Analyse Risque Pays et Investissement Direct Etranger
Transcript of Analyse Risque Pays et Investissement Direct Etranger
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
Second cycle – Promotion Sortante
---------o0o----------
Option « Macroéconomie, Finance et Modélisation »
-----------------o0o------------------
PROMOTION HARENA
Mémoire pour l’obtention du
Diplôme de Maîtrises es-Sciences Economiques
Par : RASOLOFOMANANA Gerzhino Heriniaina
Date de soutenance : Vendredi 22 avril 2016
Encadreur : Docteur RAMIARISON Herinjatovo Aimé, Enseignant chercheur
Date de dépôt : Avril 2016
Analyse Risque Pays et Investissement
Direct Etranger
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
i
REMERCIEMENTS « Je proclamerai ta grandeur, mon Dieu, mon roi, et je bénirai ton nom pour
toujours et à perpétuité »Psaumes 145.
Gloire au Seigneur Tout Puissant ! Aucun mot ne peut exprimer Sa Bonté et Son
Amour. Ce présent mémoire n’a pu être réalisé si ce n’est par Sa Volonté. C’est pourquoi
nous tenons en premier lieu à Lui rendre grâce pour Sa miséricorde, Sa bénédiction ainsi que
la bonne santé, la force et le courage qu’Il nous a donné dans la réalisation de ce
mémoire. Nous tenons à Lui témoigner notre gratitude pour Sa bienveillance.
- Monsieur PANJA Armand René Rapanoelina, Professeur Titulaire, Président
de l’Université d’Antananarivo;
- Monsieur RAKOTO David , Maître de conférences, Doyen de la Faculté de
Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie;
- Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantso a,
Enseignant Chercheur, Chef de Département Economie;
- Nos sincères remerciements s’adressent également à notre encadreur
pédagogique Docteur RAMIARISON Herinjatovo Aimé, Enseignant Chercheur, qui ma
encadré et conseillé pour l’élaboration du présent mémoire. Nous tenons également à lui
prouver toute notre profonde gratitude et notre entière reconnaissance pour tout le temps
qu’il a bien voulu nous consacrer tout au long de l’élaboration de ce mémoire.
- Merci à tous les enseignants et les personnels administratifs de la Faculté DEGS et
du Département Economie.
Nous tenons aussi à présenter nos vifs et sincères remerciements à toutes les
personnes qui nous ont aidé et assisté durant nos études et pendant la réalisation de ce
mémoire. Et enfin, nous ne saurions clore cette liste sans avoir une pensée à nos parents, les
membres de notre famille ainsi que nos amis pour leurs amours, leurs soutiens, et leurs
aides pécuniaires.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
ii
SOMMAIRE INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I : LE RISQUE PAYS DANS LE CONTEXT DE L’IDE/ Revue de la littérature .... 3
Chap. I - Introduction sur la notion de Risque et de Risque Pays ................................... 4
Chap. II Firme multinationale, IDE et risque pays couru ................................................ 11
Chap. III Les principales sources de risque pays ........................................................... 20
PARTIE II : IMPACT DU RISQUE PAYS DANS SUR L’IDE : Cas de Madagascar .......... 29
Chap. I Evolution et Déterminants des IDE à Madagascar ............................................. 30
Chap. II Analyse simple de l’Environnement des affaires de Madagascar (2009 – 2013)………………… ......................................................................................................... 39
Chap.III - Le Rôle de l’Etat face à l’environnement des affaires .................................... 46
CONCLUSION ........................................................................................................................ 51
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
iii
LISTE DES ABREVIATIONS ASEAN : Indonésie, Malaisie, Philippine, Thaïlande
ESP : Environnement, Système, Politique
FMI : Fond Monétaire Internationale
FMN : Firme Multinational
ICRG : International Country Risk Guide
IDE : Investissement Direct Etranger
NTIC : Nouvelle Technologie d’Information et Communication
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OLI : Organisation, Localisation, Internalisation
PD : Pays Développé
PED : Pays En voie de Développement
RD Recherche Et Développement
TRIMs : Trade-Relate Investment Measures
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
iv
LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Les avantages spécifiques d’une firme ………………. ……………. 12
Tableau 2 : Paradigme ESP………………………………………………………. 13
Tableau 3 : Les avantages et inconvenants de l’internalisation………………….. 14
Tableau 4 : Composant des risques économiques………………………………. 22
Tableau 5 : Les composants du risque financier……………………………….. 23
Tableau 6 : Composant du risque politique………………………… 26
Tableau 7 : Evolution des flux d’IDE par Pays d’Origine entre 2007et 2012 (en
milliards d’Ariary) …………………………………………………..
31
Tableau 8 : Le stock d’IDE selon le pays de résidence les investisseurs étrangers de
2007 à 2013……………………………………………………… 32
Tableau 9 : Contribution des branches dans le flux d’IDE en 2013……………… 33
Tableau 10 : Solde d’opinion des dirigeants sur quelques items 2009 à 2013…….. 40
Tableau 11 : Tableau quantification des avantages spécifiques………………….. 40
Tableau 12 : PIB par tête en (US constant 2000)………………………………… 43
Tableau 13 : Croissance réelle du PIB……………………………………………. 43
Tableau 14 : Taux d’inflation……………………………………………………... 43
Tableau 15 : Dettes extérieures en % PIB………………………………………… 43
Tableau 16 : Stabilité du taux de change en % …………………………………… 44
Tableau 17 : Approximation des risques financiers et économiques de Madagascar 44
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
v
LISTE DES FIGURES Figure 1 : Méthode générale d’analyse du risque….…………………………… 6
Figure 2 : Classification des facteurs du risque industriel selon leurs gravités..... 17
Figure 3 : Evolution des flux d’IDE entrants de 2002 2015…………………… 29
Figure 4 : Répartition des entreprises des IDE par province en 2004……........... 34
Figure 5 : Madagascar avantage(s) et risque(s) industriel(s)……………………. 41
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
1
INTRODUCTION De notre jour, le contexte dans lequel tout le monde évolué est la « Mondialisation »,
elle est aujourd’hui couramment employée pour décrire l’internalisation croissante des
marchés financiers et ceux des biens et des services. La mondialisation renvoie avant tout à un
processus dynamique et pluridimensionnel d’intégration économique permettant aux
ressources nationales de devenir de plus en plus mobiles à l’échelle internationale en même
temps que s’accroît l’interdépendance des économies nationales1. Dans ce contexte, est née la
multinationalisation du processus de production des firmes à la clef de l’investissement direct
étranger, image des flux des capitaux dispersés dans le monde entier.
L’attraction des Investissements directs étrangers(IDE) par les pays développés et les
pays en développement est devenue, dans un monde en profonde mutation, un impératif pour
les décideurs économiques. Mais certains pays en développement (PED) semblent être exclus
du processus d’intégration de l’économie mondiale véhiculés par les IDE. Caractérisée par
une épargne domestique insuffisante par rapport à leurs besoins en investissement (déficit de
leur balance courante), le recours aux sources de financement externes est indispensable.
Quelques espaces qualifiés d’émergents semblent avoir réussi à échapper à cette exclusion,
sont considérés comme des modèles à suivre. Cependant, pour une grande majorité des PED,
atteindre l’attractivité des capitaux étrangers s’avère une tâche assez difficile. Le constat
révèle une répartition inégale des flux d’IDE à destination des PED par rapport au reste du
monde.
Dans le cas de Madagascar, l’Aide publique au développement (APD) et les autres
emprunts extérieurs ne portent pas beaucoup de fruit dans le développement dû à divers
facteurs, elle n’apporte que d’énorme tonne de dette non soutenable. Il est temps d’exploiter
de nouvelle perspective de croissance comme l’IDE à l’instar des pays d’Asie de l’est, mais
un problème s’oppose à cette vision, Comment attirer les entités désireuses à investir dans le
pays ?
L’existence de divers risques, agréger en Risque Pays, que peuvent courir des
émetteurs sont les principaux freins dans l’offre d’IDE, et ce risque est d’autant plus grand
pour les pays du sud. Diverses organisations s’attellent à classer par catégories les pays du
monde selon leur niveau de risque pays de risque pays. Ainsi, les émetteurs utilisent ces
informations dans leurs décisions d’effectuer ou non une opération d’internationalisation. Ce 1 OCDE, « Manuel de l’OCDE sur les indicateurs de la mondialisation économique », 2005, p255
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
2
classement est donc un grand frein dans le cas de Madagascar car il influence à la fois le
nombre d’entités émetteuses et la quantité de leurs investissements. Etant donné que le
domaine économique, financier et politique constitue l’environnement des affaires. Un Etat ne
pourrait-elle pas agir sur ce risque à fin d’optimiser l’afflux d4IDE dans son territoire ?
Pour plus de précision dans cette étude, partant de l’hypothèse générale que risque
pays joue un rôle important dans l’attraction d’IDE : (i) i*diminuer le risque pays entraine
l’entrée des flux d’IDE,(ii)Contrôler l’environnement des affaires signifie contrôler le risque
pays. (iii) le risque politique en tant que risque pays est le plus pertinent des trois.
L’analyse du risque pays ci-présent se fera à partir des comportements des acteurs
économiques concernés par ce risque notamment les FMN par leurs psychologies (prise de
décision dans la réalisation d’IDE), ainsi, le risque que les marges de manœuvre des hôtes.
Ainsi d’arriver à résultat acceptable, la méthode hypothéticodéductive va être utilisé, car
l’étude pose des hypothèses à fin d’en tirer des résultats contribuant à l’éclaircissement du
concept traité par thème choisi. Il est à noter que le devoir ne peut traiter toutes sortes de
risque pays, elle n’abordera dans l’analyse que d’une seule, il est aussi quand même à noter
que le manque de temps et des données disponibles impact sur la qualité du devoir.
La première partie du travail est consacré à la revue de la littérature sur l’IDE et le
Risque Pays, et la seconde partie concerne l’application de ces concepts pour le cas de
Madagascar.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
3
PARTIE I LE RISQUE PAYS DANS LE CONTEXTE DE L’IDE :
Revue de la littérature Cette première partie traite de la revue de la littérature sur le risque pays du concept
générale du risque vers une approche plus spécifique : le risque pays, notamment ses
relations avec l’investissement direct étranger. Le but est cerné le concept afin de connaitre
tous ses dimensions.
Dans le premier chapitre il sera question de l’analyse globale du risque. Ensuite dans
le second chapitre sera traité le concept d’investissement direct étranger et le risque pays qui
le concerne. Enfin dans le dernier chapitre, l’analyse se portera sur les sources du risque.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
4
Chap. I - Introduction sur la notion de Risque et de Risque Pays
Ce chapitre est une introduction dans le concept de risque et de risque pays, afin de
cerner le concept pour le bon déroulement des analyses à venir. Pour cela dans la première
section, il sera question d’une analyse simple du concept de risque et dans la seconde section,
celle de l’introduction préliminaire dans le concept de risque pays.
1. Approche globale du risque
« Toutes activités humaines créent un risque, pour soi et pour les autres »2, le risque
est une réalité qui croît à mesure que l’activité de l’individu se développe et il l’est encore de
plus dans le cas d’un groupe d’individu. Dans cette section, nous saurons ce qu’est le risque,
d’où tient-il sa source, et comment se manifeste ce risque dans le cas de l’investissement au
sein d’une organisation comme une entreprise (à fin d’avoir un avant-goût des risques liés à
l’investissement de même nature que l’IDE mais pas de même envergure).
1.1 Définition
Nombreux sont les définitions du risque, elles varient suivant l’analyse des divers
auteurs3. Le risque est défini comme étant un évènement indésirable qui est susceptible de se
produire ainsi que la cause d’un évènement susceptible de se produire. D’un autre point de
vue et de façon mathématique, il est défini comme étant la probabilité qu’un évènement
indésirable susceptible de se produire apparaît. Enfin, en addition, il est considéré comme la
situation d’une prise de décision effectué dans des conditions où les probabilités de risque
sont connues.
Ainsi, il n’existe pas de définition du risque accepté par tous et permettant la
caractérisation de son statut, néanmoins, chaque définition s’accorde sur le concept de
« potentialité ». En analysant les diverses définitions, on peut identifier deux dimensions4 du
risque : la dimension quantitative qui est un approche plutôt mathématique du risque ; la
dimension qualitative qui varie selon divers facteurs notamment le contexte, le cas de figure
et le domaine d’activité, ce second domaine se matérialise dans les enjeux d’origine éthiques,
politiques et sociaux et est parfois négliger dans certains appréciation de l’analyse du risque.
2ROSA André, Connaitre, comprendre et organiser. Les assurances d’une entreprise, ce qu’il faut savoir, Paris, 1988, p414. 3KERMISCH Céline, « Vers une définition multidimensionnelle du risque ». [Vertigo] La revue électronique en
sciences de l’environnement, vol. 12, n° 2, 2012, p15. 4 Analyser selon les composantes du risque.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
5
1.2 Origine du risque
Dans son article, KERMISCH reprend la définition du risque énoncé par la
Commission européenne consacré à l’harmonisation des procédures d’analyse de risque
comme étant : « une fonction de la probabilité et de l’amplitude d’effets d’événements
dommageables affectant l’homme ou l’environnement suite à l’exposition, sous des
conditions déterminées, à un danger ». Dans ce même article, le danger est énoncé par cette
Commission comme étant « associée à la possibilité pour un agent ou pour une situation de
causer des effet(s) d’événement(s) adverses » et « qu’il renvoie à une propriété inhérente à cet
agent ou à cette situation » et en fin que« le terme est souvent appliqué à l’agent ou à la
situation ayant cette propriété ». Ainsi, dans la conception quantitative du risque, la
circonstance qui crée le risque est le « hasard5 » (terme anglais). Il est à la fois la source et le
moyen de quantification du risque. Alors, il témoigne de la réalité qui est le risque.
Ces deux définitions nous ramènent à la théorie de « l’information asymétrique »
initiée par les économistes Akerlöf, Stieglitz et Weiss6, dans laquelle ils mettent l’accent sur
le contexte de l’imperfection des informations sur le marché. La situation est la suivante : une
seule des deux agents économiques qui effectue une transaction possède la totalité des
informations sur l’objet de la transaction, ainsi cela instaure au niveau des deux parties la
situation de « sélection adverse7 » ou/et de celui de « l’aléa moral 8». Quoi qu’il en soit, cela
crée, pour l’individu non informé, un risque de sortir perdant de la transaction et donc courir
des dommages dû à cette perte.
En bref, l’incertitude crée le danger et le danger qui engendre par la suite le risque.
1.3 Méthode générale d’analyse du risque et illustration
En ce qui concerne la méthode d’analyse du risque, le schéma suivant résume les
démarches à effectuer.
5 Qui signifie danger en français 6Voir p 34, MONTOUSSEE Marc, Thèmes et Débats. Nouvelle théorie économiques, Aubin Imprimeur, Paris, juin
2002, p128.
