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Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
I Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
DECHARGE
« L’ENSEA ET LA SONABHY N’ENTENDENT DONNER
AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION QUANT AUX
OPINIONS EMISES DANS CE DOCUMENT. CELLES-CI
DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A
LEUR AUTEUR. »
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II Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
DEDICACE
« A celui à qui nous devons tout: vie, santé, intelligence,
sagesse, force et inspiration ; élevé soit son nom ! »
« A ceux et celles à qui je dois mon être :
mes parents Solange & Daniel KABORE ;
mon oncle Kouka Charles ;
mon ainé Alain ;
Monsieur et Madame OURA. »
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III Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n’aurait eu droit de citer sans la caution de personnes morales et physiques à qui
nous traduisons notre profonde gratitude. Nos remerciements vont principalement à l’endroit
de :
la Direction Générale de la SONABHY pour nous avoir accordé les trois (3) mois de
stage ;
M. NACRO GAMBETTA, Directeur Commercial & Marketing de la SONABHY,
Statisticien gestionnaire, pour ses orientations, ses conseils d’usage, son suivi et pour
le grand intérêt qu’il a accordé à notre travail de recherche ;
M. KOFFI N’GUESSAN, directeur intérimaire de l’ENSEA, M. KOUADIO
Hugues, directeur des études des formations ISE et DESS-ASAD, M.KOUAKOU
J.A, directeur des études des formations AT, AD et ITS, et à tout le personnel
enseignant de l’ENSEA qui ont toujours veillé à la qualité de notre formation;
Pr KEHO Yaya, enseignant chercheur à l’ENSEA, pour ses recommandations de
rigueur ;
Mlle TIENDREBEOGO Laeticia (ITS2012), Ms. KORMODO Souleymane (ISE
2011), SANOU Audrier et NIKIEMA Adama (ISE 2012), pour leurs critiques ;
M. AKPLOGAN Luc Marc (ISE 2012), pour son soutien et ses pertinentes
suggestions;
les membres de l’AMEB pour leurs soutiens fraternels de toute nature ;
les responsables du groupe Apidon academy of science (2AS) pour les différentes
opportunités offertes pendant notre séjour de stage à Ouagadougou;
l’État ivoirien pour l’accueil et l’hospitalité qui ont émaillé notre séjour des (3) ans ;
l’État français pour m’avoir accordé la bourse d’étude et de formation;
Mme NTAKPE Juliette du SCAC de l’ambassade de France à Abidjan pour sa
cordialité et sa serviabilité remarquables à l’égard des boursiers français dont je suis
ainsi que toute l’équipe de Campus France.
Puisse le Tout-puissant Dieu vous assister en retour afin que règnent en vous Santé,
Force, Amour, Persévérance, Don de soi, Sagesse et Prospérité !
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IV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
PRESENTATION DE LA SONABHY
La SONABHY est outil de développement économique pour le Burkina Faso. Elle contribue :
à la réduction de la facture pétrolière et par son caractère hautement stratégique pour
l’État, elle favorise l’augmentation des ressources financières ;
à la protection de l’environnement et veille à la sécurité énergétique en Afrique de
l’ouest et plus particulièrement au Burkina Faso.
Elle touche, dans ses actions, beaucoup de domaines comme la réduction de la fraude et
l’évasion fiscale dans le secteur pétrolier. D’une manière détaillée, la SONABHY se présente
comme suit :
1. Historique
La Société Nationale Burkinabé d’Hydrocarbures (SONABHY) est une société d’État qui a
été créée par décret n°85-035/CNR/PRES/PRECO du 9 octobre 1985.
Elle résulte de la nationalisation et de la fusion de la société d’entreposage d’hydrocarbures de
Bingo (SEHBI) et de la société d’entreposage de Bobo (SEB) expropriés des gestionnaires
pour cause d’utilité publique.
2. Statut et forme juridique
La SONABHY est régie par la loi n°8/96/ADP du 18 avril 1996 portant réglementation
générale des sociétés à capitaux publics et par les dispositions du droit commun applicables
aux sociétés commerciales du Burkina Faso.
Son capital social est de trois milliards (3 000 000 000) de francs CFA réparti sur 30.000
actions d’une valeur de 100.000 FCFA chacune et exclusivement détenues par l’État
burkinabè.
Elle est placée d’une part sous la tutelle technique du ministre chargé du commerce de
l’industrie et de l’artisanat qui veille à ce que l’activité de la société s’insère dans le cadre des
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objectifs fixés par le Gouvernement, et d’autre part sous la tutelle financière du ministre
chargés des finances qui veille à ce que l’activité de la société aille dans le sens de la politique
financière de l’État.
3. Les missions de la SONABHY
La SONABHY a pour missions, partout sur le territoire national burkinabè :
- l’importation, le stockage et le conditionnement des hydrocarbures liquides et gazeux ;
- la construction d’infrastructures de stockage en vue de garantir au Burkina Faso, une
sécurité énergétique suffisante ;
- le transport, la vente et la distribution de ces produits ;
- l’appui à la recherche d’énergie de substitution ainsi qu’à la vulgarisation des
techniques d’utilisation ou de commercialisation d’énergie ;
- toutes opérations industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières
se rattachant directement ou indirectement à l’objet ci-dessus.
Pour l’importation et le stockage des hydrocarbures, l’État Burkinabè accorde à la
SONABHY un monopole de droit. Ainsi la société est le seul fournisseur d’hydrocarbures sur
le territoire, elle fournit de ce fait les autres sociétés pétrolières du pays.
4. Activités, produits et services de la SONABHY
La SONABHY s’approvisionne en produits pétroliers essentiellement par appels d’offres, par
contrat longue durée auprès de certains fournisseurs disposant de capacités de stockage
portuaires et par achats directs ou consultations restreintes.
Les approvisionnements par appels d’offres concernent des quantités d’au moins 30 000
tonnes métriques (TM) ; les soumissions reçues proviennent généralement des multinationales
du pétrole et des sociétés de négoce (traders). La revue PLATT’S EUROPEAN
MARKETSCAN sert de base à l’établissement et à l’appréciation des offres de prix proposés
par les soumissionnaires.
Le stockage en transit des produits achetés sur le marché international est effectué à la Société
Togolaise de Stockage (STSL) de Lomé, à Cotonou au dépôt d’ORYX et à la Société
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Nationale de Commercialisation de Produits Pétroliers (SONACOP), à Tema et Bolgatanga
au Ghana, enfin à la GESTOCI en Cote d’Ivoire.
Les produits pétroliers achetés par la SONABHY sont acheminés des dépôts côtiers vers les
dépôts intérieurs du Burkina par rail et par la route. Le transport routier, qui concerne
essentiellement les livraisons au dépôt de Bingo (32 km de Ouagadougou), est assuré par des
entrepreneurs privés partenaires de la SONABHY. Le transport ferroviaire est assuré par la
SITARAIL. Le dépôt de Bobo est essentiellement livré par ce mode de transport.
La capacité totale des dépôts intérieurs de la SONABHY est de 65 000 m3 pour les produits
blancs et de 2900 tonnes pour le gaz butane.
Tableau 1 : Situation des capacités de stockage par produit (en m3, gaz en TM)
Produits
Dépôt Gaz Butane Super 91 Pétrole Gasoil DDO
Bingo 2 700 17 000 4 000 11 000 3 000
Bobo 200 11 000 3 000 9 000 3 000
Source : manuel qualité de la SONABHY (2010 :5).
Chaque dépôt est équipé d’un centre emplisseur de gaz, de poste de dépotage et de
chargement des camions citernes, des embranchements et des postes permettant le dépotage
des wagons citernes. Les deux dépôts de Bobo et de Bingo sont conformes aux normes
internationales (NI) en matière de lutte contre les incendies : réserves d’eau, chariot mousse,
véhicules incendie entièrement équipés, exercices incendies pour la formation continue du
personnel aux techniques de surveillance et de lutte anti-feu.
Les produits pétroliers sont placés au dépôt sous le régime de l’entrepôt fictif spécial, en
suspension de tous les droits et taxes et soumis au contrôle de la douane. La livraison des
produits pétroliers aux stations services se fait à partir des dépôts intérieurs de Bingo et de
Bobo. Pour le Fuel-oil et le Jet A1, la SONABHY ne dispose pas d’infrastructures de
stockage ; ces produits sont alors livrés aux clients à partir des stocks de la SONABHY dans
les dépôts côtiers. Ce mode de transport communément appelé droiture est également utilisé
pour les autres produits dans certains cas spécifiques.
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5. Clients et partenaires de la SONABHY.
Au Burkina, les produits pétroliers sont distribués aux consommateurs finals par
l’intermédiaire d’acteurs ou clients grands comptes qui s’approvisionnent directement auprès
de la SONABHY. Ces clients grands comptes, intermédiaires des clients finals, se composent
des :
- Marketers qui sont des filiales de multinationales, comme : TOTAL, VIVO ENERGY ex
SHELL, OIL-LIBYA, ORYX, TAMOIL ;
- Entreprises burkinabé indépendantes de distribution de produits pétroliers : ECODIS, SKI,
SOGEL-B, OTAM, PLUF, ELIKAN, ACCESS-OIL, PETROFA, ECO-OIL,
PETRODIS, PEFAN, SODIS-OIL, SGE, PETROGULMU, PETROLUB ; SDHL ;
SOBUCOP SA ; SOPEK INTERNATIONAL ;…
La SONABHY effectue également des livraisons en droiture à d’autres grands clients
spéciaux, qui consomment directement les produits réceptionnés. Au nombre de ces clients,
nous citons les aéroports internationaux de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso, l’Armée
nationale, la société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) et d’autres sociétés
industrielles et minières. Le gaz importé par la SONABHY est vendu directement à des
sociétés de redistribution qui en assure la mise en consommation pour les populations. Ces
sociétés de redistribution, au nombre de quatre (4) sont ORYX - Burkina, STD-SODIGAZ,
PETROFA, et TOTAL Burkina. La SONABHY compte par ailleurs plusieurs partenaires sur
lesquels elle s’appuie pour l’achat et l’acheminement des produits pétroliers vers les dépôts
internes au Burkina. Ces partenaires regroupent :
- Les fournisseurs : GLENCORE, TRAFIGURA, ADDAX, OVLAS, OCTOGONE,
STASCO, TOTAL, la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) en Côte d’Ivoire ;
- Les dépôts côtiers : Société Togolaise de Stockage de Lomé (STSL) au Togo, la Société
Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (SONACOP) et ORYX au Bénin
et la Société de Gestion des Stocks de Produits Pétroliers de Côte d’Ivoire (GESTOCI).
Les Transporteurs : propriétaires de camions citernes pour le transport routier et SITARAIL
pour le transport ferroviaire. Ces clients ou intermédiaires s’approvisionnent exclusivement
auprès de la SONABHY et ravitaillent la population en hydrocarbures que ce soit liquide ou
gazeux sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont des partenaires privilégiés de la
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SONABHY pour le transport des hydrocarbures des pays côtiers vers les dépôts intérieurs.
Les transporteurs ont réalisés quelques enlèvements d’hydrocarbures par origines et par
destinations vers les deux grandes villes du Burkina Faso. Ces enlèvements d’hydrocarbures
avaient pour destination des stockages portuaires vers Bobo et d’autres vers Ouagadougou,
Les tableaux ci-dessous indiquent ceux-ci comme suit:
Tableau 2: Situation des enlèvements des produits vers Bobo Dioulasso(en milliers de litres
ou en TM)
Provenance
Produits Abidjan Lomé Tema Cotonou TOTAL
Super 81 375 2 031 517 2 003 85 926
Pétrole 14 261 50 - - 14 311
Gasoil 77 815 610 552 1 551 80 528
DDO 7 556 - 604 5 460 13 620
Gaz
butane
122 - 1 552 4 887 6 561
TOTAL 181 129 2 691 3225 13 901 200 946
Source : rapport d’activité de la DCM de la SONABHY (2011).
Tableau 3: Situation des enlèvements des produits vers Ouagadougou (en TM)
Provenance
Produits Abidjan Lomé Tema Cotonou TOTAL
Super 32 662 32 742 13 089 32 600 111 093
Pétrole 5 291 5 289 - 2 374 12 954
Gasoil 11 479 44 190 29 113 9 416 94 198
DDO 7 383 42 702 2 416 15 535 68 036
Fuel Oïl - - - 77 975 77 975
Jet A1 9 185 8 257 952 - 183 394
Gaz
butane
1 366 - 8 895 21 911 32 172
TOTAL 67 366 133 180 54 465 159 811 414 822
Source : rapport d’activité de la DCM de la SONABHY (2011).
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6. L’exploitation des dépôts.
L’exploitation des dépôts consiste, en une meilleure exécution des opérations sur les produits
pétroliers comme suit :
Réception des produits pétroliers dans les installations de la SONABHY, remplissant
les exigences techniques (quantité et qualité) ;
Stockage des produits pétroliers dans les conditions qui garantissent leur conservation
selon les exigences techniques ;
Livraison des produits pétroliers aux clients, c'est-à-dire les marketers selon les
exigences des normes d’exploitation des dépôts pétroliers.
La SONABHY, dispose de deux dépôts pétroliers fonctionnels qui sont :
- Bingo situé à 32 km de Ouagadougou;
- Bobo Dioulasso situé à 365 km de Ouagadougou.
Ces dépôts sont équipés des installations techniques pouvant faciliter le stockage des produits
pétroliers. Les produits pétroliers sont placés dans ces dépôts sous le régime d’entrepôt fictif,
suspension de tous les droits et taxes, et par ailleurs soumis au contrôle de douane. Pour
faciliter la mise à disposition du gaz butane aux consommateurs, la SONABHY a doté chaque
dépôt d’un centre de remplisseur de gaz butane. Ces dépôts sont conformes aux normes
internationales en matière de lutte contre les incendies. Le dépôt de Bingo dispose d’un
laboratoire moderne qui assure la certification local des produits stockés ou reçus et peut
réaliser les analyses suivantes :
Tableau 11 : des Essais courants et des Essais à la demande.
Essais courants Essais à la demande
Masse volumique des produits ;
Distillations ASTM ;
Viscosité cinématique ;
Point de trouble ;
Point éclair;
Indice de cétane.
Tension Vapeur ;
Teneur en eau et en sédiments ;
Point de fumée ;
Couleur ASTM ;
Masse volumique des GPL ;
Évaporation et chromatographie des
GPL ;
Source : Dossier technique du laboratoire de Bingo.
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Les résultats des tests de certains produits, effectués au laboratoire, sont consignés dans le
tableau ci-dessous :
Tableau 12 : Densité des produits au laboratoire de Bingo.
PRODUITS DENSITES
Super 91 Min = 0,720 ; Max = 0,790
Gasoil Min = 0,820 ; Max = 0,890
Pétrole Max = 0,830
DDO Min = 0,835 ; Max = 0,950
Source : Nos notes lors du passage au laboratoire de Bingo en Septembre 2012.
Les dépôts de la SONABHY, compte tenu de leurs caractères extrêmement dangereux, sont
soumis à une règlementation qui prévoit leur éloignement des habitations selon l’arrêté n°
2004-153/MCE/SG/DGE portant sur les prescriptions à respecter sur les emplacements des
dépôts d’hydrocarbures, JO du 6 janvier 2005.
6.1. La gestion des stocks.
Le gestionnaire de stock contrôle chaque matin le niveau de stock, fait l’état des lieux en
matière de stock, détermine le niveau exact des stocks et envoie l’état à la DCM.
Le niveau exact des stocks est déterminé par la somme de :
- l’état des stocks dans les dépôts côtiers ;
- la situation des véhicules chargés et non encore livrés (les encours) ;
- le niveau dans les dépôts intérieurs.
L’activité globale de la SONABHY est déterminée en faisant un état quotidien de la situation
nette des produits en leur possession. Ce qui relève de la Direction Commerciale et Marketing
et du Département de la Direction Administrative et Financière.
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6.2. La distribution des produits pétroliers.
Les marketers s’occupent essentiellement de la distribution des produits et permettent ainsi la
mise à la disposition des utilisateurs (consommateurs), ces produits pétroliers à travers les
stations services et les différents points de ventes. Certains de ces produits bénéficient d’une
subvention de la part de l’État. Ces produits sont :
- Le gaz butane ;
- Le DDO et le Fuel-oil exclusivement pour la SONABHY et la SONABEL ;
- Le pétrole lampant.
7. Organisation et fonctionnement de la SONABHY.
La SONABHY est régie par l’Assemblée Générale et le Conseil d’Administration.
7.1. L’Assemblée générale
L’instance décisionnelle est l’Assemblée Générale des sociétés d’État. Elle est l’instance
suprême présidée par le Président de la République ou le Premier Ministre. Elle statue sur
toutes les questions relatives à la vie de l’entreprise, notamment sur les comptes de gestion
qui lui sont soumis, nomme les Administrateurs et les Commissaires aux comptes, délibère
sur les questions relatives à la modification des statuts, les augmentations ou diminutions du
capital et les décisions d’arrêt d’activité. Elle examine les rapports des conseils
d’Administration et des Commissaires aux comptes.
7.2. Le conseil d’administration et le personnel.
La Société est administrée par un Conseil d’Administration de huit (8) membres et un
participant dont :
- Deux (2) représentants (Présidence du Faso & Premier Ministère) ;
- Deux (2) représentants du Ministère Chargé du Commerce ;
- Deux représentants des Ministères Chargés des Finances et de l’Énergie ;
- Un (1) représentant du Ministère Chargé des Infrastructures ;
- Un (1) représentant des Délégués du Personnel de la SONABHY ;
- Un (1) Observateur de l’Inspection des Entreprises Publiques et Parapubliques.
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7.3. Organigramme de la SONABHY.
La SONABHY a adopté et mis en place depuis 2009, une nouvelle organisation en phase sur
son ambition d’améliorer son fonctionnement et ses performances managériales.
Source : manuel de procédure de la SONABHY, (n°4, 2009)
Conseil d’Administration
Direction du Contrôle
de Gestion
Direction Générale
Service Communication
Direction Audit et Qualité
Secrétariat DG
Conseil Technique
Direction Système
d’information
Direction juridique et du
contentieux
Département de l’Exploitation
Direction Commerciale
et Marketing
Direction
Dépôt Bingo
Département de l’Administration
et des Finances
Direction
Dépôt Bobo
Dioulasso
Assemblée Générale
Service Études et
Projets industriels
Représentations
Dépôts Côtiers
Personne
Responsable des
Marchés
Service du
patrimoine
Direction des
Finances et de la
Comptabilité
Direction des
Ressources Humaines
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Après avoir présenté l’organigramme détaillé de la SONABHY, un passage en revue de
l’organisation administrative de la Direction Générale et des autres directions qui en
découlent s’avère intéressant.
7.4. Organisation administrative de la SONABHY.
7.4.1. La Direction Générale (DG).
La Direction générale est l’organe qui s’occupe de la gestion quotidienne de la SONABHY.
Elle est dirigée par un Directeur Général nommé en Conseil des Ministres.
Le Directeur Général a pour missions de :
- représenter la société dans tous les actes ;
- ordonner le budget de la société ;
- nommer et révoquer tout agent ou employé conformément à la règlementation en
vigueur ;
- coordonner et superviser toutes les activités des programmes approuvés par le Conseil
d’Administration.
