anatomi biochimie

35
8 Introduction à la Biochimie clinique La biochimie clinique est une branche de la médecine de laboratoire dans laquelle les méthodes de la chimie et de la biochimie sont appliquées à l’étude des maladies. Les examens de biochimie clinique représentent plus d’un tiers de l’ensemble des investigations de laboratoire. Les investigations biochimiques interviennent, à différents degrés, dans toutes les branches de la médecine clinique. Les résultats des bilans biochimiques peuvent être utilisés dans le dépistage, le diagnostic et la surveillance des maladies et pour évaluer le pronostic. Le laboratoire de biochimie est impliqué dans la recherche des anomalies biochimique des maladies et dans les essais cliniques des nouveaux médicaments. I- Répertoire des examens Il existe plus de 400 examens pouvant être effectués par les laboratoires de biochimie. Ces tests varient du très simple « dosage de sodium », aux dosages extrêmement complexes « analyse de l’ADN ». Des nombreux examens sont effectués sur grosses machines automatisées. Les examens moins fréquents peuvent être réalisés manuellement en utilisant des trousses prêtes à l’emploi.

Transcript of anatomi biochimie

Page 1: anatomi biochimie

8

Introduction à la Biochimie clinique

La biochimie clinique est une branche de la médecine de laboratoire dans laquelle les

méthodes de la chimie et de la biochimie sont appliquées à l’étude des maladies. Les

examens de biochimie clinique représentent plus d’un tiers de l’ensemble des

investigations de laboratoire.

Les investigations biochimiques interviennent, à différents degrés, dans toutes les

branches de la médecine clinique. Les résultats des bilans biochimiques peuvent être

utilisés dans le dépistage, le diagnostic et la surveillance des maladies et pour évaluer

le pronostic.

Le laboratoire de biochimie est impliqué dans la recherche des anomalies biochimique

des maladies et dans les essais cliniques des nouveaux médicaments.

I- Répertoire des examens

Il existe plus de 400 examens pouvant être effectués par les laboratoires de biochimie.

Ces tests varient du très simple « dosage de sodium », aux dosages extrêmement

complexes « analyse de l’ADN ».

Des nombreux examens sont effectués sur grosses machines automatisées.

Les examens moins fréquents peuvent être réalisés manuellement en utilisant des

trousses prêtes à l’emploi.

Plus de 90% des tests consistent en une mesure quantitative d’une substance dans les

liquides biologique. Ceci est appelé « dosage » qui consiste à obtenir la concentration

de cette substance par unité de volume.

1- Les tests de routine

Sont des analyses courantes, c’est-à-dire les examens le plus souvent demandés,

réalisés par tous les laboratoires de biochimie clinique.

2-Les tests urgents:

Font partie des tests de routine. Ces tests peuvent être demandés à n’importe quel

moment de la journée et l’analyse est effectuée plus rapidement. Ils sont demandés

quand l’état du malade nécessite un diagnostic urgent ou une attitude thérapeutique

urgente.

Page 2: anatomi biochimie

8

3- Les tests spécialisés :

La biochimie clinique compte diverses spécialités. Tous les laboratoires ne sont pas

équipés de la même façon pour répondre à toutes les demandes. Les grands

départemen²ts peuvent agir comme centres de référence lorsque des tests sont

rarement demandés.

Ils sont le plus souvent difficiles à réaliser, nécessitant un matériel lourd et des

connaissances approfondies.

II- Recueil des échantillons

Pour effectuer les analyses biochimiques, il est nécessaire que le laboratoire reçoive

l’échantillon correct pour l’examen demandé.

Différents échantillons sont utilisés pour les analyses biochimiques et sont

généralement un liquide biologique: Sang, Urine, LCR, liquide pleural… mais les

biopsies des tissus, les fèces et les calculs peuvent constituer un matériel d’étude

biochimique.

Le 1er stade de toute analyse est le prélèvement de l’échantillon à analyser.

