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ANG KOR

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s’évaporent purement et simplement. Au début de l’année, le galeriste qui devait m’exposer avait tout bonnement disparu. Et la galeriste française désireuse d’exposer mes portraits de poètes m’avait lâché au dernier moment : son mari venait d’être nommé en Espagne. Pékin, ville exci-tante, était aussi le lieu de la parole non tenue. La capitale des pétards mouillés. Sans parler du fait que notre élan initial avait été méchamment brisé : L. s’était cassé le poignet sur la glace, au mois de février. Là-dessus, une « pollution à pleurer » (dit mon journal), un pic de particules vénéneuses qui allait accoucher de ce néologisme affreux : AIRPOCALYPSE, dont les médias de France al-laient se gargariser. La France, du moins la France qui nous parvenait, assourdie, par les journaux que je lisais (avec plusieurs jours de retard). ressemblait à une lointaine province entrée en léthar-gie. C’était, si je me souviens bien, un gouvernement qui se disait de gauche ; le président devait s’appeler François Hollande, sauf erreur de ma part, et la courbe du chômage refusait pourtant de s’inverser… Aucune envie de rentrer dans ce pays que j’avais quitté fâché. Les responsables cultu-rels de l’Ambassade de France, des petits diplomates affairés à rien, étaient d’une incuriosité par-faite envers les artistes français installés à Pékin. Les expatriés ne me semblaient pas très excités par l’art. Je n’avais pas d’ami. Bref, j’éprouvais l’inconfort d’une double étrangeté : parmi les Fran-çais et au milieu des millions de Chinois. Pourtant, c’était à Pékin que les choses se passaient, à Pékin qu’il fallait se faire une place au soleil. Mais la ville venait de m’infliger ma première gifle : pas une œuvre vendue. Donc, pas de voyage en vue. La griserie d’être étranger s’était métamor-phosée en solitude. C’est sur ce fond de grisaille dépressive que le miracle eut lieu.

Tout à coup, le vent tourna ; avec la même brusquerie que le zef venu de Mongolie, qui savait balayer toutes les infâmes particules de dioxyde en deux temps trois mouvements, révélant un ciel immaculé d’un bleu vif, la chance se posa sur ma peinture. Je me souviens : ce jour fumant d’hiver, alors que nous allions savourer des haricots pimentés dans l’atelier de mon ami chinois Junling, ma fille déclara qu’elle avait une bonne nouvelle à m’annoncer : « Papa, tu as vendu un tableau. » La lumière poudroyait, jaune pâle, au-dessus des plats qui s’exhalaient en vapeurs odorantes. J’exultais - avec réserve. L’honneur était sauf. Un tableau ! De plus c’était une œuvre culottée, un quadriptyque fiévreux en rouge, gris et noir sur le 4e périphérique. Le choix hardi de l’acheteur validait mon audace. Le lendemain, la grande amie de L. confirma l’achat d’un paysage vert et gris par son ami architecte. Puis, coup sur coup, dans les jours qui suivirent la clôture, trois autres toiles furent vendues, des portraits et je ne sais plus quoi. Le vent avait tourné à 180°. Mon journal de bord (Le principe de brume) ne dressait même pas l’acte de décès de ma mélancolie ; il allait droit au but : « 5 tableaux vendus ! 102 000 yuans ; nous irons en vacances. Angkor. »

PÉKIN ANGKOR[ VOYAGE 1 ] DÉCEMBRE 2013

En cette fin d’année 2013, l’humeur était maussade. Nous vivions à Pékin depuis plus d’un an et je pompais l’air de ma famille avec mon exécrable mélancolie, d’autant plus exécrable qu’elle était cyclique. La première exposition de mes peintures à Pékin, sur laquelle j’avais tant misé, était un échec. « Je rêve d’offrir un voyage à Angkor à L., qui s’est tant donné de mal pour cette expo », écrivai-je dans mon journal du 22 novembre, juste avant le vernissage. Rêve avorté. Le journal du 13 décembre est expli-

cite : « Deux jours avant la fin de l’expo, aucun tableau vendu. Quel début ! » La galerie vide pen-dant trois semaines. J’en étais malade. Cette première année avait été purement balzacienne ; ce n’était pas l’histoire du petit provincial qui monte à Paris, mais celle du Parisien qui monte à Pé-kin. Arrivé avec mes illusions, je les avais toutes perdues ; fantasmes d’expo rapide, de création échevelée et de ventes à la hussarde étaient restés des fantômes. Le « principe de brume » à l’œuvre en Chine avait sévi : des projets qui, à l’épreuve du concret, se transforment en nébuleuses ou