Le Directeur Général a, sous sa responsabilité directe, une Secrétaire de Direction, une
Direction Juridique et Contentieux, une Direction d’Audit et de la Qualité, une Direction du
Contrôle de Gestion, une Direction des Systèmes d’Information, un Conseiller Technique, un
Service des Archives et de la Documentation et un Chargé de Communication.
Il est aidé dans ses tâches par deux Départements à savoir :
- Un Département de l’Administration et des Finances, qui est dirigé par un Directeur
du Département de l’Administration (DDAF) ;
- Un Département de l’Exploitation, qui est dirigé par un Directeur du Département de
l’Exploitation (DDE).
Il est également assisté par un Président du Conseil d’Administration, qui est domicilié au
sein de la société et assure la coordination entre la SONABHY et l’État.
L’organisation des démembrements de la Direction Générale est comme-ci.
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XIV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
7.4.2. Le Secrétariat de Direction (SD)
La Secrétaire de Direction est chargée de gérer le flux d’informations entre la Direction
Générale et les autres Directions de la SONABHY, mais également entre la société et
l’extérieur. Elle rédige les correspondances, les procès verbaux des réunions du Conseil
d’Administration et du Conseil budgétaire et assure la gestion des rendez-vous du Directeur
Général.
7.4.3. La Direction Juridique et Contentieux (DJC)
La DJC est une nouvelle direction qui a pour mission principale d’assister, de conseiller et de
représenter la Direction générale dans tous les actes à caractère Juridique.
7.4.4. La Direction d’Audit et de la Qualité (DAQ)
La DAQ a pour missions de veiller à l’application effective des procédures consignées dans
le manuel de procédures. Elle est chargée de la supervision de toutes les missions d’inspection
et d’investigation demandées par le Directeur Général et des Auditeurs.
Elle conduit la politique de qualité mise en place en 2010, par le DG. L’objectif de cette
politique qualité étant d’obtenir la Certification ISO 9001version 2008 pour la société. De ce
faite, divise la SONABHY en une quinzaine de processus représentés dans une cartographie
des processus et couvrant l’ensemble de ses activités.
NB : la cartographie des processus de la politique de qualité est à l’annexe :
La politique qualité décrite la relation de satisfaction qui existe entre la SONABHY et ses
partenaires. Cette relation étant le résultat de la bonne réalisation des missions de ladite
société et surtout de satisfaction qu’elle procure à ses partenaires (clients internes et externes).
7.4.5. La Direction du Contrôle de Gestion (DCG)
La DCG est une nouvelle direction qui est chargée de la gestion budgétaire. Cette gestion
commence chaque depuis d’année par une lettre de cadrage et une directive budgétaire à
venir. Les deux documents font l’objet d’une étude préalable.
La société est divisée à cet effet en douze (12) Centres de coûts. Chaque direction exécute son
budget à travers JDE et la DCG est chargée de suivre son exécution conformément au budget
préétabli. Chaque trimestre, la DCG suit tous les états d’exécution du budget, centralise et
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élabore un rapport d’exécution du budget ainsi que le rapport d’activité de chaque responsable
de centre de coûts.
La DCG a la responsabilité de l’engagement des dépenses ainsi que la validation des factures.
7.4.6. La Direction des Systèmes d’Information (DSI).
La DSI est chargée de la gestion du système information au sein de la SONAHY.
Elle a pour mission principale la gestion informatique et l’archivage des données et se
manifeste comme suit :
- La gestion informatique qui a pour objectif : d’assurer la sécurité logique, d’assister
les utilisateurs, de participer aux développements de logiciels, de participer à la
formation (la mise à niveau du personnel au siège, au niveau des sites principales), de
coordonner la liaison entre la siège et les deux dépôts par l’intermédiaire des cellules ;
- L’archivage des données qui a pour objectif : d’assurer la sécurité physique des
données, de numériser les données, d’assurer la sauvegarde des données.
Elle fait appel à une compétence extérieure lorsque la capacité requise pour faire face au
dommage, réparation et même la maintenance des installations.
7.4.7. Le Conseil Technique (CT).
Le CT est chargé principalement d’assister la Direction Générale de conseils, avis et
suggestions sur les dossiers à caractère spécifique en vue de renforcement des capacités
d’analyse et de conception de la Direction Générale. Il apporte assurance à la Direction
Générale le degré de maîtrise des risques que courent les installations techniques de la
SONABHY. En outre, il s’assure du respect de l’Arrêté n° 2004-153/MCE/SG/DCE1 pourtant
sur le respect des emplacements des dépôts d’hydrocarbures, JO du 6 Janvier 2005.
NB : La Direction Générale est aidée dans ses tâches par deux départements qui sont dirigés
par deux directeurs.
1 L’arrêté prône l’éloignement des dépôts pétroliers des habitations.
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7.4.8. Le Département Administratif et Financier (DAF).
Le département est dirigé par un Directeur du Département Administratif et Financier
(DDAF), qui est chargé de coordonner les activités entre les services et direction suivants :
- la Direction des Finance et de la Comptabilité (DFC) ;
- la Direction des Ressources Humaines (DRH) ;
- le Personnel Responsable des Marchés (PRM),
- le Service Patrimoine (SP).
7.4.9. Le Département d’Exploitation (DE).
Dirigé par un Directeur du Département d’Exploitation (DDE) et aidé dans ses tâches par :
- un Service d’Études et Projets Industriels (SEPI) ;
- un Représentant Dépôts Côtiers (RDC) ;
- une Direction Commerciale et Marketing (DCM) ;
- une Direction de Dépôts de Bingo (DDBI) ;
- une Direction de Dépôts de Bobo (DDBO).
7.4.10. La direction des ressources humaines (DRH).
Elle a la charge de gérer les ressources humaines de la structure et s’occupe des recrutements
sur avis du conseil d’administration. La SONABHY dispose d’un personnel qualifié, plus de
255 agents, dans ses démembrements sur le territoire national et réparti comme suit :
Tableau 4 : Répartition du personnel de la SONABHY.
Personnel
CADRES SUPERIEURS CADRES MOYENS AGENTS D'EXECUTION TOTAUX
SONABHY Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
OUAGA 16 3 18 19 23 6 85 BOBO 3 0 10 5 46 5 69 BINGO 3 0 7 2 58 1 71 TOTAUX 22 3 35 26 127 12 225
Source : Rapport d’activité 2007.
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AVANT-PROPOS
L’École Nationale de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA) est une école sous-
régionale, en matière de formation de statisticiens au service de l’Afrique. Centre
d’excellence de l’espace UEMOA, l’école est basée à Abidjan où elle offre les filières de
formations suivantes : Agents techniques de la statistique (AT), Adjoints techniques de la
statistique (AD), Ingénieurs des travaux statistiques (ITS), Ingénieurs statisticiens
économistes (ISE), Diplôme d’études supérieures spécialisées option analyse des statistiques
agricoles et du développement (DESS-ASAD). L’entrée à l’école se fait exclusivement par
voie de concours sous la supervision du centre d’appui aux écoles de statistiques en Afrique
(CAPESA) basé à Malakoff (France) pour les options ISE&ITS. En deuxième année de
formation ITS et ISE, les élèves rédigent leurs mémoires de fin de cycle après un stage
effectué dans une structure publique ou privée. Ce qui vise à permettre aux étudiants de
toucher du doigt certaines réalités du monde professionnel et surtout de se familiariser aux
tâches d’ordre statistique qui les attendraient à la sortie de l’école.
C’est dans ce cadre que nous avons effectué un stage de trois mois à la SONABHY au
Burkina Faso à l’issue duquel le présent mémoire a pu voir le jour. Ce stage nous a permis de
nous informer entre autre sur les activités relatives au secteur pétrolier mondial. Aussi, cela
nous a-t-il permis de comprendre l’importance des statistiques dans ce domaine où les
statisticiens et autres prévisionnistes sont mis à mal pour prédire comme l’a relevé M.
Aboubacar Gambetta NACRO, Directeur commercial et marketing (DCM) de la SONABHY
dans un bulletin interne d’information de la structure hôte.
Nous y avons bénéficié d’un encadrement approprié de la part du personnel aguerri et très
consciencieux de la structure hôte et pour lequel nous retenons ces propos du DCM à
l’accueil : « j’ai le devoir de faire de vous, en trois mois, un pétrolier ». Il s’est agit surtout
d’étudier la relation entre deux variables d’intérêt du marché pétrolier de Rotterdam que sont
le cours du baril de brent et le cours du dollar US. Toutefois, certaines difficultés liées à des
problèmes de disponibilité ponctuelle du personnel, à cause de l’importance des activités en
continu, ont marqué par moment notre stage en réduisant ainsi notre degré de curiosité
scientifique. Ce qui a sans doute impacté le travail, tant dans sa qualité que dans sa portée,
ôtant de nous par conséquent toute prétention à son exhaustivité.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XVIII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
SIGLES & ABBREVIATIONS
AIC : Akaike Information Criteria.
AIE : Administration de l'information sur l'énergie
AMEB/ENSEA : Amicale des Étudiants Burkinabè de l'ENSEA.
AR : Auto Regressive
BAR : Prix du baril de Brent.
BCE : Banque Centrale Européenne.
BF : Banque de France.
BII : Bulletin interne d'Information.
BRENT : Broom-Rannock-Etive-Ness-Tarber.
CAPESA : Centre d'Appui aux Écoles de Statistiques en Afrique
CIA : Central Intelligence Agency.
CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce-développement.
COEF : Coefficient.
COV : Covariance.
CPP : Concurrence pure et parfaite.
CV : Coefficient de variation.
DA : Délai d'ajustement.
DCM : Directeur commercial et marketing.
DF : Dickey-Fuller.
DFA : Dickey Fuller Augmenté.
ENSEA : École Nationale de Statistiques et d'Économie Appliquée.
FCFA : Franc de la Communauté Francophone d'Afrique.
HQ : Hannan Queen.
INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie.
JB : Jarque & Bera.
KPSS : Kwiatkowski-Philips-Schmidt-Shin
KW : Kruskal-Wallis.
LM : Multiplicateur de Lagrange.
LR : Likehood ratio.
M3 : Mètre cube
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XIX Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
MAX : Maximum
MCE : Modèle à Correction d'erreurs.
MCO : Moindres carrés ordinaires.
Mdt : Milliards de tonnes.
MFEDDE : Ministère français de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.
Min : Minimum
Mt : millions de tonnes.
Mtep : Milliards de tonnes équivalent pétrole.
NOPEP : L'ensemble des pays producteurs du pétrole non-membres de l'OPEP.
NYMEX : New York Mercantile Exchange
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économiques.
OPAEP : Organisation des Pays Arabes Exportateurs du Pétrole.
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole.
PA : pouvoir d’achat.
Pa : prix affiché.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PP : Philippe-Perron.
SC : Critère de Schwartz.
SCR : Somme des carrés des résidus.
SEB : Société d’Entreposage de Bobo
SEBHY : Société d'Entreposage burkinabè d'Hydrocarbures.
SIMEX : Singapour Mercantile Exchange.
SIR : Société Ivoirienne de Raffinage.
SITARAIL : Société Internationale de Transport Africain par Rails.
SONABHY : Société Nationale Burkinabè d'Hydrocarbures.
SONACOP : Société Nationale de Commercialisation des Produits pétroliers.
STIB : Société de transport ivoiro-burkinabè.
SW : Shapiro&Wilk.
TEP : Tonne Équivalent Pétrole.
TM : Tonne métrique.
TPL : Tonne de Port en Lourd.
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine.
USA : United States of America.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XX Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
USD : United States' Dollar (Dollar américain).
V : Variance.
VAR : Vector Auto Regressive.
VEC : Vector Error Corrections.
WTI : West Texas Intermediate.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XXI Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET EQUATIONS
LES TABLEAUX RELATIFS A LA SONABHY
Tableau 1 : Situation des capacités de stockage par produit (en m3, gaz en TM) ..................... VI
Tableau 2: Situation des enlèvements des produits vers Bobo (en TM) ................................. VIII
Tableau 3: Situation des enlèvements des produits vers Ouagadougou (en TM) ................... VIII
Tableau 4 : Répartition du personnel de la SONABHY. ........................................................ XVI
LES TABLEAUX RELATIFS A L'ETUDE
Tableau 5 : covariance, coefficient de corrélation linéaire et covariance. ............................... 35
Tableau 6 : coefficients de corrélation linéaire des cours (baril & dollar US) dans le temps. . 36
Tableau 7 : coefficients saisonniers du cours du baril de brent................................................ 48
Tableau 8: Résultat du test de racine unitaire des séries .......................................................... 50
Tableau 9 : Résultats du test de stationnarité du résidu de la relation de long terme............... 51
Tableau 10 : résultats du modèle TAR du résidu du modèle (2). ............................................. 52
Tableau 11 : Résultats d’estimation des modèles de long terme. ........................................... 53
Tableau 12 : Résultats du modèle à correction d’erreur en deux étapes. ............................... 54
Tableau 13 : Récapitulatif du test de causalité de Granger. .................................................... 55
GRAPHIQUES
Graphique 1: Évolution des cours mensuels nominaux entre 2000 et 2012. ......................................... 31
Graphique 2: Évolution des cours (en fcfa et en $) du baril de brent entre 2000 et 2012. .................... 33
Graphique 3 : Analyse du nuage de points (baril-dollar US). ............................................................... 34
Graphique 4: Évolution des indices élémentaires inter-temporels des cours. ....................................... 36
Graphique 5: Évolution des taux de croissance des cours. .................................................................... 37
Graphique 6: Distribution des variations mensuelles des cours. ........................................................... 39
EQUATIONS
Équation 1 : modèle du test de causalité de Granger. .............................................................. 44
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XXII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Équation 2 : Spécification du modèle à correction d’erreur d’Engle & Granger. .................... 46
Équation 3 : Relation de long terme du test de cointégration de Granger................................ 51
Équation 4 : Modèle TAR du test de cointégration à seuil (Enders&Siklos, 1998). ............... 52
Équation 5 : Relation de long terme entre les cours du baril de brent et du dollar US. ........... 53
Équation 6 : Résultat du modèle à correction d’erreur en deux étapes. ................................... 54
Équation 7 : Asymétrie de la réponse de court terme du cours du baril de brent. .................... 56
ANNEXES
Tableau 14 : Quelques caractéristiques de dispersion et de tendance centrale des cours. ..... XXX
Tableau 15 : matrice de corrélation des produits pétroliers et du dollar US. ...................... XXXI
Tableau 16 : Résultats de tests comparatifs des résidus des modèles MCO et MCE. .......... XXXI
Tableau 17: Résultats du test d’égalité des coefficients. ...................................................... XXXII
Tableau 18 : Résultats d’estimation des deux relations de long terme. ............................... XXXII
Tableau 19: résultat des tests de validation du modèle (2).................................................. XXXIII
Tableau 20 : Synthèse des différents tests statistiques appliqués. ....................................... XXXIX
Graphique 7: Évolution du cours des produits pétroliers ($) de déc. 2011 à Août 2012. .. XXX
Graphique 8: test de stabilité des coefficients du modèle à correction d’erreur. ............ XXXIII
Graphique 9 : État des variations mensuelles des cours en 2000 et en 2004. ................. XXXIV
Graphique 10: État des variations mensuelles des cours en 2008 et en 2012. ................ XXXIV
Graphique 11: Schéma de l’impact du cours du dollar US sur celui du baril (CT<). . XXXV
Graphique 12 : Corrélogramme des résidus MCO et MCE. ......................................... XXXVIII
Équation 8 : Relation de long terme entre les cours du dollar US et du baril de brent. ..... XXXI
Équation 9 : Résultat du modèle à correction d’erreur du modèle (2) de long terme. ....... XXXI
Encadré 1: La relation de long terme et les lois de l’offre et de la demande. ................... XXXV
Encadré 2 : Prépondérance de l’OPEP sur le marché du brent. ...................................... XXXVI
Encadré 3 : Les facteurs géopolitiques qui influencent le prix du baril de brent. .......... XXXVII
Encadré 4 : Résultats de simulation d’impact du dollar US sur le baril de brent. .......... XXXVII
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XXIII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
SOMMAIRE
DECHARGE ............................................................................................................................... I
DEDICACE ............................................................................................................................... II
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ III
PRESENTATION DE LA SONABHY ................................................................................... IV
AVANT-PROPOS ............................................................................................................... XVII
SIGLES & ABBREVIATIONS ......................................................................................... XVIII
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET EQUATIONS ............................................ XXI
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I : CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE. .................................................... 9
CHAPITRE 1 : NOTIONS CONCEPTUELLES. ............................................................................. 10
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE .................................................................................. 17
PARTIE II : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RELATION .............................................. 25
CHAPITRE 3 : LES DONNÉES ET LES SOURCES DE DONNEES DE L’ÉTUDE. ................... 27
CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DES COURS. ............................................................................... 31
PARTIE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE. .............................................................................. 41
CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE ................................................................................................. 43
CHAPITRE 6 : RÉSULTATS ET INTERPRETATIONS ................................................................ 48
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 57
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. XXV
WEBOGRAPHIE ............................................................................................................... XXIX
ANNEXES .......................................................................................................................... XXX
TABLE DES MATIERES .................................................................................................... XLI
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
XXIV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
RESUME
La question de la relation entre le taux de change des devises, vis-à-vis du dollar US, et le prix
du pétrole a longuement été discutée. Toutefois, les questions de causalité n’ont pas été
clairement situées en raison de l’ambivalence des résultats trouvés ; ils divergent selon la
nature de la devise (détenue par un pays exportateur ou importateur du pétrole). Ce mémoire
consiste à l’étude de la relation entre le taux de change du Dollar US au FCFA (cotation à
l’incertain) et le prix du brent, pétrole brut de référence dans le monde. Cette étude vise à
quantifier la relation entre les cours. Elle a ainsi consisté à l’analyse de données sur les cours
mensuels des deux biens observés sur la période 2000-2012 à savoir le brent et le dollar US.
L’étude révèle que les deux cours sont fortement et négativement corrélés. L’analyse
économétrique, faite à l’aide d’un modèle à correction d’erreur (MCE), indique une causalité
unilatérale de long terme allant du cours du dollar US vers le cours du baril de brent. De
manière précise, ces résultats indiquent qu’à long terme, une baisse de 1% du cours du dollar
US entraine une hausse du cours du baril de brent d’environ 2,3%. Par ailleurs cette étude a
révélé une absence de causalité dans le court terme.
ABSTRACT
The relationship between exchange rates, in respect with US dollar, and crude oil prices issues
have been discussed for a long time. However, causality issues haven’t been clearly reached
due to the ambivalence of studies’ results which diverge according to the nature of currencies
(from an oil export or import country). This statement consists to the study of the relationship
between US dollar exchange rate with CFA (uncertain quotation) and Brent crude oil prices.