1- Le sang :

Il existe plusieurs types de prélèvement sanguin:

* Le sang veineux * Le sang capillaire

* Le sang artériel * Le sang du cordon

a/ Le veineux :

Le plus souvent prélevé au niveau des veines superficielles du pli de coude. Pour

faciliter le prélèvement, on peut placer un garrot.

b/ Le capillaire:

Surtout en pédiatrie et néonatologie ou bien au cours de l’auto surveillance. On utilise

pour ce prélèvement des lancettes ou vaccinostyles à usage unique. Le prélèvement est

effectué au niveau du doigt, lobe de l’oreille et du talon. On utilise la 2ème goutte que

l’on prélève avec une micropipette ou dans des tubes capillaires héparinés.

Page 3: anatomi biochimie

8

c/ Le sang artériel :

Le prélèvement artériel est réservé pour l’étude des gaz du sang et l’équilibre acido-

basique.

Le prélèvement doit être réalisé par un médecin, il se fait à l’artère radiale si non à

l’artère humérale ou fémorale.

d/ Le sang du cordon:

Le prélèvement est effectué à la naissance au niveau du cordon ombilicale pour l’étude

de l’équilibre acido-basique de NN ou bien à la recherche d’une infection materno

fœtale.

e/ Conditions des prélèvement:

Généralement, On opère le matin à jeun afin d’éviter l’influence du repas et les

variations nycthémérales.

Le matériel doit être stérile, le sang ne doit pas être secoué brutalement, mais agité par

simple retournement dans un tube bouché.

Le prélèvement se fait dans des tube sec « sans anticoagulant » le sang coagule en

quelques mn et après centrifugation on obtient le sérum, séparé de son caillot.

Mais très souvent il est nécessaire de rendre le sang incoagulable par addition d’un

anticoagulant pour obtenir après centrifugation le plasma.

On utilise plusieurs types d’anticoagulant:

Les oxalates : pour le dosage du fibrinogène.

Les citrates : pour le dosage de fibrinogène, VS et l’étude de la coagulation.

EDTA : pour la détermination de NFS, l’étude moléculaire, HbA1C et certaines

activités enzymatiques spécifiques.

Fluorure de Na : il bloque la glycolyse « antiglycolytique » : dosage de la

glycémie.

Héparine : usage général.

2- Les urines :

Les récipients pour prélèvement des urines peuvent comporter un conservateur afin

d’inhiber la croissance bactérienne, ou un acide pour stabiliser certains métabolites. Il

Page 4: anatomi biochimie

8

doit être suffisamment grand pour contenir toutes les urines des 24 heures. Les

échantillons ponctuels d’urine sont recueillis dans de petits récipients « universels ».

3- Autres types d’échantillon:

Pour certains examens, des milieux biologiques ou tissus spécifiques peuvent être

requis. Il y aura des protocoles spécifiques pour la manipulation et le transport de ces

échantillons vers le laboratoire. Consulter le laboratoire local pour obtenir des

conseils.

4- Echantillon dangereux:

Tous les échantillons de patients souffrant d’infections dangereuses doivent être

étiquetés avec un autocollant jaune « échantillon dangereux ». Une étiquette similaire

doit être collée sur le formulaire de demande.

Particulièrement préoccupants pour les techniciens sont les échantillons contenant le

virus de l’hépatite B et le HIV.

III- Expression des résultas:

La plupart des analyses biochimiques sont quantitatives, même si des tests simples

qualitative ou semi- quantitatifs, comme ceux recherchant la présence d’une grossesse,

ou des glucoseries.

Les résultats sont rapportés sous forme de concentrations, généralement en nombre de

moles par litre «mol/L ».

Les enzymes sont généralement exprimés en unités d’activité enzymatique c’est-à-dire

en quantité de substrat transformé par unité de temps « UI/L ».

