Anglade - Grammaire Elementaire de l'Ancien Francais 1

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JOSEPH ANGLADE

CHEZ LE M1l:ME EDITEURi

Petite histoire de la langue /rUllyais!

Histoire de fa litterature francaise!

Charles BRUNEAU

R. ROGER et J.C, PAYEN

GRAMMAIRE ELEMENTAIRE

DE L'ANCIEN FRANc;AIS

I

;l~~f,N$Kl SE:~1;Nfo."

:<1·l!l:!NIC.&

. JBRAIRlE ARMAND COLIN - 103, Bd Saint-Michel - Paris Ve

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Cinquierne tirage

« :I Librairie Almand Colin. 1965.Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation

r e s e r v e s pour tous pays.

Abreviations

et signes conventionnels

a. fr,=ancien francais,

fro mod. =francais modeme.

germ. =germanique.

lat . cl.=atin classique; lat. vulg.=atin vulgaire.prov. =provencal,

E ouvert et O. ouvert sont represemes ainsi ; f. Q.

E et 0 fermes =~,: a cc en tu es :I, .

C F represente eu ouvert de caur, peur, fieur; q; represente eu fermede jeu, peu.

ii, 6, 1, Ii sont des voyel1es nasales (pan, rand. plein, Yin, vain,jeun).

it=h anglais doux; p=h anglais duro

,W =w anglais ..

Le signe suivant : > place apres un mot latin (ou quelquefoisgermanique) signifie donne, aboutit d... Ex. Fratrem >frere,c'est-a-dire le latin/ratrem donne en fran!tais,/rere, aboutit a/rere.

Le signe < signifle ; derive de... Ex. Frere </ratrem signifie :frere derive du latin fratrem.

Les voyel1estoniques portent. quand i1y a lieu de les accentuer,un accent aigu : frdtrem, pdtrem, populus.

Un asterisque place devant une forme indique que cette forme

est hypothetique.

L'accent place sur la premiere voyel1e d'une diphtongue indiqueque la diphtongue est descendante : ex. : o i, O U (prononcez : 01 ,

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ABREVIATIONS ET SIGNES CONVENTIONNELS

60u, en une seule emission de voix); l'accent place sur la deuxiemevoyelle indique une diphtongue ascendante : o e . od, w a (prononcez :--- ule emissl d ix)e , o a , o ua en une se e emissron e VOlX •

N. B. Les formes des substantifs et adjectifs francais provenanten general des accusatifs latins, nous citons les mots latins sousla forme qu'ils ont a l"accusatif. IIfaut observer d'ailleurs quem finale ne sonnait pas en latin vuIgaire; turrem, canem, sororem

etaient, en realite, torre, cane, sorore; caballum, murum, templumetaient caballo, muro, templo,PREMIERE PARTIE

Phonetique

I

I

~~=-=---.~--.-~ .. - ~ > ~ - - - ~ -_ -----,

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-__--u

I

Obs er va tion s g en er ale s

..L~~atin classiffil,e,...importedans les colonies romaines subit,...d.ans' ~ diacune de ce s colonies, ~s rnodi1icaticuls ..llse fQrIruLp;elulR~!L_

Ene !a1J~~ Il!g~n!8ogepty q u .e !~_latinclas~iq~~ J 'on 46sj~e_~~.a,.,denommatioJl... assez impropre d'atlleurs, J l . ! : . la tin v u/ ga lr ~ _ _C.eJ~tin-~g_J!~J.,g 9 J ! .AP~.PI'...n,~tite...pattie,_pru:.Jeunscripnoiis_et·Q.a,ro~d~s_texteU!JlVI~,_v.neet~._siec1es~(lois des Barbares ouGermains, formUIes de notaires, etc.).

j~atin vulgaire differait du latin classique dans les formes de la

declinatson et ~ia conjugaison, [email protected]!!taxee:t.da~Je yoca,.L ~ . . m y W : e. .~

On declinait par exemple c or pu s, c ar pi , c o rp o (au lieu de corpus ,co rpo ris. co rp ori), ca pu s, ca pt, ca po (au lieu de c ap ut . c ap it is ,capiti); on disait au nominatif pluriel de Ia Ire declinaison rosasau lieu de rosae et on faisait de folia (pluriel neutre de fo l ium)un feminin singulier folia, foliae, etc.

Dans la conjugai~QlLOn disait = mor i t pour mo r it ur , p a rt it pourpartitur, s e q i d t p o u r se qu itu r, s um a ma tu s, pour a mo r, h abe oscriptum pour scripsi, etc.

Dans Ie vocabuIaire les differences etaient nombreuses entre Ielatin litteniite'~et:'lelatin vulgaire : on disait en GauIe, cabal/usau lieu de e quu s , t a bu la au lieu de me ns a, m a n si o ou hospitale au

lieu de d om us , v il la au lieu de urbs , etc.Parmi les verbes on peut citer cambiare au lieu de mu tu ar e, d es i-derare au lieu de o p ta re , a dj ut ar e au lieu de ad ju va r e, c a rr ic a re

--.-----~-~-----'-- _ ._ ... --_- -- ..----------.-- ~~ ..---

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PHONErIQUE

au lieu de o n er ar e, c o op er ir e, d eo p er lr e pour a pe ri re , m i na re 1p~ur ducere, etc. .

E n sy nta xe la COniQI!g: t jQn-quod-es t- employee-dans-lea-phrases-_Qioejatjo. clas.siqu~_mettaiLl~nfinitiLave(Lun_accusatif_sujet_:credo Deum e s se s a nc tum devient en lat in vulgaire : c re do q uo dD eus e st sanctus. .

1 & francais ..deri~_nQJ!:r:Ja_Rlus_.grande.partie-deson. fonds du...

lruiik Touies les theories gu , i . .ont..es.s~y'e_cl.eJ~.Jair~_d6tiv.er_d:~e-autre source,__p~r_exelllPl~~~g~<;;eJ1iq~e._s_(mim.Wcaleni~D:tau,S .~ .

G o ~e[ iJ.:eri!S;i!:.~ti:8it!§,~rt!ilu~ont.au. contraire~assezrares2-.-pa:rinrles principaux o n peut citer : aloue (dim. a ! ou e tt e) , a r pe n t. ~.

b e nn e . b ra ie 1 . breuil, ~chemis_e, £.hqr.~,~ft~rI:lJ§_'cervoise , gr tv .e , jqr. , e t,petit , ' peut-etre chem in, .jambe,. so c. . - "-"~. -,.

~ V\...-\_.V"-,,f

!~es. el~~~t~,.~~~~uescsont p!us i J !lV2r tant~ : b~~_lW'portent .a:;1a,gu,~ ~L.o_lIlD1~.,~•..~.r.. . . fJ. l ..guaite.et guet.~e!"JH~tge_l!tsu tard~_aub_erg~>:.. . . .~amp.),tJ9!il;lJal~, arm ures : brant, f p l l 1 1 b . ·

estoc; equipement .: h au be rt , h ed um e , e pe ro n , g o nf an o n, banni~re,~trier, · autres mots: a l leu , f ie f . gage ; b[ jau t ,_g ll T lt ~_! J lb , ._e ,, ·chaizson, 'echevin; verbes : fourbir, foumir, garantir, guerpir, garnir,

. . t 3lfa .f .~". e c. •. ~_gj:_~:m:t.li.quelques 61ements,surtout

aIepoque des croisades. '

Nous avons emprunte .aussi quelques mots a l"itaJie,net al"espagnol'li~~e~txv;ue.siecles (te~e1Jllj!iJ!. lires.sJIrtiul,_htistion~ escarpe.

. .cpp~ta!1J_~.caporal , escadre, E f ? ! 0 - E t i . etc.),

DiaIectes

L~cien f~an~ais~~~c,Nll~~nzy,e.unifonn~ : il ..<;omp.tend_JpruSleur!,Q.1.al<::J:lreire s iriiportants, illustres par des ceuvres litte-raites-;'et dont quelques-un esentent entre eux de grandesdifferences : les dialecte 5 1 1 0 .r ~ r ~ : 1 : . n s . Jqui ont plusieurs

" - _ ·

1. Minari, menacer, a pris en passant dans lea langues romanes Ie seas dem ener : m en er 11'0rlgine c 'est menacer, en parlant des animaux que I'onmene en lea menacan t,2. Deux cen ta i ne s environ.3. n y ~ environ u n m i ll ie r de mots . dont quelques-una t r e s usuels, d'originegermamque,

10

_____ .L __

f'

Observa t ions genera le s

-- r &_ br-rtotv-...traits communs; Ie normami . I'anglo-normand ecrit en Angleterrejusqu'au XIVe siecle,et Ie f f 1 i , a ; Ie bourguignon; Ie champenols;Ie francien, ou dialecte de e de Fi'ahce; c'est de ce dermer_.9tr'est"sortie t a p r e s ' de nombreuses transfOrmations, !!_l!LDg@__fr~I!~_~>~~_!ll~~ c'est le francien, tel qu'il existait aux Xle_

xm e siecles, qui sera principalement l 'objet de cette etude.

L'ensemble de cos dialectes formait la Lan ue d'Orl. La Langue

d' c CQm~ .s_alectes gaseons. limouslns. angueOoClens,provenxa~ etc. . -

Le s vo ye J Ie s e n latin vaIgaire

Le lat in classigue ayait les cing voyeUes ·snbrantes Oongues et

b fh ,x s) :'

ersa

etetet·etet

li

e(

oii

1. G.Paris, lALlttirature/ranfOise auMoyen Age, 3eed • •§ 152.2. La Chanson de Roland temonte plus haut; ma is Ie t exte Ie plus ancien quinons ait etc conserve date de cette cp o que-a.

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PHONErIQUE

LAT. VULG.r · . . . _.a. ~

·fPQ

i

LAT. eLM.

(ii et a)~A. ainsi que e)

re et ae)(6 et u)(0)

(i)(0)

t \ f J 1 l ! . . .djvise pasles voyelles du latin vulgaire en voyellesbr~ et tongues, mais en voyelles ouvertes et fermees. _ ..

Les·vo elles fermees-les plus usuelles sont e les principal~s,oye es ouvertes son f e Q. fmportants changemihlts phone-t iq tt es s e produlsent seIon que les voyelles sent ou ve rt es .o u f ermee s,

I ! _ : . . (j,• J

eule consonne .

1 . Du moins en cequi concerne Ielat in qui est a la b~ du fran~.2. Le groupe ns, dans des mots comme mensem, ne forme pas ent rave, car cegroupe s'etait deja reduit a s en latin classique,

12

Observa ti on s g enera leso

Anima de enJL.atDzy.z.anma d an s. Je _ _atin.vulgaire, ff!1!:Iin a_.-.-

.pn1 )_ (J~ .domit}_f!.:::::4.omnr!,_§!', l i .q,'!llJ!!!:._-::;;.!oli£L~}'i!i .4!m :;;:::irdem; __dW li wr e - d ub ta re ," et c. ~s or it d~t!Lei~m.ple .s.: ..deJa . . .2~c.ategori .e ,.

En general l es e ff et s de l 'entrave, qui consistent a empecher latransformation de la v oye ll e ' e n t rav ee , sont les memes, quel'entrave soit latine ou romane.

Accent

L'accent, a dit Ie grammairien latin Diomede. est Fame du mot.Ilest reste en general, dans les langues romanes, a la place qu'i1 -,Q_ccupaitdans Ie latin vUlgaire. L'accentuation du latin vulgl!il;'~_elle-meme ne differait que sur qy.eIQ_Uesomts de celle du_lajill_c la ss iqn e . ainsi on accentuait en latinvulgaire bdtt(u)ere >battr~,_

_ au lieu de. !?attuere, Cf}]J§.( . !Ys. l lL> cousre, cousdre , cou<1re,_au.)j,~u.deS!!__1Z§_4!!~.·fi l i61us> filIeul (lat. c .l .j il fo l u s) . mu l ie r em >a. fromoillier ~~ujer) aat. cl. mulfere1!!).!, .etc.

, Les mots latins de deux s llabes sont accentues sur la remiere:

r6sa. t e . ! ! ! J ? : . ! ! ! 1 ) ; ! . . ! . . ! . . t ? £ ~ , . C _ _ . ~ , ! ! 2 ; ; , r~~~~~e,~~~s~,!>~m-Lchier;t~~~s mots de trois syllabes et au-dessus sont accentues :

10 Sur l'avant-dernlere (ou penultieme. du mot latin paenultimus,qui"sigIiifie : presque dernier, avant-dernier) quand ceUe avant-d.:miere voyelle est IODgJlcen latin classiquc -

, ,

s o r 6 r e r n >_a."fr. .seronr;1 i ~ ! e ; _ m - . ~ ·a~e~t;vicinum > vo ism ;divDtUm :> devin, etc;

21),)iW l'antepenultieme (g' est-a,:"dir~.~l!LI~,tr!?_t~~p!e,.yU!J.b.e_en,.""_e_J!artantde la fin_d:u..moJ)_quandl'avant-derniere vorene est br:eycen latin c1assique : • ~-

E x .

Ex. carcerem> a. fro chartre;..fbn'tn(un .. . : > femme,;=

dslnum :> a n e ;juvenem > jeune. etc..

- . . .

13

---- --~-~-~--~._-~"

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PHONErIQUE

Traitement de Ja partie posttonique du JWlt

La ~oyelle de Ia sylJabe atone finale des mots latins accentnes!W l 'avant-derniere syllab_e.~.Itj~~_lom,.be! saur guand elleestun a. .

E x . bonum1>bon;.fi.t[em ·>_fgI;.

homo> hom, on;manum> main;mantre >manoir;amdre > amer , aimer;amdrum> amer (adj.),·etc.

¥ajs, awe.a . . u D a l :

causam>;cl;1ose~cantat >_chan,t.~.;amat >aime, etc.

D~s les A>rop~o~VCmots aQCentues sur-Ia_3~YlIab_e_en_-partant=de]aJliLd:u::niUt).1aV2Yelleplacee entre la syIIabe accentueeet la sYllabe finale tombe 2 : .-. . . . ~

Ex . rpascu/u!J!>masle, male:tenerum > tendre;pre'1teu >prendre;pres lterum >preveire (pretre);vendere> vendre;l?~> perdre;ponere >pondre;trdhere > traire, etc.

1. En realite on ava it en latin vu1ga.ire bono, fide, etc.; ct. l( l$ observationsprelimlnair(l$. t

2. On trouve, dans Ies plus anciens textes, des proparoxytons apparents, eommedn~me, Iovene, imtieene, tingele, glOrie, etc.; mais la penu lt ieme ne compte paset ilfaut p rononcer : dn'me,/Ov'ne, Imdj'ne, dnj'!e, glOr-ye.

14

r(

Observa t ion s g eneral es

_ 3 _ rononcer. un e sourd a . l 'origine, plus tards matntIen a na e.

E x . temp/urn> temple;intra > entre;ratrem >Crere Ca.fro fredre).;patrem >p re (a. fro pedre);i~m61e. etc.

Partie protonique dq mot

jI,1

r

I.r.

I( '

Ex . .#@-vlsiam > ce~ois_e.;_*mone-sterium (cl. mona-sterium) >moustier;*vervi-carium> berger.

Mais avec a .-

canta-torem> chante-or (Plus tard chanteur);_jmpeiii;[or.em._>_~plp~r~:g~~._~~!~·c~sacra-mentum> a. fr. saire-ment. serment;

drma-turam> arme-ilre, armure.

1. Cette contretontque se trouve sur la deuxieme syllabe en remontant A par ti rde Paccent; ex. : banjotdlem, verfordtem, inflrmiotdtes, amdrl-tMlnem. LasyIJabe initiale portait toujours un accent.

15~ '!j.

......_ . . . . .

 

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PHONErIQUE

A vee J!!_ l - .gr_gu~_gc; ,_ .eQnsQWl~'U: l if ti .9 .A~! 'ulRrQ. .~ml@' t_ , . :- -- - *9u4_4d£t # '_£U1 JL< ' :. ~¥ ' I' I! (g_1 !G~

·'fdtr(J..c/nium > ladre-cin, larre-cin, larcin;~cdpri1'oliU11}>_che_vrtlfeuiJ;""

*petr(J. .sflium >pedreslt, persil,

II

Vocalisme

VOYELLES TONIQUES OU ACCENTuEEs

ertain v . hton ee£ en ....ssant ulatin au francais; les voyelles atones non,sa~dans des cas d'ana-rOgie. ~

Den consonnes exercenr une grande influence Sur Ies vo eUesaVes e es sont en eonta(a ~o."

Le s regles phonetiques ou plutot Ie s lois . sont rigoureuses;" lesnombreuses exceptions apparentes s 'expliquent par: des. faitsd'analogie. d'emprunts a d'autres langues, etc.

.Q1!. M1~··~ot~ savant~__Q_¥Jnots d'eln£1Yn.u.!~~Lm.o~~rug.16_s~.J?:lus ou moms' directement au ratin ou au gree (et aUSSIaux Iangues

~il~,9.,9J tSfelraD,~is~iiijisjf~~~~F~ .. W c 10is.regtI-:.. Iieres "deIa.phon6tique :)lin.~imonas te r iz i lh . .. .._ Q _ n n c . l a for1ll..~p_opu-JJWJe_·nzoU$t ie~~e,~l l: l , . .forme savante_ m o n q s t e r , ,· 9JLrum~IIe__£~ ! , _.do1.!QJ~Cformes_~s.

- , f iOij jj j) ie :l ;ba;~~ d iko" , Ie so n de ce t e"of. infra, p. 67 ,pfononciation).

~~tckuiif.b> clef; &iijiiItt! > Jh-anter; mare >mer; parem >per; alam > eIe; fabam >feve; amatam > amee, etc.. s ;]air . :pqir . . ..! ! /l e sont...!i£..sormes !::.!,'lrai.ttls_a_l~.R,mai~S~gAA;~'UL,~ e rMabli ct.apresJe~atin_(clarum,_parem,_alam).

17. - ~ " " . . . - . - J_ _ }

 

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Voca l l sme

PHONErIQUE

Quand a tonigue e st S ll iy i dk~ iJ se degage Ul!_~rovenant.:ae-ce~on~~:s: ~res~tat ~t I!, diphtQngue nasaltsee ain,R.- n epws Ie XlIe steele cia avec e auyert ..

Ex. :_amo<_j)i ,w~;claf ! to >je claim; .m!1tem"->__faim;~J ! l _ q ! J _ u l 1 J , ~ ~ m p : ; . ptp).em~>,pam;,

granu~grain; planum > plain;plangere >pliiiidre; f rangere >a. fr o fraindre, etc.

fLe s ~ f i i i ~ ·4';' a d Q u ; 6 .;j}g~.!lleJ~,It1.(:m!I:~I!!Js.§jg.rm.~V~!Qrtt!:,lem>..mQr,(el; *missalem> missel; cf. encoreta lem_>._tel; qE!}~

~qW;. m a iS " o n ' trouve de nombreuses.formes. en\~al@ ! !k .l 'QY..al.1o)l_al.eto.), qui n'appartiennent pas sans doute £ ranclenfonds deli iangue. On trouve m e l ( m al um ) a c o te de m al : an im alest emprunte au latin.

Enfin lors u a toni . e et libre recede d'une alatale se trouves .. ou Ia reduction d'une tril'hton eimwtb6tiq],e i ei ( ie representant a diphtongue et i provenant de.c) .. • ,..-..., .~..... t·

Ex. ja£~L>-_!gi.eist>gis.k,git; Clipiacum >'*Clit<hie~» Cli-chy;-arnsi s'expliquerit les nombreuses formes en y ou hies nomsde lieux : Chauny, Choisy (Cauciacum); Joigny (Gauniacum),Juvigny (Juviniacum). etc.

I'J"

!Ex. ,christi-an"~"_~.lliien.~Qhtetien;\

_ ! ! J ! ! . d i : . a n u ! ! 1 _ : ; ; ; : : ' moyen.; ,decanum > dei-ien, doyen;paganum >pai-ien, paien. .

_~~_memec devant a tonique libre Ie diphtongye en ie.-_ ...._ . - . . . . . . . .

Ex. _@Hem> chien;, *capum >chief, chef;carum ;» chier, cher;capram ;» chievre 2.

oupe ui, par suite de lafe sonne

u r s (cf. la conjugaison). Q!l_~ d~

cas la diI!htonro!_oi.E;<• ha(b)ui > 6i(j"eus); sa(p)ui > ~6i(j~JJ~); p lo ( c )u i > p16iG e plus);etc.~"- -,-'---'_. Tabula a donne en a. fro taule (dialectal?), auj. to/e. .

2. Beaucoup demots francais commencent par ca : cesont des mots d'emprunte\ c r . infra, au consonantisme, traitement de c initial.\

1819

r)

 

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PHONErIQUE

rij r:

(/

A tonigue entrave se maintient _~-Ex. drborem >~arbr~;_

,ma;ii(iL~ni~b~;.partem >part;caree r em > chartre;canta t >chante.

E ferou~,

t~if~qnlS'p:t§¥!~nt.4(fe, et de t,du @!!ll_cJ1l~(quel~uefois. maisrareDl,eh . e a ' , e C £ ' • ' ' , .

lierni6~~~~Jti~l"se~"c!i.l'!lt~ngue a ,I'grigineSrtftC en 'passantprobablement par 'ee'); (!i): ievjent a~ ~e s ! f : i ; ' ? 'o((prononce 01 ,

en une seule emission de"VOlx); m d e 4 e ; ensuite (xive_xve siecles)_- - .o c et O t i C .(~~~xYII.!:XYIIl?..._~ecle~Lel.p.a.§.s_e_e1l1i!!-_Q~ns_jes.~lllPJl_..--, .. - '...--.

modernes a oua,_ ~~~~ __ c __ ,~ __ ,_ _

Ex., f¢dem >rei (xe-XIIe siecle). f .2L (l:Q.tlb.9ID: l!Phe n'a pas

. : : v _rui6~p~~~i~~~~~~g~~1_~',.I!1~!J!t.prq~QPPi!ti2l!_!:.o~~~K~:=r~. .-....l~ueen~~r~~~~~~~~~~ prononciation actuelle)..:., .

Cf. encore ii/am > tei1e~foi1e; fenum > fein, foin;

av~na > aveine.: avoine; ~ aveir,_ayp.l!; sapife, (poursapire) > saveir , savoir , et aut res infinit ifs en -o ir, ,

~>_Jg.~i,"tei rsei;,m.oj ...toi,"s.oi.

E ferme tonique suiv i de n s'est arrete 0 au s :

.l'_!!~.>-_PJ!.l~ s • c. ·sTnum).> - ~ein; p~j?,!u".Z?:,pleirt;,venam > verne; cf. cependant plus haut 10m, avotne, qui ont untraitement different de sein, veine et qui sont peut-etre des formesdialectales. Cf. encore menu s (lat. cl. mTnu s ) > moins.

~'_d'~qU:eprec~_c!e d'tcilbnne~t non_~,_ol~.• . .. _, ., - ._ ,. ,. ,. " . .. .- ' -, ;' .t -- .= ' o, .! , . .. .. .. .. ~ ~_ . . ' .; _~ _ .. . ~ • . .. .. .- ;_ _ ,

Ex. c am > cire;

.menc _e.m_~

_pLag@_>-'..I1laisir;/icj?re > loisir. '

L 'a , fro connaissai t aussi tacere ;» taisir; cf. placere > plaisir.

20

.~----u

Vocallsme

On admet que ce changement de een is'es t produit, SOllS I'infiuence

de c, par I'intermediaire d'une triphtongue iei, dans laquelle l 'el6-ment du milieu a disparu (Ie francais n'ayant pas conserve detriphtongues) et les deux i se sont fondus en un seul.

DaJ!.§_certains..:cas-j?-tonique-etait.deja,-pa.sse,a..Len_Iatin_vulgaire ~

Ceci se produisait_lorsqlle,_dag~@_t:I!Q!,l!.~n~!:l§__SEI' l~avant-der-~~e!e" .syIlabe; .la-syllabe, finale.se, termin!lit,par-.uu

4=long,: [Q!!!_

l'iDflJ!ence_de..cetnong.:finalLtonique se tral_ls(Q1JI).ait-en.i.-. . r , " . _ _ '_ . . . . . . . . . . . . . ..._ _

Ex·..,_~_~1:f{!~!L20-UI',q~~~Q_~1~t!Il~~I.::l~§iq1!e_;§Ld~~e~u>e~a.~J!....xUlgat.r_e_!.q_z_ifsi,'ou le fro quis (de querir : cf. je requis, j'acquIs, Je_!.g!!qtlis).. - ~----,~, .---,,,~., ,-"---,~. ~,'

De mel!!e · P . J : { ! . s . l (alLlieu_d~~l?l'.el1didi-du-lat..-class:)-es~Eenu ~prisi; d'ou Ie fropris, Cf. infra les conjugaisons.

cf'eiicoreensyllabefermee Til;- ou j ? / l i en lat in vulgaire - devenu

illi sous l'influence de ilong final et aboutissant au fro il et non el :de la les formes nenni l <,non ill;et o il <h o c i ll i.

::Aflfswl~~~~~1~t!?J~~~i'COnformement ala loi generale;

Ex. mittere - mettere >mettre;vlr id;m;v?; 'dein > - v e f : t ; ; : - -~iCuli/iij~Jif3rjilg-'_i.Qli.c'lH~ s.oleiI;."parlculum, parec'Ium >parei1;v e rm t cul um , v enn /c 'l ur n >vermeil.

II

E ouvert

E ouvert tonigue (provenant de e ; ae du lat in classique) ~e diph-t~gue.~Jl n :

Ex. hfr i >;lij~i; Ef.tl.e.rJ: !..?..pied; brevem > a. frob rief; ,[fl!!~'!!2:-.--'~~fi~Yl"e.;.J p o r e . ' ! J . ' :: : ;. -li~yre_; Ifrir5 il fiert (il frappe, au verbe .ferir 1); ferum > fier;' qUfrit ( lat .' c1. quaerit) > il quiert (dequerir; cf. r equ ie r t, c o n qu ie r t, a c qu ie r t) ; t e ne t > tient; If!Jf!..>- vient.~ rien; bene> bien; caelum >ciel;ff/ >fiel;~melius ;» miel i, fro moa. mieux.

1. P ie r d e t o I an ce signifie : frappe de t o l a nc e .

21

 

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_ ~ -

I'

PHONErIQUE Vocalisme

Lorsque etait suivi d'un yod . i) Oij d'nne consonne pala tale

C 1 ormw ~(L£!Lyq. ou i qui provenait de la palarate'

.W!e~triplt(lnguSi2!i.jqptXeleme~t;;.<lu1oi_1i~u (e) a disparu avantque la langue fr ii li~a lse- 's6i reCr ite; par sui te le_I '~ 'pr !sen tan t de ~S~_~~~l!~~~jlaw. --~-'--' .. . "~··--~·'·"'--'·~.T.·

Ex . medium ;» *miei (forme non attestee en francais) mi;

cf. demi, parmi;pr~tium > prix;p~ctU3 >piz (poitrine); sex> six;exi t ;» Ist (il sort);J~fJ!!".2"?~ 1j_git?:.lil; ~~g ! ! ! _> J ; l i ~ ;*prtlcat(pour precatur) > pne, etc. .

~L_e.grOup-~!ovenant du latin classique (Deum) ou du latin

~e (Grecum devenu Greum) donne_en.franC.tP!la triphton~~venue de bonne heure nne diphtongue. -

Ex. jJfgum >Dieu; Andreum ;» Andrieu; Graecum ;» Grieu;celt. ~/e(g)ua >l ieue; germ. *tregua> trieue, trieve,-trSve. .__ ' T _ ~ _

-Mlzmr,devairetre-devenu-en-latin._w!gaire meon, d~ou mieen.

. . J ; { ' [mi~l.ZJ,E&!a dsweyw e o . teo. i o est devenu finalement jet qu i provientIT _A~Jo_empJQye comme atone. . . . __O

rE 2"uvep toniliue entravele§te e, auiQwd'hui e opy_er.t.~.

Ex. _§€ptem->~ E_'l!~rl}_.";?_P~ wfcrnum > enfer; ~rum-:>-fer-;_t~$tam> teste, tete;!~stam >rete, ac.--

-___.~.----..-_._-- -_ " - . _ - ---,,-------

La prononciation an (Ii) rernonte haut; on la trouve deja dans la

Chanson de Roland (fin du XIe s i ec le ) .

Remarque, Dans les proparoxytons comme t~pidum la diphton-

gaison de € toni que en ie s 'est p rodu ite si la chu te de la penu lt iemeest relativement recente,

Ex. Stfphanum >Estienne; t~pidum >tiede; Ibulum > hieble;antfphonam > antienne,

Si au contraire la chute de Ia penultieme est ancienne, l'entrave

se produ isant de bonne heure a e mp ec he l a diphtongaison.

Ex. ginerum, gen'rum ;» gendre; tinerum, ten'rum > tendre;*trtmulat, trem'lat > tremble; mirulam, mer'lam >merle •. . - - - .

I

t i b~~ ·~~~~~ l ~e . s e ·ahlti.e.nt sans~~gemeiit.

Ex. amicum >ami~ru9; __picum > pro;ripam > rive;._~()IU11'C?,.yif;yerbes en -ir v~Jlallt.de .~iI:e(v(?nir.fiqir, punir);

participes en -i "enant o e - - n u m , etc. 2. .. --.~- ~.- - ~ - ~ . - . - - - - - -~-~-_ ._-.. - - - ~ . - . , , _ , _ . . _ - - -

",QuaJJ.d_[st suiv~d'u!:!:t.~ale _4Slx~nl!~.}inale,itA d,?nne ~q_fran9ajs __.la voye1fu iii~ : pinum >pm; : : ! ! E ! m . 2 : Y l 1 ! ;J i n ~ m . > _ : li n . _"I:S'iD.sla Chanson de Ro land in assone avec mis, marquis, ovrir, ce

qui prouve que la prononciation gardait a i sa valeur et que Iavoyelle n 'etai t pas encore nasalisee,

_.2~~~!e .~t ,clat. class, 0)

o oJlvert tonigue devient d~abord uOiW, des Iedebut dUXIe siecle,U e 3 . Ue est devenu dans l 'oithographe moderne eU·(neuf). q_miq.~~ . .

E ouvert e n t r a v e 'snjvi d; J2 doone 1 a VQyeUe nasali§'; Clecri~ordfnairemept ~.

_EJ.r._v.,nttm!.~, *tr~mulat, trem'lat ;» tremble; p_~ndere>pendre; g~ntem > gent; frumentum >froment.

1. Rappe}on; que i(bret ) n 'existe plus en lat in vutgaire e t qu'i l es t devenu eferme. ~ ,-.--~ --.--~ -._ _;'-----

"i:FitCldum aurait dQ donner frld; on admet que ee mot es t devenu fregeaumen latin vulgaire, d'oufreid,froid.

- . . . . . . .3. Prononee ou e ou lie ?Laquestion est ind6cise. On trouve aussi la graphie ae,

1. En se prononea d 'abord in, comme aujourd'hui in dans / in, pin, em danspleln.

22 23i;fa

 

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PHONErIQUE

! oj: ,.g u.~ uJ . te lfQ ,_ pl us rarementue cercue i l, o !CZ!e i l, a ccue iQ .

Ex. . !r .e le LOa t ._ c 1_ v ul t ) .>-.vu~lt_(yeut);.fP..etllL(l~t.cl. potes t } >pu~t_(PJl.!!J);,movet >muef(IDeui)-;---'CnQvem : > nuer, ne.w;

nQvum >nuef~iie]J.f; \ v : _ . J Q

. l !Q . v_en:L - :? :P _ u . e .b " . .l?~~co r ;» cue r, ceeur , etc.

~ OUVer t tonique sujyj d'nn ro d o~ d'une palatale (c ) aboutit ~.~p ro bab Je men t eD pa8sam:par T a tnpbtongne vel. . . ..

Ex. hodie;» hui; troiam (pour t r (Jiam) > truie;corium >cuir; plqviam (pour ploviam, lat. cl. pluviam) >nluie: p...".,

o - . x . . . .

--l! . ._Qf!§m_> nyil; c ox am ;» cuisse;cqctum > cuit; QC/o>huit,

~ ' t ' " '- - _ . . . ,. " . . ._ . _ - · · ~ . - . - . ,

~evant Imouillee OD < ; ug,. uei2.

Ex~q~~_ueiL(d~o_u_O@.; g~rm...JJlgQli> or@eil; * f . e l i ! J m . : > -.,...fueiIIe~lIe)_; solium ;» seui1; t ro c ul um ( jo u r to r c ul um ) >trueiI, treuiL .

FQcum. jQcum. l Q c u m donneD!is", j e J k : . i . .i £ . y . . par suite de transfor-mations nombreuses et delicates dont Ie tableau suivant presenteraune idee sommaire. '

~fefl{tJ1 >*fuou 2 >fueu .>.Je:u;.~jQcum>: *juou 2 > ' -j l. ! ~ i~ j c: :g ; _ . ... locum;» *luou 2 > lueu-Iueu >J.ieu.,~

!Jt( 0ouvert tonique libre devant nasale donne u o , u e.... '-~

-Bx. hQ mo> uem , plus tard a n, r an (=on. ron); comes > cuens;.. .~~~.....,_..,"'~

1. L'i ne sert qu'a_ marquer Ie mouil lement de I.2. Ce sont des triphtongues provenant de 1a diphtongaison de 6 en UO, ue etdu maint ien de u devenu final, m finale ne sonnant plus en lat in vulgaire, La

difference de traitement entrejeu,jeu et lieu (3. l a p lace de leu) s'explique sansdoute pa r Iact ion des consonnes initiales.

24

Voca l l sme

1!.el1E;;:::.~u_ona; sonan t > suenent; ~Qnan t >. tuenent (on tro~ve' i lUSSIces de1.iXdernieresformes sans diphtongaison, a cause de 1 In-

fluence des formes verbales accentuees sur Ia terminaison, danslesqueUes la diphtongaison n'a pas lieu: sonon s , t onons ) .

5usieuIS-lll!l.t.s...pour des r ai so n s d i ve rs es , dont la principale est,en general'9.u'il~~'§QJ!.t~_!l1ots.;t·emprunt ou ~es mots savants,_Ile.J?refentent pas de diphtongalson:-t:esprus importants sont :'elole ~ « schQlam). . JJ>se « rQsam)r--rossigaol « *lusciniplum).

~ £ _ ouvert entrave devant les consonnes non nasaIes reste Q _.

Ex . PQr/am > po!!e;fe~~; cQ!Rl{S~>"_c.o~; l !~r..,~~!..mit >..< : ! : "etc. .. "

Devant les consonnes nasales fJ donne la yoyeJJenasalisee c m .< V • .Ex . ,Renten:L>- . . . .pont;JQE8!f1!!? long•.etc.

",

1. cr. le debut de la Can/i lene de Sainte Eulal ie : Buona pulcela jut Eulal ia.2. La graphie est ordlnairement 0 et, chez les s c ri b e s no rmand s ou anglo-

normands, utflor etflur, preclos etprecius). La prononciation parai t avoir ete.au debut , cel le d'un 0ferme, legerement dipbtonguli.

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PHONErIQUE

favorem > favour, faveur;golam >goule, gueule;

pram > houre, heure;nepotem >nevout, neveu;illorum > lour, leur.

A rem' est devenu amou r (et non ameur).._J1robablemellt SOllS!..!J::tfh!e.nce e ~_c~ . _amour.:: .eux_ -~- - ------..,

-'pe~em~_. e po ux , .5 po us e .n'ont pas subi de_changemen.tsous...1)@1J._enC _e_ J. e_ e p _ i i j i S e r . - " " 1 l .Q . 1 ! § . . .- Y . . Q Y . s . . . employe's surtout" c~nime

atones, ~_s~Q.n!.~ ..d.eveRus..ueus. v eu s. L eP us . lQ lH !(Iat. c1. lupus,lupa) 2nt donne l au p, l o uv e , mais la forme le u a existe 1.

Dans les mots hmprunt? n'a pas subi de changement : devot ,_ !1.o1j [~ ,etc. _~,, __ ..._'. _. __~

Tou~provient d'une forme tottum pour totum et 1'0 y est entrave;cf. ci-dessous, p. 96. ..

9.~rme tonique + nasale donne Ia voyelle nasalisee.QlZ_, .Ex._ l~pnem. > - liQo,; P.!!!:!lliW2~E.~.;;.O~,~~;pjl?ie1Jft!lt>_pigeQn.;.la tronem > larron; mansipnem >maison;" donat > donne (pro-nonce a I'origine do n-n e); co ro na r» couronne (couron-ne);"poman ;» pomme (pon-me).

)( 0 ferme eotta ve (ordinairement ii en latin classique) donne auecrit au debut de Ia langue 0 et QU. ... ' •

~ ~ . ~ - - - - - - ~ - - - - ~ ~ - - - - -Ex . . 7!pJ(I!!JZ_.pour tp lUm) :::;:)out· t;_(Jpe,am_(la t. c1. cuppam).>.._co~Q.~,; robium (Iat. cI. rUbe~) > rouge; gottam > goutte;r o pt am i ru pt am , sous-entendu viam) >route; pplla in (pullam ) >poule; d lo r n um (di ur n um , de diu) > jour;jprnum (fufnum) > fow,etc.

Gp r ga m ( gi ir ga m ) aurait dl1 donner gourge et non gorge, avec 0

ouvert; de meme "mattum (* m uttum ) m out et non mot . Nopttae(niiptiae) etait devenu sans doute nopt iae en latin vulgaire (iD.fiuence

1 . E ile existe encore dans l 'express ion : a la queue leu-leu, c'est-il.-dire it . laqueue Ie leu, a Ia queue du Ioup ; cf. , en Normandie, les noms de l ieu PisseleuSaint-Leu, Chanteleu, I

26

Voeal t sme

de nQvus?) et a donne n o ce s . MedQ ll a est devenu model la par chan-gement de suffixe dl1 a nne metathese des voyelles e, ii (p ) et a donnemo-el le , moe ll e (prononce mwal). '

a ferme entrave suivi d'une nasalepdgnne on " Qndam (undam) >._o~ pm7Jr~~bre; P ! £ l jf J J _ 1 f1 1 } 2 _ p l ~ m _ . . ; o n d e c i m ;» onze;rpmpere> r6mpre, etc.

~erme libre ou entrave;l; f (i,c, 8'), ./

'0 fe~~ ~~~=e consonne : t ~O d ou d~ ~ : ll~ :to;J • :13; CQnsfliiH;::;tp1aojjgrt~Laeienueenswte o e, o ue , o ug .

Ex . vpcem> voix; crocem >cr:~ix; nocem ;» nob,l;• angus t iam (lat. vulg. anMstiam) >- angoissef;-'-"jungere >joi~d!_!'.; pungere > poindre;

. ju nlOT > joindie, geindre, gindre 2;

cuneum > cunium > coin;pugnum > poing;punctum> point ; dans taus ce s mots u tonique egale p ferme.

Dans l es mots v e re cun d ia ( la t. vulg. verecp . nd ia) . B_u ,:g tmd ia (la!;lvulg. Borgpndfa) le groupe nd i donne n mo ui ll ee ( su iv ie de e mueyfinal). et 0 ferme se transforme en 0 ouvert, sans aboutir a o f .v e rg ogn e , Bou rg ogn e

(a.fr o v e rg ong n e, Bou rg ong n e) .

Suffixe -orium > -oir (dortoir, miroir, parloir, mouchoir, etc.).

Le suffixe - ii cu /um , - ii cu la (lat. vulg. - oc ul um , - pc ul a) , a donneo i l, o i ll e, puis o uil, o uill e . ...

Ex . fenuculum > lat. vulg. fenoclum > fenoui1; genuculum ;»genouil P ; *peduculum > peouiI 4; veruculum > verrouil; *canu- .culam < conoclam > quenouille; *ranunculam > ranoclam >gre-nouiIIe.

1. A. fro vo l s, c r o ls , nois,2. G~n boulanger. La fo rme du lat . c l. est jUnior, celle du lat. vulg, jiinior

jon to r, . lurl I3. Genoil; peoil, verroil faisaient au cas-sujet singulier ou au cas:relplDe p unegenoiz, peo/z-polz. verrols (s ajoute a i1 S 4 ? transforme e~ z ~t falt disparaitre i : 'qui marque le moui llement de I). Par SUIte de la vocali sa tion de I on a eu •genouz-genous,pous, verrous, d'ou Ie singulier genou, pou, verrou,4. Cf.pouilleux, a. fro peouilleux,

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I'

PHONErIQUE

Vocalisme

u *gaudiam >joie; claudere : » : clore;

aucam ;» oie (et o ue ); j ab ric am , fa ur ga > forge;"paraulam (de parabolam) > parole.

Au en contact avec u latin, par chute d'une consonne, don~e ou.

Ex. paucum >pou (peu); raucum > rou (cf . en-rou-er) ,Ex·_4~rgt_:; :: :~1l!~; p.~~!!, '!l~_~ seci irum> seur, sflr;

f turnen >fiun (fieuve); Pluma~ru~;

-unum> un_; J i inam> lune; "agiaium Oat. c1. augi1rium)

.> e-lir, plus tard s ur , h eu r, dans bonheur, m alheur. .

fLe ~on u (u) est propre au francais et au proven~al; Ies autreslangues romanes ont garde Ie son ou du latin 1.On a voulu attri-buer ce changement de ou en u a une influence celtique; mais celan'est pas demontre. .

f· ~ long tonis ue suivi de C d g donne par la palatalisation dn r"Jampntongue ui .

Ex: tructam > truite; destructum r-; destruit; . f0nductum> con-. duit; fructum >fruit; *bri ig i tum (lat. cl. rugi turn) > bruit.-ancien francais disait aussi luite, de luctam, lutte,

fl!_~wvi_~un y_od d_Qnn~}~_II:temeresuItat , meme s'i l n 'est pas en

contact l l D m e C J r a t avec le yo d : * iistium (lat. cl, ost ium) >huis:*pert i islum > pertuis. .----.,~.~ . .-==--'..

VOYELLES PROTONIQUES ET POSTTONIQUES

Les ·vo elIes r oto ni ue s ou pretoniques ~e maintiennent ordinaire-ment, uand elles sont IDl es un rno ,

Quand el les sont LmRES, I se pro w quelques modifications peu Vituportantes. .

9;uand elles sont ENTRA vEEs, el les subissent encore moins de chan- V_gements. .

Pour les. Y_Qy~~~sp.!g_t,qlJiq~S.ql,lt.~~~.~!!~~@il)jJi.ale~."ni_en_sy.Ila.be.'_"jpitial~, ni contretoniques on sai t qu'elles sont cO~ld~rees.c.o.~~~ .contref inpJes et trait6es comme si elles etaient apres Iaccent prlll-. . . i l la 1 • .. .. . ~ ~ . .. .. .. .~-!-

Nous ne nous occuperons ici que d ,~~YQye_lJ~..s,J?!gtoniquesnitiales~\l syllabe initjate, .

fA reste(g),Ex. a vr il ,' a vo ir ; a m er (aimer); amer (> lat. amarum) ; --=-.

aval e- a d v al/ em ); b ar o n,' c la m er ; n aif ,' s av oir ; l av er , etc. .

abe initiale iSwVlOu- .. asse ordinal - __

rem e : g ranCl! . .. { ,, ! _1J l>~m:en i~;rmen iam >he~ne; *ranun :culam >grenouiIIe; ~~qf!!gum . > - ..9~J:~u~iI; * m ate rza me n, m atriam en ~ Dlerrain. I

A l ibre en s i labe ini tiale apres c devient~ca > he .

Ex. c ab al lu m ~ cheval; "capriolum > chevreuil; capillum > che-veu~se.

. .Dipbtongue AU- - -armi les diphtongues Iatines au est la seuIe 'qui soit assez frequente 2

Elle se prononeah aou en latin ..r ---.-.

E.1Jea donnt\, qnand dIe Mait tonique, Q onvert.

Ex. aurum > . or; audit> it ot (entend);.J!fj!.~urum > tresor; laurum > lor (laurier);pauperem >povre, fro m. pauvre;

1. Sauf quelques diaIectes du Nord de 1'l talie.

2. Le s diphtongues ae, re ont e te t ra itees plus haut ; cf. e ouvert et e ferme(p.20.23).

"

28 .