This study aims to quantify the relationship between the two variables. It thus consisted to the
data analysis on monthly prices of the two goods observed on the period 2000-2012 such as
Brent and US dollar. The study revealed that these two prices are correlated strongly and
negatively. The econometrical analysis, done by using an error correction model (ECM),
denoted an unilateral long run causality from US dollar price to brent barrel one. Precisely,
these results denote that on the long run, a 1% decrease on the US dollar price causes a Brent
barrel price decrease of 2.3%. However, it revealed a lack of causality in the short run.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
1 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
1 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
INTRODUCTION
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
2 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
I. Généralités
La révolution industrielle amorcée depuis le 18ème
siècle s’est accentuée avec l’avènement de
la technologie de pointe au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cela a eu pour corolaire
une urbanisation des villes du monde avec son cortège de besoins renforcés en énergie
thermique et d’utilisation accrue des engins à moteur. De nos jours, on dénombre plus de 800
millions de véhicules à moteur en circulation dans le monde avec plus de 30 millions de
ménages chinois susceptibles d’acheter une voiture (BII N°9/SONABHY, 2012). Ce qui a
impulsé, et continuera d’impulser, une grande consommation des produits pétroliers faisant
basculer ainsi le pétrole dans le panier des biens de première nécessité.
Principale source d’énergie thermique de la planète (38% de l’énergie consommée par la
planète dans les années 1990 et 40% en 2010), au marché « monopolisé » par l’OPEP (3/4 des
réserves pétrolières mondiales), le pétrole est consommé à grande échelle depuis les pays
exportateurs jusqu’aux États importateurs pour répondre au besoin croissant des industries
(Angélier, 1990). Cependant, force est de constater que sur le marché pétrolier mondial les
importations sont dominées par les USA avec789, 20 Millions de tonnes (Mt) entre 1989 et
1990 pendant que l’Arabie Saoudite y est à l’appoint des exportations avec 225 Mt à la même
période (World Energy, 2012).
Toutefois, le secteur pétrolier a été touché par la mondialisation et a été géré jusqu’en 1960
(date de la création de l’OPEP) par des compagnies étrangères essentiellement anglo-
saxonnes à l’amont et à l’aval du marché du brut. C’est le cas de : Exxon, Mobil, Gulf, BP,
Texaco, Shell sur les sept(7) qui constituèrent le premier cartel (les 7 sœurs) avant la création
de l’OPEP. Ces entreprises produisaient ce qu’on a appelé le brut d’équité à savoir qu’elles
devraient extraire et vendre (en dollar US) le pétrole brut qu’elles extraient et en retour payer
des impôts et des royalties aux États hôtes (J.P. ANGELIER, 1990).De fait, le prix du pétrole
brut demeura exprimé en dollars américain ($) à l’international: le prix en euros (€) ou en
yens (¥) étant rarement commenté (Quéré, Mignon & Penot, 2005).
Par ailleurs, la gestion du secteur pétrolier repose sur des aspirations politiques, sociales et
économiques des nations qui en sont dotées. Ainsi, plusieurs facteurs sociopolitiques et
budgétaires expliquent d’emblée les variations du prix du baril.
A l’internationale par exemple, l’avènement de l’OPEP en 1960 n’a pas entraîné de
modification des prix dans un premier temps. Le début de la guerre du Yom Kippour entre la
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
3 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Syrie, l’Égypte et Israël, le 5 octobre 1973, a été à l’origine du premier choc pétrolier2 :
l’embargo de l’OPEP envers les pays occidentaux qui soutiennent Israël se traduit par une
réduction de la production provoquant un quadruplement du cours en cinq mois, soit
d’Octobre 1973 à Mars 1974. Par la suite, le 7 Janvier 1975, les pays de l’OPEP s’entendent
pour augmenter le prix du pétrole brut de 10 %. La révolution iranienne en 1979 puis la
guerre entre l’Iran et l’Irak, en septembre 1980, provoquent un deuxième choc pétrolier en
raison de la réduction considérable des exportations de ces pays : le baril de pétrole passe de
14 dollars courants en 1978 à 35 dollars courants en 1981. Cette forte augmentation du prix
(150%) aura deux conséquences. Du côté de l’offre, elle va permettre l’arrivée sur le marché
des types de pétrole dont l’exploitation n’était jusque-là pas rentable, provenant
principalement du Mexique, de l’Alaska et de la mer du Nord. Du côté de la demande, elle va
accentuer la réduction de la consommation, engagée à la suite du premier choc pétrolier, à
travers des politiques d’économie d’énergie et de diversification.
En conséquence, les prix du pétrole vont diminuer, voire s’effondrer en 1986, et ce malgré la
réduction de près de la moitié de la production des pays de l’OPEP. Pendant les années 1990,
les prix du pétrole brut, exprimés en dollar US, évoluent alors autour de 20 dollars. Les
périodes de forte volatilité se limitent à 1990-1991 (l’invasion irakienne du Koweït ayant
entraîné une hausse du prix du pétrole entre Août et Décembre 1990) et à 1998, à la suite de la
crise financière des pays d’Asie du Sud-est, qui entraîne une chute brutale des prix jusqu’en
février 1999, où ils atteignent 10$/baril (Blondy& Papon, 2009).
A cela, s’ajoutent nombre d’aléas géopolitiques :
- La guerre en Irak (2003) à travers les sabotages à répétition des infrastructures pétrolières
qui maintiennent la production à un niveau inférieur à 40 % par rapport à celui d’avant-
guerre.
- La menace de Téhéran de riposter à toute sanction prise à son encontre, pour son programme
nucléaire, par interruption de ses exportations estimées à 2,7 millions de barils par jour.
- Le blocage du détroit d’Ormuz (passage stratégique qui voit transiter près de 20 % de la
production mondiale de brut), qui pourrait être déclenché par des actions terroristes ou une
réaction de l’Iran suite à une intervention militaire israélienne ou américaine.
- Le mouvement séparatiste au Nigeria à travers les prises d’otages et les attaques de sites
pétroliers qui ont fait chuter la production de plus de 20 % (Blondy et al. ,2009).
2 Flambée des prix au point d’en affecter l’économie mondiale.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US. 2013
4 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
- Le retour au « nationalisme pétrolier » en Amérique latine et menaces d’interruption des
exportations vers certains pays du Nord.
Aussi, certaines catastrophes naturelles à l’instar de l’Ouragan « Katrina » (2006) dont le
passage au large du Mexique a touché certaines plateformes pétrolifères dans la région ayant
occasionné des hausses momentanées du prix du baril de pétrole brut. D’ailleurs, la guerre
contre l’État d’Israël n’a-t-elle pas été le prétexte principal de certains pays de l’Organisation
des Pays Arabes Exportateurs du Pétrole (OPAEP) ayant conduit au troisième choc pétrolier
en 2008 ? (ANGELIER, 1990).
Au plan national et sous-régional, la crise ivoirienne a été la raison principale de l’arrêt, en
2010, de la production de la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR), en contrats de long terme
avec la SONABHY et où l’État burkinabè est actionnaire. Cela a failli entrainer une hausse
des prix à la pompe restés cependant stables au Burkina Faso avec la subvention de l’État qui
a procédé à un blocage des prix en Août 2010 (BII /SONABHY N°9 de Janv-Fév-Mars 2012).
Ce fut encore le cas de l’accident de navires au port de Lomé, l’arrêt d’exploitation de la
sphère de gaz d’ORYX-Cotonou et le problème de pipe à la SONACOP de Cotonou (Rapport
d’activité/SONABHY2010).
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
5 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
II. Contexte
Le dollar US est la monnaie de transaction sur le marché du pétrole brut en particulier le
brent. Cependant, après une lecture attentive de son intégration au marché, un constat sur son
historique, comparativement à celle du baril de pétrole brut, attire l’attention depuis la
création de l’OPEP en 1960 à nos jours. En témoignent certains faits et constats.
Le premier choc pétrolier en 1973 est survenu à la suite d’une hausse des prix du pétrole brut
due au contingentement de la production, à la spéculation ; résultat d’une dépréciation du
dollar provoquée par les USA en vue de booster leur déficit commercial. Ainsi, les prix sont
passés de 3 à 12 dollars d’Octobre 1973 à Janvier 1974 soit une hausse de 300% en quatre (4)
mois (J.P. ANGELIER, 1990).
Dans la première moitié des années 80, l’Europe, par exemple, n’a pas profité de la baisse du
prix du pétrole en raison de la forte hausse du dollar US qui est passé de 5,71$ en décembre
1979 à 10,11$ en mars 1985 soit une hausse d’environ 77,%. Cependant, lorsque le dollar US
s’est déprécié entre 2002 et 2004 en passant de 1,26FF en janvier 2004 à 1,32FF en mars 2005
soit une dépréciation d’un peu moins de 5%, cela a contribué à amortir la flambée des prix du
pétrole (Quéré, Mignon & Penot, 2005).
Jusqu’en 2004, les études faisaient état d’une corrélation positive entre le baril de pétrole brut
et le dollar US. Cela fut violé entre 2004 et 2005 où les constats ont fait état d’une variation
en sens opposés des deux cours. Ce qui aurait été le fait de l’entrée de la Chine sur le marché
mondial du pétrole.
L’année 2010 a été le théâtre d’une hausse simultanée jamais égalée des cours du « Brent » et
du dollar US et ce au lendemain d’une série de crises politiques ou économiques dans
certains pays producteurs de « l’or noir ». (Rapport d’activité de 2010/SONABHY).
Ainsi, les cours nominaux du baril et du dollar US, jusque là générateurs des prix d’achat sur
le marché du brut, auraient un lien dans leurs évolutions. Ils présentent des variations
simultanées depuis la création de l’OPEP en 1960. En particulier, l’année 2010 a été le théâtre
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
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d’une hausse simultanée jamais égalée entre les deux cours ayant suscité tant d’inquiétude
chez la plus part des acheteurs du marché pétrolier.
III. Problématique
Dans ce contexte de variations simultanées des cours, se posent des difficultés de gestion dans
les sociétés commerciales d’autant plus que les prix d’achat des produits pétroliers perdent
leur optimalité dans certains cas de figure. Toutefois, s’imprégner de la simultanéité des
variations des deux cours permettrait une gestion plus optimale à travers un arbitrage optimal
sur les périodes d’achats et de règlements. Le véritable problème du marché pétrolier est qu’il
est en pleine mutation avec le foisonnement des produits financiers ayant trait au pétrole brut
ainsi que des facteurs exogènes non négligeables. Ce qui met à mal les statisticiens et autres
prévisionnistes pour prévoir (Aboubacar G.NACRO, BII N°9/SONABHY 2012). Pourtant, il
s’avère impératif de pouvoir anticiper sur les valeurs futures de ces cours en vue de maximiser
le bénéfice des ventes. Cela passe par la connaissance parfaite de l’interdépendance des cours.
De facto, resurgit l’épineuse question de l’interrelation entre les cours du pétrole brut et du
dollar US. Autrement dit, l’on se serait demandé si les variations simultanées des deux cours
ne caractérisent pas une certaine corrélation. Les constats sur l’historique des cours du baril
du pétrole brut et du dollar US sus cités laissent présager un lien assez soutenu entre ces deux
variables. D’où l’intérêt d’analyser profondément la liaison entre ces cours en y recherchant
une relation formelle quantitative, objet de notre étude. Une telle étude éprouve tout son sens
et dénote un intérêt particulier pour les acteurs du marché qui devront faire des prévisions
acceptables des dépenses d’importation des produits pétroliers en devises locales. Son
aboutissement passe nécessairement par des interrogations du genre : y’a-t-il une
interdépendance entre les cours du dollar US et du baril de brent? En d’autres termes, le prix
instantané du baril du pétrole brut est-il indiqué par la valeur instantanée du taux de change du
dollar US? Dans un cas affirmatif, quel serait le sens de la relation? De quelle manière cette
influence s’opère-t-elle ? Quelles politiques mettre en œuvre pour atténuer les effets de
commerce nés des fluctuations du cours du dollar US sur celui du baril de brent?
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
7 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Des réponses claires à ces interrogations permettront de se situer par rapport au lien entre
les cours du brent et du dollar US. Ce qui est d’une importance capitale pour tous les
acteurs du secteur pétrolier :
les producteurs de pétrole brut qui devront déterminer les quantités à produire par
rapport au taux de change du dollar en cours en vue de minimiser les pertes causées
par les aléas du marché ;
les raffineurs qui devront chercher les moments de conjoncture favorable pour acheter
le brut afin de maximiser leurs profits de raffinage ;
les distributeurs en particulier les sociétés nationales de vente d’hydrocarbures comme
la SONABHY, en tant qu’acheteurs sur le marché mondial du pétrole, pour la
minimisation des coûts ;
l’OPEP qui devra choisir les bonnes stratégies de production pour un meilleur contrôle
des prix à travers le contrôle de l’offre.
IV. Les objectifs de l’étude
L’objectif général de l’étude est d’analyser la relation entre les cours du baril de brent et du
dollar US. Ce qui donne une indication sur le niveau et les modalités de dépendance des
cours générateurs des prix d’achat des produis pétroliers et par conséquent permettra la
minimisation des coûts lors des appels d’offre (A.O) ou règlements aux fournisseurs.
Ainsi, de manière spécifique, il s’agira de :
1) apprécier la corrélation des cours,
2) étudier les causalités de court et de long terme;
3) estimer les relations quantitatives de court et de long terme;
4) proposer des stratégies d’achats optimaux de produits pétroliers à la SONABHY.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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V. Les hypothèses de la recherche.
Au cours de cette analyse, nous chercherons par des moyens statistiques, à valider ou à
invalider chacune des deux suppositions ci-après :
VI. Hypothèses et plan de travail
La présente étude se fonde se quatre hypothèses sous-jacentes de travail. Elle suppose que les
prix sont entièrement déterminés par les lois de l’offre et de la demande sur le marché du
brent et du dollar US. En outre, elle suppose que le dollar US est en situation de change
flottant au point de varier de manière librement et suppose que les cours évoluent suivant des
lois de probabilité stables. Enfin, elle fait l’hypothèse que les décisions de l’OPEP sont
suivies par la quasi-totalité des membres de sorte que les effets escomptés sont toujours
observés à court terme.
La suite du travail est composée de trois grandes parties. Dans la première, nous analysons les
concepts relatifs au brent, au dollar US, aux marchés financier et pétrolier. Aussi, nous y
établirons une revue de littérature théorique et empirique sur la relation pétrole brut-taux de
change ; cela, à travers la présentation des résultats de la recherche documentaire. Il s’agira de
se mettre au parfum des réflexions et autres résultats de travaux antérieurs sur le sujet.
La deuxième partie est consacrée à l’analyse descriptive de la relation à travers l’analyse des
données en vue de caractériser la relation via la caractérisation statistique des deux cours. La
troisième partie enfin, est consacrée à l’analyse économétrique devant fournir à terme, les
informations quantitatives sur la relation. C’est aussi et surtout le lieu d’interpréter les
résultats aux fins de formuler des recommandations aux principaux intéressés.
H1 : Il y’a une corrélation négative entre les cours du baril de brent et du dollar US.
H2 : Il existe une relation de long terme entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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PARTIE I :
CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS CONCEPTUELLES.
Dans cette première partie, nous explicitons les termes clés sur lesquels l’étude se fonde.
1.1. Les concepts relatifs au brent et au dollar us.
1.1.1. Les concepts relatifs au brent.
1.1.1.1. Le pétrole brut.
C’est le pétrole directement sorti du sous sol après le désensablement et la décantation. Il
n’existe pas un seul type de brut, mais autant de bruts que de gisements, chacun possédant des
caractéristiques différentes. On peut citer le brent (mer du Nord), le WTI (USA), l’ANS
(USA), le Bonny Light (NIGERIA), le Dubaï (DUBAI), l’Arabe léger (Arabie Saoudite), etc.
Ces types de pétrole brut sont destinés à environ sept (7) marchés physiques à travers le
monde (voir dans la suite) dont celui de Rotterdam pour le brent. Les prix de vente y sont
relatifs à la qualité c’est-à-dire à la facilité de raffinage et à la composition chimique.
1.1.1.2. Le brent.
Le brent est un type de pétrole brut de référence dans le monde. Il est principalement produit
en mer du Nord. Assez léger et à production limitée, son prix en détermine celui de 60% des
pétroles extraits dans le monde tels l’Arabe léger saoudien, le Bonny light nigérian, etc.
Acronyme des principales formations pétrolifères de la mer du Nord (Broom-Rannock-Etive-
Ness & Tarbert), il est un mélange de la production de 19 champs de pétrole sur lesquels
repose la plateforme et dont le gisement fut découvert en 1971 et exploité depuis 1976. C’est
le pétrole brut de référence sur le marché spot3 de Rotterdam où s’approvisionnent nombre de
sociétés commerciales du secteur pétrolier à travers le monde dont les fournisseurs de la
SONABHY.
3 Marché spot : un marché de cargaisons ponctuelles ou occasionnelles basé à Rotterdam.
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1.1.1.3. Les produits raffinés du brent.
Ce sont les produits issus du pétrole brut après les traitements de séparation à la chaleur. On
distingue entre autres le Fuel, le Gasoil, le Jet A1, le Super, le butane, le Naphta, le bitume,
etc. Ce sont les produits finals qui font l’objet de la grande consommation mondiale.
1.1.1.4. Le baril de brent.
C’est une unité de mesure des volumes utilisée dans beaucoup de domaines dont le secteur
pétrolier. Il est équivaut à environ 158,958 litres (1bl=159 L).
1.1.1.5. Le cours nominal du baril de brent.
Le cours du baril de pétrole brut est le prix instantané disséminé à partir des déclarations des
transactions entre les producteurs et les utilisateurs (Blondy et Papon, 2009). Même si le
marché est mondial, il existe cependant des différences de prix qui s’expliquent par la
géographie (répartition des gisements et des zones de consommation) et la qualité du brut.
Souvent, la cotation annoncée par la presse est celle du WTI, pertinente pour l’Amérique du
Nord. Comme pour les autres marchés de matières premières, il existe des produits dérivés,
notamment des marchés à terme. Par conséquent, les investisseurs y jouent un rôle majeur,
rendant le marché plus volatil que ne le voudrait le simple reflet de l’activité (Blondy &
Papon, 2009). Cependant, les données relatives au cours du baril de brent sont fournies par
des sociétés spécialisées comme le PLATT’S et PETROLEUM ARGUS.
Le cours du brent est très dynamique et est déterminé par le marché concurrentiel (Le marché
spot de Rotterdam). Ce cours est le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande sur
ce marché. Il en détermine environ 60% des cours d’autres bruts à travers le monde par un
calcul complexe. Pour un brut X rattaché au brent, le cours de son baril se détermine ainsi
qu’il suit :
Le différentiel est fonction de la qualité du brut X (composition chimique et facilité de
raffinage) ainsi que de son coût de transport à la zone de raffinage.
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1.1.1.6. Le cours réel du baril de brent.
Il est défini comme étant la valeur du cours du baril en termes d’une monnaie cotée à
l’incertain telle que le Franc CFA. Cela est le résultat de la valeur du cours selon le taux de
change du dollar US. Pour ce cas spécifique, ce cours réel sera la valeur du cours en Franc
CFA.
1.2. Les concepts relatifs au dollar US.
1.2.1. Le dollar US.
De symbole « $ », le dollar US demeure la monnaie souveraine de change des USA.