7La concurrence est perturbée par le fait que seule une partie connaît effectivement la valeur du bien échangé.
8 Une situation dans laquelle l’agent non informé ne peut pas Contrôler l’action de son partenaire ou bien n’a
pas les moyens d’en évaluer l’opportunité.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
6
Figure 1 : méthode générale d’analyse du risque
Source : KERMISCH Céline, « Vers une définition multidimensionnelle du risque ». [Vertigo] La
revue électronique en sciences de l’environnement, vol. 12, n° 2, 2012, p15.
Une entreprise évolue dans un contexte d’incertitude et elle a pour but de réaliser le
maximum de profit. Dans ce contexte, la recherche de ce profit comporte d’autant plus de
risque que les moyens mobilisés dans sa recherche est importante. Ainsi, il est certain que
c’est dans les grandes firmes qu’elle atteindra son seuil maximum9. Dans cette sous-section,
ce qui nous intéresse est: d’abord de connaitre les risques courus à investir dans une entité,
notamment une entreprise, car d’une façon ou d’une autre une entreprise sera amené à
financer (investir dans) son développement par un prêt bancaire; enfin de connaitre les
démarches pour l’identifier et éviter ce risque.
Pour les banques, financer une entreprise par un prêt l’amène à courir deux types de
risques10 qui se mettront entre elles et le bon recouvrement de leurs capitaux investis, qui
sont: le risque client et les risques internes à l’entreprise ou risque d’organisation.
• Le risque client appartient à la famille de « risque de contrepartie ou de
signature ». l’intensité du risque couru par la banque dépend : premièrement, de la nature de
l’opération, c’est-à-dire crédit à long terme ou à moyen terme ou à court terme, engagement
par signature
9ROSA André, Connaitre, comprendre et organiser. Les assurances d’une entreprise, ce qu’il faut savoir, Paris,
1988, p414. 10KEIZER Bernard, « les banques faces aux risques », cahier français, N°252, Septembre 1991, pp 53 – 61.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
7
(caution, garantie, titre émis par le client) ; deuxièmement, de la qualité sectorielle ou
individuelle du client.
• Le Risque d’organisation, elle concerne la structure de l’organisation de
l’entreprise susceptible de ralentir sa production et ainsi affecté sa rentabilité et ainsi sa
solvabilité. Elle peut avoir trois origines :
- Ses ressources humaines : par le risque d’erreur, de fraude ou de grève.
- Ses matériels : Risque de panne
- Son environnement : modification de l’environnement règlementaire,
juridique ou fiscal.
En ce qui concerne les banques, l’autorisation de crédit se fait donc en fonction de
ces risques. Ainsi, pour les identifies, les banques ont recours à un système de cotation ou de
scoring interne dans l’entreprise (audite ou dépouillement de bilan par exemple) afin d’avoir
des informations sur l’ampleur des risques. Enfin, en effectuant un double arbitrage entre
risques-rentabilité et résultats-valeurs. Il est de coutume que plus le risque est grand plus les
rémunérations attendues sont élevées.
2. Le concept de risque pays : Historique, définition et analyse
Ce section consiste à faire la lumière sur le concept de risque pays notamment son
origine, sa signification, il met aussi en évidence comment analyser le risque pays ?
2.1. Historique et origine du terme
Comme il était dit auparavant, toute activité visant à obtenir une rémunération
comporte un risque. Il se manifeste par la possibilité de non obtention des revenues espérées.
Mais, mise à part les risques liés à l’opération lui-même, il existe un autre type de risque qui
lui est lié à la localisation géographique11.
L’histoire témoigne de l‘existence de ce risque notamment : la nationalisation du
canal de Suez12 en 1956; la crise de l’endettement en Amérique latine du milieu des années
1980 (Mexique en 1982) et en Russie en 1998; enfin la crise asiatique de juillet 1997. Ces
faits historiques ne décrivent qu’un seul et même phénomène.
11 LAURENT Pierre, MEUNIER Nicolas, « Risque pays : l’Europe de l’Est est-elle spécifique ? ».Revue d'économie
financière,n°72, 2003. Les aspects financiers de l'élargissement européen. pp. 31-44. 12 Canal en Egypte qui relie la mer méditerranée à l’océan indien facilitant ainsi le transport de marchandise.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
8
Phénomène déjà évoqué par des économistes américains13 en 1970, ce genre de
risque, appelé communément « risque pays », concerne les agents économiques qui
envisagent d’opérer hors de leurs territoires nationaux. Car franchir une frontière n’est jamais
sans incertitude pour un agent économique tel que les investisseurs.
2.2. Définition du risque pays
Le concept de risque pays est encore un concept flou et une théorisation sur son sujet
n’existe pas vraiment. Dans son article14, Gaudreau met en évidence l’existence de trois types
d’approche du risque pays ramenant à différent aspect de risque.
Ces trois approches sont :
� approche du point de vue de l'entité créditrice nationale qui met en évidence
le type de risque;
� approche du point de vue de l'entité étrangère débitrice qui exergue la nature
du risque;
� enfin approche dupoint de vue des faits générateurs de crise qui montre le
type de crise.
En ce qui concerne sa définition, dans ce même article, diverses définitions d’auteurs
sont recensées. Ces définitions sont les suivantes selon :
- Pancras : le risque pays est «l'exposition à une perte d'un prêt transnational
causée par des événements particuliers internes d'un pays emprunteur qui sont, tout ou
en partie, sous contrôle gouvernemental, mais absolument pas contrôlables par une
société privée ou un individu ».
- Marois: le risque pays s’agit du « risque de matérialisation d'un sinistre, résultant du
contexte économique et politique d'un Etat étranger, dans lequel une entreprise effectue
une partie de ses activités ».
- Clei: il s’agit de « l'ensemble desparamètres –macroéconomiques, financiers, politiques
et sociaux – qui peuvent contribuer à laformation d'un risque autre que strictement
commercial lors d'une opération avec un pays émergent ».
- Mikdashi : le risque « s'applique aux différentes formes d'endettement, qu'il s'agisse de
créances non négociables (bancaires ou non bancaires) ou de titres de portefeuille
d'investissement ou de négoce et provient de l'incapacité ou du refus d'un pays à fournir
13 SARGEN et al 14Gaudreau, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -
Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p. –COT E5.204
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
9
les devises nécessaires pour satisfaire les engagements financiers de l'Etat, et ou des
agents économiques privés opérant dans ce pays ».
Ces définitions attestent de l’aspect multidimensionnel du risque pays.
2.3. Méthode d’analysedu risque pays
En se penchant sur les définitions ci-dessus, les quatre auteurs s’accordent à dire que
le risque pays s’applique à tous opérations internationales (Prêt, Investissement, Négoce) qui
implique une certaine catégorie de pays notamment les pays émergeants (et pays en
développement). Ainsi, dans ces opérations le pays émergeant a pour rôle soit d’emprunteur,
soit de site d’exportation, soit de pays hôtes d’un investissement direct. Du côté de l’origine
du risque pays, les auteurs se complètent en affirmant qu’il est engendré par des évènements
issus du pays, impliquant les paramètres économique (macroéconomique), politico-social et
financier. Ces trois paramètres forment l’environnement interne d’un pays. Ainsi, le risque
pays est engendré par l’environnement interne du pays.
L’analyse de ces définitions aboutie à préciser les genres d’acteurs économiques
affectés par le risque pays : Les investisseurs financiers, par l’achat de titres ou de
participations locales (obligations, actions, financement de projets); et les entreprises qui
souhaitent développer leur activité (industrielle ou de services) à l’étranger. Ce qu’il faut
préciser c’est que ces acteurs sont très différents du point de vue du risque qu’ils prennent :
les premiers risquent une variation du revenu financier attendu, les seconds peuvent échouer
dans une opération éventuellement incluse dans un processus industriel15.
En conséquence, l’approche utilisée dans l’analyse du risque différent selon le type
d’opération international. Selon Meunier (2003), pour « les investisseurs financiers, la
réponse se fait le plus souvent en termes d’analyse crédit ou de rating : on note la qualité de
l’émetteur (État, entreprise, banque...) dans son environnement économique, politique et
social », alors que pour « les entrepreneurs délocalisés ou les exportateurs, la réponse est
souvent fonction du risque auquel ils sont le plus sensible ».
On peut donc conclure de tous cela que, la première étape de l’analyse du risque pays
est de l’associer à une activité; la seconde étape consiste à identifier les points sensibles de
l’activité c’est-à-dire les faiblesses (et les forces) de l’opération en question16; la troisième
étape, c’est à dire sa quantification/qualification, se base sur des fondamentaux d’ordre
15LAURENT Pierre, MEUNIER Nicolas, « Risque pays : l’Europe de l’Est est-elle spécifique ? ».Revue d'économie
financière, n°72, 2003. Les aspects financiers de l'élargissement européen. pp. 31-44 16 Aussi connu comme les facteurs déterminants de l’opération.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
10
économique, financier et politique. Et spécialement pour les pays concerné, la quatrième étape
consiste à gérer le risque.
En conclusion du chapitre, le risque pays n’est pas un phénomène récente elle est
présente depuis les premières tentatives d’ouvertures des acteurs économiques vers d’autre
territoire inconnu. Ce risque possédé de multiple facette, variant selon l’opération étudié et
impliquant plusieurs acteurs économique. Enfin, son analyse amène à répondre à la question:
comment anticiper les fragilités macroéconomiques, financières ou sociopolitiques d’un pays,
susceptibles d’avoir des répercussions sur uneopération financière ou commerciale?17
17
MEUNIER Nicolas, SOLLOGOUB Tania,(introduction)Economie du risque pays, Coll. Repères, éd. La Découverte, 2005, 123 p.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
11
Chap. II Firme multinationale, IDE et risque pays couru
Ce chapitre effectue une revue de littérature sur les fondements de l’investissement
direct étranger en se focalisant sur les théories entourant son auteur, c’est-à-dire les firmes
multinationales, et ainsi que les risques affiliés à la réalisation de ces opérations
d’investissements.
1. Firme multinationale et Investissement direct étranger
Cette section traite de la revue de littérature sur les concepts d’investissement direct
étranger et de la multinationalisation des firmes qui sont à la base des IDE. Elle a pour but de
cerner les raisons poussant une firme à investir à dans un territoire précis.
1.1 Définition et caractéristique de l’IDE
L’investissement direct étranger se défini selon l’OCDE comme étant une opération
par laquelle un investisseur résident dans une économie (investisseur direct) acquiert un
intérêt durable dans un entreprise résident d’une autre économie (entreprise d’investissement
direct)18.
L’investissement direct étranger revête trois formes d’opérations19 :
- Participation au capital à un niveau suffisant pour exercer un contrôle, sauf l’action
privilégiée non participantes qui sont considérées comme des titres de créance. Cette
opération est à l’instar des fusions acquisition ou création de nouvelle installation ou
succursale.
- Réinvestissement sur place des bénéfices d’une filiale implantée à l’étranger.
- les prêts à court ou long terme réalisés entre la société mère et sa filiale.
Pour ce qui en est du seuil de contrôle, la banque de France conformément à la décision de la
FMI s’accorde à dire qu’il y a IDE quand l’investisseur contrôle 10% ou plus du capital de
l’entreprise dont il a acquis les actions.
Il est nécessaire de revenir sur le sujet de l’entreprise d’investissement direct, car il
en existe trois formes selon le niveau de contrôle : 18Voir p124.LAZAMANANA André Pierre, « LES FACTEURS DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT. Analyse comparative de l’attractivité territoriale de l’île Maurice et de Madagascar », Revue de la faculté DEGS, n°4, 2013, p 123-140. 19Voir p 264. BEITONE A., CARZOLA A., DOLLO C., DRAI A.I., Dictionnaire des sciences économique, Armand
COLIN, p448
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
12
• une filiale est une entreprise dotée de la personnalité morale dont l’investisseur
contrôle directement ou indirectement (par l’intermédiaire d’une autre filiale) plus de
50%.
• une société affiliée est une entreprise dans laquelle l’investisseur direct et ses
filiales contrôlent 50% au plus (mais 10% au moins) des actions.
• une succursale est une entreprise filiale à 100%.
Il est à remarquer qu’un investissement inférieur à 10% relève des placements de portefeuille.
1.2 Motif de réalisation d’IDE selon l’approche Éclectique
Connue aussi sous la dénomination de « paradigme OLI »20, elle est une approche
théorique globale des facteurs qui poussent les firmes à réaliser un investissement direct
étranger. Cette théorie a été élaboré à fin de répondre à plusieurs questionnement servant à
identifier ces motifs. Ainsi, d’après cette théorie, quand les trois conditions ou avantages
suivants sont réunis alors une firme multinationale s’implante à l’étranger :
1.2.1 « O » : Avantages spécifiques d’une firme
En réponse à la question : « pourquoi les firmes vont-elles à l’étranger ? »21, et
comme réponse Dunning a affirmé : « Parce qu’elles détiennent un avantage spécifique qui
leur assure que les avantages d’une multinationalisation surpassent, à long terme les coûts
exigés ».
Le tableau suivant illustre ces avantages spécifiques des firmes permettant de
surpasser ces coûts (liés à l’apprentissage de la culture, des lois, des institutions et du langage,
ainsi qu’à la collecte des informations sur le marché local).
Tableau 1 : Les avantages spécifique d’une firme
Avantages spécifiques Caractéristiques
Les savoirs spécialisés - Les innovations - Niveau de développement technologique - Savoir-faire de la main d’œuvre
Economies de taille
- Economie d’échelle - Economie de gamme - La recherche de nouveau capital permettant d’abaisser le coût
unitaire de la production
20DUNNING John H, « The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past, Present and Future», Int. J.
of the Economics of Business, Vol. 8, No. 2, 2001, pp. 173-190. 21 JASMIN Éric, « nouvelle économie et firmes multinationales les enjeux théoriques et analytiques : le paradigme éclectique », c a h i e r s d e r e c h e r c h e – C E I M, avril 2003, p 44
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
13
Les avantages de type
monopolistique
- Première firme à pénétrer un marché - Détention d’une marque reconnue
Source : JASMIN Éric, « nouvelle économie et firmes multinationales les enjeux théoriques et
analytiques : le paradigme éclectique », c a h i e r s d e r e c h e r c h e – C E I M, avril 2003, p
44.
1.2.2 « L » : Avantages spécifiques des pays
Comme réponse à la question : « où s’installer ?», Running répond par : « Là où les
avantages d’un pays maximisent les avantages spécifiques de la firme ». Pour cela, les firmes
doit comparer les différentes possibilités afin d’identifier qui maximisera le plus ses avantages
spécifiques. Dans ce contexte, il considère trois paramètres comme élément de comparaison
de ces futurs pays hôtes, appelé « paradigme ESP » (Environnement, Système, Politique).