 

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Vocal t smePHONErIQUE

C ha p_ t;lle , c ha pit re c ha no in e hd'o'ftgtne Populake.. ' c ameau. e~.C'!!:le.l?~~s~~~t pas etre

_ q:arandjl lPi&ede de'ic'sm syllabe initjaJe esisi rlvi 'de / \ 'I ". -.'~ .or nairement, . - - -_ ., 1 se mamtJent

Ex. ca/{?!em >Gb,Weuf'<mc'r~·>'.~a.loir:~f:nonehaloir 'calamellum > chalumeau, '

E

11 n'est as • saire de distin er a l'initiale rotoni u e

~bert d: ~ ~ertn61' 11b ' iti 1 . ti t ~ d'E Ii ret 1ll1tia ou en sy a e 1 1 1 1 a e, se mam en. sous rorme e

rouet, et disparait dans quelques mots, quand it est en hiatus, -parsuite de la chute d 'une consonne. .~

Ex . *eta t icum > eage, age; deqere

>d~voir; vE!ere_ _(la t. cl.

videre) > - veoir, voir; sedere >seoir;*minare. -menare >mener;*seperare (pour separare) >sevrer; vetellum ( la t. e1. vi teUum) > -veel , veau; sigillum >see1, seau, seeau; *veracum (pour veracem)

>verai, vrai.-'

- A . (gallant lID hiatus d' •.OR S In@ re ma a8 a ve c iL~. .-I;~~;:IE * h b ~m.t eeu.x, '1I i- '! .lJJY!JZ.> f1 ! .~ eA ;" .

saputum > s e u su:* b ' •? ucum > seu, su (su-reau),

~!11aturum > meiJr mur:*aguriu i1t<poUia~guri , im) > eilr, eur.

A ,erotonigue entrave se maintient.

Ex~ cantare.>-chante:c·. l as s ar e > Iasser: ,_

. .EE_rJ1.q~~!1J>:_ ,h~QoQ;castaniam, l at. c1. castaneam > ehastaign te, e c.

Cf. encore ma nt ea u, c ha nt er , v an te r, etc.

A rotonique, initial au en syllab . . . 1 ", .~ ~ • au en contact avec un I pro!e:~~ ~' S U l C i d une consonne +I';ii!ii. e c, onne la dip tongue

Ex~_a41l! .Lare> ajutare >aidier: IZ ' • .laissier; traciiiie > traitief' 'a -'t axe am? aisselle; laxare >so' . ' 'I C ucam > laitue; r ti .n, sationem > saison; ma(1l2sio nem .' a t o nem ;>rai-~ __, .>maIson. .

C~mme on Ie voit par ces derniers I' I -

sarre que I' a soit en contact' e~xemp es, II n est pas neces-diphtongue ai se produise, rmm at avec i (yod) pour CiJ.uea

' .pans quelques mots e s'est transforme en u sous l' in tluence de la

consonne precedente •

Ex.~g!l~,ellu1n> jwn~~ll (cf. le s G tm ea ux); * jim ar ium > fumier(et non f em f e i) ;- b ib it is lat. V 1 . J l g . bebetis >buvez (a. fro b eve z) •

'.-~ ...

E entrav6 reste, avec Ie son d1 e ouvert.devant.r 1, d~e_fefllieldans le s

€iittescas.

-

I'

Ex:_ ferm~reQat . cl. j i rmare) ~J~r.l!!~t:~. sermonem >.s~rmon;vertutem (laf: cl. virtutem) >vertu; . 1 !1 e ,c edem~> .m~9 !_ ; * f e ll o -nem >f610n; c es sa re >.~ ss er ; d is tr ic tu m lat. vulg. destrtctum c-destreit, detroit.' e t c . . - "

Ex. J_,!gen~t. " ! ! :! g . . eng.!,!!um . , ; > - . .inrJn.;. i!Jfl.E!~.>-_~~~er-;. intrare >e~trer; i~~; * rmpejo rare >empl~er.

E + c, g, e + consonne + yod.:r::.;ei, puis o t 2. ' --

1. Et aussi, a l'origine, devant s + consonne : ves t ir , pesch ier .2. Pour les transformations de cette diphtongue, cf. le traitement de ~tonique

supra, p, 20.

3 130

 

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-r=r=':

PHONErIQUEVoeal isme

Ex . m edieta tjm ~ meitiet. moitie,;-,_~1~~<:,r:~1at.. Ilcere) >Je_is_ir..JQL~iti_necare > neiier, neier , noyer;*pectorinam > peitrine, poitrine;vecturam > veiture, voiture;exire > eissir , i ss ir .

Ex. dormire > dormir; * .s :Q rtir ~~ _s oq k; m o rta le m >mor tel ;pQrll lte ;>porter ,etc '; :- ,'""""...._"~ ~ '~~ ..~....~ .....-u... "_

Au contraire 0 ferme entrave donne ou .

Ex . .§(.tb.veni!_e_Jlat. c1. subvenire) > souvenir; correntem > cou-rant; notrire r» nourrir; *:~pffer(r~]IaC--cC'sufferre) >..souffrir;,dobtare >. douter , e tc .

o ouvert ou ferme suivi d'une nasale + consonne forme avec cettenasale fa voyelle nasalisee on. G •

Ex . . . c . p1n . eE rE~~~~ . mod. com:Q!E:; commeatum > con-giet, conge; n(Jmerare, - 'npm'f iUe > nombrer; n om in ar e, n om 'n ar e> nommer (prononce, au debut, nonmer) , etc.

Ex. me'-~~Ld~~~,; 1 ! ! . [ 2 : _ , " e £ (par n_'ayant pa~ d'accentest protonique par rapport au mot qur le suit); .ReXl'emre->~par~,veI!it;4 *pergamino> parchemin; "remare ;» ramer; *zelosum.

---ilcTelosum>jaloux; *glenare> glaner; *bi lanciam, lat. vulg.

belanciam > balance; s il va tl cum , s e lv a tl cum > salvage, sauvage;delphinum > dalfin, dauphin.

Leonem a donne l ion , par suite du passage de e a I en hiatus etlaetitiam, devenu leesse, a donn6l iesse. Dans ciment (de cementumpour caementum) 1'i parait etre dil A I'influence de Ia palataleinitiate.

o (Q. p) o ouvert ou ferm6 suivi d tune consonne +yod ou d'une palatale(c,g) oonne 0; W in devaut nasale). .

Ex. ! iQ£_({f : ium->_foyer. .~ ~JQ.car. ium.->.Jgy~ otiosum > oiseux;pot ionem > poison; oxorem (lat. cl, uxorem) > oissour (epouse);*longi tanum' > lointain; joncturam (lat. cl, juncturam) > jointure.Octobre est un mot savant. L'ancienne langue avait oi touvre.

o ouvert et Q f~nU!; U h res en sylJabe jnjtjaIe out ahQuti dans la,/ langue modeme a ou (A l 'or ig ine de la langue.o fennel.

Ex. _Q_Q_uveQ1!!.Q vere_~ prQ bariL> _pr.O Jl.v.e.G * lQ 2are >jouer; locare > louer; *~Qlere ~e!~~>-voulojr; *l?,IJ.!!!,e(lat.-cl. posse) > pouvoir; aQIere > dow.ot r; solere > souloir,etc. R em a rq ue . S o ro re m donne serour (sceur) par d issimi la tion de bo o

.en e- o 1; "conuclam ;» quenouille; rotundum > reond, . rond,presentent une dissimilation de meme nature. .

C'est ainsi que s'expliquent egalement semondre de submonere(lat. vuIg. s pb m tm e re ). s ec o ur ir de succurrere, selonc (selon) desublongum, mots ou 1'0 initial (it) est fernie,

Ex. p ferme : sob inde (lat. cl. subinde) > souvent; nodare >nouer;plpr11rlr.$ plourer 1; solatium > soulas, etc.

o o.uvert entrav6 en syllabe initiale reste o.

1 . P lo u re r comme demourer est devenu pleurer sous·.1'influence des formesaecentuees sur le radical :je pleure, tu pleures, etc.

'f .1. On trouve dejA s e ro r em , r e tu ndum , dans des inscriptions du me sieele,

3233

 

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PHONErIQUE Vocal isme

I

Devant une vo elle cet 0. s6 a o u : e ~re > oulr; *gaudirea t . c1.gaudere) > jouit"; Iaudare > 10uer.~·-'···'·~"r_~~~~Au + c, au + consonne + ' yod aboutissenta la diphtongue oi,

Ex. !!!l .E.~!l~m~lat. c1. avtcelluml:2_ oisel; ~gE~~<?!.~n:~>jolous."."joyeux. ..~----._ --

ong se maintient en syllabe initiale.-Ex. filare > filer; l imare ;» limer; privare > privet; *mi ra re (lat.c1.mirari) >mirer.

Augustum et augurium etaient devenus en latin vulgaire agustum

agurium; d'ou ao ust, ao at; e iir , e ur (bo neur, m aleur; fro mod.b o nh eu r, m a lh eu r, par influence de heure) .

,

_ = . _ Quand 1a voyelle tQDique est un i, l'i de ]3 syllabe precedeDte sedi§Sihilleen,s,

Ex. ~ >deJ:1p._(d{W=~}"t=UJ;lJll..oLsa.vant),;ivium >devis( di vi se r , i nd iv is sont des mots savants); finire >fenir (fintr estmodeme); *pi t t i t¥-m2 petit; misisti ;» mesis, mets, mis.

. . . . . . . . . . . . . . . . . -.~"" ... ' ~

Semi~yoyeJIe, (y, u = w)r--

La semi-vo elle i 0 se trouve queo protonigue (ra t ionem > raison, pot ionem > poison)..--tantot,-et meme plus souvent, dans une syllabe posttoniqne . *gaudiam >[oie, *ust ium > huis. Eile sera etudiee a la fin du consonantisme .En ce qui conceme le traitement des voyelles en contact immediatou indirect avec la semi-voyelle i (yod), cf. supra, aux differentesvoyeiles.

La semi-voyelle u (=w) (dans q ui, q ua nd o. q ua re ), beaucoup

moins importante d'runeurs quer ~od), sera etudiee egalement a lafin du consonantisme.

Vicinum. devenu dans le latin vulgaire vecinum, donne veisin,voisin.

../ Les mots p rem ie r, m e rv ei ll e presentent egalement le passage de iinitial a e (lat. p ri m ar iu m , m t ra bi li a piuriel neutre de mirabilis)Directum est devenu d 'r ec tu m , d re ct um en latin vulgaire, d'ou :d r ei t, d ro i t.

u

U Iong_Jm syllabe iDitiale, prODonce OU en latin, ~~:d~> durer; *i isare >user.Cf. cependant *jiinfciam ( la t. cl . junix) > genisse et jiin{perum,devenu en lat in vulgaire juneperum (peut-etre jeneperum) , qui. donne genievre, ou Ie yo d initial parait avoir dissimile l'u en e.

Suivi d'un c, ji long donne la djphtongye (ai).,.--Ex. liicentem >luisant; ducentem >duisant (dans conduisant ,

seduiiant. etc.). --

Elles ont e te traitees plus baut (p. 14-15), a propos de I'accent.

Voye l le s po s tton iques

~ , .A~ protonigue initial devient 0 (ouvert) comme au tonigue.

Ex._pausare.> poser; auriculam > oreiUe; *ausare > oser; *rau -bare > de-ro~ .."

34 ,

 

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Consonant isme

III

NasaJes

n, m (Iabio-nasale);

ng (lat. anguis, nasale-palatale),

Semi-voyelles

Consonantisme y (yod), u (w)

I'"

, ) Dans Ia transformat ion des yoyeJ1es ] 'acce1l.t aj~e Ie TfIle princiQal.

Pour Ia transformat ion des consonnes, iln'en est pas 'd e meme.:ceosout les voyel les envi ronnant la conson.ne qui ont'"determjpe

- . . . J en general les changements.

Voici le tableau -des consonnes de I'ancien francais, qui a ete trespeu modifie dans la langue moderne.

Sourdes

. ~ 1 PALATALES. -k.(c. q)1 1 DENTALES !-8 L~IALES P

S o n o r es

,gdb

Palatales sPiraDt~ (chuintantes)

Sourde

-ch

Sonare

j

SifOantes

Sourdes

f

Sonores

v

z

Liquides 0, r) 1. On appelle lmervocaliques les consonnes plaeees entre deux voyelles, commed dans laudat, c dans placet. - '.... ,

, ,_

, 36

 

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!r - - - . - -

PHONErIQUEConsonant isme

:_!jJLqm>-~xive; __

!!!f!EL > - c _ r . e x e .;sapam > seve;sapfre> savoir;

/ E k . Q 11L";>-feve.-

Kl >g > i :pacat >*pagat > paie;dicat ;» *digat > die;

negat> ~ .

T> d ;» d ;» (zero) : vitam> vida> vida> vie;- cT iK rain> -cfua it> crue;--

Ex. patrem > pere;~tfr.pair;pontem > pont;~ _ 9 n u 1 1 J _ ; ;2 : . J ? _ Q !! ;

bene> bien.

{ jji 'ntervocal igUe ~eyientQ apres et re passe a b en latin vulgair~. .: L a. .

Ex. ripam > rive;luj/am > louve;saplre > savoir;capi l l i im>cneveu .

Devenu final, ilpasse a f.-es consonnes doubles placees entre deux vo elles se main tiennent

en se s : . f l!Ppam:< . . ..c _~~ mappam, mattam > nappenatte (pron. nape, nate ). . ~

Les liquides (l. r) sont souvent soumises A la d is sim il ati on ( r

deVlent- 1 et reclproquement). Ex . R,!~eg[!1_!~'!.. ,!!:>J~tip.J germ.lieriberga > auberge, Arverniam > Auvergne, etc.

Dans les groupes de t rois consonnes la consonne du milieu disparai t

QIdJriai&ment : rumpit> a. fr. ront; ~ e _ r ~ ' b . ! _ : ~ V . ' L-~~!;4 o rn ; ! ! ; _d_orm) :?- dort: c ompu ta re , c om p' ta re > conter;etc. s. .

i ""a~hath~j~(consis te en ce ue la consonne chan e,de 1 ceda s a llabe ou asse dans a s 11 e-

~-

Ex. /orm_!!!icum....;? f()n:qa,g~~)!~@:~i~ .~~~~~r~~~~is;~qr_e...>-.._tor~le!._lr,! __m~ *torculum, lat. v m g ~*troculum > treuil,

Ex. apem ;» ef (abeille);

*Sf!!!um (pour caR!!.!_l. ';;:!hieL. If

Lopum est devenu lovum =-Ioum, lo u (normand leu) d'oii I'expres-sion Iif a q ueu e- le u -l e u; Ch an t el e u (nom de l ieu); cf . supra , p. 26. n.)Mots savants : a po s tr e, c ha pi tr e, e pi st re , etc.

-GROUPES pi, lJ r A L'INTERIEUR DES MOTS

../ ~-•_devient @!plum> double; c ap u/ um , c ap 'l um > cable. ~ C \ . . _

o pu u rn a donne peuple, mai fL/ lo .b_ lo , dans les S erm ents de Stras-

b o ur g ( 84 2 ).

Remarque. Les mots comp1e : I J ip le , c .p up J e. etc. sont des mo.ts"\ 5C\

savan~_UP .n.i ' £ I a M " devient i j ;:N+'

Ex. capra__1!!, chevre;f~hrem-;>~; ap r il em > avril; piperem,pip'rem ;» porvre; Ieporem ;» lep'rem > lievre; seperare > sep t

rare> sevrer; op e ra r e, o p 'r a re > ouvrer; o pe ra ri um , o p' ra ri um >ouvrier; pauperem >paup'rem > pauvre.

Labiales (P- B)

-=---/i 11 . P a ! initiaux restent.

1. Ou c devant a,0u. . .2. L'orthographe a fait-reperaltre souvent la consonne du ~ilieu : rampt,compter , etc. Quand la-premiereconsonne d'un groupe de tro~consonnes OIt

une nasaleet que la troisieme est une liquide, Ie groupe reste intact : temple,v e nt r e, r e ndr e , e s cl andr e , r ep ond r e ; en re a lite, i1 n'y ~ que deux consonnes, dontune liquide,precedees d'une voyeUenasallsee li,0,I. 1. Captij est unmot savant; captivum devenu. cactivum a donne challi!, chelf/.

;' 38 39

 

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l__

PHONETIQUEConsonant isme

* labram > levre;l ib er ar e li b 'r ar e > livrer;fabrum > fevre;februarium ;» fevrier,

du m, s ap 'd um > sade 1; capsam >chasse; *met ep s imum.>-_me-desroe, meesme, meme, Le p a ete retabli dans s e pt , s e pt em b re(a. fro s e t, s e temb r e) , etc., sous des influences savantes; cf. sceptre,precepte, etc.

B initial reste, comme i1a ete dit Ius haut.

Intervocali ue it s'est affaibli en 11 evant a, e, i. et i1 ardls~~dey(J .DtD, u.

Exemples :

10 .debere > devoir;i i i i i i i - n um : : > -hiVer;£11b.a l lum> cheval;tabernar.n > laverne;subinde> souvent;cubare >couver.\

Dentales (T - D)

'linitial persiste; le groupe tr egaJeroent. T~mmGde~'trente, ~ qtrembler, etc.

Tremere , devenu sans doute en latin vulgaire *cremere , a donnecriembre en a. froe t non * t r i embre; d'ou, par suite de l'analogiedes verbes en -aindre provenant de -angere, la forme moderne

craindre,T intervocaliqne djsparait, apres etre passe par Ie stade d.-x. . !i.l am -> _' li 4.~ e; r o tu nd um ;» redon, reond, rond; *meta l -le a ;» mMaille, meaiITe, maille1tmedat l le est une forme meri-dionale); * terra torium > terredoir, terreoir, terroir (prov., terra-dou) . Cf. les nombreux mots en -oir. Les participes passes en -iita,-tta, -iaa donnent ie , ie, ile (paree, finie, venue) .

Le maintien du I intervocaligue s'expligue par l'influence savantevdans des mots comme ; lj,Otif (a~e_ nai f ,J :orme po~e),e fe aie ur , n at ur e, m e ta l, etc. . --

Dans malin t llTQyjentd'uD doub1tj tt ("!!l,t 'tiny§. pour matutinusl t-r

rflztlm vient de mast in; dans des mots comme p al ur e , p at e. etc.,Ie maintien dur s'explique par nne ancienne forme p a st ur e , p a st e . v

20 sabucum > sen , au (dans su-reau);*habutum> e-U, eo;

, * de bu tu m >' de-i i~;* tabonem > taon.

Emprunts aux langues meridionales, probablem,ent au provencal « :a be ill e, c ab an e, c ib ou le , c ab us (chou), etc.

GROUPFS bl br A L'INTERIEUR DES MOTS~-----Le !11'olJpel/h'J. reste sans changement.

~' ~.' (Ex. sabulum > sable ;_

Stabutum > etable:J P l m J . w . . . > - tal)k..

".- .

Remarque, Tol e et parole paraissentempruntes a u X di&,lectesde5 ' ( ; ' l'Es,1_wl.le groupe b'l yoca1ise Ie b en u.

sr,@ devien~

Ex. libram > livre..; "

1. Avoir maille a partir =voir argent a partager.1. Ranidum a donne rade,

4041

 

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PHONErIQUE

GROUPES Tr, Tl

3 c . . ~ ~ t disparatr. apres atre passe J;!:ar_d_: ordinairement r seredouble.____•.'d ".-,--.~._ON

Ex . patrem >-p_edl:e,_pAl:e.;,_

_ J ! ! '! ! _ ! "eJn_"< .f ! 1~ ,J_ ! ! te_r~ ; _

.,pe!!_'!:"!2:_£ie!_re > t!:ie!!$~~Ia tronem > ladron > larron:!J !#rire > nodri;:- > nourrir: ' .*petroneni '> pedrOii >pe~On'*m a te . • . 'r tamem, mat r tamem >merrain 1.

V Dets m?l~scomm: p at ri e, p at ri m o in e , p at ro n , sont des mots savants'pa r ou t te r est nus pour pa to uiller. '

),0\ ~2l :!:u t s 'aff: rlblir en d puis s'assimjler a I suiyant quLs'estt- t que guefOlS vocalise. .'

~ Ex. Rotlandum (pour Roto landum) > Radiant~:~.p_~.~I_:'~~~l'_!!!l.e,~epalll~,__ ' Rollant : . S _ . f ' . ' ! ~ 1 ! , : _ _

' ' ' ' '

OJffi .nairement ce groupe passe a tr.

Ex. ep is t o lam , ep is 't lam > epistle, epistre:apo~tolum >apostle, .apostre;

_~C~l!l~ chapitre; .tltu1um >titre. -

0 _ .> _. ,_ . __ ' - .~ . _ ~ _ c , _ ~ _

1. Le groupe Iri donne ir dans .. ( . .merraln vient-ilde "materamen etrenPoazrd,eraUJ. r~perer) de repariare; peut-etre2 Ce n e matertamen,

. . g roupe ne se, t rouve pas dans le latin classique; mals i1 existe .~r~, !~~~~Ju~~!~:f.:~!~oxytons, par suitede la chute les voyeue:U~:

Consonant l sme

fiIP; *perdutum > perdut, perdu; virtutem ;» vertut, vertu; bani-

7iiiem > bontet, bonte."~~~tl~!~" ,~g . : .Jetew, par sui te d'une influence non expli- 9quee 1, ~.s~esttrl!_q~_fQrme,,~nJ~

T final (ou devenu final) apres cO,nsonne se maintient et sonne }In-) t41~n. Ex. !~rmlt,::>dort;_ ~ ~ 1 I . U , > _ ' 1 . e ~ ! ;q q J u r n _ _ ?Jat~;,dl,q_t~1J1_

~:?~..t..

T + s final devient z , g _ ~ _ L~ I tJ ! ! !~ . ! ~ ,~rancais ~r9non9ait ts.s.:

Ex . a '! l£ l_!y ' !>,~~~_(P '! 'o~~;~iza tus > nez(pm~~ 'nel~);~"host is >oz (pron. ots) ;nos tros > noz, nos.

D

. Do s, devo ir, dur, do rm ir, do uleur.

Ft~rvocaIique dispara1t ~as-"aDt par .~

Ex . audirer», omr;_ .*gauJiJr.e" lat. c1 . gaudere) >jo!!!!:; ..S U d a r e > s u e r ; denudare > denuer; " ..

videre >veoir , voir; s ed e r e > seoir;

l auda re > - loug; * codam > queue;)idelem : > feal (fidele est un mot savant), etc.

De s mots comme crudUP. , uliJire, et ee ltl : le6t11 ' d '8 :1 : l tres denoncent'v

w jnfluence sazante.

GROUPES Dr, Dl

(j;';) dtr (~g~YJ,x:_~~P~r.iti<?!1.,~~A~~evenu d'abor~ d) et redou- 3 6'ilement d~ r: mais quelquefOls aUSSI11reste un r sImple.

Ces differences paraissent s 'expl iquer par la chronologie.

Ex. r id er e , r id 'r e :; :! - rite; credere >croire; c laud ere > clore;cathea; :am>chaiere, -'cJlalre; quaaratum> carre; bederam ;»

i erre (lierre, mis pour l 'ierre).

1. Peut-etre y a-toil eu l'influence de Ia forme : je boif, de bibo,

43

 

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PHONETIQUE

t L Dl, d'l, groupe tres rare, donne dl' dans les mots suiva!lts : scan-J t '0 d5lum> esclandre; Vdndalum >Vandre (Vandale). Modulum

.a donne mod/e, molle, moule.

- : : s : : tD ~evenu final disparait , apres voyelle. apres s 'e tre maintenu;; jusqu'd la fin du XIe siecIe.,avec Je so n de th anglais doux.-c ;!..----. -

E~l!l >nu;. erudum >ern; •

fidem> foi; mercedem >merci.. . . . - - - - - - - - -

-.j Le d a eie retabU dans quelques mots pendant la periade de laRenaissance,

Ex . pedem >pied (a. fro pie), nid, naud, etc... ~-~--.~

~ D final d'origine germani ue se trouve re resente ar .

erm. bed (all.mod. Bett) >bief. cr . Elbeuf, Paimbeuf (de nomsgermaniques termines en -bodo), et des noms propres de personnescomme Marbeuf < (Marbodo). ~ -

D devenu final apres cansanne s'est chaage ee I all debut de la'l~e : gr(Jll4e_1:n>~~t~ tarde.> t a f 1 : , subinde ;» souvent;dans la phl l iait des cas la langUemoaemea retablj Je_d.(mais engardant pour certains mots Ie sont devant v oy elle ) : grand, tard,sourd, tourd. -,__-.t

Palatales (0,G)

GROUPES C/, Cr INlTIAUX

"I.. Les groupes el , cr injtianx se soat maintenus.

~ Ex. c~ausum>clos;..£J:M@lll,>.=crq;C~!!f~JJ1~~.9.roix.~ ..-.-,~~

1. Prononce k en latin: k a nt a re , k e nt um , k o ns u l, etc.2. On appelle phonet ique syntact ique la phonetique des mo ts c on si de re s o onindividuellement, mais comme faisant partie d'une phrase, ' .

44

Consonan t i sme

~mssum :±&Ia; QD~ence de gros?); craticulam>gre-il le , grille. 1)/( C initial vo elle. ci i1 faut distinguer trois cas: 10W, cu 1:20 CA; 30 CE, cIOat. KE, Ki). . '.....-

ka

ke

Pala.l~

Ilents Pha rymc

•Tableau des points de formation contre Ie palais des groupesea, ce; ci , co, , ; ;U . en realite : ka, ke, ki, ko, kou, et des groupesga, ge, gi, go, gou t.

J{ . dans ki. ke (et ka) est dit prhmlatal, c'est-a-dire forme dans lapartie anterieure du palais dur; " _ _ : i : : . . . a est djt mediopalatal; ! : ! 2 .kou, postpalatal (palrus mou).

10'Dans les groupes co, cu, c reste. ". .2 ;

Ex . "'Cor> cceur; •. c o t e m > q u e u x (pierre a aiguiser);coquum ;» queux (euisinier);codam .(pour cauda)>queue;curam> cure;corium> cuir.

20 ~ Pour ce groupe it suffit de rappeler ici sommairement ee :)qu~us avons dit a propos de a. .

Le groupe ca initial accentue donne c ie 5i 5tlib e :~.carum>.. ier; +copum >c °ef;, ~!!L2..chien; capram ;»chievre.· ,

Caulem donne chou et causam, chose. lei l'a n'est pas pur: il yavait une diphtongue; le traitement n'a pas ete le meme que sil'a avait ete pur.

1. C'est-A·dire kou, cf o infra; ka deyrait etre place dans le trois ieme groupe.2. G e comme dans guerre, gI comme d~ guide.

45

 

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.\ PHONErIQUE

-Quand Ie groupe en est avant I'accent, Ie c se cban~ en ch (apassea e, s 'i l est Ubre, et J:e~te Q s'il eit entra'lt 1) : ~ t ; f l M l . ! U l ' J . l .> - .

__~1!ev~ c . . q ! 1 J ( s i J ! ! ! l > ch~1! ! !§~ c£ ! .m[n lLm.>~ch . e.mjn;qrbOnem_>._ y E . m : l ' -Q l l ,~

1 \Le traitement de c~ initial est un des traits qui distinguent Ie

. pluMiettenient la Y;;D~ned'De de ]a lanM d'Oil; cependant,

d'une part dans les dialectes meridionaux qui forment la frontierelinguistique avec la langue d'Oll, c + a initial passe s .' ch; parexemple en perigourdin, limousin, auvergnat, dauphinois, etc.

; D'autre part deux dialectes importapts de Ia langue d'Oil. Ie

- f normand et Ie piCOlr4,gardeRt Ie groupe CO intact : rescaper,. cantel , castel , Ie Cateau, Cambrai (et non Chambrai), etc.

Beaucoup de mots commencent par ca dans Ie francais moderne :\j ce maintien de ca s'explique par des ~~I!ru!l.ts (langues du Midi,normand, mots savants. mots anglais, allemands, etc.).

_ 30 ~i~tial· suivi de e, i do.nnetPure ••6crite_ordi:qairelUent_£

E x .,_ _c er a~ f;j I: ~ c in er em ;» cendre;ce!ltum> cent; cilium> cil.

*Circare > a. fr. cerchier, fro mod. chercher, par assimilationdu premier phoneme (cj au second {ch),

. C APPUYE INITIAL D'UNE SYLLABE A L'IN'T.BRmuR. D'UN MOTJ t - . ..Lorsgue c est, a l 'interieur d'un mot. preceae d'une consonne,et qu'it commence une syllabe (per-currerej.Je tra;tement d6pend,comme Q,uand iT est injtial d'un mot. de la voyelle qui Ie suit.

1 . Cf. supra, p. 30, pour les mots traites differemment.2. Cette transformation de ke, ki en se, st s 'est p rodui te lentement et par deschangements successifs dont les principanx paraissent ~tre. en particulier pourke, les suivants : k'e, kye, tye, t che , t se , se : toutes ces transformations se sontproduites (sauf tse) avant l'epoque du f ran98ls c!crit. ....Pour la t ransformat ion de k devant a en ch (che ou chie) Ie point de departest egalement la formation d'un i entre les deux elements, kia, kya , tya ou tye.tcha ou tche : cette derniere prononciation existait a l'epoque de nos premierstextes : cf. infra, p. 70.

46

Consonant i sme

• • '1 narcourt: s ar co - -10Cons~+ co, cu ; c se p1aJntle~~ :.2!rcum > F ve~ ~ · e ; - u .fia ' l f : i ; , ,_ > sarcou, sa~,,"ce.!~Ael!" m~EqIl!ru~~::;:::."~U-qg.J1:!D~"--.-_o:-;- ....e._--1---r-t affaibli avant Ia chute d~_e_qt11.p(e.(;t~.d~.eparce qU~_~_.f.!_~L_.~- ..-. -···--·"-d~---:i· ge par suite de- m e r n e - l e i suffixes -dicum, -tleum ~Qt . o~" Je. . ' .'~~~ __~ --".

I'affaibli,,!,s~m~ritd~c -en [ c :n latm vulgaJre; l~g=lU~$,t..cIlS!!!ie- fondu dans l'i q.ui Ie precedait.

E - - ; ' *aetati~".~l!g~_~ge.;.* C O r t i t l c u w ; : ; ;: : . C_QJ]J:age_;~,

y ;; t : i iz a t i~ : ;; frQ_Ip...llg~;-mealCimf::; -Dilege (medecin);

~E!E!cum : :?_~ i~_ge ;!!~_cfi~>_Slege;.* silvaticum > sauvage.

20 C suivi de a commen~ant une s llabe a res une consonne a1'tn erleur d'un mot eVlent ch ou g.

E x . a) buc/~~? b _ ~ : g , q _ 1 ! . e , . ;m a n 'cam >manche;peclcaium ;» peohieit, peche;

vaclcam >~~he.~b) ji;bri~~;~:iabr'care > forgier;~m c_forg~;-:,*carricare> chargier; .del ica tum, del'catum> delgiet (delicat),

30 C e c i mmen ant une s llabe a res consonne donnent

e~ecrite ordinaireme t~_._

rumicem 2.J.~.1J:l>- ronce ;_ )medicinam;' med'cinam >mecine(medecine, mot savant .

. -INi'ERVOCALIQUE

Il faut distinguer ici aussi le point d'articulation.

d f ) c intervocalique1~.!,gs!E,alatal, c'est-a-dire evant 0, U I.0u. '

- disPara1t.· , .~ .. . *' lell Iu:a) Avant l 'accent : securum > sel!!._~jl.!, placut!l!E~J~~....!__. . . _ L* tacutum > tell, 4i)- .. ... ...=-- ........~"'...........--,

47

 

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PHONETIQUE

-- . b) Apres l'accent

locUm >fueu, feu.. . . . . . . . . . . . . .~,.~-,, . . . . . . . . ~ , - , . . . . . . . . . ~ ~ _ . . , . . . . . , - - - - ..•

Consonantisme

paucum > pou (peu) i raucum > rou;.-. Si ce groupe co, cum etajt precede en latin d'nne vo)'clIe, Ie c se-.

trTnsfonne en i apres aL comme ?ans l'exemple do~ne plus ha;!Jgc> fai ' :..Cameracum 1>Cam racum >Cambrai; ~ede •i f~nsforme en i et se confond avec la voyelle precerlente .

;;micum >ami; spicum > epi; precede de e (ouvert et accentu~),_ilse:Tolrifa la diphtongue ie qu i prnvient de eet e (cf. supra le trai-t ement de f)' la tripbtongue ainsi obtenue (iei) s'est ttSduite. dans

1 a periode p;6litterair~ :

. 1 l ~ C ; . > _ ~ 1 ! ! . .*preco (lat. cl, precor) >_

pri; nego > me. Apres u it dif!parajt ·~stt,(CUlll. (lat. e1./estucam)> fetu, sambucum > se-tt, su (sureau).

C+~somm. ~F

C+s (represente par .x J donne j~, _ _ .Ex . axem> a\s.;."

coxam > cuisse;

buxum >buis;uxorem> oissor (epouse);maxillam r» maissele (machoire),

C + t> it.

E x . /acttml.>fai~; t !. i~~.l : .tE?~!;.. .pectus> piz (poitrine); lectum ;» lit;noctem >nuit; octo> huit 2;tructam ;» truite; fructum > fruit;lactucam > laitue .

20 V ovelle + Cj1.

a).:i\P~S0 'I.c diSDarait,

JQ£f lL>--u ' jq9c~; [q..c.,gt>--jLl<>..ue;,advocatum > avoue Iavocat ,~torme savante ou meridionale).

-- h ) A , e. i + c :& . passe a vod, : : ;qu i se eonfond quelquefois avec

Ia voyelle precedente (i). ,

Pc;cat> Eaie; necare r» neier, noyer; plecare > pleier, ployer;

ptcam r» pie; "ficam >fie (jigue est d'origine meridionale).Dicam >q. je die est tres regulier,

30

YoJrelIe + ce , ci, C se transforme en s (pron. z ) . . . .en_4~~g~~J:lt.~i a v ._.flqqgrg:>-,.plm,sir; tacere >t a . i ~ ! r . ; "racimum (pour racemum) >raisin; coquinam rs: cocinam (pron. cokina) >cuisine.

~ C, FIN.y.

C_Iatin final devient i d.~I.t~Jl!£..>a 1 . W ; il_ye maintient dans

apud hoc >~ 'p.e_".}JP£,<B:.~,.X~.p2~e~~_~!~.!!.ho~?- . ~ ~ ' ! . ~ e _ ~ ,e_t_tomoo-damJcce hoc > co, ce; mo.c> la; ecce hac.>~~a~,- - . -- '- - ..• --- '.- ..• -~ ""- "--~----~-""""""""- ~""--_-r-"_~ •.• - ~_ .....~_

.~ Ileye~Jinaldans ..cI~.~ts.C:9mme.~ nucem ..crucem. ,. V i C . em,.i1 s'e§f1ransforme en res avoir degaie WLj.' voiz, no i z, .c to i s,70iz;ct"encoreper Icem> perdiz (perdrix); .0 0 z est.·dO¥eQu

=;:~:~tr ~t~~ ~o~ : !~~~e®aQ!i;at1n~r~6~~~}~.'~~:l !oix, ! mais/ois).

Le groupe final latin ce, precede d'une consonne donne s dure,

u . ~£.:. x. J?.tvp.em._.p_l!c~,!! > - pyc~;po teem; po cern > pouce. cr . cependant onze , douze, t re ize,au lieu de once, etc.

Quand legrou e latin co cum est final Ie c se main!' t s'il etait

do . eccum> e%._sj.f.c..um..>-ses;)ou s'il etalt precede.a:une.

cBQ§opn~ : Eorc'urn> pore; c!:ricui'it>--.E.~rc; arcum:> arc;*blancum >blanc. •

C + r> it.O r _ .

Ex·~f.q££r~",.[ac~T;§=::?:Jaire.;,.,dicere, dic're >.dt~;,~

~ ~ i a c r r m " i i i i r > n a i n n e , erme , larme,C+1 &..l~Iee (marquee p'~r il a Ja finale, ou fll a t'.hlterieurdes mots).

Ex:";;ii~ul~,o l ic 'hm. t'>"Jo l ei I ; .~ .I-~~,··'········•.•., ....~.~. 'l it-vermiculum, vermic um > verme ;

1. Le suffixe acum est frequent dans les .noms de I ieux; on B a i t que prc!ceded'une palatale ildonne i,y; cf. p. 19, traitement de a. ,2. Francais prelitteraire : .pieits. ·lleit; .1Iueit•• uelt,

48

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PHONETIQUE

* c o nu cu la m , c o nu c' la m ;» quenouille;auriculam; au r i c' l am > oreille;* v e tu lu m , v e c' lu m ;» vieil.

. . .•

'!,.\

.!I

~

i

Consonant i sme

crit souvent_{).0 G suivi de a , e , i est devenu

Ex.gal inurn >-j~ul!e;.*gaudia!!! . .>_jQie. ; . .gaffliUiiii> jeline (poule);g em e re > ge indre ;~genou.

Comme pour le ou e ca init ial, la lupart des dialectes du midide a ranee o' . e memee normand et le picard. C'est a ces derniers dialectes ou a d~sdialectes .merldionaux que sont empruntes les mots francaiscommen~ant par ga t comme galet, galette (normand7); gabel le,

gabarre (proven cal) ; gabion (italien), etc.

, G initial d'upe s y 1 1 a b f } !lpres llne cOJ,1!;onpe.a l'interieur d'un -~ • • A l. I 'l. I" '<1_1trult• a SHIVJ 13 meme r&~e qu a lftlnme.

E X . . . ! ~ .~ J~~s .~< ; ,purga~~ >purger;.vergam >,v_ey;~ And!!gJ~EY1!1. .>-1 - J P _ U . ; .

virg tnem> vlerge; ~~~~?aI!ge~.

I

iI,;,

,II',

cr . cependant un traitement different dans aqui lam > aigle;eccleslam > egl ise , et dans des mots comme a v eu g le , s p ec ta c le ,m i ra cl e. s te e le , r eg Ie , qui sont sans doute des mots savants; selgle(lat. vulg. seeale) parait etre un mot dialectal .

. ,,_... uand Iegroupe cl est recede d 'une consonne Ie c semaintient :avuncu urn> avunc urn >.oncle; c oo pe rc ulu m , c oo pe rc 'lu m ;»

oouvercle( circu /um,Cerc' Ium >cercle.Dans Ie groupe sc i Ie c tombe. Ex . 1!W.$.eu/um,>~masle,...malef

- * mlseulare > mesler, meIer; musculum >mousle, moule 1.

Le grouee qu (pron. ko u, kw ) n'est interessant que dans quelquesm~o quina , equa, aqua, * sequere (lat. c1. sequi}; Le traitementest obscur et ehaque mot est traite pour ainsi dire differemment.CO ql ! . i1Za : ce mot est devenu c oc in a ( co k_ in a ) dans IeJa.tin V1llg~ir~,lr:Q_-ti=-cj{i$l7,!:g,:(ou-ladiphtongue'~Ui'S'expfique'--ai f f ie u r s p a r .un'emprunt aux formes du verbe cui re) .

Aqua 2 donne a ive , e ve (cf. evier) ; ensuite e a we . e a ue , e au .

' " ' E q u a (jument) devient ive, comme sequere , sivre . -

Aequalem donne egal , par affaiblissement du q intervocalique en g •

Mais Bui&:kn~ i~ ,_ : : : : , .~~ l : l ,~g~&!1e. ; a ! ! I ! ! _ ¥ } ! ! ! ! l . " : ? : ~1!gQ~~e.""..._,_~H.~·,_·"",·~:_·, -_.-.,-_~",,---

T. e s o r t de g iDi@FVocalique d;pcmd, comme pour le c, S C ; : : s ,voyelles~qeeHe3 it est en contact.

a) Voyelle + guo go : g disparait.

Ex . ~~~~ i ~~ s ; : ~o< tT j ! ~ i i a ~~~~ ;Hugonem >Huon.

b) Voyelle + ge , I J i ~ gdisparait.- " : i I . , . . . ~ . =* ."

Exweginam >,re-i~,_reiI!.e~=vaginam.

>ga-ine, game;

sigillum > se-el, seau (sceau);~,

*faginam >fa-ine, falne,

-...lDitial suivi d'une consonne (g l, gr) g reste. G r a n d, g ra in , g /a ff d,grenade . .- ' ' ,

Init ial suivi d'nne voyeUe . Ie tra;tement eSt different 5J,livantlavoyelle. '

10 Devant o . u .( go . J !u . c'est-a-dii'e goU) g se maiDtjent.

Ex . ~ta!! . >gouster;*gurgaffl;-ifergrJiii"'> gorge.

1. Des mots comme masculin, musculature sont des mots savants.2. Devenu probablement aequo. La forme a/que est d'origine meridionale.3. G sepronon~t enlatin comme g dans g4teau. gui. guerer. '

s o '

. _, .,.

 

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PHONErIQUE

c)~. __

~ ~ .Apres~une..Yoyelle veIaire lO . 7 - 1 ) Iapalatale (g) disparaii'sanslrusser de trace.- .

_ . ' A ~ L ~ ~ ~ ' - " " ' = " . " " " " . . . . . ~ . . . . . . . . . . . . . . . . , ,- - , - "

Ex. r . d K g m . >.rue;- smig i iiSi jf§m- > - sanmue.

Dans rogare ;» rover (interroger), Ie v doit s'e tre developpecomme dans pou-ons devenu pouvons.

r § ; ~l?!~~.une_a~!!~':01.~~e ( f ! ~ _ i ! ! _ i) ,g:~~echapge enyOJlJi. y).,

Ex._l~$!il~2:_!~~!_J;;-)7Il,I; __

EE.q/fm_>"reial"royal;.~legamen ;» leien, lien;plagam > plaie.

Ci-l.l.J:iXistailt-p!tS-IWa...finaleen lati Quand iIest d.ey~nu final en,_p~~sant en.francaisil s'est urci en c ~soJine : l o 1 i £ u m '

- >._ lQ,A A i largum > larc; *sanguem (lat. cl. sanguinem >'sanc'

germ. ring> ranc, ~rthogral'he modeme a retabli Ie g, qui- sonne e devant une voyelle. . ,

~.<'\.presyoyelle il.est, 4:_<H!.tS_q9!!lTl1~dnt_enloca.liqmdequ 'ilet-aiten realite) ~ est devenu i : r:!,gem> roi; /egem..>Joi._

G+ CONSONNE A L'1NTERmuR D'UN MOT

G S .Y i d 'nne conso e a I 'interieur d'un mote I'

-- E ~• .•tligjJym;, d iE : . !um>; dolt. (4qig!,~_-_Qt:$Q~~p~e , ~ ( )~~r . n -~) ; .-1.!~gl!!.lf!!!!.. .(:lg.dW?!? ~roHl_;.fragrare ;» flairer; ntgrum ;» noir]L lge nm , L lg'n m > Loire, .. -

52

Consonantisme

'Ex_~_J."ugnum> poin(g); signum> sein(g); p la nta gin em , pla n--rag 'neni">-pla-maii i ;propaginem> provain (fr. mod. pro'Vin) .

Exemples de gllgon final : ~i~sjg1]ia}!L>'_enseigne; pugnam ;»jiciignlf; -agnelium > agnea'!l_!,*dignare ( lat. cl. dignari) > deignier,daigner, ~-------. -----,-

Q ... oupe gn etait suivi d'nne consonne n donnait a -f'interieur .un mo. tn, x. ign i ta tem, dign. t o t em> eintiet~piO(l. algnlte~~1il?rsay~l1t);COjii{fiim, eogn'tamS coint~~-Groupe U K ± voxelle . Le e se mainti enLdeyantr; ;:uJaccen tues : =-

_!!!WJStill1:l1.J!!l.K_QstiaW> angols~e; anguillam >anguille, Devante

accentue forme avec n une n mouill ee : R_!ang_entem>pla ign_cgjL -~res Iaccent. g disIta.r.ah..iL.~eJ:bes._eI1-=dngere,-

- il lg ere, p langer~ .2 . _ 12lai~_g.I~;_cjug_el~_ceindre.-

~ee. ~ v igi la re , v~ iE ! : ! -> _ _ y _ ~ i l l ~ ~ - ;o a gu la re , ~ _' '"cag'lare> cailler, Regle est un mot savant. . .