Les macromolécules comme les protéines sont évaluées en unité de masse « gramme »

par litre.

Les résultats des gaz du sang « pCO2 ou pO2 » sont exprimés en Kilo pascals (KPa)

ou en mmHg.  

Page 5: anatomi biochimie

8

L’équilibre hydro électrolytique

Le Na+, K+ et Cl- sont quantitativement les trois paramètres

principaux de l’ionogramme plasmatique. Ils peuvent être

réalisés en urgence. Le prélèvement est réalisé sur

héparinate de lithium.

A- Ion sodium « Natrémie – Natriurèse »

Le sodium est le principal cation extracellulaire et il est le

reflet de l’élelytémie totale, et de la pression osmotique du

plasma.

a/ Principales sources

  Sel de table

Aliments animaux et végétaux

b/ Besoins

Les besoins théoriques d'un sujet adulte sont de l'ordre de 1

à 2 g de sel (NaCl) par jour soit 400 à 800 mg de sodium.

Les apports moyens constatés dans la population Tunisienne

sont de l'ordre de 7 à 9 g de sel par jour.

c/ Valeurs usuelles:

Plasma : 140 ± 5 m mol/L

Page 6: anatomi biochimie

8

Urine : valeurs habituelles 100 à 150 mmol/L, ajustable de 0

à 400.

d/ Les hyponatrémies:

Elles commencent au dessous de 135 mmol/L et deviennent

sévères au dessous de 120 mmol/L.

Hyponatrémie de dilution par rétention hydrique

« Prise de

poids et œdème »:

* excès d’apport hydrique lors d’une IR.

* secrétions inappropriée d’hormone antidiurétique.

Hyponatrémie par déplissions sodée : présence de signes

de déshydratation extra cellulaire:

* Natriurèse basse: pertes extra rénales : cutané ou

digestive

* Natriurése conservée : ISR, rein polykystique,

diurétiques…

e/ Les hypernatrémies:

L’hypernatrémie est une augmentation de la concentration

sérique de sodium « >150 mmol/L »

Page 7: anatomi biochimie

8

Hypernatrémie par perte hydrique pure: il s’agit

toujours d’une déshydratation avec hyperosmolarité

plasmatique. La principale cause, est une insuffisance

d’apport aqueux chez le NR, le vieillard, le grabataire et

le diabète insipide.

Hypernatrémie par gain de sodium: erreur d’un excès

d’apport sodique « apport de NaCl, pénicilline

sodique... »

B- Ion potassium « kaliémie – Kaliurie »:

Le potassium est le principal cation intracellulaire. Il a un

rôle dans Transmission de l'influx nerveux, contraction

musculaire et Maintien du rythme cardiaque

a/ Principales sources

Légumes, Pommes de terre, Fruits secs, fruits oléagineux

(noix, noisettes amandes)

Céréales complètes Viande, poisson Chocolat Banane

b/Besoins

Les apports quotidiens en potassium dans notre

population se situent entre 2 et 6 g par jour et couvrent

largement les besoins minimaux.

Page 8: anatomi biochimie

8

c/ Valeurs usuelles:

Plasma : 4 ± 0.5 mmol

Il faut éliminer tout plasma hémolysé car il existe 25 fois

plus de potassium dans les hématies que dans le plasma.

Urine : valeurs habituelles 50 à 80 mmol/L, ajustable de 0 à

120.

d/ L’hypokaliémie: «   K+ < 3.5mmol/L   »

Elle est plus fréquente, mieux supportée que

l’hyperkaliémie, elle se voit en cas de:

Pertes digestives

pertes rénales : hyperaldosteronisme, néphropathie,

traitement diurétiques

Alcalose métabolique

traitement par l’insuline.

e/ L’hyperkaliémie: «   K+ >5mEq/L   »

Le pronostique vital est en jeu à partir de 6.5mmol/L.

Il faut éliminer les fausses hyperkaliémies liées à

l’hémolyse.