Tableau 2 : Paradigme ESP
Les paramètres du paradigme
Caractéristiques
Environnement
- Ressources humaines - Ressources naturelles - Stade de développement économique - La grandeur du marché - Les transports - L’infrastructure des communications - Les réseaux de distribution
Système
- La liberté des entreprises - Système social - Alliances avec les autres pays - L’attitude envers les étrangers - Le langage - La culture
Politique - Macro-économique (fiscalité, monnaie, taux de change) -Micro-économique (les secteurs industriels, les échanges, compétition) - Général (éducation, protection du consommateur)
Source : JASMIN Éric, « nouvelle économie et firmes multinationales les enjeux théoriques et
analytiques : le paradigme éclectique », c a h i e r s d e r e c h e r c h e – C E I M, avril 2003, p
44.
Le paradigme ESP étudie donc les variables structurels d’un pays,
l’environnement(E) concerne les éléments économiques notamment La quantité et la qualité
des facteurs de productions disponibles, tandis que le système (S) regarde les éléments
sociaux et culturels et enfin la politique (P) se rattache aux politiques gouvernementales.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
14
1.2.3 « I » : les avantages de l’internalisation
La dernière interrogation est « Comment vont-elles s’installer à l’étranger? », cette
question s’interroge sur le mode d’organisation à adopter afin d’optimiser les avantages
spécifique de la firme et celui de la localisation choisie. Le tableau suivant montre les
avantages et inconvenants de l’internalisation.
Tableau 3 : les avantages et inconvenants de l’internalisation.
Les avantages Les inconvénients - Un meilleur contrôle sur la chaîne de
production, - Une baisse des coûts de transactions, - La possibilité d’exploiter une certaine
puissance monopolistique, - Un accès à un nouveau marché, - La protection des transferts de technologie, - Une meilleure coordination entre la
production et les réseaux de distribution - Une prise de contrôle sur les habiletés
locales et/ou le coût réduit des ressources dans le processus de production
- plus la taille de l’entreprise est imposante,
plus l’entreprise demande une grande
administration ;
- Complexification des réseaux
d’intégration verticale et horizontale
de la firme ;
- Nécessité de grand capital pour
fusionner, acquérir et créer ;
- Mise à niveau des connaissances
Source: JASMIN Éric, « nouvelle économie et firmes multinationales les enjeux théoriques et
analytiques : le paradigme éclectique », c a h i e r s d e r e c h e r c h e – C E I M, avril 2003, p
44.
Dans le contexte où le marché est imparfait ou même inexistante, la firme a intérêt à
s’internaliser (crée son propre marché intérieur) et choisir une bonne organisation. Pour cela,
la firme a le choix entre les quatreoptions suivant : (i) Exporter son produit ; (ii) Déléguer à
une autre entreprise la distribution en donnant une licence d’importation ou de fabrication, ou
par accord de sous-traitance ; (iii) Installer un accord de partenariat vertical22 ou horizontale23,
par joint-venture24 ou contrôle minoritaire ; (iv) Etablir une filiale lui appartenant à 100%, soit
par fusion avec une entreprise locale, soit par « Greenfield investissement25 ».
22
Entre différents biens de la chaîne de production 23 Entre concurrent 24 Prise de contrôle à 50% 25 Crée une filiale entièrement
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
15
1.3 Stratégie de localisation appliquée
Ces stratégies révèlent les raisons pourquoi une firme installe son activité dans un
endroit précis ? La littérature distingue quatre stratégies26 adoptées par les firmes
multinationales à savoir :
1.3.1 Stratégie d’accès aux ressources naturelles
Appelé aussi « stratégie d’approvisionnement », elle est une stratégie antérieure à la
multinationalisation.Elle constitue la principale cause de l’IDE de l’économie international
dès le XVIème siècle car pour certains raison d’origine géographique, les ressources ne sont
pas abondantes chez les pays d’origines des firmes. Ainsi, les ressources sont exploitées à
l’étranger notamment dans les pays en développement.
1.3.2 Stratégie d’accès au marché
Au lieu de le servir par l’exportation, à cause de l’existence de protectionnisme les
firmes sont incitées à investir sur un marché étranger. Ainsi, les obstacles à l’échange (les
restrictions volontaires des exportations, les mesures antidumping) ont contribué à expliquer
l’essor des IDE horizontaux dont la logique consiste à contourner les barrières tarifaires. Cela
se passe dans les pays ayant une même structure de marché et un niveau de développement
équivalent au pays d’origine, d’où son qualification de stratégie horizontale.
1.3.3 Stratégie de minimisation de coût
Appelé stratégie de délocalisation, le principe est que chaque étapes du processus de
production de la firme sont localisé dans différents pays. Chaque filiale est spécialisée dans
une fraction de la chaine de production. Cette stratégie est motivée par le motif d’avantage
comparatif détenue par les pays où elle va implanter sa filiale mais dans lequel elle ne vendra
pas le produit ou service effectivement produit. Cette stratégie est qualifiée de stratégie
verticale par la différence de niveau de développement entre le pays originaire de la firme et
le pays hôte.
1.3.4 Stratégie de partenariat
Face à la concurrence internationale acharnée, les firmes multinationales tentent de
réduire leurs coûts fixes et leurs apports en capitaux par l’externalisation d’un certain nombre
26LAZAMANANA André Pierre, « LES FACTEURS DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT. Analyse comparative de l’attractivité territoriale de l’île Maurice et de Madagascar », Revue de la faculté DEGS, n°4, 2013, p 123-140.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
16
de fonctions qui étaient auparavant gérées directement par la maison mère. En fait, cette
dernière préfère sous-traiter (faire – faire) l’essentiel de sa production avec des firmes
compétentes en la matière. Elles s’organisent en « firmes – réseau » ou en partenariat où
s’allient avec d’autres firmes « réseaux de firmes » pour gagner des parts de marché.
2. Risques pays liés à l’investissement direct étranger
« On peut imaginer des opérations [d’investissement] dans n’importe quel pays - y
compris les plus risqués - à la seule condition que la prise de risque soit justement
rémunérée »27. Cette citation nous ramène à l’existence d’une décision poste-investissement,
décision consistant à comparer les risques aux rendements. Ainsi, la question dans tous
investisseur se doit de poser est à quel type de risque va-t-ilêtre exposé ?
Selon Meunier (2003), pour répondre à cette question, ils doivent se projeter vers
l’avenir et imaginer divers scénarios qui sont caractéristiques des pays où ils envisagent de
s’établir. Chaque scénarioreprésente une analyse typologique du risque, c’est-à-dire, une
analyse des caractéristiques des composants de ce risque à fin d’obtenir une classification de
ce risque.
En se basant donc sur ces affirmations, on peut classer les risques liés à
l’investissement direct étranger en deux selon sa façon d’affecter les opérations effectuées par
la firme: le risque industriel et le risque de non-transfert28.
2.1. Le risque industriel
Le risque industriel est type de risque qui affecte l’investissement direct étranger de
façon direct, car elle perturbe la relation entre la société mère et sa filiale. Ce type de risque
arrive dans le cas des investissements qui impliquent l’ouverture de succursale, impliquant
donc un contrôle total de la filiale, ainsi que le cas des prises de participation, impliquant un
contrôle partiel de la filiale.
Le risque industriel a divers effets sur les opérations des firmes, il est classé par cas
dans le tableau suivant :
27MEUNIER Nicolas, SOLLOGOUB Tania,(introduction) Economie du risque pays,Coll. Repères, éd. La Découverte, 2005, 123 p. 28GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -Centre
d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
17
Figure 2 : classification des effets du risque industriel selon leurs gravités
Source : GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -
Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p.
On distingue trois catégories d'événements ou de mesures pouvant affecter les
entreprises internationales : le risque politique « dur », le risque administratif et le risque
social.
Le risque politique «dur» comprend les expropriations, les confiscations, les
nationalisations, les prises de participation forcées. La deuxième catégorie est relative
aux décisions telles que le contrôle de prix, les limitations sur le rapatriement de bénéfices.
Enfin, la dernière catégorie fait référence aux événements sociaux comme les grèves, les
conflits.
Le graphe ci-dessus effectue un classement des facteursde risque politique suivant
leur degré de visibilité et leur niveau de gravité ou de violence. Ainsi, les guerres, les
destructions et les kidnappings, par exemple, sontconsidérés comme les pires événements en
terme de visibilité et de violence, tandis quel'imposition des prix est considérée comme un
événement de moindre gravité qui limite seulement le bon déroulement des opérations des
entreprises.Par exemple, dans le cas des expropriations, nous pouvons citer ceux des
Investisseurs étrangers de l’Union Soviétique pendant la guerre froide, par Allende au Chili
en 1972.Les destructions de biens ont généralement dues à des représailles contre les acteurs
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
18
économiques étrangers dont le pays d’origine est en conflit avec celui d’implantation, tel est
le cas des pays industrialisés lors du conflit entre l’Irak et la Koweït.
2.2. Le risque de non-transfère
Le risque de non transfert est une nature du risque pays qui ne concerne pas
directement l’activité de la firme. Mais elle l’affecte, comme même, de façon indirecte lors
des opérations vers l’étranger réalisé par sa filiale, notamment : lors des règlements des dettes
contractés soit vis-à-vis de la société mère (une des trois formes d’IDE, cf. plus haut) soit vis-
à-vis d’un autre créancier étranger extérieur à la firme29 ; ainsi que le rapatriement des
bénéfices vers la société mère.
Dans son article, Gaudreau (2002), reprend la définition de Calverley affirmant que
le risque de non-transfert « traduit le risque, pour des organismes financiersinternationaux, de
voir des entités publiques ou privées étrangères être incapables d'honorer leursobligations de
paiements à leur égard. Dans ce cas précis, la bonne volonté des bénéficiaires du prêt n’est
pas en cause. L'origine du risque est à rechercher, du côté de leur gouvernement, qui
leurinterdit de transférer des fonds hors du pays, ou les empêche d'obtenir les devises
nécessaires pour le
service de leur dette ».
Le Non-transfert est dû à plusieurs démarches effectuées par l’état du pays hôtes de
l’investissement. Par exemple la fourniture de monnaies de paiementétrangères peut être
limitée volontairement par l'Etat qui restreint les sorties de capitaux. Dans but les mesures
appliquées peuvent être un contrôle des changes, une inconvertibilité de la monnaie, un code
désinvestissements qui interdisent ou contraint le rapatriement des profits vers le pays de
l’investisseur.
Le non-transfert constitue un risque pour la filiale car, il aura pour double
conséquences : d’empêché le rapatriement des bénéfices engendrés par la filiale vers la
société mère; le rééchelonnement de dettes c’est-à-dire l’échéance sera modifier mais ni le
taux d’intérêt ni autre condition ne seront modifié. Le risque se situe au niveau de la confiance
du créancier, car à l’avenir la filiale n’obtiendra plus de prêt de sa part et cela aura ainsi pour
cause de déstabiliser sur le plan financière la filiale dû l’interdiction de transfert de fond. En
conséquence, le non-transfert aura un effet sur la performance de la filiale.
29 La possibilité pour la filiale de pouvoir négocier un prêt à une tiers dépend de l’organisation même de la firme, notamment du degré d’autonomie laissé au dirigeant de la filiale. Elle est réduite dans le cas des décisions financière mais n’est pas inexistante.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
19
Les firmes multinationales, à travers ses conditions et sa stratégie, expriment ses
intentions et son but, le maximum de profit. Mais cela n’est pas sans risque, mise à part les
stratégies de localisation identifiés par les théories sur la multinationalisation, il faut aussi
considérer que le risque sous ses différentes formes a un impact significatif sur les décisions
d’implantation à l’étranger, et apparaît par conséquent comme un facteur essentiel dans le
choix d’implantation des investisseurs directs étrangers. En analysant de près ces deux types
de risque couru par les FMN, ils ont pour source trois facteurs, facteur économique, financier
et surtout politique. Ainsi, ici l’analyse des risques porte sur tous les obstacles potentiels liés à
l’investissement direct étranger depuis le risque sociopolitique jusqu’au risque économico-
financier. Cela nous introduit dans le troisième chapitre, les sources du risque pays.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
20
Chap. III Les principales sources de risque pays
Analyser le risque pays consiste à anticiper les fragilités macroéconomiques,
financières ou sociopolitiques d’un pays, il est donc nécessaire de se pencher sur les diverses
sources qui engendrent se risque. Ce chapitre traite des rôles joués par les composants de
l’environnement des affaires d’un pays, notamment les composants politico-sociaux et les
composants économiques et financiers, sur le niveau du risque pays.
1. L’origine économique et financière du risque pays
« Une crise économique peut engendrer des changements politiques, tandis qu'un
bouleversement politique s'accompagne le plus souvent de changements économiques »30.
Cette affirmation de Schmidt atteste de l’aspect incontournable du domaine économique vis-
à-vis de l’environnement d’un pays, mais les écrits sur ce sujet précisent l’aspect inséparable
du domaine économie et financier.
Ainsi dans cette première section, il sera question de cerner les origines économiques
et financiers du risque pays : son historique et définition, le type de risque qu’il engendre, sa
méthode d’évaluation.
1.1 Historique à l’origine du concept
Depuis les années 1980 le monde a connu de nouvelles formes de risque-pays31. Ce
risque est associé à l’incapacité de nombreux pays en développement à honorer leur
engagement à la suite de la crise de la dette du Tiers Monde. Cela a commencé au Mexique en
1982, cette crise généralisée de l’endettement international a touché plusieurs pays de
l’Amérique Latine et de l’Afrique et a eu pour conséquence l’insuffisance en devises créant
ainsi des problèmes de rapatriement de profit de rupture ou de renégociation de contrats et de
risque d’opération.
La dette extérieure des pays en développement étant devenue un problème majeur
pour les prêteurs internationaux et les chercheurs, ces derniers se sont davantage intéressés au
risque-pays lié à l’endettement massif de ces pays, d’où est née l’analyse du risque
économique et financière.
30Schmidt, voir page 11, SIONNEAU Bernard, « Risque politique, risque-pays et risque-projet », Cahiers Mission
Prospective, Cahier n °7, Novembre 1996, p48. 31AMEWOKUNUYao, SU Zhang, SAIDANI Chiraz, « Proposition d’un cadre d’analyse du risque-pays dans lecontexte de la mondialisation », XVème Conférence Internationale de Management Stratégique, Annecy / Genève 13-16 Juin 2006.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
21
1.2 Définition et méthode d’analyse
Divers auteurs32 s’attellent à l’explication et à la différentiation des deux concepts est
aboutissent aux définitions suivantes:
1.2.1 Le risque économique
« Le risque pays économique est défini comme la volatilité du PNB ou du PIB réel ».
Mais cette définition du risque économique est qualifiée de restrictive étant donné que le seul
analyse du PIB ne suffit pas à juger de façon globale la capacité de paiement futur d’un pays.
Ainsi, l’appréciation du risque économique doit inclure la production intérieure brute
analysée selon sa tendance et doit être aussi associée à d’autre grand agrégat économique tel
que le niveau de l'inflation, les soldes budgétaires et de la balance des paiements, les taux
d'investissement et d'épargne, eux aussi analysés de façon dynamique33.