Groupe guo Le t raitement de ce grQYp8 B'est ifl:teressa:at Etacdansq!@Wwf'matS d'origine gerxnaDique. Cf. infra, p. 62, le traitement vQuw.

.~ Xinter:ieur. des .mots legroup~,pre~~de de_!l__'_§~maintient.,~_sousforme de g dur (gu devant e, i) dans les mots d'origine latine ::lj_!Jf:Ji.aticum> langagej unguentum ;» onguent; *sanguinum>sanguiii.:- --~- .--,._ ., - .

D!WJ!..!fg:uq~-4~o.rigj!).~_,~J!irut$..lu tombe et ey~1oxme...avee la<TipIitongue provenant de t l~seudO:@Iili1Ql1g1.!eje..~ : d':'Q...u}ieue_

Le mot d'origine germanique -tregua a donne egalement t r ieue;mais u s'y est aussi consonifi e dans la fornie trleve, t reve.

~-

] (J )--==-La prepalatale i1era etudiee en par tie a la fin du consonantisme,lei .!!_o:u~e~_!10uso_<:_cuJler:91!S_ue de son traitement a l'igitiale, ou -

~e deivientj_(g)_. _ -- ---:----

1. Prononeee en latin comme)' dans yeux et non commej dans f eu ,

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PHONETIQUE

Ex·. . lo .c. .~IDJ. ; *ioeare > jouer;iaeere (pron. yak¢re) >gesir;"tuniciam ;» genisse ;iuniperum > genievre,

Sifflantes (y, F, S, Z)

v, F

=- Vet Fpersistent a I'initiale .. .. .. .. .. . . _ • • • _ . • . ~ . . . ' ~ '- . '. -- - .' - · , _ _ :. · _ _. _ o ,. · ·. u _" , - , - , -=, T :~-~-=_i-=U

Ex . tilZJ!l1t>sin;.~~y~'!...t!f!r.§,.~c~YJmW-e;.-Tragi/em > fraile, frSle;"ficam ;» fie (figue);ferrum> fer.

........_ . . _T~~ . . . . , . . , . ,

\Y~~!!4a,n~ ~_dfJDJle...Joj~-( et...non, ..VQisLeLre.!~!';~~ be_r]}j~.::Jiiebls (on admet pour ce dernier mot que dans Ielatin vulgaire if"etait devenu deja "berbecem, ou plutot * berbfeem ). . .

/'2~L(t:a"!lt!~,~ mots! v 'ip.i1ial.p,;t.!.Il:~19.me~es mots d'origine~ germaruque,adonnegu,g(= gdur). -----~,~, .. -"_ - = _ , . ,,-.c-·' ••' L_'_, _ _

Ex . YE!U_ff}<"gy.~.;_vastare > gaster;Vasconiam ;» Gascogne;"vulplculum r» goupil (renard);vervaetum >gueret;viperam > guivre.

- Intervocalique v subsiste devaJ\.ta , e , i... " •• ' 4

Ex. J!:rgru.lJJ->.;-.a_Y~!.:(;lY~)i,J£!9L>",V!Y~;" .bovarium >bouvier;* ! [~ iv q! r L> J e~1 y $. _

IIc1ja?araltdevant 0u.

Ex . _pa 'V_orem>:3~aour•..p~Ql~~!\_pej~:r:;_pavonem >paon;

• ' - '- '~ -- -" "" "" '- ~- -' _" _ " "" .' __ . •" _ ~ _: • •• . r_ " " .~

Consonant i sme

avunculum > oncle;oviculas > oueilles, ouailles.

Le traitement de f intervogaUquedi;p"arrut.___--=-~Ex. *bif..aeem >biais:

)TeJ:arTs~~:d~nors~*refusare> reiiser, ruser;

*scrofellas 1>ecrouelles.

est obscur, ~Ilwg§neral ell~--

. '

-finale s'ammt guand e1 Ie,cst,.l!u_i¥i~~de_s._

On disait autrefois : un s se rs, un s e er s et au cas regime un serf, un

eerf .

Des traces de eet amutssement sont restees dans auf et beuf, qS~,l 'O ' i l '" e c r i J : _a~ Elurrerf§l.fs:e[E~f!lE.:Eii!i:cn~~ r'On]ffoOo'iiijiJ1J_e.Llieu....,'"- ... ,

, I~, ,

,,I

Le v deveml final en fran!(ais s'est durci~f.~ - '

Ex. vivum> vif; ea_ptiyurn>,~1!_~jJif.~chetif;4 i #m >nef; clavem: ; c fe f. -- -- -- -- .._d '._- _.-._ .. •

Les groupes de consonnes formes avec l' s~nt peu importants.Citons ce endant Ie ou e lvr dans o _ lv _ § ! [_ ~ ,. -

abso v.1_~">_abso_udr~;utverem >pulv'rem > poudre, au Ie v"~ , - , • . -_ • - O~__ • -~~_ r

a disparu et ou un d s'est Jokroale. :q~!wJ~.§~tl!t~_g:r:oupes_eomme..x:g,,_yd,.J~~p,.~~g!~ll.: n.E!t igE!.~,-niv_:w&~-.q~~;. ~~yi!pt.em._..

_siv' tf lLw~,,>-=-cite.;JW /.ene1)J •.iuv ' n _ ~ > - _ _ J ~ u . n ~ _ (au debut Juefne).Cf. de meme pour f (Ph) + n : *Estephanum> Etienne; ante-phonam ;» antienne. Cependant f s'est maintenue en dissimilantn en r dans : * cofinum > coffre,

-

s

1 . P e ut -e tr e p lu tO t ·scrobellas •

s s

 

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PHONETIQUE

prunt comme A l sa c e, b a ls am iqu e, ont, dans ce dernier cas, une ssonore (z).

-- Intervocaligue elle est devenue SOllore : c l !E !~ . ! .} J ! l~,pause, t r e so r ,etc. .

-er: S * cOllsQDM (ou x,c'est-a-dire cs, + consonne), ,a_l'interieur.d'un.lllOJ :~.§'est am l li e , d an s la Jan@e modeme. en alIong~ntJa _y;oye11eq.uj precedr: (a~g~m~.nt_ marque.ordinairemelltpar_~. {I,~nt circoWlexe).

Ex. insdlam > isle.~~eJemosii f 'am-;",ePmos 'nam > aumosne, aumone:fraxinum > fresne, frene; asinum > ane.

Dans les groupes.£r. sc'r (devenu cs'r) Hn d ou un t se snnt:_intro-dui_E avant Ia chute de 4V .

Ex. consuere >.cousd):e,.cqudre;

' : ! . e ¥ j e j : , e . ?es~~.-ltre;pascere, pacs're > paistre, paitre;c ogn o s ce r e, c ogn o cs e re > conoistre, connaitre.

~ouw suivant~ ••suc sont plus frequents: s disparait etta.__voyelle s'aUonge. .-.~--=~~

Ex. "crispare r» cresper, creper;.c.dJ{am> coste,cote;.,gustum ;» goust, gout;ti(u)giiStuin '5 aousf,aollt;"piscare >peachier, pecher.

Ex. B astio n, ba stid e, su sp ect, sus picio n, su s ten te r, su bs ta ntif;asperite (cf. d pr et el , e pi sc o pa l ( m ai s, ev es qu e, e vO q ue , e~~.)._.~.

Groupes s c, s p: ~t a ]'jnjtjaJe En latin':vulgake un e (0 etait venu

~ se placer deygnt ~ : o_lldisait e.E~!'!rb. !§2!ib.e.r.~_()Ulstatua, i scribere,efd.

56

Cansonant i sme

~

N~es (M_ ._N)

M initiale se maintjent.ch·augee eu.

Ex. mappam ;» nappe;mattam >natte;*mespulam > nefle.

S a u f dans Quelques mots oU eUe s'est

57

 

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PHONErIQUE

M double a l'int6r.ieur des roots S'¢tait rMulle i mi eUe a..iteref@lie dans l'ortbOgEaphe.

Ex. ~ > t l@ l . ~ ,fiam~summam r-; some, sommej .gemmam >geme, gemme.

" V ~~~~Oret:U:!~~~~8r!v::t:~:~~1;~~~~~'\YIe sjecie. ." ..Le.$Ollpe!liWJ~ avail e.te_traili corome G;et Ja voyelle>qui

- prtcedait etait aussi nasalisee,

Ex. feminam > femme (a. fro feme, prononce fan-me); homi-nem> ome, pron. on-me; somnum r-; some, somme; domi -na m ;» dame; nominare, nom'nare> nomer, nommer.

WmJlrroupe plus rare, se reduit ~n allon eant la vo elle rece-

- ·~Ex. anim..rm,J.'n'niam> arne (au debut aneme, an-me;Hieronimum > Jerome, "-

Dans des mots comme dawner, condamner,m a ete retablie P J U ' une

- reactiOii orthographique. Des mots comme automne, ca/omnfer,hymne. omnipotent,' etc., sont d'origine savante. Columnam adonne colonne et co l ombe (terme de metier).

- Dans les groupes secondaires~ u6~.. . . _ _ _ _ . . .______..

Ex. insimul, insim'[> ensemble; humilem, hum'lem ;» humble;cumiilare> combler; *tremiiiOre> trembler; numerum, num'rum> nombre; "cameram w chambre. Cameracum> Cambrai;r em em o ra re , r em em 'r ar e >remembrer.

M entre deux consonnes disparait.

Ex. dormis >dors (le radical verbal dorm- reparai t dans dorm-o n s, d o rm - ez , etc.); dorm(i)torium> dortoir; Firmitatem, Firm'tatem i» (La) Ferte; vermis> vers (cas sujet; cas regime verm,ver). _ ~.

--- M devenue finale en francais s 'ecrit tant6t n, tantot m. Ex. aera-

men> airain; famem > taun; examen > essaim; "ractmum (lat." cl, r aCe mum ) > raisin.

58

Consonant i sme

j"~

mnte;.voca1iq:l1e reite.

Ex. lanam> Iaine;lunam > Iune;"donare >doner l~;bonam >bone (bonne).

. . ' di imil t ion de' n en 1dans les mots suivants,¥ais d se prod111tune ss ao~deux. syllabes con'semltjveS commencent Pa.r n. " _

Ex. Bonon iam > Boulogne.;*orphaninum> orpbelin;*gonfanonem> gonfalon.

i:/

"1

cin'rem ;»

 

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PHONETIQUE

-. ~es. grOupes~a l'intt5deuT d'un\ cnte gn, et quequ:etois ign). mot donnent n Dlouillee

Ex. a K ! 1 § _ 1 1 u m >allueau' f l u •

~~e fausse etylnolagie);' p;:nen::; : > felgn.ant (ecrit /aineant parJOlgnant; cf. plus haut, traite~nt d~- : plalgnant ; jungentem >

Pour le groUp~f. Iii'. a n du consonantisme, p. 65.

" '" "' " N _ ii~a1edOuumot disparait devant s.

Ex . jorn (cas regime singuli) '. .cas regime pluriel; d iurnus , e~ i~r~ar ,s . j a rs (:as sujet singulier etf ur nu s o u /u ru o s > fors: ivem t . sj; de meme furnum > forn

, e ,vers, etc. '

f!i

n'.-

'I

-j !

Consonantisme

Ex. mgltam > m~1J.ve;ba m >jnbe.; altam > haute;talpam > taupe; A am >Aude; falsam > faux;capil los > chevels, cheveux; i I los > els, eux.

Les luriels des noms en e l, a l ont ete formes ainsi : cheval + s >c evaus, c evel +s >c e ve us ; u el s : : ;> ieus, yeux : Ie signe abre-Viatif de us des manuscrits a et6 pris ¥our x et cette lettre est ainsidevenue dans les mots en ai, el , etc., e signe du pluriel.

Cette vac . tion de I s'est produite aux xre-XIIe

siecles san qu'onpwsse iixer d'une rnamere preClse a ate e ce changement;mais ilsemble que la vocalisation etait commencee, pour certainsmots et dans certains dialectes, depuis le IXB siecle et qu'elle etaitterminee au debut du XIIB. Seulement, dans l'ecriture, I s'est main-tenue alors qu'elle etait deja vocalisee,

R

R se maintient ii l'initiale. Intervoca1ique 6ga 1ement. M.ais les ~sde dissimilation de r en I ne sont pas rares. -

Ex. peregr inum >pelerin;*paraveredum> pa:tefroi;

. ., * f ri go r os um > frireux, frileux.

cr. encore: germ. heribergam > alberge, auberge.R intervocaliqye a une tendance a passer a z . au X V T B siecle les -=dames parjsiennes pronoDl;aient p€ze. meze pour pere, mere. cr.Clfment Maret, E p it re a u b ia u fi ls de Pazy . C'est ainsi que s'ex-pliquent les formes actuelles bes ides (pour bericlesy et surtoutchaise pour chaire < cathedram.

Groupes br, pr : r.devie~t quelqriefois I par dissimilation.

Ex. cribrum >crible;Cristophorum ;» Cristofle;t em p or a ; » temple (auj. Ia tempe).

Fr se dissimile en fl dans fragrare > flairer.

61

 

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PHONErIQUE

cher, hier,fier. Elle a dft sonner reguliereme~le

et on sait que les rimes mer : aimer, appeIees rimes normandes,ne sont pas rares chez Corneille.

-- Re s t aussj sujette a la metatbese. Ex.*berbicem > brebis 1;*/Ormaticum> fromage; torculum, t roculum > treuil; tempe-rare> tremper; *turbulare> troubler; *adbiberare> abevrer,abreuver.

.~- Enfin, dans certains mots, une r adventice s'est introduite, sans

do~ sous l'intluence d'une aM r ·exiStant deJ:!:<m-Imur desraisons.J>.lisq_lJIesanaIOgle).Les priiiCipaux exemples aecepheno-mene sont :p~dieem >perdPx; tesa'!....rum> tresor; cannabim >chanve et ehanvre; ineaustum, encaustum y; enque 2, encre;fundam > fonde, fronde.

Consonnes germaniques

L'etude dn traitement des "Qnsannes dans les mots d'originegermanique est interessante. mais assez eomp]guee. Nous neparIerons iei que de deux ou trois consonnes. D 'une manieregenerale, elles ont ete traitees comme les consonnes Iatines corres-pondantes.

Le germanique avait un phoneme 3 correspondant au double®'>en initiale ilest devenu g, gu (deja sans doute en latin vulgaire).

Ex. werra (cf. anglais war)>__guerre;warda> garde; wahta >lat. vulg. guaeta> gaite (mase. guet; <Ieriv6sguetter, guetteur,guet-apens); warnjan> lat. vulg. warnire, guarnire ;» gamir;Wido ;» Gui; Wid6nem> Guyon; Waltdr! >Gautier; Wini-lOnem> Guenelon, Ganelon; cf. encore Gamier, Guerard, Gue-rin, Guil1aume, etc.

-- A I'interieur dtun mot w d'origine germanique est traite camme v

. dans : sparwari > epervier, et dans Ie nom propre Hluthawig,

1 . B e rM s dans de nombreux diaIectes.

2. Dans la V ie d e S a in t A l ex is ; I'a, fro connaissait aussi pour dire encre Iemotairement de a tram entum , .,3. Le mot de phoneme designe les sons du langage, voyelles ou consonnes,

-, 62

Consonant isme

devenu C lo t ha vi g, C lo e vi s, C lo v is . . C h lo d owi g, lat. vulg. Lodovicusdonne en a. froLoots , fromod. LoUIS.

Enfin w final se voealis~ en u : blaw (all. moderne blau) ~ bleu.. ,..... dial t ermamques:

'H etait un signe d'as~lration dans les e~ es ~ '0" . __, .~ e c m e si e ortbograpblq:ne a I'initiale et

eue II est mainteJw. , ro f gn. . derivent de mots germa-

d~qV::~~=;n~:: ~:r~~~a~;::s~~aubert, helm> heaume,ru •haga>hale.

SHMI-VQYELLE I

. . yelle (yo(/) sont leses principaux groupes ou entre , s~~-vosuivants :£j,bi. vi; Ii. di,Sli,si, ' cit gi, 'I l, nt.

§donne@)

Ex. ~l > q jesacbe..;.*appropiare> approchier;Clip iacum ;» Clichy.

Pigeon (au lieu de *pichon) s'explique sans ?oute p~r un affaiblisse-ment de pipionem en pibionem dans le latin vulgaire, .

~Crit souvent g.

Ex. goblonem ;» gaujon;*rabiam (rabiem) > rage;r ub eu m , r ub iu m > - ouge;care> cha g! r;iut > u;abbreviare> abr gier;*sabium (au lieu de *sapius, sapiens)> sage... ...

Le groupe ~:titre deux voyelles (po- t i -onem) ~= iz).

• ts t ononc6 comme 1'; fran~is.Vi, dans cet exemple et dans les swvan , es prde pieu ou l'y de yeux,

63

 

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C'

PHONErIQUE

Ex . pof i lmem ';> porum is"at ionem > saison;ra t ionem ;» raison;t i t ionem > tison (pour t i i son);

*minut ia t > iImenuise (du verbe menulsery;ot iosum > oiseux;palatium > palais,

_ Remarque . Les mots comme a bs o lu ti on , d ev o ti on , r e vo l ut io n . etc.,sont des mots savants

Des mots comme g ra ce , e s pa ce et negoce , paraissent aussi des motsd'emprunt.

( 'v Ju st ic e , s e rv lc e (lat. j us ti ti a . s e rv it fw n ) paraissent avoir subi aussi

une influence savante : de meme pour richesse (lat. vuIg. *riket ia)et f ranchise (lat. vuIg. *franket ia) .

Lor~e Ie ~()upe@est p r C i 6 d t r d ~ u n e c o n s o ~1 donnq§)(ecritauss_!'tf)o~.

Ex . *capt iare> chasser;

*direct iare> dresser;*tract /are > tracer;

nupt ias >noees;cant ionem ;» chanson;

al t iorem > alzor; cf. f or zo r, g en so r, awe: comparatifs (p. 85);in fant lam ;» enfance; suffixes en -ance (de -antia). en -ence,ense (de -entkiy.

~'fii jEx . angu[ t lam> angofije;

*frt isl iare > frois-ser.

~ _§>C@Jet@u'initiale.

Ex. *gaudiam > jQie; medteta tem >meitiet, moltie;*mOilzolum>moyeu; medianum >moyen. .

Initial : diumum> 30m. jour;*d eu sq ue , d iu s qu e > jusque.

6 4

Consonant i sme

~ ~ . IJ -;JEx. *cla~sionem >rg y§on; .

m@! ! .p n em . ma s io n em > ?1~on;t o n s/ o n emo t o s io n em > toison;ba'itare > ba'isier (baiser);*pertusia t> ilpertuise (perce).

{fJ;;tf1prononce ts . au debut).Ex . *aciarium > a cr er ;

* la im (pour glaciem) > glace;* 'dciam (pour faciem) > face;faciam > (que je) face, fasse.

Apres consonne :

lanciam > lance;Franciam > France.

S o / ac ium , b r ac chi um et lacium (pour /aqueum) ont donn~ : sou/as,b r as , l a s (ecrit lacs), a I'origine s o la z; b ra z, /a z, c'est-a-dire sola ts ,

b r at s, / a ts . D fL Q oa'l-=-f i j J :wnn?f}mouiIIee, r!Jdonne r:,vw0uillee~M:lalitit aussi '\::/ .

~..

Ex . lfjprsum > aijIaurs;mulierem ;» moiIIier (femme);"mol l iare ;» mouiIIer;

*meta l l iam (pour metal /eam) >meaille, mailIe;consl i1um> consfiDpa/eam > paille 1.

" compan ionem ;» compagnon;s@rem_> selSITor:

*b i il he a r e, * b aMa re > baignier;Campan iam >Champagne;Ispaniam r» Espagne;Bu rgu n ( d li am >Bourgogne;verecun ( d l tam > vergogne.

1. Oleum, olium >hulle (mot d'empruntj),

65

1. ANGLADE. -AIIC1~1flranf(lu. _ 3.

 

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i

PHONErIQUE

Dans quelques mots o u . l ; i n'etait pas primitif.IITs·eslcouSOiii:fie',au li eu de moui ller la nasale.

~.,~ r-«Ex. extraneum, extr<f.!JJ#l:u> estt:_a,ngr;lineum, lilJitfm > IW:g~;Ianeum.Ianium > lange.

M i_[ , !W j j>g

Ex. vindJtigzm >vend~;so'fiiiiJpre> sdiiIDer;"dominionem ;» donjon;*dominiarium> dangier (puissance).

SEMI-YCWELIJl U- ;" ' " ' " '

Pour son traitement dans les groupes~.gy, cf. supra. traitement duc, p. 50. U latin egale o u francais.

En dehors de ces cas, d~v:i! res dd-ans des mots comme

-- viduam 2- vedve, veuve. ememel!.P.leL.et n , : annualem > anvel(annuel est modern~)~:}gilliii1um~:5jil!Yi~;:r.rebruarium est devenufebrarium, en latin vulgaire : d'oujevrier.

A1._!_Parfait des verbes (parfaits, en -ui). u. s'est rnaintenu ou a< f u l 1 a : J : u ; cela depend de la voyelle du radical; cf. la coniugalsondes verbes en -re et en -oir,

IV

Prononciation 1

A ux environs de l 'an 1100 la prononciation des principales voyellesdiphtongues et consonnes Mait la suivAA!_e.

Voyelles

A et rut bref et probablement ouvert .

. 1 iy avait trois sortes dOe : e o~vert (fr. mod. e ). e ferme (fr. mod. e)et e dit muet. feminin ou labial . Ces e sont differents r u n de I'autreet n'assonent pas ensemble.

Le premier provenrut, quand i1etalt toniQlie. de e (ouvert) entrave.2du latin VUIgaire :pert, set (sept), bel, nouvel.fer, merle, etc.

E ferme p~ovenait . quand i1 etait tonigue, de (! (ferme) lat in en-trave 3 : mes < la t. c l. missum, lat . vulg. m¢ssum,· sec < 8lccum,

I~g. s¢ccum, etc. E ferme provenait aussi de a latin libre :[aba ;» feve; pratum ;» pre(t); nasum ;» nes (nez); rasum > res~ 4-(rez), etc ..

1. On trouvera sur ce point des renseignements abondants et silrs dans laGramma i r e h i st o r lq u e de Nyrop, t. I, NOllS ne cons ignons ici que les fa it s lesplus impor tants e t qui para issent acqu is : ily a encore dans ce domaine biendes points obscurs, En general nous adoptons les conclus ions s l p recises deGaston Pari s, dans son int roduction aux Extraits de Ja Chanson de Roland.2. On sait que quand iletait libre ils'etait diphtongue en ie,3. Libre i1se diphtonguait en ei, 01 .4. Nyrop dit que eet e etait tres ouvert (Gram. hist, de la langue /ranfQise,1 (1re c S d . ) , § 171,2. ns 'agit sans doute, dans sa pensee, de la per iode posterieurea la,Chanson de Roland.

./

67

 

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PHONETIQUE

Verll Ie milieu du xn e siecle cet e est devenu ouvert devant uneco~sojme : d'ou messe (prononce me s se ) , j ev e au lieu de feve;mal~ a la f in des mots ilest reste e ferme : a im e ,p o rt e, p re , etc.

/? ~!tmll~t Oll ~6miIJjDeta~~toujours atone : ex. protonique 1 :

gestr, ferir , v eo t r, s eo i r, p er lr , c on q ue ra n t; f es ls (parfa it de faire2 ~. sg.), desis (de dire), etc. Posttonique : m arbr e te mo le fie ve '. fa i re, .etc, • 'or' ,

E _ °l iy~rt accentue su ivi de / devientea . pui.£&!;_ on a ainsi Ia-com-bmalson eal , puis eau; cf . supra, p. 22.IIxistait deux o.Un 0ouvert et un 0ferme

'0 ?uvert toni ue rovenait de Q latin entr~ve (dorsum> dos), du

1~ (aurum> or; thesaurum > tr sor; ricam >faurgcin>"forge).

o fe ., . mme notre 0 ferme et eut-etre commenot~e 0':: ~rus vers 1100 la graphie est o. II provient, a 0 'que,de 0et u latins. Cf. supra, p. 25-26.

U et i etaient prononces comme dans la langue rnmkrne.

Diphtongues

diphtongues les plus importantes etaient les suivantes..rononcee avec a (comme dans bataille) a I'origine de la langue. pirinoD<t~ cOJUme aujourd'hui dans ja it , c ha in e , fatne. A~

environs de 1100 on. la prononeait deja a insi.

L~ diphtongue au se prononcait aou_(et non comme aujourd'hui 0).

AE\prOn~nce avec e fermet devient 0; vers 'le mi lieu du XIe si~

G . ! se erononce DIan debu~= ~e : au XIlIe siecle ildeviento4:pIus tard oijl et entin Q_ S..~Dgue moderne.

0 u . . 3 se prononcait oo u dans des mots comme pout < potuit,

1. Pour les ~rotoniques G. Paris donne la regie generate suivante « Tout ep.rotomquelibre provenant d'une voyelle latine libre, dans le francais du Xle.sl~le. est un e, sauf dans lesmots savants. » G. PARIS.Extraits de fa Ch deRo,and , 6e ed, (1899), p. 5. •

2. On, distinguait au. debut oi avec 0 ouvert de 0; avec 0 ferme a partir duXllle slec1eles deuxdiphtongues ont donne o e3. lei aussion distinguaitun 0ouvert et un0f~rme..

68

Prononc ia t ion

sout <sapuit, ou t <habuit, pou <paucum, ro u <rau9llID;

dous < duos, sour < super, etc.U e proyenant de Q ouzert, comme dans nuef < n gve m e t n gvum ,bfef < bgvem, prueve < prgbat, se_prononcait i le : cette diph-tongue est devenue eu (01) a parti r du x n i e siecle.- - .

Voye l le s nasa le s

Les principales voyelles nasales sont an prononce comme aujour-

d'hui, e n, in et..cw.,_- ,

E n se prononc;;ait a l'or i 'ne comme en dans mo en; mais a l'epoquede a anso n e Ro land (fin du XI o siecle) en assonait avec an . --

In se prononcait avec un i et non comme aujourd'hui, O U nousprononc;;ons]i1i comme moyen et plein avec un e. Ainsi dans la _Ch an so n d e R o la n d on trouve, dans la meme laisse, p in , e nc li n, l in g(lignage, origine) assonant avec merci, oubli .

On se prononcait comme auiourd'hui, Mais de plus on avait une -voye e nasa e ans des mots comme p omme (l'a. fro prononcaitp o n- m e) , b o nn e (a. fro bon-ne) , colonne (pron, colon-net, etc.

Parmi les diphtongues nasales citons : a im , a in , dans des mots. . c o mm e clalmet, aiment 1, m ain , co mpa in g, J ra md re . ch asta ig ne , .mots dont I' a assone ordinairement avec a, et ei n dans plein, sein,se ing , g e ind re .

ConsonneS-eur prononcia tion presente quelques differences avec la pronon-

e:iation D?-0de~e. II existait, au deb,ut de la langue ...un d in~ervoca-hque qill avrut Ie son du th an lrus doux; 11provenatt de d ou tlatins entre eux voye es ou entre une voyelle et r, I : espede <spatam; vidrent < viderunt; vide < vitam, muder < mutare. Ced est tornh6 peu apres l'epogue de la Cha n so n d e R o la n d. IIdevaltetrepeu sensible au debut du xn e siecle.

L'ancienne langue avait egalement ~ui se prononcait comme

J - ~

1. On prononealt sansdoute : clain-met, ain-ment,

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PHONErIQUE

th anglais duro mais il n'existait qu'a la fin des mots : Il aimet,chantet, vertut,pitiet. Ce test tombe approximativement"ila niemeepoque que Ied etudie dans Ieparagraphe precedent 1.

Le ssm is a _ I l l finale est represente ordinairement p ar..z : a mez <amlitis ou amatus, de meme chantez (pron. chantets), oz < hostis(armee), toz < to tus (pron. tots); rioz < nos tros (pron.. nots);cf. m ie lz , v ie lz , d ol z (ou I + s a donne z, c'est-a-dlre ts).

C se prononce ts devant e,i :

centum> cent (pron, tsent), placeat>'place (pron, platse). celum > ciel (tsie!). ctvttatem ;» citet(Isitet). L'element dental inital ne disparaitra qu'au cours duxm- siecie.

C,h se pmnance tch : caput> chief (pron, tchief), carum> chier(pron. tchier), sapiat > sache (pron, satche), ricum > riche(pron. ritche). .

G ~vant e, i et j devant a. 0~se prononcent@omme dansdjinn : diurnum >jom (pron, djom). judicare> Jugier (pron,djudjier), jacere':> gesir (pron, djesir), *gaudiam>joie (pron.dj6ye).

Tch. ~ dj ( crits ch. j, g) ont fini par perdre 1'6lement dental et seront prononc see J : c'est la prononciation modeme, qui acommence au xm- siecle,

N mauiIIee est representee parQet a ]a :fi~alepart&::>: I ineam >ligne, mais ling (pron. /ign);, "montaneam >montaigne (pron,montagne), "capitaneum r-: chataigne (pron. tchatagne), costa-neam ;» chastaigne (pron, tchastagne); ces mots assonent, dans laChanson de Roland, avec r e fl amb e , c hamb re , France.

Lmouillee est notee par ill a l 'int6rieur des mots et if ila fin.-x. *mirabiliam> merveille; "soliculum ;» soleil; periculum >peril (pron, perilh; cf. perilleux et non perileux).

S se pn;!.Doncaittoujours a la fin des mots : les omes; elle etaitprobablement douce devant un mot ccmmencanr par une voyelle(comme auj. les hommes=ez6me(s) et dure devant un motcommeneanr par une consonne : le s patens (auj. Ie paten. vers 1100iespaiens).

1. On les note ordinairement d (d) et t.

70

Prononciation

 

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DEUXIEME PARTIE

Morpho log i e

 

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v

Article, Substantifs, Adjectifs,Pronoms

ART ICLE

(~

Masculin sing. c. s. L ic. f. 10, Ie

Pluriel. c. s.

~. f.

Feminin sing. la (wallon -etpicard Ie ),-..

Pluriel. (*103) 5!

Ii provient, par

I. Pour quelques pronoms ily a v ai t m sme deux autres cas, datif singulier etg6nitif pludel (lui. lor).

75

 

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MORPHOLOGIE

[

~S rinci ales formes combinees sont : del, devenu plus tard~ (on trouve aussi d ou) ; a : .. p unel al s f pius. par voca satione r e T,(zi:is. ecrit a ux,' a l du sin~er esfpasse a au Rlltanalogie.

E n Ie devenait e nl. e l. pIlL'i"iard e u . QU,' jl ne s'est pas maintenu.

Entes devient ~s , maintenu dans quelques expressions : bacheliere s le ttr es . e s s cie nc es , etc.

SUBSTANTIFS

r z latin avait trois genres ~ I : ~l~~~ : fern. rosa , masc,muru'i, heutre templum, · I t : . n e n p ; ; a (fiwan;dans Ie latin yuJ~ iGiou l 'on trouve' membr us , v es ti gl us , folius, palatius, au lieu demembr um , v es ti gi um , etc.

j:~:tif;;~erptonrin"sji d i t : J f : 2 i r i a : : S ~ la dec1iBaj~on~1~eIs neutre~' latins en -a o~ ~nrie sn g6n~al d~s pomsf,ns=en ft :a twai ; ; jolia > Ia % U 1 e ; a rma >4 lr m e ; coma

(pour cornua) > la corne; gaudia > la joie; labra > la levre, etc.

MOTS INVARIABLES

Lesu rs -u s, c ur s -u s) au les ne

comme tempus,_co_rp_us, ont'\nionO '-' '. .c

REsTES DB CAS

On rattache aux nominatifs latins les formes suivantes : queux <'-1 coquus; geindre (garcon boulanger) < ju nio r,' c ha nt re , p ei nt re

maire, sire, et quelques autres.· ,

II existe aussi dans l'ancienne Ian e uet ues restes du ' itifp~: ns tanor, atenor a gent p ai e no r ), [ F ra n co r . a este

\I f ra nc or ), a nc ie n o r (Ja gent a n ci en o r ), m i ls o ld a r un cheval mil-sOldor 1). Cf. encore la Chandeleur < *Candeiorum ( p o u r "Can-delarum; sous-entendu jesta), leur < i l lorum.

1•.Un cheval de m i ll e s o us , lat. mi l le s o J ic l o rum .

7 6

Article, substanti/s, adjectij's, pronoms

DecJinaisOD des feminins

On distingue. dans ~--es-~-\l~,hs-St2-an-!;-k-se-m-ID!-j;-&}.rleuxq1inaisons

les cas sujets et le s cas- t6gjjlifi: soirt:SemJjlaNes.-A

Singulier c. s. l r o se . •

c. r. ~

Pluriel c. s. l roses.c. r. \

On admet que IeDomina tif pluriel de la Ire decli!laison latine e~ ittemune-en.as danS Ie latm yulgafre : d/Sl!Sd!l 1...11 de lome. d oula forme francaise roses.

Ainsl se declinent ~c ho s e, d am e .j la mm e, pomm e , c ha mbr e, f, eu il le ,

arme, etc., et autres su!>stantifs renvoyant a 4e~ ~oms latms en-a ou a des substantlrs neutres deyenus remlmns; cr. supra,. . : ; : : , -p. 9.76:.

. .B

Sing. f lo r , ( fl ou r5.Plur. f lo r s ( fl ou rs ).

lei non plus, comme pour rose, iln'y a pas lieu de distinguer les

cas sujets des cas regimes. ,U" * .Ains i se declinentji», d ou lo ur , c oul ou r, ge nt , n ef, p ar t, m o rt , r ais on ,

maison , saison. La seule question interessante est la suivante.

Ces substantifs feminins ne araissent· .etdu SIn er. a rongine; mats 1s la prirent a partir du xne siecle 1.

I, Une autre theorie veut qu'ils l'aient eue des les debuts de Ia langue, comme

les noms masculins dont nous allons par ler : ainsi f iors comme mors ,

77

 

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MORPHOLOGIE

MascuIins

P R E M I E R E CLASSE

Cette classe comprend les substantifs correspondant a des subs-tantifs masculins latins dont Ie nom.inatif.singulier etait termineen ;!.Lus). Ici il faut distinguer les cas sujets des cas regimes.

Singulier Plurielc. s. Li mursc. r, Lo, le mur

c. s. Li murc. r. Lo s, Ies m urs

Article, substanti/s, adjecti/s, pronoms

D E U X I E M E CLASSE

Singulier

c. s, Li pedre (pere)c. r. La, le pedre

Pluriel

c. s. L i pedre .

c. r, Los, les P.£tf!...

Ainsi se declinaient : chevals, anz, sers, cers, prez (de "pratuspour pratum), mals; etc.

Se deelinaient de meme les substantifs provenant de noms latinsma~Hns t iHlHaes eft is : canis> chiens, pants >pams, oude noms Iatint pasculifiRterm;nes en. -x, cgmme rex, qui, devenuregis dande atin vuIgaire, a donne en a. fro reis,

Entin on declinait sur ee modele Ies mots comme p ie s, li on s, b ue s,qui proviennent de substantifs comme " pe di s, * le on is , * bo vis(lat. cl. p es. le o, b os).

. L e = t iprig ea waooea de sllbstantjfs syiyent aussi eette

dec . ~ : Ii morirs , Ii repent lrs.

Les mots comme ermites , p rop he t e s , quoique correspondant ades substantifs latins en -a , prennent s : e rm ite s, prophetes,

Voici des exemples de ces divers cas :

SinguIier, cas sujet : I i b on s ch eva ls, li bo ns chle ns; cis! che va lsest chiers; cist chiens es t mals (mechant ) ,

Singulier, cas regime: j'a im ce bo n chien,' je vo i un gran t cheva l,'je m anjue ce bo n pain .

Pluriel , cas sujet : ha lt so n! li m ur et les ro ches dures; cis! cheva lso nt ch ie r; cist chie n so nt s ag e.

Pluriel, cas regime: j 'ai veiJces mals chevals;j'ai beu cez bansv in s; v ee z (voyez) ce z gr an z m urs.

•78

tif: d tte classe proviennent de masculins latins

Le!,;::~:~ ; e d~:aison ( cu lt er , c ul tr i. · ~ ib er , libr~ .magis ter .en ... B : ; u n n latins en.;« g6u . -IS. de la 3 . pater>m'i iklstrz) et de masc SJ

edre, fraser : > fredre, venter> ventre. .

p . b tantif: ~reDDI'!~ so ! ! 1 J ca s 5Wet .bonne~heured·ailleursces.su LsA-7 ..> ..," __

" i U J i e r ; . : Iipedres, Ii coltres (couteau), II mals!reS , et:. .

i:cas .sujet du 'pluriel correspond it un plunel en.' du latinvulgaire : patr i (analogie de muri) au lieu de patres .

ImparisyUabiques

subgantifs corre p ~ t ~~~:bS~Dtjfs latins d~la 3edecli-~ ) o n danslesgueb j;a:nt i A i a i t pas sur la ~eme s~llab:))31 9 ;S SHietS et au! G O S reg imes : ex. i m pe rd to r, l ,! ,, ~e ra t r em ,~biter, presbiterum; Infans, infantem, ' abbas. abbdtts ; cantatar•.eanta toris , etc.

Singulier

c. s. L'emperedrec. r. L'emperer j6r

Pluriel

C. s, Li emperedorc. f.L os , l es e mp er ed or s

Singulier

c. s. L'ancestrec. r. E'ancessor

Plur ie l

c. s. Li ancessorc. r. L os , l es a nce ss or s

• ~ emperedre correspond a z;nperatorSing, }em peredo r im pera to rem

* imperator!em peredd r .Plur.} emperedo rs imperato res

79

 

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MORPHOLOGIE Article, substantifs, adiectlfs, pronoms

Sing. ~ ancestre correspond a "antecessor~ ancess6r.............. *antecess6rem

Plur. ~ ancess6r.............. "antecessoriI ancess6rs............. *antecess6res

Ainsi se declinent, avec changement d'accent :

Peut-Stre vaut-il mieux y voir un emprunt a une declinaison mixtelatine, melange de Ia deelinaison en-ius, comme Mucius, et en -io,comme P ollio nem : d'ou Ia declinaison : Mucius - Mucionem

(Mousson) 1. ~

Quant aux noms propres feminine, ila existe en latin vulgaireun e declinaison en a, ants: Valeria, Valeridnis, Valerianem; ontrouve dans des textes du VUe-VIlle siecles des formes commeMaria, Maridnis; Elia, Elidnis; de Iiviendraient les formes en

-ain 2.

On a fait entrer dans cette declinaison les noms propres germa-Diques feminins en a, comme Berta - Bertain,

c. s. compdingenfes

abes

1!!~'_~~prestreptistresire

gars

c. r. compagn6nenfant.abet (abbe)nev6t (neveu) .preveire, prevoirepast6ur (pasteur)segn6ur (seigneur)gars6n

Changements phonetiques

I:e m~t s6ror a do 'u cas su'e! suer, auj. seur, et a~ cas regimesingnlier serour < sor6rem. PIUTle : ser urs. . .

Un tres petit n?mbre de noms communs feminine, comme noneont ~ cas oblique nonain , dont l 'origine est obscure. Pluriel ~nonains. Cf. encore ante, antain (tante). . .

Bea~coup de noms propres de fem.;;s ont aussi cette terminaison

en am : Eve, Evain; Pinte, Pintain (nom de poule dans Ie Romande Renart): l!..erte,Bertain, etc. II a aussi dans cette classe quelquesnoms de nvieres,

Un ce~ain nombre de ~o~s. propres masculins presentent uncas obhq~e. en -o n dont Iongme est, aussi obscure que celle desnoms feminine en -ain,

Ex . Aymes, Almon.Charles, Charlon.

Gui, Guion.Hugues, Hugon , Huon.

Pierre, Pierron.

On a explique cette terminaison par un emprunt a Ia declinaisonge~maruq~e, ou se~en~ontrent d~saccusatifs s embl ab le s a c eu x- la :Hugo, Hugun,' mars Iaccentuation est differente (a. fr HuguesHug6n). . ,

La resence de s, au cas sujet du singuIier ou au cas re nnedu plurieI. a amene ans certaInS mots un changement de la Yconsonne finale du radical. Les exemples les plus connus de ce lchangement sont les suivants : nous rappelons ic i quelques faitsqui ant ete traites en partie dans la PHONfmQUE.

F di;tara~ : cervus;»cer(Ds, cersj mais

cer/au cas regimeV11n8u e L e meme servus > sers, nervus > ners"ID1!!§J§'r.hnetf ..

au CllS regime singulier au au cas s:tljelpJupel. O v um + sdonneues-(poli"ruejs):cas-iegime·-uej;'-plus tard auf; bovis (pour bos)

donne au cas sujet bues, cas regime buef, plus tard bauf. Le cassujet pluriel est de meme uef, buef.

T se comb~nait avec s pour donner z : portus > porz. ~ + sdonne nz : anflUS 5kilz; i+ $ doMe lz : gentiiis > genti1Z;-Jtilus > f i T z . " " ~

1. Cf .O. Paris, Romania , XXIII, 321; Philipp on, Romania , 1902, p. 201.2. On trouve aussi, dans les textes de 1a marne epoque, nonnanes , nonnains.

80 81

 

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MORPHOLOGIE

un sigle qui ressemblait a ~ : on ecrivait chevax, qui correspondait

a cheva,us: dans la transcnptio? 0AlJ ~jo.v~ex_{quideja representaitus)__!.1u representant 1 vocalisee et on a eu au pluriel la forme

modeme_by.£_riOO t iJ.~. cheveux, tra?'"iiux-;etc. - .. . . . ~. ~

Au xm- siecle, cheva l s, ch evau s , representalt aussi bien Ie cas sujetsingulier que le cas pluriel regime. .

Dans cheveu et . dans que~ques autres mots , comme chou . genou ,

o~ Ia .e!e vocalisee .a J~ suite de I 'addi tion de s, u est reste apres ladisparition de s. Ainsi sur chev el s, c he v eu s (c. s. singulier au c.r.pluriel) on a forme cheveu , sur genols-genous on a forme genou .

Maintien du cas regime

1 \ l~ f in dll xwe siecle les cas regimes se SUbi!:rnt au! cas.sujets.et ~ la fin du XIVe sieWefi processus est __ '-:ne.

Parmi les jrnparisylIaaial:l:l!Is. ij1i8IijH8e lIBS se so~t mAjnteg~~ au

cas "Sujet e1 au cas regime : sire e1 s e ig n eu r; p dt re et pasteur (motstVant plutot); ma ir e, m a je ur ,' c o pa in , c omp ag no n ,

Pour les restes du cas sujet, cf. supra, p. 76.

ADJECTIFS

On distingne deux claiseg dans lea a Ei je ct jf s • la prerni~r;·;Qrres_

po!ciant aux adjcti~S 1~~s t;:ines en -!IS -4 - u r n , l'autrecorrespond ant an ad J ect n _ . -

.~Dans la remiere eate orie les formes du feminin er du masculinsuiv' . Iins et~minins : fern. bone, masc. bons.

~

e neutrc se maintient qyelql:l:e temps au singaJ-it l£ et se £econnaltPabsence de s : bon, eler..-

82

Premiere classe

m

c. s. bonsc. r. bon,

c. s. bon-c. r. bons

A r ti cl e . s u bs t an t if t. a d je c li /s . p r o noms

Singulier

fbone'bone.

Pluriel

Singulier

f

aspre

asprePluriel

aspresaspres

Singulier

f

grantgrant

n

bo nbo n

bones

bones

Ainsi se declinent les adject ifsprovenant d'adjec ti fs lat ins en -us,

a . u rn , Ie s participes passes et les adjectifs non derives du latin :b on s, m als ; b la nc s.f ra nc s; a me z, c ha nte z « ama tu s, c a nt at us ), etc.

Le!-adjectifs prmrenAnt d 'adjectifs lati~_eJl-..er, ri (c0Il1Ill:easper ,aspeii). ne prennent pas au debut $ flexionnelle.au.cas.suiet mas-

culln s~gulier.

n

aspre

aspre

Ainsi se declinait altre (et meme pauvre, qui n'appartenait pas en

latin a la meme declinaison),Mais de bonne heure ces adjecti fs prennent par analozie s flexion-nelle au cas sujet singulier : a sp re s, p au vr es , a lt re s.