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Angkor VatXIIe siècle | Sûryavarman II

Encre, fusain, sanguine

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Lettre à ma filleMa chère fille, j’aurais aimé te confier un monde meilleur. La pla-nète sur laquelle tu es née est dans un sale état. Ma planète. Ta planète. Un état bien plus lamentable que celui du temps où je suis né. Hier. Je suis né en 1961, toi en 2002. En quarante ans, la situation écologique du monde s’est monstrueusement dégra-dée. Là, devant nous, les ruines d’Angkor…

Un exemple vécu de cette détérioration ? Nous arrivons de Pékin dans un moment critique : les chiffres de la pollution atmosphérique en Chine ont dépassé cette an-née toutes les craintes. Tu as éprouvé toi-même ce qu’est un monde à l’asphyxie quand, sur ton vélo, tu traversais une ville fantôme, parcourue de citoyens hagards aux bouches closes par des masques. Pékin en hiver, quelle image efficace de la fin d’un monde ! Airpocalypse. Arriver à Angkor, c’est être projeté sous un ciel radieux dans une civilisation qui fut somptueuse ; et la vue du Bayon, ce matin, quel coup de foudre ! Des rois inspirés, d’ingénieux ingénieurs hydrauliques, des paysans, des moines, puis des architectes, des sculpteurs, des graveurs, tous gens de foi, ré-alisèrent une utopie : créer une société agricole et urbaine heureuse fondée sur la riziculture. La création des grands réservoirs, qui permirent de retenir l’eau versée pendant la saison pluvieuse pour la redistribuer pendant la saison sèche, accoucha de cette civilisation étonnante. Au 10e siècle, Angkor était l’une des cités les plus peuplées et prospères du monde. Près d’un million de citoyens – pour la plupart des paysans – vivaient là et, sans verser dans l’imagerie idyllique d’un âge d’or ima-ginaire – vivaient bien. Ils cultivaient le riz, élevaient des temples, sculptaient des bouddhas et des danseuses sacrées. Ils ont laissé des ruines que nous venons admi-rer. Que le monde entier vient maintenant admirer. Et toi, qui a 13 ans, je vois dans tes jeunes yeux une lueur qui s’appelle émerveillement. Nous sommes heureux que tu puisses, toi qui aime les villes, découvrir Angkor, après avoir connu Paris ou Pékin : tu pourras, riche de tes surprises de voyageuse précoce, méditer en ton temps sur le destin des civilisations, pour tenter de comprendre ta propre époque. Et y prendre part.

Angkor, ce n’est pas qu’une belle ruine. Le coup de foudre a un goût de soufre. C’est un lieu qui nous pose, aujourd’hui, une question : est-ce que vous voulez finir comme ça ? Est-ce que la civilisation humaine va échouer comme un tas de gravats sub-mergé par la jungle ? Angkor, c’est ma colère. Je m’étonne que personne ne fasse le parallèle entre le déclin du monde khmer et la catastrophe écologique actuelle. Pour moi, c’est flagrant : Angkor, au-delà de sa splendeur, est un parfait miroir de notre angoisse. Qu’est-ce qui s’est passé, il y a cinq siècles ? La brutalité de son dé-clin recèle encore des zones d’ombre. Mais les chercheurs ont identifié plusieurs causes – climatique, écologique, militaire, sanitaire – toutes enchevêtrées : d’abord, des périodes de sècheresse, donc de mauvaises récoltes, des famines peut-être, al-ternèrent avec des cycles de pluies diluviennes provoquant des inondations dra-matiques. Ces épisodes extrêmes n’étaient pas dus à l’homme, mais ils mettaient en

