fuyant le nazisme mais considrs comme ressortissants ennemis de la France. Ils servirent ensuite de centres de regroupement pour les Juifs de France avant que ceux-ci soient achemins vers les camps de Beaune-La-Rolande, de Pithiviers, de Drancy, eux-mmes camps dinternement do partirent les convois vers les camps de la mort. Aux Pays-Bas, Westerbork a t le principal camp dinternement et lantichambre dAuschwitz.

CENTRES DE MISE MORT EXTERMINATIONQualifis souvent tort de camps dextermination. Ce terme dsigne les six centres de mise mort crs en Pologne ds 1941 pour lextermination systmatique des seuls Juifs et occasionnellement de Tsiganes. Si Auschwitz et Maidanek furent des camps mixtes, Belzec, Chelmno, Sobibor et Treblinka furent avant tout des terminaux ferroviaires. Les victimes y taient assassines par les gaz ds leur arrive.

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CHAMBRE GAZConues par les nazis pour assassiner un nombre trs important de personnes en trs peu de temps, ce procd de mise mort avait t mis au point par des entreprises allemandes. Pour faciliter la tache des bourreaux, ces pices hermtiques avaient t camoufles en salles de douches, et un gaz toxique, du Zyklon B le plus souvent, tait utilis pour asphyxier les victimes.

EUGNISMECe mot qui vient du grec eu (bien) et gennan (engendrer) signifie littralement bien natre. Chez les nazis, il fut uniquement utilis pour dsigner la politique dassainissement et damlioration de la race. (en lien avec le Programme T4 deuthanasie qui a servi de laboratoire et de matrice lassassinat systmatique des Juifs par les nazis).

CRIME CONTRE LHUMANITCest une notion juridique encadre par des textes. La premire dfinition en a t fournie par le tribunal militaire international de Nuremberg charg par les allis de juger les plus grands criminels nazis en 1945 : Atrocits et dlits, y compris mais sans tre limits lassassinat, lextermination, la mise en esclavage, la dportation, et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les perscutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou perscutions, quils aient constitu ou non une violation du droit interne des pays o ils ont t perptrs, ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comptence du tribunal. La convention des Nations Unies de 1968 sur limprescriptibilit des crimes de guerre et des crimes contre lhumanit y a ajout : lviction par attaque arme ou loccupation et les actes inhumains dcoulant de la politique dapartheid, ainsi que le crime de gnocide. En rsum, un crime contre lhumanit est le dni dhumanit certains groupes humains, dni de leurs droits lmentaires tels que dfinis par les Droits de lHomme, ainsi que les comportements inhumains vis vis des personnes constituant ces groupes. La dportation, lesclavage, le gnocide, lpuration ethnique... sont des crimes contre lhumanit. Ce terme juridique a permis de porter un regard nouveau sur des vnements antrieurs la priode nazie : la traite ngrire et lesclavage, reconnus crimes contre lhumanit (en France depuis 2001), le gnocide Armnien (2001)... Dans le droit franais, les crimes contre lhumanit sont, depuis la loi du 26 dcembre 1964, imprescriptibles, cest dire quils peuvent tre punis sans limite dans le temps. La contestation ou la ngation des crimes contre lhumanit constituent galement un crime puni par le Code Civil.

EUTHANASIELe mot euthanasie vient du grec eu (bon) et thanatos (mort) : il signifie littralement bonne mort. Il sagit aujourdhui de lassistance que lon peut apporter quelquun pour laider mourir quand tout espoir est perdu et que lagonisant souffre beaucoup. Cette euthanasie est pratique la demande du mourant, ou sil ne peut le demander, la demande de lun de ses proches. Les nazis ont transform ce mot pour dsigner lassassinat systmatique des malades, sans leur consentement et contre lavis de leur famille (Programme T4).

FOUR CRMATOIREAprs lassassinat dans les chambres gaz, les corps taient brls dans des fours crmatoires.