. .

n

grantgrant

83

.\

I

t

m

c. s. aspre

c. r. aspre

c. s. asprec, r. aspres

Deuxleme classe

m

c. s. granz.c. r. grant

 

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MORPHOLOGIE

Pluriel

m -,/ f

c. s. grant.... granz .c. r. granz granz

Ainsi se declinent : forz( < fortis), verz ( < : viridis). morteIs, tels,quels; leials, re1als; et surtout les participes presents : amanz,chamanz, porlanz, vaiflanz, etc.

On disait done : uns granz chevalz, mais une grant femme, grant

route: uns chevalz bien portanz, mais une femme plorant, et, aupluriel, des femmes ploranz, vaillanz (cas sujet et cas regime). etc.Ce gu i frappe Ie plus dans cette deuxieme classe d'adjectifs c'estla r~e feminine sans e : grant : on wsait grant femme, femme \fort. tel/emme, tel terre, terre royal, terre fort. etc.

heure lesformes feminine e : on trouvedeja grande dans la Vie de Saint 'exis (ann. 1040); forte existeau XIl!.siecle; verte setrouve dans la Chanson de Roland. ~lce.Pe'iidant . . . es sans e se sont' antla _.. mo en franc;ais (:XIVe-XVe siecles), Au XVIe siecleiIne restait de cet ancien usage 1que quelques traces qui se sontmaintenues jusqu'a nos jours,

Ainsi : grand mere , grand route. grand messe; grand garde; nomspropres : Rochefort, Grandmaison,' au xvm- siecle, lettres royaux;

fonts baptismaux. Entin les adverbes en ment se rattachent a desformes anciennes : constamment renvoie a constant ment, pru-

demment a prudent ment; des formes eomme fortement etaientau moyen ageforment «fort ment). cr. plus loin la formationdes adverbes.

Degres de comparaison

CoMPARATIFS

La langue fran~aise etant ~maJytiq.ue Ie camparatjf est formeavec' un adverbe. pity (L'ancien francais a aussi connu Ie compa-ratif avec' mais,' m~ ilest beaucoup plus rare 2) .

~

----1. Ainsi que des formes feminines en - a n s des participes present'! au pluriel,2 . M E Y E R -L UB KE , G r amma ir e d e s l an g ue s r om an e s m. § 65 .

~

84

Article. substantifs. adjectifs, pronoms

Les com atifs or ani ues d'origine latine sont rares. Voici lesprinClpaux, au Cas sujet et au cas r ggne,

Gr~dior >graindre; c. r. graignor.

Melior> mieldre, mieudre; c. r, meil/or (puis meillour, meiJ/eur).Neutre : mielz, mieus, mieux,

Minor> mendre; c. r. menor, Neutre : meins, moins; d'oumoindre, au -lieu de mentire,;par analogie.

Pejor >pire,' c. r. pejor. Neutre : pis.Pour 'Ies formes sUlvantes on ne rencontre que Ie cas re~ehalzor < altiorem; sordeior < sordidlorem; forcor <fortlOrem:bellazor, gensor,

Les com ar . ent comme le:snoms de la_declinaisonansyllabique.

Singulier

met f

c. s. mieldrec. r. meillor

Pluriel

1m

c. s. meil lorc. r. mei1lors

f

meillors

meillors

SUPERLATIFS

Ils sont formes avec la particule~depvee du latin trans ttrasen latin vulgaire) 1. _

11 y a quelques exemples de supedatifs or2~i,!]Ies : pe~mes <pesslmus,'proismes < proximus; mermes < mtntmus; mmsme <

max;mus (dans maismement <maxima mente).

~ ~ : : : : : : : : : = : ~ e a : : : ; : A 'l~ ; : ~ : e ;fou%issime.

1. Sur l 'emploi de par, avec un sens de superlatif. cr. infra 1echapitre desadverbes.

85

 

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MORPHOLOGIE

Adjectifs numeraux

CARDINAUX

~asc. singn]jer•un£ , 1m : }?luriel : u n. u ns 1.Feminin : 'u!l!i pIU T. :

~~: C. s. d~ dll;

c. r. dous, deus

Ces :ormes repre~e!ltent le s formes latines *du; (pour' duo) etduos. pour Ie feminin on emploie dous au cas regime et aussi aucas sujet,

Avec ambo (Ies deux) on a le s formes suivantes

c. s. andoi, andui

c. r, ans dous , an s deu s"

Les representants de.Jl ;Ase declinent comme granz,

m

c . s . trei

C. r. treis

f

treis

treis

Parmi le s autres noms de nombres cardinaux nous citerons Ie sfO~izaines : ~p~ant .P , . r: i ! .O! ' . teou o c ta nt e, n o na nt e, quiont disparu d C T a langue litteratre : septante et nonante surviventdans la plupart des dialectes.· _

Vint vingt) e t cent eta ient invariables quand it s etaient employesse~mt orne, cen ome. .

M~quand i~s etai~nt precedes d 'un autre ehiffre (quatre vints,quatre cents) ds avruent un cas sujet et un cas r e g h n e t l 1 D < milsCtilinet un feminin, . .•. . . . ,- -

m

c. S" vint, centc. r. vinz, cenz

f.

c. s. v in z, c en zc. r. vinz, cenz

:' 0 ~

1. Le pJuriel.de un 8'empl~ie avec des mots qui n 'ont pas de singulie~"ou avecdes mots des lgnant des objets qui vont par paire; cr. la SYNTAXB,. 176.

86

. .

Article, substantif's, adjecti/s. pronoms

Vancienne langue emplo_yait SOl)vent des multjp1es de vin t :

siX-fint, quinze vint.

ORDINAUX

Les plus anciens ordinam; (du moins pour la premiere dizain~)representent des formes latines : prims et premiers, secons (semi-savant; a . fro simplement altre), terz, quarz, qu inz (fem. ter~e.

t ierce; quarte; quinte), s is tes, sedmes, dismes, et, .par analogie,oidmes, uitmes, et nuefmes. Telles sont les plus anciennes formes.

T~(onnes eu. ~w.me,~i3m~, ~ime ne s~ rencont:~nt que dans ladeuxieme artie du XIIe Sleele. Deuxleme trolSdjme leme

son es erru res apparaitre; on les rattache a nne forme dialec-tale diesme de decimum 1.

Les multiplicatifs (double, triple, etc.) et ' l~s collectifs (dizaine,

centaine) presentent au point de vue de leur formation pen de

difficultes.

I

II

l .~ONQMS

~onoms personnels

La d • on s'est mieux mruntenue dans les ronoms ue dansIes noms; outre Ie nomina . et I"accusatif. aD a encore des formes

du gi\tif sing,ulier et du ~ui,j( 3 Iuri;1 , ajDs! 'E!e. ~es Deutre~.

nfaut distinguer, dans les pronoms personnels, l .e:formes fOnjgueset les formes atoUldin

'I"

~ f'!

Premiere Personne.

jinguJier

Tonig~

c. s. joo, r. mel, moi

Atone

je

me

I. P. MARCHOT. La n um er a ti o n o r di n at e e n a n f ro ( Ze it s. / ii r r o m. Ph~n•.XXI,102). '. '._ , -:

87

 

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MORPHOLOGIE

Pluriel

C. s. nos, now.c. r, nos, nous

nos, nous_nos, now

Article, substantifs, adjectifs. pronoms

Au,.pluriel (o r ! o J 1 r n l e w provienneut de iUarrrm, qui a supplanteausSl illarum :nfermmn.

. . . a ··ll .r;=d~tif*m!~D:i gar~t renvoxer non pas a zlb mHJS 1ael,

iif!jJ.PrOV h e i , iialAel ). .

Lei.luri~l il clUTe jusqu'a la fin dn XfHB sii'c!ej a cette 6paquei1 :Qrerids comme l eg IlgmS.

-

Deuxieme Personne

Singulier

Toniquec . S . tuc. r, ttt, toi

AtonetuIe

Troisieme PersonneFormes atones

masc. fern. neutre"PlurieI '

c. s. vas, v07{S vos, vowSingulier

(ele) (el)c. r. vas, vous vos, vous

!k~' a donne e o, i o , j O _ , je; au mieux..i!2.,! . £ . J . . o •. l1 . On avait aussiW e forme accentuee : gte,

.-

Troisieme Personne

Formes toniques

Singuller

masc. fern. neutre

el

c. s. (il)~u (m. et f.)

c. r. ? 1 0, Ie la la , Ie

c. s. il} lui'

c. r, flui

c. s, il

} lor, lourc. r. ~els, eus

el enli

Pluriel

elesl or , lo ureles

c. s. (il)

} lo r, lo ur·C. r. ~ le s

Pluriel

(eles)lo r, l ou rle s

Les cas sujets sont les memes que ceux des formes toniques.

Pronom r e o C c J ! i

-Tonique

sei, soi-

Atone

Remarques, II provient du latin~, devenu illi sous l'infiuence

de qui. '-.- - .,Le datif lu i ~nt du ]ati~ YU]~ire .*!llrf( avec~herese dzil ffilJlui}.

88

se

89

 

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MORPHOLOGIE

Formes atones

Masculin

Singulier

c. s. mes tes •c. r. mon to n.

Article, substanti/s, adjectijs, pronoms

~~s IldjecticsP'lssWlfsapparaissent au XIIIe siecJe et tciQmphent au Xf"y". On trouve

auis. t oi e, s ol e analogiques de mole .

II faut disti?guer encore ici d £Y~ ca tp gQ rj e, .s d e foes : toniquesou : ,£Cfm,tuW3 et n o n . a c ce n tu e es ou atones . rm

--,

Formes toniques

Masculin

Singulier

c. s. miens tuens s ue ns .c. r. mien tuen suen

Pluriel

c. s. mien tuen suenc. r. miens , tuens suens

~ I , .

.'-

Feminin

Singulier

ma ta

.i,

C. s. mic. r. mes

P I O O e 1

ti •.tes

On.idwet".que Ja forme mien provient dOnn aCQlIsatjf lang Q9mw,e

1 J J & ( J l l I . (meon dans Ies S e rm e nt s d e S tr as bo u rg , 842) ~-en m i~uen representeraient e e mente - : t . ~m· D'. le~.xm e Sle(I -. ~qom.. . epws e

SI~C

e on a . ! ! . . t ; l I . s ien. par analogie de mien.

Pluriel

mea tes

Feminin

Singulier

c. s, et c. r. meie (puis mO le ) to e..Pluriel

.. .so e

c . s . e t c . r . meies~

toes soes

Neutre Singulier

mien luen . suen . . · - ..-.-

R em arq ue s. ~ proyient deM (avec e fewe);;' lie~' d e m a(avec e ouve!1); t t }£ , , , ( i t > provjeon!mt dCUua, su a en latin vuI .~lp a, s pa . MJeJJJle, Menne . rienne, f urmes- J : ef ih e : s ur hrmris;J~~:

ses's on ,

sise s

I ,I i

sa

se s

91

 

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MORPHOLOGIE

I

PRONOMS POSSESSIFS DU PLURIEL

lIs sont adjectifs ou pronoms. II faut distinguer encore ic i lesformes ton iques et les formes atones.

Formes toniques

Masculin

Singulier

c. s. et c. r. nostres vostre lo r, lo ur

Pluriel

c. s. nostre vostre lo r, lo urc. r. no s/res vo stres lo r, lo ur

F6minin

Singu1ier

no stre vo ~!re lo r. lo ur

Pluriel

nostres vostres l or , lo ur

:;;~ et:e: ' ff::,ter dans Ie latin yulgaire. Oiorum est devenu~ a~ ~t c~~te des deux lettres finales; lo r sert pourIemascuIlD.et poude femmJU. Itne wend S Qy'B ]afiil du xwe sieclepar~g1e <illS slfflstluHifs. '

92

Formes atones

nostre

Masculin

'Sin~ervostre lo r, lo ur

Article. substantifs, adjecti!s. pronoms

Pluriel

c. s, nostre vostre

c. r. no z vo z

Feminin

Singulier

nostre vostre lo r. J our

Pluriel

no z vo z lo r, J our

'I, ; I ~

Nos t ros a donne +n o s ts • . n o z , plus tard nos . De meme vostros

(* vo sts . vo z. v as) 1.

!!o~demonstratifs .

Us sout formes de j.ste et de We, precedes de l 'adverbe eeeE;.

Quelgues-uns sont aussi formes avec hoc._-:=7

10 CoMPosEs D B JLLE

Singulier.

cas reg.

masc.

c. s. icil, cil~ dat. i ce lu i, . ce l ui1 ace, icel, eel

fern . neutre

icele, cele icel, eeli ce le i, c el eticele, cele icel, eel

Pluriel.

c. s. ieil, cilc. r, e els , c eu s

tceles, celesiceles, celes

1. On trouve quelquefois no z , · vo z employes comme formes toniques : t u n 'e s t

m ie d es n oz (=tu n'es pas des notres) ; v ea n t t o u s l es v o z (=a l avue de tous lesvotres).

~

93

.~ ..------- ...----..._-----~----. . . 

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MORPHOLOGIE

Icil (c. s. masc. singulier), renvoie, ~Lecce iIIi pour e cc e il le ; c el ei(ftiIi:,sID~~envoie a ecce * - i ll ae i. . Cetis-est:aeven.u..ceux_parco'hf1!sion~Ie t(v aVec X· af p , . , 82 .

Celor a exist6 aussi, mais cette forme est tres rare.

2° , COMPOs~ DE ISTE

Singulier.

m. f. n.c. s. icist , cist iceste, ceste icest, cest

1 cestui cesteic. r,cest ceste cest

'r' Pluriel.I c. s. cist [ ices tes]cez

c. r. ce z [icestes]cez

Remarques, Toutes ces formes se trouvent avec i prothetique ou

sans i, comme les composes de e cc e i ll e ( ic tl , i ci st et o il, cist). '-

Cist renvoie a e cc e i st i non a ecce iste, qui aurait donne cest : l'ilong final a transforme t bref de iste (este en latin vulgaire) en i;d~~ '.

Au piurie l Ie feminin c e st e s, i ce s te s est tres rare : ce z est un em-prunt au masculin ( ec ce i st o s, e ce es to s S: cests, cez; z =ts), amoins qu'il ne represente un affaiblissement de cestes dft a sonemploi comme atone.

Cest (cas regime masc. sing.) se reduit de bonne heure a cet, quis'est maintenn devant les voyeUes; mais le test tombe de bonneheure devant une consonne : ce jorn,

Cestui devenu cetui (avec ci, cetui-ci) a survecujusqu'au XVlIe siecle,Celui est toujours vivant.

30 CoMPosEs DB HOC

E cc e h oc > fO, ce Cf,. ",'e-ci deyenu ceci et ce 1 f4 J ' .. e I a.

H o c en compositioD,~f donne des p~sitions (!it des 'adverbes. al!.!!l,d .)~vec (avecque, avecquesi.

94

Article, substantifs, adject/fs. pronoms'I

Per hoc (per sous I'influence de pro clevie»t por), florhoc>paruec,pour cela; neporuec, cependant. ,

On trouve encore ho c dans Ia particule affirmative : 0je, 0 tu, 0 il.Or l est devenu progressivement oui. Cf. Ie chapitre sur l'affirma-t ion et la negation, infra, p. 141. J,

~:~ l

FroDOms reJatifs et jDterrogatifs

-masc. et fern. neutre

tonique atone

Pronom relatif. c. s. qu i

~ c uit qu e

Qui a remplace en lat in vulgai re Iefemlnin quae. Le neut re d~ la_tin

vulgaire etait quid, c'est-a-dire qued, non q uo d . Q u ed , avec maintien I 'de d, se rencontre dans les plus anciens textes francais.

Le pronom interrogatif masculin et feminin es~ Ie m_eme que l~

pronom reIati f, avec la di fference que Ie cas regime direct est qu iet non que: qui voyez-vous?

Que l s interrogatif se decline comme gran~,Jorz; cf. p. 8!. D~meme

son correlatif tels. On sait qu'avec I 'ar tiole quel peut etre mterro-gatif ou relatif : lequel.

q ue i, q ua i qu e

c. r,

PRONOMS ET ADJECTIFS

Quelques indefinis avaient conserve , comme les autres RrQ!loms,

des formes du cas regime indirect: autrui, uului, aucunul : la pre-miere de ces formes a seule subslste.

Les principaux indefinis sont. (parmi le s compo~es de'un~!2f:,a/cuns > a/iqunus (pour ' a liqu is unus ). II se decline c~~e es

r c t; @ C b ; de W e n cla~s,e. <:on[ormemer~t a ~on etymologre 1 1 a unsens a rrna If. I n'a PrIS un sens ne ati[ ue dans la I. e

m a Sill e e son emploi dans des' phrases negatives :

.cf. la SYNTAXE. p. 173 .

I

";

;

j'

, ; i "/1'I

I

I J

9 S,,'"

 

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MORPHOLOGIE

Kata 1unum chaU rovient de cette derniereanne i uericee p uisque unum, cesqun,

Nec unus donne ne£uns; ne ipse u n ~ ; : : . e : :«inQ tanta. tanturn a donne tauzLe : meme deolinaisonque bons, mals. Tant. .. quant =anti q'iiiiiiii; feminin plurieltantes quantes. . anti donne alquant; on trouve souvent la. formule l i a lquan t et Iip us or . Cf. encore autant, autretant.

Pll!l.or renvoie a une forme barbare "plusiori, *plusori (au lieu de

II< luriores, venant de plures).Ta . . cf. supra qualis. Composes : altretels, itels.

Alter> altre, a u' Le neutre latin alid (pour aliud), devenueatua), au peut-etre ale, a donne el,

Main! est d'ori 'ne 'n germ. manch?).

Multi donne> molt· multos ;» moltz, mouts; multas ;»mOltes, moui;s.

*Metipsimus, forme de la particule met et d'un superlatif barbare~ a donne medesme, meesme, meme.

r9~t de h t l J n o (Dans certains dialectes uen, uan, an,' cf. Moliere,Femmes Savantes, acte II.sc. 5).

( p i l i r totus au plutot t61t;; avec redoublemeahie-la consonnein1e~suivantes :

Singutier.

masc. fern.c. s. toz - totec. r. lot lote

Pluriel,

c. s. tuit, totesc. r. toz,. tous totes

On explique tult par une forme comme *tiJtti (venant de tot

toti) dans laquelle l'i final aurait amene la diphtongaison de1 '0 en ut. Le neutre singulier est tot,

1. Kalaest une preposition grecque qui peut avoir un sens distributif : ;f-,he;,%G<Tc i IUj,()1) =n u s p e r u n um , un par un. ' "

Article. suhstanti/s, adjectifs. pronoms

PRONOMS DERIvEs D'ADVERBES

Il en existe plusieurs en francais :!n qui vient de fnde (et quietait au debut de la langue ent) et iSauj. y). d~

IIfaut y ajouter Ie pronom relatif donI, qui provient de de undedevenu en latin vulgaire dunde, et oulauj. oft), de ub i. -

J. ANGLAD••• Ancl.llfranCQU. _ 4.

 

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VI

Conjugaison

La langue franeaise etant, comme les autres langues romanes,une langue analytigue. a mieux distingue q~e ne Ie faisait Ie latinles eIements de Ia pensee.

Ainsi pour Iepassif lelatin secontentait de la forme am o r, c an to r :Iefrancais dit : je s ui s a im e, c ha nte , etc.

La ou Ielatin disait amavi, amaveram, le francais, employant uneformule analytique, illt : j'ai aime, j'avais aime~et ainsi de suitepour les temps .composes ou surcomposes. Le passe est marquepar It:participe : Iapersanne, le DQrnhre et Ie te:mpssont mar9-ues

par I'auxiU~J:e.

Le fut' oman est remar uable at" sa formati n. OQ disait~ e nI J latin '. mare habeo c an tare ' : j'aiv c an te r, je c ha nt er ai. On a dit ensuite : am r 0, cantare

ha eo , OU a imer-ai,je chan ter-o f. .

,I La formation du conditionnel est de meme nature :' seulementv ici l'aUXiliaire est a l 'imparfait : ca nta re h ab eba m, a ma re h db e-

ba m : : c : j 'a im er [a v ]a i s. j e c h an t eJ : [a v ]a i s 1.

. I A~pctjf l'jrnparfait a . e t e forme du plus-sue-parfait latin ,:V amgJ1ISSW. devenu amas~, que J'aiwas& 8, ' cantavissem > cantas-

sem, que je chantasse.

v t'lL'ancien fran~ais aV:llt _ u n . ~rand~ , ui s~ ~~mfo~avec e artiClpe present, malS W sen- e t r u t invaria e: le va lS c an!JJn t. .

, . " . -1. Cf. plus loin (p. 103) des explications plus detaillees,

98

.. Conjugaison

Divi si on d e s c o nj ug a is o ns

On divise les conjugaisons en conlugaisans mantes et en coniugai-sons mQrtes Ol arcba fg_ u es, ,, • .>. -

Le~~emieres sant : Ia conjugaison en - e r et Ia conjugaisou en -ir //

~t:~Wiii¢fJ"e ,La conjugaison en -i r non inchoative :6

RO le d e I 'a cc en t

99

 

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MORPHOLOGIE

Tr6po je tr'!!If, treuveTr6pas tu trueves, treuves

Tr6pat il trueve, treuveTropdmus n. t r ,Ev6ns, trouvons

Tropat is v. t(~vez, tro uvezTrdpant it tr ue ve nt , tr ue v en t

Au subjonctif present: q. je trueve, q. n. t rovdns,

Voici d'autres exemples ou les regles phonetlques sont appliquees.

J' aim 1,

n. amons ; c y .rs: ~Q

tu aimes v. amez ,il aime(t) iI aiment

Je sa t n. savonstuses v. savezi1 se t iI sevent

-"0 La!,!uko,je lave.

Je left n. lavonstu leves " v.lavezit leve( t) il levent

Alternance de i etde ei-oi.

Je pri 2 (Jat. prtcor)tupries liI prie(tJ/

n. p re i o ns , p ro t o nsv. preiez, proiezit prient

,\ ( E guye;t !QJ!ique non suivi de c. g o se diphtonguai t en ie ; atone it'J devenaIt e : m iii

. . . . . . . . . . _ _ - _ ,.

"\ii' Q)A accen t ue su iv i de m donne ai: cf.supra, p . 18. " - "._ _,

',' 2. E ouvert accentue + e donne i :avant l'accent e + e donne el,-""--_

1 0 0

. . .

Conjugaison

On avait ainsi p o ur /e ri r, q ue ri r, etc.

je j ie r, q ui er n. ferons, queronst uj ie rs , q uie rs - v .J er ez, qu er '! ziI j ie rt , q ui er t il f ie r en t, q ui er e nt

Subjonctif present : q. je fiere, q. je quiere; q. n. feriens, q. n.queriens, etc.

Alternance ei-oi, e.as ___ x _ . _ VFS

Je pols (Jat. *peso)tupoisesiI poiset

n .pesonsv.peseziIpoisent

Subjonctif'present : q.jepois,poises.poist,· q. ts.pesons, etc.

Ces alternances etaient tres nombreuses dans l'ancienne langue;oouili: -

je pr ue J, n ous pr ouv on s; je pleure, n . pl ou ro ns ; j'e uv re , n . o uv ro ns ,etc.

La langue, Iicause de son besoin d'unite a choisi en ener u e Vse e e ces ormes; rarement e Ie les a gardees toutes les deux;

eHea cree alors deux verbes anferents . Ainsi : charrier et charroyer,devier et d ev o ye r. pl ie r e c p lo y er (cf. i nf ra d e je u ne r et diner). -

Dans certains verbes comme * a dj ut ar e. * p ar ab o la re , ~ je ju na re .les changements etaient plus importants : on disait : jf Lp ar 6/e , tuJ ! , . 4 c 6 1 f ! § . . iL'1!.ar61e:n.:J!.at;_{6ns,J.:J7..f1lllz,. .il. .Jw:P.kJJJ.n disai t egale-ment : je dejeune; ~ns, v. dinez, il: .E jjel!!J t;_l)t1. Tous ceschangements sont dus au deplacement de 1'accent tonique.

Inous reste encore dans la con' aison moderne, des exemplesiassez nom reux de ces variations du radical, suctout ans lesdorrJ_ug iSQns aFehaiques : je (iens, no ys (evans:.je veta, nQJ!S

'Vo iiT ons.·e pe ux, no us po uvo ns; je vie ns, no us veno ns; je co nquiers, 'n . c o n qu e ro n s , etc. - ""

1. Plus exact emen t j e dejdn; ildejlinent; n, dinons; v. dinez.

10 1

 

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MORPHOLOGIE

PREMIERE CONJUGAISON VIVANTE

Conjugaison en -ER

INDICATlF PREsmrr

Je chanttu chantesit chantey

n. chant£!1sv. chantezil chantent

Remarques. Ire personne du singuli er. Les verbes dont le radical

_( etait termine par deux consonnes qui ayaient besoi~ d'une voyelleJ 'I d'appui ont eu?finaI-des Ie debut : je trembl-e_, je sembl-e. Aul r xm- sieele la ~lupart desautres_~erbes ontpris cet e. Cependant~) jU!qu'au rnesiecle on trQ~.~.desJQ~~~.£o~~j!l_.k[i ,.quand le. radicaJn'6truCpasteiiiiiIle par, une consonne, . .

2e et 3e p. sg. Depuis les origines la 2e personne n'a_pas varie. La~ 3!,a perdu le.f- .au·xnos. >

Pour la 1re p. plur, on a au debut -o~icard), -~ (normand).........et -ons . C'est probablement a sons (de etre) que remonte cette

~. Sons avait un doublet somes qui est reste pour Ie verbeetre, tandis que sons a servi pour les autres conjugaisons.

Chantez.. repres.ente. au debut chantets (z _ ts e.ll,a. fr.). Depuislongtempsz s ' e s t c l T J U r du mot~vant cohsonne.' "

1~

IMPARFA IT . L' iwparfait sepresente sous trois formes: je chant~ <lat. cantabam: j~chant.fiA chant~ meme origine;.it chan@@.chant~ cette derniere forme;{:ui est posterieure aux autres, aseule survecu (faits la"Tanl:ue litteaire.

Je cha n t- ei e, o i e n. chanti-ienstu chant-eies v. chanti-iezit chant-eiet it chant-eient

102

Conjugaison

habP.bam, debebaw, viyebam, bibebam, qui sont devenus bahia,d eb ra , v iv ¢a , b ib ea , d'ou a ve ie , d ev ei e, v iv ei e, b ev ei e. Cet imparfaita done 6t6 emprunte par la Ire conjugaison. Au we siecle Moe,Moueest remplace par -eie, puis par oi e ( fin du xne s. ). La termi-nalSon de chant-oie, illcom tait a l'ori 'ne pour deux syllabes,devient mon~lIabi9ue au XVIe s., ou l'on . etcljiijijOiY Au Y V T re la I re personne dll singnlier prend ft!gulierement _

~ it la fin du xvme s. on ecdt clum tais.· _._~

L!ll re et 2e ~onl_~~l!!P1J!.q~~,~s fOLl i l l l . § JMp_y~~@§=~41 l !US ' ~-eoatis (etnQ.JL -apamlis , - aba t is de Ia Ire conj !!gaison Ia tine), Ces Iformes sOOt de'Venues te:§W'J e-dtis, puis.fi-i~@i-i:z, en deuxsyll abes au debut . -Nen"! devenu 1 ' l i . l l i J (monosyll abique) a e teremplace de bonne heure par.iJjiiJiJ (influence de la desinence-~J'jnd, pres. Ire p._pl.j.

PARFAIT 1

Je chantaitu chantasil chantat

n. cha n tame s , .. ,.v. c ha n t as te s ,

ilSchanterent t

Remarque, Ire p. sg. Chaptaf re.pnSsente le latin / iW i i i(v) i . A Ia -

3e p. chantat n'est pas Ie representant phonetique regulier ,de

c an ta vit : il Y...a-l~ sans doute une inf luence analo~qlJe. du zerbee-a~ ' ai, as ; a(t). La Ire p. plur. (lat. cantaYinws) ne devrait _,pl!S-llvoir s ;nterieUre en a. fro et un accent dans l'orthographemoderne : s Q£ovient par analogie d~ 2e p pl. ~antastes ..A Ia .3e p. ~enOOiine des formeun - ( ; 2 1 1 1 : chantarent. On sait que-ces formes se 1rouvent encore dans Rabelais. ,

'\FYTUR ET COl>1DUlONNEl.. Nous nous sommes occupe deja de leurformation. Le tur est forme a 1'aide du present de 1'indi-catif du yerbe avolr avec suppresslOn e av a!!_pluriel (Ire et2e p:f: c ha nt er -a t, c ha nt er -a s, c ha nt er -a : c ha nt er -e ns , c ha nt e- re z,

chanter-ontoe l ' - - . : : . . Q ( /~) : :> Ir ok : 0 <5

--- _ , . _ . < .

1. Preterit ou passe simple..

103

 

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MORPHOLOGIE

· I Le conditionnel est forme de meme avec I'imparfait de avoir,-i(avii~et suppression du radical a v o

Je chanter-eie n. chanter-Hens, chanterienstu chanter-eies v. chan t er - ii ez, chan t eri ezil chanter-eiet iI chanter-eien t ,

Les transformations de ces desinences sont les memes que celles

de l'imparfait. ,Le futur et Ie conditionnel se presentent, dans certains verbes,sous nne forme c on tra otee : cette contraction seproduit.dans les

v' ~ex:.b~_sA~nUt;u~_Q!q_~!§..u~tmmrRai.:L_OjCpar_n : j~jYrrg~ pourJ . Y ! . _ l ! ! ! ! J , ' J ._~I_ l_~rraLp_Q_lJJ:_entrel 'a i .e do nra i - do rrai pour donnerai;Je me n ra t, m e r ra i pour menera l , etc.

I M P E R A T I F . Ch an te ; c ha nt o ns , c ha n te z,

Chante represente regul ie rement 'I' imperatif latin c an ta ; c ha n t o n s,-s--chantez . __.onLdeLform,~s empruntees au ,p;resent de__)jlidlcatif,ou_~ut.::..etre.au present.' 'u.subjonctlf;

SUBJONCTIF PRESENT .

\

Que je chant It_uen. chantons~ que tu chanz que v. chantezqu'il chant qu'il chantent

~

Ce sont la les formes les plus anciennes. Les formes en e es et(que je chante, que tu chantes, qu'il chantet) ont ete emp;unteesaux autres conjugaisons ou eet e provenai t de a latin : vendam >

" que je vende, ....-.

~~ -om, .-ez! f Q = ~ ~ ~l'~nt.--sur-vecu..Jusqu'au~ .It eXlstalt. dan;fouHa~ (Reims, Namur, .Metz) une forme en - lens. -lez provenant de 18 coajugaison latine

e~(iens' \rien t de -ia m us , -ie z de - ia t ts : s e rv iamu s ;» serviensservia t i~

>serviez ) . Cette desinence a ipfhaeas€: la f o~on s ;

d: Ia vient la forme actuelle - ions, qui est ancienne, mais qui n'atriomphe qu'au XVle siecle. '-

Conjugaison

On trouve des formes comme port ie (que je por te), demorge(queje demeure), donje (= queje donne). Ces formes ont ete fai tessur le modele de m o rje , v ie nje , fierge, ou le l-s provient de -lam

latin avec consonification de i.

SumONCTIF IMPARFAIT

Que je chantasse que n. chantassons

que tu chantasses que v. chantassezqu'il chantast qu'il chantassent

Ces formes representent r<:sp 'Z regulierement l es formes la tines

ea n ta s sem , c a nt a ss e s, etc., p' ¥ ,r cantavissem.La p:e et la 2e p. pl. ont les desinences du subj. pres. Elles sont

devenues ensuite chantass tons , chanta- fe z sous ) 'influence de la

meme analogie. ,

L'ancien francais a eu aussi, au' filUciel, des formes en - issions,-issiez, empruntees a la 2e conjugaison vivante : que n. omi ss i on s ,q. n. parl issions, q. v. parl issiez ; q. n. g a rd is s io n s , t a rd is s io n s , etc.,

comme q. t i . f lorlssions, etc.

Encore au XVIe siecle Rob. Estienne conjuguait : quej 'a imasse,

que nous aimissions. Palsgrave admet le meme paradigme.

~ Chant-er. L'infinitifest en ie r dans de ncimbreux verbes :

quand -are latin est en contact JDlIn6dill:!J,l .veq,1iri-i~nc au un gquiprececten~.~j)U m~~e_quand Of contact n'es t pas lI)lmtciIatet que les voyellesou consorineS-'palatalesse trouvent dans la

syl labe qui precede. Ex. i r ier, jugier, v eng ie r ( ju d ic a re , v i nd ic a re y ,a id ie r, em pi ri er , d es po i ll ie r, t ra va il li er , p ec hi er , p es ch ie r.

On trouve encore cet te diphtongaison en ie aux formes suivantes :present de l'indicatif, 2e p. pl., et preterit, 3e p. pl. ~ ve n gi ei , v en -

gierent),

PARTICIPE P A S sE . Ch an te t, c ha n te de « c an ta tu m , c an ta ta m ). rLe participe est en -iet, -iede quand l 'infini tif est en -ier. En picard i-iee du feminin se redui t a - ie : d es po i ll ie , t ra va il li e, vengie,

'7 105

 

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I.

MORPHOLOGIE

• PARTICIPE PREsENT. Chantanz 1•

Conjugaison

tu esteils, it estut; it esturent. L' imparfait du subjonctifestestasseou estei lsse, suivant qu' i1 est fait sur Ia premiere ou sur la deuxiemede ce s formes.

DONER. Ce verbe est regulier; cependant on trouve doins «don(i)o +s) a l'indicatif present (Ire p. sg.) et par suite doinse,do in se s, do in st - do in t aux trois personnes du singulier du subjonc-tif present : cette 36 personne du singulier doint s'est conserveejusqu'au xvns siecle dans des formules comme : D ie u vo us d oin t.Au futur on trouve : d one r ai , d o nr a i et dorrai.

Les verbes prouver et trouver avaient a I 'indioati f present, 1re p.sg. , des formes irregulieres comme je pruis, je truis et, au subj.

pres., 1p. sg. , q. je t ru is se . p ru is se .

Envoyer et renvoyer avaient , au futur, une forme popula ire envoye-ra i 1, qui a survecu jusqu'au XVIIIe sieole, La forme enverrai,renverrai est aussi ancienne, et peut-etre plus. Elle est d ' ailleursdifficile a expliquer, au point de vue phonetique,

DEUXIEME CONJUGAISON VIVANTE

Conjugaison en -IR.

Cet te conjugaison comprend les verbes en -ir inchoa' 2. t

ceijJ; dont Ie ra lcal est a onge par 'mfixe -iss aux temps suivants :_!rulicatiLpresen.t_.~t.l!!!parfait, subjoncti£ pr;e~e_1!11!l_p~ratif,-parti-~r.esent. Ex. no us ] in- iss-ons, je J i n -i s s -d l s, f i n- I s s- an t.

Conjugaison en -IR. inchoative

F o rm e s a ve c suffixe inchoat i f

INDICATIF PREsENT

Je fen -is (< f in isco) n. fen- iss-ons Iu fe n-is « fin iscis) v'.fen -iss-eziI fen-ist « jiniscit) il fen- iss-en:

I

I

G E R O N D I F . Chantant : invariable.

Irreguliers

'~JCe verbe a trois radicaux provenant du lat. irf. , yaderee.t p ro b ab lem e n~ .a m hu T ar e . I re prete son radica l au fuTur~coDdi-

~:l; ~a.dere a ~atre ersoniles deTmdlcatif rese ,. e dermperat et aUSSldans l'ancienne langue au subjonctif present).

Ind. pres. Je vois (et val), tu v as , v ai s, il va it , v a. . n. alons, v. alez , i1vont .

Vo i s ne peut pas venir de vado " ilcorrespond a vado + is , ce dernierelement etan~ peut-etre emprunte a des formes comme conois <co gn os co ,. n 41 S < !lascor. Vois est remplace petit a petit par laf?,_rmeV41S analogiqne de la 2e et 3e p. sg. Vais t riomphe au XVlesiecle ..

L~ 2eet la 3, e p. sg .. v~!s et vait, paraissent analogiques de fais,

faz!. Imperatff : va (deja sous cette forme dans des inscriptionslatines); alons, alez .

Subj. I?res. : ~_ueje voise, q. tu voises, qu'il voise; q. n. ai l lons,q. v. aillez, qu IIvoisent . IIy avait aussi , au present du subjonct ifun .paradigme a~ec 1 mouillee a toutes les personnes, qui s'est

~a~ntenu .en partie: que fail/e, ailles, aillet; ail/ions (auj. allionsy;'!lllze:: (auj, a l li ez ), a i l/ en t. On avait enfin d'autres formes de sub-jonctif present comme alge et auge.

~ Ind. pres. Estois , es tas, es ta : n. estons estez e st o nt . E s to l s~st aussi difficile. a expliquer que vois; i1 y ; eu s~ns doute unelllfiuen~e analogique, sans qu'on puisse preciser quelle est cetteanalogie,

Subj. pres. Estoise, estoises, estoit. Imper. Esta; estez,

Parfait. E sta is, as, a , comme a ima i, c h an t ai , On a aussi une autreforme se raftachant au latin vulgaire "stetui pour steti : j'estui,

1. s d decline comrne forz, sranz.

106

1. Voir dans Littre des exemples de Corneille, Moliere, etc.

2 . Ces verbes son t di ts inchoatifs , du latin inchoativus signifiant qu i comme , nce ,parce que l'infixe ise- servait it former en latin des verbes indiqmint Iecomme!l-c ement d'une action: ex. gemo; je gemis; ingemisco, je commence it gernir,

107

 

MORPHOLOGIE

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• I II.n'y aAriena remarquer sur ces formes, sinon que s, ala 30 p. sg.,. d i spara te de bonne heure devant t.Au plurielles terminaisons sontles memes que celles de la l~e conjugaison.

IMPARFAIT

Jefen-iss-eie, oie n. fenissiienstu f en is se te s; o i es v. fenisslleZil fenisseiet, oiet, oit il fenissefiYl. oient,

M~mes observations que pour l'imparfait en -eie de la Ire conju-gaison; cf. supra,' au plunel l -i e ns , i -i e z sont dissyllabiques a l'ori-gme. .

I M P E R A T I F

Fenis; fenissons, fenissez,

Stmroxcrrr P R E s E N T

Que je fenisse que n. fen issonsque tufenisses que v.fenissezqu'il fenisse/t} qu'il fenissent

Les focme~f e ni ss ie n s ( je n is s io n s ), f e ni ss ie z sont plus recentes,

cr .supra, conjugarson en -er.

PART. p R E s . Fenissant, La terminaison -ant est empruntee a laconjugaison en -er.

Fo . .!me s s a n s s u ff ix e ' i nc h oat if

PARFAIT

IJe feni n. fenimestufenis v.fenistesil fen i t it fen irent

~ la Ire p. sg, lent. renvoie au latin fini-i pour finivi. S n'a eteajoutee d'une maniere reguliere qu'a partir du xvn« s. ; mais on

,---~

Conjugais{ln

la trouve bien avant. Fen imes vient du latin jinl(vi}mus; Ien istesdejinl(vi)stis,' fenismes a etlSrefait sur fenistes,

SUBJONCTlF lMPARFAIT

Que je fen isse que n. fen issonsque u s f en is ses que v. fen issezquoit fenist qu'il [enissent

Ces formes paraissent et~e les memes. que .celles du su~j?nctifpresent; mais ici elles proviennent du latlUfim~sem pour jimvl~sem,tandis qu'au subjonctif present elles proviennent de . f imscamdevenu *f in issam dans le latin vulgaire (finiscam aurait donnefenische).

PARTIClPE PASSE.

Feni t , /en!de. Beni t est Ie seul verbe qui aujourd'hui ait garde leHlti patflclpe.

FuroR.

Fenir-a i .

CONDmONNEL.

Fenir-eie.

Ces formes sont regulieres, du moins en apparence. Dans lesverbes du premier fonds de la langue, i aurait dil disparaitre,puisque l 'inflnitif , dans sa reunion avec habeo n:a plus l'a.ccentsur la finale et forme avec habeo un mot uruque : f im~ayo.Mais la langue a conserve i de 1infinitif, parce que eet I etrut lacaracteristique de cette 2e conjugaison vivante.

IrreguIiers

Les verbes irreguliers de cette conjugaison etaient assez nombreuxautrefois. Aujourd'hui i1n'y a plus qu",1Jenir et h a ff • .. .. . . - : - - - - -

 

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MORPHOLOGIE

Beni!. !\.~pI~s d 'i rreguJier que Ti l partjcipe henit, qui, employea11;,.,Sens~tu~q.ne, a gardtS Ie t.Au Moyen Age on a eu Iongtempsau parfait : Je benesquis; nous benesquimes, i1 benesquirent, L'infi-nitif etait benetr; on avai t aussi benetstre, d'ou Ie futur benetstra ibenistra i. '

Haf r est passe dans la langue modeme a la conjugaison inchoative

s~uf. a~ trois premieres personnes du singulier du present d~I'indicatif : Je hals, tu hais, it hait; au Moyen Age on avait nous

ha-y~ns. v. hayez , i1 haient . Imparfait : Je h ay ei e, o i e. Subj. pres. :que je hale. Im peratif : haez . Par ticipe present : hayant .

Gue~ir~st.aujourd·hui regul ier , Au Moyen Age le parfa it se conju-guait amsr :

je garis n. garesimestu garesis v. garesistesiI garist it garirent

CONJUGAISONS ARCHAIQUES

Les conjugaisons archaiques comprennent : 10des verbes en -IR

(non 1inchoatifs); 20 to'!!!.les verbes en -B E; 30 tous.Ies verbes en; .Q 1R - •

Co~oative

SERVIR

INDICATIFP R E s E N T

Je serf n. serv-onstu sers. v. serv-ezit sert it serv-ent

A p~r dl1 XWe sieole s s'ajOJlte a Ja Ire personne et on a__se r savec

chute aeide-.'aftt s.

Aux trois personnes du singulier it se produi t de nombreuses modi-f icat ions du radica l devant set t fiual§ : ainsi, a la Ire p. sg., j e s er s

1.lPour les terminaisonsvoir leur explication a la conjugaisonen er, p. 99.

11 0

,.',"

Conjugaison

> ,. .,

(non je serfs ou servs) , je pars (non je parts) ; le radical pur reparaitau pluriel : n. serv-ons, n. part-ons, etc. D'autres mo~cations p~usprofondes se produisent dans les verbes dont le radical se termmepar 1mouillee. Elles seront etudiees a propos des verbes principauxde cette ca tegorie , p. 113.

IMPARFAIT.On avait une forme (propre aux dialectes de I'Est,surtout au bourguignon) analogue a cel Ie de la conjugaison en -er :je servive (comme je chanteve); n. servi-iens, v. servi-iez, it servirent ,

M ais la formeeu-eze.l •..::.Q.ie_la_upplanta.de.bonne heure.

Je s e r v- e ie , p ie n. servl- ienstu s er v-e ie s . v, servi-iezit serv-eiet t] i1 s e r v- e ie n t. o t e nt

PARFAIT.Je s e rv i , s e rv i s (comme je [eni,fenis).

FuT uR . Servirai (de s e rv ir e h a beo ) .

CONDlTIONNEL.Servireie (de s e rv ir e h ab eb am ) , o i e, etc.

IMPERATIF.S er f (s er s a partir du xmB s.); s e rv o ns , s er ve z, formes

de l' indicat if present ou peut -et re du subjonct if present . Cf. supra ,

p. 104 , premiere conjugaison vivante.

SUl3JONCTIFREsENT~

Que je serveque tu servesqu'il serve( t )

que n. ser-vonsque v. serv-ezqu'il serv-ent

Ces formes correspondent. a des formes latines comme servam,servas, etc., au lieu de serviam 2, servias, etc. De meme : que jeparte renvoie a *pa r tam, au lieu de *part iam (lat. class. part iar) .

Cependant, pour certains verbes, surtout pour ceux d?nt leradical est termine par 1 ou n, les formes provenant de -tam sesont maintenues. On a ainsi que je bouille (bulliam), que je saille

1.cr.

supra

ala conjugaison en -er, p. ~02.. .'

2. On rencontre cependant servie, donnie, partie, etc., qui recvotent a desformes latines en -iam,

1 1 1 iii..