Cependant, il est la monnaie de transaction sur le marché du pétrole brut en particulier dans
l’OPEP. Il représente également un billet de banque au « pays de l’oncle Sam ». Il est d’un
cours très dynamique quotidiennement fourni par les autorités de change à travers le monde
comme les banques centrales des États. Il est coté au certain dans la zone Euro et à l’incertain
dans l’espace UEMOA. Ces informations fiables sont ensuite relayées par certaines revues et
certains sites pour plus de diffusion. L’on pourra citer entre autres le NEW YORK TIMES,
l’administration de l’information sur l’énergie (AIE), le site de la convention des nations
unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Le dollar US4 est de nos jours la
devise de plusieurs pays, territoires et autres anciennes colonies dans le monde tels le
Canada, l’Australie, Singapour, Hong Kong, Taiwan, les USA, etc.
Il fait l’objet de change avec les autres devises majeures de la planète telles que l’Euro et le
Yohann chinois. Dans la suite du document, le dollar US aura les appellations équivalentes
suivantes : dollar, USD, dollar américain.
4 Étymologiquement, le terme a vu le jour de la prononciation accentuée sur le « a » du mot « Thaler » diminutif
de « Joachim Thaler » nom de ville minière où la monnaie a été utilisée pour la première fois en 1519 En
Europe. De nos jours, cette ville a pris le nom de « Jàchymov » et se situe en République Tchèque.
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1.2.2. Le taux de change du dollar US.
Le taux de change est le prix de la monnaie nationale contre une devise étrangère ; ce prix
pouvant être fixé par les autorités monétaires dans un régime de change fixe ou déterminé sur
un marché de change dans un régime de change flexible. Dans ce cas sa valeur se forme à
travers la confrontation entre l’offre et la demande de ladite devise ; ce qui est le cas pour le
dollar US.
1.2.3. Le cours du dollar US.
C’est la valeur instantanée du taux de change du dollar américain par rapport à une devise
donnée. Ce cours est coté au certain dans la zone Euro et où l’Euro fluctue entre 0.87 et 1.58
en valeur moyenne mensuelle. Il est coté à l’incertain dans l’espace UEMOA et a varié entre
415 et 754 entre 2002 et 2012 à titre indicatif. Lorsqu’une hausse du cours du
dollar US est constatée, expression d’une hausse des exportations par rapport aux
importations des zones sous dollar US, on dit que le dollar s’apprécie. Dans le cas contraire,
cas d’une hausse des importations, on dira qu’il se déprécie.
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1.3. Les concepts du secteur pétrolier mondial.
1.3.1. Le marché à termes.
C’est le marché courant dans le secteur pétrolier. C’est le lieu des achats puis des livraisons
sur échéance. Il fait l’objet d’option de beaucoup d’acteurs, vendeurs comme acheteurs, qui
garantissent leur clientèle et leurs approvisionnements en prévention des périodes de baisse ou
de hausse insoutenables des prix.
1.3.2. Le marché spot.
C’est un marché de cargaisons ponctuelles ou occasionnelles qui sert de marché
complémentaire aux marchés à terme pour booster les gaps d’approvisionnements ou de
stocks. Les prix sur ce marché déterminent les prix du marché pétrolier global à cause de la
forte concurrence que ce marché a infligé à l’OPEP qui échoua à sa politique de contrôle des
prix du brut. (J.P. ANGELIER, 1990).
1.3.3. Les ventes à formule.
Elles renvoient aux principes de fixation des prix du pétrole brut autre que le brent sur le
marché de Rotterdam. C’est un principe de vente du brut fondé sur des calculs complexes
déductifs. Par rapport au brut de référence (brent), on inclut les frets ainsi que la marge de
qualité et la marge bénéficiaire, puis on en déduit le prix. Elles sont les plus pratiquées sur le
marché du brut en général.
1.3.4. Le contrat à façon.
C’est un contrat que certains membres de l’OPEP signent avec leurs partenaires non membres
leur permettant ainsi d’écouler une partie de leurs productions à des prix hors normes. Ces
derniers violent les principes de l’OPEP quant au contingentement objectif de la production
pétrolière par certains États membres. Ils contournent les quotas fixés par l’organisation pour
produire au-delà et écouler le surplus à partir d’un pays non membre. Et cela dans le seul
souci de maximiser le profit individuel au détriment de l’intérêt général de l’organisation.
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1.3.5. La filière du pétrole
C’est le processus industriel qui caractérise le secteur pétrolier. Il comprend 4 étapes :
La prospection-production :
C’est la phase première à toute entreprise de production pétrolière. C’est la plus budgétivore
des étapes. Cette étape est le moment de la conjugaison des dépenses et des risques car
l’exploration est délicate et surtout incertaine. Le résultat peut en effet s’avérer en deçà des
attentes. Elle se termine par la production proprement dite une fois le gisement découvert.
Le transport :
Cette étape vient après l’exploration et la production. Là, c’est l’action de convoyer le pétrole
brut produit vers des zones spécialisées pour la transformation primaire. Le transport se fait
soit par oléoducs, soit par des navires pétroliers. Cela dépendant de la proximité de la zone, de
l’importance de la quantité produite ou des contraintes de passages géographiques.
Le raffinage :
C’est la phase de finition dans le processus. Le brut, une fois à destination, y est traité afin
d’en séparer les principaux constituants qui sont les produits raffinés. C’est le cas du gasoil,
du fuel, du naphta, du jet pour aéronef, du diluant diesel (DDO), ….
La distribution :
Dernière étape de la filière, elle est l’action de sortir les produits raffinés pour les acheminer
auprès des consommateurs. C’est le moment d’agir des marketers et autres spéculateurs.
1.4. Les chocs pétroliers.
Le choc pétrolier fait référence aux conséquences sur l'économie globale d'une modification
brutale de l'offre de pétrole, combinant hausse du prix, consommation et/ou baisse de la
production.
On distingue en 2012, trois crises différentes vécues en 1973, en 1979 et en 2008. Les débuts
des années 2000 ont également vu une importante augmentation du prix du pétrole mais sans
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atteindre la brutalité et les conséquences des trois autres crises, et n'est donc pas considéré
comme un choc pétrolier à proprement parler.
Les causes et les conséquences de chacune de ces crises sont différentes. Cependant, de
nombreux spécialistes craignent une répétition de ces crises suite à la dépendance accrue de
l'économie mondiale au pétrole parallèlement à une diminution de la capacité à fournir de
certaines des réserves naturelles de pétrole.
1.5. L’OPEP
Sigle de l’organisation des pays exportateurs du pétrole, l’OPEP fut créée en 1960 en réponse
à une baisse annoncée des prix des produits pétroliers suite à la production excessive des
sociétés pétrolières jadis tributaires des grandes puissances économiques mondiales. Les pays
hôtes, appartenant au tiers monde pour la plus part, décidèrent de racheter les sociétés
pétrolières pour les uns et de les nationaliser pour les autres. L’OPEP se fixa pour objectif de
contrôler les prix par une tarification commune du cartel. Elle échoue dans sa tentative dans
les années 1970 à cause de la violation des quotas de productions fixés à chaque pays
membre. En effet, certains pays, voulant à tout prix maximiser leurs profits, produisirent au-
delà de la quantité fixée pour écouler le supplément dans un pays non membre de
l’organisation traduisant ce que l’on a qualifié de contrats à façon. L’organisation réoriente sa
politique et procède désormais par un contrôle des quantités au lieu des prix. Organisée autour
de l’Arabie Saoudite, l’OPEP est fortement concurrencée par le marché spot animé
généralement par les pays producteurs non-membres et les membres partisans des contrats à
façon.
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CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE
2.1. Revue théorique.
La question de causalité entre les cours du pétrole brut et du dollar US a fait l’objet de
plusieurs analyses théoriques qui ont donné des résultats aussi intéressants :
La causalité entre les cours du dollar US et du baril de brent peut être appréhendée en
référence à la théorie économique relative à la loi de l’offre et de la demande. Celle-ci fut
élucidée par Keynes (1936) après qu’il ait remis en cause la pensée classique sur la question
de l’offre et de la demande d’un bien ou d’un service. En effet, à travers la représentation du
commissaire priseur, Walras (1874) définit l’équilibre sur le marché comme étant le simple
fait que l’offre du bien s’y égalise à sa demande. Toutefois, la question de savoir laquelle de
la demande ou de l’offre précède l’autre verra deux réponses antagonistes relatives à deux
écoles de pensées. La pensée classique soutient que l’offre est un préalable à la demande d’où
l’idée qu’elle crée sa propre demande. Autrement dit, une demande est exprimée pour un bien
parce qu’il en existe préalablement une offre. A l’opposée, Keynes (1936) avance les limites
cette théorie classique dans l’explication de la crise de la surproduction de 1929 qui a secoué
le monde. Il indique alors que c’est plutôt la demande qui stimule l’offre. Autrement dit pour
le keynésiens, c’est parce qu’il y’a une demande parce qu’il existe préalablement une offre.
Keynes ajoute qu’il existe une liaison fonctionnelle entre l’offre et le prix dune part et entre la
demande et le prix d’autre part. Mieux, que l’offre est une fonction croissante des prix sur le
marché tandis que la demande en est une fonction décroissante. D’où la possibilité de
retourner à l’équilibre par ajustement des prix sur le marché résumée dans le modèle IS-LM
proposé par Hicks (1937) et Hansen (1954). Lorsque l’offre de dollar US excède la demande
mondiale, il s’apprécie et les exportations de l’OPEP baissent à court terme avec la baisse des
importations de l’extérieur ; le prix réel du pétrole étant à la hausse. Cette baisse du niveau
des importations extérieures entraine la baisse du cours nominal du baril de pétrole. Le
résultat contraire est trouvé lorsque la demande de dollar US excède l’offre. Lorsque l’offre
de pétrole brut excède la demande mondiale (L’offre de dollar US excède sa demande
mondiale), le prix nominal du baril baisse impliquant une dépréciation du dollar US dans le
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court terme. En effet, les importateurs demandent moins de dollars pour honorer leurs achats.
Le résultat inverse étant trouvé dans le cas inverse.
Cette théorie sur l’offre et la demande indique alors que le dollar US s’apprécie ou se
déprécier avec le prix nominal du baril de pétrole dans le cours terme. D’autres auteurs ont
aussi fait référence à ces lois du marché pour montrer l’interdépendance du cours du baril de
pétrole et les taux de change.
Krugman (1983) fonde son raisonnement sur la balance commerciale pour montrer l’impact
du taux de change des devises sur la balance commerciale. Il indique que les exportateurs de
pétrole réinvestissent le revenu issu du pétrole dans l’achat d’actifs en dollar US. D’où la
sensibilité de l’offre du pétrole donc du cours du baril au cours du dollar US. Ce résultat fut
soutenu par celui trouvé par Coudert, Mignon et Penot (2008). Ils considérèrent trois pays et
ont montré que le prix du pétrole impacte les décisions de constituer des portefeuilles
internationaux. Ils précisent que les économies exportatrices du pétrole font des transferts de
richesses en cas de hausse des prix du pétrole brut. Amano et Van Norden (1998) considèrent
une économie à deux biens dont la production dépend du pétrole, l’un étant destiné à
l’exportation et l’autre à la consommation domestique. Ils posent et le taux de change nominal
de la devise locale vis-à-vis du dollar US, pt* le prix extérieur, pt le prix domestique et qt =
et+pt*-pt taux de change réel. Ils montrent ainsi que si le prix du pétrole augmente alors le
prix du bien domestique augmente à son tour rendant déficitaire la balance commerciale du
pays en question. D’où la baisse du taux de change réel pour l’atteinte d’un nouvel équilibre.
Toutefois, la réaction du dollar US aux variations du cours du pétrole brut n’a pas clairement
fait l’objet de preuve théorique.
Coudert, Mignon et Penot (2008), ont montré qu’elle est déterminée par le poids du pétrole
dans les importations des importations États-Unis vis-à-vis de l’OPEP dans les importations
totales du pays de pétrole brut. Akram (2009) utilise le cours réel du baril de pétrole (blréel =
et-bl) avec bl le cours nominal du baril et et le taux de change. Il montre que la hausse du taux
de change entraine une dépréciation du dollar US. Cela entraine la hausse de la demande de
pétrole qui induit par suite une hausse du cours du baril. Plus tard, ce résultat sera soutenu par
les travaux de Coudet et al. (2008) qui ont conduit à la conclusion que la baisse du taux de
change d’un pays exportateur du pétrole entraine la baisse du pouvoir d’achat avec la baisse
du revenu de la production. Ce qui induit finalement la baisse de l’offre de pétrole et donc la
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hausse du cours du baril de pétrole brut. Chen (2008) persuade sur la causalité inverse en
montrant que la hausse du cours du dollar US entraine la hausse du cours du pétrole brut.
Synthèse
2.2. Revue empirique
2.2.1. Causalité du cours du baril au cours du dollar US.
Plusieurs études, basées pour la plus part sur les techniques de cointégration, ont été faites
par beaucoup d’auteurs et ont montré qu’une hausse du cours du baril du pétrole brut
entraine une appréciation du cours du dollar US.
Chadhuri & Daniel(1998) ont mené des études sur les cours réels du pétrole et des
changes et ont montré que les taux de change réels et le cours réel du brut sont cointégrés.
Ils indiquèrent alors que ce sont les variations du cours du baril qui rendent non-
stationnaire des taux de change réel dans le monde. Clostermann et Schnatz (2000) se sont
basés sur le taux de change réel du dollar US par rapport à l’Euro et trouvent un résultat
indiquant une appréciation du dollar US dans un contexte de hausse du prix du baril.
La théorie économique soutient que l’offre et la demande sont des fonctions
respectivement croissante et décroissante du prix. Aussi, elle indique qu’elles s’ajustent
par ajustement des prix. Ainsi, sur le marché pétrolier mondial, les prix sont déterminés
par la confrontation de l’offre et de la demande. Sur cette base, les analyses théoriques des
auteurs ont indiqué une dépendance réciproque des deux cours. Toutefois, il ressort que
l’offre de pétrodollars (dollar US) s’identifie à l’offre de pétrole et que les agissements de
l’OPEP et des concurrents influencent aussi les prix.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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Coudert, Mignon et Penot(2008), pour tester l’existence d’une relation stable de long
terme entre les cours du dollar US et du baril de pétrole, font d’abord des tests de
cointégration et de causalité. Les résultats auxquels ils aboutirent décelèrent cette
causalité du cours du pétrole au taux de change. Ils parvinrent aux résultats suggérant
qu’une hausse de 10% du prix du pétrole coïncide avec une appréciation du dollar de
4,3% à long terme et que la causalité va du pétrole vers le dollar US. Mais, que ce principe
fut violé entre 2002 et 2004 du fait de l’intervention de la Chine comme acteur émergent
du secteur pétrolier. De plus, en recherchant sur les canaux à travers lesquels les prix du
pétrole affectent le taux de change du dollar, ils trouvèrent que le lien entre les deux
variables est transmis à travers le placement net du capital étranger Américain (taux
d’intérêt net i*=i-Π). Chen et Chen (2007) analysent des données de panel des pays du G7
(Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume Uni). A terme, il trouva
que lorsque le cours du baril de pétrole brut baisse, cela entraine des variations du taux de
change de ces pays dans un sens comme dans l’autre. Habib et Kalamova (2007) ont
montré que le cours du pétrole brut influençait le Rouble russe (monnaie russe). Ils
indiquent précisément que lorsque le cours du baril de brut augmente, cela entraine la
hausse du cours réel du « Rouble russe ». Nikbakht (2009), au moyen d’une analyse de
données de panel de sept (7) pays membres de l’OPEP, étudia le rapport entre le prix du
pétrole et le taux de change dans les pays de l’OPEP. Les tests de Stationnarité et de
cointégration pour la série regroupée a évidemment au passage montré le haut pouvoir du
groupe des tests de racine unitaire et de cointégration. Il a été montré que le cours réel du
pétrole a été la source déterminante des mouvements du taux de change réel. Finalement,
les résultats ont montré qu’il y a une liaison de long terme entre les prix réels du pétrole et
le change réel. Al-Mulali (2010) ont analysé des données annuelles des deux cours pour la
Norvège s’étalant de 1975 à 2008. Il trouva que la hausse du cours du baril de pétrole
entraine l’appréciation du krone norvégien. Ce qui est donc en contradiction avec les
résultats trouvés par Habib et Kalamova (2007). Lizardo et Mollick (2010) intègrent le
prix réel du pétrole dans une forme simple de modèle monétaire de la détermination du
taux de change et découvrent qu'une augmentation du prix réel du pétrole était liée à une
appréciation nominale du dollar pour les pays exportateurs du pétrole pendant que les
monnaies des importateurs du pétrole se déprécient contre le dollar. Grisse (2010), trouve
également que la dépréciation du Dollar est associée, à court terme, aux plus hauts prix du
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21 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
pétrole. Les taux d'intérêt américains de court terme expliquent alors beaucoup les
variations de long terme du prix du pétrole et du taux de change du Dollar. Conscients que
la question de savoir si la dynamique du taux de change a un impact sur les mouvements
du prix du pétrole n'a reçu aucune réponse concluante, Huang & Tseng (2010) emploient
une approche de régression pas à pas. Ils montrent alors que les taux de change peuvent
affecter le prix du pétrole brut, et par conséquent l'équilibre des prix du pétrole. Par usage
d'une régression auxiliaire, ils ont trouvé que la dynamique du prix du pétrole est séparée
des prix observés et l’ont testée contre le taux de change effectif du dollar US. Sur un
ensemble de données empiriques reposant sur vingt années, ils détectent un rapport de
causalité bilatérale significative entre de telles dynamiques du cours du baril et le taux de
change. Oriavwote et Eriemo (2012), ont étudié le rapport entre les cours réels du pétrole
et le taux de change réel. En utilisant des séries temporelles des deux cours mensuels
couvrant la période de 1980 à 2010, le résultat du test de cointégration de Johansen
suggère une relation d'équilibre de long terme entre les prix réels du pétrole et le taux de
change réel. Cela a été soutenu par le test de Causalité de Granger qui a validé la relation
de causalité des prix réels du pétrole au taux de change réel. Le résultat du test
d'Hétéroscedasticité Conditionnelle Autorégressive Généralisée suggère la persistance
d’une volatilité entre les prix réels du pétrole et le taux de change réel effectif.
L'implication de ceci est que les politiques gouvernementales dans l’amorce de l'impact
des fluctuations des prix réels du pétrole sont une source importante pour stabiliser les
mouvements du taux de change réel effectif.
2.2.2. Causalité du cours du dollar US au cours du baril
L’influence du cours du baril de pétrole brut sur le cours du dollar US s’est moins clarifiée
pour des études effectuées dans certains pays. Toutefois, des études ont montré que le cours
du dollar US impacte celui du baril de pétrole brut via les variations de l’offre et de la
demande lorsque le dollar US est la monnaie de transaction.
Yousefi et Wirjanto (2004) analysent les données de cinq (5) pays de l’OPEP. Ils concluent,
au terme de leur étude, que les prix d’exportation croissent avec les hausses du cours du dollar
US. Habib et Kalamova (2007) ont analysé des données relatives à ces cours pour l’Arabie
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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22 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Saoudite et la Norvège. Ils ne trouvèrent guère de causalité de long terme entre ces cours.