1.2.2 Le risque financier
« Le risque pays financier a trait à la capacité de l'économie nationale à générer
suffisamment d'échanges internationaux pour faire face au paiement des intérêts et du
principal de la dette extérieure ». Tout comme celui du risque économique cette définition du
risque financier est restreinte, car la dette extérieure n’est pas le seul engagement financier
contracté par l’Etat lui-même ou par les entreprises publiques ou privées, il existe aussi les
engagements extérieurs vis-à-vis des exportateurs, des investisseurs industriels.
Ainsi, une meilleur appréciation du risque financier doit inclure tous les paramètres
relatifs à cette dette notamment sa composition, son origine, son exigibilité, son historique.
1.3 La nature des risques engendrés
Le risque économico-financière est à l’origine de deux natures du risque : Risque
souverain(risque d’insolvabilité, de défaut de paiement) et le Risque de non-transfert (cf.
chap.2).
Pour le cas du risque souverain, elle est définie comme « le risque, pour des
organismes financiers internationaux de voir le gouvernement d'un pays auquel ils ont accordé
des prêts, refuser, ou être incapable d'honorer, ses obligations de paiement envers eux. Dans le
32Marois, Cerne, Clark, voir page 16, GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p. 33LAURENT Pierre, MEUNIER Nicolas, « Risque pays : l’Europe de l’Est est-elle spécifique ? ».Revue d'économie
financière,n°72, 2003. Les aspects financiers de l'élargissement européen. pp. 31-44.
cas précis, le remboursement des prêts n'est pas lié aux performances d'un projet
particulier »34. Etant donné l’aspect restrictif
complété par « le risque souverain est
par un Etat (sous-entendu, y compris ses démembrements
entreprises publiques dont la de
dettes du secteur public.
Le non-paiement de la dette est dû à deux cas de source
dette et l'autre à la volonté de paiement quelle que soit la valeur de la créance.
est dû à la faiblesse du niveau des fonds disponibles par rapport à la somme due et le second
cas fait référence à un refus de paiement.
1.4 Méthode d’évaluation du risque
Pour évaluer le risque économique et financier, les acteurs internationa
à des systèmes de rating. Chaque type d’opération à son propre rating selon le risque dans
lequel elle est le plus sensible.
La société de rating The PRS Group a élaboré une méthode de quantification du
risque assez globale se fondant sur le
notamment le domaine économique et financier, elle l’a appelé modèle ICRG (International
Country Risque Guide).
1.4.1 Evaluation du risque économique
Selon le guide fourni par « The PRS Group », cette évaluatio
permet de constater les forces et faiblesses économiques du pays. Chaque variable dispose
d’une note, l’appréciation de ses notes est fixée sur une tabelle (voir annexe).
Tableau 4 : Composant des risques économiques
34Marois, Cerne, Clark, voir page 16, approche pratique », ATER -Centre d'économie du développement31 p.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
cas précis, le remboursement des prêts n'est pas lié aux performances d'un projet
Etant donné l’aspect restrictif de cette définition d’autres auteurs l’ont
le risque souverain est celui du non-paiement de sa dette (principal et intérêts)
entendu, y compris ses démembrements – collectivités territoriales,
entreprises publiques dont la dette est garantie par l'Etat) ». Ce dernier englobe toutes les
paiement de la dette est dû à deux cas de source : l'une liée au volume de la
dette et l'autre à la volonté de paiement quelle que soit la valeur de la créance.
est dû à la faiblesse du niveau des fonds disponibles par rapport à la somme due et le second
cas fait référence à un refus de paiement.
Méthode d’évaluation du risque
Pour évaluer le risque économique et financier, les acteurs internationa
à des systèmes de rating. Chaque type d’opération à son propre rating selon le risque dans
lequel elle est le plus sensible.
La société de rating The PRS Group a élaboré une méthode de quantification du
risque assez globale se fondant sur les trois constituants de l’environnement d’un pays,
notamment le domaine économique et financier, elle l’a appelé modèle ICRG (International
Evaluation du risque économique
Selon le guide fourni par « The PRS Group », cette évaluation du risque économique
permet de constater les forces et faiblesses économiques du pays. Chaque variable dispose
d’une note, l’appréciation de ses notes est fixée sur une tabelle (voir annexe).
Composant des risques économiques
Source: The PRS group, International Country Risk Guide Methodology
voir page 16, GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et
Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002,
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
22
cas précis, le remboursement des prêts n'est pas lié aux performances d'un projet
cette définition d’autres auteurs l’ont
paiement de sa dette (principal et intérêts)
collectivités territoriales,
». Ce dernier englobe toutes les
: l'une liée au volume de la
dette et l'autre à la volonté de paiement quelle que soit la valeur de la créance. Le premier cas
est dû à la faiblesse du niveau des fonds disponibles par rapport à la somme due et le second
Pour évaluer le risque économique et financier, les acteurs internationaux ont recours
à des systèmes de rating. Chaque type d’opération à son propre rating selon le risque dans
La société de rating The PRS Group a élaboré une méthode de quantification du
s trois constituants de l’environnement d’un pays,
notamment le domaine économique et financier, elle l’a appelé modèle ICRG (International
n du risque économique
permet de constater les forces et faiblesses économiques du pays. Chaque variable dispose
d’une note, l’appréciation de ses notes est fixée sur une tabelle (voir annexe).
International Country Risk Guide Methodology
Le risque pays : approche conceptuelle et squieu Bordeaux IV, 2002,
Cette méthode d’évaluation est fidèle à la théorie sur le risque économique, car elle
étudie à la foi les tendances de plusieurs agrégats économiques mais pas seulement le PIB.
1.4.2 Evaluation du risqu
En ce qui concerne l’évaluation du risque financier dans le modèle ICRG, elle vise à
donner une observation de la capacité d’un pays à payer ses dettes. Cela se fait de la même
manière que pour le risque économique. L’utilisateur n’a qu’à cherc
macro-économiques et ensuite attribuer le nombre de points alloués selon les tables du guide
méthodologique ICRG. Ci-après, un tableau regroupant les composants du risque financier.
Tableau 5 : Les composants du risque financière
Source:
Tous comme celui du risque économique, ce modèle considère toutes les opérations
qui engagent l’Etat lui-même ainsi que les entités publiques ou privées
2. L’origine politique du risque pays
Les risques pays d’origines politiques sont la source de risque qui affecte plus les
opérations d’investissement direct étranger
2.1. Historique et Origine du concept
Les changements dans l’environnement politique, tant dans les pays en
développement que développés, ont poussé plusieurs auteurs à porter une attention aux liens
entre les entreprises multinationales et les climats politiques des pays dans lesquels elles
s’installent. Pour ces entreprises, il est important de développer des stratégies viables
compte non seulement des tendances
35
MAROIS Bernard Michel, « La prévision du risque politique liée aux investissements à l’étranger
d'économie industrielle, vol. 16, 2e trimestre 1981. pp. 34
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
Cette méthode d’évaluation est fidèle à la théorie sur le risque économique, car elle
étudie à la foi les tendances de plusieurs agrégats économiques mais pas seulement le PIB.
Evaluation du risque financier
En ce qui concerne l’évaluation du risque financier dans le modèle ICRG, elle vise à
donner une observation de la capacité d’un pays à payer ses dettes. Cela se fait de la même
manière que pour le risque économique. L’utilisateur n’a qu’à chercher les bonnes données
économiques et ensuite attribuer le nombre de points alloués selon les tables du guide
après, un tableau regroupant les composants du risque financier.
Les composants du risque financière
urce: The PRS group, International Country Risk Guide Methodology
Tous comme celui du risque économique, ce modèle considère toutes les opérations
même ainsi que les entités publiques ou privées.
L’origine politique du risque pays
Les risques pays d’origines politiques sont la source de risque qui affecte plus les
opérations d’investissement direct étranger 35
Historique et Origine du concept
Les changements dans l’environnement politique, tant dans les pays en
développés, ont poussé plusieurs auteurs à porter une attention aux liens
entre les entreprises multinationales et les climats politiques des pays dans lesquels elles
s’installent. Pour ces entreprises, il est important de développer des stratégies viables
compte non seulement des tendances
La prévision du risque politique liée aux investissements à l’étranger
trimestre 1981. pp. 34-43.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
23
Cette méthode d’évaluation est fidèle à la théorie sur le risque économique, car elle
étudie à la foi les tendances de plusieurs agrégats économiques mais pas seulement le PIB.
En ce qui concerne l’évaluation du risque financier dans le modèle ICRG, elle vise à
donner une observation de la capacité d’un pays à payer ses dettes. Cela se fait de la même
her les bonnes données
économiques et ensuite attribuer le nombre de points alloués selon les tables du guide
après, un tableau regroupant les composants du risque financier.
The PRS group, International Country Risk Guide Methodology
Tous comme celui du risque économique, ce modèle considère toutes les opérations
Les risques pays d’origines politiques sont la source de risque qui affecte plus les
Les changements dans l’environnement politique, tant dans les pays en
développés, ont poussé plusieurs auteurs à porter une attention aux liens
entre les entreprises multinationales et les climats politiques des pays dans lesquels elles
s’installent. Pour ces entreprises, il est important de développer des stratégies viables tenant
La prévision du risque politique liée aux investissements à l’étranger ». Revue
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
24
évolutives, mais aussi des possibilités des changements radicaux et de brusques
discontinuités dans l’environnement dus aux fluctuations et turbulences politiques.
Le risque politique est considéré comme « la matérialisation des décisions
souveraines du pays hôte »36, étant donné l’existence d’interaction inévitable entre les
gouvernements des pays hôtes et les entreprises opérant sur les marchés étrangers à différents
niveaux. Les actions discriminatoires de ces gouvernements, qui visent à accomplir leurs
objectifs politiques et sociaux ou à protéger les entreprises locales dans le but de consolider
leur position par rapport à la concurrence étrangère, pourraient se traduire par certains
obstacles qui pourrait avoir des répercutions non désirées sur les opérations et les bénéfices
des entreprises internationales. Ces mesures ou procédures entreprises, par les gouvernements
nation aux au détriment des entreprises privées étrangères ou semi-privées étrangères dans
l’exercice de leur droit souverain, constituent les principales sources du risque politique.
2.2. Définition et méthode d’analyse
Divers auteurs37 se complètent pour donner un sens précis au concept de risque
politique au cours du temps :
- Brewe (1975) : le risque politique dérive de « l'incertitude liée à l'environnement
politico-économique des affaires et de ses effets sur les entreprises ».
- Habib-Deloncle(1991) : le risque politique est « l'ensemble des évènements ou
décisions d'ordre politique ou administratif, nationales ou internationales, pouvant
entraîner des pertes économiques, commerciales ou financières pour l'entreprise,
importatrice, exportatrice ou investissant à l'étranger, titulaire de ces contrats ».
- Paul (1993) : le risque politique prend la forme de toute « actions ou politiques
gouvernementales ou sociétales, ayant ou non pour origine le pays hôte et affectant,
soit à un groupe, soit à une majorité des investissements et d'opérations
économiques ».
Ses diverses définitions d’auteurs permettent de cerné en partie le concept de risque politique,
elles tiennent donc leurs source au niveau des décisions du pouvoir publique, de l’Etat d’un
pays jusqu’à la décision des groupes de pays appartenant à une union, pouvant constituer une
36Voir page3,AMEWOKUNUYao, SU Zhang, SAIDANI Chiraz, « Proposition d’un cadre d’analyse du risque-pays dans lecontexte de la mondialisation », XVème Conférence Internationale de Management Stratégique, Annecy / Genève 13-16 Juin 2006. 37Voir page 15,GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
25
entrave au bon déroulement des opérations internationales : les limitations, les barrières
douanières, les entraves au rapatriement des capitaux, les confiscations de biens, les
nationalisations. Elles précisent aussi que toutes les opérations financières internationales
peuvent être sujettes au risque politique (les négoces, les investissements, les prêts) malgré la
mise en exergue des opérations d’investissement.
2.3. Le type de risque engendré
En se penchant sur l’analyse des définitions, le risque politique engendre trois types
de risque : le risque bancaire, le risque commercial et le risque industriel ( cf. chap2).
2.3.1 Le risque bancaire
Le risque bancaire est défini comme étant « le risque d'incidents de paiement
(moratoire, non-reconnaissance de certaines dettes extérieures) résultant d'actes ou de
comportements de l'Etat débiteur ».
Ainsi, les banques peuvent être atteintes par le risque pays en consentant des prêts
aux opérateurs économiques étrangers. Ce comportement de l’Etat débiteur peut se manifester
à travers sa politique nationale qui rend trop faible son niveau de devises et ce niveau trop
faible peut limiter ou même empêcher, les sorties de capitaux.Cependant, cette défaillance
peut aussi concerner un emprunteur privé qui, suite à une mauvaisegestion de son activité
professionnelle ou à un environnement peu favorable, ne peut honorer ses dettes.
Le risque bancaire est donc à l’image d’un par un retard de paiement d’intérêt ou/et
de la dette principal, suivi ou non d’un non-remboursement, voire d’une renonciation38.
2.3.2 Le risque Commercial
Le risque commercial concerne les entreprises d’exportation, il est défini comme
« pouvant être assimilé, d’une part, à un risque de non-recouvrement des créances
commerciales détenues sur un importateur étranger, du fait de mesures prises par l'Etat
d'accueil ( interdiction de transférer des devises à des non-résidents, par exemple) et, d'autre
part, à un coût d'opportunité, en cas de fermeture d'un marché étranger, pour raisons
politiques »39.
38GAUTRIEAUD, Stéphanie, « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique », ATER -Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV, 2002, 31 p. 39 Voir page 8, idem
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
26
Les exportateurs sont donc sujets au risque pays à travers ses ventes de biens ou de
services. Ce risque se manifeste sous deux formes :
- L’entreprise vendeuse de produits peut voir sa créance non payée par
l’importateur temporairement ou définitivement. Ce phénomène est la conséquence de divers
facteur : des conditions internes défavorables (modification du taux de change, conflit au sein
du pays, guerre avec un pays voisin); le non-recouvrement des créances dû au manque de
devises disponibles dans les caisses de l’Etat ou du refus de fourni ces devises.
- Annulations soudainement des exportations alors qu’une partie ou l’ensemble
des produits est prêt pour l’exportation. Ce dernier aspect est dû à une perte de marché.
2.4. Méthode d’évaluation du risque politique
Pour évaluer le risque politique, les acteurs internationaux ont aussi recours à des
systèmes de rating. Chaque type d’opération a son propre rating selon le risque dans lequel il
est le plus sensible. Pour cela la société de rating the PRS group a élaboré une méthode de
quantification du risque politique sur les aspects institutionnels du problème.
D’après la méthodologie fournie par the PRS group, les variables du risque politique
reflètent le niveau de stabilité d’un pays et l’éventualité d’une exposition aux tensions
susceptibles de porter préjudice à l’environnement des affaires du pays.