__~____._...~_~~_~ ~L.._ _

 

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Les autres formes n'avaientpas Imouillee. Imparfait de l 'indicatif:je boleie. Parfait: je ba li , b oul i, i s, it. Imparf. du subj. : que)ebolisse. Infini tif : bolir, Part. passe : boul i et boulu (encore usiteau xvrs siecle), Futur : b o ld r ai , b oud r ai .

TREssAILLIR (et SAILLIR) se conjuguaient ainsi : Ind. pres. : je

tressail, tu tr es sa ls - t re ss au s, iltr es sa lt - tr es sa ut; n, t ressa lons,v. tressalez, ils tressaillent. Imparfait : je tressailleie « *tressa-liebam), Subjoncti f present : q.je tressaille. Le radical en I mouillee

s'est generalise a I 'indica ti f present ( tu tressailles, i1 tressaille,sur Ie modele de : je tressai!), a l'infinitif tressaillir (d'abord

tressalir), au preterit tressaillis (d'abord tressali) et a l'imparfaitdu subjorlctif: q. je tressaillisse. Le futur etait tressaudrai, aujour-d'hui tressaillirai 1sail/ir fait au futur saillirai au sens de jaillir,

sailleral au sens de f ai re s a il li e ).

~nd. pres. : je tail .flat. vuIg. *fal/io pour fallo), tu fals,. ~~us falons, v. }rifez, it f ai ll en t ( * fa ll iu nt pour fallunt),

Subj. pres. : que je faille. Ind. imparfait : je faleie, Infinitif :falir. Part. pres. i falant, Part. passe i fali. Futur :faldrai,faudrai.

'Avec Ie radical en I mouillee faill- a ete forme le verbe faillir,

ou I mouil lee s'est general isee . Le verbe falloir, qui n'est qu'undoublet de fail/ir, n'a plus de formes en 1mouillee qu'au subjonctif

present: qu'i1 faille.

CuErLLIR a aussi generalise 1 mouillee a l'indicatif present :

l' ancienne conjugaison etai t : je cueil, tu cuels, i1 cuelt; n. coi l lons,v. coillez, il cueillent, Imparfait : je coillais. Parfait : je coil/is.

Subjonctif present : que je cueille, etc.

11 y avait deux radicaux dans ce verbe : cueil- aux formes accentueessur le radical; coil- aux autres formes. C'est le premier radical qui

a e t c generalise.

F E R m . , GESIR, QufnuR, ETC.

• Ind. pres. : je fier, f iers, fieri, ' n. fe ro ns , [e re z, fi er en t,

1. Tressaillerai dans le Di ct ion n a ir e de I ' A ca demle de 1798.

MORPHOLOGIE

(sa l iam) et par analogie : que je faille < *falliam pour fa l lam.A Ia Ire pers, plur. ~n ~vru. tsa i ll i en s , sa i ll i ez , representant norma-lem~nt sa ll amr : s, sa li a ti s . On a eu par analogie s e rv ie n s, s e rv ie z :partiens, ,partlez, et plus tard servions, portions, etc. Mais les

form~s seches (?'est -a-di re sans i) du pluriel se sont maintenuesjusqu au XVlB siecle (q. n. servons, q. v. servez).

SUB10NcTnr lMPARFAIT. Que je servisse, comme fenisse.

PART. pREs. Servant 1. La terminaison an t est empruntee a laconjugaison en -er.

PART. PAS SE . S e rv i, s er vi e,

Les par ti c ipe s passes de cette conjugaison correspondenL lOdesparticipes J?4.Sses du latin cIassique ou vuIgai re en tu : servi

sailli, o ui~.~ ~ :part!cipes latins. e!l -iitfa\1: cou l" ! fJ i s su , b ou i: : 'f al u, f er u, Jeu,~ a d autres participes atins, comme mor t <·mor~um. _pour m or tuum ; quis de querir, a ete forme d'apres Ieparfait qUIS.

Cette conjugaison ne comprend plus aujourd'hui qu'une vinztainede verbe! simples,-4ant plusieurs sont defecti fs. Void les formesles plus tmportantes des prlncipaux d'entre eux.

II

I

~

'.I

c:onjugaison

BomLLIR, FAILLIR, SAILLIR, Cmm,LIR

~ans ces ver~es iIy avaital ternance ent re Ieradical avec ImouiJlee(Ill) ~t I e I~cal~cl1!on mouilIee (I), suivant que Teta it , dansle J!itin vulgaire , en contact ave~ la semi-vo~elle ( bu ll io , b ul li am ;s al io , s al ia m , s al f en s) ou non. AUJourd'hw, par sui te de l 'analogie,des. transformations assez nombreuses se sont produites dans lesradicaux de ces verbes.

~OUILLIR (d'abord BOULIR). Ind. pres. : je boil, tu bo is - boas,ilbo lt - .boul€ n. bolons, v. bolez ; i1s boillent {bulliunt}. S u b j .pr~s. que Je boi lle , es , e: que n. boliens, boliez, boilent, Part. pres.bo illant. . .

1. Servientem a donne lesubst, sergent; a. fro sertant,

112 11 3

 

Conjugaison

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MORPHOLOGIE

Subj. pres. : que je jie re \ es, etc. Impera tif : jier. Indicatif impar-fait : fereie, Parfait : feri. Futur : ferrai. Condit. : ferreie. Part.passe: feru .

\QESiJInd. pres. ~ gis, il l i t , · n. gesons, v. gesez , ilgisent .Imparfait : geseie.~jeju i , j e a s , H ju! ,· n . je i ime s , v .j e ii s te s ,iljurent , Futur : gerrai . Subj. pres. : que je gise; que n. gesiens,Imparf. : que j e ] lJmS&. Part. pres. : gesant . Part. passe: j e ii , j u.

Le radical gis- des formes accentuees sur Ie radical a remplace

ges- des formes atones.

~(QUERRE). Ind. pres. : je quiet-s; n. querons, i1 quierent .f t' ilparfai t : je quereie, Parfait :

Je quis n. q ue si m es , q ue -i m es , q ui m estu q ue s ts , q ue -I s, q ui s 2 v. q ue s is te s, q ue -t st es , q ui st esil quist ilquistrent, quirent

Ce!!JIp patfaj t. .fpr t; ces parfaits seront etudies plus loin, p . 120 sq.

Fu~ i~ai. Condit. : querreie: Subj. pres, : q. je quiere,q ut e re s , q ut e re ; q. n. que re ns - qu en en s, que ne z, qu ie re nt. Impar-fait: quesisse, puis que-isse, quisse, Part. passe: quis.

Cf. encore les composes : a cqu er ir , c o nq ue r lr , r e qu e ri r.

ISSIR•. Le ~o~s a888&t' leeS surIeradical e.s.t..

iss-,ce~ -. La confus ion entre ces deux radicauxs'est produit e de bonne heure. Ind. pres. : j 'is', tu is , i1 ist; n. eissons,e is se z, i ss en t, Imparfait : eisseie. Preterit : eissi . utur: istrai,Condit ionnel : istreie. Subj. pres. : que j'isse; que n. e lSS l , .

Infinit if : eissir; forme plus recente tssir. Part. pres. : eissant ,issant . Part. passe: eissu , issu,

VESTlRfaisait au par t. passe vest i et vestu . Cette derniere formea seule survecu. Revet ir et divetir I'ont gardee, Travest ir et invest ir ,formes savantes, ont Ie participe en i : i n ve s ti , t ra v e st i.

~Defectif aujourd'hui. Ind. pres. : j 'oi , tu o s, i1 o t: n, oon s ,~ i1 oient , Imparfait : roeie. Parfait: j'oui(s). Futur' : orrai ,

..1. Et aussi : quejejierge (deferiam avec consonification de i en i-g).2. Le s formes faibles sont marquees en italiques.

11 4

encore usite au xvne siecle, Conditionnel : orreie. Subj. pres. :que j 'o le , o ie s, o ie t; q. n. o ie ns , o ie z, o ie nt . O yo n s, o ye z (imperatif)sont encore usites au xvns siecle, Part. pres. : oiant, oyant, Part.

passe: oui.

~ Le parfait de ce verbe etait en -i dans l'ancienne langue :

~ tu courts, etc. L'imparfait du subjoncti f eta it, par suite .

en -isse : que je courtsse; on trouve encore cette forme auxvn- siecle, Le parfait actuel en -u s a ete emprunte ala conjugaisonen

-oir.Futur :

courrai ,forme sur l'infinitif

courre.. MOURIR. Ind. r e . 'em uir tum uers ilm uer . Y. mor e zil muerent . La forme actue le e a personne du singulier est

anafogtque de Ia 2e et de la 3e p. sg.

Le parfait actuel est e - autrefois en ~iet en -us. J.emort, tu mor i s , e tc., et je moru i , tu moru s , etc.; par-sill analtdu subjonctif et ait : que je morisse et que je morusse. Futur : morra i .

Subjonctif present : que je muire 1, mu ir es , m u ir e; q. n, mor i en s ,mor i ez (et aussi m o ro n s, m o re z), m u ir en t, Les formes actuel les du

. s ingulier sont analogiques du present de l'indicat if.

TENIR, VENlR. Ven- ire a entraine dans la conjugaison en - ir t e ne r e ,

devenu * t en i re .

Le radical a.cQeDb!l"~; le.;raj.icalnop a s c e

nweten- .ven- . Ind. pres. : je l 'i e n, t ie n ; n. venons, ' etc.

Au subjonctif n au co c . e t de e . • c'est:a-dire

Ign. n avait onc : que je yiegne 2, viegnes,viegne; q. n. veme'!s-j v.m, q. v. v en ie z ( ve no m , ve ne z), qu'il vtegnent; on avatt de

Imeme : que je tiegne (venant de ten iam pour teneam) . Vers la finde la periode du moyen francais (xve siecle) le radical v ie n -, t ie n -,avec n non mouil lee, a remplace vie gn - : d'ou les formes actuelles

vienne , tienne. ,

Le -futur etait t en dr il t v .m _ dr gj , aujourd'hui t i en -d -ra i , v l en -d - ra i ,

avec emprunt au ra cal accentue.

II

I

\

1. On a aus si morje avec consoniflcation du rod latin en J (lat. ·moriam pour

moriar).

2. On trouve aussi avec consonification de i en i.g : t ienge, vlenge,

115

-,

 

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MORPHOLOGIE Conjugaison

Quant au parfa it, i l appartenait a la classe des parfaits forts dontil sera bientOt question.

ecrivait pert, m ort, ven t; la langue moderne ecrit perd , m ord,vend , mais le t reparait dans les liaisons, comme : il v en ( t ) a perte.

IMPARFAlT.Je rompei e .e Yin, tin

tu v e ni s, t en tsilvint, t int

n. v en lm e s , t en fm e s

v. v eni s te s , t e ni st e sil vindrent, tindrent - -

Sous I 'influence de i final Ie parfait latin veni est devenu vini enlatin vulg~e. d'ou yin, et, par analogie, tin. A la 3e pers. sing. i

est analogique de la Il'e personne; l'i final de cette 3a pers. n'etantpas long n'aurait pas pu modifier la voyelle tonique. L'i de la, 3a pers. du pluriel s'explique de meme.

Le radical accentue t in - , v i n- , s'est generalise dans la conjugaisonmoderne du parfait de ce s deux verbes.

L'imparfait du subjonctif etait : que je ten isse, que je venisse;formes modernes : t in s se , v in s se , avec les radicaux t in - , v in -,

Participes passes : t en u, v en u.

IMPERATIF.Romp (s n'a ete ajoutee qu'assez tard); rompon s ,

rompez .

SUBJONCTIFPREsENT. Queje rompe (lat. rumpam); que n. rompon s ,plus tard r om p ie ns , r om p io n s; que v. r om p ez , .r om p ie z, qu'ilrompen t .

IMPARFAlTDU SUBJONCTIF. l est forme sur le radical du parfait :je rompi-s, que je romp i sse , Dans les verbes a parfaits forts i1 estforme avec le radical des formes faibles (2a pers. sing., 1':e et 2e pl.);- parfait : je fis, tu fes-is; imparfait du subjonctif : que je fes-isse,Cf. plus loin pour plus de details.

FuTuR. Rompra i .

CONDlTIONNEL.Rompre i e .

INFINITIF. R om pr e .

PARTICIPEPREsENT. Rompan t , forme sur am-an t em, et non sur

rump-entem.

PARTlCIPEPAS SE . Rompu , du lat. vulgaire *rumputum pour ruptum(a. fro rout , ' cf. r o ut e, d er o ut e) .

L e s Qarticipes pfijS§s de c-etta..l'-.GajugaiS.QD C Q t t e 5 , P . . W l d , e n k : . J .Q . ., a des

partic ipes ,gasses lat ins en -iitum (lat. c1. ou lat. -vulg.) : cousu ,v e cu , b u, c ru = : -; U ;p lu , t u, etc.; ~o·ades participes latins accentues

su,Uc .radicaJ..:.r-las « clausum) , 'culi, ,(ili, d ud ,J ad , t rO ll; p la in t,join t . etc . En general ce tte seconde categorie de partic ipes corres-

!

I ·gaisQD e n - ~

VERim ROMPRE

rINDICATIFPRESENT

Je ro n + stu r on s, r on zit ro n t :

n. romp-ensv. romp-ezit romp - en t•

Aux trois personnes du singulier, la consonne finale du radicalpeut subir des modifications au disparaitre par suite de s ou de tfinals : ainsi on avait : tu parz et non tu parts (groupe de troisconsonnes), tu ronz , plus tam tu romps , etc. La consonne finale

du radical reparait au pluriel. A la Ire pers. sing. s apparait debonne heure, mais ne se generalise qu'assez tard, a la fin de laperiode du moyen francais (xva siecle),

A Ia 3e pers. sing, dans les verbes dont l'infinitif se termine en

-dre, comme perdre, m o rd re , to r dr e, etc., la langue modernea~ tJ!_nal, qui provenait du latin, en d : l'ancien francais

11 6 117

 

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MORPHOLOGIE

pond a des parfaits termines en -s (lat. -si, -xi), la premiere categoriccorrespond aux parfaits en -us (lat. -ui). .

~es ~erbes de cette conjugaison, avons-nous dit, presentent dans1 ancienne langue des parfaits forts et des parfaits foibles.

VERBES A PARFAITS FAIBLES

Leparfait faible etait Iesuivant, O U toutes lesformes sont accentueessur la terminaison. .

Je romPffj}tu romptsi1 romp i t

n. romp imesv. rompistesi1 rompirent

C'est la meme formation que Ie parfait de servir, IIy eut aussiun autre parfait, dont les formes furent surtout frequentes a la3e pers. du sing., et qui est per~ (du latin perdedit), On a ainsir en di et , t en di et , d ef en di et , etc. ceparfait est surtout propre auxverb~s en -.dP4comme p er dr e, t or dr e, m o r dr e, mais on Ie rencontreaUSSldansd.'autres verbes : rompiet,

IMPARFAIT DU SUBJONCTIF

Que je rompisseque tu rompissesqu'iI rompist-

q. n. rompissons, iens, ions

q. v. rompissez, iez

qu'il romplssent

Parmi les verbes 3._parfaitLfaibles, c'est-a-dire constammentaccentues, au parfait, sur la terminaison, nous citerons les suivants :"aJJJ;,f (je batti-sy; ifJf.mdr.e (je d ef en di -s t, d !s ee nd re , p en dr e, r en dr e ,t~-l!£11df£ ;J o ndre, to ndre; vain ere, sutvre. '

(. Les verbes mord re , tordre et les verbes dont l'jnfinjtjf est en -qindre- e in d re , - o in Z i re . ont des parfaits forts.2S#'

D'autres.parf~its sont . -~. Nous fifts donner les exemples

de ~arfalts faibles e - (-lS) e\ en ~ (-us); nons donneronsensuite les exemples des parfaits forts.

11 8

Conjugaison

10 f ,l!.tjaits foibles e@

Les verbes les plus interessants de cette section sont les suivants.Nous donnons en meme temps que le parfait les temps principauxou les formes les plus importantes.

SUlVRE. Ind. pres. : je sE 4 (Plus tard je sui, je suis), tu sius - suis,

Q _s iu t - suit] n'_~f.vons:J.§!!iJ!Qvs), v.~sevez (,§,yiJ.ez),H~f~f}ll,t -suivent; Imparfait .je seveie, ou plutot je sieveie. Parf~e..sevt-

siJi;. i , l§i-. tir~Qt.Futur : j e sivrai, Conditionnel: je s ivr eie - se vr eie ,SUbj.pres. :q.je sive etq. jesieve. Infinitif : s iu re , s ui re , s ui vi r, etc. 1.Part. present: sivant, sevant, sievant. Part. passe: sea < secuum

et suivi, qui se rattache a l'infinitif suivir.

Les formes du radical etaient, comme on le voit, nombreusesdans ce verbe; elles se sont reduites a suiv-, forme composee duradical sui- du singulier du present de ,I 'indicatif et du radicalsev-, propre au pluriel de ce temps et aux formes non accentueessur Ie radical : Ie v provient de l'u de q u o

CoUDRE. Radical coud- (infinitif, futur, conditionnel et Ire, 2e,,3e pers. sing. indopres., 2e pers. sing. imperatif); cous- aUXautrestemps. Parfait : je cousis. Part. passe : cousu .

VIVRE a deux radicaux : viv- aux temps de la Ire serie, a l'infinitif

et au participe present; vese-, vic-, au parfait et aux temps derives.Aux trois premieres personnes de I'ind, pres., Ie radical -viv-

s'est reduit a vi- devant s, t.

Le parfait fut longtemps vesquis (on trouve encore survesquisau xvn- sieele); vecus est plus recent. Part. passe: vescu , vecu.

NAITRE a trois radicaux ": naist- (nait-), naiss-, nasqu- {naqu-),

Les formes ne presentent pas de difficultes, Ind. pres. : je nais;

n. naiss-ons. Parfait : je nasquis,

I

/.

I

20 Parfaits faibles. en -VI (-US)

~tte classe n'estpas tres nombreuse. On pourrait y mettre,

1. Les formes de l'infinitif sont nombreuses.2. Au present de l'indicatif et a I 'imperatif le d n'a qu'une valeur orthogra-phique.

11 9

 

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MORPHOL()(JIE

d'apres les parfaits actuels, le verbe courre , deja vu sous courir(cf. s u pr a ), mo ud re et soudre, dont Ie radical etait primitivement :mol-, mold-, et sol-, solv-,

MOUDRE. Parf. : je molui , tu malus , ilmolut , etc.

Quant a soudre, son ancien parfait etait fort: s o ls , s o ls is , s o ls t, etc.La forme solu dans je resolus est relativement recente. II y a donelieu de le classer panni les verbes a parfait fort. Notons quea b so l u, d is s o lu , formes regulieres du participe passe 1, sont devenusdes adjectifs; les participes sont ab so u s, d is so u s , renvoyant a desradicaux en s o ls - ( * a bs o ls um , * d i ss o ls um ); mais it y avait une autreforme ab so u t, d i ss o ut ,d o n t Ie feminin etait a bs o ut e, d is so u te ,renvoyant a des formes latines * a bs 6/ tu m , * d is s6 1 tum .

PARFAITS FORTS

Parmi les parfaits les plus importants de cette classe, citonsd'abord les plus usueIs, se rattachant aux parfaits latins e~-fMje in,s; ie pris; jy <&,-etc.) et aux parfaits en -t , comme fec-i;vOlciles paradigmes : ._..

Je fis je pris

tu fesis 2. tu preslsit fist • il pristn. feslmes n. preslmesv. fesistes • v. preslstesit fi(s)rent, i1 pristrent

Fis correspond it une forme *fic i (pour feci) du latin vulgaire;pris vient de *pr is i pour prendidi .

Sur pris se conjuguent :je mis , tu m esis (m ettre ) " je dis, tu desis;je quis, tu quests (querir}, etc.

L'evolution de ces formes est la suivante : probablement parsuite de dissimilation s intervocalique disparut de bonne heure

1. Encore employees ainsi au XVI" siecle,2. Nous rappelons que dans les paradigmes des parfaits les formes faibles 'sont en italiques,

120

Conjugaison

dans les formes faibles f e s i s , feslmes, fesistes, qui devinre_ntfe-ts,fe-tmes, fe-tstes et se mainti~ent ainsi pe!1dant .la periode dumoyen francais (XIVB-XVe steeles). Cet hiatus mt~rne (fe-ts}

disparaissant, on eut les formes fis.fimes.fistes, ou plutot les fO!IDes

feis,jeimes,jeistes, ou la pseudo-~iphtongue ei 1 est, au XVIB Steele,une pure survivance orthographique,

De meme p re si s, p re si m es , m e si s, mesimes , devenus pre-ts, pre-!mes ,m e- is m e- tm e s, puis preis, preimes, m ei s, m ei me s ont abouti aux

form~s actuelles p r is , p r im e s , mis, mimes , etc.Le meme processus a eu lieu dans Ie radical de I'imparfait dusubjonctif, qui etait Ie suivant

Que je fesisseque tu fesissesqu'it fesistque n. fesissons, i en s, io n sque v. f es is se z; i ezqu'il fesissent

II

plus tard (fe-tsse, fisse)(fe-tsses, fisses)

(fe-tst, fist)( f e- t ss i ons , f i ss i ons){ f e -t s si e z , f i ss i e z}(fe-tssent, fissent)

'On avait de meme : qu ej ep re s is se ( pr e -f ss e ,p ri ss e ); q u ej e.m e si ss e( m e- ts se , m i ss e} ; que je desisse (de dire), que je questsse (de

querir), etc.. etc.

Voici les autres temps de dire, faire.

~Ind. pres. : je di, t,u d!s, ildil,. n: dir_nes .v. dit~s,. it dient:Imparf. : je diseie. Parr. :Je dis, tu ' ! e sl s ,} 1 d i st , etc: SU?J.~parf: :que je desisse ( de -i ss e , d i ss e ): . Subj, pres.,.: ,q~e je die, ~ le s, d !e ,que nous d i ie n s, d io n s , q. v. d i ie z , d i ez , qu II d !e nt . ~ radic~l d,s:,qui se trouvait d a ns je d is ei e, a remplace Ieradical d ,- au subjonctifpresent. Mais la forme di e a survecu longtemps,

~nd. pres. : je fa z, tufa is , ilfa ;t,' n .fa !m es, v.fa ite ~, ilfo n! .~it : je feso ie . Futur : feral. Condl~lOnnei : feme. Sub].. p resent : que je f as se , f ac e; que nous fassiens, fac iens , etc. ,

E1lYl.,faisait aussi, au parfait, je ris,. tu resis, i~ rist; n. res imes ,~ent, et, it l'imparfait du subjonctif, q. je restsse.

1. Au XVIe s iecle on ecrivait : je feis, tu feis, n, feimes, mais on prononeait

fis.fimes.

121

 

MORPHOLOGIE

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C~, D~umE, DUIRE (conduire, produire, etc.), LUIRE. Leparfait e ta it Ie suivant (duire) :

Je duis n. duislmestu duists v. duisistesit duist il duistrent

~n conjugualt de meme : j e luis, tu luisis; je destruis tu destruisis: .je construis; Je cuis, tu cuisis, etc. Depuis Ie xme ;iecle il . I

IPour ::~ verbes, sa1_lfpour les defecti fs , un parfait faib le q~~!s~e partait actuel : Je conduisis: '

Pour NUIRE, cf. infra, p. 125, parfaits forts en -ui.

~l' ;lCI:rm' EXCLUru; font, au parfait , cone/us, conclusis etc.als IS se sont aSSIIDlIes d e bonne heure aux verbes a 'arfa"

faible en -us : d'ou les formes actuelles : je conclus, tu c~nc/u~~

TORD~ et MORDRE avaient dans l'ancienne langue des arfaits

~~:ts : Jelto~s, ~ultorsis, iltorst; n. torsimes, etc. Ces parfiits ont

r~mp a5l S,,, a fin de la periode de I'ancien fran ai 1pa~fatts faibles actuels : je tordis, je mordis avec I; r !~li:~ ;spresent mord-, to rd-, ' u

SOURDREavait de m em e un parfait : je sors, tu sorsis, it sorst,

PREND~ , dont nous avons etudie Ie parfait, voit nd reduit .

~~s!~~~s l~~~~~~~a1: a~1!f~~~a:~~ca:: pr6s~~t , au subjo:Ct7 i

rad ica l avec nd? a existe dans l'ancienn/~~lC1~e ~r~sent. f:L_e

place de bonne heure au radical reduit a n Au gusub' al~ at artavait preign 1 . .~. pres e n on

b..e, par ana ogre de plaigne, ceigne, etc. La forme

(pacltu~]]le)renne est .empruntee au radical de I'indicatif presentune et est relativement recente,

Q ! : : ? R ~ . I!1d. pres. : clo, .dos, c lot, ' n. cloons, v. cloez, it cloent(au], i ls e-c los -ent } , Parfait : je clos, tu closls, ilclast, etc.

Ce sont surtout les verbes en - ai nd re , e in dr e, o in dr e, qui ont subi

1. Nous prendons, je prendeie, etc.

~.

122

Conjugaison

des transformations importantes au parfait. On conjuguait leurs

parfaits, qui etaient forts, sur le paradigme suivant :

Je plains (lat. planxi) n. plainsimestu plainsls v. plainsistesil plainst i1 plainstrent

De meme : je ceins, tu ceinsis, it ceinst; jefeins, tufeinsis, i tfeinst.

Je joins, tu joinsis, it joinst,

La forme actuelle faible, je plaignis, je jolgnis, je feignis, est relati-vement recente (fin de la periode de l'ancien francais, xms-Xl Ve siecles).

La plupart de ces verbes ont eu aussi une forme de radical termineen d au parfait , comme je p la in di s : elle disparait pendant la periode

du moyen francais. .

CRAINDRE.Ce verbe avait trois parfaits : un parfait fort en -s

(je .crens, tu crensis, il crenst); deux parfaits faibles, l'un en -ui,-us (je cremui, tu cremus, etc.), I'autre en -i (je cremi-Is), tu,cremis, etc.). La forme craignis, analogique, a supplante les trois

autres. Part. passe : cremu.

Ind. pres. : je criem 1, tu criens, it crient; n. cremons, v. cremez,i1 criement, Imparf. : je cremeie. Inftnit if : c r iembr e , c ri en dr e , et,par analogie des verbes en - ai nd re , c ra in dr e ; d'ou la conjugaison

actuelle, semblable a celle de plaindre.

Q U E ' k R E . ' · C r . : ) qUerir. Ind. pres. : je quier; n. querons. Parfait :

je quis, tu quesis, it quist, etc. Subj. imparfait : que je quesisse.

TRAIRE2. Ind. pres. : je trai, trais, trait; traions, trai-iez, traient,

Subj. pres. : que je traie. Parfait : trais, traisis, traist; n. trai-

simes, etc. Part. present : traiant, Part. passe : trait.

ECRIRE avait deux parfaits : j'escris, tu escresis, etc., parfait

fortIdu lat in scr ip s l, scrtp si s tt ), et j'ecrivis, tu ecrivis, etc., parfait.

faible.

1. Lat. vulg, =cr emo pour lat. cl. t r smo,2. Ce verbe avait dans l 'ancienne langue lesens de tirer.

123

 

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MORPHOLOGIE

Parfaits en -Ut, -US

~~s Pff~ts co)resp~ndent a des parfaits latins (latin vulgaire ouV .n.c asslq~e .en -ta. lis sont propres surtout aux verbes en -oirOICIes pnncipaux verbes en o re qui presentent ces parfaits :nous oonons en meme temps Ie s formes des temps principaux:

BOIRE

i

~d. pres, : je boi (et boif), tu bois, iIboit: n. bevons v

~ ~ f e n ' ~ bOlv~nt. Imparfait : je beveie. Subj. pres. ' : que je bolve:l'infinitif.utur . bevrai, plus tard b uv ra i; b oi ra i a ete refait sur

Parfait : je but, tu be-tis, it but: n be-urn"u s v be " t '1 bS bi . . ,. 0 ; . ' " -us e s 1 urentu J. imparf, : que Je be-usee. Part. passe: beii- (beu,'bu). .

il~ Ind. pres. : je croi , tu crois, il croit; n creons v creezcro ien t. . ,. •

Imparfait : creeie. Subj. pres. : que je cre ie - cro ie etc Futur .cre:az, deve~u ~roi:ai sous I 'influence du radical 'acc~ntue d~present de ] indicatif ero i ou de l'infinitff"

~~;:!~je .c~ui 2. ~u c:e-iis, ~~crut; n. ere-ames, v. cre-ilstes, ilPart . :ub!. unp .. q. Je cre-u sse ' .Pa r t . passe: e re -i t ( cr eu , e ru ).

radi~Jr s'.' cf.rean,t(Plus tard croiant, croyant, avec emprunt ducrot; C • mecreant) .

~~1~~resd

: jel u. ]tu lis. il lit; n. lis-ons, v. lis-ez, il lis-ent.. . ~s- u p ~Ie est peu regulier au point de vue hone-~~u:~b~em;[fe ~e ra~cal de 1'imparfait de l'indicatif et du ~resentd i. . ~onc . eut-etre y a-toil eu influence de dire (imparf .ts-ete; part. pres. : dis-ant). . .

II a existe deux parfaits, un en -s, l 'autre en -u s 3.

1. La transformation de bev b bpar l 'analogie du radical bu ' d s, : : t : en uv on s, b u ve z s'explique sans douteune raison de phonetique, ' u p rut et du participe passe, au peut-etre par

2. On t rouve aussi un parf ai t f ibl .'

forme barbare t c redu ip ou r c r e J :d i . e . Je cre-i, tu ere-Is; etc. Crui vient d'une3. Tous deux renvoient a des form d lati . .(pour legi) lui a *legui A u partiei es l ~ tin , , ' . : .I1garre : leis se rattache a *lexi

, . pe, elf represente lectum, leilt "legutum.

12 4

Conjugaison

10 Je leis, tu leisis, il lein: n. leisimes, v. leisistes, il leistrent.

20 Je lui, tu le-ils, il lut; n. le-iimes, v. le-ilstes, il lurent, Subj.imparf. : q. je le-isse et que je le-ilsse; Part. passe: leit, lit; le-ta,

leu,lu.

NUIRE (autre infinitif NUIsm) faisait au parfait dans l 'anciennelangue: je nui, tu no -U s - ne-ils, i1 nut; n. n o-tim es - n e-iim es ,n o-ii ste s - n e-i ls te s, iInurent. C'est un 'parfait fort en -ui; il s'est

aSsimile au parfait des verbes en -duire {pro-duire , con-duire) :je nuisis; i1 est aujourd'hui peu usite,

.PLAIRE,TA IRE . L'ancienne langue coonaissait aussi Ies infinitifs

plaisir, taisir.

Parfaits :je plot, tu plo-ia (pte-us), i1plout " n. plo-umes (ple-umes),

v. plo-ilstes [ple-ilstes}, iIplourent,

Je tot, tu to-Us {te-lls}, il tout: n. to-limes, v. to-ilstes, il tourent.

Subj. imparf. : que je plo-ilsse (ple-iisse, d'ou plusse); que je

.to-usse (te-usse, tusse),

Part. passe : plo-iit (plus tard ple-ii, plu); to-iit (te-a, tu).

Ind. pres. : je plaz, tu plais, ilplaist; n. p lais-ons, v. plais-ez, il

plais-ent, Subj. pres. : que je place; q. n. placiens, q: v. placiez;qu'i1 placent, Le radical plats- a ete generalise; de meme pourtaire, qui se conjugue comme plaire.

P A iT lci:. P arf. : je poi . tu po-ils, i1pout,' n. po-i imes, v. po-iistes,i1 pourent , Subj. imp. : q. je poiisse, Part. passe: po-ii (peii, puis

pu; cf. repu),

CoNNAl"rRE (ancienne forme CoNOISTRE) . Parf. : je conui, tucone-Us, iIconut; n. cone-ames, v. cone-ilstes, it conurent . Imp. dusubjonctif : q. je cone-iisse. P~. passe : c o ne ii , c o nu . Ind. pres. :

je eonois; n. conoissons.

CRoiTRE.Parfait :je crui, tu ere-lis, ilcrut; n. ere-limes, v. ere- i l st es

i1 crurent. Imp. du subjonctif : q. je cre-usse. Part. passe: ere-it,e m . Ind. pres. : je creis - ero is « cresco); D. cre is s -on s , c ro i ss - on s.

125

 

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MORPHOLOGIE

PARAiTRE (anc ienne forme PAROISTRE). Parfai t faible (parui,parus etc.) , pro pre it PAROJR;voir plus loin cet te forme (p. 127).

Conjugaison en -OIR

L~s verbes en -ajr correspondent en general aux verbes latins del~ conjugaison en. - e r e 1. •

~: 'e~Ien!~n~s;J~/:r~hv~.q:: ~~e-~~C:fi~ant~!lr:~:~~~;;V;;~~~ __

sim~s ~t. la plup~rt soot d6fectifs l ;es ~e1:bes usuels avoir,"_djjim, ~9UllOlr appartiennent a cette conjugaison.

La plupart de ces verbes ont conserve aux temps du present de

l'indicati f (e t que lquefoi s du subjonc tif) des radicaux di fferent s,suivant qu'ils sont accentues ou atones : je veux, nous voulons;je dois, nous dev-ons; je recois, n. recevons; je sais, n. savons;je peux, n. pouvons; autrefois je voi, n. veons; je chiet Ue tombe),n. cheons, etc .

Les participes passes de ces verbes sont en -u, correspondant au

latin -taum : eu, chu, du , faliu, value- vou/u , etc.; cf. cependantsi s < lat . vulg. "sisum.

On dis tingue les verbes de cet te conjugaison d'apres leurs parfaits.

.~ .Y1?B~LE : parfaits en---ui-;-tt;r;

(1) VERBESA PARFAITFORT

a) Provenant de parfaits latins en -i.

b) en -si.

c) en -ui.

1. Luire, nuire, maindre re nv ojen t a ux fo rm es su iv an tes d u la tin v ulg aire , au

ces yerbes avaient change de conjugaison : lticere, nocere, mdnere. Luctre,no c sr e , man i ir e o n t d o nn e r eg u li er em e nt l u is i r, nu is i r, mano i r : p l ad r e a d on neo la is t r, p lde if re a d on ne pla ire . -

126

Conjugaison

VERBFSA PARFAITS FAIBLFS

PAROIR. Ind. pres. : j e per - pair, tu pers, ilpert (cf. i1 appert,de apparoir}; n. parons, V. parez, ilperent. Subj. pres. : q. je pere(paire), q. tuperes, etc. Parfait; je paruicparu-s, tuparus, i lparut;

n. parumes, etc.

VERBFSDONT LE RADICALEST T E R M I N E PAR L. Quand cett e I esten contact avec yo d eUe se transforme , au present de l'indicatif_ et du subjonctif, en / mouillee : ex. ; *vo/io (class. v%) > je-'fueil; "voliam (class. velim) > q. je vueille; "fallia (class.fallo) >-je fail: *fall iam (class. fallam) > q. je faille; *valiam (class.va/eam) > q. je vaille, etc. •

CHALOIR(impersonnel), Ind. pres. : il chaut (il importe). Parfait:

i1 chalst et ilchalut : cette derniere forme est plus frequente,Subj. present qu'i l chaille « ca l eat, caliat). Subj. imparf, : qu'ilchalsist, chauslst; qu'i1 chalust,

DOULOIRet SOULOIR,dont plusieurs formes etaient restees vivantes

jusqu'au xvns siecle, faisaient au parfait '; je doulus, je soulus.Ind. pres. ; je dueil, n. dolons; je sueil.

FALLOIR avait trois parfaits ; les deux plus anciens sont : un

parfait faible': je fali et je faillis, faillis, faillit, etc., emprunte aIaillir, et un parfait fort en -s : je fals (faus), tu falsis, il falst;

n. falsimes, etc.; I'imparfait du subjonctif etait : q. je faillisse et.q.jefals isse - fausisse, ce dernier encore usi te au XVle siecle.

La forme du parfait faible actuel : fallus, fallut est relativementrecente (XVIe sieclej),

Pour VALOIR, au contraire, on trouve des les plus anciens tempsIe pa rfait faible : .,va lu s , va lu s , va/ut, etc. Mais on a aussi un parfait

fort en-s : je vals, tu valsis. i1 valst, Subj. imparf. : q. je valsisse -«

vausisse (encore usite au XVJe siecle) et que je valusse.

~vait trois parfaits: 10j~voil). to vols (volis), il volt;~;, v. volistes, i1 voldrent; 20 je vols, tu volsis, it vo/st, etc.

127

 

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MORPHOLOGIE

(comme vals, VaISiS);Q je voulus, forme actuelle, qui n'apparaitqu'au XJVB siecle. II y avait aussi trois imparfaits du subjonctif :volisse, volsisse - vousisse, voulusse. Vousisse a dure jusqu'auXVI6 siecle,

Pour rind. pres., cf. p. 126. Au subj. pres., on a : que je vueille;q. nous vol iens, q. v. vol iez qu'i1 vueillent. Les formes actuellesveu il l ion s , veu il l ie z C d . cote de v o ul io n s, v o ul ie z) sont emprunteesaux radicaux toniques : q. je vueille.

VERBES A PARFAITS FORTS

Ire ET 2e CATEGORIE (PARFAITS ~ATINS EN - ! : . : ! f J .

VEOIR,SEOIR

Parfait.

plus tard

vi s(veis, vis)

Je vi ( lat . vidi)tu ve-fs

il vit

n. ve-tmesv. ve-tstesit virent

Je sis si stu ses-is,se-ts iseis, sis)il sist sit

n. s e s- lm e s, s e- tm e s iseimes, simes)v. s es -i st es , s e- ts te s ( si st es , s ft es )it sis-drent sirent

( ve im e s, v im e s)iveistes, vistes, vites)

Si s vient du lat. vulgaire *s i s i p ou r ,· s esi , mis Iui-meme pour sedi,L' e de SeS l est devenu i sous 1influence de i final.

Imparfait du subjonctif : que je v e -f s se ( v ei ss e [XVIe s.] visse);

2e p. v e -t ss e s, v e is se s , v is se s , etc.Que je s e s- is se , s e -t ss e ( se is se , XVIe s.), etc.

128

Conjugaison

SE.OIR, ASS-EOIR. Ind. pres. : fassiet, tu assiez, ilassiet, n. asse-ons,v. asse-ez , il assie-ent, Les formes a ss o is , a ss o it sent recentes et ontete tirees du radical de l 'infinit if, a s se o i r, a s so i r. Asseyons, asseyezsont recents aussi. Subj. pres . : queje ta'asste-e et queje m'assieye;auj. que je m'asseye ou que je tu'assoie, forme plus vivante.

Futur : J'assierai, assoirai, formes actuelles. La forme regulierephonet iquement eta it dans l 'ancienne langue j 'a s sed ra i, a s se r ai ,

VE-OIR.Ind. pres. : je voi , tu vois, ilvoi t ; n. ve-ons, v. ve-ez, ilvolent .Imparfait : je ve-eie. Part. passe: v e- il, v u; v is (lat. visum) . Part.pres. :. veant, Les composes p re v o ir et pourvoir font au futurprevoira i ei p o ur vo ir at t i en x parfait etai t en -is : je previs, je pourvis;auj. je previs, mais je pourvus.

Parmi les autres par faits en -s (latin -si), il faudrait citer ic i ceuxde- vouloir et de valoir, mais cf. supra , p. 127. IIy en avait d'au tresdans l'ancienne langue-: j'ars de ardoir, etc.

3e CATEGORIE : VERBES DONT LE PARFAIT CORRESPOND A DES PAR-

FAITS LATINS EN -UI.

On les cIasse d'apres la voyelIe accentuee de leur radical en latin

(a, e,0).

A. Radical en -A.

. ..~.

Parfait.

J~(eus. forme actuelle, est analogique)tu , e;.iisJeus)il w . u . .DJ;..(eutrecent et analogique)n. o-iimes, e-iimes (eumes)v. o-ilstes, e-iistes (eustes)

il ourent, o,rent (eurent)

Subjonctif. Imparfait.

Que j'o -usse, e -i is se (eusse )

que tu o - il s se s , eu s se s {eusses)qu'il o-ust, e-ast (eust, eu t J ,

129

J. ANOLADE. - Ancien!ran;Qi s, - s.

 

MORPHOLOGIE Conjugaison

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que n. o - ii ss o n s, - ie n s, - io n s ( eu s si o ns )que v. o - il ss e z, - ie z ( eu s si ez }qu'i1 o - i ls s ent , e - il s sen t (eussent},

Part. Passe. O- ii , e - u (eu),

Ainsi se conjuguent le parfait et l'imparfait du subjonctif de savoir.Je sol , tu s o-us - se-iis, iIs6ut - so t; q. je so -iisse - se -us se, etc.

~Ind. pres. : j'aj, tu a s, il a (t ); n. avon s , v. aves, i1 ant .

~ctif present: q. j'aie, q. tu ales, qu'i1 aiel , ait (de tres 'bonneheure); q. n. ai~n s - a yo ns, q. v. a iez - ayez, qu'i1 aient . .

Futur-conditionnel : avrai - a vre ie, a ra i - are ie ; memes formespour sa vo ir : s avrai - savreie et sa rai - sa reie. Ce sont les formesusitees jusqu'au XVIe sieele, au elles sont remplacees par aurai,

saurai , au ru , qui a remplace le v, parait d'origine meridionale.

~nd. pres. :je sa i . tuw. ilset . ' n. sevon s . v. s f !v e z, !l s e ven t.~iecIe, on ecrit s a is , s a it , formes actuelles.

Subjonctif present : q. je saehe. Q. t. saehes, qu'il sache; q. n.s ac hie ns - s ac hio n s, s ae h8 nS , q. v. - s a ch ie z , s a ch e z, qu'i1 saehent .Pour le futur-conditionnel, c r . s u pr a , a v o ir .

Om-OIR, CHOIR« cadsre pour eMere) . Ind. Pres. : je ehiNtJ .

tu chies, i1chiet; n. cheons, v. cheez , iIchieent,

Ce verbe avait un parfait faible : je che-t, tu che- ts , it che-tt, etc.;d 'ou l 'imparfait du subjonctif : q. je che- tsse, q. tu che- tsses, etc..Le parfait en -u etait : je eheu 1, tu che-us, i1cheut; n. che-ilmes, etc.Part. pres. : e he -a nt : cf. &hean t . Part. passe : ch e- il , e h u. Futur :eherrai .

B. R ad ic al e n -E.

~ Ind. pres. : je doi , tu dais, it doi t ; n. de-vans, v. dev-ez ,it doivent , Imparf. : deveie. Subj. pres. : que je dole, q. tu doies,

1. Les formes cheu (1 p. sg), cheut (3 p . sg .) sont donnees par Chabaneau

(Hist. de la conj.francaise, 28 ed. , p. 125), quine connait pas chui, chut, Nyropindique ehui pour 1a 1re p. sg.

130

qu'il doie; q. n. deviens-devons, q. v. d ev ie z- d ev e z, qu'il .1oien t . ·la forme doive est mains ancienne et apparait vers Ie xms siecle.

Parfait.

plustard

(deumes, dames)(deustes, dates)

Je dui n. de-iimestu de-iis v. de-ilstesit dut it durent

Subjonctif. Imparfait. Que je de-esse. que tu de-iisses, etc.

Part. Passe. De-il, d U o

VERBESEN -CEVOIR (RECBVOIR,DEcBVOIR,Coxcsvora, etc.),

RECBVom;Ind. pres. : je reeoi , tu recois, il recoi t : n. recevons,

v. recevez , ils recoivent , Subj. pres. : q.je re ro ive , s , e : q. n. receviens

etc.

Parfait

Je recui 1 n. rece-iimestu rece-ils v. rece-itstesil recut it recurent

Subj. Imparf. Que je rece-usse, que tu rece-iisses, etc.

Part. Passe. Rece-il, reeu .

C. R ad ic al e n -0.

MOUVOIR.POUVOIR,PLEUVOIR

-M_OUVOIRa. fromovei r , de m o ve re ). - Ind. pres. ;je m ue f. - meaf,

tu mues, i i muet; n. movons, v. movez, ilmuevent . Subj. pres. : q. jem ueve - m euve; q. n. movi en s , etc.