Krichene (2006) analyse le taux de change nominal effectif par rapport au dollar US. il trouve
que l’appréciation du dollar US entraine une hausse du cours du baril de pétrole brut dans
certains cas et une baisse dans d’autres. Alhajji (2009), indique au terme d’une analyse sur des
données mensuelles du WTI qu’une baisse du cours du dollar US entraine une hausse du prix
du pétrole à court et à long terme à la différence des causes intermédiaires. A court terme, la
baisse du cours du dollar n’affecte ni la demande ni l’offre; elle affecte plutôt les spéculations
et les investissements dans le secteur pétrolier. D’où les spéculations et les politiques
américaines sont responsables de la hausse des prix à court terme. A long terme, la baisse du
cours du dollar induit une hausse des coûts de production et d’acquisition de matériels
additionnels. D’où la hausse du dollar entraine une hausse des prix à long terme. En étudiant
indirectement la relation entre les cours annuels nominaux du baril de brent et du dollar US,
Blondy et Papon (2009) procèdent à une analyse descriptive du PIB mondial et de la demande
mondiale de brent de 1961 à 2006. Ils aboutirent à la conclusion que les deux variables sont
corrélées de sorte qu’une augmentation du PIB mondial de 3,5 % entraîne une augmentation
de la demande de pétrole de 2 % par an (soit 2 millions de barils/jour). Grisse (2010), se
convainc de ce que les prix du pétrole et le Dollar Américain ont tendance à se évoluer
ensemble: en particulier, qu’il y’a une corrélation entre le prix au comptant du WTI5 et le
dollar Américain. Ils indiquent que le taux de change dans le commerce a historiquement
fluctué entre des valeurs positives et négatives. Il a évolué avec une persistance négative ces
dernières années. Cherchant à expliquer ce mouvement simultané, il se penche sur le rapport
entre le prix du pétrole et le taux de change nominal effectif du dollar US. Il utilise un modèle
structurel de l’ordre des moindres carrés généralisés (MCG) qui est complètement identifié
par l’incorporation de l'hétéroscedasticité dans les données comme l’a suggéré Rigobon
(2003). Les résultats indiquent que les plus hauts prix du pétrole déprécient le Dollar aussi
bien à court terme que sur de plus longs horizons. Il apparait un consentement, dans la plus
part des travaux dans la littérature, que les chocs sur le prix du pétrole représentent une
portion significative dans la responsabilité des fluctuations du taux de change, Huang et
Tseng (2010). En outre, Ghalayini (2010), rechercha l’existence d’une interdépendance entre
les deux variables (prix du pétrole et taux de change du dollar). Il testa par conséquent si les
changements du taux de change du dollar US vis-à-vis de l'Euro et du Yen peuvent être
5 WTI : pétrole brut de référence aux États-Unis et produit au Texas.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
23 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
expliqués par les changements du prix du pétrole et inversement. Ses conclusions ne prouvent
pas de rapport de causalité entre le prix du pétrole et le taux de change du dollar US.
2.2.3. L’absence de causalité
Plus d’une étude ont abouti à des conclusions qu’il n’y a pas de relation de cause à effet entre
le cours du baril de pétrole et le taux de change de certains pays.
Jackson (2010), a analysé la relation entre le cours du dollar US et le prix du pétrole ainsi que
leurs modalités d’interactions. Il trouva que pendant que les données ne soutiennent pas une
forte relation de cause à effet entre les cours du dollar US et du pétrole, plusieurs canaux
s’avèrent vraisemblablement être des canaux à travers lesquels les changements du prix du
pétrole et de celui du dollar US peuvent être corrélées indirectement. Les données indiquent
aussi un déséquilibre entre offre et demande, en l’occurrence une augmentation de la demande
en pétrole brut face à une augmentation aussi moindre de l'offre de pétrole. Aussi, elles
décèlent qu’un rythme ralentissant de la capacité de production du pétrole est
vraisemblablement parmi les facteurs principaux de la hausse du prix du pétrole qui s'est
produite sur les sept premiers mois de l’année 2008. Par ailleurs, cet impact s'amoindrirait
lorsque le prix du pétrole plonge et comme toute chute de l'activité économique réduit la
demande pour les importations du pétrole. De même, Reboredo (2012), aborda la question de
la causalité en analysant les mouvements d’ensemble du prix du baril et des différentes
devises. Il parvient à la conclusion qu’une dépréciation des devises par rapport au dollar US et
une hausse du prix du pétrole étaient faiblement liées pour ce qui est des pays importateurs du
pétrole et fortement pour les producteurs.
2.2.4. Les modèles d’analyse de la relation entre le taux de change et le prix du
pétrole.
Plusieurs études se sont fondées sur les modèles à correction d’erreur proposées par Engle et
Granger (1987). Ces modèles donnent des relations linéaires stables de long terme puisque les
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
24 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
erreurs de court terme y sont corrigées dans le long terme (Engle & Granger, 1987).
Toutefois, il existe des cas de non-linéarité et même une pluralité qu’il s’agisse des cours réels
ou nominaux (Akram, 2004). Par ailleurs, « si c’est le marché qui détermine les prix, les
modèles traditionnels de court et de long terme sont adaptés à une telle étude » (Balke &
Flomby, 1997 ; Lo & Zivot, 2001 ; Hansen & Séo, 2002). Cependant, si des exogènes
(politiques d’intervention, crises économiques, tec.) affectent les données, l’approche
markovienne de la cointégration (MS-VECM) est plus adaptée par rapport aux modèles
traditionnels (Ihle & Von Cramon, Taubadel, 2008) ; le paramètre seuil étant considéré
comme étant un processus stochastique. Cette approche est aussi meilleure au lissage de
Terasvista (1994). Enfin, toute sorte de variable latente peut y être utilisée pour définir le
processus stochastique (paramètre).
Synthèse
Les différentes analyses antérieures sur la relation entre le cours du pétrole brut et le
cours du change des devises se sont faites à l’aide d’un certain nombre de méthodes
empiriques essentiellement basées sur les techniques de la cointégration. Ces études
ont indiqué des résultats tant mitigés. Il ressort de la plus part des études faites sur les
cours réels, qu’ils sont liés à long terme et qu’il existe une causalité allant du pétrole
vers le dollar US pour les unes et une causalité inverse pour les autres. Aussi les
analyses ont porté sur des bruts spécifiques tels que le WTI américain(Texas), l’arabe
léger (Arabie) ainsi que des devises spécifiques comme le Krone (Norvégien), le
rouble russe (Russie) ou encore le dollar US. Toutefois, la causalité du cours du dollar
US au cours de baril de pétrole demeure ambigüe car elle a été prouvée dans certains
cas et réfutée dans d’autres.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
25 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
PARTIE II :
ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RELATION
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
26 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Dans cette partie, nous analysons la corrélation des cours. Nous présentons l’évolution des
cours nominaux et réel du baril de brent et du dollar US. Aussi, à l’aide d’indicateurs de
croissance (indices élémentaires inter temporels de croissance), nous décrirons les variations
simultanées dans le temps et dégagerons ainsi l’information relative à certaines statistiques
d’intérêt (coefficient de corrélation linéaire, coefficient de variations, coefficient de
détermination) caractéristiques de l’évolution et de la liaison des deux cours. Il s’agira aussi et
surtout de l’analyse des hétérogénéités dans le comportement relationnel des cours comme les
asymétries dans la réaction du baril de brent aux variations du cours du dollar US. Ce qui
permet principalement de tirer la quintessence de la corrélation des deux cours et de dégager à
terme une bonne partie de l’information statistique contenue dans les données de l’étude.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
27 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
CHAPITRE 3 : LES DONNÉES ET LES SOURCES DE DONNEES DE L’ÉTUDE.
3.1. Les données.
Les données utilisées dans cette étude sont des séries temporelles des cours nominaux du
baril de brent et du dollar US. Elles sont mensuelles et couvrent la période de Janvier 2000 à
décembre 2012. Ces données sont obtenues des cotations journalières des jours « ouvrés ».
Par ailleurs, ces cotations journalières sont représentées par les valeurs centrales des
cotations observées au cours de la journée. Ces cours journaliers sont alors tributaires des
valeurs maximale et minimale atteintes par le cours au cours d’une journée donnée et selon
la formulation suivante :
Avec « j » l’index du jour de la cotation et les indices Max et min pour désigner
respectivement les valeurs maximale et minimale atteinte par le cours considéré ce jour. Les
moyennes de ces cours journaliers sont ensuite calculées par mois pour ainsi servir de valeurs
moyennes mensuelles.
De ces cours nominaux du baril de brent (exprimés en $) et du dollar US (exprimés en Euros)
nous déduisons le cours réel du baril (en FCFA) ainsi que la valeur de change du dollar US en
FCFA (cotation à l’incertain) selon les formules ci-après :
Où EURODollar est la cotation du dollar US au certain dans la zone Euro.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
28 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
3.2. Les sources des données.
Les données du brent proviennent du PLATT’S, une société spécialisée dans la dissémination
et la diffusion d’informations fiables sur l’énergie en général et le pétrole et ses dérivés en
particulier. Celles relatives au dollar US sont diffusées par la bourse (Londres, Paris,…) et
publiées également sur le PLATT’S. Toutes ces informations sont ensuite relayées par
d’autres agences et sites fiables comme le site du ministère français de l’écologie, du
développement durable et de l’Énergie où les présentes données ont fait l’objet de
confrontation. Par conséquent celles-ci ont été considérées comme fiables.
3.3. Justification du choix des données.
La période 2000-2012 est assez récente pour permettre une bonne appréhension de la structure
actuelle du marché pétrolier mondial. Le choix des cours mensuels n’est guère fortuit ; cela
nous permet de définir le court terme en termes de mois (moins de trois mois). Ainsi,
l’analyse de telles données indiquera le comportement des différentiels mensuels des cours.
Ce qui est avantageux pour les structures commerciales comme la SONABHY, qui procèdent
à des achats mensuels, de savoir comment interagissent les deux variables générant les prix
sur le marché. D’ailleurs, les achats y sont fait sous un principe d’autonomie de 45 jours
justifiant ainsi le moindre intérêt d’analyser des données infra-mensuelles. Du point de vue
statistique, cela limite les biais de faible échantillonnage. En terme économique, le choix des
cours nominaux tient lieu du fait qu’ils se prêtent aisément aux interprétations relativement à
la théorie économique sur l’offre et la demande des biens. En effet, l’étude revient à chercher
la relation entre deux prix en l’occurrence les élasticités prix croisés ; d’où l’intérêt de
considérer des variantes logarithmiques des cours.
3.4. Spécification des variables de l’étude.
Dans la suite de l’analyse, les deux cours auront des appellations simplifiées et les
logarithmiques des données seront utilisés à dessein aux fins d’en réduire la variabilité des
données et de procéder à des linéarisations utiles. Par ailleurs, celle-ci permet d’interpréter les
coefficients, qui s’y rapportent, en termes d’élasticités et les écarts en termes de croissance.
Ainsi :
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
29 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
t : désignera la période à laquelle les cours ont été relevés. Il couvrira la période s’étalant de
Janvier 2002 à Septembre 2012 soit au total 129 périodes correspondant chacune
nécessairement à un mois de l’année ;
USDt : désignera le cours du dollar US au mois t ;
BARILt : désignera le cours du baril de brent au mois t ;
LUSDt : désignera le logarithme du cours du dollar US par rapport au FCFA au mois t ;
LBARt : le logarithme du cours nominal du baril de brent (en $) corrigé des variations
saisonnières du mois t;
DLUSDt = LUSDt – LUSDt-1
DLBARt = LBARt – LBARt-1
NB : Les deux derniers sont alors des indicateurs de croissance.
3.5. Les indicateurs de croissance.
3.5.1. Les indices inter-temporels
Ils indiquent les niveaux de variations mensuelles des cours. De base 100, les valeurs au
dessus de 100 de ces indices traduisent des hausses tandis que les valeurs en dessous y
indiquent des baisses. Formellement, ces indices sont donnés par les quantités It|t-1:
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
30 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
3.5.2. L’élasticité cours du dollar US – cours du baril de brent.
C’est une élasticité prix-croisés qui indiquera de combien varie le cours du baril de brent suite
à une variation de 1% du cours du dollar US. Elle est alors donnée par la formule suivante :
Lorsque , on conclut que le cours du baril croit avec le cours du dollar US ;
Lorsque , on déduit que le cours du baril décroit avec le cours du dollar US ;
Lorsque , il s’avère que le cours du baril est insensible aux variations du cours du
dollar US ;
Dans la pratique, l’on distinguera les élasticités cours du dollar US - cours du baril de brent
de court terme et de long terme.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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31 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DES COURS.
4.1. Analyse de la dynamique de long terme des cours du dollar US et du baril de brent.
4.1.1. Caractérisation des cours nominaux.
Graphique 1
Graphique 1: Évolution des cours mensuels nominaux entre 2000 et 2012.
Source : Platt’s 2012.
Le cours du baril de brent a fortement varié entre 2000 et 2012 dans une tendance haussière à
partir de 2005. En effet, ce cours est resté entre 24$ et 30$ jusqu’en juillet 2004 où il se situe
à autour de 28,22$. Ce fut une continuité de la période de stabilité relative des prix à
l’intérieur d’une bande de variation (22‐28 $/baril) fixée par l’OPEP suite à l’effondrement
des prix en 1998 (GT-France, 2010). Le cours monte ensuite et atteint 49,78$ en Octobre de la
même année soit une hausse d’environ 30,25% en quatre (4) mois. Le cours fluctue ensuite
légèrement jusqu’en juillet 2006 où il atteint 73,67$ soit environ une hausse de 50% en deux
(2) ans. Ce fut le résultat d’une explosion de la demande6 de produits pétroliers soutenue par
une forte croissance mondiale. Le cours subit ensuite une chute jusqu’en fin d’année 2006 à
6 En effet, l’OPEP est fortement concurrencée par le marché spot sous la bénédiction de certains de ses
membres qui procèdent souvent à des contrats à façon (ventes à prix hors normes). Ce qui soumet la tarification pétrolière aux lois du marché.
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Val
eu
r d
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han
ge $
/FC
FA
USD / CFA BARIL / $
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
32 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
62,47$ pendant que la sphère financière mondiale connait un gonflement avec l’émergence de
nous produits financiers orientés vers le secteur pétrolier. Cette hausse progressive n’a eut que
de faible impact sur l’économie mondiale alors en pleine croissance ; ce qui incita l’entrée en
jeu de la Chine sur le marché en tant que productrice7 contribuant ainsi à ajuster l’offre
mondiale du pétrole face à la pression de la demande.
Il s’en suit une fluctuation accélérée jusqu’en juillet 2008 où le cours du baril atteint un pic de
133,19$ soit une hausse d’environ 113,2% en moins de deux (2) ans. Cela traduit une
conjoncture défavorable dans la production pétrolière, qui eut atteint ses limites en cette
période, donc une contraction de l’offre mondiale du pétrole. Ce qui a, de ce fait, entrainé le
troisième choc pétrolier mondial après ceux de 1974 et 1979. Le cours chute brutalement
ensuite et atteint 40,25$ en fin d’année soit une baisse d’environ 69,78% en cinq(5) mois. Ce
constat relève de la crise des subprimes8 devenue mondiale courant 2008, qui a alors entrainé
la baisse conjoncturelle du pouvoir d’achat des marchands de même que le péril de certains
produits financiers. Cette situation a contracté subitement la demande mondiale de produits
pétroliers donc la chute brutale du cours du brut. Le cours remonte et atteint 68,68$ en juin
2009 et fluctue ensuite faiblement jusqu’en janvier 2010 avec 76,17$. Le cours chute en
février et remonte en avril de la même année avec 84,84$ avant de descendre à 74,76$ en
juillet. Le cours remonte enfin, atteint 123,21$ en Avril 2011, fluctue légèrement à la baisse et
atteint 107.87$ en décembre 2011. Il remonte subitement et atteint un pic en mars 2012 avec
125,45$ puis chute à 95,16$ au mois de juin. Il remonte et atteint 113,05$ en Août soit
environ une hausse de 18,8% en deux (2) mois. Cela est imputable à la réaction de l’Iran9 face
à la communauté internationale qui multiplia menaces et sanctions à l’encontre de cet État
pour qu’il renonce à son programme nucléaire. Le cours reste quasiment stable en fluctuant
légèrement jusqu’en fin d’année où l’on enregistre 109,46$. Cependant, l’on constate que le
cours du baril évolue dans une tendance linéaire haussière.
Le cours mensuel du dollar US a fluctué entre 415,95 FCFA et 768,883 FCFA sur la période
d’observation. Le cours a connu une fluctuation de tendance haussière en passant de 647,254
FCFA en janvier à 767,358 FCFA en octobre 2000 soit une hausse d’environ 55,31 % en dix
7 La Chine produit du pétrole à travers ses détentions aux États-Unis et ses entreprises installées outre-mer
comme en Angola et au Soudan. En 2013, la production chinoise supplante celle du Koweït (2ème
mondial après l’Arabie Saoudite) avec une production espérée d’environ trois(3) millions de barils par jour (Argus, 2013). 8 Crise financière américaine de l’immobilier née en 2007.
9 L’Iran est classé troisième mondiale dans la production pétrolière après l’Arabie Saoudite et le Koweït du
reste jusqu’en 2012.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
33 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
(10) mois. Il chute ensuite à 699,212 FCFA en janvier 2001 puis remonte immédiatement à
768,883 FCFA en juin. Le cours fluctue ensuite à la baisse et atteint 496,91 FCFA en mars
2005 avant de remonter à 556,56 FCFA au mois de novembre. Il fluctue ensuite à la baisse et
se retrouve à sa plus petite valeur en avril 2008 soit à autour de 416,46 FCFA correspondant
ainsi à une baisse d’environ 25,17%. Cela, à cause de la multiplication des acteurs pétroliers
et une floraison des produits financiers sur les commodités et le du pétrole physique :
hypothèques, options, calls, etc.
Le cours passe subitement à 515,19 FCFA au mois de novembre soit une hausse d’environ
23,71 point(%), fluctue légèrement à la baisse et atteint 439,81 FCFA en novembre 2009. Il
remonte brusquement à 537,29 FCFA en juin 2010, chute à 471,98 FCFA en octobre et
remonte à 496,18 FCFA en décembre. Le cours redescend à 497,72 FCFA en décembre 2011
puis fluctue de tendance haussière jusqu’en 528,99 FCFA en Août 2012.
Toutefois à la différence du cours du baril de brent, le cours mensuel du dollar US a évolué
dans une tendance baissière entre 2000 et 2012. D’où le l’apparence d’une corrélation
négative de long terme entre les cours et des rigidités de long terme des cours respectifs (à la
baisse pour le cours du baril de brent et à la hausse pour le cours du dollar US).
4.1.2. Cours réel et nominal du baril de brent.
Graphique 2: Évolution des cours (en fcfa et en $) du baril de brent entre 2000 et 2012.
Source : Platt’s 2012.