GNOCIDECest un terme gnrique forg en 1944, par Raphael Lemkin, juriste juif dorigine polonaise, partir de la racine grecque genos - origine, espce - et du latin cadere - tuer - Utilis pour la premire fois dans lacte daccusation du procs de Nuremberg, on lui a alors prfr le terme crime contre lhumanit . Pass aujourdhui dans le langage courant, le gnocide reste un terme juridique encadr, par les textes du droit international : est dfini comme gnocide le refus de droit lexistence de groupes humains entiers et, par extension : tout acte commis dans lintention de dtruire mthodiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

GESTAPOAbrviation de Geheime StaatsPolizei, Police secrte de lEtat nazi. Ce nom gnrique de Gestapo a t utilis par les Franais occups pour dsigner tort des organismes trs diffrents tels que la Sipo (Sicherheitspolizei ou Police de sret) ou le SD (Sicherheitsdienst ou service de renseignement du parti). En ralit, la Gestapo na t que lorgane excutif du SD et de la Sipo. Cre par dcret de Goering en 1933, passe en 1934 sous lautorit de Himmler, Reichsfhrer SS, et en fait sous celle de son redoutable adjoint Heydrich, elle est dirige du commencement la fin du IIIme Reich par Heinrich Mller. La Gestapo tait compose, au dpart, non de nazis mais de policiers professionnels qui avaient servi la Rpublique de Weimar et qui sont passs au service de lEtat nazi. La Gestapo tait la pice matresse de lappareil de rpression aux mains des nazis.

EINSATZGRUPPENPetites units mobiles agissant sur le fond de lEst, cres en 1941, principalement formes de policiers et de SS allemands, et galement recruts dans les pays annexs. Ces groupes taient chargs dexcuter les ennemis des nazis, cest--dire principalement les Juifs et les communistes, dans les territoires conquis lors de linvasion de lURSS. Ces 4 units de vritables tueurs pratiquaient des meurtres de masse, leurs victimes tant regroupes dans dimmenses charniers quelles avaient le plus souvent t contraintes de creuser elles-mmes avant leur excution. Les statistiques valuent que chaque SS membre des Einsatzgruppen a assassin, en moyenne, 700 personnes.

TOILE JAUNESigne distinctif (toile six branches) dont le port fut impos par les nazis aux Juifs de Pologne ds novembre 1939 et tendu, partir du 1er septembre 1941 aux Juifs gs de 6 ans et plus, dAllemagne et des territoires occups. Ltoile jaune fut rendue obligatoire pour les Juifs en France occupe partir de juin 1942.

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GHETTOMot dorigine italienne (le premier ghetto fut cr en 1516 Venise). Ce terme dsigne un quartier, spar par des murs et des portes, o les Juifs vivaient isols du reste de la population. Durant la Seconde Guerre mondiale, ds linvasion de la Pologne, les nazis ont organis lisolement des Juifs dEurope centrale et de lEst dans des ghettos, les abandonnant la famine et aux pidmies avant de les dporter dans des centres de mise mort. Des instances communautaires, les conseils juifs, taient chargs par les nazis dadministrer les ghettos.

SAAbrviation de Sturm Abteilung, section dassaut, troupes de choc du parti nazi jusquen 1933.

SHOAHMot hbreu qui signifie catastrophe . Cest sous ce terme que lon dsigne le plus souvent en France, en Isral et dans les pays francophones, lanantissement des Juifs dEurope par les nazis. Cest, semble-t-il, le terme le mieux adapt car il na pas (contrairement au mot Holocauste en vigueur dans le monde anglo-saxon) de connotation religieuse.