1. Lat. vulg. "recepui pour reeepi 2e pers, recepu(i)sti pour recepisti, 3e p.rece(p) uitpour reeepit, etc.

131

 

MORPHOLOGIE

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13 3

Parfait

plus tard

Je mui

tu me-us (meus,mus)il mutn, m e -li me s [ me um e s, m um e s}v. m e -u ste s ( me us te s, m ut es )iI murent.

Subj. Imparf. Que je m o -u ss e, m e -u se e, m us se ; que tu mo-usses~~~~~ ,

Part. Passe. M o -u , m e -u ; m u .

~ (lat. vulg. *pot lre pour posse) . Ind. pres. : j e p uis ( pe uxest plus recent); tu pues - peux, itpue t - peut; n. p o -o n s i po u -o n spouvons 1), v. po-ez, ilpue-ent. Subj. pres. : q. je puisse (forme s~la 1re p. sg. de l'ind. pres. ; q. n. possiens, passions (formes modernespuissions) , etc.

-Parfait.

Je poi n. po - umes , pe-iimes, piimes

tu po-tts, pe-as, pu s v. po-ilstes, pe-ustes, putesil p6ut, pot iI p6urent (parent)

Sub). Imparfait. Que je po-iisse (pe-usse, pusse), que tu po-ilsses,qu'llpo-ust, etc.

Part. Passe. Po-u (pe-a, pu).

On remarquera que ce s formes sont les memes que celles desparfaits dont le rad ica l est en -a (p. 129 ) .

PLE_UVOIR.mpersonnel. Ind. pres. : ilp lu e t ( pl e ut ). Subs. pres. :qu'il plueve (pleuve).

Parfait: ilplut et ilplout,

1. Le s formes avec v apparaissent au xme siecle; mail!elles ne deviennenteourantes qu'au xv»,

132

Conjugaison

Subj. imparf. : qu'ilple-ii~t.

Part. passe : plo-u, ple-ii, plu.

CONJUGAISON DE E T R E

INDICATIF PREsENT

Je su i n. somes

tu es, ies v. estesiI es t it so nt .

Su i correspond au latin vuIgaire *su i au lieu de sum. A la 2e p.

ie s est une forme tonique (d'ou la diphtongue), es une forme atone.Au pluriel, Ire p., somes est la forme la plus ancienne : on trouveaussi son s (qui a servi a former la Ire p. plur. du present de l'indi-cat if des autres verbes) e t esmes, forme d'apres estes (?).

IMPARFAIT

J'ere, iere (lat eram)tu e r es , i er esil e re t, i er et (et ert)

n. eriensv, eriez

il e r en t , i e re n t

Eriens et eriez ne renvoient pas directement au latin eramus,eratis; ce s formes ont pris la terminaison des imparfai ts des autresconjugaisons; aux trois personnes du singulier et ala 3e du pluriel,accentuees sur Ie radical, on a des formes diphtonguees et desformes ou e n'a pas subi la diphtongaison.

A partir du XIVe siecle, estoie (de estre) remplace iere.

PARFAIT

Je fu i n. fumestufus v.fustesil Ju t il furent

Fui est devenufus par analogie des autres parfaits en -us.

IMPARFAIT DU SUBlONCI1F. Q. jeJusse,Jusses, etc. (Du latin * f ossempour fuissemy.

 

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MORPHOLOGIE

FUTUR .

Pier (lat. ero)tu iersil iert, ert

n. e rmesv. er tesil ierent

VII

Adverbes ,p repos iti on s, conj oncti ons,

nega tions , interjec tions

. .

Formes :analogiques : je serai, formee d'apres "essere, abeo,e s se r ayo , s e ra yo , et es tral , sur estre.

CoNDITIONNEL

Je s e re i e ( se r oi e )tu sereiesil s e re ie t , s e re it

n. seriiensv. seriiezn sereien t

ADVERBES

, 1 1 y a de~ points importants it relever dans la formation des

adverbes :.1a format ion a~;E ~ e : e t J ; j t ; ' : n J : ' ~~;~~e-ment e~ f ra li tl m, e t J 'a d pLQ a_~__jJ~ __ s t__r l _ ! l _ _ _l,e.

Laformation avec mente est commune it tQutj~sIes lammes romanes,

Ie roumalll excepte : b ell em en t, b on em en t, m a /e me nt, largement;languement , franchemenJ, · etc.; avec des adjectifs de la Z e Mclinai-~ co ra lmen t, fo r(t)m en t, g,anmen t (mod. g ra n dem en t) , l o ya l-me n t, r o ia lm en t , etc.

Aujourd'hui certains de ces adverbes ont donne it l 'ad'ect if laforme feminine' : grandement, ortement, mais la plupart. formesavec des adject ifs en -ent ou ant- (participes), ont gard6 I'adjectifinv.m.mbIe et, dans ce cas-hi. il s'est produi~ ail~jmilation :

innocent1.-ment> innocen -men t > innocemment; prudent-ment >p ru den -men t. pr u demmen t; c o n st an t-men t >c o ns ta mm en t; i nc es sa m -ment, etc . . .De Ii les adverbes· actuels termin6s !;Jl - emmen t ou en~ammen t. - ._ , _. -

135

Autre forme du conditionnel : estreie, forme sur estre.

SUBJONCTIF PllEsENT

Queje seieque tu seiesqu'il s e ie t , s e ll

que n. seiensque v. seiezqu'il seien t

Le latin classique sim(pour

s iem)etait

devenu en la tin vulgaire

s iam, s e a m , d'ou seie, plus tard soye, soie et sois , par analogie dela 2e p. sg. Se-iens , se-iez sont composes du radical atone se et de laterminaison iens, fez des subjonctifs.

IMPERATIF. S e ie s; s ei en s, s ei ez , fqrmes du subjonctif.

PARTICIPE PREsENT. Estant (de s tantem).

PARTICIPE PASSE. Este (de s tatum) 1.

!.n~exlste pour ce verbe un reste du plus-que-parfait latin furet (de fuerat},It avatt ete; on a de msme avret, de habuerat; ces formes (et quelques autres)sont d'ailleurs t r e s rates.

134

1. T entre deux consonnes doit tomber : l 'ancienne langue t!crivait un en/ant,des enfans, etc.

 

MORPHOLOGIE Adverbes; p re po s it io n s, c o nj o nc ti o ns , n e ga ti o ns , i n te rj ec ti o ns

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Skse trop.re .en anci.en francais d.ans des adverbes provenant. d adyerb_es la tl l~s t;~nes par S • mats < ma gi s, p lu s, l ar s < loris.I?e ]a s est pas see a d autres formes d'adverbes ou de prepositio.n.s :stne + s >sans, onques, avuecques, gueres, sempres landisjadis, ' ,

Parmi les locutions adverbjales. citons celles qui sont formeesavec la preposition a et un nom en on au pluriel . a ta lo ns a tro to nsa g en ou illo ns , a c he va uc ho ns , a r ec ulo ns , a v en tr illo ns (douche su;le ventre), a r e il so n s (sur Ie dos), a c rop e to n s , etc.

PJipcipaoy adyerbe~

Lieu ou l'on C l l i . . :...ii;i.,..d. <ecce hie; ca < e cc e h ac ; /a < iliac;a u < ubi. -F·

Lieu d'ou l 'on vient :J !!Lnt <; d e . M n t b , · ex. : d ont v ene z -v ous r

L< ih J et en < iude sont des adverbes de lieu, mais ils sont aussipronoms .r» pense.f'en parlerai.C e a n s et Mom: ( ec ce h ac t nt us , i ll ac i nt us ) sont restes vivants jus quedaUs la langue moderne.· -

~lsursum

dev~nu susum? si~ai~ en haUL. jus, en ~as (jus viente eorsum > diosum >josum et jusum par analogfe de susumi.

.Compose : d e ss us . D e ss o« Y < de subtus,

E nz < i nt us ; d eda n s < d e d e in tu s._ ~li£!s < l o ri s: 1 i1 J gr s ; c r . encore les prepositions;

~ < hodie;JJk.r < h e ri ; f km , gj n < de mane .

Autres adverbes : ~ < h in c h od ie . al~mn·.Q'B\lt;..QlU,ljJ« ha cnocte I?), cet te nui t; main <mane, matin; oaa. .ouan « ho canno) , ~te:r;J1J..6e: --- ' . - -- __ .'

-~---.--~

1. Ou plutot ad noc tem?

136

Maintenan.L < ma nu t en en te .~ . ~Endementres « in d um i nt er im + s), pendant.

- .. . . .. .cr . encOre : sovent < s ub in de ; s em p re s <semper + s, aussitot;

ades < g,_ade\ ipsumt, ~ient6t; tod is, pour to us dis, toujourSjp_ieca pgur p ie ce a , snsnite, etc... -

QUANIp'E

Mol t « multum) , beaucoup. Tres « trans1... au dela; resto_yt <7 ra ns to tu m, completement. fiiFTPer), beaucoup : Tant par fubels =1 fut tres beau; on Ie rencontre surtou t avec Ie verbe estre( pa r e s tr e ).

B ea uco up (be au c 0'!P ) a pour equivalent g ra nd c ou p,' ces deuxadverl'JeS' sont essentiellement du moyen franc;:ais, quoiqu'on lesrencontre deja chez Joinville.

Gueres (germanique waigro) signifie b ea uc o up ; a ss ez a souvent Iem e w e sens,

T r . - ? 4 mttq~ SOIlXeijt 1 a grande q.uantjte2 et non l'exces, comme

aUJour.. ui,

Pe u se djSjilit nou, plus tard peu, et a lque s - a uque s (a liquid + s) .

i:idee de plus s'exprimait par nlus it par mais. · cf. encore I'expres-

s i a n : n '~ n ' l0 ur o ;r m a is .

T!J1J1..S:.antum; composes : a ut an t e t a ut re ta nt .

1. Auparavant est compose lui-marne de p a r a v an t precede de I 'article contracte

au.2 . Sens qu' il a encore au xvns sick le .

13 7

 

A dv er be s, p re po si ti on s, c on jo n ct io n s, n eg at io n s, i nt er je ct io ns I

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MORPHOLOGIE

M A N I I m . E

4 k< sic, ainsi_,;_C?~poses. : ainsi (ac sic?), als; ialid, pour aliud,deven)L$l~s~l: altres, (al terum sic); a l siment .. a lt re s siment

en sem ent. ,- ,

Cl!!!!!!1e.comment (quomodo, quomodo + mente).

PREPosmONS

Elles provienn~n~ de plusieurs sources, ,: l?£Wositions latlnes.

t

~S employss en fonchon de -erePOSltiOnS.participes et subs-anti . "

PREPOSITIONS SIMPLES 1

.4 ! > : - a, C'est la preposition qui a eu les sens les plus varies dans

rancienne langue. Cf. la SYNTAXE.

Apud > ad et a,...mP'Contra> contre.

De> de.Extra> estre.

In> en.

Inter> entre.Juxta > JOSle. jouste.

Per> par.Post ~ou plu t3 t * postius), puis (preposition et adverbe eJ.l.a. .fr.),

Pro (influence par per) >pour.

Sine + s >sans.Super> soure, sur.Trans> tres,au·deIa.

Ultra> outre.Versus> verso

P~osmONS COMPOSEEs (en latin vulgaire),

Ab 'ante> avant.'De" J a b ante> devant ,

1. Les formes latines sont donnees les premieres.

13 8

. i .

De ex > des.De usque, devenu diusque >dusque, jusque.

In versus> envers.

\

\,ADVERBES

For~s > fors, hors .De~tus >"dans.

Intus ;» enz,

Intra usque> t r o sq u e, t re s qu e , jusque.Retro > riedre, r iere, a riere (ad retro).

Subtus :> sotz, sous.Sursum >susum > sus et c omposes .

La langue francaise a forme d'autres composes, surtout avec de :dessus , dessous, dedans, derriere, devers, etc., qui etaient prepositions

en meme temps qu'adverbes.

PARTICIPES PREsENTS

Durant, moyennanl, nonobstant , pendant, suivant, touchant. Peu

frequentes dans l'ancienne langue. ce s prepositions proviennent

de la langue du palais et de la chancellerie.

Participes passes. Hormis, excepte, etc. .

SUBSTANTIFS

Chez (probablement de casts, abl. pluriel de casal; lez ( latus) ,

pres de; composes: en torn, autour de; environ (de in + *gironem,

de girus, tour), etc,

CONJONCTIONS

13 9

 

MORPHOLOGIE Adverhes, prepositions, conjonctions, negations, interjections

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Quando . a .persiste' gupmodQ ega.Jement (c om m e); s i est devenu

d""abord ~e,putL£L.a-.ete retabli sous I'influence de J'etymologieou par suite de phonetique syntactique (s'il vient);.quare est devenuc~ a forme llDe conionction de coordination.

La. c~ctio~ par excellence des langues romanes provient du1at1n~lut~t qu~ de quod) . El le a servi a former un tres grandnombre de conjonctions nouvelles dont voici les principaIes :

A f&Lque , afin que. ~

A l l I S ; a in r o is ? u a: avant.que ( * a nt iu s q ui d 1).

C~mb1!!!J- . i J '~ ' 'f l lEliqne.Des ue (de ex quid).xe e Ii ( ex ee pt o q ui d) .

P~e.l !OJu_que(pro quid au lieu de p er q uo d ).

Puisque ( po s t q ui d, au lieu de postquam), au debut conjonction detemps. .

Qu o iq ue ( qu id q ui d) 2.S elo n q ue , etc.

11 y a des conjonctions encore plus completes dont le precede deformation est visible: jusqu'i: ce que , par ce que , po ur ce que, ence q~e; ~ f in que, a celle fin que (auj. a s eule fin que ), ja co it que(=ja sou que). .

P<?ur le classement des conjonct ions, voir les grammaires elemen-taJres. -

NEGATIONS

En latin on avait non et ne, ce dernier mot marquant surtout ladmhse negative. .

N _ O n " est -seld teste en fran~ais al'eC la conjonctjoo disjODctiY.tm < nee.aa· ,

!f0n s'es~ d:abord affaib1~en nen : cf. in fr a n en ni l; n en lui-meme. s est aIIa lbl i e ! ! J l C , par suite de son emploi comme atone.' . .

'"1. ~ous mettons entre parentheses les'formes latinesd';;~Ies ~o~j~ncti~n:derivent, .--.. , ...-

2: I : a t . vulg, qued qued, Ie pre~er e (terme) accentue devient regulierement

et-ot , Ie secondatone n 'est pas dlphtongue,_.

1 40

I

.1.,

La~rt des mots :c.egatifs latins out disparu. saur l 'adverbene~e-nonqu~_s ....~remplace bientot par

ja mais (de j am m a gi s).

!i.esun <n e ips um un um signifie :pa s un .

A cote de nullus, it a existe, en latin vulgaire, une forme aliqunusqui a donne a l cu n , a u cu n , mais qui n'a pris le sens negatif qu'avec

l J G + Cf. supra , PRONOMS INDEFrNIs, p. 9 5.

Pour Ie neutre on emploie rfen 1.Ce mot ne s'employant guere

qu'avec des verbes accompagnes d'une negation finit par prendreIe sens negatif,

Les termes qui completent lanegation sont nombreux en ancienfrancais; on employait des mots designant de petites choses, desfruits: al ie 'Lcenel le. fie, nojs, pommes_ , npi, festu; m i e . r gout te,12as

eGwint ontj3eu1s su.rv{cu.

Nean t (anciennes formes n ie n t, n o i en t ) parait provenir de n e in de

- A du peut-etre rf ne gentem. . .

REpONSE AFFIRMATIVEOU NEGATIVE

La reponse affirmat ive se faisai t ordjnaj rement par cj et aussi parl'expression 0 i[2, en sous-entendant Ie v l'interro -ation :

vient-il?0

il [vient ; boit-il?0

il [boit], etc, Les deux elementss'etant soudes on a eu ofI,puis par amui'ssement de 1 f inal et pas-sage de 0protonique a ou la forme actuelle oui .

La reponse negat ive se faisait par no n ou no n iI. qui est devenune n iI. puis nennf , avec chute de 1et redoublement de n. La pronon-

ciation actuelle est nani; mais beaucoup de patois ont Ia prononcia-

tion nii-ni; on entend egalement nenni , avec e ouvert.

On pouvait re on ussi : 0 'e avec Ie remierepe je). Mais ces expressions sont plus

rares et n 'ont pas survecu.

O . Q _ pouvait aussi repondre par si, soit seul, soit suivi du verbe

1. Rien signifiait au debut, conformement a son etymologie ( rem) , chose :un e r i en s =

une chose.2 . Hoc i ll t (pour iI/e); non it = non ilIi_

.141

 

MORPHOLOGIE

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faire a un mode personnel : si faz (1re p. sg. indo pres.), si fait(38p. sg. indopres.), si fa isons, si ferons, etc.

Entin on pouvait repondre par des adverbes d'affirmation comme :c er te s, v o ir e .

INTERJECTIONS

Les interjections marquant divers mouvements de rame, commelajoie, la douleur, la colere, etc., le nombre des mots qui peuventexprimer ce s « passions» est assez grand. Leur etude est d'ailleursdu domaine de la grammaire elementaire ou du lexique. Citonscependant I'expression helas Iqui, compo see avec une interjectionet un adjectif variable, devient he lasse, dans l'ancienne langue,quand c'est une femme qui parle.

Are signifie aide.

Da , que 1'0n a dans oui-da , vient des deux imperatifs accolesdi-va.

Autres interjections : ah I bah I o uais I Onomatopees : pi/, paf,poufl Imperatifs : liens, al lons; gare. Noms: Silence! Peste!

Paix!

TROISIEME PARTIE

Syntaxe .

I .

 

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IVIII

Syntaxe de l'article, du nom,de l'adjectif, du pronom

r

La syntaxe fran i • . fixee au xvne siecle on sait a Ia suiteque es polemiques et de queUesdiscussions. La syntaxe de Ia

~ ' :a~==~;ont Ies pripcipaux g~ g es ysa. g es sya. .t a ;g ' f' le s q.ue DOns allons

r~Ce qui caracterise cette syntaxe de Ia langue du Mo.yeu Ag e , c'estune tres grande UheRie . Aussi ne saurait-il etre question de reglesausens moderne du mot.

Ces « regles » sont loin d'Stre ahsQ]ues; elles ne sont pas appliqueesd' line manU~reuniforme et les « exceptions » sont quelquefoisfort nombreuses. C'est en se souvenant de cette observationimportante qu'on devra entendre les « regles » de syntaxe quenous allons exposer. Elies sont plutot une faconde parler, un usageplus frequent que l'usage contraire.

D'autre part la litterature du Moyen Age etant surtout I'ceuvredes clercs, toute influence savante est loin d'etfe" exclue. Cetteinfluence s'exerce surtout dans les traductions, 'les paraphrasesdes ouvrages religieux; elle est sensible dans quelques tournuressyntaxiques qui rappellent la syntaxe latine.

E,~~~~~~~~~~~~~~~~~

145

 

SYNTAXE Syntaxe de Particle, du nom, de l 'adjec ti/ , du pronom

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XVIe et du XYlIe siecIes . Comme nous n'avons pas eu I 'intentjpnd'&'!hre l 'histoire >-dehi langue, nous nous sommes contente de

signaler les principales de ces survivances. Elles suffiront a illustrerune fois ~e plus c:tte verite si souvent exprimee - et si peu admise

p~r certains espnts. - que Ia langue classique ne se comprendbien - ~t J?-e s explique - que si on connait la langue ancienne.Aucun disciple attarde de Malherbe ou de Boileau ne serait plusexcusable de croire Ie contraire.

Nous avons pris nos exemples de preference dans les eeuvres

suivantes : Vie de Saint Alexis 1, Pelerinage de Charlemagne,Chanson de Roland z. Chastelaine de Vergi 3 : c'est a la Chanson

de Roland que nous nous sommes refere Ieplus souvent.

ARTICLE

Article defini ..~

On a vu dans la MORPHOLOGIEque l'~cle defini provient dupt;,Q~Qmdemonsttatif latiR Hie,ilk. Le souvenir de cette o·riginefai t que, aux debuts de la laD~I¥. Particle D 'est employe que pourdeterminer avec precision !In olljet.

1. Composee vers 1040; ed. Gaston Pari s e t M. Roques (Classiques francaisdu Moyen Age).

2. Texte du manuscr lt d 'Oxford, publie par G. Greeber (Bibliotheca Romanieanos.53-54) . Nous y avons introduit quelques modif ications sur tout orthogra~phiques, .

La Syntaxe. de I:Essa~de Grammaire de l'ancien francais de E.Etienne abondeen observations ingenieuses fondees sur l 'etude detextes nombreux : nous nousen sommes servi avec fruit pour cette partie de notre travail. .Le s e x emp le s concernant le XVle siecle sont empruntes en general a : DARMES -TE~ et HATZFELD, Le XVie siecle enFrance, Ire ed., Paris, 1878..Plu~leurs exempl.es sont ernpruntes a la Chrestomathie duMoyen Age, de GastonPans et Langlois (4e ed. , 1904) , dont l 'introduction contient de precieusesnotes de syntaxe. ..

pour~e ?,vne siecle nous nous.sommes s.en:ide : HAAsE,S y nt ax e f ra n co i se d uXVII siecle, trad. OBERT,Pans, 1898, aIDSI que de la Grammaire historique deM. ~. BR~OT et de I'Histoire de falangue franeaise dumeme auteur, Tome IV(Parts, Cohn, 1913) . Le tome I du meme ouvrage nous a fourni aussi d 'interes-s~t.s exemples et de precieuses observations. On trouvera des renseignementsbl?h.ograph~ques comp1ets dans I 'ouvrage suivant : . HORLUC et MARINET,Bibliographie de la Syntaxe du francais, Lyon-=~Paris, 1908., .._

3. Classiquesfrancais du Moyen Age.

146

@jMISSION DE L'ARTICLE.DEVANT LES NOMSABSTRAlTS.~nsi, engeneral , Partic le n'est pas employe devant les noms abstraits ,

Ex . Pechiez le m'at tolut. (Alex is , 108.)Le pech6 me l'a en leve ,En icest siecle nos achat pais et joie I (Ibid., 623.)Qu'en ce monde ilnous procure paix et joie I

Foys et c re an ce e st oi t u ne chose oil... (JOINVILLE,45 a.)La foi et la croyance ...Li rots ama tant verite. (Id.)Le roi aima tant la verite.

C'est ainsi que I'ancienne langue disait : avoir honte , avoir peur • .

avoir fa im, avoir guerre; faire, donner batail le , faire justice, tort .jpaix; faire guerre; dire verite ; donner victoire, esmouvoir guerre;

lairejidelite; porter foi, etc.La syntaxe moderne a conserve cet usage dans des cas assez nom-breux ou un nom abstrait (Plus rarement concret) est complement, direct d'un verbe, surtout des verbes avoir, donner, faire, prendre:avoir tort.faire tort; avoir honte.faire honte; prendre fail et cause,prendre rang; donner tort, gain de cause; livrer bataille, etc. 0 _ "

@-'article est en' . s les- prover es ou les sentences Cet usage s'est egalement maintenu

dans la syntaxe moderne.

E x . ·COl'OZ de rei n'est pas gieus depetit enfant..• o~~> (Vie de S. Thomas, 1625.)

COUITOUXde roi n'est pas jeu d'enfant.

Patience et longueur de temps ......Font plus queforce ni que rage. (LA FONTAINE.)

Cf. Pauvrete n'est pas v ice.

rS'OMISSIONDE L'ARTICLEAPREs LES PREPOSITIONS.A re ai\dpre ositions surtout a res a en contre ar ...' . inaire-~On disait : en ch4mP; en maison; contre mont,' a val;

a mont; en del; estre a cort (=etre a fa cour); aler par terre et

I

I

I,I'

:Q

I

+

147

 

SYNTAXE Syntaxe de Part ic le, du nom, de Padjecti f, du pronom

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par mer, ~t~.II ~st reste des traces de cet usage dans la la~e~oderne : etre bien en cour, par terre et par mer, en temps et lieu,etre sur pieds, en c ha m br e d e c on se il ; au XVIe siecle on disait : (UtParlement,

c 9 ARTICLE DEVANT LES NOMS PROPRES. L~ilrtiqle est genera1ement0I?~sd~vant les noms 9~p aY $ .

Ex. A remembrer l ipris t . .. .

De douce France. (Rol. 2377-79.)

II se mit a se souvenir de la douce France.Envers Espaigne en at tome! son vis. (Rol., 2376. )

Du cote de I'Espagne ila tourne son visage.Vers Orient, vers Occident.

Ex. Paien s'enfuient; les Paiens s'enfuient,Palen s'adobent d'osbers sarrazineis (Rol. , 994.)

Les Patens se reverent de hauberts sarrasins.

l7'l Pour les noms de rivieres l'usa!e y;eneral ~~t ~ '~s e~~n.~nt~ I 'wEe, s a n f qnand i1 s S Q n t p r e c ! l i e L a e s prC ~e~If 1 ~ur.

La riviere de Saiine, lefleuve de Jourdain, une cite sur Seine.

C J Le~~ots CO~~iel, terre, paradis. , cufer, diab!" nqture. fortune,nu i J , J .QU r , 11 (jour), ne prenuent pas ordjnaitenlegt J'at:ticle. IIssont traites comme des noms propres.

E x . De Paradis li seit fa porte overte. (Rol., 2258. )Du Paradis lui soit la porte ouverte.Elle vouloit doufeu ardoir Paradis et c!e.l 'yaue esteindre Bnbr.

(JOINVILLE, 44 5 e.) . "_".,.----On disait en Paradis, comme en euler. -.,~, ...

I<.

Les tables, chaises etbancs sont d'or fin.

I.I

@AxTICLE APREs L 'ADlECTIF Tout. Enfin l'article d6fini est ordinai-·rement supprime apres l'adjectif ind6fini tout, surtout employeaufeminin ou au masculin pluriel, On disait : tote gent (tout lemonde), totes terres (toutes les terres), tote nuit (toute la nuit) ,etc. Cf. infra, PRONOMS lNDEFINlS.

Ex. De t restoz 1eis vo s present les corones. (Rol., 2625.)

De tous les rois je vous presente les couronnes.

I

ARTICLE EMP! ayE COWIEPRet~eM f):f:MON'!TltJ:\TIF. Parmi lesemplois,0 de-rarticle propres a la langue du Moyen Age, ilfaut citer le suivant.L'article.Mjinitjeut re~Jru;.eL1llL~onom demonstratif dJf-,,-ant.unsJffi!tantlf g W L@ r .t d_omplem~=t. '.

Ex. Al terns Noe et al tems AbraamEt al David. (Alexis, 5.)

A l'epoque de Noe, a celle d'Abraam et a celle de David.Par LA 2 Charlon dont if odit parler,La so e fist Preciose apeler. (Rol . , 3145.)

C'est-a-dire : « pour celle (l'epee) de Charles dont i1 avaitentendu parler, ilfit appeler la sienne Precieuse, »N'i troverent defension fors sol LA Deu. CLivres des Rois.)

~Ils n'y trouverent d'autre defense que celle de Dieu.

r,

Pour I'ernploi des demonstratifs en fonction d'artieIe, cf. infra,p.165.

11;

J ..1. Compose de tres et de tot (lat. vulg. trans tatum, au dela de tout) ,2. Sous-entendu : es pede .

148

 

SYNTAXE Syntaxe de l'article , du nom, de l'adjecti/, du pronom

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Ex . Godefrois, cui anme soit sauvee.

(Roman de Bauduin de Sebourc, XXV, 64.)G od efro y, d ont l 'am e so it sauvee !Je ving au conte de Soissons, cui cousine germainne j'avoie

espousee. ( JOINVILLE,238.)

O n tro uve encore d ans J oinville d es exem ples co mm e Ie suivant :Ieroi de France cui cosins il ere ( 42 e ); en cui garde ( 11 2 g ), e tc .

ART ICLE~~ l J} ' i SUpERT A T lI'S . Qua nd . Ie su perla tif fo rm e(L-ave'c"plui. mQin~'w i e l l X S8 U Ol:tve apres~ stantif (ou un pro-

ndm) , l'article e~nerale tmat emis. II~ st-d e-m &n :e-p& llr lessUJWiatlrs:de.sa bes.

Ex . Ad un des porz quiplus est pres de Rome.

(Alexis, 19'6.)

A un d es ports qui sont Ie plu s pres d e R o me.Par Ies sainz que Dieu a plus amez,

(Atmert de Narbonne.)

P ar les saints que D ieu a Ie plus aimes,CeJut til qu i plus noblement arriva. ( JOINVILLE,158. )

O n d isait d e meme : plus tost qu' il pot =e p lu s t6 t qu'il pu t I,

A u xv i« s ie cl e on hesite e ntre l'e mp lo i d e l'a rti cle d ev an t l es s up er-latifs d e ce g enre et so n om issio n. D u B ellay d ira indifferemment :

L'enfant cruel de sa main laplus forte, (I, 115. )Car le versplus coulant est le versplus parfait. (II, 69.)

C'est Ia beste du monde plus philosophe,

( RABELAIS ,I, Prol.)

1. On lit dans Villon : P a ss ez -v o us e n m i eu lx ; q ue p o ur re z . ( G r an d T e st am e n t,346). . -

15 0

A u xvne sieele les~ em ples d e cette co ns tructio n sont encoreabondants'.

"" ? .•

Ex . Mais je vais~fflployer mes efforts plus puissans,'. (MOLIER E, Etourdi, V, 7, 1889.)

Le remede plus prompt ouj'ai su recourir .- (MOLIER E, Depit amoureux, III, 1 1& >.)

_ _ __./

A p res 1 65 0, s ou s I'in flu ence d e V au geIa s, l'em:pM de Particle es t

,.de-regIe,

ART ICLEDEVANTLESADJECT I FSOSSESS IFS . Le s ad je ct if s p o ss es si fst o ! > a ccen tu es ren aien t o rd ina irem en t l 'a rticle :10 ,mme--indtt; Ii miens

redre : i suens parentez, etc. . in ra P RONOMSET ADJECT I FS

POSSESSIFS .

t

i

ART I CLEAVECLES NOMSDE NOMBRE .L a c on st ru ct io n Des trois

('tIes deux sont morts ( CO RNEIL LE )d ate d e 1 'a nc ien ne l an gu e .. 0 1 1/ b .(' .l 'article « es t de rignent devnnt lin nom re d vslg nant une partie-de t l (Dpjnee d'lln tout 2 ». -

Ex . Des doze pers les dis en sont ocis. (Ro!., 1308.)

Sur les douze ,pairs d ix sont morts. -Et tuit nostre homme sont si las, par ma foi,

Que une femme ne valent pas li troi.

I j

f •

(Aimeri de Narbonne.)

Li dui tournoient les testes arieres et l i ainsnez aussi.( JOINVILLE, 526 c.)

Deux t ou rn ai en t l eu rs tetes en arriere et l'alne aussi.Ensi Jut devisez li assauz que les trois batailles des set garde-

roient Post par deJors et les quatre iroien t a l'assaut. (VILLE-

HA RDOU IN .) :L 'a ssa ut fu t ordonne ainsi : tro is co rps sur sept garderaientl 'armee contre une attaque du dehors et q ua tr e i ra ie nt itI'assaut,

1. cr . HAAsE , Syntaxe francaisesavu« steele, § 29 A.2 . G. PARIS,Chres t oma th i e d e I ' a nc i en francats, p: LXI,

1511'1

'I

 

SYNTAXE Syntaxe de Particle; dp nom, de I'adjectif. du pronom

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Article indefini.SAW

L'article I)ndefini un se rencontre queiguefois dans les p lus anciens

tex!§. "" i j r t : ~:=~:::ts. mais en general il estonn(princiPR1~dam; I e S ~ u ;1 iV ; ;n t s ; apres les verbes estre.

-.' p ara is tre { ffy eu ir " rich es ho m fu (Alexis, 14); a es des termes

.J r;f'QiSon: s if ait d ro ite s a r ei e c om e li gn e q ui t en t (pe er m e,2 " (..:_ilfait son sillon droit comme une ligne qui se tend);

"apres une proI!osition negative etsurtout aPIeS des adverbes

J negatifs cQIUm!1.onques jamais (c'est encore la regle aujourd'hui).

Ex . T en ez m an h elm e, o ncq ues m eillo r n o vi (R o! ., 6 29 ).Tenez mon heaume, je n'en vis jamais de meilleur.

Meme en dehors de ces cas particuliers l'omission de Particle-v J indeflni 1st Ia regIe. surtout au plurjel et devallt Gi s sams abstraits.

Ex . S ur p ali es b la nc s s ie de nt ci l c he va lie r. (R ol. , 1 10 .)Les chevaliers sont assis sur des tap is blancs. :fE nz e n lo r m ain s po rte nt b ra nch es d'olive, (Rol., 93.)Entre leurs mains i1sporten t des branches d'oliv ier .

Omission devant un nom abstrai t. .

E nse mb le a t lu i g ra nt m asse de se s ho m es. (A le xis 2 14 .). Avec lui un e grande masse de ses hommes.

D am e, d ist-ele , jo a i f ait sf g ra nt perte, ( Al ex is , 1 4 8. )Dame, dit -el le, j 'ai fait un e si'grande perte.

S or piez se drecet, m ais il a t g ra nt d olo r. (R ol ., 2 23 4.)Il se dresse sur pieds, mais ila une gr~nde douleur.

Article partitif

L'article parti tif est trf:s rare daDS l 'aas te 'BBe laague (on n 'en trouve

parn'exemple au XIe siecle) et ilnecommence a etre fre~uent qu'auv xve siecle, On l'employa d'abord avec des substant_fs compte-

~on disait au XIe siecle : m a ng er p ai n, m a ng er v ia nd e, b oir etn; n faire mal; avoir dommage, etc. "

1. Le pluriel de l'article indefinl un a e 16 remplaee dans Ia langue modeme par

des , qui est Ie pluriel de I'article l?artitif.

152

Au XVle siec le l'omission de l'ar ticle partit if est encore frequente ,

l Is l eu r d is en t in ju re s. (RONSARD. Eligies , :xxx.) ,,\On s em e c on tr e icelle horribles rappor ts . r p 'f)

(CALVIN, lnst.' Chret., re.

Le nouvel usage s 'e tabli t au xvns sie~Ie; mais }es exemples d'omis-sion ne sont pas rares, du moins au debut du siecle,

Ex. Je vou la i s gagner . t em p s ~ o ur menager t a v ie . 5 )". (CORNEILLE, Polyeucte , V, 2, 187 .

II a va il v u s o r ti r g ib ie r d e t ou te sorte. 161)

(L A FONTAINE, IV, .

SUBSTANTIFS

EMPLOI DES CAS. J . l : caS_SllJetS'emp1oie nOD s-eu.l,emeRten function

cre;sujet, m m ; ; aussi d'a.ttribu;!F: ;r;p;t,:s~~~::;:}~eaf~~~s v~;b})fjfs . __ re , d 6 v e H l r , Jf6>Y I aJ ) ,

etc..

Ex . Jo ai no m Cha rl em a gn es . ( Pe le ri na ge , 3 0 7. )Q ua nd R olla nz ve it q ue b ata ille se raP lu s. se .f ai t- fi er s q ue l eo n n e l eup ar t. ( R~ /. , 1~10.) .•Quand Roland voit qu'i1 y aura bataille, 11 se fait plus fier

que lion ni leopard.L i E mpereres se fa it e ba lz e liez, (Ro l., 9 6.)L'empereur se fait joyeux et content .La voldrat it c r es ti e ns d e ven ir , (Rol., 155.)

La i1 voudra devenir ~fi!.etien.

Voici l 'attribut au cas-regime -=

U ns S arra zin s se fe in st m ort. (Ro !., 2275.) ,AUn Sarrasin se feignit mort, fit semblant d etre mort (lat.Un u s .. . s e f i nx it m o rt uum .)

~.~-~~~~~~~~~~=

1. Cf.HMsE,Synl.fr.,§117.

153

 

. SYNTAXESyntaxe de Particle , du nom, de l'adjecti f, du pronom

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S~STANTIFS ATTRIllUTS. Dans I'expression c'est un e bo nne cho seque 1a paix, la paix forme [e sujetreel, comme on Ie voit dansiatournure suivante, qui ·i t Iememe sens : la paix e st u ne b on ne c ho se .L'ancien francais disait ordinairement, dans ce cas : b o nn e c ho s eest de fa pais, le d £ . maJQllant I'2riliine. Ie point de depart. De IIIIes tournures modernes avec un infinitif : c' e st u ne h on te d e m ei ili r't .. -1 , • ,

c es une jO le a e .• ., c est un j eu de ... , etc.'

Autres exemples : g ra nz tre so rs e st d e fa sa nte ; n oble o rd en e e st d eche va le rie ; m ou lt e st m ale ch ose d 'e nvie ; de vo stre m ort lu st g ra nzdamages , etc.Meme emploi au xvn« s ie cl e,

U n ho mm e qui n e scait que c'est de science.

(MALHERBE , I I, 3 55 .)J e sais ce que c'est d'am our et le da is savo ir.

(LA FONTAINE, Psyche.)Qu'es t-ce de fa v ie ? QU 'e st- ce q ue de nous? (BOSSUET.) ,

Cf. les expressions : si j'eta is que de vo us, sf j'e t ai s - .de vous . Danscet emploi de a ete remplace par que, ou i1 s'est maintenu precedede qu e 1.

Le !.ubstantif attribut est souvent precede de la.prep~ion.&..(fr. moderne pour); cet emploi a dure jusqu'au xvne siecle,

Ex . A vo ir a fe me; es lire a e mp ere or ; co ro ne r a e mp ere or; recevoira seign or; se tenir a ho ni; reten ir a a mi; prendre a f em e, etc.A ncui sera co ro nez a l m outierS es filz a re i. (C ou r. d e L ouis, 1532.)

Aujourd'hui, au montier, son fils sera couronne roi.L es p lu s g ra nd s y t ie n dr on t v o tr e am o ur 11 bonheur ,

(CORNEILLE, Polyeucte , II, 1.)

Cf. aujourd 'hui :prendre a temoin.

C m . t i > L E M E N T s DETERMINATIFS SANS PRBPOSITION. Le s u b s t a n t i fdesijfuant une pef$onne all line chost') personnjfiee Cbmplementdet~om (joint aujourd'hui au nom precedent par

1. HAASE , Synt.fr., § 107.

15 4

la preposition de et quelquefois d) se met ordinairement au ca sr eg im e s an s r e os it ion, ' ilp~ut preceder Ie nom determmant,ma1Sor mrurement I e suit. Cette construction ui rappeIre le~~~a=n~ e peup e teu : po pulus Dei ) est un es traits lesplus caracteristiques de l'ancienne langue.

Ex . Li doi serjant so n pedre. (Alexis, 117.)

Les deux serviteurs de son pere,N e creit en Deu Ie f il Sa in te Marie . (Rol., 1634.)

II ne croit pas en Dieu, le fils de Sainte Marie.M a m ere arsistes en O rign i m ostier .

(Raoul de Cambrai, 2271.)

Vous brulates rna mere au moutier d'Origny (nom propretraite comme un nom de personne.)

On disait de meme : le gonfanon le roi=Ie gonfanon du roi;u n d en t S ai nt P ie rr e = une dent de Saint Pierre; la m o rt R ol an d =la mort de Roland; Ii angeles Deu = l'ange de Dieu; la volonteI e r oi =a volonte du roi; l'hostel l e d ue ='hOtel du due, etc., etc.-On disait meme : F ra ne de F ra nce r ep ai re nt= d e r oi cart, avecsuppression des deux articles 2.

Cette tournure. si freguente sa! ancien franyais, disparait au

X lVe

§iecle. La langue moderne en a cependant conserve destraces dans des expressions comme : H o te l-D ie u, F he -D lm ,b ai n- ~a ri e. B o is -f e- Com te (et autres formations semblables),Gho i s y- le -R a i, mo r b le u (=mo r t D i eu ), etc. ~

Loarelation de parente peut etre marquee, entre deux substantifs

par a.

Ex. F ille a d un co nte (A lexis, 42); fi lle d'un comte.

SUBSTANTIFS COMPLEMENTs INDIRECTS SANS PREPOSITION. J ! o [email protected] complement indirect est joint souvent it uii" verbesans prepoSlt1ol}.

.

'I~ :!

Iri

oj

II

I 'I

1. En realitep op ul us D eo en latin vulgaire,la formedu geni~ ayant disp~ •2. Peut-etre dolt-on rapporter au meme usage des expressrons comme . en

. ) lv er t en s, e n e st e t en s, au temps d'hlver, au temps d'ete.

 

SYNTAXESyntaxe de Part ic le, du nom, de [ 'adject i/ , du pronom

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Ex . Li nons Joiose I 'espede fu donez , (Rol., 2508.)Le nom de Joyeuse fut donne a l'epee.Mandez Carlon, a l 'orgoil los , alfier. (Ibid., 28.)Mandez a Charlemagne, a l'orgueilleux, au fier.Ne bien ne mal ne respont son nevout. (Rol., 216.)Ni bien ni mal il ne repond a son neveu.Por ses pechiez Dieu porofrit le guant, (Rol., 2365.)Pour ses peches a Dieu il offrit Ie gant 1. .

Cest mien seignor en batai/le faillirent. (Rol., 2718.)lIs faillirent a mon seigneur en la bataille.M on se ign or d ite s qu'i l me v ie ng e v eo ir , (Rol., 2746.)Dites a mon seigneur qu'i1 vienne me voir.L 'a m ir ai l d it es que son host i ameint. (Rol., 2760.)Dites a I 'amiral qu' il y amene son armee,

Jeet emploi, frequent au debut de Ia langue, devient plus rareapres le XIe siecle et disparait apres Ie XIVe• II s 'est maintenuavec Ies pronoms personnels places immediatement devant Ie .verbe : i/ me dit, je lui enleve, if se parle.

SUBSTANTIF COMPLEMENT D'UN VERBE DE MOUVEMENT. Un subs-tantif peut eire employe cOIDII)e complement c4t'G9BstaBGiel sans

prcmPsition avec des verhes de mo'U'emeat (verbes neutres),

Ex . Tant chevalchierent et v eie s e t chemins. (Rol., 405.)Ils chevaucherent tant par voies et par chemins.D'enz de la saie~ns veltres avalatQui vint aCharle les galas et les salz, (Rol., 731.)De dans la salle un chien de chasse descendit, qui vint versCharles en galopant et en sautant (mot a mot : les galops etles sauts.)

On disait : aler Iepetit pas, grand pas; aler son chemin, expressionqui s'est maintenue (cf. passer son chemin); venir grant alure(cf. marcher grand traint; etc. .

1. Au vers 2380 on trouve, avecl a merne formule, a Deu.

156

ADJECTIFS

f u I P T OJ Pv NEUTRE. La Ian ue moderne em Ioie des ~d' ectifsa~neutre en fon ti : sentir-bon voir clair or~erbeau. La langiie du M o : : -n Age connait allSsi r . e t emploi, qui y

/ est beaucoup plus fri:qJJ_l1t. -

Ex . Sempres morrai, mais chier me sui venduz. (Rol., 2053.)Je mourrai bientot, mais je me suis vendu cherement.

iA la difference d.e ]a langue moderne l'adjectif pouvait aussis'a.cCorder en genre et en nombre avec Ie sujet.Ex . Sa prouece Ii ert ja vendue trop chiere; vai l lance est chierea ch et ee ; p er dr is f re sc he s t ue es ; or sui je lt plus durs (=durement)

ferus 1. ' .•~

Les ad~c~~ ~tr:" ~ J = n ~ j :: ~ ; : ~ 1 e ,l'a~reable sont"d'1rii e m P i o i ;;;;';r; da l l : rw i ;m Y ; ;J ; t ; l g u ; . L'adictif neutres'emploie prjncipa1ement comme andbut.

ACCORD DES ADJECTlFS. Llwcienne langue usait d'une tIes grandeliberte dans I'accord de 1adjectif se rapportant a plusieurs s.ubh/tantif~, Ordinairement l 'accord se faisait· avec Ie substanttf leplus rapproche, quels que fussent Iegenre et Ienombre des autres.

Ex . Li pa/ais et la sale de pailes portendude, (Pelertnage, 332.)Le palais et la salle tendus de soieries.

1. TOBLER, Vermischte Beitraege, I (lre ed.), 65.

; 'I

I 1

157

______----I...-~--------....--------- 

SYNTAXE Syntaxe de Part ic le, du nom, de l 'adject if , du pronom

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Covert en sont li val et l e s mon t ai gn e sEt Ii laris et trestotes les plaignes. (Rol., 1084.)