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Cours réel en FCFA Cours nominal en $
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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Le cours réel du baril (BAREEL), exprimé en FCFA, a fluctué entre 10000FCFA et
55000FCFA sur la période 2000-2012. Toutefois, ce cours a évolué dans la même tendance
que le cours brut du baril (en $) en se superposant de manière quasi-parfaite à ce dernier. Cela
relève du fait que le cours du dollar US présente des variations mensuelles relativement très
faibles voire négligeables par rapport au cours nominal mensuel du baril brent. Ce qui laisse
soupçonner que le cours du dollar US n’a pratiquement pas d’influence sur le cours réel du
baril de brent dans le court terme. Autrement dit, le prix d’achat du baril de brent varie à la
lumière du cours nominal du baril à cause de la variance faible du cours du dollar US.
4.1.3. Analyse de la liaison fonctionnelle de long terme.
Graphique 3 : Analyse du nuage de points (baril-dollar US).
Source : Platt’s 2012 & nos calculs.
Les points du nuage apparaissent dispersés autour d’une tendance non-linéaire. Les cours sont
ainsi non-linéairement10
liés à long terme de sorte que les variations observées sur un des
cours s’expliquent à plus de 69,48 % par les variations sur l’autre cours. De même, la
négativité du facteur exponentiel indique que les deux cours évoluent en sens inverse
soutenant ainsi leur corrélation négative de long terme. C’est-à-dire qu’une hausse du cours
du baril (respectivement du cours du dollar US) s’accompagne d’une baisse du cours du dollar
US (respectivement du cours du baril de brent) et une baisse s’en accompagne d’une hausse.
10
Ils seraient linéairement liés suivant des intervalles de valeurs du cours du baril de brent.
y = 737,19e-0,005x R² = 0,6948
y = -0,2469x + 197,71 R² = 0,5667
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0 200 400 600 800 1000
BA
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BR
ENT
DOLLAR US
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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35 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Ce résultat est confirmé par le coefficient de corrélation linéaire (voir dans la suite) qui
indique qu’une variation du cours du baril de brent s’accompagne d’une variation, en sens
opposé, du cours du dollar US et moins que proportionnellement. Par ailleurs, le constat de la
non-linéarité du lien fonctionnel est soutenu par la différence des pouvoirs prédictifs (69,48%
contre 56,67% pour la relation linéaire). D’où le choix d’utiliser, dans la suite, des
transformées (logarithmiques) des deux séries pour des approches non-linéaires pour
l’estimation de la relation de long terme entre les cours nominaux du dollar US et du baril de
brent.
4.1.4. Analyse de la corrélation des cours nominaux.
Tableau 5 : covariance, coefficient de corrélation linéaire et covariance.
Caractéristiques Cours baril-dollar US
Coefficient de détermination 0,5667
Coefficient de corrélation linéaire -0,753
Covariance -2248,33
Source : Nos calculs.
Le coefficient de détermination indique l’existence d’un lien fonctionnel linéaire entre les
cours. Toutefois, l’approche par une relation linéaire présente un pouvoir prédictif
relativement moindre (56,67%). Cela tient lieu du fait que les deux séries suivent toutes des
modèles multiplicatifs et plutôt qu’additifs. Il convient alors d’envisager une approche non-
linéaire ; d’où l’utilisation des transformées logarithmiques des variables dans la suite. Le
coefficient de corrélation linéaire indique que les deux cours sont linéairement et
négativement liés. Cette liaison existe de manière à ce qu’une variation d’un des cours
s’accompagne d’une variation en sens inverse de l’autre cours et cela moins que
proportionnellement. Plus précisément, une variation d’un des cours de 1% s’accompagne
d’une variation en sens inverse de l’autre cours d’environ 0,753%. Cette valeur est une
moyenne sur la période car le coefficient de corrélation linéaire reste instable sur la période
2000-2012 conformément au tableau ci-après :
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
36 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Tableau 6 : coefficients de corrélation linéaire des cours (baril de brent & dollar US) dans le
temps.
2000-2002 2003-2005 2006-2008 2009-2011 2012
Coefficient de corrélation -0,092 -0,504 -0,864 -0,32 -0,74
Source: Platt's 2012 & nos calculs.
Les cours nominaux mensuels du baril de brent et du dollar US sont restés négativement
corrélés sur la période 2000-2012. Cette corrélation était faible entre 2000 et 2002. Elle se
renforce progressivement et atteint son point maximal entre 2006 et 2008 où son coefficient
indicateur se trouve à -0,864 soit un haut niveau de corrélation d’environ 86,4%. Cette
corrélation se réduit et se situe à 74% en 2012. Ainsi, la négative corrélation des deux cours
est restée très faible jusqu’en 2002 et ce n’est qu’à partir de 2003 qu’elle se renforce. Cela est
du à l’avènement de certains produits financiers qui ont lié le cours du baril de brent à celui
du dollar US.
4.2. Analyse de la dynamique de court terme des variables.
4.2.1. Évolution des indicateurs de croissance des deux cours.
Graphique 4: Évolution des indices élémentaires inter-temporels des cours.
Source : Platt’s & nos calculs.
-30
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Mai
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Mar
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Jan
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Juin
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Avr
il
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Tau
x d
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BARIL DE BRENT DOLLAR US
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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37 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Le cours mensuel du baril de brent présente des variations sur une échelle relativement grande
comparativement au cours mensuel du dollar US entre 2000 et 2012 (30 points contre 10
points en dessous ou au dessus de 100). La plus grande hausse du cours du baril de brent a été
enregistrée en Avril 2000 où le baril se situe à 23 points au dessus de 100 après une baisse de
17 points en dessous de 100 en mars soient une hausse mensuelle de 40%. Par ailleurs, la plus
grande baisse enregistrée sur ce cours est notée entre novembre et décembre 2008 avec une
baisse de 27 points en dessous de 100. Dans les mêmes périodes, le cours du dollar US a
respectivement baissé à 18 points en dessous de 100 (avril 2000) et augmenté de 23 points au
dessus de 100 (Novembre 2008). Ainsi, les cours du baril de brent et du dollar US ont
vraisemblablement varié en sens opposé à l’exception de certaine période comme en janvier et
février 2010 où les deux cours ont connu une hausse simultanée respectivement à 3 points et à
11 points au dessus de 100. Ce qui traduit une certaine corrélation négative entre les cours sur
le court terme.
4.2.2. Asymétrie d’évolution et rigidités de court terme des cours.
4.2.2.1.Analyse de la répartition d’indicateurs de croissance.
Graphique 5: Évolution des taux de croissance des cours.
Source : Platt’s & nos calculs.
-1,27
2,13
2,19
-7,35
3,21
0,47
0,56
-1,19
-0,30
0,82
0,01
0,08
-8,00 -6,00 -4,00 -2,00 0,00 2,00 4,00
2000-2001
2002-2004
2005-2007
2008
2009-2010
2011-2012
Variations en %
Baril Dollar US
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
38 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Sur la période 2000-2012, le cours du dollar US a présenté une certaine rigidité à la baisse par
rapport au cours du baril de brent qui a fortement baissé en 2008 à un niveau de variation
jamais égalé. Toutefois, les deux cours ont varié nettement en sens opposé jusqu’en 2009 où
ils évoluèrent ensemble dans la même tendance jusqu’en décembre 2012.
En effet, entre 2000 et 2001, le dollar US a baissé moins que proportionnellement aux hausses
du cours du baril de brent de nature à ce qu’une baisse de 1,27% du cours du baril
s’accompagne d’une hausse de celui du dollar US d’environ 0,56% . Entre 2002 et 2004, le
cours du baril de brent a augmenté en moyenne de 2,13% pendant que le cours du dollar US a
subit une hausse d’environ 1,19%. Il en fut de même pour la période 2005-2007 où le cours
du baril a augmenté en moyenne de 2,19% contre une baisse moyenne du cours du dollar US
d’environ 0,3%. Le cours du dollar US a ainsi présenté une rigidité à la hausse entre 2000 et
2004 et devient rigide à la baisse entre 2005 et 2007.
A l’inverse, le cours du baril a fortement baissé d’environ 7,35% contre une hausse moyenne
du cours du dollar US d’environ 0,82% en 2008. A partir de 2009, les deux cours sont en
hausse simultanée avec une accentuation en début 2010 et l’on a enregistré une hausse
moyenne de 3,2% sur le cours du baril de brent contre 0,82 % pour celui du dollar US. Le
baril connut une hausse en cours relativement forte 0,47 % entre 2011 et 2012 contre une
hausse de l’ordre de 0,01% à 0,08 %. Ainsi, le cours du baril de brent a présenté une rigidité
aussi bien à la baisse qu’à la hausse selon les périodes. Nous analysons alors les rigidités de
court terme des cours à travers la distribution des hausses et des baisses enregistrées sur ces
cours sur la période d’observation. Sur la période 2000-2012, le cours du dollar US a présenté
une certaine rigidité à la baisse par rapport au cours du baril de brent qui a fortement baissé en
2008 à un niveau de variation jamais égalé. Toutefois, les deux cours ont varié nettement en
sens opposé jusqu’en 2009 où ils évoluèrent ensemble dans la même tendance jusqu’en
décembre 2012.
En effet, entre 2000 et 2001, le dollar US a baissé moins que proportionnellement aux hausses
du cours du baril de brent de nature à ce qu’une baisse de 1,27% du cours du baril
s’accompagne d’une hausse de celui du dollar US d’environ 0,56% . Entre 2002 et 2004, le
cours du baril de brent a augmenté en moyenne de 2,13% pendant que le cours du dollar US a
subit une hausse d’environ 1,19%. Il en fut de même pour la période 2005-2007 où le cours
du baril a augmenté en moyenne de 2,19% contre une baisse moyenne du cours du dollar US
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
39 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
d’environ 0,3%. Le cours du dollar US a ainsi présenté une rigidité à la hausse entre 2000 et
2004 et devient rigide à la baisse entre 2005 et 2007.
A l’inverse, le cours du baril a fortement baissé d’environ 7,35% contre une hausse moyenne
du cours du dollar US d’environ 0,82% en 2008. A partir de 2009, les deux cours sont en
hausse simultanée avec une accentuation en début 2010 et l’on a enregistré une hausse
moyenne de 3,2% sur le cours du baril de brent contre 0,82 % pour celui du dollar US. Le
baril connut une hausse en cours relativement forte 0,47 % entre 2011 et 2012 contre une
hausse de l’ordre de 0,01% à 0,08 %. Ainsi, le cours du baril de brent a présenté une rigidité
aussi bien à la baisse qu’à la hausse selon les périodes. Nous analysons alors les rigidités de
court terme des cours à travers la distribution des hausses et des baisses enregistrées sur ces
cours sur la période 2000-2012.
4.2.2.2. Analyse des hausses et des baisses mensuelles des cours.
Graphique 6: Distribution des variations mensuelles des cours.
Source : Platt’s 2012 & nos estimations sous Eviews.
La distribution des hausses et des baisses est quasiment symétrique pour le cours du dollar
US : la distribution est symétrique autour de zéro. Cela relève de l’effet de levier
caractéristique des variables financières. Cependant, on constate une asymétrie au niveau du
Baisses Hausses
0
20
40
60
80
100
-28 -24 -20 -16 -12 -8 -4 0 4 8 12 16 20 24
BaissesHausses
No
mb
re d
e v
aleu
rs d
an
s l
'in
tervalle.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
-.03 -.02 -.01 .00 .01 .02 .03 .04
BaissesHausses
No
mb
re d
e v
ale
urs p
ar i
nte
rvall
e.
Taux de variations du cours du baril. Taux de variations du cours du dollar US.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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40 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
cours du baril de brent avec des baisses relativement plus fréquentes ; d’où l’étalement de
l’histogramme à gauche. De plus, de faibles hausses et de faibles baisses ont eu lieu au même
degré tandis que les fortes baisses (-3%) supplantent les fortes hausses (+2%). Ainsi, le cours
nominal du baril a présenté une certaine rigidité à la hausse mensuelle sur la période 2000-
2012. Ce qui confirme le résultat précédent et s’explique par le fait que l’OPEP contrôle le
prix du pétrole sur le court terme (deux mois).
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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PARTIE III :
ANALYSE ECONOMETRIQUE.
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2013
42 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Dans cette partie, il est question d’estimer la relation entre les cours à l’aide d’un modèle
économétrique et d’analyser la causalité. L’approche méthodologique est organisée autour
d’un modèle à correction d’erreur dont la finalité est d’analyser les élasticités-cours de court
et de long terme. Ce qui permet l’appréhension des dynamiques de court et de long terme des
cours ainsi que les relations qui les lient.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
43 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE
L’étude consiste à l’analyse quantitative de l’interdépendance de deux prix (cours du baril de
brent, cours du dollar US). Il s’agira particulièrement d’analyser la causalité des prix et de
déterminer les élasticités prix croisés.
Nous procédons alors par l’analyse des propriétés statistiques des cours ; ce qui est
indispensable au choix et à l’estimation d’un modèle approprié. Il s’agit particulièrement
d’étudier la saisonnalité, la stationnarité, la cointégration et la causalité des séries mensuelles,
indiquées plus haut, des cours du dollar US et du baril de brent observées sur la période 2000-
2012. Lesquelles propriétés ont conduit à l’estimation des relations de court et de long terme à
l’aide d’un modèle à correction d’erreur (MCE). Ce modèle est estimé en une seule étape au
sens de Banerjee & al. Toutefois, l’absence de théorie discriminante sur l’exogénéité des
cours l’un par rapport à l’autre, nous estimons deux relations de long terme et nous
contenterons de celle qui répond au critère de la cointégration. Dans notre cas, il s’agira de
celle dont le résidu d’estimation sera stationnaire conformément au principe en deux étapes
d’Engle & Granger (1987). C’est le cas de la relation traduisant l’explication du cours du baril
de brent par celui du dollar US.
.
5.1. Analyse des propriétés statistiques des cours.
5.1.1. Le test de saisonnalité.
Il se fera à l’aide de la méthode non-paramétrique proposée par Kruskal & Wallis. Il indiquera
la présence ou non de saisonnalité dans les séries des cours nominaux considérés. Autrement
dit, il s’agira de se persuader de l’influence des saisons sur chacun des cours nominaux. Cette
saisonnalité devant être corrigée pour éviter les biais de saisonnalité sur les paramètres
d’estimation.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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44 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
5.1.2. Le test de stationnarité.
Il se fera à l’aide des tests de racine unitaire proposés par Dickey-Fuller(1981), ADF. Ce test
sera soutenu par ceux proposés par Philips & Perron (PP), de Kiwatowski & al, (KPSS) et
celui proposé par Holden & Perman (H&P) qui situeront la présence ou non de racine unitaire
dans les séries. Autrement, l’on s’assurera que les séries utilisées dans le modèle évoluent de
manière en revenant toujours sur une valeur atteinte par le passé. Ce qui garantit la qualité des
estimateurs du modèle.
Les tests ADF, PP et H&P ont pour hypothèse nulle la présence de racine unitaire et le test
KPSS a pour hypothèse nulle l’absence de racine unitaire synonyme de stationnarité.
5.1.3. Le test de cointégration.
Il sera effectué à l’aide de la méthode en deux étapes d’Engle & Granger(1987) puis au sens
de Walter & Enders (2003). Ce qui indiquera si les cours ne s’écartent pas durablement l’un
de l’autre respectivement de manière linéaire d’une part ou non-linéaire d’autre part.
Autrement dit, ce test permettra de se persuader de l’existence ou non d’une relation de long
terme entre les cours. Le second test porte la linéarité d’une telle cointégration.
5.1.4. Test de causalité.
Il se fera à l’aide de la méthode proposée par Granger qui sous tend qu’une variable X cause
une autre Y si la connaissance des valeurs passées de X permet d’améliorer la prévision sur Y.
Statistiquement, le modèle du test retenu est le suivant :
Équation 1 : modèle du test de causalité de Granger.
Son hypothèse nulle est la suivante :
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Si l’hypothèse nulle est n’est pas rejetée au seuil de 5%, on conclut que X ne cause pas Y et
dans notre cas X et Y représenteront chacun un des cours du dollar US ou du baril de brent.
5.2. La modélisation économétrique.
5.2.1. Le modèle de long terme.
Ce modèle permet d’estimer la relation de long terme entre les cours nominaux du baril de
brent et du dollar US. Il s’agit de situer quantitativement le niveau relationnel de long terme
entre les cours par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Ce modèle sous-entend
qu’un des cours est exogène à l’autre et lui sert alors d’explicative. Comme indiqué ci-dessus
et dans la revue théorique, il n’existe pas d’a priori clair à ce niveau de la modélisation entre
les cours. En effet, la théorie économique soutient une réciprocité dans l’explication des cours
selon que l’on jette un regard néoclassique ou keynésien sur les marchés du dollar US et du
pétrole brut (brent).
Ainsi, deux modèles de long terme, avec une interversion de l’explicative et de l’endogène,
seront estimés et seul celui présentant les meilleures propriétés économétriques est retenu. Il
s’agit du modèle de long terme ayant le cours du dollar US comme explicative et celui du
baril de brent comme endogène ; la spécification est alors la suivante :
La partie tendancielle est mise pour représenter les politiques de l’OPEP, la
concurrence et la spéculation sur le marché pétrolier mondiale et est le coefficient du cours
du dollar US.
Toutefois, le modèle de long terme est limité du fait qu’il n’incorpore pas la dynamique de
court terme qui influence la relation de long terme. D’où l’idée d’intégrer cette dynamique de
court terme, dans le modèle MCE, par correction de l’erreur de long terme.
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5.2.2. Le modèle à correction d’erreur (MCE).
Il s’agit d’estimer la relation de court terme avec une correction de l’erreur de long terme. Il
se fonde sur l’hypothèse de cointégration des séries des deux cours nominaux. Au finish, cela
revient à estimer un modèle par la méthode MCO prenant en explicatives, la variable
explicative (Dollar US) et l’erreur de long terme retardée d’ordre 1. Dans la pratique, nous
choisissons l’estimation en deux étapes proposée par Engle et Granger (1987). Cette méthode
est directe et donne la valeur de la force de rappel ; cependant elle fournit indirectement les
élasticités de court et de long terme des deux cours. Cette spécification met en explicatives les
retards d’ordre 1 des deux séries en plus de la variables endogène (Dollar US) et se présente
comme suit :
Équation 2 : Spécification du modèle à correction d’erreur d’Engle & Granger.
Avec
Ainsi :
à é é
représente l’erreur de long terme commise sur le cours du baril de brent au mois précédent ;
les coefficients sont mis pour représenter l’impact des politiques de l’OPEP, les crises
pétrolières, la concurrence et la spéculation sur le marché du pétrole brut ;
les coefficients traduisent respectivement les impacts de court et de long terme du cours
du dollar US sur le cours nominal du baril de brent ;
é é é
.
(2.1)
(2.2)
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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5.3. Résultats attendus.
Les coefficients devront tous être significatifs dans le modèle de long terme. En
effet, il existe d’autres variables non-observables telles que la concurrence et la spéculation
qui influencent le cours du baril de brent dans le temps. De même, le coefficient du cours du
dollar US devra être de signe négatif pour confirmer la négative corrélative de court terme
soupçonnée dans l’analyse descriptive précédente. D’ailleurs, le cours du baril baisserait avec
le cours du dollar US au sens des lois théoriques de l’offre et de la demande développées par
certains auteurs. Enfin, le coefficient β devra être significatif et négatif traduisant ainsi
l’existence d’une cointégration des cours et le retour à l’équilibre ; ce qui validera le modèle
MCE (principe de Granger, 1987).