Tableau 6 : Composant du risque politique
Source:
Pour chacun de ces composants une brève explication permettant de comprendre
laraison de l’utilisation du composant et comment lui
guide méthodologique ICRG
perception subjective de la personne, charger du calcul.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
Composant du risque politique
Source: The PRS group, International Country Risk Guide Methodology
Pour chacun de ces composants une brève explication permettant de comprendre
laraison de l’utilisation du composant et comment lui attribuer des points e
guide méthodologique ICRG (voir annexe). Ainsi, l’attribution des points revient à la
perception subjective de la personne, charger du calcul.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
27
International Country Risk Guide Methodology
Pour chacun de ces composants une brève explication permettant de comprendre
attribuer des points et de fournir dansle
Ainsi, l’attribution des points revient à la
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
28
En conclusion, « risque politique, risque économique et risque de crédit sont le plus
souvent imbriqués. L'instabilité politique se répercute sur la situation économique et
financière d'ensemble, d'où un risque de crédit qui s'accroît : les crises économiques
provoquent souvent des changements de régimes politiques. D'où la nécessité d'approches
globales »40. Concernant les investissements directs étrangers, il semble que les sources des
risques courus par les investisseurs sont issues des trois composants de l’environnement des
affaires d’un pays, mais celui du risque politique apparait comme le plus déterminant.
40, SIONNEAU Bernard, « Risque politique, risque-pays et risque-projet », Cahiers Mission Prospective, Cahier n
°7, Novembre 1996, p48
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
29
PARTIE II IMPACT DU RISQUE PAYS SUR L’INVESTISSEMENT
DIRECT ETRANGER :
Cas de Madagascar
Cette partie est dédiée à l’étude du risque pays sur le territoire malagasy dans le
contexte de l’attraction des investissements direct étranger.
Dans ce but, la logique du plan est définir l’opération où l’on va étudie le risque.
D’où le chapitre premier sur l’entrer de flux d’IDE à Madagascar et ses déterminants. En
second lieu, l’analyse du risque affilié à l’IDE à Madagascar. Et enfin, il sera question de la
marge de manœuvre qu’un pays possédé pour agir sur l’environnement des affaires avec des
exemples concret d’autre pays.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
30
Chap. I Evolution et Déterminants des IDE à Madagascar
Ce chapitre répond à la première étape et à la seconde étape de l’analyse du risque
pays selon la partie théorique de ce document, celui de la nécessité d’associé le risque pays à
une activité. Dans ce cas précis, l’analyse se porte sur l’investissement direct étranger à
Madagascar de 2002 à 2013.
Ainsi, ce chapitre traitera en premier lieux de l’évolution des flux d’IDE et second
lieux des déterminants de l’IDE dans les pays en développement incluant Madagascar.
1. Evolution des flux d’IDE à Madagascar
Cette section traite particulièrement des flux entrants d’IDE à Madagascar, de quel
pays viennent-ils, où s’installent-elles, et dans quelle branche ces firmes investissent.
1.1 Les flux entrant d’IDE à Madagascar
Cette sous-section analysera l’entré de flux d’IDE à Madagascar de 2002 à 2014
(prévision) à fin de cerner son dynamisme. Le graphe suivant illustre cette évolution des flux
entrant pendant ce période :
Figure 3 :Evolution des flux d’IDE entrants de 2002 à 2013
Source : INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
Le flux d’IDE de Madagascar est passé de 83,5 Milliards d’Ariary à 177,7 Milliards d’Ariary
en 2004, autrement, les entreprises résidentes à Madagascar ont attiré 95 millions USD
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
31
en 2004. En analysant de près ce flux, il montre que c’est surtout au niveau des « autres
transactions »41 qu’il y a eu le plus de mouvements. Sur l’ensemble de la période 2002-2005,
près de 60% des capitaux étrangers ont été enregistrés sous cette rubrique42. Les études de
l’INSTAT en 2006, dans ce période, affirment qu’il existe un changement de comportement
des entreprises d’investissement étranger, selon eux, la période entre 2002 et 2003 la
concentration des flux au niveau des emprunt à long terme et les apport en compte courant.
Alors que pour la période 2004 à 2005 les entreprises d’IDE ont commencé à prêter des fonds
à un niveau faible.
Ce flux d’IDE a diminué de l’ordre de 9 millions de dollars US en 2005, pour
s’établir à 86 millions de dollars US. Les flux d’IDE ont cru considérablement en 2006 avec
une hausse de plus de 260% pour atteindre le montant de 630,3 milliard d’Ariary pour ensuite
passer à 1 868,1 milliards d’Ariary. D’après l’INSTAT en 2008,cette croissance fulgurante de
flux d’IDE observé en 2007, correspondait à la mise en œuvre des investissements
enconstruction pour le besoin des projets miniers que sont l’exploitation de l’ilménite par le
QMMet celle du cobalt et du nickel à d’Ambatovy.
L’année 2009 a montré un léger ralentissement du rythme de croissance des IDE
entrants. En effet, le taux d’accroissement en valeur cette année a été de 25%43. D’après
l’analyse de l’INSTAT, cela vient d’une part de la crise financière mondiale et d’autre part de
la crise politique mais ces deux phénomènes ont été balayés par le comportement des
investisseurs qui ne souhaitaient pas abandonner leurs grands projets miniers. Ainsi, les flux
d’IDE reçus se sont élevés à 2.532,2 milliards d’Ariary, soit l’équivalent de 1,3 milliards de
dollars américains.
Le flux d’IDE a connu une baisse en 2010 il était à 1 689,1 milliards d’Ariary, et
poursuit sa descente en 2011 d’une valeur estimé à 1 639,9 milliards d’Ariary. L’INSTAT
affirme que cette baisse est dû à au climat des affaires incertain dû à la crise sociopolitique qui
se fait ressentir durant l’année 201144. Il est à noter une évolution positive du capital social
dû aux apports des entreprises d’investissement directs étrangers créées au cours de l’année
2011 malgré la crise.
En 2012, le flux à crue est atteint la valeur de 1964,2 milliards d’Ariary, une hausse
de 19,8% par rapport à l’année précédente. Alors que le flux d’investissements directs
étrangers
41 Constitué des emprunts à plus d’un an et des apports en compte courant. 42INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2006 43INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, 2010 44INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, décembre 2012
entrants est évalué à 1251,5 milliards d’Ariary en 2013 soit une diminution de
cent en monnaie locale à cause de la diminution dans le poste
représente 103,1% du flux des IDE en 2013, une baisse de
noter l’existence de baisse au niveau des flux
respectivement de -72,7% et
L’évolution négative du capital social est due principalement aux réductions des apports des
entreprisesd’investissement directs étrangers créées au cours de l’an
l’année précédente dû à une hésitation des investisseurs à réaliser leur programme
d’investissement.
1.2 Origine des firmes investissant à Madagascar
Les trois principaux pays sources des stocks d’IDE sont le
Uniet la France.Les investisseurs de ces pays opèrent essentiellement dans la branche des
activités extractivesà Madagascar
investisseurs à Madagascar.
Tableau 7 : Evolution des flux d’IDE par Pays d’Origine entre 2007 et 2012 (en milliards
d’ariary).
Source : INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
45INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar,
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
entrants est évalué à 1251,5 milliards d’Ariary en 2013 soit une diminution de
locale à cause de la diminution dans le poste autres transaction
représente 103,1% du flux des IDE en 2013, une baisse de -29,6% par rapport à 2012.
noter l’existence de baisse au niveau des flux du capital social et des bénéfices
72,7% et -171,1 % par rapport à 2012. D’après l’INSTAT (2015),
L’évolution négative du capital social est due principalement aux réductions des apports des
entreprisesd’investissement directs étrangers créées au cours de l’année 2013 par rapport à
dû à une hésitation des investisseurs à réaliser leur programme
Origine des firmes investissant à Madagascar
Les trois principaux pays sources des stocks d’IDE sont le Canada,
Les investisseurs de ces pays opèrent essentiellement dans la branche des
à Madagascar.Les tableaux suivant renseignent sur c
Evolution des flux d’IDE par Pays d’Origine entre 2007 et 2012 (en milliards
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
32
entrants est évalué à 1251,5 milliards d’Ariary en 2013 soit une diminution de -36,3 pour
autres transaction45. Ce flux
29,6% par rapport à 2012. IL est à
du capital social et des bénéfices réinvestis,
171,1 % par rapport à 2012. D’après l’INSTAT (2015),
L’évolution négative du capital social est due principalement aux réductions des apports des
née 2013 par rapport à
dû à une hésitation des investisseurs à réaliser leur programme
Canada, le Royaume
Les investisseurs de ces pays opèrent essentiellement dans la branche des
bleaux suivant renseignent sur ces principaux
Evolution des flux d’IDE par Pays d’Origine entre 2007 et 2012 (en milliards
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
Tableau 8 : Le stock d’IDE selon le pays de résidence des investisseurs étrangers de 2007 à
2013
Source : INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
En 2007, Les flux d’IDE provenant du Canada
occupent la première place avec près de 48% des flux totaux
reçus du Canada maintint leurs premières positions avec une réalisation de 26,9% de
l’ensemble. Cette performance est due à la prise de participation d’inves
dans 2 grands projets miniers à savoir le QMM et le projet d’Ambatovy. Viennent ensuite les
investisseurs de la Corée du Sud (18,5%), du Japon (18,3%) et du Royaume
En 2012, les cinq premiers pays investisseurs sont :Canada
Chine et Etats Unis. Ce sont ceux qui opèrent dans les grands projets miniers, les activités
financières, la télécommunication et les activités de fabrication
sixième rang en 2009, puis au quatrième rang en
en enregistrant respectivement des f
durant ces deux dernières années. Le flux d’IDE de la France a donc triplé par rapport au
niveau de 2010. En 2013 la France se retrouve au deuxième rang
46NSTAT, étude sur les investissements directs étranger47INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar,
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
Le stock d’IDE selon le pays de résidence des investisseurs étrangers de 2007 à
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
En 2007, Les flux d’IDE provenant du Canada, investisseur dans le secteur mi
occupent la première place avec près de 48% des flux totaux46. En 2009, Les investissements
reçus du Canada maintint leurs premières positions avec une réalisation de 26,9% de
l’ensemble. Cette performance est due à la prise de participation d’inves
dans 2 grands projets miniers à savoir le QMM et le projet d’Ambatovy. Viennent ensuite les
investisseurs de la Corée du Sud (18,5%), du Japon (18,3%) et du Royaume
En 2012, les cinq premiers pays investisseurs sont :Canada, Île Maurice, France,
Chine et Etats Unis. Ce sont ceux qui opèrent dans les grands projets miniers, les activités
financières, la télécommunication et les activités de fabrication. La France se trouvait au
sixième rang en 2009, puis au quatrième rang en 2010, et au troisième rang en 2011 et 2012,
en enregistrant respectivement des flux d’IDE de 293,3 milliards d’Ariary et de 425 milliards
durant ces deux dernières années. Le flux d’IDE de la France a donc triplé par rapport au
France se retrouve au deuxième rang.
NSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, septembre 2007 INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, 2010
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
33
Le stock d’IDE selon le pays de résidence des investisseurs étrangers de 2007 à
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
, investisseur dans le secteur minier,
En 2009, Les investissements
reçus du Canada maintint leurs premières positions avec une réalisation de 26,9% de
l’ensemble. Cette performance est due à la prise de participation d’investisseurs canadiens
dans 2 grands projets miniers à savoir le QMM et le projet d’Ambatovy. Viennent ensuite les
investisseurs de la Corée du Sud (18,5%), du Japon (18,3%) et du Royaume-Uni (17,7%)47.
, Île Maurice, France,
Chine et Etats Unis. Ce sont ceux qui opèrent dans les grands projets miniers, les activités
La France se trouvait au
2010, et au troisième rang en 2011 et 2012,
riary et de 425 milliards
durant ces deux dernières années. Le flux d’IDE de la France a donc triplé par rapport au
Le fait de connaitre la provenance des flux et stock d’IDE est
relations entre pays d’origine et pays hôtes ont
d’investissement.
1.3 Dans quel secteur d’activité les f
L’analyse du flux par secteur permet d’identifier les avantages détenue par le pays.
Le tableau suivant illustre la concentration par secteur des flux.
Tableau 9: Contribution des branches dans le flux d’IDE en 2013
Source : INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
En 2009, L’analyse des flux d’IDE met en exergue une fois de plus la place occupée
par les entreprises dans la branche a
en dépend largement (80%). Toutefois, le flux a baissé à 53% en 2010.
des capitaux investis, l’année 2009 a montré une importance des apports en capital dans la
branche « Activités extractives » par rapport aux autres années. En
l’apport en capital a représenté les 45% de l’ensemble des flux reçus par la branche, si
auparavant, les investisseurs préféraient les prêts
48INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar,
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
Le fait de connaitre la provenance des flux et stock d’IDE est
e pays d’origine et pays hôtes ont leur rôle à jouer dans l’opération
Dans quel secteur d’activité les flux se concentre
L’analyse du flux par secteur permet d’identifier les avantages détenue par le pays.
Le tableau suivant illustre la concentration par secteur des flux.
Contribution des branches dans le flux d’IDE en 2013
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
L’analyse des flux d’IDE met en exergue une fois de plus la place occupée
entreprises dans la branche activités extractives. Le niveau des flux reçus par
. Toutefois, le flux a baissé à 53% en 2010. En termes de nature
des capitaux investis, l’année 2009 a montré une importance des apports en capital dans la
branche « Activités extractives » par rapport aux autres années. En effet,
l’apport en capital a représenté les 45% de l’ensemble des flux reçus par la branche, si
nvestisseurs préféraient les prêts48.
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, 2010
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
34
Le fait de connaitre la provenance des flux et stock d’IDE est primordial car les
rôle à jouer dans l’opération
lux se concentre-t-elle
L’analyse du flux par secteur permet d’identifier les avantages détenue par le pays.
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
L’analyse des flux d’IDE met en exergue une fois de plus la place occupée
ctivités extractives. Le niveau des flux reçus par le pays
En termes de nature
des capitaux investis, l’année 2009 a montré une importance des apports en capital dans la
effet, d’après l’INSTAT,
l’apport en capital a représenté les 45% de l’ensemble des flux reçus par la branche, si
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
35
2012 a vu la baisse des flux enregistrée dans la branche d’activités extractives, en
contrepartie les performances réalisées par les entreprises dans la branche d’activités
financières, télécommunication et celle de la Pêche et aquaculture49. Car, comparé à la
situation de 2011, les branches activités financières et télécommunication ont respectivement
vu leurs flux doublés et triplés en 2012, et dans la branche d’activé Pêche et aquaculture, le
flux reçu a été multiplié par six.