BayonFin XIIe et XIIIe siècle | Jayavarman VII et VIII

Encre, fusain, sanguine

péril l’ouvrage de l’homme : les digues débordaient, le merveilleux réseau d’irriga-tion fut endommagé, détruit par endroits, abandonné à d’autres. L’homme perdit le contrôle de l’eau. Cela ne te fait penser à rien ? La difficulté à entretenir les in-frastructures fut aggravée par la détérioration des sols : la construction des habita-tions et des temples avait nécessité d’énormes quantités de bois pendant des siècles, conduisant à ce drame (déjà !) : la déforestation. Tu le sais peut-être : les ra-cines d’arbres sont indispensables à la stabilité du sol en cas de fortes intempéries. Nous savons que les arbres tiennent la terre, en sont les gardiens subtils. D’où éro-sion des sols, coulées de boue, canaux bouchés, affaissement ou effondrement des temples, rupture des barrages… Le système hydraulique nécessitait un entretien constant, donc une abondante main d’œuvre. Est-ce que la main d’œuvre a man-qué ? Y a-t-il eu des troubles sociaux ? Des famines, des révoltes, des répressions ? Est-ce que les paysans ont dû quitter leurs champs pour prendre les armes contre les Chams à l’Est, les Siams à l’Ouest ? L’histoire est toujours minée par le fait mili-taire. À l’époque, l’ennemi profita de l’affaiblissement de l’empire pour mener des raids ; le royaume d’Ayuthaya défit l’armée khmère en 1431. C’était la fin. Il est pro-bable que la malaria et la peste noire venue de Chine finirent le boulot : Angkor ne sera plus jamais Angkor.

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des tièdes ». Il faut se battre sans cesse contre le coloriage et la timide couleur locale. Je tempête. « Vous n’êtes pas des photocopieuses. Interprétez ! » Ils me connaissent : j’ai horreur du joli, du fade, du trop fignolé. « Soyez paresseux, inachevez les choses ! », dis-je. Et je les assomme avec mon credo, encore aggravé par ma fréquentation de la Chine : « Il faut qu’un dessin respire ! Lais-sez l’air circuler entre les formes… » Alors ces élèves-amis qui me supportent depuis des années rivalisent de talent. Je vois naître de grands jus d’aquarelle sans fadeur, de lents dessins au bic, des encres fortement trempées, des pierres noires qui ont de la gueule. En même temps, les car-nets s’imprègnent d’indolence. On ne trace pas une ligne à Paris, à Pékin et au Cambodge avec la même énergie. Angkor ralentit le geste. Je regarde nos carnets : il y a une langueur dans le tou-cher ; comme un moelleux de lait de coco, et parfois même la vibration de l’air chaud se ressent au tremblé de la main.

Le matin, je peins de mon côté. Il faut me foutre la paix quand je travaille ! L’après midi, je fais le pédagogue, c’est-à-dire que je persécute mes amis. Dans les temples, je passe les voir un à un. J’en-courage, commente, oriente, critique, questionne. Rend confiance. Petite maïeutique amicale par laquelle j’aide chacun à accoucher du meilleur de soi. Le soir, on fait la « correction ». Je ne fouette pas mes ouailles, hélas, c’est passé de mode. Il vaudrait mieux dire : la revue. Il paraît que je suis exigeant. Je les interroge, les pousse dans leurs retranchements. « Qu’as-tu ressenti ? Quels outils as-tu employés ? Pourquoi ? » Les carnets sont posés par terre, côte à côte, et l’on échange. On ana-lyse. On s’oppose, à l’occasion. On essaye de mettre des mots sur les difficultés et de mettre en commun les solutions, pour évoluer ensemble. Il est question de savoir-faire, à coup sûr. Comment rendre le grain de la pierre ? Suggérer le volume d’un tronc ? De quelle couleur est l’ombre ? Com-ment faire les hachures ? La revue du soir, c’est un moment heureux dans le métier de passeur : les balbutiements de la journée ont donné vie à des dessins qui volent de leurs propres ailes. Certains croquis ont tenu leurs promesses, d’autres se sont bouchés. Il y en a qui ont complètement changé de direction. La surprise peut être plaisante ou désagréable. Il y a des pages de dessin qui font au-torité et d’autres qui troublent, d’autres encore ouvrent des pistes. J’ai le trac : il me faut, en tant que prof, donner du sens à tout ce qui a été produit, y compris à l’échec. On apprend autant sinon da-vantage de ses gamelles que de ses réussites. Quoiqu’il en soit, c’est un moment unique et précieux où les talents individuels, mis côte à côte, forment une sorte d’œuvre collective, protéiforme, le patchwork du jour. Et ce qui nous émeut, jaillissant par contraste de cette juxtaposition, c’est la diversité des regards : le temple de la journée se diffracte en autant de regards qu’il y a de sensibilités distinctes. À chaque fois, c’est pour moi le même étonnement candide : combien nos cerveaux différent, à quel point la percep-tion du réel est intime, subjective, et sa projection sur le papier absolument unique ! Cette année-là Angkor inspire, nous inspire.