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
48 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
CHAPITRE 6 : RÉSULTATS ET INTERPRETATIONS
6.1. Résultats des tests.
6.1.1. Résultats de la saisonnalité.
Le test de Kruskal-Wallis, appliqué sur les deux séries des cours nominaux a donné les
résultats suivants : KW= 4,475 (PV= 95,39%) pour la série du cours du dollar US contre une
statistique KW= 59,34 (PV= 0,00) pour la série du cours du baril de brent.
Ainsi, le cours du dollar US ne présente pas de saisonnalité alors que le cours du baril est
saisonnier. Toutefois, le cours du baril de brent a été corrigé des variations saisonnières et les
coefficients saisonniers sont consignés dans le tableau ci-après :
Tableau 7 : coefficients saisonniers du cours du baril de brent.
Mois Coefficient saisonnier Mois Coefficient saisonnier
Janvier 0,869 Juillet 0,969
Février 0,88 Août 0,98
Mars 0,935 Septembre 0,945
Avril 0,952 Octobre 0,896
Mai 0,958 Novembre 0,87
Juin 0,962 Décembre 0,859
Source : Platt’s & nos calculs.
La saisonnalité est ainsi forte entre les mois de mars et septembre. Cela s’expliquerait par
l’alternance du printemps à l’été dans les zones tempérées du globe où l’on assiste à des
fontes de blocs de glace dans les pôles. Ce qui a pour corollaire la montée des eaux perturbant
ainsi la production pétrolière, en particulier au niveau de la mer du Nord où est produit le
brent, entrainant ainsi des hausses conjoncturelles des cours du baril. Cela est soutenu par la
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49 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
forte chaleur du temps d’été (juillet-septembre) où les voyages foisonnent avec les vacances
entrainant ainsi une demande supplémentaire en produits pétroliers pour les véhicules de
transport. D’où l’influence de cette période sur les cours se traduisant par leur hausse.
6.1.2. Résultats de la stationnarité des séries des cours.
Les tests de stationnarité utilisés sont les tests de racine unitaire de Dickey-Fuller (ADF), de
Philip&Perron (PP), de Kiwatowski et al. (KPSS) et de Holden-Perman (HP).
Les résultats du tableau (page suivante) indiquent que les deux séries des cours du baril de
brent et du dollar US sont toutes I(1). Il n’existe donc pas de mécanisme ramenant toujours
chacun des deux cours à un niveau antérieur. De plus, LBAR suit un processus TS et LUSD
un processus DS. Ainsi, les chocs sur le baril sont transitoires en ce sens que le cours du baril
revient toujours à son niveau initial après un choc. A l’inverse, les chocs sur le cours du dollar
US sont persistants en ce sens qu’un choc sur le cours du dollar US se produit à l’infini.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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Tableau 8: Résultat du test de racine unitaire des séries des cours du baril de brent et du dollar US.
EN NIVEAU EN DIFFERENCE PREMIERE
VARIABLES ADF PP KPSS H & P ADF PP KPSS H & P
H0 : X~I(1) H0 : X~I(1) H0 : X~I(0) H0 : X~I(1) H0 : X~I(1) H0 : X~I(1) H0 : X~I(0) H0 : X~I(1)
E2 E7
E2 E4
USD -0,987 -0,905 1,123 * 0,933 1,203 -8,976* -8,698* 0,11 1012,8* -
(-1,943) (-1,943) -0,463 (6,471) (4,519) (-1,943) (-1,943) -0,463 (6,108) (0,465)
E2 E4
E2 E4
LBAR -2,834 -2,914 0,118 4.106 - -10,766* -10,808* 0,042 58,33* -
(-3,439) (-3,439) -0,146 (6,495) (1,23 e
-61) (-3,439) (-3,439) -0,146 (6,482) (0,84)
(*) indique un rejet de l'hypothèse nulle; () indique les statistiques critiques des tests ; E2, E4, E7 désignent les étapes franchies dans le
processus de test de Holden & Perman.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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6.1.3. Résultats de la cointégration des deux cours.
a) Le test en deux étapes d’Engle & Granger (1987)
1ère
Étape [Relation de long terme].
On recherche une combinaison linéaire stationnaire des variables en estimant chacune des
relations de long terme ci-après et l’on retient celle dont le résidu est stationnaire.
Équation 3 : Relation de long terme du test de cointégration de Granger.
2ème
Étape [Test de stationnarité des résidus d’estimation].
Tableau 9 : résultats du test de stationnarité du résidu d’estimation de la relation de long
terme.
Constante Trend LBARt LUSDt ADF PP
Résidu
du
modèle (1)
-9,61* -0,008 2,3 -2,62* -2,84*
(-8,63) (-13,19) (-5,86) (-1,94) (-1,94)
Source : Nos calculs.
Ces résultats montrent que la série résiduelle du modèle de long terme est stationnaire. Ces
deux étapes indiquent finalement que les deux cours sont linéairement cointégrées tel qu’il
existe une force de rappel tendant à ramener le cours du baril de brent à l’équilibre de long
terme en réponse aux variations du cours du dollar US.
Il y a donc une relation de long terme linéaire entre les cours du dollar US et du baril de
brent. En particulier, le cours du baril est expliqué par celui du dollar US à long terme.
(1)
-
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
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b) Le test de cointégration à seuil d’Enders & Siklos (1998).
L’estimation d’un modèle TAR, équation (3), à partir du résidu issu de la relation de long
terme ci-dessus, a donné les résultats suivants :
Équation 4 : Modèle TAR du test de cointégration à seuil (Enders&Siklos, 1998).
Tableau 10 : résultats du modèle TAR du résidu du modèle (2).
Endogène SCRmin Seuil γ R² DW Wald
(ρ1=ρ2)
LUSD 0,020383 0,04567 0,002
(0,04)
-0,033
(-1,26)
0,057 1,46 0,85
LBAR 1,002938 0,100716 -0,058
(-0,37)
-0,088
(-2,65)
0,084 1,74 0,85
Source : Nos calculs.
NB : Les valeurs du Wald sont des probabilités.
Le test de Wald indique que l’hypothèse d’égalité des coefficients ρ1 et ρ2 ne peut être rejetée
au seuil de 5%. Nous sommes alors en présence de symétrie et pour laquelle la cointégration
est révélée seulement dans le cas où LBAR est placé en endogène (γ* = 0,100716 avec
. Ce qui confirme alors le résultat précédent indiquant la présence d’une
cointégration linéaire. D’où le choix d’estimer un modèle à correction d’erreur (MCE).
6.2. Résultats des estimations.
(2)
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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6.2.1. Relation de long terme.
Tableau 11 : Résultats d’estimation des modèles de long terme.
LBAR
Constante 9,61*
-8,63
Trend 0,008*
-13,19
LUSD -2,3*
(-5,86)
R² 0,86
F 496,96
(-3,84)
DW 0,16
Source : Platt’s & nos calculs.
(*) Indique un rejet de l’hypothèse de nullité du coefficient au seuil de 5%;
( ) indique les statistiques de Student (t-stats).
On a alors les représentations de long terme suivantes :
Équation 5 : Relation de long terme entre les cours du baril de brent et du dollar US.
Le modèle de long terme indique une élasticité cours du dollar US-cours du baril de brent de -
2,3. Cela signifie qu’à long terme, une hausse du cours du dollar US de 1% entraine une
baisse du cours du baril de brent d’environ 2,3%. Il apparait alors que le cours nominal du
baril de brent est très sensible aux variations du cours du dollar US.
(8,63) (13,19) (-5,86)
(3)
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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6.2.2. Le modèle à correction d’erreur d’Engle & Granger.
Tableau 12 : Résultats du modèle à correction d’erreur en deux étapes.
Constante
β Élasticités de
court terme
Élasticités de
long terme
R² DW
1,24* -0,087 -1,58 -0,087 -1,58 -2,3 0,084 1,74
-2,27 (-2,71) (-2,67)
Source : Nos calculs.
(*) indique le rejet d’hypothèse de nullité du coefficient et () contient les t-stats.
De ce tableau, on tire la représentation d’Engle & Granger ci-après :
Équation 6 : Résultat du modèle à correction d’erreur en deux étapes.
(-2,19) (-2,84)
Le modèle de MCE estimé ci-haut répond au principe de significativité et de négativité du
coefficient force de rappel (β = -0,087). Ce qui correspond à un délai d’ajustement
d’environ 11,5 ≈11 mois. Autrement dit, une variation sur le cours du dollar US persiste mais
influence négativement le cours du dollar US et les effets de cette influence s’amenuisent au
bout de onze (11) mois.
Dans le court terme, au plus trois (3) mois, une variation mensuelle du cours du dollar US
de 1% s’accompagne d’une variation, en sens inverse, du cours du baril de brent
d’environ 1,58%.
Enfin, les tests de validation de ce modèle, réalisés sur son terme résiduel, ont indiqué qu’il
est : non-normal, homoscédastique et non-autocorrélé. En particulier, la statistique de Durbin
& Watson a donné 1,74 pour ce modèle ; d’où sa validité en tant que modèle convergent.
(4)
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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6.2.3. Résultat de la causalité.
En estimant le modèle 1 (page 42) et en considérant p = q = 3 et en posant Y = LBAR ;
X=LUSD puis inversement, on a conclut aux résultats de test ci-après :
Tableau 13 : Récapitulatif du test de causalité de Granger.
Hypothèse ddl PValue
DLUSD ne cause pas DLBAR 3,81 3 0,28
DLBAR ne cause pas DLUSD 3,41 3 0,28
Source : Nos calculs.
Les hypothèses d’absence de causalité du dollar US au baril et du baril au dollar US sont
acceptées au seuil de 5%. Ainsi, il n’y a pas de causalité entre les deux cours sur le court
terme. Par conséquent, les variations simultanées constatées sur la période 2000-2012 ne sont
que l’effet simultané d’une variable exogène aux deux cours. Autrement dit, il existe d’autres
variables dont les fluctuations impactent directement ou indirectement les deux cours de
manière simultanée dans le court terme. Puisque la spéculation en est une explicative forte
(significativité de la tendance) malheureusement non observable, il pourrait s’agir aussi du
taux d’intérêt bancaire. En effet, lorsque le taux d’intérêt augmente à un certain niveau, les
spéculateurs procèdent à des retraits du marché pétrolier pour des placements devenus plus
rentables. Il s’en déduit une baisse simultanée des demandes mondiales de dollar US et de
pétrole. D’où la simultanéité de la dépréciation du dollar US et la hausse du cours nominal du
baril de brent. Par ailleurs, le cours du baril de brent présente une sensibilité relativement forte
vis-à-vis de ces impacts exogènes (1,58% pour 1% sur le cours du dollar US).
Toutefois, la significativité du coefficient force de rappel du modèle à correction d’erreur
(MCE) indique qu’il y’a une causalité unilatérale du cours du dollar US au cours du baril de
brent sur le long terme.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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6.3. Analyse de l’impact des variations du cours du dollar US sur celui du baril de
brent.
A travers le modèle ci-après, où désigne une hausse du cours du dollar US et
une baisse, nous évaluons l’impact des hausses et des baisses du cours du dollar US
sur le cours du baril de brent dans le court terme. Les résultats sont les suivants :
Équation 7 : Asymétrie de la réponse de court terme du cours du baril de brent.
(-2,71) (-1,97) (-1,82)
Ces résultats montrent que les hausses du cours du dollar US ont un impact significativement
négatif sur le cours du baril de brent. Par contre, les baisses y ont une influence positive mais
cependant non significative.
Le test de Wald, effectué sur l’égalité des coefficients, indique une PValue (0,03) inférieure à
0,05 pour l’hypothèse de nullité des coefficients du modèle indiquant ainsi son rejet (voir
Annexes). Toutefois, il indique une P-value (0,8) soutenant un non-rejet de l’hypothèse
d’égalité des coefficients au seuil de 5%. Ainsi, l’impact du cours du baril de brent suite aux
variations du cours du dollar US, est de même ampleur qu’il s’agisse de hausses ou de
baisses.
Une hausse (respectivement une baisse) mensuelle du cours du dollar US de 1%
s’accompagne d’une baisse (respectivement d’une hausse) mensuelle du cours nominal du
baril de brent d’environ 1,58%. Toutefois, les impacts des baisses du cours du dollar US sur
celui du baril de brent sont négligeables dénotant ainsi une rigidité du cours du baril de brent à
la hausse. Nous rappelons le résultat de long terme soutenant qu’en moyenne une baisse du
cours du dollar US de 1% entraine la hausse du cours du baril de brent d’environ 2,3%. C’est-
à-dire qu’une baisse tendancielle de 1% du cours du dollar US a pour effet une hausse
tendancielle du cours du baril de brent d’environ 2,3%.
(7)
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
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A. Rappel de l’objectif et de la méthodologie de l’étude.
La relation entre les cours du baril de pétrole brut et du dollar US a fait l’objet de plusieurs
recherches. Aussi, la hausse simultanée des cours observée en 2010 a relancé la cruciale
problématique du lien entre ces deux cours générateurs des prix d’achat sur le marché
mondial du pétrole. La présente étude s’est inscrite dans cette logique en se donnant pour
objectif principal d’analyser la relation statistique entre les cours du baril de brent et du dollar
US. En particulier, cela a consisté à l’analyse de la corrélation et de la causalité des cours
ainsi que des élasticités de court et de long terme permettant l’appréhension des interactions
entre ceux-ci. L’étude a aussi passé en revue les rigidités et les asymétries existant dans
l’ajustement de long terme des cours suite aux variations de court terme. Elle a consisté
pratiquement à l’analyse de données mensuelles des deux cours nominaux (baril en $ et dollar
US en FCFA) observées sur la période 2000-2012. Un modèle à correction d’erreur (MCE) a
permis d’estimer les relations de court et de long terme.
B. Synthèse des résultats de l’étude.
Au terme d’une première analyse descriptive, il est ressorti que le cours du baril de brent varie
à grande échelle tandis que celui du dollar US varie sur une petite échelle. Toutefois, on note
une forte et négative corrélation (-75,3%) des deux cours stable à long terme, car les deux
cours sont de tendances inverses (haussière pour le baril de brent et baissière pour le dollar
US) et instable à court terme sur toute la période 2000-2012. Mieux, cette corrélation est telle
qu’une variation du cours du dollar US s’accompagne d’une variation en sens inverse et
moins que proportionnelle du cours du baril de brent à court ou à long terme; ce qui valide
notre première hypothèse de recherche. Cet état de fait dénote des rigidités de long terme à la
hausse et à la baisse respectivement du cours du dollar US et du cours du baril de brent.
En outre, les résultats économétriques ont indiqué une saisonnalité du cours du baril de brent
se traduisant par de fortes hausses entre mars et septembre de chaque année. De même, elle a
indiqué une non-stationnarité des deux séries des cours étudiées ainsi que l’existence d’une
relation de long terme non-linéaire entre les cours. En effet, il s’est avéré la cointégration des
deux cours traduisant l’existence de ladite relation ; d’où la validation de notre seconde
hypothèse de recherche. Le modèle à correction d’erreur, estimé à la suite, a permis
l’appréhension quantitative des variations simultanées de court et de long terme des deux
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
59 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
cours. Mieux, le modèle a indiqué une élasticité cours du dollar US-cours du baril de court
terme d’environ -1,58 et à long terme, cette élasticité en d’environ -2,3. L’analyse révèle en
outre une causalité unilatérale de long terme allant du cours du dollar US au cours du baril de
brent. Ainsi, une hausse mensuelle de 1% du cours du dollar US s’accompagne d’une baisse
mensuelle d’environ 1,58% du cours du baril de brent. A long terme, une hausse tendancielle
de 1% du cours du dollar US entraine la baisse tendancielle d’environ 2,3% du cours nominal
du baril de brent (en $). Cependant, la hausse de 1% du cours du dollar US s’accompagne
toujours d’une baisse immédiate du cours du baril de brent à hauteur de 1,58% ; les baisses
n’ayant pas d’effet. Par ailleurs, le modèle indique une absence de causalité à court terme et
un impact négligeable des baisses du cours du dollar US sur le cours du baril de brent.
Toutefois, une asymétrie a été détectée dans la réaction du cours du baril de brent qui s’est
révélé rigide à la hausse sur la période 2000-2012.
C. Perspectives de l’étude.
Cette étude s’est inscrite dans un cadre beaucoup plus restrictif. En effet, les variables
étudiées se limitent aux seuls cours du baril de brent et du dollar US alors que le marché est
vraisemblablement sous influence des facteurs exogènes tels que le taux d’intérêt, la
spéculation, les politiques d’ajustement de l’OPEP, la concurrence du marché spot, etc. Aussi,
la considération du cours nominal du baril de brent pourrait limiter l’appréhension de la
relation. Les agents économiques étant surtout sensibles à la valeur réelle des biens sur les
marchés ; ils agissent en fonction de leur pouvoir d’achat. Tous ces cas de figure sont à même
de violer les hypothèses sur lesquelles s’est fondée l’analyse. Ce qui est susceptible
d’entrainer de faire diverger les résultats trouvés. Ainsi, puisque les agissements de l’OPEP et
des concurrents influencent les cours, il serait intéressant d’analyser la relation aussi à partir
des cours réels. En outre, il serait intéressant de considérer des cours journaliers permettant
d’étudier la volatilité qui caractérise les cours financiers. Enfin, cette considération des
données sur de hautes fréquences (journalières ou hebdomadaires) permettront de caractériser
les cours et la relation qui les lie sur le très court terme (période de moins d’un mois).
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
60 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
D. Recommandations
Au regard des résultats de l’analyse, nous recommandons à la SONABHY de:
R1 : Disposer d’un compte extérieur en dollar US et d’un compte national en FCFA.
La corrélation négative des cours et la sensibilité du cours du baril de brent à la moindre
variation du cours du dollar US à court terme conduisent souvent à des situations désagréables
voire désespérées. Ainsi, la disposition de deux compte en $ et en FCFA permettra de
contourner l’aléa sur le marché. En effet, en cas de hausse du cours du dollar US, le cours
nominal du baril baisse et il revient de procéder aux achats à partir du compte en $. A
l’inverse, lorsque le dollar US se déprécie, la valeur nominale du baril de brent reste stable et
alors il convient de procéder à des règlements en FCFA directement à partir du compte
national. En tout état de cause, ces deux cas de figure permettent de bien optimiser
simultanément sur les deux marchés.
R2 : Renforcer les mesures de prudence lors des règlements de factures.
En effet, les variations mensuelles des cours étant aléatoires, un risque de conjoncture
défavorable au moment du règlement n’est guère à exclure. Il faudra alors prendre des
précautions pour choisir le jour de virement le plus avantageux c’est-à-dire le moins couteux
en change.
R3 : Contrôler la gestion des stocks en réduisant les pertes.
Ces pertes de quantités dues aux coulages lors du transport des ports aux entrepôts du Burkina
sont doublement préjudiciables. En effet, en plus de la perte de revenu liée à la perte de
quantité, il y’a le biais de délai et de prévision des stocks. Ce qui peut rendre inefficient le
principe des quarante cinq jours d’autonomie que la société s’est fixé. La SONABHY devra
réduire les coulages et les fuites en mettant en place une unité mobile de contrôle sur les axes
routiers. Elle pourrait aussi changer la convention avec les transporteurs en privilégiant la
sous-traitance à la co-traitance.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
61 Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
R4 : Renforcer les relations avec les fournisseurs.