Quant à 2013, la baisse continue dans les flux enregistrée dans la branche activités
extractives. L’année 2013 a été marquée quand même par la monté des flux des entreprises
dans la branche activités financières, distribution pétrolière et celle de la Agriculture,
Chasse, élevage et sylviculture. En effet, par rapport à la situation de 2012, les branches
Agriculture, Chasse, élevage et sylviculture et distribution pétrolière ont respectivement vu
leurs flux doubler et multiplier par six en 201350. Il faut noter que dans la branche d’activités
financières, le flux reçu a augmenté de 5,6 pour cent.
1.4 Localisation géographique des firmes à Madagascar
Les entreprises d’IDE se caractérisent par une forte concentrationgéographique
Figure 4: Répartition des entreprises des IDE par province en 2004
Source : INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, Mai 2005
49INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, décembre 2012 50INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2015
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
36
La province d'Antananarivo regroupe 80,3 pour cent des entreprises d’IDE (et 70
pour cent sont dans la capitale). Il est à noter que 40,7 pour cent d’entre elles sont des filiales
et 38,6 pour cent sont des succursales. Cette situation résulte principalement de la dotation en
matière d'infrastructures de la capitale.
Ces différents figures et tableaux nous présentent les caractéristiques de flux d’IDE
qu’attire Madagascar. Ainsi, on peut effectuer une analyse préliminaire des avantages
spécifiques du pays notamment :
- Au niveau de l’environnement : sa dotation en ressources naturel, et son
niveau territorial d’infrastructure inégale car favorisant seulement la capital.
- Au niveau du système : son attitude et alliance envers les étranger
apparemment sans aucune restriction d’origine.
- Au niveau politique : son niveau d’éducation parait élever dû à la présence de
firme dans le domaine financier et extractive nécessitant une bonne qualité des
ressources humaine.
2. Les facteurs déterminants de l’investissement directs étranger :
analyse empirique
Dans son article51 l’économiste Lazamanana A. P s’inspire du paradigme OLI pour
effectuer une analyse empirique des facteurs explicatifs de l’évolution des flux entrants d’IDE
dans les PED en prenant un panel de 36 pays en développement dont Madagascar entre la
période de 1995 à 2004.
Comme facteur déterminant il entend les :
- Les avantages de localisation que les pays hôte offrent aux investisseurs
potentiels ;
- Ainsi que les risques que ces derniers pourraient courir.
2.1. Procédure appliqué
Pour ce faire, il a procéder comme suit :
Variable expliqué : Il recherché à expliquer le taux d’IDE, c’est-à-dire le niveau de flux
entrant d’IDE sur le PIB,
51LAZAMANANA André Pierre, « LES FACTEURS DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT. Analyse comparative de l’attractivité territoriale de l’île Maurice et de Madagascar », Revue de la faculté DEGS,n°4, 2013, p 123-140.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
37
Variable explicatives : par rapport au variable suivant :
• PIB par tête : pour apprécier la performance du pays
• Part de Valeur Ajouté industriel dans le PIB : pour apprécier le niveau de
développement du tissu industriel.
• Taux de dépense publique pour apprécier indirectement le niveau d’infrastructure du
pays.
• Densité : pour estimer la taille de la population considérée comme un bassin d’emploi
• Taux de scolarisation : pour la qualification de la main d’œuvre
• Taux de change : pour apprécier la faiblesse du coût de la main d’œuvre et l’analyse
de l’impact des politiques de change.
• Taux d’ouverture extérieur (X+M / PIB) : pour évaluer le dynamisme du secteur
exportation dans le pays.
• Degré d’instabilité politique (variable qualitatif)
2.2. Résultats de son modèle
• Effet significatif du niveau des infrastructures sur l’attraction : Les résultats de son
modèle indiquent que le niveau de l’infrastructure est le facteur déterminant à l’attraction de
l’IDE, car le coefficient de l’indicateur taux de dépense publique est très significatif
(41,99%). Il avance ainsi que l’instauration des infrastructures dans les pays hôtes constitue
un préalable à l’attraction d’IDE. Il recommande donc au dirigeant de ne pas attendre les IDE
avant d’améliorer leur infrastructure.
• Facteur renforçant l’afflux des IDE : Taux d’ouverture extérieur, taux de change, La
part de Valeur Ajouté industriel dans le PIB sont favorable à l’attraction d’IDE.
- Selon l’auteur, le taux de change, significatif au seuil de 5%, exerce au niveau
conjoncturel une influence effective dans la décision de localisation des firmes.
- En ce qui concerne le taux de valeur ajouter industriel, il est positive ne seuil de
10%, selon l’auteur, l’existence de tissu industriel capable de satisfaire les capacités
de production des FMN favorise l’entré d’IDE. Ainsi, le tissu industriel renforcé
constitue une exigence pour l’afflux d’IDE.
- Le Taux d’ouverture extérieur n’exerce pas d’effet suffisamment significatif sur
l’afflux d’IDE. L’auteur affirme que les FMN tiendront compte à moindre mesure
du dynamisme du secteur d’exportation étant donné que l’afflux d’IDE est plutôt
motivé par l’exploitation des ressources naturelles.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
38
• Facteur agissant négativement sur l’entrée d’IDE :
- Degré d’instabilité politique influencé négativement de façon significative l’arrivé
des IDE. D’après l’auteur, instabilité politique rime avec un cadre juridique
réglementaire incertain, constituant un risque pour l’investisseur justifiant ainsi leur
réticence et peut amener ceux en place à désinvestir (rapatrier leurs avoirs).
- Densité de la population: le résultat s’explique par leur niveau de vie faible et
donc d’une faible pouvoir d’achat de leurs population.
- PIB par tête : ce résultat est dû, selon l’auteur, à la faiblesse de son niveau
attestant de la performance de l’environnement macroéconomique de ces pays.
- Taux de scolarisation n’influence pas de façon significative l’arrivée des IDE, car
le faible taux de scolarisation dans ces pays ferait supporter les FMN des coûts
supplémentaire. Ce qui ne fera que retarder l’arrivée de ces firmes au pire annuler
leurs décisions.
Ainsi, d’après ces résultats obtenus par cette étude empirique, on peut expliquer
pourquoi en 2009, foyer de crise politique, la croissance du flux d’investissement direct
étranger a fléchi de 25% alors que le pays était en plein croissance d’investissement dû à
l’aménagement des complexes miniers. L’après 2009 aussi a connu la diminution d’afflux
d’IDE venant du secteur touristique dûà l’existence de tension sociale et d’insécurité causée
par la crise politique. Ainsi, l’instabilité politique constitue un risque pour l’investissement,
un risque politique. Ce résultat aussi explique la concentration géographique des firmes dans
l’agglomération d’Antananarivo expliqué comme dû à son dotation en infrastructure élevé.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
39
Chap. II Analyse simple de l’Environnement des affaires de Madagascar (2009 – 2013)
Ce chapitre constitue la troisième étape de l’analyse du risque proposé mise en
évidence dans la partie théorique, c’est-à-dire, l’analyse des forces et faiblesse et l’étape de la
quantification du risque. D’après la revue de littérature de la première partie, analysé le risque
pays signifie anticiper les fragilités macroéconomiques, financières ou sociopolitiques d’un
pays, susceptible d’avoir des répercussions sur une opération financière ou commerciale. Ce
qui signifie analysé l’environnement des affaires du pays par l’intermédiaire des agrégats
macroéconomiques, des indicateurs financiers et politiques. La période a été sélectionné du
fait des disponibilités des donnés.
Ainsi, la première partie consiste à analyser les atouts et faiblesse de Madagascar
selon le paradigme ESP en se basant sur des données statistiques et étude effectués par
l’INSTAT à fin d’apprécier le risque industriel. La deuxième partie consiste à quantifier le
risque pays lié au non transfert dans le cas des investissements52 de Madagascar par la
méthode d’ICRG, en calculant les risques économiques, financiers à fin d’apprécier le risque
non-transfert.
1. Quantification du paradigme ESP : Atouts et faiblesses de
Madagascar
Le but de cette section est d’étudié l’évolution des avantages spécifiques de
Madagascar sur la base d’une analyse qualitative de certains variables contrôlables par l’Etat
et pouvant améliorer l’environnement des affaires de Madagascar à fin d’attirer les IDE.
1.1 Démarche utilisée
On se basant sur la théorie sur les avantages spécifique d’un pays et les variables
utilisés par l’INSTAT pour étudier l’environnement des affaires à Madagascar. Le fait est que
ces variables utilisés par l’INSTAT correspondent parfaitement à celui de la théorie de
Dunning. Le seul apport ici est juste l’intégration de la notion de risque industriel dans les
deux concepts déjà bien élaborés.
Il est à noter avant tous que l’indicateur utilisé dans cette approche est l’indicateur
qualitatif élaborer par l’INSTAT appelé « Solde d’opinion »53, il a été créé afin de mieux
52 Car le risque de non-transfert concerne aussi le risque bancaire et le risque commercial 53 INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, 2010
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
40
synthétiser les opinions des dirigeants des entreprises malgaches à capitaux étrangers sur les
questions de l’environnement des affaires à Madagascar. Il consiste à faire la différence entre
les réponses positives et les réponses négatives. Un solde négatif indique unenvironnement
défavorable pour les dirigeants tandis qu’un solde positif signifie un environnement favorable.
Ainsi donc consiste le déroulement de la démarche à suivre :
- la première étape de la démarche consiste à classer les variables de l’analyse de
l’environnement des affaires de l’INSTAT dans les trois agrégats du paradigme notamment
l’Environnement, Système, Politique.
- La deuxième étape consiste à attribuer les valeurs des soldes d’opinion de
chaque variable des trois agrégats.
- La troisième étape consiste à faire la somme des valeurs des soldes d’opinion
pour chaque variable à fin d’identifier la valeur de chaque agrégat.
- La quatrième et dernière étape, consiste à apprécier le résultat : si le résultat est
négatif, alors l’agrégat est une faiblesse pour le pays et constitue donc un risque pour les
investisseurs; si positif alors il est considéré comme un atout et constitue donc un avantage
pour le pays ; si proche de zéro alors il n’a pas d’effet notable donc ne constitue qu’un risque
ou un avantage de faible envergure.
1.2 Avantage, pertinence et limite
Cette démarche à l’avantage d’être du domaine du pratique car elle l’indicateur
utilisé découle de l’opinion des investisseurs eux-mêmes, donc reflète donc des besoins
respectifs de leurs firmes d’où sa pertinence.
Hors mis cela, les statistiques utilisées viennent de source sûre ayant les compétences
requises pour effectuer une bonne collecte des données.
Les opinions peuvent ne pas refléter la réalité au sein de leurs firmes et constituer un
biais pour la démarche.
1.3 Exécution de la démarche
Procédons alors à l’exécution du travail. Les données utilisées sont celles de la
période de 2009 à 2013. Les tableaux suivant montrent les données à utiliser :
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
41
Tableau10 :Solde d’opinion des dirigeants sur quelques items de 2009 à 2013
2009 2010 2011 2012 2013
Caractéristiques du marché 67 47 43 39 53
Fiscalité -103 -102 -149 -124 -179
Accès au financement -160 -122 -150 -107 -126
Droit des affaires -74 -53 -61 -54 -86
Coût de la main d'œuvre 169 158 155 135 190
Infrastructure de transport -125 -126 -159 -125 -166
Infrastructure de télécommunication 104 85 69 50 55
Stabilité politique -323 -255 -307 -250 -254
Coûts des matières premières -28 -29 -41 -33 -22
Disponibilité des fournisseurs locaux 1 -3 9 11 16
Source :INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, 2010, janvier
2014, janvier 2015
1.3.1 Classification selon les agrégats et calcul
Tableau 11 :tableau quantification des avantages spécifiques
Agrégats Caractéristiques 2009 2010 2011 2012 2013
Environn
ement
Coût de la main d'œuvre 169 158 155 135 190
Coûts des matières premières -28 -29 -41 -33 -22
Caractéristiques du marché 67 47 43 39 53
Infrastructure de transport -125 -126 -159 -125 -166
Infrastructure de
télécommunication 104 85 69 50 55
Totale 187 135 67 66 110
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
42
Système
Droit des affaires -74 -53 -61 -54 -86
Stabilité politique -323 -255 -307 -250 -254
Totale -397 -308 -368 -304 -340
Politique
Fiscalité -103 -102 -149 -124 -179
Disponibilité des frs. locaux 1 -3 9 11 16
Accès au financement -160 -122 -150 -107 -126
Totale -262 -227 -290 -220 -289
Source : calcul auteur, INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar,
2010, 2011, 2012, 2014, 2015,
1.3.2 Appréciation du résultat
Le graphique suivant illustre l’évolution des avantages spécifiques et risques
liée à Madagascar :
Figure 5: Madagascar avantage(s) et risque(s) industriel
Source : Auteur
L’environnement constitue la qualité et la quantité des facteurs de
production, d’après cette analyse, l’environnement constitue le seule avantage de
Madagascar dans l’attraction de l’IDE depuis 2009 à 2013 malgré une baisse de plus
du double de sa valeur. Cette baisse
187
135
67 66
110
-397
-308
-368
-304-340
-262-227
-290
-220
-289
187
135
67 66
110
-397
-308
-368
-304-340
-262-227
-290
-220
-289
-500
-400
-300
-200
-100
0
100
200
300
2009 2010 2011 2012 2013
zon
e ri
squ
e
z
on
e av
anta
ge
Années
environnement
Système
Politique
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
43
peut contribuer à expliquer la baisse de l’afflux d’IDE de type apport en
capital remarqué depuis 2010 car la qualité de l’environnement à baisser
grandement alors que le système et la politique, qui sont le contexte social et la
politique gouvernementale, ne s’améliore pas, cela dû à l’instabilité politique et la
politique publique qui ne vise pas à l’amélioration de l’agrégat politique. Ces deux
agrégats réunis constituent un risque pour les firmes d’où leurs réticence à investir
(voir chap. I).
2. Evaluation du risque financier et risque économique de
Madagascar
Cette évaluation se fera à l’aide du modèle ICRG afin d’évaluer le risque de non-
transfert de Madagascar. Il est à noter que cette évaluation est approximative dû à un manque
de donné statistique.
2.1. Mode de calcul du risque pays utilisé
Après collecte des informations relatives au domaine politique ainsi que desdonnées
économique et financière. Après quoi, des points sont attribuées pour quantifier lesrisques
politique, économique et financier, de sorte qu’à chacune des composantes des troistypes de
risque, on associe un score (risk point).
Au niveau de chaque catégorie, les scores des différentes composantes sont
additionnés. Onobtient alors, trois indices spécifiques relatifs aux trois types de risque
(political risk rating,economic risk rating, financial risk rating).
Ceux-ci sont combinés à l’aide d’une formule mathématique permettant d’en faire
ressortirune note synthétique reflétant le risque pays (composite risk rating) : plus cette note
est élevée, plus le risque est faible. Soit :
pri : le score attribué à une composante i de la catégorie risque politique.
erj : le score attribué à une composante j de la catégorie risque économique.
frk : le score attribué à une composante k de la catégorie risque financier.
PR : l’indice spécifique relatif à la catégorie risque politique.