JUSTES PARMI LES NATIONSDes milliers dhommes, femmes et surtout denfants juifs ont t cachs, aids, protgs durant la Shoah. Ils doivent leur survie des non-juifs qui ont su, durant ces heures noires, conserver leur humanit. Ces rsistants la folie antismite ont un nom : on les a appel des Justes. Pour chacun dentre eux, un arbre a t plant dans la valle des Justes Yad Vashem, en Isral. Cette distinction, cre en 1953 par lEtat dIsral pour rendre hommage aux personnes, aux villes ou aux organisations qui ont sauv des Juifs pendant la Shoah, est accompagne dune mdaille sur laquelle est inscrite la phrase : Quiconque sauve une vie sauve lunivers entier. Parmi les Justes, Schindler, connu depuis le film qui lui a t consacr (La liste de Schindler) et Miep Gies qui a aid la famille Frankpour nen citer que deux parmi des milliers

SOLUTION FINALEEndlsung en Allemand. Expression code des nazis (afin de conserver secret leur objectif) dsignant la planification et la mise en oeuvre de la destruction des Juifs dEurope.

SONDERKOMMANDOCommandos spciaux constitus de prisonniers juifs chargs de la crmation des victimes du gazage. Ces commandos taient rgulirement renouvels et leurs membres assassins leur tour.

NUIT DE CRISTALDans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 , des militants nazis avec la complicit des autorits organisent dans toute lAllemagne le saccage de 7500 magasins appartenant des Juifs, dtruisent les synagogues travers tout le pays, agressent les Juifs, en blessent et en tuent plusieurs centaines. Ce pogrom est connu sous le nom de nuit de cristal en rfrence au bruit des vitrines brises, mais ces mots nen refltent pas la violence. Il fut immdiatement suivi de mesures antijuives grande chelle.

STATUT DES JUIFSLois des 3 octobre 1940 et 2 juin 1941 dcides par le gouvernement de Vichy, excluant les Juifs de la vie politique, conomique et sociale de la nation. Des lois similaires ont t promulgues dans tous les pays sous domination nazie.

SSAbrviation de lallemand Schutzstaffel : section de protection. Les SS taient slectionns avec grand soin sur des critres politiques (des nazis fanatiques) et prtenduement raciaux. Ils ont form, partir de 1922 une police militarise du Parti nazi, sous les ordres dHimmler, charge de la protection du Fhrer. Pendant la guerre, des SS ont t recruts galement dans les pays annexs (Pays Baltes...)

NSDAPAbrviation de National-Sozialistische Deutsche Arbeiter Partei, parti national-socialiste des ouvriers allemands, parti nazi

RAFLE DU VEL DHIVLes 16 et 17 juillet 1942, la demande des autorits doccupation, 12 352 Juifs ont t arrts par 4500 policiers parisiens. Enfants, hommes et femmes de tous ges ont dabord t regroups au Vlodrome dhiver, dans le XVme arrondissement de Paris, puis dtenus dans les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-La-Rolande avant dtre dports et assassins par les gaz Auschwitz.

WEHRMACHTArme allemande rgulire

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DES OUTILS POUR APPRENDRE ET DUQUERLe CIDEM, partenaire franais de la Maison dAnne Frank La Maison dAnne Frank a t cre en 1957 dans lobjectif de prserver lAnnexe Amsterdam : le lieu o Anne et la famille Frank staient cachs durant la guerre et dans lequel elle avait rdig lessentiel de son Journal. Devenue un muse, elle reoit prs de deux millions de visiteurs par an. Dans lesprit qui animait son fondateur Otto Frank, la Maison dAnne Frank dveloppe, parmi de nombreuses activits, des actions visant la transmission de la mmoire et des idaux dAnne Frank. Elle conoit des projets ducatifs dans le domaine de la lutte contre le racisme, lantismitisme et toute forme de discrimination. Depuis sa cration, lassociation Civisme et dmocratie - CIDEM, mne des campagnes de sensibilisation la lutte contre toutes les formes de discrimination. Le CIDEM est linitiative dune dmarche novatrice dducation la citoyennet soutenue par le Ministre de lEducation Nationale, de lEnseignement Suprieur et de la Recherche, intitule : les Parcours Civiques, une ducation la citoyennet tout au long de lanne. Cette dmarche a pour objectif notamment, de sensibiliser les jeunes aux questions des droits et aux problmes du racisme, de lantismitisme, de la xnophobie, de lexclusion et des discriminations. Les Parcours Civiques ont galement intgr le travail sur la mmoire : le CIDEM est le centre de ressources pour la Journe de commmoration de lHolocauste et de la prvention des crimes contre lhumanit, le 27 janvier. Le CIDEM a tabli, depuis novembre 2003, une convention de partenariat avec la Fondation Anne Frank : le CIDEM est ainsi devenu lunique partenaire en France de la Fondation. Le CIDEM apporte sa contribution, en particulier, la conception, ladaptation au contexte franais, lanimation et la diffusion de diffrents projets et outils ducatifs. Le CIDEM propose aux ducateurs, aux enseignants et aux jeunes, en France, une srie doutils ducatifs parmi lesquels une exposition intitule Anne Frank, une histoire daujourdhui, un centre de ressource sur Internet ainsi que des ouvrages et des publications.