Couvertes en sont les vallees et les montagnes et les Ian deset toutes les plaines.

ACCOlIDSDFS ADJEGDfS D e m i ._ Mi. etc. l l&mt. . A \W~ t . yn nomv feffiinin. peut .~'accorsIer Oll J;e5tel:iavariable.

_ C4 _ *

Ex. Dem i m on o st vos lerra i en present : je vous laisserai en present

la moitie de mon armee (Rol., 785). Mais on trouve aussi lefeminin : d em i e l ie ue .

On trouve demie morte plutot que demi-morte; la syntaxe modemeemploie dans ce cas-hi. demi au neutre; l'ancienne syntaxe fait

ordinairement l'aceord : ex. demie perdue; l'espee demie traite.

Mi gardait son role d 'adjectif dans des expressions comme :en mie nui t.

Nu et plein s 'accordent avec le sul>stalltif , fitt'il! s(')ient places.a va ar o n a pr.e R Pour tout, cf. les PRbNOMS INDEFINIS.

AnJECTIF CONSTRuiTAVEC~. On pouvai t dir~ =: et on ~saitordinaIrement - ta lasse merei mars on pouvait dlre~

,,<'lasse de mere, mu. .ii isse d'6me, mon la s decors (=coeur, au cas-

sujett ta sainte de bouche, la vieil le de mere, etc.

Que d ir a s- tu , c he t iv e d'lime,

Quand tu verras ta douce dame?

. . .Li fel d'anemis (cas-sujet singulier; li felon d'anemi, cas-sujet

pluriel) 1.Cf. aujourd'hui : ce fr ipon de valet et autres expressionssemblables; car de peut dependre aussi d'un substantif qui precede.

Construction du comparatif

L'aneien francais constDljt Ie eSHlflaratif avec .11ue, comme le...francaiS modeme.

1. Taus ces exemples sont donnes par TOBLER, Vermisch te Bei t raege . I (1re ed.),p.1l3.

158

Ex. Plus se fait fiers que lion ne IMpart (Rol .• 1 1 1 1 . )II se fait plus fier que lion ni Ieopard.,

Plus aimet Dieu que trestot son lignage. (Alexis, 250.)n aime Dieu plus que tout son lignage,

Mais I'ancien francais peut construire aussi Ie comparatif avecde, devant des substantifs, des pronoms. et - comme aujour~vd'buj = de'. 'aBt B e s Bsmsde nombre.

Ex. N'avez baron qui mielz de lui la facet. (Rol., 750.)

Vous n'avez pas de baron qui forme mieux l'avant-gardeque lui (OGIER DE D A N E M A R K . )

Meillors vassals de vos o nq ue s n e vi. (Rol., 1857.).

Jamais je ne vi s de mei lleurs vassaux que vous,Meillor vassal de lui ja ne demant. (Rol., 3377.)

Jamais je ne chercherai, je ne demanderai de meilleur vassalque lui ,

Sur l'emploi du superlatif forme avec le plus, Ie mains, Ie mieuxsins article . cf . supra, ARTIcit , p. 150.

Le com aratif d'e alite se construit avec come, qui est par excel -s, . .le~ce. pendant tout Ie Moyen Age, a conjoncnon tte I' ~ pa-raison; cf . infra, Pnorosrrrorcs SUBORDONNEEs.

Ex. Fist un e corde si longe come ele pot.(Aucassin et Nicolette, 12. 14.)

Elle fit une corde aussi longue qu'elle put.

A ' atif iIarrive souvent ue la proposition sub o r-donnee contient la negatjon, sans Q.Uece soit une regIe a so ue .

Ex. Plus est isnels que n'est oisels qui volet . (Rol., 1573.)IIest plus rapide que n'est.un oiseau qui vole.

PRONOMS

i.,

Pronoms personnels

EMPLOIDFS FORMESACCEN'TUEEST DESFORMESATONES.On a' vuplus haut (MORPHOLOGIE)que les pronoms personnels se pre-

sentaient sous deux formes : tonique et atone. LJLforme toniques 'emploie avec les prepositions, comme dans la syntaxe modeme.,v

159

 

SYNTAXESyntaxe de l'artic le, du nom, de l'adjectif, du pronom

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Ex . Set a mei sole vels une feiz pari asses. (Alexis, 448.)

'stavec moi seule tu avais parle meme nne seule fois._ '' _ ." 7 "._ _ ..

On disait done :' en tei, 0 lei (avec toi), encontre mei, por mel,

par tei, etc.

L'anci~n .francais emp1oi! ' l e I\£Qte Ia forme accentuee devarrtI'illflnftif pur et surtout devant l'infinjtjfpreced6 d'nne preposition,

V' Ie ge rondif e t Ie partic ipe passe. Cet us~ge, qui etait reste vivant

jusqu'au X\Ile sii:cle, a dispa.rll GaBS la 8,ntaxe moderne.

Ex . A s tables jueent por els esbaneier . (Rol. , 111.)Ils jouent au tric -trac pour se distraire.Fait set porter en sa chambre voltice. (Rol., 2593.)

1 1 se fait porter (mot Amot : ilfait so i porter) dans sa chambrevoutee.Pensez de mol aidier. (Raoul de Cambrai, 2832.)

Pensez A m'aider.

On disait done : pour moi, tot, lui servir; pour mol accuser,acquitter; s'il v ou s p la i so i t mol commander.

A u XVIe siec le : Le s veoir ainsi soy rigouller (RABELAIS,T , 4). Con-traints de soy ret irer (AMYOT, Fabius, 4). Pour soy garder (GrandParangon , 107 ) .

On eJDploje anssi la farme fe ftil 'ft le, en dehors du cas preCe?~nt,Vquand o~veut insister sur Ie Dronom, marqner une opposItIon. _. . . . . '/ .Ex. Quand jo mei pert, de vos nen ai mais cure ' . (R~/.! 2305.) .

Quand je me perds, de vous (de Durendal) je n ai plus SOUCI._

Tei covenis t helme et bronie a porter .t(Alex is , 411.)

C'est A toi qu'il aurait convenu de porter le heaume et Iabroigne (cuirasse).

EMPLOIDES PRONOMSPERSONNELSumrs. Conformement a J'lL<;agelatin Ie pronom personnel sulet est ~ener~=nt OIniS. _

On oe l'exprime que Iorsq.n'on ;tD ; ; ; ; e ; ~ l l maraner un,

contraste, nne opposition.

Quant jo mei pert, de vos nen ai mais cure. ( 1 ! - 0 I . " ~305.) .Quand je me perds, de vous (de Durendal) je n at plus SOUCI.

Tu n'ies mes hom, ne jo ne sui tes sir:. (Rol., 297.)

160

I

I '

Toi, tu n'es pas moo vassal, et moi,je ne suis pas ton seigneur.

Tu por, ton per, jol ferai por mon fil. (Alexis, 155.)Toi pour ton compagnon, moi je Ie ferai pour mon fils.

~end.:.t a Ja U j l l' " Q u ' - 'x i ie "slecleWemploj du Dronom s~t se ...·____!l_ra1L

Les cas~su' es ronoms ersonnels etaient, au singulier; je,

. J . r 4 . i l 2 . On disait : je et tu "irons,' ne vos ne t n i porterez es piezTRol. , 260); i l et se s freres (=luiet son frere); i l dui (=eux deux);

j e e t mi chevalier (=moi et mes chevaliers); Ii maistres de u Templeet je (JOINVlLLE),etc.

Ex. II et Rolanz el camp furent remes (Rol., 2779.)

Lui et Roland fii rl!"nt Ia isses sur Ie champ de batail le,

Des Ie xn e siecle on trouve ce endant Ia tournure moderne mol . ..,et. v Q I £ Y all lien de je et v o u s ; mats ces tournures ne evien t·

c~ii1mnnes qu'a partir du xvs siecle et ne seront de regle-qu'a Iafin du XVIe. - ~

i

• I

iII

ij,,-.,

I

I·I '

EMPLOI PLEONJ\,SIlOUEDE T[ . Quand une phrase commence par .qu'r- celui qUi,il est emDioye meoriastiqneirient daDs le second ,""' "mt:mbre de phrase, Ex. Qui molt est las il se dort contre terre

(Rol., 2494). Celui qui est tres las dort contre terre.Meme en dehors de ce cas, 1'emploi pleonastique de il, apres unsujet dejA exprime, est frequent dans l'ancienne l~e. .

OMISSIONDES PRONOMS'NEUTRES SUJETS II. C e o Les pronoms ,neutres il et plus ra r:emeat ~", ce snjets gfiHiHBat~rbes ...in,YlersouneIs, sout ell ~D~l omis.

Ex . Done l i remembret de son seignor celeste. (Alexis, 57.)Alors il l ui souvient de son se igneur ce leste ,Ne puet alt re estre. (Alexis, 156.)II ne peut en etre aut rement.

Soz del n'at home. (Alex is , 598.)

Sous Ie ? iel il n 'y a pas d ' homme,"

rI

.1. Sert aussi d e 3e personne du pluriel; c r . LA MORPHOLOGIE.

J6 11. ANClLADI! , ~ Andm fran~al$.- 6.

 

SYNTAXE" Syntaxe de l'ar ticle, du nom, de / 'adject if . du pronom

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Assez est mielz, iRol., 58.)II vaut beaucoup mieux.Quatre pedrons i at . (Rol ., 59. )

11 y a quatre perrons.

. . : . " . ..Vex ression moderne il a se sq:us

V la .0 • ::~~..~.. ".' •• "" ,' t d ' e nomqU1_jilllV31.....emlt a u ca s re gtm :e, e om me aempiElIll0tl e a.

L'omission du pronom neutre sujet est restee frequente jusqu'auxvis siecle, La langue moderne en a conserve des traces dans desexpressions comme : tant y a que, tant s'en faut, naguere (=il

n'y a guere, iln'y a pas beaucoup), peut-etre (=cela peut etre);pieca (= it y a une piece de temps, i1y a un moment; encoredans La Fontaine). On disait dans l'ancienne langue; grant piec:«

=t y a tres longtemps,

A 3e P ONNE REGIME

". '. La grammaire moderne considere eomme une faute latournure populaire : je lui ai dit pour je Ie lui ai dit; je lui ai

donnie pour je la lui a i donnie. L'omission du premier pronom,_ regime .d i~ct .es~tlcore 911 XVle siecJeet eJle est i>re'S?fueco~~_n a D ~ . s.

Ex. Tient une chartre, mai s ne li pui s tolir. (Alexis, 355.)11 tient une charte, un ecrit, mais je ne puis J e lui enlever,Ilia vuelt prendre, cil ne Ii vuelt guerpir. tIbid., 351.)

11veut la prendre, mais celui-ci ne veut pas J a lui abandonner 1,

PERIPHRASES REMPLA~ANT LE PRONOM PERSONNEL. L'ancienfrancais employait des tournures com.m.emon cors, ton cors, son

cors, plus rarement ma char, ta char , et quelques autres expressionssemblables en fonction de pronoms personnels. Les exemples

, ,avec cars sont en partioulier nombreux : l 'expression signifiait :.... d e ma~sonne, de ta personne, en personne, mot-mane, toi-meme,

1 . Cependant on trouve, dans le meme poeme (v. 368, 373) : done /i"la, lu i l aconsent,exemples qui prouvent que Iepronom regime ne s 'omettai t pas , quand

ildevait etre place apres le pronom regime indirect. Pour 1exvns s., c r . HAAsE ,Synt.fr., §4.

16 2

Ex . Jo condulrai man cors en Rencesvals. (Rol. 892.)J'irai moi-meme, en personae, a Ronceva~.Li co rs D ieu les c ra va nt I (Aimeri de Narbonne, 1019 . )Que Dieu les ecrasel .

Le mot cors sert aussi a renforcerle pmnom de la 3e ~rsonne>"one substantif sujet.

Ex . II ses cors ira . (VILLEHARDOUIN. 9 3 f.)

IIra en personae. "'L i roys sea cors avoit fai t. (JoINVILLE)

Le roi avait fait en personne, Iui-meme,11 meismes ses cors por toit . ( Id. )Lui-meme portait.

PRONOMS-ADVERBU~! Y. En et y (a. fro i), qui, dans la syntaxe _moderne, se rapportent aux choses, pouvaient se rapporter aussiadXpersonnes.

Ex . De Nicole le bien faite

Nus hom ne Pen puet retraire . (Aucassin, Ill.4.) "D'aupres de Nicolet te la bien fai te aucun homme ne peut leramener .

.L 'emploi de ces memes pronoms-adverbes est frequent pourannoncer un regime ou rappelerune proposition. Dans ce derniercas cet emploi s'est maintenu avec beaucoup de liberte jusqu'auxvne siecle; on. n'a qu'a etudier, a ce point de vue, la syntaxe deen dans Corneille.

i,'

16 3

 

SYNTAXE Syntaxe de I'article, d u n om , de I'adjecti f. du pronom

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L 'anme de tei sei t m is e e n p ar er s. ( Ro /., 2934.)Que ton ame soit mise en paradis.

P or la do uco r de li e po r s'a mo r. (A uca ssin , 24, 77.)Pour Ia grace d'elle, pour sa grace et pour son amour.

On trouve dans ce demier exemple les deux tournures , l 'anciegpe

et la moderne.

EMPLOl DU PRONOM REFLEqn. 4_francais moderne n'emploie

_ Ie pronom refiechla.~ntue gue Iorsgue Ie sujet est iridetermlne :clla Fz in p o ur 'so i;il va ut m ie ux _a vo ir le s h on nbe s g en s a ve c so i,'o n a souvent beso in d'un plus petit que so l.

Vancie _ a de' ellepouvaitemplo er Ie ronom reDechi accentue dans tous Ies cas 0 nous

em£_Olerions"la forme toniqne du proIJOI~ nqn re:flechi lui.:

Ex . lJ!E . .~!f!/J tse . i fai! porter s on d ra go n . ( Ro /., 3266.)Devant -lui ilfait porter son dragon.A sei a pelet ses jilz e les do us refs, (Ro l., 3 280 .)II appelle a lui ses fils et Ies deux rois.Or ad Ii c ue n s e nd re it sei se z qu e fa ir e. (R ol., 2 12 3.)Maintenant le comte (Roland). a assez a faire envers lui-mimeQ u an t v eit li cuens qu e ne la freindrat mie,

M olt do /cem ent /a plainst a sei melsme, (Rol., 2342.)Quand Roland voit qu'il ne la brisera pas,tres doucement il la plaignit en lui-mime 1.

Ex . A s tables jueent por els_gsbf ,l1Jeler .(RoT. , 111.)IIs jouent au tr ic-trac pour s'amuser,O livie r se nt q u'i! e st a m o rt n affre t;De lui ven gie r j a m ais n e lui e rt s ez , (Rol., 1966.)

1. Un peu plus loin on t rouve (v.2382) : Mais lui meisme n e v ol t m e tr e e n o b li .

2. Une grande liberte dans I'emploi de soi au lieu de lui existait encore auxvne siecle : cr. HAASE, Synt.fr., § 13.

16 4

Olivier sent qu'il est blesse a mort;de se venger iln'aura pas le temps.

Pronoms adjectifs demonstratifs. . . .

Ew'LOI DU PRONOM ADJECTIF DEMONSIRATIF EN FONCTION D' ARTICLE.

L'article provient d'un demonstratif latin (cf. la MORPHOLOGm). \,r

Vancien francais connal t aussi l' emploi du demonstrati f cet, cete _o,u~e cU, re1e ell. fgaatisB: d\tIt icie. Cet emploi est meme frequent.

Ex. P ar to te I'o st font lors tabors soner

E t cez _fJ_U!f( ' !es c~z ! r~ Jile s m olt cle r. (R ol., 3 13 7.)Par toute 1 armee tis font sonner tres haut leurs tambourset le s trompet tes e t le s cors.Franceis t jieren t pa r vigo r et par ire ,

Trenchent ces poinz, c ez c os te z, ces e sc hin es . (R ol. , 1 66 2.)...Tranchent le s poings, le s ci>tes, le s echines 1.

PRONOMS ET ADJECTIFS. Les QrOUQrns rlemonstratjf<; etaient i . o . . Q ! _ f f e - Vremment, dans 1'ancjeone langue, adjectjfs Oll pranoms.

ADJECTIFS. On disait : en cest pats, en ceste ville : en eel pals, encelle ville, c:eldesignant lesobjets eIoignes, rest Ies objeti rapprocb_es. V

PRONOMS. On disait eg alem ent : ell dist " ci/ a parlet a le i de bon ..,v a ss a l ( R ol ., 887). eel list romans e ci l d i s! fab le s (MEON, N o uv • •Rec., I , 152).

Autres exemples de I'empIoi du pronom adjectif :

S! ve it ve nir ce le g en t p aie no r (R ol., 1019). Et il voit venir ce tterace paienne.

A celle j orn ee que no s en tra mes da ns n os n els (JOINVILL)l, XXVIII).E n celui tem ps: en celui jo ur,' en cestuy jo ur.

La langue modeme a etabli nne distinction rigoureuse dans

l'emploi de ces formes : eel, cette est adjectif; c el ut , c el le sont-.pronoms {ce lu i -c l , c e l le - la ) : il s peuvent s 'employer aussi comme)antecedents du relatif qui: celui qui regne dans le s deux (a. froc il q ui regnet es eMs).

u

"

1. cr . Ch,de Roland,2533-38, le melange de leset de ces,

_ 165.

 

SYNTAXE Syntaxe de Particle, du nom, de /'adjec tif . du pronom

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Quant a;-..elu4 qui etait le cas du regime indirect (et quelquefoisV direct), . ~~mpIoie de bpnne beute CQrnm0 ea.s sujet.

Ex . Celui levat Ie re i Marsil ion. (Rol. , 1520.)

Celui-ci eleva le roi Marsile.

Au XVlB siecle celui pouvait encore etre employe comme sujetd ' un verbe ou comme adjectif.

Celuy n'es t parfait poete

Qui n'a une dme parfaite. (D'AUBIGNE, III , 140.)CeM Dieu (MAROT); iceux bawfs (RABELAIs) .

Icelui, icelle subsistent encore au xvn« siecle dans certaines for-mules de procedure.

Cettui-ci, tres frequent chez Balzac, est rare apres Comeille,qui l'a employe trois fois dans Cli tandre.

Dans une proposition negative comme la suivante : n'i ad eel,

celui ne p lort et se dement, celui prend Ie sens de personne, c01l1I!1eon le voit en traduisant : il n'y a personne qui ne pleure et ne se

lamente. Cette tournure, tres frequente en ancien francais, seretrouve au XVIB siecle : II n'y a celuy qui ne se vante qu'il en agrande quantite (DESPEruERS, Cymbalum, II)1•

..<\.pr~mm9, Cell i ; a I e g e as ee quefqu'un.

Ex, J'en parle come de celuy que je ai connu. (COMMYNES, 7, 2.)J'en parle comme de quelqu'un que j 'a i connu.

Des le lendemain de/thera de partir comme celuy qui avaitgrande envie de retourner (ld., 8, 11); = comme quelqu'un.

EMPLOI DE~. L'ancien francais emploie volontiers Ie pronom, neutre ro, ce deyant les verbes croke, dire.. £avoir, URti... vag" etc.,

~;~~~ ~~;:b~~.gen~:!~t~ :~:~eaj~!f :::jAn a=~~nnee

Ex . 90 sent Rodlanz que la mort Ii est pres . (Rol. , 2259.)

Roland sent que la mort lui est proche.90 sent Rodlanz que s'espede li tolt. (Rol., 2284.)

1. DARMESTElER et HATZFELD, LeXVI~ steele en France,p. 257.

16 6

Roland sent qu'i1 (Ie paten) lui enleve son epee.Quant il co vit que n'en pout mie fraindre.

Quand it vit qu'il n'en pouvait rien briser. (Rol., 2314.)

Pronoms adjectifs possessifs

La forme accentuee du pronom ou a it ordinal-.".,.,

remen ece ee e ar . ·.2.£Jle~ouvait aussi et11' Ilrecedeeun pronom demoDstratjf, OU de l'indefini u n. .

O n disait done: la meie mort, la soe mort; Ii tuens parentez; limiens cuers; Iimiens amis; la toe, lasoe mercit; une suens chevaliers;

uns suens .escui~rsl· .ceste vostre charrue; cez lor espees, etc. Cf.encor~ auiourd hui, dans le langage populaire : un mien ami,un mien coustn.

Pour l'emploi du pronom personnel precede d'une prepositionen fonct ion d'adjecti f possessif , cf . supra, p. 163.

Lour.I«; iUorum), devenu leur. ne prend la marque du 'pIunel _qUTIa nn duYXine"Sieclb'J --~- ..

Pronoms relatifs

~PLOJ OIl CAS-lUi:GIUi CuL t.,e cas-re~im!i r'ia cpuformel1lent~ ~on ori,gine (datif Iatir~ cui), s'empl?ie c=e fEMme indirect; \J11peut s empI?~er aussr comme, remme o I T ¥ e erne comme« e n s U f », Voici des exempies de ces trois cas.A. Li rois cui fa cite estoit,

Le roi a qui etai t la c ite .

Li chancelit;rs, cui Ii mestiers en eret, (Alexts, 376.)

Le chancelier d qui (=dont ) c'etait la fonction.

B. AI terns N o« cui Dieus par amat tanto (Alexis, 7.)Au temps de Noe que Dieu aima tanto

Celui cui j'amoie. (Chastelaine de Vergi, 739.)Celui que j'aiinais.

Plus que moi cui il a trahie, (Ibid., 743.)

Plus que moi qu'il a trahie.

(

 

SYNTAXE Syntaxe de Particle, du nom, de I 'adjec tif , du pronom

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C. Godef ro i s , cui a rn e s oi t s au ve e.

(Roman de B au du in d e S eb ou rc , XXV, 64.)Godefroy, don t l' ame soit sauvee,

Aut~es exemples de cuimis pOW," de qui, { / g , u ' .

l fa ro ns c ui pe re e st ab li re nt I 'E g li se . ( Vie d e s ain t T ho m as , 2447. )Les barons don t les peres fonderent I'Eglise.A.cui po rte L ad re s gis oit. (R en clu s d e Molliens, 43, 3.) .Devant la porte de qui gisait Lazare.

Dans ce s derniers cas, comme dans Ie suivant : en 1 0 c ui g ar deli rots l' av el t m is (c'es t-a-dire, en la garde d e qu i), c ui, servant deregime a garde, est construit sansla preposition de , comme dansles expressions I 'enseigne Charle, 1 0 c o rn R o la n d, 1 0 Charlon , etc.

C ui ~ ~.~ ..aus~i s'emplo~r avec uae- prepesition.

Ex. D'icel s ain t h om e par cui i t g ar ir o nt . ( A le x is , 330.)De ce sai~t ho~me par qui ils seront sauves,

DONT. Don t s'employait assez librement pour exprimer des

, ; ' t a ]P O r ts d i¥ et 'S : un anel dont ,1 I' o ut e sp os ed e ( Ale xi s, 73) : uhanneau qu'il lui avait donne en I'epousant. Cette liberte regnaitencore au XVlIa siecle (HAAsE, Synt, fr., § 37).

Don t peut se rapporter a toute une hrase recedente: li r oy s

s'en revtnt en ranee, ont t en u m .fJ ut b lasm ez (JOINVILLE,77 b) .Cet usage s'es t maintenu jusque dans la langue contemporaidd".

LEQUEL.Lequel n'apparait guere avant Ie xma siecle; i1 est fres\j fr~ent au XIVa siecle et son usage ne se restreint qu'au XVlIe.

(PRONOM-ADVERBEau Le~-adverbe a u peut se rapporter..... dans I'ancienne langue a!iies person:nesl(cf. supra , p. 163 , En,y).

Ex. E n si d is t C ha rl es , ou it n 'o t q u' af re r .

( Ai me ri d e N a rb on ne , G. PARIS, Chrest . , v. 280.)Ainsi dit Charles, c he z qu i i1 n'y avai t que tr is tesse.

1. ce. des exernples d'Andrieux et de G. Sand dans AYER, Grammalre comparee

de fa languefrancoise, 4e edit. , p. 452.

168

Cet emploi, qui etait assez rare en ancien francais, devient d 'unusage courant au xyne siecle,

Ex. V OU $a ve z vu ce fils , O U mon espoir se fonde.(MOLIERE,Etourdi , IY , 2.)

...II ne reste qu e moiO u ro n deco uvre enco r les vestiges d 'un ro i.

(RACINE , Alexandre. II, 21.)

OMISSIONDU PRONOMRELATIF.L'ancienne langue omettait volon- '/

tier's Ie pronom relatif a res des' ;'ro • . .. '. , strie- ..tiv . « e rai e pus caracteristique du Roland est I'omissionfiequente de \ i jqei ou f q _ u i . entre la proposition principale et lespropositions srib"6rdonnees 2.». Cela est vrai natureIIement desautfes·textes.-- 'C'esr la une habitude si differente de la syntaxe

moderne qu'elle deroute souvent les debutante,

Ex. S oz cie l n'at ho me plus e n air de m eillo rs. (R ol., 1442.)

Sous Ie ciel i1 n'y a pas d'homme qu i en ait de meiIIeurs.Ce l nen i at Monjoie ne demant, (Rol., 1525.)IIn'y a personne qu i ne demande Montjoie 3.

Jama i s n'iert h om e p lu s volenters I e s er ve . ( Ro l ., 2254.)

Jamais il n'y aura un homme qui Ie serve plus volontiers.

II

j

·1

I\SUPPRESSIONDE L'ANTECDENT Ce o Dans les interro ations indio:,ree es;-k pronom interrogati f 4 neutre qw : est precede. dans la~langue moderne. de ee, a IDQjna que ce qu e ne soit devant uninliriitif. .

Ex. S av ez-vo us bie n c e q ue v ou s fa ite s?Mais : je ne sa is que fa ire .

L'ancienne langne employaj t que comme pronom iaterrogatif \r

neutre sans antecedent.

1. Cf. l!AASE. Synt, fr., § 38 A.2. G. PARIS,Extraits de la Chanson de Roland, 6e edit., p. 52.3. Cri de guerre des soldats de Charlemagne.

4. Nous croyons que c'est un interrogatif plutot qu'un relatif .

169

 

SYNTAXE Syntaxe de Part ic le, du nom, de l 'adjeet if . du pronom

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Ex . II ne so ut que fO fu t. ( Pe le rin ag e, 3 86 .)II ne savait ce que c'etait.N e se ve nt que fo nt. (A le xis, 3 70 .)lis ne savent ce qu'ils font.Or ne sai jo que face . {Ro T.}Je ne sais que faire.

Cette tournure s'est maintenue Iongtemps, Au xvis siecle, elleest constante : Je ne sais que c'est; sans scavoir qu'ils faisoientta nt U s e sto ie nt tr ou ble s1 • '

H ela~ ! ,? on che r M ore l. dy-moy que j e f er ay ,Ca r je tiens, comme on dit, le l ou p p ar Ies orellles,

(Du BELLAY, (Euvres choisies, 2192.)

Au xvn- siecle, les exemples ne sont pas rares.

Ex. Qui n'avait jamais eprouve que peut un v is ag e d 'A l ci de .

. . , • (MALHERBE)Le ! Ol ' ". S fl lt que, c est d ho no rer a demi. (CORNEILLE)Vo zi a, v o il a que c est de ne vo ir pas Jeannette.

(MOLIERE,Etourdi, IV, 6.)Vous savez bien par vo tre experience .Que c'est d'aimer.

(L A FONTAINE,Contes, III, 5.)

C'est par ~ne omi~sion de la meme nature que s'expliqu~.,.Ia

to~rnure suivante, SI ?omm~e dans la langue du Moyen Age :

f~'re ~ue ~vec le cas-suJe~ et ell ipse du v~rbe :if!!.!!!. . . .(J}f!.i9is,c'es.,t-a-di~e . faire (ce) Cfue (fait) un fou 3,' .[alr!~fJ!l~.§lJ/Jes, c 'est -a-di re :faire (ce) que (fait) un sa!e;_[a,ir#.r:gl'!ip;oz~ agir en preux;...&ireque "!.~' ! .l§!!e, agir en traitre, .

On trouve encore dans LA FONTAINE(Fables, V, 2) :

Celui-ci s'en excusa,

1. Exemples de la Satyre Menippee et d'Amyot cites par DARMESTBTER etHATZFBLD, LeXVI~ siecle en France, 1re ed., p. 258.2. BRUNOT, Gram. hist., § 275.

3. n s'agitA vrai

dire lei d 'une proposition relative et non pas interrogativecomme dans le cas precedent. '

170

-~-~------~==~-----~ - -

Disant qu'il ferait que sageDe garder Ie co in du feu.

Ex . . ! 2 ! ! L 4 2 E E . , q 1 J ! t !:!~~j!j.!lt,...e111{/Jlder,12e..y"q~~eldge r r p~us f r em em br er . (R ol., 1 182 .)SCquelqu'Wi"avait"eiitei'l"'dif,\+Cc cri de Monjoie, ilaurait pu

avoir une belle idee du courage.Q ui lu i v er st S ar ra zin s de sm em br er ,D e bo n vass al tt po ust r em em bre r. (Ro l., 19 70 .)Si quelqu'un lui avait vu demembrer les Sarrasins, i1 aurait

pu se representee un bon vassal.

Q ui pu is v er st R ola nd et OlivierDe lo r espees et ferir et chapler I (Ro t., 1680.)Ah! Si on avait vu Roland et Olivier frapper de leurs epees!

Meme en dehors de ce s cas, qui, employe comme pronom absolu,avec un sens indefini, peut etre traduit par si o n, comme dans

l'expression modeme : to ut va bien , qui peut attendre.

Ex . Dieus, co me est biaus, qui l'a bien regardel(H uo n de B ordea ux, 3414. )

Dieul comme i1 est beau, pour celui qui l'a bien regarde,

si on le regarde bien.De noz aveirs ferons granz departidesLa main menude, qui I'almosne desidret, (A leXiS, 523.)De nos biens nous ferons de grandes et nombreuses distri-

butions, si quelqu'un desire I'aumone,

Cet emploi de qui, du moins avec un conditionnel, est reste tresvivant jusqu-au XVle siecle et on en trouve des exemples

au XYlIe 1.

1. cr. HAAs ! ! , Synt'/r., §40.

1 7 1

 

SYNTAXESyntaxe de l 'article, du nom, de J 'adject lf , du pronom

QUE, QUOl, QUI. - !:--' interro~atif neutre etait ,Que 1 (forme atone),_

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Q ui s er oit c on tr ain t d'y vivr e, o n tr ouve ro it m o ye n d'y avoirdu repos. (MALHERBE, II, 373.)Bonne chasse, dit-il, qu i t'aurait a s on c ro c.

(LA FONTAINE, Fables, X, 4.)Q ui n 'a ura it que vingt o u tre nte ans,Ce serait u n v o ya ge a fatre. (Id. Conies, IV, 9.)

Ex. Illes tendro it as us e t co utum es iqu_~li e m pe re eu r l es a vo ie nttenuz. (VILLEHARDOUIN, 280 k.) '--.-

Illes tiendrait aux us et coutumestaiixquels les empereurs les

avaient tenus.N o us s om es o u plus gr an d pe ri/1 jue , n ous fus sie ns o nque s m ais .(Id.) . . •

Nous sommes au plus grand per il §~nous ayons jamais et6 .

Cet emploi est encore general chez les auteurs du XVlI6 siecle(HAASE, Synt.fr., § 36).

Pronoms interrogatifs

~Le pronom interrogatif cui. ecrit qyelquefois (JUi, s'emploie commeregime indirect sails f}rep9sition avec alltant de liberte que cu i

pr~atif.,Ex. De fO cui chalt? Demoret i o nt t ro p. (Rol., 1806.)

De cela a qu i (ou a quoi) importe-t-ilf A qui ( a quoi) cela

sert- il? lIs ont t rop tarde.

o filz, cui ie re nt m e s g ra nz h er ed ite z? ( Al ex is , 4 01 .)o fils, a qu i seront mes grands heritages?

Il pouvait aussi, comme le relatif, etre precede de prepositions

a cui, de c ui, pa r cui, etc. ...-.---

Sur l 'omission de l 'antecedent ce dans les proposi tions interro-

gatives indirectes, cf. supra , p. 169 .

17 2

q!-lOi(forme toniq_ue.). De hODne heu,re qu e a ete ~e~p1ac6 comm~c¥~sujetpar qui. forme dll WRsCl11m et du femlllJ~ <;e\ emploide qu i s 'es t maintenn dans 1a langue m.oderne : qu: fai: I 'oiseau?

c'm le p lum age (- qu'est-ce q uO . Q u i v o us p re ss e 'l (LA FONTAINE,

Fables, IX, 2) (=qu'est-ce qu i vous press e).

Pronoms adjectifs indefinis

Les indefinis sont en general pronoms et adjectifs. Nous ne parle-rons que des plus usuels,

AUCUN. A lc un , a uc un provenant de a li qu i( s) u ?u s, signifie quel- V'Qjl,:waans l'ancienne langue; ce$US affimatif s'est maintenujusque dans la langue modeme : d' aucuns pt~tendent. Le mot,employe souvent dans des phrases negatives , a pris le sens negat if .

ALTRUI A ltr ui a utr ui est Ie cas~regime indirect de a l trg , L ' aut rui VintIt a~ssi un' neutre qursignifiait : le bien de s autres. II e tai t

construit comme un nom (comp16ment determinatlf) dans des'expressions comme : no tre dro it et l'autrui (=ce1ui d'autrui).

CHASCUN. Chascun servait d'adjectif et de pronom : c ha sc un \"

se tgnou r , cha scun jou r . Cette construction s'est maint,enue ~us9u'~uXVI6 siecle 2 O U ehaque a remplace chacun en fonct ion d adJe~t1f.-Clicique « inconnu a Rabelais, se rencontre dans Montaigne

(I, 10) 8 ».

MESME. La langue actuelle donne deux sens a cet adjectif ind6fini,..."swvant la place qu'il occupe : le m em e ho mm e (identite), Ph omme

meme (idee d 'insistance).Dans l'ancienne langue cette regie n'existai t pas et jusqu'au xvnssiec le le sens de meme etait deteuniue par le contexte et non par la

place qu'il occupait.

r.;

1. L'ancienne langue .pouvait dire : que vous [aut? (=Qu'est-ce qui vous

manque).2. Encore dans La Fontaine: ehacune saur (Fables, II, 20).

3. BRUNOT, Gram, hist. p. 353.

173

 

SYNTAXE Syntaxe de Par ticle, du nom, de i 'adjecli f, du pronom

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Ex. S a is -t u q ue c e v ie il la rd fut Ia meme vertu?

. . .(Co~ ~LE, cu. II, 12.). ... .. a vO lr am Sl I ra zl e

El la meme innocence et Ia meme bonte.

(MOLIERE, Sganarel le . )

Inversement on trouve au XVIle s ie cl e :

S an s e Ire riva ux, n ous a im on s e n lie u meme.

(CORNEILLE,Place Royale, V , 3 .)

()~!ON . Om,?n vella,nt de homo , a de bonne heure Ie sens indefini'vu Ii.a de ~as JOurs : II yen a quatre exemples dans Ia V ie d e S ain t

AleXIS , et ils sont plus nombreux dans la C ha n so n d e R o la n d,

~~ (mod. J1iY.sieurs) correspond a un compara-\;1 tif du latlO yulgalte (cf 18 MnRPHQLQGJE) et signjfie ~urs

beaucouR' Employe, ay.ec l'article definj jI signme • le p l u s grand~~m1ire. On dit ordinairement : It a lqua nt et li pluisor.

Ex. A!g!!r:q!!US!!l!:/J.L~!Jl.~lV!!.lf . l~£~$~/~n.~a i r : w es ,QuelCJues-uns .cliantent - 'w··' ·t'"""k-·' ··"a--C"d--';"''--~---';-;:-- . .~' :, ' ," -- , _ . , - < -.;:,."P u§"gr:a,l\.".J;lQmQre.,-pIem:~nt.u e p a sm e nt Iip lu s or . ( R o l. , 2422.) '. ..... - . ,,", _c, .-,-~- -

La plupart s'evanouissent,

D e p lu so rs c ha se s a ~emembrer Ii p ris t. (R ol., 2 37 7.)II se nut a se souverur de plusieurs choses,

~UEI;. . . OUE. L _ a O U le fr~n9ais mod~rne emploie q ue lq ue . .. q ue 1, '

V Incien f rancais employait, p lus Iogiquement et plus simplementquel.; que: cet emploi a d'aiUeurs persiste jusqu'au xvne siecle. '

Ex. Quelpart qu'U a lt. n ep oe t m ie c air o ( R ol., 2 03 4.)Quelque part qu'il aille, it ne peut tomber.

1., On rrouve des exemples de que/que.. quedes Iexme sieele: mais son emploin a prevalu qu'au xvns, '

17 4

Deu g a rd ad D a vi d quel P!!'1 9l!~J.lJJ-lflSt.- - (Q ua tre ltvres de s Rois, II. 148.)

Dieu garda David, quelque par t g_u'! l.~~Iat.E n quel/ ieu que o n k m l s r: :~ e n " q u e l q u e lieu qu'on Ie mit.

Au xvne siecle :

E n quellieu que ce s oit,je ve ux su ivre te s p a s.(MOLIERE, Fdcheux, III~4.)

i-

Les distinctions entre que/que adjectif et quelque adverbe ne sontpas connues de I 'ancienne langue; jusqu'au XVIle siecle d'aiIleurs,

que/que s'accorde avec le mot auquel il se rapporte.

Q l , J I ..QYkQqS~~g ? ~ c . g : J E ·Q ui qui, qui que, cui que (cas-regime Vdu precedent) s~ebiployalent en parIant des personnes.Q u e q ue , quai qu e s 'employaient en par lant des choses.

Ex. A m bo r o cit, qui que il b la sm t n e le lo t. (R ol., 1 54 6.)I lles tue tous deux, qu i q ue ce s oit qu i le blame ou le loue.

Cui q u' en p ei st 10 cui n on . (R ol., 1 27 9.)

Q ui que ce so it que cela ennuie ou non.

Autres exemples : c ui q u'e n d oie d es pla ir e: c ui q u'e n d oie a nu ie r, etc.Que que R ola nz G u en el on fo rs fe sis t ( Ro l., 3 82 7.)

Quelque faute qu e Roland ait commise envers Ganelon.

Autres ex em ples : q ue q ue li autre facent; q ue qu 'o n d ie . ..

Q u i qui, qui que etalent souvent accompagnes de I'adverbe de

.. .. temps o nques : de Ii vient le pronom indefini q ui co n qu e ( qu i q ue

on que ).

Q u i.. . q ui pouvait avoir auss i le sens de : I es u na . .. I es a utr es . Leneutre qu e . .. q u e s ig n if ia it : t a nt . .. q u e. Cf. encore, dans LaFontaine:

Q ue b ie n q ue m a l e ll e a rr iv a ( Fa ble s, IX, 2.)

T . : . : A ~ N T ~ . - = y , c . : a : : . : n : . : : . i / , ~ c ; : . : o : . : m = = m : . : e ~ q u : : a : : . n : : . t , ! . . . : e t = a : . : . i t = _ = u : : : n : . . a : . d : : : j : . . e c t : . : . . i f _ 1= ':.:d:.:e=-:fi~~ariable'~J

1. Subj. pres., 3&p. sg., du verbepeser.

175

 

SYNTAXESyntaxe de Part ic le, du nom, de Padfec tif , du pronom

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Ex. Pa r tantes te rr es a d s on ca rs tr av aillie t I (R o/., 5 40 .)

Par tant de pays it a fatigue son corps 1Tanz b on s v as sa ls v ee z g es ir p ar t er re . ( Ro T ., 1 69 4. )

Tant de bans vassaux vous voyez couches par terre 1

Avec quant on pouvait dire : e n q ua nte s c ha se s, q ua nte s p ro ie re s(prieres), etc. Cf. encore I'expression vieillie : to ute s e t qu an te sfois,

On disait mil ta nz, ce nt ta nz=mille fois autant, cen t fois autant .

~ To ut emplQye comme adjectif (to us Ie s b om m eS ) pouvait

V ne pas rendre l'article dans I'ancienne la uriel :to us ' h o m me s, to us is , to iis jo ur s. On disait aussi t ou te n ui t, to ut eveie ( toutefois , cependant) . Cf. encore, au xvns sie cle :

C he z lu i p als ible me nt a d or mi to ute n uit.(CORNEILLE, Menteur, III, 2.)

Qu o i !Ma sq ue s t o ut e nu it a ss ieg eron t m a p o rt e!(MOLIERE, Etourdi , III, 9 .)

UN. l!n3mploie au pluriel devant l~~~~tsq~li~'~'~t'pas de

V .~~i~~Jer ou devant les mots designant des obj~ts qui vont par

fpaJre;'~;'~

U ne s I et tr es , u ne s f ou rc he s, u ne s c ha us se s, un es c om e s, u ne s g ro s se slevres, etc. .

U n employe comme pronom au sens de I ' un , que lqu 'un est frequent;

Uns qu i se j ut e l p av il io nR e spon d i o r g o il lo s emen t,

(BEN. DE SAINTE MAURE, 16042. )

L'un d'eux, qui e ta it couche au pavil lon, repondit orguei lleu-

sement.

Au XVIe siecle, un avait souvent le sens de qu elqu'un : C om m e un .qui pre nd un e co upe (RONSARD, Odes , I, 2). Oter a un ce que la

fo rtu ne lui a va it a cq uis (MONTAIGNE, II, 8).

17 6

NOMS DE NOMBRE

Cardinaux

Sur l'emploi de un article indef ini , cf. supra , p. 152. Sur l'emploide l 'a rticle devant les nombres cardinaux, cf . supra , p. 151.

Les divers e lements des noms de nombre formes par addi tion eta ient

reunis par et : on disait vingt et de ux, tre nte e t tro is , comme au- Vjourd'hui vin gt e t un , so ixante et o nze . Cet ~fJ . ~ s'etait ma~ntenu

e1.LPartie au xvne sieele (tr en te e t tr ois , v in gt e t qu atr e dans Cor-

neille).

Ex. Mil et cent et q ua tr e v in z et dix s ept a nz,(VILLEHARDOUlN. )

. .

Un nom de nombre forme d'une unite de dizaine + un n'exigeait »,~/

pas goue ]e substantlt mt au plunelj Paccord se faISa}t avec tm et

non.avec l'easemele a u chiffre,La regle se maintient au xvis siecle et au xvn- il y a encore hesita-

tion.L'ancien fran ais formait des multiplicatifs avec vingt : six vin t,d ou ze v in t, q ua to rz e, q uin ze v mt , e c. u a r e -v z ng set un reste de '..,.eel: ancien usage (cf. l' H 6pita l de s Q uin ze ' V in gts). On trouve

jusqu'a dix-h~it vingt, Le cas-suje t de vingt etait yin!, le cas-regime

vinz; cf. p. 86.Avec ce t I'usa e est Ie meme u'aujourd'hui; mais on pouvait

Jre'dix' cellS, com IDe h ui t c en s, neu cens.

p;;;r mil le l 'anGi@R fr:;u:j.ya;s ayait la forme mil , qui correspondait

au latjn mW e (singulier) et mWe , plus tard mil le, qui correspondait

~ latin milia.(piuriel neutre).

Ex. Od m il de m es fedeilz, (Rol., 84.)Avec mille de mes fldeles.V in t m ilie h om es (I bid., 1 3.)S o nt p lu s d e c in qu an te m il ie . ( Ib id ., 1 91 9.)

I

I

~ I

t' ·

11y a d'ail leurs souvent confusion entre m il et mi li e , m i l/ e .

17 7

. IiIII_....- ... _

 

SYNTAXE

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Ordinaux

L'ancienne Ian ue 10 ait eu les noms de nombre cardinauxV dan es cas O U nous ies eniplorons aujourd'hui (successioh derors:-d'empereurs, etc.); ell~AllOl1frut : L o ui s d eu xi em e , t ro i si em e ,quatorz ieme; elle disait de meme, pour les jours du mois : I e q ua -torzieme d'aoust, le vingt cinquieme de m aio Cet usage a durejusqu'au xvne siecle, au moins en ce qui.concerne la succession desrois , papes, empereurs, etc. , lesjours du mois. Balzac rut : Louisqua to rzie me , A dr ie n s ix ie me , H en ri tr ois ie me ; Boileau : Louis

. d ouz ieme ; Balzac : v in gt -q ua tr iem e d e m a rs ; q ui nz iem e d e d ec emb re .Citons encore les expressions comme m o i dixie me , m o l tr ois ie me(= dix, trois personnes, moi compris) qui se retrouvent au xvne

siecle et qui survivent encore dans les dialectes modernes.