ER : l’indice spécifique relatif à la catégorie risque économique.
FR : l’indice spécifique relatif à la catégorie risque financier.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
44
CR : la note synthétique reflétant le risque pays (CR∈ [0,100])
Par conséquent :
Etant donné que seul le risque financier et économique sera calculé, on divisera cette somme
par 1.
2.2. Rappel des indicateurs pour Madagascar (2009-2013)
Les indicateurs utilisés sont respectivement :
2.2.1 Risque économique
Les tableaux suivants illustrent les données disponibles sur ce période pour le cas
Tableau 12 : PIB par tête en (US constant 2000)
Années 2009 2010 2011 2012 2013
Valeurs 282 275 271 272 271
Source : Perspective Monde 2016
Tableau 13: croissance réel du PIB
années 2009 2010 2011 2012 2013
valeurs -4,01 0,26 1,45 3,03 2,41
Source : Perspective Monde 2016
Tableau 14: taux d’inflation
Années 2009 2010 2011 2012 2013
Valeurs 9,0 9,2 9,5 5,8 5,8
Source : INSTATMadagascar 2016
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
45
2.2.2 Risque financier
Le tableau suivant révèle les données disponibles à utiliser durant ce période
Tableau 15: dettes extérieur en %PIB
Années 2009 2010 2011 2012 2013
Valeurs 27,6 26,3 24,8 24,6 23,7
Source : rapport annuel 2014, Banque centrale de Madagascar
Tableau 16: stabilité du taux de change en%
années 2009 2010 2011 2012 2013
valeurs -14,51 -68,36 3,1 -8,39 -0,5
Source : Perspective Monde 2016
2.3. Résultats
Maintenant on va procéder à la notation du risque pays de Madagascar en utilisant
les données disponible. Pour procéder à la notation il faut éventuel comparer les données sur
la table de PRS group (voir annexe). Le tableau si après renseigne de l’évolution de cette
notation durant période 2009 à 2013 :
Tableau 17: approximation des risques financier et économique de Madagascar
années 2009 2010 2011 2012 2013
Risque
économique en
%
54% 72% 78% 60% 84%
RISQUE FAIBLE (approximation)
Risque financier
en %
77,5 62,5 90 85 90
RISQUE FAIBLE (approximation)
Source : calcul de l’auteur
Ainsi, le risque de non transfert de Madagascar est faible pendant la période entre
2009 et 2013, cela constitue donc un avantage qui justifie la présence de nombreux
investisseurs étranger à Madagascar. Mais l’instabilité politique est le facteur qui limite cette
venue des investisseurs étranger car elle diminue largement la note du risque pays car il était à
C en 2015 et D en 201654.
54 Coface 2016
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
46
Chap.III - Le Rôle de l’Etat face à l’environnement des affaires
Ce dernier chapitre représente la dernière étape de l’analyse, gérer le risque. A
travers les chapitres présidents, on retrouve l’influence du concept de risque pays dans le
contexte de l’investissement direct étranger. A chaque étude effectuée (étude empirique, étude
qualitatif et rating) le concept de risque politique a toujours été mis en exergue pour
expliquer le nombre limité de flux d’IDE malgré l’existence d’autre source d’avantage pour le
pays (environnement, risque économique et financière). Il a été avancée que le risque
politique était la matérialisation des décisions souveraine de l’Etat, d’où l’importance du rôle
de l’Etat dans la gestion du risque pays.
Ainsi, dans ce dernier chapitre on traitera des politiques pouvant être adopté par les
Pays pour améliorer l’environnement des affaires sur son territoire et attirer l’IDE avec
quelque exemple pratique des pays ayants adopté ces genres de politique, politiques qui sont :
les politiques d’incitation et d’explication des retombés de l’IDE.
1. Les politiques d’incitation
Les politiques d’incitation ont pour but d’attiré les investissements direct étranger en
effectuant certaine réforme et modification sur les codes régissant l’investissement. Il existe
deux types de politique d’incitation pouvant avoir une influence sur l’environnement des
affaires d’un pays notamment : politique d’incitation à la localisation et l’amélioration des
performances de l’exportation.
1.1 Les politiques d’incitation à la localisation
La plupart des études montre que les politiques fiscales ont un effetlimité sur les flux
d’IDE et passent au second plan dans les motivations des investisseurs étrangers, derrière les
facteurs de stabilité politique, le coût et la qualité de la main-d’œuvre et des infrastructures,
les traditionnels « fondamentaux » d’une économie. Certain économiste soulignent également
l’importance des réformes et de l’environnement économique pour attirer des IDE. Des
incitations fiscales ne sauraient en aucun cas compenser un climat d’investissement défaillant,
comme l’atteste l’expérience de certains pays d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne
qui ont tenté d’attirer des multinationales dans des régions sous-développées mais n’ont pas
réussi à stabiliser des flux d’investissement durables.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
47
Même si la politique fiscale ne semble pas être une variable-clé de localisation, elle
peut néanmoins influencer la décision de certains types d’investisseurs, à un moment
donné. Les firmes les plus mobiles internationalement et opérant sur plusieurs marchés
(banques, assurances, technologies de l’information et de la communication) sont en général
très sensibles aux différences de régimes fiscaux. Par ailleurs, l’impact du taux d’imposition
sur la décision d’investissement apparaît plus grand sur les firmes tournées vers l’exportation
que sur celles orientées vers l’exploitation du marché local ; aussi, plus la firme est petite,
plus elle sera sensible à des incitations fiscales. Mais ce sont en généralles grandes
multinationales qui, du fait de leur pouvoir de négociation, sont le plus susceptibles de
bénéficier55.
SACHWALDmentionne dans son ouvrage l’étude de Morisset(2003) sur 58 pays,
mesurant l’impact des politiques mises en œuvre par les agences de promotion des
investissements. L’originalité de son approche est de montrer que, compte tenu du climat
d’investissement et de la taille du marché, l’efficacité d’une agence dépendra de la nature de
la politique adoptée et de ses caractéristiques organisationnelles. Les agences sous la tutelle
directe des plus hautes autorités de l’Etat (président ou Premier ministre) ou celles qui
travaillent en liaison étroite avec le secteur privé pour améliorer le climat d’investissement
paraissent en général plus performantes pour attirer les IDE.
D’un côté, L’expérience de quatre économies de l’ASEAN (Indonésie, Malaisie,
Philippines, Thaïlande) en matière de promotion d’investissement montre que les
multinationales susceptibles de transférer des technologies ont reçu diverses incitations à
l’implantation (procédure d’autorisation automatique, accès à la propriété foncière, exemption
fiscale, accès en franchise de droits pour les importations de composants. Mais ces mesures
s’apparentent davantage à un moyen d’éliminer de manière sélective des distorsions
dans des pays qui sont traditionnellement moins ouverts aux investisseurs étrangers qu’à des
incitations au sens strict, telles qu’elles sont en usage dans les pays de l’OCDE.
Et de l’autre coté la Corée du Sud, qui a commencé à libéraliser son régime en matière
d’IDE seulement à partir du milieu des années 80, et à rechercher activement des investisseurs
étrangers pour reconstituer ses réserves de change et faciliter les restructurations industrielles
après la crise financière de 1997 (Yun 2001). C’est dans cet objectif que les régions coréennes
ont vu leurs pouvoirs de décision accrus pour attirer les entreprises étrangères à travers des
55SACHWALD, Frédérique,Multinationales et développement : le rôle des politiques nationales, Institut français des relations internationales, Serge Perrin Agence Française de Développement, p157.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
48
mesures d’exemption fiscale et le développement de complexes industriels, dont l’efficacité a
été démontré empiriquement dans les chapitres précèdent (cf. chap. I).
Ce qu’il faut noter c’est qu’un régime d’incitations devrait être fondé sur des règles,
bénéfique pour tous les investisseurs, nationaux et étrangers, et faire partie d’une politique
industrielle à part entière.
1.2 Les critères de performance de l’exportation
Les critères de performance à l’exportation permettent non seulement d’orienter les
opérations des multinationales mais aussi d’attirer des projets d’investissement industriel
essentiels pour démarrer l’activité56.
C’est le cas au Mexique, en 1977, le gouvernement, soucieux de contenir le déficit
commercial croissant dans l’industrie automobile, qui adopta une mesure concernant
l’investissement et liée au commerce (TRIM) stipulant que les importations soient couvertes
par les exportations. Cette décision a été boycottée par les multinationales américaines, mais
malgré cela, le Mexique est devenu un des plus grands exportateurs de l’industrie automobile
parmi les pays en développement, avec un volume d’exportation de 14 milliards de dollars et
l’emploi de 364 000 personnes au milieu des années 90. Les exportations automobiles du
Mexique vers les Etats-Unis ont été multipliées par 4,6 entre 1990 et 1997.Selon Sachwald,
un des facteurs importants de cette réussite réside probablement dans la relative flexibilité des
contraintes d’exportation données aux filiales étrangères par le gouvernement mexicain.
Le « modèle irlandais» : combinaison d’incitations locales, d’exonération fiscale sur
les exportations et de subventions aux implantations dans les zones franches d’exportation, a
fait le succès de plusieurs pays, notamment les pays d’Asie, en matière de critères de
performance à l’exportation.
En dépit des expériences dans l’ensemble positives en Amérique latine et en Asie, on
ne peut généraliser ces résultats et conclure que les critères de performance à l’exportation
entraînent automatiquement l’intégration des sous-traitants locaux. Toutefois, lorsque c’est le
cas, ils sont susceptibles de stimuler les transferts de savoir-faire, car les filiales étrangères ont
besoin de s’approvisionner auprès de sous-traitants de qualité pour fournir les marchés
internationaux.
56SACHWALD, Frédérique,Multinationales et développement : le rôle des politiques nationales, Institut français des relations internationales, Serge Perrin Agence Française de Développement, p157.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
49
2. Amplifier les retombées de l’IDE
Amplifiés les retombés signifient améliorer l’environnement local afin d’accueillir une
plus grande qualité et quantité d’IDE. Pour cela, un pays doit agir sur les structures du
marché et stimuler la capacité d’absorption de l'économie locale.
2.1. Concurrence et structures de marché Les multinationales organisent les flux internationaux en leur sein dans les cas où les
coûts de transaction et les imperfections de marché sont élevées, mais elles tendent aussi à
cultiver ces imperfections, voire à générer des barrières à l’entrée.
Que ce soit du point de vue des pays d’origine ou des pays d’accueil, de multiples
études ont établi une corrélation entre les imperfections de marché d’une part et de l’IDE
d’autre part. Les multinationales comme les gouvernements des pays hôtes essaient de
capturer les bénéfices générés par ces activités, ce qui constitue une explication de la défiance
qu’ils ont l’un pour l’autre. Les gouvernements des pays hôtes ont traditionnellement cherché
à assurer le contrôle des actifs générateurs de rentes, tels que la technologie, par les
entreprises locales dans le cadre de leurs politiques commerciales et industrielles.
Le politique industrielle doit inciter à la création des fournisseurs locaux nombreux
et de qualité car cela constitue un facteur favorable aux transferts (de savoir-faire) engendré
par les IDE et à la diffusion au sein de l’économie d’accueil. Une forte concentration et des
fournisseurs faibles réduisent au contraire les retombés en provenance des filiales étrangères.
Le manque de petites entreprises privées représente ainsi un frein à ce transfert. Dans un tel
contexte, des réformes du secteur financier et des grandes entreprises publiques peuvent
stimuler la création de nouvelles firmes privées et accroître les retombées de la présence
étrangère.
2.2. Stimuler les capacités d’absorption
Dans la mesure où les retombées des transferts de technologie dépendent des
capacités d’absorption locales, les politiques destinées à accroître ces dernières sont
susceptibles d’amplifier l’impact positif de l’IDE. Les politiques pertinentes concernent
l’éducation et la formation continue, ainsi que les capacités de R&D locales. Les
investissements dans l’infrastructure, y compris en matière de télécommunications et de
traitement de l’information, sont aussi très importants. L’importance fondamentale des
investissements en matière d’éducation et de formation pour le rattrapage des pays d’Asie de
l’Est constitue un enseignement toujours d’actualité ,notamment pour les pays les moins
avancés
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
50
L’apprentissage au sein des entreprises constitue effectivement le moteur principal
de la constitution de nouvelles compétences. Par ailleurs, le processus doit aller au-delà de
l’apprentissage par expérience (learning by doing,). Dans cette perspective, il faut souligner
l’interdépendance entre les innovations techniques, organisationnelles et institutionnelles, qui
caractérise « les processus de changement technique dynamiques »57. Les politiques publiques
doivent donc aller au-delà du soutien à l’éducation et à la recherche, pour promouvoir des
réformes institutionnelles. La question de la propriété intellectuelle a ainsi récemment attiré
l’attention comme l’un des moyens de renforcer l’attractivité d’un pays dans certains secteurs
et dans les activités de R&D. Un régime de propriété intellectuelle suffisamment prévisible
constitue par ailleurs un élément important pour les entreprises locales dès qu’elles
commencent à innover elles-mêmes et à compter sur l’innovation pour accroître leur
compétitivité.
Des études récentes soulignent aussi le rôle du système financier et de sa capacité à
financer les opérations productives. Des études montrent en effe tque les pays dotés
de marchés financiers suffisamment développés bénéficient le plus des retombées de l’IDE.
Les transferts de connaissances induits par l’IDE engendrent des coûts de réorganisation dans
les entreprises locales qui sont trop importants pour être autofinancés. D’où la nécessité d’un
financement externe de marché suffisamment efficace pour accompagner les modifications
structurelles du secteur privé local et soutenir la création d’entreprise. L’émergence de
l’industrie textile au Bangladesh au début des années 80 illustre bien ce dernier point. Le
groupe Daewoo s’était établi dans le pays en 1979 et avait formé 130employés en Corée. Par
la suite, 115 de ces employés ont créé leur propre entreprise tournée vers l’export.
Ainsi, on constate que Les mesures destinées à renforcer la capacité d’absorption
apparaissent désormais de plus en plus liées à la politique d’innovation.
57SACHWALD, Frédérique,Multinationales et développement : le rôle des politiques nationales, Institut français des relations internationales, Serge Perrin Agence Française de Développement, p157.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
51
CONCLUSION
Le risque est un phénomène multi présent dont toutes opérations visant à acquérir un
gain, l’investissement n’échappe pas cette règle. Le risque en question prend sa source dans
l’incertitude. Elle place les décideurs en mauvaise posture, car il les laisse choisir entre
prendre un risque et obtenir gain potentiel ou ne pas risquer et ne rien gagner. Plusieurs
méthodes d’analyse du risque existe à ce jour, ces méthodes servent avant tout à identifier ce
risque, le qualifié ou le quantifié pour l’évaluer et le gérer.