LEXPOSITION INTERNATIONALE ITINRANTE ANNE FRANK, UNE HISTOIRE DAUJOURDHUIconue par la Maison dAnne Frank en 1999, a dj t visite par plus de dix millions de visiteurs dans le monde o elle circule dans quarante langues. En partenariat avec le dpartement international de la Maison dAnne Frank, le CIDEM assure lexclusivit de la prsentation en France de cette grande exposition, qui est le support un Parcours Civique de la mmoire lducation la citoyennet. Traduite en franais depuis 2002, elle a dj reu en France plus de 70 000 visiteurs, en majorit des scolaires. Les visites sont animes par des guides forms par le CIDEM.

ANNE FRANK - GRAINE DE MMOIRELe CIDEM est galement le partenaire franais de la Maison dAnne Frank pour un site Internet europen intitul -Graine de mmoire-. Le site est conu en deux parties : la premire concerne l'histoire d'Anne Frank, la seconde l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Des enseignants, ducateurs et historiens participent, au ct du CIDEM, la ralisation, lvaluation et lvolution de ce site. Le CIDEM propose galement sur son site des ressources pdagogiques.

DITIONS ET PUBLICATIONSLes quipes du CIDEM et de la Maison dAnne Frank uvrent la cration, la traduction et ladaptation doutils ducatifs et pdagogiques ayant trait lhistoire dAnne Frank et la pdagogie de la Shoah. Le CIDEM est le diffuseur exclusif de ces documents en France.

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Ouvrages et publications

Sites Anne Frank

LE SITE DU CIDEM LE LIVRE CATALOGUE DE LEXPOSITIONLa vie dAnne Frank en est le fil rouge la dcouverte des vnements historiques contemporains de son histoire. De Nombreuses photos indites, des documents darchives, des tmoignages Le CIDEM propose des documents et des ressources concernant Anne Frank. Dans le cadre des Parcours civiques et de la journe du 27 janvier, le CIDEM propose galement des outils pdagogiques et d'information. Les initiatives et projets mens en France dans ce domaine sont galement mis en valeur. www.cidem.org www.annefrank.parcoursciviques.org

LE LIVRE LHISTOIRE DANNE FRANKPlus de cinquante ans aprs sa premire publication, le Journal a t traduit en prs de 70 langues et son impact est rest intact auprs de ses jeunes lecteurs. Ce trs beau livre nous propose, sous la forme dun album photo, de mieux connatre la vie de ladolescente dont le souhait le plus cher tait de devenir un jour journaliste et, plus tard, un crivain clbre. Son voeu sest ralis, aprs sa mort Mais Anne Frank tait avant tout une enfant comme les autres. Complment indispensable du Journal, lhistoire de la vie dAnne Frank nous permet de mieux connatre cette adolescente qui a su lguer aux gnrations futures un formidable message despoir pour le monde. De nombreuses photos indites et des documents darchives, des tmoignages Un livre magnifique offrir et transmettre.