IX

Verbes

OBSERVATIONS GENERALES

' > ACCORD . Le verbe precede de plusieurs sujets peut s'accorder avecl'ensemble des su ets et se meUre au lune1. Mru.s la bberte deconstruction est s i ande aUs la Ian n ue leVverhe pent :; So '~corder qll'ayec Ie sujet Ieplus rapproche, memesi ~e sujet e s t a u sjnmer et que l'autre ou les autres soient au. r u m : w ; cel~arrive surtout quand les sujets sont joints entre euxpar et et de4ir e terence par les partieuies diSjonctiyes n e. o u.

Ex . M ur s n e c ite t n 'i e st re me s a f ra in dr e, (R ol., 5. )Ni mur ni cite n'y sont restes a renverser.C ar m olt vo s p riset m es sire e t tuit st ho me . (Ro l., 6 36 .)Car mon seigneur et tous ses hommes vous prisent beaucoup.

I

j

Ies noms collectifs. comme ' le n t. peu pi e, me s ni e (maison, entourage

d"Ungrarl.d personnage), ehevaleck , etc., sont souvent suivis d'un V'\.Srbeau plu.rkl.

Ex . L a gent de R om e, qui tan t l'o nt de sidret,S et jo rz Ie tie ne nt s our te rr e a po de ste t, (A le xis, 5 71 .)Le peuple de Rome. qu i l'a tant regrette,Ie retient septjours sur terre en son pouvoir.A d un e v oiz cr ide nt /a g en t m en ude . ( Ale xis , 5 31 .)D'une seu1e voix Iebas peuple s'ecrie.

G e nt p aie no r n e v oe le nt c es se r o nq ue s,

179

1 ~ ~ ~ - " " ' ' ' ' ' ' I i i i i i i i i i I i i i •

 

SYNTAXE

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Is se nt d e m er , vie ne nt a s e we s do lc es . (R ol., 2639.)

Lagent palenne ne veut (veulent ) pas s'arreter; il s sortent de lamer, entrent dans l es e aux douces.

Au lieu de... .; 'eyt m o i , ,!pi, lui,' c'est no us, c 'e st vo us, ce so nt e ux,on disait en ancien francais : c l !J }J i j. e . ~ ~_ft~.t.il,·c e s om e s

V nou s, c ees te s vous, c e s on t il.a5nime on Ie ' yoit, ce ' est attribut etl 'accord se fait avec Ie suiei reel, qiifest Ie pro:D.o~sonIieI.

O~ disrut encore au xvis siec le : Ce suie-je may , dist I e S e i gn eur ,

qu i l'ay deeeu (CA LVIN , I, 18,2). ' . .

V o is c es r oc he rs a u fr o nt a ud ac ie ux ,C 'e st oi en t ja di s d es p la in es fr o me nte us es ..

(RoNSAItD,963·L 1.)

Cet accord g) l yel"~ = Ie su~et lo~ue se fait dans d"autres casou raD.cien fran;aiS ;;;ployait unetOurnure impersonneIIr;.; par

; 'J f , . e m D l e ' : il e sto ie nt ja dis du i jr er e,·p s on t ve nu es ta nt d e plaintes 2.

\ . "Y. e nc ore : il t corurent se t re i e t quinze d ue (C our . de L ouis , 631).E t sf so nt-tl venu a sses - lei m ain t pr eud om e va illa nt (C he v. a uxd eu x e pe e s, 4456) B. .,

~OIX. De nombreux changements se sont

ptodwts, depuis Ie Moyen Age, en ce qui conceme les voix desverbes. D'une maniere generate , le s yprbes a forme pronomiaale~,. 6taie~~~ea¥:poup plus nombrruvt o_ _e dans Ia langne rnoderne,parce ~lJlpart. des verbes intraw;iti£s avajen. t une ttndanc.e aprsmlie, cette forme. Ilsindiquaient alors une action qui' ne sortpas au sujet e t porte essent iel lement sur lui .

On disait : s 'apareistre, Sf! eomha t re , Sf! c ra in dr e, s e d em o re r, sedouter (craindre), se do rm ir; se feindre, s e ge sir , s e jo ste r (jouteravec quelqu'un), se m erve ille r, se -m orir, se m an ter, se perir , sep ar ti r, s e r ec re id re , r e cr ei re (s'avouer vaincu, fatigue), se remem-b re r, s e t ar gi er (tarder), etc.

I., Exemples donnes par BRUNOT, Gram . h i st ., §414.2. G. PARISet LANGLOIS, Chrestomathie, 48 &I. , p. LXXIL

3. nn'est pas probable que II soit un pluriel masculin, car on trouve iJ avec unfeminin : il s o nt q ua tr e m a '! U r es ( J Il e d e S. T h o 1 1 U l S , 170). . .

18 0

On pouvait d'ailleurs employer aussi beaucoup de ces verbescomme transitifs. Ainsi escrier est transitif au sens de appeler,

crier.

Ex. G r an t e st la n ois e d e M o njo ie 'e scr ie r. (R oZ ., 2151.)Le bruit estgrand quand on erie : Montjoie !,

Mori r , ~ux temps composes, est tni.nsi~f. ><it.-'

Ex. Q ui t ei .a m o rt F ra nc e d ou ce a b on nie . ( Ro l., 2 93 5.)Celui q w ~'a tu6 a deshonore la douce France.

Inversement beaucoup de verbes aujourd'buj rMlecbjs se presentent \l

sous la fonne intransitive; ces confusions sont coustantes. '

Ex. A ha lte -v ojz pr is t li p e dr e a cr ide r. (A le xis , 3 91 .)Le pere se m it a crier a haute voix. .Isnelement s ur lo r piez releverent, (Rot . , 3575.)

, Rapidement ils se releverent sur leurs pieds .9 0 vu elt li r eis p ar a mo r c on ve rtis se t, ( Ro l., 3674.)

Le roi veut qu'il se convertisse paramour.

-IMPERSONNELS. I ls e ta ien t·aussi beaucoup plus nombreux que dans V

lvangue mederne. . , .

On disait : il af iert (iI convient) : il anuite (il fait nuit); il apent(convient); if c ha ut ; i l a se rit , if avespri t (le soir arrive); if abel ist(il plait); U dueut (de douloir, i1 fait de la peine); il besogne (it est : .• '

besoin); i l loist (lat. /icet, it est permis); i l m e m br e, r em e m br e; ifpasse (en parlant du temps); il pren d (a rem em brer lui prist =l .(neutre) lui prita, il (personnel) se mi t a se souvenir); il estuet (ilest besoin); il ennuie (it est ennuyeux que); il i o t (il y eut) , avec un'participe passe: ili o t m ain te la rm e p lo re e; m ain t c on se il i o t p ri setdonne (on prit eton denna maint conseil l); if semble, il es t yisou a vis (meme sens), .

EMPLOI DES AUXILIAIRES EIre, Avoir. La regIe est, dans l'ensemble, ,la meme ~ue dans la langue moderne, c iu regne d'atfieurs une assez v ,gran4e Ii ert6 dans I 'emplol des auxt llalfes avec certaJ. ;s verbes;les verbes transitifs se construjsajimt avec kyerbe avoir et es verbes

I

1

i,•;

1. cr . encore ! 'emploi de l 'impersonnel cite plus baut, p. 180.

18 1

 

SYNTAXEVerbes

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intransi!if~, p ar , ap a1 o g je awe JeS•.x£l. rbes passifs, se coustruisaient

aV~Q.le verbe €Ire. Mais comme beaucoup de verbes pouvaient

etre a Ia foi~=~ e~~~=f~~ ~':~roduit. en ancienfran~a~ de n O T n h r e u s e s c Q R f u S i Q T 1 ; { h m s j'emPloi des deux auxi-liaires eire ei.a.voir.

Les verbes reflechis s e CODstmisajept ordinairement avec ar«V maif1Is pouvaient a:nssi se construire avec avojr, comme on levoit ~r Ies exemp1eg ~idessous, "

On pouvait done dire: il a sorti et il est sorti; il est remes.ei tl aremasu (= i lest reste) ; il etait passe la montagne, il etait monte

les degres; if s'a ad Deu comandet (Alexis, 288); iJ s'a vestu et

chaucie; vengiez m'en sui (RoJ . , 3778); if s'a bien defendu; il a ale

par le chemin (FROISSART);et avoient li Juis sorti (l ef); IJ estoient

Juts (ld.); i l sont coru (=i ls ont couru).

Une construction particuliere a l'ancienne langue est la suivante ~

quand deux part icipes passes qui sa s l: t:ha ieI ' lJ de-.aieat itr:e cons-truitS I~premier avec etre et Ie second avec avoir all nlciproque-ment OD pWlYait sOIls-entendre le second yerbe auxiliaire.

Ex. Liquel s 'estoient ivernet etpasset Ie temps.

(FROISSART,IV, 281.)Lesquels s 'etaient hivernes (avaient hiverne) et (avaient)passe Ie temps.

Ele a tenu ses t ermes et venue d'un royaume en l' aut re .(FROISSART,II, 13.)

Ell e a tenu ses termes et (est) venue d'un royaume dans l 'aut re.

IIy a d 'ail leurs des exemples anter ieurs a Froissart.

CONSTRUCTIONDES VERBES PASSIFS.L'ancien [rancais construisaitvolonti ers le regime des verbes passi fs avec ei)Cet usage est rest e

\ltres vivant au xvne siecle 1. La construction du verbe passif avecVtait ega lement frequente,

Ex. Me gardez que je soie prise a beste cuiverte.(Berte, 895.)

Gardez-moi, que je ne sois pri se par une bete perfide.-

. .1. HAASE, Synt.fr.; § 113 .

182

EMPLOIDE Eaire. Faire ,eouvai t, comme dans la langue moderne, V'remplacer un verbe"36ja einploy6 ..

Ex. Mielz en valt I'ors que ne font cine cens livres.( Ro f. , , 51 6 .)

Mieux en vaut l'or que ne valent cinq cents l ivres.

Le verbe {aire pe~ encore s'::P~~~;~S~~Ri1t :un infini tif. avec lavaTeur du verhe SImple marqu6epaLcet mfuu11f.

Ex. Merci , pere, d ist-i l, or me fai tes entendre.(Renaut de Montauban, 355.)

Pitie, pere, dit-il, ecoutez-moi.Et me proient que je lor face moustrer le Saint Roi .

(JOINVILLE,566.)

Et ils me prient que je leur indique le Saint Roi.

On trouve encore : fai tes moi escouter, faites mol otr = coutez-moi.

CONJUGAlSONPEIuPHRASTIQUE.Sur la conjugaison peripbrastiquede etre avec un participe present ou un gerondif, cf. infra, p. 195.

EMPLOIDEEn AYE C CmtTUl>IS V.ml: llFS PJusi~w-s verbes, surtQut des ...,:!

verbes de mQuv em em , s e f ai sa .- ie ft t ~reseG@r de en pr;ncipalementquand its etaient employes comme proDominallx • s 'en aler (qui

s'est maintenu), s'en venir, en mener, enporter ; courir, s 'en courir;fuir, s 'en fuir, BeancQup de yerheg modemes composes azec en-,

em- sont issus de cet emploi.

EMPLOI' DES TEMPS

EMPLOI DES MODES DANS LES PROPOSITIONS

INDEPENDANTES

Temps de l'indicatif

A I ;indicat if les confusions entre I 'imparfait et les dif ferents temps

du ;easse sont des plus frequentes; sur ce point, la syntaxe de Pan-cien franc;ais s 'e lo ignait beaucoup de la syntaxe actuelle.

183

 

SYNTAXEVerbes

V ai r~ & y.] le s o ilz e t m o lt f ie r le v is ag e;

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En ce qui ~once~ne Ie present. l 'i j,llcieu frau\;ais emploie souvent,. .. . dans lameme phrase, Ie present d e e l 'illdicatjf, I e passe defin i e t Iepasse indefinL

Ex. Co m vit le_!it, esguara~tilapuleele,Done li remem);"!e'fileson s e ig neu r c e le s te .

,.,,,..,' . (Alexis, 56.)

Quand ilsi t Ie lit et qu'il & : g Q r . ' i l C i la jeune fille,alors i1 lui souvient de son seigneur celeste.Li cuens Rollanz quant if veit morz ses pers,

Tendror e n J Q j l fs c om e .! 1~ ta plo re r. ( Ro l., 2215.)

Le comte ~ol~md:quand ilvoi t morts ses pairs, enfo.i:~~itie etcl?.1JJ.f!1:l!.ncepleurer.Q ua nd s e redrecet, m out par o utfie r le vis.

(Ral. , 142.)

Quand i1 se redresse (redressa 1), ileu t (avait ) le visage tres

fier.,.,_E n p ie z se_gJ;~_cet i li IVilit contredire. (Rol., 195.)

II se dresse sur ses pieds et vint Ie contredire.

L'~ait, qui, dans la langue moderne, marque une action quidurai t dans le passe. ~ SOllYWIt remphwe par Ie passe -defini,

= : qui est Ie temps de ]a narration et non de la descr:iQtion. La reci-

pro que a d ' ailleurs egalement lieu, mais beaucoup mains souvent

avant Ie xu e siecle.

Ex. Li palais fut listez d'a zur e t d'adimant,Lipalais fut vo l ti z . ..E t fu tfa U p ar c om pa s .... ( P ele rin ag e, 3 34 .)Le palaisfut (etait) borded'azur et de diamant ...

IlJUI (etait) voute ...IlJut(~~ait) bien construit,Boni.fut! Ii steeles al tems ancienour,Quer'ftit ~n;.t et justicie e t a m o ur . ( Al ex is , 1.)BonJut (etait) Ie monde au temps passe, car it y regnai t justiceet amour.

1. Nous mettons entre parentheses, dans Ies exemples qui suivent, les formes

qu'exigerait la syntaxe actuelle.

184,,

Gent out le cors e t le s costez mol t larges.

T a nt p ar fut bels , tuit si per l ' en " ! !! ¥ j ! .r f lJWt .(Rol., 299.~ .[Ganelon J eu t (avait) les yeux vairs et le VIsage !res fier;. 11eu t (avait ) le corps bien fait et les cotes tres larges; diut (etait)

si beau que tous ses pairs ]e,[email protected].

C'est surtout dans l 'emploi des verbes etre et avoir que cette confu-

sion deS"temps a u passe a heu. .

Mais au xne siec le . l 'emploi de l' imparfa it se deyeloppe d'une. ..". .faeon de plus en plus sensible, surtout chez Chrestien ~.e.!ro~es.«C'est un des grands changements survenus du xre au xm sieele .»

Le passe defini et Ie passe indefini sout souvent employes 1:un pour

J:_glltre.-

Ex. Carles li r ei s, n os tr e e m pe re re m ag ne s,- S et anz entie rs est remes en E sp ag ne ,Tresqu'en la me,-~t la terre altaigne. (RaZ. , 1.) .Charles, le roi, notre grand empereur, sept ans .entlers estreste en Espagne; jusqu'a la mer i1conquit (a conquis) la haute

terre.Cord r e s~s .e et les m urs peceiez .Od se s ca d ' ab le s l e s to rs e n al:!~1i~.tRoJ. , 97.) .'II a pris Cordes et brise ' s e s murs; avec ses machines 11 en

abattit les tours.Vine e n J er us al em pa r l' amistet d e D eu ;La c ro iz e t l e s ep ul cr e sui venuz aorer.

(Pelerinage, 154.)

Je vins a Jerusalem pour l 'amour de Dieu;je s ui s v en u adorer la croix et le sepulcre.

Le passe anterieur est souvent employe pour Ie plus-que-p~fait _(qui est tres rare en ancien francais), surtout dans res proposltwns

r~. Cetmnploj disparait au XJ,CIesiecle.

E x . IIo t p leii : il aVf!itp lu (exactement : il eut pfu). .-...-... ...~".. (Raoul de Cambrat, 2781.)

• 1. BRUNOT, Hls t, de Ialanguefrancoise, I, 241.

185

 

SYNTAXE Verbes

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Q ua nd R ao us .J j! t jo ve nc ea us a P ar isA e s cr em ir . Q .t as e n fa n z apris.

(Raoutae Cambrai;G. PARIS, Chrest., v. 74.)Quand Raoul fut (etait) jouvenceau a Paris, ilavait appris(mot a mot : il eu t a pp r is ) l' escrime avec les enfants royaux.D es su s u n p ui v i! un e v ille e ste rQu e Sa r ra zi n i orent fa i t fermer.

( Aim e d d e N ar bo nn e,' G. PARIS, Chrest., v. 35-36.)Sur une hauteur il vit une ville que les Sarra sins eu ren t f ai t

(avaient fait) fortifier. .L i emp er e re s out s a r a is o n finie. ( Ro l. , 1 93 .)L'empereur eu t (avait) termine son discours.

Pour l'emploi et le sens des rares formes anciennes du plus-que-parfait , cf. supra, MORPHOLOGIE,p. 134.

_Le.futur aaterieur pent quelquefois servir A rendx:e, par line ext~n-sion de s en s, l 'l d ee du passe. /

Ex. E D ur en da l ...

M o lt la rg es terres de vos ~! .5 . l?na l! . .i § .es . (Rol., 2352.) '. ,

Eh .! D~e?-dal, ~ue de terres j)!.ur.qj.f.q!J.q,~is'l~§par vous(e.-a-d. L9L£Q!Jfl!!!S).V ei id a vr o ns c es t o r go il lo s r ei C ar le . ( Ro T ., 3 13 2 .)

Nous auro ns vu (=nous avons vu, c'est un messager quiparle) eet orgueilleux roi Charlemagne.

Cf. ces vers de CorneiIIe :

J e v er ra i le s la ur ie rs d'un frere o u d'un m ariF um er enco r d'un sang que j'a ur ai t an t c he rt .

(CORNEILLE1,Horace, I I, 6 , 6 4 9- 50 .)

1. Cite par AYER , Gram.fr., 4e ed., §204.

1 86

Ex. D e s oe pa rt vo s vo ldre ie pre ie r ', (C our. de L ouis , 5 16 .)

De sa part je voudrais vous pner.

.. ," laceLe conditlOnnel .. If,' --or malrement par Ie pluS-Que-parfait du subJonctlf et que que ()IS

par l 'imparfait du subjQnctif; cf. infra, p. 190.

Emploi de l 'imperatif

L'imperatifpellt MOOpn1Seee e 'l ia f l f B a s m sajet. " . . .:C'imperatif ne atif se rendait fre uemment par lmfirutif precede Vd~ a negation: ilcorrespond a ae personne u smgu er.

Ex. E r eis ce le ste s, tu n os ii£ !i ve nir .l (A le xis, 3 35.)

Eh t roi ce leste, fais nous y vemr !

N e T di re j a. ( Ro !., 1113.) ..Ne le dis pas, ne parle pas amsi.D am ne s D eu ped re , l!'!.1J.J.E.~~§jeronir France. (Ro l., 2337.)

Seigneur Dieu le pere, ne laissez pas honnir la Fr~ce.Charles ne t'esmaier, co te m an de t J es us. (P eIe rm age , 674 . )

Charles , ne t'effraie pas, te mande Jesus.

L;imptrntif ellt" S Q 1 : fr B f tt fl fe S e a e ~ J £ W ~ s W t ~ : q ~ . qui peut se '4 /

traduire par ' f lB ~ K ¥ t E ! W ! J .Ex. 9 0 dis t Ii pedre : « Filz, quer t 'e n v a c o lc hi er . »

(A leXiS, 52.)

Le pere dit : ({Fils, eh bien, va te coucher. »

• 1. G. PARIS, Chrest., 4e ed., p. LXXIII.

18 7

 

SYNTAXE

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Quar cheval chi ez ,, = allons !a cheva( I est frequent dans Ia Chansonde Ro land. .: .

Em:eloi dgsubjQDct,iff! •. . .

PREsENT. Le w.bjoncti.f n;)2rquant uDele~ ir, U D ~guhait (ou un'l ordre) s'emp]oje ordinairement sans que.

Ex . De us lt . 9 . . ! J : J ! . i t s a in t e b ene t co n I ( Ro l ., 2 24 5 .)

Que Dieu lui oct roie sa sa inte benedic tion IJa la vo stre anm e nen aft duel ne so jJra ite /

D e p a re r s Ii ~ e. it l a p o rt e o v er te !R o L, 2 2 57 .)Que votre flfue n'ait ni deuiI ni douIeur;Que du Paradis la porte lui soit ouverte !

N e vo s a it ho m qui/ace co ardie ! (R oT :, 2 3 5 1. )Ne vous ait homme qui fasse couardise !N~R._1!lt;gtD eu ne ses sainz ne ses ange le s / (R ol., 3718.)ADieu ne pIaise, ni a ses saints ni a ses anges !&l vo s D eus , qu i o nque s n e WP 1(i! / (Rol . , 1865. )Que Dieu vous aide, qui jamais ne mentit !

~e !.!!.bioncti/ '-Qp.tatif (marquant Ie desir) existe encore sans la con-jonction qu e dans la syntaxe moderne, mais avec certains verbesseulement.

" (Ex . Fasse le del q ue , ' P u is s e- je d e mes yeux y v o ir t o m be r cefoudre;\ Pe ris se nt l es c olo ni es p lu to t q ue l es p ri nc ip es ; a Die u n e p la is e.

Ce 9 n ! n'est plus 9"u'une exception Gait Ia' regIe dans I 'ancien\f fra!!£als. Au XVIe slecle cette regie etait encore en plein usage :

SO ' ii vi e nn e -v ous d e s A t hen ie n s (MONTAIGNE, I, 9). A ille de vant o uapres (ld., I , 25) 1. ..

Au xvns siecle, les 'exemples ne sont pas rares :

D ev ie nn en t to us p ar ei ls a ce s v ain es i do le s

C eux qui le ur do nn en t l'e tr e I (CORNEILLE,IX, 31?)

1. DARMESTETER et HATZFELD, L e X V le s ie c/ e e n F ra nc e, Ire ed. , p. 268.

188

Q uic on qu e e st l ou p a gis se e n lo up ,(LA FONTAINE,Fables, III, 3.)

J e m e ur e, s i j e s av ai s cela IM e c on fo nd e l e c ie ll (MOLIERE.)J e s ois e xte rm in e, si je n e lie ns pa ro le !

(MOLrBRE, Depi t amou reu x, IV, 3 1 ,)

Le sub,onctif resent s'em loieait c .

Ex . W i im ' ai t D e us I (formule tres frequente.)Qii~Dieu m'aide I Par Dieu !Sf Dieus m e ga rt IPuisse Dieu me garder IP lus v ous a mo ie la m oitie ,Se D ieus ail j a de m oi pitie IQ ue n e f e so ie m o i-m e ts me s.

(C ha ste la in e de V erg i, 7 61 .)

Je vous aimais, Dieu me pardonne ! la moitie plus que je nefaisais m oi-m em e, .

IMPARFAIT ET PLUS-QUE-PARFAlT. L'impa,ct'ajt < 1 ] ] .S1Jbjonctjf, em-

ploye dans nne proposition independante. exprime un regretdu

passe. un soubait 'l'lli lie reiTt ra:s ebe realise (mode irreel).

Le plus-qJle-parfait ely, sQejenetit pltl srarement employed'ailleurs pent ienqr a r en Qf@ l a m em e idee.

Ex . C ar la !l1 wss e e n F ra nce e t B ertr an s si i1H~§et.A pis e d a m arte ls s e r . e i . t a . C Q 1 J S e j 1 g e .

~~, ,» - . . .. . - - ,~ , > ( Pe le ri na ge , 3 2 7- 8. )

Car si je la tenais en France (puisse-je la tenir) et que Ber-

1. cr . HAAsE , Synt.fr., §73. .2. D'apres certains grammairiens ces propositions ~erat~acher~ent aux propo-sitions conditionnelles et st proviendrait de la conjoncnon latine st et non del'adverbe sic. En realite ildoit y avoir eu des confusions> graphiques entre ~~(=st latin) et si (= sic) dans des phrases de ce genre; mais nous cr?~ons qu ily a, ii.l'origine de ces formules.T'idee de souhait et non celle decondition.

¥

;i

I: ,

..

. . . . .~

I i

I,~

~II:

189

-- ---- --

 

SYNTAXE Verbes

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trand y filt, a coups de pies et de marteaux elle serait atta-quee 1IE d eu s, d is t- il , q ue r -.9J!§.!e, u n s e r ja n tQu iZ me_garg~~t IAlexis, 226 . )

Eh !Dieu, di t- il, s i j'avals un serviteur qui me Ie garderai t 2 /

__ L'imparfait du subjonctif a aussi Ie sens du conditionnel present.

Ex. Mais li q ue ns G u e ne s i loee n e v o ls is t e st re .

(Rol . , 332 ) .

Mais Ie comte Ganelon ne voudrait pas etre IA .

L'imparfait du subjoUqtjfjouait allssi. conformfiment a SOD origine

- (P~S;R~~~.~~'<~~~J"~~!,i~~AJ,~ti), Ie rOle de canditionnelpasse et et ' ce sens.

Ex. QU i l ui .: i$ l! .t S a rr az in s d esm emb re r l ( Ro l ., 1 97 0. )Qui l ' sE!!g l!yu demembrer ainsi les Sarrasins 1La y'e~Jez l a t er re s f j o nc hi ee I (Rol . , 3388. )

La vous qJ!!!f !~Yu la terre si jonchee I .K i p o is veist l es c he v al ie r s d 'A r ab e I( Ro l ., 3 4 73 .)Celui qurqljf{-!ity.!I ensuite les chevaliers d'Arab~N e fust la c oife d e s on ha ube rc tr elizDe ci es denz I i eust l e b ra nt m is .

( Ra o ul d e C am br ai , G. PARIS, Chrest . , v. 63.)

Si ce n 'eUt be 3la coiffe du haubert tresse, ilIui a u ra it e n fo n c esa lame jusqu'aux dents .

Ja de lo ur vue l de lui ne dessevrassent. ( A le x is , 5 85 .)Jamais, de leur propre volonte, its ne se s e r ai e nt s e pa r e s de lui.

H al F in e am or, «s« E£!!~~stQ u e c is t f e ls t v er s m o it1 es ro i?

( Ch as te la in e d e V er gi, 784. )

Ah [ parfaite 4 amour, qui !!.!j!!!!Lgu que celui-ci me seraitinfidele? . .:

1. Il s'agit d'une charrue d'or, appartenant au roi de Constantinople, quiemerveille les ccmpagnons de Charlemagne.2. On verra d'autres exemples de eet emploi dans i'etude des proposltionsconditionnelles. ,3. Cf. 1a tournure moderne : n'eut ite.4. Amour etait du feminin dans l'ancienne langue.

19 0

L'imparfait du subjonetif s'emploie avec Ie meme sens dans lespropositions subordonnees,

Ex. M ais c o's t te ls pla iz do nt tl voIsist n eie nt , ( Ale xi s, 4 9.)Mais e'est un accord dont i1n 'aurai t nullement voulu.

Jnfinitif.,..,.-

L_]nfinit if pent e t x : e a U 8 s i emplgy0, eemme tlli sebstantif, en fonc- Vtion.de cas-regime.

Ex. Dieus exodist le s s u ons p ens e rs .(V ie de S ain t L ege r, 29 b.)

Dieu exauca ses pensers.Tot nostre vivre et tot nostre mang ier

De ee l autel le conv ien t repa ir i er,

(R ao ul d e C am br ai, 1348 . )Tout notre vivre et tout notre manger il convient de Ie tirer

de cet autel.

De plus, l'infinitif peut jouer, accompagne de l'article defini ou .d'un adjectif demonstratif ou possessif, le role de complement Vd&rmjnatif, indirect al cjrcQustanciel.

Ex. T e ns e st d el h er be r gi er ,E n R e nc e sv al s est t ar t d el r ep ai dr ie r. ( Ro l., 2482 . )

·11est temps de se reposer, en Roncevaux Best trop tard pour

revenir.E n e el t ir er I e c om s s 'a pe rc ut a lq ue s. ( Ro l., 2283 . )

Au moment ou on lui tirait (la barbe), Roland reprit connais-

sance.

r',..

i1·

i~'j

191

- . - - - - ~ ~ - - - - - . - - - - - - - - - - - - -. . . .---------- 

SYNTAXE

Dans taus les cas oill'infinitif est employe en fonction de substan,

Verbes

On disait aussi : jurer a (jurer de); if m e plaist a (iI me plait de);

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tif, ilconserve son caractere de verbe et peut avoir des compls,ments.

T an t m e p uis esmaier

Quejo ne fui a Pestorn comencer. (Rol., 2413.)

Je puis m'etonner que je n'aie pas ete au debut. de l'assaut.A l'esm ovo ir P os t Ie ro i. (JoINVILLE.)

Au moment ou l'armee du roi semettait enmouvement.

INFlNITJE plm DEP:8NDAUT Q!uN VERBE. L]ofinjtjfyur (non substan-V tiv1) dependant d'nn verbe pent etre reliP a ce verbe soit directe-ment, soit par 1 'iutermediaire d 'Hue preposition. II y a, sur ce point,des differences assez nombreuses entre la syntaxe ancienne et lasyntaxe moderne. ~

L'ancien francais employait l'infinitif comp16ment sans preposi-f..r t iorr dans des cas nombreux a u nous mettrions a et plutOt. a e.On construisait ainsi : p ri er , r o ve r (meme sens), conseiller, louer(conseiller), consent ir , delibirer,feindre, craindre, douter (craindre),p ro m e tt re , s o u/ ai r (avoir coutume), jurer, etc. .'

Taus ces verbes peuvent d'ailleurs se construire egalement avec uninfinit if prepositionnel (ou meme avec un mode personnel; cf.~les propositions compI6tives).

Ex . Me r o ga t a le r en Ninive

( Fr agm . d e V a le nc ie nn e s. )II me pria d'aller en Ninive,Tu m e rueves d orm ir. (V ie d e S. Thomas , 3325. )Tu me pries de dormir.

. La construction d'un verbe avec a et l'infinitif etait beaucoupV plus f:reqm:nieen ancien francais qne dans ]a langue moderne.

Ex . Te i covenist helme e t br on ie. . .a .po rt e r . (Alexis, 411.)

C'est a toi qu'i l aurait convenu de porter le heaume et lacuirasse.A Jerir Ie desidret. (Rol . , 1482.)ildesire le frapper.L 'e m pe re do r l ui comandeqa rd er . ( Ro ! ., 2527 . )

II lui commande de veiller sur l'empereur.

192

!

je vous a vo ie o ub /i e a d ir e (JOINVILLE, 160).

C'est a des constructions de ce genre qu'on peut rattacher lestournures : pre nd re a , faire a, suivis d 'un infinitif.

Prendre a signifie commencer a , se mettre a : d an z A le xis la prista ap e le r ( A le xi s, 62); le seigneur Alexis se mit A l'appeler.

F aire a signifie qui m erite de. qui est a .Ex . Q ui m olt fa it a prisier, ( Ai m er ; d e N a r bo n ne , 1469 . )

Qui merite beaucoup d'etre prise.D on e fa ites va s bien a blasmer , (JoINVILLE, 36.)Vous etes bien coupable.Mo lt fa it bel ad o dir : c'est tres beau a entendre.

L'infinitifprepositionn~l avec 1 e etait moins fre~pt que d@s l~~,lta!gue modeme : mars peu a peu son emploi s est developpe .'atix depens de l 'infinitif precede de a . La oil I'ancien francaisdisait essayer a faire, et dans d'autres cas semblabIes, Ia languemoderne dit e ss ay er d e, etc. On disait de meme : i lc o vi en t a f a ir e,iI lu i plaisoit a d em o u re r. etc.

Parmi les autres prepositions qui peuvent preceder I 'infinit if ,citons P O U L qui sect a designer Ie but, comme dans la langue Vmoderne, mais qui peut avoir aussi le sens de ma lgr e , d u ss e -j e,

dut-i/.Ex . J a p or m o rir n 'e sch iv er on t b at al lle , (R oJ ., 1 09 6.)Jamais, devraient-Ils y mourir, iIs ne fuiront la bataille.

Participe present

Le participe present 1 se decline cowme un adjectif de la deuxieme

classe : cf. la MORPHOLOGIE. On disait done : uns h om c ha n ta ~'u: ;;j;m m e cha nta nt, au cas-sujet singulier; au cas-sujet plunelon disait : li h om e c ha nt an t, l es f em m es c ha nt an z; au cas-regime:les homes chantanz , les femm es chan tanz, --

-,

1. Au debut it etait invariable; ilne s'est asslmile aux adjectifs qu'a Ia fin

du X1 e siecleet au debut du xne.

193

J.ANOLADE•• A . n cf e n /7 a t1 & a b . _ 7.

 

SYNTAXE Verbes

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Les formes en -ante., -antes pour Ie feminin n'existaient pour ~nsid i r e ' p a S (lans ]'ancienne langue; des exemples Gemme legsuivants :s i s ' en ala c r ia n te e t p lo r a n te (Livres des Rois , 164),gens mecreantes

(ibid., 396) sont des plus rares. '''' ,.Les formes feminines en -ante., -antes deviennent plus frequentes

... .. .en moyen francais; mais jusqu'au XVIe siec le . la langue a .~etendance a faire I'accord en nombre et non en genre: on disaitdone plutot des femmes plorans, chan tans que pleurantes, cha,!-tantes. « Palsgrave declare meme que le participe present francais

n'a pas de feminin 1.» En 1679, l'Academie decide que Ieparticipepresent sera invariable, imoins qu'il ne soit devenu adjectif verbal.

PARTICIPESREsE!fIS A SFNS PASSIF. La langue moderne a conservequelques participes presents i sens passif, dans des expressions

_,' comme : rue passante, representation payante, deniers comptant~, e.lc.Les participes de ce ~nre etaient tres frequents dans I 'anciennelaniUe; tis marqnenGi'aiUeurs plutat Hue action qui dlITe"Qu:pnpassif pF6pterneiiTdit.

Ex. Trestuit si nerf molt Ii sont estendantEt'tUit Ii membre de son cors derompant, (Rol., 3970. )

Tous ses nerfs sont tres tendus,Et' ious les membres de son corps rompus.S'en ceste terre puet mais estre ata ignanz ,

(Raoul de Cambrai, 3925 .)Si en cette terre it peut etre atteint.

On disait : du vin buvant (=bon i boire); se faire connoissant,

se faire connaitre; faire entendant, faire entendre; faus dieus

mescreants, auxquels ilne faut pas croire 2; au jour du tremblant

jugement, etc.

Chantanz part. pres. (lat. *cantan tis) : chantant , gerondif (lat.cantando).

L'ancienne langue a~~ ]J~~ ~~~ feriphrastiq.ue fonnee __dU-wr&; eIre suiyi J P l m p ; r t k i P ~ ; r 6 s e n { t .On disait : il estfuianz, il est coranz , il est aidanz , if est chantanz , c'est-a-dire ilfuit, il court, if aide, il chante, avec la distinction de l'etat et del'action,

Mais une to bes

al er, venir (et de quelques autres verbes de mouvement) wiY i !a5lD l¢rondif. Cette touroure etait tres usuelle au XVI6 siecle etlespoetes de Ia PIeiade en firent un tel abus que Malherbe dut~agir c~ntre eet emp]oj Cependant eIle etait encore restee vivanteau XVIle siecle, comme on Ie voit par des exemples bien connus :je m'en vas desalterant (LAFONTAINE); cf. dans la langue moderne :un couplet qu'on s'en va chantant Efface-t-il la trace altlere Du

pied de nos chevaux marques dans votre sang? (MUSSET) .

Les exemples sont tres nombreux dans la Chanson de Roland :

en voici une serie, pris dans la meme Iaisse.

Por un sol lievre . y _ q j t to te jOTn"£'O/l ' fI ! / J .t .D eva nt se s pe rs vail if or e gabant ...

Car chevalchiez; por qu'alez arrestant? (Rol. , 1780.)

Pour un seul lievre i1 (Roland) va tout le jour cornant.Devant ses pairs it se vante maintenant ...Chevauchez donc; pourquoi vous arretez-vous?Son petit pas s'en tomet chancel ant. (Rol., 2227. )

II s 'en revient a petits pas, en chancelant.Fuiant s' en vint (Rol., 2784); vient corant (Ibid., 2822); S'en

est tornet plorani (Ibid., 2839.)Qui vin t plorant, chantant l'en fait raler. (Alexis, 560.)

Si quelqu'un vint (=vient) en pleurant, ilIe fait repartirchantantEt cil s'en tome as esperons brochant.

(Couronnement de Louis , 2456.)

Et celui-ci s 'en retourne piquant des eperons.

Participe present et gerondif

L'~en frnnc;ais poss6dait un participe present et un gerondif.L emier suivait les" , d; le second, correspondanta des furmes abnes invariables, ttajt jnvariable cemme elles.

1. BRUNOT. Gram. hist., § 466.2. TOBLER, Vermisehte Beitraege, I ( Ire M.) , p. 32 sq.

194

:1

j':~

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I'iI,

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1. Cf. l 'anglai s moderne : Iam going, je suis allant.

195

 

SYNTAXE Verbes

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II

: I

Le gerondif des verbes marquant une action des sens, principa-_lement de veoir et owr. s'ci)jpJoy;dr d'Ulle.manjerii,abs01ue. coifi!becompfement •circonstanciel.

Ex. Veant le roi : Ie roi voyant, sous ses yeux, devant lui. 'OyantIe ro t : le roi entendant, devant lui. -Fait son eslaisc.veant cent mille home. (Rol., 2997.)

II fait son galop devant cent mille hommes.Desfi Ies en, Sire, ,{,Q_sP:~.,-ye.tqnt.Rol., 326.)

Je les en defie, Sire, devantsous.Et Ii dus tout autresltost'" "

Oiant toz qui otr Ie vost, (Chastelaine de Vergi, 927.)

Et Ie due aussitot, devant tous ceux qui voulurent I'entendre,

GERONDIFPREcEDE D'UNE PREPOSITION. Le gerondif peut etre" precede d e ' la preposition~ comme dans la langue moderne :-- en riant, en plorant , II peut aussi etre precede d'autres prepositions.

Ex. Li deffendi so r les membres perdant, (Huon de Bordeaux, 4646.)

Je Ie lui defendis sous peine de perdre ses membresMais je Ie fis sor mon cors defendant. (Ibid .• 1350.)

Mais je Ie fis a mon corps defendant.

" .

On sait que cette derniere expression s'est maintenue en prenant

"un sens figure:On trouve dans JOINVlLLEpar pais faisant (=en faisant la paix,par Ie fai t de faire la paix) , par grand treut rendant (= en rendantun grand tribut), Cf. encore": N e vos leroie par les memb re s p e rd a nt(Prise d'Orange, 1427); je ne vous abandonnerais pas, dusse-jey perdre les membres.

P~~ciOO.J laSse

AC .QQRD DU PARTICIPE PASSE. La regle de l'accord du part icipepasse en ancien francais peut se resumer ainsi. « L'anci~e

/langu,e..peat a-velonte faim,accQrder ou ne pas accorder Ie participe'v pa;se COllstrllitavec ovalr et son r6gimC1que ceJui-ci Je snive oule ~ 1. » Ordinairement cependant le participe s'accorde,

1. G. P A R I S , Extraits de f a Cha ns on de Roland, 6e ed., Rem. 70.

196

que Ie regime direct precede - ce qui arrive plus souvent quedans la langue moderne - ou qu'il suive.

Souvent aussi I 'accord ne se fait pas. Qn Eeut .alo\s consigererIe participe comme un. neutre ui mar ue sim lement l'ideee n m e e par e verbe au passe, et ql1i forme llD tout azec.l'auxi-l i a 1 i - e , qui lui, marque Ia personne et Ie nombre.

Dans Ia Chanson de Roland le participe s'accorde presque toujours 1avec Ieregime, quand ce regime est place entre Ie verbe auxiliaireavoir et Ie participe.

Ex. Carles li Magnes at Espagne ~g§te.e,

Les castels pri s, les c itez violees.

90 dit Ii re is que sa guerre out finee, (Rot., 703.)

Charlemagne a devaste I'Espagne, pris les chateaux et violeIes cites. Le roi dit qu'iI a fini sa guerre.

...Carles l 'emperereMort m'at mes homes, ma terre deguastee

Et mes citez fraites et violees. (Rol., 2755.)

Charles l'empereur m'a tue mes hommes, devaste rna terre ,brise et viole mes cites.

iI

Quand Ie regime p re r. ed e ] 'auxiliaire avoir; I'accord se fait trois fois

sur quatre environ. Cf. I'exemple cite plus haut :

90 dtt li reis que sa guerre out finee,

Quand Ie regime est place apres l'auxiliaire etIe participe, I'accordse fait ou ne se fait pas (iI y a a peu pres autant d'exemples d'uneconstruction que de l'autre),

Ex. Li emperere at prise sa herberge;

Franceis descendent en la terre deserte,A lor chevalz ont tole ites les selles, (Ro!., 2488.)

L'empereur apris son quart ier; les Francais descendent surIa terre deserte x a leurs chevaux ils ont enleve Ies sel les.Od vos caables avez f roiset ses murs,

1. D'apres les s tatist iques fai tes par E T I E N N E , 'Essai de grammaire de I 'ancien/ r a n c : a l s , § 377 sq.

 

SYNTAXE

Verbes

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S es citez arses et ses ho mm es vencuz. (Ro !., 23 7.)Avee vos machines vous avez brise ses murs, brule ses cites

et vaineu ses hommes.

Telle est la regle a la fin du XIB siecle. Dans la periode suivante

!.'accord continue a se faire en general quand le regime precedele participe ; cette tradition s'est maintenue [usqu'a la langue

I moderne. . .

Dans les autres cas la langue a une tendance a considerer leparticipe comme une forme neutre faisant corps avec 1'auxiliaireet ne prenant pas l'accord. Ce n'est qu'au XVIIB siecle que lasyntaxe aete fixee sur ce point.

La meme liberte de construction se retrouve dans les phrases oille participe precede d 'UD regime direct precede lui-meme uninfinitif : je les a i f ait vo ir; l 'ancienne langue pouvait dire : je lesa i f aits vo ir, je l'a i f a it ou je l'ai f aite vo ir; je les a i f ait ou je lesa i f aite s vo ir; je les a i f ait ou fa ite s ve nir ; je le s a i f aits ve nfr .

PARTICIPE PASSE AVEC LE VERBE tire. On trouve-Ie participe passe'\.j coxffiiuit avec Ie verbe eire dans Ies verbes passifs, et aux tempsv composes des verbes pronominaux et intransitifs. L~cord, danstous les cas, sefait avecIe sujet (et non avec Ie regime, comme celaa l i e u dans la langue actuelle avec certains verbes pronominaux).Ex. M ais chier m e sui venduz, ( Ro l ., 2 0 53 .)

Mais je me suis vendu cher,Am an t p ar mi c es h ea um e s se son t e n tr e fe r u. ( F ie r ab ra s , 1440.)

En haut sur les heaumes its ~e sont « entrefrappes ».

On disait de meme : il es t evanotz (verbe passif, avec participeau cas-sujet) et if s 'e st e va n ot z (verbe pronominal, avec participeau cas-sujet); pluriel : il son! evanot , if se s o nt e va n of . « Cette regle •ne comportait aucune exception 1.»

Le p'articjpe pasSe construit avec etre eSLqne1q,nefojs invariablev qu~nce la phrase : ilest alors traite comme un neutre.

1 . DARMESTETJ ! R, Cours de grammaire historique; 4e partie (2e 6 < 1 . ) , p. 101.

Toutes ces pages sur les verbes pronominaux sont excellentes.

198

Ex. A vere jut pa r cette finLa p ro ph ec ie d e M er li n. (P mL . M OU S KB T, 19124.)Par cette fin fut rendue vraie la prophetic de Merlin.B ~n ~it s~it !,eure qu:en m es fla ns J ut po rtee . (A lisca ns, 86 .)Benie S01tI heure ou elle fut portee dans mes fl.ancs.

excepte,