ENSEMBLE [ VOYAGE 2 ] FÉVRIER 2014

Au mois de février 2014, j’emmène mes élèves à Angkor. La jubilation de revenir s’ajoute à celle de leur faire partager ce joyau. Je ne me lasse pas, depuis des années, de transmettre ma pas-sion ; j’ai un groupe régulier à Paris ; une fois l’an, nous faisons un saut à l’étranger. Je fais l’éclaireur : Portugal, Sahara, Chine, France, Cambodge… Ils me suivent. Carnet de voyage est le mot de passe. Cette fois, ce sont douze va-lises remplies d’aquarelles, d’encres et de crème solaire qui sont dégluties à l’aéroport de Siem Rep. Nous sommes installés dans un petit hôtel

proche du site. Mes chers chauffeurs sont là, fidèles : Mab et Chun. Avec du renfort. Les mains jointes le matin pour nous saluer. Paisibles et enjoués. Serviables. Quatre touk-touk. Seul mot d’ordre : se lever tôt. Précéder les hordes. Malgré la fatigue, j’impose l’entrain. L’inertie naturelle d’un groupe se fait à peine sentir : c’est une quinzaine enchantée.

La bande est joyeuse et concentrée. Nous choisissons un lieu, où chacun part en quête de son sujet — et se pose. L’important, on le sait, c’est de s’arrêter. Le carnet de voyage est un art du temps. Du temps partagé : tous les griffonneurs de lointain vous le diront : c’est en donnant son temps au pays que le pays se donne à vous. Je n’impose pas de consigne, mais je fais des sugges-tions, la couleur, le cadrage, l’outil. Je m’insurge toujours contre le crayon, ma bête noire, « l’outil

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Angkor VatXIIe siècle | Sûryavarman II

Encre, collage, fusain

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BayonFin XIIe et XIIIe siècle | Jayavarman VII et VIII

Encre, fusain, sanguine

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Le chantier du MébonDes millions d’euros pour restaurer un bassin, est-ce bien rai-sonnable ? Le roi fit édifier ce petit monument au milieu du grand Baray – réservoir – de l’ouest, qui irriguait toute la ré-gion de rizières en aval. Ces rois étaient un rien délirants ; huit ans pour remettre debout ce bassin et ce temple, c’est une folie à la mesure de ces rois – qui bâtissaient pour une éternité. « On restaure pour 1000 ans », dit en toute modestie l’ingénieur, qui a promis la restauration à ses petits enfants.

L’archéologie est une folie qui en vaut bien d’autres.