L’hyperkaliémie vraie s’observe dans les cas suivant:

Page 9: anatomi biochimie

8

IRC : surtout en cas d’alimentation riche en

potassium.

Diurétique d’épargne potassique : aldactone,

amiloride

Surcharge en K+: transfusion de sang périmé, sels

de régime (KCl)

Ecrasement des membres

Acidose métabolique

Hémolyse intravasculaire

B- Ion chlorure « chlorémie – chlorurie »:

La chlorémie est indispensable pour apprécier l’osmolarité

du milieu intérieur le sodium, le potassium et le chlore

représentent plus du 5/6 de la charge osmotique du plasma.

Le chlorure a un rôle dans la formation du suc gastrique et

l’équilibre acido-basique

a/ Principales sources

Sel de table

Tous les aliments contenant du sodium

b/Besoins

Page 10: anatomi biochimie

8

Ils sont étroitement liés à ceux en sodium, sous forme de

NaCl, dont le besoin théorique est d'1 à 2 g/jour.

Etant donné que notre consommation en sel est largement

supérieure à nos besoins, les apports en chlore sont

systématiquement couverts (sauf cas pathologiques).

c/ Valeurs usuelles:

Plasma : 100 ± 5 mmol/L

Urine : 80 à 250 mmol/L (très variable en fonction du

régime).

d/ l’hypochlorémie:

Déplétion chlorée par voie digestive et urinaire:

* alcalose métabolique : vomissement, aspiration

gastrique

* Acidose respiratoire

Rétention plasmatique d’anions organiques :

* IRA

* Acidocétose diabétique

* Coma hyperosmolaire

Hyponatrémies

e/ L’hyperchlorémie:

Page 11: anatomi biochimie

8

Rétention chlorée «  acidose hyperchlorémique »:

* Diarrhée profuse

* pancréatite

Hypernatrémies des déshydratations

Les paramètres glucidiques et diabète sucré

Page 12: anatomi biochimie

8

Le glucose peut être déterminé aussi bien dans le sang « glycémie », que dans les

urines « glucosurie », ou dans LCR «glucorrachie »

A- Le glucose sanguin : «Glycémie »

Au laboratoire, le glucose est dosé en routine et en urgence dans des échantillons

sanguins.

Etant donnée qu’il est parfois souhaitable d’obtenir des résultats rapides et que

l’autosurveillance est répondue chez les diabétiques, la glycémie peut être également

réalisée hors du laboratoire au moyen des bandelettes réactives.    

a/ Conditions des prélèvement:

Prélevés dans des tubes avec inhibiteur de la glycolyse «Fluorure ».

La glycémie est souvent mesurée à jeun, toute prise alimentaire durant les 12 h

précédentes doit être écartée.

La glycémie peut aussi être pratiquée en post prandial habituellement 2 h après le

repas; ou cours d’un cycle glycémique; ou bien suite à une H.G.P.O.

b/ Valeurs usuelles:

Glycémie à jeun : 3.9 à 6 mmol/L

Glycémie post prandial : < 8 mmol/L

c/ Variations pathologiques:

Hyperglycémie : une glycémie à jeun > 7 mmol/L est considérée comme un

diagnostic de diabète sucré, qu’il ait ou non des symptômes d’hyperglycémie.

Si résultats entre 6 et 6.9 mmol/L, on parle de prédiabète. « Qui demande un

complément d’investigation » :

HGPO : l’épreuve est pratiquée le matin à jeun. Au temps zéro, glycémie de base, puis

ingestion immédiate en moins de 5min de 75 g du glucose en solution «1g/Kg ».

Trois échantillons de sang sont prélèves habituellement tous les heures  « 0, 60, et

120min » » après l’ingestion.

� Hypoglycémie : Glycémie < 2.8mmol/L: est aussi plus redoutable, souvent liée à

une erreur de traitement chez un diabétique.