Cela permet de conserver les avantages du règlement après vente à travers les contrats à
terme. De même, cela favorise la signature de nouveaux types de contrat reconnus profitables
et la SONABHY pourrait y engager des procédures d’achats au comptant lorsque la
conjoncture est favorable au moment des commandes. Une telle situation favorise également
la conservation des contrats ou leur renouvellement lorsqu’ils perdent leur optimalité. Cela
passe par l’implication de fournisseurs et autres marqueteurs nationaux et sous-régionaux.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XXV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
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Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XXX Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
ANNEXES
Tableau 14 : Quelques caractéristiques de dispersion et de tendance centrale des cours.
Données mensuelles
STATISTIQUES BARIL/$ USD/CFA
MOYENNE 61,37 552,16
MEDIANE 57,66 516,06
VARIANCE 2206,18 11409,38
ECART-TYPE 46,97 106,81
CV 0,71 0,17
MIN 18,71 415,95
MAX 133,19 768,88
Source : Platt’s & nos calculs.
Graphique 7: Évolution du cours journalier nominal des produits pétroliers (en $) de
décembre 2011 à Août 2012.
Source : Platt’s 2012.
0
100
200
300
400
500
600
0
200 400 600 800
1000
1200 1400
SUPER JET / PETROLE FUEL GASOIL
GAZ BUTANE BARIL DOLLAR
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XXXI Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Tableau 15 : matrice de corrélation des produits pétroliers et du dollar US.
PRODUITS Super Jet Fuel Gasoil Brent Butane USD
Super 1
Jet 0,97 1
Fuel 0,72 0,66 1
Gasoil 0,71 0,67 0,99 1
Brent 0,71 0,67 0,99 0,98 1
Butane 0,61 0,62 0,91 0,94 0,9 1
USD -0,62 -0,56 -0,89 -0,9 -0,87 -0,88 1
Source: Platt's 2012& nos calculs.
Équation 8 : Relation de long terme entre les cours du dollar US et du baril de brent.
(72,52) (-2,41) (-5,86)
Équation 9 : Résultat du modèle à correction d’erreur du modèle (2) de long terme.
(0,81) (-0,27) (-0,9) (-2,84)
Tableau 16 : Résultats de tests comparatifs des résidus des modèles MCO et MCE.
Résidu du MCO Résidu du MCE
Normalité (Jarque & Bera) 3,05 44,91*
(-5,99) (-5,99)
Hétéroscédasticité (ARCH) 207,59* 36,07*
(-3,84) (-3,84)
Autocorrélation (LM) 402,89* 1,76
(-3,84) (-3,84)
Source : Platt’s 2012 & nos calculs.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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XXXII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Tableau 17: Résultats du test d’égalité des coefficients.
Source : Nos calculs.
Tableau 18 : Résultats d’estimation des deux relations de long terme.
LUSD LBAR
Constante 3,08 9,61
(72,52*) (8,63*)
Trend -0,0004 0,008
(-2,41*) (13,19*)
LUSD - -2,3
(-5,86*)
LBAR -0,08
(-5,86*) -
R² 0,72 0,86
F 201,94 496,96*
(-384) (-384)
DW 0,09 0,16
Source : Platt’s 2012& nos calculs sous Eviews
H0 Wald-PValue
C+ = C
- 0,8
C+ = C
- = 0 0,03*
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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XXXIII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Tableau 19: résultat des tests de validation du modèle (2)
séries
Normalité
Jarque&Bera
Homoscédasticité
Breush-Pagan-Godfrey
Autocorrélation
Breush-Godfrey ARCH DW
Résidu (1) 1 3,35 1,91 0,04 1,46
(-5,99) (-691) (-296) (-1083)
Résidu (2) 44,92 0,27 1,09 36,27 1,74
(-5,99) (-691) (-296) (-1083)
Source : Platt’s 2012& nos calculs sous Eviews 7.
Graphique 8: test de stabilité des coefficients du modèle à correction d’erreur.
Source : Base Platt’s 2012 & nos estimations sous Eviews.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XXXIV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Graphique 9 : État des variations mensuelles des cours en 2000 et en 2004.
Source : Platt’s 2012 & nos calculs.
Graphique 10: État des variations mensuelles des cours en 2008 et en 2012.
Source : Platt’s 2012& calculs.
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XXXV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Graphique 11: Schéma de l’impact du cours du dollar US sur celui du baril (CT<).
Source : Nos calculs.
Encadré 1: Justification de la relation de long terme par les lois de l’offre et de la demande.
La méthode MCO sous-entend une exogénéité des variables explicatives. Cependant, Il y’a une
équivoque dans la désignation d’une variable exogène entre les deux cours ; d’où l’estimation
des deux relations de long terme ayant chacune un des cours en explicative :
le rôle du commissaire priseur, incarné dans la théorie économique, est d’établir
l’équilibre en faisant converger offre et demande sur le marché. Toutefois, l’offre et la
demande sont des fonctions respectivement croissante et décroissante. Par ailleurs l’idée
du commissaire priseur fait abstraction totale de l’ordre dans lequel s’ajustent l’offre et
la demande ;
La pensée néoclassique (19ème
siècle) stipule que l’offre précède la demande. Ce faisant,
partant d’un équilibre, si l’offre de brent augmente, le cours nominal du baril baisse et
les agents, partout dans le monde, sollicitent moins de dollar US pour les transactions.
D’où la dépréciation du dollar US à court terme. Plus tard, la demande mondiale de
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brent augmente pour rétablir l’équilibre. Alors les agents demandent plus de dollar US
pour les transactions devenues coûteuses. D’où l’appréciation du dollar US à long terme.
Le résultat est similaire lorsqu’on part d’une baisse de l’offre mondiale de brent. Ainsi,
les chocs indirects sur le cours du baril de brent induiraient des effets inverses sur
le cours du dollar US à long terme ;
La pensée keynésienne (20ème
siècle) sous tend, à contrario, que l’offre est plutôt une
réponse à la demande. Lorsque la demande mondiale de dollar US augmente (son offre
étant constante), il s’apprécie. Ainsi, le cours réel du baril de brent augmente en
réduisant alors le pouvoir d’achat des agents acheteurs (pays importateurs) au profit des
producteurs (pays exportateurs) à court terme. Il s’en suit une baisse de la demande
mondiale de brent dans le court terme ; d’où la baisse du cours du baril à court terme.
Plus tard, l’offre de dollar US s’élève (politique expansionniste des autorités financières)
pour s’égaliser à la demande pour un nouvel état d’équilibre. Le pouvoir d’achat des
agents augmente alors sur le marché induisant ainsi une hausse de la demande mondiale
de brent ; d’où la hausse du cours du baril sur le long terme. Le résultat est le même
lorsqu’on part d’une baisse de la demande mondiale de dollar US ; d’où les chocs sur le
cours du dollar US expliqueraient les variations du cours du baril de brent à long terme.
Encadré 2 : Prépondérance de l’OPEP sur le marché du brent.
Les pays de l’OPEP, parmi lesquels les pays du Moyen-Orient, occupent une place
prépondérante, concentrent plus de 60 % des réserves mondiales actuelles de pétrole et
contrôlent 33 % de la production. En outre, les coûts de production de certains gisements
d’Arabie Saoudite et du Koweït sont parmi les moins élevés du monde (moins de 10 dollars
le baril). En période de prix bas, ces gisements sont davantage sollicités pour satisfaire la
demande. Se pose donc la question de la volonté et de la capacité des compagnies nationales
contrôlant ces ressources de servir de variable d’ajustement.
Cependant, ANGELIER (1990), fait remarquer que les politiques de l’offre de l’Arabie
Saoudite étaient inefficaces. Les effets de ces politiques qui visaient à contrôler le marché par
les quantités ont toujours été éphémères sur le marché spot.
Source : PAPON (2009) ; ANGELIER (2010).
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XXXVII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Encadré 3 : Les facteurs géopolitiques qui influencent le prix du baril de brent.
La guerre en Irak : sabotages à répétition des infrastructures pétrolières qui maintiennent la
production à un niveau inférieur de 40 % par rapport à celui d’avant-guerre.
- Le programme nucléaire en Iran : Téhéran pourrait riposter à toute sanction prise à son
encontre en coupant ses exportations, estimées à 2,7 millions de barils par jour.
- Le blocage du détroit d’Ormuz (passage stratégique qui voit transiter près de 20 % de la
production mondiale de brut), pourrait être déclenché par des actions terroristes ou une
réaction de l’Iran suite à une intervention militaire israélienne ou américaine.
- Le mouvement séparatiste au Nigeria : prises d’otages et attaques de sites pétroliers ont fait
chuter la production de plus de 20 %.
- Le contrôle étatique du pétrole en Amérique latine : retour au « nationalisme pétrolier » et
menaces d’interrompre les exportations vers certains pays du Nord.
Plutôt qu’un scénario continu au cours de la période 2010-2030, il est plus probable
d’assister à une succession de phases, d’abord celle correspondant à l’hypothèse 1 à moyen
terme, puis celle correspondant à l’hypothèse 2 dans le cas où l’un ou l’autre des facteurs
déclenchants se produit. Cette succession de phases peut se répéter au cours de la période. Si
elle se répétait plus d’une ou deux fois, il en résulterait une situation de rupture.
Source : Papon, 2009.
Encadré 4 : Résultats de simulation d’impact du dollar US sur le baril de brent.
Elles se font à l’aide d’un modèle AR(1) estimé sur la série différenciée du cours du dollar
US. La spécification et les résultats du modèle sont les suivants :
(3,99) (-1,89)
Après ré-estimation on a :
R² =0,09 || DW = 1,90 || ProbJB = 0,56 || ProbLM = 0,09 || ProbWHITE = 0,49 || ProbARCH = 0,62.
La normalité, l’absence d’autocorrélation et l’homoscédasticité des résidus de l’estimation
sont vérifiées au seuil de 5%. D’où la validité du modèle.
Sur la base de ce modèle, les prévisions sur le cours du dollar US sont consignées dans le
tableau ci-après :
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2013
XXXVIII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
PÉRIODE T USD DLUSD CS BAR DLBAR_CT DLBAR_LT BAR Obs
oct-12 154 505,58 - 0,896 111,7 - - 111,7
nov-12 155 511,35 0,0049 0,87 109,14 -0,0078 -0,0113 109,14
déc-12 156 500,14 -0,0096 0,859 109,46 0,0152 0,0221 109,46
janv-13 157 496,71 -0,0030 0,869 92,26 0,0047 0,0069
févr-13 158 495,65 -0,0009 0,88 94,36 0,0015 0,0021
mars-13 159 495,32 -0,0003 0,935 101,17 0,0005 0,0007
avr-13 160 495,22 -0,0001 0,952 103,84 0,0001 0,0002
Source : Platt’s & nos calculs.
Source : Platt’s 2012& nos estimations.
Graphique 12 : Corrélogramme des résidus MCO et MCE.
Résidu MCO Résidu MCE
Source : Platt’s & nos estimations sous Eviews.
-0,0150
-0,0100
-0,0050
0,0000
0,0050
0,0100
0,0150
0,0200
DLUSD DLBAR_CT
0
20
40
60
80
100
120
485
490
495
500
505
510
515
USD BARIL
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XXXIX Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
Tableau 20 : Synthèse des différents tests statistiques appliqués.
Source : BOURBONNAIS R. (2009) & Aide Eviews.
(*) et (**) indiquent respectivement les valeurs critiques au seuil de 5% et 1%.
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XXXIX Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
T
a
b
l
e a u
16
: T a b
l e d e
F i s h
e r à 5 %
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XLI Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
TABLE DES MATIERES
DECHARGE ............................................................................................................................... I
DEDICACE ............................................................................................................................... II
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ III
PRESENTATION DE LA SONABHY ................................................................................... IV
1. Historique ...................................................................................................................... IV
2. Statut et forme juridique ................................................................................................ IV
3. Les missions de la SONABHY ...................................................................................... V
4. Activités, produits et services de la SONABHY ............................................................ V
5. Clients et partenaires de la SONABHY. ...................................................................... VII
6. L’exploitation des dépôts. ............................................................................................. IX
6.1. La gestion des stocks. ............................................................................................. X
6.2. La distribution des produits pétroliers. .................................................................. XI
7. Organisation et fonctionnement de la SONABHY. ...................................................... XI
7.1. L’Assemblée générale ............................................................................................ XI
7.2. Le conseil d’administration et le personnel. .......................................................... XI
7.3. Organigramme de la SONABHY. ........................................................................ XII
7.4. Organisation administrative de la SONABHY. .................................................. XIII
7.4.1. La Direction Générale (DG). ....................................................................... XIII
7.4.2. Le Secrétariat de Direction (SD) ................................................................. XIV
7.4.3. La Direction Juridique et Contentieux (DJC) .............................................. XIV
7.4.4. La Direction d’Audit et de la Qualité (DAQ) .............................................. XIV
7.4.5. La Direction du Contrôle de Gestion (DCG) ............................................... XIV
7.4.6. La Direction des Systèmes d’Information (DSI). ......................................... XV
7.4.7. Le Conseil Technique (CT). ......................................................................... XV
7.4.8. Le Département Administratif et Financier (DAF). .................................... XVI
7.4.9. Le Département d’Exploitation (DE). ......................................................... XVI
7.4.10. La direction des ressources humaines (DRH). ............................................ XVI
AVANT-PROPOS ............................................................................................................... XVII
SIGLES & ABBREVIATIONS ......................................................................................... XVIII
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XLII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET EQUATIONS ............................................ XXI
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
I. Généralités ....................................................................................................................... 2
II. Contexte ....................................................................................................................... 5
III. Problématique .............................................................................................................. 6
IV. Les objectifs de l’étude ................................................................................................ 7
V. Les hypothèses de la recherche. ...................................................................................... 8
VI. Hypothèses et plan de travail ....................................................................................... 8
PARTIE I : CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE. .................................................... 9
CHAPITRE 1 : NOTIONS CONCEPTUELLES. ................................................................ 10
1.1. Les concepts relatifs au brent et au dollar us. ........................................................ 10
1.1.1. Les concepts relatifs au brent. ........................................................................ 10
1.1.1.1. Le pétrole brut. ............................................................................................ 10
1.1.1.2. Le brent. ...................................................................................................... 10
1.1.1.3. Les produits raffinés du brent. .................................................................... 11
1.1.1.4. Le baril de brent. ......................................................................................... 11
1.1.1.5. Le cours nominal du baril de brent. ............................................................ 11
1.1.1.6. Le cours réel du baril de brent. ................................................................... 12
1.2. Les concepts relatifs au dollar US.......................................................................... 12
1.2.1. Le dollar US. ............................................................................................... 12
1.2.2. Le taux de change du dollar US. ................................................................. 13
1.2.3. Le cours du dollar US. ................................................................................ 13
1.3. Les concepts du secteur pétrolier mondial. ............................................................ 14
1.3.1. Le marché à termes. ........................................................................................ 14
1.3.2. Le marché spot. ............................................................................................... 14
1.3.3. Les ventes à formule. ...................................................................................... 14
1.3.4. Le contrat à façon. .......................................................................................... 14
1.3.5. La filière du pétrole ........................................................................................ 15
1.4. Les chocs pétroliers. ............................................................................................... 15
1.5. L’OPEP .................................................................................................................. 16
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ..................................................................... 17
2.1. Revue théorique. .................................................................................................... 17
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
2013
XLIII Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
2.2. Revue empirique .................................................................................................... 19
PARTIE II : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RELATION .............................................. 25
CHAPITRE 3 : LES DONNÉES ET LES SOURCES DE DONNEES DE L’ÉTUDE. ...... 27
3.1. Les données. ........................................................................................................... 27
3.2. Les sources des données. ....................................................................................... 28
3.3. Justification du choix des données. ........................................................................ 28
3.4. Spécification des variables de l’étude. ................................................................... 28
3.5. Les indicateurs de croissance. ................................................................................ 29
3.5.1. Les indices inter-temporels ............................................................................. 29
3.5.2. L’élasticité cours du dollar US – cours du baril de brent. .............................. 30
CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DES COURS. .................................................................. 31
4.1. Analyse de la dynamique de long terme des cours du dollar US et du baril de brent.
........................................................................................................................................... 31
4.1.1. Caractérisation des cours nominaux. .............................................................. 31
4.1.2. Cours réel et nominal du baril de brent. ......................................................... 33
4.1.4. Analyse de la corrélation des cours nominaux. .............................................. 35
4.2. Analyse de la dynamique de court terme des variables. ........................................ 36
4.2.2. Asymétrie d’évolution et rigidités de court terme des cours. ......................... 37
4.2.2.1. Analyse de la répartition d’indicateurs de croissance. ................................ 37
4.2.2.2. Analyse des hausses et des baisses mensuelles des cours. .......................... 39
PARTIE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE. ................................................................. 41
CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE ..................................................................................... 43
5.1. Analyse des propriétés statistiques des cours. ....................................................... 43
5.1.1. Le test de saisonnalité. .................................................................................... 43
5.1.2. Le test de stationnarité. ................................................................................... 44
5.1.3. Le test de cointégration. .................................................................................. 44
5.1.4. Test de causalité. ............................................................................................. 44
5.2. La modélisation économétrique. ............................................................................ 45
5.2.1. Le modèle de long terme. ............................................................................... 45
5.2.2. Le modèle à correction d’erreur (MCE). ........................................................ 46
5.3. Résultats attendus. .................................................................................................. 47
CHAPITRE 6 : RÉSULTATS ET INTERPRETATIONS ................................................... 48
Analyse statistique de la relation entre les cours du baril de brent et du dollar US.
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XLIV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.
6.1. Résultats des tests. ................................................................................................. 48
6.1.1. Résultats de la saisonnalité. ............................................................................ 48
6.1.2. Résultats de la stationnarité des séries des cours. ........................................... 49
6.1.3. Résultats de la cointégration des deux cours. ................................................. 51
a) Le test en deux étapes d’Engle & Granger (1987) ......................................... 51
b) Le test de cointégration à seuil d’Enders & Siklos (1998). ............................ 52
6.2. Résultats des estimations. ...................................................................................... 52
6.2.1. Relation de long terme. ................................................................................... 53
6.2.2. Le modèle à correction d’erreur d’Engle & Granger. .................................... 54
6.2.3. Résultat de la causalité. .................................................................................. 55
6.3. Analyse de l’impact du cours du dollar US sur celui du baril de brent. ............. 56
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 57
A. Rappel de l’objectif et de la méthodologie de l’étude. .................................................. 58
B. Synthèse des résultats de l’étude. .................................................................................. 58
C. Perspectives de l’étude. ................................................................................................. 59
D. Recommandations ......................................................................................................... 60
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. XXV
WEBOGRAPHIE ............................................................................................................... XXIX
ANNEXES .......................................................................................................................... XXX
TABLE DES MATIERES .................................................................................................... XLI
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XLV Mémoire | KABORE Nongdo Éric, Élève Ingénieur Statisticien Économiste.