Après le titanesque chantier du Baphuon, mené par Pascal Royère, L’EFEO, sous la direction de Marick Beaufist, res-taure à fond ce bassin et les pavillons qui l’entourent. Elle m’a délivré un sauf-conduit pour avoir accès au chantier : nous avons pris un rafiot sur la rive du Baray occidental, une mare rectangulaire de 8 km de long sur 2,3 km de large, sans la-quelle Angkor n’eut pas été cette affaire splendide. On atteint une île décolorée, 120 m sur 120m, du rikiki. Là, des bâches en plastique, trois grues, une bétonneuse et 120 casques qui tri-ment sous le cagnard. C’est un chantier à l’œuvre ; quelques milliers de pierres dispersées, plusieurs milliers déjà rangées, des gradins superbes, 20% de pierres retaillées, 80 % de pierres d’origine. Nous sommes accueillis par Simon, architecte ad-joint et Marc, chef de chantier, deux jeunes outrageusement heureux de trimer sur cette île minuscule et si… insulaire. Je les interroge sur les ouvriers. Simon me raconte leur dévoue-ment. Leur lenteur. Et leur goût prononcé pour les siestes interminables… « Souvent, je dois faire le tour de l’île pour aller les réveiller ; ils sont capables de suspendre leur hamac dans les coins les mieux planqués. Mais ils sont sérieux, opi-niâtres, professionnels ; certains ont été formés sur le chan-tier du Baphuon. Ils sont très fiers de participer à cette aven-ture. » Nous avons droit au tour du propriétaire, détails techniques, coups d’œil, anecdotes ; c’est la générosité des petits princes d’une planète minuscule. Aujourd’hui, en prime, et par hasard (car nous avons débouché à l’improvis-te), nous assistons à la pose de la première dalle de béton – qui sera l’assise du pavillon central – un acte fondateur, le bé-ton angulaire d’une restauration réussie.

Mébon occidentalXIe siècle | Suryavarnam 1er ou Udayaditiavarman II

Aquarelle, encre, feutre blanc

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L’auteur

Simon est peintre et écrivain voyageur. Né en Bretagne en 1961, il comprend très tôt que peinture et littérature seront les deux rames de sa petite barque. Après la dé-couverte de l’Europe et du Sahara dans les années 1980-1990, il explore « l’autre vi-sage du monde » : l’Inde et la Chine. Il s’installe à Pékin au début des années 2010. Il a écrit et réalisé une quinzaine de carnets de voyage, dont Voyages d’encre (Carnets de Chine 2005-2013), paru aux éditions Akinomé en 2015 (Premier Prix Fondation Mi-chelin qui récompense chaque année le meilleur carnet de voyage à Cler-mont-Ferrand au RDV des carnets de voyage). Simon mêle une écriture intrépide et un dessin exécuté sur le motif pour décrire le monde, déchiffrer l’humain et narrer ses péripéties. « Avance, et tu seras libre » est sa devise.

Du même auteur

1984 Les Passions Impatientes, roman, éd. La Découverte.

1993 Nouvelles Sahariennes, récits publiés dans Brèves de Désert, collectif.

1999 Au Corps de l’Inde, carnets de voyage, éd. de la Boussole.

2000 L’appel du bleu, carnets de voyage au Portugal, éd. de la Boussole.

2001 Saharas, carnets de voyage, éditions de la Boussole.

2002 Talismans, poèmes de P. Audevart, encres de Simon, éd. Balthazart.

2003 Sur le vif, carnets de voyage en Soissonnais, Les Pinceaux Voyageurs.

2004 Carnet de voyage en Chine, éditions de la Boussole.

2005 Ce que j’aime en toi, Les Carnettistes Tribulants, éd. Alternative ;

Banlieue nomade, avec Les Carnettistes Tribulants, éd. Alternatives ;

Nus, puissance deux, peintures de Simon, poèmes de P. Audevart.

2007 Dans les mains du soleil, carnet de voyage amoureux au Rajasthan, éditions Alternatives.

Prix coup de cœur à Clermont-Ferrand.

Vivre vieux !, avec Les Carnettistes Tribulants, éd. Alternatives

Prix de la presse à Clermont-Ferrand.

2009 Sahara, marche avec moi, éditions Alternatives, avec Lakhdar Khellaoui.

Premier Prix du Carnet de Voyage à Clermont Ferrand.

2011 Têtes à têtes, peinture et littérature, éditions Balthazart.

2012 Gratte-ciel et soupe de nouilles, Les Carnettistes Tribulants.

2013 Paysannes, Les Carnettistes tribulants, éd. La boite à bulles.

2015 Voyages d’encre, Carnets de Chine, éd. Akinomé,

Premier Prix à Clermont-Ferrand (Fondation Michelin)

2016 Le principe de brume, auto-édité

2016 Amours de Chine, éd. Akinomé (récit de voyage), collection Les cœurs vagabonds

2017 Le Petit Arbre Voyageur, éd. Akinomé (Jeunesse)

2018 Où cours-tu Phany ?, éd. Akinomé (Jeunesse)