IH au stade terminal, tumeur pancréatique...

Page 13: anatomi biochimie

8

3- Hémoglobine glycosylée: HbA 1C:

C’est un test spécialisé. Le prélèvement se fait sur EDTA.

Les protéines sont susceptibles de se lier spontanément au glucose sanguin et que cette

liaison est d’autant plus facile que la concentration en glucose est importante.

L’exemple le plus représentatif est celui de la globine, partie protéique de l’Hb, qui en

se liant au glucose forme l’hémoglobine glycosylée.

Compte tenu de la durée de vie des hématies qui est de 120 jours, Hb A1C représente

l’imprégnation glycémique de 3 mois.

Valeurs normales < 6.5 %.

Les paramètres azotés non protéiques

Page 14: anatomi biochimie

8

A- L’urée:

Le dosage de l’urée sanguin ou urinaire est un test de routine, mais l’urée sanguin peut

être dosé en urgence. Le prélèvement est réalisé sur héparinate de lithium, fluorure ou

sérum de préférence à l’état de jeûne.

La détermination du taux de l’urée est un moyen grossier d’évaluation de la fonction

rénale. Ce taux, reflet la valeur de la fonction rénale, est aussi influencé par les apports

azotés alimentaires.

1- Valeurs usuelles:

Plasma : 2.5 à 7.5mmol/L

Urine : 200 à 500 mmol/24h (très variable en fonction du régime alimentaire).

2-Variations pathologiques:

Une chute du taux d’urée plasmatique «< 2» chez l’adulte s’observe dans au

stade terminal d’IH.

une augmentation de l’urée est beaucoup plus fréquente qui s’observe dans le

cadre d’une IRA ou IRC  

B- La créatinine:

Le dosage de la créatinine sanguine ou urinaire est un test de routine, mais la

créatinine sanguine peut être dosée en urgence. Le prélèvement est réalisé sur

héparinate de lithium, fluorure ou sérum de préférence à l’état de jeûne.

La détermination du taux de la créatinine est reflet de la masse musculaire globale.

La clairance de la créatinine prend une signification séméiologique fondamentale lors

du diagnostic ou suivie d’une IR.

1- Valeurs usuelles:

Plasma : 60 à 120 μmol/L

Urine : 5 à 16 mmol/24h

UV

C = (80 à 120ml/mn)

P

2-Variations pathologiques:

Page 15: anatomi biochimie

8

Valeur diagnostique dans le cadre d’une IR

Valeur pronostique et surveillance thérapeutique d’une IR :

La créatininémie et la clairance de la créatinine mesurent le degré d’IR et motivent de

ce fait les attitudes thérapeutiques.

C- BILIRUBINE

Produit final du catabolisme de l’hème, très peu soluble dans les liquides biologiques.

Circule dans le sang lié à l’albumine : bilirubine libre.

1- Valeurs usuelles:

Bilirubine totale < 17 µmol/l

Bilirubine conjuguée 0 à 3µmol/l

2-Variations pathologiques et intérêt sémiologique

Mise en évidence et le suivi d’un ictère

◙ Hyper bilirubinémie non conjuguée :

Hyperproduction   : - Hémolyse héréditaire ou acquise

- Incompatibilité fœto-maternelle.

Défaut de glycuroconjugaison   : - Maladie de Gilbert

- Déficit en glycuronyltransférase

◙ Hyper bilirubinémie conjuguée   :

♦ affections constitutionnelles : défaut d’excrétion

♦Affections acquises : choléstase : ♥ Extra hépatique (cancer du pancréas Lithiase….)

♥ Intra hépatique : (hépatites - post opératoire)

Page 16: anatomi biochimie

8

Les paramètres lipidiques

Le dosage des triglycérides et du cholestérol est un test de routine.