Au niveau d’un pays, le risque que court les acteurs politiques se définie comme
étant le risque pays. C’est un concept multidimensionnel qui tient son origine de
l’environnement spécifique à un pays. Le risque pays n’a pas de concept précis mais peut être
appréhendé de trois façons : le type de risque, la nature risque et le type de crise. Pour
procéder à son analyse, il doit d’abord être associé à une opération bien définie, ensuit
l’analysé par rapport à cette activité pour déterminer son type, sa nature et son origine. Mais
d’un point de vue général, son analyse se rapporte à répondre au problèmed’anticipationdes
fragilités macroéconomique, financier ou socio-politique d’un pays.
Les FMN n’échappent pas aux risques engendrés par le risque pays dans leurs
opérations d’investissement, cherchant sans cesse le minimum de coût et des ressources
naturelles abondantes. Ce type d’investissement nécessite une prise de contrôle d’une
entreprise résidente (entreprise d’investissement direct) dans un autre pays (pays hôte) à la
hauteur de 10% ou plus. Cette prise de contrôle l’expose à deux types de risques : le risque
industriel et le risque de non transfert. Ces risques se manifestent par la perturbation de
l’activité de la firme et sa filiale. Cette perturbation est due aux décisions ou réformes
effectuées par l’Etat souverain dans le pays hôte, le va de la restriction de son activité à
l’expropriation. Ainsi, à fin de ne pas être surpris par ce genre de risque, la firme doit
effectuer un analyse préalable de ce risque, ayant pour base des indicateurs économique et
financière ainsi que socio-politique pour ainsi arriver à son quantification.
Pour le cas de Madagascar, le flux d’IDE à beaucoup cru pendant la période entre 2002 et
2009 mais cette croissance a vite disparu depuis 2009 car le flux stagne depuis cette année.
Ainsi, pour apprécier les facteurs déterminants de cette évolution des flux d’IDE, trois types
d’études ont été effectués : la première consiste à une étude empirique empruntée à d’autre
auteur sur les facteurs déterminants de ces flux entrant d’IDE dans plusieurs pays dont
Madagascar, la seconde consiste en une analyse qualitative des opinions des dirigeants d’entreprise
d’investissement direct , et la dernière consiste à un rating approximatif des risques
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
52
économiques et financiers de Madagascar. Les résultats obtenus s’accorde à dire que le risque
politique agit négativement et de façons plus indicatives que d’autres variables sur les flux
entrant d’IDE.
Le risque politique est la matérialisation des décisions souveraines d’un état d’un
pays, d’où la question de souveraineté d’un Etat. Le pouvoir de contrôler le risque lié à
l’investissement appartient donc à l’Etat à travers son politique économique et les décisions
politiques. Ainsi, la problématique est résolue, l’Etat peut contrôler le risque industriel
engendré par ses décisions politiques à l’image du code de l’investissement. Les hypothèses
aussi se confirment car le domaine politique sur plombe les deux autres domaines.
Ainsi un Etat souverain est nécessaire pour que ces décisions soient acceptées et
appliquées, cette souveraineté est nécessaire à la fois dans les politiques visant à inciter la
venue des FMN ou dans les décisions visant à protéger les investisseurs locaux pour le ca de
Madagascar ? Le problème de souveraineté de l’Etat est un handicap qu’il faut encore
dépasser. La question est donc de savoir comment gagner cette souveraineté ?
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
53
BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES :
MEUNIER, Nicolas et SOLLOGOUB Tania, (introduction) Economie du risque pays,
Repères, la Découverte, 2005, p128.
BEITONE, A., CARZOLA, A., DOLLO C., DRAI, A.I., Dictionnaire des sciences
économique, Armand COLIN, p448.
ROSA André, Connaitre, comprendre et organiser. Les assurances d’une entreprise, ce
qu’il faut savoir, Paris, 1988, p414.
MONTOUSSEE Marc, Thèmes et Débats. Nouvelle théorie économiques, Aubin
Imprimeur, Paris, juin 2002, p128.
ARTICLES :
AMEWOKUNU, Yao, « Proposition d’un cadre d’analyse du risque-pays dans le
contexte de la mondialisation », XVème Conférence Internationale de Management
Stratégique, Annecy / Genève 13-16 Juin 2006.
DUNNING John H, « The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past,
Present and Future», Int. J. of the Economics of Business, Vol. 8, No. 2, 2001, pp. 173-
190.
GUESSOUM, Yasmine, « Evaluation du Risque Pays par les Agences de Rating:
Transparence et Convergence des Méthodes », CNRS – Université de la Méditerranée,
p. 37.
JASMIN Éric, « nouvelle économie et firmes multinationales les enjeux théoriques et
analytiques : le paradigme éclectique », c a h i e r s d e r e c h e r c h e – C E I M, avril
2003, p 44.
KEIZER Bernard, « les banques faces aux risques », cahier français, N°252, Septembre
1991, pp 53 – 61.
KERMISCH Céline, « Vers une définition multidimensionnelle du risque ». [Vertigo]
La revue électronique en sciences de l’environnement, vol. 12, n° 2, 2012, p15.
MAINGUY, Claire, « De la connaissance des IDE chinois et de leurs effets en Afrique
subsaharienne », Colloque international du GEMDEV, 1er au 3 février 2012, UNESCO,
Paris.
MAINGUY, Claire, « Investissements direct étrangers sur les économies en
développement », Revue Région et développement n°20-2004, p25.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
54
LAURENT, Pierre, MEUNIER, Nicolas, « Risque pays : l’Europe de l’Est est-elle
spécifique ? » Revue d'économie financière, n°72, 2003. Les aspects financiers de
l'élargissement européen. pp. 31-44.
LAZAMANANA André Pierre, « les facteurs déterminants des investissements directs
étrangers dans les pays en développement. Analyse comparative de l’attractivité
territoriale de l’île Maurice et de Madagascar », Revue de la faculté DEGS, n°4, 2013, p
123-140.
OCDE, « Liste de critères pour apprécier les stratégies d’incitations à
l’investissement direct étranger », p42.
OCDE, « Chine Progrès et enjeux de la réforme », ISBN 92-64-10196-9, OCDE, 2004,
p 18.
SACHWALD, Frédérique, « Multinationales et développement : le rôle des politiques
nationales », Institut français des relations internationales, Serge Perrin Agence
Française de Développement, p157.
SIONNEAU Bernard, « Risque politique, risque-pays et risque-projet », Cahiers
Mission Prospective, Cahier n °7, Novembre 1996, p48.
The PRS group, International Country Risk Guide Methodology.
RAPPORTS:
INSTAT, « étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar », janvier 2015
INSTAT, « étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar », 2010
INSTAT, « étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar », 2011
INSTAT, « étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar », décembre 2012
INSTAT, étude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, janvier 2014
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
vi
TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ....................................................................................................................
SOMMAIRE .............................................................................................................................. ii
LISTE DES ABREVIATION ................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iv
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... v
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I : LE RISQUE PAYS DANS LE CONTEXT DE L’IDE : Revue de la littérature ... 3
Chap. I - Introduction sur la notion de Risque et de Risque Pays ................................... 4
1. Approche globale du risque ..................................................................................... 4
1.1 Définition ............................................................................................................. 4
1.2 Origine du risque .................................................................................................. 5
1.3 Méthode générale d’analyse du risque et illustration ........................................... 5
2. Le concept de risque pays : Historique, définition et analyse .................................. 7
2.1. Historique et origine du terme .............................................................................. 7
2.2. Définition du risque pays ..................................................................................... 8
2.3. Méthode d’analyse du risque pays ....................................................................... 9
Chap. II Firme multinationale, IDE et risque pays couru ................................................ 11
1. Firme multinationale et Investissement direct étranger ......................................... 11
1.1 Définition et caractéristique de l’IDE ................................................................ 11
1.2 Motif de réalisation d’IDE selon l’approche Éclectique .................................... 12
1.2.1 « O » : Avantages spécifiques d’une firme ................................................. 12
1.2.2 « L » : Avantages spécifiques des pays ...................................................... 13
1.2.3 « I » : les avantages de l’internalisation ...................................................... 14
1.3 Stratégie de localisation appliquée ..................................................................... 15
1.3.1 Stratégie d’accès aux ressources naturelles ................................................ 15
1.3.2 Stratégie d’accès au marché ........................................................................ 15
1.3.3 Stratégie de minimisation de coût ............................................................... 15
1.3.4 Stratégie de partenariat................................................................................ 15
2. Risques pays liés à l’investissement direct étranger ................................................ 16
2.1. Le risque industriel ............................................................................................. 16
2.2. Le risque de non-transfère .................................................................................. 18
Chap. III Les principales sources de risque pays ........................................................... 20
1. L’origine économique et financière du risque pays ................................................. 20
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
vii
1.1 Historique à l’origine du concept ....................................................................... 20
1.2 Définition et méthode d’analyse ........................................................................ 21
1.2.1 Le risque économique ................................................................................. 21
1.2.2 Le risque financier ...................................................................................... 21
1.3 La nature des risques engendrés ......................................................................... 21
1.4 Méthode d’évaluation du risque ......................................................................... 22
1.4.1 Evaluation du risque économique ............................................................... 22
1.4.2 Evaluation du risque financier .................................................................... 23
2. L’origine politique du risque pays ........................................................................... 23
2.1. Historique et Origine du concept ....................................................................... 23
2.2. Définition et méthode d’analyse ........................................................................ 24
2.3. Le type de risque engendré ................................................................................. 25
2.3.1 Le risque bancaire ....................................................................................... 25
2.3.2 Le risque Commercial ................................................................................. 25
2.4. Méthode d’évaluation du risque politique .......................................................... 26
PARTIE II : IMPACT DE RISQUE PAYS SUR L’IDE : Cas de Madagascar ....................... 29
Chap. I Evolution et Déterminants des IDE à Madagascar ............................................. 30
1. Evolution des flux d’IDE à Madagascar .................................................................. 30
1.1 Les flux entrant d’IDE à Madagascar................................................................. 30
1.2 Origine des firmes investissant à Madagascar ................................................... 32
1.3 Dans quel secteur d’activité les flux se concentre-t-elle .................................... 34
1.4 Localisation géographique des firmes à Madagascar ......................................... 35
2. Les facteurs déterminants de l’investissement directs étranger : analyse empirique 36
2.1. Procédure appliqué ............................................................................................. 36
2.2. Résultats de son modèle ..................................................................................... 37
Chap. II Analyse simple de l’Environnement des affaires de Madagascar (2009 – 2013) 39
1. Quantification du paradigme ESP : Atouts et faiblesses de Madagascar ................. 39
1.1 Démarche utilisée ............................................................................................... 39
1.2 Avantage, pertinence et limite ............................................................................ 40
1.3 Exécution de la démarche................................................................................... 40
1.3.1 Classification selon les agrégats et calcul ................................................... 41
1.3.2 Appréciation du résultat .............................................................................. 42
2. Evaluation du risque financier et risque économique de Madagascar ..................... 43
2.1. Mode de calcul du risque pays utilisé ................................................................ 43
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
viii
2.2. Rappel des indicateurs pour Madagascar (2009-2013) ..................................... 44
2.2.1 Risque économique ..................................................................................... 44
2.2.2 Risque financier .......................................................................................... 45
2.3. Résultats ............................................................................................................. 45
Chap.III - Le Rôle de l’Etat face à l’environnement des affaires .................................... 46
1. Les politiques d’incitation ........................................................................................ 46
1.1 Les politiques d’incitation à la localisation ........................................................ 46
1.2 Les critères de performance de l’exportation ..................................................... 48
2. Amplifier les retombées de l’IDE ............................................................................ 49
2.1. Concurrence et structures de marché ................................................................. 49
2.2. Stimuler les capacités d’absorption .................................................................... 49
CONCLUSION ........................................................................................................................ 51
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 53
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ vi
ANNEXE .................................................................................................................................. ix
LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................. x
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
ix
ANNEXE
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
x
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1:Les composants du risque économique
Annexe 2:Les composants du risquefinancier
Annexe 3: La grille d’appréciation du risque pays : ICRG
Annexe 4 :Les critères des entreprises de rating
ANNEXE 1: LES COMPOSANTS DU
Croissance Réelle du PIB
Points Taux d’inflation
Compte courant en
% du PIB Point
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
OMPOSANTS DU RISQUE ECONOMIQUE
Source : the PRS groupe ICRG méthodologie
Taux d’inflation annuel
Points Solde budgétaire en % PIB
Points PIB par tête points
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
xi
ECONOMIQUE
: the PRS groupe ICRG méthodologie
Solde budgétaire en Points
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
xii
ANNEXE 2: LES COMPOSANTS DU RISQUEFINANCIER
Source : the
PRS group
e ICRG méthodologi
e
Dette extérieuren %
du PIB Points
Service de la dette en % des exportations de
Bien et service Points
Compte courant en % des exportations de Bien et service
Points
Stabilité du taux de change Appréciation Déprécation
Points Liquidité nettes en mois d’exportation
Points
s
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
xiii
ANNEXE 3:GRILLE D’APPRÉCIATION DU RISQUÉ PAYS ICRG
Source :http://www.icrgonline.com.
Analyse Risque pays et investissement direct étranger
xiv
ANNEXE 4 : CRITERES DES ENTREPRISES DE RATING
Les familles de critères du rating Fitch
Source : Fitch Ratings, Méthodologie de Notation des Risques Souverains, Fitch Sovereign Ratings, Fitch Inc.,
New York, 2002, p. 9-14.
Les familles de critères du rating Moody’s
Source : Moody’s, Moody’s Rating Methodology Handbook, Sovereign, Moody’s Investor Service Inc., New
York, April 2002, p. 90-98.
Tableau 6: Les familles de critères du rating S&P
Source: Beers D., Cavanaugh M. and Ogawa T., Sovereign Credit Rating : A Primer, Standard & Poor’s
Sovereigns, The McGraw-HillCompanies Inc., New York,April 2002, p. 3.
Auteur: RASOLOFOMANANA Gerzhino Heriniaina
Titre : Analyse Risque Pays et Investissement Direct Etranger
Nombre de pages : 53
Tableaux : 17 Figures : 5 Annexes : 4
Contact : 0330922344
Adresse de l’auteur: Lot II F3KL Bis I Antsameva Andrefana
Résumé
Le risque fait partie intégrant de toutes opérations visant à acquérir des gains peu
importe sa forme, l’investissement n’échappe pas à cette règle. Le risque pays lié à
l’investissement constitue une préoccupation majeur pour toutes firmes désireuses
d’internationalisées son activité de production, car il inter faire sur le bon déroulement de leurs
activités.
D’où l’aspect primordial de son analyse, de part pour ces firmes et d’autre part pour
les pays en développement désireux d’attirer l’investissement direct étranger dans leur
territoire. Car connaître comment limiter ce risque est stratégique pour le dirigeant de ces pays
en développement, voulant se développer par l’intermédiaire de l’investissement direct
étranger.
Mots-clés : Investissement direct étranger, analyse, risque pays, risque politique,
environnement des affaires, intervention étatique, pays en développement.
Encadreur : Docteur RAMIARISON Herinjatovo Aimé