LE DVD LA BRVE VIE DANNE FRANKLa vie dAnne Frank, travers son Journal, lendroit o elle sest cache, les photos de lalbum de famille et des documents darchive. Ce film ducatif permet de dcouvrir lhistoire dAnne - de sa naissance en 1929 sa dportation et sa mort en mars 1945 - et les vnements historiques qui ont constitu son environnement. Un film pour dcouvrir travers la vie dune jeune fille, lhistoire de la barbarie nazie. Ce film comprend le court extrait dun film amateur indit o lon peut apercevoir durant quelques secondes la petite Anne Frank qui regarde la fentre, se penche et salue la camra. 28 minutes, partir de 10 ans.Ces outils sont exclusivement diffuss en France par le CIDEM, pour se les procurer : achat en ligne sur www.cidem.org (site Anne Frank) ou par courrier : Association Civisme et dmocratie - CIDEM 16, boulevard Jules Ferry - 75011 Paris

GRAINE DE MMOIRELe CIDEM est le partenaire franais de la Maison dAnne Frank pour ce site internet interactif pour les jeunes europens. Ce site, en sept langues, est propos aux jeunes franais partir de 10 ans, et aux classes ds le cycle 3 des coles lmentaires. Il est conu en deux parties : La premire partie fournit de trs nombreuses informations concernant lhistoire dAnne Frank, sa famille et ses protecteurs. Elle est illustre de nombreuses photos indites de lalbum de la famille. De larges passages sont consacrs au Journal dAnne et son criture. La seconde partie concerne lhistoire de la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Elle comporte de nombreux documents sur cette priode de lhistoire, en particulier concernant la France. Elle est ralise par une quipe du CIDEM en lien avec le dpartement international de la Maison dAnne Frank. Des enseignants, ducateurs et historiens ont particip, au ct du CIDEM, la ralisation de ce site.

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Nos remerciements notre partenaire : La Maison dAnne Frank / Anne Frank Stichting Westermarkt,10 1000 AS Amsterdam HYPERLINK www.annefrank.org Merci Jan Erik Dubbelman et Matthias Kail pour leur aide et leur soutien. Merci Diane Afoumado, historienne, et Johanna Linsler pour leur aide prcieuse, leurs conseils et leur relecture scientifique -en particulier pour les parties historiques-. Merci aux quipes denseignants et dducateurs qui, tout au long de lanne, relaient, valuent et exprimentent les outils ducatifs et pdagogiques du CIDEM.

Il ny a pas dhistoire plus difficile raconter dans toute lhistoire de lhumanit

Cette publication n'est disponible que par correspondance. Pour obtenir cette publication par correspondance en France, joindre une participation aux frais de traitement et d'expdition de 3,00 par exemplaire, sans oublier son adresse complte (hors France, participation de 5 par exemplaire).

Hannah Arendt, Limage de lenfer, 1946

Dpt lgal le 21 novembre 2005 - ISSN en cours Premire parution novembre 2005 Civisme et dmocratie-CIDEM - 16, boulevard Jules Ferry - 75011 Paris Tl. : 01 43 14 39 40 - Fax 01 43 14 39 50 Tous droits rservs Civisme et Dmocratie - CIDEM

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Directeur de la publication : Jean-Marie MONTEL Direction du projet : Cdric BLOQUET - Christine LOREAU Rdaction : Christine LOREAU PAO : Agence Colorado Impression : Agence Colorado Crdits Photographiques : Anne Frank Stichting, Amsterdam & Anne Frank Fonds, Ble. Pour toutes les photos dAnne Frank et de sa famille (pages 1,15,16,17) ainsi que pour les photos du Journal dAnne Frank (p. 19) Falep de Nmes page 31 (Photo de lexposition) Citations : Anne Frank Fonds, Ble pour tous les textes dAnne Frank.

Photo : Archives Mmorial de la Shoah

Si comprendre est impossible, connatre est ncessaire parce que ce qui sest pass peut se reproduire. Primo Levi -Si cest un homme

27 janvier Journe de la mmoire de lHolocauste et de la prvention des crimes contre lhumanit

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Photo : Doc. Remember/Itsembabatutsi/Mutabazi Eugne/B