Le prélèvement doit être à distance des repas : état de jeûne stricte de 12h, il est

préférable de ne pas utiliser des anticoagulants et d’opérer sur sérum, on doit toujours

noter l’aspect du sérum : clair, trouble ou lactescent.

A- les triglycérides :

1- Valeurs usuelles:

Sérum : 0.7 à 1.6 mmol/L

2-Variations pathologiques:

ü En dehors des hypertriglycéridémie primaires, on observe une augmentation des

triglycérides dans les situations suivantes:

* Obésité * Diabète * IR * Syndrome néphrotique

* hypothyroïdie * TTT : corticoïde – contraceptifs oraux

ü Une baisse des TG se rencontre dans les IH, le syndrome de malnutrition et les

hypolipémies congénitales.

B- Le cholestérol:

Il existe sous deux formes : estérifiée et libre.

Le cholestérol est à l’origine d’acides biliaires et des hormones stéroïdes

1- Valeurs usuelles:

Sérum : 3.9 à 6 mmol/L

2-Variations pathologiques:

ü En dehors des hypercholestérolémies primaires, on observe une augmentation

du cholestérol dans les situations suivantes:

* Diabète * Hypothyroïdie * Cholestase * Obésité * Syndrome néphrotique *

Corticothérapie * goutte

Une baisse de la cholestérolémie peut être observée en cas :

* D’insuffisance hépatique

* D’une hyperthyroïdie

* Des habitudes alimentaires « végétariens »

Page 17: anatomi biochimie

8

* D’anomalies congénitales

D- HDL cholestérol :

Les HDL constituent le transport reverse du cholestérol. Les HDL sont ensuite

reconnues et dégradées par les cellules hépatiques.

C'est le cholestérol antiathérogène « c’est le bon cholestérol »

1- Valeurs usuelles:

Valeurs souhaitables : > 0.9 mmol/l

2-Variations pathologiques:

E- LDL cholestérol :

LDL font partie des lipoprotéines athérogènes dont les taux sont étroitement associés

au risque cardiovasculaire.

Il est déterminé selon la formule de friedwald

LDL-cholestérol (mmol/l) =

cholestérol total (mmol/l) – HDLcholestérol (mmol/l) – Triglycérides (mmol/l)/2,2

Non applicable si taux des TG > 4.5 mmol/l

1- Valeurs usuelles:

Sérum : 3 à 4 mmol/l

2-Variations pathologiques:

Augmentation

Hypercholestérolémie (familiale)

Hypo Thyroïdienne, diabète,

Cholestase, néphropathies

Grossesse, Pilule, Antiépileptiques

Alcoolisme, Age>50ans

DiminutionAspirineHormones Thyroïdienne Régime végétarienI hépatiqueCorticoïdes

Augmentation

Activité physique

Alimentation riche en A.G insaturés

Vit C, œstrogène, insuline

Antiépileptique

DiminutionSurcharge pondéraleDiabèteTabagismeNéphropathiesProgestatif

Page 18: anatomi biochimie

8

Le bilan phosphocalcique

Dosages de routine sauf pour la calcémie on peut la demander en urgence

A- Conditions des prélèvement:

Prélèvement sanguin : Sérum ou plasma hépariné chez un sujet à jeun

Prélèvement urinaire : On utilise une diurèse de 24 heures prélevée avec du HCl

concentré afin d’éviter la précipitation en sels calciques insolubles

B- Calcium

1- Valeurs usuelles:

Calcémie : 2,25 à 2,62 mmol/l

Calciurie : 2,5 à 6,25 mmoles/24h

2-Variations pathologiques:

Hypercalcémie (excès de calcium) > 2.7 mmol/L

Causes

* Hyperparathyroïdie (↑ PTH et Ca)

* Ostéoporose ↑ [Ca] sérique car résorption osseuse

* Sarcoïdose (cancer des os)

* Hypervitaminose D : ↑ absorption intestinale

* Maladie de Paget (hypercalcémie légère)

Hypocalcémie ( déficit en calcium) < 2 mmol/L

Ethiologies

* Hypoparathyroïdie (↓ PTH) * Avitaminose D

* Problèmes d’absorption intestinale * Insuffisance rénale chronique

* Hypoprotéinémie ( ↓ albumine)

*Rachitisme * Ostéomalacie

C- Phosphore

1- Valeurs usuelles:

Phosphatémie : 0,95 à 1,25 mmol/l

Phosphaturie très variable en fonction des conditions alimentaires : 16 à 32

mmoles/24h

Page 19: anatomi biochimie

8

2-Variations pathologiques:

Hyperphosphatémie (excès de P)

( > 1.45 mmol/L-adulte >2 mmol/L-enfant)

Causes

* Hypoparathyroïdie (↓ PTH)

* Hypervitaminose D (↑ absorption intestinale)

* Insuffisance rénale

Hypophosphatémie (déficit en P)

< 0.9 mmol/ L ( adulte) < 0.81 mmol/L (enfant)

Ethiologies

* Hyperparathyroïdie ( ↑ PTH)

* Avitaminose D ( ↓ absorption intestinale )

* Hypophosphatémie provoque :

- Rachitisme

- ↓ minéralisation des os

- Troubles cardiaques

Page 20: anatomi biochimie

8

Les protéines sériques

Les protéines : la plus grande partie des matières solides du plasma.

Actuellement une centaine de protéines ont été dénombrées dans le plasma.

Elles interviennent principalement dans :

Le maintien de la pression oncotique sanguine

Le transport spécifique et non spécifique des substances

La coagulation

L’immunité humorale

L’inflammation

A- Dosages des protéines totales

1 / sérum ou plasma   sanguin :

a/ Conditions de prélèvement : sérum ou plasma hépariné

b/ Valeurs usuelles :

Plasma hépariné: majoration due au fibrinogène: de 1 à 3 g

Adulte : 65 à 75g/L Prématuré:40 à 60 g/L.

nouveau-né : 50 à70 g/L

c/ Variation pathologiques

Les hypoprotéinémies  : peuvent atteindre jusqu’à 40 g/L. un signe comme :

œdème.

* Défaut d’apport ou de synthése.

Les étas de dénutrition, carences prolongées en protéines alimentaires. Les

insuffisances hépatiques.

*fuite rénale massive. Dans ce cas, l’hypoprotéinémie implique protéinurie massive

pouvant dépasser 20 g/L.

Les hyperprotéinémies  : peuvent dépasser 100 g/L, jusqu’à 120g/L. Toute

hyperprotéinémie dépassant 80 g/L, si le capital hydrique est intact, impose une

ELECTROPHORESE pour explorer les proportions de cinq grandes familles

protéiques.

Page 21: anatomi biochimie

8

Les hyperglobulinémie diffuses et polyclonales : Les infections aigues ou chroniques,

les cirrhoses

*Les dysglobulinémie monoclonales : le myélome plasmocytaire ou maladie de

Kahler.

2- Urines et LCR   :

a/ Valeurs usuelles :

LCR: 0.15 à 0.30 g/l Urines: Néant(< à 50 mg/l)

b/ Variations physiologiques et pathologiques

Les méningites s'accompagnent d'une augmentation de la quantité de protéines.

Urine :

-Fièvre -Effort physique -Protéinurie orthostatique

-Hypertension -Diabète

-Infection urinaire

-Syndrome néphrotique

3- Electrophorèse des protéines sériques

Consiste à faire migrer et à fractionner les protéines dans un champ électrique sur un

support solide et dans un tampon de pH déterminé.

Les protéines seront séparées par leur charge électrique.

Intérêt du dosage

La séparation des protéines du sérum en 5 fractions

Observer une diminution ou une augmentation relative ou absolue de chacune de ces

classes

Aident au diagnostic dans le cadre de syndromes inflammatoires, cirrhotiques,

néphrotiques, certaines maladies héréditaires, maladies auto-immunes, infections et

myélomes.

Page 22: anatomi biochimie

8

Les enzymes sériques

Les enzymes peuvent être classées en deux groupes. Certaines comme les enzymes de

la coagulation, ont une fonction bien définie dans le sang. D’autres étaient initialement

des constituants cellulaires ou ont été fabriquées dans les cellules avant d’être

sécrétées dan le T D. elles apparaissent incidemment dans le sang et leur dosage est

utile pour le diagnostic.

Les dosages enzymatiques doivent répondre à plusieurs buts:

* Apprécier l’étendu et la gravité de l’atteinte tissulaire

* Préciser la nature de l’organe lésé

* Se renseigner sur l’évolution des lésions.

Les enzymes qui ont un intérêt pour le diagnostic sont les suivantes:

A- Les transaminases :

Elles explorent la cellule hépatique et la cellule myocardique. Ce sont des paramètres

urgents. Il y a deux types de transaminases : ASAT ou GOT

: ALAT ou GPT

Le prélèvement est effectué sur sérum ou plasma non hémolysé.

ALAT : indicateur des lésions hépatocystaires .

ASAT : indicateur des lésions hépatocytaire ou marqueur des lésion musculaires,

comme dans l’infarctus de myocarde « IDM ».

1- Valeurs usuelles :

ASAT ≤ 40 UI/L

ALAT ≤ 35 UI/L

2- Signification séméiologique:

a/ Affections hépatiques

Hépatites aiguës : syndrome de cytolyse.

La flèche de l’ASAT et de l’ALAT se situe en règle très vite et très haut: 6 à 100 fois,

cette augmentation précède de plusieurs jours le début de l’ictère.

Hépatites chroniques : la persistance d’un taux supérieur à 2 fois la normale peut

s’observer après les 3 mois qui suivent le début de l’H aiguë

Page 23: anatomi biochimie

8

Autres affections hépatiques: une augmentation modérée dans les autres affections

hépatiques:

* Cholostase * cirrhose hépatique * Hépatocarcinome

* Angiocholite : une augmentation importante peut être observée.

b- Infarctus de myocarde:

L’ASAT est plus élevée que l’ALAT

B- La créatine phosphokinase :

l’enzyme se répartit essentiellement dans les muscles squelettiques et le myocarde, un

peu aussi dans le cerveau. La CPK est absente dans le foie. Le prélèvement est

effectué sur sérum ou plasma non hémolysé.

1- Valeurs usuelles :

CPk : H :15 à 130 UI/L

F : 15 à 95 UI/L

2- Signification séméiologique:

a/ Maladie du muscle strié: myolyse, myopathie

b/ Infarctus de myocarde : c’est l’indication majeure

La flèche s’élève rapidement, sa hauteur reflète grossièrement l’étendue de territoire

nécrosé.

Si CPK ↑ on demande la fraction CPK Mb spécifique du myocarde.

Troponines : Les troponines sont les marqueurs de choix des lésions myocardiques :

Spécificité : très spécifique

Précocité : 3h après l’installation des douleurs.

Sensibilité : bonne (la nécrose de 1 g de tissu cardiaque peut être détectée)

Diagnostic tardif possible: retour à la normale 7- 14 j

Valeurs usuelles   : < 0.15ng/ml

C- Lacticodeshydrogénase : LDH

Valeurs usuelles : 160 à 320 UI/L

Marqueur de la nécrose cellulaire.

Page 24: anatomi biochimie

8

D- Amylases et Lipase:

Valeurs usuelles : Amy : 10 à 55 UI/l

: Lipase : < 190UI/L

Marqueurs de la pancréatite

E- Phosphatases alcalines :

Valeurs usuelles : 40 à 130 UI/L

Marqueurs de la cholestase hépatique et de l’activité ostéoblastique dans les maladies

osseuses.